L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 BBC
Amazon secures rockets for broadband project
Over the next five years, three new heavy-lift rockets will put thousands of satellites into low earth orbit as part of Amazon's Project Kuiper.
The project aims to provide broadband connections using a constellation of 3,236 satellites.
Rival Starlink is said to have more than 2,300 satellites in orbit already.
The rockets will be made by Arianespace, Blue Origin - which was founded by Amazon owner Jeff Bezos - and United Launch Alliance.
Amazon says Project Kuiper aims to provide high-speed, low-latency broadband to customers including households, businesses, government agencies, disaster relief operations, mobile operators, and other organisations "working in places without reliable internet connectivity".
Like Elon Musk's Starlink, users will connect to the internet via a terminal that communicates with the satellites. Amazon says its experience in shipping and making products like Echo and Kindle will be useful in producing and distributing these.
"Project Kuiper will provide fast, affordable broadband to tens of millions of customers in unserved and underserved communities around the world," said Dave Limp, senior vice-president for Amazon Devices & Services, in a statement announcing the deal.
New rockets
Amazon plans 83 launches over the next five years, saying it constitutes "the largest commercial procurement of launch vehicles in history".
The firm plans two "prototype" missions later this year - but using a rocket made by ABL Space Systems, and not the three that will launch the bulk of the satellites.
Unlike Elon Musk's Falcon 9 rockets, the three new rockets used for Project Kuiper's launches are still in development.
Another satellite internet firm OneWeb, which is part-owned by the British government, recently decided to use SpaceX Falcon 9 rockets after losing access to the Russian-built Soyuz rockets it had been using, following the invasion of Ukraine.
In total Mr Musk hopes to launch as many as 30,000 Starlink satellites into space.
The value of this type of low-earth orbit satellite internet has already been demonstrated in Ukraine, where the United States Agency for International Development said, in conjunction with SpaceX, it had helped ship a total of 5,000 Starlink terminals to the country's government.
But, as low-earth orbit becomes increasingly congested, astronomers have complained that the light reflected from these satellites as they pass overhead increasingly disrupts the view of the night's sky.
Astro-photographer Mary McIntyre, said on Twitter: "The satellites are literally destroying our beautiful night sky."
Overnight on 2nd3rd April 2022 our SW facing #RaspberryPi #meteorcamera UK0006 based in North Oxfordshire had one of the worst nights we've ever seen for #satellitetrails. Dotted lines = aircraft, curved lines = #startrails + there are about 25 meteors. Just horrendous :( pic.twitter.com/ZLZNK4xgq2
There are also concerns that so many satellites in orbit exacerbates the risk of collision and the problem of space junk.
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OneWeb to fly on competitor SpaceX's rockets
SpaceX satellites destroyed by solar storm
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France24 - World
Qatar 2022: FIFA faces new attack over human rights in World Cup host Qatar
Issued on: 01/04/2022 - 18:45Modified: 01/04/2022 - 19:01
Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.
France24 - World
Burkina Faso’s ex-president Compaoré sentenced to life over pan-African folk hero Sankara’s murder
Issued on: 06/04/2022 - 12:46
Benjamin DODMAN
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Burkina Faso's former president Blaise Compaoré was sentenced in absentia to life in jail over his role in the 1987 murder of the country's revolutionary folk hero Thomas Sankara, a military court ruled on Wednesday, bringing the curtain down on a case that has tormented the West African nation for more than three decades.
An iconic figure sometimes dubbed the “African Che Guevara”, Sankara was just 33 when he came to power in 1983, setting in motion a revolution that pledged to “decolonise African minds” and continues to inspire followers across the continent.
The short-lived experiment came to a brutal end on October 15, 1987, when he and 12 colleagues were gunned down by a hit squad during a meeting at the presidential palace in Ouagadougou. The massacre coincided with a coup that took Sankara's erstwhile comrade Compaoré to power.
On Wednesday, a special military tribunal ruled that Compaoré was guilty of complicity in Sankara’s murder, sentencing him and his former head of security, Hyacinthe Kafando, to life in jail. Both men were tried in absentia.
General Gilbert Diendéré, one of the commanders of the army during the 1987 coup and the main defendant present at the trial, was also handed a life sentence. Eight other accused were given jail terms ranging from three to 20 years, while three defendants were acquitted.
Applause erupted in the courtroom as the long-awaited verdict was read out, wrapping up a six-month legal battle that was avidly followed by many in the former French colony of Haute-Volta, which Sankara renamed as Burkina Faso – meaning the “Land of the Honest”, or “Upright”.
Prosecutors had demanded a 30-year jail term for Compaoré, who was deposed in a 2014 popular uprising and has lived in exile in neighbouring Ivory Coast ever since. The former president, who denounced a “political trial”, was found guilty of harming state security and complicity in murder.
Throughout his 27-year reign, Compaoré clamped a tight lid on the circumstances of his predecessor's demise, fuelling speculation that he masterminded the assassination. It was only after his ouster that Sankara’s remains were finally exhumed, paving the way for the long-waited trial.
International ‘conspiracy’
One of the world's poorest countries, Burkina Faso has a long history of political turmoil and is battling a jihadist insurgency that has claimed some 2,000 lives and displaced up to 1.8 million people.
Reflecting the turmoil, the trial was briefly suspended after a coup on January 24 that deposed the elected president, Roch Marc Christian Kaboré. It resumed after a new military strongman, Paul-Henri Sandaogo Damiba, restored the constitution and swore an oath.
Tensions between Sankara and his erstwhile ally Compaoré were described in detail during the six-month proceedings, with several witnesses pointing to an “international conspiracy” to remove a troublesome leader who was not afraid to challenge the world order and rebuke France, the former colonial power.
“The tragedy of October 15, 1987 was a result of pressure exerted by a number of heads of state, including Félix Houphouët Boigny,” said Abdoul Salam Kaboré, a sports minister under Sankara, referring to Ivory Coast’s former ruler and a key French ally.
Speaking via video-link from France, Sankara’s former close aide Moussa Diallo said there was no doubt the assassination “was premeditated” and that Houphouët Boigny “was at the heart of the plot”. The longtime Ivorian leader once told Sankara, “You have to change, and if you don’t, we will change you,” Serge Théophile Balima, a former head of Burkina Faso’s state TV, testified in court.
In its closing statement, the prosecution recounted in grim detail the day Sankara was murdered by a hit squad that burst into a meeting of his National Revolutionary Council meeting, killing his guards. “The squad ordered president Sankara and his colleagues to leave the room,” the prosecution said. “They would then be killed one by one.”
Ballistics experts told the trial Sankara had been shot in the chest at least seven times by assassins using tracer rounds. At least one bullet was fired in his back.
The defendants had claimed the victims died in a botched attempt to arrest Sankara after he and Compaoré fell out over the direction the country's revolution was taking. “None of the accused confessed or repented – not a single one!” said Prosper Farama, a lawyer representing the Sankara family, adding that the family wanted “justice, not revenge”.
While Wednesday’s verdict sets a milestone for Burkina Faso, many questions surrounding Sankara’s death remain unanswered, said Bruno Jaffré, who has written numerous books on the revolutionary icon.
“The inquiry into events in Ouagadougou was dissociated from the wider investigation into the international plot to oust Sankara – which remains open,” Jaffré told FRANCE 24, noting that the court had been eager to get going with the trial after multiple delays, and fearing that key witnesses would pass away.
“We know that, on the ground, the coup was staged by Compaoré, Diendéré and other Burkinabe officials. What we still need to shed light on are the preparations and the political context that made it possible,” he said, pointing to allegations of Ivorian, Libyan and French involvement.
“Regarding France, the problem is accessing classified archives,” Jaffré added. “President Emmanuel Macron promised to declassify all relevant documents and hand them over to Burkina Faso’s investigators, but only a small part has been made available.”
‘Pride of Africa’
While Sankara’s death put an end to his revolution, the premature and brutal manner of his demise would help cement the legend of a progressive leader who sought to empower the people in a continent blighted by colonial plunder and mismanagement.
Sankara followed in the footsteps of previous pan-African icons, including the likes of Ghana’s Kwame Nkrumah and Patrice Lumumba of the Democratic Republic of Congo, historian Amzat Boukari-Yabara told FRANCE 24 at the start of the trial.
“His originality was to defend the principle of people’s emancipation, rather than the emancipation of states. He called on the people of Africa to join forces around regional struggles, such as fighting desertification, and around continental challenges, like ending debt bondage,” Boukari-Yabara explained.
“On matters of governance, women’s rights, fighting forced marriage and female genital mutilation, climate and culture, he was a pioneer,” he added. “His assassination clearly marked the end of revolutionary pan-Africanism.”
Sankara was ahead of his time in recognising climate change and desertification as the single biggest threat to the well-being of its people.
“The desert is at our gates, it’s already upon us, ready to engulf us,” he warned as he launched a massive tree-planting drive to “re-green” the country, halt soil erosion and foster sustainable agriculture. More than three decades after his death, his vision of a “wall of trees” holding back the encroaching desert has taken root in a pan-African project of breathtaking scale, a cross-continental barrier stretching from the Atlantic Ocean to the Red Sea.
>> Read more: Can the ‘Great Green Wall’ carry Sankara’s pan-African dream?
None of this was possible without the liberation of women, Sankara would stress in his fiery speeches up and down the country, pointing out that women “carry the other half of the sky” – on top of the wood that fuels stoves and cookers and the water that feeds their families, their crops and their livestock.
“May my eyes never see and my feet never take me to a society where half the people are held in silence,” he once said. “I hear the roar of women’s silence. I sense the rumble of their storm and feel the fury of their revolt.”
That spirit has outlived Burkina Faso’s revolutionary captain, said Serge Ouédraogo, a high-school teacher in the capital, Ouagadougou – outshining the darker aspects of Sankara’s legacy, including his efforts to silence dissenters.
“Sankara is a whole philosophy, a way of thinking and living. He’s the pride of Africa,” Ouédraogo told AFP. “Today we can say that Sankara is a compass for the people of Burkina Faso. He’s a guide, the one who charts a path of hope for the people.”
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Soldier admits role in 1987 murder of Burkina Faso's revolutionary leader Sankara
Can the ‘Great Green Wall’ carry out Sankara’s ecological, pan-African dream?
EYE ON AFRICA
Long-awaited Sankara murder trial postponed until October 25
BBC
Shanghai Covid lockdown extended to entire city
Chinese authorities have extended their lockdown of Shanghai to cover all its 25 million people after a fresh surge in Covid cases.
Initially, there had been separate measures for the eastern and western sides, but the whole city is now subject to indefinite restrictions.
Shanghai is the largest single city to be locked down to date.
The important financial hub has battled a new wave of coronavirus infections for more than a month.
Reported cases have risen to more than 13,000 a day, although the numbers are not high by some international standards.
Residents in some areas of the city said the strict policy meant no-one was allowed to leave their housing compounds, not even to collect essential provisions.
They reported difficulties in ordering food and water online, with restrictions on when customers are able to place their orders, because of a shortage of supplies and delivery staff.
This country's "zero-Covid" system is, at best, struggling to cope.
China has done Covid lockdowns before, but not on the scale of its financial mega-city.
The logistical challenges required to confine 25 million people to their homes, while keeping them fed, are huge.
Social media here is full of angry residents complaining that they can't order food because the delivery system is clogged up.
Centralised isolation facilities - many using only camp beds, with no showers or other facilities - are bursting with infected people squashed in next to one another.
One of China's few reliable media outlets, Caixin, has reported that close contacts of infected people will be moved to neighbouring provinces. This could potentially involve hundreds of thousands of Shanghai residents.
The Chinese government's complete elimination strategy has become something of a mantra, with the government ridiculing other countries for sacrificing their own people on the altar of opening up.
Some medical specialists here have tried to get the message through that, for a vaccinated person, catching the Omicron variant of Covid will probably not necessitate going to hospital - that you can simply ride it out at home until you recover.
Few people in China seem to be aware of this. Their officials and state media have kept it from them.
So the lockdowns continue and it's not only Shanghai closed right now. Jilin City (3.6 million people), Changchun (nine million), Xuzhou (nine million), the steel city of Tangshan (7.7 million) and various other towns and villages are keeping their residents indoors.
The strain on people, and the economic cost of it all, must be enormous.
The city is testing the limits of China's zero-Covid strategy, amid growing public anger over quarantine rules.
The policy sets China apart from most other countries which are trying to live with the virus.
But the increased transmissibility and milder nature of the Omicron variant has led to questions over whether the current strategy is sustainable in the long run.
"Currently, Shanghai's epidemic prevention and control is at the most difficult and most critical stage," said Wu Qianyu, an official with the municipal health commission.
"We must adhere to the general policy of dynamic clearance without hesitation, without wavering."
On Monday, Shanghai reported a record 13,086 new asymptomatic coronavirus cases, after a city-wide testing programme took samples from more than 25 million people in 24 hours.
At least 38,000 people have been deployed to Shanghai from other regions, in what state media have said is the biggest nationwide medical operation since the shutdown of Wuhan in early 2020.
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Why China is locking down its cities
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Omicron vs Zero-Covid: How long can China hold on?
The economic cost of China's zero-Covid policy
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L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture France24 - World
Rights groups accuse Ethiopian forces of committing war crimes in Tigray
Issued on: 06/04/2022 - 04:07
NEWS WIRES
Security forces and their allies in a disputed part of conflict-hit northern Ethiopia committed abuses against Tigrayans that amounted to war crimes and crimes against humanity, two rights groups said Wednesday.
Amnesty International and Human Rights Watch (HRW) said Tigrayan civilians had been targeted in "a relentless campaign of ethnic cleansing" in the long-contested western Tigray region since the outbreak of Ethiopia's war in November 2020.
Over the ensuing months, several hundred thousand Tigrayans were forcibly expelled from western Tigray in a "coordinated" manner by security forces and civilian authorities through ethnically-motivated rape, murder, starvation, and other serious violations.
"These widespread and systematic attacks against the Tigrayan civilian population amount to crimes against humanity, as well as war crimes," Amnesty and HRW said in a joint report titled "We Will Erase You From This Land".
Over 15 months, HRW and Amnesty interviewed more than 400 people including refugees who fled into Sudan, and witnesses to the violence still living inside western Tigray and elsewhere in Ethiopia.
They documented the sexual enslavement and gang rape of Tigrayan women, including a victim whose attackers said they were "purifying" her blood.
They also gathered testimony about the death of Tigrayans in overcrowded prisons, and the summary execution of dozens of men by a river.
The atrocities were blamed on newly-appointed civilian administrators in western Tigray, and regional forces and irregular militias from the neighbouring Amhara region.
Amharas and Tigrayans are two of Ethiopia's largest ethnic groups, and both lay historic claim in full to the vast fertile expanse of western Tigray that stretches from the Tekeze River to Sudan.
The United States in March 2021 said "acts of ethnic cleansing" were taking place in western Tigray. Amhara authorities dismissed the accusations as "propaganda".
'Shocking' crimes
But the rights watchdogs also pointed the finger at Addis Ababa, accusing the government of Prime Minister Abiy Ahmed of covering up abuses and severely restricting independent access to western Tigray.
The atrocities there unfolded "with the acquiescence and possible participation of Ethiopian federal forces", the report said.
"Ethiopian authorities have steadfastly denied the shocking breadth of the crimes that have unfolded and have egregiously failed to address them," said Kenneth Roth, executive director of HRW.
Seventeen months ago Abiy sent troops into Tigray after accusing the region's former ruling party, the Tigray People's Liberation Front (TPLF), of orchestrating attacks on federal army camps.
Western Tigray was swiftly captured by federal and Amhara forces, and a new administration appointed.
HRW and Amnesty said local officials banned the Tigrayan language from use, displayed signs around towns ordering Tigrayans to leave, and denied access to farmland and humanitarian aid.
Eritrean troops – allied with Ethiopia in the fight against the TPLF – joined Amhara forces in looting crops and livestock, and driving Tigrayans from their homes, the rights groups said.
Thousands were rounded up and held in grim detention camps where deaths occurred: "Some died as a result of torture, denial of medical care, and lack of food and water; guards killed others," the report said.
Abiy promised a swift end to the conflict but it dragged on, with the frontline shifting many times and conflict expanding beyond Tigray.
Untold numbers of civilians have died, and fighters on all sides have been accused of grave atrocities against civilians.
Addis Ababa declared a "humanitarian truce" last month, while the rebels agreed to a "cessation of hostilities" on the condition that aid reach Tigray.
Some supplies has since reached the stricken region but humanitarian groups say it is nowhere near enough given the hundreds of thousands facing starvation across Tigray.
(AFP)
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Ethiopia declares 'indefinite humanitarian truce' to allow aid into Tigray
Tigray rebels gang-raped women and girls in Ethiopia conflict, says Amnesty Int'l
Tigray rebels commit to ‘cessation of hostilities’ after Ethiopia’s truce announcement
L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
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A Paris, hommage à Moussa Gassama, salarié du nettoyage mort au travail
ActuEmployé par un prestataire du Centre social de la ville de Paris, il est décédé suite à une chute. Les syndicats pointent le flou entourant les conditions de travail et dénoncent l’abus de sous-traitance.
Cécile RousseauClara Bolzinger« Sous-traitance, maltraitance ». Devant le Centre d’Action Sociale de la ville de Paris (CASVP) dans le XXe arrondissement de Paris, ces paroles ont résonné pour rendre hommage à Moussa Gassama, 57 ans, mort des suites d’une chute le 21 février dernier alors qu’il nettoyait des vitres à 5 mètres de hauteur. Les circonstances de l’accident mortel restent floues. Nul ne sait si le salarié de Maintenance Industrie, entreprise prestataire de la Mairie de Paris, avait une perche télescopique pour réaliser son travail dans de bonnes conditions de sécurité. Aucun matériel n’a été retrouvé sur place selon la CGT, qui appelait à la mobilisation ce mercredi avec le SUPAP-FSU. « Personne ne vérifiait qu’il était bien équipé, du côté du donneur d’ordre comme de celui du sous-traitant , souligne Fabrice Egalis, du collectif nettoyage de l’Union départementale CGT de Paris. Il était aussi payé au rabais, 1 100 euros par mois comme un agent de service alors que le nettoyage des vitres nécessite un statut d’agent très qualifié. Mais sur la dernière fiche de paie reçue après l’accident, son statut avait été changé. » La sous-traitance en cascade est aussi pointée du doigt. « Il y a deux morts au travail par jour en France et ce sont des prestataires dans la plupart des cas, rappelle Fabrice Egalis. L’argent est le nerf de la guerre. On sait que Maintenance Industrie a réalisé 463 600 euros de bénéfices en 2020 et que ces entreprises ont eu un surcroît d’activité avec le Covid. »
« Ces travailleurs devraient avoir les mêmes droits que nous. »
Opérant depuis sept ans dans la structure, Moussa était un collègue à part entière pour le personnel du Centre social. Comme le raconte Ingrid Merat, représentante du SUPAP-FSU et agent du CASVP, encore sous le coup de l’émotion. « Il était très ouvert, avenant, souriant. Tout le service est complètement bouleversé. Moussa travaillait dans de mauvaises conditions car la disposition des bureaux faisait qu’il pouvait difficilement utiliser le matériel approprié. La mairie de Paris a recours à de la sous-traitance pour réaliser des économies alors qu’elle s’en met plein les poches. Ces travailleurs devraient avoir les mêmes droits que nous. »
Sans titre de séjour, mais employé sous son vrai nom
Sans titre de séjour, mais employé sous son vrai nom, le salarié était corvéable. « Il se faisait exploiter, dénonce son cousin, Samba. Il a travaillé une dizaine d’années en France sans pouvoir retourner au pays ». Sa femme et ses cinq enfants, vivants au Mali où il a été inhumé, exigent des réponses et la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur. « On ne peut pas faire notre deuil si personne n’assume ses responsabilités dans cette histoire, explique-t-il, agacé par une déclaration d’une élue de la mairie estimant dans le Parisien d’hier qu’il est impossible de vérifier les papiers de tous les sous-traitants. Contactée par l’Humanité, la ville de Paris assure avoir sollicité » l a direction de l’entreprise (Maintenance Industrie) pour (leur) communiquer la copie du contrat de travail et du titre de séjour de Monsieur Gassama, éléments qui doivent également être demandés par l’inspection du travail qui mène une enquête suite à ce dramatique accident. « Elle précise également qu’un » comité hygiène et sécurité (CHSCT) s’est réuni mardi 15 mars 2022. Il a examiné un plan d’actions pour renforcer les actions de prévention déjà à l’œuvre, afin qu’un tel drame ne se reproduise pas. « Un autre CHSCT devrait se tenir le 8 avril pour demander une enquête, mais pour Simon Le Cœur, secrétaire générale de la CGT du CASVP, il faut aller plus loin : «Les syndicats ont demandé la réalisation d’une enquête sur les conditions de travail de l’ensemble des prestataires. On veut que les droits de tous les gens qui interviennent dans nos locaux soient respectés. Il faut que la ville de Paris remette cette pratique en question».
Pour Gérald Le Corre, inspecteur du travail et syndicaliste CGT, les victimes sont hélas souvent les mêmes. » Les accidents du travail mortels concernent principalement des jeunes, des précaires, des intérimaires… Peu de personnes veillent à l’application de la réglementation : il y a un inspecteur du travail pour mille entreprises. La suppression des CHSCT dans les entreprises, voulue par Macron, a aussi considérablement réduit la possibilité de mener des enquêtes. « La centaine de manifestants a ensuite défilé jusqu’au siège de Maintenance Industrie pour une minute de silence en souvenir de Moussa Gassama, en présence de Raphaëlle Primet, élue communiste du XXe et d’une représentante de la France insoumise. Contactée pour des précisions, la société n’a pas donné suite.
Clara Bolzinger et Cécile Rousseau
accidents du travailconditions de travailagents de nettoyage L'Humanité
« Des poches pleines pour remplir le panier »
ActuCampagne Fabien Roussel s’est rendu à Gentilly, à quatre jours du scrutin. Les préoccupations sociales étaient au cœur des discussions avec les habitants.
Naïm SakhiAprès une vie au travail, sa pension n’est que de 1 100 euros, soit au niveau du seuil de pauvreté. À la terrasse d’un café, béret sur la tête, Marcel savoure l’un des rares apéritifs qu’il partage avec ses amis. « Quand j’en ai les moyens, je paye ma tournée, elle me coûte 16 euros », raconte cet ancien agent, catégorie C, de la fonction publique. À la retraite depuis deux ans, il est contraint de calculer ses dépenses au centime près. « La vie est de plus en plus chère, les prix augmentent, mais pas nos retraites », déplore-t-il. Quand les fins de mois sont intenables, il est contraint de réclamer de l’aide à ses enfants pour faire ses courses. « Ça me permet au moins de remplir le congélateur », assure-t-il.
difficultés à boucler le mois
La présidentielle ? Ce fan d’Eddy Mitchell a arrêté son choix. Ce sera Fabien Roussel. « Il parle vrai, sans chichi, et ne nous juge pas. Et son programme est bon », argumente Marcel. D’ailleurs, le candidat communiste est assis non loin de lui, à la table d’à côté. Le député du Nord achève une déambulation sur un marché populaire de Gentilly.
Dans cette municipalité communiste du Val-de-Marne, mercredi 6 avril, les difficultés à boucler les fins de mois monopolisent les discussions avec les électeurs. « J’ai perdu sur les deux tableaux, 20 euros sur ma complémentaire et aussi sur ma pension générale », s’inquiète Marie-Jeanne, une ancienne aide-soignante. « D’un côté, on vous distribue un chèque pour faire face à l’augmentation du prix de l’énergie, mais de l’autre, on vous prend les sous dans la poche », s’agace Fabien Roussel, rappelant au passage sa mesure d’un minimum retraite de 1 200 euros. Et d’ajouter, « ce soir, je mettrai les pieds dans le plat au journal télévisé », promettant ainsi à cette retraitée de relayer son témoignage. Avec une amie, Marie-Jeanne est conquise. Mais comme nombre d’électeurs, son choix n’est pas arrêté : « Voter Fabien Roussel ? C’est une possibilité. » Elle précise avoir « toujours voté à gauche ».
Un peu plus loin, le candidat est interpellé par un commerçant. « J’ai ouvert ma boucherie en 2006, et depuis je ne peux que constater la baisse du panier moyen des clients, malgré les promotions », confie-t-il. « Pour remplir le panier, il faut d’abord que les poches soient pleines », répond le communiste. Loin des fantasmes de l’extrême droite autour du « grand remplacement », le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des Français dans cette élection (cité par 57 % d’entre eux, selon un sondage Elabe). Pour y répondre, Fabien Roussel souhaite relever le Smic à 1 923 euros brut par mois et revaloriser les salaires des fonctionnaires de 30 %, afin de rattraper le gel du point d’indice. À quatre jours du scrutin, et à la veille de son ultime meeting, le communiste entend jeter toutes ses forces dans la bataille. « Jusqu’à la dernière seconde, je veux convaincre ceux qui hésitent. Les choses peuvent bouger », insiste-t-il.
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L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
L'Humanité
Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen
ActuLa candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.
Benjamin KönigC’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.
Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.
Des gages aux patrons
Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…
Course à l’échalote
Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.
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Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.
Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022 L'Humanité
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale
ActuLa majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.
Florent LE DUCinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).
« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »
le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux
Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?
D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.
un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans
Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.
Repousser l’âge de départ à la retraite continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.
Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite El País (ESP)
SANS TITRE
Cuando pensamos en cocina balcánica es posible que lo primero que nos venga a la cabeza sean guisos contundentes, carnes y todo tipo de untables para el aperitivo, pero también hay zonas donde se prepara mucha verdura, tanto cocinada como cruda. Macedonia es una de las regiones más fértiles, con una huerta que ofrece desde manzanas hasta legumbres, pasando por tomates, pimientos -con los que preparan el delicioso ajvar-, uvas, sandías, melocotones, tomates y pimientos en temporada.
Mi amigo Nikola Lazovski, macedonio afincado en Barcelona y autor de esta receta, me cuenta que “la col en ensalada es muy típica en toda la zona de los Balcanes, y concretamente en Macedonia se suele combinar con zanahoria y con remolacha o rábanos, todo lo que sea fresco y de la zona”. Otra ensalada que se come con la intención de fortalecer el sistema inmunitario -por allí en invierno hace frío y hay que intentar mantener los virus a raya, aunque es nuestra alimentación al completo y no un plato en particular la que nos ayudará en esos menesteres- es la de manzana rallada, remolacha y zanahoria.
Si no se nos da muy bien lo de cortar la col fina y sospechamos que puede quedar un poco basta al mordisco, podemos aliñarla previamente con parte de la vinagreta y dejarla reposar media hora: el ácido del vinagre -Nikola usa balsámico de Módena, yo la he replicado con vinagre de manzana y también queda muy bien- y la sal ayudarán a que se ablande y sea un bocado mucho más agradable.
Aunque tal cual está muy buena, seguro que un poco de salmón o trucha ahumados, unas anchoas, bonito en aceite o unos daditos de queso le quedan de muerte; los frutos secos también tienen pinta de ser buenos invitados a esa fiesta y las frutas deshidratadas como orejones o pasas pueden darle un toque de alegría. Si lo que queremos es más acidez, podemos dejar el pepino encurtiendo en la nevera desde el día anterior con una mezcla de vinagre, agua, sal y azúcar (y ya que estamos preparar de más, porque dura días y se lo podemos añadir desde a un plato de lentejas vegetarianas hasta a un sandwich de queso fundido).
Dificultad
La de cortar la col bien fina.
Ingredientes
Para 4 personas (como guarnición)
- 250 g de repollo blanco
- 250 g de col lombarda
- 2 zanahorias frescas
- 1 pepino pequeño
- 1 puñado de hojas de perejil
- ½ cucharadita de semillas de comino
- 1 cucharada de eneldo fresco picado
- Aceite de oliva virgen
- Vinagre balsámico o de manzana
- Sal
- Pimienta
- Una pizca de ajo en polvo
Preparación
- Cortar muy finas las dos coles, con una mandolina -con mucho cuidado para no cortarse- o un cuchillo afilado y paciencia.
- Rallar las zanahorias y trocear el pepino en daditos. Picar el eneldo.
- Preparar el aliño con aceite, vinagre, sal, pimienta, el comino y el ajo en polvo. Remover bien.
- Mezclar bien la vinagreta con el resto de ingredientes, reposar 10 minutos y servir.
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L'Humanité
« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
carburantshausse des prixessenceUkraine L'Humanité
Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe El País (ESP)
Guía día a día para no perderse en la Semana Santa de Sevilla
ANDALUCÍAUna selección de pasos, consejos, lugares y anécdotas para disfrutar y degustar una fiesta que regresa a la ciudad andaluza tras dos años suspendida por la pandemia
La Semana Santa regresa a Sevilla después de dos años en los que la pandemia obligó a mantener las imágenes encerradas en sus iglesias. Hasta entonces, solo en 1933 no hubo pasos en las calles. Este año, las 60 hermandades que procesionan entre el Domingo de Ramos y el de Resurrección, sus miles de nazarenos, las decenas de músicos y costaleros que las acompañan, los sevillanos, pero también quienes vienen de otras partes de España y del extranjero, aguardan con mayor expectación que nunca la llegada de una fiesta popular que transciende lo religioso. Porque la Semana Santa sevillana embauca. Atrapa por la vista, con la belleza de las tallas, el baile de luces y sombras de los cirios y candelabros, el brillo de los palios y sus bordados o el zigzag multicolor de los capirotes. Por el oído, con el mismo silencio, con el quejido de las saetas, el roce de las túnicas o el caminar arrastrado de los costaleros en los adoquines tras el toque del llamador. Seduce también por el olfato, con el olor embaucador del incienso y el azahar que se descuelga de los naranjos. Pero también se siente —en el aliento y los empujones ansiosos del gentío, en el calor de la cera derretida o en el tacto de la madera cuando se palpa fugaz el canasto de un paso— y tiene el sabor de las torrijas, las pavías y el adobo del bacalao o los caramelos que reparten los nazarenos.
Sevilla encierra muchas Semanas Santas. La que arranca en el fin de semana previo —donde salen las Hermandades de Vísperas, el Viernes de Dolores y el Sábado de Pasión—; la del puente —del Jueves Santo al Domingo de Resurrección—, y la que abarca sus siete días clásicos. Pero también hay una Semana Santa de día y otra de noche; de bullicio y de silencio; y está, además, la que se vive en los barrios, la que se disfruta en el casco antiguo de la ciudad, donde confluyen todas las procesiones, o la que bulle en Triana.
Para disfrutar de todas ellas, antes conviene tener claros unos conceptos básicos. A los pasos aquí no se les espera, se les busca. Cada hermandad tiene cronometrado su recorrido de manera que se puede calcular (con un intervalo que, eso sí, a veces puede alagarse en el tiempo) en qué momento pasará la cofradía por las distintas calles. Esto permite poder esbozar cada día una ruta en función del lugar y la hora aproximada en la que pasan las imágenes de las que se quiera disfrutar. Y en ese ir y venir de peatones de una procesión a otra es donde se forman las bullas: un torrente de personas que, de manera súbita, pero sincronizada, se desplaza en masa de un lugar a otro para encontrar un nuevo paso. Lo más prudente es seguir la dirección por la que circula la gente. Porque en Sevilla la Semana Santa ha acostumbrado a sus vecinos a circular ordenadamente por las aceras para evitar colapsar entre los aluviones de transeúntes que oscilan entre una y otra hermandad.
Vísperas
El Domingo de Ramos es, junto con La Madrugá, el día grande de la Semana Santa de Sevilla. Ya desde el Viernes de Dolores (8 de abril) y el Sábado de Pasión (9 de abril) —los días de vísperas— los sevillanos empiezan a desgranar esa ilusión que se va avivando durante la Cuaresma. Se trata de una Semana Santa desconocida, pero muy interesante porque se circunscribe a los barrios periféricos, como Pino Montano o Bellavista, el viernes, o Torreblanca, San José Obrero o Nervión, el sábado, donde asoman los primeros nazarenos que no harán la carrera oficial, el recorrido obligado que realizan todas las cofradías que salen entre el Domingo de Ramos y el de Resurrección y que pasa por la Campana, la calle Sierpes, la plaza del Ayuntamiento y la catedral. Esa zona, con 3.450 sillas, es la única donde se cobra por ver los cortejos procesionales y no es accesible para el turista.
Domingo de Ramos (10 de abril)
Este es el gran día. La primera de las siete hermandades que procesionan, la de la Paz, sale a la una de la tarde del barrio del Porvenir y pasea por el parque de María Luisa una hora más la tarde. Un escenario perfecto para esperar el paso comiendo en el restaurante La Raza, dentro del mismo parque.
A las 17.30 el puente de Isabel II, o puente de Triana, empieza a llenarse con los capirotes azules y morados de la Hermandad de la Estrella, a la que en Sevilla se conoce como La Valiente porque fue la única que en 1932 salió en procesión en un clima muy convulso políticamente. Sus penitentes desafiaron la propaganda eclesiástica que había alertado de posibles ataques a las imágenes que procesionaran, pese a que el Ayuntamiento había garantizado la seguridad de sus recorridos. Desde entonces, solo la pandemia les ha obligado a quedarse en su templo. Al bullicio que rodea al palio de La Estrella lo precede el trianear del paso del Señor de las Penas, una escultura de 1644 de Juan de Arce —cuyo nombre apareció en un trozo de papel que se encontró en su interior con motivo de su restauración en 1997—. La primera en trianear —así se llama a la forma de andar característica de las imágenes del barrio sevillano en la que los costaleros mueven el paso al compás de las marchas— fue esta imagen, que también protagonizó, junto a la Virgen de la Estrella, una de las primeras películas de cine de la historia, cuando los hermanos Lumiére filmaron su recorrido por las calles sevillanas en 1898.
El imponente paso del misterio de la Hermandad de la Cena, que representa la última colación de Jesús con los apóstoles, asoma alrededor de las 20.30 por la Cuesta del Rosario. Es uno de los más grandes y pesados de la ciudad por el número de figuras con las que tienen que cargar los costaleros. Su disposición y las marchas de la banda de Cornetas y Tambores de Las Cigarreras que lo acompañan compensan la espera, que se puede amenizar con unos caracoles en cualquiera de los bares de la plaza de La Mina.
A escasos metros y a media noche entra en la plaza del Salvador el Jesús del Silencio, la talla del siglo XVII que abre la cofradía de La Amargura. Le sigue la profusión de los bordados que sujeta el palio de la Virgen, acompañada de un San Juan tallado por Juan de Mesa, el mismo imaginero que cinceló al Gran Poder. Y mientras se cena en La Bodeguita o La Alicantina, en la misma plaza, es imprescindible cerrar el día admirando el rostro del Cristo de la Hermandad del Amor que ya va de recogida rodeado de un silencio sobrecogedor. Su cara es casi un remedo perfecto del nazareno del Gran Poder, porque también comparten autor.
Lunes Santo (11 de abril)
Esta es un día de fiesta en los barrios del Polígono de San Pablo, el Tiro de Línea y el Tardón, en Triana. Los nazarenos de San Pablo y Santa Genoveva, las hermandades de los dos primeros, parten poco después del mediodía acompañando a sus cautivos en un camino alegre, bullicioso y maratoniano —su recorrido de más de 14 horas es de los más largos—. A este último se le puede esperar a eso de las cuatro de la tarde por el arco del Postigo del Aceite, en pleno corazón de Sevilla, después de haber comido un buen pescado o marisco en la tasca La Isla, en la calle Arfe.
La algarabía que acompaña a esas tres cofradías contrasta con la circunspección del silencio que abraza al Cristo expirante y contorsionado en la cruz de la Hermandad del Museo que sale de esa misma plaza a las 19.30. Para encarar el resto de la noche, conviene parar antes para reponer fuerzas en el Barrabás.
Si se quiere seguir avivando el pellizco turbador del sosiego de esa cofradía se puede caminar hasta la plaza de San Andrés para esperar a eso de las diez de la noche la entrada en la iglesia, también envuelta en mutismo e introspección, de Santa Marta, una hermandad de un único paso en el que destaca la rosa roja que, como una gota de sangre, parece caer de la mano del Cristo yacente. Fue el periodista Iñaki Gabilondo quien, en los años setenta, con su gesto de entregar a cada una de las hermandades del Lunes Santo una rosa roja del ramo que le había regalado un amigo como un gesto de aliento hacia su mujer, que se encontraba muy enferma, convirtió, sin quererlo, en una tradición el que ese multitudinario paso —por el número de figuras que lo integran— siempre salga con una rosa encarnada que sobresale entre el resto de las flores que adornan el paso.
Después de tomar una buena tortilla de patatas o una ración de pollo frito en el Santa Marta, uno de los restaurantes de la plaza, es un buen momento para trasladarse hasta la calle San Jacinto, en Triana, para disfrutar del trianear, ya fatigado tras más de 10 horas de procesión, de la Hermandad de San Gonzalo cuando enfila su retirada por Triana hasta su barrio del Tardón.
Martes Santo (12 de abril)
Los aficionados a los memes en redes sociales seguro que recuerdan la imagen de dos jóvenes gritando emocionados: ¡Guapa, guapa. Qué reina madre mía! Los halagos virales se los lanzaban a la Virgen de la Hermandad del Cerro del Águila, la más madrugadora del Martes Santo y una de las que más kilómetros hace este día. Emociona el ambiente del barrio, de los más humildes de la capital andaluza, durante la salida de la cofradía, cuando sus vecinos se lanzan a acompañar a sus tres pasos desde que echan a andar, un poco antes de las doce del mediodía, hasta que se recogen casi a las tres de la madrugada.
Esta es también una jornada para disfrutar de los barrios. Junto a los arcos del acueducto romano que asoman en la avenida de Luis Montoto, a eso de las cuatro de la tarde y después de haber picoteado algo en La Chicotá —un bar con nombre cofrade, porque chicotá es al trayecto que recorre un paso desde que se alza hasta que vuelve a bajarse al suelo—, en esa misma calle se puede disfrutar de los tres pasos de la Hermandad de San Benito, una cofradía alegre y que encabeza el misterio del Ecce Homo, del que se puede tratar de descifrar la identidad de todos los personajes tallados por Antonio Castillo Lastrucci en 1928 (Poncio Pilatos, Claudia Prócula…).
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El alboroto de San Benito contrasta con la gravedad que acompaña al imponente Cristo de la Hermandad de Los Estudiantes, una talla de Juan de Mesa de 1620. El patio del Rectorado de la Universidad de Sevilla, la antigua Fábrica de Tabacos (un edificio de arquitectura industrial del siglo XVIII, donde Carmen la Cigarrera amasaba las hojas de tabaco), opera como un poderoso escenario que potencia la fuerza de sus dos pasos, tanto a su salida, a las 18.30, como cuando llegan, pasada la media noche. Cualquiera de los locales de la calle San Francisco son buenos para tomar algo mientras se les espera. Cuando empieza a caer la tarde, en la plaza de la Alianza, junto al Alcázar, en pleno barrio de Santa Cruz, las notas graves del oboe, el clarinete y el fagot obligan a callar a quienes aguardan al crucificado de la Hermanad de la Santa Cruz, de finales del siglo XVII. Otro instante en el que la imagen y el entorno se funden en un momento mágico.
Callejeando por el barrio de Santa Cruz se llega a la muralla de los jardines de Murillo. La noche que envuelve sus muros del siglo XII se ilumina, sobre las diez de la noche, con el claroscuro que proyectan los cirios que adornan el paso de la Virgen de la Calendaria en su regreso desde la catedral. Las luces danzan entre la piedra y la hiedra al ritmo de las marchas de la banda de la Cruz Roja y se apagan en lo troncos de las palmeras y las lianas de los ficus. Una estampa sonora y visual que luego se puede comentar al calor de la cena en la cercana taberna El 3 de Oro.
Miércoles Santo (13 de abril)
La plaza de abastos de la calle Feria, que mezcla los puestos de productos frescos con bares donde disfrutarlos, es un lugar perfecto para comer y arrancar el Miércoles Santo. A las tres de la tarde salen de la iglesia gótico mudéjar de Omnium Sanctorum las imágenes de la Hermandad del Carmen Doloroso. Si se agudiza la vista, entre las figuras del paso de misterio que representa la negación de San Pedro se distingue al gallo cuyo canto marca el límite de las tres refutaciones del principal discípulo de Jesús.
La plaza de San Lorenzo acoge a la basílica del Gran Poder, uno de los escenarios imprescindibles. Sobre las 17.30, circulan por allí las imágenes del siglo XVII del Cristo y la Virgen de la vecina Hermandad del Buen Fin. Una buena excusa para ir familiarizándose con el barrio que vio nacer a Gustavo Adolfo Bécquer y en el que empezó a danzar Antonio el Bailarín. Para seguir con la nómina de personajes ilustres sevillanos hay que acudir de nuevo al centro para esperar a la cofradía del Cristo de Burgos, que tiene su sede en la iglesia de San Pedro, el único lugar de la ciudad en el que existe una constancia fehaciente del paso pintor Diego Velázquez. Allí fue bautizado el 6 de junio de 1599. El crucificado, de la cofradía del siglo XVI, que va precedido de música de capilla, procesionaba con cabellera natural hasta el siglo XIX. Un buen sitio para disfrutarla es en la calle Laraña, junto al palacio de los Marqueses de la Motilla, una construcción de estilo toscano de 1920.
Antes o después se pueden reponer las fuerzas en cualquiera de los bares y restaurantes de la plaza de la Encarnación para emprender luego el camino hasta el barrio de San Bernardo, donde la rehabilitación de sus casas obreras ha revitalizado la zona. El puente de Los Bomberos es perfecto para ver pasar a la hermandad que lleva el nombre del barrio en el que también se ubica la Real Fábrica de Artillería, y es que ambas entidades, bomberos y Artillería, confluyen en ese punto. La vinculación de la cofradía con la factoría se hace notar en los candelabros delanteros del crucificado que semejan cañones y es a su paso cuando desde la estación de bomberos sus integrantes giran los focos hacía la talla para iluminarla. Pero San Bernardo no solo tiene implicaciones militares, también es una hermandad muy taurina y eso se aprecia en los respiraderos (las aberturas que llevan los faldones de los pasos para que les entre el aire a los costaleros) del palio de la virgen, que lleva alamares. Antes de irse a la cama para afrontar el ecuador y, quizás, el día más intenso de la Semana Santa, no viene mal saborear cualquiera de los platos de temporada de la carta del restaurante Alcuza, en la calle Campamento.
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Jueves Santo (14 de abril)
El Jueves Santo en Sevilla es un día de mantillas y de cofradías centenarias. Antes de arrancar la ruta procesional es obligado pasear por el centro o acercarse hasta el arco de la Macarena y cruzarse con las mujeres vestidas con mantilla, una tradición que cada año rejuvenece y se moderniza. Colocarse la mantilla con el broche prendido a la peineta es un arte difícil pero que puede aprenderse en los tutoriales de la página web de Juan Foronda, un comercio centenario especializado en mantones y donde, quien se anime, puede encontrar su tocado negro o aprovechar para comprarse ya un complemento para la feria.
El jueves se encadena con La Madrugá, así que conviene guardar fuerzas y no extenuarse demasiado para aguantar en vela y de pie lo que queda de noche y la mañana del día siguiente. Las cuatro de la tarde, en plena digestión de una buena ración de espinacas con garbanzos o de pavías de merluza o bacalao en El Rinconcillo, la taberna más antigua de Europa (data de 1670), es un buen momento para disfrutar de la salida de la Hermandad de la Exaltación, más conocida como Los Caballos de Santa Catalina por los dos animales que cierran el misterio en el que aparece Jesús en la cruz junto con los dos ladrones, Dimas y Gestas. Un contorsionismo de colocación y gesticulación entre las imágenes, al más puro estilo barroco, que hace de ese paso uno de los de mayor peso de la Semana Santa.
A media tarde, entre la plaza de la Alfalfa y la del Salvador, hace su recorrido una de las hermandades más antiguas de Sevilla, la de Los Negritos. En 1393, el arzobispo Gonzalo de Mena y Roelas abrió un hospital en la periferia para atender a los esclavos que venían del África subsahariana, propiciando la primera hermandad de negros de la historia. El primer alcalde de la II República de Sevilla fue el líder de la cofradía, y entre sus hermanos ilustres figura Antonio Machín, cuya estatua con dos maracas está frente a la iglesia de la hermandad. Su canción Angelitos negros se inspira en los ángeles negros que adornan su capilla.
Poco antes de las ocho de la tarde desde la iglesia de la Magdalena, en el barrio del Arenal, sale el único paso de la Hermanad de la Quinta Angustia, que representa el desprendimiento de Jesús de la cruz. Es imposible no dejar de mirar el perfecto equilibrio en el que se balancea la talla del Cristo, gubiada por Pedro Roldán en 1659, mientras cuelga de la mortaja blanca que sujetan los Santos Varones, encaramados a una escalera. Antes de adentrarse de lleno en La Madrugá se puede parar a cenar una buena tapa de cuchara en el restaurante Donald, en el número 3 de la calle Canalejas, detrás del templo. Camino de la basílica de La Macarena también se puede parar para ver al nazareno de la Hermandad de Pasión —la única talla del maestro imaginero Juan Martínez Montañez, de quien aprendió Juan de Mesa— entrar en la basílica del Salvador pasada la media noche.
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La Madrugá
Antes de afrontar esta larga noche que termina en el siguiente mediodía es importante saber que hay que salir a la calle pertrechado de calzado muy cómodo y camisetas térmicas, si no se dispone de un buen abrigo para afrontar el destemple que provocan los parones de la espera a las imágenes y la muerte pel’, como se describe en Sevilla al frío que se incrusta en los huesos pasado el alba, justo antes de que asomen los primeros rayos de la mañana. También hay que tener en cuenta que en La Madrugá impera la ley seca, una normativa municipal que obliga a cerrar los locales de restauración a la una de la mañana para evitar incidentes como los de 2017.
La Macarena se hace esperar. Y es una espera emocionante, donde la expectación en las caras de los nazarenos que se van concentrando detrás de la basílica, en la iglesia de San Gil, se mezcla con la llegada de los armaos de la Centuria Macarena. Son la guardia que escolta al Señor de la Sentencia durante todo el recorrido vestidos como soldados romanos. Su origen se establece en el siglo XVII, entre los años 1653 y 1657, cuando iban vestidos a la milanesa y portaban armas que alquilaba la hermandad. Entre el trajín de capirotes verdes y plumas blancas irrumpe la ilusión de los vecinos agolpados en las vallas que marcan la salida. Quien espere en la plaza podrá distinguir las figuras de dos penitentes de impoluto negro. Son los hermanos del Gran Poder que acuden a La Macarena para pedirle la venia para poder entrar por delante en la catedral, un rito que se remonta a 1776.
Alrededor de las dos de la mañana la cofradía encara a la calle Feria, que abre el caminar incansable de paso del misterio del Señor de la Sentencia al ritmo de las cornetas y tambores de la banda Centuria Romana Macarena. Después llega la Virgen con sus ojos rojizos y la mirada agotada del llanto. Y aunque la atención pasea de la cara al manto, del manto al palio, del palio a las flores… el brillo esmeralda que irradia el cristal de roca que pende en su pecho atrapa el interés. Son las cinco mariquillas que le regaló el torero Joselito El Gallo, en 1913, y que desde entonces acompañan a La Macarena en todas las estampas que se han reproducido con su imagen.
La Madrugá enhebra en unas horas la sucesión de contrastes de los que se tejen los siete días de la Semana Santa. Junto a las cofradías jaleosas como La Macarena recorren la noche hermandades calladas como la del Silencio, el Calvario o el Gran Poder. En una ciudad de extremos, de filias y de fobias, que al nazareno del Gran Poder se le haya bautizado como el Señor de Sevilla no es casualidad. La mirada vacía de madera, con las vetas atravesando el resto de su cara rematada en una serpiente que se enrosca a modo de corona de espinas, o la astilla que asoma del entrecejo de su ojo derecho explican la unanimidad de la devoción que suscita, por encima de cualquier creencia religiosa. La talla que Juan de Mesa esculpió en 1620 merece aguantar en la calle hasta las cuatro de la madrugada cuando pasa por la plaza del Triunfo, justo al salir de la catedral. Y aunque no necesita de más ornato, es imposible no reparar en el canasto sobre el que se eleva. De madera de cedro, y custodiado por 24 angelotes, ocho cartelas y seis ángeles pasionistas, es el más antiguo que procesiona por la capital andaluza. Lo hizo Francisco Ruiz-Gijón en 1680.
Del hieratismo y sobriedad del Gran Poder a la algarabía de la Hermandad de la Esperanza de Triana. Esa alegría se encarna en el caminar de su primer paso, el del Cristo de las Tres Caídas. El ejemplo más extremo de lo que es trianear. Sus costaleros se mueven en cada chicotá al ritmo que dictan los agudos incansables de la banda de Cornetas y Tambores de las Tres Caídas. Caminan hacia adelante, hacia atrás, hacia los lados… Un espectáculo que continúa con la exuberancia del palio de la Virgen, una talla anónima del siglo XIX, restaurada hasta en dos ocasiones. Esa vitalidad puede despabilar el ánimo a eso de las siete y media de la mañana cuando pasa por la calle Adriano camino de Triana y se para a saludar a la torera Virgen del Baratillo, en su diminuta capilla en La Maestranza.
En la Hermandad de los Gitanos los ánimos no decaen, aunque ya esté bien entrado el día. Sobre las diez de la mañana la esbelta figura de su nazareno desciende con su firme y pausado caminar por la Cuesta del Rosario. Sus titulares aún no han decido qué túnica llevará el señor ni el manto de la Virgen. La última vez que salió, en 2019, iba vestida con el manto burdeos de terciopelo de Lyon con bordados en oro, conocido como “de la Duquesa”, por ser una donación de la fallecida duquesa de Alba, Cayetana Fitz-James Stuart.
Quien no quiera irse a la cama o quien no haya aguantado en pie toda La Madrugá puede aprovechar la mañana para ir a buscar a La Macarena, La Esperanza o al Nazareno de los Gitanos por sus barrios y verlos entrar en sus templos; y aprovechar para desayunar churros en el quiosco que hay frente a la basílica, un café con tostada en la plaza Santa Ana o un buen chocolate en El Pilar, respectivamente.
Viernes Santo (15 de abril)
El Viernes Santo en Sevilla arrastra cansancio y conviene apurar la jornada para economizar la energía. Este día es, tras el Miércoles Santo, en el que más crucificados salen a las calles. Los primeros son los del primer paso de la Hermandad de la Carretería, que es, además, el misterio del Calvario más completo de la ciudad. Las cinco de la tarde, después de tapear por cualquiera de los bares que la bordean, es un buen momento para esperarlo en la céntrica calle Gamazo. Un poco más tarde, sobre las siete, la Hermandad de San Isidoro recorre la calle Cuna, otra vía cofrade sevillana por excelencia, y la envuelve con su silencio. Muy vinculada al Ejército del Aire, su dolorosa, una talla anónima del XVII, lleva en sus manos una réplica del Plus Ultra, el primer avión que hizo un vuelo transatlántico desde España.
Si aquí hay un crucificado icónico es el del Cachorro, con sus ojos claros y vidriosos levantados al cielo. Cuenta la leyenda que en medio de una crisis creativa y ante la imperiosa necesidad de terminar su encargo para la hermandad, el imaginero Francisco Ruiz-Gijón se lanzó a la calle en plena noche y tras cruzar el puente de barcas de Triana vio como apuñalaban a un gitano conocido como Cachorro. El artista rápidamente trasladó su mirada agonizante al carboncillo y de allí a la madera. Cuando su Cristo procesionó por primera vez en 1682 los vecinos de Triana empezaron a exclamar: “¡Mirad, si es Cachorro!”. A las nueve y media de la noche, esa misma mirada pasa por debajo del arco del Postigo del Aceite. La cena está garantizada en cualquiera de los bares de la zona.
Para cerrar el día, a medianoche, apenas salido de la catedral, el único paso de la Hermandad de la Mortaja recorre la calle Argote de Molina. La concurrida disposición de las figuras del misterio, que representa el momento en el que Jesús va a ser amortajado, va precedida de un muñidor que con toques de campana anuncia la llegada de la cofradía y 18 ciriales —en el resto de hermandades siempre son seis— que representan a cada uno de los asistentes al entierro de Cristo.
Sábado Santo (16 de abril)
El penúltimo día de la Semana Santa las hermandades se vuelven crípticas y alegóricas. Una buena forma de empezar es picoteando antes o después de las tres de la tarde por los bares del barrio de San Julián, la plaza del Pumarejo o la de San Marcos, de donde sale a esa hora la Hermandad de los Servitas. El misterio, que representa a Jesús muerto en el regazo de su madre, está formado por tallas del XVIII. Un poco más adelante, y sobre las cinco de la tarde, por la plaza de Santa Catalina procesionan los tres pasos de la Hermandad de la Trinidad. El que lo encabeza simboliza el misterio de la Santísima Trinidad. Además de a Dios Padre, Dios Hijo y el Espíritu Santo, una mujer dormida, representa a la Iglesia, también dormida, y al lado del Padre está la Fe.
Una buena parábola que se puede ir desentrañando mientras se saborea el clásico cazón en adobo del Barbiana, en la calle Albareda. Esa conversación sobre simbología puede venir muy bien para abordar los tres pasos de la Hermandad del Santo Entierro, a la que acompañan nazarenos del resto de las 59 hermandades que salen durante la Semana Santa. Arranca la cofradía con el misterio del Triunfo de la Cruz sobre la muerte, representada por un esqueleto en actitud pensativa que está sentado sobre un globo terráqueo. A esta figura, tallada en 1691, muy elocuentemente se le ha bautizado como “La Canina”. A este paso alegórico le sigue el del cuerpo yacente del redentor, una talla de Juan de Mesa de 1620 que reposa en el interior de una urna. Cierra la procesión la visión de Juan de Astorga del duelo tras la muerte de Jesús, que el imaginero esculpió en 1829, salvo la virgen, obra de Antonio Cardoso de Quirós en 1691.
Dicen en Sevilla que los trajes de gitana para la Feria hay que desempolvarlos cuando entra en su iglesia la Soledad de San Lorenzo. Es la virgen más antigua que sale en la ciudad. Data de 1606 y fue la primera que circuló bajo palio. Curiosamente, ahora lo hace sin él. Se puede esperar su recogida pasada la media noche, cenando en la Antigua Abacería de San Lorenzo o en el bar El Sardinero, en la misma plaza San Lorenzo.
Domingo de Resurrección (17 de abril)
Toca madrugar. La única cofradía que sale a la calle, la de la Hermandad de la Resurrección, sale a las 8.30 de la iglesia gótica de Santa Marina, en la calle San Luis. No obstante, para quien quiera dormir un poco más, puede ver sus pasos a medio día por la plaza del Cristo de Burgos y aprovechar para comer en El Bache, el restaurante en el que cenó el expresidente de Estados Unidos, Barack Obama, cuando visitó Sevilla en 2019.
Los aficionados a los toros saben que el Domingo de Resurrección es el día taurino por excelencia de Sevilla. Quien no tenga entradas para la corrida de la Maestranza —donde lidiará una terna de esencia sevillana con Morante de la Puebla, Pablo Aguado y Juan Ortega—, puede disfrutar del ambiente perdiéndose por las calles del Arenal o dando un paseo por el Guadalquivir a la espera de que se abra la Puerta del Príncipe.
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L'Humanité
Evolution du Covid : «Il va falloir suivre attentivement ce qu'il se passe en Chine», estime l’épidémiologiste Renaud Piarroux
EntretienAlors que le virus circule toujours activement, le retour à la « vie normale » semble de mise avec la levée du port obligatoire du masque et la possibilité d’aller voter même si on est infecté. Sans être alarmiste, l’épidémiologiste Renaud Piarroux pointe le déni de la population et évoque différentes hypothèses quant à l’évolution de la pandémie. Entretien.
Eugénie BarbezatQuelles pourraient être les perspectives d’évolution à court terme de l’épidémie en France ?
Depuis quelques jours, les nouvelles contaminations commencent à décroître. Mais on observe une augmentation des hospitalisations qui concerne principalement les personnes âgées. Leur protection vaccinale tend à s’amenuiser, surtout pour celles et ceux qui ont reçu leur rappel dès l’automne dernier. Il est donc assez logique que les plus fragiles soient susceptibles d’avoir des complications, notamment quand il existe d’autres maladies préexistantes à l’infection par le Covid.
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La levée de l’obligation du port du masque a-t-elle été trop précoce ?
Cet assouplissement correspond au choix de redonner à tous, et aux enfants en particulier, un peu de liberté. Par ailleurs, Omicron et ses sous-variants sont tellement contagieux que le port du masque ne constitue pas une barrière efficace à 100 %. Même en prenant des mesures drastiques, on ne ferait que ralentir ou décaler l’augmentation des cas. Au stade où nous en sommes en France, avec une immunité collective assez importante grâce au vaccin et aux vagues précédentes, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ce n’est pas le cas pour d’autres pays, comme la Chine, où les gens sont moins bien vaccinés.
Le virus de la grippe a moins circulé depuis deux ans, donc la population a moins croisé ce virus. C’est pourquoi les foyers de contamination se multiplient en ce moment.
Se rendre dans un bureau de vote quand on est positif au Covid, est-ce raisonnable ?
Il y a deux ans, durant les élections municipales, les contaminations avaient fait un bond. Mais à l’époque, les gens ne portaient pas de masque, ce qui est recommandé aujourd’hui pour ce jour-là pour les personnes fragiles. Les grands rassemblements type meeting, surtout en lieu clos, me semblent plus risqués que le fait d’aller quelques minutes dans un bureau de vote. C’est différent pour les assesseurs, qui vont y passer la journée entière. Il faudra penser à ouvrir les fenêtres !
On constate une forte épidémie de grippe, est-ce dû à l’affaiblissement de nos défenses immunitaires ?
C’est plutôt un effet de rattrapage. Le virus de la grippe a moins circulé depuis deux ans du fait des confinements et des mesures barrières, donc la population a moins croisé le virus de la grippe. C’est pourquoi les foyers de contamination se multiplient en ce moment. Néanmoins, même si l’hôpital public n’est pas en bonne santé, on reste aujourd’hui très loin des pics d’hospitalisation précédents. Il n’y a donc pas de risque imminent de saturation.
La plupart des gens considèrent que l’épidémie est terminée. Ils ne veulent plus entendre parler du Covid.
Pensez-vous que le Covid va finir par être traité comme une maladie « banale » ?
C’est déjà le cas dans la pratique. À l’hôpital, il est admis que les personnes positives puissent venir travailler quand elles sont asymptomatiques ou n’ont que des symptômes mineurs. En dehors des soignants, la Sécurité sociale recommande sept jours d’isolement, délai qui a été raccourci par rapport à l’année dernière. Or, les tests à J + 5 sont presque toujours positifs et ceux à J + 7 le restent souvent. En fait, les personnes qui retournent travailler après une semaine peuvent être encore contagieuses. En outre, les autotests, qui n’ont d’ailleurs pas été évalués de manière précise avant leur mise sur le marché, ne sont pas aussi fiables que les tests PCR.
En réalité, la plupart des gens considèrent que l’épidémie est terminée. Ils ne veulent plus entendre parler du Covid. Pour preuve, en janvier, on est montés à plus de 30 000 hospitalisations et cela n’a réellement ému personne. Au début de l’année, l’Institut Pasteur avait fait des projections dont certaines étaient franchement calamiteuses, or la presse et le public n’ont retenu que les hypothèses les plus optimistes. Finalement, nous avons vécu une situation intermédiaire, sérieuse sans être dramatique, mais c’est tout juste si la population s’en est préoccupée.
Ce phénomène de lassitude qui confine au déni n’est pas nouveau. Si on compare avec la pandémie de grippe espagnole (grippe A H1N1) en 1918-1919, on constate qu’elle a continué durant plusieurs années, avec plusieurs vagues successives, mais qui sont passées inaperçues puisque les gens ne voulaient plus en entendre parler. En l’occurrence, le virus H1N1 a circulé jusqu’en 1957, il a disparu pendant vingt ans avant de réapparaître en 1977 puis d’être supplanté par la grippe porcine.
Est-ce que les prochains variants du coronavirus pourraient être de moins en moins virulents ? Est-ce qu’il pourrait disparaître ?
On peut l’espérer mais on n’en sait rien. L’évolution d’un virus très contagieux comme celui qui circule actuellement l’amènera peut-être à s’éteindre ou au contraire, sa contagiosité sera un moyen pour lui de continuer à contaminer ou recontaminer les populations. Il peut même se transmettre à d’autres hôtes comme des animaux. On n’est pas à l’abri, non plus, d’une mutation qui redonnerait de la pathogénicité au virus.
Ce qui renforce encore l’incertitude, c’est que l’on ne connaît toujours pas l’origine du Sars-CoV-2. Et la piste du laboratoire n’a pas été suffisamment investiguée.
Pour évaluer comment pourrait évoluer le virus, il serait judicieux d’observer avec attention ce qui va se passer en Chine. Ce pays, s’il doit faire face à une grosse épidémie, va représenter une masse virale importante qui va circuler pendant des mois. Le virus aura l’occasion de muter, dans un contexte où le 1,4 milliard d’habitants de la Chine sont peu immunisés. Ces « mutants » pourraient ensuite se propager dans le reste du monde, de manière décalée.
Ce qui renforce encore l’incertitude, c’est que l’on ne connaît toujours pas l’origine du Sars-CoV-2. On ne sait pas s’il est issu d’une mutation d’un virus qui touche des animaux ou si sa dissémination est la conséquence d’une erreur de manipulation dans un laboratoire.
La première hypothèse devient de plus en plus improbable, puisqu’on n’a toujours pas trouvé l’hôte originel depuis deux ans malgré les moyens importants mis en œuvre pour ce faire. C’est plutôt rassurant car on peut espérer qu’il n’y a peut-être pas de « réservoir » de virus chez une population animale d’où de nouveaux variants pourraient revenir ensuite.
À l’opposé, la piste du laboratoire n’a pas été suffisamment investiguée. Mais si elle était avérée, il faudrait vraiment savoir ce qu’il s’est passé et s’assurer que de nouvelles manipulations de virus ne représentent pas un risque pour le futur. Sans cela, et compte tenu de l’énorme concurrence dans le milieu de la recherche, des risques inconsidérés continueront d’être pris. Avec les dangers que cela comporte.
Entretien réalisé par Eugénie Barbezat
coronavirus covid-19 L'Humanité
Kervern et Delépine : « Il fallait une petite voix comme la nôtre qui parle d’écologie et de féminisme »
EntretienPour leur dixième long métrage, « En même temps », les créateurs de « Groland » Kervern et Delépine signent une œuvre qui lorgne vers le film à sketchs. Deux élus locaux de bords politiques opposés se retrouvent collés l’un à l’autre, au sens propre ! C’est drôle, vivifiant et absurde.
Michaël MélinardAprès « les Promesses », « Municipale », « la Campagne de France », « la Disparition », « le Monde d’hier » et « Retour à Reims (fragments) », la politique s’invite à nouveau dans le cinéma français. Cette fois sous un aspect à la fois trivial et comique. Pour leur dixième long métrage, Kervern et Delépine ont conçu un duo antinomique typique d’un « buddy movie », mais d’un nouveau genre. Les antihéros dissemblables sont bien obligés de faire un bout de parcours ensemble. Mais ils sont littéralement collés l’un à l’autre. La faute à un gang féministe qui a profité de leur passage dans un bar à hôtesses, le bien nommé FMI, pour punir deux élus locaux avec une glu surpuissante. Le premier, Becquet (Jonathan Cohen), est le tenant d’une droite décomplexée, qui « dit tout haut ce que les Français pensent tout haut ». Le second est un élu écologiste, Molitor (Vincent Macaigne), qui s’oppose au Citizen Park, un parc de loisirs qui promet, avec une bonne dose de greenwashing, des monceaux d’emplois dans l’agglomération. Avec un sens du rythme et un art de la réplique que n’aurait pas renié Audiard, Kervern et Delépine signent leur film le plus comique. Même si le récit peine à retomber sur ses pattes dans sa dernière partie, cette fable politique, environnementale et féministe rend hommage à l’engagement, dans sa part la plus ludique et la plus grisante.
Le film sort pendant la campagne présidentielle. Peut-on voir dans ce choix une stratégie de communication ?
Benoît Delépine C’est une stratégie de politique. Même si c’est notre petite voix, nous voulions participer au débat qu’on pressentait atone. L’année dernière, nous nous doutions que, comme tous les cinq ans, on allait nous faire peur sur l’immigration et la sécurité sans nous parler du reste. Il fallait au moins une petite voix comme la nôtre qui parle d’écologie et de féminisme.
Pourquoi choisissez-vous de mettre en scène deux élus locaux ?
Gustave Kervern Nous connaissons un peu mieux les problématiques locales. Nous aimons tourner en province. Les maires sont des gens plutôt sympathiques, même si certains ont leurs casseroles. Ils permettent de parler de problèmes qui touchent un peu plus les gens. C’est un film de proximité.
Benoît Delépine N’importe quel élu local est forcé de discuter avec tout le monde. Même si nous sommes moqueurs, ce choix s’est surtout fait par respect pour les élus locaux que nous côtoyons. Je trouve insensé qu’un mec comme le candidat d’extrême droite puisse se présenter à une élection présidentielle. Il n’a jamais été maire d’un bled. Il n’est que dans les idées.
Gustave Kervern Macron n’a jamais été maire non plus.
Benoît Delépine Il aurait dû l’être avant, parce que cette conscience de l’autre est un minimum. Dans n’importe quel boulot, on te demande d’avoir fait un petit truc avant de monter dans la hiérarchie. Là, c’est un boulot tellement important qu’on peut n’avoir aucune expérience. C’est complètement dingue.
Est-ce une sorte d’hommage déguisé au seul vrai président, celui de « Groland » ?
Benoît Delépine Notre président était un dictateur éclairé. Je ne sais pas où est la lumière de Poutine.
Gustave Kervern Tout part de « Groland ». Quand on réfléchit à une idée, qu’on part faire des séminaires de deux-trois jours – pas plus, sinon, ça devient n’importe quoi –, on tombe toujours sur des Grolandais. Ils te filent la pêche, parce que les vies des gens sont souvent extraordinaires. Le tissu local grolandais est sans fin.
L’un des élus est de gauche, l’autre de droite. Que racontent-ils de la politique française ?
Gustave Kervern Le point de départ est une vieille idée rangée dans notre armoire, avec un mec de droite et un de gauche classiques, un RPR et un socialiste. Macron a tout fait exploser. Nous avons extrémisé le mec de droite, écologisé le mec de gauche pour coller un peu plus à la réalité, bien que l’écologie soit dans les choux.
Benoît Delépine ll y aura toujours cette confrontation droite-gauche. Ce ne sont pas seulement deux camps politiques, mais l’opposition entre une forme d’individualisme de droite et de goût du collectif plus à gauche. On a ça en chacun d’entre nous. On veut faire des choses collectivement tout en ayant envie d’être peinard à la maison. Ce besoin de cocon est fœtal. Les coller tous les deux est inédit. Du coup, cela peut changer les choses.
Qu’implique cette proximité physique en termes de mise en scène ?
Gustave Kervern Nous sommes passés par des moments de doute. Nous avons voulu abandonner l’idée plusieurs fois. Avoir deux mecs collés en permanence l’un à l’autre ne s’est jamais vu. Il fallait trouver les axes intéressants pour varier les positions et ne pas les avoir toujours en pied, parce qu’au bout d’un moment, c’est un peu ridicule. Travailler là-dessus est très excitant et génial pour des réalisateurs.
Benoît Delépine Même pour des acteurs. C’est complètement fou. Ils sont tous les deux, mais ne se voient pas. Il y a une façon unique de jouer chacun dans son monde tout en étant tout proche. Cette proximité nous a obligés à des trésors de créativité.
Pourquoi faites-vous un film résolument féministe dont les deux (anti)héros sont des hommes ?
Gustave Kervern Nous sommes les premiers concernés par ce problème. Le fait que des hommes fassent le film pour défendre cette cause, c’est quasiment normal. Le gang de féministes contrebalance tout ça. Le problème des féministes, c’est l’incapacité des hommes à voir et à admettre leurs erreurs.
Benoît Delépine Ce n’est pas plus mal de mettre en scène deux hommes politiques au sommet de leur art pour montrer les dégats du patriarcat.
Gustave Kervern À chaque fois que tu fais un truc, tu te poses des milliards de questions pour savoir comment cela va être reçu. Avec les réseaux sociaux, tout prend des proportions inouïes. Ça fait peur. Maintenant, il faudrait qu’un vrai docteur joue le rôle d’un docteur, qu’un vrai transgenre incarne un transgenre. Une œuvre d’art donne le droit de faire ce qu’on veut.
Ce film est aussi une réflexion sur l’engagement ?
Benoît Delépine Nous pourrions être cyniques jusqu’au bout, mais nous voulions que le film soit engagé du côté de l’écologie et du féminisme. Il y a surtout l’engagement de nos magnifiques héroïnes. Elles partent à l’assaut, s’éclatent, sont créatives. Quoi qu’il arrive, elles auront vécu quelque chose d’extraordinaire qui va les marquer pour la vie. On croit à cette forme d’engagement. Nous l’avons vécu plutôt du côté des entartistes belges, plutôt anars. C’est trop bon, mais il faut oser y aller.
Dans quelle mesure vos films se répondent-ils ?
Benoît Delépine Dans « I Feel Good », nous avions l’impression qu’il n’y avait aucune proposition politique qui aille dans le sens d’une décroissance et de l’écologie. En visitant cet Emmaüs de Lescar Pau, nous nous sommes rendu compte que des gens tentaient cette expérience-là. Ils ont lancé un nouveau projet. Ils sont maintenant totalement autosuffisants en termes de bouffe, d’élevage, de permaculture. Ils ont monté un nouveau restaurant magnifique. Ils sont autosuffisants grâce à la récupération. Ils n’ont aucune subvention. Ces compagnons prouvent que c’est possible. Avec nos normes, on vit tous dans des trucs stéréotypés. Là-bas, ils ont de la couleur. Aucune maison n’est pareille. Ils donnent envie, nous montrent la voie. C’est ce qu’on voulait montrer dans « I Feel Good », et qu’on continue à croire. Ce ne sont pas les milliardaires qui nous montrent la voie en lançant une fusée sur Mars pour vivre dans un désert invivable. Ces compagnons arrivent vraiment, entre les bouts de ficelle, la récup et une joie de vivre et de culture, à nous donner plus envie.
Gustave Kervern Le point commun de tous les personnages que l’on fait est qu’ils sont tous un peu perdus. Comme nous d’ailleurs. Tous nos personnages doutent. C’est ce qu’on questionne avec nos sketchs à « Groland ». Nos films sont faits de tout ce qui nous paraît délirant et absurde.
C’est votre film le plus grolandais en termes d’écriture ?
Benoît Delépine C’est le plus dialogué, peut-être le plus comique, avec une situation encore plus incongrue que d’habitude. Donc c’est notre film le plus grolandais.
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Maria, réfugiée ukrainienne, « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité »
ReportageFuyant Kiev et les bombes, Maria et Ludmila sont arrivées le 22 mars chez Bénédicte, dans un petit village du Gard dont le maire communiste mène une politique active d’accueil des réfugiés. Les deux femmes, qui ont tout perdu durant leur exode, racontent la peur, l’angoisse, l’effroi, mais aussi la découverte de la solidarité. Reportage
Émilien UrbachÉmilien UrbachDomessargues (Gard), envoyé spécial.
Au début de la guerre en Ukraine, Maria, 89 ans, et sa fille Ludmila, 61 ans, comptaient bien rester à Kiev. Mais les bombardements les ont finalement poussées à fuir. Le 22 mars, elles sont arrivées dans le petit village gardois de Domessargues, à une trentaine de kilomètres de Nîmes. Une destination qu’elles n’ont pas choisie par hasard. Elles y sont hébergées par l’une des habitantes de cette commune de 750 âmes, Bénédicte Banet, une journaliste reporter d’images que les deux femmes avaient rencontrée en 2010, lors de la réalisation d’un documentaire en Ukraine. « Maria hébergeait l’équipe du film. Lorsque la guerre a éclaté, j’ai repris contact avec elle, raconte la journaliste. Maria et Ludmila souhaitaient rester sur place mais lorsque leur immeuble a été touché, elles m’ont annoncé qu’elles venaient en France. »
Ce 5 avril, soirée de solidarité avec le peuple ukrainien : découvrez le programmeLa carte du Parti communiste ukrainien, une des rares affaires que Maria a pu conserver
Pendant leur traversée de l’Europe, Maria et Ludmila se sont fait voler tout ce qu’elles avaient emporté. Elles n’ont conservé que ce qu’elles avaient dans leurs poches : leurs papiers d’identité. Et pour Maria, une carte inattendue, celle du Parti communiste ukrainien. « Plus jeune, ma mère travaillait à l’usine, raconte Ludmila.
Nous vivions dans le centre-ville de Kiev. Avec ces colonnes de chars, ces bruits d’avions et tous ces immeubles détruits… Ludmila
Aujourd’hui, elle est très âgée et n’a plus vraiment toute sa tête, mais, à l’époque, c’était une militante très engagée. Pas moi. Mais je n’ai pas de problèmes avec ça, tant que les personnes sont généreuses et bienveillantes… C’est le cas de ma mère. » Cette carte du Parti ukrainien, Maria n’a pas manqué de la montrer à Bernard Clément, le maire PCF de Domessargues, quand il « lui a confié être communiste », glisse l’édile. Ce dernier a d’ailleurs immortalisé ce moment par une photographie envoyée au candidat des « Jours heureux », Fabien Roussel. « C’était un moment émouvant à plus d’un titre. C’est une des rares affaires que Maria a pu conserver. »
Lire aussi : Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France
C’est pour sa mère que Ludmila a décidé de fuir l’Ukraine, loin de son fils, quadragénaire, resté au pays pour résister à l’attaque russe. « Ma mère connaît la guerre, raconte cette grande femme souriante. Mais elle avait 6 ans en 1939 et habitait à la campagne. Là, nous vivions dans le centre-ville de Kiev. Avec ces colonnes de chars, ces bruits d’avions et tous ces immeubles détruits… Pendant plusieurs jours, ma mère n’a plus dormi. »
Les flammes, les sirènes, la fumée omniprésente
Debout à l’ombre d’un olivier, dans le jardin de son hôte, elle fait le récit des jours d’horreur vécus entre le 24 février et le 16 mars, jour de leur départ. L’angoisse lorsque les médias annoncent l’entrée de l’armée russe en Ukraine. La peur aux premiers sons lointains des explosions. L’effroi à la vue des habitations détruites à côté de chez elles. Les flammes, les sirènes, la fumée omniprésente. Le sous-sol où elles se réfugient. L’avion russe touché qui les frôle avant de s’écraser. « Et puis, un jour, j’étais dans notre appartement au septième étage, décrit Ludmila, en fermant les yeux. J’ai entendu plusieurs sifflements et une explosion sourde, juste au pied de notre immeuble. J’ai cru que tout allait s’écrouler. Une voisine, qui partait en voiture pour mettre ses enfants à l’abri à Budapest, a proposé de nous emmener. Nous avons eu une heure pour faire notre choix. Nous avons pris quelques affaires et sommes parties. » Elles traversent l’Ukraine, la Roumanie et rejoignent la capitale hongroise, où elles montent dans un train en direction de Paris.
Nous l’avions déjà fait pour les réfugiés afghans et syriens. Bernard Clément, maire de Domessargues
Accueillir « cela passe aussi par la création de logements sociaux »
À l’arrivée des deux femmes, Bénédicte Banet prévient Bernard Clément, qui l’assure de son soutien. « La municipalité est prête à accueillir des réfugiés ukrainiens, précise le maire communiste. Nous avons demandé au bailleur gestionnaire des logements sociaux de la commune de mettre à disposition des appartements. Nous l’avions déjà fait pour les réfugiés afghans et syriens. Pour l’instant, nous n’avons pas de réponse, mais nous soutenons les particuliers qui ouvrent leur maison. »
Pour offrir l’hospitalité aux personnes exilées, les communes et les particuliers devraient être mieux soutenus par l’État, estime l’élu. « Une autre famille de Domessargues s’est manifestée pour accueillir quelqu’un, abonde Valérie Mary, la secrétaire de mairie. Mais elle n’était pas sûre d’en avoir les moyens. » En tant que président de l’Association des élus communistes et républicains (Adecr) du Gard, Bernard Clément propose « la création d’un guichet unique dans chaque préfecture. Les collectivités locales et les particuliers souhaitant apporter leur contribution à la solidarité pourraient, en situation de crise, y faire appel afin que l’État leur donne des moyens et coordonne le dispositif au niveau départemental. Cela passe aussi par la création de logements sociaux. Car si le parc est trop étroit pour les demandeu rs déjà résidents en France, il devient plus difficile de le mobiliser dans l’urgence pour ceux qui cherchent refuge chez nous. »
Pour cette équipe municipale, ces questions sont cruciales. « Je considère que tous ceux qui fuient une misère, quelle qu’elle soit, sont des réfugiés, insiste Bernard Clément. Ceux qu’on nomme les “climatiques” vont être de plus en plus nombreux et les pays occidentaux subissent les conséquences de leur manque d’investissement dans l’accès à l’eau, à l’électricité ou tout simplement à l’autonomie alimentaire. »
Pour l’heure, à Domessargues, élus et habitants font avec leurs propres moyens pour permettre à Ludmila et Maria de trouver un peu de répit et de réconfort. « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité humaine », résume Ludmila dans un large sourire éclairé par le soleil printanier, qui, ce 29 mars, transperce un mince voile nuageux.
Intégration, des mesures inédites
Pour la première fois, l’Union européenne a décidé d’activer la directive de 2001 sur la « protection temporaire » pour les réfugiés ukrainiens. Elle leur permet de travailler immédiatement, de bénéficier d’aides au logement et d’une couverture maladie, ce qui n’est pas le cas des autres exilés. En matière d’accès aux soins, le ministre de la Santé a stipulé aux caisses d’assurance-maladie que le délai de carence de trois mois instauré en 2019 pour les demandeurs d’asile par le gouvernement ne s’appliquait pas aux Ukrainiens.
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Ce 5 avril, soirée de solidarité avec le peuple ukrainien : découvrez le programme
Fidèle à sa longue tradition de solidarité et aux valeurs pacifistes et humanistes qui l’animent depuis sa création, le journal l’Humanité remettra, mardi 5 avril prochain, au Secours populaire français (SPF) le fruit de la collecte de dons, engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs, afin de contribuer à l’action conduite sur le terrain par le SPF pour venir en aide aux réfugié.es dans les pays proches de l’Ukraine.
La remise de ces dons, d’un montant conséquent, se fera à l’occasion d’une soirée exceptionnelle ouverte au public sur réservation, à laquelle participeront de nombreuses personnalités du monde politique, associatif, culturel et syndical. Découvrez le programme.
AU PROGRAMME DE LA SOIREE
Table-ronde « Comprendre le conflit. Faire taire les armes »
Avec :
Anna COLIN LEBEDEV, enseignante-chercheuse, spécialiste des sociétés postsoviétiques,
Francis WURTZ, député européen honoraire,
Vadim KAMENKA, journaliste à l’Humanité envoyé spécial en Ukraine
Iryna DMYTRYCHYN, historienne, traductrice et maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales, spécialiste de l'Ukraine (sous réserve)
Des témoignages
Une famille ukrainienne réfugiée en France et Marie-Christine VERGIAT, ancienne députée européenne, Vice-Présidente de la Ligue des droits de l’Homme
Culture et solidarité
Laurent GAUDÉ, écrivain, Prix Goncourt 2004,
Olivier RABOURDIN, comédien
Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT,
et un tour de chant de GARANCE
Après dix ans de carrière et toujours armée de sa guitare acoustique, la chanteuse et comédienne nous réserve de bien beaux moments de chanson, avec les textes et les mélodies bien troussés dont elle a le secret.
Après un premier album en 2010, une participation remarquée au Grand Zebrock en 2013, un second album en 2014, un spectacle, BLEU, où elle poursuit son exploration du féminin, plus de 500 concerts dont un passage salué sur la Scène Zebrock de la Fête de l’Humanité, on ne l’arrête plus! Attachée à la transmission, elle achève une tournée dans les lycées d’Ile de France avec Mélomanes!, projet porté par Zebrock.
Remise des dons de l’Humanité au Secours populaire français
Henriette STEINBERG, secrétaire générale du Secours populaire français, et Fabien GAY, directeur de l’Humanité
Cliquez pour vous inscrire et participer
Solidarité Ukraine L'Humanité
Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel
EntretienMarina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.
Traduction Anna Koriagina
Michaël MélinardSophie JoubertLes cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.
Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.
La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.
Témoignages
« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »
De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.
Comment avez-vous créé ces ateliers ?
Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.
Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.
Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.
Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?
Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.
Pourquoi ?
Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.
Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?
Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.
« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »
Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.
Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.
En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.
Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.
Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante.
« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »
Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.
Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.
Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.
L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Guerre en UkrainecinéastescinémaTribunes pour la paix en Ukraine L'Humanité
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
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« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
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Vos mots pour la paix
ÉvénementVos mots pour la paix
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
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Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
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Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
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Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
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Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
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On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
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Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
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En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
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Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
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« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
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L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
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Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
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Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
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Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
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C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
***
À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
***
« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
***
Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
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Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
***
Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
***
Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
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Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
***
Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
***
Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
***
Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
***
La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
***
Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
***
Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
***
Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
***
Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
***
La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
***
Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
***
J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
***
Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
***
De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
***
Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
***
Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
***
Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
***
J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
***
HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
***
Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
***
Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
« Quelle connerie la guerre » !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
***
Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
***
PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
***
Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
***
Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
***
Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
***
La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
***
À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
***
Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
***
Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
***
Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
***
D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
***
Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
***
Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
***
NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT LA LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
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Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
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Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnaît l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
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Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
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Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » de Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
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Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, qui m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
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Pour un cessez-le-feu immédiat, le respect des frontières et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Annie Ferri, Rillieux-la-Pape
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Solidarité avec l’Ukraine mais n’oublions pas tous ces peuples qui fuient la guerre et qui espèrent une main tendue.
Martine et Alain Theux, Saint-Médard/Jalles
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Au peuple de la Terre, militante de la Paix depuis la création de l’Appel des Cent pour la Paix.
Je suis née en 1936 et j’ai la PAIX au cœur.
Gilberte Tallaron, Sète
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Solidarité avec le peuple ukrainien martyr et avec le peuple russe luttant l’un et l’autre de manière différente contre la guerre faite à l’Ukraine écrasée sous les bombes.
Bernard Schneider, Langeais
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Je soutiens de tout mon cœur la cause des Ukrainiens.
Je souhaite que cette sale guerre s’arrête au plus vite.
Aucun conflit ne se règle par la guerre. Il faut négocier sans relâche.
Pierrette Pronteau, Mézières-sur-Seine
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Pour que cesse la folie de cette guerre qui frappe le peuple ukrainien, sidère le peuple russe et nous fiat tous trembler.
Pour que demain nous vivions dans la paix des peuples.
Fabienne Guerineau, Luçon
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Que cette guerre cesse et halte aux fauteurs de guerre.
Jean-Pierre Grégoire, Paris
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Encore et toujours ce mot de Prévert : « Quelle connerie la guerre ! »
Monique et Patrick Fontaine, Illier et Laramade
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Il faut tenir bon face au nouveau Tsar de Russie ! La Liberté et la Démocratie sont des valeurs fondamentales qui ne se négocient pas.
Courage, courage à nos amis Ukrainiens.
Ruth Constant et Robert Benech, Samois-sur-Seine
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À la population ukrainienne martyre
Face à l’ignominie de la guerre, il vous faut beaucoup de courage. Sachez que des millions de pacifistes dans le monde vous soutiennent pour que votre avenir et celui de vos enfants retrouvent le plus vite possible le chemin du bonheur.
Avec nos amicales salutations
Arlette et François André, Romainville
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Cher·es ami·es de l’Humanité et du Secours Populaire,
Merci de cette initiative qui me permet d’apporter mon humble soutien aux populations victimes de la folie guerrière.
Aujourd’hui le peuple d’Ukraine victime, hier et encore aujourd’hui tant d’autres femmes et hommes sur la planète.
Plus que jamais je veux la paix et je me sens et me veux solidaire de votre action. J’ai confiance en vus et comme vous je souhaite un monde ou mes enfants, mes petits-enfants pourraient vivre en paix, ouvert à l’autre comme le dit si justement Madame Henriette Steinberg.
Militante féministe d’une association qui sait ce que veut dire la Résistance et la solidarité, Femmes solidaires, je pense aussi bien sûr aux femmes russes qui manifestent contre cette guerre.
Que les armes se taisent !
Avec mon soutien sincère et amical,
Marie Chapet, Arcomps
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La guerre est la pire des solutions ! Plus jamais ça au XXIème siècle !
Anne-Marie Gueguen, Grenoble
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Avec tout mon soutien et toute ma peine pour le peuple ukrainien, victime de la folie d’un homme !
Marie-José Lardon, Belmont d’Azergues
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Je ne crois pas au ciel
Mais peut-être y crois-tu
Ce n’est pas l’essentiel
Quand tout semble foutu
Mon ami ukrainien
La belle de Moscou
Prenez-vous par la main
Déjouez les mauvais coups
La bande de brigands
Qui a déclenché la guerre
Se fout bien des enfants
Se fout bien de leur mère
La course aux armements
Attisée par l’OTAN
Ça ne vaut pas la Paix
La Solidarité
Que les peuples s’en mêlent
À Moscou comme à Kiev
Que cesse enfin la grêle
Que commence le rêve !
Jean-Louis Ré
Saint-Flour
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« Seules la Paix et la Solidarité peuvent nous donner la force de reconstruire nos vies et donner de l’espoir pour le futur »
Adelaïde Stieler, Bischwiller
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Petite aide tout en espérant qu’elle serve très rapidement à la reconstruction de l’Ukraine et à préserver la vie.
Jacqueline Ayral, Plaisance du Touch
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Espoir
Paix
Et Liberté
Pour le peuple UKRAINIEN
Marina et Didier Morel, Clermont l’Herault
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Les peuples seront toujours aux côtés des êtres qui souffrent.
Le capitalisme n’engendre que souffrances, guerres…
Notre lutte et engagement doit être contre ce système pour que l’humanité puisse vivre en paix.
Chantal Carrière, Saint Gely du Fesc
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Les décisions mortifères d’un homme ne peuvent rien face à mon rêve d’humanité.
Éliane Meyniac, Malakoff
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Message de la solidarité et pour la Paix
De tout cœur avec le peuple UKRAINIEN face à l’invasion de l’UKRAINE par la Russie gouvernée par un dictateur Vladimir Poutine.
Aujourd’hui tous les responsables politiques doivent d’urgence s’unir pour ensemble arrêter de suivre la logique militaire et de faire prévaloir l’aspiration des peuples à la Paix.
Ensemble arrêtons les guerres pour le bien-être de la planète et des populations dans le monde.
Patrick Grivet, Fontcouverte
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Avec ce don pour la solidarité avec le peuple ukrainien victime de l’agression de la Russie poutinienne, recevez cette image de Paix [Mère en enfant, Picasso] dessinée par l’auteur de « Guernica ». Pour nous rappeler que de l’Espagne en 1936 à l’Ukraine en 2022 en passant par l’Algérie (j’écris ce message le 19 mars) et le Vietnam, c’est toujours le même combat contre les armes, ceux qui les vendent et en profitent, ceux qui en usent et en abusent, et pour la survie de notre humanité.
Fernand Etiemble, Saint Jacques de la Lande
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Nous vous soutenons, vous pouvez compter sur la France. Courage à vous, le printemps arrive, tenez bon !
Une famille d’Auvergnats
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Quand on aura reconverti les usines qui fabriquent les armes en usines qui fabriqueront des machines agricoles on aura fait un grand pas vers la paix.
Philippe Devray, Sète
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J’appelle de tout mon cœur, les dirigeants européens, russe et américains à ne pas se laisser entraîner dans une guerre immonde. Les populations n’ont pas demandé cela mais elles sont les premières à en souffrir.
J’espère que la raison se fera entendre et que des négociations pourront rapidement déboucher sur une solution pacifique.
Je souhaite, à tous les Ukrainiens et Ukrainiennes, force et courage en attendant ce jour heureux.
Michèle Ventribout, Dammartin en Goele
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Louis Aragon, XV. « Chant de la paix » in Les Yeux et la Mémoire, Éditions Gallimard, 1954/
Extrait :
C'est la paix qui force le crime
A s'agenouiller dans l'aveu
Et qui crie avec les victimes
Cessez le feu
Cessez partout le feu sur l'homme et la nature
Sur la serre et le champ les jardins les pâtures
Sur la table et le banc sur l'arbre et la toiture
Sur la mer des poissons et celle des mâtures
Sur le ciel où l'audace et l'oiseau s'aventurent
Sur le passé de pierre où rêve la sculpture
Sur les choses d'ici sur les choses futures
Sur ce cœur dans son cœur qu'une mère défend
Cessez le feu partout sur la femme et l'enfant
Agnès Rey, Paris
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Nous souhaitons que la PAIX revienne au plus vite en UKRAINE pour que cesse la souffrance de son peuple.
Soutien à tous ceux qui en Russie prennent position contre la guerre de manière courageuse.
Jacques et Chantal Commenge, Blagnac
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Supplique pour le peuple ukrainien : laissez-le vivre en paix ! Que ses enfants puissent grandir en toute sérénité.
Force, courage et espérance
Ingrid Fend, Blot l’Église
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Oui, le peuple ukrainien qui subit la barbarie de Poutine a grand besoin de notre solidarité ainsi que les citoyens russes qui manifestent avec un immense courage contre la guerre.
Poutine devra répondre de ses crimes de guerre devant le TPI mais dans l’immédiat la solidarité internationale doit imposer un cessez-le-feu !
Une fois que les armes se seront tues et que l’armée russe aura fait demi-tour, le moment sera venu de reconsidérer les relations internationales, de sortir des logiques de guerre et des rapports de domination, de revaloriser le rôle de l’ONU, de s’affranchir des alliances militaires d’un autre temps, et de s’attaquer aux racines des guerres ; la mondialisation libérale et ses conséquences sociales et économiques désastreuses pour les peuples.
Michel Beaumale, Plougoumelen
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Un jour tous les peuples du monde se dresseront contre leurs dirigeants imbéciles qui les envoient à leur place se battre contre les autres pour satisfaire leurs intérêts en attisant la haine.
Oui à l’envoi d’aides humanitaires et médicales.
Non à l’envoi d’armement.
Martine Poussineau, Stains
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Paix pour l’Ukraine
Paix pour la Russie
Fraternité !
Maryse Angles, Franconville-la-Garenne
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Message pour la paix.
Je souhaite du fond du cœur que la diplomatie mondiale mette toute sa force pour l’arrêt de cette guerre en Ukraine qui tue des innocents.
André Bizot, Lardiers
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De tout cœur avec le peuple ukrainien.
Philippe de Charpin, Saint-Malo
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À ma petite fille chérie de cœur : KATIA de Kiev partie pour LVIV
Son mari youri sur le front à LVIV
Ses enfants Stanislas et Daniel
À Tania et Serguei son beau-frère et leurs enfants à KIEV et leurs trois enfants
À Ania, Serguei restés à Korosten
À Paulik
À ses parents Viera et Pietr à Jytomyr
À sa belle-mère Olga à Kiev
Et à tout le peuple ukrainien qui souffre dans ces moments immondes de la guerre.
Devant toutes ces horreurs, massacres.
Tout ce travail à faire pour se reconstruire.
Que de souvenirs pour toute cette jeunesse sous les bombardements, le froid, la misère.
Pour que le monde soit plus beau et que nous puissions dire : « Plus jamais ça » et vivre tous en paix.
Amitiés à tous les peuples et beaucoup de bonheur.
« Non à la guerre, Paix en Ukraine » et que volent les colombes vers la liberté comme :
Toi ma petite Katia et toi Youri l’aviez si bien fait à la sortie de votre mariage à la mairie de Kiev.
Liliane Gauthier, Coulanges-la-Vineuse
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« La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. »
Victor Hugo
Être humain autrement.
« Il est temps d’être humain autrement et de remettre au monde notre
Et si toi aussi
Ton arbre généalogique est un Eucalyptus arc-en-ciel
Si toi aussi
Tu connais la magie des matières que seul l’art t’enseigne
[…]
Alors tu sais que l’humanité ne compte qu’un seul peuple vu de tout là-haut
Un seul peuple avec plusieurs langues, plusieurs cultures et plusieurs couleurs de peau »
Souleymane Diamanka
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Message pacifique au Président Poutine.
Monsieur le Président. En 1789 dans notre modeste pays de France dont la langue était parlée à la cour du Tsar, on a osé considérer que le roi était un homme ordinaire passible de la peine capitale, il fut guillotiné. En 1871, dans la Commune de Paris, des ouvriers, des artisans ont eu l’audace de prendre le pouvoir pour eux-mêmes. En 1917, votre Révolution dite d’Octobre apporte enfin au monde un espoir illimité pour tous les misérables de la planète. 1941 c’est Barbarossa, l’horrible attaque nazie va tétaniser de nombreux peuples pour lesquels votre immense pays était un espoir. Combien de peuples ardents ont suivi avec angoisse les progrès de l’Armée Rouge ? Et la capitulation de l’armée allemande réputée invincible fut saluée dans l’allégresse. En 1958, vos scientifiques lancent le premier satellite artificiel : POURQUOI a-t-il fallu que votre pays qui restait encore une référence, sombre brutalement dans la pire création humaine : la GUERRE !?? Vous êtes devenus les mêmes criminels que les pilotes américains qui pulvérisaient l’agent Orange sur le malheureux Vietnam, et qui ne supportent pas la liberté de Cuba de se diriger lui-même par son vil blocus économique de cette île audacieuse. Songez un instant au mal que vous infligez à votre pays qui va de plus en plus ressembler à l’Amérique ! S’en relèvera-t-il ?
Jacky Roche, Espinasse Vozelle
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L’aile cassée, le faucon est contraint de se poser. Seul, à mille lieues du monde vivant, il sait que souffle sur cette terre désolée, les embruns de la vie et de la mort.
Alors imaginez sa surprise de voir un jeune garçon, seul lui aussi, au milieu de cette terre aride. La blondeur de l’enfant rappelle à l’oiseau, combien autrefois une multitude d’épis de blé couvraient l’ensemble de ce pays.
Le faucon s’approche. Qu’est-ce que ce garçon fait là ?
L’enfant debout dessine dans l’air un mouvement ample de la main. Le faucon s’approche encore pour mieux le regarder.
Le jeune garçon, qui pour l’oiseau doit venir d’une autre planète, avance de quelques pas, plonge la main dans un sac et recommence son geste. On peut lire sur le sac « Graines de fleurs des champs »
L’oiseau va plus près. Le compteur Geiger qu’il porte s’affole à l’approche de l’enfant. Le garçon regarde l’oiseau, lui sourit. Il fait à nouveau quelques pas et s’arrête…
En bordure du monde survivant, un jeune garçon est tombé au sol. Ses dernières larmes abreuvent un temps suspendu et que de maigres sillons naissent l’espoir d’un futur champ de fleurs.
Richard Dufour
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Pour la paix, bataillons-nous avec des paroles d'amour plutôt qu'avec des armes.
Abdel Kahoul
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C’est tous les réfugiés qu’il faut accueillir, les réfugiés de tous les pays, et dans tous les pays du monde (du moins par leurs habitants qui en ont les moyens), quelles que soient leur religion, la couleur de leur peau….
Guy Laval, Paris
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Ni OTAN ni Poutine. Aucun peuple n’a intérêt à la guerre, elle ne profite qu’aux marchands d’armes.
Françoise Wotkiewicz, Saint-Julien-Molin-Molette
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Ukrainiens ou Russes, vous êtes tous mes frères !
Pierre Plougonven, Crozon
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Solidarité totale avec le peuple ukrainien. Pour le droit de tous les peuples à vivre dans la PAIX !
Michèle Tricoire, Liez
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Pour un sourire d’enfant ukrainien, avant de construire, enfin, un monde de paix.
Mireille Berhault, Beaurepaire
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À vous Ukrainiens…
Pour la PAIX, la joie, la LIBERTÉ…
Chaque jour nos cœurs se serrent en pensant à vous, enfants martyrs, femmes blessées, hommes fatigués mais courageux !!!
Jean-Patrick Duranton, Bourges
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À nos amis UKRAINIENS
Comme le chantait Jean Ferrat, c’est un joli nom ”camarade”.
Soyons tous des camarades pour mettre hors d’ETAT de nuire tous les despotes de la Terre et POUTINE en particulier.
Vive l’amitié et solidarité avec l’Ukraine.
Bernard le Faye, Feytiat
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Je n’ai pas de mots assez forts, assez terribles, assez méchants pour condamner ce crime contre la paix et contre l’Humanité.
Je n’ai pas de mots assez doux, assez tendre de plein d’Amour à offrir au peuple d’Ukraine.
Solidarité.
Gérard Gouiran, Marsillargues
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… « Quelle connerie la guerre »…
À tous les Ukrainiens mais également à tous ceux victimes des dictatures, des conflits, de répression…
Fabienne Lassechere, Plougasnou
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Assez de détresse humaine. Inventons une nouvelle société humaine sans exploiteurs de leurs semblables : ce serait la véritable ”innovation”.
Alain Brune, La Boussac
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Certaines nuits je dors très mal en pensant à ce qu’endure le peuple ukrainien. Et la photo qui me hante est celle de l’Humanité Magazine du 17 mars où l’on voit cet homme et cet enfant dans une telle détresse : leur ville, Irpin, est dévastée par la guerre. Ne rien faire et ne rien dire pour ajouter des larmes aux larmes. La solution est politique.
Guy Pernot, Rambouillet
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Cette guerre en Ukraine réveille en moi de douloureux souvenirs.
J’avais cinq ans en 1940 quand avec ma famille, nous fuyions la guerre et l’invasion nazie. C’était au sud d’Orléans, en Sologne, et les escadrilles nazies mitraillaient les colonnes de civils circulant sur la route…
La guerre est une plaie produite par la société capitaliste. Il faut redonner toute sa force de pacification à l’ONU et combattre pour la paix dans le monde avec toutes les organisations dont le Mouvement de la Paix qui œuvrent pour le désarmement général, et luttent contre le mortel danger de la force nucléaire.
Jean-Claude Rimboux, Chartainvilliers
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Solidarité avec le peuple ukrainien… Oui !
Mais je trouve très choquant que d’autres migrants fuyant eux aussi la guerre, le crime, la haine, la faim ou la misère dont ils sont victimes dans leurs pays, ne trouvent de ”salut” que devant des barbelés, ou périssent en mer… noyés… oubliés.
André Perez, Sainte-Genevière-des-Bois
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J’adresse des vœux de Paix, d’arrêt immédiat des conflits et vœux de solidarité avec les peuples.
Affections et amitiés sincères.
Gardez courage, espoir de bonheur.
Sincères amitiés. Amicales pensées.
Sylvie Lebeau, Saint-Jean-la-Poterie
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Solidarité avec le peuple ukrainien et pour que cette guerre soit la dernière et cesse vite.
Christian Rampon Molle, Aubervilliers
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La guerre, c’est la finance par tous les moyens, la Pai, la condition d’un monde plus juste et plus humain !
(Et la démocratie, la conquête durable du pouvoir des humbles)
Courage à tous
François Sikirdji, Saint-Denis
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On stoppe la fabrication des armes, pas d’armes pas de guerre. L’argent servirait au bien-être des peuples. Je sais je rêve.
Courage à tous.
Corinne Guigue, Marseille
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Je vais avoir 90 ans… 39-44 j’ai connu… 2022 : voir les horreurs en Ukraine !?! Non. NON.
Courage à tous là-bas, hommes, femmes, enfants. Que pouvons-nous faire… ici… en France pour stopper ces horreurs ?
Nicole (Colombier, Brignais)
8 petits-enfants
8 arrières-petits-enfants…
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Comme le disait Jacques Prévert « Quelle connerie la guerre ! »
Non à l’augmentation des dépenses militaires ! Luttons pour le désarmement mondial !
Comme le montre aussi l’actualité l’Humanité a mieux à faire ! Développons des moyens pour la Vie et pas pour la Mort !
STOP à la guerre décidée par quelques-uns au profit de quelques-uns qui détiennent l’industrie de l’armement.
La Guerre est une catastrophe humanitaire, écologique et économique, aucun peuple n’y a intérêt !
PEUPLES DE TOUS LES PAYS UNISSONS-NOUS !
Je soutiens la solidarité aux réfugiés sans aucune discrimination.
Le 21 mars 2022, Florence Rolland, La Rochelle
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Chers Camarades,
Je suis profondément bouleversé par le drame qui frappe actuellement le peuple ukrainien, mais également impressionné par le courage de tous ceux et toutes celles qui résistent héroïquement aux troupes russes. Cette guerre terrible doit cesser. Pour cela, le cessez-le-feu doit intervenir le plus rapidement possible, être suivi du retrait rapide de l’armée russe et de la tenue dès que possible d’une conférence internationale réunissant toutes les parties concernées par ce conflit très meurtrier aboutissant à la reconstruction du pays et au retour de tous les réfugiés.
Mais l’OTAN doit renoncer définitivement à toute extension vers l’Est et à tout projet d’installation de missiles braqués sur la Russie. Dans le cas contraire, il y aurait un risque important de guerre généralisée…
J’ajoute enfin que tous les va-t-en guerre, bellicistes qui, en France, jettent de l’huile sur le feu devraient se taire au lieu de tenir des propos irresponsables et savoir qu’il est lâche et indigne de faire la guerre ”avec le sang des autres”.
Fraternellement
Pascal Gonzalez, Lognes
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« Quand, dans le conflit Russie/Ukraine, l’Europe arrivera à la solidarité, des propositions de Paix et non de guerre »
Josiane Bruciamacchie
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« Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté »
Je ne me souviens pas de l’auteur de cette phrase. Sans doute un homme d’Église… Saint Luc
Ces mots-là sont toujours d’actualité. Malheureusement, il n’y a pas que les Ukrainiens qui souffrent dans notre monde actuel. D’autres pays sont en guerre et d’autres gens fuient.
Bien sûr il faut aider l’Ukraine comme il faudrait aussi aides les autres.
Fraternellement
Claude Savasta, retraité cheminot
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Avec toute ma compassion et admiration pour le peuple ukrainien, ayant aussi connu l’exode en 1940.
Jacqueline Joston
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C’est horrible la guerre.
Paix en Ukraine.
Yvonne Kanian
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Une très forte pensée pour toutes ces personnes qui souffrent face à une situation que nous ne pensions plus revoir. De toutes mes forces j’espère une paix prochaine, aux grands et petits, qui ne méritent pas cette situation.
La paix à bientôt !
Eva Lemoine
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Des vies s’envolent comme les feuilles à l’automne et pourtant c’est le printemps.
Les feuilles des arbres qui s’envolent ont un sens, les vies d’innocents dans une guerre n’en ont pas.
Marie-José Angiboust
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Les peuples veulent coopérer pour se développer, sans guerres, sans menaces, sans blocus ni sanctions.
Jésus Rubio
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« Quelle connerie la guerre ! » disait J. Prévert.
Sauvons la paix en étant tous frères et sœurs de quelque couleur que ce soit.
Tous les migrants à égalité.
On ne fuit pas son pays par plaisir, mais seulement pour sauver sa vie.
Félicitations et bon courage à tous ceux qui luttent pour la paix.
Odette Beaupin
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Que soit fait l’impossible pour effacer l’inacceptable. Imposer la paix pour gommer le chaos, la barbarie, l’horrible souffrance d’un peuple. Pour nous redonner Espoir et Dignité en agissant pour eux et pour nous.
Sylvie Breau
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En solidarité avec les associations qui œuvrent pour l’accueil des réfugiés, d’où qu’ils viennent.
Christian Cadiou
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Pour un accueil digne de tous les réfugiés sans discrimination ukrainiens, syriens, afghans… Pour un monde de liberté, fraternité et solidarité.
Avec les Pacifistes du Monde entier.
Pour un retour de l’ONU dans le règlement des conflits internationaux.
Luce Lepaul
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Solidaire de la population ukrainienne victime des attaques insensées de Vladimir Poutine. Négociations au plus vite – retrait immédiat des troupes russes – Stop aux bombardements !
PAIX IMMÉDIATE
Danielle Rollat, Bagneux
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Quelle connerie la guerre. Les peuples trinquent pendant que les gros en profitent et s’engraissent. Arrêt des combats, négociations et désarmement unilatéralement comme le chantait Jean Ferrat.
Retraite CGT Bondy
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Paix, solidarité avec les peuples du monde entier : que les armes se taisent en Ukraine, Palestine… On ne tue pas la misère. Nous sommes TOUS HUMAINS !
Pierrette Forest
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Soutien face aux souffrances et à la destruction.
Solidarité et accompagnement des populations pour leur survie.
Paix : responsabilités des instances internationales et européennes pour la sauvegarde du monde
Liliane Durand Prudent
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NON À LA GUERRE !!! Elle est le plus grand crime contre l’HUMANITÉ !!!
Accusons tous ces gouvernants d’en être les responsables !!
Pour un lopin de terre !! une mine d’or !! de diamant !! ces gouvernants, au nom de la patrie, vont amener nos jeunes soldats à devenir des criminels !! Comment peut-on demander à nos jeunes soldats d’assassiner ces merveilles du monde que sont les enfants… Comment peut-on croire que ces soldats vont pouvoir vivre (s’ils ne sont pas eux-mêmes fauchés par les armes) le reste de leur vie avec le regard, les cris de l’enfant qu’ils viennent d’assassiner parce qu’ils avaient une arme entre leurs mains !!
Comment peut-on leur demander d’assassiner ces femmes (l’origine de ce monde… après les avoir violées, souvent)… d’assassiner des vieillards sans défense qui ont déjà vécu ces horreurs !!
La guerre est le plus grand crime contre l’Humanité !!!!
L’avant-guerre, les (fauteurs de guerre) la préparaient déjà avec le racisme, la précarité, les inégalités, la. Haine de l’autre !! L’autre c’est toi ! C’est nous ! À dresser les peuples les uns contre les autres c’est la barbarie annoncée !! N’écoutons pas ces gouvernants qui vont faire de nos enfants de « la chair à canon » ! comme disaient nos ancêtres !! Nous avons trop besoin d’eux pour peupler nos écoles et entendre le soir les berceuses de nos mères !!
Disons NON à la GUERRE !!!
Ensemble on peu affronter des montagnes et surtout affronter ces gouvernants qui ne rêvent que de puissance, de voler le « château de l’autre » !! Ne donnons pas la vie de nos enfants pour une poignée d’hommes milliardaires « ces coffres-forts » qui vont faire d’eux des criminels ! Et qui ne partageront jamais avec nous ce qu’ils ont volé à l’autre !! La monnaie est leur raison de vivre !!
Le chant noir de leurs crimes n’est pas fait de mélodies douces mais des cris de l’enfer !! Relisons les témoignages de nos pères soldats qui ont vécu l’enfer des tranchées… guerres injustes souvent !!
Imaginons plutôt à supprimer les frontières qui nous séparent de l’autre !! Le patriotisme ne veut rien dire !! La terre appartient à tous !!
Remplissons les théâtres, les champs, les églises, de chants heureux et non de pleurs de nos mères !!
La terre appartient à tous !!!
Elle peut nourrir, aimer tous ces enfants sans être obligée d’accepter en échange leurs crimes de guerre !!! Ne leur donnons pas la vie de nos enfants ! leur jeunesse !!
La guerre est le réservoir de tous les malheurs !!
Les criminels en répondront un jour devant l’histoire !!!
Sauvons la PAIX qui efface les frontières!!! Nous fait danser ensemble! Inventer la fraternité ! l’amour ! le beau ! l’égalité !! la liberté !
La PAIX est un bien magnifique où s’épanouissent nos enfants dans une nature bienfaisante. Elle fait naître les chants compris de tous !! La PAIX est belle comme la colombe de PICASSO qui s’envole vers le ciel en bravant les canons. Ces canons que l’ont devrait enfouir à jamais dans le feu des entrailles de la terre !!
NOTRE TERRE À TOUS !!!
Pierrette Benaccetti
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Solidarité UkraineMots pour la paix L'Humanité
Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022
Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français.
la rédactionouvrir le Comparateur
La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.
Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.
Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.
Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat.
Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.
Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».
ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.
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Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »
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À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »
Notre émission politique
A VOTÉ #7. La guerre des clips
A VOTÉ #6. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
A VOTÉ #5. Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?
A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !
A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle
A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !
A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque
Comment la gauche compte mettre au pas la finance
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Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement L'Humanité
Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2
Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?
UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale L'Humanité
Injustifiable
ÉditorialSébastien CrépelLa France ne va pas se réveiller le 24 avril subitement en accord avec les idées lepénistes au point de confier à leur représentante les clés de l’Élysée. Et pourtant, cela pourrait quand même arriver, si les adversaires les plus résolus de l’extrême droite baissent la garde à l’instant décisif. La cheffe du Rassemblement national attend son heure en tablant sur sa meilleure alliée : l’abstention de ceux qui ne veulent pas qu’elle accède au pouvoir, et qui sont la majorité.
Face à ce danger bien réel, les stratégies divergent pour empêcher l’extrême droite de parvenir à ses fins. Bien sûr, rien n’est encore joué, et Marine Le Pen pourrait ne pas passer le cap du premier tour. Mais il ne suffira pas de méthode Coué et d’appels au « vote utile » pour que ce mince espoir se réalise. La cheffe de l’extrême droite paraît bien installée en deuxième position, devançant de cinq à six points ses poursuivants dans les sondages, c’est-à-dire dépassant assez nettement le score cumulé de Jean-Luc Mélenchon et de Fabien Roussel. En d’autres termes, tout miser sur le « vote utile » pour déloger Marine Le Pen au premier tour risque fort de se muer en double peine pour l’électeur de gauche. Après avoir sacrifié son vote de conviction au premier tour, celui-ci pourrait se retrouver quand même à devoir choisir entre Le Pen et Macron au second… Au risque de se démobiliser.
L’autre solution consiste à capitaliser le maximum de voix de gauche dès le premier tour, en comptant avec la candidature de Fabien Roussel pour y parvenir. Des votes utiles dans tous les cas de figure, car soit ces voix augmenteront les chances du candidat de gauche au second tour pour l’emporter, soit elles formeront une force suffisante pour barrer la route à Le Pen. À une condition : que personne n’ait la main qui tremble entre les deux tours. Pour Fabien Roussel, la cause est entendue. L’hésitation de Jean-Luc Mélenchon, qui entend consulter sur la consigne entre vote blanc et vote anti-Le Pen, est par contre injustifiable. On ne peut appeler à faire barrage au RN dès le premier tour et s’en laver les mains au second, au prétexte que l’on ne serait pas soi-même qualifié.
Présidentielle 2022 L'Humanité
Pour éliminer Le Pen, les contradictions de Jean-Luc Mélenchon
ActuÀ Toulouse dimanche, le candidat de l’Union populaire, qui engrange de nouveaux soutiens d’intellectuels, a étrillé Macron et tenté de convaincre qu’il peut l’emporter.
Diego Chauvet« O n va gagner ! » Sur la place du Capitole à Toulouse, la foule se motive. C’est la dernière semaine de campagne qui s’ouvre, et les sympathisants insoumis veulent y croire. Jean-Luc Mélenchon bénéficie d’une dynamique dans les sondages. En cette fin de campagne, il est donné à 15-16 % au premier tour mais… Marine Le Pen, en deuxième position, grimpe aussi, relevant toujours plus haut la barre du second tour. Depuis plusieurs semaines, les soutiens du candidat de l’Union populaire le présentent comme le seul « vote utile » pour voir la gauche au second tour. Lui-même appelle à chaque meeting ses électeurs à « faire barrage au premier tour », c’est-à-dire à lui permettre d’accéder au second et d’éliminer l’extrême droite. Ce discours de fin de campagne semble porter ses fruits, puisque Jean-Luc Mélenchon s’installe comme le « troisième homme » du scrutin.
L'éducation : un enjeu majeur de l’élection
Signe de ce mouvement vers un « vote utile », des appels à voter pour lui émanent de plusieurs centaines d’intellectuels. Ainsi, 180 économistes affirment dans un texte publié sur Mediapart qu’il est « aujourd’hui le seul en mesure de porter nos espoirs de changement au second tour de l’élection ». Parmi eux, Jean Gadrey, Jean-Marie Harribey ou encore Bernard Friot, qui saluent un programme économique qui « propose de rompre avec les politiques qui accroissent les inégalités, fragilisent les services publics, abîment les écosystèmes et érodent la base productive ». Le lendemain, 800 universitaires ont appelé dans l’Obs à voter en faveur de Mélenchon le 10 avril, « parce que la gauche au second tour est chaque jour un peu plus vraisemblable ».
« Nous souhaitons simplement que l’enseignement supérieur et la recherche, au même titre que l’enseignement secondaire et primaire, la justice, l’hôpital et l’ensemble des services publics retrouvent le sens de leurs missions », comparer les programmes justifient les signataires, parmi lesquels la philosophe Sandra Laugier ou le politologue Rémi Lefebvre. À Toulouse, Jean-Luc Mélenchon leur a renvoyé l’ascenseur dans son discours : au-delà de l’élimination de l’extrême droite, il fait des projets d’Emmanuel Macron en matière d’éducation, de l’école à l’université, un enjeu majeur de l’élection : « Quoi que vous pensiez de l’Union populaire, quoi que vous pensiez de moi ou de ces conversations stupides sur mon caractère, je vous en prie, comprenez que le pays est en état d’urgence et qu’il faut empêcher à tout prix qu’il fasse la réforme scolaire parce que c’est, sinon, la fin de la patrie. »
Pas de consigne pour le second tour
Emmanuel Macron est d’ailleurs, ce dimanche, sa cible principale. Jean-Luc Mélenchon qualifie de « festival de bobards » le meeting de samedi du président-candidat. « Comment a-t-il pu imaginer envoyer un gosse de 12 ans en apprentissage ? » interroge-t-il, en rappelant les conventions internationales dont la France est signataire et « la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans ». Le candidat de l’Union populaire dénonce également les « 6 millions de chômeurs, toutes catégories confondues », les « 12 millions de personnes qui ont eu froid cet hiver » en raison des prix de l’énergie, les « 17 000 lits d’hôpitaux supprimés depuis que Macron est président, dont 5 700 en pleine crise sanitaire » ! Au sujet du scandale McKinsey, il promet : « Si vous m’élisez, tous les contrats avec les cabinets de conseil seront suspendus » et « il sera interdit de confier au privé ce que l’État et ses fonctionnaires pleins d’intelligence et de savoir-faire sont capables de faire eux-mêmes ». Il attaque également les candidats d’extrême droite, Marine Le Pen en tête, sur la question du pouvoir d’achat et des salaires.
Bref, le vote utile pour éliminer l’extrême droite, ce serait lui. Sauf qu’il subsiste un écueil : quatre jours plus tôt, dans un entretien accordé au Télégramme, Jean-Luc Mélenchon s’est refusé, comme au soir du premier tour de 2017, à donner une consigne de vote en cas de second tour Macron-Le Pen, et annonce qu’il consultera ses 310 000 soutiens sur Internet. Alors que la candidate d’extrême droite bénéficie elle aussi d’un « vote utile » au sein de la droite et chez les électeurs d’Éric Zemmour, qu’elle est donnée par deux enquêtes d’opinion à 47 % au second tour, le risque est cette fois bien plus grand de la voir l’emporter. Ce qui fait contester par ses concurrents à gauche la qualité de vote « utile » du bulletin Mélenchon, faute de position ferme sur le second tour s’il en était absent, et préférer par nombre de leurs électeurs un « vote de conviction ». Jean-Luc Mélenchon et ses 11 hologrammes tenteront de les convaincre une dernière fois, mardi 5 avril.
Présidentielle 2022Jean-Luc Mélenchonunion nationalefrance insoumise L'Humanité
Agriculture en Europe : face à la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui doit changer ?
VidéoQuelles sont les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’agriculture en Europe et comment les règles doivent changer pour faire face aux nouveaux défis mondiaux ? Au moment où l'Union européenne semble vouloir renforcer l'agriculture industrielle et son commerce, deux députés européens spécialisés dans les questions agricoles en débattent.
Avec Eric Andrieu (S et D) et Benoît Biteau (Verts-ALE). Animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
Jean-Jacques Régibier L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
Solidarité UkraineTribunes pour la paix en UkraineGuerre en UkraineSecours Populaire Français L'Humanité
VIDÉO. Présidentielle. Fabien Roussel : « Le 10 avril, votez pour vos convictions »
VidéoÀ quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le 10 avril, le candidat communiste Fabien Roussel nous a reçus dans son bureau, situé au dernier étage du siège du Parti communiste français, pour un entretien à découvrir en intégralité dans l'Humanité Magazine, le 7 avril. « Ne votez pas en fonction du second tour, votez pour vos idées, pour des réformes heureuses car on en a tellement besoin » , souligne le député du Nord, qui a réussi à populariser sa campagne des « Jours heureux ».
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A VOTÉ #7 - La guerre des clips
VidéoDepuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne.
Cyprien CaddeoA voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC
VidéoEnviron 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).
"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents.
"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.
Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine
Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.
Les gens veulent du low cost
"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."
A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis.
M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"
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A VOTÉ #6 - Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
VidéoLa guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.
Emilio Meslet
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Réalisation et montage : Marius Caillol.
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Analyse. Après Boutcha, l’ONU se penche sur les crimes russes
ActuDROIT INTERNATIONAL Volodymyr Zelensky a demandé la création d’une commission d’enquête. Moscou accuse les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis ». À charge pour la CPI de définir la nature des actes commis en Ukraine.
Christophe DeroubaixLina SankariTolkien, le maître de la fantasy, a à son tour fait son entrée sur le terrain de guerre. Et avec lui, ses « Orques », des créatures abjectes avides de massacre. C’est désormais ainsi que certains Ukrainiens désignent l’armée russe. Les centaines de corps de civils retrouvés dans les rues de la ville de Boutcha, dans la région de Kiev, après le départ des troupes de Vladimir Poutine, semblent leur donner raison, mais, insiste sur son compte Twitter Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à Paris-Nanterre, « en tant que sociologue, je ne peux évidemment pas souscrire aux thèses de la monstruosité. Notre tâche est de comprendre ce qui s’est passé ». Reste donc à définir ces crimes.
Hier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est exprimé en direct lors du Conseil de sécurité des Nations unies. Une première en six semaines de conflit. L’ombre de Boutcha a plané sur cette réunion prévue de longue date. La veille, il s’était rendu sur place une demi-heure, où il a accusé les forces russes de « crimes de guerre », qui seront, selon lui, « reconnus comme génocide ». Après avoir détaillé la liste des crimes de guerre et des exécutions sommaires, le président ukrainien a indiqué que Boutcha n’était qu’un exemple parmi d’autres. Disant disposer de « preuves irréfutables, (d’)images satellitaires », il a demandé l’ouverture d’une enquête, la comparution des responsables russes « devant un tribunal comme celui de Nuremberg », en référence à la cour qui jugea les nazis en 1945. Une allusion loin d’être anodine, puisque ce procès constitue la première étape de l’établissement d’une juridiction pénale internationale. Volodymyr Zelensky a également exhorté à la suspension de la Russie, qui par son droit de veto bloque le fonctionnement du Conseil de sécurité. Autre point fort de son intervention, la réforme du système des Nations unies pour que la paix soit préservée de manière effective. Pour ce faire, le président ukrainien propose une « conférence internationale à Kiev ». Le Kremlin évoque « falsifications » et mises en scène tandis que son représentant à l’ONU nie l’existence de preuves et de témoignages. Et contre-attaque en accusant les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis (…) dans la bonne tradition de Goebbels ».
la russie ne reconnaît pas la cour pénale internationale ; l’Ukraine, si
C’est ici que la Cour pénale internationale (CPI) entre en piste. L’Ukraine n’en est pas membre, mais a accepté, en 2014, la juridiction de l’instance. La Russie a, quant à elle, révoqué sa signature du statut de Rome (qu’elle n’avait par ailleurs jamais ratifié), fondateur de la CPI, en 2016. En clair, des Russes ne pourront répondre de leurs actes que s’ils venaient à être arrêtés sur le territoire d’un État qui respecte cette juridiction. Le retrait russe était alors motivé par un rapport du procureur daté de la même année spécifiant que « la Fédération de Russie déploie ses forces armées pour prendre le contrôle de certaines parties du territoire ukrainien sans le consentement du gouvernement de ce pays ». Le droit continuerait toutefois à s’appliquer, puisque le territoire de la Crimée et de Sébastopol subit, selon la définition internationale, un état d’occupation. À cet égard, la CPI peut donc avoir compétence sur d’éventuels crimes si le Conseil de sécurité des Nations unies donne son feu vert.
Depuis le procès de Nuremberg, relève des crimes de guerre tout « assassinat, mauvais traitement ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences mi litaires ». L’emploi du mot génocide ne peut pas non plus être pensé en dehors de sa définition juridique qui prend également sa source à Nuremberg. Dans l’acte d’accusation, on peut lire que les criminels de guerre nazis « s’étaient livrés au génocide délibéré et systématique, c’est-à-dire à l’extermination de groupes raciaux et nationaux parmi la population civile de certains territoires occupés afin de détruire des races ou classes déterminées de populations et de groupes nationaux, raciaux ou religieux ». En janvier 1946, la première session de l’Assemblée générale des Nations unies explicite ce qu’il convient d’entendre par « génocide », avant que cette définition ne soit gravée dans le marbre par la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948.
L’article II stipule que « le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel : meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale o u partielle ; mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ». Ce qui caractérise un génocide n’est donc par en soi l’un des actes répertoriés mais l’intention, via ces « moyens » employés, de détruire un groupe pour ce qu’il est. Ni un massacre révoltant, ni un accablant bilan en nombre de morts ne constituent, au regard du droit international, un « génocide ».
On pourrait objecter : en quoi le droit prime lorsque, avec un mot, on peut alerter, sensibiliser sur un drame vécu par des êtres humains ? Qualifier de « génocide » tout crime de guerre, voire un crime contre l’humanité peut revenir à nier la nature singulière de ce qu’est réellement un génocide, et d’une certaine façon à le banaliser. L’ONU reconnaît pour sa part trois génocides : celui des Arméniens par l’Empire ottoman, en 1915-1916 ; celui des juifs par les nazis, de 1941 à 1945 ; celui des Tutsis par le pouvoir hutu, au Rwanda, en 1994. Quant à la notion de « crime contre l’humanité », elle a elle aussi été créée lors du procès de Nuremberg et désigne une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». En tout état de cause, c’est la CPI qui est habilitée à déterminer la nature des faits commis en Ukraine, personne d’autre.
Guerre en Ukrainecrimes de guerreVolodymyr Zelenskyconseil de sécurité L'Humanité
La population moldave face à la guerre en Ukraine
ReportageACCUEIL Avec 2,6 millions d’habitants, la Moldavie demeure avec la Pologne le principal pays à s’occuper de l’arrivée quotidienne et massive de réfugiés. Malgré la crainte de l’extension du conflit, la solidarité se poursuit.
Émilien UrbachChisinau, Palanca (Moldavie), envoyé spécial.
Svletana est debout, un sac rose à ses pieds, à côté de la guérite des gardes-frontières de la République de Moldavie. Immobile, elle balaye depuis Palanca, dans le sud-est du pays, l’horizon pluvieux et l’Ukraine juste en face, dont elle vient. Soudain, un homme, son cousin, court vers elle, l’étreint et la prend par la main jusqu’à sa voiture. « J’ai vu mon père mourir devant moi, raconte la jeune femme aux yeux clairs, encore hantée par la mort et les bombes. Je suis restée cachée deux jours dans les ruines de mon immeuble à attendre que les soldats s’en aillent. »
Au volant de sa camionnette bleue, à moins d’un kilomètre de là, Zaccaria roule sur une longue route bordée de lavande et de vignes. Après le bombardement d’une raffinerie dans la banlieue d’Odessa, sur les bords de la mer Noire, à 50 kilomètres de là, l’homme se dit résigné : « On verra bien ce qui se passera. Mais la guerre, on connaît », dit-il en pointant la région voisine de Transnistrie, dans l’est du pays. Une façon d’évoquer les trente dernières années et le conflit qui a éclaté en 1992 opposant les populations de l’est du pays, en majorité slavophones, aux troupes de l’État moldave.
Les autorités de cette région frontalière de l’Ukraine avaient unilatéralement déclaré l’indépendance du territoire, la République moldave du Dniestr (RMD) en 1991, lors de la chute de l’Union soviétique et de l’indépendance de la Moldavie. Ni l’ONU ni la Russie ne l’ont reconnue. Près de 1 400 militaires russes sont encore déployés le long du Dniestr dans une opération de maintien de la paix qui regroupe aussi des forces de Moldavie et de Transnistrie. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté une résolution dans laquelle la Transnistrie a été qualifiée de zone d’occupation russe à la mi-mars.
Avec un quart de ses habitants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, la Moldavie fait partie des pays les plus pauvres d’Europe. Militairement neutre dans leur Constitution, avec un gouvernement libéral résolument engagé dans le projet d’adhésion à l’Union européenne (UE) et une population consciente de l’hyperdépendance aux ressources russes et ukrainiennes, chacun retient son souffle à chaque avancée russe vers sa frontière. « À l’heure actuelle, aucune information ne permet de confirmer la mobilisation de troupes russes dans la région de Transnistrie », a indiqué, dimanche, le ministère des Affaires étrangères moldave en réponse à la déclaration de l’état-major général ukrainien évoquant « des provocations et des actions de démonstration à la frontière ».
La Moldavie ne s’est pas alignée sur le processus de sanctions occidentales contre Moscou. Sa participation dans cette guerre réside dans l’accueil des réfugiés avec 400 000 personnes qui ont fui l’Ukraine depuis le 24 février. « Les premiers fuyaient parce qu’ils avaient peur, explique Zaccaria. Ceux qui arrivent maintenant ont véritablement connu les combats, les destructions, les coupures d’eau et d’électricité. » Ils sont souvent moins fortunés aussi.
« Dans les premiers jours, les Moldaves ont vu arriver des personnes dans de belles voitures », explique Popa, un responsable de Médecins sans frontières France (MSF), installé à la périphérie de la capitale, Chisinau. « Une certaine défiance s’est instaurée à l’égard des réfugiés venus d’Ukraine. Ici, un médecin du service public, avec vingt ans d’ancienneté, ne gagne pas plus de 750 euros par mois », explique-t-il. Attablé au bar d’un hôtel huppé, dans le centre-ville de Chisinau, Pavel, artiste plasticien, confirme cet état d’esprit : « L’Ukraine est un pays riche. La population vivait bien mieux là-bas qu’ici en Moldavie. C’est un peu paradoxal d’avoir aujourd’hui à les aider. »
Depuis plusieurs jours, les réfugiés qui passent la frontière sont ceux qui n’avaient pas forcément les ressources ou la possibilité de partir au début de l’invasion russe. Si la plupart des premiers réfugiés ont pu rejoindre de la famille ou des amis dans d’autres pays, ceux qui restent dans les centres d’hébergement d’urgence ou dans des familles d’accueil ne savent pas vraiment où aller. 100 000 seraient dans cette situation. « Nous sommes le pays le plus pauvre d’Europe, mais nous avons aussi le cœur le plus grand, s’enorgueillit timidement Stella, dans l’immense salle de la Maison du gouvernement. Dans le cadre du dispositif “Moldova pentru pace” (Moldavie pour la paix, MPP – NDLR), nous tentons d’orienter les dons en fonction des besoins. Le gouvernement a lancé un appel à projets, dès le 24 février, pour s’appuyer sur la société civile afin d’organiser l’accueil. »
Le gouvernement a également ouvert plusieurs centres d’hébergement, dont l’un regroupe spécifiquement les populations d’origine rom. « On fuit une guerre terrible, nous aussi », insiste Drima, assise dans les escaliers de l’université désaffectée de relations internationales, à Chisinau. C’est ici que les autorités ont choisi de placer les familles tziganes. « Il ne faut pas y voir de discrimination, jure Madalina, bénévole en charge de leur accueil pour MPP. C’est simplement qu’ils ont des besoins propres à leur communauté », justifie-t-elle… Ce n’est pas l’avis de Popa. « En Roumanie, on me disait, enfant, lorsque je faisais une bêtise : “On va te donner aux Roms”, relate l’humanitaire. Ils subissent un véritable racisme dans toute l’Europe de l’Est. Ce n’est pas nouveau et ça se retrouve dans la façon dont sont organisés leur départ d’Ukraine et l’accueil, ici, en Moldavie. »
Cette réalité n’empêche pas, dans la cour de l’ancienne université, des dizaines d’enfants roms de jouer. « J’ai eu des problèmes pour passer la frontière, confirme néanmoins Drima. Surtout côté ukrainien, car je n’avais pas de papiers. » Avant la guerre, ils étaient entre 250 000 et 400 000 Roms vivant en Ukraine et subissant régulièrement des actions violentes de groupes d’extrême droite et de la police. Le responsable de MSF constate : « Même au sein de nos équipes locales, il y a eu un véritable travail d’éducation, reprendre des bénévoles qui refusaient de donner des couvertures aux Roms plutôt qu’aux autres réfugiés. »
De l’autre côté de la capitale, dans un centre d’accueil installé aux abords d’un bucolique point d’eau, le Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) est venu en appui de l’effort d’accueil moldave. Le lieu sert habituellement de parc des expositions. Il se nomme Modexpo. Des familles y sont réparties dans deux grands bâtiments, plutôt bien équipés. Mais là aussi, la situation précaire des derniers arrivés est criante. « Je suis ici depuis douze jours, explique Victoria, 85 ans, dans sa chaise roulante. Je ne connais personne. » Sylvia, une bénévole de MPP est à ses côtés. Elle lui caresse la main, souriante, tout en essayant d’accrocher son regard. « Depuis deux jours, elle accepte de nous parler. Sa fille a pu rejoindre une amie en Allemagne mais pas elle. » Tatiana, elle, vit ici avec sa sœur et ses deux enfants depuis moins d’une semaine. « Je ne sais pas où aller. Nous avons d’abord été accueillis par des amis, mais ils n’avaient plus les moyens de nous garder chez eux. »
Pour le Parti communiste des Républiques moldaves (PCRM), le pouvoir libéral pro-européen n’est pas à la hauteur pour permettre à la population de faire face à cette nouvelle crise. « Les dirigeants nous disent que les “bons temps” sont terminés. Et ils nous promettent des “temps difficiles”. »
Avec l’afflux ininterrompu des réfugiés venus d’Ukraine, les autorités parient sur l’aide des ONG internationales. À Palanca, dans le campement de réfugiés à quelques centaines de mètres de la frontière, MSF a installé deux containers chauffés. « Nous y menons un accompagnement psychologique des enfants, explique Popa. Ceci en parallèle du travail de formation des personnels hospitaliers à la médecine de guerre. En cas d’intensification du conflit dans le sud de l’Ukraine, ils vont devoir faire face à un afflux de personnes blessées. »
Émilien Urbach
UkraineGuerre en Ukrainemoldavie L'Humanité
Quand les salariés paient l’addition de la guerre en Ukraine
ActuÉconomie La présence de groupes français en Russie, tels Leroy Merlin, Decathlon ou Renault, pèse sur leurs employés dans l’Hexagone, tiraillés par les décisions de leurs directions.
Cécile RousseauLa guerre a fait irruption dans son magasin sans prévenir, un soir de mars, aux alentours de 19 heures. « L’homme est entré en brandissant un drapeau ukrainien, raconte Lisa Maruskin, vendeuse au Decathlon de la Madeleine (Paris) et élue CFDT. Il a crié “Decathlon assassin !” Les vigiles l’ont interpellé dans l’allée centrale et l’ont raccompagné vers la sortie. Cela ne m’a pas affectée plus que ça, mais une collègue inquiète m’a dit récemment : “Un jour, quelqu’un va débarquer ici et péter les plombs…” »
Chez Decathlon, Auchan ou Leroy Merlin, les rumeurs de la guerre qui se déroule à plus de 2 000 kilomètres se sont invitées dans le quotidien des salariés, pris en tenaille entre la crainte des répercussions économique en cas de départ de la Russie et la solidarité envers les collègues russes ou ukrainiens. Faut-il partir de Russie, quitte à y laisser des plumes ? Faut-il rester, au risque de se retrouver accusé de financer – indirectement – les bombes qui pleuvent sur Marioupol ? Dans l’enseigne de bricolage qui salarie toujours près de 45 000 travailleurs sur le sol russe, ces questions hantent les employés depuis cette funeste nuit du 21 mars. Le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, est alors pulvérisé par un bombardement de l’armée russe. Au moins huit personnes trouvent la mort. Sur Instagram, le compte officiel de Leroy Merlin Ukraine publie une photo d’un magasin dévasté par l’explosion barrée de la mention « Stop sales in Russia » (arrêtez les ventes en Russie). L’onde de choc gagne la France.
« Un peu partout dans le pays, on me rapporte des incidents, assure Bernard Vigourous, élu FO de l’enseigne de bricolage. Des clients nous traitent de suppôts de Poutine… “J’espère que vos enfants mourront sous les bombes”, nous a dit quelqu’un. Certains collègues gardent une capacité de recul, d’autres sont choqués. Je n’ai pas de problème avec les clients qui nous boycottent au nom de leurs convictions. Mais ceux qui achètent chez nous et nous insultent ensuite… »
Pris à partie par les clients
Le délégué syndical nous a envoyé quelques photos prises dans les Leroy Merlin au cours des dernières semaines. Sur l’une d’entre elles, on voit une image de bombardement ornée de cette phrase s’adressant aux clients potentiels : « Ce magasin continue de financer le régime de Poutine. Chaque euro dépensé ici finance l’armement de la Russie. Chaque euro dépensé ici coûte des vies humaines en Ukraine. » « Il y a bien sûr des magasins où il ne se passe rien du tout, reprend Bernard Vigourous. Dans d’autres, des clients mécontents lancent quelques phrases aux personnels de caisses, avant de partir. Se prendre ça en pleine figure, c’est violent… »
Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de 500 entreprises françaises employant 160 000 salariés étaient implantées en Russie, dont 35 multinationales du CAC 40. Depuis, sous la pression, un certain nombre ont plié bagage, à l’image de Decathlon. « La direction a suspendu ses activités en Russie, mais uniquement parce qu’elle ne pouvait plus approvisionner ses magasins en raison des sanctions internationales, précise Sébastien Chauvin, de la CFDT. Nos containers passent par les ports européens, où ils se sont retrouvés bloqués. On a entendu dire que les salariés russes continueraient à percevoir leur rémunération : la direction n’agit pas par pure générosité, mais pour s’assurer que les salariés seront toujours là quand ils rouvriront ! Avec un salaire moyen en deçà de 400 euros par mois, cela ne pèse pas trop sur les finances du groupe… »
Pour sa part, Leroy Merlin a décidé de garder ses magasins ouverts, arguant qu’une fermeture pourrait être considérée comme une « faillite préméditée » « ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie ». Les syndicalistes que nous avons interrogés sont divisés. Un élu du groupe Mulliez nous a confié, sous couvert d’anonymat : « Je suis totalement solidaire du peuple ukrainien. Mais je vois mal ce qu’on aurait à gagner en quittant la Russie : cela risque de retomber sur la figure des salariés russes, qui pourraient se retrouver licenciés, sans pour autant arrêter Poutine. Si on veut prendre des mesures économiques efficaces, arrêtons d’importer du gaz de Russie ! » Réaction diamétralement opposée de Lisa Maruskin : « J’étais totalement opposée à ce que Decathlon reste là-bas. C’est d’ailleurs une position partagée par environ 60 % des salariés de mon magasin… Notre direction est gouvernée par des préoccupations uniquement financières. »
Après l’intervention du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant l’Assemblée nationale dénonçant le maintien du groupe Auchan en Russie (spécialisé dans le hard-discount), le PDG, Yves Claude, s’était expliqué dans le Journal du dimanche, assurant que « le plus important à nos yeux est de préserver nos collaborateurs et d’assurer notre mission première, qui est de continuer à nourrir les populations dans ces deux pays (Russie et Ukraine) ». Face à ces arguments, les employés sont tiraillés. « Ce n’est pas évident de se positionner. Le conflit aura un impact mais nous n’avons aucune visibilité pour l’instant, résume Christophe Delay, élu FO au CSEC. C’est compliqué en termes d’image et en même temps, les salariés sur place n’y sont pour rien. » Alors que le pays représente 10 % du chiffre d’affaires global (3,2 milliards d’euros de ventes en 2021, avec des pertes à venir en 2022), le groupe a tout de même annoncé le blocage des investissements en Russie.
renault réfléchit aux « options possibles »
Il n’y a pas que la famille Mulliez qui aurait beaucoup à perdre en cas de départ : de toutes les grandes entreprises françaises, Renault est probablement l’une de celles qui jouent le plus gros. Sa division auto y réalise la moitié de son résultat opérationnel, ce qui est considérable. Le 23 mars, la direction s’est résignée à annoncer la suspension des activités de son usine de Moscou, tout en assurant réfléchir aux « options possibles concernant sa participation dans AvtoVAZ », premier constructeur russe (40 000 salariés). De quoi donner des sueurs froides à certains. « Les conséquences financières peuvent être très importantes, redoute Laurent Giblot, de la CGT. Depuis 2018, nous accumulons les problèmes : d’abord une crise de gouvernance de deux ans (suite à l’arrestation de Carlos Ghosn – NDLR), ensuite la Covid, puis la crise des composants… Heureusement que l’État a mis la main à la poche pour financer nos salaires à coups de chômage partiel. Mais le groupe est très affaibli. Le marché russe est le deuxième plus gros du constructeur, et je crains des répercussions très fortes sur l’emploi. »
Les salariés suivent l’évolution du conflit à travers l’intranet de Renault, où ils reçoivent parfois des messages de leurs collègues russes. « Les travailleurs d’AvtoVAZ, on les connaît depuis des années, raconte Florent Grimaldi (CGT). Tout le monde se sent concerné. Beaucoup d’entre nous sont choqués par la communication de Renault, qui ne parle que de “crise ukrainienne” et très peu de “guerre”. Sur l’intranet du groupe, nous recevons des réactions très touchantes. Il y a quelques jours, un collègue russe a osé écrire qu’il avait peur d’être doublement victime de ce conflit : d’abord parce qu’il se retrouve embringué dans une guerre qu’il n’a pas voulue et qu’il dénonce ; ensuite parce qu’il pourrait subir les conséquences sociales d’un éventuel départ de Renault. »
Nul ne sait si la direction finira par se désengager pour de bon, ni si elle prendra prétexte des conséquences de la guerre pour annoncer de nouvelles restructurations. « Le sentiment qui domine, c’est que les salariés seront perdants quoi qu’il arrive, soupire Florent Grimaldi. La direction commence déjà à nous expliquer qu’il va falloir accélérer le programme de réduction des coûts, sans faire de lien direct avec la Russie. Une chose est sûre : s’ils s’estiment perdants, c’est à nous qu’ils feront payer les pots cassés. »
Guerre en Ukrainedécathlonrenaultauchan L'Humanité
À Odessa, chacun se prépare à sa façon à l’offensive russe
ReportageLe grand port de la mer Noire a été la cible de bombardements dimanche. Et Zelensky affirmait ce lundi encore que le Kremlin avait pour objectif d'occuper Odessa. De quoi raviver les craintes, mais également la mobilisation : elle ne faiblit pas dans la ville, qu’il s’agisse de collecter de la nourriture pour les soldats ukrainiens, fabriquer des gilets pare-balles ou participer à un entraînement militaire. Reportage.
Pierre BarbanceyOdessa (Ukraine), envoyé spécial.
Les bombardements qui ont détruit une raffinerie et trois dépôts de carburant dans la banlieue d’Odessa, dimanche matin, viennent de rappeler brusquement à ce grand port de la mer Noire que la guerre, pratiquement invisible jusque-là, se trouvait bel et bien à ses portes. Plusieurs énormes colonnes de fumée noire et des flammes s’élevaient au-dessus d’une zone industrielle. Des tirs de roquettes qui n’ont fait aucune victime, selon l’armée.
« La région d’Odessa fait partie des cibles prioritaires de l’ennemi. Celui-ci poursuit sa pratique sournoise de frapper des infrastructures sensibles », a expliqué un officier du commandement régional sud, Vladislav Nazarov, réitérant l’interdiction de toute publication sur la localisation ou les dégâts des frappes.
Ces derniers jours, l’étau militaire et psychologique s’était comme desserré. Le couvre-feu démarrait à 21 heures et non plus 19 heures. Et surtout, l’alcool, prohibé depuis le début des combats le 24 février, était de nouveau en vente libre. Dans les magasins, vins et spiritueux reprenaient le chemin des rayons et des devantures.
De quoi réjouir adolescents et jeunes adultes, qui, régulièrement, se faisaient attraper dans la rue, en plein couvre-feu, des bières à la main. Une infraction punie de vingt pompes à exécuter immédiatement, si la brigade territoriale leur mettait la main dessus.
Des rues barrées de barbelés et de « hérissons tchèques »
Vendredi, le week-end s’annonçait déjà chaud. Les balles traçantes rouges qui déchiraient la nuit et les explosions qui ont suivi – trois missiles Iskander dont on ne sait s’ils ont atteint leur but ou ont été détruits en vol – n’ont pas entamé cette soif de vie comme on pouvait le voir samedi : des familles entières partaient se promener, pique-nique dans les paniers agrémenté de quelques bonnes bouteilles.
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Si le couvre-feu a été allégé, les défenses mises en place dans la ville, en revanche, ont été renforcées. C’est particulièrement le cas dans le centre, où les monuments historiques sont à peine visibles. Des murs de sacs de sable ont été érigés devant le vénérable opéra, tandis que la statue du duc de Richelieu n’est même plus perceptible.
Dans ce périmètre, les rues ont été barrées à l’aide de barbelés et de ce qu’on appelle des « hérissons tchèques », des obstacles antichars composés de pièces d’acier soudées entre elles à angle droit. De drôles de croix, tel un cimetière militaire en souffrance.
L'attaque peut aussi venir de la mer
Le fameux escalier, décor d’une scène mémorable du film Potemkine, de Eisenstein, n’est plus que l’ombre de lui-même. De là, on aperçoit cependant la baie d’Odessa balayée par le vent, comme sciée par les vagues. Comme d’autres, Maks, un jeune artiste, vient scruter l’horizon, voir si un navire russe ne pointe pas son nez, annonçant un débarquement amphibie sur les plages de Chernomorsk et Zatoka. C’est ce qu’affirmait, au début du mois de mars, Alexander Velmozhko, en charge de la communication pour les brigades de défense territoriale. Plus personne ne sait quoi penser. À l’instar de Maks : « Vous croyez que les Russes vont essayer de prendre la ville ? »
Une attaque contre Odessa peut effectivement venir de la mer. Mais également de l’est, où l’armée russe contrôle déjà le port de Kherson et avance vers celui de Mykolaïv, verrou d’Odessa. L’ouest reste exposé puisque des troupes russes se trouvent en Transnistrie, une langue de terre entre la Moldavie et l’Ukraine.
Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et SvetlanaLes bombardements de ces derniers jours ont ravivé les craintes, mais également la mobilisation, qui prend les formes les plus diverses dans une espèce d’unité où l’attaque de la Maison des syndicats, en mai 2014, par l’extrême droite, faisant une soixantaine de morts, semble définitivement oubliée.
« Chaque petite aide peut amener la victoire »
« Tous les Ukrainiens peuvent être utiles d’une manière ou d’une autre, estime Dima, 31 ans. Tout le monde n’a pas besoin de combattre. Chaque petite aide peut amener la victoire. C’est pas seulement les armes. Le style warriors c’est pour les Studios Marvel. »
Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure », veut croire Dima.
À la tête d’une agence immobilière dans le « civil », il ne manque pas d’idées. Exempté d’armée pour des raisons physiques, il a eu l’idée de fabriquer des gilets pare-balles. « Je ne sais pas tuer mais je peux sauver des vies », relève-t-il. Après avoir mis sa femme et sa fille à l’abri, il vend sa voiture, prend contact avec des entreprises et lance le projet en utilisant les locaux inoccupés d’une boutique de vêtements. Des volontaires affluent pour assembler les plaques puis envoyer le matériel là où l’armée le demande.
« Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure, veut-il croire. Et si on n’est pas contents de ce que fait Zelensky, on retournera à Maïdan » (place de Kiev théâtre des événements de 2014 – NDLR). Agacé par nos questions – « je ne les aime pas », dit-il avec agressivité – sur l’Alliance atlantique et les États-Unis, il concède néanmoins que « si l’Ukraine était membre de l’Otan et qu’il fallait faire la guerre à la Russie, je me battrais contre cette décision. On ne choisit pas ses voisins mais je ne veux pas faire la guerre ». Dehors, un garçon et une fille finissent de taguer un tee-shirt : « Stop the war. »
Collecte de bouteilles vides pour faire des cocktails Molotov
Comme les films à sketchs des années 1960, où les personnages se croisent d’une histoire à l’autre, les trajectoires individuelles entrent en interférence. Vania, par exemple, n’a que 21 ans mais évolue dans ce qu’il appelle le marché digital.
Lui aussi s’est demandé quoi faire, le 24 février. Dans un quartier d’Odessa, via un café dont il connaissait les patrons, aidé par des amis, il collecte des bouteilles de verre vides pour la fabrication de cocktails Molotov. Les casiers se remplissent vite.
Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France« Puis, on a décidé d’aider les soldats. » Une mise de fonds commune à 20 000 hryvnia (la monnaie ukrainienne), soit un peu plus de 600 euros, permet de fournir de l’eau et des vivres. L’initiative se répand sur les réseaux sociaux, la somme initiale est triplée. « On s’est alors lancés dans les équipements militaires, via des boîtes du coin », souligne Vania.
Le centre d’entraînement de la division 55
Le lien avec Dima se fait automatiquement pour les gilets pare-balles, mais il faut aussi fabriquer des cagoules, des vêtements thermiques… Toujours à la recherche d’argent, Vania a demandé à des coiffeurs et des tatoueurs de venir exercer dans les locaux du café et de reverser leurs appointements.
L’autre bout de cette chaîne se trouve quelque part dans la banlieue d’Odessa. Une usine désaffectée a été transformée en centre d’entraînement pour les volontaires. C’est la division 55. Lorsque nous arrivons, plusieurs groupes composés d’une dizaine de personnes – femmes et hommes – sont en ligne dans la cour, face à leur instructeur qui leur montre une kalachnikov.
Tous apprennent ainsi à porter l’arme et à se déplacer avec. La véritable formation, avec tirs à balles réelles, est réservée à ceux qui veulent entrer dans les brigades territoriales.
« La seule solution, c’est la capitulation russe »
Sur une cible, la tête de Poutine et cette inscription : « Tuez ce bâtard. » Au bout de quarante jours de guerre, personne ne veut être pris au dépourvu. À l’instar d’Oksana, 40 ans. Dreadlocks rouge et noir, revêtue d’une tenue de moto en cuir bleu, elle est, normalement, spécialisée dans les produits pour enfants. Elle vient là pour la quatrième fois « car on ne sait pas ce qui va se passer ».
À ses yeux, les négociations en cours entre l’Ukraine et la Russie « ne sont pour l’instant que des paroles ». Si elle espère « ne plus entendre les sirènes d’alerte », elle refuse « de laisser Donetsk, Lougansk et la Crimée aux Russes, après tous ces morts et toutes ces destructions. La seule solution, c’est la capitulation russe ».
Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare.
Aleks, tatoueur
Aleks, 28 ans, tatoueur de son état, qui a maintenant accès au stand de tir, dit vouloir « acheter une arme pour pouvoir (se) défendre. Si ça arrive, (je) serai prêt ». Contrairement à Oksana, il ne voit aucun inconvénient à « lâcher des territoires où les populations avaient déjà décidé de se séparer de l’Ukraine. Mais il faut organiser un référendum ».
Lui dont la fiancée est russe prédit que « ce conflit va être long. Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare. Je ne veux pas vivre dans un tel environnement ». Sur ces paroles, il saisit son fusil, ajuste la cible et appuie sur la détente, sûr de lui.
Guerre en Ukraineodessaukrai L'Humanité
L’ONU évoque des « crimes de guerre » près de Kiev
ActuLes témoignages se multiplient sur le massacre de civils par l’armée russe à Boutcha et Irpin. La Russie dénonce des fausses nouvelles et des falsifications.
Vadim KamenkaLes images qui proviennent de Boutcha et d’Irpin depuis plusieurs jours s’avèrent effroyables. La haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est déclarée « horrifiée », lundi, face aux massacres potentiels perpétrés par l’armée russe dans les environs de Kiev. « Les informations qui se font jour, de cette zone et d’ailleurs, soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international humanitaire », a-t-elle indiqué, appelant aussi à « préserver toutes les preuves ». Des preuves, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, n’en a pas besoin. Pour lui, l’affaire est entendue : il s’agit d’un « génocide » perpétré par Moscou.
En attendant de nouvelles sanctions, réclamées notamment par la France et l’Allemagne, contre Moscou, l’Union européenne va envoyer des équipes d’enquêteurs en Ukraine pour aider au recueil de preuves. Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, évoquent déjà avoir recueilli des témoignages confirmant des viols, des meurtres et des actes de violence contre des personnes détenues par les forces russes, et qui devraient faire l’objet d’enquêtes en tant que « crimes de guerre ».
violences insoutenables
« Il est essentiel qu’une enquête indépendante conduise à une responsabilisation efficace », a confirmé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais Moscou estime qu’il s’agit de fausses nouvelles et de « provocations haineuses » commises par l’Ukraine, et appelle à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. « Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations », a confirmé le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, ce lundi. Et d’indiquer à la presse que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de « falsifications vidéo » dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre. Dmitri Peskov a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer « d’accusations hâtives » à l’égard de Moscou et que « cela fasse l’objet de discussions internationales ».
En Russie, la communication du Kremlin tourne autour de trois récits : un faux massacre ; des Ukrainiens qui ont tué des « partisans russes » ; les morts à Boutcha sont en fait des soldats russes. De son côté, Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques à l’université Paris-Nanterre, s’interroge face aux preuves « qui s’accumulent des actes de violence insoutenables perpétrés par l’armée russe. (…) Comment un jeune homme ordinaire se retrouve-t-il meurtrier de civils, ou tortionnaire, ou génocidaire ? » Et elle constate deux choses : « L’armée russe n’est pas une armée de mercenaires entraînés exécutant de sang-froid des ordres. Côté soldats, appelés et contractuels, nous avons de très jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, issus de milieux modestes et de provinces. Ces soldats ont été propulsés là sans préparation et sans information. » La seconde remarque porte sur la société russe, qui, depuis des années, connaît « une militarisation et la brutalisation de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ». Et « ce n’est pas un hasard si c’est le nazisme que le régime poutinien pointe comme adversaire en Ukraine ».
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Guerre en UkraineUkraineRussiecrimes de guerre L'Humanité
Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France
ReportageLa générosité envers les familles qui ont tout perdu, à la suite de l’invasion de l’armée russe, prouve qu’un accueil digne pour tous ceux qui fuient les conflits est possible. C’est cette solidarité qui sera à l’honneur le 5 avril lors de la soirée pour la paix et la solidarité avec le peuple Ukrainien, durant laquelle l’Humanité remettra au Secours Populaire Français le fruit de la collecte de dons engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs.
Eugénie BarbezatDepuis ce 24 février, où l’armée de Vladimir Poutine a attaqué l’Ukraine, plus de 10 millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont quitté leur domicile, et même leur pays pour 4 millions d’entre eux.
Si la France a pour l’instant accueilli sur son sol un peu moins de 40 000 réfugiés ukrainiens, Emmanuel Macron a indiqué qu’elle était en situation d’en accueillir au moins 100 000. Une enveloppe de 400 millions d’euros a été débloquée par le ministère des Finances pour assurer l’accueil, l’aide alimentaire ou encore le logement de ces personnes. Avant même que l’État et les collectivités locales ne prennent les choses en main, les citoyens et les associations se sont immédiatement mobilisés, à l’instar du Secours populaire français (SPF).
Maria, réfugiée ukrainienne, « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité »« Ce matin, je reviens avec ma famille, et deux autres ! » lance Julia en passant la porte du local du Secours populaire de Pantin (Seine-Saint-Denis). Originaire de Korostychiv, à l’ouest de Kiev, la quadragénaire s’est installée en France il y a neuf ans. Depuis la mort de son mari, elle élève seule ses deux adolescents en enchaînant divers emplois : femme de ménage, garde d’enfants, professeur de violon… « Depuis le début de la guerre, je suis aussi devenue interprète et un peu assistante sociale », plaisante-t-elle.
À huit dans un petit appartement
Dès le déclenchement du conflit en Ukraine, elle a insisté pour que sa cousine Hanna la rejoigne à Pantin avec ses enfants. « Ils ne voulaient pas partir, mais quand une bombe est tombée juste à côté de chez eux, ils ont pris un bus pour Varsovie. De là, ils ont pris le train pour Berlin, avant de rejoindre Paris en car. Plus de deux jours de voyage… Ils sont arrivés épuisés, le 8 mars. Heureusement qu’ils ont fui à temps. Désormais, l’autoroute entre Jytomyr et la frontière a été bombardée et on ne peut plus passer », raconte Julia, qui a ouvert sa porte à sa cousine, élégante jeune femme d’une trentaine d’années, à ses deux enfants Sophia et Bogdan, de 5 et 2 ans, ainsi qu’à deux neveux de Hanna, Oleh, 15 ans, et Sacha-Olexander, 9 ans.
Depuis trois semaines, leur quotidien est rythmé par les démarches administratives. « Préfecture, Office français de l’immigration et de l’intégration, assurance-maladie, inscription des enfants à l’école… Sophia a déjà plein de copines et sait dire bonjour et merci en français », se félicite Hanna, qui était comptable en Ukraine. Uri, son mari, est mobilisé, mais il les appelle tous les soirs. « Les petits sont tristes, ils pleurent. Leur papa et leur maison leur manquent », confie la frêle jeune femme, les larmes aux yeux. Même s’ils sont plus grands, ses neveux souffrent aussi de l’absence leurs parents. « Leur mère est médecin, elle est restée pour soigner les blessés. Et leur père, qui dirige une entreprise de menuiserie, est devenu chauffeur d’ambulance », explique Julia.
La mère de famille a dû pousser les meubles pour qu’ils puissent tenir à huit dans son petit appartement. « Heureusement, le Secours populaire nous aide beaucoup. On a pu récupérer des vêtements, une poussette, des chèques alimentaires et aussi de la nourriture, car je ne pouvais pas tout assumer. Et ils nous ont même offert une entrée pour visiter le château de Versailles », détaille-t-elle. « Nous prêtons aussi des ordinateurs pour que les étudiants puissent suivre les cours en ligne, Sacha aura le sien la semaine prochaine », promet Nicolas Romarie, le secrétaire général de l’antenne du SPF de Pantin, tandis que Pia, une énergique bénévole, en prépare un pour Diana, 19 ans, étudiante en littérature, très motivée pour suivre ses cours « en attendant de rentrer bientôt à la maison ».
Avec sa mère Lubov, qui a décidé de partir quand le restaurant où elle était chef cuisinière a fermé, sa tante Natalya, qui travaillait dans une boulangerie, et ses deux cousins, Angelyna et Evgeny, ils sont arrivés le 5 mars en bus d’Ivano-Frankivsk, une ville de l’ouest de l’Ukraine. Ils sont hébergés pour quelques semaines à l’hôtel, en attendant un logement plus pérenne, et surtout de retrouver leur pays.
Un temps de latence mis à profit par les services de la protection de l’enfance du département pour effectuer un bilan au sein même des lieux d’accueil, en Seine-Saint-Denis. « Ces personnes restent au maximum un mois sur place, donc nous n’engageons pas un véritable suivi. Mais nous avons fait intervenir des psychologues pour permettre aux enfants d’évacuer le traumatisme de leur départ précipité », souligne Gladys Moueza, responsable de la protection maternelle et infantile (PMI) à Noisy-le-Grand.
« Chaque semaine, de nouvelles familles arrivent »
L’antenne du SPF de Pantin est devenue un point nodal de la socialisation des réfugiés qui arrivent d’Ukraine. Outre l’aide matérielle, ils trouvent dans le grand bâtiment de l’école, mis à disposition de l’association les samedis par la municipalité, un lieu de convivialité où reprendre goût à la vie. « On organise des lotos, des jeux pour les enfants et, pour Pâques, on prépare une grande chasse aux œufs », énumère Marylène Claire, en charge de l’accueil et qui coordonne la joyeuse équipe de bénévoles. « Chaque semaine, de nouvelles familles ukrainiennes arrivent à notre permanence. On en aide déjà une bonne quinzaine depuis début mars », ajoute-t-elle en consultant les fiches où sont recensés leurs besoins.
Souvent, c’est un ou une compatriote installé en France qui les oriente vers le SPF. C’est le cas de Vita qui, avec sa petite fille de 4,5 ans, a rejoint il y a un mois sa mère, installée à Pantin depuis plusieurs années. Olga, leur voisine originaire d’Ivano-Frankivsk, les a accompagnées jusqu’à la permanence de l’association, ainsi qu’une autre jeune maman récemment arrivée. « C’est dur pour eux de tout quitter, on doit être solidaires. Mais ma famille a aussi des difficultés car mon mari et moi, même si on travaille et que nos enfants vont à l’école ici, n’arrivons pas à avoir nos papiers. Peut-être qu’avec la guerre, la France n’osera pas nous renvoyer », espère la jeune femme blonde au doux regard translucide.
Dans les Alpes-Maritimes, département par lequel transitent 45 % des Ukrainiens arrivant en France, le SPF est également aux avant-postes. « À Nice, dès la fin février, nous avons renforcé les permanences avec des bénévoles russophones pour pouvoir expliquer aux nouveaux arrivants les démarches à accomplir, identifier leurs besoins les plus urgents », explique Jean Stellittano, secrétaire général de la fédération départementale du SPF. Des cours de français ont démarré, souvent assurés par des enseignants retraités.
Un camion du SPF, dans lequel des bénévoles proposent du café et une écoute, est installé devant la préfecture, où les familles font la queue parfois des heures afin de s’enregistrer dans ce département. « On a aussi équipé des logements proposés aux familles afin qu’elles puissent avoir quelques meubles et appareils électroménagers en arrivant. Il a fallu aussi mettre en place des connexions Internet pour que les étudiants et les lycéens puissent suivre leurs cours en ligne et que les appels vers leurs proches restés en Ukraine soient moins chers », précise Jean Stellittano.
Toujours en partant des besoins exprimés par les bénéficiaires, l’association propose un coffre-fort numérique pour conserver leurs documents et leur facilite l’ouverture d’un compte en banque où déposer leurs économies et encaisser leurs premiers salaires.
3 200 réfugiés présents en Île-de-France
Quant aux simples citoyens, leur solidarité s’est immédiatement concrétisée par des dons ou des propositions d’hébergement pour les réfugiés. Sébastien Champalone, 42 ans, a ainsi décidé de mettre ses compétences professionnelles au service de l’accueil des Ukrainiens. « J’ai vu un reportage montrant des mères et des enfants en train de fuir l’Ukraine. Ces images me hantaient, j’ai cherché ce que je pouvais faire pour aider. J’ai fait un tour rapide sur Internet et constaté qu’il n’existait pas encore de plateforme pour centraliser les propositions et les demandes d’ hébergement. Comme je suis développeur Web, j’ai décidé d’en créer une », raconte ce père de famille domicilié dans le Morbihan.
Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !Deux jours plus tard, il mettait en ligne le site solidarite-accueil-refugies-ukrainiens.fr, un outil multilingue, simple et intuitif. Son initiative a tout de suite rencontré un grand succès, avec plus de 1 000 visites quotidiennes, d’autant que le site du gouvernement n’a été mis en place que plus d’une semaine après. « Aujourd’hui, nous recensons plus de 2 500 propositions d’hébergement, et plus de 300 ont déjà trouvé preneur. Les retours sont très positifs et très touchants », ajoute-t-il pudiquement.
« Les hébergements citoyens, c’est formidable, mais cela ne suffira pas, réagit néanmoins Jean Stellittano. Nous allons, hélas, devoir penser les conséquences de ce conflit sur le temps long. D’ailleurs, on anticipe déjà les vacances d’été. En juillet, un village “Copains du monde” accueillera des petits Ukrainiens et leur mère, ainsi que des enfants marocains, des Sénégalais, et des sinistrés de la tempête Alex. Notre principe, c’est d’accueillir tout le monde sans discrimination et de mélanger nos p ublics. »
Même réflexion de la part de Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, territoire particulièrement concerné par l’accueil des réfugiés ukrainiens. Sur les 3 200 présents en Île-de-France, un millier est hébergé dans les cinq centres d’accueil du département où, après un premier bilan, ils sont répartis dans la France entière en fonction de leurs désirs et des attaches qu’ils peuvent y compter.
« Cette expérience nous prouve que l’accueil des réfugiés est possible, s’il est organisé. Il ne peut pas y avoir de droit d’asile à double vitesse. Cela doit être une leçon pour la suite », affirme Stéphane Troussel. « Ce qui est mis en place aujourd’hui pour les Ukrainiens correspond à ce que prévoit la convention de Genève : mise à l’abri systématique, libre circulation des personnes, droit de travailler et accès aux soins. »
« C’est ce que nous demandons de longue date pour tous ceux qui fuient les conflits, quelles que soient leur religion ou leur couleur de peau, abonde Carine Rolland, présidente de Médecins du monde. Or, depuis trente ans, on est dans une politique de rejet des exilés précaires. Si, tout à coup, on change de logiciel, tout le monde va peut-être comprendre que cette politique humaine que l’on réclame est réaliste. »
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Les réfugiés ukrainiennes, cibles des prédateurs
Pas honteAlors que 90 % des 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays seraient des femmes et des enfants, les alertes sur les risques d’exploitation des êtres humains se multiplient.
Alexandra ChaignonC’est l’une des conséquences délétères de la guerre en Ukraine : ici, en France, les agences matrimoniales, notamment celles spécialisées dans les rencontres avec des femmes de l’Est, font face à un afflux de propositions d’hébergement de la part d’hommes.
Des intentions pour la plupart douteuses, loin d’une quelconque vocation humanitaire, qui masquent une réalité sordide : profiter de l’exil de ces femmes vulnérables. Si la plupart n’aboutissent pas, elles révèlent combien la crainte, relayée par de nombreuses organisations humanitaires, est à prendre au sérieux : l’exploitation des êtres humains.
Des cibles pour les réseaux criminels
Depuis le début de l’invasion russe, près de 4 millions de civils ont fui l’Ukraine. Parmi eux, 90 % seraient des femmes et des enfants déracinés : autant de cibles pour les réseaux criminels. Le 23 mars, la commissaire européenne aux affaires intérieures s’est d’ailleurs inquiétée du « risque énorme » de trafic de femmes et d’enfants, après que l’agence européenne de police Europol eut publié un communiqué sur le sujet.
Cette dernière estime qu’« à court terme les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat ».
Les exemples ne manquent pas. « En Pologne, certaines femmes se voient proposer un hébergement en échange de faveurs sexuelles », avance pour sa part Geneviève Colas, coordinatrice pour le Secours catholique-Caritas France du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysSelon le Fonds des Nations unies pour la population, « la violence basée sur le genre est un problème grave que des millions de femmes et de filles, qui vivent dans l’ombre du conflit dans l’est de l’Ukraine depuis huit ans, ne connaissent que trop bien ».
Selon une enquête réalisée en 2019 pour l’organisation, près de 75 % des femmes du pays rapportent avoir subi « au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans et une sur trois des violences physiques ou sexuelles ».
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Pour une sécurité alimentaire mondiale
ChroniqueL’injustifiable et effroyable guerre déclenchée par le pouvoir Russe contre le peuple Ukrainien provoque une puissante série de réactions en chaîne : désorganisation des approvisionnements énergétiques et des matières premières essentielles à l’industrie ; risque de crise alimentaire mondiale, déraillement des actions pour sauver le climat.
Patrick Le HyaricDans le contexte de la mondialisation capitaliste, la guerre met au grand jour les interdépendances mondiales pour l’agriculture et l’alimentation organisées par le capital transnational dans le cadre de la division internationale du travail qu’il a imposée. Les travailleurs des villes et des campagnes du monde entier sont placés en concurrence les uns avec les autres pour tirer vers le bas les rémunérations du travail. Cette stratégie capitaliste met en cause les sécurités énergétiques et alimentaires tout comme les sécurités environnementales.
La réaction en chaîne inflationniste impacte les prix du gaz et du pétrole, comme ceux du blé, du tournesol, du colza ou du soja. La flambée des prix du gaz indispensable à la fabrication d’engrais renchérit les coûts de production des céréales. Et, la hausse des prix des céréales et des oléo protéagineux fait augmenter les coûts de l’alimentation animale. Cet enchaînement entraîne la montée des prix des viandes de volailles, de porc ou du lait. Ces hausses frappent les consommateurs sans amélioration des revenus paysans. Les prix de l’énergie ont un impact négatif sur les cultures de fruits et légumes sous serre ainsi que les coûts des pêches maritimes.
L’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations-Unies, la FAO, prévoit une augmentation des prix alimentaires pouvant aller de 8 % à 20 %. Inutile de dire que celles et ceux qui souffrant déjà beaucoup, souffriront encore plus demain. Pour les pays en développement, le choc va donc être encore plus rude.
L’Union européenne importe peu de céréales pour l’alimentation humaine. Par contre le modèle agricole intensif, impulsé par les modifications successives de la politique agricole commune, a rendu les élevages européens dépendant du blé ukrainien et russe, de l’huile et des tourteaux de tournesol d’Ukraine comme du soja brésilien. Aujourd’hui, 10 % des calories consommées au sein de l’Union européenne sont importées. Ces politiques agricoles européennes ne contribuent donc pas à une sécurité du système alimentaire mondial. La concentration agraire avec l’élimination des petites et moyennes exploitations agricoles, dictée par les secteurs industriels et de la distribution, fragilisent notre sécurité alimentaire tout en portant atteinte à la qualité alimentaire, à la santé humaine et animale, et contribue au saccage des cultures vivrières des pays du sud.
Et, voici que ces derniers jours, à la faveur de la guerre, les multinationales de l’agrobusiness ont poussé à réintensifier encore les productions agricoles au point d’obtenir l’annulation des quelques dispositions positives inscrites dans le plan climat de la PAC votées au mois de décembre dernier par le parlement européen.
On tente de faire croire que la mise en culture de surfaces considérées en jachère serait un facteur de stabilité des prix. C’est un double leurre. Les semis de blé sont déjà réalisés depuis plusieurs mois et en général les jachères ne concernent pas les surfaces susceptibles de produire du blé. Mais montrer du doigt le « verdissement » de la PAC permet de détourner les regards des véritables responsables de la montée des prix :
Ainsi, on maintient l’opacité sur les stocks mondiaux organisée par certains pays et les sociétés de courtage qui font la pluie et le beau temps sur les marchés mondiaux des céréales : Cargill, Glencore, Vital, Transfigura ou Louis Dreyfus Compagny. Comme dans le secteur pétrolier, celles-ci organisent la spéculation et fixent chaque jour les prix mondiaux.
Sous l’égide de l’ONU et de son département chargé de l’alimentation une initiative est donc indispensable pour stabiliser, contrôler et bloquer les prix mondiaux.
Une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire devrait être préparée - incluant évidemment la Russie et l’Ukraine - afin de prendre des décisions pour empêcher les famines. Celle-ci devrait ouvrir un dialogue pour permettre aux sept millions de tonnes de blé bloquées dans les ports de Marioupol et Odessa de transiter via un corridor céréalier afin d’être stocké sous intervention internationale afin d’être libéré en faveur des pays qui ont urgemment besoin de blé : les pays africains, L’Égypte, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, l’Irak, le Yémen.
Les pays qui sont aujourd’hui sous « ajustement structurel » du Fonds monétaire international (FMI) doivent bénéficier d’un moratoire de plusieurs années sur leur dette afin de pouvoir investir dans la production agricole et alimentaire.
Une telle conférence devrait également mettre à son ordre du jour, des coopérations nouvelles et de nouveaux développements des productions vivrières dans les pays du Sud aptes à affronter les changements climatiques. Ne pas engager un nouveau programme pour la souveraineté alimentaire de chaque peuple c’est condamner des millions de personnes à la famine et la sous-alimentation et des millions d’autres à prendre les redoutables et incertaines routes de l’exil.
C’est de notre solidarité, de notre humanité, dont ont besoin les populations, les jeunes et les familles, quelles que soient leurs origines, poussées à fuir famine et guerre. La mondialisation capitaliste déshumanise et fournit ce terreau empoisonné aux porteurs de haine, de racisme et de xénophobie qui prospère depuis des mois avec la complicité du grand média-business et des puissants. Et, tous ces dirigeants européens qui, il y a quelques mois, pour glaner quelques voix aux élections étaient prêts à construire un mur aux frontières de l’union européenne auront ils le courage de venir en aide à peuples menacés de famine en faisant cesser cette spéculation ? En appelant à la violence contre plus pauvre que soit, tous détournent les regards des véritables responsables des désordres du monde. Ces faiseurs de ressentiments, de violences et de douleurs, sont les gardiens zélés de la tranquillité des puissants, l’assurance vie du système. Ce sont les choix politiques fondamentaux qu’il faut radicalement changer.
Par exemple, il devient urgent d’engager une révolution des modes de consommations et de productions qui exige de ne plus utiliser les céréales à des fins industrielles et de se détourner de l’usage des agrocarburants que les États-Unis comptent bien nous revendre au prix fort. Les terres agricoles doivent en effet être réservées à l’alimentation humaine et animale.
La politique agricole commune doit redevenir une politique favorisant l’agriculture paysanne qui porte un modèle agricole non intensif, donc moins consommateur de céréales importées pour l’élevage et moins d’intrants chimiques.
Une Politique agricole et alimentaire qui permette la fixation de prix rémunérateurs pour un quantum de production par agriculteur. C’est possible avec le retour d’outils d’intervention à l’opposé des choix faits en 1992 sous la pression du reaganisme et de la construction de l’organisation mondiale du commerce. Constituer des stocks agricoles ou énergétiques devient une condition de nos sécurités. Plus qu’hier encore, nos concitoyens découvrent que l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être considérées comme des marchandises mais comme des biens communs humains. Le combat pour la sécurité alimentaire mondiale doit être mené. Pour le bien de tous !
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La réduction du temps de travail, c’est la liberté
ChroniquePierre IvorraAu 1er janvier 2022, 4,2 millions de personnes – 2,2 millions de femmes et 2 millions d’hommes – avaient entre 60 et 64 ans et seraient donc directement concernées si l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans était déjà appliqué. L’on mesure combien cette proposition portée par le patronat, la droite et l’extrême droite est coupée de la réalité de l’activité des seniors avant et après 60 ans. Au troisième trimestre 2021, sur 8,4 millions de personnes âgées de 55 ans et plus, 1 million étaient au chômage, dont la moitié depuis au moins vingt-quatre mois, 21,1 % travaillaient à temps partiel, 6,1 % occupaient un emploi temporaire et 3,8 % un emploi aidé. Mesure-t-on quel serait le champ de ruines humain si les départs en retraite étaient reculés ? Une partie des seniors auraient le choix entre pointer à Pôle emploi et vivre avec un salaire dérisoire.
En outre, l’espérance de vie n’est guère épargnée par les différences de classe. C’est ainsi que les hommes qui font partie des 5 % les « moins riches » avaient, sur la période 2012-2016, une espérance de vie de 71,7 ans, contre 84,4 ans pour les 5 % les plus riches, soit 12,7 années d’écart. Selon une enquête de 2013 de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), l’espérance de vie à 60 ans est de 24 ans pour les cadres et de 19,6 ans pour les ouvriers, chez les hommes. Chez les femmes, elle est de 27,8 chez les premières et de 25,5 chez les secondes.
La différence est encore plus marquée si l’on s’intéresse à l’espérance de vie en bonne santé. Toujours selon la Drees, en 2003, un ouvrier de 35 ans peut espérer vivre sans incapacité jusqu’à 59 ans, contre 69 ans pour un homme cadre. Pour les ouvrières de 35 ans, elles peuvent compter vivre sans incapacité jusqu’à 62 ans, alors que cet âge s’élève à 70 ans pour les femmes cadres. Depuis, la situation ne s’est guère améliorée.
Mais, au-delà de ces réalités, nous sommes confrontés à un vrai débat de société : l’homme est-il condamné à passer sa vie à travailler ? « Tu gagneras ta vie à la sueur de ton front », dit la Bible. L’actionnaire qui siège dans des conseils d’administration peut espérer y rester jusqu’à 70 ans afin d’y être grassement rémunéré et il n’aura pas le même point de vue qu’un salarié qui a trimé toute sa vie. Pour Marx, « le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures ; il se situe donc, par sa nature même, au-delà de la sphère de la production matérielle proprement dite ». La réduction du temps de travail au cours de la semaine et de la vie, c’est ça la liberté !
temps de travailrttréforme des retraitesRetraite à 60 ans L'Humanité
Morning routine : un café arrosé de sexisme
ChroniqueViolaine de Filippis AbateLe 31 mars est entrée en vigueur la loi pour renforcer la prévention en santé au travail qui élargit la notion de harcèlement. Désormais, le Code du travail englobe dans sa définition du délit de harcèlement sexuel à la fois les propos ou comportements à connotation sexuelle, mais aussi sexiste. Ceci opère un alignement avec le Code pénal, qui incluait déjà dans sa définition les propos ou comportements à connotation sexiste.
Cette évolution législative justifie de requestionner la signification et le rôle spécifique du sexisme en entreprise au sein du système patriarcal et à son service. Dans le milieu professionnel, il implique une pesanteur sur les femmes qui les inhibe dans leur quotidien au travail et dans leur progression de carrière. Le sexisme ordinaire agit comme un frein au développement professionnel. Une des raisons qui expliquent l’inégalité professionnelle est donc une discrimination moins perceptible, puisque non retranscrite directement par les écarts de salaires, qui est une peur lancinante de regards, propos et agissements : « blagues » sur la tenue ou l’apparence physique, sous-entendus douteux, etc. La réalité des agressions sexuelles ne doit pas faire oublier celle de ces petites attentions « gauloises » non moins écrasantes.
Quasiment 6 entrepreneuses sur 10 déclarent avoir reçu des propositions de relations sexuelles contre un financement ou une mise en relation. De manière générale, les hommes interrogés semblent confondre séduction et sexisme puisque 56 % déclarent avoir le sentiment qu’il n’est plus possible de séduire sans être perçu comme sexiste.
Ces chiffres dépeignant un climat inégalitaire ambiant sont ceux issus du rapport sur l’état du sexisme en France publié en mars par le Haut Conseil à l’égalité (HCE), intégrant un nouvel outil intitulé Baromètre sexisme, qui aborde l’expérience concrète des femmes. Le HCE pointe la perception du sexisme comme un « état de fait », quelque chose de quasi immuable et presque inévitable aujourd’hui. Ainsi, 80 % des individus déclarent trouver les dispositifs existants insuffisants et mal appliqués, notamment les sanctions. Cela met une nouvelle fois en exergue le fossé entre l’acquisition des droits et leur application réelle. À titre d’exemple, encore 70 % des femmes de 18 à 24 ans ne s’habillent pas comme elles le souhaiteraient par peur.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le sexisme ordinaire qui humilie « gentiment, pour rigoler » finit par inhiber les travailleuses. Il fonctionne ainsi de manière prophylactique pour que le patriarcat n’ait même pas besoin de discriminer brutalement. Son travail de sape s’est fait en amont, et très souvent aux yeux de tous. La routine des femmes en entreprise : un petit café et une bonne dose de sexisme !
la chronique féministe de Violaine de Filippis Abatesexismeentreprises L'Humanité
Vers un effondrement de l’hôpital public
ChroniqueChristophe PrudhommeLes personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.
Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.
Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.
Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.
Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé L'Humanité
Pouvoir envisager l’avenir
ChroniqueCharlotte RecoquillonSafya (1) contemple sa petite pile de passeports pleins de photos et de tampons. À 37 ans, elle a déjà changé de nationalité plusieurs fois. Née en Crimée en 1985, en URSS, son acte de naissance indique qu’elle est russe. C’est d’ailleurs sa langue maternelle et la première culture dans laquelle elle évolue, y compris à l’école primaire, où elle apprend l’histoire russe.
Puis, en 1992, après la dislocation de l’URSS, Safya devient ukrainienne. Changement de passeport, changement de langue, changement de programme. Elle doit apprendre l’histoire et la langue ukrainiennes. « À l’école, on a appris l’histoire russe, puis ukrainienne, puis russe de nouveau. Finalement, on n’a rien appris ! » Pas facile de se familiariser avec une autre culture et d’être obligée de passer son bac (l’équivalent) en ukrainien, se souvient-elle. En plus, comme d’autres russophones de Crimée ou de Sébastopol, elle n’est même pas considérée comme une « vraie Ukrainienne ».
En 2015, après l’annexion de la Crimée, nouveau changement. Safya redevient russe. Cette fois, on lui demande de défendre et de revendiquer son identité ukrainienne face à l’« envahisseur » russe. Depuis 2004, Safya vit en France, où elle est venue faire ses études. En 2015, nouveau passeport au compteur : elle acquiert la nationalité française.
C’est donc d’ici que la guerre la déchire. Elle est très inquiète pour la Crimée, où les bases militaires sont nombreuses et le risque de bombardements très élevé. Depuis 2014, il y avait déjà beaucoup de sanctions de la communauté internationale. Il n’y avait pas beaucoup de vols et pas vraiment de travail, mais maintenant, c’est pire. Elle est inquiète. Elle ne sait pas si elle pourra retourner en Crimée, s’il y aura un rideau de fer, ou comment la vie va continuer. Elle ne sait pas quand elle reverra ses parents. L’annonce, le 29 mars, d’une période de négociations du statut de la Crimée pendant encore quinze ans l’effraie. « Ça veut dire toute ma vie… Je ne sais pas quoi faire. Je m’en fiche de la nationalité, je veux juste pouvoir envisager un avenir. Je veux juste la paix », souffle Safya. Mais la haine augmente et les discours politiques empoisonnent la population. Il faut désormais faire preuve de diplomatie pour discuter avec des amis, des voisins, les gens avec qui on a grandi.
Désabusée, elle ne voit aucune issue heureuse. « Même si on redevient ukrainiens, la haine va augmenter car les Russes verront les Ukrainiens comme des envahisseurs. Et si on reste russes, il y aura encore plus de sanctions internationales car l’Union européenne ne va jamais vouloir reconnaître la Crimée comme russe. Et on ne pourra jamais retourner s’installer là-bas. » C’est une région magnifique, m’assure-t-elle.
Ukrainecrimée L'Humanité
Fabien Roussel veut incarner le vote contre l’évasion fiscale
ActuCampagne Le candidat PCF entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc ». Il propose la création de « brigades Eliot Ness » , chargées de récupérer entre 80 et 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.
Naïm SakhiJulia HamlaouiVilleurbanne (Rhône), envoyés spéciaux.
Il y en a qui s’en prennent au RSA, qui ciblent la dépense publique et fustigent la dette. Et puis, il y a un candidat à la présidentielle qui garde en ligne de mire le fléau de l’évasion fiscale, qui coûte entre 80 et 100 milliards d’euros aux finances publiques par an. Durant près d’une heure, samedi, en meeting près de Lyon, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer cette insupportable « délinquance en col blanc ». « Certains disent “optimisation fiscale”. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », accuse le candidat PCF. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans, qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure celui qui veut récupérer cet argent. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des Jours heureux ! » lance-t-il, avant de détailler comment il entend « mettre le paquet ».
Si Fabien Roussel devient président de la République, le sénateur PCF Éric Bocquet sera nommé ministre de la Lutte contre l’évasion fiscale. Et le gouvernement mettra sur pied des « brigades Eliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Elles seront chargées de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise Fabien Roussel. Le candidat plaide aussi pour le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi » à l’Assemblée nationale, prévient-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », affirme Nicolas Forissier, lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, dans une vidéo diffusée durant le meeting.
« La casa de Roussel »
La veille, le vendredi 1er avril, le candidat communiste avait lancé l’opération « Gros poissons » pour lutter contre la fraude fiscale. Si la mise en scène et l’affiche « La casa de Roussel », inspirée d’une célèbre série espagnole, tenaient de la blague, l’initiative était très sérieuse sur le fond. Avec un sourire, plusieurs militants se sont retrouvés devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Paris, en combinaisons rouges et masques à l’effigie de Fabien Roussel. « Voilà notre 1er avril : la chasse aux gros poissons est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat ! » lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale, c’est Roussel !»
Le candidat poursuit sa plaidoirie. « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République ! » assène-t-il, avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », « les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi ce gouvernement, comme le précédent, de complicité. Sur 100 milliards d’évasion, il n’en récupère que 10, à peine 10 % », dénonce-t-il, avant de dérouler des propositions. Dont l’établissement d’une « vraie liste » des paradis fiscaux et la tenue d’une « conférence européenne » dédiée à la lutte contre la fraude. En pleine affaire McKinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »
« pour que l’argent serve les gens »
À côté de Lyon, samedi, le candidat s’est de nouveau indigné de cette affaire. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais c’est légal », déplore le député. En cinq ans, 2,3 milliards d’euros au minimum ont été dépensés par l’État auprès de cabinets de conseil. Et ce alors même que la Macronie détricote la haute fonction publique et impose des cures d’austérité aux administrations… À l’inverse de ce que réalise Emmanuel Macron, « voter communiste », c’est voter pour des services publics de qualité, contre l’évasion fiscale et « pour que l’argent serve les g ens », assurent les militants réunis au meeting.
Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mé lenchon, mais Roussel, c’est mon choix de cœur. Il sait parler et ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », confie Pascal, qui regrette l’absence d’une union à gauche pour « empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais la candidature communiste construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale », mesure Jordan. « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % de 2017. Pas question de “voter utile”. Je l’ai fait en 2012 et 2017, et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées », répond Morgane. « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne à son tour Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a appelé à voter Fabien Roussel, rappelant que « dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont l à que les acquis sociaux ont été les plus forts ».
« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. Ce meeting près de Lyon a marqué l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. « Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter ! » assure le candidat.
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Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »
ActuEn meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.
Naïm SakhiVilleurbanne (Rhône), envoyé spécial.
À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.
Eric Bocquet à Bercy
Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.
Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.
Soutien de Bernard Thibault
Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que « dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».
« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : « Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »
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L’urgence démocratique est là
ÉditorialFabien GayConsidérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.
À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.
Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande Sécurité sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.
Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.
Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.
Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.
Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.
Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.
Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.
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Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »
ActuLe candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.
Julia Hamlaoui#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.
Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.
Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance. « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.
Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».
Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », « les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »
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Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
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La dynamique de l’espoir
ÉditorialCédric ClérinFace aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.
Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?
C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.
Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.
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La gauche veut plus d’argent et d’agents
ActuLoin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.
Naïm SakhiL’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.
Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.
Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».
Une santé prise en charge à 100 %
De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».
Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collègesghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.
Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.
fin de l’évasion fiscale
Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.
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Présidentielle. Dans les coulisses des « jours heureux »
Histoire de la semaineAprès un an de campagne, Fabien Roussel s’est imposé dans le paysage politique. à l’approche du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, et tandis que les appels à « voter utile » se font plus pressants, depuis le QG de l’espace Niemeyer comme sur les routes de France, la campagne se mène tambour battant.
Cathy Dos SantosL’écho de la voix se fait plus puissant. Les mots sont articulés, les intonations et temps de respiration pesés. Dans son bureau, sous les photos de sa compagne, Dorothée, et de ses cinq enfants sur une bibliothèque où figure en bonne place « le Bonheur de rire », de Georges Wolinski, Fabien Roussel s’imprègne du discours qu’il prononcera dans quelques heures à Nantes. Rare moment d’accalmie dans un agenda blindé, où le candidat communiste à la présidentielle enchaîne meetings et rencontres, court de plateaux de télévision en studios de radio.
Présidentielle 2022. Fabien Roussel appelle à bâtir une « gauche nouvelle et populaire »Dans le couloir du cinquième étage de l’espace Niemeyer, à Paris, les va-et-vient sont incessants. L’équipe de campagne – une vingtaine de personnes, là où les autres partis en comptent pléthore – ne ménage pas ses efforts depuis un an. Elle est ventre à terre mais sur le pont, alors que se profile le 1er tour de l’élection, le 10 avril. Les téléphones ne sonnent pas ; ils saturent. Les temps forts s’enchaînent, sans pause. Ils n’empêchent pas les sourires, les rires et le plaisir d’être ensemble. C’est la France des « jours heureux » en pratique. « Il souhaitait faire une campagne heureuse et nous la faisons. Cette attitude positive donne de l’espoir aux gens, aux militants. Même fatigué, Fabien a toujours un mot pour dire “Je compte sur toi”. Il est exigeant, mais toujours dans la bienveillance », confie Christophe Grassullo, son chef de cabinet.
« Une voix originale à gauche »
La dernière ligne droite avant le scrutin n’a pourtant rien d’une croisière. La consigne que s’applique Fabien Roussel tient en quelques mots : dormir peu, se lever tôt et se coucher tard. « On s’attaque à une étape de montagne, au col du Tourmalet, alors qu’on en a plein les pattes. Mais c’est maintenant qu’il faut faire la différence, celle de l’espoir à gauche. Nous sommes en train de construire pour l’avenir. Il faut envoyer du bois et marteler que nous sommes le vote pour renforcer la France sociale, républicaine et laïque, féministe, écologiste », insiste-t-il, tel un capitaine de route, devant une partie de son équipe de campagne. Malgré les traits tirés et la voix éraillée, le candidat est remonté à bloc. « Face à l’adversité, on ne doit pas être défensif mais offensif, être combattant comme jamais. Nous faisons cette campagne parce que nous croyons en nos idées, en notre projet de société. C’est une campagne de convictions, alors, au 1er tour, on vote pour ses idées », assène-t-il, en faisant les cent pas dans cette salle de réunion qui, en son temps, a vu s’écrire le programme commun.
LE CANDIDAT DU PCF A SU IMPOSER UN STYLE, UN TON ET SURTOUT DES IDÉES, AU POINT DE BOUSCULER LE RONRON D’UNE CAMPAGNE FADE ET PRESQUE ATONE.
En novembre, sept mois après le lancement de sa candidature, Fabien Roussel avait prévenu que la route serait longue et semée d’embûches. Dans un contexte « pestilentiel », saturé par les idées de l’extrême droite et les coups durs de la Macronie, replacer la question sociale au cœur de la présidentielle relevait de la gageure. Et pourtant, le secrétaire national du PCF est parvenu à creuser un sillon. « Fabien porte une voix originale à gauche sur des questions qui avaient été désertées : le pouvoir d’achat, le droit à l’alimentation, la laïcité, la justice fiscale. Il les aborde de façon populaire. Il manifeste de l’empathie pour le monde du travail, pour le peuple de gauche, afin de faire respecter leur dignité. Son souci a toujours été de répondre aux préoccupations populaires, mais surtout d’être compris. Sa parole est claire, directe et compréhensible. Il comprend les classes populaires et le monde du travail et, en retour, ils le comprennent », soutient Christophe Grassullo.
L’analyse. Fin de la vie chère : demandez le programme !Avant même de se présenter à la présidentielle, Fabien Roussel avait entrepris un tour de France des entreprises – 130 au total –, là où les travailleurs cumulent des bas salaires et le sentiment d’être délaissés, méprisés. Ces souffrances ont d’ailleurs nourri l’exigence de justice sociale qui irrigue le programme des « jours heureux ». Depuis un an, il a englouti des dizaines de milliers de kilomètres, entre Paris et sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, entre la capitale et les principales villes de France et d’outre-mer. Sans jamais regarder le compteur. Et puis, il y a eu l’Ukraine. « C’est une campagne éprouvante, exaltante et tellement exceptionnelle avec cette guerre aux portes de l’Europe. Elle a bousculé tous les débats et les meetings. Dans ce contexte de guerre, il faut pourtant aussi parler des préoccupations des Français, comme le pouvoir d’achat ou encore la vie chère, faire émerger des propositions, les rendre audibles », juge Fabien Roussel.
Salles combles à Paris, bordeaux, marseille
Dans la voiture qui file à la gare Montparnasse, il est pendu au téléphone, cale ses prochains rendez-vous, anticipe les grands moments à venir. Sur le quai, avant de s’engouffrer dans le TGV, direction la capitale de la Loire-Atlantique, il se prête volontiers au jeu des photos, comme avec Thierry, contrôleur de la SNCF, qui votera certainement pour lui, car « il a un discours honnête, il parle du travail, des salaires ». Inconnu hier encore du grand public, et désormais météorite médiatique à la faveur d’une fausse polémique manger bon et sain – montée en épingle sur les réseaux sociaux, Fabien Roussel a su imposer un style, un ton et surtout des idées, au point de bousculer le ronron d’une campagne fade et presque atone. « Il a l’air comme nous, simple et naturel, avenant et abordable. Il touche à tout ce qui nous concerne, il veut s’engager sur les vrais soucis du quotidien », déclare Cindy Monfort, une Nantaise de 30 ans, mère de deux enfants qui assistait, pour la première fois, à un meeting politique. Ce qui l’a convaincue ? « L’égalité des droits des femmes et des hommes, le combat contre les violences faites aux femmes et la réforme pour la retraite à 60 ans », explique-t-elle.
VIDÉO Les 5 passages clés du discours de Fabien Roussel à Marseille
Ce soir-là, comme à Paris, Bordeaux ou Marseille, le candidat a encore fait salle comble. Son empathie naturelle le pousse vers la foule qui le lui rend bien. Embrassades et accolades, demandes de photos et de dédicaces, il reçoit aussi des encouragements appuyés de nombreux curieux et militants communistes fiers d’en découdre dans cette campagne. Elle est pourtant dure ; les coups sont rudes, à l’instar de l’article de Mediapart le soupçonnant d’emploi fictif et que Fabien Roussel a encaissé sans fléchir. Les temps de recueillement impossibles, malgré la perte d’un grand-père chéri et d’un beau-père.
Fabien Roussel promet de doubler le budget de la justiceAlors que le 10 avril frappe à la porte, la tension se fait plus palpable. Le débat politique se durcit, mais l’équipe fait corps. « Des dynamiques se dessinent. Fabien Roussel se maintient à un niveau correct. Mais on peut aller au-delà, il ne faut pas s’en tenir à notre stade. Beaucoup de gens commencent à s’intéresser à l’élection. Notre état d’esprit repose sur notre ligne de propositions, d’une part, sur la revalorisation du travail et des pensions, la force de la République sociale, laïque, féministe et écologique, alors qu’Emmanuel Macron travaille à son délitement, et, d’autre part, continuer de compter sur la force de Fabien, son discours, son ouverture, sa proximité avec les gens, la sympathie qu’il dégage », fait valoir Ian Brossat, le directeur de la campagne.
Rassemblement autour de sa candidature
Cet « au-delà », ce sont les indécis, les abstentionnistes, les électeurs qui ne votent plus, car trop déçus, trop en colère, trop résignés, auxquels Fabien Roussel a toujours voulu parler. Sa personnalité et les lignes maîtresses du programme de la France des « jours heureux », dont le fameux « roussellement » qui ambitionne de faire banquer les gros de la finance qui détournent des milliards d’euros pour redistribuer les richesses, ont porté leurs fruits. Elles ont permis de convaincre au-delà de la seule famille politique du communiste, et de fédérer d’autres formations, comme le Mouvement républicain et citoyen, la Gauche républicaine et socialiste, les Radicaux de gauche, la Nouvelle Gauche socialiste, ainsi que République et Socialisme, qui ont fait de Fabien Roussel leur candidat, sans renier leur propre sensibilité.
LE VOTE UTILE, C’EST DÉVASTATEUR. À CE JEU - LÀ, NOUS NE VOTONS PLUS JAMAIS POUR DES IDÉES : ON VOTE PAR DÉFAUT ET C’EST TERRIBLE. FABIEN ROUSSEL
Cette dynamique est aujourd’hui confrontée aux appels pressants à « voter utile », censé déjouer le scénario d’un duel Macron-Le Pen au second tour. « Depuis combien d’élections présidentielles avons-nous droit à ce vote utile ? C’est dévastateur parce qu’à ce jeu-là, nous ne votons plus jamais pour des idées, nous ne votons plus jamais pour la personne dont nous nous sentons le plus proche : on vote par défaut et c’est terrible, dénonce Fabien Roussel. Il faut, au contraire, voter pour ses idées, pour celui pour qui on a envie de voter. J’ai fait le choix dans cette campagne de porter des réformes heureuses. Et je souhaite vivement que nous puissions les faire vivre. C’est ce qui doit compter le 10 avril et cela comptera pour la suite. »
Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien RousselSes partenaires de route, compagnons de la création d’un conseil national de la République chargé de mettre en place les « jours heureux », partagent cet état d’esprit. « Fabien Roussel est le vote utile. Les thèmes qu’il a soulevés sont au cœur de la campagne, comme l’évasion fiscale », rappelle Emmanuel Maurel, l’un des fondateurs de la Gauche républicaine et socialiste, qui a rejoint l’atelier de campagne. Aux yeux de l’ancien socialiste, il est utile également pour « reconstruire la gauche de demain ». Car « la suite » pointée par le communiste est imminente, avec les élections législatives qui auront lieu dans la foulée et dont l’objectif est de faire élire un nombre conséquent de députés des « jours heureux ». « Cela va compter pour les luttes que nous devrons mener, pour donner du poids aux idées que nous défendons : la revalorisation des salaires et des retraites, le pouvoir d’achat, la République sociale, laïque, écologiste et féministe. Plus on donnera de la force à ma candidature le 10 avril, plus nous serons en capacité de défendre ce projet de société », fait valoir un candidat énergique en toutes circonstances.
Pour suivre la campagne du candidat PCF, Fabien Roussel
En novembre 2021, lors de l’inauguration de son QG de campagne, le « FabLab », Fabien Roussel avait prévenu, sourire aux lèvres mais avec sérieux, que la route serait longue, très longue. Il avait à cet égard comparé la campagne à « un marathon » qui invite à « savoir se projeter sur la durée ». Le 10 avril n’est pas une ligne d’arrivée, mais une étape.
Fabien Rousselles jours heureuxPrésidentielle 2022vote utile L'Humanité
Et si voter changeait vraiment la donne ?
Premier planPrésidentielle L’abstention pourrait être en hausse, dimanche, selon les sondages. Pourtant, les bonnes raisons de se rendre aux urnes sont nombreuses.
Julia HamlaouiL’abstention sera-t-elle le choix le plus partagé dimanche ? Avec des prévisions oscillant entre 28,5 et 30 %, « il existe un risque sérieux, le 10 avril, de dépasser le record du 21 avril 2002, à 28,3 % », pointe le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, qui souhaite toutefois rester prudent puisque « c’est un comportement électoral difficile à identifier parce que ce n’est pas valorisant de dire qu’on va s’abstenir ». Après la première qualification du FN au second tour en 2002, un sursaut avait suivi en 2007 (16,23 %), mais depuis, de scrutin en scrutin, l’abstention est repartie à la hausse : 20,52 % en 2012 et 22,23 % en 2017. « Plus la participation sera faible, dimanche, plus se creuseront les inégalités de représentation en termes de territoire, d’âge et de classe sociale, ajoute le sociologue Vincent Tiberj. Ceux qu’on aura entendus, c’est la France qui va bien, des quartiers riches, des plus âgés… Au détriment de toutes les autres. » Mais il est encore temps de donner de la voix. Pour s’en convaincre, voici six bonnes raisons d’aller à la piscine seulement après avoir fait un petit tour au bureau de vote, dimanche.
1. Déjouer un scénario dont personne ne veut
Le remake du second tour de 2017 est pronostiqué depuis des mois par les instituts de sondage. En avril 2021, déjà, il y a tout juste un an, les différentes enquêtes créditaient le président de 23 à 29 % des voix et Marine Le Pen de 25 à 28 %, loin devant leurs potentiels adversaires. Une prophétie autoréalisatrice due, en partie, à l’action performative des sondages sur l’opinion. Un script que les candidats ont aussi tenté de maintenir à tout prix, chacun voyant en l’autre sa meilleure chance de victoire. Cette scène, déjà jouée aux européennes notamment, a produit des effets délétères : l’une des premières raisons invoquées par les électeurs tentés par l’abstention dimanche est le sentiment que « les jeux sont déjà faits » (24 %, selon Ipsos), à égalité avec l’idée que « les candidats disent les mêmes choses que lors des élections précédentes ». Et pourtant, jusqu’à 80 % des Français, selon une enquête Elabe de février, ne souhaitent pas ce même casting de second tour. Avec près de 14 millions d’abstentionnistes potentiels, il y a de quoi peser dans la balance.
2. Voter pour ses idées et faire valoir ses convictions
Douze candidatures sont sur la table, malgré une campagne largement amputée. Le président en porte une lourde responsabilité, entre sa déclaration tardive et son refus de débattre avec ses adversaires. Sans compter l’impact de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. 80 % des Français estiment ainsi que la campagne est « de mauvaise qualité », selon une enquête Ifop de début avril, et seulement 39 % jugent qu’elle leur aura été utile pour faire leur choix. Le pluralisme des candidatures et des projets proposés aux électeurs est une condition impérative de la vitalité démocratique et ne saurait être balayé par une pression toujours plus forte et toujours plus tôt (en l’occurrence dès le premier tour) en faveur de choix stratégiques, d’un vote utile qui alimentent la lassitude. 17 % des potentiels abstentionnistes estiment, selon la même enquête Ipsos, « qu’aucun candidat ne correspond à ses idées ». À gauche, pourtant, de Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo en passant par Philippe Poutou, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, pas moins de six projets sont sur la table et permettent un vote de conviction.
3. Empêcher les plus riches d’être les seuls à décider
Les plus aisés n’oublieront pas d’aller voter. Or, rappelle Frédéric Dabi, « un rapport de forces électoral, c’est d’abord le produit d’un camp qui va se mobiliser davantage qu’un autre, de segments démographiques qui vont plus voter que d’autres ». 34 % des ouvriers pensent ainsi s’abstenir, selon l’Ifop, contre 25 % des cadres. Ils seraient, selon Ipsos, 38 % au sein des foyers dont le revenu mensuel est inférieur à 1 200 euros, contre 24 % parmi les ménages pouvant compter sur plus de 3 000 euros par mois. Un fossé qui s’est approfondi au fil des scrutins : « L’écart entre le vote des ouvriers et celui des cadres, entre 2007 et 2017, a été multiplié par deux, passant de 6 à 12 points », rappelle la politiste Céline Braconnier. Emmanuel Macron, son RSA conditionné et sa retraite à 65 ans recueillent les meilleures intentions de vote parmi les plus aisés (44 %, selon l’Ifop) ou les cadres (38 %). Sans sursaut de participation, les préférences de ces catégories sociales s’imposeront.
4. Faire entendre la voix des jeunes générations
Ils figurent parmi les catégories les plus réticentes à se rendre aux urnes : 60 % des 18-24 ans sont certains de faire le déplacement, contre 81 % des 70 ans et plus, selon Ipsos. Là encore, l’écart d’abstention entre ces tranches d’âge « a été multiplié par deux, de 9 points en 2007 à 18 en 2017 », relève Céline Braconnier. Or les préoccupations des uns et des autres ne se recoupent pas vraiment. « Chez les 18-35 ans, ce qui compte, ce sont les inégalités sociales, le pouvoir d’achat, l’éducation, l’écologie… Des sujets à peine esquissés pendant la campagne », note Vincent Tiberj. Par exemple, selon Elabe, 36 % des 18-24 font de l’écologie un thème déterminant de leur choix présidentiel (en second derrière le pouvoir d’achat, à 44 %), contre 16 % des 50-64 ans. De même, 21 % des moins de 35 ans font de l’emploi une priorité, contre 13 % des 65 ans et plus. Le différentiel de participation, selon le sociologue, correspond aux « évolutions d’une citoyenneté qui passe de moins en moins par les urnes, qui est de moins en moins une logique de remise de soi à des élites ». Il n’en reste pas moins « préoccupant, prévient-il, d’être face au risque d’une présidentielle où ce sont les plus âgés qui décident complètement, où les boomers (la génération du baby-boom – NDLR), les plus de 60 ans pèsent plus qu’ils ne le devraient au détriment des citoyens qui prennent place dans la société ». Sauf si ces derniers en décident autrement…
5. Donner de la force aux propositions de la gauche
Mais à quoi bon, au fond ? La question est lancinante chez nombre d’électeurs qui pensent s’abstenir. 12 % estiment ainsi, selon Ipsos, que « cette élection n’aura pas d’impact sur (leur) vie ou la situation du pays » et 21 % que « les candidats ne parlent pas assez des sujets qui les préoccupent ». Pourtant, c’est le pouvoir d’achat qui arrive très largement en tête de ces questions jugées les plus importantes en vue du vote, toutes enquêtes confondues. Et en la matière, les candidats de gauche n’ont cessé de multiplier les propositions : hausse du Smic, des salaires et des pensions, gel des prix ou baisse des taxes, développement des services publics, fiscalité plus juste… Mais ils se heurtent aujourd’hui à la démobilisation. « Des attentes s’expriment en termes d’égalité, de redistribution, même l’indice de tolérance progresse. Dès lors, pourquoi la gauche n’en profite pas ? La désillusion considérable liée au mandat de François Hollande joue un rôle majeur », explique le politiste Rémi Lefebvre. Au total, les prétendants de gauche plafonnent entre 27 et 29 %, avec entre 15 et 17 % pour le mieux placé. Mais la mobilisation de ceux qui n’avaient pas prévu de voter permettrait de redonner des couleurs à ces idées dans leur diversité, sans rien retrancher ni aux uns ni aux autres. Alors que le débat autour du vote utile s’est amplifié dans la dernière ligne droite, « il n’y a pas de vote inutile », a reconnu sur France 2 Jean-Luc Mélenchon, tout en appelant dans ses meetings « au barrage dès le premier tour » à Marine Le Pen. « On peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité. Donc, il nous faut convaincre », plaide le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, qui s’y attache en défendant un « vote de conviction ».
6. Montrer que la haine n’a pas sa place en République
L’électorat d’extrême droite est davantage mobilisé, avec 80 % de participation annoncée parmi les proches du RN et 81 % de ceux de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, selon l’Ifop. C’est, certes, moins que les sympathisants LaREM (84 %, contre 80 % chez LR), mais bien plus qu’à gauche où l’intention de voter culmine à 75 %. La logique est toujours la même : moins vous vous exprimez, plus ils prennent de place. Car les candidats d’extrême droite ont beau marteler le contraire à longueur d’antenne, non seulement leurs idées rances n’ont pas leur place en République, mais leurs sujets de prédilection sont désormais relégués à l’arrière-plan des préoccupations des Français. Parmi les enjeux qui détermineront leur vote, l’immigration est citée par 31 % des sondés en décembre 2021, contre 24 % aujourd’hui et, a contrario, le pouvoir d’achat passe de 41 % à 58 %, selon Ipsos (lire page 4). Marine Le Pen l’a bien compris, elle qui profite de l’épouvantail Zemmour pour apparaître plus apaisée et à l’écoute des fins de mois difficiles, malgré un programme plus libéral qu’en 2017. En réalité, après cette double imposture, les deux candidats se feront la courte échelle en cas de qualification au second tour. La peste brune n’aura jamais été si près de s’emparer du pouvoir depuis la Seconde Guerre mondiale.
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Mélenchon espère une « incroyable bifurcation »
ActuMeeting Le candidat de l’Union populaire tenait depuis Lille sa dernière réunion de campagne, mardi soir, en simultané dans 12 villes de France grâce à ses hologrammes, dont l’un à Trappes.
Diego Chauvet«N ous avons réussi à imposer nos thèmes, nous avons contribué à réconcilier des milliers de Français avec la République ! » Sur la scène du théâtre La Merise à Trappes (Yvelines), Ali Rabeh, le maire Génération.s de la ville et soutien de Jean-Luc Mélenchon, tire déjà un bilan de la campagne de son candidat. Elle n’est pas terminée, puisqu’il appelle en même temps les centaines de personnes rassemblées dans la salle à submerger les réseaux sociaux jusqu’à vendredi, dernier jour de campagne officielle avant le vote de dimanche. À ses côtés, la députée Clémentine Autain chauffe aussi la salle, en attendant la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon. « Nous sommes des millions ! lance-t-elle. Nous sommes les meilleurs défenseurs de la promesse républicaine ! » Dans la ville de Trappes, régulièrement ciblée par des campagnes médiatiques stigmatisantes, le propos fait mouche. Les applaudissements fusent. Bruno Gaccio, venu lui aussi en personne soutenir le candidat de l’Union populaire, insuffle l’optimisme nécessaire à la dernière ligne droite, alors que les sondages décollent. « Si ça passe au premier tour, ça gagne au deuxième », veut croire le créateur des Guignols de l’Info.
Apparaît alors Jean-Luc Mélenchon. Pas en personne, puisqu’il est en réalité à Lille au même moment. Mais son hologramme donne largement le change. L’illusion fonctionne, le candidat semble réellement présent sur scène. Dix autres villes de France accueillent le même dispositif, déjà utilisé en 2017, pour ce dernier meeting d’une campagne qui aura duré seize mois du côté des insoumis. Une soirée cruciale pour les partisans de Jean-Luc Mélenchon, qui annoncent que 20 000 personnes ont pu ainsi assister à son discours dans toute la France (dont 10 000 à Lille). Et son adversaire du soir est celle qui a fait monter les enchères pour accéder au second tour : Marine Le Pen. Donnée en seconde position face à Emmanuel Macron, elle est entre 20 et 23 % des intentions de vote. Jean-Luc Mélenchon grimpe aussi : il est donné entre 15 et 17 % selon les instituts de sondage.
Il lui faut donc enfoncer le clou pour convaincre ceux qui hésiteraient encore : les « fâchés pas fachos » tentés par le vote Le Pen, les abstentionnistes, ceux qui à gauche hésitent encore entre plusieurs candidats. « Écoutez, vous autres, les fâchés mais pas fachos : où ça vous mène de porter cette femme au pouvoir ? Ceux qui croient à cette mystification, vous êtes en train de vous faire avoir ! » avertit le candidat de l’Union populaire qui a particulièrement ciblé la candidate du RN. Il s’est ainsi livré à un démontage en règle des propositions prétendument sociales de la candidate d’extrême droite, dont il souligne les absences lors du vote de certaines lois à l’Assemblée : « Absente pour la proposition de loi sur l’ISF. Nous le rétablirons. Absente pour la proposition de loi pour la nationalisation des autoroutes. Nous la ferons. Absente pour la proposition de donner le RSA aux jeunes. Nous le donnerons », promet-il. Le discours du candidat suscite les ovations des habitants de Trappes venus l’écouter, comme lorsqu’il garantit la retraite à 60 ans ou qu’il accole la « révolution féministe » à son propre programme. Jean-Luc Mélenchon promet, s’il est qualifié pour le second tour, une victoire sur Macron et « la plus incroyable bifurcation politique qu’on puisse imaginer ».
« il me représente le plus, mais ce n’est pas un vote 100 % convaincu »
Dans la salle, se côtoient les convaincus de longue date et ceux qui se sont décidés dans la dernière ligne droite de la campagne. C’est le cas d’Antoine : « C’est celui qui me représente le plus, mais ce n’est pas un vote 100 % convaincu », convient-il. Sa compagne, Chloé, votera pour la première fois « vu la situation cette année ». Tous les deux envisagent un vote blanc en cas de second tour Macron-Le Pen. Même position pour Hugo, ingénieur qui a vu son père « se crever à l’usine pour un Smic de misère » : « Pour ça, je ne veux pas voter Macron. » Arnaud, ingénieur également, est venu écouter Jean-Luc Mélenchon. Il souligne que la « candidature communiste a du sens, cette année ». Mais son bulletin ira au candidat de l’Union populaire. « Un vote utile, explique Arnaud, mais aussi de conviction », car il ne partage pas les positions de Fabien Roussel sur le nucléaire. Younès, informaticien qui se dit proche du NPA, votera aussi Jean-Luc Mélenchon « parce que c’est la Ve République et qu’il est le mieux placé pour gagner ». Ce 5 avril, à Trappes, au-delà des soutiens convaincus, Jean-Luc Mélenchon s’adressait bien à l’ensemble du peuple de gauche, qu’il souhaite convaincre pour avoir une chance raisonnable de créer la surprise, dimanche.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022trappes L'Humanité
Comment Macron tente d’enjamber le premier tour
ActuDonné en tête des sondages devant Marine Le Pen, mais avec une avance qui s’amenuise, le président sortant multiplie les piques à l’égard de la candidate du RN. Une façon de réinstaller le match avec l’extrême droite.
Lola RuscioMobiliser, une fois de plus, la rhétorique des « progressistes » contre les « populistes ». Emmanuel Macron va jouer, mercredi 6 avril, pour son passage sur l’émission de TF1 « 10 minutes pour convaincre », à laquelle participera également Marine Le Pen, une partition qu’il connaît sur le bout des doigts. Celui du « candidat de l’optimisme » contre « le pessimisme », celui de l’européen face à celle qui prône un « projet néfaste et mortifère ». Une façon de roder ses arguments pour le second tour face à Marine Le Pen, avant même d’avoir franchi le premier.
Car, depuis plusieurs jours, nombreux sont ceux, dans l’écosystème macroniste, à alerter sur une possible victoire de la candidate d’extrême droite. « Marine Le Pen est dangereuse, elle peut gagner cette élection présidentielle », a indiqué le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, le 24 mars, en pointant la popularité dont elle jouit auprès des classes populaires. « Oui. Bien sûr, Marine Le Pen peut gagner », a abondé, dans un entretien au Parisien, l’ancien premier ministre Edouard Philippe.
Qu’il s’agisse d’un calcul politique ou d’une réelle inquiétude, cette dramatisation sert avant tout à installer un duel avec l’extrême droite. Un jeu dangereux auquel s’est livré le chef de l’État tout au long de son mandat, entre son « amitié » avec Philippe de Villiers, son entretien à l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, ses coups de fil à l’agitateur Eric Zemmour, candidat du parti Reconquête !, crédité aujourd’hui d’environ 10 % d’intentions de vote. Sans oublier la loi contre les « séparatismes » si chère au chef de l’État et qui reprend certaines obsessions de Marine Le Pen. Cette dernière s’est d’ailleurs abstenue sur ce texte à l’Assemblée (et a voté la loi sécurité globale).
On le sait pourtant depuis longtemps : copier l’extrême droite n’a jamais permis de combattre son projet politique. Pire, en la désignant comme son unique adversaire, Emmanuel Macron contribue à l’installer comme la seule alternative politique. Cette stratégie mortifère semble, hélas, porter ses fruits : selon une enquête électorale Elabe effectuée entre le 3 et le 5 avril auprès de 12 600 personnes, l’écart se resserre entre les deux finalistes de la présidentielle 2017. Marine Le Pen recueillerait 47 % des suffrages, contre 53 % pour le président sortant. S’il parvient à se qualifier au second tour, le RN pourra aussi remercier Emmanuel Macron.
Emmanuel MacronÉlections 2022Présidentielle 2022 L'Humanité
Le réchauffement climatique laisse les électeurs froids
ActuAlors qu’une majorité de Français placent l’écologie parmi les préoccupations majeures, ils ne sont que 20 % à juger la thématique réellement déterminante pour leur vote.
Emilio MesletC’est une façon de rattraper la présidentielle par le col avant qu’il ne soit trop tard. Jusqu’ici, les questions énergétiques mises à part, la campagne n’a pas vraiment mis l’écologie au cœur des débats. Et ce malgré la publication, ces derniers mois, des trois volets de l’alarmant sixième rapport du Giec. Alors, les ONG du mouvement climat ont conçu leur « marche climat pour le futur », prévue le 9 avril dans toute la France, à la veille du premier tour, comme un rappel de dernière minute. Un moyen de remémorer aux électeurs que le quinquennat à venir est crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique et qu’il faut en tenir compte au moment de glisser un bulletin dans l’urne. Ce qui, au regard des dernières enquêtes d’opinion, est loin d’être une évidence pour bon nombre de citoyens.
36 % des jeunes placent la thématique juste derrière le pouvoir d’achat
Il y a, certes, « 8 Français sur 10 qui placent l’environnement au rang des priorités », rappelle Bernard Sananès, président d’Elabe. Mais, selon un sondage du même institut, quand 55 % des sondés votent d’abord en fonction du pouvoir d’achat, ils ne sont que 20 % à affirmer que la problématique écologique déterminera leur choix. C’est 8 points de moins qu’en avril 2021. « On va d’abord voter pour la fin du mois avant de voter pour la fin du monde, parce que c’est plus concret. D’autant plus qu’il y a une grande réserve vis-à-vis de l’écologie politique et que Yannick Jadot n’a pas réussi à imposer le sujet dans la campagne », explique Bernard Sananès. Et Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Cevipof et spécialiste de la question, de compléter : « L’écologie détermine le vote dans les moments de forte mobilisation politique et médiatique, comme lors du Grenelle de l’environnement (2007) ou de la COP21 (2015). Pendant cette présidentielle, les candidats en ont peu parlé parce qu’en réalité ça ne fait gagner que peu de voix… »
Certains choisissent tout de même de faire de l’écologie le pivot de leur choix du 10 avril. C’est le cas de 36 % des jeunes, qui placent la thématique juste derrière le pouvoir d’achat. Pour autant ils ne se tournent pas spécifiquement vers la candidature de Yannick Jadot, qui ne récolterait que 10 % des voix chez les 18-24 ans.
Une partie du peuple de gauche fera de même, « celui qui a un haut niveau d’études et un fort capital culturel », note Daniel Boy. Ceux-là mêmes qui n’ont donc pas vraiment de difficulté à allier fin du mois et fin du monde et qui peuvent être tentés par un vote Macron. « Il peut être perçu comme le plus crédible, malgré son maigre bilan, pour ceux qui trouvent que l’écologie de Jadot ou de Mélenchon est trop radicale, ou ceux qui croient plus dans l’entreprise que dans l’État », analyse Daniel Boy.
Aux autres, avec leur marche, les associations du mouvement climat veulent envoyer un message pour les convaincre : « Il n’y a pas lieu d’opposer le pouvoir d’achat et les propositions écologiques qu’on défend, assure Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Quand on lutte contre l’implantation d’un entrepôt Amazon, on se bat à la fois contre l’artificialisation des sols et pour la défense des commerces de proximité. » Mais le message arrivera-t-il à temps ?
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Arnaque sociale, Le Pen double la mise
ActuEXTRÊME DROITE L’émergence de la candidature Zemmour et le rejet de la politique antisociale de Macron ont conduit la cheffe du RN à se présenter comme la candidate du « pouvoir d’achat », abusant d’une image lisse et consensuelle. Rien n’est plus faux. Son programme est même plus libéral que jamais.
Benjamin KönigChez Ésope, elle s’appelle la fable du loup déguisé en agneau. Pour sa troisième participation à une présidentielle, Marine Le Pen veut jouer à la candidate « rassembleuse », et a axé sa campagne sur le pouvoir d’achat. Celle qui était arrivée au second tour en 2017 profite cette année du rejet qu’inspire le président sortant, Emmanuel Macron, mais aussi de « la porosité idéologique entre droite parlementaire et extrême droite qui n’avait jamais semblé aussi grande ». C’est ce qu’écrivent les politologues Antoine Bristielle et Max-Valentin Robert dans une note de la Fondation Jean-Jaurès parue le 4 avril. De plus, si Éric Zemmour a apporté une concurrence d’extrême droite, « d’un autre côté, la présence de ce candidat aux saillies et au programme encore plus radicaux est venue renforcer la dédiabolisation de Marine Le Pen », poursuivent les auteurs.
Cette stratégie du « sous-marin » s’est doublée de grossières ficelles de communication : Marine Le Pen a voulu donner dans les médias une image rassurante, posant entourée de ses animaux de compagnie. Sur ses affiches de campagne, elle joue la carte de la « femme d’État » ; « Je suis prête », peut-on lire au-dessous du traditionnel « Marine présidente ». Surtout, la cheffe du RN s’est érigée en chantre des classes populaires et moyennes, défendant le « pouvoir d’achat ». Un discours de façade qui semble correspondre aux attentes de la majeure partie de son électorat : selon l’enquête du Cevipof, 57,8 % de ses électeurs estiment que « il convient de prendre aux riches pour assurer la justice sociale », et 57,4 % souhaitent « une augmentation des impôts des plus riches ». Selon l’association Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa, lire l’entretien ci-contre), « la candidature d’Éric Zemmour pousse le RN à deux choses : avoir un projet plus structuré et plus ferme sur l’immigration, et mettre en avant une “sensibilité sociale” ». Mais qu’on ne s’y trompe pas : « La campagne de Marine Le Pen est une véritable supercherie de communication qui ne doit leurrer personne. »
« rien sur la hausse du Smic, rien sur la réduction du temps de travail »
C’est là le tour de prestidigitation. Car, si on le décortique, son programme n’a rien de social. Dans une note publiée le 23 mars, la CGT pointe les « questions économiques et sociales (qui) sont le cœur de l’ambition de normalisation du RN », mais dont le « fil conducteur est toujours la préférence nationale ». Surtout, « au-delà des slogans affichés qui peuvent apparaître comme sociaux, rien ne remet en cause les inégalités ». Pour preuve : la hausse des salaires de 10 % promise pour tous les salariés gagnant jusqu’à 3 fois le Smic n’est qu’une simple incitation. Celle-ci repose sur « la vieille recette libérale de l’exonération de cotisations sociales patronales », décrypte le syndicat, qui souligne que le programme de Marine Le Pen ne contient « rien sur la hausse du Smic, rien sur la réduction du temps de travail, rien sur les droits des salariés ». La candidate du RN dénonçait le 10 novembre dans une tribune aux Échos « le niveau des cotisations sociales (qui) est un frein à l’augmentation des salaires : il pèse sur la compétitivité des entreprises ».
Le programme radicalement ultralibéral d’Éric Zemmour (retraite à 64 ans, baisse d’impôts pour les entreprises à hauteur de 30 milliards d’euros, exonération de « charges sociales », exonération d’impôt pour toute donation ou succession jusqu’à 200 000 euros par enfant) a d’ailleurs contribué à ce que Marine Le Pen durcisse ses propositions. Après l’abandon de sa promesse de revenir sur la loi travail, elle veut aussi favoriser la transmission du patrimoine, en ramenant à dix ans (contre quinze aujourd’hui) le délai de donation nette d’impôt de 100 000 euros, et en supprimant les droits de succession sur les biens immobiliers inférieurs à 300 000 euros. Mais c’est sur l’enjeu central des retraites que le revirement est le plus spectaculaire : portée depuis 2011, sa mesure de retraite à 60 ans a été rangée au placard. Place à 42 annuités de cotisations, où seules les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans peuvent partir dès 60 ans. « Déjà que les enfants issus des classes populaires accèdent de moins en moins aux études supérieures, avec le RN, c’est la reproduction assurée des inégalités de classe ! » dénonce la CGT. Idem avec sa proposition d’exonérer d’impôt sur le revenu tous les Français de moins de 30 ans – traders ou footballeurs compris –, ainsi que d’impôt sur les sociétés pour tous les entrepreneurs de moins de 30 ans. Deux mesures profondément inégalitaires, puisque les plus précaires ne paient pas ces impôts.
la suppression des allocations familiales pour les étrangers et celle de l’aide médicale d’État
Pour se démarquer d’Éric Zemmour, et surtout pour apparaître face à Emmanuel Macron comme la « candidate du peuple », Marine Le Pen affirme vouloir « rendre 12 milliards d’euros aux Français ». Mais sa seule mesure concrète consiste en une baisse de la TVA sur l’énergie, les carburants et un panier d’une centaine de produits de première nécessité. Rien n’est cependant prévu pour lutter contre les inégalités de revenus. Et pour financer cette baisse de la TVA, Marine Le Pen entend s’en prendre, dans la tradition de l’extrême droite, aux immigrés. Son projet de « référendum clés en main contre l’immigration » prévoit la préférence nationale en matière d’emploi, d’aides sociales et de logement, la suppression des allocations familiales pour les étrangers et celle de l’aide médicale d’État (AME). « On nous dit qu’il manqu e 1 milliard pour l’emploi, et bien en supprimant l’AME on retrouve ce milliard ! » s’écriait-elle en octobre. Une AME qui représente seulement 0,4 % des dépenses de santé…
Quant à l’hôpital public, elle parle de « 2,5 milliards d’euros réservés à nos soignants » mais en contrepartie d’une « transformation centrée sur l’efficacité, la rationalisation des dépenses et la fin de la bureaucratie ». Du pur langage libéral. Malgré son déguisement et sa « stratégie de dissimulation » dénoncée conjointement par la CGT, la FSU et Solidaires, Marine Le Pen demeure plus que jamais d’extrême droite.
Marine Le PenExtrême droitePrésidentielle 2022Éric Zemmour L'Humanité
Face aux indécis, Fabien Roussel cherche à convaincre
ActuCAMPAGNE Le candidat communiste participait lundi soir à un porte-à-porte dans un quartier populaire de Malakoff. Aux habitants, il a dit vouloir rendre leur vote le plus utile possible et « redonner de l’espoir ».
Diego Chauvet« Il reste 30 % de Français qui n’ont pas encore fait de choix. C’est énorme, et ça peut tout changer », mesure Fabien Roussel. Alors lundi soir, à Malakoff (Hauts-de-Seine), le candidat PCF à la présidentielle s’est déplacé dans un bâtiment de la commune pour un porte-à-porte aux côtés des militants. Avec cet objectif : convaincre les abstentionnistes et ceux qui hésitent encore. Entouré d’une nuée de caméras et de micros, le secrétaire national du PCF s’engouffre dans le hall. Direction le 17e étage de ce HLM, où il commence à sonner aux portes. C’est Lydie, une retraitée, qui lui ouvre et le reconnaît. « Je ne peux plus faire grand-chose, mais je parle autour de moi, dit-elle d’emblée. Ce que je veux, c’est que le fascisme ne passe pas. » Du coup, question presque naturelle d’un journaliste : « Fabien Roussel est-il un bon candidat ? Il est derrière Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. » Réponse de Lydie : « Je vais voter quand même pour Fabien Roussel. » Le candidat communiste n’a pas besoin de convaincre Lydie, seulement de l’écouter parler de sa petite retraite pour constater que son programme en la matière (la retraite à taux plein à 60 ans) correspond à ses besoins et attentes.
Quelques étages plus bas, c’est un futur retraité qui lui ouvre. Fonctionnaire catégorie C à Paris, il s’arrêtera en octobre 2023. Et déjà, il s’inquiète : « Je vais devoir me débrouiller avec 1 400 euros par mois, c’est-à-dire avec 600 euros de moins, après toute une vie de travail. » Il constate amer que les « primes » qui ont complété son salaire ne comptent pas dans le calcul de sa retraite. « Je suis pour que l’on calcule les pensions sur les dix dernières années de carrière », lui rappelle alors Fabien Roussel.
« donner de la force »
Le futur retraité écoute, acquiesce. Il dit ne pas avoir encore choisi pour qui il votera, et qu’il se déterminera à la dernière minute. Une autre fonctionnaire, catégorie C également, se plaint de la faiblesse de sa rémunération et de l’augmentation des prix. « Je propose le dégel du point d’indice des fonctionnaires, souligne Fabien Roussel. Et la baisse des factures de gaz et d’électricité. »
À un autre étage encore, c’est un homme qui se dit « déchiré » qui ouvre sa porte au candidat. « Déchiré » par le choix qu’il devra faire dimanche dans les urnes. « Je regrette qu’il n’y ait pas d’union de la gauche », dit-il au candidat communiste, en affichant sa proximité avec ses idées et son programme. « J’hésite malgré tout à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Le problème, c’est la porte ouverte actuellement à Macron et Le Pen », redoute-t-il. « Je voudrais que votre vote soit le plus utile possible », lui répond alors Fabien Roussel. « Comment peut-on imaginer que toutes ces idées que j’ai défendues dans la campagne soient balayées ? Ou pas utiles ? Je veux leur donner du poids, de la force. » Le candidat PCF rencontre ensuite d’autres indécis qui n’en disent pas plus sur leurs hésitations. Puis il évoque la situation des handicapés et son programme pour l’écologie avec un jeune de 18 ans qui votera pour la première fois le 10 avril.
Fabien RousselPrésidentielle 2022abstentionclasses populaires L'Humanité
bd La politique hors champ
Prescription cultureSophie JoubertL’origine de ce roman graphique collectif est une pièce de théâtre de Vincent Farasse née d’un appel à témoignages. À quels souvenirs intimes les présidentielles de 1995 à 2017 sont-elles associées ? C’est par exemple la rencontre, le soir de la première élection de Jacques Chirac, entre les parents de deux ados fugueurs qui réalisent qu’ils sont de bords politiques opposés. Le 21 avril 2002, un couple savoure l’arrivée du printemps. Ils ont tous les deux omis de faire une procuration et plaisantent sur le résultat du premier tour, selon eux couru d’avance. Un inconnu au crâne rasé pénètre soudain dans le jardin… La troisième histoire, dessinée conjointement par David Prudhomme, Alfred, Anne Simon et Sébastien Vassant, se passe le soir de l’élection de Nicolas Sarkozy dans un hôpital où un vieil homme vient de mourir. Ses enfants se disputent pour savoir s’il s’agit d’une erreur médicale tandis qu’au-dehors, les CRS frappent des manifestants. Premier titre de la collection « Virages graphiques », les Représentants provoque une sensation de malaise, de désenchantement. Comme dans ce jeu de rôle entre un homme et une femme qui font semblant de croire que l’élection de François Hollande va changer la vie. Dans chaque histoire, la politique est hors champ mais pèse comme une chape de plomb. Dessinée par Sébastien Vassant, la dernière nouvelle saisit les prémices de l’ère macroniste dans un monde ubérisé où une femme est obligée d’accorder des faveurs sexuelles à un maire pour sortir de son logement insalubre. C’est sordide, dérangeant, terriblement juste. S. J.
bande dessinée L'Humanité
Polar Et les fauves sont lâchés…
Prescription cultureMarie-José SirachDans une de ses récentes chroniques, Jean-Claude Lebrun écrivait tout le bien qu’il pensait du dernier ouvrage de Jérôme Leroy, les Derniers Jours des fauves. Dans le mini-éventail des livres qui abordent de face l’échéance de l’élection présidentielle, cette petite piqûre de rappel pour vous dire combien ce roman, sur fond de réchauffement climatique et de coups bas sur l’échiquier politique, est rondement mené et instructif.
Émeutes sporadiques à répétition, répression, effondrement démocratique, extrême droite aux aguets… la plume acérée de Jérôme Leroy fait mouche. Son sens de la dramaturgie et du suspense, ainsi que son humour noir ravageur et sa connaissance des arcanes politiques sont incontestables. Leroy peut agacer par moments, mais il a un talent indéniable. M.-J. S.
polars L'Humanité
Bande Dessinée Dans les coulisses du pouvoir
Prescription cultureSophie JoubertIls sont communicants, lobbyistes, plumes, conseillers des ministres ou du président de la République. On ne les voit jamais, certains n’apparaissent même pas dans les organigrammes des ministères, mais ils jouent un rôle essentiel dans les rouages du pouvoir.
Publié conjointement par la Revue dessinée et les Jours, À l’oreille des politiques rassemble plusieurs enquêtes de la journaliste Aurore Gorius, mises en images par Vincent Sorel.
On y apprend comment, depuis 1968, le patronat français s’est structuré pour donner une image positive de l’entreprise, notamment dans les écoles, ou comment les méthodes de propagande éprouvées pendant les deux guerres mondiales ont été utilisées par l’industrie du tabac ou par McDonald’s.
Très précis et documenté, ce numéro spécial s’intéresse aussi aux lieux de pouvoir comme la Maison de la chimie, à Paris, l’agence Publicis ou le palais de l’Élysée, où les conseillers se livrent une guerre feutrée digne de la cour d’un roi. S. J.
bande dessinée Le Figaro
Emmanuel Macron: «Les crises m’ont forgé, mon énergie est intacte»
Arthur BerdahFrançois-Xavier BourmaudChristine DucrosAlexis BrézetGRAND ENTRETIEN - Dans un entretien au Figaro, le président candidat analyse la situation politique et précise son projet.
Président de la République sortant, Emmanuel Macron est candidat à sa réélection.
LE FIGARO. - Vous disiez en 2017 vouloir «tout faire» pour qu’il n’y ait «plus aucune raison de voter pour les extrêmes», or la somme des intentions de vote Zemmour-Le Pen-Mélenchon dépasse les 40 %. Quelle est votre part de responsabilité?
Emmanuel MACRON. - Durant ces cinq dernières années, nous avons réussi à nous attaquer à quelques causes - le chômage, le travail, la désindustrialisation - sur lesquelles j’avais reçu un mandat clair des Français. Mais, quand on dirige, qu’on gouverne ou qu’on préside, on a toujours une part de responsabilité. Dans le domaine de l’immigration, les résultats sont insuffisants mais nous avons renforcé la protection des frontières et durci fortement les conditions d’entrée sur notre territoire dans un contexte où les flux ont considérablement augmenté suite à la dégradation du contexte international.
Notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le « zéro immigration » n’est ni réaliste ni souhaitable
Les flux et la pression entre 2017 et 2019 ont ainsi été plus forts qu’entre 2015 et 2017. Une inquiétude est née là-dessus: je n’ai pas réussi à la calmer, et elle a beaucoup nourri les extrêmes. Mais notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le «zéro immigration» n’est ni réaliste ni souhaitable. Et le projet que je porte permet de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et de faciliter le retour vers leur pays d’origine des étrangers sans titre.
Vous parlez «des» extrêmes, au pluriel. Tracez-vous un signe égal entre l’extrême droite et l’extrême gauche?
Non, je fais un distinguo profond, parce qu’ils procèdent de mouvements très différents. Mais, par rapport au champ républicain, ils apportent des réponses simplistes et des contre-vérités qui cultivent les peurs. Leur rapport à notre République et à ses valeurs est un rapport aux marges.
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Comment définissez-vous l’extrême droite que vous dites combattre aujourd’hui?
Il existe sur ce sujet une historiographie constante et les fondamentaux actuels de l’extrême droite sont toujours les mêmes: les attaques et le rejet de la République, une base d’antisémitisme - sinon revendiquée au moins cultivée -, une xénophobie très claire et une volonté d’ultraconservatisme.
Dans ce paysage, la droite et la gauche traditionnelles peinent à exister…
Comme j’en avais fait le constat en 2017, cette opposition ne correspond plus à la réalité des clivages et chaque élection à caractère national l’a démontré. Cela ne correspond plus aux attentes des Français, qui veulent moins de faux clivages et plus de réponses concrètes. C’est pourquoi je crois profondément au dépassement des clivages et au rassemblement.
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Les deux anciens grands partis républicains sont devenus des partis d’élus locaux. Si je devais donner une forme de matrice ou de translation de ce que nous faisons depuis 2017, c’est le regroupement de la social-démocratie, de l’écologie de progrès qui refuse la décroissance, du centre politique, des radicaux, de la droite orléaniste et d’une partie de la droite libérale et bonapartiste.
Espérez-vous le soutien de Nicolas Sarkozy, et seriez-vous prêt à travailler avec lui?
Au-delà du caractère personnel de l’élection présidentielle, il y a une notion de mandat qui est essentielle. Je suis donc prêt à travailler avec tous ceux qui croient en mon projet et veulent m’aider à le mettre en œuvre. Sur l’immigration, par exemple, je veux défendre l’asile constitutionnel, mais je veux aussi mieux protéger nos frontières, réformer Schengen, et casser les filières clandestines. Sur la question du travail et du mérite, pour ne prendre qu’un exemple, je me retrouve dans ce qu’a défendu le président Sarkozy.
Si vous êtes réélu, votre future majorité prendra-t-elle la forme d’une coalition, ou devra-t elle se réunir dans un grand parti central?
Je crois profondément que l’on répond aux angoisses par des mesures concrètes et de l’efficacité. Si l’on veut faire cela de manière claire, il ne faut pas recréer la IVe République dans la Ve République. Je suis donc favorable à l’unité, au rassemblement et à la clarté.
Édouard Philippe et son parti Horizons y auront-ils leur place?
Bien sûr. En 2017, j’ai fait le choix inédit de nommer un premier ministre qui n’était pas à mes côtés durant la campagne, et qui n’était pas de ma famille politique. J’ai ensuite refait la même chose avec Jean Castex. Je suis très heureux, à titre politique, de ces années de travail commun. Ils ont tous les deux intégré cette famille.
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Est-ce à dire que vous nommerez un troisième premier ministre venu de la droite?
Il faut toujours choisir celui ou celle qui apparaît comme le plus compatible avec ce que l’on souhaite porter à une période donnée. Cela supposera en tout cas de continuer à avancer dans le dépassement. Viendra ensuite la question du gouvernement, où seront présentes des figures qui permettent de continuer à donner une dynamique et où je veux aussi continuer de faire émerger une nouvelle génération. Il faudra un sursaut au lendemain de la présidentielle pour donner un nouvel élan.
Ce sursaut pourrait-il venir plus tôt que prévu, avec des législatives anticipées?
La guerre en Ukraine et la situation internationale ont des conséquences sur la vie de nos compatriotes et sur celle de nos entreprises. Dans ce contexte, pouvoir réunir le Parlement en cas d’urgence me paraît important, ce qui ne serait pas possible en cas de dissolution. Par ailleurs, il ne faut pas donner à nos compatriotes le sentiment que l’on jouerait avec le calendrier électoral. D’autant que ce calendrier a été fixé par le président de la République sortant. Enfin, une dissolution n’avancerait le scrutin que de quinze jours à peine.
Débattre de la guerre, de la géopolitique, de l’énergie, du pouvoir d’achat ou du travail, ce n’est ni une sous-campagne ni une non-campagne
Craignez-vous une mandature fragilisée par cette drôle de campagne?
Non. D’abord, les campagnes dans lesquelles un sortant se représente sont toujours différentes. Ensuite, je me suis déclaré à peu près aussi tardivement que mes prédécesseurs. Enfin, je n’ai pas pu partir aussi vite que je l’aurais souhaité en raison de la fin de l’épidémie et du début de la guerre. C’est ainsi, cela fait partie des contraintes. Pour le reste, je considère que les questions abordées dans cette campagne sont loin d’être mineures ou mesquines! Débattre de la guerre, de la géopolitique, de l’énergie, du pouvoir d’achat ou du travail, ce n’est ni une sous-campagne ni une non-campagne. Et les Français auront à exprimer un choix fort en toute connaissance de cause.
Faut-il aller vers la proportionnelle pour résoudre la fracture démocratique?
Je pense que la proportionnelle a un intérêt: c’est qu’elle permet de faire vivre des tensions qui existent dans la société au sein du Parlement. J’y suis favorable parce que je préfère avoir les clivages à l’Assemblée nationale plutôt que dans la rue. Mais j’y suis favorable à la condition qu’elle n’impuissante pas l’exécutif. La Ve République nous a apporté une stabilité et une efficacité qui doivent être préservées.
Et le recours aux référendums?
J’y suis favorable, à la condition qu’ils soient dépersonnalisés du président de la République. Prenons l’exemple de la fin de vie, qui est un sujet éminemment complexe et auquel je suis très sensible. Une des bonnes manières de faire mûrir ce sujet peut être une convention citoyenne, où des experts éclaireraient les aspects techniques de ce sujet auprès des citoyens présents dans cette convention Puis, à l’issue de ce processus qui permet de dégager un consensus entre les citoyens, un référendum pourrait alors être convoqué, sur le schéma irlandais.
C’est ce que vous avez appelé la «souveraineté populaire»?
Sur la question du référendum, la séquence 2005-2007 a nourri un traumatisme (lorsque le pays a dit non à la Constitution européenne avant que le traité de Lisbonne ne la reprenne, NDLR). Je ne suis pas favorable au référendum d’initiative populaire mais ce n’est pas un hasard si le sujet s’est installé dans le débat public. On a confié à des autorités administratives indépendantes des décisions parfois lourdes. Il faut revoir ce sujet parce qu’à la fin personne n’est responsable.
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En démocratie, une autorité technique n’a pas de mandat. Il faut redonner du sens au mandat démocratique. C’est le peuple qui donne mandat et, s’il ne s’y retrouve pas, vous sanctionne. Il faut reprendre le contrôle et remettre de la légitimité politique. C’est ce que nous sommes en train de faire, et même au niveau européen par exemple. La question de l’énergie était dans la main de techniciens, nous avons pris des décisions souveraines pour mettre des boucliers énergétiques pour protéger le pouvoir d’achat. Partout, il faut remettre de la souveraineté populaire.
Au sujet de l’affaire McKinsey, pensez-vous avoir dissipé le doute sur un éventuel renvoi d’ascenseur?
On appelle ça «l’affaire McKinsey» mais ce cabinet ne représente que 4 % des contrats passés. Il y a une forme d’antiaméricanisme primaire qui s’exprime là. Remettons les choses dans le bon ordre. D’abord, McKinsey fait l’objet d’une enquête du parquet national financier. C’est tant mieux car nous saurons au terme de ce travail de la justice s’il y a une fraude fiscale de la part cette entreprise ou non.
Si c’est le cas, elle sera évidemment condamnée et devra payer. Sinon, cela n’en reste pas moins choquant qu’une telle société ne paie pas d’impôt et c’est pour cela que j’ai porté au niveau international l’impôt minimum sur les sociétés qui est en passe d’être mis en œuvre. Ensuite, ce n’est pas le président de la République qui signe des contrats ni qui donne des instructions pour en signer. C’est la responsabilité des administrations, des ministres, des opérateurs.
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Par ailleurs, les études commandées concernent aux trois quarts des prestations informatiques. Cela a été fait pour mettre en place des systèmes d’information face au Covid et des défenses cyber. Je n’ai pas regardé contrat par contrat mais s’il y a des procédures aberrantes, il faut qu’il y ait des procédures et un contrôle parlementaire. Il y a des contrôles et en cas d’infraction des procédures existent. Enfin, la réponse politique qui consiste à dire: «Avec moi il n’y aura plus de recours à des cabinets extérieurs» est absurde, sans compter qu’elle vient aussi de ceux qui y ont massivement recours.
Pourquoi ne pas plutôt recourir à des fonctionnaires?
Si ce que vous apportent les cabinets de conseil est redondant avec ce que vous avez, c’est de la mauvaise utilisation de l’argent public. Mais prenez l’exemple de la vaccination: recourir à un cabinet de conseil qui a mis en place une procédure efficace dans un pays et importer sa pratique, c’est utile. Avoir des cabinets qui ont des compétences techniques que vous n’avez pas et qui vous permettent de former vos agents, c’est pertinent. Et ça l’est parfois plus que d’embaucher des gens à vie en créant des milliers de postes de fonctionnaires.
L’État attire des gens formidables qui savent très bien innover mais avec la contrainte de la norme. Or, beaucoup des problèmes que nous avons aujourd’hui supposent de pouvoir travailler très vite sur des situations complexes au niveau international. C’était ça, le Covid. Il n’y avait pas uniquement besoin de gens qui sachent administrer mais de talents qui comprennent ce que les Chinois ou les Israéliens étaient en train de faire, les évolutions les plus pointues sur le plan scientifique et en termes d’innovation. Ce n’est pas forcément les profils qu’il y avait le plus dans la fonction publique. C’est pour ça que je veux que l’État travaille beaucoup plus en «équipes projets» et pas en administration rigide.
La Constitution vous empêche, si vous êtes réélu, d’accomplir un troisième mandat. Est-ce que le macronisme vous survivra, et à travers qui?
Par superstition et respect pour les électeurs dont je sollicite la confiance, je ne vais pas commencer à m’interroger sur les problèmes que je pourrais avoir dans cinq ans. Je vais chercher la confiance de nos compatriotes parce que j’ai acquis une expérience des crises, une expérience internationale, j’ai appris aussi de mes propres erreurs.
Les crises m’ont forgé, j’ai encore une énergie intacte, ce qui me permet de faire des choses de manière plus claire et tranchée qu’il y a cinq ans
Les crises m’ont forgé, j’ai encore une énergie intacte, ce qui me permet de faire des choses de manière plus claire et tranchée qu’il y a cinq ans. C’est d’abord ça qui m’importe. Je veux convaincre mes concitoyens que la France a toute sa place pour apporter une réponse aux défis du monde contemporain. Je n’ai jamais été dans le défaitisme mais je ne suis pas dans l’irénisme non plus. Je n’ai jamais sous-estimé nos difficultés. Les grands dérèglements frappent toutes les sociétés. Mais, par nos valeurs, nous sommes parmi les mieux armés pour les affronter.
C’est-à-dire?
L’attachement de la France à la liberté est un trésor. Nous avons su, face au terrorisme, aux pandémies, nous doter de mécanismes de protection efficaces en ne tombant jamais dans le piège de l’illibéralisme qui tente beaucoup de pays, même en Europe. Notre attachement à l’égalité est aussi une réponse formidable à la crise du capitalisme. Parce que le capitalisme s’est déréglé.
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Avec l’hyperfinanciarisation, il a créé des déséquilibres au sein des sociétés. Nous avons commencé à y répondre avec nos politiques du travail, de la réindustrialisation, du pouvoir d’achat, de la juste taxation. Notre rapport à la fraternité est lui aussi un formidable levier pour notre société, qui aspire à trouver cette trame qui forge une nation. Enfin, la laïcité française est pour moi la meilleure réponse à ces défis du monde. C’est pour toutes ces raisons que la France, en tant que nation, peut apporter une réponse singulière et efficace aux dérèglements du monde.
Quel est votre plus grand regret du quinquennat?
Le temps. Les choses vont si vite, si vite! Je regrette de ne pas avoir eu il y a cinq ans l’expérience que j’ai aujourd’hui. J’ai sans doute manqué de temps à cause de l’enchaînement des événements, de la tyrannie de l’immédiateté et parfois par erreur ou indiscipline. J’en ai peut-être passé trop sur des choses secondaires. Je souhaite me consacrer à des chantiers essentiels et passer moins de temps sur d’autres. Il faut réussir à trouver ce temps long pour les choses essentielles qui impriment sinon ça passe trop vite, on ne laisse pas de trace.
«Je veux lancer les grands chantiers école, santé, retraite, autonomie, justice dès la première année»
LE FIGARO. - Vous voulez mettre en place une nouvelle méthode pour réformer. Laquelle?
Emmanuel MACRON. - Prenez la santé. On fait un plan historique. Depuis la création de l’hôpital, il n’y avait jamais eu autant d’investissement. C’est le «Ségur de la santé». Plus de 11 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires et 19 milliards d’investissements. Est-ce que l’hôpital va radicalement mieux aujourd’hui? Non. Pourquoi? Déprise. Perte de sens. Bureaucratie. Il y a donc un problème de méthode. Quand nous nous sommes battus pendant la crise sanitaire, nous avons retrouvé des libertés que nous n’avions plus. C’est cela que je veux retrouver.
Comment faire?
Par exemple, l’école. Nous sommes un des pays qui investissent le plus sur l’éducation et nous avons de mauvais résultats dans les tests Pisa avec des élèves qui manquent de confiance, des parents pas très heureux et des professeurs pas reconnus. Tout le monde fait ce constat. Et si on se dit que le système fonctionne bien, et qu’il faut mettre de l’argent public en plus, c’est qu’on ne regarde pas en face le problème. Dans les premiers mois du quinquennat, nous allons poser le cadre national. Il y a des jalons intangibles: la demi-heure de sport quotidienne au primaire, remettre les mathématiques jusqu’au bac dans le tronc commun…
Il faut passer un pacte avec les enseignants
Mais il faut passer un pacte avec les enseignants. On demande aux professeurs de travailler plus. Ils le font déjà aujourd’hui pour certains mais ils ne sont pas reconnus. Je veux répondre au syndrome de la salle des profs où celui qui se démène est parfois moqué par celui qui fait le minimum syndical. Les devoirs faits à la maison, l’engagement avec le périscolaire, l’accompagnement plus individualisé au collège, le remplacement des collègues absents… Tout ça doit faire l’objet d’une rémunération. Mon objectif, c’est que les professeurs soient mieux reconnus, les parents d’élèves rassurés, les élèves mieux formés. Je veux donc donner plus de liberté aux directeurs d’établissement, plus de liberté d’affectation. Il faut sortir d’un système trop centralisé qui conduit beaucoup d’enseignants à partir dans le privé.
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Je laisse donc des leviers localement en mettant autour de la table le maire, son directeur d’établissement, les professeurs, les parents d’élèves, le périscolaire et même, quand c’est au lycée ou au collège, des représentants d’élèves. Et pour faire tout cela, il faudra une plus grande transparence dans le système et sur ses résultats. Le chantier de l’éducation qui est au cœur de mon projet pour faire avancer le pays sera prioritaire et doit pouvoir être engagé dès après l’élection.
Quand et comment lancerez-vous précisément votre réforme des retraites?
Je veux lancer les grands chantiers école, santé, retraite, autonomie, justice dès la première année. On doit continuer la réforme aussi du marché du travail. Pour les retraites, il y aura une phase de concertation avec les partenaires sociaux. Je ne le ferai pas par ordonnance. Mais le mandat est clair, je l’ai posé dans toute sa transparence. Ce doit être dès l’automne prochain.
Pourquoi vouloir installer la solidarité à la source?
Elle regroupera le RSA, les APL et la plupart des allocations de solidarité comme les allocations familiales, qui sont aujourd’hui très hétérogènes. On va clarifier le système pour qu’il soit plus lisible pour tout le monde. On va lutter contre cette injustice qu’est le «non-recours»: des gens qui ont droit aux aides mais qui ne les demandent pas. Je ne crois pas aux chiffres farfelus que certains évoquent sur la fraude sociale mais en automatisant tout le système, cela va nous permettre de chasser les personnes qui abusent. C’est un gain d’efficacité.
La sécurité est-elle l’angle mort du macronisme?
En deux ans, nous avons mis 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain. J’ai donné à la justice les moyens d’aller plus vite avec une augmentation historique de son budget (30 %) et des réformes de structure comme la numérisation des procédures. Ce quinquennat était assez ingrat de ce côté-là car nous avons beaucoup réparé. Au début du mandat, on a beaucoup investi sur l’antiterrorisme et le renseignement. Je l’assume totalement. J’ai accompagné ça d’une réforme en profondeur qui va permettre aux policiers de dégager du temps sur le terrain.
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Nous avons changé les voitures, les locaux, on s’est équipé en caméras. Deux cents brigades de gendarmerie vont ouvrir dans la ruralité dans les trois ans qui viennent. Dans les quartiers très en difficulté, on déploie une force d’action pendant six à dix-huit mois qui implique tous les acteurs: police, justice mais aussi éducation. La société est plus violente, c’est un fait. Les réponses rapides et démagogiques qui consistent à dire que notre problème c’est l’état de droit, notamment pour répondre aux problèmes de l’insécurité, sont fausses. L’autodéfense ou la fin des libertés pour répondre à un problème de sécurité du quotidien, c’est une mauvaise réponse.
Vous avez dénoncé les manipulations politiques autour de la mort de Jérémie Cohen. Cette tragédie n’illustre- t-elle pas malgré tout la violence barbare qui sévit dans le pays?
J’ai une pensée pour la famille de Jérémie Cohen, que je veux assurer de mon soutien et de mon affection. La justice a été saisie et doit pouvoir faire son travail sereinement: comme président de la République, j’en suis le garant. On ne devrait pas, quand on aspire à des responsabilités éminentes, instrumentaliser la violence mais dire comment on la combat. J’ai évoqué mon programme pour la sécurité, pour lutter pied à pied contre les contenus violents.
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Je pourrais également souligner la mise en place sous ce quinquennat de nos policiers, gendarmes, magistrats pour établir le caractère raciste ou antisémite des crimes et délits. Je veux dire aussi que le recul de la violence doit passer par une action à la racine. Lutter contre les contenus de haine qui, sur les réseaux sociaux, corrompent les jeunes âmes. C’est pour cela que nous mettrons en place le contrôle parental par défaut sur tous les appareils. Faire des républicains, enseigner le respect, ce sera au cœur du chantier pour l’école.
Comment réduire la dette du pays?
Je porte un projet de progrès financé sans hausse de dette ni d’impôts. Le projet que je porte assure une part d’économie dont les leviers sont le plein-emploi, la retraite à 65 ans et la réforme de l’État. C’est faisable! La preuve: avec toutes les crises affrontées depuis la mi-mandat, nous avons atteint notre objectif de baisse de chômage. Il faut continuer. Le modèle auquel je crois est celui d’une amélioration de notre croissance potentielle. Le problème français, c’est le chômage de masse et la désindustrialisation.
Ensuite, ça a été le court-termisme budgétaire. On a fait des coupes et des augmentations d’impôts. Je suis le premier depuis très longtemps à avoir baissé le déficit tout en baissant les impôts. Je crois à ce modèle où l’on continue à baisser les impôts sur les facteurs de production et à investir massivement sur les grands facteurs productifs (éducation, santé, industrie). Je crois à un modèle où on réduit les dépenses courantes pour investir davantage. Ceux qui sont pour le coup de rabot permanent se trompent.
La réaction de l’Europe est-elle à la hauteur de l’émotion et de l’effroi provoqués par les massacres de Boutcha?
L’Europe, depuis le début de cette guerre, est au rendez-vous des sanctions. Que ce soit sur le plan économique, financier, énergétique, politique: jamais nous n’avions pris des décisions aussi rapides et aussi fortes. Ce qui se passe à Boutcha, où des centaines de civils ont été tués sauvagement, est un massacre insoutenable.
C’est très vraisemblablement un crime de guerre qui a été commis là-bas, dont les auteurs devront répondre devant la justice internationale et devant l’Histoire. Nous ne laisserons pas faire. Je suis favorable à un nouveau train de sanctions européennes contre la Russie pour que cessent ces exactions. Je veux ajouter: que des candidats à l’élection présidentielle minimisent cela me révolte profondément. Cela revient à tuer une deuxième fois ces innocents. C’est pour moi indigne et disqualifiant pour quiconque prétend exercer des responsabilités.
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Roman Tous présidents ou la joyeuse révolte
Prescription cultureSophie JoubertTout a commencé dans un train, autour d’un coloriage et d’une très sérieuse discussion à propos d’une vache peut-être prénommée Mireille. Hélio, le petit-fils de la narratrice, engage la conversation avec Simon, un jeune homme de 19 ans qui dit très naturellement : « Je suis fou. »
Quelques jours plus tard, Simon confie à la narratrice, lors d’une promenade au jardin du Luxembourg, qu’il a un grand projet, sans lui dire lequel. Peu après, la radio informe la population que le président de la République fait des visites surprises dans un collège de Seine-Saint-Denis, dans un lycée, à la Sorbonne, où, coiffé d’un béret basque, il hurle une citation de Kant dans un mégaphone.
Alors que l’Élysée finit par dénoncer l’imposture, un mouvement grandit dans le pays : une jeune comédienne, déguisée en président, rappelle l’importance de la culture, un ouvrier parle du « stade grotesque du capitalisme », un infirmier en psychiatrie, des maîtresses d’école, un chauffeur de bus coiffé d’une perruque… tous font entendre leurs revendications sur l’éducation, l’hôpital, l’écologie.
C’en est trop pour le pouvoir en place et les partis réactionnaires, qui expriment leur peur et répriment cette joyeuse révolte dont les enfants prennent la tête en recouvrant les murs de graffitis. « Cantine = nul », écrit l’un d’eux, suivi par des milliers d’autres dont Hélio, ravi.
Entre roman et théâtre, Leslie Kaplan met en scène les mensonges et le vide de la parole politique, et la subvertit en inventant des slogans et des actions minuscules qui, mis bout à bout, expriment un désir salutaire de renouveau et, pourquoi pas, de révolution. Une fable réjouissante et salutaire sur la démocratie, l’utilisation du langage et les dérives autoritaires du pouvoir. S. J.
Littérature L'Humanité
Faire émerger d’autres possibles du réel
Prescription cultureESSAI Avec la Perspective du possible, Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre proposent de faire du possible un objet d’enquête des sciences sociales.
Pierre Henri-LabComment se défaire de la « tyrannie du présent » et retrouver une capacité à dessiner le futur ? Comment renouer avec la transformation de la société et en finir avec le sentiment d’impuissance qui paralyse trop souvent ses partisans ? Pour y parvenir, Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre, respectivement maîtresse de conférences en philosophie et professeur de science politique, entendent « définir et refonder un nouveau sens du possible », reprenant à leur compte le concept développé par Robert Musil dans l’Homme sans qualités.
Les deux auteurs relèvent que le possible a été préempté par le capitalisme. Si ce dernier cultive la croyance en un progrès infini, un « gouvernement du possible » veille à empêcher toute remise en cause de l’ordre établi. D’un côté, à coups d’expertises et de statistiques, il multiplie les injonctions au réalisme comme autant de rappels à l’ordre. C’est le fameux « There is not alternative », de Margaret Thatcher. De l’autre côté, il promeut une idéologie du développement personnel comme conduite des conduites individuelles et l’illusion destructrice pour les individus que tout dépend de soi.
Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre ne proposent pas de définir ce qui est possible ou ce qui ne l’est pas. Leur projet est d’établir une « perspective du possible » qu’ils veulent « critique » au sens du « refus de réduire le monde à sa réalité, d’une défiance vis-à-vis de l’existant mais aussi vis-à-vis des idéologies de l’innovation, du dépassement et de la conquête des possibles ». Leur perspective « vise à dénaturaliser les réalités présentes mais aussi futures ». Elle conçoit enfin « l’émancipation – plus de liberté, plus d’égalité, plus de solidarité ».
La « perspective du possible » a une genèse dans laquelle Karl Marx et Max Weber jouent chacun un rôle fondamental. Marx, pour qui le possible est en quelque sorte immanent, déjà présent dans le réel. La possibilité de la révolution étant à la fois déterminée par le niveau de développement des forces productives et par l’action politique du prolétariat. Weber, qui, avec sa théorie de la « possibilité objective », introduit la notion de contingence, c’est-à-dire la possibilité qu’une chose se produise ou pas. Ce faisant, il ouvre la voie à ce que le possible devienne un objet de recherche.
Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre s’appuient aussi sur les travaux de différents auteurs de l’école de Francfort, comme Ernst Bloch. Ils puisent aussi dans ceux du sociologue états-unien Erik Olin Wright. Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre, pour qui « se réclamer d’une théorie critique de la société, ce n’est pas abandonner l’horizon scientifique et la visée empirique des sciences sociales », voient dans les « utopies réelles » de ce dernier les objets de recherche d’une enquête sur les possibles. Ils proposent des questions et une méthode. C’est dans les expériences (coopératives, communautés autogérées…) conduites aux marges du capitalisme que résident, selon eux, les préfigurations d’un futur différent.
Laurent Jeanpierresciences socialeskarl marxmax weber Le Figaro
Emmanuel Macron au Figaro: «Les crises m’ont forgé, mon énergie est intacte»
EN COURS : Mis à jour le 6 avril 2022 à 20:02
«Durant ces cinq dernières années, nous avons réussi à nous attaquer à quelques causes - le chômage, le travail, la désindustrialisation - sur lesquelles j’avais reçu un mandat clair des Français. Mais, quand on dirige, qu’on gouverne ou qu’on préside, on a toujours une part de responsabilité. Dans le domaine de l’immigration, les résultats sont insuffisants mais nous avons renforcé la protection des frontières et durci fortement les conditions d’entrée sur notre territoire dans un contexte où les flux ont considérablement augmenté suite à la dégradation du contexte international. Les flux et la pression entre 2017 et 2019 ont ainsi été plus forts qu’entre 2015 et 2017. Une inquiétude est née là-dessus: je n’ai pas réussi à la calmer, et elle a beaucoup nourri les extrêmes. Mais notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le «zéro immigration» n’est ni réaliste ni souhaitable. Et le projet que je porte permet de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et de faciliter le retour vers leur pays d’origine des étrangers sans titre.» Dans un entretien au Figaro, le président candidat analyse la situation politique et précise son projet. Retrouvez notre grand entretien en cliquant sur le lien ci-dessous:
» LIRE NOTRE INTERVIEW - Emmanuel Macron: «Les crises m’ont forgé, mon énergie est intacte»
A Cachan, Hidalgo met en garde contre un vote utile «imposé» aux Français
Anne Hidalgo a mis en garde mercredi lors d'un déplacement à Cachan, en banlieue parisienne, contre un vote utile qui serait «imposé» aux Français, en référence à Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche dans les sondages à quatre jours du premier tour de la présidentielle. «Je dis aux Françaises et au Français "Sentez-vous libres", il ne faut pas se laisser imposer un vote au nom de je ne sais quelle fausse utilité», a déclaré la candidate PS, qui a multiplié ces derniers jours les attaques contre le leader de LFI. Jean-Luc Mélenchon grimpe dans les sondages et espère se qualifier au second tour en incarnant le «vote utile» de la gauche.
«La gauche du réel transforme la vie des gens, elle se fait élire car elle n'est pas sectaire, elle est ouverte, elle arrive localement à faire de grandes coalitions», a martelé devant la presse la candidate du parti socialiste, qui stagne entre 2% et 3% dans les sondages. Anne Hidalgo s'exprimait dans le cadre d'un déplacement dans un quartier populaire de Cachan, ville du Val-de-Marne dirigée par les socialistes depuis environ 70 ans. La maire de Paris s'est rendue dans un club de football local et dans une maison de jeunesse pour assister à un spectacle de hip-hop.
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Jadot rejette l'idée du vote utile à gauche: «Il n'y a pas de deuxième tour Mélenchon !»
«Il n'y a pas de deuxième tour Mélenchon !»: Yannick Jadot, en visite dans une exploitation fruitière en Alsace mercredi pour constater les dégâts dus au gel, a rejeté l'idée d'un «vote utile» en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé des candidats de gauche pour le premier tour de la présidentielle. «Il n'y a pas de second tour Jean-Luc Mélenchon ! Il n'y a pas de victoire de Jean-Luc Mélenchon !», a assuré le candidat écologiste qui appelle «ceux qui considèrent que l'écologie doit être au cœur du prochain quinquennat, qu'on ne peut pas avoir cinq ans d'inaction en plus» à voter en sa faveur.
«Dans une élection présidentielle, au premier tour on vote pour ses convictions», a-t-il insisté. Les derniers sondages donnent Jean-Luc Mélenchon en troisième position avec 16% des intentions de vote, derrière Emmanuel Macron (26,5%) et Marine Le Pen (21,5%). Yannick Jadot est lui crédité de 6%. «On ne va pas en plus avoir un premier tour confisqué par les sondages. Moi je dis aux Françaises et aux Français: ne vous laissez pas voler le premier tour, emparez vous de cette élection», a-t-il repris. «Aux européennes on a fait un bien meilleur score que ce que disaient les sondages. Quand les Françaises et les Français ont voté aux municipales ils n'ont pas attendu les sondages, parce qu'on n'aurait gagné aucune ville», a-t-il insisté.
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Trois prix Nobel appellent à voter Macron
Un «appel national» à la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, lancé mercredi à Strasbourg, a été signé par plusieurs personnalités strasbourgeoises, parmi lesquelles trois prix Nobel de médecine et de chimie. «A quelques jours du premier tour d'une élection présidentielle, qui pourrait battre de nouveaux records d'abstention et de vote pour les extrêmes, nous lançons de Strasbourg, capitale européenne et des droits de l'homme, un appel national à la mobilisation pour la réélection du Président de la République Emmanuel Macron», indique le texte de l'appel, consulté par l'AFP.
Parmi les signataires, Jules Hoffmann, Prix Nobel de Médecine 2011 et Membre de l'Académie Française et de l'Académie des sciences, ainsi que deux lauréats du Nobel de chimie, Jean-Marie Lehn (1987) et Jean-Pierre Sauvage (2016). Y figure également Thomas Ebessen, qui a reçu en 2014 le prix Kavli de nanosciences, présenté comme le Nobel de cette discipline. «Toutes ces personnalités ont souhaité tirer la sonnette d'alarme pour que notre pays fasse le choix du progrès et des réformes et ne cède pas à la tentation du retour en arrière et du repli sur soi», indique dans un communiqué l'un des initiateurs de cet appel, le LREM Alain Fontanel, ancien candidat à la mairie de Strasbourg aux dernières municipales. «Nous souhaitons qu'(Emmanuel Macron) puisse poursuivre son action au cours d'un second mandat, qui donnera à notre pays la force et la stabilité politique nécessaires pour assurer sa sécurité et son unité tout en réalisant les réformes indispensables», indique notamment l'appel, signé pour l'heure par plus de 170 personnes, issues notamment des milieux de la recherche, de l'enseignement, de la santé et de l'entreprise.
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LR va désigner une liste d'orateurs habilités à s'exprimer dans les médias dimanche soir
Les Républicains savent que le résultat du premier tour de l'élection présidentielle aura des conséquences sur leur bureau politique prévu lundi. Celui-ci se tiendra dans la foulée d'un conseil stratégique et la teneur des discussions dépendra du score de Valérie Pécresse, et plus précisément des écarts qu'il y aura à l'arrivée entre les différents candidats. Outre la surprise d'une qualification pour le second tour que les sondages semblent avoir déjà écartée, les LR s'attendent à deux scénarios : soit Valérie Pécresse sauve les meubles en atteignant un niveau suffisamment haut qui permettrait d'éviter une explosion du parti ; soit elle décroche nettement et son échec provoquera de fortes divergences sur la conduite à tenir au second tour. En attendant, la direction des Républicains est en train d'élaborer une stratégie pour faire en sorte que chacun se tienne aux éléments de langage jusqu'au bureau politique. Une liste d'orateurs habilités à s'exprimer dimanche soir est donc en train d'être établie et devrait être actée vendredi. Pour en savoir plus, cliquez sur notre article ci-dessous:
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Pécresse dans une cité d'Aubervilliers pour parler sécurité et femmes
Arrivée vers 15h00 dans la cité des Dalles, à Aubervilliers, en banlieue parisienne, la candidate LR à l'élection présidentielle s'est longuement entretenue avec les habitants du quartier, l'un se plaignant du trafic de drogue, l'autre des rats, une troisième du tapage nocturne. «On a peur de rentrer chez nous, on vit un calvaire», lui a expliqué une mère de famille en désignant un tunnel sans électricité particulièrement redouté la nuit par les femmes. «Il faut remettre de la sécurité, de la mixité et de la réussite dans tous les quartiers», a affirmé Valérie Pécresse qui avait déjà développé ce triptyque à Meaux et à Roubaix. «Ça suffit les squats, c'est insupportable, c'est du vol», a-t-elle ajouté, en répétant sa promesse d'«impunité zéro».
Mais ce déplacement lui a aussi permis de poursuivre dans le style plus détendu qu'elle adopte depuis quelques jours, posant avec des riverains pour un selfie, arrêtant un camion au cri de «hello!» pour en saluer le chauffeur, ou retardant son départ pour aller saluer un groupe d'écoliers. «J'ai été pendant huit jours malade du covid, maintenant je mets les bouchées doubles, ne croyez pas des sondages qui ont huit jours, la vraie droite elle se tient devant vous», a lancé la candidate qui est passée sous la barre des 10% dans les sondages. Découvrant l'existence d'un collectif «place aux femmes» dont elle a plusieurs fois repris le slogan, Valérie Pécresse a assuré: «dans cette élection aussi place aux femmes, place aux femmes dans la République». «Les femmes doivent faire leur place, elles le font!», a martelé celle qui a de longue date déploré le sexisme en politique.
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Le candidat Macron adresse une vidéo à chacun des territoires d'outre-mer
Le candidat Emmanuel Macron a diffusé mercredi onze vidéos destinées aux électeurs des Outre-mer, dans lesquelles il décline son projet pour chacun des départements et territoires hors-métropole. Dans chacun de ces messages vidéos, destinés aux électeurs de Mayotte, La Réunion, la Martinique, la Polynésie, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Saint-Barthélémy, le chef de l'Etat sortant expose son «projet pour améliorer votre quotidien, pour faire bouger les choses et dans le même temps pour préparer l'avenir».
Aux habitants de Martinique, Emmanuel Macron appelle à «regarder en face les conséquences du chlordécone, parce que le chlordécone a été un scandale», en référence au pesticide polluant et pathogène, utilisé jusqu'en 1993 dans les bananeraies alors qu'il avait été interdit en France dès 1990. «Nous avons mobilisé près de 100 millions d'euros sur ce sujet une somme inédite et il nous faudra poursuivre dans la durée avec humanité et détermination», plaide le candidat.
Aux Néo-Calédoniens, le favori des sondages estime que «le consensus reste à construire» après les trois référendums qui ont acté le maintien de l'île dans la République, en s'engageant à «regarder vers l'avant, dans le respect du résultat des consultations», mais en tendant «la main à celles et ceux qui, lors de la troisième consultation ont choisi de s'exprimer par le silence». Aux électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon, le candidat sortant promet de «vous protéger contre le changement climatique, la montée des eaux qui menacent votre littoral et qui sera un sujet décisif pour les prochaines décennies».
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De quel candidat êtes-vous le plus proche ?
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Borloo soutient Macron dès le premier tour
L'ancien ministre Jean-Louis Borloo va voter Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle car «il est le mieux armé pour répondre aux défis actuels» dans un contexte de crises, a-t-il dit mercredi dans un entretien au Parisien. «Je ne suis ni son porte-parole ni membre du fan-club. Mais compte tenu de la situation et de nos échanges récents, je prends une position personnelle, responsable, réfléchie et claire», explique celui qui a été un pilier de l'UDF puis de l'UDI se réclamant d'une «droite sociale».
«Ce n'est pas le moment de changer d'équipage» pour affronter les «trois tsunamis» -la pandémie, la flambée des prix au niveau mondial et la guerre en Europe- auxquels la France fait face, ajoute-t-il. Jean-Louis Borloo souligne avoir «de l'estime et de l'affection» pour la candidate de la droite Valérie Pécresse, mais «il faut être lucide, le second tour opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen». Alors «autant assumer et faire un choix clair dès le premier tour».
L'ancien ministre sans interruption de 2002 à 2010, à la Ville, à l'Emploi puis à l'Environnement, reconnaît avoir «eu des désaccords sérieux» avec Emmanuel Macron, accusé par l'opposition d'avoir «enterré» le plan banlieues que Jean-Louis Borloo lui avait remis en 2018 et censé alimenter le volet «social» de la politique présidentielle. Mais «je crois qu'il y a le président d'avant les "gilets jaunes" et celui d'après» et qu'il a appris «de ses échecs et de ses succès», a-t-il dit au Parisien.
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Les Français «ne croient plus au loup-garou», estime Marine Le Pen
«Les Français ne sont pas des enfants, ils ne croient plus au loup-garou. Il faut que le gouvernement arrête de les traiter comme des enfants (...) et les considère comme des adultes», a affirmé sur Europe 1 la candidate du RN. Marine Le Pen s'est par ailleurs dite «lassée de répondre à cette absence d'argumentation» sur son projet, «à ces anathèmes, à ces injures, et les Français sont lassés de les entendre».
En vue de la présidentielle, la candidate a lissé son image et édulcoré certaines propositions sans changer au fond de projet sur l'immigration, prévoyant pour ce faire d'inscrire «la priorité nationale» dans la Constitution ainsi que la primauté du droit français sur le droit international. Aux accusations de projet «totalitaire», elle a répondu que le mandat d'Emmanuel Macron avait «été un mandat autoritaire, où se sont succédé les violences, la répression à l'égard des manifestations. Lorsqu'il n'était pas confronté à des crises, il les a crées lui-même, ça a été le cas des gilets jaunes».
Le président candidat a appelé mardi les Français à être «indéfectiblement Européens», en dénonçant «les projets néfastes et mortifères» des candidats à l'Elysée qui veulent «tourner le dos à l'Europe». Marine Le Pen ne veut plus sortir de l'UE ni de l'euro mais veut la primauté du droit français sur le droit européen, ce qui équivaut pour certains juristes à un Frexit de fait. Elle a déploré mercredi qu'«il n'y ait jamais eu de bras de fer avec l'UE» pour «défendre les intérêts de la France».
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Renaud votera Poutou, rare chanteur à se prononcer
Renaud, longtemps surnommé le chanteur engagé, a indiqué mercredi qu'il voterait pour Philippe Poutou au premier tour de la présidentielle, dans une campagne où les grands noms de la chanson se font discrets, contrairement aux années 1980. «Bien sûr, je vais voter, je ne suis pas du camp des abstentionnistes. Je vais voter (au) premier tour pour choisir un candidat, le deuxième pour en éliminer un, une (candidat/candidate)», confie d'abord l'artiste sur RTL.
Au premier tour, Renaud, qui sortira le 6 mai Métèque, album de reprises, votera pour le «candidat le plus à l'extrême gauche, quasiment un "anar", Philippe Poutou (NPA)». Au deuxième tour, l'interprète de Mistral gagnant votera «contre, pas pour, contre Le Pen, j'incite tous les jeunes à aller voter». En 1988, en signant la tribune Tonton, laisse pas béton, Renaud participa à la «Tonton-mania», mouvement en faveur de la réélection de François Mitterrand. La même année, dans sa chanson Socialiste, on entendait «Moi j'étais rien-du-toutiste, anarcho-mitterrandiste/J'sais même pas si ça existe, mais ça m'excite».
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Valérie Pécresse dénonce le «Waterloo de la sécurité d’Emmanuel Macron»
«Cette campagne électorale n'a ressemblé à aucune autre», a soupiré Valérie Pécresse après une visite au centre pénitentiaire de Nanterre en compagnie de Rachida Dati. «On n'a absolument pas traité les vrais problèmes, notamment la chaîne d'autorité qui commence à l'école et se termine par la réinsertion n'a pas été traitée» a ajouté la candidate LR selon qui «c'est normal, on a d'un côté des extrêmes qui n'ont rien à dire, n'ont jamais gouverné, et de l'autre un Emmanuel Macron pour qui c'est la culture de l'excuse, et l'autorité n'est pas un sujet». «Nous on va prendre à bras le corps ce sujet», a-t-elle promis en taclant «le Waterloo de la sécurité d'Emmanuel Macron».
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Un peu moins de la moitié de la propagande électorale distribuée
Un peu moins de la moitié (45,5%) de la propagande électorale pour le premier tour de la présidentielle a été distribuée par la Poste «mercredi à 12h00», à quatre jours du premier tour, ont affirmé le ministère de l'Intérieur et La Poste. Dans un communiqué commun, ils ont assuré que cette distribution se déroulait «conformément au planning prévu». Mercredi à 12h00, «21,8 millions de plis ont été distribués» et les «plis restant sont en cours d'acheminement», ont-ils ajouté.
Lors des élections départementales et régionales, la distribution de la propagande électorale avait connu des dysfonctionnements importants attribués à l'un des prestataires, Adrexo. Adrexo s'était vu confier cette tâche pour partie avec la Poste au terme d'un accord-cadre conclu avec l'Etat, valable quatre ans. Les déboires aux élections régionales avaient conduit le gouvernement à confier de nouveau toute la distribution des plis électoraux à La Poste.
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Après les hologrammes, les Insoumis continuent leur campagne «collective»
Les hologrammes de Jean-Luc Mélenchon, mardi soir dans 11 villes de France, visaient déjà à quadriller le territoire. Ils seront suppléés mercredi et jeudi par pas moins de 90 réunions publiques dans toute la France, une au moins par département, et nombre d'entre elles dans des sous-préfectures. Elles seront tenues par des lieutenants et figures de la campagne. Ce qui fait dire aux stratèges Insoumis que leur campagne est «collective». Un porte-à-porte «géant» est par ailleurs prévu vendredi soir, dans les tout derniers moments de la campagne.
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L'électorat potentiel de Marine Le Pen en forte hausse, selon un sondage
Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'écart se resserre non seulement dans les intentions de vote mais également parmi les électeurs potentiels. Selon un sondage Kantar Public - Epoka pour Le Figaro, les Français seraient 39% à envisager «possible», avec «de fortes chances» ou «certain» le fait de voter pour Emmanuel Macron ce dimanche. Avec 38% d'électeurs potentiels, Marine Le Pen arrive quasiment ex æquo. L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon est quant à lui en troisième position, avec seulement 29% de potentiel électoral.
Des chiffres qui dessinent une «dynamique très claire et solide» en faveur de la candidate du Rassemblement national (RN), souligne Laure Salvaing, directrice générale de Kantar Public France. À la même période en 2017, Emmanuel Macron bénéficiait en effet d'un potentiel électoral plus élevé (45%), tout comme Jean-Luc Mélenchon (36%). Marine Le Pen est la seule parmi ce trio de tête à avoir nettement progressé en cinq ans, passant de 30 à 38% de Français s'estimant capables de voter pour elle au premier tour.
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Anne Hidalgo refuse de choisir entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon
Interrogée sur BFMTV et RMC sur son très faible niveau dans les sondages, Anne Hidalgo a reconnu des «erreurs» passées de la gauche et fait valoir la difficulté pour les idéaux portés par le PS de se retrouver confrontés à la réalité. «Quand on porte un idéal aussi fort sur la justice sociale et quand on accepte de ne pas être dans l'incantation, de relever les manches et de se coltiner à la réalité, forcément il y a des déceptions». Elle a de nouveau refusé de choisir entre Emmanuel Macron, qui «n'est plus une option pour la gauche», et le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, «une impasse pour la gauche», même s'ils viennent tous deux du PS. Ceux-là «c'est les pires en général quand ils s'en vont: c'est la foi des convertis», a-t-elle lâché.
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Présidentielle 2022: la bataille des programmes
Il y a eu la «force tranquille» de François Mitterrand, la «fracture sociale» de Jacques Chirac, l’inlassable «travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy, ou la célèbre formule de François Hollande: «Mon adversaire, c’est le monde de la finance.» Il a parfois suffi d’un bon mot, d’une phrase forte, d’une idée phare, pour qu’un candidat soit porté par un élan. Et que la simple évocation de son slogan rappelle le souvenir de sa campagne victorieuse. Alors, à quatre jours du premier tour, cette campagne, souvent jugée atone, interroge. Que restera-t-il des douze candidats en lice? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous pour lire notre article:
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Pécresse et Zemmour se disputent le leadership d'une «union des droites»
Les candidats à la présidentielle Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête!) se sont disputé mercredi la capacité de réaliser une «union des droites» au lendemain du scrutin en vue des législatives. «Je serai candidat, mais je serai au second tour» de la présidentielle, a assuré Eric Zemmour mardi soir, affirmant, visiblement troublé, qu'il «n'abandonnerait pas les gens qui (lui) ont fait confiance», alors qu'il était relancé sur la perspective d'une candidature aux législatives.
«Le 25 (avril) au matin, je serai soit président de la République soit chef de l'opposition», a-t-il précisé mercredi matin sur France Inter. «Je ferai enfin cette réconciliation des droites que personne ne veut faire, ni Marine Le Pen ni Valérie Pécresse. Je suis le seul» à pouvoir la faire. La candidate LR a elle considéré qu'en parlant ainsi, Eric Zemmour «acte sa défaite» à la présidentielle. «Il sera Monsieur 20h01: il appellera à voter Marine Le Pen et se présentera aux législatives sous ses couleurs». «Aujourd'hui, la seule union des droites possible, c'est autour de moi», a enchaîné la candidate, interrogée sur la possibilité qu'elle puisse être la cheffe d'une telle union des droites, même si elle a assuré qu'elle serait élue présidente.
Valérie Pécresse est créditée de 8,5% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle par un sondage Ipsos SopraSteria publié mercredi, derrière Eric Zemmour (10%), Jean-Luc Mélenchon (16%), Marine Le Pen (21,5%) et Emmanuel Macron (26,5%). «La campagne de débauchages (d'élus de la droite par le le RN et Reconquête!, NDLR) a finalement fait pschitt», s'est encore félicitée la candidate LR. «Il y a aujourd'hui une droite de convictions dans ce pays, pas une droite des petites combinaisons d'après élection», et «elle est majoritaire», a-t-elle insisté.
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Le Pen veut faire oublier sa proximité avec Poutine
A l'approche de la présidentielle, Marine Le Pen tente de faire oublier sa proximité avec la Russie, accusée de massacres en Ukraine, mais reste hostile aux sanctions économiques contre Moscou altérant le pouvoir d'achat des Français. «On aurait pu se foirer» sur la Russie, admet un proche de la candidate du Rassemblement national. Marine Le Pen avait été reçue en grande pompe par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et la photo de la rencontre figure toujours sur ses documents de campagne. Son parti n'a pas non plus fini de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe dirigé par d'anciens militaires.
Depuis le début de l'invasion, elle joue la prudence. La candidate convient d'abord avec son équipe de «ne pas jouer au président» de la République, car «on n'a pas les éléments», selon ce proche. Un argument déjà mis en avant quand elle avait refusé de s'associer à un texte de ses alliés européens à Madrid fin janvier, qui exprimaient leur «solidarité» avec l'Ukraine contre les «menaces» russes. La candidate d'extrême droite condamne ensuite l'agression et dit qu'il faut accueillir les réfugiés ukrainiens, peu importe qu'elle les distingue de ceux d'Afghanistan ou de Syrie, pourtant tous protégés par la Convention de Genève.
Marine Le Pen évoque aussi le conflit sous l'angle de ses conséquences en termes de pouvoir d'achat, thème majeur de sa campagne, alors que la guerre fait flamber les prix de l'énergie et de l'alimentaire. Elle refuse ainsi de soutenir les sanctions économiques ayant un impact sur le porte-monnaie des Français. «L'énergie, c'est le sang de l'organisme national», dit-elle. Marine Le Pen a «retourné un désavantage à son profit, en faisant oublier tout le reste», souligne Nonna Mayer, spécialiste de l'électorat FN (devenu RN).
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McKinsey: enquête ouverte depuis le 31 mars pour blanchiment aggravé de fraude fiscale
Le parquet national financier (PNF) a ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale après avoir pris connaissance du rapport du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, a annoncé mercredi le procureur national financier dans un communiqué. Dans ce rapport, la commission d'enquête du Sénat a accusé les entités françaises du cabinet McKinsey d'optimisation fiscale, de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.
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Marine Le Pen poursuit sa forte progression, Macron se tasse
Marine Le Pen confirme sa forte progression depuis un mois et atteint 21,5%, encore à bonne distance toutefois d'Emmanuel Macron (26,5%), mais loin devant Jean-Luc Mélenchon, également en hausse (16%), selon un sondage publié mercredi. Dans cette enquête Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde, la fondation Jean Jaurès et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée du 2 au 4 avril auprès de 12.600 personnes, la candidate du Rassemblement national progresse encore de quatre points en deux semaines.
Le président sortant reste en tête (26,5%) mais continue sa décrue (-1,5 point), observée aussi dans d'autres enquêtes. Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) poursuit également sa progression (+ 2 points) et creuse l'écart avec le candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) qui s'érode encore (10%, -1,5), tout comme la candidate LR Valérie Pécresse (8,5%, -1,5 point). A gauche, l'écologiste Yannick Jadot est en baisse (6%, -1 pt), devant le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo, stables à respectivement 3,5% et 2% des intentions de vote. Jean Lassalle (Résistons) est toujours à 2,5% et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) à 2%. Philippe Poutou (NPA) enregistre 1% des intentions de vote et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) 0,5%.
*Le sondage a été réalisé en ligne du 2 au 4 avril, auprès de 12.600 personnes inscrites sur les listes électorales issues d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
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Bienvenue dans ce live
Bonsoir et bienvenue sur ce live consacré à la campagne présidentielle. Retrouvez toutes l’actualité des candidats à la présidence de la République sur ce direct.
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Emmanuel Macron au Figaro: «Les crises m’ont forgé, mon énergie est intacte»
«Durant ces cinq dernières années, nous avons réussi à nous attaquer à quelques causes - le chômage, le travail, la désindustrialisation - sur lesquelles j’avais reçu un mandat clair des Français. Mais, quand on dirige, qu’on gouverne ou qu’on préside, on a toujours une part de responsabilité. Dans le domaine de l’immigration, les résultats sont insuffisants mais nous avons renforcé la protection des frontières et durci fortement les conditions d’entrée sur notre territoire dans un contexte où les flux ont considérablement augmenté suite à la dégradation du contexte international. Les flux et la pression entre 2017 et 2019 ont ainsi été plus forts qu’entre 2015 et 2017. Une inquiétude est née là-dessus: je n’ai pas réussi à la calmer, et elle a beaucoup nourri les extrêmes. Mais notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le «zéro immigration» n’est ni réaliste ni souhaitable. Et le projet que je porte permet de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et de faciliter le retour vers leur pays d’origine des étrangers sans titre.» Dans un entretien au Figaro, le président candidat analyse la situation politique et précise son projet. Retrouvez notre grand entretien en cliquant sur le lien ci-dessous:
» LIRE NOTRE INTERVIEW - Emmanuel Macron: «Les crises m’ont forgé, mon énergie est intacte»
A Cachan, Hidalgo met en garde contre un vote utile «imposé» aux Français
Anne Hidalgo a mis en garde mercredi lors d'un déplacement à Cachan, en banlieue parisienne, contre un vote utile qui serait «imposé» aux Français, en référence à Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche dans les sondages à quatre jours du premier tour de la présidentielle. «Je dis aux Françaises et au Français "Sentez-vous libres", il ne faut pas se laisser imposer un vote au nom de je ne sais quelle fausse utilité», a déclaré la candidate PS, qui a multiplié ces derniers jours les attaques contre le leader de LFI. Jean-Luc Mélenchon grimpe dans les sondages et espère se qualifier au second tour en incarnant le «vote utile» de la gauche.
«La gauche du réel transforme la vie des gens, elle se fait élire car elle n'est pas sectaire, elle est ouverte, elle arrive localement à faire de grandes coalitions», a martelé devant la presse la candidate du parti socialiste, qui stagne entre 2% et 3% dans les sondages. Anne Hidalgo s'exprimait dans le cadre d'un déplacement dans un quartier populaire de Cachan, ville du Val-de-Marne dirigée par les socialistes depuis environ 70 ans. La maire de Paris s'est rendue dans un club de football local et dans une maison de jeunesse pour assister à un spectacle de hip-hop.
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Jadot rejette l'idée du vote utile à gauche: «Il n'y a pas de deuxième tour Mélenchon !»
«Il n'y a pas de deuxième tour Mélenchon !»: Yannick Jadot, en visite dans une exploitation fruitière en Alsace mercredi pour constater les dégâts dus au gel, a rejeté l'idée d'un «vote utile» en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé des candidats de gauche pour le premier tour de la présidentielle. «Il n'y a pas de second tour Jean-Luc Mélenchon ! Il n'y a pas de victoire de Jean-Luc Mélenchon !», a assuré le candidat écologiste qui appelle «ceux qui considèrent que l'écologie doit être au cœur du prochain quinquennat, qu'on ne peut pas avoir cinq ans d'inaction en plus» à voter en sa faveur.
«Dans une élection présidentielle, au premier tour on vote pour ses convictions», a-t-il insisté. Les derniers sondages donnent Jean-Luc Mélenchon en troisième position avec 16% des intentions de vote, derrière Emmanuel Macron (26,5%) et Marine Le Pen (21,5%). Yannick Jadot est lui crédité de 6%. «On ne va pas en plus avoir un premier tour confisqué par les sondages. Moi je dis aux Françaises et aux Français: ne vous laissez pas voler le premier tour, emparez vous de cette élection», a-t-il repris. «Aux européennes on a fait un bien meilleur score que ce que disaient les sondages. Quand les Françaises et les Français ont voté aux municipales ils n'ont pas attendu les sondages, parce qu'on n'aurait gagné aucune ville», a-t-il insisté.
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Trois prix Nobel appellent à voter Macron
Un «appel national» à la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, lancé mercredi à Strasbourg, a été signé par plusieurs personnalités strasbourgeoises, parmi lesquelles trois prix Nobel de médecine et de chimie. «A quelques jours du premier tour d'une élection présidentielle, qui pourrait battre de nouveaux records d'abstention et de vote pour les extrêmes, nous lançons de Strasbourg, capitale européenne et des droits de l'homme, un appel national à la mobilisation pour la réélection du Président de la République Emmanuel Macron», indique le texte de l'appel, consulté par l'AFP.
Parmi les signataires, Jules Hoffmann, Prix Nobel de Médecine 2011 et Membre de l'Académie Française et de l'Académie des sciences, ainsi que deux lauréats du Nobel de chimie, Jean-Marie Lehn (1987) et Jean-Pierre Sauvage (2016). Y figure également Thomas Ebessen, qui a reçu en 2014 le prix Kavli de nanosciences, présenté comme le Nobel de cette discipline. «Toutes ces personnalités ont souhaité tirer la sonnette d'alarme pour que notre pays fasse le choix du progrès et des réformes et ne cède pas à la tentation du retour en arrière et du repli sur soi», indique dans un communiqué l'un des initiateurs de cet appel, le LREM Alain Fontanel, ancien candidat à la mairie de Strasbourg aux dernières municipales. «Nous souhaitons qu'(Emmanuel Macron) puisse poursuivre son action au cours d'un second mandat, qui donnera à notre pays la force et la stabilité politique nécessaires pour assurer sa sécurité et son unité tout en réalisant les réformes indispensables», indique notamment l'appel, signé pour l'heure par plus de 170 personnes, issues notamment des milieux de la recherche, de l'enseignement, de la santé et de l'entreprise.
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LR va désigner une liste d'orateurs habilités à s'exprimer dans les médias dimanche soir
Les Républicains savent que le résultat du premier tour de l'élection présidentielle aura des conséquences sur leur bureau politique prévu lundi. Celui-ci se tiendra dans la foulée d'un conseil stratégique et la teneur des discussions dépendra du score de Valérie Pécresse, et plus précisément des écarts qu'il y aura à l'arrivée entre les différents candidats. Outre la surprise d'une qualification pour le second tour que les sondages semblent avoir déjà écartée, les LR s'attendent à deux scénarios : soit Valérie Pécresse sauve les meubles en atteignant un niveau suffisamment haut qui permettrait d'éviter une explosion du parti ; soit elle décroche nettement et son échec provoquera de fortes divergences sur la conduite à tenir au second tour. En attendant, la direction des Républicains est en train d'élaborer une stratégie pour faire en sorte que chacun se tienne aux éléments de langage jusqu'au bureau politique. Une liste d'orateurs habilités à s'exprimer dimanche soir est donc en train d'être établie et devrait être actée vendredi. Pour en savoir plus, cliquez sur notre article ci-dessous:
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Pécresse dans une cité d'Aubervilliers pour parler sécurité et femmes
Arrivée vers 15h00 dans la cité des Dalles, à Aubervilliers, en banlieue parisienne, la candidate LR à l'élection présidentielle s'est longuement entretenue avec les habitants du quartier, l'un se plaignant du trafic de drogue, l'autre des rats, une troisième du tapage nocturne. «On a peur de rentrer chez nous, on vit un calvaire», lui a expliqué une mère de famille en désignant un tunnel sans électricité particulièrement redouté la nuit par les femmes. «Il faut remettre de la sécurité, de la mixité et de la réussite dans tous les quartiers», a affirmé Valérie Pécresse qui avait déjà développé ce triptyque à Meaux et à Roubaix. «Ça suffit les squats, c'est insupportable, c'est du vol», a-t-elle ajouté, en répétant sa promesse d'«impunité zéro».
Mais ce déplacement lui a aussi permis de poursuivre dans le style plus détendu qu'elle adopte depuis quelques jours, posant avec des riverains pour un selfie, arrêtant un camion au cri de «hello!» pour en saluer le chauffeur, ou retardant son départ pour aller saluer un groupe d'écoliers. «J'ai été pendant huit jours malade du covid, maintenant je mets les bouchées doubles, ne croyez pas des sondages qui ont huit jours, la vraie droite elle se tient devant vous», a lancé la candidate qui est passée sous la barre des 10% dans les sondages. Découvrant l'existence d'un collectif «place aux femmes» dont elle a plusieurs fois repris le slogan, Valérie Pécresse a assuré: «dans cette élection aussi place aux femmes, place aux femmes dans la République». «Les femmes doivent faire leur place, elles le font!», a martelé celle qui a de longue date déploré le sexisme en politique.
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Le candidat Macron adresse une vidéo à chacun des territoires d'outre-mer
Le candidat Emmanuel Macron a diffusé mercredi onze vidéos destinées aux électeurs des Outre-mer, dans lesquelles il décline son projet pour chacun des départements et territoires hors-métropole. Dans chacun de ces messages vidéos, destinés aux électeurs de Mayotte, La Réunion, la Martinique, la Polynésie, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Saint-Barthélémy, le chef de l'Etat sortant expose son «projet pour améliorer votre quotidien, pour faire bouger les choses et dans le même temps pour préparer l'avenir».
Aux habitants de Martinique, Emmanuel Macron appelle à «regarder en face les conséquences du chlordécone, parce que le chlordécone a été un scandale», en référence au pesticide polluant et pathogène, utilisé jusqu'en 1993 dans les bananeraies alors qu'il avait été interdit en France dès 1990. «Nous avons mobilisé près de 100 millions d'euros sur ce sujet une somme inédite et il nous faudra poursuivre dans la durée avec humanité et détermination», plaide le candidat.
Aux Néo-Calédoniens, le favori des sondages estime que «le consensus reste à construire» après les trois référendums qui ont acté le maintien de l'île dans la République, en s'engageant à «regarder vers l'avant, dans le respect du résultat des consultations», mais en tendant «la main à celles et ceux qui, lors de la troisième consultation ont choisi de s'exprimer par le silence». Aux électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon, le candidat sortant promet de «vous protéger contre le changement climatique, la montée des eaux qui menacent votre littoral et qui sera un sujet décisif pour les prochaines décennies».
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De quel candidat êtes-vous le plus proche ?
Vous ne savez pas encore pour qui voter ? Le Figaro vous propose d’identifier les candidats dont les propositions correspondent le mieux à vos idées en répondant à une série de 50 questions basées sur les programmes. Pour faire notre test, cliquez sur le lien ci-dessous:
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Borloo soutient Macron dès le premier tour
L'ancien ministre Jean-Louis Borloo va voter Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle car «il est le mieux armé pour répondre aux défis actuels» dans un contexte de crises, a-t-il dit mercredi dans un entretien au Parisien. «Je ne suis ni son porte-parole ni membre du fan-club. Mais compte tenu de la situation et de nos échanges récents, je prends une position personnelle, responsable, réfléchie et claire», explique celui qui a été un pilier de l'UDF puis de l'UDI se réclamant d'une «droite sociale».
«Ce n'est pas le moment de changer d'équipage» pour affronter les «trois tsunamis» -la pandémie, la flambée des prix au niveau mondial et la guerre en Europe- auxquels la France fait face, ajoute-t-il. Jean-Louis Borloo souligne avoir «de l'estime et de l'affection» pour la candidate de la droite Valérie Pécresse, mais «il faut être lucide, le second tour opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen». Alors «autant assumer et faire un choix clair dès le premier tour».
L'ancien ministre sans interruption de 2002 à 2010, à la Ville, à l'Emploi puis à l'Environnement, reconnaît avoir «eu des désaccords sérieux» avec Emmanuel Macron, accusé par l'opposition d'avoir «enterré» le plan banlieues que Jean-Louis Borloo lui avait remis en 2018 et censé alimenter le volet «social» de la politique présidentielle. Mais «je crois qu'il y a le président d'avant les "gilets jaunes" et celui d'après» et qu'il a appris «de ses échecs et de ses succès», a-t-il dit au Parisien.
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Les Français «ne croient plus au loup-garou», estime Marine Le Pen
«Les Français ne sont pas des enfants, ils ne croient plus au loup-garou. Il faut que le gouvernement arrête de les traiter comme des enfants (...) et les considère comme des adultes», a affirmé sur Europe 1 la candidate du RN. Marine Le Pen s'est par ailleurs dite «lassée de répondre à cette absence d'argumentation» sur son projet, «à ces anathèmes, à ces injures, et les Français sont lassés de les entendre».
En vue de la présidentielle, la candidate a lissé son image et édulcoré certaines propositions sans changer au fond de projet sur l'immigration, prévoyant pour ce faire d'inscrire «la priorité nationale» dans la Constitution ainsi que la primauté du droit français sur le droit international. Aux accusations de projet «totalitaire», elle a répondu que le mandat d'Emmanuel Macron avait «été un mandat autoritaire, où se sont succédé les violences, la répression à l'égard des manifestations. Lorsqu'il n'était pas confronté à des crises, il les a crées lui-même, ça a été le cas des gilets jaunes».
Le président candidat a appelé mardi les Français à être «indéfectiblement Européens», en dénonçant «les projets néfastes et mortifères» des candidats à l'Elysée qui veulent «tourner le dos à l'Europe». Marine Le Pen ne veut plus sortir de l'UE ni de l'euro mais veut la primauté du droit français sur le droit européen, ce qui équivaut pour certains juristes à un Frexit de fait. Elle a déploré mercredi qu'«il n'y ait jamais eu de bras de fer avec l'UE» pour «défendre les intérêts de la France».
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Renaud votera Poutou, rare chanteur à se prononcer
Renaud, longtemps surnommé le chanteur engagé, a indiqué mercredi qu'il voterait pour Philippe Poutou au premier tour de la présidentielle, dans une campagne où les grands noms de la chanson se font discrets, contrairement aux années 1980. «Bien sûr, je vais voter, je ne suis pas du camp des abstentionnistes. Je vais voter (au) premier tour pour choisir un candidat, le deuxième pour en éliminer un, une (candidat/candidate)», confie d'abord l'artiste sur RTL.
Au premier tour, Renaud, qui sortira le 6 mai Métèque, album de reprises, votera pour le «candidat le plus à l'extrême gauche, quasiment un "anar", Philippe Poutou (NPA)». Au deuxième tour, l'interprète de Mistral gagnant votera «contre, pas pour, contre Le Pen, j'incite tous les jeunes à aller voter». En 1988, en signant la tribune Tonton, laisse pas béton, Renaud participa à la «Tonton-mania», mouvement en faveur de la réélection de François Mitterrand. La même année, dans sa chanson Socialiste, on entendait «Moi j'étais rien-du-toutiste, anarcho-mitterrandiste/J'sais même pas si ça existe, mais ça m'excite».
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Valérie Pécresse dénonce le «Waterloo de la sécurité d’Emmanuel Macron»
«Cette campagne électorale n'a ressemblé à aucune autre», a soupiré Valérie Pécresse après une visite au centre pénitentiaire de Nanterre en compagnie de Rachida Dati. «On n'a absolument pas traité les vrais problèmes, notamment la chaîne d'autorité qui commence à l'école et se termine par la réinsertion n'a pas été traitée» a ajouté la candidate LR selon qui «c'est normal, on a d'un côté des extrêmes qui n'ont rien à dire, n'ont jamais gouverné, et de l'autre un Emmanuel Macron pour qui c'est la culture de l'excuse, et l'autorité n'est pas un sujet». «Nous on va prendre à bras le corps ce sujet», a-t-elle promis en taclant «le Waterloo de la sécurité d'Emmanuel Macron».
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Un peu moins de la moitié de la propagande électorale distribuée
Un peu moins de la moitié (45,5%) de la propagande électorale pour le premier tour de la présidentielle a été distribuée par la Poste «mercredi à 12h00», à quatre jours du premier tour, ont affirmé le ministère de l'Intérieur et La Poste. Dans un communiqué commun, ils ont assuré que cette distribution se déroulait «conformément au planning prévu». Mercredi à 12h00, «21,8 millions de plis ont été distribués» et les «plis restant sont en cours d'acheminement», ont-ils ajouté.
Lors des élections départementales et régionales, la distribution de la propagande électorale avait connu des dysfonctionnements importants attribués à l'un des prestataires, Adrexo. Adrexo s'était vu confier cette tâche pour partie avec la Poste au terme d'un accord-cadre conclu avec l'Etat, valable quatre ans. Les déboires aux élections régionales avaient conduit le gouvernement à confier de nouveau toute la distribution des plis électoraux à La Poste.
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Après les hologrammes, les Insoumis continuent leur campagne «collective»
Les hologrammes de Jean-Luc Mélenchon, mardi soir dans 11 villes de France, visaient déjà à quadriller le territoire. Ils seront suppléés mercredi et jeudi par pas moins de 90 réunions publiques dans toute la France, une au moins par département, et nombre d'entre elles dans des sous-préfectures. Elles seront tenues par des lieutenants et figures de la campagne. Ce qui fait dire aux stratèges Insoumis que leur campagne est «collective». Un porte-à-porte «géant» est par ailleurs prévu vendredi soir, dans les tout derniers moments de la campagne.
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L'électorat potentiel de Marine Le Pen en forte hausse, selon un sondage
Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'écart se resserre non seulement dans les intentions de vote mais également parmi les électeurs potentiels. Selon un sondage Kantar Public - Epoka pour Le Figaro, les Français seraient 39% à envisager «possible», avec «de fortes chances» ou «certain» le fait de voter pour Emmanuel Macron ce dimanche. Avec 38% d'électeurs potentiels, Marine Le Pen arrive quasiment ex æquo. L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon est quant à lui en troisième position, avec seulement 29% de potentiel électoral.
Des chiffres qui dessinent une «dynamique très claire et solide» en faveur de la candidate du Rassemblement national (RN), souligne Laure Salvaing, directrice générale de Kantar Public France. À la même période en 2017, Emmanuel Macron bénéficiait en effet d'un potentiel électoral plus élevé (45%), tout comme Jean-Luc Mélenchon (36%). Marine Le Pen est la seule parmi ce trio de tête à avoir nettement progressé en cinq ans, passant de 30 à 38% de Français s'estimant capables de voter pour elle au premier tour.
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Anne Hidalgo refuse de choisir entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon
Interrogée sur BFMTV et RMC sur son très faible niveau dans les sondages, Anne Hidalgo a reconnu des «erreurs» passées de la gauche et fait valoir la difficulté pour les idéaux portés par le PS de se retrouver confrontés à la réalité. «Quand on porte un idéal aussi fort sur la justice sociale et quand on accepte de ne pas être dans l'incantation, de relever les manches et de se coltiner à la réalité, forcément il y a des déceptions». Elle a de nouveau refusé de choisir entre Emmanuel Macron, qui «n'est plus une option pour la gauche», et le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, «une impasse pour la gauche», même s'ils viennent tous deux du PS. Ceux-là «c'est les pires en général quand ils s'en vont: c'est la foi des convertis», a-t-elle lâché.
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Présidentielle 2022: la bataille des programmes
Il y a eu la «force tranquille» de François Mitterrand, la «fracture sociale» de Jacques Chirac, l’inlassable «travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy, ou la célèbre formule de François Hollande: «Mon adversaire, c’est le monde de la finance.» Il a parfois suffi d’un bon mot, d’une phrase forte, d’une idée phare, pour qu’un candidat soit porté par un élan. Et que la simple évocation de son slogan rappelle le souvenir de sa campagne victorieuse. Alors, à quatre jours du premier tour, cette campagne, souvent jugée atone, interroge. Que restera-t-il des douze candidats en lice? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous pour lire notre article:
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Pécresse et Zemmour se disputent le leadership d'une «union des droites»
Les candidats à la présidentielle Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête!) se sont disputé mercredi la capacité de réaliser une «union des droites» au lendemain du scrutin en vue des législatives. «Je serai candidat, mais je serai au second tour» de la présidentielle, a assuré Eric Zemmour mardi soir, affirmant, visiblement troublé, qu'il «n'abandonnerait pas les gens qui (lui) ont fait confiance», alors qu'il était relancé sur la perspective d'une candidature aux législatives.
«Le 25 (avril) au matin, je serai soit président de la République soit chef de l'opposition», a-t-il précisé mercredi matin sur France Inter. «Je ferai enfin cette réconciliation des droites que personne ne veut faire, ni Marine Le Pen ni Valérie Pécresse. Je suis le seul» à pouvoir la faire. La candidate LR a elle considéré qu'en parlant ainsi, Eric Zemmour «acte sa défaite» à la présidentielle. «Il sera Monsieur 20h01: il appellera à voter Marine Le Pen et se présentera aux législatives sous ses couleurs». «Aujourd'hui, la seule union des droites possible, c'est autour de moi», a enchaîné la candidate, interrogée sur la possibilité qu'elle puisse être la cheffe d'une telle union des droites, même si elle a assuré qu'elle serait élue présidente.
Valérie Pécresse est créditée de 8,5% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle par un sondage Ipsos SopraSteria publié mercredi, derrière Eric Zemmour (10%), Jean-Luc Mélenchon (16%), Marine Le Pen (21,5%) et Emmanuel Macron (26,5%). «La campagne de débauchages (d'élus de la droite par le le RN et Reconquête!, NDLR) a finalement fait pschitt», s'est encore félicitée la candidate LR. «Il y a aujourd'hui une droite de convictions dans ce pays, pas une droite des petites combinaisons d'après élection», et «elle est majoritaire», a-t-elle insisté.
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Le Pen veut faire oublier sa proximité avec Poutine
A l'approche de la présidentielle, Marine Le Pen tente de faire oublier sa proximité avec la Russie, accusée de massacres en Ukraine, mais reste hostile aux sanctions économiques contre Moscou altérant le pouvoir d'achat des Français. «On aurait pu se foirer» sur la Russie, admet un proche de la candidate du Rassemblement national. Marine Le Pen avait été reçue en grande pompe par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et la photo de la rencontre figure toujours sur ses documents de campagne. Son parti n'a pas non plus fini de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe dirigé par d'anciens militaires.
Depuis le début de l'invasion, elle joue la prudence. La candidate convient d'abord avec son équipe de «ne pas jouer au président» de la République, car «on n'a pas les éléments», selon ce proche. Un argument déjà mis en avant quand elle avait refusé de s'associer à un texte de ses alliés européens à Madrid fin janvier, qui exprimaient leur «solidarité» avec l'Ukraine contre les «menaces» russes. La candidate d'extrême droite condamne ensuite l'agression et dit qu'il faut accueillir les réfugiés ukrainiens, peu importe qu'elle les distingue de ceux d'Afghanistan ou de Syrie, pourtant tous protégés par la Convention de Genève.
Marine Le Pen évoque aussi le conflit sous l'angle de ses conséquences en termes de pouvoir d'achat, thème majeur de sa campagne, alors que la guerre fait flamber les prix de l'énergie et de l'alimentaire. Elle refuse ainsi de soutenir les sanctions économiques ayant un impact sur le porte-monnaie des Français. «L'énergie, c'est le sang de l'organisme national», dit-elle. Marine Le Pen a «retourné un désavantage à son profit, en faisant oublier tout le reste», souligne Nonna Mayer, spécialiste de l'électorat FN (devenu RN).
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McKinsey: enquête ouverte depuis le 31 mars pour blanchiment aggravé de fraude fiscale
Le parquet national financier (PNF) a ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale après avoir pris connaissance du rapport du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, a annoncé mercredi le procureur national financier dans un communiqué. Dans ce rapport, la commission d'enquête du Sénat a accusé les entités françaises du cabinet McKinsey d'optimisation fiscale, de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.
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Marine Le Pen poursuit sa forte progression, Macron se tasse
Marine Le Pen confirme sa forte progression depuis un mois et atteint 21,5%, encore à bonne distance toutefois d'Emmanuel Macron (26,5%), mais loin devant Jean-Luc Mélenchon, également en hausse (16%), selon un sondage publié mercredi. Dans cette enquête Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde, la fondation Jean Jaurès et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée du 2 au 4 avril auprès de 12.600 personnes, la candidate du Rassemblement national progresse encore de quatre points en deux semaines.
Le président sortant reste en tête (26,5%) mais continue sa décrue (-1,5 point), observée aussi dans d'autres enquêtes. Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) poursuit également sa progression (+ 2 points) et creuse l'écart avec le candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) qui s'érode encore (10%, -1,5), tout comme la candidate LR Valérie Pécresse (8,5%, -1,5 point). A gauche, l'écologiste Yannick Jadot est en baisse (6%, -1 pt), devant le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo, stables à respectivement 3,5% et 2% des intentions de vote. Jean Lassalle (Résistons) est toujours à 2,5% et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) à 2%. Philippe Poutou (NPA) enregistre 1% des intentions de vote et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) 0,5%.
*Le sondage a été réalisé en ligne du 2 au 4 avril, auprès de 12.600 personnes inscrites sur les listes électorales issues d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
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Bienvenue dans ce live
Bonsoir et bienvenue sur ce live consacré à la campagne présidentielle. Retrouvez toutes l’actualité des candidats à la présidence de la République sur ce direct.
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McKinsey : le PNF confirme l'ouverture d'une enquête visant le «statut fiscal» du cabinet en France
L'enquête pour blanchiment aggravé de fraude fiscale vise les entités françaises du cabinet, accusées d'optimisation fiscale par le Sénat.
En Martinique, «c’est le gun qui parle la nuit»
REPORTAGE - L’instauration d’un couvre-feu entre 19 heures et 5 heures n’a pas fait baisser la fièvre sur l’île.
Le premier ministre luxembourgeois en meeting pour Macron
INFO LE FIGARO - Xavier Bettel participera jeudi à Strasbourg à une réunion publique en faveur de la réélection du chef de l'État.
Le Figaro
Ultraviolence: des délinquants de plus en plus jeunes
Christophe CornevinINFO LE FIGARO - Vols, agressions, atteintes sexuelles… En 2019, 66.140 délinquants de moins de 15 ans ont été impliqués dans des affaires traitées par les parquets.
Âgés de 16 à 17 ans, ils affichent un palmarès délinquant noir corbeau. À la manière d’Orange mécanique, ils ont écumé en bande Saint-Nazaire et ses environs. Ciblant surtout des femmes, ils ont traîné une de leurs victimes sur des mètres derrière un scooter ou encore roué de coups une automobiliste lors d’un «car jacking». Des semaines d’enquête ont été nécessaires avant de les interpeller.
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À Fabrègues, près de Montpellier, ce sont deux amies collégiennes de 13 ans qui ont poignardé à mort le père de l’une d’entre elles à l’aide de ciseaux et d’un couteau, puis grièvement la femme et la fille de celui-ci, toujours à l’arme blanche. Mises en examen pour «assassinat, tentatives d’assassinat et complicité», ces fans de fictions d’épouvante avaient prémédité le massacre de la famille entière avant d’épargner la cadette de 6 ans.
Au tribunal pour enfants de Pontoise, c’est un garçon et une fille qui sont jugés depuis lundi pour l’assassinat d’Alisha, 14 ans, en mars 2021, à Argenteuil (Val-d’Oise). Âgés de 15 ans au moment des faits, les jeunes «diaboliques» avaient tendu un traquenard à l’adolescente au pied d’un viaduc avant de la jeter dans la Seine.
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Ces sordides faits divers, pris parmi tant d’autres, témoignent d’une sauvagerie qui étreint un public de plus en plus jeune. Si les chiffres concernant la délinquance des mineurs sont délivrés au compte-gouttes, l’étude «Sécurité et société», établie en 2021 par l’Insee et les services statistiques du ministère de l’Intérieur, révèle que près de 50.000 jeunes de 10 à 14 ans ont été mis en cause en 2019 par les policiers et les gendarmes. La même année, quelque 66.140 délinquants de moins de 15 ans ont été impliqués comme auteurs dans des affaires traitées par les parquets. Dans 28 % des cas, ils étaient principalement interpellés pour des vols (28 %), des agressions (25 %), voire des atteintes sexuelles (10 %).
C’est un peu comme jouer au tennis : pour être un champion, il faut commencer à s’entraîner jeune
Le phénomène n’est pas récent. Dès juin 2002, un rapport d’enquête sénatorial, intitulé «La délinquance des mineurs: la République en quête de respect» pointait un «rajeunissement incontestable». Ce document notait que «les mineurs de moins de seize ans représentent 12% des personnes interpellées par la sécurité publique et près de 49% des mineurs mis en cause». Le criminologue Alain Bauer était formel: «Si les mineurs de 13 à 18 ans représentent une très large majorité des mineurs délinquants, on observait une poussée des mineurs de 8 à 12 ans». De son côté, le criminologue Sebastian Roché affirmait: «Le rajeunissement et l’augmentation du niveau de violence des actes sont un seul et même phénomène (…). C’est un peu comme jouer au tennis: pour être un champion, il faut commencer à s’entraîner jeune.»
«Bombes à retardement»
Vingt ans plus tard, ce directeur de recherche au CNRS est revenu, fin mars, devant une mission commune du Sénat qui vient de lancer une nouvelle étude sur «La délinquance des jeunes». Charge aux parlementaires d’identifier les racines du mal. Auteur d’un stimulant ouvrage intitulé La Nation inachevée. La jeunesse face à l’école et la police (Bernard Grasset), Sebastian Roché observe que la police fait presque deux fois moins de prévention dans les quartiers défavorisés, où seuls 23 % des élèves ont vu un intervenant en uniforme.
«Les quartiers pauvres sont considérés par les policiers comme “perdus” et la prévention inadaptée, assure le chercheur. La seule solution, aux yeux des policiers, est la confrontation: il faut reconquérir le terrain par la force et l’intimidation.» La multiplicité des contrôles policiers dans les cités serait à l’origine d’un sentiment de révolte et d’injustice, même si, concède le chercheur, «le raisonnement de la police est que les quartiers les plus criminogènes nécessitent plus d’attention, et donc plus de contrôles afin de garder la maîtrise de la délinquance et des nuisances associées».
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Soucieux de désamorcer ces véritables «bombes à retardement» que sont les «enfants délinquants», Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, défendait dès le printemps 2006 un ambitieux projet de détection précoce des troubles du comportement chez les très jeunes enfants, envisagée dès 3 à 4 ans. Las, l’idée, avant-gardiste, a été reléguée aux calendes grecques après avoir essuyé un tir de barrage nourri émanant d’un groupe de psychologues, psychiatres et éducateurs.
Depuis, la situation n’a fait qu’empirer avec l’explosion de la délinquance des mineurs étrangers isolés. Dans l’agglomération parisienne, le nombre de leurs mises en cause pour violence a explosé de 407 % en cinq ans, passant de 290 à 1471 entre 2016 et 2020. Dans la majorité des cas, ces stakhanovistes de la délinquance «ordinaire» sont relâchés dans la foulée. Après avoir été transformée à 39 reprises depuis sa création, l’ordonnance de 1945, instaurant l’excuse de minorité, a quant à elle été abrogée en septembre dernier.
Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés
RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.
Le fisc sur la piste des piscines dissimulées
RÉCIT - Les services de l’État ont recours à un logiciel d’intelligence artificielle dont les erreurs irritent les propriétaires.
Genre «autre» dans un test d'anglais en 3e : le ministère de l'Éducation nationale évoque une «erreur»
Dans un examen de langue vivante destiné aux élèves de troisième, les candidats étaient invités à mentionner leur sexe : masculin, féminin... ou «autre». Le ministère a reconnu une «erreur» et a retiré la proposition.
L'Humanité
Récit Une vie de combats et de partage avec Gabriel Péri
Prescription cultureAlain GarnierC’est le témoignage fort d’une « passeuse de mémoire ». Le deuxième livre de Pauline Talens-Péri (fille adoptive de Gabriel Péri) donne un éclairage sur le présent à partir des événements du passé en lien avec la personnalité historique majeure. L’autrice a connu l’exil, l’exode, la délation. Elle a vu le jour et passé ses premières années sous les bombardements et la tourmente de la guerre civile espagnole et de la France occupée. Apatride, elle a grandi dans le camp de Rieucros, en Lozère. Elle est passée de famille d’accueil en famille d’accueil jusqu’à ce que Gabriel Péri, le mari de sa tante maternelle Mathilde, l’adopte et lui donne une place dans la société. Malgré toutes ces tempêtes, Pauline Talens-Péri a construit sa vie. Elle n’a jamais cessé de s’interroger sur le cours du monde.
EssaisGabriel Péripcf Le Figaro
La Russie bloque l'accès humanitaire à Marioupol pour cacher les «milliers» de victimes, selon Zelensky
EN COURS : Mis à jour le 6 avril 2022 à 20:22
La Russie bloque l'accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les «milliers» de victimes dans cette ville assiégée du sud-est de l'Ukraine contre laquelle se poursuivent les assauts et les bombardements, a affirmé mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«Je pense que l'une des principales raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas faire entrer d'aide humanitaires dans Marioupol est que, tant que tout n'a pas été 'nettoyé' par les soldats russes, ils ont peur que le monde voie ce qu'il s'y passe», a déclaré Zelensky dans un entretien avec la chaîne de télévision turque Habertürk, mis en ligne par la présidence. Il s'agit «non pas de dizaines mais de milliers de personnes tuées et de milliers de blessés», a-t-il ajouté. «Nous savons combien de militaires (ukrainiens) y sont morts et combien y ont été blessés, mais nous ne savons pas combien de civils».
«Mais, dans tous les cas, ils (les Russes) ne pourront pas tout cacher (...). Un tel nombre, c'est impossible à dissimuler. Et je pense que nous le verrons tous quand nous pourrons entrer» dans Marioupol, a-t-il encore déclaré. «A Boutcha par exemple ils ont essayé de le faire, ils ont brûlé beaucoup de gens dans cette région : Boutcha, Irpin, Gostomel. Ils ont brûlé des familles. Hier, nous avons de nouveau trouvé une famille : le père, la mère, les deux enfants. De tout petits enfants. C'est pour ça que je dis : ce sont des nazis», a martelé le président ukrainien.
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Des soldats ukrainiens formés aux Etats-Unis au maniement de drones tueurs
Un petit groupe de soldats ukrainiens qui se trouvaient aux Etats-Unis avant l'invasion russe de l'Ukraine sont formés au maniement des drones tueurs Switchblade que Washington fournit à Kiev, a indiqué mercredi un haut responsable du Pentagone.
«Un petit nombre d'Ukrainiens se trouvaient déjà ici aux Etats-Unis (...) et nous avons saisi l'occasion de les former pendant quelques jours, tout particulièrement aux drones Switchblade, dont l'armée ukrainienne n'est pas familière», a précisé ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «C'est un petit nombre, moins d'une douzaine», a-t-il ajouté. «Ils devraient rentrer en Ukraine prochainement.»
Le responsable du Pentagone était questionné sur des propos tenus la veille lors d'une audition au Congrès par le ministre de la Défense, Lloyd Austin, qui avait indiqué que les Etats-Unis formaient hors de l'Ukraine les soldats ukrainiens au maniement des armes qu'ils leur fournissent. «Certains sont formés ici, aux Etats-Unis», avait ajouté le chef d'état-major, le général Mark Milley, sans plus de précision.
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Effet Ukraine : l'Italie abaisse sa prévision de croissance pour 2022, à 3,1%, selon une source gouvernementale
Le gouvernement italien a abaissé mercredi sa prévision de croissance pour cette année, tablant désormais sur une progression du PIB de 3,1%, contre 4,7% auparavant, en raison de l'impact sur l'économie de la guerre en Ukraine, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.
La prévision du déficit public a cependant été maintenue à 5,6% du PIB, après un solde négatif de 7,2% en 2021, selon le Document économique et financier (DEF) pour 2022 adopté en conseil des ministres.
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Biden dénonce des «crimes de guerre majeurs» en Ukraine
Joe Biden a dénoncé mercredi des «crimes de guerre majeurs» en évoquant les «corps laissés dans les rues après le retrait des Russes» et les «civils exécutés de sang-froid» à Boutcha, à côté de Kiev.
«Ce qui se passe ce n'est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s'unir pour que les responsables rendent des comptes», a dit le président américain lors d'une conférence syndicale à Washington, en promettant également «d'étouffer pour des années» le développement économique de la Russie.
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Pétrole : les pays riches vont puiser 120 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves
Les pays développés membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) vont puiser 120 millions de barils de pétrole supplémentaires dans leurs réserves, afin de tenter de calmer les cours secoués par la guerre en Ukraine, a annoncé mercredi son directeur exécutif, Fatih Birol, sur Twitter.
Ce total inclut 60 millions de barils qui seront mis sur le marché par les Etats-Unis, dont le président, Joe Biden, a déjà annoncé récemment qu'ils allaient puiser un peu plus dans leurs réserves stratégiques.
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Un Britannique soupçonné d'espionnage pour Moscou à Berlin extradé au Royaume-Uni
Un ex-agent de sécurité de l'ambassade britannique à Berlin accusé d'espionnage au profit de la Russie a été extradé mercredi au Royaume-Uni et doit être présenté à la justice jeudi, ont annoncé le parquet et la police. Agé de 57 ans, David Smith avait été arrêté par la police allemande le 10 août. Il a été «inculpé pour neuf infractions à la loi sur les secrets officiels», a déclaré dans un communiqué Nick Price, responsable de la section antiterroriste du parquet britannique, chargé du dossier.
«Il est accusé de sept infractions de collecte d'informations avec l'intention de les transmettre aux autorités russes, une de tentative de communications et une de fourniture d'informations à une personne qu'il pensait être un responsable russe», a-t-il ajouté. Les faits qui lui sont reprochés remontent à une période comprise entre octobre 2020 et août 2021, a précisé dans un communiqué distinct la police de Londres. Le suspect doit être présenté jeudi à la Westminter Magistrates Court jeudi.
L'extradition de David Smith intervient dans un contexte d'expulsions massives de diplomates russes de la part de pays européens depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, sur fond d'accusations d'espionnage.
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Le Portugal va envoyer du matériel militaire supplémentaire à l'Ukraine
Le Portugal va envoyer «prochainement» du matériel militaire supplémentaire à l'Ukraine, envahie par l'armée russe, a déclaré mercredi son ministre des Affaires étrangères. «Le Portugal a déjà envoyé plus de 60, 70 tonnes de matériel de guerre en Ukraine et va en envoyer davantage prochainement», a indiqué Joao Gomes Cravinho aux médias portugais à son arrivée à Bruxelles où il participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.
Il s'agira de «matériel de protection mais également du matériel offensif», a ajouté le chef de la diplomatie portugaise, précisant que la ministre la Défense Helena Carreira donnerait davantage de détails. Le Portugal avait déjà annoncé fin février l'envoi en Ukraine de «gilets, casques, lunettes de vision nocturne, grenades, de munitions de différents calibres» et de «fusils automatiques G3».
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Les chars d'assaut ont-ils toujours leur place dans les conflits modernes ?
Depuis le début de l'invasion, la Russie a perdu au moins un tiers des tanks qu'elle avait initialement lancé sur le champ de bataille. Cette arme, qui faisait pourtant son grand retour, est-elle devenue obsolète ?
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L'Ukraine demande à Prague et à Bratislava de réparer ses armes endommagées
L'Ukraine a demandé à Prague et à Bratislava de l'aider à réparer son matériel militaire endommagé lors des combats contre l'invasion russe, ont indiqué mercredi les ministères tchèque et slovaque de la Défense. «L'Ukraine a demandé à la République tchèque de l'aider à réparer le matériel endommagé», a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère tchèque de la Défense, Jana Zechmeisterova. «Les procédures et les options des réparations potentielles sont en cours de discussion», a-t-elle ajouté.
Le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a déclaré de son côté aux journalistes que son pays avait également été sollicité, et que les réparations seraient effectuées par des entreprises privées. «Si cela se produit, ce sera sur une base commerciale standard. Les entreprises sont privées, elles ne peuvent pas travailler gratuitement», a-t-il ajouté. Selon les médias tchèques, Prague a envoyé lundi à l'Ukraine des trains chargés de chars T72 et de véhicules blindés de fabrication soviétique, une opération sans précédent. Mais les sources officielles ont refusé de confirmer cette information.
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Londres durcit ses sanctions contre Moscou
Le Royaume-Uni a durci mercredi ses sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine, interdisant tout investissement britannique en Russie et ciblant les secteurs bancaire et énergétique, ainsi que des oligarques.
Les nouvelles mesures annoncées dans un communiqué du Foreign Office prévoient «un gel complet des actifs» de la première banque russe Sberbank, la fin des importations de charbon russe d'ici à la fin de l'année et visent nommément huit hommes d'affaires dont le milliardaire Leonid Mikhelson, qui dirige le conglomérat gazier Novatek.
Le gouvernement britannique avait déjà indiqué vouloir cesser d'acheter du pétrole russe cette année. Il précise compter «mettre fin aux importations de gaz dès que possible par la suite». Il vise également des «industries stratégiques et des compagnies publiques», interdisant les importations de fer et acier.
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Italie : la villa d'un propagandiste russe visée par une tentative d'incendie
La villa italienne d'un présentateur TV russe, Vladimir Soloviev, considéré comme le propagandiste en chef du Kremlin, a été visée mercredi par une tentative présumée d'incendie, ont indiqué mercredi les autorités locales. Proche de Valdimir Poutine, Vladimir Soloviev, 58 ans, possède trois propriétés sur les rives très courues du lac de Côme (nord), d'une valeur totale d'environ 8 millions d'euros, selon le gouvernement italien.
Rome a annoncé le 5 mars avoir gelé ces biens dans le cadre des sanctions occidentales imposées contre des personnalités ou entités russes à la suite de l'invasion de l'Ukraine par les troupes de Moscou. La villa, actuellement en rénovation, n'a pas subi de dommages importants. Le départ de feu, provoqué par des pneus et circonscrit à l'extérieur, a été rapidement éteint. «C'était un tout petit incendie, avec peu de matériel (...). Il n'y a pratiquement pas de dégâts», a déclaré à l'AFP Gennaro di Maio, chef des pompiers de Côme.
Biélorussie : arrestations pour des «sabotages» de voies ferrées
La police biélorusse a annoncé mercredi avoir arrêté quatre personnes soupçonnées de «sabotage» contre des équipements ferroviaires dans ce pays servant de base arrière et de zone de transit pour les forces russes combattant en Ukraine. Un adjoint du ministre de l'Intérieur bélarusse, Guennadi Kazakevitch, a déclaré dans une vidéo que trois de ces individus avaient arrêtés dans la nuit du 30 mars dans la région de Bobrouïsk, dans le centre du pays.
Selon cette source, les trois suspects, âgés de 27 et 28 ans, ont endommagé et incendié des armoires électriques ferroviaires, ainsi que des instruments signalétiques, près de la ville d'Ossipovitchi. Les individus ont été blessés après avoir «activement résisté» à leur arrestation par les forces de l'ordre, qui ont ouvert le feu, a affirmé ce responsable. Le ministère a publié une vidéo montrant l'un des suspects, le visage tuméfié, les mains attachées dans le dos, faisant une confession face à caméra.
La Finlande saisit pour 42 millions d'euros d'oeuvres d'art de musées russes
Les autorités finlandaises ont annoncé mercredi avoir saisi plusieurs oeuvres d'art de musées russes transitant dans le pays nordique dans le cadre des sanctions européennes contre Moscou, d'une valeur dépassant les 40 millions d'euros. Les trois lots «incluent des oeuvres qui ne peuvent pas être évaluées, elles sont inestimables», a expliqué Hannu Sinkkonen, directeur du service de répression des douanes.
Pour des raisons d'assurance, les tableaux, statues et autres pièces antiques ont été estimées à un total de 42 million d'euros, a-t-il toutefois précisé. Les autorités sont restées discrètes sur les œuvres concernées, mais ont confirmé que certaines appartiennent au célèbre musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Elles revenaient vers la Russie via la Finlande après avoir été prêtées à des musées en Italie et au Japon.
Mais les douanes ont estimées que le transfert risquait de contrevenir aux sanctions imposées mi-mars par l'Union européenne à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Dix personnes sont suspectées d'avoir violé ces sanctions, qui incluent la vente, le transfert ou l'exportation de biens de luxe - dont les oeuvres d'art - vers la Russie. La saisie a eu lieu ce week-end au poste-frontière de Vaalimaa, dans le sud-est de la Finlande.
Nouvelle volée de sanctions américaines contre la Russie
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de «dévastatrices» contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine, selon un communiqué de la Maison Blanche. En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, l'exécutif américain va appliquer les contraintes les plus sévères qu'il puisse imposer aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank, ainsi qu'à plusieurs grandes entreprises publiques, en réponse aux «atrocités» commises en Ukraine.
Washington va sanctionner également les «enfants adultes» de Vladimir Poutine. Un haut responsable américain a précisé qu'il s'agissait des deux filles du président russe.
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Inculpation aux Etats-Unis de l'oligarque russe Konstantin Malofeev pour violations des sanctions
L'oligarque russe Konstantin Malofeev a été inculpé aux Etats-Unis pour avoir violé les sanctions américaines imposées après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé mercredi le ministre américain de la Justice, Merrick Garland. Le milliardaire avait été identifié par le Trésor américain comme l'une des principales sources de financement pour les partisans russes du séparatisme en Crimée et pour fournir un soutien matériel à la «république» autoproclamée de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a ajouté Merrick Garland.
«Après avoir été sanctionné par les Etats-Unis, Malofeev a tenté d'échapper aux sanctions en utilisant des complices pour acquérir et diriger en cachette des médias à travers l'Europe», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
La Hongrie prête à payer le gaz russe en roubles
La Hongrie s'est dite prête mercredi à payer le gaz russe en roubles si besoin, à rebours des autres pays de l'Union européenne qui ont refusé la demande de Moscou. «Nous ne voyons pas de problème dans le paiement en roubles, si c'est ce que les Russes veulent, nous paierons en roubles», a déclaré le Premier ministre Viktor Orban lors d'une conférence de presse à Budapest.
Les deux filles de Poutine pourraient être sanctionnées par l'UE
Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être visées par les nouvelles sanctions de l'UE actuellement examinées par les représentants des Vingt-Sept, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques européennes. Outre un allongement de la liste noire de l'UE, ce durcissement des sanctions proposé par la Commission européenne prévoit notamment l'arrêt des achats de charbon russe et la fermeture des ports aux bateaux russes.
Il fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes. Vladimir Poutine a dénoncé mercredi «une provocation grossière et cynique» de Kiev. Les services de la Commission ont proposé d'ajouter à cette liste les filles du président russe, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources diplomatiques. Maria et Katerina sont nées respectivement en 1985 et 1986, de son mariage avec Lioudmila Poutina dont le président russe a annoncé le divorce en 2013.
Un convoi du CICR arrive à Zaporojie avec des réfugiés du sud-est
Un convoi de sept autobus et d'environ 40 véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l'Ukraine à Zaporojie (sud), a constaté une journaliste de l'AFP. «Notre équipe a mené un convoi de bus et de voitures privées avec plus de 500 personnes vers Zaporojie», a précisé sur Twitter le CICR, ajoutant qu'ils avaient essayé d'atteindre la ville assiégée de Marioupol, mais que les «conditions de sécurité l'ont rendu impossible».
«Ceux qui faisaient partie du convoi avaient réussi à fuir Marioupol», explique la Croix-Rouge, dont l'une des équipes chargée d'aider à évacuer les civils avait été «retenue» lundi par la police dans une localité sous contrôle russe, contrainte ensuite de rebrousser chemin. Marioupol, une ville portuaire qui était la plus grande localité de l'est de l'Ukraine à échapper au contrôle des séparatistes prorusses de la région jusqu'au déclenchement de l'invasion russe le 24 février, subit un siège très meurtrier depuis le début de la guerre.
La guerre pourrait durer «des mois, voire des années» selon le chef de l'Otan
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer «des mois, voire des années», a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan. «Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses», a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance. «Nous n'avons vu aucune indication selon laquelle Poutine aurait changé son objectif de contrôler l'ensemble de l'Ukraine», a-t-il souligné.
Une réunion du G7 est prévue au siège de l'Alliance en marge de la réunion de l'Otan, en présence du chef de la diplomatie japonaise Yoshimasa Hayashi. Le renforcement des sanctions imposées à la Russie sera le principal thème de la réunion. «L'Ukraine a un besoin urgent de soutien militaire et c'est la raison pour laquelle il est si important que les Alliés de l'Otan acceptent de continuer à soutenir l'Ukraine avec de nombreux types d'équipements militaires, à la fois des équipements plus lourds et des systèmes d'armes légers», a expliqué Jens Stoltenberg, estimant que l'aide déjà apportée avait eu «un effet réel».
Vladimir Poutine dénonce une «provocation grossière et cynique» de l'Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié mercredi de «provocation grossière et cynique» des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha après le retrait des forces de Moscou.
Lors d'un entretien avec le premier ministre hongrois Viktor Orban, Poutine a évoqué notamment «la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha», selon un communiqué du Kremlin. Il s'agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale.
La guerre pourrait durer «des mois, voire des années» selon le chef de l'Otan
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer «des mois, voire des années», a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan.
«Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses», a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance.
Ukraine : un convoi du CICR arrive à Zaporojie
Un convoi de sept autobus et d'environ 40 véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l'Ukraine à Zaporojie (sud). «Notre équipe a mené un convoi de bus et de voitures privées avec plus de 500 personnes vers Zaporojie», a déclaré sur Twitter le CICR, précisant qu'ils avaient essayé d'atteindre la ville assiégée de Marioupol, mais que les «conditions de sécurité l'ont rendu impossible».
Kiev appelle les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer «maintenant»
Kiev a appelé mercredi les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer la région «maintenant», sur fond de craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin.
Les autorités régionales «appellent la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée», a déclaré la vice-première ministre Iryna Verechtchouk, citée par le ministère de l'Intégration sur Telegram, ajoutant qu'il fallait le faire «maintenant» sous peine de «risquer la mort».
Si l'armée russe lançait une attaque d'importance dans la région, «nous ne pourrions plus aider» les habitants, a-t-elle alerté, «car il serait pratiquement impossible de stopper les combats». «Il faut évacuer tant que cette possibilité existe. Pour l'instant, elle existe encore», a insisté Iryna Verechtchouk, qui coordonne l'organisation des couloirs humanitaires depuis le début de l'invasion russe le 24 février.
Orban a réclamé à Poutine un «cessez-le-feu immédiat»
Le premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé mercredi s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, dont il est proche, et lui avoir proposé une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand.
«J'ai proposé au président Poutine de déclarer un cessez-le feu immédiat», a-t-il dit devant la presse, ajoutant lui avoir proposé de venir à Budapest pour des discussions avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. «Il a dit oui, mais avec des conditions».
Le gouvernement allemand rejette les explications russes sur Boutcha
La position russe estimant que les morts de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha relèveraient d'une mise en scène n'est «pas tenable» au vu des images satellites qui ont été diffusées, a estimé mercredi le gouvernement allemand.
«Les explications données du côté russe, selon lesquelles il s'agissait de mises en scène ou que la Russie n'était pas responsable des assassinats, ne sont pas tenables à nos yeux» suite à «l'évaluation des images satellites» diffusées dans la presse, a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit, lors d'une conférence de presse à Berlin.
L'Inde soutient une enquête indépendante sur les cadavres de Boutcha
L'Inde est «profondément troublée» par les «meurtres» de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine et soutient le principe d'une enquête indépendante, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar devant le parlement indien. «Il s'agit d'une affaire extrêmement grave et nous soutenons l'appel à une enquête indépendante», a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie indienne a «condamné fermement ces meurtres», en référence à la découverte de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne à Boutcha, près de la capitale Kiev, après le retrait des troupes russes.
L'Assemblée générale de l'ONU votera jeudi sur une suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme
L'Assemblée générale de l'ONU procédera jeudi à 10h (heure locale) à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine, a annoncé la présidence de l'Assemblée.
Pour que la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme, siégeant à Genève, soit décidée, il faut une majorité des 2/3 des pays qui voteront pour et contre lors du scrutin auquel sont conviés les 193 membres de l'Assemblée générale.
La Chine censure un film sur l'Ukraine
Le film évoque la révolte de Maïdan à Kiev en 2013, visiblement une ligne rouge pour Pékin en pleine guerre en Ukraine. «Olga», qui devait être projeté en Chine, a été retiré de l'affiche, a indiqué mercredi l'ambassade de Suisse à Pékin.
Une première projection, organisée la semaine dernière par la Suisse dans une salle de cinéma pékinoise, avait déjà été «empêchée à la dernière minute par les autorités chinoises», a indiqué l'ambassade helvétique. «La raison donnée était d'abord le Covid, puis le contenu du film», a ajouté la représentation de Berne, qui dit avoir «immédiatement protesté» auprès des autorités locales.
Le film, réalisé par le Français Elie Grappe, avait été sélectionné pour représenter la Suisse dans la course aux Oscars. Il devait être présenté à Pékin dans le cadre du Mois de la Francophonie. Il raconte l'histoire d'une gymnase ukrainienne, Olga, contrainte de s'entraîner en Suisse alors qu'éclate dans son pays la révolte de Maïdan, qui devait aboutir au renversement du président prorusse Viktor Ianoukovitch, suivi de l'annexion de la Crimée par Moscou.
Pour Boris Johnson, les morts de civils à Boutcha «ne semblent pas éloignées d'un génocide»
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé mercredi que les morts de civils à Boutcha et ailleurs en Ukraine, attribuées à l'armée russe, «ne semblent pas loin du génocide».
«Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide selon moi», a déclaré le dirigeant conservateur, se disant sûr que davantage de sanctions occidentales seraient imposées contre des intérêts russes.
Des bombardements continus sur Severodonetsk, dans l'Est
Des obus et des roquettes s'abattaient mercredi à intervalles réguliers sur la ville industrielle de Severodonetsk, dans l'Est de l'Ukraine, ont constaté à la mi-journée des journalistes de l'AFP. Un bâtiment était en feu et de très rares civils étaient visibles dans les rues.
Les habitants se risquaient à sortir quand les bombardements s'interrompaient quelques minutes, avant de courir se mettre à couvert quand les frappes reprenaient, ont vu des journalistes de l'AFP.
Severodonetsk, plus de 100.000 habitants avant la guerre, est la ville la plus à l'Est tenue par l'armée ukrainienne, tout près de la ligne de front avec les territoires séparatistes prorusses.
La Russie annonce avoir réglé en roubles une dette en dollars
Le ministère des Finances russe a annoncé mercredi avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.
«Une banque étrangère a refusé d'exécuter des instructions» de paiement d'un montant de 649,2 millions de dollars dû le 4 avril, indique le ministère dans un communiqué, affirmant donc avoir donc été «contraint de faire appel à une institution financière russe pour faire les versements nécessaires (...) dans la devise de la Fédération de Russie».
La Chine évoque des images «profondément dérangeantes» de civils morts à Boutcha
La Chine a évoqué mercredi des images «profondément dérangeantes» après la découverte de cadavres dans la ville de Boutcha en Ukraine, tout en se refusant à incriminer la Russie.
Alors que les images de la ville libérée de l'occupation russe ont entraîné une condamnation générale de Moscou et des appels à un renforcement des sanctions internationales, Pékin s'est abstenu d'accuser son allié russe.
«Les informations et les images de civils morts à Boutcha sont profondément dérangeantes», a reconnu devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.
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Deux civils tués dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide dans l’est
Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l’est de l'Ukraine, a annoncé mercredi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.
«Le site de distribution d'aide humanitaire a été bombardé par les fascistes russes à l'aide de roquettes à Vougledar. Il y a deux morts et cinq blessés», a déclaré Pavlo Kirilenko sur Telegram. L'attaque «a eu lieu pendant la distribution d'aide humanitaire», a-t-il précisé, publiant des photos montrant des corps inertes gisant à l'extérieur d'un bâtiment dont les fenêtres sont soufflées.
Zelensky fustige l'«indécision» des Européens sur les sanctions contre la Russie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé mercredi, dans une adresse au Parlement irlandais, l'«indécision» de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.
«Il y a des mécanismes qui permettent de le faire, la seule chose qui manque, c'est une approche de principe de certains dirigeants, politiques ou économiques, qui pensent toujours que la guerre et les crimes de guerre ne sont pas des choses aussi terribles que des pertes financières», a déclaré Volodymyr Zelensky, insistant: «Nous ne pouvons tolérer aucune indécision après ce que nous avons traversé».
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La Grèce va expulser 12 diplomates russes
La Grèce va expulser douze diplomates russes, a indiqué mercredi un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères à l'instar de décisions similaires la veilles par d'autres pays européens.
«Les autorités grecques ont déclaré personae non gratae 12 membres des missions diplomatiques et consulaires de la Fédération de Russie, accrédités en Grèce», a précisé ce texte, précisant que le secrétaire général du ministère en avait informé l'ambassadeur de Russie en Grèce.
La Hongrie convoque l'ambassadeur ukrainien après des «insultes»
Le gouvernement hongrois a convoqué mercredi l'ambassadeur ukrainien pour protester contre des «insultes» de Kiev sur la position de Budapest vis-à-vis de l'invasion russe. «Il est temps que les dirigeants ukrainiens cessent d'insulter la Hongrie et reconnaissent le choix du peuple hongrois», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto. Le premier ministre nationaliste Viktor Orban, largement réélu dimanche soir pour un quatrième mandat d'affilée, s'en était déjà pris au président ukrainien, qu'il avait désigné parmi ses adversaires. «Même lui» n'avait pu empêcher sa victoire, s'était-il vanté dans son discours le soir même, alors que la Hongrie est désormais considérée par l'influente ONG américaine Freedom House un «régime hybride», et non plus comme une démocratie.
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Durant la campagne électorale en Hongrie, Volodymyr Zelensky a appelé à plusieurs reprises Viktor Orban, vu comme l'allié le plus proche de Moscou au sein de l'Union européenne (UE), à choisir son camp. Il l'a accusé d'avoir «perdu son honneur» à cause de ses liens avec Vladimir Poutine. Bien que la Hongrie soit membre de l'Otan comme de l'UE, Budapest a refusé d'envoyer des armes à l'Ukraine voisine, insistant sur sa volonté de rester en dehors du conflit pour «protéger» les Hongrois. Le pays s'oppose par ailleurs à des sanctions contre le pétrole et le gaz russes, comme l'Allemagne et l'Autriche.
La Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU?
Depuis que les troupes russes ont franchi la frontière ukrainienne, les sanctions économiques internationales se multiplient contre Moscou. Mais est-ce suffisant face à la détermination de Vladimir Poutine? Alors qu'une enquête internationale a été lancée afin de définir si l'armée russe est responsable de «crimes de guerre», Volomydyr Zelensky a demandé à exclure la Russie de son siège au Conseil de sécurité de l'ONU. S'appuyant sur les images d'horreur du massacre à Boutcha, près de Kiev, le président ukrainien a insisté pour que «le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer». Les États-Unis ont de leur côté déclaré «travailler à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU». Mais est-ce possible? Nous avons vérifié.
Le pape fustige «une cruauté toujours plus horrible» à Boutcha y compris contre «des civils»
Le pape François a fustigé mercredi la «cruauté toujours plus horrible» qui frappe en Ukraine «y compris contre des civils», en référence au «massacre de Boutcha». «Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants», a déclaré le pape à la fin de son audience générale.
La République tchèque envoie des chars d’assaut à l’Ukraine
La République tchèque a envoyé de vieux chars de conception soviétique en Ukraine, afin de combattre une force d'invasion russe bien mieux équipée, rapporte le Wall Street Journal. Ces livraisons, annoncées par trois responsables tchèques et slovaques, sont les premières du genre depuis le début de l'invasion russe le 24 février. La République tchèque et la Slovaquie voisine, qui partagent une frontière avec l'Ukraine, envisagent également d'ouvrir leurs installations industrielles militaires pour réparer et remettre en état les équipements militaires ukrainiens endommagés, explique le quotidien américain.
L'ambassade de Turquie retourne à Kiev
La Turquie a entrepris de rouvrir son ambassade en Ukraine dans la capitale, Kiev, après l'avoir temporairement déplacée à la frontière roumaine en mars par sécurité, a indiqué l'ambassade. «Nous avions temporairement déplacé nos activités dans la ville de Tchernivtsi, devenue le centre logistique des efforts d'évacuation. Nous sommes rentrés aujourd'hui à Kiev, chez nous», a annoncé mardi soir l'ambassade de Turquie en Ukraine sur son compte Twitter. Selon la chaîne privée turque NTV, l'ambassade a repris ses activités dès mercredi matin dans la capitale ukrainienne.
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Ankara avait déplacé son ambassade le 11 mars à Tchernivtsi, dans le sud-est de l'Ukraine, à une quarantaine de kilomètres de la frontière roumaine. La Turquie avait évacué le personnel de son ambassade «pour des raisons de sécurité», avait expliqué un responsable du ministère turc des Affaires étrangères à l'AFP, alors que l'armée russe approchait la capitale ukrainienne. La Turquie, qui s'implique beaucoup dans les négociations entre Kiev et Moscou pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, a été un des derniers pays à conserver une représentation dans la capitale de l'Ukraine, dont elle est un proche allié.
L'UE devra prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes «tôt ou tard»
L'Union européenne devra prendre «tôt ou tard» des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, a déclaré mercredi le président du Conseil européen Charles Michel, dénonçant les «crimes contre l'humanité» perpétrés à Boutcha «et beaucoup d'autres villes» en Ukraine. «Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard», a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg. La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes.
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Les Pays-Bas immobilisent 14 yachts dans le cadre des sanctions contre la Russie
Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé 14 yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères. «Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment», a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au Parlement néerlandais.
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Une mère écrit son numéro de téléphone sur le dos de sa fille de peur d'être séparée d'elle
Lorsque la guerre a commencé, la mère ukrainienne a eu ce réflexe pour prévenir le risque d'une séparation d'avec sa fille, alors que leur famille habitait Kiev. La jeune femme a expliqué ce geste, qu'elle avait photographié et posté sur les réseaux sociaux, avant de recevoir de nombreux messages de soutien. «C'est le 24 février que je fais cette photo, quand la guerre a commencé», a-t-elle raconté sur BFMTV. «J'avais très peur, on voulait quitter Kiev [...] mes mains tremblaient et c'est pour ça que l'écriture n'est pas très lisible sur son dos». Lisez notre article.
Un dépôt de pétrole détruit par l'armée russe près de Dnipro dans l’est
Un dépôt de pétrole proche de Dnipro, dans l’est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit de mardi à mercredi, sans faire de victimes, ont annoncé mercredi les autorités locales. «Ce fut une nuit difficile. L'ennemi a attaqué par les airs et a touché un dépôt de pétrole et une usine. Le dépôt est détruit (...) et un feu puissant ravage l'usine», a déclaré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko, sur Telegram. «Heureusement, il n'y a pas de blessés», a-t-il précisé, indiquant quelque temps après que «l'incendie a été éteint par les pompiers» qui ont «lutté pendant plus de huit heures».
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Selon Mikola Loukachouk, chef du conseil régional de Dnipropetrovsk, le bombardement de l'armée russe a eu lieu «tard mardi soir» à Novomoskovsk, 25 km au nord-est de Dnipro. «L'ennemi vise cyniquement des cibles civiles», a déploré le responsable, selon qui «à cet endroit, il n'y avait pas de militaires» ukrainiens. Ville industrielle d'un million d'habitants, Dnipro est traversée par le Dniepr, le fleuve qui sépare l’est de l'Ukraine du reste du pays.
La Turquie réclame une enquête sur les cadavres de Boutcha
La Turquie a réclamé mercredi une enquête indépendante sur les cadavres retrouvés dans la ville ukrainienne de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le départ des troupes russes, rejoignant l'indignation mondiale. «Les images du massacre, qui ont été publiées dans la presse depuis diverses régions dont Boutcha et Irpin près de Kiev, sont choquantes et tristes pour l'humanité», écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
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Mis à part un tweet de l'ambassade de Turquie en Ukraine publié lundi, le communiqué de mercredi est la première réaction officielle de la Turquie. Le pays va continuer à travailler pour faire cesser de telles «scènes honteuses au nom de l'humanité», a conclu le communiqué. Membre de l'Otan, la Turquie a des liens forts à la fois avec la Russie et l'Ukraine. Elle s'est impliquée dans les médiations entre les deux pays en vue de mettre fin au conflit.
«Le massacre de Boutcha entre dans la définition du crime de guerre»
«Les images montrant des personnes tuées avec les mains attachées dans le dos donnent à penser qu'elles ont été victimes d'exécutions, ce qui autorise à penser qu'il s'agit d'actes délibérés. Mais cela n'est, pour le moment, qu'une supposition.» Le massacre de civils à Boutcha constitue une infraction grave à la quatrième convention de Genève, explique au Figaro Didier Rebut, directeur de l'Institut de criminologie et de droit pénal de Paris. Lisez notre entretien.
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Une voiture percute le portail de l’ambassade de Russie à Bucarest
Un homme est mort ce mercredi en percutant avec sa voiture le portail de l'ambassade de Russie à Bucarest, a annoncé la police de la capitale roumaine dans un communiqué relayé par Reuters. Une vidéo enregistrée avant l'arrivée des pompiers montrait l'avant de la voiture en flammes alors qu'elle était encastrée dans le portail. Il est trop tôt pour savoir s’il s’agissait d’un accident ou d’un acte délibéré.
Au cours des dernières semaines, plusieurs ambassades russes ailleurs en Europe ont été prises pour cibles par des manifestants irrités par l'invasion de l'Ukraine. La police a déclaré qu'elle enquêtait et n'a pas divulgué l'identité du conducteur.
Peut-on parler de «génocide» à Boutcha ?
Des «milliers de personnes tuées et torturées, avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués». Depuis le centre-ville de Boutcha, Volodymyr Zelensky est revenu lundi sur les multiples exactions commises par l'armée russe à l'encontre du peuple ukrainien et en particulier sur les massacres effectués dans cette petite ville récemment libérée près de Kiev. «Ce sont des crimes de guerre, et ils seront reconnus par le monde comme un génocide», a déclaré le chef d'État ukrainien. Mais qu'en est-il juridiquement? À quelles conditions peut-on parler d'un génocide? Nous avons vérifié.
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De nouvelles armes pour l’Ukraine
Mardi, le porte-parole du Pentagone John Kirby a annoncé le déblocage d'une aide sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine pouvant aller jusqu'à 100 millions de dollars. Ce qui porte à 1,7 milliard de dollars l'aide américaine allouée depuis l'invasion le 24 février. Il s'agit de «répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les États-Unis ont fournis à l'Ukraine et qu'ils ont si efficacement utilisés pour défendre leur pays», a-t-il expliqué dans un communiqué.
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«Les États-Unis, aux côtés de nos alliés et partenaires, soutiennent fermement la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a relevé le secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué distinct.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions
Lundi 4 avril, vers 16 heures, des frappes ont semé la désolation dans un quartier de Mykolaïv, port situé dans l’estuaire de la mer Noire à soixante-dix kilomètres à l’est d’Odessa, et qui a fait l’objet, lors de cette même journée, de multiples bombardements. Sa prise par les forces russes permettrait à ces dernières d’opérer une jonction, côté ouest, avec la Crimée annexée. Au total, la mairie de Mykolaïv faisait état, mardi, de onze morts et 61 blessés. Ce bilan confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative. Lisez le récit de Pierre Avril, notre envoyé spécial dans le sud de l’Ukraine.
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Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka
Borodyanka n'est plus qu'un champ de ruines. Quasiment tous les bâtiments sont détruits. Plusieurs chars calcinés et des dizaines de voitures éventrées jonchent les rues de la ville et de ses alentours, et presque tous les immeubles sont détruits. Presque aucun mur, ni aucun véhicule ne porte, peint à la bombe de peinture, la lettre V, utilisée comme symbole par les Russes. Lisez le récit de Margaux Benn, notre envoyée spéciale dans le nord de l'Ukraine.
Nouvelles sanctions contre Moscou, accusé d'avoir commis des «crimes de guerre»
Après l'onde de choc provoquée par les découvertes faites à Boutcha, l'Union européenne et Washington ont intensifié leur pression économique et diplomatique sur Moscou, déjà visé par un épais mille-feuilles de sanctions décidées à travers le monde. Et les États-Unis prévoient d'en adopter de nouvelles mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, visant notamment à interdire «tout nouvel investissement» en Russie, selon une source proche du dossier.
L'Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions «cette semaine» contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes. Le Trésor américain a annoncé mardi qu'il n'autorisait plus Moscou à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.
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Le Royaume-Uni a gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, le «trésor de guerre» du président Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. Et les expulsions en masse de diplomates russes s'enchainent depuis lundi. De France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Slovénie, en tout près de 200 diplomates russes ont été chassés d'Europe en 48 heures.
La situation en Ukraine sera également au programme de la réunion mercredi et jeudi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan, a indiqué mardi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, précisant qu'ils allaient aussi discuter avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba des besoins des forces ukrainiennes.
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Le point sur la situation militaire en trois cartes
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au nord, au sud et à l’est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au sud, la ligne de front est immobilisée.
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv – deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants – et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville.
Le front au sud a comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l’ouest, voire une remontée vers le nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
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Le principal retournement de ces derniers jours est la fin – au moins temporaire – de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle – premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique – et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes: il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus – puisqu'ils se sont retirés de la région – cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du nord apparaissait comme le plus stratégique.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la 41e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine. Minute par minute, suivez les nouvelles informations au sujet de cette guerre et de l’invasion russe dans le pays.
Retrouvez le déroulé de la journée de mardi ici.
La Russie bloque l'accès humanitaire à Marioupol pour cacher les «milliers» de victimes, selon Zelensky
La Russie bloque l'accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les «milliers» de victimes dans cette ville assiégée du sud-est de l'Ukraine contre laquelle se poursuivent les assauts et les bombardements, a affirmé mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«Je pense que l'une des principales raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas faire entrer d'aide humanitaires dans Marioupol est que, tant que tout n'a pas été 'nettoyé' par les soldats russes, ils ont peur que le monde voie ce qu'il s'y passe», a déclaré Zelensky dans un entretien avec la chaîne de télévision turque Habertürk, mis en ligne par la présidence. Il s'agit «non pas de dizaines mais de milliers de personnes tuées et de milliers de blessés», a-t-il ajouté. «Nous savons combien de militaires (ukrainiens) y sont morts et combien y ont été blessés, mais nous ne savons pas combien de civils».
«Mais, dans tous les cas, ils (les Russes) ne pourront pas tout cacher (...). Un tel nombre, c'est impossible à dissimuler. Et je pense que nous le verrons tous quand nous pourrons entrer» dans Marioupol, a-t-il encore déclaré. «A Boutcha par exemple ils ont essayé de le faire, ils ont brûlé beaucoup de gens dans cette région : Boutcha, Irpin, Gostomel. Ils ont brûlé des familles. Hier, nous avons de nouveau trouvé une famille : le père, la mère, les deux enfants. De tout petits enfants. C'est pour ça que je dis : ce sont des nazis», a martelé le président ukrainien.
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Des soldats ukrainiens formés aux Etats-Unis au maniement de drones tueurs
Un petit groupe de soldats ukrainiens qui se trouvaient aux Etats-Unis avant l'invasion russe de l'Ukraine sont formés au maniement des drones tueurs Switchblade que Washington fournit à Kiev, a indiqué mercredi un haut responsable du Pentagone.
«Un petit nombre d'Ukrainiens se trouvaient déjà ici aux Etats-Unis (...) et nous avons saisi l'occasion de les former pendant quelques jours, tout particulièrement aux drones Switchblade, dont l'armée ukrainienne n'est pas familière», a précisé ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «C'est un petit nombre, moins d'une douzaine», a-t-il ajouté. «Ils devraient rentrer en Ukraine prochainement.»
Le responsable du Pentagone était questionné sur des propos tenus la veille lors d'une audition au Congrès par le ministre de la Défense, Lloyd Austin, qui avait indiqué que les Etats-Unis formaient hors de l'Ukraine les soldats ukrainiens au maniement des armes qu'ils leur fournissent. «Certains sont formés ici, aux Etats-Unis», avait ajouté le chef d'état-major, le général Mark Milley, sans plus de précision.
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Effet Ukraine : l'Italie abaisse sa prévision de croissance pour 2022, à 3,1%, selon une source gouvernementale
Le gouvernement italien a abaissé mercredi sa prévision de croissance pour cette année, tablant désormais sur une progression du PIB de 3,1%, contre 4,7% auparavant, en raison de l'impact sur l'économie de la guerre en Ukraine, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.
La prévision du déficit public a cependant été maintenue à 5,6% du PIB, après un solde négatif de 7,2% en 2021, selon le Document économique et financier (DEF) pour 2022 adopté en conseil des ministres.
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Biden dénonce des «crimes de guerre majeurs» en Ukraine
Joe Biden a dénoncé mercredi des «crimes de guerre majeurs» en évoquant les «corps laissés dans les rues après le retrait des Russes» et les «civils exécutés de sang-froid» à Boutcha, à côté de Kiev.
«Ce qui se passe ce n'est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s'unir pour que les responsables rendent des comptes», a dit le président américain lors d'une conférence syndicale à Washington, en promettant également «d'étouffer pour des années» le développement économique de la Russie.
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Pétrole : les pays riches vont puiser 120 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves
Les pays développés membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) vont puiser 120 millions de barils de pétrole supplémentaires dans leurs réserves, afin de tenter de calmer les cours secoués par la guerre en Ukraine, a annoncé mercredi son directeur exécutif, Fatih Birol, sur Twitter.
Ce total inclut 60 millions de barils qui seront mis sur le marché par les Etats-Unis, dont le président, Joe Biden, a déjà annoncé récemment qu'ils allaient puiser un peu plus dans leurs réserves stratégiques.
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Un Britannique soupçonné d'espionnage pour Moscou à Berlin extradé au Royaume-Uni
Un ex-agent de sécurité de l'ambassade britannique à Berlin accusé d'espionnage au profit de la Russie a été extradé mercredi au Royaume-Uni et doit être présenté à la justice jeudi, ont annoncé le parquet et la police. Agé de 57 ans, David Smith avait été arrêté par la police allemande le 10 août. Il a été «inculpé pour neuf infractions à la loi sur les secrets officiels», a déclaré dans un communiqué Nick Price, responsable de la section antiterroriste du parquet britannique, chargé du dossier.
«Il est accusé de sept infractions de collecte d'informations avec l'intention de les transmettre aux autorités russes, une de tentative de communications et une de fourniture d'informations à une personne qu'il pensait être un responsable russe», a-t-il ajouté. Les faits qui lui sont reprochés remontent à une période comprise entre octobre 2020 et août 2021, a précisé dans un communiqué distinct la police de Londres. Le suspect doit être présenté jeudi à la Westminter Magistrates Court jeudi.
L'extradition de David Smith intervient dans un contexte d'expulsions massives de diplomates russes de la part de pays européens depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, sur fond d'accusations d'espionnage.
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Le Portugal va envoyer du matériel militaire supplémentaire à l'Ukraine
Le Portugal va envoyer «prochainement» du matériel militaire supplémentaire à l'Ukraine, envahie par l'armée russe, a déclaré mercredi son ministre des Affaires étrangères. «Le Portugal a déjà envoyé plus de 60, 70 tonnes de matériel de guerre en Ukraine et va en envoyer davantage prochainement», a indiqué Joao Gomes Cravinho aux médias portugais à son arrivée à Bruxelles où il participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.
Il s'agira de «matériel de protection mais également du matériel offensif», a ajouté le chef de la diplomatie portugaise, précisant que la ministre la Défense Helena Carreira donnerait davantage de détails. Le Portugal avait déjà annoncé fin février l'envoi en Ukraine de «gilets, casques, lunettes de vision nocturne, grenades, de munitions de différents calibres» et de «fusils automatiques G3».
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Les chars d'assaut ont-ils toujours leur place dans les conflits modernes ?
Depuis le début de l'invasion, la Russie a perdu au moins un tiers des tanks qu'elle avait initialement lancé sur le champ de bataille. Cette arme, qui faisait pourtant son grand retour, est-elle devenue obsolète ?
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L'Ukraine demande à Prague et à Bratislava de réparer ses armes endommagées
L'Ukraine a demandé à Prague et à Bratislava de l'aider à réparer son matériel militaire endommagé lors des combats contre l'invasion russe, ont indiqué mercredi les ministères tchèque et slovaque de la Défense. «L'Ukraine a demandé à la République tchèque de l'aider à réparer le matériel endommagé», a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère tchèque de la Défense, Jana Zechmeisterova. «Les procédures et les options des réparations potentielles sont en cours de discussion», a-t-elle ajouté.
Le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a déclaré de son côté aux journalistes que son pays avait également été sollicité, et que les réparations seraient effectuées par des entreprises privées. «Si cela se produit, ce sera sur une base commerciale standard. Les entreprises sont privées, elles ne peuvent pas travailler gratuitement», a-t-il ajouté. Selon les médias tchèques, Prague a envoyé lundi à l'Ukraine des trains chargés de chars T72 et de véhicules blindés de fabrication soviétique, une opération sans précédent. Mais les sources officielles ont refusé de confirmer cette information.
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Londres durcit ses sanctions contre Moscou
Le Royaume-Uni a durci mercredi ses sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine, interdisant tout investissement britannique en Russie et ciblant les secteurs bancaire et énergétique, ainsi que des oligarques.
Les nouvelles mesures annoncées dans un communiqué du Foreign Office prévoient «un gel complet des actifs» de la première banque russe Sberbank, la fin des importations de charbon russe d'ici à la fin de l'année et visent nommément huit hommes d'affaires dont le milliardaire Leonid Mikhelson, qui dirige le conglomérat gazier Novatek.
Le gouvernement britannique avait déjà indiqué vouloir cesser d'acheter du pétrole russe cette année. Il précise compter «mettre fin aux importations de gaz dès que possible par la suite». Il vise également des «industries stratégiques et des compagnies publiques», interdisant les importations de fer et acier.
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Italie : la villa d'un propagandiste russe visée par une tentative d'incendie
La villa italienne d'un présentateur TV russe, Vladimir Soloviev, considéré comme le propagandiste en chef du Kremlin, a été visée mercredi par une tentative présumée d'incendie, ont indiqué mercredi les autorités locales. Proche de Valdimir Poutine, Vladimir Soloviev, 58 ans, possède trois propriétés sur les rives très courues du lac de Côme (nord), d'une valeur totale d'environ 8 millions d'euros, selon le gouvernement italien.
Rome a annoncé le 5 mars avoir gelé ces biens dans le cadre des sanctions occidentales imposées contre des personnalités ou entités russes à la suite de l'invasion de l'Ukraine par les troupes de Moscou. La villa, actuellement en rénovation, n'a pas subi de dommages importants. Le départ de feu, provoqué par des pneus et circonscrit à l'extérieur, a été rapidement éteint. «C'était un tout petit incendie, avec peu de matériel (...). Il n'y a pratiquement pas de dégâts», a déclaré à l'AFP Gennaro di Maio, chef des pompiers de Côme.
Biélorussie : arrestations pour des «sabotages» de voies ferrées
La police biélorusse a annoncé mercredi avoir arrêté quatre personnes soupçonnées de «sabotage» contre des équipements ferroviaires dans ce pays servant de base arrière et de zone de transit pour les forces russes combattant en Ukraine. Un adjoint du ministre de l'Intérieur bélarusse, Guennadi Kazakevitch, a déclaré dans une vidéo que trois de ces individus avaient arrêtés dans la nuit du 30 mars dans la région de Bobrouïsk, dans le centre du pays.
Selon cette source, les trois suspects, âgés de 27 et 28 ans, ont endommagé et incendié des armoires électriques ferroviaires, ainsi que des instruments signalétiques, près de la ville d'Ossipovitchi. Les individus ont été blessés après avoir «activement résisté» à leur arrestation par les forces de l'ordre, qui ont ouvert le feu, a affirmé ce responsable. Le ministère a publié une vidéo montrant l'un des suspects, le visage tuméfié, les mains attachées dans le dos, faisant une confession face à caméra.
La Finlande saisit pour 42 millions d'euros d'oeuvres d'art de musées russes
Les autorités finlandaises ont annoncé mercredi avoir saisi plusieurs oeuvres d'art de musées russes transitant dans le pays nordique dans le cadre des sanctions européennes contre Moscou, d'une valeur dépassant les 40 millions d'euros. Les trois lots «incluent des oeuvres qui ne peuvent pas être évaluées, elles sont inestimables», a expliqué Hannu Sinkkonen, directeur du service de répression des douanes.
Pour des raisons d'assurance, les tableaux, statues et autres pièces antiques ont été estimées à un total de 42 million d'euros, a-t-il toutefois précisé. Les autorités sont restées discrètes sur les œuvres concernées, mais ont confirmé que certaines appartiennent au célèbre musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Elles revenaient vers la Russie via la Finlande après avoir été prêtées à des musées en Italie et au Japon.
Mais les douanes ont estimées que le transfert risquait de contrevenir aux sanctions imposées mi-mars par l'Union européenne à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Dix personnes sont suspectées d'avoir violé ces sanctions, qui incluent la vente, le transfert ou l'exportation de biens de luxe - dont les oeuvres d'art - vers la Russie. La saisie a eu lieu ce week-end au poste-frontière de Vaalimaa, dans le sud-est de la Finlande.
Nouvelle volée de sanctions américaines contre la Russie
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de «dévastatrices» contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine, selon un communiqué de la Maison Blanche. En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, l'exécutif américain va appliquer les contraintes les plus sévères qu'il puisse imposer aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank, ainsi qu'à plusieurs grandes entreprises publiques, en réponse aux «atrocités» commises en Ukraine.
Washington va sanctionner également les «enfants adultes» de Vladimir Poutine. Un haut responsable américain a précisé qu'il s'agissait des deux filles du président russe.
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Inculpation aux Etats-Unis de l'oligarque russe Konstantin Malofeev pour violations des sanctions
L'oligarque russe Konstantin Malofeev a été inculpé aux Etats-Unis pour avoir violé les sanctions américaines imposées après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé mercredi le ministre américain de la Justice, Merrick Garland. Le milliardaire avait été identifié par le Trésor américain comme l'une des principales sources de financement pour les partisans russes du séparatisme en Crimée et pour fournir un soutien matériel à la «république» autoproclamée de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a ajouté Merrick Garland.
«Après avoir été sanctionné par les Etats-Unis, Malofeev a tenté d'échapper aux sanctions en utilisant des complices pour acquérir et diriger en cachette des médias à travers l'Europe», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
La Hongrie prête à payer le gaz russe en roubles
La Hongrie s'est dite prête mercredi à payer le gaz russe en roubles si besoin, à rebours des autres pays de l'Union européenne qui ont refusé la demande de Moscou. «Nous ne voyons pas de problème dans le paiement en roubles, si c'est ce que les Russes veulent, nous paierons en roubles», a déclaré le Premier ministre Viktor Orban lors d'une conférence de presse à Budapest.
Les deux filles de Poutine pourraient être sanctionnées par l'UE
Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être visées par les nouvelles sanctions de l'UE actuellement examinées par les représentants des Vingt-Sept, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques européennes. Outre un allongement de la liste noire de l'UE, ce durcissement des sanctions proposé par la Commission européenne prévoit notamment l'arrêt des achats de charbon russe et la fermeture des ports aux bateaux russes.
Il fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes. Vladimir Poutine a dénoncé mercredi «une provocation grossière et cynique» de Kiev. Les services de la Commission ont proposé d'ajouter à cette liste les filles du président russe, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources diplomatiques. Maria et Katerina sont nées respectivement en 1985 et 1986, de son mariage avec Lioudmila Poutina dont le président russe a annoncé le divorce en 2013.
Un convoi du CICR arrive à Zaporojie avec des réfugiés du sud-est
Un convoi de sept autobus et d'environ 40 véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l'Ukraine à Zaporojie (sud), a constaté une journaliste de l'AFP. «Notre équipe a mené un convoi de bus et de voitures privées avec plus de 500 personnes vers Zaporojie», a précisé sur Twitter le CICR, ajoutant qu'ils avaient essayé d'atteindre la ville assiégée de Marioupol, mais que les «conditions de sécurité l'ont rendu impossible».
«Ceux qui faisaient partie du convoi avaient réussi à fuir Marioupol», explique la Croix-Rouge, dont l'une des équipes chargée d'aider à évacuer les civils avait été «retenue» lundi par la police dans une localité sous contrôle russe, contrainte ensuite de rebrousser chemin. Marioupol, une ville portuaire qui était la plus grande localité de l'est de l'Ukraine à échapper au contrôle des séparatistes prorusses de la région jusqu'au déclenchement de l'invasion russe le 24 février, subit un siège très meurtrier depuis le début de la guerre.
La guerre pourrait durer «des mois, voire des années» selon le chef de l'Otan
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer «des mois, voire des années», a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan. «Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses», a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance. «Nous n'avons vu aucune indication selon laquelle Poutine aurait changé son objectif de contrôler l'ensemble de l'Ukraine», a-t-il souligné.
Une réunion du G7 est prévue au siège de l'Alliance en marge de la réunion de l'Otan, en présence du chef de la diplomatie japonaise Yoshimasa Hayashi. Le renforcement des sanctions imposées à la Russie sera le principal thème de la réunion. «L'Ukraine a un besoin urgent de soutien militaire et c'est la raison pour laquelle il est si important que les Alliés de l'Otan acceptent de continuer à soutenir l'Ukraine avec de nombreux types d'équipements militaires, à la fois des équipements plus lourds et des systèmes d'armes légers», a expliqué Jens Stoltenberg, estimant que l'aide déjà apportée avait eu «un effet réel».
Vladimir Poutine dénonce une «provocation grossière et cynique» de l'Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié mercredi de «provocation grossière et cynique» des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha après le retrait des forces de Moscou.
Lors d'un entretien avec le premier ministre hongrois Viktor Orban, Poutine a évoqué notamment «la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha», selon un communiqué du Kremlin. Il s'agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale.
La guerre pourrait durer «des mois, voire des années» selon le chef de l'Otan
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer «des mois, voire des années», a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan.
«Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses», a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance.
Ukraine : un convoi du CICR arrive à Zaporojie
Un convoi de sept autobus et d'environ 40 véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l'Ukraine à Zaporojie (sud). «Notre équipe a mené un convoi de bus et de voitures privées avec plus de 500 personnes vers Zaporojie», a déclaré sur Twitter le CICR, précisant qu'ils avaient essayé d'atteindre la ville assiégée de Marioupol, mais que les «conditions de sécurité l'ont rendu impossible».
Kiev appelle les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer «maintenant»
Kiev a appelé mercredi les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer la région «maintenant», sur fond de craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin.
Les autorités régionales «appellent la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée», a déclaré la vice-première ministre Iryna Verechtchouk, citée par le ministère de l'Intégration sur Telegram, ajoutant qu'il fallait le faire «maintenant» sous peine de «risquer la mort».
Si l'armée russe lançait une attaque d'importance dans la région, «nous ne pourrions plus aider» les habitants, a-t-elle alerté, «car il serait pratiquement impossible de stopper les combats». «Il faut évacuer tant que cette possibilité existe. Pour l'instant, elle existe encore», a insisté Iryna Verechtchouk, qui coordonne l'organisation des couloirs humanitaires depuis le début de l'invasion russe le 24 février.
Orban a réclamé à Poutine un «cessez-le-feu immédiat»
Le premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé mercredi s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, dont il est proche, et lui avoir proposé une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand.
«J'ai proposé au président Poutine de déclarer un cessez-le feu immédiat», a-t-il dit devant la presse, ajoutant lui avoir proposé de venir à Budapest pour des discussions avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. «Il a dit oui, mais avec des conditions».
Le gouvernement allemand rejette les explications russes sur Boutcha
La position russe estimant que les morts de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha relèveraient d'une mise en scène n'est «pas tenable» au vu des images satellites qui ont été diffusées, a estimé mercredi le gouvernement allemand.
«Les explications données du côté russe, selon lesquelles il s'agissait de mises en scène ou que la Russie n'était pas responsable des assassinats, ne sont pas tenables à nos yeux» suite à «l'évaluation des images satellites» diffusées dans la presse, a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit, lors d'une conférence de presse à Berlin.
L'Inde soutient une enquête indépendante sur les cadavres de Boutcha
L'Inde est «profondément troublée» par les «meurtres» de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine et soutient le principe d'une enquête indépendante, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar devant le parlement indien. «Il s'agit d'une affaire extrêmement grave et nous soutenons l'appel à une enquête indépendante», a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie indienne a «condamné fermement ces meurtres», en référence à la découverte de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne à Boutcha, près de la capitale Kiev, après le retrait des troupes russes.
L'Assemblée générale de l'ONU votera jeudi sur une suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme
L'Assemblée générale de l'ONU procédera jeudi à 10h (heure locale) à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine, a annoncé la présidence de l'Assemblée.
Pour que la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme, siégeant à Genève, soit décidée, il faut une majorité des 2/3 des pays qui voteront pour et contre lors du scrutin auquel sont conviés les 193 membres de l'Assemblée générale.
La Chine censure un film sur l'Ukraine
Le film évoque la révolte de Maïdan à Kiev en 2013, visiblement une ligne rouge pour Pékin en pleine guerre en Ukraine. «Olga», qui devait être projeté en Chine, a été retiré de l'affiche, a indiqué mercredi l'ambassade de Suisse à Pékin.
Une première projection, organisée la semaine dernière par la Suisse dans une salle de cinéma pékinoise, avait déjà été «empêchée à la dernière minute par les autorités chinoises», a indiqué l'ambassade helvétique. «La raison donnée était d'abord le Covid, puis le contenu du film», a ajouté la représentation de Berne, qui dit avoir «immédiatement protesté» auprès des autorités locales.
Le film, réalisé par le Français Elie Grappe, avait été sélectionné pour représenter la Suisse dans la course aux Oscars. Il devait être présenté à Pékin dans le cadre du Mois de la Francophonie. Il raconte l'histoire d'une gymnase ukrainienne, Olga, contrainte de s'entraîner en Suisse alors qu'éclate dans son pays la révolte de Maïdan, qui devait aboutir au renversement du président prorusse Viktor Ianoukovitch, suivi de l'annexion de la Crimée par Moscou.
Pour Boris Johnson, les morts de civils à Boutcha «ne semblent pas éloignées d'un génocide»
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé mercredi que les morts de civils à Boutcha et ailleurs en Ukraine, attribuées à l'armée russe, «ne semblent pas loin du génocide».
«Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide selon moi», a déclaré le dirigeant conservateur, se disant sûr que davantage de sanctions occidentales seraient imposées contre des intérêts russes.
Des bombardements continus sur Severodonetsk, dans l'Est
Des obus et des roquettes s'abattaient mercredi à intervalles réguliers sur la ville industrielle de Severodonetsk, dans l'Est de l'Ukraine, ont constaté à la mi-journée des journalistes de l'AFP. Un bâtiment était en feu et de très rares civils étaient visibles dans les rues.
Les habitants se risquaient à sortir quand les bombardements s'interrompaient quelques minutes, avant de courir se mettre à couvert quand les frappes reprenaient, ont vu des journalistes de l'AFP.
Severodonetsk, plus de 100.000 habitants avant la guerre, est la ville la plus à l'Est tenue par l'armée ukrainienne, tout près de la ligne de front avec les territoires séparatistes prorusses.
La Russie annonce avoir réglé en roubles une dette en dollars
Le ministère des Finances russe a annoncé mercredi avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.
«Une banque étrangère a refusé d'exécuter des instructions» de paiement d'un montant de 649,2 millions de dollars dû le 4 avril, indique le ministère dans un communiqué, affirmant donc avoir donc été «contraint de faire appel à une institution financière russe pour faire les versements nécessaires (...) dans la devise de la Fédération de Russie».
La Chine évoque des images «profondément dérangeantes» de civils morts à Boutcha
La Chine a évoqué mercredi des images «profondément dérangeantes» après la découverte de cadavres dans la ville de Boutcha en Ukraine, tout en se refusant à incriminer la Russie.
Alors que les images de la ville libérée de l'occupation russe ont entraîné une condamnation générale de Moscou et des appels à un renforcement des sanctions internationales, Pékin s'est abstenu d'accuser son allié russe.
«Les informations et les images de civils morts à Boutcha sont profondément dérangeantes», a reconnu devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.
» À VOIR AUSSI - Washington dit avoir «des rapports crédibles sur des tortures, viols et civils exécutés» à Boutcha
Deux civils tués dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide dans l’est
Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l’est de l'Ukraine, a annoncé mercredi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.
«Le site de distribution d'aide humanitaire a été bombardé par les fascistes russes à l'aide de roquettes à Vougledar. Il y a deux morts et cinq blessés», a déclaré Pavlo Kirilenko sur Telegram. L'attaque «a eu lieu pendant la distribution d'aide humanitaire», a-t-il précisé, publiant des photos montrant des corps inertes gisant à l'extérieur d'un bâtiment dont les fenêtres sont soufflées.
Zelensky fustige l'«indécision» des Européens sur les sanctions contre la Russie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé mercredi, dans une adresse au Parlement irlandais, l'«indécision» de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.
«Il y a des mécanismes qui permettent de le faire, la seule chose qui manque, c'est une approche de principe de certains dirigeants, politiques ou économiques, qui pensent toujours que la guerre et les crimes de guerre ne sont pas des choses aussi terribles que des pertes financières», a déclaré Volodymyr Zelensky, insistant: «Nous ne pouvons tolérer aucune indécision après ce que nous avons traversé».
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La Grèce va expulser 12 diplomates russes
La Grèce va expulser douze diplomates russes, a indiqué mercredi un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères à l'instar de décisions similaires la veilles par d'autres pays européens.
«Les autorités grecques ont déclaré personae non gratae 12 membres des missions diplomatiques et consulaires de la Fédération de Russie, accrédités en Grèce», a précisé ce texte, précisant que le secrétaire général du ministère en avait informé l'ambassadeur de Russie en Grèce.
La Hongrie convoque l'ambassadeur ukrainien après des «insultes»
Le gouvernement hongrois a convoqué mercredi l'ambassadeur ukrainien pour protester contre des «insultes» de Kiev sur la position de Budapest vis-à-vis de l'invasion russe. «Il est temps que les dirigeants ukrainiens cessent d'insulter la Hongrie et reconnaissent le choix du peuple hongrois», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto. Le premier ministre nationaliste Viktor Orban, largement réélu dimanche soir pour un quatrième mandat d'affilée, s'en était déjà pris au président ukrainien, qu'il avait désigné parmi ses adversaires. «Même lui» n'avait pu empêcher sa victoire, s'était-il vanté dans son discours le soir même, alors que la Hongrie est désormais considérée par l'influente ONG américaine Freedom House un «régime hybride», et non plus comme une démocratie.
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Durant la campagne électorale en Hongrie, Volodymyr Zelensky a appelé à plusieurs reprises Viktor Orban, vu comme l'allié le plus proche de Moscou au sein de l'Union européenne (UE), à choisir son camp. Il l'a accusé d'avoir «perdu son honneur» à cause de ses liens avec Vladimir Poutine. Bien que la Hongrie soit membre de l'Otan comme de l'UE, Budapest a refusé d'envoyer des armes à l'Ukraine voisine, insistant sur sa volonté de rester en dehors du conflit pour «protéger» les Hongrois. Le pays s'oppose par ailleurs à des sanctions contre le pétrole et le gaz russes, comme l'Allemagne et l'Autriche.
La Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU?
Depuis que les troupes russes ont franchi la frontière ukrainienne, les sanctions économiques internationales se multiplient contre Moscou. Mais est-ce suffisant face à la détermination de Vladimir Poutine? Alors qu'une enquête internationale a été lancée afin de définir si l'armée russe est responsable de «crimes de guerre», Volomydyr Zelensky a demandé à exclure la Russie de son siège au Conseil de sécurité de l'ONU. S'appuyant sur les images d'horreur du massacre à Boutcha, près de Kiev, le président ukrainien a insisté pour que «le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer». Les États-Unis ont de leur côté déclaré «travailler à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU». Mais est-ce possible? Nous avons vérifié.
Le pape fustige «une cruauté toujours plus horrible» à Boutcha y compris contre «des civils»
Le pape François a fustigé mercredi la «cruauté toujours plus horrible» qui frappe en Ukraine «y compris contre des civils», en référence au «massacre de Boutcha». «Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants», a déclaré le pape à la fin de son audience générale.
La République tchèque envoie des chars d’assaut à l’Ukraine
La République tchèque a envoyé de vieux chars de conception soviétique en Ukraine, afin de combattre une force d'invasion russe bien mieux équipée, rapporte le Wall Street Journal. Ces livraisons, annoncées par trois responsables tchèques et slovaques, sont les premières du genre depuis le début de l'invasion russe le 24 février. La République tchèque et la Slovaquie voisine, qui partagent une frontière avec l'Ukraine, envisagent également d'ouvrir leurs installations industrielles militaires pour réparer et remettre en état les équipements militaires ukrainiens endommagés, explique le quotidien américain.
L'ambassade de Turquie retourne à Kiev
La Turquie a entrepris de rouvrir son ambassade en Ukraine dans la capitale, Kiev, après l'avoir temporairement déplacée à la frontière roumaine en mars par sécurité, a indiqué l'ambassade. «Nous avions temporairement déplacé nos activités dans la ville de Tchernivtsi, devenue le centre logistique des efforts d'évacuation. Nous sommes rentrés aujourd'hui à Kiev, chez nous», a annoncé mardi soir l'ambassade de Turquie en Ukraine sur son compte Twitter. Selon la chaîne privée turque NTV, l'ambassade a repris ses activités dès mercredi matin dans la capitale ukrainienne.
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Ankara avait déplacé son ambassade le 11 mars à Tchernivtsi, dans le sud-est de l'Ukraine, à une quarantaine de kilomètres de la frontière roumaine. La Turquie avait évacué le personnel de son ambassade «pour des raisons de sécurité», avait expliqué un responsable du ministère turc des Affaires étrangères à l'AFP, alors que l'armée russe approchait la capitale ukrainienne. La Turquie, qui s'implique beaucoup dans les négociations entre Kiev et Moscou pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, a été un des derniers pays à conserver une représentation dans la capitale de l'Ukraine, dont elle est un proche allié.
L'UE devra prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes «tôt ou tard»
L'Union européenne devra prendre «tôt ou tard» des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, a déclaré mercredi le président du Conseil européen Charles Michel, dénonçant les «crimes contre l'humanité» perpétrés à Boutcha «et beaucoup d'autres villes» en Ukraine. «Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard», a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg. La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes.
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Les Pays-Bas immobilisent 14 yachts dans le cadre des sanctions contre la Russie
Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé 14 yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères. «Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment», a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au Parlement néerlandais.
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Une mère écrit son numéro de téléphone sur le dos de sa fille de peur d'être séparée d'elle
Lorsque la guerre a commencé, la mère ukrainienne a eu ce réflexe pour prévenir le risque d'une séparation d'avec sa fille, alors que leur famille habitait Kiev. La jeune femme a expliqué ce geste, qu'elle avait photographié et posté sur les réseaux sociaux, avant de recevoir de nombreux messages de soutien. «C'est le 24 février que je fais cette photo, quand la guerre a commencé», a-t-elle raconté sur BFMTV. «J'avais très peur, on voulait quitter Kiev [...] mes mains tremblaient et c'est pour ça que l'écriture n'est pas très lisible sur son dos». Lisez notre article.
Un dépôt de pétrole détruit par l'armée russe près de Dnipro dans l’est
Un dépôt de pétrole proche de Dnipro, dans l’est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit de mardi à mercredi, sans faire de victimes, ont annoncé mercredi les autorités locales. «Ce fut une nuit difficile. L'ennemi a attaqué par les airs et a touché un dépôt de pétrole et une usine. Le dépôt est détruit (...) et un feu puissant ravage l'usine», a déclaré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko, sur Telegram. «Heureusement, il n'y a pas de blessés», a-t-il précisé, indiquant quelque temps après que «l'incendie a été éteint par les pompiers» qui ont «lutté pendant plus de huit heures».
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Selon Mikola Loukachouk, chef du conseil régional de Dnipropetrovsk, le bombardement de l'armée russe a eu lieu «tard mardi soir» à Novomoskovsk, 25 km au nord-est de Dnipro. «L'ennemi vise cyniquement des cibles civiles», a déploré le responsable, selon qui «à cet endroit, il n'y avait pas de militaires» ukrainiens. Ville industrielle d'un million d'habitants, Dnipro est traversée par le Dniepr, le fleuve qui sépare l’est de l'Ukraine du reste du pays.
La Turquie réclame une enquête sur les cadavres de Boutcha
La Turquie a réclamé mercredi une enquête indépendante sur les cadavres retrouvés dans la ville ukrainienne de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le départ des troupes russes, rejoignant l'indignation mondiale. «Les images du massacre, qui ont été publiées dans la presse depuis diverses régions dont Boutcha et Irpin près de Kiev, sont choquantes et tristes pour l'humanité», écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
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Mis à part un tweet de l'ambassade de Turquie en Ukraine publié lundi, le communiqué de mercredi est la première réaction officielle de la Turquie. Le pays va continuer à travailler pour faire cesser de telles «scènes honteuses au nom de l'humanité», a conclu le communiqué. Membre de l'Otan, la Turquie a des liens forts à la fois avec la Russie et l'Ukraine. Elle s'est impliquée dans les médiations entre les deux pays en vue de mettre fin au conflit.
«Le massacre de Boutcha entre dans la définition du crime de guerre»
«Les images montrant des personnes tuées avec les mains attachées dans le dos donnent à penser qu'elles ont été victimes d'exécutions, ce qui autorise à penser qu'il s'agit d'actes délibérés. Mais cela n'est, pour le moment, qu'une supposition.» Le massacre de civils à Boutcha constitue une infraction grave à la quatrième convention de Genève, explique au Figaro Didier Rebut, directeur de l'Institut de criminologie et de droit pénal de Paris. Lisez notre entretien.
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Une voiture percute le portail de l’ambassade de Russie à Bucarest
Un homme est mort ce mercredi en percutant avec sa voiture le portail de l'ambassade de Russie à Bucarest, a annoncé la police de la capitale roumaine dans un communiqué relayé par Reuters. Une vidéo enregistrée avant l'arrivée des pompiers montrait l'avant de la voiture en flammes alors qu'elle était encastrée dans le portail. Il est trop tôt pour savoir s’il s’agissait d’un accident ou d’un acte délibéré.
Au cours des dernières semaines, plusieurs ambassades russes ailleurs en Europe ont été prises pour cibles par des manifestants irrités par l'invasion de l'Ukraine. La police a déclaré qu'elle enquêtait et n'a pas divulgué l'identité du conducteur.
Peut-on parler de «génocide» à Boutcha ?
Des «milliers de personnes tuées et torturées, avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués». Depuis le centre-ville de Boutcha, Volodymyr Zelensky est revenu lundi sur les multiples exactions commises par l'armée russe à l'encontre du peuple ukrainien et en particulier sur les massacres effectués dans cette petite ville récemment libérée près de Kiev. «Ce sont des crimes de guerre, et ils seront reconnus par le monde comme un génocide», a déclaré le chef d'État ukrainien. Mais qu'en est-il juridiquement? À quelles conditions peut-on parler d'un génocide? Nous avons vérifié.
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De nouvelles armes pour l’Ukraine
Mardi, le porte-parole du Pentagone John Kirby a annoncé le déblocage d'une aide sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine pouvant aller jusqu'à 100 millions de dollars. Ce qui porte à 1,7 milliard de dollars l'aide américaine allouée depuis l'invasion le 24 février. Il s'agit de «répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les États-Unis ont fournis à l'Ukraine et qu'ils ont si efficacement utilisés pour défendre leur pays», a-t-il expliqué dans un communiqué.
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«Les États-Unis, aux côtés de nos alliés et partenaires, soutiennent fermement la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a relevé le secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué distinct.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions
Lundi 4 avril, vers 16 heures, des frappes ont semé la désolation dans un quartier de Mykolaïv, port situé dans l’estuaire de la mer Noire à soixante-dix kilomètres à l’est d’Odessa, et qui a fait l’objet, lors de cette même journée, de multiples bombardements. Sa prise par les forces russes permettrait à ces dernières d’opérer une jonction, côté ouest, avec la Crimée annexée. Au total, la mairie de Mykolaïv faisait état, mardi, de onze morts et 61 blessés. Ce bilan confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative. Lisez le récit de Pierre Avril, notre envoyé spécial dans le sud de l’Ukraine.
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Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka
Borodyanka n'est plus qu'un champ de ruines. Quasiment tous les bâtiments sont détruits. Plusieurs chars calcinés et des dizaines de voitures éventrées jonchent les rues de la ville et de ses alentours, et presque tous les immeubles sont détruits. Presque aucun mur, ni aucun véhicule ne porte, peint à la bombe de peinture, la lettre V, utilisée comme symbole par les Russes. Lisez le récit de Margaux Benn, notre envoyée spéciale dans le nord de l'Ukraine.
Nouvelles sanctions contre Moscou, accusé d'avoir commis des «crimes de guerre»
Après l'onde de choc provoquée par les découvertes faites à Boutcha, l'Union européenne et Washington ont intensifié leur pression économique et diplomatique sur Moscou, déjà visé par un épais mille-feuilles de sanctions décidées à travers le monde. Et les États-Unis prévoient d'en adopter de nouvelles mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, visant notamment à interdire «tout nouvel investissement» en Russie, selon une source proche du dossier.
L'Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions «cette semaine» contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes. Le Trésor américain a annoncé mardi qu'il n'autorisait plus Moscou à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.
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Le Royaume-Uni a gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, le «trésor de guerre» du président Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. Et les expulsions en masse de diplomates russes s'enchainent depuis lundi. De France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Slovénie, en tout près de 200 diplomates russes ont été chassés d'Europe en 48 heures.
La situation en Ukraine sera également au programme de la réunion mercredi et jeudi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan, a indiqué mardi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, précisant qu'ils allaient aussi discuter avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba des besoins des forces ukrainiennes.
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Le point sur la situation militaire en trois cartes
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au nord, au sud et à l’est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au sud, la ligne de front est immobilisée.
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv – deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants – et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville.
Le front au sud a comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l’ouest, voire une remontée vers le nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
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Le principal retournement de ces derniers jours est la fin – au moins temporaire – de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle – premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique – et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes: il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus – puisqu'ils se sont retirés de la région – cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du nord apparaissait comme le plus stratégique.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la 41e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine. Minute par minute, suivez les nouvelles informations au sujet de cette guerre et de l’invasion russe dans le pays.
Retrouvez le déroulé de la journée de mardi ici.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : les Russes se sont fortement exposés aux radiations à Tchernobyl, selon le directeur de la centrale
La centrale, abandonnée par les soldats russes, est intacte, selon la direction. Des troupes semblent toutefois avoir creusé des tranchées dans la zone la plus contaminée, ce qui a pu leur faire subir «des contaminations aux radiations considérables».
L'Humanité
Essai Diagnostic vital sur une injustice croissante
Prescription cultureGérard Le PuillLa volonté politique de reculer l’âge de départ à la retraite a été claire depuis des semaines. D’où l’intérêt du livre d’Alfred Spira et Nicolas Leblanc. Au fil des pages, ils citent des statistiques sur toutes les causes qui détériorent la santé des personnes, montrent aussi comment les conditions de travail difficiles favorisent parfois des addictions qui augmentent le taux de mortalité. Plus on est pauvre, plus il est difficile de se maintenir en bonne santé. L’âge du départ à la retraite et l’amélioration des conditions de travail méritent donc un vrai débat dans le cadre de la campagne pour l’élection des députés, au mois de juin. En cette période, le livre contient beaucoup d’arguments accompagnés des chiffres officiels montrant que les combats pour le droit à la santé pour tous sont à mener sans attendre.
Santélivres L'Humanité
ESSAI Quand l’économie déraisonne
Prescription cultureJean-Christophe le DuigouCe petit ouvrage plein d’allant fait suite aux deux premiers volumes des Mythologies économiques, du même auteur. Eloi Laurent poursuit son travail de désintoxication économique à un moment où le débat démocratique peine à se frayer un chemin. Dans ce nouveau livre, ce ne sont pas moins de 15 dogmes économiques qui sont étrillés par l’auteur, de « la responsabilité individuelle est la clé de la prospérité collective » à « sans croissance, il n’y a pas d’État-providence », en passant par « le Covid prouve que la technologie soutenue par la finance va nous sauver des crises écologiques »… Mobilisant les figures de la mythologie antique, il s’en prend à la « chimère économique » et à ses trois têtes, le néolibéralisme, la social-xénophobie et l’écoloscepticisme. Il y oppose une démarche renouant avec nos liens sociaux. Une nouvelle réussite !
Essaiséconomie L'Humanité
Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?
Le débatLa flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.
Pierre-Henri LabPierre-Henri LabLe blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.
Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT
Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.
Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !
La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.
Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.
Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.
En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.
Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.
Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités
Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.
Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.
Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.
Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.
Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.
La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.
La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.
Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.
carburantshausse des prix carburantshausse des prix El País (ESP)
SANS TITRE
¿Cuál es el mayor atractivo turístico de León? La catedral y los barrios Húmedo y Romántico tienen un rival muy serio en esa competición: las tapas gratis. Aunque existen otras ciudades en España donde te suelen sacar algo de picar sin coste añadido al pedir algo de beber, en León esta práctica es religión, y no se entiende la existencia de un bar que renuncie a ella. "Si no das tapas gratis, no vendría nadie", explican algunos dueños de negocios de hostelería de la ciudad.
La gratuidad implica, en más de una ocasión, baja calidad. Por eso es importante saber dónde ir si se quiere disfrutar de esta tradición. Nuestros guías en la ruta de las tapas gratis de León son Yolanda León y Juanjo Pérez, cocineros del restaurante leonés Cocinandos (una estrella Michelin), buenos conocedores de la gastronomía local.
RUTA DE TAPAS GRATIS EN LEÓN
Si quieres saber por qué estos establecimientos son recomendables y qué tipo de tapas gratis ofrecen, mira el vídeo de arriba.
Rúa 11
C/ Rúa, 11. Mapa.
La Ribera
C/ Fernando C. Regueral, 8. Mapa.
Camarote Madrid
C/ Cervantes, 8. Mapa.
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C/ López Castrillón, 7. Mapa.
La Trastienda del 13
C/ Ancha, 1. Mapa.
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C/ Sampiro, 1. Mapa.
Rincón del Gaucho
Azabachería, 6. Mapa.
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Le Figaro
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
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REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Margaux BennDerrière le comptoir, Leyla Djanachyia range soigneusement les sachets de thé multicolores dans des bocaux en verre. La clientèle ne se bouscule pas chez Volkonskogo, une coquette boulangerie dans le centre-ville de Kiev aux murs décorés de mots français : « La vie est belle », peut-on ainsi y lire, alors que sur la devanture trônent de fausses pyramides de macarons aux couleurs pastel. « C'est le cas, en tout cas, entre ces murs », sourit la jeune femme timide aux cheveux châtains coupés court.
La boulangerie est l'un des premiers commerces ayant commencé à rouvrir leurs portes. « C'est moi qui ai demandé aux gérants de rouvrir la boulangerie dès le 3 mars, malgré les bombardements fréquents en banlieue, car je n'en pouvais plus de rester chez moi, lance-t-elle. En plus de passer la nuit dans un sous-sol par peur des bombes, je passais mes journées à ne rien faire à la maison. Je me voyais dépérir physiquement et psychologiquement. »
À lire aussi«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
Lorsque la Russie a commencé à envahir l'Ukraine le 24 février dernier, les propriétaires du petit commerce l'ont aussitôt fermé. Presque toutes les entreprises ont fait de même, à Kiev et ailleurs dans le pays. Clients, employés et propriétaires ont souvent pris la route de l'exil : vers l'ouest du pays - plus à l'abri - ou bien vers l'étranger. Aujourd'hui, pourtant, la vie reprend peu à peu dans la capitale ukrainienne. Le 28 mars, le couvre-feu - qui courait de 20 heures à 8 heures - est passé de 21 heures à 6 heures. Le 30, Moscou a indiqué vouloir « drastiquement réduire » ses offensives sur la capitale afin de concentrer ses opérations dans l'est du pays et, le 2 avril, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev. Les sirènes annonçant les frappes aériennes, qui étaient devenues un bruit de fond aussi régulier qu'anxiogène, se sont tues. Depuis le 1er avril, la vente d'alcool est à nouveau autorisée. Et, depuis quelques jours, le métro a recommencé à fonctionner entre 6 heures et 17 heures. Un nouveau sentiment de sécurité s'immisce dans les cœurs des Kiéviens, dont l'ONU estime que sur les plus de 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui le pays depuis le 24 février, 537.000 sont rentrés, dont 88.000 dans la semaine passée. Les rues, presque désertes il y a peu, se remplissent de voitures, et de plus en plus de commerces rouvrent leurs portes.
Le pire, c'est d'imaginer que les tortures et exactions qui ont été commises à nos portes, et que nous découvrons maintenant que les Russes sont partis, se déroulent dans les zones toujours occupées
Pour autant, la découverte de corps sans vie de centaines de civils dans plusieurs localités juste en dehors de la capitale donne un goût amer à cette normalité. « Le pire, c'est d'imaginer que les tortures et exactions qui ont été commises à nos portes, et que nous découvrons maintenant que les Russes sont partis, se déroulent dans les zones toujours occupées », souffle Leyla Djanachiya, qui vient d'ailleurs d'organiser l'évacuation de sa fille de Donetsk, dans le Donbass séparatiste à l'est du pays, où Moscou a annoncé vouloir concentrer à présent ses efforts militaires. « Alors, même si travailler m'occupe l'esprit, je ne suis pas totalement tranquille », avoue-t-elle.
« L'évolution ces deux derniers mois a été aussi rapide que notable, si bien que j'ai l'impression que le temps s'est accéléré ! », raconte quant à lui Maxim Leonov, propriétaire du Buena Vista Social Bar. « Les premiers jours de l'invasion, nous étions tous tétanisés. Plus personne ne venait, et la salle en sous-sol est devenue un refuge pour des personnes qui n'avaient pas d'abri antibombes », se rappelle cet architecte d'intérieur devenu patron de bar. Avec son épouse, il y a hébergé des familles entières avec leurs animaux de compagnie, et dressé une grande table « pour partager des dîners heureux, malgré tout ». Il a aidé, aussi, des pompiers volontaires à ériger un checkpoint juste devant son établissement.
Ensuite est venu le temps des journalistes étrangers : « Les seuls, quasiment, qui avaient le cœur et l'argent pour sortir. Quant aux Ukrainiens, l'heure était surtout à la disette et au malheur. » Et puis, récemment, l'établissement s'est de nouveau rempli : chaque soir, les journalistes encore présents côtoient des humanitaires et autres étrangers. Mais aussi de nombreux Kiéviens. Pavlo, un écrivain de 38 ans, t-shirt kaki et barbe de trois jours, est venu prendre une bière avec son ami Iourii, réalisateur de films documentaires. « Ici, à l'intérieur, avec le brouhaha des conversations et des rires, on a presque un sentiment de retour à la normale », sourit ce père de deux enfants dont la famille attend tout de même, à l'ouest du pays, que la guerre prenne complètement fin avant de revenir.
Les loyers à Kyiv sont devenus dérisoires ; et nous servons des plats simples qui ne nécessitent pas d'ingrédients difficiles à obtenir
« J'ai eu raison de rester alors que tant d'autres chefs d'entreprise ont pris la fuite », se félicite Maxim Leonov. « Par fierté et refus de capituler devant les Russes, mais aussi car je savais que la phase de léthargie ne pouvait pas durer. » Financièrement, Maxim Leonov dit n'avoir pas essuyé trop de dommages : « Les loyers à Kyiv sont devenus dérisoires ; et nous servons des plats simples qui ne nécessitent pas d'ingrédients difficiles à obtenir », détaille-t-il.
Le restaurant Musafir, lui, offre à son menu des spécialités tatares nécessitant herbes, légumes et autres ingrédients habituellement importés de Turquie ou d'ailleurs. Mais, alors que le commerce est au point mort, que les ports sont inaccessibles et que la guerre entrave la circulation des camions, il a fallu se rabattre sur d'autres chaînes logistiques. « Nous avons trouvé des fournisseurs établis dans l'ouest du pays. Les produits deviennent plus chers, car rares et difficiles à acheminer. Parfois, on est confrontés à une augmentation de 30 % des prix », raconte le gérant, Rustem Emirsaliev. Mais peu à peu, selon l'économiste Ilya Neskhodovskyi, les chaînes d'approvisionnement se rétablissent dans le nord et le centre du pays, et les restaurateurs peuvent espérer dans un avenir proche limiter encore un peu leurs coûts de fonctionnement.
Clientèle en exil
Un seul des trois restaurants familiaux est resté ouvert, à des horaires restreints : « Pour couper les coûts, mais aussi simplement car il n'y a plus assez de clients et que, sur 60 employés, il n'en reste qu'une trentaine, regrette-t-il. On se fiche de gagner de l'argent. En temps de guerre, tout le monde est solidaire ! », affirme-t-il. Les soldats et volontaires civils de la Défense territoriale y prennent des repas à prix réduits, si bien que Musafir est devenu l'un de leurs repères. D'autres cafés et restaurants, face à l'absence de clients, ont pris le parti de n'offrir que des repas gratuits aux militaires. Selon le ministère des Finances, 37 % des entreprises qui existaient avant-guerre fonctionnent aujourd'hui en Ukraine. Seul le secteur de la Défense fonctionne à plein régime.
« Même si les Russes se sont retirés de la région de Kiev, je ne crie pas victoire tout de suite », tempère Rustem Emirsaliev, qui promet de continuer de servir des plats au rabais aux soldats « jusqu'à ce que le dernier soldat russe ait quitté le pays ».
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Dans son salon de beauté Bunny Nail Bar, spécialisé en manucure, Antonina Krolivets refuse aussi de mettre la clef sous la porte… Et parie, elle aussi, sur le retour des clientes. « J'avais tout d'abord fermé mon salon, pensant qu'en temps de guerre, plus personne ne viendrait… D'autant que seul 5 % de mon équipe est demeurée à Kyiv. Mais c'était oublier la coquetterie des Ukrainiennes ! », s'esclaffe la jeune femme. La plupart de ses anciennes clientes régulières sont en exil, mais la chef d'entreprise n'a pas eu de mal à les remplacer. « Deux semaines après le début de la guerre, je recevais des dizaines d'appels de femmes demandant quand j'allais rouvrir, car les gérants de leurs salons habituels étaient partis à l'étranger. Or, la plupart des Ukrainiennes ont des manucures semi-permanentes qui nécessitent un entretien professionnel », explique-t-elle. Alors, elle a immédiatement rouvert son local tapissé de couleurs acidulées, qui vend aussi toutes sortes de produits de beauté. « Ce n'est pas Vladimir Poutine qui empêchera les Ukrainiennes de soigner leur apparence ! », s'enthousiasme Antonina Krolivets, alors qu'une télévision retransmet une série à l'eau de rose.
Pour le moment, ma priorité, c'est d'aider mes collègues qui ont survécu à l'occupation, et de m'assurer que toutes mes employées ont un travail dans la boutique pour qu'elles puissent gagner de l'argent
« Nous tentons de continuer à vivre la tête haute, avec le sourire et autant de défiance que possible, mais c'est difficile », confie-t-elle pourtant. Aliona, 30 ans, l'une de ses employées, vient tout juste de rentrer de Borodyanka, l'une des localités les plus touchées par les combats ainsi que par des abus commis à l'encontre des civils. « La vie d'avant n'existe plus, maintenant notre cœur est rempli de colère », intervient la jeune femme. « Pour le moment, ma priorité, c'est d'aider mes collègues qui ont survécu à l'occupation, et de m'assurer que toutes mes employées ont un travail dans la boutique pour qu'elles puissent gagner de l'argent, conclut Antonina Krolivets. C'est aussi comme cela qu'on va reconstruire l'économie et aller de l'avant : au niveau individuel mais aussi national. »
C'est également le raisonnement de Walter Shakman. Cet Ukrainien, qui a émigré aux États-Unis il y a une trentaine d'années, est rentré dans son pays en 2017 pour y fonder l'une des plus grandes chaînes d'hôpitaux et cliniques privés. « La dernière chose dont j'avais envie, c'était de devoir fermer car en temps de guerre, le système de santé doit être plus solide que jamais… D'autant qu'avec tous ces gens que l'on découvre dans les zones récemment libérées, et à qui les soldats russes ont infligé des blessures atroces, être en mesure de soigner massivement est une priorité absolue, martèle l'homme d'affaires. En revanche, les médecins, aussi motivés soient-ils, ont besoin d'être payés pour nourrir leurs familles. »
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Alors, Walter Shakman directeur de l'hôpital Dobrobut a imaginé un système pour pallier la solution traditionnelle de l'aide humanitaire. « Si l'on nous avait envoyé des équipes de l'étranger, comme cela se fait dans d'autres pays en crise, cela n'aurait aidé ni nos médecins, ni l'économie ukrainienne… Je voulais éviter que l'Ukraine devienne une nouvelle Bosnie d'après-guerre, un nouvel Afghanistan, dépendante de l'aide internationale et où les seuls emplois bien rémunérés seraient au sein d'institutions étrangères. » Déjà, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Bred) estime que l'économie ukrainienne chutera de 20 % en 2022… Un chiffre qui part du principe que le conflit prendra fin dans les deux mois à venir, et sera suivi d'un important effort de reconstruction.
Alors, il a persuadé deux grandes organisations américaines, Relief International et Children of War, de l'aider autrement : « Ils paient les salaires de nos équipes médicales et, en contrepartie, nous offrons des soins gratuits à tous les blessés de guerre », détaille-t-il. Nombre de ses employés traitent des victimes de torture et de viols commis par les soldats russes, en particulier dans les zones proches de Kiev.
De nos envoyées spéciales Margaux Benn (texte) et Véronique de Viguerie (photos) - Édition web par Rozenn Morgat
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El País (ESP)
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La gratuidad implica, en más de una ocasión, baja calidad. Por eso es importante saber dónde ir si se quiere disfrutar de esta tradición. Nuestros guías en la ruta de las tapas gratis de León son Yolanda León y Juanjo Pérez, cocineros del restaurante leonés Cocinandos (una estrella Michelin), buenos conocedores de la gastronomía local.
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Rúa 11
C/ Rúa, 11. Mapa.
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Le Figaro
Russie : les sanctions ont-elles mis le rouble «en ruines», comme l'affirme Joe Biden ?
Fabrice Nodé-LangloisLA VÉRIFICATION - Selon le président américain, la devise russe s'est effondrée grâce aux sanctions. La question de l'efficacité des mesures sur la monnaie se pose, alors que celle-ci a rebondi.
LA QUESTION. C'est lors de son séjour en Pologne, le 26 mars, que Joe Biden s'est permis un jeu de mots sur la devise russe. «Le rouble (ruble, en anglais) est pratiquement immédiatement réduit à l'état de ruine (rubble, avec deux «b», en anglais), s'est réjoui le président américain. La cause de cet effondrement ? «Les sanctions sans précédent», a-t-il énoncé. De fait, dans les heures qui ont suivi l'offensive militaire russe du 24 février, le rouble a dévissé. Mais il a rebondi, de façon spectaculaire depuis.
À lire aussiGaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
Alors, Joe Biden a-t-il parlé trop vite ? Ou a-t-il quand même raison ?
VÉRIFIONS. Dans les heures puis les jours suivant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le rouble a entamé une dégringolade. Entre le 23 février, veille de l'attaque, et le 4 mars, la devise russe a perdu 41% de sa valeur. Outre le choc de confiance sur les marchés, l'annonce rapide de sanctions financières sans précédent, et en particulier du gel de la moitié des réserves internationales de la Banque centrale russe ont provoqué cette dépréciation. Les banques centrales puisent régulièrement dans leurs réserves en devises (dollars, euros) pour soutenir leur monnaie. Du jour au lendemain, la Banque de Russie a été privée de l'accès à quelque 300 milliards de dollars logés dans des comptes à l'étranger, sur un total de 630 milliards. Au cours de la deuxième semaine de guerre, entre le 4 et le 7 mars, la déclaration de Joe Biden, prononcée trois semaines plus tard, aurait été pertinente. Oui, le rouble était en ruine. À 140 roubles pour un dollar, contre quelque 80 avant l'attaque, la devise russe s'est retrouvée à son plus bas niveau depuis l'éclatement de l'URSS.
Au moment où le président américain se rend en Pologne cependant, le rouble a déjà repris de la vigueur. Entre le 4 mars, date de son creux et le 31 mars, il a rebondi de 71%. Et effacé sa perte catastrophique
La monnaie reste fragile
Qu'est-ce qui a redonné tant de vigueur à la monnaie russe? Dès le 28 février, la banque centrale avait très vigoureusement remonté son taux directeur, de 9,5% à 20%, pour soutenir le rouble (les capitaux sont en principe attirés par des taux élevés). Un contrôle partiel des capitaux a été établi en obligeant les exportateurs russes à convertir 80% de leurs recettes en monnaie nationale. Par ailleurs, la volonté de Vladimir Poutine de faire payer les importateurs de gaz en roubles (via Gazprombank qui effectuera la conversion selon le plan présidentiel annoncé le 1er avril) est interprétée par plusieurs économistes comme un geste politique destiné à renforcer le rouble. Et avant même la mise en place de cette mesure, on a pu observer une hausse de la monnaie russe.
Surtout, «ce qui fait remonter le rouble, ce sont avant tout les recettes d'exportations du pétrole et du gaz qui montent avec les prix : en janvier et février, l'excédent courant russe s'est élevé chaque mois à 20 milliards de dollars, contre 7 à 8 milliards d'ordinaire», expliquait fin mars Julien Marcilly, économiste chez Global Sovereign Advisory, un cabinet qui conseille des États (mais ni la Russie ni l'Ukraine).
Un rouble qui remonte, cela signifie une hausse des prix des biens importés moins douloureuse pour les consommateurs russes. Même si la quantité de biens importés a chuté. Sauf que la devise russe reste fragile. Si les exportations de la Russie freinent, sous l'effet de l'isolement croissant du pays, ou plus radical, à cause d'un embargo sur le charbon, le pétrole voire le gaz, le rouble pourrait de nouveau dévisser. Et à mesure que les mois passeront, Vladimir Poutine disposera de moins en moins de devises pour le soutenir.
En résumé, pour l'instant, le Kremlin est parvenu à défendre sa monnaie. «The ruble is not in rubbles» - le rouble n'est pas en ruines -, pourrait-on répondre à Joe Biden. Mais la situation pourrait évoluer dans les mois qui viennent.
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Après des années de folie dépensière, les milliardaires russes se font discrets en France
ENQUÊTE - Yachts, jets privés, factures astronomiques... Avant la guerre en Ukraine, la clientèle russe représentait un marché majeur pour le secteur touristique et des services, que ce soit sur la Côte d'Azur ou à Courchevel.
Pétrole: les exportations de l'Irak atteignent une valeur record en 50 ans
Le montant des exportations irakiennes de pétrole est tiré vers le haut par la flambée des prix.
Washington interdit à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines
La mesure vise à fragiliser le système financier russe et à rapprocher la Russie d'un défaut de paiement.
Le Figaro
Plongée au cœur de la «police fiscale», qui traque sans relâche les fraudeurs dans l’ombre
Manon MalhèreREPORTAGE - Ce jeune service vient d’être saisi par le parquet pour enquêter sur McKinsey.
Au fond d’un couloir sobre qui dessert des bureaux ayant l’air de locaux administratifs ordinaires, une porte grise doit être badgée pour être ouverte. À l’intérieur, une table vide, des chaises et quelques cartons meublent l’espace. Au fond, un placard blanc et noir. On l’imagine rempli de paperasseries, sans voir au premier coup d’œil qu’il est verrouillé. Et même s’il ne paie pas de mine, c’est en réalité un coffre-fort, à l’intérieur duquel passent régulièrement des centaines de liasses de billets ou des diamants.
«Lorsque je faisais de l’enquête administrative, si on trouvait un million d’euros en cash lors d’une perquisition, on le comptait et on le laissait sur place. Là, on le prend», explique l’un des 280 officiers fiscaux ou douaniers du service d’enquêtes judiciaires des finances - le SEJF dans le jargon -, auparavant en fonction à la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Les saisies ne s’arrêtent d’ailleurs pas au «cash» et peuvent concerner des voitures, voire des immeubles. «C’est fréquent», poursuit l’agent qui opère plus spécifiquement dans une équipe constituée d’une quarantaine d’officiers fiscaux judiciaires (OFJ) dédiés aux enquêtes fiscales…
À lire aussiLa lutte contre la fraude fiscale tourne à plein régime
Des anciens agents du fisc dotés de véritables pouvoirs de police. La nouvelle «police fiscale», qui intègre désormais le service de douane judiciaire en place depuis une vingtaine d’années, a de quoi faire trembler certains avocats et leurs clients. C’est elle qui vient d’être désignée par le parquet national financier (PNF) pour mener une enquête pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, à la suite de la publication d’un rapport explosif du Sénat qui accuse le cabinet de conseil américain McKinsey d’optimisation fiscale agressive. Un dossier extrêmement sensible.
Affaires sensibles
Si elle avait existé à l’époque, nul doute que l’ancien ministre du Budget sous François Hollande, Jérôme Cahuzac, condamné pour fraude fiscale et blanchiment d’argent fin 2016, serait lui aussi passé entre les griffes de cette «police fiscale»…
«Ce service est redouté. Ces gens ont un ADN fiscal ou douanier, ça change tout», analyse un expert fiscaliste. C’est même leur marque de fabrique. «Si nous voulons nous attaquer aux gros fraudeurs financiers, il faut des spécialistes et c’est la raison pour laquelle ce service a été créé», explique Christophe Perruaux, magistrat à la tête du SEJF. C’était en 2019, lorsque le gouvernement Philippe a décidé de serrer la vis dans la lutte contre la fraude fiscale.
Cette «police» s’inscrit plus largement dans un mouvement de pénalisation de la fraude financière opéré ces dernières années avec, notamment, la très contestée fin du «verrou de Bercy». Désormais, les dossiers de redressements fiscaux d’un certain montant sont automatiquement transmis à la justice. Ce qui appelle à une extrême vigilance lors des contrôles, insistent plusieurs avocats. «Nous ne sommes plus dans les années 1970, 1980 et 1990 où la fraude fiscale pouvait plus facilement passer. Maintenant, le moindre écart est beaucoup plus sanctionné », estime un agent.
La mission de ces officiers est d’ailleurs exclusivement pénale. Rattachés au ministère des Comptes publics, ils agissent, finalement, sous la seule autorité des procureurs - dont le PNF, donc - et des juges qui les saisissent pour enquêter sur des dossiers de potentielles fraudes fiscales aggravées, escroqueries financières ou encore blanchiment d’argent. Des affaires pour lesquelles, bien souvent, le fisc n’arrive pas à démontrer la fraude, qui se chiffre généralement à plus d’un million d’euros avec des peines de prison de plusieurs années en jeu.
«On parle de gros fraudeurs», insiste-t-on au sein du SEJF situé aux portes de Paris, à Ivry-sur-Seine, dans un immeuble ultra-sécurisé, qui héberge aussi la très sensible Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières. Depuis la rue, l’entrée pour les visiteurs n’est pas évidente, dissimulée sur le côté du bâtiment. Situé au deuxième étage, l’accès direct aux bureaux des officiers est bloqué par des portes grillagées sur le palier de l’ascenseur. Avec, à l’entrée, une pancarte pour rappeler à l’ordre ceux qui tenteraient de s’y aventurer sans laissez-passer: «Zone protégée, défense de pénétrer (…) Tout contrevenant est passible d’une peine de six mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende.»
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Rien ne semble fuiter de ce service dont la culture du secret fiscal a été importée par les agents. Les affaires sont si sensibles que la visite de certains bureaux est même interdite, pour éviter de laisser entrapercevoir les photos de suspects épinglées sur les ordinateurs. Généralement, des cols blancs.
Car si les profils sont variés, ce sont bien souvent des individus d’au moins une cinquantaine d’années, qui ont pu amasser du capital, par exemple via leur propre société, et qui le placent de façon illégale à l’étranger. «C’est du classique, nous sommes tous fiscaux, on connaît les dossiers», insiste un enquêteur. Plus difficile à cerner, les personnes avec une domiciliation fictive à l’étranger qui résident en réalité en France sans déclarer d’impôts, et dont les revenus transitent via des sociétés écrans sur le territoire français pour éviter de se faire repérer.
À quelques mètres, les officiers de douane judiciaire - les «ODJ» - ont, eux, plus souvent affaire «à des voyous ou de gens très durs mais qui sont, vu les escroqueries, plutôt des intellectuels», indique un enquêteur. Ce dernier vient d’épingler une organisation de fraude à la TVA de 4,5 millions d’euros sur fond de vente de voitures allemandes. Une affaire impliquant deux sociétés écrans - l’une française, l’autre allemande - et un système bien huilé de fausses factures. «Le but était de savoir qui était derrière les sociétés. Ils étaient bons, les types!», lance l’officier qui a retrouvé, dans un box, les archives des fausses factures toutes taxes comprises (TTC) et des vraies factures hors taxes (HT). Preuves irréfutables. Les suspects sont aujourd’hui sous contrôle judiciaire en attendant d’être jugés.
Repérages, filature, écoutes
Souvent dans ces affaires, l’argent obtenu illégalement est alors blanchi via des œuvres d’art ou encore des sociétés de BTP, en procédant à de fausses prestations et fausses factures pour brouiller les pistes. Et, aujourd’hui, la monnaie électronique est dans le collimateur de ces officiers. «La cryptomonnaie est désormais une priorité du service car elle est un moyen de blanchir de l’argent de plus en plus utilisé, insiste Christophe Perruaux. Dans une récente affaire de présomption de blanchiment d’argent qui est devant la justice, nous avons saisi des cryptomonnaies pour un montant de 19 millions d’euros.»
Menottes, gilets pare-balles, revolvers, brassards… L’État a mis les moyens. Lorsque cette police très particulière sort sur le terrain pour faire des «perquiz», généralement en début de semaine, vers 6 heures du matin, toute l’artillerie est déployée. «Quand on “tape” (perquisition dans le jargon, NDLR), on peut tout saisir en application des règles et on a aussi des informaticiens pour tout récupérer», raconte un enquêteur. Et, la journée s’annonce très longue pour tout le monde. Les cols blancs peuvent être embarqués et placés dans l’une des cellules situées au sein même du service, pour une garde à vue de 48 heures maximum. «Une course contre la montre», lâche un agent. Au détour d’un des couloirs où règne un calme absolu, contrastant avec l’atmosphère plus bruyante de bon nombre de commissariats, on aperçoit d’ailleurs un homme, casquette vissée sur sa tête, assis sur la banquette. L’interrogatoire des suspects se fait ensuite dans l’une des salles insonorisées, toutes munies d’un bouton rouge d’alerte, si la situation venait à dégénérer.
«Nous ne sommes pas des cow-boys», insistent toutefois les agents qui travaillent de longs mois sur les mêmes enquêtes. Aux missions de repérages et de filature, durant lesquelles ils peuvent se transformer en jogger ou touriste, s’ajoutent de nombreuses heures d’écoutes téléphoniques, d’analyses fines de données à commencer par les comptes bancaires. Mais aussi la recherche d’informations en tout genre. Dans une affaire, une permission avait même été demandée au juge pour interroger une école et ainsi vérifier que les enfants d’un suspect y étaient bien scolarisés. Finalement, «lorsqu’on va les chercher, on connaît leur vie», témoigne un enquêteur douanier.
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La création d’un tel service n’a évidemment pas fait l’unanimité. La crainte de voir naître une «guerre des polices» entre le SEJF et la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale (BNRDF) qui travaille, elle, sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, a été immédiatement brandie. «La DGFiP a déposé l’année dernière plus de 500 plaintes pour présomption de fraude fiscale, portant sur quasiment 5 milliards d’euros d’actifs dissimulés. Ni l’autorité judiciaire, ni la BNRDF n’ont été au rendez-vous: l’instruction de toutes ces plaintes est complexe et spécifique. D’où l’idée de donner aux magistrats la possibilité de choisir entre les deux services», avait recadré Gérald Darmanin, en mars 2018, devant le Sénat, lorsqu’il était ministre de l’Action et des Comptes publics, avant de devenir le locataire de la Place Beauvau. Aujourd’hui, la montée en puissance de cette police encore très jeune pourrait être fulgurante…
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Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
DécryptageAlors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.
Marie ToulgoatMarion d'AllardLes prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe1. Remettre à plat l’imposition
Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.
Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.
Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.
2. Taxer les profits des pétroliers
Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.
En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.
3. Bloquer les prix par décret
Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.
Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.
Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.
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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »
ReportageÀ la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage
Émilien UrbachCantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »
Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achatIci, la voiture est indispensable
Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »
Une précarité grandissante
Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompeLe sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »
La colère gronde contre les compagnies pétrolières
Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »
Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.
Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »
Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »
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Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec Le Figaro
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Pierre AvrilREPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Envoyé spécial à Mykolaïv et Odessa
Ils sont invisibles dans les médias du pays, noyés dans la propagande de guerre, frappés d’opprobre par leurs concitoyens. Ils sont minoritaires, et pourtant ils existent: il s’agit des Ukrainiens prorusses ou à tout le moins, russophiles qui ne seraient pas a priori, hostiles à une mise sous tutelle de leurs villes. Ils ne nourrissent aucune animosité à l’égard de leurs «frères» slaves du grand pays voisin, même si ces derniers soutiennent le président Poutine dans les sondages.
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Par une matinée ensoleillée à Mykolaïv, où les bruits du canon se résument à un vague fond sonore, ces «traîtres» inoffensifs déambulent dans les rues à moitié désertes. «Je conçois très bien que le drapeau russe puisse flotter au sommet du bâtiment de l’administration régionale, comme à Kherson, et pour moi ça ne changera rien», résume Sveta, 63 ans. Située à 130 kilomètres à l’est de Mykolaïv, Kherson a été prise par les forces russes au début de la guerre, et le rouble y a remplacé le hrivna comme monnaie d’échange. Quelques manifestations antirusses s’y sont déroulées, rapidement réprimées.
Rejet et colère
«Quelle serait votre réaction, si vous deviez changer de monnaie?» questionne l’interlocuteur du Figaro. «Ça dépend du cours», répond spontanément Sveta. Comme tous ses compatriotes, cette dame coquette et éduquée sait que le montant des pensions est plus élevé en Russie que dans son propre pays et ne nourrit aucune sympathie à l’égard du président Zelensky, aujourd’hui présenté comme le père fédérateur de la nation, au zénith dans les sondages.
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Ce dernier «avait quatre ans pour essayer de négocier un compromis avec Poutine sur la question du Donbass, et il n’a rien fait durant tout ce temps», regrette Sveta. Pour elles les dirigeants des deux Républiques prorusses autoproclamées du Donbass (DNR et LNR) ne sont pas des «séparatistes». Avec les habitants de Donetsk et Louhansk, elle estime former «un seul peuple».
Trentenaire à la chute de l’URSS, cette dame, reste imprégnée de la mentalité soviétique lorsque Moscou et Kiev étaient officiellement unis sous l’étendard soviétique. Et revisite l’histoire sans complexes. «Ethniquement, nous ne sommes pas ukrainiens, nous sommes russes», dit-elle. La dame fait remonter cette assertion à la Grande Catherine - que ses compatriotes accusent d’avoir russifié leur pays par la force au XVIIIe siècle.
Quand ces babouchkas recevront un missile dans leur jardin, elles changeront d’avis
Toutes deux employées de la bibliothèque de la ville, Irina et Nadejda (1) admettent à haute voix leurs divergences générationnelles. La première, 60 ans, exclut de fuir à l’Ouest malgré les bombardements. En Allemagne, dit-elle, «on vit dans un foyer et à dix dans une même pièce». La seconde, 40 ans, s’interroge. Irina n’attache guère d’importance à la démocratie ukrainienne. Elle s’intéresse aux «gens» plus qu’à la «nationalité», russe ou ukrainienne - un concept qui l’indiffère. Nadejda, en revanche, s’effraye à l’idée d’une Ukraine sous contrôle russe, privée de «liberté d’expression», où seule la télévision d’État est autorisée.
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La simple évocation de ces voix dissidentes, auprès d’officiels ukrainiens, suscite aussitôt le rejet et la colère. «Quand ces babouchkas recevront un missile dans leur jardin, elles changeront d’avis», balaye Dmitri Pletentchouck, porte-parole de l’armée ukrainienne à Mykolaïv, expédiant ces dernières dans la marginalité. De fait, Sveta réside dans un quartier préservé. Pour Kiev, la région est hautement sensible. Mykolaïv a été fondée en 1789 par le prince Potemkine, alors gouverneur de la province de Nouvelle Russie, nommé par la grâce de sa protectrice et amante, Catherine II. C’est dans cette ville que les forces soviétiques, installèrent dans les années 1980, leur «pic-vert russe», ces fameux radars chargés de la veille des missiles antibalistiques de l’Otan.
Odessa, pour sa part, située plus à l’ouest, est considérée comme la ville la plus russophile d’Ukraine, souvent branchée sur les chaînes d’État russes. En 2010, sous la présidence de Viktor Ianoukovitch - renversé par la révolution de Maïdan - l’ancien gouverneur de la région Sergueï Grinevestki fut l’un des principaux artisans de l’accord russo-ukrainien visant à prolonger, à Sébastopol (Crimée), le bail de la flotte russe de la mer Noire. Quatre ans plus tard, dans la foulée de la révolution, la péninsule fut annexée par Moscou. Au début de la guerre, le 1er mars, redoutant ses sympathies prorusses, le président Zelensky a limogé Grinevetski, le remplaçant par un militaire, Maxim Marchenko, ancien commandant du bataillon nationaliste Aïdar.
«Tout se passera comme en 2014 en Crimée»
Le 4 mars, l’armée ukrainienne a publié les aveux d’un officier traître, passé en 2014 dans les rangs de l’ennemi russe, ayant participé au début des hostilités. Pour Odessa, «on nous avait dit, tout est arrangé avec les autorités, on ne bombarde pas les immeubles d’habitations, tout se passera comme en 2014 en Crimée», avec le soutien de la population, explique ce capitaine sous la contrainte. Pour sa part, le maire de la ville, Guennadi Troukhanov a fait annuler son passeport russe en 2017. Ses opposants lui reprochent sa discrétion médiatique au début de la guerre.
Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement. Pour beaucoup, les questions alimentaires passent avant la défense de la démocratie. Des Ukrainiens rappellent la parabole ukrainienne de l’âne à qui on demande quel propriétaire le bourricot préfère parmi deux personnes qu’on lui présente - en l’occurrence Ivan le Russe ou Petro l’Ukrainien. «Ça m’est égal, répond l’âne, pourvu qu’il n’y en ait pas deux».
Guerre en Ukraine : les Russes se sont fortement exposés aux radiations à Tchernobyl, selon le directeur de la centrale
La centrale, abandonnée par les soldats russes, est intacte, selon la direction. Des troupes semblent toutefois avoir creusé des tranchées dans la zone la plus contaminée, ce qui a pu leur faire subir «des contaminations aux radiations considérables».
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 42e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
Le Figaro
Mort d'Yvan Colonna en prison : sa famille attaque l'État en justice
Le militant indépendantiste corse est mort le 21 mars dernier des suites d'une violente agression en prison.
La famille d'Yvan Colonna, le militant indépendantiste corse condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a engagé une action contre l'État ce mercredi devant le tribunal administratif de Marseille pour son agression mortelle par un codétenu le 2 mars à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône).
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Les parents, l'épouse, le frère, la sœur et les deux enfants d'Yvan Colonna «considèrent que l'administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès», a expliqué Me Patrice Spinosi, l'un des avocats de la famille, dans un communiqué à l'AFP. «Les différents éléments d'enquête rapportés par la presse et les auditions des parlementaires n'ont fait qu'entretenir le soupçon selon lequel l'agression dont a été victime Yvan Colonna est en lien direct avec une série de dysfonctionnements administratifs», écrit l'avocat.
200.000 euros de dommages et intérêts réclamés
Il rappelle que l'article 44 de la loi du 24 novembre 2009 prévoit que «l'administration pénitentiaire doit assurer à chaque personne détenue une protection effective de son intégrité physique en tous lieux collectifs et individuels». «L'État est ainsi tenu d'indemniser les ayants droit d'un prisonnier décédé du fait des violences commises au sein d'un établissement pénitentiaire par une autre personne détenue», observe Me Spinosi, qui a précisé à l'AFP réclamer 200.000 euros de dommages et intérêts pour Yvan Colonna et 100.000 euros pour chaque membre de sa famille.
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«Un tribunal indépendant et impartial a désormais la charge de juger des liens entre l'inaction de l'État et la mort d'Yvan Colonna», poursuit l'avocat, selon qui «le tribunal administratif aura à se prononcer d'ici la fin de l'année sur cette demande». Le militant nationaliste de 61 ans avait été très grièvement blessé le 2 mars par un codétenu radicalisé, Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans présenté comme un «djihadiste», qui s'était acharné sur lui dans la salle de sport de la prison. Yvan Colonna avait été victime «d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement» avec un sac plastique, avait précisé le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.
Yvan Colonna, condamné par trois fois à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, abattu de plusieurs balles dans la tête en 1998 à Ajaccio, est décédé le 21 mars à l'hôpital de Marseille où il avait été transféré et où il est resté en permanence dans le coma. Selon plusieurs sources, l'agresseur d'Yvan Colonna a justifié son acte par le fait que le militant corse aurait blasphémé et «mal parlé du Prophète». Une version jugée cependant «peu crédible» par le directeur de la maison centrale d'Arles, Marc Ollier, qui a estimé, lors d'une audition devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, que le meurtrier «voulait se payer quelqu'un de connu».
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Cette agression a provoqué une explosion de colère à travers toute la Corse, avec des manifestations parfois violentes. Une colère motivée notamment par la longueur de l'agression d'Yvan Colonna, près de huit minutes, sous le regard d'une caméra de surveillance, sans qu'aucun surveillant n'intervienne. C'est l'agresseur lui-même qui avait alerté les gardiens, expliquant que Colonna avait «fait un malaise». Le directeur de la maison centrale d'Arles et le directeur de l'administration pénitentiaire Laurent Ridel ont assuré lors de leur audition à l'Assemblée nationale qu'un seul agent ne pouvait «pas voir» les 49 caméras de l'aile concernée".
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Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés
RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.
Les notaires alertent sur la sensible question des droits de succession
Les professionnels militent pour ce qu’ils appellent «un régime de transmission vertueux», alors que l’État et la justice se désengagent en matière de famille.
Le FLNC tapi dans l’ombre d’un retour à la lutte armée en Corse
Les services de renseignement observent les tensions que connaît actuellement l’île de Beauté.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : LR va désigner une liste d'orateurs habilités à s'exprimer dans les médias dimanche soir
Emmanuel GalieroINFO LE FIGARO - La direction des Républicains est en train d'élaborer une stratégie pour faire en sorte que chacun se tienne aux éléments de langage du parti jusqu'au bureau politique du parti.
Les Républicains savent que le résultat du premier tour de l'élection présidentielle aura des conséquences sur leur bureau politique prévu lundi. Celui-ci se tiendra dans la foulée d'un conseil stratégique et la teneur des discussions dépendra du score de Valérie Pécresse, et plus précisément des écarts qu'il y aura à l'arrivée entre les différents candidats.
DIRECT - Présidentielle 2022 : Le Pen en forte hausse, Macron se tasse
Outre la surprise d'une qualification pour le second tour que les sondages semblent avoir déjà écartée, les LR s'attendent à deux scénarios : soit Valérie Pécresse sauve les meubles en atteignant un niveau suffisamment haut qui permettrait d'éviter une explosion du parti ; soit elle décroche nettement et son échec provoquera de fortes divergences sur la conduite à tenir au second tour. Dans ce cas, certains refuseront de soutenir Emmanuel Macron et d'autres s'empresseront d'appeler à choisir le président sortant face à Marine Le Pen. En attendant, la direction des Républicains est en train d'élaborer une stratégie pour faire en sorte que chacun se tienne aux éléments de langage jusqu'au bureau politique.
Une liste d'orateurs élaborée
Une liste d'orateurs habilités à s'exprimer dimanche soir est donc en train d'être établie et devrait être actée vendredi. D'où les difficultés exposées par certains médias pour faire venir des élus en plateau ou en studio. Un choix qui serait davantage lié à la volonté de s'organiser plutôt qu'à un refus massif venant des élus. Il est vrai néanmoins que le contexte suscite de nombreuses interrogations à droite, où chacun attend de connaître les résultats définitifs du premier tour pour se prononcer.
En ce qui la concerne, Valérie Pécresse commentera les résultats comme chaque candidat le soir du vote. Ayant travaillé en étroite collaboration avec le président LR Christian Jacob durant toute la campagne, il est probable que la candidate et ses équipes s'accorderont avec l'élu, au moins sur le timing des messages politiques à adresser.
Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour
INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.
Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.
Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate
L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.
Regarder la vidéo Le Figaro
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
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REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne sont revenus pour se venger et punir la population locale.
Margaux BennBorodyanka n'est plus qu'un champ de ruines. Quasiment tous les bâtiments sont détruits. Plusieurs chars calcinés et des dizaines de voitures éventrées jonchent les rues de la ville et de ses alentours, et presque tous les immeubles sont détruits. Presque aucun mur, ni aucun véhicule ne porte, peint à la bombe de peinture, la lettre V, utilisée comme symbole par les Russes.
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Sur une grande place, Olexandr patrouille, fouille les voitures et s'assure que les quelques passants qui croisent son chemin ne s'aventurent pas trop loin sur le bord de la route : « il reste des mines que les Russes ont posées », met en garde un membre de la Défense territoriale, l'organisation de volontaires civils qui supplée l'armée. « Dans ce bâtiment, des gens s'étaient réfugiés en sous-sol à l'abri des bombardements. Mais l'immeuble a été touché et, lorsqu'il s'est écroulé, les gravats ont brisé une canalisation d'eau. Le sous-sol s'est peu à peu rempli d'eau, et tous ces gens sont morts noyés », continue-t-il, désignant les restes de ce qui semble avoir été un immeuble résidentiel, près de la place.
À Borodyanka, l'horreur continue. Le monde avait déjà été saisi d'effroi à la découverte des atrocités commises dans la périphérie de Kiev, imputées aux soldats russes qui les occupaient. Mais à mesure que l'armée ukrainienne sillonne les villages alentour, le tableau des atrocités se fait plus complet. La procureur générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, a affirmé lundi qu'à Borodyanka, petite ville à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, « la situation serait bien pire en termes de victimes » qu'à Boutcha. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky confirme : « Des informations indiquent déjà que le nombre de victimes des occupants pourrait être encore plus élevé à Borodyanka et dans d'autres villes libérées. » Et d'ajouter que « dans de nombreux villages des districts libérés des régions de Kiev, Tchernihiv et Soumy, les occupants ont commis des actes que les habitants n'avaient jamais vus, même pendant l'occupation nazie, il y a 80 ans ».
Les cadavres qui jonchaient les rues de la ville ont été enlevés. D'abord par les Russes, affirme Olexandr : « Ils demandaient aux civils – je le sais car c'est arrivé à mon frère – de ramasser les corps. Ils empilaient ceux des soldats russes et ceux des Ukrainiens dans des camions séparés, et les amenaient on ne sait où », détaille le quadragénaire. Après la reprise de la ville par les forces ukrainiennes, les soldats se sont employés à en ôter encore un grand nombre.
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De nombreux corps restent pourtant dans les ruines, comme celui de cette femme à moitié décomposé qui semble peu à peu ne faire qu'un avec le tas de pierres et de béton dans une cour d'immeuble, à côté de jeux pour enfants. Les soldats russes ont laissé de nombreux pièges dans les cadavres, que les démineurs doivent inspecter avant qu'ils soient enlevés.
« Les Russes sont venus ici par trois vagues : tout d'abord, ils ont été repoussés par l'armée ukrainienne. Puis, ils sont revenus et ont commis toutes sortes d'exactions. Et enfin, il y a eu les punisseurs. Ils voulaient nous faire subir le pire de l'horreur », raconte-t-il. Non loin, un vieil homme se promène à vélo dans son quartier résidentiel. Il se rappelle avec effroi de l'occupation russe de sa ville : « Ils prenaient des hommes au hasard pour les séquestrer. Un jour, l'un d'eux, qui avait été relâché, est venu chez moi se réfugier et chercher à manger. C'était un jeune d'une trentaine d'années qui s'appelait Andriy. Il m'a raconté que, dans la pièce voisine de celle où ils l'avaient torturé, les Russes préparaient des grillades en riant !» témoigne-t-il. « Il m'a raconté que les Russes avaient retiré des côtes à l'un des hommes avec lesquels il était retenu », affirme le vieil homme.
À quelques portes de là, Vitaly saute de sa petite camionnette. Ce chauffeur pour une compagnie de réparation du système électrique s'accorde une pause entre deux virées : de nombreux pylônes électriques ont été endommagés par les combats. Tandis que son épouse fait la lessive dans la petite cour intérieure, sa mère, Lioubov, l'invite chaleureusement dans la cuisine. La maison est criblée d'impacts de balles.
« Des membres de la Défense territoriale avaient garé près de chez moi un camion militaire russe Ural, qu'ils avaient sûrement confisqué à l'ennemi. Ils avaient stocké des munitions dedans. Le 16 mars, alors que je prenais le thé, des Russes ont fait irruption chez moi », raconte Vitaly. « Ils m'ont mis un sac en plastique sur la tête, m'ont menotté avec des liens en plastique et m'ont jeté dans un véhicule », déclare-t-il. Arrivés dans une autre maison, ils ont remplacé les liens en plastique par des menottes en métal, si serrées que Vitaly en conserve encore des marques sur les poignets, et ont commencé à le torturer.
Je leur répétais que je n'en savais rien, que je ne faisais pas partie de la Défense territoriale, mais ils s'en fichaient
« Ils ont mis des bouts de sparadrap sur mes genoux comme s'ils en faisaient des cibles, puis ont tiré juste à côté au moins six fois pour me faire peur. Ils m'ont frappé les jambes avec la crosse de leurs fusils et m'ont donné des électrochocs. » Objectif : recueillir des informations sur des habitants qui collaboraient avec les forces ukrainiennes. « Je leur répétais que je n'en savais rien, que je ne faisais pas partie de la Défense territoriale, mais ils s'en fichaient », se rappelle ce colosse de 43 ans, essuyant des larmes qu'il n'arrive pas à réfréner. « À plusieurs reprises, ils ont aussi serré le sac plastique sur ma tête comme pour m'étouffer, » continue-t-il.
Dans la maison où il était retenu, les yeux en permanence bandés, Vitaly affirme avoir entendu deux voix de femmes – peut-être des habitantes de la maison réquisitionnée – ainsi que celles de six ou sept hommes. « Au moins l'un d'eux s'est fait passer à tabac, comme moi. Les femmes avaient le droit de boire, et peut-être de manger, je ne sais pas. Les hommes, non. Et lorsque j'ai demandé à aller aux toilettes, on m'a dit de faire mes besoins là où j'étais assis, » précise-t-il.
Sa mère le regarde. Elle pleure aussi. Lorsque son fils subissait ce calvaire, elle était dans un village d'un district voisin, cachée avec le reste de la famille : elle n'a écouté son récit qu'à son retour, après la libération de la ville. Vitaly décide de clore son récit : deux jours et demi plus tard, le 18 dans l'après-midi, les Russes l'ont sorti de la pièce et transporté dans trois voitures successives jusqu'à un endroit alentour. « Dans la voiture, le chauffeur n'arrêtait pas de s'énerver, de dire qu'on devrait m'achever. L'homme assis sur le siège du passager lui disait : “il en a eu pour son compte, laissons-le” », raconte-t-il. Une fois arrivés, ils l'ont laissé sur un bloc de béton. « Le deuxième homme m'a ordonné d'attendre cinq minutes avant d'enlever le sac que j'avais sur la tête. Puis, il s'est approché et, plus doucement, avant de partir, il a murmuré : “pardonne-moi, mon frère”. »
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La mère et le fils se regardent tendrement. « Le principal, c'est que tout le monde soit en vie, » soupire Lioubov. « Et qu'aujourd'hui, nous puissions célébrer ce gros morceau de pain apporté par un ami : le premier que nous allons manger depuis un mois ! » Son frère, venu le saluer, relate d'étranges conversations qu'il aurait eues avec des soldats russes, dont la plupart étaient très jeunes : « Ils étaient surpris de voir du bitume dans le village. Comme s'ils pensaient qu'en Ukraine, nous n'avions que des endroits terreux ! Et, lorsque j'ai demandé pourquoi ils étaient là, ils m'ont répondu qu'ils devaient combattre les fascistes. Qu'ils avaient vu, à la télévision, qu'il y avait des nazis chez nous », grince le trentenaire.
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Le Figaro
Présidentielle 2022 : l'électorat potentiel de Marine Le Pen en forte hausse
Jean CittoneSONDAGE - Selon une enquête Kantar Public - Epoka pour Le Figaro, 38% des Français envisagent de voter pour la candidate du RN, au coude à coude avec Emmanuel Macron (39%).
Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'écart se resserre non seulement dans les intentions de vote mais également parmi les électeurs potentiels. Selon un sondage Kantar Public - Epoka pour Le Figaro, les Français seraient 39% à envisager «possible», avec «de fortes chances» ou «certain» le fait de voter pour Emmanuel Macron ce dimanche. Avec 38% d'électeurs potentiels, Marine Le Pen arrive quasiment ex æquo. L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon est quant à lui en troisième position, avec seulement 29% de potentiel électoral.
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Des chiffres qui dessinent une «dynamique très claire et solide» en faveur de la candidate du Rassemblement national (RN), souligne Laure Salvaing, directrice générale de Kantar Public France. À la même période en 2017, Emmanuel Macron bénéficiait en effet d'un potentiel électoral plus élevé (45%), tout comme Jean-Luc Mélenchon (36%). Marine Le Pen est la seule parmi ce trio de tête à avoir nettement progressé en cinq ans, passant de 30 à 38% de Français s'estimant capables de voter pour elle au premier tour.
«Cette analyse confirme ce qu'on voyait poindre en 2017», détaille Laure Salvaing. «On a souvent considéré que l'élection de 2017 était un accident», avec les Républicains et le Parti socialiste, éliminés dès le premier tour, «mais on voit que le processus engagé se confirme en 2022», avec la probabilité de plus en plus grande d'un match retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour.
Un Français sur cinq encore indécis
Signe de cette désintégration, 21% des électeurs se déclarant proches de la France insoumise, du Parti socialiste ou d'Europe Écologie Les Verts pourraient voter pour Marine Le Pen, et 31% pour Emmanuel Macron. À droite, les sympathisants des Républicains, du RN et de Reconquête ! seraient quant à eux 68% à envisager un vote pour la candidate du RN, contre 26% pour Emmanuel Macron.
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Cette étude de Kantar Public souligne également «un niveau inédit d'hésitation entre les différents candidats» à moins d'une semaine du premier tour, précise Laure Salvaing. 21% des électeurs, soit plus d'un Français sur cinq, oscillent entre plusieurs prétendants à l'Élysée. 6% des électeurs hésitent encore entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, avec toutefois une préférence pour cette dernière, et 5% des sondés sont incertains entre un bulletin Le Pen ou Macron.
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Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour
INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.
Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.
Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate
L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.
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Cinq signes qui montrent que vous devriez travailler à votre compte...
Quentin PérinelNOS CONSEILS - Et si vous n'aviez pas réellement besoin d'être salarié pour exercer votre métier ? Devenir freelance peut comporter de nombreux avantages.
Travailler en indépendant. Un rêve pour certains, une utopie, un monde totalement inaccessible... Pourtant, les chiffres montrent année après année que les actifs sont de plus en plus nombreux à franchir le pas et à devenir leur propre employeur. Évidemment, ce changement de carrière peut sembler vertigineux ; du jour au lendemain, ni collègues, ni entreprise, ni quoi que ce soit qui a trait à une organisation traditionnelle ! Il serait idiot et totalement faux de souligner que tout le monde peut devenir indépendant. Le «salariat bashing» n'a pas lieu d'être. C'est un mode de travail qui ne peut correspondre à certains métiers, et surtout, à certaines personnalités. Ce qui est certain aussi, c'est que de nombreux actifs - peut-être vous ! - sont des indépendants qui s'ignorent encore...
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Vincent Huguet est cofondateur de Malt, plateforme leader en Europe pour l'emploi des freelances. Il raconte au Figaro cinq situations qui montrent qu'un actif peut songer à devenir indépendant... «Même si le terme de freelance se démocratise sans cesse et que le nombre d'indépendants s'accroît, il peut y avoir - à juste titre - une certaine peur de sauter le pas», observe Vincent Huguet, qui est parfaitement lucide sur le fait que ce n'est «pas la fin du salariat» et que ce dernier présente «bien des avantages.»
Quand chaque journée se ressemble à la minute près...
Un signal est particulièrement alarmant, a fortiori lorsque l'on travaille dans des grandes entreprises : le temps passé en réunion. Si vous passez votre journée en réunion, à débattre en permanence de sujets internes... c'est qu'il est temps de songer à la suite. «Quand votre job consiste exclusivement à travailler pour de l'interne et jamais pour des clients, c'est un signe que vous êtes dans une organisation trop complexe, et que vous n'êtes pas utile, observe Vincent Huguet. C'est le syndrome des bullshit jobs, théorisé par l'anthropologue David Graeber. Plus tôt on s'en rend compte, mieux c'est...» C'est une constante dans les grands groupes avec plusieurs centaines de salariés... «Occuper» tout le monde est parfois difficile. Le fondateur d'Amazon Jeff Bezos l'a fabuleusement résumé dans sa «règle des deux pizzas.» Pleine de bon sens, elle consiste à conserver des équipes de petites tailles - que l'on pourrait théoriquement nourrir avec deux pizzas - tout particulièrement lorsqu'il s'agit de programmer une réunion ou de prendre une décision. Conclusion : plus une équipe est fournie, plus la probabilité que certains éléments soient «inutiles» est élevée...
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Dès que la journée est strictement la même semaine après semaine, mois après mois... il faut se poser des questions. Les habitudes millimétrées, au travail, sont souvent des mauvais signaux. Cela concerne le lieu, mais aussi les tâches, le timing... Caricaturalement, on pourrait dire que dès lors que l'on arrive au bureau à 9h et qu'on le quitte à 18h précises chaque jour, c'est qu'il y a un loup. «Il faut prendre le contrôle de son rythme de travail, observe Vincent Huguet. Le disséquer à sa façon, l'organiser comme on le souhaite, d'où on veut... Si cela n'est pas possible, il s'agit de comprendre pourquoi. Et de réagir.» C'est un signe des Temps : le présentéisme à l'ancienne n'a plus lieu d'être. Très naturellement, il y a des journées plus chargées et d'autres plus légères... Dans un monde du travail moderne, avoir la liberté de fixer ses «horaires naturels» - dixit Vincent Huguet - est absolument essentiel.
L'envie d'avoir envie n'est plus là...
Autre signe des Temps : vos amis qui décident de se mettre à leur compte se comptent sur les doigts d'une main... et vous êtes terriblement curieux - voire jaloux - de leur nouvelle vie professionnelle. Mieux : dès que vous commencez à enquêter, de votre côté, les conditions possibles pour vous mettre à votre compte, et ce que cela pourrait changer dans votre vie, c'est que vous avez la bougeotte ! Combien vaut votre job en indépendant ? Quelle charge de travail cela impliquerait ? Combien de clients potentiels ? Les recherches sur Google fusent ! «La curiosité vis-à-vis des autres est un phénomène naturel lorsqu'on parle d'une tendance, analyse Vincent Huguet. Chez Malt, les freelance se toisent, comparent leurs profils sans cesse sur notre plateforme.» Le boom des démissions et la notion de «flexibilité» qui est de plus en plus importante chez les candidats font penser à la fable du Loup et du Chien de La Fontaine. Sa morale ? Mieux vaut être pauvre et libre que riche et esclave - mieux vaut vivre pauvre mais indépendant que dans une cage dorée. Une morale à méditer. Et à mettre en relief de façon moins manichéenne...
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Quand l'idée même de revenir au bureau vous incommode au point de vous dégoûter ou de vous empêcher de dormir, cela doit vous titiller : il est temps de changer d'air. Peut-être que cela traduit simplement une envie de changer d'entreprise, mais cela peut également signifier des envies d'indépendance et de liberté. Steve Jobs, le fondateur d'Apple, a eu cette pensée très juste : «Si aujourd'hui était le dernier jour de ma vie, voudrais-je faire ce que je prévois de faire aujourd'hui ?» Si la réponse est un grand «NON» pendant plusieurs jours de suite, je sais que je dois changer quelque chose... «C'est fréquent : les gens ne veulent pas revenir au bureau parce qu'ils peuvent plus voir leurs managers ou leur environnement de travail, et ils décident de dire stop», observe Vincent Huguet. «Dire stop», évidemment, est un luxe qui n'est pas pour tout le monde...
Enfin, dernier signal alarmant : quand vous avez viscéralement envie de vous former, d'apprendre, de sortir de votre zone de confort, et de rencontrer des gens inspirants, c'est que, vraiment, vous avez envie de changement ! Et comme le disait si bien Winston Churchill - qui aurait pu être conférencier en développement personnel - «il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction.»
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Mailinblack: «Une façon de travailler différente»
Mailinblack occupe la 21e place du palmarès Best Workplaces dans la catégorie 50 à 249 salariés.
Le «bureau de demain» n'existe pas
CHRONIQUE - L'Histoire nous apprend que la prospective est loin d'être fiable. Au lieu d'alimenter sans cesse les fantasmes du futur, il faudrait plutôt s'intéresser... au présent.
Le Figaro
Covid-19 : 116 morts en 24 heures, plus de 23.000 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Le gouvernement espagnol annonce la fin du masque en intérieur, la Chine passe la barre des 20.000 cas quotidiens, le Nigeria lève la plupart des restrictions anti-Covid... Le Figaro fait le point ce mercredi 6 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.
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116 morts en 24 heures, plus de 23.000 malades hospitalisés
L'épidémie continue de sévir en France, où 116 personnes sont mortes ce mercredi du Covid, selon le bilan quotidien de Santé publique France. 23.013 patients sont hospitalisés (contre 23.010 mardi), dont 1948 arrivés en 24 heures. 1561 personnes sont traitées en services de soins critiques.
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Les autorités sanitaires de l'Union européenne autorisent une deuxième dose de rappel pour les plus de 80 ans
Les autorités sanitaires de l'Union européenne ont donné mercredi leur feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins anti-Covid de Moderna et Pfizer aux personnes âgées de 80 ans et plus, mais jugé prématuré d'émettre une recommandation pour la population plus jeune.
Une deuxième dose de rappel peut être administrée aux adultes de 80 ans et plus en raison du «risque plus élevé de développer une forme sévère du Covid-19 pour ce groupe d'âge» et de «la protection fournie par une quatrième dose», ont précisé dans un communiqué le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Agence européenne des médicaments (EMA).
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L'Allemagne renonce à lever l'obligation d'isolement en cas d'infection
Le gouvernement allemand a renoncé mercredi, face aux critiques, à lever à partir du 1er mai l'obligation d'isolement en cas d'infection au Covid-19. «C'était une erreur dont je suis personnellement responsable. Cela a donné un mauvais signal», a déclaré à la presse le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, craignant que cette mesure en définitive «minimise la pandémie».
Le ministre du gouvernement d'Olaf Scholz avait annoncé lundi que l'obligation d'isolement, actuellement de sept jours avant un test négatif, serait levée à compter du 1er mai. Cette décision, prise avec les représentants des 16 Länder allemands, avait immédiatement suscité des critiques d'associations et de l'opposition. La fin de l'isolement obligatoire «met en danger des vies humaines», avait ainsi mis en garde l'association sociale VdK, qui milite pour l'accès aux soins.
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Espagne : le gouvernement annonce la fin du masque à l'intérieur le 20 avril
Le gouvernement espagnol a annoncé mercredi la fin du masque à l'intérieur, sauf dans les transports ou les hôpitaux, à partir du 20 avril. «Nous présenterons, lors du Conseil des ministres du 19 avril, un décret en vertu duquel le masque ne sera plus obligatoire à l'intérieur» et qui entrera en vigueur après sa «publication au journal officiel le 20 avril», a déclaré la ministre de la Santé Carolina Darias à l'issue d'une réunion des responsables régionaux de la santé à Tolède (centre). Le masque restera toutefois obligatoire dans les centres de santé, les hôpitaux, les maisons de retraite ainsi que dans les transports en commun, a-t-elle précisé.
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Alors que le masque n'est déjà plus obligatoire à l'intérieur dans nombre de pays, le gouvernement espagnol a préféré attendre que passe la Semaine Sainte (10-17 avril), lors de laquelle les Espagnols se retrouvent en famille, avant de mettre fin à l'obligation de le porter. Le port du masque à l'intérieur était l'une des dernières restrictions encore en vigueur en Espagne.
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La Chine passe la barre des 20.000 cas quotidiens
La Chine a annoncé mercredi un record de 20.000 contaminations au Covid-19 au cours des dernières 24 heures, la plupart à Shanghai qui s'apprête à ouvrir un hôpital de campagne géant de 40.000 places. Le pays où le coronavirus a été initialement détecté à la fin de 2019 était parvenu jusqu'en mars 2021 à enrayer largement l'épidémie grâce à des mesures très strictes réunies sous le terme de Covid zéro.
Mais le variant Omicron a battu en brèche cette stratégie, avec des bilans quotidiens qui dépassent désormais les décomptes officiels de la première vague épidémique à Wuhan (centre). Le pays le plus peuplé du monde a ainsi annoncé mercredi 20.472 cas positifs au cours des dernières 24 heures, un chiffre minime par rapport aux bilans de nombreux pays mais élevé pour la Chine, où les totaux quotidiens dépassaient encore à peine la centaine en février. La barre des 10.000 cas quotidiens n'a été franchie que dimanche.
Aucun nouveau décès n'a été enregistré, a précisé le ministère de la Santé. Les deux derniers décès annoncés officiellement dans le pays remontent à la mi-mars. Plus de 80% des nouveaux cas positifs ont été rapportés à Shanghai, la plus grande ville du pays placée en confinement quasi-total depuis la semaine dernière.
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Le chinois Kintor annonce des résultats positifs pour un traitement polémique
Le groupe pharmaceutique chinois Kintor a fait état mercredi de résultats positifs pour un traitement anti-Covid, le proxalutamide, alors que celui-ci avait fait l'objet d'un scandale sanitaire au Brésil quelques mois auparavant. «Le proxalutamide fait preuve d'une réduction significative du taux d'hospitalisations et de décès» chez les patients, résume Kintor dans un communiqué. Celui-ci se base sur des essais cliniques, réalisés sur plusieurs centaines de patients, essentiellement aux États-Unis. Leurs résultats ne sont toutefois pas encore accessibles publiquement.
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Le proxalutamide est, à l'origine, un projet de traitement destiné à réduire la production d'hormones mâles. Kintor vise par exemple un emploi contre le cancer de la prostate. Mais, selon le groupe, dont le titre a doublé de valeur en Bourse après ces annonces, il a aussi un intérêt contre le Covid. Au cours de ces essais cliniques, les patients ayant reçu du proxalutamide ont été moins nombreux à être hospitalisés que ceux qui se sont vus administrer un placebo, selon le groupe. L'écart est particulièrement important chez les malades traités pendant plus d'une semaine, chez qui aucune hospitalisation n'est rapportée par Kintor.
Le groupe a annoncé son intention de solliciter une autorisation en Chine et aux États-Unis, ainsi que dans «d'autres pays». Il avait déjà fait état, voici quelques mois, d'une autorisation d'urgence au Paraguay.
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Le Nigeria lève la plupart des restrictions anti-Covid
Le gouvernement du Nigeria a levé la plupart des restrictions anti-Covid, notamment un couvre-feu nocturne et les limitations de rassemblement, imposées au début de l'épidémie dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
«La réponse au Covid-19 a été revue, compte tenu de la diminution du nombre de cas et du risque d'arrivée sur le territoire de nouveaux variants, ainsi que de la disponibilité des vaccins» dans le pays, selon un document officiel de la présidence envoyé mardi à l'AFP. Depuis le début de la pandémie en mars 2020, le pays a officiellement enregistré moins de 260.000 cas, dont 3142 morts.
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La reprise du trafic aérien s'est poursuivie en février malgré le Covid
Le trafic aérien de passagers, en pleine reprise, n'a baissé que légèrement fin février avec les premiers jours de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi l'Iata, l'association du transport aérien international. «Le trafic a fortement rebondi en février 2022 par rapport à janvier 2022, avec des conséquences du variant Omicron modérées en dehors de l'Asie», a indiqué l'Iata dans un communiqué.
Avec la levée de nombreuses restrictions liées à la pandémie de Covid-19, le trafic a augmenté de 115,9% sur un an à travers le monde, mais reste inférieur de 45,5% aux chiffres de février 2019. Le trafic domestique reste très diminué en Chine, notamment, mais il a globalement augmenté de 60,7% sur un an.
Le trafic international a connu une forte reprise (+256,8% sur un an), même s'il reste inférieur de près de 50% à février 2019. Seule la région Asie-Pacifique est bloquée à un niveau très bas. Les prochains mois semblent prometteurs, a souligné le directeur général de l'Iata Willie Walsh lors d'une conférence de presse.
Covid-19 : les hospitalisations toujours en hausse
Le nombre de cas de Covid-19 reste élevé en France, aussi bien pour les contaminations que pour les hospitalisations, selon les chiffres des autorités sanitaires dimanche.
Crise cardiaque : ces signes avant-coureurs à connaître absolument
NOS CONSEILS SANTÉ - En cas d'infarctus, chaque minute est cruciale pour le pronostic vital. Pourtant, les symptômes sont encore trop souvent méconnus, en particulier ceux qui touchent les femmes.
Élection présidentielle : pourrait-il y avoir un million de cas de Covid-19 entre les deux tours ?
LA VÉRIFICATION - Le chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, a estimé qu'«un risque d'incidence de circulation virale très intense» existe entre les deux tours.
Le Figaro
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DÉCRYPTAGE - Ce mouvement de l'ultragauche, qui descend dans la rue pour semer le chaos, ne s’est pas implanté par hasard à Nantes.
L'Humanité
Éditorial. Ça gronde
ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?
carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation L'Humanité
Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
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Dans un pays divisé, Sarajevo commémore les 30 ans de son siège le regard tourné vers l'Ukraine
Publié le : 06/04/2022 - 18:43
Stéphanie TROUILLARD
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Il y a trente ans, le 6 avril 1992, débutait le siège de Sarajevo, le plus long de l'histoire moderne. Pendant plus de trois ans et demi, les 360 000 habitants ont été pris au piège sous le feu des forces des Serbes de Bosnie et sous le regard du monde entier. Trois décennies plus tard, les images des victimes de la guerre en Ukraine ravivent ce traumatisme alors que le pays est toujours en proie à des menaces de sécession.
Le 6 avril 1992, le jour de la reconnaissance de l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine par la Communauté européenne, des milliers de citoyens venus de tout le pays se rassemblent à Sarajevo et appellent à la paix. Des Croates, des Serbes, des Bosniaques sont réunis ensemble dans les rues. Mais depuis le toit de l’hôtel Holiday Inn, des nationalistes serbes ouvrent le feu sur la foule. La ville bascule alors dans un siège qui va durer 44 mois, jusqu’en février 1996. Depuis les hauteurs, les forces des Serbes de Bosnie bombardent la capitale, des snipers tirent sur les habitants assiégés et un blocus complet est établi.
Trente ans plus tard, les images de ce siège qui avait bouleversé le monde sont gravées dans tous les esprits. À l’occasion des commémorations et quelques jours après la découverte, à la suite du retrait de troupes russes, de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha, les autorités locales n’ont pas manqué de faire le parallèle avec le conflit actuel.
"Ce qui n'avait pas été arrêté dans les années 1990 en Bosnie devient plus visible encore à travers l'Europe et le monde", a déploré, mardi, comme le rapporte l’AFP, la maire de Sarajevo, Benjamina Karic, lors de la cérémonie organisée à la Bibliothèque nationale, symbole des destructions commises pendant le siège, aujourd'hui reconstruite. "Ce qu'on croyait appartenir à l'histoire du déshonneur humain revient sur la scène à travers la brutalité, la destruction et l'idéologie fascistes parées de nouveaux habits", ajoute Benjamina Karic, qui avait un an en avril 1992.
"Une volonté farouche de résister et de survivre"
Au cours du siège de Sarajevo, plus de 11 500 personnes, dont 1 600 enfants et adolescents, avaient été tuées et plus de 50 000 personnes blessées par les forces des Serbes de Bosnie. Pour Henry Zipper de Fabiani, chercheur associé à l’Iris et spécialiste des Balkans, ledit siège avait alors marqué "le dur réveil d’une Europe figée par le rideau de fer et l’opposition Est-Ouest et la réapparition soudaine sur le sol européen d’une guerre d’une sauvagerie sans nom". Pour cet ancien ambassadeur, ce conflit a notamment marqué les pays occidentaux par "l’admiration face au comportement très digne et héroïque des habitants de Sarajevo qui, à l’époque, n’avaient pas voulu être rabaissés à l’état de bêtes sauvages". Les images des hommes et des femmes courant sous les balles dans "Sniper Alley" pour aller au travail ou de la vie artistique qui a continué sous les bombardements sont ainsi restées vives dans nos esprits.
Ce comportement est l’une des similarités observées par Loïc Trégourès, docteur en science politique et membre de l’Observatoire des Balkans, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. À trente ans d’intervalle, le conflit actuel a lui aussi mis en lumière les "files d'attente, les gens cachés en sous-sol, l'incrédulité quand cela commence et la volonté farouche de résister et de survivre".
"Un conflit local qui est très vite devenu international"
Mais pour l’historienne Anne Madelain, chercheuse au Centre de recherche Europes-Eurasie de l'Inalco, il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison. "Le siège de Sarajevo avait eu lieu dans le cadre d’un pays qui éclate avec la dislocation de la Yougoslavie. L’Ukraine est indépendante depuis trente ans. Ce n’est pas la même configuration", note cette spécialiste des Balkans. "Nous ne sommes pas non plus dans le même contexte technologique. En 1992, nous étions avant l’ère de l’Internet. Sarajevo était une ville coupée, sans courrier ni communications. Les journalistes qui étaient alors sur place étaient les seules sources d’information", précise la chercheuse.
L’historienne note toutefois une comparaison possible avec l’Ukraine d’aujourd’hui, celle d'"un conflit local très vite devenu international". À l’époque, dès juillet 1992, un pont aérien avait été mis en place par l’ONU pour apporter une aide humanitaire. Mais pendant trois ans et demi, la communauté internationale a paru bien incapable de mettre un terme aux violences commises notamment contre les civils. "Le dispositif de l’ONU était inadapté, mais il avait été décidé dans le contexte des précédentes étapes de l’éclatement de la Yougoslavie. On était en pleine phase de mutation. Les Américains considéraient aussi que c’était un problème d’Européens et qu’il ne fallait pas engager l’Otan car sa doctrine était alors exclusivement la défense du territoire de ses États membres. Il a fallu adapter cette doctrine et créer la Force d'action rapide (FAR) pour épauler puis remplacer la Force de protection des Nations unies (Forpronu)", résume Henry Zipper de Fabiani.
En 1995, avec l’aval de l’ONU, l’Otan déclenche des frappes ciblées sur les positions de l’armée de la République serbe de Bosnie. Elles aboutissent, enfin, à un cessez-le feu et à la signature en décembre 1995, à Paris, des accords de paix de Dayton. Depuis, le pays est administré par deux entités distinctes : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la République serbe de Bosnie (Republika Srpska), sans oublier le district de Brcko, au nord, au statut particulier. Plus de vingt-cinq ans après la fin de la guerre, les tensions sont toujours vives entre les différentes communautés.
"Un risque de sécession"
En décembre 2021, le Parlement des Serbes de Bosnie a ainsi posé les premiers jalons de ce qui s’apparente à un processus de séparation de l’entité serbe du pays, mettant ainsi à exécution les menaces du leader séparatiste Milorad Dodik, l’élu serbe à la présidence tripartite de la Bosnie-Herzégovine. Les parlementaires ont donné un délai de six mois pour organiser le départ des Serbes de trois institutions cruciales de cet État central déjà peu pourvu : l'armée, la justice et les impôts.
"Il devrait y avoir une réponse des institutions en juin et on est dans une situation relativement bloquée avec le risque d'une sécession soutenue par la Russie, qui s’implique de plus en plus dans la géopolitique des Balkans", précise l’historienne Anne Madelain. "C’est vraiment cela le danger. Une situation où d’autres acteurs internationaux s’immiscent et jouent la carte de la division." De leur côté, les nationalistes croates de Bosnie menés par Dragan Covic défendent une réforme électorale visant à renforcer le caractère ethnique du vote. Les négociations sur cette réforme ont finalement échoué le 20 mars, mais les nationalistes croates et serbes menacent aujourd’hui de boycotter les élections du 2 octobre qui doivent renouveler les Parlements de toutes les entités du pays.
Pour Loïc Trégourès, l’avenir est incertain. "Personne ne sait sur quoi cela peut déboucher" et, au sein de la population, "la peur existe au regard de la dégradation de la situation politique locale", analyse-t-il. Selon ce spécialiste des Balkans, il ne faut toutefois pas trop regarder en arrière : "Une guerre ne se reproduit jamais à l'identique. Si on anticipe ça – quelque chose qui va ressembler à ce qu'on a vu il y a trente ans –, on se trompe."
En attendant, Sarajevo, qui continue de panser ses plaies, pense aujourd’hui aux villes ukrainiennes assiégées. "De cette ville, symbole de la résistance, nous disons qu'il ne faut jamais perdre l'espoir et renoncer au combat pour un meilleur avenir", a lancé la maire Benjamina Karic lors des commémorations du 30e anniversaire du début du siège. "Abandonnée par quasiment tout le monde, sans armes, sans électricité, sans eau, sans nourriture, sans gaz, Sarajevo ne s'est jamais rendue", a-t-elle rappelé.
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Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
«On réfléchit à toutes les solutions»: Anne-Claire Coudray craint de ne pas pouvoir donner le résultat des votes à l’élection présidentielle à 20 heures
- Par
Emilie Paul
- Mis à jour
le 06/04/2022 à 16:00
- Publié
le 06/04/2022 à 16:00
Dimanche 10 et dimanche 24 avril, la journaliste sera aux commandes avec Gilles Bouleau des deux soirées électorales de TF1.
De nombreuses problématiques entourent le traitement de l’élection présidentielle à la télévision. Cette année, plus que les autres, le temps de parole revient souvent sur la table. Plusieurs candidats tels que Jean Lassalle ou Philippe Poutou se sont ouvertement plaints d’être moins invités qu’Éric Zemmour, Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon. Mais ce n’est pas tout. À l’instar de la précédente élection, certains bureaux de vote pourront rester ouverts au-delà de 18 heures, jusqu’à 20 heures. De quoi inquiéter les chaînes de télévision qui ont prévu de révéler en direct les résultats des votes.
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Dans une interview accordée à nos confrères de Télé Magazine, Anne-Claire Coudray, qui pilotera avec Gilles Bouleau les deux soirées électorales de TF1, a reconnu que cette contrainte ne va pas leur faciliter pas la tâche. «C’est assez éprouvant! On s’adapte au dernier moment. On reçoit les dernières estimations dix à quinze minutes avant le “reveal” de 20 heures, a rappelé la journaliste. Cette fois-ci, en plus, aucun bureau de vote ne ferme à 18 heures. Tous ferment à 19 heures ou 20 heures. Cela veut dire que, pour les instituts de sondages qui sont nos partenaires, le délai sera encore plus réduit que d’habitude pour affiner les estimations», a-t-elle ajouté, avant de craindre: «On risque de ne pas pouvoir annoncer le résultat à 20 heures. On réfléchit à toutes les solutions, car on ne peut pas se permettre de communiquer un gagnant s’il y a le moindre doute».
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D’autant plus que contrairement aux années passées, TF1 n’a pas prévu de consacrer la majeure partie de sa soirée aux résultats du premier tour. En effet, le dimanche 10 avril, la chaîne a choisi de rediffuser Les Visiteurs dès 21h20. Ce qui ne sera pas le cas pour le second tour. «Une fois que le ou la président(e) de la République est élu(e), la soirée prend une autre dimension. L’intérêt des téléspectateurs décroît moins vite qu’après les résultats du premier tour», reconnaît Anne-Claire Coudray.
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Le Figaro
Revivez le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitUn premier bilan de la campagne a été tiré dans ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Benjamin Morel, politologue et maître de conférences à Paris II. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Charles Jaigu, grand reporter au Figaro Magazine et chroniqueur au Figaro (Débat et opinion), de Claire Bommelaer, grand reporter au service Culture du Figaro, et de Jacques-Olivier Martin, rédacteur en chef du Figaro Économie.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?», «Un thème ou des thèmes ont-ils été oubliés ?», «Que faut-il penser généralement de la campagne ?»
«Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?»
À quelques jours du premier tour, seuls deux des actuels douze candidats à l'Élysée seront qualifiés dimanche pour la finale de ce scrutin présidentiel. D'où cette question : qui a fait la meilleure campagne ? Si Marine Le Pen a su retrouver une dynamique après avoir posé ses jalons depuis plusieurs mois sur la thématique du pouvoir d'achat, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, connaît une même poussée dans l'opinion. À l’inverse, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, pour des raisons bien différentes, ont décroché sous les 10% dans les sondages. Pendant ce temps, Emmanuel Macron accélère pour ne pas voir son avance s'éroder.
«Un thème a-t-il été oublié ?»
Alors que le Covid, la guerre en Ukraine et le pouvoir d'achat ont marqué la campagne ces derniers mois, des thématiques ont-elles été oubliées ou effacées au fil des débats ? C'est la question que beaucoup se posent dans un contexte national mais surtout international qui a parfois peu laissé de place à l'émergence d'autres enjeux qui préoccupent pourtant les Français.
«Que faut-il penser généralement de la campagne ?»
Au moment où la première partie de la campagne se termine, beaucoup en ressortent déçus face à une période électorale très poussive et qui n'a pas imprimé dans l'opinion. Covid, Ukraine, entrée tardive du président-candidat... le faible intérêt que portent les Français à cette élection présidentielle a de quoi interroger et fait craindre un fort taux d'abstention dimanche prochain.
» Voir l'émission du mardi 5 avril :
» Écouter l'émission en podcast :
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron sonne la mobilisation contre les extrêmes
ANALYSE - Le président candidat a tenu son premier meeting de campagne, samedi à Paris, devant une trentaine de milliers de personnes.
Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.
Retraite à 65 ans: la promesse la plus clivante du président-candidat
Ce point-clé du programme d’Emmanuel Macron est largement rejeté par les Français.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 42e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir le port stratégique de Marioupol dans les prochains jours, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv - deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants - et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.
Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement de ces derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : les Russes se sont fortement exposés aux radiations à Tchernobyl, selon le directeur de la centrale
La centrale, abandonnée par les soldats russes, est intacte, selon la direction. Des troupes semblent toutefois avoir creusé des tranchées dans la zone la plus contaminée, ce qui a pu leur faire subir «des contaminations aux radiations considérables».
L'Humanité
Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
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Guerre en Ukraine : l'Allemagne et la France ont-elles fermé les yeux sur la menace russe ?
Publié le : 06/04/2022 - 16:06
Benjamin DODMAN
La guerre en Ukraine et le lourd tribut humain dont elle est à l'origine a conduit ces derniers jours les dirigeants européens à reconsidérer des années d'efforts allemands et français de tentatives de collaboration avec le maître du Kremlin. Dans un message vidéo adressé aux responsables occidentaux, le président ukrainien a fustigé dimanche la "politique de concessions envers la Russie" menée par Paris et Berlin depuis plus d’une décennie.
Aux prises avec la guerre en Ukraine, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n'a pas mâché ses mots dans un message adressé aux dirigeants occidentaux dimanche 3 avril, quelques heures seulement après avoir été témoin du massacre de Boutcha, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, où un grand nombre de corps de civils ont été découverts après le retrait de l’armée russe.
Dans son intervention vidéo, Volodymyr Zelensky a ciblé l'ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, aujourd'hui sans fonction officielle, ainsi que l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Les deux ex-dirigeants se voient reprocher par le président ukrainien leur politique à l'égard du président russe, Vladimir Poutine.
"J'invite Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à visiter Boutcha et à voir à quoi la politique de concessions envers la Russie a abouti", a lancé Volodymyr Zelensky, faisant référence au massacre de civils ukrainiens dans les villes du nord de la capitale – que les puissances occidentales ont qualifié de "crimes de guerre".
>> À lire aussi : "Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie"
"Voyez de vos propres yeux les Ukrainiens torturés et tués", a-t-il ajouté.
Volodymyr Zelensky s'exprimait à l'occasion de l'anniversaire du sommet de l'Otan d'avril 2008 à Bucarest, lors duquel l'Alliance atlantique avait fait une promesse d'adhésion future à la Géorgie et à l'Ukraine, sans pour autant fournir de calendrier précis – un compromis qui, selon le président ukrainien, a laissé le pays dans une "zone grise" et l’a exposé à l'agression russe.
"Ils pensaient qu'en refusant l'Ukraine, ils pourraient apaiser la Russie, la convaincre de respecter l'Ukraine et de vivre normalement à nos côtés", a fustigé le président ukrainien, accusant les membres de l'Otan d'agir "dans la peur" du Kremlin.
Effondrement du nouvel ordre mondial
En 2008, Paris et Berlin avaient estimé qu'il était trop tôt pour que l'Ukraine et la Géorgie rejoignent l'Otan, arguant qu'aucun des deux pays n'étaient prêts et craignant que l'adhésion des deux anciennes Républiques soviétiques à l'Alliance atlantique ne compromettent les relations avec la Russie.
L'ancienne chancelière allemande Angela Merkel, qui a quitté la politique fin 2021, a affirmé, dans une courte déclaration publiée par sa porte-parole lundi, qu'elle "assume ses décisions du sommet de l'Otan de 2008 à Bucarest" tout en soulignant sa position claire contre l'invasion russe en Ukraine.
Avec le recul, "il est difficile de savoir si un plan d'adhésion de l'Ukraine [à l'UE] aurait été suffisant pour dissuader Poutine", analyse Laure Delcour, spécialiste des relations entre l'UE et la Russie à l'université Sorbonne Nouvelle à Paris, interrogée par France 24.
"L'adhésion à l'Otan est un processus très long et il est tout à fait possible que l'Ukraine ne serait toujours pas devenu membre au moment où nous parlons", ajoute-t-elle. "On peut aussi imaginer que Poutine aurait agi plus vite pour contrecarrer l'adhésion de l'Ukraine."
>> À lire aussi : "L'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, mirage ou réelle perspective ?"
"Agir vite", c'est précisément ce que Vladimir Poutine a fait, quatre mois seulement après le sommet de Bucarest de 2008, en envoyant ses chars en Géorgie pour soutenir les séparatistes prorusses des provinces d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Un processus réitéré six ans plus tard dans le Donbass, en allant encore plus loin avec l'annexion de la Crimée.
Chacune des incursions de Vladimir Poutine a suscité une réponse ambivalente de la part des dirigeants européens, alternant entre une rhétorique enflammée et des sanctions dans un premier temps, et tentatives de détente peu après. Alors que l'Ukraine est aujourd'hui en proie à une guerre faisant de nombreuses victimes civiles, ces mêmes dirigeants sont accusés d'avoir enhardi le président russe et d'avoir fermé les yeux sur ses ambitions impérialistes.
Dans une interview accordée à France 24, Thomas Kleine-Brockhoff, le vice-président du German Marshall Fund (GMF), think tank dédié à la défense et au renforcement de la relation transatlantique, affirme : "L'Europe ne s'est pas trompée, c'est l'Allemagne et la France qui se sont trompés."
"La France et l'Allemagne ont tendance à parler au nom de l'Europe. Mais ces erreurs d'appréciation ont été faites à Paris et à Berlin, pas ailleurs. L'Europe de l'Est ne s'est pas trompée, l'Europe du Nord non plus", ajoute-t-il.
Selon Thomas Kleine-Brockhoff, la guerre en Ukraine a induit une reconsidération urgente des politiques allemande et française vis-à-vis de la Russie : "Non seulement le nouvel ordre mondial de l'après-Guerre froide s'effrite sous nos yeux, mais les stratégies déployées par l'Allemagne et la France également", assure-t-il.
Le gazoduc Nord Stream 2, une "erreur"
Le changement de posture de l’Allemagne à l'égard de Moscou est bel et bien engagé. L'invasion russe de l'Ukraine a jeté un froid sur l'héritage laissé par Angela Merkel après seize ans passés à la tête du pays.
"Ce que l'Allemagne et l'Europe ont vécu ces derniers jours n'est rien d'autre qu'un renversement de la politique d'Angela Merkel, qui consistait à garantir la paix et la liberté par des traités conclus avec des despotes", écrivait le mois dernier le quotidien conservateur allemand Die Welt, qualifiant d'"erreur" la stratégie diplomatique fondée sur le commerce de l'ancienne chancelière.
Des critiques ont également émané de certains des plus proches collaborateurs de l'ex-dirigeante, tels que son ancienne ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui a condamné "l'échec historique" de l'Allemagne à renforcer son armée au fil des années. "Après la Géorgie, la Crimée et le Donbass, nous n'avons rien préparé qui aurait vraiment dissuadé Poutine", a-t-elle ainsi déclaré dans un tweet.
La dépendance de l'Allemagne à l'égard de l'énergie russe, qui représentait 36 % de ses importations de gaz lorsque Vladimir Poutine s'est emparé de la Crimée, est passée à 55 % au moment de l'invasion russe de l'Ukraine. La dépendance à l'égard de l'énergie russe n'a pas permis à Berlin de suivre l'appel des États-Unis et celui d'autres alliés d'imposer un embargo énergétique complet à Moscou.
>> À lire aussi : "Guerre en Ukraine : vers un renouveau de l'Otan ?"
Le chef de l'État allemand, Frank-Walter Steinmeier, qui fut ministre des Affaires étrangères dans deux gouvernements d’Angela Merkel, a lui aussi reconnu lundi avoir commis une "erreur" en soutenant la construction du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne. "Nous nous accrochions à des ponts auxquels la Russie ne croyait plus et contre lesquels nos partenaires nous avaient mis en garde", a-t-il déclaré.
Les États-Unis et des membres de l'UE comme la Pologne s'étaient vivement opposés à ce projet de gazoduc d'une valeur de 10 milliards d'euros qui contourne l'Ukraine, privant Kiev de frais de transit du gaz. Après l'avoir défendu bec et ongles tout au long de sa construction, Berlin a finalement suspendu le projet sine die en février.
Les sociaux-démocrates aujourd'hui au pouvoir ont été de fervents supporteurs d'un rapprochement avec Moscou.
Frank-Walter Steinmeier tablait sur le fait que "Vladimir Poutine n'accepterait pas la ruine économique, politique et morale de son pays pour sa folie impériale", a-t-il expliqué lundi. "Comme d'autres, je me suis trompé", a-t-il conclu.
Désillusions
Selon Thomas Kleine-Brockhoff, la guerre en Ukraine a fait éclater la bulle dans laquelle l'Allemagne vivait depuis les années 1990. Pour le vice-président du German Marshall Fund, Berlin vivait dans "un ordre mondial post-Guerre froide qui lui offrait la configuration internationale la plus avantageuse depuis l'industrialisation, lui garantissant la paix, la richesse et l'idée que le pays pouvait s'entendre avec tout le monde. Selon ce postulat, Berlin n'avait donc pas besoin de garantir sa propre défense [en développant son armée]."
La "fin de l'Histoire" a conduit des pays comme l'Allemagne à "croire que le monde entier était sur la voie de la démocratie", ajoute l'intellectuel allemand. "La Russie prendrait du temps, mais finirait par se ranger elle aussi dans les rangs, c'était l'idée. Ce n'était finalement qu'une illusion."
"L'Allemagne croyait que le commerce serait un facteur de paix, que l'interconnexion de nos économies nous empêcherait de nous faire la guerre [...]. On croyait que le commerce avec la Russie, notamment avec ce qu'elle fait de mieux, à savoir le pétrole et le gaz, était une stratégie de paix. Mais cette stratégie a échoué", analyse Thomas Kleine-Brockhoff.
Pour lui, la France a de son côté pâti d'une "idéologie française d'autonomie stratégique européenne" bien ancrée qui a conduit le président Emmanuel Macron à une "appréciation erronée de Poutine, de qui il est et de ce qu'il veut", ainsi qu'à une mauvaise compréhension de la position de l'Europe vis-à-vis des États-Unis et de la Russie.
"Nous avons vu que la défense de l'Europe n'est pas l'Europe, c'est l'Otan", dit-il. "C'est la conclusion de tout ce que nous voyons [en Ukraine]. La solution à notre problème de sécurité réside dans l'unité occidentale – pas dans des fantasmes d'armées européennes qui ne deviendront jamais réalité."
Les relations franco-russes, entre amitié et tensions
La méconnaissance concernant la nature de Vladimir Poutine et la capacité de l'Europe à le raisonner a conduit le président français, Emmanuel Macron, à collaborer avec Vladimir Poutine plus longtemps que ce qu’il n'aurait dû le faire, estime Thomas Kleine-Brockhoff.
"Avoir tenté d'empêcher la guerre en coopérant avec les Russes n'est pas à blâmer. Ce qui est blâmable, c'est d'avoir opté pour une stratégie utopique au lieu d'une approche plus réaliste de la situation", avance l'intellectuel, ajoutant : "Pendant combien de temps multipliez-vous les appels téléphoniques avec des bourreaux de masse ?"
Le problème n'est pas tant le dialogue que le moment et l'objectif, poursuit Laure Delcour. La spécialiste des relations entre l'UE et la Russie à l'université de Paris-Sorbonne relève qu'"une certaine forme de dialogue est nécessaire dans la mesure où la Russie restera à la fois le voisin de l'Europe et de l'Ukraine – mais il faut être clair sur les objectifs".
Si les récents échanges d'Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine ont été axés sur la prévention de la guerre, puis sur la tentative de mettre fin au bain de sang en Ukraine, les tentatives passées de rapprochement avec Moscou avaient envoyé des messages contradictoires, explique-t-elle.
Emmanuel Macron n'a jamais autant essayé d'influencer un dirigeant étranger qu'il ne l'a fait avec le président russe. Depuis son entrée en fonction, le chef de l'État français a reçu à plusieurs reprises son homologue russe. En mai 2017, il invite Vladimir Poutine à une grande réception au château de Versailles, deux semaines seulement après son élection. Deux ans plus tard, il l'accueille de nouveau, cette fois au fort de Brégançon, la résidence d’été des présidents français.
"Une Russie qui tourne le dos à l'Europe n'est pas dans notre intérêt", avait déclaré Emmanuel Macron à l'époque, un an après avoir célébré la victoire de la France à la Coupe du monde de football dans une loge VIP à Moscou à l'invitation de Vladimir Poutine – un événement que d'autres responsables occidentaux avaient boudé en raison des empoisonnements de Sergueï Skripal [ancien agent de renseignement militaire russe puis espion britannique] et de sa compagne à Londres.
"La rencontre à Brégançon a eu lieu un an après l'affaire Skripal et cinq ans après l'annexion de la Crimée, et a été précédée de très peu de consultations avec les alliés européens", souligne Laure Delcour. "Dans ce contexte, on peut légitimement s'interroger sur la pertinence d'inviter Vladimir Poutine pour tenter de renouer le dialogue."
Alors que l'Europe réfléchit aux deux décennies d'échec qui ne lui ont pas permis de dissuader l'homme fort du Kremlin d'envahir l'Ukraine, il est important de distinguer les facteurs qui ont conduit à l'anxiété russe après la Guerre froide, dont certains sont compréhensibles, et la décision de Vladimir Poutine de déclarer la guerre à ses voisins, ajoute Laure Delcour. "Nous savons que l'élargissement de l'Otan a eu un impact majeur sur les perceptions de Moscou, mais le vrai problème est de savoir comment la Russie a réagi à cet élargissement [...]. Il ne faut pas confondre causes et conséquence. Dans ce cas, le problème est la conséquence."
Emmanuel Macron et ses prédécesseurs sont finalement coupables de s’être accrochés à l’idée que Vladimir Poutine pouvait s'accommoder d'une architecture de sécurité qu'il a rejetée et violée à plusieurs reprises, affirme Thomas Kleine-Brockhoff. "Nous avons voulu croire que la Russie deviendrait partie prenante de l'ordre européen et mondial actuel [...]. Et nous avons choisi d'ignorer les signes qui nous prouvaient le contraire", conclut-il.
Article traduit de l'anglais par Soraya Boubaya. L'original est à lire ici.
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Guerre en Ukraine : Berlin prend le contrôle de la filiale allemande de Gazprom
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
PRIX DU PÉTROLE
Guerre en Ukraine : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole
France24 - Monde
En direct : Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine
Publié le : 06/04/2022 - 06:41Modifié le : 06/04/2022 - 19:26
FRANCE 24
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Les Occidentaux durcissent leurs positions, mercredi, après la récente découverte de nombreux cadavres à Boutcha, près de la capitale de l'Ukraine, où les bombardements russes se poursuivent dans plusieurs régions cruciales stratégiquement. Le pays se prépare par ailleurs à une offensive majeure de Moscou dans le Donbass. Suivez notre direct sur la guerre en Ukraine.
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19 h 25 : Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine
Joe Biden a dénoncé mercredi des "crimes de guerre majeurs" en évoquant les "corps laissés dans les rues après le retrait des Russes" et les "civils exécutés de sang-froid" à Boutcha, à côté de Kiev.
"Ce qui se passe ce n'est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s'unir pour que les responsables rendent des comptes", a dit le président américain lors d'une conférence syndicale à Washington, en promettant également "d'étouffer pour des années" le développement économique de la Russie.
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18 h 50 : bombardements soutenus sur la ville de Severodonetsk, dans le Donbass
Severodonetsk, la ville la plus à l'est tenue par l'armée ukrainienne, a été mercredi la cible de bombardements soutenus, a constaté une équipe de l'AFP qui a vu un bâtiment en feu, tandis que de rares civils étaient visibles dans les rues.
Plus tard dans la journée, Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Louhansk, dont Severodonetsk est la capitale, a annoncé sur Telegram que ces frappes avaient au total touché dix immeubles, un centre commercial et des garages avoisinants, provoquant un incendie.
Quoique plus active, la ligne de front ne semble cependant pas avoir bougé de façon significative ces dernières heures et est toujours située à la périphérie nord de Severodonetsk. Les affrontements de ce jour semblaient se limiter à des échanges d'artillerie.
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17 h 23 : Londres durcit ses sanctions contre Moscou
Le Royaume-Uni a durci mercredi ses sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine, interdisant tout investissement britannique en Russie et ciblant les secteurs bancaire et énergétique, ainsi que des oligarques.
Les nouvelles mesures annoncées dans un communiqué du Foreign Office prévoient "un gel complet des actifs" de la première banque russe Sberbank, la fin des importations de charbon russe d'ici à la fin de l'année et visent nommément huit hommes d'affaires, dont le milliardaire Leonid Mikhelson qui dirige le conglomérat gazier Novatek.
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16 h 50 : Washington sanctionne les deux filles adultes de Vladimir Poutine
Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de "dévastatrices" contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine, selon un communiqué de la Maison Blanche.
En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, l'exécutif américain va appliquer les contraintes les plus sévères qu'il puisse imposer aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank, ainsi qu'à plusieurs grandes entreprises publiques, en réponse aux "atrocités" commises en Ukraine.
Washington va sanctionner également les "enfants adultes" de Vladimir Poutine. Un haut responsable américain a précisé qu'il s'agissait des deux filles du président russe.
>> À lire : Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes
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16 h 09 : Vladimir Poutine dénonce une "provocation grossière et cynique" de l'Ukraine au sujet de Boutcha
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié, mercredi, de "provocation grossière et cynique" des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha après le retrait des forces de Moscou.
Lors d'un entretien avec le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, le président russe a évoqué notamment "la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha", selon un communiqué du Kremlin. Il s'agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale.
>> À lire : Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
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16 h 01 : la guerre en Ukraine pourrait durer "des mois, voire des années", selon le chef de l'Otan
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer "des mois, voire des années", a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan.
"Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses", a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique.
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15 h 33 : Kiev appelle les habitants de l'est de l'Ukraine à évacuer "sous peine de mort"
Kiev a appelé les habitants de l'est de l'Ukraine à évacuer la région "maintenant", sur fond de craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin.
Les autorités régionales "appellent la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée", a déclaré la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, citée par le ministère de l'Intégration sur Telegram, ajoutant qu'il fallait le faire "maintenant" sous peine de "risquer la mort".
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15 h 06 : Viktor Orban a parlé avec Vladimir Poutine pour demander "un cessez-le-feu immédiat"
Le Premier ministre nationaliste hongrois, Viktor Orban, a annoncé s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, dont il est proche, et lui avoir proposé une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand.
"J'ai proposé au président Poutine de déclarer un cessez-le feu immédiat", a-t-il dit devant la presse, ajoutant lui avoir proposé de venir à Budapest pour des discussions avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. "Il a dit oui, mais avec des conditions".
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13 h 20 : les morts de civils à Boutcha "ne semblent pas loin du génocide", selon Boris Johnson
"Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide, selon moi", a déclaré le Premier ministre britannique, Boris Johnson, se disant sûr que davantage de sanctions occidentales seraient imposées contre des intérêts russes.
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12 05 : la Russie annonce avoir réglé en roubles une dette en dollars
Le ministère des Finances russe a annoncé avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.
"Une banque étrangère a refusé d'exécuter des instructions" de paiement d'un montant de 649,2 millions de dollars dus le 4 avril, indique le ministère dans un communiqué, affirmant donc avoir été "contraint de faire appel à une institution financière russe pour faire les versements nécessaires […] dans la devise de la Fédération de Russie".
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11 h 50 : deux civils tués dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide dans l'est
Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko. L'attaque "a eu lieu pendant la distribution d'aide humanitaire", a-t-il précisé, publiant des photos montrant des corps inertes, gisant à l'extérieur d'un bâtiment dont les fenêtres sont soufflées.
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11 h 20 : Volodymyr Zelensky fustige l'"indécision" des Européens
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé, dans une adresse au Parlement irlandais, l'"indécision" de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.
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11 h 15 : la Grèce va expulser douze diplomates russes
"Les autorités grecques ont déclaré personæ non gratæ douze membres des missions diplomatiques et consulaires de la Fédération de Russie, accrédités en Grèce", a indiqué un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères, précisant que le secrétaire général du ministère en avait informé l'ambassadeur de Russie en Grèce.
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10 h 10 : après Boutcha, le pape fustige "une cruauté toujours plus horrible"
"Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants", a dénoncé le pape François.
>> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
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9 h 45 : l'ambassade de Turquie retourne à Kiev
La Turquie a entrepris de rouvrir son ambassade en Ukraine dans la capitale, Kiev, après l'avoir temporairement déplacée à la frontière roumaine, en mars, par sécurité. "Nous avions temporairement déplacé nos activités dans la ville de Tchernivtsi, devenue le centre logistique des efforts d'évacuation. Nous sommes rentrés aujourd'hui à Kiev, chez nous", a annoncé l'ambassade de Turquie en Ukraine sur son compte Twitter.
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9 h 20 : des sanctions sur le pétrole et le gaz russes seront "nécessaires tôt ou tard"
Des sanctions sur le pétrole et le gaz russes seront "nécessaires tôt ou tard", a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel, dénonçant les "crimes contre l'humanité" perpétrés à Boutcha "et beaucoup d'autres villes" en Ukraine.
"Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard", a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.
We are toughening our sanctions to keep maximum pressure on the Kremlin.The new package includes a ban on coal imports.And I think that measures on oil, and even gas, will also be needed sooner or later. pic.twitter.com/bhc9NGu4as
April 6, 2022>> À lire : En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
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9 h 05 : les Pays-Bas immobilisent 14 yachts en raison des sanctions contre la Russie
Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé quatorze yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères. "Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment", a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au parlement néerlandais.
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8 h 45 : un dépôt de pétrole détruit par l'armée russe près de Dniepr
Un dépôt de pétrole proche de Dniepr, dans l'est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit, sans faire de victimes, ont annoncé les autorités locales. "Ce fut une nuit difficile. L'ennemi a attaqué par les airs et a touché un dépôt de pétrole et une usine. Le dépôt est détruit (...) et un feu puissant ravage l'usine", a déclaré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko, sur Telegram.
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8 h 30 : la Turquie réclame une enquête sur les cadavres de Boutcha
"Les images du massacre, qui ont été publiées dans la presse depuis diverses régions dont Boutcha et Irpin près de Kiev, sont choquantes et tristes pour l'humanité", a écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, réclamant la mise en place d'une enquête indépendante.
Mis à part un tweet de l'ambassade de Turquie en Ukraine publié le 4 avril, ce communiqué est la première réaction officielle d'Ankara, après que des dizaines de cadavres ont été retrouvés dans des fosses communes ou dans les rues pendant le week-end.
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8 h 25 : à Kharkiv, les bombardements se poursuivent
À Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, les combats sont permanents depuis le début de l'invasion russe. "Tous les jours, des habitations, des hôpitaux, des écoles sont touchés par des bombardements aériens", témoigne Roméo Langlois, envoyé spécial dans la ville.
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Notre décryptage à 7 h 45 : les Russes se redéployent dans le sud-est de l'Ukraine
À la suite du récent retrait des troupes russes qui assiégeaient Kiev et sa région, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, avait estimé, mardi, que la Russie se renforçait pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, et pour réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par Moscou en 2014.
Armelle Charrier, chroniqueuse internationale.
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6 h 30 : vers de nouvelles sanctions contre Moscou
Les États-Unis prévoient adopter de nouvelles sanctions contre la Russie mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, visant notamment à interdire "tout nouvel investissement" en Russie, selon une source proche du dossier.
L'Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions "cette semaine" contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45 % des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes.
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3 h 21 : les États-Unis vont fournir une aide supplémentaire de 100 millions de dollars à l'Ukraine
Les États-Unis fourniront une aide supplémentaire en matière de sécurité de 100 millions de dollars (91,8 millions d'euros) à l'Ukraine, qui comprendra notamment des systèmes antichar, a déclaré mardi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Avec AFP
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Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
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«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
Margaux BennREPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Envoyée spéciale à Kiev
En près de dix ans de métier, Kateryna Haliant n’avait jamais pleuré après une consultation. «C’est parce qu’on ne m’avait jamais raconté l’enfer», dit-elle. Cette psychologue clinicienne est l’une des quelques professionnels qui ont choisi de recevoir en consultation, gratuitement et de manière anonyme, des jeunes filles et des femmes affirmant avoir été violées par des militaires russes dans des territoires que ces derniers occupaient.
Les histoires se ressemblent, «comme si les Russes avaient planifié tout cela», juge Kateryna Haliant. «D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants», raconte-t-elle, précisant que dans quasiment tous les cas connus par elle et ses collègues il s’agit de viols en réunion commis par des hommes de tous âges.
Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents : les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées
«La plupart des victimes auxquelles mes collègues et moi avons parlé jusqu’à présent sont mineures. Ce sont des adolescentes», rapporte-t-elle. «Cela donne une indication de la gravité générale de ces crimes, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg», continue-t-elle. Pour l’instant, elle a personnellement eu vent d’une vingtaine de cas, principalement des jeunes femmes qui vivaient à Irpin, Boutcha et Hostomel, épicentres des combats opposant les forces ukrainiennes à l’armée russe, dans la périphérie au nord-ouest de Kiev. «Cela s’explique car les Russes s’en sont récemment retirés, donc certaines femmes peuvent venir témoigner», dit-elle.
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«Pourquoi?»
«Les victimes que l’on connaît ont dû surmonter deux obstacles: ressortir vivantes de leur calvaire, et venir le raconter. Or, beaucoup d’entre elles sont mortes», croit savoir la thérapeute. Certains cas demeureront donc à jamais inconnus. Quant à certaines femmes qui ont été trouvées vivantes et avaient subi des violences trop importantes, nombre d’entre elles n’ont pas survécu et sont mortes à l’hôpital. À Boutcha, une ville dans la périphérie de Kiev, parmi les cadavres qui jonchaient les routes jusqu’à aujourd’hui (les autorités ont nettoyé la ville), il y avait des femmes au corps à moitié calciné. D’autres étaient des enfants.
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Les trois patientes actuelles de Kateryna Haliant, âgées de 16, 17 et 20 ans, ont presque totalement perdu la parole. Certaines sont si choquées qu’elles ne se souviennent plus de leur propre nom ou d’informations basiques sur leur identité ou leur vie. Mais en plus des traumatismes qui bloquent les souvenirs et les mots, il y a les séquelles physiques. «Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents: les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées», détaille-t-elle. Sa voix se brise. «Pourquoi? Par barbarie pure? Pour les empêcher de parler? Je ne comprends pas», lâche la thérapeute.
Alors, celles qui n’ont pas été battues au point d’avoir les bras cassés dessinent ou écrivent. «Pour l’instant, les sessions, ce sont surtout des pleurs, entrecoupés de mots: les miens. Le processus de guérison, pour ces femmes, va prendre beaucoup, beaucoup de temps», conclut-elle.
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Parmi les autres séquelles physiques relevées par les médecins ayant ausculté les survivantes figuraient également des problèmes d’organes internes. Certaines des survivantes doivent subir d’importantes opérations de reconstruction gynécologique. Des chirurgiens ont proposé leurs services gratuitement.
Plusieurs groupes informels de psychologues volontaires récoltent ces témoignages, qui alimenteront un dossier compilé par le bureau de la procureur générale d’Ukraine, Irina Venediktova, pour être envoyé à la Cour pénale internationale. Irina Venediktova a déjà fait état, au-delà des allégations d’agressions sexuelles, de 410 corps sans vie de civils découverts dans les territoires proches de Kiev récemment repris aux troupes russes. Le plus grand charnier concerne Boutcha: après le retrait des troupes russes, l’armée ukrainienne y a découvert une vingtaine de cadavres de civils dans les rues ainsi que des fosses communes recelant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ayant été abattus et, bien souvent, torturés.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l’armée russe laisse l’horreur derrière elle
Des «crimes de guerre»
Selon Human Rights Watch, le 4 mars, à Boutcha, des Russes ont par exemple forcé cinq hommes à s’agenouiller, leur ont couvert la tête avec leur tee-shirt et ont exécuté l’un d’eux en tirant à l’arrière de sa tête. Le 6, à Vozel, un village non loin, des soldats ont jeté une grenade fumigène dans un sous-sol, puis ont ouvert le feu sur une femme et un enfant de 14 ans qui tentaient de fuir. Dans la région voisine de Chernihiv, où les combats continuent, les Russes ont rassemblé au moins six hommes le 27 février et les ont exécutés, selon la mère de l’un d’eux qui se trouvait à proximité et a relaté le crime à Human Rights Watch.
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Carla Del Ponte, l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a appelé la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt international contre le président russe, Vladimir Poutine. Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale de l’organisation, souligne que «les viols, les meurtres et autres actes de violences commis par des soldats russes contre les populations devraient être soumis à une enquête et considérés comme des crimes de guerre».
Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux
Plusieurs habitants de villages et de villes en périphérie de Kiev ont par ailleurs indiqué au Figaro que les soldats russes pillaient systématiquement les maisons. Bois de chauffage, nourriture, alcool, vêtements et même petit électroménager étaient dérobés. «Non seulement ils prenaient ce qu’ils voulaient, mais ils réclamaient et donnaient des ordres», s’insurgeait ainsi, samedi dernier, une femme âgée dans la ville d’Irpin.
Des bouteilles de vin et de champagne vides étaient éparpillées près des logements. «Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux», se rappelait Myroslav, 53 ans.
Ce lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu dans la ville de Boutcha. Il a dénoncé «des crimes de guerre qui seront reconnus par le monde comme un génocide», tout en indiquant qu’il poursuivrait ses efforts «diplomatiques et militaires» pour mettre fin au conflit. La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est dite «horrifiée» par les informations remontant des zones en périphérie de Kiev, appelant tous ceux qui le peuvent à «conserver toutes les preuves». Emmanuel Macron abonde, évoquant aussi des «crimes de guerre» tout en se positionnant en faveur de plus de sanctions sur les exportations russes de pétrole et de charbon.
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La Russie, elle, rejette «catégoriquement» toutes les accusations. Un porte-parole du Kremlin a publiquement dénoncé ce qu’il a appelé des «falsifications vidéo» décelées par des experts du ministère de la Défense russe en ce qui concerne les scènes découvertes à Boutcha. En retour, Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur les supposées «provocations haineuses» de l’Ukraine.
Depuis des années déjà, dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, de nombreux assassinats extrajudiciaires et autres actes de torture sont imputés non seulement aux groupes séparatistes locaux mais également aux troupes russes, rappelle pourtant Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre. «Toute personne accusée d’œuvrer pour le compte de l’Ukraine y est enlevée, arrêtée ou tuée, et les allégations d’abus sont légion», expose-t-elle.
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Par le passé, dans d’autres théâtres de conflit (dans le Caucase, en Tchétchénie…), l’armée russe s’est plusieurs fois illustrée par la sauvagerie de ses violences à l’encontre des civils. «Aujourd’hui, vingt ans plus tard, les soldats russes qui combattent en Ukraine sont les fils des soldats qui étaient en Tchétchénie, remarque la sociologue. Tout comme en Tchétchénie, ils commettent des abus contre un peuple voisin qui, linguistiquement et culturellement, leur ressemble.»
Comment expliquer que des soldats envoyés dans un pays voisin commettent viols, tueries et autres actes de torture? «Les soldats russes qui se trouvent en Ukraine sont souvent de tout jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, propulsés dans l’horreur d’un contexte de guerre sans préparation ni information», analyse Anna Colin Lebedev, qui souligne que «ces facteurs ont depuis longtemps été prouvés comme favorisant des comportements inhabituels et violents en opération». Les forces armées sont, par ailleurs, des institutions violentes en Russie. «Les violences commises par les policiers, les tortures perpétrées en milieu carcéral, la réputation violente de l’armée font qu’en Russie, les hommes en arme sont nécessairement perçus - ou se perçoivent - comme violents», ajoute Anna Colin Lebedev.À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»
Guerre en Ukraine : les Russes se sont fortement exposés aux radiations à Tchernobyl, selon le directeur de la centrale
La centrale, abandonnée par les soldats russes, est intacte, selon la direction. Des troupes semblent toutefois avoir creusé des tranchées dans la zone la plus contaminée, ce qui a pu leur faire subir «des contaminations aux radiations considérables».
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 42e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
France24 - Monde
JO-2024, infrastructures et passion football… Le programme sportif des candidats
Publié le : 06/04/2022 - 19:02
Romain HOUEIX
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À quelques jours du premier tour, le sport a été un parent pauvre de la campagne présidentielle qui s'achève. Les douze prétendants à l'élection suprême française ont peu mis en avant leur proposition en la matière, alors que le prochain mandat sera marqué par les jeux olympiques à Paris en 2024.
Pour la présidentielle française, les métaphores sportives ne manquent pas : un "marathon à la vitesse d'un sprint", une "course de chevaux", un "combat"ou un "match" entre les candidats… Cependant, le thème du sport et des politiques sportives est resté absent du débat public.
Si la plupart des douze candidats – Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Éric Zemmour – ont formulé au moins quelques propositions, celles-ci n'ont jamais pris la lumière.
Si le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a bien tenté de remédier à cela en organisant un grand oral le 17 mars, seuls trois candidats sur les huit conviés ont répondu à l'invitation. La preuve d'un désintérêt pour le sujet à moins de deux ans et demi des JO de Paris ? Pourtant, les politiques n'hésitent pas à instrumentaliser les événements sportifs quand ils peuvent booster leur popularité…
France 24 vous propose un tour d'horizon des programmes et passions sportives des douze candidats (par ordre alphabétique).
Nathalie Arthaud
Sport et marxisme font rarement bon ménage. Pourtant, Nathalie Arthaud est loin d'être anti-sport. Elle a même suivi un cursus sport-études volley au lycée, au sein duquel elle dit avoir découvert le militantisme. Côté football, cette Drômoise affichait son attachement aux Verts et à Saint-Etienne, dans une interview à SoFoot en 2017.
Internationaliste convaincue, elle n'admire pas particulièrement l'équipe de France, même si elle lui reconnaît une vertu : être le reflet de l'intégration à la française.
Mort de raymond Kopaszewski dit kopa, fils d'immigrés polonais et légende du football français. Le sélectionneur ne s'appelait pas #Le Pen.
March 3, 2017Sur son site Internet, le sport est cependant complètement absent des programmes de Lutte ouvrière. Par le passé, la candidate s'était exprimée sur les dérives du football actuel : "La vie politique et économique se reflète vraiment dans le football, avec ces capitaux qui font leur marché sur celui du foot. […] Dans le foot comme dans la société : qui a l'argent tient la victoire", a-t-elle notamment déclaré. Elle s'était également prononcé contre l'organisation des JO-2024 à Paris et aussi pour un accès pour tous au sport et aux infrastructures sportives.
Nicolas Dupont-Aignan
Quand la politique l'énerve, le député de l'Essonne a une solution très simple : il part nager un kilomètre. Nicolas Dupont-Aignan s'est en effet découvert une passion pour la natation lors de sa première campagne présidentielle en 2012. "C'est une école d'endurance. La régularité, l'effort constant, porte toujours ses fruits. Comme en politique, ce qui compte en natation, c'est la persévérance et la rectitude", assurait-il au Figaro en 2018.
Pour sa troisième campagne, le sport n'est pas oublié. Le candidat de "Debout la France" lui a consacré un volet entier dans son programme. Il y place les clubs et l'économie sociale et solidaire au cœur de son projet en la matière. Il propose 14 mesures concrètes sur 3 axes : encourager la pratique du sport pour tous les Français et réduire les inégalités d'accès à la pratique sportive, renforcer la compétitivité du sport de haut niveau en France et moderniser le fonctionnement de nos fédérations sportives et de nos clubs.
Parmi celles-ci, la piscine n'est évidemment pas délaissée, puisque le candidat veut déployer un "plan piscine à 1 euro" pour faciliter l'accès à ces infrastructures publiques et développer l'apprentissage de la natation.
Anne Hidalgo
Maire de Paris depuis 2014, Anne Hidalgo s'est pleinement engagée pour la candidature de sa ville pour l'organisation des JO-2024. La représentante du Parti socialiste, a fait sien dans cette campagne le slogan de Tony Estanguet, président de Paris 2024, en se déclarant "candidate qui sait que le sport change la vie".
Anne Hidalgo promet, si elle est élue, "du sport pour toutes et tous" en imposant plus de sport à l'école, en développant notamment les classes à horaires aménagés et en réalisant un grand plan de rénovation et construction des équipements de proximité de 3 milliards d'euros. Elle promet également un ministère de plein exercice consacré au Sport qui aura un budget d'au moins 1,5 milliard d'euros et qui gagnera ses arbitrages budgétaires.
À Lyon, ville où elle a vécu son adolescence, la maire de Paris avait créé, avec sa sœur Mary, une section de foot féminin dans le quartier de la Duchère. Elle a également pratiqué le handball puis le volley. Désormais, elle se contente de s'entretenir avec de la musculation, du vélo d'appartement et un peu de natation, selon une interview à Gala.
Yannick Jadot
Yannick Jadot n'a pas peur des clichés, quitte à arriver à son meeting du Zénith de Paris le 27 mars à vélo pour la photo. Ou encore à se dire fan de Saint-Etienne, un comble pour le candidat des Verts qui répète souvent qu'il possédait un poster de Dominique Rocheteau, "l'ange vert", dans sa chambre, enfant.
Arrivé à vélo au Zénith #ZenithJadot pic.twitter.com/feIcam5C0M
March 27, 2022Au niveau politique sportive, Yannick Jadot avoue avec une honnêteté désarmante avoir laissé plus compétent que lui rédiger le programme : Régis Juanico, député de la Loire, vice-président de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation, mais aussi capitaine du onze parlementaire. En revanche, le candidat connaît sur le bout des ongles les propositions. Il fait du sport un outil au service de la santé. "Chaque adulte devra avoir accès à une demi-heure de sport par jour", a-t-il promis.
Les Écologistes souhaitent la création d'une Fête du Sport, au mois de septembre. Ils souhaitent également que chaque jeune se voit prêter un vélo, vélo "Made in France" pour participer à la réindustrialisation de la filière. Yannick Jadot se montre également préoccupé par le harcèlement sexiste et sexuel dans le milieu du sport et veut renforcer les moyens alloués aux cellules d'écoute dans ces domaines. Il veut également faire répondre toutes les compétitions sportives à une charte d'éco-responsabilité, en matière de respect des droits sociaux et humains et se dit opposé à la privatisation des compétitions internationales, afin éviter que des dictatures ne s'emparent des compétitions pour véhiculer des messages politiques à l'encontre des valeurs du sport. Il espère que les JO de 2024 seront un événement modèle, notamment sur l'égalité hommes-femmes.
Jean Lassalle
Jean Lassalle est un grand fan de sports. Élu du sud-ouest oblige, il y a avant tout le rugby. Son fils Thibault est d'ailleurs professionnel à Oyonnax et a ainsi réalisé un vieux rêve de papa avant une blessure aux ligaments. Cependant, le "candidat berger" ne renie pas le ballon rond. Il est fan des Girondins de Bordeaux, comme il le disait à SoFoot en 2017, et avait d'ailleurs invité l'ancienne star Marouane Chamakh à figurer sur sa liste pour les régionales en 2010.
Pourtant, dans son programme 2022, le sport n'apparaît que très peu. Il indique seulement vouloir créer une grande Fête du Sport le 21 septembre sur le modèle de la Fête de la Musique et "encourager les temps d'activités périscolaires" à l'école pour dégager du temps notamment pour le sport et la culture. Il aimerait également favoriser l'apprentissage des arts martiaux, une véritable école de la vie selon le candidat.
Dans la dernière ligne droite de la campagne, il a également affirmé que lui président, il retirerait l'organisation de la prochaine Coupe du monde au Qatar. Une prérogative qui ne dépend cependant pas du président français.
Marine Le Pen
Au Rassemblement national, le sport ne semble pas être la priorité de la campagne : aucun des livrets thématiques, ni des 22 mesures de départ de Marine Le Pen ne sont tournés vers le sujet.
Néanmoins, la candidate et son entourage ont laissé filtrer quelques idées sur le sujet dans la campagne, notamment à franceinfo. Marine Le Pen veut notamment laisser la religion et la politique dans les vestiaires. Pourtant, elle s'est rarement privée de le faire, comme quand elle critiquait Benzema en décembre qui ne chantait pas La Marseillaise. Une fois au pouvoir, elle entend créer une fête du sport dans chaque école et favoriser les compétitions interécoles.
Au quotidien, la députée du Pas-de-Calais n'est pas une grande sportive. Dans une interview à Gala, elle admet qu'avec son emploi du temps d'élue et la campagne, elle n'a que peu de temps à consacrer à ces loisirs. À peine s'entretient-elle à la salle de sport avec un peu de musculation. Sa véritable passion reste cependant l'équitation qu'elle pratique depuis l'adolescence et à laquelle elle aime s'adonner durant ses congés.
Emmanuel Macron
Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron s'est rêvé en nouveau Valéry Giscard d'Estaing. Président hyper-actif, il a multiplié les opérations de communication où il joue au football, fait du vélo avec sa femme, supporte l'équipe de France de foot en Russie, soucieux d'apparaître comme un jeune président dynamique. Ce fan de l'Olympique de Marseille s'est également affiché avec Kylian Mbappé, pourtant star du Paris Saint-Germain pour faire passer ses messages.
La photo déjà collector d'Emmanuel Macron explosant de joie dans les tribunes de la finale du Mondial https://t.co/YALtHgHiNe pic.twitter.com/Hmb8vG5n2f
July 16, 2018Pourtant au niveau de l'action politique en matière de sports, le bilan est moins dynamique. Le quinquennat avait pourtant bien débuté, avec l'annonce en grande pompe d'une loi sport et société. Celle-ci a finalement été adoptée en catimini à la toute fin de la mandature, avec un texte – si ce n'est une mesure sur la parité des fédérations sportives, largement à la traîne sur ce terrain – bien maigre. Sur les 36 fédérations olympiques, seules trois sont dirigées par des femmes. Elles devront représenter 50 % au prochain renouvellement en 2024.
Une séquence illustre notamment le rendez-vous manqué entre le sport français et Emmanuel Macron. Lors d'une réception à l'Élysée des médaillés des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, le président français a appelé les athlètes à "faire plus" en vue de Paris 2024. Un tançage en règle qu'ont assez peu goûté les sportifs. "La France est une grande nation de sport, mais se dire qu'on va faire 90 médailles à Paris 2024, non. Il faut faire beaucoup plus de choses pour prétendre à 90 médaillés dans trois ans. Il fallait investir déjà sept ans en arrière dans le sport, massivement", a notamment estimé Teddy Rinner.
Jean-Luc Mélenchon
Dans "L'Avenir en commun", le livre-programme de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, le sport n'est pas négligé. Un livret de 24 pages est consacré au sujet, coécrit notamment par Bally Bagayoko, militant associatif et ancien joueur de basket ainsi que Sarah Soilihi, doctorante en droit et championne du monde de kick-boxing, pour "une pratique sportive populaire et émancipatrice".
Président de la République, Jean-Luc Mélenchon entend lancer un grand d'investissement dans des infrastructures sportives de proximité aux normes écologiques. L'insoumis entend également favoriser la gratuité de la pratique pour les populations modestes. Il veut également un grand plan pour lutter contre le dopage et toutes les dérives du sport, s'inscrivant ainsi dans les pas de Marie-Georges Buffet, ministre des Sports de 1997 à 2002 du gouvernement Jospin.
Au niveau personnel, Jean-Luc Mélenchon est loin d'être un adepte du sport. Contrairement à nombre de ses concurrents, le leader de la gauche dans les sondages avoue ne pas faire vraiment de sport : "L'ascension des escaliers du métro en courant. Voilà le sport que je pratique dans la journée. Mais, selon la ligne que je fréquente, il peut y avoir beaucoup de marches", expliquait-il à Ouest-France en février 2022. Et sinon, Jean-Luc Mélenchon s'est converti à l'OM depuis qu'il est député des Bouches-du-Rhône. Lui qui a longtemps, et en paraphrasant Marx, fait du foot "l'opium du peuple".
Valérie Pécresse
Ministre pendant cinq ans de Nicolas Sarkozy (2007-2012), Valérie Pécresse est sortie exténuée et hors de forme de cette période de sa vie. Après la défaite de la droite à l'élection présidentielle puis aux législatives, elle décide de se reprendre en main. La boxe est une première révélation. Le Pilates est la suivante. Mais sa grande passion reste le tennis.
Valérie Pécresse a voulu faire du sport, un des axes majeurs de sa campagne. Dès le 19 février, elle a avancé ses propositions pour devenir la "présidente du sport français". Elle résume ses priorités sur quatre axes : protéger les athlètes de haut niveau, ouvrir le sport à tous, lancer un grand plan d'investissement sportif et mettre le sport au centre des politiques publiques.
Contactés, Teddy Riner et Leïla Slimani n'étaient pas au courant. Réponse du judoka depuis le Brésil : "😂". Réponse de la romancière : "Je trouve ça très inélégant. Rien ne me ferait plus horreur ! Ceci dit ça ferait une belle idée de roman !". No comment chez Pierre de Villiers https://t.co/RufSisPol4
March 19, 2022La présidente de la Région Île-de-France a connu un couac lors de sa campagne. Alors qu'elle déclamait son gouvernement de rêve, elle a évoqué la possibilité de voir le judoka Teddy Rinner, comme ministre dans son gouvernement. La légende vivante du judo français lui a répondu par un simple émoji hilare, selon franceinfo.
Philippe Poutou
Tout comme dans celui de l'autre candidat trotskiste à l'élection présidentielle, Nathalie Arthaud, le sport n'apparaît nulle part dans le programme du Philippe Poutou (NPA).
Pourtant, le conseiller municipal de la ville de Bordeaux n'est pas avare en sortie sur le sujet, notamment quand il s'agit de dénoncer les dérives ultralibérales du football professionnel :"Il [faute] mener un combat rigoureux contre le chauvinisme, le racisme et l'homophobie qui y règnent. Ensuite, il s'impose de libérer le foot du pognon, en revenir à un sport amateur dans l'esprit du moins", expliquait-il dans une interview à SoFoot lors de sa candidature de 2017.
Et le candidat-ouvrier n'hésite pas aller à l'encontre de l'humeur du moment pour défendre ses positions. En juillet 2018, après la victoire contre la Belgique en demi-finale du Mondial et les scènes de liesse sur les Champs-Élysées, il n'avait pas hésité à ironiser, récoltant une volée de bois vert au passage : ""Il se passe quoi sur les Champs-Élysées ? Y a du monde bizarre ! Y a une manifestation contre les attaques antisociales du gouvernement ? Un réveil de la population qui se mobilise enfin contre les licenciements ou pour l'accueil des réfugiés ? Ça devait arriver. Ouf", avait-il écrit.
Il se passe quoi ce soir sur les champs Élysées ? Y a du monde bizarre ! Y a une manifestation contre les attaques antisociales du gouvernement ? Un réveil de la population qui se mobilise enfin contre les licenciements ou pour l’accueil des réfugiés ? Ça devait arriver. Ouf.
July 10, 2018Sur le plan personnel, le Bordelais est un fan historique des Girondins de Bordeaux. Il ne faut cependant pas y voir là une récupération électorale pour accéder au conseil municipal en 2020 : Philippe Poutou n'y a pas plus remis les pieds depuis l'inauguration du nouveau stade le Matmut Atlantique… "La seule raison de passer à cette nouvelle enceinte consistait à engranger plus d'argent, notamment avec le naming", regrette-t-il.
Fabien Roussel
Vendredi 25 mars, le candidat communiste a fait le buzz en encourageant publiquement "son grand garçon", Kevin Oumar, combattant de MMA. Fier papa d'une famille recomposée, Fabien Roussel considère le fils aîné de son ex-compagne comme son fils aîné. "Oumar, c'est le nom de son père", explique le candidat à BFMTV. "Je l'ai en partie élevé ; on est une grande famille recomposée. C'est mon grand fils."
En bon communiste, Fabien Roussel est passé dans sa jeunesse par la FSGT, Fédération sportive et gymnique du travail, la fédération sportive d'éducation populaire créée au début du 20e siècle par un journaliste de l'Humanité. Il dit garder de cette période de sa vie la capacité à "marcher sur les mains et faire des saltos arrières, deux compétences très utiles en politique". Désormais, il préfère courir quand son emploi du temps le permet, entre "8 et 10 kilomètres" par session.
Aujourd'hui mon grand garçon va combattre en MMA à l'UAE Warriors Africa à Abu Dhabi.Vas y mon grand, t'es le meilleur!#KevinOumar #Fiertédepapa pic.twitter.com/tMvNH3Jtge
March 25, 2022Le candidat du PCF entend investir massivement dans le sport. Un ministère de plein exercice y sera dédié et aura 3 milliards de budget, soit 1 % du budget total. S'inspirant du général de Gaulle, il veut lancer un nouveau plan d'investissements dans les piscines et, plus globalement, dans les infrastructures de proximité. Enfin, il veut permettre à tous les enfants d'avoir accès à davantage d'heures d'éducation physique et sportive.
Éric Zemmour
S'il arrive au pouvoir, le polémiste d'extrême droite entend "remettre le sport au service de la France et des Français", selon les mots de son programme. Pour Éric Zemmour, cela passe par deux axes qui n'ont pas peur d'être paradoxaux : remettre le sport au service de la nation tout en le protégeant des idéologies et des lobbies.
L'ex-éditorialiste en campagne souhaite notamment relancer les Jeux de la Francophonie et de la Méditerranée pour en faire un vecteur d'influence – à noter que ces deux évènements existent toujours. Il veut également imposer la neutralité politique aux athlètes et interdire aux femmes voilées la pratique du sport et imposer aux transsexuels de concourir dans la catégorie de leur sexe de naissance.
Le candidat de "Reconquête !", grand défenseur du virilisme, se décrit évidemment comme un sportif invétéré. Selon Gala et Paris Match, pendant la campagne, il trouverait le temps d'aller nager et de jouer au tennis. Malgré sa défense de la neutralité, il sait l'influence que peut avoir le sport sur la société. Le multi-condamné pour provocation à la haine avait ainsi donné une interview à Pierre Ménès, le très populaire éditorialiste sportif sous le coup d'une enquête pour harcèlement sexuel. Début avril, il a également tenté de créer un événement en se rendant dans un complexe sportif appartenant à la famille Zidane, à Marseille. Le candidat a été raccompagné à l'extérieur du terrain à la demande du frère du champion du monde.
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France24 - Monde
Route du Rhum: 138 bateaux pourront prendre le départ le 6 novembre
Publié le : 06/04/2022 - 20:16Modifié le : 06/04/2022 - 20:14
Paris (AFP) – La Route du Rhum, course transatlantique de légende en solitaire ralliant tous les quatre ans la Guadeloupe, a battu un nouveau record en permettant à 138 bateaux de prendre le départ le 6 novembre à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), soit 15 voiliers de plus qu'en 2018.
Ce sont 120 marins qui ont d'ores et déjà leur billet en poche et 18 autres qui attendent une wild-card, délivrée d'ici au 30 avril, ont indiqué mercredi les organisateurs, qui ont reçu au total 149 demandes d'inscription.
Lors de la dernière édition, 123 voiliers - dont 3 wild-card - étaient au départ, ce qui était déjà un record.
"Nous avons la possibilité d'accueillir 138 bateaux, c'est le volume maximum. Je dirais même qu'on est sans doute au plafond", a souligné à l'AFP Joseph Bizard, directeur général d'OC Sport, en charge de l'organisation de la course.
"On est contraint par la capacité portuaire, le passage des écluses, les pontons qui ne permettent pas d’accueillir plus, et la capacité de la direction de course à gérer en mer des marins qui partent en hiver sur l’Atlantique", a expliqué Joseph Bizard.
Les 120 bateaux se répartissent sur six classes/catégories: les Ultim (6), les Imoca (27), les Ocean Fifty (8), les Class40 (55), les Rhum Mono (12) et les Rhum Multi (12).
Les Ultims sont des maxi-trimarans géants (32 m maximum), les Imoca des monocoques de 18 m (bateaux-stars du Vendée Globe), les Ocean Fifty des multicoques de 15 m, les Class40 des monocoques de 12 m, les Rhum Mono des monocoques hors-classe de plus de 12 m et le Rhum Multi des multicoques hors-classe de 12 à 18 m.
Quatre vainqueurs en 2018 seront au départ: Francis Joyon en Ultim, Paul Meilhat en Imoca, Armel Tripon en Ocean Fifty et Yoann Richomme en Class40.
L'édition 2018 avait donné lieu à un duel d'anthologie entre Francis Joyon (Idec Sport) et François Gabart (Macif).
Joyon s'alignera avec le même bateau. En revanche, Gabart, qui est à la barre d'un nouveau géant des mers (SVR Lazartigue), est bien inscrit à la Route du Rhum mais pour prendre le départ, il doit présenter avant le 6 octobre un certificat de jauge que ne veut pas lui délivrer la classe Ultim en raison d'un litige.
"OC Sport Pen Duick se laisse jusqu’à fin avril 2022 pour statuer sur une admission des trimarans géants au sein d’une classe (comme les Ocean Fifty, les Imoca et les Class40) ou d’une catégorie (comme les Rhum Multi et les Rhum Mono)", ont spécifié les organisateurs mercredi.
Si les Ultim sont requalifiés en "catégorie", Gabart n'aura alors pas besoin de certificat de jauge pour la Route du Rhum.
© 2022 AFP
Le Figaro
Présidentielle 2022: «Campagne à la peine»
Yves ThréardL’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Qu’on le veuille ou non, cette campagne n’accroche pas. Les sondeurs s’attendent même, ce dimanche, à un taux d’abstention record. Celui-ci pourrait dépasser au premier tour le niveau de 2002, qui avait été de 28,4 %. Cette année-là, Jean-Marie Le Pen avait créé la surprise en s’invitant au second tour. L’insécurité avait dominé les débats dans les dernières semaines. Vingt ans plus tard, celle-ci est toujours présente, ô combien, mais au milieu de beaucoup d’autres thèmes qui peinent à s’imposer. À l’exception du pouvoir d’achat, dont Marine Le Pen, sa fille, fait précisément son cheval de bataille.
Ce manque d’intérêt, dit-on, s’expliquerait. Les Français auraient la tête ailleurs. La crise sanitaire puis désormais la guerre en Ukraine auraient tétanisé les esprits, détourné l’attention, escamoté la campagne. Deux faux prétextes. De nature très différente, ces deux événements auraient dû, au contraire, susciter de multiples interrogations sur les capacités de notre pays à faire front. Dieu sait si les Français sont d’un naturel inquiet et pessimiste!
Sans doute la première raison de cette absence d’engouement vient-elle plutôt de la défiance grandissante des électeurs. Notamment chez les jeunes. À force de faire des promesses qu’ils ne tiennent pas ou qu’ils savent ne pas pouvoir tenir, les politiques ont perdu une partie de l’opinion publique, qui leur lance: «Causez toujours, on ne vous croit plus.» Le rejet est tel que celle-ci décide parfois d’exprimer ses choix ou ses colères autrement que dans les urnes. Le second motif de désintérêt réside peut-être, cette année, dans la faiblesse de l’offre. Les projets, qui échappent rarement aux catalogues de propositions indigestes, ne brillent pas toujours par leur cohérence. Quant à ceux qui les portent, ils n’ont pas trouvé, semble-t-il, la recette de cette alchimie qui fait, soudain, se rencontrer un homme ou une femme et le peuple…
Cette campagne, à la peine, a déçu. Mais l’essentiel est moins le panache dans le verbe avant l’élection que l’efficacité dans l’action après. En France, on a la fâcheuse tendance de privilégier l’un plutôt que l’autre. Et si l’on changeait?
L'élection présidentielle sera-t-elle un référendum anti-Le Pen ou anti-Macron ?
ENTRETIEN - En refusant, ou presque, de descendre dans l'arène avant le premier tour, le président de la République prend le risque de transformer le scrutin en plébiscite pour ou contre lui, analyse David Desgouilles.
Meeting d'Emmanuel Macron: «Le “en même temps” a laissé place à un “copier-coller” laborieux»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Emmanuel Macron a donné son unique meeting de campagne, samedi 2 avril. Cet unique rendez-vous de campagne interroge sur la capacité du président sortant à mobiliser, analyse Arnaud Benedetti.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : les chars d'assaut ont-ils toujours leur place dans les conflits modernes ?
Hugues MaillotDÉCRYPTAGE - Depuis le début de l'invasion, la Russie a perdu au moins un tiers des tanks qu'elle avait initialement lancé sur le champ de bataille. Cette arme, qui faisait pourtant son grand retour, est-elle devenue obsolète ?
Lorsque la Russie a lancé son «opération militaire spéciale», le 24 février dernier, sa force de frappe avait de quoi faire frémir. Avec plus de 150.000 soldats engagés, épaulés par 1200 à 1500 chars d'assaut et quelque 3000 blindés, l'armée du Kremlin s'était donné les moyens, sur le papier, d'emporter la décision. Mais après 41 jours de guerre, les pertes sont lourdes : selon le site Oryx, qui comptabilise les pertes matérielles russes en se fondant sur des preuves visuelles, la Russie a déjà perdu 427 chars au 6 avril, qu'ils aient été détruits, endommagés, abandonnés ou capturés. Soit une moyenne de dix par jour et un tiers de leurs effectifs engagés initialement. Parmi ces pertes, on comptabilise une majorité de vieux T-64, T-72 et T-80, mais aussi quelques T-90 plus modernes.
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Qu'elles participent ou non à une forme de propagande de guerre, les images authentifiées de tanks éventrés par des missiles, calcinés ou échoués sur le bas-côté émaillent les réseaux sociaux depuis fin février. Certains d'entre eux auraient même été capturés par des fermiers locaux après leur abandon sur le bord de la route.
Ces pertes non négligeables donnent l'étrange impression que le char d'assaut, arme offensive par excellence de l'armée de terre depuis son invention lors de la Première guerre mondiale, est tombé en désuétude et n'est plus adapté aux combats asymétriques modernes.
Souvent enterré, toujours essentiel
En réalité, cette interrogation revient régulièrement sur le devant de la scène. Pour une raison simple : «Dans l'imaginaire collectif occidental, européen tout au moins, [le char représente] une réminiscence douloureuse des deux guerres totales qui ont éreinté le vieux continent», analysait en 2014 une note de l'Ifri, rédigée par le chef de bataillon Antoine d'Évry. Ces colosses de métal renvoient en effet aux deux guerres mondiales, mais aussi à la guerre froide, où leur présence était décisive au sein des forces armées. Ils symbolisent également «l'outil ultime d'un pouvoir central fort pour rétablir l'ordre face à une insurrection populaire», comme place Tiananmen en 1989.
Maintes et maintes fois au cours des 40 dernières années, les plus hautes autorités de la défense ont annoncé que le char était mort ou mourant.
Si bien qu'à la chute du mur, le char d'assaut est devenu une arme que l'on estimait tombée en désuétude, faute de guerre de haute intensité où l'héritier de la cavalerie lourde pourrait briller. Et que, dans la guerre asymétrique contre le terrorisme, cet engin peut paraître inadapté. Aujourd'hui, les grandes puissances européennes sont ainsi sous-équipées en tanks : la France n'en possède actuellement plus que 220, et le Royaume-Uni 380. À titre de comparaison, la Russie en compte la bagatelle de 12.000, tandis que l'Ukraine, pourtant modeste puissance militaire, culmine à près de 2600 chars.
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Comme l'écrivait l'historien militaire britannique Basil Henry Liddell Hart dès 1960, cité par le Washington Post : «Maintes et maintes fois au cours des 40 dernières années, les plus hautes autorités de la défense ont annoncé que le char était mort ou mourant. Chaque fois, il s'est relevé de la tombe dans laquelle elles l'avaient consigné». Alors que l'on pensait l'époque des guerres interétatiques terminées, elles sont finalement revenues avec fracas en 2014, avec l'annexion de la Crimée, et depuis le 24 février en Ukraine. Depuis plusieurs années, le thème de la «haute intensité» est ainsi de retour dans les états-majors. Et avec lui, les chars d'assaut.
Inefficaces car mal utilisés
«Il ne faudrait pas refaire les mêmes erreurs qu'en 1973, quand les chars israéliens se sont fait décimer par les missiles égyptiens pendant la guerre du Kipour», illustre Marc Chassillan, ingénieur et expert en systèmes d'armement. Lors des conflits modernes, «il y a toujours des destructions massives de tanks, immédiatement interprétées comme la fin de leur efficacité», regrette le spécialiste des blindés*. Pendant l'opération Badr de la guerre du Kipour, les quelque 1000 tanks israéliens lancés à l'assaut de la ville d'Isamaïlia ont ainsi été écrasés par les armes antichars égyptiennes. Mais au même moment, sur le plateau du Golan, un bataillon de chars de l'armée israélienne, pourtant composé de réservistes, résistait vaillamment aux offensives des troupes syriennes, bien supérieures en nombre. «Tout cela est une question d'emploi, de commandement, d'appui et de coordination», explique Marc Chassillan.
Quand les chars sont détruits, c'est qu'ils sont mal utilisés.
Dans une guerre de haute intensité comme celle qui se déroule en Ukraine, «le taux d'attrition des unités blindées est nécessairement plus élevé» en tant qu'arme «de décision», capable de faire une réelle différence sur le terrain, souligne l'historien militaire Cédric Mas, président de l'Institut Action Résilience qui a publié mi-mars une note sur la question des blindés russes. Mais «quand les chars sont détruits, c'est qu'ils sont mal utilisés», tranche Marc Chassillan.
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De fait, depuis le début de la guerre, les tanks, mais aussi les blindés russes, paraissent anormalement vulnérables sur les routes ukrainiennes. «Les chars s'engagent normalement en interarmes : l'artillerie est supposée faire le ménage devant et l'infanterie est censée escorter sur les flancs et nettoyer les tentatives d'embuscade», décrit l'ingénieur. «Les chars russes sont d'ordinaire très fortement intégrés à l'infanterie, ce qui est une nécessité», abonde Cédric Mas.
L'Ukraine, cimetière des chars russes
Un armement ukrainien redoutable
En Ukraine, les images de colonnes de chars solitaires, insuffisamment encadrées par les unités d'infanterie mécanisées, sont devenues la risée des observateurs occidentaux. «On a parfois l'impression qu'ils défilent sur la place Rouge», ironise Marc Chassillan. Une preuve supplémentaire que l'armée russe ne s'attendait pas à une telle résistance et estimait sans doute être accueillie en libératrice en Ukraine.
Mais ces escortes trop légères sont peut-être la conséquence d'une «surévaluation des effectifs russes engagés initialement», confie Cédric Mas. «Ils étaient sans doute plus faibles et moins nombreux en termes d'infanterie d'accompagnement», poursuit l'historien, qui publiera une note sur le sujet dans les jours à venir. Alors qu'en face, «les troupes ukrainiennes connaissent leurs méthodes de combat et ont été considérablement renforcées en armes antichars», ajoute-t-il.
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L'hécatombe que subissent les chars d'assaut russes s'explique d'ailleurs également par l'armement ukrainien. Avec 17 à 20.000 missiles livrés par les pays occidentaux, «nous sommes sur un ratio d'une dizaine de missiles par tank ennemi», calcule Cédric Mas. D'autant que cet afflux n'a pas pu être interrompu car les Russes ne possèdent pas la supériorité aérienne totale. Ces armes sont de fait d'une efficacité redoutable et ciblent parfaitement les défaillances russes. «Le Javelin et le NLAW ont la particularité d'attaquer le char par le toit, contrairement aux missiles classiques qui percutent à l'horizontal», détaille Marc Chassillan. Le premier, de fabrication américaine, a une trajectoire légèrement en cloche, qui plonge au niveau de la tourelle, là où le char est le plus vulnérable. Le NLAW, de conception suédoise mais fabriqué en Irlande, vole à l'horizontal mais à deux mètres au-dessus de la visée du tireur.
Le char, arme polyvalente par excellence
Ces contre-performances russes ne signent pas pour autant la fin du char d'assaut. Les champs de bataille ne sont, certes, plus le théâtre d'immenses combats, comme à Koursk, où se sont affrontés en 1943 quelque 6000 chars soviétiques et allemands. Mais le tank reste l'engin principal du combat terrestre. Dans le Donbass en 2015, une bataille de chars majeure (700 engins engagés) s'était déroulée à Debaltseve entre l'Ukraine et les républiques séparatistes, appuyées par la Russie, et a tourné en faveur de ces dernières. Plus récemment, au tout début de l'offensive russe, la 1ère brigade de chars de l'armée ukrainienne a héroïquement ralenti la 41e armée russe qui tentait d'encercler Tchernihiv, comme l'a raconté Forbes. Si les combats frontaux de ce type se font plus rares, le char reste un engin polyvalent, capable «d'attaquer, de défendre, de faire de la reconnaissance» et demeure l'arme «idéale en zone urbaine», rappelle Marc Chassillan.
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Mais à la lumière du conflit actuel, il deviendra sans doute essentiel, dans les prochaines années, d'équiper ces chars de nouveaux outils, capables de résister aux armements les plus modernes. «Cette guerre va renforcer l'idée de doter très rapidement nos chars et blindés de systèmes de protection active, permettant d'abattre en vol des missiles», estime l'expert en armement. Ironie de la situation : ce sont bien les Russes qui ont inventé ce système, il y a presque 30 ans. Mais il est resté de leur côté «à l'état de prototype». Si certains pays occidentaux l'ont déjà adopté, ou vont prochainement le faire, le programme de revalorisation du char Leclerc français ne prévoit pas de l'intégrer pour le moment, selon le spécialiste.
*Marc Chassillan est notamment l'auteur d'une Encyclopédie des chars de combat modernes, publiée en deux tomes aux éditions Histoires et collections.
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Guerre en Ukraine : les Russes se sont fortement exposés aux radiations à Tchernobyl, selon le directeur de la centrale
La centrale, abandonnée par les soldats russes, est intacte, selon la direction. Des troupes semblent toutefois avoir creusé des tranchées dans la zone la plus contaminée, ce qui a pu leur faire subir «des contaminations aux radiations considérables».
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
Le Figaro
Comment gérer son cerveau anxieux ?
NOS CONSEILS - Jamais le futur n'a semblé si incertain. Dans un tel climat délétère, certains cerveaux saturent, et déclenchent les signaux d'alarmes. L'anxiété n'est pas une fatalité : les conseils du psychiatre Jean-Christophe Seznec pour mieux vivre.
Il suffit d'un rien. Un sms de sa banque, un collègue de bureau pris d'une quinte de toux, des oiseaux près la piste de décollage... et le cerveau d'Eliott, expert-comptable de 42 ans, entre en surchauffe. «Le sms va m'annoncer que mes comptes sont vides, mon collègue a le Covid, pire, un nouveau variant va me contaminer, les oiseaux vont être pris dans le réacteur et mon avion va se crasher…». Ces flashs s'accompagnent souvent de sueurs froides, son cœur s'emballe, la panique le gagne. Après deux années de pandémie qui l'ont déjà bien éprouvé, depuis le début de la guerre en Ukraine, le quadra confie être souvent incapable de sortir de chez lui. «J'ai toujours été quelqu'un d'anxieux. Quand j'étais enfant, les grandes vacances n'avaient rien de joyeuses pour moi car je savais qu'elles annonçaient le passage dans une autre classe, qui m'était inconnue et que je m'imaginais forcément terrible», se souvient-il.
Loin d'être rare, l'anxiété est aujourd'hui le trouble psychiatrique le plus répandu, avec près de 20% de la population française concernée. Autant de cerveaux anxieux plus enclins au pessimisme, à la rumination aussi. L'anxiété affecte les compétences : difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets. Et provoque des symptômes physiques : douleurs musculaires, tachycardie, troubles digestifs, vertiges même. «L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel, une réponse transitoire d'adaptation de l'organisme pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique», résume le psychiatre Jean-Christophe Seznec, auteur du Guide pratique de survie en cas de crise (1).
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Héritage de Cro-Magnon
Notre cerveau émotionnel est un héritage de la préhistoire : il fallait anticiper les dangers pour survivre. Depuis, notre physiologie ne s'est pas adaptée aussi vite que notre évolution. «Ce système de traitement de données, conçu pour analyser un environnement d'homme des cavernes, peut dérailler dans une rame de métro bondée où les stimuli sont trop nombreux, résume Jean-Christophe Seznec. Par ailleurs, il y a des sensibilités à l'anxiété, tout comme nous n'avons pas tous les mêmes compétences musculaires, nos cerveaux ne sont pas tous équipés de la même manière.»
L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique
À Bordeaux, Anna Beyeler, chercheure Inserm au Neurocentre Magendie, cheffe de l'équipe Circuits neuronaux de l'anxiété, s'est lancé le défi de révéler certains des mécanismes en jeu : «L'anxiété pathologique touche près d'une personne sur cinq et pourtant son origine biologique reste mal connue». Seule certitude à ce jour : il n'y a pas de gènes de l'anxiété. «La recherche a mis en évidence plusieurs régions cérébrales jouant un rôle : le cortex insulaire et l'amygdale. Elles sont alors suractivées», avance-t-elle.
Quatre réflexes à adopter pour apprivoiser un cerveau anxieux
Pour apprivoiser un cerveau anxieux il faut : anticiper. De même qu'on n'attend pas d'avoir une carie pour adopter une bonne hygiène bucco-dentaire, il faut ici développer son hygiène émotionnelle. Le psychiatre Jean-Christophe Seznec a conçu un plan de bataille en quatre phases : agir sur soi, passer à l'action, muscler son humanité et prendre soin de soi. «Il s'agit en premier lieu de s'ancrer dans le présent, grâce à la méditation, pratiquer la cohérence cardiaque permet de faire baisser le niveau de tension intérieure», explique-t-il.
L'activité physique est aussi préconisée. «Elle a une vertu anxiolytique et antidépressive, assure le docteur Seznec. Surtout si elle est pratiquée à l'extérieur. Passer à l'action signifie également tenir un journal pour purger par l'écrit ses émotions et noter ses fiertés ou encore se valoriser en s'adonnant à des tâches pour lesquelles nous sommes douées, le jardinage par exemple.»
Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre
Faisant fi des directives sanitaires, le psychiatre recommande aux grands anxieux de «serrer leurs proches dans leurs bras. Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre», clame celui qui a vu débarquer dans son cabinet une vague d'adolescents dont les dépressions s'expliqueraient par la privation de contacts physiques. Enfin, pour prendre soin de soi, le médecin ne voit pas meilleur médicament que… le rire !
Ce qu'il faut éviter
Pour ne pas alimenter son anxiété, il faut absolument éviter la surinformation. Exit donc les chaînes d'infos en continu et autres notifications sur le téléphone. «Il ne faut pas hésiter à prendre des pauses électroniques, tous ces écrans nourrissent un imaginaire anxiogène», assure le psychiatre. De même les oiseaux de mauvais augure sont à bannir de son entourage. Certes, les relations humaines apaisent, mais attention : il faut identifier les personnes-ressources ! Si un simple bavardage, une discussion anodine, permet de faire baisser le niveau d'anxiété, ressasser les dernières déclarations de Vladimir Poutine avec son alter ego anxieux ne peut que mener à l'escalade émotionnelle.
«Le futur est très incertain, plein de danger partout qu'il ne faut pas dénier. Mais attention à notre biais de négativité du cerveau. Personnellement je juge l'humanité bien immature mais je préfère retenir deux révolutions majeures de notre temps : l'espérance de vie qui a doublé et le bien vieillir. Regardez Iggy Pop du haut de ses 78 ans : on peut vieillir sans être vieux», conclut-il.
(1) Guide pratique de survie en cas de crise, de Jean-Christophe Seznec, à paraître aux éditions Leduc le 12 avril.
Anxiété : Kendall Jenner partage les 6 réflexes qui l'apaisent au quotidien
Dans un post Instagram, la mannequin Kendall Jenner s'est confiée sur les rituels qui l'aident à prévenir ses crises d'anxiété.
Un tiers des mères souffrent de burn-out maternel
Sans une seconde à elles et soutenues de façon inégale, 34% des mères se disent épuisées par la parentalité sur le plan physique et émotionnel. C'est le résultat d'un sondage Ifop dévoilé mardi 5 avril.
Le Figaro
La météo du jeudi 7 avril : des pluies soutenues et un vent fort
Le FigaroLe mauvais temps persiste ce jeudi et s'accentue davantage avec l'arrivée d'un vent fort au Nord ainsi que des pluies sur les versants ouest des reliefs.
Des vents forts allant jusqu'à 100 km/h souffleront sur les côtes françaises ce jeudi 7 avril, indique La Chaîne Météo. Le mauvais temps gagnera du terrain, mais les températures restent de saison. Des pluies abondantes s'abattront finalement sur les versants ouest du Massif central, des Alpes, du Jura et des Vosges.
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La météo dans votre région
En Bretagne et Pays de la Loire, le ciel est couvert et les pluies parfois soutenues en matinée. Le vent de sud-ouest souffle entre 60 et 70 km/h dans les terres et jusqu'à 90 km/h sur la côte. Les températures sont stationnaires avec des maximales de 11 à 14°C.
En Normandie, Île-de-France et Hauts-de-France, le temps est gris et faiblement pluvieux en début de matinée avec du vent soutenu sur les côtes jusqu'à 90 km/h, voire 100 km/h en Mer du Nord. Le front froid aborde le Nord-Pas-de-Calais et la Normandie en milieu de matinée avec un renforcement des pluies. Ce front froid atteint le bassin Parisien en début d'après-midi. Les températures de l'après-midi affichent 9 à 14°C.
Du Centre-Val-de-Loire au Grand-Est, en passant par la Bourgogne-Franche-Comté, le ciel est couvert avec des pluies faibles en plaine mais plus soutenues sur les versants ouest des reliefs. Un passage pluvieux plus actif est attendu avec le front froid en fin d'après-midi au Nord-Est et en soirée ailleurs. Les températures maximales sont comprises entre 10 et 14°C
De la Nouvelle-Aquitaine à l'Auvergne-Rhône-Alpes, c'est une journée bien maussade avec des pluies quasi inexistantes dans les plaines et vallées abritées du Centre-Est, ainsi qu'au sud de la Garonne, mais des pluies abondantes en versant ouest des reliefs. Il neige abondamment sur les Alpes à environ 1500 mètres. Les températures de l'après-midi évoluent de 12 à 18°C.
De l'Occitanie à la Corse, en passant par PACA, le ciel est voilé, mais l'impression de beau temps domine. Cependant, les nuages sont plus nombreux sur le sud du Massif central et les Alpes-du-sud et le vent d'Ouest souffle fort entre Corse et continent avec des rafales jusqu'à 100 km/h. Les températures maximales sont comprises entre 16 et 23°C.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du dimanche 3 avril: verglas et derniers flocons
Le froid sera encore accentué ce dimanche, avec des gelées généralisées, parfois sévères et un verglas qui affecte de nombreuses régions. Les éclaircies seront toutefois plus généreuses que la veille.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 6 avril : des nuages et quelques pluies
Le mauvais temps persiste en ce début de semaine et chasse le peu de soleil encore présent dans le sud de la France. Il y aura également quelques averses, même si les précipitations restent faibles.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 5 avril : des températures plus douces et des nuages
L'arrivée d'un air plus doux en provenance de l'Atlantique réchauffera un peu le territoire français, malgré l'arrivée de nuages et de quelques pluies. Les gelées régresseront mais resteront marquées dans le centre-est du pays.
Regarder la vidéo Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
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Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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Jusqu’au bout, quitte à tout perdre
Tribune. Six semaines de guerre, de terreur. Les bombardements, la destruction et le meurtre de civils continuent. Les Ukrainiens résistent et mènent des contre-offensives contre l’agresseur russe, qui renonce à conquérir Kiev mais redouble de férocité au sud et à l’est. Les pays occidentaux imposent des sanctions drastiques à la Russie, fournissent armes et aide à l’Ukraine et accueillent les réfugiés par millions. Encore trop peu, très tard.
La position des autorités ukrainiennes, de l’armée et de la population est une et inébranlable : repousser l’armée russe, porter secours aux assiégés et aux personnes déplacées, tenter une négociation pour obtenir un cessez-le-feu, rassembler les preuves des crimes de guerre. Aucune dissension, aucune rumeur défaitiste, tous sont soudés derrière le président Zelensky et la défense nationale.
« Le bilan de Poutine à la tête de la Russie est une longue descente aux enfers d’un pays dont il a fait un agresseur »Le contraste avec la position russe est renversant. C’est une cacophonie de menaces, mensonges, ordres et contre-ordres, et lourds silences. Les Russes vivent dans ces cris et stupeurs, pétrifiés par la violence de la propagande. Les élites politiques et économiques sont atterrées. Les commandants militaires sont dépassés par les pertes considérables dans leurs rangs, y compris des généraux et officiers. Les différents corps de combattants, mal coordonnés entre eux, ne savent pas quelle est leur mission, manquent de ravitaillement et de munitions. Se joignent à eux des troupes spéciales biélorusses, des mercenaires Wagner, des hommes de main du tyran tchétchène. Les exactions se multiplient.
Comment expliquer que Vladimir Poutine, avec ses services de renseignement, ses militaires, ses infiltrés en Ukraine, ait commis une telle erreur stratégique ? Cette guerre d’invasion était inconcevable parce qu’elle n’avait pas de but défini et s’avérait très risquée pour l’armée russe. Et pourtant elle a été lancée, prouvant ainsi que les aléas et les risques n’ont pas été pris en compte dans les calculs. Peut-être même n’y avait-il ni calcul ni plan précis. Peut-être les chefs de l’armée et du renseignement n’ont-ils pu faire entendre leurs réserves. Ont-ils même été tenus au courant du projet délirant d’anéantissement de l’Ukraine que Poutine avait mûri ? N’ont-ils pas averti le chef de l’Etat de la riposte certaine des Occidentaux, avec de nouvelles sanctions contre Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev ?
Le témoignage livré par les rares personnalités qui ont pu parler au président russe, comme Alexeï Koudrine, ancien ministre des finances, est simple et terrifiant : Vladimir Poutine n’écoutait pas, refusait d’entendre et répondait invariablement : « La Russie n’a pas d’autre choix. » Jusqu’au bout, Poutine n’admettra pas qu’il a eu tort, quitte à tout perdre.
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L'Humanité
Bricolage. Mieux isoler ses fenêtres sans les remplacer
ActuÀ l’heure où l’énergie coûte si cher, il est utile de rappeler quelques techniques rapides d’isolation des fenêtres, par où passent tout de même quelque 15 % des déperditions thermiques d’une habitation.
Marcel GuedjAvant de remplacer une fenêtre traditionnelle en bois, il y a plusieurs solutions pour en améliorer facilement l’isolation thermique (contre le froid et le chaud), et parfois phonique selon la performance du produit. On utilise notamment des joints de calfeutrement (en mousse polyuréthane, plastique, thermoplastique, caoutchouc EPDM, silicone) qui se posent dans la feuillure, entre le dormant et les vantaux, sur tout l’encadrement.
Durabilité
Ces joints sont disponibles en rouleaux de différentes largeurs que l’on doit choisir en fonction de celle de l’espace dans lequel ils doivent être insérés. Ils peuvent aussi servir à calfeutrer une porte.
Il s’agit de joints autoadhésifs de différentes couleurs (blanc, marron, noir, etc.), soit universels (pour menuiseries en bois, PVC ou alu), soit spécifiques (c’est indiqué sur l’emballage). Ces produits présentent par ailleurs une durabilité différente (jusqu’à quinze ans pour certains d’entre eux) et une efficacité variable, certains s’usant plus vite que d’autres.
Matériel
- Spatule
- Cutter
- Savon liquide
- Papier abrasif à grain fin
- Alcool à brûler
- Chiffon
La pose d’un joint de calfeutrement en 6 étapes
- Nettoyer les supports à l’alcool à brûler avec un chiffon et gratter éventuellement avec la lame d’une petite spatule sur une fenêtre en bois.
- Poncer avec du papier abrasif fin si nécessaire pour avoir une surface lisse. Sur une fenêtre en PVC, utiliser uniquement une éponge et de l’eau savonneuse.
- Laisser sécher un quart d’heure.
- Retirer la pellicule protectrice ou séparer les deux brins du joint sur quelques centimètres.
- Appuyer fermement pour faire adhérer le joint depuis un angle et progresser jusqu’à l’angle opposé en ôtant la pellicule protectrice au fur et à mesure.
- Couper le joint au cutter pour plus de précision, une fois parvenu dans un angle. Procéder ainsi sur tout le périmètre.
Pour une excellente étanchéité
Les mastics d’isolation au silicone disponibles en cartouche doivent être posés avec un pistolet, comme les mastics d’étanchéité. Leur avantage est d’épouser parfaitement le profil de la feuillure, et donc d’assurer une liaison parfaite entre les vantaux et le dormant.
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Bricolage Le Figaro
Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
Le FigaroFOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.
Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).
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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.
Comment activer le passe sanitaire ?
Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :
- Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
- Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
- Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
- Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.
Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?
Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:
- Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
- Les maisons de retraites, Ehpad.
- Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.
Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.
En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.
Puis-je voyager sans passe sanitaire ?
Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.
En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.
À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français
Jusqu'à quand?
Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.
À lire aussiCovid-19 : le passe vaccinal va-t-il disparaître «momentanément» ?
En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.
À VOIR AUSSI - Les faux passes sanitaires, la nouvelle traque menée par l'État
Covid-19 : les hospitalisations toujours en hausse
Le nombre de cas de Covid-19 reste élevé en France, aussi bien pour les contaminations que pour les hospitalisations, selon les chiffres des autorités sanitaires dimanche.
Crise cardiaque : ces signes avant-coureurs à connaître absolument
NOS CONSEILS SANTÉ - En cas d'infarctus, chaque minute est cruciale pour le pronostic vital. Pourtant, les symptômes sont encore trop souvent méconnus, en particulier ceux qui touchent les femmes.
Élection présidentielle : pourrait-il y avoir un million de cas de Covid-19 entre les deux tours ?
LA VÉRIFICATION - Le chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, a estimé qu'«un risque d'incidence de circulation virale très intense» existe entre les deux tours.
France24 - Monde
A Cachan, Hidalgo met en garde contre un vote utile "imposé" aux Français
Publié le : 06/04/2022 - 19:50
Cachan (France) (AFP) – Anne Hidalgo a mis en garde mercredi lors d'un déplacement à Cachan, en banlieue parisienne, contre un vote utile qui serait "imposé" aux Français, en référence à Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche dans les sondages à quatre jours du premier tour de la présidentielle.
"Je dis aux Françaises et au Français +Sentez-vous libres+, il ne faut pas se laisser imposer un vote au nom de je ne sais quelle fausse utilité", a déclaré la candidate PS, qui a multiplié ces derniers jours les attaques contre le leader de LFI.
Jean-Luc Mélenchon grimpe dans les sondages et espère se qualifier au second tour en incarnant le "vote utile" de la gauche.
"La gauche du réel transforme la vie des gens, elle se fait élire car elle n'est pas sectaire, elle est ouverte, elle arrive localement à faire de grandes coalitions", a martelé devant la presse la candidate du parti socialiste, qui stagne entre 2% et 3% dans les sondages.
Anne Hidalgo s'exprimait dans le cadre d'un déplacement dans un quartier populaire de Cachan, ville du Val-de-Marne dirigée par les socialistes depuis environ 70 ans.
La maire de Paris s'est rendue dans un club de football local et dans une maison de jeunesse pour assister à un spectacle de hip-hop.
L'occasion pour elle de rappeler l'importance du sport et de la jeunesse dans son programme, et sa volonté d'abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans.
"C'est une école le sport, même si on la déconsidère souvent dans notre système éducatif", a-t-elle noté sur le terrain du stade Léo Lagrange.
"Vous avez des gens du côté d'Emmanuel Macron qui vont continuer à donner des avantages à ceux qui ont déjà tout, et (qui vont continuer) à déstabiliser les services publics", a-t-elle également dénoncé.
© 2022 AFP
Le Figaro
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Tour du Pays Basque/3e étape: Alaphilippe surpris par Bilbao
Publié le : 06/04/2022 - 19:26Modifié le : 06/04/2022 - 19:25
Amurrio (Espagne) (AFP) – Le champion du monde français Julian Alaphilippe, à qui la victoire semblait promise dans les derniers kilomètres, a été surpris au sprint par le local Pello Bilbao, mercredi à Amurrio, à l'arrivée de la troisième étape du Tour du Pays Basque au terme de laquelle le Slovène Primoz Roglic a conservé la tête du classement général.
Emmené par son équipier Remco Evenepoel dans les derniers kilomètres, Alaphilippe n'a pas réussi à réitérer sa performance de la veille à Viana, devancé sur la ligne par Bilbao, originaire de Guernica, tout près de là.
Le Russe Aleksandr Vlasov a terminé troisième de l'étape, juste devant un autre Français, David Gaudu. Le troisième Français du top 10 de l'étape est Pierre Latour, 6e.
Au général, Primoz Roglic garde la tête, mais le top 10 est légèrement modifié: Rémi Cavagna, Geraint Thomas, Bruno Armirail et Ben Tulett sont distancés, et Vlasov se rapproche à la troisième place, Bilbao passe 5e, et Alaphilippe grimpe à la dixième place, à 28 secondes du leader Slovène.
Trois coureurs ont formé l'échappée du jour: le Slovène Jan Polanc, le Canadien Hugo Houle et l'Espagnol Cristian Rodriguez, qui a résisté seul jusqu'à 17 kilomètres de la ligne.
Bilbao a plusieurs fois tenté de s'échapper, croyant ne pas faire le poids au sprint face au champion du monde, mais c'est finalement à la régulière qu'il s'est imposé sur la ligne.
"C'est dur de décrire ce que c'est que de gagner à la maison après tant de tentatives... Enfin ! Et en plus au sprint, devant un champion du monde", a réagi Bilbao à l'arrivée.
De son côté Alaphilippe regrettait d'avoir lancé son sprint "un peu trop tôt". "Dans le final, Remco a encore fait un travail exceptionnel pour moi. Malheureusement, j'ai encore vraiment mal aux jambes. Et je suis tombé sur un Pello Bilbao très fort".
Jeudi, la quatrième étape (185,6 km) emmènera les coureurs de la capitale d'Araba, Vitoria-Gasteiz, jusqu'à Zamudio, tout près de Bilbao.
Quatre difficultés vont rythmer la journée, deux premières bosses de 3e catégorie, et deux autres de 2e catégorie : la raide montée vers Urruztimendi (1,9 km à 10,5%), et la deuxième montée vers le Vivero (6 km à 6,2%), qui s'annonce décisive, à vingt kilomètres de la ligne.
© 2022 AFP
L'Humanité
Compte formation piraté. Le mode d’emploi pour faire rétablir vos droits
ActuSi, comme des milliers de bénéficiaires, vous avez été victime d’arnaque visant à siphonner votre « compte formation », pas de panique, ces sommes ne sont pas perdues. Suivez le guide.
Mélanie MermozDepuis juillet 2021, il n’est plus possible de transférer ses heures acquises au titre du droit individuel à la formation sur son compte personnel formation (CPF). Le rythme des appels et emails concernant ce sujet ont ralenti, sans disparaître tout à fait. Après les escroqueries à la rénovation énergétique, les arnaques CPF ont été la plaie des derniers mois.
Le procédé est toujours le même
Il faut dire que le public potentiel est important : en France, 38 millions d’actifs bénéficient de droits au titre du CPF. Entre 2020 et 2021, 4 948 signalements ont été remontés aux services de l’administration (chiffre RTL). Le nombre de victimes est sans doute encore plus important.
Ni la Caisse des dépôts, qui gère la plateforme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF.
Le procédé est toujours le même : vous recevez un appel ou un courriel vous invitant à profiter d’une formation « gratuite ». Au téléphone, la personne, qui dit appartenir à la plateforme Mon compte formation, vous propose de vous aider à faire valoir vos droits à la formation. Pour cela, elle a simplement besoin que vous lui donniez votre numéro de Sécurité sociale et le mot de passe de votre compte personnel de formation. Si vous n’avez pas encore créé de compte, elle vous propose de vous aider à le faire.
Pas question d’accepter : ni la Caisse des dépôts, qui gère la plateforme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF. Le but de votre interlocuteur est de vous soutirer ces informations et de vous inscrire à une formation « bidon », et donc de récupérer l’argent de votre CPF.
Inscrit à votre insu ? C’est une fraude !
Si vous avez été victime de cette arnaque, tout n’est pas perdu. La première chose à faire est d’immédiatement changer votre mot de passe – le mieux est d’en créer un complexe, dédié à ce seul usage, et de le noter.
Ensuite, consultez votre historique CPF. Vous pourrez alors voir les connexions dont vous n’êtes pas l’auteur. Si vous vous rendez compte que vous avez été inscrit à votre insu à une formation, il s’agit bien sûr d’une fraude. Avant de la signaler, multipliez les captures d’écran pour pouvoir appuyer votre plainte.
Effectuer un signalement
Vous allez, en effet, avoir besoin de différents éléments : le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail avec laquelle les escrocs vous ont contacté, les dates et heures auxquelles ils se sont connectés à votre compte, le nom de la formation à laquelle ils vous ont inscrit, les coordonnées de l’organisme de formation, le numéro du dossier de formation, le montant détourné...
Vous pouvez vous faire aider par la plateforme Info escroqueries du ministère de l’Intérieur, au 0 805 805 817 (appel gratuit). Ces éléments collectés, vous pouvez effectuer alors un signalement sur la page « Avertissement » de la plateforme Mon compte formation. Cette démarche a une utilité à la fois collective (faire radier les organismes malhonnêtes) et individuelle : si la tromperie est avérée, votre CPF sera recrédité du montant détourné. Porter plainte auprès de la police est la dernière étape.
droit du travailformation professionnelle France24 - Monde
Chlordécone: des candidats de gauche dénoncent le possible non lieu
Publié le : 06/04/2022 - 19:18Modifié le : 06/04/2022 - 19:17
Paris (AFP) – Yannick Jadot y voit un "déni de justice", Anne Hidalgo "un scandale": des candidats à l'élection présidentielle ont déploré mercredi le possible non-lieu sur la pollution au chlordécone aux Antilles.
Deux juges ont prononcé la fin des investigations sur l'empoisonnement des Antilles au chlordécone, sans mise en cause, décevant les Martiniquais et les Guadeloupéens qui avaient dénoncé la pollution durable de leurs îles par ce pesticide autorisé dans les bananeraies jusqu'en 1993.
Il s'agit d'"une injustice inacceptable", écrit Mélissa Camara, porte-parole du candidat écologiste Yannick Jadot, dans un communiqué.
Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.
"Alors que nous connaissons sa dangerosité depuis 1969, la France a autorisé de 1972 à 1993, par des procédures dérogatoires, l'utilisation de cette substance dans les plantations. Ce scandale sanitaire et environnemental est bien un scandale d'Etat", insiste le communiqué écologiste.
"La République ne peut pas considérer que ce dossier est clos alors que cette utilisation a des conséquences sanitaires durables", ajoute Mme Camara, qui note que "les 92 millions d'euros débloqués pour le plan chlordécone IV ne sont pas suffisants".
Elle souligne également que "le décret gouvernemental reconnaissant comme maladie professionnelle les cancers de la prostate est insuffisant. La majorité des travailleurs qui épandait dans les bananeraies était des travailleuses".
Pour la candidate socialiste Anne Hidalgo, le possible non-lieu "est scandaleux". "Ce pesticide a tué tellement. Il y a des femmes et des hommes qui sont malades et qui doivent payer des frais de dépistage. Je propose la gratuité de ces frais", a-t-elle insisté sur BFMTV et RMC.
Mardi, en meeting à Lille, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon a aussi évoqué le chlordécone, en faisant le parallèle avec la présence du glyphosate dans l'urine "de plus de 90% des Français".
"Nous sommes dans une proportion comparable à ce qui est arrivé à nos malheureux compatriotes de la Guadeloupe et de la Martinique avec le chlordécone, et je déplore que pour terminer, l’enquête judiciaire soit bouclée et que la décision prise est qu’il n’y ait aucune poursuite", a-t-il dit.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Le Pen veut faire oublier sa proximité avec Poutine
Publié le : 06/04/2022 - 19:16Modifié le : 06/04/2022 - 19:14
Paris (AFP) – A l'approche de la présidentielle, Marine Le Pen tente de faire oublier sa proximité avec la Russie, accusée de massacres en Ukraine, mais reste hostile aux sanctions économiques contre Moscou altérant le pouvoir d'achat des Français.
"On aurait pu se foirer" sur la Russie, admet un proche de la candidate du Rassemblement national.
Marine Le Pen avait été reçue en grande pompe par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et la photo de la rencontre figure toujours sur ses documents de campagne.
Son parti n'a pas non plus fini de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe dirigé par d'anciens militaires.
Depuis le début de l'invasion, elle joue la prudence. La candidate convient d'abord avec son équipe de "ne pas jouer au président" de la République, car "on n'a pas les éléments", selon ce proche.
Un argument déjà mis en avant quand elle avait refusé de s'associer à un texte de ses alliés européens à Madrid fin janvier, qui exprimaient leur "solidarité" avec l'Ukraine contre les "menaces" russes.
Dès le lendemain de l'invasion, la candidate commande à ses proches un communiqué, à la rédaction duquel l'eurodéputé russophile Thierry Mariani n'est pas associé.
Quand M. Mariani, également porte-parole, parle "d'opération d'intoxication" à propos du bombardement du théâtre de Marioupol, il est prié de la "mettre en sourdine", selon son entourage.
"Profit"
La candidate d'extrême droite condamne ensuite l'agression et dit qu'il faut accueillir les réfugiés ukrainiens, peu importe qu'elle les distingue de ceux d'Afghanistan ou de Syrie, pourtant tous protégés par la Convention de Genève.
Elle marque ainsi sa différence avec son rival Eric Zemmour, qui suggère de "privilégier" leur accueil en Pologne, générant des critiques.
Mme Le Pen évoque aussi le conflit sous l'angle de ses conséquences sur le pouvoir d'achat, thème majeur de sa campagne, refusant de soutenir à cet égard les sanctions économiques contre Moscou. Elle ne veut pas non plus d'embargo sur le gaz ou le pétrole russes.
Mme Le Pen a "retourné un désavantage à son profit, en faisant oublier tout le reste", souligne Nonna Mayer, spécialiste de l'électorat FN.
La candidate réclame d'ailleurs toujours la levée des sanctions contre la Russie pour son annexion de la Crimée en 2014, jugée illégale par la communauté internationale.
Elle refuse aussi de qualifier Vladimir Poutine de "criminel de guerre" ou "dictateur". Mais après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, elle a admis des "crimes de guerre".
Après avoir affirmé que le président russe pourrait "bien entendu" redevenir un allié de la France, elle a précisé qu'elle voulait parler de la Russie.
"Autoritaire"
Sur son projet "d'entente" militaire avec Moscou, elle a aussi indiqué qu'il n'était plus envisageable "au moment où nous nous parlons".
Marine Le Pen "est obligée de faire une petite opération de lustration pour lever le dernier obstacle pour la campagne du second tour" où "se joue la capacité des candidats d'incarner la France à l'étranger", souligne auprès de l'AFP François Heisbourg, de l'International Institute for Strategic Studies (IISS).
"Mais si elle avait vraiment des problèmes avec Vladimir Poutine, elle se serait exprimée plus tôt", note l'ancien diplomate.
Marine Le Pen propose dans son projet présidentiel une "alliance" avec la Russie pour l'inclure "dans une architecture de sécurité européenne qui ne peut se confondre avec la seule Otan", considérée comme une "organisation belliciste".
Un choix qui reviendrait "à faire éclater l'alliance atlantique" ainsi qu'à "fermer les yeux sur diverses formes de guerre hybride" de la Russie susceptibles de pénaliser la France, comme au Mali avec la société Wagner ou en matière cyber, selon le centre de réflexion Terra Nova, classé à gauche.
"Le parti de l'étranger comme ils disent, c'est eux", a cinglé mercredi l'eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique) lors d'un débat au Parlement européen à Strasbourg sur les liens entre l'extrême droite européenne et Vladimir Poutine.
Selon Ben Judah, de l'Atlantic Council, Marine Le Pen, qui finance cette campagne avec un prêt hongrois, serait si elle est élue un "deuxième super-Orban cherchant la même équivalence et équidistance avec le Kremlin" et une "lente désintégration" de l'UE, pour aller "vers une système plus autoritaire" et "favorable à Poutine".
© 2022 AFP
L'Humanité
Quand un deuxième enfant arrive, tout change et l’amour se démultiplie
ActuUn nouveau venu dans la famille ? Cet « heureux » événement révolutionne le quotidien du foyer et la vie du plus grand qui doit trouver sa place, appréhender sa situation d’aîné, apprendre à vivre en fratrie et partager l’attention de ceux qui n’avaient d’yeux que pour lui.
Noé BlouinUn nouveau venu dans la famille est toujours un événement. Pour les parents, mais aussi pour le ou la futur(e) aîné(e) du petit bout de chou qui est encore dans le ventre de sa maman. Lui qui avait l’habitude d’être seul au monde va bientôt devoir apprendre à partager l’attention de ses parents. Pour les plus petits, ce nouveau monde plein d’inconnu peut être une période de stress, de peur, ou de jalousie quant à l’arrivée du petit dernier. Mais les sentiments de l’enfant sont un peu plus complexes que cela et les parents interprètent parfois un peu vite des comportements, et les jugent problématiques. Ceux-ci méritent pourtant d’être nuancés.
« Empathie naturelle »
S’il convient de garder le secret au début (80 à 90 % des fausses couches se produisent durant les douze premières semaines), mieux vaut ensuite ne pas trop tarder à informer l’enfant. En effet, maintenu dans l’ignorance, le petit va percevoir des signes de changement dans le quotidien familial sans pouvoir mettre de mots dessus. Pour lui permettre d’appréhender cette nouvelle situation, les parents peuvent le faire participer aux choses positives de la grossesse : sentir le ventre qui bouge, échanger sur l’arrivée du bébé, etc. Pour toute la famille, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur est une fête. C’est dans ce contexte que le futur aîné appréhendera au mieux l’arrivée d’un nouveau membre. En moyenne, il arrive lorsque l’aîné est âgé d’environ 3 ans. C’est une année qui correspond aussi à l’entrée en maternelle, autre cap qui vient chambouler une toute jeune existence. Le mieux est donc d’y aller graduellement. L’apprentissage du partage, comme l’éducation en général, prend du temps.
Il n’est pas exclu qu’après la naissance de son cadet, l’aîné se mette à régresser pour essayer de capter l’attention de ses parents, qui semblent bien plus préoccupés par le plus jeune, moins autonome. Là encore, il faut laisser du temps, ne pas mettre de pression pour que son premier enfant soit « le grand » et lui expliquer à quel point c’est agréable de dormir dans un lit sans barreaux, d’aller à l’école plutôt que de rester auprès de sa mère. Qu’il se sente lésé ou non, pour peu que l’enfant soit autorisé à y assister, à y participer, à observer sa maman s’occuper d’un plus petit a quelque chose d’exaltant et même de rassurantr. « À ce moment-là, les identifications parentales sont très puissantes, car nous nous éprouvons d’abord comme parents, l’identification sexuelle ne se confirmant que plus tard », expliquait la psychologue Hélène Sallez en 2017 dans la revue « Spirale », tout en défendant l’idée d’une « empathie naturelle » parfois réprimée par l’éducation.
La naissance d’une fratrie
Chaque enfant est différent. Penser que la jalousie et la violence de l’aîné envers le nouveau-né vont être obligatoirement de mise est une erreur. Dans les cas où le phénomène se produit, c’est, comme bien souvent, la communication qui permet de résoudre le problème. Ici, il faut pousser l’enfant à se confier et lui réexpliquer qu’il a toujours sa place dans cette famille. Dans les actes, cela passe aussi par dégager du temps pour être avec lui. Les jeux de société, la lecture du soir, des moments partagés avec lui l’aideront à faire passer plus ou moins rapidement cette crise existentielle.
Malgré les tumultes, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans une vie marque finalement la naissance d’une relation aussi tumultueuse que fondamentale. Le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur d’un livre sur le sujet, définissait la fraternité et ses aspérités ainsi : « Une maladie d’amour chronique. »
Famille France24 - Monde
Élection présidentielle à J-5 : le scrutin face à un risque d'abstention record
Publié le : 06/04/2022 - 14:08
Roselyne FEBVRE
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Dernière ligne droite dans la campagne présidentielle dont le premier tour à lieu le 10 avril. Au menu de cette émission : les règles encadrant le temps de parole, la stratégie des petits candidats ou le risque d'une abstention record lors de ce scrutin. Roselyne Febvre en parle avec Stéphane Vernay, directeur de la rédaction parisienne de Ouest France, Alex Taylor, journaliste spécialiste de l'Europe, et Zyad Limam, directeur d'Afrique Magazine.
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : pour Jean-Luc Mélenchon, "ça peut se jouer à pas grand-chose"
ÉLYSÉE 2022Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour
Le Figaro
Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.
Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.
Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
France24 - Monde
McKinsey : enquête ouverte pour blanchiment aggravé de fraude fiscale
Publié le : 06/04/2022 - 15:57Modifié le : 06/04/2022 - 19:06
FRANCE 24
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Karim HAKIKI
Une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale visant le cabinet de conseil McKinsey a été ouverte par le Parquet national financier le 31 mars, a annoncé l'institution judiciaire mercredi.
À quatre jours du premier tour de l'élection présidentielle, le Parquet national financier (PNF) a annoncé, mercredi 6 avril, avoir ouvert une enquête sur les pratiques d'"optimisation fiscale" du cabinet de conseil McKinsey révélées par la commission d'enquête du Sénat et dénoncées par l'opposition.
Depuis le début de la polémique, l'opposition en appelait à la justice avec insistance. Dans un communiqué, le procureur national financier a indiqué qu'après avoir pris connaissance du rapport de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques et procédé à des "vérifications", son parquet avait ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.
Les investigations ont été confiées au Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF), précise Jean-François Bohnert dans ce communiqué qui ne mentionne pas le nom de McKinsey. Le SEJF est un service de "police fiscale" créé en 2019 et placé sous la tutelle du ministère de l'Action et des Comptes publics.
Dans un rapport remis le 16 mars, la commission d'enquête du Sénat – initiée par le groupe CRCE, à majorité communiste – assurait que les contrats conclus par l'État avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient "plus que doublé" entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d'un milliard d'euros en 2021. La commission d'enquête accusait en outre les entités françaises du cabinet McKinsey d'"optimisation fiscale", de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.
>> À lire aussi : "McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle"
En pleine campagne présidentielle, les oppositions politiques au chef de l'État demandaient depuis l'ouverture d'une enquête sur ce qu'elles considèrent comme du favoritisme dont la majorité macroniste ferait preuve au profit de ce cabinet de conseil, dont certains membres ont pu œuvrer notamment lors de la présidentielle 2017.
Les sénateurs avaient par ailleurs annoncé avoir saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage" contre un dirigeant de McKinsey qui avait affirmé que son cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés (IS) en France. Aucune enquête n'a toutefois été ouverte à ce jour pour ce chef, selon une source proche du dossier.
Le cabinet a assuré mercredi dans un communiqué qu'il se tiendrait "à la disposition des administrations et autorités compétentes" s'il était sollicité, réaffirmant qu'il respectait "les règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables".
"Enfin"
"Il était temps" d'ouvrir une enquête, a réagi au sujet de ce "scandale" la candidate LR, Valérie Pécresse. "Enfin", ont salué sur Twitter les candidats Éric Zemmour, Fabien Roussel ou Nicolas Dupont-Aignan. "Mais pourquoi n'y en-a-t-il toujours pas (d'enquête, NDLR) sur les éventuels conflits d'intérêts entre E. Macron et les cabinets de conseil ? Et sur son patrimoine ?", a ajouté Nicolas Dupont-Aignan.
Le chef du RN, Jordan Bardella, a dénoncé une "affaire d'État" et un "gouvernement Macron-McKinsey".
"L'ouverture de cette enquête confirme la rigueur et le sérieux des travaux de la commission d'enquête", se sont félicités son président LR, Arnaud Bazin, et sa rapporteure CRCE, Éliane Assassi.
L'affaire est devenue un "sparadrap" par les dénonciations des oppositions, avait reconnu fin mars un responsable de la majorité.
"S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal", avait rétorqué le 27 mars Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochaient ces nombreux contrats. Le président-candidat avait estimé notamment que le non-paiement de l'impôt sur les sociétés par McKinsey s'expliquait par les règles fiscales en vigueur.
À la sortie du Conseil des ministres, mercredi, le porte-parole Gabriel Attal a assuré que le gouvernement "depuis le début appelait à ce que toute la vérité soit faite sur les pratiques fiscales de ce cabinet de conseil". "Et c'est en ce sens que dès le mois de décembre, un train de vérification fiscale a été diligenté par le ministère des Finances", a-t-il ajouté. L'enquête du PNF "s'inscrit dans cette même ligne, cette même démarche (...). Ce cabinet de conseil paiera ce qu'il doit payer", a-t-il poursuivi.
Contacté par l'AFP, Bercy a refusé de faire des commentaires sur cette procédure.
Avec AFP
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Le Figaro
Affaire Jubillar : «L'enquête n'est pas au point mort», affirme l'avocat des parties civiles
Margaux d'AdhémarAlors que l'oncle et la tante de Delphine Jubillar ont été entendus par la justice pour la première fois vendredi dernier, le pénaliste explique que de nouvelles recherches ont été lancées.
La culpabilité (ou l'innocence) de Cédric Jubillar serait-elle sur le point de se préciser ? C'est en tout cas ce que soutient l'avocat des parties civiles Me Mourad Battikh, qui conseille l'oncle et la tante de Delphine Jubillar. «Ces derniers jours, les magistrats ont affiné la personnalité de Cédric Jubillar : il est à présent clair que le mobile serait une crise de jalousie de Cédric envers Delphine suite à un message de l'amant de l'infirmière. Les éléments du dossier nous permettent de le constater», a-t-il expliqué au Figaro, sans pour autant en dire davantage, secret de l'instruction oblige.
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Évoquant toutefois de «nouveaux éléments» qui auraient été versés au dossier, Me Battikh martèle que, malgré les apparences, «les investigations avancent et l'enquête n'est pas au point mort». Parmi ces éléments, une analyse psychologique du profil de Cédric Jubillar ainsi que de nouvelles recherches qui seraient en cours, bien loin de la fameuse ferme qui a longtemps mobilisé les enquêteurs.
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«Crise de jalousie»
Selon Me Battikh, le témoignage du fils du couple serait l'une des clefs du mystère Jubillar. «Il est clairement établi que Louis a entendu une dispute après avoir regardé avec Delphine l'émission 'Incroyable Talent'. Dans son audition, l'enfant indique avoir, quelques minutes après s'être couché, entendu sa mère hurler puis crier 'arrête, arrête'», poursuit le pénaliste. Un témoignage qui viendrait compléter un autre fait pour le moins étrange : le sac à main et les clefs de Delphine ont été retrouvés dans la maison des Jubillar, rendant la sortie de cette jeune femme seule une nuit de décembre «extrêmement douteuse» d'après l'avocat.
La version de Cédric Jubillar est également mise à mal. Lors de l'audition des parties civiles, les relations qu'entretenaient Delphine et Cédric ont également été abordées et il semblerait que, contrairement à ce que le mari avait avancé - il avait assuré que la séparation entre Delphine et lui se passait sans accrocs -, l'oncle et la tante de la disparue ont affirmé que le couple faisait chambre à part et que Cédric dénigrait constamment son épouse.
Le pénaliste a également spécifié avoir été informé que de nouvelles technologies avaient été mises à contribution pour les besoins de l'enquête : des drones capables de détecter des ossements sous la terre ont été utilisés pour la première fois en France afin de passer au crible une zone se trouvant bien loin de la ferme qui avait mobilisé les équipes de gendarmerie durant près de deux semaines. Une technologie qui semblerait confirmer que les enquêteurs recherchent aujourd'hui un corps.
Confronté aux propos de Me Mourad Battikh, l'avocat de Cédric Jubillar Me Jean-Baptiste Alary s'est dit auprès du Figaro «en désaccord total avec cette interprétation du dossier», notamment concernant la jalousie de Cédric Jubillar : si toutefois le conseil du mari de la disparue concède que Cédric «constituait un dossier pour prouver qu'il y avait eu adultère», il affirme qu'il n'était pas mû par la jalousie, mais par la crainte de ne pas obtenir la garde partagée des enfants. «Un an et demi après la disparition de cette femme, il serait peut-être temps de se concentrer sur une autre possibilité que la culpabilité de Cédric Jubillar», a-t-il ajouté.
Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus
Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.
Isère: des gendarmes touchent mortellement un homme qui les menaçait avec un cutter
Après plusieurs sommations, les militaires ont ouvert le feu sur l'individu qui avait tenté de tuer ses parents. L'homme est décédé. Le parquet de Grenoble a ouvert deux enquêtes, une sur cette agression, l'autre sur les tirs des gendarmes.
Une épaisse fumée noire au-dessus de Paris après l'incendie d'un bus
EN IMAGES - Le feu était complètement éteint en fin de journée mais son origine demeure inconnue à ce stade.
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En Italie, les «baby gangs» dopés par les réseaux sociaux
Valerie SegondRÉCIT - Dans les grandes villes italiennes ou celles du sud de la France, ces bandes d’adolescents se filment pendant qu’ils agressents leurs victimes afin de publier les vidéos sur Instagram.
À Rome
Le 2 mars, les carabiniers de Milan arrêtent huit mineurs soupçonnés de vols et d’agressions en bande, garçons et filles âgés de 12 à 17 ans. Sur Instagram, ils ont nommé leur gang «Z4», pour dire qu’ils viennent des logements sociaux de la Zone 4 au sud-est de Milan. D’octobre 2021 à la fin janvier 2022, ils ont été identifiés dans quatorze opérations de vols dans les quartiers de Corvetto et Calvairate, parfois au moyen d’attaques violentes, couteau à la main.
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Selon le major Silvio Maria Ponzio, carabinier à Milan, la capitale lombarde abrite treize bandes de ce type, dont la Z5, qui opère non loin de la Z4. À Rome, le 6 mars, six mineurs sont interpellés pour «persécution, vols et blessures aggravés à coups de pied et poing, jusqu’à menace de mort», à l’encontre d’un de leurs camarades. Le 30 mars, à Gardone Val Trompia, dans la province de Brescia, les carabiniers ont interpellé 19 jeunes, réalisé 23 perquisitions et procédé à 8 mises en détention provisoire. Une quinzaine ont un peu plus de 20 ans. Nom de ralliement: «Gang 88». La récurrence de ce phénomène, apparu en 2010, est telle que les forces de police ont fini par lui donner un nom: les «baby gangs». Lesquels émergent dans le sud de la France, comme à Nice, Cannes, Saint-Raphaël, Saint-Jean-Cap-Ferrat ou encore Saint-Tropez.
Chaussures et veste
Ils partagent un même mode opératoire, comme le raconte le lieutenant carabinier de Turin San Carlo, Alfonso Cafarella: «Alors que ces bandes regroupent des gamins entre 14 et 21 ans, le plus jeune aborde un passant isolé, lui demande une aide, du feu, une cigarette ou veut appeler sa mère car son “portable n’a plus de batterie”». À peine la victime lui prête-t-elle une oreille attentive que débarque toute la bande qui l’encercle, l’immobilise, la frappe, lui fait les poches, prend son portable, ses écouteurs, son portefeuille, parfois ses chaussures et veste, l’amène à l’occasion à un distributeur de billets pour qu’elle retire de l’argent.
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Si la bande de jeunes désœuvrés agressant une victime isolée n’est pas un phénomène nouveau, ce qui l’est davantage c’est le caractère improvisé du gang: «C’est un phénomène très différent de celui qui est apparu dans les banlieues françaises, commente le directeur central de la police anticrime, le préfet Francesco Messina. Il n’y a dans leurs actions ni protestation idéologique ni agrégation par nationalité. Il s’agit de jeunes de toutes origines qui ont grandi dans les périphéries des grandes villes italiennes, sans repères familiaux ni éducation, qui ont abandonné le lycée et se retrouvent livrés à eux-mêmes.»
«Ils ne sont plus organisés autour d’un chef reconnu et leur composition varie d’un jour à l’autre, précise le procureur au tribunal des mineurs de Milan, Ciro Cascone. On y trouve des Italiens et des enfants de la deuxième génération issue de l’immigration, entre 14 et 21 ans, mais qui, souvent, ne se connaissaient pas avant de passer à l’acte et se sont retrouvés sur Instagram ou Telegram pour faire une descente. Et surtout agir sans préméditation: ils passent à l’acte sans avoir réfléchi.»
Faire spectacle
Le directeur de l’anticrime, Francesco Messina, estime que la pandémie a pu aggraver le phénomène: «Avec le confinement et la fermeture des établissements scolaires et sportifs, ils sont restés isolés dans leur chambre mais hyperconnectés: en permanence à avaler des séries ou à surfer sur les réseaux sociaux, où se pratiquent pêle-mêle exhibition et harcèlement, et à s’abreuver de musique trap rap aux textes haineux. À la fin du confinement, on a vu qu’ils décompressaient en se fondant dans des groupes où ils perdent tout sens des limites.» Et le major Ponzio de préciser: «Ces jeunes qui se lancent dans ces “baby gangs” ont perdu tout repère en matière de comportement social. Étant mineurs ils pensent qu’ils bénéficient d’une immunité. Et quand on débarque chez eux, on voit qu’ils ne comprennent pas la gravité de la situation.» Comme s’ils avaient joué.
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Le plus frappant est le rôle clé des réseaux sociaux dans ces «baby gangs»: «Leur objectif n’est pas tant de voler ou de se procurer des téléphones portables que l’occasion de se retrouver pour faire acte de violence, pour l’exhiber et s’en vanter sur les réseaux sociaux», explique le procureur de Milan, Ciro Cascone. Il s’agit de faire spectacle. «S’ils rackettent et tabassent leur victime, confirme le lieutenant Cafarella de Turin, leur but est avant tout de faire une story sur Instagram, mise en scène avec fond musical, pour exhiber leur capacité de violence face aux bandes rivales et se sentir dignes d’être acceptés par la communauté des jeunes. Les réseaux sociaux sont pour eux un puissant instrument d’émulation et, quand leurs méfaits apparaissent dans le journal, ils se sentent enfin importants.» Comment éviter ces dévoiements? «Par la surveillance des réseaux sociaux, la prévention et l’implication de tous les acteurs de terrain», estime le chef de l’anticrime.
Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés
RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.
Les notaires alertent sur la sensible question des droits de succession
Les professionnels militent pour ce qu’ils appellent «un régime de transmission vertueux», alors que l’État et la justice se désengagent en matière de famille.
Le FLNC tapi dans l’ombre d’un retour à la lutte armée en Corse
Les services de renseignement observent les tensions que connaît actuellement l’île de Beauté.
Le Figaro
Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement
Clémentine MaligorneEN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.
ÉPISODE 8/10. Quelles images resteront de la campagne électorale de 2022 pour la présidentielle ? Meetings, déplacement, débat télévisé...En politique, convaincre c'est séduire, et tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Comment les candidats construisent leur image et parviennent (ou non) à s'imposer. Retour sur la campagne électorale de 2007.
Comme un nouveau souffle. En 2007, un air de renouveau souffle sur la campagne électorale. Pour succéder à Jacques Chirac, depuis douze ans à l'Élysée, une nouvelle génération de candidats se présente. Les principaux sont nés dans les années 50' : Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP pour la droite, Ségolène Royal à gauche pour le PS, ou encore François Bayrou au centre, pour le Modem. Les deux favoris - Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal - se lancent dans la bataille des présidentielles pour la première fois. Pour la première fois encore, une femme est en situation d'être éligible. Ces candidats se posent en candidat de la rupture, du renouveau. Entre eux, la compétition est féroce pour susciter l'intérêt, capter l'attention des médias et donc des électeurs.
Le renouveau de cette campagne passe aussi par une nouvelle stratégie de communication. Les candidats adoptent la stratégie du «news management». Leurs équipes organisent des pseudo-évènements pour attirer l'attention des médias et diffuser un message. Si possible, tous les jours. À cet exercice, Nicolas Sarkozy, conseillé par le communicant Franck Louvrier, (qui deviendra président de Publicis Event), excelle, faisant siennes les recettes d'Alastair Campbell, ancien conseiller en communication du premier ministre britannique Tony Blair (1997-2007). «Dans nos sociétés modernes, (...) l'hyper-visibilité est devenue une nécessité. Une façon de maintenir le lien avec un public plus détaché et en même temps plus exigeant. Sarkozy utilise assez bien ces moments médiatiques pour renforcer son message principal», confiait-il dans un entretien au Monde .
Le résultat est palpable. Les Français s'intéressent à cette campagne. Les meetings font le plein. À la télévision, les émissions politiques – sur le ton « les vrais gens parlent aux vrais candidats » - cartonnent. Les hebdomadaires avec en unes les personnalités en photo se vendent bien.
Une surenchère d'images
Durant cette campagne, en enchaînant les déplacements prétextes, Nicolas Sarkozy parvient à capter l'attention.
«Verdun, le Mont Saint-Michel, le Viaduc de Millau, une bergerie Corse...c'était très codifié. Il a fait les endroits qui lui paraissaient importants, il a posé dans des lieux symboliques qui résonnent dans l'imaginaire des Français. Il se présentait en même temps comme le candidat du peuple» se souvient le photographe Paul Delort, qui a suivi cette campagne pour le Figaro.
Le paroxysme de cette stratégie de l'image, c'est peut-être ce déplacement en Camargue le 20 avril 2007, deux jours avant le 1er tour de la présidentielle.
Paul Delort y était pour Le Figaro. Il raconte : «On avait tous rendez-vous en Camargue. Un bus nous conduit dans une exploitation agricole. À notre grande surprise, on voit Nicolas Sarkozy à cheval, avec des lunettes, une chemise à carreaux. Il est accompagné de Nathalie Kosciusko-Morizet, réputée bonne cavalière. Tout à coup, une charrette arrive pour que nous, journalistes, puissions les suivre dans la propriété, au milieu des vaches et des taureaux camarguais. C'était clairement organisé pour l'image».
La stratégie fonctionne. Nicolas Sarkozy parvient à capter l'attention. «Pendant cette campagne, les médias sont fascinés par ce candidat qui est capable de créer un rapport particulier avec chaque journaliste, de lui demander des nouvelles de sa femme, de ses enfants, dont il a retenu les prénoms», ajoute Christian Delporte, historien spécialiste de l'histoire des médias et de la communication politique.
Royal aussi se met en scène
De son côté, Ségolène Royal joue aussi la carte de la proximité et multiplie les déplacements médiatiques. De la Chine à son village d'enfance, dans cette bataille de l'image, la candidate socialiste donne elle aussi à voir. Et veut se montrer proche des gens.
Début janvier, elle entame une visite de trois jours en Chine par un passage éclair sur la Grande Muraille. Coiffée d'un châle de laine blanc, Ségolène Royal n'est restée qu'une dizaine de minutes sur le site, ensoleillé, mais balayé par un vent glacial. Elle a tout de même eu le temps de prononcer ce proverbe chinois : «Qui vient sur la Grande Muraille conquiert la bravitude» (au lieu du mot «bravoure»). Un néologisme qui lui vaudra quelques railleries.
Ségolène Royal, pourtant favorite des sondages au début du mois de janvier, multiplie les erreurs de communication et tombe dans une spirale médiatique négative qu'elle ne parviendra pas à inverser. «Entre les critiques fusant dans son propre camp, des déclarations maladroites en matière de politique étrangère, sur le Québec libre notamment ou sur la Corse, elle laisse penser qu'elle n'a pas le leadership et ses compétences en matière de politique étrangère et intérieure sont mises en doute», analyse Christophe Piar, enseignant à Sciences Po et spécialiste de la communication politique. Le débat d'entre-deux tours, face à Nicolas Sarkozy, où elle s'énerve, ne fera que renforcer cette image dégradée.
Nicolas Sarkozy l'emporte au second tour avec 53,06% des suffrages, contre 46,94% pour Ségolène Royal. Après les résultats, quelque 30.000 de partisans se rassemblent place de la Concorde à Paris. Avant de les rejoindre, Nicolas Sarkozy fait une halte au Fouquet's, restaurant chic des Champs, où il finira la soirée. Cette image lui vaudra le sobriquet de «président des riches».
Place de la Concorde, il est accompagné de Cécilia Sarkozy. Mireille Mathieu chante la Marseillaise et le président lance à ses supporteurs : «Nous allons écrire une nouvelle page de l'histoire de notre pays. Je ne vous trahirai pas. Je ne vous mentirai pas. Je ne vous décevrai pas.»
24 heures photo du 4 avril 2022
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Duplicité
Editorial du « Monde ». Sixième cycle d’évaluation, troisième volet. Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se déclinent comme une tragédie grecque, qui compterait de plus en plus d’actes et de scènes, sans pour autant donner le sentiment que le dénouement annoncé puisse être réécrit. Le dernier opus publié lundi 4 avril ne fait pas exception à la règle.
Le GIEC appelle à des mesures immédiates et dans tous les secteurs pour « garantir un avenir vivable »En dépit des avertissements, des manifestations toujours plus visibles du réchauffement climatique, de la prise de conscience grandissante dans l’opinion publique de la gravité de la situation, le GIEC sonne le tocsin, une fois encore, avec un compte à rebours qui se raccourcit dangereusement. Après trois décennies de mobilisation onusienne, au travers de vingt-six COP, le monde ne s’est toujours pas mis sur la bonne trajectoire pour qu’il reste encore vivable d’ici à la fin du siècle. Désespérant.
Cette énième alerte est évidemment nécessaire, mais elle s’ajoute aux précédentes dans une sorte de routine du catastrophisme dont nous serions incapables de nous extraire pour sauver ce qui peut encore l’être. « C’est maintenant ou jamais », avertit, avec un air de déjà-vu, Jim Skea, le coprésident du groupe du GIEC qui a travaillé sur cette publication. Mais, alors que les climatosceptiques sont clairement une espèce en voie de disparition, toute une partie de l’humanité trouve, malgré tout, de bonnes raisons pour continuer à procrastiner.
Ce décalage entre des constats toujours plus alarmistes et des réponses politiques qui peinent à se hisser à la hauteur des enjeux doit interroger. Dire que rien ne bouge, comme certains tentent de le faire croire, finit par être contre-productif. Même si énormément reste à faire, mieux vaut adopter une stratégie d’encouragement et d’incrémentation pour mobiliser.
En France, la question climatique a beau progresser dans l’opinion, elle ne profite pas à Europe Ecologie-Les Verts. Le parti, qui en a fait son porte-étendard, plafonne dans les intentions de vote à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. Une fois le scrutin passé, ses dirigeants ne pourront pas faire l’économie d’une introspection sur ce paradoxe.
L’autre écueil réside dans la duplicité de certains gouvernements et grandes entreprises, qui, pensant gagner du temps, ne joignent pas leur parole à leurs actes. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas hésité à les accuser de mensonges, qui ont conduit au constat accablant dressé par le GIEC.
Rapport du GIEC : « Chaque émission de gaz à effet de serre évitée réduit le changement climatique et ses effets »Son dernier rapport ne se contente pas d’alerter, il tente aussi d’esquisser des solutions en appelant à se défaire le plus vite possible de notre dépendance aux énergies fossiles. La baisse spectaculaire du coût des technologies bas carbone (panneaux solaires, batteries, éolien) doit nous y aider. Mais, plus important encore, il faut réfléchir à la façon d’accompagner ce sevrage, qui affectera en premier lieu les plus pauvres, les Etats comme les individus.
La sobriété, un levier pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatiqueLa modification des comportements – en matière de consommation de l’énergie, d’alimentation, de transport, de logement – et la décarbonation de l’industrie vont nécessiter d’énormes transferts financiers. Collectivement, nous avons les moyens d’assumer les coûts de cette transition. Reste qu’il faut maintenant mobiliser, organiser, répartir le plus équitablement possible ces transferts. Ces sujets fondamentaux ne sont pas suffisamment au cœur du débat politique. Tant qu’ils ne seront pas sérieusement traités, les rapports du GIEC risquent de continuer à s’empiler, malgré l’urgence.
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Le Figaro
Propagande électorale : ce que fait le cabinet de conseil chargé d'accompagner la distribution
Océane HerreroDÉCRYPTAGE - Le gouvernement a missionné un cabinet pour éviter le «fiasco» de la distribution observé l'année dernière. Une mission qui prend place dans un moment de défiance à l'égard du secteur du conseil.
Les 48,7 millions de Français inscrits sur les listes électorales doivent recevoir l'enveloppe contenant les professions de foi des douze candidats à la présidentielle avant samedi, veille du premier tour. La distribution de ces documents est surveillée de près pour plusieurs raisons.
La première : le gouvernement ne peut s'offrir le luxe du «fiasco Adrexo» de l'année dernière. L'entreprise de distribution privée, qui s'était partagé la distribution avec La Poste, avait échoué à livrer les documents des élections régionales et départementales à tous les électeurs dont elle avait la charge. Au premier tour du scrutin, 26,6 % des électeurs n'auraient reçu aucune propagande pour les élections départementales, et 40,3 % pour les régionales. Le ministère de l'Intérieur a dû écarter Adrexo et désormais, La Poste est donc à nouveau la seule actrice de cette distribution.
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Surtout, une partie de l'opposition s'est attaquée à une autre décision prise par le gouvernement après l'échec de l'année dernière : celle de recourir aux services d'un cabinet de conseil, Sémaphores. Ce cabinet doit, pour un contrat d'un montant de 289.785 euros, accompagner la mise sous pli et la distribution de la propagande électorale, révélait la commission sénatoriale consacrée à l'influence des cabinets de conseil dans son rapport publié en mars. Car toutes les préfectures se sont vues demander par Gérald Darmanin de revoir les procédures de mise sous pli et ont été incitées à faire appel à leurs propres agents si possible.
Le recours au cabinet de conseil se justifie «car cela faisait plus de vingt ans que certaines préfectures n'avaient pas effectué la mise sous pli en interne», évacue le ministère de l'Intérieur, alors que certains opposants voient dans ce contrat un scandale prompt à déstabiliser Emmanuel Macron à quelques jours du scrutin. Gilbert Collard, désormais président d'honneur du parti Reconquête ! d'Eric Zemmour, a ainsi brocardé un #AlphaGate, du nom du groupe auquel appartient Sémaphores et qui est dirigé par Pierre Ferracci. Le fils de ce dernier, Marc Ferracci, est un proche d'Emmanuel Macron et a été témoin de son mariage. Sollicité par nos soins, le groupe Alpha n'a pas souhaité donner suite.
Procédés revus
Reste à savoir le rôle exact de Sémaphores dans la gestion de la propagande. La mission du cabinet se déroule sur le papier en trois phases. La première est une «cartographie des risques» des procédures prévues par les préfectures. La Poste nous indique avoir été auditionnée au cours de cette première phase. Dans un deuxième temps, Sémaphores a sollicité l'ensemble des préfectures qui ont dû remplir un «tableau de bord» résumant les procédures prévues pour la mise sous pli. «C'était un document assez long à remplir», explique Catherine Matteaccioli Bourrasset, cheffe du bureau de la réglementation générale, des associations et des élections auprès de la préfecture du Lot. Le «tableau de bord» pour le département a été dûment validé par Sémaphores. Lorsque ce n'est pas le cas, le cabinet doit proposer un accompagnement des préfectures pour assurer cette mission.
Le retour encouragé à la mise sous pli manuelle, alors qu'elle était auparavant souvent sous-traitée et automatisée, peut avoir pour travers de demander plus de temps, concède Catherine Matteaccioli Bourrasset. La procédure proposée dans le Lot prévoyait de confier la mise sous pli à des fonctionnaires volontaires. Dans d'autres départements comme l'Ille-et-Vilaine, des bénéficiaires d'associations d'insertion ont également été sollicitées.
45,5% des distributions effectuées
Les préfectures ont en tout cas jusqu'à soir, 23h59, pour confier à La Poste les derniers plis électoraux pour une distribution jusqu'à samedi, veille du premier tour. L'entreprise postale a indiqué qu'à date de ce mercredi à 12 heures, «21,8 millions de plis sur 47,9 millions (soit 45,5%) ont déjà été distribués dans les boîtes aux lettres des électeurs», avec cependant des disparités selon les régions. Dans le Grand Est, par exemple, 90% des plis ont déjà été délivrés, nous indique La Poste - qui ne précise en revanche pas quelles sont les régions où la distribution est plus lente.
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La Poste avait pu craindre ces derniers jours un mouvement de grève chez les facteurs, qui s'agaçaient de la charge de travail supplémentaire que représente cette distribution. Le mouvement a finalement été peu suivi hier, avec une dizaine d'agents en grève. Les services de distribution promettent ainsi que les plis seront délivrés dans les temps. Ces opérations doivent être supervisées jusqu'au bout par Sémaphores, dont un «livrable» (rapport) est attendu à la fin des élections. Le cabinet devra y décrire des pistes d'amélioration dans la mise sous pli et la distribution. «Espérons qu'il n'y aura pas d'incident cette fois-ci...» prévenaient les sénateurs dans leur rapport d'enquête.
La fusée Ariane décroche le «contrat du siècle» avec Amazon
DÉCRYPTAGE - Jeff Bezos commande 83 fusées à trois partenaires, dont 18 fusées européennes à Arianespace.
L'État allemand prend temporairement le contrôle de la filiale de Gazprom
L'agence fédérale des réseaux va devenir l'administrateur de Gazprom Germania.
Aucun risque de pénurie alimentaire en France avant l'été, selon Leclerc
Michel-Edouard Leclerc appelle les consommateurs à ne pas surstocker inutilement. Le PDG du groupe Leclerc ne voit pas de risque de pénurie avant l'été mais prévoit une hausse de l'inflation.
Valeurs Actuelles
McKinsey, l’arbre qui cache la forêt des cabinets de conseil
Le Monde
Idéologiquement datées
Chronique. Un temps occultée par la pandémie puis la guerre en Ukraine, la question sociale fait un retour en force dans la campagne présidentielle. C’est elle qui anime la dernière semaine précédant le premier tour, avec la mise en exergue de propositions-chocs autour du pouvoir d’achat : suppression de la TVA sur un panier de produits de première nécessité (Marine Le Pen), smic à 1 400 euros net par mois (Jean-Luc Mélenchon), prime de pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à 6 000 euros sans charges ni impôt (Emmanuel Macron), hausse des salaires de 10 % sur un quinquennat (Valérie Pécresse), blocage des prix de l’énergie (Anne Hidalgo).
Election présidentielle 2022 : comment le pouvoir d’achat a redessiné la fin de la campagneLa flambée des prix du pétrole et du gaz, le retour des tensions inflationnistes au sortir d’une crise sanitaire qui a profondément déréglé le fonctionnement de l’économie alimentent une inquiétude qui n’est pas que conjoncturelle : au rythme des crises que traverse le pays depuis cinq ans, personne ne peut jurer de quoi l’avenir sera fait. Ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts craignent d’en être une fois de plus les victimes. Le comportement électoral des classes moyennes et populaires, leur crainte du déclassement sont devenus l’enjeu majeur de cette fin de campagne.
Le fait que le match se concentre autour d’un tout petit nombre de candidats – Emmanuel Macron, Marine Le Pen et, dans une moindre mesure, Jean-Luc Mélenchon – révèle la disqualification des deux grands partis qui ont naguère dominé la vie politique. Anne Hidalgo croyait bien faire en entrant en campagne sur la promesse d’une hausse substantielle du salaire des enseignants, lesquels ont longtemps constitué la clientèle électorale du Parti socialiste. Elle a fait chou blanc. Valérie Pécresse pensait trouver du souffle en réactivant le slogan gagnant de 2007 « travailler plus pour gagner plus » et en lui adjoignant un volet sécuritaire musclé. L’une et l’autre sont pourtant apparues idéologiquement datées, sans cesse renvoyées aux bilans respectifs de la gauche et de la droite au pouvoir, comptables des années durant lesquelles la France a encaissé le choc de la mondialisation sur fond de désindustrialisation et de chômage de masse. Dans le rôle de procureurs implacables, Jean-Luc Mélenchon à gauche, Eric Zemmour à droite.
Comment la campagne de Valérie Pécresse s’est enrayéeLes fissures qui ont eu raison des deux camps, parce que l’électorat populaire les a abandonnés, étaient présentes depuis longtemps. Elles sont apparues en 1992 au moment du référendum sur Maastricht, se sont creusées en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen et ont depuis poursuivi leur œuvre à bas bruit, entraînant un début de recomposition politique en 2017. Le duel Macron-Le Pen a alors supplanté la traditionnelle alternance gauche-droite autour du clivage entre « progressistes » et nationaux.
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Le Figaro
Enquête du BEA après un «incident grave» sur un vol Air France à l'atterrissage à Roissy
Les pilotes d'un Boeing 777 ont été confrontés lundi à une «instabilité des commandes de vol».
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a annoncé mercredi enquêter pour déterminer les causes de l'«incident grave», survenu début avril d'un Boeing 777 d'Air France, en phase d'atterrissage à Roissy quand les pilotes ont été confrontés à une «instabilité des commandes de vol».
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«Instabilité des commandes de vol en finale, remise des gaz, dureté des commandes et oscillations de trajectoire, @BEA_Aero ouvre une enquête de sécurité» sur l'«incident grave», mardi matin à Paris-Charles De Gaulle, indique le BEA sur Twitter. Dans la nomenclature de l'aviation civile internationale, l'incident grave est un «incident dont les circonstances indiquent qu'il y a eu une forte probabilité d'accident». La classification de l'incident comme «grave» tient notamment au fait qu'il est intervenu «en phase d'approche, là où il y a le plus de risque», avec la phase de décollage, selon une source proche du BEA. Ce type d'enquêtes est «régulièrement» ouvert par le BEA, selon cette source, précisant que l'incident en question n'a pas provoqué de blessé.
De son côté, Air France «confirme que l'équipage du vol AF011 du 4 avril 2022 reliant New-York JFK à Paris-CDG en B777 a interrompu sa séquence d'atterrissage et effectué une remise de gaz lors de l'approche à Paris-Charles de Gaulle», selon une déclaration transmise à l'AFP. «L'équipage a posé l'appareil normalement après une seconde approche», ajoute la compagnie. Des extraits audio des échanges entre le cockpit et la tour de contrôle mis en ligne sur internet témoignent de l'incident. «Stop, stop», dit l'un des pilotes à son collègue, d'une voix stressée. «Je vous rappelle», dit-il ensuite à la tour de contrôle qui le contactait. «On a remis les gaz, 4000 pieds (environ 1300 mètres), on va les maintenir, on va vous rappeler», dit-il ensuite. Les données du vol visibles sur le site FlightRadar indiquent que l'avion se trouvait peu auparavant à 400 mètres d'altitude.
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«On a remis les gaz donc, problème de commandes de vol, l'avion a fait à peu près n'importe quoi», explique le pilote à la tour une fois la situation stabilisée. Selon Air France, «la remise de gaz est définie par les autorités, les constructeurs aéronautiques et Air France comme une procédure normale qui va dans le sens de la sécurité». «Les équipages sont formés et régulièrement entraînés à ces procédures pratiquées par l'ensemble des compagnies aériennes afin de garantir la sécurité des vols et des passagers qui sont des impératifs absolus pour Air France», ajoute la compagnie qui «comprend et regrette l'inconfort ayant pu être ressenti par les clients. Les boîtes noires contenant l'enregistrement des données du vol (FDR) et des conversations dans le cockpit (CVR) ont été récupérées et sont »en cours d'analyse», selon le BEA.
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Après des années de folie dépensière, les milliardaires russes se font discrets en France
ENQUÊTE - Yachts, jets privés, factures astronomiques... Avant la guerre en Ukraine, la clientèle russe représentait un marché majeur pour le secteur touristique et des services, que ce soit sur la Côte d'Azur ou à Courchevel.
Pétrole: les exportations de l'Irak atteignent une valeur record en 50 ans
Le montant des exportations irakiennes de pétrole est tiré vers le haut par la flambée des prix.
Prix de l'électricité: les syndicats de l'énergie saisissent le Conseil d'État
Les syndicats contestent le décret pris par le gouvernement qui oblige EDF à augmenter les volumes d'électricité vendus à bas prix à d'autres fournisseurs d'électricité.
Le Monde
Régionalisation
Chronique. Ceux qui aiment le risque lorsqu’ils prennent l’avion peuvent prendre une correspondance serrée, sur une compagnie low cost, sans choisir leur siège, et ils s’en sortiront à bon prix. Mais qu’advienne un incident technique, une tempête de neige ou un surbooking, la bonne affaire se transforme vite en cauchemar, et l’intrépide voyageur se dit, penaud, qu’il aurait préféré un vol direct, sur une grande compagnie, pour prendre l’avion suivant et en payant sa place pour garantir son siège. C’est plus sûr, mais c’est plus cher.
« L’âge d’or de la mondialisation est derrière nous, place à la “slowbalisation” »Il en va de l’aviation comme de la mondialisation : tout était serré, au plus près, au plus économique, à condition que tout fonctionne. Mais que survienne une guerre commerciale avec la Chine, une pandémie telle que celle du Covid-19 ou un boycott inédit, comme celui consécutif à l’invasion russe de l’Ukraine, et plus rien ne fonctionne. On le voit dans les goulets d’étranglement, l’envolée des prix des matières premières, qui entravent la reprise économique, et les risques politiques inédits qui vont conduire à devoir s’assurer contre des risques jugés naguère inexistants.
Un des cas les plus emblématiques est sans doute la pression exercée sur Auchan pour qu’il se retire de Russie. Imaginait-on que le supermarché du coin, qui alimente les petites gens, soit menacé pour cause de conflit armé ? Dans ce contexte, rien n’est sûr, et chacun va vouloir se protéger, qu’il soit dans le camp du « bien » ou celui des « agresseurs ».
« L’invasion russe de l’Ukraine a mis fin à la mondialisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies, écrit à ses actionnaires Larry Fink, patron de BlackRock, premier gestionnaire d’actifs du monde. Les entreprises et les gouvernements du monde vont être incités à réanalyser leurs lieux de fabrication et d’assemblage », accélérant un phénomène initié par le Covid-19.
Pour l’instant, c’est le gaz russe qui attire l’attention, mais, selon Larry Fink, « les entreprises et les gouvernements examineront également plus largement leurs dépendances à l’égard d’autres nations ». Il prévoit des relocalisations à domicile ou dans des pays « amis », estimant que le Mexique, le Brésil, les Etats-Unis ou des centres de fabrication en Asie du Sud-Est pourraient en bénéficier. Mais tout cela à un prix : « Une réorientation à grande échelle des chaînes d’approvisionnement sera intrinsèquement inflationniste. »
Cette démondialisation, ou plutôt cette régionalisation, va conduire à deux blocs sans cesse plus séparés : celui de la Chine et celui des Etats-Unis. Et aussi à moins de concurrence, comme le déplore Adam Posen, président du Peterson Institute, think tank libéral basé à Washington : « Si les entreprises chinoises et américaines ne sont plus en concurrence, elles seront davantage susceptibles d’être inefficaces, et les consommateurs seront moins susceptibles d’obtenir autant de variété et de fiabilité qu’actuellement. Lorsque ce consommateur est le gouvernement, les entreprises nationales protégées seront encore plus susceptibles de se livrer au gaspillage et à la fraude, car il y aura moins de concurrence pour les marchés publics », met en garde M. Posen, qui voit déjà les entreprises se draper dans le nationalisme et la peur des menaces à la sécurité nationale.
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Le Monde
A l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, les risques d’un scrutin incertain
La neuvième vague de l’enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde » indique que plusieurs inconnues demeurent avant le premier tour de l’élection, prévu dimanche.
A quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle française, dimanche 10 avril, se dessine un horizon politique plus qu’incertain. Si la finale qui semble se dessiner entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est celle prévue depuis plusieurs mois, l’écart entre le président sortant et la candidate d’extrême droite n’en finit pas de se resserrer, y compris dans les projections de second tour. En embuscade, à gauche, Jean-Luc Mélenchon pourrait bien créer la surprise.
Au terme de cette drôle de campagne – où le débat politique est toujours passé au second plan, d’abord derrière l’épidémie de Covid-19, puis derrière la guerre en Ukraine –, l’état d’esprit des Français est un mélange potentiellement détonant. Ils sont ainsi peu intéressés par une élection qui n’a pas vu de débat entre les candidats, et encore moins de confrontations de projets. Quelque 37 % d’entre eux se sentent proches de « la France en colère et très contestataire », 55 % de celle « mécontente ».
Election présidentielle 2022 : en un coup d’œil, visualisez les grands clivages entre les candidatsTout se passe comme si les mouvements en cours n’attendaient que le jour du vote pour surgir au grand jour. Ce sont là les principales leçons de la neuvième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos-Sopra Steria, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde.
Les intentions de vote au premier tour de la présidentielle
Ces résultats des 2 et 3 mars sont issus d'une enquête de terrain complémentaire, réalisée en plus de la précédente (24 au 27 février), afin de mesurer les effets de la guerre en Ukraine. Le panel est plus restreint
que lors des vagues de sondages classiques : il a été réalisé sur un panel de 3 599 personnes représentatif de la population française (méthodologie des quotas), dont 2 386 personnes certaines d'aller voter,
et 2 274 ayant exprimé une intention de vote.
La force de notre panel est son amplitude, puisque l’échantillon utilisé est de 12 600 personnes. Les intentions de vote au premier tour sont calculées à partir des sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote », soit 8 341 personnes. Résultat : les marges d’erreur pour le premier tour sont très faibles, comprises entre 0,2 et 0,9 point. L’enquête a été réalisée du 2 au 4 avril, soit une dizaine de jours après la précédente.
Une finale présumée connue mais serrée
Avec respectivement 26,5 % des intentions de vote (marge d’erreur de plus ou moins 0,9 point) et 21,5 % (même marge d’erreur), Emmanuel Macron et Marine Le Pen devraient de nouveau s’affronter au second tour, comme en 2017. M. Macron – qui a officialisé tardivement sa candidature – a toujours fait la course en tête depuis octobre 2021. Il connaît cependant une érosion des intentions de vote en sa faveur (− 4 points en un mois) quand, sur la même période, la prétendante d’extrême droite a gagné 7 points. Il faut dire que la campagne de M. Macron semble laborieuse et lui-même paraît distant, porteur de mesures peu populaires (l’âge du départ à la retraite repoussé à 65 ans ou encore les contreparties exigées au revenu de solidarité active). Preuve de sa dynamique, Mme Le Pen convainc pour sa part des électeurs d’Eric Zemmour (qui recueille 10 %, marge d’erreur de plus ou moins 0,6 point), mais aussi de M. Macron.
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L'Humanité
Recettes. Tout, vous saurez tout sur le céleri
ActuPeu apprécié des petits mais doté de mille et un bienfaits pour la santé, le céleri fait partie des légumes verts en vogue. En branche ou en « rave party », savoureux cru ou cuit, il se cuisine de la racine aux feuilles et se marie à tous les plats, du plus simple au plus raffiné. Magique céleri !
Noé BlouinDu goût, peu de calories et une nuée de propriétés bénéfiques pour le corps : le céleri semble avoir tout pour lui. Ces dernières années, ce légume de la famille des apiacées s’est forgé une réputation de produit miracle. En branche ou rave, en jus bien frais ou rémoulade, cet incontournable des recettes de grand-mère possède en effet plusieurs vertus indispensables pour une alimentation équilibrée. Mais pourquoi un tel attrait ? Depuis sa découverte il y a au moins deux millénaires, il a d’abord été utilisé comme produit médicinal. Il était apprécié pour sa teneur avérée en sodium naturel – donc à déconseiller pour les régimes sans sel –, par exemple, pour les fibres qu’il contient ou ses effets diurétiques, qui aident les reins à bien fonctionner, carminatifs et dépuratifs.
Des auteurs peu scrupuleux ont aussi prétendu que les calories nécessaires à sa digestion étaient plus importantes que l’apport du produit en lui-même. C’est qu’une belle branche de céleri ne contient qu’une quinzaine, voire une vingtaine de calories au maximum. Mais des études plus sérieuses ont montré depuis que l’« effet calorie négatif » n’était que fiction et ne devait pas faire oublier toutes les vertus de ce légume, qui, en plus d’être abordable, est largement cultivé en France.
Osez la version sucrée
Sorti de terre et lavé, le céleri se retrouve directement dans le commerce en branche ou rave. Cette seconde forme est en réalité la racine d’une variété de céleri, cultivée pour son tubercule chargé en minéraux et en oligoéléments rares, comme le sélénium. Pour être sûrs de ne pas se tromper devant l’étal du primeur, il faut le choisir lourd et blanc. Pour le céleri branche, qui se récolte de fin juillet jusqu’à l’automne, vérifier que celui-ci brille d’un beau vert tendre et que ses pétioles bien fermes se cassent d’un coup sec.
Au réfrigérateur, on peut le garder quelques jours, enveloppé dans du film plastique. Plus résistant, le céleri-rave se garde, comme de nombreux tubercules, trois semaines hors du frigo. Il existe des centaines de recettes pour le cuisiner. Pour un apéritif sortant un peu de l’ordinaire, les branches croquantes garnies d’un peu de fromage à pâte persillé sont un excellent choix. Si l’on pense souvent au céleri rémoulade, on peut aussi plonger la rave découpée en fines lamelles dans une sauce proche de la mayonnaise. I
l existe également des solutions moins caloriques, en remplaçant l’huile et les œufs par du fromage blanc. Cuit, le céleri se décline en gratin, en soupe, en purée, en chips, en frites, en bâtonnets, poêlé, rôti ou à la vapeur. Seule l’imagination du cuisinier semble être la limite de ce produit complexe et riche, que certains cuisinent même sucré (son alliance subtile avec la pomme granny-smith aidant) pour des desserts hors du commun.
Côté branche : velouté gourmand
Ingrédients pour 4 personnes : 600 grammes de céleri branche, 1 oignon, 30 cl de crème fraîche, 1 c. à s. d’huile d’olive, 100 g de lardons, 1 cube de bouillon de volaille, 50 cl d’eau, Curry en poudre, Ciboulette.
- Éplucher puis hacher finement l’oignon et découper le céleri.
- Faire revenir quelques minutes l’oignon dans une casserole avec un filet d’huile d’olive. Ajouter les morceaux de céleri et une pincée de curry et mélanger.
- Verser 50 cl d’eau et le cube de bouillon. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu doux, en mélangeant sporadiquement.
- Faire bien griller à sec les lardons dans une poêle.
- Après cuisson, mixer le céleri, l’oignon et le bouillon en ajoutant la crème fraîche.
- Au dressage, ajouter les lardons dans le bol et la ciboulette hachée.
Côté rave : ravioles de céleri aux champignons
Ingrédients pour 4 personnes : 1 céleri-rave, 400 g de champignons de Paris frais, 1 grosse ou 2 petites échalotes, 20 cl de crème fraîche épaisse, une dizaine de noisettes beurre salé, Huile d’olive, Sel, poivre.
- Éplucher le céleri-rave, en enlevant la peau sur 1 cm pour atteindre la partie la plus blanche.
- Détailler de gros morceaux et passer à la mandoline pour obtenir des lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur.
- Plonger les durant 2 min 30 dans une casserole d’eau bouillante.
- Faire revenir quelques minutes à feu vif avec du beurre les champignons frais et l’échalote découpés en petits morceaux. En baissant le feu, ajouter la crème fraîche et les noisettes concassées. Saler, poivrer.
- Détailler les lamelles de céleri en faisant des ronds d’environ 8 cm de diamètre à l’emporte-pièce (un mug et un couteau feront l’affaire). Ajouter la sauce aux champignons et plier les lamelles en deux.
- Arroser d’un filet d’huile d’olive et servir.
À lire
Légumes plaisir. Comme les épinards ou le navet le céleri ne fait pas partie des stars de la cantine. Pour de nombreux parents, faire manger des légumes à leurs enfants se révèle un véritable casse-tête. Dans « le Petit Ogret », Jean-Christophe Morera et Marie-Pierre Oddoux évoquent ce problème en racontant l’histoire d’une fratrie d’ogres abandonnés dans la forêt et forcés à manger des choux. Une manière ludique d’amener les petits à voir un peu plus loin que le bord de leur assiette et découvrir, comme Petit Ogret, que les légumes aussi peuvent être délicieux.
À voir
Stars en tablier. Qui de mieux que les concernés pour raconter leur histoire ? Dans le podcast « Chefs », David Ordono rencontre ceux qui font vivre la cuisine d’aujourd’hui, des plus grands étoilés, comme Guy Savoy ou Yannick Alléno, jusqu’aux jeunes espoirs de la gastronomie moderne, comme Alessandra Montagne. En une quarantaine de minutes, le journaliste revient sur la carrière et les aspirations de ces stars en tablier, dans des entretiens inspirants et gastronomiques.
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Bon et sainrecettes L'Humanité
Rive gauche à Paris, sur la piste des communards
ActuSi Montmartre demeure le haut lieu de la Commune de 1871 et de la résistance aux versaillais, la Butte-aux-Cailles, au sud de la capitale, fut l’autre place forte des fédérés. Retour, à pied, sur le théâtre d’un tragique et glorieux épisode de l’histoire.
Léa GaucherEntre le 21 et le 28 mai 1871, la Commune de Paris vit ses derniers jours. Face à l’armée, femmes et hommes se battent quartier par quartier, barricade par barricade. Sur la Butte-aux-Cailles et dans la vallée de la Bièvre à ses pieds, la résistance est acharnée. La déambulation dans les rues de la capitale nécessite un peu d’imagination : il n’y a plus de traces des combats et ce quartier du 13e arrondissement de Paris a été complètement transformé depuis la dernière révolution française.
Le 25 mai 1871, trois colonnes versaillaises dirigées par le général de brigade Alfred Bocher s’avancent sur les boulevards Port-Royal et Arago en direction des Gobelins. Entrées dans Paris le 21, les forces d’Adolphe Thiers occupent déjà plusieurs arrondissements au sud- ouest de la cité. Les troupes traversent l’île aux Singes, à l’emplacement actuel du square René-le-Gall. L’îlot est enserré par deux bras de la Bièvre, dont les eaux sont encore intensément exploitées. Au sud, des guinguettes côtoient de modestes jardins, entretenus par les ouvriers de la manufacture des Gobelins. La fabrique, devenue royale puis nationale, tire son nom d’une famille non pas de tapissiers mais de teinturiers qui doit sa renommée à ses rouges vifs « à l’écarlate ». Au nord, les habitations des ouvriers des tanneries et des mégisseries installées sur les berges sont insalubres. Les versaillais prennent la rue de Croulebarbe, dont le tracé épouse celui de la rivière et où un moulin resta en activité jusqu’en 1826. La couverture de l’affluent de la Seine, en 1912, puis l’aménagement des jardins et la construction du bâtiment du Mobilier national, dans les années 1930, vont définitivement effacer les traces de ce passé industriel.
à défaut de mémorial, une place
Les soldats ont un objectif : l’actuelle place d’Italie et la mairie du 13e arrondissement, où le général communard Walery Wroblewski, réfugié en France après l’insurrection polonaise de 1863, a installé son quartier général. Le 31 octobre 1870, lors d’un premier soulèvement des Parisiens au lendemain de la défaite du Bourget face aux Prussiens, la garde nationale est entrée de force dans le bâtiment et a hissé le drapeau rouge sur le toit. La place a été rebaptisée en avril 1871 place Émile-Duval, en l’honneur de l’ouvrier fondeur en fer devenu général qui vient d’être fusillé. Le militant a appliqué la doctrine d’action d’Auguste Blanqui, qui vécut quelques années plus tard au numéro 25 du boulevard qui porte son nom. Au-dessus de l’enseigne de l’hôtel qui s’y trouve aujourd’hui, une plaque rappelle que le révolutionnaire socialiste, « l’Enfermé », y passa les trois dernières années de sa vie, de sa dernière sortie de prison jusqu’à sa mort en 1881. Au printemps 1871, l’artère est hérissée de barricades. Sur le versant nord de la Butte-aux-Cailles, une douzaine de pièces d’artillerie sont installées sur la pente abrupte.
Dans l’ancien faubourg, parisien depuis une dizaine d’années seulement, peu de rues sont pavées et les habitants, des chiffonniers et des ouvriers du cuir notamment, vivent dans la misère. Au numéro 46 de la rue des Cinq-Diamants se tient le local des Amies et Amis de la Commune de Paris. Créée en 1882 par les communards rentrés d’exil et de déportation, elle est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. À défaut de mémorial, la petite place de la Commune-de-Paris réveille le souvenir de la terrible bataille qui s’est déroulée ici. Si Wroblewski et ses trois bataillons de fédérés sont parvenus à repousser à quatre reprises les assauts des 23 000 soldats du général Ernest Courtot de Cissey, le 25 mai au matin, après trente-six heures de résistance acharnée, ils doivent céder à la cinquième attaque des troupes versaillaises, considérablement renforcées.
un toast au « temps des cerises »
Des centaines de prisonniers sont exécutés. Wroblewski parvient à franchir la Seine avec un millier d’hommes par le pont d’Austerlitz, mais les versaillais sont désormais maîtres de toute la rive gauche.
Bilan humain de la « semaine sanglante » : entre 3 000 et 5 000 fédérés tués au combat et au moins 15 000 autres massacrés, selon des chiffres qui ne font pas consensus parmi les historiens. Des morts sans sépulture enfouis dans « ce tragique sous-sol de Paris », selon la formule de Victor Hugo. Aux 18-20 de la rue de la Butte-aux-Cailles, le Temps des cerises, restaurant organisé comme société coopérative ouvrière de production, est sans doute l’endroit idéal pour leur porter un toast avec un verre de vin, rouge de préférence.
Des Gobelins à la Butte-aux-Cailles
1. Départ de la station de métro les Gobelins.
2. Le square René-le-Gall (anciennement l’île aux Singes).
3. La manufacture des Gobelins.
4. La mairie du 13e arrondissement, QG du général de la Commune Wroblewski.
5. Au 46, rue des Cinq-Diamants, le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.
6. Aux 18-20, rue de la Butte- aux-Cailles, le restaurant le Temps des cerises organisé en Scop.
Découverte Le Figaro
«Le risque zéro n'existe pas» : éviter la défaillance sanitaire, un défi pour les industriels de l'agroalimentaire
Laetitia LienhardDÉCRYPTAGE - La multiplication des rappels de produits alimentaires ces derniers jours interroge sur les règles sanitaires régissant les usines agroalimentaires et les contrôles qui y sont effectués.
Pizzas Buitoni, produits chocolatés Kinder, fromages de Graindorge… Les rappels de produits de grandes marques s'enchaînent ces derniers jours, soulevant de nombreuses questions sur le fonctionnement des usines d'agroalimentaire et entachant la confiance des consommateurs. Pourtant, ces industriels sont bel et bien contraints d'obéir à des règles de santé et d'hygiène très strictes.
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« L'ensemble des usines d'agroalimentaire doivent respecter des prérequis en termes d'hygiène : lavage de main à chaque entrée, matériel nettoyable, maintenance préventive sur les machines, mise en place de capteurs pour évaluer la qualité de l'air, de l'eau et de l'environnement, etc. », explique Jean-Philippe Capitain, ingénieur conseil en maîtrise des risques sanitaires et amélioration des performances et qualité en agroalimentaire. À cela s'ajoute un guide des bonnes pratiques de fabrication et d'hygiène spécifique à chaque profession en fonction des produits fabriqués, qui doit également être obligatoirement respecté. À titre d'exemple, pour les usines de surgelés, la température doit être vérifiée et enregistrée systématiquement à moins de 20 degrés. Dans le cadre du système d'analyse des risques et de maîtrise des points critiques, l'ensemble des usines d'agroalimentaire doivent également questionner chacune des étapes du processus de fabrication. « Il faut se demander : qu'est-ce qui pourrait arriver de mal ? Quels seraient les microbes ou les bactéries qui pourraient intervenir et mettre en place systématiquement des mesures préventives pour que ça n'arrive pas», explique Jean Philippe Capitain.
Car ces micro-organismes sont la phobie des industriels : Escherichia coli, salmonelle, listériose... sont à l'origine de bien des rappels, et dans certains cas, de scandales alimentaires avec des conséquences dramatiques. Le syndrome hémolytique et urémique (SHU), généralement lié à une infection intestinale par certaines souches d'Escherichia coli est recensé comme une affection rare, mais grave, qui touche en particulier les reins et fait des ravages chez les enfants. Des contaminations à la salmonelle peuvent entraîner des infections alimentaires le plus souvent bénignes mais qui peuvent se révéler, dans certains cas, très graves. De son côté, la listériose, infection alimentaire, est rare - quelques centaines de cas par an en France -, mais une fois déclarée, elle peut être meurtrière: environ un quart des patients décèdent. Elle se développe principalement dans les fromages. Au risque sanitaire qu'une éventuelle défaillance fait courir au consommateur s'ajoute le manque à gagner que représente la marchandise perdue, et les dégâts qui peuvent être difficilement réparables sur l'image de l'entreprise et la confiance des consommateurs.
144.000 contrôles
Le respect de chacune des règles sanitaires au sein de l'ensemble des usines est donc primordial. La Direction départementale de la protection des populations (DDPP) est en charge de les contrôler, sous la tutelle de la direction générale de l'alimentation et de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). « Ils n'ont pas beaucoup de moyens, un contrôle est réalisé environ 1 fois par an, surtout au sein des grosses usines. Mais on constate une baisse », reconnaît l'ingénieur. D'après le dernier plan national de contrôles officiels pluriannuel, 144.000 contrôles ont été réalisés, en 2019, au niveau des établissements agroalimentaires, y compris les usines mais aussi les restaurants. Un chiffre effectivement en baisse de 13% par rapport à 2016 avec 166.000 contrôles effectués. En 2020, l'Association nationale des industries alimentaires recensait 15.479 entreprises dans le secteur industriel alimentaire. Du côté de la restauration, l'Insee comptabilisait 161.421 restaurants et services de restauration mobile en 2017.
La majorité des entreprises respectent d'autres règles et bonnes pratiques pour obtenir des certifications, de qualité et de sécurité telles que la certification ISO 22000. « 90% des entreprises sont certifiées. C'est un passage presque obligé, les enseignes de la grande distribution le demandent », affirme Audrey Rey, consultante spécialisée dans la réglementation agroalimentaire et associée au sein d'Axel Groupe. Pour obtenir et conserver cette certification, un à deux contrôles sont réalisés chaque année et sur trois ans, au moins deux doivent être effectués de manière inopinée.
Les autocontrôles en question
Mais au-delà de ces vérifications, les entreprises s'autocontrôlent. « Ces dernières années, il y a une prise de conscience. Les entreprises d'agroalimentaire effectuent de plus en plus d'analyses car les directions ont très peur des scandales alimentaires. Elles ont augmenté leur budget consacré aux tests », déclare Audrey Rey. Un discours fortement nuancé par l'ONG Foodwatch qui rappelle un rapport publié en 2019 par la Cous des comptes qui pointait que «des insuffisances subsistent à toutes les étapes de la chaîne de contrôle de la sécurité sanitaire de l'alimentation, depuis les autocontrôles réalisés par les entreprises jusqu'à la publication des résultats des inspections. »
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En effet, malgré des règles sanitaires strictes et des contrôles réalisés à différents niveaux, les scandales sanitaires se poursuivent. « Le risque zéro n'existe pas. Il suffit d'un moment d'inattention, d'un manque de formation sur une des règles sanitaires. Le système de surveillance est bon mais c'est difficile », confie Jean-Philippe Capitain. Même son de cloche du côté d'Audrey Rey, consultante spécialisée dans la réglementation agroalimentaire : « Personne n'est à l'abri, il y a encore des défaillances parce que des analyses ne sont pas réalisées sur chaque lot de produits. Ce serait difficile à mettre en place au niveau financier et technique car les tests prennent souvent plusieurs jours. Mais les tests rapides sont en train de se développer de plus en plus. »
Des manquements en termes d'hygiène semblent en effet continuer à exister. Le préfet du Nord a annoncé ce mercredi avoir interdit la production de pizzas au sein de l'usine Buitonià Caudry à la suite de différentes inspections, qui mettent en évidence un «niveau dégradé de la maîtrise de l'hygiène alimentaire» dans l'usine. Plusieurs cas graves de contamination d'enfants par la bactérie Escherichia coli et des décès ont été recensés ces dernières semaines, possiblement liés à la consommation de ces produits.
Ferrero rappelle des produits Kinder pour des suspicions de salmonelles
Selon Santé publique France, la consommation de certains de ces produits a précédé l'apparition de symptômes chez 15 malades interrogés.
Regarder la vidéoComment les enseignes font passer la pilule de l’inflation dans les rayons
DÉCRYPTAGE - Les prix ont progressé de 1,5 % en mars, et ce n’est pas fini.
Pouvoir d'achat : Michel-Édouard Leclerc demande l'aide du gouvernement pour soulager les consommateurs
Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc a réclamé la levée du dispositif qui impose aux distributeurs de garder une marge de minium 10% sur leurs ventes. Il espère ainsi pouvoir baisser ses prix de vente.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Clémence Apetogbor, Pierre Bouvier, Fatoumata Sillah et Eléa Pommiers
- L’une des principales lignes de front du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, était stable, mardi 5 avril, mais dans l’attente d’une offensive russe imminente, a constaté l’Agence France-Presse. La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et pour réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
- Dans les alentours de Kiev dont l’armée russe s’est retirée, les découvertes macabres se multiplient. Selon la procureure générale d’Ukraine, la situation à Borodianka (à 60 kilomètres à l’ouest de Kiev) serait encore pire « en matière de victimes » que celle de Boutcha.
- Selon le dernier rapport du renseignement britannique, les forces ukrainiennes ont repris une large part du nord de l’Ukraine, « forçant les Russes à se retirer des zones autour de Tchernihiv et du nord de Kiev ». Dans la région de Kharkiv, l’Institute for the Study of War (ISW) prédit le retrait complet des forces russes de l’oblast de Soumy dans les prochains jours.
- A Kherson, dans le Sud-Ouest, les positions russes se maintiennent, selon l’historien et ancien militaire Michel Goya, bien qu’elles apparaissent amoindries. L’ISW fait état de contre-attaques efficaces menées par les forces ukrainiennes, qui leur auraient permis de regagner du terrain dans la région.
- Volodymyr Zelensky a accusé, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, les forces russes d’avoir envoyé des « centaines de milliers » d’Ukrainiens en Russie. Par ailleurs, le président ukrainien a demandé que la Russie soit « tenue responsable » des « pires crimes de guerre » depuis la seconde guerre mondiale, tout en réclamant son exclusion du Conseil de sécurité.
- Le Parquet national antiterroriste français a annoncé, mardi, avoir ouvert trois nouvelles enquêtes pour « crimes de guerre » pour des faits commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie. La Russie continue de rejeter « catégoriquement » toutes les accusations.
- Près de 200 diplomates russes ont été expulsés d’Europe en quarante-huit heures. Après l’Allemagne, la France et la Lituanie, l’Italie, l’Espagne, le Danemark et la Slovénie ont, à leur tour, expulsé, mardi, en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou.
- La Commission européenne a proposé aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe (45 % des importations de l’UE) et en fermant les ports européens aux bateaux opérés par des Russes. Bruxelles propose également une interdiction totale des transactions pour quatre banques russes clés. Les Etats-Unis vont fournir à Kiev 100 millions de dollars d’aide sécuritaire supplémentaire.
- Plus de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.
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Factuel. Exactions à Boutcha, en Ukraine : de nombreux pays accusent la Russie, qui conteste
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Reportage. A Tbilissi, les exilés russes n’envisagent pas de « retour possible »
Récit. Tour de France des initiatives en faveur des réfugiés ukrainiens
Décryptage. Massacre de Boutcha : sur les réseaux sociaux, l’opération de désinformation de Moscou
Entretien. « En Russie, les crises ne sont pas l’exception, elles sont la règle »
Vidéo. A Boutcha, les rues transformées en cimetière à ciel ouvert
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
France24 - Monde
Présidentielle française : l'inclassable Jean Lassalle, le héraut des campagnes
Publié le : 06/04/2022 - 11:01Modifié le : 06/04/2022 - 11:07
Jean Lassalle, candidat du parti "Résistons !" à la présidentielle française, en est à sa deuxième tentative. Il s'autoproclame candidat de la "France authentique" et aime rappeler ses origines paysannes. Karina Chabour, journaliste politique à France 24, dresse le portrait de ce candidat atypique, placé devant la socialiste Anne Hidalgo dans les sondages.
L'Humanité
CBD, ou les bienfaits du chanvre
ActuDepuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?
Marie MersierLe CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.
Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.
En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.
Apaisant ou stimulant
Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »
Bien-être Le Monde
Jean-Luc Mélenchon et ses hologrammes appellent à « la plus incroyable bifurcation politique »
A trois jours de la fin de la campagne, le candidat « insoumis » à l’élection présidentielle 2022 a tenu un grand meeting à Lille, retransmis, grâce à des hologrammes, dans onze autres villes du pays.
Jean-Luc Mélenchon et ses hologrammes – son meeting de Lille, mardi 5 avril était diffusé grâce à ce procédé dans onze autres villes – ont appelé à « la plus incroyable bifurcation politique » dans le cas de son accession au second tour dimanche.
Ces retransmissions simultanées ont permis au candidat de l’Union populaire de rassembler plus de 20 000 personnes, selon La France insoumise (LFI), dans des villes choisies pour quadriller le territoire, de Pau à Besançon, de Nice au Havre (Seine-Maritime) en passant par Narbonne (Aude).
La soirée avait été pensée comme l’apogée de la campagne de M. Mélenchon, qui a écrasé la concurrence à gauche et maintenu en vie l’espoir d’une qualification au second tour de la présidentielle, même si Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, le devance dans tous les sondages.
Le directeur de campagne de M. Mélenchon, Manuel Bompard, et le député (LFI) de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud ont poussé un soupir de soulagement en fin de meeting : « Ce soir c’était un pari technique avec 1 000 personnes impliquées ; tout a fonctionné ».
« Ne pas se retrouver avec Marine Le Pen au second tour »
Une clameur énorme du public lillois a accompagné l’apparition du candidat sur les écrans des onze autres salles où son hologramme apparaissait. Elle avait été tout aussi sonore quelques minutes plus tôt lorsque le député (LFI) du Nord Adrien Quatennens avait lancé en préambule à la salle : « Je penserai à vous tous quand le visage de Jean-Luc Mélenchon va s’afficher [dimanche, révélant qu’il est qualifié] pour le second tour ».
La renaissance du candidat MélenchonAndréa Escoute, 20 ans, en licence de sciences politiques, est justement de celles qui ont fini par se résoudre à voter pour l’« insoumis », alors qu’elle est plutôt sociale-démocrate dans l’âme : « Je suis contente que Mélenchon monte. Dans ma licence on était tous dépités de l’état de la gauche, ça va mieux même si on n’est pas tous convaincus. On en a discuté et on va se mobiliser pour ne pas se retrouver avec Le Pen au second tour. »
Un cadre de la campagne de la socialiste Anne Hidalgo le reconnaissait d’ailleurs, mardi, « Mélenchon était au combat depuis cinq ans, il s’est préparé, il a le métier, le charisme, la force oratoire ; et son parti, il ne l’a mis en route que pour lui, pas pour les élections intermédiaires ».
« Hallucination néolibérale »
Le tribun lui-même a jeté toutes ses forces dans son meeting lillois, prononçant l’un des discours les plus longs et les plus enlevés de sa campagne, évoquant « la grande roue de l’histoire et ses engrenages ». Il reste « trois jours » de campagne, s’est-il exclamé : « En ce moment nous sentons notre destin au bout des doigts, nous pouvons porter la plus incroyable bifurcation politique ! »
Le jour où… En 2012, la candidature de Jean-Luc Mélenchon séduit des artistes et intellectuels de gaucheBifurcation pour s’éloigner de « l’hallucination néolibérale », pour « rompre économiquement avec ce système fou qui veut tout transformer en marchandise », et pour renouer avec « le temps long ». Jean-Luc Mélenchon a prévenu que « ça peut se jouer à pas grand-chose ». Alors pour espérer doubler la candidate d’extrême droite, il a pilonné Marine Le Pen, en s’adressant à ses électeurs « fâchés mais pas fachos ».
« Comment pouvez-vous porter quelqu’un à ce point éloigné de vos préoccupations de vie élémentaires ? », a tonné le tribun, disant vouloir « mettre fin à cette mystification ». A propos du débat parlementaire sur la réforme des retraites, entre la fin 2019 et le début 2020, il observe que « son nom n’apparaît pas une seule fois dans les comptes rendus, elle ne s’en est pas mêlée une seconde, jamais ! »
Jean-Luc Mélenchon a aussi livré un condensé de son programme, s’attardant notamment sur la « révolution féministe », séquence qui a soulevé l’enthousiasme de la foule. Et tout en livrant une sorte de bilan de sa carrière, rappelant que la relève insoumise était assurée avec ses jeunes et nombreux lieutenants, il a motivé ses troupes pour convaincre les indécis : « On a encore trois jours (…). Faites-leur sentir avec délicatesse mais force que tout le monde est responsable, individuellement, personnellement, de ce qui va advenir ».
Le Monde avec AFP
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France24 - Monde
Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats
Publié le : 06/04/2022 - 18:18
FRANCE 24
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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 28 mars, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter des règles strictes.
Fini les interviews tous azimuts des principaux candidats, pendant que les autres se battent pour grappiller quelques minutes d'antenne. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias audiovisuels.
Il en va ainsi des clips de campagne sur les radios et télévisions, que France 24 diffusera sur son antenne et mettra en ligne tous les jours jusqu’au vendredi 8 avril minuit, date de fin de la campagne officielle.
Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le dimanche 10 avril. Un second tour est prévu le dimanche 24 avril.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"
Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
ÉLYSÉE 2022
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Le Figaro
Dix marques dont Franprix proposent pendant un mois 15% de réduction aux étudiants
Par
Figaro Etudiant •
Publié le 06/04/2022 à 13:08
• Mis à jour le 06/04/2022 à 15:41
Jusqu’au 30 avril, les étudiants peuvent s’inscrire pour recevoir des coupons de réduction de dix marques différentes, dont Franprix ou les trottinettes électriques Dott.
La hausse des prix fait mal au portefeuille, et notamment celui des étudiants. La startup anti-gaspillage Phenix organise une opération coup de poing en ce début de printemps. Jusqu’au 30 avril prochain, dix marques s’unissent pour proposer un «kit de survie étudiant». La marque de trottinettes électriques Dott, l’e-shop DreamAct, les supermarchés Franprix, les cosmétiques Lamazuna, les épiceries Nous anti gaspi, Phenix, les produits de beauté Pulpe de Vie, les assurances StudyAssur, le site de vente de livres Recyclivre et le site d’aides pour les jeunes Wizbii font partie de cette opération.
» LIRE AUSSI - Face au Panthéon, une épicerie solidaire destinée aux étudiants du quartier soulage leurs dépenses alimentaires
Dans le «kit de survie étudiant», des réductions d’en moyenne 15% sont proposées. Ainsi, les jeunes peuvent espérer économiser 90 euros. De quoi alléger un peu les dépenses des jeunes dont le budget moyen mensuel est de 635 euros selon Phenix, comprenant les frais liés au logement, à l’alimentation, aux transports et aux loisirs.
Pendant un mois, dès le 30/03, @phenixfr mobilise un collectif de 10 marques pour booster le pouvoir d'achat des étudiants, partout en France !Comment ? Grâce au #KitdeSurvieEtudiant : un kit répertoriant des bons plans parmi lesquels des trajets à vélo Dott gratuits pic.twitter.com/cVB2a8PO7I
March 30, 2022Un mois pour dépenser ses bons de réduction
Pour pouvoir s’inscrire et recevoir leur kit en version dématérialisée, les étudiants doivent se rendre sur le site dédié à l’opération et joindre un certificat de scolarité. «Ils doivent également renseigner leur adresse mail étudiante. Nous ne prenons pas en compte les adresses mail personnelles», explique Jean Moreau, fondateur de Phenix. Selon ce dernier, 800 étudiants ont déjà rempli le formulaire sur la plateforme.
En parallèle de cette initiative, les dix marques s’engagent à aider financièrement et par des dons en nature l’association Cop’1 - Solidarités étudiantes. Elles espèrent reverser l’équivalent de plus de 10.000€ (argent, produits d’hygiène et alimentaires). «Nous savons que les étudiants ont vécu deux années compliquées et que la nouvelle génération a souffert. Nous voulons leur donner un coup de pouce car ils auront un rôle à jouer dans le monde de demain. Nous nous sommes rapprochés de marques responsables aussi pour éduquer la jeunesse à cette consommation», précise Jean Moreau. Les étudiants ont jusqu’à la fin du mois pour demander leur kit. À partir du moment où ils le reçoivent, c’est-à-dire une petite semaine après s’être inscrits, ils ont un mois pour dépenser leurs bons d’achat, soit sur internet, soit en magasin, selon les enseignes.
La rédaction vous conseille
Le Figaro
La flambée des prix de l'essence va-t-elle plomber l'envie de maisons des Français ?
Guillaume ErrardANALYSE - Les Français ont toujours un fort souhait de s'installer dans un habitat individuel. Mais l'envie et la réalité économique et financière peuvent être difficiles à concilier...
La maison individuelle continue de faire rêver les Français. Environ 50% des personnes interrogées par le réseau immobilier Orpi envisagent d'en acheter une avec un jardin. «Les Français veulent vivre autrement et ont changé leur rapport au logement, analyse Guillaume Martinaud, président du premier réseau français (1350 points de vente). Ils privilégient plus que jamais le «bien chez soi» en conjuguant vie familiale et vie professionnelle». La conséquence de plusieurs mois enfermés, souvent à plusieurs, dans un petit appartement sans espaces extérieurs. Dès qu'ils ont pu les visiter, les Français se sont rués sur l'achat de maisons.
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Conséquence : ces biens ultra-prisés par les ménages se font aujourd'hui de plus en plus rares. Les stocks annuels des maisons accusent ainsi un recul de près de 14%, depuis le début de la crise sanitaire, selon Se Loger. Qui dit baisse de l'offre, dit logements plus chers. En deux ans, les prix des maisons ont grimpé d'environ 13%, soit près de 6,5% de hausse par an, à en croire le site. Une douche froide pour les ménages qui doivent également supporter, depuis plusieurs semaines, une remontée des taux de crédit immobilier. Ces hausses risquent d'exclure beaucoup d'emprunteurs, notamment les primo-accédants. «Environ 75% de nos agences se sont heurtées, ces dernières semaines, à des refus de crédits liés au taux d'endettement ou au taux d'usure (le taux maximal au-delà duquel une banque ne peut pas accorder un prêt, NDLR)», affirme Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
À cette mauvaise nouvelle est venue s'en ajouter une autre, encore plus symbolique : la hausse des prix du carburant du fait de la guerre en Ukraine. Or, qui dit «maison» dit souvent «voiture» et donc «essence» (ou diesel). En France, plus d'un logement sur deux (55%) est une maison, selon la dernière étude publiée par l'Insee. «L'habitat individuel est d'autant plus fréquent que la commune est petite», constate l'institut de la statistique. Ainsi, cette proportion grimpe à près de 90% pour les zones rurales et tombe à 37% pour les grandes villes (de plus de 100.000 habitants), hors Paris et même à 20% pour la capitale. «Depuis 2018, 70% des permis de construire sont réalisés dans des communes proches des pôles urbains», rétorque Grégory Monod, président de Pôle-Habitat-FFB, premier syndicat de la construction immobilière.
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Cette hausse des prix des carburants peut-elle plomber l'envie des Français d'acheter une maison ? «L'envie est toujours là, d'autant plus que la majorité des potentiels acheteurs vivent dans des logements très énergivores et souhaitent acquérir une maison neuve pour réaliser des économies d'énergie», affirme Damien Hereng, président de la Fédération des constructeurs de maisons individuelles (FFC). «La hausse des prix des carburants n'a pas impacté le choix de vie post-Covid des Français qui restent toutefois vigilants à l'utilisation qu'ils ont de leur voiture», confirme Grégory Monod, président de Pôle-Habitat-FFB. Ce dernier a toutefois constaté une forte chute de 14% des ventes de maisons neuves en diffus ces 3 derniers mois. La preuve qu'entre envie et réalité...
Des acheteurs préfèrent renoncer à un coup de cœur et opter pour une maison plus proche de leur travail
Le carburant ne semble, pour l'heure, pas remettre en cause les projets d'achats des Français mais il est de plus en plus pris en compte par les ménages. À la question «Dans le choix de la localisation de votre futur bien, le budget que vous devrez consacrer au carburant pour vos déplacements réguliers, est-il un critère important ?», les Français interrogés par Se Loger ont répondu «oui» à 60%. «C'est un microphénomène qui perturbe les acheteurs et qui va prendre de l'ampleur, certifie Guillaume Martinaud. Et ce d'autant plus que les banques commencent à scruter le budget carburant des emprunteurs. Certes, le télétravail a changé la donne mais il est moins pratiqué en régions que dans les grandes villes. Nous avons constaté de l'attentisme chez les acheteurs qui nous disent “je regarde mais je ne peux pas pour l'instant”. D'autres préfèrent renoncer à un coup de cœur et opter pour une maison plus proche de leur travail».
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Pour Thomas Lefebvre, vice-président et directeur scientifique de MeilleursAgents, la hausse de l'essence ne va pas «bousculer» le marché immobilier des maisons. «Elle va sans doute obliger les ménages qui disposent d'un budget serré à rogner sur leurs budgets voyages, loisirs ou restaurants ou sur leur projet immobilier (localisation, surface...)», analyse-t-il. Augmentation ou pas des prix des carburants, beaucoup de ménages sont de toute façon obligés de s'excentrer. Et donc d'opter la plupart du temps pour des maisons. «Ils sont rattrapés par la réalité du coût du logement dans les centres-villes. Le premier frein, c'est l'envolée des prix immobiliers, pas la hausse du carburant», souligne Thomas Lefebvre.
«Pour redonner du pouvoir d'achat immobilier aux Français, il faut baisser les prix», martèle Damien Hereng. Et donc construire plus de logements. «Le sujet des carburants n'est qu'un élément du problème. Beaucoup de nos clients paient une fortune en chauffage dans leur habitat actuel. La hausse des prix de l'énergie les préoccupe énormément», poursuit le président de la FCC. D'autant qu'à en croire le chef économiste de Natixis, Patrick Artus, la part de l'énergie dans les dépenses contraintes risque de grandir dans les prochains mois. «Avant cette crise, un ménage français modeste dépensait environ 40% de son revenu à se loger, 15% à acheter de l'énergie et 17% pour l'alimentation», a-t-il récemment exposé sur BFM. Soit déjà près des trois quarts de leur budget. Grégory Monod propose une autre solution : développer les réseaux de transports et surtout les mobilités, comme le vélo. «Nous sommes drogués à la voiture !», lâche-t-il.
Impôts 2022 : tout savoir sur votre déclaration de revenus
Quand déclarer ses revenus ? Comment faire sa déclaration ? Dans quels délais ? Est-il encore possible de déclarer ses revenus sur papier ? Le point sur le mode d'emploi de la campagne d'imposition 2022.
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Le “dernier juif de Trappes” atterré par les révélations sur l’affaire Jérémy Cohen
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[Saint Clair] Macron en tête des sondages ou la responsabilité de la classe bourgeoise dans la disparition de la France
Qui est donc responsable de la mascarade actuelle, et de la réélection programmée d’un Emmanuel Macron qui caracole en tête des sondages de premier tour, à 27 %, qui sort vainqueur de n’importe quel duel de second tour à plus de 54 %, alors que son bilan est calamiteux, que son programme est fantomatique et que sa campagne est lamentable ? Nombreux sont ceux qui en viennent à se demander si les sondages sont véritablement fiables ; à prétendre qu’il existe un vote caché qui va tout bouleverser. On entend partout des gens s’interroger : « Ce n’est pas possible, personne autour de moi ne déclare voter pour Macron, comment fait-il pour être en tête des sondages ? »
Y-a-t-il une arnaque ? Oui, il y en a une ! Massive ! Mais elle ne vient pas des sondeurs, lesquels peuvent se tromper mais l’assument ouvertement. L’arnaque est sociologique. Elle vient d’une partie du peuple – la classe bourgeoise – qui travaille à la ruine de la France, si cette ruine peut favoriser ses intérêts privés, et qui a trouvé en Emmanuel Macron son incarnation politique idéale : narcissique, cynique, totalement incompétent et creux, mais en apparence subtil et intelligent. S’il existe peut-être un vote caché dû à l’incertitude qui pèse sur le comportement des abstentionnistes ; il existe sans aucun doute un vote dissimulé : le vote Macron.
La politique d’immigration incontrôlée du gouvernement qu’ils qualifient de « tradition humaniste française de l’accueil des étrangers » – étrangers auxquels ils ne se mélangent jamais par ailleurs.
Ce vote est un vote honteux, non avoué, dont les principaux responsables n’osent parler ouvertement de peur d’être conspués. Un vote de gosses de riches qui tiennent un discours mondain très social, mais qui cherchent tous les moyens pour accroître leur épargne privée et préserver leurs privilèges. Qui sont-ils, les tenants de cette aristocratie capitaliste ? Les téléspectateurs de « Quotidien », sur TMC, et de « C à vous », sur France 5, par exemple, des adeptes de l’entre soi qui se félicitent de la politique d’immigration incontrôlée du gouvernement qu’ils qualifient de « tradition humaniste française de l’accueil des étrangers » – étrangers auxquels ils ne se mélangent jamais par ailleurs, préférant défiscaliser les dons qu’ils consentent aux associations militantes qui les prennent en charge, et si possible loin de chez eux.
Ce sont également les gosses de riches qui pullulent dans les grandes écoles, et notamment les écoles de commerce où l’on fabrique la quintessence de la société artificielle et consumériste actuelle. À ce titre, un exercice électoral in situ, réalisé au sein de l’ESSEC-Cergy est fort intéressant en ce qu’il révèle que 49 % des participants votent Emmanuel Macron. Numéro 2 au classement ? Jean-Luc Mélenchon : la gauche “woke”, alliée des islamistes et des indigénistes. Éric Zemmour n’arrive qu’en 3e position avec 10 %. Marine Le Pen ? En avant dernière place, avec 1 %, aux côtés de Philippe Poutou… Sociologie en rupture par rapport à celle du pays… Mais, ils font comme papa et maman, “entrepreneurs” ou “cadres supérieurs”, qui votent à 52 % pour Emmanuel Macron, à en croire une étude OpinionWay pour les Echos.
Un citoyen du monde ne s’inquiète pas de l’avenir d’un minuscule territoire tel que la France ; sa vie est ailleurs.
Notons en aparté que ces “citoyens du monde”, fils et petits-fils de boomers bourgeois, pleurnichent dans le même temps dans les colonnes du Figaro parce qu’aux abords de l’ESSEC-Cergy, ils ne sont plus en sécurité. La sécurité du pays, ils s’en foutent ; c’est la leur qui les intéresse, uniquement. L’islamisation de la France ? Le chaos dans les cités façon Bac Nord ? Le suicide des agriculteurs, des policiers ? La dette publique de la France, qui dépasse 2 800 milliards d’euros, la plus importante d’Europe ? Le nombre d’homicides le plus élevé d’Europe, avec 779 homicides en 2018 ? La vente d’Alstom aux Américains, d’Alcatel aux Finlandais, de Lafarge aux Suisses, d’Essilor aux Italiens, d’ADP, de Techip, de PSA… – pour reprendre les propos d’Olivier Marleix ? Ils s’en foutent tout autant : un citoyen du monde ne s’inquiète pas de l’avenir d’un minuscule territoire tel que la France ; sa vie est ailleurs. Il se sent davantage chez lui à Berlin ou à New York qu’en Picardie – pour reprendre les termes de ce « fils de » emblématique de cette “élite” cosmopolite déracinée, Raphaël Glucksmann.
Alors le peuple français peut bien conspuer Emmanuel Macron, et lui reprocher l’état du pays – et il aura raison ! – mais il ne doit pas oublier qu’Emmanuel Macron n’est pas arrivé au pouvoir par hasard. Il a fallu qu’il soit élu, et réélu ! La disparition de la France dans le chaos n’est pas le fait d’un seul homme, mais d’une classe d’individus élitaire, la classe bourgeoise mondialisée, dont la majorité (relativement aux autres groupes socio-politiques) lui permet de s’incarner politiquement et de brader les intérêts du pays à son profit, de le dépecer pour s’enrichir, et de laisser ensuite les restes aux immigrés qui viendront lorsqu’elle sera partie, ailleurs…
Valeurs Actuelles
[Saint Clair] Macron en tête des sondages ou la responsabilité de la classe bourgeoise dans la disparition de la France
Le Figaro
Assassinat de Samuel Paty : sa famille porte plainte contre les pouvoirs publics pour «non-empêchement de crime»
Guillaume PoingtUne plainte contre X a été déposée mercredi 6 avril à Paris. L'avocate de la famille, Me Virginie Le Roy, estime que «Samuel Paty aurait pu être sauvé» et pointe des dysfonctionnements graves.
La famille de Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie assassiné par un terroriste islamiste le 16 octobre 2020, a porté plainte contre X, mercredi 6 avril à Paris, pour «non-empêchement de crime et de non-assistance à personne en péril», a appris Le Figaro par l'avocate de la famille, Me Virginie Le Roy, confirmant une information de Libération . L'ancienne compagne et mère du fils de Samuel Paty n'entend pas s'associer à cette procédure, précise son avocat Me Francis Szpiner sur Twitter. «Elle considère que seule l'idéologie salafiste est responsable de la mort de Samuel Paty et que l'État l'a toujours soutenue, elle et son fils», poursuit l'avocat.
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La plainte déposée, notamment à l'initiative des parents et des deux sœurs de Samuel Paty, «a pour objet de porter à la connaissance de Monsieur le Procureur de la République des faits et omissions qui semblent caractériser le délit de non-assistance à personne en péril à l'égard de plusieurs agents du ministère de l'Intérieur et du ministère de l'Éducation Nationale qui ont eu à connaître directement ou indirectement de la situation de Samuel Paty», peut-on lire dans le document de 80 pages que nous avons consulté. «Préalablement à la présente plainte, la famille de Samuel Paty a questionné les ministères concernés et leur a demandé la transmission de plusieurs informations et documents, elle n'a obtenu aucune réponse», indique également la plainte. Une mise en demeure a été adressée aux deux ministères le 25 mars.
La plainte rappelle l'engrenage qui a débuté par un cours sur la laïcité, dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) début octobre 2020, puis abouti à l'assassinat du professeur de 47 ans, poignardé puis décapité, par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène de 18 ans. Ce dernier lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir «vengé le prophète». L'affaire avait été médiatisée sur les réseaux sociaux par Brahim Chnina, père d'une collégienne qui prétendait avoir assisté au cours, et par le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui.
J'ai toujours considéré que Samuel Paty aurait pu être sauvé et que cet attentat n'aurait pas dû avoir lieu
«J'ai toujours considéré que Samuel Paty aurait pu être sauvé et que cet attentat n'aurait pas dû avoir lieu», explique au Figaro Me Virginie Le Roy, l'avocate de la famille. «Il m'apparaît évident qu'il y a eu des dysfonctionnements graves, à tous les niveaux, qui sont pénalement qualifiables. Ces questions sur les failles sécuritaires sont légitimes. On ne peut pas ne rien avoir à répondre à des familles endeuillées», poursuit l'avocate.
«Les services du ministère de l'Intérieur savaient que son nom circulait sur internet, que le nom du collège circulait sur les réseaux sociaux et que des menaces arrivaient au collège. Pourquoi n'a-t-il pas été placé sous protection directement ?», questionne Me Virginie Le Roy. Autre argument avancé par l'avocate : la principale du collège a demandé à deux reprises, aux alentours du 12 octobre 2020, qu'une équipe mobile de sécurité du rectorat - formée pour gérer les crises sécuritaires dans les établissements scolaires -, soit dépêchée sur place. En vain. «On avait le temps de faire des choses. Il aurait été éloigné du collège, ça suffisait», conclut Me Virginie Le Roy.
Un rapport de l'inspection générale de l'Éducation de décembre 2020, se penchant sur les événements survenus dans le collège de Samuel Paty avant son assassinat, avait estimé que l'institution avait fait preuve de réactivité dans sa prise en charge mais souligné un défaut de surveillance des réseaux sociaux. Dans l'enquête antiterroriste sur cet assassinat, au moins quinze personnes sont mises en examen dans ce dossier, dont six collégiens, Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui. Les investigations pourraient être clôturées d'ici la fin 2022, indique une source proche du dossier à l'AFP.
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Comment Nantes s’est muée en épicentre de la galaxie antifa
DÉCRYPTAGE - Ce mouvement de l'ultragauche, qui descend dans la rue pour semer le chaos, ne s’est pas implanté par hasard à Nantes.
Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés
RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.
Le fisc sur la piste des piscines dissimulées
RÉCIT - Les services de l’État ont recours à un logiciel d’intelligence artificielle dont les erreurs irritent les propriétaires.
Le Figaro
Inceste : ces parents qui ne respectent pas les droits de visite de leurs enfants pour les protéger de leurs ex
Madeleine MeteyerENQUÊTE - La Commission indépendante sur l'inceste recommande de modifier le délit «de non-représentation» pour certains parents. Les avocats préviennent : «Il y a un risque d'abus».
Tous les quinze jours, Charlotte*, aide soignante de 32 ans, mère de Maya, 7 ans, et Sophia, 5 ans, est convoquée à la gendarmerie pour «non-représentation d'enfant». Elle a déjà fait trois gardes à vue. Et son jugement en correctionnelle est prévu le 31 mai. Elle risque un an d'emprisonnement, 15.000 € d'amende, le retrait de l'autorité parentale. Selon l'article 227-5 du Code pénal, «le fait de refuser indûment de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit de le réclamer» est un délit. Depuis février 2020, c'est à leur père, son ex-mari, que Charlotte ne présente pas ses filles. Depuis cette date et tous les 15 jours, il dépose plainte contre elle.
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L'affaire commence en novembre 2018. Alors que sa mère la douche, Maya, 3 ans, raconte que son père la touche, en montrant ses parties intimes. Charlotte part aussitôt porter plainte à la gendarmerie de Luceau (Sarthe). «Je n'ai pas cru une seconde qu'elle inventait, ça faisait plusieurs mois que son comportement avait complètement changé». Face aux gendarmes, l'aide-soignante raconte les faits, décrit le harcèlement que «Monsieur» lui inflige depuis leur séparation et s'entend dire que «98% des enfants mentent». Quant à Maya, auditionnée trois semaines après, elle ne dit rien. «Elle pleure et hurle ″non” dès que l'enquêteur commence sa question», rapporte le gendarme. En avril 2019, la plainte est classée sans suite, le père a invoqué de «simples fessées». Charlotte est alors sommée de respecter le rythme de garde. Elle s'exécute bien que son aînée pleure, vomisse, se débatte.
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En janvier 2020, la cadette, Sophia, confesse des douleurs aux parties intimes. Plusieurs rapports de spécialistes s'inquiètent des «plaintes spontanées» de l'enfant à ce sujet. Dans la gendarmerie d'une ville voisine de Luceau, la fillette est entendue selon le protocole Mélanie - une procédure adaptée à l'écoute des mineurs victimes. L'enquête est ouverte en février 2020. Mais après avoir été récupérée par la gendarmerie qui avait ouvert celle concernant Maya, elle est refermée, faute de preuve. Charlotte est de nouveau sommée de laisser ses filles retourner chez leur père. Cette fois, elle refuse. «Elles m'ont révélé des choses, je les crois et je préfère payer des dommages et intérêts plutôt que de les exposer à un danger».
Protéger ceux qui protègent
Aux yeux de la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise), qui se réunit depuis décembre 2020 et a rendu son dernier rapport le 31 mars, les parents comme Charlotte sont des «parents protecteurs». S'ils ne respectent pas les droits de visite et d'hébergement de l'autre parent, c'est qu'ils craignent un danger. Et il convient, dit la Ciivise, de les «protéger» pour qu'ils puissent protéger leurs enfants. Le 23 novembre 2021, dans le sillage des premières recommandations de la Commission à ce sujet, un décret a été publié. Il dispose que «lorsqu'un parent mis en cause pour non-représentation d'enfant allègue que l'enfant est victime de violences par l'autre parent, le procureur de La République doit faire vérifier ces allégations avant toute poursuite pour non-représentation d'enfant.» Fin mars, la Ciivise a formulé deux autres demandes :
– Prévoir dans la loi le retrait systématique de l'autorité parentale en cas de condamnation d'un parent pour violences sexuelles incestueuses contre son enfant.
– Prévoir la suspension de plein droit de l'autorité parentale et des droits de visite et d'hébergement du parent poursuivi pour viol ou agression sexuelle incestueuse contre son enfant.
La première recommandation n'aura pas de mal à entrer dans la loi : elle y figure déjà ! D'après l'article 222-31-2, le juge est tenu de retirer son autorité parentale au parent violent. La Ciivise en fait mention car dans les faits, il ne le fait pas forcément. «La loi change tout le temps et certains juges, fatigués, ne se tiennent pas au courant de son évolution», nous explique Charlotte Joubert, juge au tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence. Il s'agirait donc de rafraîchir les esprits. Voire de les contraindre.
Des recommandations excessives ?
En revanche, la seconde recommandation devrait avoir beaucoup plus de mal à se frayer un chemin dans notre Code Pénal. À travers elle, la Ciivise demande que l'ouverture d'une enquête suffise à suspendre les poursuites pour non-représentation d'enfant. Un bafouement de la présomption d'innocence, d'après l'avocate Héloïse Kawaishi. «Il existe des enquêtes ouvertes sur des innocents, rappelle cette spécialiste. Suspendre totalement les droits d'un parent et donc le délit de non-représentation serait d'autant plus dangereux que le parent protecteur n'est pas toujours celui qui se présente comme tel. Parmi nos clients, nous avons environ 20% de parents qui accusent l'autre de commettre des violences alors que les violents, soupire-t-elle, ce sont eux.»
La juge Charlotte Joubert est sur la même ligne «Je n'aime pas les mesures de plein droit (c'est-à-dire automatiques, NDLR), le juge doit pouvoir apprécier les situations au cas par cas. Car les parents hystériques, qui inventent, ça existe. On peut porter plainte sans fondement. Ce que je recommande, c'est plutôt que la saisine du juge aux affaires familiales ou juge des enfants soit automatique en cas de poursuites. » Afin qu'il soit tenu de s'interroger sur le meilleur lieu de résidence de l'enfant à la lumière des faits qui ont motivé l'ouverture de l'enquête.
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Même Christine Cerrada, pourtant avocate de l'association L'enfance au cœur et grande admiratrice du travail fourni par la Ciivise estime cette seconde recommandation excessive. «Je suis à fond pour la protection de l'enfance mais je suis devenue pragmatique. Plus on demande des choses qui sont illusoires et moins on les obtient. L'ouverture d'une enquête, c'est trop léger, beaucoup s'interrompent en cours de route. Et même souvent même immédiatement par un classement sans suite, la protection de l'enfant est donc bien insuffisante.»
Il y a, dit-elle, des rustines plus urgentes et plus faciles à appliquer pour corriger ce système qui forcent les parents protecteurs à enfreindre la loi. «Il faudrait une refonte du délit de non-représentation d'enfant. Qu'un parent qui a un motif sérieux, fondé sur un faisceau d'indices indiquant une maltraitance, pour ne pas présenter son enfant ne soit pas poursuivi. » Quels pourraient être ces indices indiquant une maltraitance ? «La parole de l'enfant certifiée par au moins un médecin rapportant les symptômes devrait suffire.»
Pour la sénatrice Laurence Rossignol, ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, c'est encore trop demander aux parents protecteurs. «La parole de l'enfant doit suffire. Il faut l'écouter pour voir chez quel parent il court un risque.» Elle juge les recommandations de la Ciivise encore tièdes : «Il faut tout simplement supprimer le délit de non-représentation à 99% utilisé par des hommes violents pour persécuter leurs anciennes compagnes».
Les conjoints violents qui ont la garde et ne représentent pas les enfants à l'autre parent pour les persécuter ne pourront donc plus être poursuivis? Elle balaie «c'est un phénomène plus que marginal.»
*Les prénoms ont été modifiés car la procédure est en cours.
Genre «autre» dans un test d'anglais en 3e : le ministère de l'Éducation nationale évoque une «erreur»
Dans un examen de langue vivante destiné aux élèves de troisième, les candidats étaient invités à mentionner leur sexe : masculin, féminin... ou «autre». Le ministère a reconnu une «erreur» et a retiré la proposition.
Comment Nantes s’est muée en épicentre de la galaxie antifa
DÉCRYPTAGE - Ce mouvement de l'ultragauche, qui descend dans la rue pour semer le chaos, ne s’est pas implanté par hasard à Nantes.
Les notaires alertent sur la sensible question des droits de succession
Les professionnels militent pour ce qu’ils appellent «un régime de transmission vertueux», alors que l’État et la justice se désengagent en matière de famille.
Valeurs Actuelles
[Benedetti] Macron, le grand méchant doute
Dernière ligne droite avant l’inattendu ? Ainsi se présente cette fin de campagne de premier tour. Depuis plus d’une semaine, trois phénomènes se combinent pour produire une incertaine scène électorale : un infléchissement des intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron qui reste néanmoins dominant à ce stade, une progression continue de Marine Le Pen qui selon certains sondages pourrait retrouver son résultat de 2017, un resserrement des hypothèses de second tour entre le premier et la seconde dans la perspective du second tour.
Ces projections potentielles viennent nécessairement renforcer les doutes sur le choix tactique d’Emmanuel Macron consistant à réduire sa campagne au minimum militant pour ne rien perdre de son capital présidentiel, pour éviter en conséquence de trop s’exposer et pour tenir enfin la ligne d’une reconduction qui s’imposerait de la sorte naturellement. La trame de la guerre en Ukraine a conforté sans doute dans un premier temps cette disposition ; elle paraît à proportion que le premier tour se rapproche moins efficiente comme si le chef de l’État n’était plus en contrôle d’une situation qui progressivement tendrait à lui échapper.
Tout se passe comme s’il existait “une porte étroite” qu’il fallait patiemment pousser pour opérer un début de compréhension de la société et de communion possible avec le peuple.
Ainsi faut-il sans doute interpréter la tonalité générale de son seul meeting de campagne où le curseur social a fixé un discours qui prononcé paradoxalement devant les caciques ralliés de la droite a voulu peut-être anticiper un réveil éventuel des électorats populaires… On chercherait en vain d’autres raisons à cette triangulation conjoncturelle que celles métabolisant le revival citoyen des classes populaires ainsi que l’hypothèse de leur ralliement structurel à sa principale concurrente. Il est vrai qu’entre-temps la question la plus domestique de tous les enjeux du scrutin a gagné en volume : le pouvoir d’achat s’est imposé comme le visiteur du soir montant de cette fin de campagne.
Alors que d’aucuns voyaient dans le régalien ou l’identitaire, parfois les deux articulés, la martingale décisive, ou que le sortant lui se suffisait à exciper ses états de service par temps de crise sanitaire ou géopolitique, la défense du budget des ménages s’est invitée comme la matrice de ce scrutin 2022. Non pas qu’elle soit une finalité exclusive en soi, mais parce qu’elle est aussi un moyen ou un levier de sens.
Elle est une condition condensant bien d’autres préoccupations qui cristallisent par le concret, représentations et valeurs collectives : non seulement le confort de vie, mais aussi le sentiment d’équité et d’égalité, la perception de l’avenir et de ses potentialités tant régressives que progressives, le rapport à l’État qui en France, plus qu’ailleurs, est indissociable de la relation à la nation.
Tout se passe comme s’il existait “une porte étroite” qu’il fallait patiemment pousser pour opérer un début de compréhension de la société et de communion possible avec le peuple. Les tensions inflationnistes dopées par la guerre en Ukraine ont accéléré la puissance de feu d’un sujet qui touche à la fois à la vie quotidienne et d’une certaine manière au salut collectif. Cette amplification inquiète vient, à quelques encablures d’un premier tour que l’on annonçait enjambé, réouvrir un jeu dont nul ne peut prévoir avec certitude l’issue.
Valeurs Actuelles
[Benedetti] Macron, le grand méchant doute
Le Monde
Affaire McKinsey : le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale
Un rapport sénatorial avait accusé d’évasion fiscale le cabinet de conseil américain, auquel le gouvernement a fait largement appel pour des missions de conseil au cours du quinquennat.
Après les controverses politiques, la polémique sur les cabinets de conseil prend une tournure judiciaire. Le Parquet national financier (PNF) a annoncé mercredi 6 avril l’ouverture d’une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, déclenchée par le récent rapport du Sénat sur les cabinets de conseil, publié le 17 mars.
Si le PNF n’a pas détaillé les contours de son enquête, ni les suspects visés, le motif invoqué laisse supposer que les investigations portent sur les pratiques fiscales de McKinsey. Le Sénat avait en effet révélé dans son rapport que le cabinet américain n’avait pas payé d’impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020, alors qu’il réalise en France un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millions d’euros (329 millions en 2020). Un miracle rendu possible par un mécanisme d’optimisation fiscale dit de « prix de transfert », classique pour les multinationales, et dont le caractère légal ou frauduleux est toujours difficile à établir.
Le cabinet de conseil McKinsey accusé d’évasion fiscale en FranceCritiques contre Bercy
A la suite de ces révélations, l’administration fiscale avait été pointée du doigt pour sa passivité. C’est en effet en récupérant à Bercy des documents relatifs à la situation fiscale des filiales françaises de McKinsey que la commission d’enquête du Sénat a pu établir que le cabinet américain n’avait pas payé d’impôt sur les sociétés pendant au moins une décennie, sans jamais subir de contrôle fiscal. Ce n’est qu’en novembre 2021 que Bercy aurait lancé formellement des vérifications, juste avant que les sénateurs lancent leurs travaux.
Réagissant au rapport du Sénat, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, avait assuré le 30 mars que « McKinsey paiera tous les impôts qu’il doit à la France rubis sur l’ongle », et que le gouvernement n’avait « pas de leçons à recevoir en matière de lutte contre l’optimisation fiscale ». De son côté, le président Emmanuel Macron s’était dit « choqué » des pratiques fiscales de McKinsey, tout en suggérant qu’elles n’avaient rien d’illégal. « Personne ne fait payer l’impôt à des entreprises comme celle-ci, car ce ne sont pas les règles », avait-il assuré sur M6, en soulignant que cela s’inscrivait dans le cadre d’« une bataille internationale », qu’il a lui-même menée en Europe, afin de contraindre les entreprises à payer « un impôt minimal ». Une référence au projet de taxation internationale pour les plus grandes entreprises, conçu comme une arme contre les paradis fiscaux et les stratégies de dumping.
McKinsey a quant à lui assuré « respecter les règles fiscales françaises », sans pour autant contester les informations de la commission d’enquête du Sénat. Pour se défendre, le cabinet américain a affirmé avoir payé « 422 millions d’euros d’impôts et de charges sociales », en entretenant la confusion entre l’impôt sur les sociétés et les cotisations sociales versées sur les rémunérations de ses salariés.
Un boulet dans la campagne d’Emmanuel Macron
Cette « affaire McKinsey », largement exploitée par les adversaires d’Emmanuel Macron, s’est imposée en quelques semaines comme un sérieux boulet dans la campagne express du président candidat. Le chef de l’Etat a en effet entretenu des liens de proximité avec plusieurs dirigeants du cabinet, dont certains ont participé à titre personnel à sa campagne présidentielle en 2017. Parmi eux, le responsable du pôle service public du cabinet, Karim Tadjeddine, accusé par le Sénat d’avoir fourni un faux témoignage sous serment, en jurant que son cabinet était bien assujetti à l’impôt sur les sociétés.
McKinsey : le gouvernement se défend contre les nouvelles attaques des rivaux d’Emmanuel MacronMcKinsey est aussi l’un des nombreux cabinets privés que l’Elysée et le gouvernement ont sollicités au cours du quinquennat pour mener des missions de conseil, comme l’a détaillé le rapport du Sénat sur « l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques ». Si elle ne représente que 1 à 2 % des dépenses totales engagées par l’Etat pour ces prestations, « la Firme » est intervenue en appui du gouvernement sur plusieurs chantiers importants du quinquennat, comme la gestion de la campagne de vaccination contre le Covid-19, la préparation de la réforme des retraites ou l’organisation des sommets Tech for Good, qui ont vu défiler les patrons du numérique à l’Elysée. D’après les recherches du Monde, McKinsey a été missionné sur au minimum une quarantaine de prestations entre 2018 et 2021.
McKinsey et Macron : le vrai et le faux sur la polémiqueAu-delà du cas McKinsey, le rapport sénatorial dénonce plus largement le recours massif de l’Etat aux cabinets de conseil, pour un coût dépassant le milliard d’euros en 2021. Un « phénomène tentaculaire » qui fait, selon les sénateurs, courir le risque que des consultants privés prennent progressivement le pas sur les fonctionnaires de l’administration.
En réponse à la polémique, la ministre de la transformation et de la fonction publique Amélie de Montchalin a rappelé qu’« aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme, et la décision revient toujours à l’Etat ». « Nous ne nous sommes pas dessaisis de nos responsabilités », a-t-elle dit. La pratique est selon elle « répandue », « habituelle » et « utile » dans la « majorité des cas ». Le gouvernement s’est engagé à réduire de 15 % les dépenses de conseil en 2022, et de publier désormais chaque année la liste complète des prestations commandées par l’Etat.
Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question brûlante qu’a fait surgir au cœur de la campagne présidentielle la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui a rendu son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’EtatDes « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat MacronLe cabinet de conseil McKinsey accusé d’évasion fiscale en FranceQui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questionsExplorez les 1 600 missions des cabinets de conseil pour l’Etat recensées par « Le Monde »Recours aux consultants privés : la grande opacité de l’EtatIntervention invisible, statut flou : le mélange des genres des consultants privés qui conseillent le gouvernementDerrière l’essort démocratie participative, un business florissant pour les cabinets de conseilEmmanuel Macron minimise le recours aux cabinets de conseil privés Maxime Vaudano
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Le Figaro
Mère et fille mortes dans la Marne : possible infanticide suivi d'un suicide
La mère et sa fille avaient été découvertes mortes par balles lundi après-midi dans une caravane à Loisy-sur-Marne. Le père avait lui été découvert «accroupi dans un coin de la caravane».
Le procureur de la République de Reims a annoncé mercredi 6 avril lever la garde à vue pour meurtre de l'homme soupçonné d'avoir tué sa compagne et sa fille lundi dans la Marne, l'hypothèse d'un meurtre de l'enfant par sa mère, suivi d'un suicide, étant désormais envisagée.
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«J'estime en l'état (...) que je ne dispose pas de suffisamment d'éléments pour envisager de présenter (cet homme) devant un magistrat instructeur et solliciter à ce stade sa mise en examen pour homicide(s)», a expliqué le procureur Matthieu Bourrette au cours d'une conférence de presse. «Trois hypothèses d'enquête peuvent être retenues à ce stade», a-t-il détaillé: le meurtre de l'enfant par sa mère suivi du suicide de celle-ci, le double meurtre commis par le père, et, «hypothèse la moins solide des trois», le meurtre de l'enfant par sa mère suivi du meurtre de la mère par le père.
L'homme, né en 1974, «à l'issue de sa garde à vue pour homicide», a été remis en garde à vue, cette fois du chef d'enlèvement en bande organisée. Les parents sont en effet soupçonnés d'avoir enlevé leur fille de neuf ans en février, alors que, placée auprès de l'Aide sociale à l'enfance, elle déjeunait avec une éducatrice. Le procureur a qualifié le couple, au casier judiciaire vierge, de «marginaux, socialement très défavorisés», appartenant à la communauté des gens du voyage.
«Cohérent et lucide»
La mère, également née en 1974, et sa fille, avaient été découvertes mortes par balles lundi après-midi dans une caravane à Loisy-sur-Marne, alors que la police lançait une opération après avoir localisé la famille. «Une quinzaine d'hommes au total (...) approchaient de la caravane en colonne d'assaut», lorsqu'ils ont entendu deux coups de feu, a rapporté le procureur. Le père avait lui été découvert «accroupi dans un coin de la caravane».
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Tenant un discours «cohérent et lucide» en garde à vue, il a affirmé que se rendant compte de l'intervention policière, sa femme avait tiré une balle dans la tempe de leur fille avant de retourner l'arme contre elle. Son épouse «lui avait indiqué qu'il n'était pas question de se laisser appréhender vivants, ni que leur fille puisse être à nouveau placée», les parents suspectant «qu'elle avait pu être violée alors qu'elle était placée», a expliqué le procureur.
Meurthe-et-Moselle : une femme soupçonnée d'avoir écrasé son concubin
La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.
Une épaisse fumée noire au-dessus de Paris après l'incendie d'un bus
EN IMAGES - Le feu était complètement éteint en fin de journée mais son origine demeure inconnue à ce stade.
Regarder la vidéoManche: un avion avec deux personnes à bord disparaît en mer
L'appareil volait en compagnie de cinq autres avions de tourisme, partis du Royaume-Uni pour rejoindre Le Touquet.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Meyer Habib : « Ce n’était pas un accident de tramway, Jérémy Cohen était poursuivi par une bande de racailles »
Valeurs actuelles. Une vidéo diffusée lundi sur les réseaux sociaux montre Jérémy Cohen fuyant un groupe d’individus qui l’agressaient avant d’être percuté par un tramway. Que vous inspirent ces images inédites ?
Meyer Habib. J’ai vu la vidéo et elle est dramatique. C’est encore une affaire de petites racailles qui frappent quelqu’un, manifestement juif parce qu’il portait une kippa. On lui a cassé les dents, il s’est fait molester. On sait qu’il avait un léger handicap. Il est tombé dans un guet-apens près de Bobigny, et les images parlent d’elles-mêmes. Ce sont des scènes qui sont hélas devenues courantes aujourd’hui. Ça c’est mal fini, c’est ça le drame. Ce jeune garçon est mort dans des conditions dramatiques. Il ne devait pas mourir. Maintenant, est-ce une attaque antisémite ? Je ne sais pas. Certes, il portait une kippa, mais tant que l’on n’a pas tous les détails, il faut rester très prudent.
Pensez-vous qu’il y ait un lien entre son agression et sa mort ?
Il va de soi que ce n’était pas un accident de tramway. Ce jeune homme était poursuivi par une bande de racailles, il avait pratiquement perdu sa lucidité. Et c’est comme ça qu’il a percuté le tramway. Je ne dis pas que ce sont les racailles qui l’ont poussé, mais s’il n’avait pas été frappé, il est évident qu’il ne serait pas mort. Maintenant, je ne peux pas aller plus loin que ce que je sais.
Qu’est-ce que cela dit des violences et de l’antisémitisme en France ?
Le procureur ne parle pas encore d’antisémitisme. Moi, je mets un point d’interrogation, à ce stade, on y est obligé. J’ai parlé aux proches de la famille. Les agresseurs savaient qu’il était juif. La coïncidence est terrible avec l’affaire Sarah Halimi, qui avait été mise sous silence médiatique à cause des élections, il y a cinq ans. Devant cette affaire, tout le monde paraissait incrédule, car cela paraissait incroyable.
Pourquoi ce silence des élites politiques ?
En tout cas, je n’ai pas eu de silence, j’ai eu un retour de Gérald Darmanin et du ministère de la Justice. Les pouvoirs publics prennent très au sérieux cette affaire. Le procureur de la République a ouvert une information judiciaire, maintenant il faut attendre pour en savoir plus. À ce stade, il faut laisser la justice faire. Nous sommes en pleine campagne présidentielle, il ne faut ni exagérer ni relativiser. Il faut être extrêmement factuel, ne pas trop en faire. Les images parlent d’elles-mêmes : elles sont édifiantes, tout le monde les a vues, et tout le monde les condamne.
Les faits datent du 16 février dernier. Pourquoi cette affaire ne resurgit-elle que maintenant ?
Je ne peux pas vous dire. Je sais que dans un premier temps, certains avocats avaient conseillé de ne pas médiatiser, ils ont décidé maintenant d’en parler. Dans ce genre de cas, il ne faut pas médiatiser, mais dire la vérité et raconter les faits. On ne peut plus continuer comme ça, ce qui se passe en France en ce moment est dramatique, c’est tout. La famille, quant à elle, a décidé de ne plus se taire.
Le Monde
Guerre en Ukraine : les alliés de Kiev poursuivent discrètement leurs livraisons d’armes
Les Etats-Unis ont annoncé débloquer 100 millions de dollars afin de fournir en urgence de nouveaux systèmes antichars Javelin aux forces ukrainiennes.
Les atrocités contre des civils attribuées aux soldats russes dans la région de Kiev et le redéploiement militaire en cours autour du Donbass poussent le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à exiger des livraisons supplémentaires d’armes de la part des Occidentaux. Leur ligne rouge n’a cependant pas bougé : ne surtout pas apparaître comme des cobelligérants face à la Russie, au moment où le conflit entre dans une nouvelle phase, sans davantage d’espoir de cessez-le-feu.
Guerre en Ukraine : Zelensky interpelle l’ONU sur son inactionMardi 5 avril, les Etats-Unis ont néanmoins annoncé débloquer jusqu’à 100 millions de dollars afin de fournir en urgence aux Ukrainiens de nouveaux systèmes antichars Javelin, « si efficacement utilisés pour défendre leur pays », a souligné le Pentagone. « Le temps n’est pas à la complaisance », avait déclaré, la veille, Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale. Mais ce soutien massif sur le plan des livraisons d’armes se fait en partie dans l’ombre. Si certains détails ont pu filtrer sur les transferts d’armes dites « défensives », M. Sullivan a plaidé la confidentialité s’agissant d’autres systèmes très sensibles, pour des raisons opérationnelles et politiques. On ne connaît pas non plus le degré d’intégration du renseignement américain – notamment par moyens satellitaires – dans les actions militaires ukrainiennes, permettant de déterminer les cibles russes à viser.
Les pays Baltes les plus mobilisés
La Maison Blanche se refuse ainsi à confirmer les informations du New York Times au sujet des chars. Vendredi 1er avril, le quotidien avait expliqué que l’administration Biden avait accepté le principe du transfert de chars de fabrication soviétique, détenus par des pays alliés. Mais ni leur nombre, ni le calendrier pour leur acheminement n’étaient précisés. Interrogé dimanche sur CNN, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, n’a pas reconnu un tel feu vert. Il a rappelé que son pays avait déjà accordé 2,3 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) d’aide militaire à l’Ukraine, dont 1,6 milliard au cours du premier mois de guerre. Seule la République tchèque a confirmé, mardi, le départ, en train, d’un convoi de chars d’origine soviétique, en accord avec les alliés de l’OTAN.
Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en EuropeLes Etats baltes restent les plus mobilisés, mais avec des moyens limités. Le chef des forces de défense estoniennes, le lieutenant général Martin Herem, a affirmé, dimanche 3 avril, qu’un grand nombre d’armes plus lourdes était nécessaire, mais que l’Estonie n’était pas en mesure de les fournir. « Notre assistance concrète dépend davantage de la capacité de production et de la possibilité de livrer ces équipements dans les plus brefs délais que de la somme que nous sommes prêts à allouer », a, de son côté, déclaré, mercredi 6 avril, le président lituanien, Gitanas Nauseda. Quant à la Lettonie, elle exhorte elle aussi les membres de l’OTAN à élargir leur assistance militaire.
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Le Figaro
Avoir un jumeau, une force ou un obstacle à l’autonomie?
PSYCHOLOGIE - Ils ne connaissent pas la solitude qui pèse sur les êtres humains ordinaires, et se construisent en un duo plus ou moins fusionnel. Les parents doivent-ils «dégémelliser» leurs jumeaux?
«Frères jumeaux à la vie à la mort», «Inséparables jusqu’au bout, ils seront enterrés ensemble…» En janvier dernier, le décès à six jours d’intervalle des célèbres jumeaux du PAF Igor et Grichka Bogdanov a fait couler beaucoup d’encre. Phénomène hors norme qui interroge notre identité et notre unicité, «la gémellité a toujours fasciné les hommes et les civilisations», affirme le psychologue Fabrice Bak, auteur de Jumeaux. 25 histoires pour faire de la gémellité une force (Solar Éditions, 2021). «Considérés, dans certaines cultures, comme un bienfait des dieux, les jumeaux peuvent aussi être ceux qui apportent le malheur, comme Romulus et Remus, les fondateurs de Rome, qui symbolisent la lutte pour le pouvoir», rappelle-t-il. Les jumeaux inspirent aussi les auteurs de bande dessinée (Dupont et Dupond dans Tintin) ou le cinéma (Les Demoiselles de Rochefort , de Jacques Demy). Et, avec des grossesses plus tardives et le recours plus fréquent à la procréation médicalement assistée, ils n’ont jamais aussi été nombreux qu’aujourd’hui: 1,6 million de paires de jumeaux naissent chaque année dans le monde, soit 1 bébé sur 40, un chiffre qui a augmenté d’un tiers depuis les années 1980.
Comment se construit-on lorsqu’on a un «double»? Est-ce toujours une force d’avoir un jumeau? «Dès leurs premiers mois in utero, les jumeaux ont la chance d’avoir déjà un compagnon de vie. C’est une vraie force qu’un singleton (un bébé unique) ne possède pas et qu’il va rechercher à travers une rencontre sentimentale», affirme Fabrice Bak. Dans Le Banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde. «Si les jumeaux nous fascinent, c’est peut-être parce qu’ils viennent au monde avec cette moitié idéale qui les complète, ce qui semble les dispenser de cette quête que tout être unique mène au cours de sa vie», suggère également la journaliste Isabelle Lortholary, elle-même jumelle et auteur de Jumelles, jumeaux. Une histoire de miroirs (Albin Michel, 2018).
La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire
Delivrés de cette «solitude ontologique» qui pèse sur les épaules du commun des mortels, les jumeaux ont un mode de développement qui leur est propre. En 1994, Fabrice Bak a ainsi modélisé ce qui a été considéré comme le premier «modèle développemental gémellaire». Par rapport à un enfant unique, un jumeau connaîtrait ainsi une étape supplémentaire dans sa construction: la fusion gémellaire, entre la naissance et 2 ans. «Les parents vont les unifier en une entité, l’entité gémellaire, afin de pouvoir répondre plus facilement à leurs sollicitations», explique-t-il. Bien souvent, si l’un est changé ou nourri, l’autre le sera aussi. «Ces réponses apportées en simultané vont engendrer un retard de développement qui se comblera tout à fait naturellement, précise le psychologue. À cet âge de la fusion, le parent n’est pas le seul modèle: lorsqu’il montre quelque chose à l’enfant (jouet à encastrer…), le jumeau imite parfois son co-jumeau - qui a peut-être mal compris le geste - plutôt que son parent, d’où un léger décalé en termes de maturation cognitive.»
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Vient ensuite la phase de complémentarité (jusqu’à 6-7 ans), où les parents et l’environnement cherchent à attribuer à chacun des caractéristiques spécifiques. Deux phases d’autonomisation - la première avec l’entrée à l’école, puis la seconde, aux alentours de 12 ans, avec l’arrivée de l’adolescence - permettent ensuite à chacun des jumeaux d’être considéré comme un individu à part entière.
Séparation progressive
La difficulté, pour les parents, consiste souvent à ne pas faire durer trop longtemps la période de fusion, à lutter contre cette fascination qui peut les saisir eux aussi devant leurs deux enfants presque identiques, surtout lorsqu’il s’agit de jumeaux monozygotes, issus du même œuf et pourvus du même sexe et du même patrimoine génétique. Restés trop fusionnels, certains jumeaux peuvent en effet avoir du mal à construire leur vie amoureuse. Dans son ouvrage, Fabrice Bak évoque par exemple le cas de Christophe, 34 ans, qui s’est séparé de sa compagne après la naissance de leur enfant: celle-ci prenait toutes les décisions concernant leur fils avec sa sœur jumelle, l’empêchant ainsi de prendre sa place de père…
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Parfois, c’est la rivalité qui s’installe entre les jumeaux: lors de la phase de complémentarité, l’un a peut-être été paré de caractéristiques plus positives que l’autre, qui a pu se sentir moins valorisé. Pas toujours facile pour les parents de les aider à se différencier sans les enfermer dans des rôles trop déterminés qui peuvent les empêcher de faire émerger pleinement leur personnalité…
Pionnier des recherches sur la gémellité (avec notamment Les jumeaux, le couple et la personne, PUF, 1960), le psychologue René Zazzo recommandait dans les années 1970 de «dégémelliser» ce couple pas comme les autres. Fabrice Bak n’est pas d’accord: «La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire. L’enjeu, c’est de respecter les différentes phases de leur développement, de les aider à développer un lien spécifique qui restera toute leur vie, en complément, et non en concurrence, d’une relation amoureuse.»
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La vieille arnaque du « Travailler plus »
ActuInefficace économiquement et injuste socialement, le leitmotiv sur l’allongement du temps de travail commun à LaREM, LR et l’extrême droite occupe plus que jamais une place de choix dans les programmes. Des candidats de gauche y opposent une tout autre logique : « travailler moins pour travailler tous ».
Julia HamlaouiFlorent LE DUDepuis le « travailler plus » de Nicolas Sarkozy, de l’eau a coulé sous les ponts. Mais la formule demeure une obsession à droite. Quant au « gagner plus » avec lequel l’ex-président avait séduit, les candidats en lice ne s’en embarrassent plus vraiment. La ficelle de cette vieille arnaque sociale – entre chantage à l’emploi et au pouvoir d’achat – n’en est que plus grosse et se pare de nouveaux atours. Avec la crise sanitaire, et la guerre en Ukraine, c’est la question de la souveraineté qui sert désormais de prétexte. Dès l’annonce de sa candidature, Emmanuel Macron a donné le ton. « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus », a-t-il écrit dans sa « lettre aux Français ». La prétendante LR, Valérie Pécresse, qui propose un « choc de pouvoir d’achat » en échange d’heures au travail en hausse, n’est pas en reste, ni le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, pour qui « travailler plus pour gagner plus était un excellent principe ».
Les uns et les autres manient aussi l’argument de la « compétitivité ». « Quand on se compare, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres (…), à la fois dans le cycle de vie et en horaires cumulés », plaide Emmanuel Macron. Une rhétorique loin d’être nouvelle mais tronquée, selon l’économiste Christophe Ramaux : « En prenant en compte les emplois à temps partiel, la France est dans la moyenne de la zone euro sur le temps de travail hebdomadaire, calculé sur une année entière. Nous sommes à 34,9 heures, l’Allemagne 34,2, le Danemark 33, les Pays-Bas, 30,6. Les pays qui sont bien au-dessus sont la Grèce et le Portugal, à 38 heures. » Mais peu importe pour la droite et l’extrême droite, qui cherchent à justifier l’appropriation par le capital d’une part toujours plus grande des richesses produites par le travail. Et ce, alors même que « la nécessité d’une transition écologique interroge la course à ce qui est devenu un “travailler plus pour produire plus”, au risque de perdre sa vie à la gagner », souligne l’économiste Anne Eydoux.
seuls les dividendes augmentent
Cette logique mortifère se décline très concrètement dans les programmes, à commencer par le chapitre retraite. « Nous sommes dans une société qui vieillit, c’est une chance ; il est donc normal, que nous travaillions plus », insiste le président-candidat. Il entend repousser l’âge légal de départ à 65 ans, comme Valérie Pécresse et à peine plus qu’Éric Zemmour (64 ans), tandis que Marine Le Pen a renoncé à la retraite à 60 ans pour tous. Or, « rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivités soient rendus au capital », avance le député PCF Pierre Dharréville, dont le candidat, Fabien Roussel, propose un retour à 60 ans avec 37,5 annuités. D’autant que les inégalités sont abyssales : selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches.
« En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 %, alors que les salaires n’ont augmenté que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 % », ajoute le député FI Adrien Quatennens, qui prône une tout autre répartition. Contrairement à Anne Hidalgo et Yannick Jadot qui plaident pour le statu quo à 62 ans, Jean-Luc Mélenchon défend également la retraite à 60 ans, mais avec 40 annuités. Une question de justice sociale, comme d’efficacité économique, puisque le départ des seniors permet l’embauche des plus jeunes.
À l’instar de Richard Ferrand, l’un des porte-voix de la Macronie, les partisans du report de l’âge légal présentent la mesure comme l’unique moyen « d’équilibrer l’ensemble du système ». En passant sous silence le montant des prestations sociales qu’induirait une retraite plus tardive (chômage, invalidité), et en tentant d’invisibiliser les alternatives de financement des candidats de gauche. Dont la mise à contribution des revenus financiers, la fin des exonérations de cotisations sociales (comme le Cice), l’égalité salariale et les créations d’emplois qui permettraient de remplir davantage les caisses.
fabien roussel plaide pour les 32 heures
Droite et extrême droite ne s’arrêtent pas là : le temps de travail hebdomadaire est aussi en ligne de mire. Valérie Pécresse veut ainsi « laisser aux entreprises le pouvoir de sortir des 35 heures ». Comme Éric Zemmour, elle entend « complètement défiscaliser et décharger les heures supplémentaires » et y ajoute la possibilité de « convertir les RTT en salaire ». De son côté, Emmanuel Macron propose un compte épargne-temps « monétisable » et « portable » afin, affirme- t-il, « de permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, et son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne ». Là encore, l’inefficacité économique guette : « Cela va toujours dans le même sens, non seulement les salariés sont fragilisés face au patronat, mais en plus lorsque la flexibilité s’accroît, les entreprises ne font pas travailler plus. La défiscalisation des heures supplémentaires n’a augmenté ni l’emploi ni le volume général de production », assure l’économiste atterrée Mireille Bruyère, qui pointe de surcroît « les inégalités engendrées par ces dérégulations ».
À l’inverse, la réduction du temps de travail a un impact contre le chômage, comme l’expérience des 35 heures l’a montré avec environ 350 000 créations d’emplois. Une voie que souhaitent poursuivre les candidats de gauche, comme l’écologiste Yannick Jadot qui veut « une convention citoyenne » sur le sujet et envisage la semaine de quatre jours. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon qui propose de « rétablir les 35 heures en majorant les heures supplémentaires » et de « passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ». Fabien Roussel plaide lui pour « la semaine de travail à 32 heures, sans diminution de salaire ». De telles réformes doivent se combiner avec l’amélioration des conditions de travail, insiste la sociologue Dominique Méda, qui pointe « un phénomène d’adaptation dans les entreprises : lors du passage aux 35 heures, elles ont embauché mais pas autant que nécessaire, intensifiant la productivité, ce qui explique que cela soit mal vu chez certains salariés ».
L’enjeu est de taille, à moins de deux semaines du premier tour. Mais si droite et extrême droite sont en bonne place dans les intentions de vote selon les sondages, les propositions de gauche ont néanmoins la cote, puisque 71 % des Français, selon l’Ifop, sont favorables à la retraite à 60 ans.
Présidentielle 2022temps de travailréforme des retraites L'Humanité
Comment consolider le système des retraites ?
ChroniqueJean-Christophe le DuigouL’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance » dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.
Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale. Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.
Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.
Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?
Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.
Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.
réforme des retraites Le Figaro
«Vu d'Ailleurs» N°84 - Poutine ou l'UE
Edouard de MareschalLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La revue de presse européenne, par Édouard de Mareschal.
Chers abonnés,
Ce devait être l'un des rendez-vous marquants du printemps en Europe, mais la campagne des élections législatives hongroises a été totalement éclipsée par la guerre en Ukraine – comme l'élection présidentielle française. Les Hongrois votent donc ce dimanche pour désigner leur prochain premier ministre. Viktor Orbán (Fidesz), qui brigue un quatrième mandat successif, aborde le scrutin avec une légère avance dans les sondages. Mais il est talonné par le conservateur Péter Márki-Zay.
«MZP» s'est fait connaître en 2018 par un coup d'éclat: aux élections municipales, il s'est fait élire à Hódmezővásárhely (prononcer Hode-maizeu-vachar-heille), dans le sud-est du pays. Dans ce bastion réputé imprenable du Fidesz, il était parvenu à fédérer toute l'opposition. Quatre ans plus tard, Márki-Zay espère renouveler l'exploit au niveau national. Vainqueur de la primaire commune de l'opposition à Orbán en octobre 2021, il est actuellement à la tête d'une grande coalition de six partis qui vont de la droite de la droite (Jobbik) à la gauche, en passant par les Verts.
Márki-Zay est un concurrent redoutable pour Orban. Conservateur, catholique pratiquant et père de sept enfants, MZP a bien des points communs avec l'homme fort de Hongrie. Ferme sur l'immigration, conservateur sur le plan sociétal (opposé «à titre personnel» au divorce ou à l'avortement), il n'offre aucun angle d'attaque sur son flanc droit.
Mais Márki-Zay cultive surtout ses différences avec Orbán. Il ne manque pas une occasion de les rappeler: libéral assumé, proeuropéen et défenseur d'un État séculier, il dénonce un système corrompu, une gestion économique «calamiteuse», une presse sous influence et un système judiciaire aux ordres du pouvoir. Dans un courrier adressé à Ursula von der Leyen, Charles Michel et Roberta Metsola, il a assuré qu'en cas d'élection, son nouveau gouvernement rejoindrait immédiatement le Parquet européen contre la fraude et «restaurerait l'état de droit» en Hongrie.
MZP présente donc ce scrutin comme un vote pour l'Europe. «L'enjeu de l'élection est clair: l'Europe ou Poutine», a-t-il dit à nos confrères de Politico . Il accuse Orbán de s'être compromis avec la Russie. Le premier ministre sortant rend coup sur coup, se posant en gardien de la paix face à un candidat voulant précipiter la Hongrie dans la guerre par ses prises de position favorables au soutien – y compris armé – à l'Ukraine.
La faiblesse de MZP, ce sont ses troupes. Affilié à aucun appareil politique, il dirige une coalition hétéroclite qui tient uniquement par la volonté commune de faire tomber Orbán. La victoire puis l'exercice du pouvoir pourraient sonner la fin de l'union.
LIRE L'ARTICLE DU FIGARO
«Coup de foudre»
L'arme serait si performante que les Américains en auraient acheté plusieurs centaines d'exemplaires à la Pologne en février dernier. Sur le front ukrainien, le Piorun («coup de foudre» en polonais) fait des ravages sur les appareils russes. Un tiers moins cher que le Stinger américain, la nouvelle version du lance-missile polonais serait surtout deux fois plus performant, avancent nos confrères de la Gazeta Wyborcza. L'arme est efficace dès dix mètres d'altitude (contre 180 mètres pour son équivalent américain), ce qui rend le rase-mottes inefficace.
Au côté des États-Unis, de la Russie ou de la France, la Pologne fait partie du club très fermé des fabricants de «Manpads», pour «Man portable air-defence systems». Le Piorun est la version améliorée du Grom des années 90, qui a déjà fait ses preuves face aux Russes en Géorgie en 2008. Ironie du sort: l'arme a été développée sur la base de l'Igla soviétique. Mais l'URSS avait vendu cette technologie sans fournir d'éléments techniques clés, tel que le coordinateur du système de guidage. Ce qui n'avait pas été anticipé, c'est que la Pologne soit un jour en mesure de maîtriser cette technologie.
LIRE L'ARTICLE DE LA GAZETA WYBORCZA
Retour de l'histoire
Que peut ressentir un Juif qui se réfugie en Allemagne, d'où venait autrefois l'ennemi? La question est posée par Die Welt, qui raconte l'histoire de quelque 10.000 survivants de l'Holocauste vivant en Ukraine, qui ont été surpris par l'invasion russe. Une cinquantaine d'entre eux arrive au compte-gouttes en Allemagne, pays qu'ils avaient fui pendant la Seconde Guerre mondiale.
LIRE LE REPORTAGE DE DIE WELT
La phrase de la semaine
À l'heure actuelle, la Russie ne dispose pas de base légale formelle autorisant la confiscation des actifs de sociétés ou ressortissants issus de pays hostiles
La menace pèse sur les entreprises qui quittent la Russie: vont-elles voir leurs actifs saisis? À Moscou, la question des expropriations n'est pas encore tranchée. Mais début mars, Russie unie (parti majoritaire, soutien de Vladimir Poutine) a déposé une proposition de loi en ce sens: cela va de la nationalisation pure et simple à une alternative consistant à placer ces sociétés sous administrateur russe. Une forme de tutelle étatique, levée en cas de retour. La Tribune de Genève suit le dossier de très près car, comme la France, la Suisse a de nombreux actifs en Russie. La marque de montres de luxe Audemars Piguet, par exemple, a subi une saisie de «plusieurs millions» de francs suisses à Moscou alors que Berne s'apprêtait à reprendre à son compte les sanctions européennes interdisant d'envoyer des articles de luxe en Russie.
LIRE L'ARTICLE DE LA TRIBUNE DE GENEVE
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Les très vieux arbres assurent la vitalité des forêts. Ainsi, un chêne de 900 ans peut abriter une biodiversité extrêmement importante, qui peut même être contagieuse. Et les vieux arbres approvisionnent les plus jeunes en eau. Comment cela fonctionne-t-il?
LIRE L'ARTICLE DE DIE WELT
Manolo Blahnik est l'un des créateurs de chaussures les plus célèbres au monde. Après un demi-siècle de carrière, il souhaiterait désormais fabriquer moins de pièces, qu'on réparerait encore et encore. Toujours isolé en raison de la pandémie, il continue de travailler et de dessiner avec passion.
LIRE L'ARTICLE D'EL PAIS
Icône de style depuis les années 1990, Laetitia Casta a commencé sa carrière à 14 ans. Sa force et sa naïveté – selon ses propres mots – lui ont permis d'éviter la disgrâce qui frappe tant de victimes du succès. Elle s'est lancée dans le cinéma et le théâtre. À 43 ans, elle continue de se renouveler, explique El País.
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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Présidentielle française : dernier meeting de Nicolas Dupont-Aignan
Publié le : 06/04/2022 - 17:31Modifié le : 06/04/2022 - 18:21
Dernière ligne droite avant le premier tour de l'élection présidentielle ce dimanche. Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (NDA) organise un meeting ce mercredi soir à Paris, tandis qu'à l'opposé de l'échiquier Philippe Poutou (NPA) sera à Bordeaux.
L'Humanité
Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va
ActuRetraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.
Lola RuscioAprès cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.
Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.
1. Un modèle social menacé de disparition
Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.
2. Un programme économique au service du capital
L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…
Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.
3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration
En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.
4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs
Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.
Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.
Emmanuel MacronPrésidentielle 2022droiteLaREM France24 - Monde
Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron
Publié le : 06/04/2022 - 17:00
Lou KISIELA
Shanghai n'avait jamais connu de confinement total depuis le début de la pandémie de Covid-19. Mais avec le variant Omicron, le nombre de cas positifs atteint de nouveaux records chaque jour. Comme la quasi-totalité des 26 millions d'habitants, les correspondants de France 24 ont interdiction de sortir de chez eux. Ils racontent comment se passe la vie sur place.
Confinée dans son bâtiment à Shanghai, notre correspondante Lou Kisiela explique qu'à son étage, les ordures n’ont pas été ramassées depuis plusieurs jours par manque de personnel et parce que les habitants ne veulent plus prendre l’ascenseur par peur d’être contaminés.
Comme il y a au moins un cas positif dans son immeuble, notre journaliste ne peut pas aller plus loin que l'entrée de son bâtiment. Ici, les habitants viennent récupérer leurs provisions, mais il est très compliqué depuis plusieurs jours de commander de la nourriture. De nombreux supermarchés sont fermés, et ceux qui restent ouverts sont saturés.
Dans le reste de la ville, les infrastructures sanitaires sont débordées. Des halls d’exposition, des stades sont donc transformés en centres d’isolement pour les malades et pour les cas contacts. Mais face à l’afflux, il n’y a pas assez de place pour accueillir tout le monde dignement.
"C’est le chaos. Il n’y a pas de responsable. Tout le monde se bat pour les provisions. Tout le monde panique", écrit une personne en commentaire d'une vidéo sur un centre à l’est de Shanghai qui manque de tout, même de nourriture. "Regardez ça ! Les gens se battent pour de la nourriture !", peut-on entendre dans une autre vidéo.
>> À lire : "Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan"
Vite censurées, ces images circulent par centaines sur les réseaux sociaux chinois, et elles choquent. On y voit des patients isolés de force, dont une femme frappée par des gardiens. Autres images très critiquées par les internautes : celles d'enfants malades qui sont séparés de leurs parents quand ceux-ci ne sont pas positifs, et qui sont traités à part, dans des hôpitaux dédiés au Covid-19.
La fin du confinement à Shanghai n’est pas encore annoncée alors que les autorités chinoises s’accrochent à la politique "zéro Covid", dépassée pour la première fois par le variant Omicron.
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À Shanghai, un confinement en deux temps face à la flambée du Covid-19
PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan
L'Humanité
Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix
Premier planEntre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.
Cécile RousseauCyprien BogandaQu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.
Aucune urgence économique
Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »
Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.
Miser sur la formation et l’embauche des jeunes
Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.
Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »
L’usine à gaz du compte professionnel de prévention
Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.
Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.
Une impression de bis repetita de 2019
Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos décalé… »
En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.
réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans France24 - Monde
En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement
Publié le : 06/04/2022 - 10:29
FRANCE 24
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Moins d'un an après son arrivée au pouvoir, la coalition du Premier ministre, Naftali Bennett, a perdu, mercredi, sa majorité au Parlement après le départ surprise d'une députée de droite, aussitôt courtisée par le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu.
Une nouvelle crise politique en Israël. La députée Idit Silman, élue de la formation de droite radicale Yamina du Premier ministre Bennett, a quitté, mercredi 6 avril, le gouvernement de coalition qui disposait de 61 sièges, seuil de la majorité à la Knesset, le Parlement israélien comptant 120 députés.
"J'ai tenté la voie de l'unité. J'ai énormément travaillé pour cette coalition, mais malheureusement je ne peux pas nuire à l'identité juive d'Israël", a déclaré la ministre dans un communiqué, donnant le "la" à une journée politique intense dans le pays, qui a tenu quatre législatives en deux ans, de 2019 à 2021.
Naftali Bennett et le centriste Yaïr Lapid avaient finalement réuni, en juin dernier, une coalition hétéroclite soutenue par 61 députés composée de la gauche, le centre, des partis de droite et une formation arabe, une première dans l'histoire d'Israël, pour mettre fin à plus de 12 ans consécutifs de règne de Benjamin Netanyahu.
"Je mets fin à ma présence dans la coalition et je vais tenter de parler à mes amis afin de retourner à la maison et former un gouvernement de droite. Et je sais que je ne suis pas la seule à me sentir ainsi", a ajouté la députée Silman dont la déclaration a été aussitôt saluée par le chef de l'opposition.
"Idit, tu viens de prouver que ce qui guide ton action est l'identité juive d'Israël, la terre d'Israël, et je t'accueille à nouveau dans le camp national", a déclaré dans une vidéo Benjamin Netanyahu, qui dirige un bloc de l'opposition de droite réunissant son parti, le Likoud, des formations juives orthodoxes et de l'extrême droite.
Querelle autour de la pâque juive
Le travail législatif de la Knesset est actuellement en pause et le budget, qui doit être approuvé par une majorité pour éviter la dissolution de la chambre, a déjà été validé par le Parlement.
La coalition dispose désormais de 60 sièges, soit autant que l'opposition. Mais si celle-ci parvenait à rallier au moins un autre député au gouvernement, elle pourrait tenir un vote de non confiance et ainsi potentiellement mener le pays vers de nouvelles élections législatives.
Benjamin Netanyahu, qui cherche à revenir au pouvoir en dépit de son procès pour corruption, a appelé les autres élus de droite dans le gouvernement de coalition à rejoindre son camp. "Vous serez accueillis à bras ouverts et avec tous les honneurs", a-t-il déclaré mercredi, alors que l'opposition de droite avait déjà prévu une grande manifestation en soirée à Jérusalem contre le gouvernement de coalition.
Le départ de la députée Silman intervient après une querelle avec le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz. ce dernier avait demandé aux hôpitaux, en conformité avec une décision de la Cour suprême d'autoriser la distribution de pain au levain - et non azyme comme le veut la tradition juive - pendant la pâque juive.
Mais des commentateurs politiques ont remis en cause ce seul motif, faisant plutôt état de tensions au sein de la coalition qui réunit à la fois des députés de la droite radicale et du parti arabe Ra'am.
Avec AFP
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"Marche des drapeaux" de l'extrême droite à Jérusalem-Est, premier test pour le gouvernement
Naftali Bennett, un stratège politique de la droite nationaliste à la tête d'Israël
Le Figaro
Le député M'jid El Guerrab jugé pour la violente agression d'un responsable PS
En 2017, le député (ex-LREM) avait asséné des coups de casque de scooter au responsable socialiste Boris Faure.
Le député ex-LREM M'jid El Guerrab est jugé ce jeudi à Paris pour «violences volontaires», pour avoir asséné en 2017 des coups de casque de scooter au responsable socialiste Boris Faure, sur fond de rivalité politique.
À lire aussiComment les consignes sanitaires ravivent le procès en exemplarité des politiques
Le procès devait se tenir en octobre mais avait été renvoyé à la demande de la défense, qui souhaitait que soient projetées devant le tribunal correctionnel les images de l'altercation, filmées par deux caméras de vidéosurveillance.
Le 30 août 2017, Boris Faure, premier secrétaire PS de la Fédération des Français de l'étranger, rencontre par hasard M'jid El Guerrab, nouveau député LREM des Français de l'étranger. La conversation s'envenime entre les deux responsables politiques, brouillés depuis le départ du PS de M'jid El Guerrab pour La République en marche d'Emmanuel Macron, fin 2016.
« Mon pronostic vital était engagé. J'ai entrouvert les portes de la mort »
La «bande-vidéo contredit l'essentiel des témoignages qui sont dans le dossier», a affirmé à l'AFP l'avocat de M'jid El Guerrab, Antoine Vey. Selon lui, le député est «attrapé par le bras» et porte alors des coups de casque dans «un geste de défense, réflexe», il ne porte pas de «coup au sol» et «reste jusqu'à l'arrivée de la police».
Le député, aujourd'hui âgé de 38 ans, «ne va pas contester la nature des faits» et «s'est excusé» des conséquences de son geste, mais il veut faire reconnaître que «lui aussi a été insulté puis violenté», même si les violences ne sont «pas de même intensité», a ajouté Me Vey. «Un écran de fumée», a répliqué l'un des avocats de Boris Faure, Patrick Klugman, estimant que «l'inversion des responsabilités est la constante de M'jid El Guerrab». Les images sont au contraire «accablantes pour le prévenu», qui «va clairement au contact», a-t-il assuré à l'AFP.
Une hémorragie cérébrale
Selon l'accusation, en dépit de la plainte pour «violences volontaires» déposée par le député immédiatement après l'altercation, la violence et l'intensité des coups qu'il a portés sont sans commune mesure avec le geste de Boris Faure. Atteint d'un traumatisme crânien et d'une hémorragie cérébrale, ce dernier avait été opéré en urgence et avait passé trois jours en réanimation, avant d'être hospitalisé à nouveau quelques jours plus tard.
«Les chirurgiens ont bien travaillé ce 30 août 2017. (...) L'hématome cérébral était dangereux. Mon pronostic vital engagé. J'ai entrouvert les portes de la mort», a écrit sur Twitter le 30 mars Boris Faure, 48 ans aujourd'hui. «Je demande justice. Sans amertume, ni rancune. Justice pleine et entière pour des faits de violence extrême», a aussi déclaré le 1er avril dans un billet de blog celui qui est aujourd'hui responsable syndical à l'UNSA.
Un nouveau renvoi sera demandé
La plainte de M'jid El Guerrab avait initialement été classée sans suite, mais cette décision a été annulée en novembre dernier, pour des questions de forme, selon les conclusions de la défense envoyées à Me Klugman. Me Vey va demander jeudi un nouveau renvoi pour cette raison, y voyant une preuve que le «dossier a été mal instruit». «C'est un scandale, cinq ans après les faits», a réagi Me Klugman, estimant qu'il s'agit d'une «stratégie dilatoire de la part de la défense, qui vise à tout faire pour éviter que M'jid El Guerrab soit jugé avant les élections législatives» des 12 et 19 juin.
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Poursuivi pour avoir «volontairement commis des violences ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours» avec «une arme par destination», M'jid El Guerrab encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Face au tollé provoqué par cette affaire, il avait démissionné du parti présidentiel en septembre 2017, tout en gardant son mandat parlementaire.
Meurthe-et-Moselle : une femme soupçonnée d'avoir écrasé son concubin
La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.
Marseille : debout entre deux rames, un jeune homme se tue dans le métro
La victime a été retrouvée «sans vie sur la voie, jeudi vers 09h15, au niveau de la station de La Blancarde», au centre-est de Marseille, a indiqué la régie des transports métropolitains dans un communiqué.
Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus
Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.
Le Figaro
Pourquoi le Conservatoire de Paris est la 4e meilleure école d’arts du spectacle au monde?
Par
Victor Merat •
Publié le 06/04/2022 à 17:36
Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris est le quatrième meilleur établissement d’enseignement des arts du spectacle au monde, selon un classement publié ce mercredi 6 mars.
Sous le dôme conique de la salle d’orgue, un étudiant suit sa partition. Ses doigts passent gracilement sur les trois claviers du Rieger à traction mécanique. Et le souffle s’échappe des hauts tuyaux qui s’élèvent jusqu’au plafond. Dans un amphithéâtre, une cinquantaine de jeunes musiciens répète une partition de jazz. En jogging, jean, tee-shirt et casquettes pour certains. Contrebasses et violons à gauche, cuivres à droite et les percussions au fond. C’est ici, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMD), que se perpétue l’excellence académique et artistique française.
» LIRE AUSSI - Classement THE: les universités françaises maintiennent leur position
Cet établissement, fondé en 1795 continue de s’imposer comme l’un des leaders mondiaux de l’enseignement des arts du spectacle dans le monde. Le Conservatoire se hisse à la quatrième place du classement «QS Performing Arts 2022», publié ce mercredi 6 mars, qui distingue les établissements d’enseignements des arts du spectacle. Précédemment classé 17e dans l’édition 2020, puis 5e en 2021, cette progression marque la reconnaissance au niveau international de l’excellence artistique et académique française.
«Cette progression est la juste récompense des efforts des enseignants, étudiants et agents du Conservatoire, qui font de notre établissement l’un des premiers lieux d’excellence musicale et chorégraphique dans le monde. Elle vient récompenser le rayonnement de nos programmes de formation et de notre recherche et la mise en place de nombreux nouveaux partenariats avec le monde culturel», s’est félicitée Émilie Delorme, directrice du CNSMD depuis janvier 2020. Après la crise sanitaire qui a été «terrible pour les étudiants et le monde du spectacle vivant» le Conservatoire a intensifié son développement notamment à travers le numérique et le «Projet 2020-2025» qui doit «ancrer l’institution dans son siècle». Cela se fait à travers deux axes: la pédagogie et la recherche.
Le «Conservatoire augmenté» pour renforcer l’attractivité de l’établissement
Concrètement, la stratégie vise au renforcement des liens du CNSMD avec les autres acteurs institutionnels comme la Philharmonie, le Centre national de la danse ou la Maison de la radio. Mais aussi par la consolidation de sa relation avec le Centre national supérieur de musique et de danse de Lyon. Du côté de la recherche, des partenariats ont été passés avec Paris sciences et lettre (PSL), l’université Paris 8 ou encore le CNRS. Le développement du Conservatoire se fera aussi à travers le projet de «Conservatoire augmenté». Ce dernier, lancé par Émilie Delorme, renforcera les formations liées au son et à l’image. Enfin, un projet de campus connecté est en projet.
Le conservatoire accueille environ 1.400 étudiants, drastiquement sélectionnés.
Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, établissement public administratif sous la tutelle du ministère de la Culture, accueille 1.400 étudiants répartis dans dix départements (danse classique, danse contemporaine, notation, musicologie, ingénieur du son, écriture, composition et chef d’orchestre...). Ils sont sélectionnés sur concours et bénéficient tout le long de leur scolarité de parcours personnalisés, de la licence au doctorat voire au diplôme d’artiste. Dans ce marché concurrentiel et bouché, 90 à 100% des étudiants du CNSMD s’insèrent dans les trois années qui suivent leur diplômation. Les enseignants, eux, sont recrutés sur dossier et selon le «rayonnement» de leur carrière.
La rédaction vous conseille
Le Figaro
Jonathan Cohen: «Le Flambeau? Des acteurs d’horizons différents rassemblés pour faire une connerie commune»
ENTRETIEN - L’acteur et réalisateur raconte le tournage et l’écriture de ce qui s’annonce comme la série humoristique de ce printemps.
Voilà une proposition qui ne figure malheureusement dans aucun programme: instaurer la fête de la Jean-Guile officiellement en France. Cette tradition bizarroïde (un boulanger dont les bras étaient suffisamment longs pour pétrir le pain mais trop courts pour beurrer ses tartines...) compte parmi les pépites de La Flamme, parodie délurée et burlesque de l’émission de «The Bachelor», réalisée en 2020 par Jonathan Cohen et Jérémie Galan. Après la fin de la série, leur première idée fut d’inverser les rôles, de mettre une femme comme personnage principal de la saison 2. Mais les compères se rendent compte que des redites allaient apparaître entre les deux volets. Épaulés par de nouveaux auteurs, ils décident de virer de bord, en mettant cap vers une plage corse. Le Flambeau parodiera «Koh-Lanta». Sortie programmée à l’horizon mai-juin. S’y sont croisés Jérôme Commandeur, Géraldine Nakache, Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti, Ramzy Bedia, Pierre Niney, Laura Felpin, Gérard Darmon... «Jonathan a réuni et dirigé très intelligemment ce casting, commente l’acteur de 74 ans. Le tournage fut complètement délirant, on a beaucoup ri. Mais il ne fut pas évident: dans le sable, chaque pas compte double...»
» LIRE AUSSI - Jonathan Cohen, itinéraire d’un outsider de l’humour
LE FIGARO. - Vous validez ce constat de Gérard Darmon?
Jonathan COHEN - Oui... Le tournage a été corsé, parce qu’on reste tout le temps sur la plage. Pendant 42 jours. C’est intense. Il y a des épreuves, notamment dans l’eau. Il faut être là, physiquement, et il faut être patient. Mais tu dois montrer ta série, donc tu ne lâches rien. Gégé s’en est très bien tiré. Il voulait être dans Le Flambeau, il avait adoré La Flamme. «Salaud, tu ne m’as pas appelé!», m’avait-il dit (rires). Je suis aussi content qu’il y ait Yvick Letexier (Mister V), Laura Felpin, Géraldine Nakache, Adèle Exarchopoulos, Pierre Niney, Thomas Scimeca etc. Un vrai brassage. On a réussi à mélanger des acteurs de différents horizons, de différentes générations pour faire une connerie commune...
La première saison a rencontré un beau succès...
Que les gens aient adhéré, cela fut la plus belle des surprises. Je n’en espérais pas tant. On souhaite toujours que ça marche, mais le succès reste imprévisible. Comment les vont réagir à la saison 2? Je ne le sais pas. Nous ne sommes jamais en mesure de dire: «Là, vous allez vous régaler». Même si je suis content de ce que je vais donner.
«Le public a envie d’être surpris. Il faut se creuser la tête et se demander : «Comment leur faire exploser le cerveau ?»»
Jonathan Cohen
Quelle conséquence cela a-t-il eue sur votre carrière?
La réalisation de La Flamme constitue une direction dans laquelle je me sens bien parce qu’elle renouvelle un peu les propositions. Le public a envie d’être surpris. Il faut se creuser la tête et se demander: «Comment leur faire exploser le cerveau?» Cluzet s’était un peu énervé (dans l’émission «En aparté» à la fin du mois de mars, NDLR) mais il n’avait pas tort, nous sommes là pour donner uniquement. Il y a quelques années, je ne sais pas si je me le serais permis. Il y a eu un switch dans mon cerveau, j’ai cessé de trop me poser de questions sur moi et décidé de porter toute mon attention vers le public, avec pour but de le surprendre et le faire rire.
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Avec La Flamme puis Le Flambeau, vous distillez un humour à l’américaine.
Je suis très inspiré par des comédies américaines découvertes vers 15,16 ans. Je suis un enfant du «Saturday Night Live», de la série The Office, des films de Will Ferrell. Pourquoi n’y a-t-il pas eu ce genre de comédies en France? Je ne sais pas... Peut-être les chaînes n’étaient-elles pas prêtes? J’ai eu l’opportunité de pouvoir le faire avec Canal+ dans la plus grande des simplicités. Je me suis aussi rendu compte que les acteurs attendaient ce type d’humour, cette rythmique. Par le passé, les Nuls avaient apporté un angle Zucker, Abrahams and Zucker (les réalisateurs d’Y a-t-il un pilote dans l’avion?, NDLR), avec La Cité de la peur , par exemple. Cette absurdité tournée avec le plus grand des sérieux fait du bien.
«Il n’y a rien de plus kiffant que d’être dans le créatif !»
Jonathan Cohen
Comment avez-vous procédé dans l’écriture du Flambeau ?
Nous étions cinq, nous avions besoin de plus de mains que lors la saison précédente. J’occupe, si l’on veut, une place de showrunner. Mais plutôt que chacun aille écrire de son côté, nous nous mettons tous autour d’une table. Nous essayons de pousser toujours plus loin les limites de ce qui peut être cool ou hilarant. On peut se planter: ce qui est hilarant sur le papier ne le sera pas forcément à la caméra. Et quelque chose d’encore plus hilarant peut être trouvé sur le tournage. Et ainsi de suite jusqu’au montage.
Le tournage de Family business sur Netflix laissait-il aussi de la place à l’improvisation?
Avec Igor Gotesman, le réalisateur, nous disposions du papier du scénario puis du terrain de jeu qui est le tournage. Le nombre d’idées qu’on a trouvées à ce moment-là! Il n’y a rien de plus kiffant que d’être dans le créatif! On rentre chez soi avec le sentiment d’avoir fait le job. Quand on suit une scène à la ligne près comme elle est écrite, il peut y avoir une petite pointe de déception.
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Vous avez fait un sketch aux César en 2016, quand Florence Foresti présentait la 41e édition. Vous a-t-on proposé depuis de devenir maître de cérémonie à votre tour?
Pas vraiment. Je pense qu’ils y ont pensé mais il n’y a pas eu de demande directe. Une chose est sûre, je m’y prendrai longtemps à l’avance si on me le proposait. Pour préparer un truc patate. Il s’agit d’un exercice vraiment particulier. Dans ce genre de spectacle vivant, tout ne peut pas marcher mais il y a des moments de grâce exceptionnels. Je respecte beaucoup ceux qui y osent le faire, ils ont du courage. Aux César, tout le monde prépare ses lunettes de tir. Tu sais que tu vas au feu...
Vous parliez de monter un jour sur scène pour du stand-up?
Il y a longtemps, Kyan et Navo (Kyan Khojandi et Bruno Muschio, cocréateurs de la série Bloqués, NDLR) m’avaient soufflé l’idée. Mais ce n’est pas au programme pour l’instant. Là encore, un one-man-show nécessite tellement de travail. Je les vois taffer, les gars... Il y en a beaucoup, et des forts. Il faut prendre une vraie belle année de travail pour avoir des choses innovantes à donner. Si j’arrive là-dedans, qu’est-ce que j’ai à apporter? Cette perspective reste pour l’instant au fond de ma tête. Récemment, j’ai assisté au spectacle de Gad Elmaleh, D’ailleurs . Quel come-back. J’ai pris une tarte!
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France24 - Monde
Figure controversée, l'ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski est mort
Publié le : 06/04/2022 - 14:15
FRANCE 24
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Figure de la vie politique russe connue pour ses positions ultra-nationalistes et ses diatribes régulières, Vladimir Jirinovski est mort, mercredi, à l'âge de 75 ans. Ses idées anti-occidentales et sur la grandeur de la Russie, se sont peu à peu imposées comme dominant la vie publique, y compris au Kremlin.
Vladimir Jirinovski est mort mercredi 6 avril, à 75 ans. Connu pour ses tirades nationalistes, ce mastodonte de la politique russe a su habilement garder son parti à flot dans l'ère post-soviétique, sans jamais fâcher Vladimir Poutine.
À la tête pendant plus de 30 ans du Parti Libéral-Démocrate (LDPR), classé à l'extrême droite, il a participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne et son parti a toujours été représenté dans les instances locales et nationales, jouant le rôle d'opposant bruyant, mais pas rebelle.
Ce sont ses diatribes, ses élans guerriers et ses apparitions improbables qui resteront dans les mémoires des Russes, comme les fois où il a jeté un verre d'eau lors d'un débat en insultant son adversaire, ou s'est battu dans l'enceinte du Parlement avec un député.
Son dernier coup d'éclat remonte au 27 décembre, lorsqu'il avait prédit que 2022 "ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance", appelant à "attendre le 22 février". Hasard de calendrier ou pas, la veille de ce jour-là Vladimir Poutine reconnaît les séparatistes prorusses du Donbass ukrainien, avant de faire entrer ses troupes en Ukraine le 24.
En 2014, il arrive dans l'hémicycle en tenue militaire et se lance dans une tirade anti-ukrainienne, un mois après l'annexion de la Crimée par Moscou. C'est par de tels moments de politique spectacle que Jirinovski a bâti sa réputation, mais il ne s'est jamais opposé au système Poutine dont il a été en réalité un écrou.
"Seul le chef de la Russie décide de ce qu'il adviendra du monde dans les 10 à 15 prochaines années", lançait-il encore en avril 2021, à l'âge de 75 ans.
Quelques semaines plus tard, il propose de repousser l'âge de la majorité à 30 ans, car les Russes "ne comprennent rien jusqu'à 30 ans, ce sont des enfants".
Xénophobie et nationalisme
Né en 1946 au Kazakhstan, alors république soviétique, Vladimir Jirinovski se lance en politique après des études de langue, de philosophie et de droit, ainsi qu'un service militaire à Tbilissi, en Géorgie. La région se trouve alors à un tournant de l'histoire.
Vladimir Poutine n'était encore qu'un simple conseiller du maire de Saint-Pétersbourg lorsque les premiers éclats de Jirinovski apparaissent à la télévision, à l'occasion de l'élection présidentielle russe de 1991, peu avant la dissolution définitive de l'URSS, à laquelle il termine à la troisième place.
Dans un discours resté célèbre, il fustige alors la perte des républiques soviétiques qui se sont séparées de la Russie et promet de "redresser la Russie à genou".
Créé en 1989, son Parti Libéral-Démocrate porte très mal son nom, étant fondé sur la xénophobie, le militarisme, l'autoritarisme et le retour des nombreux territoires "perdus", y compris l'Alaska, vendue par la Russie aux États-Unis à l'époque tsariste.
Trois ans plus tard, il remporte sa plus grande victoire politique en décrochant 64 sièges au Parlement, provoquant la stupeur des Occidentaux, qui suivent attentivement les soubresauts de la politique russe dans le chaos des années post-soviétiques.
Une figure controversée
Figure controversée, son nationalisme provocateur choque alors une partie de la population russe, tout comme ses insultes envers ses détracteurs, ses bagarres ou ses tirades contre les États-Unis, les communistes et les Juifs, tout en reconnaissant que son père en était un.
"Nos scientifiques modifieront légèrement le champ gravitationnel de la Terre et votre pays sera sous l'eau !", lance-t-il encore à l'attention des États-Unis dans une vidéo de 2002, où il apparaît visiblement éméché.
Pour ses partisans, il est au contraire un politique habile et orateur charismatique, qui sait jouer de la politique pour récupérer les voix de nostalgiques de l'URSS mais aussi des déçus des communistes, des démocrates et du système Poutine.
Pour nombre d'observateurs, il s'est contenté d'être un outil du Kremlin pour canaliser les mécontents.
Lorsqu'en 2020, le gouverneur LDPR Sergueï Fourgal, qui avait battu aux élections le candidat du Kremlin, est arrêté pour une affaire de triple meurtre dénoncée comme politique, Vladimir Jirinovski hausse le ton et menace de quitter le Parlement avec toute sa faction.
"Le monde entier saura quel bazar il y a en Russie !", lance-t-il furieux. En fin de compte, le fidèle opposant de Poutine n'en fera rien.
Avec AFP
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Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : Poutine rêve-t-il d'une Grande Russie ?
France24 - Monde
Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
Publié le : 05/04/2022 - 20:13
Stéphanie TROUILLARD
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Depuis près d'une vingtaine d'années, le prêtre français Patrick Desbois identifie les sites ayant servi à l'extermination des juifs en Europe de l'Est au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir fait un travail analogue auprès des Yazidis victimes du groupe État islamique en Irak et en Syrie, il a décidé de collecter des témoignages des victimes de la guerre actuelle en Ukraine.
À la tête de l'association Yahad - In Unum, le prêtre français Patrick Desbois documente depuis près de vingt ans les crimes commis par les nazis contre les juifs en Europe de l'Est lors de la Seconde Guerre mondiale. Avec ses équipes, ce petit-fils de déporté enquête sur les exécutions de masse. Il a aussi accompagné des Yazidis victimes des exactions du groupe État islamique en Irak et en Syrie.
Dès le début de l'invasion russe en Ukraine, le père Desbois a décidé de lancer une collecte de témoignages sur ce conflit. Directeur du conseil académique du mémorial de Babi Yar à Kiev – un site qui contient les restes de près de 34 000 juifs massacrés en 1941 alors que la ville était sous occupation nazie –, il a commencé à interroger des victimes de la guerre en Ukraine. Avec l'aide de médiateurs sur le terrain, il a pu enregistrer ces entretiens en utilisant une application de visioconférence.
France 24 : Pourquoi avoir décidé de lancer cette collecte de témoignages sur la guerre actuelle en Ukraine ?
Patrick Desbois : Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, un de mes meilleurs amis, Ruslan Kavatsiuk, le directeur-adjoint du mémorial de Babi Yar, m’a dit cette phrase terrible : "Patrick, tu vas revenir pour nos fosses communes à nous." Je ne pensais vraiment pas qu’il y en aurait. Mais quand on a commencé à voir les massacres de civils sans aucune motivation militaire, cela m’a semblé évident de faire ce travail de collecte. Si je ne le fais pas, qui va le faire ? Il y a vingt ans qu'on travaille en Ukraine. En tout, on a interrogé 8 000 personnes de l’ex-Union soviétique témoins de la Shoah par balles. On connaît énormément de gens, les villages, la topographie.
Father Patrick Desbois starts investigation of crimes committed by the Russian Federation in #Ukraine. The goal of the project: Discovering the horrors of the crimes committed on a massive scale against the Ukrainian civilian population. @desbois_patrick pic.twitter.com/x3MZQbyb24
March 25, 2022De quelle façon procédez-vous pour recueillir ces témoignages ?
On est une équipe de quatre personnes ici en Europe de l’Ouest et on a une équipe d'une douzaine de médiateurs sur place. L'un d'eux est à Irpin et il cherche des témoins. Il connaît beaucoup de gens et nous introduit. On sent aussi l'urgence de le faire. Les témoins peuvent rapidement se disperser.
Les gens acceptent de parler à visage découvert, en zoom et en donnant leur vraie identité. Cela m'a surpris. Quels que soient les dommages qu’ils ont subis, ils veulent rester dans leur pays et le défendre. Dans toutes les enquêtes que j’ai faites, je n'ai jamais vu ça. J'ai en tête le témoignage d'une femme blessée et qui se trouvait à l'hôpital. Elle avait perdu une partie de sa famille alors qu'ils étaient en voiture. Elle a presque pleuré pendant l’entretien, mais quand elle a fini, elle a dit : "Dès que je vais mieux, je reprends ma vie et je vais aider les gens." Je n’en revenais pas. Il y a vraiment un esprit de résistance.
Comment le travail que vous avez déjà effectué sur les crimes de masse vous a-t-il aidé ?
En Irak, on a filmé 450 Yazidis qui venaient de sortir de chez Daech et qui cherchaient à identifier leurs violeurs ou leurs assassins. Sans ces précédentes enquêtes, on ne pourrait pas faire ce travail aujourd'hui. On sait gérer ce genre d'entretiens. Je pense à une femme qui était en voiture avec son fils de trois ans sur les genoux. Elle nous a dit qu’elle avait tout de suite compris qu’une balle avait traversé le corps de son enfant. On lui a demandé beaucoup de détails sur la couleur de la voiture, si elle avait pu être confondue avec un véhicule militaire ou encore le lieu exact de l’attaque. Il fallait pouvoir la situer sur une carte interactive et voir s’il n’y avait pas d’objectifs militaires dans cette zone car il est clair que les Russes vont dire qu'il s'agit de dégâts collatéraux et qu’il n’y a pas d’atteintes envers les civils.
Cette dénégation récurrente des Russes me frappe tout particulièrement. Quand ils bombardent une maternité, comme à Marioupol, ils disent que ce n'était plus une maternité et qu’il n’y avait pas de femmes enceintes. Ils dénient le crime dès qu'il est dénoncé. Pour les corps retrouvés dans la ville de Boutcha, ils disent qu'ils ont été placés là, qu'ils ne sont pas morts et que les cadavres bougent. Historiquement, je n’avais jamais vu cela. Chaque fois qu’un crime est découvert, ils le dénient le jour même en détail. C’est comme si à Oradour-sur-Glane, le jour même, les Allemands avaient dit : "Non, ce sont les résistants qui ont tiré sur les habitants. On n'a tué personne."
Ces démentis rapides s'expliquent par l’accélération due aux médias sociaux et par le fait que la guerre menée par Poutine est appuyée par une propagande inimaginable. Toute faille à la propagande doit être comblée tout de suite. Je pense aussi qu'après les annonces d'ouvertures d'enquête par la Cour pénale internationale ou de jugement en France ou en Allemagne, les Russes savent que des actions en justice vont être menées. Ils cherchent une protection immédiate. Les témoignages que nous recueillons seront des preuves pour ces enquêtes.
Je me souviens de Kherson, de son rabbin, de sa synagogue et de son aide aux plus pauvres. Je me souviens des fosses communes des juifs fusillés. Et mon coeur est avec vous. On annonce Kherson est tombée. Poutine n'a pas libéré Kherson, il l'a anéantie. pic.twitter.com/oGdmjjMtWY
March 3, 2022Qu'avez-vous ressenti en découvrant les images des exactions commises dans la ville de Boutcha ?
Cela m’a fait songer aux rues de Kigali. On savait que des crimes avaient été commis en Ukraine, mais jusque là, on ne savait pas que les Russes avaient fusillé des gens en masse et qu'ils avaient utilisé la méthode des fosses communes. En diffusant ces images, on montre aux autorités russes qu’elles sont sous notre regard. Nous leur disons : "Nous savons que vous tuez des civils, nous savons que vous violez des femmes, nous savons que vous pillez des appartements. Toute la planète vous regarde et vous serez jugés. Vos démentis ne tiendront pas." Malgré tout, je crains que les Russes se disent qu'ils ont fait une erreur à Boutcha et qu'ils décident désormais de faire disparaître les preuves, comme cela s'est beaucoup fait pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils savent qu’on expose leurs victimes et leurs crimes et ils peuvent décider de donner des ordres dans ce sens.
Est-ce qu’il y a aussi des similitudes avec les témoignages que vous avez recueillis sur la Seconde Guerre mondiale ?
Les gens à qui on a lavé la tête par la propagande se transforment en criminels, avec viols, vols et assassinats. J’ai vu cela plusieurs fois dans des villages touchés par les Allemands. Ils venaient soi-disant "avec la pureté de la race" et disaient qu’ils ne faisaient qu’éliminer une "sous-race". Mais quand on les voyait sur le terrain, ils violaient des femmes, ils massacraient des familles et ils pillaient des appartements. Il n’y a pas de crime pur, cela n’existe pas. Et de voir qu'aujourd'hui, quelqu'un a pu lancer une idéologie qui mobilise ainsi une population et une armée et que cette propagande continue de marcher, c'est presque irréel. Les gens pensent que l’humanité a avancé sur ces questions-là, mais apparemment le degré de liberté de conscience est très fragile.
C’est presque incroyable que ces crimes commis quasiment en public arrivent aux frontières de l’Europe, à deux heures et demie d’avion de Paris. Tout le monde est révolté en voyant Boutcha, mais je me demande ce que cela va être quand Marioupol va être libérée ? Il faut s’attendre à des scènes de massacres beaucoup plus larges. Il y aura des Boutcha un peu partout.
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Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha
Info ou intox
Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent
IL Y A 80 ANS
Babi Yar : "Le premier grand massacre de la Shoah par balles"
Valeurs Actuelles
[Entretien] Éric Ciotti : « Il faut que justice soit rendue pour la famille de Jérémy Cohen »
Valeurs actuelles. L’affaire de l’agression de Jérémy Cohen avait été vite classée comme un banal fait divers. Pourquoi selon-vous, cette affaire ressort-elle maintenant, en revêtant selon les dires de certains un caractère antisémite ?
Éric Ciotti. Elle ressort manifestement grâce au courage des parents de Jérémy Cohen. Ils ont réussi à retrouver des vidéos de cette agression sordide. Incontestablement, elle a été le fait générateur de la mort de Jérémy Cohen lorsqu’il a été renversé par ce tram. On voit très bien sur cette vidéo l’agression dont il a été la victime. Cette agression sauvage a été menée par une horde de barbares. Malheureusement, ce type d’incivilités sont de plus en plus fréquentes dans notre société.
Cet antisémitisme s’est-il banalisé dans notre pays ?
Les actes antisémites se sont démultipliés dans notre pays. C’est un fait incontestable. Ces agressions sont insupportables. Elles constituent une abomination pour notre République. Tout doit être fait par les pouvoirs politiques pour combattre cette banalisation.
Qu’est-ce-qui explique que ce phénomène soit particulièrement prégnant dans les banlieues ?
Cet antisémitisme est le contre-miroir de l’islamisme. Ce phénomène ravage nos banlieues. Il faut avoir le courage de les dénoncer. C’est peut-être pour cela que certains veulent occulter ces faits. On a l’impression que cet antisémitisme trouve des excuses chez certains représentants de l’extrême gauche, qui défendent cette haine naturellement entretenue par l’islamisme.
À Toulouse, en mars dernier, Emmanuel Macron rendait hommage aux victimes juives de l’attentat de l’école Ohr Torah. Il tenait un discours fort pour lutter contre la propagation de cette haine au sein de la société. Quel est le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron dans ce domaine ?
Son bilan est catastrophique, à l’image de tout ce qu’il a tenté d’entreprendre dans les domaines du régalien. Le quinquennat d’Emmanuel Macron concorde avec l’augmentation exponentielle des actes antisémites. Emmanuel Macron est dans la logorrhée verbale plutôt que dans l’action efficace.
Cet antisémitisme trouve des excuses chez certains représentants de l’extrême gauche, qui défendent cette haine naturellement entretenue par l’islamisme.
Qu’entendez-vous lorsque vous dites à la tribune de l’Assemblée nationale, en décembre 2019, que « l’antisionisme est l’autre visage de l’antisémitisme » ?
Pour l’extrême gauche, la haine d’Israël justifie les attaques et les insultes contres les juifs de France. L’antisionisme est la vitrine légale pour certains de l’antisémitisme. Cette manipulation doit être combattue avec force par la République.
Au sein de votre famille politique, quelles mesures proposez-vous dans le cadre de la campagne électorale ? En quoi peuvent-elles répondre aux maux de ce phénomène de société ?
Dans le cadre de ma campagne au Congrès, j’avais émis la proposition que les actes antisémites soient sanctionnés par des peines planchers et des peines minimales. L’objectif était d’avoir des sanctions lourdes dès la première agression antisémite. Rien ne doit être banalisé, ni toléré. La réponse pénale doit être exemplaire pour être dissuasive. Valérie Pécresse souhaite à ce titre considérablement renforcer la réponse pénale. Il y aura notamment l’impulsion d’une nouvelle politique pénale dévolue au parquet, pour systématiquement sanctionner le moindre propos ou acte antisémite.
L’antisémitisme est-il passé sous silence au cours de cette campagne électorale ? Cette agression peut-elle être le fait divers de trop pour les Français ?
Le pouvoir qui est le détenteur d’un bilan aussi catastrophique en matière de sécurité essaye d’occulter la réalité des chiffres et des faits. Il faut que la vérité revienne. Ce que je souhaite c’est que cet acte soit sanctionné comme il le mérite. Il faut que justice soit rendue pour la famille de Jérémy Cohen et que rien ne soit dissimulé à nos concitoyens.
Le Monde
Nicolas Zepeda, la forteresse du déni
Lors de son interrogatoire devant la cour d’assises du Doubs, mardi, le jeune Chilien a démenti son implication dans l’assassinat de Narumi Kurosaki, son ex-petite amie japonaise, en décembre 2016 à Besançon, en dépit de l’accumulation des charges qui pèsent sur lui.
L’interrogatoire de Nicolas Zepeda venait à peine de commencer, mardi 5 avril, que déjà il fallait se résigner : on ne saurait ni comment Narumi Kurosaki a été tuée, dans la chambre 106 de la résidence étudiante de Besançon, durant la nuit du 4 au 5 décembre 2016, ni où son corps a été dissimulé. « Est-ce vous que l’on aperçoit à treize reprises sur les images de vidéosurveillance de la résidence ?
– Non, ce n’est pas moi, Monsieur le président.
– Est-ce vous qui avez été vu deux fois, par deux étudiantes, caché dans la cuisine de cette résidence ?
– Je ne suis pas cette personne. »
Nicolas Zepeda n’est pas « cette personne » maladivement jalouse, obsédée depuis des semaines par la rupture que lui avait imposée son ex-petite amie japonaise, s’introduisant dans ses messageries, contrôlant les photos de ses copains masculins sur son mur Facebook, traquant obstinément les preuves de sa liberté retrouvée et de son nouveau bonheur amoureux. Il n’est pas « cette personne », engluée dans la détresse et la blessure d’orgueil, qui prépare en secret un voyage de Santiago du Chili jusqu’à Besançon, achète dès son arrivée un bidon de cinq litres de liquide inflammable, des allumettes et un détergent, espionne pendant trois nuits et deux jours la fenêtre de la chambre 106 de l’étudiante, l’invite à dîner, la fait disparaître, et usurpe dans les jours qui suivent ses adresses IP sur les réseaux sociaux pour tenter de rassurer tous ceux qui s’inquiètent de l’absence de la jeune femme, avant de rentrer dans son pays.
Nicolas Zepeda, sa jalousie mortifère, et l’insoutenable liberté de Narumi KurosakiNon, le jeune homme, issu d’une famille chilienne catholique pratiquante et aisée, aîné et seul garçon d’une fratrie de trois, fils gâté par sa mère et héritier désigné de la réussite professionnelle de son père, ne peut pas être cette personne, coupable d’avoir assassiné Narumi Kurosaki.
Une fois, une seule, Nicolas Zepeda a vacillé
Que pèse l’accumulation vertigineuse de preuves, en images, en témoignages, en expertises téléphoniques, informatiques, en milliers de messages exhumés, en recoupement irréfragable de toutes ces données, face à des parents qui, dès les premiers soupçons, ont bâti une forteresse autour de leur fils ? Qui ont fait appel à l’un des plus grands cabinets d’avocats de Santiago afin de s’assurer que, jamais, le jeune Chilien ne devrait rendre des comptes à la justice française ? Qui, lorsque l’impensable est arrivé – son extradition vers la France et la perspective de comparaître devant une cour d’assises – ont choisi Me Jacqueline Laffont, l’une des avocates les plus réputées de la place de Paris, conseil d’un ancien président de la République, pour le représenter ? Qui, avant l’ouverture du procès ont multiplié les entretiens dans la presse pour proclamer son innocence ? Qui, depuis mardi 29 mars, sont assis au premier rang du public, les yeux rivés au box de l’accusé ? Et qui, ce mardi 5 avril, ont été autorisés par le président Matthieu Husson, à déjeuner et à s’entretenir avec lui, juste avant qu’il soit interrogé ?
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[Entretien] Éric Ciotti : « Il faut que justice soit rendue pour la famille de Jérémy Cohen »
Le Monde
Roman Abramovitch, négociateur de l’ombre dans les pourparlers russo-ukrainiens
L’oligarque russe tente de jouer un rôle d’intermédiaire entre Kiev et Moscou. Dès le 23 février, il était sollicité par le producteur de cinéma ukrainien Alexandre Rodnianski, dont le fils conseille le président Volodymyr Zelensky.
Roman Abramovitch semble parfaitement à l’aise dans son numéro d’équilibriste. Sur les photos, on le voit tout sourire, chemise ouverte, avec le même style décontracté qu’il arbore dans les travées des stades de football ou lors des vernissages d’expositions d’art contemporain qu’il finance.
Malgré les accusations de massacres qui pèsent sur la Russie, notamment dans les zones au nord de Kiev, le président ukrainien a redit sa volonté de négocier avec Moscou, « seule option » possible pour l’Ukraine. Lundi 4 avril, Volodymyr Zelensky a donc signé un décret réorganisant sa délégation autour de son chef, le parlementaire et conseiller présidentiel, David Arakhamia. Côté russe, les visages sont également connus. Au milieu, celui de l’inévitable Abramovitch s’interpose.
Guerre en Ukraine : dans les négociations comme sur le terrain, Kiev tente de reprendre la mainA nouveau attendu lorsque les délégations se retrouveront face à face, il devrait jouer sa partition habituelle, plus délicate que jamais : « facilitateur », c’est-à-dire censé être à équidistance des deux délégations, médiateur au service de la paix qui n’oublie pas de penser à ses propres – et nombreux – intérêts.
Pour qui roule l’oligarque Abramovitch ? La question est sur toutes les lèvres depuis qu’il a été aperçu à Istanbul, le 29 mars, lors des précédentes négociations, silencieux comme à son habitude. Son implication est cependant plus ancienne. Dès le 23 février, selon nos informations, il est sollicité par le producteur de cinéma ukrainien Alexandre Rodnianski, dont le fils, Alexandre Rodnianski Jr., conseille le président Volodymyr Zelensky.
« Abramovitch, au moins, parle sans peur »
« Mes amis, à Kiev, avaient le sentiment que leurs messages n’étaient pas correctement transmis au Kremlin par les négociateurs russes. Ils cherchaient quelqu’un de plus fiable, issu des milieux d’affaires », confie par téléphone Rodnianski père, qui a produit les premières émissions de Volodymyr Zelensky acteur, dans les années 1990, et dont plusieurs films ont été financés par Roman Abramovitch. Le seul entrepreneur à avoir répondu favorablement à ses appels. « Lorsque je l’ai prévenu que la guerre avait éclaté, le 24 février au petit matin, Roman était bouleversé. Et il s’est aussitôt impliqué », souligne le producteur qui relativise l’influence de son ami sur Vladimir Poutine : « Roman m’a toujours dit : “Personne ne peut influer sur le cours des choses, qu’il soit ministre ou businessman.” »
Selon Rodnianski, le rôle d’Abramovitch se limiterait à celui de modeste messager : « Il semble qu’au Kremlin, tous les politiciens soient effrayés à l’idée de dire la vérité à Poutine. Roman est la personne la plus capable de lui donner les bonnes informations, avec franchise et intégrité. Lui, au moins, parle sans peur. »
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Le Monde
Bouches-du-Rhône, toute l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Territoire solaire, multiculturel, aux sites préservés, les Bouches-du-Rhône font alterner un littoral minéral sublime et un arrière-pays authentique. Partez à la rencontre de cette Provence de contrastes et de simplicité que l’on expérimente en osant sortir des sentiers battus !
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Bouches-du-Rhône : un territoire à croquer
Intégrées à la Vallée de la Gastronomie - cette destination gourmande qui relie Dijon à Marseille - les Bouches-du-Rhône vous emmènent en voyage gastronomique ! Embarquement immédiat à Marseille qui, après le succès de l’année de la gastronomie en 2019 (Plus de 2 millions de participants), remet le couvert pour la 4e édition avec l’événement MPG2022, devenu culte. Au programme : la 3e édition des dîners insolites programmés tout au long du mois de juillet dans des lieux décalés avec des chef (fe) s épatant(e) s. Mais avant cela : le grand banquet dressé sur la Corniche Kennedy à Marseille et qui réunit quelque 1 000 convives face au soleil couchant pour un dîner hors normes.
En juin, place au Street Food Festival ! Producteurs locaux, artisans, chefs et métiers de bouche mettent en commun leur savoir-faire sur fond de DJ sets et de performances street art. On profite de l’escapade dans ce département pour s’intéresser au spiritueux local, le pastis ! Comme celui élaboré par la distillerie Garagaï à partir de 20 plantes et fleurs fraîches récoltées aux abords de la Sainte-Victoire. Pour aller plus loin dans la découverte de la Provence, cap sur les Alpilles ! L’écurie Petit Roman organise des balades à cheval gourmandes en formule ½ journée ou bivouac avec des pros formés par des indiens Navajos. Au Domaine du Temps perdu à Mouriès, vous découvrirez une ferme écosystémique semée d’oliviers et d’amandiers, qui produit une bonne huile d’olive AOP des Baux-de-Provence. Et, puisqu’on est dans le coin, pourquoi ne pas faire un saut au Mas de la Pyramide à Saint-Rémy-de-Provence, un musée rural implanté dans d’anciennes carrières romaines. Très impressionnant le travail de taille sur ce rocher dressé à 20 mètres de hauteur !
S’immerger en pleine nature
On peut également chausser ses chaussures de marche pour partir à l’assaut du nouveau GR La Routo qui relie la France à l’Italie, sur le tronçon qui part d’Arles, traverse Maussanne-les-Alpilles et débouche sur Aix-en-Provence. À Peyrolles-en-Provence, la balade suit le fil de l’ancien canal du Verdon, sur 12 km. Une véritable page d’histoire de l’irrigation ! Plus contemplatif comme itinéraire : on grimpe à bord du petit train de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas via Martigues. 60 km de voie ferrée avec vues plongeantes sur la pinède et les eaux cristallines !
Faites donc un break sportif à Carry-le-Rouet pour une randonnée de 12,4 km, celle de Notre Dame du Rouet et Bon Jean, qui en met plein la vue ! Envie de Camargue ? Pour varier du cheval ou du vélo, on fend les eaux en paddle ! Trott Camargue, la base de loisirs des Saintes-Maries-de-la-Mer loue des trott-paddle, une trottinette de mer qui file à 11 km/h. Repos bien mérité au Mas du Couvin, un établissement typiquement camarguais au cœur des étangs et des marais, ou aux Lodges de Camargue, des sortes de cabanes de pêcheurs sur pilotis à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
De nouveaux regards, des écrins mythiques
La cité arlésienne, aux portes de la Camargue, n’a pas fini de faire parler d’elle ! Au succès des Rencontres de la photographie, à la nouvelle dynamique impulsée par le Parc des Ateliers de Luma, s’ajoute l’ouverture de la Fondation Lee Ufan, l’artiste contemporain de l’extrême dépouillement, entre les murs de l’Hôtel Vernon réhabilité par Tadao Ando. Avec ce nouveau lieu de culture, la ville s’affirme comme une référence de l’art contemporain !
Consacré au fabuleux destin de Paul Ricard, le nouveau musée du Domaine de Méjanes présente des spectacles de taureaux, des balades à cheval, des hébergements en roulotte et des restaurants. Et, pour cultiver vos connaissances sur la Camargue, ne manquez pas le nouveau musée d’archéologie maritime et d’ethnographie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est à la Villa Méditerranée de Marseille qu’il faudra aussi se rendre pour découvrir une réplique de la Grotte Cosquer, la seule grotte préhistorique sous-marine avec plus de 500 œuvres d’art pariétales enfoui à 37 mètres de profondeur !
www.myprovence.fr/
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L'Humanité
Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »
EntretienL’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.
Cyprien BogandaContrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.
Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?
L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.
Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.
En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.
Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).
Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?
Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.
Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.
Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?
Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.
Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.
Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?
Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.
Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.
michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite Le Figaro
Ces voitures des années 90 dans lesquelles investir avant qu'il ne soit trop tard
Marti BlanchoCLASSEMENT EXCLUSIF - Grâce à des données inédites, Le Figaro a classé les voitures de collection récentes dont la cote a le plus grimpé ces deux dernières années.
Et si dans votre garage dormait une voiture des années 90 qui se vendrait aujourd'hui à plus de 20.000 euros sur le marché de l'occasion ? Certains véhicules de la fin du siècle dernier peuvent désormais prétendre à la carte grise de collection et leur cote s'envole. Plusieurs autos qui vont bientôt souffler leurs 30 bougies peuvent ainsi s'avérer être un bon placement. Pour vous aider à dégotter la perle rare, nous avons passé au crible des données exclusives fournies par un site spécialisé, Benzin. Nous avons classé les modèles dont les prix sur le marché de l'occasion ont le plus grimpé ces derniers mois. Ces véhicules pourraient bien continuer à s'apprécier pour atteindre de nouveaux records. «Il faut acheter malin, débusquer les valeurs montantes du moment ou de demain», avance François-Xavier Basse, fondateur du magazine spécialisé Youngtimers. «C'est un moyen de se protéger de l'inflation et c'est surtout plus drôle et rentable qu'un livret A», assure David Silvestre, fondateur de ce site d'enchères.
Quatre voitures françaises dans le top
Parmi les dix voitures dont la cote s'est le plus envolée, on retrouve quatre modèles de constructeurs français. Et notamment l'iconique Peugeot 205 GTI 1.9. Venu au monde en 1986, ce petit bolide de moins d'une tonne emmené par 130 chevaux se négocie aujourd'hui pour plusieurs dizaines de milliers d'euros. En début d'année, la vente record a même doublé le prix moyen de 2019. Une voiture de grande série «symbole des années 90» dont le prix parfois gonflé s'explique par «le très bon état de préservation» du modèle, d'après François-Xavier Basse.
L'augmentation la plus spectaculaire revient cependant à une autre française : la Peugeot 306 cabriolet, dont la production s'est arrêtée en 2002. La décapotable compacte a vu sa cote bondir de 176% en à peine trois ans. Mais son prix record reste contenu sous la barre des 10.000 euros en 2022. De quoi s'acheter une auto dessinée par le fameux carrossier italien Pininfarina, plus connu pour ses Ferrari et Maserati.
Pininfarina signe d'ailleurs le dessin d'une autre Peugeot de notre palmarès : la 406 Coupé, dans sa version dopée par un moteur V6. Toujours pour moins de 10.000 euros, on pourra s'offrir une belle machine assemblée dans la botte.
Le phénomène Youngtimer
Signe que les années 80 et 90 ont le vent en poupe, les dix véhicules de notre classement figurent aussi parmi les plus vendus du site Benzin. Rien de plus normal pour son fondateur, qui explique cet engouement par l'arrivée sur le marché de l'occasion d'acheteurs pour qui ces autos étaient iconiques dans leur jeunesse. Le phénomène a pris une telle ampleur qu'il a même un nom : Youngtimer, mot anglais qui désigne ces véhicules de collection de la fin de siècle dernier.
« Dans le milieu de la collection, tout est question de pyramide des âges. Les passionnés commencent toujours par s'intéresser à la voiture qui les a touchés quand ils étaient enfants, éclaircit François-Xavier Basse. Ceux nés dans les années 1980-90 vont collectionner des véhicules de cette période et ils ont désormais l'âge et les moyens de se les acheter.»
Il faut dire que les années 90 sont à la mode. Même les marques de luxe boudent les derniers bolides modernes, préférant mettre en scène leurs aînés dans les spots publicitaires. À l’instar de Dior, qui fait rouler Robert Pattinson au volant d'une BMW e30.
« Faible kilométrage, première main et première peinture »
Mais comment s'y retrouver dans l'offre et éviter une mauvaise surprise ? Avant tout, mieux vaut acheter français. Les voitures des constructeurs nationaux «se vendent mieux et plus cher, à l'instar des Fiat en Italie ou des Mercedes en Allemagne», explique François-Xavier Basse. Le spécialiste recommande de «choisir ce qui nous plaît», tout en conseillant les versions sportives et haut de gamme ainsi que les séries limitées des voitures des années 90 – début 2000. La couleur peut aussi faire grimper la cote quand elle correspond à celle du modèle de lancement ou à une édition spéciale. «La 206 cabriolet, par exemple, se vend mieux quand elle est jaune.»
Une fois son dévolu jeté, on préférera un modèle d'origine ou le plus proche possible de son état premier (avec des pièces détachées d'origine facilement trouvables) afin de faciliter la revente. L'idéal pour une véritable voiture de collection étant de respecter la sainte trinité : «une première main, première peinture et à faible kilométrage, soit moins de 100.000 km», énumère le fondateur de Youngtimers.
Mais avant le paiement, une inspection poussée de la carrosserie s'impose. On fera particulièrement attention à la rouille, «un facteur de dépenses qui peut vite se transformer en cauchemar». David Silvestre recommande ainsi de payer jusqu'à 10% de plus pour une voiture propre et saine : «les petites économies se transforment souvent en grosses pertes financières».
Éviter Crit'Air avec la carte grise de collection
Une fois l'auto achetée, il sera possible d'opter pour la carte grise «véhicule de collection». La demande peut se faire en ligne, sur le site de l'ANTS, à condition de fournir «une attestation établie soit par le constructeur ou son représentant en France, soit par la Fédération française des véhicules d'époque (FFVE)». Pour l'obtenir, il faudra que la voiture ait plus de 30 ans, ne soit plus produite et que ses caractéristiques techniques n'aient pas été modifiées.
Cette formalité n'est cependant pas obligatoire pour pouvoir circuler. Rouler dans une auto trentenaire avec une carte grise normale reste tout à fait réglementaire. Pourtant, deux avantages peuvent vous pousser à en faire la demande. D'abord, le contrôle technique n'est obligatoire qu'une fois tous les cinq ans pour les véhicules de collection. Enfin, ils sont exonérés des restrictions des Zones à faible émission sur tout l'Hexagone. De quoi parader en ville sans vignette Crit'Air.
Méthodologie détaillée
Pour établir ce palmarès nous avons utilisé des données exclusives du site d'annonces vérifiées Benzin . Il s'agit des dix voitures dont le prix moyen a le plus augmenté depuis les années 2019-2020. Ont été choisis les véhicules avec suffisamment de ventes pour établir une moyenne fiable.
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Ferrari LaFerrari prototype, un mulet pour un musée
ENCHÈRES - Répertorié sous le matricule M6, l’un des prototypes de développement du premier supercar hybride de Ferrari est à vendre lors de la vente RM Sotheby’s, à Monaco.
Permis et aptitude médicale
DROIT DE L’USAGER - Un arrêté du 28 mars 2022 nouvellement publié fixe la liste actualisée des affections médicales incompatibles avec la détention du permis de conduire.
Bizzarrini 5300 GT, la renaissance d’une icône
ACTUALITÉ - Relancée par le groupe Pegasus, la marque italienne va produire 24 répliques de sa mythique berlinette née en 1963.
France24 - Monde
En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
Publié le : 02/04/2022 - 12:11
David RICH
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Alors que Vladimir Poutine a annoncé jeudi que le gaz russe devrait désormais être payé en roubles, l'Union européenne, premier client de Moscou, lui a opposé un refus catégorique et affirmé envisager d'autres scénarios pour son approvisionnement. France 24 décrypte avec Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l'Iris, cette nouvelle étape du bras de fer autour de la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine pourrait-elle provoquer un arrêt prématuré des exportations de gaz russe vers l'Europe ? Alors que les pays de l'Union européenne (UE) avaient décidé d'exclure de leurs sanctions contre la Russie les contrats gaziers, Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 31 mars, que les pays "inamicaux" devraient dorénavant régler leurs factures en roubles.
Une requête jugée inacceptable par l'UE, premier acheteur mondial de gaz russe, qui a appelé la Russie à honorer ses contrats, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars.
Face aux menaces de Moscou, qui affirme désormais envisager de se tourner vers le marché asiatique, les gouvernements français et allemand ont indiqué jeudi se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe.
Pour analyser les conséquences potentielles d'une telle décision pour l'UE ainsi que pour la Russie, France 24 s'est entretenu avec Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste des questions énergétiques.
France 24 : Comment analysez-vous l'annonce de Vladimir Poutine ? Les dirigeants européens affirment avoir reçu des gages qu'ils pourraient continuer à acheter du gaz en euros, la menace de la Russie est-elle crédible ?
Francis Perrin : Cette menace n'est pas véritablement crédible. Pour deux raisons.
Tout d'abord, elle est en contradiction avec le contenu des contrats qui lient Gazprom et les entreprises gazières européennes, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars. Modifier de tels contrats de manière unilatérale est illégal, et Vladimir Poutine le sait.
L'autre raison est qu'il y a depuis Moscou plusieurs sons de cloche : Vladimir Poutine qui annonce l'obligation ; le même Vladimir Poutine qui rassure Olaf Scholz et Mario Draghi en leur disant que rien ne change, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui parle d'une mise en œuvre progressive du paiement en roubles.
Il s'agit donc à mon sens d'un bluff, dont Vladimir Poutine est un grand spécialiste. Comme souvent, il fait une déclaration percutante pour jauger les réactions et adapter sa stratégie.
Paris et Berlin affirment se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe, ont-elles des possibilités de repli suffisantes ?
Il faut d'abord dire que si les Européens n'ont pas pris de sanctions sur le gaz russe – qui représente 45 % de leurs importations –, c'est parce qu'ils ne peuvent s'en passer à court terme. Pour autant, avec la guerre en Ukraine, un plan est désormais sur la table pour réduire significativement cette dépendance sur l'année 2022, dans l'optique d'une sortie de totale du gaz russe pour 2027. Il existe pour cela trois leviers : trouver de nouveaux fournisseurs de gaz naturel, remplacer une partie de la consommation gazière par d'autres sources d'énergie, notamment des sources renouvelables, et enfin faire des économies sur la consommation actuelle. Cette stratégie devrait permettre de réduire au moins d'un tiers les importations russes cette année.
Pour ce qui est des nouveaux fournisseurs, un contrat a déjà été signé avec les États-Unis, pour une augmentation de ses livraisons de gaz naturel liquéfié, qui devrait compenser, à terme, un tiers des importations russes actuelles. Parmi les autres partenaires potentiels, il y a le Qatar, l'Algérie, le Nigeria, l'Égypte, la Norvège ou bien encore l'Azerbaïdjan.
La Russie est le plus gros fournisseur de gaz d'Europe et l'Europe son principal client. Dans le contexte de guerre actuel, Vladimir Poutine est-il vraiment en position de force sur ce dossier ?
La Russie n'est pas en position de force pour une raison simple : elle est encore plus dépendante du marché européen que l'Europe ne l'est des exportations russes. Autrement dit, Moscou a plus à perdre que l'Europe dans cette affaire.
Pour l'UE, il n'est bien sûr pas simple de tourner la page russe, mais elle possède déjà les infrastructures suffisantes pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié, au moins dans un premier temps. Si ces livraisons coûtent plus cher, elles présentent un avantage majeur : celui d'êtres plus souples, car livrées par bateau et non pas le biais de gazoducs. Cette souplesse permet une plus grande sécurité d'approvisionnement, car elle rend plus facile la diversification des sources.
Du côté de la Russie, l'industrie est principalement tournée vers l'Europe et de gros investissements d'infrastructures seront nécessaires pour exporter massivement le gaz par voie maritime, ce qui nécessite de le liquéfier. En dehors de l'UE, Moscou exporte du gaz au Japon, en Corée et en Chine. Les deux premiers, alliés des États-Unis, se rangeront derrière sa position. Reste la Chine, qui est certes un allié de la Russie, mais avec qui les discussions d'accords commerciaux ne sont pas simples, surtout si le rapport de force est en sa faveur.
Bien sûr, la Russie elle aussi prospectera pour trouver de nouveaux clients, mais sa situation sera plus difficile, car elle a moins de partenaires que l'Europe, mais aussi moins de partenaires potentiels.
>> À (re)voir : FOCUS - L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
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Guerre en UkraineL'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz
Guerre en Ukraine
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
Le fil du 25 mars
La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz
L'Humanité
Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire Le Figaro
Les propriétaires d'un élevage porcin condamnés à 25.000 euros d'amende pour maltraitance
Les vidéos de cet élevage, diffusées par l'association L214, avaient déclenché une inspection de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) de l'Allier.
Les propriétaires d'un élevage de porcs fournissant la marque Herta ont été condamnés mercredi à 25.000 euros d'amende pour «mauvais traitement à animal», par le tribunal correctionnel de Moulins. Le tribunal a prononcé une peine de 50.000 euros d'amende, dont 25.000 avec sursis, considérant que la coupe systématique de la queue des animaux était un acte de maltraitance. Cet élevage de 9000 porcs situé à Limoise (Allier) avait été épinglé dans des vidéos de l'association L214. Lors de l'audience fin janvier, le parquet avait requis 50.000 euros d'amende dont 30.000 avec sursis.
À lire aussiJane Goodall: «Nous ne pouvons pas fermer toutes les fermes-usines d'élevage intensif, mais nous pouvons les améliorer»
«C'est une décision très sévère. Mes clients sont condamnés pour une infraction délictuelle, on leur dit que la maltraitance est intentionnelle. On criminalise une pratique d'élevage qui concerne 99% des éleveurs européens», a réagi auprès de l'AFP l'avocat des propriétaires, Me Paul Morrier. «C'est une première et c'est un signal inquiétant envoyé à l'élevage en général», a-t-il ajouté, envisageant d'interjeter appel. La coupe systématique des queues, appelée caudectomie, est un «acte préventif» pratiqué par une large majorité d'éleveurs, pour éviter que les porcs ne se blessent entre eux en se mordillant la queue, selon Me Morrier.
Des vidéos de l'élevage diffusées par l'association L214
L'association L214 a salué de son côté une condamnation «historique»: «Pour la première fois, la justice condamne cette pratique, interdite depuis près de 20 ans par l'arrêté du 16 janvier 2003» mais toujours pratiquée, souligne l'association dans un communiqué. «C'est une décision majeure, un signal envoyé à toute la filière porcine», s'est félicitée Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, à l'issue du jugement. Les propriétaires de l'élevage ont par ailleurs été relaxés des faits de conservation de cadavres d'animaux et ont été condamnés pour défaut de dispositif d'abreuvement et non respect de la taille des caillebotis, mais dispensés de peine.
À lire aussiÉlevages intensifs, gaz fluorés: le plan de l'UE pour réduire ses émissions polluantes
Comme elle en a l'habitude, L214 avait diffusé plusieurs vidéos ciblant cet élevage en 2020 puis début 2021, dont l'une intitulée «Le (dé)goût des choses simples», détournant un slogan publicitaire de Herta. Les images montraient des truies en cage manquant de place pour mettre bas ou allaiter leurs petits, des porcs pataugeant dans leurs excréments, privés d'eau, dont certains avaient les pattes coincées dans les fentes des caillebotis recouvrant le sol. Ces vidéos avaient déclenché une inspection de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) de l'Allier qui avait conclu à la «bonne tenue» de l'exploitation.
Herta, qui avait dans un premier temps suspendu ses achats auprès de cet élevage, était revenu sur sa décision après que la préfecture eut jugé conforme l'établissement.
«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni
TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. 22 familles ont d'ores et déjà saisi un avocat.
Bactérie E. coli dans des pizzas : 16 familles veulent porter plainte contre Buitoni
Les proches de victimes de contamination se réunissent et certaines ont déjà porté plainte contre l'industriel.
Comment les enseignes font passer la pilule de l’inflation dans les rayons
DÉCRYPTAGE - Les prix ont progressé de 1,5 % en mars, et ce n’est pas fini.
L'Humanité
Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat
EnquêteLe président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien
Aurélien SoucheyreEmmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.
Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !
La retraite pour les riches
Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »
« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.
La bataille des retraites est (à nouveau) déclaréeLes arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »
L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse socialeDes institutions verrouillées
« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.
« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.
Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.
Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.
Enfumage sur l’énergie
Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».
Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».
« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».
« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une grande attaque contre la Sécu
L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.
Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.
Grande sécu, grosse manip’D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.
Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.
En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?
Les services publics dans le viseur
Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.
Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.
Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.
Vers un durcissement sécuritaire
Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».
Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.
Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »
La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.
C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?
C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.
En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?
Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.
En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?
À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.
Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté France24 - Monde
Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
Publié le : 31/03/2022 - 20:32
Bahar MAKOOI
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Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.
L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros).
Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes.
Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.
Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul.
Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre.
"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis.
"Ils ne feront jamais de concessions"
"Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.
Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.
"Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".
Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine.
Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes
"Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.
"Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ces Taliban considèrent toute concession sur cette question comme une défaite de l'Occident, qui veut qu'ils scolarisent les jeunes filles dans le cadre de son désir constant de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".
Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.
"Ne punissez pas tous les Afghans"
Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf.
"Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane".
Avec AFP
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école
Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles
Le Figaro
Épuisés par le monde de l'entreprise, ces 25-30 ans qui quittent tout pour devenir coach ou sophrologue
Sofiane ZaizouneAprès un début de carrière éprouvant, parfois marqué par un burn-out, certains décident de se consacrer au bien-être, le leur comme celui des autres. Une reconversion complexe, où tous les métiers ne se valent pas.
Ellen a hésité, consulté, interrogé. Puis s'est résignée, à 27 ans, à se lancer dans les cinq ans d'études nécessaires pour devenir psychologue. «Au départ, je visais le coaching, mais on m'a mise en garde contre les risques que je ferais prendre à des patients, faute de connaître les pathologies psychiques de base. Et puis, j'ai l'impression que la France reste réfractaire au coaching, contrairement aux États-Unis», explique cette Parisienne, étudiante à l'Université Paris-Nanterre depuis septembre. Elle pensait pourtant en avoir fini avec les études, dont elle était sortie auréolée de succès : classe préparatoire, HEC, stages aux quatre coins du monde et, tout juste diplômée, un CDI dans le conseil. Comme un précipité chimiquement pur de «voie royale».
«Esclavage moderne», «atroce», «je me suis fait laver le cerveau» : ce sont les mots qu'elle pose aujourd'hui sur son expérience, d'une voix où la colère affleure. «Dans le conseil, je travaillais jusqu'à 23h30, minimum, sans aucune reconnaissance ni considération.» En 2020, après un burn-out, elle démissionne et rejoint une start-up où le management est bien meilleur mais le travail, dénué de sens pour elle. «J'analysais des chiffres, seule derrière mon ordinateur, pour mesurer les performances des commerciaux. Je jouais la police mais n'apportais rien de concret à l'entreprise.» En 2021, nouveau burn-out, nouvel arrêt maladie, nouvelle démission. «Je me dis alors que je n'ai pas le choix : il me faut un métier qui a du sens, se souvient Ellen. Je veux aider ceux qui vivent la même chose que moi à être eux-mêmes, à explorer d'autres voies possibles, loin du bullshit dont on nous bourre le crâne.»
Instinct de survie
D'autres, nombreux, partagent des trajectoires similaires, dont la souffrance est le point de départ. Sur les réseaux sociaux ou dans les communautés d'entraide, on ne compte plus les témoignages de ces déçus de l'entreprise, qui prennent soudain conscience de l'importance de prendre soin d'eux. Avec, bien souvent, le sentiment d'une urgence : ralentir pour se reconnecter à soi et à son corps. «Je me suis lancée sur le chemin de Compostelle. Marcher seule dans le silence apporte de premières réponses», raconte Charlène, 27 ans. Ancienne salariée d'un cabinet de conseil, elle rejoint en 2019 une association d'aide aux réfugiés - transformée en start-up entre-temps - et accède, en quelques mois, à un poste de cadre dirigeante. Une trajectoire respectable, en apparence. Plutôt un traquenard, juge-t-elle aujourd'hui : «Je me suis laissée endormir et me suis trompée deux fois. D'abord, lorsque j'ai pris l'ascension hiérarchique pour un signe de succès. Puis, quand j'ai cru qu'un employeur dont je partageais les valeurs suffirait à composer un quotidien qui a du sens». En 2020, elle est arrêtée pour burn-out et démissionne quelques mois plus tard. Au fil des semaines, l'idée émerge, puis s'impose : la suite s'écrira loin des open spaces et aura le bien-être pour fil rouge.
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Souffrir, au nom de quoi ?
Combien sont-ils, ces jeunes qui renoncent à leur carrière à peine entamée ? Difficile à dire. Mais les signaux d'une remise en question générale sont bien là. L'heure est à la quête de sens, de flexibilité, de temps libre et de bienveillance. Des critères propulsés à la première place, loin devant le CDI, indispensable aux yeux de 25% seulement des diplômés à Bac +5, d'après une étude de l'école de la reconversion SomanyWays. Le burn-out agit parfois comme l'étincelle qui ravive ces valeurs. Et pousse de jeunes salariés à tout quitter pour ne plus se préoccuper que de bien-être, le leur comme celui des autres.
Encore faut-il savoir s'orienter dans un univers hétéroclite, où se mêlent des centaines de métiers, de la psychologie au yoga en passant par la nutrition ou l'hypnose. «J'ai “benchmarké” des dizaines de professions, rencontré jusqu'à cinq personnes par semaine pendant quatre mois», raconte Charlène. Aujourd'hui fondatrice de 17h le dimanche, une future plateforme visant à aider les jeunes actifs à trouver un thérapeute adapté, elle achève tout juste une formation de sophrologue. «Cette discipline implique une posture thérapeutique qui me convient, a été fondée par un neuropsychiatre et est reconnue comme soin complémentaire par une partie du corps médical, énumère-t-elle. Je l'ai aussi choisie par pragmatisme : six mois de formation seulement me permettent de confirmer mon désir de reconversion, sans pour autant devenir un charlatan ou une énième coach de vie.»
La tentation du coaching
Au royaume du développement personnel, les coachs sont rois. Dopé par les évolutions du monde du travail et l'engouement massif pour le développement personnel, leur nombre a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon l'International Coach Federation (ICF). D'un bout à l'autre d'un large spectre - coachs en éloquence, rangement, leadership, «coach de vie»... , la pratique se veut pleine de promesses, des plus réalistes aux plus floues. Jusqu'à friser avec la psychanalyse ou, au contraire, l'ésotérisme : réparation de traumatismes enfouis, disparition des «pensées limitantes» ou «autonomie émotionnelle» pour une «pleine réalisation de soi», promettent les uns ou les autres. Les abus, s'ils restent minoritaires, semblent de plus en plus nombreux, comme le révèle le dernier rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Le sentiment que le métier de coach apporte une forme de soin dans le capitalisme constitue l'un des puissants attraits de cette profession
Il faut dire que la profession, non régulée, est accessible via des formations très diverses. Toutes ne se valent pas, mais beaucoup sont courtes – un argument de poids pour les salariés en reconversion. Ils y voient aussi l'opportunité de mettre à profit leur expérience passée. «Le sentiment que le métier de coach apporte une forme de soin dans le capitalisme, qu'il permet une réparation par une sorte de don envers ceux que l'on a été, constitue l'un des puissants attraits de cette profession», souligne la sociologue Scarlett Salman, maîtresse de conférences à l'Université Gustave-Eiffel et auteure d'Aux bons soins du capitalisme : le coaching en entreprise (1).
Derrière les promesses
Une intention généreuse, sans doute, mais qui ne manque pas d'interroger. D'abord parce que l'expérience ne fait pas l'expertise. Avoir fait un burn-out ou, plus simplement, rencontré des difficultés dans sa carrière, ne rend pas apte à guider les autres. Encore moins si l'on choisit le coaching, qui renforce les travers du capitalisme plus qu'il ne les atténue. Derrière ses objectifs affichés – «libérer la créativité», «gagner en leadership», «devenir soi»…, la pratique reste un outil au service d'une mécanique bien huilée.
«C'est ce que j'appelle le tournant personnel du capitalisme, explique Scarlett Salman. On rationalise les dimensions personnelles des individus, on en fait des moyens qu'il convient d'adapter aux fins. Par ailleurs, le coaching, s'il fournit des techniques et donne une marge d'action, charge aussi l'individu de résoudre des problèmes liés à l'organisation, au collectif. La discipline fait aussi la jonction entre des éléments contradictoires : les discours néomanagériaux qui valorisent le sens et la créativité, d'une part, et la réalité des organisations, des hiérarchies et des enjeux de contrôle, encore solides, d'autre part.» Personnalisation du travail, contrôle des salariés, souci de la productivité. Les mêmes travers, en somme, que de jeunes actifs échaudés cherchent à fuir en tournant le dos à l'entreprise.
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Culte de l'indépendance
Un autre obstacle, de taille, se dresse sur la route des aspirants coachs : gagner sa vie n'a rien d'évident. Si 10.000 personnes se forment au coaching, seules 2500 environ l'exercent, d'après Scarlett Salman : «la profession est soumise à un risque économique très fort. 95 % des coachs ont d'autres activités, parfois majoritaires, comme du conseil ou de la formation, d'après l'ICF. Derrière les discours qui valorisent l'indépendance, il y a donc une incertitude massive quant aux revenus».
Pour les coachs, comme pour nombre d'autres métiers, la réalité des travailleurs indépendants est plus souvent teintée d'horaires à rallonge, de congés trop rares, d'un stress continu quant à ses finances et d'un sentiment de solitude difficile à combler. Un prix que beaucoup sont prêts à payer au nom de la liberté et de l'épanouissement personnel, érigées en vertus cardinales. «Tout n'est pas tout rose, concède Charlène, mais, pour la première fois, j'ai l'impression d'être au bon endroit, au bon moment. Je me sens comme un arbre, enraciné, et non plus comme une plante en pot qu'on déplace à droite, à gauche.» Jusqu'à, peut-être, un nouveau virage. Qu'importe, tant qu'elle le décide, seule.
(1) Aux bons soins du capitalisme : le coaching en entreprise, de Scarlett Salman, Presses de Sciences Po, 320 pages, 25€. Disponible sur leslibraires.fr.
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Soupçons de greffe de foie illégale : pourquoi l'affaire Abidal fait polémique
Lucas MichelDECRYPTAGE - Bénéficiaire d'une greffe du foie en 2012, l'ancien défenseur du Barça est au cœur de soupçons de trafic d'organes en raison de l'incertitude sur l'identité du donneur.
Eric Abidal est régulièrement au centre de la polémique dans le monde du football ces dernières semaines. Souvent à ses dépens. Après avoir été cité comme un protagoniste de premier plan dans «l'affaire Hamraoui», l'ancien défenseur international (66 sélections) voit les zones d'ombre concernant sa greffe de foie revenir sur le devant de la scène. une opération datant de maintenant dix ans qui rattrape une nouvelle fois celui qui portait alors les couleurs du Barça.
Quand Abidal a-t-il reçu une greffe de foie ?
Atteint d'un cancer du foie, le latéral gauche du FC Barcelone subit une première opération en 2011 avant de voir la tumeur réapparaître. Une nouvelle solution est alors trouvée avec une greffe de foie, réalisée en 2012. Abidal bénéficie alors d'une greffe par le concours de son cousin germain, Gérard Armand. Un cousin en réalité très éloigné, les deux hommes ne s'étant croisés qu'à quelques reprises lors de réunions familiales. En attendant de voir la polémique naître de cette relation trouble, Abidal parviendra à rechausser les crampons à Monaco puis à l'Olympiakos avant de prendre sa retraite en 2015.
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Comment est née la polémique ?
Ce lundi, le quotidien espagnol El Confidencial a relancé le débat sur le lien de parenté entre Abidal et Gérard Armand. Selon le média en ligne, les deux hommes ne seraient pas cousins germains mais n'auraient en réalité qu'une grand-mère en commun, suite à un nouvel examen biologique effectué par l'Institut national de toxicologie. Tandis que la «relation de famille est essentielle afin d'autoriser une greffe», rappelle El Confidencial, ces nouvelles révélations, transmises dans un rapport au tribunal, convoquent le souvenir des soupçons de greffe illégale. En 2017, sur la base d'écoutes téléphoniques impliquant le président du club catalan de l'époque, Sandro Rosell, une enquête avait été ouverte en Espagne sur fond de trafic d'organes. Clôturée une première fois en 2018 faute d'éléments probants, elle sera réouverte en 2019 avant donc de revenir sur le devant de la scène en ce mois d'avril 2022, soit exactement dix ans après l'opération qui a sauvé la vie de l'ancien Lyonnais.
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Quel est le lien de parenté entre Abidal et Gérard Armand ?
Une greffe salvatrice donc, dont l'intéressé avait tenu à partager une photo pour attester de la véracité de sa relation familiale avec son cousin Gérard : «Je veux demander le respect pour mon cousin Gérard et défendre son honnêteté». Gérard Armand confirme lui-même le lien au Parisien : «Son père est le frère de ma mère, et j'avais amené l'acte de naissance pour le prouver quand j'avais été convoqué à Barcelone au tribunal». Brouillés depuis les révélations d'El Confidencial en 2018 («Je n'ai pas eu de nouvelles depuis quatre ans»), les deux hommes pourraient donc se retrouver au tribunal, alors que les derniers examens toxicologiques ont déjà été transmis au parquet. Si sa qualité de donneur a bien été vérifiée par une échographie en 2018, Gérard Armand est loin d'en avoir terminé avec cette histoire, dont il regrette les zones d'ombre et l'absence de l'ancien footballeur. «Je savais qu'on allait en arriver là, assure-t-il Depuis le début, c'est louche, cette histoire. Ça fait quatre ans que ça dure quand même. Là, je m'inquiète. Et je n'ai plus du tout confiance en lui.»
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Que risque Abidal ?
Si Eric Abidal et son représentant, tout comme le FC Barcelone, démentent à l'envi tout trafic illégal d'organes, l'ancien ambassadeur du club devrait donc de nouveau apporter des preuves de son innocence devant la justice espagnole. Le cabinet de l'avocat Pau Molins, qui défend l'ancien président Sandro Rosell, affirme que le rapport remis au tribunal ne se prononce pas sur un éventuel lien de parenté en raison «d'examens incomplets», qui pourraient donner lieu à de nouveaux examens toxicologiques. Média en pointe sur cette affaire, El Confidencial précise que le code pénal espagnol prévoit entre cinq et huit ans de prison pour toute personne impliquée dans un trafic illégal d'organes.
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Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
Publié le : 27/03/2022 - 09:38
Stéphanie TROUILLARD
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Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.
"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.
En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.
Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.
Une "externalisation de la répression"
Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.
À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.
Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.
29 survivants sur 1 112 hommes
Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.
Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.
Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.
"Je pars à destination inconnue"
Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".
Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.
Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".
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Le Figaro
Ain : une mère et son fils retrouvés morts à leur domicile
Le FigaroLa septuagénaire a été retrouvée lardée de plusieurs coups de couteau. Son fils a, lui, reçu un coup de couteau dans la poitrine.
C'est le père de famille qui les a découverts inertes dans la cuisine de leur domicile, baignant «dans une mare de sang», rapporte mardi 5 avril Le Progrès. Une mère et son fils ont été retrouvés morts à leur domicile de Saint-Jean-de-Gonville, dans l'Ain, a confirmé au Figaro le parquet de Bourg-en-Bresse.
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Les faits se seraient produits dans la nuit du dimanche 3 avril au lundi 4 avril. La femme, septuagénaire, a reçu plusieurs coups de couteau. La seconde victime, son fils, âgé d'une quarantaine d'années, a été retrouvée avec une plaie profonde au niveau de la poitrine. L'arme du crime serait un couteau d'une quinzaine de centimètres, selon Le Progrès.
Si l'enquête est en cours pour déterminer les circonstances et les causes de ces décès, «la thèse du meurtre suivi d'un suicide est plausible mais rien n'est définitif», a assuré auprès du Figaro le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, Christophe Rode. Des examens et analyses par les médecins légistes sont en cours.
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Marseille : debout entre deux rames, un jeune homme se tue dans le métro
La victime a été retrouvée «sans vie sur la voie, jeudi vers 09h15, au niveau de la station de La Blancarde», au centre-est de Marseille, a indiqué la régie des transports métropolitains dans un communiqué.
Meurthe-et-Moselle : une femme soupçonnée d'avoir écrasé son concubin
La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.
Isère: des gendarmes touchent mortellement un homme qui les menaçait avec un cutter
Après plusieurs sommations, les militaires ont ouvert le feu sur l'individu qui avait tenté de tuer ses parents. L'homme est décédé. Le parquet de Grenoble a ouvert deux enquêtes, une sur cette agression, l'autre sur les tirs des gendarmes.
Le Figaro
La Chronique des Bridgerton : le passage le plus «sulfureux» du livre n'est pas dans la saison 2
Disponible depuis le 25 mars sur Netflix, cette nouvelle salve d'épisodes est adaptée du roman Anthony, de Julia Quinn. Les scénaristes de la série ont cependant pris quelques libertés avec la saga littéraire.
Après Daphne Bridgerton (Phoebe Dynevor), c'est désormais au tour de son frère aîné, Anthony (Jonathan Bailey), d'occuper le devant de la scène. Ce dernier est le héros de La Chronique des Bridgerton , saison 2, sortie le 25 mars sur Netflix. Cette nouvelle salve d'épisodes, librement adaptée du roman Anthony de Julia Quinn, relate le triangle amoureux entre l'aîné du clan et les sœurs Kate (Simone Ashley) et Edwina (Charithra Chandran) Sharma. Malgré quelques séquences osées, les scénaristes ont omis d'inclure dans cette saison 2 l'un des passages les plus scandaleux du livre, comme l'a souligné Slate, ce mercredi 6 avril.
Piqûres d'abeilles
Dans ces nouveaux épisodes, les spectateurs découvrent que le père des enfants Bridgerton est décédé après avoir été piqué par une abeille. Traumatisé par cet événement, Anthony vole tout naturellement au secours de Kate Sharma lorsqu'elle est elle-même piquée par l'insecte.
Si la séquence est porteuse d'une véritable tension sexuelle entre les deux personnages dans la série, elle est un brin plus sulfureuse dans le livre. Julia Quinn y relate en effet comment Anthony tente de sauver Kate, en choisissant d'extraire le venin de l'insecte qui l'a piquée à la poitrine - et ce, d'une manière un brin inattendue.
En vidéo, La Chronique des Bridgerton, la bande-annonce de la saison 2
Deux destins (trop ?) similaires
«Il avait repoussé le menton de Kate en arrière et s'approchait d'elle, presque comme s'il s'apprêtait à l'embrasser, peut-on lire dans le roman. - Je vais devoir sucer le venin, annonça-t-il sobrement. Ne bougez pas, surtout. - Anthony ! glapit-elle. Vous ne pouvez pas... Un cri étouffé lui échappa, l'empêchant de terminer sa phrase, quand elle sentit ses lèvres se poser sur sa peau et l'aspirer doucement.» Tous deux sont alors surpris par leurs mères, et se voient contraints de se marier pour préserver l'honneur de Kate Sharma. Une scène qui rappelle les circonstances de l'union entre Daphne Bridgerton et le duc d'Hastings (Regé-Jean Page) dans la saison 1 - ce qui expliquerait, selon Slate, les modifications apportées par les scénaristes dans la saison 2.
Kate Middleton et le prince William pourraient déménager à Windsor cet été pour se rapprocher de la reine
Les Cambridge et leurs enfants envisageraient de s'installer plus près de la souveraine, pour contrer la proximité de cette dernière avec le prince Andrew.
La chute du fils préféré : comment la famille royale a mis à l'écart le prince Andrew après le scandale Epstein
Malgré un accord financier conclu avec Virginia Giuffre, et dévoilé le mardi 15 février, les déboires judiciaires du prince Andrew, qui embarrassent la Couronne, ont achevé de l'en isoler.
«J'y vais depuis que j'ai 4 ans» : Suzanne Lindon fait de rares confidences sur sa psychanalyse
La fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, qui a rejoint le casting d'En thérapie pour sa deuxième saison, s'est confiée sur un aspect important de sa jeunesse.
France24 - Monde
Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
Publié le : 27/03/2022 - 14:39
Marc DAOU
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.
Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.
Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.
Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.
At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52
March 25, 2022Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.
Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K
March 25, 2022S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.
Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.
"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.
Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.
"Missile monstre"
Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.
Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.
NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT
March 24, 2022Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.
Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.
"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.
Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.
Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.
Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".
Avec AFP
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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Marine Le Pen persuadée que les Français « ne croient plus au loup-garou »
La troisième tentative de Marine Le Pen sera-t-elle la bonne ? Longtemps concurrencée par Éric Zemmour, désormais relégué à la quatrième place dans les sondages, la candidate du Rassemblement national (RN) est désormais solidement accrochée à la deuxième place en vue du premier tour de l’élection présidentielle. Mieux encore pour elle, l’écart qui la sépare d’Emmanuel Macron – toujours donné en tête – semble se réduire de jour en jour. Une perspective qui n’est pas sans inquiéter la macronie, au point qu’elle ne cesse de marteler que Marine Le Pen est en mesure de gagner cette élection.
Demeure une question : l’angoisse du chef de l’État est-elle sincère, ou cherche-t-il à ressusciter le front républicain auquel il doit sa victoire de 2017 ? Pour l’ancienne présidente du RN, le camp macroniste a clairement choisi cette seconde carte. Pas de quoi l’inquiéter, cependant. Comme le rapporte Le Monde, Marine Le Pen est persuadée que les Français « ne croient plus au loup-garou ». « Il faut que le gouvernement arrête de les traiter comme des enfants », a-t-elle ajouté au micro d’Europe 1, mercredi 6 avril.
Anathèmes, injures et absence d’arguments
La déclaration de Marine Le Pen n’est pas autre chose qu’une réponse à Emmanuel Macron. La veille, mardi 5 avril, le président de la République avait multiplié les saillies à l’encontre de sa rivale, lors d’un déplacement en Bretagne. Fustigeant les « projets néfastes et mortifères » de certains candidats à l’élection suprême, il avait appelé les Français à négliger les candidats qui voudraient « tourner le dos à l’Europe ».
Rien qui n’inquiète grandement Marine Le Pen, donc. Ni les insinuations d’Emmanuel Macron sur la vision européenne de sa rivale, ni ses références à la guerre d’Ukraine – « Ce n’est pas chez moi qu’il faut chercher de la complaisance avec M. Poutine », a-t-il notamment dit – ne semble pouvoir la troubler. Une nouvelle fois citée par Le Monde, Marine Le Pen s’est, au contraire, déclarée « lassée de répondre à cette absence d’argumentation », préférant dénoncer des « anathèmes » et des « injures » que « les Français sont lassés d’attendre ».
France24 - Monde
Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
Publié le : 01/04/2022 - 15:07
David RICH
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Alors que les soldats français de Barkhane quittent le Mali, la junte au pouvoir multiplie ces dernières semaines les déclarations sur les avancées militaires contre les groupes jihadistes. Dans le même temps, les accusations d’exactions à l'encontre de ses soldats se multiplient.
"La présence de Wagner au Mali c’est quoi ? Des exactions et la limitation des libertés publiques". Interviewé sur France 24 mercredi 30 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian a, de nouveau, fustigé la présence de miliciens russes du groupe Wagner au Mali auprès des forces nationales, et dont la junte au pouvoir est selon lui l’"otage".
Ces derniers mois en effet, des témoignages relayés par plusieurs médias, dont RFI et France 24, ainsi que l’organisation humanitaire Human Rights Watch, accusent l’armée malienne, ainsi que des combattants blancs, soupçonnés d’appartenir au groupe russe Wagner, d’exactions commises contre des civils dans plusieurs régions du Mali. Ce serait actuellement le cas à Moura, village du centre du pays, dans la région de Mopti, assiégé par l'armée et des combattants russes. Des accusations en nombre, jugées "préoccupantes" par l’ONU mais rejetées par la junte, qui nie toute présence de miliciens russes et dénonce une tentative de déstabilisation des forces armées maliennes (FAMa).
Haro sur les médias français
Le 16 mars, dans un communiqué, la junte malienne annonce la suspension de France 24 et RFI, accusés de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée malienne. Une décision qui fait suite à la publication par RFI d’un reportage en deux parties contenant des témoignages de civils narrant des pillages et exécutions sommaires commises par les soldats maliens, parfois accompagnés de blancs, non francophones, suspectés d’appartenir à Wagner.
Dénonçant "la volonté criminelle de journalistes" visant à "semer la haine", la junte oppose un rejet catégorique à "ces allégations contre les vaillantes FAMa". Le communiqué précise qu’il est désormais interdit aux médias maliens de publier ou partager des contenus des deux médias français, qui appartiennent au même groupe.
Un mois plus tôt un autre media français avait été visé par la junte, Jeune Afrique, dont l’envoyé spécial Benjamin Roger avait été arrêté, le 6 février, puis expulsé moins de 24 h après son arrivée sur le sol malien. Lui aussi travaillait sur le rôle des miliciens de Wagner auprès des forces maliennes. Son enquête, publié le 18 février, se fait l’écho de leurs méthodes "brutales" et "expéditives" sur le terrain qui ont "tendance à désinhiber" les FAMa.
Pourtant, depuis les premières rumeurs de la signature d'un contrat entre la junte malienne et la milice Wagner, rapportées en septembre 2021 par Reuters, Bamako nie farouchement toute présence de mercenaires russes sur son sol. Seul des instructeurs russes sont présents au Mali et ces derniers ne participent aucunement aux combats, insiste Bamako.
Un "complot" pour "discréditer l’armée"
Interviewé sur RFI le 17 février, Fousseynou Ouattara, le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), fustige une "manipulation pure et simple" orchestrée de toute pièce pour décrédibiliser l’armée malienne. "Est-ce que vous avez le nom des Maliens qui témoignent de cela ? Vous savez dans certains villages, la situation est telle que si vous donnez de l’argent à un Malien, un pauvre qui souffre, il vous dira tout ce que vous voulez" assène-t-il au micro de David Baché.
💬 🇲🇱 Accusations d’exactions : «un complot pour cacher les succès de l’armée malienne» estime Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT) du #Mali. 🎙 D. Baché #RFImatin 👇 pic.twitter.com/NzEGYGvJaQ
March 17, 2022De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a publié, le 15 février, un rapport documentant la mort de 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali, depuis décembre 2021, "dont au moins 71 impliqueraient des membres des forces gouvernementales". À nouveau, l’implication de "soldats blancs" parlant une langue inconnue y est rapportée.
Dans une réponse datée du 14 mars, le ministère de la Défense malien revient point par point sur les exactions documentées par l’ONG. "La lutte contre l’impunité demeure aujourd’hui une priorité pour le commandement militaire" déclare-t-il avant de se livrer à une attaque en règle contre le rapport d’ Human Rights : "Ces allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportés selon des témoignages non contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible".
"Le cancer de l’impunité"
Après la publication du rapport de HRW, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, selon les autorités maliennes, pour faire la lumière sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées ou involontaires et de représailles contre des civils. Une initiative saluée par Alioune Tine, expert indépendant de la situation des droits de l’Homme au Mali auprès des Nations unies, qui met néanmoins en garde le gouvernement malien, dans son dernier rapport présenté cette semaine à Genève.
"Je tiens à souligner que la pratique consistant à réfuter en bloc les allégations de violations des droits de l’Homme avant même d’avoir mené des enquêtes, risque de faire peser le doute sur l’engagement international des autorités maliennes en matière de droits de l’Homme et leur volonté politique de lutter contre le cancer de l’impunité" souligne-t-il.
Selon l’expert des Nations unies, cette approche "risque de faire croire aux potentiels violateurs des droits humains que l’Etat malien les protège" et pourrait être instrumentalisée par les groupes armés pour se présenter auprès du peuple comme une "solution de substitution crédible à la défaillance de l’Etat".
Depuis les publications de RFI et HRW, d’autres accusations ont fait surface. À Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’armée se voit accusée d’avoir exécuté, le 26 mars, un groupe de civils fuyant les attaques de L'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
De son côté, la junte malienne préfère mettre l’accent sur la montée en puissance des FAMa. "Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit", a insisté le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, le 30 mars depuis l’aéroport Modibo Keïta près de Bamako, exhibant fièrement de nouveaux équipements militaires, dont des hélicoptères de combat et des radars dernière génération, en provenance de Russie.
Un premier lot de matériels militaire a été réceptionné, le 30 mars 2022 par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou.Lire tout l'article à ce lien : https://t.co/NoL3UGwhek pic.twitter.com/UAys3oFUao
March 30, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma
Décryptage
Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel
La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali
Le Monde
Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.
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Les trésors d’Antibes
Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !
À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.
La Presqu’île et le Cap d’Antibes
Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.
Juan-les-Pins, côté nature et jazz
Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.
www.antibesjuanlespins.com
Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Le Figaro
Comment bien déchiffrer une étiquette de vêtement ?
Présentée comme une mini-carte d’identité, l'étiquette d'un vêtement n'est pas toujours facile à décoder. Quelques pistes pour comprendre ce qu'il ressort de sa lecture, et ce qu'elle nous dit de l'origine d'un habit.
«Les étiquettes sont hypergrandes, mais il n’y a rien dedans». Le constat amer que pose Audrey Millet, l'auteure du Livre noir de la mode (1) , sur la lecture d'une étiquette met en évidence que celle-ci n'est pas si simple. Ce petit morceau de tissu, que l'on retrouve dans l'envers des habits, est souvent le seul indice sur lequel le consommateur peut se reposer pour obtenir des informations concernant la fabrication d'un vêtement. D'où vient-il ? Comment l'entretenir ? Respecte-t-il l'environnement ? Qui sont les personnes qui le fabriquent ? Sur l'étiquette, les réponses se lisent entre les lignes.
Audrey Millet rappelle que l'étiquette s’est répandue au XIXe siècle parce que «le consommateur n’était plus capable de repérer à l'œil nu la différence entre les fibres synthétiques et les fibres naturelles». Aujourd’hui, une directive européenne applicable aux 27 pays États membres de l'UE encadre son contenu. Elle impose que le pourcentage des différentes fibres textiles qui composent le vêtement soit inscrit, tout comme la taille de l'habit (qui varie selon les pays et les fabricants). En revanche, les conseils d'entretien et la mention «Made» in sont facultatifs. Pour autant, ils sont très souvent mentionnés, donnant des consignes sur le lavage du vêtement et des indications géographiques sur le lieu de fabrication et/ou la provenance du produit.
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Quelle lecture derrière les fibres mentionnées ?
D'un seul coup d'œil, on peut lire la composition textile d'un vêtement et le pourcentage de chacune des fibres utilisées. En revanche, le pays d'où ces dernières proviennent, la manière dont elles ont été produites, ou encore savoir si elles sont ou non écologiques, n'est pas une information mise directement à disposition du consommateur. Ces éléments peuvent toutefois être induits par le nom des fibres mentionnées dont la production et l'origine permettent de donner une deuxième lecture. Encore faut-il les connaître. Ces fibres que l'on détaille ci-dessous se rangent en trois grandes catégories : naturelles (coton, lin/chanvre, laine, soie), celluloses (viscose, lyocell, acrylique) et synthétiques (polyester, nylon / acrylique, élasthane).
Le lin et le chanvre Le chanvre est principalement cultivé en Europe. Idem pour les deux tiers de la production du lin qui s'épanouissent en Europe centrale et de l'est, où les zones de culture sont naturellement irriguées ; en particulier dans le nord de la France, en Belgique et aux Pays-Bas, qui représentent à eux-seuls 80% de la production mondiale. Contrairement aux idées reçues, «le lin n’est pas exclusivement une matière d’été, car il s'agit d'une fibre thermorégulatrice», précise Audrey Millet. Le tissu, de nature robuste, s'adapte ainsi aux variations de températures : il est léger l'été et tient chaud l'hiver.
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Le lyocellCette matière artificielle, également connue sous le nom de Tencel, est fabriquée à partir de pulpe de bois d'eucalyptus transformée par broyage à l'aide d'un solvant organique non toxique. Sa texture douce, résistante et absorbante induit une utilisation principalement estivale. Biodégradable, la fibre est présentée aujourd'hui comme une alternative écologique à la viscose, à condition que celle-ci soit bien issue de forêts certifiées FSC. Quand c'est le cas, les marques souvent le mentionnent, mais il arrive que certaines n'en fassent pas un argument marketing. L'information échappe donc à l'œil du consommateur.
La viscoseIl s'agit d'une matière douce et résistante fabriquée à partir de bambou, dont le procédé de fabrication est décrié par les écologistes pour son impact sur l'environnement. En cause, les recours aux pesticides chimiques, au bain de soude (nécessaire pour la transformation de la matière première) et à une grande quantité d'eau. La culture intensive de bambou qu'implique la viscose est aussi pointée du doigt pour sa participation à la déforestation. Toutefois, toutes les viscoses ne sont pas une catastrophe écologique. Une matière plus responsable est possible, si elle est issue de pulpe d'arbres provenant de forêts certifiées PEFC – FSE ou FSC.
Le cotonIl s'agit d'une fibre naturelle facile d'entretien, peu allergisante, et dont la production est présente sur les cinq continents. Les principaux producteurs mondiaux sont la Chine, les USA, l'Inde et le Pakistan (70% de la production), ainsi que le Brésil, l'Afrique de l'Ouest, l'Ouzbékistan et la Turquie... Grand buveur d'eau (environ 10.000 litres pour produire un 1kg de coton), le cotonnier cultivé en milieu pluvial et tropical est l'idéal pour limiter son impact environnemental (la culture intensive du coton dans les steppes désertiques du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan a montré qu'elle avait fait perdre 9/10ème de la surface de la mer d'Aral après que les deux fleuves qui l'alimentaient ont été détournés pour irriguer les champs). Le coton est aussi un grand consommateur d'engrais chimiques et pesticides. Selon l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), sa culture représente une «pollution agricole» et même un «risque de santé» pour les cultivateurs. Ses fibres subissent des traitements chimiques polluants comme le blanchiment au chlore et des teintures aux métaux lourds. L'Agence présente ainsi le coton bio comme une alternative plus écologique qui consomme environ deux fois moins d'eau. Il est cultivé sans OGM, ni pesticide, le plus souvent avec du compost naturel, visant à protéger la plante des agressions extérieures. Le coton recyclé est également une option plus responsable, mais sa fibre, plus courte, s'abîme plus rapidement. Les marques sont ainsi contraintes de la mélanger à des fibres neuves pour pouvoir l'utiliser dans une optique de durabilité.
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La laine Pour les vêtements, la laine provient de la tonte de moutons. Celle-ci est naturelle, facilement recyclable, totalement biodégradable, et possède des propriétés thermorégulatrices. Trois pays concentrent l'essentiel de cette production : l'Australie, la Chine et La Nouvelle-Zélande, puis suivent l'Iran, l'Angleterre et l'Argentine. Mais l'utilisation de la laine ne fait pas l'unanimité : plusieurs voix se sont élevées pour démontrer les mauvais impacts de la production de la laine sur l'environnement et sur le bien-être animal. Pour connaître les conditions d'élevage, il faut se référer aux labels. La certification Woolmark permet d'identifier la laine de première qualité, issue de la tonte d'animaux sains et vivants, et donnent une visibilité sur la composition, la durabilité, la solidité du produit et la qualité des teintures utilisées. Les labels «wool rich blend» et «wool blend performance» indiquent que les produits contiennent entre 50% et 99,9% de laine vierge, mélangée à des matières synthétiques. Une mention «pure laine» ou «100 % laine» sur une étiquette indique comment laver un vêtement, mais ne garantit pas la qualité de la laine. La laine biologique répond à un cadre écoresponsable et garantit le bien-être animal et se définit par différents labels: GOTS (Global Organic Textile Standard), Oeko-tex, Organica ou kbT. Enfin, la mention «laine recyclée» indique que nous sommes en présence d'une matière éco-responsable, mais n'en garantit pas la qualité.
Le polyester Dérivée du pétrole, cette fibre synthétique découverte dans les années 1940 représente 70% des fibres textiles synthétiques utilisées chaque année. Peu chère à la fabrication, elle est reconnue pour sa résistance et sa propriété élastique, et est à l'origine utilisée dans les vêtements de sport. Aujourd'hui généralisée, elle est responsable d'une grande partie de la pollution des océans, en raison des microparticules de plastique qu'elle dégage à chacun de ses lavages. La fondation Ellen McArthur décrivait en 2015 une fuite de 500.000 tonnes par an de ces fibres minuscules, sur une production de 53 millions de tonnes de textile. Il existe une version recyclée (le PET) du polyester, considérée comme une alternative plus écologique, mais pas dépourvue de critiques. Il est fabriqué à partir d'une matière déjà existante, lui offrant ainsi une seconde vie, mais le recyclage du polyester (possible jusqu'à deux ou trois fois maximum) ne résout pas le problème de la libération des microparticules.
L'élasthanne Souvent cachée dans nos jeans, l'élasthanne donne élasticité et confort aux vêtements. On la retrouve parfois sous l'appellation «Spandex» ou en encore «Lycra». Elle implique les mêmes inconvénients que le polyester, étant également un dérivé du pétrole.
L'acrylique et le nylon Tous deux dérivés du pétrole, ils rejettent des gaz toxiques pendant leur production, en plus des mêmes inconvénients que les autres matières fabriquées à partir de l'or noir. L'acrylique n'est pas recyclable tandis que le nylon l'est.
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Que cache l'inscription «Made in» ?
A l'origine, cette mention n'avait rien d'une obligation légale. La pratique a vu le jour en Grande-Bretagne, au XIXe siècle, dans un but protectionniste. Depuis, l'appellation «Made in», restée facultative dans le cadre de l'étiquetage vestimentaire, impose un cadre réglementaire strict pour les entreprises qui décident de l'employer. Au sujet des pays de production, Audrey Millet déconseille fortement la Birmanie et la Thaïlande, qui ont remplacé la Chine dans les pays qui rémunèrent le moins ses employés. Et au refrain «la Chine s'est améliorée», l'auteure rappelle le scandale des Ouïgours qui éclabousse toujours la filière textile chinoise. Cependant, toutes les entreprises chinoises ne sont pas concernées, certaines disposant d'un vrai savoir-faire qui n'existe pas ailleurs. C'est le cas du travail de la soie, de la laine mais aussi certaines teintures comme le batik.
Concernant la mention «Made in France», les marques peuvent s'en prévaloir si le vêtement a été fabriqué en France, mais pas nécessairement dans sa totalité. «Le “Made in France” ou bien “Fabriqué en France” est une mention attestant que le produit en question est de fabrication française. Une marchandise est considérée comme originaire du pays où a lieu la dernière transformation substantielle ou représentant un stade de fabrication important », stipule la Direction de l'information légale et administrative. Ainsi, un vêtement fabriqué à l'étranger et dont seul le conditionnement a été effectué en France ne peut prétendre à cette mention. Idem pour des pièces auxquelles auraient été apportées de simples finitions en France. Et bon à savoir : un vêtement fabriqué sur le territoire français à partir d'un tissu venu de Tunisie ou de Chine peut bénéficier de l'appellation «Made in France» si la confection, a été réalisée sur le sol français.
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Une appellation floue
Difficilement appréhendable et compréhensible pour le consommateur, ces règles n'aident pas le consommateur à y voir très clair. Notamment quand le vêtement est fabriqué à partir de composants issus de plusieurs pays. Ainsi, un fil peut venir d'Italie, le cachemire de Mongolie, et le tout être assemblé en Chine. La seule mention d'un pays est donc une information partielle, à prendre avec du recul. Elle peut éventuellement donner des indications sur l'empreinte carbone d'un vêtement, ou sur la façon dont il a été produit en fonction des lois en vigueur dans le pays. Rym Trabelsi, cofondatrice de l'application Clear Fashion, incite le consommateur à «questionner le conseiller de vente et aller sur le site internet de la marque» pour obtenir davantage d'informations sur la source du vêtement.
Les pièges
L'auteure Audrey Millet invite à se méfier de certains termes «illusoires» à l'instar de «Design in France» qui peuvent figurer sur certaines étiquettes de marques françaises. «C'est clairement une tentative de greenwashing puisqu'il va créer une confusion entre production et création», explique-t-elle.
Autres pièges : les labels créés par les marques qui viennent se loger en grand sur les étiquettes prix ou sur les étiquettes de composition. Souvent baptisés «conscious» ou «green», ces certifications respectent uniquement les règles que les entreprises veulent bien se fixer. «Les clients ne sont pas dupes, ils sont nombreux à penser qu'il s'agit uniquement d'un moyen d'augmenter les prix», ajoute Rym Trabelsi. Pour consommer en toute conscience ces produits, il faut donc en priorité s'informer des engagements que contiennent les labels des marques.
(1) Le Livre noir de la mode : Création, production, manipulation de Audrey Millet, paru le 18 mars 2021, Éd. Les Pérégrines, 280 pages, 20€
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Le Figaro
Lucile Woodward, Julie Pujols-Benoit… Ces reines du fitness à suivre pour se muscler efficacement et sérieusement
Victoria HidoussiCoachs, danseuses, sportives… Elles triomphent sur les réseaux avec leurs méthodes inédites et inspirent leur communauté en partageant leur quotidien.
C'est l'activité sportive la plus populaire au monde et en France (1) : le fitness s'impose en tête des disciplines devant la course, le cyclisme, le football et la natation. Dépoussiéré par des coachs créatives qui ont la bougeotte, l'héritier de l'aérobic se réinvente sur le digital. Car depuis la pandémie de Covid-19 et les confinements successifs qui ont poussé les amateurs à s'entraîner à la maison, le marché du sport à distance poursuit son expansion. Après la fermeture des salles, les téléchargements d'applications de santé et de fitness sont passés de 565 millions à 811 millions rien qu'au cours du deuxième trimestre de 2020 (2).
Un engouement qui ne faiblit pas, puisque 80 % des membres d'un club songent à poursuivre les entraînements virtuels (3). Sur Instagram et YouTube, eldorados des nouvelles tendances holistiques, une multitude de cours en live et de nouveaux programmes gratuits ont vu le jour durant cette période, rendant la pratique accessible au plus grand nombre, mais ouvrant aussi la porte à un coaching amateur et opportuniste. Des professeures certifiées se sont démarquées en créant leurs propres plateformes en ligne, proposant du contenu plus qualitatif sur abonnement ou à la demande.
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En vidéo, pourquoi il est bon de transpirer
Ces instructrices vedettes ont convaincu des centaines de milliers de fidèles grâce à leurs concepts innovants (de la danse classique mêlée à du boot camp, du Pilates sur des chansons pop des années 2000, ou encore du yoga dynamique sur de la musique hip-hop), mais pas que… Ces nouvelles gourous du bien-être à l'aura fédératrice ont su nouer des liens avec leur communauté à travers l'écran, en dialoguant en temps réel avec leurs abonnés et en révélant les coulisses d’une femme entrepreneure sur les réseaux sociaux. Portraits de six d'entre elles qui font transpirer les Français autant qu'elles les passionnent.
(1) Étude Ipsos « Global views on exercise and team sport », juillet 2021. (2) Rapport « State of Mobile 2022 » de la société d'analyse App Annie. (3) Étude mondiale sur les consommateurs de fitness 2021 par Les Mills.
Lucile Woodward, le sens de l'équilibre
● Son parcours Cette ex-journaliste scientifique a tout plaqué pour passer le diplôme d'État de coach sportif. Précurseure à l'époque où le terme «influenceur» n'existe pas encore, elle crée sa chaîne YouTube en 2014. Elle y parle sans tabou de toutes les préoccupations forme et bien-être féminines au sens large. Trois ans plus tard, elle crée sa propre méthode, Body by Lucile, qu'elle perfectionne aujourd'hui, entourée d'une équipe de nutritionnistes et de psychologues pour assurer un accompagnement complet. Sa franchise et sa bienveillance sont particulièrement appréciées par ses 257.000 abonnés sur Instagram.
● Sa méthode Des programmes réalistes et progressifs pour obtenir des résultats sur le long terme et les tenir. Élaborés en fonction des saisons ou des thématiques (jambes, ventre, bras, natation, running…), ces e-books multimédias contiennent des séances de sport virtuelles, des idées de menus équilibrés, ou encore des enregistrements audio pour booster sa motivation. De quoi faciliter la vie de ses clientes, «des femmes qui ont une grosse charge mentale, des boulots prenants, des enfants, et qui veulent tout mener de front. Celles qui sont très actives et qui ont d'énormes contraintes de temps et d'organisation», détaille-t-elle.
● Son conseil bien-être «Mon meilleur rituel pour lutter contre mes problèmes de sommeil, c'est de faire du sport le matin à la lumière du jour. Ça réveille et ça met en forme pour la journée, surtout quand on a mal dormi. Les bénéfices se font ressentir le soir même.»
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Sissy Mua, concentré d'énergie
● Son parcours L'influenceuse au 1,5 million d'abonnés sur Instagram est entrée dans la cour des grandes depuis qu'elle a passé sa formation de coach. Pourtant, la Niçoise est loin d'être une débutante : elle fête les 11 ans de sa chaîne YouTube, qui l'a propulsée au rang de star du fitness grâce à ses vidéos «Bikini avec Sissy». Face au succès fulgurant de ses séances gratuites, cette ingénieure en biologie de formation, fonde, en 2018, la plateforme TrainSweatEat avec son partenaire, Tini.
● Sa méthode Des entraînements courts et intenses, chronométrés à la seconde près pour les rentabiliser au maximum. Du HIIT (High intensity interval training) à la musculation, en passant par le cross training, la multitude de disciplines proposées (encadrées par d'autres coachs spécialisés) galvanise ses adeptes, qui cherchent une transformation rapide et radicale. Même la récupération et la nutrition (100 % végane) ne sont pas oubliées. «L'objectif, ce n'est pas juste d'enchaîner les programmes les uns derrière les autres, mais de les faire tous ensemble. C'est cet effet de groupe qui pousse les gens à rester motivés. Ils ne se sentent pas seuls devant leur télé, ils savent que d'autres personnes s'entraînent avec eux. On est une grande famille, et c'est ce qui fait notre force», résume Sissy Mua, qui compte près d'un million d'inscrits sur son application.
● Son conseil bien-être «Je m'entraîne le matin pour être sûre de m'octroyer ce temps pour moi, car, trop souvent, le soir, ma séance passait à la trappe à cause de mes grosses journées de travail. Ainsi, je me mets à l'œuvre de bonne humeur, car mon objectif sportif a été accompli.»
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Anouk Hamel, l'ange de la vitalité
● Son parcours Danseuse au conservatoire de Paris pendant plus de dix ans, Anouk se blesse avant de passer le concours d'entrée à l'Opéra. En guise d'échappatoire, cette coach diplômée d'État enseigne dans des salles de sport prestigieuses à Paris (Klay, Ken Club, 21Blanche, le Ritz…), où elle se constitue une clientèle privée. Sa cote de popularité grandit sur le digital durant la pandémie : «Je donnais jusqu'à cinq cours par jour en direct sur les réseaux sociaux des clubs, c'était la frénésie totale. Au début, on était une dizaine, à la fin, on était des milliers, se souvient-elle. Mes abonnés ont commencé à utiliser le hashtag #BodyByAnouk pour partager leurs résultats physiques avant/après sur Instagram. Puis, c'est devenu mon entreprise et mon studio de cours en ligne.»
● Sa méthode Il ne faut pas se fier à son physique angélique : cette blonde solaire ne ménage pas ses élèves avec ses entraînements soutenus mêlant flows de Pilates, cardioboxing ou encore barre au sol. Celle qui partage sa vie entre Le Cap, en Afrique du Sud, et Paris apporte toujours une dimension holistique à ses trainings (méditation, stretching, exercices de respiration…), tournés aux quatre coins du monde, avec des paysages à couper le souffle pour décor.
● Son conseil bien-être «Le matin, je pratique le stomach vacuum en faisant au moins 10 à 20 respirations. Ça permet d'activer le transit et de faire beaucoup de bien au ventre en le massant.»
Abonnement à partir de 16 € par mois sur bodybyanouk.com
Julie Granger, ballerine à l'américaine
● Son parcours Cette danseuse professionnelle a fait ses armes dans les compagnies du Boston Ballet et du Joffrey Ballet de Chicago. Sélectionnée par la prestigieuse chaîne de gym Equinox, elle enseigne alors le fitness à New York, où elle lance de nouveaux concepts déposés. De retour en France, Julie Granger fonde The Studio Paris : «Je voulais apporter le fitness du futur à l'américaine qui manquait ici», explique-t-elle, citant notamment parmi ses créations le Brooklyn Barre (un mix de Pilates, de danse et de barre au sol), ou encore le Ballerina Training (un cours de circuit training façon boot camp). Après le confinement, elle change de business modèle en le convertissant totalement sur le digital. Ses cours en anglais, qu'elle tourne dans les plus beaux hôtels du monde, attirent des clientes de San Francisco à Sydney. En parallèle, elle vient d'être nommée experte bien-être de la maison Guerlain.
● Sa méthode Un langage et des mouvements inspirés de la danse classique : pointes tendues, pliés et autres échappées se mêlent à des mouvements de HIIT. Le tout sur de la musique pop électro. «Les gens s'imaginent le cours cliché en tutu, mais c'est du vrai workout, qui fait transpirer et donne des courbatures. On garde les qualités de l'entraînement d'un danseur, qui dessine des muscles longs et fins, tout en travaillant sa posture et en gagnant en élégance et en confiance en soi», assure Julie Granger.
● Son conseil bien-être «Je commence toujours ma journée en buvant une eau chaude citronnée, avec une cuillerée de miel afin d'éclaircir ma voix avant les cours. Les matins d'été, j'aime faire mon super smoothie : une banane, deux glaçons, du lait d'amande et une cuillerée de beurre d'amande.»
Abonnement à partir de 30 € par mois sur thestudioparis.com
Clotilde Chaumet, yogi hip-hop
● Son parcours C'est en Californie que la jeune femme se prend de passion pour le yoga, avant de se former à la méthode ashtanga en Inde. À son retour en France, en 2016, elle fonde TIHHY (Très intense hip-hop yoga), un cours à l'opposé des ambiances zen et mystiques traditionnelles, car c'est dans les salles obscures des studios d'indoor cycling Dynamo que cette coach hyperactive se fait connaître des Parisiens. Elle complète sa formation de yoga à Los Angeles et s'initie dans la foulée aux sound baths (bains sonores avec des bols de cristaux). Après avoir apaisé ses plus de 44.000 abonnés sur Instagram au son de ses «bols magiques» durant la pandémie, l'ambassadrice Nike se lance sur le digital : «C'est ce qui a élargi ma communauté à la province et au Canada. Certains ont découvert qu'on pouvait aussi progresser en pratiquant en ligne», constate Clotilde Chaumet.
● Sa méthode Du yoga vinyasa punchy sur de la musique urbaine, entre performance artistique et expérience spirituelle. Le rythme volontairement intense pousse au dépassement de soi et inclut des défis, comme des positions sur les mains pour «dédramatiser, se challenger, se faire confiance», assure-t-elle.
● Son conseil bien-être «Tous les jours, je pratique au moins cinq minutes de méditation, juste pour me rebrancher à ma respiration, à mon esprit. Les sound baths m'ont vraiment aidée à retrouver de l'apaisement.»
Abonnement à partir de 16 € par mois sur tv.tihhy.com
Julie Pujols-Benoit, la coach des stars
● Son parcours C'est un malheureux événement qui a fait naître sa vocation : «Un jour, j'ai renversé l'eau de ma bouilloire sur moi. La moitié de mon corps était brûlée au deuxième et au troisième degré. J'ai porté une combinaison spéciale durant un an et demi. C'est ainsi que j'ai pris conscience que le mouvement me manquait énormément», raconte Julie Pujols-Benoit. Une fois rétablie, la Bordelaise d'origine prend sa revanche en empochant, en 2010, le diplôme d'État de coach sportif haut la main, avant de se former au Pilates. Elle compte aujourd'hui parmi ses clientes Adèle Exarchopoulos, Ana Girardot ou encore Géraldine Nakache.
● Sa méthode Se sculpter une taille de guêpe et le fessier de Jennifer Lopez sur une playlist pêchue des années 2000 : c'est la recette de son célèbre Pilates Booty, qui fait salle comble dans les clubs de sport parisiens. Pendant le confinement, ses séances en direct sur Instagram lui apportent une nouvelle notoriété (65.000 abonnés) et l'encouragent à recréer Les Cours de Julie en ligne. On y retrouve ses nombreuses méthodes (Color Sculpt, Barre Fitness…), recommandées par des gynécologues pour leurs bienfaits sur la tonification du périnée.
● Son conseil beauté et bien-être «L'automassage du visage avec un gua sha ou avec les doigts. Je le fais le matin et le soir dans mon lit, pendant cinq à dix minutes. C'est rapide, ça ne coûte pas cher, et ça fait vraiment du bien à la peau.»
Abonnement à partir de 25 € par mois sur lescoursdejulie.com
«Plus on monte, plus notre corps se dégrade» : les confessions de l'himalayiste Sophie Lavaud sur la survie en «zones de mort»
Interview.- Alpiniste-himalayiste chevronnée, la Française passe plus de 100 nuits par an au-delà de 5000 mètres d'altitude. Elle livre les clefs de la survie en milieu hostile.
Le Figaro
Judo : l'entraîneur Alain Schmitt jugé en appel pour violences conjugales sur Margaux Pinot
Le technicien avait été relaxé en première instance.
Deux visages tuméfiés, et de nombreuses questions. Quatre mois après sa retentissante relaxe en première instance, l'entraîneur de judo Alain Schmitt est jugé vendredi en appel à Paris pour les violences conjugales dont l'accuse la championne olympique Margaux Pinot.
Ce qui apparaissait d'abord comme une classique affaire de violences conjugales dans un domicile du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), jugée tard dans la nuit en comparution immédiate au tribunal de Bobigny, s'est avéré un dossier nettement plus opaque qu'escompté, qui a pris une ampleur médiatique et une coloration sociétale inattendues.
Dans une époque extrêmement sensible au sujet des violences faites aux femmes, la relaxe judiciaire de l'ex-membre de l'équipe de France - qui nie avoir frappé sa compagne -, suivie de la publication par Margaux Pinot d'une photo de sa tête contusionnée dans un cri de rage sur les réseaux sociaux, ont fait scandale en fin d'année dernière.
Pendant des jours, les ex-amants ont refait de multiples fois le procès par conférences de presse et plateaux télé interposés. Personnalités sportives et politiques, comme Teddy Riner ou Roxana Maracineanu, ont publiquement soutenu la jeune femme de 27 ans, médaille d'or aux derniers Jeux olympiques avec l'équipe de France mixte et soudain propulsée en victime emblématique des violences conjugales impunies.
Or dans cette affaire, les deux protagonistes, qui présentaient chacun de multiples ecchymoses, offrent avec le même aplomb des versions totalement contradictoires des événements de la nuit du 28 novembre 2021.
Liaison cachée
Alain Schmitt, 43 ans, a-t-il frappé Margaux Pinot à coups de poings en rentrant éméché de soirée, sa compagne n'ayant fait que se défendre, comme elle le dit ? Ou bien Margaux Pinot s'est-elle jetée sur lui lors d'une dispute et se sont-ils cognés à travers l'appartement au cours d'un corps à corps alors qu'il essayait de la calmer, comme lui l'affirme ?
«Aussi sensible que soit le sujet des violences conjugales, il ne peut conduire à retenir une présomption de culpabilité qui n'est pas prévue par la loi», a considéré le tribunal de Bobigny dans son jugement du 30 novembre consulté par l'AFP, en estimant les preuves insuffisantes pour condamner Alain Schmitt.
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Car, selon les juges de première instance, «les éléments objectifs, tout comme les lésions observées sur l'un et sur l'autre, les traces de lutte constatées dans l'appartement» accréditent en effet tout aussi bien le récit de Margaux Pinot que celui du prévenu. Le parquet, qui avait requis une condamnation, a fait appel.
Associés sur les tatamis de l'Étoile sportive du Blanc-Mesnil par une relation d'entraîneur à athlète, Alain Schmitt et Margaux Pinot entretenaient aussi depuis plusieurs années à la ville une romance secrète et en dents de scie.
La nuit des faits, le médaillé de bronze aux Mondiaux de 2013 (-81 kg) s'apprêtait à prendre un avion pour Israël. Il partait entraîner l'équipe féminine israélienne, un poste qu'il avait selon lui pris pour quitter le club du Blanc-Mesnil et ainsi fuir une relation sentimentale décrite comme toxique.
Après un verre avec des amis, il a rejoint la judokate dans son appartement. Vers 02H00 du matin, le couple s'est disputé, en est venu aux mains. Blessée, en culotte, Margaux Pinot s'est précipitée chez une voisine en relatant que son compagnon s'apprêtait à la «tuer». Appelée, la police a interpellé Alain Schmitt, le T-shirt déchiré, qui montait à bord d'un Uber.
«Mon client aborde l'audience de vendredi extrêmement sereinement, il est très confiant et tranquille», a déclaré à l'AFP son avocate Caroline Wassermann, soulignant qu'Alain Schmitt «n'a jamais changé de discours» depuis le début. Le conseil de Margaux Pinot, Me Rachid Madid, a indiqué que la sportive et lui-même ne s'exprimeraient pas avant le procès.
Suite à cette affaire, la Fédération israélienne de judo a mis fin à sa collaboration prévue avec Alain Schmitt. Ce dernier entraîne aujourd'hui les sélections nationales masculine et féminine de Bulgarie.
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L'Humanité
La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée
ActuENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.
Julia HamlaouiTravailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?
« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».
La question de ce fameux nombre de trimestres de cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans
Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e semaine de congés payés ».
La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».
Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. « Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.
Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.
Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.
Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel France24 - Monde
“On a du mal à oublier les gens restés sur place” : le récit en images d’un bénévole français en Ukraine
Publié le : 05/04/2022 - 17:56
Fatma Ben Hamad
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Comme beaucoup de bénévoles européens depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le Français Geoffroy Bire participe depuis début mars à des convois humanitaires qui livrent du matériel médical en Pologne, au plus proche de la frontière ukrainienne, et aident des Ukrainiens cherchant à quitter le pays à joindre des zones plus sûres en Europe. Il apporte son témoignage, agrémenté de photos prises sur la route, à la rédaction des Observateurs de France 24.
Photographe de profession, Geoffroy Bire est bénévole depuis début mars pour l’association “Solidarité Ukraine-Lyon”, créée en mars 2022 en parallèle de l’invasion russe en Ukraine qui engendre un flux de déplacés ukrainiens et étrangers en Europe. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) compte au 29 mars plus de 4 millions de réfugiés dont 2,9 millions en Pologne, un chiffre jamais enregistré en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Depuis début mars, l’association a envoyé quatre caravanes composées de six véhicules, allant de Lyon à Zamosc, une ville polonaise située à une soixantaine de kilomètres des frontières ukrainiennes. Geoffrey a participé jusque-là à deux de ces convois humanitaires. Il a documenté dans une série de photos l’expédition du 25 au 27 mars, qu’il a envoyées à la rédaction des Observateurs.
Le récit accompagnant les images a comme fil conducteur Kori, une petite perruche verte et jaune transportée le 27 mars du camp pour réfugiés de Zamosc à Lyon, dans sa cage, avec ses propriétaires. Le photographe a choisi de construire son récit autour de l’oiseau, racontant à travers son voyage le sentiment d'aliénation que les réfugiés peuvent vivre en quittant leur pays pour un pays étranger.
“Parfois, nous devons convaincre les gens hésitants”
Contacté, Geoffrey Bire raconte:
Nous travaillons sous couvert de la Croix Rouge, c’est-à-dire que l’organisation nous affuble de son logo, afin de faciliter l’accès aux frontières, et fluidifier les échanges avec la police polonaise, notamment lorsque l’on organise le transfert de demandeurs d’asile ou des réfugiés ukrainiens vers l’Europe. Ça nous donne une légitimité. À ma toute première expédition, nous avons livré du matériel médical à Zamosc. Là-bas, nous déchargeons les dons auprès de nos partenaires polonais, qui les distribuent à leur tour, à la fois aux camps de réfugiés ukrainiens en Pologne et les envoient aussi sur le front en Ukraine.
J’ai rejoint l’équipe des convois, dans un premier temps, en réaction au choc que m’a fait l’actualité en Ukraine. Puis, après le premier trajet, on a du mal à oublier les gens restés sur place, alors on y retourne. Nous partons toujours en binôme, pour se relayer sur la conduite. Nous essayons de partir le vendredi soir et revenir en France dimanche, ce qui nous fait environ vingt-cinq heures de route pour l’aller, environ cinquante heures aller-retour.
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Cette série de photos suit le fil du trajet : les premières images montrent le départ aux aurores de Lyon, on organise les communications par radio, on fait le point sur l’itinéraire… Jusqu’ici, nous avons transporté 46 personnes de Pologne en France dans nos camions. Une fois les dons livrés au dépôt, nous allons visiter le camp de réfugiés et nous préparons le départ des personnes qui souhaitent venir en France.
Parfois, nous devons convaincre les gens hésitants. C’est dur de quitter son pays, surtout lorsqu'on n’a aucun repère dans son futur pays d’accueil. Ils ont aussi besoin d’être rassurés sur qui les transporte. Mais grâce aux traducteurs, nous arrivons à gagner une certaine forme de confiance.
D’autres personnes ont déjà des contacts ou des proches en France ou dans d’autres pays européens ; le départ leur est un peu moins difficile. Nous avons transporté des réfugiés venant de Kharkiv, de Kiev ou encore de Lviv.
“Nous avons pu échanger à l’aide de signes et de dessins, c’est un bon moyen pour briser la glace”
Dans le convoi du dimanche 27 mars, j’ai transporté avec moi une famille ukrainienne de Kiev : une grand-mère, une mère et un enfant, les propriétaires de l’oiseau Kori. La grand-mère habitait à côté de l’aéroport qui a été bombardé [l’aéroport militaire de Gostomel, bombardé le 25 février, se trouve à quelques 70 kilomètres au nord-ouest de Kiev]. Sa maison est sûrement détruite aujourd’hui.
Elles ont dormi une grande partie du trajet, mais nous avons pu échanger à l’aide de signes et de dessins, c’est un bon moyen pour briser la glace. Cependant, elles ne parlaient pas beaucoup de leurs ‘hommes’, restés en Ukraine. Leur première occupation, c’est de savoir s’il y aura d’autres Ukrainiens sur place, dans le foyer d’accueil.
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Parfois il n’est pas possible de garantir le foyer pour une famille avant le départ, mais nous arrivons finalement à gérer ça à distance, sur le trajet du retour. Nous n’avons pas le droit de déposer les réfugiés dans la rue en France, il faut prévoir un foyer pour les héberger. Quant aux enfants, il faut vérifier qu’ils sont bien accompagnés de leurs proches, car il y a eu beaucoup de disparitions aux frontières.
Heureusement, il y a une structure d’accueil qui assure le processus d'insertion à Lyon, avec des traducteurs, des aides-sociales : toute une chaîne de solidarité qui se crée ! Et en attendant la fin de la crise, on essaie de faire ce qu’on peut.
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À l’image de Geoffrey Bire, si vous souhaitez nous transmettre des histoires, des témoignages, ou des images amateur concernant votre implication autour de la situation en Ukraine, n’hésitez pas à écrire à notre rédaction à l’adresse suivante : observateurs@france24.com ; ou contactez-nous sur Facebook ou sur Instagram.
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En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieuxDes propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-BourbonLa loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Contraception. La pilule a de moins en moins la coteDifficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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Pourquoi les expatriés peuvent perdre si facilement leur français
DÉCRYPTAGE - Il arrive souvent que les expatriés perdent un peu d'aisance dans leur langue maternelle. Ce phénomène d'«attrition des langues», sans gravité, peut être atténué.
«Depuis que je me suis installée à Londres, j'ai l'impression d'avoir perdu mon français.» Quand elle appelle ses parents ou ses amis en France, Marie, employée dans la finance, bute parfois sur des mots, et le plus souvent ceux de la vie courante. «La dernière fois, c'était quand je voulais expliquer à mon père que j'avais postulé à une offre d'emploi dans une autre entreprise. Mais le seul terme qui m'arrivait à l'esprit était “apply” et non candidater ou postuler. J'ai mis au moins plusieurs secondes, si ce n'est une bonne minute, pour retrouver ce mot, le tout sous les rires de mon père pour qui cela est devenu une habitude de me voir m'emmêler les pinceaux», raconte la trentenaire.
Marie a emménagé dans la capitale anglaise il y a plus de 8 ans, juste après ses études. Dès son arrivée, et pour réussir son expatriation, la jeune femme a tenu à s'immerger dans le milieu anglophone, même si elle s'est aussi constituée au fil des années un petit groupe d'amis français. «Mais ils sont comme moi et ont constaté eux aussi qu'à force de parler en anglais toute la journée au travail, ils avaient fini par perdre du vocabulaire, des expressions ou encore de la simple grammaire quand ils s'expriment en français.»
Retrouver un mot
Des mots qui viennent plus rapidement dans la langue du pays de son expatriation ou encore la mélanger avec le français dans la même phrase est un phénomène normal, d'autant plus quand cela fait longtemps que l'on a quitté la France. «C'est une question de moindre exposition et de moindre pratique du français. Nos mots sont rangés dans notre mémoire explicite (comme quand on se rappelle des chiffres de son code bancaire) et non pas dans la mémoire implicite (comme quand on tape le code instinctivement sans réfléchir aux chiffres)», explique Sophie Schieber, diplômée en master of Science in Psychology of Language à L'Université d'Edimbourg et spécialiste de la psycholinguistique. Selon l'experte, cette perte graduelle de sa langue maternelle est la suite logique de l'acquisition d'une langue seconde. C'est ce qu'avaient déjà expliqué en 2017 les chercheurs psycholinguistes Schmid and Kӧpke : plus on maîtrise une langue étrangère, moins on pratique sa langue maternelle et donc plus on a de chance de la perdre.
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Cela va alors demander un effort pour retrouver un mot, une expression. Un effort, qui nécessite la connexion de neurones. Plus cette connexion est fréquente, plus les synapses, ces liens entre les neurones, sont fortes, et plus la connexion est rapide. Donc si un mot ou une expression sont moins présents dans votre quotidien - ce qui est le cas dans une expatriation car il est possible d'évoluer dans un environnement exclusivement tourné vers une autre langue -, il est donc moins présent dans la mémoire.
Gérer le regard de ses proches
Mais tout le monde n'est pas affecté de la même manière, souligne la spécialiste de la psycholinguistique. Cela peut dépendre de son environnement mais aussi des différences individuelles «en particulier les fonctions exécutives». «Quand nous parlons anglais par exemple, nous inhibons toutes les autres langues que nous avons apprises et ça aussi demande un effort de la part de notre cerveau et taxe un peu plus notre mémoire de travail», précise la Française. Les enfants nés ou ayant grandi très jeunes dans un environnement bilingue, voire multilingue, n'ont pas ce problème. «Un enfant exposé dès son plus jeune âge à l'apprentissage de langues les verra s'incruster plus profondément dans son cerveau.» Donc avec beaucoup moins de chance d'avoir des problèmes de passer de l'une à l'autre. «Si on a déjà été exposé depuis longtemps à d'autres langues que sa langue maternelle, le processus peut être plus fluide ou évident», confirme également Noémie Jean Clarke, qui enseigne le français aux étrangers à Londres, via son école «Eclectic Minds».
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Perdre un peu sa langue maternelle quand on vit dans un pays étranger n'est donc pas grave, tient à rassurer Sophie Schieber. «C'est même très commun de perdre la grammaire et le lexique en premier.» «Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui n'avait pas eu ce problème», ajoute Noémie Jean Clarke. Elle-même quand elle habitait dans la campagne anglaise, avant de s'installer à Londres, elle avait constaté que son français s'était quelque peu érodé avec le temps. «C'est intéressant de voir que, même en étant professeure de français, ma langue maternelle s'était appauvrie car je la parlais de moins en moins souvent».
Selon l'enseignante, ce qui est plus compliqué en réalité, c'est gérer le regard des proches restés en France par exemple. Certains pourraient en effet se moquer de cette perte du français, parfois même mal jugée parce que synonyme de prétention. «Il faut juste savoir travailler son ego sur cette question. On n'a pas à se sentir diminué car on a oublié un mot et ne pas prendre mal le fait d'être corrigé ou de demander de l'aide quand on cherche un mot. Celles et ceux qui ne sont pas passés par une longue expatriation ne peuvent pas toujours comprendre ce que l'on vit».
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Reste que cette attrition des langues peut être maîtrisée. Pour cultiver sa grammaire et son vocabulaire, il faut entretenir et donc pratiquer son français au maximum. Noémie Jean Clarke recommande par exemple d'écouter les informations françaises, des podcasts. Sophie Schieber, elle, rappelle qu'il n'est pas possible de perdre sa langue maternelle. «Les seules études, montrant des cas d'attrition complète de la langue maternelle, sont fondées sur le cas d'enfants coréens adoptés par des parents français ou suédois entre l'âge de 0 et 10 ans (sans plus aucun contact avec la langue maternelle), c'est-à-dire avant l'âge critique, autrement dit la puberté.» La spécialiste de la psycholinguistique conseille d'ailleurs aux parents de jeunes enfants de maintenir la langue maternelle à la maison de manière régulière au moins jusqu'à l'adolescence.
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La centrale, abandonnée par les soldats russes, est intacte, selon la direction. Des troupes semblent toutefois avoir creusé des tranchées dans la zone la plus contaminée, ce qui a pu leur faire subir «des contaminations aux radiations considérables».
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REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
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New York Times - World
Ukraine Live Updates: Civilians Flee Eastern Regions as the West Ramps Up Sanctions on Russia
Kyiv April 6, 9:30 p.m.
Moscow April 6, 9:30 p.m.
Washington April 6, 2:30 p.m.
Residents are leaving eastern Ukraine after warnings of an expected escalation of fighting there by Russian troops, as the U.S. and its allies moved to impose new sanctions to punish Moscow.
Megan Specia and Cora Engelbrecht
Civilians were fleeing the eastern regions of Luhansk and Donetsk as Ukrainian officials and Western military analysts warned that Russia’s actions point to an impending escalation of fighting there.
The exodus came as images have emerged of bodies in civilian clothes lying in the streets in Kyiv’s suburbs after Russian forces withdrew, evidence of atrocities that prompted the United States to move on imposing new sanctions on Russia's biggest banks and on President Vladimir V. Putin’s adult children and friends.
European Union and NATO leaders also were meeting on Wednesday to consider additional sanctions against Moscow and military assistance to Ukraine.
E.U. leaders — galvanized in part by the harrowing images of dead civilians — were weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports, and deliberations were extended by a day to Thursday. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced since Mr. Putin launched the invasion six weeks ago, but Ukrainian leaders called for even stricter penalties.
“The only way to avert Russian war expanding beyond Ukraine is to provide us with the fullest support,” tweeted Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba. “Maximum sanctions. All the weapons.”
Other major developments:
Russian shelling in the Black Sea port of Mykolaiv is increasingly targeting civilian infrastructure and homes, local officials say. Russian forces also continue to bombard the southern city of Mariupol, where a convoy led by the International Committee of the Red Cross has failed in recent days to reach as many as 130,000 people who have been trapped for weeks in increasingly dire conditions.
More than 2,000 Ukrainians have made their way to the U.S. border from Mexico over the past 10 days, joining desperate migrants from around the world in what officials expect could become a major border surge as pandemic restrictions are lifted and the continuing fallout from Russia’s invasion reaches America’s shores.
Breaking ranks with the European Union, Hungary’s newly re-elected prime minister, Viktor Orban, said the country would meet Russia’s demand to pay for energy shipments in rubles. He also said he had spoken to Mr. Putin on Wednesday and had offered to host cease-fire talks between the Russian president and Mr. Zelensky that could involve other European leaders.
John Ismay
WASHINGTON — Russian forces in Ukraine appear to be using a new type of weapon as they step up attacks on civilian targets: an advanced land mine equipped with sensors that can detect when people walk nearby.
Ukrainian bomb technicians discovered the device, called the POM-3, last week near the eastern city of Kharkiv, according to Human Rights Watch, a leading human rights group, which has reviewed photos provided by Ukraine’s military.
Older types of land mines typically explode when victims accidentally step on them or disturb attached tripwires. But the POM-3’s seismic sensor picks up on approaching footsteps and can effectively distinguish between humans and animals.
Humanitarian deminers and groups that campaign against the use of land mines said the POM-3 would make future efforts to locate and destroy unexploded munitions in Ukraine vastly more complicated and deadlier.
“These create a threat that we don’t have a response for,” said James Cowan, who leads the HALO Trust, a British American charity that clears land mines and other explosive remnants of war to help countries recover after conflicts. The group began removing unexploded munitions from the Donbas region of eastern Ukraine in 2016, after Russian-backed separatists started fighting the Ukrainian government.
“We’ll need to find some donors to procure robotics that can allow us to deal with these threats at some distance,” Mr. Cowan added.
The POM-3 is typically launched by a rocket and falls back to earth by parachute before sticking into the ground — where it waits, according to CAT-UXO, an online resource for military and civilian bomb technicians. When the mine senses a person, it launches a small explosive warhead that detonates midair, producing fragments that are lethal up to about 50 feet away.
Mr. Cowan, a retired British Army major general, said his staff of 430 Ukrainians clearing unexploded munitions in Donbas had been unable to continue working since Russia launched a full invasion of the country in late February, with many staff members temporarily relocating in Ukraine. He anticipates that in the future, HALO’s operation across the country will require about 2,500 workers, given that many areas outside Donbas are now contaminated with unexploded munitions as well.
U.S. government officials have said Russia appears to be moving troops to consolidate its hold on Donetsk and Luhansk, which could mean that even more weapons like the POM-3 will be used in the war.
“The war is entering a static phase — trenches are being dug,” Mr. Cowan said. “This is the time when I would expect the Russians to start using land mines on a massive basis.”
HALO, which stands for Hazardous Area Life-Support Organization, has about 10,000 employees around the world and is among the few international nonprofits that have remained in Afghanistan since the Taliban took control of Kabul, the capital, in August. Mr. Cowan said the future cleanup in Ukraine would require roughly the same number of workers as HALO’s current operation in Afghanistan, which is recovering from decades of armed conflict.
The POM-3 is just one new hazard among many that his organization expects to encounter, in addition to an untold number of rockets, bombs and artillery shells that failed to detonate on impact. Russia has also attacked Ukrainian arms depots, causing fires and explosions that typically fling hundreds or even thousands of damaged munitions into surrounding areas.
Once widely used around the world, antipersonnel land mines often kill and maim civilians long after hostilities have ceased. Ukraine is one of the 164 nations that have signed a 1997 treaty banning the use of antipersonnel land mines and pledged to purge their stockpiles. The United States and Russia have refused to join it.
The treaty does not prohibit the use of antitank land mines — which typically have a much larger explosive charge and are designed to detonate only when a vehicle drives over or near them — nor does it address improvised explosive devices built to destroy vehicles. Videos posted on social media purport to show both antitank mines and improvised bomb attacks on Russian vehicles in Ukraine.
Russia’s use of land mines was among the discussions at an event on Tuesday on Capitol Hill for the United Nations’ international mine awareness day, which brought together groups that focus on the issue and lawmakers from Congress’s Unexploded Ordnance/Demining Caucus.
“Wars end, they stay,” Senator Patrick J. Leahy, Democrat of Vermont, said of land mines and unexploded munitions. “The targets are invariably civilians, and they are in places where you have a limited ability to provide lifesaving medical care.”
“Look at what’s happening in Ukraine — Russia is placing land mines in people’s homes, as well as children’s playgrounds and places where people go,” Mr. Leahy said. “That’s using it as a weapon of terror.”
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Mauricio Lima
At Lviv’s Saints Peter and Paul Garrison Church, mourners gathered for the funerals of three Ukrainian soldiers who were killed in the fight against Russia. Ruslan Koval, 49, Viacheslav Ubyivovk, 44, and Liubomy Gudzeliak, 37, died in action in the Luhansk region, where heavy fighting rages as Russia refocuses its attention to the eastern areas of Ukraine.
Farnaz Fassihi
Russia hosted an informal U.N. Security Council meeting to discuss its claims that the U.S. funded biological weapons laboratories in Ukraine. The U.N. has said it has no evidence for the charge, and the U.S. has rejected the allegations as Russian propaganda. The U.S. and Britain, which holds the Security Council presidency, did not attend the meeting. Of the countries present, France and Norway accused Russia of spreading disinformation, while China and Brazil called for an independent investigation into Russia’s claims.
Megan Specia
KRAKOW, Poland — A bright yellow banner crosses the entrance to the Jewish Community Center in Krakow, Poland. In neat blue lettering, it offers a clear message in Ukrainian: “Welcome.”
Since posting the sign in the wake of the Russian invasion of Ukraine, the center has become a hub for Ukrainian refugees and volunteers from Poland and abroad. Here, hundreds of new arrivals are able to pick up food and other staples and get help finding housing, a lifeline for many forced to flee their homes for a new and unfamiliar city.
The organization has transformed from a center for Krakow’s small Jewish community into a humanitarian operation, said Jonathan Ornstein, its executive director.
“Personally, when this is all over, I want to be able to look in the mirror and say that me and my organization did everything we could to help Ukrainians,” he said.
The Jewish Center was founded in 2008, just 40 miles from Auschwitz, the site of some of the worst atrocities during the German occupation of Poland in World War II. The neighborhood where it sits was once the heart of a vibrant community of 65,000 Jews before World War II. It was only hundreds afterward, but has grown into the thousands since the fall of Communism, and is steadily rising.
Through its new efforts, the organization is showing what is possible in communities that have themselves been almost destroyed by war, Mr. Ornstein said. Its members understand the particular responsibility, not only as Jewish people, but as a community near Auschwitz, “to respond as forcefully as possible,” he said.
On Monday afternoon, a crowd of around 50 gathered in front of the building, while volunteers restocked the donation center. Yuliia Yaremchuk, 33, was among those in line for pantry staples and children’s clothes.
She has been living in Krakow for the past month with her children, who are 10 and 5, after they fled their home in Kyiv, leaving behind her husband, mother, younger brother and 84-year-old grandmother.
“It really is difficult to be here alone with two kids and trying to do all of this by yourself,” she said, adding that she has been surprised again and again by the generosity of the community in Poland.
It all began with the banner out front. Then people started to bring supplies, “then it kind of just ballooned,” Mr. Ornstein said. Now, the center has a dozen projects at Poland’s border with Ukraine, sending supplies, helping to provide housing for 230 families and serving as a hub for volunteers from across the world.
It has also become a conduit for aid and funding into Ukraine, as donors from across the world, most from the Jewish community, search for ways to help.
On Monday, a dozen volunteers arrived at the center and began unloading 41 duffel bags filled with donations. The group, made up of rabbis and members of synagogue congregations from all over the United States, had just flown in.
Margalit Ir, 71, who was born in Israel but has lived in the United States for decades, said it had been incredibly profound to return to a part of the world where she lost members of her family during the Holocaust to offer aid to Ukrainians.
“It’s got to give them some sense of peace, seeing a welcome sign,” she said. “It would warm my heart.”
Batsheva Meiri, 52, a rabbi from Asheville, N.C., brought thousands of dollars of cash and donations from her congregation. She acknowledged the complicated history of the city, but said that seeing the outpouring of aid and support from grass-roots community organizations across Poland had been inspiring.
“To see the Polish people taking refugees in,” she said, “It’s very healing for us as Jews.”
Eric Schmitt
Russia has withdrawn all of its troops that had been arrayed against Kyiv and Chernihiv, two major cities in northern Ukraine, and sent them back to Belarus and Russia to rearm and resupply, presumably for duty soon in eastern Ukraine, a senior Pentagon official said on Wednesday.
When Russia announced more than a week ago that it was withdrawing its forces around Kyiv and elsewhere in the north to focus on the east, many U.S. officials voiced suspicion that it might be a ruse, since many of the Russian forces were dug in, and Moscow continued to pummel the cities with air and artillery strikes.
But in the past week, senior Pentagon officials said 20 percent, then two-thirds, and, as of Wednesday, all of the Russian ground forces advancing against Kyiv and Chernihiv — about 40 battalion tactical groups, or as many as 40,000 troops — had left, in many cases under fierce attack from Ukrainian troops who retook the territory.
“We believe they are all out,” the senior Pentagon official said, speaking on condition of anonymity to discuss confidential operational issues.
The Russian forces are now rearming and resupplying in Belarus and Russia, the senior Pentagon official said, but it was unclear when some or all of those Russian units would reposition in the Donbas region of eastern Ukraine, which Moscow has said is now its major focus of operations, along with the country’s southeast coast.
Western military analysts have said that the withdrawing Russian units, suffering from troop casualties, damaged and destroyed equipment, and poor morale, would not be fit for redeployment soon.
Russia now has about 30 battalion tactical groups — or as many as 30,000 troops — in the east, the senior Pentagon official said. Earlier this week, Jake Sullivan, President Biden’s national security adviser, said Russia would likely send “tens of thousands of soldiers to the front line in Ukraine’s east” in the coming weeks.
Largely in anticipation of this next major phase of the war, the Pentagon announced late Tuesday that it was sending $100 million worth of Javelin anti-tank missiles — roughly several hundred missiles — to Ukraine, where the weapon has been very effective in destroying Russian tanks and other armored vehicles.
This drawdown from existing U.S. military stocks brings the total U.S. security assistance committed to Ukraine to more than $2.4 billion since the beginning of the Biden administration, and more than $1.7 billion since Russia’s invasion on Feb. 24.
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Katie Rogers
At a conference in Washington, President Biden called what happened in Bucha “major war crimes” and said the sanctions announced Wednesday were intended to further isolate Russia. “Together with our allies and our partners, we’re going to keep raising the economic costs and ratchet up the pain for Putin, and further increase Russia’s economic isolation.”
Evan Hill
A video posted online on Monday and verified by The New York Times appears to show a group of Ukrainian soldiers killing captured Russian troops outside a village west of Kyiv.
“He’s still alive. Film these marauders. Look, he’s still alive. He’s gasping,” a man says as a Russian soldier with a jacket pulled over his head, apparently wounded, is seen still breathing. A soldier then shoots the man twice. After the man keeps moving, the soldier shoots him again, and he stops. The Times is not publishing the video because of its graphic nature.
At least three other apparent Russian soldiers, including one with an obvious head wound who has his hands tied behind his back, can be seen dead near the victim. All are wearing camouflage, and three have white arm bands commonly worn by Russian troops. Equipment is scattered around them and there are blood stains near each man’s head.
The soldiers are lying in the road a few feet from a BMD-2, an infantry fighting vehicle used by Russian airborne units. Some appear to have had their jackets, shoes or helmets removed. Farther up the road, other destroyed vehicles can be seen.
The video was filmed on a road just north of the village of Dmytrivka, around seven miles southwest of Bucha, where the discovery of hundreds of corpses of people in civilian clothes in recent days has prompted accusations that Russian troops killed civilians as they retreated.
The killings appear to have been the result of a Ukrainian ambush of a Russian column that occurred on or around March 30, as Russian troops were withdrawing from small towns west of Kyiv that have been the scene of fierce fighting for weeks. Oz Katerji, a freelance journalist, posted videos and pictures of the destroyed column on Twitter on April 2 and wrote that soldiers told him that the Russians had been ambushed 48 hours earlier.
Ukraine’s Defense Ministry also tweeted about the destruction of the Russian convoy, calling it “precise work” by Ukrainian forces. “These are not even humans,” a Ukrainian soldier says in the video as he walks among the wrecked vehicles, adding that two Russian lieutenants had been taken prisoner.
The Ukrainian soldiers are identifiable by their flag patches and blue arm bands and repeat “glory to Ukraine” multiple times. Their unit is unclear, but in the video of the killing, one of the men refers to some of them as “Belgravia lads,” likely referring to a housing development called Belgravia located a few hundred yards from the incident.
A Ukrainian news agency that posted a video of the aftermath of the ambush on March 30 described it as the work of the “Georgian Legion,” a paramilitary unit of Georgian volunteers that formed to fight on behalf of Ukraine in 2014.
Julian E. Barnes
Governments around the world have kicked out some 120 Russian intelligence officers since the invasion of Ukraine as part of the larger effort to expel Moscow’s diplomats, according to a senior Western intelligence official.
Several officials on Wednesday said the expulsions were a significant counterintelligence victory that would set back efforts by Russia, but former officials cautioned that Moscow would have other ways to collect information and that the efforts would have little impact on the war in Ukraine.
A journalist for The Economist earlier put the worldwide expulsions of diplomats at 385, the largest coordinated effort in history.
In 2018, after the nerve agent attack on a former Russian intelligence officer living in Britain, London organized an international effort to expel Moscow’s intelligence officers from embassies around the world.
The senior Western intelligence official, who was not authorized to discuss the matter publicly, said the number of Russian spies expelled since Russia’s February invasion of Ukraine is even larger than the 2018 effort. While the diplomatic expulsions won’t stop Russian intelligence activities in Europe or the United States, “this is the best limiting factor we can do,” the official said.
Almost every country has some spies and intelligence officers stationed inside its various embassies around the world. Intelligence officers working from embassies usually operate under official cover as diplomats, offering them a degree of immunity. Spies operating in a country who pose not as diplomats but as business executives or other roles have little or no protection if they are caught stealing secrets.
Russia has three large intelligence services, and stations far more operatives in foreign capitals than most nations. Officials said the expulsions would move Russia far closer to parity, meaning it would have the same number of intelligence operatives in European capitals as those countries have in Moscow. Nevertheless, Russia is expected to respond, diplomats said.
The removal of the intelligence officers from Europe will cause Moscow problems over the long term, but in the short term President Vladimir V. Putin of Russia can get the information he wants about Western intentions through the open news media, according to former officials.
“It’s disruptive, they will have to find other ways to meet their sources and conduct the operations,” said Dan Hoffman, a former C.I.A. officer. “This is a good thing to do, but it is not going to turn the tide of the war.”
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Mark Landler
Britain announced its own additional raft of sanctions against Russia on Wednesday, freezing the assets of Sberbank, Russia’s largest bank, and pledging to cut off imports of Russian coal and oil by the end of 2022. The British government banned all outward investment in Russia and blacklisted another eight Russian oligarchs.
“Our latest wave of measures will bring an end to the U.K.’s imports of Russian energy and sanction yet more individuals and businesses, decimating Putin’s war machine,” the foreign secretary, Liz Truss, said in a statement.
Miriam Jordan
Photographs by Mark Abramson
TIJUANA, Mexico — “I’m troubled. I’m tired. We have been here more than two days,” said Nataly Yankova, 48, who fled Ukraine with two adolescent daughters and two nephews and planned to join her brother, who is living in Chicago. They were among 15 Ukrainian families sitting in folding chairs on a chilly spring night this week, beside a coiled-wire fence that separates Mexico from the United States.
More than 2,000 Ukrainians have made their way to the U.S. border from Mexico over the past 10 days, joining desperate migrants from around the world in what officials expect could become a major border surge as pandemic restrictions are lifted and the continuing fallout from Russia’s invasion of Ukraine reaches America’s shores.
The arrivals present an immediate challenge to U.S. border officials, who are already bracing for a wave of unauthorized migration from countries such as Honduras and Haiti when the United States eases its emergency Covid-19 border rules next month. Now, the United States must also find a way to accommodate thousands of people fleeing a murderous Russian invasion halfway around the world.
The Biden administration announced last month that the United States would accept 100,000 Ukrainians, though it has not unveiled any details. And while Blaine Bookey, the legal director at the Center for Gender and Refugee Studies at the University of California, Hastings, described the move as “the right thing to do,” she said there were questions about Ukrainian migrants’ getting priority over those from Central America and elsewhere.
Safak Timur
Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said the scenes of atrocities in Bucha and elsewhere in Ukraine “damaged the relatively positive atmosphere” achieved during peace talks in Istanbul. But Turkey remains cautiously optimistic about the negotiations, and expects the talks to resume, he told reporters on the sidelines of a NATO foreign ministers summit meeting.
Rick Gladstone
The U.N.’s top expert on genocide “expressed her dismay and condemnation at the disturbing event at Bucha, which point to very serious signs of possible commission of war crimes,” the secretary-general's office said in a statement. Alice Wairimu Nderitu, the special adviser on the prevention of genocide, joined other top U.N. officials calling for a ceasefire and an “independent investigation leading to criminal accountability” for killings in Bucha.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European Union officials were working on Wednesday to iron out technical details in a new raft of sanctions against Russia, which include a ban on Russian coal, before seeking the approval of each member state of the bloc.
The lengthy deliberations among E.U. ambassadors and their staffs were expected to continue into Thursday and to conclude with the formal approval of the sanctions, the fifth round imposed since Russia’s invasion of Ukraine.
Still, the talks have shown that pushing beyond banning Russian coal, to include oil and gas, will be a very difficult undertaking.
Germany, Austria and Hungary have long voiced opposition to banning Russian natural gas. And diplomats briefed on Wednesday’s ambassadorial talks said that Hungary had raised the bar, asking that European Union leaders convene to debate any further energy-related sanctions.
That demand has raised concerns among E.U. diplomats and officials that Hungary’s prime minister, Viktor Orban, who was re-elected to a fourth term on Sunday and maintains close ties to President Vladimir V. Putin, will become an even tougher negotiator when it comes to imposing more sanctions against Russia. Spokespeople for the Hungarian permanent representation to the European Union did not immediately respond to a written request for comment.
The new Hungarian position came as Mr. Orban broke ranks with the rest of the bloc and said that Hungary would be prepared to pay for Russian energy imports in rubles as Mr. Putin has demanded. Doing so would shatter an E.U. consensus not to capitulate to the demand because it would provide Russia with currency.
Currency has been a key target of E.U. sanctions against the Russian central bank, which limit Mr. Putin’s ability to liquidate assets like gold and bonds to generate rubles to fund the war in Ukraine.
After talks among E.U. ambassadors on Wednesday, diplomats said that Germany and other countries that had earlier resisted a ban on Russian coal had secured a three-month delay in enforcing the measure, which would allow them to complete current orders and wind down existing contracts.
Other technical issues to be worked out included details of a ban on Russian and Russian-operated vessels from E.U. ports, another measure that the European Union is set to adopt.
Once the E.U. ambassadors are content with the technical work on the new package of punishments, they can take the measures to their governments in 27 capitals for final approval. That process is completed via email. Foreign ministers and other high-level officials are not required to meet or sign documents in person.
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Ivor Prickett
Ukrainian troops and armored vehicles rolled through the recently recaptured town of Bucha, northwest of Kyiv. As Russian forces retreated from the area in the past week, mounting evidence of killings and mistreatment of civilians has emerged.
Megan Specia and Cora Engelbrecht
Civilians are fleeing the eastern regions of Luhansk and Donetsk as Ukrainian officials and Western military analysts warn that Russia’s actions point to an impending escalation of fighting there.
Thousands of people have been leaving since Russian forces started scaling down their offensive in the north to refocus on the east and south, according to Ukrainian officials and photos and videos posted online. That comes as images have emerged of bodies lying in the streets from areas in which Russian forces have pulled back.
Ukrainian officials say Russian troops have been massing in the Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions.
In Kramatorsk, a city in the north of the Donetsk region, photos showed crowds of people huddled at a platform in a central train station.
At least two people were killed and five injured when Russian forces launched a strike on a humanitarian aid site in the town of Vugledar in the Donetsk region, according to Pavlo Kyrylenko, the governor of the region.
Meanwhile, Russian forces now control 60 percent of the town of Rubizhne, in the eastern Luhansk region, according to the governor, Serhiy Haidai. Russian forces have been attacking Rubizhne since the beginning of March and scaled up the offensive this week in an attempt to take the town.
“Evacuations are taking place under the roar of enemy guns,” Mr. Haidai wrote in a Facebook post on Wednesday, adding that approximately 30,000 people have been transported from the region since Russia invaded Ukraine on Feb. 24. He urged remaining residents to flee before Russia scaled up attacks.
“The cities of the Luhansk region are in ruins. Thousands of residents have not yet left,” he wrote in another post. “Get out of the way!”
Oleg Synegubov, the state administrator for the Kharkiv military region, said in a post on Telegram on Wednesday that the army would evacuate two towns in the eastern part of the country because fighting was escalating there.
The two towns, Lozova and Barvinkove, lie to the southwest of Izium, a city Russian forces seized as part of an apparent drive toward Sloviansk, which military analysts say is strategically critical to Russia’s plan to gain full control of eastern Ukraine.
Earlier this week, Oleksiy Danilov, the head of Ukraine’s National Security and Defense Council, speaking on national television, said “large groupings of Russian troops” had been massing in the region.
“They are not going to stop,” he said, adding, “They have a great desire to create big problems for our armed forces in this direction, and we also expect that fierce battles will be fought there for our territory in the near future.”
Alan Rappeport
WASHINGTON — Treasury Secretary Janet L. Yellen said on Wednesday that the United States would continue taking steps to cut Russia off from the global financial system in response to its invasion of Ukraine and argued that the sanctions already imposed have taken a severe toll on the Russian economy.
Her comments before the House Financial Services committee came as the United States rolled out a new array of sanctions on Russian banks and state-owned enterprises and on the adult children of President Vladimir V. Putin. The White House also announced a ban on Americans making new investments in Russia no matter where they are based.
“Our goal from the outset has been to impose maximum pain on Russia, while to the best of our ability shielding the United States and our partners from undue economic harm,” Ms. Yellen told lawmakers.
Ms. Yellen also told lawmakers that she believed Russia should be further isolated from the geopolitical system, including being shut out of international gatherings such as the Group of 20 meetings this year and that it should be denounced at this month’s meetings of the International Monetary Fund and the World Bank.
Ms. Yellen, whose department has been crafting many of the punitive economic measures, rebutted criticism that the penalties leveled so far had not been effective, in part because there are some exceptions to allow Russia to sell energy.
“Unfortunately, many of our European partners remain heavily dependent on Russian natural gas, as well as oil, and they are committed to making the transition away from that dependence as rapidly as possible,” Ms. Yellen said.
Ms. Yellen argued that Russia’s invasion in Ukraine underscored the need for the United States and other countries to invest in becoming energy independent so that “dictators” do not control the price and availability of global energy supplies. She added that moving away from fossil fuels and toward renewable energy should be prioritized.
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Alan Rappeport
Treasury Secretary Janet L. Yellen said at a congressional hearing on Wednesday that Russia should be removed from the G20 and that she had told Indonesia, which is hosting the summit this year, that the U.S. would not participate in a number of meetings if the Russians are attending.
Katie Rogers
WASHINGTON — The United States and its allies, seeking to punish Russia for the killings of Ukrainian civilians, moved on Wednesday to impose full sanctions against Russia’s largest financial institutions and to block access to U.S.-held financial assets for family members and close associates of President Vladimir V. Putin of Russia.
A senior administration official, detailing the suite of sanctions for reporters but not authorized to speak publicly, said that the United States, working with the Group of 7 and the European Union, had imposed “full blocking” sanctions against Sberbank, the largest financial institution in Russia, and Alfa Bank, one of the country’s largest privately owned banks.
Sberbank is the main artery in the Russian financial system and holds over a third of the country’s financial assets. In February, the Treasury had announced limited sanctions against Sberbank, but Wednesday’s sanctions, the official said, will effectively freeze relations between the bank and the United States financial system.
The administration also announced sanctions against two adult daughters of Mr. Putin: Katerina Tikhonova and Maria Putina, who has been living under an assumed name, Maria Vorontsova. Others connected to Russian officials close to Mr. Putin will also face sanctions, including the wife and daughter of Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, and members of Russia’s security council, including former Prime Minister Dmitri Medvedev. The official said that those people would be effectively cut off from the U.S. banking system and any assets held in the United States.
In a news conference on Wednesday, officials from the Justice Department and the F.B.I. also announced a series of actions and criminal charges against Russians, including the takedown of a Russian marketplace on the dark web and a botnet, or a network of hijacked devices infected with malware, that is controlled by the country’s military intelligence agency.
Justice Department officials also celebrated the seizing of the Tango, a superyacht owned by the Russian oligarch Viktor F. Vekselberg and charged a Russian banker, Konstantin Malofeev, with conspiring to violate U.S. sanctions. Mr. Malofeev is one of Russia’s most influential magnates and among the most prominent conservatives in the country’s Kremlin-allied elite. (The indictment renders his surname as Malofeyev.)
The Treasury Department will also block Russia from making debt payments with assets that are subject to U.S. jurisdiction, a move that will force Russia to find new sources of funding outside its frozen central bank funds. The end result, the official said, was that Russian citizens will return to Soviet-era living standards of the 1980s, and Mr. Putin will find himself increasingly a pariah.
So far, Mr. Putin has resisted increasingly harsh consequences, continuing his invasion of Ukraine even as Western nations move to freeze him out of the international economic order.
The Biden administration had been under pressure to announce new actions against Russia since reports surfaced of Russian soldiers’ indiscriminately killing Ukrainian civilians in the Kyiv suburb of Bucha. On Monday, President Biden had promised new sanctions and called Mr. Putin a “war criminal,” though he did not call the violent acts in Bucha genocide.
On Wednesday, Mr. Biden will sign an executive order that bans all new investment in the Russian Federation by U.S. citizens, wherever they are, the official said.
Zach Montague contributed reporting.
An earlier version of this item misstated the title of Dmitri Medvedev. He is a former prime minister of Russia, not the current one.
Benjamin Novak and Matina Stevis-Gridneff
BUDAPEST — Breaking ranks with the European Union, Hungary’s newly re-elected prime minister, Viktor Orban, told reporters in Budapest on Wednesday that Hungary would meet Russia’s demand to pay for energy shipments in rubles.
“If the Russians ask for it, we will pay in rubles,” Mr. Orban said.
The Hungarian leader has walked a thin line between maintaining close links to Mr. Putin and adhering to E.U. sanctions against Russia, which require unanimity among the bloc’s members.
The bloc has roundly rejected President Vladimir V. Putin’s attempt to force its member countries to pay in Russian currency for oil, gas and coal, a move intended to bolster Russia’s economy in the face of economic sanctions imposed because of Russia’s invasion of Ukraine.
Mr. Orban also said that he had spoken to Mr. Putin by telephone on Wednesday and had offered to host cease-fire talks between the Russian president and President Volodymyr Zelensky of Ukraine that could involve other European leaders.
“I recommended to President Putin to immediately declare a cease-fire,” Mr. Orban said. He added: “I recommended they come to Budapest — he, the Ukrainian president, president of France and the German chancellor. The sooner, the better.”
Recent talks with high-level Ukrainian and Russian officials have taken place in Istanbul, without notable progress.
Hungary has been an outspoken critic of sanctions on Russian energy and has blocked weapons transfers to Ukraine through Hungarian territory. The country is dependent on Russia for much of its energy.
In reality, though, Hungary is far from alone in pushing back against European Union efforts to impose energy sanctions on Russia. Germany and Austria have been highly reluctant to take those steps, and other E.U. countries worry about the effect that such moves will have on their economies.
Mr. Orban’s close relationship to Mr. Putin has put him in a difficult spot at home. Russia’s invasion of Ukraine forced Mr. Orban into political contortions in the weeks leading up to national elections that were held on Sunday. But Mr. Orban parried criticism of his close ties to Moscow by effectively declaring neutrality and accusing the opposition of seeking to drag Hungary into the war. He was easily elected to a fourth consecutive term.
The acrimony between Hungary and Ukraine became heated and personal late last month when Mr. Zelensky, in a speech to E.U. leaders, singled out Mr. Orban and pressed him to pick sides in the war.
Addressing Hungary in his remarks, Mr. Zelensky said: “I want to stop here and be honest. Once and for all. You have to decide for yourself who you are with.” To Mr. Orban, he added, “Listen, Viktor, do you know what’s going on in Mariupol?” in reference to the embattled eastern Ukrainian city.
On Wednesday, Hungary’s foreign minister, Peter Szijjarto, said he had summoned the Ukrainian ambassador to Budapest to insist that Ukrainian leaders “cease insulting Hungary and acknowledge the will of the Hungarian people.”
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Farnaz Fassihi
The United Nations General Assembly will vote on Thursday in a United States-led effort to suspend Russia from the U.N. Human Rights Council, diplomats said on Wednesday. A two-thirds-majority vote of the 193 members can oust a country from the Council.
The action comes in the aftermath of the reported killings and torture of civilians in Bucha, a suburb of Ukraine’s capital, Kyiv, that the United States has said amount to war crimes.
There is precedent for such a move by the General Assembly: In 2011, it suspended Libya from the Rights Council.
Christopher F. Schuetze
Germany is in talks with Ukraine and other countries about providing security guarantees that would ensure Ukraine’s safety if a peace deal is signed with Russia, Chancellor Olaf Scholz told lawmakers in Berlin on Wednesday.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine has signaled his country’s willingness to give up ambitions to join NATO as a possible concession to Russia. But instead Ukrainian officials have said they envision a system of security guarantees provided by a diverse group of countries that would pledge to defend Ukraine militarily if Russia decides to attack again. Turkey has said it could, in principle, play such a role.
The scheme would be similar to NATO’s doctrine of collective defense, say security analysts, making it unclear whether Russia would accept such an arrangement.
Details of the talks are confidential, Mr. Scholz said. The chancellor said that he has reminded President Vladimir V. Putin of Russia in recent phone conversations that only Ukraine can determine what they would be willing to negotiate on.
Mr. Scholz told lawmakers that Ukraine’s openness to neutrality after the end of the invasion was a “great concession to the aggressor.”
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Melissa Eddy
European leaders, seeking to punish Russia for its role in suspected atrocities carried out in Ukraine, are zeroing in on a ban on coal as the imported energy source that would be the easiest to replace.
Deliberations over the ban and other sanctions on Wednesday were set to continue into Thursday, and European Union officials and diplomats anticipated the measures would be approved by then. The process reflected the challenges of reaching agreement among all 27 member nations on the penalties, which would also include banning Russian ships from E.U. ports.
If approved, the sanctions would be the harshest enforced by the bloc since President Vladimir V. Putin of Russia launched the invasion of Ukraine six weeks ago. Sanctions need to be approved by all member states.
Though the European Union depends on Russian coal, the bloc could replace it more easily with imports from other countries than it could replace natural gas and oil.
But banning coal from Russia could send energy prices soaring for European consumers, given the existing shortages in the bloc, according to Rystad Energy, the consulting firm. Carlos Torres Diaz, a senior vice president at Rystad, called the potential sanctions “a double-edged sword.”
Imports from Russia accounted for 47 percent of coal coming into the European Union in 2019, according to the European Union’s statistics office, Eurostat, making the country the most important supplier of the fuel. That amounts to 4 billion euros worth of coal annually, Ursula von der Leyen, the European Commission president, said.
Each member state has different energy needs, and among those most dependent on Russian energy overall is Germany, the bloc’s largest economy. Roughly half of all coal that Germany imports comes from Russia, last year totaling €2.2 billion, according to government figures. Most is used to generate electricity and power Germany’s steel industry.
Lignite, or brown coal, the only fossil fuel that is still mined in Germany, is burned to generate power. It is also the dirtiest fossil fuel, lending urgency to efforts to cease burning coal. But 2021 proved to be less windy than expected, hurting the country’s wind power efforts, and led to a nearly 5 percent increase in coal-generated power for the year.
Chancellor Olaf Scholz’s government had laid out plans last year for the country to quit coal by the start of the next decade, and in the past month, the vice chancellor and economy minister, Robert Habeck, has said Germany will aim to wean itself off Russian coal by the end of the summer.
“How we will carry out a coal embargo is well prepared,” Mr. Habeck said Wednesday.
Diplomats in Brussels said Germany and other countries that previously resisted a ban on Russian coal had secured a three-month hiatus, which would allow them to complete current orders and wind down existing contracts before enforcing the measure.
German companies have already renegotiated contracts with other countries that export coal, Mr. Habeck said. But shipments that have already been ordered and are underway from Russia would not be stopped or turned back, he added. “If we turned those ships back, then we could face a shortage,” he told reporters in Berlin.
Coal from the United States, Colombia and South Africa could help plug the gap left by cutting out imports from Russia, according to the German Coal Importer Association, an industry group representing companies that depend on coal supplies from abroad.
In a telephone call on Wednesday, Mr. Scholz and the president of Colombia, Iván Duque Márquez, discussed the war in Ukraine and energy, the chancellor’s office said.
Australia provided nearly one-third of the European Union’s coal imports in 2019. Australian markets have already reported a surge in their coal prices, as companies in Europe have turned to them to inquire about fuel.
Poland is the E.U. country that still relies most heavily on coal. While much of the country’s coal is mined domestically, roughly 20 percent was imported from Russia last year.
Last month, Poland’s prime minister, Mateusz Morawiecki, proposed legislation to ban imports of coal from Russia.
Cutting off Russia’s oil and natural gas will prove to be much more difficult. Germany has already reduced its dependence on gas from Russia by 15 percent in the first three months of the year, according to Mr. Habeck. But industry leaders have warned against imposing sanctions on Russian natural gas, saying it could lead to substantial job losses in the chemical, mining and pharmaceutical sectors.
Mr. Habeck presented draft legislation for speeding up Germany’s expansion of renewable energy, focused on generating more through wind and solar power.
But it will take several years before new terminals are built that would allow for liquefied natural gas to arrive by ship, offering a replacement for Russian gas coming via pipeline. And even if the approval processes are streamlined, it could take years before the terminals are able to replace the nearly 22 percent of Germany’s energy mix that comes from natural gas.
Matina Stevis-Gridneff contributed reporting.
Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko
Vladimir V. Zhirinovsky, an ultranationalist firebrand politician who was a pillar of the Kremlin’s political system, died on Wednesday. He was 75.
As head of the Liberal Democratic Party, Russia’s main nationalist party, Mr. Zhirinovsky ran against President Vladimir V. Putin repeatedly in presidential elections. He gave voice to nationalist, chauvinist and imperialist impulses — and advocated frequently for the reuniting of Russia with what he considered historical Russian lands in Ukraine, Belarus and Kazakhstan.
But he was a crucial player in Mr. Putin’s system of “managed democracy,” which included parties that were nominally in the opposition but were in fact loyal to the Kremlin.
“He was the first populist of the modern European type,” said Andrei Kolesnikov, a senior fellow at the Carnegie Moscow Center, a research organization. “In Putin’s time, he became vital,” Mr. Kolesnikov added, because “he channeled the votes of far-right voters.”
On Dec. 27, Mr. Zhirinovsky gave a speech to Parliament that appeared to foreshadow Russia’s invasion of Ukraine, predicting that a turning point in the country’s history would come on Feb. 22. (The invasion began on Feb. 24.)
“This will not be a peaceful year,” Mr. Zhirinovsky said. “This will be the year when Russia finally becomes a great country again, and everyone must shut up and respect our country.”
Le Figaro
La reprise du trafic aérien s'est poursuivie en février malgré le Covid et la guerre en Ukraine
Selon l'association du transport aérien international, le trafic a augmenté de 115,9% sur un an à travers le monde, mais reste inférieur de 45,5% aux chiffres de février 2019.
Le trafic aérien de passagers, en pleine reprise, n'a baissé que légèrement fin février avec les premiers jours de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi l'Iata, l'association du transport aérien international, dans un communiqué. «Le trafic a fortement rebondi en février 2022 par rapport à janvier 2022, avec des conséquences du variant Omicron modérées en dehors de l'Asie», a constaté l'association. La guerre en Ukraine, qui a débuté le 24 février, «n'a pas eu d'effet majeur sur les niveaux de trafic».
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Avec la levée de nombreuses restrictions liées à la pandémie de Covid-19, le trafic a augmenté de 115,9% sur un an à travers le monde, mais reste inférieur de 45,5% aux chiffres de février 2019. Le trafic domestique reste très diminué en Chine, notamment, mais il a globalement augmenté de 60,7% sur un an.
Le trafic international a connu une forte reprise (+256,8% sur un an), même s'il reste inférieur de près de 50% à février 2019. Seule la région Asie-Pacifique est bloquée à un niveau très bas. Les prochains mois semblent prometteurs, a souligné le directeur général de l'Iata Willie Walsh lors d'une conférence de presse. «Les billets vendus lors des dernières semaines sont porteurs de résilience. Les réservations internationales ont légèrement faibli au début du conflit, mais elles se sont reprises après quelques jours et continuent à croître depuis», selon l'Iata. Cependant, «les compagnies aériennes ne sont pas en mesure d'absorber» les coûts du carburant qui explosent et vont bientôt augmenter le prix des billets, a souligné Willie Walsh.
«La situation devrait se détendre»
Comment réagiront les passagers? «Cela reste un mystère», a déclaré Marie Owens Thomsen, chef économiste de l'Iata. «Mais nous avons l'impression que dans le contexte actuel, ils pourraient être moins sensible aux tarifs, aussi parce qu'ils restent plus bas qu'il y a quelques années». Les compagnies, qui ont licencié en masse pendant la pandémie, ont désormais du mal à effectuer des recrutements, compliqués par les contrôles de sécurité, a expliqué Willie Walsh. Le niveau de service dans les aéroports «n'est pas celui auquel on pourrait s'attendre», a souligné le directeur de l'Iata, «mais la situation devrait se détendre dans les prochaines semaines».
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Le trafic d'avions cargo, de son côté, a enregistré un excellent mois de février (+2,7% sur un an). «Même si le conflit en Ukraine a eu des conséquences sur le trafic, elles ont été partiellement compensées par des facteurs comme le Nouvel An chinois et une baisse des perturbations liées au Covid hors d'Asie», a indiqué l'Iata. D'autres facteurs liés à un ralentissement de l'économie mondiale ont cependant pu freiner le trafic dans les semaines suivantes.
Après des années de folie dépensière, les milliardaires russes se font discrets en France
ENQUÊTE - Yachts, jets privés, factures astronomiques... Avant la guerre en Ukraine, la clientèle russe représentait un marché majeur pour le secteur touristique et des services, que ce soit sur la Côte d'Azur ou à Courchevel.
Pétrole: les exportations de l'Irak atteignent une valeur record en 50 ans
Le montant des exportations irakiennes de pétrole est tiré vers le haut par la flambée des prix.
Prix de l'électricité: les syndicats de l'énergie saisissent le Conseil d'État
Les syndicats contestent le décret pris par le gouvernement qui oblige EDF à augmenter les volumes d'électricité vendus à bas prix à d'autres fournisseurs d'électricité.
France24 - Monde
Ligue des champions : Hazard et Courtois, deux destins opposés à Madrid avant de retrouver Chelsea
Publié le : 06/04/2022 - 07:51
Nicolas BAMBA
Eden Hazard et Thibaut Courtois évoluent sous le même maillot du Real Madrid, mais leur aventure espagnole ne se passe pas vraiment de la même manière. Avant de retrouver Chelsea, mercredi en quart de finale aller de la Ligue des champions, le gardien est dans une forme étincelante. L'ailier, miné par les blessures, est indisponible et bien loin de son niveau d'antan.
Les bourreaux des Français sont face à face. Champion d'Europe en titre, vainqueur sans trembler de Lille au tour précédent, Chelsea accueille le Real Madrid, cauchemar du PSG. C'est à Stamford Bridge que ce quart de finale aller se tient, mercredi 6 avril. Un stade que connaissent bien Thibaut Courtois et Eden Hazard.
Le géant belge (1,99 m) a gardé la cage des Blues entre 2014 et 2018. L'ailier, lui, a porté les couleurs du club londonien de 2012 à 2019. À un an d'intervalle, l'un et l'autre ont quitté la capitale anglaise pour rallier le Real Madrid... avec des réussites très diverses.
Courtois, une saison de galère avant l'épanouissement
Quand il signe pour la Maison Blanche en août 2018 contre une indemnité d'environ 40 millions d'euros, Thibaut Courtois est l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste. Quelques jours plus tôt, il a été sacré meilleur gardien du Mondial en Russie. Et en rejoignant le Real, l'international belge franchit un nouveau cap.
Sa première année s'avère pourtant très compliquée. Le club madrilène souffre, orphelin de Cristiano Ronaldo, et Thibaut Courtois est à la peine. La concurrence avec Keylor Navas, le gardien costaricien qui a remporté les trois dernières Ligues des champions, sème le trouble, à tel point qu'à Madrid, certains s'interrogent sur le bien-fondé de ce recrutement.
Depuis, les critiques ont laissé place aux louanges. Keylor Navas est parti à Paris et Thibaut Courtois a pris une nouvelle dimension. Indiscutable dans la cage, le Belge multiplie les grosses performances. Le Real a terminé champion d'Espagne 2020 avec la meilleure défense (25 buts encaissés). Sur la saison en cours, les parades de Courtois se marient à merveille aux buts en série de Karim Benzema : les Merengues sont confortablement installés en tête de la Liga.
🤍 pic.twitter.com/0lHldZRTcb
April 2, 2022Le portier fait l'unanimité désormais. Les socios adorent leur joueur indéboulonnable. Pas sûr que cela ravisse du côté de Chelsea, où les supporters ont très peu apprécié son départ, au point de le traiter de "serpent" ("snake"). "Chelsea restera une équipe spéciale pour moi. Ils m'ont aidé à devenir le gardien que je suis aujourd'hui. (...) C'est toujours un plaisir de jouer contre eux", a confié Thibaut Courtois dans son podcast "Thibaut Talks", même s'il sait qu'il y aura "forcément des sifflets" à son égard.
Hazard foudroyé par une cascade de blessures
Eden Hazard sera lui épargné par les huées. Et pour cause : il ne sera pas sur le terrain. L'ancien Lillois a dû être opéré pour se faire retirer une plaque de la jambe droite, posée il y a un an après une fissure du péroné. Le n° 7 risque de ne pas rejouer avant la fin de cette saison 2021-2022, pendant laquelle il n'est apparu qu'à 22 reprises, pour un temps de jeu moyen inférieur à 40 minutes par match. Ses statistiques sont faméliques : un but inscrit et deux passes décisives.
C'est peu dire que la Maison Blanche broie du noir à propos du Belge. Quand il l'a recruté en juin 2019 pour plus de 100 millions d'euros, le club espagnol pensait tenir son nouveau maître à jouer. Seulement voilà, Eden Hazard enchaîne depuis lors blessures et rechutes : 22 apparitions en 2019-2020 (un but, sept passes décisives), 21 apparitions en 2020-2021 (quatre buts, une passe décisive), et donc cet exercice 2021-2022 du même acabit. Au total, il a été absent sur blessures pendant plus de 460 jours ces trois dernières années.
Le feu follet qui mettait les défenses au supplice avec Lille et Chelsea a largement perdu de son éclat. À 31 ans, il n'a plus beaucoup de soutien au sein du Real Madrid, où l'on a presque tiré un trait sur lui et où l'on rêve de Kylian Mbappé comme prochain joyau. Même quand Eden Hazard est disponible, l'entraîneur Carlo Ancelotti ne le considère guère plus que comme un remplaçant, nettement derrière Karim Benzema, Vinicius, Rodrygo et Marco Asensio dans la hiérarchie des attaquants.
En plus de son calvaire sportif en Espagne, Eden Hazard s'est mis à dos les supporters il y a moins d'un an en commettant un impair : alors que le Real venait de se faire éliminer en demi-finale de la Ligue des champions par... Chelsea, il était apparu hilare aux côtés de ses anciens coéquipiers. Il semble loin, le temps où il rayonnait dans l'autre camp.
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Football : l’imbroglio judiciaire perdure autour de la greffe de foie d’Éric Abidal
Tirage au sortLigue des champions : Chelsea-Real Madrid, le choc des quarts de finale
Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu
Valeurs Actuelles
McKinsey : une enquête ouverte pour “blanchiment aggravé de fraude fiscale” par le Parquet national financier
La polémique McKinsey continue. Après avoir suscité la controverse, le recours aux cabinets de conseils par l’exécutif prend désormais une tournure judiciaire. Le Parquet national financier (PNF) a annoncé, mercredi 6 avril, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale », indique le quotidien Le Monde. Une initiative découlant d’un rapport du Sénat à propos du recours de l’Etat à ces entreprises, publié le 17 mars.
329 millions de chiffre d’affaires
À ce stade, le PNF n’a pas détaillé précisément les contours de son enquête, ni les suspects visés. Le motif annoncé par le parquet national financier laisse cependant à penser que les investigations porteront sur les pratiques fiscales du cabinet McKinsey, juge Le Monde. Dans son rapport, le Sénat avait révélé que le cabinet américain n’avait pas payé d’impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020. Alors même que son chiffre d’affaires s’élevait à 329 millions d’euros en 2020.
Le 23 mars, Emmanuel Macron avait réagi à la polémique, se disant « choqué » par les pratiques fiscales de McKinsey, tout en rappelant qu’elle n’avait rien d’illégales. De son côté, le cabinet de conseil a assuré « respecter les règles fiscales françaises », sans pour autant remettre en cause le rapport réalisé par le Sénat.
New York Times - World
Ex-Leader of Burkina Faso Convicted in Killing of Thomas Sankara, His Predecessor
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A military tribunal sentenced former President Blaise Compaoré, who is now in exile, to life in prison for his role in the 1987 assassination.
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By Declan Walsh
For decades, Blaise Compaoré, the president of Burkina Faso, preferred to avoid the subject of Thomas Sankara, his predecessor and one-time friend who was brutally killed in 1987 by soldiers who gunned him down outside his office.
On Wednesday, a military tribunal confirmed longstanding, widespread suspicions that Mr. Compaoré, now in living in exile, was in fact behind the killing. The tribunal convicted him in absentia and declared a sentence of life imprisonment.
The heavily protected courtroom in the capital, Ouagadougou, erupted in applause after the sentence was read out — the climax of a much anticipated attempt to deliver justice for one of Africa’s most infamous political assassinations.
“This is a relief,” said Paul Sankara, the slain president’s younger brother, speaking by phone about the verdict. “It’s been a long wait.”
Thomas Sankara, a firebrand Marxist revolutionary, became one of the youngest presidents in modern African history when he rose to power in 1983. Over four years in office, he quickly gained a reputation for principled rule and spirited defiance of the West that earned him adulation across Africa.
He and 12 other men were killed in October 1987 during a military coup that brought to power his once close friend, Mr. Compaoré. For the next 27 years Mr. Compaoré ruled Burkina Faso with a tight grip until a popular uprising pushed him out in 2014, forcing him to flee to Ivory Coast with the help of French soldiers.
Mr. Compaoré, however, is unlikely to spend any time in jail soon. He refused to return to Burkina Faso for the trial, and Ivory Coast declined to extradite him. He has always denied any role in the killing, although his justification has changed over the years.
Mr. Sankara’s widow, Mariam, who has lived mostly in France since her husband was killed, was in the front row of the courtroom in Ouagadougou.
“I am satisfied,” she told The Associated Press, adding that she wished “the main suspects” in the case were also present.
Pierre-Olivier Sur, a French lawyer for Mr. Compaoré, said in an interview that his client refused to appear before a “puppet trial” that had taken place in “chaotic and dramatic” conditions.
The trial started at a repurposed convention center near the presidential palace in October, 34 years after the death of Mr. Sankara at the age of 37. Despite the challenges of mounting a trial decades later, a panel of civilian and military judges heard evidence from over 100 witnesses against Mr. Compaoré and 13 others accused in the killing.
The proceedings were briefly delayed in late January after the military seized power, the latest in a series of coups to afflict the landlocked West African nation since it gained independence from France in 1960.
On Wednesday tribunal also delivered sentences of life imprisonment against Hyacinthe Kafando, Mr. Compaoré’s former head of security, and Gen. Gilbert Diendéré, a senior army commander at the time of the assassination.
Eight other people, mostly former soldiers, received sentences of between three and 20 years. Three others, who were accused of creating a false death certificate for Mr. Sankara, were acquitted.
Like Mr. Compaoré, Mr. Kafando was not present in the courthouse, having gone into hiding years ago. General Diendéré has been in prison since 2015 for his part in a failed coup attempt.
Understand the Coup in Burkina Faso
Seizure of power. On Jan. 24, the military in Burkina Faso ousted President Roch Marc Christian Kaboré, the country’s democratically elected leader. Here is what to know:
Rising discontent. President Kaboré had faced growing criticism and protests over his government’s failure to stem Islamist militant attacks that in the last few years have destabilized broad swathes of Burkina Faso, displaced 1.4 million people and killed thousands.
How the coup unfolded. The military moved against the president on Jan. 23, occupying several military bases, and ousting him the following day. An officer subsequently announced on state television that the military had suspended the Constitution and dissolved the government.
The new leader. Lt. Col. Paul-Henri Sandaogo Damiba, the commander of one of the country’s three military regions, is now in charge of the country. In his first public address on Jan. 27 he said that he would return the country to constitutional order “when the conditions are right.”
Mr. Sankara is still a revered figure in Burkina Faso, and since the ouster of Mr. Compaoré in 2014, his legacy has been openly celebrated. Visitors flock to a giant bronze statue of Mr. Sankara, yards from the spot where he was killed, and his image adorns cars, motorcycles and T-shirts across the capital.
The trial represented an effort to establish the truth about his death, as well as a rare if belated attempt to impose justice for a military coup in a region with a long history of military takeovers.
“This is an historic verdict,” said Serge Martin Bambara, a popular rapper and democracy activist known by his stage name Smockey. “It shows that nobody is untouchable.”
Still, the coup that interrupted the trial in January, ousting Burkina Faso’s democratically elected president, Roch Marc Christian Kaboré, and bringing to power yet another military leader, belied hopes that the Sankara trial would act as a deterrent to future military coups.
And the trial avoided longstanding questions about the potential role of outside powers in the death of Mr. Sankara, including France, the former colonial ruler of Burkina Faso, and neighboring Ivory Coast.
One witness described how French officials visited Burkina Faso’s intelligence service one day after the killing, and removed sensitive surveillance materials. But the trial mostly avoided the subject of any international role, which the Burkina Faso authorities have reserved for a separate investigation.
Now that the trial is over, the Sankara family hopes to hold a proper funeral for the assassinated leader, who was buried in a pauper’s grave dug by prisoners at night within hours of his killing in 1987.
“This is not a moment for satisfaction,” said Paul Sankara. “But at least now we can grieve.”
As for the absent Mr. Compaoré, once considered a son by Mr. Sankara’s parents, he said simply: “He has his own conscience.”
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France24 - Monde
Ukraine : pendant la guerre, les affaires continuent pour les fonds spéculatifs
Publié le : 05/04/2022 - 17:45
Sébastian SEIBT
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Plusieurs fonds spéculatifs sont très actifs depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Le montant des transactions sur des actifs russes ou ukrainiens a été multiplié par deux ou trois par rapport à avant la guerre, d'après les données pour le mois de mars publiées dans plusieurs médias la semaine dernière.
"Je reçois beaucoup d’appels de mes anciennes connaissances dans le milieu des fonds spéculatifs qui me demandent si elles doivent acheter des actifs russes dévalorisés [à cause de la guerre]. Je leur réponds que ce serait comme acheter des 'bonds' allemands à l’époque de l’Holocauste. Un peu de décence !" Ce parallèle osé est signé Bill Browder, PDG du fonds d’investissement Hermitage Capital Management et détracteur de longue date de Vladimir Poutine.
Cet homme d’affaires américain s’inquiétait, début mars, de l’avidité de certains spéculateurs qui verraient avant tout dans la guerre d’invasion menée en Ukraine par Moscou une occasion de faire des affaires à l’est.
Les colonnes de chars russes n’arrêtent pas les spéculateurs
Et un mois plus tard, les premiers chiffres qui circulent lui donnent raison. "Les volumes d’échanges sur la dette des entreprises russes et ukrainiennes sont passés de moins de 100 millions de dollars avant le 24 février à entre 300 millions et 500 millions de dollars début mars. Et depuis lors, le montant des transactions est resté largement au-dessus de 100 millions de dollars", a constaté Alexandre Baradez, analyste financier chez IG France, contacté par France 24. "Il n’y a jamais eu autant de transactions sur des valeurs russes depuis mars 2020", ajoute Bloomberg.
En d’autres termes, il y a ceux qui cherchent désespérément à se défaire des actifs russes ou ukrainiens qu’ils avaient dans leur portefeuille. Ce n’est pas étonnant : "Les grands fonds institutionnels et les banques n’ont aucune envie de se retrouver avec des actions d’entreprises d’un pays frappé par des sanctions sans précédent. C’est très mauvais pour la réputation, et les clients de ces fonds cherchent souvent à ne pas être associés à des guerres", explique Alexandre Baradez.
Mais ce qui est plus surprenant, c’est que, de l'autre côté, il y a ceux qui achètent. Les colonnes de chars russes qui avançaient sur Kiev, les bombardements intensifs sur les villes ukrainiennes n’ont pas empêché des spécialistes de la spéculation comme les fonds Aurelius, Silver Point ou GoldenTree de sauter sur l’occasion, raconte le Financial Times le 24 mars. "Ce sont des fonds généralement spécialisés dans l’achat et la revente de dettes souveraines de pays en difficulté financière et qui ont estimé qu’il y avait de l’argent à se faire en Russie et Ukraine", précise Alexandre Baradez. Il estime qu’il ne doit pas y avoir plus de quelques dizaines de fonds spéculatifs qui osent, actuellement, faire leur marché en Russie.
Leur calcul est simple : les investisseurs institutionnels qui détenaient de la dette russe ou ukrainienne vont chercher à se débarrasser de leurs actifs… à n’importe quel prix. "Les prix ont chuté de 75 % à 80 % sur certains actifs", précise l’analyste d’IG France. Ces spéculateurs se sont dit que ce ne sont pas quelques bombes ou sanctions qui "vont faire que certaines banques russes qui comptent parmi les plus importantes au monde ou des géants gaziers et pétroliers russes ne valent plus que quelques centaines de millions de dollars alors qu’avant la guerre, ces groupes valaient des dizaines de milliards de dollars", a détaillé la chaîne économique américaine Bloomberg le 30 mars.
Yandex, Gazprom, Lukoil ou encore Russian Railways ont la cote
Ces fonds spéculatifs se sont rués sur les actifs du géant russe de l’Internet Yandex, de l’omniprésent Gazprom, du principal producteur russe de pétrole Lukoil, du spécialiste de l’acier Novolipetsk Steel ou encore de l’exploitant des chemins de fer russes Russian Railways, précise Bloomberg.
Ces boursicoteurs ont même réussi à racheter de la dette souveraine russe, ce qui n’est pas une mince affaire, a découvert Bloomberg. "En raison des sanctions internationales, la Russie n’est pas autorisée à lever de l’argent en émettant des bons du Trésor et cette dette ne peut être échangée sur les marchés financiers", rappelle Alexandre Baradez. Pour s’en procurer, il faut donc se remettre le titre de main à main, explique le New York Post.
>> À lire aussi : "Guerre en Ukraine : faut-il avoir peur d’un défaut de paiement de la Russie ?"
Des transactions presque sous le manteau qui peuvent rapporter gros, souligne le journal américain. "Un titre russe qui arrive à échéance en septembre s’échangeait récemment à 48 cents, ce qui signifie que si Moscou peut rembourser à ce moment-là la valeur initiale auquel le 'bond' a été émis, ces créanciers pourraient faire un bénéfice de plus de 100 %", souligne le New York Post.
Mais il n’y a pas que la dette russe qui intéresse les spéculateurs. Ils sont aussi à l’affût de tout ce qui vient d’Ukraine. Plusieurs investisseurs ont acquis de la dette souveraine ukrainienne après le début de la guerre et "compte continuer à en acheter davantage", note le Financial Times. Là encore, le chaos et la destruction semés par la guerre ont fait fuir la plupart des investisseurs, mais "avec des titres dont la valeur a chuté de 80 %, certains se disent qu’il est impossible qu’un pays soutenu aussi massivement par l’Occident puisse faire défaut, ce qui signifie que ces actifs finiront par regagner en valeur", explique Alexandre Baradez, l'analyste financier. "Le seul scénario dans lequel je vois cette dette souveraine perdre toute sa valeur, c’est si la Russie occupe complètement, et pour longtemps, l’Ukraine", assure un de ces spéculateurs au Financial Times.
Des paris extrêmement risqués
La plupart de ces spéculateurs préfèrent rester en retrait des projecteurs médiatiques. "Ils sont là pour faire de l’argent, pas pour faire du bruit", résume Alexandre Baradez. Mais certains se montrent plus loquaces que d’autres. C’est le cas de David Amaryan, un investisseur arménien et directeur du fonds d’investissement Balchug Capital, qui a expliqué longuement au Wall Street Journal le 3 avril pourquoi il avait commencé à acheter des actifs russes "le jour où Vladimir Poutine a déclaré la guerre à l’Ukraine".
David Amaryan a dépensé des millions de dollars pour acheter des titres de Rosneft, Lukoil, Gazprom ou encore de la banque Sberbank. Sa justification ? "J’ai téléphoné à mes clients pour leur demander si ça leur posait un problème que j’investisse leur argent dans des entreprises russes, ils m’ont dit de faire mon travail et de leur rapporter de l’argent", résume-t-il.
Aujourd’hui, plus de 50 % des fonds qu’il gère sont placés dans des valeurs russes. Il sait que ces crises peuvent rapporter gros, il avait déjà suivi le même chemin en 2014 après l’annexion de la Crimée, note le Wall Street Journal. "Les mauvaises phases ont toujours une fin", assure-t-il. À l’en croire, il suffirait de mettre des œillères à sa morale et d'être patient.
"Ce sont des paris extrêmement risqués", veut croire, de son côté, Alexandre Baradez. Certes, les spéculateurs font ce qu’ils font à chaque crise et achètent quand personne d’autre ne veut le faire. Mais se faire de l’argent sur le dos des combats meurtriers en Ukraine est peut-être plus dangereux que de chercher à spéculer sur la crise financière de 2008 ou la faillite de l’Argentine en 2001, par exemple.
Les sanctions internationales peuvent encore être étendues. La découverte du charnier à Boutcha a poussé l’Europe à envisager de plus en plus sérieusement un embargo sur le charbon, le gaz ou le pétrole russes. Des hypothèses que les spéculateurs qui ont misé sur Gazprom, Lukoil ou Rosneft n’ont pas cru possibles.
Firebird Management, un fonds spéculatif spécialisé dans la Russie, va à contre-courant de certains de ses confrères et cherche actuellement à vendre une partie de ses actifs russes, raconte le Financial Times. Ce fonds avait beaucoup gagné après l’annexion de la Crimée, mais il avait aussi perdu gros en 1998, après la faillite de la Russie. Et il sait que même si toutes les choses ont une fin, parfois elles peuvent s’achever sur un K.O.
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PRIX DU PÉTROLE
Guerre en Ukraine : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole
sanctions en trompe l'œilGuerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes
la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
Le Figaro
Énergie: l’Europe peut-elle vraiment se passer du pétrole russe?
Armelle BohineustLA VÉRIFICATION - Si certaines voix plaident pour un embargo visant le pétrole et les produits pétroliers russes, d’autres rappellent que remplacer le brut de Russie n’est pas simple.
LA QUESTION. Le massacre de Boutcha, en Ukraine, va-t-il forcer la main aux Européens? Depuis plusieurs semaines, les vingt-sept débattent sur l’utilité et les conséquences d’un embargo sur les importations de pétrole russe. Un moyen de frapper le Kremlin au portefeuille, argumentent les soutiens de cette piste. «Le pétrole, ça fait très mal à la Russie. “Taper” sur le pétrole est très important», a indiqué cette semaine le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune. La veille, Emmanuel Macron se disait «favorable» à de nouvelles sanctions sur ces produits.
À lire aussi«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
Les précédentes séries de sanctions déjà imposées par l’UE, notamment à l’encontre de la finance et du commerce russes, n’ont pas incité le Kremlin à baisser les armes. Et l’UE est confrontée à un choix difficile. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, l’a appelée, en particulier l’Allemagne, à cesser tout «commerce» avec la Russie, notamment de ressources énergétiques. Mardi après-midi, la présidente de la Commission européenne a confirmé que la cinquième série de sanctions incluait un embargo sur les «importations de charbon en provenance de Russie, d’une valeur de 4 milliards d’euros par an». Bruxelles planche aussi sur des «sanctions supplémentaires, y compris sur les importations de pétrole». Sur ce point, l’exécutif européen réfléchit à des «taxes» ou à la «mise en place de canaux de paiement spécifiques, comme un compte de garantie bloqué», a précisé Ursula von der Leyen.
Par le passé, le Kremlin a mis les Occidentaux en garde, en pointant «l’influence néfaste sur le marché énergétique en Europe d’un tel embargo», soulignant qu’il frapperait «tout le monde», et que, contrairement aux Européens, «les Américains n’y perdraient rien». Mais peut-on vraiment se passer du pétrole russe? Et à quel prix?
VÉRIFIONS. Cibler le pétrole russe, comme l’ont déjà annoncé les États-Unis et la Grande-Bretagne, est délicat, car l’UE est très dépendante de la Russie sur le plan énergétique. Celle-ci assure 46% des importations de gaz, 45% des importations de charbon et un quart des importations de pétrole. Moscou est aussi le deuxième exportateur mondial de brut et ses exportations comptent pour 7% de la consommation mondiale (proche de 100 millions de barils par jour). «Les recettes d’exportation de pétrole vers l’Europe rapportent environ 500 millions de dollars par jour» à Moscou, rappelle Maria Shagina, chercheuse ukrainienne spécialisée sur les sanctions à l’Institut finlandais des affaires internationales.
Un lourd impact sur le pétrole
Des pays comme la Lituanie ou l’Irlande font pression pour un embargo énergétique. D’autres, comme l’Allemagne, redoutent de voir bondir encore les prix stratosphériques de l’énergie en Europe. Si un embargo sur l’énergie russe risque de mettre en difficulté l’UE essentiellement sur le gaz, il aurait aussi un lourd impact sur le pétrole. Le prix du brent, qui a frôlé les 140 dollars il y a deux semaines, dépassait 108 dollars mardi.
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L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estimait il y a peu que, même sans embargo européen sur le pétrole russe, les perturbations subies par les exportations de Moscou pourraient priver le marché mondial de 3 millions de barils par jour (Mbj). En face, le ralentissement de la croissance dû à la guerre en Ukraine ferait baisser la consommation mondiale de seulement 1,3 Mbj sur les neuf derniers mois de l’année, estime l’AIE. Début avril, les membres de l’AIE ont aussi annoncé qu’ils puiseraient dans leurs réserves stratégiques de pétrole pour tenter de faire baisser les cours, en mettant des «dizaines de millions de barils de pétrole supplémentaires» sur le marché.
Une «réduction temporaire»
Des pays tentent de convaincre les grands producteurs d’ouvrir les vannes. Le Japon a appelé dimanche les Émirats arabes unis à augmenter leur extraction de brut. Les Émirats sont le seul membre de l’Opep+, avec l’Arabie saoudite, à disposer de capacités supplémentaires conséquentes. Et ils se sont dits favorables à une augmentation de la production à un rythme supérieur à celui adopté jusqu’ici. Mais l’Opep+, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, a préféré s’en tenir pour l’instant à l’augmentation graduelle de 400.000 barils par jour chaque mois démarrée en juillet dernier afin d’annuler progressivement les fermetures de vannes réalisées pendant l’épidémie de Covid-19.
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La dernière réunion de l’Opep+, le 31 mars,n’a pas entraîné de changement majeur. La production des pays membres n’augmentera que modérément en avril: «la persistance des fondamentaux du marché pétrolier et le consensus sur les perspectives [indiquent] un marché bien équilibré, et la volatilité actuelle n’est pas causée par les fondamentaux, mais par les développements géopolitiques en cours», ont noté les pays producteurs.
Les observateurs attendent des évolutions de l’Opep. «Celui-ci bougera sans doute en mai pour deux raisons, anticipe Guy Maisonnier, ingénieur économiste de l’Ifpen (Institut français du pétrole énergies nouvelles). L’accord de juillet 2021 prévoyait de nouvelles références de production à cette date et la visibilité sur les livraisons effectives russes en avril sera plus claire», estime-t-il. Si de nouveaux freins n’apparaissent pas. L’Arabie saoudite a en effet annoncéil y a quelques joursune «réduction temporaire» de sa production dans une installation d’Aramco, touchée par une attaque des rebelles houthistes du Yémen voisin.
On peut penser qu’il leur faudra six mois pour obtenir des volumes conséquents
Les États-Unis, premier producteur mondial, n’agissent pas plus pour élargir l’offre, bien que Joe Biden, soucieux de modérer la hausse des prix à la pompe, ait indiqué qu’il ne mettrait pas de bâtons dans les roues de ses producteurs. Le nombre de puits de pétrole en activité a légèrement diminué la semaine dernière, indiquait dimanche le cabinet spécialisé Baker Hughes. Selon les compagnies américaines, les insuffisances en logistique et en matériel rendent difficile un coup de fouet rapide à la production. Elles sont aussi ravies de profiter des prix très élevés de l’or noir. «Des pétroliers comme ExxonMobil ont indiqué qu’ils allaient renforcer leur production aux États-Unis. On peut penser qu’il leur faudra six mois pour obtenir des volumes conséquents et atteindre environ 1 Mbj de plus en moyenne annuelle», nuance Guy Maisonnier.
«Les grands mouvements de pétrole se redessinent»
En Europe, ni la Norvège, ni la Grande-Bretagne, où la production de pétrole est plutôt en baisse, ne pourraient contribuer à une hausse significative de l’offre. En revanche, si un accord est enfin trouvé avec l’Iran, Téhéran pourrait ajouter environ 1 Mbj sur le marché en trois à six mois, estime l’expert de l’Ifpen. Les États-Unis ont par ailleurs entamé des négociations avec le Venezuela, afin que le pays augmente sa production. Toutefois, les infrastructures pétrolières y sont défaillantes et il faudra des années pour obtenir des hausses conséquentes, ajoute l’économiste de l’Ifpen.
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En attendant, «les grands mouvements de pétrole se redessinent. On constate une forte baisse de la consommation en Europe et aux États-Unis, ainsi qu’une stabilité de la production mondiale», observe Antoine Rostand, de la société d’analyse Kayrros. Peu à peu, les flux de pétrole se réorganisent entre la Chine et le reste du monde.
Reste la question, délicate, des conséquences économiques d’un arrêt des importations de pétrole russe. Dans une note, le Conseil d’analyse économique (CAE) juge qu’un embargo sur les importations d’hydrocarbures aurait un effet «modeste» sur la croissance française, de l’ordre de «0,15 à 0,3% du revenu national brut». L’effet est plus important en Allemagne, de 0,3% à 3%, selon les scénarios. «Même à court terme, les entreprises et l’économie dans son ensemble peuvent substituer (même très partiellement) des sources d’énergie à d’autres et intermédiaires ou produits finis à d’autres», écrivent les auteurs.
Après des années de folie dépensière, les milliardaires russes se font discrets en France
ENQUÊTE - Yachts, jets privés, factures astronomiques... Avant la guerre en Ukraine, la clientèle russe représentait un marché majeur pour le secteur touristique et des services, que ce soit sur la Côte d'Azur ou à Courchevel.
Covid-19 : Easyjet annule plus de 200 vols depuis ce week-end
La compagnie a dû recourir à des annulations en raison de nombreux cas de Covid-19 détectés dans le personnel de vol.
Les séances chez le psy remboursées par la Sécu dès ce mardi
Tous les patients de plus de 3 ans pourront bénéficier de ce dispositif, sur orientation médicale et dans la limite de huit séances par an.
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Poutou estime qu’il ne faut pas enfermer « les voleurs et les dealers »
Philippe Poutou n’a jamais vraiment voulu être président de la République. Il répète, à chacune de ses interventions médiatiques, qu’il ne croit pas à la démocratie représentative, et qu’il sait que son parcours présidentiel prendra fin dimanche prochain, 10 avril, au premier tour – comme en 2012 et en 2017. Qu’importe : le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) assume de se servir de cette élection comme d’un porte-voix pour ses convictions…
Lors d’un entretien accordé à Nice-Matin, mercredi 6 avril, Philippe Poutou a rappelé l’une de ses propositions les plus iconoclastes : désarmer « les policiers qui sont au contact avec la population », notamment dans les banlieues. Selon lui, « ça ne partirait plus en vrille si les policiers n’étaient pas là ». Un projet qui laisserait libre court à la délinquance, les policiers ne pouvant plus interpeller les individus qui enfreignent la loi. Mais Philippe Poutou a réponse à tout : selon lui, il ne faut incarcérer « ni les voleurs, ni même les dealers ». « Il faut distinguer les éléments dangereux, qui nécessitent une mise à l’écart, et ceux qui font des conneries comme des vols », explique-t-il.
Philippe Poutou bientôt à la retraite
Autre proposition du NPA relevée par les journalistes de Nice-Matin : mettre en place un revenu d’autonomie pour les 16-25 ans, d’ailleurs en réalité élargi par la création d’un salaire à vie de 1 800 euros nets. Selon Philippe Poutou, « l’idée, c’est d’offrir un salaire à vie, une Sécurité sociale élargie qui permettrait à tout le monde d’avoir un revenu – quelle que soit sa situation. » De quoi largement décourager l’envie de chercher un travail, notamment chez les jeunes ? Philippe Poutou assure que non, et glisse même que cela n’arriverait pas si « le travail n’était pas dévalorisé ».Pourtant, il le reconnaît volontiers lui-même : « Ben vous voyez, aujourd’hui que je suis au chômage, si je peux me passer du travail pour avoir des sous, ça me va très bien », lâche-t-il. Un programme politique pour le moins éloquent, donc, mais que Philippe Poutou incarnera pour la dernière fois en 2022 : il se dit « sûr et certain » de ne pas se représenter en 2027. « Dans cinq ans, j’aurai 60 ans. Je suis pour la retraite à cet âge-là : je vais respecter mes propres revendications ».
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Traces of Lives Cut Short: Bread on a Park Bench, Blood Pooled Nearby
The violence of war is often random. Those who suffer most are the civilians caught in the middle. Two recent deaths in Kharkiv, Ukraine, are a testament to that.
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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
KHARKIV, Ukraine — A loaf of bread on a park bench, collecting snow. A puddle of blood nearby.
Those were the traces of two lives lost this past week, two people killed as they sat sharing a late lunch or an early dinner, or maybe just feeding pigeons. No one seemed to know their names.
They died at around 5:30 in the afternoon on Sunday in the southeastern Slobidskyi district of Kharkiv from a mortar strike, residents said, describing the victims as an older woman and a middle-aged man.
It was overcast and cold, and the ambulance came quickly.
“I was in the kitchen, putting the kettle on,” said Tetiana Stepanenko, 55, who lives in the apartment building that overlooks the park. “Suddenly the windows shuddered.”
“Then we heard the screams,” she said.
She looked out the window from the fourth floor; the bodies were motionless.
Wars often inflict violence at random on people just trying to survive. Civilians — unable to flee or refusing to do so — get caught between the fighting; ordinary, mundane moments suddenly and brutally become their last.
In Ukraine, in such a short period of time, the litany of horrors on unsuspecting civilians has been especially pronounced after Russia invaded in February, including not least the victims found bound and murdered in Bucha, a suburb near Kyiv.
Russians have not so far occupied Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, so there have not been the kinds of execution-style killings that have turned up in the towns near Kyiv. Instead, the violence arrives suddenly and unexpectedly. Kharkiv, which had a prewar population of around 1.4 million, has been shelled incessantly since Russia invaded. Government buildings have been hit with cruise missiles. Cluster bombs have saturated streets. Some residential areas have been turned into post-apocalyptic wastelands.
Apartment complexes still burn, water gurgles out of damaged fire hydrants and shattered buildings moan in the wind, their curtains sucked through broken windows like loose sails.
But some parts of the city are untouched, like the neighborhood in Slobidskyi that was surrounded by the sounds of war but unbothered by its violence until Sunday afternoon. The three mortar shells landed within 50 yards of one another, killing the two on the park bench and making a string of craters in the shape of an L.
The scene, tucked into a network of Soviet-style apartments and mostly closed kiosks, quickly became a neighborhood monument to the war’s randomness, drawing people who had heard the murmurings of neighbors and the explosions there the day before.
Mothers pointed out the scarred earth to their children. Young couples visited, looking around and pointing before darting off. Others walked by and shrugged.
The pit made by a shell that landed on the sidewalk is the first indicator to passers-by that something unusual happened here.
The shallow hole is a few inches wide and carved into the cement like a splash. Gashes point in the direction the shell propelled the shrapnel within. There’s even some of the lethal metal still in the ground, most of it the size of fish food but sharp enough to cut fingers.
Much of the war’s casualties are caused by these kinds of indiscriminate shell strikes. Both the Ukrainian and Russian military have fielded an enormous amount of artillery that are fired at each another incessantly. There are rocket launchers capable of saturating an area the size of a football field with explosives. There are howitzers with shells so big they sound like cars driving overhead before screeching to the earth.
One Ukrainian town in the country’s south has lost people not just to shrapnel wounds but to heart attacks caused by the shelling.
In Kharkiv, emergency medical workers move from neighborhood to neighborhood every day, pulling artillery fragments from places like grocery stores and apartment buildings. On Wednesday morning, seven emergency workers struggled to remove what looked like an expended Grad rocket that had lodged in a children’s amusement park, tying the metal to a maintenance truck in an attempt to dislodge it. In the distance, church bells were soon replaced with air raid alarms.
Near the sidewalk crater by the park in Slobidskyi, there’s a damaged candy kiosk. That shell hit where the wall of the kiosk meets the ground. The metal is splayed open, its yellow paint shorn to steel.
The more residents looked, the more they saw: three sedans with popped tires and cracked windows; a shredded sapling; and the results of a third shell that landed in the soft dirt of an adjacent playground, sending shrapnel through a child’s swing and a green slide. The seesaw was seemingly untouched.
The families with children in the neighborhood have mostly fled since the war began, leaving the playground unoccupied.
Ms. Stepanenko, the neighbor, a friendly and talkative woman, said that she had run to the window and looked down at the lifeless people next to the playground after the explosions.
She and her fellow residents were too afraid to go outside, she said, so they watched from the windows until the ambulance arrived.
“I asked, ‘Who is that? What is that?’ And I was told, ‘They’re from the sixth floor,’” Ms. Stepanenko said. “There was one Sasha on that floor, I don’t see him around anymore. Maybe that was him. And the woman, I don’t know.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.
Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable.
Pushing for more sanctions. E.U. leaders are weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced so far. The United States is also expected to impose broad sanctions on two Russian banks.
On the ground. Russia has nearly completed its withdrawal from around Kyiv and is preparing for intensified assaults against eastern and southern Ukraine, according to military analysts. Russian forces continued to bombard the southern city of Mariupol,
Residents from the apartment complex were wary about talking to journalists, many worried that information made public could help the enemy. The idea that Russians could seize Kharkiv is still a real fear for many still living in the city. One man on the sixth floor said that he didn’t know anything before quickly shutting the door.
One of Ms. Stepanenko’s neighbors, Vasily, appeared startled when he was approached, convinced that anyone inquiring about the deaths could be pro-Russian agents.
Visible from Ms. Stepanenko’s vantage point were the signs of the deadly strike: the bread on the park bench and the puddle of blood.
For a few hours, before the pigeons ate some of the loaf and until a pile of sand scooped from the playground’s sandbox had absorbed the blood, there was a brief echo of two people’s existences that ended on an April day in 2022.
Their deaths, and their anonymous faces, will ultimately become a statistic in this war. A number that will only increase.
“They were sitting on the bench before,” Ms. Stepanenko said. “They are dead now.”
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France24 - Monde
Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré
Publié le : 06/04/2022 - 03:52
FRANCE 24
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Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch affirment, dans un rapport conjoint publié mercredi, que des forces spéciales et milices de la région d'Amhara, en Éthiopie, se livrent, depuis novembre 2020, à un "nettoyage ethnique" pour forcer certains Tigréens à quitter leurs foyers.
Deux grandes organisations de défense des droits de l'Homme ont accusé, mercredi 6 avril, les forces armées de la région d'Amhara, en Éthiopie, de mener une campagne de nettoyage ethnique contre les Tigréens au cours d'une guerre qui a tué des milliers de civils et déplacé plus d'un million de personnes.
Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont déclaré dans un rapport conjoint que les abus commis par des responsables de la région d'Amhara, des forces spéciales régionales et des milices lors des combats dans l'ouest du Tigré, constituaient des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Elles ont également accusé l'armée éthiopienne de complicité dans ces actes.
"Depuis novembre 2020, les responsables et les forces de sécurité de la région d'Amhara se sont engagés dans une campagne implacable de nettoyage ethnique pour forcer les Tigréens de l'ouest du Tigré à quitter leurs foyers", a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW.
"Mensonges"
Gizachew Muluneh, porte-parole du gouvernement de la région d'Amhara, a déclaré à Reuters que les allégations d'abus et de nettoyage ethnique dans l'ouest du Tigré étaient des "mensonges" et des informations "fabriquées".
Amnesty et HRW ont déclaré que les forces tigréennes ont également commis des abus au cours de la guerre de 17 mois, mais que ce n'était pas l'objet du rapport.
L'enquête, qui se fonde sur 427 entretiens avec des survivants, des membres de leur famille et des témoins, constitue l'évaluation la plus complète à ce jour des exactions commises pendant la guerre dans le Tigré occidental.
Cette région a connu certaines des pires violences de la guerre, qui a opposé le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et ses alliés de la région d'Amhara au Front populaire de libération du Tigré (TPLF). Le TPLF dominait le gouvernement éthiopien avant l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018. Les régions d'Amhara et du Tigré revendiquent toutes deux la zone, qui est contrôlée par les forces d'Amhara et l'armée éthiopienne.
Restrictions linguistiques
Outre les massacres répétés, le rapport cite des réunions au cours desquelles des responsables de la région d'Amhara ont discuté de plans visant à éliminer les Tigréens et les restrictions qu'ils ont imposées à leur langue comme preuves de nettoyage ethnique.
Les autorités fédérales n'ont pas enquêté sur ces allégations. Toujours selon le rapport, l'armée nationale a commis "des meurtres, des arrestations et des détentions arbitraires, ainsi que des actes de torture contre la population tigréenne".
Avec Reuters
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Valeurs Actuelles
Philippe Poutou convoqué par la police pour ses propos sur les forces de l’ordre
Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle, devait être entendu mardi 8 mars par la police. Le parti a fait savoir lundi 7 mars par communiqué qu’il avait été convoqué dans le cadre de l’enquête ouverte à son sujet pour « injure publique contre une administration publique », concernant ses propos sur la police qui « tue ». Cette audition a été reportée « une fois que nous avons annoncé que nous avions réuni plus de 500 parrainages », relève le NPA qui dénonce une tentative d’intimidation du gouvernement.
Une plainte annoncée par Gérald Darmanin
Evoquant les décès de Steve Maia Caniço à Nantes après une charge policière sur les berges de la Loire en 2019, ou de Rémi Fraisse lors de manifestation contre le barrage de Sivens en 2014, Philippe Poutou avait affirmé en octobre 2021 : « La police tue, elle a tué. Après on peut discuter, assassinats, meurtres, bavures ou légitime défense… ». Le ministre de l’Intérieur avait annoncé le dépôt d’une plainte pour « défendre l’honneur de tous les policiers ». « Gérald Darmanin semble donc avoir mis ses menaces à exécution », conclut le communiqué.
« Philippe Poutou est dans le viseur d’un pouvoir qui est prêt à tout pour intimider et faire taire toute voix critique », affirme le NPA, qui assure : « On ne nous fera pas taire ». Le candidat avait obtenu 1,09 % des suffrages lors de l’élection présidentielle de 2017. Les sondages le placent dans une position analogue à un mois du premier tour.
[Communiqué]
Philippe Poutou officiellement candidat… et convoqué par la police https://t.co/2Qb8rmkw9a pic.twitter.com/sqimDGXnRI
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) March 7, 2022
Valeurs Actuelles
Philippe Poutou a-t-il désigné les dealers parmi les “vrais héros” de la crise sanitaire ?
Le leader du NPA a posté ce dimanche sur Twitter une mosaïque de photos des “vrais héros qui sauvent la communauté” face au Covid, parmi lesquels une étonnante photo présentant deux jeunes gens aux allures de dealers.
La mosaïque de photos postée par Philippe Poutou sur Twitter, dimanche dernier, avait de quoi interpeller. Le chef de file du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) y salue le travail des « vrais héros » qui servent « la communauté » en poursuivant leur activité professionnelle (boulangers, éboueurs, primeurs…), à l’exception des CRS explicitement désignés. « Pas toi », est-il écrit ainsi sur l’image centrale de la mosaïque, sur laquelle figure un homme en uniforme de CRS, casqué et armé. Une façon de signifier tout le mal que l’ancien candidat à la présidentielle et désormais au second tour pour la mairie de Bordeaux pense des forces de l’ordre que son parti ne cesse de stigmatiser en pointant du doigt les « violences policières ». « La police, la seule corporation ou institution qu’il ne faudrait pas remercier ? Certains sont outrés, ça se discute, mais les verbalisations, les pressions et menaces dans certains quartiers, populaires comme par hasard, sans oublier les violences récentes contre le personnel soignant ou les pompiers, ça passe mal et ça pose le problème d’une répression injustifiable encore plus aujourd’hui », s’est justifié depuis l’intéressé sur sa page Facebook.
pic.twitter.com/LNl0tjW83N
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) March 28, 2020
Mais loin de se contenter de ce bras d’honneur aux CRS, c’est un autre détail qui a interpellé de nombreux internautes, à savoir la présence parmi les « vrais héros » de deux jeunes gens encapuchonnés près d’un grillage, les yeux rivés sur l’échange qui s’opère entre leurs mains. « Poutou qui célèbre les dealers », fait ainsi remarquer un internaute sur Twitter, voyant dans le geste de ces deux individus un échange de drogue. « Donc deux mômes avec capuche se sont des dealers. Faut consulter », lui rétorque un autre. Dénigrer la police au point de faire l’apologie du trafic de drogue en plaçant les dealers au rang de héros de la crise sanitaire ? La question plane.
La présence de dealers « hors sujet »
Contacté par Valeurs actuelles, Philippe Poutou ne désire pas commenter et renvoie simplement vers sa page Facebook où il s’est justifié en trois points, notamment sur la présence de ce qui s’apparente à des dealers. « Les jeunes en bas, au milieu, qui sont-ils ? Des travailleurs sociaux, des militants associatifs, des maraudeurs ou des dealers (ce qui serait effectivement hors sujet) ? », écrit celui qui se dit favorable à la légalisation du cannabis, laissant entendre que la présence sur cette photo de dealers serait « hors sujet », mais non pas scandaleuse… Et sans rien changer au montage diffusé par ses soins.
A y regarder de plus près pourtant, la photo, présente sur plusieurs banques d’images, ne laisse aucun doute sur ce qu’elle représente : non pas des militants associatifs, mais bien…. des dealers. Prise par la photographe Marie-Reine Mattera, en août 2009, elle est titrée sans ambiguïté sur la banque d’images Alamy : « Adolescent de la drogue ». Elle est également disponible dans différentes variantes d’angle de vue et utilisée fréquemment par la presse pour illustrer des articles sur le trafic de drogue, comme ce fut le cas du site du magazine Glamour en avril 2019, du site Tribunal du net en octobre 2019, ou encore du site du quotidien The Telegraph début mars. Certains internautes ont également retrouvé l’illustration sur la banque d’images Getty, avec cette légende : « The dealers have been handing out of the cards at parties and leaving them on doorsepts. »
L’idée originale de cette mosaïque ne vient en réalité pas de Philippe Poutou mais d’un blog américain d’inspiration libertarienne, dont le message est à peu près similaire, puisqu’on y voit de la même manière : un caissier, une infirmière, un pompier, un camionneur… et au centre un policier, pointé comme un anti-héros de la crise sanitaire. Or, la seule photo à peu près identique dans la copie de Poutou est celle représentant les deux jeunes gens, puisqu’elle appartient à la même série de clichés effectués par la photographe Marie-Reine Mattera. On y voit, encore plus explicitement, le trafic effectué entre les deux individus encapuchonnés. Difficile de croire qu’il puisse s’agir de simples militants associatifs ou de travailleurs sociaux…
France24 - Monde
Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
Publié le : 05/04/2022 - 19:17
Bahar MAKOOI
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Tandis que Moscou dément avoir commis tout crime de guerre à Boutcha et accuse l'Ukraine d'avoir procédé à une mise en scène, plusieurs experts dressent un parallèle entre les atrocités découvertes dans cette ville ukrainienne et les crimes de guerre de l’armée russe en Tchétchénie. Une stratégie visant à susciter la terreur dans le but de soumettre les populations civiles à l’occupant.
La diffusion dans les médias internationaux des photos prises à Boutcha, ville située au nord-ouest de Kiev – photos montrant des corps dans la rue, certains les mains liées dans le dos ou partiellement brûlés, ainsi que des fosses communes –, a suscité l’effroi de la communauté internationale. Les Occidentaux accusent la Russie de "crimes de guerre" tandis que Moscou dément et parle de mise en scène des Ukrainiens.
"Tous les signes pointent vers le fait que les victimes ont été ciblées délibérément et tuées directement. Et ces preuves sont très inquiétantes", soulignait mardi 5 avril la porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Elizabeth Throssell, rappelant que le droit humanitaire international interdit de s'attaquer délibérément aux civils, ce qui équivaut à un crime de guerre.
Pour Carole Grimaud Potter, spécialiste de la Russie à l’université de Montpellier et fondatrice de Creer (Center for Russia and Eastern Europe Research), interrogée par France 24, le parallèle avec les exactions commises par l’armée russe lors des deux guerres de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2000) est évident. "En Tchétchénie, tout civil était considéré comme un terroriste. Les Russes appelaient cette guerre-là une 'opération antiterroriste'. Le mot ‘antiterroriste’ a été remplacé cette fois par 'antinazi'. En Ukraine, Moscou désigne de nouveau un groupe de population, cible des civils considérés comme complices de cette idéologie, ennemis des Russes et qu’il faut écraser", analyse-t-elle.
En Tchétchénie, les civils ont été "ciblés" tant au sol que par voie aérienne avec des bombardements sur les infrastructures civiles, comme les habitations, les écoles et les hôpitaux, précise la chercheuse. Des enlèvements, des arrestations et de la torture ont également eu lieu. Une stratégie visant "à susciter la terreur, afin que les civils se soumettent à l’occupant".
Des salles d'interrogatoire ?
Ces derniers jours, Carole Grimaud Potter a reconnu des procédés similaires dans les macabres découvertes de Boutcha. Lundi, les corps de cinq hommes avec les mains liées ont été retrouvés dans la cave d'un sanatorium pour enfants de la ville ukrainienne. "Ça m’a immédiatement fait penser à une salle d’interrogatoire", affirme-t-elle. "Durant la guerre en Tchétchénie, les Russes avaient mis en place des 'camps de filtration', des centres d’interrogatoire où les hommes civils tchétchènes étaient arrêtés et mis en détention pour y être interrogés, y compris sous la torture."
La chercheuse dresse un parallèle avec l’enlèvement, le 12 mars, d’Oleh Baturin, un journaliste de la ville ukrainienne de Kherson, interrogé huit jours durant par l’armée et soumis à des tortures psychologiques. "L’armée russe semble appliquer les mêmes méthodes."
La "faiblesse tactique" compensée par "l’écrasement des civils"
"Le procédé est le même qu’en Afghanistan, en Syrie et dans le Donbass, celle d’une culture militaire de la brutalité et de la létalité, une culture militaire déshumanisée", estime pour sa part Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics, contacté par France 24. "L’institution que représente l’armée ne se préoccupe pas de limiter les crimes de guerre, il n’y a pas de tribunaux qui punissent cela. Les militaires ont toute latitude pour déraper sans aucun garde-fou. C’est donc une façon d’encourager ce genre de comportement", ajoute-t-il.
À Grozny, lors de la première guerre de Tchétchénie, l’armée russe avait dû gérer sa frustration, n’étant pas parvenue à prendre le contrôle de la capitale tchétchène. "Composée essentiellement de conscrits ne sachant pas à quoi s’attendre, l’armée russe avait fait entrer de longues colonnes de chars et de blindés dans la ville, certaine de renverser en un éclair les dirigeants tchétchènes. Sur place, les blindés russes s’étaient heurtés à des unités de combattants tchétchènes ultramotivés, armés de missiles antichar. En l’espace d’une nuit, des centaines de soldats et de blindés russes étaient tombés dans les embuscades tendues par les Tchétchènes et s’étaient retrouvés pris au piège des flammes", a relaté le 29 mars la journaliste du New York Times Carlotta Gall, témoin de la prise de Grozny en 1995.
"L’armée russe a compensé sa faiblesse tactique par un écrasement des civils", analyse Carole Grimaud Potter, qui rappelle que 25 000 civils ont perdu la vie dans ce conflit. Sous l’effet des bombes, Grozny est devenue "un paysage lunaire ravagé. Je me souviens que les immeubles étaient coupés en deux et que le contenu de la vie des gens se déversait de leurs appartements à l'air libre", décrit Carlotta Gall. En 2003, les Nations unies avaient qualifié la capitale tchétchène de ville la plus détruite sur Terre.
Une médiatisation très différente
Toutefois, un monde sépare la guerre en Ukraine du conflit en Tchétchénie. "À la fin des années 1990, les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Les images de la guerre en Tchétchénie avaient été très facilement censurées", souligne Carole Grimaud Potter. "Des ONG comme Memorial ont travaillé pour documenter ces crimes de guerre. Des journalistes aussi, comme Anna Politkovskaïa, ce qui lui a coûté la vie."
L’ONG russe Memorial, qui enquêtait depuis plus de trente ans sur les purges soviétiques et recensait les répressions contemporaines, a d’ailleurs été dissoute le 28 décembre par la Cour suprême russe. "Cette décision, intervenue quelques semaines à peine avant l’invasion de l’Ukraine, est-elle une coïncidence ?", se demande la spécialiste de la Russie.
Aujourd’hui, la Russie doit composer avec les informations diffusées sur les plateformes et par les médias présents en Ukraine, même si l’accès à certaines zones du conflit comme la ville de Marioupol reste très compliqué.
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Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha
Info ou intox
Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent
LE FIL DU 3 AVRIL
Volodymyr Zelensky accuse les dirigeants russes de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Jean-Louis Borloo annonce soutenir Emmanuel Macron
Jusqu’à présent, il était resté silencieux. C’est ce mercredi 6 avril, à quatre jours du premier tour, que Jean-Louis Borloo a décidé d’officialiser son soutien à Emmanuel Macron. L’ancien ministre de l’Écologie de Nicolas Sarkozy estime, dans les colonnes du Parisien, que les « circonstances » l’obligent à choisir le parti de l’actuel président de la République.
Pour se justifier, celui qui fut également le patron de l’UDI de 2012 à 2014 évoque un « triple tsunami » : celui de « la pandémie mondiale, avec six millions de morts », celui de « la plus grande flambée des prix (…) depuis 40 ans », et celui de « la guerre en Europe ». Trois crises majeures qui expliquent le ralliement de Jean-Louis Borloo : « Pour les affronter, ce n’est pas le moment de changer d’équipage ».
La messe est dite
L’ancien ministre fait volontiers un lien entre cette alarmante situation internationale et un manifeste qu’il vient de publier, « L’Alarme ». Un ouvrage qui « dresse l’état de notre société », et au travers duquel Jean-Louis Borloo propose de « créer un conseil national de la République pour mettre tout le monde autour de la table et repenser notre organisation ». Un projet qu’il a évoqué « avec Emmanuel Macron », et à propos duquel le président de la République s’est montré « constructif ».
Néo-macroniste saluant « l’humilité » retrouvée du candidat Macron, auquel il prête du « sang-froid » et « une analyse lucide de l’état de notre pays », Jean-Louis Borloo n’en oublie pas pour autant d’avoir un mot pour Valérie Pécresse. « J’ai de l’estime et de l’affection pour Valérie que je connais bien », assure-t-il au Parisien, tout en jugeant néanmoins que les jeux sont faits : « le second tour opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Autant assumer et faire un choix clair dès le premier tour. »
Le Figaro
Louise El Yafi: «Beaucoup de Français d'origine immigrée n'en peuvent plus d'être assignés»
Ronan PlanchonENTRETIEN - Dans son premier essai Lettre à ma génération, la juriste refuse toute assignation à résidence identitaire, et explique que la droite radicale et la gauche radicale ont prospéré en l'absence d'un vrai récit républicain.
Louise El Yafi est juriste et animatrice de la chaîne Youtube Jezebel.tv. Elle vient de publier Lettre à ma génération - La jeunesse face aux extrêmes, aux éditions de L'Observatoire.
LE FIGARO. - Dans ce livre, vous envoyez un message à votre génération, celle des 18-30 ans ? En quoi cette génération est-elle singulière ?
Louise EL YAFI. - J'ai choisi de m'adresser à ma génération parce qu'elle fut la première à vivre dans un monde que l'on croyait libéré de toute idéologie mortifère, d'extrême droite comme d'extrême gauche. Pourtant, à force de ne connaître que la liberté, nous sommes devenus cyniques à son égard. À force de chercher le Mieux sans profiter du Bien, notre génération préfère soit répudier le passé de la France à l'extrême gauche, se replier sur lui à l'extrême droite ou, pour la majorité des jeunes, décider de ne plus se déplacer dans l'isoloir.
Là réside toute la singularité de ma génération: nous sommes nés avec le droit de faire absolument ce que nous voulons et nous n'avons pourtant jamais été aussi conservateurs.
«Comment cette jeunesse censée être joyeuse, vivante et optimiste est-elle devenue méfiante, aigrie, victimaire, et surtout de moins en moins avide de liberté ?», écrivez-vous. Voter Mélenchon ou Marine Le Pen, est-ce forcément synonyme d'aigreur ou de victimisation ?
Il serait trop réducteur de résumer ce vote à de simples sentiments d'amertume ou de victimisation. Il s'agit aussi, notamment du côté de l'extrême droite, d'un vote profondément social mais aussi de peur face à un potentiel changement de société perçu comme trop violent par certains jeunes, notamment des zones périurbaines et/ou de classes défavorisées.
Les chiffres nous montrent aussi une jeunesse française assez malheureuse. En 2021, seuls 19% des jeunes de 18-30 ans en France se disaient «très heureux» et seulement 47% d'entre eux affirmaient que vivre à l'époque actuelle constitue une chance. Il ne s'agit pas d'un effet de la crise du Covid car ces chiffres étaient aussi élevés avant 2020. L'on pourrait aussi croire à une jeunesse «pourrie gâtée» mais je préfère la voir comme une jeunesse en manque d'idéaux.
Que les jeunes votent pour l'extrême gauche, l'extrême droite ou qu'ils s'abstiennent, j'y vois, surtout, le signe d'une grande désillusion vis-à-vis de la promesse républicaine ou d'une méconnaissance de ce qu'elle est.
Les populistes ont aujourd'hui gagné la bataille des idées.
Dans tous les cas, l'Histoire nous a montré qu'une population sujette au désenchantement est plus perméable aux idées et discours démagogues et donc plus susceptible de délaisser la démocratie.
Vous semblez défendre la thèse selon laquelle il y aurait un camp des modérés face à un camp des extrémistes ? N'est-ce pas simpliste, réducteur ?
L'extrémisme, manichéen par essence, se positionne toujours contre la nuance. Tout discours fascisant suit toujours le même schéma constitué de trois étapes : d'abord nommer le Bien et le Mal, dire ensuite qu'il faut éliminer le Mal puis enfin éliminer (physiquement ou socialement) le Mal en question.
Ce discours manichéen fonctionne extrêmement bien dans l'esprit de jeunes déjà profondément touchés par la désillusion politique car, très simple à comprendre, il embue les esprits en disant : «Voici le Bien et voici le Mal, éliminons donc le Mal et tout ira mieux».
Ainsi, l'extrême droite propose la remigration quand l'extrême gauche propose d'abolir le grand méchant système capitaliste.
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Or la démocratie ne se fait pas sur de grands discours cotonneux mais sur du débat. Ainsi faut-il débattre en profondeur des maux de la société car le manichéisme extrémiste, souvent très bruyant, se loge là où le silence est roi. Nous nous sommes refusés trop longtemps à défendre la République et le Commun, à parler immigration, sécurité ou encore de la situation de plus en plus catastrophique des classes populaires. Le résultat est là: les populistes ont aujourd'hui gagné la bataille des idées.
Pourquoi les jeunes sont-ils, selon vous, moins avides de liberté que leurs aînés ? Les confinements et autres couvre-feux ont-ils inversé la tendance ?
Si la liberté se définit comme l'autonomie même d'un individu, les droits, eux, correspondent à des obligations de l'État. Ainsi, en France, l'émancipation de chacun s'est faite à travers des combats collectifs et la République française c'est ce qui permet le «je» à travers le «nous».
Pourtant, la jeunesse française n'aime pas la liberté car elle ne sait plus la reconnaître. Or à force de vivre dans un État de droit dont on ne lui explique plus les principes, beaucoup finissent par ne plus faire la différence entre État de droit et dictature.
On a vu cette confusion s'illustrer lors de la crise du Covid. Celle-ci a très certainement catalysé un manque de confiance en l'État et en la démocratie et a probablement contribué à alimenter une réhabilitation de valeurs traditionnelles chez les jeunes qui préfèrent désormais se positionner en tant qu'individus ou au sein de petites communautés contre un commun dont ils ont l'impression qu'il ne peut plus rien pour eux.
Les intentions de vote des jeunes de 18 à 30 ans donnent, si on les additionne, Marine Le Pen et Éric Zemmour à 30-35 %. Sur quel terreau a prospéré la droite dite radicale en France ?
La droite radicale a prospéré sur plusieurs vides laissés par le camp républicain.
Pour sa part, Marine Le Pen a joué sur l’abandon des classes populaires par la gauche en s'emparant des sujets d'immigration et de sécurité dont plus personne n'osait parler tout en éloignant son discours de celui de son père pour lui donner une apparence sociale et prétendument progressiste. Le tout lui a fait prendre de facto la place de la gauche française.
Les idéologies populistes n'auraient jamais pu prospérer s'il y avait eu un récit mobilisateur républicain en face.
Éric Zemmour a beaucoup joué, à l'instar de Donald Trump aux États-Unis, sur le dévoiement de la gauche vers l'identitaire en se positionnant plus sur le «politiquement incorrect» que sur le social, allant plus loin dans ses propos que Marine le Pen et prônant la confusion entre liberté d'expression et libération de la parole haineuse. Ce message a plutôt bien pris auprès de jeunes de classes privilégiées biberonnées à la haine anti-progressiste des nouveaux influenceurs identitaires qui prolifèrent sur YouTube ou Twitch.
Mais ces idéologies n'auraient jamais pu prospérer s'il y avait eu un récit mobilisateur républicain en face.
Vous vous en prenez aussi sévèrement à la gauche, et notamment à la «complaisance» de La France insoumise avec l'islamisme. Comment expliquer le glissement historique d'une gauche largement anticléricale quand elle faisait face à l'Église à une gauche frileuse quand il s'agit d'appliquer le cadre de la laïcité à l'Islam ?
Le lien qui paraissait inaliénable entre gauche française et laïcité s'est définitivement rompu à travers trois séquences bien précises : l'applaudissement par les intellectuels français, notamment Jean-Paul Sartre et Michel Foucault de l'avènement de la République islamique d'Iran en 1979, la position extrêmement ambiguë de la gauche après les menaces de mort reçues par l'écrivain Salman Rushdie, au moment de l'affaire des «foulards de Creil» en 1989.
Il faut ajouter à cela le fait que le visage des classes populaires, historiquement défendues par la gauche, a changé: d'européennes, elles se sont agrémentées de populations extra-européennes. Or il faut le préciser, les premières étaient extrêmement attachées à la République laïque qu'elles considéraient comme pourfendeuses des anciens privilèges religieux et bourgeois. Elles ont finalement été délaissées au profit des classes populaires issues de l'immigration. La gauche les considère, à tort, comme un nouveau prolétariat mais aussi, par condescendance raciste, estime qu'elles sont incapables d'assimiler les principes laïques.
Certains jeunes de gauche sont séduits par le mouvement dit «woke», dont les idées mêlent racialisme, intersectionnalité, défense acharnée des minorités, goût pour la censure, etc. Vous balayez l'idée selon laquelle ce mouvement viendrait des campus américains. Où a-t-il trouvé racine ? Ce mouvement prospèrera-t-il tant qu'il n'aura pas d'opposition structurée contre lui ?
On croit souvent que le wokisme nous vient des campus américains or il trouve en fait plutôt son origine en France dans les années 60 avec la pensée post-moderniste de la French Theory qui considérait que tout élément constituant notre société doit être regardé et étudié sous son angle oppressif.
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Ce mouvement sera défait par ceux qu'il prétend défendre (dont je fais partie en tant que femme d'origine libanaise): les «racisés», les femmes, les minorités sexuelles et autres victimes éternelles aux yeux de ces identitaires intersectionnels qui en ont assez de tous ces petits privilégiés qui prétendent pouvoir parler et savoir à notre place.
Je pense, par ailleurs, que l'on va assister à un phénomène de ras-le-bol de la part de beaucoup de Français d'origine immigrée et profondément républicains qui n'en peuvent plus d'être assignés. L'extrême droite nous assimile à la minorité qui ne veut pas s'intégrer et dont nous sommes pourtant très éloignés et l'extrême gauche identitaire nous réduit à des «traîtres».
Le Liban est le parfait exemple d'une démocratie qui ne fonctionne pas car il n'y a jamais existé de Commun.
Qu'il s'agisse de Marine le Pen, Eric Zemmour ou de Jean-Luc Mélenchon, tous prônent la République mais aucun n'est républicain.
Dans ce livre, vous évoquez aussi longuement le Liban, dont vous êtes originaire, comme un exemple de commun qui n'existe pas. En quoi est-ce un contre-exemple pour la France ?
Lorsque l'on veut créer une société, deux choix s'offrent à nous, soit on crée un régime autoritaire en supprimant toute forme d'opposition et en plaçant l'ensemble des pouvoirs entre les mains d'une seule personne soit on crée une démocratie.
Or celle-ci est le régime le plus compliqué à mettre en place et à sauvegarder car elle est la plus fragile. Pourquoi ? Parce qu'en dehors du droit de vote, elle consiste à faire vivre une multitude de personnes différentes les unes des autres au sein d'une même cité. Alors comment une démocratie peut-elle prospérer ? En créant du Commun qui rassemblera des individus sans gommer leurs distinctions respectives mais en plaçant celles-ci au second plan.
Le Liban est le parfait exemple d'une démocratie qui ne fonctionne pas car il n'y a jamais existé de Commun. L'État libanais place constitutionnellement les minorités religieuses au-dessus de l'intérêt général donc peu importe que l'on ait le droit d'aller voter librement puisque chaque Libanais le fera en plaçant sa communauté au-dessus de sa citoyenneté.
C'est la différence entre ce qu'on appelle le modèle du «vivre-ensemble» que j'appellerais d'ailleurs plutôt la «communauté de citoyens» ou le «faire Nation» et celui de la coexistence qui consiste seulement à vivre les uns à côté des autres. Cela fait maintenant plusieurs décennies que le Liban paye les conséquences funestes d'avoir choisi le second.
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Lettre ouverte aux candidats: «Il est urgent d'améliorer le niveau des élèves en mathématiques»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Dans une lettre ouverte adressée aux candidats à l'élection présidentielle, un collectif composé de sociétés savantes et associations d'enseignants, chercheurs, ingénieurs et universitaires scientifiques, alerte sur l'importance d'améliorer l’enseignement des matières scientifiques.
Noémie Halioua: «À Sarcelles, le mythe du vivre-ensemble a laissé place au vivre-séparé»
GRAND ENTRETIEN - Dans Les uns contre les autres (Cerf), la journaliste Noémie Halioua, originaire de Sarcelles, raconte les transformations de la ville du Val-d'Oise depuis trois décennies, sur fond de clientélisme électoral et de communautarisme.
«Depuis plus de 40 ans, l'industrie nucléaire française n'a pas connu d'incident grave»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le 31 mars, sept militants de Greenpeace ont été arrêtés après s'être introduits sur le chantier de l'EPR de Flamanville. Cette intrusion ne démontre en rien une défaillance de la sécurité de la centrale, explique l'ingénieur en sûreté nucléaire, Tristan Kamin.
L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier Valeurs Actuelles
[Vidéo] Islamisme à Roubaix : Amine Elbahi a-t-il changé de discours ?
Il n’avait que 19 ans, mais déjà la même coupe de cheveux et la même détermination politique. Amine Elbahi, candidat LR aux futures élections législatives et membre actif de la campagne de Valérie Pécresse, était apparu dans un reportage de l’émission « Le Supplément », sur Canal +, consacré à Lydia Guirous. Aujourd’hui retirée de la vie politique, celle-ci était alors porte-parole des Républicains, où son franc-parler, notamment sur les questions de l’islam, ne faisait pas l’unanimité. C’est du moins ce que démontrent les journalistes du Supplément, en donnant notamment la parole à un jeune militant LR, originaire de Roubaix comme elle: Amine Elbahi. Un premier extrait le montre interrogeant Lydia Guirous lors d’un meeting LR, au Touquet : « Vous avez grandi à Roubaix, vous savez comment c’est à Roubaix. Moi je ne suis pas d’accord quand vous dites qu’aujourd’hui les femmes ne peuvent pas s’assoir en terrasse pour prendre un café. » Ce à quoi Guirous répond, dans le bref extrait qui est montré : « [il] est reconnu que le communautarisme fait des dégâts, que l’islam radical a gagné du terrain… »
Plus tard, dans le reportage, les caméras de Canal + se rendent à Roubaix pour aller confronter le discours de Lydia Guirous à la réalité. La tout juste trentenaire vient de publier son premier ouvrage Allah est grand la République aussi, qui dénonce la montée du communautarisme islamique, et particulièrement à Roubaix, ville dans laquelle elle a grandi et où elle déclare avoir vu monter ce phénomène néfaste. L’équivalent de ce que dira, sept ans plus tard, Amine Elbahi dans l’émission de Zone interdite sur l’islamisme, dont une partie est consacrée à Roubaix. Emission qui vaudra au militant d’être propulsé médiatiquement et donc de se faire une place de premier plan au sein des Républicains. Mais le jeune homme du reportage tient alors un autre discours. En off, la voix d’un journaliste du Supplément raconte : « A Roubaix, nous nous rendons dans le quartier où a grandi Lydia Guirous. Nous y retrouvons Amine, ce jeune militant LR de 19 ans qui l’avait interpellé lors du campus au Touquet. Il reproche à Lydia Guirous d’utiliser la mauvaise image de la ville au profit de son ascension politique. » Le micro est alors tendu en direction d’Elbahi, qui développe sa critique : « Lydia Guirous n’est pas impliquée localement, on ne la connait pas. En tout cas, moi qui me suis impliqué dès les municipales de 2014 je ne l’ai jamais vu distribuer un seul tract. Elle n’a pas été élue par les militants, elle a été désignée. »
Les extraits vidéos évoqués ci-dessus sont à retrouver dans ce tweet:
🔴 Islamisme à #Roubaix : Amine Elbahi a-t-il changé de discours ? En 2015, jeune militant #LR, Amine Elbahi avait exprimé à plusieurs reprises son désaccord vis-à-vis des positions de Lydia Guirous, qui dénonçait la montée de l'islamisme à Roubaix➡️https://t.co/mvMHSAAFc3 1/4 pic.twitter.com/rudM4azkVT
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) April 6, 2022
Contactée par Valeurs actuelles, Lydia Guirous, désormais éditorialiste et auteurs de plusieurs ouvrages, se souvient de ce reportage, ainsi que de ses échanges avec Amine Elbahi, « un personnage très particulier, qui a été un des plus violents à mon encontre ». Au point d’avoir bloqué le jeune homme sur Facebook, via l’un de ses comptes, après que celui-ci lui a envoyé plusieurs messages. A l’époque, après la sortie de son livre, ponctuée de franches sorties médiatiques, Lydia Guirous essuie de nombreuses critiques. On lui reproche son « d’islamophobie ». « Elle est l’une des premières a avoir parlé de ce phénomène, ça a été extrêmement violent » abonde l’essayiste Céline Pina, qui connaitra le même sort vis-à-vis de la gauche, un peu plus tard, en dénonçant la montée de l’islamisme.
Il y avait chez lui un désir de réussite
La même nous dit avoir perçu chez Amine Elbahi — qu’elle avait croisé avant sa soudaine notoriété — « une certaine ambiguïté ». « Il y avait chez lui un désir de réussite qui pouvait l’amener à s’en prendre à une femme qui pourtant menait le même combat », renchérit Céline Pina. De son côté, loin de fanfaronner sur son précoce constat, aujourd’hui largement partagé, Lydia Guirous explique qu’« il fallait être de mauvaise foi ou aveugle pour ne pas voir, il y a déjà huit ans, qu’il y avait déjà un problème de communautarisme ». Était-ce le cas du jeune Amine Elbahi ? Était-il « aveugle », de « mauvaise foi » ou a-t-il simplement changé de regard ?
Après la parution de son livre en 2015, et dans la foulée de certaines déclarations polémiques sur l’islam, Lydia Guirous reçoit de nombreuses insultes et menaces de mort, qui débouchent sur des plaintes — ce que connaitra lui aussi Amine Elbahi. L’un de ses avocats est alors Me Thibault de Montbrial, qui œuvre aujourd’hui au sein de la campagne de Valérie Pécresse, dans le même pôle régalien qu’Elbahi. Les deux militants étaient d’ailleurs aux côtés de la candidate lors de son déplacement à Roubaix, le mardi 29 mars, pour arpenter l’iconique rue de Lannoy et dénoncer le communautarisme islamique. Interrogé par téléphone au sujet d’Amine Elbahi, et de ses éventuels revirements, l’avocat nous répond : « Je ne sais pas comment Amine était en 2015, mais aujourd’hui je sais qu’il est sincèrement déterminé à combattre l’islamisme. »
Amine Elbahi déplore un procès d’intention et réfute tout changement de discours
Amine Elbahi, de son côté, rejette toute accusation d’inconstance. D’autant plus que le reportage a été tourné après le départ de sa sœur en Syrie, et donc après sa prise de conscience, nous dit-il. Il en veut pour preuve sa tribune publiée dans Libération, intitulée Elle est partie défier la République qui n’a pas su la retenir, qui raconte le choc du départ de sa sœur en Syrie, en 2016.
Aujourd’hui âgé de 26 ans, Amine Elbahi connait mieux les rouages de la politique, auquel il désire se consacrer via sa candidature aux prochaines législatives. Il pointe chez la Lydia Guirous de 2015 « un problème de forme, et non de fond, qui explique qu’elle a rapidement été écartée du porte-parolat des Républicains ». Sur le fond, il reconnait volontiers qu’elle a été l’une des premières à dénoncer le communautarisme à Roubaix, salue son combat, mais regrette que nous nous penchions sur cette vidéo juste avant le premier tour des élections présidentielles. Ce qui, selon lui, relèverait du « procès d’intention » : « J’ai fait face à l’islamisme dès 2014. À seulement 17 ans. J’ai pris la parole politique sur l’islamisme dès 2015. À 18 ans. J’ai publié mes premiers écrits en 2016. 19 ans. »
Je crois en la nécessité de se présenter devant les électeurs
Le Roubaisien confie par ailleurs avoir lu certains des livres de Lydia Guirous. Il confirme lui avoir envoyé plusieurs messages, mais sans animosités, pour établir le contact, dont les derniers remontent à quelques jours après la diffusion du reportage de Zone interdite à Roubaix. Il lui proposait de prendre un café, comme le montre une capture que nous avons pu consulter. « Mon autre désaccord, c’est que je crois en la nécessité de se présenter devant les électeurs, ce dont Lydia Guirous n’a pas eu le courage à l’époque. C’est précisément ce que j’explique au micro du Supplément, et là-dessus je n’ai pas changé » poursuit-il, insistant tout le long de notre entretien sur l’authenticité de son combat politique.
New York Times - World
Even Before France Votes, the French Right Is a Big Winner
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The dominance of right-wing ideas in France’s presidential election campaign follows years of cultural wars waged successfully by conservatives on television, in social media and in think tanks.
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By Norimitsu Onishi and Constant Méheut
PARIS — With just days to go before the first round of France’s presidential election, President Emmanuel Macron is still the odds-on favorite to make it through the political juggernaut and win a second term. But even if he does succeed, and before a single ballot is cast, another clear winner has already emerged from the race.
The French right.
Despite a late surge by Jean-Luc Mélenchon, the leading left-wing candidate, virtually the entire French campaign has been fought on the right and far right, whose candidates dominate the polls and whose themes and talking points — issues of national identity, immigration and Islam — have dominated the political debate. The far right has even become the champion of pocketbook issues, traditionally the left’s turf.
Mr. Macron himself has pivoted to the right so consistently to confront the challenge that there is even discussion now of whether he should be regarded as a center-right president, though he emerged from a government run by the now-moribund Socialists in 2017.
In a tightening race, the candidate he is most likely to face in a runoff two weeks from Sunday’s initial voting is Marine Le Pen, the far-right leader of the National Rally, according to polls. It would be her second consecutive appearance in the final round of the presidential election, cementing her place in the political establishment.
“The great movement to the right — that’s done, it’s over,” said Gaël Brustier, a political analyst and former adviser to left-wing politicians. “It won’t set off in the other direction for 20 years.”
Ms. Le Pen and her party for decades softened the ground for the growth of the right. But the right’s recent political ascendancy follows many years in which conservatives have successfully waged a cultural battle — greatly inspired by the American right and often adopting its codes and strategies to attract a more youthful audience.
Not only has the French right in recent months wielded the idea of “wokisme” to effectively stifle the left and blunt what it sees as the threat of a “woke culture” from American campuses. But it also has busily established a cultural presence after years with few, if any, media outlets in the mainstream.
Today the French right has burst through social barriers and is represented by its own version of a Fox-style television news channel, CNews, an expanding network of think tanks, and multiple social media platforms with a substantial and increasingly younger following.
These things “did not exist in France or were at the embryonic stage” just a few years ago, said François de Voyer, 38, a host and financial backer of Livre Noir, a year-old YouTube channel focusing on politicians on the right and far right.
Learn More About France’s Presidential Election
The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.
“We told ourselves, ‘Let’s do like CPAC in the United States,’” said Mr. de Voyer, referring to the Conservative Political Action Conference, the annual gathering of the right wing of American politics.
So he did.
In 2019, Mr. de Voyer co-organized “The Convention of the Right,” a one-day conference that featured leading figures of the right and the far right. It constituted a political launchpad for Éric Zemmour, the TV pundit and best-selling author.
More than any other presidential hopeful, Mr. Zemmour has embodied the effects of the right’s cultural battle on the campaign.
In his best-selling books and on his daily appearances on CNews, Mr. Zemmour over a decade became a leader of the new right-wing media ecosystem that painted France as being under an existential threat by Muslim immigrants and their descendants, as well as by the importation of multicultural ideas from the United States.
Though he has now receded in the polls, to about 10 percent support, Mr. Zemmour’s meteoric rise last year captured France’s attention and ensured that the presidential campaign would be fought almost exclusively on the right’s home turf, as he successfully widened the boundaries of what was politically acceptable in France.
Mr. Zemmour brought into the mainstream a racist conspiracy theory that white Christian populations are being intentionally replaced by nonwhite immigrants, said Raphaël Llorca, a French communication expert and member of the Fondation Jean-Jaurès research institute.
The “great replacement,” as the theory is called, was later picked up as a talking point even by Valérie Pécresse, the candidate of the establishment center-right Republican Party.
Such penetration into the mainstream is the result of a decade-old organizational effort by the right.
Thibaut Monnier, a former councilor for Ms. Le Pen’s party who then joined Mr. Zemmour’s movement, said that in the mid-2010s conservatives like him set for themselves a “metapolitical” project of creating new political institutions and their own media.
In 2018, along with Marion Maréchal, the niece of Ms. Le Pen, Mr. Monnier co-founded a conservative political institution in Lyon called Issep, or the Institute of Social, Economic and Political Sciences. The school is an alternative to what he describes as higher-education establishments dominated by the left.
But even as it elbowed its way into the educational establishment, the far right also succeeded in a parallel campaign to spread its ideas on social media to make itself appear attractively transgressive.
Central to Mr. Zemmour’s cultural battle has been his command of social media and pop culture codes, Mr. Llorca said.
The far-right candidate is very active on networks like TikTok and Instagram, where he posts daily messages and videos aimed at a younger audience. His YouTube campaign-launching video, riddled with cultural references, drew millions of viewers.
Mr. Llorca said that Mr. Zemmour had successfully waged a “battle of the cool” designed to “play down the radical content” of his ideas without ever changing their substance. He has been helped by a network of internet users who defuse with humor the violence of his extremist ideas. On Facebook and Instagram, accounts followed by tens of thousands of people frequently post lighthearted memes about Mr. Zemmour.
Mr. Zemmour has received support from far-right YouTube influencers mocking everything from feminism to veganism to trade unions. One such influencer, Papacito, whose videos sometimes reach one million views, endorsed Mr. Zemmour recently.
“Our goal is really to make a countercultural Canal+,” he told the magazine Valeurs Actuelles, referring to the entertainment TV channel that dominated the progressive cultural scene in the 1980s and 1990s. “One that is just as fun, but carrying patriotic and more reactionary ideas.”
Who Is Running for President of France?
The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:
The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.
A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.
A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.
The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.
A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.
Samuel Lafont, the head of Mr. Zemmour’s digital team, said that some 1,500 people were working to promote discussions of Mr. Zemmour on social networks and create new visuals accompanying his media appearances.
Mr. Lafont acknowledged that several independent “cells” had even been created to wage the fight on Wikipedia, which he called “an important cultural battle.”
Ms. Le Pen’s camp has often boasted about having already won the battle of ideas, pointing to how the government has even adopted some of her language, including use of the term “ensauvagement,” a racially tinged dog whistle of the far right suggesting that the nation is turning savage.
But the right’s most striking success may be the growing use in the public debate of “wokisme,” a term unknown to most French just months ago.
Data from Google shows that interest in “wokisme” emerged only in September, just as the news media began focusing on the presidential elections. It peaked in November, fueled by controversies around so-called woke ideas such as the use of nonbinary pronouns.
Nicolas Vanderbiest, a communication expert who studied the appearance of the notion online, estimated that 15 percent of the exchanges that sparked widespread controversy on French social media last year were related to “wokisme.”
“Wokisme” spread thanks to conservative publications. Le Figaro, a daily with the second largest circulation nationwide, used the term woke 417 times in its articles last year. That was about 12 times more than Le Monde, a center-left daily with the biggest readership in France.
This anti-woke movement became so powerful that Mr. Macron’s minister of national education, Jean-Michel Blanquer, launched a think tank last October meant to combat “wokisme,” telling Le Monde that “France and its youth must escape from this.”
Though the meaning of “wokisme” was never clear, it became a catchall wielded by conservatives to blunt demands for social justice.
The French left has “allowed itself to be intimidated” by words like “wokisme,” making it nearly impossible to engage in frank discussions about racism and other social problems during the presidential race, said Sandrine Rousseau, an economist, an eco-feminist and a leader of the French Greens.
The French right has succeeded in winning the culture wars, in great part because the left has offered no alternative, Ms. Rousseau said.
“We, on the left, have shrunk back in the face of attacks from the right,” Ms. Rousseau said. “As they gradually advanced, we were afraid to lead this fight.”
Mr. Brustier, the analyst, said left-wing organizations “do not work” to produce new ideas. A few years ago, he said, he tried unsuccessfully to launch a school to train left-wing activists. “It annoyed everyone,” he said.
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Valeurs Actuelles
McKinsey, l’arbre qui cache la forêt des cabinets de conseil
Dans un communiqué de presse publié mercredi, le Parquet national financier (PNF) a annoncé avoir ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à l’encontre du géant américain McKinsey. Une décision qui intervient après les remous provoqués par un rapport au vitriol du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil. Les auteurs de ce rapport accusent notamment les entités françaises de McKinsey d’optimisation fiscale agressive. De fait, la firme n’a payé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020, cependant qu’elle a dégagé un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millions d’euros.
Une mauvaise publicité dont les autres acteurs du secteur se seraient bien passés. D’autant que ces dernières années, certains d’entre eux ont été largement sollicités par l’État. Entre 2018 et 2021, les dépenses en conseil par les ministères « ont plus que doublé, avec une forte accélération en 2021 (+45 %) », notent les sénateurs dans leur rapport du 17 mars. Sur la même période, 20 acteurs du secteur, sur les 2 070 comptabilisés au total, ont concentré 55 % des missions de conseil – leur nom : A. T. Kearney, Accenture, BearingPoint, Oliver Wyman ou encore Roland Berger.
McKinsey ne représente que 1 % des dépenses en conseil par les ministères. Schéma issu du rapport sénatorial du 16 mars 2022.
Contrairement à d’autres pays européens, la France recourait naguère aux cabinets de conseil dans des proportions beaucoup moins importantes. En 2018, à titre de comparaison, l’Allemagne a dépensé 3 143 milliards en conseil contre 657 millions pour la France. En 2021, les dépenses de cette dernière ont bondi à 1, 065 milliard d’euros ; une « estimation minimale », selon la commission sénatoriale. En effet, l’ensemble des commandes passées par les différentes administrations de l’État reste inconnu.
Toujours selon les sénateurs, un recours aussi massif à des consultants privés fait peser plusieurs risques majeurs pour l’administration française. La commission alerte ainsi sur « un risque de dépendance de l’administration vis-à-vis des cabinets de conseil ». Or le rapport constate précisément un « écart » entre la prudence affichée par l’État concernant le recours à de tels cabinets et le fait que ces acteurs privés sont devenus indispensables aux administrations.
Quand elle ne balaie pas la polémique d’un revers de la main, les justifications avancées par la macronie sont souvent bien maigres : un renforcement ponctuel des moyens de l’État, un besoin de compétences dont ne dispose pas l’administration, etc.
Des missions « pro bono »
Reste que ce recours à des cabinets étrangers n’est pas anodin. La fuite d’informations sensibles est un risque plausible. Un risque d’autant plus important que les offres de missions gratuites (pro bono) sont désormais monnaie courante. Le rapport sénatorial tire la sonnette d’alarme à ce sujet : « Dénuées de tout régime juridique, ces prestations peuvent être “récupérées” pour les besoins de la stratégie commerciale des cabinets de conseil, dans l’optique d’améliorer leur réputation. »
Ces missions pro bono concernent « surtout le secteur économique », note le rapport, avec l’Élysée et Bercy qui en sont les deux principaux bénéficiaires. Lors de l’examen final du rapport, le 16 mars 2022, le sénateur Patrice Joly dénonce quant à lui le fait que les cabinets font « preuve d’un véritable entrisme avec la pratique du pro bono et la confusion constatée entre les responsables politiques et les instances dirigeantes de ces cabinets. Comprenez qu’il y a un fort risque de conflits d’intérêt. Leur rôle croissant renvoie à la défiance vis-à-vis des fonctionnaires et particulièrement des grands corps. »
Les cabinets de conseil dans la tourmente
Pour autant, le recours à des cabinets de conseil n’est pas un problème en soi. Dans une tribune publiée le 15 février 2022 sur le site d’Eurogroup consulting, le président et le directeur général du cabinet français se défendent : « Nous, cabinets de conseil, intervenons toujours dans un cadre. Jamais en lieu et place de l’État mais bien à son service. » Plus loin : « Notre rôle est de compléter cette expertise et de l’éclairer […] L’utilité des cabinets de conseil s’éprouve dans le rythme accru des mutations et des crises auxquelles nos sociétés font face, et devant lesquelles l’État se doit de rester une institution en mouvement. »
Pour sa part, la commission sénatoriale exhorte l’État à « en finir avec l’opacité des prestations de conseil ». Les sénateurs proposent par exemple d’interdire « les prestations pro bono, en dehors du mécénat dans les secteurs non marchands (humanitaire, culture, social, etc.) ». Enfin, ils préconisent « la destruction systématique des données confiées aux cabinets de conseil à l’issue de leur mission, sous le contrôle de la CNIL ».
France24 - Monde
Reed Brody, avocat : "Jamais la justice internationale ne s'est mobilisée aussi vite" qu'en Ukraine
Publié le : 06/04/2022 - 12:23
Pauline PACCARD
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Surnommé le "chasseur de dictateurs", l’avocat américain Reed Brody est un spécialiste de la défense des droits de l'Homme qui a longtemps travaillé aux côtés de Human Rights Watch. Il revient sur les notions de crime de guerre, de crime contre l'humanité et crime d'agression et insiste sur l'importance du travail d'enquête destiné à déterminer les responsables des atrocités commises en Ukraine.
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha
Le Figaro
L'augmentation du prix du logement peut-elle engendrer les «gilets jaunes» de demain ?
Ronan PlanchonENTRETIEN - Le logement est une bombe sociale, estime Robin Rivaton. En cause: les populations locales sont chassées des centres par la spéculation et les jeunes peinent à accéder à la propriété, argumente l'essayiste et spécialiste de l'immobilier.
Robin Rivaton, ancien conseiller économique de Bruno Le Maire et de Valérie Pécresse, est membre du conseil scientifique de la Fondation pour l'innovation politique. Son dernier livre paru s'intitule Souriez, vous êtes filmés! (Éditions de l'Observatoire).
Le 9 février, vous avez publié une note pour le think tank Real Estech une note intitulée Le logement, bombe sociale à venir». Pourquoi, selon vous, le logement pourrait entraîner une crise sociale majeure ? Quand pourrait-elle avoir lieu ?
Le logement devrait trôner tout en haut des politiques publiques. Il est le principal poste de dépense des Français et, parce qu'il est dynamique, impacte lourdement le pouvoir d'achat. En moyenne, les Français consacrent un peu moins de 20% de leurs revenus aux dépenses de logement, à savoir les loyers, les remboursements d'emprunt et les charges, déductions faites des aides au logement. Ce budget était de 16% en 2000. Le logement est responsable de l'état maussade de l'opinion publique, en dépit des bonnes nouvelles économiques. Si personne n'arrive à réconcilier la statistique de hausse du pouvoir d'achat avec l'insatisfaction exprimée à ce sujet, c'est que ces gains ont été mangés par l'immobilier.
Le logement est au cœur de nos vies. Il aiguillonne les salaires et réduit donc la compétitivité de nos industries, absorbant les augmentations de salaire. Le logement est une réserve de valeur et en cela assure tout autant la constitution du patrimoine que la reproduction des inégalités. Une petite partie de la population a pu, bénéficier de la baisse des taux d'intérêt pour accumuler les propriétés, mais les difficultés d'accès à la propriété sont criantes – le taux de propriétaires stagne dans notre pays depuis 15 ans alors qu'il n'a cessé d'augmenter dans les autres pays développés.
Le logement est le principal endroit où s'exprime la fracture entre insiders et outsiders pour reprendre une dialectique chère au candidat Macron en 2017.
Enfin, la taxation de l'immobilier est directement liée à l'aménagement du territoire et reflète les déséquilibres territoriaux autant qu'il les exacerbe. À l’intérieur des logements, la suroccupation pèse sur la fécondité. Si les jeunes ne peuvent pas quitter leurs parents, ils se mettent en couple plus tard et abandonnent, par exemple, l'idée d'avoir un troisième enfant. La violence conjugale prospère lorsque des couples divorcés ne peuvent décohabiter.
Les difficultés d’accès à la propriété pour les jeunes sont-elles, aussi, le signe d'une fracture générationnelle ? La vraie fracture entre les «boomers» et les «millenials» est-elle là ?
Le logement est l'endroit principal où s'exprime la fracture entre insiders et outsiders pour reprendre une dialectique chère au candidat Macron en 2017. La stagnation du nombre de propriétaires depuis 15 ans et l'abandon de toute ambition politique à ce sujet depuis «La France de propriétaires» montre un creusement générationnel. Les ménages âgés qui, ont pu accéder à la propriété jusqu'au début des années 2000, ont réalisé de substantielles plus-values ou sont assis sur des plus-values potentielles conséquentes. Mieux insérés dans la vie politique, nombre d'entre eux entretiennent un mouvement de fond hostile à la construction et la densification. Derrière leur démarche innocente de défense du cadre de vie se cache, souvent, un intérêt bien senti en faveur de la poursuite de la hausse des prix. Pour rappel, si les ménages consacrent en moyenne 20 % de leurs revenus à leur logement, ce taux d'effort en logement est plus élevé pour les locataires du secteur libre (29%) et les accédants à la propriété (28%) que pour les locataires du secteur social (24%). L'écart s'est encore creusé depuis cinq ans. Le taux d'effort pour les 11 millions de ménages propriétaires non-accédants, dégagés des charges de remboursement, est quant à lui très décalé (10%). Le fossé générationnel entre insiders et outsiders se retrouve également pour l'offre locative notamment dans le monde du logement social.
Pour qu'un mouvement social émerge, il faut un événement catalyseur. Quel pourrait-il être ? La crise des « gilets jaunes » avait commencé avec l'abaissement de la vitesse 80 km/h. Mais si les Français sont des millions à conduire sur les routes chaque jour, ils ne se rendent pas tous chez le notaire au même moment…
Le logement peut être une bombe sociale potentielle, avec une crise sociale sous-jacente. Mais il n'y a pas la mèche, pas d'évènement qui pourrait être l'élément déclencheur d'une contestation violente comme a pu l'être la hausse du prix de l'essence pour les «gilets jaunes». Certains pourraient, de manière assez cynique, se dire qu'il faut du temps avant que le manque de logements ne se traduise en contestation. Les gens se serrent, partagent les appartements, paient plus cher. Après tout, n'est-ce pas ce qu'acceptent docilement les Britanniques qui paient leurs loyers à la semaine, s'entassent dans les sous-sols, prennent des chambres en colocation, même en couple ? Il est difficile de savoir quel événement pourrait servir de détonateur à une éventuelle bombe sociale mais, en tout cas, la colère gronde en France.
Il est possible d'avoir un discours politique attractif centré sur l'aménagement du territoire.
Toutefois, trois éléments pourraient susciter une contestation d'ampleur : les lois environnementales appliquées au secteur du logement telles que l'interdiction de louer pour les passoires énergétiques, autrement dit les logements avec un diagnostic de performance énergétique compris entre G et F, l'interdiction des chaudières au fioul ou encore le zéro artificialisation nette ; une réforme de la taxe foncière avec la révision des valeurs locatives cadastrales prévue pour 2026. Mais aussi le retour des retraités pauvres vers 2040, qui subiront les conséquences des différentes réformes de retraite et qui, toute leur vie, auront été locataires.
Pour l'instant, la colère se limite aux zones littorales touristiques où les habitants des grandes villes, notamment les Parisiens, sont accusés de faire flamber les prix. Pourrait-elle s'étendre à la capitale, où les prix du foncier explosent ainsi qu'à d'autres métropoles ? Quid des villes moyennes ?
Il est vrai que, pour l'instant, le phénomène reste très concentré. Depuis quelques mois, des banderoles et des inscriptions proclamant «Le Pays basque n'est pas à vendre» fleurissent sur les agences immobilières du littoral, ravivant le souvenir des années 2007 et 2008, quand le mouvement Irrintzi avait revendiqué des actions violentes contre plusieurs enseignes et résidences secondaires. En mars 2021 à Urrugne, une banderole arborant le message «Parisiens, rentrez chez vous, vous êtes le virus du Pays basque» avait été déployée. On voit aussi quelques velléités plus timides en Bretagne. La contagion au reste du territoire semble pour l'instant limitée. Dans les grandes métropoles, le coût élevé du logement est connu et la suroccupation des logements limite le risque d'assister à une explosion du nombre de personnes sans domicile fixe. Dans les villes moyennes, les effets sont plus brutaux car ce sont de petits marchés avec peu de transactions. Toutefois, le foncier est généralement peu contraint dès qu'on s'éloigne des zones centrales. Les populations locales subissent un éloignement croissant du centre-ville lorsqu'elles souhaitent accéder à la propriété, situation qui peut en cas de forte hausse des prix de l'essence susciter une forte colère. Mais c'est la taxation de l'essence qui est mise en cause alors que le problème sous-jacent est immobilier.
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Quelles sont les solutions pour éviter cette crise ?
Il est possible d'avoir un discours politique attractif centré sur l'aménagement du territoire. Il faut d'abord construire. D'ailleurs, la plupart des Français (62%) estiment qu'il n'y a pas assez de logements en France, seuls 12% considérant qu'il y en a trop. Le détenteur final du pouvoir d'urbanisme, c'est l'élu local. Il faut donc l'aider à construire. D'abord en passant à une pré-approbation des autorisations de construire. Si un projet répond au critère répond aux critères du plan local d'urbanisme, il doit être pré-approuvé. On inverse alors le schéma actuel, qui dit que tout ce qui n'est pas autorisé est interdit en stipulant que ce qui n'est pas interdit est autorisé. Ensuite, il faut leur donner plus des ressources propres, ressources propres que la disparition de la taxe d'habitation a obérées. Cela passe par une refonte de la fiscalité immobilière, c'est-à-dire la taxe foncière, les droits de mutation à titre onéreux et l'impôt sur la fortune immobilière, en un impôt unique, sur le patrimoine, progressif, de 1% et 1,5% et qui s'appuierait sur la valeur nette des biens (valeur d'acquisition moins la dette). Ce qui bénéficierait aux ménages qui viennent d'acheter plutôt qu'à ceux qui en héritent, puisqu'il n'y a pas de dettes pour ces derniers. Une large partie de cet impôt serait reversée par péréquation aux villes qui construisent pour conduire une réelle politique d'aménagement du territoire.
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New York Times - World
The End of the (Pipe)line? Germany Scrambles to Wean Itself Off Russian Gas
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Katrin Bennhold
LUBMIN, Germany — Past a nudist beach and a sleepy marina, a gigantic mesh of metallic pipes rises from the pine forest behind the tiny village of Lubmin on Germany’s Baltic coast.
If few people have heard of Lubmin, from Berlin to Washington almost everyone seems to know the name of the two gas pipelines arriving here directly from Russia: Nord Stream 1, which carries almost 60 million cubic meters of natural gas per year to keep Europe’s biggest economy humming. And Nord Stream 2, built to increase that flow but abruptly shuttered in the run-up to Russia’s attack on Ukraine.
The pair of pipelines has become a twin symbol of Germany’s dangerous dependence on Russian gas — and the country’s belated and frenzied effort to wean itself off it — with calls growing for the European Union to hit Moscow with tougher sanctions as atrocities come to light in Ukraine.
On Tuesday, the European Commission, the E.U.’s executive branch, proposed banning imports of Russian coal and soon, possibly, its oil. But Russian gas — far more critical to Germany and much of the rest of Europe — was off the table. At least for now.
“We are dependent on them,” said Axel Vogt, the mayor of Lubmin, which has a population of just 2,119, as he stood in the industrial harbor between the two pipelines one recent morning. “None of us imagined Russia ever going to war. Now Russia is one of our main suppliers of gas and that’s not something we can change overnight.”
That dependence on Russia — accounting for more than a quarter of Germany’s total energy use — has meant that Berlin has so far refused to cut off President Vladimir V. Putin, whose war it is effectively subsidizing to the tune of an estimated 200 million euros, or about $220 million, in energy payments every day.
The images of mass graves and murdered civilians in the Ukrainian town of Bucha have horrified Europe and spurred demands for a Russian energy embargo, especially among Germany’s eastern neighbors.
“Buying Russian oil and gas is financing war crimes,” said Gabrielius Landsbergis, the foreign minister of Lithuania, which has stopped all Russian gas imports. “Dear E.U. friends, pull the plug. Don’t be an accomplice.”
Chancellor Olaf Scholz of Germany reacted swiftly to the images from Bucha, condemning the “war crimes committed by the Russian military,” expelling 40 Russian diplomats and promising new and tougher sanctions on Moscow. Germany’s network regulator went so far as to take over the German subsidiary of Gazprom, Russia’s main gas company and owner of Nord Stream.
But government ministers have, for now, ruled out a ban on Russian gas imports. The reasons are clear.
One in two German homes is heated with gas, and gas also powers much of Germany’s vaunted export industry. For years, Berlin happily relied on Moscow for more than half of its gas imports, a third of its oil and half of its hard coal imports, ignoring warnings from the United States and other allies about Russia weaponizing its energy supplies.
Quitting that habit will not be easy in the short term without a shock to a German economy that like others in Europe is still recovering from the pandemic.
“Our strategy is to become independent of Russian gas, coal and oil — but not immediately,” said Robert Habeck, Germany’s economy minister and vice chancellor, who has been busy traveling to Qatar and Washington in search of alternative gas contracts.
The government is taking steps to make Germany independent of Russian coal by the summer, and of Russian oil by the end of the year. Already, the share of oil imports from Russia has fallen to 20 percent and Russian coal imports have been halved.
But gas — on which Germany is banking as a bridge toward its goal of a carbon neutral economy by 2045 — is an entirely different matter. Mr. Habeck and others said that becoming independent of the Russian supply would take at least two years.
“We can’t substitute gas in the short term,” Christian Lindner, the finance minister said. “We would harm ourselves more than them.”
It has not helped that Germany committed itself to phasing out nuclear power under former Chancellor Angela Merkel, leaving the country more reliant on Russia than before. The legacy of that decision can be seen in Lubmin, too.
Behind the gleaming pipelines are the outlines of a shuttered nuclear power plant, once the biggest in the Communist East Germany. The same year that Ms. Merkel celebrated the opening of Nord Stream 2, she announced that Germany would be quitting nuclear power. The last three nuclear plants are scheduled to come off the grid this year.
“That was a huge mistake, which in light of what’s happening now is more evident than ever,” said Mr. Vogt, the mayor.
Even before Russia’s attack on Ukraine, plans by Mr. Scholz’ new coalition to simultaneously phase out nuclear power and coal while turning Germany into a carbon-neutral economy looked ambitious.
Now even politicians with the Greens, like Mr. Habeck, are exploring what it would take to keep the last nuclear plants running longer. Some worry that the 2030 deadline for closing the last coal plants might also have to be pushed back.
But the pressure for a swift exit from Russian fossil fuels is growing even within Germany, with some arguing that rooted in its own history of genocide, Germany had a moral obligation that trumped economic considerations.
“The country that proudly proclaims that Europe will ‘never again’ see the likes of Auschwitz is pumping 200 million euros each day into Putin’s war chest,” the financial newspaper Handelsblatt wrote in an editorial. “All of a sudden the discussion in Germany about whether our economy would grow by 6 percent or just 3 percent in the event of an energy embargo seems petty and insignificant. We resemble a hostage to the Kremlin.”
Russia’s war on Ukraine was a wake-up call for Germany, which for decades had bet that trade and economic interdependence with Moscow would keep the peace in Europe.
But, within days of the invasion, Mr. Scholz vowed to break with the energy policy of Ms. Merkel and her predecessor Gerhard Schröder, who still sits on the board of the Russian oil company Rosneft and chairs the shareholders committee of Nord Stream 2.
Mr. Vogt, the mayor of Lubmin, remembers hosting Ms. Merkel and Mr. Schröder in 2011. They had come to open the gas spigot with Dmitri Medvedev, then Russia’s President. “This gas pipeline will make Europe’s energy supply significantly safer,” Mr. Schröder said at the time.
In February, after Mr. Scholz suspended Nord Stream 2, Mr. Medvedev, now deputy chair of the Russian security council, said on Twitter: “Welcome to a new world, in which Europeans will soon pay 2,000 euros for 1,000 cubic meters gas.”
On her morning walk along the beach and past the pipelines in Lubmin one recent morning, Petra Krüger, a 57-year-old radiologist assistant and mother of two, said she was worried about rising energy costs and was only heating in the afternoons now. She recalled the excitement in the village when the original Nord Stream pipeline was built after years of industrial decline.
“It felt like the community had gained this long-term lifeline,” she recalled.
“We were all fooled,” she added. “We should have never allowed ourselves to become this dependent. It’s scary.”
Rising energy costs not only in Germany but also across Europe have raised questions of who will be hurt more by a Russian energy embargo — Mr. Putin or the West.
Some argue that Germany should cut the gas ties first.
“We should act before Putin does,” said Roderich Kiesewetter, a conservative lawmaker and member on the foreign affairs committee of the German Parliament.
The prospect of Mr. Putin himself closing the gas tap is a scenario that the German government is actively preparing for. Last week, Mr. Habeck activated the first step of a national gas emergency plan that could eventually lead to the rationing of natural gas.
Every day, a crisis team of government representatives, regulators and private industry meets to monitor gas supplies. If they start running low, the government will intervene to begin rationing natural gas supplies. Households and critical public services, including hospitals and emergency services, would be prioritized over industry, according to a planning document.
Not only Nord Stream is controlled by Russia. So is Germany’s — and Western Europe’s — biggest gas storage facility, which was taken over by Gazprom in 2015 along with others. Some of these facilities have been running conspicuously low, say German officials, who spy a strategic move by Moscow.
“We must increase precautionary measures to be prepared for an escalation on the part of Russia,” said Mr. Habeck, the economy minister, urging German consumers and companies to begin making efforts to cut their energy use wherever possible.
“Every kilowatt-hour counts,” he said.
But already there is the concern that Germany will trade one dependency for another.
Long term, the strategy is to accelerate Germany’s move into renewable energies — or “freedom energies,” as the finance minister called them. The government is offering new subsidies for the wind and solar sector. Until a decade ago, Germany was a leader in solar production. Today, 95 percent of solar cells and 85 percent of solar modules are made in China.
“If Russia and China ganged up on us right now, they could flatten us,” said Gunter Erfurt, chief executive of Meyer Burger, the only European company currently making solar modules with its own solar cells. “We need to bring solar manufacturing back to Europe. Europe needs to diversify and fast.”
“We have a lot of sun and wind up here,” Mr. Vogt said. “Maybe that’s the next chapter.”
Christopher F. Schuetze contributed reporting from Berlin.
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Valeurs Actuelles
Présidentielle : en cas de victoire dimanche, la macronie veut éviter « l’effet Rotonde »
Si l’écart entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron ne cesse de se réduire dans les enquêtes d’opinion, la qualification au second tour du scrutin du président sortant semble n’en rester pas moins inéluctable — sauf accident historique des instituts de sondage. Le candidat et son équipe se projettent d’ores et déjà vers l’entre-deux-tour. Pas question, en revanche, de fêter trop visiblement cette qualification plus ou moins assurée, raconte Le Parisien, mercredi 6 avril.
« Vous pouvez réserver à La Rotonde [dimanche soir], ce sera calme ! », glisse, amusé, un proche du chef de l’État au quotidien francilien. Le soir du 10 avril, hors de question de fêter la qualification comme cela avait été fait le 23 avril 2017. À l’époque, Emmanuel Macron et ses proches avaient fêté leur victoire à la Rotonde, une très chic brasserie située dans le 6e arrondissement de Paris. Une séquence très vite comparée au « Fouquet’s » de Nicolas Sarkozy, et qui avait fait polémique alors que la présence de Marine Le Pen au second tour en inquiétait plus d’un.
« La Rotonde, c’était décalé »
Selon les informations du Parisien, Emmanuel Macron se montrera donc « beaucoup plus sobre », dimanche prochain. Il prévoit de passer la soirée dans ses locaux de campagne, sis rue d’Edimbourg, dans le 8e arrondissement de la capitale. Une simplicité qui n’est d’ailleurs pas sans poser problème. Les équipes de campagne du président de la République prévoient entre 500 et 1 000 journalistes accrédités. Or, la plus grande salle du QG ne peut en accueillir que 300. À quelques jours du premier tour, on tente donc de louer une grande salle dans le quartier – « mais elles sont déjà quasiment toutes prises », explique-t-on depuis le QG.
Quoi qu’il en soit, hors de question de considérer la victoire acquise en cas de second tour face à Marine Le Pen. Les premiers soutiens de l’ancien ministre de l’Économie ne se souviennent que trop bien du très poussif début de campagne d’entre-deux-tours de leur poulain. « La Rotonde, c’était décalé. Marine Le Pen était dans le match, et nous, on était mal partis », résume un historique de la macronie. Un aggiornamento d’autant plus justifié que cette fois-ci, conclut Le Parisien, c’est l’ensemble de la campagne de premier tour d’Emmanuel Macron qui semble nettement moins réussie que prévu.
France24 - Monde
Guerre de Bosnie : voilà trente ans débutait le siège cauchemardesque de Sarajevo
Publié le : 06/04/2022 - 17:00
Julien SAUVAGET
Trente ans se sont écoulés depuis le début de la guerre de Bosnie en avril 1992, un conflit tristement célèbre pour ses camps de détention, ses campagnes de viols et les bombardements indiscriminés effectués par des forces serbes. Assiégée pendant plus de trois ans et demi, la ville de Sarajevo a connu le plus long blocus d'une capitale du monde moderne. Sa population a appris à survivre sous la menace des snipers et des tirs d'obus, comme celui qui a visé le marché de Markalé en février 1994.
DÉCRYPTAGE
La Bosnie-Herzégovine sous la menace d'une sécession serbe
Ratko Mladic, le "Boucher des Balkans", condamné en appel à la perpétuité
GRAND REPORTAGE
Sarajevo la martyre, toujours divisée, vingt ans après la guerre
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Why Tracking Putin’s Wealth Is So Difficult
Amid speculation that oligarchs are holding cash and luxury assets for the Russian president, many of his extravagances can be traced elsewhere: the Russian state.
Credit...Alexey Nikolsky/Agence France-Presse — Getty Images
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By Mike McIntire
Buried in a 421-page legal filing in an obscure court case is a single sentence, offered almost as an afterthought, about a meeting at a Geneva restaurant where two businessmen chatted about “a yacht which had been presented to Mr. Putin.”
The passing reference, cited in a 2010 judge’s decision in London on a financial dispute involving a shipping company, is the rare bit of public evidence directly linking President Vladimir V. Putin of Russia to any of the luxury boats, planes or villas associated with him over the years. It has taken on new significance as U.S. and European authorities pursue the hidden wealth of Mr. Putin and people close to him in response to Russia’s invasion of Ukraine.
But the British court document also holds a clue to why it has been so hard to clearly connect the Russian president to his rumored riches. The yacht, called the Olympia, was managed by a company in Cyprus, where corporation filings show that the true owner was not Mr. Putin — it was the Russian government.
Indeed, it is one of many extravagant assets long speculated to be Mr. Putin’s that actually are owned or controlled by the state, showing how much the private interests of the president and his inner circle have merged with those of the government he has dominated for two decades. Others include a sprawling resort, a fleet of expensive automobiles, fancy planes and still more yachts.
The United States and its allies have created a multinational task force to track and seize assets of at least 50 wealthy Russians, including Mr. Putin, and announced rewards for information that helps in the effort. On Wednesday, officials announced sanctions against Mr. Putin’s two adult daughters.
But some analysts question whether such actions will have much impact on the Russian president, who has never been found to personally own much worth confiscating.
While there has been much media and public discussion that oligarchs and old Putin friends could be secretly holding valuable property on his behalf, or keeping his cash for him in offshore companies and Swiss bank accounts, many of his more obvious luxuries are embedded in state-owned enterprises and largely beyond the reach of Western sanctions.
Alina Polyakova, an expert on Russian foreign affairs who leads the Center for European Policy Analysis, said that because government resources and agencies were most likely used to shield at least some of his purported wealth, targeting Mr. Putin personally with sanctions was mainly symbolic.
“To get to him, as well, we’d have to sanction the entire Russian government,” she said. “And, of course, there are reasons why Europe and the United States are not prepared to do so.”
Economically blocking the whole of the Russian state would mean, for instance, fully blacklisting Gazprom, one of the world’s largest energy companies and a major source of natural gas in Europe. So far, the company has faced only limited sanctions aimed mainly at restricting its purchases of certain debt and equity, even as worldwide outrage grows over apparent Russian atrocities in Ukraine.
Yet, Gazprom figures in any calculus of Mr. Putin’s possible wealth. Though luxury real estate would seem to have little to do with its core mission, the state-run gas company built a plush hideaway that the Russian president enjoys in the mountainous Altai region of Siberia. Despite claims that the project was not connected to the Kremlin, a report co-written by a former deputy prime minister and Putin critic, Boris Nemtsov, noted that the location was “being provided with security by the FSO” — the federal protective service assigned to the Russian president and other high-level officials.
The mountain resort was among 20 properties described in the 2012 report by Mr. Nemtsov as being available to Mr. Putin, along with dozens of luxury aircraft, four yachts, and 11 wristwatches with a retail value of nearly $700,000, all allegedly paid for with public funds.
Mr. Nemtsov was assassinated in 2015, shot in the back while crossing a bridge in view of the Kremlin.
Because of the efforts by the few independent news organizations operating in Russia before the recent crackdown on free speech, as well as opposition voices like Mr. Nemtsov and Aleksei A. Navalny, the notion that Mr. Putin is living large on the taxpayers’ dime is hardly a secret. The Kremlin has long denied that he lives beyond his means — officially, he collects a salary of about $140,000 and has a small apartment in Moscow. But his spokesman told a Russian newspaper, in response to Mr. Nemtsov’s allegations, that the Russian president also uses state-owned residences and vehicles “in accordance with the law.”
The presence of Mr. Putin’s protective detail has been seen as a telltale sign of his hidden ties to various extravagances. Sergei Kolesnikov, a former business partner of a Putin ally, wrote an open letter in 2010 asserting that government funds had been diverted to help develop a $1 billion estate on the Black Sea that became known as “Putin’s palace.”
An investigation released last year by Mr. Navalny, the jailed opposition leader, found that the palace had been guarded by members of the federal protective service, and that Russia’s internal security agency, the FSB, had at one point enforced a no-fly zone over it.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.
Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable.
Pushing for more sanctions. E.U. leaders are weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced so far. The United States is also expected to impose broad sanctions on two Russian banks.
On the ground. Russia has nearly completed its withdrawal from around Kyiv and is preparing for intensified assaults against eastern and southern Ukraine, according to military analysts. Russian forces continued to bombard the southern city of Mariupol,
Most recently, Mr. Navalny’s team reported that it had linked crew members on a $700 million superyacht to the same Kremlin protective detail, amid speculation that the vessel, whose ownership is obscured by offshore shell companies, was secretly used by Mr. Putin. The 459-foot yacht, named the Scheherazade, has two helicopter pads and is topped with a cluster of satellite domes. It is currently dry-docked in Italy.
“If the owner of the yacht cannot be identified — it’s some offshore company from the Marshall Islands — then we will try to establish who works on it and who pays them salaries,” Maria Pevchikh, a member of Mr. Navalny’s team, said in a video describing the investigation.
The New York Times, which first reported that U.S. officials had indications the yacht could be tied to Mr. Putin, has not been able to independently confirm the Navalny team’s findings about the crew’s security connections, and American officials declined to specify what information they had that could pierce the veil of corporate secrecy surrounding the vessel’s offshore ownership.
Indeed, many jurisdictions traditionally have offered not only tax advantages to managing assets through offshore shells, but also corporation registries that make it difficult, if not impossible, to publicly identify the ultimate owners. It is primarily through leaks from law firms specializing in these services that wealthy Russians have been discovered to be frequent clients.
And sometimes the Russian government itself is the beneficiary.
Leaked files known as the Paradise Papers, from the Appleby law firm in Bermuda, revealed offshore projects on behalf of several enterprises controlled by the Russian state, including VTB Capital, an investment bank, and Gazprom. Another involved the $53.9 million purchase of a Bombardier Global 6000 private jet by an obscure Cyprus company, Genetechma Finance Ltd.
Appleby’s records show that Genetechma was operating, ultimately, on behalf of VEB, a state-owned economic development bank with ties to Russian intelligence. VEB, whose chairman has reportedly used private jets, controlled the Cyprus-based Genetechma through a Luxembourg subsidiary.
A different Cyprus company surfaced in the ownership chain of the Olympia yacht, whose connection to Mr. Putin appeared in the British court documents. The litigation involved convoluted allegations of self-dealing among executives at several Russian shipping companies, including Sovcomflot, whose majority owner is the Russian government.
In a decision by a London court in 2010, Justice Andrew Smith described how various players involved attributed their positions of influence to having “a good relationship” with Mr. Putin, and in one instance, recalled a meeting at the Lipp Brasserie in Geneva where the gift of the Olympia to him was mentioned. The yacht, estimated to cost $35 million to $50 million in 2002 and reportedly outfitted with marble baths, extensive gilding and a Jacuzzi, was said to be “managed by Unicom,” a Cyprus-based company.
Corporation records in Cyprus, which in recent years has become more rigorous about requiring transparency of ownership, show that Unicom was owned by a Bermuda company, whose “ultimate parent corporation” was a state-owned shipping company in Russia.
The Olympia, which sails under a Cayman Islands registration, was last known to be in the Baltic Sea near St. Petersburg.
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Valeurs Actuelles
[Tribune] 1000 étudiants de grandes écoles appellent à voter pour Éric Zemmour : “Face aux dérives progressistes, il est le seul à défendre la cause du peuple”
Nous sommes plus d’un millier d’étudiants des Grandes Écoles à soutenir Éric Zemmour parce que la Reconquête de notre pays et de nos campus s’impose. Nous publions cette tribune en vue de dénoncer certains agissements qui nous ont paru suffisamment graves pour devoir être connus de tous. Nous appelons le plus grand nombre de Français et tout particulièrement nos camarades d’école, à voter Éric Zemmour pour que les Grandes Ecoles restent grandes, et que la France reste la France.
Les Grandes Écoles, du politiquement correct à la tourmente du wokisme
Nous dénonçons d’abord avec la plus grande force les dérives idéologiques gauchistes qui gangrènent de plus en plus les administrations et les étudiants de nos écoles. Ces dernières années — et tout particulièrement ces six derniers mois — nous avons été témoins de l’avancée d’un terrorisme intellectuel préoccupant se déclinant à plusieurs niveaux. Tout d’abord, quelle ne fût pas notre déception lorsqu’après deux ans de classes préparatoires et de nombreux cours de philosophie et de littérature, nous avons commencé à recevoir des mails de nos administrations d’écoles en écriture dite inclusive. Quel système ose exiger un haut niveau de culture générale pour intégrer des écoles qui se font le relai d’une pratique destructrice de la langue française, socle incontestable de notre culture française ?
Mais au lieu de mal dissimuler notre malaise, nous aurions dû comprendre que nous ne faisions que découvrir les prémices d’une emprise idéologique insoupçonnée : des associations d’étudiants, grassement subventionnées par les administrations d’écoles devenues complices par assistance et fourniture de moyens, organisent de véritables campagnes de propagande. Par exemple, le 8 mars 2022, pour la Journée Internationale des droits des femmes, à Grenoble École de Management (GEM), une association étudiante de l’école a créé une affiche sur laquelle deux femmes sur cinq sont voilées. Surprenante vision de la liberté de la femme mise à l’honneur ce jour-là. Sans surprise, l’indignation de certains élèves ne changea rien, le mépris et les quolibets de l’administration furent la seule réponse qu’on leur apporta. Dans la même ville, la cafétéria du campus de SciencesPo annonçait il y a quelques mois ne proposer plus que des produits végétariens ou 100 % Hallal. Nous ne parlerons pas des sujets de dissertation à SciencesPo demandant aux élèves de se questionner sur le privilège blanc, la théorie du genre, et autres thèses woke fumeuses. Certaines écoles de commerce ont même trouvé de bon ton d’organiser des “événements de réseautage” destinés à faire le pont entre les alumni LGBT présents dans les plus prestigieuses entreprises et les étudiants LGBT désireux de rentrer dans ces entreprises par le biais de ce canal privilégié. S’agissant de ce que notre gouvernement appelle dédaigneusement le « sentiment d’insécurité », que les ministres aveuglés par leur idéologie lénifiante aillent expliquer aux étudiants de l’ESSEC régulièrement agressés à Cergy que tout cela relève de l’ordre du fantasme, qu’il n’y a ni laxisme judiciaire ni problème d’immigration, ni territoire perdu de la République !
Selon les administrations, les idées d’Éric Zemmour sont incompatibles avec les valeurs de l’école. Si ces valeurs sont la censure et la fermeture d’esprit, ces administrations ont raison de se sentir éloignées d’Éric Zemmour.
Mais le plus grave et le plus inquiétant réside dans les coups portés à l’une des pierres angulaires de notre culture française : la liberté d’expression. Alors qu’une association de conférence habite les murs de chaque école et y interviewe habituellement les candidats à l’élection présidentielle, une seule a accepté de recevoir Éric Zemmour dans le cadre de la campagne. Selon les administrations, les idées d’Éric Zemmour et sa personne sont incompatibles avec les valeurs de l’école. Si ces valeurs sont la censure et la fermeture d’esprit, ces administrations ont raison de se sentir éloignées d’Éric Zemmour qui s’est toujours caractérisé par son envie de débattre pour trouver la vérité, et la dire. À croire que la liberté d’expression a raté ses concours et n’a pas pu intégrer de grande école, à moins qu’on l’en ait renvoyée ?
Cette situation est d’autant plus scandaleuse qu’une partie croissante de ces étudiants exprime de l’intérêt politique et intellectuel pour le candidat, comme en témoignent tous les récents sondages menés par les associations étudiantes dans certaines écoles : Éric Zemmour est donné 1er à Audencia avec 30 % des intentions de vote, 2ème à l’EDHEC et à GEM avec plus de 18 % des intentions de vote. A l’ESSEC, il est 3ème avec 10 % des voix, tandis qu’il enregistre également de très bons résultats à l’ESCP.
Ce politiquement correct et ce wokisme décomplexé ont rendu criminel de dire que l’on ne peut être frères que de ceux dont on partage les pères d’adoption ou de sang. Non, la diversité n’est pas une richesse lorsqu’elle met en danger la paix. Non, vouloir préserver le moi n’est pas haïr l’autre. Pour qu’il y ait un autre, il faut un moi. Non, l’insécurité n’est pas un sentiment. Non, ce n’est pas xénophobe que vouloir défendre les siens.
Éric Zemmour, notre seul espoir pour sauver la France et l’excellence académique à la française
Nous soutenons Éric Zemmour parce que nous voulons un président capable de marcher contre vents et marées, le regard fixé sur son cap, sans se retourner, mais certain que son peuple le suit. Nous soutenons Éric Zemmour parce que nous voulons un président qui regarde vers l’avenir en restant fidèle à son peuple et à ses aïeux. Nous soutenons Éric Zemmour, parce qu’il assume l’avant-garde. Parce qu’il ne fait pas de démagogie, il est le seul à vouloir reconstruire l’école du mérite, et à condamner aussi fermement la discrimination positive qui menace notre système académique. Parce qu’il sait que les métiers d’universitaires et de cadres ne sont pas les seuls respectables, il est le seul à vouloir revaloriser la filière professionnelle et à porter un vrai projet de réindustrialisation. Parce qu’il sait qu’un pays c’est aussi une terre, il est le seul à prêter une attention authentique à nos agriculteurs et à nos campagnes. Il sera le président des travailleurs, de la bibliothèque Sainte Geneviève jusqu’aux vignes de Provence, en passant par les usines du Nord. À l’heure où les écologistes préfèrent les banlieues bétonnées aux campagnes, où les socialistes comptent plus de cadres et de professeurs que d’ouvriers, où les mondialistes réduisent la France à Paris, il semble évident que la cause du peuple est défendue par Éric Zemmour.
Nous, étudiants des Grandes Écoles, savons que quand la France gémit de douleur, celui qui fait la sourde-oreille ne mérite pas le nom d’élite, ni même celui de Français, et par ses compromissions il aura bientôt achevé de déshonorer l’un et l’autre. Éric Zemmour n’est pas de ceux-là. Nous savons que les véritables élites sont celles au service de la France et des Français. Le général de Gaulle nous l’a appris, les vraies élites refusent la capitulation et la servitude. « Pour des raisons qui s’appellent l’honneur, le bon sens, l’intérêt supérieur de la patrie », nous invitons tous les Français qui veulent rester libres, qui veulent que la France reste la France, à nous suivre et à soutenir Éric Zemmour, afin de faire de lui notre prochain Président de la République.
France24 - Monde
Fermeture du quotidien algérien Liberté : "L'échec d'une époque"
Publié le : 06/04/2022 - 10:57Modifié le : 06/04/2022 - 11:29
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce mercredi 6 avril, le discours prononcé par Volodymyr Zelensky devant l'ONU, au cours duquel il a accusé la Russie de "crimes de guerre" et demandé son exclusion du Conseil de sécurité. Comment la guerre en Ukraine ravive chez les Bosniens les traumatismes de la guerre de Bosnie-Herzégovine, 30 ans après le début du siège de Sarajevo. La fermeture du quotidien Liberté, fleuron de la presse francophone algérienne. Et des postes à pourvoir en Antarctique.
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À la une de la presse, le discours prononcé par le président ukrainien devant l’ONU, mardi 5 avril, dans lequel il a exhorté la communauté internationale à agir "immédiatement" contre la Russie.
Le quotidien The Independent relate que Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de "crimes de guerre" et demandé son exclusion du Conseil de sécurité, ainsi que la mise en place d’une instance "équivalente (au tribunal de) Nuremberg", pour juger les responsables de ces crimes. El Mundo rapporte que, Quelques heures auparavant,le président ukrainien était intervenu devant le Parlement espagnol, où il avait comparé le massacre des Ukrainiens à celui de Guernica, cette ville du Pays basque espagnol bombardée en 1937 par des avions allemands et italiens, en appelant à une profonde réforme de l’ONU, afin que "le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir".
☕️ ¡Buenos días!📰 La portada de El Mundo pic.twitter.com/6xiafZtPhD
April 6, 2022Cet appel est relayé, également, par la presse française. Le quotidien Libération cite à la une Volodymyr Zelensky : "L'ONU autorise la Russie à semer la mort". Avec la photo d'un cadavre retrouvé à Motyzhin, à l’ouest de Kiev, là où ont été retrouvés les corps de la maire du village, celui de son mari, de leur fils et de deux autres hommes. Une réalité niée, hier, par le représentant de la Russie à l’ONU, dans la droite ligne, bien sûr, du discours du Kremlin. Selon Libé, il martèle que "tout est mensonge, que rien n’est vérité, que les faits n’existent pas, que les images mentent, que les satellites se trompent, et que les corps bougent".
À la une de Libération ce mercredi : 🔴 «L’ONU autorise la Russie à semer la mort» – Zelensky devant les Nations unieshttps://t.co/nj2k4mQp7h #Boutcha pic.twitter.com/lpRtanbYVw
April 5, 2022L'ObsLa guerre en Ukraine ravive chez les Bosniens les traumatismes de la guerre de Bosnie-Herzégovine, 30 ans après le début du siège de Sarajevo, le 6 avril 1992. L’envoyée spéciale de La Croix, qui s’est rendue à Sarajevo, Mostar, et Banja Luka, raconte comment la guerre en Ukraine "a fait sourdre la peur et une infinie tristesse", partout dans le pays.
L'ancien diplomate Igor Davidovic, exprime un sentiment d’inquiétude et de lassitude. "Il y a beaucoup de peur de ce qui pourrait se passer ici. Or la peur, prévient-il, c'est le levier principal qu'utilisent les nationalistes". "La communauté internationale est fatiguée de nous. Les trois partis nationalistes (serbe, bosniaque et croate) ouvrent des conflits pour susciter des tensions et gagner les élections qu’ils manipulent. Pourtant, nous sommes prêts à une vie commune bien plus que ce que prône l’élite politique", assure-t-il. La Russie, rappelle La Croix, est particulièrement active en Republika Srpska, où elle soutient le dirigeant Milorad Dodik et ses velléités sécessionnistes. Un partenariat a même été scellé avec la police russe en 2016 et deux ans plus tard, en 2018, déjà, des spécialistes ont alerté sur le fait que Vladimir Poutine œuvrait à la formation d’une force paramilitaire dans le pays.
À la une également ce matin, la disparition du quotidien algérien Liberté, dont le principal actionnaire a annoncé son intention d’organiser, aujourd’hui, une assemblée générale, pour acter un dépôt de bilan et la dissolution du titre. "Née des douloureux événements d'octobre 88, (lorsque des manifestations spontanées contre le pouvoir avaient éclaté un peu partout dans le pays), ayant grandi dans le sang de la terreur islamiste, la presse libre, acquis démocratique chèrement payé, est menacée d’extinction. La fermeture annoncée de Liberté signe l’échec d’une époque", regrette le quotidien, dont l’édito tient lieu d’épitaphe. "Soixante ans après son indépendance, le pays pour lequel les meilleurs de ses enfants sont morts doit définitivement rompre avec ses démons. Il doit laisser place, toute la place, à la vie, à l’avenir qui ne peut s’écrire sans la liberté, sans Liberté".
Demain à la UNE de #Liberté Édition du 06 avril 2022 #Presse #Crise #Liberté #Ukraine #Russie #Hydrocarbure #Ramadhan #Flambée #Algérie pic.twitter.com/TMk1osmKDn
April 5, 2022"Sale temps pour la presse francophone en Algérie" : le site Slate rappelle que vingt-six titres, dont près de la moitié d'expression française, ont cessé de paraître entre 2014 et 2017 - un phénomène attribué à un ordre politique "de plus en plus répressif", à un modèle économique "devenu obsolète", à "la gloutonnerie effrénée de certains éditeurs", mais aussi au recul de la langue française en Algérie. Combien de quotidiens francophones indépendants restera-t-il demain dans le pays ? À voir, pour terminer, avec le dessin de Dilem, pour Liberté, et son humour noir habituel. "Bientôt le retour de la presse unique" dans les kiosques : "Le journal, et un briquet, svp", demande un client. Un dessin publié, comme toujours, par Liberté.
🇩🇿 ‘Le droit de savoir, le devoir d’informer’Une grosse pensée pour nos confrères du quotidien indépendant Liberté Algérie qui signent leur dernière une ce mercredi après 30 ans de parution. Perte immense. Pensée pour le génial @dilem_ali https://t.co/QomeWIobpo pic.twitter.com/A4ccMzYVtF
April 6, 2022À celles et ceux que cette riante actualité donnerait envie de prendre le large, de partir très loin, je recommande de jeter un cil à USA Today, qui fait état de plusieurs offres d’emploi assez inhabituelles. C'est vraiment très loin, puisque les postes à pourvoir se trouvent en Antarctique, à Port Lockroy, sur l’île Goudier, dans l’archipel Palmer, qui se trouve tout à l’ouest de la péninsule. Parmi les offres proposées, il y a la gestion d’un bureau de poste et d’une boutique cadeaux, mais aussi le comptage des pingouins et autres bestioles sauvages. Pour ce qui est des conditions de travail, il paraît que c’est "basique mais confortable", que l'électricité est limitée et qu’il n'y a pas d'eau courante ni d'accès à Internet, ce qui signifie "une communication très minimale" avec le monde extérieur. Si vous êtes intéressé, vous avez jusqu’au 25 avril prochain pour déposer votre candidature.
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LE FIL DU 5 MARS
Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
Fermeture du journal algérien "Liberté" : "Une volonté de museler la presse ?"
Le Figaro
Comment Mars compte relancer ses glaces après les déboires de l'oxyde d'éthylène
Olivia DétroyatComme beaucoup de glaciers industriels, il a vu fondre ses ventes en 2021, après le retrait l'été dernier de certains de ses produits présentant un taux trop élevé d'oxyde d'éthylène.
Le froid a beau être revenu depuis une semaine sur une grande partie de la France, les glaciers sont plus que jamais en ordre de bataille pour réussir la saison d'un des desserts préférés des Français. Et surtout oublier une année 2021 ratée. Alors que le marché affichait une croissance moyenne annuelle en grandes surfaces entre 3 à 4% depuis plusieurs années, la dernière saison avait été pénalisée par des retraits et rappels de centaines de références. Celles-ci présentaient sur certains de leurs ingrédients, un taux supérieur à la normale d'oxyde d'éthylène (ETO).
Bien que l'irrégularité sanitaire ne présentât pas de risque immédiat sur la santé - et que les glaces fussent loin d'être les seuls produits concernés - son arrivée en pleine saison estivale avait créé des dégâts dans le rayon. En limitant la disponibilité de centaines de références, et ternissant l'image du secteur, l'épisode avait ainsi fait chuter les ventes annuelles de ce marché d'1,2 milliard d'euros de plus de 3%, selon le panéliste Iri.
Monopole des barres glacées
Chez Mars Wrigley, la branche confiserie du géant familial américain, la sanction avait été plus sévère, avec un retrait en France de près de 30% de son chiffre d'affaires annuel sur ce rayon. De fait, le groupe figurait, parmi les grandes marques du secteur, parmi les plus concernés. En cause: le caroube d'un de ses fournisseurs, dont la teneur légale en ETO n'était pas respectée. Il avait dû faire revenir en urgence plusieurs de ses barres glacées Twix et Bounty, ainsi que des glaces M&M's. Si le groupe ne pèse que 5% du marché tricolore des glaces, il a le quasi-monopole des barres glacées (95% du rayon), un segment qu'il a inventé il y a 30 ans.
Pour effacer cette saison ratée, Mars Wrigley met donc les bouchées doubles en 2022. Il a investi 9 millions d'euros sur son site alsacien de glaces de Steinbourg. Objectif: en faire le premier site du groupe au niveau mondial à être neutre en carbone. Mais aussi assurer les mises à jour technologiques indispensables sur un site tournant à pleines capacités. Les recettes de ses barres glacées ont été adaptées pour faire du lait le premier ingrédient.
Mars compte également tripler ses investissements publicitaires sur la saison. «C'est une catégorie qui avait été peu travaillée ces dernières années, rappelle Stéphanie Domange, à la tête de Mars Wrigley en France. Nous allons accélérer la communication, notamment sur Snickers». Le groupe a choisi en effet cette marque phare de son portefeuille pour miser un troisième levier: celui de l'innovation. Il lancera cette année une version crémeuse au beurre de cacahuète de sa célèbre confiserie, en version glacée et ambiante.
Poids de l'innovation
«L'objectif cette année est d'assurer une croissance à deux chiffres de nos ventes de glaces par rapport à 2019. À moyen terme, nous avons de grandes ambitions», insiste la dirigeante. Comme tous les glaciers industriels ou artisanaux, Mars sait d'ailleurs que l'innovation est une des critères majeurs de succès en France auprès des consommateurs. En moyenne, les nouvelles recettes de glaces pèsent 12% du chiffre d'affaires annuel du secteur, soit 4 fois plus que dans l'ensemble des autres rayons des produits de grande consommation, selon l'association des entreprises des glaces.
Parmi les grandes tendances, les glaces gourmandes (cookies, inclusions, double enrobage...) continuent de séduire en masse. Tout comme les parfums un peu plus audacieux comme le sésame, le pamplemousse, le mojito ou la Piña Colada. Et si le bio peine réellement à se faire une place dans le rayon, les Français ne sont pas contre un peu de fraîcheur et de légèreté, notamment avec des sorbets ou des goûts acidulés. Autant d'idées de valorisation qui permettent au rayon de continuer à monter en gamme, et donc d'espérer faire croître son chiffre d'affaires.
Comment les enseignes font passer la pilule de l’inflation dans les rayons
DÉCRYPTAGE - Les prix ont progressé de 1,5 % en mars, et ce n’est pas fini.
Pouvoir d'achat : Michel-Édouard Leclerc demande l'aide du gouvernement pour soulager les consommateurs
Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc a réclamé la levée du dispositif qui impose aux distributeurs de garder une marge de minium 10% sur leurs ventes. Il espère ainsi pouvoir baisser ses prix de vente.
Lactalis rappelle des fromages brie et coulommiers de la marque Graindorge
Les fromages rappelés sont susceptibles de contenir un agent responsable de la listériose, une infection alimentaire rare mais particulièrement meurtrière.
Regarder la vidéo L'Humanité
Poubelle
BilletMaurice UlrichEt Ruth se demandait : « Quel Dieu, quel moissonneur de l’éternel été/avait en s’en allant négligemment jeté/une faucille d’or dans le champ des étoiles. » La songeuse jeune femme du poème de Victor Hugo Booz endormi devra plutôt se dire : « Qu’est-ce que c’est que cette poubelle ? » Salué par la presse économique, le contrat passé par Amazon avec Arianespace pour contribuer au lancement de plus de 3 000 satellites en orbite basse est peut-être une bonne nouvelle pour la fusée européenne. C’est surtout une nouvelle étape de la guerre des étoiles que se mènent les deux hypermilliardaires Jeff Bezos et Elon Musk pour le contrôle des télécommunications dans l’espace, sachant que Starlink, le réseau du second, va compter 4 000 satellites dans dix-huit mois et plus de 40 000 à terme. On pourra, il est vrai, téléphoner plus vite, plus loin et de partout pour se dire : « Allô t’es où ? – Ben, à côté d’toi. » Ça promet, en attendant que le ciel nous tombe sur la tête comme une pluie de sauterelles.
le billet de Maurice Ulrich New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In South Korea, Ukraine War Revives the Nuclear Question
Seoul abandoned a covert program in the 1970s, but some argue it is time for the country to embrace its nuclear ambitions and safeguard against a Russia-style invasion.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — When Ukraine gave up its nuclear weapons in the 1990s, experts debated whether the decision would make the country safer or more vulnerable to an invasion from Moscow, its nuclear-armed neighbor.
Now, as Russia pounds Ukrainian cities while being accused of committing atrocities against civilians, many in South Korea say there is no more room for debate.
Since the conflict began, South Koreans have flooded online chat rooms with discussions about their country’s need to have nuclear weapons to prevent an invasion from North Korea, their own nuclear-armed neighbor. On Tuesday, North Korea warned that it would use its nuclear weapons “at the outset of war,” should one with the South ever start.
Like Ukraine, South Korea once had nuclear weapons within its borders. And Seoul abandoned its own covert nuclear program in the 1970s in exchange for security guarantees from the United States. But as they watch Ukrainians battle Russian forces and plead for outside military assistance, many South Koreans fear that was a mistake.
“There is no justice in this world, only national interests,” said one commentator on Twitter. “We must build our own defense, arming ourselves with nuclear weapons, unless we want to find ourselves in the sorry state Ukraine is in now.”
South Koreans have demanded nuclear weapons for years as North Korea expanded its arsenal and provoked Washington with missile tests. In one recent survey of South Koreans, 71 percent of the respondents supported arming the country with nuclear weapons, according to a research paper published in February by the Carnegie Endowment and the Chicago Council on Global Affairs.
While North and South Korea see the war in Ukraine differently — with the North supporting Russia and the South condemning Moscow’s military adventurism — both countries appear to have drawn similar conclusions from the conflict.
For South Koreans, the war has shown the extent to which a nuclear-armed power can get away with invading a non-nuclear neighbor when fears of nuclear war make intervention less likely. And for the North, it offered further proof of the advantages of a homegrown nuclear deterrent.
Analysts say North Korea is now more determined than ever to keep its nuclear arsenal, as the South confronts its own vulnerability.
“The war in Ukraine is a chilling reminder that when things get really dicey, there is a limit to how much your friends can do for you,” said Cho Kyong-hwan, a member of the Presidential Commission on Policy Planning in Seoul. “At the end of the day, you only have your own power to defend yourself.”
Drawing parallels between South Korea and Ukraine can be misleading. South Korea ranks sixth in the world in military strength and North Korea is 30th, according to the Global Firepower Index, which ranks conventional war-making capabilities. (Ukraine is 22nd and Russia is second.)
Ukraine is not a NATO member and does not have a formal alliance with the United States, whereas Seoul and Washington are bound by a mutual defense treaty.
When the defense chiefs of the United States and South Korea held their annual meeting in December, Washington renewed its commitment to “extended deterrence,” vowing to defend its South Korean ally with all its military capabilities, “including nuclear,” should war break out on the Korean Peninsula. About 28,500 American troops are stationed here.
Still, many in the country cannot shake the fear that they might one day be abandoned by the United States.
South Koreans questioned Washington’s commitment to the alliance when President Donald J. Trump demanded what they said were exorbitant sums for keeping American troops in the country. They watched in disbelief as the United States led a chaotic withdrawal from Afghanistan last year.
And as they witnessed Washington’s failure to prevent the Russian invasion of Ukraine, they wondered whether the United States would stop North Korea from invading the South, especially at the risk of leaving American cities and military bases in the Asia-Pacific more vulnerable to a nuclear attack.
“We don’t see global American leadership anymore. Instead, we rather find it feckless and helpless,” Lee Sang-min, a senior lawmaker affiliated with the governing Democratic Party, told a parliamentary hearing in February. “We even get skeptical whether we should rely entirely on the United States on issues that relate directly to our survival and prosperity.”
People in both Koreas view themselves as a small nation that has suffered numerous invasions and been occupied and divided by foreign forces. A once-common Korean saying advised: “Don’t trust the Americans and don’t be fooled by the Soviets, the Japanese will rise again and the Chinese will kill you — Koreans, be careful!”
Last week, Ukrainian officials warned that Russia may try to divide their country as Korea was divided after World War II.
Kim Jong-un, the leader of North Korea, has called his nuclear arsenal a “treasured sword” that will safeguard his country once and for all from foreign invaders. “We must be strong,” Mr. Kim said after resuming intercontinental ballistic missile tests in March. Only “nuclear war deterrence” will protect North Korea from “all threats and blackmails by the imperialists.”
Not long ago, similar ideas were popular in South Korea. In the 1990s, a novel titled “The Rose of Sharon Blooms Again” became a runaway best seller, with a plotline promoting nuclear nationalism.
In the book, the C.I.A. is suspected of assassinating a Korean nuclear physicist to stop him from building nuclear weapons, but South and North Korea join forces to build them — and deter another Japanese invasion of Korea.
“Who can guarantee that the Americans will remain our protector forever?” the protagonist, a newspaper reporter chasing the C.I.A. plot, says in the novel’s most famous line.
In real life, South Korea’s military dictator, Park Chung-hee, embarked on a covert nuclear weapons program in the 1970s, when the United States began reducing its military presence in the country. Washington forced Seoul to abandon the program, promising to keep the country under its so-called nuclear umbrella.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.
Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable.
Pushing for more sanctions. E.U. leaders are weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced so far. The United States is also expected to impose broad sanctions on two Russian banks.
On the ground. Russia has nearly completed its withdrawal from around Kyiv and is preparing for intensified assaults against eastern and southern Ukraine, according to military analysts. Russian forces continued to bombard the southern city of Mariupol,
In 1991, the United States withdrew all of its nuclear weapons from South Korea, once numbering as many as 950, as part of the global nuclear arms reduction program. But Washington could not stop North Korea from building its own nuclear arsenal.
That has left South Korea facing three nuclear states to the north and west: North Korea, Russia and China.
“South Koreans wonder who would protect them if the United States bowed out,” said Lee Byong-chul, an expert in nuclear proliferation at Kyungnam University’s Institute for Far Eastern Studies in Seoul.
Calls for nuclear weapons have often bubbled up in South Korea over the decades, but they have never become a part of a mainstream political movement. President-elect Yoon Suk-yeol, who has promised to strengthen ties with the United States, has disavowed a nuclear-armed South Korea.
Washington fears that if Seoul were to build nuclear weapons, it would trigger a regional arms race and eliminate any hope of a nuclear-free Korean Peninsula. Secretary of the Army Christine Elizabeth Wormuth said last month that she “would be hesitant to contemplate” bringing nuclear weapons back to the peninsula.
Analysts like Mr. Cho, however, have argued it is time for Washington to boost South Korea’s confidence in extended deterrence. One possibility, they say, is to introduce a nuclear-sharing agreement with Seoul, similar to the one in which NATO aircraft would be allowed to carry American nuclear weapons in wartime.
When considering such options, South Koreans have more than a belligerent North Korea in mind: In the Carnegie Endowment survey, 56 percent of the respondents said that China would be “the biggest threat” to South Korea in the next 10 years.
If China were to invade Taiwan — the self-governing, democratic island that Beijing claims as its own — would North Korea, Beijing’s ally, see that as an opportunity to invade the South? And if Washington were facing conflicts in both Taiwan and South Korea, how would it respond?
Uncomfortable questions such as these have led to “greater calls for South Korea to actually have its own nuclear deterrent,” said Jenny Town, a senior fellow at the Stimson Center in Washington, during an online forum last month. “This is an issue that we’re really going to have to grapple with in the near future.”
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Le “dernier juif de Trappes” atterré par les révélations sur l’affaire Jérémy Cohen
À Trappes, Philippe Mimouni et sa mère font partie des derniers habitants juifs de la ville. Sans doute les derniers. Ils n’en connaissent pas d’autres. Le peu qui restait s’est dispersé dans les communes voisines, ou en Israël, après l’incendie de la synagogue en 2000. À l’époque, l’enquête menée par la police conclut à un accident : un mégot mal éteint. Conclusion que deux journalistes du Monde, auteurs d’un livre sur Trappes, contesteront par la suite, en se basant sur des détails de l’enquête ainsi que sur les confidences du chanteur La Fouine. Dans un livre, celui-ci avait expliqué que l’incendie aurait été l’œuvre d’une bande de jeunes qui se serait « laissé monter la tête par des islamistes en carton ». Interrogé par le média Actualité Juive, Philippe Mimouni analysait pour sa part : « À partir du moment où l’incendie de la synagogue a été ignoré et considéré comme un accident — un déni qui arrangeait tout le monde —, les juifs de Trappes ont compris qu’il n’y avait plus rien à faire ici. »
Quand il a entendu parler de l’affaire Jérémy Cohen, comme tout le monde, en début de semaine, Philippe Mimouni a donc été particulièrement affecté. Ou plus exactement « atterré », selon le mot utilisé par ses soins au téléphone. L’homme, âgé de la cinquantaine, n’est pourtant pas du genre fataliste. Depuis plusieurs années, il œuvre au rapprochement des communautés religieuses dans les Yvelines, où se trouve Trappes. Ce dimanche encore, à la veille de l’émergence médiatique de l’affaire Cohen, il était au cinéma avec un représentant musulman et un prêtre. Chacun avait emmené avec lui d’autres membres de sa communauté religieuse. « Nous faisons des actions locales pour que les gens se parlent, raconte-t-il. J’explique, par exemple, que les juifs n’ont pas de cornes sur la tête… car on est là. Mais parfois, face à ce genre d’évènements, je doute, et je me dis : à quoi bon ? Mais il ne faut pas, si à chaque évènement de la sorte je remettais en question mon travail, j’arrêterais tout, et nous n’avancerions pas. »
En apprenant les détails de l’affaire, le Trappiste confie avoir eu une réaction épidermique. « Vous en connaissez beaucoup, des gens qui meurent écrasés bêtement par un tramway qui roule à faible allure ? », s’étonne-t-il. S’il fait confiance à la justice pour élucider l’affaire, il doute néanmoins de la volonté politique des dirigeants français. Ce qui ne l’empêche pas de préciser qu’il a toujours été un « homme de gauche », peu aligné sur notre magazine. « Mais à partir du moment où l’on a commencé à entrer dans le déni pour ne pas voir la réalité en face, déplore-t-il, la situation ne pouvait pas s’améliorer. Elle a donc empiré, avec une situation d’impunité pour ces racailles qui pourrissent bon nombre de banlieues de Seine-Saint-Denis. La France se tiermondise… »
France24 - Monde
Énora Chame sur sa mission en Syrie en 2012 : "Comment refuser le regard à un homme qui meurt ?"
Publié le : 06/04/2022 - 14:32
Armelle CHARRIER
Énora Chame livre un témoignage hors du commun, celui d'une femme officier de renseignement qui a rejoint en 2012 une mission de maintien de la paix de l’ONU, passant alors plusieurs mois en Syrie. Elle a rencontré sur le terrain des femmes et hommes de tous les parties du conflit, aussi bien des soutiens du régime syrien que des sympathisants d'Al-Qaïda. Mais dans un pays gagné par l'horreur, ce sont "les vivants", souvent promis à la torture et à la mort, qui ont le plus marqué sa mémoire.
La mission racontée par Énora Chame sur FRANCE 24 est documentée dans l'ouvrage "Quand s’avance l’ombre. Mission à haut risque en Syrie". Ce journal de bord renvoie au début du conflit syrien, à une époque où le monde ignorait qu'il serait, à ce jour, le plus meurtrier du XXIe siècle. Elle raconte notamment comment le massacre de Houla perpétré en mai 2012 a commencé à changer le regard de certains Syriens sur le régime de Bachar al-Assad.
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Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011
Le monde dans tous ses États
Syrie : retour à la case Bachar ?
EXCLUSIF
"Mes amis ont été tués, j'ai très peur" : un enfant de jihadistes détenu en Syrie témoigne
Le Figaro
Box-office : les cinémas français connaissent leur pire mois depuis plus de vingt ans
Malgré les sorties de films attendus comme The Batman ou Notre-Dame brûle, le nombre d'entrées n'a jamais été aussi mauvais au mois de mars depuis 1999.
Un record dont le cinéma français se serait bien passé. Avec 13,19 millions de spectateurs, la fréquentation des salles françaises a enregistré son plus bas niveau pour un mois de mars depuis 1999, selon les estimations du CNC relayées par Le Film français. Ni le Printemps du cinéma, qui s'est déroulé cette année du 20 au 22 mars, ni la sortie de films très attendus comme Notre-Dame brûle et The Batman, ne sont parvenus à redresser la barre.
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Une mauvaise nouvelle en augurant une autre, les résultats cumulés pour le premier trimestre 2022 montrent que le phénomène n'est pas vraiment un accident de parcours. De janvier à fin mars, 36,9 millions de tickets ont été vendus cette année, soit un résultat inférieur à celui de 2020, année marquée par l'émergence du covid. À l’époque, les salles de cinémas avaient été de plus en plus désertées à mesure que l'inquiétude montait concernant cette mystérieuse épidémie venue de Chine. Les cinémas avaient d'ailleurs été fermés le 14 mars, deux jours avant l'annonce du confinement général, privant les salles de deux semaines d'exploitation. Et malgré tout, le premier trimestre 2020 avait enregistré 38,3 millions d'entrées, contre 36,9 millions cette année. À titre de comparaison, sur la même période en 2019, les salles avaient vendu 59,1 millions de billets.
Parmi les films qui ont malgré tout tiré leur épingle du jeu, The Batman, qui a atteint les 2,7 millions d'entrées et s'octroie la plus haute marche du podium. Le film français Maison de retraite, qui a charmé 900.000 spectateurs après le million d'entrées de février, lui emboîte le pas. Suivi d'Uncharted, qui sorti à la mi-février peut s'enorgueillir d'avoir attiré près de 900.000 âmes.
La suite du podium montre un cinéma hexagonal plus en demi-teinte. Notre-Dame brûle, film choc de Jean-Jacques Annaud qui était pressenti comme un bulldozer, n'a convaincu qu'un demi-million de spectateurs sur ses deux semaines d'exploitation en mars. Permis de construire, Maigret et Super-héros malgré lui se partagent les places suivantes.
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New York Times - World
Israel’s Government in Crisis After Senior Lawmaker Quits Coalition
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Idit Silman, the de facto government whip, left the coalition, depriving the government of a parliamentary majority. But her move does not mean the opposition can win a vote of no confidence, at least for now.
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By Patrick Kingsley and Isabel Kershner
JERUSALEM — Israel’s fragile government was thrown into crisis on Wednesday after a senior lawmaker quit the coalition, leaving it without a majority in Parliament.
Idit Silman, the chairwoman of the governing coalition and effectively its chief whip, said in a letter to Prime Minister Naftali Bennett that she was resigning because coalition colleagues had failed to compromise and that the government’s direction did not reflect the values of the voters who brought her party to power. She said it was time to change course and to try to form a new “national, Jewish, Zionist” coalition with right-wing lawmakers.
The move followed prolonged tensions among leftist, secular, Arab and right-wing members of the coalition, a fractious group of eight parties that agreed to work together only last June after four inconclusive elections in two years had left the country without a functional government or a state budget.
The issue came to a head this week after the left-wing health minister, Nitzan Horowitz, instructed officials to uphold a Supreme Court decision allowing patients to bring leavened bread into hospitals during the upcoming Jewish holiday of Passover. Ms. Silman, a right-wing and religious lawmaker, opposed the measure, which contravenes Jewish law.
“I won’t be able to lend a hand to the damage to the state of Israel’s and the Israeli people’s Jewish character,” Ms. Silman said in an earlier statement published by N12, one of Israel’s main private news groups. “I am ending my membership in the coalition, and I will continue to try to persuade my colleagues to return home and to form a right-wing government. I know that I’m not the only one who feels this way.”
The coalition crisis comes at a delicate time after a series of deadly terrorist attacks that had already put pressure on the government. Israel’s security forces remain on high alert amid fears of more unrest and violence over the next month, when the rare convergence of Ramadan, Passover and Easter is expected to raise tensions further between Israelis and Palestinians.
Ms. Silman’s resignation means the government can count only on the support of 60 members in the 120-seat Parliament, losing the razor-thin, one-seat majority it has had since June.
But her departure from the coalition does not mean the government will immediately collapse or give a parliamentary majority to the opposition, which is led by Benjamin Netanyahu, the former prime minister. Mr. Netanyahu welcomed Ms. Silman’s decision in a brief video posted on social media, and he encouraged other right-wing members of the coalition to follow her example.
Parliament is also in recess for another five weeks, so it is unlikely there will be a vote of no confidence in the government in the near future. But once it is back in session, the government will be unable to pass legislation without the support of opposition lawmakers, and this could encourage other disgruntled members of the coalition to announce their resignations, as well.
A road back to power for Mr. Netanyahu, who is standing trial for corruption, remains complicated and far from assured.
But in a speech to a special debate in Parliament convened on Wednesday by the opposition on what it described as government inaction in the face of a wave of terrorism, Mr. Netanyahu called for more coalition members “whose hearts are in the right place” to defect and declared that the days of the current government were numbered.
“Join Idit, join us,” Mr. Netanyahu said. “Come back home.”
A spokeswoman for Mr. Bennett, who is also the head of Ms. Silman’s party, Yamina, declined to comment immediately.
Ms. Silman did not immediately reply to requests for comment.
Mr. Bennett was holding a series of meetings on Wednesday with other members of Yamina’s parliamentary faction and with the leaders of other parties in the coalition in an effort to shore up the government.
Merav Michaeli, the transport minister and leader of the Labor party, a center-left coalition partner, described Wednesday’s events as a difficult moment for the government but added that she and her party would “make every effort to keep this coalition working and functioning.”
While the timing of Ms. Silman’s resignation was a surprise, the coalition was fragile and few analysts expected it to last a full four-year term. Its one-seat majority always meant that just a single defection would be enough to threaten the government’s collapse.
The eight parties in the coalition shared little in coming together last summer beyond their desire to oust Mr. Netanyahu, who had refused to resign despite the corruption charges against him. This prompted some of his long-term allies to leave his party and form their own right-wing factions.
Most of the parties did not initially want to join forces, and did so only because they considered the alternatives — either a fifth election or joining forces with Mr. Netanyahu — even worse.
Despite their differences, the coalition managed to unite on some key issues — most notably passing the first state budget in more than three years. But they clashed regularly over the rights of and funding for Israel’s Arab minority, the relationship between state and religion, and Israeli policy in the occupied West Bank.
Most groups within the coalition came under intense criticism, and sometimes abuse, from their base for allying with their political opponents and for making compromises that contradicted their political ideals.
Right-wing lawmakers like Ms. Silman were subjected to particularly strong hostility, with protesters picketing her home last summer and bombarding her with offensive text messages.
Arriving at her synagogue last June, she found several posters fixed on a wall outside, each with her portrait overlaid with the slogan that read, “Idit Silman stitched together a government with terror supporters.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Haifa, Israel, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.
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France24 - Monde
Trêve incertaine au Yémen : gouvernement et rebelles s'accusent mutuellement de violations
Publié le : 06/04/2022 - 12:04
Meriem AMELLAL
La trêve entre les forces pro-gouvernementales, soutenues par l'Arabie Saoudite, et les rebelles Houthis, semble compromise au Yémen. Après sept ans de guerre, un cessez-le-feu de deux mois accepté le 2 avril par les belligérants, n'aura pas tenu. Gouvernement et rebelles s'accusent mutuellement de l'avoir violé. François Burgat, directeur de recherches au CNRS et chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM), analyse la situation sur le terrain.
L'Irak est en train de devenir une nouvelle terre d'opportunités pour les Libanais. Ils seraient, selon Bagdad, plus de 20 000 à s'être rendus dans le pays en l'espace d'un an. L'Irak est loin d'avoir renoué avec la stabilité, mais la situation au Liban est devenue insoutenable. Rencontre avec quelques uns de ces exilés libanais en Irak.
En Égypte, un spectacle exclusivement féminin est proposé au Caire, à l'initiative de quatre femmes, humoristes et actrices. Il s'agit du premier stand-up du genre dans ce pays très conservateur. Elles s'appellent Noha Kato, Reem Nabil, Bernadette et Sarrah Abdelrahman, et espèrent inspirer d'autres femmes et les encourager à monter sur scène.
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Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan
Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum
Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Some Ukrainian Refugees Are Returning Home, Despite the Risks
A growing number of families, convinced the war could last for years, have decided that facing danger at home is better than life as a refugee.
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By Jane Arraf
LVIV, Ukraine — From her bearing and demeanor, the college instructor waiting at the Lviv bus station appeared to be accustomed to respect and, judging by her fur-trimmed coat and pink mohair hat adorned with a sparkling pin, used to a certain elegance.
But after two weeks on the road as a refugee with her daughter and 1-year-old grandson, she had had enough.
In Poland and the Czech Republic, Oksana, who did not want to give her last name, said she was just another refugee in a shelter who did not speak the language.
“Nobody needs us,” she said. “Nobody needs teachers. Knowing the Czech language is obligatory. They would be ready to take me as a cleaning lady, but even then I would need to find a place to live.”
Now she and her family were joining the growing number of Ukrainians who were returning home.
For the first time since the Russian invasion six weeks ago, an increasing number of travelers coming through the western Ukrainian city of Lviv and other transit hubs are returning home rather than fleeing.
There are still far more citizens leaving their homes. But according to travelers and officials, the surge in returnees reflects a growing belief that the war could last years, and a willingness to live with a measure of danger rather than live as a refugee in another country, bereft of home and community.
It also highlights the difficulties European countries have had providing for Ukrainians in the continent’s biggest refugee crisis since World War II.
“The statistics have changed a lot recently,” Yurii Buchko, the deputy military administrator for Lviv, said in an interview. “In the beginning of the war 10 times the number of people left as those who returned.” Now, he said, on some days half of those crossing the border in Lviv Province were returning home rather than leaving.
The returnees are largely women and children. Most Ukrainian men of military age with fewer than three children were banned from leaving the country at the start of the war. At the border with Poland, virtually all the drivers of civilian cars crossing the border are women. The trains and bus stations are packed with women and children.
“People have now understood what war is like and that even with war, you can stay and live in Ukraine, in Lviv,” Mr. Buchko said. “They left at the beginning because of the panic, but they have family members still here.”
He said Ukrainians were also returning to go back to work as more shops and businesses reopened.
On Saturday, a fairly typical day, 18,000 Ukrainians left the country, while 9,000 crossed back again through border posts in his province, he said. He said that while some were traders transporting goods, many were Ukrainian families intending to go home. Figures from Ukraine’s border guard confirm the trend.
More than four million Ukrainians have fled the country since the war began, and more than seven million have fled their homes but remained in Ukraine.
Many who stayed in the country had evacuated to Lviv and to other cities and towns closer to the Polish border, which were thought to be safer than cities in the south and east.
Recent rocket attacks in Lviv, including on a military training base and an oil installation, killed several dozen people but for the most part the city has remained untouched.
Travelers and officials said that some people were returning to the capital, Kyiv, because of the Russian retreat there.
At Lviv’s ornate century-old train station, Valeria Yuriivna stood on the platform about to board a train to Mykolaiv, which remains under heavy fire from Russian airstrikes. Her 14-year-old daughter and their dog were already on the train. Her eldest daughter was waiting for her at home in Mykolaiv.
Ms. Yiriivna, a government employee, said they had been terrified by Russian shelling, which shook their apartment building. But she said it had been difficult staying with friends in Lviv with her daughter and dog for an entire month.
“They have been bombing hospitals in Mykolaiv,” she said. “They need people to help, to cover the windows with blast film. I am going back to volunteer.”
She and others said they were worried that something would happen to the railway, preventing them from getting home.
When an air-raid siren sounded at the train station late Monday night, a crush of travelers headed underground to await the all-clear sign: weary mothers dragging suitcases while holding crying children, city dwellers with small dogs in their arms, an opera singer returning from a concert in Poland.
Most of the frequent air-raid sirens in this historic city mark the presence of Russian fighter jets heading for targets in eastern Ukraine.
Yurii Savchuck, a conductor, directed passengers to their train cars. A medical team ran frantically up the stairs carrying a frail older woman in a wheelchair, rushing to get her on the train in time.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.
Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable.
Pushing for more sanctions. E.U. leaders are weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced so far. The United States is also expected to impose broad sanctions on two Russian banks.
On the ground. Russia has nearly completed its withdrawal from around Kyiv and is preparing for intensified assaults against eastern and southern Ukraine, according to military analysts. Russian forces continued to bombard the southern city of Mariupol,
“For the last couple of days more people have been going home,” said Mr. Savchuck, a 20-year veteran of the Ukrainian railroad. “Not everyone has the money to stay abroad for long. Also Kyiv was liberated and people want to see if their houses are destroyed.”
At the headquarters of Lviv’s military administration, Mr. Buchko and his staff emerged from a bunker after the latest all-clear. More than a month into the war, the sirens were so routine that employees were sitting on benches chatting, sharing jokes and talking on their phones. He and other officials were making plans to reopen more businesses so more Ukrainians could return and get back to work.
“At the beginning of the war, we were understanding or hoping that this war would last for a week or probably a few days,” he said “Right now we see that it’s going to last not for months probably, but for several years. And we have to live with that.”
At the bus station on Sunday, Oksana and her family were trying to find a taxi to the train station to go to their home to Dnipro, in eastern Ukraine, despite the fact that it has recently been hit by Russian missiles. But life as a refugee seemed worse.
“We were roaming for more than two weeks,” Oksana said. “From Poland to the Czech Republic then back to Poland and then here.”
“We were staying in a small center in the Czech Republic,” said her daughter Halyna, who is also a college instructor. “You need to do everything for yourself and everything is in Czech so you can’t understand it.”
In Poland they moved into a hotel after living in a shelter for two days but then ran out of money.
“It was difficult,” Halyna said. “Everyone was in the same room. Poland especially was very helpful with food and other things but we had no place to live.”
Others arriving by bus from Poland said the Poles had been very welcoming but were overwhelmed by the number of people arriving.
“Everyone there wants to come home,” Oksana said.
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Valeurs Actuelles
“Non-empêchement de crime” : la famille de Samuel Paty porte plainte contre les pouvoirs publics
La famille de Samuel Paty, a déposé mercredi 6 avril par l’intermédiaire de son avocate Virginie Le Roy une plainte pour « non-assistance à personne en péril et non empêchement de crime », d’après le journal Libération. Une plainte qui s’appuie sur des défaillances imputables aux agents des ministère de l’Intérieur et de l’Éducation. Les services de renseignement du premier n’auraient pas envisagé sérieusement la piste d’un attentat. Quant à l’Éducation, sa lourdeur administrative est pointée du doigt, ainsi que sa culture de résolution des conflits à bas bruits. Des caractéristiques qui n’auraient pas permis à Samuel Paty d’obtenir rapidement une protection. En octobre 2020, ce professeur d’histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) avait été assassiné par un terroriste islamiste.
« Cet attentat aurait pu être évité »
« J’ai toujours été intimement convaincue que cet attentat aurait pu être évité. Aujourd’hui des éléments concrets confortent cette conviction : des fautes ont été commises tant du côté de l’Education nationale que du côté du ministère de l’Intérieur, sans lesquelles il aurait pu être sauvé, assure Virginie Le Roy au journal Libération. Il est indispensable que toute la lumière soit faite et que la famille de Samuel Paty obtienne la vérité. Cela passe nécessairement par un examen attentif et indépendant des moyens préventifs mis en œuvre par les agents de l’Etat. Je demande également qu’une enquête parlementaire soit diligentée ».
La plainte déposée par la famille succède à deux lettres envoyées le 25 mars à Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer, indique Libération. Ces derniers devaient apporter des éclairages – dans un délai de 8 jours – aux questions soulevées par la famille Paty. Ces deux courriers sont restés sans réponse.
Le Figaro
Le journaliste du Canard enchaîné qui se vendait à l’Est
Jean ChichizolaRÉCIT - Après Prague, Varsovie: en pleine guerre froide, Jean Clémentin s’est laissé acheter par les services de deux pays «frères» de l’URSS.
La scène est digne d’un roman de John le Carré. Ce 25 avril 1957, deux hommes se rencontrent près d’une église de Fribourg, ville suisse réputée pour son Musée de la marionnette. L’un d’eux a, dans sa poche gauche, un numéro du Journal de Genève. Un étrange dialogue s’engage:
«Je vous ai rencontré quelque part.
- Moi aussi je vous connais.
- Je crois que nous nous sommes vus à Marseille.
- Non, plutôt à Bordeaux.»
Le contact est établi. L’un des deux hommes, venu de Varsovie, est un capitaine du ministère des Affaires intérieures polonais. L’autre, un journaliste français, Jean Clémentin, âgé aujourd’hui de 97 ans. Cette ex-plume du Canard enchaîné n’a donc pas seulement collaboré avec la Tchécoslovaquie (nos éditions du 5 mars) mais aussi avec les services polonais. Pour une «prime» mensuelle de 40.000 anciens francs (un peu moins de 900 euros) et des versements totaux d’au moins 800.000 anciens francs (un peu moins de 18.000 euros). Des montants significatifs mais raisonnables. «L’argent, décrypte un ancien du contre-espionnage français, n’était pas un problème pour les services (de l’Est) mais ils craignaient que leurs agents attirent l’attention en dépensant des sommes importantes.»
L’argent, n’était pas un problème pour les services mais ils craignaient que leurs agents attirent l’attention en dépensant des sommes importantes
Ces informations se trouvent à Varsovie, dans le dossier «5110/56» consacré à Jean Clémentin, sous le nom de code «Jeannes». Le Figaro a pu le consulter grâce à l’universitaire Przemysław Gasztold, qui travaille sur des thèmes liés à l’histoire de la guerre froide.
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Le premier contact entre Clémentin et les Polonais remonterait au 2 octobre 1954, quand le journaliste rencontre «Rudy», du service de presse de l’ambassade de Tchécoslovaquie. Clémentin est alors journaliste à Libération, créé dans la Résistance et proche du PCF. L’homme intéresse Varsovie car il est accrédité auprès de l’Otan. Mais aussi pour ses contacts politiques, journalistiques et diplomatiques. Et enfin pour des relations qu’il aurait nouées avec le deuxième bureau (renseignement de l’armée française) lors d’un séjour en Indochine entre 1945 et 1950. Par la suite, l’officier traitant de Clémentin affirmera à ses chefs qu’il lui a bien parlé de ses «amis» du deuxième bureau. Mais le journaliste niera, évoquant un «grave malentendu».
Le 17 novembre 1955, «Rudy» mène en tout cas «un entretien de recrutement». «Jeannes» fournira, pour de l’argent, des «informations politiques inédites». Le dossier précise que «Jeannes se trouvait dans une situation financière difficile». Clémentin refuse de donner des informations «préjudiciables aux intérêts français». De 1955 à 1957, lors de réunions dans le métro, des cafés, des restaurants, ou même au domicile du journaliste, la «coopération» est à la fois fructueuse et frustrante pour les Polonais. «Jeannes» fournit des études «sur le mouvement européen et la politique française envers le Moyen-Orient, l’Otan, l’Indochine».
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Sur l’Otan, il livre «un relevé des dépenses militaires des États membres, des informations sur la réunion du comité d’experts (en février 1957), sur les sessions du Conseil de l’Atlantique Nord en mai 1956 et novembre-décembre 1956». En avril 1956, il accepte de se rendre à Londres «lors de la visite des dirigeants soviétiques (Khrouchtchev et Boulganine)» pour livrer des «informations générales» à un espion polonais en poste au Royaume-Uni. Mais Varsovie est mécontent. Passe encore que «Jeannes» refuse de s’en prendre aux intérêts français. En janvier 1957, il précise ainsi à son nouvel officier traitant «Jacek» «qu’il était au courant quelques jours à l’avance» de l’opération franco-britannique de Suez (contre Nasser en octobre 1956) mais qu’il s’est tu. «Jeannes» refuse aussi de donner ses sources et contacts, qui ignorent qu’il travaille pour l’Est. Sous la pression, il livre toutefois quelques noms de journalistes, dont un du Figaro, d’hommes politiques ou de diplomates français, allemands ou américains.
Le dernier mystère
Il évoque une certaine «Olga», traductrice à l’Otan, qui «traduit des comptes rendus de réunions» et a travaillé pour les Allemands à Paris sous l’Occupation. Mais les Polonais ont toujours l’impression que leur «agent», dont ils ne sont pas «sûrs à 100 %» se joue d’eux et ne leur fournit en tout cas que des éléments de valeur «variable» et rien de «secret». La réunion de Fribourg, le 25 avril 1957, vise à mettre la pression sur Clémentin. C’est un fiasco: le journaliste dément les informations de son officier traitant, affirme avoir fait un simple travail «d’attaché de presse», refuse un doublement ou un triplement de sa rémunération. Et veut manifestement jeter l’éponge. Devant l’insistance du capitaine des services polonais, «Jeannes» accepte finalement de continuer à fournir à l’oral des informations sur l’Otan et une nouvelle rencontre est fixée à Berlin-Est à l’automne 1957. Clémentin ne s’y rend pas et n’est recontacté par les Polonais qu’en juin 1958.
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Lors de rencontres avec son nouvel officier traitant, «Urszula», il évoque encore les échanges de Gaulle-Adenauer ou les plans de l’Otan. Mais Varsovie se méfie de plus en plus d’un homme qui, s’il fait partie du «groupe des journalistes les mieux informés de Paris», semble instable, sans cesse à la recherche d’argent, et surtout, péché capital, en relation présumée avec les services français. En 1960 les Polonais coupent les ponts. Plus patients, les Tchécoslovaques, eux aussi irrités et soupçonneux, ont gardé leur agent, rémunéré depuis 1957, et fait publier dans le Canard enchaîné plusieurs articles de désinformation avant d’arrêter la collaboration en 1969.
Reste un dernier mystère: Prague et Varsovie ont apparemment ignoré avoir le même agent. Mais chaque service des pays «frères» comptait un superviseur du KGB. Y a-t-il alors un dossier Clémentin à Moscou? Si tel est le cas, il est à l’abri. Tout droit surgie de la guerre froide, l’affaire rappelle aussi que l’espionnage est toujours d’actualité. «Je suis allé à Moscou après la fin de l’URSS, raconte un policier français. Un Russe des services m’a dit qu’ils continueraient bien sûr à espionner. Il a ajouté: quand on a appris à nager, c’est pour la vie.» Les espions russes nagent aujourd’hui dans des eaux agitées, mais sans doute très poissonneuses.
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France24 - Monde
Santé : la France des déserts médicaux
Publié le : 01/04/2022 - 14:14
Pauline GODART
Claire PACCALIN
Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.
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Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
[Tribune] Mort de Jérémy Cohen : “Antisémitisme, quand oserons-nous dire vraiment stop ?”
« Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le vingtième siècle qui va s’ouvrir ! », 125 ans après, les mots de Zola sont tristement toujours d’actualité.
L’affaire Jérémy Cohen résonne ces dernières heures comme un rappel glaçant de l’antisémitisme, cette bête immonde qui rôde dans le monde et continue d’infiltrer pernicieusement notre communauté internationale depuis trop longtemps. Les prénoms des récentes victimes s’accumulent ; Ilan, Sébastien, Jonathan, Arié, Gabriel, Myriam, Mireille, Sarah et peut-être désormais Jérémy. Une liste bien trop longue qui ne peut que faire écho aux prénoms des enfants juifs assassinés pendant la Shoah, cités à haute voix dans le mémorial des enfants, au musée Yad Vashem où je viens de me recueillir à Jérusalem.
Ce poison, au lieu de s’amoindrir, ne cesse de se solidifier. Loin de faire de ce drame l’unique étendard de la lutte contre l’antisémitisme, la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo insoutenable devrait permettre de faire toute la lumière sur cette tragique nuit du 16 février. Ainsi et bien que prenant acte que le procureur de Bobigny affirme qu’à ce stade de l’enquête, cette agression barbare ne présente pas de « motifs discriminatoires », il faut rappeler que dans l’affaire Sarah Halimi, ce n’est pas moins de neuf mois qui ont dû s’écouler avant que l’antisémitisme criant de ce drame soit reconnu.
Dans l’affaire Sarah Halimi, ce n’est pas moins de neuf mois qui ont dû s’écouler avant que l’antisémitisme criant de ce drame soit reconnu.
Alors que le service central du renseignement recense pour l’année 2021 près de 1 659 actes anti-religieux, les faits antisémites s’élèvent quant à eux à 589. Il n’est plus tolérable que neuf personnes de confession juive sur dix estiment que ce fléau continue de croître indéniablement. Un seul message doit être envoyé, une seule finalité poursuivie ; répéter que nous n’accepterons plus qu’elles soient les sujets d’une telle haine.
L’impunité et le silence nauséabond qui peuvent parfois entourer ces actes laissent planer le doute quant à la capacité de notre pays à pouvoir y mettre fin. En perpétuelle augmentation, soit plus de 16 % pour cette dernière année, les réponses apportées ne sont que des démonstrations médiatiques se limitant à la seule indignation. Inadmissible, la révolte ne tardera pas à grandir si la classe politique ne montre pas qu’elle a compris la nécessité de renforcer ses politiques publiques de lutte contre toutes formes de racisme. Une nation forte et fière ne peut se construire sur l’aversion d’un peuple, d’une ethnie ou encore d’une couleur de peau. La France, particulièrement à travers la Justice, doit perpétuer le combat pour la Liberté, l’Égalité et la Fraternité, principes fondateurs de sa grandeur. Si les dernières actualités, comme l’affaire Sarah Halimi, sont venues secouer la communauté nationale, elles ont surtout interrogé sur le laxisme judiciaire qui pouvait en résulter. Comment expliquer aux proches de victimes que leur bourreau ne sera pas condamné à une juste peine, au moyen que le caractère antisémite ne peut être démontré et ce malgré le fait qu’il soit reconnu par tous et souvent lâchement assumé par l’auteur ?
Comment expliquer aux proches de victimes que leur bourreau ne sera pas condamné à une juste peine, au moyen que le caractère antisémite ne peut être démontré et ce malgré le fait qu’il soit reconnu par tous et souvent lâchement assumé par l’auteur ?
Consciente que ce virus sociétal ranime des fractures sombres de l’Histoire, il est essentiel que la peur change de camp. Si personne ne naît antisémite, certains terreaux en favorisent l’émergence. À l’avenir, les programmes des Écoles de la République devront donc aborder cet enjeu avec plus d’insistance en mettant un point d’honneur sur les droits de l’homme et la citoyenneté. Corollaire inévitable dans cette lutte, le combat contre la haine en ligne n’est plus un choix mais une impérieuse nécessité.
Aucun individu ne doit être violenté ou massacré pour ce qu’il est ou ce en quoi il croit ! Faisons de la lutte contre l’antisémitisme une grande cause nationale qui fédèrera tous les Français.
Le Figaro
Retour de Gaston Lagaffe: un dessein très animé
Olivier DelcroixRÉCIT - En annonçant un nouvel album des aventures du célèbre gaffeur créé par Franquin, les éditions Dupuis n’imaginaient pas créer de tels remous. Saisie par la fille du dessinateur pour en interdire la publication, la justice belge se prononcera le 16 mai. Comment en est-on arrivé là?
M’enfin! Serait-ce la dernière gaffe de ce cher Gaston? Aurait-il trouvé une nouvelle fois le moyen de contrecarrer la signature d’un contrat (semblable à ceux brandis par l’inénarrable Monsieur De Mesmaeker dans la BD) mentionnant son propre retour en BD après trente ans de silence?
Une chose est sûre: le 17 mars dernier, lors du 49 Festival d’Angoulême, les éditions Dupuis ne s’attendaient pas à lancer un aussi gros pavé dans la mare. Voilà un geste quasi-soixante-huitard qui n’aurait pas déplu à Gaston, cet anti-héros sans emploi né sous la plume et l’imagination fertile d’André Franquin (1924-1997) le 28 février 1957 dans les pages du journal de Spirou.
Embrasement médiatique
«Gaston est un personnage totalement atypique, déclare l’historien de la bande dessinée Patrick Gaumer, auteur du Dictionnaire mondial de la BD. Écologiste, pacifiste, aussi fainéant que joyeusement subversif, c’est un trublion patenté, presque un anarchiste avant l’heure, qui défie gentiment la société encore très corsetée des années 1960. Avec ses espadrilles défraîchies, son pull vert élimé, ses inventions dignes d’un concours Lépine farfelu, son chat dingue, sa mouette rieuse, sans oublier les contrats jamais signés de Monsieur De Mesmaeker, ou l’énamourée Mademoiselle Jeanne, Gaston participe d’un petit monde éminemment personnel développé par Franquin.»
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C’est cet univers plein d’humour, de poésie et de bienveillance pétaradante qui devrait être de retour, trois décennies après le dernier album, en 1992. Intitulé Le Retour de Lagaffe, cette bande dessinée, dont on annonce déjà un tirage de 1,2 million d’exemplaires, devrait paraître le 19 octobre 2022. Après avoir longtemps gardé ce projet secret, l’éditeur a confié la rude tâche de ressusciter Gaston au Canadien Delaf, 49 ans, né Marc Delafontaine à Sherbrooke (Québec), auteur de la série Les Nombrils.
Las! L’annonce a fait un tel charivari que tout le Landerneau de la bande dessinée s’est enflammé. Est-ce bien opportun de ressusciter un tel personnage? Pourquoi aujourd’hui? Qu’en pense l’héritière d’André Franquin, sa fille, Isabelle? Franquin n’avait-il pas déclaré qu’il ne souhaitait pas que l’on reprenne son personnage après sa mort? À Angoulême, puis sur les réseaux sociaux, les questions ont fusé. Certes, le communiqué de Dupuis spécifiait que le retour de Gaston serait «le grand événement de la célébration du centenaire des Éditions Dupuis». Mais Stéphane Beaujean, nouveau directeur éditorial de Dupuis, ne s’attendait pas à un tel embrasement médiatique.
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L’éditeur belge avait joyeusement annoncé que, dès le 6 avril, les lecteurs de Spirou pourraient lire un gag par semaine «là où Gaston fit ses premiers pas il y a très exactement soixante-cinq ans». C’était compter sans Isabelle Franquin. En saisissant la justice belge le 29 mars dernier, la fille unique du dessinateur, héritière du droit moral de l’œuvre de son père, a contrarié le projet. Elle compte bien faire interdire «toute promotion et prépublication» des nouvelles aventures de Gaston repris par Delaf. Elle s’appuie sur le fait que Franquin «a toujours exprimé de son vivant, de manière continue et répétée, sa volonté que Gaston ne lui survive pas sous le crayon d’un autre dessinateur». En attendant que l’affaire soit plaidée à Bruxelles le 16 mai prochain, «la prépublication des planches dans Spirou a été suspendue dans un esprit d’apaisement», selon la direction de Dupuis. Qui explique aussi que les 44 planches de l’album ont été montrées dès le 7 décembre 2021 à Isabelle Franquin, en lui demandant de réagir. A-t-elle été si sidérée qu’elle n’a alors pas protesté?
Un personnage iconique
Cependant, le mal était fait. «On peut peut-être reconnaître que l’annonce du retour de Gaston faite à Angoulême a été un peu maladroite, précise le spécialiste de BD Benoît Peeters, biographe d’Hergé et auteur d’un récent ouvrage résumant l’histoire de la BD. André Franquin a toujours eu une attitude ambiguë par rapport à son œuvre. C’était un grand dépressif. C’est aussi en cela qu’il a fait œuvre personnelle. Autant Hugo Pratt, Edgar P. Jacobs ou Albert Uderzo ont émis le désir que leurs personnages vivent de nouvelles aventures après leur mort. Autant Franquin a plusieurs fois indiqué qu’il ne le souhaitait pas.» Ce que confirme Patrick Gaumer: «Je me souviens avoir croisé un jour Franquin et lui avoir dit: “J’aime beaucoup ce que vous faites.” Et il m’avait répondu: “Moi, pas du tout!” C’était un créateur inquiet et peu sûr de lui.»
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Et c’est là le fond du problème. Certes, Franquin exprimait le désir que Gaston ne vive pas d’autres aventures après lui, mais il a vendu les droits en 1992 à Marsu Productions, la société de l’homme d’affaires monégasque Jean-François Moyersoen. Six ans auparavant, il avait cédé les droits du Marsupilami, repris de son vivant par Batem. Marsu productions sera rachetée par Dupuis en 2013.
Alors que chez Dupuis plus personne ne s’exprime sur le sujet, Me Alain Berenboom, avocat belge du groupe Dupuis, répond aux questions du Figaro. Ce fin connaisseur de la bande dessinée franco-belge précise qu’à l’exception de Tintin, presque tous les personnages iconiques du neuvième art ont été repris par d’autres auteurs. «C’est l’apanage des grands héros de BD d’être plus forts que leur créateur», explique-t-il.
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Concernant la vente par Franquin des droits de Gaston à l’éditeur, il précise: «Les clauses du contrat signé par André Franquin sont très claires: elles prévoient expressément la reprise du personnage de Gaston, sous forme d’adaptations audiovisuelles ou de nouvelles histoires. C’est la base de tout. Ainsi Franquin cède Gaston en précisant qu’au nom de son droit moral ses ayants droit peuvent refuser de donner leur autorisation à la reprise du personnage si elle pose des problèmes artistiques et éthiques. C’est écrit noir sur blanc. Il serait par exemple inacceptable de montrer un Gaston exprimant des pensées racistes ou de le voir au volant d’une Formule 1. Ce serait contraire à l’esprit même de Franquin. Et ce n’est d’ailleurs pas contesté par sa fille et ayant droit Isabelle Franquin. Sur le plan artistique, elle pourrait objecter que c’est mal dessiné. Or, pour elle, c’est presque trop bien dessiné.»
Je trouve que cette bande dessinée reprend la lettre mais pas l’esprit
Numa Sadoul, biographe d’Hergé et de Franquin, auteur de l’ouvrage de référence Et Franquin créa Lagaffe, émet un avis plus pondéré. «J’ai lu la première histoire de Gaston dans Spirou, dit-il. Le nouveau Gaston de Delaf possède un bel air de famille. Delaf a bien attrapé le coup de main. Mais j’avoue qu’en général je ne lis pas les reprises des œuvres classiques de BD. Cela ne me concerne plus. Je trouve que cette bande dessinée reprend la lettre mais pas l’esprit. Bien sûr, Franquin avait cédé ses droits. Bien sûr, Dupuis est dans son droit. Mais, même s’il avait tort, Franquin reste le créateur de Gaston. Lorsque Dupuis met en avant les contrats qu’il a signés, il y a quelque chose qui me dérange un peu. C’est comme si l’on avait mis un coup de canif dans le contrat de confiance entre l’éditeur et l’auteur.»
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Benoît Peeters le suit dans ce raisonnement: «Cette histoire hante énormément les auteurs de BD, qui se disent: “Finalement, que vaut la parole d’un créateur?” D’autant qu’il s’agit d’un génie du neuvième art. Quel message envoie Dupuis avec la reprise de Gaston? On sent poindre un durcissement de l’aspect commercial. L’affaire résonne comme une sorte d’avertissement. À terme, est-ce que cela ne va pas générer une vraie méfiance de la part des auteurs? Je me le demande.»
Le dessinateur et scénariste Jul, repreneur de Lucky Luke, y voit un autre problème. «La pandémie a accentué le repli sur soi du groupe Dupuis-Dargaud-Lombard, explique-t-il. Il y a eu une sorte de cacophonie autour de cette reprise, même si cela fait des années que l’on en parle en interne. La preuve, Dupuis sort de son chapeau un nouveau Gaston pour octobre alors que Dargaud sort un nouveau Lucky Luke! De l’extérieur, on a l’impression que rien n’a été coordonné. Sortir en même temps deux poids lourds de la BD, cela ressemble à une gaffe industrielle majeure. Gaston contre Lucky Luke, c’est contre-productif. Une fois de plus, les mangas risquent de tirer les marrons du feu.»
«En passe d’être oublié»
Pour calmer les esprits, les Éditions Dupuis ont envoyé au Figaro une mise au point: «Nous sommes convaincus qu’un nouvel album de Gaston est le plus bel hommage à Franquin et l’unique façon de faire vivre ce personnage merveilleux, écrivent-ils. En effet Gaston est en passe d’être oublié: nous voyons sa notoriété s’éroder année après année, et de plus en plus vite, en particulier chez les plus jeunes. Pourtant nous pensons que Gaston reste un anti-héros étonnamment moderne. Il porte des valeurs d’amitié, de paix, d’écologie, de respect et de diversité qui doivent être mises en avant. Le tout avec un humour, une fantaisie et une poésie dont nous avons tous besoin.»
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Très affecté, Delaf ne tient pas à envenimer les choses en s’exprimant sur le sujet. Mais Dupuis vole à son secours: «En confiant une reprise à un auteur qui a consacré trois ans de sa vie à analyser, rechercher, travailler et honorer la plume d’André Franquin, nous pensons avoir réussi à trouver ce repreneur idéal que Franquin a lui-même longtemps cherché. Marc Delafontaine rend ici un hommage sincère à son maître. Son travail de reprise est formidable, personnel mais tout à fait respectueux de l’œuvre d’André Franquin. Le choix de Marc s’est imposé naturellement tant la planche qu’il avait créée pour l’anniversaire de Gaston en 2017 avait impressionné.»
Enfin, concernant la «controverse» liée à cette reprise, les Éditions Dupuis martèlent qu’elles ne font qu’«exercer les droits dont elles disposent en conformité avec les cessions effectuées par André Franquin. Isabelle Franquin et ses conseils ne partagent pas cette lecture du contrat négocié et signé par son père et ont malheureusement décidé d’intenter une procédure judiciaire. Nous prenons acte de cette décision et défendrons avec confiance notre position.» Un brin philosophe, Numa Sadoul conclut: «Même si on n’arrête pas une machine lancée, je comprends l’action d’Isabelle Franquin, tout en doutant qu’elle aboutisse.»
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LA CASE BD - Le tandem Gérard Mordillat et Sébastien Gnaedig signe une fable politique perçante sur les rouages insidieux de l'embrigadement. Un récit subtil dont le dessinateur décrypte une planche.
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LA CHRONIQUE BD - Dans une veine plus réaliste, le créateur de Titeuf signe un récit d’anticipation mature.
France24 - Monde
État de droit : l'UE lance la procédure qui pourrait priver la Hongrie de fonds européens
Publié le : 05/04/2022 - 20:43
FRANCE 24
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Deux jours après une quatrième victoire électorale d'affilée pour le dirigeant souverainiste Viktor Orban, la Commission européenne s'est décidée à lancer contre la Hongrie une procédure inédite permettant, en cas de violations de l'État de droit, de suspendre le versement de fonds européens.
La Commission européenne est passée à l'acte mardi 5 avril contre la Hongrie, deux jours après une nouvelle victoire électorale du souverainiste Viktor Orban, en annonçant le déclenchement d'une procédure qui pourrait priver Budapest de fonds européens en raison d'accusations de corruption.
Le lancement de cette procédure inédite a été annoncé par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, devant le Parlement européen, qui a applaudi cette initiative.
La Pologne, autre pays régulièrement aux prises avec Bruxelles sur les questions d'État de droit, échappe en revanche à une telle procédure à ce stade.
Le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, "a parlé aujourd'hui (mardi) avec les autorités hongroises et les a informées que nous allions maintenant envoyer la lettre de mise en demeure pour activer le mécanisme", a déclaré la responsable allemande lors d'une séance de questions-réponses avec les eurodéputés.
Elle n'a pas précisé quel était le contenu de cette lettre. Mais dans un précédent courrier envoyé en novembre à Budapest, la Commission avait exprimé ses inquiétudes à propos de problèmes de passation de marchés publics, de conflits d'intérêts et de corruption.
Une lutte insuffisante contre la corruption est aussi la raison du blocage par la Commission du plan de relance hongrois, d'un montant de 7,2 milliards d'euros de subventions européennes. Les discussions avec Budapest sur cette question "ne permettent actuellement pas de trouver un terrain d'entente", a commenté Ursula von der Leyen.
Bruxelles veut "punir les électeurs hongrois", selon Budapest
Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban, a accusé la Commission de "commettre une erreur" et de vouloir "punir les électeurs hongrois pour ne pas avoir exprimé une opinion au goût de Bruxelles lors des élections" de dimanche.
Félicité par le président russe Vladimir Poutine dont il est proche, Viktor Orban n'a pas manqué de s'en prendre aux "bureaucrates de Bruxelles" dans son discours de victoire, égratignant aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Des commentaires peu appréciés à Bruxelles, en pleine invasion russe de l'Ukraine.
Le mécanisme de "conditionnalité" est une procédure en vigueur depuis janvier 2021, mais encore jamais utilisée, permettant de suspendre le versement de fonds européens à un pays où sont constatées des violations de l'État de droit portant atteinte aux finances de l'UE.
Une éventuelle suspension ou une réduction des paiements doit être approuvée par au moins 15 États membres sur 27 représentant au moins 65 % de la population totale de l'UE. Une telle procédure devrait prendre entre six et neuf mois.
La Cour de justice de l'UE a confirmé la légalité de ce règlement mi-février, en rejetant les recours en annulation de la Hongrie et de la Pologne. Le Parlement européen pressait depuis des mois la Commission d'activer ce mécanisme, mais cette dernière avait décidé d'attendre le feu vert de la Cour.
"Enfin !"
"Cela arrive, enfin !", s'est exclamé sur Twitter l'eurodéputé allemand Daniel Freund (Verts). L'élue hongroise Katalin Cseh (Renew Europe) a pour sa part épinglé le "retard considérable et inutile" de cette décision.
‼️BREAKING‼️"We will now send the formal letter of notification to start the conditionality mechanism (to the Hungarian government)."Von der Leyen just now in plenary.It's happening.FINALLY! pic.twitter.com/WiAbjMdpel
April 5, 2022"Ce fut une erreur stratégique de ne pas déclencher le mécanisme bien avant les élections", a estimé Gwendoline Delbos-Corfield (Verts), rapportrice du Parlement européen sur la Hongrie.
"Beaucoup d'éléments montrent une captation des fonds européens par le régime et des proches d'Orban", a souligné l'expert Éric Maurice, de la Fondation Schuman.
Pour la Pologne, les atteintes au budget de l'UE, une condition pour pouvoir mettre en œuvre le règlement de conditionnalité, "sont moins évidentes malgré l'affaiblissement de l'État de droit dû au manque d'indépendance des juges", selon lui.
Cette question des réformes judiciaires menées par le parti nationaliste-populiste PiS au pouvoir en Pologne a valu à Varsovie plusieurs condamnations de la justice européenne et des pénalités financières.
La Commission a fixé trois conditions pour approuver le plan de relance polonais (23,9 milliards d'euros de subventions) : le démantèlement d'une chambre disciplinaire controversée, la réforme du régime disciplinaire des juges et la réintégration des juges révoqués.
Le gouvernement polonais doit faire passer une loi au Parlement qui remplisse ces trois critères, a expliqué la présidente de la Commission. "Nous en sommes proches mais nous n'y sommes pas encore", a dit Ursula von der Leyen, qui doit se rendre le 9 avril à Varsovie pour participer à une collecte de fonds en faveur des réfugiés ukrainiens. La Pologne est le pays qui en accueille le plus grand nombre (1,5 million selon les autorités).
Avec AFP
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Législatives en Hongrie : Peter Marki-Zay, le candidat qui veut rompre avec les années Orban
Le Figaro
Sisley, la French Touch qui ne manque pas d’air
Hélène GuillaumeDÉCRYPTAGE - La marque de beauté a atterri dans la cabine de soin du lounge «La Première Air France» de l’aéroport de Roissy. Une escale à la hauteur de cette entreprise familiale.
On peut difficilement faire plus «niche» que l’espace bien-être du lounge «La Première Air France» de Roissy-Charles-de-Gaulle. Pour être éligible à l’un des massages anti-jet lag ou éclat repulpant, il s’agit en effet d’être l’un des quatre passagers voyageant en première sur l’un des quinze vols long-courriers affrétés quotidiennement par notre compagnie aérienne nationale, entre CDG et San Franciso, Los Angeles, Miami, New York, Washington, Mexico, Abidjan, Johannesbourg, Sao Paulo…
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La fin, il y a deux ans, de l’exploitation des A380 (grands pourvoyeurs de places en «first»), puis la baisse des liaisons vers la Chine liée à la pandémie, ont momentanément raréfié le profil du client VIP. Aujourd’hui, il s’agit donc plutôt d’un homme, Français ou Américain, arrivé, par exemple, de New York le matin sur le vol 007 et repartant à 23 h 30 pour Johannesburg par l’AF990, profitant du confort du lounge pour se reposer, déjeuner chez Alain Ducasse (qui signe la carte des mets) ou encore, pour confier son corps ou ses traits marqués par le décalage horaire aux mains expertes d’une esthéticienne... Sisley!
La décoration des lieux et la conception des protocoles ont été réalisées main dans la main avec les équipes d’Air France qui, comme nous, sont très concernées par les notions de service et de conseil
Car depuis décembre, la marque française a investi les 40 mètres carrés répartis entre une cabine de soin (qui propose une demi-heure offerte sur rendez-vous) et une mini-boutique rassemblant ses produits cutanés et capillaires, ses maquillages et ses parfums. «La décoration des lieux et la conception des protocoles ont été réalisées main dans la main avec les équipes d’Air France qui, comme nous, sont très concernées par les notions de service et de conseil, explique Philippe d’Ornano, président du groupe Sisley. Pour ce type de projets, on essaie toujours de comprendre et de s’adapter à notre partenaire. Le haut de gamme, c’est avant tout d’imaginer des concepts personnalisés.»
Être à la beauté ce que Ducasse est à la gastronomie
Pour La Première Air France, Sisley est donc à la beauté ce qu’Alain Ducasse est à la gastronomie: un (groupe) esthète ancré dans la tradition et poussé par l’innovation, recherchant l’excellence et le sourcing du produit juste. Alors, certes, il existe bien d’autres très belles marques de cosmétiques françaises, mais celle-ci cultive une «French Touch» qui fait mouche partout dans le monde et s’explique par une trajectoire à part. «Ma famille travaille dans la cosmétique depuis presque 90 ans!, confirme Philippe d’Ornano. Il y a plein de détails qui font le succès d’une marque mais le premier critère dans un secteur aussi concurrentiel est la qualité des produits. Or, nous sommes pionniers dans l’utilisation d’actifs issus de la chimie des plantes, non pour des raisons écologiques - elles sont venues après - mais parce que cette technologie donnait les meilleurs résultats.»
Comment une marque familiale peut-elle rivaliser en termes de recherche et développement avec ses concurrents, les multinationales? «Vous savez, la recherche, c’est une relation entre des chercheurs qui travaillent sur des sujets, des gens qui connaissent le marché et d’autres qui éventuellement vont “marketer” le produit. Dans une entreprise comme la nôtre, on travaille en direct avec les équipes de recherche alors que certains labos géants souffrent parfois d’être suradministrés, ils se referment et ne sont pas aussi créatifs. Il y a aussi la question de vos choix de recherche. Prenez l’exemple de Steve Wozniak (cofondateur d’Apple avec Steve Jobs) qui, travaillant pour HP, avait proposé à sa direction un nouveau projet qui lui a été refusé. Il a démissionné et a lancé lui-même Apple… La recherche, ce n’est pas une grosse boîte où vous mettez plein de machines, plein de chercheurs et à qui vous passez les plateaux-repas sous la porte en disant: “On vous libérera quand vous aurez trouvé”. Elle nécessite d’être ouverte, de savoir où a lieu l’innovation, de repérer les bonnes idées et d’imaginer comment les appliquer.»
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Le dirigeant français se souvient lorsque jeune homme, lors d’un déjeuner du mercredi avec ses parents, Hubert et Isabelle d’Ornano, après la réunion hebdomadaire avec le laboratoire, son père lui avait dit: «Ça y est, on a le produit». «Il parlait de Sisleÿum, notre anti-âge pour homme. Dix ans qu’ils étaient sur ce projet, je pensais qu’ils ne le sortiraient jamais… et c’est devenu un cas d’école! La leçon la plus importante que j’ai retenue est de prendre le temps de faire un produit. Notre ligne capillaire Hair Rituel a également nécessité presque une décennie de mise au point. J’avais calculé à une époque que nos concurrents lançaient entre 15 et 45 produits de soin par an, nous entre 3 et 5. C’est la force des entreprises familiales, des gens très impliqués sur le long terme dans leurs produits, parce qu’au final, c’est vous et votre réputation.»
La leçon la plus importante que j’ai retenue est de prendre le temps de faire un produit. Notre ligne capillaire Hair Rituel a également nécessité presque une décennie de mise au point
Quand Philippe d’Ornano est entré dans l’affaire, celle-ci comptait une centaine de salariés, aujourd’hui, elle atteint les 5 000 de 100 nationalités différentes. Parmi eux, les démonstratrices que l’on retrouve dans certaines enseignes de beauté et dans les «maisons» Sisley. «Je me souviens d’une conversation avec une de nos conseillères en parfumerie qui me disait que malgré nos prix élevés, nos clientes n’étaient pas uniquement celles du luxe. Si toutes les femmes n’ont pas les moyens de s’offrir des sacs coûteux, la plupart peuvent tout de même investir dans nos formules… Et même quand elles ne peuvent pas, elles n’hésitent pas à demander des échantillons Sisley!»
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L'Humanité
Éditorial. OK boomer
ÉditorialMaurice UlrichPar Maurice Ulrich
OK boomer ! Le mot fait sourire depuis son emploi par une jeune élue australienne. Mais à trois jours désormais du premier tour de l’élection présidentielle, il peut nous interroger. Cette élection sera-t-elle d’abord celle des mieux installés, des mieux intégrés, de celles et ceux pour qui la France comme elle va, la France d’Emmanuel Macron ne pose pas de problème ? Ce n’est pas qu’une question d’âge. Les jeunes sont les moins enclins à se rendre aux urnes, mais aussi les ouvrières et ouvriers, les couches les plus populaires ; au total, toutes celles et ceux qui ont le sentiment que l’élection ne changera rien pour eux, que les jeux sont faits.
Est-ce surprenant quand, depuis des mois, et en réalité depuis les premiers jours du quinquennat, le scénario du match retour a été annoncé, ne laissant d’autre choix que celui de la soumission volontaire ou non à la politique du locataire de l’Élysée, ou celui de la colère mêlée à la xénophobie, celui du repli, d’une identité fantasmée ? Ce qui s’est dit, écrit, n’est pas autre chose qu’une forme de déni de la démocratie. La Constitution de la Ve République, en plaçant la présidentielle au centre de la vie politique, en a créé les conditions, mais c’est une raison supplémentaire de ne pas s’en accommoder. Le bulletin de vote est à portée de chacun et, il faut le dire clairement, dans le champ républicain, aucune candidature n’est illégitime.
Emmanuel Macron a fait consciemment une non-campagne, comptant sur un rassemblement de second tour autour de lui. L’extrême droite a eu ainsi tout le loisir d’occuper le champ des idées les plus délétères. La gauche n’est pas parvenue à y faire face en portant avec toute la force nécessaire les questions des salaires, des inégalités, des services publics, de l’éducation, des profits éhontés, de l’évasion fiscale massive, dénoncée à juste titre par Fabien Roussel comme une question majeure. Dans ces conditions, la thématique du vote utile, là où elle est utilisée, ne fait qu’occulter les enjeux réels. L’élection présidentielle, ce n’est pas on vote et on rentre chez soi. Quoi qu’il en soit, la gauche va devoir reconstruire des perspectives. Ça ne se fera pas avec des marchandages, mais avec des convictions et des idées.
Présidentielle 2022 New York Times - World
With a $2.1 Million Cure Their Only Hope, Parents Plead for Help Online
India makes many of the world’s drugs, but treatments for rare diseases like spinal muscular atrophy are imported and prohibitively costly. In desperation, parents are raising funds on social media.
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By Sameer Yasir and Shalini Venugopal Bhagat
Photographs and Video by Sara Hylton
ELURU, India — When her baby started struggling to breathe, Stella Praveen had a terrible feeling that something was gravely wrong with her 14-month-old daughter, Ellen.
She ran barefoot to a nearby clinic, but the doctors there said the child needed to see a specialist right away. Without an ambulance, she jumped on the back of a motorcycle and rode 35 miles to a children’s hospital in another town, where Ellen remained in intensive care for 12 days.
Two weeks later, Ms. Praveen learned that her daughter, who had never been able to lift her neck nor roll over, was suffering from spinal muscular atrophy, a rare condition often fatal by age 2.
“We had not even heard of this disease,” Ms. Praveen said as tears rolled down her face. “She was misdiagnosed many times.”
The Praveen family was momentarily heartened when it learned that a promising gene therapy treatment was available, but was quickly crestfallen when it heard the cost: $2.1 million.
In India, and in many of the world’s poorer countries, the pharmaceutical industry’s latest advances for rare diseases are often agonizingly out of reach, impossible for almost all but the wealthiest families to afford and not covered by health insurance.
In desperation — and encouraged by the occasional success story — families are turning to social media to raise funds.
Every morning, Ellen’s father, Rayapudi Praveen, sends hundreds of emails on five crowdfunding websites like ImpactGuru and GoFundMe, asking people to contribute money to save his daughter’s life.
“Dear Sir, my daughter Ellen is suffering,” every email begins. “Can you help us?”
With only four months left before Ellen turns 2, time is running out — and the family is still far from its goal.
Spinal muscular atrophy is an inherited neuromuscular disease that kills more infants worldwide than any other genetic disorder. In India, one study put its prevalence at one in every 7,744 live births, or about 3,200 Indian babies each year.
Symptoms for all four types of the condition emerge at different stages. Infants like Ellen with Type 1, the most severe, show symptoms within their first six months of life: struggling to move their limbs, to swallow, to suck and eventually to breathe. They usually do not live past 2.
Across India, pediatric neurologists said, rising awareness among parents about the disease is leading to more patients being identified.
In recent years, India has established a reputation as a low-cost manufacturing hub for multinational pharmaceuticals, and the drugs made here are often substantially cheaper than imported ones, thanks in part to government price caps.
But the therapies for many rare diseases are still typically imported, forcing patients and parents to confront an excruciating truth: India’s status as a rising pharmaceutical superpower is of no help to them.
In 2019, the U.S. Food and Drug Administration approved the gene therapy Zolgensma, which alters the underlying genetic cause of spinal muscular atrophy and may permanently stop the disease’s progression.
At $2.1 million, the Zolgensma therapy from the pharmaceutical firm Novartis is believed to be the highest price ever set for a one-time treatment.
Spinraza, another drug, costs $750,000 in the first year and $375,000 a year after that, and needs to be taken for a lifetime.
Neither Zolgensma nor Spinraza, made by Biogen, is manufactured in India or approved for use here, so parents import them with the help of their doctors, a process that involves special government approvals.
The only drug approved for the condition in India is Evrysdi, manufactured by Roche. It’s the cheapest among the three treatments, but it still costs $53,000 to $80,000 a year, and that’s a discounted price for India, negotiated with Roche by the government.
None of these drugs are covered by insurance in India, so families face a wrenching choice: Raise the necessary money or see their children waste away.
So far, the Praveens have raised just over $100,000 for Ellen’s treatment, but they’re not giving up hope, and their optimism isn’t entirely unfounded.
Since May 2019, when Zolgensma was introduced, the parents of at least 10 children have succeeded in raising the $2.1 million through crowdfunding.
Last year, Yogesh Gupta started a crowdfunding campaign and sent emails to anyone he knew asking for help for his son, Ayaansh, who has Type 1. Soon a team of 125 friends, colleagues and relatives began sending messages on social media platforms to politicians and Bollywood stars. Moved by the plight of the child, the officials and celebrities not only donated money themselves but also helped spread the word.
After three and a half months, Mr. Gupta said he raised $2.1 million.
“There is a lot of improvement,” Mr. Gupta said of his son after he received the Zolgensma treatment. “He can slightly lift his legs and neck control is far better.”
Raman Nagumantri is more than halfway there, having raised $1.6 million for his 19-month-old daughter, Khyati.
“We don’t remember a day when we have slept for the whole night since she was diagnosed,” Mr. Nagumantri said. “But we are close, and I can do anything, anything, to get those required funds in these four months.”
For almost all the world’s children with Type 1, their best chance of survival may lie with the Global Managed Access Program, or gMAP, which provides Zolgensma for free to a select number of eligible patients under the age of 2 in countries where the gene therapy has not received regulatory approval or is not covered by insurance.
Representatives from Novartis said more than 250 children from around the world had received the therapy free through gMAP.
Novartis declined to share the total number of patients from India, but Dr. Ann Mathew, a leading pediatric neurologist, who has over 400 spinal muscular atrophy patients, said 40 children had received the treatment in the past year across India, the majority through gMAP. Nineteen of her patients have taken Zolgensma in the past 13 months, 16 free and three paid.
Biogen said 200 patients in India had received Spinraza for free.
Patient advocacy groups are pushing for government intervention to negotiate better prices with pharmaceutical companies.
“When the government intervenes, the prices will automatically go down,” said Alpana Sharma, co-founder of Cure SMA, a parent-led advocacy group. “This is what happened with cancer and other rare diseases like hemophilia.”
While the parents of children with Type 1 face a harrowingly short time period for a cure, the treatments for Type 2, which has debilitating effects but is not typically fatal before adulthood, are also far beyond the means of most caregivers.
In the coastal state of Goa, Ruby Borges and her husband, Benedict Borges, were devastated when their 5-year-old son, Dylan, was diagnosed three years ago with S.M.A.-Type 2. In most cases, Type 2 symptoms arrive between six and 18 months, and children suffering from it cannot walk.
At the time of Dylan’s diagnosis, Spinraza was the only treatment available.
After he didn’t get into the compassionate access program, his parents turned to crowdfunding. Months of appeals made through church groups in their community helped collect $57,000. At that rate, it would take years to source the money to pay for Spinraza, and in the meantime, Dylan was growing weaker as his muscles atrophied.
Doctors advised Dylan’s parents to start him on Evrysdi. They managed to buy enough supply of that drug to last through the end of the year. Dylan’s mother feels that the medication and intense physiotherapy are helping, and she said she had seen a 20 percent improvement in his condition. But she worries about how long she can keep relying on the generosity of strangers to keep her son alive.
“People laugh when they hear the price of the medicine,” Ms. Borges said. “They wonder if I’m going to spend it on a car or a big house.”
The parents of Ellen need even more money and have even less time.
On a recent afternoon, her father walked down a dirt road toward a nearby highway, where he hitched a ride to the city of Vijayawada. Hours later, he arrived at the large house of a businessman-philanthropist he hoped could help.
But it was not to be.
“Accept your fate and move on,” the businessman told him.
Mr. Praveen looked through a window onto the businessman’s sprawling lawn and vowed not to give up.
“I will fight to her last breath,” he said.
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Valeurs Actuelles
Un test d’anglais au collège propose un genre « autre », l’Éducation nationale plaide « l’erreur »
Un banal test d’anglais a viré à la polémique. En effet, un des choix proposés aux élèves de troisième au moment de mentionner leur genre a déconcerté les parents d’élèves. L’évaluation organisée par la plateforme Evalang, organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, offrait trois choix de réponses : masculin, féminin ou « autre », relate Le Figaro, mardi 5 avril.
Une association dénonce « une idéologie »
Alertée par des parents d’élèves, l’association « Juristes pour l’enfance » a publié un communiqué dans lequel elle fustige la mention d’un troisième choix. « Il est en effet inadmissible qu’un test d’anglais soit l’occasion et le prétexte pour véhiculer auprès de jeunes collégiens une idéologie remettant en cause la binarité des sexes et l’existence de deux sexes », a-t-elle affirmé avant d’ajouter que cette « idéologie » est développée « sans le moindre fondement scientifique ».
Face à la polémique et aux multiples appels reçus, le ministère de l’Education nationale a évoqué une « erreur », et a retiré le choix « autre » du formulaire, rapporte le quotidien. Si elle regrette que certains élèves aient pu être troublés, l’association a estimé que la décision du gouvernement est en « conformité avec le réel et la loi française ».
Le collectif appelle les pouvoirs publics à une « plus grande vigilance ». « Cet évènement révèle l’urgence de préserver la jeunesse des obsessions que certains adultes avides de déconstruction veulent leur imposer », a-t-elle souligné.
Le Figaro
Qui a dit que les fiançailles étaient ringardes?
Marine RegimbeauENQUÊTE - La tradition de la bague d’engagement est en vogue. La popularité des posts des célébrités, le trafic sur les e-shops des grands joailliers et le nombre de marques digitales qui ont fleuri ces dernières années en témoignent.
Voilà plusieurs week-ends que, devant la boutique Cartier du boulevard des Capucines à Paris, une longue file se forme chaque samedi après-midi. Des bancs ont même été installés devant les vitrines à destination des clients qui attendent patiemment (ou non) leur tour pour entrer… Certains veulent faire réparer un bijou, d’autres viennent acheter un cadeau ou faire du repérage à l’instar de ce jeune couple de trentenaires qui cherche une bague de fiançailles. «Nous n’avons pas pris rendez-vous, mais nous avons passé de nombreuses heures sur les sites internet des grands joailliers pour faire le tour de l’offre et trouver la bague de notre vie», expliquent-ils. Une méthode partagée par une majorité de futurs mariés.
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«Lorsque les clients entrent en magasin, deux tiers d’entre eux ont déjà opéré une première sélection sur le site, confirme Nicolas Bos, président de Van Cleef &Arpels. La digitalisation a beaucoup fait évoluer l’acte d’achat, y compris en ce qui concerne la catégorie des alliances et des fiançailles.» Ces 25-35 ans repèrent en ligne, écument les comptes Instagram et partagent des tableaux Pinterest, avant de finaliser leur choix en boutique. Certains accomplissent la démarche inverse en essayant en magasin puis en concrétisant leur achat sur l’e-shop des joailliers. Ils font leur étude de marché, derrière leur ordinateur, en comparant les prix désormais affichés par tous les bijoutiers. Même dans ce secteur perçu comme conservateur, la fluidité entre les deux mondes, numérique et physique, est plus forte que jamais. Et les confinements, assortis de longues périodes de fermeture, ont accéléré ces nouvelles habitudes.
Non seulement cette dynamique attise la désirabilité des acteurs traditionnels, notamment ceux de la place Vendôme, mais elle a aussi permis à des concepts alternatifs de se développer. Ainsi, les réseaux sociaux ont facilité l’émergence de DNVB (Digital Native Vertical Brand), ces jeunes marques nées sur internet qui proposent une offre différente en termes de design et de prix et cherchent à fédérer une communauté. Tel Gemmyo, pure player lancé en 2011, dont le compte Instagram a converti nombre de fiancés de la jeune génération. Ou encore, la marque de Leïla Buecher, dont les clients lui disent souvent que, avant de découvrir ses bijoux en diamants faciles à vivre au quotidien, ils n’avaient jamais osé s’intéresser à la joaillerie. «Il y a quelques mois, j’ai commencé à chercher ma bague de fiançailles et je me suis naturellement tournée vers les créateurs sur Instagram, témoigne Marion, 25 ans. Comme le label de Los Angeles, Après Jewelry.» Même si, au final, son amoureux lui a offert une bague Coco Crush en or blanc serti de diamants signée Chanel…
Ci-dessus: en septembre 2020, l’actrice Lily Collins officialisait ses fiançailles avec le réalisateur Charlie McDowell sur Instagram et présentait sa bague créée par la Californienne Irene Neuwirth.
Diamants de laboratoire et joaillerie circulaire
Pour cette génération, la question environnementale se pose aussi pour le précieux. Internet et les réseaux sociaux sont ainsi un formidable relais pour une marque comme Courbet, spécialiste du diamant de laboratoire. «Durant la pandémie, nous avons observé que beaucoup de jeunes gens allaient se documenter sur notre site, indique Manuel Mallen, le cofondateur de la marque, qui s’autoqualifie «joaillier écologique». «Quand ils viennent chez nous place Vendôme, ils sont aujourd’hui très informés, et recherchent une création éthique.»
Quand de jeunes clients viennent chez nous place Vendôme, ils sont très informés et recherchent une création éthique
Dans un tout autre style, le label Héloïse & Abélard défend une joaillerie circulaire en sertissant des diamants recyclés. Sa fondatrice, Héloïse Schapiro, multiplie les interactions avec ses clients via son site et son Instagram. «En joaillerie, je ne crois pas au 100 % digital, nuance toutefois la jeune femme, qui reçoit dans son showroom de la rue du Louvre (Paris 1er). Il arrive toujours un moment où on a besoin d’un vrai rendez-vous pour découvrir la bague et se l’approprier. Que ce soit les hommes venant seuls faire une surprise à leur dulcinée, ou les femmes souhaitant se rendre compte des volumes et vérifier qu’elles se sentent à l’aise avec le bijou.»
Vintage et seconde main
La quête d’une bague singulière, voire unique, peut également pousser les couples vers le seconde main. «Mon fiancé a surveillé le marché des enchères via internet, raconte la Lyonnaise Marie-Amélie. Il a aussi repéré en parallèle de très beaux modèles Cartier à des prix attractifs… Mais le vendeur a eu le Covid, ce qui a retardé la vente et j’ai finalement reçu un sublime solitaire en or blanc non signé.» Si le phénomène reste limité dans le cas des fiançailles, Collector Square accueille ainsi des clients «qui ont repéré un modèle chez un joaillier et, pour des questions de budget, se tournent vers des pièces vintage similaires», raconte Constance Lauvinerie, responsable du département bijou de la plateforme.
Il n’est pas rare que ces couples qui ont fait le choix du vintage, de marques accessibles ou de créateurs confidentiels s’orientent, lorsqu’il s’agit de la seconde étape, celles des alliances, vers la place Vendôme. C’est le cas de Berfin, jeune Parisienne d’origine turque qui rêve d’allier un anneau Cartier à sa bague de fiançailles Histoire d’Or. Ou de Mathilde, Française de Glasgow qui n’a pas encore fixé la date de ses noces. En revanche, elle sait déjà qu’elle optera pour une alliance Cartier qui se mariera parfaitement avec le solitaire en or blanc acquis 1200 € par son futur époux écossais chez l’enseigne britannique Fraser Hart.
Les petits prix des grands joailliers
Cartier
Le premier prix pour un bout d’éternité signé du «joaillier des rois, rois des joailliers» est de 3150 €. À ce prix-là, la pierre est petite (0,1 carat) mais arbore de jolies formes (brillant, cœur, émeraude) et fait son effet sur un anneau pavé.
Van Cleef & Arpels
Ce travail de perlage de l’or est une des signatures du célèbre joaillier. Il renvoie divinement la lumière autour du diamant comme sur ce solitaire Perlée en or rose (recyclé, comme 100 % de la production de la marque) serti d’un brillant de 0,3 carat, vendu 3800 €.
Tiffany & Co
Au même titre que le jean Levi’s ou le soda Coca-Cola, le diamant Tiffany est une icône américaine. L’offre du joaillier (désormais propriété du groupe français LVMH) est très large et commence à 2100 € pour une bague en platine sertie d’un brillant de 0,25 carat.
Boucheron
Le motif Clou de Paris - un classique de l’horlogerie et de la joaillerie, devenu cher à Boucheron - facette l’or et donne un éclat particulier à cette bague sertie d’un diamant de 0,2 carat, vendue 3000 € et signée du premier bijoutier à s’être installé place Vendôme, en 1893.
Chaumet
Le joaillier de Napoléon s’y connaît en bijoux de sentiments. Et comme toutes les occasions sont bonnes, Chaumet a imaginé de délicates «bagues de demande» (qui s’additionnent à celles de fiançailles et aux alliances), serties d’un diamant taille poire (à partir de 2830 €).
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New York Times - World
Hard-liner Who Led Crackdown on Protests Is Favorite to Run Hong Kong
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John Lee, who spent his career in Hong Kong’s security services, is likely to continue Beijing’s emphasis on political stability above all else.
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By Austin Ramzy
HONG KONG — John Lee rose through the ranks of Hong Kong’s security services, earning a reputation as a hard-liner by crushing the city’s 2019 protest movement and curbing dissent as the city’s No. 2 official.
Now, he is widely expected to be Beijing’s choice to take over as Hong Kong’s leader, an appointment that would reflect the central government’s emphasis on reinforcing its grip on the once-restive city, even at the expense of its status as a global financial center.
Mr. Lee said Wednesday he had submitted his resignation as Hong Kong’s chief secretary and that he planned to run for chief executive if Beijing accepted his notice.
“It signifies he is confident that he can get the support of Beijing, otherwise you would not take the risk of resigning from your post,” said Lau Siu-kai, an adviser to Beijing on Hong Kong affairs.
Carrie Lam, Hong Kong’s chief executive since 2017, opened the door for Mr. Lee to run when she said on Monday that she was stepping down after a single term plagued by vast antigovernment protests and a Covid outbreak this year with one of the world’s highest death rates.
If Mr. Lee were to move into the top job, he would bring to it a set of skills and experiences sharply different than those of his predecessor, reflecting just how much China’s priorities for Hong Kong have shifted.
Before becoming chief secretary last year, Mr. Lee, 64, had spent his entire career with Hong Kong’s security services, first with the police, eventually becoming deputy commissioner, before shifting to the city’s security bureau, which oversees the police, prisons, immigration and fire departments.
There, he became the security secretary, and then led the government’s campaign to suppress the widespread protests in 2019 against a proposal to allow extraditions to mainland China, which soon expanded into a broader antigovernment movement.
Last year, when the police arrested dozens of pro-democracy activists and politicians because of their efforts to choose candidates to run in the city’s legislative elections, Mr. Lee defended the move, saying their plans to paralyze Hong Kong’s government once in office would lead the city into a “bottomless abyss.” Many of those arrested remain in custody awaiting trial for charges of subversion under a tough national security law Beijing imposed in 2020.
Mr. Lee was one of several senior Hong Kong and Chinese officials the United States imposed sanctions on in 2020 for their roles in cracking down on dissent in the city.
Political analysts say Mr. Lee’s ascension to chief executive would show that Beijing still has deep concerns about Hong Kong’s political stability, even after a sweeping crackdown has left much of Hong Kong’s once vocal pro-democracy camp either in prison or exile.
“Beijing’s priority is to put political regime security above financial security in Hong Kong,” said Sonny Lo, a political analyst based in Hong Kong.
“It is not surprising for a security official to very likely take over the chief executive position in Hong Kong,” he added. “It conforms with the trend of securitization in mainland China in the past 10 years, especially after Xi Jinping came to power.”
Hong Kong’s leader is voted on by a committee of 1,500 people loyal to the central government. The system has always chosen Beijing’s preferred candidate, but it was tightened further last year to eliminate the remote possibility that a candidate favorable to the city’s opposition camp could be nominated.
One of the restrictions put in place was a system of extensive vetting of candidates for chief executive and the city’s legislative council. As chief secretary, Mr. Lee led that vetting committee, an indication of Beijing’s trust in him.
The lead-up to the selection of a new chief executive has been muted this year, with serious candidates emerging only one month before the May 8 poll. The decision had been scheduled for March, but was postponed as a coronavirus outbreak surged in February.
The Latest on China: Key Things to Know
Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.
China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.
The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.
Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.
The relative quietness of the process reflects Beijing’s goal of avoiding political division within the establishment camp, Mr. Lau said. “Hong Kong cannot afford to have this kind of division, particularly in view of Covid-19,” he said.
Since Hong Kong returned to Chinese control in 1997, its four top leaders have come from either the business world or the city’s civil service. None has served a full two terms as allowed by law, and their tenures have often been marred by unpopularity and ineffectiveness.
“We have had one businessman, one professional and two civil servants serving as chief executive,” said Ronny Tong, a former lawmaker who now serves in the cabinet of Hong Kong’s chief executive. “It doesn’t seem any of them were truly up to the task. So for Beijing to say, perhaps let’s try another angle, I think it is understandable.”
Hong Kong’s system has frequently been criticized for selecting loyalists with limited political skills who often appear more beholden to the central government than the populace at large. While Mr. Lee would come into the job with a different background, critics say he would have similar shortcomings.
“The Communist Party does not pick leaders for Hong Kong with political skills,” said John P. Burns, an emeritus professor at the University of Hong Kong. “John Lee fits right into this.”
Because Mr. Lee does not have the same networks of contacts through Hong Kong’s business world and bureaucracy that his predecessors did, he would probably be more dependent on Beijing’s office in Hong Kong, the Central Liaison Office, for guidance, Mr. Burns said.
Other potential candidates who have been discussed to succeed Mrs. Lam included Paul Chan, Hong Kong’s financial secretary.
“Paul represents putting economy in the forefront,” Mr. Tong said. “John is really more of a security man, and therefore he is more at ease with trying to keep Hong Kong stable and a safe political environment. The choice of the two would suggest in terms of the list of priorities what Beijing is thinking.”
But Mr. Chan appeared to discount that possibility on Wednesday when he wished Mr. Lee luck in the selection contest, which was seen as a sign that he would not participate.
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France24 - Monde
Fermeture du journal algérien "Liberté" : "Une volonté de museler la presse ?"
Publié le : 06/04/2022 - 01:00
FRANCE 24
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L’un des fleurons de la presse indépendante francophone en Algérie, le quotidien Liberté, ferme ses portes. Son principal actionnaire, l’homme d’affaires et milliardaire Issad Rebrab, a annoncé son intention d’organiser, le 6 avril, une assemblée générale pour un dépôt de bilan et la dissolution du titre. Sur France 24, Farid Dms Debah, fondateur du Mouvement citoyen pour l’Algérie, se demande "s’il n’y a pas une volonté de museler la presse" derrière cette décision.
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Valeurs Actuelles
Île-de-France : les hommes représentent 20 % des victimes de violences conjugales, mais leur parole est peu entendue
Depuis 2019, l’année de la naissance du Grenelle des violences conjugales et du mouvement #Metoo, les violences faites aux femmes sont devenues une priorité de la justice et de la police. Qu’en est-il du sort des hommes battus ? Ces derniers sont sous une emprise encore souvent jugée honteuse. En Île-de-France, ils représentent environ 20 % des cas de victimes conjugales, rapporte le Parisien, mardi 5 avril. Mais au quotidien, ils éprouvent parfois des difficultés à se faire entendre, que ce soit lors des enquêtes, ou même, devant la justice.
Dans cette région, rien que pour l’année 2021, le ministère de l’Intérieur a identifié plus de 32 000 plaintes pour des coups et blessures intrafamiliaux. Parmi elles, selon les sources du quotidien régional, près de 6 500 victimes seraient des hommes. Or, avocats et associatifs assurent que leur parole n’est pas écoutée. « Il ne faut plus qu’ils aient honte. Il est temps de penser les violences conjugales en termes d’égalité. Il faut intégrer que ce sont des situations catastrophiques, car leur virilité s’effondre comme leur estime de soi, confirme Maître Martine Moscovici dans les colonnes de nos confrères. Ils souffrent de culpabilité et sont aussi sous emprise. »
« Déni, refus et rejet »
Certaines associations, comme SOS Hommes battus, viennent en aide aux victimes masculines. « Il s’agit de dégrossir un peu le terrain, car les hommes sont dans des états psychoaffectifs délicats. Ils sont affaiblis et peu lucides. En plus, ils subissent des réactions diverses et variées : du déni, du refus ou du rejet, il faut les orienter et les remotiver », explique au Parisien Ulrick Lemarchands, le président de l’association SOS Hommes battus. Il juge que les policiers et les gendarmes ne sont pas formés pour accueillir les hommes battus : « Ils n’ont pas les codes pour les accompagner. »
De leur côté, pourtant, interrogées par le journal, les forces de l’ordre assurent effectuer leur travail sans aucune distinction. « La différence est peut-être sensible à chaud, relève, de son côté, un officier qui dirige une équipe d’enquêteurs spécialisés en Île-de-France. Quand une femme a des enfants en bas âge, on aura tendance à la convoquer le lendemain pour qu’elle s’organise. Alors qu’un homme sera immédiatement interpellé. »
Les femmes « présentées comme manipulées et sous influence »
Quid de la justice ? Cette dernière traite-t-elle les hommes victimes de violence conjugale comme les femmes ? Non, assure Maître Martine Moscovici, dans les colonnes du Parisien. Celle-ci pointe une disproportion importante dans le traitement judiciaire des affaires. Même son de cloche du côté de Joffrey Meyer, avocat versaillais. « Devant les cours d’assises sur des faits de violences et/ou des incestes sur les enfants, [les femmes] sont présentées comme manipulées et sous influence des hommes, éclaire-t-il. Comme si elles n’étaient pas des êtres libres et responsables. Globalement, pour les peines, elles s’en tirent mieux que les hommes. »
L'Humanité
Dayan dépoussière son divan
Prescription cultureTélévision Le psychanalyste incarné par Frédéric Pierrot reprend du service auprès de nouveaux analysants qui doivent faire face aux conséquences de la pandémie de Covid.
Grégory MarinDepuis la fin de la première saison, cinq années ont passé. Si le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015 cogne encore à bas bruit dans la conscience française, un autre est venu le concurrencer : la pandémie de Covid et ses conséquences, au premier rang desquelles le confinement.
Philippe Dayan (Frédéric Pierrot), après son divorce, doit affronter un procès à la suite de la mort d’Adel Chibane (Reda Kateb), le policier qu’il suivait en 2015, parti combattre Daesh en Syrie. Un contexte particulier pour recevoir de nouveaux analysants : Lydia (Suzanne Lindon), étudiante qui nie son cancer ; Inès (Eye Haïdara), avocate qu’il avait suivie des années auparavant, avec un difficile rapport à la famille ; Alain (Jacques Weber), chef d’entreprise poursuivi par la justice… Outre l’affaire Chebane, le lien avec la première saison passe par le jeune Robin (Aliocha Delmotte), qui accepte mal la séparation de ses parents Léonora et Damien (Clémence Poésy et Pio Marmaï). Pour faire face à cette patientèle qui réveille ses propres questionnements, il fait appel à Claire (Charlotte Gainsbourg), une consœur qui va le bousculer dans ses convictions.
Le fond ne change pas : il s’agit de questionner l’intime à partir d’un traumatisme partagé. « On ne peut pas aller voir son père à l’Ehpad, on ne peut pas prendre l’avion… C’est une série sur ce qui nous empêche », explique Éric Toledano, qui assure avec Olivier Nakache la cohérence de la série, dont la réalisation est tournante : Agnès Jaoui, Emmanuelle Bercot, Arnaud Desplechin, Emmanuel Finkiel… « On a de la chance de les avoir », insiste le duo, qui réalise aussi quelques épisodes.
« J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver en analyse »
Cette saison voit aussi s’installer de nouveaux acteurs face à Frédéric Pierrot. Jacques Weber, « séduit » par un texte « fort et intelligent », mais aussi par ce duo qui fonctionne : « Si Frédéric n’est pas là, je ne suis pas là », avance-t-il… avant de lâcher : « J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver en analyse. » Même sensation pour Suzanne Lindon, « portée », dit-elle, par « l’écoute et le regard de Frédéric ». Eye Haïdara a carrément « abordé le tournage comme une thérapie » ! « J’ai appris à vivre avec le personnage (mais) je n’ai eu le sentiment de pouvoir le jouer qu’à la fin du tournage. D’ailleurs, on a retourné la première scène après coup. »
Sans doute ne faut-il pas exagérer le côté cathartique de la série, prévient son acteur principal : « Je ne suis pas sûr que Dayan soit un bon praticien. C’est le héros de la série, mais je trouve normal de s’interroger sur sa pratique. Cette question, le public va se la poser. » D’où l’importance du personnage de Claire, approchée par Dayan pour devenir sa superviseuse, et qui préférera entamer avec lui une analyse. Une opposition forte, mais volontairement éloignée de celle qu’il avait avec Esther (Carole Bouquet) dans la première saison : « On ne voulait pas refaire le match de la saison 1 », assure Clémence Madeleine-Perdrillat, scénariste. Mêmes ingrédients, mais recette revisitée. La marque des grands chefs ?
Séries téléviséesArtecharlotte gainsbourgjacques weber New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Russian soldiers opened fire on a cyclist in Bucha, new video shows.
Malachy Browne and Dmitriy Khavin
New video has emerged that adds to mounting evidence of atrocities carried out while Russia’s military occupied the suburban town of Bucha, northwest of Kyiv.
The video shows a cyclist moving along a street in Bucha, dismounting and walking a bicycle around the corner onto a street occupied by Russian soldiers. As soon as the cyclist rounds the turn, a Russian armored vehicle fires several high-caliber rounds along the thoroughfare. A second armored vehicle fires two rounds in the direction of the cyclist. A plume of dust and smoke rises from the scene.
The video is aerial footage recorded by Ukraine’s military in early March when Russian forces still held the town. It has been independently verified by The New York Times.
Weeks later, after Russia withdrew from Bucha, a body in civilian clothes was filmed beside a bicycle in this precise location in a second video verified by The Times. The body, with one leg mangled, lies behind a concrete utility pillar that has collapsed from an apparent strike. The damage to the pillar is consistent with high-caliber ammunition. The person’s clothing — a dark blue top and lighter pants — matches the cyclist’s attire.
In the aerial footage, the Russian armored vehicles visible on the street appear to be BMD-4 infantry fighting vehicles, which are commonly mounted with a 100-millimeter gun and 30-millimeter cannon, according to a Times analysis of the video. More than 20 Russian military vehicles are positioned near the two vehicles that fired, both on the same street and stretching for blocks along a cross street.
The military convoy is stationed at an intersection on Yablonska Street, where The Times on Monday documented more than a dozen dead bodies. Satellite images confirmed that the people were killed in March while Russia controlled the town; the new video confirms that a Russian convoy was situated where many of those bodies were found.
John Ismay contributed reporting and David Botti contributed video editing.
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Le Figaro
24 heures photo du 4 avril 2022
EN IMAGES - Retrouvez les photographies les plus marquantes de la semaine, sélectionnées par la rédaction du Figaro Magazine.
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Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement
EN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.
France24 - Monde
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes
Publié le : 05/04/2022 - 18:30
FRANCE 24
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Roméo LANGLOIS
Alors que les bombardements et les combats se multiplient dans l'est de l'Ukraine et que Kharkiv est encerclée, un couple a choisi d'envoyer au monde un message d'amour – et de résistance – en se mariant au milieu des ruines de la deuxième ville du pays. Reportage de Catherine Norris Trent, Achraf Abid et Roméo Langlois, envoyés spéciaux de France 24 en Ukraine.
Anton et Nastya sont bien décidés à envoyer au monde un message d'espoir et de résistance en se mariant au milieu des ruines de leur ville, Kharkiv, cible d'intenses bombardements russes depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, lancée le 24 février.
"Malgré toutes les atrocités commises à Kharkiv et en Ukraine, il y a encore une place pour l'amour", assure Anton à France 24.
"Et pour la tendresse et la douceur, ajoute Nastya. Seuls ces sentiments-là nous permettront de survivre et de gagner."
Le couple a choisi de se marier pour montrer que l'amour peut prévaloir même en temps de guerre et pour mettre en lumière les tragédies qui se déroulent sur le sol ukrainien.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Info ou intox
Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent
Le monde dans tous ses États
Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?
Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : après Boutcha, l'Occident poussé à réagir ?
L'Humanité
Fatima Oussoufa, femme de combat, gardienne d’idéaux
Prescription cultureTélévision Julien Blanc-Gras suit le quotidien de la concierge de son immeuble, militante pour la démocratie aux Comores, son pays d’origine.
Sohir Belabbas« Non, je ne me doutais pas que ma concierge attaquait des ambassades entre deux coups de serpillière. » Le récit à la première personne du réalisateur Julien Blanc-Gras s’intéresse à sa concierge, Fatima Oussoufa. Depuis deux ans, elle se bat pour destituer le colonel Azali Assoumani, président des Comores. La gardienne d’immeuble fait partie de l’appel de Paris aux Comores, un collectif d’opposants au régime. Comme d’autres compatriotes (ils sont au total 400 000 en France, l’équivalent d’un tiers de la population de l’archipel), Fatima ne supporte pas la misère et les atteintes aux droits humains perpétrées par le régime. À 8 000 kilomètres de son pays d’origine, avec son collectif, elle espère provoquer un mouvement social, un printemps comorien.
Fatima Oussoufa travaille à Paris et vit en banlieue avec ses trois enfants. Il y a vingt ans, elle a quitté son pays, puis son mari, et se démène depuis pour s’en sortir. Sans rien lâcher de ses combats : pendant qu’elle organise les actions avec un camarade au téléphone, elle frotte les portes et sort les poubelles. Le président des Comores doit arriver pour une visite officielle en France, son collectif organise un comité d’accueil. À défaut de surprendre « Gozibi », le mal-aimé en comorien, Fatima enfarine son conseiller. Elle est arrêtée à l’aéroport, la vidéo circule sur les réseaux sociaux. Elle devient une figure de proue du mouvement et une opposante désormais fichée par les autorités comoriennes. Mais le soulèvement au pays ne prend pas.
Le film suit le quotidien de cette militante, entre engagement politique, vie professionnelle et vie familiale. Il montre la difficulté de concilier tous ses combats au quotidien, comme sa légitimité à lutter de l’extérieur. Une histoire d’immigration, de « double absence », comme la décrivait si bien le sociologue Abdelmalek Sayad.
Télévisiondocumentairefrance 2comores Valeurs Actuelles
Pour Christian Estrosi, Marine Le Pen « parle soft mais pense hard »
« Nous avons appris à travailler ensemble avec Emmanuel Macron pendant cinq ans, avec une vraie relation de confiance. » Voilà ce qu’a, entre autres, confié le maire de Nice, Christian Estrosi, dans un grand entretien accordé à Nice-presse, mardi 5 avril. Le premier magistrat de la cité niçoise, soutien affiché du Président sortant, y redit son appui complet à Emmanuel Macron. Et ne ménage pas ses critiques envers Marine Le Pen : « Derrière celle qui veut apparaître avec un visage doucereux dans cette campagne, Marine Le Pen est en réalité le pire de l’extrême droite. Il faut le dire », assène Christian Estrosi. Avant de tirer cette ultime flèche de Parthe à l’encontre de la candidate du Rassemblement national : « J’estime qu’elle parle soft, mais pense hard et qu’il ne faut pas l’oublier. »
Estrosi égratigne ses anciens camarades des Républicains
Ayant quitté Les Républicains depuis plusieurs mois, Christian Estrosi n’épargne pas non plus ses anciens camarades. Notamment un certain nombre d’élus locaux de son département, les Alpes-Maritimes. Comme par exemple le maire Les Républicains de Cannes et président de l’association des maires de France (AMF), David Lisnard. « Je vois David Lisnard faire voter une motion à Cannes contre les propositions d’un candidat par une assemblée constitutionnelle. Est-ce que moi je vais faire voter par la Métropole contre les propositions de Jean-Luc Mélenchon ? », fustige-t-il, en référence à la proposition défendue par Emmanuel Macron de fusionner métropole et département. Christian Estrosi redit aussi à Nice-Presse son refus d’être ministre dans le potentiel prochain gouvernement d’Emmanuel Macron, et ce, pour se concentrer sur Nice. Il explique aussi bien compter briguer un nouveau mandat de maire de la ville en 2026. « Je ne peux pas dire que je veux conduire Nice en 2030 à ‑55 % d’émissions de CO2, en 2028 avoir conduit le tramway jusqu’à Drap et Cagnes-sur-Mer et organiser l’année de la capitale européenne de la culture sans vous dire que naturellement, si les Niçois me font confiance, je mettrais mon énergie à tout réaliser avec eux. », affirme Christian Estrosi.
Nice : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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What are war crimes, and how are they prosecuted?
Victoria Kim
World leaders have vowed to hold President Vladimir V. Putin responsible for war crimes as evidence mounts that Russian forces killed civilians in Ukraine.
The Kremlin has denied the allegations and says that recent images from the Kyiv suburb of Bucha, which was liberated from Russian control in the past week, were staged. But President Biden has called him a war criminal. And President Volodymyr Zelensky has said Mr. Putin is responsible for genocide.
If past prosecutions of war crimes are any indication, the process is arduous and thorough, and takes years of investigations and litigation that are only decided decades after a conflict ends.
Here’s what you need to know:
What is a war crime?
A war crime is an act committed during armed conflict that violates international humanitarian laws designed to protect civilians. The rules of war are codified in various treaties, including the Geneva Convention of 1949 and the Hague Conventions of 1899 and 1907.
The primary entity that can hold individuals accountable for war crimes is the International Criminal Court. It was established in 1988 through a treaty known as the Rome Statute that lists actions that can be prosecuted as war crimes, including willful killings, torture and intentional attacks on civilians. Some cases have been brought before special tribunals created by the United Nations.
What evidence is there of potential war crimes in Ukraine?
Ukraine’s prosecutor general, Iryna Venediktova, said the bodies of 410 people, apparently all civilians, have been recovered from the Kyiv region. Human Rights Watch said it had documented cases of rape, executions and looting of civilian property.
The New York Times has reported accounts of indiscriminate killings, torture and other violence against civilians. The I.C.C. had already launched a criminal investigation of possible war crimes in early March.
“What they did in Bucha, or the bombing of a hospital or a school, those are prima facie war crimes,” said Kwon O-Gon, an expert on international law who served as a judge on the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia.
How are war crimes investigated?
War crimes are investigated as any criminal activity would be, through interviewing witnesses, reviewing photos or videos and collecting forensic evidence, including ballistics analysis, autopsies or DNA testing. Prosecutors need to prove beyond a reasonable doubt that individuals knowingly committed the crimes.
Tougher to prove is how much a head of state knew and or was directly responsible for what happened under their command.
What are the chances Vladimir Putin will be held accountable?
The I.C.C. does not have its own police force or military. The court is reliant on states to hand over its owns citizens to the court for prosecution. That’s unlikely to happen with Russia’s high-level officials, much less Mr. Putin.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.
Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable.
Pushing for more sanctions. E.U. leaders are weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced so far. The United States is also expected to impose broad sanctions on two Russian banks.
On the ground. Russia has nearly completed its withdrawal from around Kyiv and is preparing for intensified assaults against eastern and southern Ukraine, according to military analysts. Russian forces continued to bombard the southern city of Mariupol,
Mr. Kwon noted there are no statutes of limitations for war crimes. Evidence or insider information could emerge years later, and Putin or others could be handed over to the court to ultimately be held accountable.
“Even if it takes 10 years or 20 years, even if it’s after Putin is removed from power, he could be brought to the dock,” Mr. Kwon said.
Which heads of state have been tried for war crimes?
Slobodan Milosevic, known as the “Butcher of the Balkans,” was the first former head of state to be tried for such crimes in 2002. He died in his cell in The Hague as his four-year trial drew to a close, before a verdict was reached.
Charles G. Taylor, the former president of Liberia, was sentenced to 50 years in 2012 for atrocities committed in Sierra Leone during its civil war in the 1990s. Laurent Gbagbo, former president of Ivory Coast, was acquitted of crimes against humanity and other charges related to violence that followed the country’s presidential election in 2010.
The I.C.C. issued an arrest warrant for Libya’s leader, Col. Muammar el-Qaddafi, in 2011 accusing him of crimes against humanity, but he was killed that October before he faced trial.
Former President Omar Hassan al-Bashir of Sudan is wanted by the court on charges of genocide and war crimes in the Darfur region, but he has not been turned over by Sudan’s transitional government.
Anushka Patil contributed reporting.
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France24 - Monde
Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité
Publié le : 05/04/2022 - 06:41Modifié le : 05/04/2022 - 21:30
Aude MAZOUE
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Yona HELAOUA
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Marc DAOU
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Alice BROGAT
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est exprimé par visioconférence devant le Conseil de sécurité de l'ONU, après la découverte de massacres imputés aux forces russes, notamment à Boutcha. Il a appelé, entre autre, à une réforme du droit de veto pour éviter que la Russie reste impunie. Par ailleurs, le Parquet national antiterroriste français a ouvert trois enquêtes pour "crimes de guerre" en Ukraine. Retrouvez les événements de la journée du 5 mars.
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3 h 21 : les États-Unis vont fournir une aide supplémentaire de 100 millions de dollars à l'Ukraine
Les États-Unis fourniront une aide supplémentaire en matière de sécurité de 100 millions de dollars (91,8 millions d'euros) à l'Ukraine, qui comprendra notamment des systèmes antichar, a déclaré le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.
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2 h 33 : Twitter limite la portée des comptes gouvernementaux russes
Twitter a annoncé, mardi, de nouvelles mesures contre les comptes gouvernementaux russes pour réduire la circulation de la propagande officielle du Kremlin sur le réseau social. Ces comptes ne seront plus "recommandés" aux utilisateurs du réseau social dans aucune catégorie du site ou de l'application, y compris en cas de recherche, a indiqué la plateforme dans un communiqué.
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22 h 37 : explosions dans la région de Lviv
Des explosions ont eu lieu mardi soir dans la petite ville de Radekhiv, à 70 kilomètres de Lviv, la grande cité de l'ouest de l'Ukraine, a annoncé un responsable local, appelant la population à se mettre à l'abri.
"Explosions dans la région de Radekhiv. Tout le monde reste à l'abri", a écrit sur Telegram Maksym Kozitskiï, à la tête de l'administration militaire régionale. "À cette heure, nous ne disposons pas d'informations sur d'éventuelles victimes", a-t-il ajouté.
Une journaliste de l'AFP à Lviv y a entendu des sirènes d'alerte antiaérienne.
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22 h : démantèlement d'une importante plateforme russe du "darknet"
La "plus grande" plateforme de vente du "darknet" mondial, dénommée "Hydra Market" et opérant en langue russe depuis 2015, a été démantelée et des bitcoins d'une valeur de 23 millions d'euros ont été saisis, a annoncé mardi la justice allemande.
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21 h : Moscou dit avoir abattu deux hélicoptères venus évacuer des chefs militaires ukrainiens de Marioupol
L'armée russe a affirmé mardi avoir abattu deux hélicoptères ukrainiens cherchant à évacuer des chefs d'un bataillon nationaliste défendant le port assiégé de Marioupol, tout en appelant une nouvelle fois ces défenseurs à déposer les armes.
"Ce matin, 5 avril, autour de Marioupol, une nouvelle tentative du régime de Kiev pour évacuer des chefs du bataillon nationaliste Azov a été avortée. Deux hélicoptères ukrainiens Mi-8, essayant d'atteindre la ville depuis la mer, ont été abattus par des systèmes anti-aériens portatifs", a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov.
Le responsable a assuré que Moscou avait proposé mardi matin aux combattants ukrainiens de déposer les armes et de quitter la ville "via un itinéraire convenu" vers le territoire sous contrôle de Kiev.
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19 h 56 : Boutcha vise à "torpiller" les négociations russo-ukrainiennes, selon Moscou
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé mardi que la découverte de cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha était une "provocation" visant à faire échouer les négociations en cours entre Kiev et Moscou.
"Une question se pose : à quoi sert cette provocation ouverte et mensongère (...) ? Nous sommes amenés à penser qu'elle sert à trouver un prétexte pour torpiller les négociations en cours", a affirmé Sergueï Lavrov dans un message vidéo diffusé à la télévision russe.
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18 h 09 : le Royaume-Uni a gelé 350 milliards de dollars du "trésor de guerre de Poutine"
Londres a gelé 350 milliards de dollars du "trésor de guerre" du président russe Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.
"Jusqu'à présent, nos sanctions ont eu un effet paralysant sur ceux qui alimentent et financent la machine de guerre de Poutine. Cette semaine, nous annoncerons que nous avons gelé plus de 350 milliards de dollars du trésor de guerre de Poutine", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse commune avec son homologue polonais, Zbigniew Rau.
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17 h 33 : devant le Parlement espagnol, Volodymyr Zelensky évoque Guernica
Le président Volodymyr Zelensky a comparé mardi la guerre en Ukraine au massacre de Guernica, petite ville du Pays basque espagnol bombardée en 1937 par l'aviation nazie en soutien des troupes franquistes durant la Guerre civile espagnole.
"Nous sommes en avril 2022 mais on se croirait en avril 1937, quand le monde a appris ce qui se passait dans l'une de vos villes, Guernica", a-t-il déclaré lors d'une intervention diffusée en direct à la Chambre des députés espagnole.
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17 h 29 : la vidéo finalement diffusée
Le président Volodymyr Zelensky a finalement réussi à diffuser au Conseil de sécurité de l'ONU une vidéo présentant des images très crues de personnes tuées en Ukraine.
Ce sont des "images épouvantables", a déclaré l'ambassadrice britannique Barbara Woodward, se disant "scandalisée". Plusieurs corps ou parties de corps figuraient sur ces images, sur un fond sonore accentuant la dramatisation de la vidéo.
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16 h 59 : l'allocution de Volodymyr Zelensky se conclut sur un problème technique
Alors que le président ukrainien souhaitait diffuser une vidéo des atrocités survenues dans son pays, le clip en question n'a jamais pu être montré.
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16 h 41 : Volodymyr Zelensky s'adresse au Conseil de sécurité
Le président ukrainien a commencé à s'exprimer par visioconférence devant le Conseil de sécurité des Nations unies. "Le monde n'a pas encore vu ce que la Russie a fait dans d'autres parties du pays. (...) Les coupables doivent rendre des comptes"; a souligné Volodymyr Zelensky. "Les Russes souhaitent s'emparer de nos richesses, (...) nous coloniser."
"Le droit de veto russe est un droit de tuer", a encore estimé le président ukrainien, qui a appelé à ce que la Russie soit "tenue responsable" pour "crimes de guerre".
Volodymyr Zelensky a enfin réclamé l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l'ONU.
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16 h 32 : Martin Griffiths prend la parole à son tour
"Les civils ukrainiens paient le prix fort dans cette guerre", rappelle Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.
Mille quatre cents trente civils ont déjà été tués depuis le début du conflit, dont 121 enfants. Des "chiffres très probablement sous-estimés", explique-t-il. "Ces chiffres ne feront qu'augmenter."
Il réclame que les civils puissent se mettre à l'abri sans avoir à craindre des attaques.
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16 h 16 : Antonio Guterres s'exprime devant le Conseil de sécurité
Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, introduit l'ordre du jour. Il estime que l'attaque de la Russie, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, en Ukraine, membre de l'ONU, constitue un des plus grands défis à l'ordre international jamais vus. Il affirme également à titre personnel qu'il n'oubliera jamais les images de Boutcha.
Le secrétaire général des Nations unies a également rappelé que la crise ukrainienne a des conséquences mondiales, avec plus de 1,2 milliard d’habitants vulnérables à l’augmentation des coûts des aliments, de l’énergie et des engrais.
Il a appelé à des négociations sérieuses, respectant les principes de l'ONU.
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15 h 33 : Antony Blinken dénonce une "campagne délibérée pour tuer, torturer, violer" à Boutcha
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dénoncé mardi une "campagne délibérée pour tuer, torturer, violer" à Boutcha, ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait des troupes russes.
"Ce que nous avons vu à Boutcha n'est pas l'acte isolé d'une unité dévoyée. C'est une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités", a déclaré le secrétaire d'État américain avant de s'envoler pour Bruxelles.
"Cela renforce notre détermination et la détermination de pays à travers le monde de s'assurer que d'une façon ou d'une autre, un jour ou l'autre, ceux qui ont commis ces actes soient tenus pour responsables", a-t-il affirmé.
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15 h 15 : Vladimir Poutine veut "surveiller" les exportations alimentaires vers les pays "hostiles" et dénonce les pressions sur Gazprom
Le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi de "surveiller" les livraisons alimentaires vers les pays "hostiles" au Kremlin, en pleine vague de sanctions contre Moscou.
"Cette année, sur fond de pénurie alimentaire mondiale, nous allons devoir être plus attentifs aux livraisons alimentaires à l'étranger et surveiller en particulier les conditions de ces exportations vers les pays qui mènent contre nous une politique hostile", a-t-il affirmé, lors d'une réunion retransmise à la télévision publique.
Le président russe a également dénoncé la "pression" exercée contre Gazprom en Europe, soulignant que nationaliser des actifs russes était "une arme à double tranchant".
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14 h 57 : l'Otan redoute la découverte "d'autres atrocités" commises par les forces russes en Ukraine
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a dit mardi redouter la découverte "d'autres atrocités" lors de la reprise des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine et a dénoncé des "crimes de guerre".
"Je crains que nous soyons témoins d'autres atrocités. Les Russes contrôlent encore une partie du territoire ukrainien. Quand il sera repris, nous risquons de découvrir plus de fosses communes, plus d'atrocités, de crimes de guerre, et cela souligne l'importance d'enquêtes pour établir tous les faits afin que les responsables soient traduits en justice", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.
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14 h 43 : les nouvelles sanctions de l'UE "devront intégrer le pétrole et le charbon", indique Jean-Yves Le Drian
Les nouvelles sanctions en discussion au sein de l'Union européenne contre la Russie "devront intégrer le pétrole et le charbon", a déclaré, à Berlin, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
"Nous travaillons ensemble, la France et l'Allemagne, à la définition de ce que pourrait être ce nouveau paquet (de sanctions) qui devra intégrer le pétrole et le charbon" russes, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse à Berlin, tenue notamment avec son homologue allemande, Annalena Baerbock.
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14 h 25 : Washington interdit à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines
L'administration américaine n'autorise plus la Russie, à partir de mardi, à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines, renforçant la pression et faisant croître le risque d'un défaut de paiement russe.
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14 h 19 : selon l'Otan, la Russie se prépare à prendre "le contrôle de l'ensemble" du Donbass
La Russie se renforce pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, et réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
"Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre", a-t-il averti au cours d'une conférence de presse à la veille d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance.
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14 h 15 : une vingtaine de diplomates russes expulsés d'Espagne
L'Espagne va expulser quelque 25 diplomates et personnels diplomatiques russes, en réaction aux crimes de guerre présumés commis par l'armée russe en Ukraine, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares.
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13 h 04 : Danone réfléchit à l'éventualité de quitter la Russie
Danone réfléchit à la possibilité de quitter la Russie, à la suite des soupçons de crimes de guerre commis par l'armée russe dans la ville ukrainienne de Boutcha, a-t-on appris auprès d'une source au fait du dossier. À ce stade, aucune décision n'a été prise par le groupe.
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12 h 59 : tous les paiements européens à la Russie sont "tachés de sang", selon le maire de Kiev
Le maire de Kiev a exhorté les responsables politiques européens à couper tous les liens commerciaux avec Moscou, estimant que les paiements à la Russie étaient "tachés de sang" et alimentaient le "génocide des Ukrainiens".
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12 h 52 : Ursula von der Leyen et Joseph Borrell se rendront à Kiev "cette semaine"
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendra "cette semaine" à Kiev, accompagnée du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, a annoncé mardi son porte-parole.
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12 h 49 : le parquet antiterroriste français annonce l'ouverture d'enquêtes pour "crimes de guerre" en Ukraine
Le parquet national antiterroriste (Pnat) français a annoncé mardi avoir ouvert trois nouvelles enquêtes pour "crimes de guerre", pour des faits commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine depuis l'invasion de la Russie.
Les faits visés auraient été commis à Marioupol (sud de l'Ukraine) entre le 25 février et le 16 mars, à Gostomel (région de Kiev) entre le 1er et le 12 mars et Tcherniguiv (nord) depuis le 24 février, date à laquelle les troupes russes ont envahi l'Ukraine, a précisé le Pnat, compétent pour ce type d'infraction, dans un communiqué.
"Ils sont susceptibles d'être qualifiés de crimes de guerre matérialisés par des atteintes volontaires à l'intégrité psychique, des attaques délibérées contre des personnes civiles ne prenant pas part aux hostilités, des privations délibérées de biens indispensables à la survie de personnes civiles et/ou des attaques délibérées contre des biens à caractère civil, des vols, destructions et détériorations de biens", a expliqué le parquet antiterroriste.
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12 h 11 : la commission européenne va proposer plusieurs milliards de nouvelles sanctions contre la Russie
La Commission européenne va proposer aux Vingt-Sept un vaste train de sanctions supplémentaires contre la Russie, avec notamment des embargos sur les importations de charbon, de caoutchouc mais aussi de caviar, pour un montant estimé autour de neuf milliards d'euros par an, a-t-on appris mardi auprès d'une source européenne.
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11 h 51 : La France convoque l'ambassadeur de Russie à Paris après l'expulsion de diplomates russes
La France a convoqué l'ambassadeur de Russie à Paris après la décision antérieure de la France d'expulser 35 diplomates russes en réaction à la guerre en Ukraine, a déclaré le ministère français des affaires étrangères.
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10 h 53 : démantèlement d'une importante plateforme russe du darknet
La "plus grande" plateforme de vente du darknet mondial, dénommée "Hydra Market" et opérant en langue russe depuis 2015, a été démantelée et des bitcoins d'une valeur de 23 millions d'euros ont été saisis, a annoncé la justice allemande.
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10 h 52 : l'UE discute de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes
Les 27 pays de l'UE discutent de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes, après la découverte d'un grand nombre de corps dans la région de Kiev, a indiqué un responsable européen à Luxembourg. "Il y a des discussions sur ce qui peut être fait dans le secteur de l'énergie, comme le charbon et le pétrole", a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, avant une réunion des ministres des Finances de l'UE à Luxembourg pour débattre du contenu d'un cinquième paquet de sanctions européennes.
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10 h 33 : des images satellites américaines de Boutcha semblent réfuter la version russe
Des images satellites publiées lundi par la société américaine Maxar Technologies semblent réfuter les affirmations russes selon lesquelles les cadavres de personnes en vêtements civils trouvés dans la ville ukrainienne de Boutcha y étaient déjà avant que les troupes russes n'évacuent les lieux.
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9 h 59 : les discussions avec la Russie sont la "seule option", selon Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a indiqué dans une déclaration retransmise à la télévision que la tenue de pourparlers avec la Russie était la "seule option" pour l'Ukraine, même si de telles discussions constituent désormais un "défi". Il a précisé qu'il était possible qu'il ne discute pas directement avec le président russe Vladimir Poutine, alors que l'éventualité d'un entretien bilatéral avait été soulevée samedi.
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9 h 07 : bombardements sur Kramatorsk, principale ville aux mains de Kiev dans l'est
Plusieurs bombardements ont touché dans la nuit Kramatorsk, grande ville dans l'est de l'Ukraine sous la menace d'une offensive des troupes russes.
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9 h 00 : Kiev annonce que l'équipe du CICR bloquée près de Marioupol a été "libérée"
Le vice Premier-ministre a indiqué que l'équipe du CICR "retenue" par la police dans une localité proche de Marioupol a été "libérée" après négociations et a pu gagner les abords de Zaporizhzhia.
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6 h 30 : Volodymyr Zelensky attendu devant le Conseil de sécurité de l'ONU
Le dirigeant ukrainien, qui a dénoncé des "crimes de guerre" et un "génocide" après la mise à jour de dizaines de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha et dans d'autres localités près de la capitale ukrainienne, interviendra mardi 5 avril devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis l'invasion de son pays par la Russie, a indiqué le Royaume-Uni qui préside actuellement cette instance des Nations unies.
Dans une vidéo diffusée dans la nuit de lundi à mardi, Volodymyr Zelensky a confirmé cette intervention, dont on ne sait pas si elle aura lieu en direct ou en différé. "Le temps viendra quand chaque Russe apprendra toute la vérité sur qui d'entre leurs compatriotes a tué. Qui a donné les ordres", a-t-il déclaré, appelant à renforcer les sanctions contre Moscou et à livrer davantage d'armements à son pays.
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4 h 00 : nouvelles sanctions occidentales prévues "cette semaine"
Les États-Unis et leurs alliés veulent annoncer "cette semaine" de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, tandis que l'Ukraine recevra plus d'assistance militaire, a annoncé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
L'Union européenne discute, de son côté, en "urgence" de nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et l'Allemagne, a indiqué le haut-représentant de l'UE, Josep Borrell.
Le président français, Emmanuel Macron, a évoqué des sanctions individuelles et des mesures sur "le charbon et le pétrole". L'Allemagne et l'Autriche ont exclu des sanctions contre le secteur gazier russe.
Avec AFP
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Info ou intox
Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent
Le monde dans tous ses États
Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?
Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : après Boutcha, l'Occident poussé à réagir ?
L'Humanité
« Nous n’avons pas la statue de la Liberté mais la Canebière »
Prescription cultureDans le documentaire de Hugues Nancy, Marseille est présentée sous une lumière vive et passionnante.
Gérald RossiGérald RossiEn 1896, les frères Lumière filment le Vieux-Port de Marseille. Ce premier document, qui mérite le qualificatif d’historique, est un des nombreux films précieux (et colorisés) que propose ce passionnant documentaire de Hugues Nancy. Et Clara Luciani, qui fait se raconter à la première personne du singulier la cité phocéenne millénaire, lui prête sa voix. Depuis les frères Lumière, « inventeurs » du cinématographe, Marseille est, dans le monde contemporain, la ville de France le plus souvent filmée après Paris. Mais l’histoire débute voilà près de trois mille ans, avec la rencontre et le mariage de la belle princesse gauloise Gyptis et du beau marin grec Prôtis.
Un « parler » unique en Provence
« On dit qu’ils étaient beaux, mais on n’en sait rien, peut-être qu’elle était une “cagole”et que lui était un “cake” », s’amuse Médéric Gasquet-Cyrus. Car, pour lui, Marseille c’est aussi un « parler » unique en Provence. Ce que ne contredisent pas les autres intervenants connus, comme la metteure en scène et directrice du Théâtre national de la Criée, Macha Makeïeff, le cinéaste Robert Guédiguian, la comédienne Ariane Ascaride… ou d’autres habitants de la ville. Et tous montrent une fierté réfléchie d’ « être marseillais ». Et dire, comme l’un d’eux, « nous n’avons pas la statue de la Liberté, mais nous avons la Canebière », n’est pas une galéjade.
Populaire avec sa main-d’œuvre de multiples origines
Lorsque Louis XIV fait construire les deux forts (Saint-Jean et Saint-Nicolas), il fait tourner une partie des canons de défense vers la mer, mais une autre vers la ville, dont il craint la violence populaire. Car, populaire, Marseille l’a toujours été, avec sa main-d’œuvre de multiples origines, qui s’est usée à trimer sur les quais comme dans les usines de sucre, dans les savonneries, etc.
Du Corbusier à l’OM
La cité phocéenne a également été martyrisée sous l’occupation nazie, avec rafles de juifs et dynamitage d’une part de son cœur historique ( le Panier). Après la Libération, la municipalité, conduite par le communiste Jean Cristofol, s’attache à la reconstruction. Marseille, c’est aussi le Chant des Marseillais, composé en 1792 et devenu l’hymne national ; la « maison du fada », construite entre 1947 et 1952, pour parler de l’immeuble futuriste de Le Corbusier qui suscite toujours des passions ; ou encore l’OM, qui, bien plus qu’un club de foot, est un état d’esprit et de résistances.
Marseille, pointe le film, est une ville de tensions sociales, parfois racistes, et de délinquance. Mais c’est avant tout une cité de solidarité. Philippe Fragione (Akhenaton) la compare à une mosaïque : « Si on la regarde de trop près, on ne voit que de petits morceaux de toutes les couleurs. Mais si on prend un peu recul, elle apparaît dans toute sa beauté. » Et dans son attachante complexité.
Télévisiondocumentairemarseille Télévisiondocumentaire Valeurs Actuelles
Eric Zemmour et le maire EELV de Lyon s’écharpent au sujet de la réduction de la vitesse à 30 km/h
Des attaques en règle. Mercredi 30 mars, alors que devait entrer ce jour-là en vigueur la nouvelle règle de la réduction de vitesse à 30 km/h pour les automobilistes circulant à Lyon, cette mesure n’a manifestement pas échappé au candidat de droite à l’élection présidentielle Eric Zemmour, qui a durement taclé le maire écologiste de la ville, Grégory Doucet, sur le réseau social Twitter, rapporte LyonMag. Car c’est bel et bien Grégory Doucet qui est à l’origine de cette mesure, et il s’en est félicité en ces termes : « La Ville de Lyon passe aujourd’hui à 30km/h sur la quasi-totalité de son territoire ! Lyon rejoint ainsi la dynamique métropolitaine en faveur d’une ville plus apaisée et d’un meilleur partage de l’espace public », se réjouissait-il.
La Ville de Lyon passe aujourd’hui à 30km/h sur la quasi totalité de son territoire !#Lyon rejoint ainsi la dynamique métropolitaine en faveur d’une ville plus apaisée et d’un meilleur partage de l’espace public.#Ville30 pic.twitter.com/XEg4gU42oW
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) March 30, 2022
Eric Zemmour reprend Grégory Doucet à la volée
Sauf que le candidat de Reconquête ! n’a pas laissé passer pareille occasion de se payer le maire écologiste : « L’absurdité verte. Un véhicule pollue davantage à 30 km/h qu’à 50 km/h. », a-t-il écrit, avant d’affirmer : « Je rétablirai la vitesse limite de 50 km/h en ville pour protéger les Français de la haine anti-automobilistes des maires PS et EELV. » Et de conclure : « Soutien à nos automobilistes et à nos taxis. »
L’absurdité verte. Un véhicule pollue davantage à 30 km/h qu’à 50 km/h. Je rétablirai la vitesse limite de 50 km/h en ville pour protéger les Français de la haine anti-automobilistes des maires PS et EELV. Soutien à nos automobilistes et à nos taxis. https://t.co/5mw6oS7AnF
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 30, 2022
Mais Grégory Doucet ne s’est pas laissé faire et a répondu, cash : « Votre ignorance et votre cynisme confèrent à l’indignité. Le sujet de la #Ville30, c’est la sécurité routière : le risque de décès d’un piéton heurté à 50 km/h est de 80 %. À 30 km/h, il est de 10 %. Nous parlons ici de sauver des vies Monsieur Zemmour… »
Votre ignorance et votre cynisme confèrent à l’indignité.
Le sujet de la #Ville30, c’est la sécurité routière : Le risque de décès d’un piéton heurté à 50 km/h est de 80%. A 30 km/h, il est de 10%.
Nous parlons ici de sauver des vies Mr Zemmour… https://t.co/n1ljSpO5nV https://t.co/Ebb663gq2W pic.twitter.com/87b74iAgUS
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) March 30, 2022
Les deux politiques ne sont pas près de se réconcilier.
Lyon : les dernières actualités
France24 - Monde
Présidentielle 2022 : des préservatifs décalés pour inciter au vote
Publié le : 06/04/2022 - 14:48Modifié le : 06/04/2022 - 14:56
Samia METHENI
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"Je pense que ça contribue quand même à remettre, malgré tout ce décalage, peut-être une petite impulsion de vote": dans un "love shop" parisien, des préservatifs aux messages électoraux décalés sont alignés en vitrine, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle.
L'Humanité
Melissa Lucio dans la mécanique infernale de la « justice » texane
Prescription cultureTélévision Accusée d’infanticide, cette femme, qui clame son innocence, risque d’être exécutée le 27 avril au pénitencier de Huntsville. Un documentaire multiprimé tire le signal d’alarme.
Laurent EtreLe film s’ouvre sur des extraits de l’audition de Melissa Lucio, mère de quatorze enfants, accusée d’infanticide et condamnée à la peine capitale par un tribunal du Texas. C’était en 2008. Depuis, elle se trouve toujours en détention dans les couloirs de la mort d’une prison du même État. Et c’est d’un parloir que s’exprime cette femme de 53 ans. « J’ai perdu douze ans de ma vie (le documentaire date de 2020 – NDLR), sans mes enfants. (…) Je ne comprends pas comment la justice a pu me faire ça », lâche-t-elle en voix off, avant que son visage raviné par le chagrin n’apparaisse à l’écran. Son sort se joue en ce moment, car ses avocats ont déposé un nouveau recours contre une exécution dont la date est fixée au 27 avril. C’est dire la portée que revêt aujourd’hui la diffusion, par Canal Plus, du film de Sabrina Van Tassel.
En ménageant ses effets, la réalisatrice reconstitue le puzzle de l’affaire au fil des témoignages des proches et des professionnels impliqués. Très vite, les premières failles apparaissent du côté de l’accusation. Certes, le corps de Mariah, 2 ans et dernière-née de la vaste fratrie, a bien été retrouvé couvert d’ecchymoses. Mais l’avocate d’appel de Melissa Lucio fait observer que ni dans les témoignages des autres enfants, ni dans les 2 000 à 3 000 pages du dossier des services sociaux, il n’est fait état de violences.
Victime de la « tolérance zéro »
Surtout, des éléments attestant que Mariah serait en réalité décédée des suites d’une chute d’escalier ont été étrangement écartés par la première équipe de « défense ». Ils sont ici repris un à un. Et c’est ainsi que l’on découvre, en sus des pressions exercées par les enquêteurs pour obtenir des aveux, les motivations électoralistes d’un procureur général, tenant de la « tolérance zéro », qui menait campagne pour sa réélection à l’époque du procès. Un juge tellement exemplaire qu’il a été condamné à treize ans de prison pour corruption, en 2014.
Au final, l’hypothèse de la culpabilité de Melissa dans la mort de sa fille se délite. Et c’est bien un véritable acharnement judiciaire qui se trouve mis au jour. D’origine hispanique et pauvre, victime d’abus sexuels dès son jeune âge, puis de la part de ses deux maris successifs, Melissa, qui a par ailleurs connu les affres de la drogue, est une personnalité vulnérable, confrontée à un système d’une dureté implacable. Le film interroge la notion de responsabilité, en déploie toute la complexité, à rebours des jugements à l’emporte-pièce. Un documentaire percutant.
Télévisiondocumentairecanal pluspeine de mort New York Times - World
El Salvador’s New Law on Gangs Raises Censorship Fears
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A measure punishing the sharing of information about gangs is so vague, critics say, that virtually anyone can be arrested for speaking or writing about them, putting journalists in the cross hairs.
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By Maria Abi-Habib and Bryan Avelar
El Salvador’s Congress passed a measure late Tuesday to punish anyone who shares information about gangs with up to 15 years in prison, a move that observers say could lead to the censorship of journalists and more mass detentions.
The change to the penal code comes amid a state of emergency that has allowed security forces to detain civilians, without evidence, under suspicion for being involved in a gang. Security forces have detained about 6,000 people since the state of emergency was approved last week.
The measure appears intended to criminalize the relaying of gang messages. But critics say that the new law is so vague that it could be used to charge virtually anyone who speaks generally about the gangs, such as describing their territorial control or sharing gang graffiti, signs or messages in public or private communications.
Paired with the government’s new ability to intercept the correspondence and communications of Salvadoran citizens without a court order — a measure passed under the state of emergency — the change could see thousands more detained.
“Salvadoran journalism has, for years, brought state abuses out of the gloom, and this series of actions indicate they want to silence it,” said Astrid Valencia, Amnesty International’s researcher for Central America.
“There is concern that the recent reform and the vagueness of the terms used may become the last obstacle promoted by Salvadoran authorities to limit the exercise of the right to inform and be informed.”
The measures were put in place after a wave of violence over three days late last month that left at least 87 dead throughout the country. The authorities attributed the killings to MS-13, the largest gang with the greatest territorial control in El Salvador. On March 26, at least 62 people were killed when the gang started shooting anyone found on the street, officials said, as opposed to those involved in gang turf wars.
It was the deadliest day on record in the country since the end of its brutal civil war 30 years ago.
The wave of violence appeared to be a message by MS-13 to the government to renegotiate a deal allegedly forged shortly after Nayib Bukele came to power as president in 2019. The U.S. Treasury Department accused the government of providing financial incentives, prostitutes, mobile phones and other perks to gang leaders in prison in exchange for a reduction in violence and homicides across the country. The department imposed sanctions on top officials in Mr. Bukele’s government late last year over the secret pact.
Mr. Bukele has denied that his government has a clandestine deal with the gangs.
He had campaigned on a pledge to restore security to El Salvador. He is wildly popular, with an approval rating of about 85 percent. During his nearly three-year rule, homicides have fallen drastically, making the violence late last month all the more shocking.
Shortly after the law was passed, Mr. Bukele, 40, took to his favored platform, Twitter, to address the measure.
“When the Germans wanted to eradicate Nazism, they prohibited by law all Nazi symbols as well as messages, apologies and everything aimed at promoting Nazism,” Mr. Bukele tweeted on Tuesday night. “Now we will do that with the gangs.”
The new measure states that any “radio, television, written or digital media” that “reproduce or transmit messages or communications originating from said criminal groups” could be subject to 10 to 15 years in prison.
Representative Guillermo Gallegos said during the plenary session to discuss the change, “What we are restricting is terrorist groups that may be advertising themselves — through some bad Salvadorans they advertise in the media.”
The Salvadoran Journalists’ Association called the new measures “gag order reforms” that represent “a clear attempt to censor news outlets” covering gangs.
Salvadoran news outlets have been closely documenting the thousands who have been arrested since last week, when the state of emergency came into effect. Detention centers in the capital, San Salvador, are so full that detainees are being sent to jails in rural areas.
While the government has claimed that the 6,000 people arrested since last week are all gang members, evidence is emerging that innocent civilians are being rounded up as they walk through their neighborhood, torn away from their children, friends or relatives and piled onto buses before they are driven off to jails across the country. On Tuesday, a journalist watched as a child with autism was detained, his mother crumpling onto the street, wailing with grief.
The news media has faced withering criticism from government officials, including accusations that they are sympathizing with gangs. A local news outlet, El Faro, was the first to break the news of the government’s pact with the gangs, and after that article was published, spyware was downloaded on the phones of most El Faro reporters.
Observers have raised concerns about the independence of El Salvador’s judicial system during the state of emergency. Last week, Mr. Bukele took to Twitter to order the investigation of a judge after the judge freed several gang members. Hours later, local news media reported that the judge had been transferred to a remote area in the interior of the country, presumably as punishment.
Under the state of emergency, freedom of assembly has been banned and the right to state-sponsored legal defense upon detention has been suspended. Since the arrests are unfolding in the poorest neighborhoods in the country, the change affects mostly detained residents of those areas.
Mr. Bukele has mocked the international community and rights groups that have expressed concern over the arrests.
“If they love the gang members so much, come get them, we’ll give them to them two for one,” the president Tweeted recently.
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Valeurs Actuelles
Un ancien Ehpad de la Haute-Vienne va être transformé en centre d’accueil pour les réfugiés ukrainiens
Ce centre d’accueil doit ouvrir le 18 avril prochain. Mercredi 6 avril, France 3 Nouvelle-Aquitaine révèle que l’ancien Ehpad de la commune de Saint-Junien, dans la Haute-Vienne, va être prochainement transformé en centre d’accueil pour des réfugiés en provenance d’Ukraine. Cet ancien Ehpad, fermé en 2017, avait déjà servi de centre d’accueil pour des migrants, avant d’être transformé en centre de vaccination contre le Covid durant la crise sanitaire. « En partenariat avec la mairie, qui est très mobilisée sur ce projet, et les partenaires associatifs de la commune, nous allons aménager les locaux : il faut installer des douches, des machines à laver, équiper les chambres, aménager la cuisine collective. Il y a aussi quelques travaux à faire. Le site devrait être opérationnel le 18 avril prochain », détaille Claire Robert-Haury, directrice générale de l’Association de réinsertion sociale en Limousin, qui doit s’occuper du projet.
120 places disponibles
La commune explique que 120 places seront disponibles pour ces réfugiés ukrainiens. L’Etat doit financer en grande partie ce centre d’accueil qui devrait rester ouvert durant six mois. Les réfugiés ont ensuite vocation à être hébergés soit dans des familles d’accueil, soit dans des appartements. Ils pourront bénéficier d’un suivi administratif et médical. En attendant, Claire Robert-Haury explique que son association compte bien sur l’aide de toutes les bonnes volontés : « Nous solliciterons certainement des bénévoles pour proposer des animations, donner des cours de français, ou assurer la traduction. Les structures locales sont aussi impliquées, comme l’APAJH 87 (association pour adultes et jeunes handicapés) qui emmènera les enfants de réfugiés à la piscine de Saint-Junien le week-end », expose-t-elle.
Haute-Vienne : les dernières actualités
L'Humanité
Mondiaux de Ski-alpinisme. L’irrésistible ascension d’une discipline
ActuJusqu’au 9 avril, Flaine, en Haute-Savoie, accueille les finales de Coupe du monde de ce sport exigeant où les Français excellent. Des athlètes qui attendent avec impatience d’intégrer le programme des JO de Milan-Cortina, en 2026.
Georgia DiazLe ski-alpinisme est le versant compétition et technique du ski de randonnée. Une discipline d’endurance alternant des ascensions vertigineuses sur des skis légers équipés de peau de phoque ou à pied, skis dans le sac, puis des descentes hors piste. « Quand on aime l’effort et la montagne, c’est juste génial », soutient Axelle Gachet-Mollaret.
« Gagner devant mon fils et ma famille »
À 29 ans, elle est une des meilleures athlètes de la discipline – encadrée en France par la Fédération de la montagne et de l’escalade. À son palmarès, notamment, trois consécrations sur la mythique Pierra Menta (2016, 2018, 2022), un record du monde de kilomètre vertical détenu depuis 2019 et plus d’une dizaine de titres de championne du monde, d’Europe et de France.
La Française a quasiment tout gagné et fait carton plein, cet hiver, sur les courses individuelles de Coupe du monde. Cinq victoires en autant de manches disputées. « Le calendrier était dense. J’ai choisi de renoncer à quelques courses pour pouvoir gérer au mieux ma vie personnelle, professionnelle et sportive (kinésithérapeute, elle est aussi maman depuis août 2020 — NDLR). Les résultats prouvent que c’était une bonne chose. J’ai fait une superbe saison et ce sera un beau défi que de gagner à Flaine devant mon fils et ma famille », avance-t-elle.
Épreuve reine de la discipline, l’individuelle, avec ses quelque 1 800 m de dénivelé positif et sa succession de cinq montées et descentes à réaliser le plus rapidement possible, est le format de course préféré d’Axelle Gachet-Mollaret, qui excelle aussi en vertical race, montée sèche sur 700 mètres de dénivelé…
Dans l’armée des champions
Le ski-alpinisme requiert d’être des sportifs « complets tant du point de vue physique que mental. Et contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, il n’y a pas que la montée qui compte ! La descente peut permettre de creuser les écarts au chrono », poursuit la Française.
« Ski en hiver, vélo et ski-roue en été, préparation physique générale, gainage, étirements, récupération : un athlète de haut niveau s’entraîne de 700 à 1 000 heures par an », détaille Thibault Anselmet, 24 ans et déjà numéro 2 mondial chez les hommes. « J’ai commencé le ski alpin à 3 ans, fait mes premières randonnées dans les traces de mon père vers 13 ou 14 ans et j’y ai pris goût », raconte-t-il.
Membre de l’armée des champions, le groupe de sportifs de haut niveau sous contrat avec le ministère de la Défense, il peut se consacrer pleinement à sa carrière dans un univers majoritairement amateur ou semi-professionnel. « Notre sport évolue. L’implication des athlètes va probablement croître à l’approche des JO, et avec elle, le niveau et la densité de la concurrence », prévoit-il. L’intégration du ski-alpinisme au programme des Jeux de Milan-Cortina en 2026 a été entérinée lors de la 138e session du CIO, en août 2021
L’ancrage historique de la pratique dans les Alpes ainsi que son dynamisme croissant ont motivé cette décision. « On attend d’avoir plus de précisions quant aux modalités de sélection, nombre de dossards alloués dans chaque discipline et déroulement de la compétition, pour savoir comment s’entraîner et que mettre en place pour performer, mais c’est une chance énorme », se réjouit Anselmet. Et Axelle Gachet-Mollaret de renchérir : « Cela fera connaître notre sport et lui permettra peut-être d’avoir un peu plus de moyens. »
Arêtes vertigineuses
Et tant pis si, pour répondre aux critères du CIO en matière de présence de public, les épreuves doivent se dérouler au plus près des pistes et perdre peut-être de leur dimension sauvage. « Tant que le parcours est technique, qu’il y a des conversions et des portages, ça nous va. Il n’y a pas besoin de faire des arêtes vertigineuses pour que la compétition soit intéressante. »
À la Fédération française de montagne et d’escalade, le président, Alain Carrière, ne cache pas son enthousiasme. « La France est depuis longtemps dans les nations qui comptent. C’est particulièrement vrai cette année, avec sept titres remportés aux championnats d’Europe, toutes catégories et disciplines confondues. Cela nous met en confiance et ouvre de belles perspectives pour les Jeux. »
La structuration de la discipline, forte de 7 000 à 8 000 licenciés, s’accélère. En septembre, un pôle espoirs ski-alpinisme doit ouvrir à Font-Romeu. « On travaille aussi au développement du premier pôle France à Chamonix avec l’École nationale des sports de montagne (ENSM) », précise le dirigeant. Affaire à suivre.
ski France24 - Monde
États-Unis : à Jackson, une interminable crise de l’eau
Publié le : 05/04/2022 - 16:22
Samia METHENI
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Dans la capitale du Mississippi, des dizaines d'enfants quittent chaque jour leur école car il est impossible d'y remplir les chasses d'eau. Manque de pression, eau brunâtre contaminée au plomb, usine de traitement centenaire...La ville de Jackson est en proie depuis des années à une crise de l'eau interminable.
BBC
Ukraine War: Putin's daughters targeted by US sanctions
The US has imposed sanctions against Russian President Vladimir Putin's inner circle, including his daughters.
The list also includes the family of Foreign Minister Sergei Lavrov and major banks.
The measures follow new revelations of atrocities by Russian troops in Ukraine, including images of bodies of civilians scattered on the streets of Bucha, near the capital Kyiv.
Russia says, without evidence, the images are staged by Kyiv officials.
Even though satellite images have shown the civilians were killed when Russians were in control of Bucha, Mr Putin on Wednesday described the event as a "crude and cynical provocation by the Kyiv regime".
Referring to the Bucha murders, US President Joe Biden said on Wednesday: "There's nothing less happening than major war crimes."
"Responsible nations have to come together to hold these perpetrators accountable," Mr Biden added.
The US said that Mr Putin's daughters, Katerina Vladimirovna Tikhonova and Maria Vladimirovna Vorontsova, were being put under sanctions "for being the adult children of Putin, a person whose property and interests in property are blocked".
The announcement described Ms Tikhonova as "a tech executive whose work supports the GoR [Russian government] and defense industry".
Her sister, Ms Vorontsova, it went on, "leads state-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research and are personally overseen by Putin".
Asked why the US was targeting Mr Putin's daughters, a senior Biden administration official said the US thought they could be in control of some of their father's assets.
"We have reason to believe that Putin, and many of his cronies, and the oligarchs, hide their wealth, hide their assets, with family members that place their assets and their wealth in the US financial system, and also many other parts of the world," the official said.
"We believe that many of Putin's assets are hidden with family members, and that's why we're targeting them."
The US sanctions announced by the White House include:
Meanwhile the UK has announced further sanctions against eight oligarchs and Russian banks, including the country's largest, Sberbank, and Credit Bank of Moscow.
The European Union is also debating cutting off Russian coal imports as concern over alleged war crimes increases.
Before the new raft of sanctions was announced in Washington, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he could not "tolerate any indecisiveness".
Speaking to the Irish parliament on Wednesday, he said there was still a need to convince some in Europe who believe "war and war crimes are not as horrific as financial losses" to back tougher sanctions.
He added that "Russian oil cannot feed the Russian military machine", with Ukraine's foreign minister arguing on Twitter that an embargo on gas and oil was needed to truly impact Russia's ability to finance the war.
Josep Borrell, the EU's chief diplomat, separately acknowledged on Wednesday that the one billion euros ($1.09bn; £833m) Europe spent on Russian energy every day put into sharp perspective the billion euros given to Ukraine in military assistance since the start of the invasion.
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Some European member states, including Germany, are heavily reliant on Russian energy and had been reluctant to directly target the sector.
However, in a first, the European Commission proposed a potential ban on imports of Russian coal on Tuesday, which must be agreed by all 27 members. Europe buys around €4bn ($4.4bn; £3.3bn) worth of coal from Moscow every year.
Sentiment appeared to change after evidence of Russian war crimes emerged, with French President Emmanuel Macron joining calls for a ban on coal earlier this week.
The ban was suggested ahead of a range of sanctions set to be announced in coordination with the US and other G7 nations.
European member states are also expected to impose a "full transaction ban" on four Russian banks and ban a range of other Russian and Belarusian imports, including wood, cement, seafood and liquor, worth €5.5 billion ($6bn; £4.59bn).
And Ursula von der Leyen, the European Commission president, said she intends to close EU ports to Russian vessels and ban Russian and Belarusian road transport operators from the region.
Ms Von der Leyen accused Russia of "waging a cruel and ruthless war" against Ukrainian civilians and said the EU must "sustain utmost pressure on Putin and the Russian government at this critical point".
But Lithuanian Foreign Minister Gabrielius Landsbergis on Tuesday evening criticized the EU's proposed sanctions package, calling it a "feeble response" which is "an invitation for more atrocities."
"Coal, four banks…a ban on ports and borders (with exceptions) is not really an adequate sanctions package to the massacres that are being uncovered," Mr Landsbergis wrote on Twitter.
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Une frégate russe interdite de participation à l’Escale à Sète
Le « Shtandart » n’est pas le bienvenu dans le port de Sète (Hérault). Mercredi 6 avril, ce navire russe a appris qu’il ne pourrait pas participer au festival l’Escale à Sète, qui doit se tenir du 12 au 18 avril, rapporte France 3 Occitanie. Une mesure de rétorsion vis-à-vis de la Russie, engagée depuis plus d’un mois dans un conflit avec l’Ukraine. « On est très déçu. On connaît le capitaine, l’équipage parmi lequel il y a des Ukrainiens. On les connaît tous depuis des années. Ils sont investis dans le soutien au peuple ukrainien depuis l’invasion des troupes russes. Ils ont même convoyé des médicaments ! », a déploré Wolfgang Idiri, le directeur général du festival l’Escale à Sète.
Réplique d’une frégate du XVIIIe siècle
Le « Shtandart », soit l’Étendard, en russe, est la réplique conforme d’une célèbre frégate russe construite au XVIIIe siècle par le tsar Pierre Le Grand. Cette réplique, totalement en bois, date de 1999. Elle reprend toutes les caractéristiques du bateau original : trois mâts, 30 mètres de hauteur, 35 mètres de long, 28 canons et un tonnage de plus de 200 tonnes, précise France 3 Occitanie. La préfecture de l’Hérault, à l’origine de la décision de ne pas accueillir le navire russe, précise que cette venue pourrait provoquer des troubles à l’ordre public et que les conditions de sécurité ne seraient pas réunies. Pourtant, le bateau n’a pas été en Russie depuis dix ans, et est un navire civil.
Hérault : les dernières actualités
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Las fotografías de las atrocidades en Ucrania horrorizan al mundo
La aparente ejecución de civiles ucranianos por parte de las fuerzas rusas en retirada, con sus cuerpos esparcidos por calles y patios, ha centrado la atención en lo que constituye un crimen de guerra.
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Por Rick Gladstone
Tal vez fue la forma en que los cuerpos sin vida, ensangrentados por los disparos y algunos con las manos atadas, fueron dejados en las calles o trasladados a fosas comunes improvisadas. O la realidad de verlos tan cerca en las fotografías y los videos que circularon ampliamente.
Han sucedido otras atrocidades en las semanas transcurridas desde que Rusia invadió Ucrania, concentrando gran parte de su poder armamentístico en sitios donde hay viviendas y puntos de reunión de los ucranianos de a pie, pero la indignación internacional que provocaron se ha visto eclipsada por la reacción ante las revelaciones de que los soldados rusos en retirada dejaron muchos civiles asesinados cerca de la capital ucraniana.
Algunos de los cuerpos que fueron encontrados el fin de semana pasado en las afueras de Kiev estaban bocabajo y otros estaban acurrucados. Al parecer, los civiles fueron asesinados mientras andaban en sus bicicletas, caminaban por las calles o en los sótanos de las casas. En Bucha, un suburbio de Kiev donde se encontraron muchas de las personas fallecidas, una mujer descubrió tres cuerpos en su jardín.
Muchas de las víctimas habían recibido disparos en la cabeza. Un forense dijo que su equipo había recolectado docenas de cuerpos en Bucha. Durante los primeros días de la guerra los rusos disparaban contra cualquier persona, mientras sus tanques atravesaban la ciudad, dijeron algunos residentes.
Los funcionarios rusos negaron tener cualquier responsabilidad en esas muertes y descartaron las fotografías de los cuerpos diciendo que eran fabricadas, pero las imágenes satelitales tomadas durante la ocupación rusa de Bucha, y otras ciudades, desmintieron sus afirmaciones.
Un análisis de las imágenes satelitales realizado por The New York Times mostró puntos en las coordenadas exactas donde las fuerzas y los periodistas ucranianos encontraron los cuerpos en las áreas recién liberadas. Eso corroboró los relatos de testigos que dijeron que muchos estuvieron allí durante semanas.
Los asesinatos sumarios de civiles se suman a las crecientes evidencias de numerosas violaciones flagrantes de las leyes de la guerra cometidas por las fuerzas rusas, como se describen en los Convenios de Ginebra y las definiciones de la Corte Penal Internacional de los crímenes de guerra.
En los casos de crímenes de guerra, los fiscales tienen una tarea cuesta arriba. Pero los expertos en derecho internacional aseguran que las angustiosas imágenes de civiles asesinados a tiros en Bucha y otras ciudades abandonadas por los rusos, junto con los relatos de testigos oculares, podrían proporcionar una gran cantidad de documentación para las investigaciones.
A diferencia de otros horrores de la guerra de Ucrania, como el bombardeo de un hospital de maternidad, el derrumbe de un teatro donde la gente se refugiaba o el bombardeo de edificios de apartamentos, los asesinatos en Bucha no pueden ser presentados como daños no intencionales ni pueden ser negados fácilmente como propaganda por los rusos.
“Aquí lo que es diferente es que tienes imágenes de civiles ejecutados con las manos atadas, ese es un tipo de delito completamente diferente”, dijo Alex Whiting, profesor invitado en la Facultad de Derecho de Harvard que ha trabajado en procesamientos internacionales de crímenes de guerra. “Esto se parece mucho a un crimen”.
Rachel Denber, subdirectora de la división de Europa y Asia Central de Human Rights Watch, que ha estado reuniendo evidencia de crímenes de guerra en Ucrania, dijo que los asesinatos han generado tanta conmoción en parte porque muchas de las otras muertes de civiles en la guerra han sido causadas por ataques y bombardeos indiscriminados, aunque eso no significa que sean menos atroces.
“Creo que una de las razones por las que la gente tiene una reacción diferente al descubrimiento de estos cuerpos es la sospecha de que estas víctimas no fueron indiscriminadas, sino deliberadas”, dijo.
Cuando Rusia comenzó la invasión el 24 de febrero, existían expectativas generalizadas de que su fuerza superior subyugaría con rapidez a Ucrania. Pero cuando encontraron la feroz resistencia ucraniana, los rusos pronto recurrieron a los ataques y bombardeos de misiles a gran escala, haciendo poca o ninguna distinción entre objetivos civiles y militares, y arrasando la totalidad o gran parte de algunas ciudades y pueblos.
De alguna manera, según los expertos legales, las imágenes de civiles ejecutados a quemarropa transmiten una malevolencia más personal.
“Supongo que en un nivel, al ver una ciudad destruida, uno piensa que este tipo de cosas suceden en la guerra”, dijo Andrew Clapham, profesor de derecho internacional en el Instituto de Graduados de Ginebra, quien es uno de los asesores del gobierno de Ucrania. “La gente suspende su horror y dice que eso podría suceder en tiempos de guerra”.
Pero las muertes en las afueras de Kiev, según el académico, mostraban la intención de matar a civiles.
“Es mucho más obvio que no hay excusas”, dijo Clapham.
Aquí presentamos un desglose geográfico de dónde se han reportado algunas de las peores atrocidades registradas en la guerra en Ucrania:
Mariúpol
El puerto del sureste, uno de los primeros objetivos de la invasión rusa, ha estado sitiado durante semanas con poca comida y cortes de los servicios de agua o energía. Según algunas estimaciones, su antigua población de 450.000 habitantes se ha reducido a 100.000 o menos. El 9 de marzo, un ataque con misiles por parte de Rusia dañó severamente un hospital de maternidad, dejando un número indeterminado de víctimas. Un bombardeo ruso ejecutado el 16 de marzo destruyó el Teatro Dramático Mariúpol, donde cientos de civiles habían buscado refugio y donde se había escrito la palabra “niños” en letras grandes en el exterior para disuadir a los atacantes aéreos. Funcionarios ucranianos dijeron que 300 personas que estaban en el interior murieron. El 21 de marzo, funcionarios ucranianos dijeron que los militares rusos habían trasladado a unos 4500 residentes de Mariúpol a territorio ruso, lo que, de confirmarse como una reubicación forzada, sería un posible crimen de guerra.
Járkov
La ciudad de 1,5 millones en el este de Ucrania, la segunda más grande del país, ha sido objeto de ataques aéreos rusos con misiles, artillería y municiones en racimo, armas ampliamente prohibidas que esparcen bombas en un área extensa. Según los residentes y los videos verificados por The New York Times, la destrucción de Járkov ha incluido escuelas primarias y residencias. Las autoridades ucranianas estimaron recientemente que al menos 500 personas habían muerto. Y Human Rights Watch, en un informe publicado el domingo sobre posibles crímenes de guerra en Ucrania, dijo que había documentado al menos un caso de violación por parte de soldados rusos en la región de Járkov, el 13 de marzo.
Chernígov
La ciudad del norte, cerca de la frontera con Bielorrusia, fue un refugio temporal para muchos civiles que buscaban escapar del avance inicial de Rusia para rodear Kiev. Pero las fuerzas rusas también sometieron a Chernígov a implacables ataques aéreos, después de que los defensores ucranianos impidieran que los invasores tomaran esa ciudad. Testigos dijeron que los ataques rusos destruyeron escuelas, dañaron hospitales y afectaron a personas civiles que esperaban en las filas para comprar pan.
Mykolaiv
La gran ciudad industrial del sur, con una población de 500.000 habitantes, que bloquea el camino del ejército ruso al puerto de Odesa en el mar Negro, ha resistido varios avances y ataques aéreos rusos. Uno destruyó un cuartel militar marino que mató a decenas, otros fueron más indiscriminados. Los ataques con misiles se han estrellado contra edificios de apartamentos residenciales. Y la semana pasada, un ataque con misiles golpeó un edificio del gobierno y mató al menos a 36 personas. Durante el fin de semana y el lunes, se informaron otros ataques mortales contra vehículos y viviendas en la ciudad y sus alrededores.
Suburbios de Kiev
Se han encontrado muchos cuerpos de civiles en los suburbios al norte de Kiev, principalmente en Bucha, pero hasta el lunes no se había determinado un recuento exacto. En su informe del domingo, Human Rights Watch relató la ejecución sumaria de un hombre de Bucha, el 4 de marzo, por parte de soldados rusos y el asesinato de una madre y su hija de 14 años en otra ciudad del norte, Vorzel, unos días después.
También se ha informado de violencia sexual por parte de los ocupantes rusos. El mes pasado, la fiscal general de Ucrania, Iryna Venediktova, dijo en una publicación de Facebook que un soldado ruso había matado a un civil desarmado y luego había violado repetidamente a su esposa en un suburbio de Kiev.
Laura A. Dickinson, profesora de la Facultad de Derecho de la Universidad George Washington que se especializa en derecho internacional, dijo que las fotografías de los cuerpos en los suburbios de Kiev ofrecen algunos de los signos más convincentes de que la parte rusa ha cometido atrocidades, independientemente de las negaciones del Kremlin.
“La evidencia es bastante condenatoria, diría yo”, comentó. “Es difícil descartarla como falsa”.
Rick Gladstone es editor y escritor de la sección de International con sede en Nueva York. Ha trabajado en el Times desde 1997, en donde comenzó como editor en la sección de Negocios. @rickgladstone
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BBC
Who are Putin's daughters? What we know about his family
Russia's President, Vladimir Putin, has always been guarded when it comes to questions over his family.
In 2015, during one of his marathon news conferences, he dodged questions about his daughter's identities.
"My daughters live in Russia and studied only in Russia, I am proud of them," he said. "They speak three foreign languages fluently. I never discuss my family with anyone."
"Every person has a right for their fate, they live their own life and do it with dignity," he added.
He might not want to name them, but others have. The latest round of US sanctions has targeted Maria Vorontsova, 36, and Katerina Tikhonova, 35.
"We believe that many of Putin's assets are hidden with family members, and that's why we're targeting them," one US official said.
While little has been officially confirmed about President Putin's family life, documents, media reports and the occasional public pronouncement are enough to provide a portrait of the pair.
The two are the daughters of President Putin and his ex-wife Lyudmila. The pair married in 1983 when she was a flight attendant and he a KGB officer. Their marriage lasted 30 years, spanning Mr Putin's rapid rise to the top of Russia's political system.
In 2013, they split. Mr Putin said "it was a joint decision: we hardly see each other, each of us has our own life". She said he was "completely drowned in work".
Their eldest, Maria Vorontsova, was born in 1985. She studied biology at St Petersburg University and medicine at Moscow State University.
Mrs Vorontsova is now an academic, specialising in the endocrine system. She co-wrote a book on stunted growth in children, and is listed as a researcher at the Endocrinology Research Centre in Moscow.
She's also a businesswoman. BBC Russia identified her as co-owner of a company planning to build a massive medical centre.
Mrs Vorontsova is married to Dutch businessman Jorrit Joost Faassen, who once worked at Russian state energy giant Gazprom, although they have reportedly separated.
People who have spoken to her since the Ukraine invasion say she supports her father, and has cast doubt over international reporting of the conflict.
Compared to her sister Katerina Tikhonova has been much more in the public eye, not least due to her talents as a rock n' roll dancer. She and her partner came fifth at an international event in 2013.
That same year, she married Kirill Shamalov, the son of a long-time friend of President Putin. Their wedding was held at an exclusive ski resort near St Petersburg. Workers there said the couple arrived on a sleigh drawn by three white horses.
Mr Shamalov was sanctioned by the US in 2018 for his role in Russia's energy sector. The US Treasury said that "his fortunes drastically improved following the marriage". The pair have since split.
Following the invasion of Ukraine, two Russian activists were arrested for occupying a luxury villa in Biarritz said to be owned by Mr Shamalov.
Ms Tikhonova is now in academia and business. She made a brief appearance on Russian state media in 2018 to talk about neurotechnology and also at a business forum in 2021. In neither cases was her relationship to the president mentioned.
Neither woman is said to spend a lot of time with President Putin.
Mr Putin also has grandchildren. He mentioned them at a phone-in in 2017, but did not say how many he had or which of his daughters had them.
"Regarding my grandchildren, one is already in nursery school. Please understand, I don't want them to grow up like some kind of royal princes. I want them to grow up like normal people," he said.
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Putin's daughters targeted by US sanctions
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L'Humanité
UTMB : du tour du Mont-Blanc au tour du monde
ActuULTRA-TRAIL Course de référence en montagne, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc donne le coup d’envoi, jeudi 7 avril, de son circuit mondial, l’UTMB World Series. Retour sur une success story française et familiale.
Nicolas Guillermin« On a créé l’Ultra-Trail du Mont-Blanc avec mon mari Michel, en 2003, par passion. On n’avait aucun business plan, on était soutenus par quelques copains. Très vite, nous avons été surpris par le nombre d’inscriptions dès le mois de décembre, alors que la course a lieu en août. 722 coureurs de 25 nationalités ont pris le départ. Les gens nous prenaient pour des fous de vouloir faire le tour du Mont-Blanc. C’était l’année de la grande canicule et la course a coïncidé avec le premier week-end de mauvais temps, beaucoup de coureurs ont abandonné en raison des chemins glissants, 67 seulement ont franchi la ligne d’arrivée. Le mythe était né. »
Dix-neuf ans plus tard, l’engouement populaire ne s’est pas démenti et Catherine Poletti, qui a cocréé cette épreuve unique, où les traileurs dépassent leurs limites physiques et mentales dans le cadre magnifique des cimes alpines, concède qu’elle ne s’attendait pas « à un tel développement », mais souligne que c’est « le résultat de beaucoup de travail ». Course de référence d’une discipline qui s’est rapidement internationalisée, l’UTMB est devenu une marque et occupe une place centrale dans le calendrier du trail running, qui avait besoin d’une réorganisation pour plus de lisibilité. C’est désormais chose faite avec la première édition de l’UTMB World Series, un circuit mondial d’ultra-trail composé de 25 événements sur 5 continents, dont 15 en Europe, qui débute le 7 avril en Croatie avec l’Istria 100 by UTMB, où plus de 2 000 coureurs sont attendus.
« Pour participer au tirage au sort de l’UTMB Mont-Blanc, les coureurs devront avoir disputé au moins une course du circuit UTMB World Series, explique Catherine Poletti. Peu importe qu’ils finissent premiers ou derniers. » Victime de son succès, la course de Chamonix est en effet, depuis plusieurs années, obligée de tirer au sort les 10 000 chanceux qui auront le droit de prendre le départ de l’une des 7 courses. « En 2019, on a eu 32 000 demandes ! On a été obligés d’en refuser plus des deux tiers », regrette l’organisatrice, qui travaille avec sa fille et son fils. Face à cet afflux, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc a dû se réinventer afin d’offrir un accès égalitaire à ceux qui veulent prétendre accomplir le défi de parcourir les 170 km autour du toit de l’Europe en passant par l’Italie et la Suisse avec 10 000 mètres de dénivelé positif ou participer à l’une des 6 autres courses plus courtes en distance.
les amateurs représentent plus de 90 % des participants
« Pour ne pas sélectionner par l’argent et être le plus juste possible, on a décidé de mettre en place un tirage au sort à partir de 2010, précise Catherine Poletti. Participer à au moins une course montre aussi qu’on a de l’expérience. C’est important en termes de sécurité, car il y a des passages de haute montagne. » Hormis les professionnels qui, de par leurs classements à des épreuves durant la saison, se qualifieront pour le rendez-vous tant attendu du mois d’août, les amateurs devront collecter des « running stones » en terminant au moins un événement. Les « running stones » sont cumulables et chacune offre une chance supplémentaire d’être tiré au sort. Un règlement qui peut sembler compliqué mais qui s’avère nécessaire quand on sait que les amateurs représentent plus de 90 % des participants.
Pour créer ce circuit, l’UTMB Group, qui compte aujourd’hui 50 salariés, s’est associé à The Ironman Group, spécialiste international de triathlon et notamment de course de VTT, mais reste l’actionnaire majoritaire. Chacune des 25 épreuves sera une déclinaison de l’UTMB de Chamonix, qui est devenu la référence au niveau de l’organisation. « On a un cahier des charges très complet en termes de sécurité, santé, qualité des ravitaillements, marquage des courses, inclusion des habitants, hébergements, respect de l’environnement, transports en commun… L’objectif de ce circuit mondial, précise Catherine Poletti , ce n’est pas que les coureurs disputent les 25 épreuves, bien au contraire. Les courses ont été créées partout où il y a de nombreux bassins de coureurs comme en Europe, où elles sont majoritaires. L’objectif, c’est d’aller vers eux plutôt qu’ils viennent à nous afin d’éviter de parcourir le monde. »
>
course à piedmont blanc France24 - Monde
Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés
Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29
Juliette Halliez
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Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.
Valeurs Actuelles
Dans le Var, un policier condamné pour des violences commises hors-service
Un policier « alcoolique ». Mercredi 6 avril, un fonctionnaire de police de la Seyne-sur-Mer (Var) était jugé par le tribunal correctionnel de Toulon pour avoir, le 6 mai 2021, alors qu’il était hors service, giflé un piéton sur la voie publique, rapporte Nice-matin. En effet, ce policier se trouvait donc hors service et au volant de son véhicule lorsqu’il a croisé un piéton. Furieux que celui-ci se trouve sur la chaussée, le policier est alors descendu de sa voiture, et a giflé l’individu, sans autre forme de procès, non sans avoir au préalable fait état de sa qualité de policier. Et lorsqu’une femme s’est interposée, le prévenu l’a copieusement injuriée.
Déni
L’inspection générale de la police nationale avait été saisie de l’affaire. Mais, en dépit des témoignages, notamment de collègues de cet homme intervenus sur cette affaire, et qui décrivent un policier « très excité », le prévenu nie : « Ils mentent ». Le suspect, âgé de 46 ans, a une addiction à l’alcool depuis plusieurs années, et à de ce fait été affecté à des tâches administratives au sein de son service. Il reconnaît avoir, le jour du délit, consommé de l’alcool. Mais refuse de reconnaître les coups portés. En conséquence, son avocat aura beau demander que sa condamnation à six mois de prison ne figure pas sur son casier judiciaire, synonyme de « mort sociale », le président du tribunal ne voudra rien entendre. Outre sa condamnation à six mois ferme, le prévenu devra se soumettre à une obligation de soin quant à son addiction à l’alcool. Et verser respectivement 500 euros au piéton molesté et 200 euros à la femme qui était intervenue, au titre du préjudice moral.
La Seyne-sur-mer : les dernières actualités
New York Times - World
Protestas en Perú: el gobierno eliminó el estado de emergencia pero las manifestaciones continúan
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El presidente Pedro Castillo había prohibido a los residentes de la capital salir de sus casas durante casi 24 horas, lo que generó preocupación entre grupos de derechos humanos y críticos. Pero las protestas no cesaron después de que eliminara la medida.
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Por Mitra Taj
LIMA— Las manifestaciones continuaron el martes por la noche en Perú después de que el presidente Pedro Castillo eliminara un decreto de emergencia sin precedentes que había suspendido algunas libertades civiles en Lima, la capital. Mientras tanto, su gobierno, que se encuentra cada vez más aislado, tenía dificultades para apaciguar una serie de protestas a causa del aumento de precios de combustible, alimentos y fertilizantes que ha afectado al país en días recientes.
Castillo había anunciado el toque de queda un poco antes de la medianoche del lunes, en un mensaje televisado que sorprendió a muchos en la capital, que tiene casi 10 millones de habitantes, y que desencadenó críticas de muchos sectores de la sociedad peruana. Al emitir las restricciones, citó la violencia reciente y exigió que los residentes de Lima y la ciudad portuaria vecina de Callao permanecieran en sus hogares durante aproximadamente 24 horas.
El presidente tuvo que dar marcha atrás el martes, mientras manifestantes vestidos con las camisetas rojiblancas de la selección nacional de fútbol que ondeaban banderas de Perú desafiaron el mandato de no salir y se congregaron en el centro de Lima para exigir su renuncia, cuando Castillo entablaba conversaciones con los legisladores. Los manifestantes celebraron fuera del Congreso luego de que el descontento generalizado lo llevara a reconsiderar la medida.
“El Perú no está pasando por un buen momento”, dijo Castillo después de levantar el toque de queda. Agregó que su gobierno había tenido que actuar: “estamos trasladándonos al despacho para rubricar y dejar sin efecto esta medida de inamovilidad”.
Al atardecer continuaban los enfrentamientos entre los manifestantes y la policía; los agentes lanzaron gases lacrimógenos y la gente les arrojaba piedras. El número de manifestantes disminuyó mientras anochecía, pero la televisión local informó de que algunos prendieron fuego y vandalizaron las oficinas del poder judicial, la fiscalía y el Jurado Nacional de Elecciones.
La orden había entrado en vigor solo dos horas después del anuncio televisado de Castillo, lo que desconcertó a un país en el que muchas personas han ido perdiendo la confianza en el gobierno luego de que, en los últimos años, una seguidilla de escándalos de corrupción, rencillas políticas e inestabilidad han obligado a tres presidentes a abandonar el cargo y mandado a varios exmandatarios y políticos a prisión.
De inmediato, la medida había sido calificada como desproporcionada y autoritaria por abogados de derechos humanos, activistas y críticos del gobierno; los analistas dijeron que revela la creciente paranoia de la gestión de Castillo, que tras ocho meses en el cargo ha gobernado de manera errática y perdido apoyo en todos los sectores políticos.
Eduardo Dargent, un politólogo en Lima, dijo que se trataba de “una medida defensiva de un gobierno débil, de un gobierno torpe, de un gobierno que se ha debilitado”.
La Defensoría del Pueblo, una agencia del Estado que defiende los derechos humanos, así como representantes de distintos partidos políticos, grupos de derechos humanos y asociaciones empresariales, habían hecho llamados a Castillo para que revirtiera la medida. El martes por la tarde, al menos cientos de manifestantes desafiaron el toque de queda y se reunieron en el centro para protestar y pedir la renuncia de Castillo.
El lunes se cumplieron dos semanas de las protestas que en un inicio eran contra el alza en los precios de combustible y fertilizantes, producto de la invasión de Rusia a Ucrania, y que se han convertido en amplias manifestaciones antigubernamentales en varias regiones del país. Se han registrado al menos cuatro fallecimientos relacionados con la agitación.
Si bien la mayor parte de la violencia de los días recientes había sucedido fuera de la capital, un ministro del gabinete de Castillo indicó el martes que la decisión de imponer toque de queda en Lima estaba fundamentada en información proporcionada por Jorge Montoya, un congresista de extrema derecha y oficial retirado de la Marina que recién la semana pasada apoyaba el segundo intento fallido de iniciar un juicio político para destituir al presidente.
El martes, Montoya le dijo a la prensa que tenía conocimiento de informes de inteligencia que indicaban que la gente planeaba “bajar de los cerros” para saquear Lima, una declaración que hacía eco de una teoría de la conspiración en la capital que se aprovecha de los discursos racistas sobre los peruanos de los Andes.
Residentes de algunas zonas de la capital golpearon cacerolas como protesta a la medida el martes. Las calles de Lima lucían en buena medida vacías en la mañana, según las imágenes emitidas en los noticieros televisivos. El transporte público y las escuelas estaban cerradas y la policía había instalado puestos de revisión para restringir el tránsito.
Juan López, un recepcionista de un edificio en Lima que tiene 27 años, no se enteró de la medida sino hasta la mañana del martes. “Todo estaba desolado”, dijo.
“Hay tantas cosas que prometió y al final no hizo nada. Es una decepción”, dijo López de Castillo. Para él, el estado de emergencia parecía ser “una provocación”, comentó. “Creo que la gente se va a levantar”.
Castillo, un exactivista sindical de extracción campesina que en 2017 lideró un paro de maestros que duró dos meses y paralizó las escuelas, anunció el decreto la víspera del trigésimo aniversario del “autogolpe” de Alberto Fujimori, el día en que el líder ordenó que el ejército tomara el control del Congreso y los juzgados y que marca el inicio de su régimen autoritario.
Como Fujimori, Castillo fue electo democráticamente con una plataforma populista, impulsado por una ola de descontento contra la clase gobernante tras años de crisis políticas y económicas. En la elección del año pasado derrotó por un estrecho margen a la hija de Fujimori, quien ha pasado a encarnar a la élite política.
En sus primeros ocho meses en el cargo, Castillo ha ido agotando su capital político y se ha hundido en las encuestas de aceptación mientras zigzaguea de izquierda a derecha, tropezando de escándalo en escándalo y haciendo una serie de nombramientos controversiales al tiempo que fracasa en proponer reformas significativas.
Hasta ahora ha sobrevivido a dos juicios políticos y enfrenta cada vez más acusaciones de corrupción que los analistas dicen que casi con certeza ocasionarán que se le investigue formalmente por actividades criminales una vez que termine su mandato y el fuero presidencial.
“Mientras continúa esta suerte de incompetencia e inutilidad, la tentación autoritaria crece, y de ahí es de donde yo creo que viene esto”, dijo Jo-Marie Burt, una profesora de estudios latinoamericanos en la Universidad George Mason que vivió en Lima durante el sangriento conflicto interno de los años ochenta, cuando el gobierno combatía a las insurgencias izquierdistas y los toques de queda nocturnos eran rutinarios.
En Perú, dijo Burt, no se implementaron toques de queda de 24 horas ni siquiera durante los peores periodos de la violencia.
Después de ignorar las protestas durante varios días, Castillo acusó a los líderes de las manifestaciones de recibir pagos para incitar la inestabilidad, lo que indignó a los manifestantes. Su primer ministro dijo que si a la gente ya no le alcanzaba para comprar pollo, que mejor comieran pescado, a pesar de que el pescado es más caro. Y su ministro de Defensa pareció desestimar las cuatro muertes vinculadas con las protestas.
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BBC
British embassy guard charged with spying for Russia
A security guard at the British embassy in Berlin suspected of spying for Russia has been extradited to appear in court charged with nine offences under the Official Secrets Act.
David Ballantyne Smith, 57, is due to appear at Westminster Magistrates' Court on Thursday.
The UK national was arrested by German police on 10 August.
The offences are alleged to have happened between October 2020 and August 2021.
Mr Smith, who had been living in Potsdam, in Germany, was flown back to the UK on Wednesday ahead of his appearance at Westminster Magistrates' Court.
The Metropolitan Police said the nine charges related to the collection and communication of information useful to the Russian state.
Nick Price, head of the special crime and counter terrorism division of the Crown Prosecution Service (CPS), said Mr Smith was accused of seven offences of collecting information with the intent of sending it to the Russian authorities, one of attempting communication and one of providing information to a person he believed was a member of the Russian authorities.
He said the CPS had worked closely with its German counterparts to bring Mr Smith back to the UK after obtaining an extradition warrant.
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France24 - Monde
Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir
Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01
AFP
Juliette Halliez
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Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe.
L'Humanité
Les Bleues balayent les Irlandaises
Nicolas GuillerminRugby Les Françaises poursuivent leur marche en avant. Six jours après avoir battu l’Italie à Grenoble (39-6), les Bleues ont largement dominé l’Irlande (40-5), samedi 2 avril à Toulouse, signant une deuxième victoire bonifiée consécutive dans le tournoi des Six Nations 2022. Pour ce match, la sélectionneuse, Annick Hayraud, a opéré sept changements dans le XV titulaire avec notamment Laure Sansus, alignée au poste de numéro 9 d’entrée de jeu, qui a apporté dynamisme et maîtrise, effaçant les maladresses et les imprécisions vues à Grenoble. Avec six essais inscrits dans un match contrôlé de bout en bout, les Bleues (10 points) ont fait le plein de confiance avant leur déplacement en Écosse, le 10 avril, à Glasgow.
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[Info VA] Un policier hors service agressé et grièvement blessé par des gens du voyage à Boulogne-sur-Mer
Un policier hors service a été agressé par des gens du voyage au cours d’une bagarre à la sortie d’une discothèque, à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, tôt ce dimanche matin, selon nos informations.
Le gardien de la paix, âgé de 25 ans et en poste à la brigade de nuit au commissariat de Versailles dans les Yvelines, a été héliporté dans le coma au CHU de Lille, indique une source policière.
Le policier, désormais sorti du coma, a reçu plusieurs coups de bouteille à la tête, et souffre d’une hémorragie intracrânienne. Son pronostic vital est toujours engagé.
New York Times - World
‘Los generales nos han robado el futuro’: los rebeldes de Birmania luchan en la selva contra el régimen militar
Muchos jóvenes birmanos han abandonado sus profesiones para participar en los combates diarios contra los militares que ejecutaron el golpe de Estado en 2021.
Un hombre que trabajaba como coordinador de banquetes de un hotel de Rangún, a la derecha, ahora se encuentra entre los combatientes de las milicias rebeldes que luchan contra el ejército de Birmania en las selvas y colinas del estado de Kayin.Credit...Adam Dean para The New York Times
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Por Hannah Beech
En las cimas de la selva, a un kilómetro y medio de las líneas del frente en el este de Birmania, un hombre que solía trabajar como coordinador de banquetes en un hotel deslizaba su dedo índice en el gatillo de un rifle de asalto. Un dentista recordaba que tuvo que sacar las larvas de una herida de bala infectada de un joven combatiente. Una directora de mercadeo describió los drones comerciales adaptados que maneja para frustrar al enemigo.
Más de un año después de que los militares de Birmania tomaran el control total con un golpe de Estado —encarcelando a los líderes elegidos de la nación, matando a más de 1700 civiles y deteniendo al menos a 13.000 personas más—, el país está en guerra, y algunos combatientes insólitos participan en la contienda.
Por un lado está una junta militar que, aparte de un breve intervalo de gobierno semidemocrático, ha gobernado con una fuerza brutal durante medio siglo. Por otro lado, decenas de miles de jóvenes citadinos que se han alzado en armas, cambiando los cursos universitarios, los videojuegos y el brillante esmalte de uñas por la vida y la muerte en la selva.
Los periodistas de The New York Times visitaron recientemente un campamento en la selva del este de Birmania, donde unos 3000 miembros de una milicia reciente subsisten en toscos refugios de bambú o lona y libran batallas casi a diario.
Aunque su número es una fracción de uno de los mayores ejércitos permanentes del sudeste asiático, estos guerreros de la Generación Z han desequilibrado a un ejército que lleva mucho tiempo haciendo de los crímenes de guerra su carta de presentación. Y el conflicto se está intensificando, aunque la atención del mundo se ha centrado en otras atrocidades como la invasión de Rusia a Ucrania.
En la actualidad, lejos de consolidar su dominio sobre el país, el ejército birmano, conocido como el Tatmadaw, se ve obligado a luchar en decenas de frentes, desde las tierras fronterizas cerca de India, China y Tailandia hasta las aldeas y pueblos del corazón del país. Las escaramuzas suceden casi a diario, y también se registran bajas.
“Estoy luchando porque no acepto el golpe militar y no acepto que nos quieran quitar la democracia”, dijo una partera de una ciudad del sur de Birmania que, como otras personas, no quiso que se utilizara su nombre para proteger a sus familiares.
Conocida con el nombre de guerra de Blancanieves, llegó en mayo a una zona controlada por un grupo étnico armado que lleva décadas luchando por su autonomía. Desde entonces, los rebeldes étnicos y los desertores del ejército la enseñaron a cargar un rifle, montar una granada artesanal y realizar el triaje en el campo de batalla.
“Nuestra generación tiene ideales”, dijo. “Creemos en la libertad”.
Su hijo de tres años sigue en la ciudad y dijo que no sabe adónde se fue su madre. Blancanieves acarició a un cachorro que se abrió paso por el campamento y se subió al regazo de varios combatientes.
“Es algo para querer”, dijo.
Ante los ataques de las milicias civiles, que luchan junto a los grupos étnicos insurgentes, el Tatmadaw ha intensificado la contraofensiva, al lanzar ataques aéreos, quemar pueblos y aterrorizar a quienes se oponen a su toma del poder.
“Todo lo que el Tatmadaw sabe hacer es matar”, dijo Ko Thant, quien afirma que era un capitán antes de desertar de la 77 División de Infantería Ligera del ejército el año pasado y que desde entonces ha entrenado a cientos de civiles en tácticas de campo de batalla. “Nos lavaron el cerebro todo el tiempo, pero algunos hemos despertado”.
La oposición al golpe de Estado que los militares ejecutaron en febrero de 2021 comenzó con una avalancha de millones de personas en las calles de las ciudades y pueblos de Birmania. Con sandalias, tacones altos y, en el caso de los monjes budistas, descalzos, el país se manifestó pacíficamente exigiendo el retorno de sus dirigentes electos. En pocas semanas, el Tatmadaw volvió a su antiguo manual. Los francotiradores del ejército atacaron a los manifestantes con disparos únicos y mortales en la cabeza.
Algunos jóvenes que habían alcanzado la mayoría de edad durante la década de reformas de Birmania vieron que el mensaje de disidencia no violenta de los veteranos activistas por la democracia era de poca utilidad. Ellos querían contratacar.
“Las protestas pacíficas no funcionan si el enemigo quiere matarnos”, dijo Naw Htee, trabajadora social convertida en sargento de la milicia. “Tenemos que defendernos”.
Con pequeñas hebillas en el pelo, señalaba los fragmentos de mortero y los proyectiles de artillería, los restos de la guerra que habían llovido sobre el campamento selvático donde vivía. Un joven se sentó junto a ella, con una cicatriz en el hombro de un tiroteo sucedido el mes pasado.
Ahora hay cientos de milicias civiles en toda Birmania, organizadas de forma imprecisa en las llamadas Fuerzas de Defensa del Pueblo. Cada milicia le jura lealtad a un gobierno civil clandestino, el Gobierno de Unidad Nacional, que se formó tras el golpe de Estado, y algunos batallones están dirigidos por legisladores destituidos.
El Gobierno de Unidad Nacional afirma haber recaudado más de 30 millones de dólares para el esfuerzo de guerra, en su mayoría procedentes de donaciones de civiles. La oleada de dinero ha creado curiosos desequilibrios. Mientras que los miembros veteranos de los grupos armados étnicos luchan con viejos rifles atados con cinta adhesiva, algunos efectivos que pertenecen a las Fuerzas de Defensa del Pueblo tienen armamento nuevo con miras telescópicas caras, aunque todos siguen sufriendo la escasez de armas.
Para los chicos citadinos, que suelen tener manos delicadas, soportar una selva infestada de serpientes y plagada de malaria es un logro, y mucho más evitar los francotiradores, los proyectiles de mortero y los ataques aéreos del Tatmadaw.
“Los combatientes en la selva han sacrificado sus vidas por el país, y les tengo un respeto especial”, dijo U Yee Mon, quien antes era poeta y ahora es ministro de Defensa del Gobierno de Unidad Nacional.
Algunos de los jóvenes combatientes escaparon de las órdenes de detención emitidas por su participación en las protestas posteriores al golpe. No tuvieron más remedio que huir.
En un informe sobre derechos humanos publicado el 15 de marzo, Naciones Unidas acusó a la junta militar de desatar crímenes de guerra masivos contra su propio pueblo tras el golpe.
Pero, aparte de algunas sanciones financieras y las palabras de condena, la comunidad mundial ha hecho poco para castigar a la junta de Birmania. El Gobierno de Unidad Nacional no ha obtenido el reconocimiento de ningún país, aunque sus filas están llenas de políticos elegidos por el voto popular. Con pocas esperanzas de ayuda exterior, la autoridad clandestina se ha asociado con los grupos étnicos insurgentes que controlan el territorio en las regiones fronterizas de Birmania. Juntos, han formado un ferrocarril subterráneo para poner a los jóvenes a salvo, y para entrenarlos en los fundamentos de la guerra.
En una mañana de este mes, un pelotón de combatientes de la resistencia, ninguno mayor de 26 años, bajó a las trincheras del frente del este de Birmania, evitando las minas terrestres artesanales que habían plantado para defender su territorio porque las posiciones del ejército estaban muy cerca. Sus respiraciones estaban agitadas. Un combatiente tropezó con una rama y rompió una de sus sandalias. Un par de milicianos llevaban chalecos antibalas, pero sin las placas balísticas duras que podrían salvarles la vida.
“No me gusta ver sangre”, dijo Ko Kyaw, estudiante universitario de 19 años, con una bala en la mano. “Me hace sentir mareado”.
Unas horas más tarde, un par de helicópteros de ataque del Tatmadaw ametrallaron las trincheras rebeldes, aunque la inteligencia de avanzada ya las había despejado. Por la noche, como casi todas las noches, los francotiradores del Tatmadaw apuntaron a cualquier cosa que les llamara la atención: el resplandor de un celular cuyo usuario quizás estaba consultando Facebook, o la brasa roja de un porro de cannabis.
El mismo día, en el norte, un profesor y un estudiante de medicina que se habían unido a la resistencia murieron, uno de ellos de un disparo en la cabeza por un francotirador militar y el otro derribado por un proyectil de mortero.
El Gobierno de Unidad Nacional afirma que las Fuerzas de Defensa del Pueblo, que luchan junto a combatientes más experimentados de las milicias étnicas, mataron a unos 9000 soldados del Tatmadaw desde junio de 2021 hasta febrero de 2022. (Unos 300 milicianos han muerto en combate, según el gobierno clandestino). Un portavoz militar de Birmania dijo que el número real de muertos era menor, y que las cifras de las autoridades rebeldes no podían ser confirmadas. Pero fuentes militares reconocieron que el Tatmadaw estaba preocupado por el aumento de las bajas.
Los heridos de la resistencia son atendidos en una clínica al aire libre en la selva con mesas de operaciones de bambú y un dispensario construido con tiras de bambú. Ko Mon Gyi, miembro de la milicia, descansaba en una plataforma de madera, con la pierna vendada por una herida de bala sufrida en los combates del mes pasado. Otros ocho combatientes fueron heridos ese día.
“Apenas esté sano, volveré a pelear”, dijo. “Es mi deber”.
Un médico que sirvió en el Tatmadaw durante casi una decena de años dirige la clínica. Como médico de campo, el doctor Drid, como se llama a sí mismo, trató a los soldados del Tatmadaw heridos en los combates contra algunos de los mismos rebeldes étnicos que ahora atiende su batallón de las Fuerzas de Defensa del Pueblo.
“Creo en los derechos humanos y en la democracia”, dijo el doctor Drid. “El Tatmadaw debería luchar por esas cosas, protegerlas”.
Al antiguo médico del ejército le temblaba la voz y las manos cuando describía el día del año pasado en que dejó su casa y desertó. No le dijo a su familia adónde había ido por miedo a que el Tatmadaw tomara represalias contra ellos; algunos familiares de soldados que desertaron han sido encarcelados y torturados. Por lo que su hijo sabe, dijo, podría haber muerto en combate.
“Son unos cobardes”, dijo, de las fuerzas armadas a las que se unió a los 15 años. “Son robots que no pueden pensar”.
Para los miembros de la joven generación de Birmania, el golpe de Estado supuso el regreso a un pasado casi inimaginable, sin Facebook ni inversiones extranjeras. Bajo el antiguo régimen del ejército, Birmania había sido uno de los países más aislados del mundo. Desde el golpe, la nueva junta, liderada por el general en jefe Min Aung Hlaing, prohibió las redes sociales, destruyó la economía y volvió a atrincherar a toda una nación.
“Los generales nos han robado el futuro”, afirma Ko Arkar, que hasta el golpe trabajaba como chef en un hotel de Rangún, la mayor ciudad de Birmania.
Solía pasarse el día clarificando el consomé de carne y asando perfectos filetes término medio. Ahora patrulla el frente con un ingeniero de redes, un trabajador de una fábrica de ropa y un medallista de vela en los Juegos del Sudeste Asiático.
Otras generaciones de jóvenes birmanos han intentado desbancar a los militares de la selva. Sucedió en 1962, tras el primer golpe de Estado del ejército, y sucedió en 1988, después de que el Tatmadaw aplastara las protestas masivas en la versión birmana de la masacre de la Plaza de Tiananmén. Hace casi 35 años, estudiantes e intelectuales huyeron a los mismos bosques donde ahora se refugian las Fuerzas de Defensa del Pueblo.
Ellos también se alinearon con los rebeldes étnicos que llevan décadas luchando por su derecho a gobernarse. Al cabo de unos años, ese movimiento armado liderado por los estudiantes se desvaneció. Los grupos étnicos que les dieron refugio descubrieron que los estudiantes y sus compatriotas no estaban tan dedicados a las nociones de igualdad étnica como esperaban. Y los militares siguieron en el poder.
Esta vez, la resistencia está mejor organizada y financiada. Ha aprovechado las energías de los jóvenes de todo el país, que luchan tanto en entornos urbanos como rurales. Y se está asociando de forma más amistosa con grupos armados étnicos, como los que representan a la minoría karen, que ha estado luchando en uno de los conflictos civiles más largos del mundo.
“Sabemos lo malvado que es el Tatmadaw porque ha estado matando a nuestra gente y violando a nuestras mujeres”, dijo Saw Bu Paw, comandante de un batallón del Ejército de Liberación Nacional Karen, uno de las docenas de grupos étnicos rebeldes. “Con el golpe, todo el mundo en todo el país conoce su naturaleza malvada”.
Los investigadores de las Naciones Unidas han afirmado que el trato que el ejército de Birmania da a algunas de las minorías étnicas del país tiene las características de un genocidio. Este mes, Estados Unidos también calificó como un genocidio a la campaña del Tatmadaw contra la minoría musulmana rohinyá.
Aunque no existen datos sólidos, el número de deserciones del Tatmadaw parece estar aumentando. Incluso antes del golpe, los soldados estaban sobrecargados y mal pagados.
“¿Quién quiere ser soldado ahora?”, se pregunta el doctor Wai, otro médico del Tatmadaw que desertó y que ahora atiende a las Fuerzas de Defensa del Pueblo en el bosque. “Es una carrera vergonzosa”.
La guerra es fea, y los rebeldes han sido acusados de cometer abusos. En las ciudades, los miembros de las Fuerzas de Defensa del Pueblo han implementado una campaña de asesinatos y bombardeos que suscita dudas sobre si, a veces, las rencillas personales se llevan a cabo con el pretexto de luchar por la democracia.
Sin embargo, la resistencia sigue creciendo y atrae a reclutas inverosímiles.
Hasta el año pasado, John Henry Newman, como se le conoce por su nombre de bautismo, estudiaba para ser sacerdote en un seminario católico romano de Rangún. Sus dedos, que antes tenían práctica en acariciar las cuentas del rosario, han apretado una y otra vez el gatillo de un rifle. En los combates de diciembre en el este de Birmania, el enemigo estaba tan cerca, dijo, que disparó, pero no sabe si sus balas hicieron contacto.
“Matar es un pecado”, dijo. “Pero no cuando se trata de una guerra buena”.
Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech
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France24 - Monde
Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur
Publié le : 06/04/2022 - 07:37
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Camille Girard, l’une des benjamines de la Conférence, originaire de Toulouse.
Depuis son siège en haut de l’hémicycle, Camille bat la mesure du pied droit sur la moquette du confortable Parlement de Strasbourg. Dans quelques minutes, elle va prendre la parole pour livrer son avis sur la séance du jour de l’assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
Après plusieurs mois de travail au sein du groupe santé, Camille a pris de l’assurance mais c’est la première fois qu’elle va parler en public au Parlement de Strasbourg. Elle ne disposera que d’une minute de temps de parole, alors elle choisit les mots, les remplace et tente de se les réapproprier fébrilement. Le texte prend forme peu à peu, devant elle, sur son téléphone portable. Elle espère provoquer un électrochoc dans les rangs des députés européens participant à l’événement.
"Il faut vraiment que ça les booste un peu plus et qu’ils sortent de leur zone de confort, qu’ils arrivent à gérer nos recommandations différemment de la façon dont ils gèrent les affaires habituellement", assure-t-elle avec un brin d’impatience. "Je me dis que je n’ai pas fait tout ça pour rien quand même, car j'ai donné de mon temps, de la fatigue, je me suis vraiment donnée à fond. Je veux que notre travail soit utile et mis en application."
Un message volontaire et empreint d’humilité
À peine le temps d’apporter quelques retouches à son intervention, son nom apparaît sur l’écran géant. Guy Verhofstadt, qui copréside cette assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, l’invite à prendre la parole.
"C’était très intense. Quand j'ai vu mon nom, je me suis dit que je n'avais plus le temps de réfléchir. Il va falloir se lever. Il va falloir parler. Quand j'ai entendu 'Girard', j'ai vite enlevé mon casque. Je me suis levée, j’ai allumé mon micro, j'ai inspiré et j'ai parlé. J'ai regardé ma mère d'un coin de l'œil", se souvient-elle.
Des mots simples, un message volontaire mais également empreint d’humilité – et un instant immortalisé par sa mère, portable à la main. En tant que mineure, Camille est accompagnée de sa mère pendant les plénières. C’est elle qui l’a inscrite à la Conférence. La candidature de sa fille a été retenue et Camille est même rapidement devenue ambassadrice de son groupe de travail, le panel consacré à la santé. Avant la Conférence, elle était peu habituée aux thématiques européennes mais en quelques mois, le Parlement de Strasbourg est devenu un lieu où elle a pris ses habitudes. Elle a aussi appris à défendre ses recommandations et celles de son groupe de travail.
"C'est la première fois qu'on est là, que les citoyens participent pleinement à cette aventure et donnent leur avis sous cette forme. C'est une innovation. Je pense qu'il faudrait quand même sortir de sa zone de confort. C'est déjà quelque chose de différent qu'on soit là, c'est la première fois", dit fièrement Camille. "Pourquoi ne pas gérer aussi nos idées différemment ? Et que ça ne prenne pas des années, et qu'il n'y ait pas qu'une seule recommandation sur une centaine qui passe."
Le bilan de son groupe de travail : 51 recommandations en faveur de la santé
Camille est sur tous les fronts ce samedi-là. Elle interviendra une deuxième fois en tant que porte-parole pour porter les recommandations de son groupe de travail consacré à la santé.
Une cinquantaine de recommandations (51 exactement). Le fruit de plusieurs mois de discussions, de confrontation et de recherche de solutions à des problématiques assez variées. Début octobre, Camille a été élue ambassadrice au sein de son groupe pour travailler au sein de la plénière, un instant clef qui a poussé l’une des benjamines de la Conférence à se lancer pleinement dans l’aventure. À seulement 16 ans, il lui a fallu appréhender un nouvel environnement complexe, apprendre en temps réel le fonctionnement des institutions et approfondir sa connaissance des dossiers de la santé au niveau européen.
Avant le Covid-19, la santé n’entrait que partiellement dans le domaine de compétence de l’Union européenne mais la pandémie a changé la donne. Le groupe de Camille souhaite en profiter pour faire avancer le développement des soins pour tous au sein des 27.
Une santé à échelle européenne et l’inclusion du handicap
Les États membres sont encore loin d’avancer au même rythme dans le domaine de la santé, ce qui chagrine la jeune panéliste et donne lieu à de nombreuses discussions en famille.
"Si j’avais une baguette magique, je crois vraiment que c’est ce que je changerais en premier, parce que là, on n’est pas du tout unis", déplore Camille. "Dans plein de domaines, d’ailleurs, et ça pose question. Plus d’union, à ce niveau-là, la santé, ça ferait partie de la solution pour que tout le monde aille dans le bon sens", glisse-t-elle sous le regard complice de son père.
Chez Camille, à Toulouse, l’Union européenne s’est invitée dans les discussions. Le sujet de la santé, lui, était déjà abondamment évoqué. La question du handicap et de l’inclusion retient particulièrement l’attention de Camille et de sa mère.
"Ce sujet-là me touche personnellement. Déjà parce que j’ai quelques personnes dans ma famille qui sont en situation de handicap, et également en raison de mon travail : je travaille dans un service RH", explique Stéverine, la mère de Camille.
"On en parle, c’est vrai. Ça fait partie du quotidien : du tien et donc du nôtre", complète Camille. "J’aimerais bien aller porter ça mais j’ai l’impression que mon avis n’est pas encore assez construit. Il y a certains problèmes que je vois à mon échelle mais vous, vous voyez plus dans les entreprises, dans votre vie quotidienne. Moi, je me réveille et je vais au lycée."
Le baccalauréat et la Conférence sur l’avenir de l’Europe la même année
Mener de front la Conférence et sa vie de lycéenne n’est d’ailleurs pas toujours simple pour la Toulousaine. Mais Camille a appris à jongler entre les cours de terminale, les devoirs à rattraper et sa présence à la Conférence. "Il y a des moments où je me suis dit que j'allais arrêter mais je suis là", confirme-t-elle dans un sourire.
Son expérience au sein de la Conférence, Camille a décidé de la partager avec ses camarades de classe du lycée Ozenne à Toulouse. Les lycéens n’ont pas forcément une bonne connaissance des institutions mais se prêtent au jeu. Une heure de questions-réponses menées sans langue de bois. Un exercice périlleux pour Camille, qui ne se laisse pas déstabiliser.
"Au début, je ne pensais pas trop que cette Conférence allait vraiment changer quelque chose. Et puis est arrivée la deuxième session, quand j’ai été nommée ambassadrice, et là, ça a un peu changé : il y avait des députés et on a parlé avec eux. Dans les groupes de travail aussi, on était avec eux. On avait l’impression de donner notre avis à des personnes qui peuvent faire quelque chose", raconte-t-elle.
"Ça t’a donné envie de faire une carrière politique ?", lui demande un camarade.
"Non, pas du tout, précise-t-elle. Je pense que c’est une expérience très enrichissante mais je ne me vois pas être là-dedans plus tard. C’est très intéressant, j’aime bien pouvoir donner mon avis mais débattre sur des sujets toute la journée, ça ne m’intéresse pas beaucoup."
"Est-ce que tu penses que ça a un vrai impact politique ou c’est trop difficile de faire ressortir quelque chose parce qu’il y a trop de différences entre les pays ?", interroge un autre élève.
"C’est compliqué mais je pense qu’on peut essayer de trouver un accord sur tous ces sujets", rassure Camille.
Cette expérience au sein de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, Camille la partage aussi sur les réseaux sociaux en petit comité, auprès de ses proches et de ses amis, qui se chargent ensuite de la relayer. Peu à peu, Camille s’est prise au jeu. Pour elle, la Conférence est une opportunité.
"La Camille du mois de septembre était perdue et elle s'est dit 'Dans quoi ma mère m'a embarquée ?' Et là, la Camille de maintenant, elle se dit 'Heureusement que ma mère m’y a embarquée parce que c’est vraiment un truc de fou.'"
Une transformation en temps réel : "Maintenant, c’est à fond 'one life'"
Touchée par le Covid-19 en janvier, elle n’a pas pu participer à la seule séance de travail en dehors du Parlement de Strasbourg, à Natolin, près de Varsovie, en Pologne. La déception passée, elle a décidé de s’investir jusqu’au bout dans cette aventure à la fois humaine et citoyenne.
"Le Covid, le rendez-vous manqué de Natolin, ça a été un électrochoc. Je me suis dit que c'était une raison de plus pour m'impliquer à fond. Et puis le fait d’en parler autour de moi, que tout le monde me dise 'Ah, c'est une opportunité de dingue, t'as vraiment de la chance d'être là' m'a fait vraiment prendre conscience que ça, je ne le vivrai qu'une fois probablement et que, du coup, maintenant, c'est à fond 'one life'."
Une transformation, une mue en temps réel qui n’a pas échappé à l’entourage de cette Conférence et notamment aux députés européens venus féliciter Stéverine pour l’implication de sa fille, qui aborde en avril deux de ses dernières séances plénières à Strasbourg avec forcément beaucoup d’attentes et d’émotion. Il y sera question de porter les propositions des groupes de travail. Celui de la santé pourra compter sur l’énergie et la fraîcheur d’une Camille plus investie que jamais.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Valeurs Actuelles
Affaire Yvan Colonna : sa famille annonce porter plainte contre l’Etat
L’avocat de la famille d’Yvan Colonna a annoncé, mercredi 6 avril, qu’une plainte contre l’État va être déposée, quelques jours après la mort du militant nationaliste corse. Selon les informations du Figaro, l’action a été engagée devant le tribunal administratif de Marseille, plus d’un mois après l’agression du « Berger de Cargèse » par le détenu islamiste Franck Elong Abé.
Comme a expliqué Me Patrice Spinosi, l’un des avocats de la famille Colonna, les parents, l’épouse, le frère, la sœur et les enfants de l’assassin du préfet Érignac estiment que « l’administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès ».
France24 - Monde
Jean-Luc Mélenchon qui “refuse qu’on le touche” ? Attention à cette vidéo hors contexte
Publié le : 04/04/2022 - 14:13
Une vidéo relayée principalement par des soutiens et des comptes favorables au candidat à la présidentielle du parti Reconquête, Éric Zemmour, prétend montrer Jean-Luc Mélenchon, candidat de l’Union populaire, refuser qu’une femme le touche dans la rue. Ceux qui partagent cet extrait ironisent sur le “candidat du peuple” qui refuserait tout contact avec celui-ci. Mais si la vidéo est authentique, elle a été prise en plein rebond de la pandémie de Covid-19.
La vérification en bref
- Une vidéo prétend montrer Jean-Luc Mélenchon refuser qu'une passante le touche. Elle montrerait, selon des partisans d'Éric Zemmour, que le candidat de l'Union populaire n'est pas si proche du peuple qu'il le prétend.
- La vidéo est authentique et vient du média La Provence, mais a été prise en septembre 2020 à Marseille dans un contexte de recrudescence de la pandémie de Covid-19.
La vidéo a été publiée à la fois sur Facebook, notamment par Jean Messiha, soutien d’Éric Zemmour, mais aussi sur Twitter où elle est relayée par des comptes favorables au parti Reconquête. On y voit Jean-Luc Mélenchon, entouré d’une dizaine de personnes, déclarer : “Il faut éviter de me toucher, les gens”. Une femme s’approche alors de lui et lui touche le dos, ce qui fait réagir le candidat : “Je viens de vous dire qu’il faut éviter de me toucher !”.
L amour du « peuple » à la sauce ultra gauche . Votez pour moi mais cassez vous ne me touchez pas ! « Ma personne est sacrée ». 🤴 A vomir. A côté d’un @ZemmourEric qui crie son amour aux français les embrasses les sert dans ses bras…#melenchon #zemmour pic.twitter.com/fqYmPuMdAq
March 28, 2022Pour les internautes qui relaient cet extrait, ce serait ainsi la preuve que Jean-Luc Mélenchon, qui “se présente comme le défenseur du peuple [...] n’aime visiblement pas le contact avec celui-ci.” Certaines versions de ces publications comparent même Éric Zemmour enlaçant un de ses soutiens lors de son meeting au Trocadéro et l’attitude de Jean-Luc Mélenchon.
D'un côté, Eric Zemmour qui est pris dans les bras de ses adhérents.De l'autre, Mélenchon qui pleurniche : "Ne me touchez pas!" #ZemmourTrocadero pic.twitter.com/l6Eg3xCbiH
March 28, 2022Dans quel contexte a été prise cette vidéo ?
Si la vidéo est authentique, en cherchant “Mélenchon, Je vous ai demandé de ne pas me toucher” sur un moteur de recherche, il est possible de retrouver facilement la trace de ce contenu.
La vidéo de six secondes avait été filmée par le journal La Provence, le 17 septembre 2020, soit en plein cœur de la pandémie de Covid-19.
La scène avait eu lieu lors d’une manifestation de la rentrée politique à Marseille, ville où le taux d’incidence était alors de 299,5 cas pour 100 000 habitants, soit très largement au-dessus du seuil d’alerte de 50 cas pour 100 000 habitants.
La légende de la vidéo publiée sur YouTube précise d’ailleurs : “[Jean-Luc Mélenchon] a rappelé aux personnes qui souhaitaient prendre des photos avec lui, de garder leur distance, en période de covid.”
Contactée par nos confrères de l’AFP Factuel, la journaliste autrice de ces images, Héloïse Penica, a précisé :
"C'était l'une des premières manifestations post-confinement. Jean-Luc Mélenchon avait commencé sa visite en s'adressant aux médias dans un pôle dédié au sein d'une tente, où il nous avait déjà demandé de garder nos distances et de mettre notre masque, et il devait ensuite rejoindre le cortège pour discuter avec ses organisateurs tranquillement pendant la manifestation. [...] Nous avons pu le suivre par petits groupes de journalistes, mais il était protégé par son staff pour éviter justement que des personnes ne viennent le voir ou lui demander des photos. Il n'arrêtait pas de se laver les mains au gel hydroalcoolique pendant la manifestation.”
La séquence rappelle une intox similaire lors de la précédente élection présidentielle : des publications avaient relayé une vidéo d’Emmanuel Macron se “lavant les mains”, selon eux, après avoir serré la main à un ouvrier. Mais la séquence avait été prise après une partie de pêche pendant laquelle le candidat de 2017 avait manipulé des anguilles.
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Des nouvelles de notre révolution
ChroniqueMejdaline MhiriRédactrice en cheffe des Sportives
Le 21 mars 2021, plus de 150 journalistes sportives signaient une tribune dans le Monde pour exprimer publiquement leur ras-le-bol du sexisme subi au travail et leur envie « d’occuper le terrain ». Ce même jour était diffusé sur Canal PLus le précieux documentaire de Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste. Le retrait des passages liés aux agissements de Pierre Ménès, l’un des consultants phares de la chaîne cryptée, augmentait encore son retentissement médiatique. Le combat féministe dans le milieu du journalisme sportif ne faisait que commencer. Avec cinq autres collègues, nous lancions l’association Femmes journalistes de sport. Ni Laurie Delhostal (ex-Canal Plus, aujourd’hui à Prime Video), ni moi-même, coprésidentes du collectif, ne pouvions pronostiquer le ralliement massif, ou pas, de nos consœurs… Nos seules certitudes s’appuyaient alors sur le triste constat de notre ultraminorité dans les rédactions, autour de 10 %, et du climat trop souvent délétère qui y règne.
De suite, les multiples adhésions confirmèrent l’urgence. Nous sommes actuellement 207 ! Alors, jeudi dernier, à Paris, nous échangions sur cette première année de lutte, lors d’un événement nommé Bamboche (oui, parce que nous aimons l’humour), pour réaliser un bilan d’étape. Ces derniers mois, nous avons débuté la mise en place d’un observatoire scientifique pour nous compter et affiner notre analyse : combien sommes-nous exactement à exercer ce métier ? Combien gagnons-nous ? À quel point les postes à responsabilité et le commentaire sportif nous sont (in)accessibles ? Un annuaire en ligne valorise désormais les adhérentes pour ne plus entendre les chefs de rédaction soutenir « qu’ils adoreraient recruter des femmes mais qu’elles ne postulent pas », sous-entendant au passage que nous n’existons pas.
Une charte porteuse de solutions est en cours d’écriture afin de mieux fonctionner en mixité. Un groupe d’adhérentes se charge de recueillir la parole des femmes victimes de situations violentes, pesantes. Un système de marrainage permet de prodiguer des conseils avisés aux débutantes. Enfin, nous avons sollicité toutes les écoles de journalisme du pays et de nombreux établissements scolaires. Nous souhaitons incarner des rôles modèles auprès des jeunes, notamment des filles, pour partager notre passion et l’amour de notre profession. Plusieurs projets sont en cours d’élaboration, par exemple en lien avec les Jeux de Paris 2024.Surtout, jeudi soir, nous avons ri et levé le coude, tout en discutant des résultats des dernières compétitions. Parce que la sororité, la bienveillance et la troisième mi-temps constituent la base de notre système de jeu.
La chronique sportive de Mejdaline MhirisexismeFéminismejournalisme BBC
SANS TITRE
Thirty kilometres west of central Karachi, on the border of Balochistan province, members of Pakistan's Anti-Terrorism Force were waiting for me.
With AK-47s in hand, they approached the vehicle to check my passport and NOC (No Objection Certificate), the official, government-issued permit that allows foreigners to travel in sensitive areas of the country. Once they were satisfied that everything was in order, I set off, accompanied by my guide and members of the Anti-Terrorism Force, in convoy towards the Makran Coast – the starting point of my road trip towards the Iranian border.
"For decades, the Makran, indeed all of Balochistan, was off-limits, not only to Westerners but Pakistanis from outside the province too," said my guide, Amir Akram, as Karachi's vast suburbs slowly gave way to mesquite-covered scrubland. "Previously, I wouldn't have dared to come here because of the separatist movement and the presence of some militant Islamists. But nowadays, the army have Balochistan under control. We're safe. Travelling with a security detail is just SOP: Standard Operational Procedure. It's also the only way to see the Makran Coast, and I want you show you the highlights of one of the most beautiful, friendly and culturally rich regions in all of Pakistan." (While it is still complex to arrange travel to the area, that it is possible at all is a relatively recent development, Akram said.)
We would be doing this by driving National Highway 10, more commonly known as the Makran Coastal Highway – a 584km route through the south of Balochistan that ends at the border with Iran. Renowned as one of the most dramatic drives anywhere in South Asia, much of the Makran Coastal Highway skirts the Arabian Sea, its sparkling cerulean waters dotted with fishing boats out searching for eel, sardine, crab and lobster.
Much of the Makran Coastal Highway runs along the cerulean Arabian Sea (Credit: Muhammad Owais Khan/Getty Images)
"Fishing has been the mainstay of the Makran economy for centuries," Akram told me; the name 'Makran' itself is said to be a corruption of the Persian word for 'fish eaters'. Today, it's just as important, but locals may also be involved in other industries, such as ship-breaking and even smuggling."
Some 200km from Karachi, we reached the first main destination along the highway: the rugged expanses of the Hingol National Park, Pakistan's largest, where surreal lunar landscapes have been sculpted by the Makran's whipping ocean winds, furnace-like heat and occasional deluges of storm water.
Hingol National Park is the largest in Pakistan (Credit: Simon Urwin)
Just inside the park perimeter, a rough track led us to the foot of a rare geological oddity – a pair of volcanoes that emit mud rather than lava. Every year, a caravan of pilgrims climb to their summits at the start of a spiritual quest considered one of the holiest in the Hindu faith. "Tens of thousands of people come from all over Balochistan and Sindh provinces for the Mata Hinglaj Yatra," Akram told me. "They light candles and throw coconuts into the crater, declaring their sins out loud and asking for forgiveness before taking a purifying bath in the Hingol River. Then they are in a fit state to visit the Hinglaj Mata shrine nearby. It's a journey which – along with performing good deeds in life – is believed to elevate the soul."
The sacred Hingol River, where pilgrims bathe before visiting the Hinglaj Mata shrine (Credit: Simon Urwin)
We followed a path into the depths of a cool, dark canyon. There, below a rocky overhang, we met an elderly gentleman named Maharaj Gopal who was keeping watchful guard over an ornate glass box – the Hinglaj Mata shrine. He invited us to sit before recounting the story of the shrine.
"In the first yuga (era of humankind) millions of years ago, the goddess Sati died, and the deity Vishnu had her body cut into 51 parts," said Gopal. "The pieces fell to Earth, mostly over India, but part of her head landed here in the Makran. All of these sites are known as Shatki Peetha – holy places where Hindus travel to revere the goddess, a devotion they will perform until the end of time.
"That day will come sometime soon," he added, rather disconcertingly. "We are now in the fourth and final yuga. When it ends, all that you see here, all of the Makran, the whole world in fact, will be totally destroyed."
Maharaj Gopal keeps guard at the Hinglaj Mata shrine (Credit: Simon Urwin)
His doom-laden prediction hanging in the air, he handed out coconuts with a smile and wished us well on the journey ahead. We set off, skirting the great fortress cliffs and rock spires of the Makran Coastal Range. For much of the journey there were only rare glimpses of life in Pakistan's largest but least populated province: the occasional farmer heading to a distant market on his donkey; village boys engaged in the national pastime – cricket – on makeshift pitches marked in the dust and sand.
The highway began to climb steeply, testing our vehicle's four-wheel-drive, but taking a greater toll on some of the gaudily painted trucks that also plied the route – shearing their axles and toppling their loads despite the many trinkets they carried on board to ward off the evil eye and keep them safe from harm.
"Nowadays it can be a rough ride on a good asphalt road," said Akram, as we inched around a hairpin bend. "But back in Alexander the Great's time, his army travelled across this harsh terrain on foot and horseback. In 325 BCE it is said he led 30,000 troops from his campaign in India across the Makran towards Babylon [in modern-day Iraq]. There was terrible suffering in the heat and many casualties. Only half of those that started the journey are thought to have crossed into what is modern-day Iran alive." Today's highway is widely believed to be the same route Alexander the Great took, although it's difficult to know for sure.
The highway skirts the mountains of the Makran Coastal Range (Credit: Simon Urwin)
Our last stop was some 50km east of the Iranian border in the dusty town of Jiwani. Its main street was dominated by the statue of a turbaned sardar, one of the old tribal chiefs of Balochistan whose power was traditionally passed from one eldest son to another in a "turbanning" ceremony, the equivalent of a coronation. We went in search of a regal monument of a different kind: a hut built especially for Queen Victoria, now part of a high-security complex occupied by the Pakistani coastguard's Second Battalion.
Although the hut is normally closed to the public, after much polite diplomacy a captain allowed us through the security barriers to see the bungalow down by the shores of the Arabian Sea. He told us that, since Queen Victoria had heard of the beautiful Makran sunsets, this viewing hut was built for her in 1876. Historians say she never came to this part of the world, but elderly locals insist she did.
We climbed the front steps of the far-from-palatial residence. Inside were just three small, sparse rooms: a bedroom, dining room and sitting room. Few original details remained except for a telephone linking the hut to servants' quarters – buildings that had recently been converted to accommodate the coastguard's anti-smuggling operations.
"It's big business," the captain said as we chatted over cups of green tea. "It's mostly gasoline, but also drugs and weapons. But here we are perfectly placed to keep an eye on any cross-border traffic as well as illicit activities in the Gulf of Oman."
Sunset-watchers gather at Sunset Point on Jiwani Beach (Credit: Simon Urwin)
We weren't allowed to stay to watch the sunset, but the captain recommended a spot on Jiwani Beach nearby. When we arrived, a group of visitors from the city of Sibi, more than 1,000km to the north-east, had already gathered to witness the spectacle.
"The long journey is worth the effort," one of them said, "because a Makran sunset is like no other. As the sun drops in the sky it turns many beautiful colours: from yellow to orange, then streaked with red like a pomegranate, and finally shades of purple. When it disappears into the night, we say our prayers and hope that by the grace of God it will rise again next morning. And that Inshallah, God willing, we ourselves will live to see another day."
The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.
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Valeurs Actuelles
[Info VA] Trois policiers agressés lors d’une intervention, à Canteleu, en Seine-Maritime
Coup de poing
🔴 La scène s’est déroulée ce mardi à Canteleu, en banlieue de Rouen, indique une source policière à @Valeurs. Les policiers tentaient d’intercepter un véhicule dont les 3 occupants venaient d’agresser un certain Jonathan L. à la batte de baseball 1/3pic.twitter.com/Ulwq4lvdaf
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) April 6, 2022
Jets de pavés
À Rouen, les policiers interpellent l’auteur d’une agression sordide à la batte de baseball qui a toujours le sang de sa victime sur sa chaussure.
Ses copains attaquent les collègues pour le libérer en criant à la bavure. C’est donc ça el famoso victimes incomprises ? pic.twitter.com/LNPB5deuBB
— Linda Kebbab (@LindaKebbab) April 6, 2022
Puis, leur véhicule administratif est pris pour cible. Dans une vidéo filmée depuis un balcon, on peut voir trois individus asséner des coups de pieds à la carrosserie de la voiture de police. Une vitre est brisée. Faute de renforts, les policiers décident alors de cesser l’interpellation et de libérer l’individu, qui prend la fuite. Une batte de base-ball sera finalement retrouvée dans le coffre de la Citroën blanche.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Los cuerpos en Bucha estuvieron tendidos durante semanas, según muestran imágenes satelitales
Las fotografías de civiles muertos causaron indignación generalizada y escepticismo. El equipo de Investigaciones Visuales del Times verificó las imágenes.
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Por Malachy Browne, David Botti y Haley Willis
Un análisis de imágenes satelitales realizado por The New York Times refuta las afirmaciones de las autoridades rusas que indican que el asesinato de civiles en Bucha, un suburbio en Kiev, ocurrió luego de que sus soldados habían salido del lugar.
El fin de semana, cuando se difundieron imágenes de los cuerpos de civiles muertos tendidos en las calles de Bucha —muchos de ellos con las manos atadas, y algunos con heridas de bala en la cabeza— el Ministerio de Defensa de Rusia negó cualquier responsabilidad. En una publicación de Telegram el domingo, el ministerio insinuó que los cuerpos habían sido colocados en las calles luego de que “todas las unidades rusas se retiraron por completo de Bucha” el 30 de marzo.
Rusia afirmó que las imágenes eran “otro engaño” y convocaron a una reunión de emergencia del Consejo de Seguridad de Naciones Unidas para discutir lo que calificó de “provocaciones de radicales ucranianos” en Bucha.
Sin embargo, un análisis de los videos y las imágenes de satélite realizado por el Times muestra que muchos de los civiles fueron asesinados hace más de tres semanas, cuando el ejército ruso controlaba el lugar.
Un video filmado por un concejal local el 1 de abril muestra varios cuerpos esparcidos por la calle Yablonska en Bucha. Las imágenes de satélite que Maxar Technologies brindó al Times muestran que al menos 11 de ellos habían estado en la calle desde el 11 de marzo, fecha en la cual, según los propios informes rusos, la localidad estaba ocupada por Rusia.
Para confirmar el momento en que los cuerpos aparecieron y establecer cuándo podrían haber sido asesinados los civiles, el equipo de Investigaciones Visuales del Times realizó un análisis de antes y después a las imágenes satelitales. Las imágenes muestran que entre el 9 y el 11 de marzo aparecieron a lo largo de la calle Yablonska objetos oscuros similares en tamaño a un cuerpo humano. Estas formas aparecen en las posiciones precisas en las que los cuerpos fueron conseguidos luego de que las fuerzas ucranianas recuperaron Bucha, tal como lo muestran los videos del 1 de abril. Más análisis muestran que los objetos permanecieron en esas posiciones a lo largo de tres semanas.
Where Bodies Were Found in a Kyiv Suburb
Bucha
UKRAINE
16 miles to downtown Kyiv
Mass
grave
Bucha
Bucha
train station
Vokzal St.
Satellite images show more than 12 bodies along this stretch of road.
Yablonska St.
1/2 MILE
Bucha
UKRAINE
16 miles to downtown Kyiv
Mass
grave
Bucha
Vokzal St.
Bucha
train station
Yablonska St.
Satellite images show more than 12 bodies along this stretch of road.
1/2 MILE
By The New York Times
No están claras las causas de muerte. Algunos de los cuerpos se hallaban junto a lo que parece ser un cráter de impacto. Otros se hallaron junto a autos abandonados. Tres de los cuerpos yacían junto a bicicletas. Algunos tienen las manos atadas en la espalda con tela blanca. Los cuerpos estaban dispersos a lo largo de más de 800 metros de la calle Yablonska.
Un segundo video tomado en la calle Yablonska muestra tres cuerpos más. Uno yace junto a una bicicleta, otro junto a un auto abandonado. Las imágenes de satélites muestran que los autos abandonados y el cuerpo cercano aparecieron entre el 20 y el 21 de marzo.
Estos son solo algunos de los cuerpos de civiles descubiertos desde el sábado. The Associated Press publicó imágenes de al menos seis hombres que yacen juntos en la parte de atrás de un edificio de oficinas, algunos con las manos atadas en la espalda. El edificio se ubica alrededor de un kilómetro y medio al oeste de otras víctimas que fueron encontradas a lo largo de la calle Yablonska.
A más de kilómetro y medio de ahí, un fotógrafo del Times descubrió el cuerpo de un hombre con un tiro en la cabeza que yacía junto a una bicicleta.
Malachy Browne es un productor sénior de noticias en el equipo de Investigaciones Visuales. Su trabajo ha sido reconocido con cuatro premios Emmy y compartió un premio Pulitzer en 2020 por una serie de reportajes que mostraban la culpabilidad rusa en el bombardeo de hospitales en Siria. @malachybrowne • Facebook
David Botti es un productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales que combina la elaboración de reportes tradicionales con análisis forense digital y métodos de código abierto. Antes trabajó para la BBC en Washington y Londres, y como periodista independiente en el Medio Oriente.
Haley Willis es una periodista del equipo de Investigaciones Visuales y combina el periodismo tradicional con análisis forense digital y métodos de código abierto. En 2020 recibió un premio George Polk por reportajes internacionales y un Emmy por el documental The Siege of Culiacán. @heytherehaIey
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France24 - Monde
Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?
Publié le : 30/03/2022 - 20:52
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.
Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair
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Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
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Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
L'Entretien de France 24
Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
ÉLYSÉE 2022
Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
New York Times - World
‘Una empresa global ha tenido que retroceder’: una protesta en Brasil provoca un cambio en la política de LinkedIn
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Después de que activistas brasileños se enfrentaran a LinkedIn por eliminar los anuncios de empleo que buscaban a candidatos negros e indígenas, la empresa cambió su política global.
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Por Jack Nicas y Flávia Milhorance
RÍO DE JANEIRO — En febrero, un laboratorio de ideas en São Paulo buscaba un coordinador financiero. Era un puesto a distancia, a medio tiempo y, según decía la publicación en la red social LinkedIn, de preferencia pedía que se postularan candidatos negros e indígenas.
Tratándose de Brasil, el anuncio era inocuo. Muchas compañías brasileñas han empezado a buscar de manera explícita a empleados negros e indígenas para diversificar sus plantillas, un paso que pretende revertir la profunda desigualdad que asedia al país desde que su territorio fue colonizado por primera vez hace siglos.
Entonces, LinkedIn, que domina el sector en Brasil, retiró la publicación sobre la vacante, lo que desencadenó un debate sobre por qué una compañía con sede en California habría de controlar la forma en que un país de Sudamérica aborda el racismo de su pasado y su presente. Durante el mes siguiente, decenas de empresas importantes protestaron, los fiscales federales abrieron investigaciones y los activistas demandaron.
La semana pasada, LinkedIn se retractó de su postura. La compañía, que es propiedad de Microsoft, dijo que había aprendido de la experiencia en Brasil, por lo que cambió su política global para permitir anuncios clasificados de trabajo que buscan de manera explícita candidatos que sean “miembros de grupos históricamente desfavorecidos en la contratación”.
El caso fue el ejemplo más reciente de cómo un puñado de entidades tecnológicas de Estados Unidos ejerce una enorme influencia en países extranjeros al implementar políticas globales que a menudo chocan con esas culturas o traen consigo conflictos, abusos u otras consecuencias indeseadas.
“La conectividad global tiene muchas ventajas a las que no me gustaría renunciar”, dijo Eileen Donahoe, una exfuncionaria del gobierno de Barack Obama que ahora estudia políticas digitales globales en la Universidad de Stanford. “Pero lo que está saliendo a la superficie en este caso es el aspecto negativo de esa conectividad global y del dominio generalizado”.
En este caso, la reacción ha logrado cambiar las normas de LinkedIn, no solo en Brasil, sino en todo el mundo. El replanteamiento de LinkedIn muestra cómo los países se oponen cada vez más a las grandes empresas tecnológicas y las obligan a cambiar sus políticas, lo cual tiene repercusiones globales.
Una ley europea de privacidad de datos que entró en vigor en 2018 derivó en gran medida a la proliferación mundial de alertas en los sitios web que piden a los visitantes que acepten cookies, o el software de seguimiento incrustado detrás de la mayoría de las páginas web. La Unión Europea se dispone ahora a aprobar nuevas normas que podrían obligar a las empresas tecnológicas a hacer que sus aplicaciones de mensajería funcionen con los productos de sus rivales, lo que probablemente afecte a personas más allá del bloque. Y a finales del año pasado, una investigación en Japón hizo que Apple revisara importantes normas para muchos fabricantes de aplicaciones, mientras que las directrices en el Reino Unido llevaron a los gigantes tecnológicos a modificar el funcionamiento de sus productos para proteger mejor a los menores en todo el mundo.
“A menudo la tendencia ha sido una ley real o una regulación gubernamental” que obliga a las empresas tecnológicas a replantearse sus políticas, dijo Donahoe. Pero con el caso de LinkedIn, dijo, “esto fue más una protesta pública”.
Como muchos países, Brasil tiene una historia brutal de racismo. Desde la llegada de los primeros colonos europeos, los indígenas fueron masacrados durante cientos de años. Brasil importó más esclavos que ningún otro país y fue la última nación de América en abolir la esclavitud, en 1888. Incluso hoy, en un país en el que más de la mitad de la población es negra, los negros ocupan menos de uno de cada 100 puestos directivos en las empresas, según un estudio.
La lucha por la igualdad ha cobrado fuerza en los últimos años, en parte impulsada por un aumento de los programas de acción afirmativa. En 2020, Magazine Luiza, un gigante brasileño del comercio minorista con más de 1400 tiendas, anunció que su programa de formación de ejecutivos estaría abierto únicamente a candidatos negros.
El anuncio encendió un debate nacional. Muchos conservadores en Brasil criticaron a la empresa, tachando su política de racista, mientras que muchos en la izquierda la aplaudieron. “Fuimos ‘cancelados’ en las redes sociales, incluso por diputados”, dijo Frederico Trajano, director general de Magazine Luiza. Sin embargo, desde entonces, disposiciones similares en Brasil “han prosperado”, afirmó. “El número de iniciativas nuevas es impresionante”.
En Estados Unidos, compañías como Google, Twitter y J.P. Morgan han introducido en los últimos años programas de interinatos para determinadas minorías, los cuales se presentan como una manera de crear una base de talento más diversa. Sin embargo, aunque se han realizado esfuerzos grandes para diversificar la mano de obra cualificada en muchas empresas estadounidenses, la legislación de Estados Unidos prohíbe en general los anuncios de empleo que muestren preferencia por una raza en particular.
En Brasil, varias decisiones judiciales recientes han confirmado las políticas de acción afirmativa, dejando en claro que las empresas pueden dar preferencia a los empleados negros e indígenas, explicó Elisiane Santos, fiscala del Ministerio Público del Trabajo. “Ciertamente es legal”, declaró.
Como resultado, las empresas se han vuelto más audaces. Así, cuando Laut, un instituto de investigación de São Paulo, publicó su anuncio para un coordinador financiero en el que se “daba preferencia” a los candidatos negros e indígenas, la medida no fue algo realmente innovador. Fue más sorpresivo cuando, tres días después, el 28 de febrero, LinkedIn quitó el anuncio y le comunicó a Laut, el Centro de Análisis de la Libertad y el Autoritarismo, en un correo electrónico que el anuncio violaba sus políticas.
Natura & Co., una empresa brasileña de belleza personal con 35.000 empleados, dijo más tarde que LinkedIn también había retirado su anuncio en el que se buscaba una persona de color para un puesto de dirección.
La medida de LinkedIn reavivó el debate nacional sobre las políticas de discriminación positiva. LinkedIn se convirtió en objeto de las críticas de la izquierda y fue vista como una defensora de la derecha.
“La postura de LinkedIn con respecto a Brasil es una aplicación colonialista de la ley para proteger el racismo”, escribió en Twitter Pedro Abramovay, quien fue el segundo de abordo del Ministerio de Justicia de Brasil.
La cuenta oficial de LinkedIn respondió diciendo que su política se aplicaba a todos los usuarios a nivel mundial y que prohibía las vacantes de empleo que dieran preferencia o excluyeran a candidatos por motivos de “edad, género, religión, etnia, raza u orientación sexual”.
Raphael Vicente, abogado y profesor de São Paulo que dirige una iniciativa para promover políticas de acción afirmativa, comenzó a reunir firmas de empresas para una carta de protesta contra esa política. Más de 40 compañías firmaron, entre ellas Coca-Cola, Intel, Procter & Gamble, Bayer y Unilever. “Una política así puede suponer un enorme revés para el país”, escribió Vicente, añadiendo que revertiría el efecto de los programas de discriminación positiva por los que él y otros activistas han luchado.
LinkedIn tiene una posición dominante en Brasil en lo que respecta a los clasificados de empleo. Brasil es el tercer mercado más grande de LinkedIn, después de Estados Unidos e India, con 55 millones de usuarios, o una de cada cuatro personas en Brasil.
Después de que LinkedIn quitara los anuncios, el Ministerio Público de São Paulo, el Ministerio Público del Trabajo y una agencia federal de derechos del consumidor enviaron avisos a la empresa solicitando más información. Educafro, un grupo de justicia racial, demandó entonces a LinkedIn, diciendo que su política era racista y violaba la legislación brasileña. El grupo pidió más de dos millones de dólares por daños y perjuicios, los cuales dijo que utilizaría en programas de educación para la población negra.
El martes, después de que The New York Times pidiera comentarios sobre la eliminación de los anuncios de empleo, LinkedIn dijo que estaba cambiando su política a fin de permitir tales anuncios, siempre y cuando sean legales en un país determinado. “Es importante hacer esto bien y nos comprometemos a seguir aprendiendo y mejorando”, dijo la empresa en un comunicado. No quiso hacer más comentarios.
En 2010, una ley federal en Brasil exigió a las empresas crear “igualdad de oportunidades en el mercado laboral para la población negra”, aunque no especificó cómo. En 2012, el Tribunal Supremo de Brasil respaldó las cuotas raciales en las universidades públicas. Y en 2014, una nueva ley exigía que el 20 por ciento de las personas contratadas a través de los exámenes de la administración pública fueran negras.
Vicente dijo que cuando él y otros activistas comenzaron a impulsar la acción afirmativa en Brasil en 2015, las empresas brasileñas todavía se resistieron. “Ahora una empresa global ha tenido que retroceder en el tema”, dijo. “Aquí, el mensaje a las empresas es muy claro”.
Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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France24 - Monde
France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)
BBC
For some, the impulse to retreat to nature seems to answer a profound, atavistic need to recognise they are part of the natural world
Burying our heads in a book and our toes in a beach offers escape from frantic working lives for many of us. Yet, when it comes to some of the world's most beautiful escapist getaways, from hotels and private villas to entire resorts, a complex, multisensory raft of factors come into play.
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Storytelling is the buzzword in interiors for creating spaces that imaginatively reference a venue's location and history, giving it a unique atmosphere. For guests, such decors draw attention to the venue's interesting past, overtly or subliminally, and make their stay more memorable.
A new book More Escapism explores some of the most beautiful retreats around the world (Credit: Courtesy Azulik)
Storytelling was a central concern for interior design firm Champalimaud Design when remodelling the interior of Troutbeck Hotel in New York's Hudson Valley, a former inn with historical and literary associations. "We preserved the house's historic aspects, including its stained-glass windows and original fireplace," says Ed Bakos of Champalimaud. "Many of the fabrics used for the furnishings were collected over years. The idea is for guests to feel completely at home in a layered place they can wander around and discover."
Escapist getaways can also include creative, witty touches that depart from historical authenticity. These can still deepen guests' connection to them – and boost their wellbeing. According to Pauline Sheldon, professor at the University of Hawaii, "Wellness includes an aliveness connected to creativity. In the design of spaces, a surprise element is important. Something that sparks a sense of wonder or awe and brings the visitor to the present moment is mentally calming."
Surprise elements abound in the projects of California-born interior designer and landscape architect Bill Bensley, whose maximalist maxim is "If it's worth doing, it's worth overdoing". After studying urban design at Harvard, he founded his studios in Bangkok and Bali in 1989 and 1990 respectively. His new book More Escapism: Hotels, Resorts and Gardens showcases 12 of his projects in Cambodia, Thailand, Vietnam, Indonesia and Laos. One of these – beach resort JW Marriott Lamarck University in Phu Qoc, Vietnam – riffs off its former incarnation as a university (named after French naturalist Jean-Baptiste Lamarck).
The designer of the Lamarck channelled the spirit of the former university campus in a playful way (Credit: Courtesy JW Marriott Phu Qoc)
Writing about it in his book, Bensley says: "I don't like big hotels – who does? So what's a designer like me do? I figured I needed to invent a culture, break the scale of a big hotel into a series of small ones and create a place to make people laugh – why do hotels have to be so serious? I wrote an elaborate script that includes a history of each building: when it was built and for what purpose. I live by the idea that a hotel should be like a movie, have a plot that makes it worth watching more than once."
In the event, he channelled the spirit of the former university campus in a playful, visually entertaining way, full of eye-catching details. He named several of its buildings after university departments, such as the "department of physical education" (spa and gym) and the "department of chemistry" (beach bar). Hallways display original etchings of natural studies, some dating back to 1760. "For two years, we collected some 3,000 antiques and vintage pieces to give the university authenticity," he says. These include a 19th-Century elevator, school bells arranged on the reception desk and sporting trophies cluttering a monumental storage unit. "We try to dive into local history as much as possible, and draw from it," says Bensley.
There is a sense of history in many of the retreats designed by Bill Bensley (Credit: Courtesy MGallery Hotel de la Coupole)
And Bensley admits that designers can fall into the trap of over-theming interiors to stultifying rather than inspiring effect – a theme-park look is best avoided, and is "the challenge with a strong narrative".
One antidote to predictable interiors are unexpected, surreal elements, a hallmark of many escapist getaways. At another Bensley project, Shinta Mani Wild, a luxury camp in Cardamom Forest, Cambodia, an antique rocking horse suspended above the bar appears to fly through the space – a wingless Pegasus perhaps. Elsewhere armchairs and bookshelves crammed with books offer guests the opportunity to escape into the worlds of novelists or poets.
Natural remedy
Another key characteristic of ultra-escapist getaways is their proximity to nature. "Tourists today want to connect with local regions through their senses. They seek out spaces that bring nature inside – green, planted walls, flowing water, pleasant, natural aromas," says Sheldon. "There's a restaurant in Slovenia where the tables have living planted herbs for diners to pluck and enjoy. One critical element that is often forgotten is fresh air – the ability to breathe deeply without pollutants and air-conditioning is important to wellness."
Shinta Mani is located in the rainforest, and fully immerses visitors in the natural setting (Credit: Courtesy Bill Bensley)
Shinta Mani Wild's bar is a structure with a roof but no walls, its parameters informally defined by a ruggedly raw boulder on one side, as well as panoramic jungle views. The resort is located in one of South East Asia's last unfragmented rainforests, and fully immerses visitors in nature. Asked what he requires from a truly escapist bolthole, Bensley says, "True wilderness – my favourite escape" and "No wifi (or at least very limited)". In his book, he points out that Shinta Mani Wild's attractions include sounds emanating from the forest, from a thunderous, fast-flowing waterfall to serene birdsong. "Rhythmic sounds, including crashing waves, enhance wellness," says Sheldon. "These can still a busy mind, although best of all is silence. But silence shouldn't be enforced."
Shinta Mani Wild doesn't deprive its guests of creature comforts though. A tent housing a restaurant looks like it's been parachuted into an impenetrable forest, except that its décor is maximalist, sybaritic and playful. There are stylish table settings with wine glasses and banquettes covered in a camouflage fabric, gleefully described by the room's interior designer as "camp". A jungle-facing daybed seems to invite post-prandial contemplation of the tropical wilds. In Bensley's world, natural settings and luxurious furnishings aren't deemed incompatible.
Hong Kong-based interior designer André Fu, meanwhile, has capitalised on the tranquility of nature at his project, Hotel The Mitsui in Kyoto. "I worked with Kyoto landscape master Shunsaku Miyagi to create a Japanese garden that fosters calm through flowers, grasses, water and breezes… A water pool outside the hotel's tea lounge provides a visual reflection of the landscape beyond. I like to design immersive environments that feel present and emotionally connected to their surroundings through scents, floristry and music."
The environmentalist complex Azulik Uh May in Mexico has walkways made of indigenous, vine-like bejuco wood (Credit: Courtesy Azulik)
For some, the impulse to retreat to nature seems to answer a profound, atavistic need to recognise they are part of the natural world. "We've distanced ourselves from nature and its wisdom," says Eduardo Neira, known as Roth, founder of Azulik Uh May, an environmentalist complex of villas rising above the jungle on the Yucatán Peninsula, Mexico. The villas are uncompromisingly organic in shape, with curved concrete and fibreglass walls and trees growing through the floor. They're linked by walkways made of indigenous, vine-like bejuco wood.
"When architectural structures follow the pattern of surrounding environment in a consistent, organic way, it helps people to reconnect with nature, which we humans are a part of," says Roth. The project chimes with the current trend for biophilic design, which incorporates nature – through water, trees, plants, light and natural ventilation – into architecture, in the interests of environmentalism, biodiversity and wellness.
Biophilia is also influencing escapist homes. A desire to connect with nature was the main inspiration behind a holiday home in Ibiza, with new interiors designed by architect and designer Natalia Miyar. "My clients, a London couple, bought a contemporary house in countryside facing the sea as a luxurious retreat from their busy lives," she says. "Our brief was to create a stylish, modern villa filled with warmth, anchored by organic shapes and colours in tune with the Balearic setting. We softened the building's modern architecture, using a palette of texture and pattern that combined warm hues with accents of vibrant turquoise that references the sea. Wherever possible, we chose natural materials and finishes – tumbled stone, rough edging and cane furniture – over ones with sharp, clean lines to achieve a rustic feel that connects the house with the outdoors. This has a calming effect." The house has retractable, floor-to-ceiling windows designed to connect a terrace seamlessly with the living room. "Everything we chose helps bring the natural, exterior palette indoors," adds Miyar.
The soft palette and textures in the décor of this Ibiza home create a calm mood (Credit: Natalia Miyar)
According to Sheldon, the use of natural materials is paramount when creating escapist getaways that also prize wellness: "Natural building materials, especially those that reflect the natural environment in the region, establishing a sense of place, are to be welcomed. The overall focus when promoting wellness needs to be on nature, which holds the clue to our wellness much more than something we can dream up."
Even so, in today's escapist getaways, the artificial and natural, actual history and myth are often intertwined. There is no set formula for the perfect retreat: it can be a construct with artificial features designed to fire the imagination – or a space embracing nature, allowing the mind to disconnect from all mundane concerns.
More Escapism: Hotels, Resorts and Gardens by Bill Bensley is published by Thames & Hudson.
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Valeurs Actuelles
Île-de-France : un gendarme en garde à vue après une rixe avec des jeunes
Sur les lieux, les policiers ont découvert un jeune homme de 17 ans blessé d’un coup de couteau avec une plaie d’un centimètre sur trois au niveau de l’épaule. L’adolescent a alors été transporté à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne. Ses amis accusent le gendarme de lui avoir causé cette blessure. Ce dernier a été placé en garde à vue au commissariat de police. L’arme en question n’a pas été retrouvée par les policiers.
France24 - Monde
Mali : HRW accuse des soldats maliens et présumés russes d'avoir exécuté 300 civils en mars
Publié le : 05/04/2022 - 09:08Modifié le : 05/04/2022 - 15:55
FRANCE 24
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Dans un rapport publié mardi, Human Rights Watch affirme que des soldats maliens associés à des mercenaires étrangers ont exécuté sommairement 300 civils fin mars dans une localité du centre du Mali. Ces faits sont "le pire épisode d'atrocités" commises depuis le déchaînement des violences dans le pays en 2012, dit l'ONG.
Des soldats maliens associés à des combattants étrangers présumés russes ont exécuté sommairement 300 civils, dont certains qu'ils soupçonnaient être des jihadistes, fin mars dans une localité du centre du pays, dénonce Human Rights Watch (HRW).
Dans un rapport publié mardi 5 avril, l'ONG décrit un massacre perpétré sur plusieurs jours entre le 27 et le 31 mars dans la localité de Moura, entre Mopti et Djenné, dans une région qui est l'un des principaux foyers des violences sahéliennes.
Ces faits sont "le pire épisode d'atrocités" commises depuis le déchaînement des violences au Mali en 2012, dit l'organisation, qui cite 27 personnes informées des événements, dont 19 survivants et témoins.
Des "spéculations diffamatoires", selon la junte
Aucune réaction à ce rapport n'a été obtenue dans un premier temps des autorités dominées par les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020.
Alors que les messages se multipliaient sur les réseaux sociaux, celles-ci ont donné vendredi une tout autre version des événements de Moura, parlant d'opération qui avait permis d'abattre 203 membres de "groupes armés terroristes" et d'en arrêter 51 autres. Elles se sont inscrites en faux contre des "spéculations diffamatoires".
Mais la Mission de l'ONU au Mali, les États-Unis, l'Union européenne et la France ont exprimé leur préoccupation devant les informations remontant de Moura.
#Mali | La France est gravement préoccupée par les informations faisant état d'exactions massives à Moura par des éléments des forces armées 🇲🇱 accompagnées de mercenaires 🇷🇺 du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils.→ https://t.co/WmaDZG1lxV pic.twitter.com/X8yluZhACs
April 4, 2022"Le gouvernement malien doit de façon urgente et impartiale ouvrir une enquête sur ces meurtres de masse, y compris sur le rôle de soldats étrangers", dit Corinne Dufka, directrice pour le Sahel à HRW. Pour la crédibilité de ces investigations, les autorités doivent se faire assister de l'Union africaine et des Nations unies, souligne-t-elle.
Les événements de Moura ont commencé le 27 mars par l'arrivée en hélicoptères de soldats en pleine foire aux bestiaux, dit HRW. Les soldats auraient alors échangé des tirs avec une trentaine d'islamistes armés qui se trouvaient dans la foule ; plusieurs islamistes, quelques civils et deux soldats étrangers auraient été tués.
Moura est décrite comme une localité passée, comme beaucoup d'autres au Mali, sous la coupe de groupes affiliés à Al-Qaïda.
Avec des renforts transportés par hélicoptères, les soldats maliens et étrangers ont pris le contrôle de Moura, relatent les témoins cités par HRW.
Les étrangers sont assimilés à des Russes parce qu'ils ne parlent pas français et qu'il a beaucoup été question dans les médias, y compris de la part des autorités, de l'arrivée de soldats russes ces derniers mois pour aider à combattre les jihadistes.
Fosses communes et corps brûlés
Les soldats auraient ratissé la localité, "exécutant" un certain nombre de personnes et en capturant des centaines d'autres. Les jours suivants, ils auraient exécuté par balles et par petits groupes des dizaines de captifs, peut-être en fonction de leur tenue vestimentaire ou parce qu'ils portaient la barbe suivant des règles édictées par les jihadistes, ou en raison de leur appartenance ethnique.
Selon HRW, "la grande majorité" des hommes exécutés étaient peuls, un groupe dans lequel les jihadistes ont largement recruté.
"Tuer délibérément ou maltraiter un individu en détention est un crime de guerre", rappelle l'ONG.
Des civils ont été forcés de creuser des fosses communes avant d'être exécutés et certaines dépouilles ont été brûlées au point d'être méconnaissables, conclut HRW.
Avec AFP
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droits de l'HommeAu Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali
Décryptage
Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel
BBC
SANS TITRE
More now on those fresh sanctions against Moscow announced by the US, which target Russia's biggest financial institution and its biggest private lender.
President Joe Biden said the measures would "raise the economic pressure on Putin".
"First the United States will impose full blocking sanctions on Sberbank, by far the largest financial institution in Russia and Alfa Bank, its largest private bank," he said.
"We're locking down any accounts, any funds that those banks hold in the United States. They'll not be able to touch any of their money, they'll not be able to do any business here.
"And second, I'm going to sign an executive order, going to ban any new US investment in Russia, more than 600 private sector companies."
The two targeted banks said the sanctions would not have a big impact on their operations.
The US is co-ordinating increasingly severe sanctions with the G7 group of wealthy nations and the EU.
Earlier we reported that Ukraine's deputy prime minister had warned people in three regions in eastern Ukraine to evacuate while it's still possible.
She said military leaders in Kharkiv, Donetsk and Luhansk were trying to help people leave "in an organised way".
But now we're heard from the head of the Kharkiv regional administration, who says "we are not carrying out any centralised evacuation measures in Kharkiv".
“We know that the enemy hasn’t changed its plans, but we believe in our Ukrainian armed forces, in the strength of our defences," Oleh Sinehubov said in a Telegram post.
But he said two towns close to the Donetsk region - Barvenkove and Lozoviy - should be evacuated.
As we’ve been reporting, the US and UK have today ramped up
their sanctions against Russia in response to its forces' actions in Ukraine.
The measures are designed to harm the Russian economy and pressurise President Putin to end the war.
Here's a snapshot of what’s been announced:
American President Joe Biden said Russia was paying a "severe and immediate price" for its alleged atrocities in Bucha - atrocities that Moscow denies.
The EU is expected to confirm its own response to the alleged war crimes, although Reuters reports that there's been a delay amid concerns from Germany over fuel import bans.
You can read more about what sanctions are and what they try
to achieve in our updated explainer article here.
Jeremy Bowen
BBC News, Borodyanka
The destruction in the centre of Borodyanka is the worst for its size I have seen in any of the towns around Kyiv, including Irpin and Bucha.
Destroyed and burnt-out buildings, homes turned to rubble, the twisted wreckage of cars, and then more collapsed buildings.
Borodyanka, which is not far from the border with Belarus and was on the main axis of the Russian advance on Kyiv, has been very heavily shelled.
It is not the kind of shelling that happens in a couple of bombardments. This takes application.
Several witnesses told the BBC that Russian troops stopped attempts to dig survivors out of wrecked buildings, threatening people who wanted to do so at gunpoint.
Ukrainian officials say that the Russians may have committed worse atrocities in Borodyanka than in Bucha.
At the moment, though, the extent of what was done to civilians in Borodyanka during the Russian occupation is not yet clear.
Read more about the situation in Borodyanka.
The International Committee of the Red Cross (ICRC) says it has escorted a convoy fleeing the besieged city of Mariupol and other areas to safety in the south-eastern city of Zaporizhzhia.
On Monday, the ICRC said the team it dispatched several days earlier to help evacuate civilians from Mariupol was being held by police in Russian-controlled territory.
But today the ICRC ended up leading a convoy of private vehicle of people who had managed to leave Mariupol and other nearby areas without ICRC support.
Other private cars and buses joined the convoy on its journey, the ICRC said, meaning more than 1,000 people ended up reaching Zaporizhzhia.
Repeated attempts to evacuate residents from the city have collapsed, though some have made the dangerous dash to safety alone.
Earlier this week Mariupol's mayor estimated that around 90% of the city has been completely destroyed as a result of the war.
A security guard at the British embassy in Berlin who is accused of spying for Russia has been charged with nine offences under the Official Secrets Act, the UK's Met Police have said.
David Smith, 57, a British national, was extradited from Germany to the UK on Wednesday and will appear at Westminster Magistrates' court on Thursday, Scotland Yard said.
Smith, who had been living in Potsdam, Germany, is accused of seven offences of collecting information with the intent of sending it to the Russian authorities, one of attempting communication and one of providing information to a person he believed was a member of the Russian authorities.
The alleged offences were committed between October 2020 and August 2021.
The Met said its investigation was being led by its Counter Terrorism Command.
The United Nations will hold a vote in New York on Thursday on
whether to expel Russia from its Human Rights Council.
Yesterday, the Ukrainian President Volodymyr Zelensky told a
UN meeting that the Kremlin’s troops had killed Ukrainians “for pleasure”. The
Russian ambassador denied accusations of war crimes by his country.
The council is formed of 47 member states, and works to
promote and protect human rights around the world.
The proposal to kick out Russia – made by the US and UK – would
need the support of two-thirds of the UN’s 193 members to be passed on Thursday.
An earlier UN resolution to denounce the Russian invasion of
Ukraine met the approval of 141 countries last month.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Western officials say Russia has "absolutely lost the initiative"
in its military operations in Ukraine and that Moscow may now be in the process
of redefining what success means.
They say that they have yet to see the mass redeployment of Russian
forces in eastern Ukraine, suggesting that a Russian offensive in the Donbas – comprising
the Donetsk and Luhansk regions - is at least a week away, and possibly "a
number of weeks" away.
They say the threat to Kyiv "is limited for the foreseeable future",
but note that missiles and air strikes could still pose a danger.
The forces withdrawn from Kyiv are currently in Belarus and are in
pretty bad shape. But until they are withdrawn completely, Kyiv is not out of
danger, officials say.
Officials say Vladimir Putin may want to be able to mark some kind of "victory"
on 9 May - Victory Day, which is traditionally marked with a military parade in
Moscow. But since that is only a month away, this could introduce an element of
tension between political imperatives and what's manageable on the battlefield.
When the assault on the Donbas begins, they expect the Russians to take
advantage of their shorter supply lines and lessons learned in the first weeks
of the war, and perhaps fight more effectively.
But they say the
Ukrainian forces stationed in the Donbas are the best trained and equipped
Ukrainian units, with defensive positions developed over eight years of war.
Ukraine's prime minister has accused Russia of carrying out genocide against Ukrainians during the war.
Speaking to the BBC's Clive Myrie, Denys Shmyhal said he was "absolutely sure this is genocide against the Ukrainian nation from Russia side".
The sight of tied bodies shot at close range in the Ukrainian streets of Bucha has triggered a global outcry and pledges of further sanctions against Russia from the West.
Shmyhal also called on the West to stop buying Russian oil and gas, saying the money was being used to "finance this genocide" and crimes by Russia.
Shmyhal added: "Russian budget is budget of terrorism and not only against Ukraine, against all the civilised world.
"It's blood money because they use this money to buy weapons from which they kill Ukrainians."
Russia has denied that its forces have carried out atrocities in Bucha and elsewhere.
The Kremlin has now given its take on Hungarian PM Viktor Orban's conversation with Russian President Vladimir Putin earlier this afternoon.
It said the two leaders had discussed the events in the Ukrainian town of Bucha, which Mr Putin described as a "crude and cynical provocation".
Ukrainian officials blame Russian troops for the deaths of hundreds of civilians in the town north of the capital Kyiv.
Russia maintains that the scenes have been faked, but satellite images showing bodies in the streets of the town during the Russian occupation contradict those claims.
Russian Foreign Ministry spokeswoman Maria Zakharova has also addressed the issue, saying that the scenes in Bucha were designed to justify more sanctions against Russia and sabotage peace talks.
As we've been reporting, the US has expanded its sanctions to include two daughters of Russia's President Vladimir Putin.
A White House statement described them as Putin's two adult children, and although they weren't named advanced reports said they are Maria Vorontsova and Katerina Tikhonova, who Putin fathered with his ex-wife Lyudmila.
Putin has always been secretive about his family. Although he has acknowledged he has daughters and has said he's proud of them, he has batted away questions about their identities.
Vorontsova was born in 1985, and is an endocrinologist and co-owner of a medical company.
Tikhonova, born in 1986 is in academia and business. She's also a talented dancer, and has competed in international rock 'n' roll contests.
In its statement the White House said "these individuals have enriched themselves at the expense of the Russian people".
Now, more on the US decision to sanction Russian President Vladimir
Putin's daughters and Foreign Minister Sergei Lavrov's wife and daughter.
Asked whether the move was symbolic or would have a significant impact,
a senior administration official said: "We believe that many of Putin's
assets are hidden with family members, and that’s why we’re targeting them."
"We have
reason to believe that Putin, and many of his cronies, and the oligarchs, hide
their wealth, hide their assets, with family members that place their assets
and their wealth in the US financial system, and also many other parts of the
world," the official said.
Read more here about the US sanctions.
What do the new British sanctions involve?
Here’s some more detail on the latest sanctions against Russia just
announced by the UK.
A Foreign Office statement said the new measures would include:
Alluding to alleged war crimes in Ukraine,
Foreign Secretary Liz Truss said: "We are showing the Russian elite that
they cannot wash their hands of the atrocities committed on Putin's orders."
People living in the east of Ukraine have been urged by the government to evacuate while they have the chance. But what is Russia planning in the region?
Moscow has pulled troops away from Kyiv and shifted its focus to the old
coal and steel-producing Donbas – which comprises two big eastern regions,
Luhansk and Donetsk.
The Russian leader has repeatedly made the unfounded accusation that Ukraine has carried out genocide in the east.
When the war began, two-thirds of the eastern regions were in Ukrainian hands. The rest was run by Russian-backed separatists.
President Putin has recognised the two eastern regions as independent of Ukraine.
The next step would be to annexe Donbas, just like Putin did with Crimea after a discredited referendum in 2014.
Read more about why Russia is trying to encircle Ukraine's east.
As we reported earlier, the International Committee of the Red Cross said it today helped escort people
who had been the besieged city of Mariupol to safety in the south-eastern city
of Zaporizhzhia.
The ICRC led a convoy made up of private vehicles which had made
their own way out of Mariupol after the organisation had been unable to enter
the besieged city itself.
Giving more details of the operation to BBC News, the ICRC's Pascal
Hundt said the organisation had got within 20km of Mariupol but had been unable
to proceed because of the security conditions in Mariupol.
He said yesterday evening the ICRC collected people leaving Mariupol and
also from the southern city Berdyansk.
Other buses and private cars went onto join the convoy, he said, meaning
that more than 1,000 people ended up reaching Zaporizhzhia just after noon
local time.
He added: "It was a difficult operation, complex operation, but we
really feel relieved that more than 1,000 people managed to leave from hell
where they wanted to go."
He said he hoped
more rescue operations would happen in the days to come, adding that the ICRC
would "spare no efforts" to make this possible.
The UK has imposed sanctions on Russia's largest bank, Sberbank.
It's also committed to ending all imports of Russian coal and oil by the end of 2022.
Natalie Sherman
New York business reporter
Western sanctions against Russia must expand to include oil and gas sales, members of the US Congress told US Treasury Secretary Janet Yellen on Wednesday.
Ms Yellen, who oversees implementation of US sanctions against Russia, is testifying in Washington about the international effort to respond to the war in Ukraine.
Western allies have hit Russia with severe sanctions, but so far allowed loopholes for oil and gas transactions, worried about economic impact in their own countries.
Some in Congress said those should end.
“We can do more,” said Rep Andy Barr, Republican from Kentucky.
“The atrocities… necessitate the US use its full sanctions power, including comprehensively limiting Russia’s ability to profit from oil and gas sales.”
Ms Yellen said the US was working with allies on the issue as they push to reduce their reliance.
“Unfortunately, many of our European partners remain heavily dependent on Russian natural gas and oil,” she said. “We’re working closely with them on sanctions and want to remain aligned with them.”
Here's a bit more information about the new US sanctions targeting Russia. They include:
President Putin’s adult children, relatives of Foreign Minister Sergei Lavrov and members of Russia's Security Council will be affected by the measures announced by the White House.
The White House has announced new blocking sanctions against a number of members of the Russian elite, including Putin's adult daughters and relatives of Foreign Minister Sergei Lavrov.
Ukrainian opposition MP Kira Rudik has been describing horrific scenes in Bucha, on the outskirts of Kyiv.
She’s visited the town a number of times since it was liberated by Ukrainian forces and says she has seen “many bodies”.
Rudik says she saw “female bodies that were run over by tanks multiple times” as well as “female bodies that were burned and then left along the road”.
She says she has talked to women who were raped in front of their children and to mothers whose children died of pneumonia “because they were in the basement for 39 days”.
Rudik says the worst thing that she heard was a person saying that Russian soldiers told them “you are the dirt and we are cleaning this land from the dirt”.
Russia has denied that its forces carried out atrocities in Bucha.
New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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Valeurs Actuelles
Un homme agressé à coups de machette par des voleurs dans le Nord
Une violente agression. Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 avril, un homme a été agressé à coups de machette à Lewarde, dans le Nord, rapporte CNews. Il était aux alentours de minuit, lorsqu’un habitant de cette commune a remarqué un groupe de trois individus rôdant autour d’un véhicule stationné devant son domicile. L’homme est alors sorti de chez lui pour demander au groupe de partir. C’est à ce moment-là qu’un des membres du groupe suspect s’en est pris à lui à l’aide d’une machette, le blessant à la tête.
Une interpellation
La victime a été prise en charge par les services de secours et souffrirait d’une plaie de six centimètres à la tête ainsi que d’une fracture à la mâchoire. Son pronostic vital n’est pas engagé. Le trio de suspect a entre-temps pris la fuite. Mais, grâce au signalement des voisins de la victime, l’un des individus, porteur de l’arme du crime, a été interpellé peu après par les forces de l’ordre. Âgé de dix-huit ans, le suspect était alcoolisé, et a été placé en garde à vue. Il est déjà connu des services de police. L’enquête a été confiée à la sûreté urbaine.
Nord : les dernières actualités
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : en Russie, la ville usine de Togliatti au bord du gouffre
Publié le : 05/04/2022 - 17:43Modifié le : 05/04/2022 - 18:02
Laura MOUSSET
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Depuis des générations, la ville de Togliatti, située au bord de la Volga, vit au rythme de l’usine automobile du constructeur russe AvtoVAZ, détenu à 68 % par Renault. Mais avec la guerre en Ukraine et les sanctions internationales qui se répercutent notamment sur le fonctionnement de l’usine, les travailleurs d'AvtoVAZ s’inquiètent pour leur avenir.
BBC
Borodyanka: 'There are a lot of people left under the rubble'
By Jeremy BowenBBC News, Borodyanka
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The destruction in the centre of Borodyanka is the worst for its size I have seen in any of the towns around Kyiv, including Irpin and Bucha, which were much fought over.
Down the main street from the roundabout at the entrance to the town there is a massive amount of damage. Destroyed and burnt-out buildings, homes turned to rubble, the twisted wreckage of cars, and then more collapsed buildings.
Borodyanka, which is not far from the border with Belarus and was on the main axis of the Russian advance on Kyiv, has been very heavily shelled.
It is not the kind of shelling that happens in a couple of bombardments. This takes application.
Several witnesses told the BBC that Russian troops stopped attempts to dig survivors out of wrecked buildings, threatening people who wanted to do so at gunpoint.
Ukrainian officials say that the Russians may have committed worse atrocities in Borodyanka than in Bucha, where bodies of men who looked to have been summarily killed were found lying in the street after the Russians pulled out, and several hundred other bodies were in a mass grave.
At the moment, though, the extent of what was done to civilians in Borodyanka during the Russian occupation is not yet clear.
The reason is that the rubble of bomb sites has not yet been moved. Those in the town believe that corpses of civilians are lying under them, but the number is not known.
The worst killing in Borodyanka might have come when several large blocks of flats were destroyed.
In a line of big cream-coloured buildings, several have been flattened. The fire-blackened gaps that they occupied are like missing teeth.
Tons of concrete and steel collapsed into the cellars under the flats. Several people said dozens of civilians were lying dead under the rubble. The police said it could be hundreds. They are waiting for cranes and heavy lifting gear to start moving huge amounts of rubble to recover bodies.
Dmytro Stashevskyi, a middle-aged man, is lucky to be alive. I met him when he was cleaning up a smashed and looted shop he rented out as a pharmacy.
His family left Borodyanka on 24 February when the Russians invaded. Dmytro stayed on to safeguard their property. The Russians were moving tanks and men through the town, so with his neighbours, he spent much of his time in the cellar under their building, day as well as night.
By the evening of 1 March he decided that he had to sleep somewhere less exposed to the Russians, so went to another shelter on the edge of town.
When he returned in the morning the building was rubble and the cellar where he had been staying with friends and neighbours was filled with twisted concrete and steel.
"I came back at 08:30 in the morning and the apartment was already destroyed. My mum, my wife and daughter were all praying for me. Before it all happened, there was talk of Russian tank columns moving through the city and shooting at everything. I didn't believe it at first, but then I saw them shooting at civilian houses."
Dmytro's wife Svetlana was trying to clear up his mother's destroyed flat in the building next door, which was still standing. She said the Russians stopped attempts to rescue any survivors.
"They were all our neighbours", she said. "Shortly after the attack, people nearby heard some voices, Russian soldiers stopped them digging. They threatened to shoot if they tried."
"There are a lot of people left under the rubble," confirmed another woman, Maria, who was busy sorting mirrors and pictures that could be salvaged and throwing the rest into a skip behind her apartment block. "My soul hurts. I knew all those people. We knew they were there from the first day, but they wouldn't let us get them out."
Maria and many others told us that Russian troops looted their property.
The Russians "stole everything that glittered," she said. "They even took my lingerie. They beat everything, they gutted everything… it's all smashed."
Many people left Borodyanka when the invasion began on 24 February. A few who have come back were walking around the ruins, dazed and distressed by what they were seeing.
Svitlana Gontar, who had just returned on Tuesday morning, sobbed as she saw what had become of her hometown.
"It was so green. It was really nice. Kids studied here. We had three schools, a technical and a music college. Now, we don't have anything. Children have lost their childhood, their memories, everything."
Outside the golden-domed Ukrainian Orthodox church, a local priest, Father Dmytro, was supervising the distribution of bread. He said he had witnessed Russian snipers killing civilians.
"It was the 2 March near the petrol station. We were driving along, followed by two civilian cars. They just shot them - it was an execution."
"Since the Russians left, we have tried to provide humanitarian aid - mostly supplies from western Ukraine. But it has to be food that will keep. Most people still don't have any power or heat."
The biggest bomb sites in Borodyanka could only have been hit by air strikes or ballistic missiles. The laws of war state civilians are protected and killing them is a crime unless they are involved with military action.
Unless it can be proved that the blocks of flats were military sites, then their destruction and the death of the hundreds whose bodies local police fear lie underneath, could amount to a war crime.
Reports of actions by Russian forces in Ukraine that could be crimes of war are accumulating. One question is what redress, if any, will be available for victims and their families.
The best recent example was the war crimes tribunal in The Hague that prosecuted some of the worst perpetrators in the wars of former Yugoslavia in the 1990s. That was authorised by the UN Security Council.
But Russia is a veto-wielding permanent member, so that avenue is likely to be closed for Ukraine.
Father Dmytro has no doubt about what Russia's actions in his country amount to. "[The Russians] did everything possible to destroy the country of Ukraine. This was not a war between armies - this war was against the entire country of Ukraine."
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Family of three found in shallow grave near Bucha
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New York Times - World
(Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)
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The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.
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By Hannah Beech
BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.
The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.
The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.
That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”
“If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”
The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.
None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”
The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.
In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.
The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”
“By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.
The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.
The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”
Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.
“Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”
Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.
The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.
It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.
But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.
At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.
“I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”
While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.
Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.
“People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”
Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.
Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.
On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.
“Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”
The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.
2 MILES
SIRAT EXPWY.
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BANGKOK
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Chao Phraya R.
Bangkok
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Thailand
Bangkok
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Map data from OpenStreetMap
By The New York Times
In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.
The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.
Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.
In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.
Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.
“They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”
Muktita Suhartono contributed reporting.
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New York Times - World
A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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Nouvelle agression d’un gardien dans un centre de détention de Roanne
La fois de trop. Lundi 4 avril, un surveillant du centre de détention de Roanne, dans la Loire, a subi une agression par un détenu, rapporte Le Progrès. Alors qu’il entrait dans la cellule du détenu avec un collègue, car celui-ci se serait légèrement blessé, le détenu s’en est pris à l’agent pénitentiaire. Il a tenté de forcer le passage en bousculant le surveillant, puis a soulevé l’agent par la taille, avant de le frapper violemment d’un coup-de-poing au visage. C’est le syndicat pénitentiaire Ufap Unsa justice qui a signalé ces faits dans un communiqué de presse publié le lendemain, mardi 5 avril.
Trois agressions en trois semaines
Par la voix de son délégué syndical, Jean-Louis Picornell, l’Ufap Unsa justice indique que « c’est la troisième agression de ce type en trois semaines ». Le délégué syndical précise le profil des détenus agresseurs : « Des détenus souffrant de troubles psychologiques », ajoutant que les surveillants pénitentiaires ont « de plus en plus de mal à les gérer ». En conséquence de quoi le syndicat exige que les surveillants puissent travailler en groupe, tout en mettant en garde contre l’isolement des agents face à ce type de comportement agressif.
Roanne : les dernières actualités
France24 - Monde
Darfour : le procès du "colonel des colonels" s'ouvre devant la CPI
Publié le : 05/04/2022 - 08:14Modifié le : 05/04/2022 - 15:02
FRANCE 24
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L'ex-chef de milice soudanais Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman sera, mardi, la première personne jugée devant la Cour pénale internationale pour les exactions commises au Darfour il y a près de vingt ans. Le collaborateur de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir, accusé de 31 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité, a plaidé non coupable lors de l'ouverture de son procès.
Un ex-chef de milice a plaidé non coupable mardi 5 avril de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité lors de l'ouverture de son procès devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des atrocités commises au Darfour, théâtre d'un bain de sang il y a près de 20 ans.
Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, ancien chef de la milice janjawid, force supplétive du gouvernement soudanais, est la première personne à être jugée devant la CPI – qui siège à La Haye, aux Pays-Bas – pour les atrocités commises lors de ce conflit.
Ce premier procès sur les crimes au Darfour s'ouvre au moment où la cour, créée en 2002 pour juger des individus pour des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des actes de génocide, enquête actuellement sur les exactions commises dans un autre conflit, celui qui sévit en Ukraine depuis plus d'un mois.
Le procureur général de la CPI, Karim Khan, qui mène l'enquête en Ukraine, était devant les magistrats mardi pour l'ouverture du procès d'Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, 72 ans, qu'il accuse d'avoir été un "participant conscient et volontaire aux crimes" commis au Darfour.
>> À lire aussi : "L'instabilité et les violences au Darfour ravivées par le coup d'État au Soudan"
"Je plaide non coupable de tous les chefs d'accusation, je suis innocent de toutes ces charges, je ne suis pas coupable de quelque charge que ce soit", a répondu Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, collaborateur de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir.
Au moins 45 personnes sont mortes la semaine ayant précédé l'ouverture de ce procès, dans de nouveaux affrontements tribaux dans cette région de l'ouest du Soudan régulièrement endeuillée par des violences, selon les services de sécurité locaux.
Également connu sous son nom de guerre d'Ali Kosheib, Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman est accusé de 31 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité, commis en 2003-2004 au Darfour.
L'audience, diffusée à la télévision d'État au Darfour, a notamment été suivie dans le camp de Kalma, un des plus grands camps de déplacés du Darfour. "J'espère qu'il aura ce qu'il mérite", a déclaré à l'AFP Mohamed Issa, qui vivait dans la région de Mukjar au Darfour central, un des endroits où Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman et ses forces auraient commis des atrocités. L'ex-chef de milice et ses forces ont tué son père et son frère, et incendié leur maison dans sa ville natale, a affirmé Mohamed Issa.
Un homme "fier du pouvoir qu'il pensait exercer"
Le conflit au Darfour a éclaté lorsque des membres de minorités ethniques ont pris les armes contre le régime de Khartoum, dominé par la majorité arabe. Khartoum a répondu avec les Janjawids, une force issue des tribus nomades de la région.
Le bilan humain du conflit est estimé à 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon les Nations unies.
"J'ai été surpris d'apprendre que Kosheib a nié les accusations d'avoir tué notre peuple", a déclaré un autre résident du camp de Kalma, Adam Musa. "Je l'ai vu emmener des hommes de notre village et aucun d'eux n'est revenu", a-t-il ajouté.
Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman "était fier du pouvoir qu'il pensait exercer", a déclaré mardi devant les magistrats le procureur de la CPI, Karim Khan. "Il y a pléthore d'éléments de preuves émanant de sources différentes démontrant que l'accusé a tué", et ordonné et participé à des crimes, "des témoins l'ont vu, entendu, reconnu", a-t-il poursuivi.
"Colonel des colonels"
La CPI avait émis en avril 2007 un mandat d'arrêt contre Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, qui avait fui en République centrafricaine en février 2020 lorsque le nouveau gouvernement soudanais avait annoncé son intention de coopérer avec les enquêteurs de la juridiction. Il s'est finalement rendu en juin 2020 à la CPI après 13 ans de fuite, tout en niant les charges à son encontre.
Selon les procureurs de la CPI, le chef de milice, soutenu par les forces soudanaises, a mené des attaques contre des villages dans la zone de Wadi Salih au Darfour en août 2003.
Au cours de ces attaques, au moins 100 villageois ont été assassinés, des femmes et des filles ont été violées et les membres du groupe ethnique prédominant Four ont été transférés de force et persécutés.
Surnommé "colonel des colonels", il est également accusé d'avoir mobilisé, recruté, armé et approvisionné les milices janjawids sous son commandement.
Omar el-Béchir, qui a dirigé le Soudan d'une main de fer pendant trois décennies avant d'être destitué en avril 2019 après des mois de manifestations, ainsi que deux autres dirigeants sont réclamés depuis plus de dix ans par la CPI pour "génocide" et crimes contre l'humanité lors du conflit au Darfour.
"Nous attendons avec impatience qu'el-Béchir et Ahmed Haroun (un des autres dirigeants en fuite) soient jugés", a déclaré Adam Musa depuis le camp de Kalma.
Avec AFP
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BBC
Ed Sheeran hits out at culture of 'baseless' copyright claims after court victory
By Ian YoungsEntertainment & arts reporter
Ed Sheeran has warned that pop stars should not be allowed to be "easy targets" for copyright claims after winning his court battle with the writers of a song they claimed he had plagiarised.
A High Court judge ruled that the singer had not copied part of his hit, Shape of You, from Oh Why, by Sami Chokri.
That prompted Sheeran to declare on Instagram: "I hope that this ruling means in the future baseless claims like this can be avoided.
"This really does have to end."
The case was not the first time Sheeran has faced a copyright claim, and many other stars have also been involved in high-profile disputes in recent years.
Last month, Katy Perry won a case on appeal after a rapper said she had plagiarised an eight-note riff for her 2013 hit Dark Horse.
Dua Lipa has recently been sued twice over her song Levitating, the biggest-selling single in the US last year. Those claims have come from the writers behind Latin disco band Dr Buzzard's Original Savannah Band and Florida reggae group Artikal Sound System.
Also last month, Sam Smith and Normani were sued over their 2019 duet Dancing With A Stranger, while Taylor Swift is facing a trial over her 2014 anthem Shake It Off.
As the music industry saying goes, where there's a hit, there's a writ.
The field of music copyright "has become like the Wild West", says forensic musicologist Peter Oxendale, who worked with Sheeran in this latest case.
He says cases have proliferated since 2015, when Blurred Lines creators Robin Thicke and Pharrell Williams were found guilty in the US of copying the "feel" of Marvin Gaye's Got To Give It Up, rather than directly plagiarising musical phrases or lyrics.
"In that case, [there] wasn't even two notes in common, and yet it found in favour of the wrong side," Oxendale told BBC Radio 4's The World At One.
Part of the melody in Shape of You did bear some similarity to a segment of Oh Why - but Sheeran successfully argued in the High Court that it was a coincidence and he had not heard the other song before.
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Sheeran took legal action after Switch - real name Sami Chokri - and fellow songwriter Ross O'Donoghue asked to be added to the songwriting credits for Shape of You, which is the most streamed song ever on Spotify.
However, the judge ruled that Sheeran would be justified in thinking their request "was a tactic designed to extract a settlement" - in other words, money and/or a credit without going to court.
Sheeran said: "I feel like claims like this are way too common now and have become a culture where a claim is made with the idea that a settlement will be cheaper than taking it to court, even if there's no basis for the claim.
"It's really damaging to the songwriting industry. There's only so many notes and very few chords used in pop music. Coincidence is bound to happen if 60,000 songs are being released every day on Spotify. That's 22 million songs a year, and there's only 12 notes that are available."
A post shared by Ed Sheeran (@teddysphotos)
Sheeran's plea for an end to "baseless claims" will find sympathetic ears among other musicians.
"It should never have got as far as it did," Grammy-winning composer David Arnold wrote of the Sheeran case. "Hopefully this result brings about a change in the avalanche of frivolous speculative copyright infringement cases."
But Wednesday's ruling won't bring copyright cases to an end. It won't even bring cases against Ed Sheeran to an end.
He's facing another trial in the US after being sued for $100m (£76m) by the owner of a share of the songwriting rights to Marvin Gaye's Let's Get It On, who claims Sheeran copied it for his 2014 chart-topper Thinking Out Loud.
He has also settled cases out of court in the past.
In 2018, he paid $5.4m (£4.1m) to songwriters Thomas Leonard and Martin Harrington after being accused of copying their track Amazing (which was released by X Factor winner Matt Cardle in 2012) for Sheeran's 2015 song, Photograph.
In the latest trial, the star said he had been "bruised" by that experience. Even though he felt he had done nothing wrong, he said he had agreed to pay out on the advice of his lawyers because it would have been a "nuisance" and "more trouble than it was worth" to fight.
After the Shape of You ruling, Oxendale said: "I'm full of admiration for Ed Sheeran in this case because he could easily have taken the easy way out, which is just to give them a nuisance payment to go away.
"But he didn't. He chose to fight it and fighting cases in the High Court is traumatic for anyone. It's difficult. It's really expensive. It's time-consuming."
Sheeran had already given the writers of TLC's 1999 hit No Scrubs a credit on Shape of You several years ago after similarities were pointed out.
In recent years, more stars have given the composers of potentially problematic tracks credits before a dispute gets anywhere near a court.
Taylor Swift famously credited 1990s British pop duo Right Said Fred on her 2017 single Look What You Made Me Do because it follows the same rhythmic pattern as I'm Too Sexy.
Last year, Olivia Rodrigo added two members of Paramore to the writing credits of Good 4 U, and the number of writers on Uptown Funk, by Mark Ronson and Bruno Mars, ballooned from six to 11 when The Gap Band noticed similarities to their song Oops Upside Your Head.
Part of Chokri and O'Donoghue's complaint was that Sheeran treats unknown songwriters worse than famous ones when it comes to giving credits - which he denied.
But the case rested on the fact that he insisted he had never heard their song, so could not have copied it either consciously or subconsciously - which would have been more difficult to argue if Oh Why had been a hit.
Copyright lawyer Kate Swaine says: "If I was advising somebody who's been accused of copyright infringement, the first thing I would ask them is, 'Is there a possibility that you could have, unconsciously or consciously, been influenced, inspired or taken an element of this?'
"If somebody turns around and says, 'I do know that track really well. I have heard it. It's not out of the question,' they may feel that, rather than getting into the cost and disruption of a court action, it is easier to make a concession and therefore give some credit on the royalties.
"Here, what comes across from Sheeran's evidence is he was absolutely adamant that he had not heard this track."
She sees little chance of the number of copyright claims subsiding.
But she says that despite the Blurred Lines ruling, "the law seems to be doing a reasonably decent job" of assessing when there is sufficient evidence of copyright infringement, and when there is not.
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La République tchèque a livré d’anciens chars T-72 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
Les relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…
Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…
Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.
Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.
« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.
Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.
Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».
Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.
Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH
— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022
Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».
L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.
Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.
À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.
BBC
SANS TITRE
Villarreal v Bayern Munich (20:00 BST)
It is looking very likely that whoever wins this tie faces Liverpool in the semi-finals.
The Reds won at Benfica 3-1 to take a two-goal cushion into the second leg at Anfield next week.
Bayern go into this game as favourites but they will be wary of Unai Emery's side, who stunned Juventus in the last 16.
"[His] team are very experienced and we will need to figure out how to break them down," said Bayern boss Julian Nagelsmann.
Chelsea v Real Madrid
Phil McNulty
BBC Sport chief football writer at Stamford Bridge
Chelsea and Real Madrid's players are out warming up at Stamford Bridge and the ground has been hit by a torrential downpour. Will certainly make the surface very slick.
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
Andy West
Spanish football writer
His team are 12 points clear at the top of La Liga and preparing for a Champions League quarter-final with Chelsea, so why is Real Madrid boss Carlo Ancelotti apparently still in serious danger of being fired, asks Spanish football writer Andy West.
To understand the Italian's precarious position, it's necessary to consider the context of his arrival at the club last summer.
Real were in a fair amount of turmoil, with a trophy-less season followed by the departure of iconic boss Zinedine Zidane along with captain Sergio Ramos and his central defensive partner Raphael Varane.
At such a precarious time in terms of morale, club president Florentino Perez needed a safe pair of hands, someone to lead the short-term task of calmly guiding the team out of choppy waters.
A sense of stability and continuity was required and nobody fitted the bill better than Ancelotti, whose experience and easy-going manner made him the perfect candidate to restore order.
He has unquestionably achieved that aim. Real have taken advantage of an inconsistent season from reigning champions Atletico Madrid, a dreadful start from Barcelona and a lack of firepower at Sevilla to establish a surely impregnable position at the top of La Liga - meaning that Ancelotti is poised to become the first manager in history to win the title in each of Europe's big five leagues.
Whether Ancelotti - who will be at Stamford Bridge after testing negative for Covid on Wednesday - will be given the opportunity to defend the crown next season, however, is a different matter.
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
Both these sides have suffered humblings of late, with Chelsea hammered 4-1 by Brentford on their own patch in the Premier League at the weekend.
But Real Madrid are still patching themselves up from an El Clasico drubbing, going down 4-0 to Barcelona at the Bernabeu before the international break.
This content is currently not available
Simon Stone
BBC Sport
News from elsewhere tonight, with Manchester United edging closer to naming Ajax boss Erik ten Hag as their new manager.
Whilst Old Trafford officials continue to insist the process of appointing Ole Gunnar Solskjaer’s successor is not complete and that it is premature to say a deal has been done, it is understood Ten Hag is now the favoured candidate amongst senior figures at United.
It had become clear the choice has narrowed to Ten Hag or Mauricio Pochettino.
However, BBC Sport has been told it is felt Ten Hag would be a better fit for the structure now in place at United, where John Murtough is the football director, Darren Fletcher is technical director and interim boss Ralf Rangnick an advisor.
It is not thought an official announcement is imminent and with Ajax still in a battle with PSV Eindhoven for the Dutch title, it is possible United may delay it even further out of respect to the Eredivisie giants, where former United goalkeeper Edwin van der Sar is chief executive.
If the appointment is confirmed, it is likely Ten Hag will bring in a former United coach or player as part of his backroom team given it is unlikely the remaining link to the Solskjaer era, Mike Phelan, will remain at the club.
Ironically, the high point of Ten Hag’s reign at Ajax was taking the club to within a minute of the 2019 Champions League final, only to be denied by a Spurs side managed by Pochettino.
Thomas Tuchel and Luis Enrique were both considered for the job but it was felt it was impractical to think either man would leave their present employment to join United for the start of next season.
It is understood Sevilla coach Julen Lopetegui was also spoken to about the role.
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
Chelsea make four changes from their shock 4-1 Premier League defeat by Brentford at the weekend but £97.5m striker Romelu Lukaku remains on the bench.
Christian Pulisic returns for the Blues while Andreas Christensen, Reece James and Jorginho are also restored to the starting XI as Marcos Alonso, Ruben Loftus Cheek, Hakim Ziyech and Timo Werner drop to the bench.
Chelsea XI: Mendy, Christensen, Thiago Silva, Rudiger, James, Kante, Jorginho, Azpilicueta, Mount, Havertz, Pulisic.
Subs: Arrizabalaga, Bettinelli, Chalobah, Sarr, Alonso, Kenedy, Kovacic, Loftus-Cheek, Saul, Lukaku, Werner, Ziyech.
Real Madrid make two changes from their weekend win at Celta Vigo but Gareth Bale remains on the bench. Daniel Carvajal and Federico Valverde come in for Lucas Vazquez and Marco Asensio.
Real Madrid XI: Courtois, Carvajal, Militao, Alaba, Mendy, Modric, Casemiro, Kroos, Valverde, Benzema, Vinicius Jr.
Subs: Vallejo, Nacho, Asensio, Marcelo, Lunin, Vazquez, Bale, Ceballos, Rodrygo, Mariano, Camavinga, Fuidias.
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
Mason Mount makes his 150th appearance for Chelsea in all competitions, with 25 of those games coming in the Champions League. He's been involved in 50 goals for the Blues (25 goals and 25 assists) with five coming in this competition (scored two and assisting three).
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
Simon Gleave
Head of sports analysis, Nielsen Gracenote
Chelsea host Real Madrid in the tightest of the four Champions League quarter-finals according to the Euro Club Index.
Chelsea are currently ranked fifth on the ECI with Real Madrid a place higher in fourth. Chelsea are therefore the underdogs and estimated to have 44% chance of reaching the semi-finals.
In the other tie, Villarreal (ranked 20th on the Euro Club Index) face third ranked Bayern Munich. The Bundesliga champions are big favourites to reach the last four with an 86% chance of doing so.
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
Real Madrid boss Carlo Ancelotti has tested negative for Covid-19 and is able to join his team at Chelsea tonight for the Champions League quarter-final.
The 62-year-old did not travel to London with his players and staff on Tuesday for the first leg against his former side, but tested negative earlier today.
The Italian missed Real's 2-1 win at Celta Vigo after the club said he tested positive for coronavirus on 30 March.
Chelsea boss Thomas Tuchel had said he hoped Ancelotti, who guided Chelsea to a Premier League and FA Cup double in 2010, would be at the game.
Villarreal v Bayern Munich (20:00 BST)
Villarreal make three changes from the side that beat Juventus in the previous round with Gerard Moreno, Francis Coquelin and Juan Foyth all coming in.
Villarreal XI: Rulli, Foyth, Albiol, Torres, Estupinan, Lo Celso, Capoue, Parejo, Coquelin, Gerard, Danjuma.
Subs: Sergio Asenjo, Mario, Alcacer, Iborra, Chukwueze, Trigueros, Pena, Pino, Mandi, Moi Gomez, Pedraza, Aurier.
The big news for Bayern Munich is that Alphonso Davies starts for the first time in three months.
The Canada international last played on 17 December after being diagnosed with myocarditis - an inflammation of the heart - and testing positive for Covid.
Davies' inclusion is one of two changes with Dayot Upamecano also coming in.
Bayern Munich XI: Neuer, Pavard, Upamecano, Hernandez, Davies, Kimmich, Musiala, Gnabry, Muller, Coman, Lewandowski.
Subs: Richards, Sule, Goretzka, Sane, Wanner, Sabitzer, Roca, Kouassi, Ulreich, Fruchtl, Tillman, Stanisic.
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
The gaffer's arrived...
It wasn't certain Real Madrid manager Carlo Ancelotti would be in the dugout for tonight's clash against his old club after testing positive for coronavirus, but a negative test on Wednesday morning and last-minute flight to London has seen the veteran boss join up with his team.
Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)
Full team news on its way, but Chelsea will start with a forward line of Kai Havertz, Christian Pulisic and Mason Mount this evening, while Reece James is in at right wing-back.
Chelsea XI: Mendy, Rüdiger, Thiago Silva, Christensen, Azpilicueta, Jorginho, Kanté, James, Pulisic, Mount, Havertz
Real Madrid name a strong side that is captained by top scorer Karim Benzema, while Federico Valverde gets the nod on the opposite flank to Vinicius Jr.
Real Madrid XI: Courtois, Mendy, Alaba, Éder Militão, Carvajal, Kroos, Casemiro, Modrić, Vinícius Júnior, Benzema, Valverde
Chelsea v Real Madrid
Phil McNulty
BBC Sport chief football writer at Stamford Bridge
Real Madrid coach Carlo Ancelotti is guaranteed a warm welcome at Chelsea after winning the Premier League and FA Cup double in the first of two seasons at Stamford Bridge.
And the hugely popular Italian has been posing for photographs with fans pitchside having flown into London today having tested negative after suffering from Covid 19.
Just think. Had things worked out differently, very differently, Carlo's attentions might have been on the relegation clash between Burnley and Everton at Turf Moor rather than here in the Champions League quarter-final.
Yes, two big games in the Champions League quarter-final after Liverpool and Manchester City kicked off the last eight with wins last night in their respective first legs.
Tonight it's the turn of Chelsea and Real Madrid and Villarreal and Bayern Munich, with both getting under way at 20:00 BST.
We'll keep you up to date throughout with both our live text and radio coverage.
Another huge evening of football is on its way.
It's the reigning European champions welcoming the 13-time winners at Stamford Bridge, while in Spain underdogs Villarreal host German giants Bayern Munich.
It doesn't get much better than Champions League nights under the lights.
France24 - Monde
Gaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l’autonomie énergétique
Publié le : 05/04/2022 - 14:02
Benjamin DODMAN
L'indignation mondiale suscitée par le massacre de Boutcha, dans le nord de l'Ukraine, a renforcé la pression exercée sur l'Europe pour qu'elle mette fin à ses importations de gaz russe. Après avoir montré la voie, la Lituanie et ses voisins baltes exhortent leurs partenaires de l'UE à les rejoindre pour mettre fin à tous les achats de gaz "toxique" de Moscou.
Un charnier, des corps attachés, abattus à bout portant… Après le massacre de Boutcha, dans la banlieue du nord-ouest de Kiev, les dirigeants européens ont promis, lundi 4 avril, d'imposer de nouvelles sanctions à la Russie, qu'ils tiennent responsable.
Mais alors même qu'ils s'indignaient de l'horreur de ces images, il semblait peu probable qu'ils acceptent de mettre fin aux importations lucratives de gaz russe qui, selon les critiques, financent l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Pourtant, la Lituanie l’a fait, elle, annonçant mettre fin à toutes ses importations de gaz russe.
"À partir de maintenant, la Lituanie ne consommera plus un centimètre cube de gaz russe toxique", a écrit, dimanche, Ingrida Simonyte, Première ministre du pays, sur Twitter, saluant son pays comme le premier membre de l'Union européenne (UE) "à refuser les importations de gaz russe".
From now and so on Lithuania won't be consuming a cubic cm of toxic russian gas. LT is the first EU country to refuse Russian gas import.
April 3, 2022Cette annonce a été célébrée comme une étape importante de l'indépendance énergétique de cette ancienne république soviétique de 2,8 millions d'habitants. Elle a couronné un revirement remarquable pour un pays qui, en 2015, importait presque tout son gaz de Russie.
"Il y a des années, mon pays a pris des décisions qui nous permettent aujourd'hui de rompre sans douleur les liens énergétiques avec l'agresseur", a ajouté le président lituanien, Gitanas Nauseda, dans un post séparé. "Si nous pouvons le faire, le reste de l'Europe peut le faire aussi !"
>> En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
Le terminal de gaz "Indépendance"
Comme ses voisins baltes, la Lituanie était autrefois fortement dépendante des importations d'énergie russes, mais la situation a radicalement changé dès 2014, lorsque le pays a lancé un terminal de gaz naturel liquide (GNL), judicieusement nommé "Indépendance", dans la ville portuaire de Klaipeda.
"Nous avons compris, il y a longtemps, que dépendre d'une seule source, à savoir [le russe] Gazprom, était trop dangereux pour nous. Nous avons donc acheté ce terminal comme une sorte de police d'assurance", explique Mauricas Zygimantas, économiste à l'institut financier Luminor Lietuva, basé à Vilnius, dans une interview accordée à France 24.
"C'est un investissement très réussi", ajoute-t-il. "Non seulement nous avons cessé de financer la Russie, mais désormais nous vendons aussi du gaz à nos voisins, la Lettonie et l'Estonie, et à partir du mois prochain, nous vendrons également du gaz à la Pologne."
Si la Lettonie et l'Estonie ne disposent pas de leur propre terminal GNL, des discussions sont en cours pour en construire un en partenariat avec la Finlande. Entre-temps, l'exploitant de l'installation de stockage de gaz naturel de la Lettonie a déclaré qu'il comptait sur les réserves existantes pour mettre fin aux importations en provenance de Russie.
Selon Mauricas Zygimantas, la Lettonie a récemment repris le contrôle de ses infrastructures gazières, qui étaient auparavant entre les mains de Gazprom. Elle dispose donc de suffisamment de réserves pour tenir le coup jusqu'à la fin de l'année, et peut se permettre de rompre avec la Russie.
"Les États baltes ont compris très tôt que la Russie utilisait l'énergie comme un outil politique, nous ne voulions pas être acculés", affirme-t-il, notant que les prix de l'énergie augmentent depuis bien avant la guerre en Ukraine. "La Russie a commencé la guerre de l'énergie l'été dernier, je suis étonné que les dirigeants de l'Europe occidentale n'aient pas vu cela plus tôt."
Effet boomerang
Les trois États baltes ont été parmi les voix les plus fortes à demander à l'UE de mettre fin à sa dépendance à l'égard du pétrole et du gaz russes. Une semaine plus tôt, déjà, le président lituanien, Gitanas Nauseda, avait appelé ses partenaires européens à cesser d'acheter du carburant russe "car le régime du Kremlin utilise cet argent pour financer la destruction des villes ukrainiennes et les attaques contre des civils pacifiques".
La Russie fournit environ 40 % des besoins en gaz de l'Europe. Cette part est encore plus importante dans des pays comme l'Allemagne, qui a été secouée par un débat sur la manière de mettre fin à une relation commerciale contribuant à financer l'effort de guerre du Kremlin.
Alors que l’Europe découvrait les images du massacre de Boutcha, dimanche, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a brisé un tabou de longue date en déclarant que l'UE devait discuter de l'interdiction de l'importation de gaz russe - avant d'être contredite par ses collègues du cabinet le lendemain.
"Le problème pour l'Europe est toujours le même : comment infliger une douleur à la Russie sans nous blesser nous-mêmes", interroge Nicolas Mazzucchi, chercheur et spécialiste de l'énergie à la Fondation pour la recherche stratégique à Paris. "Si vous frappez le cœur stratégique du partenariat économique de l'Europe avec la Russie, il y a inévitablement un effet boomerang."
Lorsqu'il s'agit de mettre un terme aux importations russes, les États baltes ont à la fois un avantage et une longueur d'avance sur le reste de l'Europe, ajoute Nicolas Mazzucchi.
"Les États baltes, ainsi que la Pologne, s'efforcent depuis de nombreuses années de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Russie, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en gaz", a-t-il déclaré. "Les trois États baltes sont également plus petits et moins peuplés que de nombreux autres membres de l'UE, avec des structures de consommation très différentes. Nous parlons d'une consommation de gaz relativement faible par rapport à des pays comme la France ou l'Allemagne."
En mars dernier, les dirigeants de l'UE ont défini une stratégie qui pourrait réduire de deux tiers la dépendance à l'égard de cette source de carburant d'ici un an. Mais même cet objectif sera extrêmement difficile à atteindre, affirme Nicolas Mazzucchi.
"Pour approvisionner les États baltes, il faut trouver environ 10 à 12 millions de mètres cubes par an, c'est difficile mais faisable", précise-t-il. "En revanche, lorsque l'UE déclare vouloir réduire de deux tiers ses importations de gaz russe, cela représente 100 milliards de mètres cubes. C'est une tout autre échelle et un tout autre problème économique et géopolitique. Nous n'avons pas 100 milliards de mètres cubes qui sont facilement disponibles", poursuit le chercheur.
Par gazoduc ou par bateau
Si le gaz naturel ne manque pas dans le monde, le problème est de l'acheminer vers l'Europe, par gazoduc ou par bateau.
Une option serait d'augmenter les importations en provenance d'Azerbaïdjan, "mais cela impliquerait d'élargir le gazoduc existant ou d'en construire un nouveau", explique Nicolas Mazzucchi, notant que la capacité de production de l'Azerbaïdjan est également beaucoup plus faible que celle de la Russie. Les gazoducs transportant le gaz algérien vers le sud de l'Europe offrent une autre option, "mais qui n'est pas idéale en matière de stabilité économique et géopolitique", ajoute-t-il.
Dans l'ensemble, l'Europe devrait se garder de remplacer sa dépendance à l'égard de la Russie par une dépendance à l'égard d'un autre fournisseur, avertit le spécialiste de l’énergie, ajoutant que les expéditions de GNL offrent une meilleure chance de répartir le risque sur un ensemble de fournisseurs. À court terme, toutefois, ces approvisionnements ne suffiront pas à répondre à l'énorme demande de l'Europe.
Les États-Unis ont accepté d'expédier 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de GNL à l'Europe d'ici à la fin de l'année, afin de fournir 50 milliards de mètres cubes par an jusqu'en 2030 au moins. Mais cela ne représenterait toujours qu'un tiers des importations européennes en provenance de Russie, ce qui signifie que d'autres sources seront également nécessaires.
"L'UE peut se tourner vers les pays de la Méditerranée orientale, comme Chypre, Israël et peut-être l'Égypte, mais tous les pays n'ont pas d'approvisionnement disponible ou la capacité de liquéfier le gaz", explique Nicolas Mazzucchi, évoquant un autre obstacle : le nombre limité de gaziers, presque exclusivement construits en Asie et dont l'assemblage prend du temps.
La rareté des ressources immédiatement disponibles signifie que l'Europe devra prouver qu'elle peut coordonner et partager, estime Ben McWilliams, analyste et chercheur en politique climatique et énergétique à l'Institut Bruegel de Bruxelles.
"Le GNL est la solution évidente, mais en l'état actuel des choses, il ne peut compenser qu'environ la moitié du gaz russe, et c'est déjà étiré", poursuit-il auprès de France 24. "Nous avons besoin de coordination et de solidarité dans les importations de gaz, idéalement en important en tant que bloc unique - comme la Commission européenne essaie maintenant de le faire - plutôt que de laisser les États membres individuels se faire concurrence sur les marchés internationaux et faire grimper les prix."
Cela signifie qu'il faudra aider les États membres qui ne disposent ni de terminaux GNL ni d'installations de stockage, ajoute-t-il, ainsi que ceux qui, comme l'Autriche, sont fortement dépendants du gaz russe et n'ont pas d'accès à la mer.
Le virage vert
Reste que, selon l'économiste lituanien Mauricas Zygimantas, l'UE doit également être plus prudente dans le choix de ses fournisseurs si elle souhaite réduire sa dépendance vis-à-vis des régimes autocratiques. Il explique notamment que l'empressement de l'Occident à fermer ses propres capacités de production alors que la demande continue d'augmenter l'a laissé à la merci des autocrates, tout en finançant leurs régimes.
L'Europe s'efforce de trouver des alternatives au gaz et au pétrole russes alors que les derniers extracteurs de combustibles fossiles du continent réduisent leurs activités pour tenter de limiter le réchauffement de la planète. Mais se renvoyer la balle n'est pas une solution, estime l'économiste.
"Les combustibles fossiles ne sont pas plus verts en provenance de Russie qu'en provenance de Norvège. En fait, ils tuent des gens en Ukraine, au moment où nous parlons", rappelle-t-il. "Nous devons importer davantage de sources énergétiques en provenance de régimes démocratiques, qui doivent à leur tour augmenter l'offre tout en investissant massivement dans les énergies renouvelables."
C'est un autre domaine dans lequel les États baltes ont ouvert la voie, ajoute l’économiste, pour qui le terminal GNL de la Lituanie ne représente "qu'un revers de la médaille - l'autre étant la réduction de la consommation".
Mauricas Zygimantas souligne, par ailleurs, la transformation du système de chauffage central de la Lituanie, qui "était dominé par le gaz et fonctionne désormais à 80 % au biocarburant", notant que l'Estonie a fait des progrès encore plus importants. "Notre faible densité de population signifie qu'il y a beaucoup d'espace pour développer des parcs éoliens et d'autres projets renouvelables, tant sur terre qu'en mer", ajoute-t-il. Tout cela est également logique sur le plan économique, car "les prix du gaz devraient rester élevés dans un avenir proche".
"Nous ne devrions pas utiliser le gaz pour produire de l'électricité, comme le font encore certains pays d'Europe", conclut Zygimantas. "Nous devrions utiliser l'énergie nucléaire, les parcs éoliens ou même le charbon à court terme, d’autant plus lorsque l’on voit ce que le gaz finance en Ukraine."
Une question politiquement sensible
Le chercheur spécialiste de l'énergie Nicolas Mazzucci estime, quant à lui, que l'accélération de la transition vers les sources d'énergie verte est une option viable pour les pays, comme l'Allemagne, qui dépendent encore du gaz pour produire de l'électricité.
Les pays européens ont également la possibilité de rendre plus efficaces le stockage, le transport et la distribution du gaz à travers le bloc, dit-il, tout en avertissant que les tentatives de réduire la consommation des ménages seront beaucoup plus difficiles à vendre.
"Politiquement, c'est une question très sensible", conclut-il. "En France, par exemple, le gaz est principalement utilisé pour la cuisine et le chauffage. Comment dire aux gens qui viennent d'acheter une cuisinière à gaz qu'ils ne peuvent plus l'utiliser ?" C'est peut-être le prix à payer pour sauver l'Ukraine.
Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.
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Selon la Marine nationale, la disponibilité des hélicoptères Panther a atteint un niveau record
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…
Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.
Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.
En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.
Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.
Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.
Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.
« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].
Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.
Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.
Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.
« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.
Photo : Marine nationale
Opex 360
L’Allemagne va investir 152 millions d’euros pour armer ses drones MALE Heron TP
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
C’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.
Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.
Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…
Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.
Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.
« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.
On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.
Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…
D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.
« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.
BBC
SANS TITRE
Burnley v Everton (19:30 BST)
Everton
Frank Lampard has lost eight of his last nine away Premier League matches, losing four with Chelsea and his first four with Everton. The last manager to lose his first five away matches with a club was Jan Siewert at Huddersfield Town in 2019 (lost first seven matches).
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Mark: I've been following Everton since the eighties. I was at Goodison when we scraped a draw against Coventry City to stay up in 1998. I don’t think I’ve ever felt so despondent for the state of our club. Hoping against hope for a win tonight.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Are you ready for this? Buckle up because here come the players.
They're lining up in the tunnel which is about as compact as the one at Goodison Park. There's a terrific noise inside Turf Moor. This is going to be tense.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Burnley
Sean Dyche says whatever happens tonight, it will not define the entire campaign for Burnley or Everton.
"It's a season of work, it's at the end of the season when we look
back and reflect," added the Burnley boss.
"The number of times I've heard, 'This is a six-pointer', 'It's the one that
defines it' and all the rest of it, and they invariably haven't defined the
season.
"You don't want to be losing these games, quite obviously. They don't define
the whole season, which people are suggesting they do."
Burnley v Everton (19:30 BST)
Everton
9 April - home v Manchester United
20 April - home v Leicester
24 April - away v Liverpool
1 May - home v Chelsea
7 May - away v Leicester
11 May - away v Watford
15 May - home v Brentford
19 May - home v Crystal Palace
22 May - away v Arsenal
They're now playing Times Like These by the Foo Fighters. That means only one thing at Turf Moor. We're close to kick-off.
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Pooledog: Everton this season is a culmination of spending/changing manager leaving the new manager with a disjointed squad. Left Benitez and Lampard with players they don't want with a horrendous run of injuries to key players. Dominic Calvert-Lewin not getting injured we'd be solid mid-table.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Oliver Kay
Senior football writer, The Athletic on BBC Radio 4's Today programme
There were a couple of times when Everton came perilously close [to relegation] in the 90s but it's really shocking to see them down there scrapping with the likes of Burnley after all the money that they have spent in recent years. They have spent a lot of money badly.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Aaron Lennon says the Burnley dressing room is staying calm as Sean Dyche's side prepare to face fellow Premier League strugglers Everton.
The Clarets are four points behind the Toffees, who have lost their past six away games in all competitions.
Lennon, who spent three seasons at Goodison Park, is under no illusions about how important the game against his former club is.
He said: "It is a massive game, there’s no hiding from it. We look at the table and know how big this is, it’s at home and for us to get three points would put us in a strong position going into the weekend.
"We just have to do what we do. We know how to win these games and know what we’re like at home, so we need to stick to our strengths and go out there with the right attitude to give it everything."
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As well placed as Everton fans pessimism is, I simply don't see Watford or Burnley putting getting more points than them between now and end of the season. Just about safe I reckon.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Ped, Toffee TV
I haven't a clue if Frank Lampard is the right manager. Nothing seems to be changing, but that's not his fault. It's such a poorly assembled squad.
He has tried everything and nothing seems to work. The club is a mess from top to bottom and I can't see any light at the moment.
I'm really worried some of our players will crumble. We're going to Burnley hoping to get a point? What a pathetic state we're in.
Ped was speaking on the Football Daily podcast - listen here.
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Scott: I do think we can stay up. We played well in the first half of the game against West Ham, which is encouraging. However, the goals they scored both came from silly mistakes by Mason Holgate and Alex Iwobi. We need players to concentrate for the whole of the game, especially with Watford struggling for wins both home and away.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Alistair Magowan
BBC Sport at Turf Moor
The wind is whipping down into Burnley from the moors, there's a few lads at the local cricket club regretting their choice to wear shorts, and it's definitely winter coat weather. I've got mine.
All set for a proper relegation battle, then, which might suit Burnley more than it suits Everton. But when your opponents have only won three games all season, Frank Lampard's side will fancy their chances after an improved display against West Ham on Sunday.
The Everton boss might have less experience at this end of the table than Sean Dyce, but he was never scared of battle as a player and says he's "excited" and "positive" about what's to come.
Avoiding a fourth consecutive red card in the Premier League would be a good start.
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Erik: A club that has spent so much money on players in recent years, had two of the greatest managers of the past two decades as their boss, and still try to avoid relegation, doesn't deserve to stay up. I felt so sorry for both Rafa and Carlo.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Everton's away form has been shocking. They've picked up just six points from a possible 42 on their travels. Their one and only win on the road came at Brighton way back on 28 August.
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Lots of doom and gloom from Everton fans but remember if they win tonight they're six points clear of the drop with a game in hand. Pressure is on Burnley
Burnley v Everton (19:30 BST)
Ben Livingstone
TalkBFC
Certain players who are starting week in, week out are simply not good enough, and if they keep on playing I see no way we can expect to survive in this division.
With Everton and Norwich now within the space of five days, we’d be lucky to walk away with two points from those if we play like we have the last few weeks.
#bbcfootball or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
Phil: Worried? Yes. Surprised? No. Things have been going downhill since David Moyes left. I wonder what the coaching team are actually doing in training to address the serious lack of confidence? I'm starting to think that relegation would mean a welcome team re-build, at least the youngsters may be given a decent chance for once.
Burnley v Everton (19:30 BST)
Burnley
10 April - away v Norwich
17 April - away v West Ham
21 April - home v Southampton
24 April - home v Wolves
30 April - away v Watford
7 May - home v Aston Villa
15 May - away v Tottenham
19 May - away v Aston Villa
22 May - home v Newcastle
Burnley v Everton (19:30 BST)
This is your 30 minute warning. The music is picking as we edge towards kick-off. It started off with some 90s techno Euro stuff but they've just played Parklife by Blur. A vast improvement.
France24 - Monde
Alaa Abdel-Fattah, le plus célèbre détenu politique d’Égypte, en grève de la faim
Publié le : 05/04/2022 - 05:19
FRANCE 24
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Alaa Abdel-Fattah, icône de la révolution égyptienne, condamné à cinq ans de prison pour "diffusion de fausses informations", a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention, a annoncé, lundi, la mère du détenu.
Alaa Abdel-Fattah, figure centrale de la "révolution" de 2011 et détenu politique le plus célèbre d'Égypte, est en grève de la faim depuis samedi pour dénoncer sa détention, a annoncé sa mère Laila Soueif, lundi 4 avril, à l'AFP.
"Il refuse de s'alimenter parce que sa situation carcérale doit changer, il est placé sous surveillance renforcée, à l'isolement, il n'a pas droit à des livres, à de l'exercice physique et cette prison est connue pour ne respecter aucune loi", a-t-elle expliqué.
En décembre, Alaa Abdel Fattah, 40 ans, avait écopé de cinq ans de prison pour "diffusion de fausses informations" et son ancien avocat Mohamed al-Baqer et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias Oxygen, de quatre ans. Condamnés par un tribunal d'exception, ils n'ont pas le droit d'interjeter appel.
Sa sœur Mona Seif a indiqué sur Twitter qu'elle avait rendu visite lundi à son frère en prison, où il a refusé de prendre la nourriture qu'elle lui avait portée, car "il était en grève de la faim depuis le premier jour du ramadan (samedi)".
Triste record
Figure centrale du soulèvement populaire qui a chassé le président Hosni Moubarak lors du Printemps arabe, Alaa Abdel Fattah détient un triste record : il a été emprisonné sous tous les présidents du plus peuplé des pays arabes depuis plus d'une décennie.
Sa dernière arrestation remonte à septembre 2019, après de rares manifestations contre le président actuel Abdel Fattah al-Sissi, qui a progressivement muselé la population depuis son arrivée au pouvoir en 2013.
Le pays compte 60 000 détenus d'opinion, dont selon Amnesty International, "des militants pacifiques, des défenseurs des droits humains, des avocats, des universitaires et des journalistes détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association".
Parmi eux figure l'ancien candidat malheureux à l'unique présidentielle démocratique d'Égypte, en 2012, Abdel Moneim Aboul Foutouh, un ancien dirigeant des Frères musulmans - organisation déclarée "terroriste" par le pouvoir. Sa famille a indiqué dans un communiqué qu'il avait "subi le 23 mars une agression barbare menée par un officier" dans sa prison d'un faubourg du Caire, tenant "le régime pour responsable de sa vie et de sa santé physique et mentale".
Avec AFP
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droits de l'hommeCondamnation d’Alaa Abdel-Fattah, icône de la révolution de 2011 : "Nul n’est à l’abri en Égypte"
Une icône de la révolution égyptienne, Alaa Abdel-Fattah, écope de cinq ans de prison
BBC
Prime Minister Boris Johnson says transgender women should not compete in women's sport
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Sport
UK Prime Minister Boris Johnson says he does not believe transgender women should compete in female sporting events - a view he conceded may be "controversial".
The issue of transgender athletes - centred around the balance of inclusion, sporting fairness and safety in women's sport - has recently focused on the case of transgender cyclist Emily Bridges.
Bridges was recently ruled ineligible to compete in her first elite women's race by cycling's world governing body.
Johnson was speaking on a range of issues, including the government's approach to the ban on so-called conversion therapy, before adding: "I don't think biological males should be competing in female sporting events. Maybe that's a controversial thing to say, but it just seems to me to be sensible.
"I also happen to think that women should have spaces - whether it's in hospitals, prison or changing rooms - which are dedicated to women. That's as far as my thinking has developed on this issue.
"If that puts me in conflict with some others, then we have got to work it all out. It doesn't mean I'm not immensely sympathetic to people who want to change gender, to transition and it's vital we give people the maximum love and support in making those decisions.
"These are complex issues and they can't be solved with one swift, easy piece of legislation. It takes a lot of thought to get this right."
In response to Johnson's comments, LGBTQ+ charity Stonewall said: "Trans people deserve the same opportunities as everyone else to enjoy the benefits of sport and blanket exclusions on trans people participating are fundamentally unfair.
"This is a complex and fast-evolving issue and much of the science doesn't yet exist in this area.
"Inclusion policies need to be considered on a sport by sport basis and it's vital to avoid using inflammatory rhetoric, which often causes trans people to stop playing the sports they love."
Stonewall said that although elite sport "often dominates these discussions", transgender people are also "underrepresented in community sport" where they "often feel excluded".
The organisation added: "Sport has the unique power to bring us together and it's important trans people have the opportunity to enjoy the benefits of sport without facing exclusion or abuse."
Johnson's comments came as a letter signedexternal-link by a group of elite female cyclists - including retired Olympians, scientists and researchers - called on cycling's world governing body, the UCI, to "rescind" its rules around transgender participation and testosterone levels and implement eligibility criteria for women "based on female biological characteristics".
The letter - referring to the Bridges situation - said there was "deep regret" at the "crisis situation", claiming female athletes in the UK "have shown you they were willing to boycott" in order for the UCI and British Cycling "to hear their concerns about fairness in their sport".
The letter included the signature of Sara Symington, head of Olympic and Paralympic programmes at British Cycling. It states:
In response, British Cycling said: "We understand that this is an important issue for our staff and riders, which is why we have worked hard to provide forums for them to openly share their views on our policy and transgender inclusion more widely.
"These discussions are an important part of our commitment to learn and understand more about how the sport sector can achieve fairness in a way that maintains the dignity and respect of all athletes."
In the aftermath of being prevented from competing in her first female race as a transgender woman, Bridges released a statement saying she felt "harassed and demonised" and had "little clarity" on her eligibility.
"I am an athlete and I just want to race competitively again. I hope they will reconsider their decision in line with the regulations," she said.
"I've been relentlessly harassed and demonised by those who have a specific agenda to push.
"They attack anything that isn't the norm. This is without care for the wellbeing of individuals or marginalised groups."
Bridges says her privacy has also been "totally violated" and she has received "targeted abuse" on social media.
According to Cycling Weekly,external-link Bridges has been participating in a study at Loughborough University to track her own power data with reduced testosterone levels - and says they show a 13-16% drop in her power outputs across different durations.
Bridges also says she has received a mixed response on speaking publicly about her transition, but added that many female cyclists have sent messages of support.
Bridges, 21, had been set to race at Britain's National Omnium Championships in Derby last weekend, which were won by Sophie Lewis.
She came out as transgenderexternal-link in October 2020 and began hormone therapy in 2021 as part of her gender dysphoria treatment. She had been allowed to enter women's events by British Cycling because of her consistently lowered levels of testosterone.
British Cycling's transgender regulations require riders to have had testosterone levels below five nanomoles per litre for a 12-month period prior to competition.
However, the UCI has not yet completed its own process around Bridges' eligibility to race in international competitions - meaning she could not participate.
The UCI rules on transgender inclusion also state it must "protect health and safety" and "guarantee fair and meaningful competition that displays and rewards the fundamental values and meaning of the sport".
BBC Sport understands senior figures in cycling believe these discretions are relevant in Bridges' case.
In May 2021 - while still transitioning and racing in male events - she finished 43rd out of 45 riders in the elite men's criterium at the Loughborough Cycling Festival and in September she was second to last in the Welsh National Championship road race, a 12km lap behind the winner.
Last month, Bridges won a men's points race at the British Universities Championships in Glasgow - her final men's race.
Following the UCI decision on Bridges, British Cycling said it "fully recognises her disappointment" but called for "a coalition" across a number of sports - involving governing bodies, athletes, the transgender and non-binary athlete community and the government - to work together to "find a better answer" in a way which "maintains the dignity and respect of all athletes".
British Cycling said: "We also understand that, in elite sports, the concept of fairness is essential. "Transgender and non-binary inclusion is bigger than one race and one athlete - it is a challenge for all elite sports."
On the eve of the UCI's decision on Bridges' eligibility, UCI president David Lappartient told BBC Sport he was "worried" transgender athletes could affect the fairness of competition in cycling, and said current rules based on testosterone levels were "probably not enough".
Lappartient said world cycling's governing body "fully recognises the rights of transgender athletes to do sport".
He added: "When I speak with some professors in medicine, some specialists, they say 'yes your body probably has a memory already of what you are and so there is maybe some advantages'. Is it a bridge of fair competition?
"The question of fair competition is really a question we must put on the table and is it right to take part - when you do transition - at the highest level? Or do we have also to see if this affects the fairness of competition.
"I can also really understand some ladies saying: 'OK, but we don't accept this'. And today I also [have] the union of the women's riders completely against this and challenging the UCI on this.
"So we are in between and we were challenged on all parts."
The most recent International Olympic Committee guidance - updated in November 2021 after the Tokyo Olympics - said there should be no assumption that a transgender athlete automatically has an unfair advantage in female events.
It recommended that individual sports under the Olympic umbrella - such as athletics, weightlifting, gymnastics and swimming - make their own rules surrounding transgender athletes.
World Athletics has set five nanomoles per litre as its benchmark, with cycling set at below five nanomoles.
World Rugby has banned trans women from playing at elite level, while the Rugby Football Union's domestic policy in England does allow trans women to play, under certain testosterone-based conditions.
However, the IOC guidelines have been criticised by some medical experts, 38 of whom signed a statement questioning the changes made to its policy around testosterone suppressants in transgender women.
The sporting body said relying on testosterone levels alone in female events was no longer deemed sufficient grounds to determine whether or not a competitor has an unfair advantage.
But some medical professionals said the guidance was drafted mainly from a human rights perspective with little consideration of medical and scientific issues.
There has also been new guidance around transgender inclusion in non-elite sport, created in 2021. It was published after an 18-month consultation and review of the existing research and was developed by Sport England, Sport Scotland, Sport Northern Ireland, Sport Wales and UK Sport.
It said that "for many sports, the inclusion of transgender people, fairness and safety cannot co-exist in a single competitive model".
The report concluded that "testosterone suppression is unlikely to guarantee fairness between transgender women and natal females in gender-affected sports".
And it added that there are "retained differences in strength, stamina and physique between the average woman compared with the average transgender woman or non-binary person registered male at birth".
It challenged sport bodies to "think in innovative and creative ways to ensure nobody is left out", and stipulates individual sports may need to choose between inclusion or "competitive fairness" - and safety if relevant.
The guidance suggests for those sports where safety or fairness could be compromised, the individual sports could create an "open" or "universal" category separate to male and female ones.
'Transgender inclusion, fairness and safety often cannot co-exist' says major review (Sept 2021)
IOC releases new guidance on transgender inclusion (November 2021)
IOC transgender guidance criticised by medical experts (Jan 2022)
Thomas becomes first known transgender athlete to win NCAA swimming title (March 2022)
Lord Coe warns over 'fragile' women's sport (March 2022)
Florida governor DeSantis refuses to recognise Thomas win (March 2022)
Transgender cyclist Bridges set to race in women's National Omnium event (March 2022)
Bridges will not race in women's National Omnium event (March 2022)
Bridges still seeks clarity on 'alleged ineligibility' (March 2022)
UCI can ban Bridges even if she meets eligibility criteria (March 2022)
Valeurs Actuelles
Affaire Jérémie Cohen : “Pas de motifs discriminatoires” à ce stade de l’enquête, déclare le procureur de Bobigny
« Violences volontaires »
Le parquet de Bobigny a annoncé avoir ouvert une information judiciaire le 29 mars pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », soit la qualification pénale « la plus haute envisageable à ce stade des investigations ».
Opex 360
L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis vont coopérer dans le domaine des armes hypersoniques
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.
Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.
Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.
Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.
Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.
En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.
À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.
« Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.
« Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.
D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».
En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».
France24 - Monde
La Corée du Nord menace d'utiliser l'arme nucléaire en cas d'attaque du Sud
Publié le : 05/04/2022 - 04:58
FRANCE 24
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Kim Yo-jong, l'influente sœur du dirigeant nord-coréen, a prévenu, mardi, que son pays utiliserait l'arme nucléaire en cas d'attaque de la Corée du Sud. Elle répondait directement à des commentaires du ministre sud-coréen de la Défense.
La Corée du Nord est opposée à la guerre mais sera contrainte d'utiliser ses capacités nucléaires si la Corée du Sud choisit la voie de la confrontation militaire ou effectue une attaque préventive, a déclaré, mardi 5 avril, Kim Yo-jong, la puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
Citée par l'agence de presse officielle KCNA, elle a qualifié de "très grande erreur" les récents commentaires du ministre sud-coréen de la Défense évoquant des attaques contre la Corée du Nord, alors que Suh Wook a indiqué, vendredi, que Séoul disposait d'un éventail de missiles pouvant atteindre rapidement et avec précision toute cible nord-coréenne.
Pyongyang a tiré depuis le début de l'année plusieurs missiles à la puissance croissante, des essais qui font craindre à Séoul et à Washington une reprise des tests nucléaires pour la première fois depuis 2017, les discussions sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne étant dans l'impasse.
Pas son principal ennemi
Dans le communiqué relayé mardi, Kim Yo-jong a déclaré que la Corée du Nord était opposée à la guerre, un scénario qui laisserait la péninsule en ruines, et qu'elle ne considérait pas la Corée du Sud comme son principal ennemi.
"En d'autres termes, cela signifie qu'à moins que l'armée sud-coréenne ne prenne des actions militaires contre notre État, elle ne sera pas considérée comme une cible", a-t-elle dit, selon la KCNA.
"Mais si la Corée du Sud, pour une quelconque raison (...), opte pour une action militaire telle qu'une 'frappe préventive' comme vanté par (Suh Wook), la situation changera. La Corée du Sud deviendra alors une cible."
Avec Reuters
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Washington annonce une troisième série de sanctions contre les missiles de la Corée du Nord
MISSILE MONSTREHwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Joe Biden accuse la Russie de « crimes de guerre majeurs »
Joe Biden évoque des « crimes de guerre majeurs »
Lors d’une conférence de presse, le président américain a évoqué des « crimes de guerre majeurs » commis en Ukraine par l’armée russe. Evoquant des « corps laissés dans les rues après le retrait des Russes » et des civils « exécutés de sang-froid » à Boutcha, Joe Biden a assuré que « les responsables [devront] rendre des comptes ».
Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé un nouveau train de sanction contre la Russie. « Nous privons (la Russie) de capitaux, nous la privons de technologie, nous la privons de talents et l’ensemble des mesures que nous prenons crée une spirale qui s’accélère au fur et à mesure que Poutine continue l’escalade », a expliqué un haut responsable américain sous couvert d’anonymat, relate CNews.
Les deux filles de Vladimir Poutine dans le viseur de l’UE
Parallèlement à la découverte des massacres de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, l’Union européenne réfléchit à renforcer ses sanctions contre la Russie de Vladimir Poutine. Cette fois-ci, ce sont les deux filles du président russe qui pourraient en faire les frais. Maria et Ekaterina Poutine, respectivement nées en 1985 et 1986, pourraient être ajoutées à la liste noire régulièrement mise à jour par l’UE, et qui lui permet de geler les avoirs des personnes qui y sont inscrites, tout en leur interdisant l’accès au sol européen.
Les filles Poutine, détaille Le Figaro, sont extrêmement discrètes, et n’apparaissent que très rarement aux côtés de leur père. La première, Maria, est endocrinologue et travaille au sein d’une entreprise russe spécialisée dans la recherche médicale. Elle est mariée à un homme d’affaires néerlandais. La seconde, Ekaterina, est une spécialiste des sciences mécaniques. Elle officie au sein du conseil scientifique de l’Université de Moscou, où elle gère notamment un fonds de soutien aux jeunes scientifiques russes.
Kiev appelle ses habitants à évacuer l’Est du pays
Sur Telegram, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a supplié la population de fuir l’est du pays au plus vite. Les autorités régionales, écrit Le Monde, ont appelé « la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée ». Alors que la Russie a entamé le retrait de ses troupes du cœur de l’Ukraine, pour se concentrer sur son versant est et le Donbass, la menace est immense pour les habitants des régions concernées. Ceux qui seraient décidés à rester « risquent la mort », a encore déclaré Iryna Verechtchouk.
La veille, mardi, le secrétaire général de l’OTAN avait confirmé que les troupes russes entendent désormais « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass », évoquant « une phase cruciale de la guerre ».
Orban et Poutine ont évoqué la possibilité d’un cessez-le-feu
Tout récemment brillamment réélu à la tête du gouvernement hongrois, Viktor Orban a annoncé, mercredi 6 avril, s’être entretenu avec Vladimir Poutine. Les deux hommes cultivent, depuis des années, d’excellentes relations. Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre hongrois a expliqué avoir proposé à son homologue russe une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. Il a également proposé « au président Poutine de déclarer un cessez-le-feu immédiat », relate Le Figaro. Une idée à laquelle Vladimir Poutine a répondu « oui, mais avec des conditions ».
Après avoir accusé Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète », Volodymyr Zelensky a réclamé, mardi 5 avril, lors d’une prise de parole devant l’ONU en visio conférence, que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour que « le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer », relate Le Figaro.
Pour la première fois, l’Allemagne s’équipe de drones armés
La commission de la défense du Bundestag a approuvé l’achat de 140 drones armés du modèle israélien Heron TP, a déclaré à l’AFP une source parlementaire. Le ministère de la défense compte utiliser 60 d’entre eux pour des entraînements et les 80 autres pour un « usage opérationnel », selon le projet adopté par la commission, indique Le Monde.
L’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe, juge le président du Conseil européen
Mercredi 6 avril, le président du Conseil européen, Charles Michel a déclaré que l’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe. Devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg, Charles Michel a dénoncé les « crimes contre l’humanité » commis à Boutcha et « beaucoup d’autres villes » en Ukraine.
Les Etats-Unis annoncent une aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine
La Maison Blanche a annoncé, mardi 5 avril, une nouvelle aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine, indique Franceinfo. Il s’agit de « répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les Etats-Unis ont fournis à l’Ukraine et qu’ils ont (…) utilisés pour défendre leur pays » face à l’invasion russe, a précisé un porte-parole du Pentagone.
Les enfants ukrainiens seront accueillis en crèche gratuitement
Les enfants ukrainiens arrivés en France à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourront être accueillis en crèche gratuitement cette année, a annoncé hier la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf). Les Caf « prendront directement en charge le coût de leur accueil », a-t-elle ajouté, indique Le Figaro.
L’Ukraine a « besoin d’armes lourdes », selon le ministre des affaires étrangères ukrainien
Dmytro Kuleba, ministre des affaires étrangères ukrainien, a déclaré, mardi 5 avril, sur BFMTV, que l’armée ukrainienne a « besoin d’armes lourdes, la Russie a des milliers de tanks, des chars, des véhicules armés… Nous ne pouvons pas les arrêter avec des armes légères ». Il demande notamment l’aide des pays européens.
Le chef de la diplomatie américaine estime que le massacre de Boutcha « n’est pas un acte isolé »
Antony Blinken s’est exprimé sur le massacre dans la ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait de troupes russes. « Ce que nous avons vu à Boutcha n’est pas l’acte isolé d’une unité dévoyée. C’est une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités », a-t-il affirmé, relate franceinfo.
Le Royaume-Uni annonce avoir gelé 320 milliards d’euros du « trésor de guerre de Poutine »
Près de 350 milliards de dollars ( soit 320 milliards d’euros) ont été gelés par le Royaume-Uni a déclaré, mardi 5 avril, à Varsovie, la ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss. Un montant qualifié de « trésor de guerre » de Vladimir Poutine par la ministre, rapporte Le Figaro.
600 000 Ukrainiens ont rejoint la Russie de leur plein gré
La Russie a procédé à l’évacuation de « 600 000 personnes » d’Ukraine, sans qu’elles soient parties « sous la contrainte ou enlevées » contrairement aux affirmations du président ukrainien, a indiqué, mardi 5 avril, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia. « Nous ne sommes pas venus en Ukraine conquérir des territoires », a-t-il déclaré, relaie Le Monde.
Zelensky demande l’exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU
Le président ukrainien a demandé que la Russie soit « tenue responsable » pour « les pires crimes de guerre » depuis la Seconde guerre mondiale, rapporte Le Figaro. Devant l’ONU, Volodymyr Zelensky a appelé à ce que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’elle endosse sa responsabilité dans la guerre en Ukraine.
Le président ukrainien demande la création d’un tribunal « comme à Nuremberg »
Volodymyr Zelensky souhaite l’organisation d’une conférence internationale à Kiev, rapporte Le Monde. Il demande également une « justice punitive » où les dirigeants russes seront jugés lors d’un procès « comme à Nuremberg ». Le président ukrainien accuse Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète ».
Poutine menace d’exporter moins de denrées agricoles vers « les pays hostiles »
Le président russe s’est exprimé à la télévision russe, ce mardi 5 avril, concernant les capacités agricoles en Russie. « Nous devrons faire attention cette année aux quantités que nous exportons notamment quand il s’agit de pays qui mènent une politique hostile à note égard », a-t-il déclaré, relaie BFMTV.
Le directeur de l’Otan redoute la découverte « d’autres atrocités » commises par les forces Russes
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a indiqué, ce mardi 5 avril, redouter la découverte « d’autres atrocités » lors de la reprise des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine et a dénoncé des « crimes de guerre », relate Le Figaro.
La Russie se renforce dans l’est de l’Ukraine
La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass », dans l’est de l’Ukraine. L’objectif est de réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a-t-il ajouté, relaie BFMTV.
L’Italie expulse une trentaine de diplomates russes
L’Italie a décidé d’expulser 30 diplomates russes pour des raisons de « sécurité nationale ». L’annonce a été faite ce mardi, à Berlin, par le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, auprès de la chaîne d’informations italienne RaiNews24. Cette décision fait suite à des mesures similaires prises la veille par l’Allemagne et la France, et mardi matin par le Danemark.
Un réservoir d’acide nitrique touché par une frappe à Roubijné
Un réservoir d’acide citrique a été touché par une frappe russe ce lundi, à Roubijné, dans la région de Louhansk, à l’est de l’Ukraine. L’annonce a été faite par le gouverneur de la région, Serhiy Haida, relate BFM TV. Par conséquent, il a enjoint les habitants à se confiner.
Pékin réclame des pourparlers de paix
Comme l’indique 20Minutes, Pékin a réitéré son appel à des pourparlers de paix afin de résoudre la guerre en Ukraine. Et cela, à l’occasion d’un entretien entre les ministres chinois et ukrainien des Affaires étrangères. Dans le même temps, les forces russes sont accusées d’avoir commis des massacres. La communauté internationale a intensifié, au cours des derniers jours, ses condamnations à l’encontre de la Russie, après la découverte d’un certain nombre de cadavres dans la région de Kiev. Des décès imputés à l’armée russe, qui dément toute implication.
L’Union européenne va interdire le charbon russe
L’Union européenne va interdire les importations de charbon russe, rapportent ce mardi plusieurs médias, parmi lesquels l’agence de presse Reuters et Bloomberg. Et cela, en citant des sources au sein de la Commission européenne. Toutefois, ni le gaz ni le pétrole ne sont sanctionnés, à ce stade. Par ailleurs, Bruxelles va interdire les exportations en direction de la Russie de semi-conducteurs et de machines destinées, notamment, à l’extraction du gaz, observe BFM TV. Sur le territoire des 27 Etats-membres, les poids lourds et les navires russes seront également interdits.
Au nord de l’Ukraine, les Russes en recul
Au cours de son analyse quotidienne du conflit en Ukraine, le ministère de la Défense britannique a constaté le reflux des forces russes au nord du pays, relaye 20Minutes, mardi 5 avril. « Les combats de bas niveau devraient se poursuivre dans certaines parties des régions nouvellement reprises, mais diminuer considérablement au cours de cette semaine alors que le reste des forces russes se retire », a détaillé Londres. Le ministère de la Défense britannique a également jugé que les forces russes qui se retiraient du nord allaient avoir besoin « d’un rééquipement et d’une remise à neuf importante » avant leur « redéploiement » dans l’est de l’Ukraine.
Zelensky : « Le nombre de victimes pourrait être plus élevé à Borodyanka »
Le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait savoir que la Russie allait « essayer de cacher les traces de ses crimes », après la découverte de nombreux corps portant des tenues de civils à Boutcha. « Ils ne l’ont pas fait à Boutcha lorsqu’ils se sont retirés, mais dans une autre région, c’est possible », a-t-il déclaré mardi 5 avril, dans un message vidéo, indique BFM TV. « Des informations indiquent déjà que le nombre de victimes des occupants pourrait être encore plus élevé à Borodyanka et dans d’autres villes libérées, a-t-il ensuite détaillé. Dans de nombreux villages des districts libérés des régions de Kiev, Tchernihiv et Soumy, les occupants ont commis des actes que les habitants n’avaient jamais vus, même pendant l’occupation nazie, il y a 80 ans. »
De nouvelles sanctions occidentales attendues
Les Etats-Unis et leurs alliés ont l’intention d’annoncer au cours de « cette semaine » de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, rapporte France 24. Dans le même temps, l’Ukraine recevra davantage d’assistance militaire, a assuré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. L’Union européenne discute, de son côté, en « urgence » de nouvelles sanctions contre Moscou. Celles-ci sont notamment réclamées par la France et l’Allemagne, a déclaré Josep Borrell, le haut-représentant de l’UE.
Ukraine : l’ambassadeur de Russie en France convoqué
L’ambassadeur de Russie en France est convoqué ce mardi au Quai d’Orsay. Et cela, afin de se voir notifier l’expulsion de diplomates dont les activités sont contraires aux intérêts de sécurité de la France, d’après BFM TV, qui cite des sources diplomatiques. Pour rappel, la France a annoncé ce lundi son intention d’expulser 35 diplomates russes de son territoire, par le biais d’un communiqué.
Expulsion de diplomates : Medvedev veut une réponse de Moscou
La France a pris la décision d’expulser plusieurs dizaines de diplomates russes, dans le cadre d’une nouvelle sanction décidée en concertation avec les autres nations européennes. Dans ce contexte, Dimitri Medvedev, ex-président russe, souhaite que Moscou agisse de même contre les pays occidentaux, relaye BFM TV, ce mardi. « La réponse [de la Russie] sera symétrique et bilatérale », a-t-il développé sur Telegram, comme le rapporte l’agence de presse Reuters. Et de conclure : « Si cela continue, [il faudra] claquer la porte des ambassades occidentales. […] Ce sera moins cher pour tout le monde. Et puis, nous finirons par nous regarder […] qu’à travers des lunettes de visée. »
Après le retrait russe, le maire de Kiev prudent
Les habitants de Kiev qui ont fui l’invasion russe ont été appelés, lundi 4 avril, par le maire de la capitale ukrainienne – Vitali Klitschko – à ne pas y retourner avant « au moins une semaine ». D’après lui, des bombardements russes peuvent encore s’y produire, observe Libération.
Des civils torturés
Dmytro Zhyvytsky, le gouverneur de l’oblast de Soumy, qui se situe au nord de Kharkiv, a assuré ce mardi que l’armée ukrainienne avait retrouvé trois corps de civils torturés, indique 20Minutes. Les cadavres ont été découverts dans le quartier de Konotop, qui se trouve à l’ouest de l’oblast de Soumy. Le 3 avril, les forces russes se sont retirées de la région de Soumy.
Suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ?
Ce lundi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont réclamé la « suspension » de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, rapporte BFM TV. Et cela, en réponse « aux images de Boutcha », la ville ukrainienne où ont été retrouvés, après le départ des forces russes, de nombreux cadavres. Un vote de l’Assemblée générale de l’ONU, afin de décider de cette suspension, pourrait intervenir dès ce jeudi, d’après Washington. Moscou a réagi en qualifiant cette démarche d’« incroyable » et en arguant qu’elle ne faciliterait pas les « pourparlers de paix » entre les Russes et les Ukrainiens.
Des bombardements sur Kramatorsk
Un certain nombre de bombardements ont touché, au cours de la nuit du lundi au mardi 5 avril, la grande ville de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, relaye 20Minutes. Celle-ci est contrôlée par Kiev, mais sous la menace d’une offensive des troupes russes. Selon des informations citées par nos confrères, ces tirs, certainement de missiles ou de roquettes longue portée, ont notamment détruit une école du centre-ville, aux alentours de 3 heures, heure locale. Quelques heures plus tard, au petit matin, un cratère fumant d’une dizaine de mètres de diamètre était apparu dans la cour de l’établissement scolaire, en partie effondré. Aux alentours, plusieurs vitres ont été soufflées. Toutefois, des habitants du quartier n’ont fait état d’aucune victime. Apparemment, l’école était vide. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué.
L’équipe du CICR a été « libérée »
Ce mardi, Kiev a fait savoir que l’équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui était « retenue » par la police, dans une localité proche de Marioupol, avait été « libérée » après moult négociations, et qu’elle avait pu gagner ensuite les abords de Zaporizhzhia, indique France 24.
Vingt réfugiés ukrainiens arrivent à Tokyo
Vingt Ukrainiens qui ont fui la guerre sont arrivés à l’aéroport de Tokyo (Japon) à bord d’un avion gouvernemental japonais, ce mardi, rapporte Le Monde. Et cela, alors même que le pays du Soleil-Levant est extrêmement réfractaire à l’accueil de réfugiés. Ces derniers, qui se trouvaient en Pologne à la suite de l’invasion russe, sont arrivés avec le ministre des Affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi. Ce dernier était en visite à Varsovie.
Une plateforme russe du darknet démantelée
Comme le rapporte 20Minutes ce mardi, la « plus grande » plateforme de vente du darknet mondial, dénommée « Hydra Market », qui opérait en langue russe depuis 2015, a été démantelée. L’annonce a été faite par la justice allemande. Des bitcoins d’une valeur de 23 millions d’euros ont été saisis. « Les serveurs du plus grand marché du darknet au monde ont été confisqués et 543 bitcoins pour une valeur totale d’environ 23 millions d’euros ont été sécurisés », stipule un communiqué rédigé par le parquet de Francfort. Les enquêteurs suspectent cette plateforme, comptant près de 17 millions de clients, de servir à des activités criminelles et à du blanchiment d’argent.
La présidente de la Commission et le chef de la diplomatie de l’UE bientôt à Kiev
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, se rendront à Kiev au cours de « cette semaine », a appris BFM TV.
Les discussions avec la Russie ? La « seule option »
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé dans une déclaration retransmise à la télévision que la tenue de pourparlers avec la Russie était la « seule option » pour l’Ukraine, indique France 24. Et cela, même si de telles discussions constituent à l’heure actuelle un « défi ». Ensuite, le dirigeant a précisé qu’il était possible qu’il ne discute pas directement avec le président russe, Vladimir Poutine. Et cela, alors même que l’éventualité d’un entretien bilatéral avait été soulevée samedi 2 avril.
L’ouverture de sept couloirs humanitaires
« Aujourd’hui [mardi 5 avril], il y aura sept couloirs humanitaires. De Marioupol à Zaporijia, par votre propre moyen de transport », a déclaré Iryna Verechtchouk, la vice-première ministre de l’Ukraine, avant de donner quelques précisions concernant la situation de la ville portuaire de Marioupol, détruite à 90 % d’après son maire, relaye Libération. « Malgré les promesses de leurs dirigeants, les forces d’occupation ne permettent à personne d’entrer dans la ville assiégée, a-t-elle ainsi détaillé. Le dernier exemple en date est le blocage de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge, à Manhush. Après les pourparlers, ils ont été libérés dans la nuit et envoyés à Zaporijia. »
Moscou accuse Kiev de vouloir « mettre en scène » des civils tués
Ce mardi, la Russie a accusé les autorités ukrainiennes de préparer des « mises en scène » de civils tués par les forces de Moscou dans plusieurs villes, relaye 20Minutes. Et cela, en pleine indignation internationale, après la découverte de dizaines cadavres dans la ville de Boutcha. Accusée par les Occidentaux et les autorités ukrainiennes d’avoir tué des civils dans cette ville proche de Kiev, l’armée russe a nié toute responsabilité.
La guerre en Ukraine se poursuit, au 41e jour de l’offensive russe. Après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev, et notamment à Boutcha, Volodymyr Zelensky – le dirigeant ukrainien – va s’adresser mardi 5 avril au Conseil de sécurité de l’ONU, relaye BFM TV. Et cela, après s’être rendu la veille à Boutcha. Volodymyr Zelensky, qui a fustigé des « crimes de guerre », mais également un « génocide », après la mise à jour de dizaines de cadavres vêtus de vêtements civils à Boutcha, ainsi que dans d’autres localités à proximité de la capitale ukrainienne, interviendra devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis l’invasion de son pays. L’annonce a été faite par le Royaume-Uni, qui préside actuellement cette instance.
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Over the past few years, TV has become invested in stories about the sexual exploits of the rich and powerful in British society – which also deploy the word "scandal" in the title. A Very English Scandal kicked off the trend in 2018, telling the true-life events of the politician Jeremy Thorpe (Hugh Grant), who plotted to have his ex-lover Norman Josiffe (Ben Whishaw) murdered so as not to thwart his plans to become prime minister. The same producers then followed this up with the glossy A Very British Scandal in 2021, which covered the acrimonious 1963 divorce court case of the Duke and Duchess of Argyll (played by Paul Bettany and Claire Foy), centring around photos of the Duchess engaged in oral sex with an unidentified man.
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Hoping to follow in these shows' leads, we now have a brand-new tale of sexual deceit – sorry, scandal – to ponder, with the release of Anatomy of a Scandal; no, not the third in a trilogy with the aforementioned dramas, but instead Netflix's six-parter based on the 2018 thriller of the same name by Sarah Vaughan and produced by Big Little Lies creator David E Kelley. (However it has been mooted as the first season in what is set to be a Netflix anthology series, which will focus on a different scandal each time.)
Unlike the "English" and "British" scandals before, this is a fictional tale, focused on a married MP, James Whitehouse (Rupert Friend), who has an affair with his aide in the hallways of power in Westminster. Author Vaughan says that the character of James was in part inspired by Boris Johnson, telling The Times: "What really struck me was that he didn't have any compunction about lying… It was very clear that he had a very different moral compass, that he was playing by different rules." However, UK viewers might at first be forgiven for confusing this story with that of the real-life British MP Matt Hancock: Hancock was found to be having an affair with his aide during the pandemic, with grainy CCTV footage of him fondling his mistress in his Westminster office released to nationwide mockery. But any such parallels quickly disappear as the plot takes a much darker turn, when the aide, Olivia Lytton (Naomi Scott), accuses James of raping her in a lift in Parliament.
What follows is a clunky psychological thriller and courtroom drama, as James's bland but adoring wife, Sophie Whitehouse (Sienna Miller), deals with their "perfect" family life imploding, while the prosecuting QC, Kate Woodcroft (Michelle Dockery), is also struggling with the biggest court case of her career and the impact it has on her personal life.
Kelley – who has co-written this alongside Melissa James Gibson (House of Cards), with SJ Clarkson (Jessica Jones, Succession) directing – may have crossed the Atlantic, but, as with his US shows like Big Little Lies, Nine Perfect Strangers and The Undoing, his focus is still on the upper echelons of society. Unfortunately, the dialogue and action feel unnatural from the start; it's very English people doing things American people think very English people do – men wandering around in bowler hats and bow ties, drinking copious amounts of whisky in offices, and plummily wishing colleagues a "glorious" weekend.
Platform: Netflix
Number of episodes: Six
Directed by: SJ Clarkson
Starring: Rupert Friend
Sienna Miller
Michelle Dockery
Start date: 15 April 2022
The main characters are unappealing and out of touch, with precious few redeeming features for either of the Whitehouses, even if we're supposed to empathise with Sophie. When the court case begins, so do the misty flashbacks. We're shown the Whitehouses' meet-cute at Oxford University (of course); their love story must be the only one in history that starts with "anal chugging", as James is revealed to be part of the Libertine fraternity, based on the real-life rich-boy Bullingdon Club. With bum cheeks drenched in beer in the background, Sophie swoons at James nonetheless.
We learn that James and his old friend, the Conservative Prime Minister, Tom Southern (Geoffrey Streatfeild) have a shared history and dark secrets from their time at university, but we also witness Sophie's offensive behaviour from an early age too – exploiting a study partner into doing her academic coursework for her. As the drama moves into the courtroom, it's James under the microscope for his actions – but Sophie now starts to question not only the man she's been married to for 12 years, but what she's chosen to ignore. "Whitehouses always come out on top!" her two kids chant alongside their dad in their creepy but darkly fitting family mantra, as, in a scene at home, James cheats at Monopoly again, with a get-out-of-jail card kept in his wallet.
It's a consent case where we are told almost nothing about the victim – we see Olivia only being questioned in court, or in flashbacks that borrow from The Affair's handbook in differing slightly according to different characters – so our point of entry is Sophie. The real hardship of this case, it seems to imply, is that she finally has to see her husband as the rest of the world does.
The drama is punctuated by unintentionally hilarious bits of direction – in the first episode when James is told by police that he's been accused of rape, there's an imagined sequence in which the force of the news throws him up in the air and he falls slo-mo back to the ground. It's an inflated, heavy-handed visual shorthand for being gut-punched, but it's not the only time the device is used in the series.
Sophie, after being remarkably laissez-faire about her husband's infidelity at first, by episode two finds herself suddenly so tormented she runs out of a court, the camera running rings around her. What follows is a bizarre montage of imagined distressful moments involving the lift sex scene – and Sophie falling slo-mo on to the floor of the courthouse. After Googling a photo of her husband's mistress, she throws up on her iPhone; another ham-fisted way to make the emotion more palpable or visceral that actually just ends up being laughable. It doesn't help that the adaptation of a very similar story – 2017's Emmy-nominated Apple Tree Yard, also taken from a novel – worked vastly better.
Rupert Friend plays the glib and odious James with gusto, while Miller goes from playing Sophie as flat, almost devoid of emotion, to overwrought. Like Nicole Kidman as Grace Fraser in The Undoing, there's lots of striding around being breathless in designer trench coats, but little real insight into a traumatised woman whose world is meant to be tumbling down. James' PR Chris Clarke (Joshua McGuire) has obvious aspirations to be a Malcolm Tucker-esque character, but isn't delivered the savage wit in the script to pull it off. Dockery puts in a solid performance as the ice-cold QC with a big secret – her post-court sparring with her defence colleague Angela Regan (Josette Simon) add some levity to proceedings – but any weight she brings to the role is often undermined by bizarre direction or cinematography choices: such as the imagined scene where she and James are going head to head in an empty courtroom, circling around each other, with the camera doing a full 360 around them. It's hard to take seriously. Where A Very British Scandal and A Very English Scandal showed how to treat this kind of subject matter with nuance, this veers into pantomime.
There are twists saved for the final few episodes – which will probably come as no massive shock; no-one's going to be thrown back on the floor in slo-mo at their reveal. Anatomy of a Scandal will probably induce a few gasps in viewers, but not for the reason it hopes.
★★☆☆☆
Anatomy of a Scandal streams on Netflix from 15 April.
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France24 - Monde
Procès Sankara : un verdict historique, perpétuité pour Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando
Publié le : 06/04/2022 - 20:21
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Un verdict historique à l'issue du procès de l'assassinat de Thomas Sankara, tué il y a 34 ans. Au tribunal militaire de Ouagadougou ce mercredi, les condamnations ont été lourdes : prison à perpétuité pour l'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré, mais aussi pour le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando. Même peine prononcée pour le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée. Ce dernier et Blaise Compaoré ont également été reconnus coupables de "complicité d'assassinat".
Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Louma Sanbar et Morgane Minair.
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Me Pierre-Olivier SUR, Avocat de Blaise Compaoré
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Me Guy-Hervé KAM, Avocat des familles de victimes
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Louis-Magloire KEUMAYOU, Journaliste et président du Club de l'information africaine
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Dieudonné ZOUNGRANA, Directeur de publication du quotidien Aujourd’hui au Faso
L'Humanité
Roman Toute ressemblance avec une présidentielle existante...
Prescription cultureMarie-José SirachNeuf jours avant le second tour de la présidentielle, Philippe Rex, le grand magnat propriétaire de la chaîne d’info Rex News, est enlevé. On ignore tout du ravisseur passé sous les radars des renseignements généraux, mais son profil, ancien volontaire au Donbass en Ukraine en 2014, survivaliste, a de quoi inquiéter les autorités. Sa seule revendication : un débat avec le président-candidat (Macron) en direct sur Rex News.
Deuxième roman de David Dufresne, 19 h 59 tient du roman d’anticipation, du thriller politique, dans la veine des polars des années 1980, à la manière d’un Frédéric Fajardie. Si le fond idéologique, les magouilles et les marigots sont restés un peu les mêmes, la lepénisation des esprits a bien creusé son sillon et les outils de communication (pour ne pas dire de propagande) ont changé la donne : les #ceci ou #cela, les fakes news qui courent la Toile, les tweets intempestifs, l’hyperréactivité émotionnelle remplacent l’analyse. Les gourous de la com, théoriciens de la phrase-buzz et de la gestuelle de leurs candidats, pensent tirer les ficelles de l’Histoire. Toute ressemblance avec des personnages existants n’étant pas fortuite, on reconnaît pas mal de notre personnel politique et médiatique sous la plume féroce de Dufresne.
On a coutume de dire que la réalité dépasse la fiction. C’est désormais la fiction qui dépasse la réalité, une réalité fictionnée jusqu’à l’os. Jusqu’à quand ? La frontière est ténue entre doute et complotisme. L’exercice d’écriture dans ce court roman consiste à revendiquer le premier et à dénoncer le second. Exercice compliqué quand le complotisme se diffuse bien plus vite que l’information. « Les gens ne veulent plus être informés. Ils veulent se sentir informés », dixit le patron-fondateur de Fox News. Phrase en exergue rapportée au début du livre en guise d’avertissement. Derrière le constat d’un monde politique à la dérive gangrené par la soif du pouvoir et de l’argent, de citoyens méprisés considérés comme de la chair à consommer, Dufresne dénonce la concentration financière et idéologique des médias, leur capacité de nuisance, le cynisme permanent, les confusions idéologiques. À lire de toute urgence.
LittératurePrésidentielle 2022david dufresne Valeurs Actuelles
L’ancien candidat LR à la présidentielle, Philippe Juvin, aide des civils et des militaires en Ukraine
Depuis la fin du mois de mars 2022, Philippe Juvin est en Ukraine. Et ce, notamment dans le but d’enseigner les gestes de sauvetage en temps de guerre aux civils et militaires, relate CNews, mardi 5 avril. Sur Twitter, le médecin explique être parti « depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main » à ses collègues ukrainiens.
Depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main a mes collègues ukrainiens. Et former civils et militaires aux gestes de sauvetage.
Il leur manque des garrots (1 pour 20 ou 30 soldats là où chacun devrait en avoir 1) et bien d’autres choses.
Peuple courageux. pic.twitter.com/Os57FBGXdv
— 🇫🇷 🇪🇺 Pr Philippe Juvin, MD PhD (@philippejuvin) April 3, 2022
Alors que l’Ukraine est la cible des attaques russes depuis fin février 2022, le professeur de médecine s’est d’abord rendu au nord du pays, mais n’est pas précisément géolocalisé pour des raisons de sécurité. À des milliers de kilomètres, il continue d’exercer ses fonctions de maire à distance.
Un précédent voyage en 2014
L’élu n’avait informé que peu de gens de son entourage de son voyage. Outre sa famille, la candidate LR à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse, était notamment au courant. Dimanche 3 avril, lors du meeting de campagne de la femme politique, les militants LR ont appris que Philippe Juvin était sur le front ukrainien via un message vidéo du médecin : « J’aurais aimé être avec vous, mais je suis parti aider mes collègues médecins ukrainiens », déclarait-il ainsi, comme l’a rapporté Le Parisien.
Auprès du quotidien francilien, l’édile a indiqué être parti avec « deux énormes sacs de matériels », car sur place, cela manque. « En France, chaque soldat a son garrot dans son paquetage. Là, ils en ont un pour trente soldats », a-t-il ainsi expliqué.
L’élu des Hauts-de-Seine s’était déjà rendu en 2014 à Kiev, capitale ukrainienne, pour soigner les manifestants, lors du soulèvement contre le dirigeant Ianoukovytch. Quelques années auparavant, le médecin avait effectué un séjour de quelques mois en Afghanistan sur un camp militaire en 2008 auprès des forces de l’OTAN pour se former à la médecine de guerre.
BBC
The year-round average for PM2.5 pollution in New Delhi was the worst of any capital city in the world by a large margin
The onset of spring brings relief in more ways than one to Delhi. The air is cool and crisp, and with the milder weather come light showers that make the vegetation more lush. Around April, south-westerly winds sweep through the region, and the blanket of acrid smog that covers the city in the autumn and winter months begins to disperse. But it never really goes away.
For the last 10 years, Shaheen Khokhar has witnessed this annual cycle as a resident of Gurugram, south-west of Delhi in the Northern Indian state of Haryana. Around October, when she drives into the city, the unnaturally grey, seemingly overcast skies creep up without warning. "One minute, there's sunshine, and the next, you're engulfed in this dark, smoky haze," she says. "Every day, we see a deeply distressing, visual reminder of the pollution that we're forced to live with."
The effects of that pollution range from skin and eye irritation to severe neurological, cardiovascular and respiratory diseases, asthma, chronic obstructive pulmonary disease, bronchitis, lung capacity loss, emphysema, cancer, and increased mortality rates. Globally, outdoor air pollution kills around 4.2 million people each year.
In October and November, school children across Northern India, especially in India's capital city of New Delhi (which lies within the National Capital Territory of Delhi) and in the vicinity around Gurugram, have to contend with frequent disruptions. As the pollution worsens, schools shut for around two weeks every year. "Our children have worn masks to school long before the Covid crisis," says Khokhar.
Twenty-one of the world's 30 cities with the worst levels of air pollution are in India, according to data compiled in the 2021 World Air Quality Report. Six Indian cities are in the top 10. New Delhi has the highest exposure to toxic air in the country. People in India had the fifth highest annual recordings of fine particulate matter (PM2.5), a particularly harmful form of air pollution. The year-round average for PM2.5 pollution in New Delhi was the worst of any capital city in the world by a large margin.
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Industrial pollution and vehicular emissions are some of the greatest factors accounting for toxic air the whole year round, according to a report by the think tank Observer Research Foundation. But in the months of October and November, the pollution grows still more intense because of farmland fires. In 2019, Nasa's Earth observing satellites detected these fires from space.
Exactly how much of the annual peak in air pollution is down to crop burning is uncertain – official figures put it at around 10%, while other research suggests it could be higher. In Delhi, crop burning is thought to contribute as much as 42% of all particulate matter in the air. In the state of Haryana, observed PM2.5 and PM10 (a larger but also harmful form of particulate matter) rise to 2-3 times higher than National Ambient Air Quality Standard limits during the autumn burning season. People from all age groups experience increased respiratory illnesses during this time of year.
A significant proportion of New Delhi's air pollution is generated outside the city bounds by burning crop fields after harvest (Credit: Getty Images)
In 2015, crop burning was made illegal in Delhi and the states of Rajasthan, Punjab, Uttar Pradesh and Haryana – but the ban has proven hard to enforce. In January 2019, the Indian government launched the National Clean Air Program, a five-year plan aiming to curb worsening levels of pollution across the country and to improve monitoring and awareness. Today, the country may be on the cusp of change. The answer has involved addressing age-old agricultural practices that are worsening pollution, says Ashok Kumar Singh, director of the Indian Agricultural Research Institute.
No fire without smoke
On a pleasant afternoon in September 2021, Dhruv Sawhney, an engineer and COO of nurture.farm, a digital platform for sustainable agricultural solutions, was addressing an audience of 200 men and women – all farmers in a village near Karnal in Haryana. In the open courtyard of a farmer's home, filled with rickety chairs stools and lightweight cots, and surrounded by ripe paddy fields, Sawhney explained how switching to a new method of clearing agricultural residue could help the farmer earn more, and in the long-term, would improve the health of the soil.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
As is commonplace in these gatherings, Sawhney was met with some disbelief. One burly farmer in particular wasn't impressed. "Are you sure this will work?" he asked sceptically. "I'd rather set my fields alight and be done with it."
Sawhney paused mid-speech. "If it doesn't work, I'll set your fields alight myself," he joked.
The solution he was urging farmers to try was a new organic microbial spray developed by the Indian Agricultural Research Institute in Delhi. Sawhney's platform, nurture.farm, was one of 12 Indian companies to whom the institute had licensed the use of this technology in August 2021.
Called the Pusa Decomposer, it is composed of seven different species of fungus naturally present in the soil, says Singh. After many lab trials, these species of fungi were found to be extremely effective in decomposing the stubble for energy and nutrients. This microbial spray would completely and rapidly decompose the stubble still left in the fields after the paddy was harvested. Within three weeks, the old stubble would integrate with the soil, acting as compost for the next growing season.
But field tests alone wouldn't be enough to see the spray rolled out among farmers. Understanding why farmers set their fields alight in the first place was critical to developing a solution, says Singh.
"Rice and wheat are predominant crops in India. These are crops that require substantial ground water for good growth," he says. "Ten years ago, rice paddy was cultivated in the beginning of April, during the hot summer months and harvested in September."
Burning crop residue after harvest has been outlawed in several Indian states, but the ban has proved hard to enforce (Credit: Getty Images)
However, because of groundwater depletion, the government decided to shift the sowing season to mid-June (when groundwater would be replenished by India's monsoons). The crop would then be harvested in the first week of November.
November is also the ideal time for farmers to grow wheat. "When you delay sowing wheat past 20 November, the yield declines drastically," says Singh. "So now, the farmer has a very narrow window to clear the fields of paddy stalks [residue from the rice harvest] and to prepare the field for sowing wheat. Burning this residue allows them to clear their fields quickly."
The practice flourished from the 1980s, particularly after Indian farmers started using mechanised harvesting techniques that left plenty of paddy stalks stuck in the soil. Prior to this, traditional labour meant harvesting paddy by hand. While this may have been time-consuming, it didn't leave the fields studded with stalks, Singh says. However, as farmers scaled up operations, 23 million tonnes of paddy residue is now burnt every year in Northern India. If you could package up all those stalks into 20kg (44lb) bales and stack them on top of one another, the tower would reach further than the Moon.
From waste to wealth
The fungal spray was not the first solution put forward to deal with the astronomical scale of the problem. In 2014, farmers were given the option to sow a drought tolerant hybrid rice variety that could be harvested in 120 days – that would give them a month to plough their fields manually and get rid of paddy stalk instead of burning the residue. However, hybrid varieties of rice weren't as popular with farmers as they remained unconvinced of their economic viability.
In 2006, The Happy Seeder – a machine devised for sowing could also remove the stubble, mulching and scattering it across the field. And though the government offers it at a 50% subsidy for small farmers, it is still an expensive proposition, especially if you are farming smaller parcels of land. The Indian Agricultural Research Institute noted the machine didn't distribute seeds uniformly and it caused issues with germination. Many farmers saw it as unviable investment.
The fungal spray, too, got off to a bumpy start. Initially, farmers were required to ferment and prepare the microbial solution themselves. Each farmer was given five capsules containing the fungi. They were instructed to add five litres of water to each capsule, 150g of jaggery (a type of cane sugar that acted as a food source for the fungi) and 15g of chickpea (a source of protein). Each capsule was fermented for three days, and 25 litres of this solution was manually sprayed onto the fields over a period of two weeks. Each capsule cost the farmer 60-70 rupees (61-71p/80-93 cents) and could be used over one hectare (2.5 acres).
Applying a microbial spray to the crop waste allows the stalks to degrade into the soil, enriching it for the next harvest (Credit: nurture.farm)
However, media reports indicated that farmers weren't able to execute the solution effectively and authorities surmised that there were bound to be irregularities in preparing the capsules. The Pusa decomposer is now available in powder form; 300g of the formula is enough to spray on roughly half a hectare of land. Adapting the process has ensured that machines, made freely available to farmers, spray the fields in a more uniform way. The decomposed stubble enriches the soil, reducing dependence on chemical fertilisers by as much as 25%, says Singh. "When farmers burn the crop residue, the temperature of the top layer of soil rises to 42C and ends up killing all the beneficial microbes in the soil. The microbial spray, however, enriches the soil," he says.
The solution tackles not just air pollution, but poor soil health that can compromise our quality of food and water, according to a report led by Natalia Rodríguez Eugenio of the Food and Agriculture Organization of the United Nations. Poor soil health has the ability to impact biodiversity as well, says Rattan Lal, a distinguished professor of soil science at Ohio State University, Columbus.
"Soil in India is increasingly depleted of its organic matter stock," says Lal, who is not connected with the project. "In north-western states such as Punjab, Haryana, Rajasthan and Uttar Pradesh, soil organic carbon content in the surface 30cm (1ft) layer of soil is less than 0.25% and often as little as 0.1%." The optimal range for soil organic carbon should at least be 1-1.5%. He sees the fungal spray as a promising way to address the gap. "This way of using agricultural residue won't have adverse effects on the health of the soil," he says. "However, it's important to keep an eye on the cost and to ensure that the farmer is compensated for adapting a process that protects the planet."
Earlier, some amount of crop residue was used as cattle feed before farmers burnt the rest. Using the Pusa spray could mean that there may be less available to feed India's 553 million livestock, says Lal. "Ensuring that doesn't happen and keeping an eye on the domino effect is important too. A judicious management of crop residue is critical to strengthening the 'one health' concept – the health of soil, plants, animals, people and ecosystems – it's all inter-related," he says.
Krishna Kumar, 48, has been farming for the last 30 years in the village of Bhanan Khera in the Hisar district of Haryana, where he owns five acres of land and has leased another 15. "I was intrigued by the decomposer spray, ever since a relative recommended I try it out," he says.
He used it last year and the crop residue on his lands decomposed completely. It enriched the soil and helped him save around 1,000-1,500 rupees (£10-15) per acre in fertiliser costs. He believes the long-term health of the soil looks promising. "Burning our fields, dealing with all that smoke isn't easy for the farmer either. I'm glad there's another viable option now," he says.
The smoke from burning crop fields in autumn is visible from space, covering swathes of Northern India (Credit: Nasa Earth Observatory/Lauren Dauphin)
Companies like nurture.farm have stepped in to make the process of deploying the microbial spray much easier for farmers, offering an app where the spraying can be booked for free, as well as offering other paid agricultural services such as equipment hire. Sawhney hopes eventually that the app could become a platform for the sale of carbon credits, due to the emissions saved by fungal decomposition.
Out of 3 million hectares (7.4 million acres) in Punjab under paddy, roughly half was burnt in the last cropping season across North India, says Singh. So far, the Pusa decomposer has been employed across 500,000 hectares (1.2 million acres) in the four states where the majority of the crop burning takes place: Punjab, Haryana, Delhi and Uttar Pradesh.
After being used in this pilot project over a single season (the next phase will span a bigger area), it's still too early to exactly quantify the spray's impact on curbing overall pollution. Stubble burning remains just one part of India's air pollution challenge, alongside industry and transport. But if the spray is adopted on a wider scale, with more farmers and companies signing on, the difference could be quite significant, says Singh. Especially when pollution peaks in October and November.
As the relative respite of spring and changing winds help to thin the smog in the region of Delhi, residents like Shaheen Khokhar can only hope that interventions like this microbial spray might make the onset of the next smog a little more manageable than the season just past.
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France24 - Monde
Massacres à Moura dans le centre du Mali : les dessous d'une opération militaire
Publié le : 06/04/2022 - 16:34Modifié le : 06/04/2022 - 16:45
Wassim NASR
Haut fait de l'armée malienne en reconquête ou massacre de civils sans précédent au nom du combat antijihadiste ? Deux versions diamétralement opposées s'affrontent sur les événements survenus fin mars à Moura, dans le centre du Mali. L'ONG Human Rights Watch dénonce le massacre d'au moins 300 civils pendant cette opération militaire lors de laquelle des éléments russes auraient aussi été présents. Les explications de Wassim Nasr.
- Que se passe-t-il dans le centre du Mali ?
Depuis plusieurs semaines, les forces armées maliennes (FAMa) épaulées par des éléments russes essaient d'effectuer une "montée en puissance" dans le centre du Mali.
L’idée est de mettre la pression sur les jihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, également nommé Jnim) et de sa Katiba Macina en particulier. Le but est aussi de mettre en difficulté les Français pour montrer que les Russes aident à ces opérations.
Sauf que ces opérations militaires ne font pas face à une farouche résistance des jihadistes, qui étaient jusqu’à début mars en train de jauger les nouvelles forces en présence.
Puis il y a eu, début mars, l’attaque d'une base militaire malienne à Mondoro, dans le centre du pays, où au moins 40 soldats maliens sont morts et 33 autres ont été blessés. Celle-ci a été revendiquée par le Jnim comme une vengeance pour le massacre de Dogofry, où plus de 30 corps ont été retrouvés calcinés.
- Pourquoi les FAMa sont-elles allées à Moura ?
Le village de Moura était ciblé.
Selon Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, "les Maliens ont pu arrêter une personne du premier cercle familial de Mohamad Kouffa (numéro 2 du Jnim)". Et selon des indications vraisemblablement soutirées sous la contrainte, il a été fait état de la présence de Mohamad Kouffa sur zone, ce qui a amené le déclenchement d'une opération d'ampleur des FAMa avec la présence de 100 éléments russes.
L'opération a commencé le 27 mars vers 11 h pendant un marché au bétail traditionnel à Moura et s'est terminée le 31 mars à midi. "Cinq jours d'opérations militaires, ce n'est pas une bavure mais des exactions", souligne Wassim Nasr. "Il y a eu des affrontements dans les rues du village, tous les locaux sont rentrés dans leur maison et les FAMa sont allés les chercher chez eux pendant plusieurs jours."
Par ailleurs, deux personnes importantes ont été arrêtées et transférées par hélicoptère par les FAMa, dont probablement un des lieutenants de Mohamad Kouffa. "Le village de Moura est sous contrôle jihadiste depuis plusieurs années", poursuit Wassim Nasr, "mais cela ne justifie pas tout ce qui a suivi sur plusieurs jours et qui a été étayé par plusieurs témoignages".
Les soldats maliens associés à des combattants étrangers présumés russes ont exécuté sommairement 300 civils, dont certains qu'ils soupçonnaient être des jihadistes, a dénoncé dans un rapport publié mardi l'ONG Human Rights Watch.
- Pourquoi la Minusma et la force Barkhane ne sont-elles pas intervenues ?
Pour une raison simple : l'état-major malien a imposé depuis plusieurs mois une zone d'exclusion aérienne (illustrée ci-dessous à partir d'informations obtenues par France 24) à la Minusma et aux forces armées françaises. Ainsi, ces dernières ne peuvent pas intervenir en urgence quand il se passe quelque chose.
La Minusma n'a pu faire qu'un seul vol de reconnaissance au-dessus de Moura, durant le week-end du 2-3 avril, après avoir formulé une demande – sans que cela ait abouti pour le moment – pour pouvoir faire une enquête.
La force Barkhane, quant à elle, ne peut pas intervenir, même s'il y a des exactions, contre les FAMa. Même avant les tensions diplomatiques entre Paris et Bamako, le centre du Mali était évité par Barkhane (à cause de problèmes interethniques, la présence de plusieurs factions) afin de ne pas se retrouver dans des situations de bavures ou d'erreurs. Dans le contexte électoral français actuel, Barkhane reste spectatrice, sauf dans le cas de quelques opérations ciblées comme dans la zone frontalière du Niger ou pour éliminer des chefs ou commandants jihadistes.
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Mali : Human Rights Watch pointe des "exactions" de l'armée malienne à Moura
droits de l'HommeAu Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
Décryptage
Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel
L'Humanité
Entre deux eaux, les fantômes du village englouti
Prescription cultureLittérature Venu inspecter un barrage, un ingénieur se confronte à l’histoire d’une vallée. Un roman de Maylis de Kerangal et Joy Sorman, aux limites du fantastique.
Alain NicolasPersonne n’est là pour accueillir Tomi Motz à son arrivée à Seyvoz. Si ce n’est peut-être Seyvoz, un lac aux eaux épaisses et lourdes, d’un bleu éteint, rien qui évoque la transparence cristalline d’un lac de montagne. Son contact sur le site du barrage, qu’il doit inspecter d’urgence, est absent, pas de message d’explication, de report du rendez-vous, pas de réseau. Apparaît une Clio rouge conduite par une fille rousse qui lui jette, avant de filer : « Faut pas l’attendre, c’est lui qui va vous contacter. »
Au fil du temps, la solitude d’un homme se peuple
D’emblée, Tomi a perdu la main. Seul face au barrage, seul dans son hôtel au village, il improvise cette mission qui lui échappe. Seyvoz, le roman de Maylis de Kerangal et Joy Sorman, commence dans cette inexplicable solitude. Mais une autre strate du récit affleure. C’était au temps où Seyvoz était un village. La vallée n’était pas encore totalement barrée par un mur de 180 mètres de haut. On y vivait, on y cultivait, des animaux y paissaient. On buvait des coups au Café de la Cordée. Dans l’église, sonnaient trois cloches – comme dans la chanson –, pour les mariages, les enterrements et les alarmes. Le tocsin sonnera quand on viendra abattre le clocher, déterrer les morts et expulser les vivants.
Le roman se distribue en deux couches. À l’encre bleue, couleur de l’eau qui a noyé le village, se dit le passé, la genèse du présent. À l’encre noire, l’ici et maintenant de Tomi Motz face au barrage et face à qui se rejoue de l’engloutissement de Seyvoz. Entre passé et présent des passages existent, des traces ténues, à l’image de ces coulées sombres qui zèbrent le béton gris, marques d’une mystérieuse circulation verticale entre fond et surface, entre les années 1950 et aujourd’hui. Dans les pages bleues, les villageois luttent, résistent aux CRS, au déménagement des tombes, au dynamitage des maisons. Avant leur démontage, les cloches sonnent pour le mariage d’Angélique, l’institutrice, et de Joaquim, venu du Portugal pour travailler sur le chantier. Elles sonnent pour ses funérailles, après une chute dans le béton. Tomi, va rencontrer un écho contemporain de ces luttes. Un groupe de zadistes éleveurs de moutons le poussera à réfléchir au sens de ce qui le conduit dans la montagne.
La première mise en eau avait créé un désert, ce que met en évidence l’arrivée solitaire de l’ingénieur. Au fil du temps, sa solitude se peuple. Homme de la technique, Tomi, dont le but est d’acquérir une statuette qu’il a vue jadis aux mains d’un chamane africain, sait reconnaître les intercesseurs entre son monde et une sauvagerie encore libre et vivante. Un berger nommé Moïse, et s’ouvre un passage dans son troupeau comme on traverse la mer Rouge. La fille rousse de la Clio lui donnera accès à ce monde englouti, mais toujours à sa portée. Seyvoz n’est pas seulement une belle chronique de la mort d’un village et de ses résonances. Maylis de Kerangal et Joy Sorman ont fait de cette méditation sur l’occupation du monde par l’humanité une plongée vers la lumière des profondeurs.
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Mali : la France “gravement préoccupée” par des exactions de militaires maliens “accompagnés de mercenaires russes”
La France s’est dit « gravement préoccupée » par de possibles « exactions » commises au Mali. Ces dernières auraient été perpétrées par des soldats maliens « accompagnés de mercenaires » du groupe privé russe Wagner, relaye France Info. L’information a été communiquée par le ministère des Affaires étrangères, lundi 4 avril. Dans un communiqué, Paris a appelé « à l’ouverture rapide d’enquêtes nationales et internationales pour établir les responsabilités de ces actes et traduire en justice leurs auteurs ». Avant de se dire, peu après, inquiet « de la multiplication des exactions au centre du Mali, depuis le début de l’année 2022, et de l’impunité dans laquelle celles-ci se déroulent ».
Des « centaines de civils » tués
Dans le détail, dans le communiqué rédigé par le Quai d’Orsay, on peut lire que la France est « préoccupée par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner ». Des exactions qui auraient « causé la mort de centaines de civils », indiquent nos confrères.
Vendredi 1er avril, au cours de la soirée, l’armée malienne avait affirmé de son côté dans un communiqué avoir tué « 203 combattants » de « groupes armés terroristes ». Et cela, à l’occasion d’une opération menée dans une zone sahélienne du centre du Mali, du 23 au 31 mars. Selon des informations citées par France Info, ce bilan n’a, pour l’heure, pas pu être vérifié. Vendredi également, l’état-major a enjoint « les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l’encontre » des forces armées maliennes.
BBC
52% of 1,000 single UK adults reported experiencing single shaming “since the start of the pandemic”
Asking why someone is ‘still’ single and assuring them they’ll ‘find their person soon’ may seem like thoughtful, even sensitive, ways to check in on single friends. However, these simple phrases constitute ‘single shaming’ – and they’re likely to be more harmful than helpful.
Single shaming results from negative biases about people who are not partnered: they must be sad and lonely for not having a partner; they’re actively looking for one, but haven’t found a match yet; and there must be something wrong with them that’s causing to them to wind up alone. All these stereotypes are driven by pressures to conform to long-held societal standards: get the partner, shared home, 2.4 kids and dog, and a person has assembled all the ingredients they need for a happy life.
While people have been steadily re-evaluating these social norms for decades, recent research suggests single shaming is still going strong. Data from a survey by dating service Match, seen by BBC Worklife, shows 52% of 1,000 single UK adults reported experiencing single shaming “since the start of the pandemic”, likely due to the increased focus on whom people could rely on during lockdowns. And even though 59% said they were “content with their relationship status”, they still were the target of intrusive questions.
The persistence of these biases against singletons is not only demeaning, but also outdated in many countries. “Singlehood was once considered a transitional period, when people marked time until they were married or re-married,” says Bella DePaulo, author of Singled Out: How Singles are Stereotyped, Stigmatized, and Ignored, and Still Live Happily Ever After. But now, she says, Americans spend more years of their adult lives single than married. In 1970, she points out, citing US census data, 40% of US households consisted of married couples and their children, while 17% lived alone as singles. By 2012, 27% of US households consisted of singles, and just 20% were parents and children.
But even with these changing statistics, it’s clear both anecdotally and in the research that people who aren’t in romantic relationships continue to get a hard time from their coupled-up friends and family – and also from themselves. Even as singles seem to increasingly embrace and choose their relationship status, the pressure to find dates isn’t necessarily going away. But there may be at least some progress in the offing, as the growing representation of single people in the population may begin to outweigh the stigmatisation of singlehood.
In the film Bridget Jones's Diary, the titular character judges herself for her single status, despite her success (Credit: Getty Images)
The harms of single shaming
According to New York City-based psychotherapist Allison Abrams, single shaming is “negatively judging somebody for not being partnered up and not conforming to society’s expectations… of being married at a certain age”.
Shamers treat non-partnered people “differently” as a result, she says. “People tend to think that you’re bored and alone when you’re single,” adds Paris-based Ipek Kucuk, dating expert with the dating app Happn.
In the study shared by Match, researchers asked about the common “shaming phrases” single people have heard from others, and 35% said they were told “you’ll find someone soon”. Twenty-nine percent heard “you must be so lonely”, while 38% reported general pity over their relationship status.
DePaulo says myths around singletons include the idea that married couples have a special mastery of life that single people don’t; that the lives of singles are “tragic”; and that being single implies being selfish. (Indeed, some research supports that these are myths, including a 2018 German study suggesting that stereotypes around miserable singles and happy couples are not at all correct.)
The stereotypes about singles aren’t just wrong – they can also have damaging consequences. As psychotherapist Abrams says, internalised shame from societal attitudes towards singles can negatively affect self-image. Even if a single person’s friends and family aren’t shaming them for their status, not hitting big life milestones like marriage and children can take a toll – especially on someone who’s actively looking for a partner – because it’s what society tends to expect of them.
“Many times, I've seen that play a part in depression,” says Abrams. A normalised ‘script’ for successful life can even force those who are happy being single to reconsider that attitude, and seek out something they’re fairly sure they don’t want, just so they can fit in with cultural norms.
And single shaming comes from many sources beyond nosy parents and friends. Governments play a part, by offering various benefits to those who are legally married, of which single people can’t take advantage. Some people believe this sends a message about the “right way” to go about life, serving as positive reinforcement for partnered people and making it very difficult for singles not to internalise the idea that they’re getting adulthood wrong.
In the US, for example, an employee can add their spouse to their health care plan – but single people can’t do that for important people like siblings or close friends, points out DePaulo. Couples and families also get perks not available to singles in other realms, ranging from discounts on vacations to workplaces granting special allowances for those with nuclear families.
Spinster versus bachelor
Like any cultural stigma, single shaming isn’t equally distributed. Women tend to endure the brunt of it, and certain cultures emphasise marriage and having children more than others.
First, consider the words to describe single women as opposed to men. While men are known as ‘bachelors’, women are called ‘spinsters’. In the late Middle Ages, the latter originated as a term to describe women who spun wool professionally, most of whom were unmarried. The lower-status job was easier for them to get, since more desirable jobs were generally reserved for married women – who, through their husbands, could afford the materials required to do higher-status work. ‘Bachelors’, meanwhile, are often portrayed as fun, potentially suave (if not sleazy), living their best lives and carefree – these positive connotations go all the way back to Geoffrey Chaucer’s The Canterbury Tales.
‘Spinster’ has taken on even more negative connotations over time, used to disparage unmarried (and young) women in popular culture, such as in Bridget Jones’s Diary (the titular character is in her early 30s with a solid job in London, yet dwells on her ‘spinster’ status).
Plenty of singletons report being content with their status – yet still report experiencing single shaming (Credit: Getty Images)
“According to the conventional wisdom – which is neither wise nor even accurate – women care more about marriage than men do,” says DePaulo. “So, I think single women are more often subjected to the annoying sorts of questions like, ‘Are you seeing anyone?’” Anecdotally, Abrams says more of her female clients share experiences of being single-shamed than her male clients, but caveats that her overall client population skews female.
“Single men can get treated in disparaging and dismissive ways, too,” DePaulo adds, such as people perceiving them as childish, unable to care for themselves or “obsessed with sex”.
Cultural demographics can influence the prevalence of single shaming, too. In her practice, Abrams has found clients with certain backgrounds, like those with families from Korea, China and India, tend to experience more pronounced single shaming from family members, as do some of her clients who moved to New York from the middle of the US. These cultures tend to emphasise more traditional gender roles around marriage, and not complying with these traditions can appear particularly unconventional. “I’ve heard one [client] say to me something like, [their] family feels shame for them not having a child at… 30 or even younger,” says Abrams.
The ‘power of numbers’
What it means to be single is changing, and some experts believe the shifts, both in attitudes and demographics, could help normalise singlehood – and potentially diminish the jump to judge the unpartnered.
In recent years, influential figures on social media and traditional celebrities alike have spoken out proudly about their single status. Actor Emma Watson, for example, has publicly described herself as “self-partnered”, encouraging others to view their own lack of a romantic partner as positive, not negative. “As more people are embracing their status as a single person, I think more people feel liberated to do the same,” says Abrams.
Single women are more often subjected to the annoying sorts of questions like, ‘Are you seeing anyone?’
Dating app Bumble’s research from October 2021, seen by BBC Worklife, showed that 53% of the more than 8,500 Bumble users surveyed across Canada, France, Germany, India, Mexico, the Philippines, Australia, the UK and the US “realized that it’s okay to be alone for a while”, thanks to the pandemic. Additionally, since Covid-19, many singletons have reported positive feelings and outcomes regarding their relationship status. Per the Match survey, 42% said they “enjoyed” being single during the pandemic.
However, this statistic implies the other 58% of respondents did not; in fact, pandemic-wrought isolation affected many singles negatively, and increased shaming for some – Match reported 37% of singles surveyed said they got more questions from “concerned friends and family” about their love lives. Indeed, Abrams suggests single shaming is “still pretty rampant”, even as the ever-growing numbers of singles in countries like the US suggest a possible movement away from this behaviour.
Still, experts are hopeful that these changing demographics will continue to evolve judgements around singlehood. DePaulo calls this uptick in singletons “the power of numbers”, saying “just about every time the Census Bureau releases its latest statistics, the findings show that there are more single people, and a greater proportion of single people, than there were before”.
She adds: “When whole swaths of the population are unmarried – in the US, close to half – it gets harder to insist that they all have something wrong with them.”
L'Humanité
Autoportrait d’un académicien en rebelle
ChroniqueJean-Claude LebrunL’habit, même vert, ne fait pas forcément le moine. Derniers exemples en date, l’hommage d’Hélène Carrère d’Encausse à une révolutionnaire russe dans son livre Alexandra Kollontaï, la Walkyrie de la Révolution (Fayard). Ou le discours de réception sous la Coupole de François Sureau, pas vraiment un modèle de conformisme. Mes révoltes ne le leur cède en rien, tant sur la liberté de ton que sur le fond de la réflexion. Présenté comme un roman, le livre se fonde en fait sur l’axiome qui, très tôt, a dirigé l’existence de son auteur : « Très vite je compris que ce qui m’excitait, me passionnait, dans la littérature, c’était la vie. » C’est bien une vie qui ici se donne à voir, avec une visible sincérité, sous les allures du plus pur romanesque.
Commencé sous les lumineux auspices de l’impressionnisme, Édouard Manet et Berthe Morisot apparaissent sur son arbre généalogique l’itinéraire de Jean-Marie Rouart, contre toute apparence, tient plus d’un cours méandreux que de la ligne droite. À de nombreuses reprises, l’écrivain a évoqué son appartenance à la branche modeste, pour ne pas dire terne, de la famille, comme ses échecs scolaires, les rebuffades des débuts littéraires, les rapports tumultueux avec Raymond Aron, Jean d’Ormesson, la direction du Figaro, les cinq candidatures à l’Académie… Tout ce qui pourrait laisser accroire à une maudissure si, parallèlement, on ne le voyait affermir sa position dans la haute société comme auprès des puissants. Tout cela raconté avec un ton nouveau d’ironie et d’autodérision.
Car, aujourd’hui, Jean-Marie Rouart s’attache à une constante intimement liée à son goût pour la littérature : son romantisme et son exigence de justice, dont témoignent ses articles, mal reçus, sur le procès et le suicide de Gabrielle Russier en 1969, la répression des Basques espagnols, les ententes mafieuses entre pétroliers. Plus tard, il y aurait l’opposition à la prise de contrôle du Figaro par Hersant, le combat contre le proxénétisme ( « exploitation sexuelle d’une classe sociale par une autre ») et surtout la défense acharnée, huit années durant, contre les certitudes aveugles de la machine judiciaire du jardinier marocain Omar Raddad accusé du meurtre de sa patronne. Jean-Marie Rouart dérangeait, était lui-même attaqué en justice et perdait accessoirement sa place au Figaro. Ses révoltes n’étaient pas que de papier, elles tenaient au « lien mystérieux » qui chez lui unit littérature et justice. La beauté de la langue est aussi une beauté de l’âme. Son livre, souvent caustique et toujours émouvant, le démontre à l’envi.
Littérature Opex 360
Nexter s’allie avec Hellenic Defence Systems pour proposer le VBCI Philoctete à l’armée grecque
par Laurent Lagneau · 5 avril 2022
Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.
Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.
En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».
Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.
« Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.
Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.
Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».
France24 - Monde
Procès Sankara au Burkina Faso : l'ex-président Blaise Compaoré condamné à la perpétuité
Publié le : 06/04/2022 - 12:45Modifié le : 06/04/2022 - 14:01
FRANCE 24
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Kalidou SY
L'ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été condamné à la perpétuité dans le cadre du procès Sankara, a annoncé mercredi le tribunal judiciaire de Ouagadougou.
Le tribunal militaire de Ouagadougou a rendu son jugement, mercredi 6 avril, dans l'affaire des assassins présumés de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara. Quatorze accusés comparaissaient dans ce procès, notamment l'ancien chef d'État Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, son chef de la sécurité. Blaise Compaoré a été condamné à la perpétuité.
Le tribunal militaire de Ouagadougou a également condamné à la perpétuité le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée lors du putsch de 1987.
Le général Diendéré purge déjà une peine de 20 ans de prison pour sa participation à une tentative de coup d'État en 2015, un an après la chute de Blaise Compaoré suite à une insurrection populaire.
Les trois hommes sont condamnés pour "attentat à la sûreté de l'État". Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré sont également reconnus coupables de "complicité d'assassinat" et Hyacinthe Kafando, soupçonné d'avoir mené le commando qui a tué Thomas Sankara, d'"assassinat". Ils ont quinze jours pour faire appel de ces lourdes sentences.
Les juges sont allés au-delà des réquisitions du Parquet militaire, qui avait demandé 30 ans de prison contre Blaise Compaoré et Kafando, et 20 ans contre Gilbert Diendéré.
Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison. Trois accusés, enfin, ont été acquittés.
Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle du tribunal, a constaté un journaliste de l'AFP.
Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, Thomas Sankara a été tué le 15 octobre 1987. © France 24
Six mois de procès
Ce procès historique s'était ouvert en octobre 2021, trente-quatre ans après la mort de Sankara, icône panafricaine, assassiné lors d'un coup d'État qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré. Ce dernier, en exil à Abidjan depuis sa chute en 2014, n'a pas assisté aux audiences. Ses avocats ont dénoncé à plusieurs reprises "un procès politique" devant "une juridiction d'exception", estimant que la procédure "ne vaut rien".
Blaise Compaoré était soupçonné d'être le commanditaire de l'assassinat de son ancien compagnon d'armes et ami arrivé au pouvoir par un putsch en 1983, ce qu'il a toujours nié.
La plupart des douze accusés présents, dont le général Diendéré, ont plaidé non coupable et les avocats de la famille Sankara ont regretté qu'aucun n'ait avoué ou ne se soit repenti. "Personne ! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice", a déclaré l'un d'eux, Prosper Farama.
Le procès a été perturbé par le coup d'État du 24 janvier du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré.
Il a une première fois été suspendu au lendemain du putsch, puis le 31 janvier, "jusqu'au rétablissement de la Constitution" mise en sommeil lors du coup d'État, puis rétablie par la junte au pouvoir, permettant sa reprise. Mais de nouvelles interruptions sont intervenues, dont une à la suite de la prestation de serment de Paul-Henri Sandaogo Damiba devant le Conseil constitutionnel, le 16 février.
La défense a alors introduit une requête en soulignant qu'on demandait des condamnations pour "attentat à la sûreté de l'État", alors que le putsch du lieutenant-colonel Damiba, validé par le Conseil constitutionnel, constituait en lui-même un "attentat à la sûreté de l'État".
Cela "consacre la prise de pouvoir par la force comme un mode constitutionnel de dévolution du pouvoir", avaient soutenu les avocats de la défense.
Un argument "non fondé" rejeté par le Conseil constitutionnel, permettant la reprise du procès.
Avec AFP
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Procès Sankara : 30 ans de prison requis contre l'ex-président Compaoré
Procès Sankara : après six mois d'audience, verdict attendu au Burkina Faso
Opex 360
L’Italie veut porter le niveau de ses dépenses militaires à 2% du PIB en 2028
par Laurent Lagneau · 5 avril 2022
Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.
En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.
Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.
Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.
Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.
Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.
Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.
Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.
BBC
No matter what ingredients are used, this is a dish that is imbued in nostalgia for many of those who prepare it
It was a cold, drizzly January day in Istanbul and I was searching for inspiration at Goreme, an old-school dessert shop in the Kurtuluş neighbourhood. Renowned for its oven-baked pudding and consistently excellent dairy-based desserts, they also offer what is thought to be the oldest sweet treat known to mankind: ashure.
According to Islamic tradition, ashure – which is frequently dubbed "Noah's Pudding" – was prepared as a celebratory dish by the prophet's family after surviving the great flood and washing up on Mount Ararat, on the fringes of what is today the north-eastern borderlands of Turkey. Legend has it that this cornucopia of a dessert, which usually includes around a dozen different grains, fruits, nuts and legumes, was concocted by combining whatever ingredients were still left on the Ark.
The resulting dish is mildly sweet, rich and savoury with notes of fruit. When prepared hot, ashure takes on a comforting consistency resembling porridge; when served cold it congeals and takes on more of a custard-like texture.
Apart from bearing the lofty distinction as the world's oldest dessert, ashure retains important spiritual significance today across Anatolia, the lands comprising the majority of modern-day Turkey.
"Ashure means '10' in Arabic and refers to the 10th day in the month of Muharram, the first month of the Islamic calendar. The dessert is cooked in homes during that week and distributed to friends, symbolising the spread of love and abundance," wrote Vogue and GQ Turkey food editor Cemre Torun in an article for Fool Magazine, noting that ashure is "perhaps the most symbolic dish in this part of the world".
While there are countless recipes for ashure, common ingredients include chickpeas, beans, grains, nuts and fruit (Credit: Koraysa/Alamy)
"This date is of particular importance to Shiite Muslims – and of special significance to Alevis and Bektashis – because it represents the martyrdom of Prophet Mohammed's grandson Huseyin, an event that ignited the Shiite-Sunni split in Islam," Torun continued.
Torun's piece explored the culture and culinary habits of her late grandfather, a spiritual leader of the Bektashi faith, a Sufi-inspired sect influenced by Shiite traditions. Though the Bektashis trace their roots to Anatolia, their headquarters moved to Albania after Sufi orders were banned in 1925 by Mustafa Kemal Atatürk, the founder of the Turkish republic. Their belief system is close to that of Alevism, itself a heterodox, non-Sunni religion. Though Alevis constitute 20-25% of the Turkish population, their faith is not legally recognised by the government.
Religion and history aside, Torun told me that ashure reflects the broader attributes of Anatolian cooking.
"The presence of ingredients like chickpeas and beans showcases the importance given to balance and flavours, emphasis on abundance and prosperity, how nutritious the cuisine is in this region, and the importance of the pantry in our kitchens. They are always filled with all kinds of beans, lentils, grains and seeds," she said.
In Turkey and beyond, there are countless varieties and recipes for ashure, owing to the laundry list of ingredients that can be used. Usually vegan, it is chock-full of nutrients and is an ideal winter dessert because it is wholesome and filling.
Suna Cagaptay, a professor of architectural history and archaeology at Istanbul's Bahcesehir University, describes in her article for New Lines magazine about how the storied desert also made its way into Greek and Armenian culinary traditions, and how variants exist across the Middle East and Eastern Europe, though as a child she associated it with where she grew up: the south-eastern Turkish city of Malatya in a neighbourhood inhabited by both Sunnis and Alevis.
"When I was a naïve seven-year-old, I just assumed that the pudding was an Alevi-specific dessert. As a teenager, I realized that Sunnis made it too," Cagaptay wrote.
During the month of Muharrem, ashure is cooked in homes and distributed to friends and neighbours (Credit: Cometary/Getty Images)
I asked Capaptay to recall her and her family's experiences with the traditions surrounding ashure, and she explained how the dish – which her mother served hot using a minimalist eight-ingredient recipe (wheat, sugar, sultanas, chickpeas, white beans, water, cinnamon and walnuts) – is synonymous with sharing, good health, and warm neighbourly relations.
"My earliest memories of the making of the ashure are simply two. The first one takes me back to the moment of holding a little copper bucket filled with a cinnamon/walnut mix and accompanying my mom who would have a big copper bucket of steaming hot pudding and knock on our neighbours' doors. After my mother poured it into each neighbour's bowl, as her busser, I would garnish the pudding. This is of course, a rural way of sharing it," she told me.
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"In Istanbul or in other cities, you would use your own bowls to share your ashure and garnish it before you take it around," she added.
As a dessert with an ancient history and cultural significance that outpaces most sweets, it was an intimidating subject to tackle. I opted to dive in spoon-first, which is why I wound up at Goreme, a long-time fixture in the Kurtuluş, historically a Greek neighbourhood that retains a cosmopolitan feel and still has a significant Armenian, Greek and Jewish population.
In line with that cultural influence, owner Ilhan Yalcin said the shop's ashure recipe, devised by his grandfather, was based on an Armenian cold soup that could be described as an ashure variant. His version was on the simple side, but still boasted a plethora of ingredients: dried figs, dried apricots, raisins, chickpeas, white beans, oat berries, salt, rice starch, a sprinkle of crushed hazelnuts and a small amount of turmeric, which lent a pleasant yellow hue. The sweetness was natural and not overbearing, with the apricot imparting a surprising tartness.
Dessert shops are likely the best place for visitors to find ashure year-round, as I soon found out. I stopped by the renowned Ottoman restaurant Hunkar only to find out that it was available the day before but not during my visit. I phoned Haci Abdullah, another Istanbul eatery inspired by Ottoman cuisine, and they told me they weren't currently offering ashure, though it is listed on their website's menu. Torun said the reason for this is that some restaurants only serve ashure during the month of Muharram, and there might not be much demand at other times.
Goreme, an old-school dessert shop in Istanbul, sells a simple version of ashure that's based on an Armenian cold soup (Credit: Paul Osterlund)
So, I headed to Saray, a chain of Istanbul pudding shops, which features ashure as a regular fixture on the menu. Saray's ashure was based around the same foundation as the one I had eaten days earlier at Goreme, but intricately topped with fancier ingredients, including shaved coconut and pomegranate seeds.
No matter what ingredients are used, this is a dish that is imbued in nostalgia for many of those who prepare it. After Cagaptay's mother passed away in 2000, she began associating ashure with her and cooked it every year during the month of Muharram for two decades, developing her own recipe during the process. She adds nuts and fruits and serves it cold.
"I think that when it is eaten cold, it tastes much better as the wheat thickens and all the ingredients blend together really well. As I started cooking the first time, I found myself adding chopped fresh pears and apples, dried figs and apricots, throwing in a cinnamon stick, cloves or whole peeled almonds and adding a handful of rice to make the broth whiter," Cagaptay explained.
"Plus, I always liked to improvise the recipes I learned from my mother. So, again I think that deep down it made me connect with her on another level, thinking that she might have approved of it and enjoyed it very much."
Following years of researching recipes and cooking the dish, Cagaptay has drawn a number of satisfying and meaningful conclusions:
"I loved how ashure or its slight variants symbolises sweetness, commemoration, new beginnings and so on. I think very few recipes have the power of ashure: widely known, bearing Biblical and Muslim references, and directing us to think along similar lines."
Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place’s heritage.
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L'Humanité
La lèpre silencieuse et la perruche à ventre orange
Prescription cultureRoman Alors que sa mère se meurt et que des feux dévastent la Tasmanie, une femme voit son corps s’effacer. Une fable écologique poignante de l’Australien Richard Flanagan.
Sophie JoubertTout a commencé par la disparition d’un doigt. Sans que personne, ou presque, s’en rende compte, l’annulaire gauche d’Anna a soudain été remplacé par un halo flou. Dans une chambre d’hôpital de Hobart, en Tasmanie, l’architecte partie vivre depuis longtemps à Sydney retrouve ses frères cadets, Tommy et Terzo, au chevet de leur mère. Âgée de 86 ans, Francie vient de faire une hémorragie cérébrale, énième manifestation du délabrement de son corps. Alors que l’été n’en finit pas de brûler, de terribles incendies ravagent la Tasmanie, provoquant la destruction des forêts primaires et décimant les populations d’oiseaux et de koalas. Une conséquence visible du réchauffement climatique qui cause l’extinction de milliers d’espèces. « Disparues les coccinelles disparues les cantharides les mouches bleues disparus les perce-oreilles qu’on ne voyait plus désormais disparus les magnifiques scarabées de Noël aux couleurs éclatantes… » songe Tommy, devenu bègue à 12 ans après avoir subi les assauts pédophiles des pères maristes chez qui il était en pension.
Est-ce une hallucination ?
Tandis que la vieille femme n’en finit pas de mourir, que ressurgit le souvenir du père, mort d’un Alzheimer précoce, Anna est confrontée à son propre vieillissement et à la disparition progressive de ses membres et de parties de son visage. Est-ce une hallucination ? Mais pourquoi, dans ce cas, Francie, Meg, la compagne d’Anna, et Lisa, une jeune femme rencontrée dans l’avion, voient-elles aussi que son corps est rongé par une « lèpre silencieuse » ? Zoologue spécialiste de la disparition des oiseaux et du comptage des perruches à ventre orange, Lisa racontera à Anna le pari fou d’un homme qui, en 1942, avait voulu faire de Port Davey, un territoire situé au sud-ouest de la Tasmanie, un refuge pour les juifs persécutés par les nazis.
Une réflexion sur l’écologie
Dans la Route étroite vers le Nord lointain, Richard Flanagan s’emparait d’un pan méconnu de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, la construction par des prisonniers d’un camp de travail japonais de la « voie ferrée de la mort » à travers la Birmanie et le Siam. Abandonnant (presque) l’histoire pour le présent, le romancier australien originaire de Tasmanie mène, avec les outils de la fiction, une réflexion sur l’anthropocène et l’écologie, mêlant le réalisme et l’étrange, le fantastique. Porté par un puissant souffle poétique, Dans la mer vivante des rêves éveillés juxtapose trois disparitions : celle, réelle, des vivants chassés de leurs habitats par la voracité des humains, celle, onirique et inquiétante, du corps d’Anna et celle sans cesse repoussée de Francie. À la croisée du roman familial et de la fable écologique, Richard Flanagan met en scène une génération qui a grandi « à l’automne du monde » en croyant repousser toutes les limites et meurt alors que la planète est entrée dans son hiver. Un livre vibrant, à l’unisson de la nature et de tous les vivants.
Littérature France24 - Monde
Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine
Publié le : 01/04/2022 - 16:31
Guillaume GRALLET
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En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.
A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.
Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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La Serbie négocierait l’achat d’au moins 6 Rafale auprès de Dassault Aviation
par Laurent Lagneau · 5 avril 2022
En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.
Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.
« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.
Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.
A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.
Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.
Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.
BBC
As the word spectrum suggests, autism covers a range of conditions
In January, while recovering from Covid, I received another diagnosis.
The symptoms first appeared during childhood. It's just that no one recognised them. There isn't the medical equivalent of a quick lateral flow test for the condition either. It requires expert assessment to combine behavioural puzzles – using pieces that appear to come from separate jigsaws – to create an unexpectedly new picture.
This explains why I wasn't diagnosed with a life-long developmental disability until the age of 60. Embarrassingly, a former BBC science correspondent missed her own breaking news.
I am autistic.
Not surprisingly, it is a lot to process. It means, in commonly used language, I am "on the spectrum". Or neurodiverse. A "different" thinker.
I am that woman with no volume control who probably interrupted your conversation because a thought exploded from her head and immediately out of her mouth. The woman who is so brutally honest you might recall her as rude. The one who got overly excited about space stamps or wildflowers and kept going on about women's hidden histories, Wally Funk and the Mercury 13. The one who wouldn't shut up or let it lie.
One doctor said I was the oldest diagnosis he'd ever come across. But while many adults report feeling empowered by a late autism diagnosis, I am not one of them. At least not yet. My initial response was a mixture of shock and shame.
Getting a later-life diagnosis can mean people have to reframe experiences from earlier in their life (Credit: Busà Photography/Getty Images)
I felt broken.
Since the diagnosis I've been slowly reframing six decades of relationships, actions and behaviour through this new and alternative lens. In the same way a prism disperses light into a rainbow, my understanding of how and why I behave the way I do is expanding. It is both revelational and unnerving.
As a science journalist, naturally I've done my research and I've found out I'm far from alone. The US Centers for Disease Control and Prevention estimates that 1% of the world's population is on the autism spectrum.
So, I am one among 74 million.
Most people get their diagnosis as children. Most of those children will be boys. The male to female autism ratio, according to the UK's National Autistic Society (NAS), is around 3:1, but the number of women being diagnosed with autism is increasing.
Autism experts realised only relatively recently that some girls "present" differently to boys and this may have caused an under-diagnosis in the past. Girls were assessed based on the behavioural observations of the opposite sex. They wouldn't always have ticked the "right" boxes.
As the word spectrum suggests, autism covers a range of conditions. The World Health Organization defines it as "characterised by some degree of difficulty with social interaction and communication" as well as different forms of behaviours, "such as difficulty with transition from one activity to another, a focus on details and unusual reactions to sensations".
Ah, yes, sensations…
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Most of my time outdoors is spent wearing sunglasses as my eyes are sensitive to bright light. Then there's my intense dislike of certain textures and sounds. I once refused to go to school because pupils ate too loudly and, for a long period of time when young, would only eat tomato soup and chocolate pudding. In my 20s, I left my first-ever Japanese meal extremely hungry because I had gagged at the sight of sashimi.
I am also not entirely comfortable if anyone gets too physically close or "invades my body space". This discomfort is disguised by offering a handshake or a smile during an introduction rather than the awful increasing social tendency to hug or kiss. But I can be caught off guard. Once, when a French scientist loomed towards my cheek for a continental greeting, I panicked and told him rather forcefully: "Back off."
Sue Nelson says she would often take an obsessive interest in subjects as diverse as space exploration and species of wildflower (Credit: Jacky Parker Photography/Getty Images)
Then there are my colour quirks. Don't ask why, but I can't eat orange and yellow foods together. Ordering an English breakfast means ensuring that beans and egg are not served on the same plate or using, as comic character Alan Partridge once demonstrated, a sausage breakwater. No wonder I was labelled the family crank.
But we all have quirks, right?
In fact, apart from almost offending a scientist, who accepted my hasty explanation of "I'm British" for not welcoming three – yes an agonising three – cheek kisses, none of these quirks have interfered with a reasonably successful career involving communication despite a communication disability.
As someone who makes multiple lists daily, I'm also permanently worried things won't go as planned
This is because I am social and chatty, present podcasts and can give public talks. Unlike many autistic people, I also have no problems making eye contact.
Behind the scenes, however, is where the pain and difficulties of having autism reveals itself. I have difficulty feigning interest in a topic I don't care about and am terrible at small talk, often an important part of getting to know people. This has sometimes caused isolation and feelings of intense loneliness and rejection.
Before most events or broadcasts I suffer nervous stomach cramps, experience panic attacks or – in worst scenarios – mini-meltdowns that few, other than my husband, witness.
As someone who makes multiple lists daily, I'm also permanently worried things won't go as planned. I over-prepare and get stressed trying to recall the entire contents of a book I've read for a three-minute interview.
"For a long period of time when young, I would only eat tomato soup and chocolate pudding" (Credit: Loooby/Getty Images)
Afterwards, when the relief of performing has worn off, I tend to withdraw at the earliest opportunity to decompress and lie down. A lot of social interaction leaves me physically exhausted. That loud, talkative woman has retreated to welcome solitude.
But this, apparently, is what many women with autism often do. We "mask" or fake it. Hiding discomfort under a veneer of geniality and learned social behaviour.
Then along came coronavirus…
I began producing a new weekly radio documentary for BBC World Service with the network's OS (Outside Source) team. As everyone struggled to make sense of a frightening new reality, it brought people together from across the globe to share deeply meaningful conversations.
The pandemic, as for many, caused hairline cracks within my psyche to deepen
Not surprisingly, many of those conversations were raw and emotional. The work meant listening to them repeatedly for editing. In the early hours of the morning I'd replay them in my head on a permanent loop: the hospital doctor in India who couldn't save his father from Covid. The loneliness shared by those isolated in the Canadian prairies or Australian outback. The unbearable sadness and grief of those whose loved ones died alone.
I had insomnia for almost a year. Most days I would work in tears listening to the riveting, poignant, yet often unbearable humanity.
The pandemic, as for many, caused hairline cracks within my psyche to deepen. These cracks widened into chasms of heightened and uncontrollable sensitivities and emotions. Some days I was depressed. On others I couldn't stop painting, usually planets or moons, or identified wildflowers compulsively. Then along came a fungi obsession, where I would walk for hours to find a specific mushroom. My sensory idiosyncrasies went haywire. The drone of a bathroom fan through the bedroom wall was physically and mentally distressing.
Something wasn't right. A doctor agreed and referred me to a mental health team but everyone else was also having a mental health crisis. Months went by before I even received a preliminary phone call.
An NAS survey in 2019 reported anxiety and depression are the most common mental health problems for those with autism and that three out of four adults needed help with their mental health in the previous five years. I dread to think what those figures will be now.
Unlike many autistic people, Sue Nelson found no issue with eye contact (Credit: Frederic Cirou/PhotoAlto/Gertty Images)
Fortunately, in 2021, there was a moment of serendipity. I was producing Smart Women, Male Genius, which examined the sexism from scientific and social attitudes towards intelligence.
Autism conditions range from debilitating speech, language and cognitive issues requiring lifelong care to milder social problems. Like everyone else, the condition covers a range of IQs. While researching intelligence, I discovered that – despite no proven link – genius was often associated with a form of autism known as Asperger's Syndrome. This contributes falsely to the notion that most geniuses are men since more men are diagnosed with Asperger's.
Named after Hans Asperger, an Austrian paediatrician who did important autism research with children, most professionals avoid using his name as history revealed he collaborated with the Third Reich in the murder of children. The American Psychiatric Association even removed the term Asperger's from the fifth edition of the Diagnostic and Statistical Manual in 2013.
In some of the simple social exercises, there was an almost laughable disparity between how well I thought it had gone and their clinical judgement
The preferred term for all types of autism is now autism spectrum disorder (ASD). But ASD isn't liked by everyone either because "disorder" can have negative connotations, so you'll often see ASD referred to as autism spectrum condition (ASC) too.
I booked biochemist Camilla Pang for the programme. She was diagnosed with Asperger's as a child and wrote the award-winning book, Explaining Humans, about her condition. Reading it became a series of light-bulb moments. After our pre-interview, I mentioned how many of her experiences chimed with mine and that it had made me contemplate getting an assessment for autism. She thought it was a great idea.
In my county there is a two-year waiting list for a child autism diagnosis. It is much longer for adults, so I found a reputable company and paid for a private assessment. It involved several extensive questionnaires and consultations with psychologists. One interviewed my mother for several hours about my behaviour as a child.
While awaiting the results, I realised that if autism didn't account for my behaviour, the frequent misunderstandings and other unintentional upsets, my family was right. I had foot-in-mouth disease instead.
"As someone who makes multiple lists daily, I'm also permanently worried things won't go as planned" (Credit: Johner Bildbyra/Getty Images)
The positive diagnosis of ASC still floored me. It was painfully clear from the report, for instance, that I had little awareness of how my behaviour was perceived during the assessment. After reading how I had effectively monologued (my word not theirs) about some of my favourite topics, I felt acutely embarrassed. In some of the simple social exercises, there was an almost laughable disparity between how well I thought it had gone and their clinical judgement. My eye contact was not always great either.
It uncovered things I knew: I didn't speak until I was 18 months old and then it was the sentence "look at the lights" at Christmas. It also uncovered things I didn't know, or perhaps refused to remember: hair loss through stress between the age of 11-12.
At the end of the detailed 30-page assessment, six of the nine recommended books were about Asperger's.
Climate activist Greta Thunberg, who also has Asperger's, described her differences in thinking resulting from autism as a "superpower". I'm not at this stage yet. But my "hidden in plain sight" autism traits are informing both my past and present.
I was in the worst possible job for someone who gets anxious over unexpected changes
The assessment is helping me, and my husband, understand my behaviour and anxieties. He believes it is why I found being a science correspondent excruciatingly stressful.
News, by definition, is all about change. But unlike most news journalists (including him), I hated any updates or breaking stories because they upset my plans. Basically, I was in the worst possible job for someone who gets anxious over unexpected changes.
It also explained why I gravitated towards longer-form documentaries and wrote Wally Funk's Race for Space. These activities are far less stressful, indulge my obsessions and reward attention to detail, since I hone in on the minutiae. This is a good quality for editing but can sometimes be at the expense of the bigger picture.
After returning from Heathrow Airport via a local taxi firm, I couldn't recall the driver's name but described, in huge detail, a large intricate tattoo on the man's left arm. My husband was astounded. "That's the driver with one arm."
Environmental activist Greta Thunberg is one of the most high-profile people with an autism diagnosis (Credit: Christopher Furlong/Getty Images)
I honestly hadn't noticed.
So, these are strange times (in more ways than one), but I can envisage a day where the fragmented parts of my life, those puzzling episodes that didn't make sense, reform with more clarity and understanding.
During the assessment exit interview, the psychologist said many of their autism clients had also reported worsening symptoms during the pandemic so the most important action right now is controlling my anxiety.
Family and friends have been incredibly supportive. No one was overly surprised. It turns out several family members have autism, far more than I realised. More importantly, even in my limited personal discussions so far, it has encouraged one young woman – whose symptoms mirror mine – to start her own diagnosis path. Another friend is finally getting her daughter assessed after realising she was just like me.
This is why I've gone public about having autism. This new understanding of life is a huge gift. I wish I'd got a diagnosis earlier. Admittedly, I'm still processing it all but no longer view myself as broken. I am simply wired differently. And that's OK.
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Ramadan : une prière géante organisée à Times Square
Le ramadan a démarré le 1er avril et durera pendant un mois, comme le veut la tradition. Aux Etats-Unis, des centaines de musulmans ont profité de cette occasion et se sont réunis samedi 2 avril pour célébrer le début de ce mois de jeûne. Comme le fait savoir CBS New York, les fidèles se sont installés dans la soirée à Times Square pour participer à une prière géante en public.
New York City’s iconic #TimesSquare hosted over 1,000 #Muslims who broke their fast and attended the “first-ever” #Tarawih prayers on Saturday, the first day of the Muslim holy month of Ramadan.#Ramadan #RamadanMubarak #Ramadan2022 #RamadanKareem pic.twitter.com/HZnDVBkiuN
— MuslimWomensCouncil (@MWC_Bradford) April 4, 2022
Expliquer la religion
Leurs tapis de prière installés au sol, des centaines d’hommes se sont agenouillés pour prier au son de « Allah Akbar ». Ils ont ensuite profité d’un repas avant de démarrer le jeûne islamique au lever du soleil durant trente jours. « Nous sommes ici pour expliquer notre religion à tous ceux qui ne savent pas ce qu’est l’islam », a expliqué un fidèle. Les New Yorkais qui se trouvaient dans les rues ont donc assisté à cette prière géante prononcée au haut-parleur et résonnant fort dans la ville américaine.
Opex 360
L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie
par Laurent Lagneau · 5 avril 2022
Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.
Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.
Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.
En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.
Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.
Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.
Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.
À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.
Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].
France24 - World
French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’
Issued on: 06/04/2022 - 15:31
Stéphanie TROUILLARD
Over the past two decades, Father Patrick Desbois, a French Catholic priest, has been identifying World War II atrocity sites, uncovering evidence of overlooked massacres. After doing similar work with the Yazidi victims of the Islamic State (IS) group in Iraq and Syria, he is now back in Ukraine, collecting testimonies from the victims of the Russian invasion.
Father Patrick Desbois’ mission to fight the bigotry that causes genocide began 20 years ago in the western Ukrainian city of Rava-Ruska near the Polish border. His grandfather was one of 25,000 French soldiers detained in a notorious Nazi camp in the city during World War II, which prompted the French Catholic priest to make his first trip to Rava-Ruska back in 2002.
The celebrated Holocaust memory-keeper has since worked tirelessly to document the mechanics of mass murder, receiving numerous awards, including the Légion d’honneur, France’s highest honour, along the way.
Following the rise of the Islamic State (IS) group, Desbois began working on the Yazidi genocide in northern Iraq’s Sinjar region in 2014.
>> Read more: French priest helps expose IS group’s Yazidi genocide
The 66-year-old Catholic priest is the founder of the Yahad-In Unum, an NGO dedicated to uncovering genocidal practices, and is the author of several books, including “The Holocaust by Bullets” – as the overlooked 1940s massacre by Nazi mobile death squads and local auxiliaries came to be known.
Twenty years after his first trip to a Nazi camp in Ukraine, Desbois is once again focused on Eastern Europe.
Shortly after Russia invaded Ukraine on February 24, the French Catholic priest – who is also the academic director of the Babi Yar Memorial in the Ukrainian capital, Kyiv – started collecting testimonies on the conflict.
Father Patrick Desbois starts investigation of crimes committed by the Russian Federation in #Ukraine. The goal of the project: Discovering the horrors of the crimes committed on a massive scale against the Ukrainian civilian population. @desbois_patrick pic.twitter.com/x3MZQbyb24
March 25, 2022The horrific images coming in from Bucha and other towns and cities in the Kyiv area has highlighted the need for such work as the international legal community examines ways to seek justice for victims of the latest conflict. FRANCE 24 spoke to Desbois about his latest work recording testimonies via video conferencing platforms.
FRANCE 24: Why did you decide to launch this collection of testimonies on the current war in Ukraine?
Patrick Desbois: When the war in Ukraine broke out, one of my best friends, Ruslan Kavatsiuk, the Babi Yar Memorial deputy director, said this terrible sentence to me: "Patrick, you are going to come back for our mass graves." I really didn't think there would be any. But when we started to see the massacres of civilians without any military motivation, it seemed obvious to me to do this collection work. If I don't do it, who will? We have been working in Ukraine for 20 years. In total, we have interviewed 8,000 people from the former Soviet Union who witnessed the “Holocaust by Bullets”. We know a lot of people, the villages, the topography.
F24: How do you go about collecting these testimonies?
PD: We are a team of four people here in Western Europe and we have a team of a dozen mediators on site. One of them is in Irpin [near Kyiv] and he is looking for witnesses. He knows many people and introduces us to people on the ground. We also feel the urgency to do it since witnesses can quickly disperse.
People are willing to talk openly on Zoom and reveal their true identities. This surprised me. No matter the horrors and damage they have suffered, they want to stay in their country and defend it. In all the investigations I've done over the years, I've never seen that. I recorded the testimony of a woman who was injured and in hospital, for instance. She had lost part of her family while they were in a car. She almost cried during the interview, but when she was done, she said, "As soon as I get better, I'm getting on with my life and going to help people." I couldn't believe it. There's definitely a spirit of resilience.
F24: How has the work you've already done on mass crimes helped you?
PD: In Iraq, we filmed 450 Yazidis who had just emerged from Daesh [IS group] captivity and were trying to identify their rapists or murderers of community members. Without these previous experiences, we couldn't do this work today.
We know how to handle these kinds of interviews. I’m thinking of a woman who was in a car with her three-year-old son on her lap. She told us that she realised right away that a bullet had passed through her child's body. She was asked many details about the colour of the car, whether it could have been mistaken for a military vehicle, and the exact location of the attack. We had to be able to locate it on an interactive map and see if there were any military targets in that area, because it is clear that the Russians will say that it was collateral damage and that there were no attacks on civilians.
This recurrent denial by the Russians is particularly striking. When they bomb a maternity hospital, as they did in Mariupol, they say that it was no longer a maternity hospital and that there were no pregnant women. They deny the crime as soon as it is denounced. For the bodies found in Bucha, they say that they were placed there, that they are not dead and that the corpses are moving.
Historically, I have never seen this. Every time a crime is discovered, they [Russia] deny it the same day in detail. These quick denials are explained by the acceleration due to social media, and by the fact that the war led by [President Vladimir] Putin is supported by unimaginable propaganda. Any loopholes in the propaganda must be closed right away. I also think that after the announcements of the opening of investigations by the International Criminal Court or of trials in France or Germany, the Russians know that legal actions will be taken. They are looking for immediate protection. The testimonies we collect will be evidence for these investigations.
F24: How did you feel when you saw the images of the abuses committed in Bucha?
PD: It made me think of the streets of [the Rwandan capital] Kigali. (I don’t understand: when? why Kigali? He never talked about Rwanda before) We knew that crimes had been committed in Ukraine, but until then, we did not know that the Russians had shot people en masse and that they had used the method of mass graves.
By broadcasting these images, we show the Russian authorities that they are under our watch. We say to them: "We know that you kill civilians, we know that you rape women, we know that you loot apartments. The whole world is watching and you will be judged. Your denials will not hold up." Even so, I fear that the Russians are thinking that they made a mistake in Bucha and are now deciding to make the evidence disappear, as was done a lot during World War II. They know that their victims and their crimes are being exposed and they may decide to give such orders [to destroy evidence].
F24: Are there also similarities with the World War II testimonies you have collected?
PD: People who have been brainwashed by propaganda turn into criminals, who can commit rape, robbery and murder. I saw this several times in villages hit by the Germans. They arrived declaring their supposed "race purity” and said that they were only eliminating a "sub-race". But when you saw them in the field, they were raping women, slaughtering families and looting apartments. There is no such thing as a pure crime. And what you see happening today – someone has been able to launch an ideology that mobilises a population and an army in this way and that this propaganda continues to work – is almost unreal.
People think that humanity has advanced on these issues, but apparently freedom of conscience is very fragile.
It is almost unbelievable that these crimes committed almost in public are happening on the borders of Europe, two-and-a-half hours by plane from Paris. Everyone is revolted by Bucha, but I wonder what it will be like when Mariupol is liberated? We can expect much larger scenes of massacres. There will be Buchas everywhere.
This article has been translated from the original in French
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WAR IN UKRAINERussia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
IRAQFrench priest helps expose IS group’s Yazidi genocide
The Debate
Can Moscow ignore the outrage? Russia rejects mounting evidence of Ukraine war crimes
BBC
Ed Sheeran wins Shape of You copyright case and hits out at 'baseless' claims
Ed Sheeran has won a High Court copyright battle over his 2017 hit Shape of You.
A judge ruled on Wednesday that the singer-songwriter had not plagiarised the 2015 song Oh Why by Sami Chokri.
Chokri, a grime artist who performs under the name Sami Switch, had claimed the "Oh I" hook in Sheeran's track was "strikingly similar" to an "Oh why" refrain in his own track.
After the ruling, Sheeran said such "baseless" claims "are way too common".
In a video on social media, he said there was now a culture "where a claim is made with the idea that a settlement will be cheaper than taking it to court, even if there's no basis for the claim".
He added: "It's really damaging to the songwriting industry. There's only so many notes and very few chords used in pop music.
"Coincidence is bound to happen if 60,000 songs are being released every day on Spotify. That's 22 million songs a year and there's only 12 notes that are available."
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Shape of You was the UK's best-selling song of 2017 in the UK and is Spotify's most-streamed ever.
Judge Antony Zacaroli ruled that Sheeran had "neither deliberately nor subconsciously copied" Chokri's song.
He acknowledged there were "similarities between the one-bar phrase" in Shape of You and Oh Why, but said "such similarities are only a starting point for a possible infringement" of copyright.
After studying the musical elements, he said there were "differences between the relevant parts" of the songs, which "provide compelling evidence that the 'Oh I' phrase" in Sheeran's song "originated from sources other than Oh Why".
He added that there was only a "speculative foundation" for the defence's case that Sheeran had heard Chokri's song before writing Shape of You. "I find, as a matter of fact, that he had not heard it," he said.
Sheeran wrote his chart-topping track with two collaborators, Snow Patrol's John McDaid and producer Steven McCutcheon, who all denied having previously heard Oh Why.
The case dates back to 2018, when the trio asked the High Court to declare they had not infringed the copyright of Chokri and his co-writer Ross O'Donoghue. That led to an 11-day trial in London last month.
This ruling will come as a huge relief to Ed Sheeran, who took the unusual step of pre-emptively suing Sami Chokri and Ross O'Donoghue in 2018 in an attempt to clear his name.
He was stung by the accusation that he'd deliberately copied another writer's work without giving them credit. On the witness stand, the star was often terse and abrupt as he explained how, in several other instances, he shared royalties with writers who inspired him. Even on Shape of You, he protested, some of the profits went to the writers of TLC's No Scrubs.
He later sang Nina Simone's Feeling Good and Blackstreet's No Diggity on the stand in an attempt to prove the melody he was accused of stealing was commonplace in pop music.
Chokri was more emotional. He said he felt "robbed" by an artist he respected, and that he wished the trial had never come to court. However, he remained adamant that Sheeran had heard and copied his song.
In the end, the judge disagreed. In order for copyright infringement to be proved, Chokri needed to prove that Sheeran had listened to his song - otherwise the similarities would just be coincidence. But Mr Justice Zacaroli said Chokri's team had failed to establish that Oh Why had ever graced Sheeran's speakers.
As a star who has faced his fair share of copyright claims, Sheeran will presumably hope this verdict makes future litigants think twice.
'Immense stress'
The Shape of You songwriters took legal action in 2018 after the track's royalties were frozen when Chokri and O'Donoghue asked the Performing Rights Society (PRS) to add them to the hit's credits as co-writers.
Shape of You earns Sheeran, McDaid and McCutcheon about £5m a year, the court heard, despite almost 10% of the payments having being frozen due to the dispute.
In his ruling, Mr Justice Zacaroli said Sheeran and his collaborators were justified in thinking the request from Chokri and O'Donoghue to be named as co-writers "was a tactic designed to extract a settlement".
After the initial legal action, Chokri and O'Donoghue launched a counter-claim alleging copyright infringement.
In a joint statement after the judgement, Sheeran, McDaid and McCutcheon said their mental health and creativity had suffered as a result of the case, as well as their wallets.
"There was a lot of talk throughout this case about cost," they said. "But there is more than just a financial cost. There is a cost on creativity. When we are tangled up in law suits, we are not making music or playing shows.
"There is a cost on our mental health. The stress this causes on all sides is immense. It affects so many aspects of our everyday lives and the lives of our families and friends. We are not corporations. We are not entities. We are human beings."
'Completely fair'
Giving evidence last month, Sheeran denied that he "borrows" ideas from unknown songwriters without acknowledgement, insisting he was always "completely fair" in crediting people who contribute to his work.
Andrew Sutcliffe QC, representing Chokri and O'Donoghue, labelled Sheeran a "magpie", claiming he "habitually copies" other artists and that it was "extremely likely" he had previously heard Oh Why.
In closing arguments last month, Mr Sutcliffe said there was an "indisputable similarity between the works". But Sheeran's lawyer said the case against him was "so strained as to be logically unintelligible".
Forensic musicologists were called by both sides to argue the case, giving contrasting views. One said the songs were "distinctly different" but the other argued they contained "significant similarities".
Ian Mill QC, representing Sheeran, said the case had been "deeply traumatising" for the star and his collaborators, while Chokri described the High Court case as "the worst few weeks of my life".
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Terrorisme : Le Burkina Faso parle de « diversifier ses partenariats militaires »
par Laurent Lagneau · 4 avril 2022
Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».
Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.
La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.
« Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».
La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…
« Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».
En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».
Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.
« En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.
« Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».
France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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Coupe de monde de football au Qatar : les drapeaux-arcs-en-ciel confisqués pour “protéger” les supporters
La coupe du monde de football 2022 débutera le 21 novembre prochain au Qatar, et réserve déjà son lot de controverses. Comme l’a rapporté BFMTV le 1er avril, un haut responsable chargé de la sécurité de l’événement a annoncé que les drapeaux arc-en-ciel pourraient être confisqués aux supporters. Ce dernier a évoqué une raison sécuritaire, en expliquant vouloir « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. Bien que les organisateurs répètent en boucle que la communauté LGBTQ+ ne risque rien à Doha, la déclaration d’Abdulaziz Abdullah Al Ansari remet en cause cette idée.
Discrimination ambiante
Depuis sa désignation comme pays hôte de la compétition, le Qatar a suscité de nombreuses critiques, et cette annonce ne devrait pas arranger la situation. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées que la coupe du monde ne se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdulaziz Abdullah Al Ansari, tout en assurant que ses propos n’étaient pas discriminatoires. A la suite de ces déclarations qui sont venues s’ajouter à ceux du président du comité d’organisation du Mondial, qui avait indiqué fin 2021 que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat, plusieurs associations ont pris le sujet à bras le corps. C’est le cas par exemple du réseau anti-discrimination FARE qui a fait part de sa « préoccupation » et indiqué que cette décision ne pourrait pas être « considérée comme acceptable ».
BBC
Man arrested after vulnerable York woman pretended to ring for pizza
A man has been arrested after a woman fearing for her safety called 999 and asked if she could order a pizza.
North Yorkshire Police said the call handler immediately asked the woman if she was in trouble and she replied "yes".
The operator was able to establish the woman was on a bus, which was located and stopped in the York area.
The force said a 40-year-old man, from Leeds, was arrested and remained in custody.
The call came into the force on Tuesday evening and the operator established the woman could only answer "yes" or "no".
They worked out the woman was at risk of harm from a man travelling with her and keeping the phone line open the operator was able to text her for more information.
The bus she was on was identified through an online tracker.
Insp Dan Spence said: "This was really good work by everyone involved, allowing us to take immediate action to safeguard a vulnerable woman.
"I'm aware of people using the 'pizza ordering' technique abroad to contact the police, but I cannot recall a similar call in North Yorkshire."
If you are affected by the issues in this story, help and support is available via the BBC Action Line.
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North Yorkshire Police
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Législatives en Hongrie : le parti de Viktor Orban arrive largement en tête
Alors que la présidentielle se profile en France, les Hongrois ont quant à eux dû voter dimanche 3 avril dans le cadre des élections législatives. Comme l’a indiqué Le Figaro, c’est le parti du Premier ministre nationaliste Viktor Orban qui est arrivé largement en tête dans les urnes. Il s’agit de la quatrième victoire d’affilée pour le dirigeant souverainiste hongrois. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore connus, sa victoire est déjà confirmée par les premiers résultats partiels publiés par le Bureau national électoral. La participation au scrutin s’est établie à 68,7%, un chiffre proche du record d’il y a quatre ans.
🇫🇷🇭🇺 Félicitations à Viktor Orbán pour sa victoire écrasante aux élections législatives en Hongrie.
Quand le peuple vote, le peuple gagne ! pic.twitter.com/UYFfsAvhFL
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 3, 2022
« Victoire exceptionnelle »
Pour ces élections, les analystes avaient prédit un combat serré comme jamais, puisque l’homme politique de 58 ans était notamment confronté à l’alliance inédite de six partis pour lui faire barrage. Pourtant, son parti Fidesz a recueilli 54,24% des voix après le dépouillement de 77% des bulletins. Le résultat officiel complet sera connu dans les prochains jours. En attendant, Viktor Orban s’est félicité de cette réussite : « Nous avons remporté une victoire exceptionnelle, une victoire si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la Lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles », a-t-il déclaré dans un discours. En France, Marine Le Pen a tenu à adresser ses félicitations au dirigeant souverainiste, avec qui elle partage de nombreux points d’accord. La candidate du Rassemblement national a tenu à souligner une « victoire écrasante » sur son compte Twitter, et ajouté une phrase qu’elle compte bien voir appliquée les 10 et 24 avril prochains : « Si le peuple vote, le peuple gagne ! »
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes
Publié le : 31/03/2022 - 18:17
Sébastian SEIBT
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Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts.
Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.
Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.
Voiture blindée et yacht démesuré
Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland, universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.
>> Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux
Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.
Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg.
Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.
Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.
Des sanctions “atténuées”
Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux.
>> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?
Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.
Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions.
Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.
“Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques.
Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.
Risque de dommages collatéraux
L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.
Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital,
Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.
En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”.
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Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales
Le Débat de France 24
Oligarques sanctionnés, quel impact ?
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Opex 360
Mali : Barkhane a « neutralisé » une trentaine de jihadistes durant ses manoeuvres logistiques
par Laurent Lagneau · 4 avril 2022
Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».
Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.
Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.
Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.
Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.
Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.
Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en
embuscade à proximité du TG 2 ».
Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.
Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.
Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.
Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».
Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».
BBC
Trevor Immelman: 'I didn't look at the leaderboard at all'
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Trevor Immelman won his first Major title at the 2008 Masters, leading the field all the way from the opening round to the final Sunday.
Immelman became the second South African golfer, after Gary Player, to wear the Green Jacket after finishing three shots clear of Tiger Woods.
Here he describes how he played the 18th hole in the final round, and how one last surprise was waiting for him on the fairway.
France24 - Monde
Ligue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid
Publié le : 05/04/2022 - 22:51
Nicolas BAMBA
Devant son public, le Manchester City de Pep Guardiola a trouvé la clé du coffre-fort de l'Atlético de Madrid, mardi en quart de finale aller de la Ligue des champions, grâce à Kevin De Bruyne à 20 minutes de la fin (1-0). Pour espérer atteindre le dernier carré, les Colchoneros madrilènes devront inverser la tendance lors du match retour chez eux.
Le football offensif de Pep Guardiola contre celui défensif, presque ennuyeux mais efficace, de Diego Simeone : le quart de finale aller de la Ligue des champions entre Manchester City et l'Atlético de Madrid était dépeint, avant le coup d'envoi, comme une opposition entre deux styles radicalement différents. Cette impression était la bonne. Sur la pelouse de Manchester, les visiteurs ont déployé, pendant une longue partie du match, leur art du jeu cadenassé si difficile à déstabiliser.
Le spectacle s'en est ressenti durant les 45 premières minutes. Avec Kevin De Bruyne, Riyad Mahrez, Raheem Sterling ou encore Bernardo Silva, Manchester City a monopolisé le ballon, comme à son habitude, sans parvenir à déséquilibrer un Atlético compact et replié dans ses 30 derniers mètres. Les chiffres des Colchoneros parlent d'eux-mêmes : 30% de possession de balle, aucun tir, aucune occasion, aucun corner obtenu, un seul hors-jeu, seulement 147 passes (contre plus de 400 côté City)...
Après ce premier acte intéressant tactiquement mais décevant, les deux équipes sont revenues sur le terrain pour la deuxième période avec de meilleures intentions côté madrilène. Et là, le spectacle a davantage plu aux spectateurs et téléspectateurs.
Entrée en jeu décisive de Foden
L'Atlético s'est autorisé quelques envolées en contre-attaque avec Marcos Llorente (46e) et Antoine Griezmann (48e), sans grand danger. Pas assez en tout cas pour faire déjouer Manchester City, toujours dominateur. Jan Oblak s'est employé pour sortir en deux temps un coup franc direct signé Kevin De Bruyne (55e). Le moment clé de cette deuxième période est intervenu à la 68e minute, quand Guardiola a procédé à un triple changement dans son onze : exit Raheem Sterling, Ilkay Gundogan et Riyad Mahrez, remplacés respectivement par Gabriel Jesus, Jack Grealish et Phil Foden.
Ce dernier n'a eu besoin que de quelques instants pour prouver à son entraîneur qu'il ne s'était pas trompé en lui faisant confiance. D'une petite passe parfaitement dosée, le jeune Foden a lancé Kevin De Bruyne dans le dos de la défense des Matelassiers. Et le Belge, d'une frappe puissante, a enfin trompé le géant Oblak et inscrit, par la même occasion, son premier but de la saison en Ligue des champions (70e).
Porté par son buteur et son passeur décisif, supérieurs techniquement à leurs adversaire, Manchester City a gardé la mainmise sur ce quart de finale en dépit des tentatives de révolte de l'Atlético. À l'arrivée, les Skyblues s'imposent sur le plus petit des scores en toute logique. Un résultat qu'il faudra confirmer au match retour, le 13 avril au Wanda-Metropolitano.
We are the City boys! 👊🔵🔵 1-0 🔴 #ManCity pic.twitter.com/ufWq61dL5O
April 5, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : après le massacre de Boutcha, la France va expulser 35 diplomates russes
La guerre en Ukraine se poursuit, au 40e jour de l’offensive russe, et « le massacre de Boutcha était délibéré. » Ces propos ont été tenus dimanche 3 avril par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville située au nord-ouest de Kiev, tout juste reprise à l’armée russe, rapporte France 24. Le ministre a ensuite appelé à de « nouvelles sanctions dévastatrices [immédiates] du G7 ».
L’Union européenne réfléchit à de nouvelles sanctions contre la Russie
L’Union européenne a annoncé lundi 4 avril discuter de nouvelles sanctions contre Moscou. Une « urgence» provoquée par la découverte d’un grand nombre de corps dans la région de Kiev, a déclaré le haut représentant de l’UE Josep Borell. Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE est programmée pour le lundi 11 avril, à Luxembourg, indique 20 minutes.
La France va expulser 35 diplomates russes
La Quai d’Orsay annonce que la France va expulser une trentaine de Russes sous « statut diplomatique », indique BFMTV. Une expulsion qui concerne de « nombreux personnels russes sous statut diplomatique affectés en France dont les activités sont contraires à nos intérêts de sécurité », indique un communiqué du ministère.
Joe Biden réclame un « procès pour crimes de guerre »
Le président américain Joe Biden a déclaré lundi 4 avril vouloir « un procès pour crimes de guerre » après la découverte des exactions commises à Boutcha, en Ukraine. Le chef d’Etat a fait savoir sa volonté de prendre « des sanctions supplémentaires » contre la Russie, indique Le Figaro.
En visite à Boutcha, Volodymyr Zelensky évoque « un génocide »
Volodymyr Zelensky, en visite à Boutcha ce lundi 4 avril a déclaré : « Ce sont des crimes de guerre. Et cela sera reconnu par le monde comme un génocide ». Le président ukrainien a discuté avec les habitants de la localité, meurtrie par de nombreuses exactions. Sur les négociations avec Moscou, le chef d’État a indiqué qu’il poursuivait ses efforts « diplomatiques et militaires ».
Emmanuel Macron évoque des « crimes de guerre »
Invité sur France Inter ce 4 avril, Emmanuel Macron a réagi au massacre perpétré à Boutcha, située dans la banlieue de Kiev. « Je pense qu’on est tous extrêmement choqués et nous l’avons condamné avec la plus grande fermeté », a déclaré le Président après que plus de 400 civils aient été retrouvés morts dans la ville ukrainienne. Après cet évènement extrêmement violent, le chef de l’Etat a même expliqué qu’il y avait des « indices très clairs de crimes de guerre » ayant pu être commis par des militaires russes. « Il n’y aura pas de paix sans justice », a insisté Emmanuel Macron, en assénant que les responsables de ces crimes « devront en répondre », et que de nouvelles sanctions contre Moscou devraient être prononcées.
La Russie dément avoir procédé à des exactions à Boutcha, Zelensky réplique
Le ministère de la Défense russe a démenti avoir mené des « actions violentes » à l’encontre des civils à Boutcha, près de Kiev, et a accusé le pouvoir ukrainien d’avoir fabriqué « toutes les photos et vidéos publiées ». De son côté, Volodymyr Zelensky est revenu sur ces exactions, attribuant « une responsabilité commune » aux dirigeants de la Fédération de Russie « pour ces meurtres, pour ces tortures, (…) pour les balles tirées dans la nuque », cite Le Monde.
L’effroi d’Antony Blinken après les violences à Boutcha
Les violences imputées aux forces russes, qui se sont déroulées à Boutcha, sont « un coup de poing à l’estomac » et « cela doit s’arrêter », a estimé avec effroi ce dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dont les propos sont cités par BFM TV. « Nous ne pouvons pas normaliser cela. C’est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l’Ukraine se poursuit », a-t-il réagi sur la chaîne CNN, avant de réaffirmer que les Etats-Unis contribuaient à « documenter » d’éventuels « crimes de guerre » afin que leurs responsables « rendent des comptes ».
Paris condamne les « exactions massives »
La France condamne les « exactions massives » perpétrées par l’armée russe dans les villes d’Ukraine qu’elle occupait encore ces dernières semaines, relaye France 24. Et en particulier à Boutcha, comme l’a précisé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. « Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s’ils sont confirmés, de crimes de guerre », a déclaré celui-ci dans un communiqué. Le chef de la diplomatie française a peu après fait savoir que Paris comptait travailler avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour que ces actes « ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés ».
Boutcha : nouvelle découverte macabre
Les corps de 57 personnes ont été découverts dans une fosse commune à Boutcha, a déclaré ce dimanche Serhii Kaplytchny, le chef des secours locaux, comme le relate de son côté Libération. Un certain nombre de témoignages font état d’exécutions de civils dans la ville. Autant d’« atrocités » qui ont été dénoncées par la communauté internationale.
Le Kremlin juge « impossible » d’isoler la Russie
Tandis que les sanctions internationales se multiplient depuis le 24 février, le Kremlin a estimé ce dimanche qu’il était « impossible » d’isoler la Russie dans le monde contemporain, relaye BFM TV. Un « isolement de la Russie, c’est technologiquement impossible dans le monde contemporain », a argué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes. Et de conclure : « La Russie est bien plus grande que l’Europe. »
Le pape condamne à nouveau la « guerre sacrilège »
Comme la veille, le pape François a de nouveau condamné ce dimanche à Malte « la guerre sacrilège » menée dans une Ukraine « martyrisée », rapporte France 24. Et cela, quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation en Europe. « Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l’Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège », a réagi le pape à l’issue d’une messe en plein air qui s’est déroulée devant au moins 12 000 personnes, dans la capitale, La Valette.
La colère de Berlin
Le vice-chancelier et ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a fustigé ce dimanche un « terrible crime de guerre » perpétré à Boutcha, relaye Libération. Ensuite, il a confié qu’il souhaitait que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l’UE contre Moscou. « Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse », a estimé l’écologiste auprès du journal allemand Bild. Et cela, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville reprise aux Russes. Et de conclure : « Je pense qu’un renforcement des sanctions est indiqué. C’est ce que nous préparons avec nos partenaires de l’UE. »
« J’espère que la population russe va se réveiller »
Gennadiy Trukhanov, le maire d’Odessa, a déclaré ce dimanche sur BFM TV qu’il conservait l’espoir d’un sursaut de la population et de l’armée russes face aux directives de Moscou. « En ce qui concerne Vladimir Poutine et son entourage proche, je n’ai pas d’espoir. Mais j’espère que les soldats et les Russes qui ont été trahis vont se réveiller, a-t-il confié. Ce n’est pas une opération militaire spéciale, c’est une guerre fratricide. On tue, on massacre des civils. Mon seul espoir, c’est que le peuple russe dise non. »
Onze maires et dirigeants locaux « enlevés »
La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé ce dimanche que onze maires et dirigeants d’administrations locales d’Ukraine étaient toujours en captivité, après avoir été enlevés par les troupes russes, rapporte France 24. « A ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité », a-t-elle expliqué dans un message vidéo publié sur son compte Telegram.
Boutcha : l’Europe fustige des « atrocités »
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a reproché ce dimanche à l’armée russe d’avoir commis des « atrocités » dans la région de Kiev, réclamant davantage de sanctions à l’encontre de Moscou, indique Libération. Charles Michel s’est dit « choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kyiv » sur Twitter, en mentionnant le hashtag « #BuchaMassacre », qui correspond au nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes. Là-bas, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes. « L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales », a ensuite ajouté le président du Conseil européen.
Près de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays
D’après des chiffres de l’ONU communiqués ce dimanche et cités par BFM TV, environ 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée, le 24 février, par le dirigeant russe, Vladimir Poutine.
Vers une « enquête pour crimes de guerre » ?
« Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d’invasion dans des villes comme Irpin et Boutcha », a estimé Liz Truss, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement du Royaume-Uni, dans un communiqué, comme l’indique 20Minutes. Ces « attaques indiscriminées contre des civils innocents » doivent faire l’objet d’une « enquête pour crimes de guerre », a-t-elle ajouté ensuite.
Des viols et des exécutions sommaires
L’ONG Human Rights Watch a publié ce dimanche un rapport qui fait état de nombreuses violations du droit de la guerre en Ukraine, dans les zones sous contrôle des forces russes, rapporte Libération. Et cela, notamment à Tchernihiv, à Kharkiv, ainsi que dans les environs de Kiev. « Parmi les cas que nous avons enregistrés et étudiés, il y a de nombreux viols, deux cas d’exécution sommaire – de six hommes dans un cas et d’un homme dans l’autre – ainsi que d’autres cas de violences illégales [….] qui se sont déroulés entre le 27 février et le 14 mars », détaille dans un communiqué, publié à Varsovie, Hugh Williamson, chef de la section Europe et Asie centrale de HRW. Et d’ajouter : « Ce que nous avons documenté relève d’une cruauté et d’une violence délibérées et indicibles. Les viols, les meurtres et les autres actes de violence contre des civils ukrainiens commis par des forces russes doivent être poursuivis comme des crimes de guerre. »
Sommet Poutine-Zelensky : des conditions pas réunies
Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont toujours pas rédigé de projet d’accord de paix qui pourrait permettre d’envisager des réunions au sommet. Et notamment entre Vladimir Poutine et son homologue Volodymyr Zelensky, a expliqué le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, cité par France 24, dimanche 3 avril. Ainsi, sur l’application Telegram, Vladimir Medinski a indiqué que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, ainsi que du Donbass, où le Kremlin a reconnu l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, demeurait inchangée et que les négociations avec Kiev reprendraient lundi 4 avril.
Vers un « cessez-le-feu humanitaire » ?
Un haut responsable de l’ONU va s’évertuer, ce dimanche à Moscou, d’obtenir un « cessez-le-feu humanitaire » en Ukraine. Là-bas, de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région de Kiev, qui a été dévastée avant d’être finalement reprise aux Russes par les Ukrainiens, rappelle BFM TV. Ainsi, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, se rendra ce dimanche dans la capitale russe, avant d’aller à Kiev, comme l’avait annoncé vendredi 1er avril Antonio Guterres, le chef des Nations unies. Selon lui, l’ONU « ne renonce pas à la perspective d’arrêter les combats » en Ukraine.
La France et l’Allemagne accusées d’être trop favorables à Moscou
Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, jugé comme étant l’homme fort du pouvoir à Varsovie, a reproché à la France ainsi qu’à l’Allemagne leur supposée trop grande proximité avec la Russie, dans le contexte de l’offensive en Ukraine, relaye BFM TV. « L’Allemagne, comme la France, a un fort penchant en faveur de Moscou », a-t-il estimé dans une interview publiée ce dimanche par le quotidien allemand Die Welt. Concernant Berlin, Jaroslaw Kaczynski l’a notamment accusée de ne pas livrer suffisamment d’armes à l’Ukraine et de refuser un embargo sur le pétrole qui provient de Russie. Et de conclure : « Pendant des années, le gouvernement allemand n’a pas voulu voir ce que faisait la Russie sous la direction de Poutine et on voit le résultat aujourd’hui. »
Marioupol : un millier de personnes évacuées
Après avoir été impossibles pendant plusieurs semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Samedi 2 avril, un millier de personnes ont été évacuées de Marioupol, rapporte Libération. Ainsi, « 1 263 personnes » ont voyagé de Marioupol et Berdiansk jusqu’à Zaporijia, par leurs propres moyens. Dans le même temps, une dizaine de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol. L’annonce a été faite au cours de la soirée par la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Dans l’est du pays, d’autres évacuations ont eu lieu.
Marioupol : un documentariste lituanien tué
Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius a été tué samedi 2 avril dans la ville ukrainienne de Marioupol, où il documentait la situation de ce port assiégé, relayent Les Echos.
Aucune victime dans les frappes sur Odessa
La série de frappes qui a touché ce dimanche matin la ville d’Odessa, située dans le sud-ouest du pays, n’a fait aucune victime, d’après l’armée ukrainienne, citée par BFM TV. Dans le détail, il s’agissait d’une attaque de roquettes, a détaillé Vladislav Nazarov, un officier du commandement régional Sud, dans un communiqué.
Odessa : Moscou dit avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburant
Le ministère de la Défense russe a affirmé ce dimanche matin que l’armée avait détruit une raffinerie ainsi que des dépôts de carburant, à l’occasion de la série de frappes sur Odessa, au sud-ouest du pays, relaye BFM TV. « Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d’Odessa », a précisé Moscou dans son point quotidien. D’après le ministère de la Défense, ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes, en direction de la ville de Mykolaïv.
Une approche « plus réaliste » de l’Ukraine d’un statut neutre
Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l’Ukraine, Vladimir Medinski, a fait ce dimanche l’éloge d’une position « plus réaliste » de Kiev disposée, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou, indique France 24. « La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine », a indiqué Vladimir Medinski sur la messagerie Telegram, avant d’ajouter qu’un projet d’accord approprié n’était pas encore prêt à être soumis aux dirigeants des deux pays.
Capturées par les Russes, des femmes ont été rasées
« Parmi les 86 Ukrainiens captifs, libérés aujourd’hui en échange de soldats russes, il y avait 15 femmes. Les Russes ont rasé nos belles femmes, spécifiquement pour les humilier », fustige sur Twitter l’analyste politique ukrainienne Maria Zolkina, comme le relate Libération. Des pratiques qui rappellent notamment les tontes de femmes, accusées d’avoir collaboré avec les Allemands, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
Among 86 #Ukrainian captives, released today in exchange for RU soldiers, there were 15 women. Russians shaved our beautiful women baldly specifically to humiliate them. Never you will humiliate #Ukraine. Never will you humiliate any UA woman, they are the bravest in the world pic.twitter.com/nZSIHMW4QK
— Maria Zolkina (@Mariia_Zolkina) April 2, 2022
Des bénéfices pour les marchands d’armes américains
Les milliers de missiles, de drones et de munitions envoyés par les Etats-Unis en Ukraine n’ont pas directement rempli les coffres des marchands d’armes américains. Toutefois, ces derniers devraient profiter à plus long terme de la guerre, avec des pays occidentaux soucieux de muscler leur défense face à Moscou, analyse 20Minutes. En effet, Washington, à l’instar de certains de ses alliés, a puisé dans ses stocks afin de fournir à l’armée ukrainienne ses missiles Stinger et Javelin. Des armes qui avaient été payées depuis longtemps à leurs fabricants : Lockheed-Martin et Raytheon Technologies.
Autrement dit, s’il n’y a pas eu d’achat supplémentaire, il va en revanche falloir reconstituer les stocks, ce qui est une aubaine pour les fabricants, poursuit le site d’informations. Par ailleurs, de nombreux Etats européens ont confié leur intention de relever le budget de leur armée. C’est notamment le cas de Berlin. De ce fait, « les pays vont aussi probablement chercher à augmenter l’interopérabilité [de leurs équipements] avec ceux des Etats-Unis, qui [sont] quand même le pilier de l’OTAN », détaille Eric Heginbotham, du Centre des études internationales du MIT, dont les propos sont cités par nos confrères. Mi-mars, l’Allemagne a décidé d’acquérir des avions de chasse F-35 de Lockheed. A savoir, les mêmes que ceux utilisés par les Etats-Unis.
Odessa : une aide humanitaire grecque
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, devrait « très bientôt » arriver à Odessa. Ce grand port ukrainien, situé sur la mer Noire, a été bombardé dimanche matin par les forces russes. L’annonce, relayée par Libération, a été faite par le ministère de Nikos Dendias. « Il apporte de l’aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville », et a l’intention de discuter avec elles de « la création d’un mécanisme permanent de distribution d’aide humanitaire ». D’autre part, Nikos Dendias rencontrera un certain nombre de membres de la communauté grecque de cette ville et a l’intention d’y rouvrir le consulat grec.
La région de Kiev « libérée »
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev, après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a fait savoir ce samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, comme le relaye 20Minutes. Les localités d’« Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a-t-elle assuré sur Facebook. Chacune de ces villes a été dévastée par les combats. Lundi dernier, les Ukrainiens avait expliqué avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Ce samedi, le gouvernement ukrainien a jugé que les forces russes opéraient un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcherniguiv, situées dans le nord du pays, avec pour objectif de se redéployer en direction de l’Est et du Sud.
Des explosions à Odessa
Dimanche 3 avril, une série d’explosions a été entendue en début de matinée à Odessa, principal port de l’Ukraine, situé sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, selon des informations citées par BFM TV. Ces explosions, survenues aux alentours de 6 heures du matin, ont été accompagnées d’au moins trois colonnes de fumée noire et de flammes visibles. Et cela, apparemment dans une zone industrielle.
« Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres », a indiqué sur son compte Telegram Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par nos confrères.
France24 - Monde
Ligue des champions : Liverpool entrevoit les demi-finales après sa victoire à Benfica
Publié le : 05/04/2022 - 23:45
FRANCE 24
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Le Liverpool FC a dominé le Benfica Lisbonne (3-1) mardi et se rapproche ainsi du dernier carré de la Ligue des champions. Les Reds devront confirmer au match retour, le 13 avril.
Liverpool a fait un grand pas vers le dernier carré de la Ligue des champions en s'imposant mardi 5 avril à Lisbonne sur le terrain de Benfica (3-1), un résultat fidèle à la supériorité affichée par les Anglais lors de ce quart de finale aller.
Les Reds, vainqueurs de la Ligue des champions en 2019 mais éliminés par le Real Madrid à ce stade de la compétition la saison dernière, ont ouvert le score sur corner par Ibrahima Konaté (17e), avant que Sadio Mané (34e) ne fasse le break avant la fin de la première période.
Profitant d'une bourde du même Konaté, Darwin Nunez a réduit l'écart en début de deuxième période (49e), mais Luis Diaz a fixé le score final en toute fin de rencontre, laissant peu de suspense pour le rendez-vous retour, le 13 avril à Anfield Road.
Au coup d'envoi, l'entraîneur Jürgen Klopp avait choisi de ne pas aligner son capitaine Jordan Henderson, peut-être pour le ménager avant le quart retour de C1 mais aussi avant le double duel contre Manchester City, dimanche, pour un choc au sommet de la Premier League, et six jours plus tard en demi-finale de Coupe d'Angleterre. Trois jours plus tard, c'est un déplacement en championnat chez le rival historique Manchester United qui attendra Liverpool.
Le voyage à Lisbonne ne leur aura pas trop compliqué les choses, Liverpool confirmant son statut de favori sur le terrain. Après avoir créé le danger par Salah (9e) puis Keita (12e) les visiteurs ont logiquement ouvert le score sur corner, d'une tête facile du jeune franco-malien Ibrahima Konaté (1-0, 17e), qui a ainsi marqué son premier but pour les Reds.
Salah reste muet
Benfica a alors tenté de réagir, mais n'est pas arrivé pas à dépasser le pressing haut des Reds, qui récupéraient le ballon dans la partie de terrain adverse pour lancer des attaques successives vers la cage de Vlachodimos. Le portier grec de l'équipe locale a d'ailleurs signé une des meilleures performances individuelles de son équipe, en remportant deux duels contre Mohamed Salah (24e, 45e), sur le podium des buteurs de cette édition avec huit réalisations.
Vlachodimos aurait difficilement pu éviter le deuxième but anglais, lorsque le latéral droit de Liverpool Trent Alexander-Arnold, tout juste revenu d'une petite blessure, a placé une longue passe en profondeur sur la tête de Luis Diaz, qui a offert à Sadio Mané son troisième but de la saison dans la compétition (2-0, 34e).
Au retour des vestiaires, les bouillonnants spectateurs de l'Estadio da Luz y ont crû à nouveau quand l'Uruguayen Darwin Nunez a profité d'un énorme raté de Konaté en pleine surface de réparation pour ajuster le gardien Alisson Becker (2-1, 49e). C'était ensuite au tour de Becker de briller, en détournant une belle frappe d'Everton (61e).
Au moment même où Benfica se montrait plus menaçant, Klopp a sorti d'un coup Salah, Mané et Thiago Alcantara, suggérant à nouveau qu'il voulait garder de la réserve pour le match de ce week-end contre City. Mais le coach allemand a eu raison de se fier à la maîtrise de ses joueurs, le Colombien Luis Diaz convertissant en but une belle passe en profondeur de Keita (3-1, 87e).
We take a two-goal lead back to Anfield ✊#SLBLIV | #UCL pic.twitter.com/yjS3FNIkXV
April 5, 2022Avec AFP
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L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian Opex 360
La Marine royale néerlandaise va réduire sa flotte de sous-marins Walrus… afin de pouvoir la conserver
par Laurent Lagneau · 4 avril 2022
Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.
Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.
Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.
Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.
Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.
« Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.
Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».
Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.
Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.
Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.
Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
BBC
Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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France24 - World
Live: US announces fresh Russia sanctions targeting Putin’s daughters, top banks
Issued on: 06/04/2022 - 06:44Modified: 06/04/2022 - 19:49
FRANCE 24
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The White House announced sanctions on Wednesday targeting Russia's top public and private banks and two daughters of Vladimir Putin, adding pressure on the country's economy and its elite over the invasion of Ukraine. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].
8:24pm: Ukraine braces for new Russian offensive in the east
Ukraine gathered its dead and collected evidence of Russian atrocities on the ruined outskirts of Kyiv, as the two sides geared up Wednesday for what could become a climactic battle by Moscow's forces to seize the country's industrial east.
As the US and its Western allies moved to impose new sanctions against the Kremlin over what they branded war crimes, Russia completed the pullout of all of its estimated 24,000 or more troops from the Kyiv and Chernihiv areas in the north, and they have gone into Belarus or Russia to resupply and reorganize, a US defence official speaking on condition of anonymity said.
Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy said Moscow is now marshaling reinforcements and trying to push deep into Ukraine in the east. “The fate of our land and of our people is being decided. We know what we are fighting for. And we will do everything to win,” he said.
7:48pm: Russia says it destroyed Ukrainian fuel storage base in the Kharkiv region
Russia's defence ministry said on Wednesday that a Ukrainian fuel storage base was destroyed by Russian missiles in the Kharkiv region.
7:43:pm: Ukraine needs new Marshall Plan after Russian invasion says EU Commission
Ukraine will need a reconstruction plan after the war with Russia similar to the one the United States offered to Europe after the Second World War, European budget commissioner Johannes Hahn said on Wednesday.
7:40:pm: Biden denounces 'major war crimes' in Ukraine
US President Joe Biden on Wednesday denounced the widespread killing of Ukrainian civilians allegedly by Russian troops in Bucha as "war crimes."
"I'm sure you've seen the pictures from Bucha, just outside of Kyiv: bodies left in the streets as Russian troops withdrew, some shot in the back of the head with their hands tied behind their backs," Biden said at a labor union event.
"There's nothing less happening than major war crimes," he said.
7:32pm: Russian share prices hit by new sanctions
Russian stock indexes fell on Wednesday, hit by a new set of Western sanctions over Moscow's actions in Ukraine, while the rouble rallied in thin trade to a six-week high.
Equities largely lost ground after the United States announced a new round of sanctions targeting Russian financial institutions, as well as Kremlin officials and their family members. Russia calls its actions in Ukraine a "special military operation" and denies targeting civilians.
7:30pm: Ukraine says four civilians killed at aid distribution point, east under heavy fire
Russian artillery fire killed at least four people and wounded four others at a humanitarian aid distribution point on Wednesday as Moscow's forces bombarded towns, cities and rail infrastructure in eastern Ukraine, local officials said.
Authorities in the eastern region of Luhansk urged civilians to evacuate "while it is safe", warning that Russian bombardments could cut off escape routes.
6:55pm: Ukrainian Railways report casualties after rockets hit eastern rail station
State-owned Ukrainian Railways said on Wednesday there were a number of casualties after three rockets hit a rail station in eastern Ukraine, damaging buildings, tracks and rail stock.
"There are casualties," it said in a statement, without providing detail on the number of victims or the location of the attack.
6:36pm: GSK stops sales of supplement, vitamins to Russia
Britain's GlaxoSmithKline said on Wednesday its consumer arm stopped imports of supplements and vitamins into Russia as the drugmaker seeks to minimise ties with Moscow over its invasion of Ukraine.
6:28pm: US training small number of Ukrainians on Switchblade drones
A small number of Ukrainians already in the United States are being trained on how to use Switchblade drones, a senior US defence official said on Wednesday.
6:24pm: US defence officials assess Russia completed its withdrawal from around Kyiv
The United States assesses that Russia has now completed its withdrawal from around Kyiv and is believed to be refitting and resupplying its troops for an expected redeployment into Ukraine, a senior US defence official said on Wednesday.
6:21pm: Russia invasion will have 'enormous repercussions' said Treasury Secretary Janet Yellen
The secretary warned a House panel Wednesday that Russia’s aggression in Eastern Europe will have "enormous economic repercussions in Ukraine and beyond".
Yellen said Russia's invasion “including the atrocities committed against innocent Ukrainians in Bucha, are reprehensible, represent an unacceptable affront to the rules-based global order, and will have enormous economic repercussions for the world".
6:17pm: Sustained bombardment seen in Severodonetsk
Shells and rockets were landing at regular intervals in the industrial city of Severodonetsk in eastern Ukraine on Wednesday according to AFP journalists on site.
Severodonetsk, which had a population of more than 100,000 people before the war, is the easternmost city held by Ukrainian forces on the eastern frontline.
6:14pm: Moscow says it will take reciprocal steps against UK media after sanctions
Moscow will take reciprocal measures against British media in Russia, the Russian foreign ministry spokesperson said on Wednesday.
This comes in the wake of the London imposed sanctions against Russian state-controlled news outlets last week.
6:00pm: UK follows US, bans Russian coal and freeze assets of Sberbank
Foreign Secretary Liz Truss said in a statement that Britain froze the assets of Russian banks Sberbank and Credit Bank of Moscow.
The statement also said that the British governement would end all imports of Russian coal and oil by the end of 2022. According to the statement, eight more oligarchs will be sanctioned.
Boris Johnson on twitter regarding the sanctions on Russia
Today the UK steps up its stringent package of sanctions on Putin’s regime. We will not let Russia's appalling crimes go unnoticed or unpunished. Ukraine must prevail. https://t.co/mOHDpDtGeB
April 6, 20225:56pm: EU fails to approve Russian coal ban over technical issues
European Union diplomats failed to approve on Wednesday new sanctions against Russia proposed by the European Commission, as technical issues needed to be addressed, including on whether a ban on coal would affect existing contracts.
It is unclear how the issue would be resolved. The attending diplomats were optimistic about the possibility of reaching a compromise in a new meeting of EU envoys on Thursday.
5:54pm: Greece to ramp up coal mining to help cut reliance on gas
Greece will ramp up coal mining in the next two years as a "temporary" measure to help reduce a dependence on gas that has soared since last year and after Russia's invasion of Ukraine, Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis said on Wednesday.
5:51pm: Turkey hopes Ukraine, Russia peace talks can continue
Turkey's foreign minister Mevlut Cavusoglu said on Wednesday that civilian killings in Ukraine had made peace talks between Moscow and Kyiv more difficult but that he expected more negotiations, possibly eventually between foreign ministers.
Speaking at NATO before a meeting with his counterparts, Cavusoglu also said the alliance was aware of Ukraine's demands for more weapons and allies were looking to step up help.
5:48pm: US says Russia sanctions give China 'good understanding' of consequences if it supports Moscow
US Deputy Secretary of State Wendy Sherman on Wednesday said that the range of sanctions imposed on Russia for its war in Ukraine should give China's leader Xi Jinping a "good understanding" of the consequences China could face if it provides material support to Russia.
5:44pm: Biden links atrocities in Bucha to new Russia sanctions
President Joe Biden linked the new US sanctions imposed on Russia to the atrocities committed in the Ukrainian city of Bucha.
"I made clear that Russia would pay a severe and immediate price for its atrocities in Bucha," the US president said on Twitter.
Biden on twitter regarding new sanctions imposed on Russia
I made clear that Russia would pay a severe and immediate price for its atrocities in Bucha. Today, along with our Allies and partners, we’re announcing a new round of devastating sanctions. https://t.co/LVqTDIOSvz
April 6, 20225:35pm: Chanel restricts sales to Russians abroad amid Ukraine war
French Luxury fashion brand Chanel says it has stopped selling its clothes, perfumes and other luxury goods to Russian customers abroad if they plan to take the products back home – a bold response to Moscow’s invasion of Ukraine.
The move comes after the Parisian stalwart had already shuttered its boutiques in Russia, a step many companies across all industries have taken in response to the war. This further step, Chanel says, is simply a case of complying with trade sanctions imposed on Russia by the European Union, Switzerland and others that prohibit transactions with designated individuals.
5:29pm: Russia's Sberbank says new US sanctions will not have significant impact
Russia's largest lender Sberbank said on Wednesday new sanctions imposed on it by the United States would not have significant effect on the bank's operations.
4:45pm: US helping to collect evidence of war crimes in Ukraine
The United States is assisting with international efforts to collect evidence of possible war crimes committed in Ukraine by Russia, US Attorney General Merrick Garland said on Wednesday.
The US Department of Justice's senior prosecutor met with his French counterpart in Paris this week, Garland said.
4:43pm: Russia invasion will have 'enormous economic repercussions', Yellen says
US Treasury Secretary Janet Yellen warned a House panel Wednesday that Russia’s aggression in Eastern Europe will have "enormous economic repercussions in Ukraine and beyond".
“Globally, spillovers from the crisis are heightening economic vulnerabilities in many countries that are already facing higher debt burdens and limited policy options as they recover from Covid-19," Yellen said in remarks prepared for delivery to the House Financial Services Committee.
4:42pm: US sanctions Putin's daughters
The White House announced sanctions Wednesday on two daughters of Vladimir Putin over Moscow's war on Ukraine, saying family members were known to hide the Russian president's wealth.
It also declared "full blocking" sanctions on Russia's largest public and private financial institutions, Sberbank and Alfa Bank, and said all new US investment in Russia was now prohibited.
4:40pm: 'Ukraine wants to see more anti-aircraft equipment'
At the two-day meeting of NATO foreign ministers in Brussels, we can "expect that the Ukrainian foreign minister, who is participating in this meeting, will be asking for urgently needed [extra] assistance from NATO allies," FRANCE 24's Dave Keating reported from Brussels. "In particular, Ukraine wants to see more anti-aircraft equipment; this is equipment that was already promised but has been held up and not delivered."
4:22pm: US indicts Russian oligarch Malofeyev for sanctions violations
The United States announced on Wednesday that it has indicted Russian oligarch Konstantin Malofeyev for sanctions violations.
Attorney General Merrick Garland said the Russian billionaire had been previously identified as a source of financing for Russians promoting separatism in Crimea and as providing support for the so-called Donetsk People's Republic in eastern Ukraine.
4:03pm: Moscow says Bucha accusations meant to derail peace talks, justify more sanctions
Russian foreign ministry's spokesperson said on Wednesday that images of dead bodies strewn across the Ukrainian town of Bucha, which Russia claims were staged, were designed to justify more sanctions against Moscow and derail peace talks with Kyiv.
4:02pm: NATO chief warns Ukraine war could last 'months, even years'
NATO chief Jens Stoltenberg on Wednesday said there was no sign Russian President Vladimir Putin had dropped "his ambition to control the whole of Ukraine" and the war could last for a long time.
"We have to be realistic and realise that this may last for a long time, for many months, for even years. And that's the reason why we need also to be prepared for the long haul, both when it comes to supporting Ukraine, sustaining sanctions and strengthening our defences," Stoltenberg said ahead of a meeting of NATO foreign ministers.
4:01pm: Turkey detonates stray naval mine in Black Sea
Turkish military diving teams safely detonated a floating naval mine in the Black Sea, the defence ministry said on Wednesday, the third such mine found in its waters since the Ukraine war.
Ukraine and Russia have accused each other of laying mines in the Black Sea, and in late March, Turkish and Romanian military diving teams defused stray mines in their waters.
3:58pm: China calls for probe into Bucha killings but assigns no blame
The Beijing government said images of civilian deaths in the Ukrainian town of Bucha are “deeply disturbing” but that no blame should be apportioned until all facts are known, on Wednesday.
China supports all initiatives and measures “conducive to alleviating the humanitarian crisis” in the country, and is “ready to continue to work together with the international community to prevent any harm to civilians,” Foreign Ministry spokesperson Zhao Lijian told reporters at a daily briefing.
Emerging evidence of what appeared to be widespread civilian massacres in the wake of Russian withdrawals from the Kyiv region may complicate Beijing’s attempts to guide public opinion over the conflict, as it has refused to criticise Moscow.
3:46pm: Kyiv tells residents of east Ukraine to evacuate 'now'
The Ukrainian government told residents of the country's eastern regions to evacuate "now" or "risk death" due to a feared Russian attack, on Wednesday.
"The governors of the Kharkiv, Lugansk and Donetsk regions are calling on the population to leave these territories and are doing everything to ensure that the evacuations take place in an organised manner," deputy prime minister Iryna Vereshchuk wrote on Telegram.
3:40pm: Hungarian PM says he asked Putin to apply ceasefire in Ukraine
Hungarian Prime Minister Viktor Orban said on Wednesday he had just spoken at length with Russian President Vladimir Putin and asked him to announce an immediate ceasefire in Ukraine.
Orban said he had invited Putin for talks in Hungary to be held with the Ukrainian and French presidents as well as the German chancellor. He said Putin's response was "positive" but that the Russian leader said this would carry conditions.
3:20pm: Hungary PM calls to strengthen alliance with Poland in EU
Hungary's Viktor Orban expressed his desire to strengthen his country’s ties with Poland as it is a strategic alliance within the EU, in conference on Wednesday.
In response to a question about a disciplinary procedure flagged by the European Commission on Tuesday, the PM said Hungary would wait to see the EU's letter, but "will not give in" to pressure to support an expansion of sanctions against Russian oil and gas shipments, as that was a "red line" for his government.
Orban has been criticised multiple times for his support to Russia and Putin’s regime including by Ukrainian president Volodymyr Zelensky.
2:24pm: Satellite images show Russian denials on Bucha 'not tenable', Germany says
The German government said on Wednesday that satellite images from last month provided strong counterevidence against Russian denials of involvement in civilian deaths in the Ukrainian town of Bucha.
Government spokesman Steffen Hebestreit told reporters that the "evaluation of satellite images" led Berlin to conclude that "Russian declarations" claiming that images of civilian deaths "were posed scenes or that they were not responsible for the murders are in our view not tenable".
2:22pm: Russia to pay Eurobonds in roubles as long as reserves remain blocked
Russia edged closer to a potential default on its international debt on Wednesday as it paid dollar bondholders in roubles and said it would continue to do so as long as its foreign exchange reserves are blocked by sanctions.
The United States on Monday stopped Russia from paying holders of its sovereign debt more than $600 million from reserves held at US banks, saying Moscow had to choose between draining its dollar reserves and default. Russia has not defaulted on its external debt since reneging on payments due after the 1917 Bolshevik Revolution.
2:18pm: Russian shelling destroys high-rise buildings in eastern Ukraine's Sievierodonetsk
Ten high-rise buildings are on fire in the eastern Ukrainian town of Sievierodonetsk after Russian forces shelled the town on Wednesday, the governor of the eastern Luhansk region said in an online post. He said that there was no information yet on any casualties.
Sievierodonetsk is the temporary headquarters of the regional authorities as Luhansk city has been controlled by Russia-backed separatists since 2014.
1:14pm: UK's PM calls Bucha killings in Ukraine not 'far short of genocide'
The sight of tied bodies shot at close range in the Ukrainian streets of Bucha do not "look far short of genocide", British Prime Minister Boris Johnson said on Wednesday.
The deaths in Bucha, outside Kyiv, have triggered a global outcry and pledges of further sanctions against Russia from the West.
"When you look at what's happening in Bucha, the revelations that we are seeing from what [Russian President Vladimir] Putin has done in Ukraine, which doesn't look far short of genocide to me, it is no wonder that people are responding in the way that they are," he told reporters.
"And I have no doubt that the international community – Britain very much in the front rank – will be moving again in lockstep to impose more sanctions and more penalties on Vladimir Putin's regime."
1:11pm: Norway expels three Russian diplomats
Norway has decided to expel from Russia's embassy in Oslo three diplomats who have conducted activities that are incompatible with their diplomatic status, the Norwegian foreign ministry said on Wednesday.
"It is not by chance that these expulsions take place now," Norwegian Minister of Foreign Affairs Anniken Huitfeldt said in a statement.
"They come at a time when the world is shocked by reports of Russian forces' crimes against civilians, in particular in the town of Bucha outside Kyiv. In this situation we pay particular attention to unwanted Russian activities in Norway," she said.
1:07pm: Convoy of more than 500 people reaches Zaporizhzhia in Ukraine
An International Committee of the Red Cross (ICRC) team has led a convoy of buses and private cars carrying more than 500 people to Zaporizhzhia after the civilians fled the besieged Ukrainian town of Mariupol on their own, the ICRC said on Wednesday.
"This convoy's arrival to Zaporizhzhia is a huge relief for hundreds of people who have suffered immensely and are now in a safer location. It's clear, though, that thousands more civilians trapped inside Mariupol need safe passage out and aid to come in," Pascal Hundt, the ICRC's head of delegation in Ukraine, said in a statement.
11:17am: Ukraine's Zelensky says he cannot tolerate 'indecisiveness' on sanctions
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he could not tolerate any indecisiveness from Western countries on imposing new sanctions on Russia, in an address to Ireland's parliament on Wednesday.
"When we are hearing new rhetoric about sanctions...I can't tolerate any indecisiveness after everything that Russian troops have done," he told a rare joint sitting of both houses of parliament by video link, calling on Ireland to convince its EU partners to introduce more rigid sanctions.
Speaking via an interpreter, Zelensky said Ukraine civilian infrastructure, including a fuel depot, was hit by Russian missiles overnight and accused Moscow of deliberately provoking a food crisis by using hunger as a "weapon".
11:08am: Ukraine's foreign minister says gas and oil embargo needed to stop Putin
Ukraine's foreign minister welcomed new European Union sanctions planned against Russia over its invasion of Ukraine, but said an embargo on Russian gas and oil was needed "to stop" President Vladimir Putin.
"I appreciate the strengthening of the fifth EU sanctions package: bans on Russian coal, vessels accessing EU ports, and road transport operators," Foreign Minister Dmytro Kuleba wrote on Twitter. "But it will take a gas/oil embargo and de-SWIFTing of all Russian banks to stop Putin. Difficult times require difficult decisions."
10:41am: Russia wants to keep diplomatic ties with West despite expulsions
Russia wants to maintain diplomatic relations with Western countries despite a series of expulsions of its diplomats, the Interfax news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Alexander Grushko as saying on Wednesday.
Grushko said European countries disrupting the work of Russian diplomats were damaging their own interests.
10:23am: Pope, holding Ukrainian flag, condemns 'atrocities, such as the massacre of Bucha'
Pope Francis on Wednesday condemned "the massacre of Bucha' and held up a Ukrainian flag that was sent to him from the town where bound bodies shot at close range, a mass grave and other signs of executions were found.
"Recent news from the war in Ukraine, instead of bringing relief and hope, brought new atrocities, such as the massacre of Bucha," he said at the end of his weekly audience.
"Cruelty that is increasingly horrendous, even against civilians, defenceless women and children. They are victims whose innocent blood cries out up to heaven and implores: 'Stop this war!'" he said.
10:10am: Putin ally Medvedev vows international legal battle over property seizures
Moscow will fight attempts to seize Russian property abroad in courts around the world, former president Dmitry Medvedev said in a post on the Telegram social network on Wednesday.
"Opponents of Russia... should understand that they will face a large number of cases in courts. Both in the national courts of the United States and Europe and in international courts," said Medvedev, who served as president from 2008 to 2012 and is now deputy secretary of Russia's Security Council.
9:16am: The European Union prepares ban on Russian coal exports
The EU sanction package will include sanctions that were discussed before the Bucha massacres but the revelations from earlier this week provided the impetus to adopt the sanctions sooner rather than later. FRANCE 24's Dave Keating reports from Brussels.
9:09am: Ban on Russian oil and gas imports will be 'needed' at some point: EU's Michel
The European Union will have to introduce measures against imports of Russian oil and even gas at some point as a way to pressure Moscow to stop its invasion of Ukraine, European Council President Charles Michel said on Wednesday.
"I think that measures on oil and even gas will also be needed sooner or later," Michel told the European Parliament.
9:00am: The world must act to stop 'mass murder' in Ukraine says UK health minister
The world must act to stop the mass murder in Ukraine, British Health Secretary Sajid Javid said on Wednesday. "This is mass murder on an unprecedented scale in Europe. We haven't seen the likes of this I think since 1995," he told BBC television.
"I don't want to be commemorating another genocide in Europe years from now. We have the power, the world has the power to stop this, and it must act."
8:43am: Russian border guards came under fire in region bordering Ukraine
A Russian regional official said on Wednesday that border guards in the Kursk region bordering Ukraine had come under fire.
"Yesterday, on April 5, they tried to fire mortars at the position of our border guards in the Sudzhansky district," said Roman Starovoit, the governor of the Kursk region. "Russian border guards returned fire...There were no casualties or damage on our side."
8:35am: Russian troops are reportedly massing on the border near Kharkiv
The Ukrainian armed forces claim they are still pushing forward to the east of Kharkiv despite reports of fierce battles taking place there. The situation outside of Kharkiv remains very tense and difficult for many people stuck in more remote towns and villages. FRANCE 24's senior reporter Catherine Norris-Trent reports from Kharkiv.
8:00am: Turkey calls for probe into civilian deaths in Bucha
Turkey on Wednesday joined the global condemnation of the murder of civilians in the town of Bucha and other cities in Ukraine, and called for an independent investigation.
"The images of the massacre, which have been published in the press from various regions including Bucha and Irpin near Kyiv, are appalling and sad for humanity," the foreign ministry said in a statement.
Aside from a tweeted message by the Turkish embassy in Ukraine on Monday, it was the first official reaction from Turkey after dozens of bodies were found in mass graves or littering the streets near the Ukrainian capital over the weekend.
6:30am: Fresh round of US sanctions will respond in part to killings in Bucha, Ukraine
A new round of US sanctions to be imposed on Russia will in part be a response to the killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, White House press secretary Jen Psaki said on Tuesday.
The sanctions "will target Russian government officials, their family members, Russian owned financial institutions, also state owned enterprises," Psaki said.
3:25am: US to provide additional $100 million in security assistance to Ukraine, says Blinken
The United States will provide an additional $100 million in security assistance to Ukraine, including anti-armor systems, Secretary of State Antony Blinken said on Tuesday.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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AS IT HAPPENED
Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council
Truth or Fake
Debunking Russian claims that Bucha killings are staged
The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn blind eye to threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin,” said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine. The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia, notably with what it does best, namely oil and gas, was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
France24 - World
Shanghai extends Covid-19 lockdown as Omicron cases soar
Issued on: 06/04/2022 - 17:43
FRANCE 24
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Shanghai’s lockdown was due to end in four days but it has since been extended due to the speed of Omicron spread in China’s economic capital. FRANCE 24 reports.
Shanghai has, since the start of the pandemic, been spared a general lockdown. However, with the daily number of cases reaching record levels, the Chinese government has imposed a general quarantine on the city.
FRANCE 24’s correspondent Lou Kisiela is one of those under lockdown together with the 26 million other residents of the city.
She said that no rubbish had been collected in her building for several days, and that it was hard to order food online as most supermarkets were closed.
Fears over food shortages and living conditions have escalated as the crisis looks set to continue without any end in sight. Public fights over food among the city's residents have been video documented as well.
Click on the video player above to watch FRANCE 24's report in full.
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Shanghai to lock down in phases to tackle Covid-19 outbreak
Access Asia
Shanghai in lockdown: Large parts of Chinese city closed as Covid-19 surges
Business Daily
Shanghai lockdown adds to oil price volatility
L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
FranceAlgérieGuerre d'Algérie New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
France24 - World
Oscars meeting to discuss Smith sanctions expedited after actor resigns
Issued on: 06/04/2022 - 20:22Modified: 06/04/2022 - 20:20
Los Angeles (AFP) – Possible sanctions against Will Smith for slapping Chris Rock at the Oscars last month will be discussed on Friday, 10 days earlier than previously scheduled, the body that oversees the awards said.
The Academy of Motion Picture Arts and Sciences brought forward its board meeting for procedural reasons after Smith resigned his membership from the group, meaning the "King Richard" actor's removal from the group is no longer on the table.
A possible suspension or expulsion for Smith would have meant a mandated longer wait before discussions could begin, in order to give him time to submit a written statement defending his behavior.
With such a wait no longer necessary, it "is in the best interest of all involved for this to be handled in a timely fashion," said Academy president David Rubin, in a letter to board members Wednesday.
Smith resigned from the Academy last Friday, five days after he assaulted comedian Rock during a live global broadcast.
The actor said his actions, which overshadowed Hollywood's glitziest night of the year, were "shocking, painful and inexcusable."
Attendees at the Dolby Theatre last month watched open-mouthed as Smith mounted the stage and slapped Rock across the face after the comic made a joke about his wife's closely cropped hair.
Jada Pinkett Smith has alopecia, a condition that causes hair to fall out.
Half an hour after the astonishing attack, Smith was awarded the best actor Oscar for his role in sports biopic "King Richard."
Smith -- only the fifth Black man to win the movie world's highest individual award for an actor -- could have faced a rare expulsion from the Academy, but his resignation pre-empted that punishment.
"I am resigning from membership in the Academy of Motion Picture Arts and Sciences, and will accept any further consequences the Board deems appropriate," said Smith.
It is unclear what, if any, actions will be taken against Smith by the Academy.
Some have called for Smith to be stripped of his best actor Oscar.
Rock's brother Kenny Rock told the Los Angeles Times that Smith "belittled (Chris Rock) in front of millions of people that watch the show."
Stripping Smith's award is considered unlikely, as the likes of Harvey Weinstein and Roman Polanski did not have their Oscars revoked in the wake of scandals.
Traditionally the best actor Oscar winner is invited to present the following year's best actress award -- an honor which could now be called into question.
"I'm hoping the Academy invites me back," said Smith during his tearful acceptance speech at last month's gala.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
L'Humanité
Face aux horreurs de la guerre, l’arme de la solidarité
ActuÉvÉnement Au cours d’une soirée pour la paix, l’Humanité a remis, mardi, au Secours populaire français plus de 150 000 euros récoltés auprès de ses lecteurs pour aider les réfugiés ukrainiens.
Camille Bauer«E n attendant la paix, la solidarité est indispensable », a rappelé Henriette Steinberg, mardi 5 mars, à l’occasion de la soirée de soutien à l’Ukraine organisée par l’Humanité. De sa voix forte, la secrétaire générale du Secours populaire français a expliqué l’engagement concret de son organisation auprès de ceux qui vivent sous les bombes. Entouré de la direction de la rédaction, le directeur du journal, Fabien Gay, lui a remis un chèque de plus de 150 000 euros, fruit de la collecte organisée auprès des lecteurs. « Ensemble, nous avons donc décidé d’œuvrer à cette solidarité qui nous tient tant à cœur, nous avons décidé de la mettre en actes et de contribuer. (…) C’est tout le sens de la campagne d’appel aux dons », a-t-il expliqué à la bonne centaine de participants réunis dans la salle de la Bellevilloise, à Paris.
Les besoins sont immenses
Cette solidarité s’est exprimée d’abord en faveur du peuple ukrainien, dont les besoins sont immenses. « Nous savons qu’il va falloir beaucoup d’argent pour aider les familles à survivre, à manger », a indiqué Henriette Steinberg. Tous les éléments de la vie courante font défaut aux 10 millions de déplacés et plus encore à ceux qui sont restés sur place : nourriture, accès à l’hygiène, etc. Le peuple russe, coincé entre dirigeant autocrate et sanctions, n’a pas non plus été oublié. « Il est très difficile de mettre en regard ce qui arrive à la population russe et ce qui arrive à la population ukrainienne, qui reçoit les bombes », a néanmoins rappelé la chercheuse Anna Colin Lebedev.
Un appel a aussi été lancé pour que l’incroyable élan dont bénéficient les réfugiés ukrainiens soit étendu à tous ceux qui fuient la guerre et la répression. L’ex-députée européenne et actuelle vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Marie-Christine Vergiat, a d’ailleurs regretté que l’Union européenne n’ait accordé la protection temporaire qu’aux seuls Ukrainiens. « C’est le moment de défendre l’égalité des droits et la liberté de circuler », a-t-elle martelé.
Il s’agissait aussi de mieux comprendre la situation. Les reporters de l’Humanité sont venus raconter les difficultés à couvrir ce conflit. « Il n’est pas possible d’approcher de la zone de combat et il y a un climat de suspicion », a relaté Pierre Barbancey. Tentant de tracer des perspectives, l’ex-député européen Francis Wurtz a dit la nécessité de voir fonctionner les pourparlers entre Russes et Ukrainiens. Il a souhaité la création d’un « grand mouvement de masse pour la paix et la solidarité ». Plus inquiète, Anna Colin Lebedev a estimé que « la coupure entre les deux camps est en train de s’approfondir », évoquant une « déshumanisation réciproque ».
Un peu de poésie est tout même venu éclairer la soirée. Avant la chanteuse Garance Bauhain, le comédien Olivier Rabourdin et l’écrivain Laurent Gaudé sont venus dire des textes. Dans un rôle inhabituel, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui déclamé le poème d’Aragon le Chant pour la paix.
solidaritéspfGuerre en Ukraine France24 - Monde
Football : l’imbroglio judiciaire perdure autour de la greffe de foie d’Éric Abidal
Publié le : 05/04/2022 - 18:16
FRANCE 24
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Un rapport envoyé au tribunal qui enquête sur la greffe de foie reçue par l'ex-joueur du FC Barcelone, Éric Abidal, en 2012, n'élucide pas s'il y a un lien de parenté avec le donneur. Les preuves sont "incomplètes" selon la défense de l'ancien président du club catalan, Sandro Rosell. Au Parisien, Gérard Armand, le donneur, martèle qu’il est bien le cousin d’Éric Abidal.
L’ancien footballeur français Éric Abidal, l’ancien président du FC Barcelone Sandro Rosell et l'ancien dirigeant du Barça Juan José Castillo sont visés par une enquête pour des irrégularités présumées autour de la greffe de foie qui avait sauvé le joueur d'une tumeur en 2012, et un soupçon d'achat d'organe illégal.
Le cabinet de l'avocat Pau Molins, qui défend Sandro Rosell, a affirmé mardi 5 avril à l'AFP que le rapport ne se prononce pas sur un éventuel lien de parenté entre Éric Abidal et son donneur Gérard Armand, et qu'il lui faudrait pour ce faire mener des examens supplémentaires.
Si aucun lien de parenté n'est établi à l'issue de ces examens, cela accréditerait l'hypothèse d'un achat illégal d'organe, dont Sandro Rosell s'est toujours défendu.
"Les examens sont incomplets, le tribunal pourrait en exiger de nouveaux"
Lundi, le média espagnol El Confidencial a affirmé que l'Institut espagnol de toxicologie "n'a pas pu prouver que l'ancien joueur du FC Barcelone Éric Abidal et son supposé cousin qui lui a donné une partie de son foie en 2012, Gérard Armand, sont de la même famille".
"Les examens réalisés à cet effet sont incomplets, et le tribunal pourrait en exiger de nouveaux, comme le suggère l'Institut national de toxicologie lui-même", a affirmé le cabinet d'avocats dans un communiqué transmis à l'AFP, clamant une nouvelle fois l'innocence de l'ancien président du Barça (2010-2014).
Le rapport, dont un extrait est cité dans le communiqué transmis par la défense de Sandro Rosell, assure que "les échantillons analysés ne sont pas les plus indiqués pour cette étude de parentalité, car comme montré dans les résultats, les profils génétiques obtenus sont partiels du fait de la dégradation génétique dont souffrent les tissus prélevés une fois introduits dans les liquides prévus pour leur conservation".
"Si ce tribunal désire obtenir des résultats concluants pour son enquête, il devrait demander à ce que soient prélevés des échantillons biologiques des deux géniteurs de M. Armand ainsi que des deux géniteurs de M. Abidal, s'ils sont disponibles, ou au moins des éventuels frères et/ou sœurs biologiques", ajoute le rapport.
Ainsi, d'après le cabinet d'avocats de Pau Molins, "on ne peut affirmer, comme l'ont fait certains médias de manière infondée et injuste, et qui se contredisent quand on leur montre le rapport, que messieurs Armand et Abidal n'ont un quelconque lien de parenté".
"Éric est vraiment mon cousin germain", assure le donneur
Les doutes sur un éventuel recours à un trafic d'organe proviennent d'appels téléphoniques entre Sandro Rosell et un interlocuteur inconnu enregistré dans le répertoire de l'ex-président sous le nom de "Juanjo" selon la presse, interceptés par la police en avril 2017. Transmis à la justice, ils ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête pour présomption de trafic d'organe.
"M. Rosell n'a participé ou n'est intervenu de quelconque manière dans la gestion de la greffe de M. Abidal", a insisté mardi sa défense.
Dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien, Gérard Armand, le donneur lors de la greffe, a réagi aux dernières informations. "Éric est vraiment mon cousin germain. Son père est le frère de ma mère, et j’avais amené l’acte de naissance pour le prouver quand j’avais été convoqué à Barcelone au tribunal", explique-t-il.
Désormais brouillé avec l’ancien international français, dont il n’a "plus de nouvelles depuis quatre ans" et en qui il n’a "plus du tout confiance", Gérard Armand affirme avoir réalisé une échographie durant l’été 2018 pour prouver qu’il a bien été prélevé d’une partie de son foie.
"Mon foie a repoussé vite, globalement, je n’ai pas eu de soucis. Mais j’en ai eu des petits. Par exemple, ma cicatrice n’est pas nette comme la sienne (celle d’Éric Abidal). J’ai eu des infections au niveau des tissus de la cicatrice, et ça a un peu gonflé. Donc j’ai une petite bosse sur le ventre, ça se voit quand je me mets torse nu", détaille-t-il.
Avec AFP
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CHINE
Quand Internet facilite les ventes d'organes
Agression de Kheira Hamraoui : un juge d’instruction saisi, Éric Abidal cité dans la procédure
Vendre un rein pour éviter la famine, l'acte désespéré de nombreux Afghans
Valeurs Actuelles
La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
L'Humanité
« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »
ActuOlivier ChartrainAmelle Professeure des écoles dans la Vienne
«Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.
Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. Et il y a aussi le constat du manque de moyens, des classes à 29 élèves avec des niveaux très différents, des élèves à besoins particuliers, souvent sans accompagnants… On ne peut pas aider chacun, on a le sentiment de ne pas bien travailler.
En outre, on est seul quand on a une difficulté. La plupart des dispositifs d’aide ont disparu avec les postes qui y étaient consacrés. Les ministres – et pas seulement Jean-Michel Blanquer, d’autres déjà avant lui – peuvent bien dire ce qu’ils veulent : la réalité du terrain, c’est de la souffrance, pour les élèves comme pour ceux qui travaillent avec eux. C’est pour ça que je pars après douze ans “seulement”.
Ce n’est pas une décision facile, on a travaillé, passé des concours, on est fonctionnaire… On n’y renonce pas comme ça. Démissionner, c’est un geste sans retour. Mais ce métier n’avait plus de sens et j’avais besoin d’en retrouver un avant de ne plus avoir l’énergie de partir. »
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“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.
Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?
Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.
Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.
L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…
Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
France24 - Monde
Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?
Publié le : 04/04/2022 - 14:05
Aziza NAIT SIBAHA
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Un nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) va être publié le 4 avril. Il proposera un éventail de scénarios pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts déjà dévastateurs. Les discussions entre les 195 pays membres du Giec ont commencé voilà deux semaines et tous ne partagent pas la même vision.
Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Jessica Fahed
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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L’invité du jour
Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"
La semaine de l'éco
Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle
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Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.
Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable.
Pushing for more sanctions. E.U. leaders are weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced so far. The United States is also expected to impose broad sanctions on two Russian banks.
On the ground. Russia has nearly completed its withdrawal from around Kyiv and is preparing for intensified assaults against eastern and southern Ukraine, according to military analysts. Russian forces continued to bombard the southern city of Mariupol,
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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L'Humanité
« Nos élèves sont en état de détresse »
ActuOlivier ChartrainAchille Professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens
«En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.
Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.
Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. La réforme du lycée a été un accélérateur. On ne peut plus travailler. Même hors Covid, on ne peut pas traiter les programmes, c’est de l’abattage. Et quand on demande de les alléger, ce qui ne coûterait rien, c’est non. Les inspecteurs nous disent que, si on n’y arrive pas, c’est de notre faute. C’est de la maltraitance institutionnelle. Mais avec l’obligation de notes, qu’impose le contrôle continu, nos élèves sont en état de détresse. C’est insupportable, je ne veux pas participer à ça.
Le prof bashing joue aussi : jamais on n’avait vu un président de la République accuser les enseignants d’avoir “disparu”, ou de ne pas vouloir faire d’efforts ! Tout ça pourrait être insignifiant en soi, mais mis bout à bout, ça crée le ras-le-bol. Et avec la perspective de rémunérations en fonction des résultats des élèves, on atteint l’absurde. Si j’ai des élèves allophones, si je suis en REP, comment juge-t-on mes résultats ?
Dans un tel système, les familles qui peuvent accompagner leurs enfants s’en sortiront, mais, pour les autres, ce sera un cauchemar.
D’ailleurs, on en arrive à se demander si ce n’est pas le but. Le projet de société derrière tout ça, c’est une école à deux vitesses, l’explosion des inégalités. Si je reste, est-ce que j’accepte ça ? Donc, je n’ai ni sentiment d’échec ni culpabilité. Je ne me sens plus à ma place. »
Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerPrésidentielle 2022 France24 - World
Chelsea boss Tuchel makes four changes for Real clash
Issued on: 06/04/2022 - 20:08Modified: 06/04/2022 - 20:06
London (AFP) – Thomas Tuchel made four changes for Chelsea's Champions League quarter-final first leg against Real Madrid as he looked for a response following last weekend's shock thrashing by Brentford.
After Brentford romped to a 4-1 victory in the Premier League on Saturday, Tuchel dropped Timo Werner, Hakim Ziyech, Marcos Alonso and Ruben Loftus-Cheek for Real's visit to Stamford Bridge on Wednesday.
Andreas Christensen came into the back three, with Reece James at right wing-back, Jorginho in midfield and Christian Pulisic on the flanks.
Kai Havertz kept his place as Chelsea's central striker, meaning club record signing Romelu Lukaku once again had to be content with a place on the bench in his disappointing first season back at the club.
Cesar Azpilicueta was expected to feature out of position at left wing-back for Chelsea.
Real boss Carlo Ancelotti was free to coach the La Liga leaders from the touchline after testing negative for the coronavirus on Wednesday.
Ancelotti selected Federico Valverde on the right wing, with Karim Benzema the central striker and Vinicius Junior on the left of the front three.
Chelsea (3-4-3)
Edouard Mendy; Andreas Christensen, Thiago Silva, Antonio Rudiger; Reece James, N'Golo Kante, Jorginho, Cesar Azpilicueta; Mason Mount, Christian Pulisic, Kai Havertz
Coach: Thomas Tuchel (GER)
Real Madrid (4-3-3)
Thibaut Courtois; Dani Carvajal, Eder Militao, David Alaba, Ferland Mendy; Luka Modric, Casemiro, Toni Kroos; Federico Valverde, Karim Benzema, Vinicius Junior
Coach: Carlo Ancelotti (ITA)
Referee: Clement Turpin (FRA)
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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France24 - World
Liverpool boss Klopp says Man City match no title-decider
Issued on: 06/04/2022 - 19:54Modified: 06/04/2022 - 19:52
London (AFP) – Liverpool manager Jurgen Klopp has warned against viewing Sunday's match with Manchester City as a decider for the Premier League title.
Victory at the Etihad Stadium would give Liverpool an 11th successive league win and leave them two points ahead of City at the top of the table with seven games left to play.
But even if they succeed against City, there is no guarantee Liverpool will have a smooth finish to the season, with a derby against Everton and a clash with bitter rivals Manchester United to come before the end of this month.
Liverpool will make the short journey across the northwest to Manchester on the back of a 3-1 win away to Benfica in the first leg of their Champions League quarter-final, a result that has left the six-time European champions on the brink of the last four.
"If we win against City, which is already difficult enough, I think no one would think, 'that's it, decided', because of the quality of the opponent," Klopp told reporters on Wednesday.
"We play now against the best team in the world but we will give it a try anyway.
"Everyone knows about the importance of the next game, but after this game there will be other game in another competition but also in the Premier League as well.
"If you cannot be first you want to be second. If you are behind then you want to come closer. If you are close you want to overtake.
"That's the situation and we will give it a proper try."
Liverpool remain on course for an unlikely quadruple of trophies this season after already winning the English League Cup in February.
But German boss Klopp said: "We are in the (Champions League) quarter-final, the semi-final (of the FA Cup) and the further you go in competitions the harder it gets."
© 2022 AFP
L'Humanité
Ces enseignants qui disent : « Si Macron repasse, j’arrête »
ActuÉDUCATION Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.
Olivier ChartrainCe n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves. Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.
Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : « Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… » En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.
les profs passent à l’acte, et c’est grave
Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %). Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…
Les témoignages que nous avons recueillis (1) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter. Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…
Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût. Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.
Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
BBC
Ukraine war: Destruction in the Ukrainian town of Borodyanka
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The town of Borodyanka may have faced some the worst attacks since Russia launched its invasion of Ukraine.
Police in the town, which is about 60km (40 miles) north-west of Kyiv, say there could be hundreds of people buried under the rubble of civilian apartment blocks destroyed in Russian shelling attacks.
The BBC's Jeremy Bowen met people returning to Borodyanka.
France24 - World
Lots of low- and no-cost ways to halt global warming
Issued on: 06/04/2022 - 19:48Modified: 06/04/2022 - 19:46
Paris (AFP) – Not only do we have the tools to slash emissions and curb global warming by 2030, but half of available carbon-cutting options are cost-free or very cheap, UN climate experts say.
There is no silver bullet, but a mosaic of actions -- from ramping up solar and wind technology, to economy-wide energy efficiencies -- were identified by the UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) as low hanging fruit.
The IPCC said humanity has less than three years to halt the rise of planet-warming carbon emissions, and less than a decade to slash them by 43 percent from 2019 levels to give us a shot at capping global warming at 1.5 degrees Celsius.
But current policies support continued fossil fuel use and are taking the world in the wrong direction, the IPCC said, in a flagship report on how to avoid catastrophic warming, published on Monday.
Despite the tight timeline, the IPCC said the existing carbon-cutting potential across sectors "is sufficient to reduce global greenhouse gas emissions to half of the current level or less".
While this requires taking action across a wide range of options, the report said that measures that are low-cost "make up more than half of this potential and are available for all sectors".
"The market benefits of some options exceed their costs," it added.
- Wind and solar -
In 2019, total emissions were 59 billion tonnes, or gigatonnes, of CO2 or its equivalent in other greenhouse gases.
The range of options identified would enable a reduction in emissions of 31 to 44 gigatonnes by 2030.
There are four key areas where the total potential for carbon reduction is highest between now and the end of the decade -- solar and wind energy, reductions in deforestation, and restoration of forests and other ecosystems.
Of those, solar and wind are also among the cheapest options available thanks to the steep drop in the unit costs of these technologies -- down 85 and 55 percent respectively between 2010 and 2019, according to the report.
This "demonstrates that with the right policy incentives and economic frameworks, climate change mitigation can be financed at scale and relatively quickly," said Michael Wilkins, head of the Centre For Climate Finance And Investment at Imperial College Business School.
More investment in solar could see an emissions reduction of between two and seven gigatonnes of CO2 equivalent by 2030. Wind energy could save between 2.1 and 5.6 gigatonnes.
Most of that potential, according to the report, would have essentially negative lifetime costs because they are cheaper than fossil fuel alternatives.
The reduction of methane emissions in the production of fossil energies is also mostly low cost.
Other energy generation options have a lower overall potential, with a higher cost, such as nuclear power and hydroelectricity.
Food and forests
Protecting and restoring natural habitats is the second most significant area for reducing CO2 emissions.
Forests are crucial for absorbing CO2 generated by human activities, and the IPCC found that limiting deforestation and the destruction of grasslands could reduce net emissions between three and almost eight gigatonnes, largely at a low cost.
Restoring these types of ecosystems would save one to five gigatonnes. But action in this category would be at the more expensive end of the range considered by the IPCC.
Shifting to "sustainable" diets and reducing waste food could save more than two gigatonnes, the IPCC said, but it did not give a cost estimate because of wide global variability and a lack of data.
'Fair balance'
The transport sector is notable for the fact that no single option has a particularly large potential to reduce emissions.
But almost all of the potential measures -- switching to public transport and bicycles, fuel efficiency in road vehicles, shipping and aviation -- are associated with negative costs.
In the construction sector, reduction in energy demand and efficiencies in things like lighting are seen as the lowest cost options, albeit with limited potential.
The construction of new highly energy efficient buildings have the greatest potential (between less than one and more than two gigatonnes), although costs are towards the higher end.
In industry, meanwhile, most of the options -- beyond improving energy efficiency and cutting other greenhouse gas emissions -- are associated with higher costs.
But the sector still has significant potential for reducing emissions, in particular the switch to less carbon-intensive energy sources.
"The costs of climate protection are economically absolutely feasible when examined on a global scale and over generations," said Elmar Kriegler, of the Potsdam Institute for Climate Impact Research, who was one of the IPCC authors.
But, he said, costs vary significantly from region to region, with developing countries facing a relatively higher price tag to move away from fossil fuels.
"That is why a fair balance is crucial, not only within individual countries but also internationally. Because one thing is clear: The benefits of climate protection clearly exceed its costs," he added.
© 2022 AFP
L'Humanité
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans
Premier planLe troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec décrit un futur climatique en deux teintes : cataclysmique, si rien ne change ; soutenable, si de profondes mesures sont prises immédiatement dans tous les secteurs économiques.
Marie-Noëlle BertrandAprès de longues et houleuses discussions entre États, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a fini par rendre public, lundi 4 avril, le troisième et ultime volet de son sixième rapport d’évaluation. Publiés en août et en février, les deux premiers analysaient les risques de réchauffement, leurs impacts sur le système Terre et les sociétés humaines, ainsi que nos capacités à nous y adapter. Bien que tout aussi alarmant, celui-ci s’attache à explorer les solutions pour éviter le pire. Elles existent, à condition de faire vite, insistent les experts de l’ONU.
1. Urgence climatique : trois ans pour inverser la courbe
Malgré un quart de siècle de négociations internationales sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’ont cessé d’augmenter. On en produit aujourd’hui 54 % de plus qu’en 1990. Les dix dernières années n’ont rien arrangé (+12 % entre 2010 et 2019). Seule consolation : si la hausse persiste, elle décélère. Les émissions augmentent désormais de 1,3 % par an, contre 2,1 % par an entre 2000 et 2009. Reste que tout cela, ajouté aux émissions cumulées dans l’atmosphère depuis 1850, nous place face à un mur.
Plus le temps de faire dans la dentelle : si l’on veut limiter le réchauffement à +1,5 °C d’ici à la fin du siècle, il faut réduire de 43 % nos émissions globales avant 2030. Cela implique d’amorcer leur décrue dès 2025. Mais ne nous y trompons pas : il ne nous reste ni huit ans ni même trois ans pour agir. Les mesures doivent être « immédiates et profondes », insiste le Giec. L’effort est sensiblement moindre si l’on décide de tolérer +2 °C (ultime seuil au-delà duquel il deviendra trop coûteux, voire impossible de s’adapter dans certaines grandes régions du monde). Cet objectif implique d’avoir réduit de 27 % nos émissions d’ici à 2030, mais le délai dont nous disposons n’est en aucun cas plus long.
Concrètement, cela veut dire limiter à son strict minimum l’exploitation des énergies fossiles, principales émettrices de CO2. Pour s’en tenir à un réchauffement de +1,5 °C, l’usage du charbon devra avoir été réduit de 95 % à horizon 2050, celui du pétrole de 60 % et celui du gaz de 45 % – à condition que les systèmes de production résiduels puissent être équipés de dispositifs de capture et de stockage de CO2, technologie dont tous les prototypes s’avèrent encore immatures. En se contentant de limiter le réchauffement à +2 °C, ces baisses sont à peine moins drastiques (85 % pour le charbon, 30 % pour le pétrole et 15 % pour le gaz).
Pour l’heure, on est loin d’y être : les politiques énergétiques et industrielles actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle.
2. Transports, industrie, agriculture : réguler tous les secteurs économiques
Tous les secteurs économiques doivent être mis à contribution, prévient le Giec. Celui de l’énergie en premier chef, qui va devoir redéployer des sources à faibles émissions. Les énergies renouvelables et le nucléaire sont appelés à produire plus d’électricité et d’hydrogène vert, en substitution des énergies fossiles. Éolien et solaire ont un bel avenir devant eux, insistent les experts, qui notent que leurs coûts unitaires ont baissé de 55 % et 85 % depuis 2010 et que leur viabilité s’est accrue.
L’industrie doit, quant à elle, agir sur la gestion de la demande. « L’utilisation de l’acier, du ciment, du plastique et d’autres matériaux augmente à l’échelle mondiale et dans la plupart des régions », déplorent les experts. Or, il existe « de nombreuses options durables » qui peuvent contribuer à réduire l’usage de ces matériaux très émetteurs, entre autres leur réutilisation dans le cadre d’une économie plus circulaire.
Les villes se voient interpellées comme des secteurs à part entière. Ces territoires, qui devraient rassembler 70 % de la population mondiale en 2050, émettent déjà près de 70 % des émissions de GES mondiales. Transport, bâtiments, espaces verts : ils offrent aussi des « occasions d’accroître l’efficacité des ressources et de réduire considérablement les émissions de GES » à condition que leurs efforts portent sur « la réduction ou la modification » de la consommation d’énergie et de matériaux, l’électrification et l’amélioration de l’absorption du carbone.
Le transport, justement, est un levier urgent à actionner : il émet, aujourd’hui, 23 % des émissions de CO2, mais ce taux pourrait grimper à 50 % d’ici à 2050 sans actions fermes. Inverser la tendance passera par une baisse du trafic aérien, maritime et routier, ainsi qu’une optimisation de technologies nouvelles – par exemple la voiture électrique, les agrocarburants « durables » et l’hydrogène vert. Les experts préviennent toutefois : tout n’est pas encore opérationnel en la matière.
Dans tous ces secteurs, un large éventail d’instruments réglementaires « se sont avérés efficaces pour réduire les émissions ». Cet éventail inclut les codes du bâtiment, les règles à fixer en matière d’efficacité énergétique des véhicules ou encore de procédés industriels à faibles émissions.
3. Agriculture et forêts : alliés pour le développement durable
Le secteur des sols et de l’agriculture est appelé à se transformer à double titre : les systèmes alimentaires émettent jusqu’à 42 % de GES, rappelle le Giec, et pourtant le monde continue d’avoir faim. La déforestation, elle, induit une large part des émissions de CO2. La bonne nouvelle, insistent les experts, est que les deux maux relèvent du même remède : « Les produits agricoles et forestiers d’origine durable peuvent être utilisés au lieu de produits à plus forte intensité de GES. » Le reboisement ou le développement de couverts végétaux peuvent servir à la fois de ressources alimentaires et de puits de carbone, indispensables pour atteindre la neutralité carbone d’ici à la seconde moitié du siècle.
Mais, gare, préviennent les experts : ces options de séquestration du carbone sont à double tranchant. Elles offrent des avantages en termes de « biodiversité et de conservation des écosystèmes, de sécurité alimentaire et hydrique, d’approvisionnement en bois, de moyens de subsistance, de régime foncier et de droits d’utilisation des terres des peuples autochtones, les collectivités locales et les petits propriétaires fonciers ». Mais elles génèrent aussi des risques sur tous ces points : reboiser à très grande échelle et sans régulation, ou couvrir les espaces de monocultures à destination énergétique non seulement ne suffira pas à atteindre les objectifs climatiques, mais entrerait en concurrence avec d’autres usages des terres, singulièrement ceux dédiés à l’alimentation.
4. Des politiques publiques au service de la sobriété
Agir sur la demande domestique d’énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 70 % d’ici à 2050, estiment les experts de l’ONU. Cela implique de changer en profondeur nos modes de vies « à l’occidentale ».
Ainsi, préférer le train à l’avion quand cela est possible permettrait de diminuer de 10 % à 40 % les émissions de l’aviation d’ici à 2040. Vivre sans voiture, passer à un régime alimentaire composé de peu de produits animaux, opter pour le tourisme local ou changer son système de chauffage peuvent « réduire l’empreinte carbone d’un individu jusqu’à 9 tonnes d’équivalent CO2 » par an, évalue le Giec, lequel ne met pas pour autant tout le monde dans le même sac. « L’empreinte carbone moyenne par habitant en Afghanistan n’atteint même pas 1 tonne, quand celle d’un Français atteint un peu plus de 10 tonnes », illustre-t-il, rappelant que « la moitié la plus pauvre de la population mondiale est responsable d’environ 10 % » des émissions liées à la consommation, alors qu’environ 50 % de ces émissions peuvent être attribuées aux 10 % les plus riches.
Pas question, en outre, de ramener ces changements à des responsabilités individuelles. « Disposer des politiques publiques, des infrastructures et de la technologie pour rendre possibles les changements dans nos modes de vie et nos comportements (…) offre un important potentiel inexploité », souligne Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail. Les experts insistent, enfin, sur l’enjeu démocratique : l’engagement citoyen dans des cadres de délibération inclusifs sera déterminant pour engager les bons mouvements de société.
rapport du giecRéchauffement climatique Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
France24 - World
Mickelson opted out of Masters, Augusta National chairman says
Issued on: 06/04/2022 - 19:32
Augusta (United States) (AFP) – Three-time champion Phil Mickelson, embroiled in controversy over his comments on a Saudi-backed rival league to the PGA Tour, opted not to play in the 86th Masters, Augusta National chairman Fred Ridley said Wednesday.
"I would like to say we did not disinvite Phil," Ridley said in answer to a question at his pre-tournament press conference.
"Phil is a three-time Masters Champion and is invited in that category and many other categories -- he's the defending PGA Champion."
Mickelson won last year's PGA Championship at Kiawah Island, becoming the oldest major winner in golf history at age 50.
Mickelson said in February he would take some "desperately" needed time away from golf after a firestorm erupted over his comments to author Alan Shipnuck on the group being spearheaded by Australian Greg Norman.
Mickelson called the Saudi financial backers of the proposed league "scary" with a "horrible record on human rights" but said he was willing to deal with them in order to gain leverage to "reshape" the US PGA Tour.
"Phil has been a real fixture here at the Masters for many years. He has been a big part of our history," Ridley said. "We certainly wish him the best working through the issues he's dealing with right now."
When it came to the subject of a PGA rival league, and possibly banning players who joined it, Ridley said he needed more information but was supportive of the status quo.
"Our mission is always to act in the best interests of the game in whatever form that may take," Ridley said. "I think that golf is in a good place right now.
"There's more participation. Purses on the professional tours are the highest they have ever been. Clubs and courses I think are in healthy financial positions.
"We've been pretty clear in our belief that the world tours have done a great job in promoting the game over the years.
"Beyond that, there's so much that we don't know about what might happen or could happen that I just don't think I could say much more."
Phil has 'gone dark'
Bryson DeChambeau, a friend of Mickelson, said this week the six-time major winner had "gone dark" and not responded when DeChambeau reached out to him in recent weeks.
Ridley said that Mickelson had texted him to let him know that he wouldn't tee it up at the Masters, where former champions have a lifetime invitation.
"Phil reached out to me, I think it was in late February, early March, and let me know that he did not intend to play," Ridley said. "That was by way of a text.
"And I thanked him for his courtesy in letting me know. I told him that we certainly appreciated that and, you know, told him that I was certainly willing to discuss that further with him if he'd like, and he thanked me, and we had a very cordial exchange."
Northern Ireland star Rory McIlroy, who was among those critical of Mickelson's comments and skeptical of the rival league plan, said in March that PGA Tour players wanted to see the 51-year-old Mickelson back on the course.
"We all make mistakes. We all say things we want to take back," McIlroy said when discussing Mickelson at the Arnold Palmer Invitational last month.
"Hopefully he comes back (to the US PGA Tour) at some stage and he will. And people will welcome him back and be glad that he is back."
© 2022 AFP
France24 - World
Afghan women rip down banners when Taliban refuse to talk about education
Issued on: 06/04/2022 - 18:27
Alijani Ershad
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They went to the meeting hoping to talk to the Taliban about Afghan women’s right to education. Around 400 women and girls, many of them of high-school and university age, showed up on April 1 at a sports hall in the central city of Bamiyan for what they had been told would be a chance to discuss their right to get an education. But when it turned out to be a rally for the local Taliban – with not a word said about education –the women tore down a banner and demanded to be heard.
Two of our Observers were among the women who attended the event. They said they had been told by friends that the Taliban was billing the occasion as an opportunity to discuss women’s right to education in the presence of the Taliban’s governor for Bamiyan province. But when they showed up, they found banners saying “The people of Bamiyan support the Taliban". The women said they and other women who attended believe they were tricked into coming.
The event came two weeks after the Taliban did a sudden U-turn on education for teenage girls. High schools in Afghanistan reopened for girls on March 23 after more than six months of closure. But the Ministry of Education announced the same day that high-school classes for girls were being suspended again until a plan could be drawn up “in accordance with Islamic law and Afghan culture”.
In Bamiyan, like everywhere in Afghanistan, girls older than 13 have no right to attend school. However, so far the presence of girls in the gender-segregated classes in universities is tolerated.
Afghan women have protested on multiple occasions against the Taliban since the group regained control of the country in August 2021.
READ MORE ON THE OBSERVERS: Taliban put down protest in Kabul: ‘Even if you cut our heads off, we will rise again’
'No school for women, no support from us'
Adeleh [not her real name] is a university student in Bamiyan. Classes at her university are segregated by gender after the Taliban’s takeover of the country in August 2021. She says she was tricked into attending the April 1 event:
We were told this would be a gathering about women's right to education. Lots of us decided to go, mostly student-age, university or high-school.
But when I arrived, there were men and women already there chanting slogans like “We support the Taliban”. When some of the women started asking why there was no discussion of women’s education, the Taliban told them to stay silent and not interrupt the meeting. Some of the women left the hall in protest. Many of us stayed though, thinking maybe women’s education would be next on the agenda … but no, there was nothing.
Instead, three members of the Taliban made speeches from 9am to noon. They said nothing about women’s right to education. Finally after many of us protested, they allowed one woman to talk on behalf of the 400 or 500 who were there. She said: “There won't be any support for the Taliban from Afghan women until they allow us to get an education.” When she continued to talk about our right to education, all of the Taliban members left the stadium, just like that.
Some of the women got angry and tore down the banners that said: “The people of Bamiyan support the Taliban". Other women who were still in the stadium applauded them.
It was a good lesson for the Taliban: they’ll know not to try to trick Afghan women again. Maybe it will teach them that what most Afghan women say and want is not the same thing that their puppets in black burqas say.
Our Observers say that none of the women have so far been prosecuted for disrupting the meeting.
Seifollah Mohammadi, head of the Taliban’s cultural bureau in Bamiyan, told Deutsche Welle’s Persian service: "When the meeting finished, the officials rushed to get back to their jobs. After that apparently there was a dispute among the people who were still in the hall, and they ripped the banners.”
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How one activist was smuggled out of Afghanistan: ‘There were dozens of Taliban checkpoints’
AfghanistanBrutal beating video highlights violence against women in Afghanistan
AFGHANISTANTaliban burn down girls’ school in Afghanistan
L'Humanité
Le GIEC met les énergies fossiles au ban de nos économies
ActuLe troisième et dernier volet du sixième rapport du groupe intergouvernemental d’experts sur le climat plaide pour une réduction drastique de l’usage du charbon, du pétrole et du gaz. Énergie décarbonée et sobriété sont à l’avant poste des alternatives.
Marie-Noëlle BertrandComme les deux premiers, publié en aout et février dernier, le troisième volet du sixième rapport du Giec sonne le tocsin climatique. « Sans réductions immédiates et profondes des émissions dans tous les secteurs, limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C est hors de portée », souligne le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. L’effort est conséquent : il faut, affirme le GIEC, réussir à les baisser de 43% avant la fin de la décennie et par rapport à leur niveau de 2019 (d’avant crise sanitaire, donc). Surtout, cette troisième et dernière publication avant longtemps s’attelle à mesurer les transitions à opérer dans tous les grands secteurs économiques. Agriculture, transport, industrie mais aussi finances : pas un n’échappe à la nécessité de se transformer. Le bouleversement, pour être efficace, doit être profond, insiste le GIEC. Ceci explique peut-être cela : rarement, et peut être même jamais, évaluation du GIEC n’aura pris tant de temps à être discutée, remodelée et finalement validée par les Etats rassemblés à Genève, finalisée avec trois jours de retard sur le calendrier annoncé.
Réduction drastique des énergies fossiles
L’énergie, évidemment, est en ligne de front. Tous les chemins permettant de limiter le réchauffement en deçà de 2 °C passent par une réduction drastique des énergies fossiles. Si tous les gisements de pétrole, de gaz et de charbon actuellement en service devaient être exploités jusqu’à leur terme sans l’usage de technologie de capture carbone, encore immature à ce jour, les deux objectifs deviendront impossibles à tenir. D’ailleurs, rappelle le GIEC, les politiques actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2°C d’ici à la fin du siècle.
Pour s’en tenir à un réchauffement de +1,5°C, l’usage du charbon devra avoir été réduit de 95% à l’horizon 2050, celui du pétrole de 60% et celui du gaz de 45%. En se contentant de limiter le réchauffement à +2 °C, ces baisses sont à peine moins fortes (-85% pour le charbon, -30% pour le pétrole et -15% pour le gaz).
Déjà, tenir ce dernier objectif s’annonce compliqué: de 2030 à 2050, il faudrait réduire chaque année les émissions au niveau de celles enregistrées en 2020, au plein cœur de la pandémie, alors qu’une large partie de l’économie mondiale était stoppée net. Dès 2021, elles étaient reparties à la hausse, retrouvant leur niveaux records d’avant le coronavirus.
Les jeux ne sont pas faits : tout peut encore changer, assure le GIEC
Mais les jeux ne sont pas faits : tout peut encore changer, assure le GIEC. C’est là même tout l’objet de ce troisième volet. Éliminer les subventions aux énergies fossiles pourrait faire baisser les émissions de 10%, donne-t-il pour exemple. Plus largement, les scientifiques plaident pour un très lourd transfert vers le nucléaire, l’hydraulique et les énergies renouvelables, afin de répondre aux besoins énergétiques. Il table aussi sur des politiques publiques structurelles aptes à nous diriger vers des sociétés plus sobres. Généraliser les mobilités douces, les véhicules électriques, le télétravail, l’isolation des bâtiments ou encore limiter les déplacements en avion pourrait permettre de réduire les émissions de 40% à 70% d’ici à 2050. « Des modifications profondes et rapides de la demande faciliteront la réduction à court et moyen terme des émissions dans tous les secteurs», souligne le rapport, qui rappelle au passage que les 10% des ménages les plus riches représentent jusqu’à 45% des émissions totales.
Tout cela, bien sûr, nécessitera des moyens : près de 2.300 milliards de dollars par an entre 2023 et 2052, rien que pour le secteur de l’électricité, si l’on souhaite tenir l’objectif des 1,5°C ; 1.700 milliards s’il s’agit de limiter le réchauffement à +2°C. Là encore, il va falloir changer la donne : selon le Giec, les pays riches dépensent aujourd’hui deux à cinq fois moins que ce qui serait nécessaire.Mais si la facture parait lourde, les sociétés humaines pourraient être payées en retour. «Les avantages des scénarios permettant de limiter le réchauffement à 2°C dépassent les coûts des mesures (nécessaires) sur la totalité du XXIe siècle,» souligne le rapport.
Les seuls bénéfices en matière de santé publique d’une réduction de la pollution de l’air -cause de 7 millions de décès prématurés par an dans le monde - seraient, par exemple, du même ordre que les investissements pour atteindre cet objectif.
Marie-Noëlle Bertrand avec AFP
rapport du giecClimat France24 - World
In Ukraine, US Vietnam veteran 'ready to fight'
Issued on: 06/04/2022 - 19:26Modified: 06/04/2022 - 19:24
Buda-Babynetska (Ukraine) (AFP) – Just before he left New York for the war in Ukraine, American Vietnam veteran Steven Straub had the country's blue and yellow flag tattooed on his arm along with the words "free Ukraine".
The 73-year-old arrived in Ukraine in the middle of last month as Russian forces were encircling major cities and closing in on the capital Kyiv.
The retired maintenance worker from Florida has been undergoing intensive training with the Ukraine national guard in Kyiv since.
On a recent day off, he was the guest of honour on a Ukrainian military tour of several villages outside Kyiv recently recaptured from Russian troops.
The visitors stopped at burnt-out military vehicles, a destroyed bridge, a house that had been taken over by Russian troops.
"It's really different from Vietnam," Straub said, wearing a bullet-proof vest, a US-military style baseball cap and light camouflage, despite the cold.
Straub says he spent 14 months in Vietnam beginning in 1968 as a sergeant in the mechanised infantry, taking part in the Tet Offensive.
He shows off a tattoo on his left forearm: the two dates on either side of the name of the battle.
"It's much different because I was out in the jungle. I didn’t see any cities, any buildings, but trees, banana trees, elephant grass. I was on a tank, so luckily I didn't have to walk too much," he said.
"What surprised me here is the morale. Everyone has very high morale. It's unbelievable, it's very different from Vietnam.
"In Vietnam people were mostly more interested in making money. Here they're strong. They want to protect their freedom and their country".
At each stop along the way, he pauses for selfies with Ukrainian soldiers.
On an isolated road, two Russian tanks are charred and torn to pieces.
"That was a Javelin," he says, surveying the damage, referring to the portable anti-tank missile systems which the United States supplied to Ukraine.
"They definitely appreciate all the aid that the Americans have given but they need much more help, more rifles, weapons," he adds.
'Excellent soldier'
Passing through a small village, the convoy stops briefly to distribute bread and canned food to a handful of residents. Children get toys and sweets.
Straub takes several 500 hryvnia ($17) bills from his pocket and hands them over to three smiling elderly women.
Asked about his training in the national guard, he jokes: "It's tough. I'm 73 years old."
"He's an excellent soldier," a national guard official chimes in.
"He is ready for tactical training. He knows how to handle a weapon now. I'm happy with him," the official, identified as Ferrari, told AFP.
"It's his second war. He wasn't very happy with the communists then, and he came here to make them pay certain debts."
Straub expects soon to be granted permission to carry a weapon. And then?
"I'm ready to fight. That's why I came here. I want to go to Odessa," he said, referring to the southern port city that has so far escaped serious fighting.
The tour stops next beside a van and a Soviet-era Lada passenger car riddled with bullet holes, next to a forest where hundreds of Russian soldiers had set up a sprawling makeshift camp.
The civilians driving the vehicles were both killed and traces of blood are still visible on a door and seat of the car.
Straub discovers a children's book in the Lada and walks a short distance away from the group.
"It's terrible," Straub, a father-of-two, says returning.
The group makes its way to the abandoned camp with more than 100 dugouts visible between the pines.
Wandering through the remains for around 30 minutes, Straub bends down to pick up an abandoned Russian military cap.
"It may be that of a Russian general," he says, a smile spreading across his face.
© 2022 AFP
L'Humanité
3e volet du rapport du Giec : capturer le carbone, une vraie-fausse bonne idée
ActuClimat. Le Giec rend public, ce lundi, le troisième volet de son sixième rapport, qui met à plat des solutions. Et alerte : toutes ne se valent pas. Explications
Marie-Noëlle BertrandTous les chemins pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C sont-ils bons à prendre ? C’est une question à laquelle le Giec répondra ce lundi 4 avril. Le groupe international d’experts sur l’évaluation du changement climatique doit rendre public le troisième et dernier volet de son sixième rapport d’évaluation.
- Le premier, remis en août 2021, portait sur les perspectives de réchauffement en fonction des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre à venir, et leurs effets physiques sur le Système terrestre.
- Le deuxième, publié en octobre, évaluait l’impact de ces différents scénarios sur les écosystèmes et les sociétés humaines.
- Ce troisième volet doit s’attacher à déterminer les trajectoires industrielles et économiques à suivre de façon à limiter la hausse des températures, soit les solutions qui sont à notre disposition.
Là encore, plusieurs scénarios vont être mis sur la table avec, à chaque fois, une évaluation de leur impact sur l’emploi et, plus largement, de leur soutenabilité sociale.
Produire des « émissions négatives »
Les technologies et dispositifs de capture et de stockage du carbone comptent au nombre des leviers envisagés à moyen terme. Non sans soulever quelques questions, pour ne pas dire des réserves.
Ces technologies ne doivent être envisagées que pour pallier ce que l’on sera obligé d’émettre en ultime ressort.
Nadia Maizi, chercheuse à Mine Paris-PSL, co-auteure du rapport du Giec
« À coup sûr, ils ne sont pas une solution à eux seuls », prévient Nadia Maizi, chercheuse à Mine Paris-PSL et figurant à la liste des auteurs principaux de ce troisième volet. « Ces technologies ne doivent être envisagées que pour pallier ce que l’on sera obligé d’émettre en ultime ressort. » Car les précédents travaux du Giec sont clairs à ce propos : rien ne remplacera la nécessaire baisse de nos émissions.
Décryptage vidéo Dérèglement climatique : concrètement, qu'est-ce que l'on peut faire ?
Reste que leur concentration est telle aujourd’hui que transformer nos économies ne suffira pas. Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C ou 2 °C, seuils critiques au-delà desquels l’adaptation deviendra trop coûteuse pour les sociétés humaines, voire impossible dans plusieurs grandes régions du globe, il va falloir produire des « émissions négatives », autrement dit ravaler du carbone déjà présent dans l’air. Et c’est là que les choses se corsent.
Une capacité d’absorption saturée
« Les océans et la végétation sont d’ores et déjà des puits de carbone naturels », rappelle Nadia Maizi. Mais face à un enrichissement permanent de l’atmosphère en CO2, leur capacité d’absorption sature. Des dispositifs complémentaires sont étudiés depuis quelques années.
Ceux dits biologiques focalisent de nombreuses attentions. Il faut dire qu’il y a de quoi y voir une plutôt bonne idée. La reconstitution de forêts disparues, voire la création d’espaces boisés à très grande échelle comptent parmi cet éventail.
Urgence climatique. Qu’est-ce qui bloque ?Ce que l’on nomme les Beccs en anglais – pour Bioenergy Carbon Capture and Storage – également. Ces projets consistent à boiser de vastes espaces avec des essences forestières à croissance rapide, à exploiter cette biomasse en la brûlant pour produire de l’énergie et, enfin, à capter le CO2 émis au moment de la combustion.
Dangereuses monocultures
Le Giec étudie leur usage dans certains de ses rapports passés, entre autres celui produit en 2018 sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C. Or, tout en notant l’immaturité de ces dispositifs, il en pointe également les dangers. « Faire reposer la décarbonation de l’économie sur ces changements d’usage des terres à grande échelle est incompatible avec l’atteinte d’une grande partie des objectifs de développement durable (ODD) tels qu’adoptés à New York en 2015 », souligne ainsi l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note d’analyse datée de 2019.
Faire ces choix mettrait en concurrence ces espaces forestiers avec ceux nécessaires à une agriculture nourricière.
En d’autres termes, faire ces choix mettrait en concurrence ces espaces forestiers avec ceux nécessaires à une agriculture nourricière. Le risque de famine s’en trouverait accru. Celui d’éroder la biodiversité également. Car, paradoxalement, « la demande en bois nécessaire au fonctionnement des Beccs risque d’augmenter et, avec elle, la déforestation », soulignait Peter Holding, agriculteur australien, représentant de l’organisation Farmers for Climate Action, lors d’un colloque tenu en ligne la semaine dernière à l’initiative de l’European Climate Foundation.
Planter ou nourrir : Oxfam alerte sur les dangers des stratégies de neutralité carbone« Les communautés autochtones pourraient elles aussi souffrir de ces procédés », pointaient d’autres intervenants. Toutes ces monocultures dédiées nécessitent, enfin, énormément d’eau, relève pour sa part Nadia Maizi. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Au Giec de peaufiner la réponse, mais tous ceux qui ont étudié la chose de près le disent : l’usage de ces puits biologiques devra être extrêmement limité, au risque, sinon, d’être contre-productif.
La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ».
Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet.
Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :
- la physique du système climatique.
- les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
- les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Réchauffement climatiqueGieccarboneco2 Valeurs Actuelles
Impériale Peugeot 308 Hybrid
PHILOSOPHIE
La 308 inaugure le nouveau logo de la marque, un lion conquérant, épuré, véritable blason. Elle a gagné 11 centimètres en longueur et se caractérise par son long capot. Agressivité des lignes, carrosserie sculptée, elle est mieux campée sur la route. L’empattement gagne 55 millimètres, ce qui profite aux passagers à l’arrière. Dans les versions hybrides qui ont retenu notre attention, le confort de conduite atteint un niveau exceptionnel, sans même avoir à recourir à une suspension pilotée. La concurrence ne peut s’aligner sur ce point. Le coffre peut contenir 412 litres sur ce modèle, mais les versions à batterie plafonnent à 361 litres, celle-ci prenant place sous le plancher, au niveau du puits réservé en principe à la roue de secours.
PRESTATIONS
D’emblée, l’intérieur nous plonge dans une ambiance très technologique avec le fameux i-Cockpit tant prisé par la clientèle. Le petit volant à méplat très sportif fait son effet. La dalle centrale de 10 pouces fonctionne comme un smartphone désormais. On fait défiler les panneaux visuels comme on tourne les pages d’un livre. En mode navigation, on peut zoomer sur la carte avec deux doigts. L’utilisateur n’est plus piégé par le méandre des menus et dispose maintenant de raccourcis tactiles et personnalisables. Ici, pour retrouver en un éclair sa station préférée, son carnet de contacts ou sa température idéale dans l’habitacle. Sans oublier un rang de boutons classiques pour accéder aux fonctions vitales de l’auto, comme la climatisation ou les aides à la conduite. Un petit bémol toutefois en termes d’ergonomie avec l’écran de conduite, un peu caché par le volant pourtant réglable. Et puis certains seront peut-être déroutés par cet effet 3D pour l’affichage des compteurs.
TECHNIQUE
Au volant du haut de gamme hybride de 225 chevaux, on ne se refuse rien. Le 180 chevaux essence couplé à un bloc électrique de 81 kilowatts pousse fort. S’agissant d’une hybride rechargeable, vous pourrez aussi rouler près de 60 kilomètres sans émettre un gramme de CO2. Belle précision dans la conduite, avec une direction saine et informative. Le poids de plus de 1,6 tonne se fait à peine ressentir sur route sinueuse. Peugeot excelle plus que jamais en matière de tenue de route. Cette version de 225 chevaux a une petite sœur de 180 chevaux, à peine moins puissante et aussi agréable. De quoi faire baisser un peu la facture sans renoncer au plaisir. La version break SW fera bien des heureux également. Les versions thermiques classiques (dès 24 800 euros) demeurent l’alternative. Un Diesel figure aussi au catalogue pour les “gros rouleurs”.
France24 - World
'The useful vote': French presidential contenders irk rivals with tactical taboo
Issued on: 06/04/2022 - 12:14
Tracy MCNICOLL
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Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign – for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Vote utile", the useful vote.
The topic materialises with every French presidential vote and yet nevertheless elicits a frenzy of pearl-clutching from the relevant offended adversaries: the vote utile, the appeal to cast one's ballot usefully. The idea is a compromise: Go for a tolerable candidate with the best chance at the top prize, rather than the ideal pick in a perfect world. Better to win vaguely contented than to lose in a blaze of glory on stubborn principle.
But the prospect of such tactical voting is so frowned upon in France, particularly on the left, that the candidate with the most to gain from it in the 2022 presidential race, far-leftist Jean-Luc Mélenchon, has dodged that loaded phrase. Instead, he favours "le vote efficace", the efficient vote.
"I don't like the term 'useful vote'," Mélenchon demurred in a February tweet thanking former Socialist presidential candidate Ségolène Royal for controversially endorsing the La France Insoumise party candidate as the only sound tactical choice on the left. "The useless vote doesn't exist. Everyone deploys a conviction and deposits a ballot with the country's best interest in mind," said the 70-year-old.
Mélenchon continues to climb in the polls ahead of the French presidential election's first round on Sunday, leaving behind an idling pack of left-wing rivals. With many voters still undecided and up to 30 percent considering abstaining, Mélenchon is seeking to better his 2017 performance, when a late surge left him just 600,000 votes shy of advancing to the run-off duel.
But the leftist adversaries that Mélenchon is offending – namely Socialist candidate Anne Hidalgo, French Communist Party (PCF) candidate Fabien Roussel and Greens candidate Yannick Jadot – are pointedly not falling for his semantic antics. Mélenchon does want a useful vote, the rivals say, and they won't stand for it. Jadot last week deemed "a useful or efficient vote" a "mirage", while Hidalgo on Sunday urged lapsed Socialists to "come back to your first family", even as she polls at under 2 percent.
Where does the term come from?
Candidates' entreaties to vote tactically have been a mainstay of French politics at least since the 2002 presidential election's historic shocker: Back then, for the very first time, a far-right candidate, the grizzled rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, insinuated himself into the presidential run-off with less than 17 percent of the vote, beating out the much-heralded Socialist Party candidate Lionel Jospin, much to the surprise of all concerned.
>> Flashback: Jean-Marie Le Pen's 2002 'thunderclap' shocker
In 2002, the toxic alchemy of record low voter turnout, a record high number of candidates lowering the vote-count bar needed to advance, a glut of competing leftists, and plain old overconfidence proved politically deadly. The left wing was eliminated in the first round, leftist voters held their noses to re-elect the conservative Jacques Chirac over Le Pen in a run-off landslide, the defeated Socialist Jospin quit politics forever, and the general sentiment was. "never again".
In a 2019 study, the independent French media watchdog Acrimed found that the press and wire services had only used the term "useful vote" 39 times in the eight months running up to that fateful 2002 presidential vote. But their use of the term skyrocketed in the races to follow: 1,075 times in 2007, 1,068 in 2012 and, finally, 1,503 in 2017, when Marine Le Pen followed in her father's footsteps and scored a place for the far-right in the final.
Taboo remains
Be it a design flaw of France's two-round electoral system or its cathartic saving grace, the notion of voting tactically on the first Sunday of a presidential election remains somewhat taboo.
When Charles de Gaulle, a founding father of France's Fifth Republic and its first president, helped design the nation's modern system for voting by universal suffrage after 1958, he imbued it with his own mistrust of political parties and sought to curb their influence.
The upshot has been a presidential first-round ballot brimming with options of every political stripe, a wide palette of candidates who hardly need to engage in compromise to stand for France's top job. Indeed, the left-wing choices on offer habitually include a couple of revolutionaries – this time, there are two candidates from the Trotskyist school alone, Philippe Poutou and Nathalie Artaud.
Spoiled for choice, a common French voter refrain is that the first round is for voting with one's heart while the second is for voting with one's head. Voters are free to choose their (more or less) ideal candidate at the ballot box on the election's first Sunday. Pragmatism's place is in the resulting run-off two weekends later – when many are reduced to choosing between the lesser of two evils.
"The presidential election is two rounds. There is one where we vote for our ideas. It's a vote of conviction," PCF candidate Roussel told RTL radio on Friday. "Otherwise, we do it like they do in the United States: Republican, Democrat, one round, two candidates and we speak no more of it. There have always been five or six candidates on the right and five or six candidates on the left. The French love to vote for the one that they feel the closest to in the first round. Leave them to it," the Communist chief implored.
Roussel can take solace in the knowledge his party faithful won't begrudge him that stance. He won his party's leadership in 2018 on a specific pledge to put the French Communist Party back on the presidential ballot in 2022. The party regretted having declined to field a candidate under its own banner during the last two elections, backing Mélenchon instead. In the end, no matter how close the far-leftist had come to the ultimate prize in 2017, it wasn't worth it.
Le Pen turns the tables
With two high-polling far-right candidates on the presidential ballot in 2022, Marine Le Pen has, too, been appealing for a tactical vote in her favour at the expense of rival newcomer Éric Zemmour. Closing the gap on the centrist incumbent Emmanuel Macron down the stretch – and finally poised to profit from the tactical voting first brandished to keep her father from winning the Élysée Palace – she, however, doesn't shy away from the term. Keen to prevent Zemmour from splitting the far-right vote and keeping her from a run-off rematch with Macron, Le Pen used a campaign ad to command of voters "neither abstention nor dispersion, but a useful vote. Very useful".
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Valeurs Actuelles
[Edito] Mickaël Fonton – Pourquoi les gilets jaunes n’auraient jamais dû quitter les ronds-points
En délaissant leur mode de protestation original pour des manifestations plus conventionnelles, les gilets jaunes ont perdu leur identité et permis le maintien en vie d’une extrême gauche dont l’emprise sur le pays est pourtant à l’origine de leur malheur.
Tout ça pour ça ! S’ils avaient su, les pauvres, à quel point leur mouvement se retournerait contre eux, il y a fort à parier qu’ils ne l’auraient jamais sorti, leur gilet jaune. Ils l’auraient laissé dans leur voiture, à prendre la poussière, objet moche et très largement inutile qu’on s’est quand même forcé à acheter pour éviter de se prendre une amende – déjà une amende – en cas de contrôle policier.
Mais il était fort, le ras-le-bol, l’impression que trop, c’est trop, que ça va deux minutes, le foutage de gueule. « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » avait lancé Jacline Mouraud. C’est vrai : qu’est-ce qu’on fait du pognon, en France ? Ce pognon que l’Etat nous prend, parce que c’est son droit, sous formes d’impôts et de taxes aussi diverses que variées. Ce pognon qu’on lui donnait sans râler depuis des décennies parce qu’on était obéissants, honnêtes et qu’on croyait qu’il s’en servait encore plutôt pas mal, l’Etat, de notre argent. Pour nous défendre, nous protéger, instruire nos enfants et soigner nos vieux. Or ce qu’on voit, en fait, depuis le début, depuis qu’on paye des impôts, soit trente ou quarante ans, ce qu’on voit c’est que tout ça, ce sont des conneries. On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque. Pour plus d’insécurité, plus de déracinement, plus de solitude, plus de chômage. Il monte forcément aux lèvres l’envie de gueuler, l’envie de demander des comptes. « Rend le pognon, Macron ! »
On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque
Le cri originel des gilets jaunes, c’est ça. Ce n’est pas « donne-nous du pognon », ce n’est pas la demande éternelle de toujours plus de moyens, c’est très différent. C’est le refus de se voir encore et toujours ponctionnés pour toujours plus de bêtises. On connait la chanson. Comme Brel, elle dit aux gilets jaunes :
« Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour la solidarité avec les pauvres. Et le gilet jaune de répondre : d’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour aider les sans-papiers. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour lutter contre l’homophobie. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour sauver la planète. Et là nos grands Jacques se reprennent soudain et disent : stop. Assez ! Non possumus. Plus prosaïquement : « Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ? Quoi le climat ? Merde le climat ! C’est ma famille que je vois. Mon usine qui ferme. Mon village déserté. Mon église en ruines. Ne me fait pas chier avec ton écologie, connard ! Arrête, avec tes leçons de morale, avec tes leçons tout court, toi dont les diplômes ne valent pas mon Bac ou le certificat d’études de mon père. Ne nous fais pas chier, t’entend ? »
Cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes
Ce coup de gueule, ce sursaut vital d’un pays profond qui sent qu’il est déjà tard, qu’il est pire que tard, qu’il va bientôt être vraiment trop tard, cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes, ce réflexe de survie, personne ne l’avait anticipé. Personne et surtout pas les habituels contestataires, les professionnels de la grève, du blocage, les syndicalistes, les droits de l’hommistes, les minorités discriminées qui nous pourrissent la vie à annuler des trains, arpenter nos boulevards et réclamer des droits depuis quarante ans. Le gilet jaune originel, c’est précisément le rejet de tout ça. Le gilet jaune, c’est ce qui reste d’un pays comme la France après quarante années de politique aux service des premiers, c’est-à-dire après quarante années d’une politique démagogique, cynique, honteuse, aussi ruineuse qu’inefficace.
Imaginons un instant la panique d’un Philippe Martinez, patron de la CGT (ou d’un Jean-Luc Mélenchon, son pendant politique). Imaginons sa sidération devant un mouvement qu’il ne comprend pas et qui, quand il commence à le percevoir, lui apparaît radicalement différent de ce à quoi il est habitué. Déjà ringardisés par les immenses cortèges des Manifs pour tous, les mouvements syndicaux à l’ancienne voient apparaître cette fois des gens qui semblent leur ressembler et qui disent tout autre chose qu’eux. Des gens qui semblent leur ressembler et qui leur disent tout simplement : vous nous avez bien mis dans la merde, vous et les vôtres, à clochardiser lentement ce beau pays, à ruiner toute une nation en vous accrochant à vos fauteuils, à vos statuts, à vos régimes, à vos avantages acquis.
La différence est que, la Manif pour tous, tous les Martinez de France, tous les grévistes de Navarre, tous les syndicalistes savaient y répondre. Des cathos, des aristos, des fachos, circulez, dehors ! Mais là ? Que dire à Jacline et aux autres ? Que dire aux artisans, aux retraités, aux petits patrons, aux travailleurs indépendants, aux jeunes pros, aux infirmières libérales ? Rien du tout ! Les gilets jaunes, c’était la mort des syndicats classiques donc, osons-le dire, la résurrection tant attendue de la France. A tout le moins le début de sa résurrection. L’aube du renouveau.
Seulement voilà : dans la panique qui devait être la sienne à la contemplation d’un mouvement qui signait son arrêt de mort, sa relégation définitive dans les poubelles de l’histoire, Philippe Martinez a senti d’un coup une délicieuse brise d’hiver lui chatouiller les moustaches. « Oh les idiots, ils font comme nous », a-t-il dû s’écrier au bout du troisième ou du quatrième dimanche. Comment ça, comme nous ? Eh bien oui, ils bloquent, ils filtrent, ils manifestent, avec un peu de chance ils vont finir par casser. On connait. On est sauvés. Je l’imagine dire à ses sbires : « Venez les gars, on va faire croire qu’eux, c’est nous ». « Eux, c’est nous ». La phrase a d’ailleurs été explicitement prononcée par Mélenchon lui-même. « Les dégradations sur les Champs Elysées sont le fait de l’extrême-gauche », s’est-il vanté, après un nouveau samedi de désordre et de casse. Comprendre : c’est nous qui sommes revenus à la manœuvre. Fallait-il qu’ils aient eu peur, tous ces gauchistes, d’avoir perdu la main, d’avoir été mis au rebut, pour revendiquer ainsi des débordements qu’en général ils tentent plutôt de minimiser ou d’imputer à d’autres. Et ça a marché ! Ça a marché au-delà de toute mesure. Ils sont revenus dans le jeu. Les gilets jaunes du début avec leurs revendications originales (la fin de la taxe carbone notamment), ont cédé le pas, ils sont retournés chez eux. Très vite, d’ailleurs. Après Noël, le ton avait déjà changé. La suppression de l’ISF et les habituelles revendications gauchistes étaient revenues au premier plan : haro sur les patrons, sur les entreprises, sur le capitalisme…
La première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur.
Il me faut confesser quelque chose : la première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas très joli, pas très poli et pourtant j’y ai mis tout mon cœur. J’étais en voiture, j’allais prendre un TGV à Montauban pour remonter à Paris, avec ma femme et mon bébé de trois mois. Un blocage improvisé nous a fait sortir de l’autoroute. Nous avons manqué notre train, perdu 120 euros, passé trois heures sur les petites routes du Tarn-et-Garonne et du Lot pour rentrer chez nous, avec l’obligation de reprendre un train le lendemain. Dès ce jour-là, j’ai su que leur révolte n’irait nulle part. Je l’ai dit, je l’ai écrit. En choisissant ce mode d’action (faire suer des gens qui ne leur avaient rien demandé), ils se condamnaient d’avance. Ils se condamnaient doublement : d’abord en se coupant de toute une frange de la population que ce viol de la liberté individuelle révulse, à juste titre, en ce qu’il renvoie précisément à des modes d’action qui ont tué la France à petit feu ; ensuite parce que le trouble à l’ordre public, s’il attire les médias, vous rend aussi dépendant de leur travail ; or il est rapidement apparu que les médias méprisaient ces gilets jaunes qu’ils ne comprenaient pas. Il y avait donc fort à parier que BFMTV et consorts allaient s’évertuer à faire rentrer le discours des gilets jaunes dans des cases connues – celles de l’extrême gauche (ou, à la rigueur, des populistes). Et les lâcher en rase campagne au premier changement de vent dans l’actualité.
Et c’est bien ce qui s’est passé ! Peu à peu, un travail de filtre s’est mis en place. La revendication originelle s’est effacée. Non ils n’étaient pas réacs – alors qu’au départ la gauche violente, qui sait reconnaître ses ennemis, les a bel et bien décrits comme ça ; non ils ne sont pas opposés aux délires de l’écologie – alors que l’étincelle motrice de leur mouvement, c’était précisément ça ; si, si, ils sont plutôt de gauche, il y en a qui votent Mélenchon etc. « Quand une erreur tombe dans le domaine public, elle n’en sort plus jamais et après ça s’appelle l’histoire », dit la formule. Voilà le drame : il fallait tout faire pour ne pas faire comme l’extrême-gauche, pour que tout rapprochement soit impensable. Or le blocage, l’entrave au libre déplacement, est la marque de cette extrême-gauche, qui a toujours vomi la liberté. Le rapprochement s’est fait. Il a tué le mouvement et ressuscité la CGT. Un an après les gilets jaunes du 17 novembre 2018 sont oubliés. Et les responsables de leur misère paradent, plus forts que jamais.
France24 - World
'McKinsey Affair': Prosecutors probe French state's use of private consultancy firms
Issued on: 06/04/2022 - 14:22
FRANCE 24
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France's financial prosecutor said on Wednesday it had opened a preliminary investigation into the role of private consultancy firms used by the state and into possible tax fraud, just days ahead of the first round of France's presidential election.
The probe comes after a Senate inquiry committee revealed that state spending on consulting firms had skyrocketed during President Emmanuel Macron's term in office.
The French president has been forced to defend his government's liberal use of public money on the likes of US-based giant McKinsey, with political rivals sensing an opportunity to narrow his lead just 10 days ahead of the first round of presidential elections on April 10.
>> McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
In its report last month, the Senate investigation concluded that public spending on consultants had more than doubled from 2018-2021, reaching more than €1 billion ($1.1 billion) last year, a record.
The investigation, which condemned the “sprawling phenomenon”, also slammed McKinsey – which declared 329 million euros of sales in France over the last ten years – for failing to pay corporate taxes on that money, which McKinsey denies.
Although government use of private consultants is common elsewhere, the practice is viewed with suspicion in France, where an elite civil service is expected to manage public affairs.
While Macron is still the overwhelming favourite to win a new term, the critiques come as polls suggest the vote may be tighter than expected.
French presidential election © France 24
“You get the impression that there's something murky, but that's not true,” Macron said last week, challenging anyone with evidence of wrongdoing to report it to authorities.
He argued that public procurement policies had been strictly followed and additional help had been required during the Covid-19 pandemic, when ministries and civil servants were stretched thin.
Attention has focused in particular on McKinsey, whose eye-watering fees and tax policies have seen it join other US corporate bogeymen in France – from the BlackRock investment group to Goldman Sachs to genetically modified seed-maker Monsanto.
Some of Macron's rivals have hinted at possible criminality while others have focused on what they see as irresponsible spending and overly cosy relations between the government and companies known for high prices and cut-throat business advice.
“With me, consulting groups will be gone,” hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon promised last week, while far-right leader Marine Le Pen's party has denounced a “state scandal”.
>> Who are the 11 candidates challenging Emmanuel Macron?
Several candidates blasted the government for giving private consultants precedence over France’s highly trained civil servants, noting that their reach extended well beyond management of the Covid-19 pandemic.
McKinsey “received half a million euros to reflect on teachers’ jobs", said Nathalie Arthaud, the candidate from the hard-left Lutte Ouvrière (Workers’ Struggle) party, herself a teacher.
“I reflect on my job every day when I face my students (...) but I don’t ask for half a million; I ask for a decent pay rise, like many workers.”
(FRANCE 24 with AFP, REUTERS)
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2022 FRENCH ELECTIONS
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
France 2022: The Campaign
'McKinsey Affair': Could using private consultants weaken Macron's campaign?
Opex 360
Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 4 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.
Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.
Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.
Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.
Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.
En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.
Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.
Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.
Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.
« Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.
#UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.
When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz
— Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022
Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.
Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.
Photo : Ministère polonais de la Défense
Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 4 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.
Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.
Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.
Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.
Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.
En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.
Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.
Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.
Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.
« Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.
#UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.
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Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.
Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.
Photo : Ministère polonais de la Défense
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Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.
Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.
Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.
Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.
En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.
Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.
Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.
Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.
« Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.
#UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.
When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz
— Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022
Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.
Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.
Photo : Ministère polonais de la Défense
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Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.
Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.
Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.
Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.
En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.
Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.
Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.
le New York TimesPlus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.
« Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.
#UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.
When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz
— Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022
#UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.
#UkraineWarWhen including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz
pic.twitter.com/kQm9CfMmEz— Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022
April 3, 2022
Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.
Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.
une notePhoto : Ministère polonais de la Défense
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
France24 - Monde
Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle
Publié le : 01/04/2022 - 19:04
Line RIFAI
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Même si les Français sont de plus en plus préoccupés par la question climatique, les enquêtes d'opinion montrent que l'environnement n'est pas en tête des principaux enjeux de l'élection présidentielle de 2022. Il arrive même en sixième position, derrière le pouvoir d'achat, la protection sociale, la sécurité, l'immigration et l'emploi, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Les Échos. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle sont-elles en train d'occulter l'urgence écologique ?
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Katheline SCHUBERT, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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Jacques PERCEBOIS, Professeur émérite, Université de Montpellier
Opex 360
Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.
Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.
Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.
Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.
Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.
Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.
S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».
Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.
Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».
Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.
Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».
Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.
L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.
Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.
Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].
Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.
Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.
Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.
Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.
Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.
Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.
S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».
Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.
Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».
Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.
Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».
Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.
L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.
Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.
Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].
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Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.
Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.
Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.
Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.
Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.
S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».
Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.
Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».
Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.
Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».
Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.
L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.
Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.
Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.
Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.
Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.
Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.
tribune publiéeDans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.
par Marine&OcéansOutre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.
S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».
Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.
Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».
Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.
Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».
Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.
L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.
Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.
Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].
France24 - World
What economic policies are France’s presidential candidates proposing?
Issued on: 05/04/2022 - 12:27
Aude MAZOUE
Economic policy has taken something of a back seat in a French presidential campaign initially focused on cultural and identity issues, then overshadowed by the war in Ukraine. But as the country prepares for the April 10 first round, the various candidates are offering different visions of France’s economic future.
The French economy performed better than expected after the calamitous effects of the Covid crisis, with 7 percent growth in 2021 – higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment sank to 7.4 percent in the fourth quarter of 2021, its lowest rate since 2008.
But despite President Emmanuel Macron’s “whatever it takes” approach – throwing as many resources as necessary at dealing with the fallout from Covid – France’s public debt remains substantial, at 112.9 percent of GDP in 2021 (although down from 115.7 percent in 2020), according to the national statistics office INSEE. France was the only country in Europe to see public spending surpass 60 percent of GDP in 2020.
FRANCE 24 looks at what all the candidates are proposing on the economy.
Centrist
Emmanuel Macron has moved to the right on cultural issues since entering the Élysée Palace in 2017, along with the centre ground of the French electorate. But on economic policy he remains true to the en même temps (“at the same time”) approach at the core of his original presidential campaign, keeping a foot in both the centre-right and the centre-left.
The incumbent and favourite wants to renew the dirigiste (interventionist) approach Charles de Gaulle used in the 1960s for the fourth industrial revolution – proposing to pump €30 billion into high-tech industries including semiconductors, space exploration and the life sciences.
Macron is looking anew to protectionist policies – much like those favoured by his main election rival, nationalist-populist Marine Le Pen – and is looking for a way to force the state to buy French products, although it is unclear how he would circumvent the EU’s restrictive state aid laws.
At the same time, Macron wants to increase the inheritance tax threshold from €100,000 to €150,000 while widening the threshold’s application to indirect relatives of the deceased, such as nephews, nieces and step-children.
As a social liberal, Macron also wants to recognise “how families have transformed” by giving couples who live together the same tax status as married couples or those in a civil partnership.
Conservative
Valérie Pécresse, candidate for the traditional conservative Les Républicains (The Republicans or LR) party, has based much of her campaign around the charge that Macron is merely a “pale imitation” of a centre-right leader. As such, she hopes to go further than Macron in economic liberalism, proposing to get rid of France’s famous 35-hour working week in sector-by-sector agreements between business groups and trade unions. Pécresse wants to cut 150,000 civil service jobs and abolish companies’ “social solidarity” contributions – which she sees as an “absurd” tax that dents firms’ competitiveness. She also wants to reduce VAT on electricity, housing and cultural goods.
Pécresse is keen to reach out beyond LR’s bourgeois core support base with a proposal to guarantee a 10 percent increase in the net salary of people earning less than €2,800 per month within the next five years.
Far right
Keen to attract LR voters that are members of what he terms the “patriotic bourgeoisie”, far-right pundit-turned-candidate Éric Zemmour wants to prove his credentials as an economic liberal, proposing a 15 percent tax cut for small businesses, artisans and farmers. He also wants to reduce the inheritance tax, abolish the tax entirely for the transfer of family companies and allow people to transfer property to relatives tax free. Zemmour also proposes exempting primary residences from property tax and eliminating the annual TV licence fee.
But the far-right candidate also has a protectionist streak, calling for the “full reimbursement” of any state subsidies given to firms that take jobs offshore. He also wants low-salaried workers to receive a 13th month of pay, funding it by reducing national insurance contributions.
Targeting a working-class core vote, nationalist-populist Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen has a more statist economic platform than her far-right rival. She wants to intervene to set prices, give out subsidies to prop up faltering sectors of the economy and set up a French sovereign wealth fund to invest in strategic sectors.
Le Pen also favours replacing the current property tax with a wealth tax directed at the rich, totally exempting primary residences. Keen to attract the youth vote, Le Pen wants to get rid of income tax for workers aged under 30 “so that they stay in France and start families here”.
Le Pen’s nationalist-populist rival Nicolas Dupont-Aignan of Debout la France (Stand Up France) is also looking to court workers with the promise of an 8 percent wage increase for all. He has also proposed expanding the role of employees in managing companies and restoring the wealth tax Macron abolished.
Left and far left
The most popular candidate on France’s flagging left and Le Pen’s biggest rival in the battle for a ticket to the second round, La France Insoumise (France Unbowed) leader Jean-Luc Mélenchon hopes to pass a “social emergency law” as soon as possible after taking office, increasing the minimum wage to €1,400 per month (from €1,269.03 at present) and capping salary differences between workers and CEOs at 1 to 20.
He also wants to give 800,000 public sector workers on temporary contracts permanent tenure – while preventing the top companies listed on the French stock exchange, the CAC 40, from paying dividends.
What’s more, Mélenchon wants to bring capital gains tax up to the same level as income tax, introduce a progressive corporate tax and seize all inheritances greater than €12 million (a measure of dubious constitutionality).
The once venerable Socialist Party is a shadow of its former self, having lost votes to Macron in the centre as well as Mélenchon on the far left in 2017. The party’s candidate, Paris Mayor Anne Hidalgo, nevertheless proposes an ambitious economic programme looking to increase the minimum wage by 15 percent, recruit tens of thousands of civil servants and create a new wealth tax she believes will raise €4 billion to spend on environmental “transition”.
Hidalgo also hopes to institute a €5,000 endowment for people who reach 18 to spend on professional or private projects.
Like many of her presidential rivals, Hidalgo wants to reduce the inheritance tax, exempting all fortunes below €300,000 – which would ensure that 95 percent of the population would not pay anything.
Hidalgo’s leftist rival, Yannick Jadot of the Green party, wants to increase the minimum wage by 10 percent and to reduce the hours people have to work. Jadot favours a universal basic income, paid to everybody from the age of 18, and recruiting more than 200,000 new public sector workers.
Jadot also favours increasing VAT on energy to encourage more environmentally friendly behaviour. As the French Greens have so far enjoyed little appeal outside urban areas, Jadot is trying to reach out to rural voters by proposing financial incentives to pass family farms down to relatives.
Betting that the likes of Hidalgo and Jadot have little appeal to the French working class, Communist candidate Fabien Roussel has distinguished himself a throwback to the post-war left, hoping to appeal to a nostalgic nation. Roussel proposes creating 500,000 new civil service posts, increasing civil service salaries by 30 percent, and equalising pay between both men and woman and private and public sector employers within a year.
Far-left candidate Nathalie Arthaud of the communist Lutte ouvrière (Workers’ Fight) party wants to abolish VAT, end “banking secrecy”, exempt workers from “fuel taxes”, and expropriate the entirety of both wealthy people’s fortunes and corporate profits.
Arthaud’s fellow far-leftist Philippe Poutou wants to nationalise energy and pharmaceutical companies, create one million public sector jobs and increase all incomes by €400.
Nationalisation is also on the agenda for Jean Lassalle, leader of the small Resistons! (Resist!) party. Formerly an acolyte of perennial centrist candidate François Bayrou, the rurally-focused Lassalle proposes a “new Marshall Plan” to revitalise the countryside and to exempt firms located in places with fewer than 15,000 from corporation and property taxes.
This article was translated from the original in French.
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Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
L'Humanité
Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !
ActuIl y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.
Anna MussoL’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.
La disparition de la plupart des espèces animales et végétales
Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.
Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparuDurant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.
Des « signaux géochimiques très inhabituels »
De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…
Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.
La première preuve directe d’un changement climatique
Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.
Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.
Le processus d’extinction reste complexe
S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.
sciencesdinosauresastéroïdesgaz Opex 360
Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.
Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.
Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.
Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.
Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.
Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.
Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.
Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.
Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.
Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.
Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.
Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.
Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.
Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.
Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.
Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.
Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.
Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.
Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.
Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.
Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.
Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.
Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.
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Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.
Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.
Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.
Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.
dernier numéroCes 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.
Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.
Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.
New York Times - World
In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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El País (ESP)
Vidrio soplado: la magia de un arte milenario en La Granja
SEGOVIALa Real Fábrica de Cristales es el único centro en España que transmite esta técnica ancestral que, desde el pasado 23 de marzo, aspira a convertirse en patrimonio cultural de la Unesco. Entramos en sus talleres y museo, con brillantes vidrieras y piezas del siglo XVIII
“La elaboración del vidrio soplado no ha cambiado mucho desde la época de los romanos”, asegura Alba Martín, quien desde el pasado mes de diciembre enseña a 15 nuevos aprendices esta técnica ancestral –se estima que apareció en Siria en torno al siglo I antes de Cristo– en la escuela de la Real Fábrica de Cristales de La Granja (Segovia), centro de la que ella misma fue alumna hace casi dos décadas, y el único en España que transmite actualmente este arte milenario. El preciso manejo de horno, caña, ferre y bancal –las herramientas básicas, ya usadas también por los romanos– por sus maestros sopladores, prácticamente magia a ojos de cualquiera, fueron declarados patrimonio cultural inmaterial por el Gobierno español en julio de 2021.“Es un oficio que corre el riesgo de quedar en el olvido”, advierte Paloma Pastor, directora del Museo Tecnológico de la Real Fábrica de Cristales, abierto de nuevo al público tras las restricciones pandémicas, y en cuya visita guiada se puede conocer y contemplar, in situ, tan fascinante proceso creativo.
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El momento no puede ser más oportuno: el pasado 10 de febrero se inauguró el Año Internacional del Vidrio, con el que la ONU pretende sensibilizar sobre la importancia económica, tecnológica y social de este material, “uno de los más versátiles y transformadores de la historia”, según la institución, y cuya técnica artesanal de soplado aspira, desde el 23 de marzo, a entrar en la lista de patrimonio cultural de la Unesco.
“Quienes nos visitan se quedan francamente sorprendidos por la dimensión y la importancia que tiene el edificio”, asegura Pastor. Quizá porque la llamada nave de hornos, que inicia el recorrido por el museo de la Real Fábrica de Cristales, parece, a primera vista, más una iglesia que una factoría. Nos adentramos en el mismo pabellón que José Díaz Gamones, arquitecto del Real Sitio, proyectó en 1770 a las afueras de La Granja por encargo de Carlos III. Un espacio diáfano, de gruesos y altos muros blancos, con ventanas de medio arco por las que se cuela un radiante sol invernal. De planta basilical, con tres naves y dos cruceros coronados por sendas cúpulas, se trata de un magnífico ejemplo de arquitectura industrial europea de carácter regio, declarado Bien de Interés Cultural, que justifica una visita a esta localidad segoviana, a los pies la sierra de Guadarrama.
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Cuestión de seguridad
“En1770 se encargan a la Real Fábrica de Cristales de La Granja una serie de espejos de grandes dimensiones para el Salón del Trono y el Salón de Gasparini, en el Palacio Real de Madrid, pero surge un problema”, explica Paloma Pastor. Concretamente un incendio en la factoría de vidrios planos original, creada en 1727 por Felipe V dentro del pueblo de La Granja, que puso en riesgo a las viviendas cercanas. “Por eso, y porque ya había una necesidad de ampliar la fábrica, se decide construir una nueva planta extramuros”. Pero si hasta entonces los hornos tenían cubiertas de madera, en este caso se construyen con ladrillo y se ubican bajo altas cúpulas –la reconstrucción de uno de ellos, de planta circular, recibe ahora a los visitantes–, “todo dirigido a garantizar la seguridad del nuevo edificio”, añade Pastor.
La respetuosa rehabilitación de la nave original, a cargo de Ignacio de las Casas, acoge la colección tecnológica del museo; 16.000 metros cuadrados dedicados a la evolución técnica del vidrio soplado en España, partiendo de lo más elemental, su materia prima (arena de sílice, tan abundante en esta zona), o el óxido de plomo, elemento “que diferencia al vidrio del cristal”, anuncia la directora, “que le aporta ese brillo y sonido, su valor añadido”. También se expone maquinaria empleada históricamente en la fábrica, como molinos con muelas de granito “para machacar y tamizar las mezclas”, detalla Pastor; las grandes mesas de vaciado que permitieron elaborar los espejos demandados por la corte borbónica –incluso uno tan voluminoso que, según la tradición, Carlos III podía verse reflejado montado a caballo–; prensadoras de brazo incorporadas en el siglo XIX, o un grupo electrógeno Hispano-Suiza empleado cuando había cortes en el suministro eléctrico. El broche lo pone un Cristo de la casa Maumejean “que se expuso en la Exposición Internacional de Artes Decorativas de París en 1925”, cuenta Paloma Pastor, y que forma parte del valioso fondo de vidrieras que atesora el museo de esta familia de artesanos franceses, autores, entre otras, de las que cubren la cúpula del hotel Palace de Madrid o el Patio de Operaciones del Banco de España.
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Arte en directo
Antes de ver el resto de la colección Maumejean, la sala dedicada al Cristal de La Granja (piezas de estilo centroeuropeo del siglo XVIII) o la de vidrio contemporáneo, con una recreación vítrea de Las meninas de Velázquez (obra de Kazue Taguchi), hay que salir al Patio de la Leña –originalmente el fuego de los hornos era alimentado con madera de los bosques de Valsaín– para ver en vivo la pericia de los artesanos de la Real Fábrica de Cristales. A través de una pasarela, los visitantes acceden al taller de soplado, donde maestros y oficiales dan forma a las piezas que se venden en la tienda de la factoría. Maravilla contemplar cómo una pequeña bola incandescente y anaranjada extraída del horno, a unos 1.130 grados, con el extremo de la caña se convierte, a base de moldeado y soplado, en una pieza de cristal brillante que se introduce después en el arca de recocido. En este segundo horno, alargado y con una cinta transportadora en su interior, las creaciones se enfrían durante ocho horas –pasando de 500 grados a temperatura ambiente– conforme avanzan hasta salir por el otro extremo.
Solo entonces pueden cogerse con la mano y pasan a la sala de talla, también accesible desde el patio, donde apostados frente a sus tornos un equipo de cinco expertos talladores cortan, pulen, decoran y desechan las creaciones que no alcanzan el estándar de calidad de la factoría. “Para nosotros el protagonista es el cristal”, aclara Elena Arenal, responsable de comunicación de la Real Fábrica; transparencia y mucho brillo son los rasgos que definen al cristal de La Granja. “Detrás de cada pieza”, añade Paloma Pastor, “hay un proceso humano, un oficio que requiere más de diez años de aprendizaje, y si no ponemos esto en valor, si no se entiende, desaparecerá”.
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Para evitarlo, la Real Fábrica de Cristales de La Granja, que junto a la mallorquina Gordiola conservan una tradición con más de tres siglos de historia en España, ha retomado la formación (con certificado de profesionalidad) de las técnicas de soplado y colada en molde en su escuela taller, fundada en los años noventa y en la que antiguos alumnos como Alba Martín son ahora profesores. A pesar de la pandemia, la Real Fábrica ha impulsado también –a golpe de Zoom, reconoce Paloma Pastor–, junto al Ministerio de Cultura y centros de otros cinco países europeos (Alemania, Finlandia, República Checa, Francia y Hungría), el proyecto para que el soplado de vidrio sea reconocido patrimonio cultural de la Unesco. “Es una candidatura más amplia, que incluye las técnicas de decorado y soplete”, detalla Pastor, y que pretende sensibilizar sobre el “valor de la exclusividad que tiene la artesanía”, sintetiza, “eso es lo que hay que transmitir a la humanidad”. Una tradición que, en más de dos milenios, apenas ha cambiado.
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L'Humanité
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu
ActuDes paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.
Marine CyglerIl y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.
L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.
Des fossiles uniques
Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.
De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.
Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.
La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.
La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.
Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques.
La géographie et le vivant
Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.
Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)
« Un changement climatique brutal »
Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?
En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.
Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?
Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.
En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?
Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34 millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.
Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?
Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.
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[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
France24 - World
Far-left Melenchon makes last push to reach French presidential run-off
Issued on: 06/04/2022 - 12:08Modified: 06/04/2022 - 12:30
Wassim Cornet
Far-left French candidate Jean-Luc Melenchon talked climate, feminism and cost of living at a rally on Tuesday in a bid to persuade youth and undecided voters ahead of Sunday's ballot. The first round of France's presidential election is tipped to be a repeat showdown between incumbent Emmanuel Macron and far-right Marine Le Pen, according to pollsters. FRANCE 24's Wassim Cornet reports from Lille, France.
Valeurs Actuelles
Alpes-Maritimes : une collecte pour sauver l’abbaye de la Madone de Levens
Il s’agit d’un « témoin précieux de l’architecture du “premier art roman” dans le Sud-Est de la France », selon la Fondation du patrimoine. Sa délégation des Alpes-Maritimes va lancer, vendredi 8 avril, une collecte de fonds afin de sauver l’abbaye de la Madone des Près de Levens. Elle espère lever 5 000 euros pour restaurer cette ancienne église, actuellement dans un « état de péril ». « Le monument historique remarquable pourra être restauré autour d’un projet global alliant préservation du patrimoine, agriculture, économie, tourisme », affirme le maire de la commune, Antoine Veran sur la page dédiée à la collecte.
Une crypte bien conservée mais en danger
Mentionnée pour la première fois en 1075, l’église dépendait de l’abbaye de Saint-Pons jusqu’à la Révolution française, lors de laquelle elle fut vendue. Des bâtiments modernes sont par la suite venus s’ajouter à la structure d’origine. Elle a depuis été acquise par la mairie de Levens. La Fondation du patrimoine souligne que sa crypte du XIe siècle « est parfaitement conservée et d’une grande beauté. Elle est classée, ainsi que l’abside qui la surmonte, au titre des Monuments Historiques depuis 1965 ».
Néanmoins, des travaux « d’urgence » et « de sauvetage » sont nécessaires pour faire face notamment aux problèmes d’infiltrations qui fragilisent la crypte. Les sommes récoltées doivent également permettre de faire disparaître les végétaux qui infestent la toiture. Le projet pourrait s’étaler sur plus de deux ans.
Alpes-Maritimes : les dernières actualités
France24 - World
'Macron looks right through you!': Socialist candidate Hidalgo calls on progressives to return to the fold
Issued on: 04/04/2022 - 17:33
With a week to go before the first round of France's presidential election, Anne Hidalgo is languishing at under 2 percent in the polls. If those voter surveys bear out at the ballot box on April 10, the performance would mark a historic low for the embattled Socialist Party. And so a distinct sense of foreboding reigned as supporters gathered Sunday for Hidalgo's rally in Paris, where she remains mayor, with the party already poised for a post-election ideological reckoning.
The 19th-century Cirque d'Hiver, a circus venue in Paris's 11th arrondissement (district), is something of a good luck charm for Anne Hidalgo. It was here in 2014 that she wrapped up her first successful campaign for Paris City Hall. And so, as if to exorcise the hard luck of her beleaguered presidential bid and harken back to the good times, the Socialists chose to return to the covered colosseum on Sunday for her last presidential campaign rally with one more week to go.
As a sign of how far the party has tumbled, just five years after Socialist President François Hollande ceded the Élysée Palace torch to centrist rival Emmanuel Macron, the arena's 2,000 seats were slow to fill on Sunday. A stark contrast with Macron's rally across town the night before, with its 30,000 supporters psyched to re-elect the incumbent. "We don't have the same means," a Hidalgo campaign official explained.
So forget the merchandise stand, the watchword here is sobriety. After all, the final score on Election Day counts for a party's bottom line, too. The difference between scoring above or below 5 percent of the vote in France makes all the difference, with state financing subsidies slashed for candidates who fall below that golden threshold.
Despite the ominous polls, some of the Socialist supporters who turned up to cheer on Hidalgo on Sunday still believe their candidate could be this election's dark horse. "We can do it. We absolutely have to convince the undecided and the abstainers," said Léo, a 22-year-old party member who admits this has been "a difficult campaign".
>> Low blows and a Royal snub: Struggling French left bemoans ‘ugly’ campaign
"The campaign was completely stifled by Macron," a fellow member chimed in. "But we have nothing to be ashamed of and we will continue to relay our ideas."
To muster the troops down the home stretch of this 2022 campaign, two Socialist heavyweights – Lille mayor Martine Aubry, and Bernard Cazeneuve, Hollande's former interior minister, turned out on Sunday to lend a hand. Aubry, a onetime party chief and former Socialist social affairs minister, is still remembered fondly as an architect of France's 35-hour workweek, cherished as a mark of social progress on the left.
"Nous somme indestructibles !" @Anne_Hidalgo au Cirque d'Hiver dans une salle qui explose d'énergie. pic.twitter.com/G0hY5YMDIZ
April 3, 2022Taking the stage in a sea of French, European and rainbow flags, sporting a blue jacket and a wide smile, Hidalgo began by paying tribute to the supporting pair of party luminaries. "Yes, the left that does France good is here! It is here with you, Martine, who changed lives, profoundly and lastingly, with the 35-hour workweek, with universal health coverage, with the law against exclusion. You, Martine, are for me an inspiration and a guide showing us the most essential way, the way of social justice and of loyalty," the candidate declared.
Keen to prove polls wrong
Hidalgo then called for all hands on deck next Sunday, slamming the polls she deemed "limited and biased" and the "zealous pundits who scorned democratic debate". Alluding to far-right pundit-turned-presidential candidate Éric Zemmour, Hidalgo declared, "Together, we can ward off the depressing luck forecast for this campaign, one that elevated vulgarity, promoted violent speech and held out a microphone to the hatred of others, to anti-Semitism, to racism, to sexism."
After addressing the war in Ukraine and calling for an end to buying Russian fuel, "the gas of shame", Hidalgo launched into an attack on Macron's record after five years in office. "His record speaks for itself. As for his [re-election] platform, who would dare call it socially progressive? Who reduced to nothing the tax on big fortunes? He did!" she said. "Who did away with the hardship criteria we put into place for pensions?" she asked and the crowd replied: "He did!"
"If you have left-wing ideas, if you are concerned about social progress, about justice, about ecology, you have to know: Emmanuel Macron looks right through you!" she continued. "Come back to your first family, the realistic and reasonable left, one that admits its mistakes," she appealed.
Having dispatched with Macron, Hidalgo's next target was far-leftist candidate Jean-Luc Mélenchon. A former Socialist who quit to start his own outfit further to the left, Mélenchon is running ahead of a pack of disparate leftists in the polls ahead of the first round and fancies his chances at advancing to the decisive run-off on April 24. Hidalgo accused Mélenchon, who has come out against sending weapons to Ukraine, of indulging Russian leader Vladimir Putin. "For now, you'd be voting for a candidate who refused to help the Ukrainians," she told the crowd.
Turning to her own platform, Hidalgo laid out her key pledge: an emergency law in favour of young people that would order free everyday commutes for those under 26 and eliminate enrolment fees at all French universities.
"In the days to come, every vote won will provide new hope for the future. Each citizen we convince will be giving social justice and climate justice a chance. So let's not give up!" she implored, her voice rasping, to general acclamation and chants of "Hidalgo présidente!"
'Battle of the clans'
After the rally, some supporters boasted unswayable optimism, while others seemed to have already turned the page on an election to forget, thinking ahead to how France's left wing might seek to rebuild. Daniel, for one, with more than 50 years of Socialist Party activism under his belt, wants to "get back to the fundamentals" of French socialism: tending to household purchasing power and fighting poverty. "Now everybody needs to park their egos so we don't relive the same unpleasantness in five years' time," he scoffed.
And yet, behind the scenes, some fear a battle is in the offing between a new generation of Socialists and the old guard, the so-called "elephants", angling to take back control of the party. Hollande, who served as party chief for 11 years before going on to win France's top job in 2012, has made it known that he wants to "do his part" in the rebuilding process. The 67-year-old may even run for a lower-house National Assembly seat in June.
And he isn't the only one of the party's relative household names to be issuing clarion calls for a rebuild, even before the votes are counted. Suffice it to say, a new phase of uncertainty awaits.
"We know it's a difficult time, but we don't want a battle of the clans," Socialist Party chief Olivier Faure told FRANCE 24, recalling that "every time we have managed to come together, we have won".
Indeed, one of the paradoxes of the Socialist Party is that, while it has almost disappeared from the French political landscape at the national level, the party's footprint at the local level remains deep: the Socialists hold the presidency in six of 13 French regions and hold nearly a quarter of the country's 101 departments. Hidalgo, after all, stood as a party success story when she earned the 2022 Socialist nomination last October, a year after winning re-election as mayor of the French capital.
And so beyond next Sunday's vote – and the first-round ouster and historic defeat all but the most ardent faithful expect the party to suffer – all Socialist eyes will be on the so-called third round, those make-or-break legislative elections in June.
This article has been translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONOn This Day in 2007: France's power couple keeps up the façade in a race riven by intrigue
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’
BBC
Who is this future pop megastar on archive TV reel?
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A local TV station's production manager stumbled upon an archive interview with this future rock god from a teachers' strike 50 years ago.
Born and raised in Minneapolis, the budding superstar was attending Lincoln Junior High school in April 1970.
He did an interview about the walkout with CBS local station WCCO, and the old footage was unearthed by a TV production manager.
A flabbergasted childhood friend has confirmed the boy's identity.
But can you guess who it is?
Valeurs Actuelles
Des musées d’Occitanie aident à sauvegarder le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre
« Concrètement, nous avons récupéré des boîtes de conditionnement conçues spécifiquement pour de la conservation à long terme de manuscrits, des caisses, des rouleaux de papier bulles, des protections pour cadres de tableaux, etc. » Voilà ce que Claire Leger, régisseuse des collections pour les musées départementaux de la Haute-Garonne, a déclaré à France Bleu Occitanie dimanche 3 avril, pour expliquer l’initiative d’une quinzaine de musées et de fonds d’archives départementaux d’Occitanie. L’objectif : collecter un maximum de matériel pour protéger le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre.
Dix tonnes de matériel de conservation et de stockage
Dix tonnes de matériel de stockage et de conservation ont été récupérées bénévolement auprès de musées et de fonds d’archives des départements de Haute-Garonne, de l’Aude, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Lot et du Gard. Ces dons doivent partir prochainement pour l’Ukraine via la Pologne. Une fois là-bas, ils seront acheminés sur le territoire ukrainien par le biais de corridors humanitaires. Une première initiative de ce type avait été organisée à la mi-mars en Île-de-France par l’association le Bouclier bleu, une ONG internationale, reconnue par l’Unesco, travaillant pour la préservation du patrimoine culturel des pays ayant signé la Convention de La Haye de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
Occitanie : les dernières actualités
France24 - World
Will France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
Issued on: 01/04/2022 - 21:10
Benjamin DODMAN
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The most potent protest movement in recent French history, the Yellow Vest uprising looked at one point like it might bring a premature end to Emmanuel Macron’s presidency. More than three years after it was smothered, its politicised remnants are counting on their ballots to finish the job.
France’s upcoming presidential election has been described as the least suspenseful in decades, a lopsided contest in which Macron is widely expected to prevail over a motley crew of challengers rejected by a majority of voters.
It’s a prospect 56-year-old Jérôme Batret finds hard to stomach, more than three years after the farmer from rural Auvergne first donned a “yellow vest” in protest at Macron’s government – joining an unconventional insurgency that caught Paris elites napping, rattling the government, baffling commentators, and eventually inspiring copy-cat protests around the world.
Named after the now-famous fluorescent waistcoats that are mandatory in French cars, the Gilets jaunes (Yellow Vests) staged more than 60 consecutive weeks of protests against economic hardship, mounting inequality and a discredited political establishment. They manned roundabouts across the country night and day, took to the streets of towns and cities on every Saturday, and at their peak in December 2018 even stormed the Arc de Triomphe in central Paris, amid scenes of chaos not witnessed since May 1968.
On the day a sea of yellow swarmed the Champs-Elysées, protesters in Batret’s usually tranquil hometown of Le Puy-en-Velay set fire to the local police prefecture with a molotov cocktail. When the French president paid a secretive visit days later to offer shaken officers his support, his vehicle was chased away by angry protesters shouting “Tous pourris” (You’re all corrupt) and “Macron resign”.
Batret was among the very first Gilets jaunes, manning a nearby roundabout non-stop for three weeks. During those heady days, it felt like Macron’s fall was “only a matter of days”, he recalls in an interview with FRANCE 24. Little did he expect the young president would see off the challenge and come back stronger three years later, poised for another mandate.
“He didn’t respect the people back then and he doesn’t respect them now,” says Batret, citing Macron’s pledge last year to “emmerde” (piss off) those who reject Covid-19 vaccines. “We have a president who wants to piss off his own people – and yet he’ll win again.”
‘Politicians in Paris don’t give a shit about us’
Like other rural and suburban workers who formed the backbone of the Yellow Vest insurgency, Batret says his spending power has plummeted during Macron’s five years in office – a turbulent term marked by the coronavirus pandemic and now the fallout from the war in Ukraine. Surging energy prices mean most of his earnings are now swallowed up by the fuel he needs to run his car and tractor, and heat his house.
“People in Paris tell me it’s not so bad for them, but out here in the countryside we’ve got no choice,” he says. “My sons work 35 kilometres from home. That’s 400 euros per month in petrol just to get to work.”
The trigger for the Yellow Vest uprising was an unpopular fuel tax, ostensibly designed to finance France’s transition to a green economy – though it soon became apparent that its proceeds would mostly be used to plug a budget deficit widened by the government’s tax cuts for businesses. The levy infuriated motorists in rural and suburban areas starved of public transport and other services, where households are heavily reliant on their cars.
This original association with motor vehicles, cemented by the symbol of the high-visibility vests, allowed some commentators in well-connected cities to dismiss the protesters as recalcitrant, selfish motorists unconcerned by climate change – an image that has largely stuck.
“Politicians in Paris don’t give a shit about us,” says Batret. “They make empty promises come election time and then leave us to rot. They have no respect for the people.”
A longtime conservative voter, the organic farmer says he will no longer vote for career politicians “who’ve never done anything real in their lives”. On April 10 he will cast his ballot in favour of Jean Lassalle, the Occitan-speaking son of Pyrenean shepherds who was fined 1,500 euros in 2018 for wearing a gilet jaune in France’s National Assembly.
“I know lots of people who never voted before but are now interested in the ‘small candidates’, like Lassalle, [trotskyist Philippe] Poutou, and others who never get mentioned in the media,” says Batret. “I also know people who’ll back extremists like [far-right polemicist] Eric Zemmour, but that says more about their state of despair than their true beliefs.”
When voters head back to the polls two weeks later for the second-round run-off, polls suggest they are likely to face a repeat of the 2017 duel between Macron and veteran far-right candidate Marine Le Pen – a prospect Batret is not relishing.
“On April 24 they’ll be telling us to back Macron as the lesser evil, but I don’t think he is,” he says. “If it’s Macron versus Le Pen again, I’ll vote Le Pen. And if it’s Zemmour, I’ll leave the country.”
‘The Gilets jaunes didn’t just evaporate’
Within months of the rioting witnessed on the Champs Elysée in late 2018, the number of Yellow Vests out on the streets had starkly diminished, and Macron could claim to have largely seen off the most formidable challenge to his presidency.
In terms of its material objectives, the movement was only partially successful. It forced the government into a series of crisis measures to prop up purchasing power, for instance by raising minimum pensions, which helped sap support for the movement. So did Macron’s “Great National Debate”, called in response to the protests, which the ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage – while the Yellow Vests were kept at bay.
Still, the movement left an indelible mark on France, sending a clear warning to the country’s self-styled “Jupiterian” president and putting neglected swathes of the country back on the map.
“The Gilets jaunes didn’t just evaporate after taking off their vests,” says Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po in Bordeaux, who has studied the uprising from its inception and continues to monitor its resurgences.
While the Yellow Vests are now a scattered and diminished force, Della Sudda identifies successive “waves of mobilisation”, some coinciding with policies or statements that galvanised protesters, like the introduction of a Covid-19 health pass restricting people’s freedom of movement or Macron’s pledge to “emmerde” anti-vaxxers.
“There are signs the movement is picking up again, focusing once again on its original themes of purchasing power and social justice,” she says, pointing to the tentative return of Yellow Vests on roundabouts across the country.
“Of course history never repeats itself quite the same way, but we can expect the movement to gain traction again, in one form or another, in the coming months – for instance if Macron puts his pension reform back on the table,” she adds, referring to an unpopular pension overhaul which the government forced through parliament without a vote and then suspended amid the pandemic.
Della Sudda says this year’s presidential campaign has done very little to address the grievances voiced by the Yellow Vests and their supporters, further fuelling popular resentment of politicians. Having pored over some of the tens of thousands of cahiers de doléances (complaint books) drawn up as part of Macron’s national debate, she points to a glaring gap between the country’s dominant political discourse and ordinary people’s real concerns.
“There is a huge discrepancy between the complaints voiced by the Gilets jaunes and by the broader public and the way political parties and the media fail to address these topics,” she says. “It took a war in Ukraine for candidates and the media to start talking about purchasing power – but the problem of energy and food prices did not start with the war.”
Surveys have consistently placed the cost of living at the top of voters’ concerns, followed by health and the environment – largely mirroring the priorities listed by French citizens in the cahiers de doléances, particularly those from rural areas where hospitals and other public services have shut over the years. And yet prior to Russia’s invasion of Ukraine, the presidential campaign was dominated by talk of immigration and Islam, driven by the unrivalled media exposure enjoyed by the likes of Zemmour.
>> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
The gross inadequacy of the campaign means it is still unclear whether the bulk of the Gilets jaunes will boycott the polls or choose to cast protest votes instead, says Della Sudda, though stressing that the uprising has left a profound imprint on many, politicising citizens who previously shunned the polls. She says there are signs large swathes of the movement will seize on the opportunity to deliver their verdict on Macron’s government.
Toppling France’s ‘presidential monarchy’
The Yellow Vests’ relative inexperience of politics has contributed to generating misconceptions – as with their use of the term “apolitical” to stress their rejection of traditional party politics. Studies carried out at the height of the movement revealed that most participants were first-time protesters with no political or union affiliation. A majority said they didn’t believe in the traditional left-right divide, but theirs was a rejection of partisan politics, not of politics per se.
One of the defining features of the Yellow Vests is their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they see as undemocratic. As Della Sudda puts it, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right.”
Those institutions are failing the people, says 56-year-old Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area in southern France, who declined to give her full name. She ranks among the numerous Gilets jaunes who have taken up grassroots politics after years of abstaining from the electoral process.
“I used to boycott the Fifth Republic’s anti-democratic elections,” she says, referring to the presidential regime instituted more than 60 years ago by France’s wartime hero, General Charles De Gaulle. “But after five years of Macron, I’ve decided to use my ballot to stop the rot.”
Sabine likens the Yellow Vest experience to a personal and collective awakening to politics and rampant injustice. She describes its members as “society’s invisible people who have risen up, who have sprung from the earth with their bright jackets, a symbol of alertness and visibility”.
“First there was the uprising, then the movement took root on roundabouts and on social media, and by way of regular meetings and assemblies,” she says. “Over time we were able to elaborate a political thought, in the noble sense of the word, meaning a commitment to improve the society we live in.”
More than three years after they first donned their bright jackets, Sabine and a dozen fellow activists are still out on the roundabout they've occupied on the outskirts of Montpellier since the start of the movement. After lengthy discussions, most members have agreed to back leftist candidate Jean-Luc Mélenchon on April 10.
“There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” the teacher explains. She points to his pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and convene a constituent assembly tasked with drafting a new constitution and replacing France’s “presidential monarchy”.
>> A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’
“Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix. But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system,” Sabine adds. “But our struggle won’t end at the ballot box. Whoever wins on April 24, we’ll keep up the fight.”
Anyone but Macron
A veteran leftist who is having his third shot at the presidency, Mélenchon is locked in a battle for second place with his longtime rival Le Pen – and polls suggest he is likely to fall short once again, missing out on the April 24 run-off. Second-round data also looks more encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago.
>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
On paper, the narrowing gap means Le Pen is more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, says Della Sudda, with some supporters claiming that widespread anger could propel her to an unlikely victory over the president.
“It’s an argument I’ve been hearing on the roundabouts, voiced by a minority of Yellow Vests. But it’s not clear it will translate into widespread support for Le Pen,” she says. “Anti-Macronism is just one component of the Yellow Vest vote; and the National Rally doesn’t carry all of their aspirations – far from it.”
French presidential election © France 24
Both the National Rally and Mélenchon's La France insoumise (France unbowed) have been cautious in their appeals to the Gilets jaunes, wary of scaring away more moderate voters, says Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble, who has carried out extensive surveys of the Yellow Vest movement.
“Mélenchon and Le Pen are trying to present themselves as credible alternatives to Macron, by softening the more divisive elements in their platforms and tempering their populist pitch,” he explains. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive.”
Vying for the working-class vote, the two candidates have focused on the hardship endured by France’s most vulnerable, hoping to draw the Yellow Vests among them without overt appeals.
Mélenchon has had to tread carefully, says Gonthier, noting that many Yellow Vests were deeply suspicious of his longtime membership of the Socialist Party, seeing him as a political “apparatchik”. As for Le Pen, “her party is deeply uncomfortable with the issue of police brutality, which is intimately associated with the Gilets jaunes.”
A tiny window of opportunity
The Yellow Vests’ often violent protests were met with a fierce crackdown that eventually smothered the movement, but not the anger. During the first months of unrest, dozens of protesters, journalists and bystanders suffered shocking injuries – including gouged eyes and hands ripped off – as a result of the rubber bullets and stun grenades used by riot police, while scores of officers were also wounded. The government’s steadfast refusal to question the police tactics, with Macron at one point saying “there is no such thing as police violence”, infuriated the Yellow Vests and further radicalised its diehard members.
Daniel Bodin’s voice breaks into sobs when recalling the violence of those days. The 66-year-old was among the first to man the roundabout near Montpellier, where he and Sabine still don their high-visibility jackets. “We’d never seen anything like it before. They treated us like pariahs,” he says of the “brutal repression” ordered by a president he describes as “authoritarian”.
There is something visceral about the revulsion Macron elicits among many Yellow Vests, who are prone to citing his derogatory comments – such as telling an unemployed man he need only “cross the street” to find a job, complaining about the “crazy money” France spends on welfare, and urging pensioners to “complain less” about their shrinking allowances.
“His comments are proof of his contempt for small folk like us, but it would be foolish to stop at that. It’s the laws he passed that upset me most,” says Bodin, pointing to the Covid-19 health pass and a contentious law extending police powers as evidence of civic freedoms being curtailed under Macron.
Like others in his group, Bodin is routing for Mélenchon in the election. He sees it as the only chance to reverse “the downward slide into neoliberal economics” and “put our politics back into the people’s hands”. He singles out for praise the leftist candidate’s pledge to introduce a so-called “citizen’s initiative referendum”, giving voters the power to initiate policy and revoke their elected representatives.
“But we are neither fans, nor groupies,” he cautions. “And we don’t claim to tell people how they should vote – that’s what political parties do.”
Bodin acknowledges deep divisions within the Yellow Vest movement, between those willing to engage with the electoral process and others who “would rather wait for the system to collapse or a civil war to break out”. “I understand those who are disgusted by politics and don’t want to vote,” he adds. “But we have a tiny window of opportunity and we must give it a try.”
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A year of insurgency: How Yellow Vests left ‘indelible mark’ on French politics
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
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2022 FRENCH ELECTIONS
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
Valeurs Actuelles
Comment les châteaux de la Loire, fleurons de la culture française, attirent à nouveau les touristes
« Elles portent les marques de la tendresse royale ». C’est ainsi que Balzac qualifie les rives de la Loire dans son roman historique sur Catherine de Médicis. L’écrivain réaliste poursuit : « Les châteaux de Chambord, de Blois, d’Amboise, de Chenonceaux, de Chaumont, du Plessis-lez-Tours, tous ceux que les maîtresses de nos rois, que les financiers et les seigneurs se bâtirent à Véretz, Azay-le-Rideau, Ussé, Villandry, Valençay, Chanteloup, Duretal, dont quelques-uns ont disparu, mais dont la plupart vivent encore, sont d’admirables monuments où respirent des merveilles de cette époque ».
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, le Val de Loire abrite de nombreux châteaux, souvent oubliés des habitants, par habitude. Car en Touraine, les châteaux de la Loire font partie du paysage. Jeanne, qui réside dans la commune de Saint-Avertin (37), témoigne : « On est tellement accoutumé à côtoyer ces châteaux, qu’on oublie souvent de réaliser la richesse qu’ils représentent ».
De fait, nombre de tourangeaux préfèrent profiter des vacances pour voyager, plutôt que de redécouvrir leur région. Et la crise sanitaire n’a pas favorisé le tourisme : le ministère de la Culture recense une chute de 60% de la fréquentation touristique en France en 2020. Même après le confinement, les visites culturelles n’ont pas repris leur essor. En Touraine, selon la plateforme de l’information territoriale « Pilote », le château de Chambord a accueilli 707 000 visiteurs dans son domaine en 2021, contre 1 130 000 en 2019. Ce million de visiteurs annuels s’inscrivait dans une croissance régulière de la fréquentation depuis quelques années.
L’art de vivre tourangeau mis en valeur par le « Jardin de la France »
Alors pour remettre ces châteaux à l’honneur, la région Centre-Val de Loire a souhaité pérenniser la dynamique touristique et culturelle, créée en 2019 autour de l’évènement exceptionnel « Viva Leonardo da Vinci », en lançant « Les Nouvelles Renaissances ». D’après le rapport du projet, « Les Nouvelles Renaissances » veulent « s’imposer au fil des années comme un festival de la créativité et de l’art de vivre incontournable, mettant sous les projecteurs tous les atouts et valeurs du territoire régional ». L’édition 2022, intitulée le « Jardin de la France », se donne pour objectif de remettre à l’honneur la richesse des parcs des châteaux, et de montrer « une région du bien manger, du manger sain, qui s’impose en tant que contrées des bons légumes et des bons fruits, vignobles compris ». Ce qui n’est pas sans rappeler la culture gastronomique rabelaisienne !
Concrètement, ce festival de l’art de vivre soutient et valorise tout projet événementiel régional inscrit dans la thématique du « Jardin de la France ». Une opportunité pour faire découvrir des lieux méconnus et favoriser les savoir-faire régionaux. Marie Olivron, responsable de l’évènement, témoigne : « Les Nouvelles Renaissances est un programme culturel et touristique pour mettre en valeur la région et échanger autour de quatre thématiques : nature et patrimoine, création et culture, art de vivre et gastronomie, science et innovation ».
Pour l’heure, plusieurs éléments sont à l’affiche. Le château de Chambord, demeure de François 1er, organise un spectacle de chevaux et de rapaces dans son parc. Le château de la Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire, met en place une exposition dans ses jardins et ses caves autour du voyage du Petit Prince de Saint-Exupéry, tandis que des conférences autour du sculpteur Pierre Ripert, créateur d’un monde balzacien en miniature au début du XXème siècle. De même, des visites guidées dans les vignobles ligériens sont proposées aux amateurs de vin.
Promouvoir un héritage historique
Mais beaucoup de châteaux de la Loire, situés dans des régions voisines, rouvrent également leurs portes pour la nouvelle saison touristique : s’ils ne s’inscrivent pas dans le projet du « Jardin de la France », ils rivalisent toutefois d’ingéniosité pour accueillir leurs visiteurs et valoriser leur histoire, dès le début du mois d’avril : exposition culinaire au château de Valençay (36), fête des jardiniers au château du Lude (72) ou visite ludique au château du Rivau (37). Autant de lieux exceptionnels, forteresses médiévales, monuments religieux ou jardins royaux qui ambitionnent de promouvoir leur héritage auprès du public. L’association des Châteaux de la Loire, qui regroupe plus de 80 monuments, encourage la valorisation de ces joyaux du patrimoine ligérien.
Des projets attrayants, qui, devraient susciter ou réveiller la curiosité des tourangeaux et de leurs voisins, pour des châteaux qui constituent le fleuron de la culture française et qui ont séduit tant de poètes. Faut-il rappeler que la première représentation du Bourgeois Gentilhomme par Molière s’est déroulée au château de Chambord ? Que le lyrisme ronsardien de « Mignonne allons voir si la rose » fut inspiré de ses amours en Touraine ? Que Charles Perrault écrivit son conte de La Belle au bois dormant au château d’Ussé ?
Pourquoi les rives de la Loire possèdent tant de charme concentré dans un morceau de la France ? C’est, selon Balzac, grâce à « sa physionomie particulière » : « La France historique est là ! », écrit-il. « L’Auvergne est l’Auvergne, le Languedoc n’est que le Languedoc, mais la Touraine est la France, et le fleuve le plus national pour nous est la Loire qui arrose la Touraine. On doit dès lors moins s’ étonner de la quantité de monuments enfermés dans les départements qui ont pris le nom et les dérivations du nom de la Loire. À chaque pas qu’ on fait dans ce pays d’enchantements, on découvre un tableau dont la bordure est une rivière ou un ovale tranquille qui réfléchit dans ses profondeurs liquides un château, ses tourelles, ses bois, ses eaux jaillissantes. Il était naturel que là où vivait de préférence la Royauté, où elle établit si longtemps sa cour, vinssent se grouper les hautes fortunes, les distinctions de race et de mérite, et qu’elles s’y élevassent des palais grands comme elles ». Une belle méditation sur l’héritage historique du Val de Loire.
France24 - World
France opens safety investigation into 'serious incident' on New York-Paris flight
Issued on: 06/04/2022 - 16:59
NEWS WIRES
France's bureau that investigates air crashes and aviation safety said Wednesday it is looking into a “serious incident” involving an Air France flight from New York's JFK airport that suffered flight control problems on approach to its landing in Paris.
The BEA said it has opened a safety investigation and that information from the so-called “black box” flight data and cockpit voice recorders is being analyzed.
In a tweet, the bureau said the Boeing 777 suffered flight control issues on its final approach to Paris' Charles de Gaulle airport on Tuesday.
A website maintained by aviation enthusiasts, AIRLIVE.net, posted audio of what it said were exchanges between air traffic control and pilots wrestling with the aircraft before finally landing trans-Atlantic flight AF011.
In the recording, a person identified by the website as a pilot is heard saying to an air traffic controller that they had to abort their initial landing attempt because “the plane did just about anything” and had flight control problems.
Air France said it could not confirm the authenticity of the recording.
Flight tracking websites showed the plane made a loop around the airport before landing. It descended, climbed again and then finally came back down to land.
In a statement, Air France confirmed that the flight crew “aborted their landing sequence and performed a go-around.”
“The go-around is defined by the authorities, aircraft manufacturers and Air France as a normal procedure. The crews are trained and regularly instructed in these procedures, which are used by all airlines to guarantee the safety of flights and passengers,” it said.
The airline said the flight crew “landed the aircraft normally after a second approach.”
Without specifying how many people were aboard the plane, it said: “Air France understands and regrets the discomfort felt by customers.”
(AP)
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People & Profit
Crosswinds: How much damage has Covid-19 done to the aerospace sector?
Nearly 8,000 flights cancelled due to Omicron surge
TECH 24
5G rollout in US hits turbulence with air safety dispute
Opex 360
Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».
Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».
Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.
Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.
Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.
Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».
Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.
Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».
Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.
« Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.
Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.
Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».
Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».
Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.
Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.
Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.
Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».
Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.
Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».
Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.
« Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.
Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».
Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».
Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.
Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.
Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.
Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».
Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.
Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».
Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.
« Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.
Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.
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Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».
Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.
Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.
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Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».
dernier numéroAinsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.
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Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.
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Les nouvelles chaussures de l’élégance
Double Bexley
La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.
149 €. www.bexley.fr
Revisité Tod’s
Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com
Made in England Edward Green
Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.
1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com
Légèreté John Lobb
John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.
Prix sur demande. www.johnlobb.com
Élancé Emling
La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.
450 €. www.emling.fr
Collaboration Weston-Uniforme
J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.
1 150 €. eu.jmweston.com
Monochrome Crockett & Jones
Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.
575 €. eu.crockettandjones.com
Gentleman Berluti
Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com
France24 - Monde
Présidentielle 2022 : Macron sur le terrain de l'écologie
Publié le : 01/04/2022 - 13:47Modifié le : 01/04/2022 - 13:56
Marie SCHUSTER
Mobilisation générale dans le camp d'Emmanuel Macron. Le président-candidat est retourné ce jeudi sur le terrain, à Fouras, en Charente-Martime, pour un déplacement sur le thème de l'écologie. Les précisions de Marie Schuster, journaliste pour FRANCE 24.
Opex 360
Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.
À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.
Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].
Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.
Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.
Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.
« Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.
« À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.
Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.
Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.
Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerUne force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.
À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.
Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].
Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.
Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.
Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.
« Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.
« À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.
Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.
Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.
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À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.
Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].
Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.
Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.
Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.
« Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.
« À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.
Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.
Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.
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À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.
Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].
Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.
Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.
Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.
« Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.
« À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.
Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.
Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.
Valeurs Actuelles
Cosmétiques, la tendance du fait maison
C’ est moi qui l’ai fait ! L’idée du bien fait chez soi a toujours existé dans la beauté avec les décoctions de grand-mère. Depuis quelques années, la tendance a pris un coup de fouet par réaction aux produits cosmétiques existants issus de la pétrochimie (perturbateurs endocriniens, tensioactifs polluants et irritants… ). Et certains se sont mis à concocter eux-mêmes leurs produits.
Puis la pandémie a renforcé la tendance : du temps chez soi, du temps pour soi… avec en prime une quête de naturel et de traçabilité. De la même façon qu’ils ont massivement confectionné leur pain lors du premier confinement, « 33 % des Français se sont en effet lancés dans la beauté home made » , constate le bureau d’études Toluna. Pour répondre à une demande qui aujourd’hui se confirme, des livres de beauté dédiés au DIY ( do it yourself, “faites-le vous-même”) se multiplient, comme la Fabrique de cosmétiques naturels de Marika Wilmes et Hester de Goede (Marabout, 10,90 euros), ou Fabriquer ses produits de beauté et santé de Régine Quéva (Larousse Pratique, 14,90 euros).
« Un phénomène qui repose sur trois intentions : le désir de reprendre le contrôle sur ce que l’on consomme, l’envie de s’offrir du sur-mesure et la satisfaction d’un travail réalisé par ses soins », remarque Alexandre Colin, cofondateur de MyCosmetik. Il y a de nombreux kits prêts à l’emploi : Mes premières tambouilles, de Waam (32 euros sur waamcosmetics.com), DIY Crème de jour universelle, de MyCosmetik (22,75 euros sur mycosmetik.fr), ou le coffret cosmétique maison Crème visage booster de jeunesse d’Aroma-Zone (14,50 € sur aroma-zone.com).
Les conseils de Dieynaba Ndoye, dirigeante de Waam
Leader sur ce marché, Aroma-Zone, dans chacune de ses boutiques, « dispose de présentoirs à thème (cosmétiques solides, crèmes visage… ), proposant à ces “consomm’acteurs” deux à trois ingrédients simples pour obtenir ensuite chez soi un produit fi ni » , explique Pascale Ruberti, sa responsable R & D. « Les magasins organisent des animations régulières pour apprendre à réaliser sur place son shampooing, son sérum… et même son parfum », ajoute-t-elle (à partir de 49 euros les trois heures).
« Comme en cuisine, on ne peut pas utiliser n’importe quoi n’importe comment, surtout en ce qui concerne les huiles essentielles » , remarque le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat des dermatologues- vénéréologues. Ce que confirme Dieynaba Ndoye, fondatrice de Waam, qui, sur son site, délivre toujours des formules courtes et naturelles. « Chaque recette est testée sous le contrôle d’un toxicologue, d’un chargé d’affaires réglementaires, d’un cosmétologue ou d’un pharmacien » , précise Pascale Ruberti.
« Les préparations recommandées sont d’ailleurs soumises aux normes européennes et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique Alexandre Colin. Attention cependant, certains tutos sur Internet n’ont aucune caution professionnelle. Enfin, l’hygiène doit être irréprochable pour la préparation comme pour la conservation des produits : « Trois mois maximum pour une formule avec de l’eau et six avec une formule sans. À conserver au réfrigérateur de préférence », conclut le Dr Isabelle Gallay.
France24 - World
Russian nationalist leader Vladimir Zhirinovsky dies at 75
Issued on: 06/04/2022 - 14:16
NEWS WIRES
Russian nationalist leader Vladimir Zhirinovsky, a senior lawmaker whose sulphurous rhetoric and antics alarmed the West but appealed to Russians’ aggrievement and wounded pride, has died at age 75, the speaker of the lower house of Russia's parliament said Wednesday.
State Duma speaker Vyacheslav Volodin said Zhirinovsky died after “a serious and prolonged illness.” The lawmaker was hospitalized with COVID-19 on February 2; in late March, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said Zhirinovsky was “in serious condition.”
As the leader of the Liberal Democratic Party for three decades, Zhirinovsky was infamous for making vehement statements that were neither liberal nor democratic, and typically delivered with a ferocious glare.
He advocated for Russia to forcefully regain control of Alaska from the United States, suggested that Russia hit former Ukrainian President Petro Poroshenko’s residence with a nuclear weapon and said he wanted a DNA test to see if he was related to Donald Trump.
He also claimed he had received a total of eight COVID-19 shots since August 2020.
While Zhirinovsky played the role of a wild man, many saw him as a tamed one submissive to the Kremlin. In parliament, his party routinely voted to support measures put forth by the more stolid United Russia party, which is President Vladimir Putin’s power base.
Zhirinovsky founded the Liberal Democrats in 1991 as the Soviet Union was pulling apart, and the group became the country’s first officially recognized opposition party. Later accounts contend that its formation was a KGB project aimed at diverting legitimate opposition sentiment into ineffectual channels.
In its early years, the party had a significant presence in parliament. It won the single largest share of votes in the 1993 parliamentary election and took 64 seats in the 450-member Duma. Its prominence steadily declined, and after the 2021 election, the party was down to 21 seats.
Though the party’s influence fell, Zhirinovsky remained a vivid figure whose comments were received with enthusiasm or revulsion but rarely indifference.
Zhirinovsky was born in Almaty, the capital of then-Soviet Kazakhstan, as Vladimir Volfovich Eidelstein, and moved to Moscow at age 18 to undertake Turkish studies at Moscow State University.
After military service, he held a variety of posts in state committees and unions. His political activities were little-noticed until the Liberal Democratic Party's founding eight months before the Soviet Union’s collapse.
Zhirinovsky’s father, who abandoned the family in 1949, was a Jew of Polish descent – an inconvenient heritage given the strong antisemitic views of Russian nationalists. Zhirinovsky long denied he had Jewish ancestry but finally acknowledged it in a 2001 book, dismissing the importance of his ethnic background in a characteristically harsh assessment.
“Why should I reject Russian blood, Russian culture, Russian land, and fall in love with the Jewish people only because of that single drop of blood that my father left in my mother’s body?” he wrote.
(AP)
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The France 24 Interview
'Putin will be gone soon': Exiled Russian dissident Ilya Ponomarev
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn blind eye to threat from Russia?
Opex 360
Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerInitialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].
Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.
Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].
Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].
Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.
Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.
Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».
Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerInitialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].
Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.
Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].
Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].
Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.
Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.
Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerInitialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].
Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.
Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].
Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].
Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.
Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.
Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».
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Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.
Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].
Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].
Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.
Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.
Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».
Valeurs Actuelles
Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés
Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.
Six nouveaux restaurants étoilés
Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.
La province à l’honneur
Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.
La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.
France24 - World
Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Issued on: 31/03/2022 - 12:52
Tom WHEELDON
Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.
Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.
Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.
These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.
‘Extremely vulnerable’
Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.
The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation.
Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”.
Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021.
‘Competitive co-operation’
Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis.
The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.
A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.
Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.”
In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.
“It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.
‘Longstanding interests in Ukraine’
At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism.
Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter.
And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law.
Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia.
So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow.
This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissenstat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.”
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Turkey challenges allies and enemies alike in quest for ‘larger role on world stage’
Europe ‘lacks leverage’ over Turkey amid Erdogan migrant threat
Business Daily
Turkey's inflation rate soars to 49% as Erdogan defends policy
L'Humanité
Le sarcophage de Notre-Dame de Paris
ActuArchéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.
Anna MussoUn sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.
Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.
sciencesnotre-dame-de-parisarchéologie Opex 360
La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».
Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.
Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.
« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.
Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.
« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.
Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».
Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.
Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.
« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.
Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.
« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.
Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
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« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».
Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.
Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.
« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.
Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.
« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.
Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».
Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.
Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.
« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.
Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.
« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.
Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
L'Humanité
Crimes de guerre en Ukraine : les ONG accusent Moscou
ActuViols, exécutions sommaires, utilisation de mines antipersonnel : Human Rights Watch comme Amnesty International ont apporté des témoignages accablants pour les forces russes.
Christophe Deroubaix« Crimes de guerre manifestes dans les zones contrôlées par la Russie. » À l’instar du titre du rapport de Human Rights Watch (HRW), le doute n’est plus permis pour de nombreuses ONG. Depuis le début de la semaine, alors que la découverte de centaines de corps de civils abattus à Boutcha a déclenché une onde de choc internationale, constituant, sans nul doute, un tournant dans la guerre déclenchée par la Russie, de nombreuses organisations ont documenté les crimes commis par celle-ci.
Le rapport d’HRW rendu public lundi évoque des « cas de violations des lois de la guerre par des forces militaires russes à l’encontre de civils dans les zones sous occupation de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev ». « (Ils) témoignent d’une cruauté et d’une violence indicibles et délibérées à l’encontre des civils ukrainiens, a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à HRW. Les viols, meurtres et autres actes de violence contre des personnes détenues par les forces russes devraient faire l’objet d’enquêtes en tant que crimes de guerre. » L’organisation a récupéré « des entretiens avec dix personnes, dont des témoins, des victimes et des habitants des territoires occupés par la Russie, en personne ou par téléphone », précise le rapport. Un cas parmi d’autres : le 4 mars, les forces russes se trouvant à Boutcha, à environ 30 kilomètres au nord-ouest de Kiev, ont appréhendé cinq hommes et exécuté sommairement l’un d’entre eux. Un témoin a déclaré à l’ONG que des soldats avaient forcé les cinq hommes à s’agenouiller au bord de la route, leur couvrant la tête à l’aide de leurs T-shirts et tirant sur l’un d’entre eux derrière la tête.
Évoquant notamment la situation à Boutcha, Volodymyr Zelensky a réclamé, mardi, à l’occasion d’une intervention en direct lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, la création d’une commission d’enquête. Une revendication appuyée, mercredi, par la Turquie. De son côté, le Kremlin a rejeté « catégoriquement » toutes les accusations, prétendant que les images publiées étaient « fausses ». La société américaine Maxar Technologies a publié, lundi, des images remontant à la mi-mars et sur lesquelles on distingue des corps de civils à Boutcha. Or, l’armée ukrainienne n’a repris la ville qu’il y a quelques jours. Berlin, allié solide de Washington, a aussitôt estimé que « les explications données du côté russe (…) ne sont pas tenables à nos yeux ».
Y a-t-il eu d’autres crimes de guerre en dehors de Boutcha ? Amnesty International affirme avoir « collecté des éléments attestant que des civils ukrainiens ont été tués dans le cadre d’attaques menées sans discrimination à Kharkiv et dans l’oblast de Soumy », et fait état « d’une frappe aérienne ayant tué des civils faisant la queue pour acheter de la nourriture à Tchernihiv ». Human Rights Watch a également versé au débat public des témoignages concernant des crimes de guerre dans d’autres endroits contrôlés par les forces russes. Par exemple, celui concernant le village de Staryi Bykiv, dans la région de Tchernihiv. Le 27 février, les forces russes ont rassemblé au moins six hommes, puis les ont exécutés, selon la mère de l’une des victimes.
« Les mines antipersonnel sont légalement interdites depuis 1997 »
L’ONG rapporte un autre élément qui place la Russie en violation du droit international : l’utilisation de mines antipersonnel dans la région de Kharkiv. « Les mines antipersonnel sont légalement interdites par le traité d’Ottawa depuis 1997. La grande majorité des États du monde en sont membres (164, soit 80 % du monde). Le droit international doit être respecté et toute utilisation de mines antipersonnel par un acteur du conflit doit être condamnée », dénonce, dans un communiqué, Anne Héry, directrice du plaidoyer chez Handicap International. Selon les données de cette ONG, 80 % des victimes de ces armes étaient des civils, en 2020, dont 30 % d’enfants. « Les mines tuent ou causent des blessures complexes, avec souvent de graves séquelles invalidantes et des traumatismes psychologiques durables… » rappelle Handicap International. D’autant que le modèle utilisé par la Russie – baptisé POM-3 – fait partie d’une nouvelle génération.
« Toutes les mines antipersonnel sont par nature indiscriminées, mais la POM-3 l’est tout particulièrement en raison de sa capacité à détecter une présence avant que l’on ne marche dessus ou la déstabilise. La projection de ses fragments sur une portée de 16 mètres est spécifiquement conçue pour cibler les yeux, le cou et l’entrejambe », explique Perrine Benoist, directrice de la violence armée chez Handicap International. La Russie, comme la Chine, l’Inde, la République de Corée, le Pakistan et les États-Unis, n’étant pas signataire du traité d’Ottawa, elle ne se considère donc pas « tenue » par celui-ci… Pour le reste, la CPI est saisie et a commencé son travail d’enquête.
RussieHuman Rights Watchamnesty internationalcrimes de guerre Opex 360
La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.
Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.
D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.
« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.
« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.
La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».
La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.
Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.
D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.
« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.
« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.
La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.
Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.
D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.
« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.
« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.
La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerSi elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.
Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.
D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.
« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.
« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.
La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
France24 - World
‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
L'Humanité
« La Cour pénale internationale a déjà mis en place une équipe d’enquêteurs »
EntretienPour la spécialiste de la justice internationale, Raphaëlle Nollez-Goldbach, l’enquête ouverte par la CPI pour les crimes commis en Ukraine est inédite.
Gaël De SantisRaphaëlle Nollez-Goldbach Chargée de recherche au CNRS
Comment va enquêter Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est saisi du dossier ukrainien en mars ?
On sait qu’il est allé sur place. Qu’il aille sur le terrain alors que la guerre en Ukraine se poursuit est quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Il a rencontré la procureure générale d’Ukraine et le président ukrainien. On peut imaginer qu’il a déjà établi des contacts institutionnels pour avoir accès à des éléments de preuve collectés par les enquêteurs nationaux. On sait également qu’il a mis en place une équipe spéciale à la CPI, avec de nouveaux recrutements. Ce procureur a une expérience approfondie des nouvelles méthodes d’analyse de la preuve numérique. Avant d’être procureur de la CPI, il dirigeait l’équipe d’enquêteurs des Nations unies sur les crimes de Daech en Irak. Il avait utilisé et développé tout un système d’analyse de la preuve numérique : récupération de disques durs, de téléphones, d’images et de vidéos. Il existe maintenant des nouvelles techniques d’analyse avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, du traitement automatique du langage. Cela permet de repérer, de classer, de hiérarchiser des photos et des vidéos. Le procureur mène aussi un travail sur place, quand les villes sont libérées, pour récupérer des preuves. C’est-à-dire repérer des corps, faire des autopsies, être présent quand on déterre les cadavres des fosses communes. En Ukraine, il semble que les habitants indiquent directement les endroits de celles-ci aux enquêteurs, mais elles peuvent aussi être détectées par l’usage d’images satellites. Les enquêteurs procèdent enfin à l’audition de témoins des crimes.
La Russie n’est pas membre du Statut de Rome. Sur quelles bases ses ressortissants peuvent-ils être jugés ?
La CPI ne peut juger que les crimes commis sur le territoire d’un État qui a ratifié le Statut, ou commis par un citoyen d’un de ces États. Cela laisse des brèches. Un ressortissant russe qui a commis un crime sur le territoire d’un État qui est membre de la Cour peut donc être jugé. La question se posera – si des mandats d’arrêts sont émis – de la réalité du procès et d’une éventuelle sanction. La Cour, qui ne dispose pas d’une force de police, dépend de la coopération des États pour arrêter les suspects.
Jusqu’où les poursuites peuvent-elles remonter dans la chaîne de commandement ? Les responsables politiques peuvent-ils être inquiétés ?
La CPI a été mise en place pour juger les plus hauts responsables. Elle n’est pas censée juger les soldats de base, qui relèvent des juridictions nationales. La justice internationale se concentre sur les hauts responsables. L’article 28 du Statut prévoit la responsabilité du chef militaire, qui n’a peut-être pas commis de crimes de ses mains, mais en a donné l’ordre ou n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ou réprimer l’exécution de tels crimes par les troupes qu’il dirigeait. L’article 27, lui, précise qu’il n’y a pas d’immunité de fonction pour les chefs d’État devant la CPI.
cour pénale internationaleGuerre en Ukrainejustice internationale Opex 360
Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.
Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.
A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.
C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.
« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.
Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022
Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.
Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.
Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.
Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.
Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.
Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.
A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.
C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.
« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.
Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI
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Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.
Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.
Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.
Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.
Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.
A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.
C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.
« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.
Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022
Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.
Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.
Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.
Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.
Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.
dernier point de situationA priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.
C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.
« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.
Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI
https://t.co/uFTbd0SkKNpic.twitter.com/nh8LLXr7qI— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022
April 1, 2022
Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.
erreur commisePuis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.
Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.
Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.
France24 - World
Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Issued on: 26/03/2022 - 19:36
France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital.
The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.
“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.
Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy.
When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.
A gruelling trip through Europe
They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.
The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.
While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits.
Individuals respond immediately
“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.
Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.
At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre.
“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.
Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.
Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.
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On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
ON THE GROUND
‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
Valeurs Actuelles
Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
Opex 360
L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.
Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.
L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.
Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].
« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.
En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.
Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.
A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.
Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.
De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.
« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.
L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.
Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.
L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.
Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].
« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.
En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.
Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.
A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.
Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.
De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.
« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.
Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.
L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.
Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].
« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.
En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.
Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.
A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.
Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.
De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.
« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.
Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.
L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.
Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].
« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.
En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.
Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.
A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.
Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.
De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.
a rappelé« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.
France24 - World
EU threatens Malta with legal action over 'golden passports'
Issued on: 06/04/2022 - 15:33
NEWS WIRES
The European Commission on Wednesday formally told Malta to end its "golden passport" scheme for deep-pocketed foreign investors or risk EU court action.
The Valletta government has two months to respond to the order, otherwise the matter could be sent to the Court of Justice of the European Union.
The commission said it considered the scheme, which allows non-Europeans to effectively buy Maltese and therefore EU citizenship through defined payments or investments, a "breach of EU law". It "infringes the very status of citizenship of the Union as laid down in the (EU) treaties," it said in a statement.
Wealthy Russians and Chinese in particular have used the scheme to get EU citizenship through Malta, as well as from Cyprus or Bulgaria, which have had similar programs. Cyprus halted its "golden passport" offer last October. Malta excluded Russians and Belarusians from its scheme as Europe cracked down on Russian oligarchs and politically linked individuals over the war in Ukraine, last month.
Bulgaria's parliament on approved legislative changes to end its scheme, on March 24. The commission, the EU's executive tasked with protecting the bloc's treaties, opened infraction procedures against Malta and Cyprus in October 2020.
It issued a recommendation last week saying that EU member states "still operating investor citizenship schemes need to terminate them immediately". It also called for "golden passports" or similar investment-dependent residence permits, given to Russians or Belarusians that are subject to EU sanctions to be immediately withdrawn.
While Malta's suspension of Russian and Belarusian applications for "golden passports" was "a positive step," the commission noted that "Malta continues to operate the scheme for all other nationals and did not express any intention to stop it".
(AFP)
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Top EU body launches procedure to strip Hungary of funding over corruption
EU allies expel more than 200 Russian diplomats and staff amid outrage over Bucha killings
Business Daily
EU poised to ban Russian coal in new sanctions
L'Humanité
L’inhumanité à son apogée
Thomas LemahieuRien n’offusque plus le pouvoir à Athènes : contre les évidences, Kyriakos Mitsotakis prétend ne pas être impliqué dans les renvois manu militari de réfugiés vers la Turquie. Ce jeudi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) apporte une nouvelle pièce accablante pour les autorités grecques. D’après son enquête, basée sur de nombreux témoignages d’exilés, la Grèce recourt à des hommes de main cagoulés, eux-mêmes migrants, pour les refouler violemment. « Il ne peut plus y avoir de dénégation, le gouvernement grec est responsable de ces renvois illégaux à ses frontières, accuse Bill Frelick, l’un des spécialistes de la question pour HRW. La Commission européenne doit de toute urgence engager une procédure légale et tenir le gouvernement grec pour responsable de ces violations des dispositions européennes interdisant les expulsions collectives. »
France24 - World
Israeli lawmaker quits, threatening Bennett's fragile hold on parliament
Issued on: 06/04/2022 - 10:15
NEWS WIRES
Israeli Prime Minister Naftali Bennett lost his razor-thin parliamentary majority on Wednesday after a lawmaker from his nationalist party quit, leaving his government with a more precarious grip on power but in no immediate danger of collapse.
The walkout by Idit Silman, a step she said she took on ideological grounds, left Bennett in control of 60 of the 120 seats in the Knesset. As the assembly is in spring recess, the premier was spared any imminent no-confidence votes.
To succeed, such votes would need the backing of at least 61 lawmakers, including Arab legislators who are outside the ruling coalition but also long-time political enemies of the current opposition leader, former prime minister Benjamin Netanyahu.
But by abandoning her post as Knesset coalition chairwoman in the name of preserving "the Jewish identity of the State of Israel", Silman dealt a blow to Bennett's efforts to keep together a rare alliance of liberal and Arab deputies who opted to join his government last June.
Assembling that coalition empowered Bennett to end Netanyahu's record 12 years in power. Netanyahu welcomed Silman "back home to the nationalist camp" and urged similarly minded coalition members to follow suit.
Bennett had no immediate comment. Religious Affairs Minister Matan Kahane of the premier's now shrunken Yamina ("Rightward") party said Silman's announcement had come as a surprise.
"I hope it's reversible," Kahane told Army Radio. "This government is doing good things for the nation."
Silman, an Orthodox Jew, has also clashed with the health minister over whether Israeli hospitals should enforce strict kosher regulations during the upcoming Passover holiday. Secular Jews and Arab Israelis would likely chafe against such curbs.
In her statement, Silman voiced hope for the creation of a right-wing government "even during this current Knesset" – a call for Bennett's coalition to be brought down before the next election, which is slated for 2025.
(AP)
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Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks
L'Humanité
Produire des fruits en France va devenir compliqué
ActuUn ouvrage de synthèse, rédigé par 47 coauteurs (1) et coordonné par Jean-Michel Legave, ancien directeur de recherche à l’INRAE, montre que les risques induits par le réchauffement climatique dans un pays tempéré comme la France ne cessent d’augmenter. On constate une augmentation des gelées tardives mais aussi des insectes prédateurs à la belle saison, sans oublier les maladies des plantes imputables au réchauffement climatique.
Gérard Le PuillDepuis quelques jours, les reportages télévisés se multiplient pour nous montrer comment les arboriculteurs et les vignerons tentent de lutter contre les dégâts du gel. S’il est trop tôt pour faire un bilan complet, il apparaît déjà que les pertes de récoltes seront encore importantes cette année. Parallèlement, le dernier rapport que vient de publier le GIEC permet de penser que la bataille pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre de +2°C par rapport au début du XXIème siècle est déjà perdue. On peut donc penser que des hivers de plus en plus doux en France feront démarrer la végétation de plus en plus tôt, tandis que les gelées tardives seront de plus en plus dévastatrices. Mais elles ne seront qu’une calamité en forte croissance parmi d’autres.
Dans nos grandes surfaces, qu’il s’agisse des pommes, des poires, des pêches ou des abricots, nous voyons depuis des décennies des produits bien calibrés et de couleur identique proposés en libre-service. On peut même opérer un dernier tri avant de faire passer à la pesée le volume que nous achetons. Mais nous ignorons quelle proportion a été jetée à la poubelle au moment du tri sélectif qui permet au producteur d’avoir la certitude que sa livraison ne lui sera pas renvoyée à ses frais. Malgré le combat mené par certaines associations caritatives, les fruits et légumes présentant quelques « défauts d’aspect » ne trouvent toujours pas leur place dans les rayons de la grande distribution.
Pour ce qui est des fruits, si rien ne change dans ce domaine, les quantités à jeter pour des « défauts d’aspect » seront en augmentation dans les prochaines décennies. C’est l’une des conclusions que l’on peut tirer de la lecture du livre titré « Les productions fruitières à l’heure du changement climatique »(1) qui vient de paraître. Évoquant les pommes du Limousin, il nous informe en page 261 que « depuis les années 2010-2015, l’implantation de nouveaux vergers sans l’appoint de l’irrigation est de plus en plus risqué et l’installation de jeunes arboriculteurs ne peut être envisagée sans un accès à l’irrigation. Les conditions climatiques de l’année 2019 en donnent un bon exemple, puisqu’une diminution significative du calibre moyen des fruits a été observée à la suite d’un printemps froid et humide, suivi d’une sécheresse marquée et de températures très élevées pendant une grande partie de l’été (…) Le maintien de l’attractivité économique de la pomme du Limousin est donc fonction de la capacité des arboriculteurs à adapter leurs vergers et leurs pratiques de culture à l’évolution du climat, sans forcément exclure une diversité variétale » , avertissent les auteurs de l‘ouvrage.
Six années successives de gelées tardives en France
De tels changements demandent des moyens financiers et ne sont donc pas gagnés d’avance. D’autant qu’on lit aussi en pages 199 et 203 que pour l’abricot, par exemple, « les années à très faible production correspondent généralement à des années où le gel a touché l’ensemble des différentes régions de production (…) Récemment, les gels successifs de 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 ont fragilisé les filières arboricoles ou viticoles ». Cela nous donne six années successives de gelées tardives au printemps. Voilà qui ne laisse guère de moyens arboriculteurs comme aux vignerons pour investir afin de s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique.
L’ouvrage évoque aussi « l’influence des conditions climatiques sur la qualité des fruits avec le commentaire suivant en page 290 : « La croissance du fruit et sa composition en sucres sont notamment déterminées par les entrées de carbone et d’eau dans le fruit. Comme des températures élevées et des situations de déficit hydrique peuvent réduire ces entrées au niveau de la plante, on doit s’attendre à des modifications du calibre et de la composition des fruits sous l’influence du changement climatique (…) Chez le pêcher cela conduit à la production de fruits de plus petite taille ».
Promouvoir l’agroécologie et l’agroforesterie
Pour limiter les conséquences néfastes du réchauffement climatique en productions fruitières, les auteurs de l’ouvrage préconisent de nouvelles formes d’agroécologie et d’agroforesterie. Dans le premier cas, « favoriser l’enherbement permet de réduire la température de l‘air par évapotranspiration ». Dans le second, « l’agroforesterie joue un rôle de tampon contre les températures élevées et peut donc potentiellement atténuer les excès de température et de rayonnement liés au changement climatique (…) Si la consommation hydrique d’un système agroforestier est globalement plus élevée du fait de la plus forte densité des plantes arborescentes, arbustives et herbacées, le système lui-même, par sa structure spatiale et temporelle, optimise l’utilisation de l’eau par différents mécanismes.
Mais d’autres problèmes se posent déjà aux arboriculteurs. L’ouvrage précise en page 320, que « la majorité des ravageurs des arbres fruitiers sont des arthropodes » à savoir des insectes et des acariens. Et la hausse de la température moyenne constatée au fil des ans « apparaît comme la variable du taux de croissance des populations de ravageurs (…) Depuis le début des années 2000, un nombre croissant de témoignages de producteurs et d’experts des cultures fruitières révèle une plus grande fréquence d’années caractérisées des développements inhabituels de certains ravageurs et maladies, ainsi que des augmentations de leurs dégâts respectifs. L’imputation du changement climatique dans ces tendances est également suspectée dans ces témoignages », lit-on en pages 232 et 333 dans le chapitre 10 intitulé « L’anticipation des impacts du changement climatique sur les bioagresseurs en arboriculture fruitière ».
Renouer avec les fruits de son jardin
Il résulte de la lecture de cet ouvrage que le métier d’arboriculteur sera, au cours de ce XXIème siècle soumis à de très gros risques, tandis que des pénuries seront à craindre du côté des consommateurs, comme on l’a vu pour certains fruits d’été en 2021. Dans une France qui compte énormément de maisons individuelles, avec un terrain qui couvre souvent plus de 500 m2, planter quelques pommiers, poiriers et abricotiers, au-dessus des framboisiers et des fraisiers peut permettre de récolter beaucoup de fruits à la belle saison, tout en donnant de l’ombre aux cultures potagères et en captant du carbone. Stocker dans une citerne l’eau de pluie qui tombe sur la maison permet aussi de mettre en place un système d’irrigation à débit contrôlé pour les arbres fruitiers comme pour les plantes potagères.
Tout indique déjà que de tels choix seront plus favorables aux jeunes générations que celui qui consiste à installer une piscine individuelle. D’autant que nous risquons de manquer d’eau pour la remplir en été.
fruits et légumes alimentation France24 - World
Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
Issued on: 05/04/2022 - 07:01Modified: 05/04/2022 - 07:02
Benjamin DODMAN
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Global outrage over the gruesome killing of civilians in Ukraine's Bucha has heightened the pressure on Europe to halt its imports of Russian gas. Having led the way, Lithuania and its Baltic neighbours are urging their EU partners to join them in ending all purchases of Moscow’s “toxic” gas.
European leaders vowed on Monday to slap fresh sanctions on Russia following the discovery of a mass grave and tied bodies shot at close range in a northern suburb of Kyiv. But even as they recoiled in horror at the images coming from Bucha, they looked unlikely to agree to unwind the lucrative energy imports that critics say are financing Russia’s invasion of Ukraine.
Lithuania, meanwhile, has done just that – announcing at the weekend that it was ending all imports of Russian gas.
“From now on, Lithuania won’t be consuming a cubic cm of toxic Russian gas,” Ingrida Simonyte, the country’s prime minister, wrote on Twitter on Sunday, hailing her country as the first EU member “to refuse Russian gas imports”.
From now and so on Lithuania won't be consuming a cubic cm of toxic russian gas. LT is the first EU country to refuse Russian gas import.
April 3, 2022The announcement was celebrated as a milestone in achieving energy independence in the former Soviet republic of 2.8 million. It capped a remarkable turnaround for a country that imported almost all of its gas from Russia as recently as 2015.
“Years ago, my country made decisions that today allow us with no pain to break energy ties with the aggressor,” added Lithuania’s president, Gitanas Nauseda, in a separate post. “If we can do it, the rest of Europe can do it too!”
‘Independence’
Like its fellow Baltic states, Lithuania was once heavily reliant on Russian energy imports. But the situation has changed dramatically since 2014, when the country launched a liquid natural gas (LNG) terminal, aptly named “Independence”, in the port city of Klaipeda.
“We understood long ago that to be reliant on one source, namely [Russia’s] Gazprom, was too dangerous for us. So we bought this terminal as a kind of insurance policy,” said Zygimantas Mauricas, chief economist at the Vilnius-based financial institute, Luminor Lietuva, in an interview with FRANCE 24.
“It’s been a very successful investment,” he added. “Not only have we discontinued paying Russia. Now we also sell gas to our neighbours Latvia and Estonia; and from next month, we’ll be selling to Poland too.”
While Latvia and Estonia don’t have an LNG terminal of their own, discussions are under way to build one in partnership with Finland. In the meantime, the operator of Latvia’s natural gas storage facility has said they will rely on existing reserves to also halt imports from Russia.
Crucially, said Mauricas, Latvia has recently taken back control of its gas infrastructure, which used to be in Gazprom’s hands. As a result, it has enough reserves to ride out the rest of the year and can afford to break with Russia.
“The Baltic states realised early on that Russia was using energy as a political tool, we didn’t want to be pushed into a corner,” he said, noting that energy prices have been going up since long before the war in Ukraine. “Russia started the energy war last summer, I’m amazed how the leaders of Western Europe failed to see this earlier.”
Boomerang effect
The three Baltic states have been among the loudest voices urging Europe to end its dependence on Russian oil and gas. Last week, Lithuania’s Nauseda told his EU partners to stop buying Russian fuel “because the Kremlin regime uses this money to finance the destruction of Ukrainian cities and attacks on peaceful civilians”.
Russia supplies about 40% of Europe's gas needs. The share is even larger in countries like Germany, which has been convulsed by a debate over how to unwind a business relationship that is helping to finance the Kremlin’s war effort.
As pictures of the Bucha killings emerged on Sunday, Germany’s Defence Minister Christine Lambrecht broke a longstanding taboo in her country by stating that the EU must discuss banning the import of Russian gas – only to be contradicted by cabinet colleagues the next day.
“The problem for Europe is always the same: how do we inflict pain on Russia without hurting ourselves,” said Nicolas Mazzucchi, a research fellow and energy special at the Fondation pour la recherche stratégique in Paris. “If you strike at the strategic heart of Europe’s economic partnership with Russia, then inevitably there is a boomerang effect.”
When it comes to halting Russian imports, the Baltic states have both an advantage and a headstart over the rest of Europe, Mazzucchi added.
“The Baltic states, as well as Poland, have been striving for many years to reduce their dependence on Russia, notably regarding gas supplies,” he told FRANCE 24. “The three Baltic states are also smaller and less populous than many other EU members, with very different consumer structures. We’re talking about a relatively small consumption of gas compared to the likes of France or Germany.”
Last month, EU leaders laid out a strategy that could cut reliance on this fuel source by two thirds within a year. "Even that target will be extremely hard to meet," said Mazzucchi.
“To supply the Baltic states, you need to find about 10 to 12 million cubic metres per year; it’s difficult but doable,” he said. “On the other hand, when the EU says it plans to reduce its imports of Russian gas by two thirds, that’s 100 billion cubic metres. It’s a whole different scale and a whole different economic and geopolitical problem. We don’t have 100 billion cubic metres that are readily available.”
By pipeline or boat
While there is no shortage of natural gas around the world, the trouble is getting it to Europe, either by pipeline or by boat.
One option would be to boost imports from Azerbaijan, “but that would mean widening the existing pipeline or building a new one", said Mazzucchi, noting that Azerbaijan’s production capacity is also much smaller than Russia’s. Pipelines carrying Algerian gas to southern Europe offer another option, “but one that is not ideal in terms of economic and geopolitical stability", he added.
Overall, Europe should beware of replacing its dependence on Russia with dependence on another supplier, Mazzucchi cautioned, adding that LNG shipments offer a better chance of spreading risk across a pool of suppliers. In the short term, however, such supplies are set to fall short of Europe’s vast demand.
The US has agreed to boost its shipments of liquified natural gas to Europe by 70%, aiming to supply 50 billion cubic metres per year until at least 2030. But that would still only be a third of what Europe imports from Russia, meaning other sources will be needed too.
“The EU can turn to eastern Mediterranean countries, like Cyprus, Israel and perhaps Egypt, but not all countries have available supplies or the capacity to liquefy the gas,” said Mazzucchi. He pointed to another obstacle in the limited number of gas tankers, which are almost exclusively built in Asia and take time to assemble.
The scarcity of immediately available resources means Europe will have to prove it can coordinate and share, said Ben McWilliams, a research analyst in climate and energy policy at the Bruegel Institute in Brussels, in an interview with FRANCE 24.
“LNG is the obvious solution, but as things stand it can only make up for about half the Russian gas, and that’s already stretching it,” he said. “We need coordination and solidarity in gas imports, ideally importing as a single bloc – as the European Commission is now trying to do – rather than having individual member states compete on the international markets and drive prices up.”
This will mean helping member states that have neither LNG terminals nor storage facilities, he said, as well as those like Austria that are heavily reliant on Russian gas and with no access to the sea.
Going green
According to Vilnius-based Mauricas, Europe also needs to be more careful in its choice of suppliers if it wishes to reduce its dependence on autocratic regimes. He said the West’s eagerness to shut down its own production capabilities while demand is still rising had left it at the mercy of autocrats – while bankrolling their regimes.
Europe’s scramble for alternatives to Russian gas and oil comes as the continent’s last extractors of fossil fuels are winding down their operations in an attempt to offset catastrophic global warming. But passing the buck is not a solution, Mauricas argued.
“Fossil fuels are no greener coming from Russia than they are coming from Norway. In fact, they are killing people in Ukraine, as we speak,” he said. “We need to import more energy sources from democratic regimes, which in turn need to step up supply while also investing heavily in renewables.”
That’s another field where Baltic states have been leading the way, added Mauricas, for whom Lithuania’s LNG terminal is “just one side of the coin – the other being a reduction in consumption”.
He pointed to the transformation of Lithuania’s central heating system, which “used to be gas-dominated and now runs at 80% on biofuel", noting that Estonia had made even greater progress. “Our low population density means there is plenty of space to develop wind farms and other renewable projects, both on land and at sea,” he added. It all makes economic sense too, with “gas prices likely to remain high in the near future".
“We shouldn’t be using gas to generate electricity, as some countries in Europe still do,” Mauricas said. “We should be using nuclear power, wind farms or even coal in the short term – particularly when you see what gas is paying for in Ukraine.”
A politically sensitive issue
Mazzucchi agreed that speeding up the transition to green energy sources is one viable option for countries, like Germany, that still rely on gas to generate electricity. There is also scope for European countries to make the storage, transport and distribution of gas across the block more efficient, he said, though cautioning that attempts to reduce household consumption will be a much harder sell.
“Politically it’s a highly sensitive issue,” he explained. “In France, for instance, gas is mainly used for cooking and heating. How do you tell people who just bought a gas cooker that they can’t use it anymore?”
Energy prices have emerged as the hot-button issue in the final stretch of France’s presidential campaign, with candidates rushing to promise subsidies and price caps. Widespread concern over the galloping inflation has played into the hands of far-right candidate Marine Le Pen, who opposed Western sanctions against Russia on the grounds that they would hurt French taxpayers too.
Curbing domestic consumption needs to be part of a coordinated strategy aimed at weaning European economies off their addiction to gas, said McWilliams.
“We need to pause production in certain industrial sectors, substitute gas on the electricity markets, and households now and over the next winter to be considerate with their heating,” he said, noting that the end of the cold season should help the continent replenish its reserves.
“If we’re really serious about solidarity with Ukraine and this course of sanction, then we’ve got to cut demand,” he added. “We need to see gas no longer as a cheap commodity but as a more precious one that needs to be managed more carefully.”
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WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia
The Debate
Mother of all sanctions: Can the West do without Russian oil and gas?
L'Humanité
L’élection du président de la République est-elle un progrès ?
Le débatÉtablie dans la Constitution de 1958 par de Gaulle, la V e République repose sur un système présidentiel renforcé par la révision de 1962. Cette personnification de la vie politique aide-t-elle à la vie démocratique ?
Pierre ChaillanPierre ChaillanOn le constate dans nos pays voisins, il n’existe pas de rapport direct entre l’élection et l’hyperprésidence, comme c’est le cas en France.
Dominique Rousseau Professeur de droit public à l’université Paris-I, Panthéon-Sorbonne
À cette question, il serait facile de répondre oui parce que le suffrage universel est spontanément considéré comme le marqueur de la démocratie. Ainsi, certains présentent le référendum ou l’élargissement du vote à partir de 16 ans comme une garantie de la démocratie, comme un progrès démocratique.
Ainsi fut présentée, en 1962, la révision constitutionnelle qui, en enlevant aux élus la désignation du président de la République et en confiant cette responsabilité au peuple, devait garantir la qualité démocratique du système politique de la V e République.
Mais, à cette question, il serait également facile de répondre non parce que l’exercice du pouvoir présidentiel depuis 1962, quelle que soit la couleur politique de ce pouvoir, ne permet pas de confirmer la thèse faisant de l’élection populaire du président de la République une meilleure garantie pour la démocratie que sa désignation par le Parlement.
Au Portugal, en Autriche, en Roumanie, en Pologne, en Irlande, le président est élu au suffrage universel et dans aucun de ces pays c’est le président qui gouverne. Il n’existe donc pas un lien mécanique entre élection du président au suffrage universel et toute-puissance du président.
Ces réponses contradictoires s’expliquent par le fait que le rôle déterminant du chef de l’État sous la V e République est attribué à son élection au suffrage universel. Or il n’en est rien. Au Portugal, en Autriche, en Roumanie, en Pologne, en Irlande, le président est élu au suffrage universel et dans aucun de ces pays c’est le président qui gouverne. Il n’existe donc pas un lien mécanique entre élection du président au suffrage universel et toute-puissance du président.
En France, les circonstances historiques de la guerre d’Algérie pendant les quatre premières années de la V e République et, à partir de 1962, la soumission de la majorité parlementaire à la personne du président expliquent mieux que l’élection populaire, l’hyperprésidence.
Il suffit pour s’en convaincre d’imaginer la figure qu’aurait prise la V e République si, le Parti communiste ayant appelé à voter pour lui, Alain Poher avait été élu en 1969. Ou plus simplement de se souvenir que Jacques Chirac, bien qu’élu par le peuple en 1995, n’a pas pu gouverner de 1997 à 2002 parce qu’il avait perdu la majorité à l’Assemblée nationale.
Pour casser la pratique politique présidentielle à l’œuvre depuis 1958, il n’est donc nul besoin de revenir sur la révision de 1962. Il suffirait de débrancher le président du lieu où se détermine la politique du pays en inscrivant dans la Constitution qu’il ne préside plus le Conseil des ministres et que ce conseil se tient à Matignon sous la seule présidence du premier ministre.
Mais, surtout, la garantie de la démocratie repose sur le contrôle continu des citoyens sur leurs élus par l’exercice de leurs droits – libertés d’expression et de manifestation, liberté de la presse, droit de grève – et sur une justice indépendante, gardienne, selon la Constitution, de la liberté individuelle et des droits et libertés.
L’actuelle République concentre les pouvoirs et octroie au président un rôle de monarque élu. Il faut changer cela pour redonner de l’intérêt au débat politique.
Nicole Borvo Cohen-Seat Ancienne sénatrice PCF
Plus les pouvoirs sont concentrés entre peu de mains, moins un régime est démocratique. C’est pourquoi la V e République, qui donne au président des pouvoirs exorbitants, est en réalité une monarchie élective.
Loin d’être une garantie démocratique, son élection au suffrage universel ne fait que renforcer ses pouvoirs en lui donnant une « légitimité élective » supérieure à celle des parlementaires. Et l’inversion du calendrier électoral a aggravé les choses en lui donnant la quasi-garantie d’une majorité parlementaire toute dévouée.
Mais la question du mode d’élection est moins importante que celle des pouvoirs du président de la République. Rien n’empêcherait qu’il soit élu au suffrage universel, si les Français·es le veulent, si ses fonctions étaient réduites à celles de simple garant du bon fonctionnement des institutions.
Car le vrai problème est que ces institutions, voulues en 1958 par le général de Gaulle pour régler en force la situation algérienne, sont les plus antidémocratiques de tous les régimes parlementaires et même présidentiels des pays occidentaux.
Mais on constate aussi, et ce n’est pas propre à la France, que les démocraties représentatives telles qu’elles ont fonctionné pendant des décennies sont à bout de souffle, et que la défiance des citoyens envers les élus, la politique, la démocratie elle-même ne cesse de croître.
Il faut passer d’une démocratie intermittente (un bulletin dans l’urne de temps en temps) à une démocratie continue qui permette de donner son propre avis sur les décisions importantes en débat au Parlement comme dans les assemblées territoriales.
D’où l’importance de poser en grand la question d’une VI e République. Or il faut, hélas, constater que cette question majeure n’a pas été un sujet de débat auquel les citoyens avaient droit pendant cette campagne présidentielle.
Pourtant, cette crise démocratique est aussi lourde de conséquences que la crise sociale. C’est elle en effet qui tient les citoyen·ne·s à distance de la politique et qui ne cesse d’aggraver le décalage entre les aspirations populaires et les choix qui sont faits. Réduire cette crise exige évidemment de sortir du présidentialisme outrancier, mais aussi de donner beaucoup plus de pouvoirs aux citoyen·ne·s.
Notamment, il faut passer d’une démocratie intermittente (un bulletin dans l’urne de temps en temps) à une démocratie continue qui leur permette de donner leur propre avis sur les décisions importantes en débat au Parlement comme dans les assemblées territoriales, de les saisir de leurs propres propositions, d’intervenir par des référendums d’initiative citoyenne, ou de révoquer des élu·e·s qui failliraient à leurs engagements.
Et il faut passer d’une démocratie limitée à une démocratie étendue, aux pouvoirs économique (partage du pouvoir dans les entreprises), médiatique (interdiction des concentrations abusives et droit des rédactions) et judiciaire (rupture du cordon ombilical qui soumet aujourd’hui encore la justice à l’exécutif). Alors retrouveront-ils de l’intérêt à la politique, et le chemin des urnes.
républiqueVe république6è république république6è république France24 - World
EU allies expel more than 200 Russian diplomats and staff amid outrage over Bucha killings
Issued on: 05/04/2022 - 13:33
NEWS WIRES
EU nations expelled dozens more Russian diplomats Tuesday amid increasing outrage over the Ukraine conflict, in coordinated moves that have seen more than 200 envoys and staff sent home in 48 hours.
After Germany and France announced around 75 expulsions between them Monday, countries including Italy, Spain and Slovenia followed suit Tuesday -- while the European Union itself declared "persona non grata" a group of Russian officials working with its institutions.
The expulsions were for alleged spying or "national security reasons", but come after international condemnation of killings in the town of Bucha, near Kyiv, where dozens of bodies were discovered after Russian troops withdrew.
Moscow has rejected Western accusations that its forces were responsible, suggesting that released images are fake or the deaths occurred after they pulled out.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters Tuesday that the mass expulsions of its diplomats was "a short-sighted move".
"Narrowing down opportunities for diplomatic communication in such an unprecedentedly difficult crisis environment is a short-sighted move that will further complicate our communication, which is necessary to find a solution," he said.
"And this will inevitably lead to retaliatory steps," he added.
The expulsions come as the EU discusses a fifth round of sanctions on Russia for its invasion of Ukraine on February 24.
'Unbearable images'
Italy announced it was sending home 30 Russian diplomats for reasons of "national security", as part of coordinated action with its EU and US allies.
Later, Prime Minister Mario Draghi called for independent investigations into the killing of civilians in Ukraine that "deeply shake our souls".
"War crimes must be punished. (Russian) President (Vladimir) Putin, the authorities, the Russian army will have to answer for their actions," he said.
Slovenia's government said 33 Russian diplomats were being expelled and the Russian ambassador summoned to express the country's "shock over the killing of Ukrainian civilians".
It later recalled its ambassador to Russia, Branko Rakovec, back to Slovenia for consultations.
Estonia, which shares a border with Russia, said it was expelling 14 Russian consular staff, including seven employees with diplomatic status, and closing Russia's consulate general and consulate office.
Romania announced the expulsion of 10 members of the Russian embassy in Bucharest, while Portugal also declared 10 staff in its Russian embassy "persona non grata" for carrying out activities "contrary to national security".
And Spain's government said it was expelling immediately around 25 Russian diplomats and embassy staff who "represent a threat to the interest of the country".
Keeping dialogue open
In Madrid, Foreign Minister Jose Manuel Albares expressed his country's outrage at "the unbearable images we have seen of the massacre of civilians in the town of Bucha".
But he said Russia's ambassador to Spain will stay on to keep dialogue open, "because we do not lose hope that Putin's war will end".
Denmark will also keep the Russian ambassador for the same reasons -- while expelling 15 "intelligence officers" accused of spying, the government said.
It condemned what it called "Russia's brutality" in Bucha, saying: "Deliberate attacks against civilians are a war crime."
Sweden's foreign minister, Ann Linde, told reporters it was expelling three Russian diplomats who "conducted illegal intelligence operations in Sweden".
On Monday, France expelled 35 Russian diplomats, German officials said Berlin was sending home 40 and Lithuania expelled the Russian ambassador.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has urged the world to enforce tough new sanctions on Moscow over the killings in Bucha, which he has described as "war crimes" and "genocide".
(AFP)
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War in UkraineEU, US plan fresh Russia sanctions over Bucha massacre
AS IT HAPPENED
Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council
WAR IN UKRAINEBaltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
L'Humanité
Précarité alimentaire : une urgence sociale, sanitaire et écologique
TribuneTexte collectif
L’alimentation constitue un lien fort entre la terre, les humains et nos sociétés. Une alimentation choisie, de qualité, saine pour soi et pour la planète doit être accessible à toutes et tous, quel que soit son pouvoir d’achat : le droit à l’alimentation [1] est un droit fondamental.
Pourtant, dans la 6ème puissance économique mondiale, le droit à une alimentation saine est bafoué pour les catégories les plus précaires de la population [2]. Faute de budget, ces dernières n’ont pas la possibilité de se nourrir dignement, en quantité suffisante et de manière adaptée à leurs besoins nutritionnels et leurs convictions personnelles. En 2020, près de sept millions de personnes étaient contraintes de passer par l’aide alimentaire pour se nourrir [3]. Cette précarité alimentaire frappe notamment les plus jeunes, étudiant·es ou non, qui représentent 50% des bénéficiaires des repas servis par Les Restos du cœur [4]. Et cela ne va pas aller en s’améliorant : suite aux dernières négociations commerciales, les prix en grande surface devraient augmenter de 3 à 4% et, du fait de la guerre en Ukraine et de la perturbation des marchés mondiaux associée, le prix de certaines denrées pourrait augmenter d’autant plus. En France, ce serait le cas pour les produits d’origine animale en particulier, comme le porc et les produits laitiers.
Comment vivre dignement lorsque se nourrir s’apparente à une épreuve de survie ? D’après l’Organisation mondiale de la santé [6], ce sont en effet les personnes les plus précaires qui présentent le plus de risques de développer des maladies fortement liées à l’alimentation comme l’obésité, le diabète ou certains cancers. Garantir le droit à une alimentation saine contribuerait fortement à résoudre un grave problème de santé publique.
Donner à chaque personne les moyens de manger à sa faim des produits sains et durables permettrait aussi de contribuer à la nécessaire transformation de notre système agricole et alimentaire [7], en assurant des débouchés à l’agriculture locale et écologique. C’est un levier puissant pour développer des modèles alimentaires résilients, équitables et intensifs en emplois.
Ainsi, remédier à la précarité alimentaire, et plus généralement réaliser le droit à l’alimentation, est une urgence sociale, sanitaire et écologique, dont les responsables politiques doivent se saisir immédiatement. Des mesures fortes et structurantes s’imposent aujourd’hui au sein des débats scientifiques, politiques et associatifs relatifs au droit à l’alimentation.
Parmi elles, on recense notamment la sécurité sociale de l’alimentation, un dispositif universel qui permettrait à chaque personne de disposer d’une somme allouée à l’achat de produits alimentaires dits «conventionnés’’, c’est-à-dire choisis par un processus démocratique. Le but : donner à chacun et à chacune les moyens économiques de se nourrir avec des produits alimentaires sains et durables. Mettre en œuvre la sécurité sociale de l’alimentation permettrait sans nul doute de renforcer le droit à l’alimentation.
Par ailleurs, assurer un accès à des menus sains et durables et mettre en place une tarification sociale des repas dans les lieux de restauration de l’enseignement supérieur permettrait de répondre à la précarité alimentaire de la population étudiante. Cette mesure, qui doit être financée par l’Etat pour assurer la qualité des menus concernés, inclut la mise en place de repas à 1€. Cette tarification doit également s’accompagner d’un renforcement des progrès réalisés dans l’approvisionnement : avec près de 70 millions de repas servis chaque année, les restaurants universitaires constituent un potentiel débouché pour les productions agricoles vertueuses, tant sur le plan écologique que social.
Les mesures existent pour remédier à la précarité alimentaire mais il manque une réelle volonté politique pour les mettre en place. À l’occasion de la campagne présidentielle, nous appelons l’ensemble des candidats et candidates à faire de ce sujet un thème central de l’élection et à mettre ces mesures au cœur des débats.
Signataires :
Accueil paysan
Amis de la Terre
Collectif pour une Sécurité Sociale de l’Alimentation
Crisalim
FNAB (Fédération National pour l’Agriculture Biologique)
Foodwatch France
Génération Equitable (programme porté par Max Havelaar France et FAIRe un monde équitable)
Greenpeace France
Ingénieurs Sans Frontières-Agrista
L’Alternative
MIRAMAP
MABD (Mouvement de l’Agriculture Biodynamique)
Oxfam
Réseau CIVAM
RESES, Réseau Etudiant pour une Société Ecologique et Solidaire
RESOLIS
Sillage, mouvement des jeunes pour l’agroécologie et l’alimentation durable
Solidaires Étudiant-e-s
Terre & Humanisme
Notes :
[1] Selon Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation : “ Le droit à l’alimentation est un droit de l’homme reconnu par le droit international qui protège le droit de chaque être humain à se nourrir dans la dignité, que ce soit en produisant lui-même son alimentation ou en l’achetant.”. Source : http://www.srfood.org/fr/droit-a-l-alimentation
[2] Nations unies - A propos du droit à l’alimentation / voir également le positionnement du RESES
[3] Secours catholique - Etat de la pauvreté en France en 2021, novembre 2021
[4] Les restos du coeur - Faire face à la détresse de la jeunesse, février 2021
[5] Les prix de l’alimentation vont augmenter dans les rayons des supermarchés : comment l’expliquer ?, France Info, 03/03/2022
[6] Voir par exemple la communication de l’OMS de septembre 2016
[7] Voir les résultats d’une étude publiée par le Labo de l’ESS en octobre 2020 ou encore celle de l’IDDRI, parue en février 2022, sur les pratiques alimentaires des plus modestes.
Précarité alimentaire El País (ESP)
La lista de la compra
La primavera ha explotado ya en el mercado y la frutería: las fresas nos seducen con su color y aroma para que nos olvidemos de que si no nos la comemos en 24 horas se autodestruirán, las espinacas, las alcachofas y los espárragos brillan en todo su esplendor y las acelgas nos recuerdan que ellas aún tienen para rato. Si quieres añadir estos ingredientes de temporada -y algunos más- en tu menú y no vas a tener tiempo para ir cocinando día a día, es posible que estas ideas para hacerlo del tirón y vivir de rentas el resto de la semana te sean útiles.
Encenderemos el horno durante una hora y media aproximadamente, y en este tiempo cocinaremos gran parte de las verduras que vamos a consumir durante la semana: llenar este electrodoméstico es una de las mejores maneras de optimizar su coste. Si tienes por ahí una coliflor que amenaza con quedarse orbitando en la nevera y te sobra un rinconcito, trocéala, alíñala bien y súmala al batch para picar con el untable o sola. Si lo que tienes son unos tomates cherry que resultaron un pelín sosos, ponlos en una bandejita con aceite, vinagre, ajo y hierbas y tras 20 minutos de asado se convertirán en una bomba de sabor para las tostadas del desayuno.
Otro truco que vamos a usar para optimizar tiempo y energía es preparar un pisto que servirá tanto para cenar con unos huevos revueltos como de sofrito base para un guiso rápido de garbanzos y alcachofas. ¿Quieres sacarle más partido todavía? Prepara el doble y congela, siempre bien etiquetado con la fecha en la que se preparó y en un envase que no deje entrar el frío -que degradaría el pisto- ni los olores. Tanto el pollo con champiñones como los garbanzos con alcachofas, la crema de verduras -llevándola a ebullición antes de comerla para que recupere la textura- o las verduras asadas pueden congelarse. Si nos acordamos de pasarlos el día anterior a la nevera para que se vayan descongelando sin cambios bruscos de temperatura, mucho mejor.
Seguimos sin incluir los desayunos, meriendas o picoteos en la organización semanal, ya que estos no necesariamente se cocinan. De nuevo recomendamos dejar algunos de los básicos —en cada casa son diferentes— preparados en una bandeja dentro de la nevera para no tener que pensar demasiado mientras todavía luchas por despertarte. Yogur o kéfir, leche o bebida vegetal con copos de avena para tomar fría o caliente -tal cual o con un poco de chocolate 70%, coco rallado, cacao o pasas, orejones o dátiles picados, frambuesas o arándanos-, queso fresco o quark, pechuga de pavo o de pollo asada y loncheada, hummus o cualquier otro untable de los que hemos preparado por aquí, fruta de temporada o aguacate, huevos duros, queso fresco, pepino o tomates cherry para comer en tostada o bocadillo.
Cenas
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Garbanzos con alcachofas + untable de mejillones, judías y aguacate
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Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces
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Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + huevos revueltos con pisto
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Pollo con champiñones + arroz integral + acelgas salteadas con ajo
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Empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras + caballa en papillote cítrica
Comidas
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Garbanzos con alcachofas + huevos revueltos con pisto
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Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras
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Caballa en papillote cítrica + patatas asadas + acelgas salteadas con ajo
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Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces
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Pollo con champiñones + untable de mejillones, judías y aguacate + pan integral
Preparación
- Preparar los ocho paquetitos de caballa repartiendo en la base de un papel de horno un limón y una lima en rodajas, un poco de ajo laminado, hierbas al gusto y encima una caballa de ración sin cabeza y sin tripas, salpimentada y con la piel hacia arriba. Cerrar los paquetitos doblándolos muy bien para que no se pierdan los aromas ni los jugos. Poner en la nevera o congelar (dentro de una bolsa o tartera para que el frío no queme el pescado). Cuando lo vayamos a cocinar, poner los paquetitos en una cazuela a fuego medio tapada -para crear una especie de horno- y dejar entre cuatro y siete minutos, según guste más o menos hecho.
- Encender el horno a 180 grados y distribuir en sus dos bandejas 12 zanahorias frescas cortadas en 4 a lo largo, 6 remolachas frescas peladas y troceadas, 4 boniatos medianos, 4 calabacines medianos, 4 cebollas, 4 patatas de ración y, en una bandejita, 600 g de espárragos verdes troceados y aliñados con un poco de aceite y sal.
- Cocinar al microondas ocho alcachofas enteras lavadas -puede ser en dos tandas- durante 8 minutos. Pasado este tiempo, con mucho cuidado para no quemarnos -podemos usar unas pinzas o usar un paño de cocina limpio- apretar un poco la base de una de las alcachofas: si ceden a la presión están listas, si están muy duras programar dos minutos más. Cuando estén listas, destapar y esperar hasta que se puedan manipular sin quemarse. Quitar las hojas exteriores como se vé en este vídeo, cortar las puntas y cortar las alcachofas en 4 a lo largo. Reservar.
- Pasados 15 minutos, remover los espárragos, las remolachas y las zanahorias. En unos 10 minutos más los espárragos estarán listos, las remolachas y las zanahorias necesitarán unos 15, las patatas unos 45 minutos y los boniatos, las cebollas y los calabacines hasta una hora en total (vigilar a partir de los 45 minutos).
- Preparar una vinagreta con 150 ml de aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez al gusto, sal, pimienta y 80 g de nueces picadas. Aliñar las zanahorias y la remolacha asadas tal y como salgan del horno, para que con el calor absorban el aderezo.
- Cuando podamos manipular las verduras asadas sin quemarnos, pelar y trocear dos cebollas y los boniatos, y ponerlas en una olla con los calabacines troceados. Añadir 1,2 l de caldo de verdura y curry en polvo al gusto. Llevar a ebullición cinco minutos, añadir 4 yogures naturales y triturar hasta conseguir la textura deseada: la crema está lista.
- Pelar y cortar en tiras las dos cebollas asadas restantes. Mezclar con los espárragos y las judías cocidas bien escurridas. Preparar una vinagreta con 3 o 4 chalotas picadas, un par de cucharadas de alcaparras, 150 ml de aceite, sal, pimienta y vinagre al gusto. Acabar de montar la ensalada la misma mañana, añadiendo cada vez la mitad del bonito escurrido (si es en buen aceite de oliva, podemos eliminar el de la vinagreta y usar el de la conserva).
- Trocear en dados 3 cebollas, 3 calabacines medianos, 3 berenjenas, 3 pimientos rojos y 2 pimientos verdes. Cocinar en una olla a fuego medio con un poco de aceite, sal y pimienta, removiendo de vez en cuando hasta conseguir un pisto. Reservar ⅓ en la misma olla para usar como sofrito base de los garbanzos y el resto para las dos cenas de huevos revueltos (en cada una de ellas poner 8 huevos salpimentados con la mitad del pisto reservado a fuego suave, removiendo sin parar hasta conseguir una textura cremosa).
- Añadir al pisto reservado en la olla las alcachofas y los garbanzos cocidos con su líquido de conservación, un poco de pimentón y, si hiciera falta, un chorrito de agua o caldo de verdura. Llevar a ebullición durante cinco minutos, ajustar de sal y condimentos y los garbanzos con alcachofas ya estarán listos.
- Poner 4 cebollas peladas y troceadas en una cazuela con un poco de aceite y sal y dorarlas a fuego medio. Cuando estén, retirar la mitad y añadir los contramuslos de pollo troceados, dejando que se doren unos tres minutos, removiendo. Añadir los champiñones laminados y unos 150 ml de vino blanco, sal, pimienta, tomillo y romero. Guisar todo durante unos 10 minutos: el pollo con champiñones está listo.
- Recuperar el resto de la cebolla, añadir la leche evaporada y cocinar cinco minutos. Añadir los guisantes descongelados y cocinar tres minutos más. Añadir la pasta cocinada un minuto menos de lo que recomiende el fabricante y dejar que se acabe de cocinar en la salsa un minuto, añadiendo el queso curado rallado y mucha pimienta.
- Poner en un bol las 2 latas de mejillones, los 800 g de judías y los 3 aguacates y un poco de sal y pimienta. Tritura con ayuda de una batidora y, si crees que le hace falta, añade un poco más de vinagre y pimentón.
- Cortar 2 pepinos, 4 zanahorias y un pimiento en palitos. Estas crudités en un tarro o bolsa de silicona bien cerrada aguantarán bien tres días en la nevera: en ese momento habrá que repetir el proceso con el resto para acompañar el untable el resto de la semana.
- Lavar y trocear las acelgas. Pelar y laminar ocho dientes de ajo, dorarlos en una cazuela con un poco de aceite. Añadir primero las pencas de las acelgas con sal y pimienta, añadir un chorrito de agua y tapar para que se cocinen al vapor unos cuatro minutos. Añadir las hojas y tapar dos minutos más. Rematar con un poco de pimentón y vinagre a fuego alegre: las acelgas salteadas con ajo están listas.
Fruta y verdura
8 alcachofas, 3 aguacates medianos, 8 patatas de ración, 2 limones, 2 limas, 3 cabezas de ajo, 20 zanahorias frescas, 6 remolachas frescas, 4 boniatos medianos, 7 calabacines medianos, 11 cebollas, 600 g de espárragos verdes, 3 o 4 chalotas, 3 berenjenas, 5 pimientos rojos, 2 pimientos verdes, 300 g de champiñones, 4 pepinos, 1,2 kg de acelgas frescas.
Aves
16 contramuslos de pollo deshuesados.
Carnicería
12 salchichas.
Lácteos
4 yogures naturales, 500 ml de leche evaporada, 200 g de queso curado.
Pescadería
8 caballas de ración sin cabeza ni tripa, abiertas en libro.
Además
1,5 kg de garbanzos cocidos, 2 latas grandes de mejillones en escabeche, 600 g de judías, 800 g de pasta integral al gusto, aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez, sal, pimienta, 80 g de nueces, curry en polvo, 1,2 l de caldo de verdura, 4 latas de bonito en aceite, alcaparras, 2 kg de judías (alubias) cocidas, pimentón, vino blanco, 800 g de guisantes descongelados, tomillo, romero.
France24 - World
From Ukraine with love: Newlyweds defy Russian bombs in Kharkiv
Issued on: 05/04/2022 - 14:17Modified: 05/04/2022 - 17:20
FRANCE 24
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Romeo LANGLOIS
Catherine NORRIS TRENT
Achraf ABID
Authorities in the Kharkiv region have reported more than 50 shells have fallen in the past 24 hours alone as Russian attacks on the northeastern Ukrainian city continue. But even as the prospect of a Russian offensive looms large, one couple has chosen to send out a message of love – and resistance. FRANCE 24’s Catherine Norris Trent, Achraf Abid and Romeo Langlois report.
Amid the devastation of a bombed-out building in central Kharkiv, Anton and Nastya have decided to convey a message of hope and resistance by getting married amid the ruins of their city.
“Despite all the atrocities committed in Kharkiv and Ukraine, there’s still space for love...,” Anton begins, with Nastya continuing: "…and for kindness and warmth. Only feelings like this can help us to cope – and to win."
The couple have chosen to publicise their wedding to show the world that love can prevail even in a time of war and to shine a light on the tragedies unfolding on the ground.
Click on the video player above to watch the full report.
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WAR IN UKRAINE
On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire
War in Ukraine
As it happened: Russia launches rockets on Kharkiv, advances troops on Kyiv
ENCORE!
'It's morally impossible to leave my home': Artist Pavlo Makov stands firm in Kharkiv
France24 - World
Alleged war crimes in Ukraine: 'This is the moment of truth for international justice'
Issued on: 06/04/2022 - 12:55
Haxie MEYERS-BELKIN
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Delivering a chilling account of atrocities allegedly committed by Russian troops over the past six weeks in Ukraine, President Volodymyr Zelensky has urged the UN Security Council to hold Moscow accountable for its crimes. But what does the path to a possible war crimes trial look like? And how realistic is Zelensky’s demand that Russian President Vladimir Putin himself be put on trial? In Perspective, we spoke to human rights lawyer and former New York assistant attorney general Reed Brody. While warning that "we live in a world of impunity", he told FRANCE 24 that "this is the moment of truth for international justice".
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Bosnian War: Looking back at the long siege of Sarajevo, 30 years on
Issued on: 06/04/2022 - 17:17
Emma JAMES
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Thirty years have passed since the siege of Sarajevo began in April 1992. The anniversary of this key moment in the Bosnian War comes as the world sees many tragic comparisons with current events in Ukraine. Sarajevo was under siege from Serbian forces for almost four years, the longest blockade of any capital city in modern warfare. More than 11,000 lives were lost. The city was eventually liberated with the help of the international community. But for those who witnessed events in Sarajevo first-hand, the memories are hard to bear. FRANCE 24's Julien Sauvaget and Emma James report.
'Butcher of Bosnia' Ratko Mladic appeals genocide conviction at The Hague
Bosnian Muslims mark 25th anniversary of Srebrenica massacre
REVISITED
Video: ‘Yugo-nostalgia’ versus nationalism in the Balkans
France24 - World
'Putin will be gone soon': Exiled Russian dissident Ilya Ponomarev
Issued on: 06/04/2022 - 13:43
Marc Perelman
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Exiled Russian dissident Ilya Ponomarev gave an interview to FRANCE 24 from Kyiv. The former Russian lawmaker was the only member of the Douma to vote against the annexation of Crimea back in 2014 and now lives in Ukraine. He predicted that "Putin will be gone soon", arguing that the Russian president has "definitely lost the war" in Ukraine and that "no dictator who has lost a war can stay in power". Asked about the suspected war crimes in Bucha that have shocked the world, Ponomarev claimed that the killings were most likely the results of "panic" by retreating Russian forces, rather than carefully planned.
Ilya Ponomarev, a former Russian lawmaker-turned-opponent of Vladimir Putin, who has lived in Ukraine since 2016, told FRANCE 24 that Putin has already lost the war in Ukraine and that his days in power are numbered.
Ponomarev, who was the only member of the Russian Douma to vote against the annexation of Crimea back in 2014 and who joined the Ukrainian territorial defence forces at the onset of the war, warned that the Russian president will attempt to obtain a military victory by trying to carve out a Russian-controlled area from Kharkiv to Odesa, which would include the Donbas region.
>> Alleged war crimes in Ukraine: 'This is the moment of truth for international justice'
However, he said that Russia had shown its military incompetence by failing to conquer the capital Kyiv and warned that the same fate awaits Moscow in eastern and southern Ukraine. Ponomarev asserted that there would likely be "more" crimes like the ones allegedly committed in Bucha and Borodyanka, towns from which Russia recently retreated.
Ponomarev claimed that these crimes were most likely the results of "panic" by retreating Russian forces rather than the outcome of a carefully designated scheme, noting that the Russian withdrawal was the result of a military defeat and not a planned operation like Moscow claims.
>> Can Moscow ignore the outrage? Russia rejects mounting evidence of Ukraine war crimes
The former Russian lawmaker brushed aside polls that show growing support for the war in Ukraine in Russia, stressing that Putin himself was not as popular as the so-called "special military operation" in Ukraine and that people in Russia were afraid to speak their minds.
Ponomarev claimed that Putin's days are numbered, arguing that no dictator can survive a military defeat. He said regime change could occur either through a popular uprising, which he called for, or through a coup decided by the elite and carried out by insiders.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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AS IT HAPPENED
Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council
The France 24 Interview
Top Navalny aide: 'Putin shortened his time in power when he went to war in Ukraine'
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
BBC
Rare identical Cheshire triplets were 'one-in-200 million'
By Suzanne HaileyBBC North West Tonight
The parents of "one-in-200 million" identical triplet boys are reflecting on the "best but hardest job" as they celebrate their sons' first birthday.
Gina Dewdney and her husband Craig were shocked when doctors at Liverpool Women's Hospital told them their naturally-conceived babies were such a rare occurrence.
When born the boys spent six weeks in hospital before going home.
Now Jimmy, Jensen and Jaxson are celebrating their milestone birthday.
Mrs Dewdney, from Frodsham in Cheshire, said: "They've gone through so much already in their tiny little lives so it's going to be a big celebration for them and for us as well.
"Being a mum is the best job I've ever had. It's the hardest job by far but I absolutely love it now, even through the lack of sleep and the hospital visits.
"It's tough but I'm loving it, I really am."
Mrs Dewdney, 34, said she had an "inkling" she was having twins at first - which was later confirmed with a scan - before the couple spotted a third head on the screen.
"Twenty minutes into the scan Craig said 'is that a third head?' and there was silence," she said.
"The consultant said in 25 years of scanning they'd never seen triplets, and they were all sharing one placenta which is super, super rare."
Mr Dewdney, 35, said: "I was just like 'how does that work holding them?' And I was thinking that's a lot of nappies."
The couple said they had now established a carefully planned routine.
"If they are even 20 minutes out of sync from one another, you'll settle one down and then the other one will wake up and then that one could potentially wake up the baby that you've just put to sleep," Mr Dewdney said.
"Feeding time is interesting. I have to tidy away while Gina is feeding them or if Gina is spoon-feeding two of them I'll go in with the other. It's just learning how to work together with them".
The couple have set up the Cheshire Triplets Instagram page to share their daily routines with almost 20,000 followers.
"I'm getting loads of interest from people from all around the world who are having triplets or twins," Mrs Dewdney said.
"They just want to know life hacks, how to do things, how I manage with three so its been a really positive thing that's come out of this."
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France24 - World
Yemen's fragile truce: Warring parties trade accusations of ceasefire violations
Issued on: 06/04/2022 - 15:21Modified: 06/04/2022 - 15:23
Julia KIM
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The first day of Ramadan brought hope to Yemen with the start of a two-month truce. But a few days in, warring sides have already traded accusations of ceasefire violations. Nonetheless, the fragile truce offers the best hope in years for ending what the UN has called the world's worst humanitarian crisis. Now in its eighth year, the war in Yemen has killed nearly 400,000 people and left millions on the brink of famine. For more on this story, we speak to Dr Elisabeth Kendall, a senior research fellow at Oxford University.
Meanwhile, Iraq is emerging as a new land of opportunity for the Lebanese. Authorities in Baghdad say that more than 20,000 Lebanese migrants have moved there in the past year, mainly to work in the health and service sectors. Iraq has returned to relative stability after defeating the Islamic State group in 2017, while Lebanon is currently in the throes of an unprecedented economic crisis.
Finally, we turn our attention to Egypt, where female comedians have taken to the stage for the country's first all-female stand-up show. Organised by women for women, they say the aim is to empower the fairer sex and challenge stereotypes.
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Sanctions on Russia: Where will Europe get its coal now?
Issued on: 06/04/2022 - 16:10
Solange MOUGIN
We take a look at the EU’s fifth round of sanctions on Russia and the proposal for a ban on Russian coal imports. If passed, it could be a symbolic step toward curbing European dependence on Russian fossil fuels. But the EU will need to look elsewhere for its coal needs. Also, we delve into the latest chapter of Elon Musk's relationship with Twitter. After buying the largest stake in the company, he's now on the board and wants an Edit function added to the site.
BBC
Joy Division and Coronation Street treasures launch British Pop Archive
By Ian YoungsEntertainment & arts reporter
Handwritten lyrics by Joy Division's Ian Curtis and items from Granada TV's history are among the first objects in a new British Pop Archive.
A set of Curtis's lyrics, notebooks and letters is in the collection with the entire archive of Granada, which made shows like Coronation Street.
The British Pop Archive will be housed in Manchester's John Rylands Library.
"We're starting off with a Manchester theme, but I want this to be a British Pop Archive," Prof Hannah Barker said.
The project will launch with an exhibition in the city next month. Many items, including Curtis's lyrics, have not previously been seen in public before.
They include the late singer's alternative lyrics written for the 1980 Joy Division album Closer and an unused verse for the song Atmosphere.
"There's something about seeing music that you're very familiar with and seeing its genesis on paper, and people's edits, that's very exciting," said Prof Barker, who is professor of British history at the University of Manchester and director of the John Rylands Research Institute.
The library will also house the archive of Joy Division and New Order manager and Factory Records co-founder Rob Gretton.
"He literally kept records of everything he did right from the beginning, so that's a fantastic and really big resource," Prof Barker said.
As well as pop music, the archive will cover all forms of popular culture.
Documentary-maker David Olusoga, who is professor of public history at the University of Manchester, described the Granada archive, which spans the 1950s to the 1990s, as "a major record of a crucial era in TV history".
Prof Barker said: "Everybody knows Coronation Street, which is really important as one of the first programmes that takes the lives of working class people seriously. But also Granada's news and documentary outputs were really influential."
She said the Granada files had been stored in a warehouse in North Yorkshire for the past 30 years and had not been accessible.
"When I first started asking people in Manchester if they knew what had happened to the archive - because I knew that one used to exist in Manchester which was accessible to researchers - people said they thought it had been destroyed," she said.
"But I did a bit of digging around, and located where it was, and it was perfectly safe and intact. ITV were very happy actually to return it to Manchester."
Prof Barker said her ambition for the archive is to encompass "post-war popular culture across the whole of the UK", including youth culture and countercultural movements. She is "just as interested in the audiences and fans as I am in the stars", she said.
She is working with author and music historian Jon Savage, who has been appointed professor of popular culture at the University of Manchester.
Post-war British popular culture "is Britain's gift to the world and we want to reflect it in the materials that we collect", he said. "And these materials will be available to the public - that is the most important principle."
The first exhibition, titled Collection, will open at the John Rylands Library on 19 May.
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BBC
Farming labour shortage could mean price rises, MPs warn
By Claire MarshallBBC Rural Affairs Correspondent
Chronic labour shortages in the food and farming sector could lead to price rises and the UK becoming more dependent on food imports, MPs warn.
The report by the Environment, Food and Rural Affairs Committee said Covid and Brexit had a huge impact on the sector.
MPs want ministers to ease English language rules for skilled workers, and expand the seasonal worker visa scheme.
The Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) said it was "continuing to work with the sector".
500,000 vacancies
Last year, a sudden decline in overseas labour led to more than half a million job vacancies in the food and farming sector, out of a workforce of four million.
Almost a quarter of the UK daffodil crop was left unpicked. Fruit suppliers were forced to leave produce rotting in the fields.
A lack of skilled butchers and abattoir workers meant some 35,000 pigs destined to be made into sausages, bacon and chops were incinerated or rendered - reduced to lard.
When the supply of Christmas turkeys was threatened by a shortage of workers and HGV drivers, the government stepped in and set up a temporary visa scheme.
However the committee heard that industry members had been warning the government since spring 2021 and that this was "too little too late". It led to a serious impact on animal welfare, food security, and the mental health of workers.
Price rises
While the report welcomed "some of the government's work" it warned that "without fundamental change" the UK was facing "a chain reaction of wage rises, leading to price increases and food production being exported abroad".
Neil Parish, chairman of the EFRA committee, said: "The government's attitude to the plight of food and farming workers was particularly disappointing."
MPs said they were "struck by the government's failure to grasp the labour issues" and there had been an "unwelcome tendency ... to blame the sector for not doing more to tackle the problem or fully utilising the immigration system, on the basis of incorrect information on its own immigration system".
Nick Allen, chief executive of the British Meat Processors Association, said the impact of the new post-Brexit immigration regime and Covid had been "crippling".
"As a result of the conflict in Ukraine, we find ourselves faced with a severe test of the UK's food security, it's clear that this approach has allowed structural weaknesses to develop, which have compromised Britain's food resilience."
The FDF's director of policy and corporate affairs, Jayne Almond, said: "Compounding the inflationary pressures on UK food and drink manufacturers, many businesses continue to struggle with systemic labour shortages."
And the National Farmers' Union president Minette Batters said her union was calling for a review of the immigration system, including the seasonal workers' visa scheme.
She said: "Today's report from the Efra committee backs up the NFU's long-standing call for a more enabling immigration policy which mitigates against the crippling labour shortages and structural issues that have existed throughout the food supply chain for many months."
The new report calls for a "radical rethink" of labour strategy, including a review of the skilled workers visa scheme; and for the seasonal workers pilot visa scheme to be made permanent.
It also said there should be a 'tailoring' of the English language requirement to the "needs of the industry". This could mean less stringent testing for some workers.
Longer-term, home-grown talent should be "nurtured", said the MPs, alongside the development of new technology.
In a statement, Defra said it was looking at how new technology could be used in the sector.
It added: "We fully acknowledge that the food and farming industry is facing labour challenges and we continue to work with the sector to mitigate them.
"We have given the industry greater certainty by enabling the seasonal workers scheme until the end of 2024, allowing overseas workers to come to the UK for up to six months to work in the horticulture sector.
"Our new points-based immigration system also expanded the skilled worker route to many more occupations, including butchers, who can now be recruited from anywhere in the world."
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France24 - World
A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'
Issued on: 01/04/2022 - 12:56
Claire PACCALIN
The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".
LONG READFighting endometriosis: ‘I don’t know what it means to be free from pain’
COVID-19Success of online medical portal Doctolib highlights the French state’s failure to digitise
FRANCE IN FOCUS
The growing anger of French midwives
BBC
The siege of Sarajevo 30 years on: ‘We felt forgotten'
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The siege of Sarajevo started 30 years ago this week. It was the longest siege in modern history.
Over a quarter of a million people lived under heavy bombardment and shelling for nearly four years. More than 10,000 people died.
Zlata Filipovic was amongst the Bosnian children who witnessed the atrocities in their hometown. Her solace was the diary she kept.
She now lives and works as a film producer in Dublin, from where she spoke to the BBC about her life under siege and its echoes in Ukraine.
Producer: Cagil Kasapoglu
France24 - World
Chileans to vote on new constitution on Sept 4, says government
Issued on: 06/04/2022 - 01:58
NEWS WIRES
Chileans will vote in a mandatory referendum on September 4 to approve or reject a new constitution to replace the one enacted in 1980 by the regime of dictator Augusto Pinochet, the government said Tuesday.
The country, which elected a leftist president in December after a polarising race, is going through profound change since an anti-inequality social uprising in 2019 that left dozens dead, rocking the economy and political establishment.
Those protests had the backing of former student leader Gabriel Boric, elected president over a far-right candidate on promises of installing a "welfare state."
He also vowed to undo Chile's constitutionally protected neo-liberal economic model, which is credited with the country's relative wealth but blamed for its deep-rooted social inequality.
The 2019 protests led to a referendum in 2020 in which Chileans voted overwhelmingly in favour or changing the constitution.
This led to elections in May 2021 for 155 members of the Constitutional Convention tasked with drafting a new founding law for the South American country.
The largely left-leaning elected body started work on the text in July last year.
On Tuesday, Boric's government said Chileans will vote on the new constitution on September 4.
The date is symbolic in Chile: it was the traditional date for presidential elections until the coup d'etat that ousted socialist leader Salvador Allende in 1973 and introduced nearly two decades of brutal dictatorship.
Some 15 million eligible voters will have two months to weigh the proposed text before making their mark in September, the government said.
(AFP)
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High hopes and a raft of challenges as Chile shifts left under Boric
Chile’s Congress approves bill to legalize same-sex marriage
Leftist Boric wins Chile presidential election after far-right rival quickly concedes
BBC
Brain injury: ‘They leave their walking frames and they’re free’
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Graham Hill was a keen cyclist before he discovered he had a brain tumour in 2012.
The 48-year-old spent months in hospital recovering.
Surgery had impacted the father-of-two's balance and ability to walk more than a short distance.
The County Antrim man believed his cycling days were over until he joined the Pedal Power Cycling Club, run by Brain Injury Matters.
The group uses adapted bikes to cater for those with a brain injury. It is a joint project with cycling and walking charity Sustrans, which provides a number of bikes including side-by-side tandems.
Physiotherapist Dr Jonathan McCrea, head of services at Brain Injury Matters, said: "It is one of the most spine-tingling moments when you see people who have had profound life-changing injuries come here.
“They have lost their sense of self and all of sudden they leave their walking frames behind, get on the bikes and they’re free.”
Video journalist: Niall McCracken
France24 - World
NGO accuses Malian troops, Russian mercenaries of killing hundreds of civilians
Issued on: 05/04/2022 - 08:47Modified: 05/04/2022 - 08:49
NEWS WIRES
Malian troops and suspected Russian mercenaries allegedly executed around 300 civilian men over five days during a military operation in a central town, Human Rights Watch (HRW) said in a report on Tuesday.
The killings took place between March 27 and 31 in Moura, a rural town of around 10,000 inhabitants in the Mopti region, a hotspot of jihadist activity that has intensified and spread to neighbouring countries in the Sahel region.
"The incident is the worst single atrocity reported in Mali's decade-long armed conflict," HRW said.
The reported executions sparked condemnation from the United States, the European Union, France and Germany, who have all called on the Malian government to allow for an independent investigation.
#Mali | La France est gravement préoccupée par les informations faisant état d'exactions massives à Moura par des éléments des forces armées 🇲🇱 accompagnées de mercenaires 🇷🇺 du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils.→ https://t.co/WmaDZG1lxV pic.twitter.com/X8yluZhACs
April 4, 2022The West African country's army on Saturday said it had killed more than 200 Islamist militants in the operation in Moura after it received information about a meeting between rebel groups. It added that it would investigate any allegations of rights abuses.
A Mali military spokesman did not immediately respond to requests for comment on the report by New York-based HRW.
Nineteen witnesses told the rights group that Malian and Russian-speaking soldiers arrived by helicopter and exchanged two rounds of gunfire with Islamist fighters, during which rebels, soldiers and a few civilians were killed.
The troops then deployed through the town, summarily executed several men then gathered hundreds of unarmed others from their homes and took them to the bank of a nearby river, the witnesses told HRW.
Many were traders from surrounding villages who came to attend the town's weekly livestock market. Some were infiltrated militants, the witnesses told HRW.
The men were held for five days under the sun and arbitrarily selected for execution by gunfire during the night.
Bodies were piled into three mass graves, HRW said.
The operation allegedly involved over 100 Russian-speaking men, according to multiple security sources who spoke to HRW.
Several witnesses also described white soldiers speaking an unfamiliar foreign language they believed to be Russian.
One trader said he was drinking tea with his two brothers while waiting for the market to start when he heard shooting.
"Seven Russians approached, gesturing for us to get up. There were no Malian soldiers with them. They searched us and the house, then took us east of the village, near the river, where we found another 100 men," he told HRW.
"Another group of Russians pointed at my brothers and another man. I thought they were going for interrogation. They took them several metres away and executed them, point blank," he said.
Reuters was unable to independently confirm the witnesses' accounts.
Mali's transitional government, which took power in a 2020 military coup, is battling the insurgency with the help of private military contractors belonging to Russia's Wagner group.
Both Mali and Russia have previously said they are not mercenaries but trainers helping local troops with equipment bought from Russia.
(REUTERS)
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Mali's ruling junta orders suspension of FRANCE 24 and RFI
UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight
The France 24 Interview
Mali’s Prime Minister Choguel Maiga: France had 'a plan' to overthrow the junta government
BBC
Flight cancellations continue due to staff shortages
British Airways has cancelled four flights at Heathrow Airport today due to Covid-related absences, on top of 74 services previously withdrawn.
The airline had already signalled it intention to cancel most of the flights following a decision to reduce its schedule until the end of May.
But recent high levels of staff absence due to Covid have meant further flights being called off ahead of Easter.
EasyJet cancelled about 30 flights at Gatwick Airport on Wednesday.
Thousands of holidaymakers have seen their Easter getaways - the first holiday since the end of Covid travel restrictions - delayed or cancelled because airlines and airports do not have enough staff to meet the recovery in demand.
BA withdrew six flights at the last minute on Tuesday as a result of Covid absences.
On Monday, it cancelled scheduled 62 flights but 12 of them were grounded at the last minute.
Covid-related absences have compounded staff shortages at airports and airlines, and the industry is struggling to recruit staff after thousands of jobs were lost and many workers left the during the pandemic.
EasyJet has said its staff absences were double their normal levels due to Covid.
The airline said the main routes affected by cancellations were to Amsterdam, Krakow, Bologna and Berlin.
Staff shortages have led to passengers having to face long delays at security and check-in at some airports, with travellers complaining of "chaos".
Problems at Manchester Airport led to Karen Smart, the airport's managing director, announcing on Tuesday that she would stand down.
It came after Greater Manchester Mayor Andy Burnham said police and fire and rescue service staff could be drafted in to help tackle the chaos.
Problems to continue
Former Monarch Airlines boss Tim Jeans, who is now director of Cornwall Airport Newquay, told the BBC's Today programme levels of disruption had varied across the country.
"The problems at Manchester and to a lesser extent at Heathrow are stand out problems because other airports like Birmingham, Gatwick, Newcastle and Glasgow they've not seen the type of problems Manchester and Heathrow have," he said.
"The issue really has been you have to plan to recruit to train, in a very difficult labour market, many many many months in advance and it would appear that Manchester for whatever issues they have had, simply didn't do that."
Mr Jeans said it takes on average at least 12 weeks to recruit and train new security staff and predicted it would be "the middle of June before we see a significant easing of these issues".
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Airport chief stands down after travel chaos
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France24 - World
Top EU body launches procedure to strip Hungary of funding over corruption
Issued on: 05/04/2022 - 20:14
NEWS WIRES
The EU executive on Tuesday launched a never-used procedure against Hungary that could see the Hungarian government stripped of EU funding for falling short on anticorruption and flouting democratic standards.
The move comes two days after Hungarian Prime Minister Viktor Orban won re-election with an overwhelming majority, claiming his victory as a win over liberal values defended by Brussels.
The nationalist and ally of Russian President Vladimir Putin is frequently accused in Brussels of backsliding on democratic norms.
The European Commission "will now send the letter of formal notification to start the conditionality mechanism," European Commission head Ursula von der Leyen said to applause at a plenary session of the European Parliament in Strasbourg, France.
The latest clash with Hungary is over its public procurement system, conflict of interests and corruption and could see Budapest lose EU cash if endorsed by a super-majority of the 27 member states.
Orban's chief of staff Gergely Gulyas urged the European Commission "not to punish Hungarian voters for expressing an opinion not to Brussels' taste" in the elections.
"Brussels is making a mistake," he added, "the basic rules of democracy must be accepted by the Commission".
Gulyas urged the European Union to "return to common sense and dialogue".
Regularly criticised by the EU for undermining the rule of law, Orban attacked the "Brussels bureaucrats" in his victory speech, after securing a fourth term in office.
The conditionality mechanism was created in 2020, after a summit at the height of the coronavirus pandemic that agreed common borrowing to build an 800-billion-euro ($900 billion) pile of grants and loans for EU countries to recover.
Budget hawks, including the Netherlands and Nordic countries, demanded the conditionality mechanism to put guard rails around the spending of taxpayers' money.
'Long overdue'
Hungary and Poland challenged the new procedure in the EU's top court. But the European Court of Justice in February greenlit its use, saying the European Union "must be able to defend those values".
The commission has been under pressure from the European Parliament to apply the conditionality mechanism against Poland and Hungary. The legislature launched legal action to make the commission act.
"This is long overdue. The failure of the Hungarian government to manage public money transparently is well known and documented," said French MEP Gwendoline Delbos-Corfield.
"How can a member state use EU funds properly when the independence of the judiciary has been destroyed and there are no sufficient safeguards against corruption?" she added.
The use of the mechanism adds to a long list of other procedures the commission has taken over rule-of-law concerns against Hungary and Poland that has included court ordered fines.
The issue of corruption is also the reason for the commission's blocking of the Hungarian recovery plan, worth 7.2 billion euros in European subsidies.
(AFP)
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Hungary's nationalist leader Viktor Orban wins fourth successive term
In the papers
Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning
EU's top court 'on right track' to cut funds to Poland, Hungary for violating democratic rights
France24 - World
Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council
Issued on: 05/04/2022 - 06:49Modified: 05/04/2022 - 14:11
FRANCE 24
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Vedika BAHL
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Ukrainian President Volodymyr Zelensky urged the UN Security Council to expel Russia “so it cannot block decisions about its own war” during a video address to a meeting of the council on Tuesday. Zelensky also said that Russian forces have committed “the most terrible war crimes” since World War II in Ukraine, two days after footage emerged of dead bodies in the streets of Bucha near Kyiv. Read our live blog for all the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].
3:25 am: US to provide additional $100 million in security assistance to Ukraine, says Blinken
The United States will provide an additional $100 million in security assistance to Ukraine, including anti-armor systems, Secretary of State Antony Blinken said on Tuesday.
2:50 am: Twitter moves to limit reach of Russian govt accounts
Twitter announced Tuesday it was introducing new measures against Russian government accounts to reduce the impact of official propaganda on the social network.
The official accounts will no longer be "recommended" to Twitter users across all categories of the app, including in searches, the platform said in a statement.
The California company, like its rival Meta, parent company of Facebook and Instagram, had already blocked the accounts of the Russian state-run media RT and Sputnik in the European Union.
Moscow responded by restricting access to Twitter in the country, and blocking Facebook and Instagram.
"We will not amplify or recommend government accounts belonging to states that limit access to free information and are engaged in armed interstate conflict – whether Twitter is blocked in that country or not," Twitter said in a statement.
11:00 pm: Explosions heard in west Ukraine, no casualties reported, say officials
No casualties were reported following explosions Tuesday in the Lviv region in western Ukraine, local officials said.
"Explosions near Radekhiv," regional governor Maksim Kositsky said on Telegram, referring to a town about 70 kilometres (40 miles) northeast of Lviv. "Everybody must remain in shelters."
A short while later he said in another post: "As of this hour, there is no information on victims."
After Russian troops withdrew from the Kyiv region in recent days, Ukrainian officials say they are bracing themselves for a Russian assault in Donbas, eastern Ukraine.
9:30 pm: Russian forces' blockade still restricting evacuation of Mariupol, Ukraine says
People in the besieged city of Mariupol are still only able to flee on foot or by private car as efforts to organise mass evacuations by bus to safer parts of Ukraine have failed, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an online post.
A total of 3,846 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Tuesday, slightly more than the 3,376 who escaped on Monday, the deputy prime minister said.
Vereshchuk said seven buses trying to get to Mariupol had not managed to make their way through a Russian blockade to reach the first part of the evacuation route out of the city.
Efforts to evacuate civilians in Mariupol – some with the help of the International Committee of the Red Cross (ICRC) – have repeatedly broken down, with both sides in the war blaming each other.
9:20 pm: Bucha war crimes claim aims to derail Ukraine talks, says Russia's Lavrov
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Tuesday said the discovery of bodies in the Ukrainian town of Bucha was a "provocation" aimed at scuppering talks between Moscow and Kyiv.
"A question arises: What purpose does this blatantly untruthful provocation serve? We are led to believe it is to find a pretext to torpedo the ongoing negotiations," Lavrov said in a video message broadcast on Russian television.
8:30 pm: Doctors Without Borders says team witnessed Russian strikes during visit to Mykolaiv
Medical charity Doctors Without Borders (Médecins sans frontières or MSF) said in a statement on Tuesday that its team witnessed Russian strikes during a hospital visit on Monday in Mykolaiv in southern Ukraine and managed to take cover and escape unharmed.
"Several explosions took place in close proximity to our staff over the course of about 10 minutes," said MSF head of mission in Ukraine Michel-Olivier Lacharité. "As they were leaving the area, the MSF team saw injured people and at least one dead body."
The Geneva-based MSF did not give details on how it knew the strikes were Russian and did not provide evidence beyond the statement.
6:50 pm: Britain says sanctions have frozen $350 billion in Russian 'war chest'
Britain has frozen some $350 billion in assets from the "war chest" of Russian President Vladimir Putin, British Foreign Secretary Liz Truss said during a visit to Warsaw on Tuesday.
"So far, our sanctions have had a crippling impact on those who feed and fund Putin's war machine. This week we will announce that we've frozen over $350 billion of Putin's war chest," Truss said.
6:14 pm: Zelensky invokes Nazi bombing of Guernica in address to Spanish parliament
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Tuesday compared Russia's devastating assault on his country to the Nazis' 1937 bombing of the town of Guernica in an address to Spain's parliament.
"It's April 2022 but it seems like April 1937 when the whole world heard about one of your cities, Guernica," he told lawmakers of the atrocity when aircraft from Hitler's "Condor Legion" carpet-bombed Guernica during Spain's 1936-1939 civil war in support of General Francisco Franco's nationalist forces.
Hundreds of people were killed, many of whom were at a weekly market in the town centre, in an atrocity that shocked the world and was immortalised in Picasso's haunting anti-war painting.
Historians give an estimated death toll of between 150 and 300 people, while local authorities give a much higher figure of 1,654.
5:49 pm: UN views graphic video of Ukraine war victims
Ukraine's President Volodymyr Zelensky showed the UN Security Council a graphic video Tuesday of dead women, children and men, including burned bodies and victims in mass graves, in shocking images of atrocities committed during Russia's invasion.
The 90-second clip – which showed partially uncovered dead in shallow graves, several bodies in a courtyard and dead people with hands tied behind their back slumped towards a wall – played minutes after Zelensky addressed the 15-member council by videolink.
5:43 pm: Zelensky speech sparks calls to expel Russia from UN's Human Rights Council
In an impassioned speech to the Security Council on Tuesday, Ukraine's President Volodymyr Zelensky demanded accountability for “Russian crimes” in Ukraine, and said Russia should be removed from the UN Security Council.
The US and Albanian representatives said they supported removing Russia from the UN Human Rights Council, a different body. This process could be initiated in the coming days, says FRANCE 24’s Jessica le Masurier reporting from New York.
5:15 pm: ‘Dangerous’ for Russia to remain on UN Human Rights Council, says US envoy
The US envoy to the UN Linda Thomas-Greenfield said that given a “growing mountain of evidence”, Russia should not remain on the UN Human Rights Council.
“It is dangerous,” Thomas-Greenfield said during a UN Security Council meeting.
Her comments followed a call minutes earlier from Ukrainian President Volodymyr Zelensky to remove Russia from the Security Council.
4:58 pm: Zelensky says Ukraine has suffered 'most terrible war crimes' since World War II
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said “the most terrible war crimes in the world” since World War II are being committed in while speaking to the UN Security Council via video.
Zelensky described scenes of rape, torture and killing of civilians in Ukraine. He said “hundreds of thousands” of Ukrainians had been deported to Russia.
He said the civilian deaths recently documented in Bucha were “only one example” of what Russian forces have been doing throughout Ukraine since the war began and said more evidence of war crimes will emerge.
He said, for Russia, “accountability must be inevitable”.
Zelensky called for the UN to “act immediately” and expel Russia from the UN Security Council. He also called for reform of the international body. “We must do everything in our power to pass on to the next generation an effective UN with the power to take preventative action to ensure peace,” he said.
4:43 pm: Claims Russia used cluster bombs in Ukraine are 'credible', UN says
A top UN official told the 15-member Security Council including Moscow's envoy on Tuesday of "credible" claims Russia has used indiscriminate cluster munitions at least two dozen times in populated parts of Ukraine.
UN human rights body "OHCHR has received credible allegations that Russian forces have used cluster munitions in populated areas at least 24 times," UN undersecretary-general for political and peacebuilding affairs, Rosemary DiCarlo, told the meeting on Russia's invasion of Ukraine.
She said the global body was "gravely concerned by the persistent use of explosive weapons with a wide impact area",saying such weapons are causing the most civilian casualties in the war.
4:31 pm: Russian invasion of Ukraine 'one of the greatest challenges ever to the international order' says UN chief
UN Secretary-General Antonio Guterres warned the Security Council on Tuesday that Russia's invasion of Ukraine is one of "the greatest challenges ever to the international order", "because of its nature, intensity, and consequences".
Guterres said the war was putting even more pressure on the developing world, with more than 1.2 billion people particularly vulnerable to spiking food, energy and fertilizer costs.
"We are already seeing some countries move from vulnerability into crisis, and signs of serious social unrest," he added.
3:51 pm: Putin says Russia will monitor food exports to 'hostile' countries
Russian President Vladimir Putin said Tuesday Moscow would carefully "monitor" food exports to "hostile" nations as the West pummels the country with sanctions over its war in Ukraine.
"Against the backdrop of global food shortages, this year we will have to be prudent with supplies abroad and carefully monitor such exports to countries that are clearly hostile towards us," Putin said at a meeting.
The Russian president also condemned European "pressure" on the Russian gas provider Gazprom, and warned of possible reprisals.
3:23 pm: NATO chief fears 'more atrocities' will be discovered in Ukraine
NATO chief Jens Stoltenberg said Tuesday he feared there were "more atrocities" to be discovered in areas of Ukraine that were occupied by Russian troops.
"When and if they withdraw the troops and Ukrainian troops take over, I'm afraid they will see more mass graves, more atrocities and more examples of war crimes," he told a media conference.
3:04 pm: EU proposes fifth set of sanctions on Russia including coal ban
The European Union’s executive branch has proposed a ban on coal imports from Russia in what would be the first sanctions targeting the country’s lucrative energy industry over its war in Ukraine.
European Commission President Ursula von der Leyen said Tuesday that the EU needed to increase the pressure on Russian President Vladimir Putin after what she described as the “heinous crimes” carried out around Kyiv.
Von der Leyen said the ban on coal imports is worth €4 billion per year. She added that the EU has already started working on additional sanctions, including on oil imports.
Von der Leyen didn’t mention natural gas. A consensus among the 27 EU member countries on targeting gas that’s used to generate electricity, heat homes and power industry would be more difficult to secure.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
2:42 pm: NATO and allies to discuss delivery of advanced weapons to Ukraine
Foreign affairs minister's from all 30 NATO countries are set to meet on April 6 and 7 to discuss possible security guarantees and increased military support for Ukraine.
The countries will discuss the delivery of advanced weapons including anti tank-weapons to Ukraine, NATO Secretary General Jens Stoltenberg said in a press conference on April 5.
Unusually, non-members, Ukraine, Finland, Sweden, Georgia, Japan, South Korea, Australia, New Zealand and the European Union are also expected to join the talks. FRANCE 24's Dave Keating reports from Brussels.
2:00 pm: More than 7.1 million Ukrainians internally displaced since war, IOM says
According to the UN's International Organisation for Migration (IOM), more than 7.1 million people have been internally displaced in Ukraine due to the Russian invasion. This represents a 10 percent increase compared to the initial estimates in the first round of surveys on March 16.
Additional evaluations provided by the UN refugee agency UNHCR suggest that 4.2 million more Ukrainians have been forced to flee their country due to the war.
12:50 pm: France opens investigation into allegations of war crimes in Ukraine
The French anti-terrorism prosecutor announced Tuesday that it was investigating possible Russian war crimes involving French citizens in three Ukrainian cities – Mariupol, Gostomel and Chernhiv – committed between Feb 24 and March 16.
11:51 am: France summons Russian ambassador after expelling diplomats
France summoned the Russian ambassador, Alexey Meshkov, on Tuesday, the French foreign ministry said, a day after expelling 35 Russian diplomats amid allegations of war crimes in Bucha, Ukraine.
11:12 am: Italy, Spain expel dozens of Russian diplomats
Italy and Spain on Tuesday became the latest EU allies to announce they would expel dozens of Russian diplomats amid outrage over what appear to be summary killings in Bucha. Earlier in the day, Denmark and Sweden said they would throw out a number of Russian diplomatic staff.
The announcements follow similar moves by EU members, including France which on Monday expelled 35 Russian diplomats, and Germany, where officials said 40 diplomats had been sent home.
Russia has promised to retaliate against the expulsions.
10:55 am: EU’s von der Leyen and Borrell to meet Zelensky in Kyiv
European Commission President Ursula von der Leyen and the EU’s top diplomat Josep Borrell will travel to Kyiv this week for a meeting with Ukrainian President Volodymyr Zelensky, an EU spokesman said on Tuesday.
The meeting will take place “prior to the pledging event #StandUpForUkraine on Saturday in Warsaw”, EU spokesman Eric Mamer wrote on Twitter.
10:43 am: Zelensky criticises Hungary's Orban for Russia support
During a televised interview to local media, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that Hungarian Prime Minister Viktor Orban would have to choose between Moscow and the "other world". This comes after the Hungarian leader won a fourth consecutive term in Hungary's elections Sunday.
10:38 am: Russia threatens to fine Wikipedia over ‘false information’
Russian communications regulator authority, Roskomnadzor, has demanded that Wikipedia removes "material with inaccurate information of public interest" concerning the war in Ukraine. The government agency has accused the website of hosting false information regarding what the Kremlin calls a “special military operation” in the country. The site faces up to 4 million Roubles ($48,000) in fines.
10:02 am: Denmark expels 15 Russian diplomats over Bucha killings
The Danish government has decided to expel 15 Russian diplomats following reports of mass graves being found and of civilian killings in the Ukrainian town of Bucha, according to Danish Foreign Minister Jeppe Kofod. The 15 expelled diplomats are accused of spying, he explained.
"We have established that the 15 expelled intelligence officers have conducted spying on Danish soil," Kofod told reporters after a meeting in parliament, adding that they wished to send a "clear signal" that spying in Denmark was "unacceptable".
Russia responded by saying it would retaliate the move.
09:44 am: Kyiv mayor estimates ‘almost 20,000’ Russian troops have died in Ukraine
Kyiv’s Mayor Vitali Klitschko on Tuesday estimated Russian troop losses at “almost 20,000” since the start of the Russian invasion on February 24, without citing evidence of his claim.
Russia, meanwhile, has only confirmed 498 casualties so far – a number that was made public in the beginning of March but which has not been updated since then.
Death tolls in the conflict have been extremely difficult for independent observers to verify due to the lack of trustworthy information and the challenges of accessing the most violence-fraught areas.
Last week, however, NATO estimated that between 7,000 and 15,000 Russian soldiers have been killed in the conflict.
08:40 am: Red Cross team held on way to Mariupol ‘released’
A team from the International Committee of the Red Cross (ICRC) has been released after being stopped during an attempt to reach the southern Ukrainian city of Mariupol and held in nearby Manhush, Ukraine’s Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said Tuesday.
“After negotiations, they were released during the night and sent to Zaporizhzhia,” she said referring to a nearby city.
The team had been aiming to reach the besieged city of Mariupol on Monday and evacuate some of the remaining residents who are lacking basic supplies. It was their fourth such attempt since Friday.
08:38 am: EU 'probably' to adopt new Russia sanctions Wednesday, French minister says
The European Union will most likely adopt a new round of sanctions against Russia on Wednesday after reports of killings of civilians in northern Ukraine by Russian forces, said France's European Affairs Minister Clement Beaune.
"The new sanctions will probably be adopted tomorrow," Beaune told RFI radio on Tuesday, adding the EU should also quickly act on gas and coal imports from Russia.
Russia denied any accusations related to the murder of civilians, including in Bucha. Its envoy to the United Nations, Vasily Nebenzya, said Russia will present "empirical evidence" to the United Nations Security Council on Tuesday showing its forces were not involved in atrocities.
07:57 am: ‘Extraordinary defeat of Russian forces’ in Bucha
Despite the massive destruction and dead civilians they allegedly left behind them, Russian forces do not seem to have retreated from the town of Bucha, near Kyiv, voluntarily, but rather because they faced an “extraordinary defeat” by Ukrainian troops. “It was clearly not an orderly withdrawal from these areas. There are destroyed Russian military vehicles absolutely everywhere,” FRANCE 24’s Ukraine correspondent Gulliver Cragg reports.
6:30 am: Ukraine’s Zelensky to address UN Security Council
Ukrainian President Volodymyr Zelensky will address the United Nations Security Council on Tuesday after saying it is in Kyiv’s interest to have the most open investigation into the killing of civilians in Ukraine.
He said that in Bucha, where mass graves and bodies were found after Ukraine took the town back from Russian forces, at least 300 civilians have been killed, and he expects that in Borodyanka and other towns the number of casualties may be even higher.
The speech will be Zelensky's first to the UN body since Russia's invasion. It comes after he made an emotional trip to Bucha outside the capital, where dozens of bodies were discovered after the withdrawal of Russian troops.
Horrific images of corpses lying in the streets, some with their hands bound behind them, have drawn international condemnation.
4:04 am: Moscow warns of ‘symmetrical’ response to Western countries’ expulsion of Russian diplomats
Russia will respond proportionately to the expulsion of its diplomats from a number of Western countries, Russian ex-president and deputy head of security council Dmitry Medvedev said late on Monday.
“Everyone knows the answer: it will be symmetrical and destructive for bilateral relations,” Medvedev said in a posting on his Telegram channel.
“Who have they punished? First of all, themselves.”
On Monday, France said it would expel 35 Russian diplomats over Moscow’s actions in Ukraine and Germany declared “significant number” of Russian diplomats as undesirable.
“If this continues, it will be fitting, as I wrote back on 26th February – to slam shut the door on Western embassies,” Medvedev said. “It will be cheaper for everyone. And then we will end up just looking at each other in no other way than through gunsights.”
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Truth or Fake
Debunking Russian claims that Bucha killings are staged
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
BBC
Climate change: IPCC scientists report five ways to save the planet
Matt McGrathEnvironment correspondent@mattmcgrathbbcon Twitter
The dangers of climate change have been well reported for years. But what's had less attention is how the world could effectively tackle the issue.
Yesterday, UN scientists laid out a plan that they believe could help people avoid the worst impacts of rising temperatures.
The report, by the UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), essentially calls for a revolution in how we produce energy and power our world.
To avoid very dangerous warming, carbon emissions need to peak within three years, and fall rapidly after that.
Even then, technology to pull CO2 from the air will still be needed to keep temperatures down.
Here are five key ideas that the researchers say are critical to keeping the world safe.
1 - Coal is on the dole (again!)
The 63 dense pages of this IPCC report are littered with qualifications and dense footnotes.
But all the verbiage can't hide the scientists' central message. If the world wants to steer clear of dangerous warming, fossil fuels are toast.
Keeping the world under 1.5C requires emissions to peak by 2025, the researchers say, and shrink by 43% by the end of this decade.
The most effective way of making that switch is to generate energy from sustainable sources like wind and solar.
The authors point to the collapse in costs of these technologies, down around 85% across the decade from 2010.
And while the war in Ukraine is making governments in Europe flirt with carbon-rich coal once again, there's wide political acceptance that cheap, sustainable energy is the only road to Putin-free power.
So for the temperature of the planet (as well as the politics of the present), the IPCC believes that coal should finally be retired for good.
"I think that's a very strong message, no new coal power plants. Otherwise, you're really risking 1.5C," said Prof Jan Christoph Minx, from the University of Leeds, and an IPCC co-ordinating lead author.
"I think the big message coming from here is we need to end the age of fossil fuel. And we don't only need to end it, but we need to end it very quickly."
2 - Pie in the sky gets real…
A few short years ago, the idea of a technological fix to climate change was generally seen as the preserve of the eccentric.
From spraying things into the atmosphere to cool the Earth to blocking out the Sun with space-based shields, various ideas were mocked, knocked and quickly forgotten.
But as the climate crisis has escalated and cutting carbon emissions has proven difficult, researchers have been forced to look again at the role of technology in both limiting and reducing CO2 in the atmosphere.
The idea of carbon dioxide removal (CDR) has now gone fully mainstream with the endorsement of the IPCC in this latest report.
The scientists are blunt - keeping temperatures down won't really be possible without some form of removal, be it via trees or air filtering machines.
There's a lot of opposition from environmentalists, some of whom accuse the IPCC of giving in to fossil fuel producing countries and putting far too much emphasis on technologies that in essence remain unproven.
"The major shortcoming that I see is that the report is way too weak on the rapid phase out of fossil fuels," said Linda Schneider from the Heinrich Böll Foundation in Berlin.
"I would have hoped that the report would have put forward the most reliable kind of safe pathways towards 1.5C without an overshoot and reliance on technologies that we just don't know if they will work."
3 - Curbing demand is a secret weapon
One of the big differences with this report from previous releases is that social science features heavily.
This is mainly focussed on the ideas of reducing people's demand for energy in the areas of shelter, mobility and nutrition.
This covers a multitude of areas - including low carbon diets, food waste, how we build our cities, and how we shift people to more carbon friendly transport options.
The IPCC believes changes in these areas could limit emissions from end-use sectors by 40-70% by 2050, while improving well-being.
That's a huge goal but the report is quite specific and detailed - and yes it will take incentives and nudges from governments.
But it feels like a fairly painless way to really make an impact.
4 - Cooling the planet with cash…
Tackling climate change has often been delayed due to the perceived high-cost implications.
But that sense has changed in recent years as the financial toll of climate disasters has steadily climbed.
Now the IPCC are weighing in with some new guidance on the costs.
The bottom line is that transforming our world, won't (and please pardon the pun) cost the Earth.
Right now, the IPCC says there is far too much money still flowing towards fossil fuels and not to clean energy climate solutions.
If fossil fuel subsidies from governments were removed, this would reduce emissions by up to 10% by 2030, according to Greenpeace.
In the longer term, the IPCC says that models that incorporate the economic damages caused by climate change show that the global cost of limiting warming to 2C over this century is lower than the global economic benefits of reducing warming.
Keeping temperatures well under 2C costs a bit more, but not much, given the avoided damages, and wide range of co-benefits such as cleaner air and water.
"If you take the most aggressive scenarios in the entire report, it would cost, at most 0.1% of the rate of annual GDP growth assumed," said Prof Michael Grubb, from University College London, a co-ordinating lead author of the report.
5 - Eat the rich… or copy them?
There is renewed emphasis in this report on the outsized impact that richer people are having on the planet.
According to the IPCC, the 10% of households with the highest per capita emissions contribute up to 45% of consumption-based household greenhouse gas emissions.
In essence, the report says that the world's richest people are spending way too much of their money on mobility, including on private jets.
So you would think that this would make them good targets for greater taxation or other means of curtailing their emissions?
That may well be the case, but some IPCC authors believe the rich have other roles to play in helping the world towards net-zero.
"Wealthy individuals contribute disproportionately to higher emissions but they have a high potential for emissions reductions, whilst maintaining high levels of well-being and a decent living standard," said Prof Patrick Devine-Wright, an IPCC lead author from the University of Exeter.
"I think there are individuals with high socioeconomic status who are capable of reducing their emissions by becoming role models of low carbon lifestyles, by choosing to invest in low carbon businesses and opportunities, and by lobbying for stringent climate policies."
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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Pet cloning is getting more popular despite the cost
By Stav DimitropoulosBusiness reporter
When John Mendola's beloved pet dog was diagnosed with terminal cancer he decided to have her cloned.
Mr Mendola is a retired New York police officer. Back in 2006 he was on duty at a station on Long Island when a small, scruffy stray dog was brought in.
"The dog was matted, you couldn't even brush her... and she had bad teeth, yet she was absolutely adorable and so appreciative," he says.
Coming off duty that day, Mr Mendola told his colleagues there was no need to take the white and brown furry animal to a shelter as he would take her home with him. "It was the best thing I did in my life," says the 52-year-old.
The rescue dog, a designer breed called a Shih Apso, loved children and playing. Mr Mendola named her Princess after the numerous heroines in Disney animated movies.
It was 10 years later, in 2016, when a vet had to give him the bad news that Princess had cancer. Mr Mendola immediately called a Texas-based company called Viagen Pets and Equine, which is the first and only US firm to offer commercial cloning of dogs and cats.
Mr Mendola says he knew about the process after watching a South Korean documentary on the topic. The Asian country is a leader in the field, and produced the first cloned dog back in 2005.
Viagen took a biopsy, or tissue sample from Princess before she passed away in 2017. From that genetic material two clones were subsequently born to a surrogate mother dog a year later. The puppies were genetically identical to Princess.
Mr Mendola named them Princess Ariel and Princess Jasmine, in another nod to Disney films.
"The spotting, the hair, everything is pretty much the same, even the mannerisms," he says. "You know how dogs sometimes get up and shake their whole body? They both do it at the same time, just like Princess did."
The cloning of pets is controversial, but growing in popularity despite its continuing high cost. Viagen says it is now cloning "more and more pets every year", and has cloned "hundreds" since it first opened for business in 2015.
The firm charges $50,000 (£38,000) to clone a dog, $30,000 for a cat, and $85,000 for a horse. That cost is obviously out of the range of most of us, but a number of famous people have revealed in recent years that they have had their dogs cloned, or were planning to do so.
Back in 2018, Barbra Streisand disclosed that she had used Viagen to clone two puppies from her former pet Samantha.
That same year, The Sun newspaper reported that music mogul and talent show judge Simon Cowell was "100 per cent cloning" his three Yorkshire terriers.
There are a number of specific cloning techniques, but typically a cell nucleus from the animal you wish to clone is injected into a donor egg that has had its genetic material removed. The egg is then prompted to grow, in a laboratory, into an embryo. The embryo is subsequently implanted in the uterus, or womb, of a surrogate mother who goes on to give birth to to puppy, kitten or foal.
Blake Russell, Viagen's president, says the genetic material of the animal you wish to clone can be stored almost indefinitely before the cloning process takes place. This is thanks to the use of very low frozen temperatures, or cryopreservation.
"A cloned pet is, simply put, an identical genetic twin, separated by years, decades, perhaps centuries," he adds.
His company says it "is committed to the health and wellbeing of each and every dog and cat with whom we work", and it adheres to all US regulation.
Yet animal welfare organisations have significant concerns about the sector. For example, a number of scientific studies have suggested that cloned animals are more prone to disease.
Other critics point to the industry's high failure rate - the large number of clones that are not born fit and healthy. One 2018 report by Columbia University in New York put the average success rate at just 20%. This means that you need numerous surrogate mums to allow for multiple attempts.
Penny Hawkins, an animal welfare expert at the Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says it can be painful and distressing for the female animals that have their eggs removed for donation, and for those that are prepared for surrogate pregnancy.
Additionally, a cloned animal is never going to be an exact copy of the original pet, predominantly when it comes to behaviour, she says. "There is so much more to an animal than their DNA, and cloned animals will inevitably have different life experiences, resulting in animals with different personalities."
Even a Viagen official was reported last year to have said that 25% of an animal's personality comes from its upbringing or nurture.
Dr Hawkins adds: "We would recommend anyone looking for a new pet to become part of their family to adopt one of the thousands of animals in rescue centres looking for their forever home."
Elisa Allen, director of animal rights group People for the Ethical Treatment of Animals (Peta), also wants people to get a rescue dog instead of a clone.
"Animals' personalities, quirks, and very essence simply cannot be replicated," she says. "And when you consider that millions of wonderful, adoptable dogs and cats are languishing in animal shelters every year or dying in terrifying ways after being abandoned, you realise that cloning adds to the homeless-animal overpopulation crisis.
"Peta encourages anyone looking to bring another animal companion into their life to adopt from their local shelter instead of fuelling cloning, a cruel moneymaking fad."
Geneticist, Andrew Hessel, counters that pet cloning comes with very few ethical concerns, if it is done responsibly.
"Someone might say 'why clone animals, when there are all these other animals available for adoption?'," he says. "Yet, you can make the same argument with human children.
"Why have your own child when there are all these children available for adoption? And pets also become members of the family."
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Back on Long Island, Mr Mendola says that Princesses Ariel and Princess Jasmine are healthy and happy.
Before the original Princess died he adopted another rescue dog called Bebe. "When I brought the new puppies home, Bebe took to them right away," he says.
"She had missed Princess. She smelled them and she was happy. They are Princess."
Bebe died unexpectedly this year, but Mr Mendola was already prepared - he has some of her genetic material stored for potential future cloning.
Additional reporting by New Economy series editor Will Smale.
France24 - World
'My soul aches': As war still rages, some Ukrainian refugees return home
Issued on: 01/04/2022 - 11:29Modified: 01/04/2022 - 11:37
Sam BALL
More than four million people have now fled the war in Ukraine, according to the UN. But now, even as fighting in the country still rages, some refugees are choosing to return, whether to be with family they left behind or simply because they miss their home country.
BBC
In pictures: Behind the shop facade
Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.
His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.
And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.
"More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.
"He was still opening his shop, every day, in his 80s."
Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.
In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.
Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.
And the family lived above the business.
Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.
And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.
"This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.
The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.
Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.
And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.
"I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.
"People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.
"I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."
In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.
And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.
"He was so kind," she said, "he included me in everything.
"When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."
One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.
"I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.
"He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."
Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.
"His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.
From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.
The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.
Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.
One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.
Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".
Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.
The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.
It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.
Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.
"It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.
"The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.
"I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."
After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.
"The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.
"And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.
"But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."
Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.
Grover's other work can be seen on his website.
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France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78
Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.
Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.
The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.
Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.
A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)
The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.
Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."
Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".
"I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.
Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."
Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.
"I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.
Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.
"He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."
Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.
"Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."
He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.
In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.
In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.
In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".
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BBC
Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners
The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.
The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.
The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.
There is more information on the winners and the competition on the awards' website.
All images are copyrighted.
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France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
France24 - World
From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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‘Bad intelligence’ behind Mali military operation that 'killed 300 civilians'
Issued on: 06/04/2022 - 16:25
FRANCE 24
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Wassim NASR
Malian troops and suspected Russian fighters allegedly executed around 300 civilian men over five days during a military operation in a central Malian town in late March, Human Rights Watch (HRW) said in a report on Tuesday. FRANCE 24 terrorism expert Wassim Nasr gives his analysis, saying that this was a counter-jihadist operation sparked by bad intelligence.
The alleged killings took place between March 27 and 31 in the town of Moura, a rural town of around 10,000 inhabitants in central Mali’s Mopti region, a hotspot of extremist activity that has intensified and spread to neighbouring countries in the Sahel region.
"The incident is the worst single atrocity reported in Mali's decade-long armed conflict," HRW said.
“There was a very particular context,” behind what happened, said FRANCE 24 terrorism specialist Wassim Nasr. “Since many weeks the Malian military – helped with Russian elements – is trying to make a kind of surge in the central region of Mali."
"They are attacking many jihadi strongholds,” Nasr continued. "But the thing is, the jihadis aren't resisting, or at least they weren't – up til the beginning of last month. They counter-attacked after absorbing the new force, which is the Russians actually, and counter-attacked in Mondoro, causing the deaths of more than 40 Malian military. In the last two months, the Malian military lost up to 160 men in this region."
The Malian army "based their operation there on bad information – or bad intelligence", Nasr explained. “I got to know that a member of the first circle of Mohamad Koufa, a prominent leader of al Qaeda there, was caught and brought into interrogation in [the Malian capital] Bamako – and actually this person gave some information, saying that Koufa could be in this region of Moura, which launched this operation with at least 100 Russian operatives backing the Malian army."
UN's MINUSMA peacekeeping force is present in the region but did not intervene because "they cannot intervene", explained Nasr, citing the widespread exclusion zone in the area.
The Malian defence ministry issued a statement on April 1 saying that from March 23 to 31, the army had killed 203 “terrorists” and arrested 51 more.
(FRANCE 24 with REUTERS)
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NGO accuses Malian troops, Russian mercenaries of killing hundreds of civilians
UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight
West African bloc ECOWAS to keep Mali sanctions over delayed elections
France24 - World
The marshes of Bourges in France's Loire Valley
Issued on: 04/04/2022 - 17:37
FRANCE 24
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The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.
France24 - World
Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says
Issued on: 04/04/2022 - 17:04
FRANCE 24
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Vedika BAHL
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Humanity has less than three years to halt the rise of planet-warming carbon pollution, UN climate experts warned Monday, with any delay to peak greenhouse gas emissions likely to result in smashing through warming targets.
The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change said emissions have to peak before 2025 and drop sharply to keep even the more conservative Paris treaty warming goal of two degrees Celsius in play.
"We are at a crossroads," said IPCC chief Hoesung Lee. "The decisions we make now can secure a liveable future. We have the tools and know-how required to limit warming."
Reports from the Intergovernmental Panel on Climate Change are considered the most authoritative assessments of the state of global warming, its impacts and the measures being taken to tackle it.
The cut-off point for data in the report was last autumn. As such the impact of recent sanctions on Russia as a result of the war in Ukraine have not been included.
Governments agreed in the 2015 Paris accord to cap global warming at 1.5 degrees Celsius this century in order to avoid a climate catastrophe, but many experts say doing so will require drastic cuts to greenhouse gas emissions.
How to keep a world addicted to fossil fuels liveable
The UN Intergovernmental Panel on Climate Change on Monday presented options for slashing greenhouse gas emissions and extracting CO2 from the air in order to avert catastrophic climate change.
Burning fossil fuels and deforestation have heated Earth's surface 1.1 degrees Celsius above mid-19th century levels, and nations have pledged under the 2015 Paris Agreement to cap global warming at "well below" 2C, or 1.5C if possible.
Here are some of the landmark 2,800-page report's key findings:
Peak emissions by 2025
Failing to sharply curb greenhouse gas emissions beyond national pledges before 2030 would put a 1.5C world "beyond reach".
Current carbon-cutting policies would lower emissions only slightly by 2050, leading to global warming of 3.2C by century's end.
Even a 2C cap would become hugely challenging: annual emissions would need to decline by 1.5 billion tonnes of CO2 or equivalent gases (GtCO2-eq) every year from 2030 to 2050 – roughly the same annual decrease as in 2020 when Covid lockdowns paralysed the global economy.
To keep global temperatures below 1.5C, 2C or even 2.5C, emissions must peak before 2025.
But in 2021 emissions recovered to record pre-pandemic levels of more than 40 billion tonnes of CO2 (40 GtCO2).
At 2019 levels of emissions, Earth's "carbon budget" for a two-thirds chance of staying under the 1.5C threshold will be used up within eight years.
Replace energy from fossil fuels...
If current oil, gas and coal energy infrastructure were to operate without sequestering emissions for their designed lifetime, capping global warming at 1.5C would be impossible.
Limiting the rise in global temperature to 2C would mean that 30 percent of oil, 50 percent of gas, and 80 percent of coal reserves cannot be burned unless technology is used to catch and store the CO2 released.
"The economic impact of stranded assets could amount to trillions of dollars," the report warns.
Eliminating fossil fuel subsidies could reduce emissions by up to 10 percent by 2030, while freeing up cash for building low-carbon public transport and other public services.
...with clean energy
By 2050, the world must transition to a "net zero" global economy in which almost all energy – not just electricity – comes from non-carbon-polluting sources to keep the Paris temperature targets in play.
Global wind capacity grew by 70 percent while solar photovoltaic (PV) rose by 170 percent from 2015 to 2019.
But solar and wind together only accounted for eight percent of total electricity generation in 2019.
Taken together, low-and zero-carbon electricity generation technologies – including nuclear and hydro power – produced 37 percent of global electricity. The rest came from fossil fuels, especially coal.
Reduce demand for energy
So-called demand-side strategies – plant-based diets, electric vehicles, car-free mobility, telecommuting, climate-proof buildings, enhanced energy efficiencies, fewer long-haul flights – could cut CO2 emissions by 40-70 percent by 2050.
"Rapid and deep changes in demand make it easier for every sector to reduce greenhouse gas emissions in the short and medium term," the report said.
Globally, households with income in the top 10 percent contribute up to 45 percent of total greenhouse gas emissions.
Curb methane
The potent greenhouse gas methane – 21 times more powerful than CO2 over a 100-year time span –accounts for nearly 20 percent of global warming.
A third of that in 2019 was from fossil fuel production leaks. It is also generated by livestock (cows and sheep) and landfills. There are natural sources of methane as well.
To cap warming at 1.5C or even 2C methane emissions – which have been rising steadily – will need to drop 50 percent by 2050 compared to 2019 levels.
Suck CO2 from the air
Even in optimistic emissions scenarios, several billion tonnes of CO2 will need to be extracted each year from the atmosphere by 2050, and an accumulated total of hundreds of billions of tonnes by 2100.
"Carbon dioxide removal (CDR) is necessary to achieve net zero CO2 and greenhouse gas emissions both globally and nationally," the report says.
Strategies ranging from tree-planting to machines that chemically extract CO2 from thin air will compensate for sectors of the economy that most likely won't be able to decarbonise by 2050 such as aviation, shipping and cement.
If global warming overshoots the Paris treaty targets, CDR will be also be needed to lower Earth's surface temperature.
Action is costly but...
Capping global warming at 1.5C without overshooting the mark by a wide margin will require investing about $2.3 trillion a year in the electricity sector from 2023 to 2052. If 2C is the target, that figure drops to $1.7 trillion.
In 2021, about $750 billion was spent on clean energy technologies and efficiency worldwide, according to the International Energy Agency (IEA).
Overall, investment in CO2 reduction is deeply inadequate.
Wealthy nations are spending two to five times less than required. The shortfall is four to eight times below the $1.6 trillion to $3.2 trillion per year needed in developing and emerging countries.
Emissions reduction "pathways" likely to limit warming to 2C would see a drop in global GDP of 1.3 percent to 2.7 percent in 2050, compared to a continuation of current policies. Limiting warming to 1.5C would drive down GDP 2.6 percent to 4.2 percent.
...doing nothing costs more
These GDP estimates, however, do not account for economic upside of avoided climate impacts, ranging from extreme weather disasters to ecosystem collapse to reduced food supply.
"The benefits of pathways likely to limit warming to 2C outweigh mitigation costs over the 21st century," the report concludes.
The economic benefits of reduced air pollution – which causes some seven million premature deaths each year -- would be on the "same order of magnitude" as the costs of cutting emissions, potentially even larger.
Providing universal access to modern energy services – increasing global greenhouse gas emissions by only a few percentage points – would also bring huge quality-of-life improvements.
(FRANCE 24 with AFP)
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