Opex 360
Qu’est-il arrivé au sous-marin nucléaire d’attaque américain USS Texas?
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Début avril, le Service d’enquêtes criminelles de la marine américaine [NCIS – Naval Criminal Investigative Service] a publié un avis afin de proposer une récompense de 2500 dollars pour tout renseignement devant permettre de retrouver le [ou les] auteur[s] de dégradations commises à bord de l’USS Texas, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de la classe Virginia. Et cela, en se gardant de livrer le moindre détail sur cette affaire.
Au moment des faits, qui se seraient produits aux alentours du 29 mars, le navire se trouvait au chantier naval de Portsmouth [Maine], qu’il avait rejoint en septembre 2020 pour y subir une lourde opération de maintenance et de modernisation.
USS Texas and @RealNCIS looking for info regarding possible sabotage or negligence?? Not much info given. Let's hope it's not another USS Miami situation or worse. #Submarines pic.twitter.com/228HFXhNMM
— Eric Moreno (@KingNeptune767) April 9, 2022
Plus tard, le NCIS a retiré son offre de récompense qu’il avait diffusée sur les réseaux sociaux, ce qui a pu faire penser que le dossier était clos… En réalité, il n’en était rien puisqu’il vient de publier un nouvel avis pour la même affaire. Et cette fois, la récompense promise est de 5000 dollars.
Et l’US Navy refuse toujours de donner des précisions sur les dégâts subis par l’USS Texas, se bornant à indiquer que des « équipements gouvernementaux » ont été « endommagés » à bord du sous-marin, dont le chantier de modernisation était sur le point de se terminer.
En tout cas, cette affaire reste bien mystérieuse. Évidemment, il est très compliqué de pénétrer à l’intérieur d’une enceinte qui abrite un navire aussi « sensible » que peut l’être un SNA. D’autant plus que la surveillance est censée être stricte…
Ainsi, par exemple, en 2018, un groupe d’activistes anti-nucléaire du mouvement religieux Plowshares avait tenté de s’infiltrer dans le périmètre de la base de sous-marins de Kings Bay en Géorgie… Ils ne purent pas aller bien loin, le service de garde les ayant prévenus qu’ils étaient autorisés à tirer sur tout intrus.
Visiblement, le NCIS n’a aucune piste sérieuse pour le moment, sinon, il n’aurait pas doublé sa prime pour avoir des renseignements [ou alors, ceux qui pourraient en avoir jugent peut-être la récompense trop faible?].
Cela étant, par le passé, des navires de l’US Navy immobilisés pour des opérations de maintenance ont été victimes d’actes criminels. Tel fut le cas du sous-marin USS Miami, auquel un employé du chantier naval où il se trouvait mit le feu. Ou bien encore celui du navire d’assaut amphibie USS Bonhomme Richard, qui fut la proie des flammes pendant plusieurs jours, en juillet 2020. Un marin fut par la suite accusé d’en avoir été à l’origine. Mais les dégâts subis par ces deux bâtiments furent d’une telle ampleur qu’il fut décidé de les désarmer.
Photo : Le SNA USS Texas, en 2019 – US Navy
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
Opex 360
Pour l’armée de Terre, l’expérimentation de la mule robotisée « Robopex » au Sahel a été décevante
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Entre mars et juin 2021, le Groupement tactique « Bison », formé essentiellement par le 126e Régiment d’Infanterie [RI] de Brive, a été doté de quatre mules robotisées « ROBOPEX » durant son déploiement sur la plateforme opérationelle désert [PfOD] de Gao, au Mali. C’était la première fois qu’une unité de l’armée de Terre déployait des « drones terrestres » lors d’une opération extérieure.
Pour rappel, propos par le groupe GACI Rugged Systems, associé à l’israélien Roboteam, le ROBOPEX avait été sélectionné par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] en 2019, parmi les offres soumises par l’estonien Milrem Robotics [associé au français CNIM], Sharks Robotics [allié à Nexter] et Arquus, avec l’appui de l’Institut de recherche franco-allemand Saint-Louis.
Les premiers retours de son utilisation par le contingent estonien de la force Barkhane ayant été positifs, on s’attendait à ce que le THeMIS de Milrem Robotics fût choisi par l’AID, d’autant plus qu’il avait obtenu de meilleures notes techniques que ses concurrents. Seulement, l’offre de GACI Rugged Systems, basée sur une solution développée par l’israélien Roboteam, avait été la moins chère. Mais ce choix fut cependant critiqué.
« Nous avons lancé une compétition européenne afin d’acquérir un robot et de le tester en opération. La PME vainqueur de la compétition n’est pas israélienne mais 100 % française. Elle a proposé d’assembler en France, des composants mécaniques et électroniques d’origine israélienne, de la même manière qu’une entreprise utilise des composants d’origine chinoise pour assembler un ordinateur », avait alors rétorqué Emmanuel Chiva, le directeur de l’AID, à l’occasion d’une audition parlementaire.
Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas d’acquérir une grande série de robots […] Il s’agit de procéder à une expérimentation qui nous permettra de déterminer les contours de ce que pourrait être le robot mule de demain, répondant au mieux aux besoins de nos forces. […] Cette expérimentation permettra de définir la meilleure adéquation entre classe de robot et usage notamment ».
Au Mali, l’armée de Terre voulait utiliser le ROBOPEX, capable de transporter une charge de 750 kg pendant huit heures, à la vitesse de 8 km/heure, pour des « missions de logistique » et « assurer des liaisons entre deux groupes distants ».
Depuis le retour des quatre exemplaires du « ROBOPEX » utilisés à Gao, l’armée de Terre a gardé le silence sur les résultats de cette expérimentation. D’où la question écrite adressée par le député François Cornut-Gentille au ministère des Armées. Celui-ci y a répondu le 3 mai. Et, visiblement, le bilan de ces essais est en demi-teinte.
Ainsi, selon le ministère des Armées, l’utilisation de ces engins a « permis à l’armée de Terre de caractériser le fonctionnement d’un système à l’état de l’art ainsi que les enjeux particuliers liés au soutien en opération de ce type de plateforme ».
Si l’expérimentation « de robots terrestres de cette gamme » a permis de démontrer qu’ils sont « particulièrement adaptés lorsque le fantassin est engagé dans la durée sans pouvoir être accompagné d’un véhicule de combat », il faut pas en avoir besoin sur le terrain… Le « tractage » de ces mules robotisées « par un véhicule de combat ne semble pas être recommandé pour les amener sur la zone d’évolution », admet en effet le ministère des Armées. Qui plus est, poursuit-il, les « contraintes d’un robot électrique nécessitant un moyen dédié pour la recharge sont trop importantes pour permettre un engagement en milieu déstructuré ».
Il fallait d’ailleurs s’y attendre, comme l’admet le minsitère, quand il écrit que « les limites anticipées de ces systèmes, non conçus et non développés pour les besoins de l’armée de Terre, ont également pu être éprouvées ».
Toutefois, et comme l’avait d’ailleurs indiqué le directeur de l’AID, cette expérimentation a permis d’établir une « liste de recommandations et d’exigences » au bénéfice des « des équipes […] en charge des futurs incréments du programme SCORPION », notamment au sujet des « performances attendues, du transport, de la mise en oeuvre, de l’intergace avec un véhicule maître et du combat collaboratif », est-il détaillé dans la réponse du ministère.
Quant aux quatre ROBOPEX, ils ont depuis été « reversés dans différentes unités de l’armée de Terre, notamment la section robotique VULCAIN », qui a vu le jour en juin 2021.
Valeurs Actuelles
Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
Le Monde
En Finlande, la population se tient prête en cas d’invasion par la Russie : « Si la guerre éclate, je veux pouvoir défendre mon pays »
Anne-Françoise Hivert (Niinisalo et Helsinki, envoyée spéciale)Publié hier à 11h31, mis à jour à 03h20
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
ReportageHelsinki, qui partage 1 340 kilomètres de frontières terrestres avec la Russie, est tenté par une adhésion à l’OTAN. Mais dans ce petit pays nord-européen de 5,5 millions d’habitants, la défense est l’affaire de tous les citoyens et acteurs de la société.
Il faut parcourir plusieurs kilomètres sur un chemin de terre pour parvenir au terrain d’entraînement, près de la garnison de Niinisalo, à trois heures de route d’Helsinki. Dans les bois alentour, des chars, dissimulés derrière les pins et les bouleaux, attendent de passer à l’attaque. Tout à coup, des tirs de canons résonnent. Une dizaine de blindés, suivis d’une moto, traversent le paysage dans un nuage de poussière.
En uniforme et béret noir, le colonel Rainer Kuosmanen observe la scène à la jumelle ; 3 230 soldats des unités mécanisées finlandaises, dont 80 % de conscrits, participent à l’exercice « Arrow », qui a débuté lundi 2 mai, en présence de soldats britanniques, américains, estoniens et lettons. L’officier assure que ni la guerre en Ukraine ni une éventuelle candidature d’adhésion de la Finlande à l’OTAN, que le président, Sauli Niinistö, devrait annoncer le 12 mai, n’a affecté le programme : « Nous faisons cet exercice deux fois par an et il était planifié depuis l’automne dernier. »
Pour les conscrits, dont la formation dure entre six mois et un an, c’est un test grandeur nature. Agée de 20 ans, Anna Laatunen, étudiante en technologie de l’environnement, conduit un blindé. En Finlande, le service militaire n’est obligatoire que pour les hommes, mais la jeune femme et sa sœur jumelle ont décidé de se porter volontaires : « Si la guerre éclate, je veux pouvoir défendre mon pays », explique-t-elle.
Anna n’est pas la seule. Depuis des années, dans tous les sondages, trois quarts des 5,5 millions de Finlandais disent être prêts à se battre pour leur pays – un record en Europe. La conscription joue un rôle important, selon Rainer Kuosmanen : « Elle offre une plate-forme commune à toutes les familles finlandaises qui se retrouvent ainsi au contact de la défense. »
En Suède et en Finlande, le débat sur l’adhésion à l’OTAN s’accélèreEn cas d’agression, l’armée finlandaise, qui compte 12 000 soldats professionnels et forme 20 000 conscrits par an, peut mobiliser 870 000 réservistes, dont 280 000 immédiatement. « C’est plus que tous les Etats nordiques réunis ou que l’Allemagne », précise le général Jarmo Lindberg, ancien chef de la défense finlandaise.
Un modèle de « défense totale »
A la fin de la guerre froide, des débats ont eu lieu sur la nécessité de maintenir une force d’une telle ampleur. Mais la Finlande, qui partage 1 340 kilomètres de frontières terrestres avec la Russie, n’a jamais remis en cause sa défense territoriale. « Mon grand-père est mort sur le front de l’Est, comme les oncles de ma femme, et mon père a été évacué un an au Danemark puis en Suède pendant la seconde guerre mondiale, confie M. Lindberg. Le fait est que nous avons toujours été dans une zone de conflits et que ce n’est pas sur le point de changer. »
Il vous reste 68.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Opex 360
Les forces françaises vont accroître leur capacité à collecter du renseignement en mer Noire
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il est prévu de les retirer du service d’ici la fin de cette année, les deux Transall C-160G « Gabriel », spécialisés dans la collecte du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] sont actuellement très actifs. En effet, à en croire par les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces appareils sont régulièrement repérés dans la région de la mer Noire, comme cela a encore été le cas le 30 avril.
Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.
Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
Depuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
Photo : État-major des armées [EMA]
Les forces françaises vont accroître leur capacité à collecter du renseignement en mer Noire
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il est prévu de les retirer du service d’ici la fin de cette année, les deux Transall C-160G « Gabriel », spécialisés dans la collecte du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] sont actuellement très actifs. En effet, à en croire par les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces appareils sont régulièrement repérés dans la région de la mer Noire, comme cela a encore été le cas le 30 avril.
Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.
Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
Depuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
Photo : État-major des armées [EMA]
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il est prévu de les retirer du service d’ici la fin de cette année, les deux Transall C-160G « Gabriel », spécialisés dans la collecte du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] sont actuellement très actifs. En effet, à en croire par les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces appareils sont régulièrement repérés dans la région de la mer Noire, comme cela a encore été le cas le 30 avril.
Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.
Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
Depuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
Photo : État-major des armées [EMA]
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors qu’il est prévu de les retirer du service d’ici la fin de cette année, les deux Transall C-160G « Gabriel », spécialisés dans la collecte du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] sont actuellement très actifs. En effet, à en croire par les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces appareils sont régulièrement repérés dans la région de la mer Noire, comme cela a encore été le cas le 30 avril.
Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP
pic.twitter.com/iqzx58b7hP— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022
April 30, 2022
Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.
Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.
Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.
le rapporte Air&CosmosDepuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.
Photo : État-major des armées [EMA]
Valeurs Actuelles
[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”
Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…
Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.
Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ?
Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.
Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.
Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.
La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ?
Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.
À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.
Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.
Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ?
Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.
Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.
Qui pourra alors nous financer ?
Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.
L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ?
La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.
Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.
Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ?
Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.
Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever
Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.
Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.
Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.
Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ?
Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.
Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ?
Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.
Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.
Le Figaro
Dépenses dissimulées, héritage secret… Petites cachotteries financières entre conjoints
Tiphaine HonnetTÉMOIGNAGES - En couple, ils ont tu un héritage, caché des achats ou menti sur leur montant. Entre conjoints, le volet finance peut être tabou. Alors il arrive qu'un «petit» mensonge se glisse dans la relation.
À la question «Qu'emporteriez-vous si votre maison brûlait ?», Grégory (1) pense automatiquement à deux choses : son album photo de famille et sa montre. Cette dernière a une valeur sentimentale mais aussi financière, près de 2800 euros. Un montant colossal, payé avec ses propres deniers mais dont sa compagne n'a pas connaissance. «Quand je lui ai parlé de son prix, j'ai enlevé un zéro. Je lui ai dit que j'avais fait une excellente affaire. Et elle n'a pas tiqué car les montres, ce n'est pas son truc», raconte le trentenaire, partagé entre la fierté d'avoir réussi l'entourloupe et la gêne liée à ce «petit» mensonge.
Ces cachotteries financières seraient fréquentes, «même chez les couples les plus solides», commente Nicole Prieur, philosophe, psychothérapeute et coauteure de La Famille, l'argent, l'amour (2). Plusieurs articles de presse anglo-saxons lui ont même attribué un nom : l'infidélité financière. D'après un sondage du magazine U.S. News & World Report , publié en janvier, près d'un tiers des couples y auraient été confrontés au cours de l'année 2021. En pratique, les sondés mentionnent des achats faits en secret ou encore un revenu ou une dette dissimulés.
À lire aussiAmour, argent et tableau Excel : en couple, comment trouver son équilibre ?
L'argent, éternel tabou du couple
Pourquoi cacher des dépenses qui, a priori, ne puisent pas dans l'argent du couple ? Ne disposons-nous pas de nos ressources personnelles comme on l'entend ? Bien sûr. Seulement cet argent dépensé dit quelque chose de nous, et voilà bien ce qui peut poser problème. «Prenons l'exemple d'un compte bancaire à soi, sur lequel on épargne, illustre Nicole Prieur. On peut tout à fait le faire sans informer son partenaire de chaque versement. Mais quand on cache volontairement ledit versement, cela peut vouloir dire “je n'assume pas qui je suis”.»
Pour certains de ses achats, Alexia opère dans le secret pour s'éviter l'embarras, le jugement, dit-elle. Depuis le début de la pandémie et le premier confinement, cette contrôleuse de gestion s'est pris de passion pour le «cake design» et les ustensiles de pâtisserie qui vont avec - moule, robot, siphon, pochoir, spray - qu'elle commande très régulièrement sur des sites spécialisés. Quand la quadragénaire craque et achète, le mode opératoire est bien rodé : elle fait entrer en douce la plupart de ses colis, les déballe puis les range rapidement dans les placards, avant que son mari ne s'en aperçoive. «Je ne sais pas s'il se mettrait vraiment en colère en l'apprenant mais cela m'arrange de ne pas lui dire, admet-elle. Je n'ai pas envie qu'on en arrive à compter et critiquer chacune de nos dépenses. Et même moi, je ne suis pas à l'aise à l'idée de regarder l'addition totale de mes achats.»
Les finances et les dépenses ont beau faire pleinement partie du quotidien des ménages, bon nombre de couples préfèrent laisser ce sujet sous le tapis le plus longtemps possible. 40% d'entre eux ne discutent jamais d'argent, d'après les travaux de la sociologue Hélène Belleau (3). La psychothérapeute Nicole Prieur y voit d'ailleurs un véritable tabou. «Chaque partenaire possède un rapport particulier à l'argent, hérité de son histoire familiale, précise-t-elle. De manière caricaturale, on a ainsi dans chaque relation une cigale et une fourmi. Les dépenses considérées par l'un des partenaires comme anodines peuvent sembler excessives à l'autre. En mentant, on évite ainsi de confronter nos éducations et nos familles d'origine.»
En mentant, on évite ainsi de confronter notre éducation et nos familles d'origine
Certains dissimulent aussi la vérité pour éviter de devoir rendre des comptes, ou assumer les conséquences de leurs actes. À 37 ans, Tom se définit comme une tête en l'air, un trait de caractère que lui reproche d'ailleurs souvent sa petite amie. Alors, quand il est sommé de payer une amende majorée à 375 euros (celle-là même qu'il avait posée sur sa commode quelques semaines avant et n'avait plus jamais touché), il préfère se faire petit. «Je l'ai réglée en toute discrétion, en piochant dans mes économies pour les vacances. Et cet été-là, j'ai convaincu Charlène de partir à Saint-Malo plutôt qu'en Corse», avoue-t-il, honteusement.
En vidéo, les secrets des couples qui durent
Tout un symbole
La symbolique de l'argent peut aussi pousser au mensonge. «Sur bien des aspects, l'argent peut avoir une image ternie. Selon le point de vue d'où on se place, il arrive qu'il soit considéré comme sale, associé à une personnalité malsaine, calculatrice. Il effraye jusqu'à être considéré comme une menace pour la trajectoire de la relation, capable de faire écran à une relation saine et pure», commente Nicole Prieur. Lorsqu'elle rencontre Alexis, Laure ne parle pas de l'héritage qu'elle vient de recevoir de sa tante. Elle se tait au premier rendez-vous, mais aussi au second, puis au troisième... «Je ne voulais pas qu'il me catalogue comme la bourge arriviste alors qu'on ne s'était même pas embrassés», raconte-t-elle.
L'argent est plus valorisé chez les hommes, du côté féminin, il reste source de malaise
À en juger par les spécialistes, ces images impacteraient davantage les femmes. «L'argent est plus valorisé chez les hommes; du côté féminin, il reste source de malaise. Elles ne veulent pas faire sentir qu'elles gagnent plus d'argent et mettre leur partenaire dans une position d'infériorité», résume la sociologue Janine Mossuz-Lavau, auteure de L'argent et nous (4), et directrice de recherche au Centre de la vie politique française.
Une trahison au principe d'honnêteté du couple
Les cachottiers semblent toutes et tous avoir de bonnes raisons de le faire. Seulement voilà. L'infidélité financière, quand elle se répète, ne grignote-t-elle pas la confiance au sein du couple ? Ne mène-t-elle pas le duo droit dans le mur ? «Je m'enfonçais tellement dans ce mensonge lié à mon héritage, que j'avais du mal à m'investir à 100% dans cette relation, analyse Laure. Je n'osais même pas imaginer lui présenter un membre de ma famille. Alors au bout de six mois, j'y ai mis un terme et lui ai tout avoué. Il a trouvé mon comportement absurde et ne m'a plus jamais donné de nouvelles.»
«Il arrive que le conjoint vive véritablement cette découverte comme une trahison au principe d'honnêteté du couple, souligne Nicole Prieur. Ce sentiment ouvre l'horizon du doute sur tout ce qu'a dit ou fait le partenaire jusqu'à maintenant : était-ce la vérité ou m'a-t-il menti de bout en bout ?»
C'est un sentiment de trahison qui ouvre l'horizon du doute sur tout ce qu'a dit ou fait le partenaire : était-ce la vérité ou m'a-t-il menti de bout en bout ?
Par peur de la réaction de leur partenaire, Grégory (et sa montre à 2800 euros), ainsi que Tom (et son amende), n'ont jamais rien avoué. Ils disent s'accommoder d'une «légère» culpabilité. À en croire la psychothérapeute Nicole Prieur, l'aveu serait pourtant salutaire. Elle invite même à se saisir de ces dépenses ou de ces rentrées d'argent, pour aborder ce qu'elle appelle «l'économie cachée du couple». «C'est l'occasion de se poser des questions cruciales, précise-t-elle. Comment aimes-tu dépenser ? Épargner ? Pour quelles raisons ? Qui suis-je, si soudain au chômage, je ne rapporte plus d'argent à la maison ? Ou si j'en rapporte plus que toi ? Si l'on y parvient, on arrive à la maturité financière du couple, et on co-construira un rapport à l'argent dans lequel chacun se reconnaît.»
(1) Les prénoms ont été modifiés.(2) Nicole Prieur est l'auteure de La Famille, l'argent, l'amour, publié aux éditions Albin Michel, 272 pages, 17,90€. Et également de Les trahisons nécessaires, aux éditions Robert Laffont, 368 pages, 21€.(3) L'amour et l'argent, par Hélène Belleau et Delphine Lobet, publié aux éditions du remue-ménage, 225 pages, 23€.(4) L'argent et nous, par Janine Mossuz-Lavau, publié aux éditions de La Martinière, 370 pages, 6,62€.
«L'obligation de jouissance a pris des proportions démesurées»
ENTRETIEN - Et si, entre le culte de la performance et les schémas traditionnels, existait un chemin de traverse, vivant et créatif, pour réinventer la sexualité. Rencontre avec le philosophe Alexandre Lacroix.
Succession : ces héritages qui détruisent des familles
DÉCRYPTAGE - Les successions rebattent toujours les cartes au sein d'une famille, même la plus unie. Dans un livre passionnant, le psychanalyste Patrick Avrane décrypte, avec un vrai talent d'enquêteur, ce qui se joue à travers les inventaires et les partages.
Le Monde
Marchands de peur
Je termine l’une de mes prières régulières à la Grande Mosquée de Paris et je reviens progressivement au tumulte de la vie quotidienne, actuellement marquée par une compétition politique très inquiétante. Je regarde discrètement ces humbles fidèles qui m’entourent et je ne peux m’empêcher de penser à leur vulnérabilité face aux violences verbales dont ils font l’objet et qui s’intensifient à l’approche de chaque scrutin. Systématiquement, ils deviennent alors la cible de certains milieux qui font d’eux les boucs émissaires du marasme national.
Les gesticulations et les braillements des troubadours politico-médiatiques auraient pu nous amuser s’ils ne relevaient pas du pernicieux. En fait, nous subissons depuis trop longtemps les divagations de ces dangereux charlatans dont la nuisance se présente sous forme de chroniques et débats télévisés, de livres chez des éditeurs dits « sérieux » et autres messages bien acérés et propagés sur les réseaux sociaux.
Chems-Eddine Hafiz, le franc-parler d’un islam modéréLes millions de musulmans anonymes qui ne demandent qu’à vivre en paix ne devraient pas susciter un tel mépris. Ils ne méritent pas ces blessures que leur infligent les véritables ennemis de la communauté nationale, car ils ont toujours été au rendez-vous lorsque le destin de la France était en jeu.
Alors, qui est le véritable ennemi ? C’est celui qui nous fait peur. C’est celui qui nous maintient dans l’angoisse pour nous démoraliser et conduire notre nation à sa perte. Ces annonciateurs de malheurs disent promouvoir la grandeur de la France. Ils ne protègent pas la nation qu’ils prétendent aimer. Ils la découragent pour mieux vivre de ses phobies. Ils ne sont rien d’autre que des marchands de peur. Ils sont les véritables adeptes du « grand remplacement », celui qui consiste à remplacer un peuple fier et fort par des individus égoïstes et tourmentés, au sein d’une nation qu’ils veulent fragile et désorientée. En vérité, ils rêvent d’une population craintive, captive d’un système où règne le chaos.
Cette vision est aux antipodes de la civilisation, tout comme l’est le terrorisme par rapport à l’islam. Fière de sa diversité et de ses prouesses, la France ne saurait sombrer dans cette forme de lâcheté que lui prodiguent des marionnettes agitées par les parrains de la discorde.
Il est aujourd’hui établi que la force de pénétration de ces agents nuisibles bénéficie d’un puissant soutien. Ces derniers disposent de moyens humains, logistiques, techniques et financiers. La paranoïa nationale est devenue un véritable marché obéissant à une logique de rentabilité des capitaux investis, au bénéfice des idéologues du passé fantasmé. Comment expliquer autrement cet essor spectaculaire d’une formation politique qui prétend redonner son éclat à la France tout en prêchant la haine ?
Il vous reste 53.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Opex 360
Moins de fantassins mais plus de techniciens : l’armée de Terre réduit le nombre de ses compagnies de combat
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès les attentats de janvier 2015, il fut décidé de mettre un terme aux suppressions de poste au sein du ministère des Armées et de revoir à la hausse l’effectif de la Force opérationelle terrestre [FOT] de l’armée de Terre, en le portant à 77’000 soldats, ce qui supposait d’en recruter 11’000 de plus. Soit l’équivalent de neuf régiments. Cet effort s’expliquait en grande partie par le lancement de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle, laquelle visait à protéger les points sensibles avec la mobilisation de plus de 10’000 militaires des trois armées.
Étant donné que de nombreuses casernes avaient été fermées [et parfois cédées aux collectivités pour l’euro symbolique] dans la cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des restructurations réalisées entre 2008 et 2014, il n’était pas possible de réactiver des régiments fraîchement dissous. Aussi, il n’y eut guère d’autre solution que de « densifier » les unités existantes, via la création d’une cinquième compagnie de combat, et de « pousser les murs », notamment en construisant des « Bâtiments modulaires durables », d’une durée de vie de 35 à 40 ans, dans le cadre du programme CATALPA.
A l’occasion de la dissolution de la 5e compagnie de combat, une cérémonie a eu lieu hier sur la place d’armes du régiment. Depuis 2016, les Dragons ont porté haut les couleurs du 3 en participant à plusieurs missions et plus récemment à l’opération BARKHANE. SEMPER ET UBIQUE. pic.twitter.com/RuuDTfuaWM
— 3e régiment d’infanterie de marine (@3eRIMaVannes) April 29, 2022
Seulement, un mouvement inverse est en cours. Le 29 avril, le 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] a organisé une cérémonie pour marquer la dissolution de sa cinquième compagnie de combat, créée en 2016. Et ce n’est pas un cas isolé, si l’on en juge par la question écrite adressée par le sénateur Philippe Bonnecarrère au ministère des Armées, en février dernier.
« Un conflit de ‘haute intensité’ nécessite des moyens technologiques comme plus rustiques et a comme caractéristique, peut-être principale, de nécessiter l’engagement d’effectifs plus importants que dans le cadre des guerres dites ‘asymétriques’. […] Dans ces conditions il est très surprenant, au moins dans le domaine de l’infanterie […], de constater que les régiments qui avaient été portés à 5 compagnies de combat sont maintenant réalignés à 4 compagnies ce qui représente une diminution des effectifs », a d’abord souligné le parlementaire, élu du Tarn. Aussi a-t-il demandé au ministère des Armées de s’expliquer sur cette « réduction du nombre de compagnies de combat dans l’armée de Terre. »
La réponse du ministère des Armées n’aura pas trop tardé… Ainsi, la première raison donnée à ce retour du format à quatre compagnies dans les régiments dits de « melée » est que la hausse des effectifs décidée en 2015 avait été réalisée « sans réabonder les fonctions d’appuis et de soutiens, qui avaient déjà fait l’objet d’une forte rationalisation » durant les années précédentes.
Mais la raison principale réside dans le fait que « de nouvelles adaptations sont apparues nécessaires pour permettre à l’armée de Terre de conserver la supériorité opérationnelle dans la perspective d’engagements majeurs, y compris dans les nouveaux champs de conflictualité, qui transforment les menaces liés aux conflits de haute intensité ».
Aussi, dans ces conditions, pousuit le ministère des Armées, une « partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels ». Cela étant, il n’a pas précisé le format actuel de la FOT après ces réorientations d’effectifs.
Moins de fantassins mais plus de techniciens : l’armée de Terre réduit le nombre de ses compagnies de combat
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès les attentats de janvier 2015, il fut décidé de mettre un terme aux suppressions de poste au sein du ministère des Armées et de revoir à la hausse l’effectif de la Force opérationelle terrestre [FOT] de l’armée de Terre, en le portant à 77’000 soldats, ce qui supposait d’en recruter 11’000 de plus. Soit l’équivalent de neuf régiments. Cet effort s’expliquait en grande partie par le lancement de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle, laquelle visait à protéger les points sensibles avec la mobilisation de plus de 10’000 militaires des trois armées.
Étant donné que de nombreuses casernes avaient été fermées [et parfois cédées aux collectivités pour l’euro symbolique] dans la cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des restructurations réalisées entre 2008 et 2014, il n’était pas possible de réactiver des régiments fraîchement dissous. Aussi, il n’y eut guère d’autre solution que de « densifier » les unités existantes, via la création d’une cinquième compagnie de combat, et de « pousser les murs », notamment en construisant des « Bâtiments modulaires durables », d’une durée de vie de 35 à 40 ans, dans le cadre du programme CATALPA.
A l’occasion de la dissolution de la 5e compagnie de combat, une cérémonie a eu lieu hier sur la place d’armes du régiment. Depuis 2016, les Dragons ont porté haut les couleurs du 3 en participant à plusieurs missions et plus récemment à l’opération BARKHANE. SEMPER ET UBIQUE. pic.twitter.com/RuuDTfuaWM
— 3e régiment d’infanterie de marine (@3eRIMaVannes) April 29, 2022
Seulement, un mouvement inverse est en cours. Le 29 avril, le 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] a organisé une cérémonie pour marquer la dissolution de sa cinquième compagnie de combat, créée en 2016. Et ce n’est pas un cas isolé, si l’on en juge par la question écrite adressée par le sénateur Philippe Bonnecarrère au ministère des Armées, en février dernier.
« Un conflit de ‘haute intensité’ nécessite des moyens technologiques comme plus rustiques et a comme caractéristique, peut-être principale, de nécessiter l’engagement d’effectifs plus importants que dans le cadre des guerres dites ‘asymétriques’. […] Dans ces conditions il est très surprenant, au moins dans le domaine de l’infanterie […], de constater que les régiments qui avaient été portés à 5 compagnies de combat sont maintenant réalignés à 4 compagnies ce qui représente une diminution des effectifs », a d’abord souligné le parlementaire, élu du Tarn. Aussi a-t-il demandé au ministère des Armées de s’expliquer sur cette « réduction du nombre de compagnies de combat dans l’armée de Terre. »
La réponse du ministère des Armées n’aura pas trop tardé… Ainsi, la première raison donnée à ce retour du format à quatre compagnies dans les régiments dits de « melée » est que la hausse des effectifs décidée en 2015 avait été réalisée « sans réabonder les fonctions d’appuis et de soutiens, qui avaient déjà fait l’objet d’une forte rationalisation » durant les années précédentes.
Mais la raison principale réside dans le fait que « de nouvelles adaptations sont apparues nécessaires pour permettre à l’armée de Terre de conserver la supériorité opérationnelle dans la perspective d’engagements majeurs, y compris dans les nouveaux champs de conflictualité, qui transforment les menaces liés aux conflits de haute intensité ».
Aussi, dans ces conditions, pousuit le ministère des Armées, une « partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels ». Cela étant, il n’a pas précisé le format actuel de la FOT après ces réorientations d’effectifs.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès les attentats de janvier 2015, il fut décidé de mettre un terme aux suppressions de poste au sein du ministère des Armées et de revoir à la hausse l’effectif de la Force opérationelle terrestre [FOT] de l’armée de Terre, en le portant à 77’000 soldats, ce qui supposait d’en recruter 11’000 de plus. Soit l’équivalent de neuf régiments. Cet effort s’expliquait en grande partie par le lancement de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle, laquelle visait à protéger les points sensibles avec la mobilisation de plus de 10’000 militaires des trois armées.
Étant donné que de nombreuses casernes avaient été fermées [et parfois cédées aux collectivités pour l’euro symbolique] dans la cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des restructurations réalisées entre 2008 et 2014, il n’était pas possible de réactiver des régiments fraîchement dissous. Aussi, il n’y eut guère d’autre solution que de « densifier » les unités existantes, via la création d’une cinquième compagnie de combat, et de « pousser les murs », notamment en construisant des « Bâtiments modulaires durables », d’une durée de vie de 35 à 40 ans, dans le cadre du programme CATALPA.
A l’occasion de la dissolution de la 5e compagnie de combat, une cérémonie a eu lieu hier sur la place d’armes du régiment. Depuis 2016, les Dragons ont porté haut les couleurs du 3 en participant à plusieurs missions et plus récemment à l’opération BARKHANE. SEMPER ET UBIQUE. pic.twitter.com/RuuDTfuaWM
— 3e régiment d’infanterie de marine (@3eRIMaVannes) April 29, 2022
Seulement, un mouvement inverse est en cours. Le 29 avril, le 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] a organisé une cérémonie pour marquer la dissolution de sa cinquième compagnie de combat, créée en 2016. Et ce n’est pas un cas isolé, si l’on en juge par la question écrite adressée par le sénateur Philippe Bonnecarrère au ministère des Armées, en février dernier.
« Un conflit de ‘haute intensité’ nécessite des moyens technologiques comme plus rustiques et a comme caractéristique, peut-être principale, de nécessiter l’engagement d’effectifs plus importants que dans le cadre des guerres dites ‘asymétriques’. […] Dans ces conditions il est très surprenant, au moins dans le domaine de l’infanterie […], de constater que les régiments qui avaient été portés à 5 compagnies de combat sont maintenant réalignés à 4 compagnies ce qui représente une diminution des effectifs », a d’abord souligné le parlementaire, élu du Tarn. Aussi a-t-il demandé au ministère des Armées de s’expliquer sur cette « réduction du nombre de compagnies de combat dans l’armée de Terre. »
La réponse du ministère des Armées n’aura pas trop tardé… Ainsi, la première raison donnée à ce retour du format à quatre compagnies dans les régiments dits de « melée » est que la hausse des effectifs décidée en 2015 avait été réalisée « sans réabonder les fonctions d’appuis et de soutiens, qui avaient déjà fait l’objet d’une forte rationalisation » durant les années précédentes.
Mais la raison principale réside dans le fait que « de nouvelles adaptations sont apparues nécessaires pour permettre à l’armée de Terre de conserver la supériorité opérationnelle dans la perspective d’engagements majeurs, y compris dans les nouveaux champs de conflictualité, qui transforment les menaces liés aux conflits de haute intensité ».
Aussi, dans ces conditions, pousuit le ministère des Armées, une « partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels ». Cela étant, il n’a pas précisé le format actuel de la FOT après ces réorientations d’effectifs.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAprès les attentats de janvier 2015, il fut décidé de mettre un terme aux suppressions de poste au sein du ministère des Armées et de revoir à la hausse l’effectif de la Force opérationelle terrestre [FOT] de l’armée de Terre, en le portant à 77’000 soldats, ce qui supposait d’en recruter 11’000 de plus. Soit l’équivalent de neuf régiments. Cet effort s’expliquait en grande partie par le lancement de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle, laquelle visait à protéger les points sensibles avec la mobilisation de plus de 10’000 militaires des trois armées.
Étant donné que de nombreuses casernes avaient été fermées [et parfois cédées aux collectivités pour l’euro symbolique] dans la cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des restructurations réalisées entre 2008 et 2014, il n’était pas possible de réactiver des régiments fraîchement dissous. Aussi, il n’y eut guère d’autre solution que de « densifier » les unités existantes, via la création d’une cinquième compagnie de combat, et de « pousser les murs », notamment en construisant des « Bâtiments modulaires durables », d’une durée de vie de 35 à 40 ans, dans le cadre du programme CATALPA.
A l’occasion de la dissolution de la 5e compagnie de combat, une cérémonie a eu lieu hier sur la place d’armes du régiment. Depuis 2016, les Dragons ont porté haut les couleurs du 3 en participant à plusieurs missions et plus récemment à l’opération BARKHANE. SEMPER ET UBIQUE. pic.twitter.com/RuuDTfuaWM
— 3e régiment d’infanterie de marine (@3eRIMaVannes) April 29, 2022
A l’occasion de la dissolution de la 5e compagnie de combat, une cérémonie a eu lieu hier sur la place d’armes du régiment. Depuis 2016, les Dragons ont porté haut les couleurs du 3 en participant à plusieurs missions et plus récemment à l’opération BARKHANE. SEMPER ET UBIQUE. pic.twitter.com/RuuDTfuaWM
pic.twitter.com/RuuDTfuaWM— 3e régiment d’infanterie de marine (@3eRIMaVannes) April 29, 2022
April 29, 2022
Seulement, un mouvement inverse est en cours. Le 29 avril, le 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] a organisé une cérémonie pour marquer la dissolution de sa cinquième compagnie de combat, créée en 2016. Et ce n’est pas un cas isolé, si l’on en juge par la question écrite adressée par le sénateur Philippe Bonnecarrère au ministère des Armées, en février dernier.
« Un conflit de ‘haute intensité’ nécessite des moyens technologiques comme plus rustiques et a comme caractéristique, peut-être principale, de nécessiter l’engagement d’effectifs plus importants que dans le cadre des guerres dites ‘asymétriques’. […] Dans ces conditions il est très surprenant, au moins dans le domaine de l’infanterie […], de constater que les régiments qui avaient été portés à 5 compagnies de combat sont maintenant réalignés à 4 compagnies ce qui représente une diminution des effectifs », a d’abord souligné le parlementaire, élu du Tarn. Aussi a-t-il demandé au ministère des Armées de s’expliquer sur cette « réduction du nombre de compagnies de combat dans l’armée de Terre. »
La réponse du ministère des Armées n’aura pas trop tardé… Ainsi, la première raison donnée à ce retour du format à quatre compagnies dans les régiments dits de « melée » est que la hausse des effectifs décidée en 2015 avait été réalisée « sans réabonder les fonctions d’appuis et de soutiens, qui avaient déjà fait l’objet d’une forte rationalisation » durant les années précédentes.
Mais la raison principale réside dans le fait que « de nouvelles adaptations sont apparues nécessaires pour permettre à l’armée de Terre de conserver la supériorité opérationnelle dans la perspective d’engagements majeurs, y compris dans les nouveaux champs de conflictualité, qui transforment les menaces liés aux conflits de haute intensité ».
Aussi, dans ces conditions, pousuit le ministère des Armées, une « partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels ». Cela étant, il n’a pas précisé le format actuel de la FOT après ces réorientations d’effectifs.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie restera en Ukraine « pour toujours », assure Moscou
Le Conseil de sécurité de l’ONU se met (enfin) d’accord
Pour la première fois depuis le début du conflit, le Conseil de sécurité a pris une décision à l’unanimité. Les quinze membres du Conseil – dont la Russie, donc – ont approuvé une déclaration apportant un « ferme soutien » aux initiatives d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui ne cesse de demander la paix.
Selon Le Monde, le texte adopté – très court – stipule que « le Conseil de sécurité exprime sa profonde préoccupation concernant le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine » et « que tous les Etats membres se sont engagés, en vertu de la Charte des Nations unies, à l’obligation de régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques ».
Dans la foulée, Antonio Guterres a salué une décision bienvenue : « Aujourd’hui, pour la première fois, le Conseil de sécurité s’est prononcé d’une seule voix pour la paix en Ukraine », s’est félicité le chef de l’ONU. « Je continuerai à ne ménager aucun effort pour sauver des vies, réduire les souffrances et retrouver le chemin de la paix », a ajouté Antonio Guterres.
50 civils évacués d’Azovstal
Vendredi, en fin de journée, cinquante civils supplémentaires ont été évacués de l’aciérie d’Azovstal, selon une responsable ukrainienne.
Marioupol est complètement « détruite », selon Zelensky
Marioupol ne tombera jamais, a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’un entretien avec le cercle de réflexion britannique Chatham House. La ville, selon lui, « est déjà dévastée ». « Il n’y a plus aucune structure, tout a été complètement détruit », alors que seul le régiment Azov résiste encore depuis l’immense aciérie d’Azovstal.
La Russie installée dans le sud de l’Ukraine « pour toujours »
Andreï Tourtchak, premier adjoint au président de la chambre haute du Parlement russe, était en déplacement à Kherson ce vendredi – une ville contrôlée par Moscou depuis le début du mois de mars. Aux médias, rapporte Le Figaro, il a assuré que la Russie restera « pour toujours » dans le sud de l’Ukraine, ne laissant « aucun doute » quant aux velléités d’annexion de Moscou.
Viktor Orban dit non à l’embargo européen sur le pétrole
Le Premier ministre hongrois ne compte pas se plier à l’embargo européen sur le pétrole russe, a-t-il annoncé vendredi 6 mai. Pour lui, c’est « une ligne rouge » qui « porterait atteinte » à l’unité européenne autour des sanctions – la Hongrie ayant donné son aval aux « cinq premiers paquets de sanctions ».
« Nous avons clairement signifié, dès le début, qu’il y avait une ligne rouge : l’embargo sur l’énergie. (…) Il y a un moment où il faut dire stop », a lâché Viktor Orban, cité par Le Point.
500 civils évacués de Marioupol
Invité au micro de BFM TV vendredi matin, Pascal Hundt, le chef de la délégation de la Croix-Rouge en Ukraine, est revenu sur l’évacuation des civils à Marioupol. Il a assuré être en « contact étroit avec les Russes et les Ukrainiens », alors même que 200 civils seraient toujours bloqués dans l’aciérie Azovstal. La présidence ukrainienne a de son côté fait savoir que 500 civils avaient d’ores et déjà pu être évacués de Marioupol. L’opération, « extrêmement compliquée » selon Pascal Hundt, se poursuit.
Cependant, le régiment Azov – qui défend l’aciérie d’Azovstal depuis des semaines – a fait part d’une attaque russe sur un véhicule participant au convoi d’évacuation des civils, selon Le Figaro. « Durant le cessez-le-feu sur le territoire de l’usine Azovstal, une voiture a été visée par les Russes avec un missile guidé antichar. Cette voiture se dirigeait vers des civils pour les évacuer de l’usine », a indiqué le régiment sur ses réseaux sociaux, faisant état d’un militaire tué et six autres blessés.
Bruxelles veut rallonger la liste des personnalités sanctionnées
Depuis le 24 février dernier, jour où l’invasion russe a débuté, il ne fait pas bon d’entretenir des liens avec Vladimir Poutine. Bruxelles a récemment fait part de son intention d’allonger la liste des personnalités menacées d’une interdiction d’entrer dans l’Union européenne et d’un gel des avoirs, en raison de leur proximité avec le dirigeant russe, note BFM TV. Une liste qui compte pour le moment 58 personnes.
Berlin va livrer sept obusiers à Kiev
L’Allemagne a annoncé qu’elle allait fournir sept obusiers blindés à l’Ukraine pour l’aider à repousser l’envahisseur russe. L’annonce a été faite par le ministère de la Défense, comme le relaye France 24. Des soldats ukrainiens seront formés à leur usage, en Allemagne, dès la semaine prochaine. Ces obusiers s’ajouteront à cinq autres du même type que les Pays-Bas ont récemment annoncé vouloir fournir à Kiev.
La Russie : « Un compétiteur qui ne va pas disparaître »
La Russie restera « un compétiteur » qui « ne va pas disparaître », estime le chef d’état-major français, le général Thierry Burkhard. Ces propos, il les a tenus lors d’un entretien accordé au New York Times, repéré par Le Figaro. Au cours de cette interview, le plus haut gradé français est revenu sur les enseignements de plus de deux mois de conflit, en marge d’un déplacement en Estonie où 350 soldats et aviateurs français sont déployés dans le cadre de l’Otan. « Les Ukrainiens […] ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée, a-t-il notamment détaillé auprès du journal américain. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate. »
Zelensky va participer à une visioconférence avec des dirigeants du G7
Les dirigeants des grandes puissances du G7 vont tenir ce dimanche une réunion virtuelle, dédiée à la guerre en Ukraine, à laquelle participera le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’annonce a été faite ce vendredi par une porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz. « Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort », a détaillé la porte-parole à l’occasion d’une conférence de presse, avant de juger qu’avec l’actuelle guerre en Ukraine « la cohésion du G7 [était] plus importante que jamais », observe 20Minutes, qui cite ses propos. Cette année, l’Allemagne assure la présidence du G7.
« Il existe des preuves irréfutables de crimes de guerre »
Selon des informations citées par Le Monde, vendredi 6 mai, Amnesty international a publié les résultats de ses enquêtes en Ukraine. « Il existe des preuves irréfutables de crimes de guerre », a fait savoir à nos confrères l’organisation non-gouvernementale, qui a interrogé plusieurs dizaines d’habitants dans les environs de Kiev. Ces derniers ont été les témoins directs de meurtres ou de bombardements.
Azovstal : un salarié « filtré et torturé » par les Russes
Après avoir évoqué la poursuite des tirs sur Azovstal auprès de BFM TV ce vendredi, Ivan Goltvenko, le directeur des ressources humaines de l’usine Azovstal, a également assuré qu’un salarié avait été « filtré et torturé » par les Russes dans l’aciérie.
L’UE ajuste ses sanctions sur le pétrole russe
La Commission européenne a retouché sa proposition d’embargo sur le pétrole russe afin de tenter de convaincre les Etats membres les plus réticents de l’adopter, relate France 24. La nouvelle proposition devait être soumise aux ambassadeurs des Vingt-Sept à l’occasion d’une réunion qui a débuté ce vendredi à 7 h 30 GMT. D’après un diplomate européen, la Commission propose désormais que la Hongrie et la Slovaquie, très dépendantes du pétrole russe et qui ne disposent pas de moyens d’approvisionnement alternatifs, puissent continuer à importer du pétrole par oléoduc jusqu’à la fin 2024. Autrement dit, un an de plus que prévu initialement.
De « très jeunes » filles « nues et torturées »
Oxana Lytvynenko, une militante des droits humains basée près de la frontière en Pologne, a été interrogée par The Guardian. Celle-ci a été particulièrement marquée par la rencontre d’une Ukrainienne de plus de 70 ans qui lui a montré des clichés extrêmement choquants. « Une des photos [montrait] le corps pendu d’une jeune fille. Elle ne devait pas avoir plus de 14 ans. Elle a expliqué que son petit-fils se promenait dans les bois à la recherche de cadavres laissés par les Russes, avait levé la tête et avait découvert ces filles suspendues aux arbres, toutes très jeunes, a-t-elle détaillé auprès de nos confrères. Elles étaient nues et [avaient été] torturées. »
Le Pentagone dément venir en aide à Kiev pour cibler des généraux russes
Le ministère américain de la Défense a démenti avoir fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, relate France 24. Et cela, contrairement à ce qu’avait affirmé le New York Times, mercredi 4 mai. Il est exact que les Etats-Unis transmettent à l’Ukraine des éléments des renseignements « afin d’aider les Ukrainiens à défendre leur pays », a fait savoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Toutefois, « nous ne fournissons pas d’informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens », a-t-il précisé ensuite.
Le yacht d’un oligarque russe saisi aux îles Fidji
Les autorités des îles Fidji ont saisi, à la demande des Etats-Unis, un yacht soupçonné d’appartenir à un oligarque russe visé par des sanctions liées à l’offensive menée en Ukraine, a fait savoir ce jeudi le ministère américain de la Justice, relaye 20Minutes.
Marioupol : les Russes prêts à défiler le 9 mai ?
Les Ukrainiens assurent que les forces russes se préparent à défiler à Marioupol, lundi 9 mai, jour où Moscou célèbrera avec une grande parade militaire sur la place Rouge sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, indique Le Monde ce vendredi. La prise totale de Marioupol, une cité portuaire d’environ 500 000 habitants avant la guerre, dévastée par deux mois de siège et de bombardements, serait une victoire importante pour la Russie. Un certain nombre d’images laissent penser que des préparatifs sont en cours, à Marioupol, à l’approche de cette célébration.
Moscou accusé d’avoir détruit des centaines d’hôpitaux
Des centaines d’institutions et d’hôpitaux ont été détruits depuis le début de l’invasion russe, relaye France 24. De cette façon, les médecins se sont retrouvés sans médicaments pour le traitement de maladies comme les cancers, ou encore incapables de pratiquer certaines interventions chirurgicales, a fait savoir Volodymyr Zelensky. Le dirigeant ukrainien a précisé, dans une vidéo adressée à un groupe médical caritatif, que de nombreux établissements situés dans l’est et le sud de l’Ukraine – c’est-à-dire où se déroulent les combats – manquaient notamment d’antibiotiques.
La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 6 mai, au 72e jour de l’offensive russe. L’ONU a fait part de sa décision d’envoyer un nouveau convoi, afin de permettre l’évacuation des civils qui se trouvent encore au sein de l’usine Azovstal, à Marioupol, relate BFM TV. Il s’agit de la dernière poche de résistance aux forces russes, dans ce port stratégique du Dombass. Jeudi, l’ONU et plusieurs pays ont appelé à l’arrêt de la guerre, sans toutefois évoquer une relance de leurs pourparlers de paix, vraisemblablement au point mort. « L’invasion de l’Ukraine par la Russie est une violation de son intégrité territoriale et de la Charte des Nations unies », a seriné le secrétaire général de l’Organisation, Antonio Guterres, à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité organisée par Washington. « Cela doit cesser pour le bien du peuple ukrainien, russe et du monde entier », a-t-il ensuite précisé. De son côté, Sergiy Kyslytsya, l’ambassadeur ukrainien, a jugé que « toutes les occasions [devaient] être saisies pour parvenir à la paix ».
L'Humanité
Visionnaire(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinHistorique « Les urnes sont des boîtes à double fond, électoral et funéraire : elles recueillent, avec un léger décalage, nos rêves et nos cendres », écrivit un jour Régis Debray. Et il ajoutait, en fin connaisseur des us et coutumes en engagement : « Quand les rêves d’une génération tombent en cendres, en arrive une autre pour ranimer la flamme. » Depuis l’élection de Mac Macron II, quelque chose de prodigieux vient donc de se réaliser au sein de la gauche française, capable de parler, de négocier, de conclure un accord historique. Un joli mai qui annonce le printemps, pas forcément l’été. Parmi les confidences truculentes de ces heures et jours de palabre, quelques-unes en disaient long. « Ça fait dix ans qu’on se fout sur la gueule, on ne peut pas tout régler en quelques heures », justifiait par exemple un membre de la délégation socialiste après l’une des premières réunions chez les insoumis. Sans surprise, les négociations bloquaient moins sur le programme que sur la répartition des circonscriptions : les insoumis en proposaient 70, les socialistes en voulaient plus. Dans la bouche d’une négociatrice, nous pûmes ainsi entendre : « Ils se croient à une autre époque. Vous voyez Baron noir ? C’est 100 fois pire ! »
Fiction La référence enchanta le bloc-noteur, qui ne compte plus le nombre de visionnages de la célèbre et prodigieuse série de Canal Plus. L’analogie entre notre actualité ici-et-maintenant et la saison 3 est d’ailleurs confondante de vérité, puisque « Baron noir », alias Philippe Rickwaert (Kad Merad), avait anticipé les discussions sur une véritable union de la gauche. Comme avec la FI, le PCF, le PS et EELV dans la vraie vie, tout se déroule de manière identique dans la fameuse fiction : les idées, les projets, les priorités et même le nom de la coalition. Autant l’admettre : l’union de la gauche reste à ce point fantasmée par une partie du peuple concerné que les brillants scénaristes l’avait incluse comme une sorte de point d’orgue, anticipant les moindres détails. Saison 3, épisode 6 : Rickwaert se marie et la réception festive de ses noces devient prétexte à réunir les représentants des partis de gauche, du PS de Daniel Kahlenberg à la gauche radicale Debout le peuple de Michel Vidal (François Morel). Tout le monde répond présent, et le marié, bouteille de champagne à la main, en profite pour leur présenter un programme commun, auquel il aspire depuis toujours, intitulé « Plateforme du rassemblement de la gauche et des écologistes ». Pour dépasser les ego, le nom de ladite plateforme se transforme en enjeu idéologique. « C’est pas si mal, sauf le titre qui sent très fort la naphtaline », lance Michel Vidal, le leader de Debout le peuple, l’équivalent de Jean-Luc Mélenchon. Et Vidal propose : « Pour une Fédération populaire. » Vous avez bien lu. Après disputes, un accord est trouvé : « Pour une fédération populaire, sociale et écologiste. » La saison 3 date de 2020…
Union Dans cette série, le plus cruel concernait les socialistes (ceux de la vraie vie), finalement sauvés du naufrage par la trajectoire singulière de Rickwaert et d’un coup de barre à gauche grâce à une union improbable mais réussie (le réel rattrape aujourd’hui la fiction). Dans une tribune publiée dans le Monde, en février 2020, Yoan Hadadi, alors membre du bureau national du parti à la rose, expliquait sans détour : « Baron noir est peut-être l’ultime lien entre les Français et le Parti socialiste. À tel point qu’on ne sait plus si c’est le PS qui fait la série ou la série qui fait le PS. » Et il précisait : « Le dernier média d’une relation séculaire entre un parti culturellement minoritaire en France et des Français qui aiment le détester tout en ressentant le besoin de le rendre périodiquement majoritaire, le temps de quelques progrès sociaux… Dans une symétrie parfaite, plus la série rassemble les Français, moins le PS est en capacité d’attirer leurs suffrages. » Série visionnaire ? Et tribune prophétique ? À deux détails près. Le PS n’est plus maître du jeu, mais, en ce mois de mai, il est redevenu de gauche.
La série Baron noir… et la gauche de 2022.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin Opex 360
La marine japonaise tient à l’oeil un imposant groupe aéronaval chinois se dirigeant vers le Pacifique occidental
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUn peu plus de deux ans après le début de sa carrière opérationnelle, le second porte-avions chinois, le CNS Shandong, de conception locale, a récemment retrouvé le chantier naval de Dalian pour y subir une opération de maintenance « programmée », à en croire le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC].
Selon ce dernier, cette immobilisation pourrait durer « quelques mois », le temps de poser un nouveau revêtement antidérapant sur le pont d’envol, de remettre à neuf [voire de réparer] certains « sous-systèmes » ayant « tendance à s’user », comme le dispositif d’arrêt, les systèmes d’alimentation ou bien encore l’électronique de bord. « Un examen complet du porte-avions pourrait être effectué », a écrit le Global Times, 24 avril dernier. Et d’évoquer de potentielles « mises à niveau » pour des pièces ayant « rencontré des problèmes » ou pouvant « être optimisées sur la base de l’expérience acquise au cours de ses deux années de navigation ».
Par ailleurs, le lancement du troisième porte-avions chinois, qui sera en configuration CATOBAR [avec catapultes – électromagniques – et brins d’arrêt] ne s’est toujours pas produit, alors qu’il a été plusieurs fois annoncé comme étant « imminent ». Certains observateurs avaient misé pour qu’il le fût à l’occasion du 73e anniversaire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], le 23 avril dernier. Mais la recrudescence de l’épidémie de covid-19 à Shanghaï aurait retardé le lancement de ce navire, pour le moment appelé « Type 003 ». « Je pense qu’il pourrait être lancé durant le second semestre 2022 », a toutefois estimé Song Zhongping, un expert militaire chinois, cité par le Global Times.
Quoi qu’il en soit, les capacités aéronavales chinoises reposent donc actuellement sur le CNS Liaoning [ex-Varyag], le porte-avions acquis auprès de l’Ukraine en 2000 avant d’être remis en état une dizaine d’années plus tard. Et, le 1er mai, ce navire a été repéré, avec son escorte, dans le stratégique détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, donc dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise. En clair, ce groupe aéronaval doit se déployer dans le Pacifique occidental pour y effectuer des manoeuvres. Reste à savoir qu’elle en sera la zone exacte : la côte orientale de Taïwan ou la mer des Philippines.
En tout cas, les forces d’autodéfense japonaises tiennent ce groupe aéronaval chinois à l’oeil, avec le porte-aéronefs JDS Izumo et des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. D’après Tokyo, le CNS Liaoning est accompagné par l’imposant croiseur lance-missiles de type 055 « Nanchang », avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques, les « destroyers » Xining, Urumqi, Chengu et Zhengzhou ainsi que la frégate de type 054A Xiangtan et le navire de ravitaillement de type 901 Hulunhu. Probablement qu’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] est aussi de la partie.
https://t.co/Bg8Hpnt7N4 pic.twitter.com/WrklgHdpFS
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) May 3, 2022
Ce n’est pas la première fois que le CNS Liaoning traverse le détroit de Miyako. Seulement, cette fois, jamais son groupe aéronaval n’aura été aussi étoffé. Ce qui « marque une une augmentation significative de la capacité de combat » de l’APL en vue d’un conflit potentiel avec Taïwan, ont souligné des experts militaires chinois dans les colonnes du Global Times.
À noter également que, si la formation chinoise est restée à l’écart des eaux territoriales japonaises, Tokyo a précisé avoir observé des mouvements d’hélicoptères depuis le CNS Liaoning… Alors que l’article 39 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer précise que les navires passant par un détroit doivent s’abstenir de « toute activité autre que celles qu’implique un transit continu et rapide, selon leur mode normal de navigation, sauf cas de force majeure ou de détresse ».
Photo : archive
La marine japonaise tient à l’oeil un imposant groupe aéronaval chinois se dirigeant vers le Pacifique occidental
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerUn peu plus de deux ans après le début de sa carrière opérationnelle, le second porte-avions chinois, le CNS Shandong, de conception locale, a récemment retrouvé le chantier naval de Dalian pour y subir une opération de maintenance « programmée », à en croire le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC].
Selon ce dernier, cette immobilisation pourrait durer « quelques mois », le temps de poser un nouveau revêtement antidérapant sur le pont d’envol, de remettre à neuf [voire de réparer] certains « sous-systèmes » ayant « tendance à s’user », comme le dispositif d’arrêt, les systèmes d’alimentation ou bien encore l’électronique de bord. « Un examen complet du porte-avions pourrait être effectué », a écrit le Global Times, 24 avril dernier. Et d’évoquer de potentielles « mises à niveau » pour des pièces ayant « rencontré des problèmes » ou pouvant « être optimisées sur la base de l’expérience acquise au cours de ses deux années de navigation ».
Par ailleurs, le lancement du troisième porte-avions chinois, qui sera en configuration CATOBAR [avec catapultes – électromagniques – et brins d’arrêt] ne s’est toujours pas produit, alors qu’il a été plusieurs fois annoncé comme étant « imminent ». Certains observateurs avaient misé pour qu’il le fût à l’occasion du 73e anniversaire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], le 23 avril dernier. Mais la recrudescence de l’épidémie de covid-19 à Shanghaï aurait retardé le lancement de ce navire, pour le moment appelé « Type 003 ». « Je pense qu’il pourrait être lancé durant le second semestre 2022 », a toutefois estimé Song Zhongping, un expert militaire chinois, cité par le Global Times.
Quoi qu’il en soit, les capacités aéronavales chinoises reposent donc actuellement sur le CNS Liaoning [ex-Varyag], le porte-avions acquis auprès de l’Ukraine en 2000 avant d’être remis en état une dizaine d’années plus tard. Et, le 1er mai, ce navire a été repéré, avec son escorte, dans le stratégique détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, donc dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise. En clair, ce groupe aéronaval doit se déployer dans le Pacifique occidental pour y effectuer des manoeuvres. Reste à savoir qu’elle en sera la zone exacte : la côte orientale de Taïwan ou la mer des Philippines.
En tout cas, les forces d’autodéfense japonaises tiennent ce groupe aéronaval chinois à l’oeil, avec le porte-aéronefs JDS Izumo et des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. D’après Tokyo, le CNS Liaoning est accompagné par l’imposant croiseur lance-missiles de type 055 « Nanchang », avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques, les « destroyers » Xining, Urumqi, Chengu et Zhengzhou ainsi que la frégate de type 054A Xiangtan et le navire de ravitaillement de type 901 Hulunhu. Probablement qu’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] est aussi de la partie.
https://t.co/Bg8Hpnt7N4 pic.twitter.com/WrklgHdpFS
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) May 3, 2022
Ce n’est pas la première fois que le CNS Liaoning traverse le détroit de Miyako. Seulement, cette fois, jamais son groupe aéronaval n’aura été aussi étoffé. Ce qui « marque une une augmentation significative de la capacité de combat » de l’APL en vue d’un conflit potentiel avec Taïwan, ont souligné des experts militaires chinois dans les colonnes du Global Times.
À noter également que, si la formation chinoise est restée à l’écart des eaux territoriales japonaises, Tokyo a précisé avoir observé des mouvements d’hélicoptères depuis le CNS Liaoning… Alors que l’article 39 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer précise que les navires passant par un détroit doivent s’abstenir de « toute activité autre que celles qu’implique un transit continu et rapide, selon leur mode normal de navigation, sauf cas de force majeure ou de détresse ».
Photo : archive
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUn peu plus de deux ans après le début de sa carrière opérationnelle, le second porte-avions chinois, le CNS Shandong, de conception locale, a récemment retrouvé le chantier naval de Dalian pour y subir une opération de maintenance « programmée », à en croire le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC].
Selon ce dernier, cette immobilisation pourrait durer « quelques mois », le temps de poser un nouveau revêtement antidérapant sur le pont d’envol, de remettre à neuf [voire de réparer] certains « sous-systèmes » ayant « tendance à s’user », comme le dispositif d’arrêt, les systèmes d’alimentation ou bien encore l’électronique de bord. « Un examen complet du porte-avions pourrait être effectué », a écrit le Global Times, 24 avril dernier. Et d’évoquer de potentielles « mises à niveau » pour des pièces ayant « rencontré des problèmes » ou pouvant « être optimisées sur la base de l’expérience acquise au cours de ses deux années de navigation ».
Par ailleurs, le lancement du troisième porte-avions chinois, qui sera en configuration CATOBAR [avec catapultes – électromagniques – et brins d’arrêt] ne s’est toujours pas produit, alors qu’il a été plusieurs fois annoncé comme étant « imminent ». Certains observateurs avaient misé pour qu’il le fût à l’occasion du 73e anniversaire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], le 23 avril dernier. Mais la recrudescence de l’épidémie de covid-19 à Shanghaï aurait retardé le lancement de ce navire, pour le moment appelé « Type 003 ». « Je pense qu’il pourrait être lancé durant le second semestre 2022 », a toutefois estimé Song Zhongping, un expert militaire chinois, cité par le Global Times.
Quoi qu’il en soit, les capacités aéronavales chinoises reposent donc actuellement sur le CNS Liaoning [ex-Varyag], le porte-avions acquis auprès de l’Ukraine en 2000 avant d’être remis en état une dizaine d’années plus tard. Et, le 1er mai, ce navire a été repéré, avec son escorte, dans le stratégique détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, donc dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise. En clair, ce groupe aéronaval doit se déployer dans le Pacifique occidental pour y effectuer des manoeuvres. Reste à savoir qu’elle en sera la zone exacte : la côte orientale de Taïwan ou la mer des Philippines.
En tout cas, les forces d’autodéfense japonaises tiennent ce groupe aéronaval chinois à l’oeil, avec le porte-aéronefs JDS Izumo et des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. D’après Tokyo, le CNS Liaoning est accompagné par l’imposant croiseur lance-missiles de type 055 « Nanchang », avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques, les « destroyers » Xining, Urumqi, Chengu et Zhengzhou ainsi que la frégate de type 054A Xiangtan et le navire de ravitaillement de type 901 Hulunhu. Probablement qu’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] est aussi de la partie.
https://t.co/Bg8Hpnt7N4 pic.twitter.com/WrklgHdpFS
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) May 3, 2022
Ce n’est pas la première fois que le CNS Liaoning traverse le détroit de Miyako. Seulement, cette fois, jamais son groupe aéronaval n’aura été aussi étoffé. Ce qui « marque une une augmentation significative de la capacité de combat » de l’APL en vue d’un conflit potentiel avec Taïwan, ont souligné des experts militaires chinois dans les colonnes du Global Times.
À noter également que, si la formation chinoise est restée à l’écart des eaux territoriales japonaises, Tokyo a précisé avoir observé des mouvements d’hélicoptères depuis le CNS Liaoning… Alors que l’article 39 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer précise que les navires passant par un détroit doivent s’abstenir de « toute activité autre que celles qu’implique un transit continu et rapide, selon leur mode normal de navigation, sauf cas de force majeure ou de détresse ».
Photo : archive
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerUn peu plus de deux ans après le début de sa carrière opérationnelle, le second porte-avions chinois, le CNS Shandong, de conception locale, a récemment retrouvé le chantier naval de Dalian pour y subir une opération de maintenance « programmée », à en croire le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC].
Selon ce dernier, cette immobilisation pourrait durer « quelques mois », le temps de poser un nouveau revêtement antidérapant sur le pont d’envol, de remettre à neuf [voire de réparer] certains « sous-systèmes » ayant « tendance à s’user », comme le dispositif d’arrêt, les systèmes d’alimentation ou bien encore l’électronique de bord. « Un examen complet du porte-avions pourrait être effectué », a écrit le Global Times, 24 avril dernier. Et d’évoquer de potentielles « mises à niveau » pour des pièces ayant « rencontré des problèmes » ou pouvant « être optimisées sur la base de l’expérience acquise au cours de ses deux années de navigation ».
Par ailleurs, le lancement du troisième porte-avions chinois, qui sera en configuration CATOBAR [avec catapultes – électromagniques – et brins d’arrêt] ne s’est toujours pas produit, alors qu’il a été plusieurs fois annoncé comme étant « imminent ». Certains observateurs avaient misé pour qu’il le fût à l’occasion du 73e anniversaire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], le 23 avril dernier. Mais la recrudescence de l’épidémie de covid-19 à Shanghaï aurait retardé le lancement de ce navire, pour le moment appelé « Type 003 ». « Je pense qu’il pourrait être lancé durant le second semestre 2022 », a toutefois estimé Song Zhongping, un expert militaire chinois, cité par le Global Times.
Quoi qu’il en soit, les capacités aéronavales chinoises reposent donc actuellement sur le CNS Liaoning [ex-Varyag], le porte-avions acquis auprès de l’Ukraine en 2000 avant d’être remis en état une dizaine d’années plus tard. Et, le 1er mai, ce navire a été repéré, avec son escorte, dans le stratégique détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, donc dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise. En clair, ce groupe aéronaval doit se déployer dans le Pacifique occidental pour y effectuer des manoeuvres. Reste à savoir qu’elle en sera la zone exacte : la côte orientale de Taïwan ou la mer des Philippines.
En tout cas, les forces d’autodéfense japonaises tiennent ce groupe aéronaval chinois à l’oeil, avec le porte-aéronefs JDS Izumo et des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. D’après Tokyo, le CNS Liaoning est accompagné par l’imposant croiseur lance-missiles de type 055 « Nanchang », avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques, les « destroyers » Xining, Urumqi, Chengu et Zhengzhou ainsi que la frégate de type 054A Xiangtan et le navire de ravitaillement de type 901 Hulunhu. Probablement qu’un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] est aussi de la partie.
https://t.co/Bg8Hpnt7N4 pic.twitter.com/WrklgHdpFS
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) May 3, 2022
https://t.co/Bg8Hpnt7N4 pic.twitter.com/WrklgHdpFS
https://t.co/Bg8Hpnt7N4pic.twitter.com/WrklgHdpFS— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) May 3, 2022
May 3, 2022
Ce n’est pas la première fois que le CNS Liaoning traverse le détroit de Miyako. Seulement, cette fois, jamais son groupe aéronaval n’aura été aussi étoffé. Ce qui « marque une une augmentation significative de la capacité de combat » de l’APL en vue d’un conflit potentiel avec Taïwan, ont souligné des experts militaires chinois dans les colonnes du Global Times.
À noter également que, si la formation chinoise est restée à l’écart des eaux territoriales japonaises, Tokyo a précisé avoir observé des mouvements d’hélicoptères depuis le CNS Liaoning… Alors que l’article 39 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer précise que les navires passant par un détroit doivent s’abstenir de « toute activité autre que celles qu’implique un transit continu et rapide, selon leur mode normal de navigation, sauf cas de force majeure ou de détresse ».
Photo : archive
El País (ESP)
SANS TITRE
Las ensaladas de lentejas son perfectas para una comida primaveral en casa o para llevártelas al curro en el táper. Sólo tienen un pequeño problema: a veces quedan un poco pastosillas y cuesta acabárselas. ¿Cómo evitar el efecto pastufla? Pues eligiendo la variedad correcta -la caviar es la que mejor funciona en este tipo de platos-, respetando el tiempo de cocinado si las cueces en casa, y juntándolas con unos pocos ingredientes que contrasten bien con su textura y su sabor ligeramente terroso.
En el vídeo de arriba tienes explicadas todas esas ideas, y además dos recetas fáciles en las que las ponemos en práctica: una ensalada de lentejas con tomatitos confitados muy pintona, y otra con pimientos del piquillo con cero esfuerzo que es un éxito absoluto.
ENSALADA DE LENTEJAS, TOMATITOS CONFITADOS Y LIMÓN
Ingredientes
Para 4 personas
- 400 g de lentejas cocidas (a poder ser, de la variedad caviar)
- 75 g de aceitunas negras deshuesadas
- 14 tomates cherry
- 1 limón
- 3 cucharaditas de alcaparras
- 6 cucharadas de aceite de oliva virgen extra
- Perejil
- ½ cucharadita de comino molido
- 1 cucharadita de miel
- Aceite de oliva
- Sal
Preparación
- Poner los tomatitos en un cazo y cubrirlos de aceite de oliva. Cocinarlos a fuego muy suave unos 30 minutos para que se pochen, sin que el aceite llegue a hervir.
- Escurrir y aclarar bien las lentejas si son de bote.
- Pelar el limón a lo vivo, cortando primero los extremos, luego la piel y sacando después los gajos limpios (ver vídeo).
- Exprimir los restos sobre un bol, añadir aceite, comino, miel y sal, y mezclar bien.
- Juntar las lentejas con las alcaparras, las aceitunas y los gajos de limón picados.
- Aliñar con la vinagreta de limón y comino y remover.
- Terminar con los tomates confitados escurridos y un poco de perejil picado por encima.
ENSALADA DE LENTEJAS, PIMIENTOS DEL PIQUILLO Y QUESO DE CEBREIRO
Ingredientes
Para 4 personas
- 400 g de lentejas cocidas (a poder ser, de la variedad caviar)
- 200 g de pimientos del piquillo
- 50 g de queso de Cebreiro (en su defecto, algún queso de cabra o feta)
- 4 anchoas (opcional)
- 50 g de almendras saladas
- ½ cebolla roja
- 6 cucharadas de aceite de oliva virgen extra
- 2 cucharadas de vinagre de Jerez
- Cebollino
- Sal
Preparación
- Cortar la cebolla en juliana. Mezclarla en un bol con aceite de oliva, vinagre de Jerez y sal. Dejar marinar media hora.
- Escurrir y aclarar bien las lentejas si son de bote.
- Deshacer en tiras los pimientos con las manos.
- En un bol, juntar las lentejas con los pimientos y aliñar con la cebolla y su vinagreta. Ponerlas en la fuente en la que lo vayas a servir y rematar con anchoas y/o almendras saladas picadas, queso desmigado y cebollino picado.
Si haces estas recetas, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te salen mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com
Valeurs Actuelles
Lyon : une semaine après une fusillade, de nouvelles violences urbaines à La Duchère
Des affrontements ont éclaté dans la soirée de jeudi 5 mai, dans le quartier de La Duchère, à Lyon, révèle LyonMag. Les motifs de ces violences étaient encore incertains au lendemain des faits, de même que l’identité de leurs auteurs. Une fusillade avait déjà éclaté dans le quartier, faisant plusieurs blessés.
Les lignes de bus déviées
Selon les informations de LyonMag, des individus « encapuchonnés et très mobiles » ont allumé des incendies dans la zone. Les sapeurs-pompiers ont notamment dû intervenir pour des feux de conteneurs. Ils ont utilisé des mortiers d’artifices, notamment contre les forces de l’ordre qui patrouillaient dans le secteur. On ignore cependant si les policiers étaient les cibles originelles de ces violences. Des lignes de bus passant dans le quartier ont dû être déviées pour la sécurité des usagers.
Dans la nuit de vendredi 29 à samedi 30 avril, un groupe de jeunes qui réalisait un barbecue sauvage dans le quartier avait été ciblé par une dizaine de tirs. Trois d’entre eux avaient été blessés dont un grièvement. L’auteur des coups de feu avait ensuite pris la fuite. Les policiers avaient alors évoqué la piste d’un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue. Toujours dans le quartier de La Duchère, c’était les forces de l’ordre qui avait été visées par des tirs en octobre 2021.
Lyon : les dernières actualités
El País (ESP)
Dónde comer en Oporto: mucho más que bacalao y ‘francesinhas’
PORTUGALEste contundente sándwich es uno de los clásicos de la cocina popular de la localidad portuguesa. Pero no el único. ‘Bifanas’, ‘sandes de pernil com queijo’, sardinas y dulces ‘tigelinhas’ protagonizan también esta ruta por la ciudad
El Oporto actual tiene dos rituales gastronómicos ineludibles. El primero es, por supuesto, acudir a alguna de las bodegas que, repletas de barriles e historia, se asoman desde la localidad de Vila Nova de Gaia al río Duero para hacer una cata del secular vino de Oporto y sus variedades. La otra, mucho más reciente, es atreverse con una francesinha, el contundente sándwich que con tan solo 70 años de historia se ha convertido, junto a los célebres vinos, en el gran icono de la gastronomía popular de la segunda ciudad más grande de Portugal. Así lo atestiguan las cartas de numerosos restaurantes y la existencia, desde 2010, de una autodenominada Hermandad que tiene como único fin “encontrar la mejor francesinha del mundo”. Y este es el objetivo de esta ruta, que tampoco se olvida de otros clásicos aquí muy demandados como las bifanas, la casquería y el pescado.
La búsqueda de la mejor francesinha no es tarea fácil. La mayoría de los locales de comida popular que lo ofrecen añaden pequeños toques de distinción, ya sea en la salsa que la acompaña o en los ingredientes cárnicos, para poder presumir de originalidad. No obstante, el contenido del bocadillo es, a grandes rasgos, similar: una sucesión de capas de pan de molde y distintas carnes y embutidos (ternera, mortadela, salchicha fresca y linguiça portuguesa, entre otros), recubierto todo con queso fundido en su punto justo y bañado con una salsa ligeramente picante en la que poder mojar tanto la propia francesinha como las patatas fritas que suelen acompañarla. En algún caso, todo ello coronado además con un huevo frito.
ampliar foto
Su origen se sitúa en el restaurante A Regaleira (rua do Bonjardim, 83), cerca de la estación de São Bento. Fue allá por 1952 cuando el cocinero Daniel David da Silva, que había trabajado varios años en Bélgica y Francia, quiso trasladar al público portugués su propia versión del célebre sándwich galo croque-monsieur. El invento tuvo enorme éxito y en la actualidad son pocos los restaurantes de Oporto que se resisten a ofrecerlo. En la plaza de los Poveiros, a pocos pasos de la iglesia de Santo Ildefonso, Casa Guedes (con dos locales en esta plaza) y el Santa Francesinha rivalizan literalmente pared con pared. A solo unas decenas de metros está Café Santiago (rua de Passos Manuel, 226), otro clásico. Pero la lista es larga y salpica toda la ciudad: Capa Negra II (rua do Campo Alegre, 191), Yuko Tavern (rua de Costa Cabral, 2331) y Bufete Fase (rua de Santa Catarina, 1147) son algunos más de los que recomiendan los lugareños.
ampliar foto
El éxito de la francesinha ha eclipsado inmerecidamente otros bocados populares de Oporto, como el sandes de pernil com queijo da Serra (bocadillo de jamón asado con queso de oveja de la sierra de la Estrella) de Casa Guedes, marca que tiene otro local en el número 5 de la rua Actor João Guedes. O la muy extendida bifana, que se puede disfrutar por todo Portugal. Se trata este de un bocadillo relleno de carne de cerdo guisada al que, como ocurre con su competidor, cada establecimiento da su toque particular para distinguirlo de la competencia. Uno de los lugares más populares para comerlo es el Conga (rua do Bonjardim, 318), un local que se describe, precisamente, como “casa das bifanas”. Situado en una estrecha calle cercana a la avenida de los Aliados y al Ayuntamiento, a través del gran ventanal de su fachada se puede ver al cocinero cómo las prepara. Tras abrir el bollo redondo de pan, lo rellena generosamente con trozos de carne que se guisan en grandes cazuelas a la vista para, antes de ponerlo en el plato en el que se servirá, darle el toque final: lo moja hasta la mitad en una rojiza salsa ligeramente picante. Luego solo queda hincarle el diente.
ampliar foto
Sin embargo, los platos populares del Conga no se reducen a su célebre bifana. Hay, por supuesto, francesinhas en diferentes versiones, codorniz en salsa picante, cachorros (perrito caliente al estilo portugués) y las tradicionales papas de sarrabulho. Esta última es una receta típica del norte del país cuyos principales ingredientes son sangre e hígado de cerdo, diferentes tipos de carne, harina y comino que conforman un plato de cuchara contunde y muy reconfortante cuando hace frío. De hecho, la casquería tiene un importante hueco en la gastronomía de Oporto, como lo demuestra otra de las recetas más típicas: las tripas (callos) à moda do Porto, tan apreciadas aquí que ha servido para que todo Portugal conozca a los habitantes de la ciudad como los tripeiros. En la sencilla Adega Viseu No Porto (rua da Madeira, 212) cerca de la Torre de los Clérigos, sirven generosas raciones a precios populares.
ampliar foto
Pescado a la brasa junto al Duero
El pescado también es un ingrediente fundamental en la gastronomía local y no solo por el omnipresente bacalao. Ahí están las humildes sardinas. En Afurada, un pueblo de pescadores en la desembocadura del Duero y perteneciente a Vila Nova de Gaia, estos sabrosos pescados van directamente de la lonja al plato con el único tránsito de las parrillas de brasas dispuestas al aire libre, como en la Taberna São Pedro (rua Costa Goodolfim, 84) lo que inunda de su peculiar olor las estrechas calles de la localidad, con sus casas engalanadas con azulejos que alternan los motivos religiosos y los marineros. En el centro de Oporto, frente a la iglesia del Carmen, está el restaurante A Tasquinha (rua do Carmo, 23), cuya fachada blanca precede a un sencillo comedor de bancos y mesas corridos con manteles de cuadros siempre repletos de lugareños. Sus filetes de polvo com arroz do mesmo (filetes de pulpo rebozados y fritos acompañados con arroz) son uno de sus platos estrella.
ampliar foto
A la hora del dulce, aquí los pastéis de nata (pasteles de crema) lucen en todos los escaparates, como en el resto de Portugal. Para buscar algo diferente, nada como acercarse a la Confeitaria do Bolhão (rua Formosa, 339), con más de 125 años de historia y situada delante del mercado del mismo nombre, el más célebre de la ciudad. Tanto el escaparate como el mostrador interior son una tentación para golosos. Por supuesto que hay pastéis de nata junto a bollos con chocolate y otros bocados salados, como el rotundo sandes de leitão (bocadillo de lechón), pero son sus tigelinhas, un pequeño pastel de hojaldre y almendra, las que marcan la diferencia. Sobre todo cuando se toman en su comedor, revestido aún de su clásica decoración
Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.
Opex 360
Taïwan s’inquiète de possibles retards pour ses commandes d’équipements militaires américains
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant les années 2017-21, et contrairement à celle du président Obama plutôt frileuse en la matière, l’administration Trump autorisa quasiment toutes les ventes d’armes que souhaitait se procurer Taiwan afin de faire éventuellement face à une invasion chinoise.
Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
Taïwan s’inquiète de possibles retards pour ses commandes d’équipements militaires américains
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant les années 2017-21, et contrairement à celle du président Obama plutôt frileuse en la matière, l’administration Trump autorisa quasiment toutes les ventes d’armes que souhaitait se procurer Taiwan afin de faire éventuellement face à une invasion chinoise.
Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant les années 2017-21, et contrairement à celle du président Obama plutôt frileuse en la matière, l’administration Trump autorisa quasiment toutes les ventes d’armes que souhaitait se procurer Taiwan afin de faire éventuellement face à une invasion chinoise.
Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDurant les années 2017-21, et contrairement à celle du président Obama plutôt frileuse en la matière, l’administration Trump autorisa quasiment toutes les ventes d’armes que souhaitait se procurer Taiwan afin de faire éventuellement face à une invasion chinoise.
Ainsi, Taipei put commander 108 chars M1A2 Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS [avec les munitions associées], 66 F-16 Viper, des drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS], 1.649 missiles anti-char [dont 1.240 Javelin et 409 Tow] ainsi que 250 missiles sol-air portables Stinger. En outre, en août 2021, l’administration Biden autorisa la vente de 40 obusiers de 155 mm M109A6 « Paladin ».
Seulement, signer une commande est une chose. Encore fait-il qu’elle puisse être honorée. Or, il apparaît que les industriels américain connaissent actuellement quelques difficultés pour livrer les équipements commandés par Taïwan. Et cela pour au moins deux raisons : des tensions sur les chaînes d’approvisionnement de certains composants et la forte demande en missiles anti-chars et anti-aériens, tirée par la guerre en Ukraine.
Ce 3 mai, le ministère taïwanais de la Défense a dit craindre des retards pour la livraison des missiles Stinger, dont 1400 exemplaires ont été expédiés en Ukraine par le Pentagone, alors même que le fabricant, Raytheon, a fait savoir qu’il ne serait pas en mesure d’en accélérer la production avant 2023, faute de composants disponibles.
« Il est vrai qu’en raison de changements dans la situation internationale, il peut y avoir un risque de retard de livraison des missiles portables Stinger », a déclaré Chu Wen-wu, un responsable de la planification des forces armées taïwanaises. « L’armée se coordonnera avec le plan d’approvisionnement complet et continuera d’exiger de l’armée américaine qu’elle le mette en œuvre normalement, conformément au contrat », a-t-il ajouté, alors que la commande doit etre honorée d’ici 2026.
Si l’échéance pour la livraison des 109 M1A2 Abrams demeure inchangée [soit d’ici 2027] alors que General Dynamics Land Systems aura en fournir 250 à la Pologne dans les plus brefs délais, il y aurait risque de retard pour les F-16 Viper destinés aux forces aériennes taïwanaises. Celle-ci est « en contact avec les autorités américaines pour s’assurer que les livraisons de nouveaux avions de chasse se dérouleront comme prévu, c’est à dire avant 2026 », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense.
En tout cas, il est pratiquement certain que les obusiers M109A6 « Paladin » ne seront pas au rendez-vous. La semaine passé, l’état-major taïwanais a fait savoir qu’il cherchait une autre solution après avoir été informé que sa commande ne serait pas honorée dans les temps [soit avant 2023] à cause d’une « chaîne de production encombrée », pour une raison qui n’a pas été précisée. La livraison de ces quarante pièces d’artillerie ne pourra pas se faire avant 2026… au plus tôt.
Valeurs Actuelles
Antiterrorisme : un syndicat de police pointe un gros manque de formation
Inquiétude. Alors que le dispositif policier Usoc devrait remplacer Sentinelle dans les rues de Paris, deux cadres du syndicat de police Unsa interrogés par RT France dénoncent un appareil suicidaire et inefficace.
Le constat, livré à RT France par Nicolas Pucheu et Kevin Serviolles, respectivement secrétaire départemental adjoint et délégué permanent au syndicat de police Unsa, est édifiant. Alors que la nouvelle loi antiterroriste se substitue à l’état d’urgence et que le dispositif policier (Usoc) Unité de sécurisation opérationnelle de la capitale) devrait prendre le relai à l’opération Sentinelle, les deux cadres syndicalistes tirent la sonnette d’alarme et alertent sur les dangers que fait courir aux forces de l’ordre et à la population une telle opération.
Nicolas Pucheu et Kevin Serviolles se veulent être des lanceurs d’alerte. Selon leurs dires, les jeunes recrues de l’Usoc, conscientes de représenter des cibles privilégiées lors d’éventuelles attaques terroristes, se sont toutes heurtées à leur hiérarchie au moment de faire part de leur inquiétude. “Les jeunes collègues n’ont pas reçu la formation adéquate pour mener la mission qu’on leur a confiée, explique Kevin Serviolles. Quand je suis allé voir la hiérarchie pour porter leurs demandes, on m’a répondu : ‘Ils apprendront sur le tas’”.
De quoi redouter de possibles dysfonctionnements de la part des 250 policiers prochainement chargés de sillonner les rues de Paris en lieu et place des 6.500 militaires de l’opération Sentinelle. Nicolas Pucheu ne se montre guère plus optimiste. “Le sentiment qu’ont les collègues de l’Usoc à l’heure actuelle, c’est qu’on leur demande d’assurer des missions sans leur en donner les moyens, déplore-t-il. Ils ont le sentiment qu’on les envoie au casse-pipe, de constituer des cibles et d’être considérés comme de la chair à canon”.
Pourtant, le gouvernement a fait en sorte de répondre aux revendications des policiers, se plaignant de la vétusté de leurs installations et de leur matériel. Les policiers de l’Usoc seront ainsi équipés de boucliers balistiques, casques, gilets lourds et fusils d’assaut allemands de type HK G36 flambant neufs. Oui mais voilà : les forces de l’ordre n’ont pas été formées à leur utilisation. “Comment utiliser le bouclier balistique ? Comment le déplier et le sortir du véhicule ? Comment se protéger et progresser avec ? Ils ne savent pas faire, voilà […], ils sont complètement démunis !”, déplore Kevin Serviolles, qui insiste sur le fait que les Usoc ne sont pas aguerris au combat urbain, à la différence des Sentinelles. Et en ce qui concerne le maniement des armes, les agents n’ont droit qu’à une séance de tir par an dans des stands de tir déjà surchargés.
Alors ce dispositif ne viserait-il qu’à rassurer la population en exhibant des policiers aux uniformes impeccables et aux armes rutilantes ? Kevin Serviolles n’a aucun doute là-dessus. “La DOPC [Direction de l’ordre public et de la circulation] est la vitrine de la police parisienne. On demande aux collègues de se comporter en accord avec les principes de leur mission, c’est-à-dire : une opération de communication”, affirme-t-il. Voilà qui irait de pair avec la présidence actuelle.
Le Figaro
Crédit immobilier : est-il encore possible d'emprunter sans apport?
Guillaume ErrardNOS CONSEILS - En deux ans, le taux d'apport moyen exigé a quasiment doublé. De quoi craindre un blocage du marché immobilier.
En deux ans et demi, l'ambiance a radicalement changé pour obtenir un crédit immobilier. «Avant, c'était “open bar”. Les banques prenaient en charge 100% de votre prêt et parfois même les droits de mutation (ou frais de notaire). Aujourd'hui, c'est “zéro risque”, même si vos revenus sont élevés», confie un expert du marché immobilier. Et la liste des critères que les banques scrutent s'est allongée depuis fin 2019, date à laquelle les autorités financières ont serré la vis pour les emprunteurs immobiliers. Jusqu'à cette période, elles étaient surtout attentives à votre reste-à-vivre et à votre capacité à mettre de l'argent de côté.
À lire aussiCrédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement
Puis le taux d'endettement est rentré dans la danse : pour obtenir un crédit, il ne devait pas dépasser, à cette époque, 33% - puis 35% un an plus tard - de vos revenus. Sauf dérogations qui concernent 20% de la production trimestrielle de crédit de chaque banque. Même des emprunteurs aisés pouvaient se voir refuser un prêt parce qu'ils ne rentraient pas dans les clous. Et ce n'est pas tout. La crise sanitaire, la nouvelle donne écologique puis la guerre en Ukraine n'ont pas arrangé les affaires des ménages désireux d'accéder à la propriété. Bien au contraire.
À tour de rôle, votre profession - n'a-t-elle pas été trop impactée par la crise sanitaire ? - puis l'emplacement de votre futur logement - n'est-il pas trop loin de votre lieu de travail, surtout pour ceux qui doivent s'y rendre en voiture et donc consommer du carburant dont les prix grimpent ? - et sa performance énergétique sont regardés de près par votre banquier. «Certains de nos clients ont l'impression que c'est une intrusion dans leur vie privée», affirme un spécialiste de l'immobilier. Ces nouvelles exigences viennent du fait que, pour les banques aussi, la donne a changé. Depuis un an, elles n'ont d'autre choix que de respecter les mesures imposées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) et d'augmenter les taux de crédit pour s'assurer des marges confortables. Sur 20 ans, ils avoisinent les 1,5% et 1,7% sur 25 ans pour des bons dossiers. La faute au taux auquel l'État s'endette sur 10 ans, qui leur sert de curseur. Il a quasiment quadruplé en à peine deux mois. «Une banque m'a confié qu'elle allait arrêter d'accorder des prêts parce que dans le contexte actuel, ce n'est pas rentable pour elle», raconte un spécialiste du courtage immobilier.
À lire aussiImmobilier: comment se protéger contre une remontée des taux
Une ambiance qui a de quoi en refroidir plus d'un, notamment chez les primo-accédants. Comme leur nom l'indique, ces emprunteurs, pour la plupart jeunes, envisagent d'acheter un logement pour la première fois. Ils ne disposent souvent pas ou peu d'apport et peu ou pas d'épargne en cas de coups durs. Or, si l'on en croit les différents courtiers que nous avons interrogés, la tendance est à une forte hausse du taux d'apport exigé par les banques. En deux ans, il a quasiment doublé, passant de 9% à 17%. Chez Cafpi, l'apport moyen s'élève, en ce début d'année, à 61.673 euros, soit près de 20% du coût total de l'opération. Il y a trois ans, il était 24% moins élevé (49.672 euros) alors que l'emprunt n'a augmenté, sur la même période, que de 5%.
La porte d'accès à la propriété est-elle fermée pour les primo-accédants sans apport ? «Il y a quelques mois, c'était compliqué mais ça pouvait passer. Aujourd'hui, sauf exception, ce n'est plus possible, affirme Bruno Rouleau, président de l'Association professionnelle des intermédiaires en crédit. Je leur conseillerais d'attendre surtout si les prix de l'immobilier s'affaissent.» Mais aucune baisse des prix ne semble poindre à l'horizon pour le moment, sauf à Paris où ils ont reculé de plus de 3% depuis un an, selon Meilleurs Agents. Pour la plupart des autres grandes villes, les hausses varient entre 2 et 4%. Dans les zones rurales, elles ont grimpé dans les mêmes proportions mais en seulement 5 mois. Couplée à la hausse brutale des taux de crédit, cette augmentation continue des prix passe mal auprès des primo-accédants. Mais certains peuvent espérer obtenir le feu vert de leur banque.
À lire aussiLa flambée des prix de l'essence va-t-elle plomber l'envie de maisons des Français ?
Pour cela, ils doivent remplir plusieurs critères : être âgé de moins de 31 ans, avoir un métier dans un secteur porteur avec des perspectives de hausse de salaire, afficher une faible différence entre le loyer que vous payez actuellement et les mensualités que vous aurez à rembourser à votre banque, une fois propriétaire et bien tenir ses comptes (ne pas avoir de découvert). Un profil à fort potentiel très recherché par les banques. «Ces critères peuvent convaincre une banque de vous octroyer un prêt, même sans apport, affirme Laure Martino, directrice des partenariats bancaires de Cafpi. Au 1er trimestre 2022, nous avons pour le moment réussi à financer 12% de dossiers sans apport». Un chiffre divisé par deux en trois ans... De quoi craindre un blocage du marché immobilier qui n'est pas dans l'intérêt des banques. «Nous sommes pris en étau entre respecter les normes HCSF et remplir nos objectifs de production de crédit immobilier», confie un banquier.
À lire aussiDroits de succession : les Français sont-ils vraiment trop taxés ?
Dans ce contexte, l'aide familiale, qui n'était plus nécessaire du temps où les banques finançaient la totalité des emprunts immobiliers, est désormais indispensable. Encore faut-il que vos proches puissent vous donner ce coup de pouce. Reste la succession patrimoniale. Beaucoup de jeunes seraient sûrement ravis de pouvoir hériter plus tôt, d'un logement de leurs parents, grands-parents voire oncles ou tantes ou de recevoir, de leur part, des généreux dons. C'est dans ce but que le candidat Macron a promis qu'il allégerait la fiscalité des successions et des donations.
À VOIR AUSSI - Immobilier: est-ce que ça va encore grimper?
Crédit immobilier: quelle stratégie adopter selon votre profil?
NOS CONSEILS - Si les conditions d’emprunt sont de plus en plus restrictives, les taux restent encore bas. Aussi faut-il faire preuve d’astuce et de persévérance pour pouvoir encore en profiter.
Impôts 2022 : délai, date, nouveautés... tout savoir sur votre déclaration de revenus
Quand déclarer ses revenus ? Comment faire sa déclaration ? Dans quels délais ? Est-il encore possible de déclarer ses revenus sur papier ? Le point sur le mode d'emploi de la campagne d'imposition 2022.
L'Humanité
Irlande du Nord. Le Sinn Féin à l'aube d'une victoire historique
ActuLes républicains pourraient devenir la première force politique des deux côtés d’une île toujours divisée, à l'issue des élections locales qui ont eu lieu jeudi. Éclairage de l’universitaire Agnès Maillot. Entretien
Thomas LemahieuL’histoire s’accélère-t-elle en Irlande ? Dans le Sud, après une percée spectaculaire lors des législatives, en 2020, le Sinn Féin caracole plus que jamais en tête des intentions de vote, avec 34 % des voix, sur une ligne résolument à gauche, payante face au vieil attelage des faux frères de droite (Fine Gael et Fianna Fáil). Dans le Nord, dans ce qui reste une province du Royaume-Uni, les mêmes, défenseurs depuis toujours d’une réunification de l’île, pourraient, ce jeudi 5 mai, à l’occasion des élections régionales, devenir la première force politique, devant les loyalistes et les unionistes britanniques. Une rupture dans l’histoire politique de l’Irlande du Nord, près de 25 ans après la signature des accords du Vendredi saint. Maîtresse de conférences à la Dublin City University et spécialiste du conflit nord-irlandais (1), Agnès Maillot met en lumière les dynamiques politiques à l’œuvre d’un côté comme de l’autre de la frontière.
En Irlande du Nord, les derniers sondages s’accordent : le Sinn Féin pourrait, pour la première fois, dépasser les unionistes du Democratic Unionist Party (DUP). Comment ce parti réussit-il à s’imposer d’un côté comme de l’autre de cette île qu’il rêve de réunifier ?
Déjà, c’est effectivement le seul parti qui est à la fois dans le Nord et le Sud. Au fil des ans, le Sinn Féin s’est non seulement professionnalisé, mais il a aussi développé des axes programmatiques très forts sur les grandes questions sociales et sociétales qui touchent directement l’électorat. C’est un parti très marqué à gauche, mais qui est aussi crédible et désormais prêt à gouverner aux yeux de beaucoup de gens. En février 2020, aux dernières élections législatives en République d’Irlande, il est arrivé en tête des « premières préférences » dans un système électoral qui organise les transferts de voix selon un ordre donné par les électeurs.
Dans un contexte de crise chronique, avec des tas de citoyens mal logés, des sans-abri, des loyers de plus en plus exorbitants, le Sinn Féin a fait du logement une priorité absolue. Alors que l’État s’est désinvesti du secteur, cela a permis de mobiliser les plus modestes, mais également les jeunes. Listes d’attente interminables pour des soins de base, délais de prise en charge aux urgences qui peuvent aller jusqu’à 36 ou 48 heures, coûts prohibitifs et assurances privées… Le Sinn Féin a également placé au centre de son programme la politique publique de santé. Et c’est là aussi une attente très forte de la population. Alors, au lieu de tout braquer sur ce qui reste historiquement sa priorité, la réunification de l’Irlande, le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, sur le système public de santé, sur l’inflation aggravée encore par la guerre en Ukraine. Cela leur a réussi dans la république du Sud, cela peut leur réussir dans le Nord aussi.
Le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, le système public de santé et l'inflation. Agnés Maillot, Universitaire
Comment caractériser le vote pour le Sinn Féin aujourd’hui ? De moins en moins communautaire ou protestataire, de plus en plus de gouvernement ?
C’est un vote pour un parti qui est perçu comme capable de gouverner. Après, évidemment, les dimensions s’entremêlent, et ce n’est pas tout à fait la même situation d’un côté et de l’autre de la frontière. En Irlande du Nord, qui demeure sous l’autorité du Royaume-Uni, on a quand même trente ans d’un conflit qui – même s’il a été plus ou moins réglé avec les accords de paix en 1998 – reste très présent dans la vie quotidienne et dans la mémoire collective. Dès lors, l’histoire du Sinn Féin lui colle encore à la peau. Cela vaut notamment pour les liens avec l’Armée républicaine irlandaise (IRA), qu’il n’a jamais désavouée : les actions étaient, selon lui, nécessaires au moment où elles se sont produites. Les conditions ne sont pas les mêmes aujourd’hui que dans les années 1970 ou 1980, et le Sinn Féin n’est plus du tout dans une logique paramilitaire… Mais tous ses adversaires mettent systématiquement en avant ce pedigree sulfureux.
Avec Mary Lou McDonald à Dublin et Michelle O’Neill à Belfast, une nouvelle génération a pris la tête du parti. Est-ce que ça ne change pas la donne, tout de même ?
Il y a une nouvelle génération, ça ne fait aucun doute. Mais, en Irlande du Nord, les dirigeants du Sinn Féin demeurent malgré tout – de par leurs attaches familiales, leur histoire, leur éducation – renvoyés à ce passé. Michelle O’Neill est beaucoup trop jeune pour avoir été mêlée à des violences, mais tous les dirigeants du parti ont été affectés de près ou de loin : leurs parents ou leurs proches ont pu être impliqués dans des opérations paramilitaires, victimes d’attentats ou de violences policières. Qu’on le veuille ou non, ce passé reste très présent dans le Nord car tout n’a pas été résolu… C’est différent pour les dirigeants du Sinn Féin en République d’Irlande.
À propos de la réunification qu’ils défendent depuis des décennies, les républicains évoquent une « fenêtre d’opportunités ». L’élection peut-elle faire basculer l’Irlande ?
La réunification, ça fait partie de l’ADN du Sinn Féin. C’est l’objectif, et ça le restera, c’est clair. Ensuite, dans leur stratégie, les nationalistes ont intégré une part de pragmatisme. Comme cela est consigné dans les accords de paix de 1998, tout référendum sur le sujet doit passer par l’entremise du ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord. Les conditions nécessaires à la tenue d’un référendum ne sont pas clairement détaillées, mais on imagine qu’il faudrait une opinion majoritaire en sa faveur. Comment on le détermine ? Par des sondages d’opinion ? Par une élection qui serait massivement remportée par des partis qui soutiennent l’idéal de la réunification ?
Difficile à trancher, mais pour l’instant, ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas du tout dans les intentions du gouvernement britannique. Et ça, le Sinn Féin en est parfaitement conscient. Donc, sans camoufler leur vision en faveur de la réunification, ses dirigeants cherchent, je pense, à augmenter leur assise électorale par le biais d’un programme de justice social inclusif et des mesures plus sociétales susceptibles de convaincre les jeunes, nationalistes ou unionistes, en faveur des droits des personnes LGBT, des droits des femmes, de l’avortement, de la défense de l’environnement et du climat. Des questions qui les mobilisent bien davantage que la réunification.
En réalité, avec un Sinn Féin qui est au plus haut en République d’Irlande, le scénario est déjà assez effrayant pour les unionistes : si l’organisation qui se définit par son objectif de réunification devient le premier parti des deux côtés de l’île, ça ne veut pas dire qu’il va pouvoir du jour au lendemain décider d’une réunification, loin de là… Mais cela signifie que l’opinion est en train de bouger.
Les unionistes vivent en vase clos. Ils ont très peu de contacts avec le reste du monde.
Hégémonique si longtemps en Irlande du Nord, l’unionisme est-il désormais condamné aux seconds rôles ?
À la fin des années 1960, la démographie en Irlande du Nord était très simple : il y avait deux tiers d’unionistes protestants et un tiers de catholiques nationalistes. On ne connaît pas encore les résultats du dernier recensement, mais ça devrait donner à peu près une égalité entre les deux camps. Par ailleurs, de plus en plus de citoyens ne se reconnaissent ni d’un côté ni de l’autre. Les unionistes ont perdu le contrôle d’un État qui avait été façonné il y a cent ans en fonction de leurs intérêts. Donc, évidemment, on revient à ce symbole : ce jeudi, en devenant le premier parti d’Irlande du Nord, les républicains pourraient renverser la table. Même si, à en croire les sondages, le Sinn Féin devra plus son succès à la chute spectaculaire du DUP qu’à sa propre progression…
Sur le fond, le camp unioniste et loyaliste est en train de se fragmenter : auparavant, il y avait deux partis ; à présent, il y en a trois. Le DUP demeure le principal, mais il est concurrencé par les plus modérés du Ulster Unionist Party (UUP) et par une frange plus extrême encore, les ultraconservateurs de la Traditional Ulster Voice (TUV). Dans les faits, ces formations ne se disputent plus que 40 % de l’électorat, voire moins encore… Un parti non aligné comme l’Alliance leur fait perdre du terrain car il représente mieux les vues des classes moyennes unionistes, ou des jeunes qui s’identifient de moins en moins aux positions extrêmement conservatrices et franchement d’arrière-garde du DUP ou du TUV sur l’avortement, sur les droits des personnes LGBT, etc.
La grande affaire de la plupart des unionistes, c’est le protocole nord-irlandais imposé dans le cadre de la sortie de l’Union européenne car, à leurs yeux, il sépare l’Irlande du Nord du reste du royaume. Mais on peut tourner la question dans tous les sens, on l’a fait depuis le jour de la victoire du Brexit au référendum en juin 2016 : personne n’a d’autres solutions que ce statut hybride pour l’Irlande du Nord, avec un pied dans le Royaume-Uni et un pied dans l’Union européenne. En fait, beaucoup considèrent qu’on peut parfaitement s’en accommoder, et même que les Nord-Irlandais bénéficient du meilleur des deux mondes, tout en ayant sauvé l’essentiel, les flux commerciaux et la circulation des personnes entre les deux parties de l’île…
Sur les droits des femmes ou des personnes LGBT, les républicains paraissent avoir pris un tournant progressiste que les unionistes, repliés sur leur idéologie ultraconservatrice, n’ont pas emprunté… Comment expliquer ce fossé grandissant ?
Les unionistes vivent en vase clos. C’est la grande différence avec le Sinn Féin. Le DUP, par exemple, n’existe qu’en Irlande du Nord et est très peu en contact avec le reste du Royaume-Uni, sauf à travers ses quelques députés qui siègent à Westminster. Le Sinn Féin, c’est un parti de toute l’Irlande qui est, par ailleurs, en lien avec le reste du monde. Or, depuis le début du XXIe siècle, l’Irlande a fait des progrès énormes sur les questions sociétales. Et le Sinn Féin est ancré dans la république, donc, au fond, il a bougé lui-même avec le reste de la société. Par ailleurs, il a toujours été assez progressiste, même par rapport à ses rivaux au sud de l’île. Certes, il y a quelques contradictions internes car le catholicisme occupe toujours une place dans le parti. Mais celui-ci a bougé aussi en Irlande du Nord, tandis que les unionistes sont, eux, restés englués dans les positions les plus rétrogrades… À tel point qu’ils sont maintenant en décalage avec leur propre électorat, qui, quand on regarde les enquêtes d’opinion, est en réalité bien plus progressiste que ses représentants politiques…
Rebels in Government. Is Sinn Féin ready for power ?,l’IRA et le conflit nord-irlandaissinn feinirlandeirlande du nordRoyaume-uni Opex 360
Bamako déchire les accords de défense conclus avec Paris; Moscou admet la présence de Wagner au Mali
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
Quoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
Reste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
Bamako déchire les accords de défense conclus avec Paris; Moscou admet la présence de Wagner au Mali
par Laurent Lagneau · 3 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
Quoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
Reste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
Quoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
Reste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans son dernier rapport sur le Mali, et alors qu’il est reproché à Bamako d’avoir sollicité les services du groupe paramilitaire russe Wagner, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a seulement évoqué la « présence présumée d’une société militaire privée étrangère opérant aux côtés des forces de sécurité maliennes », sans la nommer. Et de souligner que la junte malienne parle « d’instructeurs militaires déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’État à État ».
Puis, au moment d’aborder la question des violations des droits humains constatées au cours des trois derniers mois, M. Guterres a tenu à rappeler qu’il revenait à l’État malien de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire appliquer le principe de responsabilité » et de « veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient conduites dans le respect de ses obligations internationales ». Que de précautions prises pour ne pas dires les choses…
Cela étant, pour son prochain rapport, M. Guterres pourra affirmer que le groupe Wagner et bel et bien présent au Mali : le 2 mai, lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision Mediaset, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fini par l’admettre, précisant que son déploiement au Sahel [ainsi qu’en Libye] s’était fait sur une « base commerciale ».
« Mon cher collègue Jean-Yves Le Drian [ministre français des Affaires étrangères, ndlr], de même que Josep Borrell [le chef de la diplomatie européenne, ndlr], en septembre 2021, m’ont dit directement que la Russie n’avait rien à faire en Afrique, ni par des moyens étatiques, ni par des moyens privés, car l’Afrique est une zone [d’intérêt] de l’UE et de la France », a affirmé M. Lavrov. « Nous avons également expliqué » qu’en Libye, « cette compagnie militaire privée a été invitée par les autorités à Tobrouk, où se situe le parlement », a-t-il continué. Et d’assurer : « Ils sont présents là sur une base commerciale, de même qu’au Mali ».
Quelques heures la diffusion des propos du ministre russe, et après avoir accusé la France « d’espionnage » et de « subversion » suite à la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle à l’issue de la rétrocession par Barkhane de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi, le gouvernement malien de transition a annoncé sa décison de dénoncer les accords de défense conclus avec la France il y a près de neuf ans.
avoir accuséLe #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
Le #Mali a officiellement mis fin au traité de coopération de défense signé avec la #France le 16 juillet 2014, y compris les accords #Barkhane et #Takuba. pic.twitter.com/NRzWA4C6Bm
#Mali#France#Barkhane#Takubapic.twitter.com/NRzWA4C6Bm— Malibook (@Malibooknews) May 2, 2022
May 2, 2022
« Depuis un certain temps le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France », a justifié le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans une déclaration lue à l’antenne de la chaîne de télévision publique.
Et de dénoncer « l’attitude unilatérale » de la France quand celle-ci décida, en juin 2021, de suspendre temporairement opérations conjointes avec les Forces armées maliennes [FAMa], après le nouveau coup d’État fomenté par le colonel Assimi Goïta, l’annonce du retrait de la force Barkhane, « sans aucune consultation de la partie malienne » ainsi que de « multiples violations » de la zone d’interdiction aérienne mise en place dans le centre du pays [zone aux limites fluctuantes, le secteur de Gossi, par exemple, en fait désormais partie depuis le 22 avril…].
Sur ce dernier point, le reproche fait à Barkhane ne tient pas… étant donné que l’article 5 de l’accord « sous forme d’échange de lettres » entre la France et le Mali relatif au statut des forces françaises dans le pays [SOFA, Status of Force Agreements] précise que « pour les activités liées à l’exécution du présent accord, le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire » malien, « y compris dans son espace aérien ».
l’article 5 de l’accordQuoi qu’il en soit, Bamako a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » cet accord sur le statut des forces françaises au Mali. Et la dénoncation du traité de coopération militaire [.pdf], signé en juillet 2014, prendra effet d’ici six mois.
[.pdf]pdfReste à voir dans quelle mesure ces décisions – qui n’ont pas encore fait l’objet du moindre commentaire officiel à Paris – compliqueront la « ré-articulation » de Barkhane au Sahel.
Ainsi, le SOFA signé en mars 2013 indique que le « détachement français est autorisé à prendre toutes les mesures requises pour assurer la protection de ses personnels, de son matériel et des installations et terrains mis à sa disposition ou confiés à sa garde » et que les « autorités maliennes chargées de l’ordre et de la sécurité publics facilitent la surveillance et la protection des installations accueillant des ressortissants français » [article 6]. Cette disposition n’a donc plus lieu d’être… Et plus largement, Barkhane ne pourra plus mener d’opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] sur le sol malien.
Autre exemple : les autorités maliennes pourraient faire des complications au niveau des procédures douanières, l’article 7 stipulant que les matériels et les munitions, acheminés au Mali pour les besoins de Barkhane pourront être « réexportées en exonération de taxe vers la France à la fin de la mission du détachement français ».
Photo : État-major des armées
Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
L'Humanité
Exposition. Sept ans après, les dessins de Tignous restent d'une actualité dérangeante
La rencontrePour la première fois et jusqu’au 21 mai, le Centre Tignous d’art contemporain, à Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, expose le dessinateur assassiné le 7 janvier 2015. Inlassable, son épouse, Chloé Verlhac, œuvre pour que les traits durs et tendres de cette figure de « Charlie Hebdo » continuent de nous faire rire. Entretien
Caroline ConstantChloé Verlhac est l’épouse du dessinateur Tignous, assassiné le 7 janvier 2015 avec 11 autres personnes à « Charlie Hebdo ». Depuis, cette femme, vive, entière, et souvent drôle pour cacher sa propre tristesse, n’a de cesse que de maintenir la mémoire de l’œuvre de son mari. Depuis le 14 avril, et jusqu’au 21 mai, le Centre Tignous d’art contemporain, à Montreuil, expose 400 dessins, dont 62 originaux, soigneusement choisis par Chloé Verlhac et son équipe, Jérôme Liniger et Nicolas Jacquette.
Quelle est la philosophie de l’exposition ?
La dominante et l’idée générale, c’est de réaliser une exposition où l’on aura ri, et vu de belles choses. Tignous était un veilleur. Il ne jugeait pas. Il donnait à voir. Et il s’exprimait tous azimuts, sur tous les thèmes : il reliait par exemple Noël au monde du travail et à ses inégalités. Ces thèmes peuvent parler à tous, enfants comme adultes, parce qu’ils ont plusieurs niveaux de lecture : pour les plus petits, les dessins ne seront drôles que dans les traits, pour les plus grands, dans l’esprit, et les adultes y verront le message sociétal qui interroge notre conscience. L’idée, c’est de sortir de cette exposition en étant heureux, en ayant réfléchi, et en ayant ri, même jaune parfois.
Vous êtes très engagée pour la mémoire de Tignous…
Je fais beaucoup pour garder l’artiste vivant, à défaut de l’homme. Avec ce terrible constat que certains dessins de Tignous sont d’une actualité dérangeante. Or, Tignous n’a pas dessiné depuis sept ans. Ça nous met en face de tout ce qui n’avance pas dans la société.
Dans ses dessins, on est frappé par son acuité sur les questions sociales.
Tignous est un enfant de la banlieue. Il disait toujours : « J’aurais dû finir mort ou en prison », ce qui était d’ailleurs le cas de la plupart de ses petits copains d’école. C’est un professeur de français qui a convoqué ses parents, pour signaler qu’il était doué, et qu’il devrait tenter le concours des écoles de dessin, dans le service public. Il devait beaucoup à l’école publique de la République. Et il n’a jamais oublié d’où il venait : il était fils d’ouvriers, venus de Brive à Paris pour trouver du travail. Son papa travaillait au tri des chèques postaux, sa maman était secrétaire. Il avait un profond respect du monde ouvrier, des travailleurs, du travail. Il était d’ailleurs délégué du personnel à « Charlie », et toujours élu car seul à se présenter. Il avait une conscience sociale aiguë. Avec le sentiment d’avoir eu de la chance. Mais ce n’était pas de la chance : il avait du talent, qui n’est rien sans le travail. Et Tignous était un travailleur acharné.
Commissaire de l'exposition, Chloé Verlhac, était épaulée par Jérôme Liniger et Nicolas Jacquette, chargés également de la scénographie, et de Laurie Séguin, à la production. © Cidjy Pierre
Cela explique-t-il la profusion d’œuvres et de dessins?
Au jugé, nous avons plus de 20 000 dessins. Sans compter tous ceux qu’il a donnés, qui sont restés dans les rédactions où il travaillait… C’est une énorme production. D’abord parce que Tignous dessinait vite, avec un sens des proportions et des perspectives extrêmement juste. Il ne faisait pas de crayonné, il dessinait d’un trait, qu’éventuellement il retouchait au Typp-Ex. Il avait aussi une manière d’analyser les situations extrêmement rapide, avec beaucoup de finesse. Il arrivait à déceler l’humour dans toute situation. C’est ce qui faisait de lui d’ailleurs un grand dessinateur de débat en direct.
On voit dans tous ses dessins un refus net de l’injustice.
Nous nous sommes rencontrés à la Fête de l’Humanité. C’est au départ une rencontre politique : nous sommes des gens de conviction, avec des valeurs. Tignous ne s’est jamais renié, il n’a jamais oublié ce qu’il devait, et à qui. Nous partagions ce militantisme de proximité, quotidien, dans la manière de se conduire, d’être citoyen.
La dimension écologique est très importante dans son œuvre…
Tignous était quelqu’un d’hyper-concerné, y compris à la maison : nous avions un compost, il retriait les déchets après nous, l’huile de palme était interdite, sous peine d’avoir une diffusion de la vidéo sur les orangs-outangs… Pour lui, humaniste et citoyen, l’écologie n’était pas un thème à part. Notre capacité à penser notre empreinte sur le monde de demain, c’est aussi la manière dont on ne va pas empiéter sur la vie de son voisin, être respectueux de tes semblables… C’est une manière d’être au monde.
Vous avez une salle dédiée aux fameux pandas de Tignous, qui ont donné lieu à un dessin animé, après son décès. Comment en est-il venu à travailler sur ces animaux ?
Un jour, il a entendu à la radio qu’il ne restait plus que 1 600 pandas. Il est allé piquer dans la chambre des enfants les pandas Playmobil, qu’il a posés sur son bureau. Et ses réflexions sont parties en cascade : comment en est-on arrivé à décimer cette population ? Puis il a regardé le panda, et a dit : « C’est hypergraphique, c’est super à dessiner. » L’artiste a donc pris le dessus. Il s’est ensuite demandé où vit le panda, et s’est réjoui de pouvoir parler de la Chine et du dalaï-lama. Et en étudiant le mode de vie des pandas, il s’est lancé sur la vie en collectivité… Le panda le rendait heureux. La salle dédiée aux pandas montre la façon dont Tignous aimait travailler, avec des extraits de dessins animés, des story-boards…
Après l’attentat, vous confiiez ne plus pouvoir entrer dans le bureau de Tignous. Vous y arrivez désormais ?
Ça reste compliqué. Il a fallu d’abord mettre les dessins à l’abri de la lumière. Pour la première anthologie, les éditions du Chêne m’ont proposé l’aide de Virginie Vernay, qui travaillait avec Cavanna. Parce que, évidemment, il fallait que ce soit une personne du sérail, en qui j’ai totalement confiance. Le travail de Virginie a permis une première sélection. J’ai aussi enlevé sa table à dessin, pour la transporter au Centre Tignous, puisqu’une salle va lui être dédiée. L’inauguration aura lieu d’ici à 2023. Nous sommes lents, mais cette lenteur ne me gêne pas : ce sont aussi des moments où on continue de parler de lui. Et c’est aussi le temps qui m’est nécessaire : avant je n’arrivais pas à exposer des originaux, maintenant je peux. Nous allons devoir vendre des dessins, aussi, parce qu’il est important qu’ils circulent. Je n’y étais pas prête jusqu’ici. J’ai un vrai bonheur que d’être dans son bureau avec des tiers, parce que je peux regarder, échanger, commenter. En revanche, si je suis seule, je m’assois, je lui parle, et ça devient très compliqué et trop triste. Pendant la préparation de l’exposition, il y a eu des séances terribles où mon ulcère s’est réveillé, où j’ai fini les réunions pliée en quatre. Pour certaines personnes, l’attentat, c’était il y a longtemps. Pour moi, c’était hier.
Le Centre Tignous est à Montreuil-sous-Bois, la ville où il vivait, où vous vivez encore avec vos enfants. Cela a son importance ?
La ville a fait beaucoup pour nous. Tignous faisait certes partie des personnalités de la ville. Mais, après son assassinat, Patrice Bessac et son équipe à la mairie ont été très présents, de façon naturelle, discrète et délicate. Ils ont pris en charge ce que j’étais incapable de gérer, comme ses obsèques. Patrice Bessac avait même mis son chauffeur à ma disposition. Nous avions besoin d’humanité et de gentillesse à ce moment-là. Par la suite, Patrice Bessac a voulu donner le nom de Tignous à une rue, ce que j’ai refusé. J’ai été très heureuse en revanche quand ils ont proposé de débaptiser le 116 pour lui donner le nom de Centre d’art contemporain Tignous, parce que j’aime bien les histoires qui font sens.
L’hommage pour l’hommage m’emmerde, parce qu’on est dans la commémoration, et donc encore dans la mort. Alors qu’il faut être dans la vie. Je veux qu’on reste dans la vie, ne serait-ce que pour nos enfants. Et un centre d’art contemporain, c’est un centre qui vit, qui soutient la création artistique. Avec la ville, en parallèle, nous avons créé un prix Tignous du dessin de presse pour les jeunes. C’est encore une fois une initiative qui lui ressemble et qui continue à créer de la vie, de l’envie, du soutien artistique. La mixité sociale est dans toutes les bouches, aujourd’hui. À Montreuil, elle existe vraiment. Et c’est plaisant. Je ne trouve pas que Montreuil est une belle ville, mais c’est une ville dans laquelle il fait bon vivre.
L’exposition Tignous Forever du 14 avril au 21 mai 2022.Centre Tignous d'art contemporain.116, rue de Paris, 93100 Montreuil-sous-Bois
TignousChloé VerlhacmontreuilExpositions Le Figaro
Quelles sont les plages les plus proches de Lille en voiture ?
Jean-Marc De JaegerÀ une heure de la capitale des Hauts-de-France, le littoral de la Manche ou de la mer du Nord offre une parenthèse de nature, facilement accessible le temps d'une journée ou d'un week-end. Notre palmarès.
La mer, le sable, l'air marin... Situées à moins de 100 km de Lille, la Manche et la mer du Nord sont accessibles en seulement une heure en voiture. Dans le Nord, le Pas-de-Calais et même en Belgique, nous avons classé les stations balnéaires en fonction de la distance minimale par la route, avec à chaque fois l'itinéraire alternatif en train.
Le kilométrage et la durée des trajets en voiture sont ceux donnés par Google Maps pour des départs de Lille le week-end (le vendredi soir ou le samedi matin) dans des conditions normales de circulation. Les embouteillages, inévitables à certains moments de l'année, sont évidemment susceptibles d'allonger le voyage. En période de grands départs, il convient de consulter les prévisions de trafic de Bison Futé.
Pour le train, nous indiquons le meilleur temps de parcours tel qu'indiqué sur le site SNCF Connect. Bon à savoir : les principales villes de la Côte d'Opale sont desservies par des TERGV, des trains régionaux assurés par des TGV deux fois plus rapides que les TER classiques. Par ailleurs, chaque été, dans le cadre de l'opération éTER, la région Hauts-de-France propose des billets de train à 1 € pour se rendre notamment sur le littoral.
À lire aussiTreize «Plus Beaux Villages de France» accessibles sans voiture
Bray-Dunes (Nord, Hauts-de-France)
Plage la plus septentrionale de France, Bray-Dunes est aussi la plus proche de Lille par la route. La station balnéaire, située à la frontière belge, est une destination idéale pour les familles, avec des activités et restaurants accessibles pour tous les budgets. Ses paysages de dunes en font un lieu apprécié des randonneurs. Bray-Dunes est le point de départ et d'arrivée de la «Vélomaritime», une véloroute qui la relie à Roscoff en Bretagne sur 1500 km. La section entre Bray-Dunes et Dunkerque (12 km) est aménagée sur une ancienne voie ferrée.
En voiture : en 55 minutes via l'autoroute A25 et la D917 (76 km).
Et en train ? En 30 minutes en TERGV ou en 1h10 en TER jusqu'à Dunkerque, puis bus urbain DK'Bus gratuit (lignes C1 puis 20, 50 minutes).
À lire aussiÀ moto de Dunkerque au Cap : le tour d'Afrique en 1000 jours
La Panne (Belgique)
Comme sa voisine Bray-Dunes, de l'autre côté de la frontière, La Panne est marquée par un paysage de dunes réunies dans la réserve naturelle du Westhoek. Également idéale pour les familles, la station balnéaire accueille l'un des plus importants parcs d'attractions de Belgique, Plopsaland.
En voiture : en une heure via l'A25 et la D947 (80 km).
Et en train ? En 30 minutes en TERGV ou en 1h10 en TER jusqu'à Dunkerque, puis bus urbain DK'Bus gratuit (lignes C1 puis 20, 1 heure).
À lire aussiCinq bonnes raisons de visiter Dunkerque
Malo-les-Bains (Nord, Hauts-de-France)
Dotée notamment d'un casino, d'un bowling et d'une patinoire, Malo-les-Bains est la principale plage de Dunkerque. Villas de la Belle Époque, cabines de plage, mais aussi brasseries et glaciers bordent la digue qui s'étend jusqu'à la commune de Leffrinckoucke. Les lieux de culture ne manquent pas autour de la plage. Le Frac Grand Large, aménagé en 2013 à l'emplacement d'anciens chantiers navals, met à l'honneur l'art contemporain, tout comme le LAAC voisin. Le musée Dunkerque 1940, installé dans d'anciennes casemates, revient quant à lui sur un épisode marquant de la Seconde Guerre mondiale, l'opération Dynamo. Le Radisson Blu Grand Hôtel & Spa Malo-les-Bains, un quatre-étoiles de 110 chambres doté d'un espace de balnéothérapie, devrait ouvrir en septembre 2022 sur le front de mer.
En voiture : entre 50 minutes et 1h20 par l’autoroute A25 (84 km).
Et en train ? En 30 minutes en TERGV ou en 1h10 en TER jusqu'à Dunkerque, puis bus DK'Bus gratuit (lignes C3 ou C4, 15 minutes).
À lire aussiÀ Dunkerque, sur la piste des épaves de l'opération Dynamo
Gravelines / Petit-Fort-Philippe (Nord, Hauts-de-France)
Seule ville de France dotée de remparts entièrement entourés d'eau, Gravelines est marquée par la présence des fortifications Vauban. Un ancien bâtiment militaire que l'on peut visiter à pied ou à vélo, mais aussi en barque à rames ou en bateau pédalier ou électrique. La station balnéaire de Gravelines, Petit-Fort-Philippe, située à 3 km des remparts, est accessible à pied en empruntant la digue du chenal. La plage est propice à la pratique du char à voile à marée basse et au kitesurf à marée haute.
En voiture : entre une heure et 1h30 par l'autoroute A25 (92 km).
Et en train ? En 1h04 en TERGV avec correspondance en TER à Dunkerque. Depuis la gare, la plage se situe à 45 minutes de marche en passant par les remparts de Gravelines.
À lire aussiCôte d'Opale, les bleus du nord
Ostende (Belgique)
La principale station balnéaire de Belgique se situe à seulement 90 km de Lille par la route. Si les constructions modernes du front de mer enlèvent un peu de charme à la reine des plages belges, il suffit d'emprunter le Kusstram vers l'ouest de la ville pour trouver les paysages de dunes. Cette ligne de tramway parcourt l'ensemble du littoral belge sur 67 km, de La Panne à la frontière française à Knokke à la frontière néerlandaise. Pour faire le plein de culture et en apprendre plus sur l'histoire maritime belge, montez à bord du Mercator et de l'Amandine, deux bateaux-musées amarrés dans le port de plaisance d'Ostende.
Pour découvrir la ville de façon originale, suivez la balade digitale consacrée au chanteur Marvin Gaye. En 1981 après un grand passage à vide artistique, la légende de la soul trouva à Ostende l'inspiration pour composer son dernier album Midnight Love, sur lequel figure son tube «Sexual Healing».
En voiture : entre une heure et 1h20 via l'autoroute E403 (93 km).
Et en train ? En 1h53 en train IC (SNCB) depuis la gare Lille-Flandres avec correspondance à Courtrai.
À lire aussiEn route pour un grand bol d'air sur la côte belge
La plage du Cap Blanc-Nez (Pas-de-Calais, Hauts-de-France)
C'est l'une des plus belles curiosités naturelles des Hauts-de-France. À quelques kilomètres à l'ouest de Calais, le Cap Blanc-Nez fait partie du réseau des Grands Sites de France, tout comme le Cap Gris-Nez, situé plus au sud. Du haut des falaises de craie qui culminent à 134 mètres au-dessus de la Manche, les côtes anglaises, distantes d'une trentaine de kilomètres, s'offrent à la vue des promeneurs par temps clair. Un sentier de randonnée (GR120) relie les deux caps en passant par plusieurs villages côtiers comme Ambleteuse et Audresselles.
En voiture : entre 1h15 et 1h50 via l'autoroute A25 et A16 (122 km).
Et en train ? En 1h15 en TER jusqu'à Calais-Ville, puis bus Div'in gratuit (ligne 5, 30 minutes).
À lire aussiCap Blanc-Nez, Mont-Saint-Michel, puy de Dôme... Ces grands sites touristiques accessibles sans voiture
Wimereux (Pas-de-Calais, Hauts-de-France)
Composée à la fois de sable fin et de galets, la plage de Wimereux, considérée comme la plus ancienne station balnéaire du nord de la France, se situe à quelques kilomètres de Boulogne-sur-Mer. La digue longue de 1,5 km est bordée par quelque 300 villas de la Belle Époque, construites en pleine mode des bains de mer et peu après l'arrivée du chemin de fer. Traversé par la route côtière D940, Wimereux est un point de départ idéal pour découvrir en voiture ou à pied le site des Deux-Caps.
En voiture : entre 1h20 et 1h50 via l'autoroute A25 et A16 (138 km).
Et en train ? En une heure en TERGV avec correspondance en TER à Calais-Fréthun, puis cinq minutes de marche depuis la gare de Wimille-Wimereux.
Le Touquet Paris-Plage (Pas-de-Calais, Hauts-de-France)
Sport, nature, bien-être... La station balnéaire du Touquet Paris-Plage, sur la Côte d'Opale, a tout à offrir. Côté sport, la station balnéaire est un haut lieu du golf, du tennis, du char à voile et de l'équitation. Sa plage, une étendue de 11 km de sable et d'espace dunaires bordée par une forêt de pins, est propice aux promenades en famille, à pied ou à vélo. Pour se détendre, on choisira de séjourner à l'emblématique hôtel Westminster, rénové en septembre 2020 et doté d'un spa Nuxe.
En voiture : entre 1h50 et 2h20 par l’autoroute A25 et A16 (177 km).
Et en train ? En 1h20 en TERGV ou en 2h30 en TER jusqu'à Etaples-Le Touquet, puis navette (20 minutes).
À lire aussiLe Touquet-Paris-Plage, station balnéaire en version XXL
[Initialement publié le 13 juin 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]
48 heures à Tanger, la plus cosmopolite des villes marocaines
CITY GUIDE - Au carrefour de l'Europe et de l'Afrique, la cité du détroit a longtemps été un objet de fascination pour les artistes et écrivains du monde entier. Entre cafés mythiques, restaurants fusion et spots culturels, voyage dans une cité fascinante aux mille identités.
Deux jours à Deauville/Trouville, flânerie hédoniste au fil de l'eau
CITY GUIDE - Du port de pêche aux planches hollywoodiennes, on vous guide le temps d'un week-end dans ces deux cités balnéaires, dont l’aura a traversé les siècles.
Le Figaro
Attentes, retards … Les aéroports européens débordés à l'approche de l'été
Paul MarionDéjà sous tension à cause du manque de personnel dans les aéroports, le trafic aérien pourrait être perturbé cet été avec une fréquentation record en deux ans.
Au mois de mars, le trafic aérien a connu un rebond inédit en Europe depuis le début de la pandémie, avec une activité revenue aux deux tiers de son niveau d'avant-Covid. Une bonne nouvelle en théorie pour les aéroports … À condition d'être capable de faire face à l'afflux de passagers.
À lire aussiVoyage en Islande : bientôt des alternatives aux aéroports de Reykjavik ?
Plusieurs grands aéroports se trouvent en effet au bord de l'engorgement. À Amsterdam-Schiphol, le week-end du 1er mai a été marqué par d'interminables files d'attente, l'annulation de près de 70 vols par la compagnie nationale KLM et le report d'autres liaisons sur l'aéroport voisin de Rotterdam. Les mêmes files ont été observées dans plusieurs aéroports britanniques à Pâques, et même à Roissy-Charles de Gaulle en début de semaine. Du côté d'Orly, les capacités de l'aéroport ne sont «pas débordées» mais déjà «sous tension». «Même si la reprise avait été anticipée, elle est très forte», admet la directrice d'Orly International, Sandra Lignais qui se dit «vigilante» sur la situation.
Les difficultés actuelles des aéroports européens tiennent au manque de personnel, criant dans les métiers de l'accueil, de la sûreté ou encore chez les bagagistes. «La pandémie a eu pour effet de réduire énormément les ressources des aéroports et de la manutention au sol», rappelle dans un communiqué le directeur du conseil européen des aéroports (ACI Europe) Olivier Jankovec.
À VOIR AUSSI - À l'aéroport de Miami, les voyageurs assistent à la fin de l'obligation du port du masque
Situation chaotique cet été ?
Vidés par l'arrêt des vols commerciaux pendant les longs mois de restrictions sanitaires, les aéroports et leurs sous-traitants ont réduit leurs effectifs. Chez ADP (Aéroports de Paris), plus de 1200 départs ont eu lieu en 2020 et 2021. «Les licenciements ont été encore plus nombreux dans les pays comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni où le chômage partiel n'existait pas ou était moins protecteur. Ce sont maintenant les plus touchés par le manque de personnel dans les aéroports. Une partie de leurs salariés a définitivement quitté le secteur aérien», observe Xavier Titelman, consultant aéronautique.
Lancés en urgence dans de vastes campagnes de recrutement, les aéroports européens ne cessent de communiquer sur leurs besoins en main-d’œuvre. Le PDG d'ADP Augustin de Romanet parle de 4.000 postes proposés par son groupe et les prestataires sur ses sites parisiens. Parmi les métiers les plus demandés dans les aéroports de Paris figurent les agents de sûreté et les hôtes d'accueil. À Londres, Heathrow prévoit également de recruter 12.000 personnes en vue de l'été qui s'annonce très animé. Pour l'instant, de nombreux postes restent vacants dans un contexte de surchauffe du marché de l'emploi.
À lire aussiNouvelles liaisons aériennes : les destinations inattendues de ces vacances d'été
«Cet été, le trafic aérien va connaître un pic et revenir à 80-90% de ce qu'il était avant le Covid», prédit Xavier Titelman qui doute que les aéroports parviennent à trouver suffisamment de bras pour gérer la fréquentation estivale et éviter les scènes chaotiques déjà entrevues au printemps. «La plupart des emplois nécessitent des formations d'au moins un mois, même les moins qualifiés. Il reste encore un peu de temps aux aéroports pour recruter d'ici à cet été. Tout va se jouer maintenant pour recruter. Sinon, on peut craindre que les passagers vivent des expériences de voyage compliquées avec des accumulations d'attentes, de retards et même d'annulations de vols dans un scénario extrême».
À VOIR AUSSI - Covid-19: les Vingt-Sept s'accordent pour éviter d'imposer des tests aux vaccinés lors de leurs voyages au sein de l'UE
Un propriétaire doit-il reloger des squatteurs à ses frais pendant des travaux ?
DÉCRYPTAGE - C'est la situation aberrante que vivent des enfants qui ont hérité d'un studio parisien de leur mère décédée. Que dit la loi ?
Ukraine : la France va apporter 300 millions de dollars d'aide supplémentaires
Emmanuel Macron renforce son soutien à la population ukrainienne.
Prime d'activité: un simulateur pour connaître ses droits
La Caisses des Allocations familiales (CAF) a mis en ligne un simulateur pour tenir compte des dernières annonces gouvernementales. Elle rappelle notamment qu'il faut «avoir une activité professionnelle et percevoir des revenus modestes» mais aussi «résider en France de manière stable et effective».
Le Figaro
Frédéric Beigbeder: «Saint-Tropez, c’est fini»
CHRONIQUE - L’itinéraire d’une enfant gâtée qui déménage de Saint-Tropez, par une journaliste de «La Foire aux Vanités France».
Le titre du premier roman de Lisa Vignoli est déjà pris, mais elle ne pouvait pas le savoir. Nu-propriétaire de Patrick Varetz est sorti chez P.O.L le 14 avril 2022 et Nue-propriété de Lisa Vignoli paraît le 4 mai 2022. À quinze jours d’écart?! C’est que l’idée était dans l’air. Les nus-propriétaires n’ont l’usufruit de rien, pas même de ce titre. Patrick Varetz cite une phrase de Truffaut dans Les Deux Anglaises et le Continent: «La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas.» Son livre tente de recoller les pièces du puzzle.
Nous ne sommes que les nus-propriétaires de nos existences atomisées. Lisa Vignoli emploie ce titre au sens propre. Elle visite une dernière fois une vieille maison de pêcheurs sur la plage de La Ponche, à Saint-Tropez, que sa famille n’a pas les moyens de conserver. Son registre n’est pas la mémoire proustienne comme celui de Varetz, elle est davantage tournée vers la nostalgie saganienne. La Ponche est le domaine de Vian, Sagan, Vadim, Bardot… Un prix littéraire vient d’y être créé: Mme Vignoli en serait une lauréate idéale, en mai, si elle démissionnait du jury.
À lire aussiAntoine Blondin, l’éternelle jeunesse d’un hussard des lettres
Saint-Trop’ est l’endroit par excellence du «c’était mieux avant», peut-être parce que c’était pire partout. Au milieu des paons en liberté - et nous ne parlons pas de ceux qui font la roue sur le port - la narratrice, Louise, passe cinq jours à se sentir coupable de son matérialisme. Comment exprimer qu’on regrette de perdre la propriété (même nue) d’une baraque de trois étages les pieds dans l’eau alors qu’il y a des pauvres qui n’héritent de rien? Nue propriété est une provocation sauvée par le cafard, l’émotion si naturelle qui saisit n’importe qui, lorsqu’il revoit les lieux de son enfance. Personnellement, j’irais bien sonner au 22 rue Monsieur-le-Prince, deuxième étage, pour savoir si mon âme d’enfant y erre toujours, dans le couloir aux tomettes rouges, où je jouais aux billes avec mon frère, exaspérant les voisins du dessous.
Existentialisme germanopratin contre mélancolie tropézienne
Page après page, Mme Vignoli parvient à nous ensorceler ; ses mots reconstruisent la maison perdue. Comme Bonjour tristesse, c’est aussi le roman d’un père vu par sa fille. Un bourgeois adoré, brillant mais maladroit, séduisant mais absent: Louise est obligée de passer à la télé pour qu’enfin, son père la remarque. Varetz contre Vignoli: deux idées de la littérature s’affrontent. Sartre contre Sagan? Deux styles, deux façons de se souvenir. L’existentialisme germanopratin contre la mélancolie tropézienne. Mais n’oublions pas que Sartre et Sagan étaient amis. Entre écrivains nus, on se comprend.
» Suivez toutes les infos du Figaro culture sur Facebook et Twitter . » Retrouvez notre rubrique littérature sur Le Figaro Store .
À VOIR AUSSI - Paule Constant: «John L’Enfer de Didier Decoin, c’est l’attente de la chute de New York»
PODCAST - Au goulot avec Frédéric Beigbeder
Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite
Pour qui sonne la gloire, de Gilles Malvaux: splendeur et misère d’un mot
LA CHRONIQUE D’ÉTIENNE DE MONTETY - Un essai fouillé et passionnant de bout en bout, toujours nourri de faits ou de mots qui ont forgé l’histoire et la légende.
Une brassée de manuscrits de Maurice Genevoix entre à la BNF
Premiers jets, épreuves corrigées, carnets de guerre, brouillons de discours et même dessins composent cette collection acquise grâce au mécénat.
Le flambeau d’Annie Ernaux
DÉCRYPTAGE - Un «Cahier de L’Herne» est consacré à l’auteur des Années, qui publie par ailleurs un nouveau récit, Le Jeune Homme. Exégèse d’une œuvre emblématique.
Le Figaro
À Rome, des dessins réalisés dans une église évoquent le souvenir d'un refuge juif et antifasciste
La planque située dans les combles abrite trois œuvres au fusain réalisées par un des 35 hommes qui s'y cachaient pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'église de San Gioacchino à Rome regorge de fresques, de mosaïques et de vitraux complexes, mais ses véritables chefs-d'œuvre sont peut-être des dessins muraux au fusain cachés dans son grenier. Ces dessins ont été réalisés par l'un des 35 hommes - dont des juifs, des chrétiens antifascistes et des transfuges militaires - qui ont été cachés dans le grenier pendant l'occupation nazie de Rome au cours de la Seconde Guerre mondiale, certains pendant six mois.
À lire aussiUn enterrement nazi en plein cœur de Rome choque l'Italie
Le père Ezio Marcelli a découvert les dessins en 1984, quarante ans après que les soldats alliés ont libéré Rome des occupants nazis en juin 1944. Il se souvient avoir entendu d'un prêtre plus âgé que des personnes avaient été cachées dans l'église pendant la guerre et a commencé à chercher des indices dans les archives de la paroisse. «J'ai réussi à trouver cette cachette. C'est une découverte extraordinaire. J'étais très ému», a-t-il déclaré.
À lire aussiItalie: la police démantèle un groupuscule antisémite et raciste
«Ce qui s'est passé ici, de personnes persécutées, traquées pour être condamnées à mort, a encore une réelle signification aujourd'hui», a poursuivi le père. Malgré ses 90 ans, Ezio Marcelli gravit sans crainte l'escalier en colimaçon extérieur qui mène au grenier. «Nous devons toujours être vigilants et prudents afin que personne ne puisse plus jamais commettre de telles actions maléfiques», a-t-il déclaré, en faisant passer les visiteurs par un passage secret qui était autrefois muré pour dissimuler les personnes à l'intérieur d'éventuels raids nazis.
À lire aussiLe pape François se recueille dans le camp d'Auschwitz
Un portrait présumé d'un des fugitifs
Les trois dessins plus grands que nature sur les murs, réalisés au fusain, montrent Jésus avec une couronne d'épines, une Madone et un enfant, ainsi qu'un homme moderne assis sur une simple chaise, la tête entre les mains. Il s'agit probablement du portrait de l'un des fugitifs. Bien qu'ils ne soient pas signés, le père Ezio Marcelli a déclaré qu'ils étaient presque certainement réalisés par Luigi de Simone, car les archives contenaient également des croquis sur des feuilles de papier signées par lui.
À lire aussiQu'est-ce que le massacre des Fosses ardéatines?
Il a également trouvé un vieux paquet de cigarettes, des cartes à jouer, des allumettes, une bouteille de vin vide et un exemplaire d'un journal de Rome de 1944 contenant un article antisémite, une capsule temporelle de l'une des périodes les plus sombres de l'Italie. Les hommes ont été cachés entre le 3 novembre 1943 et le 7 juin 1944. Un couvent de religieuses situé de l'autre côté de la rue abritait les femmes.
À lire aussiGiorgia Meloni, une néofasciste sur les terres de Salvini
Pacte secret et signaux lumineux
Les fugitifs entraient et sortaient du grenier par une rosace, généralement à la faveur de l'obscurité. L'entrée intérieure du grenier était murée pour éviter qu'elles ne soient découvertes. Par la fenêtre, ils recevaient de la nourriture, des vêtements et remettaient leurs déchets à leurs protecteurs, qui comprenaient un prêtre, une religieuse et plusieurs membres laïcs de la paroisse. Des notes à destination et en provenance des membres de la famille étaient transmises par un petit trou dans le plafond.
À lire aussiSalut fasciste au stade de la Lazio de Rome: la communauté juive proteste
Toutes les personnes impliquées ont juré un pacte secret et ont mis au point un système de signaux lumineux pour inciter les hommes à garder le silence en cas de raid éventuel des nazis, qui visaient les institutions religieuses. En 1995, Israël a honoré le pasteur de la paroisse pendant la guerre, le père Antonio Dressino, et son sacristain laïc, Pietro Lestini, comme étant des «Justes parmi les Nations» pour avoir sauvé des Juifs.
La Ruse, L'Affaire Collini, Sentinelle sud, Downton Abbey... Les films à voir ou à éviter cette semaine
Une grandiose opération de diversion adoubée par Churchill, une enquête semée d'embûches, un film noir sur le destin d'un soldat... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Tom Cruise dévoile la suite de Top Gun en équilibre sur un avion en vol
Le deuxième volet du film à succès de 1986 prendra son envol officiel au Festival de Cannes. En attendant, l'acteur s'offre quelques cascades pour en assurer la promotion.
Regarder la vidéoPour la productrice de James Bond, trouver le remplaçant de Daniel Craig «va prendre du temps»
«C'est une grande décision. Il ne s'agit pas seulement d'un simple casting. Il s'agit de savoir quelle nouvelle direction nous voulons prendre», a expliqué Barbara Broccoli à Variety.
Le Figaro
Vins français : notre palmarès des pépites méconnues à moins de 100 euros
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Nous avons croisé des données sur les notes et la notoriété de près de 3500 références de vins français. Découvrez notre classement des 50 crus rares et sous-cotés qui surprendront à coup sûr vos convives.
Certains vins passent inaperçus. Malgré des qualités gustatives reconnues, des crus exceptionnels échappent à la frénésie des amateurs et passent «sous le radar» des sommeliers les plus chevronnés. Comment mettre en lumière ces pépites oubliées ? Grâce à la base de données du site Wine Lister (Groupe Figaro), nous avons réussi à révéler les 50 vins les plus confidentiels de France. Il s'agissait de trouver les bouteilles qui, tout en étant bien notées par les dégustateurs restaient les moins recherchées en ligne et les moins proposées dans les restaurants (voir méthodologie). Des crus «hors système», donc, souvent rares et produits avec de faibles volumes. Malgré tout, pas de mauvaise surprise, nous avons vérifié les prix et la disponibilité de chaque bouteille dans l'e-commerce français ou européen. L'amateur qui veut sortir des sentiers balisés, peut donc facilement se procurer l'un de ces surprenants jus à moins de 100 euros.
Méthodologie : Pour établir ce classement des vins français selon leur rapport qualité / confidentialité / prix, nous avons utilisé les données de notre partenaire Wine Lister (Groupe Figaro), qui, pour près de 3500 références, recense les notes des principaux dégustateurs (Vinous, Bettane+Desseauve, Jeannie Cho Lee etc...), analyse des cartes des vins des plus prestigieux restaurants du monde (Guide Michelin, 50 Best Restaurants, The World of Fine Wine...) et enfin compile les statistiques de recherches du site Wine-Searcher. Notre classement est le fruit de ces trois critères et en introduit aussi un quatrième : le prix.
Ensuite, pour éliminer les vins en rupture de stock, nous avons vérifié manuellement leur disponibilité effective dans l'e-commerce européen.
Numéro 1 : Domaine Faiveley Chablis Grand Cru Les Clos
En ouvrant l'une des rares bouteilles du grand cru Les Clos (Chablis) du domaine Faiveley encore disponible, on s'offre un morceau d'histoire de la prestigieuse maison bourguignonne à moins de 60 euros. Ce vin n'est plus produit et ne le sera plus jamais. En effet, le domaine Faiveley s'est recentré sur une activité de récoltant, et désormais ses chablis sont produits sous la bannière du domaine Billaud-Simon, racheté en 2015.
Ce Faiveley Les Clos, notamment le 2009 qui est un superbe millésime, est un grand vin qui avait su séduire les dégustateurs (94,5/100) de moyenne. «C'est compliqué de s'en procurer aujourd'hui. Nous, c'est sûr, nous n'en avons plus une seule bouteille», pointe Eve Faiveley, la propriétaire.
Où le trouver : sur le site de Vitis Epicuria (France) pour le millésime 2009 ou The Wine Company (Portugal), pour le millésime 2007.
Numéro 2 : Champagne Gatinois rosé brut
C'est un champagne rosé qui complète le podium. Il passe «sous certains radars, mais pas tous», confie d'emblée Louis Cheval Gatinois propriétaire et vigneron à Aÿ (Marne). Cet assemblage de pinot noir (90%) et de chardonnay (10%) est apprécié des critiques mais reste assez confidentiel. Seulement 5000 bouteilles sont produites par an. Cette maison reste une entreprise familiale, et fière de l'être.
Où le trouver : Une bonne partie de la production est expédiée à l'étranger (Japon, USA etc…). On trouvera notre bonheur sur le site Premiers Grands Crus (France), ou Wein kollektion(Allemagne).
Numéro 3 : André Perret Condrieu Clos Chanson
Un arrêt dans la vallée du Rhône, en AOC Condrieu, la patrie du viognier. Les vieilles vignes (70 ans) à flanc de coteau de ce Clos Chanson très confidentiel - entre 1000 et 1500 bouteilles produites selon les années - sont distribuées au compte-goutte. «Il est très connu... pour les gens qui le connaissent», s'amuse Marie Perret, la fille d'André, l'un des vignerons emblématiques de l'appellation. «On ne l'alloue pas à tout le monde», prévient-elle. D'autant que certaines années, comme pour le millésime 2021 à cause du gel, il n'y en aura pas de mise en bouteille. Ce condrieu qui a conquis les palais des dégustateurs (94/100 en moyenne), est un vin qui cultive l'art du secret.
Où le trouver : Il reste des bouteilles des millésimes 2019 et 2020 chez Kierdorf Wein (Allemagne).
Numéro 4 : Domaine Albert Boxler pinot gris Sommerberg Grand cru
Un vin qui a ses habitués. «Ses fidèles, même», se plait à dire Jean Boxler, le propriétaire. Ce Sommerberg est un grand cru alsacien de caractère, dont les vignes abruptes rendent la récolte toujours périlleuse et tout travail mécanique impossible. Il séduit depuis longtemps les dégustateurs qui ne tarissent pas d'éloges, mais ici, pas de marketing, on aime rester discret. «L'Alsace n'est pas la Bourgogne. Avec les mêmes notes, un cru bourguignon ne serait pas si accessible...»
Où le trouver : sur le site d'Alsace Vintage pour jouer la carte locale, ou alors sur iDealwine et Premiers Grands Crus.
Numéro 5 : Domaine Zind-Humbrecht Goldert Gewürztraminer VT Grand Cru
C'est un domaine historique : un certain monsieur Sontag Humbrecht produisait déjà du vin dans la région au 17e siècle. Aujourd'hui, son (lointain) descendant, Olivier, poursuit la destinée familliale : produire des blancs de haut niveau, sur les différents terroirs alsaciens, comme le Goldert, dont le nom est un hommage à la couleur dorée des vins. Ce gewürztraminer vendanges tardives a jadis fait l'unanimité chez les critiques (le millésime 2002 avait obtenu un brillant 19/20 chez Jancis Robinson). Mais hélas, ce vin n'a plus été produit depuis 2006, dernière année où les conditions climatiques ont été adaptées pour produire ce nectar exigeant.
Où le trouver : Chez Vitis Epicuria ou toujours le local de l'étape: Alsace-Vintage.
Précision. Cela n'aura pas échappé aux amoureux des vins de Bordeaux : il n'y en a aucun dans ce classement. Cela s'explique par la puissance des marques de ce vignoble. Tous les vins de ces terroirs présents dans la base de données de départ que nous avons utilisée sont à minima correctement référencés à la carte des restaurants et sont bien recherchés en ligne. En d'autre termes : le bordelais présente largement moins de vins méconnus que d'autres régions viticoles de la France.
À VOIR AUSSI - Au goulot avec Frédéric Beigbeder
Réveillon de dernière minute: les recettes de six grands chefs
EXCLUSIF - Six toques étoilées livrent leurs recettes festives mais accessibles pour sortir des classiques saumon fumé, foie gras, volaille et autres bûches lors des agapes de fin d’année.
Que valent les restaurants de Disneyland Paris ?
Le parc d'attractions de Marne-la-Vallée, qui fête ses 30 ans, fait le plein. On s'y amuse toujours autant mais la magie s'arrête aux portes des cuisines.
«C'est tout bon» N°6 : gastronomadie dijonnaise
LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Découvrir la nouvelle Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin est une bonne raison de passer un week-end à Dijon, mais pas la seule... Tour de tables et sélection de pauses gourmandes.
L'Humanité
« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine
ReportageRéfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.
Mourad GuichardPour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.
Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…
« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »
Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.
« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »
Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.
Toute l'Humanité en accès libre ! Voir l'offre-ci-dessous.
Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »
« Par instinct de survie »
Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »
Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.
Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.
Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.
« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »
Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »
À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.
Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.
Profitez-en : toute l'Humanité vous est ouverte !
- Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
- C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
- L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
- Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.
Pour en savoir plus.
Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !
Réfugiés ukrainiensinégalitésracismeUniversités L'Humanité
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?
VidéoInsoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris
VidéoÀ l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse.
Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain.
Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange.
En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite.
L'Humanité
Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
VidéoFace à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme
VidéoUn rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.
Franck CarteletLe sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ».
A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»
Cordistes en colère
Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».
2.000 inspecteurs du travail
Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.
Conscients des risques liés à la sécurité au travail
Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».
L'Humanité
VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron
VidéoPlusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.
Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).
Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".
Envie de se battre
"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.
Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".
Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.
L'Humanité
Réparer la fracture
ÉditorialCédric ClérinLe couperet se rapproche. Jamais une candidate d’extrême droite n’a été aussi près d’accéder à l’Élysée. Un scénario inimaginable il y a encore quelques années. Depuis le 21 avril 2002 et la première accession du Front national au second tour, tout a changé. Les symptômes d’un système politique et économique malade se sont aggravés. Un million d’emplois industriels ont disparu, entraînant des territoires entiers dans le chômage et la précarité. Une déstructuration sociale et territoriale que l’on retrouve dans les urnes de cette présidentielle. Une forte colère sociale s’y est exprimée par divers canaux, dont celui du vote RN. La gauche doit regarder cette réalité en face.
La Ve République et la recherche permanente de l’homme ou de la femme providentiels sont à bout de souffle. Pour beaucoup d’électeurs, ce second tour a été douloureux. Mais leur mobilisation a permis d’éviter le pire. Entre la faible participation et le vote barrage, 4 Français sur 5 ne se reconnaissent pas dans le président élu. Le pays est divisé comme jamais.
Si le chef de l’État n’entend pas ce message, la fracture risque de s’aggraver encore jusqu’à l’irrémédiable. Les résultats du 24 avril nous le rappellent avec force : une candidate d’extrême droite est désormais capable de quasiment doubler son score entre les deux tours. Nous n’aurons peut-être plus d’autre chance d’écarter le RN du pouvoir au dernier moment. Pour éviter l’abîme, il faut entendre le ras-le-bol démocratique et la colère sociale, s’attaquer aux causes du malaise. Les millions d’hommes et de femmes qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ne voient rien dans l’issue de cette élection qui puisse changer leur vie. Pour trop de Français, le quotidien est terne et la démocratie ressentie comme incapable de l’améliorer. Cette impasse devient insupportable.
Les législatives seront l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Les préoccupations sociales dominent et au 1er tour, 32% des Français ont choisi un projet de gauche, dont la grande majorité s’est portée sur des candidats en rupture avec le capitalisme.
Pour commencer à y répondre, le président doit renoncer à sa réforme des retraites injuste, arrêter sa fuite en avant néolibérale et engager le changement des institutions. Les mobilisations sociales seront un des leviers pour se faire entendre et le 1 er Mai, un premier rendez-vous pour contester la régression sociale.
Les prochaines élections législatives constitueront également l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Dans cette bataille, la gauche a des arguments de poids dans un moment où la question sociale est au cœur des préoccupations. Au premier tour de la présidentielle, 32 % des Français ont choisi un projet de gauche. Parmi eux, autour de 25 % se sont portés sur des candidats proposant une rupture avec le capitalisme. Chez les écologistes, la pérennité du système est aussi de plus en plus clairement posée. Et la « génération climat » a bien compris la profondeur des transformations à opérer. La progression de l’idée que l’épanouissement humain et la préservation de la planète sont incompatibles avec ce système prédateur est une première victoire idéologique. Les aspirations au changement et les évolutions des rapports de forces rendent crédible une percée de la gauche aux élections législatives. Il faudra, pour cela, faire un pas les uns vers les autres. L’enjeu est de taille : qu’une grande partie des citoyens, et en premier lieu les classes populaires, trouve enfin une issue, un espoir, et éloigne le danger de l’extrême droite.
EditorialPrésidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
Législatives. Le Pen battue, la gauche veut s’imposer face à Macron
ActuAbsente du second tour de la présidentielle mais comptant pour un tiers du paysage politique redessiné par le scrutin, la gauche cherche à s’unir pour viser une majorité de députés en juin. Analyse
Naïm SakhiTransformer les élections législatives en 3e tour de la présidentielle, voilà l’objectif de la gauche. Écartées dès le 10 avril de la course à l’Élysée, ses formations, sous l’impulsion de la France insoumise, ont engagé des négociations dans l’entre-deux-tours pour parvenir à un rassemblement, afin d’envoyer une majorité à l’Assemblée nationale. Un objectif « plus facile avec un président élu par défaut qu’avec une vague brune découlant de l’élection d’une présidente issue d’un vote de conviction », notait Fabien Roussel, trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle. C’est dorénavant chose faite.
Dimanche soir, le secrétaire national du PCF soulignait que « le pire a été évité à la France », Marine Le Pen ne pouvant pas « depuis l’Élysée perpétrer le coup de force institutionnel qu’elle envisageait pour disloquer la République ». Et d’ajouter : « Le président sortant est réélu uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite. Il ne doit pas considérer que ce résultat exprime un soutien à sa politique. » De son côté, Jean-Luc Mélenchon avance qu’« Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut, et sous la contrainte d’un choix biaisé ». Candidat déclaré à Matignon, l’insoumis a décidé de jouer une autre carte qu’en 2017. « Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature à l’élection présidentielle est dans ce pays, dorénavant, le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit », insiste-t-il, regardant tant à gauche que du côté des 12,8 millions d’abstentionnistes du premier tour.
Un label commun
Depuis le 18 avril, la France insoumise, forte des 21,95 % de son candidat, tient des rencontres bilatérales avec le PCF et EELV. Le rassemblement proposé par la formation de Jean-Luc Mélenchon repose sur trois piliers. D’abord, la construction d’un « programme partagé de gouvernement », reprenant les marqueurs de « l’Avenir en commun ». Ensuite, un label commun à tous les candidats. Enfin, une répartition des circonscriptions à la proportionnelle des scores du 10 avril, tout en assurant au PCF et à EELV de disposer d’un groupe parlementaire. Les communistes, eux, plaident pour « un accord global », comprenant la reconduction des députés de gauche sortants, en « respectant bien sûr le rapport de forces issu de la présidentielle, mais aussi en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche », assure Fabien Roussel. Les premières discussions, ont plutôt rapproché les points de vue.
Côtés socialistes, après la débâcle de leur candidate, Anne Hidalgo, l’heure est aux divisions en interne. Mais Olivier Faure a obtenu mandat de son conseil national afin de négocier un accord avec les insoumis. « La gauche a toujours été pluraliste. Elle doit maintenant se rassembler sans exclusive et dans le respect de chacun », a-t-il déclaré au soir du second tour. Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas montré hostile à des discussions avec le PS. Clé de voûte de ce rassemblement, les insoumis espèrent un accord rapide. Une convention de désignation des candidats FI est prévue autour du 7 mai.
Législatives 2022Présidentielle 2022union de la gauchepcf L'Humanité
Législatives. La gauche en mesure de viser la majorité
ActuSur la base des rapports de forces de la présidentielle, le « bloc de gauche » apparaît en capacité de briguer les sièges de députés dans près de 300 circonscriptions.
Sébastien CrépelC’est l’un des grands enseignements de l’élection présidentielle : le « bloc » des voix de gauche a pesé presque autant au premier tour (31,95 %) que les deux autres « blocs » de droite (35,76 %) et d’extrême droite (32,29 %). Nous avons rapporté les scores obtenus par chacun de ces grands ensembles aux 577 circonscriptions du pays, de façon à dessiner la carte des rapports de forces politiques et idéologiques à la veille des législatives, en additionnant les résultats obtenus par les douze candidats à l’élection présidentielle : le « bloc de gauche », constitué du total des voix des six candidats de gauche (Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Poutou, Arthaud) ; le « bloc de droite » (Macron, Pécresse, Lassalle) ; et le « bloc d’extrême droite » (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan).
Une carte à jouer dans des triangulaires
Bien sûr, cette construction n’est pas le reflet d’une réalité électorale : chaque candidat est parti à la présidentielle sous sa bannière et non sous celle d’une union ou d’un « bloc ». Le résultat livre néanmoins un éclairage sur les chances de la gauche à ces prochains scrutins. Dans une majorité de circonscriptions (291 sur 577), le « bloc de gauche » serait, sur le papier, à même de se qualifier au second tour. Dans les autres (286), la gauche, arrivée troisième, pourrait jouer sa carte dans des triangulaires, à condition d’atteindre les 12,5 % d’inscrits. Ce classement doit cependant être nuancé par le résultat réel des « blocs », parfois très proches entre eux. Ainsi, une union de la gauche et la dynamique qu’elle entraînerait la placeraient en situation de favorite dans un plus grand nombre de circonscriptions si ses adversaires sont divisés, comme cela pourrait être le cas à droite, voire à l’extrême droite.
VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
Les élections présidentielle et législatives étant très différentes, cette carte ne doit pas être prise pour une « projection » du futur résultat des législatives. Outre les différences de mode de scrutin (une seule élection à deux tours dans un cas, 577 scrutins locaux dans l’autre), la configuration des alliances et le choix des électeurs peuvent varier beaucoup d’une élection à l’autre. Mais cette carte permet d’étayer un espoir raisonnable sur la base d’une union des forces de gauche, si elles y parviennent.
Législatives 2022gauchePrésidentielle 2022 L'Humanité
Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?
ActuL’élection présidentielle 2022 restera dans les annales pour plusieurs raisons : campagne apathique, répétition d’un vote de barrage face à une extrême droite qui progresse, et tripartition politique du pays. La gauche, pour sa part, change de point de gravité idéologique et retrouve quelques ambitions.
Aurélien SoucheyreQuelque chose se disloque. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche dernier, comme par défaut. Il n’y a eu aucune liesse, aucune sensation de vivre un rendez-vous politique majeur. Le propre discours du chef de l’État était sans souffle, sans âme. Après une campagne atone, la soirée électorale semblait presque irréelle, comme flottante.
Découvrez les résultats du second tour de l'élection présidentielle 2022 dans votre ville, votre département et votre région avec notre carte interactive.
L’enjeu était pourtant de taille : il s’agissait de battre l’extrême droite, de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Les Français ont su répondre présent. Mais pour encore combien de temps ? Emmanuel Macron est passé de 66,17 % des suffrages en 2017 à 58,54 % en 2022. Il perd 3 millions de voix en cinq ans. Marine Le Pen, elle, progresse de 33,90 % à 41,46 % des suffrages, et gagne près de 3 millions de voix. Elle arrive même en tête dans 23 départements métropolitains et la plupart des territoires ultramarins, où une immense colère s’est exprimée. Surtout, la candidate du RN a plus que doublé le score obtenu par son père en 2002… « Les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire », s’est autofélicitée Marine Le Pen.
Mobilisation Anti-Le pen malgré tout
S’il est toujours pratiqué, le front républicain perd peu à peu de son caractère automatique. Il semble loin le temps où Jacques Chirac rassemblait plus de 82 % des voix face à l’extrême droite. La faute à un Emmanuel Macron qui fracture le pays et brouille les repères. Son premier quinquennat aura été marqué par une casse sociale acharnée et une brutalité policière inouïe face aux gilets jaunes. La détestation du personnage est telle que l’appel de Marine Le Pen à dresser un « front anti-Macron » a marqué des points, à défaut de fonctionner pleinement. L’étude de l’Ifop montre ainsi que le vote « contre » le président de la République a augmenté en 2022 (42 %, contre 36 % en 2017), quand le vote « contre » Le Pen baissait… Le soulagement, à l’annonce des résultats, n’a pas duré longtemps, et semble bien mince au regard de la consternation et de la panique qu’aurait provoquées une victoire de l’extrême droite, qui préparait le pire des deux projets présentés, et de loin.
Comment expliquer une telle apathie ? C’est que les Français ont su dire non à l’extrême droite, mais sans se faire aucune illusion concernant Emmanuel Macron, président des riches honni pour beaucoup. L’abstention a d’ailleurs augmenté, preuve que le choix à faire était pour certains cornélien, passant de 25,44 % en 2017 à 28 % en 2022. Selon l’Ifop, les électeurs de gauche qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et détenaient la clé du second, ont choisi dimanche dernier de s’abstenir pour 45 % d’entre eux, de faire barrage au RN en votant Macron pour 42 %, et de voter Le Pen pour 13 %. L’épouvantail d’une victoire de l’extrême droite s’est révélé moins effrayant puisqu’il s’agissait de faire gagner Macron. Mais le barrage a tenu…
À la faveur de cette campagne pleine de paradoxes, le président sortant est devenu le premier à être réélu, hors situation de cohabitation, de la Ve République. Giscard et Sarkozy avaient été battus, quand Hollande avait, lui, renoncé. Mitterrand et Chirac avaient été réélus, mais battus aux législatives précédentes. Certes, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un nouveau duel au second tour face au RN ont bien aidé Emmanuel Macron cette année. Mais le président a également su tirer pleinement parti de la recomposition politique entamée en 2017 en siphonnant l’électorat de la droite traditionnelle, tout en conservant les électeurs de François Hollande décrochés en 2017. Il apparaît ainsi, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, que la France se sépare entre trois blocs idéologiques qui ont rassemblé chacun autour de 30 % des suffrages. Celui de la droite libérale incarné par Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour, quand la candidature LR portée par Valérie Pécresse s’effondre à 4,78 %). Celui de l’extrême droite où Marine Le Pen (23,15 %) a remporté son duel avec Éric Zemmour (7,07 %). Et celui de la gauche, où Jean-Luc Mélenchon arrive de loin en tête (21,95 % pour l’insoumis, contre 4,63 % pour l’écologiste Yannick Jadot, 2,28 % pour le communiste Fabien Roussel et 1,75 % pour la socialiste Anne Hidalgo).
La France se sépare désormais en trois blocs rassemblant chacun autour de 30% des suffrages.
Des législatives en guise de troisième tour
Trois blocs, donc, dont les champions ont tous été portés par des formations politiques taillées sur mesure, qui s’avèrent très performantes lors d’un scrutin présidentiel, mais se sont montrées jusque-là incapables de s’implanter localement lors des régionales, départementales et municipales, où les partis (LR, PS, PCF) font mieux que résister. Depuis cinq ans, la photographie est ainsi des plus curieuses d’un vote à l’autre, les modalités de scrutin et les enjeux liés aux différentes élections ayant des incidences considérables sur les résultats. La recomposition à l’œuvre est cependant loin d’être terminée et pourrait s’accélérer à l’occasion des législatives, qui ressemblent d’année en année davantage à un troisième tour de la présidentielle qu’à un scrutin parlementaire.
Les institutions, un frein à la démocratie
La gauche, bien trop divisée le 10 avril dernier, pourrait créer la surprise si elle trouve le chemin de l’union. Il est d’ailleurs à noter qu’elle a progressé en nombre de voix cette année. Avec l’extrême gauche, elle passe ainsi de 27 % des suffrages et 9,9 millions de voix en 2017, à 32 % des suffrages et 11,2 millions de voix en 2022.
Dans le détail, sa composante « social-démocrate » régresse, puisque Benoît Hamon avait rassemblé 2,29 millions de voix en 2017, en étant soutenu par le PS et par EELV, quand les candidats de ces deux partis, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, obtiennent cette année 2,24 millions de voix. La composante dite « radicale » de la gauche est, elle, en progression, puisqu’elle passe de 7 millions de voix recueillies en 2017 par Jean-Luc Mélenchon (à l’époque soutenu par la FI et le PCF), à 8,5 millions de voix récoltées cette année par l’insoumis et le candidat PCF Fabien Roussel (dont 7,7 millions de voix pour Mélenchon et 800 000 pour le communiste).
À GAUCHE, L’AILE SOCIAL-DÉMOCRATE (PS ET EELV) RECULE, QUAND LA COMPOSANTE DITE « RADICALE » (FI et PCF) est en nette progression
Reste à savoir qui a voté pour qui ? En substance, Emmanuel Macron a obtenu le vote des plus âgés et des plus aisés. Il est ici très surprenant de voir à quel point les personnes déjà à la retraite sont capables de se mobiliser pour un candidat qui propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Les jeunes, eux, ont davantage voté pour Jean-Luc Mélenchon, confirmant l’observation du politologue Vincent Tiberj, selon lequel « plus une cohorte électorale est récente, plus elle vote à gauche ». Le candidat de l’Union populaire arrive également en tête chez les chômeurs et chez les personnes gagnant moins de 950 euros par mois. Preuve qu’il a su convaincre une partie de l’électorat populaire, âprement disputé. De ce point de vue il est intéressant de noter que Fabien Roussel réalise ses meilleurs scores dans des départements ruraux (Corrèze, Allier, Nièvre…). Mais la gauche reste derrière Marine Le Pen chez les personnes gagnant moins de 1 250 euros par mois.
En tête dans les métropoles et les villes de plus de 50 000 habitants, l’insoumis est battu par la candidate RN dans les petites et moyennes communes. Les données de l’Insee et les enquêtes indiquent également que les ouvriers s’abstiennent plus que la moyenne et votent de plus en plus à l’extrême droite. « La progression sensible du vote Mélenchon n’a pas bouleversé le rapport des forces sociologiques qui pénalise la gauche depuis les années 1980. (…) La reconquête des catégories populaires par la gauche reste un objectif qui reste devant nous », mesure ainsi l’historien Roger Martelli.
Quant aux institutions de la Ve République, elles constituent plus que jamais un véritable frein à la démocratie. « Le système institutionnel français n’est pas fait pour une tripartition de l’espace politique, mais pour une bipolarisation, avec une gauche et une droite. Réduire l’offre à deux candidats au second tour fait qu’il y a forcément l’un des groupes qui n’est pas représenté, ce qui amène à une élection par défaut pour les deux tiers des électeurs », analyse le politologue Jean-Yves Dormagen. Quant à l’effet cathartique d’une telle campagne, il s’est avéré totalement absent. La colère et les revendications pourraient donc très vite gagner les rues.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le PenJean-Luc Mélenchon L'Humanité
Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »
EntretienLe candidat FI, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. Entretien
Diego ChauvetJulia HamlaouiDans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.
Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?
La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.
Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?
C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.
Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu. Jean-Luc Mélenchon
Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…
J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.
À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?
La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.
Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?
La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».
Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?
La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.
Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?
Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.
il s'agit d'élever l'enjeu des législatives au niveau de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon
Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.
En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?
Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.
Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?
En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.
les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes. Jean-Luc Mélenchon
En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.
Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…
Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.
Serez-vous candidat aux élections législatives ?
Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.
Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022france insoumiseunion populaire L'Humanité
Éducation. « On ne veut plus de Blanquer »
ActuAvec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.
Olivier ChartrainGrande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…
« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »
Des revalorisations sous conditions
Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».
Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.
Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.
« Un retour en arrière immense »
Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.
Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.
Éducation nationalejean-michel blanquergabriel attalsnuipp-fsu L'Humanité
Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers
ActuEELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.
Emilio MesletIl y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.
Un candidat qui aurait « singé Macron »
Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».
Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.
« une défaite qui vient de loin »
Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »
Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».
C’est pour cela que l’ex-candidat d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.
eelvYannick JadotPrésidentielle 2022législatives 2012 L'Humanité
Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche
ActuMalgré la colère vis-à-vis de son bilan, les électeurs des forces de progrès ont joué un rôle décisif dans la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche. Saura-t-il en prendre acte pour son second mandat ?
Diego ChauvetTrès loin d’un vote d’adhésion. Parmi les électeurs qui ont choisi Emmanuel Macron, dimanche, 42 % l’ont fait pour « faire barrage » à Marine Le Pen, selon une enquête Ipsos. Un vote à contrecœur, donc. À gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour, a rassemblé, de loin, le plus de suffrages sur son nom avec 21,95 % des voix et 7,7 millions d’électeurs. Le comportement de ces derniers était donc scruté avec attention pour le second tour. D’autant plus que, si le candidat de l’Union populaire avait clairement donné la consigne de ne pas voter pour Marine Le Pen, il n’a jamais pour autant appelé ses militants et électeurs à glisser un bulletin Emmanuel Macron. Une consultation de ses 310 000 soutiens sur Internet, réalisée après le premier tour, avait montré que seuls 33,4 % d’entre eux entendaient « faire barrage » avec un bulletin Macron. 37,6 % voulaient glisser un bulletin blanc ou nul, et 29 % s’abstenir.
Selon l’enquête Ipsos, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se seront comportés un peu différemment : 42 % ont voté Macron au second tour, 17 % Le Pen, et 41 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus. Les électeurs de Yannick Jadot, deuxième représentant de la gauche au soir du premier tour, mais avec moins de 5 % des voix, ont suivi pour la grande majorité d’entre eux l’appel au barrage lancé par leur candidat. 65 % ont mis un bulletin au nom du président sortant, 6 % à celui de Le Pen, lorsque 29 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, toujours selon Ipsos.
Au soir du second tour, tous les dirigeants des partis de gauche ont ainsi souligné la contribution de leurs électeurs à la réélection d’Emmanuel Macron. Tous ont dénié un quelconque vote d’adhésion qui aurait apporté une majorité au président sortant. « 70 % des Français qui refusent la retraite à 65 ans. Et on voudrait nous faire croire que c’est la victoire d’un projet ? » a réagi, dimanche soir, le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Dès le soir du premier tour, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo avaient clairement appelé à utiliser le bulletin Macron pour battre Le Pen. Emmanuel Macron a lui-même été obligé de le reconnaître, ce dimanche, en déclarant : « On ne pourra pas faire comme avant. » En tiendra-t-il compte pour autant dans la politique qu’il souhaite conduire ? En 2017, Emmanuel Macron avait déjà adressé une pensée à ceux qui avaient voté pour lui « sans avoir (ses) idées » : « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je sais nos désaccords, je les respecterai. » On sait ce qu’il est advenu de cette intention lors de son premier quinquennat. En sera-t-il différent pour le second, alors même qu’il ne pourra pas se représenter à l’issue de ce mandat ? « Je suis dépositaire de leur sens du devoir », a-t-il redit ce dimanche. Une promesse qui aura fait long feu. Dès lundi matin, Bruno Le Maire a déclaré qu’il n’excluait pas un recours au 49-3 pour augmenter l’âge de départ en retraite à 65 ans… Pour que la gauche s’impose dans le rapport de forces face à la Macronie, elle doit gagner les élections législatives. Au mieux, imposer une cohabitation, comme l’appelle de ses vœux Jean-Luc Mélenchon, ou tout au moins s’imposer comme la principale opposition au Parlement. Selon Ipsos, 93 % de ses sympathisants souhaitent un rassemblement des forces de gauche en juin pour réussir ce pari.
Présidentielle 2022gaucheEmmanuel MacronJean-Luc Mélenchon L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
Solidarité UkraineTribunes pour la paix en UkraineGuerre en UkraineSecours Populaire Français L'Humanité
Consom’acteur
ChroniqueArthur HayOn me demande souvent pourquoi nous ne lançons pas d’appel au boycott pour forcer les plateformes à nous écouter. Ou pourquoi nous ne faisons pas de grande campagne de publicité qui déclarerait que se faire livrer de la bouffe, c’est le summum de la fainéantise, afin de mettre la honte aux consommateurs. La responsabilité de notre condition reviendrait aux clients qui continuent de commander alors que leur clic déclencherait le processus d’exploitation qui nous fait pédaler pour pas grand-chose afin de réaliser un service inutile. C’est un peu dégradant pour le métier. On ne sauve peut-être pas des vies, mais on peut quand même créer du plaisir, de la satisfaction en tout cas. Ce n’est pas grand-chose, mais je ne crois pas que l’on devrait être le premier secteur à être classé inutile au point de le faire disparaître. D’autres choses pourraient l’être bien avant : les pistolets en plastique, les drones de guerre, les costards-cravates, etc.
Je ne suis pas un fin économiste ni un philosophe politique, mais il me semble que c’est une vision très libérale de la résolution des problèmes. Les clients d’un côté du marché qui influenceraient les entreprises, et vice versa, au point de créer un équilibre parfait de la société ? Vous l’aurez compris, pour moi, le problème est ailleurs.
L’économie des services de livraison est un souci aujourd’hui car des gens y sont exploités, certes ; mais, d’un autre côté, que des gens n’aient vraiment pas le temps ou l’envie de cuisiner ne définit pas nos conditions de travail. Le 27 janvier 2019, l’atrocité de la vie a gravé une image troublante dans ma tête. Dix jours plus tôt, Franck Page, étudiant de 18 ans, meurt sous les roues d’un camion en livrant pour Uber Eats. C’est la première fois en France que la dangerosité de notre métier se manifeste de manière aussi virulente, et malheureusement ce n’est pas la dernière. Ce 27 janvier, notre syndicat a organisé avec la famille une marche blanche pour lui rendre hommage. Pendant la marche, nous sommes passés devant la place de la Bourse, où était affichée une gigantesque publicité pour Uber. « 45 minutes de cardio, 0 minute de cuisine », nous déclare un homme bien habillé face à la famille de Franck, qui porte la banderole. La réflexion que je me suis faite en premier lieu est que notre collègue est décédé parce qu’il se trouvait d’un côté de l’éventail social et que, de l’autre, il y avait un cadre bien payé qui n’avait plus le temps de faire du sport s’il se faisait à manger lui-même. Avant de me raviser. Le 17 janvier, c’est bien la décision de la société Uber Eats d’agrandir sa zone de chalandise en vue d’augmenter ses profits qui a mis sur le GPS de l’application une route fréquentée par des camions.
Pour empêcher une entreprise de prendre des décisions aussi dangereuses pour ses employés, nous avons le droit du travail. Pour faire évoluer la loi vers plus d’humain, nous avons les personnes que nous élisons. Et s’ils font le contraire malgré le pouvoir qui nous leur avons donné, nous avons la rue.
la chronique d'arthur hay L'Humanité
Guerre et Paix (barrer le mot guerre)
ChroniqueAudrey VernonJe passe mon temps à réfléchir. Comment sortir de ce traquenard qu’on appelle l’humanité (no offense, je parle de l’espèce, pas du journal, le journal est super).
Mon ami « Gérard » (il refuse que je cite son nom dans « l’Huma », pas parce qu’il est de droite mais parce qu’il trouve que je le fais passer pour un débile) vient passer la semaine à la maison, il est universitaire, chercheur, il écrit des articles sur la guerre, la destruction de l’environnement…
En ces temps de bombardements de civils et de réchauffement climatique accéléré, je compte sur lui pour avoir la réponse à toutes mes questions.
« – Bonjour “Gérard”, bienvenue je suis contente de te voir. Comment ça va ?
– Pas “Gérard”, ça fait vieux, trouve un autre nom, Julien…
– Julien, c’est pas drôle. Faut qu’ils soient un peu marrants mes articles.
– Tu trouves ça drôle Gérard ?
– Je ne sais pas, je sais plus ce qui est drôle… Bon comment ça va ?
– Ça va, j’ai pas mal de boulot en ce moment, beaucoup de journalistes veulent que je vienne parler de la guerre et je suis en train de finir mon gros livre sur la guerre.
– Mais arrête de faire des livres sur la guerre, on s’en fout de la guerre, fais un livre sur la paix ! Maintenant, il ne faut plus parler que de la paix, comment y arriver. Quels moyens, quelles méthodes… Vous servez vraiment à rien les historiens, les universitaires, les chercheurs, on s’en fout de la guerre, arrêtez de nous la raconter, de nous l’apprendre, y a pas d’études à faire dessus, c’est un truc de connards qui méritent la taule, point final.
– Mais il y aura toujours la guerre, de tout temps les hommes… (Il me dit en relisant le texte : “Tu es sérieuse ? J’ai jamais dit ça ! Tu me fais passer pour un idiot !”)
– Mais c’est faux ! En même temps que la guerre, il y a la paix partout, racontez-nous ça, il y a eu des tas d’époques pacifiques, de civilisations pacifiques. Les chasseurs-cueilleurs, ils ne font pas la guerre, ils ne bombardent pas ! Et les femmes, est-ce qu’on tue, nous ? Est-ce qu’on bombarde ?
– Tu crois que les femmes seraient moins violentes que les hommes ? Que si elles avaient le pouvoir, ce serait mieux ? C’est quoi ce préjugé sur la nature douce et maternelle des femmes ? Regarde Margaret Thatcher, tu la mentionnes toi-même dans ton spectacle !
– Ah non, ne parle pas d’elle, il devrait y avoir un point Godwin pour cet argument tout pourri, ce “contre-exemple” qu’est Margaret Thatcher dans une discussion sur le fait que les hommes sont de gros cons, violents pleins de testostérone et psychopathes.
– Plutôt que de parler de la guerre, parlez donc de la paix. Viens, on interdit totalement la fabrication et le commerce des armes !
– Et comment tu fais respecter ça ? Tu crois qu’on peut désarmer sans armes ? Bien sûr. On interdit la livraison de matériaux aux entreprises d’armement, on leur coupe l’électricité, on bloque toutes les exportations.
– Tu n’as pas besoin d’être si liberticide, il suffirait de rendre la guerre inutile. L’énergie de l’eau, celle de vieux moulins en ruine dans nos villages, amènerait de l’énergie locale et collective. Il est possible de vivre sans détruire. Brûler des sources fossiles, c’est l’énergie du feu. C’est symbolique. En attendant, tu as peut-être raison, c’est promis je ne prononcerai plus jamais le mot guerre. »
« Billion Dollar Baby », le 5 mai au Haillan (Gironde) et cet été au festival d’Avignon.
Carte blanche à Audrey Vernon L'Humanité
La pensée logistique
ChroniqueCynthia FleuryParler de « flux » n’est nullement réservé aux marchandises ou aux avoirs financiers. Le terme concerne tout autant les hommes et reste indissociable de la mondialisation, comme la rationalité instrumentale l’était du monde capitalistique. Dans son ouvrage Flux (la Découverte, 2022), Mathieu Quet revient sur cette pensée qui gouverne le monde, à savoir la « logistique ». Fille de la stratégie militaire, la logistique s’est démilitarisée pour mieux militariser le monde, l’organiser, le contrôler. Dorénavant, le capitalisme est inséparable d’une gestion des flux. « La densification marchande, souligne l’auteur, désigne (…) un phénomène à la fois technique et économique de multiplication d’infrastructures, de technologies de communication et de transport, qui servent la massification de la présence, dans l’espace socio-naturel et mental, de matières liées à l’exaspération des logiques marchandes à l’échelle mondiale. »
Nous l’avons dit, ces techniques s’appliquent également aux hommes, et notamment aux migrants. En Italie, en Grèce, des hot spots se multiplient sur les îles de Lampedusa et Lesbos pour mieux gérer les flux migratoires, à leur arrivée sur le territoire européen. Dès lors, il s’agit d’orchestrer leur « accueil » par le fait de les enregistrer, de les maintenir en centre de rétention et de les transférer de centre en centre, pour mieux les surveiller sans pour autant les accueillir réellement. On parle alors d’un régime de « rétention par la mobilité » : « La gestion des flux de personnes est ainsi une caractéristique essentielle des politiques migratoires, qui interviennent sur les trajectoires en tant que celles-ci relèvent d’un flux que l’Union aurait à “traiter” ou à “gérer”. Ce mode de gestion met en lumière que la pensée logistique exerce un contrôle sur le mouvement, sans viser à y mettre fin, en le stimulant, en l’aiguillant, en le quadril lant. »
Côté économie mondiale, la Banque mondiale publie depuis 2007 un indice de performance logistique « Connecting to Compete », pour classer les pays. Nulle surprise, les plus riches sont ceux qui affichent le meilleur indice d’optimisation logistique : « Les critères d’évaluation de la performance logistique d’un pays placent au cœur du débat la facilité et la rapidité du transport (…), l’efficacité des douanes et du contrôle frontalier, la qualité de l’infrastructure liée au commerce et au transport, la facilité d’expédition à l’international, la compétence des services logistiques, la traçabilité des cargaisons, la régularité et la ponctualité des livraisons. » Derrière cette rentabilité du mouvement, un monde « moral » surgit : celui de la transparence et de la traçabilité totales.
La chronique de Cynthia Fleury L'Humanité
Colère sur les salaires
ChroniqueJean-Christophe le DuigouElément clé du débat des présidentielles, la question du pouvoir d’achat, est en tête des préoccupations des Français. A tel point qu’aussitôt réélu, Emmanuel Macron se voit obligé d’annoncer un train de mesures destinées à « atténuer le choc de la reprise de l’inflation sur le revenu des ménages ». On est cependant loin d’une conversion du « nouvel élu » qui sous-estime les conséquences de la longue stagnation des salaires et qui prétent traiter la déstabilisation des budgets des familles populaires due à la reprise de la hausse des prix par quelques mesures ponctuelles.
Si 7 français sur 10 « estiment avoir perdu du pouvoir d’achat », le gouvernement, jusque dans la dernière période, a nié cette dégradation. S’appuyant sur les données de l’INSEE, c’est-à-dire les chiffres pour 2020, dernière année complète connue de la Comptabilité nationale, il affirmait : « En 2020, le revenu disponible brut des ménages (RDB) a progressé de 0,4 % ». Ajoutant : « Le pouvoir d’achat a progressé deux fois plus vite de 2017 à 2022 que sous les deux quinquennats précédents »1
Ces affirmations résonnent comme autant de provocations dans des millions de foyers pour lesquels les fins de mois n’ont jamais été aussi difficiles. On est bien loin, avec ces chiffres, de la perception qu’ont les ménages de l’évolution de leur pouvoir d’achat et qu’expriment nombre de mobilisations dans les entreprises.
Cette hausse du RDB, mesurée pour l’ensemble des ménages, ne tient compte ni de la croissance de la population ni de l’évolution de la taille ou de la structure des ménages. Le biais est si gros que l’INSEE le corrige spontanément. En prenant en compte les paramètres cités, le pouvoir d’achat par ménage non seulement ne progresse plus, mais a même baissé de 0,2% en 2020 !
Par ailleurs quand 4 salariés sur 10 n’ont chaque année aucune hausse de rémunération, l’évolution moyenne ne veut plus rien dire. Le retour de l’inflation renforce les inégalités préexistantes, amputant proportionnellement davantage le budget des familles modestes en raison de la flambée du prix du carburant, du prix des loyers et du prix de certains produits alimentaires. Peut-on accorder une signification à une moyenne qui agrège la rémunération de Monsieur Tavarès (19 millions d’euros) et celle de tous les PDG, à celle des salariés du rang, déformant de fait le calcul de l’évolution moyenne des rémunérations ?
La rémunération des salariés, dans ses deux composantes que sont le salaire d’une part et les cotisations sociales d’autre part, recule fortement : -3,9%. Le salaire, reconnaissance du travail, ne représente plus que 47,5% du revenu des ménages, ménages qui n’ont jamais été autant dépendant des prestations sociales et des conditions de leur revalorisation. Retrait, invalidité, chômage partiel, et nouvelles allocations « prime inflation », « prime Macron », « chèque énergie » qui n’apportent qu’une aide temporaire et limitée.
Si les salariés ont donc quelques raisons d’être fâchés avec de telles statistiques, c’est que celles-ci sont loin de refléter la réalité. Et que l’on ne nous parle pas de « subjectivité » comme l’ont défendu les gouvernements successifs voulant se débarrasser du problème des salaires2. Quand le salarié revendique une amélioration du pouvoir d’achat, et réclame une augmentation de salaire pour pouvoir vivre dignement de son travail, il souhaite aussi la garantie qu’il conservera dans le futur son emploi et sa place dans la société productive. Plus que jamais apparait la nécessité de bâtir une Sécurité sociale professionnelle, un nouveau système de garanties sociales visant le dépassement du marché du travail, et allant au-delà de ce qui avait été conquis au moment du Front populaire, de la Libération ou de mai 1968.
1 Rapport économique et financier annexé au projet de loi de finances pour 2022
2 Les salariés étant à leurs yeux « plus sensibles aux hausses de prix qu’aux baisses » et « plus marqués par les années de stagnation des salaires que par les périodes de hausse des rémunérations ».
Salaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !
ChroniqueFrancis Wurtz« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».
Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.
Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?
« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine L'Humanité
Les positions occidentales ne font pas l’unanimité
ActuGuerre en Ukraine Tandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.
Nadjib TouaibiaLa guerre en Ukraine qui fait rage depuis plus de 70 jours avec des frappes russes dévastatrices marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils. L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.
L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.
Dans un entretien publié dans le Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »
Une neutralité lourde de ressentiment
Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».
Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.
Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.
L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les alliances traditionnelles.
Guerre en UkraineLula L'Humanité
Il y croit ?
BilletMaurice UlrichFrançois l’a dit dans une interview exclusive publiée mardi dans le Corriere della Sera, il veut aller à Moscou pour demander à Vladimir Poutine d’arrêter la guerre. C’était sans doute plus facile pour Moïse d’engloutir dans la mer Rouge les chars du pharaon. « Le pape, combien de divisions ? » aurait dit Staline en son temps. Poutine doit s’en souvenir. Dans ce même entretien, François, qui ne se prononce pas sur les livraisons d’armes à l’Ukraine, n’en dénonce pas moins et une nouvelle fois leur commerce, « un scandale ». Le voilà encore qui fait son gauchiste. Les vendeurs ne sont pas les utilisateurs. La France, troisième pays exportateur au monde, équipe aussi bien l’Inde que le Pakistan, en conflit permanent. Son canon Caesar, réputé le meilleur du monde et qui permet à l’Arabie saoudite de bombarder à longue portée des villages du Yémen, va aussi bien être livré à l’Ukraine, où les chars russes sont équipés de matériel français. Il est sympathique, François, avec de bonnes intentions, mais parfois on a l’impression qu’il croit au bon Dieu.
pape françoisGuerre en UkraineVladimir Poutinearmement L'Humanité
Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix
ActuRéunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.
Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.
Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.
Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.
Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.
Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.
Antoine Poncet
Guerre en Ukraineinflationpétroleopep Le Figaro
Investiture de Macron: cérémonie des adieux ou chant du départ?
Guillaume TabardANALYSE - Après le discours bâclé de la tour Eiffel, le président réélu doit aux Français un discours inspiré.
Dans le passionnant documentaire de Patrice Duhamel et Gabriel Le Bomin, sur les cent premiers jours des présidents, diffusé la semaine dernière sur France 2, Nicolas Sarkozy a cette réflexion: «En arrivant, j’ai dit à mes équipes: on démarre à fond, et on accélère après.» Deux semaines après sa confortable réélection, Emmanuel Macron donne l’impression de retarder le moment où il commencera son second quinquennat.
La cérémonie d’investiture de ce samedi ne servira pas non plus de coup d’envoi. Ce n’est certes pas le lieu, ni le moment. Le moment est protocolaire, pas programmatique. Le discours du chef de l’État ne sera pas un discours de politique générale, même si la solennité n’exclut pas de fixer un cap ou d’exalter une vision. Il est évident aussi qu’un mandat de renouvellement ne suscite ni l’attente ni l’émotion d’un mandat de lancement. Mais à quelques heures de la remise du collier qui portera le quatorzième médaillon de l’ordre de la Légion d’honneur, celui de la connaissance du monde, il est permis de se demander si Emmanuel Macron vivra une cérémonie des adieux ou entonnera un chant du départ. Adieux au quinquennat qui s’achève ou départ du quinquennat qui commence?
À lire aussiRemaniement: décidé à prendre son temps, Emmanuel Macron fait languir Castex et ses ministres
Le choix qu’il a fait de se donner jusqu’au 13 mai pour désigner un nouveau premier ministre est un embryon de réponse. Cela a été suffisamment souligné: contrairement à Mitterrand et Chirac, Macron n’a pas été réélu au terme d’une cohabitation ; il n’y avait donc pas d’urgence à mettre en place un nouveau gouvernement. La seule situation analogue est celle du général de Gaulle se succédant à lui-même en 1965 en disposant d’une majorité homogène. En gardant le même premier ministre, ce qui lui permettait d’étirer le calendrier autant qu’il le voulait, de Gaulle a renommé Pompidou le 8 janvier 1966, soit vingt jours après sa réélection. Macron prendra le même temps - sans l’alibi de la trêve de Noël et du jour de l’An -, alors qu’il entend, lui, désigner un nouveau titulaire à Matignon. Comme s’il retardait le plus possible le moment d’ouvrir le deuxième acte.
Un tel délai pourrait se comprendre. D’un point de vue physique, déjà, pour reprendre des forces après une présidence accaparante et fatigante, même pour un quadragénaire. Une campagne aussi peut être harassante, même si celle-là fut courte pour le sortant. D’un point de vue psychologique, aussi, un temps d’introspection n’étant pas inutile avant d’attaquer une nouvelle étape.
À lire aussiPremier ministre, nouveau gouvernement, investitures... Emmanuel Macron joue la montre
Emmanuel Macron ne s’est cependant pas placé dans cet état d’esprit. L’ancien élève des jésuites sait qu’une simple journée de travail à la Lanterne ne peut pas tenir lieu de retraite de discernement. Il est certes à la manœuvre: l’annonce surprise de l’architecture de la future majorité juste au lendemain de l’accord à gauche en est la preuve. Mais c’est le stratège et non le tacticien qui est maintenant attendu. En 2017, un projet clair avait permis un coup d’envoi clair aussi. En 2022, le danger serait qu’une campagne plus flottante conduise à une présidence flottante. Après le discours bâclé de la tour Eiffel, le président réélu doit aux Français un discours inspiré. Sera-ce celui de ce samedi?
À VOIR AUSSI - Une rose, une lettre, une visite... Quels ont été les premiers gestes des présidents de la République?
Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives 2022: Marlène Schiappa ne sera pas candidate
Plusieurs membres du gouvernement se préparent à candidater aux législatives de juin. Mais la ministre déléguée à la Citoyenneté indique qu'elle ne briguera pas un siège de député.
L'Humanité
Armement. Un bras de fer allemand à l’issue cruciale pour l’Europe
ActuFace à une frénésie va-t-en-guerre qu’amplifie un parti écologiste rhabillé en vert olive, des intellectuels, des pacifistes, des Verts dissidents et le philosophe Jürgen Habermas se mobilisent.
Bruno OdentDepuis plusieurs semaines, l’Allemagne est l’objet des pressions internes et externes les plus fortes pour livrer toujours plus d’armes lourdes à l’Ukraine. Le chancelier, qui y a longtemps résisté, a finalement décidé d’y répondre partiellement en autorisant l’expédition de chars Gepard munis de système de défense antiaérienne. Mais le harcèlement continue. Dans les médias, au Bundestag, où Friedrich Merz, le nouveau patron ultraconservateur de la CDU, se répand avant un déplacement à Kiev en surenchères exigeant un plus fort engagement militaire allemand sur le terrain. Surtout, le chancelier est appelé à en faire toujours davantage par ses alliés libéraux et verts de la coalition gouvernementale. Ce qui a fait sortir de ses gonds, ces tout derniers jours, un mouvement pacifiste allemand jusque-là paralysé mais déterminé désormais à tenir un bras de fer sur cet enjeu crucial.
Normalisation super-atlantiste
Les dirigeants et ministres écologistes sont particulièrement en pointe sur la normalisation super-atlantiste de l’Allemagne. En pleine cohérence avec la ligne adoptée durant la récente campagne pour l’élection du Bundestag par Annalena Baerbock, la candidate des Verts à la chancellerie, devenue entre-temps ministre des Affaires étrangères. Elle qui développa une rhétorique lourde en pleine harmonie avec celle de Joe Biden sur les autocraties. Ce qui la conduisit à plaider la nécessité d’un « changement de cap » pour une démocratie allemande qui ferait preuve d’une « trop grande complaisance » avec ces régimes. Et de cibler alors surtout la Chine, premier partenaire commercial de l’Allemagne.
Depuis la guerre en Ukraine, la ministre et la direction des Verts ont mis les bouchées doubles. Ils se revendiquent d’un « changement d’époque » (Zeitenwende) pour l’Allemagne, annoncé par Berlin dès le 27 février. La formule vaut sur tous les plans. Politique et économique, avec un formidable renforcement de la relation Berlin-Washington. Et sur le plan militaire, avec la dotation supplémentaire de 100 milliards d’euros attribuée à l’armée fédérale, la Bundeswehr, soit bien au-delà des 2 % du PIB exigés par l’Otan.
100 milliards pour la Bundeswehr
La métamorphose la plus radicale se produit chez Die Grünen (les Verts), nés, il y a quarante ans, des immenses rassemblements pacifistes contre le déploiement, en pleine guerre froide, des missiles états-uniens Pershing sur le territoire de l’Allemagne de l’Ouest. Au point que le magazine Der Spiegel met cette semaine à sa une « des écologistes vert olive », avalisant non seulement une hausse sans précédent du budget militaire, mais plaidant plus fort que les autres lors d’un mini-congrès en fin de semaine passée, pour la livraison des armes lourdes les plus sophistiquées. Comme ces Panzer Leopard qu’opportunément le fabricant, le groupe Rheinmetall, se dit prêt à livrer rapidement à Kiev, moyennant une formation des soldats ukrainiens sur le territoire allemand.
Ces derniers jours cependant, une forte réaction est enfin venue contre la poursuite de cette fuite en avant va-t-en-guerre. Au sein du parti vert, quelques courageux refusent de se joindre à la litanie du surarmement entonnée par leur direction. Tel Philipp Schmagold, une figure militante du Land de Schleswig-Holstein, qui s’interroge : « Qu’aurait-on pu faire pour le climat, le social ou les services publics avec les 100 milliards accordés à la Bundeswehr ? » Mais de telles personnalités semblent, hélas, devenues très minoritaires dans le parti.
En revanche, une lettre ouverte au chancelier lancée par 28 intellectuels et artistes pour que Berlin renonce à envoyer davantage d’armes lourdes en Ukraine fait énormément de bruit, dépassant en seulement quelques jours le seuil des 200 000 signatures. Elle demande au chancelier Scholz de rester sur sa position initiale et « d’éviter le risque d’un élargissement de la guerre à toute l’Europe, voire d’une Troisième Guerre mondiale ». Et plutôt que de se laisser entraîner dans une escalade militaire, de contribuer « à ce que l’on en vienne aussi vite que possible à un cessez-le-feu, à un compromis que les deux côtés puissent accepter ».
Le grand philosophe Jürgen Habermas est sorti également de sa réserve pour crier « casse-cou » et dénoncer, dans un article paru dans la Süddeutsche Zeitung, « une frénésie au ressort exclusivement émotionnel » qui pourrait avoir les plus graves conséquences. En dépit d’« écolos vert olive », le pacifisme allemand n’a pas dit son dernier mot. Crucial et vital pour l’avenir de l’Europe et de l’humanité.
Guerre en Ukrainearmementventes d'armesAllemagne L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine, trêve humanitaire à Marioupol. L'actualité du 5 mai
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.
L'Humanité
Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes
ActuLe premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.
Lina SankariHarinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »
Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays
La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus », détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.
Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.
Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre
Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.
indeRéchauffement climatiquepaysanssécurité alimentaire Le Figaro
Législatives 2022 : Mélenchon ne sera «vraisemblablement» pas candidat à sa réélection
John TimsitInvité du 20h de France 2, le leader insoumis, qui brigue Matignon, considère que sa présence sur les bulletins de vote n'était «pas nécessaire».
C'est presque un non. À cinq semaines des élections législatives et alors que Jean-Luc Mélenchon a lancé entre les deux tours de la présidentielle sa campagne pour être premier ministre, l'Insoumis a annoncé vendredi soir qu'il ne sera «vraisemblablement» pas candidat au scrutin de juin, qui aura lieu les 12 et 19 juin. Invité du 20h de France 2, le leader insoumis a considéré que sa présence sur les bulletins de vote «n'était pas nécessaire». «Six premiers ministres sur vingt-quatre ne l'étaient pas (candidat, NDLR). Et d'ailleurs le dernier. Monsieur Castex : il avait une légitimité populaire parce qu'il est maire de Prades. Il avait eu 1000 voix pour ça, analyse le député sortant de Marseille. Moi, j'en ai eu 7,7 millions il y a tantôt un mois. On peut penser que j'ai une légitimité populaire suffisante pour pouvoir dignement représenter le pays.»
À lire aussiLégislatives: la gauche se plonge dans l’inconnu de la campagne commune
Après la troisième place obtenue par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, récoltant 21,95% des voix, la France Insoumise et les autres formations de gauche, dont le PS, EELV et le PCF - ont durement négocié ces derniers jours tant sur les points programmatiques que sur la répartition des circonscriptions pour aboutir à un accord électoral. Jeudi soir, le Conseil national des socialistes a validé ce dernier, finalisant l'entente scellée entre les différentes formations. «C'est un réflexe de rassemblement face à un épisode annoncé de maltraitance sociale aggravée. (...). Nous eussions été en dessous de la main si on avait simplement continué les cortèges habituels. C'est un accord électoral. Quand on a commencé à discuter, on s'est rendu que nous n'étions pas conformes à la caricature que nous avions les uns des autres», pointe Jean-Luc Mélenchon.
À lire aussiPierre Jouvet, un socialiste dans l’enfer des négociations avec LFI
Alors que le dépôt des listes doit intervenir le 20 mai au plus tard, la gauche s'est donc précipitée et rangée derrière la France Insoumise, nouvelle force motrice de ce camp-là. «Dans les autres pays d'Europe, ils font des élections législatives et après ils cherchent une coalition, ça leur prend huit mois, nous c'est après l'élection présidentielle à toute vitesse, il a fallu régler en treize jours ce qui était des sources de conflits depuis dix ans», explique celui qui fut trois fois candidat à la présidentielle. Lequel annonce qu'en dépit de la coalition de la «Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale», «chacun (aura) son groupe (dans la prochaine législature, NDLR), sinon ça ne marchera pas.» Et d'ajouter que la future coalition «aura un groupe et des intergroupes. De même (qu'elle aura) un parlement politique commun en dehors de la structure institutionnelle.»
Législatives 2022: LREM devient «Renaissance», sur fond d'accord entre Ferrand, Bayrou et Philippe
Le chef de l'État a choisi de rebaptiser son parti. Un accord sur les investitures a été trouvé: le MoDem obtient au moins 101 candidats, contre 58 pour Horizons, sur 577 sièges.
Législatives 2022 : Emmanuel Macron a discrètement reçu Nicolas Sarkozy à l'Élysée mardi matin
INFO LE FIGARO - Une semaine après sa réélection, et à quelques jours de l'annonce des investitures de la majorité pour le scrutin de juin, le président de la République s'est entretenu avec l'ancien chef de l'État.
Programme de Mélenchon: une «soviétisation» de l’économie française à plus de 300 milliards par an
ANALYSE - Le programme économique porté par le leader de La France insoumise ferait fuir les capitaux, engendrant un fort ralentissement de l’économie. Et potentiellement son effondrement.
Le Figaro
Remaniement: le casse-tête de la représentation des alliés au gouvernement
Tristan Quinault-MaupoilDÉCRYPTAGE - La liste des aspirants ministres est longue chez les alliés d’Emmanuel Macron. À tel point que les Marcheurs de la première heure s’interrogent sur les maroquins qui leur seront in fine dévolus.
Les investitures aux législatives tranchées, place à la constitution du gouvernement. Nommer une nouvelle équipe en ménageant les innombrables chapelles de la majorité s’annonce ardu. Si la table du Conseil des ministres n’est pas extensible, les responsables de la majorité sont insatiables. L’annonce, jeudi, de la construction d’une confédération rassemblant les macronistes ne règle pas la question des équilibres gouvernementaux. Neuf entités tentent de se frayer un chemin jusqu’aux ministères. Des alliés les plus anciens aux structures les plus récentes. Sans compter, bien sûr, la société civile, appréciée par Emmanuel Macron, et la tentation d’obtenir de nouveaux débauchages à LR comme au PS.
À lire aussi«Renaissance»: ce que cache le nouveau nom de parti d’Emmanuel Macron
Le MoDem, qui a obtenu cinq maroquins à l’arrivée de Jean Castex, entend bien conserver son influence. Une fois les ministères obtenus, «le grand chef qui décidera qui y envoyer, c’est François Bayrou», s’amuse un bon connaisseur de la maison centriste. Le nom du député Jean-Noël Barrot revient avec insistance pour l’un des portefeuilles de Bercy. Marc Fesneau, l’actuel ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et numéro deux du MoDem, serait en bonne position pour se maintenir dans l’exécutif. Ce qui aurait l’avantage d’ouvrir les portes de l’Assemblée nationale à sa probable suppléante aux législatives: Anne Gourault, la fille de l’ex-ministre Jacqueline Gourault (récemment nommée au Conseil constitutionnel). Quant à la secrétaire d’État Sarah El Haïry, elle incarne la nouvelle génération du MoDem et est appréciée de François Bayrou. Ce sera plus délicat pour Patrick Mignola, puisqu’il occupe aujourd’hui la stratégique présidence du groupe MoDem à l’Assemblée nationale.
Personne n’est à négliger. Pas plus les adhérents d’Horizons que ceux qui ont une sensibilité écologiste ou qui représentent une gauche de progrès. Nous ne sommes pas des ralliés de la dernière minute
Malgré des relations en dents de scie entre Édouard Philippe et Emmanuel Macron, Horizons n’est pas absent de la conquête des ministères. «La logique voudrait que tous les partis fondateurs de la confédération Ensemble! soient représentés et que l’on trouve des membres d’Horizons au gouvernement», observe un de ses dirigeants. Les maires Christophe Béchu (Angers) et Arnaud Robinet (Reims) sont souvent évoqués. Le premier serait intéressé par les questions liées aux transports, le second par les enjeux liés à la santé et la sensible réforme des retraites, si importante aux yeux d’Édouard Philippe.
«Personne n’est à négliger. Pas plus les adhérents d’Horizons que ceux qui ont une sensibilité écologiste ou qui représentent une gauche de progrès. Nous ne sommes pas des ralliés de la dernière minute», a rappelé l’édile de Nice Christian Estrosi dans nos colonnes mardi, interrogé sur la composition du prochain gouvernement. Spécialiste des sujets de justice, la députée du Val-d’Oise Naïma Moutchou, par ailleurs vice-présidente de la commission des lois, est citée, alors qu’elle est chargée du pôle idées du parti de droite.
À lire aussiChristian Estrosi au Figaro: «Je m’en vais de LR»
Édouard Philippe peut aussi compter sur le député Pierre-Yves Bournazel, avec qui il a négocié l’accord électoral, officialisé jeudi. Quant au sénateur Claude Malhuret, il a expliqué au journal La Montagne qu’il n’était pas prêt à quitter la présidence de son groupe de centre droit.
Épingle du jeu
Sur le flanc gauche, les ministres sortants de Territoires de progrès ont eux aussi envie de peser. Olivier Dussopt a l’avantage d’avoir l’attention du président de la République. Son parti est très bien représenté dans l’équipe sortante: d’Emmanuelle Wargon (Logement) à Agnès Pannier-Runacher (Industrie) en passant par Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères). Et la plupart veulent poursuivre l’aventure gouvernementale… Mais François Rebsamen et sa nouvelle Fédération progressiste pourrait tailler des croupières à Territoires de progrès. Dans son sillage, les maires Olivier Klein (Clichy-sous-Bois) et Patrice Vergriete (Dunkerque) ont pour eux d’être très appréciés en macronie.
Le président du Parti radical, Laurent Hénart, est lui aussi en campagne pour retrouver le gouvernement. L’ancien secrétaire d’État de Jacques Chirac a très tôt appelé à voter pour Emmanuel Macron et espère bien tirer son épingle du jeu. À moins que Nathalie Delattre, la secrétaire générale du parti et vice-présidente du Sénat, lui soit préférée.
À lire aussiLégislatives 2022: un proche d’Édouard Philippe part en dissidence contre la majorité
Il faudrait encore citer le président du parti de centre droit Agir, Franck Riester, qui mise sur sa discrétion et sa loyauté au chef de l’État pour décrocher un troisième ministère après la Culture et le Commerce extérieur. Quid d’En commun, le mouvement de la ministre de l’Écologie, Barbara Pompili, et de Refondation républicaine, celui de Jean-Pierre Chevènement? Toutes ces structures, plus ou moins solides et ancrées, ne seront pas récompensées. Mais la liste des aspirants ministres est longue chez les alliés d’Emmanuel Macron. À tel point que les Marcheurs de la première heure s’interrogent sur les maroquins qui leur seront in fine dévolus. D’autant qu’il est rarement de bon aloi de proposer un gouvernement pléthorique en début de quinquennat.
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: Mélenchon ne sera «vraisemblablement» pas candidat
Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives 2022: Marlène Schiappa ne sera pas candidate
Plusieurs membres du gouvernement se préparent à candidater aux législatives de juin. Mais la ministre déléguée à la Citoyenneté indique qu'elle ne briguera pas un siège de député.
L'Humanité
Ukraine. Joe Biden change de cap
ActuLes États-Unis ont écarté tout danger de frappe nucléaire. Ils débloquent pourtant des milliards de dollars et livrent de l’armement lourd à Kiev, au détriment de la recherche de négociations de paix.
Pierre BarbanceyC’était à la mi-avril. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait le monde « à se préparer » à une possible attaque nucléaire russe. Après tout, les déclarations de Moscou pouvaient et peuvent s’interpréter dans ce sens. Encore mercredi, au lendemain d’une réunion convoquée par Washington à Ramstein, en Allemagne, pour organiser le soutien d’une quarantaine de pays à l’Ukraine, Vladimir Poutine promettait une réponse « rapide et foudroyante » en cas d’intervention extérieure dans le conflit. Or, en mobilisant 40 pays et en prévoyant un budget de 33 milliards pour l’Ukraine (dont 20 milliards pour la fourniture d’armement, soit près de sept fois plus que les quantités déjà impressionnantes d’armes et de munitions déjà fournies à l’Ukraine depuis l’invasion russe), Joe Biden a choisi d’ignorer les menaces de Vladimir Poutine. L’administration américaine livre désormais de l’armement lourd à Kiev, comme de l’artillerie, des hélicoptères et des drones.
Les inquiétudes de la Maison-Blanche ont disparu aussi rapidement qu’elles étaient apparues, ce qui n’est pas étonnant à l’heure où le personnel politique états-unien fait le déplacement dans la capitale ukrainienne, à commencer par le secrétaire d’État Antony Blinken, ainsi que, dimanche, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, venue afficher une solidarité « sans équivoque ». L’occasion pour le président ukrainien de remercier les États-Unis « de contribuer à protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale » de son pays.
« La Russie sera forcée d’admettre son échec »
Vendredi, un haut responsable du Pentagone a affirmé que Washington « ne pense pas qu’il y ait un risque d’usage d’arme nucléaire ou que le territoire de l’Otan soit menacé ». En revanche, le ministre de la Défense, Lloyd Austin, au retour de Kiev, s’est donné pour objectif de « voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine ». L’AFP cite Gideon Rose, du Council on Foreign Relations à New York : « Moscou n’utilisera pas d’arme nucléaire pendant le conflit », affirme-t-il dans la revue Foreign Affairs.
Pour mieux comprendre la stratégie américaine en cours, le site progressiste CounterPunch émet l’hypothèse suivante : « Au maximum, les États-Unis espèrent que la Russie sera incapable d’assurer le contrôle de la région du Donbass et de la côte d’Azov et sera à ce point punie qu’elle sera forcée d’admettre son échec et de retirer ses forces, mettant très probablement en péril l’emprise de Vladimir Poutine sur le pouvoir. Au minimum, le régime Biden veut que l’Ukraine fasse assez bien sur le terrain pour contraind re les Russes à un match nul et les forcer à négocier à des conditions très favorables à Kiev. » L’auteur de l’article, Richard Rubenstein, évoque la possibilité de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, idée jusque-là totalement exclue. Il insiste : « Biden et son équipe veulent maintenant que la guerre se poursuive pendant plusieurs mois au moins. »
Live. Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences
On se trouverait donc à un tournant d’une guerre déclenchée il y a plus de deux mois par la Russie. L’envoi d’armes ne peut que la relancer sans même ouvrir une porte de sortie dans le cadre de négociations qui stagnent. « Les victimes actuelles de la guerre sont les Ukrainiens et les Russes ; ses victimes potentielles, si cette escalade continue de s’aggraver, sont les peuples d’Europe et du monde, dit Rubenstein. Il est certainement temps que toutes les parties concernées prennent du recul par rapport au précipice, s’assoient avec le secrétaire général (de l’ONU – NDLR) Guterres et discutent raisonnablement de leurs besoins et intérêts légitimes. »
Guerre en UkraineÉtats-Unis L'Humanité
Ludmila Oulitskaïa : « Cette guerre avec nos frères est épouvantable »
EntretienDe passage à Paris, la romancière russe évoque son recueil de nouvelles, le Corps de l’âme. Elle a dû quitter Moscou pour Berlin dès l’annonce de l’invasion de l’Ukraine, mais espère, sans trop d’illusions, pouvoir rentrer chez elle.
Muriel SteinmetzLa romancière russe Ludmila Oulitskaïa est venue à Paris à l’occasion de la publication, en France, de son recueil de nouvelles le Corps de l’âme (1). Les femmes y sont au premier plan. On découvre, par exemple, deux homosexuelles, l’une d’origine azérie, l’autre arménienne, mariées ensemble à l’étranger. L’une va mourir… Une femme, mi-balte, mi-polonaise, dont la mère s’est suicidée comme Anna Karénine, découvre l’amour sur le tard avec un neurologue juif. Quand il meurt, la tentation du suicide s’impose à elle… Ces nouvelles, jusque dans la noirceur, sont empreintes d’humour et parfois nimbées d’une aura métaphysique.
Ludmila Oulitskaïa, grande voix de la littérature russe contemporaine, très lue dans son pays natal, partout traduite, est titulaire de nombreuses récompenses en Russie et ailleurs (en France, en 1996, son roman Sonietchka obtenait le Médicis étranger et, en 2011, lui était attribué le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes). Tout récemment lui a été décerné le prestigieux prix espagnol Formentor de la littérature.
Elle est née en 1943, dans l’Oural, où s’étaient réfugiés ses parents moscovites. En 2012, dans Détritus sacrés, elle se décrivait « comme la dernière juive d’une famille assimilée ». Elle a été biologiste généticienne, licenciée pour faits de dissidence, sa machine à écrire professionnelle ayant servi à composer des « samizdats » (ouvrages clandestins). Dès lors, elle a écrit, pour la radio, le théâtre, des nouvelles, des romans. Son engagement contre l’homophobie lui a valu, en 2016, d’être attaquée par de jeunes militants pro-Poutine. Le 25 février, dans une tribune publiée dans l’Obs, elle affirmait d’emblée éprouver « de la douleur, de la peur, de la honte » à cause de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. « Il faut absolument, disait-elle, stopper cette guerre qui se déchaîne de plus en plus à chaque minute qui passe et résister à la propagande mensongère dont tous les médias inondent notre population. » De cela aussi, elle nous parle.
La suite de récits présents dans le Corps de l’âme s’attache à de multiples portraits de femmes, confrontées à différentes formes d’adversité sociale dans la société russe. Peut-on dire qu’il s’agit là d’un manifeste féministe implicite ?
Il ne s’agit pas d’un manifeste féministe. Le féminisme en Russie et le féminisme en Occident sont deux choses complètement différentes. En Occident, les femmes se sont battues pour avoir l’égalité des droits avec les hommes, tandis qu’en Russie, c’est purement et simplement une question de survie. La Russie est un pays où les femmes ont beaucoup d’importance, ne serait-ce que d’un point de vue démographique. Sur le plan géographique aussi, il y a toujours eu plus de femmes que d’hommes…
La plupart de vos personnages de femmes sont issus de minorités ethniques, c’est-à-dire non russes d’origine. Que signifie, à vos yeux, une telle diversité ?
Lorsque j’étudiais à l’université, j’avais des relations avec des personnes des différentes Républiques de l’Union soviétique. Il y avait là quantité d’ethnies. Je côtoyais des Asiatiques, des Caucasiens, des gens de l’Oural. Il y avait aussi des étudiants d’Amérique du Sud ; un garçon de Cuba, une fille du Venezuela. Chacun s’intéressait aux autres. Il n’y avait pas une ombre de nationalisme ou de racisme. Juste un intérêt réciproque pour des cultures différentes.
La complexité des rapports dans la société russe, que vous abordez sous l’angle féminin, s’avère en rupture avec l’image qu’on se fait de votre pays, qu’on imagine volontiers essentiellement axé sur la force virile…
D’abord, j’écris sur ce que je connais le mieux. L’importance de la virilité, à laquelle vous faites allusion, est fausse en réalité. Il se trouve seulement que les hommes sont beaucoup plus visibles que les femmes. Lorsqu’on considère les représentants du pouvoir, on ne voit que des cravates et des costumes. Il n’y a même pas, dans les structures dirigeantes, un pourcentage décent de femmes.
Si votre écriture apparaît délibérément réaliste dans la description, il y a, par à-coups, des phases oniriques inattendues. Peut-on parler d’un réalisme poétique ?
Je ne suis pas contre ! Je prends, avec plaisir, cela pour un compliment.
Cela passe-t-il en effet par « l’âme », notion devenue rare dans la littérature occidentale ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?
Cela me plaît qu’un autre monde se reflète parfois dans ce que j’écris. Chaque art possède son domaine de possibilités. Certaines choses peuvent être dites avec des mots. D’autres ne le sont que par la musique ou la peinture. Ce sont là différentes façons de percevoir le monde. Le mot « âme », je le comprends dans le sens d’essence d’une personne. Nul ne peut dessiner un atlas de l’âme, il ne nous est donné que d’entrevoir parfois une zone frontalière. Cette frontière entre le corps et l’âme me fascine. S’en approcher est risqué et dangereux.
Dans l’une des nouvelles, on sent passer l’ombre de la guerre, celle d’Irak, qui atteint le mari, kurde, d’une de vos héroïnes. Cela nous amène à aujourd’hui, dans celle d’Ukraine. Qu’en pensez-vous ?
C’est épouvantable. Cette guerre est difficilement admissible parce qu’elle a lieu avec nos frères. Qui plus est, avec nos frères aînés, pas nos cadets. Ce que l’on appelle aujourd’hui la culture russe est née de la Russie kievienne. C’est une folie.
Vous vivez à Berlin et vous connaissez profondément l’état mental de la société russe. Que dire de la catastrophe en cours ?
Cela fait plus de deux semaines que j’habite à Berlin. Mon fils aîné m’a acheté un billet et m’a mise dans l’avion avec mon mari. Je n’ai même pas eu à prendre la décision. Il m’a dit : « Fais ta valise. » En quelques heures, c’était plié, je suis partie et je n’ai rien emporté.
En Russie, les gens ont différentes façons de voir les choses. Plus les semaines passent, moins nombreux sontceux qui peuvent accepter cette guerre. Le pouvoir officiel disait préparer une opération éclair, avec une victoire rapide. D’ailleurs, il n’utilisait même pas le mot « guerre ». Il parlait d’« opération spéciale ». Il n’avait pas du tout prévu la résistance de l’Ukraine. J’ai l’impression que ce conflit va se terminer bientôt. J’espère que ceux qui sont à la tête du pays vont retrouver leurs esprits et comprendre que continuer ne donnera rien de bon.
D’où venez-vous ? Quelles sont vos racines profondes ?
Je viens du milieu de l’intelligentsia juive moscovite. Dans ma famille, je suis de la quatrième génération de gens instruits. Ma grand-mère a terminé le lycée et parlait français et allemand. Toute ma famille a reçu une éducation secondaire. La plupart du temps, les hommes de ma branche ont eu une culture technique, scientifique. Les femmes aussi. Ma mère était biologiste, et je suis biologiste moi aussi.
À quand remonte votre séparation intime d’avec la société soviétique, puis russe ?
Depuis toujours ! À 10 ans, je savais que je ne faisais pas partie de cette société. Il y avait eux et puis nous. J’ai toujours eu de la répulsion pour toute forme de pouvoir. Mes deux grands-pères ont souffert dans les camps sous Staline.
Vous êtes considérée comme une grande écrivaine en Russie ? Avez-vous déjà subi la censure ?
J’ai de très grands tirages, en effet. Je n’ai jamais eu affaire à la censure, sauf une fois. On m’a fait changer un très gros mot contre un mot moins obscène. La censure est extrêmement dure et verrouillée pour les mass media, les radios, les télévisions, les journaux. En revanche, personne ne fait attention à la littérature. Jusqu’à très récemment, le pouvoir ne prêtait pas attention aux livres.
La littérature russe a-t-elle la même importance que jadis ?
La littérature ne compte pour rien dans un monde où la télévision est très importante, les gens utilisent davantage leurs yeux et leurs oreilles pour s’informer. Cela ne me réjouit pas. Je préfère les écrits.
Sentez-vous la désinformation à l’œuvre ?
On vit à l’époque d’Internet. Toute personne qui veut savoir peut regarder sur le Net tant qu’ils ne le fermeront pas, ce qui reste une éventualité qui me fait peur. Les gens, dans leur immense majorité, regardent la télévision. Je ne sais pas ce qui se passe en province, mais ceux avec qui j’ai des rapports là-bas font appel à l’information sur le Net.
Les gens s’insurgent-ils, se terrent-ils à Moscou ?
Il y a de grandes différences d’une personne à l’autre. Le peuple est assez docile. Il semble en osmose avec le pouvoir. Il se sent lié à lui. On le dirait prêt à approuver ses agissements. C’est là une réaction qu’on voit partout et qui est assez générale, mais elle est superficielle. Quand on commence à discuter avec les gens de façon plus personnelle, on s’aperçoit que chacun a son propre point de vue.
Il faut savoir qu’en Russie, nous n’avons pas l’habitude d’exprimer personnellement ce que nous pensons. Durant toute l’époque soviétique, il y avait une sorte de sélection naturelle, je dirais quasi génétique, de l’homme moyen. Celui qui se distinguait, qui se faisait remarquer, était très mal vu. Il n’était pas du tout profitable de sortir de la masse. L’expression de Staline disant avoir créé « l’homme soviétique » est assez juste, mais sans doute pas au sens où il l’entendait. Il s’en enorgueillissait. Cela a donné un type d’homme extrêmement prudent, éduqué dans la peur, qui a l’habitude de dire « oui » et de donner son accord à ce qu’on lui ordonne. C’était un trait typique de l’homme soviétique. Le pouvoir, quel qu’il soit, dresse les gens.
Vous avez tout quitté en partant ?
De toute ma vie, je n’avais jamais débuté une de mes journées en écoutant ou en regardant les nouvelles. Aujourd’hui, je suis suspendue aux informations. La situation est totalement imprévisible. Quand les troupes russes sont entrées en Ukraine, il était évident que Poutine voulait aller vite, mais cela n’a pas marché. Actuellement, on n’a aucune idée de la manière dont les choses vont se terminer. Il est sûr que la Russie et l’Ukraine vont sortir profondément changées de cet affrontement terrible. Cela ne fait aucun doute. Le postulat que Russes et Ukrainiens sont des peuples frères va être détruit, peut-être même pour toujours.
Il y a quand même un point positif : les événements de ces dernières années ont permis à l’Ukraine de se former en tant que nation, de consolider son État. Mais le problème des relations entre les deux pays est inépuisable. Il y a énormément de liens familiaux entre Russes et Ukrainiens, surtout en Ukraine orientale. Je ne pense pas qu’il y aura une union forte à la fin, comme ce fut le cas au temps de l’Union soviétique. L’Ukraine va être scindée. La partie occidentale de ce pays a toujours été attirée par l’Ouest. Il y a une forte influence de la Pologne et des pays Baltes, lesquels sont considérés comme de grands voisins car ils ont été de grands empires. Impossible de savoir comment cela va s’agencer dans les décennies à venir.
Cette problématique sera très intéressante à analyser pour les sociologues, politologues et démographes. On peut espérer qu’il y aura enfin une résolution autre que guerrière. Il existe certains traits archaïques dans la mentalité russe. N’oubliez pas que c’est un immense territoire. Il est difficile de le tenir sans un pouvoir fort. C’est à la fois une particularité de la Russie et sa tragédie. Ce pays est si vaste qu’il est très délicat d’en faire un tout uni.
Quand l’effondrement de l’URSS a eu lieu sous nos yeux, il n’y a pas eu de grande guerre. Des conflits, certes, mais pas de guerre mondiale. Je souhaite, de toutes mes forces, que la prochaine chute de cet empire ait lieu de manière moins sanglante. Aujourd’hui, au XXIe siècle, on devrait tous pouvoir dire que la guerre est un phénomène archaïque.
Votre maison à Moscou est-elle vide actuellement ?
Non, elle est remplie de toutes mes affaires ! Tout est resté là-bas, même les petites cuillères en argent qui me viennent de ma grand-mère. Mon souhait le plus grand est de pouvoir rentrer chez moi. Mes amis sont là-bas. Là-bas, il y a toute ma vie.
LittératureRussielittérature russeGuerre en Ukraine L'Humanité
États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards
ActuLockheed Martin, leader mondial de l’armement, engrange de nombreuses commandes depuis le début de la guerre en Ukraine. Washington s’occupe de rendre profitable le chasseur bombardier le plus cher de l’histoire, dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée.
Christophe DeroubaixL’issue de la guerre déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine est toujours incertaine, mais on connaît déjà le nom du premier grand vainqueur : Lockheed Martin, et plus précisément sa tête de gondole, l’avion de combat F-35.
Depuis, les commandes pleuvent. Berlin a ouvert le bal, matérialisation de son virage atlantiste, alors qu’il était engagé avec Paris et Madrid dans le développement d’un avion de combat 100 % européen, le Scaf (système de combat aérien du futur), dont l’entrée en service prévue d’ici à 2040 pourrait bien être repoussée aux calendes grecques.
Ottawa est entré en piste dans la foulée : 88 avions pour un montant de 14 milliards d’euros. Fin 2021, Helsinki, avec 64 appareils pour 10 milliards d’euros, avait écrit son nom sur le carnet de commandes. Le tout au grand contentement du conseil d’administration et des actionnaires de Lockheed Martin, dont la crainte est pourtant absente de leur « business plan ».
Et pour cause : la réussite commerciale du produit phare – largement financé par des fonds publics – de la plus importante entreprise d’armement au monde (65 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 7 milliards de profits) est assurée par l’armée américaine – donc l’État fédéral –, qui planifie l’achat de 2 456 avions pour un montant de 400 milliards.
C’est d’ailleurs le gouvernement américain qui, dès 1993-1994, se trouve à l’initiative du projet de recherche – joint strike fighter – afin de mettre au point un avion de combat « multirôle », c’est-à-dire capable d’effectuer plusieurs missions (reconnaissance furtive, interception et attaque au sol, attaque sur une base aérienne terrestre ou sur un porte-avions).
GUERRE EN UKRAINE Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages sur les conséquences de ce conflit.
Car ce chasseur bombardier est amené à remplacer progressivement la « flotte » des différents avions en service aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays membres de l’Otan. Après une série d’essais, le prototype de Lockheed Martin X-35 est préféré au X-32 de Boeing. La multinationale s’associe alors à Northrop Grumman et BAE Systems, respectivement 4e et 7e vendeurs d’armes dans le monde.
En trente ans, les signaux sont passés au rouge les uns après les autres. Le programme accuse d’abord un retard (de sept ans en 2014). Puis des surcoûts absolument faramineux au point que, aux États-Unis, on parle de « trillion program » (1 000 milliards).
Acheter cet appareil, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington
Pour le budget états-unien, le coût global (développement, construction, exploitation, modernisation et maintenance) sur une période de cinquante ans se monte à 1 550 milliards de dollars… Si seulement le F-35 s’avérait l’avion miracle. Au contraire, il multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement, vulnérabilité à la foudre, etc.
Ce ne sont pas les concurrents qui font courir des fake news mais le Government Accountability Office, l’équivalent de la Cour des comptes, qui en dresse publiquement la liste, au fur et à mesure de la découverte de défauts, d’autant plus nombreux que chacune des trois versions possède les siens propres. L’addition s’alourdit, encore et encore, mais les ventes ne s’en ressentent pas : acheter des F-35, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington.
Loin d'être l'avion miracle, le F-35 multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement,...
Pour Peter Goon, directeur du think tank Air Power Australia, « ce programme a toutes les caractéristiques du système de Ponzi. Quand le produit ne fonctionne pas, recrutez autant de clients que vous pouvez, assurez la promotion de ce dernier du mieux que vous le pourrez, amassez autant d’argent que possible tant que le marché ignore ses défaillances ».
Avec la guerre en Ukraine, la file d’attente des clients s’allonge. Un seul revient sur ses prétentions d’achat : le gouvernement américain lui-même, qui a récemment annoncé qu’il allait réduire le nombre de F-35 acquis d’ici à 2035. Victime de son succès, Lockheed Martin n’arrivant pas à faire face à une demande croissante, les délais de fabrication s’allongent et la version Block 4, que le Pentagone considère comme la seule opérationnelle, ne sera ainsi pas disponible avant 2029.
L’armée américaine passe donc son tour jusqu’à cette date, laissant les pays alliés être livrés d’une version moins fiable. En 2018, « 70 % des revenus de Lockheed Martin venaient du seul gouvernement américain », selon le magazine marxiste Jacobin. Désormais, Washington invite gentiment les contribuables des pays alliés à mettre la main à la poche (110 à 130 millions l’unité) pour rentabiliser l’avion le plus cher de l’histoire.
États-UnisarmementGuerre en Ukraine Le Figaro
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Cyrille LouisREPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris sous-terrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
Envoyé spécial à Zaporijjia
Une plainte résonne au loin. «C’est une sirène?», interroge Anna, qui se fige un instant avant de se détendre, amusée par son erreur. «Je dois être l’une des seules personnes, dans ce pays, à ne toujours pas reconnaître leur son.» Et pour cause: au cours des deux mois qu’elle vient de passer enfermée dans les entrailles de l’aciérie Azovstal, au cœur de Marioupol, son quotidien ne fut rythmé que par le grondement des avions de chasse et le martèlement plus ou moins proche des explosions. «Au début, c’était toutes les trois ou quatre heures, si bien qu’on baissait souvent la garde entre deux frappes. Et puis, à partir de début avril, c’est devenu incessant», décrit la jeune femme, passée maître dans l’art de distinguer à l’oreille chaque munition de l’armée russe.
Avec son regard triste et ses longs cheveux abîmés par l’interminable séjour sous terre, Anna Zaitseva donne l’impression de flotter entre deux mondes. Un instant, elle sourit en évoquant les plus menus détails de sa captivité. Celui d’après, ses yeux s’embuent à l’évocation de son mari blessé et toujours captif dans le chaudron de Marioupol. «Je voudrais tant faire quelque chose pour le sortir de là, murmure-t-elle. Comment le monde peut-il laisser nos hommes mourir en silence?» Tout autour, dans ce hall d’hôtel de Zaporijjia, errent d’autres naufragés aux silhouettes lasses. Certaines femmes rescapées d’Azovstal se reconnaissent aux cheveux blancs qui ont repoussé, vers l’extrémité de leurs mèches, la teinture prune ou orange vif appliquée avant l’invasion russe.
À lire aussiGuerre en Ukraine: la confusion règne à Marioupol
Samedi 30 avril, alors que certains avaient perdu tout espoir d’échapper au déluge de bombes, ces civils enfermés depuis le début de la guerre dans les sous-sols de l’usine Azovstal ont pu embarquer à bord de bus affrétés par la Croix-Rouge et l’ONU. Au terme d’une inquiétante odyssée à travers les lignes russes puis ukrainiennes, ils sont arrivés lundi à Zaporijjia. Vendredi, un second convoi devait extraire des dizaines de civils encore piégés tandis que, selon l’armée ukrainienne, les bombardements redoublaient et que l’offensive russe se poursuivait au sol. À l’approche du 9 mai, date commémorant la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie en 1945, le pouvoir russe semble vouloir faire un symbole de la «libération» de la grande ville portuaire sur la mer d’Azov. «Imaginez cet enfer, a dénoncé jeudi le président Volodymyr Zelensky. Plus de deux mois de bombardements sans arrêt, avec la mort toute proche en permanence…»
Rares nouvelles
«L’enfer», pour Anna Zaitseva, a débuté le 25 février. Vus de son appartement, perché au neuvième étage dans un quartier résidentiel de Marioupol, les bombardements russes semblent encore assez distants. Mais son mari, qui a été employé deux mois sur le site de l’usine métallurgique Azovstal, a entendu dire que de vastes abris y ont été préparés dans la perspective de l’offensive russe. Alors il n’hésite pas. Lui a 22 ans, c’est un ancien militaire. Elle en a 24 et parle parfaitement le français, qu’elle enseigne depuis peu. Quant à leur fils, Slatoslav, il n’a pas encore 6 mois. «Sur le moment, on s’est dit que c’était le meilleur endroit pour mettre notre famille en sécurité, raconte Anna. Jamais on n’aurait imaginé qu’on allait vivre un tel cauchemar.»
J’ai dormi toutes ces nuits avec mon bébé dans les bras sur un sommier en bois, avec un tas de vestes de chantier pour seules couvertures
Avant de s’enterrer, les jeunes mariés rassemblent des réserves de nourriture, du lait en poudre et un stock de couches pour leur bébé, ainsi que de l’argent liquide et quelques bijoux en or, qu’ils prévoient de vendre en cas d’urgence. De quoi tenir une bonne semaine. L’abri est plutôt vaste mais il se remplit vite, et soixante-quinze personnes s’y entassent bientôt - essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées ainsi que deux chiens et deux chats. «Moi, je n’ai pas pris mes animaux de compagnie, soupire la jeune femme, car j’étais convaincue de pouvoir repasser les nourrir régulièrement.» Mais au bout de quelques jours, le monde d’Anna s’effondre. Son mari lui apprend qu’il va rejoindre le bataillon Azov pour participer à la défense de Marioupol contre les troupes russes. «Je suis devenue folle, sourit-elle avec le recul, et on a passé de longues heures à se disputer dans un coin de l’abri. Je pleurais et lui répétais: “tu dois rester avec nous pour t’occuper de ton fils!” Lui me répondait que son devoir était de protéger sa patrie…»
À lire aussiGuerre en Ukraine: où en est vraiment la bataille de Marioupol?
Privée de son époux, Anna n’en aura désormais plus que de rares nouvelles par le biais des soldats qui, à intervalles réguliers, rendent visite aux civils enterrés pour leur livrer des vivres et s’assurer qu’ils tiennent le coup. Car en surface, dès les premiers jours de la guerre, l’immense emprise industrielle a été transformée en camp retranché par le bataillon Azov. Cette célèbre unité, créée peu après la révolution de Maïdan (2014), est réputée pour ses faits d’armes durant la guerre contre les séparatistes de l’est du Donbass. «Que dire? Ils sont très courageux et ont pris soin de nous tout au long de ce calvaire», soupire Loudmilla, 65 ans, qui a traversé ces deux mois dans un autre abri avec quelque 200 personnes. Lors de ces brèves visites, on se parle peu. «Tout va bien, on se bat pied à pied mais il va falloir tenir encore un peu», lâche un jour un militaire. «Les gars d’Azov sont un peu fous. Ils n’ont pas de limite et c’est ce qui fait leur force, ajoute Anna Zaitseva, avec un soupçon de fierté. Même face à la mort, ils font l’impossible pour que nous puissions tous survivre.»
Neige fondue, prières et disputes
Le nombre d’abris, de même que leur emplacement sur le site d’Azovstal, est tenu secret. Tout juste l’ingénieur Igor Khadjava, qui y travaillait avant la guerre, accepte-t-il de préciser que celui où il a vécu avec sa femme et sa fille de 2 ans et demi-est aménagé, six mètres sous terre, dans un bâtiment construit en 1979. «J’ai participé à l’inspection de ces bunkers il y a deux ans, dit-il, et je peux vous dire qu’il y avait un sérieux besoin de les mettre aux normes, notamment les installations sanitaires. Malheureusement, les budgets nécessaires n’ont pas pu être débloqués…»
Dos au mur, les naufragés d’Azovstal apprennent à s’accommoder de conditions spartiates. «J’ai dormi toutes ces nuits avec mon bébé dans les bras sur un sommier en bois, avec un tas de vestes de chantier pour seules couvertures. Il faisait si humide et si froid, surtout dans les premières semaines…», raconte Anna Zaitseva, qui, une fois son stock de couches terminé, a dû se résoudre à langer le petit Slatoslav avec des sacs en plastique. Pour se nourrir, on cuisine sur un réchaud bricolé avec quelques parpaings et alimenté par un feu de bois. Des nouilles, des pommes de terre: les repas sont répétitifs mais la quantité suffit à nourrir les enfants trois fois par jour. «Pour les adultes, c’était plutôt deux fois vers la fin», glisse Loudmilla. Durant les premières semaines, un robinet permet aussi de faire un semblant de toilette. Puis il faudra apprendre à se contenter de neige fondue et de bouteilles d’eau gazeuse que les combattants ukrainiens ont stockée en quantité. Quant à l’éclairage, il est assuré de 9 heures à 21 heures par un groupe électrogène.
Ainsi s’organise, sous terre, la vie des naufragés d’Azovstal. Aux premiers jours du siège, chaque bunker a désigné un «chef» chargé de partager les tâches collectives. Le plus souvent, il s’agit d’un cadre de l’usine qui connaît les lieux et jouit d’un certain prestige. Les femmes, qui ne sortent presque jamais - certaines disent avoir revu la lumière du jour samedi dernier pour la première fois depuis deux mois - s’occupent de la cuisine, de la vaisselle, du nettoyage des sanitaires. Les hommes s’emploient à ravitailler les abris et à monter la garde contre d’éventuels voleurs. «Ça peut paraître fou mais, une nuit, quelqu’un est venu dérober 60 litres de carburant dans notre groupe électrogène.»
À lire aussiFrédéric Encel: «La prise de Marioupol masque une défaite stratégique pour Vladimir Poutine»
Le reste du temps, on s’occupe comme on peut. «J’ai passé des jours entiers à prier, raconte Ludmilla. Et aussi des nuits, parce qu’avec toutes ces explosions et cette peur qui ne voulait pas s’en aller, je n’arrivais pas à dormir.» Pour Viktoria, 51 ans, ce furent de longues heures de lecture. Quant à Tatiana Pavloska, 47 ans, elle s’est beaucoup occupée des enfants. «Il y en avait dix en âge de s’amuser ensemble dans mon abri, et ma fille de 10 ans a longuement joué avec eux à la maîtresse.»
Parfois, la cohabitation se tend. Ce n’est pas l’aspect de leur vie sous terre que les rescapés d’Azovstal évoquent le plus volontiers, mais Anna Vaitseva ne mâche pas ses mots. «Une grande partie des réfugiés soutenaient bien sûr nos soldats, dit-elle, mais il y avait aussi ceux qui défendaient la Russie, disaient du mal du bataillon Azov et l’accusaient d’être responsable de cette guerre. Pour la plupart, c’était des personnes âgées, des gens un peu perdus. Moi, ça me mettait dans une colère noire et, régulièrement, des disputes opposaient ces deux groupes.» Quand la pression monte trop, il arrive qu’une bagarre éclate. «Comme il n’y avait pas d’alcool dans l’abri, certains descendaient des bouteilles de désinfectant et, une fois ivres, pouvaient devenir très agressifs», poursuit Anna.
L’éprouvante succession des espoirs déçus fragilise aussi les esprits. Le 25 avril, une rumeur affirme que les Russes ont accepté de laisser sortir les civils d’Azovstal. Plusieurs heures durant, les armes se taisent tandis que les reclus préparent leurs affaires. Mais alors qu’ils s’apprêtent à sortir, un avion survole l’usine et lâche une bombe à proximité de l’abri. «Quatre de nos soldats, blessés dans cette explosion, sont venus se réfugier avec nous en attendant que ça se calme», raconte la jeune femme. Sous terre, certains craquent. Ils sont à court de force, mais pas tout à fait au bout de leur peine.
L’ouverture d’un couloir humanitaire, samedi 30 mars en fin d’après-midi, annonce une ultime épreuve. Seules une vingtaine de places sont disponibles à bord d’un premier bus, et le nombre de civils à secourir est beaucoup plus important. Mais, surtout, le temps presse. «Nos soldats sont venus nous dire qu’on avait dix minutes pour emballer toutes nos affaires, raconte Igor Khadjava, l’ingénieur. Ils nous ont aussi demandé de donner la priorité aux femmes et aux enfants. Mais, dans les faits, seuls les plus rapides ont pu prendre place à bord du bus. Pour ma part, j’ai préféré attendre le convoi suivant, qui partait le lendemain. Et puis il y a aussi ceux qui avaient trop peur, et ont fait le choix de rester dans leur abri, par crainte des soldats ennemis.»
À lire aussiGuerre en Ukraine: quelle serait la capacité de destruction d’une arme nucléaire tactique?
Après plusieurs heures d’attente, les premiers rescapés vont devoir se soumettre à un humiliant processus de «filtrage» par l’armée russe. Contrôle d’identité, relevé d’empreintes. Puis hommes et femmes sont séparés avant d’être soumis à une inspection plus minutieuse. «Ils sont convaincus que tous les combattants du bataillon Azov arborent des tatouages nationalistes ou nazis. Alors, ils m’ont fait me déshabiller pour vérifier que je n’en avais pas», raconte Anna avec une grimace de mépris. Enfin, vient l’heure de l’interrogatoire. «Ils m’ont posé de nombreuses questions sur mon mari et sur l’organisation des soldats sur le site d’Azovstal, mais j’ai joué l’imbécile», poursuit la jeune femme, qui assure, en revanche, avoir entendu certains rescapés fournir de précieuses indications à l’ennemi. «Après nous avoir longuement retenus, ils nous ont dit qu’on avait le choix entre partir pour l’Ukraine, gagner les zones du Donbass dont ils ont le contrôle ou rejoindre carrément la Russie. Quand j’ai vu que plusieurs personnes choisissaient la dernière option, j’ai été estomaquée…»
Les rescapés d’Azovstal, coupés du monde pendant deux mois, ont supprimé toutes leurs photos et «nettoyé» leurs réseaux sociaux avant de quitter l’usine. Mais à peine arrivés à Zaporijjia, ils ont été rattrapés par les morsures de la guerre. En se connectant à Facebook, Tatiana Pavloska a appris que son fils de 22 ans a été tué par une frappe russe le 15 mars à Marioupol. Loudmilla a découvert que ses deux petites-filles et leurs mères, transférées de force en Russie alors qu’elles cherchaient à quitter la ville, ont depuis pu rejoindre l’Allemagne et les Pays-Bas. Quant à Anna, elle a été terrassée d’apprendre la mort de sa professeur de français, Nathalia Loskoutova, après que son bras a été arraché par une bombe. Surtout, elle retient son souffle en pensant à son mari. «Je l’ai eu brièvement au téléphone avant-hier, murmure la jeune femme, dont le regard se voile soudain de larmes. Il m’a dit qu’il a été blessé à la jambe il y a un mois par une frappe russe, et qu’il est hospitalisé depuis dans un recoin d’Azovstal. Comme je lui promettais de faire l’impossible pour le sauver, il m’a juste répondu: “Le plus important, c’est de sauver notre pays”.»
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères a ainsi fait référence à la judéité du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Israël dénonce des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique».
Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain
ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.
Le Figaro
Comment Google, Apple et Microsoft veulent se débarrasser des mots de passe
Les trois géants de la tech se sont mis d'accord pour construire un système permettant de s'authentifier sans mot de passe.
La calvaire des mots de passe pourrait prendre fin d'ici un an: Google, Apple et Microsoft ont annoncé jeudi un accord pour construire un système permettant de s'authentifier sans avoir à mémoriser des séries de signes cabalistiques. «Avec la nouvelle fonctionnalité, les consommateurs pourront s'authentifier sur les sites internet et les applications mobiles facilement, sans mot de passe et en sécurité, quel que soit l'appareil ou le système d'exploitation», a résumé l'association FIDO Alliance (Fast Identity Online Alliance) dans un communiqué.
À lire aussiPiratés, oubliés, détestés... Pourquoi les mots de passe font de la résistance
Elle rassemble depuis 2012 des acteurs du secteur pour travailler sur des systèmes d'authentification communs. L'objectif, explique Google, est que les utilisateurs puissent se connecter à un service en ligne simplement en débloquant leur smartphone (via leur méthode habituelle : empreinte digitale, reconnaissance faciale, code de plusieurs chiffres...) Concrètement, un site web pourra demander à l'internaute s'il veut «s'authentifier avec ses identifiants FIDO». Ce message apparaîtra simultanément sur son téléphone, où l'utilisateur aura juste besoin d'accepter, en déverrouillant son écran, pour être connecté au site.
Mise en place dans les douze mois
Les smartphones conserveront ces identifiants codés, baptisés «passkey» (clef d'accès). Les trois géants des technologies se sont engagés à mettre en place ce nouveau système dans les douze mois, sur Android et iOS (les systèmes d'exploitation mobiles de Google et Apple), sur Chrome, Edge et Safari (les navigateurs de Google, Microsoft et Apple) et sur Windows et macOS (les systèmes d'exploitation de Microsoft et Apple pour les ordinateurs). «L'authentification avec des mots de passe uniquement est l'un des problèmes de sécurité les plus importants sur le web», note Apple dans son communiqué.
À lire aussiNetflix, Meta, Amazon, Google... Alerte pour les stars de la tech à Wall Street
Incapables de gérer autant de mots de passe différents, les individus réutilisent souvent le même, ce qui facilite les piratages de comptes, fuites de données et vols d'identité. «La nouvelle approche protégera du hameçonnage et la connexion à un service sera radicalement plus sûre que les mots de passe et d'autres technologies comme les codes uniques envoyés par SMS», ajoute le fabricant de l'iPhone. Les trois sociétés américaines ont fait leur annonce à l'occasion de la journée mondiale des mots de passe. Alex Simons, vice-président de Microsoft, a évoqué dans le communiqué de FIDO Alliance une «transition complète vers un monde sans mot de passe» où «les consommateurs prendraient l'habitude de s'en passer au quotidien».
Elon Musk obtient 7 milliards de dollars de financements en plus pour le rachat de Twitter
L'homme d'affaires a obtenu des fonds de la part de Sequoia Capital mais aussi de la plateforme de cryptomonnaie Binance.
Netflix, Meta, Amazon, Google... Alerte pour les stars de la tech à Wall Street
DÉCRYPTAGE - Une chute boursière a mis fin à l’irrésistible croissance des géants du numérique. Semant pour la première fois le doute chez les investisseurs.
Cryptomonnaies : ce que les nouvelles règles européennes vont changer
DÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.
L'Humanité
Comment endiguer la vague brune ?
AgorasLégislatives Le passage du seuil des 30 % par l’extrême droite aux deux tours de la présidentielle laisse augurer une entrée en force à l’Assemblée nationale. Une perspective qui interpelle l’ensemble de l’arc politique républicain.
Jérôme SkalskiAlain Hayot Ludivine Bantigny Alain Bergounioux Anthropologue, auteur de Face au FN, la contre-offensive (Arcane, 2014) Historienne, autrice de l’Ensauvagement du capital (Seuil, 2022) Historien, coauteur de Lettres sur la laïcité (Fondation Jean-Jaurès, 2019)
Qu’est-ce qui explique la popularité des idées avancées par l’extrême droite en France ?
Alain Hayot Depuis les années 1980, un nouveau discours d’extrême droite s’est progressivement imposé dans la société française au point de devenir, pour une part, hégémonique. De quoi est composé ce discours ? En premier lieu, d’un appel au peuple contre des « élites » aux contours si vagues, larges et confus que chacun peut s’y retrouver. D’un discours se voulant laïc mais en réalité raciste, xénophobe et néocolonialiste. Il est fondé sur la défense d’une identité nationale prétendument menacée par une immigration « massive » et « sauvage », et par un « grand remplacement » du Français, mâle, blanc et chrétien, au profit d’une croisade à l’envers venue du Sud et de l’Orient arabo-musulman. Cette nouvelle extrême droite va rayonner au-delà de ses rangs historiques et parvenir à gagner la bataille culturelle en « dédiabolisant » sa démarche et ses thèmes au point que les grands médias les reprennent comme des évidences.
Pourquoi ce discours a-t-il pris une dimension crédible ?
Alain Hayot Premièrement, parce que la brutalité des politiques néolibérales va provoquer une extrême précarisation sociale des classes populaires, en particulier des jeunes, au sein desquelles vont s’instaurer de fortes divisions et discriminations ethniques. Deuxièmement, du fait de la peur du déclassement qui s’est instaurée dans les classes moyennes, menacées pour certaines de prolétarisation. Troisièmement, du fait de l’individualisation des destins sociaux consécutive au délitement des solidarités anciennes et des services publics. Enfin, sur un terrain proprement politique, du fait d’une double fracture qui s’est opérée, d’une part entre les classes populaires et une gauche qui les a progressivement abandonnées à leur sort, d’autre part entre la population française en général et le monde politique en particulier, perçu comme très éloigné des préoccupations réelles. Le danger, c’est que cette extrême droite et cette droite extrême apparaissent comme la seule force alternative aux ravages causés depuis un demi-siècle par le capitalisme financier et mondialisé.
Quelles en sont les causes structurelles ?
Ludivine Bantigny Ce que je dirais prolonge un peu ce qui vient d’être dit par Alain. Les causes structurelles de ce phénomène sont liées à un certain stade du capitalisme qu’on a appelé le néolibéralisme, phase où l’État, au service des intérêts du capitalisme et du profit qu’il s’agit de faire pour lui, prend en charge un certain nombre de contre-réformes extrêmement violentes. La première de ces causes structurelles, c’est tout simplement le désespoir, la détresse sociale, le sentiment d’être abandonné, de voir toute une série de services publics délaissés, et d’être plongé dans le chômage, la précarité et la pauvreté. Le mouvement des gilets jaunes, de ce point de vue, a été comme un révélateur de cette situation de détresse sociale où des gens qui n’avaient pas la parole ont décidé de la prendre et se sont sentis légitimes à s’exprimer comme tels dans l’espace public. Ensuite, il y a une deuxième cause structurelle qui accompagne la première : ce sont les politiques qui ont été menées depuis le début des années 1980 et qui ont fait s’effondrer les espoirs qui étaient portés à l’égard de la gauche de gouvernement, laquelle développait des politiques qui n’avaient rien à envier à celles de la droite.
Le troisième facteur est beaucoup plus récent, c’est Macron lui-même, avec non seulement la brutalité de ses politiques, mais aussi sa condescendance, son mépris de classe, en fait, exprimés clairement avec des formules comme « les gens qui ne nous sont rien », etc. Couplés à des mesures se présentant symboliquement comme des gifles à chaque fois – la suppression de l’ISF, l’augmentation de la taxe sur les carburants, la diminution des APL, etc. –, il en a résulté le sentiment d’être humilié vécu par une grande frange des catégories populaires. La quatrième raison, c’est l’évolution du Front national-Rassemblement national lui-même, qui, à compter des années 1990, a opéré un tournant à 180° par rapport à la politique qui avait été celle du Jean-Marie Le Pen des années 1980, qui rêvait d’être une espèce de Reagan français. Voyant que l’extrême droite pouvait s’attirer les voix des déçus de la gauche, notamment dans les régions très ouvrières, saccagées par le chômage et la pauvreté, le FN s’est mis à parler de lui-même comme du parti des travailleurs et à procéder à tout un ensemble d’emprunts à des programmes qui, jusque-là, venaient de la gauche. Le programme de Marine Le Pen se présente aujourd’hui comme un mélange de libéralisme au service du capital, qui s’associe – comme c’est le cas souvent des programmes d’extrême droite et fascistes, sinon le fascisme ne peut pas avoir d’assise populaire – avec des mesures sociales. Face à cela, il y a une cinquième raison qui est une responsabilité politique et médiatique avec la façon dont Marine Le Pen a été prise dans en étau, finalement bénéfique, entre le gouvernement d’Emmanuel Macron, qui allait de plus en plus sur le terrain de l’extrême droite, et la fabrication médiatique d’un Zemmour qui, lui, pour le coup, s’est présenté comme un candidat ouvertement fasciste.
L’extrême droite a-t-elle procédé stratégiquement pour aboutir à ses fins ?
Alain Bergounioux Je ferai deux remarques. La première, c’est que, quand le Front national s’est constitué, essentiellement après sa naissance en 1972 jusque dans les années 1980, cela s’est fait sur la base traditionnelle de l’extrême droite française. Avec Jean-Marie Le Pen, c’était le libéralisme, avec un discours contre les fonctionnaires, contre la laïcité, etc. Ensuite, il y a eu une évolution à partir du début des années 1990, notamment avec le traité de Maastricht et le vote qu’il a révélé, qui a remis en cause le clivage droite-gauche. On peut remonter un peu plus loin si l’on veut, mais c’est le caractère anti-européen, anti-mondialisation et anti-immigration de son discours qui a commencé à trouver un écho populaire au-delà de ce qu’était l’extrême droite traditionnelle. Ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui a mené la dédiabolisation du FN mais les prémices ont commencé avec lui. À partir des années 2000, notamment de 2011, quand Marine Le Pen est arrivée, le FN a compris qu’il y avait autre chose qui permettait d’élargir ce qu’il était traditionnellement en s’orientant vers ce que j’appellerai une « droite radicale populiste », à l’exemple de ce qui se passait ailleurs en Europe. Pour ma deuxième remarque, je partirai de ce que dit Jean-Luc Mélenchon avec sa distinction entre « fâchés » mais pas « fachos » pour caractériser un grand nombre d’électeurs du FN et du RN. La bataille culturelle n’est pas perdue dans la société française parce que beaucoup d’électeurs du FN ou du RN, en réalité, ne partagent pas les valeurs des cadres du FN et encore moins celles d’Éric Zemmour, qui a repris, dans le fond, la tradition de l’extrême droite française et a ressuscité le Front national de Jean-Marie Le Pen des années 1980 sur bien des points. Parmi les 41 % d’électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen, on n’a pas 41 % de « fachos », loin de là. Dans la société française, il y a, en outre, des contre-tendances qui existent et qui sont réelles. Toutes les études faites sur les valeurs montrent qu’il y a plus de tolérance dans la société, contrairement à ce qu’on peut penser, notamment au sein des jeunes générations.
Comment faire face à cette situation, dans le contexte actuel, conduisant aux élections législatives et au-delà ?
Ludivine Bantigny Qu’est-ce qu’on peut faire ? D’abord, mener campagne le plus possible pour lever les illusions sur ce qu’est réellement l’extrême droite. Il faut aussi éviter d’utiliser le terme de « populisme ». En utilisant le terme de « populisme », on prive de légitimité la catégorie de peuple qui est éminemment politique. Ensuite, il faut aller à l’encontre de tout ce petit discours qui consiste à relativiser la caractérisation d’extrême droite à propos de Marine Le Pen et du RN, comme quand on entend Michel Onfray nous expliquer cela ou encore Marcel Gauchet sur le même sujet. La séquence que nous sommes en train de traverser doit nous permettre d’avancer sur la nécessité d’un véritable bloc de gauche et sur quelque chose qui ressemble à un rassemblement populaire. Il y a un espoir immense, comme en 1934, toutes proportions gardées, pour avancer sur un programme qui soit véritablement émancipateur, véritablement de justice sociale et engagé dans une logique anticapitaliste. Les enquêtes politiques le montrent : de plus en plus de gens se rallient à l’idée que le capitalisme n’est pas un bon système, que c’est un système prédateur. Comment pourrait-il en être autrement étant donné la situation, y compris de crise environnementale catastrophique dans laquelle nous nous trouvons ? Il faut avancer sur trois jambes, c’est-à-dire être extrêmement clair sur ce qu’est l’extrême droite – violente et liberticide –, montrer aussi ce qu’est le macronisme et développer une perspective réellement émancipatrice qui donne de l’espoir face à la détresse sociale avec un programme qui soit d’une vraie gauche et qui soit porteur de l’idée que des alternatives sont possibles et non pas utopiques ou lunaires.
Alain Bergounioux Si j’ai parlé de « droite radicale populiste », ce n’est pas pour atténuer la caractérisation d’extrême droite du RN et de Marine Le Pen, mais pour essayer de comprendre à quoi nous avons affaire. Dans le fond, qu’est-ce que Marine Le Pen promet ? Elle promet de raser gratis. Les électeurs n’ont pas vu ses contradictions et ses impossibilités : la question des cotisations sociales, l’oubli complet de la fiscalité avec cette mesure extraordinaire, par exemple, qui consiste à exonérer d’impôts les gens de moins de 30 ans, qu’ils soient traders ou garçons de café. Ils n’ont pas vu cela. Ils ont vu l’augmentation du Smic et la retraite à 60 ou à 62 ans. C’est cela, la première bataille qu’il faut mener : une bataille de démystification et de déconstruction pour montrer à des gens qui ont des difficultés que ce sont de fausses solutions. Créer une coalition de la gauche est aussi nécessaire. Dans ce cadre, on pourrait travailler vraiment à la déconstruction de toute la démagogie, de tous les mensonges et de toutes les impossibilités pratiques, économiques et sociales du programme de Marine Le Pen. Cela donnerait une petite chance de faire des résultats intéressants aux législatives, mais cela ne se jouera pas en quelques semaines. C’est peut-être la bataille des années à venir.
Quelles perspectives à gauche pour contrer la vague brune qui menace ?
Alain Hayot Tout d’abord, l’élection d’une Assemblée nationale au service exclusif du président de la République n’apparaît plus comme une donnée automatique. Cela demeure une hypothèse crédible mais il se peut que cela ne se passe pas comme ça. Pourquoi ? Parce que l’élection présidentielle a exprimé dans beaucoup de votes une immense colère sociale. Elle a révélé, en outre, non pas deux blocs politiques, comme l’affirment les médias, mais trois blocs, avec le retour inattendu d’une gauche globalement au-dessus de 30 %. Certes, si elle est encore très éclatée et très largement dominée par une seule force politique, la France insoumise, elle semble capable de se rassembler autour d’un triptyque social, écologique et démocratique qui peut lui permettre, l’avenir le dira, de prendre une nouvelle place politique. Mais, au-delà des législatives, il faut sur le long terme lancer les chantiers d’une contre-offensive face à l’extrême droite, mais aussi contre le macronisme, devenu aujourd’hui la figure principale de la droite française. Ces chantiers ne sont pas seulement des chantiers gouvernementaux élaborés au sommet et s’appliquant de manière verticale. Ils doivent être coconstruits sur le terrain, auprès des populations. La première est le chantier de la solidarité, qu’il faut instaurer dans chaque territoire pour répondre aux besoins sociaux des populations, repenser et reconstruire les services publics, lutter ensemble contre toutes les formes de racisme et de discrimination. Le deuxième, c’est le chantier de la démocratie et de la citoyenneté, parce qu’il faut repenser les formes et l’exercice des pouvoirs, et renouer les liens entre le politique, les élus et le tissu social. Enfin, le troisième chantier, c’est celui de la reconstruction proprement dite de la gauche sur la base de la reconnaissance de sa diversité – qui est une richesse et non un obstacle –, pour en finir ainsi avec toutes formes d’hégémonie. Sur la base aussi d’un véritable travail citoyen autour de l’élaboration d’un projet commun d’émancipation humaine fondé sur la rupture avec le capitalisme. Il s’agit, selon la formule de Ludivine, de recréer l’espoir qu’un autre monde est possible.
Extrême droiteLégislatives 2022alain hayotludivine bantigny L'Humanité
Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »
EntretienSelon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.
Florent LE DULudivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie
Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.
Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?
C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.
Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?
D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.
Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?
Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.
Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?
Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.
Extrême droiteMarine Le PenRassemblement nationalludivine bantigny Le Figaro
La Corée du Nord a tiré un missile mer-sol balistique, annonce la Corée du Sud
Ce nouveau lancement vers la mer est un avertissement de plus sur la possibilité d'une reprise des essais nucléaires par Pyongyang.
La Corée du Nord a tiré samedi un missile mer-sol balistique en direction de l'est, a annoncé l'état-major de l'armée sud-coréenne.
«Nos militaires ont détecté vers 14h07 (05h07 GMT) qu'un missile balistique de courte portée présumé être un SLBM a été tiré depuis la mer au large de Sinpo, Hamgyong du Sud», a déclaré l'état-major dans un communiqué.
À lire aussiAvec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire
Ce tir vers la mer du Japon est la 15e démonstration de force de ce pays doté de l'arme nucléaire cette année. Il intervient trois jours après le tir d'un autre missile, que Séoul et Tokyo ont décrit comme un missile balistique, mais les médias d'Etat nord-coréens, qui rapportent d'ordinaire les essais d'armement, n'en ont pas parlé.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères a ainsi fait référence à la judéité du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Israël dénonce des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique».
Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain
ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.
L'Humanité
Les trois blocs survivront-ils à juin ?
ActuLégislatives Le premier tour de la présidentielle a fait émerger trois forces politiques dominantes. Mais cette recomposition est loin d’être stable, et il n’est pas dit qu’on la retrouve lors des prochains scrutins.
Cyprien CaddeoA priori, on y voit plus clair. Au soir du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, se sont dégagés nettement trois candidats qui incarnent autant de blocs appelés à composer la « tripartisation » du paysage politique. Emmanuel Macron (LaREM), champion du bloc de centre droit néolibéral. Marine Le Pen (RN), tête de pont du bloc national-populiste d’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon (FI), héraut du bloc de la gauche radicale et écologiste.
Après le big bang Macron et les cinq années d’instabilité et de décomposition politique qui ont suivi (pas moins de 24 nouveaux partis créés depuis février 2016), la France aurait enfin retrouvé des lignes structurantes pour succéder au bipartisme PS-RPR/UMP, hégémonique de 1981 à 2017. « Le premier tour a confirmé l’institutionnalisation d’une radicalisation à droite et à gauche et assis le macronisme comme force de centre droit, relève Luc Rouban, politologue au Cevipof . Il confirme aussi l’effondrement, au niveau national, des grands partis traditionnels. »
Un agrégat électoral pas forcément homogène
La logique voudrait donc que cette recomposition se traduise à nouveau dans les urnes les 12 et 19 juin prochain, à l’occasion des législatives. En théorie, cela donnerait une majorité présidentielle reconduite (car un président élu n’a jamais été démenti aux législatives depuis l’instauration du quinquennat), une large opposition de gauche et un gros bloc de députés d’extrême droite. Mais, dans les faits, ce n’est pas si simple.
D’abord, parce que le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, réparti sur 577 circonscriptions, n’y est pas forcément propice, à l’inverse d’une proportionnelle. Il favorise les partis en capacité de faire des alliances et de rassembler largement, et dépend donc à la fois du rapport de forces national et des particularités locales, circonscription par circonscription. Le RN, a fortiori s’il met à distance le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, est lui historiquement défavorisé. Si des candidats frontistes se hissent au second tour, ils risquent de voir fleurir des barrages locaux en travers de leur route.
Il faut ensuite intégrer l’aléa de participation entre l’élection reine et son « troisième tour ». En 2017, l’abstention au premier tour était passée de 22 % à la présidentielle à 51 % aux législatives. Un gouffre, qui pénalise surtout les blocs d’opposition. Le bloc libéral de LaREM bénéficie d’un socle plutôt homogène, et donc plus stable et facile à reconduire au prochain scrutin. « L’électorat de Macron pourra se reposer sur les plus de 65 ans, les plus diplômés… C’est un électorat qui vote tout le temps, souligne Vincent Martigny, professeur de science politique à l’université Côte d’Azur et à l’École polytechnique. L’enjeu, pour le RN et la FI, c’est de remobiliser. Le RN, chez les ouvriers et les employés, et ce ne sera pas simple. La sociologie du vote Mélenchon est plus large : vous avez une partie des classes populaires, surtout dans les banlieues, la petite bourgeoisie intellectuelle, une partie de la fonction publique, les chômeurs, les étudiants… » Un agrégat électoral pas forcément homogène, avec des ensembles néanmoins très sensibles aux aléas de participation, et donc difficiles à remobiliser dans la perspective d’élections comme les législatives. À cette aune, la stratégie de la France insoumise de transformer le scrutin en présidentielle bis pour « élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre » est une tentative pour éviter la grande démobilisation redoutée.
Surtout, la théorie des trois blocs suppose quelques nuances. D’abord, la puissance de frappe à la présidentielle de ces trois machines de guerre électorales tranche avec leur statut de nain au niveau local. Les échecs électoraux aux municipales, départementales et régionales des marcheurs, des insoumis, et du Rassemblement national (malgré quelques territoires d’implantation) en témoignent. Or le scrutin législatif, basé sur les circonscriptions, est particulier : il dépend à la fois du rapport de forces national, avec cette prime devenue quasi mécanique envers le président élu, mais aussi des équilibres locaux.
« Tout le monde, y compris la France insoumise, a intérêt à ce que l’union se fasse »
« Le problème, c’est que les partis supposés incarner ces trois blocs ne sont pas des partis forts, encore moins au niveau local, en conclut Luc Rouban. LaREM est un mouvement organisé autour de la seule figure d’Emmanuel Macron, incapable de se structurer et d’offrir des cursus du local au national pour faire émerger des cadres. La FI est très structurée autour de Jean-Luc Mélenchon mais reste instable pour des raisons similaires. Le RN est celui qui ressemble le plus à un vrai parti, c’est le moins fragile des trois, mais son ancrage territoria l et son réservoir de cadres en capacité de diriger est très relatif. » Or, pour que les voix de ces blocs ne s’éparpillent pas dans la nature, il faut des blocs pérennes et enracinés. Ce qui plaide, notamment à gauche, pour l’union, selon Vincent Martigny : « Tout le monde, y compris la FI, a intérêt à ce que l’union se fasse. Le PS et le PCF pourraient apporter à un potentiel bloc de gauche l’ancrage territorial qui manque aux insoumis. Et la FI offre sa puissance de frappe nationale. »
Pour que les rapports de forces à l’Assemblée nationale se recomposent à leur tour, il faudra donc veiller à ce que la participation ne s’effondre pas, que les rapports de forces locaux s’accordent avec les équilibres nationaux, et que les partis s’entendent. Ça fait certes beaucoup de si… Mais, en cas d’échec, le risque est d’avoir une majorité à l’Assemblée qui serait une fois de plus aux ordres et disproportionnée au regard de la réalité politique du pays. Une aberration démocratique. L’enjeu est d’autant plus fort qu’après les législatives s’ouvre un désert sans élection jusqu’aux européennes du printemps 2024. L’absence de débouché électoral pour régler les tensions que le quinquennat ne manquera pas de susciter ne sera pas sans conséquence, prédit Luc Rouban : « Le calendrier particulier jusqu’en 2024 favorisera encore plus la multiplication des conflits sociaux, et peut-être un retour en force des syndicats, a fortiori si les partis sont trop fragiles pour structurer ces mouvements. » Si le « bloc » de gauche veut exister au-delà du 10 avril, il ne doit pas se louper aux législatives.
Législatives 2022Présidentielle 2022Jean-Luc Mélenchonfrance insoumise L'Humanité
Au RN, la guerre de succession attendra
ActuForte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.
Benjamin KönigUn record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.
« la prochaine sera la bonne »
Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.
avec ou sans Zemmour ?
« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.
Extrême droiteMarine Le PenRassemblement nationalPrésidentielle 2022 L'Humanité
« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »
ActuLes militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.
Benjamin KönigC’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.
À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».
Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.
« On a raté le coche »
Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »
Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.
Vers les législatives
En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.
La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.
Présidentielle 2022Élections 2022Marine Le PenRassemblement national Le Figaro
Législatives: les coulisses des laborieuses tractations entre les LR «constructifs» et la macronie
Wally BordasRÉCIT - Engagées depuis plusieurs semaines, les négociations peinent à aboutir, en dépit du soutien de Nicolas Sarkozy.
Plus les jours passent, plus le téléphone de ce parlementaire LR sonne. Hier encore, il était en ligne avec un ministre de droite. La discussion portait, comme toujours ces dernières semaines, sur la répartition des différentes circonscriptions en vue des législatives et l’éventualité - de moins en moins probable - que la majorité n’investisse pas de candidats dans certaines d’entre elles.
«On est tous très tendus. On ne joue pas notre peau, mais presque», glisse-t-il entre deux coups de téléphone. L’objectif de ce député est clair: conserver son mandat grâce à un coup de pouce «salvateur» de la macronie. «Clairement, je veux pouvoir rester avec l’étiquette LR et ne pas avoir de candidat LREM contre moi. Sinon, il y a une chance que lui comme moi soyons éliminés dès le premier tour. Une fois réélu, je m’inscrirai dans une logique d’opposition très constructive», explique le parlementaire, qui négocie, par différents canaux, pour que son nom atterrisse sur le bureau du président de la République.
«En bonne intelligence»
En tout, une vingtaine de parlementaires de droite sur la centaine de sortants seraient dans sa situation. Une minorité donc, dont tout le monde parle pourtant depuis quinze jours. Ce qui a le don d’en agacer certains. «Dans quelques jours, la situation sera clarifiée. On va savoir très vite qui a vendu sa petite culotte. Je suis sûr qu’ils seront bien moins que prévu», pronostiquait, en début de semaine, un important élu de droite.
À lire aussiPrésidentielle 2022: sidérés, Les Républicains sont confrontés à la question de leur survie politique
Ces tractations ne datent pas d’hier. Dès le mois de février, lorsque la campagne de Valérie Pécresse se met à battre de l’aile, plusieurs députés commencent à recevoir des appels venant de ministres du gouvernement. Sébastien Lecornu, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, trois anciens LR, sondent leurs ex-camarades. «Est-ce que tu te verrais travailler avec la future majorité?», interroge l’un d’eux lors d’un appel à un parlementaire il y a quelques semaines. «Pourquoi pas, mais il faudrait voir sous quelles conditions. Je ne veux pas me renier», lui répond alors son interlocuteur, qui s’est depuis rangé à l’évidence, après la lourde défaite de sa candidate.
Au fil des jours, les échanges deviennent encore plus nombreux car d’autres interlocuteurs sont entrés dans la danse. D’abord, Thierry Solère, conseiller d’Emmanuel Macron et débaucheur en chef d’élus de droite depuis maintenant plusieurs années. Il y a un peu plus deux semaines - comme le révélait alors Le Figaro -, il reçoit le patron des députés LR, Damien Abad, à l’Élysée. L’échange dure un peu moins d’une heure. Le conseiller du président interroge l’élu sur l’état d’esprit des parlementaires LR en vue des législatives. «Certains sont-ils prêts à travailler en bonne intelligence avec nous?», l’interroge-t-il notamment.
À lire aussiPrésidentielle 2022: les Républicains cherchent déjà à éviter l’implosion
Dans la foulée, un petit groupe de députés «constructifs» se retrouve. Ils veulent collectivement faire savoir leur volonté de travailler avec Emmanuel Macron «dans l’intérêt de la France». Parmi eux: Damien Abad, Guillaume Larrivé, Constance Le Grip, Sébastien Huyghe, Virginie Duby-Muller, Robin Reda ou encore Nicolas Forissier. Décision est prise de rédiger puis de publier une tribune pour sortir ensemble du bois. Tous savent ce qu’ils risquent.
Un rôle prépondérant
Après les comités stratégiques réunissant les ténors du parti, Christian Jacob, le président des Républicains, s’est montré clair: ceux qui reçoivent l’investiture de la majorité présidentielle seront exclus, et un autre candidat LR sera présenté face à eux. Au lendemain du premier tour, la majorité du bureau politique a d’ailleurs voté cette ligne du «ni-ni»: Les Républicains ne sont solubles «ni dans le macronisme, ni dans le lepénisme». Finalement, le projet de tribune tombe à l’eau. «Nous n’étions pas tous d’accord sur ce qu’on voulait dire. Certains avaient l’intention de se présenter sous les couleurs du président de la République et d’autres voulaient dans un premier temps rester LR et rejoindre la majorité dans un second temps», regrette l’un d’eux.
À lire aussiLes Républicains mettent le cap sur les législatives malgré les voix dissonantes
Nicolas Sarkozy aussi, joue un rôle prépondérant dans les négociations. L’ancien chef de l’État a également très vite anticipé la défaite de la présidente de la région Île-de-France. Pendant l’entre-deux-tours, il sort du silence pour soutenir Emmanuel Macron et appeler la droite à «sortir des habitudes et des réflexes partisans» en travaillant avec lui. Mais dans son bureau, rue de Miromesnil, cela fait déjà quelque temps qu’il reçoit les parlementaires un par un pour les sonder sur leurs intentions. «Je l’ai vu à plusieurs reprises pendant la présidentielle. Un jour il m’a dit: “J’envisage de négocier une alliance pour certains députés LR avec le président. Est-ce que tu veux en être?”», se remémore une élue. «Je lui ai dit de glisser mon nom, bien sûr», avoue un autre parlementaire.
Cette semaine, le fondateur des Républicains a été reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée. Il lui a soumis plusieurs listes: la première, de personnalités de droite potentiellement ministrables qui se verraient bien travailler en «bonne intelligence» avec la majorité, la seconde, de députés LR dans la même optique, et la troisième, de candidats LR potentiellement compatibles. Selon nos informations, pour l’instant, seuls cinq à sept parlementaires LR pourraient être investis sous les couleurs de la majorité présidentielle pour les élections législatives.
À lire aussiLégislatives 2022: les dessous de la guerre feutrée chez les Républicains
Cela pourrait même être encore moins, d’après plusieurs sources au fait des négociations. «Très sincèrement, je n’en vois pas plus de deux ou trois basculer sous pavillon macroniste», confie, circonspect, un élu bien informé. «Mais où sont passés les soixante députés affolés dont bruissaient les médias?», s’amuse Julien Aubert, député LR du Vaucluse. «Tout ça, c’est de l’intox. Le président cherche à avoir des parlementaires Playmobil. Il préfère avoir des nuls sans expérience qui votent en masse plutôt que des élus enracinés sur le terrain», enchérit le député LR Pierre-Henri Dumont.
Guerre de pouvoir
Mais les tractations sont loin d’être terminées. D’autres intermédiaires jouent encore un rôle actif. C’est le cas d’Édouard Philippe, qui cherche toujours à attirer des élus de droite pour son parti Horizons. Lors d’un déjeuner de campagne avec un ténor des Républicains, cette semaine, un parlementaire raconte comment il a été démarché très récemment. «J’ai été approché par Gilles Boyer (député européen très proche de l’ancien premier ministre, NDLR) il y a quelques jours car je circulais sur une liste de soi-disant Macron-compatibles.» Et d’ajouter: «J’ai aussi été contacté par une secrétaire de Sarkozy, que je dois rappeler.» Pas étonné, cet ancien ministre lui répond: «Ne te laisse pas déstabiliser. Philippe se sert de nous pour mener sa guerre de pouvoir avec Macron. Ils font tout pour créer de la confusion, mais les électeurs ne s’y tromperont pas.»
À lire aussiEmmanuel Macron veut réserver aux Républicains le même sort qu’aux socialistes
Depuis quelques jours, les «constructifs» ont d’ailleurs du plomb dans l’aile. Jeudi, l’annonce des premières investitures de la majorité présidentielle a fait des premiers déçus. Dans l’Yonne, Guillaume Larrivé a par exemple reçu une fin de non-recevoir puisque Victor Albrecht, chef du pôle élection de LREM, a été investi face à lui. «Son comportement a déplu à tout le monde. Il est vu comme un traître chez LR et comme un opportuniste insincère chez nous», tance un ancien Républicain désormais membre de la majorité. Même sort pour Sébastien Huyghe, autre proche de Nicolas Sarkozy: un prétendant Ensemble! a également été investi dans sa circonscription. «Les signaux envoyés à l’occasion de cette première vague d’investiture ne sont pas très bons pour nous», confie, inquiet, un LR souvent annoncé comme futur transfuge.
Dans une course de petits chevaux individuelle, chacun essaye désormais de jouer sa partition de manière désordonnée. «Il n’y a aucune organisation, aucun coming out collectif, juste quelques contacts bilatéraux entre ceux qui se reconnaissent», raconte un élu. Aucun groupe WhatsApp n’a d’ailleurs été créé pour discuter de la suite. «Trop dangereux, les conversations fuiteraient en deux heures», glisse un député. Dans quelques jours, la plupart de ces élus seront fixés sur leur sort. Et pourront se lancer sérieusement dans la bataille législative.
À VOIR AUSSI - Union des droites: «Ceux qui refusent risquent de laisser les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon», tance Guillaume Peltier
Législatives 2022 : Manuel Valls candidat LREM des Français d'Espagne et du Portugal
INFO LE FIGARO - L'ex-premier ministre avait déjà siégé sur les bancs de la majorité présidentielle, avant de perdre les municipales de Barcelone.
Regarder la vidéoLégislatives 2022: LREM devient «Renaissance», sur fond d'accord entre Ferrand, Bayrou et Philippe
Le chef de l'État a choisi de rebaptiser son parti. Un accord sur les investitures a été trouvé: le MoDem obtient au moins 101 candidats, contre 58 pour Horizons, sur 577 sièges.
Législatives 2022 : la carte des circonscriptions à gauche après l'accord commun
EXCLUSIF - Forts du score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, les Insoumis ont pu s'attribuer un grand nombre de circonscriptions gagnables, aux dépens des socialistes et des écologistes.
L'Humanité
Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux
ActuEn ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.
Émilien Urbach« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.
Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.
Proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet
L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.
L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »
De graves pathologies psychiatriques
En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.
Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, « La prudence s’impose. »
C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre. Pour en savoir plus.
niceRassemblement national Le Figaro
Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain
Nicolas BarotteANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.
La distinction entre armes défensives et offensives fait sourire les militaires. Depuis le début de la guerre, cette précaution sémantique pour qualifier les livraisons de matériels aux forces ukrainiennes ne trompait personne au sein des armées occidentales. Face à la Russie, il s’agissait de donner aux Ukrainiens des moyens de se battre. Mais en un peu plus de deux mois de conflit, la logique a changé: à résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Un engrenage s’est enclenché pour se rapprocher du seuil de la guerre sans s’en rendre compte. «Pendant trop longtemps, il y avait une fausse distinction entre armes défensives et offensives. C’était devenu une excuse chez certains pour traîner des pieds. Ce temps est maintenant passé», a déclaré la semaine dernière la ministre des Affaires étrangères britannique, Liz Truss.
Après avoir fourni du carburant et des munitions dans les premiers jours suivant l’offensive, puis des missiles antichars et antiaériens pour lutter contre les blindés, les hélicoptères et l’aviation adverses, puis des matériels d’origine russe pour être immédiatement utilisables par des soldats formés sur des équipements similaires, les Occidentaux promettent maintenant des armes lourdes. «Les alliés de l’Otan se préparent à fournir un soutien sur une longue période et ainsi aider l’Ukraine à passer d’équipements de l’époque soviétique à des armes et des systèmes plus modernes au standard de l’Otan», a déclaré jeudi dernier le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. «Cela demandera plus d’entraînement», a-t-il ajouté. La Russie a mis en garde l’Otan contre le risque d’une guerre par procuration.
À lire aussiComment l’Ukraine peut-elle gagner la guerre?
L’Ukraine se bat contre la Russie presque à la façon de l’Otan. Et avec efficacité, se réjouit-on chez les militaires. Ce résultat est le fruit d’une longue coopération. Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, les alliés ont intensifié leurs relations pour permettre à Kiev de «réformer son secteur de la défense et de la sécurité selon les normes de l’Otan». Après 2016, 16 programmes avaient été lancés, notamment pour renforcer les structures de commandement, d’information, de logistique ou de cyberdéfense. L’Ukraine a été le principal récipiendaire des aides de l’Otan à travers les mesures du programme «Deep» (Defense, Education, Enhancement Programme).
Les Alliés vont aider l’Ukraine à passer d’équipements de l’époque soviétique à des armes et des systèmes plus modernes au standard de l’Otan
Pour l’Ukraine, l’enjeu était de se rapprocher d’un «standard Otan». Même si les Occidentaux ne partageaient pas l’objectif, notamment la France ou l’Allemagne, plusieurs alliés se sont investis pour remettre à niveau l’armée ukrainienne. Après les États-Unis, le Royaume-Uni a été en pointe dans la formation des Ukrainiens au travers de l’opération Orbital, lancée en 2015. Elle ne concernait que des compétences «non létales». Certaines ont pu se révéler décisives sept ans plus tard: «entraînement défensif en environnement urbain» ou pour «contrer des attaques de snipers, de véhicules blindés, de mortiers». Huit ans après l’annexion de la Crimée, l’état de l’armée ukrainienne était «largement sous-estimé», estime un expert des questions militaires, y compris par les alliés.
Besoin de radars et de renseignement
S’il est périlleux de décrire une façon «otanienne» de faire la guerre, les armées occidentales se distinguent par leurs capacités de planification et de délégation: le «commandement par objectif». Depuis le 24 février, l’armée ukrainienne a démontré une solidité logistique et une liberté de manœuvre pour ses chefs sur le terrain.
Plusieurs défis se posent désormais aux Ukrainiens pour tenir face à l’armée russe qui, si elle a démontré des faiblesses surprenantes, dispose toujours d’une masse et d’une puissance de feu susceptibles de lui conférer un avantage sur le terrain. «La faiblesse des Ukrainiens tient d’abord à l’élongation de la ligne logistique», explique une source militaire française. Pour se battre dans le Donbass, les Ukrainiens doivent acheminer matériels et munitions venus de l’Ouest. La distance offre de nombreuses possibilités de frappe pour les missiles russes. Or l’approvisionnement en équipements conditionne la résistance de l’armée ukrainienne.
Désormais, dans les vallons du Donbass, les forces ukrainiennes doivent aussi manœuvrer différemment qu’elles l’ont fait aux alentours de Kiev: tenir les lignes de défense, échapper à l’artillerie, coordonner des contre-offensives… Outre des blindés, des chars ou de l’artillerie, l’armée ukrainienne a besoin de radars et de renseignement. Depuis le début de l’offensive, les États-Unis ont livré à leur allié 14 radars de contrebatterie, 4 radars antimortiers, 2 radars de surveillance aérienne. Les radars de contrebatterie permettent de déterminer l’origine de tirs et donc d’accélérer la riposte. Les capacités de surveillance de l’Otan grâce à ses avions Awacs ou à l’imagerie satellite offrent de précieuses indications sur les positions russes. La France pourrait, elle aussi, mettre au profit de l’Ukraine certaines de ces capacités aériennes avec l’envoi d’un patrouilleur maritime de Roumanie. Les minidrones tactiques jouent un rôle déterminant sur les lignes de front.
Si rien ne filtre sur le commandement ukrainien, les alliés assurent ne pas prendre part à l’élaboration de la tactique. Même si la réalité est probablement différente, la prudence est de mise puisque l’aide au commandement pourrait être un argument de cobelligérance. Les capitales européennes assurent donc laisser Kiev décider seul de ses objectifs. Alors certains commencent à s’inquiéter en regardant des cibles sur le territoire russe être frappées par des tirs. En se déplaçant en Russie, la guerre changerait encore de nature. Les Ukrainiens «n’ont pas d’armes britanniques qui pourraient faire cela», a assuré le ministre de la Défense britannique Ben Wallace jeudi dernier. Les Européens ne veulent pas non plus être accusés par le Kremlin de fournir des armes qui permettent de frapper la Russie.
Véhicules blindés, avions de chasse...
La liste des équipements déjà fournis par les 40 pays qui soutiennent l’Ukraine est impressionnante. Tous les États ont augmenté leur contribution pour fournir des armes lourdes: véhicules blindés, chars ou encore avions de chasse. La semaine dernière la Slovaquie a de nouveau suggéré qu’elle pourrait transférer à l’Ukraine certains de ses MiG-29 que les pilotes ukrainiens pourraient prendre en main immédiatement. En contrepartie et le temps que la flotte slovaque soit remplacée, la Pologne a promis d’assurer la protection de l’espace aérien de son voisin. De tous les pays impliqués, la France est la plus discrète. Paris tient secret la plupart des matériels qu’il fournit.
À lire aussiGuerre en Ukraine: la peur de l’engrenage
Le risque de basculer dans le conflit est calculé au plus près, car si un État de l’Otan entre dans l’engrenage, tous suivront au titre de l’article 5 du traité. Les alliés «sont sur une ligne de crête entre un versant juridique et un versant politique», explique Olivier Schmitt, directeur des études de l’IHEDN et spécialiste des questions de défense. Juridiquement, la cobelligérance n’existe pas vraiment, seulement les «parties au conflit» qui emploient la force sur le terrain. Les alliés ne sont pas en guerre. «Mais politiquement, les Occidentaux soutiennent un camp de manière ouverte», ajoute-t-il. Ce jeu périlleux se déroule aussi dans le cadre de la dissuasion nucléaire, où chaque puissance protège ses intérêts vitaux.
À VOIR AUSSI - Zelensky lance une campagne mondiale de financement participatif pour aider l’Ukraine
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères a ainsi fait référence à la judéité du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Israël dénonce des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique».
L'Humanité
Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée
ActuCertains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.
Benjamin KönigJean-Paul Garraud. Monsieur Justice (aux ordres)
Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.
Hervé Juvin. L’Écolo identi-terre
Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »
Thierry Mariani. Le VRP de Poutine et Bachar
Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.
André Rougé. L’ultra-Marine nostalgique
C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.
Caroline Parmentier. La tradi maurrassienne
Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.
Philippe Olivier. L’éminence grise et brune
Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.
Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite Le Figaro
La frégate russe Admiral Makarov touchée en mer Noire ?
EN COURS : Mis à jour le 7 mai 2022 à 09:26
Depuis vendredi, des rumeurs courent sur le sort de l’un des 5 navires russes hauturiers modernes, la frégate Makarov, mise en service en 2017. Aucune déclaration officielle n’a été faite, mais plusieurs éléments laissent suggérer que la frégate aurait été touchée par des missiles Neptune ukrainiens en mer Noire. Une vidéo, qui n’a pu encore être authentifiée, montre un navire en fumée dont la silhouette ressemble fortement à celle de l’Admiral Makarov.
Vladimir Poutine agite la menace nucléaire comme un instrument de sa stratégie jusqu’au-boutiste
De notre correspondant à Moscou.
À trois jours de la célébration du Jour de la Victoire, les Russes sont suspendus aux annonces que Vladimir Poutine est censé faire sur la place Rouge. L’accent sera-t-il mis sur un «succès» de l’«opération militaire spéciale» en Ukraine ou sur la nécessité de son amplification avec, le cas échéant, un appel à la mobilisation générale? Cette dernière hypothèse a été démentie mercredi par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui l’a qualifiée de «bêtise». Mais entre les propos officiels et les invectives ultraradicales de certains commentateurs russes proches du Kremlin, l’incertitude est totale sur les décisions qui seront prises.
Depuis le 24 février, les exigences de «démilitarisation» et de «dénazification» de l’Ukraine, érigées en geste patriotique majeure, en mission quasi sacrée faisant écho à la lutte contre l’Allemagne hitlérienne, ont actionné la dynamique de l’escalade. Une équation potentiellement explosive et incontrôlable, dans laquelle entrent également en compte les surenchères mutuelles. Outre le prétexte de la «cobelligérance» des Occidentaux, la Russie pourrait fort bien saisir l’occasion de bombardements sur son territoire pour monter militairement en gamme.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Vladimir Poutine agite la menace nucléaire comme un instrument de sa stratégie jusqu’au-boutiste
Un yacht attribué à Poutine arrêté en Italie
Les autorités italiennes ont annoncé vendredi avoir saisi un yacht de luxe qui appartiendrait, selon ceratines sources, au maître du Kremlin. Il s’agit du superyacht Scheherazade, situé dans le port italien de Marina di Carrara, au nord de Pise. Le navire de 140 mètres, évalué à environ 700 millions de dollars, devait prendre la mer mardi après plusieurs mois de réparations, rapporte le New York Times.
Selon le communiqué des autorités italiennes, une enquête de la police financière italienne a révélé que le navire «est associé à des éléments de haut rang de la direction russe et à des personnes faisant l'objet de sanctions de l'UE». Le nom du propriétaire du yacht n'est pas indiqué, mais les proches du chef de l'opposition Alexei Navalny affirment que Vladimir Poutine en serait le possesseur. Le journal italien La Stampa évoque de son côté l'ancien patron de Rosneft, Eduard Khuidanatov, tandis qu’une source du Guardian au sein de la police financière italienne affirme qu’un grand nombre d'entreprises lui sont associées, brouillant les pistes.
Ces dernières semaines, plusieurs superyachts appartenant à des milliardaires russes, dont Alexei Mordashov, Gennady Timchenko, Alisher Usmanov, Viktor Vekselberg, ont été arrêtés dans les ports européens dans le cadre des sanctions contre la Russie.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement
50 nouveaux civils évacués de l'usine Azovstal à Marioupol
Vendredi, grâce à un nouveau convoi, cinquante civils ont été encore évacués de l'immense usine Azovstal, la dernière poche de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol, une cité portuaire assiégée par les troupes russes. «Nous avons réussi aujourd'hui à faire sortir 50 femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal», a annoncé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. «Demain matin, nous poursuivrons l'opération d'évacuation», a-t-elle déclaré sur Telegram, accusant en outre les forces russes d'avoir violé le cessez-le-feu en place pendant les évacuations.
» LIRE AUSSI - Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et des radars
Joe Biden a annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine pour combattre l'invasion russe, composée notamment de munitions d'artillerie et de radars, mais a prévenu que les fonds alloués aux armes pour Kiev étaient désormais «pratiquement épuisés». Un responsable américain a précisé que cette aide représentait 150 millions de dollars, bien en-deçà des précédents envois d'armes américaines. «Le Congrès doit rapidement débloquer l'enveloppe requise pour renforcer l'Ukraine sur le champ de bataille et à la table des négociations», a dit le président des États-Unis dans un communiqué au sujet de la colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars demandée au Parlement américain.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: des généraux russes éliminés grâce au renseignement américain
Bienvenue dans ce direct
Bonjour à tous, et bienvenue dans ce direct où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce samedi 7 mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.
La frégate russe Admiral Makarov touchée en mer Noire ?
Depuis vendredi, des rumeurs courent sur le sort de l’un des 5 navires russes hauturiers modernes, la frégate Makarov, mise en service en 2017. Aucune déclaration officielle n’a été faite, mais plusieurs éléments laissent suggérer que la frégate aurait été touchée par des missiles Neptune ukrainiens en mer Noire. Une vidéo, qui n’a pu encore être authentifiée, montre un navire en fumée dont la silhouette ressemble fortement à celle de l’Admiral Makarov.
Vladimir Poutine agite la menace nucléaire comme un instrument de sa stratégie jusqu’au-boutiste
De notre correspondant à Moscou.
À trois jours de la célébration du Jour de la Victoire, les Russes sont suspendus aux annonces que Vladimir Poutine est censé faire sur la place Rouge. L’accent sera-t-il mis sur un «succès» de l’«opération militaire spéciale» en Ukraine ou sur la nécessité de son amplification avec, le cas échéant, un appel à la mobilisation générale? Cette dernière hypothèse a été démentie mercredi par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui l’a qualifiée de «bêtise». Mais entre les propos officiels et les invectives ultraradicales de certains commentateurs russes proches du Kremlin, l’incertitude est totale sur les décisions qui seront prises.
Depuis le 24 février, les exigences de «démilitarisation» et de «dénazification» de l’Ukraine, érigées en geste patriotique majeure, en mission quasi sacrée faisant écho à la lutte contre l’Allemagne hitlérienne, ont actionné la dynamique de l’escalade. Une équation potentiellement explosive et incontrôlable, dans laquelle entrent également en compte les surenchères mutuelles. Outre le prétexte de la «cobelligérance» des Occidentaux, la Russie pourrait fort bien saisir l’occasion de bombardements sur son territoire pour monter militairement en gamme.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Vladimir Poutine agite la menace nucléaire comme un instrument de sa stratégie jusqu’au-boutiste
Un yacht attribué à Poutine arrêté en Italie
Les autorités italiennes ont annoncé vendredi avoir saisi un yacht de luxe qui appartiendrait, selon ceratines sources, au maître du Kremlin. Il s’agit du superyacht Scheherazade, situé dans le port italien de Marina di Carrara, au nord de Pise. Le navire de 140 mètres, évalué à environ 700 millions de dollars, devait prendre la mer mardi après plusieurs mois de réparations, rapporte le New York Times.
Selon le communiqué des autorités italiennes, une enquête de la police financière italienne a révélé que le navire «est associé à des éléments de haut rang de la direction russe et à des personnes faisant l'objet de sanctions de l'UE». Le nom du propriétaire du yacht n'est pas indiqué, mais les proches du chef de l'opposition Alexei Navalny affirment que Vladimir Poutine en serait le possesseur. Le journal italien La Stampa évoque de son côté l'ancien patron de Rosneft, Eduard Khuidanatov, tandis qu’une source du Guardian au sein de la police financière italienne affirme qu’un grand nombre d'entreprises lui sont associées, brouillant les pistes.
Ces dernières semaines, plusieurs superyachts appartenant à des milliardaires russes, dont Alexei Mordashov, Gennady Timchenko, Alisher Usmanov, Viktor Vekselberg, ont été arrêtés dans les ports européens dans le cadre des sanctions contre la Russie.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement
50 nouveaux civils évacués de l'usine Azovstal à Marioupol
Vendredi, grâce à un nouveau convoi, cinquante civils ont été encore évacués de l'immense usine Azovstal, la dernière poche de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol, une cité portuaire assiégée par les troupes russes. «Nous avons réussi aujourd'hui à faire sortir 50 femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal», a annoncé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. «Demain matin, nous poursuivrons l'opération d'évacuation», a-t-elle déclaré sur Telegram, accusant en outre les forces russes d'avoir violé le cessez-le-feu en place pendant les évacuations.
» LIRE AUSSI - Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et des radars
Joe Biden a annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine pour combattre l'invasion russe, composée notamment de munitions d'artillerie et de radars, mais a prévenu que les fonds alloués aux armes pour Kiev étaient désormais «pratiquement épuisés». Un responsable américain a précisé que cette aide représentait 150 millions de dollars, bien en-deçà des précédents envois d'armes américaines. «Le Congrès doit rapidement débloquer l'enveloppe requise pour renforcer l'Ukraine sur le champ de bataille et à la table des négociations», a dit le président des États-Unis dans un communiqué au sujet de la colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars demandée au Parlement américain.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: des généraux russes éliminés grâce au renseignement américain
Bienvenue dans ce direct
Bonjour à tous, et bienvenue dans ce direct où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce samedi 7 mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères a ainsi fait référence à la judéité du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Israël dénonce des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique».
Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain
ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.
L'Humanité
Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire
Premier planPRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.
Benjamin König«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.
Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.
Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.
avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»
« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».
Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».
Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.
À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.
Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.
« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »
D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État », alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».
« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.
ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG
Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.
Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.
De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.
Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !
Extrême droiteMarine Le PenEmmanuel MacronPrésidentielle 2022 L'Humanité
« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge
ActuColonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.
Cyprien BogandaTous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.
1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »
Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.
Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »
Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.
2. Opération intox sur le logement social
Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…
3. Le coût fantasmé de l’immigration
Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent (allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.
Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite L'Humanité
Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen
ActuUne victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.
Florent LE DUAvec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.
Trois projets d’attentats déjoués en 2021
Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.
[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]
Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».
Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »
Connexions avec des réseaux fascisants
Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.
Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.
Le risque de voir les forces armées aux ordres
Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.
La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.
Des violences ignorées du pouvoir
Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)
Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.
"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"
Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.
Bruno Cautrès
Chercheur CNRS au CEVIPOF
L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?
Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.
Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?
Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.
Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…
Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.
Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?
C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.
Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.
Ailleurs dans le monde
Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.
À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.
La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.
À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.
Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.
Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet L'Humanité
Documentaire. Ils sont l’âme de Detroit
Nos recommandations culturellesDéambulation documentaire dans la capitale en faillite de l’automobile états-unienne, « Detroiters » part à la rencontre des habitants des quartiers populaires.
Michaël Mélinard«Detroiters », c’est le nom des habitants de Detroit, berceau de Ford, Cadillac et General Motors. Ces vingt dernières années, la ville a surtout fait parler d’elle avec la crise des subprimes. Elle a même été déclarée en faillite en 2013. Le cinéaste français Andreï Schtakleff a vu les photos des quartiers abandonnés en ruine. Il n’a pas voulu se contenter de ces images désincarnées. Ici, il s’attache aux habitants des quartiers populaires, en majorité africains-américains, imprégnés des luttes pour les droits civiques et de la nécessité de survivre. Les emplois dans les grandes usines d’automobiles ont été détruits par la désindustrialisation, elle-même aggravée par la robotisation. Reste le souvenir des mobilisations contre la guerre du Vietnam et les violences policières (revoir « Detroit » de Kathryn Bigelow et « RoboCop » de Paul Ver-hoeven). Le pouls de cette ex-mégalopole, surnommée Motor City, bat également au rythme de la musique. C’est là qu’a été fondée la Motown, machine à tubes soul des années 1960 et 1970. Si l’on croise moins de musiciens qu’à l’âge d’or de la ville, les voix et les instruments continuent de donner le la dans les églises. Certes, Andreï Schtakleff saute du coq à l’âne. L’intérêt et la force des témoignages apparaissent très inégaux. Il n’empêche, il donne à voir la vitalité et l’inventivité d’habitants résolus à résister à la gentrification et à l’appétit des promoteurs.
cinéma Le Figaro
Guerre en Ukraine: la Russie tente une contre-offensive médiatique à l’ONU
RÉCIT - Sous le paravent d’un programme surréaliste transparaît la volonté d’inverser le récit d’une guerre sauvage et barbare.
À New-York
Soucieuse de perdre la guerre de l’information, la Russie tente d’enrayer l’hémorragie médiatique: une conférence organisée vendredi matin à New York, en marge du Conseil de sécurité des Nations unies, avait pour titre «Violations systématiques et gravissimes du droit humanitaire international et autres crimes de guerre commis par les soldats et milices de l’Ukraine, découvertes durant l’opération militaire spéciale en cours des forces armées russes».
Sous le paravent de ce programme surréaliste transparaît la volonté d’inverser le récit d’une guerre sauvage et barbare: non, assure le représentant russe Vassily Nebenzia, les crimes de guerre perpétrés à «Boutcha, Kramatorsk et Irpin» ne sont pas le fait des soldats russes. Non, l’artillerie russe ne bombarde pas les villes ukrainiennes de manière indiscriminée, mais procède bel et bien à des tirs de précision sur les seuls objectifs militaires et stratégiques.
À lire aussiGuerre en Ukraine: la confusion règne à Marioupol
Un schéma coloré de rouge et de bleu prétend expliquer comment les troupes ukrainiennes défendent chaque bâtiment en plaçant des civils comme boucliers humains, tout en tirant depuis les étages inférieurs et supérieurs. Des images de civils ayant censément fui Marioupol apparaissent. À une exception près, celle d’une dénommée Natalya Ousmanova, aucun nom n’est indiqué, mais ces témoins assurent que les soldats ukrainiens les ont «empêchés» pendant des semaines de quitter les sous-sols, où ils s’étaient réfugiés et «bloqué les couloirs humanitaires». Une vieille femme, elle, certifie que ce sont les Ukrainiens qui ont tiré sur le théâtre de la ville, où 600 personnes seraient mortes. «500 réfugiés, c’est quoi pour eux?» assène-t-elle. «Nous, nous sommes enfuis, l’armée russe nous a sauvés, nous haïssons l’Ukraine», martèle un jeune homme barbu. «Ce sont des nazis!», renchérit une autre femme. Un homme d’âge mûr, bonnet gris sur la tête, soutient que «85 % des destructions causées à Marioupol émanent des Ukrainiens. Je le sais, je les ai vus, dans leurs voitures avec leurs mortiers.»
Des journalistes conviés
Pour étayer leurs propos, les diplomates russes avaient convié une poignée de «journalistes étrangers» pour certains fort controversés. Telle la documentariste française Anne-Laure Bonnel, qui s’évertue à démontrer, dans un anglais atroce, incompréhensible, que «le continent est au bord de l’effondrement», non pas à cause de l’invasion russe mais de l’attitude de l’Occident envers la Russie et de l’oppression ukrainienne supposée contre les populations russophones du Donbass.
À lire aussiGuerre en Ukraine: pourquoi le 9 mai est une étape-clé pour Vladimir Poutine
Jeudi, devant le Conseil de sécurité, la commissaire aux droits de l’homme, la Chilienne Veronica Michelle Bachelet Jeria, confirmait avoir recensé avec ses enquêteurs de terrain de très nombreux cas d’exécutions, violences et tortures de la part des forces russes contre des individus ukrainiens, aux abords de Kiev lors des premières semaines de conflit. En outre, 180 disparitions ont été observées, s’agissant d’édiles locaux, journalistes, militants des droits civiques, civils et vétérans, battus, détenus et séquestrés avant d’être, pour certains, emmenés en territoire russe ou biélorusse.
À VOIR AUSSI - ONU: pour l’Ukraine et les USA, l’invasion russe menace la sécurité alimentaire
Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain
ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
Propos de Lavrov sur Hitler : Poutine a présenté ses excuses à Israël
Le chef de la diplomatie russe avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du «sang juif».
Le Figaro
Votez pour la maison qui répond le mieux à l’esprit du vivre ensemble
Actualité
EN IMAGES - Quelle est la plus belle maison d’architecte de France à vos yeux? Nous allons décliner 44 projets par thème. Aujourd’hui: le vivre ensemble.
Par Le Figaro Immobilier
Mis à jour le 07/05/22, 05:00
Publié le 07/05/22, 05:00
- Chaumoux-Marcilly (18)
- Maison
Voir l'annonce- Paris 18ème (75)
- Appartement
Voir l'annonce- Paris 18ème (75)
- Appartement
Voir l'annonceVoir l'annonce- La Grande-Motte (34)
- Appartement
Voir l'annonceCette année marque le 10e anniversaire du prix Archinovo de la plus belle maison d’architecte de France. En partenariat avec l’agence Architecture de collection, Le Figaro vous propose de voter en ligne pour le prix Archinovo 2022 jusqu’au 31 mai. Ce prix a pour objectif de rapprocher les Français et les architectes. «Il s’agit aussi de sensibiliser le grand public à l’apport de l’architecture contemporaine dans l’habitat individuel et de lutter contre les préjugés taxant souvent l’architecture d’être chère et réservée à une élite», peut-on lire sur le site. Le deuxième thème, développé ici, aborde le vivre ensemble et s’intéresse à la diversification des modes de vie: intergénérationnels, flexibles...
» LIRE AUSSI - C’est le moment de choisir les plus belles maisons d’architecte de France
Sélestat (67)
Cet édifice tout en bois de 240 m² présente la particularité d’être un double logement individuel où cohabitent deux familles de différentes générations. Le premier logement est doté d’une terrasse à chaque niveau et le second, plus petit, dispose d’une terrasse exposée au sud. L’entrée dans les deux logements est commune. L’esprit de communauté et du vivre ensemble règne ici en maître, une thématique propre à Ajeance qui regroupe 15 collaborateurs réunis par une approche pluridisciplinaire de l’architecture.
Talence (33)
Cette parcelle toute en longueur où prenait anciennement place une échoppe vétuste, accueille une colocation, le logement collectif étant une des spécialités de l’agence A6A. Chaque habitant a son espace propre avec sa chambre et sa salle d’eau, dans ce bien de 160 m². Toutes les chambres possèdent une grande porte-fenêtre et le salon s’ouvre sur une terrasse en bois par une baie coulissante de la largeur de la maison. Un moyen de préserver l’intimité de chacun au sein d’un cadre de vie partagé.
Paris (75)
D’ancien atelier de métallerie, le sous-sol est devenu une unité d’habitations. Un patio a même été installé au cœur de l’acier atelier afin de végétaliser le bâtiment et de favoriser les interactions entre habitants. Il diffuse une lumière naturelle dans ces nouveaux espaces, le confort de l’usager étant en effet l’une des priorités du studio d’architecture YUA. Les matériaux utilisés sont conservés dans leur aspect brut: chêne, acier, contreplaqué de bouleau, pour assurer une continuité entre intérieur et extérieur.
Puyricard (13)
Comme son nom l’indique, cette résidence secondaire avec 11.700 m² de terrain rassemble deux logements indépendants sous une même toiture afin de réunir les membres d’une famille nombreuse vivant à l’étranger et désirant une grande maison pour se retrouver. La vaste toiture homogène unifie les deux habitations tout en soulignant les différents espaces par diverses inclinaisons. Elle se soulève par exemple à l’est pour marquer l’indépendance du second logement alors qu’au centre, elle s’abaisse pour mettre en valeur le jardin minéral. La scénographie, l’aménagement et l’architecture du bien ont été pensés par PAN Architecture qui couvre l’ensemble des champs de la maîtrise d’œuvre et de l’urbanisme.
L'Humanité
Guide Balade intime au cœur de la Ville rose
Nos recommandations culturellesBruno VincensOn peut aimer une ville comme on aime une personne. Intimement. Francis Pornon aime Toulouse et nous entraîne dans une balade pour en découvrir tous les recoins. À chaque lieu, une histoire. L’auteur nous invite, ce guide en main, à ralentir le pas, à aiguiser notre regard. Place Saint-Pierre, haut lieu des soirées étudiantes, nous imaginons les guérites où jadis il fallait verser l’octroi pour emprunter le pont au-dessus de la Garonne. Dans cette promenade subjective, Francis Pornon s’arrête devant des lieux qui lui sont chers telle la maison de briques où vécut Jaurès, la façade Arts-déco de la bourse du travail… Les bistrots, où l’imaginaire se libère, occupent une bonne place dans l’ouvrage. La quatrième ville de France, en forte croissance, préserve tant bien que mal ses allures de gros village occitan.
toulouse L'Humanité
Revue Les contours de la nouvelle classe dominante
Nos recommandations culturellesStéphane BonnéryLa revue la Pensée propose un dossier : « Le pouvoir discret de la bourgeoisie ». Tibor Sarcey y révèle le rôle des actionnaires du capitalisme financiarisé. Nikos Smyrnaios dévoile les intérêts de la nouvelle bourgeoisie des Gafam. Stéphanie Loncle fait tomber le masque du mécénat artistique. Et Lorraine Bozouls décortique les modes de vie des classes supérieures. L’ensemble du dossier, à la suite de la contribution historique d’Alexandre Fernandez sur le cas de l’Espagne, invite à comprendre qui définit la classe dominante. Hors dossier, Bruno Chaudret et Michel Blay interrogent les menaces sur le CNRS, et Albert Rouet l’Église après le rapport Sauvé. Patrick Coulon évoque la Commune ; Jean Quétier, le « travail de parti » de Marx ; Yves Vargas, le vicaire savoyard de Rousseau ; et Benoit Lépinat relie « psychologie et marxisme » à partir de Wallon.
presse écrite Le Figaro
Trump débouté par un tribunal de sa plainte contre Twitter
L'ancien président des États-Unis ne pourra pas, comme il le souhaitait, revenir sur le réseau social dont il a été banni pour incitation à la violence en janvier 2021.
Un tribunal californien a jugé vendredi 6 mai une plainte de Donald Trump contre Twitter non recevable: l'ancien président des États-Unis voulait pouvoir revenir sur le réseau social dont il a été banni pour incitation à la violence en janvier 2021.
À lire aussiElon Musk part à l'assaut de Twitter et propose de racheter le réseau social 43 milliards de dollars
Le milliardaire républicain et ses coplaignants accusent Twitter de «censure», en violation de leur droit à la liberté d'expression garanti par la Constitution américaine. Mais «les plaignants ne sont pas en position de force», explique le juge californien James Donato, car «Twitter est une entreprise privée, et le premier amendement ne s'applique qu'aux restrictions à la parole imposées par le gouvernement (...)». Le règlement de la plateforme «donne la permission contractuelle à Twitter d'agir comme il le souhaite pour n'importe quel compte ou contenu, quelle que soit la raison, et même sans raison», ajoute-t-il.
Protection des hébergeurs
Donald Trump a été banni des grands réseaux (Twitter, Facebook, YouTube) après l'assaut du Capitole par ses partisans, le 6 janvier 2021, qu'il est accusé d'avoir encouragé. Les plateformes avaient justifié leur décision par le risque de nouvelles incitations à la violence. Avant d'être évincé de Twitter, l'ancien chef d'État y comptait quelque 89 millions d'abonnés. Il s'adressait à eux tous les jours, alternant annonces présidentielles et attaques contre ses ennemis politiques.
À lire aussiElon Musk devient premier actionnaire du réseau social Twitter
Donald Trump demandait aussi au tribunal de déclarer inconstitutionnelle la Section 230, une loi de 1996 qui protège les hébergeurs sur Internet de poursuites liées aux contenus publiés par des tiers. Mais le magistrat a répondu que cela ne tenait pas à moins que les plaignants ne prouvent qu'ils ont subi des dommages.
La décision intervient alors qu'Elon Musk a passé un accord avec le conseil d'administration de Twitter pour racheter l'entreprise californienne pour 44 milliards de dollars. Le patron de Tesla veut en faire un bastion de la liberté d'expression, dans les limites prévues par la loi mais avec une modération des contenus beaucoup moins restrictive qu'actuellement. Il considère que Twitter fait de la «censure». Donald Trump a néanmoins déclaré récemment à des médias américains qu'il n'avait pas l'intention de revenir sur la plateforme même si Elon Musk l'y réinvitait. Il a lancé son propre réseau social en février, baptisé «Truth Social».
Le juge a laissé la porte ouverte à une plainte amendée en fonction de ses commentaires.
L’horloge parlante opérée par Orange vit ses dernières heures
Ce service de lecture de l’heure touche à sa fin.
Cryptomonnaies : ce que les nouvelles règles européennes vont changer
DÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.
L'UE accuse Apple d'abus de position dominante dans les paiements sans contact
Seul le wallet Apple Pay est autorisé sur les iPhone, ce qui entraverait l'innovation.
Le Figaro
Législatives 2022: de McKinsey à LREM, le discret Paul Midy envoyé face à Cédric Villani
Loris BoichotPORTRAIT - À 39 ans, le bras droit opérationnel de Stanislas Guerini, passé par l’UMP, sort de l’ombre pour ravir le siège du mathématicien ex-LREM, dans l’Essonne.
Sur sa première photo de campagne, il apparaît derrière ses lunettes, en chemise, veste sur le bras, comme pour montrer qu’il a changé de costume. Depuis jeudi, Paul Midy délaisse son bureau du siège de LREM, à Paris, pour se lancer aux législatives à Gif-sur-Yvette (Essonne). Avec son CV d’entrepreneur, le discret directeur général du parti, l’un des 187 premiers macronistes investis, espère devenir en juin l’un des nouveaux visages de l’Assemblée nationale.
À 39 ans, le néocandidat devra d’abord remporter un duel scruté: il entend vaincre le député sortant Cédric Villani, ancien Marcheur désormais représentant d’EELV. Le fidèle face à l’«ex», l’ancien UMP face à l’écolo, le polytechnicien face au mathématicien… «Le candidat de Macron, contre celui de Mélenchon», résume à sa façon Paul Midy, ravi de sortir de l’ombre pour pointer les «compromissions» entre les Verts et les Insoumis.
Réputé «bad cop» en interne
Bras droit opérationnel de Stanislas Guerini à LREM, cet inconnu du grand public - père ingénieur, mère artiste peintre - travaille ses formules. À peine envoyé en campagne, il a vu ses adversaires attaquer son passage au cabinet de conseil McKinsey, de 2007 à 2014. Il s’y attendait: ses fonctions d’«associate partner» ont été agitées dès avril, en pleine polémique sur le recours de l’État aux cabinets privés. «Cette affaire ne me concerne pas», estime-t-il. Lui préfère renvoyer à son parcours de startuppeur, au service de Jumia, l’«Amazon africain», puis à la tête du livreur de repas Frichti. «J’ai passé beaucoup plus de temps comme entrepreneur, et ce sont ces qualités que je veux mettre au service des habitants», insiste-t-il désormais.
À lire aussi Législatives 2022: LREM devient «Renaissance», sur fond d’accord entre Ferrand, Bayrou et Philippe
À LREM, plusieurs ont vu la signature de Paul Midy derrière les méthodes managériales appliquées dans le parti. Fonctionnement hors-sol, logique de start-up… L’homme, réputé «bad cop» en interne, s’est vu reprocher plusieurs défaillances. «Des fantasmes», balaie-t-il, y voyant «des flèches politiques pointées vers Stanislas Guerini». Peut-être, aussi, vers son passage à l’UMP, auquel goûtent peu certains Marcheurs venus du PS.
Peu savent que l’ancien trésorier des Jeunes Populaires a voté à gauche en 2002. Pour Jean-Pierre Chevènement, comme un certain Emmanuel Macron. Il a alors 19 ans, et rejoint la «génération du 21 avril»: «J’ai compris qu’il fallait s’engager pour que la France ne soit jamais gouvernée par les extrêmes.» Il rallie l’UMP en 2007, derrière Nicolas Sarkozy. Mais il quitte le parti un quinquennat plus tard, hostile à la ligne conservatrice du conseiller Patrick Buisson. À l’écouter, il est révulsé par la «proximité» de certains Républicains avec «l’extrême droite».
À lire aussiRemaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»
À l’UMP comme à LREM, beaucoup ont sous-estimé les ambitions électorales de Paul Midy. Il faut dire que son bilan en la matière est léger: un temps conseiller municipal d’opposition à Fontainebleau, sa ville natale, il s’est présenté aux régionales de 2021 en Seine-et-Marne, en fin de liste. Juste après avoir dirigé la rude campagne des macronistes aux municipales à Paris. «On apprend beaucoup plus dans ce genre d’aventures que quand les chemins sont pavés de roses!», dit-il. Aujourd’hui, pour «défendre le projet d’Emmanuel Macron» à l’Assemblée, ce Marcheur loyal l’assure: il a «très envie» de gagner.
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: Stanislas Guérini confirme la «refondation» du mouvement LREM en «un parti présidentiel nommé Renaissance»
Législatives 2022 : Manuel Valls candidat LREM des Français d'Espagne et du Portugal
INFO LE FIGARO - L'ex-premier ministre avait déjà siégé sur les bancs de la majorité présidentielle, avant de perdre les municipales de Barcelone.
Regarder la vidéoLégislatives 2022: LREM devient «Renaissance», sur fond d'accord entre Ferrand, Bayrou et Philippe
Le chef de l'État a choisi de rebaptiser son parti. Un accord sur les investitures a été trouvé: le MoDem obtient au moins 101 candidats, contre 58 pour Horizons, sur 577 sièges.
Législatives 2022 : la carte des circonscriptions à gauche après l'accord commun
EXCLUSIF - Forts du score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, les Insoumis ont pu s'attribuer un grand nombre de circonscriptions gagnables, aux dépens des socialistes et des écologistes.
Le Figaro
Nouvelle importante incursion chinoise dans la zone de défense aérienne de Taïwan
Douze avions de combat et deux bombardiers ont pénétré sur le territoire taïwanais, portant à 370 le nombre d'incursions aériennes chinoises depuis le début de l'année.
Le gouvernement de Taïpei a signalé vendredi 6 mai une nouvelle incursion significative de l'aviation chinoise dans sa zone de défense aérienne, la deuxième plus importante de l'année sur une journée, avec 18 appareils.
À lire aussiL’ombre de la guerre en Ukraine plane sur le détroit de Taïwan
Le ministère taïwanais de la Défense a précisé qu'il s'agissait notamment de douze avions de combat J-11 et J-16 et de deux bombardiers H-16. Cela porte à plus de 370 le nombre des incursions aériennes chinoises depuis le début de l'année.
Missiles de défense antiaérienne
Le 23 janvier, 39 avions chinois avaient pénétré dans la zone de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan. Le ministère taïwanais a déclaré qu'il avait fait appel à ses propres appareils pour diffuser des avertissements et déployé des systèmes de missiles de défense antiaérienne pour pister les avions chinois. L'île de Taïwan vit sous la menace d'une invasion de la Chine qui la considère comme étant une partie de son territoire à reprendre un jour, de force si nécessaire. Elle fournit depuis septembre 2020 les chiffres sur ce type d'incursions dans sa zone de défense aérienne.
À lire aussiÀ Taïwan, la guerre en Ukraine ravive le spectre d’une invasion chinoise
Au dernier trimestre 2021, elles ont augmenté, en particulier en octobre avec 196 incursions enregistrées et jusqu'à 56 avions pour la seule journée du 4. Sur l'ensemble de l'année dernière, l'AFP a recensé 969 incursions d'appareils des forces armées chinoises dans la zone de défense aérienne taïwanaise, plus du double de 2020 (380). L'ADIZ de Taïwan diffère de son espace aérien. Cette zone est bien plus large et recoupe en partie l'ADIZ chinoise.
À VOIR AUSSI - Depuis Taïwan, les États-Unis exigent que la Chine paye «le prix» de son soutien à la Russie
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
«Hitler avait aussi du sang juif» : Israël fustige les propos de Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères a ainsi fait référence à la judéité du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Israël dénonce des propos «scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique».
Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain
ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.
Le Figaro
Cession d'entreprise : le plus dur, c'est après la vente
Anne BodescotBruno JacquotTÉMOIGNAGES - Les chefs d'entreprise qui cèdent leur société doivent anticiper assez tôt leur nouvelle vie, penser à une autre carrière et préparer leur famille à cette fortune soudaine. Quelques chiffres, récits et analyses pour tout comprendre de cette étape de vie.
« Dix ans après, un de mes clients me l'a avoué : la période qui avait suivi la cession de son entreprise avait été la pire de sa vie », raconte Didier Mahieu, directeur de la gestion de fortune de la société Cyrus Conseil. Les chefs d'entreprise sont habitués à mener leur barque dans un environnement qu'ils maîtrisent, avec des interlocuteurs de confiance (expert-comptable, avocat…). Ils se retrouvent démunis quand - une fois l'acte de vente signé - ils ont perdu leurs repères et doivent apprendre à gérer leur nouvelle fortune. « Parfois peu familiers des classes d'actifs qui leur sont proposées, sollicités par de nombreux établissements, ils sont dans le brouillard, poursuit Didier Mahieu. Certains sont tétanisés et, deux ans plus tard, n'ont encore rien décidé : ils sont restés en cash, ce qui se solde par un important manque à gagner. »
Parce qu'ils prennent beaucoup de risques dans leur vie professionnelle, de nombreux chefs d'entreprise en activité misent souvent, pour leurs finances privées, sur des placements sûrs, à faible rentabilité. Un schéma inadapté une fois leur société vendue, s'ils veulent espérer vivre des fruits de leur capital. Comme toujours, l'idéal serait d'anticiper et de plancher sur le sujet avant la cession, pour avoir le temps de se former. « Mais c'est aussi et surtout le nouveau projet de vie qui doit être réfléchi en amont, parce qu'il conditionne les choix fiscaux, patrimoniaux, familiaux », souligne Fabien Vatinel, directeur de l'ingénierie patrimoniale de la banque Neuflize OBC.
À lire aussiCréation d’entreprise: les financements ne manquent pas pour démarrer
Les anciennes générations tenaient souvent la barre de leur société, jusqu'à l'âge de la retraite, parfois très tardive. Le produit de la vente servait à maintenir leur niveau de vie ou celui de leur famille une fois qu'ils avaient décidé de profiter d'un repos bien mérité. Mais, avec la « start-up nation », les choses ont changé. «Aujourd'hui, les deux tiers des cédants n'ont pas l'âge de la retraite, pointe Bertrand Magnin, directeur du développement chez Banque populaire. Ils peuvent envisager une deuxième vie professionnelle.»
Les startuppeurs revendent, en effet, souvent assez tôt ou peuvent céder une partie de leurs actions à l'occasion d'une levée de fonds. « Souvent, ils utilisent la moitié de leur nouvelle fortune pour réaliser des placements plaisir (vignoble, belle demeure…) et l'autre moitié pour investir auprès de jeunes entrepreneurs qu'ils ont accompagnés ou se relancer eux-mêmes dans la création ou la reprise d'entreprise », observe Pierre de Pellegars, responsable Gestion de fortune de BNP Paribas Banque privée.
Garder le secret
Ce choix de vie peut modifier les options à prendre lors de la cession. « Par exemple, le dispositif de l'apport cession leur permet de bénéficier d'un report d'imposition sur la plus-value de cession en apportant une partie du capital à un holding pour réinvestir dans de nouvelles entreprises. C'est pertinent si le chef d'entreprise veut s'impliquer dans de nouvelles entreprises, et pas du tout s'il envisage surtout de profiter de ses nouveaux loisirs », rappelle Fabien Vatinel.
Une autre grande question à résoudre pour les cédants est celle de la place réservée aux enfants. Profiter de la cession de l'entreprise pour leur consentir des donations est une option presque toujours étudiée avant de signer la vente car elle est fiscalement intéressante. « Certains chefs d'entreprise ont le souci de transmettre, par exemple parce qu'ils avaient eux-mêmes reçu de leurs parents. D'autres sont plus réticents car les enfants sont trop jeunes ou parce qu'une trop grande aisance financière risquerait peut-être d'avoir une influence néfaste sur leurs études, leur carrière », constate Valérie Montel, responsable de l'ingénierie patrimoniale chez Lombard Odier.
Lorsque j'ai su le chèque que j'allais toucher, j'ai réuni mes enfants et je leur ai demandé ce qu'ils souhaitaient qu'on fasse
Certains parents sont ainsi transparents avec leur progéniture et l'associent même aux choix des investissements. D'autres préfèrent garder le secret sur le produit de la cession. Leurs héritiers ne découvrent parfois la fortune procurée par la vente de l'entreprise qu'au décès de leurs parents. Au grand dam des banquiers. « Il est préférable que les parents expliquent aux enfants les choix faits pour structurer et placer ce patrimoine. Ils les aident à monter en compétence sur la gestion financière pour qu'ils ne soient pas démunis le jour où ce sera leur tour d'en prendre les commandes », conseille Vincent Aubuchou, responsable de l'ingénierie patrimoniale en France chez Edmond de Rothschild. De nombreuses banques privées proposent d'ailleurs des journées de formation financière aux enfants des chefs d'entreprise qui ont cédé leur société.
À VOIR AUSSI - Alexis de La Palme: «La famille Rothschild investit pour transmettre»
Dans certaines familles, l'arrivée d'une telle fortune réveille d'ailleurs des tensions sous-jacentes. Rivalités, rancœurs s'exposent plus facilement : si l'entreprise des parents était intouchable et ne constituait pas forcément un enjeu, il en va tout autrement du capital dans lequel elle a été convertie.
La philanthropie est parfois une solution pour fédérer la famille autour d'un nouveau projet commun. « C'est un sujet de plus en plus souvent abordé lors d'une cession, et plus seulement pour faire un don classique à une association. Il y a souvent la volonté de s'impliquer personnellement, parfois en famille, via un fonds de dotation par exemple », souligne Vincent Aubuchou. Dans certaines banques privées, la philanthropie est abordée dans environ 10 % des dossiers.
Quelques chiffres
31.300 entreprises ont été cédées en 2020.
1 433 entreprises ont été cédées en 2021 par les fonds d'investissement actifs en France. Source : France Invest
Les créations d'entreprises sont suivies de près par l'Insee qui en fait un décompte mensuel. Infogreffe livre également, chaque mois, le nombre d'immatriculations et des radiations au registre du commerce et des sociétés. Quant aux défaillances, elles sont comptabilisées par la Banque de France. En revanche, les cessions ne sont vraiment suivies que par l'Observatoire BPCE (Banque populaire-Caisse d'épargne). Pour l'année 2020, dernière année étudiée, il en répertorie 31.300, contre 37.111 en 2019, soit un recul de 16 %. Cette baisse est une tendance continue constatée depuis plus de dix ans : en 2010, année de création de l'Observatoire BPCE, 45.815 opérations avaient été recensées. Cependant, ce recul touche « principalement des cessions de fonds de commerce et d'activité, et des transferts de location-gérance » : elles sont en baisse de 20 % en 2020. La crise sanitaire a accentué cette tendance. Les fusions et scissions, au contraire, ont progressé de 7 % en 2020.
Hugues Souparis: «Que notre argent ait un impact positif plaît à mes fils»
Avoué ou non, le rêve de beaucoup d'entrepreneurs est de vendre leur société pour empocher le jackpot. Certes, mais après ? Lorsque, en 2019, la cession de Surys (ex- Hologram Industries) à l'Imprimerie nationale fait pleuvoir des dizaines de millions d'euros sur Hugues Souparis, il n'a pas du tout l'intention de s'acheter un yacht pour profiter d'une retraite dorée. Pas encore trentenaires à l'époque, ses deux fils, Nathan et Nils, sont déjà attachés à développer un projet qui ait du sens. Puisqu'ils hériteront un jour, c'est avec eux qu'Hugues Souparis souhaite composer la nouvelle partition à jouer avec cet argent.
« Lorsque j'ai su le montant du chèque que j'allais toucher, j'ai réuni mes enfants et je leur ai demandé ce qu'ils souhaitaient qu'on fasse », raconte l'entrepreneur. La somme est loin d'être négligeable. L'homme, qui fêtera ses 67 ans en août, se place en 287e position du classement Challenges des grandes fortunes de France, avec un patrimoine professionnel estimé à 350 millions d'euros. « C'est un point qui gêne mes fils : ils sont fiers de mon parcours, mais n'ont pas le sentiment d'avoir droit à une telle somme, note Hugues Souparis. Nous avons vécu de façon confortable - une femme de ménage, une voiture -, mais nous ne sommes jamais partis en vacances dans des 5-étoiles : ils ont vécu une vie normale d'enfants de cadre supérieur, fait de belles études et ils ont un travail qui leur plaît. »
Défis climatiques
Baptisé Enowe, le « family office »des Souparis est créé dès 2013. Reste à savoir comment orienter l'action de ce holding. Nathan et Nils insistent pour que cet argent soit un carburant vert au service du bien commun. Le trio établit des critères pour effectuer des investissements à impact positif. Doté d'une puissance de 150 millions d'euros - bientôt portée à 200 millions -, Enowe prend ainsi des participations dans Evergaz (centrales au biogaz), Chance (outil en ligne les personnes en rebond professionnel), Inside Vision (tablettes pour lutter contre le handicap visuel), Club-Mate (boissons énergisantes bios dont la bouteille est consignée) ou des fonds de microcrédit comme BlueOrchard… « Que notre activité ne pollue pas et que notre argent ait un impact environnemental ou social positif, cela plaît à mes fils, constate leur père, fier qu'ils appartiennent à cette génération consciente des défis climatiques. Cette avalanche de millions les a troublés au début. Ils sont aujourd'hui heureux de la direction prise et de pouvoir transformer cette chance en quelque chose de positif pour tout le monde. »
Ce n'est qu'une des trois branches d'Enowe. Entrepreneur dans l'âme, formé à l'école du petit commerce par ses parents, « la plus grande école de commerce », comme il a coutume de le dire, et diplômé de Centrale Marseille, Hugues Souparis développe en parallèle un pôle de maisons d'excellence française. « Mon idée, c'était d'aider les entreprises auxquelles je pouvais apporter du financement et de l'expertise entrepreneuriale et industrielle », décrit le sexagénaire.
À lire aussiL’Astérix de l’horlogerie en mouvement
À ce titre il a repris Pequignet, fleuron de l'horlogerie française. « Le dernier des Mohicans à faire encore ses propres mouvements en France », souligne-t-il. Cette poche de « made in France », c'est le projet personnel d'Hugues Souparis qui voulait rester opérationnel. « L'activité de ce pôle ne correspond pas complètement aux critères d'impact positif que nous avons définis, admet-il. Mais ce sont des entreprises qui produisent en France dans une logique de qualité. Elles ont un impact en participant à préserver le tissu industriel français et en maintenant de l'activité économique dans les territoires. » Outre Pequignet et ses 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, il est en discussion pour acquérir trois autres entreprises patrimoniales.
La troisième branche d'Enowe, vouée à disparaître, est dédiée aux entreprises innovantes, en attendant que les start-up à impact prennent de l'ampleur. D'ici à 2030, plus de 80 % du fonds leur sera consacré. Hugues Souparis espère enfin réussir son dernier défi : profiter un peu de son domaine, en forêt de Crécy, où il espérait se poser en télétravail le lundi et le vendredi. « Mais j'ai beaucoup de mal à me tenir au programme, avec tous ces projets en bouillonnement », sourit-il. Entrepreneur un jour, entrepreneur toujours.
Gabriel Viellard: «J'ai pris le temps de découvrir la vie d'après»
Selon la formule consacrée, et comme il le dit lui-même, il a « bien vendu » son entreprise, la SNV. Cette société de photo numérique de villes, créée en 1994, France Télécom l'a acquise en 2000 en même temps que l'entreprise de cartographie Iti. Les deux ont été réunies pour constituer Mappy. Gabriel Viellard avait 27 ans. C'est une histoire ancienne, des débuts d'internet, « bientôt 30 ans », sourit-il. Il s'était lancé avec trois associés, pendant ses études. Après la vente à France Télécom, le jeune homme a conservé ses fonctions de directeur général de Mappy jusqu'en 2004. « La vente prévoyait un complément de prix en fonction d'objectifs, raconte-t-il. Mappy est restée très autonome au sein de France Télécom. Nous n'avons pas déménagé, nous avons continué à travailler sans bouleversements. Comme nous étions en plein éclatement de la bulle internet, il était difficile d'investir en Bourse. Le produit de la vente attendait sur mon compte en banque. »
Il a acheté un appartement, puis, une fois libéré de ses obligations à la tête de Mappy, il s'est offert un beau cadeau : un tour du monde avec sa jeune épouse. « Heureusement, se félicite Gabriel Viellard avec le recul, j'ai pris le temps de découvrir la vie d'après. L'entrepreneur qui vend sa boîte n'est pas préparé à gérer son argent. Il est souvent trop pressé d'investir ou cède facilement aux sollicitations. Je ne me suis pas précipité. Doucement, je suis entré dans des cercles d'entrepreneurs. Et j'ai pu réallouer du temps et de l'argent pour les entreprises, en groupe et avec des professionnels. »
L'entrepreneur qui vend sa boîte n'est pas préparé à gérer son argent. Il est souvent trop pressé d'investir ou cède facilement aux sollicitations. Je ne me suis pas précipité. Doucement, je suis entré dans des cercles d'entrepreneurs
S'il a créé une autre entreprise, en 2008, ADventori, c'est dans ce qu'il désigne comme une « coopérative d'entrepreneurs » qu'il a trouvé une nouvelle voie, en conciliant son expérience d'entrepreneur et sa capacité d'investisseur.
C'est par l'intermédiaire de cousins qu'il apprend l'existence du holding d'investissement Pléiade, créé par des chefs d'entreprise. Il en devient actionnaire. « C'est là, explique-t-il, que j'ai découvert les vertus de l'intelligence collective. » Les actionnaires de Pléiade - ils sont 23 aujourd'hui - financent des sociétés de tous secteurs en se donnant la plus grande liberté d'action possible. Contrairement à une société de gestion qui pilote des fonds d'investissement, un holding est beaucoup plus souple. Sa vie n'est pas rythmée par les levées de fonds et son horizon temporel est celui que se donnent ses actionnaires alors qu'un fonds doit prévoir une échéance de sortie.
Compétence et expérience
Les actionnaires de Pléiade ont aussi pris soin de confier leur boutique à une équipe de gestionnaires. « L'entrepreneur ne peut prétendre remplacer un financier professionnel, souligne Gabriel Viellard. Mais l'argent n'est qu'un levier. Des entrepreneurs qui investissent ont autre chose à apporter : leurs compétences et leur expérience. » C'est pour les partager qu'une nouvelle société, Les Entrepreneurs réunis (LER), a vu le jour en 2014, pour épauler des dirigeants à des moments clés dans le cadre de missions de conseil rémunérées. « Ce qui est gratuit n'a pas de valeur », estime Gabriel Viellard, qui est président de LER. « Ce sont des gens “hands-on”, l'inverse du consultant formaté », témoigne Thibault Lamarque, fondateur des fontaines Castalie et qui a fait appel à LER il y a quelques années.
Enfin, une troisième société complète l'ensemble, la Maison des entrepreneurs, lieu de partage des bonnes pratiques, mise à disposition de bureaux, organisation d'ateliers ou de conférences… La galaxie emploie une trentaine de personnes et occupe deux étages d'un immeuble parisien, dans une petite rue du 8e arrondissement.
À lire aussiBluedigo: quand un énarque crée une start-up à impact
« Nous avons été assez innovants, analyse Gabriel Viellard, pour arriver à une gouvernance horizontale et un fonctionnement neuronal, très à plat. Chacun est un rouage de l'ensemble. Nous avons aussi, dans les pactes d'actionnaires, mis en place les mécanismes de valorisation ainsi que d'entrée et de sortie des associés. Ainsi, les plus actifs peuvent monter au capital et les moins actifs céder leur place. Nous sommes tous alignés, nous travaillons les uns pour les autres, en confiance et en responsabilité. »
Ce fonctionnement a une autre vertu, aux yeux de Gabriel Viellard : celui de faire éclore de nouvelles activités. C'est ainsi qu'est née au sein de la Maison des entrepreneurs une galerie d'art, Le Polyptyque, installée dans ses murs. Ou plutôt sur ses murs. Les œuvres sont accrochées dans les bureaux et les couloirs : Watteau, Corot, Fantin-Latour, Berthe Morisot, Matisse, Robert Delaunay… « Ils sont tous à vendre », précise Gabriel Viellard.
Patrick Joubert: «À chaque fois, j'oublie combien les débuts sont difficiles»
« L'histoire se répète », constate dans un sourire Patrick Joubert. Cet entrepreneur de 50 ans a conclu en mars 2022 la vente de sa troisième entreprise, Ponicode, à CircleCI, une licorne californienne. Ponicode, plateforme d'intelligence artificielle de vingt salariés visant à améliorer le codage, avait été créée avec trois associés en juin 2019. « Il est rare qu'une société de la Silicon Valley achète de la technologie européenne, surtout en early stage, se félicite Patrick Joubert. Au lieu de passer les quinze prochaines années à la faire grandir, je vais pouvoir aller beaucoup plus vite. C'est très risqué et très long de développer seul. » Ponicode est déjà la troisième société que cet entrepreneur en série crée, puis cède. « Je n'ai jamais cherché à revendre mes entreprises, poursuit-il. Mais vendre me permet de me concentrer sur ce qui me plaît le plus : monter une équipe, concevoir un produit et le déployer. »
Après une quinzaine d'années passées dans l'informatique au sein de banques d'investissement, il était animé par l'envie de créer sa propre entreprise afin de résoudre des problèmes informatiques qu'il avait pu rencontrer sur son chemin. « La seule façon de dépasser mes idées, c'est de les lancer », estime-t-il.
J'ai dû faire beaucoup de sacrifices, ne me versant aucun salaire les dix-huit premiers mois
En 2011, il quittait la Société générale pour créer Beamap, une entreprise de conseil pour aider les grands groupes à migrer dans le cloud. Se lançant seul, il a investi 10.000 euros sur ses deniers personnels, puis autofinancé l'activité, les métiers du conseil n'étant pas propices aux levées de fonds. « J'ai dû faire beaucoup de sacrifices, ne me versant aucun salaire les dix-huit premiers mois », raconte Patrick Joubert. Trois ans plus tard, l'entreprise, devenue leader sur son marché, travaillait avec de grands groupes, comme BNP Paribas, Alstom, Air liquide ou Total. Cherchant à nouer des partenariats pour développer Beamap à l'étranger, Patrick Joubert a pris langue avec Sopra Steria en 2014, un des géants français du service du numérique. La conversation s'est terminée sur une offre d'acquisition que l'entrepreneur a acceptée. « Cela résolvait à la fois le problème de financement et me permettait de continuer à développer l'entreprise en Europe », convient-il. Il est resté plus de deux ans avant de prendre le large pour lancer sa deuxième entreprise. En 2016, il créait Recast.AI, une plateforme conversationnelle collaborative accessible aux développeurs.
Le propre de l'entrepreneur
Cette fois, il pouvait financer le démarrage avec quelques centaines de milliers d'euros et s'associer avec trois personnes. Partant à nouveau d'une feuille blanche, il avoue qu'il faut prendre des risques, sortir de sa zone de confort et se dépasser pour relever ce nouveau défi. « C'est le propre de l'entrepreneur, souligne-t-il. Il faut aussi mettre suffisamment de moyens. Je me suis rapproché de talents qui me complétaient et partageaient la même vision que moi et qui ont également investi dans l'entreprise. »
Au bout d'un an, le produit se faisait un nom et il était repéré par Microsoft au salon Viva Technology. Recast.AI, qui a rejoint le programme iafactory sur le campus parisien de start-up Station F, a pu réaliser un premier tour de table de 2 millions d'euros. La jeune pousse était aussi mise en avant aux côtés des leaders mondiaux tels que Google, Microsft ou IBM par le fonds américain de capital-risque Andreessen Horowitz.
En mai 2018, Patrick Joubert était à San Francisco pour présenter à l'entreprise allemande SAP sa technologie, qu'elle essayait de développer. La rencontre, là aussi, s'est soldée par une proposition d'achat. Proposition acceptée. Patrick Joubert y a vu l'opportunité de se familiariser avec les pratiques d'un grand acteur du logiciel, d'avoir accès à son centre de recherche californien de Palo Alto et de pouvoir développer Recast.AI en Europe, la faisant passer de 25 à 100 salariés en un an.
En juin 2019, lassé de son nouveau job, il a, à nouveau, eu des fourmis. Et de nouvelles idées dans la tête : « Un nouveau sujet s'est imposé à moi : les problèmes de résolution de qualité du code », explique-t-il. Malgré les protestations de sa femme, c'était décidé, il allait replonger. Ce serait Ponicode, avec quelques centaines de milliers d'euros pour amorcer la pompe et une petite équipe. « À chaque fois que je veux me lancer, j'oublie que les débuts sont difficiles. On ne s'y habitue pas », constate-t-il. Mais le produit, mis en ligne à l'été 2020, a très vite rencontré son marché et Ponicode permet à l'entreprise de lever 5 millions de dollars auprès du fonds européen Breega, de celui de Xavier Niel, de Kima, et de business angels. Installé dans l'incubateur iafactory, Ponicode a été présenté à des partenaires techniques qui, de fil en aiguille, ont mis en relation Patrick Joubert avec CircleCI.
Dans l'immédiat, le « serial entrepreneur » se laisse le temps de voir venir, sans écarter la possibilité qu'un jour, peut-être… « Tant que je suis aligné avec le projet industriel et que je n'ai pas une nouvelle intuition, souligne-t-il, je vais profiter des moyens de l'entreprise américaine. » Il continue à consigner consciencieusement ses idées dans son cahier.
À VOIR AUSSI - Plus grandes fortunes de France : un patrimoine estimé à 650 milliards d'euros (5 juil. 2018)
Les 11 points clés du contrat de franchise
NOS CONSEILS - Les clauses varient d’une enseigne à l’autre. Avant de s’engager, il convient de se poser les bonnes questions.
Comment alléger la fiscalité lors de la cession de son entreprise
NOS CONSEILS - Donation à ses enfants, achat ou création d’une nouvelle société, autres activités... L’impact fiscal diffère en fonction des projets, et de l’utilisation qui sera faite du produit de la cession.
Harry B. Macklowe, le milliardaire qui a deux amours
PORTRAIT - À 85 ans, ce promoteur new-yorkais qui avait soufflé la tour General Motors à Donald Trump, en 2003, va disperser sa collection d’art contemporain. Une vente dont le montant devrait dépasser celui de la collection Rockfeller.
Le Figaro
Succession : ces héritages qui détruisent des familles
DÉCRYPTAGE - Les successions rebattent toujours les cartes au sein d'une famille, même la plus unie. Dans un livre passionnant, le psychanalyste Patrick Avrane décrypte, avec un vrai talent d'enquêteur, ce qui se joue à travers les inventaires et les partages.
À l'image de la série Succession (OCS), dont le succès ne se dément pas depuis des mois, la question de l'héritage passionne. Force est de constater que, souvent, les choses ne se passent pas comme prévu ou comme imaginé par les uns et les autres. Au moment du deuil d'un parent, d'un proche, il arrive que le chagrin soit vite bousculé, voire emporté par les dernières dispositions du défunt. Surprises, jalousies, rancœurs, victoires, défaites, ou encore haines, s'invitent dans le tableau. L'unité familiale peut voler en éclat. Des clans se font, se défont.
À lire aussiLes relations fraternelles toxiques, quand frères et sœurs se haïssent
Pourquoi avoir donné tel objet à l'un, alors qu'une autre les convoitait depuis toujours ? Certains se débarrassent d'un bien qui les encombre, et tant pis s'ils font figure d'ingrats. D'autres ont la surprise d'hériter d'un lointain parent dont il ne soupçonnait pas l'existence. Autant de situations qui nous rappellent qu'hériter ne se résume pas à une affaire de transmission. «L'héritage questionne toujours la place du sujet dans une généalogie», écrit le psychanalyste Patrick Avrane. À partir d'exemples puisés dans les classiques de la littérature ou du cinéma, explorons avec lui cinq configurations testamentaires et leurs conséquences. Avec, pour point de départ, comme dans Succession, la situation d'un patriarche qui organise une compétition en vue de désigner lequel de ses enfants prendra sa suite.
À lire aussiMéchants, riches, et pourtant : pourquoi ne peut-on s'empêcher d'aimer les personnages de la série "Succession" ?
En vidéo, «Succession», la bande-annonce
Règlement de comptes
Tel le roi Lear dans la pièce de Shakespeare annonçant à ses trois filles qu'il veut se départir de son pouvoir et partager son royaume entre elles, le très puissant Logan Roy décide dans Succession d'organiser la suite de son empire tant qu'il est en vie. Toujours à l'image du roi Lear, qui déclare vouloir donner la plus large part à celle de ses filles qui lui prouvera le mieux son amour, Logan Roy, double fictionnel du magnat des médias Rupert Murdoch, le multimilliardaire australo-américain, challenge sa progéniture. Qui des quatre enfants issus de deux mariages différents sera le plus apte à reprendre Waystar Royco ?
La concurrence est ouverte entre Kendal, le cadet tout désigné, Siobhan, la fille unique et autoritaire, Roman, le petit dernier, cynique et immature, Connor, l'aîné né d'une mère inconnue, qui préfère l'argent plutôt que le trône de son père et, Greg, le neveu, bien décidé à se tailler une place dans le groupe. «Préparer sa succession de son vivant, c'est avoir peur de la mort, être dans un processus de toute-puissance, s'imaginer immortel, organiser le spectacle. Faire comme si son fantôme allait continuer à dicter la suite des événements. C'est surtout oublier que le temps ne s'arrête pas avec nous», explique Patrick Avrane.
L'heure tendre
Par conséquent, l'organisation mise en place ante mortem se trouve rapidement caduque. Ne pas prendre en compte la dimension du temps, «c'est vouloir régler des comptes depuis l'au-delà». Comme si on n'en avait jamais fini avec les divisions et les luttes de pouvoir. Tant qu'il est de ce monde, un manipulateur peut jouer avec ses héritiers, en favoriser un, en flatter un autre, rejeter un troisième. «La tâche se complique après son décès, lorsque l'enjeu pour ses successeurs revient à se défaire de l'emprise de quelqu'un qui n'existe plus. Y parvenir, c'est surmonter des divisions qui n'ont sans doute pas ou plus de raisons d'être.»
«Hériter, particulièrement de ses parents, dévoile le rapport d'un sujet à la possession», écrit Patrick Avrane. Un rapport qui se construit dès la toute petite enfance, puisque le nourrisson «apprend à se différencier du monde qui l'entoure… à deviner ce qui lui appartient (son corps) et le distinguer de ce qu'on lui offre». En grandissant, il peut se révéler envieux de son frère ou de sa jeune sœur en train de téter le sein de leur mère. «Non pour le lait mais pour le sentiment de plénitude dont il serait exclu.»
Chaque héritage induit un réexamen des relations
Dans La Terre (1887), quinzième et terrible roman de la série des Rougon-Macquart qui met en scène l'envie et la cupidité autour d'un héritage, Émile Zola décrit l'un de ses personnages qui «en matière de propriété, gardait ses idées d'enfant, ça, c'est à moi, ça, c'est à toi». Mais dans la vie comme dans les romans, on ne reste pas toujours un bébé insatiable. On grandit, on devient adulte. Les parents peuvent s'être remariés, d'autres naissances survenir. Il n'en demeure pas moins qu'au moment du décès, «la personne de 90 ans que l'on pleure peut se confondre avec celle qui en avait 30 ou 40 quand on était petit». D'où ces fréquents malentendus à l'ouverture d'un testament. «Car chaque héritage induit un réexamen des relations», explique le psychanalyste.
Bien que le code civil français permette d'éviter qu'un père ou une mère ne déshérite son enfant, un parent peut choisir de privilégier ceux nés d'un second mariage pour les aider un peu plus longtemps ou s'organiser pour donner une somme plus conséquente à un fils dans le besoin. Ces répartitions différentes sont-elles à mettre en relation avec l'affection du disparu envers chacun de ses héritiers ? Évidemment, non. «La transmission vaut à tort preuve d'amour ou de désamour», recadre Patrick Avrane, qui alerte aussi sur la nécessité de revoir régulièrement ses dernières dispositions en fonction de l'évolution d'une famille. Le fils que l'on pensait devoir aider n'est peut-être plus dans la nécessité. Les petites-filles à qui l'on destinait une bague n'aiment pas les bijoux. Pour autant, il y a des successions impossibles à résoudre, tant «les revendications d'amour […] sont démesurées, exigent l'exclusivité, ne tolèrent aucun partage», prévient Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, à l'évocation de ces «enfants à jamais non rassasiés».
Mon oncle d'Amérique
Qui n'en a pas rêvé ? Du jour au lendemain, se découvrir un aïeul inconnu qui nous laisserait une fortune considérable. «On l'oublie souvent : nul bien ne peut se trouver sans propriétaire. Jamais et à aucun moment. À l'instant même où quelqu'un décède, quelqu'un d'autre rentre immédiatement en possession de son bien. La vacance n'existe pas. Le mort saisit le vif», rappelle Patrick Avrane. Le roi est mort, vive le roi !, disait-on au royaume de France. Nos romans familiaux s'enrichissent de ces personnages fantasmés qui ressurgiraient tout à coup, nous conférant stature ou richesse qui nous feraient défaut. Des fantaisies qui permettent parfois à un enfant de donner à ses parents «le prestige qu'ils n'ont pas à ses yeux», explique Freud. Ainsi L'Oncle d'Amérique, d'Alain Resnais (1980). Selon le réalisateur, le titre du film renverrait à la part d'enfance que l'on doit abandonner pour devenir adulte : ce fantasme d'être «à la fois milliardaire et orphelin».
Cet «oncle d'Amérique» peut évidemment aussi se révéler une femme. Ainsi en 1976, dans l'ultime film d'Alfred Hitchcock, Complot de famille (Family Plot), où des limiers amateurs se lancent à la recherche du successeur d'une vieille tante. Pour hériter, il suffit d'avoir un arrière-grand-parent commun. Mais les recherches généalogiques entreprises sur quatre générations n'aboutissent parfois pas. Et il est important de garder en mémoire qu'hériter d'un parent insoupçonné n'a rien d'une loterie. Patrick Avrane fait la différence entre le loto, fruit du hasard – «cela aurait pu être n'importe qui» – et la «providence», dont relèvent ces legs inattendus. «Ils nous parviennent, car on se trouve à une certaine place dans une histoire déterminée.» C'est ça aussi l'enjeu d'un héritage, «se confronter à l'histoire de sa famille». La succession demeure «l'un des rares moments de la vie offrant l'occasion de s'inscrire profondément dans une lignée, même celle dont on ne soupçonnait pas l'existence».
Jeux interdits
Évidemment, ceux qui n'ont rien ne laissent rien. Ceux qui ont tout flambé, non plus. De même, ceux qui n'ont jamais rien attendu des autres et passent leur temps à clamer «après moi, le déluge». Mais, il existe aussi les harpagons, qui ont du mal à abandonner leurs richesses, et d'autres, qui ont englouti leur capital en voulant maintenir un train de vie d'un autre temps. «Un héritage reflète le rapport de chacun à ses propres biens», souligne Patrick Avrane. Ainsi des parents de l'écrivain et dandy Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889). Au lieu des terres et propriétés qu'il avait connues avant de quitter son Cotentin natal, il n'a reçu que des dettes. «On n'hérite pas seulement des biens, mais de ce qu'un disparu a fait comme choix», rappelle le psychanalyste.
Un héritage reflète le rapport de chacun à ses propres biens
«Même s'il a acheté des actions, ce sont ses choix. Une mauvaise gestion également. Hériter revient, d'une certaine manière, à se vêtir des vêtements du mort. En général, on les donne. Parfois, on les garde.» Il en va des options prises par le disparu, mais aussi de ses objets intimes. Porter la montre de son père ou la bague de sa mère est une façon de perpétuer leur présence comme leurs désirs. Y compris ceux qu'ils s'étaient interdits. Claquer l'argent de l'héritage, s'il y en a, pour s'offrir un voyage qu'ils n'auraient jamais osé faire, s'autoriser à jouir d'un bijou qu'une mère n'a pas eu l'audace de porter ou se battre comme un lion à la façon de Barbey d'Aurevilly pour récupérer le petit buste jaune d'une aïeule aristocrate morte sous Louis XV, manière de se rappeler le temps où la famille était florissante.
Prenons le cas du fondateur des boîtes cadeaux Smartbox, devenu philanthrope. Le Français Pierre-Édouard Stérin, 48 ans, a décidé de placer sa fortune de 800 millions d'euros dans un fonds de dotation consacré à «des causes pour le bien commun». Un choix fait avec l'accord de son épouse. Mais au détriment de leurs cinq enfants, âgés de 1 an à 15 ans. «Si les enfants pensent que la cause est juste et qu'ils sont d'accord pour que leur parent lègue sa fortune à un organisme que leur parent aura choisi, cela ne pose pas de problème, analyse le psy. Néanmoins, ces derniers peuvent considérer qu'il y a défiance à leur égard. Ils auraient peut-être apprécié d'avoir à gérer une organisation prédéfinie ensemble. Ce pourrait même être une disposition du testament : le legs avec charge.» Ce processus permet au légataire de décider comment sera utilisée sa part réservataire, par exemple, et de déclarer : «Je lègue cette partie à mes enfants sous réserve qu'ils fassent ceci ou cela.» Autrement, ses héritiers peuvent imaginer «qu'on ne les a pas jugés aptes. Et que le disparu souhaite continuer de régner après sa mort». Logan Roy, quand tu nous tiens…
Hériter. Une histoire de famille, de Patrick Avrane, Éditions PUF, 180 pages, 17 €.
Se séparer de la maison familiale
Hériter d'un lieu qu'on ne peut pas garder ni entretenir, c'est le thème du nouveau roman de notre collaboratrice Lisa Vignoli.
Votre héroïne hérite d'un lieu extraordinaire, berceau des vacances familiales sur plusieurs générations…La demeure s'est transmise dans sa famille par nue-propriété, un dispositif qui permet de donner des biens de son vivant en en conservant l'usage et d'éviter ainsi pour partie les droits de succession. Cette habitation se trouve à Saint-Tropez, un lieu qui a énormément pris de valeur. Sans ce dispositif, les descendants successifs n'auraient pas pu en hériter.
Pourquoi ce thème ?La raison de ce livre est d'évacuer des peurs cristallisées autour de cette maison. Elle représente une époque, un âge, une façon de vivre. Et la crainte de voir disparaître tout cela. Nombreux sont ceux qui, comme mon héroïne, ne peuvent pas conserver un lieu parce que la valeur des choses rend difficile parfois d'hériter de son héritage.
Est-ce un livre sur le déclassement ?Autour de moi, cette crainte de vivre moins bien que ses parents est en effet très présente. Je voulais montrer que ce n'est pas tant la perte d'un patrimoine immobilier dont il est question, mais de voir disparaître ce qu'il y a dedans. Les maisons de famille sont des lieux qui tiennent tout : l'enfance, les disparitions, la famille, les joies, les souvenirs… Quand on doit s'en séparer, c'est un pan de notre vie qui s'en va.
Nue propriété, de Lisa Vignoli, Éditions Stock, 150 pages, 17,50 €.
«L'obligation de jouissance a pris des proportions démesurées»
ENTRETIEN - Et si, entre le culte de la performance et les schémas traditionnels, existait un chemin de traverse, vivant et créatif, pour réinventer la sexualité. Rencontre avec le philosophe Alexandre Lacroix.
Dépenses dissimulées, héritage secret… Petites cachotteries financières entre conjoints
TÉMOIGNAGES - En couple, ils ont tu un héritage, caché des achats ou menti sur leur montant. Entre conjoints, le volet finance peut être tabou. Alors il arrive qu'un «petit» mensonge se glisse dans la relation.
Le Figaro
La météo du week-end : des éclaircies sur une grande partie du pays
Ce week-end du 8 mai s'annonce printanier, malgré la présence de passages nuageux et de quelques averses dans le Nord.
Le temps est agréable sur une grande partie du territoire, ce week-end. Samedi 7 mai, la moitié nord est la moins avantagée ; quelques averses circulent au nord de la Seine et le ciel est nuageux. Presque partout ailleurs les éclaircies sont nombreuses et le ressenti est assez chaud, les températures sont comprises entre 16°C en Manche et 26°C en Languedoc, selon La Chaîne Météo* .
Dimanche 8 mai, jour de célébrations de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, s'annonce lui aussi ensoleillé, malgré une tendance instable des Alpes aux Pyrénées en passant par les arrière-pays méditerranéens. Dans l'Ouest et le Nord, le ciel est particulièrement dégagé.
À lire aussiUne vague de chaleur exceptionnelle frappe l’Antarctique
La météo dans votre région
De la Bretagne et de la Normandie aux Pays de la Loire, le ciel, très nuageux en matinée, se dégage au fil des heures. Les températures maximales évoluent entre 8 et 12°C le matin et entre 16 et 21°C l'après-midi.
Du Centre-Val de Loire et de l'Ile-de-France aux Hauts-de-France, le temps est agréable, les éclaircies et les nuages se succèdent. De la pluie est attendue au nord de la Seine. Les températures sont comprises entre 16 et 21°C l'après-midi.
Du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est ensoleillé en matinée mais disparaît peu à peu derrière les nuages au fil de la journée, avec un risque de précipitations. Les températures sont comprises le matin entre 5 et 10°C et l'après-midi entre 19 et 23°C.
Dans la Nouvelle-Aquitaine à l'Occitanie, les éclaircies et les nuages alternent tandis qu'un faible risque d'averse pèse sur les Pyrénées. La tramontane souffle à 70 km/h en rafales, en direction du golfe du Lion. Les températures maximales évoluent entre 18 et 26°C.
En PACA et Corse, le ciel est, aussi ici, à la fois nuageux et ensoleillé. Des Alpes à la Corse, le temps reste instable et des pluies accompagnées d'orages, tombent dans l'après-midi. Les températures sont comprises l'après-midi entre 19 et 26°C.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du mercredi 4 mai : un temps ensoleillé sur les côtes mais orageux dans les reliefs
Mercredi 4 mai, le soleil alterne avec quelques passages nuageux. Le temps reste agréable sur les littoraux tandis qu'en montagne les orages sont nombreux.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 6 mai : de grandes éclaircies et quelques nuages
Les orages et bancs de nuages de ces derniers jours ont laissé place à un ciel dégagé et ensoleillé sur une majorité du territoire, ce vendredi 6 mai.
Regarder la vidéo Le Figaro
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Essai Le temps des communs rouge et vert
Nos recommandations culturellesNicolas MatheySpécialiste au CNRS des questions de climat, Michel Magny propose de retracer l’histoire des rapports entre les sociétés humaines et leur environnement. Dès ses origines, le « commun social » aura dû composer avec le « commun biotique », la coexistence des humains avec les autres vivants. Les révolutions industrielles et démographiques ont, dans un temps récent, provoqué la crise écologique majeure que nous connaissons. « Face aux appétits illimités de ce système-monde néolibéral et aux détériorations sans borne des écosystèmes qu’ils provoquent », le scientifique met en avant la nécessité d’une « transition copernicienne » pour préserver la double durabilité des sociétés humaines et du vivant. « Une transition résolument “verte” et “rouge” », qui passera d’abord par des batailles d’idées pour convaincre.
Essaisenvironnementécologiebiens communs Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, quoique lentement. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine
Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
À lire aussiGuerre en Ukraine : pourquoi l'offensive russe ne se passe pas comme prévu
Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
À lire aussiGuerre en Ukraine : comment soldats et civils exploitent le terrain pour ralentir l'offensive russe
Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et le 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.
En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
À lire aussiUkraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine
Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
À VOIR AUSSI - Des bâtiments détruits dans l'est de l'Ukraine après des bombardements russes
Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
À lire aussiComment l'armée russe déploie sa stratégie sur le sol ukrainien
Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
À lire aussiUkraine: l’artillerie et les bombes thermobariques au cœur de l’offensive russe
Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré près de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ? Le 19 mars, les Russes ont par ailleurs déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
À lire aussiLes missiles Javelin, Stinger et NLAW, cauchemar des forces russes
La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
À lire aussiUkraine : sous-estime-t-on la puissance de l'armée russe à cause de la guerre de l'information ?
Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
À lire aussiLa Biélorussie pourrait-elle engager son armée dans la guerre en Ukraine?
Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
À VOIR AUSSI - L'armée russe reconnaît pour la première fois des «morts» en Ukraine
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
L'Humanité
L’humour de Cabu à l’épreuve des balles
Nos recommandations culturellesExposition Le dessinateur de Charlie Hebdo a éreinté les religions, le chauvinisme et les puissants. En partenariat avec l’Humanité, « le Rire de Cabu » montre que son esprit frondeur n’est pas mort.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
C’est un portrait de Depardieu, toujours bien enrobé, avec cette question : « Faut-il interdire les farines animales ? » Cabu avait le coup de crayon féroce. Ses cibles étaient nombreuses. Par exemple, François Mitterrand : au début des années 1990, alors qu’il a une très longue carrière politique derrière lui, l’existence de sa fille Mazarine est rendue publique. Son épouse Danielle, irritée, lui lance : « Tu n’as jamais su te retirer à temps ! »
Pris parmi les 400 caricatures de l’exposition « le Rire de Cabu » (1), ces deux dessins sont la preuve de l’humour irrespectueux de Cabu, mort sous les balles de fanatiques salafistes lors de la tuerie à Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Lui qui abhorrait les religions…
Cette manifestation, dont l’Humanité est partenaire, est dédiée à la liberté d’expression et au droit à la satire. Elle n’est pas un pieux hommage au dessinateur assassiné, mais une occasion de bien se marrer. Sur le parvis de l’autre hôtel de région, à Montpellier, sont exposés 24 dessins et photos grand format. « En France, il n’y a pas de délit de blasphème, rappelle Carole Delga, présidente de la région Occitanie. La loi est toujours au-dessus de la foi. »
Mais Jean-François Pitet, commissaire de l’exposition, a aussi voulu montrer toute la diversité du travail de Cabu, dessinateur prolixe pendant plus de cinquante ans. Nombreux sont les titres de presse dans lesquels il a passé au crible son époque. Véronique Cabut, son épouse, explique qu’il lisait beaucoup les journaux, écoutait la radio, s’informait énormément, toujours à l’affût d’une idée de satire.
En 1963, il crée le personnage du Grand Duduche, lycéen peu studieux mais rêveur, amoureux de la fille du proviseur. Par son refus ou son incapacité à entrer pleinement dans une société pesante et étouffante, il semble précurseur de l’esprit de Mai 68. Il est aussi l’alter ego de Cabu, éternel ado. Le Grand Duduche est l’exact opposé du beauf, autre personnage récurrent. Franchouillard, inculte et sexiste, le beauf est un archétype. Le mot est même entré dans le dictionnaire. Un dessin montre un beauf à cheval, furieux après sa monture : « Qu’est-ce que j’apprends, tu serais un cheval arabe ? »
Cabu se revendiquait journaliste et a réalisé de nombreux reportages dessinés. Sur la lutte des paysans du Larzac ou sur le commerce de bondieuseries à Lourdes. Ou pour dresser, en 1973, le portrait d’une ville de province, Montauban. Le dessinateur pousse même la conscience professionnelle jusqu’à se dévêtir pour effectuer un reportage dans le camp de naturistes du cap d’Agde. Dans un registre plus sobre, Cabu réalise, en 1966, pour le Figaro, des croquis d’audience du procès Ben Barka, opposant au roi du Maroc, kidnappé l’année précédente en plein Paris.
Fin observateur de la société, Cabu alerte sur la montée de la xénophobie : sous son crayon, Gaspard et Melchior trouvent que Balthazar a décidément la peau trop foncée et le reconduisent à la frontière. Mais, parfois, Cabu ne s’embarrasse pas de nuances. Ainsi ce dessin « Aux chiottes toutes les religions ! ». Ses partis pris sont pleinement assumés. Il déteste le sport, la tauromachie et la chasse.
Dans les années 1980, alors qu’un grand nombre d’anciens gauchistes cèdent aux sirènes du néolibéralisme, le dessinateur libertaire évite de sombrer. Au contraire, il brocarde joyeusement les figures emblématiques de l’époque, Tapie ou BHL. Cabu ne crie pas « Vive la crise » avec Montand et Alain Minc, mais décoche ses flèches dans des directions bien précises. Ainsi Georges Frêche. Cabu le dessine avec réalisme, ce qui est d’autant plus cruel. L’ancien maire de Montpellier (décédé en 2010) est vêtu d’une simple écharpe tricolore qui fait office de cache-sexe.
Une partie de l’exposition est consacrée aux chefs d’État vus par le dessinateur : on pourrait d’ailleurs retracer l’histoire de la Ve République sous le prisme de Cabu. Dès 2014, il représente le cerveau de François Hollande, investi pas un personnage dont on reparlera : « Emmanuel Macron, l’hémisphère droit de Hollande, qui prend toute la place ? » Bien vu.
dessinsExpositionscabutoulouse Le Figaro
L’éditorial du Figaro: «Investiture de Macron, l’heure de vérité»
Vincent Trémolet de VillersPar Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
L’heure tourne, et le temps, quoi qu’on en dise, est le maître suprême. Ne pas céder à la compulsion médiatique est estimable, mais il devient périlleux de laisser se distendre une période aussi cruciale. L’atmosphère gazeuse qui flotte depuis le soir de l’élection d’Emmanuel Macron - combinaisons législatives, refus répétés d’entrer à Matignon, programme évanescent, popularité déclinante - en témoigne. Elle contraste fortement avec l’urgence du moment - guerre en Ukraine, inflation renaissante. Voilà pourquoi la cérémonie qui se déroulera ce samedi matin sera pour toute la nation un précieux point de repère, le rappel d’une évidence qui s’estompe: les Français ont choisi de reconduire Emmanuel Macron comme président de la République pour les cinq ans qui viennent.
On connaît désormais les contours de la force qui le soutiendra à l’Assemblée. Une confédération Philippe-Bayrou-Ferrand, infiniment préférable à l’illusion du parti unique. Qui succédera à Jean Castex? Question impérieuse. On imagine mal une figure effacée, un profil technocratique, un novice politique tenir une majorité tripartite, contenir des oppositions qui s’annoncent plus turbulentes que jamais. On redoute une personnalité certainement précise, technique, laborieuse, docile mais incapable de parler simplement, franchement, amicalement à la France décrite dans les essais de Christophe Guilluy, les romans de Nicolas Mathieu. C’est bien elle cependant qu’il faut retrouver.
La direction? Effacer d’abord ce mauvais rêve d’entre-deux-tours durant lequel le chef de l’État semblait comme aimanté par La France insoumise. S’arrimer ensuite à l’autre rive de la politique. Puisque l’idéologie revient en force, il faut lui opposer la seule réponse qui vaille: la réalité. On ne réunira pas la France qui se disloque par de l’argent magique, le poison multiculturaliste, les fantasmes de planification. Ce sont les vertus contraires que le pays attend: vérité économique, effort collectif, fierté culturelle, sécurité quotidienne, écologie intelligente. Demi-tour, droite!
Discours de Maastricht: «Trente ans après, la prophétie de Philippe Seguin»
FIGAROVOX/TRIBUNE- Le 5 mai 1992, Phillipe Seguin prononçait à l'Assemblée nationale un discours pour s'opposer à la ratification des accords de Maastricht. Maxime Tandonnet rend hommage à cet homme politique qui prédit une montée des extrêmes en réaction au transfert du pouvoir politique.
Pourquoi la France d'Outre-mer a majoritairement voté pour Marine Le Pen au second tour
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le géographe Laurent Chalard, ce vote révèle un rejet de la politique d'Emmanuel Macron. Les classes populaires, surreprésentées par rapport à la métropole, ont été attirées par le discours social de la candidate du RN, ajoute-t-il.
«Jean-Luc Mélenchon n'a aucune chance de devenir premier ministre»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Après le PCF et EELV, le PS a trouvé «un accord de principe» avec LFI pour une alliance aux élections législatives. Pour François Kraus, de l'Ifop, cette union purement électoraliste, masque l'absence d'alignement idéologique de la gauche.
Le Figaro
Cinq exercices de respiration qui ont fait leurs preuves pour réduire l'anxiété
Souffle court, cœur qui palpite... Ces réactions peuvent être celles de l'amour, ou, moins réjouissant, de l'anxiété. Deux spécialistes livrent les exercices de respiration les plus efficaces pour se calmer.
Une situation de stress et tout d'un coup, le cœur s'emballe. Une contrariété, et le souffle devient court. Nombreuses sont les fois où l'anxiété prend le dessus, nous laissant parfois submergé par les émotions négatives. Pour mettre l'événement à distance, le remède le plus simple et surtout le plus efficace, reste l'exercice de respiration. Cette dernière est une porte d'entrée sur l'ensemble du corps. «Les études ont montré que par l'intermédiaire de la respiration, on régule le système nerveux autonome, responsable des fonctions vitales de l'organisme, et donc lié notamment au cœur», indique Dominique Servant, psychiatre et responsable de l'unité spécialisée sur le stress et l'anxiété du CHRU de Lille (1)». «Quand on est anxieux, notre tonus musculaire augmente. L'exercice de respiration va alors détendre mentalement et musculairement», poursuit Denis Fortier, physiothérapeute au Québec et auteur de Va prendre l'air !.
En pratique, on effectue les exercices quand on sent la vague d'anxiété monter, durant 5, 10 ou 15 minutes, dans la position que l'on souhaite. Pour que le tout soit efficace le jour où la tension s'installe et que l'on soit à l'aise, Dominique Servant recommande de s'entraîner en amont, sans signe anxieux apparent.
À lire aussiComment gérer son cerveau anxieux ?
En vidéo, 4 plantes pour lutter contre le stress et la fatigue
Diminuer la fréquence respiratoire
L'exercice est on ne peut plus simple. Quand la tension monte, on se concentre pour ralentir le rythme de sa respiration. On s'applique à respirer moins vite durant minimum 5 minutes. «En le faisant, on stimule le système parasympathique au sein de notre système nerveux, celui qui nous relaxe et ralentit les fonctions de l'organisme», explique Denis Fortier.
Allonger l'expiration
Comme l'expiration est associée à ce fameux système parasympathique, l'allonger permet la détente. Pour ce faire, il suffit d'expirer lentement et de vider la totalité de l'air présent dans les poumons. Inutile de compter, il faut simplement que l'expiration soit plus longue que l'inspiration.
Faire des respirations profondes
Cette fois-ci, le but est d'allonger l'expiration ainsi que l'inspiration. On prend le plus d'air possible. À pratiquer durant 5, 10 ou 15 minutes, selon vos besoins.
En allongeant l'expiration, on stimule le système parasympathique, qui nous relaxe
La respiration abdominale
Pour la réaliser, on place ses mains sur le ventre. En inspirant, on le gonfle, en expirant, on le rentre, le plus loin possible. «En gonflant le ventre, on stimule le système parasympathique, on retrouve alors une flexibilité du système nerveux autonome», commente le Dr Dominique Servant. Le mouvement induit par cette respiration permet aussi de soulager des douleurs au niveau du ventre et ressenties durant des phases d'anxiété. «Comme le diaphragme est particulièrement sollicité, le mouvement crée un jeu de pression qui opère une sorte de massage du ventre», ajoute Denis Fortier.
La respiration à 360 degrés
La respiration à 360 degrés s'inspire de celle dite abdominale. «Placez vos mains des deux côtés du bas de votre cage thoracique. Les pouces sont derrière les côtes, dans le dos, le reste des doigts est devant les côtes. Faites une inspiration abdominale en "sortant" le ventre et gonflez la cage thoracique, de façon à sentir que les côtes "s'ouvrent" un peu vers l'avant, l'arrière et le côté», explique Denis Fortier.
(1) Dominique Servant est l'auteur de Plus serein. Le stress et l'équilibre intérieur, un abécédaire, Odile Jacob, 375 pages, 19,99 €.(2) Denis Fortier est auteur de plusieurs guides pratiques et livre conseils et exercices sur une chaîne YouTube.
Sport : les exercices qui abîment le périnée et exposent aux fuites urinaires
Certains mouvements et postures malmènent le périnée, cet ensemble de muscles qui assure le soutien des organes du bassin. Tour d'horizon des faux pas à éviter.
Yoga : comment réaliser sans danger Sirsasana, la position sur la tête ?
Les clefs d'un professeur de yoga pour réussir et tenir la position sans souscrire à l'option coup du lapin.
Sur un vélo électrique, fait-on vraiment du sport ?
Munie d'un moteur, la machine permet de rouler plus vite et surtout, de monter des côtes sans effort, sans perler du front ni sentir des tiraillements dans les cuisses. Pédalons-nous dans le vide pour autant ? Les réponses de trois professionnels.
Le Figaro
Ces troisièmes guerres mondiales auxquelles le monde a échappé de peu
RÉCIT - Plusieurs nations faillirent franchir le point de non-retour entre 1952 et 1989.
New York
Il neige à verse sur le pont d’envol de l’USS Oriskany, le 18 novembre 1952, lorsque Royce Williams lâche les freins de son chasseur-bombardier Panther, et se catapulte du porte-avions en pleine bourrasque. Au nord de la flotte américaine et de la frontière nord-coréenne se trouve la base aéronavale soviétique de Vladivostok. Soudain, sept points lumineux surgissent sur les écrans radar: ce sont des MiG-15 arborant l’étoile rouge, qui foncent vers les Panther. L’URSS fournit Pyongyang en pilotes, en avions et en armements lourds, mais a toujours scrupuleusement tenu ses propres unités à distance du conflit. Pas cette fois. Un combat tournoyant s’engage avec les défenseurs de Vladivostok. Rapidement, Royce Williams se retrouve seul, lâché par ses équipiers en proie à des avaries moteur ou leurs armes enrayées. L’aviateur esseulé résiste aux assauts des MiG et en abat quatre, avant de regagner l’Oriskany. La NSA (National Security Agency, renseignements technologiques) lui ordonnera de conserver un silence absolu sur le drame. Quelques jours plus tard, à Séoul, il est introduit auprès du président nouvellement élu Dwight Eisenhower, qui s’enquiert nonchalamment: «Alors, jeune homme, vous essayez de déclencher la troisième guerre mondiale?»
Le 5 novembre 1956, en pleine crise de Suez opposant une coalition franco-anglo-israélienne à l’Égypte de Nasser, le Norad (commandement de la défense aérospatiale d’Amérique du Nord) apprend que des appareils inconnus survolent la Turquie, tandis que des MiG sont repérés au-dessus de la Syrie, qu’un bombardier britannique est abattu et que la flotte soviétique en mer Noire a franchi le détroit des Dardanelles. L’alerte générale est déclenchée, puis annulée: il s’agissait d’un vol de cygnes, d’une escorte de chasse pour le président syrien rentrant de Moscou, d’une défaillance mécanique et de manœuvres en Méditerranée prévues de longue date…
«L’homme qui sauva le monde»
En 1962, lors de la crise des missiles de Cuba, quatre sous-marins soviétiques dotés d’ogives nucléaires de 10 kilotonnes chacune reçoivent carte blanche pour les utiliser en cas de légitime défense. Pour plus de discrétion, les communications sont coupées avec Moscou. Le 27 octobre, le submersible B-59 est repéré. Se croyant visé par des charges de profondeur, subodorant que la guerre est déclarée, le capitaine décide d’ouvrir le feu. Mais Vassily Arkhipov, commandant de la flottille et numéro deux à bord, interrompt la procédure qui nécessitait l’approbation de trois officiers supérieurs à bord. Il convainc le capitaine de faire surface et de prendre contact avec Moscou. Décédé en 1998, il est surnommé en 2002 «l’homme qui sauva le monde» par le directeur des archives américaines de sécurité nationale, Thomas Blanton.
À lire aussiPourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d’une Troisième Guerre mondiale?
Le 15 avril 1969, la destruction d’un avion-espion américain EC-121 par la chasse nord-coréenne entraîne une colère homérique du président Richard Nixon. Gavé de médicaments et d’alcool, le locataire du Bureau ovale ordonne une frappe nucléaire tactique contre le régime de Pyongyang. Au Japon, des chasseurs-bombardiers Phantom sont armés de bombes nucléaires B61 et placés en alerte rouge, leurs cibles désignées. L’état-major reçoit alors un second appel, du conseiller à la sécurité nationale Henry Kissinger cette fois, qui leur suggère d’attendre que Nixon soit réveillé, et dégrisé.
Le 6 octobre 1973, les armées arabes, équipées en blindés par l’URSS, déferlent sur Israël, exploitant la trêve religieuse du Yom Kippour. L’État hébreu sera sauvé par un pont aérien massif américain, comparable à celui dont bénéficie l’Ukraine en ce printemps. La Maison-Blanche reçoit alors un ultimatum inédit de Leonid Brejnev, le maître du Kremlin, désireux de dépêcher des troupes au sol pour s’interposer: soit Américains et Soviétiques interviennent ensemble pour mettre fin aux combats, soit Moscou agira seul. Une réunion de crise des responsables de la sécurité nationale est convoquée d’urgence, le 24 octobre au soir, après une nouvelle imprécation de l’ambassadeur soviétique à Washington, Anatoli Dobrynine. Mais Richard Nixon n’y assiste pas: obsédé par le scandale du «Watergate», il s’est retranché dans ses appartements, s’exprimant au téléphone de manière incohérente. Henry Kissinger, désormais secrétaire d’État, gérera seul, avec le chef de cabinet Alexander Haig, de son propre aveu «la crise la plus explosive» de l’ère Nixon, ordonnant une mobilisation des bombardiers B-52 dans le Pacifique, ainsi que celle de la 82e division aéroportée, qui fait finalement reculer Moscou.
À lire aussiComment l’Ukraine peut-elle gagner la guerre?
En novembre 1983, c’est un exercice de l’Otan baptisé Able Archer, censé simuler de manière ultraréaliste la transition d’une guerre conventionnelle vers une confrontation nucléaire, qui manque de provoquer l’irréparable. À Moscou, le régime de Iouri Andropov s’alarme de l’arrivée discrète de 19.000 soldats américains, convoyés par 170 gros-porteurs observant un silence radio total. Les dirigeants soviétiques, convaincus d’être menacés par une attaque nucléaire surprise, se résolvent à la nécessité de frappes préventives. Ils ordonnent la mise en alerte de leurs silos de missiles et de leurs escadres de chasseurs bombardiers. Washington ne comprendra sa bévue que bien après la fin d’Able Archer. La gravité de l’incident est restée inconnue du grand public jusqu’à une déclassification tardive en 2021.
Durant la guerre soviétique en Afghanistan (1979-1989), la délivrance par la CIA de plusieurs centaines de missiles sol-air Stinger aux moudjahidins change la donne: hélicoptères et avions de combat soviétiques dégringolent du ciel. En 1993, un rapport donnait un taux d’efficacité de 79%, pour 267 tirs victorieux sur 340 tentés. Ce revirement stratégique précipite le départ de l’Armée rouge, parachevé le 15 février 1989, mais n’a provoqué aucune montée des tensions. Le régime soviétique de Mikhaïl Gorbatchev, exsangue, n’avait plus que deux années et demie à vivre.
À VOIR AUSSI - Ukraine: Mélenchon pointe «un risque de guerre généralisée»
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
Le Figaro
Que va devenir Michael Weatherly après la dernière saison de Bull (M6)?
La chaîne privée lance ce soir la sixième et ultime saison de la série judiciaire portée et produite par l’ex-agent DiNozzo de NCIS. Pourquoi l’histoire a-t-elle tourné court?
Déjà disponible sur la plateforme de streaming Salto, la saison 6 de Bull , dès ce soir sur M6, est bien la dernière. Sur Twitter, Michael Weatherly, 53 ans, a annoncé qu’«il était temps de (se) lancer de nouveaux challenges créatifs et de mettre un terme à l’histoire du personnage». Il faut dire aussi que les audiences étaient un peu décevantes, que la crise du Covid et un scandale sont passés par là…
Rêve de spin-off avec Ziva et un site web!
Depuis l’annonce de la fin de la série dont il est la vedette et le coproducteur, Michael Weatherly a fait savoir sur son compte Twitter qu’il avait déjà un nouveau projet… la création de son site web michaelweatherly.com! Ses fans sont contents pour lui mais passablement déçus. La plupart espèrent le revoir dans une nouvelle série ou même de retour, tout simplement, dans la peau de l’agent DiNozzo pour la prochaine saison de NCIS! Le comédien a en effet toujours laissé entendre qu’il ne fermait pas la porte à un come-back et, après tout, DiNozzo n’est pas mort, il vit à paris avec Ziva (Cote de Pablo) et leur fille (photo). Certains fans rêvent même d’un spin-off de NCIS centré sur leur couple.
» LIRE AUSSI - NCIS: DiNozzo fait ses adieux sur M6 le 10 février
Il n’empêche, il faut bien admettre que le site web de Michael Weatherly est bien fait, illustré par des photos inédites, issues de sa collection personnelle. L’acteur, qui ne manque pas d’autodérision, a même édité un portrait de lui ado, avec des lunettes de vues d’un autre âge et une coupe de cheveux au bol très disgracieuse! On y apprend aussi qu’il travaille actuellement à un album de musique. Weatherly sait en effet chanter, jouer du piano et de la guitare. Certaines de ses chansons font d’ailleurs partie de la bande-son de NCIS.
L’aventure se termine donc pour le comédien qui était l’acteur de NCIS ayant le mieux rebondi après son départ de la série à succès - 13 années dans la peau de l’agent DiNozzo. Avec Bull, tourné à New York, là où il avait déplacé toute sa famille pour vivre un nouveau départ, il était enfin la star de sa propre série dont il était le producteur exécutif. Il avait décidé de tout, du casting, de son look, etc. Bull était son bébé. Il nous avait confié tous ses rêves à ce sujet, en tête à tête, dans un palace new-yorkais, en août 2016. Il savourait à 48 ans les prémisses de sa nouvelle vie. «Je donne ma toute dernière interview NCIS avec vous! C’est fini et ça fait du bien!»» nous avait-t-il confié. «J’ai toujours été très heureux dans NCIS , je n’avais jamais ressenti aucune frustration ni lassitude mais (…) Tony commençait à devenir celui des agents du NCIS qui devait logiquement monter en grade, ça n’arrivait jamais. C’était devenu difficile à justifier pour moi qui l’interprète (…), Tony n’était pas le seul à occuper cette position du «toujours deuxième», mais moi également.»
Le scandale qui a écorné l’image de l’acteur
Tel était son état d’esprit alors. Il a eu raison de s’émanciper et de décider de voler de ses propres ailes car sa série, Bull, a cartonné dès ses débuts, près de 10 millions de téléspectateurs chaque semaine. CBS et lui se frottaient les mains. Cela aurait pu durer longtemps mais on le sait, Michael Weatherly a sérieusement dérapé. Il s’est retrouvé au cœur d’un scandale qui a entaché sa réputation, et la saison 4 de Bull a d’ailleurs failli ne jamais voir le jour. Rappel des faits: en 2018, Eliza Dushku (Buffy contre les vampires ) accuse le comédien, marié et père de famille, de harcèlement sexuel. Selon la comédienne, elle aurait même été poussée vers la sortie afin d’éviter toutes complications. CBS lui aurait versé la coquette somme de 9,5 millions de dollars en compensation de ce licenciement. Selon le New York Times, Weatherly aurait fait des commentaires sexistes en présence de la comédienne, déclarant notamment qu’«elle serait partante pour un plan à trois avec lui et une autre personne de l’équipe», etc. Michael Weatherly a reconnu, par la suite, s’être rendu coupable de «blagues non appropriées et pas drôles», assurant «regretter le mal que cela a causé à Eliza». Steven Spielberg, qui coproduisait Bull via sa société Amblin, a alors décidé de retirer ses billes, ne souhaitant pas être entaché de quelconque manière par ce scandale.
Nul doute que cette polémique, post-MeToo de surcroît, a écorné l’image de l’acteur et a certainement raccourci la durée de vie de sa série Bull…
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
Le Figaro
Jenaye, la fille de Yannick Noah, altière à Monaco sur le podium du défilé Chanel
Le mannequin a présenté la collection Croisière de la maison de la rue Cambon, jeudi 5 mai à Monaco.
C'est la deuxième fois que la maison Chanel fait appel à elle. Jeudi 5 mai, Jenaye Noah, la fille de l'ancien tennisman, Yannick Noah et du top model Heather Stewart-Whyte, a défilé sur les bords de la Méditerranée à Monaco. Devant le Beach Hotel, cher à Karl Lagerfeld, elle présentait la collection Croisière 2022-2023 de la maison de couture.
À lire aussiVanessa Paradis, Kristen Stewart, Caroline de Monaco... Parterre de célébrités au défilé Croisière de Chanel, à Monaco
En vidéo, le défilé Croisière 2022-2023 de Chanel
Combinaison en tweed
La mannequin a dévoilé les vêtements de plage signés Virginie Viard, directrice artistique de Chanel. Jenaye Noah portait une combinaison en tweeds noire et blanche. À la main, la jeune femme de bientôt 25 ans tenait un sac à main blanc doublé d'une minaudière en forme de casque de F1.
Jenaye Noah marche dans les pas de sa mère, mannequin anglais Heather Stewart-Whyte, star des podiums à la fin des années 1980. Elle a signé dans deux agences de mannequinat, Elite Paris et Storm London, et a déjà défilé pour Azzedine Alaïa et Jean-Paul Gaultier. De quoi y voir un avenir sous les meilleurs auspices.
Le mystère autour de la tenue de Blake Lively, impériale au Met Gala dans une robe… littéralement monumentale
L'actrice américaine a rendu un brillant hommage au monument le plus emblématique de New York sur le tapis rouge de l'évènement. Une véritable performance.
En pleine cérémonie, Letizia d'Espagne tombe sur une lauréate qui porte la même robe Mango qu'elle
En visite royale, la reine d'Espagne a trouvé son alter ego stylistique.
Cette robe si précieuse que Kim Kardashian n'a pu porter que quelques secondes au Met Gala
Pour cette édition 2022 du célèbre gala, l'apparition de la célébrité américaine dans la robe la plus chère de tous les temps a été le fruit d'une organisation vertigineuse.
L'Humanité
Roman Un joli mai, au temps des lilas
Nos recommandations culturellesJérôme SkalskiCeci n’est pas un conte. Quant au fond, un roman, mais passé à la moulinette de celui qui cherchait « l’or du temps ». Un roman encore, conformément à la définition qu’on trouve au fil de ces pages singulières qui s’enchaînent musicalement. Quant à la forme, le journal fictionnel d’un écrivain et critique littéraire contemporain.
Évidemment, « je » est un « autre », et celui qui s’exprime en ces pages au style direct se fait clandestin à plus d’un titre, pour une échappée, ou plutôt une fugue, à Venise.
Dans une chanson de Dick Annegarn, « Paris névrose » s’oppose en un « cruel duel » à « Bruxelles abruti ». Ici, la ville naguère « lumière » s’oppose à Venise, la « sereine », superlativement, la scène se déroulant sur une fraction de printemps.
Un printemps neuf est d’abord la rencontre de l’auteur de ce journal avec un amour inespéré qu’on aperçoit par bribes et dont le nom à lui seul, Lila, évoque la saison. C’est ensuite et surtout une ode à la littérature dressée contre les dévots et les inquisiteurs de tout temps, toujours plus ou moins tartuffes. À cette littérature qui assume, au-delà de l’esprit d’enrégimentement « didactique », la fonction « cathartique » et « aléthique » de l’art, celle qui rappelle ses « quatre vérités » à une époque et à ses lecteurs.
Quelques démonstrations par l’absurde avec Homère et Joyce sont jetées dans la mêlée contre le flot de moraline actuellement en certains secteurs de la critique et de l’écriture. L’auteur imaginaire, malheureusement resté à Venise, est fâché avec la « société » identifiée de manière excessivement unilatérale avec une ville où le cœur « ne bat plus ». Le printemps est évident ! Ô mai !
L'Humanité
Poésie La voix singulière de Laura Vazquez
Nos recommandations culturellesMuriel SteinmetzDédiée « À tout le monde », cette anthologie de Laura Vazquez, qui obtint en 2014 le prix de la vocation poétique pour son recueil la Main de la main, recèle des textes écrits entre 2014 et 2021, certains inédits. Son œuvre est nourrie de l’observation assidue des comportements, du corps et du langage. Exemples : « Un mort salue la terre de son épaule morte », « La chaleur passe du corps aux draps », « On entend tomber un fil ». Le poème, chez elle, scrute le réel sous un angle neuf, sans volonté de surprendre. Née en 1986 à Perpignan, marseillaise d’adoption, Laura Vazquez est l’une des voix les plus singulières de la création poétique contemporaine. L’an passé, elle signait un premier roman remarqué, la Semaine perpétuelle (mention spéciale du prix Wepler), publié aux Éditions du Sous-sol. Ce livre était né d’une poussée intérieure, dont elle nous disait : « Dans ma poésie, ces dernières années, sont apparus de plus en plus de personnages, des pronoms, des “je”, des “il”, des “elle”. Ils se dessinaient malgré moi, avec des vies, un métier, des envies, des histoires. » Ses influences sont multiples : de Rabelais à la poésie asiatique, et aussi David Foster Wallace, Faulkner, Herta Müller, etc. Elle codirige la revue de poésie Muscle, déjà 33 numéros parus, avec beaucoup de traductions d’écrivains (chinois, islandais, norvégiens, allemands, canadiens, iraniens, mexicains…). En cours : une épopée en vers et des documents amassés pour un futur roman qui « enfle ».
poésieLittérature Le Figaro
Déficit foncier : définition, utilisation et report
-
Home
- Fiscalité immobilière
- Fiches
- Guide de la fiscalité immobilière
{"@context":"http:\/\/schema.org","@type":"BreadcrumbList","itemListElement":[{"@type":"ListItem","position":1,"item":{"@id":"https:\/\/immobilier.lefigaro.fr\/","url":"https:\/\/immobilier.lefigaro.fr\/","name":"Home"}},{"@type":"ListItem","position":2,"item":{"@id":"https:\/\/immobilier.lefigaro.fr\/fiscalite-immobiliere\/","url":"https:\/\/immobilier.lefigaro.fr\/fiscalite-immobiliere\/","name":"Fiscalité immobilière"}},{"@type":"ListItem","position":3,"item":{"@id":"https:\/\/immobilier.lefigaro.fr\/fiscalite-immobiliere\/guide-de-la-fiscalite-immobiliere\/","url":"https:\/\/immobilier.lefigaro.fr\/fiscalite-immobiliere\/guide-de-la-fiscalite-immobiliere\/","name":"Guide de la fiscalité immobilière"}}]}
[DEFICIT FONCIER] Le déficit foncier est un mécanisme qui permet à un investisseur de réduire le montant de son impôt si ses charges dépassent ses recettes. En cas de travaux, par exemple. Zoom sur son fonctionnement.
Qu'est-ce qu'un déficit foncier ?
On parle de déficit foncier lorsque, dans le cadre d'un bien mis en location, les charges de propriétés (taxe foncière, charges d'entretien de copropriété, travaux de réparation...) supportées par le propriétaire sont plus importantes que les loyers qu'il perçoit. Le mécanisme de déficit foncier permet au bailleur de déduire la part de charges supérieure à ses revenus fonciers de son revenu net global (salaires, pensions retraites...) et ainsi de réduire le montant de son impôt sur le revenu. La déduction du déficit foncier est plafonnée à 10 700 euros par an, ou à 15 300 euros dans certains cas particuliers.
Pourquoi créer un déficit foncier ?
Le déficit foncier permet d'optimiser sa fiscalité. Autrement dit, il aide les propriétaires à diminuer le montant de leurs revenus fonciers soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux de 17,2%. Ainsi, plus le contribuable est imposé, plus le déficit foncier est un mécanisme intéressant. Par ailleurs, le dispositif n'est pas soumis au plafonnement global des niches fiscales à 10 000 euros de réduction d'impôt par an. Enfin, il permet au propriétaire de se constituer un patrimoine pérenne, car rénové et remis aux normes.
Quels sont les travaux éligibles au déficit foncier ?
Toutes les dépenses ne permettent pas de constituer un déficit foncier. Le contribuable peut déduire de ses revenus fonciers plusieurs dépenses liés aux travaux, sous couvert de réunir les conditions suivantes : qu'il loue le bien nu (non meublé), qu'il opte pour le régime réel d'imposition, qu'il réalise des travaux d'entretien, de réparation ou d'amélioration (y compris s'ils sont réalisés par une copropriété) et qu'il déduise les travaux l'année de leur paiement. Les travaux d'entretien doivent viser à " maintenir ou remettre l'immeuble en bon état pour en permettre un usage normal ", selon la loi. Les travaux d'amélioration ont, quant à eux, pour objet d'apporter un élément de confort nouveau. À l'inverse, les travaux de reconstruction ou d'agrandissement (création de surfaces, d'ouvertures...) ne sont pas déductibles des revenus fonciers.
Comment se calcule le déficit foncier ?
Avant d'appréhender le calcul du déficit foncier, il faut connaître les charges déductibles des revenus fonciers, elles-mêmes classées en deux catégories : les charges financières (intérêts d'emprunt, frais de garantie...) et les charges non financières (travaux de réparation, honoraires d'agences, charges de copropriété...). Pour calculer le déficit foncier, il faut soustraire les charges financières des revenus fonciers. Si le résultat est négatif, le déficit est imputable sur le revenu foncier pendant les 10 années qui suivent. Si le résultat est positif, il faut retirer au montant obtenu la somme des charges non financières : c'est ce résultat qui est imputable sur le revenu global, dans la limite de 10 700 euros par an.
Comment utiliser son déficit foncier ?
Il suffit au contribuable de remplir le formulaire n° 2044, dédié à la déclaration des revenus fonciers au régime réel, pour que le calcul du déficit foncier se réalise et que l'administration fiscale intègre automatiquement et chaque année le déficit reportable sur la déclaration d'impôt. Il est également nécessaire de reporter au cadre 4 de la déclaration d'ensemble des revenus n°2042 le montant de déficit imputable sur le revenu global et celui imputable sur les revenus fonciers.
Imputation du déficit foncier : comment ça marche ?
Lorsqu'un bien génère un déficit foncier qui permet, au titre d'une même année, de diminuer la base imposable à l'impôt sur le revenu, on parle alors de déficit foncier imputable sur le revenu global. Le déficit vient en déduction d'autres revenus qui ne sont pas fonciers (salaires, pensions, rentes, dividendes...). La déduction du déficit foncier sur le revenu global est soumise à un plafond de 10 700 euros par an. Dès qu'un déficit est constaté et porté à la connaissance de l'administration fiscale dans la déclaration de revenus, il s'applique automatiquement.
Déficit foncier et règle des 3 ans : de quoi parle-t-on ?
Le déficit foncier, qui permet à un contribuable de diminuer ses impôts, est soumis à plusieurs conditions. Le Code général des impôts précise par exemple que lorsqu'un déficit a été déduit du revenu, le bien doit continuer à être mis en location pendant 3 ans. Plus précisément jusqu'au 31 décembre de la troisième année suivant l'imputation du déficit. Quelques exceptions permettent de contourner cette " règle des trois ans " : l'invalidité, le licenciement ou le décès du contribuable ou de son conjoint (pacsé ou marié).
Report de déficit foncier : comment ça marche ?
L'excédent de déficit foncier, c'est-à-dire ce qui va au-delà du plafond des 10 700 euros, n'est pas perdu. Si les sommes à déduire sont supérieures, le montant excédentaire peut être reporté sur les revenus fonciers (pas sur le revenu global) des années suivantes, jusqu'à la dixième année. Si toutefois le bénéfice réalisé au cours des 10 années suivantes est insuffisant pour imputer tout le déficit foncier, le solde non imputé est perdu de manière définitive.
Exemple de déficit foncier reportable
Voici un exemple de l'application du report du déficit foncier :
- Revenus fonciers du foyer fiscal : 5 000 euros ;
- Charges locatives déductibles : 6 000 euros de charges financières et 14 000 euros de charges non financières ;
- Déficit foncier : 1 000 euros, soit 5 000 euros (les revenus fonciers) – 6 000 euros (charges financières), qui est reportable les années suivantes dans la limite de 10 ans ;
- Excédent de charges : 3 300 euros, soit 14 000 euros (charges non financières) – 10 700 euros.
Au total : 4 300 euros (1 000 euros de report du déficit foncier + 3 300 euros d'excédent de charges) reportables sur les revenus fonciers des années suivantes.
Déficit foncier en meublé : comment ça marche ?
Le mécanisme du déficit foncier peut s'appliquer aux logements faisant l'objet d'une location meublée. Mais pas immédiatement. Après l'imputation du déficit foncier sur le revenu global, le propriétaire est dans l'obligation de louer son bien vide durant trois ans. Passé ce délai, après avoir défiscalisé ses revenus fonciers en imputant le coût des travaux, il peut toutefois envisager de louer son logement en meublé non professionnel (LMNP). Ce statut du LMNP, qui nécessite d'immatriculer son activité, permettra au propriétaire d'amortir le coût de son bien immobilier sur le long terme.
Déficit foncier et résidence principale : est-ce possible de défiscaliser ?
Le déficit foncier permet à tout investisseur d'acquérir un bien immobilier locatif ancien et de déduire de ses revenus globaux le montant des travaux effectués pour le rénover. Le déficit foncier est donc utilisable pour l'achat d'un logement qui a pour dessein d'être mis en location. Pour autant, il est possible d'utiliser le mécanisme du déficit foncier pour l'achat de sa résidence principale. Dans ce cas, le futur propriétaire doit acquérir le logement par l'intermédiaire d'une Société civile immobilière (SCI), et non en son nom. Il versera ensuite une contrepartie à la société pour l'occupation du logement.
La RédactionDéficit foncier : définition, utilisation et reportSommaire
Définition
Intérêt
Travaux éligibles
Calcul
Utilisation
Imputation
Règle des 3 ans
Report
Exemple
Location meublée
Résidence principale
Qu'est-ce qu'un déficit foncier ?
On parle de...
Je gère mes abonnements push
-
Taxe sur la vente d'un terrain constructible
-
Droits de succession 2022 : calcul, montant et abattement
-
Taxe d'aménagement 2022 : calcul, date et exonération
-
Taxe d'habitation sur les logements vacants : date, montant
-
Donation : montant, imposition, conditions...
-
Donation-partage : avec usufruit, conjonctive, cumulative...
-
Taxe d'habitation 2022 : exonération, locataire, suppression
-
Taxe foncière 2022 : exonération, calcul et paiement
-
Attestation de propriété et succession : coût et obtention
-
IFI : définition, calcul et seuil d'imposition
-
Taxe sur les logements vacants : date, montant, exonération
-
Extinction d'usufruit : définition, motifs et conséquences
-
Lettre de demande d'exonération de taxe d'habitation
-
Lettre de demande d'exonération de taxe d'habitation sur logements vacants
-
Lettre de demande d'exonération de taxe sur logements vacants
-
Lettre de dégrèvement de taxe d'habitation
-
Impôts locaux 2022 : date, exonération, calcul...
Voir un exempleLes informations recueillies sont destinées à CCM Benchmark Group pour vous assurer l'envoi de votre newsletter.
Elles seront également utilisées sous réserve des options souscrites, à des fins de ciblage publicitaire.
Vous bénéficiez d'un droit d'accès et de rectification de vos données personnelles, ainsi que celui d'en demander l'effacement dans les limites prévues par la loi.
Vous pouvez également à tout moment revoir vos options en matière de ciblage. En savoir plus sur notre politique de confidentialité.
Trouvez un logement
Services Immobiliers
Le Figaro
Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes
La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.
Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement
Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.
Les podcasts du Figaro : le moment Philo
Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.
Les podcasts du Figaro : Au goulot !
Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.
Podcast Scandales
PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.
Lire le dossier L'Humanité
Comment tuer l’hôpital public
ChroniqueChristophe PrudhommeCes dernières années, le gouvernement a largement favorisé le regroupement de cliniques privées à but lucratif par le biais d’autorisations d’activités octroyées par les agences régionales de santé (ARS) et de généreuses subventions. Ainsi, dans la plupart des grandes villes, ont été construits de grands établissements de plusieurs centaines de lits venant concurrencer les hôpitaux publics, notamment les CHU, en se concentrant sur les activités les plus rentables, comme la chirurgie ambulatoire et la radiologie. Des exemples ? La clinique Rhéna, à Strasbourg, les cliniques du Confluent et Santé Atlantique, à Nantes, la clinique Bezannes, à Reims, ou encore le Médipôle, à Lyon, regroupant près de 800 lits.
L’exemple le plus emblématique de cette politique coordonnée et planifiée de renforcement du secteur privé lucratif est l’ouverture prochaine d’un nouvel établissement de 400 lits à Neuilly-sur-Seine avec, entre autres, 25 salles d’opération, 2 scanners et 2 IRM. Tout a été organisé, depuis l’achat du bâtiment, qui hébergeait le siège du groupe Thales, l’octroi rapide du permis de construire par la municipalité, jusqu’à l’autorisation par l’ARS du regroupement sur un même site des trois cliniques de la ville.
Mais, au-delà des murs, ce qui compte dans ces établissements, ce sont les personnels, notamment les médecins. Là, il suffit aux patrons de ces cliniques de venir faire leur marché dans les hôpitaux publics, où les médecins ne peuvent plus travailler correctement, faute de moyens humains et financiers. Dans le cas présent, un débauchage des chirurgiens les plus compétents de l’hôpital Beaujon, situé à proximité à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), est en cours. Sa fermeture est prévue dans peu de temps, dans le cadre de la construction de l’hôpital Nord, qui prévoit la suppression de plus de 300 lits. On voit bien ici la perversité de nos gouvernants. Ils laissent vieillir les bâtiments des hôpitaux publics en limitant les investissements, les déclarent ensuite vétustes et promettent la construction d’un nouvel établissement, avec moins de capacités et des délais de construction qui atteignent souvent près de dix ans. Ils bouchent ainsi l’avenir des personnels, qui, n’ayant aucun espoir d’amélioration de leur exercice, quittent le navire.
Toutes les chroniques de Christophe Prudhomme, c’est par ici !
Pour les patients, les conséquences seront catastrophiques car, dans tous ces établissements privés, règnent les dépassements d’honoraires et leur corollaire : la sélection des patients selon leurs revenus. Pour les médecins, si, à court terme, ils peuvent voir leurs conditions de travail s’améliorer et leurs rémunérations augmenter, il faut les prévenir que l’objectif de ces établissements, au final, sera de les mettre sous pression pour générer le maximum de bénéfices. Il est donc urgent de changer de politique et de reconstruire un grand service public hospitalier.
SantéHôpital publiccliniques privéesLe billet du Dr Christophe Prudhomme Le Figaro
24 heures dans la nuit à bord du Rubis, sous-marin nucléaire d’attaque français
Renaud GirardEXCLUSIF - Le Figaro a vécu une expérience exceptionnelle dans ce submersible, où 76 hommes peuvent rester tapis sous l’eau pendant des semaines sans se faire repérer, pour des missions qui contribuent à la force de dissuasion française.
Envoyé spécial à bord du Rubis
Les familles se sont rassemblées sur la darse de Missiessy, dans la base navale de Toulon. Elles sont venues accueillir les 76 marins du Rubis. Le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) revient d’une mission de sept semaines en Méditerranée. Peut-être jusqu’à la base navale russe de Tartous en Syrie. Mais on ne nous le dira pas. La marine nationale garde secrètes les missions de ses sous-marins nucléaires.
Je n’ai passé que 24 heures à bord, mais je ne suis pas mécontent de revenir à l’air libre, de respirer des odeurs d’iode et de pinèdes, d’entendre du clapot, de revoir la mer et les collines de Provence. Vivre 24 heures en lumière artificielle m’a suffi. Dans un sous-marin, on éclaire à la lumière rouge quand c’est la nuit. C’est la seule chose qui permette de faire la différence avec le jour.
À lire aussiChasse aux sous-marins: la quête des «océans transparents»
Il y a beaucoup de gens, en France, qui travaillent de nuit. Mais il n’y a personne qui vive des semaines entières dans la nuit. Sauf les sous-mariniers. Qui n’a pas passé 24 heures dans un sous-marin au fond de la grande bleue ne mesure pas le degré de discipline et de moral qu’il faut à un équipage pour tenir des semaines sous l’eau, enfermé dans une coque d’acier, tout en accomplissant des missions complexes, avec une parfaite harmonie à bord. C’est vraiment un métier hors du commun.
Si le commandant, le capitaine de frégate Nicolas Maigné, avait reçu l’ordre de ne pas revenir au port mais de partir immédiatement espionner, par exemple, les abords de la base navale russe de Mourmansk, il aurait, théoriquement, parfaitement pu. Sa chaufferie nucléaire, d’une puissance de 48 MW (le vingtième d’un réacteur standard d’EDF), n’a pas besoin de refaire de plein de carburant. Vingt nœuds de moyenne à 100 mètres de profondeur: personne ne vous voit, personne ne vous repère. Un SNA peut faire Toulon-Gibraltar en moins de trente-six heures. S’il veut faire le tour du globe sous l’eau, il peut le faire. La seule contrainte est l’avitaillement pour les marins.
Les équipages partent en mission avec une perspective importante de la bataille navale
Le retour de la guerre en Europe a renforcé la conscience qu’ont ces militaires professionnels de l’importance de leur engagement personnel pour la défense de la nation. «Les équipages partent en mission avec une perspective importante de la bataille navale», explique le capitaine de vaisseau Jérôme Colonna d’Istria, qui commande à Toulon l’escadrille des six sous-marins nucléaires d’attaque de la marine nationale, et qui est venu à abord inspecter l’un de ses équipages.
Apparenté au général Paulin Colonna d’Istria (libérateur de la Corse en 1943 et compagnon de la Libération), le capitaine de vaisseau Colonna d’Istria a choisi la carrière de sous-marinier dès sa scolarité à l’École navale. Ce jeu militaire de traque, de cache et d’attaque l’a toujours fasciné. Il a successivement exercé toutes les fonctions au sein d’un sous-marin: officier chef du quart, responsable des torpilles et des missiles antinavires, commandant adjoint en charge des opérations, commandant en second. Il a ensuite commandé un SNA, puis un SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins). C’est un trait distinctif de tous les commandants de sous-marins français: ils connaissent parfaitement la machine, sous tous les angles, car ils sont passés par toutes les fonctions.
À lire aussiSous-marins: du «contrat du siècle» à la crise de confiance
Quand ils parlent au fond de la mer, le visiteur étranger ne comprend strictement rien aux ordres qu’ils donnent, car leur vocabulaire est fait d’abréviations. Un GS, c’est un périscope d’attaque. Un GV, un périscope de veille. La FB, l’usine à oxygène du navire. La MP, la turbine de propulsion. Un Ameu, un mât de guerre électronique. Un V62, un sonar remorqué, etc.
Le seul étranger à bord qui comprenne ce sabir, c’est le Lieutenant Commander Burgoyne, un officier de marine britannique, spécialiste de la navigation par petits fonds, venu transmettre son expérience à ses collègues français. La coopération est intense entre les marines alliées française et britannique. Elle a encore été renforcée depuis le traité de coopération militaire de Lancaster House (novembre 2010). Les Britanniques se souviendront toujours que, lorsque leur armada cinglait au large de la Bretagne, au mois d’avril 1982, en direction des îles Malouines, les équipages français vinrent leur montrer les contre-mesures que l’on pouvait prendre contre les Exocet, ces missiles air-mer hyperperformants que la France avait vendus à l’Argentine.
Parfaitement furtif à 300 m de profondeur
Le carré des officiers est décoré du Jolly Roger, le pavillon de guerre qu’arborait le sous-marin Rubis des Forces navales de la France libre lorsqu’il combattait, aux côtés de la Royal Navy, la marine de guerre nazie depuis la base navale de Dundee (Écosse). À côté d’une tête de mort (tradition des sous-mariniers britanniques ayant hissé en 1914 ce pavillon hérité des pirates du XVIIe siècle), figurent 11 bandes blanches (navires de commerce coulés), 9 bandes rouges (navires de guerre coulés), 22 mines blanches (missions de mouillage), une dague (mission de débarquement d’un agent de renseignement) et deux décorations (compagnon de la Libération et croix de guerre).
À lire aussiDans les entrailles du Suffren, nouveau sous-marin nucléaire d’attaque de la marine française
Aujourd’hui, les sous-marins britanniques et français coordonnent leur surveillance discrète des eaux de la Baltique et de la Méditerranée. Il leur arrive aussi de débarquer ou de rembarquer des agents de renseignement, comme on le voit au début du film Le Chant du Loup.
«L’intérêt du sous-marin comme outil de renseignement est qu’il est discret: il ne change pas la posture des armées françaises, il n’élève pas le niveau de crise», commente le commandant Colonna d’Istria. Le tout est évidemment de ne pas se faire repérer par l’adversaire potentiel qu’on surveille. Le danger ne vient pas seulement des sous-marins étrangers. Il vient surtout des hélicoptères, qui traînent des sonars, ou des avions de surveillance, qui balancent des bouées.
Imaginez que vous êtes au milieu d’une foule, qui contient un méchant qui veut vous tuer et que vous n’avez que vos oreilles pour l’identifier !
Pour faire comprendre la difficulté des missions sous la mer, le commandant Maigné fait une comparaison: «Imaginez que vous êtes au milieu d’une foule, qui contient un méchant qui veut vous tuer et que vous n’avez que vos oreilles pour l’identifier!» Juste après, comme s’il voulait me montrer sa capacité à se cacher, il ordonne une plongée en profondeur. On peut la suivre sur un écran du carré. Plus on descend, plus la coque craque. Arrivés à moins 300 mètres, on m’offre à boire un petit verre d’eau de mer des profondeurs: c’est le baptême du néophyte. Ce sont des profondeurs où les SNA peuvent opérer durablement, pour être parfaitement cachés.
La perte par la marine russe du navire amiral de sa flotte de la mer Noire a relancé la réflexion en Occident sur la guerre navale. Le croiseur lanceur de missiles Moskva a été coulé le 14 avril 2022, après avoir été frappé par deux missiles Neptune tirés par l’armée ukrainienne depuis la terre ferme. La triple défense antimissiles dont était doté le navire amiral n’a pas suffi à sauvegarder le navire. On sait qu’il a été survolé par un drone ukrainien Bayraktar TB2, qui a peut-être fonctionné comme un leurre. On se demande aussi si les Ukrainiens n’auraient pas été aidés par un avion américain Poséidon de surveillance maritime et de guerre électronique, qui croisait au même moment au-dessus du rivage roumain de la mer Noire, et qui a étrangement éteint pendant six heures son transpondeur.
À lire aussiL’Inde regarde, elle, vers les sous-marins français
Les sous-marins seraient-ils devenus les seuls bâtiments militaires à être sûrs en temps de guerre? Les stratèges navals ont constaté une croissance exponentielle de l’utilité militaire des sous-marins nucléaires d’attaque, qui peuvent rester tapis sous l’eau pendant des semaines sans se faire repérer.
Si la tension devait un jour augmenter d’un cran dans le détroit de Formose, il est assez clair que les sous-marins nucléaires d’attaque deviendraient l’arme navale la plus sûre pour protéger l’île de Taïwan d’une opération de débarquement de l’APL (l’armée populaire de libération de la Chine communiste). L’immensité du Pacifique exige d’accroître l’autonomie des bâtiments de guerre. Voilà pourquoi les Australiens ont brusquement changé leur fusil d’épaule en septembre 2021, décidant d’abandonner leur commande de sous-marins français classiques pour des sous-marins nucléaires américains. Que serait-il arrivé si les Australiens avaient demandé à la France de lui vendre des sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Barracuda? Les Français, se souvenant que l’Australie était venue combattre pour eux dès 1914, auraient probablement fait une exception à leur doctrine nucléaire pour accepter. Mais le premier ministre Scott Morrison, sans même prévenir le président Macron, fit le choix stratégique de l’Amérique, dont la marine ne comprend pas moins de 55 SNA…
Les 6 SNA français en service sont importants, dans la mesure où ils participent indirectement à la dissuasion nucléaire du pays. Comme plastrons, ils entraînent en effet les 4 SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins). Le SNLE est un monstre de 14.000 tonnes, propulsé par un réacteur nucléaire de 150 MW. Il y en a toujours un à la mer, capable de projeter des bombes H sur ordre du président de la République. Il est fréquent qu’un SNA accompagne en mer un SNLE dans la phase initiale de sa plongée, afin de vérifier que ce dernier n’a pas été suivi par un bâtiment étranger. Il est crucial d’offrir de la profondeur stratégique à la manœuvre du SNLE qui va assurer son tour de garde de la dissuasion française.
À lire aussiCrise des sous-marins: les États-Unis ne s’émeuvent pas de l’ire tricolore, ni d'avoir maltraité la France
Comment ces sous-marins sont-ils contactés par l’état-major? Les messages sont portés par des ondes de très basse fréquence, qui sont donc très longues. Ces ondes sont capables d’être réceptionnées sous l’eau à des dizaines de mètres de profondeur. Pour les émettre, la France compte quatre centres de transmission dotés de pylônes hauts comme la tour Eiffel, répartis aux quatre coins du pays.
Les sous-mariniers vivent dans la nuit, avec de la lumière artificielle. Mais c’est l’importance de leur mission qui continue à motiver ces marins, comme les guidaient jadis les éclats des phares d’approche des côtes de leur patrie.
À VOIR AUSSI - Des organismes inconnus repérés par des scientifiques chiliens descendus à 8000 mètres de profondeur
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
L'Humanité
Santé. La maternité des Lilas ne se résigne pas à la fermeture
ActuCet établissement de Seine-Saint-Denis pourrait voir son autorisation d’exercer non renouvelée. Un projet de fusion est à l’étude, mais ne convainc ni le personnel ni les patientes.
Alexandra ChaignonSymbole de la lutte pour les droits des femmes, la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) – 1 200 accouchements et 900 IVG par an – est à nouveau menacée de disparition. Le 2 juin, l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France risque de ne pas renouveler son autorisation d’exercer. En cause : un déficit qui s’élève à plusieurs millions d’euros et des locaux vétustes, qui ne correspondent plus aux normes. Un projet de fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan est à l’étude, mais il ne convainc ni les personnels, ni les syndicats, ni les patientes, qui y voient une perte des valeurs de ce lieu unique.
Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu'établissement à but non lucratif. Lettre au ministre de la santé
Des crises, la maternité ouverte en 1964 en a connu et ce, dès la fin des années 1970. Mais c’est le mouvement de concentration des maternités, amorcé dans les années 1990 et visant notamment la fermeture des maternités les moins médicalisées (dites de niveau 1, comme aux Lilas, la dernière en Seine-Saint-Denis), et sa logique de rentabilité qui accentuent les difficultés de l’établissement. En 2015, après moult épisodes, un compromis se dessine : adosser la structure historique à la clinique Floréal de Bagnolet, et reconstruire à neuf la maternité, la municipalité des Lilas immobilisant même un terrain à dessein. Le projet est validé par l’ARS d’Île-de-France… qui le retoque finalement deux ans plus tard. L’autorisation d’exercer courant jusqu’en 2022, l’activité se poursuit avec, toujours, l’espoir de reconstruire la maternité. Sauf que, en 2020, le groupe Almaviva rachète la clinique Floréal et annonce qu’il renonce à la reprise de la maternité des Lilas. Alors que les autorisations d’exercer arrivent à expiration le 2 juin, une seule solution semble se profiler : une reprise par le groupe Avec, propriétaire de la clinique Vauban, à Livry-Gargan.
« Je crois à ce projet, c’est le seul viable, estime Myriam Budan, la directrice de la maternité des Lilas. Les obstétriciens de la clinique Vauban sont salariés et ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires. Les équipes sont d’accord pour travailler sur l’accouchement physiologique, on garderait le centre d’orthogénie, et même notre nom », énumère-t-elle, espérant convaincre des équipes réticentes. Et de poursuivre : « L’épée de Damoclès, c’est l’autorisation d’exercer, qui était liée au projet Floréal. Nous avons désormais ce projet. La question, c’est de savoir si l’ARS voudra prolonger cette autorisation et nous financer, le temps de mener à bien notre projet de reconstruction en lien avec le groupe Avec. Sachant que le budget (13 millions d’euros) prévu pour la reconstruction de la maternité est toujours disponible. »
Un département déjà "maltraité" d'un point de vue médical
Les usagers et les personnels, eux, ne le voient pas du même œil. Jeanne Barral, à l’initiative d’une pétition qui a déjà collecté plus de 32 000 signatures, ne voit pas comment les valeurs de la maternité des Lilas – respect du projet de naissance, accompagnement physiologique, suivi gynécologique et des grossesses des personnes transgenres, pratique des IVG… – peuvent être compatibles avec la « logique libérale de regroupement ». Ce que la jeune femme, qui a accouché en 2020 aux Lilas, illustre par quelques chiffres : « Les taux de césariennes sont deux fois plus importants à la clinique Vauban, et ceux des épisiotomies quinze fois plus élevés. » Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Olivier Véran, les personnels, les usagers, ainsi que les élus (Lionel Benharous, maire des Lilas, Daniel Guiraud, l’ancien maire, et la députée FI Sabine Rubin) rappellent que « cet établissement défend une vision et des valeurs humanistes, féministes et progressistes de la naissance ». Et qu’il est engagé dans « un projet social fort » dans le département de Seine-Saint-Denis, « particulièrement maltraité d’un point de vue médical », précise Corina Pallais, psychologue et déléguée syndicale SUD de la maternité.
Pour signer la pétition c'est par ici !
Tous dénoncent « une pression de rentabilité décorrélée de l’activité, instaurant une pression insoutenable sur les équipes ». « Avec le sous-financement des actes, aucune maternité n’est bénéficiaire, insiste Corina Pallais. Le personnel est épuisé. Cela fait dix ans qu’on nous dit qu’on va fermer, dix ans que le personnel vit et travaille dans l’insécurité. » Dans la lettre adressée à Olivier Véran, les défenseurs de la maternité résument ainsi leur volonté : « Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu’établissement à but non lucratif, conserver l’ensemble des postes de salariés et ce, aux Lilas, son bassin d’implantation depuis soixante ans. » Ils exhortent les plus hautes instances à « se saisir du dossier ». Un rassemblement est prévu ce vendredi, à 17 heures, devant le ministère de la Santé.
maternité des lilasHôpital publicagence régionale de santéile de france Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes tractations en vue des législatives au sein des partis politiques ont été traitées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»
Pour le dix-septième numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Roland Cayrol, politologue. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Renaud Girard, Grand reporter et chroniqueur international au Figaro, de Cécile Crouzel, Rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, et de Carl Méeus, Rédacteur en chef au Figaro Magazine.
À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «L'extrême gauche est-elle devenue la gauche française ?», «Marine Le Pen a-t-elle raison de fermer la porte à Éric Zemmour ?» et «Pourquoi Emmanuel Macron veut-il la peau d'Édouard Philippe ?»
L'extrême gauche est-elle devenue la gauche française ?
Après les 21,95% obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, les positions fermes de l'Insoumis sont-elles devenues monnaie courante à gauche ? Face à un Parti socialiste réduit à moins de 2% des suffrages alors qu'il a longtemps été le pivot central de ce camp-là, la radicalité de LFI a pris le pas depuis quelques années sur une autre ligne politique, plus modérée, plus centriste.
Marine Le Pen a-t-elle raison de fermer la porte à Éric Zemmour ?
Ce fut une fin de non-recevoir. Quelques minutes après l'annonce de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron le 24 avril, Éric Zemmour a exhorté à l'ancienne prétendante du RN et à son parti de rejoindre une grande coalition du camp national face à celle de Jean-Luc Mélenchon et celle d'Emmanuel Macron en vue des législatives. Une main tendue qui n'a pas été saisie par le parti à la flamme, affirmant qu'il n'avait pas besoin de leur concurrent direct pour peser au Palais Bourbon.
Pourquoi Emmanuel Macron veut-il la peau d'Édouard Philippe ?
Réélu avec une large avance, le président de la République sait que sa succession commence à se jouer dès à présent. Avec un ancien premier ministre Édouard Philippe qui a un pouvoir de nuisance possible en cas de troupes à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron veut avoir les mains libres et n'hésite pas à ne pas inclure le parti du maire du Havre dans les discussions électorales au plus haut sommet de l'État. D'autant que les relations entre les deux hommes ne sont pas au beau fixe depuis plusieurs mois.
» Voir l'émission du mardi 3 mai :
Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives 2022: Marlène Schiappa ne sera pas candidate
Plusieurs membres du gouvernement se préparent à candidater aux législatives de juin. Mais la ministre déléguée à la Citoyenneté indique qu'elle ne briguera pas un siège de député.
L'Humanité
Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures
Premier planPlans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.
Alexandra ChaignonJamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.
Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.
Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).
Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.
Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.
Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.
Hôpital publicsystème de santéEmmanuel MacronSoignants L'Humanité
« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital
EntretienAprès un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.
Cécile RousseauFrédéric Pierru Sociologue au CNRS
Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.
Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?
Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.
Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?
Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.
Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…
Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.
Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?
J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.
SantéHôpital publicsystème de santéEmmanuel Macron Le Figaro
Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: la Chine sous cloche
Camille LestienneAlors que la plupart des pays vivent avec le virus, la Chine est piégée par sa stratégie «zéro Covid».
Bonjour,
En Chine, là où le Sars-CoV-2 a pris naissance, la vie avec le Covid se passe sous cloche. Face à la contagiosité d'Omicron, les grandes villes comme Shanghaï et peut-être bientôt Pékin sont prises au piège de la stratégie «zéro Covid» imposée par le régime autoritaire chinois. Les habitants sont au bord de la crise de nerfs. Les Français vivent, eux, avec le virus. Ce dernier continue de sévir, fauchant encore quotidiennement des vies, mais la pression sur les services hospitaliers est retombée. L'heure est au bilan du «quoi qu'il en coûte». Surprise! les dépenses publiques ont moins augmenté qu'ailleurs mais les mesures de soutien ont permis aux entreprises de se renforcer et d'éviter le «mur de faillites».
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro.
1. Le piège du «zéro Covid» se referme sur la Chine
Les Chinois confinés... Ils hurlent leur colère aux fenêtres des gratte-ciels. Les habitants de Shanghaï sont strictement confinés depuis le mois de mars sans aucune possibilité de s'aérer. Certains aujourd'hui osent s'insurger contre des restrictions sanitaires jugées absurdes à l'heure d'Omicron, rapporte le correspondant du Figaro Sébastien Falletti. Mais le régime autoritaire qui a érigé la stratégie «zéro Covid» en exemple de la supériorité chinoise face aux Occidentaux, s'obstine à mettre le pays sous cloche. Même la capitale Pékin est aujourd'hui menacée alors qu'une immense campagne de tests a été lancée. Bien qu'on ne compte officiellement pas plus d'une cinquantaine de morts par jour dans le pays et à peine 30.000 cas, soit bien moins qu'en France, le piège du «zéro Covid» est en train de se refermer sur l'Empire du Milieu. «Le nombre de lits en soins intensifs par habitant est deux fois plus faible qu'en France, analyse l'épidémiologiste Arnaud Fontanet. Compte tenu du nombre de personnes âgées et d'une couverture vaccinale insuffisante, l'État chinois n'a tout simplement pas le choix.»
À lire aussiCovid: les leçons du naufrage de la stratégie chinoise
... et pas assez vaccinés. La vaccination est en effet le point faible de la stratégie chinoise: malgré une couverture vaccinale assez élevée dans la population générale, à peine plus de la moitié des plus de 80 ans sont vaccinés. Quant à l'efficacité des vaccins chinois, elle est remise en cause notamment sur le long terme. «L'immunité de groupe ne pourra probablement pas être atteinte avec les vaccins actuels», avance un chercheur hongkongais qui recommande aux autorités sanitaires d'«approuver sans délai le vaccin Pfizer/BioNTech, ou à défaut d'administrer trois injections du vaccin inactivé». Et cela d'autant plus que les deux nouvelles sous-lignées du variant Omicron, baptisées BA.4 et BA.5, découvertes en Afrique du Sud menacent le pays d'une cinquième vague. Le variant BA.4 est 8 % plus infectieux que BA.2 et BA.5 l'est 12 % davantage, selon les cas analysés en avril en Afrique du Sud.
À lire aussiCovid-19: Taïwan ne confinera pas «cruellement» sa population comme en Chine
À VOIR AUSSI - La Chine dans l'impasse de la stratégie du zéro Covid
2. Où en est l'épidémie en France?
Combien encore de morts? Dans l'Hexagone, l'épidémie continue de refluer. Tous les indicateurs sont en baisse notamment en réanimation où 1.465 malades étaient accueillis mercredi, sous le seuil des 1.500 passé mardi. Ils étaient presque 4.000 au pic de la cinquième vague en janvier dernier. On compte toutefois encore 102 décès à l'hôpital en 24 heures. Le Covid-19 fera-t-il autant de morts en 2022 qu'en 2020 et en 2021, comme l'estime Antoine Flahaut? Le journaliste du service sciences du Figaro, Vincent Bordenave, s'est chargé de vérifier les propos du célèbre épidémiologiste. Si la France comptabilise déjà près de 22.000 décès dus au Covid depuis janvier, rien ne permet d'affirmer aujourd'hui que le rythme se maintiendra cette année pour atteindre les plus de 60.000 morts des années précédentes. Que nous réserve encore 2022 ? «Nul ne sait répondre à ces questions, concède Antoine Flahault. Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas mieux nous préparer et chercher à mieux anticiper».
Dernier allègement? En attendant, Gabriel Attal, mercredi, a laissé entendre en sortie du conseil des ministres une prochaine «adaptation» des dernières mesures sanitaires en vigueur. Demeurent l'obligation du port du masque dans les transports, l'isolement obligatoire après un test positif, l'obligation vaccinale pour les soignants et le passe sanitaire dans les établissements de santé .
À lire aussiCovid-19 : Emmanuel Macron évoque une possible réintégration des soignants non-vaccinés
Les chiffres à retenir
- 1465 malades en soins critiques (-33 depuis la veille)
- 22.319 patients hospitalisés (-530 depuis la veille)
- 47.925 nouveaux cas détectés (67.711 il y a une semaine)
- 102 décès en 24 heures à l'hôpital (146.376 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
- 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,3% de la population)
- 41,2 millions de doses de rappel administrées
Source : Santé publique France au 4 mai
3. La citation
Tout le monde nous attendait et cet échec a été extrêmement douloureux.
Mea culpa de Sanofi. Deux ans après le début de la pandémie, Sanofi n'a toujours pas commercialisé de vaccin anti-Covid. «C'est, il faut le reconnaître, un échec (...) par rapport à la rapidité qu'il fallait», a admis mardi pour la première fois Serge Weinberg, le président du géant pharmaceutique, devant les actionnaires réunis en assemblée générale. Alors que son seul sérum contre le Covid est toujours en cours d'examen aux États-Unis et dans l'Union européenne, la direction de Sanofi a admis sa contre-performance. Le laboratoire français a toutefois publié des résultats en nette croissance au premier trimestre, avec un bénéfice net en hausse de plus de 28% sur un an.
À lire aussiCovid : un comité américain se réunira en juin pour se prononcer sur le vaccin pour les bébés
4. Le bilan du «quoi qu'il en coûte»
Dépenses publiques. C'est une surprise, le gouvernement français a finalement moins dépensé que ses voisins pendant la crise du Covid-19. Entre 2019 et 2021, les dépenses publiques en euros ont progressé de 10,7 % en France, contre 14,5 % en moyenne dans la zone euro (et même 17,6 % en Allemagne), évalue François Ecalle, fondateur de Fipeco, dans une récente note. Le «quoi qu'il en coûte» n'a en effet pas été une exception. Mais le cocorico est vite ravalé si on rappelle, comme le fait l'ancien magistrat de la Cour des comptes, que la France a affronté la pandémie avec des finances publiques bien plus dégradées que la plupart de ses voisins européens.
Soutien public. Si l'on veut pavoiser, il faut se féliciter des mesures de soutien public qui, bien que ponctuelles, ont eu en réalité un effet structurel positif sur les entreprises françaises. Grâce à elles, la France va échapper au «mur de faillites» annoncé à de multiples reprises depuis le début de la crise sanitaire. Le nombre de procédures de sauvegarde, redressements et liquidations judiciaires reste faible et ne devrait remonter que progressivement pour retrouver un rythme normal.
À lire aussiLa filière aéronautique s’attend à deux ans de turbulences
5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:
Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.
À lire aussiCovid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
À lire aussiCovid-19 : que faut-il faire lorsqu'on est «cas contact» ?
En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
À lire aussiVous venez d'apprendre que vous êtes positif au Covid-19, que faire ?
À la semaine prochaine.
À VOIR AUSSI - Covid-19: deux nouveaux sous-variants d'Omicron à l'origine d'un nouveau pic épidémique en Afrique du Sud
Covid-19 : 67.017 nouveaux cas en 24 heures, 123 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Covid-19 : 47.925 nouveaux cas en 24 heures, 102 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
L’Inde démunie face à une canicule historique
DÉCRYPTAGE - Une vague de chaleur historique révèle la vulnérabilité du pays face au réchauffement climatique.
Le Figaro
Sommeil perturbé : ces signes qui prouvent que vous êtes insomniaques
DÉCRYPTAGE - Comment savoir si nos nuits sont grignotées par le fléau de l'insomnie ? Deux spécialistes du sommeil aident à y voir plus clair.
Difficultés à s'endormir malgré la fatigue, réveils intempestifs au cours de la nuit et yeux qui restent grand ouverts des heures ensuite... L'insomnie et le manque de sommeil qui en découle sont un fléau. Selon la dernière enquête menée en 2021 par l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), 41% des Français déclarent souffrir d'au moins un trouble du sommeil, et l'insomnie et les troubles du rythme du sommeil sont les plus récurrents. Mais à partir entrons-nous dans la grande famille des insomniaques ? Comment différencier le sommeil perturbé des véritables insomnies ?
LIRE AUSSI > > Pourquoi certains se réveillent-ils chaque nuit à la même heure ?
En vidéo, réveil nocturne : 4 astuces pour retrouver le sommeil
Deux critères principaux
On reconnaît une insomnie quand elle regroupe deux critères principaux. D'un côté, l'insomniaque souffre de troubles du sommeil. «Il se réveille la nuit et a du mal à se rendormir, mais peut également avoir des difficultés à s'endormir le soir ou peut se réveiller trop précocement le matin. L'insomniaque a envie et besoin de dormir, mais n'y parvient pas», décrit Agnès Brion, psychiatre spécialiste des troubles du sommeil et ancienne praticienne attachée du service des pathologies du sommeil de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (1). De l'autre, l'insomniaque subit les retentissements de ces troubles tout au long de la journée.
L'insomniaque a envie et besoin de dormir, mais n'y parvient pas
«Fatigue et irritabilité, mais aussi difficultés de mémoire, soucis de concentration, parfois une incapacité à effectuer une tâche précise. On compte aussi des symptômes physiques comme les cernes ou le manque de vitalité», énumère Sylvain Dagneaux, psychologue TCC (thérapies comportementales et cognitives) et auteur de Prendre en charge l'insomnie par les TCC (2).
Les troubles doivent aussi survenir au moins trois fois par semaine et durer au-delà de trois mois. «En dessous de cette durée, les insomnies peuvent être liées à un événement de vie difficile (deuil, difficulté professionnelle…) et doivent disparaître. Au-delà, cela signifie que l'insomnie s'est installée et qu'elle va s'auto-entretenir définitivement, même si la situation d'origine a disparu», explique le psychologue.
LIRE AUSSI > > Les astuces des ex-insomniaques pour trouver le sommeil
Prise de poids
C'est à partir de ce niveau d'insomnie que les impacts sur la santé, physiques et mentaux, deviennent préoccupants. Sur le long terme, les conséquences prédisposent aux maladies. «Le sommeil est un pilier du bon fonctionnement de notre organisme, rappelle Sylvain Dagneaux. Un manque trop important entraîne des effets néfastes sur le métabolisme et le système immunitaire, ce qui peut mener à des prises de poids ou plus gravement à l'augmentation des risques d'infection.»
Les causes ? Comme beaucoup d'autres maladies, l'insomnie compte dans ses facteurs un aspect génétique. «Le souci peut aussi venir de la personnalité : quelqu'un d'anxieux aura plus tendance à souffrir de troubles du sommeil, par exemple», explique la psychiatre Agnès Brion. En dehors de ces deux aspects, c'est souvent un facteur particulier qui va déclencher l'insomnie : un événement de vie traumatisant, des problèmes au travail, des préoccupations douloureuses… «L'insomniaque change alors son comportement : au lieu de se coucher parce qu'il a envie de dormir, il va se coucher pour dormir. L'esprit se focalise sur le souhait de dormir. Cela peut générer du stress, une augmentation du rythme cardiaque, et donc empêcher de trouver le sommeil», décrypte la psychiatre.
Les solutions
Pour pallier ces insomnies, il est important d'adopter quelques réflexes. Le matin, il faut se lever à heure fixe, et rester le moins possible au lit sans dormir, «sinon le lit devient le lieu où l'on ne dort pas. Cela crée un conditionnement dans le cerveau mais aussi dans tout l'organisme», insiste Agnès Brion. Il faut également s'exposer à la lumière, naturelle de préférence. «La lumière du jour régule l'horloge interne. Si l'on reste longtemps dans la pénombre de la chambre le matin, le corps ne distingue pas bien les moments où il faut dormir, et ne se régule pas», poursuit la spécialiste.
Persévérer alors qu'on est agacé de ne pas dormir est contre-productif
De la même façon, si l'on ne se rendort pas dans la nuit au bout d'une quinzaine de minutes, il est conseillé de se lever. «On évite ainsi les demi-sommeils et somnolences qui ne sont pas réparateurs. Il faut se lever et retourner se coucher une fois que le besoin de dormir se fait sentir», recommande Agnès Brion. «Il est important de se demander si l'on est dans un état émotionnel qui permet le rendormissement. Persévérer alors qu'on est agacé de ne pas dormir est contre-productif, car l'excitation de l'énervement empêche de dormir», complète Sylvain Dagneaux.
Sans surprise, il faut bien sûr éviter les écrans le soir et la nuit. «Leur lumière empêche la fabrication d'une neuro-hormone qui se fabrique dans l'obscurité : la mélatonine. C'est elle qui régule les sécrétions hormonales et notre horloge biologique. Et il ne faut pas non plus oublier l'aspect psychologique : il peut être addictif de répondre à des messages ou de regarder des séries à n'en plus finir», avertit la psychiatre.
Le cercle vicieux des médicaments
Quant aux médicaments, s'ils peuvent aider à gérer les insomnies isolées (avec l'aval d'un médecin), ils ne sont pas une solution pour les insomnies chroniques. «Le corps s'habitue aux médicaments : dès qu'on les arrête, les insomnies semblent encore plus importantes et on est obligé d'en reprendre. C'est un cercle vicieux», alerte Agnès Brion. Le mieux reste d'aller consulter un spécialiste du sommeil et de suivre des thérapies psycho-comportementales pour trouver des solutions efficaces à long terme.
(1) Agnès Brion est également membre de la Société Française de Recherche et de Médecine du Sommeil (SFRMS) et vice-présidente du réseau Morphée. Elle a écrit Mieux dormir avec l'hypnose, Éd. In Press, 128 pages, 9,90€.(2) Prendre en charge l'insomnie par les TCC, Éd. Dunod, 276 pages, 29,00€.
Sur un vélo électrique, fait-on vraiment du sport ?
Munie d'un moteur, la machine permet de rouler plus vite et surtout, de monter des côtes sans effort, sans perler du front ni sentir des tiraillements dans les cuisses. Pédalons-nous dans le vide pour autant ? Les réponses de trois professionnels.
Cinq exercices de respiration qui ont fait leurs preuves pour réduire l'anxiété
Souffle court, cœur qui palpite... Ces réactions peuvent être celles de l'amour, ou, moins réjouissant, de l'anxiété. Deux spécialistes livrent les exercices de respiration les plus efficaces pour se calmer.
Le Figaro
Amber Heard vs Johnny Depp : un procès sous très haute tension
PODCAST - Un épisode spécial du podcast Scandales revient sur le procès public le plus suivi depuis celui d'OJ Simpson. Comment l'affaire a-t-elle commencé ? Et comment tout cela peut-il finir ?
C'est une histoire qui commence dans les Caraïbes. Pas une histoire de pirates, mais une histoire d'amour. En 2010, Johnny Depp, 49 ans, feu sex-symbol d'Hollywood, et Amber Heard, 27 ans, grande blonde à la beauté fracassante, se rencontrent sur le tournage du film Rhum Express à Puerto Rico. Entre eux, c'est le coup de foudre, et les yeux du monde sont rivés sur ce couple en devenir qui se marie en 2015 sur l'île privée de Johnny Depp aux Bahamas, dont il baptise «Amber» l'une des plages.
Pourtant, 15 mois seulement après leur union, Amber Heard demande le divorce, évoquant d'abord des «différends irréconciliables». Différends qui se transforment rapidement en accusations de violences conjugales. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Johnny Depp l'accuse à son tour de violences, et depuis 2016, on assiste à un réel feuilleton judiciaire, aussi infernal que palpitant. Mais surtout : très compliqué.
Quel a été l'élément déclencheur de cette affaire ? Comment Amber Heard a-t-elle gagné le premier procès à Londres ? À quoi ressemblait la vie, manifestement hors-norme, de ce couple ? Et surtout, comment sortiront-ils de ce tourbillon médiatique ?
Dans cet épisode bonus de Scandales , la journaliste Marion Galy-Ramounot plonge au cœur du procès le plus médiatisé du moment grâce à l'expertise de Zac Ntim, journaliste reporter qui couvre le procès pour le site Insider.
Scandales est un podcast de Madame Figaro, écrit et présenté par Marion Galy-Ramounot, et produit par Lucile Rousseau-Garcia. Jeanne-Marie Desnos a tourné cet épisode et a participé à l'écriture. Thomas Rozès en a fait le montage, la réalisation et le mix sur une musique composée par Jean Thévenin. Océane Ciuni est la responsable éditoriale de Scandales, un podcast produit par Louie Creative, l'agence de contenus audios de Louie Media.
«Une patronne infernale» : l'ancienne assistante d'Amber Heard fait des révélations sordides sur l'ex-femme de Johnny Depp
Kate James, qui avait déjà témoigné lors d'un précédent procès en 2020, a réitéré ses accusations contre la star d'Aquaman, qu'elle charge de comportements abusifs, voire de maltraitance.
Tom Cruise ordonne l'aller-retour express de son jet privé pour offrir ses gâteaux préférés à l'équipe de "Mission Impossible 7"
La saison des fêtes approchant, Tom Cruise a sorti le grand jeu pour l'équipe technique de Mission Impossible 7. En effet, l’acteur aurait fait apporter 300 gâteaux de Noël sur le lieu du tournage - en jet privé SVP.
Toute de gris vêtue, Charlène de Monaco fait sa première apparition depuis quinze mois
À l'occasion du Monaco E-Prix, la princesse s'est offert, samedi 30 avril, sa première sortie officielle entourée de sa famille.
L'Humanité
A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »
ActuEn raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.
Clara Bolzinger«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.
La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».
Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze minutes la nuit dernière, sur dix heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.
« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »
Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».
Hôpital publicSanté Le Figaro
Marie Oppert, la mélodie des talents
Nathalie SimonPORTRAIT - La chanteuse comédienne qui vient d’intégrer la troupe de la Comédie-Française est à l’affiche du Bourgeois gentilhomme, de Molière,et au cinéma dans Ténor, le film de Claude Zidi Jr.
Fine, vive, rieuse sous le casque d’or, pendentifs délicats, Marie Oppert choisit un thé dans ce café très fréquenté de la place Colette près de la Comédie-Française. Son administrateur général, Éric Ruf, qui y est déjà installé, lui jette de loin un regard bienveillant. C’est lui qui, en avril dernier, a choisi la chanteuse comédienne comme nouvelle pensionnaire de la grande maison. Pour la prochaine saison, il cherchait une actrice qui sache chanter.
«Entrer là, c’était au-delà de mes espérances», confie l’intéressée encore émerveillée. Cette Parisienne, fille d’un médecin et d’une chef d’orchestre, a «grandi» avec le Français, voit tous les spectacles depuis l’enfance. «J’admire la troupe d’individus uniques et exceptionnels au sein d’une collectivité théâtrale très ancienne», reprend la jeune femme, qui a adopté la devise de la maison, «Simul et singulis» («Un pour tous, tous pour un»).
Mon personnage ambitieux voit arriver ce nouvel élève d’un mauvais œil, mais il va se passer quelque chose. Le rapport au temps n’est pas le même au cinéma et au théâtre, je recommencerais bien l’expérience
«Un rôle de jeune première»
«Je n’ai pas fait le Conservatoire d’art dramatique national, apprendre au contact des comédiens est une façon de m’élever», observe-t-elle avec la ferveur d’une adolescente. Une adolescente qui en a sous le pied. Grâce,dit-elle, au bon alignement de planètes et à sa famille. «Comme pour mes parents et mes grands-parents, tout est possible.» De fait. À 25 ans à peine, Marie Oppert semble avoir accompli pas mal de ses rêves. Elle prête ainsi ses traits juvéniles à Lucile dans Le Bourgeois gentilhomme, de Molière, mis en scène par Christian Hecq, qu’elle a applaudi en Bouzin dans Un fil à la patte, et Valérie Lesort. En alternance avec sa «jumelle», Géraldine Martineau -«on a la même taille!»-, qui avant elle a également reçu la confiance d’Éric Ruf. «Un rôle de jeune première, idéal. Lucile décide et obtient ce qu’elle veut, elle souhaite épouser celui qu’elle aime dans cette première comédie ballet de Molière, première pièce musicale de l’époque», s’enthousiasme son interprète, qui rêvait d’être comédienne depuis sa prime enfance.
À lire aussiMarie Oppert dans Peau d’âne: «Une immense chance»
Elle commence toutefois par la musique et le chant. Ses parents l’inscrivent à des cours de piano et de clarinette. De karaté aussi. Ceinture noire, Marie continue de pratiquer cette discipline. La valeur n’attend point le nombre des années. À 8 ans, Marie, qui a un «petit» frère, intègre la Maîtrise de Paris, au sein du Conservatoire à rayonnement régional (CRR). En parallèle, elle a des cours à horaires aménagés, découvre le «théâtre musical» au collège. Se «forme», se «construit». En 2009, elle s’illustre dans La Mélodie du bonheur (The Sound of Music), d’Oscar Hammerstein, en «VO», précise cette familière de la langue de Shakespeare. D’abord en Marta, puis en Brigitta quand le spectacle reprend deux ans plus tard. À 11 ans, elle joue dans Le Voyage de Pinocchio, d’après Carlo Collodi, mis en scène par Sandrine Anglade, qui mêle tous les arts.
La consécration pour Marie Oppert date du jour où, en 2014, à seulement 17 ans - elle est en train de passer un bac littéraire, option math -, elle succède à Catherine Deneuve dans la robe de Geneviève dans Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy, au Théâtre du Châtelet. Avec des partenaires de choix, «aguerris». «Natalie Dessay et Michel Legrand, qui dirige alors l’Orchestre national d’Île-de-France, sont mes parrains, ils m’ont toujours encouragée à continuer dans cette voie», lance Marie Oppert, aussi à l’aise vocalement que dans la comédie. «Les deux sont complémentaires, s’enrichissent et poursuivent un but identique, estime-t-elle. Je considère le chant comme un instrument en plus pour raconter une histoire.»
À lire aussi Quand l’opéra devient un jeu d’enfants
En 2018, les deux lui serviront quand elle sera l’héroïne de Peau d’Âne, du même Demy, et de nouveau dans les pas de Deneuve, au Théâtre Marigny. «Marie est un ange», dira le metteur en scène Emilio Sagi. Mais elle entend encore développer ses talents. À l’instar de son cher Michel Legrand, devenu une «légende aux États-Unis», elle part à son tour à New York. Entre, grâce à une bourse, au Marymount Manhattan College, une université qui forme au chant, à la danse et au théâtre. «Je voulais faire des études musicales à l’américaine. J’ai été marquée par la force de travail et l’extrême rigueur de l’enseignement, que je retrouve à la Comédie-Française.» Un autre rêve réalisé.
Il y en a d’autres. En 2020, Marie Oppert sort premier album, Enchantée, qu’elle enregistre avec l’Orchestre national de Lille. Mêlant aussi bien chanson française qu’airs de comédies musicales américaines, Y a d’la joie et I Could Have Danced All Night. Et dans lequel elle rend hommage à Michel Legrand en chantant en français et en anglais I Will Wait For You, le thème des Parapluies de Cherbourg.
À lire aussiLes Parapluies de Cherbourg, un amour de spectacle
Le compositeur, disparu en 2019, ne serait pas peu fier de voir sa protégée faire ses premiers pas au cinéma dans Ténor (actuellement sur les écrans), un long-métrage de Claude Zidi Jr, le fils de Zidi. Aux côtés de Michèle Laroque et de MB14, un beat boxer, le futur «ténor». «Mon personnage ambitieux voit arriver ce nouvel élève d’un mauvais œil, mais il va se passer quelque chose, prévient l’actrice qui incarne une… chanteuse lyrique. Le rapport au temps n’est pas le même au cinéma et au théâtre, je recommencerais bien l’expérience.»
La Ruse, L'Affaire Collini, Sentinelle sud, Downton Abbey... Les films à voir ou à éviter cette semaine
Une grandiose opération de diversion adoubée par Churchill, une enquête semée d'embûches, un film noir sur le destin d'un soldat... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Tom Cruise dévoile la suite de Top Gun en équilibre sur un avion en vol
Le deuxième volet du film à succès de 1986 prendra son envol officiel au Festival de Cannes. En attendant, l'acteur s'offre quelques cascades pour en assurer la promotion.
Regarder la vidéoPour la productrice de James Bond, trouver le remplaçant de Daniel Craig «va prendre du temps»
«C'est une grande décision. Il ne s'agit pas seulement d'un simple casting. Il s'agit de savoir quelle nouvelle direction nous voulons prendre», a expliqué Barbara Broccoli à Variety.
Le Figaro
Investiture : Emmanuel Macron dans les pas de ses prédécesseurs réélus
Camille LestienneLES ARCHIVES DU FIGARO - Comme Chirac et Mitterrand, le président de la République prévoit une cérémonie sous le signe de la sobriété.
Pas de passation du pouvoir cette année alors que le président sortant a été réélu. Ni cour d'honneur, ni tapis rouge. Pour son investiture le 7 mai, Emmanuel Macron devrait simplement descendre de ses appartements privés ou de son bureau pour rejoindre la Salle des fêtes, où ses invités politiques et personnels l'attendront, ainsi que le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius. Ce dernier prononcera un discours pour proclamer officiellement sa victoire, puis ce sera au tour du président de la république de s'exprimer. Enfin, après avoir reçu les honneurs militaires, le président passera les troupes de la Garde républicaine en revue tandis qu'une salve de 21 coups de canons sera tirée.
À lire aussiEmmanuel Macron poursuit sa marche et s’ancre dans l’Histoire
Emmanuel Macron respectera en cela le protocole suivi par François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002. Une cérémonie brève mais peut-être pas autant qu'en 1965. Pour son second mandat, l'investiture du général de Gaulle avait duré 6 minutes.
Mitterrand en 1988 : une cérémonie sous le signe de l'ouverture
Pour François Mitterrand, le 21 mai 1988, la cérémonie est bouclée en vingt minutes. Le président socialiste est le premier président de la République élu pour la seconde fois au suffrage universel. Mais alors qu'en 1981, il avait entamé son septennat par une image forte -un hommage solennel rendu au Panthéon à Jean Jaurès, Victor Schoelcher et Jean Moulin -, il place son deuxième mandat remporté après une cohabitation «sous le signe de l'ouverture politique», comme le remarque Le Figaro à l'époque. «Répétons-le sans nous lasser : ce mois de mai 1988 n'a pas vu les bons l'emporter sur les méchants. Ni le contraire. Je n'aime pas cette dialectique sommaire», déclare le chef de l'État devant quelque trois cents personnes réunies dans les salons d'honneur de l'Élysée. «Mes chers compatriotes, il m'incombe avant tout autre, au nom de la nation tout entière, de faire prévaloir l'intérêt général sur les intérêts particuliers ou partisans», conclut Mitterrand. Une phrase reprise presque mot pour mot en 2002 par Jacques Chirac.
À lire aussiPrésidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
Chirac en 2002 et la France d'en-bas
Réélu le 5 mai avec plus de 80% des voix après un premier tour qui a vu la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen, le président UMP entame son second mandat, et le premier quinquennat de la Ve République, le 16 mai. C'est «une passation de pouvoirs express, trente minutes montre en main, cocktail compris», note Le Figaro. Pour cette cérémonie, le président «vêtu d'un costume bleu marine, la silhouette un peu plus enveloppée qu'il y a sept ans, a voulu mettre en avant la modestie plutôt que le luxe ostentatoire. En accord avec l'air du temps qui privilégie Raffarin plutôt que Sarkozy, la France d'en-bas plutôt que celle d'en-haut.» Et le journal de noter l'absence d'émotion, de cette «électricité particulière, propre aux lendemains de victoire». Un seul moment inattendu vient rompre une cérémonie très formelle : «Cette bise collée sur les deux joues de sa femme par Jacques Chirac, juste investi ». On est loin de la descente triomphale des Champs-Élysées en 1995 dans la Citroën SM Maserati présidentielle décapotable. Après un cocktail qui ne dure pas plus d'un quart d'heure, Nicolas Sarkozy commente, à propos de sa mission à l'Intérieur : «Toute la difficulté est qu'il faut agir sans suragir.»
À VOIR AUSSI - Après la bataille présidentielle, Macron souhaite «un retour au calme et à la concorde»
5 mai 1992 à Furiani: «Et puis soudain le drame»
LES ARCHIVES DU FIGARO - Avant le début du match de foot Bastia - OM, une tribune du stade s’effondrait: 18 spectateurs tués et plus de 2.300 blessés. Récit.
8 mai 1945, les chemins de la liberté
EN IMAGES - Pendant plus de trois cents jours, des plages du Débarquement jusqu'à Berlin en ruine, le GI Tony Vaccaro n'a jamais cessé de se battre et de photographier. Ses 8000 clichés, dont certains sont restés célèbres, racontent une histoire intime de la Libération.
Visualiser le diaporama3 mai 1936: le triomphe du Front populaire
LES ARCHIVES DU FIGARO - La victoire du Front populaire aux élections législatives de 1936 est une date symbolique pour l’union des gauches. Au Figaro, l'ambiance était ce jour-là plutôt morose.
L'Humanité
Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée
ChroniqueChristophe PrudhommeLa réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…
Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.
Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.
Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Vers un effondrement de l’hôpital public
ChroniqueChristophe PrudhommeLes personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.
Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.
Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.
Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.
Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé L'Humanité
Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels
ActuUne commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.
Naïm SakhiMalgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.
L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).
Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.
Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.
Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.
sénatSantéHôpital publicségur de la santé Le Figaro
Laure Mandeville: «C’est la guerre de Poutine qui a détruit la candidature d’Éric Zemmour»
Alexandre DevecchioGRAND ENTRETIEN - Dans son nouvel essai, Les Révoltés d’Occident, Laure Mandeville, grand reporter au Figaro, dissèque le «phénomène» Zemmour. Malgré un score de 7%, elle reste persuadée que le mouvement qu’a fait naître Éric Zemmour n’a rien d’une bulle car il s’inscrit, selon elle, dans un contexte plus large: celui du réveil des nations occidentales.
LE FIGARO MAGAZINE. - Votre livre peut se lire comme une analyse à chaud du phénomène. Après son score de 7% au premier tour, que répondez-vous à ceux qui qualifient sa candidature de bulle médiatique?
Laure MANDEVILLE. - Je ne sais pas combien de temps Éric Zemmour restera en politique. Mais ce dont je suis convaincue, c’est que le mouvement d’espoir et d’enthousiasme bien réel qu’il a réveillé est la manifestation d’une révolte populaire profonde, qui n’a rien d’une bulle. Cette révolte cherche désespérément un leader, et a vu en lui un possible véhicule de ses revendications de renforcement du cadre national, comme protection contre les grands vents de la globalisation. Éric Zemmour a réveillé un patriotisme français à la fois raisonné et émotionnel qui n’osait plus s’exprimer de manière ouverte de peur d’être qualifié de nationalisme raciste et dangereux. L’épisode du vieux militaire qui lui a offert ses décorations de guerre en pleurant, pendant un meeting, n’a rien d’anecdotique.
Une partie croissante de la société considère, même si elle est divisée sur les solutions, que le pays est dans une impasse stratégique dangereuse, qui mènera à la disparition de la France en tant que civilisation, si rien n’est fait pour arrêter l’immigration massive et pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants, et notamment celle de communautés musulmanes qui sont soumises à la pression de l’islamisme, et aux particularités politiques de l’islam qui ne fait pas de distinction entre le politique et le religieux.
À lire aussiAlexandre Devecchio: «Les leçons de la campagne d’Éric Zemmour»
La réalité est que Zemmour a donné voix à une angoisse existentielle sur la transformation démographique et culturelle de notre pays. Le phénomène est transoccidental. Les peuples d’Occident réclament des frontières et sonnent partout l’alarme contre le piège globaliste et multiculturaliste que les élites ont refermé sur eux, avec un mélange d’irénisme et d’aveuglement. Ils ont peur d’une désagrégation du tissu économique et politique national au profit d’intérêts chinois ou autres susceptible d’accélérer notre perte de souveraineté, et d’une communautarisation accélérée qui rendra la vie en commun de plus en plus difficile.
En France, il y a aussi une énorme préoccupation due à l’apparition d’une insécurité chronique, d’une grande violence. Le phénomène Zemmour ou ses variantes ne sont pas près selon moi de disparaître, parce que les élites répondent à l’inquiétude en érigeant une grande muraille du déni et de l’excommunication, peignant leurs revendications comme la marque d’un nouveau fascisme au lieu d’y répondre.
Vous aviez également suivi la campagne victorieuse de Trump… Quels sont les points communs et les différences entre Zemmour et Trump?
La révolte zemmouriste et la révolte trumpiste portaient maintes similitudes, dans leurs ressorts antimondialisation et anti-immigration, leur credo conservateur, leur défense de l’Occident chrétien et leur méfiance de l’islam, leur volonté de réalisme en politique étrangère.
À lire aussiJean-Yves Camus: «Éric Zemmour fait du Donald Trump, en plus littéraire»
Toutes ces ressemblances n’empêchent pas les différences de personnalités et de culture abyssales entre les deux. Donald Trump est un fils de famille, héritier d’un promoteur immobilier de Brooklyn, qui a forgé sa personnalité sur les chantiers de construction paternels dans la banlieue de Big Apple, puis fait son chemin dans un monde capitaliste new-yorkais brutal et sans pitié. Éric Zemmour, issu d’un milieu très simple, a fait sa vie dans les livres, le journalisme, l’exploration passionnée de l’histoire et l’observation d’un monde politique dont il connaissait les tours et détours. C’est un intellectuel, qui tend à tout théoriser, quand Trump est un pur intuitif.
Tous deux partagent aussi une allergie à l’idéologie du genre et une vision assez macho des relations hommes-femmes
Mais on trouve aussi des points communs entre les deux hommes: le caractère indomptable, le sens de la formule et la capacité à exprimer, de manière cathartique, ce que pense le peuple. Ce sont de ce point de vue deux hommes de la petite lucarne qu’ils ont utilisée avec maestria pour faire leur célébrité et nouer une relation intime avec le peuple. Tous deux partagent aussi une allergie à l’idéologie du genre et une vision assez macho des relations hommes-femmes, ainsi qu’une conception hobbésienne du monde, basée sur les rapports de force. Leur fascination pour les hommes forts, qui s’est d’ailleurs exprimée dans leur admiration troublante pour Vladimir Poutine, est un autre point commun très frappant.
Qu’a-t-il manqué à Éric Zemmour pour être réellement le Trump français qu’il rêvait d’être?
Éric Zemmour n’a pu asseoir sa popularité sur un parti de l’establishment déjà installé contrairement à Trump qui a pris d’assaut le parti républicain. Il n’a pas réussi non plus à séduire les classes populaires, peut-être parce qu’il n’a pas su complètement leur parler, contrairement à Trump et à Marine Le Pen, qui ont su parler de l’insécurité économique et du pouvoir d’achat du «pays périphérique» alors que Zemmour mettait l’accent sur la question de l’immigration et de la survie de la nation. Sans doute a-t-il sous-estimé l’angoisse de «la guerre civile» des Français, qui partagent son inquiétude sur l’avenir de la France, mais craignent sans doute encore plus la menace d’un clash entre communautés. Ils partagent son diagnostic, mais sont terrifiés par ses solutions, ou pas assez convaincus de sa capacité à gérer l’immensité du défi.
Au-delà de tous ces points clés, je suis pour ma part persuadée que c’est la guerre de Poutine qui a percuté et détruit la candidature d’Éric Zemmour. Quand celle-ci éclate, le 24 février, il est en ascension, atteignant quelque 16% des intentions de vote, à égalité avec Le Pen, qui semble, elle, sur une pente descendante. Mais la guerre chamboule tout. Ayant répété depuis des années que Poutine est un grand patriote, voire un modèle dont la France devrait s’inspirer pour remettre son pays en ordre, Éric Zemmour est frappé de plein fouet. Sa condamnation trop faible de la guerre, son incapacité à qualifier Poutine de dictateur et sa persistance à dénoncer les responsabilités de l’Occident, au lieu de prendre la mesure de l’impérialisme brutal de Poutine et de la dangerosité d’un pouvoir russe basé sur la violence et le mensonge, ont, je pense, créé un doute béant dans la bourgeoisie qui l’avait soutenu jusque-là, doute dans lequel se sont engouffrés ses adversaires.
Les voix des experts qui avertissaient contre l’entourloupe ont été ignorées, et les nationalistes de tout poil sont tombés en plein dans le piège. Zemmour comme les autres
Les classes populaires, qui soutenaient Le Pen, elles, ont moins réagi à la guerre. Son absence d’empathie vis-à-vis des réfugiés ukrainiens, dont il a jugé la présence peu opportune en France, a également beaucoup choqué. Marine Le Pen, qui avait pourtant un lourd passif sur le sujet, vu sa proximité ancienne et totale avec Poutine, a mieux géré cette situation embarrassante, détournant le tir en parlant «pouvoir d’achat» et révélant une habileté politique que n’a pas su montrer Zemmour, resté très idéologique. Lui qui avait voulu se placer dans le sillage de De Gaulle s’est retrouvé pris à contre-pied, compromis avec un dictateur impérial impitoyable, alors que l’Ukraine incarnait l’esprit de résistance gaullien et churchillien.
À lire aussi«Plus on l’accusait d’être pro-Poutine, plus j’étais d’accord avec lui»: en Russie, Zemmour plébiscité par les expatriés
Cette fascination pour Poutine de la droite national-populiste et de l’extrême droite s’explique par l’habileté avec laquelle l’homme fort de la Russie a instrumentalisé les révoltes national-populistes. Voyant là une opportunité de se constituer une «armée» de partis amis, il les a courtisés, se posant en souverainiste, en rempart de la chrétienté contre l’islamisme et la décadence des mœurs de l’Occident. Il s’agissait d’un trompe-l’œil bien sûr, d’un village Potemkine cachant la déliquescence et l’anomie d’une société russe où domine la loi du plus fort la plus brutale, pas le conservatisme. Mais les voix des experts qui avertissaient contre l’entourloupe ont été ignorées, et les nationalistes de tout poil sont tombés en plein dans le piège. Zemmour comme les autres.
Au-delà du cas Zemmour, votre livre est une réflexion plus large sur le réveil des nations en Occident. Mis à part Orbán, la plupart des «populistes» ont été défaits. Dans ces conditions, ce réveil est-il vraiment durable? N’était-ce pas une parenthèse ou un baroud d’honneur?
Le réveil des nations d’Occident s’exprime de multiples façons, souvent brouillonnes et éphémères, avec un succès très relatif en effet. Ces phénomènes témoignent de la volonté instinctive des peuples d’empêcher des processus de désintégration des nations extrêmement puissants et peut-être irréversibles, liés à l’affaiblissement des États au profit de forces transnationales très puissantes, à la révolution technologique en cours, à l’affaiblissement des classes moyennes, qui, comme le rappelle le politologue Andrew Michta, forment le «demos», l’âme des nations démocratiques.
S’agit-il d’un baroud d’honneur? Je ne l’espère pas. L’idéal serait que les revendications des partis populistes entrent peu à peu dans les réflexions des élites gouvernantes, que ces partis contribuent à la solution des problèmes qu’ils pointent. Mais si les élites s’avèrent incapables de faire face, il faut s’attendre à ce que Yascha Mounk appelle un scénario de «guerre civile complexe». Je crains une montée en puissance de tensions communautaires inextricables, d’un scénario de radicalisation des revendications, d’un glissement vers une forme de racialisation et exacerbation des conflits subnationaux si le niveau national devient défaillant ; bref, d’un affaiblissement simultané de la démocratie et de la nation si les élites gouvernantes échouent à intégrer les révoltes actuelles dans le paysage.
Deux Amérique qui ne se parlent plus et ne se font plus confiance, se sont solidifiées, dans un état de guerre civile tiède. Il faut tout faire pour éviter un tel scénario en France
Un despote pourrait-il alors surgir pour ramasser la mise? Dans mon livre, j’invite à méditer l’évolution américaine. Car l’éviction politique de Trump et l’arrivée de Biden n’ont nullement débouché sur une normalisation de la scène politique. On a vu émerger une véritable sécession mentale et politique d’une partie du camp Trump, sur fond de radicalisation de la gauche identitaire woke. Deux Amérique qui ne se parlent plus et ne se font plus confiance, se sont solidifiées, dans un état de guerre civile tiède. Il faut tout faire pour éviter un tel scénario en France.
Vous voyez l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine comme un signe de la faiblesse des nations occidentales. Cette crise peut-elle mener à une forme de sursaut?
Je l’espère. Car la crise de l’Occident appelle les tempêtes. Nous avons été tellement occupés à nous diviser et à repousser la solution des problèmes posés, tellement obsédés par notre culpabilité historique, tellement absorbés par nos interrogations sur la fluidité du genre et autres débats postmodernes sur le sexe des anges, que nous avons fermé les yeux face aux défis qui fondaient sur nous. Mais nous venons d’être ramenés à la brutalité du réel par la guerre de Poutine en Ukraine.
Depuis des années, Vladimir Poutine a constaté nos lâchetés, nos renoncements face à ses agressions, et notre incapacité à nous rassembler. Il a vu dans la faiblesse occidentale, dans sa déliquescence spirituelle et sa sortie de l’Histoire nihiliste et infantile, une occasion rêvée d’avancer ses pions en Ukraine, pour réaliser son grand projet néoimpérial de rassemblement des terres russes et de révolution mondiale anti-occidentale. Il a décidé que nous étions si décadents, si divisés, si vénaux que nous ne bougerions pas. Il s’est en partie trompé puisque nous avons réagi collectivement et entrepris d’aider l’Ukraine. Mais cette crise doit être l’occasion d’une introspection bien plus sérieuse sur la manière dont nous devons viser à reconstruire nos démocraties et l’Europe.
Dans vingt ans, nous aurons à l’intérieur de nos murs une catastrophe tout aussi grave que celle qui a surgi à l’est de l’Europe
Nous devons travailler d’urgence à réconcilier les élites et le peuple, car la guerre civile à petit feu qui gronde est le terreau sur lequel tous nos ennemis s’engouffreront. Nous devons également réarmer nos nations, revenir à la notion de puissance. Nous devons aussi méditer la leçon de la résistance patriotique ukrainienne, qui montre que nous avons besoin de la force et de l’esprit des nations, pour construire une Europe forte et solidaire. Nous avons besoin aussi d’apprendre à garder les yeux ouverts, au lieu de nous concentrer sur «le réel» qui arrange nos postulats idéologiques. En France notamment, la droite nationale doit reconnaître son aveuglement dans l’appréciation du danger russe, et s’interroger sur les raisons pour lesquelles elle s’est laissée abuser. La gauche doit, de son côté, absolument prendre acte du danger stratégique que constitue l’islamisation croissante de notre pays, sujet sur lequel elle reste plongée dans un déni suicidaire. Sinon, dans vingt ans, nous aurons à l’intérieur de nos murs une catastrophe tout aussi grave que celle qui a surgi à l’est de l’Europe.
Le livre est disponible sur le Figaro Store.
Goldnadel: «Le rachat de Twitter dérange la gauche car elle ne pourra peut-être plus imposer sa censure»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - À la suite de l'acquisition du réseau social par le patron de Tesla, Elon Musk, l'avocat Gilles-William Goldnadel estime qu'il vaut mieux une liberté d'expression totale, même excessive, plutôt qu'un traitement de l'information partial et idéologisé.
Champ-de-Mars: «Contrairement à ce qu'elle prétend, la mairie de Paris est tout sauf écologiste»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'équipe d'Anne Hidalgo avait prévu d'abattre des arbres centenaires, en vue du grand projet de rénovation du Champ-de-Mars, avant de rétropédaler face à la polémique. Didier Rykner y voit une manifestation supplémentaire de la gestion catastrophique de la ville en matière d'environnement.
Un scandale nommé Covid: les «vérités» de l’épidémiologiste Laurent Toubiana
EXTRAITS - Dans un essai décapant, Covid 19. Une autre vision de l’épidémie, le chercheur Laurent Toubiana explique pourquoi et comment les autorités ont, selon lui, menti aux Français pour leur faire accepter l’inacceptable.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Le Figaro
Spécial chambres d'hôtes 2022 : nos 150 adresses préférées pour profiter des beaux jours
La rédaction du Figaro VoyageFIG DataEXCLUSIF - De châteaux en bastides, de villas design en hébergements insolites, découvrez les pépites de vos futures escapades. Nouveauté cette année : un moteur de recherche pour personnaliser vos choix et dénicher l'adresse de vos rêves.
150 pépites à découvrir dès à présent. Au terme d'une enquête de terrain, voici notre sélection 2022 de chambres d'hôtes qui arrive pile poil pour les beaux jours. Et cette 14e édition ne manque pas de nouveautés dans toutes nos régions ! La pandémie aura au moins eu quelques effets secondaires positifs… Dans le Loir-et-Cher, l'étrange parenthèse a fait renaître le rêve presque oublié de Stéphane : créer des chambres d'hôtes dans une demeure de caractère. Et c'est au cœur de la cité royale de Blois qu'il trouvera son bonheur dans l'ancien couvent des Cordeliers. En Côte-d'Or, Olivier et Emmanuel ont eux aussi profité du confinement pour restaurer le presbytère de Darcey et y peaufiner leur concept d'hospitalité. Dans le Pas-de-Calais, à mi-chemin entre la Côte d'Opale et la baie de Somme, c'est au milieu des arbres que Florence a enraciné le sien, mêlant conscience environnementale et équilibre intérieur dans ce qui fut un relais des Templiers.
Pour certains, l'aventure répond à une quête de sens. Pour d'autres, comme Jean-Yves, amoureux des oiseaux qui peuplent son domaine arlésien, l'envie de partager une passion a donné l'impulsion. Et il y aura toujours ces coups de cœur pour une région ou une bâtisse à l'âme forte – celui de ce couple de Luxembourgeois pour le château de Saint-Dau, dans le Lot, en est l'illustration parfaite – pour que s'ouvrent les portes d'un nouvel havre où vous poserez peut-être bientôt vos valises. Ces belles histoires, les pages qui suivent en sont remplies. À vous d'y écrire de nouveaux chapitres en remplissant leur livre d'or.
Exclusif : trouvez la chambre d'hôtes idéale en personnalisant vos critères
En saisissant vos différents critères, vous trouverez les adresses correspondant à vos envies dans notre sélection. Vous en retrouverez tout le détail dans nos articles.
Région par région, nos chambres d'hôtes de l'année 2022
Notre sélection de chambres d'hôtes 2022 en Normandie, Bretagne et Centre
EXCLUSIF - Découvrez nos chambres d'hôtes coups de cœur de l'année 2022 dans le Nord-Ouest et le Centre. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.
Notre sélection de chambres d'hôtes 2022 dans le Nord-Est et en Île-de-France
EXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur de l'année en région parisienne et dans le Nord et l'Est. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.
L'hôtel Castanheiro à Funchal, l'avis d'expert du Figaro
Ce boutique hôtel quatre étoiles situé au cœur de la capitale de Madère se déploie dans d'anciens bâtiments historiques restaurés avec soin et décorés avec modernité. On a testé.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
Saint-Claude, une ville en colère
ReportageLa campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.
Cécile RousseauSaint-Claude (Jura), envoyée spéciale.
Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT. Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe. Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.
Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe. En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il. Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »
les urgences souffrent d’une pénurie de soignants
Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode. La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.
les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital
Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense. La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »
Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes
Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet. Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il. Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »
Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »
fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation Le Figaro
Notre sélection de chambres d'hôtes 2022 dans le Sud-Ouest
Astrid TaupinPhilippe Viguié-DesplacesEXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur de l'année dans le Sud-Ouest. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.
1. Une Parenthèse Hors du Temps : belle âme en Ré
Une Parenthèse Hors du Temps (Charente-Maritime)4 chambres, de 120 à 290 €. 17, rue de la Cailletière, 17740 Sainte-Marie-de-Ré, Charente-Maritime (06.13.80.17.58 ; Uneparenthesehorsdutemps.com ).
Minimalisme et beauté au naturel… Le style wabi-sabi, si cher au mouvement japonais du XVIe, a été le fil conducteur de la restauration de cette ancienne maison de vigneron. Anne, créatrice de mobilier et d'objets artisanaux, s'est attelée à la tâche avec des idées à revendre. Après deux ans de travaux, chai, séchoir à tabac, porcherie et autres dépendances ont aujourd'hui une tout autre allure ! Expérience rare, le petit-déjeuner est servi dans le salon qui fait office de showroom, et l'on se relaxe dans les canapés exposés. Les chambres aux tons poudrés font la part belle au béton ciré et au bois brut. Le luxe en toute simplicité.
2. La Maison 19 : 20 sur 20
Maison 19 (Deux-Sèvres)3 chambres, de 88 à 95 €. 19, avenue de Limoges, 79000 Niort, Deux-Sèvres (06.75.06.65.65 ; Lamaison19.fr ).
« Pourquoi la nommer Maison 19 alors qu'elle en vaut 20 ? » Voilà ce que l'on peut lire dans le livre d'or de cette maison de maître du XIXe, située au cœur de la capitale du Marais poitevin. Les hôtes de passage ne s'y sont pas trompés ! La belle hauteur sous plafond, les grands volumes, l'escalier vertigineux sur 3 étages, les hautes fenêtres, les doubles portes et boiseries… Tout ce qui fait le charme d'une architecture classique et bourgeoise cohabite harmonieusement avec le mobilier contemporain et celui des années 1960 et 1970. Le fruit de la passion d'Emmanuelle et Stéphane pour cette demeure pleine de quiétude.
3. Au Petit Thouars : maison avec vue
Au Petit Thouars (Deux-Sèvres)5 chambres, de 100 à 162 €. 6, rue Imbert, 79100 Thouars, Deux-Sèvres (06.22.59.14.77 ; Aupetitthouars.com ).
Il suffit de passer le seuil de cette maison blottie dans le dédale des venelles thouarsaises, pour être immédiatement happé par la vue spectaculaire sur la vallée du Thouet en contrebas, et sur le château des ducs de La Trémoïlle. Puis, charmé par un intérieur digne de figurer dans les magazines de décoration. Alexandre et Guillaume, férus de design et créateurs du studio Conquérants, spécialisé dans l'environnement lifestyle, ont élu domicile dans ce qui fut leur résidence secondaire pour y établir leur lieu de « brainstorming » et leurs chambres d'hôtes. Presque théâtrales, certaines jouent une polychromie audacieuse avec beaucoup d'esprit ! Piscine. Table d'hôtes (24 €).
4. La Burie : au bout de l'allée
La Burie (Charente-Maritime)3 chambres à 95 €. La Burie, 17350 Saint-Savinien-sur-Charente, Charente-Maritime (06.83.89.34.45 ; Laburie.com ).
Vingt ans après avoir quitté sa Belgique natale, et 4 enfants plus tard, Geneviève Lust, décoratrice et brocanteuse, artiste de la patine sur meubles, s'est aussi muée en maçon, peintre, électricienne… Bref, en tous corps d'état pouvant servir son projet de chambres d'hôtes. Après le départ de sa tribu vers d'autres horizons, cela lui sembla une évidence. Aux abords de Saint-Savinien-sur-Charente, village classé « de pierres et d'eau », sa maison de maître du XIXe a fière allure ! Elle accueille désormais les hôtes de passage dans une ambiance lumineuse où cohabitent en belle harmonie meubles de famille et pièces chinées des années 1950.
5. Calone 17 : l'île de Ré comme on l'aime !
Calone 17 (Charente-Maritime)2 suites pour 2, 4 ou 6 personnes, de 114 à 342 €. 3, impasse du Diable, 17670 La Couarde-sur-Mer, Charente-Maritime (06.13.61.00.25 ; Calone17iledere.fr ).
Escale prisée d'oiseaux migrateurs, plages à perte de vue... Sur la belle île de Ré, La Couarde-sur-Mer recèle d'innombrables trésors naturels. Mais aussi un havre de paix à l'écart du monde, lové au fond d'une impasse, sis au sein de son labyrinthique réseau de venelles fleuries, celui des chambres d'hôtes de Laurence et Michaël. Elles ont pris place dans 2 maisonnettes traditionnelles à étage et contiguës à la maison des heureux propriétaires. Une jolie cour pavée les relie en une sorte de petit hameau. Conçues comme des suites, elles ont tout le charme et l'authenticité de « Ré la blanche ».
À lire aussiOléron, Ré, Aix ou Madame : quelle île choisir en Charentes ?
6. Les Jardins Saint-Éloi : retour au village
Les Jardins Saint-Éloi (Corrèze)4 chambres, de 120 à 180 €. 3, rue Jean-Boissy, 19470 Le Lonzac, Corrèze (09.61.66.09.46 ; Lesjardins-sainteloi.fr ).
À l'entrée du Parc naturel régional de Millevaches et au pied du massif des Monédières, cette superbe maison d'hôtes, au cœur d'un vieux village, ouverte sur un grand jardin, abrite 4 chambres. Avec un mobilier qui revisite les années 1950, des papiers peints signés de grands éditeurs comme Christian Lacroix, des salles de bains élégantes et un salon doté d'une riche bibliothèque… On peine à s'arracher à l'atmosphère paisible de cette demeure. Hubert et Fatih Monzat s'avèrent des hôtes agréables qui multiplient les attentions. Petit-déjeuner copieux, formule déjeuner autour de la piscine (25 €) et table d'hôtes (35 €), dressée dans une cuisine ouverte design.
7. Les Hauts Prés de Fressanges : pleine nature
Les Hauts Prés de Fressanges (Haute-Vienne)3 chambres, de 100 à 180 €. Fressanges, 87260 Vicq-sur-Breuilh, Haute-Vienne (06.73.60.63.28 ; Leshautspresdefressanges87.fr ).
Dans un hameau isolé, ce manoir du XVIe siècle, cour pavée, porche surmonté d'un pigeonnier et portes anciennes, a conservé sa fière allure. Par un superbe escalier à vis tout en bois, une rareté, on atteint les chambres d'hôtes que ce couple d'hôteliers parisien à la retraite a décidé d'ouvrir. La décoration est de bon goût et les salles de bains pleines de surprises. Baignoire ancienne pour l'une et abreuvoir en guise de bac à douche pour l'autre. L'accès aux magnifiques salons et pièces de vie du rez-de-chaussée, avec d'immenses cheminées et une bibliothèque fournie, rend cette adresse assez exceptionnelle. Dans un coin du jardin une piscine domine le pays Arédien vallonné et presque désert.
8. Maison Durieux : esprit de famille
Maison Durieux (Haute-Vienne)4 chambres, de 190 à 350 €. 223, avenue de Landouge, 87100 Limoges, Haute-Vienne (06.58.06.11.91 ; Maison-durieux.com ).
Cette demeure de notable du siècle dernier, restaurée avec des moyens importants, a pour cadre l'ancien village de Landouge, rattaché à la ville de Limoges dont il est devenu un quartier très urbanisé. Les quatre chambres (déco contemporaine, beau mobilier design) aménagées par les propriétaires bénéficient de belles prestations : peignoir, pantoufles, produits d'accueil… Une conciergerie, une salle de musculation, une salle de massage et la possibilité d'un chef à domicile (on se croirait presque à l'hôtel…) complètent l'offre. Un beau jardin occupe l'arrière de la maison, où picorent quelques poules. Assis au bord de la piscine, alors que l'environnement est très citadin, on a soudainement une impression de campagne. Trop fort !
9. Villacanau : cabanes chic
Villacanau (Gironde)5 chambres, de 135 à 235 €. 17, chemin de la Craste, 33680 Lacanau, Gironde (06.62.47.27.35 ; Villacanau.fr ).
L'appel de l'océan et un projet bien mûri ont amené Sylvain et Christophe, deux ex-Parisiens, à s'installer à Lacanau. En quelques mois, ils ont créé un ensemble harmonieux de petites maisons en pin des Landes inspirées des cabanes ostréicoles. La piscine est le point névralgique pour se retrouver autour d'un verre. Des vélos sont à disposition pour profiter des pistes cyclables aux alentours. Une fois par semaine, Christophe ouvre la table d'hôtes pour une dégustation d'huîtres accompagnée de vins locaux et d'un couscous légendaire, sa spécialité (25 €).
10. Château Réal : mise en scène
Château Réal (Gironde)2 chambres, 3 suites, de 140 à 220 €. 6, rue Clément-Lemaignan, 33180 Saint-Seurin-de-Cadourne, Gironde (06.66.16.71.13 ; Lechateaureal.com ).
Sur la route des vins dans le haut Médoc, le Château Réal fait face à l'estuaire de la Gironde. Une belle halte où poser ses valises entre les pins et les vignes. Cette bâtisse du XIXe siècle a été entièrement rénovée par Kelly et Elian Travaini, deux anciens cadres supérieurs qui ont quitté la capitale pendant la Covid. Un an et demi de travaux plus tard, les 5 chambres sont dignes des plus beaux magazines de décoration, avec une mention spéciale pour les luminaires originaux. Des vélos permettent de profiter des alentours. Massages thaïs à la demande.
11. L'Écrin des Gaves : au fil de l'eau
L'Ecrin des Gaves (Landes)3 chambres, 1 suite, de 85 à 180 €. 51, côte du Pic, 40300 Hastingues, Landes (07.69.51.78.84 ; Ecrindesgaves.com ).
Au cœur de la bastide d'Hastingues se niche une belle propriété du XVIIIe siècle. Durant sa rénovation, Sabrina et Claude Blanc y ont découvert des trésors comme cette façade en briquette d'époque ou encore ce four à pain creusé dans un mur épais. Les chambres donnant sur les Gaves Réunis en contrebas sont un plaisir pour les yeux. Pour se détendre, une piscine à débordement et une dépendance où l'on peut pratiquer le yoga. Le petit-déjeuner est l'occasion de se régaler des confitures de figues du jardin. Table d'hôtes (40 €).
12. Château Malromé : chez Toulouse-Lautrec
Château Malromé (Gironde)4 chambres, 1 suite, de 150 à 220 €. 33490 Saint-André-du-Bois, Gironde (05.56.76.25.42 ; Malrome.com/chambres-dhotes ).
Cette belle propriété fut autrefois la résidence d'Adèle de Toulouse-Lautrec, la mère du peintre. Ce dernier y passa les derniers jours de sa vie avant de s'éteindre dans une des chambres à l'étage qui abrite aujourd'hui un petit musée. Dans une des ailes du château, Mélanie et Amélie Huynh, les nouvelles propriétaires viennent de rénover 5 belles chambres dans un style campagne chic. Passionnées de bien-être, elles ont aménagé un spa avec 2 salles de soins ainsi qu'une salle de yoga où elles organisent des retraites. Tous les jeudis soir, les hôtes profitent d'un concert tapas ou d'un apéro dans les vignes. Stéphane Piniello, le chef, propose une cuisine végétale aussi bonne pour les papilles qu'elle est belle pour les yeux (35 €).
13. Villa Marguerite : bucolique
Villa Marguerite (Dordogne)4 chambres, 1 suite, de 100 à 145 €. 2, place Géraud-de-Salles, 24480 Cadouin, Dordogne (06.16.10.34.99 ; Villa-marguerite-cadouin.com ).
Une jolie terrasse pour prendre son café, une glycine qui court sur les murs de pierre, la Villa Marguerite pourrait servir de décor pour une comédie romantique. Cette maison bourgeoise se situe dans le village de Cadouin, dans le triangle d'or du Périgord noir. Les propriétaires, fans de brocante, ont décoré les chambres de leurs plus jolies pièces. Florence, ex-restauratrice, vous régalera de sa cuisine avec des produits locaux et bio. Les jours de pluie, le grand salon avec ses canapés moelleux devant le poêle à bois, est l'endroit parfait pour bouquiner. Derrière la maison, un jardin pour prendre le petit-déjeuner au son du chant des oiseaux. Table d'hôtes (35 €).
14. Le Clos d'Argenson : œuvres d'art
Le Clos d'Argenson (Dordogne)5 suites, de 150 à 250 €. 99, rue Neuve-d'Argenson, 24100 Bergerac, Dordogne (06.12.90.59.58 ; Leclosdargenson.com ).
Cette maison de maître de 1875 au centre de Bergerac connaît une seconde jeunesse. Ses propriétaires, deux passionnés d'art, ont choisi de la décorer avec plus de 150 œuvres : tableaux pour l'essentiel mais aussi photos, aquarelles… Les suites sont vastes (entre 45 et 65 m2) et suivent les codes couleurs des œuvres exposées. Dans le jardin, une piscine à l'abri des regards ainsi qu'un espace détente avec jacuzzi et matériel sportif. Des prestations dignes d'un grand hôtel avec lits faits à la française, plateau de courtoisie dans les chambres, petit-déjeuner sucré-salé et un billard dans un des salons. On sent la patte d'un pro de l'hôtellerie : Jean-Luc Cousty, l'un des propriétaires, n'est autre que l'ancien directeur du palace parisien le Lutetia.
15. Lapitxuri : campagne basque
Lapitxuri (Pyrénées-Atlantiques)3 chambres, 2 suites, de 165 à 225 €. 2491, route 755, quartier Alotz, 64200 Arcangues, Pyrénées-Atlantiques (06.37.20.71.19 ; Lapitxuri.com ).
Le petit village d'Arcangues est devenu célèbre grâce à Luis Mariano. À seulement un quart d'heure de Biarritz, Lapitxuri étonne par son calme. Cette belle propriété de 700 m2 au milieu d'un parc de 5 hectares est un havre de paix. Aucun vis-à-vis, juste les prés verdoyants et les montagnes à l'horizon. À chaque chambre sa déco. Elles portent des noms d'épices, un clin d'œil pour Laure et Jacques, anciens restaurateurs. Chaque jour, un petit-déjeuner différent est proposé. De retour après une partie de golf, la piscine vous attend avant un apéritif au coucher de soleil. En fin connaisseur, Jacques a élaboré une carte de vins et champagnes digne des plus grands restaurants.
16. Irazabala : remise en forme
Irazabala (Pyrénées-Atlantiques)2 chambres, 3 suites, de 90 à 160 €. 155, Mendiko Bidea, 64250 Espelette, Pyrénées-Atlantiques (06.19.45.86.59 ; Irazabala.com ).
Sur la route des crêtes menant à Espelette, on croise des chevaux pottoks et des moutons avant d'arriver à Irazabala qui signifie « vaste étendue de fougères » en basque. Paul, le jeune propriétaire, a su réveiller cette bâtisse classique avec de jolis luminaires chinés dans la région. Coup de cœur pour la porte ancienne d'étable sculptée menant à la terrasse du petit-déjeuner. Au grenier, Paul distille ses conseils de coach sportif dans la salle dédiée. Vues à couper le souffle sur les montagnes depuis les chambres et le bassin de détente.
17. Maison Duroy : pleine nature
Maison Duroy (Lot-et-Garonne)3 chambres, de 180 à 240 €. Lieu-dit Duroy, 47600 Fransescas, Lot-et-Garonne (07.88.06.00.76 ; Maisonduroy.com ).
Envie de déconnecter ? Cette adresse est une invitation au lâcher-prise. Cet ancien relais de chasse d'Henri IV est resté dans son jus à l'extérieur, mais la rénovation faite par un couple de Suisses tombés sous le charme de ce petit bijou est une véritable réussite. À l'intérieur, tout est pensé avec une belle harmonie entre des meubles de designers, des photos, des tableaux d'artistes aux murs, des tapis berbères au sol… Raffinement ultime dans les salles de bains avec du linge de toilette japonais. À l'écart de la maison, quelques chaises longues autour de la piscine donnent sur les coteaux environnants. On se réjouit de se sentir seul au monde. Table d'hôtes (48 €).
Et aussi...
Villa Escale Océane : nid douillet
Villa Escale Océane (Charente-Maritime)1 chambre à 105 €. 5, Rue de la Paix, 17340 Châtelaillon-Plage, Charente-Maritime (06.12.04.63.19 ; Escaleoceane.com ).
Après 37 ans d'une vie dédiée à la famille, Isabelle et Bruno consacrent désormais une belle partie de leur temps aux hôtes de passage. Dans cette maison située au centre de Châtelaillon-Plage, petite ville balnéaire face à l'Océan, une chambre complètement indépendante en « rez-de-piscine » leur est dédiée. Derrière sa verrière façon atelier, se cache un petit nid douillet aux tonalités des ganivelles et des sables blonds de la longue plage (près de 3 kilomètres) toute proche. Des accents bohèmes sont apportés ici ou là, par des tapis de cordes, fauteuil en rotin, chapeau de paille et foutas. Le petit-déjeuner est servi sur le deck de la piscine.
Domaine de L'Espal : comme à l'hôtel
Domaine de L'Espal (Charente-Maritime)3 chambres, de 170 à 190 €. 24, chemin des Grands Vignobles, 17120 Les Epeaux, Meursac, Charente-Maritime (06.09.71.71.09 ; Lespal.fr ).
Sur la terre Saintongeaise des Templiers, à 20 mn de Royan et 35 de l'île d'Oléron, Frédérique gère en véritable chef d'orchestre toute la maisonnée. Le piano du salon de musique ou celui de la cuisine semblent n'avoir aucun secret pour lui. Sa table (34 €) est savoureuse ! Même si les chambres rappellent un esprit hôtelier classique où les bois sombres et la moquette sont de mise - notre hôte fit carrière dans l'hôtellerie de luxe - Frédérique met aussi un point d'honneur à respecter les codes de la chambre d'hôtes. « Ici, on dîne à la même table » et « l'on se tutoie ! ». Bar, sauna nordique, salle de sport, piscine extérieure chauffée, vélos.
Le 36, la pause en Ré
Le 36 (Charente-Maritime)5 chambres, de 150 à 250 €. 36, avenue des Vieux Moulins, 17630 La Flotte, Charente-Maritime (06.31.76.00.85 ; Ileau36.fr ).
Le port de commerce historique de La Flotte bâti en 1765, devenu escale favorite des plaisanciers, n'est qu'à deux coups de pédales des confortables chambres d'Emmanuelle et Stéphane, toujours aux petits soins pour leurs hôtes. Située dans ce village très prisé de l'île de Ré, la maison prend place au centre d'un vaste jardin, au calme. L'architecture rhétaise, murs blancs et verrières ripolinées d'anthracite, offre des chambres indépendantes s'organisant en L autour de la piscine chauffée. Les petits-déjeuners gourmands sucrés-salés, sont parfaits pour entreprendre une journée vélo sur les 110 km de pistes cyclables. Jacuzzi, produits de courtoisie Nuxe. Location de vélos.
La Gaillardise : plein centre
La Gaillardise (Corrèze)1 chambre à 189 €. 21, rue Elie-Brueil, 19100 Brive-la-Gaillarde, Corrèze (06.80.63.54.46 ; Lagaillardise.fr ).
Dans le cœur historique de la cité Gaillarde, deux jeunes entrepreneurs ont eu un coup de cœur pour cette petite maison étroite qu'ils ont restauré avec beaucoup de goût. La chambre d'hôtes occupe le dernier niveau d'un triplex bourré de charme et s'ouvre sur une petite terrasse découpée dans la toiture. La déco sobre et lumineuse mêle des tendances très contemporaines comme dans le salon : poutres apparentes blanches, canapé et rideaux de velours vieil or sur fond de papier peint fleuri. Très exclusive, La Gaillardise dispose d'un sauna et d'un jacuzzi au rez-de-chaussée. Une adresse, sous-titrée « love room » qu'apprécieront particulièrement les amoureux…
Maison Kernad : quiétude absolue
Maison Kernad (Haute-Vienne)2 chambres, de 70 à 95 €. 35, Beaubiat, 87370 Bersac-sur-Rivalier, Haute-Vienne (06.88.13.24.11; Maison-Kernad.fr ).
Les monts d'Ambazac, aux portes de Limoges, pour seul horizon, à une douzaine de kilomètres du bucolique lac de Saint-Pardoux, cette ancienne ferme de granit, trapue, est plantée en pleine campagne. Deux chambres d'hôtes, rustiques et plutôt zen, occupent une partie de la maison dont une, la plus belle, est dotée d'une immense baie qui fait entrer la nature environnante. Les parties communes souffrent d'une déco un peu chargée mais on se laisse gagner par la bienveillance des hôtes, le chat espiègle, le petit-déjeuner maison servi sur une jolie terrasse jardin. Des promenades alentour, avec les deux ânes de la maison, sont aussi proposées pour découvrir ce coin du Limousin où le silence règne en maître absolu.
Villa Aristide : Cocon romantique
Villa Aristide (Dordogne)3 chambres, de 120 à 145 €. 38, rue Jules-Verne, 24100 Bergerac, Dordogne (06.16.92.22.05 ; Villa-aristide-bergerac.fr ).
À ses heures perdues, Martine, la propriétaire, est céramiste. Comme tout artiste, parler de son art n'est pas simple. Alors, n'hésitez pas à faire le premier pas et demandez-lui de vous montrer ses œuvres. Sa maison est à son image, un concentré de raffinement. Chaque objet a été chiné, les murs de la salle à manger sont décorés de magnifiques papiers peints panoramiques Ananbô, beaux comme des paysages invitant au voyage. Le salon façon boudoir avec ses miroirs en stuc doré est une invitation au rêve, tout comme les chambres, romantiques à souhait. Quant au petit-déjeuner, une farandole de desserts dont des œufs au lait qui nous rappellent notre enfance.
Quand la Ville Dort : art déco
Quand la Ville Dort (Lot-et-Garonne)4 chambres, 1 suite, de 99 à 215 €. 71, Quai Georges Leygues, 47000 Agen, Lot-et-Garonne (07.85.56.32.35 ; Quandlavilledort.com ).
Aux Roches Noires, le quartier chic d'Agen, cette villa de style néo-basque disposée sur un terrain en terrasse domine le Canal du Midi. Bien connues de l'époque art-déco, ces maisons font le bonheur des fans de ce mouvement des années 30. Vincent, le propriétaire s'en est donné à cœur à chiner chaque objet et lui octroyer une place harmonieuse dans une des chambres. Perfectionniste, il est allé jusqu'à dessiner les tissus des coussins qui ornent les lits. On se surprend à passer en revue chaque détail comme ces carreaux de salles de bains impossibles à trouver de nos jours. Pour les passionnés, cette maison mérite le détour.
Landifornia : ma cabane dans la forêt
Landifornia (Landes)1 cabane à 250 €. Route du Télégraphe. 40390 Saint-Martin-de-Hinx, Landes (06.16.59.25.38 ;landifornia-lodge.com ).
Au bout d'un chemin de terre apparaît un étang et derrière les feuilles des arbres, une cabane en bois. Un véritable havre de paix au cœur des Landes, où le temps semble s'arrêter. Construite entièrement à la main par Laure, la propriétaire, et un ami, cette cabane est décorée de meubles vintage comme ces fauteuils Togo dans le salon qui donnent sur l'étang. L'escalier récupéré dans une église, mène à l'étage où se trouve une chambre minimaliste. À l’extérieur, un bain nordique où il fait bon se prélasser sous les étoiles en écoutant les bruits de la forêt. Au réveil, Laure vous apporte le petit-déjeuner à déguster face à l'étang, avant de se poser avec un bon livre. Nul doute, vous n'aurez plus envie de partir !
Château La Grande Clotte : au cœur des vignes
Château La Grande Clotte (Gironde)2 chambres, de 110 à 150 €. Lieu-Dit La Clotte. 33570 Lussac, Gironde (06.49.77.23.97 ; lagrandeclotte.com ).
Julie Rapet et Mathieu Mercier, tous deux œnologues, ont roulé leur bosse aux quatre coins du monde avant de reprendre ce domaine viticole à dix minutes de Saint-Emilion. Une ancienne étable abandonnée pendant vingt-cinq ans accueille désormais deux jolies chambres après une rénovation de fond en comble. Julie propose des ateliers d'œnologie où vous pourrez réaliser votre propre assemblage, mais aussi des cours de yoga, des balades à vélo dans les vignes. Pour toutes les personnes séjournant à la Grande Clotte, une visite de chais et une dégustation sont offertes. Le soir, on se pose au bord de la piscine, un verre de vin à la main en admirant le coucher de soleil sur les vignes.
Villa Enara : un air andalou
Villa Enara (Pyrénées-Atlantiques)4 chambres, 1 suite, de 128 à 250 €. Domaine d'Orio, 64700 Hendaye, Pyrénées Atlantiques (06.72.98.56.49 ; Enaraenea.fr ).
Dès notre arrivée, le regard est happé par la ligne d'horizon et la vue sur l'océan en contrebas. Sur les hauteurs d'Hendaye, cette ancienne maison de style andalou au cœur d'un joli parc, a été totalement rénovée et transformée en maison d'hôtes par Fabian, un belge amoureux du Pays Basque. Les cinq chambres sont vastes et claires, décorées dans des tons sable rappelant le bord de mer. Une piscine permet de se détendre après une journée de plage. L'océan n'est qu'à cinq minutes en voiture, les bars à tapas espagnols sont juste derrière la frontière et la vue sur les contreforts pyrénéens font de la Villa Enara, un endroit stratégique pour visiter la région.
Se renseigner
Sur la région: Nouvelle-Aquitaine (Nouvelle-aquitaine-tourisme.com )
Sur les départements et provinces:Béarn, Pays basque (Tourisme64.com) ; Deux-Sèvres (Tourisme-deux-sevres.com) ; Dordogne (Dordogne-perigord-tourisme.fr), Gironde (Gironde-tourisme.fr) ; Poitou-Charentes(Poitou-Charentes-vacances.com) ; Landes (Tourismelandes.com) ; Vienne (Tourisme-vienne.com).
L'hôtel Castanheiro à Funchal, l'avis d'expert du Figaro
Ce boutique hôtel quatre étoiles situé au cœur de la capitale de Madère se déploie dans d'anciens bâtiments historiques restaurés avec soin et décorés avec modernité. On a testé.
Notre sélection de chambres d'hôtes 2022 dans le Sud-Est et la Corse
EXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur en Auvergne-Rhône-Alpes et jusqu'en Corse, sans oublier bien sûr la Côte d'Azur. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.
Spécial chambres d'hôtes 2022 : nos 150 adresses préférées pour profiter des beaux jours
EXCLUSIF - De châteaux en bastides, de villas design en hébergements insolites, découvrez les pépites de vos futures escapades. Nouveauté cette année : un moteur de recherche pour personnaliser vos choix et dénicher l'adresse de vos rêves.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Les vestiges d'un atelier de céramique de l'époque romaine exhumés à Alexandrie
Alexandre PlumetVaisselle, amphores, pots en terre cuite... les archéologues ont mis au jour de nombreux artefacts dans un complexe de poterie, avec plusieurs fours remarquablement bien conservés dans la roche.
La mission archéologique égyptienne, qui relève du Conseil suprême des antiquités, a découvert un vaste complexe de fabrication de poterie des débuts de l'époque romaine (Ier siècle av. J.-C.). Situées à l'ouest d'Alexandrie sur le site du Tabba Matouh, les fouilles ont également mis au jour de nombreux ustensiles de cuisine, des figurines divines et deux sépultures. De la vaisselle, des amphores et des pots en terre cuite ont surgi de terre au fur et à mesure que les archéologues examinaient le site. Mais l'une des grandes découvertes, qui a permis d'éclairer l'utilisation première du lieu, est celle de plusieurs fours servant à faire cuire les pièces de terre. Creusés dans la roche, ceux-ci ont été retrouvés dans un très bon état d'après les archéologues mobilisés. À tel point qu'il est encore possible de voir l'entrée voûtée d'où les potiers entraient pour y déposer les objets, explique Mustafa Waziri, le secrétaire général du conseil suprême des antiquités, dans le communiqué de l'institution.
À lire aussiL'Égypte mise tout sur son patrimoine
À lire aussiL'Égypte restaure la plus ancienne synagogue du Moyen-Orient
Les portes des différents fours étaient ensuite scellées avec de l'argile et des fragments de terre cuite avant d'allumer le four en insérant du combustible à travers une petite ouverture située sous l'entrée. Grâce à un autre four dédié à la production de chaux qui a été retrouvé sur le site, les archéologues ont suggéré que le site aurait servi aussi ultérieurement, bien longtemps après sa création au Ier siècle av. J.-C.
À lire aussiDes premières dynasties au Nouvel Empire, découvertes de plus de cent sépultures multimillénaires
La présence de tombes
Mais d'après les premières expertises archéologiques, il semblerait que le site n'ait pas uniquement servi à la confection de biens en terre cuite. En effet, deux sépultures ont été trouvées au même endroit, dont l'une contenait encore les ossements d'une femme enceinte. Elles ont été attribuées au IVe siècle après J.-C., soit après la création de l'atelier de céramique.
À lire aussiLes pyramides d'Égypte scannées pour révéler leurs secrets
Les archéologues ont également découvert d'autres pièces, dont certaines relèvent de l'ère ptolémaïque (entre le IVe et le Ier siècle avant J.-C.). Salles de repos pour les ouvriers, endroits de restauration ou de stockage des ustensiles... elles revêtent chacune des utilisations différentes. Des ossements de porcs, de chèvres et des arêtes de poisson ont été trouvés dans l'une, tandis que dans l'autre se trouvaient des outils et des amphores.
À lire aussiLa citadelle égyptienne de Siwa restaurée au bénéfice du tourisme durable
Plus surprenant, des figurines en terre cuite qui représentent différentes figures divines ont été trouvées. L'une d'entre elles présente Harpocrate, le nom égyptien du Dieu Horus, l'une des plus anciennes divinités souvent dépeinte comme un faucon couronné du pschent dont le nom signifie «Le Lointain», en référence au vol majestueux du rapace. Non loin de ces vestiges, la mission archéologique a également trouvé une collection de pièces de monnaie sur lesquelles sont gravés les visages d'Alexandre le Grand, Zeus et Cléopâtre.
Les trésors scythes d'un musée ukrainien pillés par l'armée russe
À Melitopol, plusieurs objets provenant de fouilles archéologiques, dont certains en or, ont disparu. Les autorités s'inquiètent également pour les collections des musées de Marioupol.
Dérobé durant la Seconde Guerre mondiale, un buste romain chiné 35 dollars au Texas
Retrouvée en 2018 dans un magasin de seconde main à Austin aux États-Unis, l'œuvre en marbre a été volée en Bavière. Exposé à San Antonio, il sera restituée à l'Allemagne l'année prochaine.
L'Humanité
Recettes. La fermentation, le sel de la vie !
ActuMéthode de conservation, millénaire, la fermentation semble revenir au goût du jour. Relativement simple à mettre en œuvre, elle permet de révéler de nouvelles saveurs et améliore la qualité des aliments.
Marie MersierLa fermentation est « une transformation que subissent certaines matières organiques sous l’action d’enzymes sécrétées par des micro-organismes (1) ». Sans que l’on puisse dater précisément l’apparition de cette dernière, elle existerait depuis l’utilisation des premiers récipients (jarres, vases…), soit environ 6 000 ans avant J.-C.
Kombucha asiatique, kvas slave, kimchi coréen, ou encore le chou fermenté qui aurait servi de base alimentaire pour les bâtisseurs de la muraille de Chine, la fermentation d’aliments ou de boissons est une technique ancestrale commune à de nombreuses cultures. Et si cette méthode est pratiquée depuis des siècles et partout sur le globe, c’est parce qu’elle présente de nombreux atouts que nous apprivoisons de nouveau aujourd’hui. Ainsi, comme l’explique Rachel de Thample (2) : « La fermentation décrit la transformation chimique du sucre en alcool ou en acides par l’action des bactéries et/ou des levures (…). Aucun matériel sophistiqué n’est nécessaire – juste quelques connaissances de base sur les quantités et les durées. En fait, l’une des choses que j’aime le plus dans la fermentation est son côté minimaliste. Son principe même consiste à utiliser ce qui nous entoure, que ce soient les levures naturelles et les bactéries présentes dans l’air ou les ingrédients de base à portée de main… »
En plus de permettre la conservation des aliments, qui autrefois était une nécessité l’hiver, lorsque les légumes frais se faisaient plus rares, la fermentation développe des saveurs inédites pour nos papilles et enrichit les vertus nutritives des aliments.
Aucun contact avec l’air
En effet, les aliments fermentés sont « probiotiques » et nourrissent ainsi les bactéries présentes dans la flore intestinale. Par ailleurs, la lactofermentation (celle qui est la plus répandue dans l’alimentation avec les légumes au sel, en saumure ou les kimchis) va accroître la concentration des nutriments et de la vitamine C dans les aliments. En revanche, si l’on n’a pas encore l’habitude de consommer des produits fermentés, il est conseillé d’y aller petit à petit pour ne pas trop perturber le microbiote et voir comment l’organisme réagit. Certaines personnes digéreront très bien les choucroutes, pickles et autres délicieux kéfirs ou kombuchas. Pour d’autres cela sera plus compliqué. Il faut donc s’écouter.
On peut désormais trouver dans le commerce des produits fermentés de très bonne qualité, mais, la magie de la fermentation, c’est de s’y mettre à la maison en essayant par exemple la lactofermentation. Bocaux en verre pour contenir les ingrédients, un poids pour les maintenir immergés dans l’eau sans contact avec l’air (afin que les bactéries bénéfiques amorcent le boulot de transformation et empêchent les mauvaises bactéries de se développer), du sel (ingrédient essentiel de nombreuses fermentations), de l’eau filtrée, le temps que le processus se fasse de lui-même, et hop, le tour sera joué. Notre palais et notre odorat jouant également un rôle clé : si après quelques jours l’aspect n’est pas engageant, on n’y va pas, le goût quant à lui doit être un peu acidulé.
(1) Définition extraite du « Larousse ».(2) « Fermentations », aux éditions Ulmer.
Oignons rouges lacto fermentés
Ingrédients pour 1 bocal : 500 g d’oignons rouges épluchés 20 cl d’eau de source (de préférence), 10 g de sel fin, 1 c. à c. de graines de coriandre, 1 c. à c. de graines de cumin et/ou de graines de moutarde, 10 grains de poivre, 2 ou 3 tiges d’aneth frais, 1 bocal en verre de 500 ml (type le Parfait), 1 pierre plate propre et non calcaire ou des poids de fermentation en verre ou céramique disponibles sur www.etsy.comPréparation : 30 minutes + 15 jours de fermentationDifficulté : facile
- Laver le pot à l’eau chaude avec du produit vaisselle et le faire sécher dans un four à 100 °C pendant 10 minutes, puis le laisser refroidir.
- Éplucher les oignons et les couper en rondelles d’environ 3 mm, puis disposer celles-ci en couches dans le bocal.
- Entre chaque couche, intercaler un peu de sel, d’aromates et d’aneth. Tasser bien au fur et à mesure. Puis couvrir avec l’eau.
- Poser une pierre ou un poids sur le dessus. Les oignons et la pierre doivent être entièrement immergés au bout de 24 heures. Les oignons ne doivent pas être en contact avec l’air, sinon ils vont moisir. Si ce n’est pas le cas, il convient de rajouter de l’eau salée en respectant la proportion de 1,5 g de sel pour 10 cl d’eau.
- Fermer le bocal mais sans le joint en caoutchouc, car les gaz de fermentation doivent s’échapper.
- Laisser durant 48 heures à température pour amorcer la fermentation, puis stocker au frais et à l’abri de la lumière. Dans une cave c’est l’idéal, sinon au réfrigérateur, mais le processus de lactofermentation sera plus long.
- Commencer à consommer au bout de 15 jours, les oignons doivent avoir un goût acide.
Pot de coco. Yaourt vegan
Issu d’une fermentation naturelle, sans gluten, ni lactose ni soja, ce dessert végétal et non sucré offre tous les avantages digestifs d’un yaourt traditionnel. Fabriqué en France et composé à 98 % de lait de coco extrait de noix cultivées au sein d’une filière équitable et entièrement bio, le YA « coco nature gourmande » sera délicieux avec des fruits et du muesli. Il se prête à l’élaboration de gâteaux et pâtisseries, et remplace la crème fraîche dans des recettes salées comme le curry. Une alternative aux produits laitiers à la fois saine, douce et délicieuse.Yaourt végétal « coco nature gourmande », YA, environ 3,90 eurosBoisson vivante. Kéfir de fruits
Un kéfir de fruits et issu de la fermentation entre de l’eau, des fruits et des grains de kéfir. Grâce aux levures et bonnes bactéries qu’elle contient, cette boisson originaire des steppes d’Asie centrale a de multiples actions positives sur la flore, le transit et le système immunitaire. Il est possible de la préparer à la maison mais, si l’on est à la recherche du juste équilibre et d’arômes subtils, on vous conseille de déguster ce kéfir aux fleurs de sureau, ultrarafraîchissant et légèrement pétillant.
Karma Kefruit « fleurs de sureau », environ 3,35 euros
Initiation. Avant de vous lancer dans la fermentation, il est recommandé de consulter plusieurs ouvrages (par exemple, « À la découverte de la fermentation » aux Éditions Marie-Claire) afin de ne pas avoir trop de déconvenues. Vous pourrez ainsi mieux choisir la méthode (saumure, salaison… ) qui vous convient.
Bon et sain L'Humanité
Pour arrêter de fumer, il est préférable de privilégier la vapote à l’Iqos
ActuVéritable phénomène depuis son arrivée en 2017, l’Iqos, cette alternative à la cigarette qui chauffe le tabac sans le brûler, n’est pas exempte de danger pour la santé, bien au contraire. S’il va être toujours préférable d’arrêter complètement l’herbe à Nicot, la cigarette électronique reste moins nocive à court terme.
Théo GobbiÀ chacun sa technique pour décrocher de la cigarette : patchs nicotinés, chewing-gums, hypnose…. Si certains parviennent à couper net, sans avoir besoin de substituts, la tâche est plus ardue pour d’autres. C’est là que peuvent intervenir la cigarette électronique, dite « vapoteuse », mais également un appareil plus récent et très à la mode, l’Iqos. La première, désormais bien ancrée dans les habitudes des fumeurs, a déjà fait ses preuves. La seconde, qui se traduit par un appareil d’une dizaine de centimètres dans lequel on insère des cigarettes créées spécialement à cet effet, chauffe le tabac, sans le brûler. C’est là son principal argument de vente. « Avec ce tabac chauffé, il y a des shoots de nicotine plus importants qu’avec une vapote. Cela entretient la dépendance et envoie des substances toxiques au même titre que la cigarette classique, même sans combustion. L’Iqos est vraiment à éviter », nous explique une tabacologue de Tabac Info Service (1).
Mais si l’Iqos n’est pas recommandable, qu’en est-il de la vapoteuse, qui se résume, elle, à de la vapeur d’eau contenant de la nicotine et des arômes ? Eh bien, selon l’experte, c’est « déjà mieux », même s’il n’y a pas encore le recul suffisant pour estimer les risques à moyen et long terme. « Il faut l’utiliser comme un outil d’aide à l’arrêt du tabac sur le court terme et non pas comme un produit de remplacement sur le long terme », poursuit-elle.
Avec parcimonie et à bon escient
Néanmoins, il faut s’en servir correctement dès l’achat pour ne pas tomber dans la dépendance. « Comme ce n’est pas du tabac et qu’il n’y a pas de combustion, on s’autorise à vapoter partout. Il faut dès le départ s’en servir de la bonne manière, pour pouvoir s’en détacher progressivement », indique-t-elle. Suivre, donc, les mêmes contraintes qu’avec une cigarette, à savoir, par exemple, ne pas l’utiliser dans les lieux d’où l’on sortait pour fumer auparavant, chez soi ou dans sa voiture… Il est aussi nécessaire de réguler, en ne s’en servant que pendant une courte durée, pour ne pas l’avoir à la bouche sans arrêt. Le plus important, selon la tabacologue, est de ne surtout pas cumuler tabac et vapoteuse : « La cigarette électronique doit servir à arrêter le tabac. Si l’on veut diminuer, il faut passer par des substituts nicotiniques tels que des gommes à mâcher, des patchs ou des sprays, en fonction de sa consommation. »
Pour franchir le pas et s’adonner à la vapote, il est important de faire attention à quelques détails. L’appareil ne doit pas être acheté dans un bureau de tabac, mais dans un magasin spécialisé et doit répondre aux normes « CE », « NE » ou « NF ». Les e-liquides, même s’il est indiqué « bio » ou « fabriqué en France » sur l’étiquette, doivent obligatoirement indiquer le label Afnor, preuve que le fabricant a fait contrôler sa production par un laboratoire indépendant. Enfin, le vendeur saura vous conseiller sur le modèle d’e-cigarette à acheter, ainsi que sur le taux de nicotine et de wattage nécessaire à chacun.
Tabac-info-service.frSantéindustrie du tabac Le Figaro
États-Unis : l'incroyable cavale d'un criminel multirécidiviste et d'une agente pénitentiaire en Alabama
Depuis le 29 avril, Vicky White et Casey White sont en cavale après que la première, une fonctionnaire pénitentiaire modèle, a aidé le criminel, qualifié d'extrêmement dangereux, à s'évader d'une prison de l'Alabama.
C'est une cavale sur fond de romance qui tient l'Amérique en haleine depuis une semaine. D'un côté une petite fonctionnaire pénitentiaire modèle, proche de la soixantaine et à la démarche chaloupée; de l'autre, un colosse multirécidiviste de 2,06 m, au crâne rasé, qualifié d'extrêmement dangereux. Vicky White, 56 ans, et Casey White, 38 ans, ont le même nom mais ne sont pas apparentés. La première a aidé le second à s'évader le 29 avril d'une prison de l'Alabama et, depuis, l'improbable duo fait tourner en bourriques les forces de l'ordre américaines.
Lire le dossierLes grandes cavales : l'intégrale de notre série d'été sur les criminels qui ont choisi l'évasion
Leur opération semble avoir été pensée dans les moindres détails. Et l'effet de surprise a été total. Qui aurait pensé à se méfier de Vicky White, qui n'a jamais fait de vagues au sein de l'administration pénitentiaire de Florence, petite ville de cet État du sud des États-Unis? «Elle n'a jamais rien fait. Je parie qu'elle n'a même jamais eu d'amende pour excès de vitesse», a confié sa mère, incrédule, à une chaîne locale, WAAY31. «Employée modèle» selon le shérif, décrite par le procureur du comté comme «la personne la plus fiable de la prison», celle qui supervisait les transferts de prisonniers pour le shérif du comté de Lauderdale est désormais l'une des personnes les plus recherchées du pays.
«Un plan très bien pensé»
Lorsqu'elle se présente vendredi matin à la prison de Florence pour emmener Casey White, sous le faux prétexte d'une évaluation psychologique au tribunal, un véhicule l'attend déjà garé sur le parking d'un centre commercial à proximité, qu'elle a acheté en prévision de la cavale. L'enquête a révélé qu'elle avait utilisé un nom d'emprunt pour acheter le SUV. Sur les images de télésurveillance de la prison, rien ne laisse pourtant penser que le géant tatoué et la responsable pénitentiaire sont de mèche. Elle lui tient la porte mais ne lui adresse pas un regard jusqu'au moment de le faire monter, pieds et mains enchaînés, à bord de sa voiture de police. Puis, elle referme précautionneusement la portière et le véhicule s'éloigne peu après 09h30. Leur disparition ne sera découverte que plusieurs heures après, vers 15h30. Les enquêteurs lancés à leur poursuite semblent distancés.
Les fugitifs ont été aperçus pour la dernière fois vendredi 29 avril, jour de l'évasion, à une quarantaine de kilomètres de la prison à bord d'un SUV Ford couleur rouille. Le SUV couleur rouille avec lequel la paire avait pris la fuite a été identifié non loin de Nashville, dans le Tennessee voisin, à environ deux heures de voiture de la prison, a indiqué ce vendredi le shérif du comté de Lauderdale, Rick Singleton, lors d'une conférence de presse. Le véhicule avait en fait été découvert abandonné le jour même de l'évasion, vendredi dernier, et remorqué sans que l'agent de la fourrière ne réalise qu'il s'agissait de la voiture recherchée. Il a fallu attendre jeudi soir pour qu'elle soit identifiée.
À lire aussiUn fugitif arrêté aux États-Unis après 46 ans de cavale
«Nous sommes en quelque sorte de retour à la case départ», a confié le shérif, expliquant ne pas savoir par quel moyen de transport Vicky White et Casey White avaient poursuivi leur cavale. Il n'y avait «rien dans la voiture» qui permette d'orienter les recherches, a-t-il aussi indiqué, notant qu'il y avait eu «une tentative de repeindre» le véhicule. «C'était un plan très bien pensé», a-t-il lâché. «On est un peu désemparés». Le shérif du comté de Williamson, où le SUV a été découvert, avait indiqué plus tôt sur Twitter qu'il n'y avait «pas de signe que les deux (personnes recherchées) soient encore dans la zone». Vicky White pourrait aussi s'être teint les cheveux, a averti l'agence fédérale spécialisée dans la recherche des fugitifs, en diffusant un montage la montrant avec les cheveux foncés.
«Relation spéciale»
La traque passionne les internautes de la région, qui sont remontés jusqu'au concessionnaire où Vicky White avait acheté cette voiture. Le vendeur a été assailli de critiques, à tel point que les autorités ont dû faire une mise au point mercredi, assurant qu'il avait apporté une aide précieuse à l'enquête et que «personne, chez le concessionnaire, (n'était) soupçonné d'avoir aidé» les deux White. Les éléments défavorables à la fonctionnaire se sont accumulés depuis six jours. On a appris qu'elle avait récemment vendu sa maison au rabais, empochant 95.000 dollars. Après 17 ans de bons et loyaux services auprès du shérif, elle avait en outre annoncé prendre sa retraite... et vendredi était justement son dernier jour. Sans confirmer son renvoi, le shérif a assuré mercredi qu'elle n'était «plus employée» par ses services.
L'histoire, peut-être d'amour, avait commencé en 2020. Casey White, qui effectuait une peine de 75 ans d'emprisonnement dans une prison d'État pour enlèvement, cambriolage et tentative de meurtre, entre autres, se déclare soudainement responsable du meurtre d'une femme cinq ans plus tôt. Les aveux sont de courte durée - il plaidera finalement non coupable dans ce dossier toujours en cours - mais déclenchent son transfert à la prison du comté de Lauderdale, où il se voit notifier sa mise en accusation pour le meurtre et où il rencontre Vicky White pour la première fois. Il est renvoyé vers sa prison d'origine après un projet d'évasion, mais la paire garde contact. «Il m'a dit qu'il écrivait à quelqu'un mais je n'avais aucune idée de qui il s'agissait», a dit sa mère, Connie White, au New York Post. Il revient à la prison de Florence en février de cette année, pour assister à une audience au tribunal non loin de là.
À lire aussiSuprémacistes blancs : quelle est cette frange de l'ultra-droite qui veut «sauver la France de la décadence» ?
Pendant plusieurs mois le détenu profite alors de ce que le shérif Rick Singleton a qualifié de «relation spéciale» avec Vicky White. «Nous n'avons pas de preuves d'une quelconque relation physique», note le shérif, mais les autres prisonniers ont dénoncé des «privilèges», du «rab» à la cantine et les «choses qu'elle faisait pour lui et pas pour les autres». «Un traitement de faveur», résume-t-il, pour un homme «extrêmement dangereux» et désormais en cavale. Les autorités estiment qu'il pourrait être en possession de plusieurs armes à feu, dont l'arme de service de Vicky White, selon Fox News. La police a publié de nouvelles photos du détenu Casey White, dont une montrant un tatouage en lien avec un gang de prison suprémaciste blanc, représentant un drapeau confédéré, symbole du passé esclavagiste du sud des Etats-Unis. «Il est très dangereux, pour tous ceux qui l'entourent», confirme une ancienne petite amie. Elle a livré le conseil suivant à Vicky White: «Si tu es encore en vie, fous le camp. Fuis, fuis, fuis aussi vite que tu le peux».
À VOIR AUSSI - Aux États-Unis, une évasion de prison filmée en plein jour
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
Le Figaro
Nancy : le passé très chargé d'un homme suspecté de viol
Guillaume PoingtRÉCIT - En 2008, cet homme de 37 ans avait tué une femme de 79 ans en la poignardant à plus de 80 reprises.
Ses photos sur Facebook montrent un homme aux cheveux blonds, coupés très courts, et au visage marqué. Nicolas A., 37 ans, a été mis en examen mercredi 4 mai pour « viol sous la menace d'une arme et menaces de mort réitérées ». Ce jardinier exerçant auprès d'une association d'insertion a été placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.
Mercredi 27 avril, aux alentours de 22 h 30, une jeune femme de 22 ans rentre chez elle après sa journée de travail. À l'approche du pont de Malzéville (Meurthe-et-Moselle), un individu l'entraîne à l'abri des regards et la viole sous la menace d'un couteau. Avant de prendre la fuite, l'agresseur la menace de mort, ainsi que sa famille, si elle porte plainte.
«Aucun souvenir»
Très vite, des analyses génétiques sont ordonnées. Dès le lundi 2 mai, un ADN masculin est découvert sur l'écharpe de la victime et sur les prélèvements effectués lors de l'examen médico-légal. Et cet ADN « matche ». « Il correspondait à celui d'un homme déjà enregistré au FNAEG (fichier national automatisé des empreintes génétiques, NDLR) », indique François Pérain, procureur de la République de Nancy.
À lire aussiDans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants
Nicolas A. est interpellé le jour même à proximité de son domicile de Nancy. Confronté aux résultats des prélèvements médico-légaux, le suspect finit par sortir de ses dénégations. « Je n'ai aucun souvenir des faits mais je regrette ce qu'il s'est passé avec cette demoiselle », indique-t-il aux enquêteurs.
Nicolas A. est bien connu de la justice. Ce natif de Bourbourg, qui a interrompu sa scolarité sans avoir obtenu de diplôme, a été condamné par la cour d'assises du Nord à 20 ans de réclusion criminelle en mai 2010 pour « des faits de meurtre ayant pour objet la préparation d'un délit ». Dans la nuit du 18 au 19 avril 2008, sous l'emprise d'un cocktail alcool-cachets-cannabis, il avait poignardé à plus de 80 reprises une femme de 79 ans, alitée, alors qu'il cambriolait son domicile à Bourbourg, près de Dunkerque.
À lire aussiMeurtres, viols, agressions : pourquoi certains suspects sont-ils «internés en psychiatrie» ?
Il avait fini par avouer les faits au troisième jour de son procès. « J'aurais jamais cru avoir porté autant de coups », avait déclaré Nicolas A. L'accusé avait expliqué son geste par un « mal-être » en lien avec le meurtre, en janvier 2008, de son neveu. « Ce soir-là, j'avais pris des cachets. J'ai pété les plombs (…) Depuis que Brandon, mon neveu, a été tué, j'ai toujours eu la haine. Toute la colère qui était en moi est ressortie », avait-il justifié lors du procès.
Expertises psychiatriques
En 2017, Nicolas A. a fait la connaissance, au centre de détention de Bapaume, d'une codétenue aujourd'hui âgée de 29 ans, et un enfant est né de cette relation, en 2018. La présence de sa compagne dans les Vosges, où elle avait déménagé, explique la raison pour laquelle Nicolas A. avait été transféré à la prison de Nancy.
À lire aussiParis : un homme incarcéré après le viol d'une adolescente de 14 ans
Cette affaire relance l'éternel débat sur la récidive et les remises de peine, même si le crime de 2008 ne revêtait pas de connotation sexuelle. Le 15 décembre 2020, Nicolas A. avait en effet bénéficié d'un placement extérieur en quartier de semi-liberté probatoire à une libération conditionnelle, alors qu'il était incarcéré à la prison de Nancy-Maxéville. Cette décision d'aménagement avait été prise au regard de plusieurs éléments. Une double expertise psychiatrique avait pointé le fait que « le risque de récidive n'était pas avéré », confirmant les conclusions d'une précédente expertise psychiatrique de 2017.
Une évaluation du centre national d'évaluation pointait de son côté « un risque de récidive faible » tout en soulignant « l'existence de plusieurs facteurs de réinsertion ». Enfin, l'administration pénitentiaire avait évoqué « un parcours pénitentiaire sans aucune difficulté ». Après une année de placement probatoire, pendant laquelle toutes les obligations - notamment de soins - imposées par la justice avaient été respectées, Nicolas A. avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 15 décembre 2021. Sa fin de peine était fixée au 27 novembre 2023 grâce aux réductions de peine dont il avait pu bénéficier.
À VOIR AUSSI – Libère-t-on trop vite les criminels en France?
PODCAST - L'homme est-il un loup pour l'homme? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite
«J'ai cru qu'il allait me tuer» : une adolescente tabassée dans la rue par son ex-petit ami à La Courneuve
Diffusée sur Twitter, la scène est d'une violence inouïe. La victime de 16 ans n'a pas porté plainte, invoquant une peur de représailles.
Braquage à main armée dans une bijouterie Chanel, rue de la Paix à Paris
INFO LE FIGARO - Le préjudice s'élèverait à un peu plus de deux millions d'euros, selon nos informations.
Regarder la vidéoFuites dans l'affaire Jubillar : les avocats de Cédric s'adressent au parquet
Cédric Jubillar est le principal suspect dans la disparition de sa femme, Delphine Jubillar, en décembre 2020. Il s'est toujours dit innocent et ses avocats ont affirmé qu'il n'existait aucune preuve irréfutable l'inculpant.
L'Humanité
Balade à Langres, sous les lumières de Diderot
ActuC’est dans cette ville de Haute-Marne que l’encyclopédiste a vu le jour en 1713. Parcourons la citadelle dans les pas du bouillonnant Denis, qui sut interpeller ses contemporains sur leurs pratiques morales, sociales et religieuses.
Sabine JeanninPour rendre visite à Diderot, l’écrivain-penseur au génie multiple, dans la ville où il a passé son enfance, il faut prendre de la hauteur, au propre comme au figuré ! La citadelle perchée sur un éperon calcaire domine à plus de 450 mètres d’altitude le plateau de Langres où la Seine, la Marne, l’Aube et la Meuse prennent leur source. Un fameux quarté… La situation exceptionnelle de la ville l’ouvre aux quatre vents et vous incitera à emporter une écharpe dans vos promenades. L’une des places ne se nomme pas en vain Bel-Air !
Langres a de la séduction à revendre, de quoi amadouer le touriste le plus rétif. Cette ville antique possède la plus grande enceinte fortifiée complète d’Europe, longue de 3,6 kilomètres, ponctuée de neuf portes et de douze tours. Dans le tissu urbain qui reste médiéval, malgré les façades des maisons Renaissance ou d’époque classique, les rues serpentent, se resserrent, débouchent sur des places aux formes très variées. C’est sur l’une d’elles que Denis Diderot voit le jour en 1713, au 9 de la place qui porte aujourd’hui son nom.
Quelques mois après sa naissance, son père, maître coutelier réputé, achète une maison en face, au n° 6 de cette même place (attention, la plaque qui mentionne le lieu de sa naissance est erronée). La maison familiale, haute de deux étages, est étroite. Au rez-de-chaussée où se trouvait l’atelier de son père, un marchand de journaux est aujourd’hui installé. Cela, Diderot l’aurait apprécié ! Mais, à cette époque, le gamin Denis, turbulent et bagarreur, ne rêvait que de faire les quatre cents coups dans le labyrinthe des rues (dont on peut avoir un aperçu, passage des Hallebardiers ou ruelle de la Trésorerie), dans les faubourgs en contrebas, ou sur la promenade des remparts (voir encadré). Cette dernière offre des vues superbes sur un paysage embrassant d’un côté le Morvan, de l’autre le Jura.
Formé par les jésuites
Brillant élève, il fréquente le collège des Jésuites tout à côté de la maison familiale, sur la rue principale (aujourd’hui rue Diderot). Le collège a brûlé en 1746 et a été reconstruit, mais l’ancienne chapelle des Jésuites, dans l’aile sud, est restée intacte.
Langres est l’un des plus anciens évêchés de France et sa tradition chrétienne (neuf ordres religieux sont présents dans la cité au XVIIIe siècle) est perceptible à travers sa cathédrale Saint-Mammès, son quartier canonial, fréquenté par le jeune Denis que son père destinait à une carrière religieuse. L’une de ses sœurs, religieuse, mourra folle, à 28 ans, au couvent des Ursulines de Langres, dont on peut voir encore le portail depuis le chemin de ronde.
Après son départ en 1728 pour la capitale, Diderot revient plusieurs fois à Langres, notamment pour obtenir l’approbation paternelle à son mariage. Afin d’empêcher ce qu’il considère comme une mésalliance, son père, homme rigoureux et pieux, le fait enfermer dare-dare au cachot, d’où le remuant Denis s’échappe pour aller épouser clandestinement sa Toinette. Il reviendra également à la mort de son père (1759), puis, onze ans plus tard, pour arranger le mariage de sa fille unique avec le fils d’une famille langroise.
Conseiller de la tsarine Catherine II
La Maison des Lumières-Denis Diderot (1, place Pierre-Burelle) présente sur trois niveaux le mouvement des Lumières - étape cruciale dans l’histoire des idées -, ainsi que la vie et l’œuvre de Diderot. L’infatigable artisan de « l’Encyclopédie », critique d’art, passionné de techniques et de sciences, à la plume incisive et drôle, était classé par Victor Hugo parmi les « puissants balayeurs d’étable », avec Voltaire, Rabelais ou Beaumarchais. La salle 5 rappelle son rôle auprès de la tsarine Catherine II, qui se voulait « despote éclairé ». Celle-ci a dit de lui après son séjour en Russie : « Si je l’avais cru, tout aurait été bouleversé dans mon empire ! » Une statue en bronze de Bartholdi, dressée en 1884 sur la place (et tournant le dos à la cathédrale…) où Diderot a vécu les quinze premières années de sa vie, rend hommage à l’enfant du pays, mais elle a fait couler beaucoup d’encre : l’athéisme de Diderot l’a rendu infréquentable pendant des lustres.
Avant de quitter Langres, on ne peut manquer de se rendre, au-delà de la porte des Moulins, à la fontaine de la Grenouille par l’allée de Blanchefontaine, que Diderot aimait tant. Entre ombre et lumière, la longue promenade conduit à une grotte abritant une source dont l’eau se déverse dans plusieurs bassins étagés. Dans ce lieu romantique par excellence, un peu à l’abandon, on retrouve l’âme du Diderot, bouillonnant et tendre, qui écrivait à son amante Sophie Volland : « Mes yeux errent sur le plus beau paysage du monde (…) Je passe dans cet endroit des heures à lire, à méditer, à contempler la nature et à rêver à mon amie. »
En flânant, un tour de la ville par le chemin de ronde
- La porte des Moulins, ouverte dans un pavillon du XVIIe siècle, fait communiquer la ville avec le plateau.
- Point de vue avec table d’orientation : vue sur la vallée de la Marne, les Vosges, le Jura.
- Ancien chemin de fer à crémaillère, le premier de France, inauguré en 1887, qui reliait la gare à la ville haute.
- La tour du Petit-Sault (1517) contrôlait l’angle N.-0. de l’enceinte et la route de Paris.
- L’arc gallo-romain, datant du Ier siècle avant J.-C., marquait l’entrée principale de la ville. Il est encastré dans les remparts à la fin du IIIe siècle.
- La tour de Navarre (1512) est la tour d’artillerie la plus monumentale (28 m de diamètre, murs de 7 m d’épaisseur). Elle se visite tous les jours, d’avril à septembre.
Découverte Le Figaro
Audiences: «Mask Singer» en baisse mais enfin à la première place
- Par
Emilie Paul
- Mis à jour
le 07/05/2022 à 09:30
- Publié
le 07/05/2022 à 09:30
Les audiences du vendredi 6 mai 2022 pour les programmes diffusés en première partie de soirée.
Vendredi soir, TF1 est arrivée (enfin) en tête des audiences avec «Mask Singer». Le divertissement présenté par Camille Combal a attiré 3,5 millions de téléspectateurs, soit 19,6 % de part d’audience. En comparaison avec la semaine dernière, l’enquête musicale menée par Alessandra Sublet, Anggun, Kev Adams et Jarry a perdu 210.000 fidèles et 1,2 point de PDA. En face, France 2 rediffusait un épisode des Petits Meurtres d’Agatha Christie. La série policière portée par Arthur Dupont, Émilie Gavois-Kahn et Chloé Chaudoye a réuni 2,8 millions de personnes, soit 14,7 % du public.
France 3 suit avec «300 chœurs: vos 25 grands airs lyriques préférés». Le concert animé par Vincent Niclo a réuni 1,9 million de téléspectateurs, soit 10,7 % de part d’audience. Au pied du podium, M6 proposait un numéro inédit de «Recherche appartement ou maison». L’émission présentée par Stéphane Plaza a rassemblé 1,9 million de personnes, soit 10,1 % de PDA.
Du côté des autres chaînes, Arte a fédéré 1,1 million de téléspectateurs, soit 5,8 % du public, avec un nouvel épisode de la saison 6 de Meurtres à Sandhamn .
Mask Singer
Les petits meurtres d'Agatha Christie 70's
300 choeurs - Vos 25 grands airs lyriques préférés
Recherche appartement ou maison
Meurtres à Sandhamn
Pacific Rim Uprising
Les années Sébastien
Enquête d'action
Auschwitz, la machine de mort nazie
La liste de mes envies
Les experts : Miami
Hawaii 5-0
Police Academy 4 : aux armes citoyens !
Notre-Dame de Paris
Non élucidé
Dikkenek
Storage Wars : enchères surprises
Fais pas ci, fais pas ça L'Humanité
Horaires de travail atypiques, des inégalités aussi entre les femmes
ActuUne enquête de l’Institut national d’études démographiques met en lumière que les moins diplômées sont davantage exposées aux horaires et aux temps de travail inhabituels.
Mélanie MermozEn France, un peu plus d’un tiers des salariés (36 %) travaillent en horaires atypiques (tôt le matin, le soir ou la nuit, le samedi ou le dimanche). Une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques), parue le 27 avril (1), met en lumière combien les femmes, particulièrement les moins qualifiées, sont davantage exposées au travail en dehors des « horaires de bureaux ». Elles sont notamment plus concernées par le travail du samedi, mais surtout par celui du dimanche (en 2019, 15 % des femmes travaillaient le dimanche, contre 11 % des hommes, et ce chiffre a augmenté depuis 2013, alors qu’il diminuait pour les hommes).
Toutes les femmes ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. L’enquête de l’Ined met en évidence un accroissement des inégalités entre les cadres et les salariées les moins qualifiées. La part des femmes cadres exposées aux horaires atypiques diminue de 23 %, tandis que celle des ouvrières non qualifiées (la catégorie la plus touchée) augmente de 11 %. Les politiques de conciliation des vies professionnelle et personnelle et les accords collectifs concernant l’égalité professionnelle ont davantage bénéficié aux cadres, tandis que les femmes les moins qualifiées ont été davantage impactées par les politiques de modulation du temps et l’assouplissement des règles du travail dominical (loi Mallie en 2009 et loi Macron en 2015). S’il est présenté par ses promoteurs comme une modernisation de la société, le travail dominical affecte fortement la vie de celles et ceux qui le subissent. Pour de nombreuses mères solo, contraintes de travailler le dimanche, la garde des enfants est un véritable casse-tête. Une étude de l’Insee, parue en juillet 2016 (2), montre par ailleurs la diminution de la sociabilité tant familiale qu’amicale qu’il provoque. Cette diminution ne parvient pas à être compensée par l’attribution d’un jour de repos compensateur, un autre jour de la semaine.
De premières expériences réussies
Pour les femmes les moins qualifiées, c’est la double, voire la triple peine. Elles ne sont pas seulement exposées aux horaires atypiques, mais aussi à d’autres contraintes temporelles. Les femmes qui travaillent en horaires atypiques sont ainsi plus exposées aux emplois du temps irréguliers, imprévisibles, aux journées discontinues. Le temps partiel est aussi très fréquent. Les femmes les moins qualifiées sont, par exemple, très présentes dans les métiers de l’aide à la personne qui cumulent temps partiel, journées discontinues… Le vieillissement de la population va augmenter les besoins pour ce type de postes, il est donc urgent de réfléchir à des solutions pour améliorer les conditions de travail, en particulier temporelles, de ces professions. Autre secteur où les femmes sont très présentes, celui du nettoyage : des entreprises expérimentent avec succès le travail en journée, les bureaux ne sont plus nettoyés le matin ou le soir quand les salariés sont absents mais quand ils sont présents. Pour les agents et agentes d’entretien, c’est la fin des horaires atypiques et une amélioration certaine de leurs conditions de travail.
temps de travailÉgalité hommes femmes Le Figaro
Allergies : le masque anti-Covid protège-t-il des pollens ?
Jeanne SénéchalLA VÉRIFICATION - Les concentrations de pollens augmentent sur tout le territoire, et seront de plus en plus fortes dans les prochains jours.
LA QUESTION. Le pollen. Ces grains minuscules qui tombent des arbres ou des fleurs pour se glisser dans votre narine. Chez certains, cela ne causera qu'une légère chatouille, chez d'autres, une tête en citrouille. Selon le ministère de la Santé, 30% des Français y sont allergiques. Avec ce temps estival, début mai, «les concentrations de pollens augmentent sur tout le territoire, et seront de plus en plus fortes dans les prochains jours», alerte le Réseau National de Surveillance Aérobiologique ce vendredi 6 mai.
À lire aussi«Asthme des orages»: quand la météo déclenche des crises en cascade
Les réactions aux pollens sont particulièrement désagréables pour les personnes allergiques. Les yeux qui grattent, le nez qui coulent.... Comment les éviter ? Alors que les Français se sont habitués à mettre un masque pour se protéger du Covid-19, depuis plus de deux ans, serait-il utile de porter ce morceau de tissu pour réduire les allergies ?
VÉRIFIONS. Commençons par comprendre ce qu'est le pollen. Il s'agit des minuscules graines contenues dans des plantes qui produisent des graines. «Les pollens viennent soit des arbres, soit de toutes les plantes, des mauvaises herbes, des graminées, des herbacées. Toutes les mauvaises herbes qui donnent des fleurs», résume le professeur Annick Barbaud, chef du service dermatologie et Allergologie à l'Hôpital Tenon. Certaines personnes sont allergiques au pollen graminée, qui pollinise entre fin avril et juin, tandis que d'autres sont sensibles au pollen d'arbre, en particulier celui des bouleaux. «Mais la période de pollinisation des arbres est plus précoce : entre mars et avril», ajoute le Dr Barbaud.
Concrètement, chez les allergiques, le pollen va être inhalé et l'individu va ensuite développer des réactions. Cela se manifeste généralement par des yeux qui grattent, un nez qui coule, et dans certains cas, un asthme allergique. «On s'est rendu compte, pendant les années de pandémies, que les gens qui sortaient avec un masque avaient moins de manifestations. Cela avait un impact sur le nez et les yeux, mais ce n'a pas été démontré pour l'asthme», fait savoir le Dr Barbaud. Une étude allemande publiée le 14 juillet 2021 a souligné que des personnes allergiques au pollen, placées dans une pièce, et quelle que soit la saison, avaient moins de manifestations avec un masque médical et un masque FFP2.
Mais alors, tous les masques sont-ils aussi efficaces pour protéger des allergies? Non. Celui qui remporte la palme, protégeant le mieux, est sans surprise le FFP2. Il est suivi de près par le masque chirurgical. «En effet, si le masque est capable de filtrer un virus, il l'est tout autant pour le pollen qui est plus gros», fait savoir le Dr Barbaud. En troisième position : les masques en tissu, lavés régulièrement. Au-delà d'avoir un effet sur le nez, protégé directement, cette étude démontre que porter le masque réduit également les effets sur les yeux. Pour le Dr Barbaud, cela peut avoir un lien avec un réflexe nasal oculaire, mais cela n'a pas été démontré dans l'étude.
En résumé, le masque protège effectivement contre le pollen, mais il est conseillé de privilégier les FFP2 et les masques chirurgicaux. Un masque en tissu, s'il n'est pas lavé régulièrement, n'est pas efficace. Il existe également d'autres astuces pour limiter les allergies : d'abord prendre un traitement antihistaminique en amont, se rincer le visage régulièrement, se laver les cheveux - pour ceux qui ont une longue chevelure - tous les jours avant de se coucher, «cela évite que vous ne mettiez du pollen sur l'oreiller», conclut le Dr Barbaud.
Pour connaître le calendrier pollinique français, consultez le site du Réseau National de Surveillance Aérobiologique
Covid-19 : 8737 nouveaux cas en 24 heures, 178 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
L’Inde démunie face à une canicule historique
DÉCRYPTAGE - Une vague de chaleur historique révèle la vulnérabilité du pays face au réchauffement climatique.
Covid-19: deux variants plus contagieux s’imposent
DÉCRYPTAGE - Ces nouvelles sous-lignées font craindre l’apparition d’une cinquième vague de l’épidémie.
L'Humanité
Mieux comprendre la ménopause
ActuPassage essentiel dans la vie des femmes, la ménopause n’est plus aussi taboue mais fait encore l’objet d’idées reçues. Les femmes ont tout à gagner à parler de leurs troubles afin de dédramatiser cette période charnière.
Marie MersierLa ménopause, ou plus précisément périménopause (tout ce qui la précède et la suit), n’a pas bonne presse. On l’aborde souvent par le prisme des symptômes, donc on la stigmatise, alimentant ainsi la peur et les tabous. En effet, le yoyo des hormones qui entoure cette période a des conséquences plus ou moins notables sur le bien-être de la femme. Prise de poids, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur, tout un ensemble de manifestations pas toujours simples à vivre et à accepter.
D’abord, et c’est important de le souligner : temporalité, ressenti… à chaque femme son cycle menstruel, mais aussi sa ménopause. Ensuite, peut-être faut-il changer notre regard sur cette étape : ne plus la considérer comme une fin en soi (même si cela marque la fin des menstruations donc de la vie reproductive), mais comme le début d’un nouveau cheminement, riche et épanouissant, « une autre manière d’être soi ». C’est ce que propose Sophie Kune grâce à son compte Instagram @menopause.stories et son livre « Ménopausée et libre ! » (1) qui annonce la couleur : « La ménopause n’est pas qu’un symptôme, c’est une nouvelle féminité ! »
Début d’un nouveau cycle
Apprivoisant la ménopause d’un point de vue décomplexé et holistique, c’est-à-dire en mettant en résonance ses aspects physiologiques, psychiques et émotionnels, l’autrice offre des clés pour se réapproprier le vécu de la ménopause. « Lorsqu’elle s’installe, on a l’impression que tout notre corps prend le dessus. En observant ce processus et en se reconnectant à soi-même, on peut essayer de poser des mots sur ce que l’on expérimente et ressent. Le fait de délivrer cette parole, d’être écoutée, là où l’on se sent le plus à l’aise – avec son médecin, son gynécologue, une amie – désamorce pas mal de choses. » Il sera d’ailleurs intéressant de voir si la proposition d’Emmanuel Macron de créer une consultation gratuite pour la ménopause sera suivie d’effets (2).
Même si chaque femme abordera et vivra de façon unique cette période, il existe des ressources afin de l’accompagner plus sereinement. La nutrithérapeute Marion Baudier-Melon conseille : « Le stress et le manque de sommeil ayant un fort impact sur les désagréments liés à la ménopause, pratiquer une activité sportive et prendre du temps pour soi, calme et régénérateur, seront une priorité. Dans la mesure du possible, adapter son assiette en mettant le focus sur la variété et en favorisant les aliments à index glycémique bas : fibres, légumineuses, protéines, bons acides gras comme les oméga 3. Du côté des plantes, trèfle rouge, maca, ginkgo, gattilier peuvent être des pistes, mais toujours sur les conseils d’un ou d’une naturopathe, car il existe des contre-indications surtout en cas de cancer hormonodépendant. » Enfin, déployant une « nouvelle écologie du corps féminin », Miyé (3) est une gamme de soins vers laquelle on peut s’orienter, avec, par exemple, le « Gel intime hydratant et rééquilibrant » ou le complément alimentaire « Équilibre hormonal féminin ». Certes, cela représente un investissement, mais ces produits se distinguent par leur formulation bio et vegan à l’efficacité avérée.
www.miye.careSanté Le Figaro
Les nuages s’accumulent sur les banques françaises
Danièle GuinotDÉCRYPTAGE - Leurs activités ont bien résisté au premier trimestre, mais elles seront affectées par le ralentissement économique.
Jusqu’ici tout va plutôt bien. Malgré la guerre en Ukraine, la stagnation de la croissance et le rebond de l’inflation, l’activité commerciale des trois grandes banques françaises ayant publié leurs résultats cette semaine est restée soutenue au premier trimestre. Les revenus de BNP Paribas ont ainsi augmenté de 11,2 % et ses bénéfices de 19,2 % (2,1 milliards d’euros). Société générale a également surpris la communauté financière avec des revenus en forte hausse (+ 16,6 %) et un résultat net de 842 millions d’euros (+ 3,4 %).
La banque au logo rouge et noir est la plus exposée à la Russie avec sa banque Rosbank. Elle est en passe de la céder au groupe russe Interros Capital. L’impact négatif de l’opération (3,1 milliards d’euros) n’apparaîtra dans le compte de résultat que plus tard. Les revenus de Crédit agricole ont également sensiblement progressé entre janvier et mars (+ 7 %). Mais la Banque verte a joué la prudence et a passé près de 600 millions d’euros de provisions pour faire face à d’éventuels impayés de crédits liés à la Russie et à l’Ukraine, où elle détient un réseau. Ses bénéfices ont par conséquent reculé de 24,1 %, à 1,33 milliard d’euros.
À lire aussiAu plus haut depuis vingt ans, le dollar s’approche de la parité avec l’euro
«Le ciel des banques a été plus dégagé que prévu au premier trimestre. Mais il est possible que les risques menaçant le secteur se matérialisent dans les mois qui viennent» estime Flora Bocahut, analyste chez Jefferies, qui précise ces risques: «Un ralentissement de la croissance économique et une inflation persistante, qui pèserait sur leurs activités.» À l’instar du consensus, l’analyste a revu à la baisse ces dernières semaines les prévisions de résultats pour 2022 de la majorité des banques françaises.
L’impact de la guerre
«La guerre en Ukraine et son impact sur l’inflation sont un “game changer”, avance Carsten Brzeski, économiste chez ING. Les consommateurs mettront des années à récupérer leur pouvoir d’achat et les entreprises seront également touchées.» Dans ce contexte et alors que les taux d’intérêt augmentent, les ménages et les entreprises pourraient dans les mois qui viennent moins s’endetter. Cela affecterait les activités de banque de proximité. Toutefois, cette nouvelle donne pourrait être partiellement compensée par une amélioration des marges réalisées par les établissements sur les crédits, grâce à la hausse des taux.
«Un possible embargo sur le gaz russe ferait peser un risque supplémentaire sur les banques, ajoute Jérôme Legras, responsable de la recherche chez Axiom AI. Les activités de banque de financement et d’investissement pourraient également pâtir du fort ralentissement des fusions et acquisitions et des introductions en Bourse.
À lire aussiL’écart entre les taux d’emprunt de l’Allemagne et ceux de l’Hexagone se creuse de nouveau
Ces menaces inquiètent les investisseurs et pèsent depuis quelques semaines sur les actions. Société générale perd plus de 25 % depuis le 1er janvier, Crédit agricole 20 % et BNP Paribas 16,5 %. «On a rarement vu une telle déconnexion entre les résultats des banques, qui sont bons, et les craintes des investisseurs concernant l’économie», pointe Jérôme Legras.
Pour autant, les dirigeants des banques restent assez confiants pour l’avenir. «L’incertitude macroéconomique est là, mais à date cela ne change pas la trajectoire de Société générale, explique Frédéric Oudéa, le directeur général de Société générale. Pour ce dernier, l’impact d’un possible ralentissement sera plus visible en 2023 que dans les prochains trimestres. «Nous ne voyons pas de risque brutal pour la banque, explique de son côté Philippe Brassac, le directeur général de Crédit agricole SA. Notre niveau de provisionnement est extraordinairement élevé et nous permet de ne pas être menacés par la montée des eaux.»
De fait, les groupes français ont conservé environ la moitié des provisions constituées pendant la crise sanitaire. «Les banques françaises sont solides. Elles sont bien capitalisées, ont des liquidités et peuvent absorber les chocs», assure Éric Dor, directeur des études économiques à l’Iéseg, School of Management.
Automobile: la recette de Stellantis pour vendre moins en gagnant plus
Le chiffre d'affaires du groupe de Carlos Tavares a progressé de 12% au premier trimestre, soit 41,5 milliards d'euros.
Ukraine : «d'autres banques russes sortiront de Swift», dit le chef de la diplomatie de l'UE
Plusieurs sources diplomatiques européennes avaient indiqué ce week-end que la plus importante banque russe, la Sberbank, qui représente 37% du marché, devait ainsi être exclue de Swift.
Regarder la vidéoLa Finlande annule un contrat avec Rosatom pour la construction d'une centrale nucléaire
Helsinki pointe les risques supplémentaires induits par la crise en Ukraine pour justifier ce retrait.
L'Humanité
Que faire lorsque son enfant rechigne à découvrir de nouveaux aliments ?
ActuEntre 2 et 10 ans, les enfants ont tendance à se braquer dès qu’il s’agit de manger des légumes et autres denrées, faisant du repas un casse-tête pour les parents.
Noé BlouinLa question est récurrente dans la bouche des jeunes parents : « Comment faire pour que mon enfant mange de tout ? » Vers 2 ou 3 ans, les petits commencent souvent à faire preuve de réticences à l’arrivée d’un nouveau plat dans leur assiette, et les repas peuvent vite se transformer en véritable séance de négociations. Ce rejet, qui apparaît aux alentours de 2 ans, s’appelle la néophobie alimentaire et a déjà fait l’objet d’études scientifiques. En 1994, on estimait ainsi que 77 % des petits Français entre 2 et 10 ans étaient touchés, 50 % des enfants de 24 mois, selon une autre étude datant de 2010. Si le phénomène est relativement normal, il n’en reste pas moins un temps anxiogène pour les parents, partagés entre l’envie d’éviter les carences, l’éveil à la nourriture et la peur de dégoûter son enfant de certains aliments.
Patience et persévérance
Une bonne alimentation est plus que nécessaire pour le développement de l’enfant. D’abord, du point de vue de la croissance, car, entre 4 et 11 ans, le petit grandit en moyenne de 6 centimètres et prend environ 2 kilos chaque année. Il s’agit aussi d’éduquer aux habitudes alimentaires saines. Plus qu’un dégoût de la nourriture, la néophobie alimentaire prend source à l’âge de l’opposition, lorsque l’enfant commence à s’affirmer comme individu. Instinctivement, il sera plus prompt à dire non que oui. Difficile donc de lui faire avaler quelque chose dont il n’a pas envie. Avec toute l’énergie que son âge demande, le corps penche plutôt vers les produits riches en calories. Pour aider l’enfant à évoluer, la clé réside dans la patience et dans la persévérance. Il ne veut pas finir ses légumes ? Tant pis, le forcer est contre-productif et pourrait bien l’en dégoûter pendant de longues années. Sans le saturer, il faut lui représenter les mêmes mets problématiques de manière régulière. Il peut y être exposé jusqu’à quinze fois avant de l’accepter. Mais la redondance des plats (une fois par mois) n’est pas la seule piste.
Faire aimer des produits qui rebutent un enfant n’est pas aisé. Cependant, avec quelques stratégies bien pensées, rien n’est impossible. La première consiste à cuisiner avec lui. Lorsque le temps le permet, préparer le repas avec son enfant l’aide à appréhender de manière ludique les aliments et lui donne envie de goûter à ce qu’il a préparé. Puisque l’on mange aussi avec les yeux, des présentations amusantes peuvent également diminuer l’appréhension des plus jeunes. Les grandes marques l’ont d’ailleurs bien compris : les sourires des BN et autres glaces en forme de clown en témoignent. Dans un esprit plus sain, pourquoi ne pas essayer une purée bicolore pommes de terre-carottes ou un arc-en-ciel de crudités ? Lorsque l’on évoque les légumes honnis par les enfants, les épinards et les choux de Bruxelles viennent spontanément à l’esprit. Outre la texture et le goût de ces derniers, de nombreux petits écoliers les ont en effet découverts dans l’antre anti-gastronomique que peut parfois être la cantine (même s’il y a du mieux dans certains établissements). Aux parents de leur faire découvrir un univers parallèle où les épinards ne sont pas qu’une bouillie fade et où les choux de Bruxelles sont correctement assaisonnés, adoucis avec du lard et une pointe de muscade.
Puisque « l’âge du non » n’empêche pas non plus l’enfant de développer un certain mimétisme vis-à-vis des adultes, avoir soi-même une bonne alimentation est un facteur important. La qualité du temps passé à table en est un également. Du stress et de l’anxiété des repas peuvent naître d’autres troubles alimentaires bien plus sérieux, comme l’anorexie ou l’obésité. Intimement lié à l’alimentation, le moment de partage qu’est le dîner doit aussi être synonyme de plaisir, celui de se retrouver en famille pour manger et échanger. L’amour de l’assiette suivra.
3 questions à Émilie Morvan, diététicienne pédiatrique
« Il ne faut pas forcer l’enfant, il doit expérimenter »
Doit-on s’inquiéter qu’un enfant refuse d’essayer de nouveaux aliments ?
La néophobie alimentaire est une période normale du développement de l’enfant. Elle est différente des troubles de l’oralité, qui sont plus de l’ordre du dysfonctionnement. Cela peut en revanche être plus poussé chez certains enfants. Généralement, cela se développe entre 2 et 6 ans, mais, dans des cas plus rares, cela peut survenir dès 6 mois. Les troubles peuvent persister jusqu’à l’âge adulte lorsque le problème n’a pas été pris en charge. La néophobie alimentaire était moins connue avant, mais nous avons heureusement progressé dans le domaine. Pour la majorité des enfants, cela reste une période qui passe relativement rapidement et qui n’est pas dangereuse, sauf elle se met à persister plusieurs années. On peut en revanche toujours consulter un spécialiste pour avoir des pistes et diminuer ce traumatisme vis-à-vis des aliments. En tant que diététicien, on peut informer et conseiller les parents et aussi aider l’enfant via des jeux et des exercices afin d’assouplir leur jugement sur les nouveaux aliments.
Quel rôle peuvent jouer les parents pour aider les enfants à franchir ce cap ?
Pour éviter tous ces troubles, j’incite beaucoup les parents à faire participer les enfants à tout ce qui tourne autour du repas en lui-même, ne serait-ce que faire les courses, cuisiner ou débarrasser la table, etc. J’ai aussi remarqué que certains parents baissaient un peu les bras lorsqu’ils avaient fait goûter deux ou trois fois le même aliment refusé par leurs enfants. Il faut en réalité une moyenne de dix fois pour que l’enfant puisse accepter un aliment, ou du moins qu’il arrive à le reconnaître sous différentes formes. Il faut, dans tous les cas, éviter de cacher l’aliment, toujours leur dire qu’il s’agit du même, mais cuisiné dans une forme différente. L’enfant a le droit de savoir ce qu’il mange. Aussi, il ne faut pas le forcer. J’incite également les parents à laisser les petits explorer la nourriture, jouer avec, sentir, toucher, recracher… Ils ont besoin de sentir les textures différentes et de ne pas obligatoirement aimer du premier coup. C’est donc bien de les laisser expérimenter à ce niveau-là.
Y a-t-il un vrai risque de carences pour les enfants atteints de néophobie alimentaire ?
Un enfant sait exactement, même encore mieux que l’adulte, ce dont il a besoin. S’il mange, c’est qu’il a faim, s’il dit non, c’est qu’il n’a plus faim. À ce niveau-là, il est donc bien de ne jamais forcer l’enfant, car il ne se laissera jamais mourir de faim, si je puis dire. Mais c’est vrai que, si le trouble persiste, il ne faut pas non plus hésiter à aller voir un spécialiste, que ce soit un diététicien, un psychologue, un médecin ou un ergothérapeute, car il peut aussi y avoir des blocages qui peuvent effectivement engendrer des carences, des retards staturo-pondéraux, voire des troubles du comportement alimentaire.
Famillealimentation Valeurs Actuelles
Elon Musk achète Twitter et dupe les réactionnaires !
L'intelligence artificielle transforme le monde des médias et autorise des formes radicalement nouvelles de manipulation des électeurs. Les États sont dépassés par cette situation, impuissants face à l'appétit politique des géants du numérique, explique Laurent Alexandre, chirurgien et entrepreneur, auteur de “Jouissez jeunesse” (Lattès).
La polémique autour de Didier Raoult est plus profonde que le seul débat sur l'efficacité de la chloroquine, selon Laurent Alexandre , chirurgien et essayiste. Au-delà de l'affrontement entre un homme et un système, elle traduit la bataille entre les rationalistes et les promoteurs de la postvérité scientifique.
Les célébrités qui réclament un changement de nos modes de vie et de consommation à coups de tribunes dégoulinantes nagent en pleine incohérence. Bien souvent, ces moralisateurs de “gilets jaunes” ont les pires bilans carbone de la planète.
Le gouvernement a trouvé le coupable parfait pour exonérer l'État de toute responsabilité, alors que six personnes sont mortes en raison des violentes intempéries qui ont frappé récemment le sud de la France, regrette le chirurgien et entrepreneur Laurent Alexandre. C'est la faute au CO2 !
L'écologie politique, qui s'accompagne d'une irrationalité croissante, est devenue un anti humanisme de plus en plus totalitaire. L'homme occidental doit disparaître pour laisser sa place au migrant.
Le Figaro
Concours: comment gérer le marathon des épreuves?
Par
Maud Kenigswald •
Publié le 07/05/2022 à 07:00
ENTRETIEN - Écoles de commerce, d’ingénieurs...: le marathon des concours bat son plein. Timothée Gautier, directeur pédagogique des cours du Parnasse, livre ses conseils pour tenir le rythme.
C’est un véritable marathon pour les étudiants. Les concours pour intégrer les établissements du supérieur, notamment en post-prépa, se déroulent d’avril à mai. De quoi générer du stress et de la fatigue pour les candidats. Timothée Gautier est professeur de philosophie et culture générale, et directeur pédagogique des cours du Parnasse, une prépa à plusieurs concours (Sciences Po, commerce, ingénieurs). Il donne ses recommandations afin de réussir cette étape incontournable.
» LIRE AUSSI - Classement 2022 des écoles de commerce du Figaro
LE FIGARO ÉTUDIANT. - Comment gérer sa fatigue pendant les semaines d’épreuves des concours?
Timothée GAUTIER. - Il est absolument essentiel de se reposer avant et après les épreuves. Inutile de se coucher tard pour chercher à emmagasiner des informations supplémentaires. Vous n’apprendrez rien la veille et la fatigue accumulée empêche de mobiliser les connaissances assimilées de plus longue date. De manière générale, il faut par conséquent garder la même routine que toute l’année scolaire. Abandonner soudainement ses habitudes épuise. Si jamais le candidat a coutume d’aller courir en fin de journée, de regarder une série avant de dormir ou de se balader entre amis le week-end, il doit continuer sur cette lancée pour ne pas casser son rythme.
Comment ne pas se laisser submerger par le stress?
Il faut prendre les épreuves une par une, comme elles viennent, sans s’appesantir sur celles qui sont passées, ni trop anticiper celles qui n’ont pas encore eu lieu. Le stress de ne pas avoir rendu la copie que vous espériez ne changera rien au travail produit! Ne cherchez pas à tout prix la correction de l’épreuve que vous venez de terminer. Si vous avez besoin ou envie d’échanger avec des camarades, faites-le, mais passez rapidement à autre chose. Pour s’épargner davantage de stress, certains préfèrent d’ailleurs effectuer les pauses entre deux épreuves dans leur bulle. C’est à l’étudiant de déterminer ce qui lui réussit le mieux: s’isoler pour rester concentré ou discuter pour évacuer la pression.
» LIRE AUSSI - Classement 2022 des écoles d’ingénieurs excellence du Figaro
Privilégier certaines épreuves ou concours par rapport à d’autres peut être une bonne stratégie à adopter?
Il est normal que des étudiants privilégient tel ou tel concours en fonction de leur niveau et de leurs ambitions. Mais il faut se méfier de cette logique pour deux raisons. Déjà, il est toujours possible que le candidat rate les écoles qu’il visait en priorité et que celles qu’il excluait de prime abord deviennent un premier choix. Ensuite, chaque épreuve demeure un bon entraînement pour se mettre dans l’état d’esprit du concours, réactualiser ses connaissances et mobiliser son raisonnement. Ne serait-ce que pour se rassurer pour la suite - et avoir un plan B - il vaut mieux considérer de passer plusieurs banques d’épreuves. Il sera toujours temps, une fois les résultats connus, de choisir d’aller dans une école ou d’y renoncer. Il en va de même pour les épreuves: les stratégies de sélection sont toujours périlleuses dans des concours généralistes. Telle épreuve que l’on pensait réussir peut s’avérer plus difficile qu’escomptée le jour J. Les concours réservent toujours des surprises qui risquent de déjouer les stratégies.
Comment souffler après les épreuves, pendant le week-end, sans se défaire du rythme?
C’est toute la difficulté. Après plusieurs heures d’efforts et de concentration intense, il faut pouvoir relâcher la tension. Mais s’il est nécessaire et salutaire de décompresser, il ne faut jamais céder à la tentation de complètement déconnecter. C’est un juste milieu à trouver. Comme dans tout marathon, il est bon de se laisser des moments de décélération et de respiration tout en gardant en tête que cela recommence le lendemain. Soyez très vigilants en fin de parcours. On a l’impression que le plus gros est derrière nous et la concentration peut faiblir. Mais un moment trop prolongé d’inattention peut mettre en péril tout ce qui a été réalisé avant. À l’inverse, vous n’êtes pas à l’abri d’un éclair de génie dans les derniers mètres... Soufflez, mais restez concentrés jusqu’à la ligne d’arrivée.
La rédaction vous conseille
Valeurs Actuelles
Restriction de la messe tridentine : les mères des prêtres reçues par le pape François
El País (ESP)
Consejos para viajar con niños en coche, tren y avión
VIAJESAdrián Rodríguez y Gosi Bendrat son autores del blog Mola Viajar desde 2008. Una afición que hoy comparten con sus dos hijos y que les ha convertido en expertos sobre cómo recorrer mundo en familia
Bienvenidos al maravilloso reto de viajar con niños y no desfallecer en el intento. ¿Es posible? Sí, si sabes cómo. Gosi y yo llevábamos 10 años viajando solos, de aquí para allá, haciendo autostop, visitando hostales con habitación compartida y hasta incluso durmiendo en sillones cuando hacíamos coachsurfing. No había un solo país que se nos pusiera por delante, cuando llegaron ellos: primero Daniela y después, Oliver. Así que cambiamos la mochila para dos por la maleta para cuatro, cultivamos el noble arte de la paciencia y decidimos que esto no iba a ser el final de ninguna etapa sino más bien el principio de otra más bonita todavía, pero ahora sellando pasaportes para cuatro.
ampliar foto
Eso sí, nadie dijo que fuera fácil. Tuvimos que buscar nuestra manera de volver a viajar cómodos, y creemos que, unos cuantos kilómetros más tarde, la hemos encontrado.
Está claro que cada peque es un mundo, y que su edad será determinante para preparar un trayecto con ellos que sea lo más agradable posible. El primer consejo que podemos daros es que comencéis con viajes más o menos manejables. Si los niños no se marean, una escapada en coche puede ser una prueba de fuego para pensar en el siguiente destino, cada vez más ambicioso en kilómetros…
Además, os daréis cuenta de que su maleta es un mundo, y quizá se os escapa algo. Tranquilidad, de los errores se aprende: en el próximo viaje llevaréis su chupete favorito de repuesto desde casa en vez de andar buscando una farmacia 24 horas que venda la marca favorita de vuestro retoño.
Cuando ya hayáis pasado la barrera de los 200 kilómetros a la redonda, toca pensar en metas más lejanas. Superar un trayecto de hora y media en cualquier medio de transporte ya empieza a requerir sacar artillería pesada para hacer soportable el viaje, así que, en función de la duración del mismo, nosotros siempre llevamos lo siguiente.
- Algo sano para picar: que el hambre no sea un obstáculo y que no tengáis que acabar comprando algo de última hora en la cafetería más cercana. El bolsillo y el estómago os lo agradecerán.
- Su música favorita para hacer el camino más entretenido. Ya sabéis, la música amansa a las fieras y cuanto antes asumamos que acabaremos aprendiéndonos la canción de Baby Shark y alternándola con la última de Harry Styles, mejor que mejor.
- Sus pequeños juguetes, sin abusar claro... No te vas a llevar el cajón entero, pero algunos de sus coches, y muñecos varios, son siempre la salvación.
- Lápices de colores y un cuaderno para que pinten sus propios dibujos. Si el viaje se hace eterno siempre podéis pedirles que os hagan un retrato de familia…
- Lectura: si los peques ya leen y el transporte lo permite, un buen libro es siempre una aventura adicional al viaje.
- Para nota: un juego de viaje. Desde los magnéticos a prueba de baches de toda la vida como el parchís hasta los más nuevos, como el Virus y Banderis. Estos son nuestros favoritos.
Cuando el viaje se va haciendo pesado, en función de los kilómetros que quedan por delante, tenemos dos opciones. La primera es la creatividad, y es que vamos inventando juegos por el camino… Por ejemplo, ¿cuántos coches de color rojo nos estamos cruzando? El Veo Veo tiene más años que nosotros, pero hay que reconocer que es genial y no necesita más que tirar de imaginación. Y sí, la segunda y como último recurso, se trata de las temidas pantallas. Ni es lo que más nos gusta ni lo más apropiado para los niños, pero hay que tener en cuenta que, en un viaje largo, cuando las pinturas ya no tienen punta, hemos contado todos los coches rojos que se fabricaron desde 2007 y se nos han cruzado por el camino, y ya se saben de memoria las capitales de todos los países del continente africano, tampoco pasa nada si se entretienen viendo algo. Dicho esto, recordad descargar con antelación su película favorita y si tienen cascos, llevadlos con vosotros, o acabaréis aprendiéndoos los diálogos de memoria.
Eso sí, un consejo más que espero que no tengáis que llevarlo a la práctica: y es que más vale prevenir que curar… Acordaos de echar en la maleta de mano un par de mudas para los peques, no sería la primera vez que tenemos que cambiarles de ropa de pies a cabeza varias veces y en un mismo trayecto bien porque se marean y pueden vomitar o bien porque se les cae el vaso de agua encima. Así que no es exagerado si os decimos que llevéis un par recambios de ropa para ellos (y por si acaso alguna para vosotros tampoco está de más…).
Y todo esto, es solo para el camino… Una vez lleguéis a destino y tengáis que hacer kilómetros con los peques a cuestas, la i+D está de vuestra parte. Pensad que hay un puñado de adultos sesudos pensando en gadgets para hacernos la vida más fácil a los padres viajeros, pero de eso hablaremos otro día.
Adrián Rodríguez y Gosi Bendrat son autores del blog Mola Viajar desde 2008. Tanto en su blog como en su canal de YouTube, cuentan cómo recorren el mundo en compañía de sus hijos, Daniela y Oliver.
Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.
Le Figaro
États-Unis: les républicains contre la bonne conscience woke du «big business»
Pierre-Yves DuguaANALYSE - Les élus déplorent l’engagement des entreprises américaines en faveur de points de vue d’activistes à leurs yeux trop marqués à gauche.
Le «big business» ne peut plus compter systématiquement sur le soutien du Parti républicain. Surtout si les grandes entreprises, soucieuses d’être bien vues dans des médias largement pro-démocrates, s’engagent sur des questions polarisantes qui déchaînent les passions.
À propos de sujets comme l’avortement, le racisme, les changements de sexe, la détention d’armes ou la décarbonisation de l’énergie, les républicains dénoncent l’engagement de grandes entreprises en faveur de points de vue d’activistes à leurs yeux trop marqués à gauche.
À lire aussiWokisme en Occident, censure en Chine et au Moyen-Orient... La morale à deux vitesses de Disney
Les géants de Hollywood, surtout Disney, mais aussi des sociétés de haute technologie et même des compagnies aériennes et de grandes banques, découvrent qu’en voulant être «progressistes», elles provoquent de vives réactions de la part de républicains historiquement favorables à leurs vœux traditionnels de réglementation et taxation minimums. Du sénateur texan, Ted Cruz, au gouverneur de Floride, Ron DeSantis, en passant par le sénateur Josh Hawley, du Missouri, de plus en plus de voix s’élèvent pour accuser le grand patronat de mépriser les valeurs conservatrices.
Les Américains n’ont pas besoin et ne veulent pas que le “big business” amplifie la désinformation ou réagisse à chaque controverse fabriquée par les activistes d’extrême gauche
«Depuis trop longtemps les républicains ont laissé la gauche et leurs alliés dans le “big business” attaquer nos valeurs, sans répondre. Nous les avons laissé délocaliser les emplois à l’étranger, attaquer le droit de détenir des armes, et détruire nos entreprises dans le secteur de l’énergie. Nous les avons laissés dénigrer les républicains sans qu’ils aient à en payer le prix», résume Ted Cruz. Il fustige par exemple Boeing et Coca-Cola pour leur ingérence dans des questions étrangères à leurs métiers, comme les réformes contre la fraude électorale en Géorgie, qui obligent désormais ’électeur à montrer une pièce d’identité avant de voter. Les détracteurs de cette nouvelle législation l’accusent d’avoir pour objectif sournois d’empêcher ou dissuader les citoyens noirs de se rendre aux urnes. Et, à l’appui de leurs accusations, ils évoquent le souvenir des lois Jim Craw en vigueur dans les États du Sud entre la période de la Reconstruction, après la guerre de Sécession, et les années 1960.
Mitch McConnell, leader des républicains au Sénat, conseille aux entreprises de ne pas se mêler de questions purement politiques, éloignées de leur secteur. «Les Américains n’ont pas besoin et ne veulent pas que le “big business” amplifie la désinformation ou réagisse à chaque controverse fabriquée par les activistes d’extrême gauche», soutient l’élu conservateur du Kentucky.
À lire aussiLe Capitalisme woke d’Anne de Guigné: l’entreprise à l’heure du discours moralisateur
Le plus puissant républicain en poste à Washington ne mâche pas ses mots: «Des réformes électorales aux questions de l’environnement, en passant par les programmes sociaux radicaux et le second amendement (relatif à la détention d’armes, NDLR), une partie du secteur privé continue ses expériences et se comporte comme une forme de gouvernement parallèle woke (…) Les entreprises ne doivent pas utiliser le chantage économique pour diffuser de fausses informations et promouvoir de mauvaises idées que les citoyens rejettent par la voie des urnes.» Il soupçonne nombre d’entreprises d’agir ainsi pour flatter les syndicats, la presse, voire l’Administration Biden, et se donner bonne conscience.
La censure partisane de Twitter, combat des républicains
Les journalistes de la chaîne CNBC s’étonnaient cette semaine que les grandes entreprises ne prennent pas immédiatement position sur la décision apparente de la Cour suprême de laisser les États autoriser ou interdire l’avortement. Pourquoi McDonald’s ou Caterpillar devraient-elles entrer dans ce débat? Et pourtant…
A contrario, il est vrai, voilà des mois, par exemple, que Citigroup, une des plus grandes banques américaines, est critiquée et menacée de sanctions au Texas, parce qu’elle propose à ses salariés le remboursement de frais de voyage pour cause d’avortement dans un État voisin.
À lire aussiCitigroup remboursera les dépenses de déplacement de ses employées en cas d’avortement
Beaucoup de républicains qui pendant des années ont défendu au Congrès la réglementation minimum dont ont profité les sociétés du numérique pour devenir des géants, comme Google, Meta Platforms (anciennement Facebook) ou Twitter, ont changé d’avis. Ils jugent que les opinions de droite exprimées sur les réseaux sociaux sont injustement censurées, au prétexte qu’elles pourraient insulter ou tromper le public.
La censure partisane de Twitter est devenue leur cause célèbre. Les «modérateurs» de Twitter, en octobre 2020, en pleine campagne présidentielle ont initialement interdit la diffusion d’articles publiés par le New York Post détaillant les transactions juteuses du fils de Joe Biden avec des hommes d’affaires ukrainiens et chinois, tout en leur offrant de rencontrer son père, alors vice-président des États-Unis. Cette censure a été tardivement levée, à la suite d’explications embarrassées. L’épisode hante Twitter depuis. Elon Musk, son nouveau propriétaire, le cite en exemple de tout ce qui va mal dans la firme de San Francisco.
Formations obligatoires pour la promotion de «l’inclusion et de la diversité»
Disney, sous la pression de ses employés LGBT, s’est tardivement engagé à militer pour l’abrogation d’une loi en Floride interdisant l’enseignement aux enfants de moins de 10 ans de la théorie selon laquelle ils ont le choix entre être «garçon» ou «fille». Le gouverneur, en guise de représailles très médiatisées, a fait voter l’annulation des avantages réglementaires dont Disney, premier employeur privé de Floride, jouissait depuis 1967.
S’il est un sujet qui affecte directement des millions d’Américains, c’est celui des formations obligatoires imposées aux salariés pour la promotion de «l’inclusion et de la diversité». Elles mettent souvent les salariés blancs, mais aussi noirs et hispaniques, mal à l’aise, en les confrontant à «la théorie critique de la race». D’éminents universitaires, payés pour leurs services par des entreprises, leur expliquent que l’Amérique est fondamentalement née raciste et le demeure culturellement, quelles que soient les lois adoptées depuis l’abolition de l’esclavage. Le remède: la rééducation des citoyens pour leur faire découvrir que le «racisme systémique» doit être combattu à tous les niveaux.
À lire aussiAntiracisme, diversité, défense des droits des minorités… La folie woke en entreprise
Joe Biden a lui-même fait de ce combat, une priorité. L’enrôlement des grandes entreprises américaines dans cette croisade culpabilisante n’est pas sans risques.
Charles Jaigu: «À qui profite la cabale contre Frontex?»
CHRONIQUE - Emmanuel Macron, qui préside le Conseil européen, laisse le directeur général de Frontex démissionner à la suite d’une cabale administrative.
André Rakoto: «Pour un modèle français de réserve militaire intégrée»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Auteur d’une thèse sur la Garde nationale des États-Unis*, l’officier de réserve français juge possible de réunir soldats d’active et réservistes afin de disposer d’effectifs plus conséquents en cas de conflit de haute intensité.
«Après les explosions en Transnistrie, on peut légitimement craindre une extension de la guerre en Ukraine»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Entre le lundi 25 et mercredi 27 avril, une série d'explosions ont eu lieu dans cette province de la Moldavie. Pour le chercheur Jean-Sylvestre Mongrenier, le réveil de ces tensions était prévisible.
El País (ESP)
SANS TITRE
Son muchos los pueblos y regiones que reclaman este postre como propio -el Principado de Asturias, sin ir más lejos-, pero siento decir que no sois nada originales (sí, vivo al límite). Cuenta el escritor gastronómico asturiano Eduardo Méndez Riestra en su libro Cocinar en Asturias que el arroz con leche no es un plato exclusivo de esta tierra; más bien al contrario, es una de las creaciones de cocina más universales, que rebasa áreas culturales y hasta continentes. Comenta que ya en 1916 el coruñés Picadillo proporciona una receta de arroz con leche en la que indica que el procedimiento lo “conoce hasta la más burda de nuestras campesinas”, sugiriendo que de toda España, afirmación de la que se infiere la popularidad y difusión de esta preparación al menos desde principios del siglo XX (y también una cierta falta de respeto a las trabajadoras del campo).
Fueron los árabes los que introdujeron el cultivo del arroz en la península, cereal procedente a su vez de Asia -el origen puede estar en la India o en China-, por lo que es más que probable que los asiáticos prepararan arroz con leche antes que los habitantes de la Península Ibérica. En La cocina hispano-magrebí en el periodo almohade, colección de varios recetarios anónimos del siglo XIII traducidos por Ambrosio Huici Miranda, ya aparece una fórmula de arroz con leche andalusí endulzado con miel como para poner los ojos en blanco. Se preparan platos de arroz cocido en leche, con mayor o menor espesor y con distintos especiados, en todas las regiones del planeta donde se tienen a mano leche y arroz, desde Europa y el norte de África a la India -donde usan arroz basmati que aromatizan con cardamomo y azafrán-, pasando por las tierras americanas que fueron colonizadas por europeos.
Si creéis que lo de cocer arroz y otras cositas en leche de almendras u otro fruto seco para convertirlo en un plato vegano es una novedad de gentes muy fit, muy healthy y muy basadas en plantas, siento deciros que eso ya estaba inventado, como tarde, en la España del siglo XVIII, según reseña el señor Juan de Altamiras en su Nuevo arte de la cocina española, publicado en 1745, en su receta de arroz con leche de almendras.
Retomando el hilo del arroz con leche asturiano, este debe su celebridad no solo a la calidad de la leche empleada, sino a la prolongadísima cocción de varias horas -de una hora a dos horas y media en las tres fórmulas distintas que facilita Méndez Riestra- emoviendo la mezcla de arroz y leche hasta convertirla en una crema (el removido hoy en día lo efectúan de forma mecánica en muchos restaurantes; muy a favor siempre de que cocinar no sea sinónimo de sufrir ni de esclavizar a nadie). Dice Méndez Riestra que al éxito de la fórmula asturiana contribuye también el requemado del azúcar, algo que no incorporan arroces con leche de otros pagos.
Otra afamada receta de arroz con leche asturiano es la de la señora María Luisa García en El arte de cocinar, un recetario muy popular en Asturias; eso sí, las cantidades son las que te daría tu abuela, lo que aumenta el encanto de la receta, pues los ingredientes son “un pocillo de arroz, un litro de leche, seis cucharas de azúcar, un trozo de canela en caña, una cáscara de limón, una cucharada de mantequilla, un poco de sal". Como en casi todas las fórmulas, la cocción del arroz comienza solo en algo de agua, antes de agregar la leche, caliente y aromatizada con cáscara de limón y palos de canela, que se va reponiendo a lo largo de la prolongada cocción como si se tratase de un risotto. No he encontrado quien me diera la clave de la necesidad de la breve cocción inicial del arroz en agua, quizá la leche interfiera en la cocción del arroz en un primer momento o tal vez sea por ahorrar en materia prima.
En cuanto al mito del removido continuo, siento decepcionaros otra vez: si la cazuela empleada es de fondo grueso y el fuego suave y uniforme en toda su base no es necesario rascar el fondo sin descanso, porque apenas se pega (aunque existe más riesgo de pegado al final de la cocción, por el mayor espesor). Intuyo que en otros tiempos, con cazuelas de dudosa calidad, fuegos menos controlables y abuelas en régimen de esclavitud, montar guardia junto al fuego sería preceptivo. Ahora no lo es. No obstante, el removido periódico sí es necesario para que el arroz libere almidón y espese el conjunto (periódico no es lo mismo que continuo).
Vamos con esta versión de arroz con leche cremosísimo al estilo asturiano basada en una de las fórmulas de Méndez Riestra. ¿Que prefieres un arroz con leche más propio de otras zonas, con el arroz más entero y el líquido menos denso? No hay problema, sigue el mismo método, pero no prosigas la cocción más allá de 30-35 minutos.
Dificultad
Tener paciencia para alcanzar el punto de cremosidad necesario.
Ingredientes
Para 8 personas
- 250 g de arroz de grano redondo
- 200 g de azúcar
- 100 g de mantequilla
- 1 peladura de limón, sin nada de parte blanca
- 1-2 palos de canela en rama
- Leche entera, la que demande el arroz (hasta tres litros)
- 1 pizca de sal
- 1/4 copita de coñac o de anís
- Azúcar adicional para quemar
Preparación
-
Poner medio litro de agua a hervir y echar el arroz. Hervir hasta que se absorba toda el agua.
-
Añadir un litro de leche caliente con los palos de canela, la corteza de limón, la mantequilla y la sal. Llevar a ebullición suave y remover de vez en cuando para que no se pegue en el fondo.
-
Ir añadiendo leche a medida que sea necesario, a lo largo de por lo menos una hora de cocción (mínimo dos litros), hasta que el arroz esté muy blando y el conjunto muy cremoso. Cuanto más tiempo de cocción, más desecho queda el arroz, pero más leche se consume.
-
Al final de la cocción, añadir el coñac o el anís.
-
Retirar del fuego y agregar el azúcar; mezclar. Retirar la peladura de limón y los palos de canela.
-
Dejar enfriar un rato en la cazuela; el arroz con leche espesa mucho al enfriar y es muy probable que haya que añadir algo más de leche fría en el proceso para garantizar que no se obtiene un bloque de arroz con leche.
-
Cuando esté tibio y con una consistencia al gusto -hay que tener en cuenta que sigue “fraguando” en la nevera-, pasar el arroz a cuencos de ración y dejar enfriar por completo a temperatura ambiente y posteriormente en la nevera, tapado.
-
Justo antes de servir, espolvorear la superficie con azúcar y quemar con una plancha de hierro o un soplete de cocina.
Le Figaro
Coupe de France: le top 5 des meilleures audiences de la finale
France 2 retransmet en direct la finale de cette compétition entre Nice et Nantes, ce samedi 7 mai, en prime time.
Le journaliste Fabien Lévêque et le consultant Éric Roy commenteront l’épilogue de la Coupe de France entre l’OGC Nice et le FC Nantes, ce samedi 7 mai, à partir de 20h45, sur France 2. Face à la concurrence de TF1, qui poursuit la saison de «The Voice», ou France 3, qui mise sur le téléfilm Meurtres à Porquerolles , ces passionnés de ballon rond tenteront d’amasser un maximum de supporters pour tirer leur épingle du jeu. Par le passé, la Coupe de France a enregistré des résultats d’audience au sommet. Tour d’horizon des meilleures performances enregistrées par la Deux.
» LIRE AUSSI - Fabien Lévêque: «Pourquoi je n’emmène pas mes enfants dans un stade de foot le soir…»
Sochaux - OM: 7 millions de téléspectateurs, soit 34,3% de part d’audience
Certaines rencontres finissent aux oubliettes. D’autres marquent la mémoire collective. Cette finale aux multiples rebondissements, qui s’est déroulée le samedi 12 mai 2007, restera gravée dans les annales du football français. Dès la 4e minute, Djibril Cissé, alors attaquant du club phocéen, ouvre le score sur une tête parfaite. Moumouni Dagano, son homologue sochalien, revient au score, au milieu de la deuxième mi-temps, en marquant lui aussi de la tête. L’auteur du premier but du match fait vibrer une deuxième fois les filets francs-comtois au début des prolongations avec, encore, un coup de tête. Enfin, Anthony Le Tallec offre à son équipe un billet pour les tirs au but à l’aide d’un nouveau coup du chef. Au terme de cette séance, Sochaux s’empare pour la deuxième fois de son histoire de la Coupe de France. Face à cette finale, les chaînes du groupe M6 sont quant à elles aux abonnés absents. De 20 heures à 21 heures, une panne d’électricité survenue à Neuilly-sur-Seine a rendu impossible la diffusion habituelle des programmes, boostant très certainement l’audience de ce match.
» LIRE AUSSI - «Dure période»: Pierre Ménès hospitalisé depuis une semaine
Lyon - Quevilly: 6,7 M de téléspectateurs, soit 26,9% de part d’audience
Un club de troisième division face à des superstars qui évoluent en Ligue 1. Sur le papier, la rencontre du 28 avril 2012 paraît déséquilibrée. Pourtant, au regard du score, le Petit Poucet normand n’a pas démérité. Les amateurs s’inclinent face à aux professionnels lyonnais, qui ont remporté la Coupe de la Ligue deux semaines plus tôt. Ce soir-là, cet ultime match affrontait le dixième épisode de la première saison de «The Voice». Pour la première fois depuis son lancement, le télécrochet a été contraint de se contenter de la deuxième place au tableau des audiences.
Lyon - PSG: 6,4 millions de téléspectateurs, soit 31,7% de part d’audience
C’était l’homme de la Coupe de France. Après avoir remporté la compétition avec le FC Sochaux, l’entraîneur Alain Perrin, désormais aux commandes de l’Olympique Lyonnais, s’offre ce samedi 24 mai 2008 un nouveau trophée. Grâce au seul et unique but de Sidney Govou à la 102e minute, résultant d’une magnifique frappe croisée, les Olympiens renversent les joueurs de la capitale et parviennent même à devenir pour la septième fois consécutive champion de France de Ligue 1. Au même moment, France 3 retransmettait en direct la finale du concours Eurovision sur France 3. Ce rendez-vous musical commenté par Julien Lepers et Jean-Paul Gaultier avait séduit un peu plus de trois millions de mélomanes.
» LIRE AUSSI - Denis Balbir: «Sur M6, je suis passé de titulaire à remplaçant»
PSG - Les Herbiers: 6,4 millions de téléspectateurs, soit 28,3% de part d’audience
Le pot de fer contre le pot de terre. Ce mardi 8 mai 2018, le club de la capitale entraîné par Unai Emery n’a laissé aucune chance aux Vendéens qui évoluent en CFA, la troisième division. L’Argentin Giovani Lo Celso ouvre le score au milieu de la première mi-temps et son coéquipier Edinson Cavani creuse l’écart sur penalty à la 74e minute. Mais Les Herbiers ont assuré le spectacle, notamment grâce à leur gardien qui a réalise des arrêts spectaculaires face à des joueurs toujours offensifs. À cette époque, la série Capitaine Marleau faisait déjà les beaux jours du service public. La gendarme à la chapka incarnée par Corine Masiero s’invitait en première partie sur France 3, dans un épisode en rediffusion. Cinq millions de fidèles ont tout de même suivi l’enquête, soit près de 21% de part d’audience. La finale aurait pu se tenir le samedi 5 mai, comme c’est traditionnellement le cas, mais les officiels ont décidé de sanctuariser cette date à laquelle 18 personnes ont perdu la vie, 26 ans plus tôt, dans l’effondrement d’une tribune à Bastia.
Guingamp - Rennes: 5,7 millions de téléspectateurs, soit 28,4% de part d’audience
Ce samedi 9 mai 2009, tous les Bretons ont empoigné la télécommande pour suivre ce derby au sommet. Les Rennais marquent le premier but à la 69e minute grâce à une tête décroisée de l’américain Carlos Bocanegra. Malgré une bonne entame de seconde mi-temps, leurs adversaires reviennent au score grâce à une frappe croisée d’Eduardo. Enfin, les Guingampais douchent définitivement les espoirs de leurs concurrents à la 83e minute, grâce à un deuxième but de l’attaquant brésilien.
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
Le Figaro
Parlez-vous la langue de Louis-Ferdinand Céline?
Le FigaroQUIZ - Savez-vous ce que signifie «arcagner»? Qu’en est-il des termes «amourerie» et «bouzillman»? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Quelques jours après la parution de Guerre de Céline aux éditions Gallimard, le moment semble plus que venu de tester vos connaissances sur les néologismes de l’auteur. Connu pour l’oralité, voire la brutalité, de son langage mais également pour son talent poétique, Céline est parvenu grâce à certaines prouesses stylistiques, à faire du langage parlé un matériau littéraire à part entière. Au point que certains de ces néologismes font désormais partie de la langue...
Rouvrons donc les pages de ses livres. Reconnaissez-vous le verbe «arcagner»? Qu’en est-il du terme «amourerie»? Est-il aussi transparent qu’il le laisse penser? Pas sûr... Que penser par ailleurs de cet autre mot «trouducteur», à la consonance peu heureuse? Et du «bouzillman»? Un cousin d’un certain-super héros? Rien n’est moins certain.
Le Figaro vous propose une liste des expressions les plus originales inventées par l’auteur du Voyage au bout de la nuit. Alors, parviendrez-vous à percer les secrets que dissimulent ces formules façonnées par la plume de Céline?
Le Figaro
«Un grand-père tombé du ciel» ou la transmission tragique du passé à hauteur d'enfant
Olivier DelcroixLA CASE BD - Le dessinateur Marc Lizano adapte avec sensibilité le best-seller jeunesse de Yaël Hassan. Il aborde avec tact les relations entre une petite fille et son aïeul revenu des camps de la mort. L'auteur décrypte pour Le Figaro une planche capitale de l'album.
C'est une bande dessinée qu'il faut presque absolument lire en compagnie de ses enfants. Un grand-père tombé du ciel fait partie de ces albums rares qui sont touchants et émouvants... de 7 à 77 ans.
À lire aussiUnfollow : mi-Christ 2.0, mi-Greta Thunberg tatoué, un influenceur veut sauver la planète
Cet ouvrage singulier (et tellement attachant) dessiné par Marc Lizano fait écho par-delà les années à un autre de ses albums sorti en 2012 : L'enfant cachée scénarisé par Loïc Dauvillier (ayant obtenu deux prix au festival d'Angoulême) et qui avait révélé l'artiste au grand public.
«Il est vrai que L'enfant cachée a été une belle surprise dans mon parcours professionnel, raconte Marc Lizano. C'était juste incroyable de se retrouver d'un jour à l'autre signataire d'un livre de fond, qui depuis a été traduit en plusieurs langues, de l'italien au tchèque, en passant par l’hébreu le coréen ou l'anglais bien sûr. Il vient récemment d'être tiré à 55.000 exemplaires pour être commercialisé aux États-Unis...»
Grand-père bougon
Quant à ce nouvel album, totalement indépendant de L'enfant cachée, il raconte l'histoire d'une petite fille, Leah Weiss, qui découvre de but en blanc l'existence d'un grand-père qui vit aux États-Unis, et dont elle ignorait l'existence car ses parents s'étaient disputés avec lui.
Ce grand-père bougon débarque à la maison, et dans un premier temps, ces deux-là se font la guerre à coups de Lego dans les chaussettes et autres petites joyeusetés. Leur manière à eux de s'apprivoiser. Puis un soir, par hasard, la petite Leah trouve sur la table de nuit du vieux monsieur, une photo représentant une jeune femme et une petite fille. Intriguée, elle croit reconnaître sa mère...
Or la jeune femme du cadre s'appelait Déborah. Elle était la première épouse de grand-père. La petite fille se nommait Leah. Déborah et Leah sont mortes lors de la seconde guerre mondiale dans une chambre à gaz du camp d'extermination des juifs d'Auschwitz. Grâce à son grand-père Leah va mieux connaître l'histoire de sa famille et comprendre les souffrances qu’il a supportées.
« Quand le grand-père arrive, c'est comme si tout le bagage névrotique de la famille, ainsi que le poids des multiples non-dits, débarquait à la maison. »
«Je crois qu'il y a une filiation entre L'enfant Cachée et Un grand-père tombé du ciel, reconnaît Marc Lizano. Après une décennie, j'avais envie de rebondir sur L'enfant cachée... J'avoue qu'on me dit souvent que Dounia et Leah se ressemblent un peu. C'est vrai. Même si Leah est une petite fille plus joyeuse, déterminée et qui ne se laisse pas faire. Elle possède son petit caractère. Le grand-père aussi, bien sûr, mais à cette nuance près qu'il s'agit d'un mauvais caractère!»
C'est grâce à sa force d'amour que Leah arrivera à dénouer le nœud gordien qui emprisonne le grand-père dans le silence de sa souffrance enfouie. «Il faut dire que lorsqu'arrive le grand-père dans cette maison, admet le dessinateur, c'est comme si tout le bagage névrotique de cette famille, ainsi que le poids des multiples non-dits, débarquait à la maison.»
Déjà un best-seller jeunesse
L'artiste qui vénère Sempé, Charles Schulz (papa des Peanuts) et Charles Adams le «Sempé gothique» qui imagina La Famille Adams, a travaillé en parfaite intelligence avec la romancière Yaël Hassan. «Ce fut une collaboration rêvée, se remémore-t-il. Je me souviens en particulier qu'elle m'a aidé pour les dialogues du grand-père. Moi, je ne voulais pas que ce soit du mauvais Louis de Funès. Le petit accent juif du grand-père devait être parfait, pas caricatural mais existant. Et tout ça en BD! Je lui ai transmis toutes les bulles. Elle a repris ces dialogues et les a ajustés pour que cela sonne naturel...»
Cet album est déjà en train de devenir un best-seller jeunesse. Il permet surtout de montrer comment se libère la parole entre les enfants et les parents ou les grands-parents. Marc Lizano et Yaël Hassan vont d'ailleurs poursuivre ensemble l'aventure. «Yaël et moi allons bientôt travailler sur la question de la résistance, et sur l'engagement, en situant notre histoire au camp Natzweiler-Struthof. Cela sera sûrement une aventure passionnante...»
LA CASE BD
La planche 33 est passionnante à plus d'un titre. «Je ne m'en étais pas vraiment rendu compte, explique Marc Lizano, mais elle a été conçue comme une sorte de plateau de jeu. La photo de famille est située au milieu de la page, et toutes les cases tournent autour...»
Cette case centrale dessinée comme un médaillon met en place un focus sur une photo de famille qui cache un secret lourd de conséquence, malgré le sourire des deux femmes présentes sur le cliché. «Cette case est centrale dans le jeu de Leah, remarque le dessinateur. C'est une carte maîtresse en quelque sorte. C'est aussi une planche décisive qui donne à voir le moment de bascule du grand-père.»
On se rend effectivement compte que c'est à la page 33 que le grand-père baisse les armes. «C'est le moment où il lâche prise, conclut Lizano. Sur le plan graphique, j'ai formalisé cela par des traits verticaux. Cela assombrit la case. On comprend que le vieil homme s'abandonne. Il lâche sur une douleur plus forte que lui. Il a alors cette phrase : «Leahlé, me demande pas ça.» Sur son visage, ses traits sont tombés, comme ses épaules, ses sourcils et ses yeux... Ce jeu des petits traits me permet de montrer pour la première fois sa vulnérabilité. Comme beaucoup de gens qui ont vécu des traumatismes, le grand-père s'est rigidifié pour ne pas sombrer. Il a adapté son caractère pour sa survie mentale. C'est la petite Leah qui déverrouille ce mécanisme de dureté mis en place par lui pour ne pas souffrir. À partir de là, la parole va se libérer entre eux et un courant d'amour va pouvoir circuler à nouveau...»
Un grand-père tombé du ciel, de Marc Lizano, d'après le roman de Yaël Hassan, 86 p., Éditions Jungles Pépites, 16€.
Unfollow : mi-Christ 2.0, mi-Greta Thunberg tatoué, un influenceur veut sauver la planète
LA CASE BD - Confrontés au réchauffement climatique et à la destruction de la biodiversité, notre sentiment d'impuissance va croissant. Mais Earthboi est là pour nous montrer la voie.
L'Âge d'eau: après le déluge, reconstruire un monde plus humain
LA CASE BD - Influencé par les «gilets jaunes» et les zadistes, Benjamin Flao renouvelle le genre post-apocalyptique en plaçant l'entraide au cœur de son récit. Avec un chien bleu télépathe.
Voleuse ou les émois complices de deux adolescentes
LA CASE BD - Drôle et bienveillante, la romance lycéenne de Lucie Bryon se démarque par un trait irrésistible et une intrigue parfaitement construite.
Le Figaro
Pierre Jouvet, un socialiste dans l’enfer des négociations avec LFI
Pierre LepelletierPORTRAIT - À la tête d’une petite délégation, et en lien constant avec le premier secrétaire Olivier Faure, il a tenté de défendre, quatre jours durant, le parti à la rose affaibli par la dernière présidentielle face aux mélenchonistes conquérants.
Il est 5h30 et la lumière bleutée du matin teinte les murs du siège de LFI ce mercredi 4 avril. Le socialiste Pierre Jouvet tranche enfin. Après un ultime bras de fer, il concède aux Insoumis la fameuse «7515». Cette circonscription du 20e arrondissement de la capitale, plus que gagnable à gauche, avait pourtant été remportée en juin dernier par la socialiste Lamia El Aaraje. Une camarade de longue date. «Mais on s’est demandé: “On va arrêter pour une circo?” Non. La décision n’est pas facile. Mais à un moment, il faut savoir conclure», explique Pierre Jouvet deux jours plus tard.
À lire aussiLégislatives 2022: la carte des circonscriptions à gauche après l’accord commun
Inconnu du grand public, le maire de Saint-Vallier (Drôme), chargé des élections au Parti socialiste, est entré dans l’enfer des 90 heures de négociations avec les Insoumis pendant quatre jours. À la tête d’une petite délégation, et en lien constant avec le premier secrétaire Olivier Faure, il a tenté de défendre le parti à la rose affaibli par la dernière présidentielle face aux mélenchonistes conquérants. LFI proposait une trentaine de circonscriptions au PS. Jouvet et les siens en ont finalement obtenu 70. «Nous les avons convaincus par notre force d’implantation dans les territoires, par notre histoire. Car même si notre image est cassée, le Parti socialiste reste le Parti socialiste, avec deux anciens présidents, des premiers ministres…», résume-t-il.
Ils n’ont jamais accepté ce que nous sommes devenus ! On les entend trop. Le pire, c’est que les gens ont encore l’impression que ce sont eux les dirigeants du PS. C’est pourtant nous qui nous nous sommes tapé le job depuis cinq ans !
À l’entendre, cet accord va permettre à sa famille politique de remettre «les deux pieds dans la gauche». Car selon lui,les socialistes étaient considérés, pour beaucoup de Français, comme «des bourgeois de la politique». «Nous sommes tellement devenus des sociaux-démocrates responsables que nous sommes devenus chiants!», lâche-t-il. Et ajoute: «La rupture s’est accélérée en dix jours. Il fallait qu’on tourne une page.». Sur le fond, il affirme d’ailleurs ne pas voir de positions «irréconciliables» entre les gauches mais simplement des «différences d’approches». Son discours agace forcément les «anciens», ces fameux éléphants qui accusent l’actuelle direction de se «soumettre» à LFI. Pierre Jouvet, 35 ans, s’agace: «Ils n’ont jamais accepté ce que nous sommes devenus! On les entend trop. Le pire, c’est que les gens ont encore l’impression que ce sont eux les dirigeants du PS. C’est pourtant nous qui nous nous sommes tapé le job depuis cinq ans!», déplore-t-il.
À lire aussiAprès l’accord à gauche, les dissidents socialistes s’organisent
«Sens de l’histoire»
En parvenant à sceller un accord avec toute la gauche, ce cadre socialiste estime même que sa génération «est en train de réussir ce que la précédente n’a pas fait», qu’elle s’est replacée «dans le sens de l’histoire». Excédé, un opposant de la direction appuie là où ça fait mal: «C’est un opportuniste! Quand il voulait se présenter en tant que macroniste en 2017, ça ne le dérangeait pas de renier ses convictions», cingle-t-il. Son talon d’Achille. Depuis le début des négociations, ses ennemis de l’intérieur font remonter à la surface ses tracts des législatives de 2017 où il annonçait vouloir «soutenir la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron». Il assume aujourd’hui s’être trompé sur le personnage. «Je le regrette», répète-t-il plusieurs fois. Au cœur des tractations, les Insoumis ne lui ont pas tenu rigueur. «Il incarne pour moi la nouvelle génération de dirigeants socialistes, porteuse d’une nouvelle orientation. En rupture avec l’héritage Hollande», affirme Paul Vannier, chargé des négociations pour LFI. Pierre Jouvet raconte même avoir fait de belles rencontres lors de ces longues heures de bras de fer. «Nous ne nous connaissions pas les uns et les autres», admet-il, en racontant par exemple avoir sympathisé avec le député LFI Bastien Lachaud. «La seule fois où je l’avais vu, nous nous étions insultés pendant une demi-heure sur un plateau de télé», sourit-il. Pour les législatives, il assure que toute cette nouvelle génération a scellé un pacte: «On s’est dit: qu’est-ce qu’on fait? Comme les anciens? Ou notre génération se prend par la main et on avance même si ce sera dur parfois?»
Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives 2022: Marlène Schiappa ne sera pas candidate
Plusieurs membres du gouvernement se préparent à candidater aux législatives de juin. Mais la ministre déléguée à la Citoyenneté indique qu'elle ne briguera pas un siège de député.
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
Plus d'astrophysique Nous avons sélectionné pour vous
sciencesastronomieastrophysique Le Figaro
Strasbourg : enquête préliminaire après un incident impliquant deux eurodéputés estoniens
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incident a eu lieu à Strasbourg entre l'agent de sécurité d'une discothèque et des parlementaires estoniens, qui auraient tenu des «propos racistes».
Une enquête préliminaire a été ouverte après un incident survenu dans la nuit de mercredi à jeudi entre deux eurodéputés estoniens et l'agent de sécurité d'une discothèque de Strasbourg que les parlementaires auraient insulté, a appris l'AFP vendredi de sources proches du dossier et judiciaire. L'incident s'est produit jeudi vers 04h00 dans une boîte de nuit du centre de Strasbourg, selon la source proche du dossier, confirmant une information du quotidien régional Les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA).
À lire aussiÀ Strasbourg, les eurodéputés n’ont pas ménagé le président Macron
Un groupe de députés européens, qui se trouvaient à Strasbourg dans le cadre de la session plénière du Parlement européen, s'est présenté à la porte de l'établissement, selon cette source. Parmi eux, les deux Estoniens. Le site du média estonien err.ee a interrogé l'un deux, l'ancien chef d'état-major des armées d'Estonie, Riho Terras, et évoque des propos tenus par le second, Jaak Madison, auprès d'un autre média estonien. Riho Terras est membre du Parti populaire européen (PPE), qui regroupe les formations conservatrices.
Des propos «racistes»
Quant à Jaak Madison, il appartient au groupe Identité et Démocratie (ID), qui rassemble des partis d'extrême droite et avait suscité une polémique il y a quelques années en déclarant que le nazisme avait, «avec sa notion de l'ordre, sorti l'Allemagne de la merde». Selon les DNA, qui citent le gérant du night-club ainsi que l'agent de sécurité, ce dernier aurait demandé aux parlementaires de payer le vestiaire pour y déposer leur veste, ce que l'un des Estoniens, dont l'identité n'est pas précisée, aurait refusé de faire. Il aurait ensuite «tenu des propos discriminatoires et racistes» à l'encontre de l'agent, le traitant notamment de «nègre» et de «singe», a affirmé le gérant au journal alsacien.
À lire aussiLa présidente de l’Estonie brigue la direction de l’OCDE
Contacté par l'AFP, le gérant de l'établissement n'a pas donné suite. Selon la source proche du dossier, le ton est encore monté, jusqu'à l'arrivée de la police, dont l'un des agents a pris «un coup» de la part d'un des Estoniens qui, plaqué «au sol», a invoqué sa qualité de député européen et son immunité, mettant fin à l'intervention. Pour leur part, les deux eurodéputés ont expliqué aux médias estoniens que Riho Terras n'avait pas été admis dans le club en raison «de sa tenue». Ils ont réfuté tout propos raciste, estimant que la police française avait «surréagi», précise err.ee. L'agent de sécurité «a porté plainte» ainsi que le policier, a indiqué cette même source. Selon une source judiciaire, «une enquête préliminaire est en cours».
«Je croyais que mon enfant était la clef de mon bonheur, c'était faux»
TÉMOIGNAGES - Ils aiment leur enfant. Beaucoup, à la folie et même pas du tout. Tout ça en même temps. Seulement, ils n'avaient pas pris conscience de la difficulté d'être parents, et souffrent de ce rôle.
Qui est Hager Ameur, cette militante d’extrême gauche qui a agressé un pompier le 1er mai?
PORTRAIT - Cette femme de 38 ans, qui a violemment agressé un pompier en marge de la manifestation, doit être jugée mercredi devant le tribunal correctionnel. Elle encourt trois ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Réfugiés ukrainiens : «Un accueil non encadré peut engendrer de vives tensions»
ENTRETIEN - Plus de 70.000 Ukrainiens sont actuellement accueillis en France, dont la plupart en hébergement citoyen. Une générosité qui, sans cadre, présente des risques.
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Valeurs Actuelles
Polémique à la Maif après l’envoi de consignes de vote à tous les salariés
Le Figaro
Champions Cup: Toulouse, retour vers le futur
David ReyratLe champion d’Europe est condamné à l’exploit en Irlande, face au Munster.
Le moment de redevenir grand, indomptable, est arrivé. Après six mois perturbés par les absences des internationaux, le Stade Toulousain est de nouveau (quasiment) au complet. Un effectif cinq étoiles avide de retrouver son jeu dominant, ses gestes décisifs, sa culture de la gagne. Avec Antoine Dupont et Romain Ntamack en timoniers, Thomas Ramos en tireur d’élite, les sécateurs Jelonch, Cros et Flament, les dévastateurs Julien Marchand et Cyril Baille en première ligne, c’est une équipe ressemblant enfin à celle qui a conquis la France et l’Europe la saison dernière qui se présentera ce samedi (16 heures) à l’Aviva Stadium de Dublin.
En face, la province du Munster. Un autre mastodonte. Face à face, les deux seules équipes à participer aux quarts de finale de la compétition phare pour la 19e fois! Privés de leur antre du Thomond Park pour cause de concert d’Ed Sheeran, les Munstermen ont investi le stade de l’équipe nationale, à 200 kilomètres de Limerick. La M7, qui relie les deux villes, sera un long cortège de supporteurs, plus de 30.000 membres de la fameuse Red Army étant attendus dans le fief de l’ennemi juré, le Leinster.
À lire aussiBienvenue à la coupe d’Europe d’Afrique du Sud de rugby
Passer au rouge, le Stade Toulousain l’a déjà fait. Pas plus tard que la saison dernière. Un succès 40-33 en 8e de finale qui, de l’aveu de ses protagonistes, avait lancé leur fin de saison irrésistible. Un an plus tard, peuvent-ils le refaire? Depuis début avril, et le retour effectif des héros du Grand Chelem, la montée en puissance se fait lentement. Seulement deux victoires en cinq rencontres. Mais des succès qui comptent. À Belfast pour se défaire de l’Ulster en 8e de finale de cette Champions Cup. Face au Stade Rochelais pour rester en vie en Top 14.
Ça passe ou ça casse
«On retrouve ce qui nous faisait défaut ces derniers mois: notre force mentale collective pour arracher les matchs dans les derniers instants, souligne Clément Poitrenaud, l’entraîneur adjoint en charge de l’attaque. En termes de rugby, on retrouve également des choses intéressantes. Ce n’est pas encore abouti sur 80 minutes, mais on sent l’équipe en progrès. Les voyants sont plutôt au vert…» Suffisant pour ajouter un nouveau jalon dans la légende du club? «Le défi s’annonce compliqué. Ça monte encore d’un cran en intensité et en pression, pose l’ancien arrière des Rouge et Noir. Mais on a très envie de gagner ce match, de jouer une demi-finale. On se prépare pour livrer un gros combat. On y va pour réitérer l’exploit de la saison dernière.»
Un exploit alors arraché dans un Thomond Park à huis clos. Peuvent-ils le rééditer dans le bruit et la fureur? L’entraîneur en chef du Munster, Johann van Graan, n’a pas hésité à mobiliser un peu plus encore la Red Army. «La grande différence cette année, ce sera notre seizième homme. Nous misons sur nos supporteurs pour faire pencher la balance…» Le rendez-vous est donné, le défi immense. L’enjeu décisif. Désormais, ça passe ou ça casse. Le genre de match qui réveille les compétiteurs toulousains. Le goût du sang.
À lire aussiDidier Retière, ancien Directeur technique national: «On a retrouvé une culture du rugby à la française»
«Plus il y a de monde et de bruit dans le stade, plus ça nous transcende», a rappelé Romain Ntamack dans les colonnes de Midi Olympique. L’ouvreur n’a pas cillé au moment d’afficher les ambitions toulousaines. «On a confiance en nous. On sait que l’on peut le faire puisqu’on l’a déjà réussi. Notre objectif n’est pas de s’arrêter en quart de finale. Ce n’est pas un manque d’humilité, on a le droit de le dire. Nous sommes les tenants du titre, donc nous avons quelque chose à défendre.»
L’esprit de compétiteur. Des champions jamais rassasiés. Poitrenaud réfrène un sourire de satisfaction mais il sait. Ses protégés sont sans doute de retour. «Maintenant, c’est marche avant et feu! On va essayer d’aller jusqu’au bout», annonce le technicien. En livrant une clé. Pas la défense - sa troupe répondra présent - mais l’attaque. «Notre jeu offensif est un peu moins efficace que la saison dernière. On attend plus de nos finisseurs, de nos ailiers qui, quand ils se retrouvent en situation favorable, doivent récompenser le travail de l’équipe. Il faut enclencher la machine pour que la confiance revienne.» Pour redevenir irrésistibles.
Rugby, Champions Cup : Cros numéro 8 et Jelonch sur le banc face au Munster
Pour le quart de finale européen sous haute pression face à la province irlandaise du Munster, ce samedi…
Bienvenue à la coupe d'Europe d'Afrique du Sud de rugby
La saison prochaine, trois franchises sud-africaines disputeront la Champions Cup. Au détriment des provinces galloise et écossaise. Au risque d'user un peu plus les joueurs et de détourner les fidèles.
Rugby, Champions Cup : Skelton et Dulin (La Rochelle) forfaits pour le quart de finale
Pour son quart de finale de Champions Cup face à Montpellier (samedi à 18h30), le Stade Rochelais sera…
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : La victoire et l’illusion
Chaque semaine, M. de Rastignac livre aux lecteurs de Valeurs actuelles sont regard sur l’actualité, depuis sa fenêtre sur le XIXe siècle.
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Valeurs Actuelles
Législatives : alerte sur la Côte d’Azur
Le Figaro
Tous les États membres de l'UE désobéissent-ils déjà aux règles européennes ?
Jeanne SénéchalLA VÉRIFICATION - Jean-Luc Mélenchon, qui promeut l'idée de désobéissance européenne, a notamment cité le cas de l'Allemagne et du Danemark. À raison ?
LA QUESTION. Sur France 2, samedi 30 avril, Jean-Luc Mélenchon a une nouvelle fois promu la désobéissance nationale face aux instances européennes. Il l'assure, son programme entre en contradiction avec les règles édictées par l'Union européenne, mais «nous désobéirons», a-t-il soutenu.
À lire aussiL'élection de Marine Le Pen conduirait-elle à une sortie de la France de l'Union européenne ?
Pour se justifier, le président de la France Insoumise a affirmé que tous les pays membres de l'UE désobéissaient aux règles européennes : «Les Allemands, les Danois», ou encore les Hongrois et les Polonais. «Il faut cesser d'appliquer unilatéralement des normes incompatibles avec les engagements écologiques et sociaux telles que la directive sur le détachement des travailleurs, les règles budgétaires, les règles de la concurrence, la libre circulation des capitaux», a-t-il ajouté.
Est-ce vraiment le cas ? Certains États membres de l'UE désobéissent-ils aux règles européennes ? Et la France est-elle, elle aussi, concernée par cette possible désobéissance ?
VÉRIFIONS. Commençons par définir ce qu'est une règle européenne. Il s'agit tout simplement une norme juridique qui émane de l'Union européenne. Il y a d'abord les deux grands traités fondamentaux européens, le traité de Maastricht (traité sur l'Union européenne ou plus simplement TUE) et le traité de Rome (traité sur le fonctionnement de l'Union européenne ou TFUE), mais aussi la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne adoptée en 2000. Ensuite, viennent tous les actes que produisent les institutions européennes, en particulier les règlements et les directives. Et enfin, il y a la jurisprudence que la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE, la juridiction européenne suprême) dégage au fil de ses décisions. La particularité du droit européen est qu'il «repose sur une application uniforme de ce droit dans tous les États membres», note Fabrice Picod, professeur de Droit public à l'Université Paris II Panthéon-Assas et directeur du Centre de droit européen de l'Université. Ainsi, un État membre de l'UE, qui rejoint cette union politique et économique, accepte de respecter toutes les sources de droit européen citées ci-dessus.
Pour faire respecter ses règles par les États membres qui ne joueraient pas le jeu, l'Union européenne dispose de plusieurs procédures. Mais, à grands traits, la Commission européenne ou un autre pays européen peut saisir la CJUE pour constater qu'un État ne respecte pas ses obligations. La Cour peut alors constater (ou non) ce non-respect de la règle européenne. Si jamais l'État fautif ne se met pas en règle, la CJUE peut sanctionner le pays concerné et mettre en place une amende sous la forme d'une somme forfaitaire et/ou d'une astreinte à payer par l'État.
Le système paraît bien ficelé, sauf qu'en réalité, il n'a jamais empêché un État membre de l’UE de ne pas respecter les règles européennes, volontairement ou non. Mais dans quelle mesure peut-on parler de «désobéissance» ? Pour comprendre ce que Jean-Luc Mélenchon laisse entendre par ce terme, nous allons traiter, au cas par cas, les différents exemples qu'il cite dans son interview, puis élargir le propos à la France.
L'Allemagne, en conflit pour sa souveraineté
Le premier pays cité par le président de la France insoumise est l'Allemagne, qui, depuis toujours, oppose une puissante résistance à l'Union européenne sur certains points, notamment en matière économique. D'après Guillaume Drago, professeur de Droit public à l'Université Panthéon-Assas, Jean-Luc Mélenchon pense vraisemblablement à la jurisprudence de la Cour Constitutionnelle fédérale allemande, en particulier l'arrêt Quantitative easing de 2020 : «La Cour constitutionnelle avait considéré que les mécanismes financiers imposés par la Banque Centrale Européenne (BCE) étaient ultra-vires, c'est-à-dire que la banque européenne allait au-delà de ses compétences et que cela portait atteinte à la souveraineté constitutionnelle de l'Allemagne», commente le Pr Drago. Dans ce cas précis, l'Allemagne et l'UE ont négocié et trouvé un accord. «Quand le pays tient le choc, c'est l'UE qui cède», observe le publiciste.
L'Allemagne tient donc tête à l'Union européenne en prenant des positions pour faire valoir les droits fondamentaux inscrits dans son propre droit constitutionnel, qu'elle oppose au droit européen. Mais peut-on parler de désobéissance ? Non, car, en l'espèce, l'Allemagne et l'Union européenne sont finalement arrivées à un accord. Mais une autre question, plus fondamentale, se pose, selon le Pr Drago : «Dans quelle mesure l'UE peut-elle porter atteinte à des compétences constitutionnelles» ? En effet, depuis les années 1970, l'Allemagne a toujours considéré que son droit constitutionnel primait en dernière instance sur le droit européen et, qu'à ce titre, elle n'excluait pas d'écarter un jour un acte de droit européen qu'elle jugerait non conforme. Une décision de souveraineté qui viendrait possiblement heurter le principe de «primauté du droit de l'Union européenne» consacré par la CJUE. Ceci fait donc planer l'ombre d'une possible «désobéissance», même si celle-ci n'a jamais été actée. «Cela montre le besoin de souplesse. Les cours de justice n'aiment pas les conflits. Elles sauront trouver des arrangements pour respecter les nationalités», écrivait, optimisme, le Pr Drago dans nos colonnes en 2021.
Les dérogations aux traités : le cas du Danemark et de l'euro
De manière plus ou moins volontaire et systématique, les États membres peuvent décider, tout simplement, de ne pas appliquer une règle européenne, qu'il s'agisse d'une directive, d'un règlement voire d'un des traités fondamentaux de l'UE ou d'une décision de la CJUE. Et «cela arrive régulièrement. De manière ponctuelle pour certains États, ou de manière plus générale, comme en Hongrie et en Pologne», commente Romain Tinière, professeur de Droit public à l'université Grenoble-Alpes. Le professeur prend alors un exemple : «Si une personne brûle un feu rouge, c'est une violation de la règle de droit. Cela arrive. Mais ce n'est pas la même chose que si elle se dit qu'elle va dorénavant brûler tous les feux rouges car elle n'a pas envie de s'y arrêter».
Jean-Luc Mélenchon, dans son interview, prend également l'exemple de la Hongrie et de la Pologne. Ce qui est reproché à la Hongrie, «c'est notamment la modification de leur droit juridictionnel, en particulier de la composition de la Cour suprême de façon à pouvoir agir sur les juges», détaille le professeur Guillaume Drago. «C'est aussi ce qui est reproché à la Pologne, dans le cadre de la non-application des règles européennes, alors qu'elle profite des subventions». La cour constitutionnelle polonaise a en effet pris certaines positions défavorables au droit de l'Union européenne et a réagi en affirmant que son droit constitutionnel primait sur le droit européen.
On est là face à un réel cas de «désobéissance». Néanmoins, les pays concernés, à ce jour, ont toujours fini par plier devant l'UE quand celle-ci leur a imposé des sanctions financières. Ce fut le cas, par exemple, de la Pologne en 2017. Varsovie avait fait l'objet d'un recours en constatation de manquement assorti d'une demande d'injonction présentée en référé à cause de coupes illégales de bois. «Pour des raisons économiques, elle avait coupé du bois dans ses forêts qui abritaient des oiseaux qui correspondent à des espèces protégées au titre du site Natura 2000. En juillet 2017, le vice-président de la Cour de justice a statué sur une première demande de la Commission européenne qui avait introduit un recours contre la Pologne. Et à l'automne suivant, en novembre 2017, la Cour a rendu une décision qui a condamné financièrement la Pologne à payer des sommes importantes par jour de retard», explique Fabrice Picod. La Pologne a finalement mis fin aux coupes de bois. En fin de compte donc, les pays rentrent dans le rang face aux amendes et aux astreintes. L'autre solution, plus radicale, serait la sortie de l'Union politique.
Quid de la France ?
La France a aussi eu maille à partir avec le droit de l'Union européenne. En 2005, par exemple, la CJCE (ancêtre de la CJUE) avait condamné le gouvernement français à la suite d'un recours en manquement introduit par la Commission européenne, du fait du maillage de ses filets de pêche, entre autres, considéré comme trop petit. Dans l'arrêt Commission c. République française du 12 juillet 2005, la juridiction européenne avait condamné la France à payer une astreinte d'un montant de 57 millions d'euros, ainsi qu'une amende forfaitaire de 20 millions d'euros.
Serge Slama, professeur de Droit public à l'Université de Grenoble-Alpes, rappelle également des exemples plus récents de non-respect des règles européennes en France. Notamment le cas de la chasse à la glue, où le Conseil d'État a saisi la CJUE qui a censuré à deux reprises l'autorisation de ladite chasse ; le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures Schengen ; ou encore la loi de 2015 sur les données de connexion. Mais «les cas les plus fréquents de désobéissance par les autorités françaises portent sur les dates d'ouverture et de fermeture de la chasse aux oiseaux en violation de la directive ''oiseaux''», fait savoir le Professeur Slama. La France ne respecte donc pas toujours le droit de l'UE, mais finit par s'y plier après un contentieux plus ou moins long entre Paris et les institutions européennes, et parfois des amendes.
Mais, comme en Allemagne et dans d'entre pays européens, reste l'épineuse question de la souveraineté. La France aussi considère qu'en dernier ressort, sa Constitution prime sur le droit européen. Cette primauté pourrait exceptionnellement l'amener à écarter une règle européenne si cette dernière venait mettre à mal un «principe inhérent à l'identité constitutionnelle de la France», une expression que le Conseil constitutionnel a forgée dans une décision de 2006. Et, en 2021, pour la première fois, le Conseil a identifié un tel «principe inhérent à l'identité constitutionnelle de la France». Le 15 octobre dernier, les Sages sont intervenus pour protéger un tel principe, en l'espèce l'interdiction de la délégation de l'exercice de la force publique à des personnes privées, censurant par la même occasion une loi de transposition d'une directive européenne. Comme en Allemagne, on trouve donc une tension irréductible entre souveraineté nationale et primauté du droit de l'Union européenne, laquelle peut potentiellement entraîner un conflit juridique ouvert. Mais, comme l'a montré le cas allemand, c'est ensuite à la politique de prendre le relais pour trouver un terrain d'entente.
En résumé, parmi les exemples cités par Jean-Luc Mélenchon, tous ne peuvent pas être considérés comme de la «désobéissance». Il y a d'abord des dérogations aux traités, comme ce fut le cas pour le Danemark qui n'est jamais passé à l'euro. Ensuite, d'autres États peuvent tout simplement refuser d'appliquer le droit européen. De façon exceptionnelle, c'est le cas de beaucoup d'États, comme la France ; de façon systématique de certains, comme la Hongrie ou la Pologne. Pour le coup, il est possible de parler de «désobéissance». Sauf que l'histoire montre que, jusqu'à présent, après un temps plus ou moins long et des amendes plus ou moins lourdes de l'UE, les États «désobéissants» finissent par se plier aux règles européennes. L'autre solution, pour eux, serait de quitter l'UE. Enfin, dans plusieurs pays, il existe une tension sur la question de la souveraineté car ces États estiment que leur norme constitutionnelle l'emporte en dernier recours sur le droit européen. Cette tension peut éventuellement entraîner un conflit juridique ouvert et potentiellement une «désobéissance» vis-à-vis des règles européennes. Mais un tel cas ne s'est pas encore produit, les États et l'UE finissant par trouver un terrain d'entente à la table des négociations.
À VOIR AUSSI - Extinction rebellion : êtes-vous favorable à la désobéissance civile ?
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
Guerre en Ukraine : quelle serait la capacité de destruction d'une arme nucléaire tactique ?
DÉCRYPTAGE - En difficulté dans le Donbass et irritée par le soutien matériel des Occidentaux aux Ukrainiens, la Russie pourrait avoir recours à cette arme, moins destructrice qu'une arme nucléaire stratégique, mais redoutable sur un champ de bataille.
Propos de Lavrov sur Hitler : Poutine a présenté ses excuses à Israël
Le chef de la diplomatie russe avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du «sang juif».
L'Humanité
Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences Le Figaro
Comment choisir son premier chien ?
Le FigaroQu'il s'agisse d'une adoption ou d'un achat, accueillir un chien chez soi n'est pas un acte anodin, surtout quand il s'agit de son premier animal de compagnie. Que faut-il savoir pour choisir son premier chien ? La race présente-t-elle une importance particulière ?
L'accueil d'un chien chez soi est une réelle responsabilité. Il est important de déterminer les conditions de vie de l'animal tout en veillant à satisfaire ses besoins.
Comment choisir la race de son futur chien ?
Pour un premier chien, il est recommandé de se tourner vers une race facile à éduquer.
À lire aussiLOF : tout savoir sur le Livre des Origines Français
En effet, si la race d'un chien ne permet pas de prédire de façon certaine le caractère d'un chien, elle constitue tout de même l'un des principaux critères de choix. En effet son pedigree permet de déterminer sa taille, ses caractéristiques physiques mais également ses capacités d'adaptation et d'apprentissage.
Pour un grand ou un petit chien, plusieurs éléments sont également à prendre en considération, notamment en ce qui concerne votre mode de vie :
- le lieu d'habitation : appartement ou maison, présence d'un espace extérieur
- les habitudes du maître : activités sportives, quotidien sédentaire
- le profil professionnel : travail à domicile, déplacements récurrents, absence la journée
- la composition du foyer : famille, personne célibataire, seniors, autres animaux de compagnie
Choisir son premier chien, c'est aussi se renseigner sur ses besoins, comme les activités physiques à pratiquer, son régime alimentaire, les soins et l'entretien.
Même si l'éducation et l'environnement de vie jouent un rôle essentiel, chaque race possède ses spécificités, son caractère. À titre d'exemple, certaines sont plus indiquées pour les familles avec enfants, d'autres supportent davantage le calme.
À lire aussiAdopter un chien : quelle race choisir ?
Quel chien choisir, pour la première fois ?
En considérant les précédents critères évoqués, on distingue plusieurs races de chien pour "débutant ".
Pour une vie peu active, voire sédentaire, il est recommandé de choisir comme premier chien un bichon maltais, un Cavalier King Charles ou encore un épagneul nain. Au même titre que le carlin, ils peuvent vivre en appartement.
À noter
Pour une personne active, le golden retriever, le Beauceron, le cocker ou le boxer sont des races dynamiques qui nécessitent des dépenses physiques quotidiennes.
Particulièrement intelligents et sociables, le labrador et le berger australien conviennent pour les familles et les personnes qui recherchent la facilité d'éducation.
Tout dépend donc du mode de vie et de sa disponibilité de chacun pour choisir son premier chien et bien s'en occuper.
Quelle est la différence entre mâle et femelle ?
Pour choisir un premier chien, la distinction des sexes peut également constituer un critère de sélection à part entière. En règle générale, le gabarit du mâle est plus imposant que celui de la femelle. Dans l'éventualité où l'animal possède un tempérament énergique, la femelle est plus facile à maîtriser lors des promenades.
À lire aussiChien mâle ou femelle : comment choisir ?
Pour les séances d'éducation, il n'y a pas de règles préétablies pour différencier un chien mâle ou femelle. Les deux peuvent tout aussi bien se montrer calmes, dociles et à l'écoute des directives de leur maître.
Adopter un animal vous engage, c'est une décision qu'il vous faudra mûrement réfléchir. N'hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou le refuge le plus proche de chez vous avant de vous lancer. Ils pourront vous apporter leurs conseils sur la race de chien qui vous conviendra le mieux.
Chien : pourquoi choisir une race de grande taille ?
Les chiens de grande taille présentent autant d'avantages que d'inconvénients. Tout dépend de vos attentes et de votre mode de vie. Quels sont les avantages à adopter un grand chien ? Quels sont leurs besoins alimentaires ? Ont-ils besoin d'une éducation spécifique ? Nos conseils.
Législatives 2022 : peut-on se rendre au bureau de vote avec son chien ?
Le premier tour des élections législatives 2022 se tiendra le 12 juin. Une bonne occasion pour promener votre chien en allant aux urnes. Mais que faire de son animal de compagnie une fois devant le bureau de vote ? Est-il possible d'aller voter avec son chien ? Réponse.
Le Scottish Fold : origine, taille et caractère
Le Scottish Fold est une race de chat atypique qui se distingue par ses oreilles repliées. Affectueux et doux, le Scottish Fold est le compagnon idéal pour toute la famille.
L'Humanité
Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
neurosciencessciencescharcot Valeurs Actuelles
Retards et incohérences du système scolaire actuel dans la gestion des enfants « en situation de handicap »
Prendre au pied de la lettre le désir de changer de sexe d'un enfant risque de l'enfermer dans sa démarche, avertit le pédopsychiatre et psychanalyste Christian Flavigny, membre du groupe de travail famille de l'Institut Thomas-More. Tribune.
En inaugurant son mandat par une loi contraire à l'intérêt général, le gouvernement dévalue un peu plus le rôle de l'État, estime Christian Flavigny, psychanalyste et pédopsychiatre.
Alors que le projet de loi de bioéthique revient en seconde lecture à l’Assemblée nationale à partir de lundi, Christian Flavigny, pédopsychiatre, psychanalyste, membre du Groupe de travail Famille de l’Institut Thomas More, auteur de Le débat confisqué – PMA, GPA, bioéthique, genre, #metoo, (Salvator), en dénonce les dangers.
Alors qu’un documentaire publié ce mardi sur France 5 prétend éclairer les débats sur le projet de loi bioéthique en donnant la parole à sept enfants (dont 5 mineurs), le docteur Christian Flavigny*, pédopsychiatre et psychanalyste, dénonce la supercherie qui consiste à utiliser les enfants pour justifier une loi contraire à leur intérêt.
Le théâtre classique nous apprend que la haine vouée à l’autre sexe s’enracine souvent dans les blessures de l’enfance. En guérir ne passe pas par le militantisme mais par la thérapie.
Christian Flavigny, pédopsychiatre, membre du groupe de travail Famille de l'Institut Thomas More accuse Emmanuel Macron d'usurper le sens des mots pour défendre une loi qui viole les besoins fondamentaux de l’enfant est plus qu’une faute, c’est une forfaiture.
Le projet de loi bioéthique, en supprimant la référence à l'enfantement, piège l'enfant et abolit le principe régulateur de la vie familiale, avertit Christian Flavigny, pédopsychiatre, psychanalyste et membre du groupe de travail famille de l'Institut Thomas-More.
France24 - Monde
En direct : suivez la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron à l'Élysée
Publié le : 07/05/2022 - 09:43
FRANCE 24
Suivre
Emmanuel Macron va être investi samedi, au cours d'une sobre cérémonie d'une heure et demie à l'Élysée pour son second mandat de président de la République. Suivez la cérémonie en direct.
• La cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron, pour son second mandat comme président de la République, doit démarrer à 10 h à l'Élysée.
• Le chef de l'État sera entouré de sa famille, dont son épouse Brigitte, mais aussi des membres du gouvernement, notamment du Premier ministre Jean Castex.
Si le direct ne s'affiche pas, veuillez rafraîchir la page.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Après la présidentielleMacron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
ANALYSEEn ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges
Politique
Réélection d'Emmanuel Macron : le "président de tous" face au défi d'une France divisée
France24 - Monde
En ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges
Publié le : 06/05/2022 - 17:58
Romain BRUNET
Suivre
Négociations tendues pour les législatives, union de la gauche, difficultés à choisir un Premier ministre : le chef de l’État, qui sera officiellement investi samedi pour son second mandat, donne le sentiment de tâtonner face à la recomposition en cours du paysage politique.
Emmanuel Macron n’a sans doute pas poussé un soupir de soulagement, loin de là, mais tout de même. En scellant l’entente pour les élections législatives des 12 et 19 juin avec le MoDem de François Bayrou et le parti Horizons d’Édouard Philippe, le chef de l’État et son parti La République en marche – dont le nom officiel est désormais Renaissance – ont bouclé un accord d’union au sein d’une confédération nommée Ensemble.
Le parti présidentiel sera représenté dans environ 400 circonscriptions. Allié décisif d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017, François Bayrou en récupère de son côté une centaine. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe présentera quant à lui 58 candidats.
Si cette alliance était attendue, celle-ci a toutefois abouti dans la douleur. Les discussions ont été particulièrement tendues avec Édouard Philippe, qui espérait au début des discussions obtenir jusqu’à 140 candidats afin de peser au sein de la majorité lors des cinq prochaines années.
>> À lire : Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
"Aucune circonscription pour Horizons, ce sont des cons ! Il me doit tout et il pense qu'on est égaux ? Il a fumé les vapeurs du port du Havre ?", aurait même lâché Emmanuel Macron fin avril, selon des propos rapportés par Europe 1, mais démentis par l’Élysée.
Bien conscient qu’il est dans l’impossibilité, après un premier quinquennat mouvementé, de pouvoir obtenir avec son seul parti, comme en 2017, la majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a fini par concéder une répartition des circonscriptions qui satisfasse l’ensemble de ses alliés, même si Édouard Philippe a dû revoir ses ambitions à la baisse. Le président a également dû accorder à chaque composante la possibilité d’obtenir un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.
Le patron de Renaissance (ex-LREM), Stanislas Guérini, a annoncé, vendredi 6 mai sur RTL, viser 340 élus pour Ensemble, soit autant que le nombre actuel de députés issus de la majorité présidentielle.
La majorité prise de court par l’union de la gauche
L’objectif sera-t-il atteint ? Le paysage politique a bien changé en cinq ans et, avec, la stratégie du président. En 2017, le but affiché était clair : après avoir anéanti le Parti socialiste durant la campagne présidentielle, il fallait fracturer la droite en prévision des législatives. Les nominations d’Édouard Philippe comme Premier ministre, de Bruno Le Maire à l’Économie ou encore de Gérald Darmanin au Budget répondaient à cet objectif.
Mais cette année, et près de deux semaines après sa réélection, Emmanuel Macron donne le sentiment de tâtonner face à la recomposition en cours du paysage politique. Le président a tellement occupé l’espace politique à droite durant cinq ans que la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, n’a obtenu que 4,78 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle. LR est désormais un champ de ruines qui s’apprête à vivre des législatives douloureuses.
>> Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
En revanche, le score important de Jean-Luc Mélenchon (21,95 %) a créé une dynamique à gauche qui a débouché cette semaine sur une union inédite entre La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Parti socialiste. Cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se fixe comme objectif une victoire lors des législatives, rebaptisées "troisième tour de la présidentielle" par les insoumis.
À en juger par les très nombreuses attaques qu’a suscitées cette alliance, la macronie donne a minima le sentiment d’avoir été prise de court. Deux exemples parmi d’autres : "Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction – et notre indépendance énergétique – pour une poignée de circonscriptions", commentait sur Twitter, lundi 2 mai, le député de la majorité Sacha Houlié.
Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction - et notre indépendance énergétique - pour une poignée de circonscriptions. Et ils veulent gouverner notre pays ? https://t.co/FhOQokbHpW
May 2, 2022"L’union de la gauche est un événement triste pour beaucoup de Français. Voir que le PS accepte de signer la fin de tout ce qu’ils ont fait et voulu faire, par exemple sur l’Europe, c’est un désespoir pour un grand nombre", estimait pour sa part François Bayrou, mardi 3 mai, sur France Inter.
Le retour en force de la gauche et le virage idéologique opéré par le PS à cette occasion pourraient toutefois permettre à Emmanuel Macron de renforcer son aile gauche en accueillant quelques figures socialistes qui avaient jusqu’ici résisté à franchir le pas. L'ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS après la validation de l’accord jeudi soir, pourrait ainsi hériter du Quai d'Orsay, selon le Journal du Dimanche.
La difficile quête d’un-e Premier-e ministre
Car l'accord avec La France insoumise provoque des dissensions à tous les étages au sein du parti à la rose, certains voyant Jean-Luc Mélenchon, que ce soit son image ou ses idées, comme "un chiffon rouge", selon le directeur général de l'Ifop Frédéric Dabi, cité par l’AFP.
Des ministres et plusieurs centaines d'élus locaux membres de Territoires de progrès, autre parti de centre-gauche membre de la majorité, ont ainsi fait paraître, mardi 3 mai, une tribune dans L'Opinion appelant tout le "peuple de gauche" à les rejoindre.
Seul problème : outre le fait que l’essentiel des sociaux-démocrates et des sociaux-libéraux du PS ont déjà rejoint Emmanuel Macron depuis longtemps, ratisser à gauche tout en menant une politique de droite est un numéro d’équilibriste ambitieux. Et même si le président a lancé des clins d’œil à la gauche durant l’entre-deux-tours de la présidentielle en affirmant que "ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas", son programme est avant tout marqué par ses propositions sur la retraite à 65 ans et le RSA conditionné à des heures de travail.
>> Présidentielle : Emmanuel Macron, une victoire à la Pyrrhus ?
Cette équation a priori insoluble explique sans doute ses apparentes difficultés à trouver un Premier ministre cochant toutes les cases. Deux femmes ont ainsi déjà refusé le poste, selon la presse.
Approchée au lendemain du second tour, Véronique Bédague, ex-directrice de cabinet du Premier ministre Manuel Valls devenue DG du groupe immobilier Nexity, n'a pas donné suite, selon une information du Parisien confirmée à l’AFP. Tout comme la présidente du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault, qui a affirmé au HuffPost qu’il lui aurait été impossible de défendre la retraite à 65 ans.
La quête se poursuit donc. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé, mercredi 4 mai, que Jean Castex resterait à Matignon au moins jusqu’au 13. En attendant, ce dernier s’impatiente. "Ce n'était pas le deal", aurait-il répondu, selon L’Opinion, à la proposition d’Emmanuel Macron de rester en poste jusqu'aux législatives.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
APRÈS LA PRÉSIDENTIELLE 3/3Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
Union de la gaucheLégislatives 2022 : le PS adopte l'accord historique avec LFI
Après la présidentielleMacron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
Le Figaro
Ramsay renonce à acheter six centres de santé à la Croix-Rouge
Olivia DétroyatINFO LE FIGARO - Après un an de négociations, il estime que les conditions ne sont pas réunies pour leur retour à l’équilibre.
Coup de tonnerre dans le système de soins de ville. En négociations exclusives depuis plus de six mois pour céder à Ramsay Santé ses six centres de santé franciliens, la Croix-Rouge française va devoir repartir en chasse d’un acquéreur. Selon nos informations, le candidat qu’elle avait choisi, un poids lourd de l’hospitalisation privée et des centres de soins primaires (350 établissements en Europe, dont 130 en France) réalisant 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et coté en Bourse, a mis un terme cette semaine aux discussions. Le projet prévoyait la reprise de deux centres de santé à Paris, quatre dans les Hauts-de-Seine (Boulogne-Billancourt, Antony, Meudon, Villeneuve-la-Garenne) et d’un centre d’information et de dépistage.
À lire aussiKKR prépare une OPA sur le groupe de santé Ramsay
Ce coup d’arrêt est une surprise, les deux parties discutant depuis plus d’un an. Ramsay Santé s’était engagé, lors de l’entrée en négociations exclusives, à reprendre tous les sites et leurs 130 salariés. Il voyait là l’opportunité de développer des centres de soins primaires en France, une des priorités stratégiques qu’il s’était fixées en 2019.
Las, après des mois de discussions, les négociations se sont tendues mi-avril. Chez Ramsay Santé, on évoque des raisons à la fois sociales, mais aussi «économiques et immobilières», sans plus de précision sur les motifs du retour en arrière. «Sur ces centres en sous-activité, il fallait impérativement recruter des professionnels, et plus que doubler l’activité pour arriver à trouver un équilibre, explique un proche du dossier. Or nous sentions sur ce dossier une réticence au changement.»
36 millions d’euros de déficit
Ce projet de reprise avait, en effet, soulevé des craintes chez certains salariés. Il avait aussi fait resurgir les débats récurrents entre, d’une part, les partisans d’un système de soins associatif et non lucratif et, d’autre part, ceux plus enclins à pousser la privatisation de l’offre de soins par des opérateurs comme Ramsay.
Chez Ramsay Santé, on confirme que les études poussées menées pendant la période de négociations exclusives (auprès des mairies, des salariés, des ARS…) ont contribué à «modifier la perception initiale de la situation de ces centres de santé, et de l’intérêt du dossier». Le groupe soulignait auprès de ses interlocuteurs la nécessité d’embaucher pour prendre plus de patients, jusqu’ici trop peu nombreux au regard des capacités d’accueil.
Ramsay s’était engagé à rester en secteur 1, mais nous attendions encore des précisions sur les contours de l’offre de soins proposée, notamment en termes de médecins généralistes, dont nous manquons
Certaines municipalités (Meudon, Villeneuve-la-Garenne…) avaient exprimé leurs craintes sur le désengagement de la Croix-Rouge de la gestion de ces centres ; et rappelé leur attention portée à l’impact de l’arrivée d’un gestionnaire privé. Et ce notamment dans des zones où les besoins de soins accessibles sont importants, ce qu’assurait la Croix-Rouge française avec des tarifs conventionnés de secteur 1 dans ses centres.
«Ramsay s’était engagé à rester en secteur 1, mais nous attendions encore des précisions sur les contours de l’offre de soins proposée, notamment en termes de médecins généralistes, dont nous manquons», précise Denis Larghero, maire de Meudon et vice-président du Grand Paris Seine Ouest.
À lire aussiHôpitaux privés: Ramsay en passe de racheter le britannique Spire
La reprise par Ramsay Santé abandonnée, le plus grand flou refait surface sur la viabilité de ces établissements, «en fort déficit cumulé depuis dix ans», comme l’a reconnu la Croix-Rouge. Selon nos informations, ce déficit dépasserait 36 millions d’euros. Une charge que l’association créée par Henry Dunant en 1864 ne peut pas assumer. Contactée vendredi, la Croix-Rouge n’a pas fait de commentaire. Pourrait-elle se retourner vers d’autres candidats ayant manifesté leur intérêt il y a un an? Sera-t-elle contrainte de les fermer? De son côté, Ramsay maintient son projet de déployer «une centaine de centres de soins primaires» d’ici cinq ans. Plusieurs ouvertures sont attendues d’ici fin 2022, notamment à Argenteuil ou Oyonnax.
Ukraine : «d'autres banques russes sortiront de Swift», dit le chef de la diplomatie de l'UE
Plusieurs sources diplomatiques européennes avaient indiqué ce week-end que la plus importante banque russe, la Sberbank, qui représente 37% du marché, devait ainsi être exclue de Swift.
Regarder la vidéoThales devient leader européen de l’entraînement militaire
Le groupe achète Ruag Simulation & Training, filiale du groupe aérospatial et défense suisse Ruag.
Inflation : les prix dans les supermarchés vont-ils bien continuer à augmenter ?
LA VÉRIFICATION - Revenant sur la hausse des prix, le patron de Système U juge que «nous n'en sommes qu'à la moitié du chemin». Vraiment ?
France24 - Monde
Législatives au Royaume-Uni : les conservateurs vers un revers électoral
Publié le : 06/05/2022 - 05:55Modifié le : 06/05/2022 - 22:46
FRANCE 24
Suivre
Selon des résultats quasi complets, les conservateurs perdent une dizaine de conseils et plus de 400 sièges, au profit du Labour mais aussi des libéraux-démocrates. Ce scrutin, dont les résultats définitifs sont attendus vendredi, avait valeur de test pour le Premier ministre, Boris Johnson. En Irlande du Nord, les premiers décomptes donnent une nette avance du Sinn Fein. Un tournant historique les nationalistes.
Le parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson, affaibli par les scandales, a essuyé, vendredi 6 mai, de lourdes défaites à Londres, lors d'élections locales qui laissent également augurer un tournant historique en Irlande du Nord.
Au total, selon des résultats quasi complets, les conservateurs perdent une dizaine de conseils et plus de 400 sièges, au profit du Labour mais aussi des libéraux-démocrates, qui progressent fortement.
En Écosse, le parti nationaliste SNP se renforce, suivi par les travaillistes qui ont ravi la deuxième place aux conservateurs. Le Labour reste premier au Pays de Galles.
Boris Johnson a évoqué des résultats "mitigés", mais s'est dit déterminé à rester en place pour s'attaquer notamment à la perte de pouvoir d'achat des Britanniques.
Enhardi par les résultats à Londres, le chef du parti travailliste Keir Starmer a salué un "tournant" avant les législatives prévues en 2024.
Pour la BBC, l'expert en élections John Curtice a souligné que le Parti conservateur était à son point bas électoral depuis la victoire triomphale de Boris Johnson en 2019.
En Irlande du Nord, les indépendantistes du Sinn Fein, partisans de la réunification avec l'Irlande, arrivent largement en tête, selon des résultats encore partiels, laissant entrevoir un séisme politique dans la province.
"Partygate" contre "Beergate"
Bien que marqués traditionnellement par des enjeux très locaux et une faible participation, ces élections jaugent, pour la première fois, les effets du scandale des fêtes à Downing Street pendant les confinements, une affaire qui a valu à Boris Johnson d'être sanctionné par une amende.
Au pouvoir depuis 12 ans, les conservateurs se voient aussi reprocher leur soutien insuffisant à des ménages étranglés par l'inflation, qui devrait culminer cette année à plus de 10 %, selon la banque centrale.
Le président du parti conservateur, Oliver Dowden, s'est efforcé de tempérer, mettant ces "résultats difficiles" dans la droite ligne de ce que l'on peut attendre d'un scrutin qui intervient à mi-mandat.
La popularité de Boris Johnson, 57 ans dont bientôt trois à Downing Street, s'est effondrée après le "partygate". Il a pour l'instant traversé la tempête, mettant en avant son rôle moteur dans le soutien occidental à l'Ukraine, et se dit déterminé à rester au pouvoir et mener la bataille des prochaines législatives en 2024.
Le Labour, principal parti d'opposition, espère bien tirer profit de ses faiblesses. Mais Keir Starmer, qui a plusieurs fois appelé Boris Johnson à la démission, est à son tour visé par une enquête de police, soupçonné d'avoir enfreint les règles sanitaires pour avoir partagé bières et currys avec son équipe fin avril 2021 avant une législative partielle.
Risque de paralysie
En Irlande du Nord, où sont renouvelés les 90 élus de l'assemblée locale de Stormont, les premiers décomptes - qui se prolongeront samedi - donnent une nette avance du Sinn Fein, avec 16 des 29 sièges déjà déclarés à 19h15 GMT, contre 4 pour les unionistes du DUP.
Ce serait la première fois que ce parti prônant la réunification avec la République d'Irlande arriverait en tête de l'Assemblée locale en cent ans d'histoire de la province britannique, sous tensions depuis le Brexit.
Réélue, sa vice-présidente Michelle O'Neill a évoqué sur Twitter une "élection du vrai changement".
This is the election of a generation, it is time for real change! pic.twitter.com/4EpL1mkIw0
May 6, 2022À relire : L'Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives
Une victoire du Sinn Fein, l'ex-vitrine politique de l'organisation paramilitaire Armée républicaine irlandaise (IRA), propulserait sa vice-présidente, Michelle O'Neill, au poste de cheffe du gouvernement local, qui doit être dirigé conjointement par nationalistes et unionistes en vertu de l'accord de paix de 1998.
Elle amorcerait une possible redéfinition du Royaume-Uni : le parti prône une réunification avec la République d'Irlande, même s'il a relégué cette revendication au second plan au profit des questions sociales. Le score du centre non-aligné sera également scruté.
Le risque d'une paralysie politique plane. Le chef des unionistes du DUP, Jeffrey Donaldson, a répété que sa formation refuserait de participer à un nouvel exécutif si le gouvernement britannique refusait d'agir face aux difficultés posées par les contrôles douaniers post-Brexit, qui selon les unionistes menacent la place de la province au sein du Royaume-Uni.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Analyse
L'Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives
Brexit : le Premier ministre nord-irlandais jette l'éponge moins d'un an après sa nomination
Irlande du Nord : Boris Johnson persiste pour renégocier des mesures post-Brexit
France24 - Monde
À Cuba, l'explosion d'un hôtel emblématique de La Havane fait des dizaines de morts
Publié le : 06/05/2022 - 21:46Modifié le : 07/05/2022 - 07:10
FRANCE 24
Suivre
Des dizaines de personnes ont été tuées dans l'explosion qui a partiellement détruit l'hôtel Saratoga de La Havane, à Cuba. L'accident, "provoqué par une fuite de gaz" selon la présidence, a également fait plusieurs dizaines de blessés.
Au moins 22 personnes ont été tuées, une cinquantaine de blessées, vendredi 6 mai, après la forte explosion qui a partiellement détruit vendredi l'hôtel Saratoga, dans le centre de la capitale cubaine, probablement due à une fuite de gaz.
Quatre cadavres ont été sortis des décombres en début de soirée, a indiqué le journal télévisé, une heure après l'annonce d'un bilan officiel faisant état de 18 décès, dont un enfant, et plus de 50 blessés.
Les autorités ont affirmé que des survivants se trouvaient sous les décombres et ont envoyé une brigade canine pour les chercher, notamment une femme avec laquelle les secouristes ont été en contact.
Un peu plus tôt, Miguel Garcia, le directeur de l'hôpital Calixto Garcia où une partie des blessés sont soignés, avait signalé que onze d'entre eux se trouvaient "dans un état extrêmement grave".
"Un enfant de deux ans est en train d'être opéré d'une fracture du crâne", avait quant à lui indiqué Miguel Hernan Estévez, directeur de l'hôpital Hermanos Almejeiras.
🚨🚨🚨🚨El presidente @DiazCanelB está en el Hotel Saratoga, donde ocurrió una fuerte explosión este mediodía.Lo acompañan el primer ministro @MMarreroCruz y el presidente de la @AsambleaCuba, Esteban Lazo. pic.twitter.com/mInh8FJIca
May 6, 2022De son côté, le premier secrétaire du Parti communiste à La Havane, Luis Antonio Torres Iribar, avait précisé à la mi-journée que "13 personnes (étaient) portées disparues" et estimé "possible que d'autres personnes soient coincées" sous les décombres.
Aucun étranger ne figure apparemment parmi les victimes, selon les autorités.
Emblématique établissement de la vieille Havane avec sa façade verte, l'hôtel, en travaux, était fermé depuis deux ans aux touristes.
Seuls se trouvaient à l'intérieur des ouvriers et des employés en train de préparer sa réouverture, prévue à partir du 10 mai.
"D'après les premières constatations, l'explosion a été provoquée par une fuite de gaz", est-il précisé sur le compte Twitter de la présidence cubaine.
Selon le responsable du quartier historique de la capitale cubaine Alexis Costa Silva, cité par le média d'État Cubadebate, une bombonne de gaz liquide était en train d'être changée dans l'hôtel.
Le cuisinier a senti une odeur de gaz et a découvert une fissure dans le tuyau et c'est ce qui a provoqué l'explosion.
"Ce n'était ni une bombe, ni un attentat, c'est un regrettable accident", a déclaré le président Miguel Diaz-Canel, arrivé sur place peu après, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur les réseaux sociaux qui évoquaient les attentats à la bombe survenus dans plusieurs hôtels dans les années 1990, commandités par des exilés cubains.
"Une terrible explosion"
Washington, par l'intermédiaire du porte-parole du département d'État Ned Price, a transmis ses "sincères condoléances à toutes les personnes touchées par la tragique explosion".
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué sur Twitter avoir parlé avec le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez "pour m'intéresser à la situation après l'explosion à La Havane et lui transmettre mes condoléances et ma solidarité avec le peuple cubain".
Nicolas Maduro, président du Venezuela, proche allié de Cuba, a appelé son homologue cubain pour exprimer ses condoléances: "Le peuple cubain reçoit la solidarité et le soutien de tous les peuples du monde et en particulier du peuple bolivarien du Venezuela".
Les quatre premiers étages de l'hôtel Saratoga, classé 5 étoiles avec ses 96 chambres, ses deux restaurants et sa piscine sur le toit, ont été soufflés dans l'explosion, survenue vers 11 h (15 h GMT) et le sol était jonché de débris et de morceaux de verre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelques minutes après la déflagration, un épais nuage de fumée et de poussière s'étendait sur l'avenue du Prado, où se trouve cet établissement, à deux pas du célèbre Capitole.
Il y a eu "une énorme" explosion et "un nuage de poussière qui est arrivé jusqu'au parc (en face de l'hôtel, NDLR), beaucoup de gens sont sortis en courant", a témoigné à l'AFP Rogelio Garcia, conducteur d'un vélotaxi qui passait devant le Saratoga au moment du drame.
"Il y a eu une terrible explosion et tout s'est écroulé", a aussi raconté une femme, le visage couvert de poussière, qui n'a pas voulu donner son nom.
Une dizaine d'ambulances et cinq véhicules de pompiers ont été mobilisés, a constaté l'AFP. En fin d'après-midi, le camion-citerne a été évacué tandis qu'un engin dégageait peu à peu les gravats.
Plusieurs véhicules ont été détruits à proximité de cet hôtel connu pour avoir hébergé ces dernières années plusieurs célébrités dont Mick Jagger, Beyoncé et Madonna.
Construit en 1880 pour y abriter des magasins, l'immeuble avait été transformé en hôtel en 1933 et rénové afin d'en faire établissement de luxe en 2005.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Au Ghana, l'accident d'un camion d'explosifs fait de nombreux morts
Au Burkina Faso, une explosion sur une mine artisanale fait plusieurs dizaines de morts
Allemagne : deux morts et plusieurs disparus après une explosion sur un site de gestion de déchets
L'Humanité
Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
sciencesplanète mars France24 - Monde
La Corée du Nord tire un nouveau missile balistique, Washington s'attend à un essai nucléaire
Publié le : 07/05/2022 - 09:37
FRANCE 24
Suivre
La Corée du Nord a lancé un nouveau missile balistique samedi, trois jours avant l'entrée en fonction du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a promis de durcir le ton contre le régime de Kim Jong-un.
La Corée du Nord a tiré, samedi 7 mai, un missile mer-sol balistique, a annoncé l'état-major de l'armée sud-coréenne, quelques heures après la mise en garde des États-Unis sur la possibilité d'une reprise des essais nucléaires par Pyongyang dans les prochaines semaines.
Il s'agit de la 15e démonstration de force cette année pour ce pays doté de l'arme nucléaire qui a aussi lancé un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017.
Ce nouveau lancement intervient avant l'entrée en fonction mardi du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, favorable au rapport de forces avec le Nord, et accentue les craintes d'une escalade.
Le département d'État américain a prévenu vendredi qu'un essai nucléaire pourrait avoir lieu "dès ce mois-ci", s'appuyant sur l'imagerie satellite.
>> À (re)lire : "Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?"
"Nos militaires ont détecté vers 14 h 07 (5 h 07 GMT) qu'un missile balistique de courte portée présumé être un SLBM a été tiré depuis la mer au large de Sinpo, Hamgyong du Sud", a déclaré samedi l'état-major de l'armée sud-coréenne dans un communiqué.
Sinpo est une importante base navale de Corée du Nord. Des images satellite ont pu y montrer dans le passé la présence de sous-marins.
Selon les garde-côtes japonais, qui citent leur ministère de la Défense, Pyongyang a lancé un objet "susceptible d'être un missile balistique".
La semaine dernière, à l'occasion d'un grand défilé militaire, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'est engagé à développer ses forces nucléaires "le plus rapidement possible" et a mis en garde contre d'éventuelles frappes "préventives", évoquées par le futur président sud-coréen, Yoon Suk-yeol.
Vendredi, Washington, par la voix de la porte-parole de la diplomatie Jalina Porter, a prévenu que Pyongyang "prépare le site d'essais de Punggye-ri et pourrait être prêt à y mener un test dès ce mois-ci, ce qui serait son septième essai" nucléaire.
"Cette analyse est cohérente avec les déclarations publiques récentes faites pas la Corée du Nord elle-même", a-t-elle ajouté, assurant que le gouvernement américain l'avait partagée avec ses alliés et allait "poursuivre" son "étroite coordination avec eux".
Course à l'armement
Le président américain Joe Biden doit se rendre ce mois-ci au Japon et en Corée du Sud, où les inquiétudes à propos de Pyongyang seront au menu des discussions.
Le denier tir de missile pourrait être lié à cette visite ou à l'investiture mardi de Yoon Suk-yeol, qui a promis une ligne inflexible face au Nord.
"Au lieu d'accepter les invitations au dialogue, le régime de Kim semble préparer l'essai d'une ogive nucléaire tactique", avance Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul.
La Corée du Nord avait mené six essais nucléaires avant d'engager un diplomatie de haut rang avec les États-Unis, le président américain de l'époque Donald Trump rencontrant quatre fois Kim Jong Un.
"Un septième essai nucléaire serait le premier depuis septembre 2017 et alimenterait les tensions sur la péninsule coréenne, ce qui accroîtrait les dangers d'erreur de calcul et de mauvaise communication entre le régime de Kim et la future administration Yoon", a ajouté Leif-Eric Easley.
Une politique de dialogue sans succès
La Corée du Sud possède une capacité d'armements conventionnels supérieure à celle de son voisin du Nord et Yoon Suk-yeol a demandé le déploiement d'un plus grand nombre de moyens militaires américains.
La Corée du Sud a testé en 2021 son propre missile mer-sol balistique, devenant l'un des rares pays à maîtriser cette technologie. Elle a aussi dévoilé un missile de croisière supersonique, soulignant une course à l'armement dans la péninsule.
Mercredi, Pyongyang a lancé ce que Séoul et Tokyo ont décrit comme un missile balistique, mais les médias d'État nord-coréens, qui rapportent d'ordinaire les essais d'armement, n'en ont pas parlé.
Hong Min, chercheur à l'Institut coréen pour l'unification nationale, pensait samedi "que le lancement d'aujourd'hui est similaire à celui du missile balistique de mercredi".
"Il semble que le Nord mène une série de tests pour atteindre ses objectifs stratégiques", a-t-il ajouté.
Les négociations visant à convaincre Kim Jong Un d'abandonner les armes nucléaires n'ont rien donné.
Pendant cinq ans, le président sud-coréen Moon Jae-in a mené une politique de dialogue avec Pyongyang, mais selon son successeur, cette approche "servile" a été un échec patent.
Selon les analystes, Kim Jong Un pourrait vouloir prévenir, par cette série de tests, qu'il n'est pas ouvert à un dialogue avec le nouveau gouvernement.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
La Corée du Nord exhibe un missile balistique et promet de renforcer son arsenal nucléaire
La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques
Corée du Nord : Kim Jong-un menace d'un recours "préventif" à l'arme nucléaire
Le Figaro
Crédit immobilier: quelle stratégie adopter selon votre profil?
Valérie Valin-SteinNOS CONSEILS - Si les conditions d’emprunt sont de plus en plus restrictives, les taux restent encore bas. Aussi faut-il faire preuve d’astuce et de persévérance pour pouvoir encore en profiter.
Face à la hausse des taux qui s’amorce et au durcissement des conditions d’octroi des crédits consécutifs aux nouvelles règles dictées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), vous devrez parfois, pour emprunter, faire preuve de pugnacité mais aussi d’originalité ; par exemple, en traquant les «petits» prêts tels que ceux d’Action Logement ou des collectivités locales qui pourront vous aider à boucler votre opération immobilière. Une certitude, ne différez pas votre projet, car les taux restent encore bas… pour le moment du moins.
• Comment bien emprunter pour un premier achat?
Si vous êtes primo-accédant, il va falloir peaufiner votre image d’«emprunteur idéal». Tout d’abord en disposant d’au moins 10 % d’apport personnel. Un seuil qui peut, parfois, être revu à la baisse. «Si vous avez moins de 30 ans et que vous ne travaillez que depuis deux ou trois ans, certaines banques acceptent un apport de 5 %. En revanche, si vous avez 40 ans, que vous touchez 5000 € par mois et que vous n’avez pas mis un sou de côté, cela peut être rédhibitoire», avertit Sandrine Allonier, directrice de la communication de Vousfinancer.com. Prudence, également, en ce qui concerne la gestion de vos comptes dans le semestre qui précède la demande de prêt: s’ils sont mal tenus (découverts, dépenses inconsidérées…), le crédit peut vous être refusé. Et ce même si les critères de solvabilité sont remplis.
À lire aussiCrédit immobilier: leur dossier a été refusé malgré un faible endettement
Pour alléger le coût total de votre emprunt, n’hésitez pas à faire le plein de prêts aidés. Outil parfait, le prêt à taux zéro (PTZ) permet, sous condition de ressources, d’emprunter jusqu’à 138.000 € sans intérêts. Si vous êtes salarié du secteur privé, vous êtes peut-être éligible au Prêt accession d’Action Logement, qui peut atteindre 40.000 € à 0,5 %. Enfin, faites le tour des aides des collectivités locales à destination des primo-accédants. Par exemple, Marseille accorde un chèque premier logement de 2000 à 4000 €. À Toulouse, le pass accession toulousain (PAT) permet d’emprunter de 6000 à 10.000 € sans intérêts.
• Et si vous êtes secundo-accédant?
Les règles sont un peu moins strictes. D’une part, vous avez déjà démontré votre capacité à rembourser un prêt immobilier et, d’autre part, la vente de votre logement va vous permettre de vous constituer l’apport personnel, qui fait souvent défaut aux primo- accédants. En revanche, vous allez être confronté à ce dilemme: faut-il vendre avant d’acheter ou l’inverse? Opter pour cette dernière stratégie implique de passer par un prêt relais dit «adossé» ou «d’acquisition», qui est le plus courant. Il est utilisé lorsque le prix du bien que vous achetez est plus élevé que celui que vous vendez et que vous devez souscrire un crédit pour le financer.
Vous remboursez des mensualités proportionnelles à votre capacité d’endettement. La partie «relais» du prêt (la somme avancée correspondant à 70 %, en moyenne, de la valeur du bien à vendre) doit être remboursée dans les 24 mois. Si vous avez toujours un emprunt en cours sur le premier bien, la banque met en place un prêt relais unique qui reprend le prêt en cours de remboursement et le nouveau. Si votre ratio d’endettement ne permet pas ce montage, il faudra faire racheter le capital restant dû par une banque pour lisser l’ensemble des mensualités. Attention, cela induit un allongement de la durée du prêt, une solution par définition coûteuse.
• Vous réalisez un investissement locatif?
Comme les primo-accédants, les investisseurs qui souhaitent se constituer un patrimoine locatif sont très pénalisés par l’une des contraintes du HCSF, à savoir un taux d’endettement maximal de 35 %. «S’ils paient un crédit important pour leur résidence principale, leur dossier ne passe pas», confirme Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Cela dit, les établissements conservent des marges de manœuvre. Pour évaluer le montant de vos ressources, certains vont retenir les loyers pour 90 % ou 100 % de leur valeur ou alors intégrer les primes et les revenus exceptionnels.
À lire aussiLes Français se ruent à nouveau sur les produits d’épargne immobilière
Autre solution: investir à travers une société civile immobilière soumise à l’impôt sur les sociétés. Les professionnels considèrent que cela permet d’échapper en partie aux règles d’endettement et, dans tous les cas, à la contrainte du taux d’usure (taux au-delà duquel il est interdit de prêter), car vous n’êtes plus considéré comme un emprunteur particulier (Cass. 1re civ. n° 20-18.642 du 8.9.21).
» Découvrez nos ouvrages pratiques pour gérer au mieux vos placements et votre argent ici .
Crédit immobilier : est-il encore possible d'emprunter sans apport?
NOS CONSEILS - En deux ans, le taux d'apport moyen exigé a quasiment doublé. De quoi craindre un blocage du marché immobilier.
Impôts 2022 : délai, date, nouveautés... tout savoir sur votre déclaration de revenus
Quand déclarer ses revenus ? Comment faire sa déclaration ? Dans quels délais ? Est-il encore possible de déclarer ses revenus sur papier ? Le point sur le mode d'emploi de la campagne d'imposition 2022.
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani France24 - Monde
Côte d'Ivoire : inquiétude autour des préparatifs de la CAN-2023
Publié le : 07/05/2022 - 09:35
Hanane FERDJANI
Au lendemain de l’élection d’Idriss Diallo à la tête de la Fédération ivoirienne de football, les yeux sont désormais rivés sur les préparatifs de la CAN-2023 qui doit se tenir du 23 juin au 23 juillet 2023 en Côte d’Ivoire. Cette élection a scellé une querelle de succession qui aura déchaîné les passions parmi les amateurs du ballon rond. Et si le nouveau président et son rival Didier Drogba ont promis de travailler de concert, le spectre d’un report de la compétition plane sur le comité d’organisation.
"Je passe souvent devant ce stade les matins. Il est sur mon chemin", explique Idrissa Touré, les yeux rivés sur l’ouverture de palissade en tôle laissant entrevoir le "Félicia" en plein travaux.
L'étudiant d'une vingtaine d'années observe, dubitatif, les ouvriers du chantier entrer et sortir à la hâte pour déposer des tas de fers à béton à l’intérieur du site, jonché d'amas de terre rouge. Du matin au soir, depuis deux ans, ils sont à pied d'œuvre.
Les travaux de rénovation du stade Félix-Houphouët-Boigny situé en plein cœur d’Abidjan ont été officiellement lancés en 2020. L’objectif est de passer d’une capacité de 35 000 à 40 000 spectateurs.
Mais à moins de neuf mois de la date prévue de livraison des infrastructures sportives où se tiendront les matches de la Coupe d'Afrique des nations 2023 en Côte d’Ivoire, l’état d'avancement de ce chantier inquiète.
Déjà 500 milliards de francs CFA investis
"À vue d’œil, ça n'avance pas assez vite. Je pense que le temps imparti est trop court. Je ne pense pas qu’ils finiront à temps", prédit Idrissa, amateur de football qui suit de près l’actualité de la CAN.
Sur place, il est impossible d’obtenir de plus amples informations. Le chef de chantier, un employé de la société portugaise Mota Engil chargée des travaux, n’est pas autorisé à s’exprimer sur l’avancement des travaux.
Selon les derniers chiffres annoncés à la fin du mois de mars par la directrice de l’Office national du sport (ONS), Mariam Koné, le taux de réalisation des travaux de réhabilitation du stade Félix Houphouët Boigny était de l’ordre de 25 %.
Cette dernière a néanmoins soutenu que la date butoir du 31 décembre serait respectée, car "des actions sont menées au plus haut niveau de l’État pour accompagner l’entreprise dans son projet, de sorte que les choses avancent de la meilleure des façons possibles."
L'État ivoirien a déjà investi 500 milliards de francs CFA, soit 762 millions d’euros, dans les installations sportives, d’hébergement ainsi que connexes : voirie, aéroportuaires et plateaux techniques sanitaires.
Des infrastructures qui seront toutes livrées à temps, a assuré le chef de l’État, Alassane Ouattara, lors de la visite officielle de Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football (CAF), à Abidjan, au début du mois d’avril.
Patrice Motsepe s’était alors dit "rassuré" par l’avancée des travaux, tout en précisant qu’il restait "quelques problèmes encore à régler."
D’après les dernières informations fournies par l’ONS, trois des six stades en construction ou en rénovation sont quasiment terminés, à savoir Ebimpé en banlieue d'Abidjan, Bouaké et Yamoussoukro. Les stades de San Pedro et de Korhogo sont quant à eux achevés à près de 70 %.
Lutte de pouvoir
De son côté, la CAF a inauguré il y a quelques semaines un bureau permanent à Abidjan pour accompagner le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CoCAN) 2023.
Mais la présence d’une antenne permanente de l’instance africaine de football en Côte d’Ivoire ne fait pas l’unanimité au moment où la Fédération ivoirienne de football (FIF), mise sous tutelle en décembre 2020, a retrouvé son indépendance avec l’élection d’Idriss Diallo à sa tête le 23 avril dernier.
L’élection du nouveau président de cette fédération cristallisait les tensions depuis 2020. Elle avait plusieurs fois été reportée en raison de désaccords autour du système de parrainage pour les candidats. Un système qui ne permettait initialement pas à Didier Drogba d’intégrer la course. Un comité de normalisation mis en place par la Fédération internationale de football association (FIFA) avait en fin de compte permis à l’ancienne star du ballon rond de se porter candidat. Mais il avait peu convaincu les votants, parmi lesquels de nombreux présidents de clubs locaux, qui accusaient en outre la FIFA et la CAF d’ingérence.
"Cette élection arrive à point nommé. Il fallait que ces querelles intestines s’apaisent. Il faut que la Côte d’Ivoire montre un visage d’hospitalité et de sérieux au reste du monde," estime Serge Dakoury, journaliste sportif à la Radio Télévision ivoirienne (RTI).
Pour autant, une autre lutte de pouvoir se joue autour de l’organisation de la CAN-2023. Celle-ci oppose le ministère des Sports au CoCAN, mis en place sur décret présidentiel.
Cela fait plusieurs mois que le Comité dénonce un sabotage de ses activités par le ministère des Sports qui aurait établi une ligne de communication directe avec la CAF. Conformément à son statut, le comité d’organisation devrait pourtant être l’interlocuteur principal de l’instance africaine de football au sujet de la CAN. De son côté, le ministère justifie ses interventions par la nécessité d’avancer rapidement dans les préparatifs afin de respecter les délais de livraison des infrastructures.
Il semble que la CAF ait quant à elle décidé de garder un œil attentif sur les préparatifs, à neuf mois du coup d’envoi de la compétition. "Des expériences malheureuses survenues bien avant que la Côte d’Ivoire ne soit sélectionnée comme pays hôte ont amené la CAF à faire preuve de plus de vigilance. Il y va de sa crédibilité et de son image" après les multiples reports de la CAN au Cameroun, conclut Serge Dakoury.
La CAN-2023 aura lieu du 23 juin au 23 juillet 2023 en Côte d’Ivoire.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
CAN-2023 : le patron du football africain "rassuré" par les infrastructures ivoiriennes
TIRAGE AU SORTCAN-2023 : les groupes des éliminatoires sont connus
Sénégal : une marée humaine dans les rues de Dakar pour accueillir les héros de la CAN-2022
Le Figaro
Accidents mortels au travail : la France est-elle «championne de l'hécatombe» en Europe ?
Wladimir Garcin-BersonLA VÉRIFICATION - Dans un tweet, Jean-Luc Mélenchon a critiqué les manquements de l'Hexagone en matière de santé au travail. À raison ?
LA QUESTION. La France, «championne de l'hécatombe» ? Quelques jours après le second tour de l'élection présidentielle, en pleine campagne pour les législatives, Jean-Luc Mélenchon continue de mettre l'exécutif sous pression. Le chef de file des Insoumis, qui compte bien devenir «premier ministre» d'Emmanuel Macron en lui imposant une cohabitation, déroule ses propositions.
À lire aussiLégislatives 2022: dans les coulisses d’un accord imminent à gauche
Sur Twitter, jeudi dernier, le député est revenu sur la question de la santé au travail, dénonçant les manquements de l'Hexagone. «La France est championne de l'Hécatombe : 1200 morts du travail par an», s'est-il insurgé. S'appuyant sur deux graphiques réalisés à partir des données de la Commission européenne, le candidat malheureux aux trois dernières élections présidentielles a profité de l'occasion pour promouvoir la «loi de sécurité au travail» qu'espère porter son mouvement au Parlement.
Ces chiffres et ces graphiques – issus du journal L'Humanité – ont été critiqués par certains internautes, qui s'étonnaient de la position de la France dans ces classements. Alors, l'Hexagone est-il vraiment le «leader européen de la mort au travail» ? Que disent les chiffres ?
VÉRIFIONS. Commençons par dire que le chiffre de 1200 morts, cité par Jean-Luc Mélenchon, est légèrement surestimé. En 2019, année sur laquelle se fonde la comparaison européenne, l'Assurance-maladie recensait 733 accidents mortels au travail. A ce total peuvent s'ajouter 283 accidents de trajet domicile-travail et 248 maladies professionnelles, pour un total de 1264 décès. Le chiffre du député englobe donc un champ plus large que les accidents mortels du travail à proprement parler.
Revenons maintenant sur les données d'Eurostat. En 2019, 3408 accidents mortels au travail ont été recensés entre les 27 États membres de l'UE, dont un peu moins d'un quart en France et 12% en Allemagne. À noter, le périmètre de collecte est légèrement plus large que celui de la Cnam, expliquant pourquoi les statisticiens européens rapportent 803 décès en 2019, contre 733 pour l'Assurance-maladie.
L'Hexagone fait figure de mauvais élève : «en 2019, le nombre d'accidents mortels pour 100.000 personnes occupées variait de moins de 1 en Grèce, en Allemagne, en Suède et aux Pays-Bas, à 3 ou plus […] en Roumanie, en Lituanie, au Luxembourg, en Bulgarie ou en France», note le service statistique. Avec 3,53, la France présente le plus mauvais taux de l'Union, bien au-dessus de la moyenne européenne, située à 1,74.
La France a aussi vu son classement se dégrader entre 2010 et 2019. Le pays présente aussi un mauvais bilan en termes d'accidents non-mortels au travail, avec le taux d'incidence le plus élevé des 27 : 3425 en 2019, deux fois supérieur à la moyenne européenne.
Des biais méthodologiques
Ceci posé, une nuance doit être apportée : il est difficile de comparer les pays, tant leurs systèmes diffèrent. Eurostat le souligne d'ailleurs. Les résultats de certaines nations peuvent pâtir de problèmes de «sous-évaluation» ou de «sous-couverture». À l’inverse, «en France, on observe un large périmètre et une bonne performance du système de signalement en termes d'accessibilité (en ligne), d'existence de régimes spécifiques d'assurance et d'indemnisation des accidents du travail, d'existence de procédures claires d'investigation et de reconnaissance d'un cas notifié avec un délai court pour le traitement d'une demande», explique-t-on au Figaro.
Ce problème est aussi rappelé par le gouvernement : «Il y a une problématique de sous-déclaration, des pays qui, soit ont des systèmes de recueil moins robustes, soit ont des pratiques plus laxistes. C'est notamment vrai chez les pays d'Europe de l'Est», juge-t-on au cabinet de Laurent Pietraszewski, chargé de la Santé au travail. Ces différences «ne permettent pas d'avoir une vraie comparaison», estime-t-on.
La France pâtit de son sérieux, ajoute l'entourage du secrétaire d'État : en 2018, des consignes ont ainsi été données par la Cnam pour bien compter «tout ce qui relevait du malaise» au travail, comme les arrêts cardiaques. Ceci a renforcé la rigueur des déclarations tricolores, mais a aussi donné un coup de fouet aux chiffres, propulsant la France à la première place, alors qu'elle n'était que 8ème en 2018 et 10ème en 2016. «Les autres pays n'ont pas une couverture aussi large que nous», plaide-t-on. «Il est important de noter que les accidents mortels représentent un faible nombre, et que leur volatilité est plus grande», précise Eurostat, qui confirme des «améliorations méthodologiques» en France, expliquant au moins en partie les évolutions ces dernières années.
Un retard accumulé en France
Pour autant, malgré ces biais imposant la prudence, le constat global reste préoccupant. En matière de santé au travail et de qualité de vie au travail, la France est «dans la mauvaise moitié, voire le peloton de queue des pays européens», souligne le docteur Patrick Légeron. Pour le psychiatre, également fondateur du cabinet Stimulus, l'Hexagone souffre d'un triple problème, expliquant son retard accumulé. D'abord, une «faible culture de la prévention» des risques dans les entreprises. Ensuite, une «faible culture de l'évaluation» : «les risques doivent s'évaluer en amont», ce que les acteurs privés ne font pas suffisamment, indique l'expert. Enfin, les partenaires sociaux ne s'entendent pas, notamment sur le financement de la branche accidents du travail et maladies professionnelles, accentuant les manquements.
«Il est évident qu'il y a des biais, les systèmes des pays ne sont pas comparables. Mais il est dommage que l'exécutif se réfugie derrière. Ils feraient mieux de se dire qu'il y a des progrès à faire», s'étonne Patrick Légeron. Pendant des années, la France s'est focalisée sur la question de l'emploi, délaissant la question de la qualité du travail au profit de la lutte contre le chômage, remarque notre interlocuteur. «Mais ce n'est pas que ça, il y a aussi la protection de la santé, la sécurité», ajoute-t-il.
À lire aussiAccidents du travail: plus de 500 Français meurent chaque année, qui sont-ils?
Les alertes se sont multipliées ces dernières années. Remis en 2018 à Edouard Philippe, le rapport de la députée (LREM) Charlotte Lecoq soulignait ainsi une «tendance à la dégradation depuis 2005», en termes de qualité de l'environnement physique du travail. «La France fait partie des pays présentant un niveau élevé d'intensité en termes de contraintes de rythme et d'exigence émotionnelle», écrivait aussi l'élue, pour qui «les comparaisons avec les autres pays ne sont pas à l'avantage de la France». Même constat pour l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) : «la France apparaît en situation de décrochage, comparée aux autres pays de l'Union Européenne. Au final, la France est l'un des rares pays européens à combiner ainsi dans les dernières années une dégradation conjointe en matière de conditions du travail et de performance du marché du travail».
Les piètres performances françaises sont aussi soulignées par l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (Osha). Dans son enquête Esener, en 2019, l'Hexagone apparaît comme le pays où les absences dues à des accidents du travail ont le plus augmenté au cours des trois dernières années. 57% des établissements tricolores interrogés assuraient réaliser régulièrement des évaluations des risques sur le lieu du travail, contre 77% en moyenne dans l'UE. Autre exemple, un quart seulement des entreprises interrogées avaient reçu la visite de l'inspection du travail au cours des trois années précédentes, contre 43% en moyenne en Europe.
Un travail de fond doit donc être réalisé pour éviter un «décrochage» français, alors que les accidents ne baissent plus. De son côté, l'exécutif assure prendre ce sujet à bras-le-corps et défend son bilan. «On constate une baisse tendancielle significative des accidents du travail, qui touchent environ 34 personnes sur 100.000 salariés aujourd'hui contre 50 pour 100.000 dans les années 2000», relève l'entourage de Laurent Pietraszewski. Présenté fin 2021, un quatrième plan santé au travail (PST) comporte aussi des éléments sur la prévention des risques. Le docteur Légeron, lui, réclame des efforts substantiels, y compris en matière de formation des managers et en impliquant tous les acteurs. «Les dirigeants n'ont pas une vraie culture de prévention, regrette le psychiatre. Le gouvernement devrait avoir des systèmes beaucoup plus contraignants ou encourageants» pour modifier les habitudes dans les entreprises.
En résumé, «les mots de Jean-Luc Mélenchon sont un peu extrêmes, mais on est un très mauvais élève de la classe européenne», nuance le docteur Patrick Légeron. Des biais méthodologiques existent bel et bien et doivent être pris en compte, en matière de comparaison internationale. Mais, si des efforts indéniables ont été faits en France, le constat global reste celui d'un retard de l'Hexagone dans ces domaines.
En Suède, fin d'une grève inédite au sein de l'Église
L'Église de Suède, qui espère des économies de fonctionnement, a accepté mardi un accord collectif proposé par les syndicats du personnel. C'était la première fois que la Suède connaissait un appel à la grève au sein de son Église.
Laurent Berger : «Notre pays est touché par un mal profond et il a besoin de politiques publiques qui rassemblent»
Dans un entretien accordé aux Échos, le secrétaire général de la CFDT pointe la nécessité de se fixer des objectifs pour aboutir à des solutions concrètes qui améliorent la vie des travailleurs.
Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai
Pour faire face à l'inflation mais aussi pour sortir du régime d'exception instauré pendant l'épidémie de Covid, l'entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.
Regarder la vidéo New York Times - World
What Happened on Day 72 of the War in Ukraine
Ukrainian forces sought to drive back Russian invaders from two key cities in northeast Ukraine and achieve a breakthrough in what has become a grinding battle.
Marc Santora, Cora Engelbrecht and Michael Levenson
KRAKOW, Poland — Ukrainian troops, emboldened by sophisticated weapons and long-range artillery supplied by the West, went on the offensive Friday against Russian forces in the northeast, seeking to drive them back from two key cities as the war plunged more deeply into a grinding, town-for-town battle.
After weeks of intense fighting along a 300-mile-long front, neither side has been able to achieve a major breakthrough, with one army taking a few villages one day, only to lose just as many in the following days. In its latest effort to reclaim territory, the Ukrainian military said that “fierce battles” were being waged as it fought to retake Russia-controlled areas around Kharkiv in the northeast and Izium in the east.
The stepped-up combat came as the White House announced on Friday that President Biden would meet virtually on Sunday with President Volodymyr Zelensky of Ukraine and the leaders of the G7, which includes Britain, Canada, France, Germany, Italy, Japan and the United States.
Additionally, President Biden is sending a new security package to Ukraine worth $150 million, according to an administration official, who says it will include 25,000 artillery rounds, counter-artillery radars, jamming equipment and other field equipment.
Jen Psaki, the White House press secretary, noted that the leaders would convene as President Vladimir V. Putin of Russia prepares to celebrate the annual holiday of Victory Day on Monday with military parades and speeches commemorating the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany.
The holiday has intensified fears in Ukraine and some Western capitals that Mr. Putin could exploit the occasion to expand his Feb. 24 invasion, after his initial drive failed to rout the Ukrainian military and topple the government.
“While he expected to be marching through the streets of Kyiv, that’s actually not what is going to happen,” Ms. Psaki said. She called the G7 meeting “an opportunity to not only show how unified the West is in confronting the aggression and the invasion by President Putin, but also to show that unity requires work.”
Ukraine on Friday urged civilians to brace for heavier assaults ahead of Victory Day in Russia, warning them to avoid large gatherings and putting in place new curfews from Ivano-Frankivsk in the west to Zaporizhzhia in the southeast.
Ukrainian police forces were also placed on heightened alert ahead of the holiday, which will be commemorated in Russia with military parades in Moscow and hundreds of other cities.
Vadym Denysenko, an adviser to Ukraine’s Interior Ministry, warned civilians that they could risk their lives by gathering in crowded places.
“We all remember what happened at the train station in Kramatorsk,” Mr. Denysenko said on Telegram, referring to a devastating missile strike in that eastern city last month, which killed dozens of people as they crowded on railway platforms, trying the flee the invasion.
“Be vigilant,” Mr. Denysenko said. “This is the most important thing.”
The regional governor of Luhansk in eastern Ukraine, Sergei Haidai, warned that Russian forces were preparing for a “major offensive” in the next few days against a pair of eastern cities, Severodonetsk and Popsana. He assailed what he called “continued horror” in the region, where he said that the latest Russian shelling had killed two people and destroyed dozens of houses.
The pace of Russian missile strikes across Ukraine has been intensifying in recent days as Moscow tries to slow the flow of Western arms across the country. But as with so many aspects of the war, uncertainty about Mr. Putin’s intentions runs deep.
There is rampant speculation that he might use the upcoming holiday to convert what he calls a “special military operation” into an all-out war, which would create a justification for a mass mobilization of Russian troops and set the stage for a more broad-ranging conflict. Kremlin officials have denied any such plans. But they also had denied plans to invade Ukraine.
Ukrainian officials have said that a military draft in Russia could provoke a backlash among its citizens, many of whom, polls show, still view the war as a largely distant conflict filtered through the convoluted and sometimes conflicting narratives provided by state-controlled media.
“General mobilization in Russia is beneficial to us,” Oleksei Arestovych, an adviser to Mr. Zelensky’s chief of staff, said during an interview on Ukrainian television this week. “It can lead to a revolution.”
Some Western analysts speculate that Mr. Putin may instead point to the territory that Moscow has already seized in eastern Ukraine to bolster his false claims that Russia is liberating the region from Nazis.
The Pentagon, for its part, has avoided stoking speculation about Mr. Putin’s Victory Day plans.
“What they plan to do or say on Victory Day, that’s really up to them,” John F. Kirby, the Pentagon spokesman, said on Thursday. “I don’t think we have a perfect sense.”
Fears that Russia could intensify its assault came as the United Nations Security Council adopted a statement on Friday supporting efforts by the U.N. secretary general, António Guterres, to broker a diplomatic resolution to the war.
The statement, initiated by Mexico and Norway, was the first action regarding Ukraine that the council had unanimously approved since the invasion began. Russia supported the statement, which did not call the conflict a “war,” a term the Kremlin forbids.
Mr. Zelensky insisted on Friday that peace talks cannot resume until Russian forces pull back to where they were before the invasion. Still, he did not foreclose the possibility of a negotiated settlement.
“Not all the bridges are destroyed,” he said, speaking remotely at a virtual event held by Chatham House, a British research organization.
Alexey Zaitsev, a Russian Foreign Ministry spokesman, said on Friday that talks between Russia and Ukraine were “in a state of stagnation,” Russian state media reported.
Mr. Zaitsev blamed NATO countries for prolonging the war by shipping billions of dollars in arms to Ukraine, even as those countries have urged Mr. Putin to withdraw his troops.
“This leads to an extension of hostilities, more destruction of civilian infrastructure and civilian casualties,” he said.
Mr. Zelensky said that Russian propagandists had spent years fueling “hatred” that had driven Russian soldiers to “hunt” civilians, destroy cities and commit the kind of atrocities seen in the besieged southern port of Mariupol. Much of the city, once home to more than 400,000 people, has been leveled, and it has become a potent symbol of the devastation wrought by Russia in Ukraine.
Mr. Zelensky said Russia’s determination to destroy the last Ukrainian fighters holed up with desperate civilians in bunkers beneath the Azovstal steel plant in Mariupol only underscored the “cruelty” that has defined the invasion.
“This is terrorism and hatred,” he said.
On Friday, about 50 women, children and elderly people who had been trapped beneath the Azovstal plant in Mariupol were evacuated in a humanitarian convoy, according to a high-ranking Ukrainian official and Russian state media. The official, Deputy Prime Minister Iryna Vereschuk, said the evacuation had been “extremely slow” because Russian troops violated a cease-fire.
Nearly 500 people have managed to leave the Azovstal plant, Mariupol and surrounding areas in recent days with help from United Nations and the Red Cross, according to Mr. Guterres.
As the fighting drags on, concerns are growing that the war could exacerbate a global hunger crisis.
The United Nations said on Friday that there was mounting evidence that Russian troops had looted tons of Ukrainian grain and destroyed grain storage facilities, adding to a disruption in exports that has already caused a surge in global prices, with devastating consequences for poor countries.
At the same time, the organization’s anti-hunger agency, the World Food Program, called for the reopening of ports in the Odesa area of southern Ukraine so that food produced in the war-torn country can flow freely to the rest of the world. Ukraine, a leading grain grower, had some 14 million tons in storage available for export, but Russia’s blockade of the country’s Black Sea ports has prevented distribution.
“Right now, Ukraine’s grain silos are full,” said David Beasley, executive director of the World Food Program, while “44 million people around the world are marching towards starvation.”
Marc Santora and Cora Engelbrecht reported from Krakow, and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by Dan Bilefsky from Montreal, Nick Cumming-Bruce from Geneva, Rick Gladstone from Eastham, Mass., Zolan Kanno-Youngs from Washington, and Farnaz Fassihi from New York.
Photographs and Text by Finbarr O’Reilly
Among hundreds of mourners gathered in the midday sun on Friday for the joint funerals of three Ukrainian soldiers in Lviv, in western Ukraine, was Danylo Varianytsia, 21. His father Yurii Varianytsia, 53, was recently killed as battles rage in the country’s east.
Danylo, a soldier who has also been deployed in the east, identified his father’s body near the frontline after he was killed in a rocket attack.
“I felt anger and hate,” Danylo said of the moment he saw his father’s body, calling the invading Russians “monsters.”
He said that the fact his father was being buried in a military cemetery, along with two of his fallen comrades, brought some consolation.
“It comforts me because now he is here, together with us, and other soldiers,” said Danylo, who will soon head back to the frontline. “I’m not afraid to go back,” he added. “I will fight till the end.”
Advertisement
Tariq Panja
Chelsea, the Premier League soccer team whose sale was forced after the Russian oligarch who bankrolled its success was placed under crippling sanctions, will be bought by a consortium led by Todd Boehly, an American billionaire who is a part-owner of the Los Angeles Dodgers, the club said on Saturday.
The price of 2.5 billion pounds, or $3.1 billion, would be the most ever paid for a team in any sport. The sale, one of the more unusual in modern sports history, still requires the approval of the British government, which imposed the sanctions on the club’s owner, Roman Abramovich, and froze his assets, including Chelsea, in the wake of Russia’s invasion of Ukraine.
In a statement posted on its website early Saturday, Chelsea said the proceeds from the sale would be placed into a frozen British bank account, with the intention that all of the funds will eventually go to charitable causes, as Abramovich has promised.
In addition to the sale price, Chelsea said Boehly’s group had pledged to invest 1.75 billion pounds in the club, some of it for much-needed stadium renovations.
Boehly’s group is being backed by the American investment firm Clearlake and also includes Hansjorg Wyss, a Swiss businessman, and Mark Walter, a part-chairman of the Dodgers.
The decision capped two tumultuous months for Chelsea, its fans and Abramovich, who said on March 2 that he had reluctantly agreed to part with the team, just as Britain’s government was moving to impose restrictions on his fortune and his businesses.
The sale process was accelerated once the government formally froze Abramovich’s assets, part of a wider set of sanctions imposed on a group of wealthy Russians with ties to Moscow after the war in Ukraine began. The government has called Abramovich a close ally of Russia’s president, Vladimir V. Putin.
Chelsea has been in a kind of limbo ever since, operating under a special license issued by the government, which comes with strict conditions that have severely affected its business. The team is currently unable to buy or sell players in the summer transfer market, nor can it sell tickets or merchandise to its supporters. Its spending has been severely restricted, affecting everything from the team’s travel to the printing and sale of programs.
The restrictions, meant to ensure that no money flows to Abramovich, will only be lifted once the sale is completed.
Chelsea, led by Thomas Tuchel, the German coach who secured the Champions League title within months of taking over at Stamford Bridge last year, has endured on-field difficulties as it tries to navigate its new reality.
The results have been mixed: While Tuchel’s team currently is in third place in the Premier League, it was eliminated from the lucrative Champions League last month. Several players with expiring contracts have announced that they will leave at the end of the season, and until the sale is completed, Tuchel has no way to replace them.
Boehly’s group was given a week to close the deal after being chosen last week as the preferred bidder by the New York-based advisory firm Raine Group and Chelsea’s board members.
The sale was nearing a conclusion last week when it seemed to be upended, after one of Britain’s richest men, Jim Ratcliffe, announced a bid that mirrored the offer from Boehly’s consortium, after the deadline had passed. On Wednesday, Ratcliffe, who had emphasized his British credentials when making his offer, said Raine had dismissed his bid but vowed to keep fighting to secure the team.
Britain’s Treasury will have to issue a separate license for the sale to go through, with specific clauses that include a requirement that none of the sale proceeds go to Abramovich.
The buyers and Raine have discussed the possibility of the proceeds going to victims of the war in Ukraine, an idea that Abramovich raised when he said he would waive an enormous debt owed to him by the club. But it is unclear how such a transfer would work.
Abramovich invested nearly $2 billion of his personal funds during his 19-year tenure as owner, during which he covered losses of about $1 million a week as he recruited some of the best players in the world. The strategy was expensive but successful: Chelsea enjoyed the most successful period in its history, becoming a serial contender for domestic and international honors and winning five Premier League and two European Cups.
An earlier version of this article misstated the name of an investment firm founded by Todd Boehly. It is Eldridge Industries, not Eldridge Investments.
Alexandra Petri
Zelensky also said he had met with the foreign ministers of Estonia, Latvia and Lithuania in Kyiv, the Ukrainian capital, on Friday. He said they discussed how to increase pressure on Russia. In his nightly speech, he also said he had addressed Iceland’s Parliament virtually, thanking the nation for its support of sanctions against Russia.
Alexandra Petri
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine paid respect to Infantry Day, a national holiday created in 2019 that honors the “Ukrainian warriors who are the foundation of the army,” he said, adding that he had thanked service members in the morning. He also said his government was "working on diplomatic options to save our military who still remain at Azovstal," the besieged steel plant that is the last Ukrainian holdout in Mariupol.
Farnaz Fassihi
In its first unanimous action on the Ukraine war, the United Nations Security Council on Friday adopted a statement expressing “deep concern” and “strong support” for diplomatic efforts by the U.N. secretary general to find a peaceful solution.
Security Council statements must be approved by all 15 of its members, and the one adopted on Friday appeared to have averted Russia’s veto by referring to the conflict as “disputes” rather than “war” — a term Russia has essentially criminalized within its borders. Russia instead maintains that its invasion, large military deployments, massive shelling and widespread airstrikes constitute only a “special military operation.”
“I think it’s encouraging to see diplomacy is getting its place at the council, even though this is a very first initial step,” Mexico’s ambassador to the U.N., Juan Ramón de la Fuente, told reporters.
In the 10 weeks since Russia invaded, the Security Council has tried to pass two resolutions condemning Russia’s actions, demanding it withdraw troops and allow access for humanitarian aid and evacuation of civilians. But Russia, one of five permanent members of the Security Council, vetoed both.
Friday’s statement, proposed by Mexico and Norway, says: “The Security Council expresses deep concern regarding the maintenance of peace and security of Ukraine. The Security Council recalls that all Member States have undertaken, under the Charter of the United Nations, the obligation to settle their international disputes by peaceful means.”
The statement then expressed “strong support” for the efforts by the U.N. secretary general, António Guterres, to find a peaceful solution.
Mr. Guterres welcomed the statement as the first time the Security Council had spoken “with one voice for peace in Ukraine.”
“As I have often said, the world must come together to silence the guns and uphold the values of the U.N. Charter,” he said in a statement. “I welcome this support and will continue to spare no effort to save lives, reduce suffering and find the path of peace.”
Advertisement
Gaia Pianigiani
After weeks of investigation, Italian authorities announced late Friday evening that they had impounded a nearly $700 million superyacht, saying that its owner had “significant economic and business links” to “prominent elements of the Russian government.” According to U.S. officials, the prominent element is none other than Russia’s president, Vladimir V. Putin.
In recent days, the Scheherazade, as the enormous luxury ship is named, showed signs of readying to set sail, apparently aiming to leave before the Italian government could seize it. But late Friday, Italian police boarded the yacht — which is 459 feet long, with two helicopter decks, a gym and a swimming pool convertible into a dance floor — and told the crew that the ship was not going anywhere. The Italian finance ministry announced that an investigation had established that the ship’s owner, whom it did not name, was an individual that “threatened peace and international security” and that the individual’s actions amounted to the “undermining or threatening the territorial integrity, sovereignty and independence of Ukraine.”
The ministry also specified the urgency to implement the restrictions as the reason to freeze the floating, and extremely expensive, asset.
The Italian authorities, who have actively impounded villas and yachts belonging to sanctioned Russian oligarchs, said in a statement that it had impounded the ship, which is in the dry dock of the port of Marina di Carrara, on the northern coast of Tuscany, even though the person they had identified as its technical owner did not currently appear on a European sanctions list. They added that they could not name the individual until the European Council published the name, and the Italian government committee tasked with protecting the country’s financial security called for the person’s name to be added to the list.
Italian media outlets have for weeks reported that Eduard Khudainatov, a Russian oil tycoon who is currently not under sanctions, owns the yacht. Mr. Khudainatov is considered close to Igor Sechin, a powerful oligarch and close friend of Mr. Putin’s who is currently under sanctions. Italian financial police officials reached on Friday night declined to say who they believed owned the ship.
The captain and the chairman of the Marina di Carrara shipyard, where the Scheherazade underwent refitting and has wintered for two consecutive years, have denied assertions made by U.S. intelligence service, construction workers, crew members and locals in the small port that the vessel unofficially belongs to, and is for the use of, Mr. Putin. They have argued that, on paper, it belonged to a Russian individual who hasn’t been sanctioned by international authorities.
The ship’s captain, Guy Bennett-Pearce, told The New York Times recently that its owner was not on the sanctions list, but also denied to have seen or met Mr. Putin on the yacht.
Yet a former Scheherazade crew member told The New York Times that he had never heard of Mr. Khudainatov and confirmed that crew members always believed and discussed the real owner to be Mr. Putin.
Zolan Kanno-Youngs
President Biden is sending a new security package to Ukraine worth $150 million, according to an administration official, who says it will include 25,000 artillery rounds, counter-artillery radars, jamming equipment and other field equipment.
James C. McKinley Jr.
About 50 women, children and elderly people who had been trapped in bunkers under the Azovstal steel plant in Mariupol during the siege by Russian forces were evacuated on Friday in a humanitarian convoy, according to a Ukrainian official and the Russian defense ministry.
The official, Deputy Prime Minister Iryna Vereschuk, said in a post on Telegram that the evacuation was “extremely slow” because Russian troops repeatedly violated a cease-fire. She said the convoy of vehicles was forced to wait near the steel plant for most of the day because of fighting, Ms. Vereschuk said.
“Tomorrow morning we will continue the operation,” she said, adding that she expected the refugees from the plant to join another convoy in a nearby town that will leave for Zaporizhzhia in Ukrainian-held territory on Saturday.
The Russian defense ministry also said that 50 civilians, including 11 children, had been evacuated from the ruins of the plant on Friday, and that the operation will continue tomorrow, according to Russian state media. The civilians were handed over to representatives of the United Nations and the International Committee of the Red Cross “for delivery to places of temporary accommodation.”
Petro Andriushchenko, an adviser to the Mariupol City Council, confirmed in a Telegram post that 50 people had been evacuated from the plant as intense fighting continued. “The enemy was constantly violating the cease-fire,” he wrote, adding that the “fights and other provocations” stalled the evacuation at the plant and did not allow any time to retrieve civilians from elsewhere in the city.
“Tomorrow morning we will continue the evacuation operation,” Mr. Andriushchenko said. “If all goes according to plan, there will be buses from Port City at 5 p.m. to take people to Bezimienne,” he added, referring to a city about 20 miles east of Mariupol.
Ms. Vereschuk did not name the town where the civilians were being held on Friday, but Russian officials said the evacuees were bused to “temporary accommodations” in the village of Bezimenne, about 20 miles east of the steel plant.
The humanitarian convoy on Friday was the third effort by the United Nations and Red Cross to extract noncombatants from the scene of one of the most brutal battles of the war. Nearly 500 people have managed to leave in recent days with the assistance of the United Nations and the International Committee of the Red Cross, according to António Guterres, the U.N. secretary general.
Those who have made it to Zaporizhzhia gave harrowing descriptions of the siege they had endured. They said they had sheltered in the near-darkness of underground bunkers, with little food or water as explosives of all shapes and sizes rained down day and night, slowly chipping away the steel and concrete overhead that was their only protection.
Russian officials had announced a three-day cease-fire, starting on Thursday, to allow more civilians to exit the complex. Some 200 civilians were still believed to be trapped in the plant where they have been hiding for weeks.
But shelling and combat between Russian forces and the Ukrainian soldiers still holding the plant did not let up on Thursday and the bombardment continued through the night, Ukrainian officials said.
On Tuesday, Russian forces penetrated the perimeter of the four-square-mile plant, the last patch of Ukrainian resistance in the city, with the help of a former electrician who shared his knowledge of the plant’s layout, said Mr. Andriushchenko.
Still, it was unclear how the battle for the plant was going. Some military analysts have said Russian forces seemed to be on the verge of capturing the plant in the coming days, which would hand President Vladimir V. Putin a victory to tout at the May 9 celebrations in Russia, when the country remembers the defeat of the Nazis in World War II.
Advertisement
Lynsey Addario
A group of Ukrainian volunteer military medics used a map to plan an evacuation route for wounded soldiers at the front line near Kramatorsk, in eastern Ukraine, on Friday. Shelling and fighting across the eastern front has raged furiously as Russian troops seem to look to secure significant advances before May 9, the Russian commemoration of the Soviet Union's victory over Nazi Germany.
Farnaz Fassihi
The United Nations Security Council adopted a statement supporting diplomatic efforts by the U.N. secretary general, António Guterres, to find a peaceful solution to Russia's war on Ukraine. The language of the statement did not call the conflict "war" or "invasion," and did not refer to aggression, gaining Russia's approval. The statement, initiated by Mexico and Norway, marked the first time the Security Council had unanimously agreed on any action regarding Ukraine since Russia invaded in late February.
Jim McKinley
About 50 women, children and elderly people who had been trapped in bunkers under the Azovstal steel plant in Mariupol as Russian forces besieged it were evacuated today in a humanitarian convoy, according to a high-ranking Ukrainian official and Russian state media. The official, Deputy Prime Minister Iryna Vereschuk, said in a post on Telegram the evacuation was “extremely slow” because Russian troops violated a cease-fire.
Ivan Nechepurenko
A court in Belarus on Friday sentenced a Russian law student whose boyfriend is a prominent dissident to six years in a penal colony, nearly a year after the country’s authorities diverted a commercial flight to Minsk in order to arrest them.
In a statement, the Belarusian court said it had found the student, Sofia Sapega, guilty of inciting social hatred and illegally disseminating private information. She had been under house arrest and was taken into custody in the courtroom to begin a prison sentence.
Last May, Ms. Sapega, 24, was traveling from Greece to Lithuania with her romantic partner, Roman Protasevich, a prominent opposition figure in Belarus, when the Belarusian air traffic control used a false bomb threat to divert their plane to Minsk, where they were both arrested.
The arrests sparked international outrage and Western countries imposed sanctions on Belarus. Their detentions came after months of street protests that failed to depose Aleksandr G. Lukashenko, the president of Belarus, who is often described as “Europe’s last dictator.”
Mr. Protasevich, 27, was the editor of the NEXTA channel on the Telegram messaging app, which had emerged as a driving force for mass protests against Mr. Lukashenko.
Since his arrest, Mr. Protasevich, an outspoken opponent of the government for years, has made appearances at televised news conferences to voice admiration for Mr. Lukashenko. He has said he was not coerced to reverse his stance, but opposition leaders say his statements were made under duress. He has yet to be tried or sentenced, and his legal status is unclear.
Hundreds of thousands of Belarusians protested against Mr. Lukashenko’s rule after he was re-elected in a contested election in August 2020. To stay in power, the embattled president resorted to savage violence, with his security agents arresting and beating thousands of people.
Mr. Lukashenko also turned to his ally, President Vladimir V. Putin of Russia, who declared his support for the Belarusian leader and said he was ready to send security reinforcements. Those moves were regarded by many analysts as a game changer that made sure local government officials in Belarus stayed in line.
Mr. Putin’s support came with a price, however, forcing Mr. Lukashenko to abandon his usual game of playing Russia and the West against each other. Some experts have argued that Mr. Lukashenko’s survival as president in 2020 paved the way for Mr. Putin to use Belarus to launch attacks against Ukraine earlier this year.
Rick Gladstone
The United Nations called for the reopening of ports in southern Ukraine's Odesa region so that food produced in the war-torn country can flow freely to the rest of the world. “Ukraine’s grain silos are full," said David Beasley, executive director of the World Food Program. "At the same time, 44 million people around the world are marching towards starvation. We’re running out of time and the cost of inaction will be higher than anyone can imagine.”
Zolan Kanno-Youngs
President Biden will attend a virtual meeting with leaders from the Group of 7 countries and President Volodymr Zelensky of Ukraine on Sunday, Jen Psaki, the White House press secretary, said. “Having this meeting and conversation on Sunday is an opportunity to not only show how unified the West is in confronting the aggression and the invasion by President Putin, but also to show that unity requires work,” Psaki said.
Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
RUSKA LOZOVA, Ukraine — The Ukrainian major had a few tasks to complete as he made the rounds along his army battalion’s front line. One platoon commander needed anti-tank weapons. Another wanted to show off a new line of trenches that his forces had dug following a recent Ukrainian advance.
But as he drove between positions in his camouflaged armored van near the town of Derhachi, the clock was ticking. A Russian surveillance drone hovered above, watching, sending back coordinates to Russian artillery units. About twenty minutes later, at least three shells rained down, forcing the major and his team to scramble.
“They’re getting better,” said the major, named Kostyantyn. “They know our positions, but they saw the car coming and started to fire.”
The Russian front lines north of Kharkiv were stagnant for more than a month. But over the last several days, Ukrainian forces have advanced outward from the city, launching a concerted offensive to the north and east that began with heavy shelling and an infantry assault supported by tanks and other armored vehicles.
Though the gains have been modest, they are emblematic of both the Ukrainian and Russian strategy as the war drags into its third month.
Advertisement
Matina Stevis-Gridneff and Benjamin Novak
Hungary is emerging as the key spoiler in the final-stretch of European Union talks to formalize an embargo on Russian oil, with its Kremlin-aligned leader Viktor Orban on Friday calling the proposed sanctions an “atomic bomb” on his country’s economy.
Mr. Orban has been increasingly at odds with the bloc. And he disparaged the new E.U. sanctions under discussion in Brussels despite the fact that his own envoy has been constructively participating in the talks for weeks and had secured exemptions to ease the measures’ impact on Hungary, according to several E.U. diplomats and officials.
Addressing the nation on state-run radio Friday morning, Mr. Orban accused Ursula von Der Leyen, president of the European Commission, the bloc’s executive branch, of undermining European unity by proposing sanctions on Russian oil imports without consulting directly with European prime ministers.
The proposal would impose the same rules for all E.U. countries, whereas some countries do not have access to ports, he said. “This proposal, in this form, amounts to an atomic bomb being dropped on the Hungarian economy.”
But that is not true, according to the commission proposal, which was handed over to member states earlier this week, although not publicized. In the proposal, Hungary and Slovakia will be given more time than the rest of the member states to wean themselves off Russian oil, according to officials and diplomats who have seen it.
Hungary and Slovakia get more than half of their oil from Russia, whereas most of the E.U. depends on Russia for about a quarter of its total oil imports.
While 25 members of the bloc would be given six months to stop crude imports, and until the end of the year to cut off all other oil products, Hungary and Slovakia would get until the end of 2023. By Friday afternoon, that phaseout period from the initial proposal had been stretched to end of 2024 for both Hungary and Slovakia. The Czech Republic would get until mid-2024, officials said.
Mr. Orban’s public dissent on Friday threatened to fracture the surprisingly unified front the European Union has projected since Russia’s invasion of Ukraine, agreeing on several rounds of sanctions that may have previously been unthinkable, with little division.
While there was no immediate response to Mr. Orban’s rhetoric from the European Commission, his remarks didn’t go unnoticed in Russia’s echelons of power.
Dmitri Medvedev, Russia’s former president who currently serves as vice chairman of President Vladimir V. Putin’s security council, praised Mr. Orban for taking “a courageous step for a voiceless Europe.”
Cora Engelbrecht
Battles shook the grounds of the besieged Azovstal steel plant in Mariupol overnight after Russian forces breached the complex where the last Ukrainian fighters were holding out, even as an evacuation convoy was set to arrive on Friday to help rescue the remaining civilians.
The convoy mission was underway on Friday, the third effort to extract noncombatants from the scene of one of the most brutal battles of the war, according to the United Nations and Ukrainian officials.
But it remained unclear whether civilians would be able to reach the evacuation vehicles amid the relentless shelling and artillery fire, which has turned the plant into a smoldering ruin that one city official called “a picture of total living hell.” The barrage is part of a renewed push by Russia to capture the plant in the lead-up to its Victory Day holiday on Monday.
Russian officials had announced a three-day cease-fire, starting on Thursday, to allow civilians to exit the complex. Some 200 civilians are still believed to be trapped in the plant where they have been hiding for weeks.
But there was no pause in the fighting on Thursday, and that evening, Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov regiment inside the plant, accused Moscow in a video address of breaking its pledge. “Heavy fighting continues to take a bloody toll,” he said, appealing to the international community to evacuate civilians and the wounded soldiers “who are dying in agony because of inadequate treatment.”
Then on Friday, after a night of heavy shelling, Azov fighters in the city of Mariupol said in a post on Telegram that Russian forces had struck a van being used to evacuate civilians from the plant, killing one soldier and wounding six people. The account could not be independently verified.
Two women who had taken refuge in the underground bunkers were killed this week, Ukraine’s prime minister, Denys Shmyhal, said on Thursday. He gave no further details.
Nearly 500 people have managed to leave in recent days with the assistance of the United Nations and the International Committee of the Red Cross, according to António Guterres, the U.N. secretary general.
On Tuesday, Russian forces had managed to penetrate the perimeter of the four-square-mile plant, the last patch of Ukrainian resistance in the city, with the help of a former electrician who had been sharing his knowledge of the plant’s layout for over a month, said Petro Andriushchenko, an adviser to the Mariupol City Council.
Communication with Ukrainian soldiers had been limited overnight, making it difficult to confirm any advances by Russian forces on the ground, Mr. Andriushchenko said. But he denied reports that they had entered the underground warrens of the plant, saying Ukrainian fighters had obstructed many points of entry.
In its latest assessment, the Institute for the Study of War, a research group in Washington, said Russian forces looked poised to “completely capture the Azovstal facility in the coming days.”
But Mr. Putin’s determination to claim victory over the factory has come at great cost, the institute said. That cost will only deepen as Russia extends its fight into the tunnels of the plant, according to the British Defense ministry’s latest intelligence briefing, which forecasts that the Russian force’s personnel and equipment losses in Mariupol “will continue to build and frustrate their operational plans in southern Donbas.”
Clearing the plant holds symbolic value for Mr. Putin, who has justified his invasion with the false claim that he is liberating Ukraine from Nazis. The plant’s defenders include members of the Azov Battalion, a force that began as a far-right military group.
Advertisement
Katie Rogers
Jill Biden has arrived in Romania, where she is serving lunch at the Mihail Kogalniceanu Air Base near the Black Sea Coast. About 2,700 military personnel from the United States and NATO partners and allies are in support roles here and the bases’s population has tripled since the beginning of Russia's invasion, according to Major Shawn Bradberry.
Cora Engelbrecht
Andrei Turchak, a top official in President Vladimir V. Putin's party, visited the Russian-occupied city of Kherson, Ukraine. “Russia is here forever,” he said in a video address to residents that was shared on social media. “There should be no doubt about this. There will be no return to the past.”
Cora Engelbrecht
Russian forces are readying for a “major offensive” in the next few days against a pair of eastern cities, Severondonetsk and Popsana, according to Luhansk’s regional governor, Sergei Haidai. He issued the warning in a Telegram post, which also cited "continued horror" in the eastern region, with Russian shelling killing two people and destroying dozens of houses.
Marc Santora
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said on Friday that peace talks with Russia cannot resume until Russian forces pull back to where they were before Moscow launched its invasion on Feb. 24, but he left open the possibility of a negotiated settlement to end the conflict.
“Not all the bridges are destroyed,” he said, speaking remotely at a virtual event held by Chatham House, a British think tank.
Still, he said that Russian propagandists had spent years fueling a “hatred” that had driven its soldiers to “hunt” civilians, destroy cities, and commit the kind of atrocities seen in the besieged southern port city of Mariupol. Much of the city has been leveled, and it has become a potent symbol of the devastation wrought by Russia in Ukraine.
Mr. Zelensky said Russia’s determination to destroy the last pocket of Ukrainian resistance at a steel factory in Mariupol was not so much a military matter, but a demonstration of the “cruelty” that has defined Russia’s invasion.
“This is terrorism and hatred,” he said.
Telling the virtual audience that Russia seemed intent on “drawing an iron curtain” across Europe “with their own bloody hands,” Mr. Zelensky said that any country trying to avoid taking a side in the conflict would ultimately have to make a choice, because the war would shape Europe and the world for a generation.
“There are still people who want to walk between the drops of rain,” he said, but “everyone will get wet.”
Nick Cumming-Bruce
Reporting from Geneva.
The United Nations said on Friday that there was mounting evidence that Russian troops have looted stocks of Ukrainian grain and destroyed grain storage facilities, compounding the widespread destruction and suffering inflicted in the war.
“Grain is being stolen by Russia and transported on trucks into Russia and the same goes for agricultural implements,” Josef Schmidhuber, a senior official with the United Nations Food and Agriculture Organization, told reporters in Geneva.
Mr. Schmidhuber estimated that about 700,000 tons of grain had been taken, though he cautioned that the number was based on anecdotal information and social media reports, not hard evidence. There was also anecdotal evidence, he said, that Russian troops have destroyed grain silos.
“I think there is quite a bit of credibility to the footage” on social media, he said. “There is quite a bit of supporting evidence for the idea it is being trucked out.”
The U.N.’s assessment echoed reports from Ukrainian officials, who have said the Russian theft of grain could have devastating consequences.
Serhiy Haidai, the head of the Luhansk regional military administration, said Russian forces had deliberately destroyed the main grain complexes in his region and blown up a food warehouse in Severodonetsk.
Russian forces in the east “aimed to organize a famine,” Mr. Haidai said. That charge has a deep resonance in a country where millions died in 1933 in a man-made famine.
Taras Vysotsky, the first deputy minister of agrarian policy, said this week that about 100,000 tons of grain have been exported from each of the four main territories occupied by Russian forces: Zaporizhzhia, Donetsk, Luhansk and Kherson.
“There may be a physical shortage of food for Ukrainians in these areas, and there is a threat of famine,” the minister said.
The war and the disruption of food exports have caused a surge in global food prices, with devastating consequences for poor countries. Ukraine, one of the world’s biggest producers of food, had some 14 million tons of grain in storage available for export, but Russia’s blockade of the country’s Black Sea ports has meant that it could not reach food markets.
The U.N.’s World Food Program warned last month that the loss of Ukraine’s grain exports at a time when 45 million people in 38 countries were grappling with extreme hunger could trigger a “perfect storm” of starvation, mass migration and political instability.
Marc Santora contributed reporting.
Advertisement
Michael Schwirtz
DONETSK REGION, Ukraine — Fighting was raging across eastern Ukraine, from the Kharkiv area in the north where Ukrainian forces regained ground, to Mariupol in the south, where Russians breached the last Ukrainian redoubt in a steel plant, as Moscow’s forces battle to present President Vladimir V. Putin with something he can call victory.
Some of the most ferocious combat Thursday took place between those two poles, in or near the north of the Donetsk region, where the earth heaved with constant artillery bombardment. Russian forces approached from the east, north and south, vainly trying to trap and destroy Ukrainian units in and around the cities of Kramatorsk and Slovyansk, and the towns of Lyman and Barvinkove.
At a busy medical field hospital in that cauldron, where the smoke of battle dulled the spring sunlight, a Ukrainian soldier with a concussion lay curled into a fetal position, while another, his face half torn away, lay dead in a black body bag. In Kramatorsk, now largely abandoned, three Russian airstrikes gutted a large apartment complex and a store selling bras and underwear, injuring 26 people.
The Kremlin is determined to reach some kind of milestone, Western officials and analysts say, by May 9, the day Russia commemorates the Soviet Union’s triumph over Nazi Germany with a military parade full of bombast and martial spirit that Mr. Putin has turned into something close to a religious holiday. After more than two months of his vaunted military’s halting performance and heavy losses in Ukraine, they say, Russia’s autocratic leader needs something to show for the war’s immense cost in lives and treasure.
Marc Santora
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said Olaf Scholz, the German Chancellor, should visit Kyiv on May 9, the day Russia celebrates an important national holiday, Victory Day. There is widespread speculation that President Vladimir V. Putin of Russia will use the occasion to make a major announcement on the war.
Marc Santora
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that the situation in Mariupol was a demonstration of the “cruelty” that has been nurtured by Russia for “years.” “This is terrorism and hatred,” he told a virtual audience at Chatham House, a British think tank. Mariupol will not fall because there is nothing left to fall — the city is destroyed, he said.
Marc Santora
Officials across Ukraine issued urgent warnings about the threat of stepped-up Russian missile strikes over the weekend, amid fears that President Vladimir V. Putin might use Russia’s upcoming Victory Day holiday on Monday to expand his already devastating war.
Before the May 9 holiday, Ukrainian police forces were being put on heightened alert for the weekend. Ukrainians were urged to avoid large gatherings, and mayors from Ivano-Frankivsk in western Ukraine to Zaporizhzhia in the southeast put in effect new curfews.
Vadym Denysenko, an adviser to Ukraine’s interior ministry, said people should not gather in large groups.
“We all remember what happened at the train station in Kramatorsk,” Mr. Denysenko said on Telegram, referring to an airstrike last month that killed dozens of people as they crowded railway platforms, trying to flee the region.
“Be vigilant,” Mr. Denysenko said. “This is the most important thing.”
The pace of Russian missile strikes across Ukraine has been intensifying in recent days as Moscow tries to slow the flow of Western arms across the country. But as with so many aspects of the war, uncertainty about Mr. Putin’s intentions runs deep. There is rampant speculation that he might use the upcoming holiday to shift from a “special military operation” and officially declare war, which would allow for a general mass mobilization of troops and set the stage for a more broad-ranging conflict.
The Kremlin has denied any such plans. But, as Ukrainians are quick to point out, Moscow also denied that it planned to invade Ukraine.
Kyrylo Budanov, the head of the intelligence division of Ukraine’s Ministry of Defense, said last week that the Kremlin has begun to prepare mobilization processes. Ben Wallace, Britain’s defense secretary, echoed those concerns.
John Kirby, the Pentagon spokesman, declined to weigh in. “What they plan to do or say on Victory Day, that’s really up to them,” he said on Thursday. “I don’t think we have a perfect sense.”
Oleksei Arestovych, an adviser to President Volodymyr Zelensky’s chief of staff, said a mobilization of the Russian public could have disastrous consequences for the Kremlin.
“General mobilization in Russia is beneficial to us,” he said during an interview on Ukrainian television this week. “It can lead to a revolution.”
Advertisement
Victoria Kim
The red pixels dot Ukraine’s landscape like Christmas lights, adorning battle-ravaged cities and towns up and down the Donets River in the country’s east.
They are data points collected by NASA satellites that detect fires and thermal anomalies across the globe. Fire and natural-resources managers have long used the global fire map NASA builds on the data to analyze blazes.
In recent weeks, though, the Fire Information for Resource Management System has been used by a Japanese researcher, a German fact checker, armchair open-source intelligence analysts and media organizations seeking clues about what is happening on the hard-to-reach front lines of Russia’s war with Ukraine. The Institute for the Study of War, a Washington-based think tank, has cited the map in one of its daily battlefield assessments to back up Ukrainian military statements about Russian troop advancements near the town of Lyman.
Fire detection spots in eastern #Ukraine during the last week. #Zaporozhye / #Mariupol / #Lyman - #Dibora / #Popasna. The Russian attacks seem to be intensifying. from NASA FIRMS Fire Map pic.twitter.com/UZEq6J7VRD
The fighting for control of eastern Ukraine has spread out along a 300-mile-long front. Russia and Ukraine have offered wildly varying and difficult-to-verify claims about the state of the battle. Finding it challenging to get a clear picture from the front lines, observers, analysts and journalists have turned to NASA’s fire maps to try to see where Russian attacks might be landing and how the front might be shifting.
The red pixels of varying sizes pinpoint an active fire, which could indicate that Russian shelling has sparked a blaze, though they do not distinguish the cause of a fire. Under pristine observation conditions, fires as small as about 540 square feet can be observed, according to NASA.
“If you start seeing fires show up in an urban area where a war is going on, that’s a big indicator there’s something going on there,” said Louis Giglio, the principal investigator for NASA’s fire products and a research professor at the University of Maryland. “In eastern Ukraine, you can be darn sure this has to do with the war going on there.”
The NASA satellites used to detect the fires are far less detailed than the high-resolution commercial satellite images that have also proven valuable for information in this war. Those, which The New York Times also uses, can show individual buildings, tanks and even bodies on the street.
But the NASA satellites pass over the entirety of the earth at least twice a day and provide information fairly quickly, with about a three-hour delay, so they can be crucial for monitoring change over time across a wide area, Mr. Giglio said.
The fire map also has shown blazes in Russia across the border from Ukraine. There, information from sources other than Russian state media is tough to come by, and Ukrainian officials have been reluctant to discuss attacks on Russian soil.
Mr. Giglio said that he hadn’t been aware that the map, which is open to public viewing, was being used for information about the war but noted that the system had captured unexpected information in the past. At the height of India’s Covid-19 surge, he noted, blazes were detected along the Ganges as impromptu crematories cropped up to dispose of the dead.
Victoria Kim
The latest operation to evacuate civilians from the Azovstal steel plant in Mariupol was underway on Friday morning, according to Andriy Yermak, the head of Ukraine’s presidential office, who said details would be provided later. Nearly 500 Ukrainians have managed to leave the plant in recent days, with the assistance of the U.N. and the International Committee of the Red Cross.
Erika Solomon
Germany will send seven self-propelled howitzer 2000s to Ukraine and provide training on using them, its defense minister said during a visit to German troops in Slovakia, according to the news agency DPA. The heavy artillery system has a cannon mounted on a vehicle with tracks, closely resembling a tank — a weapon that German officials have been wary of sending to Ukraine.
Melissa Eddy and Jack Ewing
Shortages of body armor. Radios so antiquated they are the butt of jokes from other NATO soldiers. A dysfunctional procurement system that takes years just to acquire shoulder patches.
After decades of budget cuts, the German military is woefully short of basic supplies, whether they’re bullets or backpacks. But galvanized by Russia’s invasion of Ukraine, Chancellor Olaf Scholz has pledged to spend 100 billion euros, or $105 billion, to modernize the force, nearly tripling military spending from the previous year.
The quantum leap in arms expenditures “is long overdue,” said Wolfgang Richter, a retired colonel in the German Army who is now with the German Institute for International and Security Affairs in Berlin. “For a long time we believed that economic strength was enough. But the events of the past few weeks have shown that we also need a strong military.”
The military’s wish list includes new ships, new helicopters, and more tanks and other armored vehicles. But it may take years to deploy the money and make the German Army, with 184,000 soldiers, an effective deterrent to Russia, experts say.
It’s not for lack of a German arms industry, including major manufacturers like Rheinmetall, which makes armored vehicles, and Rohde & Schwarz, which provides military communications equipment. Volkswagen’s Traton unit has a joint venture with Rheinmetall to produce military vehicles.
And there is Krauss-Maffei Wegmann, which has kept its factory in Munich busy by selling Leopard 2 main battle tanks to numerous foreign armies. In fact, German defense contractors export almost as many arms as they sell to their own country’s military.
Ralf Ketzel, a former artillery officer who is Krauss-Maffei Wegmann’s chief executive, said it would take no more than two years to begin delivering the several hundred Leopard 2s and Pumas — a kind of combination tank and armored personnel carrier — that Germany’s three combat divisions needed.
Le Figaro
Comment l’Europe relocalise la production de ses médicaments
Keren LentschnerDÉCRYPTAGE - Avec la crise sanitaire, le Vieux Continent a pris conscience de sa dépendance à l’Asie pour les principes actifs, composants cruciaux de la chaîne pharmaceutique.
Anesthésiques, curare, anti-inflammatoires… Il y a deux ans, au début de la pandémie de Covid, les Français découvraient avec effroi que les médicaments les plus basiques pouvaient venir à manquer. L’opinion prenait conscience de notre dépendance à l’Asie, à la Chine et à l’Inde en tête, où sont fabriqués 60 % des principes actifs - ces produits issus de la chimie qui confèrent aux médicaments leurs propriétés thérapeutiques. «Sur 4000 principes actifs en Europe, environ 800 sont en pénurie régulière. Et la liste ne cesse de s’allonger. Or un quart de ces molécules entrent dans la composition de médicaments essentiels pour les patients», détaille Pierre Luzeau, directeur général de Seqens, leader français de la chimie fine pharmaceutique. La crise en Ukraine et les problèmes logistiques créés par le reconfinement de certaines parties de la Chinene font aujourd’hui que souligner les dangers de cette dépendance.
La délocalisation de la production de principes actifs a démarré il y a une vingtaine d’années. Les laboratoires pharmaceutiques la justifient par la baisse des prix des médicaments, qui les a poussés à s’orienter vers des pays à bas coût. À cela s’est ajoutée la volonté de privilégier les médicaments innovants au détriment des plus anciens, moins rentables. La dernière usine française de paracétamol a ainsi fermé ses portes en 2008.
À lire aussiEuroapi, l’entité de principes actifs de Sanofi, bientôt cotée
Néanmoins, la donne est en train de changer. «Environ un tiers de la demande de nos clients correspond aujourd’hui à des souhaits de relocalisation et de recherche d’une production locale, fiable et respectueuse de l’environnement», constate Pierre Luzeau, de Seqens. La pandémie a fait l’effet d’un électrochoc, qui a déclenché la mise en place de nouvelles politiques publiques. «Tout le monde a vu durant cette crise que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits en France et en Europe, avait déclaré Emmanuel Macron le 16 juin 2020, en visite dans une usine de vaccins de Sanofi. Et donc nous devons, au-delà de nous poser la question, en tirer toutes les conséquences.» La France et la plupart des pays européens ont ainsi mis en œuvre des mesures de soutien aux sites qui risquaient d’être délocalisés, à la construction d’usines et au développement de nouveaux procédés de fabrication.
En Autriche, où le dernier site de fabrication de pénicilline menaçait de disparaître, l’État a déboursé 50 millions d’euros. En contrepartie, son propriétaire, Novartis, s’est engagé à investir 100 millions d’euros dans les procédés de fabrication les plus innovants et à maintenir sur le sol européen la production de cet antibiotique pour les dix prochaines années, malgré la concurrence chinoise.
À Bruxelles, la Commission planche sur la définition d’une liste de principes actifs jugés stratégiques dont il faudra surveiller l’accessibilité. Une première étape. «Ces efforts de relocalisation nécessitent une concertation européenne», insiste le ministère français de l’Industrie.
Nouvelle usine de paracétamol en France
Dans l’Hexagone, justement, une quarantaine de projets ciblant des principes actifs ont été financés par l’État ces deux dernières années. Ils concernent des molécules entrant dans la composition d’anticancéreux, d’anti-inflammatoires, de curare… Seqens va ainsi participer à la relocalisation de douze médicaments(paracetamol, propofol…). L’investissement, d’un montant global de 65 millions d’euros d’ici à 2024, a été soutenu à hauteur de 20 % par le plan France Relance. Il permettra de moderniser et de développer plusieurs sites de l’entreprise, dont son principal centre de R & D, à Porcheville, qui emploie 140 personnes. «Si on veut être compétitif, il n’y a qu’une option, l’innovation, déclare Pierre Luzeau. Nous devons en permanence améliorer nos procédés de fabrication pour réduire nos coûts, ainsi que notre empreinte environnementale. Nous ne pouvons pas utiliser les mêmes procédés que nos concurrents asiatiques.»
Ce sont des investissements coûteux, mais nous sommes capables aujourd’hui de produire de façon aussi compétitive qu’en Asie et avec des rejets dans l’air et dans l’eau dix fois plus faibles
La relocalisation du paracétamol, en particulier, a braqué les projecteurs sur Seqens. Pour ce projet, le chimiste investira en plus 100 millions d’euros sur plusieurs années dans la construction d’un site à Roussillon (Isère) qui assurera, à partir de 2023, un tiers des besoins européens, en fournissant notamment les sites de Sanofi (Doliprane) et d’Upsa (Efferalgan). «Ce sont des investissements coûteux, mais nous sommes capables aujourd’hui de produire de façon aussi compétitive qu’en Asie et avec des rejets dans l’air et dans l’eau dix fois plus faibles», se félicite Pierre Luzeau. Pour y parvenir, Seqens utilise un procédé de synthèse dit «en flux continu» qui évite de dissocier les différentes étapes de production, quand les Asiatiques produisent, eux, par lots. Une méthode qui représente un gain d’efficacité, de sécurité et des économies d’énergie.
Pour sécuriser l’équation économique, l’engagement des laboratoires est indispensable. Dans le cas du paracétamol, que Seqens fabriquait jusque-là dans ses deux usines chinoises, Sanofi et Upsa se sont engagés sur dix ans à acheter du «made in France». «Sur une boîte de médicament à base de paracétamol, le principe actif ne représente que 5 % du prix, explique Pierre Luzeau. Si l’État devait répercuter le surcoût, il ne dépasserait pas 2 centimes par boîte. C’est le coût, minime, pour assurer l’indépendance de la chaîne d’approvisionnement.»
«Relocalisation sélective des principes actifs»
Mais il sera difficile, voire impossible, de revenir à la situation qui prévalait à la fin du siècle dernier. «Si on pense qu’on va relocaliser tout ce qui a été délocalisé en Asie, c’est une grande illusion. Pour les médicaments déjà sur le marché, il y aura au mieux une relocalisation sélective des principes actifs, prévient David Simonnet, PDG de la PME Axyntis. Ce qui compte, c’est de changer d’approche en termes d’achats pour les médicaments de demain, qui sont en développement clinique. Il faut qu’il y ait dès le départ une vraie volonté d’avoir un ou deux fournisseurs européens de proximité.»
Face à ces enjeux, la consolidation dans ce secteur encore très atomisé s’accélère depuis plusieurs années. «L’innovation devient tellement cruciale qu’il faut avoir une taille critique, explique Pierre Luzeau. Les petits acteurs n’auront pas les moyens de réaliser les investissements demandés par le marché.» Seqens, qui vient de passer dans le giron du fonds américain SK Capital Partners, a ainsi fusionné avec l’israélien Wavelength pour constituer un poids lourd réalisant 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Le français Novasep vient d’être racheté par l’allemand Pharmazell (500 millions d’euros de chiffre d’affaires au total).
À lire aussiL’adrénaline, utilisée en réanimation, sera bientôt produite en France
Dans ce paysage en pleine mutation, Euroapi entend être l’un des champions européens de la production de principes actifs, derrière le leader suisse, Lonza. Cette ancienne filiale de Sanofi, qui compte 200 principes actifs en portefeuille et fournit plus de 500 clients à partir de ses six usines en Europe, a fait ses débuts en Bourse vendredi. Sanofi compte conserver 30 % du capital, tandis que l’État devrait en acquérir 12 %.Introduite à 12 euros, l’action progressait de 5 % vendredi à la mi-journée. Euroapi, qui vise 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2022, entend répondre à la volonté croissante des industriels de diversifier leurs sources d’approvisionnement.
Des tendances de fond qui devraient accélérer la croissance du marché. Dopé par les effets de la crise sanitaire, il devrait passer de 177,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2020 à 265,3 milliards en 2026 (+ 6,7 % de croissance annuelle), selon les prévisions de l’institut Research and Markets.
Les principes actifs critiques en cours de relocalisation
Paracétamol
Propofol
Adrénaline
Fentanyl
Inflation : les prix dans les supermarchés vont-ils bien continuer à augmenter ?
LA VÉRIFICATION - Revenant sur la hausse des prix, le patron de Système U juge que «nous n'en sommes qu'à la moitié du chemin». Vraiment ?
Thales devient leader européen de l’entraînement militaire
Le groupe achète Ruag Simulation & Training, filiale du groupe aérospatial et défense suisse Ruag.
Pourquoi l’étau judiciaire se resserre sur Carlos Ghosn
ANALYSE - L’ex-patron de Renault et Nissan a reconnu des versements à son profit de la part d’un distributeur omanais de l’alliance, mais nie toute malversation.
France24 - Monde
Esseulé, le parti Reconquête! se prépare aux législatives
Publié le : 07/05/2022 - 08:16
Paris (AFP) – Effacer la "déception" de la présidentielle et l'absence d'union des droites: les 550 candidats aux législatives du parti Reconquête! se réunissent samedi à Paris pour préparer leur campagne.
Après le score d'Eric Zemmour en-dessous de ce que promettaient les sondages (7,07%) à la présidentielle, le jeune parti redoute un "vote utile" en faveur du Rassemblement national.
La formation fondée par l'ex-journaliste présente des candidats jeunes -- 42 ans de moyenne d'âge selon le parti --, et maintient le flou sur une éventuelle candidature de ses principales figures, Eric Zemmour en tête.
Sa prise de parole samedi devant les candidats de son parti devrait éclaircir ses ambitions. "Je suis très tenté, j'hésite encore", confiait-il encore mardi.
Afin d'exister sur la scène nationale, "il faudra des généraux qui aillent au combat", a fait valoir sur LCI Guillaume Peltier, le seul député (ex-LR) à avoir rejoint les rangs d'Eric Zemmour. Le vice-président de Reconquête! n'a pas indiqué s'il rempilait ou non.
Le profil des autres candidats Reconquête se diffuse au compte-gouttes sur les réseaux sociaux.
Parmi eux figure Damien Rieu, cofondateur du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire, qui brigue la circonscription de Menton (Alpes-Maritimes).
Mais les 550 candidats n'iront pas chasser sur les terres d'Eric Ciotti, de Nicolas Dupont-Aignan ou de Marine Le Pen.
Une main tendue repoussée par le RN: le président du parti Jordan Bardella a annoncé l'intention de présenter un candidat dans chaque circonscription.
A la réunion de samedi, tous les esprits ne seront pas tournés vers le palais Bourbon. "L'objectif est également de faire connaissance et de préparer les prochaines échéances électorales, comme les européennes en 2024", a dit à l'AFP Benjamin Cauchy, porte-parole du parti.
Des figures de la campagne Zemmour, comme Antoine Diers ou Jean Messiha, ont quitté le parti après la désillusion de la présidentielle.
D'autres, comme Stanislas Rigault, chef de file des Jeunes avec Zemmour, sont approchés par le RN, tout en rejetant leurs avances.
"Je pense sincèrement qu'on travaillera [avec Jordan Bardella] dans les prochaines années, ou dans les prochains mois", a confié Stanislas Rigault sur CNews. "Alors essayons de travailler ensemble dans les prochaines semaines", a-t-il rétorqué.
© 2022 AFP
Le Figaro
Ventilateur connecté, compost en pot de fleurs... Les 5 produits qui ont retenu notre attention à la Foire de Paris
Laetitia LienhardLa Foire de Paris se tient du 28 avril au 9 mai. Le Figaro s'y est rendu pour vous dresser un portrait des articles les plus originaux.
Alors que la Foire de Paris se termine d'ici quelques jours, Le Figaro en a parcouru les allées pour découvrir toutes les sortes de produits et inventions qui y sont proposés. Cinq ont particulièrement retenu notre attention.
À lire aussiSix inventions censées accroître votre bien-être au travail
#1. Teebike, la roue qui rend votre vélo électrique
Alors que l'utilisation du vélo électrique est en plein essor, l'entreprise niçoise Teebike propose une roue avant électrique pour remplacer la vôtre et transformer un vélo classique en un vélo électrique. « Nous avons miniaturisé une batterie, un moteur et les outils électroniques pour que cela tienne seulement sur une roue avant pour pouvoir permettre aux clients de garder leur propre vélo tout en le rendant électrique », explique Laurent Durrieu, fondateur de l'entreprise. Cette roue est vendue à 795 euros mais les aides proposées par le gouvernement pour l'achat de vélos électriques s'y appliquent également.
Le vélo dispose d'une autonomie pouvant aller jusqu'à 60 kilomètres. Une application téléchargeable sur le téléphone, mais ne nécessitant pas un accès internet, permet de piloter l'assistance électrique. Les composants cette roue proviennent de Chine mais l'assemblage est réalisé en France.
L'entreprise Teebike a été fondée en 2012 mais a commencé par commercialiser son produit en Amérique Latine et en Asie. « Le marché du vélo électrique y était plus mature. Nous nous sommes lancés en France en 2019. Depuis, nous en avons vendu 5000 et nous espérons dépasser la barre des 10.000 d'ici 2023 », déclare Laurent Durrieu. Récemment, le fondateur de l'entreprise ressent une demande toute particulière liée aux personnes qui recherchent une alternative à leur voiture pour se déplacer alors que le prix du carburant est en forte hausse.
À lire aussiLe marché français du vélo accélère, grâce à l'électrique
#2 Williwaw, le ventilateur connecté et silencieux
En 2021, ce ventilateur connecté et silencieux a obtenu le prix du Premier ministre du concours Lépine. Au-delà de son caractère silencieux, ce ventilateur se déclenche ou s'arrête automatiquement lorsque la température dépasse un certain seuil, choisi sur l'application connecté par le consommateur.
En hiver, ce ventilateur peut également être utilisé pour harmoniser la température d'une pièce. « Une option qui permet jusqu'à 30 % d'économies de chauffage dans la pièce où il se trouve », revendique son créateur Stéphane Thirouin. Un fort argument de vente alors que les prix de l'énergie flambent. « Sur les 30 ventilateurs que j'ai vendus depuis le début de la Foire de Paris, 75% des clients l'ont acheté pour cette raison », revendique-t-il. Ce ventilateur reste tout de même le produit le plus cher du marché, à 849 euros. « Tout est fabriqué en Chine sinon il coûterait encore plus cher. Pour le moment, nous en avons vendu 2400 au total », explique le fondateur.
Son produit est à présent disponible au sein des enseignes de Fnac-Darty. Le lancement de cette entreprise a été un sacré pari pour Stéphanie Thirouin, puisqu'il y a investi l'ensemble de ses économies, à savoir 500.000 euros, depuis 2016.
#3 Jobstable, la table basse qui se transforme en poste informatique
Jobstable, cette table basse qui a la capacité de venir un espace de travail a remporté le 1er prix du concours Lépine de 2021. Créée par l'informaticien Omar Seck, cette table multifonction dispose d'un grand écran qui peut se replier, d'un clavier tactile intégré, de quatre enceintes et de disques durs intégrés. Elle se transforme en 30 secondes et sa hauteur est entièrement réglable.
Le fondateur planche sur cette invention depuis 2012 et en a déposé le brevet en 2016. « L'objectif est d'ouvrir les pré-commandes en 2023, une fois que nous aurons trouvé l'ensemble des fournisseurs des composants qui seront très probablement en Asie pour ne pas faire exploser le prix et l'assemblage devrait se dérouler en France. Le prix de vente devrait avoisiner les 5000 euros », explique Omar Seck, qui revendique d'ores et déjà 1000 futurs clients.
#4 Transfarmers, le pot de fleurs qui composte en intérieur
Ce pot en terre cuite a l'apparence d'un imposant pot de fleurs, mais il est composé de bien plus. À l’intérieur, vous pouvez y mettre les déchets organiques (épluchures, coquilles d'œufs, etc.). En se décomposant grâce à des vers de terre, fournis avec, ils apportent nutriments et eau à la plante qui, grâce à cela, a moins besoin d'arrosage et de fertilisant. Avec ce procédé, l'odeur du compost est fortement réduite, ce qui permet de le garder en intérieur. Le pot, à l'exception de la terre et de la plante en elle-même, est vendu pour une valeur de 210 euros.
L'ensemble des composants et la fabrication sont réalisés en France à l'exception des bouchons en liège, qui permettent de refermer le compost, et qui proviennent du Portugal.
Les quatre cofondateurs (Aliette et Henri Thomazo, Louis Jamin et Thomas Colin) ont planché sur ce produit pendant quatre ans avant de le commercialiser en 2020. Depuis, plus de 2000 ont été vendus. « Notre clientèle est surtout française et vit dans les grandes métropoles telles que Lyon, Montpellier ou Paris », affirme Henri Thomazo.
À lire aussiCompost : ce qu'il faut savoir avant de se lancer
#5. Ecellar 185, la cave à vin connectée
Cette cave à vin, baptisée Ecellar 185 (pour 185 bouteilles), a reçu l'or au Grand Prix de l'lnnovation Électroménager 2022 de la Foire de Paris. Au-delà d'une application de pilotage qui permet d'accompagner le consommateur dans son utilisation, les 14 clayettes de la cave à vin sont connectées. Chaque emplacement est doté d'un capteur permettant de signaler la présence ou non d'une bouteille sur celui-ci. Ce produit permet notamment de programmer des alertes de stock et de date d'apogée sur les vins pour se rappeler quand les déguster. Elle aide également à déterminer selon le type de vin et le temps de garde, l'emplacement idéal pour faire vieillir les vins.
Cette cave à vin est vendue pour une valeur de 3990 euros et est proposée par la Sommelière, un des principaux acteurs du marché. Cette société française a été fondée en 1993.
Inflation : les prix dans les supermarchés vont-ils bien continuer à augmenter ?
LA VÉRIFICATION - Revenant sur la hausse des prix, le patron de Système U juge que «nous n'en sommes qu'à la moitié du chemin». Vraiment ?
Pourquoi l’étau judiciaire se resserre sur Carlos Ghosn
ANALYSE - L’ex-patron de Renault et Nissan a reconnu des versements à son profit de la part d’un distributeur omanais de l’alliance, mais nie toute malversation.
Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois
Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.
New York Times - World
Sinn Fein Is Winning in Northern Ireland
In local elections across the U.K., Boris Johnson acknowledges a “tough night” for Conservatives, and Northern Ireland’s pro-unity party was nearing a historic victory.
Here’s what you need to know:
Britain’s prime minister acknowledges a setback for Conservatives.
Signs of change in one longtime Conservative borough in London.
Boris Johnson says he accepts responsibility for election stumbles.
The revival of the Lib Dems could signal further trouble for the Conservatives.
British police are investigating the Labour party leader over allegations he broke lockdown rules.
In a Labour stronghold, mistrust of the national government.
Labour makes gains, but do they herald a future general election win?
LONDON — Northern Ireland was created a century ago, in the wake of a nationalist uprising, to protect the rights of its predominantly Protestant, pro-British population. But on Friday, the largest Irish nationalist party, Sinn Fein, was on the cusp of being declared the territory’s largest party, a political watershed in a land long torn by sectarian violence.
With much of the vote in legislative elections counted on Friday evening, Sinn Fein was on track to win the most seats in the Northern Ireland Assembly, a distinction that will allow it to name the first minister in the government.
The significance of the election lies less in political privileges than hard-fought history: A nationalist party at the helm in Northern Ireland will kindle new hopes for Irish unity, but it could also sow a return to unrest between Catholics and Protestants in a territory where delicate power-sharing arrangements have kept the peace for more than two decades.
It is a remarkable coming-of-age for a party that many still associate with paramilitary violence.
“For nationalists who have lived in Northern Ireland for decades, to see Sinn Fein as the largest party is an emotional moment,” said Diarmaid Ferriter, professor of modern Irish history at University College Dublin. “The very idea of leading a government in Northern Ireland would once have been repugnant to it.”
Across the United Kingdom, local election results on Friday were handing some setbacks to Prime Minister Boris Johnson, in what was widely seen as a test of the damage to him and his Conservative Party from a swirling scandal over lockdown-breaking parties at Downing Street.
But it was in Northern Ireland where the results were carrying the most sweeping potential for change.
Sinn Fein’s victory has deeply unsettled the unionists, who have declined to say they will take part in a government with a Sinn Fein first minister. That could lead to a breakdown of Northern Ireland’s parliament, known as Stormont, and paralysis in the government. Some even fear a flare-up of the violence between Catholics and Protestants that the peace accord ended after the 30-year guerrilla war known as the Troubles.
Sinn Fein made its electoral gains with a campaign that emphasized kitchen-table issues like the rising cost of living and health care, and that played down its totemic commitment to uniting the North and South of Ireland — a vestige of its ties to the Irish Republican Army.
The shift will push the Democratic Unionist Party, which favors Northern Ireland’s present status as a part of the United Kingdom, into second place for the first time since the 1998 Good Friday Agreement, which created the system under which unionists and nationalists share power.
Among the other likely big winners in the election was the Alliance, a centrist party that aligns with neither the nationalists nor the unionists. Analysts said the party’s candidates had drawn votes away from “soft unionists,” suggesting that the sectarian conflicts of the past are less resonant, particularly with younger voters, than everyday concerns like housing, jobs and health care.
“A plurality of voters in Northern Ireland say they are not nationalist or unionist,” said Katy Hayward, a professor of politics at Queen’s University in Belfast. “Now there seems to be momentum behind that view.”
“The overriding point Sinn Fein is making is, ‘We want to be in government,’” Professor Hayward said. “That is welcomed by people who are fed up by the dysfunction of the government.”
In so-called first-preference votes, which were reported on Friday evening, Sinn Fein won 250,388 votes, the Democratic Unionist Party won 184,002, and the Alliance won 116,681. Under the territory’s complicated voting system, candidates with the largest number of votes automatically win seats in the assembly.
But voters can express additional preferences, and seats are allocated according to the parties’ share of votes. That means that the final number of seats won by Sinn Fein and other parties will not be clear until Saturday.
For all the symbolism, the victory was as much about disarray in the unionist movement as the rise of the nationalists. Unionists have been divided and demoralized since Brexit, largely because the Democratic Unionist Party signed off on the British government’s negotiation of a hybrid trade status for Northern Ireland, known as the protocol.
The arrangement, which imposes border checks on goods flowing from mainland Britain to Northern Ireland, has triggered a backlash among unionist voters, many of whom complain that it has driven a wedge between them and the rest of the United Kingdom. The British government, eager to mollify the unionists, is weighing legislation that would throw out parts of the trade protocol. But it has yet to act.
Such a move would ratchet up tensions with the European Union and possibly even spill into a trade war. It would also antagonize the United States, which has warned Britain not to take steps that could jeopardize the Good Friday Agreement — a pact negotiated under the auspices of the Clinton administration.
President Biden, who frequently talks about his Irish roots and staunchly opposed Brexit, has raised Northern Ireland’s status in meetings with Mr. Johnson. He has also asked his staff to reiterate his concerns about the issue to British officials.
While unionists point to the trade protocol as the source of their problems, analysts said that Brexit, which a majority of voters in Northern Ireland opposed, was at the root of the divisions within the movement.
“It’s Brexit that’s casting a shadow over Northern Ireland,” said Bobby McDonagh, a former Irish ambassador to Britain. “It’s not the protocol, which is actually an attempt to solve the problems caused by Brexit.”
An aggressive new push for Irish unity could also threaten the peace. Sinn Fein officials play down the prospect of that, noting that it is up to the British government to decide whether to schedule a referendum asking people in Northern Ireland if they want to remain in the United Kingdom or unite with the Republic of Ireland.
A majority of people in the South would also have to vote in favor of unity, something that experts say is also likely to take years. Sinn Fein has increased its support in the Irish Republic as well, with a similar appeal to voters on bread-and-butter issues like housing prices. It is now Ireland’s main opposition party and stands a chance of being in the government after elections scheduled for 2025.
“Sinn Fein is now in the unique position — that it is an all-Ireland party,” Professor Ferriter said. “But if it is to be successful, given that its fundamental objective remains Irish unity, it has to give momentum to that effort.”
For all its evolution into a mainstream party, analysts say Sinn Fein still bears traces of its militant roots. It remains highly centralized, with little of the internal debate or dissent that characterize other parties.
In the United States, where many in the Irish diaspora embrace the nationalist cause, the party’s supporters took out ads before St. Patrick’s Day in The New York Times and other newspapers that promised “Irish unity in our time.”
— Mark Landler
LONDON — Prime Minister Boris Johnson of Britain suffered significant losses in results from local elections on Thursday, in voting that was being watched closely as a test of the damage to him and his Conservative Party from a swirling scandal over lockdown-breaking parties at Downing Street.
For the first time in decades, the Conservatives lost control of the borough of Wandsworth in London to the opposition Labour Party, which also took over Westminster and Barnet in the capital, as well as Southampton and several other districts elsewhere in England. The centrist Liberal Democrats also turned in a much-improved performance.
By mid-afternoon, most areas in England had declared with voters appearing intent on punishing the Conservatives for the illicit Downing Street parties and the rising cost of living at a time of surging inflation and tax increases.
Mr. Johnson acknowledged that it had been a “tough night in some parts of the country,” according to the BBC, but he also said that the Conservatives were making “remarkable gains” elsewhere. Overall, however, there was no disguising the defeat for Mr. Johnson’s party which lost more than 280 seats in England and was also losing ground in Scotland, where results were still coming in.
In the voting on Thursday, Britons were mainly electing thousands of “councillors” — their representatives on municipalities that decide issues such as garbage collection, planning applications and highway maintenance.
The Conservatives fared badly in London — the party has held Westminster ever since the council was created nearly 60 years ago — and they also suffered losses to the Liberal Democrats outside the capital.
But Labour was making only limited progress in the north of England at a time when it was expecting advances against a government facing a series of problems.
With 124 of 146 councils in England declaring their results, the Conservatives had shed more than 280 seats, which meant the loss of control of several boroughs, including Wandsworth and Westminster, symbolic fortresses of Conservatism in the capital. Labour was up around 60 council seats, fewer than the Liberal Democrats, who had gained more than 150. The Greens, another smaller party, also made advances, winning around 50 seats.
Though the local elections have no direct effect on the fate of the national government, they were seen by many as a litmus test of the popularity of a prime minister who has already been fined by the police for one breach of his own strict coronavirus laws.
Mr. Johnson’s handling of the invasion of Ukraine has stabilized his leadership, but more fines for lockdown breaches could follow, and the government has promised to publish a report on the Downing Street parties that many expect to criticize Mr. Johnson.
With the Conservatives trailing in opinion polls behind the opposition Labour Party, Mr. Johnson’s own lawmakers are once again considering a no-confidence vote on his leadership. A poor result in the local elections could damage his survival prospects, while a solid performance would help him ride things out.
In England more than 4,400 seats were contested in over 140 municipalities, but the voting took place only in parts of the country. All the municipalities in Scotland and Wales held elections, and voters in Northern Ireland cast ballots for its devolved power-sharing assembly.
Before the votes were cast, some analysts said that they expected Mr. Johnson’s Conservatives to lose out in London, other cities and in parts of the south of England but to perform better in northern areas known as the “red wall.” These are regions that have traditionally voted for Labour but switched to the Conservatives en masse in the 2019 general election, helping Mr. Johnson to a landslide victory.
— Stephen Castle
Advertisement
LONDON — Embroiled in a sprawling scandal over parties in Downing Street that broke lockdown rules, Britain’s prime minister, Boris Johnson, suffered a succession of setbacks on Friday in local elections as voters across the country abandoned his Conservative Party.
But by the end of the day, Mr. Johnson appeared to have survived the storm — for now at least — and to have turned the tables on the opposition Labour Party leader, Keir Starmer, who on Friday learned that the police will investigate whether he, too, broke lockdown laws.
That news grabbed headlines, taking the gloss off election results that had been good — but not spectacular — for Labour while boosting smaller, centrist Liberal Democrats.
With most of the votes counted in England, the Conservatives had lost more than 280 races to elect “councillors” — representatives in municipalities — in what Mr. Johnson acknowledged had been a “tough night in some parts of the country.”
The results were closely watched because, after Mr. Johnson was fined for breaking lockdown rules, some of his fellow Conservatives had been considering pressing for a no-confidence vote that could evict him from Downing Street.
Although his party avoided the type of electoral meltdown that might have propelled that threat to Mr. Johnson’s future, the results were nevertheless unnerving for a governing party that is confronting strong economic headwinds.
— Stephen Castle
LONDON — For the past 44 years, the council in Wandsworth, South London, has been run by the Conservative Party.
But after Thursday’s vote, that all changed, with control of the council shifting to the Labour Party. The vote came at a particularly fraught time for the Conservative Party, which has been embroiled in controversy for weeks over parties in Downing Street that broke the government’s own coronavirus restrictions and a number of other scandals.
As a smattering of voters headed into polling stations in the area on Thursday morning, many expressed a general discontent over the state of national politics, a glimpse of the uphill battle that the Conservatives faced in the area.
“I would have always identified myself as Conservative, but this vote today was a vote to show that I don’t agree with the government,” said Marcel Aramburo, 62, who has lived in the area for decades.
While he is happy with the way local issues have been handled for the most part under the Conservative council, he felt it was time to vote Labour after becoming increasingly disillusioned with the Tories.
“I am unhappy with the people running this country,” he said. “Everything that comes out of their mouths is a lie.”
Dean Crossley, 45, who cast his ballot at the same small community church across from Battersea Park as Mr. Aramburo, was also switching from the Conservatives, in favor of the Green party. He said that was partly because of local issues and partly because he wanted to see better initiatives to address climate change.
He also said that his vote — typically for the Conservatives — was likely to change in the next general election, too.
“It’s the same old same old, getting up to whatever they get up to, and it’s not going to work,” he said, referring to the Conservatives.
Lucinda Leveson, 65, who brought her dog to the polling station, has lived in Wandsworth for decades. She said that a lot had changed in the area, much of it for the better, as it has developed in recent years. At the end of the road where she was voting, cranes crowded the skyline over a major redevelopment project at the disused Battersea Power Station and surrounding area.
She said she would continue to support the Conservatives despite the recent scandals. “They are the best of a bad bunch,” she said.
She added that she felt Prime Minister Boris Johnson had done well in his response to the coronavirus pandemic and had shown a strong response to Russia’s invasion of Ukraine.
Another voter, Vivianna Turturro, 39, said that national politics had influenced her decisions on the local level, after watching those in the governing Conservative Party “saying one thing and doing the opposite.”
She said that she was unhappy with recent policies on immigration and that the Downing Street parties left her incensed.
“I was shielding at the time, so I find it offensive and insulting,” she said of the lockdown gatherings. “They should have been the first ones to follow the rules they set.”
— Megan Specia
Advertisement
Prime Minister Boris Johnson acknowledged that the Conservative Party had a “tough night” in local elections across Britain as early results on Friday showed his party suffered major losses in some key parts of the country.
Speaking to reporters during a visit to an elementary school in his west London constituency Friday morning, Mr. Johnson was asked if he took responsibility for the results, to which he replied, “Of course.”
“It’s certainly a mixed set of results, and we’ve had a tough night in some parts of the country,” he said, according to a video from the BBC. But, he added, in other areas, “you are still seeing Conservatives going forward and making quite remarkable gains in places that haven’t voted Conservative in a long time, if ever.”
The Conservatives did make some of the gains mentioned by Mr. Johnson in a few municipalities, but were broadly down across much of the country.
Mr. Johnson’s government has in recent months been hit by a series of scandals, including revelations that parties were held at Downing Street during the coronavirus lockdown in contravention of the government’s own regulations.
But Mr. Johnson did not mention the scandals, saying that the “big lesson” he took away from the election was a clear message from voters on issues that matter to them, like the soaring costs of living. He said his government would be addressing energy security as bills for consumers continue to rise.
— Megan Specia
LONDON — As well as suffering big, symbolic losses in London to the main opposition Labour Party, there was another warning sign from the early results for Prime Minister Boris Johnson and his Conservative Party: a recovery for the Liberal Democrats.
As recently as 2010, the Lib Dems, a centrist party, entered a coalition with the Conservatives. But that proved costly: The Liberal Democrats were crushed in the 2015 general election as a result and became largely irrelevant on the national stage.
However, alongside advances for the Greens, another smaller force in British politics, the Liberal Democrats appeared to have capitalized on the government’s problems and were in position to make something of a comeback in these local elections.
“It looks like a historic night for the Liberal Democrats,” the party’s leader, Ed Davey, told the radio station LBC, citing advances in Southwest London and West Oxfordshire among more than 50 seats gained.
Gains for the smaller party will worry the Conservatives. In the last general election, the Tories made advances in parts of the Midlands and northern England — former industrial areas once dominated by the Labour Party and known as the “red wall.”
But now the Conservatives seem vulnerable in their own backyard, the traditional heartland seats in the south of England known as the “blue wall.”
The local election results were initially being interpreted as a protest after revelations that Prime Minister Boris Johnson and others in government had violated their own pandemic lockdown restrictions. Anger has also been simmering over the rising cost of living.
But some in the traditional Tory areas of southern England also dislike Mr. Johnson’s style and are unimpressed by his promise to increase prosperity in the north of England (what Mr. Johnson calls “leveling up”), fearing that will come at their expense.
The risk for the Conservatives is that they will be squeezed by Labour in big cities and lose out to the Liberal Democrats or Greens in parts of the south of England.
Memories of the role the Liberal Democrats played in a coalition government that imposed austerity appear to be fading. In the 2019 general election, some disenchanted Conservatives were reluctant to vote for the Liberal Democrats because they feared the result would be a government led by Jeremy Corbyn, the leftist leader of the Labour Party at the time.
Some of those worries may be subsiding now that Mr. Corbyn has been replaced by the more centrist Keir Starmer.
Some Conservatives believe that Labour and the Liberal Democrats have agreed to an unofficial pact when it comes to campaigning. The claim — denied by Labour and the Lib Dems — is that in some areas, one party will step aside to give a free run if the other is better placed to defeat the Conservative candidate.
In any event, if the result of the next general election is close enough for them to hold the balance of power, the Lib Dems will not ally with the Conservatives, having paid a high price for their previous dalliance.
— Stephen Castle
Advertisement
LONDON — The scandal engulfing Prime Minister Boris Johnson over lockdown-breaking parties took a twist on Friday when the British police decided to reopen an investigation into whether his political rival, Keir Starmer, the leader of the opposition Labour Party, had also broken coronavirus rules.
Mr. Johnson and the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, have already been fined for breaching Covid laws, prompting critics — Mr. Starmer included — to call on them to resign.
So a statement from the police in Durham, in the northeast of England, that they intended to look again at allegations against Mr. Starmer will be welcome news for Mr. Johnson.
A finding that Mr. Starmer broke the law would raise questions about the credibility of the Labour leader, given that he has called for Mr. Sunak to quit for briefly attending an illicit gathering in Downing Street to celebrate Mr. Johnson’s birthday. He has been even more scathing about Mr. Johnson’s leadership after news of the Downing Street parties broke.
But Mr. Starmer, a former chief prosecutor, says that he did not break the law, and Labour has said that the party will cooperate with the investigation.
While the scandal surrounding Mr. Johnson has become widely known as “partygate,” tabloid newspapers have inevitably called Mr. Starmer’s case “beergate.”
The allegations center on a gathering in April last year at which Mr. Starmer was pictured drinking a beer with other party members during a campaigning visit to Durham. The police had already looked into the case and decided to take no action but, on Friday, they issued a statement saying that in light of “significant new evidence” they were conducting an inquiry into possible breaches of coronavirus rules.
Mr. Starmer has said that he had a beer while eating an Indian takeout meal before returning to work. With restaurants closed, this was the only option for food, Labour argues.
One expert on coronavirus rules, Adam Wagner, wrote on Twitter that this would thus be viewed as “reasonably necessary for work” and therefore permitted, unlike prearranged social events in Downing Street.
But in recent days, Labour has come under pressure after it admitted that, despite earlier denials, the party’s deputy leader, Angela Rayner, was also at the gathering in Durham. Tabloid newspapers have reported that Mr. Starmer shared curries and other food worth 200 pounds, about $250, with as many as 30 aides.
The investigation into Mr. Johnson’s lockdown breaches is not complete and some experts expect him to receive at least one more fine for the gatherings in Downing Street.
— Stephen Castle
BRADFORD, England — The northern city of Bradford has long been a stronghold of the opposition Labour Party.
During Thursday’s voting, a voice from a speakerphone, speaking in English and Urdu, spilled onto a street in the western part of the city, encouraging locals to cast their ballots for Labour’s candidates for the local council. A handful of red placards declaring support for Labour lined a side street.
“I’ve known since David Cameron that the Tories are incompetent,” said one Labour voter, Saleem Aslam, 25, referring to a former Conservative prime minister.
But even some onetime Conservative voters seemed to share that view too this year, especially when it came to the government of Prime Minister Boris Johnson. Ballots in Bradford were still being counted around noon on Friday, but the early results showed that Labour had retained two seats and picked up a third from the Liberal Democrats, with the rest of the results expected to be announced by the end of the day.
A few miles north of Bradford in the reliably Conservative and leafy town of Baildon, Peter Smith, 67, voted at a polling station in a small church hall nestled in a residential area. For most of his working life, he said, he has chosen the Tories. In the last general election, in 2019, he voted for Mr. Johnson, hoping he would bring tangible change to Britain. Mr. Smith even convinced his wife, a lifelong Labour supporter, to cast her ballot for Mr. Johnson.
“I won’t ever vote for him again,” Mr. Smith said emphatically. “I thought he’d make a difference, but he’s been a disgrace.”
The news that Mr. Johnson had broken his own coronavirus laws partially influenced Mr. Smith’s decision. But still, he said, “there’s nothing in this country that’s right.” He added, “You think about immigration, employment, the cost of living, it’s a shambles.” He is also disgruntled by what he said was the Tories’ inaction on local issues in the area.
This year, Mr. Smith voted for a Green Party candidate.
Some have lost faith entirely in the major political parties.
“I don’t trust any of them at the moment,” said Janet Crabtree, who voted for an independent councilor in the nearby village of Queensbury. “Trust, honesty, reliability, responsibility, those are the things I look for in a candidate, and that’s what I’m not getting.”
Steve May, 45, who voted in the same area, backed a Conservative. For him, the scandals swirling around the government paled in the face of what he said were much more pressing issues, namely dealing with the pandemic.
“I think the government has gone through an exceptionally challenging time,” he said. With the cost of living soaring, Mr. Smith said Mr. Johnson’s government was doing its best while wading through a precarious economic moment.
Still, he said the challenging nature of the current circumstances would be difficult for any party to overcome. “I’d like somebody else to try and have a go, and deal with it better than the current government.”
— Aina J. Khan
Advertisement
With results pouring in from across England, Scotland and Wales — as well as from elections for Northern Ireland’s assembly, where there are different dynamics at play — Friday could seem bewildering.
But there are a handful of races that may illuminate the state of British politics. In London, the Conservatives lost the boroughs of Barnet, Wandsworth and Westminster; the party has controlled the council in Wandsworth since the days of Prime Minister Margaret Thatcher. Westminster, where the Downing Street scandal is a local issue, has never been out of Conservative control.
In the North London borough of Barnet, where 15 percent of the population is Jewish, analysts will see the result as some vindication of the efforts of the Labour leader Keir Starmer to mend ties with British Jews. Under Labour’s former leader, Jeremy Corbyn, the party had faced repeated accusations of antisemitism.
In the “red wall,” across England’s midlands and the north, Labour’s ability to reverse Tory inroads will come under scrutiny. The Conservatives won a parliamentary seat in Hartlepool, a port city in the northeast of England, in a by-election last year. In 2019, Labour also lost local control of the borough, which is now led by a coalition of Conservative and independent councilors. With 13 of the 36 seats up for election this time, it appeared that, once again, no party had gained overall control.
In Scotland, analysts will look to see if the Conservatives can maintain gains made in the last vote in 2017, when it garnered the second-largest number of votes after the Scottish National Party. Polls show that the popularity of the Tories has been damaged in Scotland by the Downing Street scandal. Counting in most places began Friday morning.
In Northern Ireland, legislative elections could be a watershed if Sinn Fein wins the largest number of seats. That could upend a power-sharing arrangement in the territory that dates to the Good Friday peace agreement in 1998. Counting was also underway on Friday.
— Megan Specia
BURY, England — As elections for local municipalities took place across Britain on Thursday, one thing on the minds of many voters was the pain they have been feeling from spiking prices for energy, food and other goods.
In the city of Bury, one of the so-called red wall regions of the north and middle of England that turned from the Labour Party to the Conservatives in the 2019 general election, Jo Warburton, chairwoman of the Brandlesholme Community Center and Food Bank, summed up the situation locally as “diabolical.”
Soaring energy bills are forcing some people to choose between eating and heating, she said in a recent interview, adding, “Nobody can afford to live.” Ms. Warburton recently put out a plea for additional donations after almost running out of food to offer. Even people with jobs are increasingly in need of groceries, including one person who said she had been surviving on soup for a week, Ms. Warburton added.
Because the food bank is a charity, Ms. Warburton tries to keep out of politics. But she said that while local Labour Party politicians support the center, she has had little contact with Conservatives. As for the government in London, “they haven’t got a clue about life,” she said.
Across town, one Bury resident, Angela Pomfret, said she sympathized in particular with those who have young families. “I don’t know how people are able to survive,” she said. “I am 62, and I am struggling.”
Ms. Pomfret said she had been unable to visit her mother, who died during the coronavirus pandemic, because of Covid restrictions, so she was at first annoyed by news about illicit parties taking place in Downing Street at the same time.
But while Ms. Pomfret said before the election Thursday that she would vote for Labour, she said she bore no grudge against Mr. Johnson and was not against him personally.
At Bury Market, Andrew Fletcher, serving customers at a meat and poultry stall, acknowledged that sales were a little depressed, but did not blame the government. “I will be voting Tory,” he said. “I don’t think Labour could do any better.”
— Stephen Castle
Advertisement
LONDON — The leader of the opposition Labour Party, Keir Starmer, on Friday described gains made in local elections as a “massive turning point” for his party, which has been out of power for more than a decade.
But while Labour’s performance was good, the question remained: Was it good enough?
The party consolidated its grip on London, winning both Wandsworth and Westminster, two boroughs that have been bastions of Conservatism for decades, as well as Barnet, an area with a high Jewish population.
For Labour, which was embroiled in a protracted crisis over antisemitism under its previous leader, Jeremy Corbyn, the win in Barnet was significant.
But outside London, Labour’s performance was more patchy, leading some analysts to question whether it was able to win the next general election.
“This wasn’t quite the degree of progress they might have anticipated,” John Curtice, a professor of politics at Strathclyde University, told the BBC. He added that outside London, the party’s vote might be down slightly, compared to when most of the seats up for election this year were last contested in 2018.
Based on that analysis of the early results, Mr. Starmer hardly appears to be on course for a convincing general election victory.
The party is doing well in large cities and with better-educated voters. But it needs to win back seats in the north and middle of the country, the so-called “red wall” areas that traditionally sided with Labour but defected en masse to the Conservatives in the 2019 general election.
James Johnson, who was in charge of polling for the last prime minister, Theresa May, argued that the results from Thursday’s election could still be sufficient for Labour. He noted that most of the seats contested in Thursday’s local elections were last fought in 2018 before the big and consequential shift of 2019.
“In 2018, Labour had the Red Wall nationally. Labour standing still or even going back slightly in Red Wall areas in these elections is progress for Labour,” Mr. Johnson wrote on Twitter.
Key point: lots are erroneously saying Labour is not 'winning back' the Red Wall.Change in these elections is on 2018. In 2018, Labour *had* the Red Wall nationally. Labour standing still or even going back slightly in Red Wall areas in these elections *is* progress for Labour.
The results, he added, did not herald a recovery for the Labour Party of the type produced by Tony Blair, who won a landslide general election victory in 1997. “But they do show Labour doing as well in the Red Wall as they did when they last held the Red Wall — and that should worry Conservatives,” Mr. Johnson wrote.
And, if the result of the next general election is close, Labour has one advantage over the Conservatives in that other smaller parties would be unlikely to join with the Tories to keep Mr. Johnson in power.
That is not the case for Labour, whose leader could plausibly become prime minister of a minority government with the support of other parties.
— Stephen Castle
BURY, England — Oliver Henry tries not to talk politics at his barbershop to avoid inciting arguments among his customers. But when Prime Minister Boris Johnson of Britain was fined recently by the police for breaking his own coronavirus laws, the bickering at Chaps Barbers was unavoidable.
“Some people despise him, and other people really love him,” Mr. Henry said, referring to Mr. Johnson.
As he trimmed a client’s hair last week, Mr. Henry said he voted for Mr. Johnson’s Conservatives in the last general election, in 2019, and, grateful for government financial support during the pandemic, would not abandon the prime minister yet.
One thing that has saved Mr. Johnson so far is his reputation as an election winner, someone able to reach out to voters in places like Bury, in the so-called red wall regions of the north and middle of England. These areas traditionally voted for the opposition Labour Party, but largely supported Brexit and turned to the Conservatives in the 2019 general election.
Despite the scandals facing Mr. Johnson, and the soaring cost of living that has hit many residents of the area, things were not as easy for Labour as they might have seemed.
Labour currently controls Bury Council, and that means it takes the blame for many things that go wrong locally, as well as for some unpopular policies.
Moves to build more homes on green spaces have provoked opposition, as have plans for a clean air zone, a proposal — now being reconsidered after protests — that would charge for journeys in some more polluting vehicles.
Nick Jones, the leader of the Conservatives on Bury Council, said his political pitch had little to do with a scandal-prone prime minister.
The message to the voters in Bury, Mr. Jones said, is: “We are not talking about Downing Street, we are talking about your street.”
— Stephen Castle
Advertisement
For voters in the heavily Jewish neighborhood of Golders Green, in North London, concerns about the recent performance of the Conservative Party appeared to overshadow lingering concerns about the Labour Party’s previous mishandling of antisemitism cases.
In the 2019 general election, Labour suffered a significant loss of support in the parliamentary constituency that covers Golders Green — apparently a reaction to allegations of antisemitism in Labour under Jeremy Corbyn. But in the local elections on Thursday, voters unseated the party of Prime Minister Boris Johnson in Barnet, the borough that covers Golders Green, and returned control of the council to Labour.
Steve Andresier, 70, who has lived in Golders Green for 30 years, said that he had voted for two Labour candidates and one Green party candidate in these elections because he wanted to get rid of the Conservatives.
He said the scandals plaguing the government of Mr. Johnson — the prime minister violated the lockdown restrictions he imposed during the pandemic — had further strengthened his resolve to vote against the Tories.
The elections will not have a direct effect on the national government, but Mr. Andresier said that he wanted to send a message. “I detest them,” he said, describing Mr. Johnson as “a clown,” adding that he wanted to signal his discontent with the government with his vote.
Thomas Radice, 81, said that the national political situation had also influenced his vote, but he added that he didn’t think the Conservatives had been effective at the local level, either.
He cited a lack of transparency among top government officials and said that the Conservative Party no longer seemed to be united behind Mr. Johnson. “We’ll see after today, maybe there will be quite a shift in loyalty toward Johnson,” he said. “And I want to give a push toward that.”
In Barnet, which is about 15 percent Jewish, Mr. Corbyn’s successor as Labour leader, Keir Starmer, signaled his commitment to make amends when he started his party’s campaign in the borough last month.
Under Mr. Starmer, Labour has worked to root out antisemitism and mend its ties with British Jews. But some voters in Golders Green, which has an even larger Jewish population than Barnet as a whole, described lingering hesitation about voting for Labour even though they were disillusioned with the Conservatives.
At a church just off a main street lined with kosher delis and a bagel shop, residents arrived to cast their ballots on Thursday. Among them was Jonathan Hyman, 74, who is Jewish. The Labour Party had made a huge effort to revive its reputation, he said, “but I think there is a tarnishing,” he said.
Mr. Hyman voted Conservative on Thursday, as he typically does, but said that he was overwhelmingly distrustful of politicians.
“They all tell lies,” he said.
Mia Chaudhuri, 26, a committed Labour supporter, acknowledged that the last general election was a difficult time for the party in her area.
“I do think that Keir Starmer is more widely appealing overall,” she said, particularly as he works in a Parliament with “a new level of chaos.”
Vivienne Lewis, 66, and her husband, Alan Lewis, 69, who are Jewish and have lived in the area for three decades, came out to vote together on Thursday. They both said that they had voted Conservative.
“But I always vote Conservative with a heavy heart,” Mr. Lewis, a former Labour voter, said.
Mrs. Lewis described her vote as the better of two bad choices. The House of Commons, she said, has “become like a massive playground” under Mr. Johnson.
“I think he has done a few good things; he seems to be able to bluster his way through,” Mrs. Lewis said. “He has nine lives.”
Mr. Lewis said that Labour had made strides to re-establish itself with Jewish voters and that he expected Labour to receive more support in Golders Green. But, he added, the British left’s stance on Israel had sometimes spilled into antisemitism.
“The Jewish community definitely felt under threat, though I didn’t necessarily feel that way, actually,” he said of the allegations plaguing the party under Mr. Corbyn. “But it felt like the only safe thing was a Tory vote.”
— Megan Specia
France24 - Monde
Au Japon, les Youtubeurs virtuels amassent des fortunes bien réelles
Publié le : 07/05/2022 - 07:18
Tokyo (AFP) – En un instant, Mayu Iizuka abandonne sa personnalité calme et posée et commence à lancer de petits cris aigus en gesticulant, dans un studio d'enregistrement de fortune à Tokyo, tandis que son avatar apparaît sur les écrans de centaines de fans.
Longtemps vus comme une sous-culture japonaise de niche, les Youtubeurs virtuels ("Vtubers") --comme cette jeune femme de 26 ans, qui prête sa voix et ses mouvements à un personnage nommé Yume Kotobuki-- forment aujourd'hui une lucrative industrie où certaines chaînes rapportent plus d'un million d'euros par an.
Les vidéos sont conçues pour donner l'impression aux fans d’interagir directement avec le personnage animé à l'écran, et certains abonnés paient des centaines d'euros pour qu'un de leurs commentaires soit mis en valeur pendant une diffusion (stream).
"Quand je joue aux jeux vidéo en direct et que je gagne, mes fans me félicitent" et envoient de petites sommes d'argent "pour me montrer leur soutien", explique Mayu Iizuka à l'AFP.
Grâce à une webcam et un capteur de mouvements autour du cou, elle donne vie à Yume qui, avec sa voix haut perchée, sa jupe courte et ses grands yeux violets de personnage de dessin animé, a l'allure typique des avatars de Vtubers.
A côté, son équipe contrôle les expressions faciales du personnage.
"Elle fait partie de ma famille"
Le monde des VTubers s'est développé rapidement depuis son apparition il y a environ cinq ans et compte 16.000 producteurs de contenus actifs dans le monde, selon la société spécialisée User Local, et des communautés de fans en plein essor sur des plateformes comme Twitch ou TikTok.
Des collectivités locales japonaises y ont parfois recours pour leur promotion, et même les acteurs principaux du film "The Batman", Robert Pattinson et Zoe Kravitz, ont donné une interview à un VTuber japonais.
Leurs sources de revenus sont similaires à ceux des streamers classiques, via par exemple la fonction "Super Chat" de YouTube qui donne au commentaire d'un abonné une place proportionnelle au prix payé.
L'an dernier, les neufs chaînes YouTube ayant généré le plus de revenus dans le monde via ce système appartenaient à des VTubers, tous affiliés à la même agence de talents à Tokyo. Elles reçoivent jusqu'à 1,5 million d'euros de dons annuellement, selon le site d'analyse de données Playboard.
Kazuma Murakami, un contrôleur technique automobile de 30 ans, avoue parfois dépenser jusqu'à 10.000 yens (70 euros) pour que l'un de ses commentaires soit surligné et vu par sa VTubeuse préférée.
Kazumi, un informaticien qui n'a souhaité donner que son prénom, a lui décoré son petit studio à Tokyo de posters, photos encadrées et porte-clés à l'effigie de son idole Mio Ookami, un personnage mi-fille, mi-loup.
"Je peux passer cinq à dix heures à penser à elle", dit-il. "C'est comme si elle faisait partie de ma famille."
"Capter l'attention"
Cette propension des fans à ouvrir leur coeur et leur portefeuille à leur personnage favori ressemble à "une pratique de longue date qui voit les fans d'idoles et d'animation exprimer leur soutien en achetant des tonnes d'objets", note Noriyuki Nagamatsu de l'agence de publicité en ligne D.A. Consortium.
C'est "un moyen de capter l'attention de l'être aimé, et de se sentir supérieur aux autres fans", ajoute-t-il.
Les VTubers s'effacent généralement derrière leur personnage et beaucoup de fans comme Kazumi disent fondre pour Mio, et non l'actrice qui l'anime.
Mais la limite entre les deux est parfois floue: un tribunal nippon s'est récemment prononcé en faveur d'une VTubeuse qui soutenait que les injures en ligne contre son personnage étaient autant d'attaques à son encontre.
Les personnages virtuels peuvent "transcender les genres, l'âge ou le physique, mais l'important est qu'il y a une vraie personne derrière qui lit les commentaires", estime Kazuhito Ozawa, l'avocat de la plaignante.
Mayu Iizuka dit, elle, avoir été angoissée à l'idée de révéler son identité après avoir "joué" Yume pendant quatre ans.
"J'avais peur que les fans de Yume, avec ses grands yeux brillants et son joli ventre, soient déçus de voir la personne réelle qui se cache derrière", mais "les réactions ont été très gentilles", assure-t-elle.
"J'étais longtemps réticente à m'exprimer en public, mais Yume est une streameuse si expérimentée qu'elle m'a aidé à parler avec plus de confiance".
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis France24 - Monde
En direct : le Conseil de sécurité de l'ONU pour une "solution pacifique" en Ukraine
Publié le : 07/05/2022 - 06:57Modifié le : 07/05/2022 - 08:21
FRANCE 24
Suivre
Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté à l'unanimité vendredi son "ferme soutien" à "la recherche d'une solution pacifique" en Ukraine, dans une première manifestation d'unité depuis le début de l'invasion russe de ce pays, où 50 civils supplémentaires ont été évacués de Marioupol, une cité portuaire assiégée. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine.
-
1 h 08 : le Conseil de sécurité de l'ONU pour une "solution pacifique", 50 personnes évacuées de Marioupol
Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté à l'unanimité, vendredi 6 mai, son "ferme soutien" à "la recherche d'une solution pacifique" en Ukraine, dans une première manifestation d'unité depuis le début de l'invasion russe de ce pays, où 50 civils supplémentaires ont été évacués de Marioupol, une cité portuaire assiégée.
-
23 h 19 : efforts diplomatiques pour sauver les combattants de l'usine d'Azovstal
L'Ukraine tente de trouver une solution diplomatique pour sauver les combattants qui défendent l'usine d'Azovstal dans le port de Marioupol, a déclaré vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, indiquant que des intermédiaires et des États influents étaient impliqués dans ces efforts diplomatiques.
Volodymyr Zelensky n'a donné aucun détail supplémentaire.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LONG FORMATUkraine : comment juger les crimes de guerre ?
Reportage en Ukraine : à Dnipro, la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne
La chronique de l’éco
Guerre en Ukraine : l'UE veut s'attaquer au pétrole russe
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Valeurs Actuelles
Législatives : Patrick Jardin, père d’une victime du Bataclan, investi dans le Nord par Reconquête !
Patrick Jardin poursuit son engagement aux côtés d’Eric Zemmour. Le sexagénaire, connu pour être le père de Nathalie – régisseuse du Bataclan tuée le 13 novembre – portera les couleurs de Reconquête ! dans le cadre des élections législatives des 12 et 19 juin. Selon Sud-Ouest, Patrick Jardin a été investi par le jeune parti politique ce vendredi 6 mai, dans la 4e circonscription du Nord.
« Depuis cinq ans je me bats pour que plus jamais il n’y ait d’attentat comme j’ai subi en France et je trouvais que c’était le moment d’apporter un peu ma contribution et d’essayer de faire changer les choses », a expliqué Patrick Jardin – cité par Sud-Ouest.
Zemmouriste convaincu
L’homme, qui s’est souvent affiché aux côtés d’Eric Zemmour au cours de la campagne présidentielle, assume pleinement sa proximité avec le candidat vaincu : « Entre les idées qu’il développe et mes idées, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille à cigarette, c’est le seul qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas et ça faisait longtemps que j’attendais que quelqu’un de la trempe d’Eric Zemmour le fasse », a-t-il confessé dans la foulée de l’officialisation de sa candidature.
À Nice, au côté de Patrick Jardin, je salue et m’incline devant la mémoire des victimes de l’attaque djihadiste du 14 juillet 2016. Je ne les oublierai jamais.#Nice pic.twitter.com/41goEBU9X1
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) January 23, 2022
Comme le rappelle Sud-Ouest, la quatrième circonscription du Nord est actuellement aux mains de la députée LREM Brigitte Liso, qui a déjà annoncé sa candidature. Au second tour, en 2017, elle s’était imposé face au candidat LR, Jacques Houssin. Cette même année, Julien Franquet n’avait rassemblé qu’un peu plus de 10 % des voix pour le compte du Front national, ne parvenant donc pas à se qualifier au second tour.
France24 - Monde
Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
Publié le : 05/05/2022 - 11:48Modifié le : 06/05/2022 - 09:27
Romain BRUNET
Suivre
La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Parti socialiste ont conclu un accord inédit pour présenter des candidatures communes aux élections législatives. Une page majeure de l’histoire de la gauche se tourne.
Après plusieurs jours de discussions, les ennemis d’hier ont fini par s’entendre sur une union de la gauche en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS) – mais finalement pas le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) – ont fini par s'entendre avec La France insoumise (LFI) sur des propositions communes et une répartition des 577 circonscriptions électorales. C'est la première fois depuis 25 ans et la "gauche plurielle" de Lionel Jospin que la gauche part unie aux législatives dès le premier tour.
Les résultats des législatives diront s’il s’agit d’une union historique, comparable, comme l’ont avancé certains insoumis, au Front populaire de 1936 ou au programme commun de la gauche en 1972. En attendant, l’alliance de la gauche de 2022 autour de La France insoumise est inédite, tant un tel accord semblait impensable il y a encore trois semaines.
Pour rappel, Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont eu des mots très durs à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle. Le candidat EELV a accusé le leader des insoumis de "complaisance" vis-à-vis de Vladimir Poutine. La candidate socialiste l'a quant à elle carrément qualifié d'"agent", d'"allié" et de "soutien" du président russe, qui a lancé une offensive militaire en Ukraine.
>> Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon
Depuis, le premier tour de l’élection présidentielle est venu clarifier les rapports de force. En obtenant 21,95 % des suffrages et en échouant à se qualifier pour le second tour pour seulement 422 000 voix, Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise se sont imposés comme la force centrale à gauche, loin devant les 4,63 % de Yannick Jadot, les 2,28 % de Fabien Roussel (PCF) ou le 1,75 % obtenu par Anne Hidalgo.
"La présidentielle a vraiment confirmé le statut de La France insoumise comme force principale à gauche, analyse le politologue Pascal Perrineau, professeur à Sciences-Po. La situation était différente en 2017, même si Jean-Luc Mélenchon avait déjà réalisé un bon score. Lui était sur une ligne qui consistait à faire cavalier seul aux législatives, tandis que le PS avait encore des arguments et pouvait à l’époque prétendre obtenir un groupe par ses propres moyens."
Cinq ans plus tard, la situation est bien différente. La présidentielle de 2022 a permis aux partis de gauche d’ouvrir les yeux : non seulement sur le désir d’union de son électorat – 84 % des sympathisants de gauche se disent favorables à l’alliance conclue par LFI, EELV, le PCF et le PS, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi 4 mai –, mais aussi, en particulier pour le PS et EELV, sur l’idée que ce rapprochement devait se faire sur un programme de rupture avec le néolibéralisme prôné par Emmanuel Macron, reconduit à la tête de l'État.
Le Parti socialiste tourne le dos au quinquennat Hollande
Ainsi, l’alliance conclue par les partis de gauche s’accorde sur un programme qui fait la part belle aux propositions des insoumis : Smic à 1 400 euros nets, garantie d’autonomie pour les jeunes, blocage des prix des produits de première nécessité, rétablissement de l’ISF, abrogation de la "flat tax", planification écologique, mise en place d’une "règle verte", VIe République. Mais le fait le plus marquant, dans le catalogue de mesures mises en avant, est sans aucun doute le virage pris par le PS. En se prononçant pour l’abrogation de la loi Travail El Khomri et la retraite à 60 ans, les socialistes tournent clairement le dos au quinquennat de François Hollande et au social-libéralisme.
Ce dernier "récuse l’accord sur le fond et même sur les circonscriptions", a-t-il indiqué, mercredi, au quotidien régional La Montagne. L’ancien président avait déjà prévenu, le 28 avril sur Franceinfo, qu’un accord entre le PS et LFI mettrait en cause les "principes mêmes qui sont les fondements de l’engagement socialiste", estimant qu’une alliance avec LFI entraînerait la "disparition" du Parti socialiste.
🗣 Alliance à gauche ➡️ "Je pense que cet accord ne sera pas accepté. S’il l’est, le PS aura décidé de disparaître”, accuse François Hollande, qui souhaite “une autre union” avec les communistes et les écologistes.Suivez le live 👉 https://t.co/cEwi3c61QM pic.twitter.com/bt62kVQBMP
April 28, 2022Réponse cinglante de Corinne Narassiguin, numéro 2 du PS, le 29 avril sur Radio J : "J’ai du mal à penser que ma première préoccupation aujourd’hui soit d’écouter ce que François Hollande a à nous dire sur ce qu’est la gauche et ce qu’est la fidélité au socialisme. Je préfère écouter ce que les électeurs nous ont dit au premier tour de l’élection présidentielle. C’était un message très fort et très clair."
🗣️"J’ai du mal à penser que ma première préoccupation soit d’écouter ce que Hollande a à nous dire sur ce qu’est la gauche et la fidélité au socialisme."@CorinneNara, secrétaire nationale du PS, invitée de @C_Barbier sur Radio J - 94.8 fm pic.twitter.com/aUsN9p4bj3
April 29, 2022Si le PS, EELV et le PCF consentent tous à ce que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, peut-on parler d'accord de gouvernement pour autant ? Il est tout à fait notable que les quatre partis de gauche n’ont pas publié de déclaration commune. Au contraire, chaque accord bilatéral a donné lieu à un communiqué spécifique, autorisant des formulations différentes en fonction des partis concernés.
Il est un sujet, en particulier, qui a suscité de longs débats : la désobéissance aux traités européens en matière économique et budgétaire. Si le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, auteur d’un livre intitulé "Désobéissons pour sauver l’Europe", publié en 2018, est rapidement tombé d’accord avec LFI sur cette question, dès lors qu’une éventuelle sortie de l’Union européenne était clairement exclue, il n’en a pas été de même pour le PS. Le terme de "désobéissance" a été l’objet d’intenses discussions, y compris entre le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui n’en voulait pas, et Jean-Luc Mélenchon. Finalement, le communiqué commun de LFI et du PS emprunte des chemins tortueux.
>> Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
"Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres, mais nous visons le même objectif : être en capacité d’appliquer pleinement le programme partagé de gouvernement et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Français", affirme le document.
On comprend les tergiversations d’Olivier Faure. L’accord conclu entre LFI et le PS marque un tournant majeur dans la vie politique française. En se rangeant derrière Jean-Luc Mélenchon, le premier secrétaire du Parti socialiste acte un déplacement du centre de gravité de sa famille politique vers la gauche, voire jusqu’à l’extrême gauche, estiment les plus fervents opposants à cet accord.
Le tour de force politique de Jean-Luc Mélenchon
Il s’est au passage mis à dos tout ce qu’il reste des éléphants du parti à la rose. Outre François Hollande, l’ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, ont annoncé, mercredi soir, qu’ils quittaient le PS, tandis que l'ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis appelle "les socialistes à refuser cet accord sous toutes les formes possibles" et que l'ancien ministre Stéphane Le Foll se dit "prêt à conduire la campagne" des éventuels candidats socialistes dissidents.
"Les réactions des éléphants sont compréhensibles, estime Pascal Perrineau. Avec cet accord, le PS va devenir un supplétif de La France insoumise. En cela, c’est une rupture totale avec l’histoire du Parti socialiste qui était auparavant la force centrale. Désormais, la gauche va se redéfinir autour de la force radicale que représente LFI."
Les négociations entre LFI, EELV, le PCF et le PS ont également – ou essentiellement, assurent les opposants à cet accord – porté sur la répartition des circonscriptions. Les alliés de La France insoumise ont chacun obtenu l’assurance de disposer d’un groupe à l’Assemblée nationale, soit au moins 15 députés. Mais surtout, et contrairement à ce que proposaient les insoumis à l’ouverture des discussions, ils pourront tous prétendre au financement public des partis politiques en présentant chacun au moins 50 candidats aux législatives. Dans le détail, les écologistes ont obtenu 100 circonscriptions, les communistes 50 circonscriptions et les socialistes 70 circonscriptions. Les insoumis seront, eux, présents dans plus de 350 circonscriptions.
>> Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Enfin, les partenaires de LFI ont aussi obtenu que le nom de "L’Union populaire", auquel tenait Jean-Luc Mélenchon, évolue en "Nouvelle Union populaire écologique et sociale" pour mieux représenter l’ensemble des forces.
Reste à savoir ce que donnera cette alliance dans les urnes. La gauche espère obtenir en juin la majorité à l’Assemblée nationale. Sur le papier, une telle perspective paraît utopique. Depuis l’instauration du quinquennat en 2002 et l’inversion du calendrier électoral plaçant les élections législatives quelques semaines après l’élection présidentielle, le président élu a toujours obtenu dans la foulée une majorité pour gouverner. Mais Jean-Luc Mélenchon a réussi un tour de force politique en parvenant à maintenir l’espoir et à garder la mobilisation de l’électorat de gauche intacte malgré sa défaite à la présidentielle.
>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions
"Jean-Luc Mélenchon a réussi une opération de communication extraordinaire, affirme Pascal Perrineau. Demander aux Français de l’élire Premier ministre, même si c'est un non-sens, était une stratégie extrêmement habile qui lui a permis non seulement de prendre la place de Marine Le Pen comme opposant numéro 1 à Emmanuel Macron, mais aussi de changer le visage de la gauche française pour en devenir l’élément central."
De fait, alors que l’extrême droite est divisée et que la macronie s’écharpe sur la répartition des circonscriptions pendant qu’Emmanuel Macron tente en vain de trouver un Premier ministre, la gauche est aujourd’hui la seule force politique en dynamique. Et à en juger par les attaques dont cette alliance fait l’objet depuis plusieurs jours, il semblerait qu’il plane comme un léger parfum d’inquiétude au sein de la majorité.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Législatives : fracturé, le PS soumet l'accord avec LFI à son parlement
LÉGISLATIVES 2022Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
UNION DE LA GAUCHE
Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord
Valeurs Actuelles
Législatives : Jean-Luc Mélenchon ne sera « vraisemblablement pas » candidat
La NUPES – pour Nouvelle union populaire, écologique et sociale – devra se passer de Jean-Luc Mélenchon dans les travées de l’Assemblée nationale. Depuis quelques jours, déjà, la rumeur d’un lâché de rampe de la part du leader insoumis enflait. Sur le plateau du journal de 20h de France 2, vendredi 6 mai, ce dernier a confirmé cette position, en laissant toutefois planer un très léger doute : « Je ne serai vraisemblablement pas candidat », a-t-il annoncé, estimant avoir déjà la « légitimité suffisante » pour rallier Matignon en cas de victoire de la NUPES aux élections législatives. Une légitimité qui, a-t-il affirmé, lui est conférée par « les 7 millions d’électeurs » qui ont voté pour lui au premier tour de l’élection présidentielle.
Vers un intergroupe parlementaire
Le chef de file des Insoumis a profité de son passage chez France 2 pour détailler la future organisation de cette vaste NUPES – qui a vu le jour en moins de deux semaines, après des années de guerre des gauches. « A l’Assemblée, nous aurons chacun un groupe, mais nous formerons un intergroupe parlementaire », a expliqué Jean-Luc Mélenchon. Selon ce dernier, former un groupe unique serait une erreur comme celle qu’ont commis les macronistes en 2017. « De même, nous aurons un parlement politique commun, en dehors de la structure institutionnelle, c’est ça qui est nouveau », a encore ajouté Jean-Luc Mélenchon.
À l’Assemblée, nous aurons chacun un groupe, mais nous formerons un intergroupe parlementaire. De même, nous aurons un parlement politique commun, en dehors de la structure institutionnelle. C’est ça qui est nouveau.#UnionPopulaire #MelenchonMatignon pic.twitter.com/9eLATsQVxo
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 6, 2022
Le Figaro
Location de voiture : les prix flambent à l'approche des vacances d'été
Annelot HuijgenCet été encore, louer un véhicule coûtera cher. Les tarifs ont même doublé en deux ans dans certaines villes très touristiques. Le comparateur Carigami publie un classement des villes où vous débourserez le plus ou le moins pour vous déplacer.
Si vous comptez sillonner la côte basque cet été, vous allez le payer cher pour ce qui est des tarifs des voitures de location. Biarritz arrive en tête du classement des villes où l'on débourse le plus pour disposer d'un véhicule cet été (période début mai - fin août), d'après le relevé du comparateur Carigami que Le Figaro dévoile en exclusivité. Dans l'élégante cité balnéaire, il faut compter 505 euros par semaine. Soit une hausse de 8,8% par rapport à l'an dernier lorsque ce qui était jadis le lieu de villégiature de l'impératrice Eugénie dominait -déjà- le classement des villes les plus chères. « Le tarif y a presque doublé en deux ans (+96,4%), car Biarritz a la particularité qu'on y loue plus de voitures spacieuses et luxueuses, donc plus chères, et cumule par ailleurs tous les facteurs qui concourent à faire monter les prix partout », décode Pierre Feisthauer, chargé de développement de Carigami.
À lire aussiVacances d'été : prix, destinations... Nos conseils pour éviter les mauvaises surprises
Toujours tendu en Corse
Car cette année encore, la demande est extrêmement forte, en raison notamment du désir -ou du choix- des vacanciers de séjourner en France plutôt qu'à l'étranger, alors que l'offre de véhicules est toujours insuffisante. Ce qui fait mécaniquement grimper les prix. Globalement, le «top dix» des villes les plus onéreuses est sans surprise composé de destinations du sud du pays. Celles du nord, Lille en tête, sont les moins chères. Mais la progression des prix est bien généralisée : elle s'élève à 41,3% par rapport à 2019, soit une semaine à 369 euros en moyenne.
En Corse, la situation sera de nouveau tendue : trois destinations figurent dans le classement - Ajaccio (445 euros pour une semaine en citadine, +92,4 % depuis 2019), Figari (429 euros, +116,7%) et Bastia (408 euros, 99,1%).
À lire aussiFace au tourisme de masse, le Pays basque veut sortir les visiteurs des sentiers battus
Toulouse voit aussi les prix flamber
« Mêmes causes, mêmes effets que l'an dernier, la situation est même pire encore. Dire que nous avions tous prévu que la pénurie de voitures se résoudrait après l'été 2021… », avoue Pierre Feisthauer qui se garde de faire des prévisions pour les prochains mois. Si le nombre exact de voitures de location en circulation en France n'est pas connu, il est certain qu'il a fondu depuis le début de la crise sanitaire : tous les loueurs ont réduit leurs flottes en 2020 en raison de la forte baisse des réservations, mais aussi de l'incertitude sur l'évolution du tourisme. Puis, lorsqu'ils ont voulu en recommander, les constructeurs automobiles n'ont pas pu les livrer, faute de pièces. Elles n'ont soit pas pu être fabriquées, en Chine qui s'est partiellement reconfinée ou en Ukraine depuis la guerre, soit pas été livrées en raison de la perturbation des chaînes logistiques mondiales.
À lire aussiCalanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France saturés l'été (et nos alternatives)
Or, les constructeurs automobiles étant moins prioritaires pour les fabricants de semi-conducteurs que les fabricants de produits électroniques, ceux-ci éprouvent plus de difficultés. « À leur tour, les loueurs de voitures, qui renouvellement normalement une à deux fois par an leurs flottes, sont livrés en dernier par les constructeurs, car il s'agit de voitures moins équipées que celles vendues aux particuliers et aussi commandées en plus grand nombre, donc à des prix moins intéressants », décrypte Pierre Feisthauer.
Les stratégies d'achats des loueurs, qu'ils soient indépendants ou faisant partie d'un réseau, expliquent aussi les écarts de prix entre les villes. « Il y a une part d'irrationnel dans le classement cette année : Nice par exemple a un grand parc et n'est habituellement pas parmi les villes les plus chères, tout comme Toulouse, qui a connu la plus forte augmentation (+43,7%) en un an et figure pour la première fois dans ce top dix », pointe le responsable du comparateur. Et c'est sans compter un autre élément important du budget global de la voiture, le carburant, qui a lui aussi fortement augmenté.
Chez Carigami, l'attentisme en raison des prix est net. Mais il y a peu de chances que ces derniers baissent et mieux vaut donc réserver sans tarder. Sauf si on souhaite prendre le risque de profiter d'occasions de dernière minute, car la réservation de la voiture est très dépendante de deux autres composantes du voyage, le billet d'avion ou de train et l'hébergement. Les loueurs connaissent un taux d'annulation important. « Le besoin de vacances est prégnant cette année encore, mais l'on ne part que quand on peut se le permettre et quand on a l'esprit tranquille car il s'agit d'une dépense facile à reporter », rappelle Pierre Feisthauer. Cela risque d'être le cas cet été. Chez le comparateur, le nombre de réservations est toujours inférieur de 60% au niveau d'avant-crise.
À VOIR AUSSI - Les plus beaux sites naturels de Bretagne
La Seine à Vélo : notre guide pour bien préparer son périple
Rejoindre Deauville ou Le Havre à bicyclette depuis Paris : la promesse laisse songeur. Du rêve à la réalité, voici nos conseils pratiques pour anticiper au mieux cette aventure au fil de l’eau. Tous en selle !
Publié il y
a 1 heure
48 heures à Tanger, la plus cosmopolite des villes marocaines
CITY GUIDE - Au carrefour de l'Europe et de l'Afrique, la cité du détroit a longtemps été un objet de fascination pour les artistes et écrivains du monde entier. Entre cafés mythiques, restaurants fusion et spots culturels, voyage dans une cité fascinante aux mille identités.
Connaissez-vous le dernier train à vapeur d'Europe ?
Dans une petite ville de Pologne, des locomotives à vapeur transportent encore des voyageurs comme il y a plus d'un siècle.
France24 - World
Live: Dozens more civilians rescued from steel plant in Ukraine's Mariupol
Issued on: 07/05/2022 - 06:51
FRANCE 24
Follow
Vedika BAHL
Follow
Dozens more civilians were rescued Friday from the tunnels under the besieged steel mill where Ukrainian fighters in Mariupol have been making their last stand to prevent Moscow's complete takeover of the strategically important port city. Russian and Ukrainian officials said 50 people were evacuated from the Azovstal plant and handed over to representatives of the United Nations and the International Committee of the Red Cross. Follow FRANCE 24's live updates. All times are Paris time (GMT+2).
8:19am: Ukrainians 'trying to stage counter-offensives' in Kherson region
"Russia controls Kherson city and most of Kherson region; where I've been is the northern part of Kherson region which is the one part of the region that is still controlled by Ukrainian forces," FRANCE 24's Gulliver Cragg reports. "Ukrainian forces won back some of the territory in the northern part of Kherson region and the Ukrainians are now trying to stage counter-offensives and take more of that region back from the Russians.
8:01am: Ukraine conflict taking heavy toll on Russia's most capable units, UK says
The conflict in Ukraine is taking a heavy toll on some of Russia's most capable units and most advanced capabilities, the British Ministry of Defence tweeted in a regular bulletin on Saturday.
At least one T-90M, Russia's most advanced tank, has been destroyed in the fighting, the ministry said. Approximately 100 T-90M tanks are in service amongst Russia's best equipped units, including those fighting in Ukraine, it said.
6:10am: Dozens more civilians rescued from Ukrainian steel plant
Dozens more civilians were rescued Friday from the tunnels under the besieged steel mill where Ukrainian fighters in Mariupol have been making their last stand to prevent Moscow's complete takeover of the strategically important port city.
Russian and Ukrainian officials said 50 people were evacuated from the Azovstal plant and handed over to representatives of the United Nations and the International Committee of the Red Cross. The Russian military said the group included 11 children.
Russian officials and Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said evacuation efforts would continue Saturday. The latest evacuees were in addition to roughly 500 other civilians who got out of the plant and city in recent days.
4:50am: Diplomatic efforts seek to save Ukraine fighters in Mariupol, Zelenskiy says
Ukraine's President Volodymyr Zelenskiy said diplomatic efforts were underway to save the remaining fighters holed up inside the Azovstal steelworks in the city of Mariupol, as more civilians were evacuated from the bombed-out plant.
The defenders have vowed not to surrender. Ukrainian officials fears Russian forces want to wipe them out by Monday in time for Moscow's commemorations of the former USSR's victory over Nazi Germany in World War Two.
3:48am: Biden, Trudeau discuss security assistance to Ukraine, White House says
US President Joe Biden and Canadian Prime Minister Justin Trudeau, in a phone call on Friday, underscored their commitment to holding Russia accountable for its invasion of Ukraine and discussed efforts to provide security assistance to Ukraine, the White House said in a statement.
1:23am: UK donates additional 287 mobile generators to Ukraine
The UK government said on Saturday it would give Ukraine 287 mobile generators in addition to 569 generators it has donated earlier.
The new generators, which are enough to power nearly 8,000 homes, will be used for hospitals, shelters and other essential services in the face of ongoing destruction in eastern Ukraine, the Department for Business, Energy & Industrial Strategy said in a statement.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
WAR IN UKRAINEHow ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
ON THE GROUND
Ukrainian army specialists hunt for explosives left behind by Russian forces
Focus
In Ukraine, volunteers step up in Mykolaiv
BBC
SANS TITRE
Imogen Foulkes
Reporting from Geneva
How does a European country stay neutral when war rages in Europe? Switzerland managed it during the first and second world wars, but now, watching Russia's attack on Ukraine, many Swiss are rethinking their long-established position.
During World War Two, Swiss neutrality - in place since 1815 - was more pragmatic than heroic. Switzerland mobilised all its able-bodied men to defend its borders, but it also banked gold looted by the Nazis and, in a shameful move designed to keep Germany at bay, turned away thousands of Jewish refugees - a policy it finally apologised for in the 1990s.
For decades, neutrality has enjoyed almost universal support among the Swiss - opinion polls have shown approval ratings of well over 90%. But now, many Swiss are soul-searching, asking if it is right to stay neutral.
Read more from Imogen here.
Joe Inwood
Reporting from Lviv
Kharkiv has been under constant shelling since the start of
the war. No-one knows how many people have died in the battle for Ukraine's second city – civilians as well as soldiers from both sides.
But, according to an assessment from a respected military
think-tank in the US, the battle for Kharkiv could be in a decisive phase.
The Institute for the Study of War says Ukrainian forces could soon have
freed Kharkiv from the threat of Russian artillery – and secured a
strategically crucial city in the fight for the Donbas.
Further east, Moscow’s forces are said to have made small
but costly advances around the eastern city of Severodonetsk – with the head of
the local Ukrainian military administration saying his forces are almost
encircled.
Jenny Hill
Reporting from Moscow
The annual military parade in Moscow's Red Square has a new significance this year, as Russian forces continue their two-month assault in Ukraine. As tanks roll through the city streets, speculation is intensifying over President Vladimir Putin's next move.
Fighter jets and bombers roared over Moscow earlier this week.
It was just a rehearsal - for a grand military parade and flypast to mark Victory Day.
The ninth of May is one of the most important holidays in the Russian calendar and on Monday there'll be military processions all over the country to commemorate the Soviet Victory over Nazi Germany in 1945. As always, flags flutter from almost every building and shop windows are decorated with golden stars.
But this year will be different. Russia is at war once again - this time with its neighbour.
Read more from Jenny here.
Welcome back to our live coverage of the war in Ukraine. We'll be bringing you all the latest updates from around the country, as the Ukrainian military continues a counter-offensive against Russian forces who've been bombarding the city of Kharkiv.
On Friday, Ukraine's president, Volodymyr Zelensky, said any peace deal with Russia would depend on Russian forces pulling back to their pre-invasion positions.
We'll be back on Saturday morning. Here's a recap of what happened on Friday:
In Mariupol...
Elsewhere in Ukraine...
Internationally...
The UN Security Council has adopted its first statement on Ukraine, but it does not use the words “war”, “conflict” or “invasion”.
The unanimous statement instead “expresses deep concern regarding the maintenance of peace and security of Ukraine”.
It voiced “strong support” for Secretary General Antonio Guterres in seeking a peaceful solution to the 10-week “dispute”.
Wielding veto power in the council, Russia has stymied all prior bids to adopt a statement on Ukraine.
Mexico’s UN ambassador, whose country helped draft the statement, was asked about criticism that it took two months to draft and merely supports the UN secretary general.
The envoy, Juan Ramon De La Fuente, told the Associated Press there has to be a start somewhere.
Days before Russia's invasion of Ukraine, President Vladimir Putin formally recognised self-proclaimed independent republics in the Donetsk and Luhansk regions of eastern Ukraine.
The pro-separatist Donetsk News Agency now reports that the Donetsk People's Republic (DPR) has its own ambassador to Russia.
DPR leader Denis Pushylin appointed Olha Makeyeva, a vice-speaker of the DPR parliament, as the Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary in Russia.
Makeyeva was said to be a member of the DPR people's council at its inaugural convocation.
Ukrainian officials are warning that Russian forces may escalate missile and air strikes over the weekend, ahead of Russia's planned Victory Day celebrations on Monday.
In his daily late-night address, President Volodymyr Zelensky called on citizens to "strictly follow the public order and curfew regulations" in their communities.
"I ask all our citizens - especially these days - not to ignore the air raid sirens," he said. "Please, this is your life, the life of your children."
Residents are also currently banned from visiting forests in formerly occupied territory because "a great threat of mines and tripwire mines left after the Russian military remains there".
"Be sure to comply with the ban," Zelensky reminded Ukrainians.
US First Lady Jill Biden has arrived in Eastern Europe on a four-day trip intended to reaffirm the US commitment to Ukraine.
Biden will meet national leaders and US troops, as well as displaced Ukrainian parents, children, educators and aid workers in Romania and Slovakia.
She began her visit on Friday by greeting and serving food to troops stationed at a Romanian air base.
On Sunday, she is expected to spend Mother's Day with refugee mothers and their children in Kosice, a border city in eastern Slovakia.
The visit marks another high-profile diplomatic engagement by the US in the region, following House Speaker Nancy Pelosi's visit to Ukraine last week.
President Biden visited Poland in March.
Pets rescued from Kharkiv in the north-east and Mykolaiv in the south have found shelter in a home for rescued animals in the western city of Lviv.
The White House has announced a new package of security assistance for Ukraine that will include artillery, munitions, radars and other equipment.
"The United States is continuing our strong support for the brave people of Ukraine as they defend their country against Russia's ongoing aggression," President Joe Biden said.
"We are sending the weapons and equipment that Congress has authorized directly to the front lines of freedom," he added.
Biden said existing funding for Ukraine was "nearly exhausted" and urged the US Congress to pass his proposed $33bn (£26.8bn) assistance package to "strengthen Ukraine on the battlefield and at the negotiating table."
A US official said the latest arms package was worth $150m (£121.6m), Reuters news agency reports.
Military officials in Ukraine's Odesa region claim Russia fired two missiles into the area this afternoon.
"Fortunately there were no casualties," the local military governor Maxim Marchenko said, providing no further details about any damage.
Authorities in Odesa have also announced plans to introduce a curfew for both the port city and its surrounding area from 22:00 local (19:00 GMT) 8 May lasting until 05:00 local (02:00 GMT) 10 May.
"It is forbidden for people to stay on the streets and other public places during the specified period of time without specially issued passes and certificates," Interfax news agency quotes a military spokesperson as saying.
Ukraine's third-largest city has so far avoided the worst of the war's devastation but is still vulnerable to air attacks.
Diana Kuryshko
BBC News Ukrainian
A 15-year-old girl managed to save the lives of four adults after their car was attacked by Russian forces while fleeing Popasna in April.
Lisa Chernyshenko took the wheel when the driver and other passengers were hit by Russian fire on the road to Bakhmut.
The car came under fire again and Lisa was wounded in her legs, but she managed to continue driving and until they were taken to safety by the Ukrainian military. Everyone in the car survived.
She is now receiving treatment for her injuries at a hospital in Lviv.
The US Department of Defence continues to push back on domestic media reports that US intelligence helped Ukraine kill top Russian generals and sink the Moskva missile cruiser.
At a news briefing on Friday, spokesman John Kirby said Ukraine "makes the decisions" when it comes to how they use US intel.
"The
kind of intelligence that we provide them – it’s legitimate, it’s lawful,
and it’s limited," he said.
Kirby also stressed that Ukraine combines intelligence from many countries and the US is "not
the sole source of intelligence and information to the Ukrainians".
Also on Friday, the Pentagon said it could not confirm that a Russian frigate [warship] was on fire in the Black Sea.
"We’ve
been looking at this all day and we have no information to corroborate
those reports."
After sanctions were imposed against President Putin’s two adult
daughters, could the woman rumoured to be his girlfriend be next?
The EU has put Alina Kabaeva on a proposed list of
individuals to be sanctioned in their latest measures imposed against Russia
over its invasion of Ukraine. It is yet to be signed off.
Kabaeva is a gold medal-winning former Olympic gymnast turned
politician. She currently heads a media holding company that holds stakes in
several state media outlets – the EU is targeting her in part for her role in
putting out Kremlin propaganda, reports say.
The EU does not name her as Putin’s partner, just that they are
closely associated. But there have long been rumours they are romantically involved.
Putin denied they were in a relationship when the story emerged back in 2008.
Here’s what we know about her
Paul Kirby
Digital Europe editor
Victory Day has become a big national event in Russia marking the end of war with Nazi Germany in 1945. But it's only under Vladimir Putin that the day has featured an annual parade complete with military hardware and flypasts.
This year, it's taken on a significance of its own because, far from liberating Europe, Russia has waged the biggest war the continent has seen since World War Two.
Putin used Victory Day in 2014 to celebrate Russia's annexation of Crimea from Ukraine, attending the parade in Red Square and then travelling to the Black Sea port of Sevastopol to deliver address to thousands of onlookers.
This year there's no obvious victory to celebrate, so the Kremlin may have to settle for capturing most of Mariupol and claiming defeat of the Azov battalion, which Russia has falsely portrayed as Nazi. That would resonate on Victory Day and warplanes have been rehearsing over Red Square in Z-formation - the symbol of Russia's war.
The Soviet Union lost 27 million lives in World War Two, so Victory Day is also a solemn occasion. But Ukraine saw some of the biggest losses and one opinion poll this week suggested most Ukrainians now see 9 May as a day of remembrance not victory.
Read more about the importance of Victory Day here.
Russia will occupy Kherson "forever," a Russian MP has said while on a visit to the city in Ukraine's south.
"Russia is here forever. There should be no doubt about this. There will be no return to the past," Andrey Turchak said according to a statement from his ruling United Russia party.
Kherson became the first Ukrainian city to fall to Russian forces two months ago and last week authorities announced that the Russian rouble would soon be introduced as they attempt to normalise Moscow's control.
In a separate Telegram post Turchak pictured himself laying flowers at a city war memorial and said that preparations were underway in the city for celebrations of Russia's annual Victory Day in three days' time.
"For the first time in many years, the people of Kherson will celebrate this great holiday with us again," he said. "People have been waiting for this for a long time."
The public holiday is a significant date in the Russian calendar marking the country's World War Two victory over Nazi Germany.
Laura Bicker
Reporting from Dnipro
The families of Ukrainian fighters still holding out against the Russian bombardment of a vast steel plant in the besieged city of Mariupol say they are prepared to act as a human shield if it helps get them out alive.
Yaroslava, whose husband and two sons-in-law are all with the Azov regiment, said they will never give up.
“They are holding on. They are doing the impossible,” she said.
She struggles to watch the latest images of the Azovstal steel works which shows the site is under constant Russian bombardment.
“Every image is a wound in my heart and in my soul. My wish is that they will survive this.”
In the depths of the plant, there is a video showing the small remaining Ukrainian force singing to keep spirits high.
They may never surrender, but their families are praying they will at least get a chance to leave alive.
A humanitarian convoy carrying 50 women, children, and elderly people made it out of Mariupol's Azovstal steel plant on Friday, Ukraine's deputy prime minister Iryna Vereshchuk has said.
She described the evacuation as "extremely slow" and accused Russia of delaying efforts by violating a local ceasefire allowing the civilians to leave.
"Tomorrow morning we will continue the evacuation operation," Vereshchuk added.
Moscow's defence ministry has separately confirmed that 50 civilians were evacuated on Friday and that the operation will continue tomorrow.
This confirmed number of total evacuees is slightly higher than the 48 civilians Russian media reported earlier as having been evacuated today.
The UN World Food Programme says that people around the world will starve if Ukrainian ports on the Black Sea aren't reopened soon.
"We have to open up these ports so that food can move in and out of Ukraine. The world demands it because hundreds of millions of people globally depend on these supplies," WFP Executive Director David Beasley said.
"Right now Ukraine's grain silos are full."
The WFP is concerned that if the silos aren't emptied soon there will be nowhere to store this summer's harvest, causing massive waste and further driving up global food prices.
As we reported in our earlier post at 15:56 (BST), the UN Food and Agriculture Organization estimates that 25 million tonnes of grain are currently stuck in Ukraine while its Black Sea ports are closed.
Since February the country, one of the world's top maize and wheat producers, has been limited to exporting grain by train.
Le Figaro
Visite de la villa de Nicolae Ceausescu: son culte de la personnalité lui a été inspiré par la Corée du Nord, sa terrasse par Fidel Castro
VU D'AILLEURS - «Il n'était peut-être pas aussi bon joueur d'échecs qu'on le disait» est la phrase la plus critique envers le dictateur de Bucarest qui soit prononcée dans son ancien palais. Nous avons visité sa luxueuse propriété, aujourd'hui transformée en musée.
Par Emilia Dłużewska (Gazeta Wyborcza)
À l'entrée de la villa du dictateur, un seau rempli de couvre-chaussures bleus à usage unique identiques à ceux qu'on porte à l'hôpital nous attend. Pas d'exceptions: baskets, bottes et mocassins disparaissent sous une couche de plastique.
Et il suffit de faire quelques pas pour comprendre que ce n'est pas de l'hygiénisme abusif: la moquette usée des caisses laisse rapidement la place à de luisants parquets cirés. La guide énumère sur un ton un peu blasé: acajou, marbre italien, marbre roumain, bois de cerisier...
À lire aussiLa Roumanie commémore la chute de Ceausescu
Pourtant, la richesse de ces sols passe presque inaperçue tant l'attention des visiteurs est happée par les murs couverts de soie, les tapisseries françaises, les fontaines en mosaïques et les fauteuils dont les coussins sont si épais qu'il semble impossible de s'y asseoir. Des lustres immenses descendent des plafonds. «Cristal tchèque, verre Murano», récite la guide.
Même le glamour d'une Kim Kardashian ne pourrait concurrencer celui du palais de Nicolae Ceausescu.
Le couple le plus célèbre de Roumanie
Le Conducator («guide» en roumain), qui a régné sur la Roumanie à partir du milieu des années 60, a pourtant grandi dans un tout autre environnement.
Il est né en 1918 dans une famille nombreuse paysanne. Dès la fin de l'école primaire, il commence à travailler comme apprenti cordonnier. À l'atelier, il rencontre un communiste sous l'influence duquel il adhère au parti, alors illégal en Roumanie.
Encore adolescent, il fait signer des pétitions, diffuse des tracts et subit ses premières arrestations. En 1936, à 18 ans, il est incarcéré pour la première fois. Il est libéré deux ans après, mais pas pour très longtemps: à l'arrivée au pouvoir des fascistes, il est interné. Il se retrouve par hasard dans la même cellule que Gheorghe Gheorghiu-Dej, qui deviendra premier secrétaire du parti communiste en 1944, puis premier ministre.
C'est au sein du parti, avant-guerre, que Nicolae a fait la connaissance de Lenuta Petrescu, une ouvrière plus connue par la suite sous le nom d'Elena Ceausescu. Si on en croit les ragots, elle aurait été sa première et sa seule femme. Ils auront trois enfants: Zoia, Valentin et Nicu. Leur couple durera 50 ans: non seulement Elena accompagnera son mari dans ses voyages diplomatiques, mais elle le secondera aussi dans la direction des affaires du pays, surtout en fin de règne. Ils mourront également ensemble en 1989, le jour de Noël. Le peloton d'exécution sera composé de trois personnes, bien que des centaines, paraît-il, se soient portées volontaires.
Palais du Printemps, maison du Peuple
La propriété des Ceausescu est séparée par une palissade de l'ambassade d'Arabie saoudite, et le siège de l'ONU se trouve dans la même rue, quelques numéros plus loin. Après la révolution de 1989, elle est restée vide pendant des années, n'accueillant qu'occasionnellement des VIP étrangers. En 2014, le gouvernement a mis le bâtiment en vente – ô surprise, sans succès. Deux ans plus tard, la demeure des Ceausescu est officiellement devenue un musée: du mardi au samedi, il est possible de la découvrir avec un guide pour l'équivalent de 10 euros.
Le palais du Printemps, son nom officiel, se trouve à Primaverii, l'un des quartiers les plus chers de Bucarest. Des immeubles résidentiels de luxe y côtoient de luxueuses villas. Il n'y reste pratiquement plus aucune trace de la destruction, ordonnée par le Conducator dans les années 60 du XXe siècle, de tout un pâté de maisons pour y construire les logements de ses collaborateurs.
Une décennie plus tard, Ceausescu a traité de la même manière des quartiers historiques qui occupaient l'emplacement de la maison du Peuple, qui abrite notamment aujourd'hui le parlement roumain. C'est l'un des plus grands bâtiments du monde: il fait 2,5 millions de mètres cubes, 12 étages en hauteur et 8 en sous-sol. 40.000 personnes environ ont dû être déplacées pour lui faire place. Les démolitions du temps du communisme sont désignées en Roumanie par le terme de «Ceaushima», car les projets du dictateur ont transformé Bucarest en un champ de ruines qui semblait avoir été provoqué par une attaque nucléaire.
Par rapport à la maison du Peuple, la villa des Ceausescu est discrète: un simple bâtiment sur deux niveaux entouré d'arbres. Des colonnes à l'entrée, des escaliers de marbre entourés de grands épicéas. Des paons, les animaux préférés du dictateur, déambulent dans le jardin.
Nicolae Ceausescu était un fameux joueur d'échecs. À moins que ça ne soit dû au fait que personne n'osait se risquer à le battre
Depuis l'autre côté de la fenêtre, l'un d'eux nous regarde entrer dans le cabinet de Ceausescu. Au centre, un échiquier en bois. Sur une table basse près du mur, un autre, électrique. «C'est un cadeau de Mikhaïl Gorbatchev», explique la guide. «Nicolae Ceausescu était un fameux joueur d'échecs. À moins que ça ne soit dû au fait que personne n'osait se risquer à le battre.»
C'est la phrase la plus teintée de politique que nous entendrons au cours de la visite. Pour le reste, on en apprend davantage sur l'aménagement de l'intérieur que sur le passé de la Roumanie: Louis XIV par ci, Louis XVI par là, la tapisserie offerte par de Gaulle, des statuettes en ivoire. Des salles privées, une salle de cinéma, un sauna, un spa, un solarium. On peut admirer le dernier téléviseur qui ait survécu à la révolution. Les autres ont été emmenés par des pilleurs qui sont entrés dans la villa dans les jours suivant l'exécution – visiblement des amateurs, car au lieu de s'emparer des œuvres d'art, ils ont jeté leur dévolu sur les appareils audiovisuels et ont vidé la cave à vin. Le pillage s'est arrêté là, car l'armée a rapidement pris le contrôle de la maison.
Trente-deux ans plus tard, les robes colorées et les manteaux de fourrure d'Elena pendent donc toujours dans l'armoire, et des photos de famille sont toujours accrochées aux murs. Les porcelaines des buffets de style pseudo-rococo n'ont pas été cassées. La soie qui tapisse les murs est intacte. De même que les miroirs des salles de bain – des pièces qui font la taille d'un studio à Varsovie.
Le rococo se mêle au design des années 70 et à des éléments tout droit sortis des contes des mille et une nuits: du carrelage rose disposé en pétales, de larges lavabos, une mosaïque au mur et un canapé piqué de tapisserie à fleurs. Au milieu de la salle de bain de Nicolae, une petite table basse sur laquelle le dictateur aimait à boire du thé. La guide distille de petits potins: la baignoire contre le mur ne serait pas en or, mais seulement plaquée or.
«Baskets» et «décretillons»
Ce luxe kitsch prêterait à rire s'il ne faisait pas écho aux conditions de vie des Roumains à l'époque. Il est vrai qu'à son accession au pouvoir dans les années soixante, Ceausescu a revalorisé les salaires, fait baisser les prix, et que l'économie a connu une croissance record. Mais les bénéfices ont immédiatement été investis dans une industrialisation intensive soutenue par des emprunts contractés en Occident. Une partie des secteurs de l'industrie s'est avérée déficitaire, d'autres ont produit un excédent qui ne pouvait être vendu, et la crise énergétique mondiale a couronné le tout. Dans les années 80, le pays était grevé de dettes qu'il n'était pas en mesure de rembourser.
Ceausescu a décidé, faute de se serrer la ceinture, de serrer celle de ses administrés. La production nationale partait à l'exportation, la nourriture, l'électricité et le carburant sont venus à manquer. Le pain, le lait, le sucre ou encore la viande étaient rationnés. Dans le musée privé d'art nouveau de Bucarest se trouve une œuvre de Vlad Nanca datant de 2003: des photos de pieds de cochon ornés de trois bandes. «Ceausescu exportait du pays toute la viande, sauf les pieds. Les Roumains appelaient ceux-ci les "baskets"», explique Erwin Kessler, le directeur du musée.
Mais la pauvreté n'était pas le seul problème. Ceausescu avait ramené de sa visite en Corée du Nord en 1971 le concept de culte de la personnalité. Quelques années plus tard, le jour de sa naissance est devenu celui de la fête nationale, et des poètes et écrivains ont entamé l'écriture de son portrait hagiographique. Lors de sa visite de Bucarest en 1986, le reporter du New York Times David Binder a remarqué que la moitié d'une émission de télévision de deux heures était consacrée exclusivement aux derniers succès du Conducator, que les vitrines des librairies exposaient la collection en 28 tomes de ses discours et que dans les magasins de musique, on pouvait les trouver sous forme d'enregistrements.
Ceux qui se montraient réticents à cette ode avaient affaire à la Securitate. Au temps de Ceausescu, 11.000 des 22 millions de Roumains étaient membres des services spéciaux, et un demi-million collaboraient avec eux. La prix Nobel Herta Müller, recherchée des années durant pas la Securitate, décrit tout le répertoire des actions de celle-ci: de l'intimidation aux passages à tabac en passant par les écoutes permanentes, les filatures et la violence psychique.
Dans son roman Le renard était déjà le chasseur, son héroïne connaît la même expérience que l'auteur: Adina se prend les pieds dans une peau de renard, et découvre que sa queue a été coupée. Le lendemain, il lui manque une patte. Puis une autre. Les agents lui font ainsi comprendre qu'ils sont entrés dans son appartement.
Le règne de Ceausescu, c'est aussi la terreur anti-avortement. En 1967, le dictateur a interdit la contraception et l'avortement aux femmes de moins de 45 ans qui avaient donné naissance à moins de 5 enfants. Dans les entreprises, les ouvrières étaient soumises à des examens forcés. Un avortement illégal était passible de prison. Il arrivait que la police interdise aux médecins de secourir une patiente hospitalisée tant qu'elle ne leur aurait pas donné le nom de la personne qui avait procédé à l'avortement.
En 1989, les orphelinats comptaient entre 100 et 150.000 «décretillons» («enfants du décret», «decrețeii» en roumain) – des enfants rejetés, cloîtrés, mal nourris et attachés à leur lit. Les journalistes qui visitaient la Roumanie décrivaient des enfants de quelques années qui n'avaient jamais vu le monde extérieur.
Ceausescu «sans diabolisation»
Difficile de ne pas y penser quand on admire la piscine ornée d'une mosaïque constituée de centaines de milliers de carreaux de céramique colorés ou la terrasse de style caribéen. «Lors de sa visite à Cuba, Ceausescu a beaucoup aimé la terrasse de Fidel Castro, si bien qu'il a décidé de s'en faire construire une identique», commente la guide.
Peu avant l'ouverture de la maison aux visiteurs, Alexandru Niculae, l'attaché de presse de l'institution, a expliqué au New York Times que le musée ne voulait «ni diaboliser, ni excuser Ceausescu». Il a ajouté que la direction avait volontairement choisi comme guides des personnes n'ayant pas connu le régime du dictateur.
Aujourd'hui encore, la société roumaine est divisée sur le thème de Ceausescu. «En 1999, un sondage d'opinion a demandé aux Roumains qui avaient selon eux fait le plus de mal à leur pays au XXe siècle. C'est Nicolae Ceausescu qui est arrivé en première position. Dans le même sondage, il leur a aussi été demandé qui avait fait le plus de bien au pays. C'est aussi Nicolae Ceausescu qui est arrivé en tête», écrit Małgorzata Rejmer dans son livre Bucarest, poussière et sang paru en 2013.
Et cette schizophrénie ne s'est pas atténuée avec la fin du vingtième siècle: «En octobre 2012, le quotidien Adevarul a voulu savoir qui ses lecteurs considéraient comme le meilleur politicien roumain des 80 dernières années. C'est Nicolae Ceausescu qui a été désigné», relate Rejmer. Elle a parfois entendu des gens dire que le dirigeant communiste avait ramené l'ordre dans le pays, lutté contre la corruption et relancé l'économie.
C'est sans doute pour cette raison qu'il n'y a pas eu d'indignation générale lorsque le seul fils de Ceausescu encore en vie, Valentin, a demandé au tribunal de lui restituer plusieurs dizaines de tableaux, de dessins de Goya et de livres rares qui lui avaient été confisqués pendant la révolution. Après sept ans de procédure, le tribunal a tranché en sa faveur. Des œuvres d'art de la collection du musée national sont ainsi revenues au fils du dictateur.
À VOIR AUSSI - Le témoignage choc d'une orpheline rescapée de la dictature de Ceausescu
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?
DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.
Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva
Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.
BBC
Ukraine war: Russia must withdraw to pre-invasion position for a deal - Zelensky
Any peace deal with Russia would depend on Russian forces pulling back to their pre-invasion positions, Ukraine's president says.
Speaking to a London think tank, Volodymyr Zelensky said that was the minimum that his country could accept.
He said he was the leader of "Ukraine, not a mini-Ukraine". But he did not mention Crimea, annexed by Russia in 2014.
Russia is currently battling to take full control of the city of Mariupol.
There are still Ukrainian forces along with some civilians in the south-eastern city's vast Azovstal steelworks, which has been subjected to a furious Russian onslaught.
Finally taking Mariupol would be Russia's biggest achievement in two months of war and would give Russia's President Vladimir Putin something to celebrate on 9 May, which is Victory Day in Russia - the day the country marks the Soviet victory over the Nazis in World War Two.
However speaking from Kyiv to the Chatham House think tank in London, Mr Zelensky said there could be no question of Russia holding on to territory it has conquered since it invaded Ukraine.
"To stop the war between Russia and Ukraine the step should be regaining the situation as of 23 February," he said in response to a question from the BBC, referring to the day before the war began.
"I was elected by the people of Ukraine as president of Ukraine, not as president of a mini Ukraine of some kind. This is a very important point," he added.
The reference to the situation as of 23 February suggests Ukraine may not insist on retaking Crimea before making peace with Russia. The peninsula was annexed by Russia eight years ago.
Mr Zelensky called for the resumption of diplomatic dialogue between Russia and Ukraine: "Despite the fact that they destroyed all our bridges, I think not all the bridges are yet destroyed, figuratively speaking," he said.
Russia, for its part, has described that process as being in a "state of stagnation".
Mariupol evacuations continue
On Friday a further 50 civilians including 11 children were evacuated from the Azovstal steelworks in Mariupol, Russia and Ukraine said, in an operation coordinated by the UN and Red Cross. More are believed to still be trapped in the Soviet-era tunnels and bunkers beneath the sprawling factory.
Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said the operation had been slowed by fighting and what she called "provocations". She said evacuations would resume on Saturday.
Russia had earlier announced a daytime ceasefire at the plant for three days, starting Thursday.
Meanwhile Mr Zelensky said he was inviting German Chancellor Olaf Scholz to visit Ukraine on 9 May. The German leader's presence in Ukraine on the day Russia commemorates the Soviet sacrifice in World War Two would be highly symbolic.
"He can make this very powerful, wise political step, to come here on 9 May, to Kyiv," Mr Zelensky said. "I am not explaining the significance, I think you're cultured enough to understand why."
The Ukrainian leader has previously been critical of Germany's stance during the war.
In a BBC interview in April he accused Germany of blocking efforts to embargo sales of Russian energy and said European countries that continued to buy Russian oil were "earning their money in other people's blood".
The same month a planned visit to Kyiv by German President Frank-Walter Steinmeier was cancelled at the last minute because of Germany's economic ties to Russia.
Biden boosts military aid
Also on Friday US President Joe Biden announced $150m (£120m) in new military aid to help Ukraine defend itself.
A senior US official told reporters the aid included artillery rounds, counter-artillery radars used for detecting the source of enemy fire, electronic jamming equipment and spare parts.
But Mr Biden warned that current funding was close to running out and urged Congress to authorise more.
The US says it is also providing intelligence to Ukraine, and US media reports have quoted officials as saying US intelligence helped Ukraine sink Russia's flagship missile cruiser the Moskva.
War in Ukraine: More coverage
More on this story
Who is Alina Kabaeva, Putin's alleged girlfriend?
Why 9 May Victory Day is so important for Russia
War forces Germany to burn bridges with Russia
Related Topics
New York Times - World
Explosion at Hotel in Cuba Kills 22
An explosion caused by an apparent gas leak left dozens injured and destroyed parts of a luxury hotel. Other people were possibly trapped inside the rubble.
Here’s what you need to know:
A hotel explosion in Cuba leaves 22 dead.
An explosion, a curtain of smoke and a neighborhood upended.
The explosion comes as Cuba’s tourism is recovering from the pandemic.
The Hotel Saratoga has been a fixture of Old Havana for more than 140 years.
MEXICO CITY — A powerful explosion rocked central Havana on Friday morning, destroying parts of a luxury hotel and damaging nearby buildings just yards from the Cuban Capitol building.
At least 22 people were killed and dozens were injured, the president’s office said. More were missing. Among the dead were a pregnant woman and a child.
The devastating blast came as Cuba is trying to revive a tourism industry that is a key pillar of its fragile economy and that had been upended by the pandemic.
Videos and photos shared on social media showed ambulances rushing to the scene and much of the facade of the Hotel Saratoga destroyed. Rubble was piled on the street, and smoke billowed into the sky.
“There was a stink, like a chemical, that burned your nose,” said Miriam Díaz, 56, a Havana resident who lives behind the hotel and was on a bus arriving home at the time of the blast. “We couldn’t get out because the door wouldn’t open.”
The hotel, a popular destination for international visitors and celebrities, was undergoing renovation work and was not open to guests at the time of the blast, government officials said.
Cuba’s president, Miguel Díaz-Canel, went to the scene shortly after the explosion, along with Prime Minister Manuel Marrero Cruz. The office of the Cuban presidency said on Twitter that preliminary investigations indicated the explosion, shortly before 11 a.m., was caused by a gas leak.
At least 64 people, including 50 adults and 14 children, were initially hospitalized as a result of the blast, officials said. Many apartments were damaged, and those residents affected were being transferred to a safe location while repairs were carried out.
“Havana is in shock today after the accidental explosion of a gas tank at the Hotel Saratoga, which caused a large part of the building to collapse,’’ Mr. Díaz-Canel wrote on Twitter. “Our deepest condolences and sincere support to the families and friends of the victims.”
The explosion at a prominent hotel called to mind a series of hotel bombings in Havana in the 1990s linked to militant exiles. But the authorities were quick to dismiss any speculation that the blast had been deliberate.
“This wasn’t in any way a bomb or an attack,” Mr. Díaz-Canel told reporters at the scene. It was “an unfortunate accident.”
The president’s office added that search and rescue efforts were still being carried out, with people potentially still trapped in the rubble. Officials suggested that the blast happened just outside the hotel.
“I felt the explosion,” said Pablo Morales, 21, an engineering student who lives just a few blocks from the hotel. “It shook the street. It shook the ground. It shook the windows.”
An iconic building dating to the 19th century, the Hotel Saratoga had reopened in 2005 as a luxury, five-star establishment. The hotel had been closed for two years because of the pandemic, according to its Facebook page, and was set to reopen next week.
1/2 mile
Straits of Florida
Malecón
MARTi PROMENADE
MURALLA
NATIONAL CAPITOL
BUILDING
Hotel Saratoga
AV. SALVADOR ALLENDE
Havana
Port
MAXIMO GOMEZ
Havana
FLORIDA
Atlantic Ocean
BAHAMAS
Straits of Florida
Havana
CUBA
Caribbean Sea
200 miles
By The New York Times
Among the buildings damaged was the nearby Concepción Arenal School. A teacher from the school who did not want to give her name said several students had been injured. She said windows were blown out, with shards of glass flying a considerable distance.
The local director of education told Cuban media that five students were injured in the blast.
“It’s shocking,” said Ms. Díaz, whose daughter attends the school but was unharmed by the blast. “It’s really very tough.”
State media reported that children were evacuated in the wake of the blast, and officials said later that students would be able to attend classes in other schools starting Monday.
A nearby church was also badly damaged.
“The walls fell down completely. The roof of the church caved in,” said Mr. Morales, who was a parishioner. “All the windows, there wasn’t a single one left — not in the church and not in the Martí Theater that’s in front.”
As rescue workers moved in, Mr. Morales said he watched people being pulled from the rubble. At least three were dead.
“They were destroyed,” he said. “You could see a lot of blood.”
The Cuban Communist Party newspaper, Granma, said on Twitter that the explosion occurred “while liquefied gas was presumably being moved from a truck.”
The explosion came as Cuba’s all-important tourism sector was beginning to bounce back after being hard hit during the pandemic. The island nation had been shut off to visitors for months, plunging Cuba into one of it worst economic crises in history.
“This has to give people pause about whether Havana is really ready to reopen,” said Renata Keller, a Cuba expert at the University of Nevada, Reno. Cubans “really need this recovery in the tourism industry and this explosion is not going to help.”
The disappearance of tourists deprived Cuba of vital foreign currency that it is heavily dependent on, exacerbating the financial challenges caused by the decades-long U.S. embargo.
The economic crisis set off one of the largest protest movements in Cuban history, with thousands of people taking to the streets in cities across the country. A subsequent government crackdown has led to the sentencing of dozens of people for crimes, including sedition.
The explosion occurred days after Cuba hosted an international tourism fair in the nearby resort town of Varadero.
Shortly after the blast, calls spread on social media for blood donations to help victims of the explosion. Photos shared online showed Cubans lining up to donate at a blood bank in Havana.
Mexico’s foreign secretary, Marcelo Ebrard, said on Friday afternoon that the upcoming visit of President Andrés Manuel López Obrador to the island would go ahead as planned.
“Our solidarity to the victims and those affected as well as to the people of this dear brotherly nation,” Mr. Ebrard said on Twitter.
Originally built in 1880, the Saratoga was considered one of the most important hotels in Havana in the 1930s, according to its website. It initially served as a tobacco warehouse and store, along with some apartments. It was built at a different location before it was moved to its current address on Paseo del Prado, a long and popular avenue that cuts through Havana. It was turned into a hotel in the 1930s.
Now owned by the state-run Gaviota tourism group, the hotel has hosted international travelers for decades. Among its notable clientele have been guitarist Jimmy Page and singer Beyoncé Knowles-Carter.
Hannah Berkeley Cohen contributed reporting from Columbus, Ohio. Frances Robles contributed reporting from Miami, Fl.
— Oscar Lopez
Pablo Morales, an engineering student who lives a couple of blocks from the hotel, was coming back from running an errand when he heard a loud boom.
“I felt the explosion,” said Mr. Morales, 21. “It shook the street. It shook the ground. It shook the windows.”
Part of a building near his house collapsed, and Mr. Morales initially turned to run, until he saw people running toward him and away from the hotel. He could hear people screaming and the sound of sirens.
“Then I saw a curtain of smoke, huge. You couldn’t see hardly anything,” he said.
The police and firefighters arrived shortly after, and Mr. Morales was able to see the damage to buildings in the area, including a local church he attends that sits next to the Hotel Saratoga.
“The walls fell down completely. The roof of the church caved in,” he said. “All the windows, there wasn’t a single one left — not in the church and not in the Martí Theater that’s in front.”
The police then closed off the area, and Mr. Morales said he watched as people were pulled from the rubble. At least three were dead.
“They were destroyed,” he said. “You could see a lot of blood.”
According to Mr. Morales, the hotel is leaning precariously, as if it could fall over.
“Everyone is anxious,” he said. “There are people waiting to see what happens.”
— Oscar Lopez
Advertisement
The explosion at the Hotel Saratoga comes just as Cuba’s all-important tourism sector was beginning to bounce back after being devastated by the coronavirus pandemic, and while the country was hosting an international tourism fair in the nearby resort town of Varadero.
President Miguel Díaz-Canel and Prime Minister Manuel Marrero Cruz this week attended the start of the fair, where Mr. Marrero Cruz highlighted Cuba’s success in combating the coronavirus. Infections in the country are dropping, according to a Reuters database, even as cases of the virus spike elsewhere across the globe.
As of Thursday, only 13 confirmed coronavirus cases in the country were being treated in intensive care units at hospitals, according to Ministry of Health figures. Cuba’s health care system, long a source of national pride, was tested as a surge of the highly contagious Delta variant ravaged the nation last summer. It has steadily recovered in the months that followed.
By the end of 2021, the country aimed to reach “full immunization” against Covid-19 with its own vaccines, in a goal set by Mr. Diaz-Canel. As of Wednesday, nearly 90 percent of the population had been vaccinated, according to the Ministry of Health.
The country had been shut off to visitors for much of the past two years, plunging Cuba into one of its worst economic crises in history. The disappearance of tourists deprived Cuba of vital foreign currency that it is heavily dependent on, exacerbating the financial challenges caused by the decades-long U.S. embargo — what Juan Carlos García Granda, the minister of tourism, has called “the other pandemic.”
“This has to give people pause about whether Havana is really ready to reopen,” said Renata Keller, a Cuba expert at the University of Nevada, Reno. Cubans “really need this recovery in the tourism industry, and this explosion is not going to help.”
The economic crisis set off one of the largest protest movements in Cuban history, with thousands of people taking to the streets in cities across the country. A subsequent government crackdown has led to the jailing of dozens of people for crimes, including sedition.
— Lauren McCarthy and Oscar Lopez
Shuttered by Covid restrictions for two years, the luxury Hotel Saratoga planned to reopen on Tuesday after a renovation, according to its Facebook page.
A number of celebrities have stayed at The Saratoga, including Beyonce in 2013 and Led Zeppelin guitarist Jimmy Page.
The hotel sits in the heart of Old Havana, across from the Parque de Fraternidad, or Friendship Park, and near several other landmarks, including the Capitol, the Fountain of the Indian Woman, and the Paratagas cigar factory.
It dates back to the 19th century, the Cuban Communist Party newspaper, Granma, reported in a story about its history. Finished in 1880 by one of Cuba’s most prominent businessmen, Gregoria Palacios, it initially served as a tobacco warehouse and store, along with some apartments.
It was built at a different location before it was moved to its current address on Paseo del Prado, a long and popular avenue that cuts through Havana. It was turned into a hotel in the 1930s.
In the 1960s, the hotel became entrenched in Cuban politics, and was converted into apartments for several decades. It reopened again as a hotel in 2005, and is currently owned by the state-run Gaviota tourism group.
— Alexandra E. Petri
France24 - Monde
Déçu par la présence du PS, le NPA refuse de rejoindre l’union de la gauche
Publié le : 06/05/2022 - 16:21
FRANCE 24
Suivre
Le Nouveau parti anticapitaliste de Philippe Poutou a finalement annoncé, jeudi soir, qu'il ne participerait pas à l'union de la gauche scellée entre LFI, EELV, le PCF et le PS.
Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a annoncé qu'il ne rejoindrait pas la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avec La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Europe Écologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste (PCF) pour les élections législatives des 12 et 19 juin, estimant ne pas pouvoir signer "un tel accord incluant le Parti socialiste".
"Nous aurions pu nous mettre d'accord avec l'Union populaire, le PCF, et même EELV, mais nous ne pouvons pas valider un tel accord incluant le Parti socialiste et sur la base des propositions qui nous ont été faites", a annoncé, tard jeudi 5 mai, le parti dans un communiqué.
>> Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
Le NPA, qui a estimé "important de participer à cette dynamique d'union", a évoqué des discussions qui lui ont permis de trouver des accords sur certaines de ses mesures, mais a déploré qu'au "fur et à mesure des discussions avec les autres forces politiques, l'équilibre politique de la coalition s'est modifié progressivement, atténuant le caractère de rupture avec les politiques libérales qui faisait sa force".
Élections législatives : déclaration du Conseil politique national du NPA au soir du 5 mai 2022https://t.co/WddyhNhEI4 pic.twitter.com/aMK2rLRTs8
May 5, 2022Pas de Philippe Poutou à l’Assemblée nationale
Il a qualifié l'accord noué avec le PS de "problématique", déplorant qu'avec "ces candidatures PS, les nombreuses candidatures d'EELV qui ne représentent pas une rupture avec le libéralisme, la marque de cette gauche, qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires et dirige aujourd'hui bon nombre de villes ou de régions, devient significative".
Autre point de tension, le communiqué affirme qu'à aucun moment une circonscription n'a été proposée par l'Union populaire permettant l'élection de Philippe Poutou, ni même sa candidature en Gironde, alors que "de nombreux militants de gauche espéraient ‘voir Philippe Poutou à l’Assemblée'".
>> Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
Pour les législatives, le parti a annoncé qu'il soutiendra "les candidats de gauche de rupture de la Nupes", face auxquels il ne présentera pas de candidats. "Dans d'autres circonscriptions, là où les conditions sont réunies, le NPA cherchera, face à des candidats labellisés Nupes incarnant une continuité avec le social-libéralisme, à faire entendre une alternative".
Le NPA organisera sa participation aux élections législatives lors d'un Conseil politique national le 14 mai.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
APRÈS LA PRÉSIDENTIELLE 3/3Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
Union de la gaucheLégislatives 2022 : le PS adopte l'accord historique avec LFI
LÉGISLATIVES 2022Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
France24 - Monde
Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?
Publié le : 04/05/2022 - 11:25Modifié le : 04/05/2022 - 15:08
Romain BRUNET
Suivre
La France insoumise et ses alliés proposent dans leur programme commun pour les élections législatives de "désobéir à certaines règles européennes" afin de répondre aux urgences écologiques et sociales. Le but affiché est d’appliquer leur programme et de mettre fin à la construction d’une Europe libérale. Mais les spécialistes du droit européen mettent en garde contre "un pari politique dangereux" pour l’avenir de l’Union européenne.
C’était l’un des principaux points d’achoppement des négociations entre La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) en vue des élections législatives des 12 et 19 juin, voire le plus important : la désobéissance aux traités européens.
Le programme porté par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et repris pour les législatives comporte des mesures qui contreviennent aux règles de l’Union européenne. Investir massivement dans les services publics ou la bifurcation écologique – avec notamment la prise en charge de l'isolation des passoires thermiques – est impossible en raison des règles budgétaires européennes. Recréer un pôle public de l'énergie qui aurait pour conséquence de contrôler les prix de l'électricité et du gaz est impossible en raison des règles européennes sur la concurrence. Réorienter l'utilisation des fonds destinés à l'agriculture vers le développement du bio, l'installation de nouveaux agriculteurs et le bien-être animal est impossible en raison des règles de la Politique agricole commune (PAC).
Par conséquent, "pour être en capacité d’appliquer notre programme et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Françaises et les Français, il nous faudra dépasser ces blocages et être prêt·es à désobéir à certaines règles européennes", explique le communiqué commun diffusé dimanche 1er mai par LFI et Europe Écologie-Les Verts (EELV) après leur accord.
>> À lire : Législatives 2022 : le PCF et LFI s'accordent… en attendant le PS
"Ce qu’on cherche ouvertement, notre objectif prioritaire, c’est le fait de pouvoir appliquer notre programme. Notre boussole reste celle des questions sociales et écologiques. Tout est construit autour de nos propositions", explique la députée européenne insoumise Manon Aubry, entre deux sessions de négociations avec le PS.
Les opposants à La France insoumise, représentants de la macronie en tête, mais aussi socialistes opposés à un accord avec LFI, accusent Jean-Luc Mélenchon de préparer un "Frexit" qui ne dirait pas son nom. "Il est écrit noir sur blanc dans notre communiqué que nous ne voulons ni sortir de l’UE, ni sortir de la monnaie unique", répond Manon Aubry qui voit dans ces critiques "une instrumentalisation évidente".
>> À lire : LFI et EELV concluent un accord historique pour les législatives
En revanche, La France insoumise et ses alliés assument leur stratégie en affirmant que la France et d’autres États désobéissent déjà aux règles européennes. Ils citent notamment la fameuse règle des 3 % de déficit, "violée à 171 reprises entre 1999 et 2018" sans qu’aucune sanction n’ait jamais été prononcée, le refus de la France d’appliquer la directive sur le temps de travail pour les militaires, la suspension par Paris du décret d’application prévoyant l’obligation du contrôle technique des deux-roues, le fait que les Pays-Bas et l’Allemagne aient contrevenu pendant plusieurs années aux règles encadrant le niveau d’excédant commercial censé ne pas dépasser durablement 6 % du PIB et, bien sûr, le non-respect par la Pologne et la Hongrie des droits des personnes LGBT et des exilés, ainsi que leurs attaques contre l’indépendance de la justice.
"À nous d’être prêts au rapport de force"
"Hormis les cas de la Pologne et de la Hongrie, ce ne sont pas des violations de même nature", estime Cécilia Rizcallah, spécialiste en droit européen et enseignante à l’Université Saint-Louis à Bruxelles. "Des violations ponctuelles ou accidentelles, il en existe effectivement depuis le début de la construction européenne, poursuit-elle. Il n’y a jamais un respect parfait des règles, même au sein d’un État. Mais cela ne remet pas en cause tout le système et les principes fondateurs de l’UE, contrairement à ce que compte faire, de manière totalement délibérée, La France insoumise."
"La désobéissance dont il est question avec cette union de la gauche en France se rapproche quand même davantage de la situation en Hongrie et en Pologne que des autres exemples mis en avant", abonde Vincent Couronne, docteur en droit européen et chercheur associé au Centre de recherche Versailles Saint-Quentin Institutions publiques, directeur du site de fact-checking Les Surligneurs. "D’autant que dans son communiqué commun avec EELV, LFI cite le respect de l’État de droit et des libertés fondamentales. Or, le fait de promettre de désobéir, c’est déjà une atteinte aux valeurs fondamentales."
La France risquerait alors l’ouverture par la Commission européenne d’une procédure d’infraction, puis une possible condamnation par la Cour de justice de l’Union européenne à des sanctions financières, comme en 2005 lorsque l’État français fut condamné à payer plusieurs dizaines de millions d’euros pour ne pas avoir modifié sa législation sur la pêche.
>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Les insoumis font valoir de leur côté que les sanctions mettent du temps à tomber, que les États ont la possibilité de faire appel et qu’elles sont rarement appliquées. Ils estiment également que le statut de la France au sein de l’UE inciterait Bruxelles à ne pas s’en prendre frontalement à Paris.
Toutefois, en affirmant haut et fort sa volonté de ne pas respecter certaines règles européennes, la France provoquerait à n’en pas douter une crise politique en Europe. La France insoumise l’assume et entend trouver des alliés dans son bras de fer avec Bruxelles.
"Ce n’est pas un but en soi de provoquer une crise, mais ce sera sans doute une conséquence de notre désobéissance. À nous d’être prêts au rapport de force et de nous donner les moyens de pouvoir transformer l’UE. Et dans les outils à notre disposition, il y a ce que représente et pèse la France, deuxième économie de l’UE, mais aussi la possibilité de trouver des alliés comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal qui sont des États qui ont déjà mené la fronde sur les questions budgétaires", avance Manon Aubry.
"C’est un pari qui peut fonctionner, mais qui est dangereux"
"Le problème, c’est qu’il faut un accord à l’unanimité pour modifier les traités et qu’on n’imagine mal les 27 États membres, et en particulier les pays du nord, réputés plus frugaux, tomber d’accord sur les positions de La France insoumise, souligne Cécilia Rizcallah. Même pour le plan de relance post-Covid-19, il a été très compliqué d’obtenir l’accord des 27 et il a fallu revoir à la baisse les ambitions."
"C’est un pari qui peut fonctionner, mais qui est dangereux, nuance Vincent Couronne. Bien sûr, les autres États membres peuvent décider de se mettre autour de la table avec la France pour négocier de nouveaux traités. Mais ils pourraient aussi partir du principe que Paris a ouvert la boîte de Pandore. À partir du moment où la France dit qu’elle peut s’extraire des règles européennes, cela renforcera l’idée des Polonais et des Hongrois qu’ils peuvent le faire également. Et même si les insoumis expliquent que les raisons de la désobéissance ne sont pas de même nature, peu importe, chacun verra midi à sa porte."
Manon Aubry estime que la gauche n’a plus le choix si elle souhaite mener des politiques sociales et écologiques ambitieuses. Pour elle, "le pari politique, c’est plutôt de se lier aux règles austéritaires" ou "c’est celui du renoncement". "Mais ça, on a déjà essayé avec François Hollande", lance-t-elle en guise de tacle à l’ancien chef de l’État, qui juge sévèrement l'accord conclu entre le PS et LFI.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
"Les objectifs sont peut-être louables, mais le principe de primauté du droit européen sur le droit des États est sous-tendu par le fait que tout le monde le respecte, insiste toutefois Cécilia Rizcallah. Une désobéissance sauvage remettrait en cause les règles les plus fondamentales. Cela pourrait être mortel pour la construction européenne."
Un point de vue contesté par La France insoumise et ses alliés, qui estiment au contraire que leur stratégie est la seule qui puisse permettre "l’avènement à venir d’une Europe sociale promise à chaque élection depuis quarante ans".
À cela près que leur détermination pourrait tout simplement être stoppée nette par la justice française. Un agriculteur lésé par la réorientation de la Politique agricole commune (PAC), comme le promet la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, pourrait saisir un juge qui condamnerait alors l’État pour non respect du droit européen. Le plan des insoumis ne dit pas s’ils iraient jusqu’à contester une décision de justice de leur propre pays.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
UNION DE LA GAUCHE
Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord
Après la présidentielle
Législatives 2022 : le PCF et LFI s'accordent… en attendant le PS
LFI et EELV concluent un accord historique pour les législatives
BBC
Who is Alina Kabaeva, Putin's alleged girlfriend?
By Thom PooleBBC News
Russia is already under unprecedented sanctions and now the EU could target Alina Kabaeva, a politician, media boss, former Olympic gymnast, and - if the rumours are true - Vladimir Putin's girlfriend and mother to some of his children.
The sanctions imposed by the EU and others are designed to punish those closest to Mr Putin - the oligarchs, politicians and other officials said to have benefited from their proximity to the president.
Last month, the US and UK imposed sanctions on his daughters Maria Vorontsova, 36, and Katerina Tikhonova, 35. They are his children with ex-wife Lyudmila.
Until now, Ms Kabaeva has escaped, despite her reported status. She might have felt something was coming: an online petition in March demanded her expulsion from her residence in Switzerland.
Sources have confirmed to the BBC that she is on the latest list of individuals to be sanctioned by the EU. According to AFP, she will be targeted for her part in disseminating Kremlin propaganda and for being "closely associated" with the 69-year-old President Putin. The draft document does not name her as his partner, and the EU is yet to officially sign off on the proposal.
Russia's leader has always been intensely private. When asked about his private life, he has tended to brush off the question.
He has, though, explicitly denied a relationship with Ms Kabaeva.
In 2008, the Moskovsky Korrespondent newspaper reported that he was planning to divorce his wife Lyudmila and marry Ms Kabaeva. Both rejected the story. Soon after, the authorities shut the newspaper down. Mr Putin and Lyudmila would announce their split five years later.
At the time the Russian president was denying he was involved with Ms Kabaeva, she was transitioning from a successful sporting career to one in politics.
Her chosen discipline was rhythmic gymnastics, where competitors perform routines with the aid of equipment like ribbons and balls.
Ms Kabaeva, at her peak, has claims to have been the best in the world. She had a move named after her and was a leading performer in the team that dominated the sport. Russia won every Olympic gold medal available from 2000-2016.
Born in 1983, she started rhythmic gymnastics as a four-year-old. Her coach, Irina Viner, said: "I could not believe my eyes, when I first saw her. The girl has the rare combination of two qualities crucial in rhythmic gymnastics - flexibility and agility."
Ms Kabaeva would become known as "Russia's most flexible woman".
She made her international debut in 1996, and was a surprise winner at the 1998 European Championships.
At the 2000 Sydney Olympics, an uncharacteristic error with the hoop cost her dearly (she let it roll off the floor) and she could only manage bronze in the all-round event. Four years later, in Athens, she went better, taking home gold.
By the time of her retirement, she had won 18 World Championship medals and 25 European Championship medals on top of her Olympic prizes. Like other Russian athletes, she has not escaped the taint of doping, losing her medals at an event in 2001 after testing positive for a banned substance.
She moved into politics, holding a seat in Russia's lower house of parliament from 2007-2014 with the ruling United Russia party.
In 2014 she became chair of the National Media Group, which has large stakes in almost all major Russian state media outlets.
Such outlets have been pumping out a relentlessly pro-Kremlin message on the war in Ukraine, accusing Ukrainians of shelling their own cities and presenting Russian troops as liberators.
Her position has reportedly made her a wealthy woman, with leaked documents suggesting she earns about $12m (£9.7m) a year.
It is not known when she and Mr Putin first met, but it is not unusual for a leading Olympian to meet a country's president. There's a photo of the pair as far back as in 2001, when Mr Putin awarded her an Order of Friendship - a top state honour.
There are rumours that they have children together, although reports vary on how many.
A Swiss newspaper reported that Ms Kabaeva had a boy in 2015 at an exclusive clinic near Lake Lugano, and another boy at the same place in 2019. But The Sunday Times and Wall Street Journal said she had twins in 2019 in Moscow although they disagree on how many children she has had.
The Kremlin denies such reports. Back in 2015, Mr Putin's spokesman said "information about the birth of a baby fathered by Vladimir Putin does not correspond to reality".
Such is Mr Putin's guarded nature - in public, he's never mentioned the names of the children he has with Lyudmila, other than to say he has two adult daughters - that the speculation is likely to continue.
Ms Kabaeva has been in and out of the spotlight since reports of her relationship with Mr Putin emerged.
There was a Vogue cover in 2011, where she wore a pricey gold dress from French fashion house Balmain. She was also a torch bearer at the 2014 Winter Olympics in Sochi.
More recently, in April she appeared at a junior gymnastics festival in Moscow, quashing suggestions she was in hiding. There, she praised Russia's war effort. Some outlets noted she wore a wedding band.
Since the Ukraine war began, there have been calls for her to face sanctions.
The Wall Street Journal has suggested that the US is reluctant to sanction Ms Kabaeva, for fear it may be deemed "so personal a blow" to Mr Putin that it may escalate tensions further.
It might not be off the table altogether, though. When the White House was asked in April why she was not on their latest list, the press secretary replied "no-one is safe".
War in Ukraine: More coverage
More on this story
Who are Putin's daughters?
How do Russians get news about the war in Ukraine?
Related Topics
New York Times - World
Israel Searches for Assailants in Ax Rampage
The attack on Thursday, which killed three Israelis, fueled an escalation of tensions that have been building since late March, much of it around holy sites in Jerusalem.
TEL AVIV — Israeli forces were conducting a large-scale search on Friday for two Palestinians suspected of killing three Israelis the night before in an attack that further fueled tensions that have been building for more than a month.
Two attackers, at least one of them armed with an ax, killed three people and wounded several others in the predominantly ultra-Orthodox town of Elad in central Israel on Thursday night, according to witnesses and an Israeli defense official.
On Friday night, Israeli officials said that one of the victims had driven the two attackers to Elad, unaware of their murderous plans.
Oren Ben-Yiftah, 35, a father of six from Lod, Israel, had given the men a ride, according to two defense officials, who spoke on condition of anonymity.
The attackers killed him in his car, and then went on to attack the others.
The police said that they were searching for a vehicle seen fleeing the scene of the attack.
“We are investing a huge amount of intelligence and operational effort,” the Israel Police commissioner, Kobi Shabtai, said on Friday, “to track down their escape route.”
The violence erupted on Israeli Independence Day, a national holiday. But many Palestinians commemorate the day as what they call the “nakba” or “catastrophe.”
The killings on Thursday brought the death toll to 19 from a wave of Arab attacks since late March — the worst spate of killings in years, outside of an all-out war. Israel has responded with a series of raids in the occupied West Bank and nearly 30 Palestinians have been killed in the violence, according to local media reports. Most of them were involved in attacks or confrontations with Israeli forces.
Israeli-Palestinian tensions have been heightened by repeated outbreaks of violence at Al Aqsa Mosque compound — the holiest site in Jerusalem for Muslims and for Jews, who revere it as the Temple Mount, the site of two ancient Jewish temples. It is a frequent crucible of violence that can quickly escalate into a much broader conflagration.
Israel and Hamas fought an 11-day war a year ago, fed largely by disputes surrounding the same holy site. But both sides have signaled over the past month that they want to avoid another war.
Despite worries of another clash at the mosque compound on Thursday, it was relatively calm there. Nonetheless, the Palestinian Authority, which administers the West Bank; and Hamas, the Islamist militant group that dominates the Gaza Strip, issued strident statements denouncing some Israeli police action during the day.
No one claimed responsibility for the attack in Elad, which was near an Independence Day gathering with hundreds of participants. It was not immediately clear whether the gathering was the target of the attack.
A Hamas spokesman praised the attack as “a brave and heroic act” and “a natural response to the violations of the occupation against the blessed Al Aqsa Mosque.”
On Saturday, Yehya Sinwar, the Hamas leader, had warned that any further raids by the Israeli police inside the mosque compound would prompt a response. In a fiery speech, he urged members of Israel’s Arab minority to “get your cleavers, axes or knives ready.”
The Palestinian Authority president, Mahmoud Abbas, condemned the attack.
The Israeli police said late Thursday that they had set up checkpoints along several roads and that officers in a helicopter had been deployed to search for the vehicle that was seen fleeing from the attack site in Elad.
The authorities said that they were searching for two suspects, ages 19 and 20, from a village near the West Bank town of Jenin. Several other assailants in the recent wave of attacks have also come from the Jenin area, and Israeli forces have been conducting arrest raids in and around the town that have erupted into gunfights at times.
An Israeli defense official said that the searches on Friday were focusing on Israeli territory and that forces were on alert in case the same assailants attempted to strike again. Unlike in previous attacks, the authorities published the names and photos of the suspects for fear that they would try to pose as Israelis, the official added.
— Ronen Bergman
Israeli defense and political officials say they are holding the militant group Hamas responsible for the ax attack in Israel on Thursday, even though they have no information indicating that the two suspects have direct ties to the group.
Like the other assailants in a recent series of attacks, the two suspects appear to be so-called “lone wolves,” officials said, inspired by militant groups, if not directed by them.
Days before the attack in Elad, Israel, the Hamas leader Yehya Sinwar urged Palestinians on Saturday to “get your cleavers, axes or knives ready.”
Israeli officials said they believe that this speech directly incited the two Palestinian suspects to carry out the attack. At least one of the assailants used an ax, according to witnesses and the police.
Hamas has not claimed responsibility for the attack but a spokesman praised it as “a brave and heroic act.”
As in the earlier attacks that killed 16 people over the last month and a half, the suspects in the ax attack on Thursday were not directly connected to a particular militant group, according to an Israeli defense official familiar with the investigation, who spoke on the condition of anonymity.
The suspects had no criminal record and Israeli intelligence had no information connecting them to Hamas or any other group, the official said.
Such attacks — involving a limited number of people, not under any chain of command and not tied to an organization — are very difficult for intelligence organizations to intercept before they happen, the official said.
Israeli defense and intelligence officials said that in each of the attacks they had no early warning or information about the intent to carry out the operation.
The defense official gave much weight to a broad public campaign that Hamas and other Palestinian organizations are waging on social media against what they consider to be offensive Israeli actions at the Aqsa Mosque in Jerusalem, one of the holiest sites in Islam and a symbol of Palestinian nationalism.
Encouraged by Hamas, Palestinian protesters at the mosque compound have tried to prevent visits by Israeli Jews during the hours set for non-Muslim visitors and tourists, and have thrown stones and shot fireworks at the Israeli security forces stationed at the edges of the compound.
The police response — including with sponge-covered bullets, sound grenades, tear gas and arrests — has stoked Palestinian anger.
A Hamas spokesman described the attack in Elad on Thursday as “a natural response to the violations of the occupation against the blessed Al Aqsa Mosque.”
Some Palestinians have also been worried that visits by ultranationalist Israelis to the compound, which have increased in recent years, and the allowance of quiet Jewish prayer, upending a decades-old convention prohibiting it, are part of a gradual effort to undermine Muslim access to the site.
Israeli officials say there has been no change in the longstanding arrangements at the site.
— Ronen Bergman
Advertisement
The ax attack in Elad, Israel, left three men in their 30s and 40s dead, and their 16 children fatherless.
The victims were identified in the Israeli media as Boaz Gol, 49, and Yonatan Havakuk, 44, residents of Elad who each had five children, and Oren Ben-Yiftah, 35, a father of six who lived in Lod.
Mr. Ben-Yiftah was a deliveryman and a driver, the news channel N12 reported.
He had unwittingly given the attackers a ride to Elad on Thursday night, according to two Israeli defense officials, who spoke on condition of anonymity. The attackers killed him in his car, and then went on to attack the others.
The three people they killed were buried Friday.
At Mr. Ben-Yiftah’s funeral, his twin brother cried out, “Oren, don’t go, take me instead,” the news site Ynet reported.
“I pray and my soul is on fire,” Mr. Ben-Yiftah’s widow said outside their home, Ynet reported.
Family members of Mr. Havakuk, a car mechanic, said that his six-year-old son was present when his father was attacked, another news site, Walla, reported. Mr. Havakuk had gone outside to search for his son when he was attacked, a neighbor said.
The boy then ran home to report that his father had been killed, his family members told Ynet. He said that Mr. Havakuk had struggled with the attackers, allowing others to flee to safety.
As the mayor of Elad, Yisrael Porush, put it at Mr. Havakuk’s funeral: “You were murdered by an Arab only because you were a Jew. You protected your only son. You struggled with the terrorists and saved other people.”
His daughter, Adele, also addressed her father: “Every morning when we got up you would ask us ‘Did you open the morning with a smile?’” Haaretz reported.
According to his brother, Aharon, “He used to fix people’s cars, and didn’t always agree to take payment even though he had worked several hours on the car,” Ynet reported.
Mr. Gol also worked at a garage, as a car electrician, according to Walla. He was on his way to a Torah lesson when he was attacked, Ynet reported.
Before his funeral, at a gathering near his home, his widow, Galit, asked, “Now you are all with me, but who will be with me in a month? At the bar mitzvahs? At the children’s weddings?” Ynet reported.
“We all need to be united, the entire Jewish people,” Haim Ov, the rabbi at the synagogue that Mr. Gol attended, said in his eulogy. “The flower of our neighborhood is gone. All of you, unite.”
Mr. Gol’s oldest son, Or Haim, said: “Father is gone. How did this happen?”
— Jonathan Rosen
Even after a month and a half of violence including deadly attacks by Arab assailants in four cities across Israel, this latest one hit hard.
The brutality of Thursday night’s ax rampage in the quiet, ultra-Orthodox town of Elad in central Israel elicited public outrage and calls from leading commentators for Israel’s government to exact a price — not just from the perpetrators, but from Yehya Sinwar, the Palestinian militant leader of Hamas in Gaza whose toxic rhetoric is widely viewed as having instigated the bloodshed.
Days before the attack, amid heightened tensions over repeated clashes between Palestinian protesters and Israeli police at the Aqsa Mosque compound, the holiest site in Jerusalem for Muslims and for Jews, Mr. Sinwar called on Arabs to “get your cleavers, axes or knives ready.”
While Hamas has not claimed responsibility for the attack, Hamas praised it as “brave and heroic.”
“There can be no restraint after this,” wrote Ben Caspit, a prominent political analyst, in Friday’s Maariv newspaper. “Sinwar has to know that he has placed himself at the top of the list of wanted men. He crossed the line and there is no way back.”
Shimon Shiffer, a veteran political columnist for the popular, mainstream Yediot Ahronot newspaper, called for Mr. Sinwar’s assassination, writing on Friday, “First and foremost, Yahya Sinwar should be declared a dead man walking.”
The attack prompted widespread condemnation, both domestically and abroad, including from the Palestinian Authority, a political rival of Hamas that exercises limited control over parts of the Israeli-occupied West Bank.
“Killing Palestinian and Israeli civilians only exacerbates the situation while we all strive to achieve stability and prevent escalation,” Mahmoud Abbas, the authority’s president, said in a statement. He also warned Jewish settlers and others not to use this incident as an excuse to carry out attacks on Palestinians.
Tor Wennesland, the United Nations special coordinator for the Middle East peace process, wrote on Twitter that he was “appalled” by it, adding, “It is deplorable that Hamas and others continue to glorify and encourage such attacks, which undermine the possibility of a peaceful future for both Palestinians and Israelis.”
No Palestinian group claimed responsibility for the attack in Elad and no direct link was immediately established between the assailants and Hamas. Some of the recent attacks, which have killed 19 people since late March, were carried out by Arab citizens of Israel who were inspired by the Islamic State. Others have been carried out by so-called lone wolves not affiliated with any political or militant faction.
But for many Israelis the recent surge in violence represents a failure of the government’s policy toward Gaza.
In an effort to maintain calm after an 11-day air war a year ago, Israel has allowed thousands of Palestinian residents of Gaza to come to work in Israel daily, along with other economic inducements. Some Israelis are calling for the government to cancel or curtail the Israeli work permits in an effort to punish Hamas.
“We need to deal with the climate of encouraging terrorists,” said Ehud Yaari, an Israel-based fellow of the Washington Institute for Near East Policy. “So when Sinwar calls on Palestinians to take butcher knives and kill Israelis, we have to respond by suspending measures intended to alleviate the economic conditions in Gaza, such as allowing almost 30,000 workers to cross daily into Israel.”
Such an action could risk another military escalation at a delicate time for Israel’s fragile governing coalition, which is made up of eight parties with clashing agendas from the political left, right and center, and includes, for the first time, a small Islamist party.
The government has already lost its majority in Parliament and could face efforts by the opposition to bring about its collapse after Parliament returns from recess on Sunday.
— Isabel Kershner
Advertisement
The attack in Elad, Israel, on Thursday came after several weeks of clashes between Palestinians and Israeli police at the Aqsa Mosque in Jerusalem, and days after a Palestinian militant leader urged Arabs to “get your cleavers, axes or knives ready” in response to police interventions at the site.
The Aqsa Mosque is one of the holiest sites in Islam and a symbol of Palestinian nationalism. The area is known as the Temple Mount to Jews, the site of two ancient temples and the holiest place in Judaism.
Clashes broke out there repeatedly during the recent holy month of Ramadan, as Palestinians attempted to block what they feared were efforts to undermine Muslim access to and oversight over the site, and the Israeli police mounted what they said were counterterrorism efforts to keep the site safe and accessible to Muslims and non-Muslims alike.
The Israeli authorities say there has been no change in longstanding arrangements at the site, nor are there plans to change them. However, in recent months the Israeli police have regularly allowed quiet Jewish prayer at the site, upending a decades-old convention prohibiting it and angering Palestinians.
During the recent violence, Palestinians have typically thrown stones and shot off fireworks at police, while the police have fired sponge-covered bullets and tear gas.
On Saturday, Hamas’s leader, Yahya Sinwar, had warned that any further police raids inside the compound would prompt a response from the group and urged Arab residents of Israel to “get your cleavers, axes or knives ready.”
Tensions had been expected at the site on Thursday, Israel’s Independence Day, because some ultranationalist groups had called for Israelis to enter the compound carrying Israeli flags in an assertion of Israeli sovereignty over the site. The Aqsa Mosque lies in East Jerusalem, which Israel considers part of its capital and most of the world considers occupied.
But the tensions at the site on Thursday were in fact lower than in recent weeks, barring a brief sequence of scuffles that lasted less than five minutes.
The police instructed Israeli visitors not to display Israeli flags, and confiscated at least one flag after an Israeli woman tried to unfurl it on the mosque grounds.
Violence broke out briefly at about 7:50 a.m., when a Palestinian man blocked the path of a group of Israeli visitors, video showed. The man was quickly arrested during a brief scuffle, and the police formed a loose cordon between Israeli and Palestinian civilians.
Two minutes later, another scuffle broke out between the police and Palestinians, during which Palestinians threw four plastic chairs, and a group of Palestinians ran into the main mosque on the site and barricaded themselves inside. Over the next three minutes, several blasts could be heard, but it was unclear whether these were shots fired by police or fireworks set off by Palestinians.
The police later said the Palestinians threw stones and fireworks, though none were visible in the video at that time.
Police officers briefly opened one of the mosque doors and stood inside the threshold for less than a minute. But the mood calmed within five minutes, and dozens of Muslims prayed throughout the morning on the terrace outside the main mosque.
Despite the relative calm, the reaction from Palestinian leaders was strident.
The Palestinian Authority’s Foreign Ministry called the police actions at the site “an official Israeli declaration of a religious war that would set the entire region on fire.”
Hamas, the militant group that controls Gaza, later released a statement calling it “a serious escalation and a direct provocation and foreshadowed an all-out explosion.”
— Patrick Kingsley
The surge in terrorist attacks in Israel, the deadliest wave of violence since 2016, has been framed by Palestinian parties and militant groups as a logical consequence of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank, of Israel’s control over sensitive religious sites in Jerusalem, and of the dwindling commitment from some key Arab leaders to the creation of a Palestinian state.
The attackers’ diverse backgrounds, however, have left both Palestinian and Israeli analysts and officials uncertain about the relationship between the attacks, the motivations of the attackers and the timing of their attacks.
Prior to the attack in Elad on Thursday, there had been several attacks involving Arab assailants who had killed 16 people, including two Arab police officers and two Ukrainians. But beyond their lethal outcomes, the episodes have not fit easily within a simple narrative.
Two of the attacks — in Tel Aviv and Bnei Brak — were carried out by Palestinians from the occupied West Bank. While praised by several Palestinian movements, no group has formally claimed responsibility for them.
Two earlier attacks were carried out by three members of Israel’s Arab minority who had known sympathies for the Islamic State, the extremist group that has no ties to the Palestinian national movement and that claimed responsibility, perhaps opportunistically, for one incident but not the other.
While the lethal outcome of the first attack, on March 22, may have inspired the others to follow suit, a senior Israeli military officer said there was no evidence that any of them were masterminded by a major Palestinian group, let alone by the same network. Analysts also noted that the attackers in the first two incidents had no ideological connection to the latest two.
— Patrick Kingsley
Le Figaro
Coupe de France: Nice et Nantes rêvent de mettre fin à leur disette
Lucas MichelRÉCIT - Opposés en finale, les deux clubs retrouvent le Stade de France pour en finir avec plus de vingt ans sans trophée.
Peu de monde les attendait là. Nice et Nantes vont pourtant bien faire leur retour au Stade de France ce samedi (21 heures, France 2). Seize ans après pour les Aiglons, dix-huit pour les Canaris, les deux équipes partageant le souvenir d’une finale de Coupe de la Ligue perdue (contre Nancy pour Nice en 2006, contre Sochaux pour Nantes en 2004). Disparue en 2019, la deuxième coupe française présentait une occasion supplémentaire pour les clubs français de rallier Saint-Denis en fin de saison, alors que le PSG vampirise le plateau depuis près d’une décennie. Déjà privé de toute coupe domestique en 2019 (pour la première fois depuis 2014), le club de la capitale se contentera à nouveau cette année du seul championnat de France, suite à son élimination en 8es de finale de coupe de France contre… Nice (0-0, 6-5 aux t.a.b).
Tombeurs ensuite de Marseille (4-1) puis de Versailles (2-0), les Niçois ont donc l’occasion de s’offrir une quatrième Coupe de France… comme le FC Nantes. Vainqueurs de Monaco en demi-finale (2-2, 4-2 aux t.a.b), les Canaris ont privé la «Doyenne» d’un derby azuréen en finale. Pour le plus grand plaisir d’un Stade de la Beaujoire qui ne demandait qu’une chose: retrouver ses heures de gloire. L’envahissement de terrain consécutif à la qualification en finale début mars résumait l’ampleur d’une longue attente.
À lire aussiCoupe de France: la finale au Stade de France à guichets fermés
Un envahissement incontrôlable avec pour seule consigne alors de faire «attention aux enfants». Une jeune génération biberonnée à des années de vaches maigres sur les bords de l’Erdre. Deux décennies partagées entre ventre mou de Ligue 1 et quelques années au purgatoire (cinq saisons en Ligue 2) depuis le dernier titre de champion de France, conquis il y a vingt-et-un ans, à l’aube de la dynastie lyonnaise. Un retour sur le devant de la scène d’autant plus fort que les Canaris étaient au bord du gouffre l’an passé, avant l’arrivée d’Antoine Kombouaré, sauveur devenu rêveur. «J’ai dit à mes joueurs que ce sont des grands malades, réagissait après la qualification le technicien kanak. Par rapport à la saison dernière, avec la même équipe, on est bien en Ligue 1 et on est en finale de la Coupe: ça dépasse mes rêves les plus fous…»
Respect mutuel
Artisan de ce spectaculaire retournement de situation, Kombouaré connaît tout particulièrement la «Vieille Dame», qu’il a remportée à trois reprises, toujours avec le PSG (1993 et 1995 en tant que joueur; 2010 comme entraîneur). La gagner avec le FC Nantes aurait une saveur autrement particulière: «Gagner un titre avec mon club formateur, celui auquel je dois tout ce que j’ai aujourd’hui, serait un moyen de lui rendre tout ce qu’il m’a donné.» Ce respect mutuel prend tout son sens dans un club où la dimension historique possède une importance toute particulière. Cette finale sonne donc comme l’occasion de renouer le fil d’une histoire d’abord tourmentée avec la Coupe (trois premières finales perdues) avant le doublé en 1999 puis 2000, lorsque le Nantes du jeune Mickaël Landreau avait mis fin à «l’épopée» de Calais.
Vingt-deux ans plus tard, l’ancien gardien-capitaine porte un projet de rachat intitulé «Collectif nantais», qui rêve de détrôner le président Waldemar Kita. À la tête du club depuis 2007, l’homme d’affaires franco-polonais résiste dans un climat de défiance accentué par les supporteurs, qui dénoncent à l’envi un «Kita FC». Ce samedi, le président nantais fêtera ses 69 ans, l’occasion rêvée pour lui de décrocher un premier titre avec le club huit fois champion de France. Et de s’acheter, au moins temporairement, la paix avec la Beaujoire et sa Brigade Loire.
On est là pour essayer d’amener le club dans le top 5 et en Europe de façon récurrente
De l’autre côté, les tribunes sont nettement moins critiques à l’égard de la présidence. D’abord parce que l’urgence est moins prégnante. Si la disette azuréenne remonte à plus loin encore (Coupe de France 1997), les ambitions sont différentes. Passé dans le giron du géant britannique Ineos à l’été 2019, le «Gym» rêve en grand. «On est là pour essayer d’amener le club dans le top 5 et en Europe de façon récurrente», rappelait Jean-Pierre Rivère au Figaro en fin d’année. Pour l’heure, l’OGC Nice est dans ses temps de passage (5e de Ligue 1) et ne s’arrêtera sûrement pas à une victoire en Coupe de France, synonyme toutefois de qualification pour l’Europe (ticket direct pour la Ligue Europa). La volonté niçoise reste de décrocher un billet régulier en Ligue des champions pour pouvoir grandir plus vite.
À lire aussiLigue 1: Jim Ratcliffe rassure sur son «engagement» à Nice même s’il veut racheter Chelsea
D’ici là, un premier trophée attendu depuis un quart de siècle sonnerait néanmoins comme un premier point d’étape dans la course au long cours entamée sous la coupe du géant de la pétrochimie, déjà présent (avec succès) en cyclisme et en voile. Un temps annoncé dans la course au rachat de Chelsea, Jim Ratcliffe, le patron d’Ineos, a réaffirmé son engagement au club niçois, satisfait de voir le projet commencer à porter ses fruits. «Je suis ravi que, sous la conduite de Christophe Galtier, nous ayons atteint la finale de la Coupe. J’y serai avec l’ambition que nous soulevions ce trophée», a-t-il annoncé dans un communiqué. Une présence comme un moyen de pression déguisé envers Galtier, en course pour compléter un joli triplé après avoir remporté le championnat avec Lille l’an dernier, mais aussi la Coupe de la Ligue avec Saint-Etienne en 2013. Un objectif affirmé par l’intéressé au soir de la qualification: «Ça va me tenir à cœur». Comme à beaucoup du côté de la promenade des Anglais…
Coupe de France : Kombouaré a fait son choix pour le poste de gardien
À Nantes, Alban Lafont tient la baraque depuis le début de saison. Le capitaine des Canaris même nommé pour être le meilleur gardien de Ligue 1. Mais en Coupe de France, c'est le N°2 Rémy Descamps qui est régulièrement aligné.
«Un moment inoubliable, magique et une fierté» pour Stéphanie Frappart, première femme arbitre en finale de Coupe de France
Ce samedi, Stéphanie Frappart sera au sifflet lors de la finale de Coupe de France entre Nantes et Nice. Une première dans l'histoire.
France24 - Monde
Moyen-Orient : comment expliquer la multiplication des tempêtes de sable ?
Publié le : 06/05/2022 - 13:58
Grégoire SAUVAGE
Suivre
Depuis mi-avril, l'Irak a essuyé sept tempêtes de sable. Le phénomène, qui ne cesse d'empirer d'année en année, représente une sérieuse menace pour la santé et l'économie des pays du Moyen-Orient. En cause, le réchauffement climatique, la désertification, mais aussi les conflits armés.
Rien ne semble pouvoir les arrêter. En quelques minutes, elles engloutissent des villes entières d'un épais brouillard de poussière orange. Les habitants suffoquent et à l'extérieur, la vie s'arrête. Depuis toujours, les tempêtes de sable font partie du quotidien des Irakiens, mais leur fréquence et leur intensité ne cessent de s'accentuer ces dernières années, amplifiées par le réchauffement climatique, la désertification ou encore les conflits armés.
Depuis le mois d'avril, le pays a déjà connu sept tempêtes de sable. La dernière en date a provoqué jeudi le décès d'une personne et l'hospitalisation de 5 000 autres pour des troubles respiratoires.
"La majorité a quitté les hôpitaux", a toutefois précisé le porte-parole du ministère de la Santé, Seif al-Badr, dans un communiqué, évoquant des cas qui pour la plupart sont "de moyenne ou faible intensité".
Les plus touchés sont les personnes atteintes de "maladies respiratoires chroniques comme l'asthme", ou encore "les personnes âgées" qui souffrent notamment d'"insuffisance cardiaque", a-t-il ajouté.
{{ scope.legend }}
Des milliards de dollars partis en poussière
Au-delà de ces conséquences sanitaires, ces phénomènes extrêmes sont une plaie pour une économie irakienne déjà exsangue. Les aéroports de Bagdad, de Najaf et d'Erbil au Kurdistan, ont ainsi été contraints de suspendre brièvement leurs vols à cause du manque de visibilité.
Comme le rapporte l'organisation météorologique mondiale, le sable a également de nombreux effets néfastes sur l'agriculture. Il diminue les rendements en étouffant les semis, réduit la photosynthèse et accentue l'érosion des sols.
Par ailleurs des dépôts de poussière favorisent l'obstruction des canaux d'irrigation ou encore la détérioration de la qualité de l'eau des rivières et des fleuves.
Lors de ces tempêtes, de nombreuses activités doivent s'interrompre faisant perdre des sommes astronomiques aux pays de la région. Selon l'ONU, chaque année, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient voient partir en poussière près de 13 milliards de PIB.
En septembre 2015, une tempête de sable géante avait recouvert une grande partie du Moyen-Orient, entraînant la fermeture d'aéroports, des accidents de la route et de nombreuses admissions à l'hôpital.
Et les choses devraient continuer à s'aggraver. L'Irak, durant les deux prochaines décennies, pourrait connaître "272 jours de poussière" par an et en 2050, le seuil des 300 jours par an sera atteint, assurait début avril un haut responsable du ministère de l'Environnement.
La guerre de l'eau
En règle générale, les tempêtes de sable surviennent lorsque des vents forts soulèvent dans l'atmosphère de grandes quantités de sable et de poussière provenant d'un sol sec et nu.
Or, ces sols arides et semi-arides gagnent du terrain en Irak et au Moyen-Orient notamment sous l'effet du réchauffement climatique. Avec la hausse des températures, dépassant parfois les 50 degrés, et les faibles précipitations, les périodes de sécheresse deviennent de plus en plus nombreuses.
Par ailleurs, la concurrence féroce entre les États de la région pour s'approprier les ressources en eau, fournit une autre explication.
Comme le rappelle Middle East Eye, "la construction par la Turquie du gigantesque barrage Atatürk en amont de l'Euphrate et du barrage d'Ilısu sur le Tigre est décriée dans la mesure où ceux-ci contribuent à réduire les débits d'eau des deux grands fleuves de la région et provoquent un assèchement des terres plus au sud en Irak".
L'Irak a également entrepris de nombreuses constructions de barrages au cours des dernières années, tout comme son voisin iranien, sans beaucoup de considération pour la gestion des ressources.
Selon certains experts, les guerres successives en Irak pourraient également être un facteur aggravant. En effet, lors d'un conflit armé, les destructions urbaines laissent les terres nues favorisant l'apparition des tempêtes. À cela s'ajoute, les déplacements de population qui entraînent l'abandon de terres cultivées.
L'exemple de la Chine et du Sénégal
Pour lutter contre les tempêtes de sable et ses effets néfastes sur la santé et l'économie, des efforts de prévention ont été entrepris ces dernières années avec la création de systèmes de surveillance. Ainsi, en 2014, un premier centre régional de prévisions pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient a été inauguré à Barcelone.
Pour tenter d'atténuer l'effet de ces calamités engendrées par la désertification, la gestion durable des terres doit devenir un enjeu prioritaire selon la banque mondiale.
Après ces tempêtes de sable en série, le ministère de l'Environnement irakien a également cité "la création de forêts qui font office de brise-vent". Le pays pourrait suivre l'exemple de la Chine ou encore du Sénégal, deux pays qui cherchent à réduire la fréquence et l'intensité des tempêtes de sable grâce à des campagnes de reforestation massive.
►► À voir sur France 24 BILET RETOUR - Une fragile muraille verte en Afrique
Pour sa part, Pékin a commencé à planter des arbres il y a plus de quarante ans. D'ici à 2050, les autorités envisagent de planter 100 milliards d'arbres pour lutter contre l'avancée du désert de Gobi. Autant dire que le temps presse pour l'Irak et pour l'ensemble des pays du Moyen-Orient.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
FOCUS
Face à la désertification en Espagne, la résistance s'organise
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
BBC
Chelsea agree sale terms with LA Dodgers' Todd Boehly
Chelsea have agreed terms on the £4.25bn ($5.2bn) sale of the club to a consortium led by Todd Boehly, co-owner of the LA Dodgers baseball team.
The club was put up for sale before owner Roman Abramovich was sanctioned for his alleged links to Russian president Vladimir Putin following the invasion of Ukraine.
A Chelsea statement said the new owners will pay £2.5bn for the club's shares.
The proceeds will go into a frozen bank account to be donated to charity.
The consortium is led by Boehly but Clearlake Capital, a Californian private equity firm, would own a majority of the shares in Chelsea. Other investors include US billionaire Mark Walter, also a co-owner of the LA Dodgers, and Swiss billionaire Hansjoerg Wyss.
The consortium said it will provide £1.75bn to invest in the Premier League club, including "investments in Stamford Bridge, the academy, the women's team and Kingsmeadow and continued funding for the Chelsea Foundation".
In the statement, Chelsea said the sale was expected to complete in late May. The takeover will require approval from the English football authorities and the UK government.
Chelsea are operating under a special licence from the UK government which ends on 31 May, but last month, Culture Secretary Nadine Dorries said the club were on "borrowed time" to complete the sale.
Any sale can only be signed off by the bidder passing the Premier League's owners' and directors' test.
Boehly, an American investor and businessman, has a reported net worth of $4.5bn (£3.6bn), according to Forbes.
He is a part owner of the Dodgers - a US baseball franchise - and US women's basketball outfit the Los Angeles Sparks, and owns a stake in the renowned LA Lakers NBA franchise.
His consortium also includes American PR executive Barbara Charone, British businessman Jonathan Goldstein and British journalist Daniel Finkelstein.
Other consortiums who had been in the running to buy Chelsea have been headed by Sir Martin Broughton and the co-owner of the Boston Celtics, Stephen Pagliuca, but they were told in late April that their bids were unsuccessful.
British billionaire Sir Jim Ratcliffe - majority shareholder of chemical group Ineos - made a late offer, but it arrived on 29 April, several weeks beyond the initial deadline for bids of 18 March.
Ratcliffe's bid was dismissed but he said on 4 May that he was "not giving up".
On Thursday, Abramovich said he has not asked for his £1.5bn loan to Chelsea to be repaid when the club is sold.
A spokesperson said Abramovich "remains committed" to making sure the proceeds from the sale "go to good causes".
Analysis
BBC sports editor Dan Roan
This is the most significant moment yet since Chelsea was put up for sale, with the Boehly consortium now confident of completing what would be one of the most expensive deals in sports history.
Premier League approval is not expected to be an issue, and the government is keen to get the sale completed.
With concerns raised by rival bidder British billionaire Sir Jim Ratcliffe over the leading role played by private equity firm Clearlake Capital in the Boehly consortium, I understand the club have received an assurance that the group will commit to owning the club for at least 10 years.
In another move designed to reassure fans and distinguish them from the Glazers - the US family that owns Manchester United - I am told the new owners will not pay themselves dividends or management fees during that period.
According to a source, there will also be a limit on the level of debt that the club can take on.
More on this story
Abramovich 'has not asked Chelsea to repay loan'
Billionaire Ratcliffe not giving up on Chelsea bid
LA Dodgers' Boehly set to be Chelsea lead bidder
Abramovich says he will sell Chelsea
Related Topics
Valeurs Actuelles
Après Coralie Dubost, une autre députée LREM accusée de dépenses douteuses
Après Coralie Dubost, une autre députée LREM accusée par des dépenses douteuses Coralie Dubost, députée de l’Hérault, aurait effectué plusieurs dépenses d’ordre personnel avec ses frais de mandat. A quelques jours du grand ménage à l’Assemblée nationale, Mediapart tire toutes ses cartouches. Quelques jours après avoir publié une enquête reprochant à la députée LREM Coralie Dubost une utilisation plus que personnelle de ses frais de mandats, poussant cette dernière à quitter la vie politique, le média d’extrême gauche récidive. Cette fois, c’est une autre députée LREM qui est mise en cause : Patricia Mirallès, élue dans la 1re circonscription de l’Hérault, aurait réalisé plusieurs paiements personnels avec son enveloppe personnelle.
Mediapart évoque notamment le paiement de chambres d’hôtel à Limoges, lors du déménagement de son fils à Limoges, ou encore le règlement d’une importante facture d’informatique pour le compte de sa fille. Patricia Mirallès aurait également réservé une chambre d’hôtel en Provence pour son mari et elle, etc.
« Il n’y a rien»
Les pistes lancées par Mediapart sont pourtant contestées, point par point et preuves à l’appui, par la députée. Dans les colonnes de Midi-Libre, Patricia Mirallès liste les accusations une par une… pour les démonter aussitôt. Le déménagement de son fils à Limoges ? La chambre a bel et bien été réservée avec son mail de l’Assemblée nationale, mais la facture a été réglée par sa carte personnelle – le ticket de caisse faisant foi. Le déplacement avec son mari en Provence ? « C’était un déplacement dans le cadre de mes fonctions, pour le 75e anniversaire du débarquement de Provence, où nous étions attendus par le président de la République » répond Patrica Mirallès, qui évoque un hôtel réservé à l’avance par une collègue parlementaire. La présence de son mari n’aurait aucunement alourdi la facture.
Surtout, avance la parlementaire LREM, ces accusations pourraient avoir été orchestrées par l’un de ses anciens collaborateurs, avec lequel elle est en conflit. Selon Patricia Mirallès, Mediapart « en profite pour mener une chasse aux sorcières ». Rien qui ne semble l’inquiéter, puisqu’elle se dit prête à fournir à un éventuel tribunal les éléments nécessaires à prouver sa bonne conduite. « Il n’y a rien. Je peux tout justifier. Je donnerai tout au tribunal si cela est nécessaire, comme je pourrais le montrer aux électeurs pendant la campagne », conclut-elle. Selon Midi-Libre, elle aurait déjà sollicité l’investiture de LREM pour être réélue, et semble « confiante » à ce sujet.
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth Le Figaro
Sri Lanka: les exportations du célèbre thé de Ceylan s’effondrent
Armelle BohineustEn proie à une grave crise économique et sociale, le pays, quatrième exportateur mondial de la feuille, est au bord du chaos.
Les ventes de thé de Ceylan, ce thé noir fort qui a gardé son appellation d’origine, sont en chute. Au premier trimestre, avec seulement 63.700 tonnes de thé vendues, les exportations ont atteint leur niveau le plus bas depuis 1999. L’île, qui exporte environ 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) de thé par an, a vu ses revenus reculer de 18 %, à 287 millions de dollars.
Un montant loin d’être négligeable. Avec le textile, le thé est l’une des principales sources de revenus de ce pays de 22 millions d’habitants et il représente près de 2 % de son PIB. Le Sri Lanka en est le quatrième exportateur mondial, derrière la Chine, l’Inde et le Kenya, et devant la Turquie.
À lire aussiLe Sri Lanka au bord du gouffre
Dans l’île, dénommée Ceylan jusqu’en 1972, le thé a pris au XIXe siècle la place du café, décimé par un champignon. Il est aujourd’hui cultivé dans des plantations en terrasses, entre 600 et 2500 mètres d’altitude. Réputé de grande qualité et récolté à la main, il procure du travail à des centaines de milliers de personnes, essentiellement des cueilleuses, mal rémunérées.
Le recul des exportations est dû notamment à la guerre en Ukraine. Moscou, Kiev et les anciens satellites de l’URSS sont en effet les principaux acheteurs du thé noir aromatique expédié par Colombo.
Mais la production a aussi reculé, comme toute l’activité agricole sri-lankaise, avec la décision du gouvernement de proscrire en 2021 l’importation d’engrais chimiques. Cette interdiction, qui concernait une série de produits, avait été adoptée pour économiser les devises étrangères, dont l’île manque terriblement depuis des mois. Les autorités l’ont justifiée pour les engrais en affichant la volonté de faire du Sri Lanka le premier producteur mondial d’aliments 100 % biologiques. Mais, faute d’aide pour effectuer cette transition écologique, le rendement agricole a chuté de façon vertigineuse.
Défaut sur la dette
Surtout, depuis des mois, le pays, situé au sud de l’Inde, surendetté et à court de devises étrangères, est confronté à une grave crise économique. Celle-ci est liée notamment aux attentats de Pâques 2019, qui ont fait fondre les revenus du tourisme, et à la pandémie, qui a amplifié le phénomène tout en réduisant les envois de fonds de la diaspora.
La population subit aujourd’hui des hausses de prix et des pénuries de nourriture, carburant, électricité et médicaments. Cela alimente sa colère contre la famille Rajapaksa, au pouvoir, accusée de mauvaise gestion. Une grève très suivie est en cours, accompagnée de manifestations parfois violentes pour demander la démission du gouvernement. Depuis jeudi, la police tente ainsi de disperser des milliers d’étudiants qui cherchent à envahir le Parlement. L’état d’urgence a d’ailleurs été décrété vendredi.
Le Sri Lanka, dont le PIB par habitant est pourtant deux fois plus élevé que celui du géant indien voisin, selon les données de la Banque mondiale, est en faillite. Le 12 avril, il a annoncé faire défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars et s’est tourné vers le FMI, l’Inde et la Chine pour obtenir de l’aide. Mais la crise pourrait durer encore au moins deux ans, a averti le ministre des Finances Ali Sabry.
Un propriétaire doit-il reloger des squatteurs à ses frais pendant des travaux ?
DÉCRYPTAGE - C'est la situation aberrante que vivent des enfants qui ont hérité d'un studio parisien de leur mère décédée. Que dit la loi ?
Ukraine : la France va apporter 300 millions de dollars d'aide supplémentaires
Emmanuel Macron renforce son soutien à la population ukrainienne.
Prime d'activité: un simulateur pour connaître ses droits
La Caisses des Allocations familiales (CAF) a mis en ligne un simulateur pour tenir compte des dernières annonces gouvernementales. Elle rappelle notamment qu'il faut «avoir une activité professionnelle et percevoir des revenus modestes» mais aussi «résider en France de manière stable et effective».
BBC
Saratoga Hotel: 22 dead after huge explosion in Havana
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
At least 22 people have died and more than 60 have been hospitalised after a massive explosion rocked one of Cuba's most exclusive five-star hotels.
It is believed a gas tanker which was parked outside the Saratoga Hotel in Old Havana ignited, causing an explosion which destroyed several floors of the building.
The historic hotel was set for a post-pandemic reopening in four days.
It now lies in ruins, with much of its outer wall torn off.
Search and rescue operations are currently under way to locate people trapped under the debris.
The Cuban presidency said the dead included a pregnant woman and a child.
The injured are being treated at nearby hospitals.
Yazira de la Caridad, who lives a block from the hotel, told CBS News she "thought [the explosion] was an earthquake".
Witnesses said they saw plumes of black smoke and clouds of dust billowing into the sky following the explosion.
A school which is located directly behind the hotel was unaffected, with local officials confirming all its children have been safely evacuated.
Cuba's President Miguel Diaz-Canel has visited the damage site, which sits opposite the government's old congressional building. The president said: "It was not a bomb or an attack, it's an unfortunate accident."
The incident comes as tourism in the country was re-emerging from two difficult years caused by the Covid-19 pandemic.
The Saratoga Hotel, a landmark in the colonial district of the capital, had been closed for refurbishment during much of this period.
The 19th century building is synonymous in Havana with visiting celebrities - after stars such as Madonna, Beyonce and Mick Jagger stayed there during the thaw between Havana and Washington under President Barack Obama.
Related Topics
France24 - Monde
Reportage : près de Kiev, les démineurs traquent les explosifs abandonnés par les Russes
Publié le : 06/05/2022 - 17:09
Nadia MASSIH
Bastien RENOUIL
Raid ABU ZAIDEH
Bastien RENOUIL
Autour de la capitale ukrainienne, où l'armée russe est passée, des unités de déminage s'affairent à la recherche de roquettes perdues. Pour l'heure, plus de 28 000 explosifs ont été retrouvés. Autour de Kiev, 30 % des champs pourraient contenir des mines, et plus de 10 % du territoire ukrainien représenterait aujourd'hui un danger pour les civils. Reportage.
Où l'armée russe est passée, des dizaines de milliers d'explosifs sont abandonnés. Autour de Kiev, plus de 28 000 explosifs ont été retrouvés par les démineurs, qui continuent leurs recherches dans les quartiers minés.
L'armée russe a massivement utilisé les mines et des milliers d'hectares sont potentiellement piégés. Les démineurs de l'équipe de Mykhailo Konopelniuk, suivis par France 24, travaillent sur un pont détruit par les Russes, où toutes les munitions n'ont pas explosé.
"C'est un obus de mortier de 82 mm", indique Mykhailo Konopelniuk, chef de l'unité de déminage. "Les Russes ont fait sauter le pont avec ces bombes. Certains explosifs, trop fragiles, ne peuvent pas être déplacés. Cette mine antichar doit être détruite par l'équipe", .explique-t-il, appelant à vérifier le branchement du câble. "Feu feu feu !"
"Les Russes n'ont pas fait de différence entre les infrastructures civiles et militaires. Ils veulent simplement faire des dégâts", ajoute-t-il.
"Nous prenons ces risques car nous sommes des patriotes"
Des bulldozers entrent en action pour dégager le pont et installer une structure provisoire. Le pilote de l'engin s'arrête : il a trouvé une nouvelle caisse d'obus. Impossible de savoir s'il s'agissait d'un piège ou de matériel abandonné, et ce n'est pas la première fois que le conducteur est confronté à une telle découverte.
"Nous prenons ces risques car nous sommes des patriotes", affime Serhiy Horbach, conducteur de tractopelle. "Je fais ce boulot pour que mon pays prospère".
Le risque pour les villageois des alentours sont évidents : ces fermiers ont dû fuir les combats au début du conflit, et affrontent désormais un nouveau danger. "On a retrouvé une mine à dix mètres dans cette direction, une autre à vingt mètres par là, et encore deux par ici", indique Volodymyr Oliynych, fermier.
Les paysans sont les populations les plus exposées. Autour de Kiev, 30 % des champs pourraient contenir des mines. Selon le gouvernement, plus de 10 % du territoire ukrainien représenterait un danger pour les civils à cause des explosifs russes.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : que prépare la Russie pour le Jour de la Victoire célébré le 9 mai ?
LE FIL DU 6 MAI
Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et radars
LE FIL DU 5 MAI
Guerre en Ukraine : le cessez-le-feu à l'usine d'Azovstal n'a pas été respecté, selon Kiev
Valeurs Actuelles
Législatives : le député LREM remplacé par Valls dénonce un « parachutage » et maintient sa candidature
Manuel Valls est de retour aux affaires – du moins s’il parvient à se faire élire en juin prochain. Jeudi 5 mai, au soir, l’ancien Premier ministre a été officiellement investi par La République en Marche (LREM) : il défendra les couleurs de la majorité dans la 5ème circonscription des Français de l’étranger, qui recoupe l’Espagne, le Portugal et Monaco. Une décision dont fait les frais Stéphane Vojetta, chef d’entreprise franco-espagnol devenu député LREM en 2021, alors qu’il était jusque-là suppléant de Samantha Cazebonne – élue en 2017, puis réelue en 2018 à la suite de l’annulation du premier scrutin.
Dans un communiqué publié jeudi, tard dans la soirée sur Twitter, le député sortant se montre cinglant : « L’investiture de Manuel Valls va à l’encontre de mes valeurs », écrit-il, estimant qu’il était pourtant « le candidat naturel à l’investiture dans cette circonscription ». Pourtant, insiste Stéphane Vojetta, il s’est montré « fidèle à la majorité présidentielle », ne reniant jamais son « engagement » au sein de LREM. Selon lui, l’investiture de Manuel Valls est un « parachutage » et rien de moins qu’un « soubresaut de l’ancien monde ». Logiquement, il a donc décidé de maintenir sa candidature, précisant qu’il continuera à porter les couleurs d’Emmanuel Macron lors du scrutin.
Châteaux en Espagne
De son côté, Manuel Valls tentera en juin de reposer ses valises à l’Assemblée nationale. Battu par Benoît Hamon au second tour de la primaire socialiste en vue de l’élection présidentielle de 2017, l’ancien Premier ministre avait refusé de se rallier à son vainqueur, et avait appelé à voter en faveur d’Emmanuel Macron. Par la suite, il s’était fait élire dans sa circonscription de l’Essonne, s’inscrivant au sein de la majorité présidentielle. Un poste qu’il avait assez brutalement abandonné en 2018, afin de tenter sa chance de l’autre côté des Pyrénées, où il s’était présenté à l’élection municipale de Barcelone.
Une brève aventure espagnole ponctuée d’échecs et de moqueries qui l’avait finalement poussé à revenir en France à l’été 2021. Depuis, il n’avait cessé de proposer ses services à la majorité présidentielle. C’est désormais fait, même si l’élection ne semble pas gagnée d’avance. « La campagne ne sera pas facile », glisse aujourd’hui son entourage à BFMTV, estimant « qu’on ne peut pas faire campagne dans la rue sur ce type de scrutin, ça peut être moins évident ». Pour l’heure, à un peu plus d’un mois du premier tour, l’ambiance est plutôt à l’optimisme parmi les proches de Manuel Valls. Verdict le 19 juin.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Le Figaro
Creuse : la gendarmerie lance un appel à témoins après la disparition d'une adolescente de 13 ans
Le FigaroMallory Poteau n'a plus donné signe de vie depuis le 28 avril. Les militaires jugent sa disparition inquiétante.
La gendarmerie de la Creuse a lancé ce vendredi un appel à témoins sur sa page Facebook, à la suite de la disparition d'une jeune adolescente de 13 ans le 28 avril à Bénévent-l'Abbaye, près de Limoges.
À lire aussiDisparition de Delphine Jubillar : l'activité de son téléphone la nuit de la disparition relance le mystère
Mallory Poteau n'a plus donné signe de vie depuis huit jours et les militaires jugent sa disparition inquiétante. La jeune fille, qui mesure entre 1,50m et 1,60m, a les cheveux mi-longs et les yeux verts. De corpulence mince, elle portait un legging et une veste noirs ainsi que des baskets blanches au moment de sa disparition.
Toute personne susceptible de faire avancer l'enquête est invitée à contacter la gendarmerie de la Creuse en composant le 17 ou le 112.
À VOIR AUSSI - Le corps d'Amandine Terrasse, une mère de famille, retrouvé 10 mois après sa disparition
Drôme : un détenu de la prison de Valence s'évade à l'occasion d'une sortie au zoo
Ahmed B., 43 ans, était incarcéré depuis le 23 novembre 2005 pour purger différentes peines, notamment pour viols avec arme.
Isère: une spéléologue décède lors d'une sortie scolaire dans une grotte
Le groupe a été surpris par la brusque montée des eaux dans la grotte. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur les circonstances de l'accident.
Regarder la vidéoBraquage à main armée dans une bijouterie Chanel, rue de la Paix à Paris
INFO LE FIGARO - Le préjudice s'élèverait à un peu plus de deux millions d'euros, selon nos informations.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Soudan : des mères réclament la libération de leurs enfants, détenus sans jugement par la junte
Publié le : 05/05/2022 - 18:22
Djamel Belayachi
Suivre
Plus de trois après la chute d’Omar El-Bachir, les manifestants soudanais ne se démobilisent pas. Comme chaque semaine, ils sont sortis en masse dans les rues, jeudi 5 mai, pour réclamer le départ de la junte militaire qui s’est emparée du pouvoir le 25 octobre 2021, interrompant ainsi le processus de transition démocratique. Les manifestants exigent surtout la libération des activistes arrêtés depuis ce coup d’État, et dont la plupart n’ont pas été jugés à ce jour. Le 1er mai, des mères de détenus se sont réunies devant une prison de Khartoum.
Le 26 avril, la junte au pouvoir au Soudan a libéré des figures de l’opposition, dont l’ancien ministre des Affaires du gouvernement Khaled Omar Youssef, et l’ancien président du comité chargé de récupérer les bien spoliés sous le régime d’Omar el-Béchir, Mohammed al-Fekki Suleiman.
انطلاق مليونية الخامس من مايو من باشدار نحو قصر الرمم#مليونية5مايو #لاتفاوض_لاشراكة_لاشرعية pic.twitter.com/aSR0LNpRTB
May 5, 2022Début de la manifestation du 5 mai, pour demander le départ de la junte militaire.
Début avril, le général Abdel Fattah Burhane, président du Conseil de souveraineté et chef de l’État de facto, a promis de libérer des détenus politiques pour ouvrir la voie à un dialogue intersoudanais. Néanmoins de nombreux militants issus des Comités de résistance, fers de lance de la mobilisation populaire, sont toujours détenus.
“Ils ne l’ont pas laissé voir un avocat”
Dans la soirée du 1er mai, veille de l'Aïd el Fitr, qui marque la fin du mois de ramadan, plusieurs familles de détenus se sont rassemblées devant la prison de Suba pour demander leur libération. Maryam (pseudonyme), dont le fils est détenu depuis début avril, était présente au rassemblement.
Mon fils Mahmoud a été arrêté le 5 avril, la veille d’une manifestation à Oum Dourman, mais je n’en connais pas les circonstances. Trois jours après, j’ai appris par le biais d’un avocat qu’il était détenu à la prison de Suba.
الخرطوم | وصول أهالي الثائرات والثوار الى سجن سوبا في #اعتصام_اسر_المعتقلين مع محامو الطواريء اليوم الاثنين الثاني من مايو. #لاتفاوض_لاشراكة_لاشرعية #المركز_الثوري_الموحد pic.twitter.com/o3GVwTDCRV
May 2, 2022
Je me suis rendue à la prison, j’ai pu voir que son nom figurait dans le registre des détenus mais les gardiens ne m’ont pas laissé le voir. Ils ne l’ont pas laissé voir un avocat non plus. Et jusqu’ici aucune accusation ne lui a été officiellement adressée.
C’est pour cela que j’ai participé au sit-in des parents de détenus auquel avaient appelé des avocats.
الحرية لكل المعتقلين الحرية حق وليست منحة #اعتصام_اسر_المعتقلين pic.twitter.com/tKKjMZ0FkA
May 1, 2022
L’idée c’était de prendre le repas de rupture du jeûne sur place avec les familles, et d’y rester jusqu’à ce qu’on obtienne des réponses. Mais dans la nuit, vers deux heures du matin, les forces anti-émeutes sont venues et nous ont chassés en tirant des gaz lacrymogènes.
“J’ai peur pour lui et il me manque”
En 2019, Mohamed et moi-même étions impliqués dans les manifestations qui ont conduit à la chute d’Omar El-Béchir. Mais je ne sais pas s’il a participé à des manifestations contre le régime actuel, il ne m’en parlait pas.
ياريت صلاة العيد تكون مع اسر المعتقلين في سجون الانقلابيين.سجن سوبا، ربك، بورسودان، الجزيرة ابا، امدرمان.من #اعتصام_اسر_المعتقلين امام سجن سوبا. pic.twitter.com/UwxG3F0TMa
May 1, 2022
Dans la journée de lundi 2 mai, un groupe de parents de détenus s’étaient également rendus sur place pour réclamer la libération de leurs proches, mais le rassemblement a été dispersé par les forces de l’ordre.
J’espère la libération de mon fils le plus vite possible, j’ai peur pour lui et il me manque. S’ils n’ont rien contre lui, qu’ils le laissent partir.
“Ils nous ont frappés avec la crosse de leurs fusils et nous ont insultés."
Walid (pseudonyme), un jeune activiste dans les comités de résistance, a eu plus de chance. Détenu à la prison de Suba le 6 avril, il a été libéré trois jours plus tard.
Ce jour-là, il y avait une manifestation de protestation importante dans les rues de Khartoum, car elle marquait le troisième anniversaire du reversement d’Omar El-Béchir [et celui de l’ancien dictateur Jaafar Al-Nimeiri le 6 avril 1985, NDLR].
J’étais sorti de chez moi, près de la route de l’aéroport, pour aller à la rencontre de camarades militants qui avaient reçu des grenades lacrymogène dans la manifestation quelques rues plus loin. Je voulais les ramener chez moi pour les secourir.
Mais j’ai été embarqué avec deux autres jeunes à l’arrière d’un pick-up par les forces de l’ordre. Ils nous ont frappés avec la crosse de leurs fusils et nous ont insultés.
“Vingt-deux militants sont portés disparus”
Hanan Hassan fait partie d’un groupe d’avocats qui s’est constitué après le coup d’État du 25 octobre 2021 pour défendre les militants arrêtés.
Certains sont en prison depuis novembre dernier, et il n’ont pas encore été jugés. Ils sont pour la plupart poursuivis pour troubles à l’ordre public et destruction de biens publics.
Comme l'état d’urgence a été décrété en octobre 2021, nous éprouvons énormément de difficultés à suivre les dossiers des militants arrêtés. Les autorités ne nous donnent aucune information. Le bureau du procureur ne communique pas sur les prisons où ces gens sont incarcérés. Nous devons nous débrouiller par nous-mêmes et faire le tour des prisons pour les retrouver.
Nous avons pu recenser 225 détenus activistes dans la prison de Suba. La plupart d’entre eux ont été libérés. Vingt-trois d’entre eux sont toujours détenus. A la prison de Port-Soudan, il y a encore 33 détenus, et à la prison al-Houtiya 30 détenus.
Nous ne savons même pas pour quels motifs ils sont arrêtés. D’ailleurs, il y a aussi 22 militants qui sont aujourd’hui portés disparus. Nous ne savons rien sur leur sort.
On reçoit aussi régulièrement des témoignages de torture. Rien que pendant le mois de ramadan, quatre détenus de la prison de Suba ont été transférés à l’hôpital, ils étaient mal en point après avoir subi des tortures.
->Lire sur les Observateurs : Au Soudan, "les manifestants sont traqués jusque dans les hôpitaux"
Le 29 avril, une « Troïka » d'envoyés spéciaux des États-Unis, de la France et du Royaume- Uni notamment, s’est déplacée à Khartoum où elle a appelé à la formation d’un gouvernement de transition civile. Une réunion des acteurs politiques soudanais est prévue du 10 au 12 mai, sous l’égide de l’ONU, de l'Union africaine et l’Organisation régionale est-africaine (IGAD). Toutefois, l'opposition, portée par les Comités de résistance, refuse de dialoguer avec les militaires et les forces politiques qui ont soutenu le coup d'État du 25 octobre.
Télécharger l'application
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR BBC
Italy orders seizure of yacht linked to Putin
Italy has ordered the seizure of a $700m yacht linked to Russia's President Vladimir Putin.
The Scheherazade has been undergoing repairs at a port in Tuscany since September last year.
Italy's finance ministry said that the boat's owner had ties to "prominent elements of the Russian government".
It is being seized under EU sanctions brought over Russia's invasion of Ukraine that have seen other vessels confiscated.
The exact owner of the Scheherazade has not been established but US officials told the New York Times it could belong to Russia's president.
Supporters of the Russian opposition leader Alexei Navalny have also linked the 140m vessel to President Putin.
Other reports suggest that the yacht, which has two helicopter landing pads and a swimming pool inside, is owned by Eduard Khudainatov, the former chief of Russian energy giant Rosneft who is not currently a target of EU sanctions.
Many superyachts are linked to Russian billionaires but ownership is shrouded in secrecy - they are often registered through a series of offshore companies.
Several have already been seized by Western countries.
More on this story
What sanctions are being imposed on Russia?
Related Topics
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Honneur et déshonneur
Regardez-les, mon cousin, ces dignitaires jacobins qui s’inclinent devant les enragés, ces défenseurs des petits oiseaux qui se pressent devant M. Méricourt pour quémander un siège, une rente, une prébende. Hier, ils embouchaient, contre le même, le clairon de l’indignation. Aujourd’hui, comme ils sont faibles, ils viennent chercher sous son aile un peu de protection.
Ce spectacle, croyez-moi, fait plus de mal à la politique que toutes les insuffisances de nos gouvernants. Il montre le triomphe de l’intérêt sur la conviction, de l’opportunisme sur la constance, du déshonneur sur le panache. Je songeais l’autre samedi à toutes ces contorsions, en marchant vers la tribune d’où j’allais assister au défilé du plus prestigieux corps de l’armée française, celui qui accueille et forme des soldats venus du monde entier.
La chose se passait à Aubagne, sous le soleil déjà chaud du printemps provençal. En rejoignant ma place, je croisais Auguste de Joreau, le vaillant directeur de la Lanterne éclairée, ainsi que deux plumes brillantes qui font l’éclat de votre gazette préférée. On reconnaissait notamment l’intrépide Charlotte d’Ajuda-Pinto. Il y avait aussi, dans cette large loge que l’on appelle curieuse-ment “la baignoire”, l’un de nos plus éminents capitaines d’industrie, lui-même colonel de cavalerie, un aréopage de préfets, avocats, magistrats, publicistes, et même le célèbre athlète qui a la charge de l’équipe de France de ce jeu de ballon ovale que les Anglais appellent rugby.
Ici un colonel arrivait à peine d’Afrique, là un lieutenant encore frais observait le monde qui bientôt serait le sien
Autour de la voie sacrée où allait se tenir le défilé, je distinguais, entre le général qui préside avec une grande autorité nos armées et un préfet de police, le président de la région provençale ainsi que le maire de Marseille. Dans la solennité de ce décor, la beauté de la liturgie militaire, l’éclat des uniformes, le rythme de la musique, ce jacobin avait l’air minuscule et comme écrasé par la perfection qui partout l’entourait. Durant le défilé, les décorations, les discours, toutes les grandeurs de l’âme humaine étaient sobrement évoquées. On entendait les beaux mots de sacrifice, de loyauté, de fidélité, de mission accomplie. Toutes choses que désapprennent les jeunes gandins quand ils arrivent à Paris plein d’espérances et d’ambitions.
Après une dernière Marseillaise, nous étions quelques-uns à être invités à un délicieux déjeuner de printemps autour du général de Montriveau, le maître des lieux. Affable, éloquent, profond, facétieux, l’homme accordait à chacun une délicate attention comme si à la solennité du défilé succédait l’amitié naturelle d’une grande confrérie. De jeunes officiers à peine sortis d’école côtoyaient d’élégants gradés de l’armée du Mexique. Ici un colonel arrivait à peine d’Afrique, là un lieutenant encore frais observait le monde qui bientôt serait le sien.
S’ensuivit une après-midi de divertissements durant laquelle le bon peuple, les soldats du rang et les officiers ne faisaient plus qu’un. Accoudé dans l’une des auberges de toile dressées pour l’occasion, j’observais ce spectacle en songeant aux sauts de puce des jacobins, aux manœuvres obliques des enragés, aux mouvements minuscules et dégradants qui sont le lot commun de la vie politique.
Tout cela – c’est la même humanité – abîme certainement les grandeurs militaires. Il n’empêche. Un mystère reste insondable. La vie de ces soldats dépend des décisions de ceux qui emportent l’élection. La politique, plus que pour tout autre citoyen, préside à leurs destinées. Pendant qu’à l’aube, ils hissent chaque matin le drapeau de l’Honneur et de la Fidélité, Paris monte les couleurs de l’intrigue et de la trahison. Fort heureusement, même en politique, il reste des âmes fortes qui surnagent dans cet océan de médiocrité. Certaines d’entre elles, sachez-le, viennent puiser à la source de nos armées l’eau de la fierté et du courage, sans laquelle, mon cousin, nous finirions par mourir de soif…
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
Nicaragua’s Secretive Ruling Family Reaches Out Quietly to the U.S.
Sanctions intended to thwart the president’s dictatorial actions have hit his family and inner circle hard. More pain is expected as sanctions hit Russia, an ally.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Maria Abi-Habib
Nicaragua’s ruling family has largely weathered sanctions imposed by the United States in recent years as American officials accused the country’s government of sliding toward autocracy.
Now, it seems, the family’s resolve may be breaking.
Shortly after Russia’s invasion of Ukraine, the most prominent son of Nicaragua’s autocratic president, Daniel Ortega, quietly approached Washington to restart dialogue, according to officials and diplomats familiar with the outreach, as the Biden administration levied sanctions against Moscow, one of the Central American nation’s few remaining allies.
The key topic on his mind: sanctions relief for the family.
The meteoric rise of the son, Laureano Ortega, has helped the family consolidate power; he now manages Nicaragua’s most important relationships, forging landmark diplomatic and energy agreements with high-level Chinese and Russian diplomats.
A senior U.S. State Department official was dispatched to Managua to meet with Laureano Ortega in March, but the meeting never took place after the Ortegas seemingly got cold feet. Mr. Ortega, 40, is seen by some analysts as a favorite to succeed his father, 76, a former revolutionary leader who is said to be in poor health.
Despite Daniel Ortega’s frequent denunciations of Washington, Nicaragua’s economy relies heavily on the United States, its largest trading partner by far. Russia, Venezuela and Cuba, Mr. Ortega’s stalwart allies, do not make the list of Nicaragua’s top five trading partners.
But sanctions intended to thwart Mr. Ortega’s dictatorial tendencies have hit the family and its inner circle hard; top generals and several of the president’s children, including Laureano, have been sanctioned by Washington, their businesses blacklisted and accused of laundering money for the regime.
The high-level nature of the overture was taken as a signal by Washington that Latin America’s autocracies may be rethinking their alliance to Russia’s president, Vladimir V. Putin, as his country’s military is bogged down in Ukraine and its economy ravaged by sanctions.
The Biden administration hopes to make inroads with Mr. Putin’s Latin American partners by portraying Russia as a declining power with little to offer.
On March 5, shortly after Russia’s invasion, senior American officials flew to Venezuela for talks, the highest-level negotiations between the countries in years. Those talks secured the release of two imprisoned Americans while President Nicolás Maduro of Venezuela signaled a willingness to increase his country’s oil production if Russian oil exports were banned.
The United States was quick to ban Russian oil, and the European Union is just now on the verge of imposing its own embargo.
The ruling Nicaraguan regime finds itself in a precarious financial state.
“Russia cannot give them money now and the Venezuelan wallet is closed,” said Arturo McFields, Nicaragua’s former ambassador to the Organization of American States, who resigned in March to protest Mr. Ortega’s dictatorial rule.
Mr. McFields said he was briefed on Nicaragua’s outreach to Washington before he resigned and added that the Ortega family and its inner circle were reeling under American sanctions.
The president’s children are unable to live the comfortable lives to which they have grown accustomed, while the money needed to pay pro-government paramilitaries or expand the police force to manage growing dissent is dwindling every month, Mr. McFields and a former senior American official said.
With Russia and Venezuela suffering under their own sanctions, Nicaragua has nowhere to turn to for economic relief, Mr. McFields said.
Speaking of the Ortegas, he said, the “family needs money to keep their cronies, the police and their paramilitaries happy because they have nothing to offer but repression.” He added, “But they know that’s not good because they are creating a melting pot for another April 2018,” a reference to massive protests against Mr. Ortega’s rule that were violently quelled by police and pro-government paramilitary groups.
Laureano Ortega aimed to secure sanctions relief for the Ortega family and its inner circle in exchange for releasing political prisoners, a priority for the Biden administration, according to American officials with knowledge of the talks.
Mr. Ortega’s spokeswoman and vice president, his wife, Rosario Murillo, did not respond to questions about the talks, instead emailing revolutionary slogans. In the past she has denounced the sanctions as imperial aggressions.
A senior State Department official said it was unclear whether Laureano Ortega’s outreach was prompted by fears that Russia’s growing isolation would affect the Ortega regime, which is increasingly seen as a pariah state by much of Latin America, or whether it was the byproduct of internal dissent between the family and the “old guard” — the president’s allies from his Sandinista days who currently serve in his government.
As the family increases its grip over the state, members of the old guard are increasingly at odds with the Ortega family — uncomfortable with their growing dynastic ambitions — and are also affected by Washington’s sanctions, according to the American official and Mr. McFields. The State Department official spoke on condition of anonymity to discuss a sensitive matter that has not been reported.
“A key takeaway from this outreach is that the U.S. sanctions on Nicaragua clearly have the family’s attention,’’ said Dan Restrepo, a former national security adviser for Latin America under President Barack Obama. “Probably even more so as the U.S. ramps up its sanctions regime against Russia. That combination is clearly hitting pretty hard when it comes to regime insiders.”
If the Ortega family is willing to discuss releasing political prisoners, Washington will engage, the State Department official added. If not, Washington is preparing to apply additional pressure on the regime with more sanctions.
Laureano Ortega approached Washington through a third party, the official said, but declined to comment further. Another person familiar with the talks said Mr. Ortega approached the State Department through Nicaragua’s ambassador to Washington, Francisco Obadiah Campbell Hooker.
When reached by telephone, Mr. Campbell denied that and said he had no knowledge of the matter.
Laureano Ortega currently serves as a presidential adviser managing Nicaragua’s trade, investment and international relationships. Last year, he met with China’s deputy foreign minister to sign an agreement withdrawing Nicaragua’s recognition of Taiwan and he forged the first nuclear cooperation agreement with Russia.
Mr. Restrepo said the high-level outreach reinforced “the administration’s approach to lean into sanctions to indicate that the anti-democratic way forward is a dead end and it will only get more intense.’’
Russia-Ukraine War: Key Developments
Victory Day concerns. Officials across Ukraine issued urgent warnings about the threat of stepped-up Russian missile strikes over the weekend, amid fears that President Vladimir V. Putin might use Russia’s Victory Day holiday on May 9 to intensify attacks and turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
In Mariupol. In the ruined city, where fighting continued to rage, an evacuation convoy was dispatched again to the Azovstal steel plant, where about 200 civilians are believed to be trapped underground, along with the last Ukrainian soldiers defending the city. The Russian bombardment of the factory continued overnight.
On the ground. Ukrainian soldiers are trying to drive Russian forces back from outside the two strategically important cities of Kharkiv and Izium. Russia appears to have escalated its attempts to trap and destroy Ukrainian units farther south.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
Daniel Ortega, a former Marxist guerrilla leader who rose to power after helping overthrow another notorious Nicaraguan dictator, Anastasio Somoza, in 1979, spent the 1980s fighting off American-funded paramilitary groups that sought his overthrow.
He then served in Nicaragua’s opposition in the 1990s, until he clinched victory in elections in 2006, after adopting a pro-business platform and reconciling with the Catholic Church, which had long opposed him.
He then steadily began to consolidate his family’s grip on power. In 2017, Mr. Ortega appointed his wife as vice president as his children began taking larger roles in business and politics.
Mr. Ortega often consults his wife, Ms. Murillo, before making major political decisions, Mr. McFields and an American official said, a relationship so close, the couple is often referred to in Nicaragua as “OrMu,” a mash-up of their names.
It is unclear whether Laureano Ortega or Ms. Murillo will eventually take over from Mr. Ortega, according to analysts and American officials. Ms. Murillo is in her 70s and, if chosen, may hold the presidency for a period before handing the reins to her son.
“Laureano is not autonomous enough to move a finger without having the full agreement from both Ortega and Murillo,” said Carlos Fernando Chamorro Barrios, a Nicaraguan journalist who fled last year, just months before his sister, Cristiana Chamorro Barrios, a presidential candidate, was jailed.
“Laureano is used as the messenger for his mother and father. This is as high up as possible.”
As dissent against Mr. Ortega has intensified, the government has deployed all levers of the state to brutally crush it.
When a powerful student movement helped lead nationwide antigovernment protests in 2018, it was violently put down by the police and pro-government paramilitary groups, leaving at least 350 dead, according to human rights groups.
After Mr. Ortega locked up his most credible challengers, banned large political events and closed voting stations en masse in the run-up up to his re-election last year, the Biden administration slapped sanctions on Nicaragua’s mining sector and the military’s investment arm. “The government has grown into a Frankenstein, it has grown into a family dictatorship with no clear ideology,” said Mr. McFields, the former Nicaraguan ambassador.
“Over time the government has shown that everything rests on the family model and your relation to it,” he said. “Even the people in government are tired of the situation. They are tired of a regime that can’t seem to solve anything unless it’s through repression.”
Oscar Lopez contributed reporting.
Advertisement
France24 - Monde
Kylian Mbappé : le PSG ou le Real Madrid ? Le suspense à son comble
Publié le : 06/05/2022 - 17:19
Jean-Luc MOUNIER
Suivre
Maillot bleu ou blanc ? Paris ou Madrid ? La planète foot vacille entre ces deux villes lorsqu'il est question du futur de Kylian Mbappé. Jeudi, un nouvel épisode est venu ajouter du suspense et prolonger une attente qui s’étire depuis plusieurs mois. L’attaquant français prolongerait au PSG, mais sa mère a démenti dans la foulée tout accord.
Le sujet fait couler beaucoup d’encre depuis des mois, mais plus la fin de saison approche, plus le suspense s’amplifie : où jouera Kylian Mbappé la saison prochaine ? Au Parc des Princes ou à Santiago Bernabeu ? Jeudi 5 mai, l’attaquant français s’est de nouveau retrouvé au centre de l’attention médiatique : en début de soirée, Le Parisien affirme qu’une “prolongation est en vue” entre le Bondynois et le PSG.
“Si le dossier n’est pas bouclé, et il ne le sera pas tant que les deux parties n’auront pas paraphé le contrat, le choix est sur le point d’être fait”, écrit le quotidien. “Pour le PSG, Kylian Mbappé, transféré de Monaco à Paris en 2017 pour 180 millions d’euros, va prolonger au PSG.”
Et Le Parisien d’affirmer que Kylian Mbappé a “donné un accord de principe et accepté l’offre mirobolante du président parisien Nasser Al-Khelaïfi et des propriétaires qatariens du club.” L’offre en question qui aurait été acceptée : un salaire net de 50 millions d'euros par saison – du jamais vu si l’information était confirmée – ainsi qu’une "prime de fidélité" de 100 millions d’euros net pour une prolongation de contrat de deux ans plus une année supplémentaire.
Mais moins d’une heure après la publication de l’article, la mère du joueur, Fayza Lamari, a rapidement réagi sur Twitter – fait rare – pour démentir l’information et calmer les spéculations : “Il n’y a aucun accord de principe avec le Paris Saint-Germain (ou un quelconque autre club). Les discussions autour de l’avenir de Kylian se poursuivent dans un climat de grande sérénité pour lui permettre de faire le meilleur choix, dans le respect de toutes les parties”, a-t-elle écrit.
Il n’y a aucun accord de principe avec le Paris Saint-Germain (ou un quelconque autre club). Les discussions autour de l’avenir de Kylian se poursuivent dans un climat de grande sérénité pour lui permettre de faire le meilleur choix, dans le respect de toutes les parties https://t.co/VHMTOENct1
May 5, 2022Kylian Mbappé “plutôt sur un départ”
La mise au point s’est ensuite poursuivie jeudi soir dans le journal espagnol Marca, auquel la mère du joueur a répondu : "Il est complètement faux que Kylian ait renouvelé" son contrat avec le PSG, a-t-elle dit au quotidien sportif. Fayza Lamari aurait assuré au titre que le Real Madrid était "sa première option".
Dans la foulée, le journal L’Équipe apporte des précisions à ce sujet, nuançant les informations publiées dans Marca : “Interrogé, le clan Mbappé n'a pas démenti s'être exprimé, mais a laissé entendre qu'il n'avait pas dit exactement cela”, écrit le quotidien sportif français. “Selon lui, la mère de l'ancien Monégasque a déclaré qu'à date, ‘il était plutôt sur un départ’, même si des discussions existent avec le PSG depuis un certain temps.”
Partira ? Partira pas ? Voilà maintenant près d’un an que rumeurs et hypothèses vont bon train sur le choix de Kylian Mbappé. Seule certitude : l’attaquant français voulait aller au Real Madrid l’été dernier, comme il l’a lui-même expliqué dans un entretien à L’Équipe paru en octobre dernier : “Au départ, j'avais demandé un délai de réflexion (au PSG). Avant l'Euro, j'ai dit au club que je ne voulais pas prolonger, et après l'Euro, j'ai dit que je voulais partir. (...) Le Real a fait une offre (pour acheter sa dernière année de contrat, NDLR).” Le suspense sur son départ avait alors duré jusqu’aux dernières heures du mercato.
Le clan Mbappé maître des horloges
Le joueur représente un enjeu de taille pour les deux clubs qui convoitent sa signature. D’un côté, le Real Madrid cherche à attirer l’un des meilleurs joueurs au monde – qui n’a d’ailleurs jamais caché son envie de revêtir un jour le maillot des Merengue – après un échec pour obtenir son transfert en 2017, quand Kylian Mbappé est parti de l’AS Monaco pour le PSG. De l’autre côté, le club parisien aimerait prolonger son attaquant – qui porte déjà les couleurs parisiennes depuis cinq saisons – dans une année charnière pour les propriétaires qatariens du club, avec le Mondial-2022 au Qatar (en novembre-décembre prochain).
Chaque club tente ainsi, souvent par voie de presse, de souffler le chaud et le froid sur l’avenir du Bondynois. Mais c’est bien le clan Mbappé qui reste maître du temps dans ce dossier. Il l’a encore démontré, jeudi, en n’hésitant pas à prendre la parole pour refroidir les ardeurs des uns et des autres. Une maîtrise de la communication qui ajoute encore du suspense à l’incertitude déjà existante.
Le joueur lui-même entretient savamment, depuis plusieurs mois, le flou sur sa situation contractuelle.
A ce jour, comme il l’a affirmé dimanche, K. Mbappé n’a pris aucune décision sur son avenir. Des discussions existent avec le PSG et avec le Real Madrid. Si la tendance est plutôt à un départ, RIEN n’est fait pour le moment, d’où un certain jeu de poker-menteur entre les 2 clubs.
April 6, 2022Toujours est-il que l’aspect financier ne semble pas primordial dans le choix du joueur : il déclarait déjà, en mai 2021, “vouloir un projet (sportif) solide autour de lui”, comme pour signifier une condition essentielle à ses yeux.
En cinq saisons, Kylian Mbappé est devenu le deuxième meilleur buteur du PSG derrière Edinson Cavani (200 buts) mais n’a pas marqué l’histoire du club parisien comme il le souhaitait – en gagnant une première Ligue des champions. Parallèlement, la spectaculaire campagne européenne du Real Madrid et le lustre du club vainqueur de 13 Coupes aux "grandes oreilles" ne laissent insensible aucun joueur de haut niveau.
Finalement, qu’il reste au PSG ou parte ailleurs, la décision de Kylian Mbappé est attendue d’ici quelques semaines. Deux options semblent se dessiner : soit en fin de saison, le 21 mai, après le dernier match de Ligue 1 PSG – FC Metz. Soit au 30 juin, date de fin de son contrat, après les quatre matches disputés en Ligue des nations avec les Bleus. Il y a un an, l’attaquant français avait choisi le même timing – après l’Euro-2021 – pour annoncer au PSG son intention de partir.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
ET APRÈS ?Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions
COMPTE-RENDULigue des champions : le Real Madrid élimine le PSG grâce à un triplé de Karim Benzema
COMPTE-RENDU
Mondial-2022 : Mbappé et Benzema emmènent les Bleus au Qatar
Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 7 mai 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : notre sélection annuelle des meilleures chambres d'hôtes ; enquête sur la droite en état de siège ; Charles de Foucauld par Charles Wright.
Chers abonnés,
Entre deux séquences politiques cruciales, vous êtes nombreux - électeurs bleus, blancs, rouges ou verts - à envisager un séjour en chambres d'hôtes ce printemps. Après deux années grisâtres perturbées par la crise sanitaire, elles retrouvent des couleurs. Entre les petites nouvelles, créées notamment par ces Français qui ont décidé de quitter la ville et de changer de vie, et les anciennes, qui se sont agrandies, rénovées ou embellies, les tentations sont aussi vastes que les options proposées par un vendeur de voiture zélé. Heureusement, Le Figaro Magazine est là pour vous guider, vous orienter, vous conseiller. Depuis 14 ans, Bénédicte Menu et Marie-Angélique Ozanne prennent la tête d'une escouade de journalistes (dix cette année) envoyés sur les routes de France et de Navarre pour établir les adresses qui ont leurs préférences : 150 cette année. Elles sont retenues en fonction de critères précis : l'emplacement, le calme, le charme, le décor, la décoration, la qualité des services proposés (dont le décisif petit-déjeuner), etc. Mais aussi et surtout l'accueil. Un des attractifs atouts des chambres d'hôtes est de permettre des rencontres avec des hôtes qui ont souvent eu des vies et des destins souvent étonnants (est-ce un hasard s'il y a tant d'Anglais parmi eux, d'ailleurs ?). C'est le même invariable plaisir de les entendre raconter leurs parcours ou les raisons qui les ont poussés à ravaler, restaurer, réaménager ou ressusciter (avec goût et passion) leur maison ou château ou manoir ou villa ou mas ou chalet ou bastide ou domaine ou moulin.
Dès lors, comment choisir ? Aimez-vous être isolés dans la nature : vous opterez pour le corse Cocoon Village, les Hauts-Prés de Fressanges (87) ou le manoir de Jouralem (49). En quête d'authenticité ? Tentez le Mas de Béthel à Gordes, le Clos Baudoin (37) ou l'Hôtel de Fouquet à Metz. Cherchez-vous le chic : votez pour Une Parenthèse hors du temps, sur l'île de Ré, le Roscanvec à Vannes, la gardoise Fontasse de Lussan ou la Maison Mastrorelli (06). En pincez-vous pour les bâtisses à caractère historique : la maison d'Artagnan (77), le château de Saint-Maclou (27), le Henri IV au Mans et le Domaine de la Monestarié (81) vous attendent. Êtes-vous toqués d'atypique ? Osez la péniche Bed and Bicycle (07), l'Arc en Sel tout proche de la saline royale d'Arc-et-Senans ou la Maison Normande plantée... en plein Cantal. Il y en a pour tous les goûts, vous dit-on !
Au sein de La République En Marche, rebaptisée Renaissance, il y en a aussi pour tous les goûts. Face à une gauche de plus en plus radicalisée et désormais quasi unie derrière son Lider Maximo Jean-Luc Mélenchon, la maison du Président est hospitalière : on y trouve des socialistes désespérés, des sociaux-démocrates fatalistes, des sociaux-libéraux intrigués, des centristes convaincus, mais aussi d'anciens élus de droite qui espèrent y trouver une chambre accueillante - même sous les toits. Entre ce qui ressemble à un rassurant Parti de l'ordre et deux mouvements de droite aux idées trop vigoureuses à leurs yeux, ils sont quelques-uns à franchir le Rubicon. De quoi faire craindre le pire aux Républicains. Qui veulent néanmoins croire en leur force de résilience. Oui, la droite est en état de siège, menacée sur ses flancs par des forces qui ont juré sa perte. Non, elle n'a pas dit son dernier mot, veulent croire ses chefs, à commencer par Christian Jacob dont le slogan demeure «ni macronisme ni lepénisme», tandis que de mauvaises langues le désignent comme le président d'un «syndic de faillite». Au-delà des diagnostics officiels des uns et des autres, Charles Jaigu a voulu ausculter ce grand corps malade qu'est LR. Mesurer l'impact des ralliements à la Macronie des Sarkozy, Woerth, Estrosi, Muselier et autres Larrivé. Évaluer l'influence réelle des Ciotti, Lisnard, Retailleau, Bellamy et autres Aubert qui en appellent à un Risorgimento programmatique profond pour que le grand mouvement de droite républicaine hérité du RPR et de l'UMP ait encore une raison d'être (notamment lors des prochaines législatives). Et ne croyez pas que voir le PS disparaître dans les sables mouvants mélenchonistes réjouisse ses ténors. Chaque cadre dirigeant LR sait que la tombe qui se remplit est celle de son vieux frère jumeau... Et que si on cherche en vain le nom d'un socialiste du PS en haut du baromètre politique Kantar public-Epoka du Fig Mag que scrute chaque mois à la loupe Carl Meeus, on ne trouve pas non plus de LR dans les dix premiers...
Charles Wright a tâté un peu de la politique dans ses jeunes années : entre deux livres, dont une remarquable biographie de Casanova, il était plume dans des cabinets ministériels. Et puis il a décidé de changer de vie. Non pour ouvrir une chambre d'hôte en Corrèze, dans la patrie de son oncle chéri Denis Tillinac, mais pour rejoindre les ordres. Après un séjour dans l'abbaye de Lérins, sur l'île de Saint-Honorat qui fait face à la capitale des paillettes cinématographiques - Cannes -, il a envisagé d'entrer chez les jésuites. Une des conditions était de traverser le Massif central à pied sans un sou en poche avec un autre apprenti-moine. Ce qu'il fit. Il en est revenu convaincu que la vie monastique n'était pas faite pour lui ! Il a raconté cette mésaventure dans un livre miraculeux, Le Chemin des estives (Flammarion), qui a rencontré un succès de librairie qui l'étonne lui-même (tiens, les Français auraient-ils soif de spiritualité pédestre ?). Mais il n'en reste pas moins hanté par la foi et ses grandes figures. Parmi elles : Charles de Foucauld. À l'occasion de sa canonisation le 15 mai à Rome et en complément du consistant Figaro Hors Série de 160 pages consacré à cette incroyable quoique croyante «voix dans le désert», Charles Wright nous dit dans un long et magnifique portrait-hommage pourquoi l'ermite mort en 1916 en Algérie suscite chez lui une admiration qui frise la vénération. À se demander s'il ne va pas répondre lui-même un jour prochain à quelque appel du désert.
ET AUSSI
L'image. Depuis des semaines, ce couple d'Ukrainiens de la région de Kharkiv a élu domicile dans une cave faiblement éclairée par une pauvre bougie. Dehors, ils le savent, le chaos, la guerre, l'horreur, l'enfer continuent. On se croirait dans Les Trois sœurs de Tchekhov : «Un peu de temps encore, et nous saurons pourquoi cette vie, pourquoi ces souffrances».
Le portrait. Dans une semaine, la Finlande et la Suède vont sans doute proposer une candidature commune d'adhésion à l'OTAN. Objectif : se prémunir d'une agression de la Russie. L'initiative en revient principalement à la première ministre du pays de Sibelius, Kaurismäki et Paasilinna. Comme le rappelle Cyril Hofstein, qui ne connaît pas que les espaces de chasse du pays nordique, mais aussi ses arcanes politiques, Sanna Marin sait qu'elle bouleverse par ce geste une tradition bien ancrée dans le paysage géopolitique régional. Depuis 1945, afin de se protéger d'une nouvelle invasion du puissant voisin, la Finlande avait toujours suivi une ligne farouchement neutre. Y compris (et surtout) pendant la Guerre froide. Mais ça, c'était avant l'attaque de l'Ukraine. Et cette écologiste féministe sociale-démocrate a montré dans son parcours éclair (elle n'a que 36 ans) qu'elle était une femme pragmatique et pressée. Avec elle, pas question de tergiverser ni de ratiociner. Ni de brandir les grands principes pacifistes chers à la gauche quand la guerre menace aux portes enneigées du pays. Ce qu'elle s'est appliqué à elle-même pour parvenir au sommet, elle l'impose à son pays. Les 30 pays de l'OTAN qui doivent ratifier sa demande de raison suivront-ils le rythme de la Dame de Fer du Froid ?
Le dossier. Pour ceux qui voudraient, sur les traces de Charles de Foucauld, Sylvain Tesson ou Charles Wright, se lancer dans une quelconque aventure dans le Massif central, dans le Hoggar, au Tibet ou sur les flots océaniques, sachez-le : il existe tout plein de montres voyageuses ou baroudeuses. Judikael Hirel, homme de l'ouest qui ne perd jamais le nord, en a sélectionné près d'une trentaine qui feront le bonheur de tous ceux qui rêvent de grands espaces et de treks épiques. Pour les moins téméraires soucieux d'être dans l'heure du temps et qui préfèrent prudemment admirer un arc-en-ciel sur leurs poignets que dans une vallée d'Asie centrale, Nathalie Koelsch a enquêté de son côté sur deux tendances qui, je le confesse, m'avaient échappé. La première est la poétisation des cadrans. Ainsi un célèbre horloger a-t-il mis au point une complication délirante inspirée du concept d'horloge florale imaginée il y a plus de deux siècles par un botaniste suédois. L'autre mode du moment est la colorisation. Comme en politique, il semble que là aussi, le rouge soit tendance ce printemps. Mais le bleu et le vert n'ont pas dit leur dernier mot. Décidément...
Mon coup de cœur. Je ne suis pas le dernier à être convaincu que les bons sentiments font rarement de bons livres. «Lorsqu'elle s'éloigne du mal, la littérature devient ennuyeuse», assurait Georges Bataille. C'est aussi vrai du cinéma. Mais il y a des exceptions. La délicieuse comédie britannique The Duke en est une, magnifique. Elle est inspirée d'un fait réel. En 1961, un chauffeur de taxi sexagénaire de Newcastle dérobe un tableau de Goya à la National Gallery (à l'époque, les musées sont un peu moins protégés que de nos jours). Il veut en tirer une somme pour aider les démunis (notamment les seniors). Au bout de quelques jours au cours desquels la police britannique sort le grand jeu, persuadé d'avoir affaire à un gang de malfaiteurs surentraînés (et italiens !), il se dénonce et rend l'œuvre. En attendant son procès, qu'il transformera en salle de meeting pour dénoncer l'injustice, la pauvreté et les conservateurs au pouvoir. De cette histoire loufoque, Roger Michell a tiré un petit film tout simple et très efficace avec un héros bougon et rebelle derrière son allure banale de Cockney aimant la pipe et les pintes. Là où un réalisateur français aurait fait un tract en images marxisant anti-flics et anticapitaliste, le réalisateur de Coup de foudre à Notting Hill, disparu quelques mois après le tournage de The Duke, propose une farce humaniste où l'on cherchera en vain un rôle de méchant. Même la froide justice britannique est contaminée par une vague de bonté à cette occasion. Jim Broadbent et Helen Mirren font chacun un numéro d'acteurs éblouissant. Allons, tout n'est pas fichu : ni l'homme ni le septième art.
L'anniversaire. On n'est pas sûr de l'année (399 avant Jésus-Christ ?), mais du jour, si : le philosophe grec Socrate est mort un 7 mai. Avant d'avaler sur ordre la fatale ciguë, il a laissé quelques formules qui ne laissent pas d'éclairer...
... les immodestes : «Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien».
... les pointilleux : «Un homme qui a faim n'examine pas la sauce».
... les tricheurs et les voleurs : «Vous pouvez cacher aux autres une action répréhensible, mais jamais à vous-même».
... les naïfs : «On compte plus facilement ses moutons que ses amis».
... les sondeurs : «Les gens qu'on interroge, pourvu qu'on les interroge bien, trouvent d'eux-mêmes les bonnes réponses».
... les socialistes soumis aux Insoumis : «Ce qui fait l'homme, c'est sa grande faculté d'adaptation».
... tous les hommes (n'écoutez pas, mesdames) : «Dans tous les cas, mariez-vous. Si vous tombez sur la bonne épouse, vous serez heureux ; et si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l'homme».
Je vous souhaite à tous, marié(e)s ou non, un excellent week-end.
Valeurs Actuelles
Formation prolongée, nouvelle formule : la police nationale lance sa nouvelle campagne de recrutement
C’est le coup d’envoi pour la nouvelle campagne de recrutement de la police nationale. Depuis le mardi 3 mai, rapporte Le Figaro, les inscriptions sont ouvertes à tous les aspirants policiers. Ces derniers ont jusqu’au 22 juillet prochain pour s’inscrire dans une école de police, et espérer bénéficier d’une formation rallongée et substantiellement modifiée.
En juin 2020, alors que Christophe Castaner était aux affaires, la formation des policiers avait été réduite à huit mois. « Une erreur fondamentale », avait estimé Gérald Darmanin en arrivant à la tête du ministère de l’Intérieur quelques mois plus tard, promettant d’y remédier. C’est désormais chose faite : à compter du mois de septembre prochain, la formation des agents de la police nationale sera prolongée de quatre mois . Les aspirants policiers suivront donc, au total, 12 mois d’apprentissage.
De nouveaux cours
Lors de ces douze mois, détaille Le Figaro, les élèves devront faire au moins quatre semaines de stage en alternance – dont une dans un service d’investigation. A l’issue de leur scolarité, ils effectueront un an de formation pratique supplémentaire au sein d’un commissariat (contre 16 mois auparavant). Durée total de la formation théorique et pratique : deux années pleines. Le raccourcissement de la période d’application, amputée de quatre mois, permet donc de ne pas prolonger la durée totale de l’apprentissage – ce qui ralentirait le flux d’arrivée des jeunes recrues.
Le contenu de la formation théorique a également été mis à jour. Le but, explique la Direction générale de la police nationale : « mieux répondre aux enjeux d’une police toujours plus efficace, mieux formée, en phase avec la société ». Dans cet objectif, les aspirants policiers seront donc formés sur de nouvelles thématiques, comme « la protection des personnes handicapées, la problématique des mineurs isolés, la criminalité trans-frontière ou la maltraitance animale ». Des cours consacrés aux « questions de laïcité et religions, de lutte contre les discriminations et d’accompagnement des victimes » seront également dispensés.
New York Times - World
In a One-Man Race in Hong Kong, China Is Guaranteed to Win
Advertisement
Supported by
John Lee, a Beijing loyalist who oversaw the crackdown on pro-democracy protests, built his career by deepening his contacts within the mainland security services.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Alexandra Stevenson and Austin Ramzy
HONG KONG — When hundreds of thousands of Hong Kong residents took to the streets in 2019 to protest a proposed extradition bill, John Lee, the security secretary at the time, went before the city’s Legislative Council to defend the government’s position.
During the session, Mr. Lee, a former police officer, was questioned about the excessive use of force and tear gas on protesters by the police. Combative lawmakers shouted “down with John Lee!” One accused him of trying to “sell out Hong Kong for personal gains” in his dogged pursuit of a bill that would force some people to face trial in mainland China.
Mr. Lee, who spent decades in the police and security bureau, stuck to his talking points. And now he is set to become Hong Kong’s new chief executive in a rubber-stamp election held on Sunday. More than half of the nearly 1,500 people authorized to cast ballots have already backed him, guaranteeing a victory. All dissent in the legislature has been silenced.
In choosing Mr. Lee, who is running unopposed, China has cemented Hong Kong’s transition from a semiautonomous territory into a city that is run much more like the rest of the authoritarian mainland, where social stability comes above all else. After years of mass protest and civil unrest, Beijing has found a loyal agent to secure its grip over the city.
“Lee will have a vested interest in sustaining a hard-line approach to dissent in Hong Kong in the coming few years, as the entire raison d’être of his appointment as chief is to keep Hong Kong in line with Beijing’s requirements,” said Steve Tsang, director of the SOAS China Institute in London.
“Whether this will be good for Hong Kong is, of course, a different matter,” he said.
In a 44-page manifesto released last week, Mr. Lee said his priority would be to enact Article 23 of the Basic Law, Hong Kong’s mini-constitution, prohibiting acts of treason, secession, sedition or subversion against Beijing. Successive chief executives have tried to do so and failed after being met with fierce opposition.
But Mr. Lee, 64, has a reputation for getting things done.
As security secretary, he oversaw an aggressive crackdown against the protests, wielding a sweeping national security law imposed by Beijing to silence pro-democracy demonstrations and force opposition figures into prison or exile. He froze the assets of Jimmy Lai, the outspoken publishing tycoon, contributing to the fall of Apple Daily. When dozens of lawmakers were arrested last year over their campaign promise to block the government’s agenda in the legislature, Mr. Lee said they threatened to turn Hong Kong into a “bottomless abyss.”
Staid and serious, Mr. Lee often appears more at ease in the background, quietly working the bureaucracy, than in the spotlight. His strictly controlled campaign has been run with similar restraint.
He has taken only a few questions from the news media, and when he does, he usually takes notes. When he met with families in the city’s notoriously cramped apartments last month, it was behind closed doors, with police officers outside to keep reporters out.
Pressing the flesh, even by the tightly scripted standards of this selection process, does not come naturally to Mr. Lee, who sometimes pauses when speaking to the public and sometimes stumbles over his words.
Carrie Lam, the current chief executive, who appeared to relish debate, has been called pugnacious and quick-witted by her colleagues. Mr. Lee, in many ways, is her foil.
“He’s not the type that would speak a lot,” said Ted Hui, a former opposition lawmaker who fled overseas while facing several criminal cases for protesting. “Most of the time he was more like a machine, reading scripts. He has a cold face and hardly shows any emotion.”
Mr. Lee joined the police at age 19 after a childhood encounter with local street toughs instilled in him a sense of law and order, he once recounted.
As he rose through the ranks, Mr. Lee, who did not respond to interview requests, handled some of Hong Kong’s biggest criminal cases, including the pursuit of Cheung Tze-keung, a gangster known as “Big Spender” who kidnapped and ransomed members of the Hong Kong elite in the 1990s.
Officers from the police force’s organized crime bureau, which was then run by Mr. Lee, raided Mr. Cheung’s hide-out and confiscated 800 kilograms of explosives in 1998. The gangster escaped to mainland China, but was soon arrested and executed after a brief trial.
“As members of the gang were notoriously reckless and impulsive, we had to be extremely careful in planning and executing every detail of the operation,” Mr. Lee later recalled in a newsletter for Hong Kong’s Civil Service Bureau.
The success of his early career deepened Mr. Lee’s contacts within the mainland security services, leading to regular visits to police departments around China. That continued after he joined the leadership of the security bureau, which oversees the police.
In early 2019, he visited Xinjiang, the northwestern region of China where the authorities have carried out a brutal crackdown against Uyghurs and other predominately Muslim minority groups. Mr. Lee told lawmakers that the trip offered potential lessons for Hong Kong’s antiterrorism strategy.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
The extradition proposal, which had been crafted by Mr. Lee, was made public that same year. In defending the bill, Mr. Lee said it would “block loopholes in the overall system of cooperation on criminal justice.” The city exploded in protests.
Once Beijing authorized the sweeping national security law, dissent from lawmakers and residents was aggressively targeted by the police, and Mr. Lee adopted a firmer tone as the authorities arrested dozens of activists and opposition politicians.
His success against the protests earned him more plaudits from the Communist Party. Mr. Lee and other senior officials were later hit with sanctions by the United States after the crackdown. YouTube recently blocked his campaign channel in order to comply with the sanctions. And as part of a broader diplomatic tit-for-tat, the American consul general has had limited access to top Hong Kong officials, including Mr. Lee.
That isolation has been amplified by the coronavirus pandemic, with harsh virus restrictions damaging the city’s reputation as a global financial hub.
Paul Chan, the financial secretary, had been considered a possible replacement for Mrs. Lam, but Communist Party officials decided against a more business-minded leader in the city. “We need at least five more years of security and law enforcement to maintain a high degree of law and order,” said Michael Tien, a National People’s Congress deputy and a member of the Election Committee in Hong Kong.
That helped clear the way for Mr. Lee.
Some business leaders have expressed cautious optimism that Mr. Lee will lead Hong Kong through a successful pandemic recovery. Last summer, he listened as representatives from several global companies with headquarters in Hong Kong described the challenges of hiring and retaining foreign employees after more than a year of restrictions. Businesses threatened to leave the city. Many expatriates had temporarily relocated.
Mr. Lee promised to see what he could do, said Frederik Gollob, the chairman of the European Chamber of Commerce, who was at the meeting. In August, the government eased a requirement that all residents returning to the city spend 21 days in a hotel quarantine.
“It produced a concrete result,” Mr. Gollob said.
But days after the restrictions were lifted, the government tightened them again, prompting strongly worded letters from businesses and financial groups. Many attributed the reversal to Beijing’s intervention.
Those interventions are expected to continue under Mr. Lee’s watch, as China looks to stamp out any embers of resistance in Hong Kong.
Days before the election, Mr. Lee attended a televised forum that once featured lively debate between candidates up for chief executive. He had the stage all to himself. “It is not easy,” he said in mid-April, referring to his campaign. “I have been working very hard to explain to various members what my election platform will be like.”
Even a one-man race takes effort.
Advertisement
Le Figaro
La Seine à Vélo : notre guide pour bien préparer son périple
Marine SanclementeRejoindre Deauville ou Le Havre à bicyclette depuis Paris : la promesse laisse songeur. Du rêve à la réalité, voici nos conseils pratiques pour anticiper au mieux cette aventure au fil de l’eau. Tous en selle !
Ambassadrice de choix du slow tourisme, la petite reine n'a jamais autant eu la cote. Elle répond à l’envie de réduire son impact carbone en voyage, de s’immerger en pleine nature et de tisser des liens avec les populations rencontrées sur la route. Si la France peut déjà se targuer d’avoir 17.000 km d'itinéraires cyclables aménagés, elle compte désormais une nouvelle route : la Seine à Vélo.
Ce parcours de 420 km, reliant Paris au Havre et à Deauville, est né de la volonté des départements de l'axe du fleuve de faire rayonner la Vallée de Seine à travers son patrimoine naturel, culturel, historique et industriel. De quoi donner tort à l’un des personnages d’Aragon qui, dans Aurélien, affirmait présomptueusement : « Personne ne s’avisait de marcher le long de la Seine. Pourquoi l’aurait-on fait ? Les gens sont raisonnables. Cela n’a pas de sens de marcher le long de la Seine. Après, il faut revenir. » Si seulement il avait eu un vélo…
À lire aussiCyclotourisme : équipement, matériel... Notre guide pour préparer son premier voyage à vélo
Quel itinéraire choisir ?
Si le parcours s’étend sur 420 km, il n’est pas nécessaire de le réaliser dans son intégralité pour profiter de ses beautés. Entre Paris et Le Havre, l’itinéraire est découpé en 12 étapes, 13 pour rejoindre Deauville. Pour établir le vôtre, plusieurs facteurs sont à prendre en compte : votre forme physique, le temps dont vous disposez et votre sensibilité. La Seine ayant été une source d’inspiration de nombreux impressionnistes, les passionnés de peinture partiront par exemple sur leurs traces à Giverny, à Chatou ou à Rives-en-Seine. Les fous d’architecture exploreront plutôt la cathédrale de Rouen, l’abbaye de Jumièges ou le château Gaillard, aux Andelys. Cyclistes néophytes, nous vous conseillons une moyenne de deux étapes par jour. De quoi avoir un avant-goût de l’itinérance, sans s’épuiser.
Lire le dossierCyclotourisme et voyage à vélo: guides, conseils et itinéraires
- EN 3 JOURS : ROUEN - DEAUVILLE OU LE HAVRE
Le périple débute sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, la préférée de Claude Monet. Très vite, les clochers de la capitale normande laissent place aux maisons à colombages si typiques du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. À La Bouille, village natal d’Hector Malot, on contemple le va-et-vient des navires avant de rouler à travers les vergers. Cap ensuite sur Jumièges pour découvrir l’une des plus anciennes abbayes bénédictines de Normandie, avant de poursuivre en rive droite pour rejoindre Le Havre ou en rive gauche pour Deauville.
Pour la première option, l’itinéraire longe l’ancienne voie ferrée reliant Caudebec-en-Caux à Barentin avant d'atteindre Lillebonne, qui abrite les vestiges d’un ancien théâtre romain. Dans ses derniers kilomètres, la Seine s’élargit, la Manche et Le Havre sont désormais à portée de roues.
Vers Deauville, le cycliste louvoie entre la Forêt de Brotonne et le Marais-Vernier, site naturel à l’écosystème unique. La Route des Chaumières dévoile un paysage vallonné jusqu’aux berges de la Seine. Le pont de Normandie se rapproche à chaque coup de pédale, jusqu’à Honfleur. Comme une ultime élancée pour rejoindre les plages de Deauville, l’itinéraire s'immisce dans les prairies du Pays d’Auge, où grandissent les cracks des hippodromes.
- EN 5 JOURS : LA ROCHE GUYON - DEAUVILLE OU LE HAVRE
Deux jours supplémentaires permettent d’attaquer le périple plus en amont, à La Roche-Guyon, unique «Plus Beau Village de France» de la région Île-de-France. L’arrivée à Giverny, donne un avant-goût des richesses de la route, entre couleurs impressionnistes et patrimoine médiéval. Les cyclistes longent la Seine par les chemins de halage, témoins de l’activité marchande du fleuve, jusqu’au majestueux Château-Gaillard qui veille sur la ville des Andelys depuis le XIIe siècle. En passant par la cité médiévale de Pont-de-l’Arche, on aperçoit l’Eure et la Seine se rejoindre. Plus loin, le Cirque Théâtre d'Elbeuf, l’un des huit derniers « cirques en dur » de France, mérite aussi une visite. La forêt de La Londe-Rouvray est la porte d’entrée naturelle de Rouen, la «Ville aux Cent clochers ».
À lire aussiDu Mont-Saint-Michel aux falaises d'Étretat, nos conseils pour explorer la Normandie à vélo
- EN 7 JOURS : PARIS - LE HAVRE
En une semaine, il est possible de réaliser l'itinéraire complet de La Seine à Vélo, tout en prenant le temps de vous arrêter fréquemment. Point zéro des routes de France, le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris marque le départ de cette aventure, avant de longer le canal Saint-Martin et Saint-Denis. L’itinéraire passe par le port de Gennevilliers et rejoint la promenade bleue, sur les anciens chemins de halage. Ces paysages de bords de Seine, de Chatou à Conflans-Sainte-Honorine, en passant par La Frette-sur-Seine, ont inspiré les peintres de tout temps. Après Mantes-la-Jolie et Poissy, l’itinéraire laisse place au monde rural et à l’atmosphère bucolique du Vexin. Dans le creux d’un méandre, Vétheuil et ses maisons vigneronnes étagées en coteaux font leur apparition. Les pinacles crayeux de la réserve naturelle des Coteaux de la Seine guident ensuite le cycliste jusqu’à La Roche-Guyon.
Différentes lignes de trains sont accessibles depuis Paris pour entamer son périple : Saint-Lazare - Rouen - Le Havre (2 h 15 de trajet, espace gratuit pour les vélos) ou Saint-Lazare - Évreux - Lisieux - Deauville (2 h 20 de trajet). Si vous voyagez avec votre vélo dans un TER, pensez à prendre les trains en dehors des heures d'affluence pour faciliter votre accès. Dans les Transiliens, le transport des vélos est autorisé du lundi au vendredi avant 6 h 30, entre 9 h 30 et 16 h 30 et après 19 h 30.
À lire aussiPartir en week-end à Deauville sans les embouteillages : on a testé «La Seine à Vélo»
Quel équipement ?
Le choix du vélo est évidemment primordial. Mécanique ou électrique ? Tout dépend de votre condition physique, de l’itinéraire choisi et de vos envies. Nous ne saurons que trop vous conseiller l’assistance électrique, appréciable lors des étapes avec un dénivelé important, qui n’enlève malgré tout en rien la sensation de vivre une aventure sportive. Une liste de loueurs est disponible sur le site de La Seine à Vélo. Attention à bien vous assurer que le matériel puisse être récupéré à un point différent de la ville de départ. Comptez 40 € la journée pour un E-Bike Premium (moteur central Bosch avec une autonomie jusqu’à 150 km, freins à disques hydrauliques) et l’équipement complet (batteries externes, sacoches, casque, antivol, kit réparation...) avec LocVélo.
Pour le reste, le minimalisme est la règle si on veut pouvoir manier son vélo sans difficulté. Exit le sac à dos pour ne pas finir plié en deux à la fin du périple, deux grandes sacoches imperméables suffisent pour quelques jours, à condition de bien respecter la balance droite/gauche. Une petite sacoche de guidon pour glisser son téléphone, de la crème solaire et les accessoires fréquemment utilisés est aussi la bienvenue.
Côté vêtements, pas besoin d’investir dans un cuissard, un legging ou un pantalon de sport feront l’affaire avec des baskets confortables. Quelques t-shirts, une doudoune pliable pour les matins frais et un k-way en cas de pluie sont à emporter avec vous. Ajoutez aussi à votre liste une paire de gants pour éviter les frottements sur le guidon, des lunettes de soleil et un foulard ou un tour de cou.
Comment s’orienter ?
C'est l'avantage des itinéraires reconnus, les balises disposées à chaque intersection permettent d’avancer sans se soucier de l’itinéraire. Des panneaux vélos (blanc et vert) avec le logo de La Seine à Vélo accompagné du n°33, numéro de l'itinéraire en France, jalonnent en effet la route dans les départements du Val d'Oise, de l'Eure, du Calvados et de la Seine-Maritime. Prudence si vous partez de Paris, le balisage est inexistant intra-muros et en cours de finalisation en Seine-Saint-Denis (même si l'itinéraire en bord de canal est intuitif) et dans les Hauts-de-Seine. Vous devrez donc télécharger le tracé .GPX du parcours pour l’avoir sur votre smartphone ou vous munir du guide Chamina de La Seine à Vélo. Évitez Google Maps qui vous indiquera l’itinéraire le plus rapide, mais pas celui du tracé.
À lire aussiDans l'Oise, deux parcours bucoliques ou spectaculaires pour se ressourcer à vélo
Où s’arrêter sur la route ?
Après quelques heures à pédaler, l’envie vous prendra sûrement de vous arrêter pour vous dégourdir les jambes ou vous hydrater. Les endroits pour attacher les vélos ne manquent pas, et les acteurs touristiques sur la route sont équipés pour les abriter. Toutefois, les points d’eau et les toilettes se font rares… Pour se loger sur le parcours, les options sont nombreuses. Plusieurs plateformes et labels sont dédiés aux cyclotouristes, à l’instar d’Accueil Vélo qui référence les hébergements (chambres d’hôtes et gîtes majoritairement) situés à moins de 5 km du tracé disposant d’abris sécurisés et de services adaptés. Ne vous privez pas d’aller dans un bel hôtel, un simple coup de fil suffira pour vous assurer d’un équipement adéquat pour abriter votre matériel. Une autre façon de voir les étoiles...
À lire aussiNos plus beaux hôtels pour les amoureux du vélo
[Initialement publié en mai 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]
Week-end à Nazaré, sur les traces des vagues géantes
Cette petite station balnéaire portugaise, où déferlent d'octobre à mars les plus grosses vagues du monde, est le paradis des surfeurs. Son phénomène naturel unique, sa gastronomie, ses plages et ses monuments classés au patrimoine mondial en font une destination idéale pour un week-end hivernal, pleine saison des houles géantes.
48 heures à Tanger, la plus cosmopolite des villes marocaines
CITY GUIDE - Au carrefour de l'Europe et de l'Afrique, la cité du détroit a longtemps été un objet de fascination pour les artistes et écrivains du monde entier. Entre cafés mythiques, restaurants fusion et spots culturels, voyage dans une cité fascinante aux mille identités.
Deux jours à Deauville/Trouville, flânerie hédoniste au fil de l'eau
CITY GUIDE - Du port de pêche aux planches hollywoodiennes, on vous guide le temps d'un week-end dans ces deux cités balnéaires, dont l’aura a traversé les siècles.
Valeurs Actuelles
La police nationale lance une ambitieuse campagne de recrutement
Emploi. La police nationale a lancé lundi une campagne visant à recruter 8 000 personnes. Pour y parvenir, elle peut compter sur un budget d’un million d’euros ainsi que des spots télévisés, rapporte 20 Minutes.
« Devenez policier, gardien de notre paix ». C’est le slogan de la nouvelle campagne de recrutement de la police nationale, lancée lundi 14 mai. Un clip d’une trentaine de secondes a été partagé sur les réseaux sociaux afin de susciter cette vocation chez les policiers de demain, indique 20 Minutes.
[#LaPoliceRecrute] Protéger chacun de vous au quotidien est le sens de notre engagement.
Devenez policier, gardien de notre paix. pic.twitter.com/GE2b1oLd8T
— Police nationale (@PoliceNationale) 14 mai 2018
« L’idée d’être dans le dévouement de la population […] a pris un sens tout à fait nouveau »
Cette vidéo s’adresse à deux publics distincts : « Ceux qui se disent ‘Tiens, la police c’est une idée’, mais qui hésitent encore » et « ceux qui ont une image déformée de la police nationale », a expliqué Éric Morvan, le directeur général de la police nationale (DGPN), lors de la présentation de la campagne lundi en présence du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
« On a besoin de gens qui ont des compétences de plus en plus aiguisées », indique Philippe Lutz, de la direction centrale du recrutement et de la formation de la police nationale (DCRFPN). « C’est à la fois la police au quotidien, la lutte contre la cybercriminalité, la police technique et scientifique, les cadres de la police, officiers, commissaires : c’est tous les métiers de la police nationale qui sont ciblés », ajoute-t-il, selon des propos rapportés par 20 Minutes.
« On ressent le souhait d’être davantage utile pour la patrie »
Alors que le lancement de cette campagne de recrutement survient deux jours après l’intervention héroïque de trois policiers lors de l’attentat terroriste perpétré samedi 12 mai, Philippe Lutz croit percevoir un changement de posture de la jeunesse vis-à-vis du métier de gardien de la paix. « L’idée d’avoir une attention aux autres, d’être dans le dévouement à la population et de protéger la paix publique a pris un sens tout à fait nouveau pour les générations qu’on recrute actuellement », explique-t-il à 20 Minutes.
« Depuis les attentats, on ressent le souhait d’être davantage utile pour la patrie, ce sentiment patriotique est nouveau dans le cadre des recrutements », renchérit Denis Vuhrlin, directeur de l’école de police de Montbéliard (Doubs), auprès du site d’informations. En 2018, la police nationale espère recruter 8 000 personnes, à savoir 3 300 gardiens de la paix, près de 2 000 adjoints de sécurité, 650 cadets de la République, 1.500 personnels administratifs techniques et scientifiques, 70 officiers de police et 56 commissaires.
France24 - World
More than 20 people killed in powerful blast at Havana hotel, gas leak suspected
Issued on: 06/05/2022 - 21:30
NEWS WIRES
The death toll from a powerful explosion at a five-star hotel in central Havana climbed to 22 Friday with more than 50 people injured after a suspected gas leak, according to official tallies.
Rescuers pulled four newly discovered bodies out of the rubble in the early evening as they combed through what remained of the prestigious Saratoga Hotel looking for survivors.
At least one woman with whom rescuers made contact was alive in the debris, officials said, adding that they believed yet more living were still trapped and that a canine squad was searching them out.
The latest death toll of 22, which includes at least one child, was announced on television news after a day in which ambulances ferried the injured to hospital and paramedics treated those with less severe ailments on the spot.
Both the Health Ministry and the Cuban presidency said that dozens had been injured in the blast but cited different numbers in the range of approximately 50 to 65 people.
The first four floors of the establishment, which was empty of guests while being renovated, were gutted in the late-morning blast that sent a cloud of dust and smoke billowing into the air.
The explosion tore off large parts of the facade, blew out windows and destroyed cars parked outside the hotel, which is known for having hosted celebrities such as Madonna, Beyonce, Mick Jagger and Rihanna.
The dome of a nearby Baptist church also collapsed.
Inside the hotel at the time were employees preparing for its post-refurbishment reopening, scheduled for next Tuesday.
President Miguel Diaz-Canel visited the site of the explosion and victims in hospital.
Miguel Hernan Estevez, director of the hospital Hermanos Almejeiras, said a two-year-old boy had undergone surgery for a fractured skull.
"So far we have no information that any foreigner was either injured or killed, but... this is preliminary information," added Tourism Minister Juan Carlos Garcia Granda.
Not a bomb
Roberto Calzadilla of state company Gaviota, which owns the hotel, said the explosion happened while a gas tank was being refilled.
"It was neither a bomb nor an attack, it was an unfortunate accident," said Diaz-Canel, who arrived at the scene an hour after the blast accompanied by the prime minister and National Assembly president.
Cuba was hit by a wave of anti-communist bombing attacks on hotels in 1997, in which an Italian tourist was killed and six people were injured.
Ambulances and fire trucks rushed to the scene Friday and police cordoned off the area, dispersing people who swarmed to the hotel near Havana's emblematic National Capitol Building that housed Congress prior to the Cuban revolution.
It is also next to a school, but no pupils were injured, according to the presidency.
Rogelio Garcia, a bicycle taxi driver who was passing by the hotel at the time of the blast recounted that "we felt a huge explosion and (saw) a cloud of dust... many people ran out."
"There was a terrible explosion and everything collapsed," said a woman, her face covered in dust, who declined to give her name.
According to the website of the Saratoga Hotel, it is an upmarket establishment with 96 rooms, two bars, two restaurants, a spa and gym.
It was built in 1880 to house shops and converted into a hotel in 1933.
"The United States sends heartfelt condolences to all of those affected by the tragic explosion this morning," said US State Department spokesman Ned Price on Twitter.
Mexico's Foreign Minister Marcelo Ebrard, meanwhile, said President Andres Manuel Lopez Obrador would not cancel a trip to Cuba planned for Sunday.
Condolences additionally poured in from Bolivia, EU foreign policy chief Josep Borrell and Nicolas Maduro, the president of close Cuban ally Venezuela, who said that "the Cuban people have the solidarity and support of all the peoples of the world" and especially Venezuelans.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
'The embargo is a virus too': Cuba marks six decades under US sanctions
Cuban police quash planned street protest, arrest dissidents
Cuban protesters sentenced to up to 20 years in prison, more await verdicts
BBC
NI election 2022: Sinn Féin set to win most seats as count continues
Counting in the Northern Ireland Assembly election will resume shortly with nationalists Sinn Féin set to win the most seats for the first time.
It is vying with the Democratic Unionist Party - whose vote share dropped - for top entitlement to nominate the next first minister.
A unionist party has been the largest in government since Northern Ireland was formed in 1921.
The cross-community Alliance Party has made gains with 47 of 90 seats filled.
The DUP won 28 seats at the last assembly election in 2017, just ahead of Sinn Féin's 27.
Next was the SDLP with 12 seats, the UUP with 10, Alliance with eight and the Green Party with two, while People Before Profit and TUV had one MLA each.
So far this time round, Sinn Féin has 18 MLAs, the DUP has 12, Alliance has eight, the Ulster Unionist Party (UUP) has four and the Social Democratic and Labour Party (SDLP) has three after a poor performance.
The Traditional Unionist Voice (TUV) has one seat and one independent unionist has been elected.
Counting will resume in three centres - Titanic Exhibition Centre in Belfast, Ulster University in Jordanstown and Meadowbank Sports Arena in Magherafelt - at 09:00 BST.
Fighting it out for first minister
While the office of the first and deputy first minister is an equal one with joint power, the allocation of the titles is regarded as symbolically important.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
For Sinn Féin to be installed in the role, the majority of unionist assembly members would have to agree to form a power-sharing coalition.
But DUP leader Sir Jeffrey Donaldson has said that he will not be nominating any ministers to the executive until the issue of the Northern Ireland Protocol is resolved.
The protocol is the Brexit deal that prevents a hard Irish border by keeping Northern Ireland inside the European Union's (EU) single market for goods.
It also creates a new trade border between Northern Ireland and the rest of the UK.
Sinn Féin's ultimate goal is for Northern Ireland to leave the UK and become one country with the Republic of Ireland.
But a victory for Sinn Féin does not mean a border poll would be imminent.
While party leader Mary Lou McDonald said on Friday night her party was on the cusp of securing the post of first minister, she said planning for a unity referendum would come within a "five-year framework".
Complicated transfer system
Elections for the assembly use the single transferable vote (STV) system of proportional representation.
Voters list candidates in order of preference and once their top-ranked candidate is elected or eliminated, their vote is allocated to their next-ranked candidate.
This can lead to many stages of counting and can take many hours.
With an overall turnout of 63.6% - slightly lower than the 64.8% who voted in 2017 - Sinn Féin got 250,388 first-preferences votes, up from 224,245 last time round.
First preference results
The DUP's first-preference vote dropped by just over 41,000 to 184,002, while the Alliance Party increased its first preference vote by about 44,000 to 116,681.
Sinn Féin vice-president Michelle O'Neill, DUP leader Sir Jeffrey Donaldson, Alliance Party leader Naomi Long and TUV leader Jim Allister were all elected on Friday.
UUP leader Doug Beattie has yet to hear if he has retained his seat.
Alliance gained seats in Lagan Valley and East Antrim.
A number of prominent politicians have failed to gain seats:
The die has been cast
Sinn Féin are the big winners and will be returned as the largest party at Stormont.
The Alliance Party surge is continuing as well - the party came into the election the fifth largest party at Stormont and will be coming out the other side in third place.
The DUP's percentage vote has fallen, but the party may well escape with just losing two to three seats which was much better perhaps than many of the pollsters had predicted.
The TUV is also a winner and saw its percentage vote increase, but it's not quite clear yet whether the party will be able to tag on any extra seats.
The big loser is the SDLP - their vote has dropped and will be well below 10%.
The Ulster Unionists will probably stand still with 10 seats or so.
Protocol implications
The result of this election will have significance for the future of the Northern Ireland Protocol.
The assembly members who are elected will have to vote on whether to continue with the parts of the protocol which create the internal UK trade border.
That consent vote has to take place before the end of 2024. The vote will be decided by simple majority rather than requiring cross-community consent.
Unionist parties oppose the protocol whereas nationalists and the cross-community Alliance Party see it is an acceptable compromise to mitigate some of the impacts of Brexit.
The Northern Ireland Protocol has cast a long shadow over the election campaign following the resignation of First Minister Paul Givan in February.
The move by the DUP was in an effort to force the UK government to act over the post-Brexit trading arrangements.
Northern Ireland Secretary Brandon Lewis has indicated that the government will not be introducing legislation relating to the protocol in the Queen's Speech next week.
SIGN UP FOR ALERTS: Get extra updates on BBC Northern Ireland election coverage
More on this story
Sinn Féin on track to win most seats in NI election
How to follow the election results
Northern Ireland election: Sign up for push notifications
Related Topics
New York Times - World
Russia-Ukraine War
One Village at a Time: The Grinding Artillery War in Ukraine
Oleg, a construction worker-turned-volunteer, walking by a burning house as he looked for residents to evacuate in Ruska Lozova, Ukraine.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
The advances by the Ukrainian army in the north have been modest, but they are emblematic of both sides’ strategy: maneuvering artillery to gain territory.
By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
RUSKA LOZOVA, Ukraine — The Ukrainian major had a few tasks to complete as he made the rounds along his army battalion’s front line. One platoon commander needed anti-tank weapons. Another wanted to show off a new line of trenches that his forces had dug following a recent Ukrainian advance.
But as he drove between positions in his camouflaged armored van near the town of Derhachi, the clock was ticking. A Russian surveillance drone hovered above, watching, sending back coordinates to Russian artillery units, the major said. About twenty minutes later, at least three shells rained down, forcing the major and his team to scramble.
“They’re getting better,” said the major, named Kostyantyn. “They know our positions, but they saw the car coming and started to fire.”
The Russian front lines north of Kharkiv were stagnant for more than a month. But over the last several days, Ukrainian forces have advanced outward from the city, launching a concerted offensive to the north and east that began with heavy shelling and an infantry assault supported by tanks and other armored vehicles.
Though the gains have been modest, they are emblematic of both the Ukrainian and Russian strategy as the war drags into its third month: a slow moving grind that focuses on one village at a time and relies primarily on drones and concentrated fire with artillery.
These weapons, capable of lobbing munitions from outside the direct line of sight of opposing forces, are now the central component of the war following the Russian defeat around Kyiv, where long columns of troops and tanks were visible targets vulnerable to ambush. Without them, Ukrainian and Russian units cannot advance nor can they really defend.
The back and forth maneuvering is playing out across Ukraine’s east — both as Russian forces advance in the Donbas region, and as Ukrainian forces try to force Russian artillery units out of range of Kharkiv, a sprawling city 25 miles from the Russian border.
“This is a war of position, a war of artillery,” said Kostyantyn, the major, who declined to provide his last name for security reasons.
This dynamic has played out for days in Ruska Lozova. The town, just north of Kharkiv, was declared liberated by the Ukrainian military late last month, though the fleeing enemy soldiers have been replaced by incoming artillery shells, and terrified residents continue to evacuate.
Belgorod
RUSSIA
E105
Pytomnyk
Ruska Lozova
UKRAINE
Kharkiv
russia
Kyiv
ukraine
romANIA
CRIMEA
10 miles
By The New York Times
Russian drones, namely the small Orlan 10, which sounds like a lawn mower, have proven to be a lethal, loitering presence. The drone’s ability to identify Ukrainian positions for Russian artillery batteries has meant that every foot of gained ground around Kharkiv is met with heavy shelling.
“They have an Orlan hanging up in the sky, they see the positions, target them and fire,” Kostyantyn said. The Ukrainians have their own drones — many of them small over-the-counter types — capable of delivering similar results.
The Russians occupied Ruska Lozova, a town with a prewar population of about 6,000, midway through March, residents and Ukrainian military officers said, after they had been pushed back from Kharkiv in the preceding weeks. It is unclear how many Russian soldiers were garrisoned there, though residents estimate that it was somewhere in the hundreds given the number of vehicles in the town.
Ruska Lozova is a pleasant suburb of single story homes, bisected by the Lozovenka river. Many of its residents are avid hunters in the nearby forests and open fields. But the town’s strategic military importance lies in its hills, which offer a direct line of sight into Kharkiv, several miles away.
Once they took Ruska Lozova, Russian soldiers positioned artillery on the high ground and began firing into Kharkiv. To the north and east of the city, Russian soldiers set up other artillery positions in nearby villages and expanded the bombardment. The Ukrainian military returned fire from artillery positions in locations in and around the city that were staggered to ensure some are out of range of their Russian counterparts.
The result was a duel between weapons like multiple launch rocket systems, some with ranges of roughly 20 miles; howitzers, with a range of around 13 miles and heavier mortars, capable of lobbing shells around five miles.
“Both sides are using artillery to deny the other side the ability to maneuver,” said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va. “And they’re pairing it with drone-based intelligence.”
For the Ukrainians, taking back Ruska Lozova became a priority, a way to relieve pressure and shelling on the northern portions of the city.
Kostyantyn’s unit, a Special Forces battalion, along with other forces, took part in the assault. The first part of the operation, he said, was suppressing and eliminating the Russian artillery around the town before advancing. Residents of Ruska Lozova said that as Ukrainian troops arrived, in late April, the shelling was relentless.
“Every house is damaged, everything is burning. It’s smashed to a pulp,” said Natalia Chichyota, 41, the day after Ruska Lozova was liberated. At least two civilians were killed there during the occupation.
Tanks and armored personnel carriers followed the Ukrainian artillery barrage, Kostyantyn said, explaining that the mechanized troops were able to move more easily after the Russian artillery had been all but silenced and displaced.
“After we suppressed their firing points with artillery, our vanguard entered,” he said, adding that Russian air support arrived soon after. Residents said the Russians had used airstrikes that left large craters, especially around one of the churches in town, but were nowhere near as frequently as artillery fire.
What followed after Ukrainian tanks and infantry entered the town is not exactly clear. Residents said the first Ukrainian soldiers arrived outside their homes around April 26. Ruska Lozova was declared liberated on the 28th. The Russian retreat, by all accounts, was relatively orderly.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Victory Day concerns. Officials across Ukraine issued urgent warnings about the threat of stepped-up Russian missile strikes over the weekend, amid fears that President Vladimir V. Putin might use Russia’s Victory Day holiday on May 9 to intensify attacks and turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
In Mariupol. In the ruined city, where fighting continued to rage, an evacuation convoy was dispatched again to the Azovstal steel plant, where about 200 civilians are believed to be trapped underground, along with the last Ukrainian soldiers defending the city. The Russian bombardment of the factory continued overnight.
On the ground. Ukrainian soldiers are trying to drive Russian forces back from outside the two strategically important cities of Kharkiv and Izium. Russia appears to have escalated its attempts to trap and destroy Ukrainian units farther south.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
During that time frame, Kostyantyn said, there was a “rifle battle” around the town between Ukrainian and Russian troops, an uncommon occurrence during this stage in the war, which had mostly featured artillery, rocket and mortar fire.
“Now we are digging trenches there, they are firing at us with artillery from another village,” said Kostyantyn. The Russian artillery withdrew to a village further north called Pytomnyk. The bridge on the main highway that connects the two towns has been rendered unusable, likely delaying any further Ukrainian advance.
“And like that, village after village, we push them back from Kharkiv.”
The major did not disclose the number of Ukrainian casualties suffered in the battle, nor did he disclose any estimates of Russians wounded and killed. But any type of offensive operation like the one to capture this town almost certainly entails losses on both sides.
Ruska Lozova may have been freed from Russian forces for now, but the war has hardly disappeared. Like so many other towns and cities across Ukraine, it is trapped in the “gray zone” — the land between Russian and Ukrainian forces — and prone to frequent shelling.
“The drones have been flying for days,” said Sergiy, a resident of Ruska Lozova, who fled on Tuesday to Kharkiv. “As soon as soldiers appear, the shooting starts.”
In recent days, much of the remaining population fled into Kharkiv; some are picked up by humanitarian aid convoys made up of volunteers driving their own sedans, mini buses and vans into the destroyed town.
One such run occurred earlier this week when Oleg and Mykola, volunteers from a Baptist church in Kharkiv, drove their 1996 white Mercedes van into Ruska Lozova. They darted around the town, looking for families who wanted to evacuate and handing out shopping bags of food to those who wanted to stay.
It was only toward the end of their hourlong mission, as several people piled into the van, Russian artillery began to shriek in — one round after another creeping closer to their idling vehicle as they struggled to fold an older woman’s walker and load luggage into the back. The passengers crossed their hearts and prayed.
This was what being liberated meant in this chapter of the artillery war, in which the frontline isn’t so much defined by trenches, but the range of the guns on either side.
They drove back toward Kharkiv, the aging van heaving to get up the hill that had once been a perfect vantage point for Russian forces. It was Oleg’s seventh trip into Ruska Lozova since Ukrainian troops reclaimed the town.
“Today was a good day,” he said, straight faced, after making it back into the city. “It was pretty quiet.”
Advertisement
France24 - Monde
Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et radars
Publié le : 06/05/2022 - 07:21Modifié le : 06/05/2022 - 22:58
FRANCE 24
Suivre
FRANCE 2
Joe Biden a annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine pour combattre l'invasion russe et prévenu que les fonds alloués aux armes pour Kiev étaient "pratiquement épuisés". À Marioupol, cinquante civils ont été évacués de l'immense usine Azovstal, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne. Retrouvez les points forts de la journée du 6 mai.
-
22 h 48 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et des radars
Joe Biden a annoncé, vendredi, une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, composée notamment de munitions d'artillerie et de radars. Le président des États-Unis a aussi prévenu que les fonds alloués aux armes pour Kiev étaient désormais "pratiquement épuisés".
Un responsable américain a précisé que cette aide représentait 150 millions de dollars, bien en-deçà des précédents envois d'armes américaines.
-
22 h 25 : une visioconférence du G7 organisée dimanche en présence de Zelensky
Les dirigeants des grandes puissances du G7 vont tenir, dimanche, une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle participera aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé une porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz.
"Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort en Europe", a déclaré la porte-parole Christiane Hoffmann lors d'une conférence de presse régulière, estimant qu'avec l'actuelle guerre en Ukraine, "la cohésion du G7 est plus importante que jamais".
-
20 h 25 : cinquante civils évacués de l'usine Azovstal de Marioupol
Cinquante civils ont été évacués vendredi de l'immense usine Azovstal, la dernière poche de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol, une cité portuaire assiégée par les troupes russes, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
"Nous avons réussi aujourd'hui à faire sortir 50 femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal. Demain matin, nous poursuivrons l'opération d'évacuation", a-t-elle affirmé sur Telegram, accusant en outre les forces russes d'avoir violé le cessez-le-feu en place pendant les évacuations.
-
17 h 46 : La Hongrie freine le projet européen d'embargo sur le pétrole russe
La Hongrie bloque le projet d'embargo européen sur le pétrole russe et de difficiles négociations se poursuivront entre les 27 pays membres de l'UE pour trouver un accord pendant le week-end, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources diplomatiques.
"Si aucun accord n'est trouvé ce week-end, je devrais convoquer une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE la semaine prochaine, après la journée de l'Europe", a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a durci le ton vendredi matin, estimant que la proposition de la Commission européenne d'interdire les achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie d'ici à la fin de l'année portait "atteinte" à l'unité de l'UE.
"Depuis le début, nous avons clairement signifié qu'il y avait une ligne rouge, à savoir l'embargo sur l'énergie. Ils ont franchi cette ligne", a-t-il dénoncé lors d'un entretien à la radio.
-
17 h 36 : 41 personnes libérées dans le cadre d'un échange de prisonniers avec Moscou
Dans le cadre d'un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, 41 personnes dont 11 femmes ont été libérées, a annoncé Kiev, sans révéler le nombre de Russes remis à Moscou.
Parmi les personnes libérées figure notamment un membre du clergé orthodoxe ukrainien, a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
-
16 h 26 : La Russie restera "pour toujours" dans le sud de l'Ukraine
C'est ce qu'a affirmé un haut responsable parlementaire russe. Lors d'une visite à Kherson, importante ville ukrainienne dont Moscou revendique le contrôle total depuis mars, Andreï Tourtchak s'est adressé aux habitants de la région. "La Russie est là pour toujours. On ne doit en avoir aucun doute", a déclaré le premier adjoint au président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement), cité par les agences de presse russes.
-
15 h 44 : Moscou autorise des importations parallèles pour contourner les restrictions
La Russie a publié une liste d'une centaine de catégories de marchandises dont l'importation sans l'accord des détenteurs de la propriété intellectuelle est autorisée, afin de contourner les restrictions décidées depuis son offensive en Ukraine.
Parmi ces produits, les téléphones Apple ou Samsung, les grandes marques automobiles, des consoles de jeux ou encore des matières et pièces détachées utilisées dans l'industrie, selon un document publié par le ministère de l'Industrie et du Commerce. On y trouve aussi des produits de consommation courante, comme des couverts de table.
-
14 h 29 : les Ukrainiens accusent les Russes de tirer durant l'évacuation de civils à Azovstal
Le régiment Azov, qui défend l'immense aciérie Azovstal où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens de Marioupol, a accusé les forces russes d'avoir visé une de ses voitures participant à l'opération d'évacuation de civils, tuant un soldat.
"Durant le cessez-le-feu sur le territoire de l'usine Azovstal, une voiture a été visée par les Russes avec un missile guidé antichar. Cette voiture se dirigeait vers des civils pour les évacuer de l'usine", a indiqué le régiment sur la messagerie Telegram. "Un combattant a été tué et six blessés", a-t-il ajouté.
-
14 h 24 : des grandes puissances agricoles promettent la sécurité alimentaire malgré la guerre en Ukraine
Des grandes puissances agricoles, dont l'Union européenne, les États-Unis, le Canada et l'Australie se sont engagées à assurer la sécurité alimentaire du monde en dépit des chocs provoqués par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
"Nous nous engageons à travailler ensemble pour assurer qu'il y ait de la nourriture en quantité suffisante pour tout le monde, y compris les plus pauvres, les plus vulnérables et les personnes déplacées", écrivent ces 51 membres de l'Organisation mondiale du commerce dans un communiqué conjoint, promettant aussi de garder les marchés alimentaires ouverts.
-
12 h 11 : visioconférence des dirigeants du G7 dimanche avec participation de Zelensky
Les dirigeants des grandes puissances du G7 vont tenir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle participera aussi Volodymyr Zelensky, a annoncé une porte-parole d'Olaf Scholz, le chancelier allemand.
"Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort en Europe", a déclaré la porte-parole lors d'une conférence de presse régulière, estimant qu'avec l'actuelle guerre en Ukraine "la cohésion du G7 [était] plus importante que jamais".
L'Allemagne assure la présidence du G7 cette année.
-
10 h 38 : Dnipro, point clé de la résistance ukrainienne
Dnipro est une ville stratégique, qui permet notamment le ravitaillement de tous les fronts en Ukraine. Son centre a été visé par des frappes. Les infrastructures de transport seraient une cible majeure, explique le maire de la ville, Boris Filatov.
Les explications de Tarek Kai, envoyé spécial de France 24 sur place.
-
10 h 17 : l'UE ajuste ses sanctions sur le pétrole russe pour convaincre les réticents
La Commission européenne a retouché sa proposition d'embargo sur le pétrole russe pour tenter de convaincre les États membres les plus réticents de l'adopter, notamment en prolongeant la période d'exemption accordée à la Hongrie, à la Slovaquie, ont déclaré des sources européennes à Reuters.
La nouvelle proposition devait être soumise aux ambassadeurs des Vingt-Sept lors d'une réunion qui a débuté à 7 h 30 GMT.
Selon un diplomate européen, la Commission propose désormais que la Hongrie et la Slovaquie, très dépendantes du pétrole russe et qui ne disposent pas de moyens d'approvisionnement alternatifs, puissent continuer à importer du pétrole par oléoduc jusqu'à la fin 2024, soit un an de plus que prévu initialement.
-
9 h 54 : l'Allemagne va livrer sept obusiers à l'Ukraine
L'Allemagne va fournir sept obusiers blindés à l'Ukraine pour l'aider à repousser l'envahisseur russe, a indiqué le ministère de la Défense, augmentant ainsi quelque peu ses efforts de livraisons d'armes lourdes à Kiev.
Des soldats ukrainiens seront formés à leur usage en Allemagne à partir de la semaine prochaine.
Ils s'ajouteront à cinq autres obusiers du même type que les Pays-Bas ont récemment annoncé vouloir fournir à Kiev.
-
8 h 11 : "Près de 500 civils" déjà évacués de Marioupol, l'opération continue
"Près de 500 civils" au total ont pu être évacués de la ville de Marioupol ces derniers jours, assiégée et bombardée par les Russes, ont indiqué les autorités ukrainiennes, précisant que les évacuations se poursuivaient ce vendredi.
"Nous avons réussi à évacuer presque 500 civils", a indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak. "Aujourd'hui nous nous concentrons sur Azovstal", a précisé de son côté à l'AFP la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk, alors que l'ONU a annoncé jeudi avoir envoyé un nouveau convoi à l'aciérie, où resteraient encore quelque 200 civils.
-
4 h 07 : un nouveau convoi de l'ONU attendu pour évacuer les civils d'Azovstal
Un nouveau convoi de l'ONU est attendu pour évacuer les derniers civils retranchés dans l'aciérie d'Azovstal à Marioupol, ultime poche de résistance ukrainienne dans ce port stratégique du Donbass, sans assurance toutefois d'une trêve des combats.
Malgré cette incertitude, le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé jeudi que ce nouveau convoi se dirigeait vers la ville martyre, devenue un des symboles de l'invasion russe débutée le 24 février.
"À l'heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d'ici à demain matin avec l'espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu'ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité", a déclaré Martin Griffiths, à Varsovie. Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a confirmé y être associé.
Les informations sur la situation dans l'aciérie de Marioupol sont contradictoires. Le président ukrainien a assuré, jeudi soir dans son message vidéo quotidien, que les forces russes continuaient à pilonner l'aciérie en dépit de la promesse russe d'une trêve de trois jours. Le président russe a, de son côté, affirmé que "l'armée russe était toujours prête à assurer l'évacuation des civils [d'Azovstal]".
-
2 h 34 : la Russie a détruit des centaines d'hôpitaux, affirme Volodymyr Zelensky
Des centaines d'institutions et d'hôpitaux ont été détruits depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, laissant les médecins sans médicaments pour le traitement de maladies comme les cancers, ou incapables de pratiquer des interventions chirurgicales, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Volodymyr Zelensky a déclaré dans une vidéo adressée à un groupe médical caritatif que de nombreux établissements de l'est et du sud de l'Ukraine, où se déroulent les combats, manquaient notamment d'antibiotiques.
"Si l'on ne tient compte que des infrastructures médicales, les troupes russes ont, à ce jour, détruit ou endommagé près de 400 d'entre elles : hôpitaux, maternités, centres de traitement ambulatoire", a-t-il expliqué.
-
2 h 04 : le Pentagone dément aider Kiev à cibler des généraux russes
Le ministère américain de la Défense a démenti fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, contrairement à ce qu'a affirmé le New York Times, mercredi.
Il est exact que les États-Unis transmettent à Kiev des éléments des renseignements "afin d'aider les Ukrainiens à défendre leur pays", a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Mais, a-t-il ajouté, "nous ne fournissons pas d'informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens".
-
23 h 57 : plusieurs pays lancent des appels à la fin de la guerre russe en Ukraine
L'ONU et plusieurs pays ont appelé jeudi à l'arrêt de la guerre de la Russie en Ukraine, sans guère évoquer une relance de leurs pourparlers de paix apparemment au point mort.
"L'invasion de l'Ukraine par la Russie est une violation de son intégrité territoriale et de la Charte des Nations unies", a répété le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une réunion du Conseil de sécurité organisée par Washington. "Cela doit cesser pour le bien du peuple ukrainien, russe et du monde entier", a-t-il ajouté.
Le chef de l'ONU s'est rendu récemment à Moscou et Kiev pour pousser à l'évacuation de civils de Marioupol, dont plusieurs centaines ont pu quitter la ville depuis ce week-end.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LONG FORMATUkraine : comment juger les crimes de guerre ?
Reportage en Ukraine : à Dnipro, la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne
La chronique de l’éco
Guerre en Ukraine : l'UE veut s'attaquer au pétrole russe
BBC
Ethiopia war: Evidence of mass killing being burned - witnesses
By Lucy KassaJournalist
The remains of hundreds of people are being deliberately destroyed in an organised campaign to dispose of evidence of ethnic cleansing in the west of Ethiopia's Tigray region, according to interviews with 15 eyewitnesses.
The allegations follow multiple reports of the targeting of the Tigrayan population during the civil war. They also come in advance of the possible deployment of a UN independent investigation team which will be led by former International Criminal Court prosecutor Fatou Bensouda.
People belonging to security forces from the neighbouring Amhara region, which are occupying western Tigray, have been identified as digging up fresh mass graves, exhuming hundreds of bodies, burning them and then transporting what remains out of the region, the eyewitnesses said in telephone interviews.
The authorities have acknowledged that graves have been dug up but say that they show evidence that Tigrayan forces had been carrying out its own campaign of ethnically motivated killing in recent decades. Researchers from Gondar University have also been uncovering mass grave sites that they have linked to the Tigray People's Liberation Front (TPLF).
All sides in the on-going civil war have been accused of carrying out mass killings.
But in a recent report, rights groups Amnesty International and Human Rights Watch accused Amhara officials and security forces of being behind a campaign of ethnic cleansing against Tigrayans in the area.
The fighting, which began in November 2020, followed a dispute between Prime Minister Abiy Ahmed's federal government and the TPLF, Tigray's dominant political party.
Last December, the UN human rights council passed a resolution to establish an independent investigation into atrocities committed by all warring parties in the conflict.
The Ethiopian government objected to the resolution and vowed not to co-operate, saying the resolution was an "instrument of political pressure".
In a vote in March, Ethiopia's bid to block funding for the investigative panel failed. Russia and China had backed the Ethiopian government's attempt to block funding.
Remains burned
Eyewitnesses have said that three days after the funding was approved, the campaign to destroy evidence of atrocities was launched in western Tigray.
"In the plot of land behind Hamele Hamushte school in Humera town, 200 bodies of ethnic Tigrayan civilians were buried in two mass graves. These were civilians massacred in the early months of the war," said an eyewitness from the Welkyat ethinc group who lives in Humera.
Whereas Tigrayans either fled the area during the fighting or are in detention, members of the Welkyat ethnic group remained and have provided the eyewitness reports.
"On 4 April, the Amhara militias and the Fano [militia] youth group exhumed the remains. They gathered wood, sprayed something we never saw before and burned the remains they collected. The remains crumbled and turned into ash."
This testimony was consistent with what other eyewitnesses said about the same incident .
Amhara militia and Fano youth destroyed the remains of bodies buried in another part of Humera, witnesses have said.
"The bodies belonged to civilians who were paraded from detention camps. There were around 100 bodies buried en masse behind the land of the public office of the Humera Agricultural Institute," said another witness.
"They took the remains to the compound of the institute and turned them into ash using wood, fire, and chemicals that we don't know. As they were doing that their faces were covered by masks and they wore gloves."
Adebay is another town in western Tigray where eyewitnesses have described the disposal of evidence by moving human remains.
"On the morning of 10 April, the Amhara militias dug up the four mass graves in the St Abune Argawi church," a resident of Adebay said.
"There were 150 bodies of civilians killed in the August wave of ethnic cleansing. They loaded the bodies into a lorry. We don't know where they took the remains."
Eyewitnesses said that on the same day another mass grave located behind the local government administrative office of Adebay was dug up. Thirty-nine civilians had allegedly been buried there in October 2021 after being rounded up in the town of Adi Goshu and then caught trying to flee.
According to the testimonies the remains were loaded onto a lorry and moved to an unknown place.
In another town, Beaker, which is located between Tirkan and Rawyan, other eyewitnesses described similar activity.
"The bodies belonged to 70 civilians who had been arrested in Beaker. They were massacred nine months ago," a resident said.
"On 11 April the Amhara militia exhumed them and took them to Sanja, a town in the Amhara region."
Witnesses said the campaign of the disposal of evidence started on 4 April and was supervised by experts from Gondar University, which is in Amhara region.
"It all started following the visit of experts from Gondar University. When they came, they came with trucks that were loaded with chemicals in white jerry cans. The experts were in the town for a few days giving training to the Amhara militia on how to dispose of the remains and then they returned," an eyewitness said.
Three residents said that militia members had been publicly talking about the involvement of Gondar University and showing off about how the evidence of the killings would not be discovered.
The university has not responded to a request for comment on the allegations.
But last month, the state broadcaster reported that researchers from Gondar University had been working on 12 mass grave sites in the area and had found evidence that the TPLF had been involved in acts of genocide.
Experts have confirmed that it is possible to dispose of human remains using certain chemicals.
Andrea Sella, professor of inorganic chemistry at University College London, said cremation was possible as long as a high enough temperature was reached.
Gebrekidan Gebresilassie, a doctor in chemical engineering at the RWTH Aachen University in Germany, also said it was possible to destroy forensic evidence with the help of chemicals that are readily available.
"These chemicals destroy the forensic evidence... But from a chemical point of view even the ashes can show some evidence. It is difficult to destroy it all," he said.
The prime minister's office has not responded to a request for comment, however a senior Amhara official and the speaker of the federal parliament, Agegnehu Teshager, denied the accusations that evidence was being systematically destroyed.
He did say that exhumations were going on but that the bodies that were being removed were those of ethnic Amharas who had been killed over the past 40 years.
"It was not possible to exhume the mass graves and show it to the world until these days because the TPLF was ruling the country," he said. The TPLF had been the dominant party in the coalition that governed Ethiopia from the 1990s until 2018, when Mr Abiy came to power.
Mr Agegnehu also rejected the reports of ethnic cleansing in western Tigray including those from Amnesty and Human Rights Watch. He described them as a lie.
"They are sensational reports which do not take into account the reality on the ground," he said.
More on Ethiopia's civil war:
More on this story
War crimes probe details Ethiopia ethnic cleansing
Inside the city cut off by Ethiopia's war
Related Topics
New York Times - World
Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander and chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
Advertisement
L'Humanité
Crise
BilletMaurice UlrichIl avait parlé le premier des « deux gauches irréconciliables ». La vraie, réaliste, était celle du Parti socialiste, dit de gouvernement, dont il était le premier ministre. Manuel Valls vient d’obtenir l’investiture convoitée de la République en marche. Il va être candidat des Français de l’étranger, au Portugal et en Espagne. On a dû lui suggérer d’aller voir ailleurs s’il y était. Manuel Valls ou comment s’en débarrasser… Quel parcours. En somme, c’est lui qui n’était plus conciliable avec la gauche. Il faut dire qu’elle fait peur. Christian Jacob, pour « les Républicains », en était tout retourné, ce jeudi matin, sur France Inter. Pour le Figaro, la Nouvelle Union populaire, c’est « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Son programme, annonce un économiste, est « une forme de soviétisation du système », le Smic à 1 400 euros va « pénaliser les travailleurs les moins qualifiés »… Franz-Olivier Giesbert, dans le Point, est entré en crise aiguë : « La haine est en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter. » La connerie aussi.
Législatives 2022manuel vallsle billet de Maurice Ulrich France24 - Monde
Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?
Publié le : 22/03/2022 - 19:28
FRANCE 24
Suivre
La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspendre définitivement la diffusion de France 24 et de RFI. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.
► Comment continuer à regarder France 24 ?
Sur Internet
-Un site miroir, mis en place avec Reporters sans frontières dans le cadre de l'initiative "Collateral Freedom", vous permet d'accéder au site de France 24 dans toutes les langues :
https://f24.global.ssl.fastly.net/
Sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=u9foWyMSATM
Sur Facebook :
- En français : https://www.facebook.com/FRANCE24
- En anglais : https://www.facebook.com/FRANCE24.English
- En arabe : https://www.facebook.com/FRANCE24.Arabic
- En espagnol : https://www.facebook.com/FRANCE24.Espanol
- En français : https://www.france24.com/fr/ et l'application France 24 (iOS/Android)
- En anglais : https://www.france24.com/en/ et l'application France 24 (iOS/Android)
- En arabe : https://www.france24.com/ar/ et l'application France 24 (iOS/Android)
- Application France 24 (iOS/Android)
Par satellite :
En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :
Eutelsat 16° (en français)
SES 5° (en français et anglais)
Arabsat/Badr (en français, anglais, arabe)
► Comment continuer à écouter RFI ?
Sur Internet :
https://rfi.global.ssl.fastly.net/
Sur YouTube :
https://www.youtube.com/c/RFIfr
Sur Facebook :
- Facebook RFI en français : https://www.facebook.com/RFI/
- Facebook RFI en mandenkan : https://www.facebook.com/RFImandenkan/
- Facebook RFI en fulfulde : https://www.facebook.com/RFIff
Sur Twitter :
-Twitter RFI en français : https://twitter.com/RFI et https://twitter.com/RFIAfrique
En utilisant un VPN pour accéder aux sites de RFI :
- En français : sur rfi.fr et nos applications RFI et Pure Radio
- En mandenkan : sur https://www.rfi.fr/ma/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)
- En fulfulde : sur https://www.rfi.fr/ff/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)
- En anglais : sur https://www.rfi.fr/en/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)
Par satellite :
En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :
Eutelsat 16 A et SES 4 (RFI en français)
SES 5 (RFI en français et en langues africaines)
Sur les ondes courtes :
En français, mandenkan et fulfulde.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI
BBC
Miami Grand Prix: George Russell fastest for Mercedes as Max Verstappen struggles
Last updated on 6 May 20226 May 2022.From the section Formula 1comments361
George Russell was fastest in Friday practice at the Miami Grand Prix in Mercedes' most competitive showing by far this season.
Russell was 0.106 seconds quicker than Ferrari's title leader Charles Leclerc, whose rival Max Verstappen suffered reliability problems for Red Bull.
Verstappen failed to set a time while team-mate Sergio Perez was third, ahead of Lewis Hamilton's Mercedes.
Fernando Alonso was fifth fastest for Alpine, from McLaren's Lando Norris.
Carlos Sainz crashed the second Ferrari midway through the session, his third key error in as many race weekends.
Sainz's accident caused a 10-minute stoppage in the session, and a second red flag when Nicholas Latifi's Williams stopped out on track meant the teams were unable to do any significant running in race trim in the final minutes.
Russell's performance came as Mercedes introduced their first significant upgrades of the season, which they started with a car that was close to a second off the pace.
And underlining the apparent step forward from the world champions, the Briton was second fastest behind Leclerc in the first session as drivers had their first taste of the new Miami street track at the Florida city's inaugural race.
It is too soon to draw any firm conclusions as to whether this is indicative of permanent progress for Mercedes or caused by a series of aspects particular to this weekend, but it was certainly the first sign that the team may be getting on top of the problems that have afflicted them this season.
The upgrade on the car is a lower-drag rear wing, as well as a revised front wing.
The team hoped that the rear wing would raise the speed at which the 'porpoising' problem that has hamstrung this season would instigate and it seems to have worked.
However, it could also be that circumstances have helped them.
The upgrade appears to have worked, but at the same time this is a lower-downforce track that might have helped their car's characteristics and the hot temperatures in Miami could have alleviated their problems with getting temperature into their tyres on a first flying lap - which has been a problem all season, but was not on Friday.
Russell said: "We don't really understand it to be honest, why we hit the ground running.
"We always knew the conditions here would suit us better. We have been struggling with tyre warm-up even in Bahrain when the track was really rough but this is the first real hot race of the season so for sure that's played a big factor. It's only Friday. Not getting too carried away.
"It has definitely been a really productive day for us and probably the most productive Friday we've had."
Hamilton had a less happy time. His car looked less stable out on track and he was slower than Russell all day, ending it 0.241 secs behind his team-mate.
"There is definitely positive elements from today. I'm still struggling with the car. George looked great but we are trying a lot of different things and we will converge and hopefully improve."
Behind Alonso and Norris, the top 10 was completed by Alpha Tauri's Pierre Gasly, Alfa Romeo's Zhou Guanyu, Alpine's Esteban Ocon and the Haas of Kevin Magnussen.
The second Alfa Romeo of Valtteri Bottas did not take part in the session after a crash in the first hour of running.
On the short race simulations that were completed at the end of the session, Perez appeared to have a slight advantage over Leclerc and then Russell.
Verstappen was late out for the start of the session after overheating in the first forced Red Bull to change his gearbox in the break.
And when he did go out on track, his car immediately suffered a hydraulic problem and he had to tour slowly around to the pits, during which time a rear brake disc also caught fire.
"This is an extremely painful day," Verstappen said. "Certainly here you want to get to know the track, but I only did four or five fast laps. We now have zero info on my car here."
L'Humanité
La Macronie au bord de la crise de nerfs
ActuLe rassemblement de la gauche donne des sueurs froides à la majorité sortante, dont la morgue cache mal les divisions qu’elle espère surmonter.
Benjamin KönigL’union de la gauche fait peur. De crainte qu’on leur retire leur jouet, les macronistes n’en finissent plus de se livrer à un concours d’invectives et d’anathèmes. Mais ces attaques cachent mal une fébrilité certaine. Car ils n’avaient pas vu venir – comme beaucoup – ce rassemblement nouveau. Et se préparaient, une fois le danger de l’extrême droite écarté, à gouverner avec une Assemblée nationale à leur main pour détruire ce qui reste d’acquis sociaux et de services publics. Avec la satisfaction de voir une gauche morcelée réduite à l’impuissance. Mais c’est finalement loin d’être gagné.
Le député de Paris et ex-patron du groupe LaREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, a ouvert le bal, qualifiant le rassemblement de la gauche d’ « OPA de la France insoumise (FI) sur le PS », qu’il compare tout en nuance à « la seconde mort de François Mitterrand » et à « un blasphème ». Même idée développée par le porte-parole du groupe macroniste, Pieyre-Alexandre Anglade, mais à propos du parti écologiste : « Cet accord marque la fin d’EELV », prédit-il, accusant les Verts de « se vendre à un parti europhobe et nationaliste ». Sans oublier Manuel Valls, pressenti pour être candidat LaREM dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, qui parle de « capitulation » du PS face à la FI et appelle, dans une tribune de l’Express, les « républicains de gauche » à rallier Emmanuel Macron.
Stanislas Guerini, le délégué général du mouvement bientôt rebaptisé Renaissance, a pour sa part voulu instiller l’idée que les élections législatives ne devraient être rien de plus qu’une formalité d’enregistrement : « Le sens des législatives, ce n’est pas la revanche, c’est de donner une majorité au président. » Mais ces attaques outrancières masquent bien mal l’appréhension qui s’empare de la majorité sortante. Le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat, lui-même issu du PS, reconnaît que « des députés LaREM sont un peu fébriles, car ils additionnent des scores nationaux », mais veut croire que « les candidats de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas la tasse de thé de tous les gens de gauche » et mise – curieuse conception de la démocratie – sur une abstention forte : « La participation ne sera pas la même qu’à la présidentielle. »
Le chef de l’État craint « l’enfer des frondeurs »
D’autant que nombre de députés LaREM ont dû leur élection en 2017 à la division de la gauche. Et que l’émergence de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale rebat les cartes. Certains se sentent directement menacés, à l’instar de Laetitia Avia, élue dans la 8e circonscription de Paris face à un candidat LR. « C’est un accord de survie pour des partis qui oublient leurs fondamentaux idéologiques. Qu’EELV oublie l’Europe, je n’en reviens toujours pas, et leurs électeurs sont, je pense, dans le même état d’esprit », tente-t-elle de se persuader. Une méthode Coué face à une lacune qu’elle identifie pourtant bien : « Il y a un besoin d’incarnation du discours social à Matignon », poursuit-elle, signe d’une conscience claire des attentes de la population après cinq ans d’une politique favorable aux riches.
Surtout, cette union naissante renvoie les macronistes à leurs propres divisions concernant les investitures pour les législatives. Ce qui inquiète fortement le chef de l’État, qui doit réussir la quadrature du cercle, selon des propos rapportés par le Canard enchaîné : « Il y a beaucoup de forces disparates dans la majorité. Il faut faire de la place », a-t-il concédé, tout en craignant « l’enfer des frondeurs » – allusion aux députés opposés à la dérive néolibérale sous François Hollande. Le cercle rapproché du président réélu reste cloîtré avec Richard Ferrand comme cheville ouvrière, qui déplore, lui aussi dans l’hebdomadaire satirique, « avoir l’impression de vivre dans un club échangiste » à force de « changer et permuter » les noms des candidats. Édouard Philippe, avec son parti Horizons, s’est longtemps dit « surpris » de l’absence de discussions, avant de négocier 58 circonscriptions – le seuil permettant un financement public étant fixé à 50. Un seuil que tente d’atteindre également Nicolas Sarkozy, qui essaie de sauver les député LR prêts à suivre Macron, derrière le chef du groupe du parti de droite à l’Assemblée, Damien Abad. Or, s’ajoutent aujourd’hui les chevènementistes, les « gauches » macronistes d’Olivier Dussopt (Territoires de progrès) et de François Rebsamen (Fédération progressiste), les radicaux de Laurent Hénart, sans oublier les pseudo-écolos de Barbara Pompili, En commun, et donc… le Modem, qui a décroché 101 investitures. C’est sous la forme d’une confédération nommée Ensemble, que ce patchwork de macronistes va tenter de s’assembler. Mais ils auront cette fois une gauche unie face à eux. Quoi qu’ils en pensent.
LaREMEmmanuel MacrongaucheLégislatives 2022 BBC
Paul Pogba: Manchester City could make move to sign France midfielder from rivals Manchester United
Last updated on 36 minutes ago36 minutes ago.From the section Man City
Manchester City could make a move for Paul Pogba when his contract runs out at Manchester United this summer.
City boss Pep Guardiola is looking for central midfield reinforcements given veteran Fernandinho plans to leave the club at the end of the season.
City have already ruled themselves out of making an offer for West Ham's Declan Rice given the likely transfer fee in excess of £100m.
But the lack of a transfer fee makes Pogba a more attractive proposition.
Pogba's situation is slightly more complicated following the death of his long-time agent Mino Raiola last weekend.
But he is bound to be of interest to many of Europe's top clubs despite form and injury issues that have blighted his time at United.
If the France star was to make the move across Manchester, it would be similar to Carlos Tevez rejecting United's offer of turning his loan spell with them into a permanent switch in 2009 and then joining City.
Valeurs Actuelles
Elon Musk achète Twitter et dupe les réactionnaires !
L’homme le plus riche du monde, Elon Musk, a annoncé le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars. Valeurs actuelles s’enthousiasme : « Du côté des conservateurs, un espoir renaît. Du côté des progressistes, c’est la panique. Le travail d’Elon Musk s’annonce titanesque pour restaurer la liberté d’expression sur ce réseau. À Valeurs actuelles , nous pensons que la liberté d’expression est fondamentale et nous nous sommes toujours battus contre la censure et l’enfermement des esprits dans des idées progressistes délirantes. »
Les patriotes réactionnaires pensent que ce rachat va rééquilibrer le monde des idées entre les conservateurs et les progressistes woke. C’est oublier un détail : Elon Musk est le leader mondial du transhumanisme à la pointe des technologies les plus démiurgiques. Les transhumanistes veulent supprimer toutes les limites de l’humanité et démanteler tous les impossibles grâce aux technologies NBIC. La mort de la mort, l’augmentation des capacités humaines, la création de la vie en éprouvette et l’utérus artificiel, la fabrication d’IA et la colonisation du cosmos sont les objectifs de ce mouvement qui promeut l’homme 2.0, ou homme-dieu.
Ainsi Elon Musk veut envoyer un million d’humains sur Mars d’ici à 2050 et a créé OpenAI, à la pointe de l’intelligence artificielle. Plus troublant, il a fondé Neuralink, start-up de neurotechnologie destinée à implanter dans nos cerveaux de minuscules composants électroniques entrelacés avec nos 86 milliards de neurones, ce qui ferait de nous des cyborgs. Il a déclaré que, « d’ici à cinq ans, [son] équipe sera capable de connecter les neurones humains à de l’IA pour fournir à une nouvelle génération d’hommes augmentés de meilleures performances intellectuelles et des capacités de mémorisation accrues ». En outre, l’implant Neuralink pourra être “upgradé” comme on change d’iPhone. Neuralink + OpenAI + Twitter enrichi par les NFT, les cryptomonnaies et le meta-verse , qui sont de grandes passions de Musk, vont créer le navire amiral du transhumanisme neurotechnologique. Musk est donc un iceberg.
La partie visible flatte les conservateurs en faisant miroiter une liberté accrue des patriotes, de QAnon et des pro-Trump. La partie immergée est un immense danger pour les bioréactionnaires puisque l’homme le plus riche du monde veut radicalement changer notre cerveau et donc notre âme et notre humanité.
Les NBIC vont bouleverser la civilisation et Elon Musk en est le moteur et propagandiste. À Waterloo, Napoléon attendait Grouchy, ce fut Blücher. En 2022, Valeurs actuelles attend une liberté accrue pour les conservateurs, c’est le loup transhumaniste qui est rentré dans la bergerie Twitter. Derrière l’anecdotique fin du bannissement de Trump sur Twitter, “Homo deus” triomphe. Les technoréactionnaires au premier rang du grand meeting d’Éric Zemmour – Jean-Frédéric Poisson, Christine Boutin et les leaders de Sens commun – n’ont pas fini de maudire ce rachat. La génération Bardella sera probablement moins naïve.
* Laurent Alexandre est chirurgien urologue, cofondateur du site Doctissimo et spécialiste des nouvelles technologies.
France24 - Monde
Cour suprême américaine : haro sur le droit à l’avortement et plus encore ?
Publié le : 03/05/2022 - 18:15
Sébastian SEIBT
Suivre
La Cour suprême américaine s’apprêterait à mettre un terme à la protection fédérale du droit à l’avortement aux États-Unis, d’après des révélations du site Politico. Une décision qui pourrait constituer un tremblement de terre juridique aux ramifications plus larges que le droit à l’avortement et qu’il serait très difficile de contester.
Ce sont 98 pages qui risquent de mettre le feu aux poudres. Elles ont déjà poussé des centaines de manifestants à se rassembler devant la Cour suprême américaine depuis lundi 2 mai au soir, peu après la publication par le site Politico d'une ébauche de décision des juges qui remettraient en cause le droit à l'avortement.
Réunis pour défendre "le droit des femmes à disposer de leur corps", ces Américains craignent que la plus haute autorité judiciaire du pays revienne sur le célèbre arrêt Roe vs Wade de la Cour suprême. Rendue en 1973, cette décision a offert une protection fédérale aux femmes ayant recours à l'avortement.
Mais depuis la présidence de Donald Trump, la Cour suprême a basculé à droite de l'échiquier politique grâce à la nomination de trois juges conservateurs. Pour le camp républicain, le temps était venu de tourner la page de Roe vs Wade. "Depuis 1970, les conservateurs estiment que la Cour suprême avait outrepassé ses prérogatives avec cette décision", rappelle Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l'université Panthéon-Assas et spécialiste de la politique et de la société américaines.
>>À lire aussi : Au Texas, il est désormais presque impossible d'avorter
"Les perspectives sont très sombres pour les militants du droits à l'avortement", affirme Emma Long, politologue et spécialiste de l'histoire de la Cour suprême américaine à l'université d'East Anglia (Norwich). "C'est n'est pas seulement un retour à l'avant 1973 qui se dessine, cette décision, si elle vient à être confirmée, a le potentiel de marquer un retour à la situation juridique du début du XXe siècle", estime, quant à lui, Jacob Maillet, spécialiste du droit constitutionnel nord-américain et professeur à l'université Paris Descartes.
Plus qu'une fuite, un tremblement de terre juridique
Qu'on ne s'y trompe pas : pour l'instant, l'émotion suscitée par les révélations de Politico ne concerne pas (encore) une décision de la Cour suprême. Il s'agit d'un premier jet rédigé par Samuel Alito, l'un des juges de la Cour suprême, qui a fuité à la presse.
Mais "il est très rare que le sens de la décision change entre cette mouture et la version finale", rappelle Emma Long. En fait, cette première version du jugement est toujours rédigée après un vote en interne des neuf juges pour savoir dans quel sens la Cour suprême va trancher une affaire. En d'autres termes, le plus dur est déjà fait avec ce texte, et "les changements à attendre concernent plutôt des éléments de langage et des formulations", précise cette experte.
En l'espèce, dans l'affaire qui leur a été soumise - concernant une loi de 2018 du Mississippi limitant le recours à l'avortement -, il a été expressément demandé aux juges de revenir sur Roe vs Wade. "C'est exactement ce que cette première mouture de la décision fait : elle annule ce précédent et affirme que le droit à l'avortement n'est pas protégé par la constitution", résume Jacob Maillet.
Ce qui est d'autant plus inquiétant pour le camp progressiste, c'est que "la décision s'appuie sur des arguments solides", affirme Jean-Éric Branaa. Les magistrats conservateurs ont adopté une interprétation dite "originaliste" de la constitution pour rejeter Roe vs Wade. Une approche qui consiste à coller au plus près du texte de la constitution et de la signification que les pères fondateurs des États-Unis ont voulu lui donner. Et dans cette optique, la Cour suprême estime aujourd'hui "que le droit constitutionnel à la vie privée ne couvre pas le droit à l'avortement comme cela avait été décidé dans Roe vs Wade", note Éric Branaa.
"Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que pour les Américains, et encore plus les 'originalistes', un droit protégé par la constitution est sacré, voire quasi-divin. Et, l'idée que le droit à l'avortement puisse être quasi-divin a toujours eu du mal à être accepté aux États-Unis", explique Jacob Maillet.
Cette lourde défaite annoncée pour les militants du droit à l'avortement sonne donc aussi comme le triomphe du courant "originaliste" au détriment de ceux qui, comme à l'époque de Roe vs Wade, estime que la constitution est "un texte vivant qui doit être interprêté en tenant compte de l'évolution de la société", explique Jean-Éric Branaa.
Le droit à l'avortement et au-delà
Un autre argument des "originalistes", invoqué dans le premier jet de la décision mettant fin à Roe vs Wade, est de dire que tout ce qui n'est pas expressément cité dans la constitution comme relevant de la compétence fédérale est du ressort des États. Roe vs Wade avait donc tort de soustraire la question de l'IVG à la compétences des États.
Une logique qui "ouvre tout un champ des possibles aux conservateurs", estime Jean-Éric Branaa. Dans son histoire récente, la Cour suprême a eu recours au même grand principe du respect de la vie privée pour juger qu'il était illégal de criminaliser l'homosexualité (2003), pour reconnaître le mariage homosexuel (2015), et protéger le droit à la contraception (1965) ou même accorder un droit à la pornographie (1969).
La décision de la Cour suprême sur l'#avortement, ouvre un champ des possibles qui est plutôt inquiétant▶️ Elle serait en effet basée sur la remise en cause du Droit à la vie privée▶️ Or, de nombreuses décisions ont depuis été basée sur le même principe ⤵️
May 3, 2022Autant d'acquis qui pourraient être remis en cause. La Cour suprême pourrait décider de remettre tous ces sujets entre les mains des gouverneurs d'États. Les États-Unis reviendraient ainsi à la situation du début du XXe siècle quand la carte juridique américaine était un "patchwork où chaque État faisait un peu comme bon lui semblait", rappelle Emma Long.
Mais pour cette experte, "le combat tourne pour l'instant autour du droit à l'avortement. Personne ne dit que les conservateurs vont ensuite s'attaquer aux autres sujets".
Peut-on encore sauver le droit à l'avortement ?
Face à la fin annoncée de Roe vs Wade, les libéraux (la gauche politique américaine) ont commencé à débattre fiévreusement des meilleurs moyens de sauver le droit à l'avortement.
L'une des idées principales seraient d'amender la constitution pour y inscrire la protection du droit à l'avortement. "C'est techniquement envisageable mais politiquement impossible", résume Emma Long. Il faudrait, en effet, une majorité des deux tiers dans les deux chambres du Congrès… ce qui est déjà peu probable.
Tout amendement à la constitution nécessiterait en outre d'être ratifié par trois quart des États. "Déjà que les États-Unis ont échoué à faire ratifier un amendement qui reconnaîtrait l'égalité entre les hommes et les femmes, je ne vois pas comment ils réussiraient pour un sujet qui divise beaucoup plus l'opinion", souligne Jacob Maillet.
À défaut d'amendement, l'administration Biden pourrait faire adopter une loi fédérale obligeant, par exemple, les États à offrir des centres d'avortement. Mais "une telle loi risque de ne jamais être appliquée dans les États conservateurs et je ne pense pas que Joe Biden a le soutien politique populaire nécessaire pour engager un bras de fer sur cette question", résume Emma Long.
Mais le président pourrait aussi tenter d'augmenter le nombre de juges siégeant à la Cour suprême et de nommer des magistrats libéraux pour renverser la tendance avant que la décision tant redoutée soit rendue. C'est ce qu'on appelle le "court packing" ("bourrage de la cour") et Joe Biden pourrait y avoir recours en s'appuyant sur sa majorité au Congrès.
Sauf qu'il y a peu de chance qu'il le fasse. D'abord, parce que "les démocrates modérés s'y opposeront très probablement, ce qui fait que le président n'aurait pas de vrai majorité", estime Jacob Maillet. Ensuite, parce que ce serait perçu comme "une manœuvre purement politicienne pour bloquer une décision prise par une cour majoritairement conservatrice, ce qui réduirait considérablement la légitimité de la Cour suprême qui apparaîtrait comme un simple outil politique", avertit Emma Long.
Le président américain ne compte pas, cependant, en rester là. Il a appelé, mardi, les électeurs américains de faire de la protection de l'IVG l'un des grands thèmes de la campagne pour les élections de mi-mandat qui doivent se dérouler en novembre 2022.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
États-Unis : l'Oklahoma restreint l'avortement après six semaines de grossesse
États-Unis : décès de Sarah Weddington, l'avocate qui a obtenu le droit à l'avortement
États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
France24 - Monde
Débrouille et système D, le nouveau quotidien des familles d'accueil d'Ukrainiens en France
Publié le : 05/05/2022 - 07:37
Tiffany FILLON
En France, la guerre en Ukraine a entraîné un élan de solidarité, poussant de nombreux Français à ouvrir leurs portes aux déplacés. Face à un conflit qui s'enlise, cet accueil, au départ prévu dans l'urgence, prend des allures de cohabitation à long terme, avec son lot de charges administratives et financières.
"On cuisine ensemble, on fait le ménage ensemble. On vit comme une famille", raconte Tatiana Dumaine qui héberge une Ukrainienne, ses deux filles âgées de 2 ans et 7 ans, et leur grand-mère. Mais après plus d'un mois de cohabitation, la réalité de la colocation solidaire l'a rattrapée, elle et son mari. "On est un peu serrés dans notre appartement", admet cette habitante du 17e arrondissement de Paris. La maîtresse de maison et son mari ont installé un matelas gonflable sur leur mezzanine. C'est ici que dorment la mère de famille et sa benjamine. La grand-mère et l'aînée dorment, elles, dans l'unique chambre d'amis.
Malgré le manque d'espace, le couple assume son choix d'accueil spontané, sans faire appel aux services de l'État ou à une association spécialisée dans l'accueil chez l'habitant. Un choix qui ne suit pas la procédure officielle française : avec l'invasion russe de l'Ukraine, depuis le 24 février, la France a mis en place un dispositif coordonné par chaque préfet. C'est dans ce cadre que sont accueillis la grande majorité des Ukrainiens fuyant la guerre. Ils passent d'abord quelques jours en hébergement d'urgence, dans un gymnase ou à l'hôtel, puis pendant plusieurs semaines, ils sont logés en hébergement collectif, dans des centres de vacances par exemple.
Dans un troisième temps, des logements individuels sont proposés aux déplacés ukrainiens qui ne veulent pas retourner dans leur pays. Ces logements sont "mis à disposition gratuitement ou à un prix modique par les collectivités locales, les bailleurs sociaux ou des citoyens", selon l'association la Cimade. "L’hébergement citoyen, sous une forme encadrée, sera éventuellement mobilisé en appoint", précise le ministère de l'Intérieur.
>> À lire sur France24.com : Reportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs
"Il y a eu une énorme mobilisation citoyenne envers les Ukrainiens qui traduit une dynamique d'accueil dans notre pays. Mais accueillir chez soi n'est pas quelque chose d'anodin d'autant plus sur le moyen terme", soulève Vincent Berne, directeur du dispositif J'accueille, qui accompagne l'hébergement de déplacés chez des particuliers, lancé par l'association Singa. "Le problème, ce sont ceux qui se retrouvent dans une solution de long terme et qui n'avaient pas pris forcément toute la mesure de leur engagement", abonde Margaux Lemoîne, cofondatrice des "Mamans de Paris pour l'Ukraine", un collectif qui fédère et coordonne plus de 4 500 parents engagés pour les déplacés en Île-de-France.
Budget limité et complexités administratives
Tatiana Dumaine a dû, par exemple, changer ses habitudes. "On doit se coucher plus tôt pour les enfants. On ne fume plus dans l'appartement", décrit cette Franco-Russe qui travaille dans l'industrie de la cosmétique et s'improvise désormais travailleuse sociale. "J'ai aidé la famille à entreprendre des démarches administratives… Les transports collectifs, la Sécurité sociale, la scolarisation des enfants… Pour elles, c'est compliqué. Elles sont perdues parce qu'elles ne parlent pas français."
Isabelle, qui accueille une mère et sa fille dans sa maison près de Maubeuge (nord de la France), se bat pour que l'adolescente ukrainienne de 15 ans soit scolarisée au plus vite. "Il y a quinze jours, on lui a demandé de passer un test de mathématiques. La semaine prochaine, elle doit passer un test de français. J'ai dit au Centre d'information et d'orientation (CIO) où elle passe les tests : 'À cette vitesse-là, elle n'est pas prête d'aller à l'école cette année'. Et on m'a répondu : 'Tant pis, elle ira en septembre'", raconte cette technicienne de gestion de 49 ans. "Ça me fait mal au cœur pour elle, parce qu'elle veut aller à l'école."
La scolarisation mais aussi l'accès à un emploi deviennent, au bout de plusieurs semaines en France, la clef de voûte pour s'émanciper de la famille d'accueil. Mais c'est aussi un parcours du combattant pour les hébergeurs et "leurs invités" ukrainiens. "Pour que ces familles trouvent un logement individuel, il faut qu'elles travaillent, mais pour trouver un travail, il faut scolariser les enfants ou faire garder les plus petits", égrène Margaux Lemoîne, des "Mamans de Paris pour l'Ukraine", qui souligne le manque de place en crèches en Île-de-France.
>> À lire aussi sur France24.com : L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire
La barrière de la langue est un autre frein majeur pour l'accès à l'emploi des déplacés, dont la majorité parlent seulement russe et ukrainien. "Je suis allée dans une agence d'intérim avec la mère et la grand-mère. Elles veulent absolument travailler. L'agence a dit être intéressée parce qu'il y a des besoins pour des petits boulots, comme du ménage et de la garde d'enfants. Mais on doit attendre quelques semaines pour améliorer leur niveau de français. Elles devront passer un test de langue. J'espère que ça va le faire", confie Tatiana Dumaine.
Travailler permettrait aussi aux déplacés de participer aux besoins du foyer qui les accueille. Même si les déplacés ukrainiens bénéficient d'une allocation. Elle s'élève à seulement 6,8 euros par personne et par jour. Les familles ukrainiennes reçoivent, elles, un supplément de 7,4 euros par jour. "Ça aide beaucoup", se réjouit Tatiana Dumaine, qui concède toutefois "consommer plus d'électricité" et avoir dû "réajuster le budget pour la nourriture". "On prépare des plats plus simples, plus conviviaux. Les Ukrainiennes achètent les produits de base et avec mon mari, on achète les produits plus sophistiqués", explique-t-elle. Une organisation simple en théorie, mais qui se complique en pratique : il faut parfois attendre plusieurs semaines avant de toucher l'allocation.
"L'État aide quand même beaucoup par rapport à d'autres pays d'Europe, mais en tant qu'accueillant on a droit à aucune aide", déplore Isabelle. "Dans trente jours, la femme que j'accueille va toucher l'allocation mais moi, j'ai quand même des coûts. On a convenu qu'elle me donnerait une partie, mais elle n'est pas obligée car c'est son argent. Je ne les accueille pas pour l'argent, mais je trouve que l'État pourrait être un peu plus reconnaissant envers ceux qui accueillent des Ukrainiens chez eux sans passer par le circuit de l'État", poursuit-elle.
"On ne peut pas les laisser tomber"
Pour être aidée, Isabelle se rabat sur les associations d'aide alimentaire. "Si je n'avais pas les Restos du cœur et le Secours populaire, la nourriture aurait été de ma poche. Je ne peux pas les nourrir tout le temps et elles en sont conscientes", admet-elle.
Elle ne semble pas être la seule à avoir trouvé cette solution. À Montélimar (sud-est de la France) par exemple, le Secours populaire a noté une hausse de la demande venant des familles. "Des Ukrainiens viennent accompagnés par les familles qui les hébergent. On les dépanne, mais je ne sais pas combien de temps on va tenir", s'inquiète la présidente locale Ouahiba Amara.
>> À lire aussi sur France24.com : "Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
Pour éviter que l'accueil ne vire au casse-tête, Vincent Bern, le directeur du dispositif J'accueille, conseille "de se rapprocher d'associations pour se faire accompagner dans les démarches avant d'ouvrir ses portes".
"Ainsi, on fixe un cadre à la cohabitation et cela évite de se sentir seul au bout de quelques semaines d'accueil", explique-t-il. Singa demande, par exemple, de fixer une date de fin de l'hébergement et de signer une charte de cohabitation comprenant les engagements de l'accueillant, des personnes accueillies et de l'association. L'accompagnement prévoit des rendez-vous d'information avant l'accueil et des suivis réguliers. Singa travaille également avec d'autres associations pour organiser un accompagnement adapté à chaque Ukrainien. "Ces partenariats sont essentiels, parce que le rôle de l'accueillant est de passer un bon moment et de ne pas faire des démarches administratives", plaide Vincent Berne.
Si cet investissement quotidien est parfois un poids pour les familles accueillantes, Isabelle, elle, souligne d'abord la richesse de cette expérience humaine. "J'ai la chance d'avoir chez moi une famille super reconnaissante. Ce sont des belles personnes, elles sont très courageuses. Je commence à m'attacher à elles", confie-t-elle. Tatiana Dumaine relativise elle aussi. "Cette expérience a changé beaucoup de choses dans ma vie quotidienne. Mais ce n'est rien par rapport à ces gens qui ont tout perdu. Ils ont vécu des choses tellement difficiles. On ne peut pas les laisser tomber."
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
TÉMOIGNAGES"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
REPORTAGE
Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France
La Pologne doit mieux protéger les réfugiés ukrainiens face aux risques d'abus
Valeurs Actuelles
1er Mai, l’ultragauche fait sa fête
Paris, dimanche 1er mai 2022. « Siamo tutti antifascisti. » Poings levés, la cohorte débite son couplet anarchiste. Les drapeaux rouges sont fièrement brandis par les manifestants. Les applaudissements fusent. Une nuée d’individus encagoulés et intégralement vêtus de noir déborde la procession révolutionnaire. Le boulevard Voltaire, dans le XIe arrondissement parisien, est assailli. Un groupe de militants se rassemble devant un magasin. Agrippés à l’anse de leurs sacs à dos, ils forment une mêlée. Une masse noire s’abat sur la devanture du local commercial. Ils chargent encore et encore. Les antifas se déchaînent, frappant violemment du pied la vitrine de la boutique. Le Plexiglas se fissure. Les assaillants se livrent au pillage.
La marque de fabrique des manifestations d’extrême gauche
Bras tendus vers le ciel, certains vêtus de parkas et de sweatshirts grisâtres, ils allument des feux avec du mobilier urbain. Les braises incandescentes enflamment les façades de certains magasins. Les pompiers progressent difficilement entre les manifestants. L’un d’eux arme sa lance. Soudain, une antifa se jette sur lui. Elle tente de s’emparer de la lance. Le soldat du feu résiste. Il la fait reculer tout en la protégeant des braises. Elle lui assène plusieurs coups de poing dans la visière de son casque. On apprendra plus tard que l’antifa en question est “street medic”, ces médecins qui soignent les manifestants blessés. On a les soutiens qu’on mérite. Les grenades de désencerclement explosent dans la foule. Les policiers débordés se regroupent. Les antifas forment un bloc compact. Prêts à en découdre. Ils vocifèrent des insultes. Des chants hostiles aux policiers s’élèvent. Les forces de l’ordre s’élancent, matraque à la main et bouclier de protection à l’épaule. Les antifas tentent de se glisser entre les sections de CRS. Certains se jettent au sol, quand d’autres bondissent sur les policiers, qui, quand ils interceptent les antifas, sont la cible de jets de bouteille en verre. Les anarchistes entonnent au loin la Marche impériale, la célèbre mélodie de Star Wars.
Les magistrats font preuve d’une tolérance malsaine à l’égard de ces agissements
Cette scène de guérilla urbaine, on l’a vue moult fois : de 1er Mai en 1er Mai, les événements se répètent et se ressemblent. Policiers caillassés, vitres brisées, villes entières apeurées… La violence de l’ultragauche s’est glissée telle une mélodie entêtante dans la symphonie des manifestations. À l’automne 2018, l’extrême gauche s’empare du mouvement des “gilets jaunes” pour le rendre inaudible et violent. Surgit une nouvelle phraséologie destinée à qualifier les trouble-fête. Les termes “casseurs” et “Black Blocs” intègrent le langage courant, comme pour éviter d’étiqueter une base militante. La même année, pour le 1er Mai, le mouvement antifasciste s’était illustré : saccages dans les rues, saupoudrés d’affrontements avec les forces de l’ordre. L’opinion publique retiendra surtout le début de l’affaire Benalla, filmé ce jour-là par le journaliste militant Taha Bouhafs. Le scandale d’État prendra le dessus sur la violence manifestante. Quand cessera l’impunité ? « Les magistrats font preuve d’une tolérance malsaine à l’égard de ces agissements car ils ne constituent pas des crimes, déplore Cyril Hemardinquer, du syndicat de police FPIP et conseiller régional du Centre-Val de Loire. Mais si on prenait des vraies sanctions prévues par le code pénal, nombre de ces jeunes issus des classes aisées parisiennes, à la pensée gauchiste, cesseraient de casser. »
L’adage le martèle : un malheur n’arrive jamais seul. Souvent, l’impunité judiciaire se voit doublée d’une impunité médiatico-politique. De Libération au Monde en passant par Mediapart et Quotidien , les médias se font peu l’écho des dégradations. Côté politique, le microcosme se montre lui aussi bien taciturne. « Le soutien a été très limité. Il y a juste eu un tweet laconique de Gérald Darmanin, qui a dénoncé des violences inacceptables. Tous les hommes politiques attachés aux valeurs de la nation devraient apporter leur soutien à la police et à la gendarmerie nationales. Toutes les formations syndicales qui ont appelé à manifester devraient apporter leur soutien sans faille aux forces de l’ordre », se désole Cyril Hemardinquer.
Des bourgeois en manque d’adrénaline
À gauche de l’échiquier, Jean-Luc Mélenchon, fidèle à lui-même, verse dans le complotisme et la paranoïa : c’était lui, la star de cette fête du Travail, le sauveur de la gauche. Quelques bourgeois en manque d’adrénaline et de sensations fortes lui ont volé la vedette. « Les violences parasites du 1er Mai invisibilisent la marche des syndicats et servent la propagande à nos pires adversaires. Ras le bol. Le préfet de police savait. Incapable de garantir le droit de manifester en paix », tweete-t-il le soir même. L’indignité n’a de limites que son hubris.
Comment sonner le glas du serpent de mer des violences de la gauche en manif ? Pour Matthieu Vallet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, le problème doit être pris à la racine. « On sait que les violences de l’ultragauche, faite d’anticapitalistes, d’antifascistes et d’anarchistes, phagocytent les manifestations. Une grande partie est fichée S grâce au travail de la DGSI et du renseignement territorial français. On les connaît, ils ont déjà été interpellés et condamnés. Mais il nous manque l’autorisation administrative de nos préfets d’interdire leur venue dans ces manifestations. Malheureusement, nos dirigeants manquent de courage politique : on l’a fait pour le football, pourquoi on ne le fait pas pour les manifestations ? » En amont, la volonté politique est portée disparue. En aval, la volonté judiciaire est activement recherchée. Pour le 1er Mai 2023, on prend les mêmes et on recommence ?
BBC
Champions League final: Liverpool manager Jurgen Klopp questions ticket allocation
Last updated on 6 May 20226 May 2022.From the section Gossip
Liverpool boss Jurgen Klopp has questioned why almost half the tickets for the Champions League final against Real Madrid are not allocated to the clubs.
Klopp's side face the Spanish giants on 28 May and have 19,618 tickets to sell.external-link
That is 26.1% of the 75,000 capacity on the night at Paris' Stade de France.
Klopp said: "Is it right that we only get 20,000, they get 20,000 and there's 75,000 in? That makes 35,000 left over. Where are these tickets?"
Uefa sell 12,000 tickets to fans worldwide but the window for these sales closed on 28 April, days before Liverpool and Real Madrid fans knew their team was in the final.
The remaining 23,000 tickets will be distributed to national associations, commercial partners, broadcasters, and Uefa's official hospitality programme.
Hospitality tickets have now sold out but were still available on Thursday, ranging in price on Uefa's website from 4,900 euros (£4,178) to 8,900 euros (£7,590).external-link
The 19,618 tickets Liverpool have been allocated are priced between £50.32 and £578.63. About 21% of their allocation - so about 4,000 tickets - are priced at £410.91 or higher.
Liverpool supporters union Spirit of Shankly said fans were tired of "being ripped off".
In an open letter to Uefa they said: "In standing up to the failed Super League, Uefa president Aleksander Ceferin said 'I can't understand how you can see your fans protesting and you don't care. You are full of money anyway, you're not poor, but you want more and more and more.'
"Well Mr Ceferin, Liverpool fans are protesting and you don't seem to care. Uefa are not poor, but you seem to want more."
Liverpool have officially advised fans not to travel without a ticket but Klopp has said Paris "is big enough" if fans do.
The German previously drew criticism when he encouraged fans to travel to Basel to create a party atmosphere for a Europa League final during his first season at the club.
"The tickets are really expensive and I cannot be more appreciative or more thankful of what the people are doing," Klopp added.
"I hope they all can make it somehow and can create - of course they will - an incredible atmosphere.
"If you don't get a ticket, I don't want to invite people to Paris but this time it's big enough and I did this last time for Basel in Switzerland and it was 'oops'.
"But I think Paris is big enough to go there without a ticket and have a good time, behave yourself but be in the best possible mood."
BBC
Employers are realising that individuals do not have the ability to work for free in this current climate – Yvette Lee
For many workers, an internship means doing menial tasks like restocking office supplies for minimum wage. But for others, it means making more than $8,000 (£6,400) a month at companies such as Uber and Amazon.
That's according to an annual survey released by job-reviews site Glassdoor in April 2022, which tracks the top 25 best-paying internships in the US – internships which, if held for a year, far outstrip the average annual wage for an American worker. The list’s top firm – gaming company Roblox – pays interns a dizzying monthly median of $9,667. Other entrants, like Microsoft, Deutsche Bank and eBay, all send their interns home with around $7,000 each month. Glassdoor has been tracking the highest-paid internships since 2017, and has seen the numbers go up every year.
These wages may leave many people who've worked full-time for decades speechless, but the sky-high numbers could be yet another sign of how the workforce has been changing since the pandemic began. The numbers reflect how, recently, companies are more eager than ever to scoop up talent as fast as possible – even if those workers are at the earliest stages of their career.
The pipeline
There are many reasons why some interns are making more than what a typical worker makes in a year – but those reasons shouldn't be a shock, says Lauren Thomas, economist and data scientist at Glassdoor, who worked on the internship survey.
"It's absolutely a reflection of what those interns would earn later on," she says. An intern making $8,000 a month at a tech or finance company is earning a wage that's likely not too far from what their starting salary at the same company would be. In fact, enticing interns to stick around is why companies are throwing so much money at them, explains Thomas.
"A lot of companies use these internship programmes as a pipeline, and they'll hire those interns on full-time," she says. That's especially the case during the pandemic, as we're in "a historically tight job market for employers – which means employees have more choice than usual". That extra options extend to interns, too, since many companies want to keep them amid a workforce-wide war for talent.
Many of these lucrative internships are in tech and finance. Two years ago, says Thomas, tech internships only made up less than half the internships on the best-paying list; today, Silicon Valley companies makes up 68%. "A lot of businesses have had to move their operations and daily activities online, which means that tech [skills] are in even higher demand than they were before," says Thomas. Yet firms in other fields – energy and manufacturing, for example – also pay interns well, and fight to keep them.
This means many big firms are trying to lure workers, even at the most nascent stage of their careers. "It's a little sample: 'If you work here, this is what you're going to make. This is the quality of life you can expect'," says Ron Delfine, director of career services at Carnegie Mellon University's Heinz College of Information and Public Policy, US. He says many of his university's students intern at firms on the Glassdoor list, and he estimates over half of his university's interns end up with job offers. Paying interns well is an investment, he says, that could save the company money on recruiting and onboarding down the road, while also securing top talent.
Lucrative gigs limited to a few?
While top universities are one source of these highly-paid interns, experts say accessing a lucrative internship doesn't necessarily hinge on going to an elite school, being enrolled in a particular academic programme or having connections to hiring managers. Right now, recruiters are emphasising a candidate's skills over pedigree or background, especially since many companies want to use internships to identify full-time hires.
Plus, remote work has made top-end internships more available to workers from more diverse social and financial backgrounds – people who perhaps couldn't afford to move to expensive urban hubs for their dream internship. "The good news is many of these high-paying internships are still hiring remotely, so candidates across the country – not just in major metros in San Francisco or New York – have the opportunity to be considered," says Thomas.
Additionally, Thomas notes, these days there are better options for students who aren’t targeting finance or tech jobs. While the highest-paying internships are clustered in particular sectors, for students it is not a question of earning $8,000 a month or nothing – there are plenty of options in between, and in all types of sectors.
Experts say that, in today's environment, workers – including interns – should be more aware than ever of their own worth (Credit: Getty Images)
A 2021 survey by the National Association of College and Employers (Nace) in the US of 267 large corporations found that, across the board, intern pay is going up (and has been for close to a decade) in all sorts of sectors, including transport, insurance, retail management and food services. Nace’s research found that the average hourly wage in summer 2020 for paid interns at these companies was $20.76, up $1.22 from the previous year – the highest wage on record. That's over $3,300 a month; if a worker were paid that much for an entire year, their salary would be nearly $40,000, which is still higher than the individual wage of half the US population.
What it means for the future
Yet despite intern wages ticking up across many sectors, interns in other sectors – like creative or charitable sectors – might still be working for free.
In fact, according to 2018 data, over 40% of internships in the US don't pay at all, a long-standing trend especially rampant in fields such as non-profits, government or the arts. Good levels of intern pay may have become the norm in traditionally well-salaried sectors like banks, consulting and tech, but that “does not necessarily signal normalisation of [high-paid] internships in arts, sports, media or other industries", says Heather Byrne, managing director of the Career Development Office at the Ross School of Business, University of Michigan, US.
There are signs of change. Public resentment over unpaid internships has been growing significantly in recent years, with some former interns successfully suing past employers over exploitation claims in a recent slew of high-profile lawsuits. Plus, since the pandemic and resultant labour shortages hit, employers are increasingly aware that skilled people are steering well clear of poorly remunerated work.
“In my HR experience, employers are realising that individuals do not have the ability to work for free in this current climate,” says Yvette Lee, knowledge advisor at the US-based Society for Human Resource Management (Shrm). "It’s increasingly more challenging to attract talent if individuals must sacrifice their financial security to gain experience."
In the future, then, it might be that decently-paid interns are the norm, not the exception – especially since interns can bring so much to a team, says Delfine. It may not translate to thousands of dollars a month for everyone, but it might be more, on average, than what it is now. "I'm just hoping people realise what the value of interns is, because interns can make an impact and let you explore new ways to do business," he says.
Often, companies try to convince interns they're there for the experience, and should be grateful just for the learning opportunity. But in the post-pandemic labour market, interns should feel more confident to find an internship that recognises the skills and ideas they bring to the table.
"This list should empower people to get the most out of their internships," says Thomas. "There are a lot of companies out there that do pay well, and that do treat their workers well – especially in a market like this one."
New York Times - World
In Senegal’s Former Capital, a Colonial Statue in Hiding Is No Longer Welcome
Advertisement
Supported by
The city of Saint-Louis was shaped by Louis Faidherbe, a French governor who also led brutal military campaigns in West Africa. What to do with his legacy has divided Senegal.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Elian Peltier
Photographs by Carmen Abd Ali
SAINT-LOUIS, Senegal — For more than a century, the French general who shaped Senegal’s former capital was hailed as a hero and a father figure, his bronze statue triumphantly standing on a square that bore his name.
Under his feet, carved into the stone of a massive pedestal, a message read: “To its governor Faidherbe, Senegal is grateful.”
But as more Senegalese become aware of Louis Faidherbe’s ambivalent legacy, many are no longer so grateful. A general and an engineer, he was also a colonizer who in the 19th century led military expeditions that killed tens of thousands of people, burned villages and forced local leaders to surrender.
Faidherbe’s statue was removed from Saint-Louis, a coastal city in Senegal’s north, in 2020 — officially a temporary move — after being toppled and sprayed with paint. While local officials dithered over its fate, its whereabouts remained a mystery, and many want to keep it that way.
The uncertainty around the Faidherbe statue echoes the reckoning that has gripped Senegal, a West African nation of 17 million people that became independent from France in 1960. Many residents of Saint-Louis can no longer bear the sight of a colonizer’s statue, but what to do with the remnants of a troubled colonial past remains contentious.
Across Senegal, streets and squares once dedicated to French figures have been renamed, and a nationwide project aimed at publishing a new general history of the country has mobilized hundreds of researchers.
As anti-French sentiment has emerged here and in others parts of West Africa, the debate around the Faidherbe statue has become heated.
Some want to throw it in the river, as protesters in Bristol, England, did with the statue of a slave trader. Others want it in a museum, or returned to France.
Similar episodes have occurred across Africa for years: In 2015, students at the University of Cape Town succeeded in removing a statue of the British imperialist Cecil Rhodes, while a statue of Queen Victoria was knocked down in Nairobi, Kenya, the same year. In the Democratic Republic of Congo, a statue of Leopold II that was installed in 2005 and taken down a day later because of public outcry now stands in a Kinshasa park with military guards.
In Saint-Louis, the Faidherbe statue is just one element of the general’s legacy. The main city bridge is named after him. So was a prestigious high school, until recently. Residents still refer to the renamed square where the statue once stood as Place Faidherbe.
100 miles
Atlantic
Ocean
MAURITANIA
Saint-Louis
Dakar
SENEGAL
MALI
GAMBIA
GUINEA-
BISSAU
Senegal R.
Saint-Louis
BAYA NDAR
(formerly
Place Faidherbe)
AFRICA
Detail
area
GUET
NDAR
FAIDHERBE
BRIDGE
By The New York Times
“So many Faidherbes in Saint-Louis, you’d think he is a god,” said Abdoul Sow, a heritage professor at the city’s Gaston Berger University.
But Thierno Dicko, a local activist who campaigned for the statue’s removal, said the sword and military cap that Faidherbe holds symbolize domination that shouldn’t be displayed.
“How can I tell my son that Senegal is grateful to him after what he did?” Mr. Dicko, 36, asked on a recent evening, his 6-year-old son sitting nearby.
Born in the French city of Lille in 1818, Faidherbe led brutal military expeditions in what is now Senegal, subjugating local people and participating in France’s bloody expansion across West Africa in the mid-19th century.
Faidherbe also gave Saint-Louis its first secular schools for Muslim pupils, a Muslim court, its administrative organization and a vast urbanization plan. It was the capital of French West Africa until 1902, and the colonial quarter on the island in the city’s historic center, known for its pastel-colored houses and colonial architecture, built before Mr. Faidherbe’s governorship, has been a UNESCO World Heritage Site since 2000.
Historians say Faidherbe mixed well with the locals and spoke Wolof, one of Senegal’s national languages. Senegal’s first president, Léopold Cédar Senghor, would later describe him as a friend of Senegal. But that he served French interests and that the schools he built framed colonization in a positive light are widely agreed upon. Even his home city, Lille, is debating the future of a Faidherbe statue in its central square.
Fatima Fall Niang, the director of Saint-Louis’s conservation center, said that she welcomed the new light shed on Senegal’s colonial history, but argued that Saint-Louis wouldn’t be what it is today without Faidherbe.
“If you remove the statue, something is missing,” she said. “It’s about the city’s history.”
Growing up, she and her peers would refer to the general as Maam Faidherbe, Grandpa Faidherbe.
Louis Camara, a 72-year-old writer who lives on the island of Saint-Louis, said that he considered Faidherbe a tutelar figure whose legacy had shaped his childhood — he would play hide-and-seek around the statue — and that he had long played down Faidherbe’s offenses.
France and Its Colonial Past in Africa
A troubling history. Decades after independence, relations between several African countries and France, a former colonial ruler, remain complex. Here are key things to know:
Anti-French sentiment. Over the last few years, there has been a sharp rise in criticism of France across its former colonies in Africa, rooted in the idea that colonialist practices and paternalistic attitudes have never ended. Demonstrations against France have taken place in Senegal, Burkina Faso and other countries.
In France. The French president, Emmanual Macron, has tried to address his country’s legacy as a colonizer, acknowledging crimes by the French and pursuing reconciliation efforts. But far-right politicians have pushed back, invoking France’s supposedly glorious colonial past during a heated presidential campaign.
In Mali. One source of grievance is France’s failure to stop an Islamist insurgency that destabilized Mali. After launching a military operation there nine years ago, France announced in February that it was withdrawing, after a fallout with Mali’s leadership.
In Rwanda. A two-day visit by Mr. Macron last year was celebrated as a new chapter between the two countries, after nearly three decades of recriminations over France’s role in Rwanda’s genocide of 1994.
In Benin. Mr. Macron was also responsible for the formal return of 26 artifacts to Benin that were forcibly taken by French colonial troops more than a century ago. It was the first large-scale act of restitution to Africa by a former European colonial power.
“A lot of us have overlooked the dark side of the character,” he said. “But that is also part of history.”
But the statue that used to tower over residents has disappeared. The official version still goes that it fell in 2017 because of strong winds and heavy rains. It was quickly reinstalled but removed in early 2020, officially to renovate the square.
Across the city, some students said they didn’t even remember that a statue had once stood on the square. Others argued that regardless of its location, they had more balanced views on colonization than their parents.
At the former Faidherbe high school, now named after Omar Foutiyou Tall, an 18th-century Muslim scholar and political leader, Coumba Gueye, a 16-year-old student, said learning about both the crimes and changes that occurred during colonization — or what she called getting “the full picture” — made her feel good. “Ignorance, one way or another, won’t lead us anywhere,” she said.
With or without Faidherbe, the last visible vestiges of the colonial presence are falling into ruin in Saint-Louis. Many families can’t afford to renovate the colonial architecture that the island is known for, and the roof of Mr. Camara’s house collapsed years ago. “I sometimes cry when I walk these streets,” he said.
The rest of Saint-Louis is moving on. Most of its residents live on the city’s eastern bank, with its bustling markets and new neighborhoods. On the western bank, poorer families relying on fishing are directly affected by coastal erosion, their crumbling houses bearing the brunt of climate change as they are relocated to temporary settlements.
On the island, local officials have repeatedly delayed a decision on the statue’s fate.
Abdoulkarim Fa, a curator at the conservation center, said that in a survey he conducted in 2019, a majority of the Saint-Louis population felt frustrated that officials were still giving so much credit to colonial figures. Still, little is changing, he said.
“Senegal is unable to have this difficult conversation,” he said. “In the public psyche, some things must be kept quiet forever.”
The statue’s fate remains unknown to most, but it turns out it hasn’t gone far.
Down the stairs of the conservation center, it rests in a dark basement amid disused furniture and other relics, covered with a dusty blanket. Faidherbe’s trench coat and boots have turned green, and the scratches from its fall years ago remain visible.
A city official from Saint-Louis and a French official, both speaking on the condition of anonymity because of the topic’s sensitivity, said the statue would not be reinstalled on the square.
Ms. Niang, who heads the conservation center but isn’t responsible for the statue, said she hoped local officials would soon take it away. Its presence there, she said, could only cause her trouble.
The pedestal expressing Senegal’s gratefulness to Faidherbe was nowhere to be seen in the basement.
Advertisement
L'Humanité
Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche
ActuLes près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.
Aurélien SoucheyreC’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.
Rien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.
« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.
De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.
Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.
Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.
Tous nos articles sur ces élections législatives c'est ici
gaucheparti socialisteLégislatives 2022olivier faure L'Humanité
Le choc
ÉditorialCathy Dos SantosEmmanuel Macron peaufine jusqu’au moindre détail le futur remaniement ministériel et les sacro-saintes investitures des siens pour les législatives des 12 et 19 juin. La future désignation des candidats par le chef suprême provoque bien des remous et des énervements. Les accords entre les formations de gauche sont venus contrarier les plans du camp présidentiel qui, il y a peu encore, croyait tenir un ennemi tout désigné en l’extrême droite. C’est désormais la gauche qui agite les nuits des ténors de la Macronie. La violence verbale de ces derniers jours ne laisse aucun doute : le choc droite-gauche aura bel et bien lieu. Il a déjà commencé et on peut s’en réjouir.
Les vociférations valent leur pesant d’or. Accordons d’ailleurs une palme au député parisien Gilles Le Gendre, qui compare « l’OPA » à laquelle se livrerait la France insoumise sur le Parti socialiste à une « seconde mort de François Mitterrand. Un blasphème ». Rien de moins. Les déclarations tonitruantes contre la gauche révèlent surtout le degré d’inquiétude qui mine les arcanes du pouvoir. D’abord, parce que la Macronie est divisée. Les ambitions égotiques entretiennent un climat malsain où chacun est l’ennemi de l’autre. Les désaccords entre les différents partis qui soutiennent le président pourraient leur être fatals en juin face à une gauche rassemblée et prête à jouer le match jusqu’à arracher la victoire.
Dans ce climat de grande fébrilité fleurissent poncifs, clichés et autres anathèmes contre la gauche. Le possible accord entre insoumis et socialistes ? « C’est Chavez qu’on accorde à Jaurès. Poutine avec Léon Blum », s’émeut Bernard-Henri Lévy. Risible et tellement pathétique. Rappelons aux éditorialistes et autres experts des plateaux de télévision un temps pas si lointain : le référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Les partisans du non à l’ultralibéralisme bruxellois avaient à l’époque essuyé foudres et insultes de la part des mêmes tenants de la pensée unique qui reviennent aujourd’hui à la charge. Gare au retour de bâton, comme en 2005, où la grossièreté politique s’était avérée contre-productive.
gauchemacronieLégislatives 2022 France24 - Monde
Chine : qui est John Lee, l'ex-policier désigné par Pékin pour diriger Hong Kong ?
Publié le : 06/05/2022 - 17:53Modifié le : 06/05/2022 - 21:23
FRANCE 24
Suivre
Ex-chef de la sécurité à Hong Kong, John Lee, a été choisi dimanche par Pékin pour prendre la tête de la ville, succédant ainsi à Carrie Lam. Seul candidat au poste de chef de l'exécutif, cet homme issu de la classe ouvrière a commencé sa carrière au bas de l'échelle. Il sera le premier dirigeant de Hong Kong issu du milieu policier et a promis de faire de la "sécurité nationale" une de ses priorités.
L'ancien chef de la sécurité à Hong Kong John Lee s'apprête à prendre la tête de la ville. Ancien policier de rue, il a joué un rôle-clé dans la répression du mouvement pro-démocratie de 2019, s'attirant les faveurs de Pékin.
Unique candidat au poste de chef de l'exécutif de Hong Kong, John Lee a été désigné, dimanche 6 mai, par un comité de 1 500 personnalités acquises à Pékin. Il entamera son mandat de cinq ans le 1er juillet, date du 25e anniversaire de la restitution de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni.
Âgé de 64 ans, cet homme issu de la classe ouvrière a commencé sa carrière au bas de la hiérarchie policière. Il sera le premier dirigeant de Hong Kong provenant de ce corps de métier.
John Lee était le chef de la sécurité de Hong Kong au moment des gigantesques manifestations pro-démocratie de 2019. Il a ainsi supervisé la répression de la contestation et de fait participé à la sévère reprise en main politique qui a suivi.
Pour cette raison, il figure sur une liste de personnalités chinoises et hongkongaises sanctionnées par les États-Unis – ce qui lui a permis de gagner la confiance de Pékin, qui a souvent soupçonné les élites de Hong Kong de manque de loyauté ou d'incompétence.
"Ascenseur en platine"
"John Lee est celui que le gouvernement central connaît le mieux, parce qu'il a constamment eu des contacts et des interactions avec la Chine continentale", explique à l'AFP l'homme d'affaires Michael Tien, membre pro-Pékin du Conseil législatif de Hong Kong.
L'arrivée de John Lee marque une rupture avec les quatre chefs de l'exécutif qui l'ont précédé depuis le retour de Hong Kong dans le giron chinois en 1997 : jusqu'à présent, tous étaient issus du monde des affaires ou de l'administration.
Après 35 ans dans la police, John Lee était entré au gouvernement en 2012 et a connu une ascension fulgurante. Les médias locaux disent de lui qu'il a bénéficié d'un "ascenseur en platine". Il était, depuis l'an dernier, le numéro deux de l'exécutif.
Complot "terroriste"
Selon Chien-yu Shih, spécialiste des questions de sécurité chinoises à l'Institut pour la Défense nationale de Taïwan, John Lee s'est fait remarquer par le pouvoir chinois pendant les manifestations pro-démocratie de 2019.
Il a en effet repris avec zèle la thèse de Pékin selon laquelle ces rassemblements gigantesques – les plus importants de l'histoire de Hong Kong – étaient un complot "terroriste" ourdi par des "forces antichinoises".
"Pékin a cherché à savoir quelle personnalité politique était prête à suivre son discours", explique Chien-yu Shih, précisant que les dirigeants chinois continuent de se méfier des fonctionnaires de Hong Kong.
Catholique éduqué chez les jésuites, John Lee a grandi dans le quartier populaire de Sham Shui Po. Promis à des études d'ingénieur, il y a renoncé pour intégrer la police. Il a par la suite raconté à un journal pro-Pékin avoir fait ce choix par vocation, après avoir été intimidé et battu par des voyous lorsqu'il était enfant.
Marié et père de deux fils, John Lee est discret à propos de sa famille. Il a notamment refusé de dire si elle possédait encore la nationalité britannique, à laquelle il a lui-même renoncé quand il est entré au gouvernement.
Il a promis de faire de la "sécurité nationale" une de ses priorités, augurant la poursuite de la répression de la dissidence entamée par sa prédécesseure Carrie Lam.
Attendu au tournant par les milieux d'affaires
Mais c'est sur le terrain de l'économie qu'il est attendu au tournant par les milieux d'affaires de la troisième place financière mondiale, qui s'est quasiment coupée du monde depuis le début de la pandémie.
"J'espère qu'il pensera à la compétitivité internationale de Hong Kong et qu'il ne perdra pas son temps à faire adopter des lois sans utilité pour l'économie de la ville", déclare à l'AFP Danny Lau, dirigeant d'une association de patrons de petites entreprises.
Mais pour Charles Mok, un ancien membre pro-démocratie du Conseil législatif désormais exilé, la désignation de John Lee prouve que la mise au pas de Hong Kong prévaut sur les questions économiques.
"Dans le passé, la Chine a pu faire des compromis en échange de bénéfices économiques", dit-il à l'AFP. "Mais désormais, Pékin semble souhaiter que les gens considèrent le monde comme un endroit rempli de menaces, et une loyauté sans faille au Parti comme la seule solution sûre".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
À Hong Kong, Carrie Lam traque toute forme de dissidence
Hong Kong : le militant indépendantiste Edward Leung libéré après 4 ans de détention
Hong Kong : la cheffe de l'exécutif, Carrie Lam, renonce à briguer un second mandat
Valeurs Actuelles
Karim Benzema porte plainte contre le militant identitaire Damien Rieu pour diffamation
C’est une autre affaire judiciaire pour Karim Benzema et Damien Rieu. Comme le relate Le Parisien ce jeudi 5 mai, l’attaquant du Real Madrid a porté plainte contre le militant identitaire – soutien d’Éric Zemmour durant la campagne présidentielle. Karim Benzema reproche en effet deux tweets à Damien Rieu, qui sont toujours en ligne à l’heure actuelle. Il le poursuit donc pour diffamation.
Des liens avec l’imam de Meaux ?
Le premier post date du 23 octobre 2020. Le militant du parti Reconquête ! n’avait pas hésité à publier sur Twitter une photo de Karim Benzema et de l’imam de Meaux, Nourdine Mamoune. Le domicile du religieux avait été perquisitionné trois jours après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Mais aucune poursuite n’avait été entreprise à la suite de cette fouille, rappelle Le Parisien. Damien Rieu avait donc rédigé un message en mentionnant l’ancien avant-centre lyonnais : « Intéressant de découvrir que Karim Benzema fréquente l’imam Nourdine Mamoune qui vient d’être perquisitionné. Vivement que la justice s’intéresse aussi au financement des mosquées de Bron », en référence à la ville d’origine du footballeur. C’est ensuite un mois plus tard, le 22 novembre 2020, que Damien Rieu avait dénoncé un autre geste de Karim Benzema sur Twitter. Sur une photo, le joueur était aperçu l’index en l’air, symbole de foi dans l’islam. Damien Rieu avait accompagné cette publication de trois autres clichés de djihadistes faisant l’exact même signe. « Je crois que Karim Benzema veut nous faire passer un message », avait alors commenté l’ancien membre du Rassemblement national.
« J’ai gagné tous mes procès »
Damien Rieu sera convoqué le 23 mai prochain au tribunal de Lyon, dans le Rhône, en vue d’une mise en examen. Le Parisien a d’ailleurs invité l’ancien porte-parole du site identitaire Fdesouche à commenter les faits. Pour lui, il s’agit d’une « procédure classique pour intimider ». Damien Rieu s’est montré confiant pour la suite. Sur Twitter, il a publié mardi 3 mai sa convocation judiciaire, commentant que Karim Benzema souhaite « (l)e faire taire » : « Dites-lui que j’ai gagné tous mes procès. »
Karim veut me faire taire… dites lui que j’ai gagné tous mes procès 🤗 pic.twitter.com/ZY2swZgoks
— Damien Rieu (@DamienRieu) May 3, 2022
BBC
In a worst-case eruption scenario, hot lava could engulf residential settlements at the foot of the park, while the cities could be covered in swirling clouds of volcanic ash
Steam billows from cracks in rocks stained a sickly yellow-green. Pools of cloudy water bubble like a pan on the boil. The sharp stench of sulphur laces the air.
This smouldering moonscape is Xiaoyoukeng, an impressive collection of steam vents in Yangmingshan National Park, an 11,000-hectare (42 sq-mile) expanse of hiking trails lying within Taipei's city limits.
Xiaoyoukeng is the best place to get up close to the park's geothermal activity – it is pitted with fumaroles (natural vents in the Earth's surface that allow gases to escape like steam from a kettle's spout) and hot springs, some just a metre (39in) or so from the paths.
For decades, most residents of the Taiwanese capital simply thought they were lucky to have such a striking national park on their doorstep. Geologists knew about the Datun (sometimes spelt Tatun) Volcano Group, a body of around 20 peaks, in the park, but they largely thought that the fumaroles and hot springs were simply remnants of its fiery past. With no historical records of an eruption, the accepted view was that the group was extinct and no longer posed a risk.
But in February 2017, the media reported on a recent paper by Lin Cheng-Horng, director of the Taiwan Volcano Observatory, that argued there was a magma chamber beneath Datun – the hallmark of an active volcano. Downtown Taipei, with its skyscrapers, bars and restaurants, is just 15km (9 miles) away. Five million people in Taipei and New Taipei cities are well within reach of the impacts of an eruption. In a worst-case eruption scenario, hot lava could engulf residential settlements at the foot of the park, while the cities could be covered in swirling clouds of volcanic ash.
Behind the scenes, Taiwan's government swung into action. First, it ordered scientists to find out as much as they could about the volcanoes and the risks. Then, in May 2018, it tasked the Central Weather Bureau (CWB), its meteorological and forecasting agency, to work with scientists, government agencies and officials to hammer out procedures for an early warning system. It was unveiled to the public little more than two years later, in September 2020.
If one of the 20 peaks in Datun Volcano Group erupted, Taipei could be covered in swirling clouds of volcanic ash (Credit: Sean Pavone/Alamy)
Most of what we know about the volcanoes in Yangmingshan can be credited to Lin, who has dedicated the past two decades of his life to studying them. The majority of the academic literature on Taiwan's volcanoes over the past decade features his name, and it was his 2016 paper proving the existence of the magma chamber that first made the government sit up and pay attention. "Everyone knows me as the man who studies volcanoes," he says, laughing.
My first view of Lin is of a smiling grandfatherly figure carrying a giant black golf umbrella. He cuts a sprightly figure in the rain at the gates of the Taiwan Volcano Observatory near Datun in Yangmingshan.
Lin was originally interested in earthquakes, but pivoted to volcanology about two decades ago, his interest piqued by emerging studies that showed maybe Datun wasn't extinct after all. Researchers had detected something odd about the gases being given off at the volcanoes' hot springs – they had too much helium-3, an isotope that originates from deep under the earth in the mantle. Scientists view helium an "excellent tracer of magmatic processes" and the presence of so much helium-3 pointed to volcanic activity.
You may also like:
In 2003, Lin led a small study placing seismometers all over the park, a standard approach to investigating the status of a volcano. He was surprised when they recorded a large number of seismic activities with a very peculiar trace. "I had not seen these kinds of waveforms before," he says. He sent them to fellow scientists in Japan, a country with well over 100 volcanoes of its own. "They told me that this was the signature of an active volcano," he says. The evidence pointing to volcanic activity was mounting, though it was still a fringe belief.
Tourists reach the peak of Cising Mountain in Yangmingshan National Park, a huge expanse of hiking trails lying within Taipei's city limits (Credit: Stockinasia/Alamy)
Sitting on the Pacific Ring of Fire, Taiwan experiences around 1,000 earthquakes a year that can be felt, and thousands more that can't. Lin exploited this intense seismicity to infer what was going on underground.
He focused on two particular waveforms produced by the tremors: primary (or P) and shear (or S) waves. These can be used to detect any areas of liquid (indicating a possible magma chamber) under the Earth's surface because liquids block S waves and slow down P waves. The method is the same one scientists used more than 100 years ago to show that the outer core of the Earth, about 2,900km (1,800 miles) down, is liquid.
I was pretty scared. How could that be true? We were told it's extinct ever since I was a child – Patrick Lu
Lin indeed noticed that the P waves on the seismometers over Datun were delayed compared with those detected on seismometers elsewhere in the park, and that the S waves didn't arrive at all, but showed up on the other seismometers. His calculations revealed the existence of a magma chamber below the volcano group and a hydrothermal reservoir (composed of water and steam) above it.
"This was the key evidence that this is an active volcano," he says. "As a researcher I was excited that I had proof, but on the other hand I worried that someday we could have a disaster."
For the public living near Datun, though, the headlines were shocking. Patrick Lu, a father of two who lives in Tianmu, a residential district close to the volcanoes, remembers how he felt when he first heard the news. "I was pretty scared," he recalls. "How could that be true? We were told it's extinct ever since I was a child."
Volcanologist Lin Cheng-Horng has dedicated the past two decades of his life to studying the volcanoes in Xiaoyoukeng (Credit: Dinah Gardner)
Alarmed by the findings, the government asked Lin and his team to gather more information about the magma chamber so they could understand the signs and risks of eruption, essential for the ground work needed to construct an emergency warning system. The more they understood about the magma chamber, the easier it would be to know when and where an eruption would take place. "The problem was we didn't know how deep or how big the magma chamber was; we didn't know the detailed geometry," says Lin.
They deployed 146 broadband seismic stations over northern Taiwan to record the maximum number of earthquakes from all different directions including local tremors to what are called tele events – quakes from as far away as Japan and Hawaii.
"We needed thousands and thousands of quake events to collect data in great detail and we needed them from all different angles to build up a full picture," explains Lin. Within a couple of years, though, they had enough information. It was bad news: the chamber was both shallower and bigger than they had thought. It was roughly cylindrical in shape, the top a depth of 8km (5 miles), the diameter around 12km (7.5 miles), and about 12km (7.5 miles) tall.
The magma movement is quite slow: it won't happen in the space of a day, it could take a week or even a month – Lin Cheng-Horng
In addition to seismic data, Lin and his team also began listening for phreatic activity, an early warning sign of magmatic activity. Constant heat from the magma chamber causes gases underground to move upwards through conduits in the rock until they break through the surface explosively. In large phreatic eruptions, rocks, volcanic ash and other debris are also ejected.
Using infrasound sensors, the team picked up what Lin describes as a "conversation" between two fumaroles about 7km (4.3 miles) apart. You can listen to a 100-times speeded-up segment here. Lin says the sound is "a bit like a jet going overhead", at times high pitched, at others low pitched. This conversation was interpreted as more evidence that the volcanoes may erupt phreatically.
By 2018, the government was concerned enough about Lin's findings to order its Central Weather Bureau (CWB) to set up an early warning system. The Taiwan Volcano Observatory, headed by Lin, was tasked with designing and establishing a system to monitor in real-time evidence which would indicate a coming eruption. Meanwhile, the CWB would set up a mechanism for them to coordinate with government agencies, city officials and scholars to make decisions – such as possible evacuations – based on the data.
Monitoring equipment in Xiaoyoukeng features a GPS sensor (green dome), underground seismometer (marked by two silver drums on the left) and tiltmeter (Credit: Dinah Gardner)
The observatory set up dense array of around 40 stations called the Yangmingshan Seismic Network that feeds constant data back to the observatory. If the magma started ascending, it would trigger multiple local tremors that would easily be picked up by the array, says Lin. A sudden increase in the number would immediately sound the alert.
Two other key sources of data are geodesic (any changes to the curve of the Earth's surface) and the chemical composition of fluids and gases emitted from vents. Lin's team have installed more than 10 GPS stations near the most likely eruption sites at Dayoukeng, Xiaoyoukeng and Huangzuishan (the most seismically active locations) and apparatus at hot springs and fumaroles to constantly measure the concentrations and densities of marker compounds and isotopes, such as carbon dioxide and helium.
From a global perspective, the monitoring system is fairly standard. "[S]cientists are typically looking for increases in a volcano's seismicity, deformation, and or gas emissions" to predict eruptions, says Elizabeth Cottrell, a research geologist from the Smithsonian Institution in the US.
While Lin's team was setting up the equipment on the slopes of Yangmingshan, the CWB began creating the logistics of the early warning system. Pu Hsin-Chieh, a researcher at the CWB's Seismological Center and Lin's former graduate student, was part of that team. He remembers the stress he and his colleagues at the bureau felt at the time because of the newly understood danger of a volcanic eruption in Taiwan. "There were no modern records of volcanic eruption in the Datun Volcano Group, so it was difficult to design a proper early warning system," he says.
The sense of urgency spread to the local government. But when Taipei staged the city's first ever volcano drill in early 2018, weeks before Pu and his team got the orders to start work on the early warning system, they forgot to give the public a heads up. The city's fire department sent an SMS alert to residents living near the volcanoes asking them to evacuate their homes. The fact it was a test drill was only mentioned at the end of the message. A news report at the time described the panic, with one person posting online that they had been "scared to death".
A hot spring with a temperature of around 100C erupts from a fumerole on Dayoukeng volcano (Credit: Taiwan Volcano Observatory)
Under the early warning system, regular meetings are held by a "task force" of different partners. If they think the data show signs of volcanic activities, a chain of meetings is initiated. First, the task force would consult with an expert committee of scholars. If the evidence of an eruption is still mounting, officials from the central, Taipei City and New Taipei City governments would get involved.
Text messages would keep the public informed, as in the 2018 mock drill. Taiwanese are used to receiving these "presidential alerts" for commonplace threats here, such as earthquakes and typhoons. A colour-coded alert has also been designed, with level 1 (green) for "everything is normal"; level 2 (yellow) alerting for possible signs of a coming eruption; and level 3 (red), warning an eruption has happened or is imminent. So far, says Pu, the level has never been raised above green.
It's all laid out in a flow chart that Pu shows me. When I ask him how long all these meetings would take in the event of aberrant data, he laughs self-consciously. "I think it could be very fast, but I don't know, it's never happened before."
Any early warning system, however, is only effective if the precursors being measured are detected well in advance of any disaster. Lin is confident that in the case of Datun, the TVO will be able to predict any volcanic activity with days, even weeks to spare. "The magma movement is quite slow: it won't happen in the space of a day, it could take a week or even a month," he says.
Volcanoes are very complex systems, no matter how much we monitor them, they can still give us significant surprises – Kostas Konstantinou
But some other scientists urge caution. Cottrell says that it's not always possible to know when a volcano will erupt. "The elapsed time between precursor activity and an eruption climax is highly variable," she says. "Scientists have documented precursor events that occurred from minutes to years in advance of eruptions."
Kostas Konstantinou, a volcanologist at Taiwan's National Central University who took part in the early work placing seismometers over Datun with Lin, agrees it is not possible to say with certainty that Datun would give a clear signal well ahead of time. "Nature does not play by your rules, it plays by its own rules," he cautions. "Volcanoes are very complex systems, no matter how much we monitor them, they can still give us significant surprises."
However, Caroline Whitehill, a structural geologist who previously studied risk zones near volcanoes at the University of Caldas in Colombia, is more optimistic about predictions on volcanic eruptions. "The tenor around making statements about predictions is pretty conservative," she says. "Informally, I think we can predict eruptions of monitored volcanoes weeks or months before eruption in most cases."
It's not well understood why some volcanoes give off warning signals while others don't, but what is certain is that if Datun is the kind to show early precursors then the observatory's system is about as good as you can get.
Five million people in Taipei and New Taipei cities would be well within reach of the impacts of an eruption from Datun Tatun Volcano Group (Credit: Marko Reimann/Alamy)
Lin says he doesn't believe it is likely that Datun will erupt in his lifetime. He puts the chance of a magmatic event in the next few decades at about 1%, although he warns that a phreatic eruption is much more likely, at 10-20%. While phreatic eruptions do not capture the imagination as much as magma events with their cascades of glowing lava, they can still be deadly. In 2014, a volcano in Japan called Ontake erupted phreatically killing more than 60 people hiking nearby.
Konstantinou describes the hydrothermal system in Yangmingshan as like a covered pot of water on the boil. A quake or landslide could depressure the system and cause a phreatic eruption, with rocks sent flying out like bullets, he says. "The danger is very real. It can happen any time."
In a paper he co-authored in 2018, Konstantinou calculated that hiking trails and roads at Xiaoyoukeng were within the possible range of rocks that would be expelled in a phreatic eruption. "If it happens on a Sunday, when all the people are out and it's a nice day, taking photos of the fumarole, the casualties are going to be many," he warns.
Phreatic eruptions are notoriously difficult to predict, but Lin says the monitoring using tiltmeters, which measure small changes in vertical levels, and other instruments could still help. "We still have a great chance at detecting anomalies if we focus on a variety of data such as those from tiltmeters, geochemical observations and infrasonic signals."
"Theoretically, we have a chance," says Pu. "In the real case, we don't know."
--
Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.
New York Times - World
Elon Musk Left a South Africa That Was Rife With Misinformation and White Privilege
The apartheid era created all-white enclaves littered with anti-Black government propaganda and sheltered from the atrocities of apartheid.
Elon Musk, in a photo from the 1985 Bryanston High School yearbook.Credit...Bryanston High School Yearbook
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By John Eligon and Lynsey Chutel
John Eligon and Lynsey Chutel interviewed 13 acquaintances or family members of Elon Musk over the course of five days, reporting from Johannesburg and Pretoria.
Elon Musk’s impending takeover of Twitter has many people probing his public statements and his past for clues about how he will shape one of the world’s most influential public platforms.
But Mr. Musk, best known for owning the companies Tesla and SpaceX, has not talked much in public about a significant swath of his past: How growing up as a white person under the racist apartheid system in South Africa may have shaped him.
“It’s telling — white kids were insulated from the harsh reality of it,” said Terence Beney, who is white and graduated with Mr. Musk from Pretoria Boys High School in 1988.
Interviews with relatives and former classmates reveal an upbringing in elite, segregated white communities that were littered with anti-Black government propaganda, and detached from the atrocities that white political leaders inflicted on the Black majority.
Mr. Musk, 50, grew up in the economic hub of Johannesburg, the executive capital of Pretoria and the coastal city of Durban. His suburban communities were largely shrouded in misinformation. Newspapers sometimes arrived on doorsteps with whole sections blacked out, and nightly news bulletins ended with the national anthem and an image of the national flag flapping as the names of white young men who were killed fighting for the government scrolled on the screen.
“We were really clueless as white South African teenagers. Really clueless,” said Melanie Cheary, a classmate of Mr. Musk’s during the two years he spent at Bryanston High School in the northern suburbs of Johannesburg, where Black people were rarely seen other than in service of white families living in palatial homes.
Mr. Musk left South Africa shortly after graduation at 17 to go to college in Canada, barely ever looking back. He did not respond to emails requesting comment about his childhood.
Mr. Musk has heralded his purchase of Twitter as a victory for free speech, having criticized the platform for removing posts and banning users. It is unclear what role his childhood — coming up in a time and place in which there was hardly a free exchange of ideas and where government misinformation was used to demonize Black South Africans — may have played in that decision.
Classmates at two high schools he attended described him as a loner with no close friends. None offered recollections of things he said or did that revealed his views on the politics of the time. But Black schoolmates recall that he spent time with Black friends.
Mr. Musk’s father, Errol Musk, said in an interview with The New York Times that Elon, his brother and sister were aware from a young age that there was something wrong with the apartheid system. Errol, who was elected to the Pretoria City Council in 1972, said they would ask him about the laws prohibiting Black people from patronizing restaurants, movie theaters and beaches. They had to make calculations when they were going out with nonwhite friends about what they could safely do, he said.
From Opinion: Elon Musk’s Twitter
Commentary by Times Opinion writers and columnists on the billionaire's $44 billion deal to buy Twitter.
“As far as being sheltered from it, that’s nonsense. They were confronted by it every day,” recalled Errol, who said he belonged to the anti-apartheid Progressive Party. He added, “They didn’t like it.”
Still, Errol offered a description of their lives that underscored how removed they were from the country’s violent reality. They got along well with Black people, he said, pointing to his children’s good relationship with their domestic staff, and he described life in South Africa during apartheid as being mostly better and safer than it is now.
According to a biography of Mr. Musk, written by Ashlee Vance, Mr. Musk said he did not want to partake in South Africa’s mandatory military service because it would have forced him to participate in the apartheid regime — and that may have contributed to his decision to leave South Africa shortly after high school graduation.
The apartheid system created a distinction among white people, specifically between those who spoke Afrikaans and those who spoke English, like Mr. Musk’s family. While political power lay with the Afrikaners — the perfecters of apartheid who descended from Dutch, German and French settlers — English-speaking white South Africans enjoyed wealth that felt to some like a birthright, Ms. Cheary said.
“We were the white, English-speaking elite of the world,” she said. “It was literally our kingdom.”
Pretoria Boys had a socially progressive undercurrent. The school’s headmaster had participated in freedom struggle activities; some students would travel to anti-apartheid gatherings.
“I’m pretty confident in saying that at a place like Pretoria Boys High, you were exposed to progressive ideas, even if you didn’t adopt them,” said Mr. Beney, 51, who does policy work for public health and social welfare organizations.
Yet none of them experienced the beatings and gunshots of state security forces like the Black children who were fighting for basic rights in township schools. And many students bought into government propaganda, Mr. Beney said.
He recalled a debate in one of his classes at Pretoria Boys in the mid-1980s over the government’s requirement that they serve in the military, squashing efforts by Black South Africans to defeat an oppressive regime.
A slight few said they would refuse to kill on behalf of an unjust political system. But others said that while apartheid had its injustices, the country was in an all-out war. Some insisted that the fight was to protect against communists. Others justified the battle by arguing that Black people were susceptible to evil ideas.
Another common trope among students back then, Mr. Beney said, was that Black people could not be trusted with the right to vote because they had no tradition of democracy.
The apartheid system had forced the Black majority to live in certain areas. The way that was taught in school was that the country was made up of many tribes, with some opting for independence in their own homelands, according to Stanley Netshituka, who became the first Black student at Pretoria Boys in 1981.
Mr. Netshituka said he had some friends from liberal families who understood how bad things were for Black South Africans. But they were the exception, he said.
“I would say the majority were blissfully ignorant and happy to be blissfully ignorant,” said Mr. Netshituka, 54, who was allowed to attend the school because his father was a diplomat for Venda, one of the ethnic homelands in South Africa that was considered a semi-independent nation at the time.
In the same breath, classmates would call Black freedom fighters terrorists but tell him that, “Not all Black people are necessarily bad because I can see you’re not so bad,” he recalled.
Mr. Musk became friends with a cousin of Mr. Netshituka’s, Asher Mashudu, according to Mr. Mashudu’s brother, Nyadzani Ranwashe. One time at lunch, a white student used an anti-Black slur, and Mr. Musk chided the student, but then got bullied for doing so, Mr. Ranwashe said.
How Elon Musk Bought Twitter
A blockbuster deal. Elon Musk, the world’s wealthiest man, capped what seemed an improbable attempt by the famously mercurial billionaire to buy Twitter for roughly $44 billion. Here’s how the deal unfolded:
The initial offer. Mr. Musk made an unsolicited bid worth more than $40 billion for the influential social network, saying that he wanted to make Twitter a private company and that he wanted people to be able to speak more freely on the service.
The response. Twitter’s board countered Mr. Musk’s offer with a defense mechanism known as a “poison pill.” This well-worn corporate tactic makes a company less palatable to a potential acquirer by making it more expensive for them to buy shares above a certain threshold.
Securing financing. Though his original offer had scant details and was received skeptically by Wall Street, Mr. Musk has been moving swiftly to secure commitments worth $46.5 billion to finance his bid, putting pressure on Twitter’s board to take his advances seriously.
Striking a deal. With the financing in place, Twitter’s board met with Mr. Musk to discuss his offer. The two sides soon reached a deal, with the social media company agreeing to sell itself for $54.20 a share.
What’s next? Shareholders will vote on the offer, which will also be reviewed by regulators. The deal is expected to take three to six months to close. In the meantime, scrutiny is likely to be intense and several questions remain about Mr. Musk’s plans for the company.
Mr. Mashudu was killed in a car accident in 1987, and Mr. Ranwashe said he remembered Mr. Musk being one of only a handful of white people who attended the funeral in the family’s rural village.
“It was unheard of during that time,” he said.
Errol Musk, who worked as an engineer, said that his family did not buy into the negative propaganda about freedom fighters, some of whom had resorted to violent sabotage to combat a regime that stripped them of political rights and freedoms like choosing where to live.
“But, I mean, we were concerned about them putting off a bomb next to our house, for example,” he said.
Errol Musk, who has been estranged from Elon, said he believed that apartheid had taught his son not to discriminate. But Elon’s electric car company, Tesla, has faced serious accusations of racism. The state of California is investigating accusations that the company allowed racial discrimination against Black employees to flourish in its factory in the San Francisco area. Tesla was also ordered to pay $15 million to a Black employee after a jury found last year that the company had failed to address the racism he faced at work.
Elon Musk has largely recalled his life in South Africa as traumatic and unfulfilling. Born in Pretoria, about 45 minutes north of Johannesburg, his parents divorced before he was 10. He moved to Durban on the country’s south coast with his mother, but then returned to live with his father in Pretoria. They had a tense relationship, Mr. Musk has said.
At Bryanston High, where Mr. Musk completed the first two years of the five-year South African high school curriculum, he recalled being bullied heavily.
If Bryanston High was said to be traumatic for him, Mr. Musk found more stability at Pretoria Boys, a sprawling campus fit for a Harry Potter set, with a forest of evergreens, a pond and English-revival buildings.
Some students lived on campus, while others, like Mr. Musk, commuted from home and were known as “day boys.”
The specter of apartheid was imbued in the culture. Like many other schools of that era, there was a cadet program that groomed the boys for military service. They would wear brown uniforms and do marching drills. There was a Scottish pipe band.
Mr. Musk’s current views on free speech seem to reflect the philosophies students were exposed to at Pretoria Boys, said Mr. Beney, the classmate — like that of the English philosopher John Stuart Mill, a champion of unchecked expression.
“I think his ideas about free speech are very classic liberal and not nuanced,” Mr. Beney said of Mr. Musk.
Some who knew Mr. Musk from his young days in South Africa said people should not discount the evolution he could have gone through once he left apartheid and South Africa behind. Andrew Panzera, who was in German class with Mr. Musk at Bryanston High, recalled his own transformation.
As a white student coming up in the placid Johannesburg suburbs, he never saw the suffering of his Black counterparts. That changed, though, when he did his government-mandated military service.
“People, at some point, realize that they’ve been fed a whole lot of crap,” he said. “At some point you go, ‘Jeepers, we really were indoctrinated to a large extent.’”
Kitty Bennett contributed research.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Covid-19 : la France va jeter 3,6 millions de doses de vaccin
D’ici à la fin du mois de mai, la France devrait jeter quelque 3,6 millions de doses du vaccin réalisé par AstraZeneca. Ces dernières arrivent en effet à péremption, comme près de 240 millions de doses stockées par les pays riches, partout dans le monde. En France, déjà, 218 000 doses d’AstraZeneca avaient été détruites en mars, selon les données de la Direction générale de la santé (DGS). Un problème de riches, pour des pays où près de 90% de la population est déjà vaccinée.
Aurait-il fallu expédier ces doses dans des pays dans le besoin, accusant une couverture vaccinale très basse ? En réalité, nuance Le Parisien, les pays africains ne sont plus réellement en manque de doses. « Est-ce que des vaccins sont disponibles ? Oui, et en quantité ! La donne a changé », explique au Parisien Yap Boum, représentant en Afrique de Médecins sans frontières (MSF). « Chaque Africain a un épidémiologiste dans sa poche. Il voit qu’il y a beaucoup moins de cas, beaucoup moins de décès… Et cela ne l’incite pas se faire vacciner ».
Un phénomène qui risque de s’amplifier
Depuis le début de la pandémie, 9,3 millions de doses de vaccins proches d’être périmées ont été distribuées via le système Covax. Mais le dispositif a mis du temps à se mettre en place, et ne s’est réellement montré efficace qu’après le ralentissement de la demande. Désormais, « compte tenu de la baisse de la demande et du manque de volonté de se faire vacciner dans les pays en développement, il est difficile (…) de trouver des pays bénéficiaires pour les doses excédentaires ». Ainsi, parmi les 3,6 millions de doses qui vont être jetées en France, un premier lot de 2,3 millions était destiné à Covax mais n’a pas trouvé preneur. Le reste – 1,3 million de doses – devait être alloué à un autre pays dans le cadre d’un don bilatéral. Finalement, ce dernier s’est désisté.
Et le phénomène risque de s’amplifier. La France, souligne Le Parisien, a reçu 11 millions de doses au mois de mars, et 13 millions en avril. Sur la même période, seuls deux millions de Français se sont fait injecter le vaccin.
France24 - World
How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
Issued on: 06/05/2022 - 17:52
Sébastian SEIBT
Russian soldiers occupying Mariupol unveiled a strange statue in the embattled Ukrainian city on Thursday. The statue, of a Ukrainian peasant woman holding a Soviet flag, is of “Babushka Z” – who appeared in a video recorded by Ukrainian soldiers and has now become the unlikely latest icon of Russian propaganda.
In recent weeks, the elderly Ukrainian woman – whose image is a throwback to a stereotypical peasant woman of the Soviet era – has become the new face of Kremlin propaganda as well as a star among pro-war Russians. Giant placards depict her waving a Soviet flag in Moscow while postcards of her with the same banner are being sold all over Russia.
No one calls her by her real name in Russia, she has simply become “Babushka Z’” or “Babushka (“grandmother” in Russian) of victory”. The “Z” symbol is used by Russian forces taking part in the invasion of Ukraine, often painted on armoured vehicles.
In early April, she was the subject of several reports on Russian television. According to the English-language Moscow Times, a Russian artist has made wooden sculptures of her. In Mariupol, the occupying Russian forces unveiled the “Babushka Z” statue on May 5 in the presence of Sergei Kiriyenko, Russian President Vladimir Putin’s deputy chief of staff.
According to Joanna Szostek, an expert in Russian media and political communication at the University of Glasgow, the Babushka story “fits the Russian propaganda narrative perfectly”.
‘Babushka’ believes she is welcoming ‘Russian liberators’
Babushka Z first appeared in a strange video recorded in early April by Ukrainian soldiers. The video shows the soldiers approaching a small farm in the Donbas region and an old woman proudly holding the Soviet flag at arm's length.
Surprised but not dismayed, the Ukrainians give her some food and take the flag from her. She first accepts but then gives it back to them when she understands she is not dealing with the “Russian soldiers who have come to liberate her” but with Ukrainians who, in a supreme insult, are trampling on the flag.
Since then a second video has been posted on the Telegram app that identifies the woman as Anya and says she lives near Dvorichna, 5 kilometres from the front line.
The initial video “illustrates the clash of memories that has been weaponised by Putin”, said Jaroslava Barbieri, an expert on Russian relations with former Soviet bloc nations at Birmingham University.
“On the one hand you see this old woman who regrets the collapse of the Soviet Union and still looks at Russians as liberators. Then you have the opposite view of the Ukrainian soldiers, shocked to see that some Ukrainians could see it this way," Barbieri observed.
“It's an ideal story for the Kremlin because it has emerged on the grassroots and is a rare example of popular support that fits with Putin's narrative,” said Professor Stephen Hutchings, a Russian media expert at Manchester University.
Babushka Z lends credence to Putin's outlandish claims that the Russian soldiers have come to “liberate” Ukraine from fascism.
A new icon of ‘Mother Russia’?
It is also a godsend for the Russian media.
“There are a couple of reasons that this particular story and image has been so widely reproduced in Russian state media,” said Dr. Precious Chatterje-Doody, an expert in political communication and international relations at the UK’s Open University.
“First, Russian TV is now almost wall-to-wall ‘special operation’ coverage. Human interest stories help to make this more engaging. Second, it’s a valuable example for the Kremlin of a positive reception. Most Ukrainians (even in Russian-speaking regions) have not welcomed Russian soldiers but actively resisted them, and state media is promoting this image to try and hide that fact,” she added.
Babushka Z offers another benefit for the Kremlin, Szostek said: “it’s a more rare example of down-top propaganda as opposed to top-down.”
The video, which has been authenticated by Ukrainian media, is not a creation of the Russian authorities that was then promoted on social networks by Russian trolls on the Internet.
“From the beginning the propaganda machine in Moscow has tried to give a bottom-up twist of their messaging, and this is just perfect for them,” Hutchings said.
What more could one ask for? The Soviet flag is the icing on this propaganda cake. According to Hutchings, it is also important “because of the iconography of the Soviet flag and the old lady which resonate for every Russian who is familiar with the WWII postcard of ‘Mother Russia’”.
Barbieri agreed that the nostalgic Babushka Z imagery must be extremely pleasing to those at the Kremlin.
“It's the glorification of an older generation to call the newer generation to repeat the success of the past. Putin is very much into glorifying the Soviet past because it lets him hide that he has no perspectives to offer for the Russian people,” Barbieri said.
“The fact that it is a Ukrainian woman that incarnates ‘Mother Russia’ shows that it is one people despite being two countries. It resonates with the new narrative of de-ukrainisation instead of denazification of Ukraine,” Hutchings said.
“The glorification of a humble woman speaks to the living condition of Russia’s common people that the Kremlin says it represents. It gives the people a sense of meaning while it lets the government hide the kleptocracy,” Barbieri said.
Babushka Z also comes at the best possible time for Russia. On May 9, the country will hold its annual parade celebrating the Soviet victory over the Nazi regime during World War II – a day filled with pageantry and wartime symbolism. “I would be very surprised if this video is not used during the May 9 celebrations,” Hutchings said.
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Focus
In Ukraine, volunteers step up in Mykolaiv
Perspective
Ukraine's refugee crisis: concerns grow about human trafficking
AS IT HAPPENED
UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres
BBC
Raimi's vision for the film was truly focused on the human drama of a young man being torn between two worlds rather than superhuman ass-kickings or franchise course-setting
"With great power, there must also come great responsibility." Through all of Spider-Man’s variations and different authors and artists, those final words from Amazing Fantasy #15 – the 1962 comic book that first introduced the spectacular superhero – remain the focal point of the story of Peter Parker, the teenage boy bitten by a radioactive spider that grants him arachnid-like powers – and Parker's struggle to live up to that adage has remained the same throughout the decades since. More like this: – The greatest Marvel movie ever made? – The science behind the multiverse – Why we no longer need superheroes
When it comes to Spider-Man's multiple big-screen iterations, though, the films that have perhaps best embodied this timeless quest are Sam Raimi's early Noughties Spider-Man series – with Tobey Maguire as the eponymous web-slinger – a trilogy as swooningly romantic and tragic as it is high-flying and colourful. Twenty years ago this week, the first of the films opened in US cinemas, and it was both instrumental to – and really, completely unlike – the superhero films that followed it.
Raimi's Spider-Man was really invested in the human drama of the clash between Peter Parker's two identities (Credit: Alamy)
On the one hand, Spider-Man's huge box-office success was a revitalizing shot in the arm (or bite on the hand) for the entire comic-book movie genre. Yet it also now feels somewhat quaint in the face of the all-consuming industry that has flourished in its wake, where every Marvel or DC film is but a cog in a giant machine requiring viewers to buy into multiple franchises that are constantly crossing over.
Before the film's release in 2002, there were already other successful superhero series in motion, such as the X-Men and Blade series, but as James Hunt of the Cinematic Universe podcast notes, it was Raimi's Spider-Man films that created the rough shape of what comic-book movies are now, for all the good and bad that entails. What set it apart right away was the "light (if heightened) tone", Hunt says, one that "tracks through to the likes of Iron Man, Captain America and Thor. While Raimi was making upbeat family movies, other companies were off making dour superhero action so that they could avoid accusations of campness."
A true comic-book movie
Where these other franchises sought to "modernise" superheroes and make them cooler, (but were more in step with a "1990s action movie tradition with a heavy dose of post-Matrix influence" as Hunt says) Raimi instead leant into the classic cadence of the original 1960s "Silver Age" comics of Stan Lee and Steve Ditko and embraced their dorkiness as well as their pathos. With their forever youthful characters and continued use of the same iconography, superhero comic books are basically timeless by design, and Raimi's films themselves sought this sense of timelessness, of being able to leap (or web swing) into a story that doesn't age.
Despite making his name with the extreme gore of The Evil Dead franchise, Raimi's take on Spider-Man had a classic feel. It was that of someone who had grown up reading classic Marvel Comics, and whose love for the source material extends outwards into every element of the film, from the colourful Spidey costume ripped straight from 4-colour print pages, to the old-fashioned feeling of its central romance between Spider-Man/Peter Parker and his classmate Mary Jane Watson. It truly has the feel of a comic book, in a way that superhero movies haven't since.
Why Raimi's film also holds up so well is that amongst all the superhero spectacle, it remains decidedly humanist: Parker's Uncle Ben and Aunt May (played by Cliff Robertson and Rosemary Harris) leave as much impact with their parental wisdom as Willem Dafoe does with his theatrics as the villainous Green Goblin. It's all told with an unabashed earnestness that, as Hunt points out, gave it more in common with Richard Donner's 1978 Superman film, starring Christopher Reeve, than its edgier contemporaries – a parallel that was also apparent in the film's brightly coloured romanticism and the title hero's bespectacled, mild-mannered alter ego with red and blue spandex under his shirt. There's perhaps something of Tim Burton's Batman movies, too. in its pulpiness and flirtations with the macabre – as well as the recruitment of composer and one-time frontman of New Wave band Oingo Boingo, Danny Elfman, for the operatic touch of his incredible score.
At a time when too many comic-book adaptations choose to deploy a defensively ironic tone, complete with lots of self-conscious quipping, that sincerity feels particularly refreshing – and it's a quality that was thrown into sharper relief by the recent, soullessly meta Spider-Man: No Way Home, which brought together three different live-action iterations of the friendly neighbourhood wall-crawler, with the latest Spidey Tom Holland joined by Maguire and Andrew Garfield. By contrast, Raimi himself notes in a recent Variety interview looking back on his trilogy: "I wanted to make sure we weren't making an 'in on the joke with the audience' presentation… I never wanted to have that separation for me and the material, or assume that the audience had it."
The upside-down kiss between Maguire and Kirsten Dunst's Mary Jane is both iconic and embodies the film's old-school romanticism (Credit: Alamy)
Spider-Man also benefitted from Raimi's distinct visual style in capturing that earnestness: it embodied a nostalgia for the comic books, which the MCU movies have tried and failed to emulate, having so often submerged the quirks of their directors in CGI and an interchangeable house style. It is uniquely goofy in its aesthetic and use of techniques like montage and superimposition: Peter Parker's initial creation of the Spider-Man costume plays out through a shifting collage of images, the silver screen's answer to the visual language of comic books. Indeed, there is a sense that Raimi, more than most directors, has an innate understanding of the comic-book mythos: you can practically see the yellow boxes surrounding the narration by Peter Parker that bookends the film.
It is interesting that Raimi has himself now joined the MCU as director of Doctor Strange In The Multiverse of Madness, released this week. What's gratifying is that, as critics have suggested, his directorial instincts are still as striking, even in a franchise known for its oppressive visual sensibilities that typically nullify even the strongest cinematic voices. Though the film is still beginning from that familiar MCU template, Raimi manages to bring to the franchise the gleefully goofy visual flourishes he brought to Spider-Man, as well as his talent for horror comedy.
For Raimi, the Spider-Man gig was the culmination of a period in which he had begun to apply his B-movie horror training to a wealth of different genre films, from postmodern western The Quick and the Dead (1995) to neo-noir A Simple Plan (1998). Before his hiring, Spider-Man had been a project stranded in production hell, as it changed hands between directors including Tobe Hooper, James Cameron (who came up with Peter's gross organic webs), even Harry Potter's Chris Columbus at one point.
A different kind of superhero
If Raimi was a maverick choice for a project like Spider-Man, then his casting was equally so: against expectations, he picked Maguire to be the lead, having been impressed by his performance in The Cider House Rules, and enamoured by his gentle demeanour on sceeen, that was in opposition to the macho-ness of his superhero contemporaries. Maguire's casting is emblematic of where screenwriter David Koepp and Raimi's vision for the film was truly focused – on the human drama of a young man being torn between two worlds rather than superhuman ass-kickings or franchise course-setting. It's all about the essence of Spider-Man as a character, in Peter's struggle with his two personas; as Raimi has said, his film was about "investing wholly into [Parker's] heart and matters of his soul". The human side of the character is made to matter perhaps even more than the superhero fantasy, Peter's flaws being the basis of his appeal: his failures are relatable, while his constant work to be a better person in his late uncle's memory is inspiring.
The upside-down kiss between Tobey Maguire and Kirsten Dunst is both iconic and embodies the film's old-school romanticism
Meanwhile the tension of Peter's dual lives is evident even in the costume design, with the eye lenses of Spider-Man’s outfit designed to resemble a mirror. They make for one of the film's most striking shots, where he is seemingly forced to choose between saving Mary Jane or a cable car full of children, the person he loves or the citizens he has sworn to protect – with each of the imperilled parties reflected in a different eye (this being Spider-Man, he of course decides to save both, against all odds). It's one of many instances of "the struggle of a dual identity rendered in thrilling visual metaphor" as Daniel Dockery, senior writer at entertainment website Crunchyroll, puts it. Peter Parker's duality is then itself mirrored in Dafoe's performance as Norman Osborn, the wealthy Manhattanite who transforms into the Green Goblin, like a modern-day Gollum – but where the key transformative special effect is not CGI but the elasticity of Dafoe's face. His is an incredibly physical performance, all big theatrical expressions and movements, where Maguire instead retreats inward.
Another thing at the core of the film's success is its heart-rending romance. Though people might first associate the character with high-flying action, there is a particular attachment to affairs of the heart in the Spider-Man mythos – Peter Parker and Mary Jane might be one of comic books' most beloved couples. And while the Andrew Garfield and Tom Holland Spidey eras are also full of longing, the romance feels strongest in the presentation of the Raimi/Maguire films.
Willem Dafoe is incredibly expressive as the villain, with the elasticity of his face helping to enact his transformation into the Green Goblin (Credit: Alamy)
Whole articles could be dedicated to the MTV Award-winning upside-down kiss between Maguire and Kirsten Dunst's Mary Jane, but in short, it's both iconic and embodies the film's old-school romanticism: it's notable too that Parker's narration is as much focused on Mary Jane as the life he leads as Spider-Man. In Raimi's conception, this Mary Jane (stepping into the shoes of canonical first girlfriend Gwen Stacy, whom Dunst initially thought she was being cast for), is a simpler, more down-to-earth take on her character in the comic books: the archetypal girl next door, but also someone with insecurities, familial struggles and financial problems of her own unfolding on screen.
Mary Jane is also something like the Lois Lane to Spider-Man's Superman – someone who as the result of constantly being in harm's way, begins a romantic relationship with the mysterious symbol before the man himself, again furthering the estrangement Peter feels between these two parts of his life. That tension between his two selves, the timid geek and the Amazing Spider-Man, the lovelorn teenager and action hero, his growing pains and that oft-mentioned responsibility, all lead into one of the most impressively miserable blockbuster endings of its time – one where even when the hero saves the day, he loses still. For while Mary Jane declares her love for Parker, he feels forced to reject her in order to keep her safe from his perilous double-life, that she still doesn't know about. It's an ending that is quintessential Spider-Man, and also rounds off the film in a way that allows it, crucially, to stand on its own – something that feels particularly rare when nowadays seemingly every superhero flick requires homework, and has to have end-credit cameos from characters trailing other movies to come.
A heady mix of genres
Above all, it's Raimi's deft handling of various genres and tones that makes the film such a rich tapestry. Empire's associate editor Amon Warmann agrees: "my favourite superhero movies are often the ones which have an excellent tonal balance, and Spider-Man achieves that masterfully," he says. "There’s a lot of funny humour and purely entertaining heroics, but when the film gets serious, those moments hit hard too."
Indeed, there are so many disparate elements to Spider-Man that shouldn't make sense when blended together, but somehow work perfectly: Raimi's aforementioned horror roots revealing themselves following Peter's fateful radioactive spider-bite feels like a huge contrast to the absurd comedy of the appearance of wrestler "Macho Man" Randy Savage as "Bonesaw McGraw" in the formative cage-match that solidifies Spider-Man's identity. As Hunt says: "Raimi was the one director who really understood that Spider-Man is simultaneously a romance, a comedy, a horror, a sci-fi and an action franchise, and he shot it like it was all of those things with a coherence we've not seen since".
Raimi has now entered the MCU with this week's Dr Strange in the Multiverse of Madness – and managed to retain some of his directorial style (Credit: Alamy)
It's all tied together with that heightened visual style that the trilogy became known for. Though the VFX shows its 20-year-age a little, it hardly matters when the stylisation still feels so lively and striking, the camera swooping along with the wall crawler as he swings through the city, movements that cinematographer Bill Pope would perfect in Spider-Man 2. Even with this use of digital effects and animation, there is also a heartening dedication to making the action feel as authentic as possible – Willem Dafoe did many of his own stunts and insisted on being the one in the costume so as to best capture Green Goblin's body language. Even the moment when Peter miraculously catches food falling through the air on a cafeteria tray was done for real. In Raimi's hands, the most menial sequences feel more meticulously choreographed and ultimately more lively than the detachable, washed-out set pieces that accompany much MCU fare. Spider-Man's final showdown with the Green Goblin also feels a lot more personal, even brutal, than we are now used to from superhero films: Warmann notes how Elfman's score fades into the background, allowing "each punch [to] land harder", as Raimi's camera "never cuts away from the carnage".
Raimi's Spider-Man series did not end in glory: Spider-Man 3 (2007) was (in this writer's opinion, somewhat unfairly) maligned, and plans for a fourth film were canned after studio conflicts. But amid today's comic-book filmmaking, the trilogy still truly stands apart, embodying qualities that have since been lost. "Raimi's films would be some of the last of their kind in the superhero genre," agrees Dockery. "They bear a sincere, aw-shucks mentality and a distinct storytelling and visual style that is often lost in the machinations of franchising. To return to them is a reminder that, just as Spider-Man is constantly 'trying to do better', so can cinema in this form."
Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.
If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.
And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
New York Times - World
How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing
Australia Dispatch
Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.
Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Damien Cave
Photographs by Abigail Varney
PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.
Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.
“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”
Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.
That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.
This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.
What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?
“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”
When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.
He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.
“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”
All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.
Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.
Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.
“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”
Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.
A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.
400 miles
Coral
Sea
NORTHERN
TERRITORY
Australia
QUEENSLAND
Brisbane
SOUTH
AUSTRALIA
NEW SOUTH
WALES
Parkes
Sydney
VICTORIA
By The New York Times
A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”
Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.
Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”
“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”
Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.
Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.
“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”
Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.
On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)
The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.
But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”
Then he stood up, nodded to the band and kept going.
Advertisement
France24 - World
Live: Cannon shots, speech as Macron is inaugurated for second French presidential term
Issued on: 07/05/2022 - 09:44
FRANCE 24
Follow
President Emmanuel Macron on Saturday will be inaugurated for a new term, making him the first French leader in 20 years to serve a second mandate following his election victory over far-right politician Marine Le Pen in the April 24 second round of the 2022 presidential vote. Follow FRANCE 24's live coverage of the ceremony.
- The presidential inauguration starting at 0900 GMT, 11am Paris time at the Elysée Palace.
- The ceremony kicks off a series of key steps as Macron begins a new five-year term filled with international and domestic challenges.
- During the ceremony, the head of the Constitutional Council, Laurent Fabius, reads a statement confirming Macron's victory in the second round of presidential polls on April 24 with a score of 58.55 percent against far-right rival Marine Le Pen.
- In a tradition dating back to the Middle Ages, 21 cannon shots are then fired from the Invalides military memorial complex in Paris.
- Macron is set to deliver a keynote speech.
If the liveblog is not visible, please refresh the page.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections
BBC
Rodgers and Hammerstein were sexy people. They were hip to the idea that people have desires – Patrick Vaill
Time can have a dulling quality. Such has been the effect on Rodgers and Hammerstein's Oklahoma!, which in the 1940s revolutionised the Broadway musical as a form – it is often described as being as much of a game-changer in its day as Lin-Manuel Miranda's Hamilton. But the passing years have rendered it, in many people's eyes, familiar, folksy and cosy.
More like this: – Literature's most misunderstood villain – A new Golden Age of movie musicals – The playwright who foresaw the Trump era However just recently, a radical new version of the show has helped to change that perception. US director Daniel Fish's stripped-back staging, with its bluegrass reorchestrations, interval chilli, sudden plunges into pitch-black and undercurrents of violence, made US audiences look afresh at the material when it opened on Broadway in 2019, winning the Tony Award for best revival. It brought out the darkness in the central love triangle between farm girl Laurey and her two suitors, cowboy Curly McLain and farmhand Jud Fry, and other things too; audiences started referring to it as "sexy Oklahoma!". Now the New York hit has crossed the Atlantic to London's Young Vic, with a cast including Doctor Who's Arthur Darvill and Marisha Wallace, star of Dreamgirls and Waitress in the West End.
A hit on Broadway, now playing at London's Young Vic, Daniel Fish's production of Oklahoma! unearths its darkness (Credit: Marc Brenner)
Oklahoma! was Richard Rodgers and Oscar Hammerstein's first musical as writing partners, though the pair would go on to write seminal Great American Musicals like South Pacific, Carousel and The Sound of Music. Based on Lynn Rigg's 1930 play Green Grow the Lilacs, it opened in 1943 and was a phenomenal success. It ran for an unprecedented 2,122 performances – far ahead of the previous Broadway record holder – and won a special honorary Pulitzer. Set in 1906 in the region then known as Oklahoma Territory, Oklahoma! chronicles the characters' rival courtships but it's also about life in a young country and, for a wartime audience, it symbolised the things people were fighting for – hope, home and possibility. Oklahoma! Is very deeply embedded in US culture. The title song is now the state song of Oklahoma and references to Oklahoma! have rippled through other artworks like HBO's recent Watchmen miniseries, based on the Alan Moore and Dave Gibbons' comic books, and the Charlie Kaufman film I'm Thinking of Ending Things. But as Patrick Vaill, who has played Jud Fry in all the iterations of Fish's production since it started life at New York's Bard College in 2007, explains, Fish wanted to "stage it as if people in the future had discovered the script in a time capsule and were looking at it as if for the first time."
A cautionary tale about community
This approach allowed Fish to pare the musical back to its bones and unearth the violence and injustice already present in the material. He also offers the reminder that while the show "holds a familiar place to a great many people. I think there's a huge portion of America, for whom it holds no place and is totally strange to them," he tells BBC Culture.
To Fish, Oklahoma! is a show about "how a community is only a community by virtue of who is outside it." Fry, the lonely farmhand who develops an obsession with Laurey, occupies this role. "He is the person upon whom everyone else projects their fear, their prejudice, their classism," says Vaill. People talk about him as a threat: they cast him in that role. On stage Vaill draws out the character's vulnerability but also his unnerving sense of entitlement to Laurey's affections, all of which pours forth in the song In a Lonely Room – a song, Vaill says, that was ahead of its time in the way it allows the audience access to the character's mind – with Jud finally determining that "I ain't gonna leave her alone!" Oklahoma! is also about what constitutes justice in the US. After Jud dies in a knife fight with Curly, a makeshift trial is held and Curly is quickly declared not guilty. It's a show, says Fish, in which "a heterosexual couple's wedding night is so important that justice must be sacrificed." On this sacrifice is built not just a marriage – the smallest social unit – but "a town, a community, a state, arguably a nation."
Rodgers and Hammerstein's decision to make South Pacific's female lead Nellie Forbush a racist was a particularly powerful one at the time (Credit: Johan Persson)
A lot of the conversation surrounding Fish's production in the US concentrated on its carnality, on the heat generated between the performers. But again, he was drawing from the source. Oklahoma!, he says, is a show with "sex and death at the heart of it". Vaill agrees. "Rodgers and Hammerstein were sexy people," he says. "Carousel has complicated sexuality and South Pacific, that's some hot stuff. They were hip to the idea that people have desires. This play, it's entirely about sex." As Ben Brantley put it in his New York Times review, one of Rodgers and Hammerstein's many innovations was the way they "captured the untapped hormonal energy in a land where there's a dangerous sense of making up your rules as you go along". Trevor Nunn's 1998 production for London's National Theatre, which featured a star-making turn by Hugh Jackman as Curly, also had critics commenting on its "erotic currents". Oklahoma! is a show rich and robust enough to weather multiple re-imaginings: there have been LGBTQ-focused productions and an all-African-American production in Denver in 2018 – though there's yet to be a major West End or Broadway production directed by a woman.
You fall in love with this young woman who is a fun, down-to-earth, generous person only to find at the end of Act One that she's a racist – Daniel Evans
However, while Rodgers and Hammerstein wrote formally innovative shows that grappled with the social issues of the day, a lot of the attitudes on display can feel dated. Their 1949 hit South Pacific, about US soldiers stationed in the Pacific islands, directly addresses racial prejudice. But it also contains jarringly dated racial stereotyping – particularly the character of Bloody Mary, the local Tonkinese entrepreneur. Daniel Evans, artistic director of Chichester Festival Theatre in the UK, was very aware of this tension when he chose to stage it last year, in a production that transfers to London's Sadler's Wells this summer. Evans – who also directed Oklahoma! in 2018 – believes South Pacific is a show that, at heart, is "asking how can we all get on? How can we all cohabitate? On this small island that's representative of our planet." The cleverness of the show, he explains, lies particularly in the trajectory of female lead Nellie Forbush, an American nurse who begins a romance with local estate owner Emile de Becque, only to break things off when she finds out he has two mixed-race children. "You fall in love with this young woman who is a fun, down-to-earth, generous person only to find at the end of Act One that she's a racist," as Evans says. In order to address some of the show's more dated aspects, Evans had to disrupt the audience's expectations of certain scenes and songs. This was most overt in the number Happy Talk, which is sung by Bloody Mary. It's a song, says Evans, about a mother desperately trying to pair her daughter off with an American GI in order that she could have a better life, so the chirpy tone of the song feels inappropriate. His solution was to reorchestrate that number, so it was "more true to the situation". A progressive duo
For all these now-problematic moments, however, Evans stresses Rodgers and Hammerstein's liberal sensibilities – Hammerstein co-founded the Hollywood Anti-Nazi League – which were as central to who they were as artists as their songwriting prowess. Director Bartlett Sher, who won a Tony for his 2008 production of South Pacific at New York's Lincoln Center, echoes this point. The musical, he explains, was written at a time not long after World War One, when "all the questions about race were hugely present in the culture in the United States". The first platform on racism had just been held at the Democratic National Convention, so these two "good liberal Jews from New York" made race central to the text, interrogating and challenging these attitudes via Forbush's inherent racism. The song You've Got to be Carefully Taught, which argues that racism is learned behaviour, is the most overt example of this. It was, says Sher, "a very powerful song at the time that nobody [else] would have ever thought of putting into a traditional musical". They had to fight to keep the song in the show, he points out.
Even Rodgers and Hammerstein's family classic The Sound of Music takes place against the backdrop of Nazism in Europe (Credit: Alamy)
Before Sher's production there had been no major revivals of South Pacific in the US. He went back to Hammerstein's original book and restored some of the lines that had been cut, many of which were to do with race. Everything was there in the text, he says. "We're lucky when we do them now that we can now engage with the questions again."
They had this remarkable ability to ask these social questions at the time. Do they ask them as perfectly as we might do now? No – Bartlett Sher
In 2015, Sher went on to helm a production of The King and I, Rodgers and Hammerstein's 1951 musical exploring the struggle for understanding across the cultural divide between East and West via a story about a British governess hired to work for the King of Siam. It's a show that sets out to address the subject of colonialism, but while it was progressive in its time, its storyline can feel decidedly regressive to modern audiences, with its white saviour heroine. Sher's staging, which netted him another Tony, avoided some of the exoticism associated with the show and featured a mostly Asian cast including Ken Watanabe as the King. But the reason the material holds up, says Sher, is because "they had this remarkable ability to ask these questions at the time. Do they ask it as perfectly as we might do it now? No, they probably don't. But they're at least trying." Even The Sound of Music, he adds, takes place against the backdrop of rising Nazism in Europe. Of all the duo's works, Carousel, written in 1945 and inspired by a 1909 Hungarian play called Lilliom, is the one that feels most jarring to contemporary audiences, with its depiction of domestic abuse. It tells the story of a man, carnival barker Billy Bigelow, who ascends to heaven after dying in a robbery attempt, before being allowed back to Earth for one day: but Billy is a violent man who, when interrogated in the afterlife, denies his treatment of his wife Julie by saying: "I wouldn't beat a little thing like that — I hit her." For Timothy Sheader, who directed Carousel at the Open Air Theatre in London's Regents Park last year, the only option was to tackle the violence head-on. His version relocated the musical to a working-class town in the north of England and reorchestrated the score for brass instruments. Crucially, it did not tiptoe around Bigelow's abusiveness and when he dies, it does not let him off the hook. Sheader replaced the God-like Starkeeper figure who Billy encounters in the afterlife with a courtroom of women holding 6-ft carousel poles, which they use to surround him. The resulting production, according to Time Out's Andrzej Lukowski, didn't "so much reinvent 'Carousel' as blowtorch away three-quarters-of-a-century of chintz to reveal the greatness underneath. It preserves everything that's wonderful about the show, while ruthlessly incinerating much that dates and problematises it." Sheader thinks it's important to remember that "these two middle-class men were writing about male violence in a musical on Broadway in the 1940s. The way they treated the subject matter may be quite different to how we would treat that subject matter if we were writing about it right now, but they addressed it." At the same time, reinvention and interrogation of the material is essential, says Sheader, if the shows are to continue to have relevance – and continue to be performed at all. Though the Rodgers and Hammerstein estate took some convincing of his concept to begin with, they were open to his approach – a decision founded on a degree of pragmatism, he believes, since "I don't think those titles have very much longer in their original form." After Oklahoma! opened, Lorenz Hart – Rodgers' former writing partner – came up to the duo in the Broadway hangout Sardi's and congratulated them on a show that would last 20 years. He was over half-a-century out and counting, which is testament to their complexity and their ability to speak to us today.
Oklahoma! is at London's Young Vic until 25 June
If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.
And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
BBC
Identical twins keep a distinctive, lifelong "epigenetic signature", research shows
As a child, Jeffrey Craig had recurring dreams that he had an identical twin.
"The dreams were frequent, and always the same. There was another version of me lying in bed beside me. It wasn't a stranger: I knew that it was another me. It was a bit surprising, but I wasn't scared – it was actually soothing."
During his research as an associate professor at the Murdoch Children's Research Institute in Australia, Craig learnt about "vanishing twin syndrome", whereby one twin dies early on in the pregnancy. Remnants of that twin may remain in the womb, or the tissue may disintegrate and the cells be absorbed by the other twin or the placenta. Reading about this, Craig began to question whether the dream had more significance.
"I began to wonder if I had a distant memory of sharing a womb with a twin," says Craig, who is now a lecturer in epigenetics and cell biology at Deakin University School of Medicine and deputy director of Twins Research Australia.
Recent research on vanishing twins, in which Craig was not involved but which he peer-reviewed, may help solve his mystery. A global team of twin researchers have discovered a way of finding out if someone was once an identical twin – regardless of whether their other twin is still alive, or was lost before they were born. The method's accuracy is about 60-80%. Craig considers it a major advance in the field, and he is also deeply curious on a personal level. If the researchers succeed in developing a reliable test to identify people who lost a co-twin in the womb, "I could test my hypothesis that the dream I had in which there was another me sleeping beside me originated because I started life as a twin," he writes in an email.
The odds of having once been a twin are higher than many realise. The rate of twins among live births is only about 1.3%. But as many as 12% of all naturally conceived pregnancies may begin as twin pregnancies, according to one study. In about one in eight of such pregnancies, one of the twins vanishes, resulting in a single birth, the study suggests.
Those who are left-handed may have an even higher probability, because twins are more likely to be left-handed. While 9% of the general population is left-handed, 15% of identical twins and 12% of non-identical twins are left-handers.
Helping people uncover if they started life as a twin could have important implications for their health, some experts say. It may also contribute to a better understanding of identical twins and their early development – many aspects of which are still shrouded in mystery.
Identical twins at the Twins Days Festival in Twinsburg, Ohio. Identical twins form when one egg, fertilised by one sperm, splits (Credit: Josie Gealer/Getty Images)
Mysterious twins
The scientists did not originally set out to develop a test to find out if people had vanished twins. Instead, their initial goal was much more fundamental: to look for differences in the epigenome – meaning, chemical tags that mark the human genome and tell it what to do – that could lead to a better understanding of exactly how and why identical twins form in the first place.
Identical twins, also known as monozygotic twins, form when one egg, fertilised by one sperm, splits early on. Finding an explanation for why the egg splits has proven elusive. The leading hypothesis is that it occurs at random. Identical twins occur in few species: humans, dogs, cattle, horses and pigs. From an evolutionary perspective, their existence doesn't make much sense, since producing offspring with genetic diversity provides a better chance of survival.
"We know so much about the human body, but despite many years of research, we still have no idea where identical twins come from. It's one of the remaining mysteries in human biology," says Jenny van Dongen, an expert in twin research and epigenetics at Vrije Universiteit Amsterdam, who led the study.
The researchers originally wanted to investigate the role of so-called epigenetic processes – that is, chemical markers that sit on top of genes, and can switch them on or off – in the formation of twins. Such epigenetic markers can be added to or removed from genes by the human body in response to changes in a person's environment or lifestyle. The role of epigenetic processes has been studied in fields as diverse as trauma research and cancer prevention. Epigenetic changes have also been found to be essential for early human development, when the embryo is first formed.
In particular, DNA methylation – a process by which a small chemical tag known as a "methyl group" is added to the DNA – helps regulate how embryonic genes function, thereby enabling healthy development.
To find out if different levels of DNA methylation also played a part in the formation of twins, the team analysed levels of DNA methylation in 924 existing DNA samples from identical twins in the UK, Australia, the Netherlands and Finland. They compared this pattern to a control group of 1,033 non-identical twins. This ensured that the two groups were as similar as possible, having both shared a womb with a twin, the difference only being that the identical ones resulted from the split egg.
The researchers found a characteristic pattern of methylation in the identical twins' samples, also known as a molecular signature, or epigenetic signature. When they analysed samples from the same people taken at different points over time, they discovered that this pattern remained stable.
The precise role of this chemical signature in the formation of identical twins is not entirely clear. It could be a kind of chemical scar left by the process of the egg splitting; or it could be what led to the split in the first place.
But as the paper notes, the discovery of this distinctive, stable signature resulted in a never-expected side outcome: because identical twins keep the epigenetic signature all their lives, it can be used to find out if someone was originally an identical twin, even if their other twin was never born.
Using this discovery, the researchers developed an algorithm to predict whether someone is an identical twin, and applied it to fresh data sets. When tested on these data sets, the algorithm's predictions had an accuracy rate of 60-80%.
This means that even decades after their birth, a surviving identical twin could learn of their lost twin's existence through a simple cheek swab.
The distinction between identical and fraternal twins is not always clear. Babies Maddie and Mia were thought to be fraternal, but turned out to be identical (Credit: Claire Chow)
"We don't know if the test will ever be 100% accurate, but there are things we can try, such as a more complicated mathematical algorithm," says van Dongen.
The test only applies to identical twins. Non-identical, or fraternal, twins form in an entirely different way, namely, when a woman produces two eggs and each is fertilised by a different sperm. Genetically, this makes them as similar as siblings. The factors that influence the chance of having non-identical twins are much better understood than for identical twins. Older mothers, and mothers from families where non-identical twins are common, are more likely to have them, for example. Ethnicity can also be a factor. The chances of being a non-identical twin are highest among Nigerians, with a rate of 40.2 per 1,000 births and lowest among the Japanese, at 10.45 per 1,000 births.
Lost twins?
The test could shed new light on a range of twin-related scientific questions, firstly by simply establishing much more clearly who is a twin. On an individual level, it could help people struggling with painful uncertainty over their identity, and the possibility of having a lost twin.
"It is a major breakthrough for several reasons," says Nancy L Segal, a psychology professor specialising in twin studies at California State University, Fullerton and the author of a new book on separated twins called Deliberately Divided.
"It offers new insights into the biological processes underlying identical twinning. It helps identify cases of identical twin survivors whose co-twins died at birth. It also allows confirmation of suspected switched-at-birth identical twin cases when DNA testing may not be immediately feasible."
Segal regularly receives emails from people who are searching for their lost twin.
"Some tell me they've been in therapy and realise that the root of their problems is that their identical twin died at birth," says Segal. "They say they feel lost. They are really hung up on it."
Jenny van Dongen, the researcher who co-developed the test, has received around 30 emails from people wanting to take it. In some cases, their mothers said there were signs of a miscarriage during pregnancy. Others simply have a hunch.
She knows that she had a twin. She has dreams about it – Judith Hall
Judith Hall, professor emerita at the University of British Columbia, has been studying twins for 50 years and is considered a world authority in genetics and pediatrics. Her daughter believes she was an identical twin, although Hall herself had no indications at the time.
"She knows that she had a twin. She has dreams about it," says Hall simply.
However, Segal is sceptical about prenatal memories of a lost twin.
"It's a romantic notion," she says. "As a scientist, I remain open to the evidence that it could be possible, but so far I've not seen it. In all the twins I've studied who were raised apart [after being separated at birth] not one of them thought they were a twin. They were as surprised as we were."
When two becomes one
There are various hypotheses as to why a twin vanishes.
"It could be that something is wrong with one fetus, or perhaps the mother doesn't have enough room," says Segal. "The womb was designed for one baby, not two. It could simply be a correction to ensure the health of the twin who survives."
If a twin disappears before 12 weeks, it is unlikely the mother would know because ultrasounds are rarely conducted that early.
"In medical terms, it is called 'vanishing twin syndrome' because at an early ultrasound there are two heartbeats, but later one of them seems to disappear," says van Dongen. "However, those who have lost a twin pregnancy prefer to call it a stillborn pregnancy."
Sometimes there are visible remnants of the other twin. A rare phenomenon known as fetus papyraceus or 'paper doll fetus' describes a mummified fetus that died before the age of 10 weeks. It is flattened between the membranes of the living twin and uterine wall. It occurs in one in 12,000 pregnancies.
"It is like a small piece of parchment that looks like a tiny baby," says Craig, the twin researcher.
An even rarer occurrence is called fetus-in-fetu or a 'parasitic twin', when one twin is absorbed inside the other, and parts of that twin remain in the other.
"Quite often, there's a structure that resembles a spine. And there can be hair and parts of a limb," says van Dongen.
Fetus-in-fetu is extremely rare. It occurs in about one in 500,000 live births and there have been only 200 cases reported globally.
"A person may have a lump somewhere that they only get checked out as an adult. You can imagine how surprising it would be if an x-ray reveals that their twin is tucked away in their abdominal cavity," says Craig.
In the case of non-identical twins, some of the deceased twin's genetic material may find its way into the surviving twin. In a remarkable case in 2015, a man underwent fertility treatments and the DNA in his sperm turned out to be 90% his and 10% that of his unborn fraternal twin. While he and his twin shared a womb, he absorbed some of his twin's cells, effectively becoming a blend of himself and his brother.
The passing of cells between twins or triplets during early development was once considered rare, but is in fact not that uncommon. Around 8% of non-identical twins and 21% of triplets have two blood groups: this makes them a chimera – a fusion of two bodies.
Identical twins – or not?
Even the distinction between identical and non-identical twins may not be as clear as was once thought. For example, it was once believed that identical twins always shared a single placenta, while non-identical twins each had their own placenta.
When Sydney-based digital marketer Claire Chow had an ultrasound at 10 weeks, she was told that there were two amniotic sacs and two placentas, and that she was therefore having fraternal, or non-identical, twins.
But when her daughters, Madeline (Maddie) and Mia, were born, she noticed that they seemed completely alike. Maddie had a rounder face and Mia had a tiny mark on her nose – those were the only differences. As the girls grew older, strangers kept commenting on how "identical" they were. At the age of four, the twins were DNA tested. They are 99.99% identical.
Twins Maddie and Mia were DNA tested at the age of four, and turned out to be 99.99% identical (Credit: Claire Chow)
This article is part of Family Tree, a series of features that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in other stories about scientific puzzles and discoveries:
You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife.
"The girls have a freckle in the exact same spot on the opposite side of their faces. They have opposite squinty eyes. They're both right-handed, but Maddie used her left hand when she was younger," says Chow.
Such mirroring characteristics occur in 25% of identical twins, known as mirror twins. Mirror twins have birthmarks, organs and dominant hands on opposite sides of their body, and one may be left-handed while the other is right-handed.
Identical twins also have one potentially life-saving characteristic: they can have transplants from one another without any need to artificially suppress their immune system. Their bodies generally easily accept each other's parts.
Testing at birth?
Given such important aspects of identical twin-hood, Craig and Segal advocate DNA testing all twins at birth to check if they are identical, or fraternal.
"Some people think that DNA testing twins isn't important, but I think they're misguided. It's a very profound piece of information about your identity," says Segal.
For those who were born as apparent singletons, the prospect of being able to test for hidden twins later in life may transform entire areas of research and healthcare.
Judith Hall is currently trying to secure funding to use the new test on singletons with congenital anomalies such as neural tube defects and arthrogryposis, a group of conditions that affect the joints. Identical twins are more likely to suffer from these conditions, as well as cerebral palsy. It may turn out that singletons with these conditions began their life as an identical twin.
"We do not entirely understand the cause of cerebral palsy," says van Dongen. "If we can determine that a significant number of patients with cerebral palsy used to have a monozygotic twin, then we may find better treatment targets."
Her team published the algorithm so that others can use it.
Craig, who used to dream of a lost twin, plans to take the test when the accuracy rate improves.
"I think I would have liked to have had a twin," he says. "I was the eldest child in my family and I wasn't a naturally social person. I remember hiding behind the cubby house when I was in kindergarten. Maybe I would have been more social if I'd had a twin, because having a twin teaches sociability."
However, he still feels ambivalent about the idea of finally having an answer: "The question is, what would it mean for me? And for my parents? Would it cause us grief? I've got to really think about whether I want this information. But perhaps it would provide some kind of closure."
--
Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.
France24 - World
Qatar's migrant army queues for glimpse of World Cup
Issued on: 07/05/2022 - 09:40Modified: 07/05/2022 - 09:39
Doha (AFP) – Thousands of migrant labourers, many of whom have worked on Qatar's new stadiums, have formed long queues to see the World Cup trophy that will be contested in the Gulf state this year.
The price of tickets means that most of those who waited up to two hours for the chance of a selfie next to the gold trophy will not see the games that start November 21.
South Asia has contributed the biggest contingent to the army of labourers that built seven new stadiums and refurbished an eighth for the first World Cup in an Arab country.
Qatar has faced strong criticism over labour rights but insists it has made big changes in recent years, leaving it the most progressive state for foreign workers among the Gulf countries.
For the latest stage of its final display in Qatar before the tournament, the trophy was set up in a car park near Doha's main cricket stadium in Asian Town.
Each person had about 15 seconds on Friday to snap a picture with the cup that is currently held by France. A Bangladeshi pop group and Indian drummers entertained the waiting hordes.
Azam Rashid, a carpenter who worked on two stadiums, said he was among the many workers who could not afford tickets but was intrigued by the cup.
"The tickets may be too expensive, but Qatar and the World Cup has given me an opportunity," he said.
"There are long lines, but it will be worth it to see the trophy," he said.
Some tickets costing 40 riyals ($11) have been reserved for Qatar's 2.8 million population, most of whom are foreign workers.
Many in the line told AFP, however, that all the cheap tickets had gone and the cost of others was out of range for the mainly male workers earning Qatar's minimum wage of $275 a month.
"The World Cup is exciting but it is definitely too much for me," said an administrative worker who gave his name as Tarir.
Another expat, Nasim, said he was more fortunate and obtained some $10 tickets. "Everyone can afford the price I paid," he said.
But Ahmed Kareem, a construction labourer who said he had been in Qatar for a decade, predicted that most migrants would only watch matches on TV.
"This trophy is a big event for us. It is the closest that most of us will get to the World Cup," he said.
© 2022 AFP
L'Humanité
Intime. Récits croisés d’une construction commune
Nos recommandations culturellesLaurent EtreRecueillir des histoires personnelles racontées à deux voix, tel est le principe de « Feux croisés », un podcast en six saisons, à écouter et réécouter sur le site dédié, Feuxcroises.com. Ce peut être l’histoire d’un couple percuté dans son bonheur par l’épreuve d’une maladie grave, ou celle de la perte d’enfants ; ce peut être un tandem amical ou amoureux, qui défait des normes aliénantes. Ils et elles sont potentiellement connus du grand public, et se présentent avec leurs patronymes. Ou bien, ils préfèrent rester dans un certain anonymat. Peu importe : seuls comptent ici les ressentis, les émotions qui affleurent à l’évocation d’un événement. Chaque premier épisode débute par un rapide autoportrait des deux protagonistes, qui se confient séparément à Julie Alibaux et Virginie Bioret, le duo de journalistes à l’origine du podcast. L’histoire de Mathieu et Anne-Sarah est particulièrement touchante. Depuis leur sixième dans un collège huppé de la capitale, ils n’ont cessé de se côtoyer, d’abord de loin, avec une méfiance du côté de Mathieu, puis intimement, dans une relation qui n’en demeure pas moins juste amicale. « On a vécu tous les deux la même expérience : Anne-Sarah avait honte de ses yeux, et honte de ne pas entendre. J’avais honte d’être pauvre, et j’avais honte d’être gay », se remémore Mathieu. Entre les deux s’établit alors une sorte de fascination mutuelle. Et c’est finalement ensemble qu’ils apprennent à se défendre contre les discriminations. Par ce procédé des récits croisés, on découvre une mise en relief subtile de la part respective du commun et du singulier dans la construction d’un témoignage partagé.
Podcast France24 - World
Standoff at strategic Ukraine river eyed by Russian troops
Issued on: 07/05/2022 - 09:38Modified: 07/05/2022 - 09:36
Nikopol (Ukraine) (AFP) – On the municipal beach at Nikopol in southern Ukraine, barbed wire, sand bags and other defences have replaced children playing on the sand.
Bang opposite, the Russians control the other bank of the Dnipro, the river that divides Ukraine between east and west.
Planted in the sand is a slightly rusty sign asking people to pay attention -- a polite warning requesting not to disturb a neighbour relaxing on a towel, to keep a ball under control.
It is a reminder of carefree days before February 24 when Russia invaded Ukraine.
Then at the beginning of March, Russian troops captured Energodar, the largest nuclear power plant in Europe, located just opposite Nikopol.
Clashes at the plant raised the spectre of a catastrophe similar to that of Chernobyl in 1986.
But apart from a burned out administrative building, the six reactors seemed intact when Russian troops took journalists on a tour.
For Nikopol's residents, the broad expanse of the Dnipro has become a natural border with the Russians.
"It's forbidden to enter the water. It's too dangerous," a soldier told AFP.
On the beach, everything appears ready to take on enemy soldiers if they decide to cross the river, with barbed wire and sand bags stacked high.
Repeated setbacks
At a nearby sports club, the owner Alexander Zagrydny, has set up a telescope that allows members to survey the other bank.
"We no longer see Russian armoured vehicles. We're a bit relieved," he said.
But he's frustrated that he can no longer sail.
"I cannot imagine my life without the Dnipro. I have been navigating it since I was a child," sighed the athletic 50-something whose wife left Nikopol with other residents to avoid the risk of war.
Control of the Dnipro was seen as a major Kremlin objective in the first days of the war.
Some 2,300-kilometres long, the river, which rises in Russia before meandering past Belarus, travels more than 1,000 kilometres (600 miles) through Ukraine to the Black Sea.
"Once you control the points of passage along the Dnipro, that gives you real freedom of action between the east and west of Ukraine," said a Western military expert at the end of February when the Russian army seemed poised to conquer Kyiv.
But Russian troops met with repeated setbacks on the northern front and withdrew to concentrate on Donbas, the eastern territory where Russian-backed separatists have been at war with Kyiv since 2014, and on the south.
'Defensive boundary'
"While before there was perhaps talk about how Russia would move up to the Dnipro trying to lock that down and proceed westward, now it looks more like a defensive boundary that can help Russia fortify what it already has," said Andrew Lohsen, an analyst for the the Center for Strategic and International Studies in Washington.
To take the Dnipro river cities of Zaporizhzhia and Dnipro, whose pre-war populations numbered 800,000 people and one million respectively, "would be very difficult combat considering how poorly they failed in other attempts to take cities," he said.
Unless of course, the Russians destroy these cities like the southern port of Mariupol, Lohsen said, pointing out that Zaporizhzhia has one of the six hydroelectric dams on the river, whose destruction would trigger catastrophic consequences as the Energodar nuclear power plant lies dozens of kilometres downstream.
Anatoliy Kovalyov, the rector of the Odessa National University of Economy, said the Dnipro is a lifeline for Ukraine and accounts for 10 percent of total electrical output.
Thirty bridges link the east, rich in mining resources, with western Ukraine, where they are processed and transformed.
"Ukraine's entire economy depends on transport" between the two banks, Kovalyov said.
"The most important task" for the Ukrainian forces now is to "protect the bridges", which will guarantee the preservation of a "solid and united state."
© 2022 AFP
BBC
Coca has been central to many South American cultures for millennia
After cresting the 4,800m Cumbre pass, the trufi (shared taxi) plunged into a cloud of swirling mist. Inside the vehicle it felt strangely peaceful, as if we were trapped in a bubble, which was perhaps for the best given we were travelling along the "Camino de la Muerte", or Death Road.
Running from the high-altitude Andean city of La Paz to the subtropical Yungas valleys and the Amazonian lowlands beyond, the 64km Yungas Road involves a sharp 3,500m descent. Parts of the highway are only 3m wide; there is a series of sharp turns and blind corners; and mini waterfalls splash down the surrounding rockface. Safety barriers make only a rare appearance – far more common are roadside shrines: white crosses, bunches of flowers, yellowing photos.
During the 1990s, so many people died in accidents on the highway – built by Paraguayan prisoners of war following the catastrophic Chaco War (1932-35) – that the Inter-American Development Bank described it as "the world's most dangerous road".
The trufi slowed to a crawl and the driver hunched forward, peering intently over the steering wheel as if at an eye test, before we suddenly emerged into the sunshine. Outside my window was a near-vertical 1,000m drop, while on the opposite side a motorbike whizzed past, clipping our wing mirror. Just ahead, a trio of cyclists gingerly navigated a crater-sized pothole: although a bypass has been built around the most perilous stretch, the road's macabre reputation has made it something of a tourist attraction and it attracts a steady stream of travellers eager to ride down it.
The route is also the gateway to an overlooked region with powerful associations. The Yungas ("warm lands" in the indigenous language of Aymara, spoken by around 1.7 million Bolivians) are a fertile, remarkably biodiverse transition zone between the Andes and the Amazon, closely linked to two resources that have provoked fascination and reverence, misunderstanding and controversy: coca and gold.
The route was constructed by Paraguayan prisoners of war in the 1930s to connect La Paz with the Yungas and the Amazon (Credit: Streetflash/Getty Images)
After two hours on the Death Road, we pulled into Coroico, once a gold-mining hub, now a languid resort town. Wedged into an emerald-green slope, it has a balmy climate and panoramic views of undulating hills, along with good-value places to eat, drink and sleep. Coroico is a difficult place to leave, but after spending a day recovering from the nerve-wracking journey, I headed into the surrounding countryside to learn more about how the region has helped to shape modern Bolivia.
Rich soils and plentiful rainfall have made the Yungas, which run along the eastern slopes of the Andes, an agriculture centre. Criss-crossed with ancient trading routes once plied by llama caravans, the region was a breadbasket for the Inca and earlier empires such as the Tiwanaku. This tradition continues today. As I hiked along a centuries-old trail towards the Río Coroico, I passed hillside terraces planted with coffee, bananas, cassava, guavas, papayas and citrus fruits. There were also bushy plants with slender branches, oval-shaped leaves and reddish berries: coca.
Coca has been central to many South American cultures for millennia, and Bolivia is one of the continent's biggest producers, with hundreds of square kilometres devoted to the crop, two-thirds of which are in the Yungas. High in vitamins and minerals, the leaves act as a mild stimulant and help to offset altitude sickness; stave off hunger, thirst and tiredness; aid digestion and even suppress pain. For as long as 8,000 years, they have been used in religious ceremonies, and as a medicine, currency and social lubricant.
The Spanish initially demonised coca. But after realising the beneficial effect it had on the indigenous peoples forced to toil in mines and on plantations, the colonial authorities had a change of heart and commercialised the crop. Interest in coca slowly grew beyond the continent. The first English-language reference is believed to be Londoner Abraham Cowley's 1662 poem, A Legend of Coca:
Endow'd with leaves of wondrous nourishment,Whose juice succ'd in, and to the stomach tak'nLong hunger and long labour can sustain
During the 19th Century, coca – and its psychoactive alkaloid, cocaine – proved increasingly popular in Europe and North America, featuring in drinks, tonics, medicines and various other products. They included Vin Mariani, a French wine with more than 200mg/litre of cocaine. Adverts claimed it "refreshed body and brain" and fans included Thomas Edison, Ulysses S Grant, Emile Zola and Pope Leo XIII (who even appeared on a promotional poster).
Since parts of the highway are just 3m wide, navigating oncoming traffic can be tricky (Credit: James Brunker/Alamy)
In the US state of Georgia, the success of products like Vin Mariani inspired pharmacist and former Confederate soldier John Pemberton to create Pemberton's French Wine Coca, which originally included a mix of cocaine and alcohol, as well as caffeine-rich kola nut extract. It later developed into Coca-Cola: while cocaine and alcohol have long since been removed, cocaine-free coca-leaf extract is still used as a flavouring.
Cocaine and cocaine-based products were legal across Europe and North America in the late 19th and early 20th Centuries, championed by the likes of Sigmund Freud, who wrote several papers on the subject and experimented on himself: "[A] small dose lifted me to the heights in wonderful fashion." But the drug fell out of favour, became associated with vice and criminality, and was eventually banned across much of the world, as was coca, though the latter remained legal in Bolivia.
As demand for cocaine soared again in the 1980s, the US-led "war on drugs" devastated Bolivia's nearby Chapare region, which had become a major coca-producing area: anti-narcotics activities resulted in widespread human rights abuses, including killings, torture, arbitrary arrests and detentions, beatings and thefts. In response, popular protests by cocaleros – coca growers, most of whom had indigenous Quechua or Aymara heritage – aided the rise of Evo Morales, leader of the Six Federations of the Cochabamba Tropics, a trade union representing coca growers.
As sociologist and historian Silvia Rivera Cusicanqui wrote in ReVista magazine, cocalerosplayed an important role in the 1999-2000 "water war", an uprising against the privatisation of the municipal water supply company in the city of Cochabamba, an event that also boosted Morales' political ascent. Alongside other grassroots movements, this "eventually led to the election in 2005 of… Morales, an Aymara native, as the first indigenous president in the Americas". Once in office, he swiftly moved away from the US-led eradication-and-prohibition approach to coca with a policy commonly referred to as "Coca yes, cocaine no", which permitted growers to cultivate plots of coca within specified limits.
But these geopolitical machinations felt like a distant prospect as I walked through the tranquil coca fields carved into the hillside below Coroico, thick foliage lapping at their edges like an incoming tide, while birdsong filled the air.
Much of Bolivia's coca is grown in the Yungas; here, coca leaves are dried in Cruz Loma village near Coroico (Credit: Mathess/Getty Images)
Today, coca is considered a sacred plant by many Bolivians, used regularly by a third of the population (cocaine, though, is illegal). In his book Coca Yes, Cocaine No, Thomas Grisaffi wrote: "[Coca] is accepted across most sectors, regions and ethnicities… It is best thought of as a national custom, much like drinking tea is for the British."
Eventually, I reached the churning Coroico River, symbolic of another Yungas resource: gold. A so-called "ruta del oro" (golden route) extends for 350km through the region's waterways and into the neighbouring Amazon and has drawn prospectors for centuries. Although the river, stream and creek beds have proved rich in gold deposits, they have never produced enough to sate the appetites of the conquistadors and those who followed in their wake. As a result, countless rumours of lost fortunes and hidden treasures have swirled around the Yungas and neighbouring regions.
Many myths are linked to the Jesuits, who – through the exploitation of indigenous peoples – amassed great wealth in South America before being expelled in 1767 after growing too powerful and independent-minded for the liking of the Spanish crown. What happened to the order's riches soon became a subject of much speculation, little of it tethered to reality.
Countless rumours of lost fortunes and hidden treasures have swirled around the Yungas and neighbouring regions.
Percy Harrison Fawcett, an eccentric British explorer who spent years travelling through South America in the early 20th Century, provides a flavour of this gold fever. In his book Exploration Fawcett, he described a story about a "big treasure" buried by the Jesuits in a tunnel near the Sacambaya River, which winds through the southern Yungas. "On learning of their impending expulsion… the [Jesuit] gold was gathered at Sacambaya… and it took six months to close up the tunnel,' Fawcett wrote. The six indigenous Bolivians who dug the tunnel and seven of the eight priests who knew of its whereabouts were subsequently killed to protect the secret, he added. (Fawcett himself ultimately disappeared while searching for the supposed lost Amazonian city of 'Z'.) Despite a distinct lack of evidence, this form of tantalising myth has proved remarkably resilient.
Cycling the 64km Death Road has become something of a macabre tourist attraction in recent years (Credit: Filrom/Getty Images)
Beyond the tall tales, something of a gold rush is underway in parts of the Yungas and the Bolivian Amazon, sparked by the rise in gold prices after the 2007-2008 global financial crisis. Much of the mining is illegal and linked to organised crime, poisoned waterways and increased deforestation, as highlighted in a 2018 report by the Amazon Socio-Environmental Geo-Referenced Information Project, a coalition of civil society organisations.
But there was little sign of this back in Coroico. As I sipped a mug of coca tea, waiting for my trufito fill up with passengers for the return journey up the Death Road, the only flash of gold was cast by the setting sun over the knotted Andean foothills, which slowly unravelled as they tumbled down the valley.
Shafik Meghji is the author of Crossed off the Map: Travels in Bolivia
The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.
--
Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
L'Humanité
Télévision. JoeyStarr, en mode classe
EntretienTF1 diffuse cette semaine deux épisodes de sa nouvelle série scolaire. Dans « le Remplaçant », l’ex-NTM JoeyStarr endosse le rôle principal, un professeur de français vacataire qui ambitionne de révolutionner le fonctionnement du lycée. Entretien
Sohir BelabbasC’est vous qui avez soumis à TF1 l’idée de créer une série scolaire. Pourquoi cette envie de parler de l’école ?
L’envie première était de réagir à une actualité qui m’avait interpellé il y a quatre ans : l’éducation nationale avait alors lancé un appel à candidatures pour recruter des enseignants. Pour postuler, il suffisait d’avoir le bac. Les candidats retenus suivaient une courte formation et pouvaient enseigner. Je me rappelle avoir entendu le témoignage d’une lycéenne, du 93 évidemment, qui avait été privée de cours d’anglais pendant son premier trimestre. Au deuxième trimestre, une ancienne institutrice anglaise avait pu remplacer et enseigner l’anglais à sa classe. Plutôt que de proposer un énième polar, je trouvais original de partir d’un personnage de ce genre, au parcours atypique, et de dérouler une histoire.
La série est très axée sur des sujets de société comme l’homophobie ou le harcèlement. La principale vocation de cette fiction n’est-elle pas aussi de faire de la pédagogie sur ces questions ?
Oui, il faut savoir parler des sujets qui nous préoccupent au quotidien. Mais, honnêtement, je n’étais pas parti pour faire une série autour de l’éducation. L’idée s’est développée quand j’ai commencé à travailler avec les premiers pôles de scénaristes. Je voulais que cette fiction soit transgénérationnelle au possible. Et la problématique générationnelle qui m’intéressait, c’était celle du langage.
Vous participez d’ailleurs à l’élaboration des dialogues. De rappeur à prof de français, en passant par votre rôle de comédien au théâtre, vous avez en effet une véritable appétence pour les mots et le beau texte…
Ça s’inscrit dans une continuité. Danscette série, je voulais travailler le langage par rapport à l’usage qu’en font mes enfants. De temps en temps, je les vois écrire et utiliser des mots que je ne comprends pas. Je suis passé par là aussi. J’avais envie de jouer avec ces différents registres de langue. Ça faisait partie de mes premiers éléments moteurs.
Vous jouez le rôle d’un remplaçant qui bouscule les méthodes face à des titulaires caricaturés. Ce traitement vous semble-t-il justifié dans la séquence politique difficile que traversent les enseignants ?
Nous cherchons à être réalistes au possible, même si notre personnage central essaye de s’imposer d’une autre manière. C’était notre but, même si ça paraît cliché. Une série est un genre très condensé en soi. Du coup, on est obligés de jouer sur ces codes, qui sont existants par ailleurs dans la société. Il y a ce que font les professeurs, mais aussi ce qu’on leur impose, et la manière dont on leur impose. Je crois que le manque de moyens influe également sur les effets délétères du système. Mon personnage, Nicolas Valeyre, ne peut pas exister très longtemps dans ce système-là, à moins d’être vacataire…
Mais Nicolas Valeyre montre aussi une réalité précaire liée à son statut…
Il montre surtout que l’enjeu dans le système éducatif n’est pas autour de l’humain. Il se situe autour du mérite et de la réussite. Ce qui manque aux enfants, c’est de leur expliquer que c’est l’humain qui prime. On le voit avec Barbara Schulz, qui joue le rôle de la proviseure : il lui faut du résultat pour la moyenne du lycée. Elle pousse donc les profs à jouer cette partition. Nicolas Valeyre refuse, il ne veut pas mettre de notes. Ce qu’il veut, c’est permettre aux élèves d’acquérir un savoir qui soit utile, raisonné et qui leur permette à leur tour de développer leur propre réflexion.
Avez-vous un souvenir de bon professeur ?
Oui, j’en ai, même si je ne m’en souviens pas précisément. C’était il y a trente-cinq ans… À l’époque, j’allais à l’école pour faire plaisir à mon père. J’y étais pour de mauvaises raisons. Mais j’ai eu la chance de croiser quelques enseignants qui ont joué un rôle qui dépassait celui qui leur était attribué par l’éducation nationale. Ma relation aux mots s’est aussi développée grâce à eux.
Vous êtes le père d’enfants scolarisés du primaire au lycée. Quel regard portez-vous sur le système scolaire aujourd’hui ?
Ce n’est pas du tout le même contexte que lorsque j’étais élève. Tous les trois réussissent très bien à l’école. Les mamans de mes enfants suivent à fond leur scolarité. Mes deux premiers enfants ont des arrière-grands-parents qui ont enseigné à la Sorbonne et des oncles diplômés, une mère très instruite. Il y a toujours quelqu’un pour les aider et les guider. Mon plus petit, qui a 7 ans, est en avance, il a su lire avant tout le monde, mon plus grand est en sport-études, il bénéficie d’une éducation d’élite. On a su leur transmettre que l’école était dans leur propre intérêt, que ça leur permettait d’avoir le choix dans la vie.
On n’a pas vécu les mêmes choses. Mais je n’ai pas l’impression que le système scolaire ait évolué. D’où le désintérêt et surtout l’incompréhension pour pas mal de jeunes. On apprend des choses et on se demande à quoi ça va nous servir. Alors que, en fait, tout est utile pour se trouver. On ne nous apprend pas assez que ce qu’on étudie, c’est pour nous, ce n’est pas juste pour le mérite. D’ailleurs, le personnage que je joue se bat contre la méritocratie. Il y a beaucoup de choses à revoir dans la politique menée par l’éducation nationale. Je pense d’ailleurs que les profs sont d’accord avec cette idée. Il faut donner à ce système scolaire les moyens de s’exprimer et d’accomplir de véritables projets éducatifs.
La série rencontre un certain succès auprès du public…
Je suis assez content et agréablement surpris. TF1 a fait aussi un gros effort sur le casting, ne serait-ce qu’avec les comédiens qui jouent mes élèves. De nouveaux arrivent. Nous sommes une réelle équipe. Il y a une très bonne ambiance sur le plateau, et en dehors aussi : tout le monde va voir ce que font les autres au théâtre. Et ça continue : nous tournons en ce moment plusieurs nouveaux épisodes.
Le vacataire est prolongé.Le Remplaçant Série / TF1 / Lundi 9 mai / 21 h 10
C’est la rentrée, Nicolas Valeyre (JoeyStarr) retrouve ses élèves pour les préparer au bac de français. Dans ces deux derniers épisodes, la série se saisit une nouvelle fois d’un sujet de société. Après le thème de l’homophobie, l’intrigue se noue autour d’une affaire de harcèlement sexuel. Sur Instagram, Elsa (Sylvie Filloux) tombe amoureuse d’un mystérieux Kylian, qui lui demande de faire des « nudes », des selfies dénudés. Il diffuse ses photos en ligne sans son consentement. La jeune fille se retrouve victime de harcèlement, jetée en pâture à la vindicte lycéenne. L’enquête est menée pour démasquer l’agresseur. Nicolas Valeyre, remplaçant aux méthodes anticonformistes, a trouvé sa place au lycée et renoue les liens avec sa fille. Il convoque le « King Kong Theorie », de Virginie Despentes, et le « Cyrano de Bergerac », d’Edmond Rostand, pour interroger le rapport au corps. Il lutte contre le harcèlement à coups d’alexandrins. En parallèle, l’équipe pédagogique s’étoffe : le psychologue scolaire, M. Badie (Oxmo Puccino), et la proviseure adjointe, Fériel (Amelle Chahbi). Tandis que Chris (Arnaud Ducret), braqueur presque repenti, tape l’incruste chez son vieil ami Nicolas. La série scolaire au casting VIP élude les problématiques mêmes de l’école mais reste divertissante.
joey starrenseignantsSéries téléviséestf1 L'Humanité
HPI : Morgane Alvaro, héroïne du quotidien
Nos recommandations culturellesCaroline ConstantElle n’est pas facile à suivre, Morgane Alvaro (Audrey Fleurot). Toujours en mouvement, impatiente, elle ne respecte rien, ni personne. Mais Morgane a un don : elle est HPI, autrement dit à haut potentiel intellectuel. Elle voit, et surtout met en relation, des petits détails qui aident à résoudre une enquête. Dans la première saison, la police la recrutait comme consultante, dès le premier épisode. Elle commence cette saison 2 sur la sellette : l’IGPN a mis le nez dans une affaire menée avec Adam Karadec (Mehdi Nebbou). L’avenir du policier, et de la consultante, dépend des conclusions de cette inspectrice, Roxane Ascher (Clotilde Hesme), qui est, forcément, très attachée à la procédure, un énorme gros mot pour Morgane.
Le premier épisode frise l’hystérie : le personnage revient en force, fanfreluches et provocations à la clef. Et pourtant, il ne faut pas bouder son plaisir : d’abord, Morgane, issue d’un milieu humble, donne un coup de frais, par son phrasé, ses attitudes et même ses vêtements, aux séries policières en cascade que sert la télévision. Ensuite, chaque épisode permet de traiter, en creux, par le biais de Morgane ou par celui des enquêtes, des sujets brûlants d’actualité : la précarité, la solitude, l’habitat insalubre, les femmes battues… Le tout, avec autant de gravité que d’humour, dans les scènes qui mettent Morgane en contact avec le reste du monde. Le réalisateur même a des trouvailles plutôt sympathiques : certaines scènes sont un clin d’œil vibrant au cartoon, dans les couleurs comme dans la mise en scène. Enfin, les comédiens s’amusent visiblement, à commencer par Audrey Fleurot dont l’abattage est impressionnant.
Surtout, c’est aussi une histoire de solidarité. Aussi agaçante soit-elle, Morgane est soutenue par tous ses collègues. « Morgane, c’est une héroïne du quotidien », dit d’ailleurs sa commissaire (Marie Denarnaud). On ne saurait mieux dire.
Télévision BBC
In a 2022 survey by The Muse of more than 2,500 US workers, 72% said their new role or company was very different from what they had been led to believe
When Lucy was offered a full-time remote position at a digital publication agency, it felt like an upgrade on her current role. Not only would the London-based creative-services manager be given a more flexible working arrangement, but she’d also seemingly be granted greater career opportunities – as well as a healthy pay rise.
“At my interview, I was told the role would be a complete step-up from my current work,” says Lucy, whose surname is being withheld for job-security concerns. “I was promised I’d be working on bigger and better things, collaborating with more high-profile clients.”
After struggling to make up her mind whether to accept the position, Lucy eventually opted to take the new job. But even in her first week, her day-to-day experiences didn’t match what her boss had promised in the recruitment stage. “During the on-boarding process, I realised my role had been oversold,” she says. “It was actually much more admin based, and there was high staff turnover.”
Soon, Lucy began to question her decision to change jobs. “There were many positives at my old employer – it wasn't easy to leave,” she explains. “Looking back, I was tempted to move based on over-promises made by my new boss, who was desperate to hire anybody. By my second day at work, I was deeply regretting the choice I’d made. It felt like I'd taken a step back in my career.”
Much of the narrative around the Great Resignation has focused on people who have made inspired decisions to jump ship for other opportunities, re-craft their careers for a better work-life balance or drop out of the workforce entirely. But in hindsight, not everyone is pleased with their decisions. Increasingly, some workers are finding they quit their job with great gusto – but didn’t necessarily end up in a better situation.
According to a March survey of around 2,000 US workers who quit their job in the past two years, about one in five said they regretted doing so. Likewise, employees also expressed remorse for their new role: only 26% of job-switchers stated they liked it enough to stay; a third reported they had already begun searching for a new role.
Such figures imply that large swaths of the workforce now regret joining the Great Resignation, and that they may have made their decision to leave their job in haste. But is this phenomenon truly greater than ever? Or may quitter's remorse simply be part of the job?
Why regret is on the rise
For nearly a year, around four million US workers have quit their jobs every month, often for better pay or roles that align more with their values. It's helped to spark a hiring crisis that's seeing great competition for talent. Other countries are feeling the squeeze, too; in the UK, this worker movement has created a record number of vacancies.
Many workers are being tempted to change jobs due to this intense scramble for candidates, says Shayla Thurlow, of online employee-advice platform The Muse, based in New York City. But while many of these would-be employers are dangling different types of perks in front of jobseekers, workers may be missing some of the red flags. Thurlow says digitised recruitment and hybrid-working environments can make it harder for employees to discern important structural issues, such as a company’s work culture, during the interview process.
In a 2022 survey by The Muse of more than 2,500 US workers, 72% said their new role or company was very different from what they had been led to believe, with nearly half stating they would try to get their old job back as a result. “With the labour market as competitive as it is, we’re seeing many recruiters with flashy sales pitches trying to attract workers with a big pay rise on top,” explains Thurlow. “But it’s leading to some jobseekers taking roles or working for organisations that don’t meet their needs, meaning they soon experience regret.”
Thurlow says earlier-career employees are most vulnerable to having a position be oversold to them, meaning they’re more likely to eventually regret switching jobs. “Quitter’s remorse may not necessarily be regret for leaving the old job, but more a case of finding out a job isn’t actually as advertised. It’s those who have been in the workforce for longer who are more likely to ask the right questions in an interview. Conversely, it’s younger workers who may find themselves caught up in the pizzazz of a company sales pitch.”
The condensed timeframe in which job candidates may have to make these life-altering career decisions can also add additional pressure, leading workers down a problematic path. “When you think about quitting, you’re actually weighing up a complex set of pros and cons, comparing your current role to a potential one,” explains Anthony Klotz, associate professor of management at Texas A&M University’s Mays Business School, US. “But you’re doing so with incomplete information: the company recruiting you will only tell you the good things.” It’s best to go through the decision “very slowly and deliberately”, he says – though not every worker has the latitude to do so, which can sow the seeds of quitter’s remorse.
If everyone else is leaving…
Millions of workers scattering to new positions en masse may also persuade a candidate to feel as though they have to move on, too – even if they don’t necessarily need to.
A worker may see colleagues resign all around them amid a hot job market, and feel they may be missing out, says Klotz. “They begin to view all other companies with rose-tinted glasses because of all this momentum pulling them into the market. And the grass is always greener – we tend to overweigh the positives of trying something new.”
Although the Great Resignation has driven quitter's remorse in high numbers, this feeling of uncertainty can appear in any situation (Credit: Getty Images)
The tight labour market also means a worker who is still somewhat happy with their current employer, yet bears some frustrations, may be tempted to simply switch jobs and take a salary hike, rather than stay and work through issues.
“Currently, it can be easier to quit than have tough conversations with management,” says Klotz. “When people resign, it’s often not because people hate their jobs: they may like 80% of it, but dislike the other 20%. When they switch, they’re often looking to solve the 20% – and assume the good things in their current job will be there in their new role. But many people don’t realise that every job comes with different issues.”
Klotz believes it’s in these situations that workers can experience the most intense quitter’s remorse. And ruminating over an apparently bad decision can come at a longer-term career cost. “Changing jobs is a hard transition,” says Klotz. “The longer you stay in that liminal state, harbouring feelings of regret, the harder it is to engage in your new workplace – it negatively impacts job performance.”
Regret as part of the job
Instances of quitter’s remorse may be on the rise due to the current high churn of the job market. However, regret is typically part of the process, regardless: the next step in a worker’s career path often involves reminiscing over workmates and tasks left behind.
In fact, Klotz says occasional nostalgia for a past role is perfectly healthy, particularly when beginning a new role. “Regret is a normal part of the process. It’s common to experience relief and excitement shortly after resigning, but there are also many reports of people soon feeling a tinge of regret afterwards.”
The risk with quitter’s remorse is that deep feelings of regret, however fleeting, can cloud an employee’s judgement. During a difficult transition process, a worker could be pushed to swiftly follow one quit with another amid the current job market. “The danger is quitting again too quickly,” says Klotz. “Then, you’ll be hitting culture shock repeatedly, constantly restarting the cycle.”
Feeling out-of-sorts in a new role, and sometimes pining for an old job, is a process that can take up to two years while an employee builds up their social capital – Anthony Klotz
For employees experiencing quitter’s remorse, the challenge is to analyse its root cause. For example, Thurlow believes a worker can look elsewhere if they feel a role has been incorrectly sold to them. “If the actual job is vastly different to what was promised in the recruitment process, then it’s perfectly acceptable to find a good fit elsewhere,” she says. “There’s no reason to suffer through unfulfilling work or toxic environments when you have the ability to search for jobs that meet your financial needs, values and personal beliefs.”
In most cases, Klotz recommends it’s often best to acknowledge and then push through feelings of regret. “Feeling out-of-sorts in a new role, and sometimes pining for an old job, is a process that can take up to two years while an employee builds up their social capital. Every company culture is different: you have to adjust and slowly build up your relationships, efficiency and effectiveness at the job.”
If regret is often part of the job, then workers experiencing quitter's remorse may be better off sticking it out in many cases. For example, Lucy has stayed with her current employer. While she still has frustrations with its corporate culture, she has gradually been given more fulfilling tasks and now reports greater job satisfaction.
“I’m happier to stay in the longer term now,” explains Lucy. “There are still issues, but I’m finding that they’re slowly being worked out the longer I’ve been here. I’ve become used to a new routine, got to know how things work a bit better and realised the bad things about this job aren’t actually as bad as in my previous role.”
Valeurs Actuelles
Marion Maréchal : “une fois de plus, la droite est divisée quand nous devrions nous battre côte à côte”
Valeurs actuelles. Vous avez rejoint Éric Zemmour en mars dernier, estimant que Marine Le Pen ne pouvait pas gagner l’élection présidentielle. Sa défaite vous donne-t-elle finalement raison ?
Marion Maréchal. Je ne me réjouis pas de cette défaite. Si le score a augmenté, le résultat reste malheureusement le même : cinq ans de plus avec Emmanuel Macron. Nous avions appelé à voter pour Marine Le Pen, sans hésitation et sans condition, dès le soir du premier tour. Dans nos institutions, il est compliqué de gagner seul et l’isolement du RN, en refusant toute alliance et n’ayant bénéficié d’aucun ralliement, a certainement joué dans cette défaite. Nous n’avons pas réussi durant cette campagne à éviter la redite du duel de 2017 qu’Éric Zemmour avait tenté de conjurer, cela devrait appeler à une grande remise en question au sein du camp national plutôt qu’à l’autosatisfaction.
Marine Le Pen s’est-elle trompée de stratégie durant cet entre-deux-tours ?
En faisant de la question des retraites le point central du clivage avec Emmanuel Macron, Marine Le Pen a cherché à parler quasi exclusivement aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, oubliant de s’adresser aux millions de Français qui avaient voté à droite sur l’identité, la sécurité ou les libertés économiques. Comme en 2017, cette triangulation n’a pas abouti aux résultats escomptés puisque seulement 13 à 17 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon se sont reportés sur elle. De l’autre côté, il y a eu une perte des reports de voix de l’électorat Reconquête ! vers Marine Le Pen ; idem parmi Les Républicains et même — de manière plus marginale — une partie de ses propres électeurs du premier tour. Nous voyons de nouveau les limites de cette stratégie d’“alliance des populismes de droite et de gauche”, que je remettais déjà en cause à l’époque où j’étais encore au FN.
Dans nos institutions, il est compliqué de gagner seul et l’isolement du RN a certainement joué dans cette défaite.
Éric Zemmour voulait jouer le rôle de pivot entre Les Républicains et le Rassemblement national. Durant cette campagne, il s’est plutôt marginalisé, classé plus à droite encore que Marine Le Pen. Est-ce une erreur de stratégie ?
Je ne partage pas ce constat, car Éric Zemmour a offert une nouvelle maison commune aux électeurs des LR et du RN déçus de leur parti. Il a créé des passerelles entre les deux électorats. Au deuxième tour, il a même permis à des électeurs qui, jusqu’alors, n’avaient jamais voté pour le camp national, de voter pour elle à la suite de son appel en jouant le rôle de “sas”. On retrouve ce phénomène en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans des villes plutôt aisées où Marine Le Pen réalise des scores inédits. C’est le résultat du travail de Reconquête !. Je doute maintenant que ces Français apprécient beaucoup, et à juste titre, le refus catégorique du RN de construire des alliances aux législatives. Eux ont fait un pas…
Le reste a déjà été débriefé : un tiers des électeurs de Marine Le Pen ont opté pour le vote “utile” afin d’empêcher la qualification de Mélenchon et 47 % de ses électeurs ont hésité à voter Éric Zemmour. Il a vraiment bousculé le paysage politique. Ce jeune parti a beaucoup de perspectives de développement dans les mois et années à venir.
Revendiquez-vous une proximité idéologique avec certains membres des Républicains ?
Je constate que les Républicains manquent une fois de plus de cohérence. Une partie non négligeable a rejoint LREM ou fait des accords tacites avec la Macronie. Une autre partie, dont la direction avec Christian Jacob, dit vouloir garder son indépendance et maintient les alliances avec les centristes comme l’UDI. Je m’étonne dans ces conditions que des profils très prometteurs comme David Lisnard ou François-Xavier Bellamy parlent d’un engagement sur “les idées” car je ne vois pas cette clarté idéologique en maintenant ces alliances avec le centre. Beaucoup ne bougent pas dans l’attente du congrès prévu à l’automne, en espérant pouvoir prendre la main sur le parti avec Laurent Wauquiez. Je regrette qu’une fois de plus les forces soient divisées quand nous devrions nous battre côte à côte, sur les fondamentaux, dès maintenant, pour empêcher Emmanuel Macron d’obtenir les pleins pouvoirs en juin prochain.
C’est ce que vous proposez dans votre appel à l’“union nationale” pour les prochaines élections législatives ?
Tout à fait. Nous sommes dans la continuité de ce que nous disions durant la présidentielle. Nous souhaitons une grande coalition du camp national, réunissant Reconquête !, le RN, Debout la France et une partie des Républicains ne voulant pas des alliances avec Macron. Le Rassemblement national refuse obstinément, pourtant seule cette alliance permettrait de devenir le premier groupe d’opposition, voire d’obtenir une majorité relative, quand un bloc national divisé n’aboutira qu’à une opposition marginalisée, avec le risque majeur d’avoir une majorité macroniste et un premier groupe d’opposition composé du bloc islamogauchiste, emmené par Mélenchon.
Nous souhaitons une grande coalition du camp national, réunissant Reconquête !, le RN, Debout la France et une partie des Républicains. Le Rassemblement national refuse obstinément, pourtant seule cette alliance permettrait de devenir le premier groupe d’opposition.
Après les échanges d’amabilité entre Éric Zemmour et Marine Le Pen tout au long de la campagne présidentielle, est-il encore possible de compter sur une alliance ?
Nous devons prendre de la hauteur, sortir des propos d’estrade tenus par les uns et les autres — car Éric Zemmour a largement été pris pour cible aussi — pour nous concentrer sur notre objectif principal : défendre l’intérêt des millions de Français qui attendent que les idées nationales arrivent aux affaires. Nous avons une occasion historique de pouvoir changer l’histoire qui semble s’écrire : avec une coalition, ce serait au minimum 100 députés qui pourraient être élus à l’Assemblée. D’ailleurs, 94 % des électeurs de Reconquête ! et 74 % de ceux du RN soutiennent cette alliance.
Certains cadres du RN évoquent surtout une “bouée de sauvetage” pour sauver le parti Reconquête !…
Le RN comme Les Républicains auraient tout intérêt à cet accord. Évidemment, le RN comme les LR patriotes peuvent avoir des députés dans tous les cas, mais la différence, c’est qu’ils pourraient passer d’un groupe marginal à l’éventualité d’obtenir une majorité. Encore faut-il voir les vrais enjeux et avoir à cœur l’intérêt des Français plutôt que la défense des boutiques électorales. Ce n’est manifestement pas la mentalité de tout le monde. J’espère que tous ceux qui auront refusé l’alliance mesurent ce dont ils seront peut-être comptables le 20 juin prochain.
Quelle opposition souhaitez-vous construire ?
Nous devons apporter ce qui manque aujourd’hui dans le paysage politique français à droite : une vraie boussole idéologique, une clarté doctrinale capable de s’emparer des sujets d’avenir, devenir un prescripteur d’opinion, construire des réseaux influents dans la société, être un incubateur pour toute la nouvelle génération politique. Cela passera aussi par une forme d’exemplarité. Puisque nous appelons à l’union, nous avons pris l’initiative de ne présenter aucun candidat face à Éric Ciotti, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan et ce, sans contrepartie.
Puisque nous appelons à l’union, nous avons pris l’initiative de ne présenter aucun candidat face à Éric Ciotti, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan et ce, sans contrepartie.
Le Rassemblement national mise sur la constitution d’un “bloc populaire” face à un “bloc élitiste”, représenté par Emmanuel Macron. Vous inscrivez-vous dans cette logique ?
Je ne partage pas cette lecture politique. Nous ne pouvons pas dire : nous ne parlons pas aux 58 % des Français qui ont voté Macron car il s’agit du “bloc élitaire”. D’autant moins que cela est à relativiser, 36 % de ce bloc sont aussi des électeurs des classes populaires. Le clivage territorial et social que reflètent ces blocs est un fait sociologique, mais il ne doit pas être figé dans une opposition partisane.
Le rôle d’un responsable politique n’est pas de dresser les Français les uns contre les autres en opposant notamment les “perdants” aux “gagnants” de la mondialisation, la campagne aux métropoles. Nous devons parler à tous et trouver une synthèse. Il faut éviter cet affrontement, d’autant plus qu’à ce jeu, c’est toujours le bloc dit élitaire qui gagne. Le rôle de Reconquête ! sera d’être un parti de concorde capable de nous sortir de cette impasse qui nous condamne à la réitération et à la défaite du camp national.
Ces blocs signent-ils la fin des partis politiques tels que nous les connaissions jusqu’alors ?
Ce n’est pas la fin des partis politiques, c’est une recomposition. LREM est une sorte de grand centre, l’aboutissement du fameux UMPS, ces deux partis historiques qui menaient chaque fois les mêmes politiques une fois aux affaires car les deux avaient fini par être dominés par leur composante centriste. En face, vous avez LFI qui prospère en grande partie sur le vote utile des différentes gauches radicales et du vote communautaire (69 % des musulmans ont voté Melenchon) mais qui représente une vraie menace aux prochaines législatives. Enfin vous avez un RN qui dorénavant ne veut plus parler qu’à la “France périphérique”. Mais il n’y a rien d’immuable en politique et Reconquête ! est justement là pour bousculer ces rapports de force figés depuis trop longtemps qui nous empêchent d’avancer.
Comment imprimer la marque Reconquête ! afin que les électeurs puissent identifier les candidats d’Éric Zemmour aux prochaines élections locales ?
Le propre de la politique, c’est le temps long. Il faut être patient et apprendre à construire dans la durée. Nous avons manqué de temps et d’espace pour faire connaître ce jeune mouvement et son candidat à l’ensemble des Français durant la campagne. Nous avons plus d’un mois avant les élections législatives pour continuer le travail opéré pendant la présidentielle. Nous avons environ un tiers de nos candidats qui le sont pour la première fois, un tiers issus du RN et un tiers des Républicains. Cette diversité est une vraie force. Avec eux, nous allons réaliser notre première étape d’implantation locale qui perdurera dans les années à venir.
LREM est une sorte de grand centre, l’aboutissement du fameux UMPS, ces deux partis historiques qui menaient chaque fois les mêmes politiques une fois aux affaires.
Reconquête ! récolte ses meilleurs scores en Paca. Comment expliquez-vous cette implantation ?
Déjà je tiens à rappeler que réunir 2,5 millions de voix, mobiliser près de 125 000 adhérents et constituer le premier mouvement de jeunes de France en quelques mois seulement est un tour de force inégalé dans l’histoire politique française. Rappelons qu’en septembre dernier, Éric Zemmour était encore simple journaliste et écrivain. Des fondations solides ont été posées pour la suite.
Quant à la Paca, les questions identitaires et sécuritaires sont essentielles dans cette région. Une partie significative des électeurs Républicains se sont tournés vers Reconquête !, déçus probablement par leur mouvement, son ambiguïté, ses alliances plus ou moins nébuleuses avec LREM (tous les grands barons LR de la région soutiennent désormais Macron), et de nombreux Français indépendants, artisans, commerçants qui votaient RN ont suivi le même chemin.
Serez-vous candidate ?
Je prendrai ma décision très prochainement en fonction de ma forme personnelle, étant enceinte de huit mois. En attendant, je m’engage avec les autres vice-présidents du parti, Nicolas Bay et Guillaume Peltier, à l’organisation du mouvement, au suivi et à la formation des candidats. Dans tous les cas, je serai amenée à soutenir nos candidats sur le terrain. L’histoire de Reconquête ! ne fait que commencer.
France24 - World
N.Korea fires likely submarine-launched ballistic missile, S. Korea military says
Issued on: 07/05/2022 - 09:23
NEWS WIRES
North Korea fired a ballistic missile on Saturday, South Korea's military said, three days before the inauguration of South Korean president-elect Yoon Suk-yeol, who has vowed to take a hard line against the North.
South Korean military said that North Korea fired what is believed to be an submarine-launched ballistic missile (SLBM) into the sea off its east coast around 0507 GMT on Saturday from around Sinpo, where North Korea keeps submarines as well as equipment for test-firing SLBMs.
Japan's defence ministry also tweeted that the projectile could be a ballistic missile. Japanese public broadcaster NHK, citing government sources, said the projectile landed outside Japan's exclusive economic zone.
On Wednesday, North Korea fired a ballistic missile toward the sea off its east coast, South Korea and Japan said, after Pyongyang vowed to develop its nuclear forces "at the fastest possible speed".
The United States assessed that North Korea was preparing its Punggye-ri nuclear test site and could be ready to conduct a test there as early as this month.
"Instead of accepting invitations to dialogue, the Kim regime appears to be preparing a tactical nuclear warhead test.
The timing will depend most on when the underground tunnels and modified device technology are ready," said Leif-Eric Easley, a professor at Ewha University in Seoul.
"A seventh nuclear test would be the first since September 2017 and raise tensions on the Korean Peninsula, increasing dangers of miscalculation and miscommunication between the Kim regime and the incoming Yoon administration."
Yoon takes office on Tuesday. U.S. President Joe Biden is to visit South Korea and meet with him on May 21.
Last month, North Korean leader Kim Jong Un pledged to speed up development of his country's nuclear arsenal. He presided over a huge military parade that displayed intercontinental ballistic missiles (ICBMs) as well as what appeared to be SLBMs being carried on trucks and launch vehicles.
In October, North Korea test-fired a new, smaller ballistic missile from a submarine, a move that analysts said could be aimed at more quickly fielding an operational missile submarine.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
North Korea's Kim Jong Un warns of 'preemptive' use of nuclear force
North Korea’s Kim vows to ‘strengthen’ nuclear arsenal at military parade
North Korea fires ballistic missile in latest test, South Korea says
Valeurs Actuelles
Dans l’Oise, une manifestation en soutien à l’éleveur condamné pour “troubles du voisinage”
Son cas est devenu un symbole des difficultés de cohabitation entre le monde agricole et le reste de la population. Vincent Verschuere a été condamné en mars 2022, après 10 ans de bataille judiciaire, à 102 000 euros de dommages et intérêts en raison d’un « trouble anormal du voisinage ». Ses voisins de Saint-Aubin-en-Bray (Oise) lui reprochaient le bruit et l’odeur de ses vaches. Plusieurs centaines de personnes lui ont manifesté leur soutien, vendredi 6 mai, rapporte France Bleu. La FNSEA, principal syndicat agricole, avait appelé à manifester. Sa présidente, Christiane Lambert, dénonçant une décision de justice qui risque de « mettre en péril une exploitation ». Vincent Verschuere a en effet expliqué ne pas avoir les moyens de régler une telle somme.
Contre une campagne « aseptisée »
La profession craint que cette affaire n’en entraîne d’autres et ne fasse jurisprudence. « D’autres situations de conflits de voisinage […] vont parfois très loin », a alerté Christiane Lambert. « L’agriculture, c’est une activité du vivant, […] il y a des moments où il y a des bruits, des odeurs », a-t-elle déclaré, dénonçant ceux qui imaginent une ruralité « aseptisée avec zéro défaut, zéro bruit, zéro odeur », précise France Bleu.
Quelques jours après la décision de la Cour d’appel, un texte visant à protéger « le patrimoine sensoriel des campagnes françaises », du chant du coq aux odeurs de fumier en passant par les cloches d’églises, a été voté au Parlement. Une analyse des cas dans lesquels ces désagréments peuvent ou non être jugés « anormaux » selon les zones et les contextes doit être rendue d’ici fin juillet pour clarifier le code civil.
Oise : les dernières actualités
France24 - World
Moscow museum chronicles NATO 'cruelty' amid Ukraine campaign
Issued on: 07/05/2022 - 08:02
Moscow (AFP) – Paintings of wounded children and grieving women line the walls, while loudspeakers spit out the sound of approaching war planes.
Welcome to a Moscow exhibition depicting NATO's "crimes" amid Russia's military campaign in Ukraine.
"NATO. A chronicle of cruelty" opened at the Museum of Contemporary Russian History in Moscow in early April, over a month after President Vladimir Putin sent troops to the pro-Western country.
According to the museum, the display is dedicated to the history of NATO including the United States' atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki in 1945, despite the Western military alliance being founded only in 1949.
It also lists the bloc's bombing of Yugoslavia in 1999, US-led wars in Iraq and Afghanistan as well as cooperation between Ukraine and NATO "that has led" to the current conflict.
"Every time it's difficult to talk about the crimes committed by NATO troops," guide Yaroslav Polestrov, 46, said.
The Kremlin considers the US-led military bloc an existential threat to Russia and Putin blames Washington for using Ukraine as an instrument to draw Moscow into a conflict.
Since the start of Moscow's campaign in Ukraine, independent media outlets have been shut down or suspended operations while television channels have ratcheted up production of anti-Ukraine and anti-West propaganda.
Just days before Moscow's annual military parade to mark the Soviet victory in World War II on May 9, the exhibition is well attended.
At the entrance, a group of teenage cadets in uniform pose for a photo before heading inside, which, unusually in the Russian capital, is free of charge.
Lining the walls are photos of anti-NATO demonstrations in Europe and numerous photos of children in conflict zones, some visibly injured.
For the museum's senior researcher Fyodor Kokin, NATO has been playing a crucial role in the Ukraine conflict.
"We see that in fact the countries of the alliance are very actively involved in this conflict," Kokin, 28, said.
"They are supplying arms, equipment, and ammunition to Ukraine."
Part of the display is an "anti-tank missile launcher produced in the United Kingdom and used by the Ukrainian armed forces", Kokin said.
The exhibit was put together in "less than a few weeks" and has welcomed 14,000 visitors so far, he added.
One of those visitors, Alexandra, who declined to release her last name, said the display was a shoddy job.
"This was done in a hurry," said Alexandra, who teaches library science and brought her students to see the exhibition but now "regrets wasting time".
"Why are we talking about 'cruelty'? Why not talk about the reasons for the creation of the bloc, how it has evolved over time?" said the woman, sporting a black and orange ribbon pinned to her chest, a symbol of WWII victory celebrations in Russia.
Pointing to a section dedicated to the Vietnam War, Alexandra said, "It is the United States, not NATO," which is to blame.
'Soviet-style propaganda'
Guide Polestrov shows Alexandra's students a jumble of Ukrainian blue and yellow flags displayed next to a Nazi SS helmet and a US flag, with maps illustrating just how far into Russia NATO missiles can reach.
On the 1999 NATO bombings of Yugoslavia, he said: "Russia and China did not agree with... the decision made by (Bill) Clinton, President of the United States and criminals like him".
Anyone disagreeing with the organisers' point of view is free to express their thoughts in the visitors' book, Polestrov said.
Some praised the display.
"It is necessary that children, adolescents and even many adults see for themselves how rotten the Western world is," two women, who signed their full names, wrote in a message seen by AFP.
Maria Butina, a lower house lawmaker who served 15 months in a US prison for illegally acting as a foreign agent for Russia, thanked the organisers for telling the "truth".
Other visitors blasted Moscow's narrative.
"This exhibition is Soviet-style propaganda crap," read one entry.
"There is no black and white in politics, there are only shades of grey," said another.
"Don't let the propaganda fool you. Peace to Ukraine and the whole world, freedom and wisdom to Russia!"
© 2022 AFP
France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : un accusé positif au Covid-19, nouvelle suspension d'une semaine
Publié le : 06/05/2022 - 15:57
FRANCE 24
Suivre
Déjà interrompu plusieurs fois à cause du Covid-19, le procès des attentats du 13-Novembre a de nouveau été suspendu, vendredi, pour une semaine, un accusé étant à son tour touché par le Covid. Cette nouvelle interruption intervient au troisième jour d'une nouvelle série d'auditions de quelque 90 parties civiles, des rescapés des attaques jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. Elle pourrait entraîner le report du verdict au 29 juin.
Ouvert depuis près de huit mois, le procès des attentats du 13-Novembre a été suspendu pour une semaine, vendredi 6 mai, un accusé ayant été contrôlé été testé positif au Covid-19. Il avait déjà été interrompu à plusieurs reprises pour ce motif.
"On ne va pas pouvoir tenir cette audience aujourd'hui, ni la semaine prochaine", a annoncé le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès, vendredi à la reprise de l'audience. Celle-ci reprendra "normalement le 17 mai à 12 h 30", a-t-il annoncé.
"Un accusé est à son tour atteint par le Covid-19. En l'état de la procédure actuelle, il n'est pas possible de siéger", a expliqué le président. "'Dura lex, sed lex' ("la loi est dure, mais c'est la loi", NDLR)", a-t-il commenté.
Farid Kharkhach, l'un des 11 accusés comparaissant détenus à ce procès, a été testé positif après avoir présenté des symptômes du Covid-19 à l'audience jeudi.
Le Belgo-Marocain de 39 ans est "confus" pour les parties civiles qui devaient témoigner, a assuré l'une de ses avocates, Me Fanny Vial.
Le verdict pourrait être repoussé au 29 juin
Cette nouvelle interruption intervient au troisième jour d'une nouvelle série d'auditions de quelque 90 parties civiles – des rescapés des attaques jihadistes ayant entrainé la mort de 130 personnes à Paris et Saint-Denis, mais aussi des proches endeuillés des victimes.
La cour devait initialement entendre, en début de semaine prochaine, les membres du groupe américain Eagles of Death Metal, dont le concert au Bataclan le soir du 13 novembre 2015 avait été brusquement interrompu par les tirs de Kalachnikov. Leurs auditions sont repoussées à une date ultérieure.
Le Covid s'est déjà invité à plusieurs reprises au procès, repoussant de quatre semaines la fin prévue de l'audience.
Avant ce nouveau cas de contamination, le verdict était attendu le 24 juin. Il pourrait désormais être rendu "le 29 juin", a indiqué lors de cette brève audience le président Périès.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam présente ses "excuses à toutes les victimes"
Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam raconte pour la première fois sa nuit d’errance
L'Humanité
Le FC Nantes, une histoire loin d’être un fleuve tranquille
ActuAprès des années de disette, le club des bords de la Loire retrouve le haut du panier. Il jouera samedi sa neuvième finale de Coupe de France, contre Nice, quand la précédente remontait à 2001. Retour sur une aventure belle, mais mouvementée.
Éric SerresSamedi à 21 heures au Stade de France, le FC Nantes défiera l’OGC Nice pour le compte de la 105e finale de la Coupe de France, arbitrée pour la première fois par une femme : Stéphanie Frappart. La neuvième pour le club de la Loire-Atlantique, qui en a déjà remporté trois. Quelques semaines auparavant, les Canaris avaient fêté leur 2 000e match en élite face au SCO Angers. Une longue histoire parfois mouvementée pour un club aux presque soixante années au plus haut niveau.
L’aventure a débuté le 31 août 1963. Sous une pluie torrentielle, les Nantais découvrent la division 1. Fondé au printemps 1943 grâce à Jean Le Guillou et Marcel Saupin, le club a mis vingt ans pour franchir pas à pas les échelons avant d’atteindre l’objectif fixé : jouer parmi les grands. En ce mois d’août 1963, ils sont quelque 12 000 spectateurs à braver le mauvais temps pour assister à cette première. Sur le terrain du parc de Malakoff, pas encore stade Marcel-Saupin – antre du club durant de longues années avant d’être remplacé par le stade de la Beaujoire en 1984 –, les Nantais affrontent les joueurs de Sedan-Torcy. Les Jaunes et Verts mènent par deux fois, se font égaliser par deux fois, terminant sur un score de parité (2-2).
Arribas, l’entraîneur historique
Les Canaris ou encore Boutons d’or – premier sobriquet – vont mettre une saison à intégrer les codes du haut niveau. Ils terminent 8e. Mais sous la houlette de José Arribas, tout juste débarqué de Noyen-sur-Sarthe, club de division d’honneur, ils apprennent vite et surtout mettent en place les principes de leur entraîneur né en Espagne. Vitesse, technique et intelligence seront les maîtres mots du technicien, qui s’inspire des principes du célèbre Bill Shankly, en poste au Liverpool FC depuis 1959. Pari gagnant dès la saison 1964-1965, où ils deviennent champions de France. Coup de chance ? Pas vraiment. Ils récidivent un an plus tard et le jeu à la nantaise devient une marque de fabrique que vont perpétuer pendant près de quarante ans les successeurs de José Arribas, mais aussi ses élèves.
Coco Suaudeau, Raynald Denoueix, entre autres, n’auront de cesse par la suite de développer ce jeu à une touche de balle porté vers l’attaque. Ils seront aidés en cela par une formation de très haut niveau où des générations de joueurs vont apprendre les gammes d’un concert bien huilé. Bossis, Desailly, Deschamps, Pedros et tant d’autres sont tous passés par la maison jaune. En 1979, l’ouverture du centre de la Jonelière est le point d’orgue de ce projet. C’est là que tous les stagiaires vont dorénavant apprendre les règles du terrain mais aussi de la vie. « Je préfère un joueur intelligent sur le terrain et dans la vie à un cador uniquement technique », confiait dans nos colonnes, en 2001, Raynald Denoueix.
De fait, au fil des années, le club des bords de la Loire remplit sa besace et acquiert des certitudes. Dans les années 1970, deux titres s’ajoutent à ceux des années 1960 (1973, 1977). Lors de la décennie suivante, encore deux sacres (1980, 1983). Puis deux autres en 1995, puis 2001. Ce sera le dernier. Après une saison remarquable, Raynald Denoueix lâchera : « Moi, si j’avais de l’argent, je ne mettrais pas un sou dans un club. Nous allons finir champions, mais à la reprise, après les vacances, à la différence d’une usine ou tout reprendra comme avant, dans le football, pas sûr que l’on retrouve les clés… » Prophétique ! L’entraîneur est débarqué quelques mois plus tard et le club plonge peu à peu dans la crise. Les présidents se succèdent, jusqu’à l’arrivée de Waldemar Kita en 2007. La valse des entraîneurs devient le credo de la nouvelle direction. De 2001 à aujourd’hui, ils ne sont pas moins de 23 à occuper le poste, sans grands résultats et même deux passages en Ligue 2.
« Communion avec le public »
Résultats en berne, incompréhension grandissante entre les supporters et la direction, le club navigue à vue. À plusieurs reprises, le FC Nantes frôle la descente à l’étage inférieur. L’arrivée l’an dernier, en cours de saison, d’Antoine Kombouaré au poste d’entraîneur sauve le club dans un premier temps. L’apothéose attendue samedi au Stade de France est un peu la sienne : « Kombouaré est un enfant de la maison. J’ai assisté aux deux victoires face au PSG en L1 et à Monaco, en demi-finale de la Coupe. La communion avec le public était incroyable. Le foot reprend le dessus avec une équipe qui correspond à la mentalité du club, de la ville, de la région. Et Kita y est aussi pour quelque chose, même s’il a trop longtemps sous-estimé la dimension de ce club », estime Japhet N’Doram, ancienne star du FC Nantes.
footballcoupe de franceFCnantes Valeurs Actuelles
La “désunion” des droites en marche
Ils sont investis pour les élections législatives, tandis que leur candidate est arrivée en tête dans la région à la présidentielle. Sur le papier, plusieurs candidats du Rassemblement national (RN) pourraient emporter des circonscriptions, et pourtant. L’inquiétude est de mise pour beaucoup d’entre eux, incertains de pouvoir atteindre le second tour. La faute à une consigne nationale décrétée par Marine Le Pen et Jordan Bardella : « Pas d’alliance avec Reconquête ! » ? Éric Zemmour avait appelé à unir les forces « patriotes » pour augmenter les chances de victoire dans certaines circonscriptions. Ses mots « durs », répétés le soir du second tour, ont quasi clos les négociations. « Au premier tour, chaque mouvement doit faire valoir son projet défendu à la présidentielle », plaide Jordan Bardella, venu présenter les premières investitures dans le Var, jeudi dernier. Du côté des candidats RN investis en Paca, les visages se ferment lorsque la question des alliances est abordée. « On ne discute pas les consignes du national », glisse l’un d’entre eux. Un autre est pourtant sorti du bois. Candidat sur la 3e circonscription des Alpes-Maritimes, pas encore investi par le RN, Philippe Vardon a détonné dans les colonnes du Figaro, brisant le tabou « partagé par de nombreux candidats » du sud de la France : « Refuser l’union, c’est sacrifier le RN du Sud ». Une sortie qui pourrait signer sa rupture avec la direction nationale, déjà en conflit ouvert avec Alexandra Masson-Bettati, l’Azuréenne du bureau exécutif.
La peur grandit parmi les cadres locaux du Rassemblement national. S’ils comptent renouveler le succès du RN à la présidentielle lors des législatives, les règles plus strictes du scrutin pourraient jouer en leur défaveur. Pour participer au second tour, il faudra en effet récolter 12,5 % des inscrits au premier tour, et non des suffrages exprimés. Dans le cas d’une forte abstention, autour de 50 %, il faudra alors réaliser 25 % pour se qualifier. Avec un Zemmour entre 15 et 17 % dans certaines circonscriptions à la présidentielle, le RN pourrait perdre « jusqu’à 95 % de ses candidats dès le premier tour », s’inquiète un élu régional.
Reconquête ! entend sauver les meubles
Du côté de Reconquête !, les investitures sont dévoilées jour après jour. Aucun candidat ne devrait se présenter face à Éric Ciotti, dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes, afin de mettre en pratique l’appel à l’« union des droites ». Aucun candidat non plus ne serait investi face à Philippe Vardon, à la suite de ses récents propos. Le RN, quant à lui, a proposé à l’ancien et éphémère trésorier maralpin de Reconquête !, Benoît Kandel, farouche opposant à l’élu niçois, de se présenter face à lui. Si le devenir d’Éric Zemmour est encore incertain sur la côte, des cadres nationaux sont déjà annoncés dans la région, comme Damien Rieu, “l’anti-Cédric Herrou” dans la circonscription de Menton… et de la vallée de la Roya.
Dans les Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier compte sur l’ancrage local de ses candidats. Lui-même ne se lancera pas dans la bataille, « après avoir promis aux maires du département d’être pleinement sénateur durant tout le mandat ». Sa nièce, Sandrine D’Angio, devrait briguer une circonscription marseillaise. « Elle sillonne le terrain depuis des années, elle est bien plus connue que les candidats RN », rappelle le sénateur. Difficile pour autant de l’emporter, mais arriver devant le Rassemblement national dans certains secteurs marseillais pourrait propulser son mouvement Marseille d’abord et valider sa stratégie.
À Fréjus, jeudi dernier, Jordan Bardella a pris l’avantage sur Reconquête !, consolidé par le résultat de Marine Le Pen à la présidentielle. L’objectif est de devenir « la première force d’opposition » face à Emmanuel Macron. « Il ne faut pas donner les pleins pouvoirs à ce dirigeant autoritaire », a lancé le président par intérim du Rassemblement national. Si les alliances de parti au premier tour semblent donc compromises, elles pourraient toutefois intervenir au second tour. « Nous apporterons notre soutien à un candidat patriote », promet-il, et plus tard sur les bancs de l’hémicycle. « Nous pouvons envisager un travail commun avec des parlementaires Reconquête ! », a même expliqué Jordan Bardella, qui confiait avoir rencontré Stanislas Rigault, président de Génération Z, la semaine précédente.
Si la gauche compte sur un bloc puissant et si Emmanuel Macron espère un ralliement d’une partie des élus républicains, Marine Le Pen, elle, tente de fédérer autour de sa personne. « Nous misons sur un groupe fort afin de peser sur les décisions », a prévenu le jeune président du RN, qui veut « préparer l’après-Macron ». Pour constituer un groupe à l’Assemblée nationale, il faut quinze députés. Pour cela, le Rassemblement national compte sur les 339 circonscriptions où Marine Le Pen a recueilli plus de 40 % des voix dès le premier tour de la présidentielle.
La main est malgré tout tendue aux républicains étant « d’accord sur l’essentiel », même si Éric Ciotti ne bénéficiera pas d’un traitement de faveur. « Il est dans la posture, aux régionales, il avait finalement soutenu Muselier au second tour », torpille Jordan Bardella. Lui ne se présentera pas. Un temps pressenti dans le Var, le jeune député européen préfère aller au bout de son mandat à Strasbourg et se concentrer sur la présidence du parti. Le pari semblait également risqué face au candidat d’Éric Zemmour. Pour les anciens RN passés chez Reconquête ! qui « implorent de revenir », la porte est désormais close. « Pas de cadeau », assume-t-il, préférant miser sur « une nouvelle génération » qui émergera. Quelques-uns pourraient toutefois bénéficier d’un passe-droit.
BBC
Could cooking therapy help your mental health?
The research is in its infancy, but there are a growing number of therapists using cooking to help people with burnout, anxiety and other mental health issues.
Mental Health Awareness Week starts on May 9, providing a timely reminder to consider new ways of caring for our mental health in challenging and uncertain times. Statistics show poor mental health is an issue that affects many. In England alone, it’s said that one in four adults and one in ten children will experience mental illness.
There are, of course, many well-established types of therapy out there – from online CBT apps to counselling. Could cooking therapy (or culinary therapy) soon be added to the list? We spoke to two experts who are convinced that, with time, it will.
What is cooking therapy?
For the most part, it’s a practical therapy session where you cook alongside a therapist. As the session develops, you open up, whether that’s via chatting or through non-verbal communication. The experts we spoke to explained that the way you cook or work in the kitchen reveals a lot about how you’re feeling.
It’s used as a treatment for numerous mental health issues – including grief and loss, anxiety and depression. A versatile treatment, in Middlesbrough it’s being used to help young adults with various mental health issues to improve their self-esteem.
While there is limited scientific research on the benefit of cooking therapy, there is some including evidence on how baking gives you confidence.
Professor Kocet, from the Chicago School of Professional Psychology is currently adding to the evidence. “I'm doing a research study which looks at cooking as a mitigating factor in how we managed mental health symptoms during COVID-19. I want to look at how people used cooking and even baking to cope with stress, anxiety and depression during the pandemic and I'm doing qualitative interviews of individuals to investigate how cooking helped.”
With a PhD in counsellor education, he has been involved with cooking therapy since 2014 and is passionate about the subject – ever since he himself took cookery classes back in 2006.
“Every single person I told [about the classes] would say 'oh, cooking is so therapeutic for me'. And the light bulb went off and I thought, in our field, we have art, dance and music therapy, but why hasn't anyone done cooking therapy or culinary therapy?
Later Kocet developed a graduate counselling course in culinary therapy. The course involved teaching mindful cooking and eating, as well as nutrition – with a registered nutritionist on hand.
Now, Kocet incorporates culinary therapy into his counselling sessions. “The American counselling Association Code of Ethics prohibits a counsellor from solely doing any new forms of therapy that lack in research,” he explains. “So I use it to support and enhance the therapeutic relationship already existing between the patient and the counsellor.”
How does the therapy work?
Charlotte Hastings, runs Kitchen Therapy in the UK and like Kocet, her involvement with the therapy began when she merged two of her interests, “I trained as a psychotherapist and I also started teaching cookery in night class community kitchens… I saw that they worked together.”
Hastings agrees the therapy is similar to music, art and drama therapy. “The fact it’s expressive means you’re often communicating in a non-verbal way and picking up on different messages. But I guess the difference is, it's very practical,” says Hastings, explaining that you leave the session with food to consume.
The fact it’s less formal than a traditional ‘talk therapy’ helps, she says. “If you've got a lot of problems, then for some people, to sit down still and talk, it can actually exacerbate those issues and make you feel worse.
“If I’m working with a teenager, I would find out about them in talk therapy first. Then we move onto it [making food together]. Because we're not eyeballing each other, and we're achieving something and it's fun, we can be on the same level, there's a real equality that happens… I'll have the recipe and have the ingredients, but I can enable that person to do something for themselves – so there’s elements of ‘self-therapy’. It provides a safe space.”
Top tips for improving wellbeing through cookery
“I think probably all professional chefs are trained on this,” says Kocet. “It's French for 'everything in its place'. A chef reads a recipe multiple times and then organises their ingredients before starting.” The process itself is soothing and helps people practice mindfulness, says Kocet.
“I think a common reason people feel stressed by cooking is because they're literally running all over the kitchen and maybe not reading the recipe, and then halfway through it says they need an item and then they realise they don't have it.
“It's a good lesson in life to centre yourself. In the kitchen this means reading the whole recipe before you start cooking, and then breaking up the recipe into small steps and prepping all the ingredients… If you’re hyper-organised, you’ll love mise en place. It's very comforting and you’ll feel organised.”
“Make something really simple that you really like,” suggests Hastings before adding: “Don’t fall into the trap of thinking 'oh, I'll cook that because it'll be really good for me' or 'that looks really amazing and I want to cook this clever dish'. That won’t connect with you and you want it to mean something and bring comfort.
“Perhaps a dish reminds you of something or someone and you're going to take the time to reflect whilst you're cooking. This is time for nourishment, not just eating a meal.”
If you’re struggling with a bereavement this can help, says Hastings. “We can connect with those memories [through making dishes that remind you of loved ones]. It allows us to recognise that when someone's in your heart, they are always here with you. I do this when I make recipes linked to my grandma – it helps remind me what she meant to me. Not just what she taught me when cooking, but actually how she looked after me and that nurturing I received.”
Mindful eating is a tool for relaxation and awareness, taking your time to focus and appreciate the food you are eating. Kocet explains: “I do a chocolate meditation where I have students eat the food very slowly. Years ago, I did this when I was a therapist in a psychiatric hospital working with adolescents. I gave them a small chocolate and then I guided them through taking the wrapper off, smelling the chocolate, then putting it in their mouth and not chewing it. I explained that when we eat mindfully, we can eat slower, it's better for our digestion. But, it's also better for our mental wellbeing – as it’s a form of meditation.”
“After you cook, instead of just throwing the dishes in a dishwasher, use it as a meditation tool too,” adds Kocet. “Hand-wash the dishes and just be aware of the water and the soap. Wiping every dish can also be a symbolic representation of cleaning our emotional space as well as the dish itself.”
Whether it’s reading a cookery book cover-to-cover to help soothe you, or talking about your favourite childhood food, “Cooking therapy does not necessarily have to involve cooking,” says Kocet. “It can just be discussions around food and eating and a person's relationship with food.”
You can take it a step further, carrying out your own food-related homework. “There’s a children's book that was published years ago called Tear Soup,” says Kocet. “I typically will read that story whether I work with children, adolescents or adults. It's about a woman who experiences a loss and so she must make tear soup as a way to cope... After I read the story, I have my students write their own recipe for tear soup and what that means for their own grief.”
“When you see little kids, they don't know they can't cook so they're brilliant. They just get stuck on in. They don't worry about whether something's perfect or not… Think about when you make a mud pie as a child, no one told you how much to add or what to do,” says Hastings, explaining that to improve your wellbeing through food, you should remove the pressures associated with the end result.
Kocet agrees and explains that even if you do make a mistake it can be a useful tool for helping improve your self-confidence and resilience. “In one class, a student was assigned a pear cake. He messed the recipe up and I could see he was very dejected. I encouraged him to make something else with the ingredients. At the end, when we were sampling all the food, the class said their favourite was the spontaneous dish he made. The look on his face was pure shock - that something that originally didn't work out, turned out really well.
“That epitomised why cooking therapy can be so powerful. If you make a mistake cooking, how can you turn it around? It’s also a metaphor for other parts of your life. It's okay to make a mistake, whether that’s professionally in your work or relationships,” finishes Kocet.
New York Times - World
U.K. Local Elections
Advertisement
Supported by
What to Look For in U.K. Local Elections
National politics may not be front and center in voters’ minds, but how they cast their ballots could signal their opinions of the main parties.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Mark Landler, Stephen Castle and Megan Specia
LONDON — Rarely has the American political maxim “all politics is local” seemed more appropriate for an election in Britain.
When voters go to the polls on Thursday to select thousands of representatives in scores of local municipalities in England, Scotland and Wales, their choices will reverberate in British national politics, potentially serving as a referendum on the Conservative Party and its scandal-scarred leader, Prime Minister Boris Johnson.
Heavy Conservative losses could crystallize fears in the party that Mr. Johnson’s attendance at social gatherings that violated Covid restrictions has hopelessly tarnished his political brand — and, by extension, the party’s. That could provoke a no-confidence vote in his leadership, forcing him from office.
This does not mean the scandal over Downing Street parties is uppermost in the minds of many voters. They care more about quotidian concerns such as garbage collection, road maintenance and planning rules — issues that are controlled by elected local council members.
Why are the Conservatives vulnerable?
The Conservatives face stiff headwinds as Britain struggles with soaring energy and food costs. The scandal over illicit parties held at Downing Street has deepened the anti-incumbent mood, leading some Conservative members of Parliament to worry that Mr. Johnson could endanger their own seats in a future general election.
Although his energetic support of Ukraine and of its president, Volodymyr Zelensky, has changed the subject for now, Mr. Johnson still faces several developments that could further erode his standing.
The police could impose more fines on him for breaking Covid rules (he has already paid one). And a government investigator, Sue Gray, is scheduled to deliver a report on the affair that many expect will paint a damning portrait of the alcohol-fueled culture in Downing Street under Mr. Johnson.
While the Conservatives trail the opposition Labour Party in polls, a rout is far from a forgone conclusion. Labour did well in 2018, the last time that many of these seats were in play, which gives it less room to advance. While it may pick off some Conservative bastions in London, it could struggle to claw back seats in the “red wall,” the industrial strongholds in the north of England where the Conservatives made inroads in 2019.
Who’s voting and for what?
Voting is mostly to elect “councillors,” representatives in municipalities who oversee functions like filling potholes, collecting trash and issuing construction permits. Whatever happens, there will be no change in the national government led by Mr. Johnson. Turnout is likely to be low.
Elections are taking place everywhere in Scotland, Wales and Northern Ireland, and there is also voting in parts of England. Politicians often look to the results as a test of the public mood, but some voters think more about their patch than about the big political picture. And because votes are cast only in some locations, these elections offer at best a fragmented sense of what the electorate is thinking.
What would victory look like?
Even before the first vote was cast, the parties were playing down how they expected to perform. It would be no shock on Friday, when the results pour in, if they all claim to be surprised by a better-than-expected result.
That’s all part of the game, because in local elections, shaping the narrative is particularly important. In 1990, the Conservatives famously painted defeat as victory by calling attention to symbolic wins in two boroughs in London: Wandsworth and Westminster.
Accordingly, the Conservatives do not appear ruffled to see predictions that they could lose 550 seats, because that sets the bar low. Labour, for its part, has dampened expectations by arguing that its strong performance four years ago, when many of the seats were last contested, gives it little room to improve.
The Conservatives would like to avoid a loss of more than 350 seats, but they could brush off 100 to 150 seats as typical midterm blues. A gain of more than 100 seats would be a big success for Mr. Johnson.
The Labour leader, Keir Starmer, would be disappointed if his party failed to score any significant wins; 50 to 100 seats would be a creditable performance. He also hopes to consolidate Labour’s grip in London.
Which races tell a broader story about British politics?
With results pouring in from across England, Scotland and Wales — as well as from elections for the Northern Ireland Assembly, where there are different dynamics at play — Friday could seem bewildering.
But a handful of races may illuminate the state of British politics. In London, Conservatives will struggle to hold on to the boroughs of Wandsworth and Westminster. Conservatives have controlled Wandsworth since the days of Prime Minister Margaret Thatcher. Westminster, where the Downing Street scandal is a local issue, has never been out of Conservative control.
In the North London borough of Barnet, where 15 percent of the population is Jewish, Labour, which had been criticized under its former leader, Jeremy Corbyn, for antisemitism, is looking for a redemptive win. Under Mr. Starmer, Labour has worked to root out antisemitism and mend its ties with British Jews.
In the “red wall,” Labour’s ability to reverse Tory inroads will face a test. The Conservatives won a parliamentary by-election in Hartlepool, a port city in the northeast of England, last year. But the local election there is likely to be tight. A Conservative running for a city ward seat urged voters: “Don’t punish local Conservatives for the mistakes made in Westminster.”
In Scotland, the question is whether the Conservatives can maintain gains made in the last vote in 2017, when it won the second-largest number of votes, after the Scottish National Party. Polls show that the popularity of the Tories has been damaged in Scotland by the Downing Street scandal.
What does the rise of nationalists mean for the Northern Ireland election?
Elections for Northern Ireland’s legislature could deliver the most far-reaching results. The Irish nationalist party, Sinn Fein, was well placed to win the most seats, which would represent an extraordinary coming-of-age for a political party that many still associate with years of paramilitary violence.
The results, not expected until Saturday, could upend the power-sharing arrangements in the North that have kept a fragile peace for two decades. In polls this past week, Sinn Fein held a consistent lead over the Democratic Unionist Party, which favors Northern Ireland’s current status as part of the United Kingdom.
Sinn Fein has run a campaign that emphasizes kitchen-table concerns such as the high cost of living and health care — and that plays down its ideological commitment to Irish unification, a legacy of its ties to the Irish Republican Army.
The only immediate effect of a Sinn Fein victory would be the right to name the first minister in the next government. But the unionists, who have splintered into three parties and could still end up with the largest bloc of votes, have warned that they will not take part in a government with Sinn Fein at the helm.
Advertisement
France24 - Monde
L'Actu en dessin : le droit à l'avortement plus que jamais menacé aux États-Unis
Publié le : 06/05/2022 - 16:28
FRANCE 24
Suivre
Un projet de décision de la Cour suprême des États-Unis, dont le contenu a été révélé en début de semaine par le site Politico, a eu l'effet d'un coup de tonnerre en suggérant l'annulation de l'arrêt Roe vs. Wade, jurisprudence clé datant de 1973 légalisant l'avortement.
Le droit à l'avortement fait face à une menace réelle aux États-Unis. L’information a fuité le 2 mai dernier dans les médias : une décision de la Cour suprême pourrait remettre en cause le droit constitutionnel à l’avortement, laissant donc aux États le choix de l’interdire ou de le restreindre. De quoi s’inquiéter pour la liberté des femmes.
Depuis, plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées dans tout le pays pour dénoncer le risque d’un "retour en arrière" et le président Joe Biden a appelé les Américains à défendre ce "droit fondamental", notamment aux prochaines élections législatives en novembre prochain. Ce dernier a estimé que l'argumentaire déroulé par la Cour suprême américaine dans un projet de décision très défavorable au droit à l'avortement allait "bien au-delà" de l'IVG et remettait potentiellement en cause "toute une série" d'autres droits.
C'est à ce sujet que se consacre, cette semaine, le réseau international de dessinateurs de presse engagés, Cartooning for Peace, notamment avec le dessin de Mate, membre de l’Association des caricaturistes d’Argentine, et un cintre devenu symbole de l'avortement illégal.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
États-Unis : l'Oklahoma restreint l'avortement après six semaines de grossesse
États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
Droit à l'avortement menacé aux États-Unis : l'Oklahoma durcit sa loi, les Américains se mobilisent
New York Times - World
In the Philippines, a Flourishing Ecosystem for Political Lies
Advertisement
Supported by
Supporters of Ferdinand Marcos Jr. are using live video to spread misinformation on social media. Voters have become inured to the situation, researchers fear.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Camille Elemia
CAVITE, Philippines — Arnel Agravante, a YouTuber in the Philippines, told his followers last October that he knew how Ferdinand Marcos Jr., the presidential front-runner and his candidate of choice, had become wealthy.
The story, he said, was simple: Mr. Marcos’s dictator father, Ferdinand Marcos Sr., did not steal money from the government, as has been widely reported. Rather, he was given tons of gold by a secretive royal family in the Philippines. “That’s what they call ‘ill-gotten wealth,’” Mr. Agravante said, ridiculing Mr. Marcos’s critics.
The gold story has been debunked by multiple fact checkers as well as by Mr. Marcos himself, but that has not stopped Mr. Agravante from repeating it. The way he sees it, he is part of the “alternative media” countering a mainstream press “spreading stupid and wrong information about our history” before next week’s election.
The Philippines was once described by a Facebook executive as “patient zero” in the global disinformation epidemic, but over the years, the government has done little to stop the deluge. Voices like Mr. Agravante’s have flourished as more people have flocked online for news. And now researchers fear voters have become inured to the problem, readily seeking what they think is the truth from TikTok and other social media sites.
“The Philippines is paying the price for not having regulatory oversight and not making sure that the general population has a necessary cognitive resilience against these kinds of brazen and blatant lies,” said Richard Heydarian, a political analyst at the Polytechnic University of the Philippines.
Much of the disinformation is being peddled on Facebook, TikTok and YouTube. The violent Marcos era is being recast as a period of strong economic growth and infrastructure projects. Leni Robredo, the country’s vice president and Mr. Marcos’s chief rival, is being painted as a communist who has accomplished nothing in office.
In one video, Jovalyn Alcantara, known to her 24,000 TikTok followers as Mami Peng, falsely claims that the Philippines’ debt doubled to $50 billion under Corazon Aquino, who became president after the fall of the Marcos dictatorship.
“So what if it’s incorrect?” she said when a New York Times reporter pointed out that she was wrong. Her video has been viewed more than 27,000 times.
President Rodrigo Duterte won the election in 2016 partly because his allies flooded Facebook with false news about his opponents. But Mr. Marcos’s supporters have chosen a different approach to social media: livestream video.
YouTubers livestream Mr. Marcos’s rallies while echoing the candidate’s election narrative. They spread false information about his wealth and repeat allegations that Ms. Robredo cheated to defeat him in the 2016 vice-presidential race.
Analysts predict that this army of streamers is so large and devoted that Mr. Marcos would most likely turn to it — rather than to the traditional news media — to spread his message as president.
“All candidates, all political parties engage in disinformation,” Benjamin Abalos Jr., Mr. Marcos’s campaign manager, told The Times.
The streamers say they are not paid by the Marcos camp, though they are officially accredited as “vloggers” and roam freely at his rallies. A dozen of their channels have a total of 1.6 million subscribers on YouTube and over 500,000 followers on Facebook, according to a review by The Times.
A YouTube spokesman said the company had removed more than 400,000 videos between February 2021 and January for violating hate speech, harassment and election misinformation policies. A spokeswoman for Meta, Facebook’s parent company, said an account flagged by The Times had repeatedly shared false content and had been barred from monetizing such posts.
But false claims cannot be easily fact-checked or removed during a livestream, and the growing prevalence of apps such as TikTok has made it harder to weed out bad actors.
“If this election is won using disinformation, this will become a tried and tested formula that will be used in every election,” Ms. Robredo warned in a speech to the Catholic Church, urging people in the Philippines not to believe the lies the internet.
Yvonne Chua, who leads Tsek.ph, an independent fact-checking project in the Philippines, said in an email that the fact checks from its partners pointed mostly to Mr. Marcos’s supporters, who “engage in fire-hosing a lot.”
“You also see incorrect information coming from certain candidates, but these are rare,” said Professor Chua, who is an associate professor of journalism at the University of the Philippines.
Mr. Agravante, who promoted the debunked theory about Mr. Marcos’s wealth, was a call-center agent before deciding to become a full-time YouTuber last year, producing amateur videos for his 109,000 subscribers. A longtime supporter of Mr. Marcos, he knows the candidate has refuted the claim about the gold. Still, Mr. Agravante is unapologetic.
“Why would I change my mind just because he denied it?” he said.
The power of amateur videos like the ones produced by Mr. Agravante is that “they appear authentic or organic,” said Jonathan Corpus Ong, a disinformation researcher at Harvard. “They sound like the language of the streets or the ordinary person, as compared to the professionally produced ads and music videos of the Robredo campaign.”
The pro-Marcos videos often use bold letters and colorful graphics and photographs of Mr. Marcos and Sara Duterte, Mr. Duterte’s daughter, who is running for vice president. One such video contained an interview with a Marcos acolyte who claimed that the 1986 People Power Revolution, which toppled the Marcos regime, was a product of “brainwashing” by the Aquino family.
Vincent Tabigue, who made the video, disputed the various legal cases against the Marcoses, pointing out that no one in the family had been put in prison for stealing money from the government. “That’s just a political attack,” he told The Times.
Mr. Tabigue, 27, said that he had quit his job as a salesman to become a full-time YouTuber in 2019 and that he earned close to $10,000 a month.
While no one in the Marcos family has been imprisoned, Mr. Marcos’s mother, Imelda, was sentenced to up to 11 years in prison for creating private foundations to hide her unexplained wealth. She posted bail in 2018; her appeal is pending.
The Senate acknowledged the problem of misinformation in the Philippines in 2018 when it held a series of hearings on the crisis. But no concrete steps were agreed upon, leaving individual lawmakers struggling to get the issue under control.
In February, Senator Francis Pangilinan, who is running for vice president in support of Ms. Robredo, called for the Senate to review criminal laws to curb misinformation and proposed a bill to address the issue. His efforts went nowhere.
On a recent motorcade with Mr. Marcos’s presidential campaign, Ms. Alcantara, the TikTok influencer, held a phone in her left hand as she helped another supporter set up his livestream. With her other hand, she flashed the peace sign, the trademark symbol of Mr. Marcos’s father.
“Marcos always!” she yelled.
Ms. Alcantara, 44, said her TikTok account had been temporarily banned several times after being reported by Ms. Robredo’s supporters. “Why is the problem just with us Marcos supporters?” she asked. “It’s the same with what the other candidates’ supporters are doing. They also post misleading claims, right?”
She wept as she recalled “all the good things” the Marcoses had done for her community. “This is the moment we’ve been waiting for,” she said.
Sui-Lee Wee and Jason Gutierrez contributed reporting.
Advertisement
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
What is Russia’s May 9 Victory Day and why is it so significant this year?
Dan Bilefsky and Anton Troianovski
Marked by grandiose speeches, a colossal parade and a show of military might on Red Square, Russia’s Victory Day on May 9, a holiday celebrating the Soviet Union’s vanquishing of Nazi Germany, has taken on particular resonance this year with Russia mired in a war in Ukraine.
The holiday will take place as Russian state television broadcasts bellicose messages about supposed Nazis in Ukraine, and as the Kremlin leads a stumbling, grinding offensive that has cost thousands of Russians and Ukrainians their lives.
Because Russia’s invasion has failed to produce much in the way of victories, some analysts fear that President Vladimir V. Putin will use the occasion to turn what he has called a “special military operation” into an all-out war, and to mobilize Russians for a more broad-ranging conflict. The Kremlin, for its part, denied on Wednesday that it would declare war.
Here’s a look at the significance the holiday has taken during Mr. Putin’s two decades in power.
Why does Victory Day matter so much this year?
In years past, Mr. Putin has used May 9 — a near-sacred holiday for Russians to remember the 27 million Soviets who died in World War II — to mobilize the nation for the possibility of a new battle ahead. When he addressed the nation from his rostrum at Red Square on May 9 last year, he warned that Russia’s enemies were deploying once again “much of the ideology of the Nazis.”
Now, Russian state media is referring to Ukrainians who have resisted the Russian invasion as “Nazis,” and portraying the fight as the unfinished business of World War II. It seems almost certain that Mr. Putin will use his May 9 speech next week to invoke the heroism of Soviet soldiers in World War II to try to inspire Russians to make new sacrifices. The narratives Mr. Putin has been spinning to justify his war in Ukraine are very much in line with the grand, nostalgic narratives of Victory Day.
Analysts who follow Russia closely, however, say it is far from certain that Mr. Putin will declare an official state of war and announce mass mobilization, which could entail a military draft and a prohibition on Russian men of military age being allowed to leave the country.
Although a shared respect for the sacrifices of World War II remains a unifying force in Russia, a new draft or travel restrictions could provoke a blowback. Russian forces have suffered heavy losses in Ukraine — Western officials estimate that more than 7,000 Russian soldiers have been killed — and some families of service members have questioned the official silence about the scope of casualties.
What happens on Victory Day?
Victory Day military parades in major Russian cities are followed by marches of ordinary citizens carrying pictures of relatives who fought in the war. Hundreds of thousands, if not millions, take part in “Immortal Regiment” marches honoring the soldiers and civilians who fought and died in the war. On Red Square, the event also features a display of historical military weapons, modern tanks and missile systems and other expressions of Russian military grandeur.
Over more than two decades, Mr. Putin has helped transform Victory Day into the most important holiday of the year, a joyous, nostalgic ritual that buttresses national pride and unifies a sometimes divided society.
Two years ago, the event was overshadowed by the coronavirus pandemic. A grand party scheduled in Moscow was canceled. Billboards promoted patriotic concerts, plays and songfests that were ultimately called off. A flyby over the city by warplanes and military helicopters took place, but Moscow’s mayor told residents not to go out to watch it.
Still, state television scrolled the names of the Russian dead while orange trucks sent to spray the streets with disinfectant and water were emblazoned with stickers declaring “Victory.” Copies of the red banner that was raised above the Reichstag in Berlin in 1945 also flew on Moscow’s streets.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Victory Day concerns. Officials across Ukraine issued urgent warnings about the threat of stepped-up Russian missile strikes over the weekend, amid fears that President Vladimir V. Putin might use Russia’s Victory Day holiday on May 9 to intensify attacks and turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
In Mariupol. In the ruined city, where fighting continued to rage, an evacuation convoy was dispatched again to the Azovstal steel plant, where about 200 civilians are believed to be trapped underground, along with the last Ukrainian soldiers defending the city. The Russian bombardment of the factory continued overnight.
On the ground. Ukrainian soldiers are trying to drive Russian forces back from outside the two strategically important cities of Kharkiv and Izium. Russia appears to have escalated its attempts to trap and destroy Ukrainian units farther south.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
In recent years, the parade on Victory Day — once attended by dignitaries from China, Germany and the United States, among others — has also reflected Russia’s growing isolation, with many foreign leaders staying away. Mr. Putin’s spokesman said last week that no foreign leaders had been invited to this year’s event, the 77th anniversary of the victory.
And the event itself became a point of tension between Ukraine and Russia in 2015, when Ukraine’s president designated May 8 the national holiday, in line with much of Europe.
How and why has Mr. Putin tied Russia’s victory over the Nazis to his Ukraine offensive?
Mr. Putin has variously called Ukraine’s government “openly neo-Nazi,” “pro-Nazi” and controlled by “little Nazis.” Announcing Russia’s “special military operation” in Ukraine, he said its goals included the “demilitarization and denazification” of the country.
The language of Russia’s invasion of Ukraine has been dominated by the word “Nazi” — a bizarre contention about a country whose president, Volodymyr Zelensky, is Jewish, and last fall signed a law combating antisemitism. Mr. Putin has applied the word regularly to the country’s present-day government in recent months, though he has long referred to Ukraine’s pro-Western revolution of 2014 as a fascist coup.
The “Nazi” slur’s sudden emergence shows how Mr. Putin is trying to use stereotypes, distorted reality and his country’s lingering World War II trauma to justify his invasion of Ukraine. The Kremlin is casting the war as a continuation of Russia’s fight against evil in what is known in the country as the Great Patriotic War. He appears to be counting on lingering Russian pride in the victory over Nazi Germany to carry over into support for the war in Ukraine.
Advertisement
France24 - World
Sinn Fein on course for 'seismic' N. Ireland win, topping first preference vote
Issued on: 07/05/2022 - 07:36
NEWS WIRES
Sinn Fein, the former political wing of the IRA, looked set to claim top spot in elections in British-controlled Northern Ireland for the first time on Friday, a historic shift that could bring the once-remote prospect of a united Ireland closer.
Sinn Fein secured 29% of the first-preference vote compared with 21.3% by the pro-British Democratic Unionist Party (DUP), indicating it was likely to become the first Irish nationalist party to win the most seats in an election to the regional assembly since the state's creation in 1921.
"Sinn Fein on course to hold the first minister job is an earthquake" for Northern Ireland politics, said Bill White, chief executive of polling company LucidTalk. "This is seismic."
A Sinn Fein victory would not change the region's status, as the referendum required to leave the United Kingdom is at the discretion of the British government and likely years away.
But the psychological implications of an Irish nationalist first minister would be huge after a century of domination by pro-British parties, supported predominantly by the region's Protestant population.
>> Sinn Fein expected to top N. Ireland polls – but only thanks to greater DUP decline
Demographic trends have long indicated that they would eventually be eclipsed by predominantly Catholic Irish nationalist parties who favour uniting the north with the Republic of Ireland.
Sinn Fein reinvented
Once shunned by the political establishment on both sides of the border for its links to paramilitary violence, Sinn Fein is already the most popular party in the Republic of Ireland, where it has carved out a successful base three years out from national elections by campaigning on everyday issues such as the cost of living and healthcare.
It followed a similar path in the Northern Irish elections, where it focused on economic concerns rather than Irish unity to appeal to middle-ground voters.
Northern Ireland's complex proportional representation voting system means the party with the most first-preference votes does not necessarily win most seats but a number of analysts said Sinn Fein's lead was too big to catch.
Final results are not expected until Saturday.
The cross-community Alliance Party also appeared set for its strongest ever result, the first time a non-nationalist or unionist party came in third place.
Committed to peaceful coexistence and political power-sharing in Northern Ireland since the Good Friday peace accord in 1998, which ended three decades of violence, Sinn Fein wants planning for a border poll to begin across the island.
"I believe Irish reunification and a new Ireland is the best opportunity for everybody who lives on this island and we need to talk about that," Sinn Fein President Mary Lou McDonald told the BBC.
The main nationalist and unionist rivals are obliged to share power under the terms of the 1998 peace deal. But the DUP has said it will no longer do so unless the protocol governing Northern Ireland's trade with the rest of the UK following its exit from the European Union is totally overhauled.
"Until we get that progress, I made clear I will not be nominating ministers to the executive," DUP leader Jeffrey Donaldson told Ireland's RTE television.
That raises the prospect of a stalemate with no new government being elected as Britain and the EU are at an impasse in talks on how to remove many of the checks on goods entering Northern Ireland from the rest of the UK.
The election is likely to reaffirm that a majority of lawmakers in the regional assembly favour retaining the protocol, which was designed in the wake of Brexit to avoid fraying the EU single market via the open border with Ireland.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Analysis
Sinn Fein expected to top N. Ireland polls – but only thanks to greater DUP decline
The Debate
Sinn Féin's surge: Irish nationalists rock political landscape
The Debate
Tipping point for Northern Ireland? Unionists brace for first-ever loss in assembly elections
New York Times - World
Madre adolescente. Empleada doméstica. Activista. ¿Vicepresidenta?
Advertisement
Supported by
El perfil del sábado
Francia Márquez podría ser la primera vicepresidenta negra de Colombia, su candidatura ha impulsado la discusión sobre la raza y las clases sociales de una manera que rara vez se ve en la política nacional.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Julie Turkewitz
CALI, Colombia — En las calles de Cali, cuna de la cultura y las protestas colombianas, una multitud se extendía por cuadras, enarbolando banderas blancas y luciendo camisetas con la consigna: “¡el pueblo no se rinde!”.
En medio de la multitud se encontraba un famoso cantante, un importante senador, un conocido periodista, un niño rapero y un grupo de dignatarios locales. Pero la verdadera celebridad estaba a punto de tomar el escenario.
“¡Te queremos, Francia!”, gritaban cientos de personas.
Francia Márquez, 40 años, antigua empleada doméstica, principal contendiente a la vicepresidencia de Colombia, se dirigió a la multitud, micrófono en mano.
Por primera vez en la historia de Colombia, una mujer negra está cerca de la cima del poder ejecutivo.
Con una blusa estampada en azul y naranja que rendía homenaje al estilo afrocolombiano, hizo un llamado a los pueblos marginados del país —indígenas, negros, rurales— para que se unieran. Atacó a las élites que “han condenado a nuestra gente a la miseria, al hambre, a la desolación”, y evocó el movimiento Black Lives Matter llamando a sus seguidores a romper “el racismo estructural que no nos ha permitido respirar en este país y que nos ha mantenido con la rodilla en el cuello”.
“¡Llegó el momento de ir de la resistencia al poder!”, gritó ante la multitud.
Luego invocó la más colombiana de las frases, mientras la multitud estallaba en vítores: “¡Que viva la berraquera, carajo!”.
En cuestión de meses, Márquez, una activista ambiental del Cauca, un departamento montañoso en el suroeste de Colombia, se transformó en un fenómeno nacional, movilizando décadas de frustraciones de los votantes para ganar el tercer lugar en las primarias presidenciales de marzo. Eso hizo que el candidato que lidera las encuestas del país, Gustavo Petro, la nombrara como su compañera de fórmula para las elecciones de este mes.
En la campaña electoral, el análisis persistente, franco y mordaz de Márquez sobre las disparidades sociales en la sociedad colombiana ha impulsado una discusión sobre la raza y las clases sociales de una manera que rara vez se ve en los círculos políticos más poderosos del país.
“Estos temas que son estructurantes, muchas de nuestras sociedades los niegan o los tratan como temas menores”, dijo Santiago Arboleda, profesor de historia afrocolombiana en la Universidad Andina Simón Bolívar. “Hoy están en primer plano”.
El ascenso de Márquez es significativo no solo porque ella es negra en una nación donde los afrocolombianos suelen ser objeto de insultos y trato racistas, sino porque tiene orígenes humildes en un país donde la clase económica a menudo define el lugar de una persona en la sociedad. La mayoría de los expresidentes recientes se educaron en el extranjero y están relacionados con las familias poderosas y las personalidades influyentes del país.
A pesar de los avances económicos en las últimas décadas, Colombia sigue siendo muy desigual, una tendencia que ha empeorado en medio de la pandemia, siendo las comunidades negras, indígenas y rurales las más rezagadas.
En total, el 40 por ciento del país vive en la pobreza.
Márquez dijo que decidió postularse para el cargo “porque hemos tenido gobiernos a espaldas de la gente y de la justicia y de la paz”.
“Si ellos hubieran hecho un buen gobierno, yo no estaría aquí”, dijo sobre la clase política.
Para un segmento de los colombianos que claman por un cambio y por una representación más diversa, Márquez es su defensora. La pregunta es si el resto del país está preparado para ella.
Sus críticos más generosos la han calificado de divisiva, y han dicho que forma parte de una coalición de izquierda que busca destruir, en lugar de construir sobre, las normas del pasado.
“Ella está en la polarización de este país. Nosotros hacemos parte del cambio, pero del centro”, dijo Érika Ibargüen, una contadora afrocolombiana que recientemente se postuló para el Congreso como parte de una coalición centrista.
Nunca ha ocupado un cargo político, y Sergio Guzmán, director de la consultora Colombia Risk Analysis, dijo que “hay muchos interrogantes sobre si Francia sería capaz de ser comandante y jefe, si manejaría la política económica, o la política exterior, de manera que diera continuidad al país”.
Sus opositores más extremos han apuntado directamente a ella con clichés racistas, y critican su clase y legitimidad política, expresando sentimientos que continúan impregnando y afectando a diversos sectores de la sociedad colombiana.
En las últimas semanas, una reconocida cantante y presentadora de televisión colombiana la llamó King Kong; una popular senadora de derecha sugirió que debería ser “coherente” y cambiar su nombre porque Francia “fue imperio colonizador esclavista”; y el presidente del Senado la definió como la candidata del Ejército de Liberación Nacional, un violento grupo rebelde que dice defender a los pobres.
“Está demasiado resentida para ser vicepresidenta”, dijo José Luis Niño, un taxista de 68 años.
“Tal vez debería irse a gobernar un pueblo en África”, afirmó.
Márquez creció durmiendo en un piso de tierra en la comunidad de La Toma, cerca de la costa pacífica de Colombia, en una región azotada por la violencia relacionada con el largo conflicto interno del país. Quedó embarazada a los 16 años y se fue a trabajar a las minas de oro locales para mantener a su hijo, luego buscó trabajo como empleada doméstica interna.
Su madre, una partera, estaba sola cuando la dio a luz, dijo Márquez en una entrevista, porque no había nadie más en casa.
Márquez se convirtió en activista alrededor de los 13 años, en medio de una propuesta para expandir un proyecto de represa que buscaba desviar un río importante de su región y que cambiaría la vida de su comunidad. Con el tiempo, asistió a la facultad de derecho y lanzó y ganó una campaña legal para impedir que las principales empresas mineras lograran mudarse a su zona.
En 2014 llamó la atención nacional cuando lideró una marcha de 640 kilómetros desde el Cauca hasta Bogotá, exigiendo que el gobierno detuviera a los mineros ilegales que habían invadido su comunidad con retroexcavadoras.
La marcha terminó con un plantón en el Ministerio del Interior y un acuerdo con el gobierno. Por su trabajo, Márquez ganó el Premio Ambiental Goldman, a veces llamado el “Nobel ambiental”.
Las elecciones presidenciales de Colombia se celebrarán el 29 de mayo y llegan en un punto crítico de inflexión en el país. Durante generaciones, la política nacional ha sido impulsada por la oposición a una brutal insurgencia izquierdista, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC).
Pero en 2016, los insurgentes firmaron un acuerdo de paz con el gobierno, depusieron las armas y pusieron fin a un conflicto de décadas que había ayudado a los conservadores a permanecer en el poder durante mucho tiempo.
Desde entonces, el fin del conflicto armado entre el gobierno y las FARC ha abierto espacios para la participación política de los movimientos de izquierda que ya no pueden ser fácilmente descartados como rebeldes violentos. Y eso sucede justo cuando la generación más educada en la historia del país llega a la mayoría de edad, y muchos jóvenes expresan su frustración por los bajos salarios y las persistentes barreras para el ascenso económico que parecen imposibles de eludir.
Hasta ahora, Petro, exalcalde de Bogotá y exintegrante de un grupo rebelde llamado M-19, lidera las encuestas frente a Federico Gutiérrez, exalcalde de Medellín que representa a una coalición de derecha.
Petro ha incomodado a la derecha y a diversos sectores del centro con sus propuestas para detener la exploración petrolera y transformar el sistema de pensiones, al mismo tiempo ha sido criticado por sus antiguos aliados, algunos de los cuales dicen que es un administrador incapaz.
Si Petro gana, Márquez seguramente intentará empujarlo hacia una plataforma más feminista, y en ocasiones ha criticado abiertamente su historial en los temas de mujeres.
En un debate presidencial, Petro se negó a respaldar completamente el derecho al aborto y, en cambio, dijo que iba a impulsar programas de prevención que lograrían que el país alcanzara el “aborto cero”.
En el escenario del debate, Márquez se dirigió a su aliado:“Yo le pregunto a Petro, ¿cuántas mujeres tienen que morir, cuántas mujeres tienen que pasar por estas situaciones dolorosas hasta que llegue el aborto cero?”.
Hoy, por primera vez en la historia, cinco candidatos a la vicepresidencia del país son afrocolombianos, algo que Guzmán atribuyó al ascenso de Márquez.
“Luego de que Francia se convirtió en candidata, la inclusión se volvió una narrativa central en la elección”, dijo.
Como muchos activistas en Colombia que desafían el statu quo, Márquez ha recibido reiteradas amenazas de muerte.
En el evento de campaña no muy lejos de su ciudad natal, la candidata estaba rodeada por la guardia indígena, una unidad de seguridad tradicional que lleva bastones de madera que representan la paz y la fuerza.
Cerca había un escuadrón de guardaespaldas y, más allá, un círculo de policías vestidos de verde.
En la multitud, entre un marimbero y un pendón que decía “atrévete a votar” había de pie una muestra representativa de Colombia, incluidas muchas mujeres con turbantes, una prenda que ahora simboliza la lucha y la fuerza afrocolombiana.
Melba Sánchez, de 67 años, llevaba un turbante morado y dijo que había ido porque “la discriminación es lo que más he vivido”.
En el escenario, Márquez dijo que de haber seguido las reglas, ella estaría lavando platos en la cocina de una familia adinerada. “Parte de lo que le incomoda a la élite de este país”, tronó, “es que una mujer que estuvo trabajando en una casa de familia hoy le vaya a gobernar”.
Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
Advertisement
France24 - World
French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls
Issued on: 04/05/2022 - 09:37
NEWS WIRES
Clovis CASALI
Follow
France's left-of-centre parties on Wednesday reached an alliance deal for June parliamentary polls, aiming for a strong enough showing to hinder President Emmanuel Macron's controversial reform plans.
After talks dragged through the night past a Tuesday deadline, the Socialist Party (PS) fell in line alongside the Greens and the Communist Party (PCF) behind the hard-left France Unbowed movement (LFI), who emerged as the dominant force on the left in April's presidential election.
"We want to elect MPs in a majority of constituencies to stop Emmanuel Macron from pursuing his unjust and brutal policies and beat the far-right," the PS and LFI said in a joint statement.
The alliance must still be approved by the Socialists' National Council on Thursday, with people close to the party leadership warning against viewing the vote as a foregone conclusion.
"No one on the left can win on their own," PCF leader Fabien Roussel told France Inter radio, saying the new alliance needed to harness "the immense hope among the French public, among workers, among young people who are asking us to unite".
A strong showing for LFI leader Jean-Luc Mélenchon saw him miss out on the April presidential runoff vote by a whisker, while the other left candidates were all but wiped out.
After Macron's win, Melenchon immediately called on voters to "elect him prime minister" and hand the left a National Assembly majority to block the centrist's reforms, including an unpopular plan to push the retirement age back from 62 to 65.
A forced "cohabitation" between Macron and Melenchon would be the first in two decades, but observers say that such a scenario remains unlikely.
Like the presidential election, the legislative polls in France's 577 constituencies work in a two-round system -- meaning alliances off the bat offer the best chance of making it to the run-off.
A united left ahead of the parliamentary poll is "an unprecedented and important event", political historian Gilles Candar told AFP -- although he added that it remains to be seen whether it can secure power or remain coherent.
Socialist 'disappearance'?
Major policy differences have kept negotiations among the left-wing parties tense throughout, with LFI's proposal to unilaterally "disobey" the provisions of some European Union treaties a particular sticking point.
But the new allies have agreed on Mélenchon's core policy proposals, including raising the minimum wage, reducing the retirement age to 60 and rolling back labour market reforms introduced under former Socialist president François Hollande.
Hollande himself -- in power just five years ago, before the storied party's fall from grace -- said Wednesday he would "turn down the deal, on substance and even on constituencies".
He has previously warned the left-wing tie-up could amount to the "disappearance" of the Socialists.
But LFI lawmaker Manon Aubry said Wednesday that it was exactly their "important steps concerning Hollande's legacy" that had allowed the Socialists to align with the rest of the left.
Behind the euphoria at overcoming the traditionally fragmented French left's differences, the junior partners are eyeing how constituencies will be parcelled out between the parties, with each aiming to run on the united ticket in a maximum of "winnable" seats.
The final deal looks set to distribute around 100 constituencies to the Greens, 70 for the Socialist Party and 50 for the Communist Party.
With some Socialists refusing to stand down, former minister under Hollande Stéphane Le Foll said he was ready to lead them in a separate campaign.
At least one Communist candidate, in a suburb of eastern city Lyon, has also said she will not make way for an alliance-backed replacement.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTION
French left 'a few steps' from broad alliance to counter Macron in parliamentary polls
French Greens, leftist Mélenchon form alliance ahead of parliamentary elections
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
BBC
We know where in the UK you should live based on your takeaway order
We couldn't be more excited that BBC Two’s Britain’s Top Takeaways is coming to our screens from May 9.
Presented by Sara Cox and Darren Harriott, the series sees top UK takeaways compete to be crowned the best by real families. Comedian Darren explains: “We keep the same families and each week they’re served a different kind of takeaway, which is all prepared in a big warehouse by the chefs. It’s got a Bake Off type-vibe and then it mixes in a little bit of Gogglebox as well.”
Darren didn’t need much convincing to join the show - he’s a big takeaway fan. “I like Jamaican because of my family’s heritage. With Japanese food, I've got quite bougie in my older age... I never tried sushi until I was 27. I didn't even know what it was. And I’ve just got obsessed with it.”
Hailing from the West Midlands, Darren’s other firm favourite is, of course, orange chips! A staple of chip shops in the Black Country, orange chips are dipped in an orange-coloured, spiced batter before frying. “They used to sell them in cones and I loved the hard little orange bits that would go to the bottom,” says Darren.
If this sounds like your new favourite Friday tradition, maybe Birmingham is your spiritual takeaway home. Not convinced? Take our quiz below and see which UK region reflects your taste in takeaway – but remember, it's just for fun and not an academic analysis of food culture:
Originally published April 2022
France24 - World
France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls
Issued on: 03/05/2022 - 07:07
Tom WHEELDON
Aude MAZOUE
France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) was humiliated in last month’s presidential elections, squeezed between the biggest voting blocs on the centre right and far right. Now LR’s leading figures are rowing over the prospect of joining forces with Emmanuel Macron as the president is expected to maintain his majority in June’s parliamentary vote.
Until LR’s Valérie Pécresse launched her presidential campaign – destined to get 4.8 percent in the first round – it looked like the party could escape its identity crisis.
LR topped the polls in the 2021 regional elections, demonstrating formidable get-out-the-vote machinery across France’s provinces. More importantly, the centre ground of French politics had moved rightwards and the centrist Macron had shifted with it – yet France had not re-elected an incumbent in two decades, while Macron’s technocratic style vexed much of the electorate.
So for a while, Pécresse looked like the most potent threat to Macron. But her campaign crashed amid wooden Star Wars jokes and failure to recollect that Mali no longer had an ambassador in France. Macron romped to first-round victory in LR’s former heartlands – bourgeois-rich places like the beaux quartiers of western Paris and the Vendée region on the Atlantic Coast – as well as winning older age groups from the party.
That leaves LR in the same place it occupied for most of Macron’s first term – trapped between France’s two biggest electoral blocs.
LR’s on-the-ground presence throughout regional France counts for little on the national stage: “There’s a complete divorce between local politics and national politics,” noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.
‘Lure of the centre’
LR’s luminaries agree on seeking solace in the party’s local strength, regardless of whether it is warranted. But they disagree strongly about where to steer their ship as water seeps in.
The official message is clear: After convening a “strategic council” on April 26, the party’s leader Christian Jacob said there is no way LR is joining forces with anyone.
“We are Les Républicains, an independent group,” he told news channel BFMTV. Jacob demanded that LR MPs sign a written commitment agreeing to this approach – although he emphasised that independence does not mean heedless opposition to Macron’s agenda.
Jacob and like-minded figures are “worried about the lure of the centre, the siren call of government, when there’s a continuation of the binds LR finds itself in with so much policy space taken up by Macron on one side and Le Pen on the other”, said Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.
After all, joining forces with Macron was an exemplary move for the first and most prominent LR politician to have done so: Édouard Philippe spent three years as Macron’s prime minister then went back to his former job running Le Havre as France’s most liked political figure.
Indeed, Jacob finds his authority limited as he tries to hold his MPs back from Macron’s siren call. Eighteen have already defected to the president. Several prominent MPs refused to sign Jacob’s text, including Damien Abad – LR leader in the National Assembly and a major figure on the party’s centrist wing, rumoured to be joining Macron’s cabinet soon.
Another MP, Sébastien Huyghe, argued that Jacob had no authority to impose it, saying the strategic council has “no statutory role” and so “it makes no sense to have a non-existent body vote on something!”
‘Committee for sucking up to Macron’
Abad and Huyghe are part of a faction edging towards a deal with Macron’s supporters ahead of the parliamentary elections on June 12 and 19. Nicholas Sarkozy backs this approach – and the ex-French president and LR grandee remains influential amongst the rank and file.
At a strategy meeting between the two presidential rounds, this group clashed with another camp endorsing Jacob’s approach of being adamantly opposed to a deal with Macron – a camp including the party’s ex-leader Laurient Wauquiez, the pre-eminent voice of its socially conservative wing.
The dispute has spilled out onto social media. Soon after Macron’s win, LR treasurer Daniel Fasquelle called for the party to offer its support to Macron to “bring France together in an ambitious project”, not to fall into line behind him but to “engage in dialogue”. LR Secretary-General Aurélien Pradié responded thus on Twitter: “If @DFasquelle has got a little bit of energy left, he should become treasurer of the committee for sucking up to Emmanuel Macron.”
For all Pradié’s cut-throat rhetoric, the forthcoming elections are expected to weaken his side of the debate: Analysts anticipate that the parliamentary polls will only amplify that “siren call of government”, because Macron is projected to get a majority and LR is forecast to lose a lot of seats.
The “most likely scenario” for the parliamentary elections is a “deal between [Macron’s party] La République En Marche [Republic on the Move] with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains”, said Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University.
‘Union of the rights?’
Macron’s bloc is not the only lure for LR politicians. The narrowness of Pécresse’s primary victory over hardliner Éric Ciotti underlined LR’s finely balanced divide between its centre right and hard right.
Ciotti complained that Pécresse refused to countenance his idea for a French version of Guantanamo Bay – before announcing that he would back far-right ex-pundit Éric Zemmour if he faced Macron in the presidential run-off. Much more than Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen, Zemmour yearns to pull a large chunk of the traditional right into the far-right fold.
“A lot of people in LR are tempted by this idea of the union of the rights,” Paul Smith pointed out.
But past precedent shows the far right underperforming in the parliamentary polls. So for LR’s hard right, Le Pen and Zemmour are unlikely to possess anything close to the patronage Macron could offer the party’s centre-right.
And for the likes of Ciotti and Zemmour, there are mutual benefits in consorting without joining forces, Andrew Smith pointed out: “Ciotti is useful to Zemmour because he lends a veneer of respectability to his ideas by being a member of a storied party fraternising with him. The connection to Zemmour benefits Ciotti because in Ciotti’s constituency in Nice, Zemmour’s ideas are not unpopular. Moving towards an alliance would sever those benefits."
This article has been adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCECaught between Macron and Le Pen, France’s conservatives face ‘catastrophe’
BBC
Why one firm is banking on carbon fibre bikes in Europe
By Pedro GarciaBusiness reporter, Lisbon
There is growing demand from amateur cyclists for more affordable, carbon fibre bike frames.
The material is light and strong, and among other things enthusiasts hope it will improve their speed.
In Portugal, Carbon Team and its investors are betting on this appetite for high-end bikes growing in Europe.
Located in Campia (not far from Oliveira de Frades, a town famous for bikes), a group of investors from Portugal, Germany, and Taiwan launched the firm in 2018.
The company believe manufacturing of hi-tech bicycle components is poised to return to Europe, after decades of supply from firms in China and Taiwan.
Emre Ozgunes joined Carbon Team in 2019, hired as a general manager for the new company after years of experience in the Portuguese bike sector.
Originally from Turkey, he worked as a factory floor employee in a bicycle company in central Portugal, where he learned the trade.
"I always yearned to start a business from scratch", Mr Ozgunes tells the BBC.
The investors put €8.4m (£7m; $9.2m) into Carbon Team and after three years of product development, production started last year.
Just three people staffed that first production line: Mr Ozgunes, Miguel Oliveira, the company's production manager, and Filipa Antunes, now technical manager.
By March of this year output had increased - with 30 employees constructing between 8 and 10 frames per day.
Mr Ozgunes hopes that by 2023 they will have almost 200 people on Carbon Team's payroll, making up to 150 frames per day.
Although it's a long way off, expansion to this size would make Carbon Team the only company in Europe to mass produce carbon fibre frames. Almost all the frames will be exported.
If demand really takes off, there is land available behind the factory where they could build an additional unit and double maximum capacity to 110,000 frames per year.
There is a wider trend gaining popularity among European industries to relocate key elements of their supply chain closer to home, limiting their dependency on Asian suppliers for parts and raw materials.
The Covid-19 pandemic accelerated this trend. Freight prices skyrocketed and lockdowns forced many Asian factories to sporadically suspend their production.
The Confederation of the European Bicycle Industry (Conebi) estimates that among all bicycles sold in Europe, 40% of their parts are made on the continent, rising to more than half for electric bikes.
"This is positive, but there is still the need to have more production of components in Europe," says Manuel Marsilio, general manager of Conebi.
"The supply chain disruptions in the bicycle industry have boosted discussions that started already before the pandemic. Making components closer to where bicycles and e-bikes are assembled has many advantages and the industry is likely to go in that direction," he adds.
The industry is currently debating how to speed-up this shift - but it will be a slow transition.
The latest Global Bike & Bike Accessories Market report by consultancy firm, PwC, shows that over half of European bicycle manufacturers buy their frames on the international markets.
Marta Baldin, from PwC's Italian branch and co-author of the study, tells the BBC, that "in the near future, supply from overseas is not expected to decrease or slow down. It is expected that the biggest concentration of imports will still come from Asian markets".
More technology of business:
Analysts suggest the biggest opportunity for European firms lies at the higher end of the market.
"On quality and innovation, EU producers do not suffer from foreign competition and this is the main reason why niche and high-quality bike products are still manufactured in the EU," she adds.
And as wages rise for factory workers in Asia, buying from that region is losing some of its economic advantage. Meanwhile, freight costs are increasingly prohibitive, points out Mr Ozgunes.
Volatility on international commodities markets is also helping Carbon Team at the moment.
The price of aluminium, for instance, traditionally the cheaper alternative to carbon fibre, soared to record levels in March before moving lower.
Although carbon fibre prices have risen as well, the increase is currently nowhere near the rise in aluminium prices.
This inflationary trend will likely have an impact on the price of mid-range bicycles too, according to Mr Ozgunes.
On the factory floor, Carbon Team's employees focus silently on their tasks, all demanding precision. A group of employees applies carbon fibre to moulds. Others, on separate tables, prepare and test the raw material.
In a separate aisle, four large ovens bake the final product, while recently made frames are tested for quality and safety.
Filipa Antunes, Carbon Team's technical manager, joined in February 2020, one month before the onset of the pandemic.
"Demand for two-wheeled vehicles rose exponentially with the pandemic and luckily many companies built up their capacity," she says.
She is optimistic and thinks the proposed expansion promises a bright future for her and her company.
France24 - World
French far-right rivals Le Pen, Zemmour settle scores after bitter presidential race
Issued on: 29/04/2022 - 18:37
Romain BRUNET
Follow
Despite competing with a newcomer candidate for the far-right vote, Marine Le Pen once again made it to the final round of France’s presidential election. But Le Pen is now looking to vanquish pundit-turned-candidate Éric Zemmour – as well as even the score with allies who left her camp to join him – in June’s legislative elections.
After garnering a lot of attention ahead of the first round of presidential elections on April 10, far-right newcomer Éric Zemmour spent much of his campaign denigrating France’s longtime far-right populist Marine Le Pen of the Rassemblement National (National Rally or RN) party.
But that might have been a strategic mistake: Zemmour won only slightly more than 7 percent of the vote while Le Pen scored more than 23 percent and managed to make it to the second round against President Emmanuel Macron. "It's the eighth time that defeat has been associated with the Le Pen name," Zemmour said shortly after Macron’s victory.
But all eyes are now on the legislative elections taking place on June 12 and 19, and Zemmour, a former journalist, is now calling for "union nationale". But he might be the only one wanting the far right to unite ahead of France’s next electoral deadline.
The former presidential candidate announced on Wednesday via Twitter that his party, Reconquest, would not field candidates for legislative elections against fellow far-right politicians Le Pen and Nicolas Dupont-Aignan as well as right-winger Éric Ciotti: "This is union nationale in action," he stated.
On Monday he claimed that the "union nationale" he called for would come out on top in 246 constituencies, over double the expected 105 constituencies if the parties remain separated.
Zemmour also stressed that 70 percent of RN voters are in favour of such a proposed "union", according to an Ipsos poll. Finally, he published a press release from the vice presidents of his party – former RN members Marion Maréchal (Le Pen's niece) and Nicolas Bay, as well as conservative Les Républicains former member Guillaume Peltier – proposing a meeting with Le Pen's party "to form an electoral coalition for the legislative elections".
Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022
April 27, 2022Le Pen seems to prefer consolidating the supremacy of her party, and insiders do not see starting discussions with those who "betrayed" France’s oldest active far-right party to join Zemmour’s team as an option. Their departure was "a one-way ticket", Le Pen has said.
According to Erwan Lecœur, a political scientist and specialist on the far right, party founder (and Marine's father) Jean-Marie Le Pen used to say, "There is no No. 2 in the National Front," as the party used to be known. "There is a leader and this leader will do everything to crush the others." Lecœur noted that others who have tried to change the party from within have also ended up being expelled from it.
"Éric Zemmour wanted to play the new leader of the new far right: He will pay the price in the coming weeks," Lecœur predicted.
>>> ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B
April 24, 2022Not here to ‘help a movement hostile to us’
"Many voters were misled by Zemmour, who made them believe there was a wave of hidden voting in his favour. The goal of Zemmour was clear: to end the National Rally and replace Le Pen. But the French decided otherwise," Laurent Jacobelli, a spokesman for the RN, told France Culture radio on Wednesday. He added that his party’s purpose is "not to help a movement that is hostile to us".
Despite a solid financial situation and 122,000 party members, the legislative campaign is likely to be delicate for Zemmour, who has not yet officially announced if he will be a candidate.
>>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
As Le Pen improved her finish in the second round of the presidential election by nearly eight points when compared to 2017, she is also poised to prove victorious over Reconquest. RN spokesperson Sébastien Chenu said the party would put up a candidate even if opposing Zemmour, should he opt to run.
"I agree that we should work with Reconquest MPs if Zemmour manages to get them elected, but they have a different approach. We are not for the unity of the right wing: We want a union of patriots, and that goes beyond the right and the left because we no longer believe in those divisions," Chenu told French news channel LCI on Monday.
"I don't see any point in Le Pen openly letting Zemmour and Maréchal pursue their objectives," Lecœur said. "Reconquest will only be able to get a handful of MPs in the southeast of France while Le Pen can expect having around 50 elected representatives and, for the first time without proportional representation, have a substantial group of MPs in the National Assembly."
Her party estimated that Le Pen finished first in 159 constituencies in the presidential election. She also finished first in 23 metropolitan departéments (administrative units), up from two in 2017.
However, as the party is deep in debt, obtaining as many votes as possible in legislative elections and securing parliamentary seats is also a financial necessity. This election will determine how and which political parties are financed for the next five years. Parties obtaining 1 percent of the vote in at least 50 constituencies receive state subsidies to the tune of €1.42 per vote. For each MP, parties receive €37,280 every year of their five-year mandates.
This story has been adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONHow France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
L'Humanité
Hand’Solidaire, bras armé social et inclusif de la Fédération française de handball
ActuPHILANTROPIE La FFHB vient de lancer sa fondation avec un comité exécutif hétéroclite, présidé par l’ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet, afin de développer plus de projets responsables et engagés socialement.
Nicolas Guillermin« Derrière les médailles, le handball c’est aussi des valeurs de solidarité, d’inclusion et d’ouverture. La fondation, c’est le bras armé de ces valeurs pour soutenir sur de nouveaux terrains ceux qui sont prêts à donner de leur temps et leurs compétences au service des autres. » Il est enthousiaste Cyril Dumoulin. Le gardien de Tremblay, champion d’Europe 2014 et champion du monde 2015 déploie la même énergie pour arrêter les buts que pour parler de la Fondation Hand’Solidaire dont il est l’un des douze membres du comité exécutif présidé par Marie-George Buffet.
Lancée mi-avril par la Fédération française de handball (FFHB) et placée sous l’égide de la Fondation du sport français, Hand’Solidaire se veut un « outil permettant à toutes et à tous de participer au développement de projets responsables et engagés. » Une prolongation concrète des actions que les clubs et les territoires réalisent régulièrement sur le terrain et que la Fédération a voulu mettre en lumière de façon plus structurée à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. « On ne voyait du handball que la vitrine, les titres des équipes de France, et non pas le vrai moteur qui est cette arrière-cour sociale et sociétale. La Fédération a été créée par des profs d’EPS, ils nous ont transmis ces valeurs, c’est la culture du hand, explique Philippe Bana, président de la FFHB. Indépendamment du budget fédéral, Hand’Solidaire est une structure qui va permettre d’agir sur le social, l’emploi, les jeunes, etc., qui va rassembler et servir des causes. »
Appelé à présider le comité exécutif, Marie-George Buffet n’a pas hésité. « Depuis des années, je suis avec attention le développement et la structuration de la Fédération française de handball, explique l’ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports (1997-2022). Au-delà des résultats, ce sport a témoigné d’une éthique et d’un certain nombre valeurs comme une volonté paritaire forte. Il avait besoin d’aller plus loin, de passer une étape pour être utile à un public plus large et diversifié. Quand Philippe Bana m’a appelé, j’ai accepté tout de suite, c’est un honneur de présider ce comité exécutif. »
Composé de douze membres, cette instance décisionnaire se distingue par la variété et le parcours de ces membres. Si le handball est bien sûr représenté avec, par exemple, les anciennes internationales Myriam Borg Borg-Korfanty, championne du monde en 2003 ou Blandine Dancette (championne du monde 2017 et championne olympique 2021), il y a aussi Ladji Doucouré, ancien champion du monde du 110m haies en 2003, des journalistes comme Nora Hamadi, présentatrice pour Arte et France Culture ou Nathalie Iannetta, directrice des sports de Radio France, et même un animateur de TF1, grand fan de handball, devenu acteur, en la personne de Jean-Luc Reichmann.
« On vient d’horizons différents mais le hand nous unit, souligne Cyril Dumoulin. Chacun à travers son parcours et ses expériences amène des idées différentes sur la féminisation, l’enfance ou l’aide à international. C’est à l’image du handball, on va la jouer collectif mais avec nos différences. » Elue au bureau directeur et responsable du pôle éducation et citoyenneté de la Fédération, Pascale Jeannin, membre également du comité exécutif, abonde en son sens. « Cette ouverture à des personnes venant d’univers professionnels différents est un atout qui nous permet de sortir de l’entre-soi handballistique et d’avoir un impact et une visibilité plus importante. »
La Fondation s’est fixée cinq missions. A commencer par le hand pour tous afin de garantir une égalité d’accès à la pratique et continuer à œuvrer pour plus de mixité (seulement 36 % des licenciées en France sont des femmes). Vient ensuite un volet santé afin d’accompagner les publics à travers les pratiques adaptées et la prévention des conduites à risques. Hand’Solidaire veut également promouvoir et soutenir l’écocitoyenneté au sein de la pratique fédérale « L’avenir de la planète est une sujet important, souligne Cyril Dumoulin. La question, c’est comment à travers le handball on peut, nous aussi, participer à cet effort-là. » Enfin, la Fondation souhaite favoriser l’insertion, l’emploi et la jeunesse à travers la pratique du handball et porter des projets de développement international, envers le continent africain notamment.
De la parole aux actes, il n’y a qu’un pas que les douze membres ont déjà réalisé « Toute association qui veut profiter de l’aide de Hand’Solidaire peut déposer son projet, indique Marie-George Buffet . Nous nous verrons au minimum une fois par trimestre pour les examiner et définir les financements de ceux que nous auront adoptés. Nous nous sommes déjà réunis et nous avons financé 4 projets. » Deux concernent le développement du hand en Afrique. L’association MESAD France avait besoin d’un financement pour développer le hand pour tous en Côte d’Ivoire auprès d’enfants de 5 à 12 ans dans les écoles et les collèges tandis que le Pays d’Aix Université Club Handball monte l’Académie Sénégal en collaboration avec la Fédération locale dans l’objectif de jouer un rôle majeur en terme d’éducation scolaire et citoyenne, de formation professionnelle et de mixité. Le club de handball de Plan de Cuques a, quant à lui, séduit les membres du comité par ses actions auprès des seniors (sessions de handfit, interventions en EHPAD…) mais aussi l’inclusion de personnes en situation de handicap. Enfin, un hackathon aura lieu, les 2 et 3 juillet, à la Maison du Handball à Créteil (Val-de-Marne), coorganisé avec l’association Big Bloom, afin de réfléchir à des comportements écocitoyens au sein des clubs.
Pour financer ces projets, la Fédération a donné 50 000 euros afin d’amorcer la pompe mais Hand’Solidaire, comme toute fondation, est dépendant du mécénat. Pour les particuliers, les dons ouvrent un droit à une réduction d’impôt de 60% du montant des versements. Pour les entreprises, il monte à 66 %. « Les fédérations sportives n’ont jamais beaucoup utilisé cet outil que la Culture, en revanche, maîtrise très bien, glisse Philippe Bana. C’est donc à nous aussi d’aller voir toutes nos entreprises partenaires, nos licenciés et d’expliquer que : « Si on donne, par exemple, 10 euros ou plus, il y a peut-être un gamin qui va jouer au handball dans la banlieue d’Abidjan ou des personnes en situation de handicap qui vont sortir de l’isolement ! » Ce sont des choses qui, pour nous, comptent autant que les médailles. »
Handball France24 - World
Ukrainian army specialists hunt for explosives left behind by Russian forces
Issued on: 06/05/2022 - 18:16
FRANCE 24
Follow
Nadia MASSIH
Follow
When the Russian army withdrew from northern Ukraine they scattered landmines across fields and left hand-grenades and trip wires in peoples’ homes. More than 28 thousand explosives have already been found. But over 300,000 hectares around Kyiv still need to be painstakingly checked. It is a dangerous process. Explosive ordinance is likely to maim, if not kill, anyone who steps on it. FRANCE 24's reports.
Ukrainian army specialists hunting for explosives left by retreating Russian soldiers have their work cut out. Thousands of hectares of land need to be meticulously checked after Russian forces littered the Ukrainian countryside with landmines.
It isn’t long till they find something concealed in the grass.
“It is a mortar shell, 82 mm long,” says Mykhailo Konopelniuk, the De-mining Supervisor of the Ukrainian Ministry of Defence. “Using bombs like this, the Russians have destroyed the bridge”, he adds. Some of the ordnance here is too dangerous to remove by hand. One anti-tank mine must be detonated safely by the crew.
“The Russians didn't discriminate between civilians and soldiers. They simply wanted to cause damage,” says Konopelniuk. Minutes later, their digger detects several more shells just under the bridge. It's unclear if these explosives were supposed to detonate when Russian soldiers destroyed the bridge or if they were left deliberately. Either way – the threat to nearby villagers (and to this team) is clear. “We are taking this risk because we are patriots. And we do it so our country can flourish,” says Serhiy Horbach, a digger operator.
These farmers had to flee intense fighting at the start of the war. Now, they face a new menace on their lands. “We found one mine 10 metres over there, and another 20 metres over there. And two over there,” says Volodymyr Oliynych, a farmer.
Farmers are among the most at risk from explosive ordnance. The government estimates that landmines could be present in as much as 30 percent of the farmland around Kyiv.
Click on the player above to watch the video in full.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
As it happened
Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia
MIDDLE EAST MATTERS
The women clearing Iraq's landmines
Focus
Tunisia's forgotten victims of jihadist landmines
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, la solidarité pour faire face aux pénuries
Publié le : 06/05/2022 - 16:59
Tarek KAI
La ville de Mykolaïv, située dans le sud de l'Ukraine, est la première grande ville derrière la ligne de front, à quelques kilomètres de la ville de Kherson occupée par l'armée russe. Elle a connu des bombardements réguliers et des combats à proximité ont provoqué, vers la mi-avril, la coupure de son approvisionnement en eau. Face à cette situation, la ville a vu naître de nombreuses initiatives d'entraide dont bénéficient les habitants.
reportage
En Ukraine, le sabotage comme arme de guerre contre les forces russes
LE FIL DU 19 MARS
Guerre en Ukraine : l'armée russe est entrée à Marioupol, des frappes aériennes à Mykolaïv
REPORTAGE
Guerre en Ukraine : à portée d'Odessa, les civils de Mykolaïv fuient l'offensive russe
L'Humanité
La Ligue veut mettre la haine hors jeu
ActuFOOTBALL En 2019, la LFP lançait avec la Licra une plateforme de signalement contre les actes racistes et antisémites. Trois ans après, les résultats sont encourageants mais des progrès restent à faire.
Léo AguesseVendredi 12 avril 2019, le match de L1 Dijon-Amiens est interrompu plusieurs minutes par l’arbitre à la suite de cris de singes visant le capitaine amiénois, Prince Gouano. Un énième acte raciste qui, enfin, va agir comme un électrochoc. La classe politique s’insurge, la Fifa et la Ligue de football professionnel (LFP) sont vent debout. Quelques mois plus tard, la LFP, en association avec la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), lance une plateforme de signalement des actes racistes et antisémites, mais également homophobes et sexistes.
Hébergée sur le site de la Licra, l’interface est assez simple d’utilisation et le signalement « prend moins de deux minutes », précise Audrey Koulidiati, chargée de mission sport, jeunesse et éducation de l’association. Chaque témoignage arrive automatiquement dans la boîte mail d’un juriste lié à l’organisation, dont le rôle est d’accompagner la victime dans la réalisation des démarches juridiques. « Ces signalements sont aussi transmis à la commission de discipline », indique la LFP.
Cette saison, plusieurs débordements plus ou moins graves de supporters montrent un accroissement des tensions dans les stades. Dès la 3e journée de L1, le 22 août 2021, un acte antisémite est signalé lors du Nice-Marseille. La Licra accompagne le témoin dans son dépôt de plainte, tandis que la LFP se porte partie civile contre le spectateur auteur d’un salut nazi. Il sera condamné à un an de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de stade.
La plateforme va ensuite permettre à la Licra de signaler deux autres incidents au procureur de la République. Après le derby Lens-Lille, le 18 septembre 2021, une enquête est ouverte à la suite d’une photographie postée sur les réseaux sociaux, reprise dans la presse, montrant un homme bras tendu, un geste pouvant évoquer un salut fasciste. Le 20 février dernier, lors du match Reims-Brest, des insultes racistes descendent d’une tribune. Réunie rapidement, la commission de discipline de la Ligue prononce la fermeture pour un match avec sursis d’une partie de la tribune. Plus récemment, la LFP a annoncé, mercredi, l’ouverture d’une instruction après le déploiement d’un « drapeau à connotation raciste » par des supporters rémois à Lorient, le 1er mai.
des ateliers de sensibilisation pour encourager aux témoignages
Malgré nos nombreuses sollicitations, la LFP et la Licra n’ont pas souhaité communiquer un bilan chiffré du nombre de signalements depuis 2019. Pourtant, lors de la mise en place de la plateforme en 2019, Nathalie Boy de La Tour, alors présidente de la LFP, annonçait qu’elle publierait « le nombre de signalements chaque saison ». Visiblement, ce n’est pas le cas. La LFP aurait-elle des choses à cacher ? « On n’avance pas aussi vite qu’on le souhaiterait, du côté de la Licra comme de celui de la Ligue, nous explique Audrey Koulidiati. Il reste des progrès à faire, d’où les campagnes de communication mises en place. S’il y a peu de signalements dans le milieu du football, c’est à cause de la banalisation des propos racistes, considérés comme de simples provocations. »
Pour encourager les victimes à témoigner, des ateliers de sensibilisation au racisme et à l’antisémitisme sont mis en place auprès des clubs professionnels volontaires. Ils s’adressent à l’ensemble des joueurs (centres de formation, équipes de réserve et professionnelles) et du personnel encadrant. Ces modules détaillent « les droits et devoirs des clubs en tant qu’employeurs et organisateurs d’événements en matière de lutte contre le racisme et l’antisémitisme », précise la LFP. La Licra confie travailler à une extension en direction des dirigeants afin de leur « rappeler leurs responsabilités ». Aucun atelier n’a été mis en place auprès de supporters à ce jour, mais cette possibilité n’est pas écartée par l’association.
Depuis janvier 2022, quatorze interventions ont été réalisées auprès de clubs de Ligue 1 et 2, huit autres sont prévues d’ici juillet. Audrey Koulidiati sillonne la France (Reims, Strasbourg, Paris, Auxerre…) pour mettre en place ces ateliers avec l’aide des sections locales de la Licra. « Notre objectif est de délier la parole, souligne-t-elle. Soit les victimes ont honte, soit elles ont peur. On leur donne la possibilité de parler et on leur apprend à être solidaires. La parole se libère progressivement. »
footballracismeantisémitismelicra Valeurs Actuelles
Affaire de la supérette de Nîmes : le voile qui a brisé une vie
Les polémiques se succèdent, l’une chasse l’autre, mais les dégâts restent. Parfois irrémédiables. Qui se souvient de celle qui a éclaté le 29 octobre 2020, le jour de l’attentat de Nice ? Ce jour-là, Éric L. (le prénom a été modifié), 58 ans, gérant d’une prospère supérette à l’enseigne Vival, dans un quartier populaire de Nîmes, effectue sa traditionnelle tournée de livraison entre midi et 14 heures. Un couple de clients âgés lui parle du terrible attentat qui vient de se produire à 280 kilomètres de là, dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice, où trois fidèles ont été égorgés par un clandestin tunisien, au nom de l’islam. « Si ça continue comme ça, lui disent-ils, on va se faire bouffer. » Éric L. en convient. C’est un homme sans histoire, divorcé, père de deux enfants, travailleur. Pas le genre à tout plaquer sur un coup de tête ni à avoir des problèmes avec la justice.
De retour chez lui pour avaler un rapide déjeuner, il cogite néanmoins : comment manifester sa colère ? Que faire contre le communautarisme qui gangrène le pays et qui mène, indirectement, à ces tragédies ? Habituellement, après le déjeuner, il s’offre une courte sieste. Les journées sont longues. Il se lève chaque matin entre 4 et 5 heures, et travaille plus de douze heures par jour. Mais, cet après-midi-là, il pense et ne dort pas.
Une idée — idiote, absurde, regrettable, illégale, voire suicidaire — lui vient à l’esprit : rédiger un communiqué à l’intention de ses clients pour dénoncer le port du voile, symbole le plus visible, selon lui, de cette communautarisation. D’autant qu’il a connu, lui, le petit-fils d’immigré italien, ce temps où seules les femmes âgées étaient voilées et où l’assimilation fonctionnait encore. « À compter de ce jour, écrit le gérant nîmois sur son ordinateur, toute personne voilée ne sera pas autorisée à rentrer dans le magasin. » Puis il se rend dans son commerce, situé à une dizaine de mètres de sa maison, colle le mot sur la vitrine et reprend son travail. Il est 16 heures.
Il vient de commettre l’irréparable
Dans la foulée, il diffuse une photo de l’affichette sur sa page Facebook, pour la montrer à ses amis et sans savoir, assure-t-il, que son compte est ouvert à tous les utilisateurs du réseau social. Il ajoute ce commentaire, en marge de la photo : « Et j’en assume les conséquences. » A-t-il seulement conscience des “conséquences” que lui vaudra ce mot ? Il ne le sait pas encore, mais il vient de commettre l’irréparable.
Les heures passent. Un après-midi comme tant d’autres. Les clients entrent et sortent, sans prêter attention à l’affichette. La voient-ils seulement ? Vers 18 heures, une cliente occasionnelle, non voilée, s’arrête devant la façade. Choquée par le mot, elle le prend en photo, puis le diffuse sur les réseaux sociaux. Une brève conversation houleuse s’ensuit avec le gérant, qui retire finalement l’affichette un peu plus tard, vers 18 h 30, à la fermeture de son magasin. Celle-ci n’aura donc été visible que quelques heures. Mais sur les réseaux sociaux, la photo postée par la cliente se répand et, avec elle, l’adresse du magasin et le nom du gérant.
Vers 21 heures, Éric L. reçoit un appel d’un membre du groupe Casino, propriétaire de l’enseigne Vival, qui lui demande de retirer le post publié sur son compte Facebook. Le distributeur s’inquiète des proportions que prend l’affaire et réagit sur Twitter pour condamner « avec la plus grande fermeté » cette affiche. Puis c’est au tour de la police de se manifester. Vers 22 heures, un agent l’appelle, inquiet de l’ampleur de la polémique sur la Toile, où les menaces de représailles abondent. Au téléphone, le policier lui recommande de venir porter plainte le lendemain matin. D’autant que, moins de deux semaines auparavant, un professeur d’histoire-géographie nommé Samuel Paty a été décapité par un islamiste. Son assassin l’avait repéré via les réseaux sociaux.
Les craintes de la police se confirment. Dans la soirée, les différentes messageries d’Éric L. sont saturées. On l’insulte, on le menace de mort, on menace sa famille. Son téléphone n’arrête pas de sonner. En tout, le gérant affirme avoir reçu quelque 2 500 messages au cours des deux jours qui ont suivi. Une certaine Sarah RH lui écrit par exemple : « Je vais ramener des gens qui vont te cramer ta supérette espèce de sale fils de pute de raciste. Bien fait à Samuel Paty qui s’est fait égorger, ce sera bientôt à ton tour de payer, fils de pute de facho. »
Lorsque Éric L. se rend le lendemain matin devant sa supérette pour recevoir une livraison, il découvre sa vitrine criblée d’impacts. Un témoin de la scène, interrogé par Objectif Gard, affirme que vers 5 heures du matin « des personnes ont bloqué les routes avec les poubelles pour que la police ne puisse pas intervenir immédiatement et ont cassé sa vitrine ».
Casino le lâche et l’enfonce
Plus tard dans la matinée, au commissariat, où Éric L. se rend comme prévu, la police ne fait pas mystère de la gravité de la situation. Les agents lui conseillent de quitter sa maison et de s’absenter quelques jours. Sa ligne téléphonique est classée prioritaire et des rondes de police sont effectuées autour de son logement. L’affaire est rapidement confiée à la sûreté départementale du Gard. Pas question pour le gérant, donc, de reprendre son travail. Il le voudrait d’ailleurs qu’il ne le pourrait pas, puisque le jour même le groupe Casino lui envoie un courrier en recommandé pour mettre fin à son contrat de franchise. « Nous condamnons fermement de telles pratiques totalement contraires à nos valeurs, auxquelles nous ne pouvons en aucun cas être associés, qui constituent en outre, au vu du contexte actuel, un trouble manifeste à l’ordre public », écrit Casino dans un courrier daté du 30 octobre, que Valeurs actuelles a pu consulter. « Ces faits d’une extrême gravité constituent une atteinte majeure à l’image de marque de notre enseigne […] Aussi […] nous vous notifions, par la présente, la résiliation immédiate et de plein droit à vos torts exclusifs de nos relations contractuelles s’agissant du contrat Vival précité. » Dans le même courrier, Casino lui demande sans délai plusieurs dizaines de milliers d’euros correspondant notamment aux dernières livraisons. Le choc est brutal et le cauchemar continue.
Le même jour, vendredi 30 octobre, le parquet de Nîmes se saisit de l’affaire et ouvre deux enquêtes, l’une pour la dégradation de la supérette et les menaces, l’autre contre Éric L. pour refus illicite de vente et discrimination. Plusieurs associations musulmanes, dont le Conseil français du culte musulman (CFCM), se joignent à cette seconde procédure en se constituant partie civile. Au commissariat, les policiers conseillent à Éric L. de parler à la presse locale pour présenter ses excuses et éteindre la polémique. Lui préférerait se faire oublier, mais accepte de se livrer aux questions d’un journaliste d’Objectif Gard. L’entretien paraît dans l’après-midi. « Vous ne me croirez probablement pas, mais non, je n’ai pas réalisé la portée de cette inscription sur le moment », confie Éric L. au rédacteur, qui précise en marge de son article que « le commerçant joint au téléphone parle difficilement, ému et en pleurs par moments ». « J’ai réagi de façon outrancière à l’attentat de Nice, ajoute le gérant, sur un moment de colère, et je le répète de peur et de tristesse par rapport aux attentats. Je suis effondré par ce qui arrive suite à mes propos, par le déferlement de violence verbale qui s’abat sur moi et ma famille. Je suis mort psychologiquement. » En fin de journée, Éric L. se rend une nouvelle fois dans sa supérette pour récupérer la caisse et tirer — définitivement — le rideau, escorté par plusieurs policiers lourdement armés. Puis il s’enferme chez lui, se barricade et broie du noir. Il ne dort plus, ou à peine, et toujours à proximité d’un couteau pour se défendre. Il songe à se suicider. Que va-t-il devenir ? En vingt-quatre heures, sa vie a basculé. Chez lui toujours, comme dans un cul-de-sac, il se remémore sans fin le fil des évènements. « Qu’ai-je fait ? se demande-t-il. Ai-je tué quelqu’un ? » Il reste sans réponse, se rend chez un psychologue.
“Je me plaisais avec cette supérette, même si je faisais des horaires de fou”
Dans la nuit du 6 au 7 novembre, la boucherie située à quelques mètres de la supérette, sur le trottoir d’en face, est cambriolée et la caisse dérobée. En huit ans, c’est une première pour le boucher. Le commerçant apprend de la bouche de la police que ce cambriolage est probablement lié à l’affaire de la supérette. Une sorte de « dommage collatéral », lui dit-on.
Courant décembre, Éric L. pense — naïvement — pouvoir rebondir. Il contacte Carrefour pour obtenir une franchise. Mais, après un bref temps de réflexion, le distributeur ne donne pas suite. Le voici avec un bail sur les bras et plus aucun revenu. Il lui faut céder sa supérette. Il la vend finalement, le 3 mars, au rabais, pour la somme de 18 000 euros, soit 7 000 euros de moins que son prix d’achat, et alors qu’il avait investi 20 000 euros dans des réfrigérateurs. « Un magasin comme ça, nous glisse-t-il, avec une telle croissance de chiffre d’affaires, aurait pu se vendre 100 000 euros. » L’acheteur n’est autre que le boucher du trottoir d’en face, le même qui a été cambriolé. C’est sa femme qui tient la supérette. Peu rassurée, elle installe un panneau à l’entrée du magasin faisant état du changement de propriétaire afin d’éviter les représailles. Dans le quartier, où le souvenir de la polémique plane encore, on aimerait tourner la page. « Les gens plaignent un peu l’ancien gérant, il y a de la compassion », confie le boucher.
De son côté, Éric L., toujours affecté par ce qu’il est en train de vivre, tente une reconversion, sans succès. Courant juillet, il met sa maison en vente. Il a besoin d’argent et voudrait s’éloigner de la supérette. Il lui reste bien quelques économies, mais la retraite est encore loin et, à son âge, difficile de retrouver une situation stable. « Je me plaisais avec cette supérette, même si je faisais des horaires de fou », confie-t-il avec le recul, incapable néanmoins de retourner dans son ancien secteur après ce qu’il a vécu. Ses revenus se limitent à son RSA, autour de 500 euros par mois, lorsqu’il ne fait pas de missions d’intérim comme manutentionnaire.
Macron promet “la guerre civile”
Début 2022, sa maison vendue, il achète une part de copropriété dans une autre, plus petite, située à quinze minutes de son ancienne rue. Le cauchemar s’éloigne, pense-t-il alors. Les ennuis reviennent néanmoins, deux mois plus tard. Le 30 mars dernier, soit un an et demi après l’incident lié à l’affichette, Éric L. apprend par un article du média Objectif Gard qu’il sera convoqué prochainement devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour être jugé dans quelques mois. L’ancien gérant s’étonne d’être le dernier informé de cette convocation, qui nous est par ailleurs confirmée par une source judiciaire. Quant à l’enquête pour la dégradation de la supérette et les menaces de mort, le parquet a abandonné les poursuites, faute de pouvoir identifier les auteurs. Il n’y aura donc pas de procès. En attendant sa convocation judiciaire, Éric L. angoisse. Et retourne chez le psychologue. Il avait déjà tout perdu, mais il pourrait perdre encore un peu plus.
Cette histoire, nous aurions pu la laisser au fond d’un tiroir et la ressortir ponctuellement, par morceaux, au gré de l’actualité judiciaire, comme tant d’autres. Le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle en a décidé autrement. Face à Marine Le Pen, qui proposait d’interdire le voile dans l’espace public, Emmanuel Macron lui a répondu, sûr de lui, qu’une telle mesure provoquerait « la guerre civile ». Comment, hélas, ne pas le croire ?
L'Humanité
La femme du jour. Nguyen Thi Thu Nhi
La femme du jourLa première Vietnamienne championne du monde professionnelle de boxe WBO des poids paille s’apprête à concourir aux Mondiaux amateurs, qui se tiennent du 6 au 21 mai en Turquie. En octobre 2021, la jeune femme de 25 ans avait créé une énorme surprise face à la Japonaise Etsuko Tada en décrochant sa première ceinture mondiale. Pour son cinquième combat professionnel seulement, Nguyen Thi Thu Nhi l’avait emporté aux points face à la championne du monde en titre, plus grande et beaucoup plus expérimentée. Une victoire importante pour une athlète, alors que la pratique de sports par les femmes, en particulier ceux de combat, est souvent méprisée ou moquée.
C’est à l’âge de 13 ans que Nguyen Thi Thu Nhi s’est tournée vers la boxe, sans savoir où cela allait la mener. Repérée par un entraîneur de l’équipe d’Hô Chi Minh-Ville, celle qui vit à neuf dans une minuscule maison se consacre entièrement à l’entraînement, dans le but de sortir sa famille de la pauvreté. « Je n’avais pas le temps de sortir et de m’amuser, se souvient-elle . Je m’entraînais presque tous les jours de la semaine. »
Mais à peine était-elle montée sur la plus haute marche que la fédération WBO lui retirait son titre, en avril, au motif qu’elle ne l’avait pas défendu dans le délai réglementaire de 180 jours. Au Vietnam, les athlètes doivent en effet trouver un équilibre entre leurs contrats avec des promoteurs professionnels et leurs obligations légales envers les autorités nationales du sport. Désormais, elle se concentre sur les championnats du monde amateurs. « Mon objectif maintenant est de gagner une médaille en Turquie, souligne-t-elle, pour prouver à tous que je peux y arriver dans les deux voies. » Sa détermination reste inchangée. Aujourd’hui la boxe a transformé sa vie.
Jasmine Djennane
boxevietnamhomme ou femme du jour Valeurs Actuelles
Le gérant de la supérette de Nîmes qui refusait les femmes voilées n’ouvrira plus jamais sa boutique
Visé par des menaces de mort et des représailles, le gérant d’une supérette de Nîmes n'a pas rouvert sa boutique depuis le 29 octobre, date à laquelle il avait affiché un panonceau pour interdire l'entrée aux femmes voilées en réaction aux attentats de Nice. “Détruit psychologiquement”, il a mis son fonds de commerce en vente. Récit.
« Notre magasin Vival rue Bonfa est ravi de vous accueillir et de vous proposer ses services, ses produits frais, ainsi qu’un choix varié de produits bio et locaux » est-il encore écrit sur le site internet de l’enseigne Vival, propriété du groupe Casino. Voilà pourtant deux mois que le magasin Vival de la rue Bonfa, à Nîmes, n’a pas rouvert ses portes. Et plus exactement depuis le 29 octobre au soir, date du meurtrier attentat islamiste de la cathédrale de Nice, qui a coûté la vie à trois fidèles, égorgés par un jeune migrant tunisien. Ce jour-là, après une tournée de livraison auprès de personnes âgées toutes choquées par l’attentat, Jean-Vincent L., gérant de cette épicerie nîmoise, accroche un panonceau sur la vitrine de son magasin avec écrit, noir sur blanc : « A compter de ce jour, toute personne voilée, ne sera pas autorisée à rentrer dans le magasin ». Pour donner plus d’ampleur à son geste, le gérant partage une photo de l’affichette sur Facebook, avec ce commentaire : « Et j’assume les conséquences ». Les conséquences, Jean-Vincent L. les paye aujourd’hui très chères.
Message posté sur Facebook par le gérant de l’épicerie Vival
Devenue virale sur les réseaux sociaux comme témoignage de l’islamophobie ambiante, la photo du panonceau suscite immédiatement de violents commentaires et de nombreux appels aux représailles. L’adresse du magasin, le nom du gérant ou encore son numéro de téléphone sont dévoilés sur la toile. Le même jour, jeudi 29 octobre, la page de référencement Google du magasin est submergée de commentaires négatifs. Le groupe Casino se désolidarise de l’initiative du gérant et écrit sur Twitter : « Nous venons de prendre connaissance de cette affiche, nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’une initiative personnelle qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne. Nous avons fait le nécessaire pour tout faire retirer. » L’affiche polémique est finalement retirée le jour-même de la vitrine par le gérant, tandis que son post Facebook est supprimé. Trop tard. Les représailles franchissent encore un cap le soir même, dans la nuit du 29 au 30 octobre, lorsque la vitrine du magasin est abondamment caillassée et brisée.
Photo de la vitrine caillassée de l’épicerie en représailles à l’affiche
Face aux flots de menaces de mort, le gérant décide finalement de porter plainte. « L’affaire a pris tellement d’ampleur sur les réseaux sociaux que l’enquête a été confiée à la sûreté départementale du Gard » confiait alors une source policière nîmoise à Valeurs actuelles, le 30 octobre dernier, soit deux semaines après la décapitation de Samuel Paty, déclenchée par une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Le parquet ouvre également une enquête pour refus illicite de vente et discrimination, tandis que plusieurs associations antiracistes se portent parti civil. Mais derrière la bataille juridique qui s’engage, l’affaire continue autrement. Durant les jours qui suivent des bandes de jeunes gravitent autour du magasin sous l’œil des voitures de police qui patrouillent deux à trois fois par jour rue Bonfa pour éviter de nouvelles dégradations. Certains jeunes gens tentent de faire tomber la vitrine, d’autres se prennent en photo, victorieux, devant la vitrine brisée. Jean-Vicent L., quant à lui, prend peu à peu la mesure de ce qui lui arrive.
Je suis effondré par ce qui arrive suite à mes propos, par le déferlement de violence verbal qui s’abat sur moi et ma famille. Je suis mort psychologiquement.
Interrogé le 30 octobre par le média Objectif Gard, le gérant de l’épicerie peine à s’exprimer. Joint par téléphone il « parle difficilement » et « pleure par moments » indique le journaliste qui mène cette interview, dans laquelle Jean-Vincent L. fait par de ses regrets : « je n’ai pas réalisé la portée de cette inscription sur le moment (…). Je voulais juste qu’il y ait un débat, mais je ne voulais pas m’attaquer aux personnes voilées, ou à une religion en particulier. J’ai écrit des choses que je n’ai pas maîtrisées, qui ne correspondent pas à ce que je voulais écrire dans ce message. Je n’ai jamais refusé de servir ou de vendre à qui que ce soit et j’ai toujours accueilli la clientèle avec courtoisie. » L’entretien s’achève ainsi : « J’ai réagi de façon outrancière à l’attentat de Nice, sur un moment de colère, et je le répète de peur et de tristesse par rapport aux attentats. Je suis effondré par ce qui arrive suite à mes propos, par le déferlement de violence verbal qui s’abat sur moi et ma famille. Je suis mort psychologiquement. »
La boucherie voisine cambriolée huit jours après
Mais l’affaire continue… Huit jours après, dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre, la boucherie de la Croix de fer, située à quelques mètres de l’épicerie Vival, rue Bonfa, est cambriolée. Après avoir cassé la porte vitrée à coup de hachette, les voleurs dérobent la caisse. C’est une passante qui alerte la police vers 5 heures du matin. Le lendemain, un article de Midi Libre relate ce fait divers en apparence isolé. « C’est la première fois depuis huit ans que je me fais cambrioler » explique le boucher contacté par Valeurs actuelles. Arrivé sur place, celui-ci apprend de la bouche de la police que ce cambriolage a certainement un lien avec l’affaire de l’épicerie. Une sorte de « dommage collatérale », lui dit-on. « Les auteurs du cambriolage n’ont pas été arrêtés et ont peu de chance de l’être compte tenu de l’absence de vidéosurveillance » précise le boucher, sans nouvelles de Jean-Vincent L. depuis l’affaire de l’épicerie. De fait, non seulement l’épicerie n’a pas rouvert depuis deux mois, mais elle est désormais à vendre selon les commerçants alentours. Une information confirmée par la direction de la communication de Casino France, qui nous indique que « l’exploitant indépendant a cessé son activité, son magasin est actuellement fermé. Le contrat avec l’enseigne Vival est résilié. »
De son côté, Jean-Vincent L. semble avoir disparu des radars. Son compte Facebook n’est plus visible. Tout comme la page Facebook de son épicerie. L’intégralité des commentaires Google et un grande majorité des tweets ont été effacés. « On a de la peine pour lui. C’était quelqu’un qui se donnait à 100% pour son magasin. C’est bête d’avoir tout perdu pour ça. D’autant plus que c’est idiot. Quand on est commerçant on n’a pas à trier sa clientèle » explique le boucher de la rue Bonfa. Quant aux commerçants du kiosque et du salon de coiffure, ils refusent de s’épancher sur cette affaire « qui a fait beaucoup de mal à la rue ». Après nous avoir déclaré « qu’il y avait beaucoup de choses à dire », la responsable du salon de coiffure a prétexté manquer de temps pour nous parler. Un habitant et connaisseur de longue date du quartier, qui tient à rester anonyme, confie de son côté : « Je m’entendais bien avec l’épicier. Je crois que c’est un type bien et un bon commerçant, qui se donne à fond, très perfectionniste. La dernière fois que je l’ai vu, juste après l’affaire, il m’a dit : “On ne me reverra plus”. »
Depuis quelques temps il se plaignait de voir de plus en plus de femmes voilées dans le quartier
Sur les raisons qui ont poussé Jean-Vincent L. à afficher ce mot sur sa vitrine, le même habitant explique, « sans justifier », que « depuis quelques temps il se plaignait de voir de plus en plus de femmes voilées dans le quartier principalement venues du quartier Saint-Charles » en voie de communautarisation. « Une importante population maghrébine s’est installée dans ce quartier populaire et s’étend désormais vers la colline du Mont Duplan [où est situé la rue Bonfa]. Ces maghrébins restent groupés entre eux, pour la majorité, et parlent arabe, ce qui à mon avis n’est pas bon » regrette le même habitant qui dit avoir plusieurs fois tenté d’ouvrir le dialogue. « Quand je leur dis bonjour en passant, ils me répondent, mais on sent que la discussion ne peut pas aller plus loin. » Il y a trois ou quatre ans pourtant, relate-t-il encore, un imam s’était rendu dans différentes églises lors de la messe de minuit pour souhaiter un joyeux Noël aux fidèles. « Les fidèles avaient beaucoup apprécié le geste et applaudi l’imam. » L’équilibre démographique et culturel du quartier semble depuis avoir été altéré.
Un fait divers, qui remonte à l’été 2018, témoigne de ce changement. Une maison de famille de style mauresque, décorée notamment d’un minaret, est alors vendue par la clinique du Mont Duplan au promoteur immobilier Cogedim. Problème : des personnalités du monde associatif musulman local se saisissent de l’affaire, arguant qu’il s’agit d’une ancienne mosquée du VIIIe siècle, qui, par conséquent, doit être sauvée de la destruction. De nombreux résidents musulmans font alors le déplacement et s’introduisent illégalement sur le terrain pour filmer la prétendue mosquée « cachée depuis des siècles », entrainant le mécontentement des propriétaires. Les vidéos sont relayées sur les plateformes ou sur les réseaux sociaux et vues des milliers de fois. L’affaire suscite un tel engouement auprès de la communauté musulmane locale, qu’une réunion est finalement organisée au sein de la préfecture du Gard en présence du délégué général du Conseil français du culte musulman, du président du Conseil régional du culte musulman et de la représentante de la DRAC (la Direction régionale des affaires culturelles, en charge de l’aménagement du territoire) pour mettre un terme aux spéculations. On découvrira finalement qu’il s’agissait d’une maison construite au début du XXe siècle par un couple de Français amoureux de l’Algérie et de la culture arabo-musulmane…
France24 - Monde
David Dufresne, écrivain : "En France, on est en pleine bataille culturelle"
Publié le : 06/05/2022 - 16:38
Philomé ROBERT
Journaliste et documentariste, David Dufresne est aussi l'auteur de "19h59", un roman haletant qui plonge le lecteur au cœur des mondes politiques, médiatiques et policiers. Il propose une galerie de personnages, dont Emmanuel Macron et un milliardaire propriétaire d'une chaîne d'informations en continu, Rex News. L'histoire se déroule dans l'entre-deux tours d'une élection présidentielle totalement folle.
Politique
Réélection d'Emmanuel Macron : le "président de tous" face au défi d'une France divisée
Élysée 2022Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
L'INVITÉ DU JOUR
David Dufresne : "La colère des Gilets jaunes rejaillira"
France24 - Monde
Le Paris des Arts de Corneille
Publié le : 06/05/2022 - 15:23
Valérie FAYOLLE
Suivre
Cette semaine, l’invité du "Paris des Arts" est Corneille. Le chanteur nous présente son nouvel album, "Encre rose", empreint d’espoir et de bonne humeur et où l’on retrouve les rythmes funky et soul qui ont fait sa marque de fabrique. Nous partons ensemble à la découverte du parc Monceau, poumon vert du nord-ouest de Paris et témoin de l’histoire mouvementée de la capitale. Puis nous rencontrons l’artiste guadeloupéen Elladj Lincy Deloumeaux et ses œuvres qui explorent le déracinement et l’héritage afro-caribéen.
Remerciements
Hôtel Les jardins du faubourg
Galerie Cécile Fakhoury
Restaurant Le Pouzzoulou
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Valeurs Actuelles
La vitrine d’une supérette nîmoise caillassée après un message du propriétaire interdisant l’accès aux femmes voilées
“L’affaire a pris tellement d’ampleur sur les réseaux sociaux que l’enquête a été confiée à la sûreté départementale du Gard” confie une source policière nîmoise à Valeurs actuelles.
« À compter de ce jour, toute personne voilée ne sera pas autorisée à rentrer dans le magasin » indiquait le message signé et scotché par le gérant du magasin – un certain Jean-Vincent L. – sur la vitrine d’une supérette de l’enseigne Vival, ce jeudi, à Nîmes. Le gérant avait posté une photo de ce message sur son compte Facebook hier, avec ce commentaire « et j’assume les conséquences ». C’était avant que la photo ne circule largement sur les réseaux sociaux…
Appels à arracher le papier, au boycott, expédition punitive et menaces de mort ont rapidement suivi sur les réseaux sociaux où de nombreux internautes ont relayé l’adresse précise de la supérette ainsi que le nom du gérant. Un utilisateur de Twitter a par exemple comparé le sort des musulmans aujourd’hui avec celui des juifs dans les années 40. Son post a été relayé plus de 2800 fois sur Twitter, totalisant quelque 5600 mentions « j’aime ». Lors de ces échanges, un internaute qui se déclarait Nîmois indiquait, en réaction, qu’il irait retirer l’affiche pendant la nuit, tandis qu’un autre appelait à bruler le commerce.
Finalement on est pas si loin… pic.twitter.com/CapiA41thF
— Kamo_LeTaulard???? (@KDz54) October 29, 2020
Le propriétaire du commerce, dont le nom a rapidement circulé sur Twitter, a corrigé les paramètres de confidentialité de son compte Facebook afin que son post ne soit plus visible. La page Facebook du commerce semble être, de son côté, devenue inaccessible. Les internautes indignés s’en sont pris également à la réputation de la supérette sur Google, via sa fiche de référencement, rapidement submergée par une avalanche de commentaires et de notations négatives. « Une honte ! Une plainte va être déposée pour islamophobie ! » ou encore : « Endroit a éviter, le gérant est un islamophobe totalement privé d’intelligence. J’espère que cette affaire ira en justice ».
Certains internautes, plus nombreux encore, ont rédigé des commentaires sur l’hygiène, les produits, ou le service, sans rapport direct avec l’affaire, simplement pour nuire à la réputation de la supérette comme ce commentaire anonyme « L’endroit sentait le poisson pourri sans parler de la qualité des produits à éviter ! », « Manque d’hygiène, des rats sortent de la réserve, et mauvaise accueil du personnel très désagréable, jamais plus j’y mettrais un pied » écrit Hanan R., tandis que Mohamed T. explique : « Les employés ont une attitude à revoir !! Regard de travers, pas de bonjour ni merci, et souffle lorsqu’on leur demande un renseignement. Autant aller à Auchan c’est préférable ». Kenza M. déclare quant à elle : « Vraiment nul tous les produits son périmés, cafard dans le magasin dés rat vraiment très sale et personnelle là-bas vraiment très désagréable !!! VOLEUR il vous arnaque sur les prix vraiment à ÉVITER!!!!!! ». Ces innombrables messages ont tous été écrits entre hier et aujourd’hui, preuve qu’ils ne sont pas liés à la qualité réelle du service, mais bien à l’affiche discriminatoire collée sur la devanture.
D’autres internautes, à l’inverse, ont pris le contrepied et soutenu le gérant via la publication de commentaires et notations positifs sur la fiche Google du commerce. « D’accord avec les mesures prises par le propriétaire » écrit un internaute anonyme. Un autre : « Félicitations à ce commerçant d’avoir agi là où d’autres ont fermé les yeux. Ce sont des initiatives de ce genre dont nous avons besoin ». Un certain Lucien R., qui écrit que « tous les magasins de France devraient appliquer les mêmes mesures » c’est vu ciblé sur Twitter par les détracteurs du commerce. « Retrouvez le, lui, non ? » demandait ainsi un internaute. Ce vendredi, dans la journée, un numéro de téléphone portable – possiblement celui du gérant – était suggéré par ailleurs des utilisateurs sur Google. Celui-ci semblait pourtant désactivé.
Retrouver le lui Nn ? pic.twitter.com/NV6CFaZOor
— jacquouille (@gmodave) October 30, 2020
Que ce soit sur Twitter ou Google, le groupe Casino, qui détient l’enseigne franchisée Vival, a rapidement réagi à l’affaire, condamnant les agissements du gérant de l’établissement. « Nous venons de prendre connaissance de cette affiche. Nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’une initiative personnelle, qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne. Nous avons fait le nécessaire pour tout faire retirer » a expliqué Casino dans un premier temps, avant de renchérir : « Nous étudierons toutes les suites à donner à cette affaire ». De nombreux internautes appelaient à une sanction du gérant par le groupe Casino, sous peine de boycott.
Mais l’offensive a largement dépassé le cadre virtuel des réseaux sociaux puisque dans la nuit de jeudi à vendredi la vitrine de la supérette a été caillassée. Une photo postée sur Twitter en témoigne. Ce vendredi, rapporte le journal local Midi Libre, la justice nîmoise indiquait qu’une enquête avait été ouverte sur les menaces reçues par le commerçant sur les réseaux sociaux. « L’affaire a pris tellement d’ampleur sur les réseaux sociaux que l’enquête a été confiée à la sûreté départementale du Gard » confie une source policière nîmoise à Valeurs actuelles. Toujours selon le Midi Libre, le parquet de Nîmes a indiqué qu’une enquête était ouverte pour refus illicite de vente et discrimination.
Le même journal rapporte que des associations musulmanes se sont mobilisées puisque ce vendredi matin Abdallah Zekri, de l’observatoire de lutte contre l’islamophobie, expliquait qu’il allait saisir la préfecture du Gard, par crainte d’éventuels débordements et appels à manifester aux abords du commerce. « Ce n’est pas aux gens de se faire justice eux-mêmes face à ce message dont le contenu est discriminant. C’est à la justice de faire son travail et de superviser une enquête. Pour ma part, la structure que je représente entend déposer une plainte pénale dans les meilleurs délais entre les mains du procureur de la République de Nîmes ». Et d’ajouter, tout en se montrant compréhensif quant à l’émotion suscitée par les derniers attentats : « Néanmoins, on ne peut permettre que des gens fassent l’amalgame entre terroristes et musulmans et soient ainsi stigmatisés. Je demande à nouveau aux personnes qui se sentent concernées de ne pas se laisser déborder et ne pas créer de troubles mais à saisir la justice comme nous allons le faire. »
France24 - Monde
Le Sri Lanka paralysé par une grève nationale, le président déclare l'état d'urgence
Publié le : 06/05/2022 - 15:02Modifié le : 06/05/2022 - 21:38
FRANCE 24
Suivre
Les manifestations se poursuivent au Sri Lanka où la police a tenté, vendredi, de disperser des étudiants qui menaçaient d'envahir le Parlement. Le pays est bloqué par une grève nationale dont la revendication est la démission du gouvernement. Le président du Sri Lanka a de nouveau déclaré l'état d'urgence dans la soirée, donnant aux forces de sécurité des pouvoirs étendus.
Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a déclaré l'état d'urgence dans la soirée du vendredi 6 mai, donnant aux forces de sécurité des pouvoirs étendus pour la deuxième fois en cinq semaines.
Un porte-parole du chef de l'État a déclaré qu'il s'agissait "d'assurer l'ordre public" alors que les syndicats ont organisé une grève nationale pour exiger sa démission.
L'aggravation de la crise économique est à l'origine de ces manifestations anti-gouvernementales. Depuis des mois, l'île de 22 millions d'habitants subit de graves pénuries de nourriture, de carburant, d'électricité et de médicaments, qui alimentent la colère contre le clan des Rajapaksa au pouvoir, accusé de mauvaise gestion.
La police a tenté à nouveau, vendredi, de disperser des étudiants menaçant d'envahir le Parlement. Des milliers d'étudiants contestataires ont en effet pris position depuis jeudi sur la route conduisant au Parlement, situé sur une île artificielle au milieu d'un lac à Colombo, la capitale. Les policiers ont tenté en vain de les déloger avec des canons à eau et des tirs de gaz lacrymogène, puis ont recommencé vendredi sans parvenir à empêcher la foule de se rassembler à nouveau derrière des barricades mises en place près du Parlement.
Drapeaux noirs
Les transports en commun étaient à l'arrêt, les bureaux déserts, et des millions de travailleurs ont débrayé à l'appel des syndicats.
Même les bus privés étaient à l'arrêt. "Nous n'assurerons pas le service aujourd'hui mais si des gens veulent se joindre aux manifestations anti-gouvernementales dans un rayon de 20 km, nous offrons les bus", a précisé Gemunu Wijeratne, président de l'association des opérateurs de bus privés.
Des ouvriers ont manifesté devant leurs usines et des drapeaux noirs ont été déployés à travers le pays en signe de colère contre le gouvernement.
"Nous pouvons identifier les erreurs politiques du président qui ont conduit à l'état déplorable de notre économie", a expliqué le dirigeant syndical Ravi Kumudesh. "Il doit partir".
La crise économique est du jamais vu depuis l'indépendance en 1948. Elle est en partie liée à la pandémie de Covid-19 qui a asséché les revenus du tourisme et les transferts d'argent de la diaspora sri-lankaise.
La crise pourrait durer encore au moins deux ans
Le président Gotabaya Rajapaksa a plusieurs fois assuré qu'il ne se retirerait pas malgré les tensions exacerbées, les manifestations et un campement devant sa résidence depuis près d'un mois.
Incapables de payer les importations de carburant, les services publics ont imposé des coupures quotidiennes pour rationner l'électricité et l'essence n'est accessible qu'au prix de longues files d'attente devant les stations-service.
Les hôpitaux manquent de médicaments vitaux et le gouvernement a lancé un appel aux donations des citoyens vivant à l'étranger.
Le Sri Lanka, qui s'est tourné vers le FMI pour de l'aide, a annoncé, le 12 avril faire, un défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars.
Mais la crise sans précédent pourrait durer encore au moins deux ans, a averti le ministre des Finances, Ali Sabry.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
En pleine crise au Sri Lanka, le président tend la main à l'opposition
Sri Lanka : manifestation massive à Colombo contre le président Rajapaksa
La chronique de l’éco
Le Sri Lanka traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948
Valeurs Actuelles
Toulouse : jugé pour trafic de drogue, il s’en sort car le chien policier a mangé du cannabis
C’est un vice de procédure bien étonnant qui a permis à un prévenu, jugé par le tribunal de Toulouse pour trafic de stupéfiants, de repartir libre, relate Le Parisien, jeudi 5 mai. La nullité a en effet été prononcée, car un chien avait mangé une partie des preuves. Le procès faisait suite à une opération conjointe des douanes et de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) menée le 17 mars. Elles avaient mis la main sur plus de 25 kilos de résine de cannabis dans un box.
Multirécidiviste
Le propriétaire du garage avait été interpellé quelques jours plus tard. Agé de 29 ans et multirécidiviste, il avait été identifié sur des images de vidéosurveillance se rendant dans la planque de drogues à de nombreuses reprises. Son jugement en comparution immédiate semblait lui promettre une condamnation, note Le Parisien. Mais c’était sans compter sur un incident survenu durant l’opération. Le chien spécialisé qui avait permis de localiser le cannabis a en effet mangé une partie de la drogue.
Toulouse : les dernières actualités
France24 - Monde
Législatives 2022 : le PS adopte l'accord historique avec LFI
Publié le : 06/05/2022 - 01:15Modifié le : 06/05/2022 - 08:11
FRANCE 24
Suivre
Réuni à Ivry-sur-Seine, le parlement du Parti socialiste a voté, jeudi soir, à 62 % en faveur de l'accord avec La France insoumise pour les législatives des 12 et 19 juin. Un événement d'investiture de la Nouvelle union populaire écologique et sociale doit se tenir samedi à Aubervilliers.
Le vote acte un changement d'orientation historique. Au terme de débats parfois tendus, le Conseil national du Parti socialiste (PS) a adopté à 62 %, jeudi 5 mai au soir, l'accord avec La France insoumise (LFI) pour les élections législatives de juin. L'accord a été adopté par 167 voix pour, 101 contre, et 24 absentions.
Plusieurs dizaines des 303 membres du Conseil national étaient présents – les autres ont participé en visioconférence. Les débats ont duré quatre heures et ont fait alterner partisans et opposants de l'alliance scellée avec LFI, Europe Écologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) pour les législatives des 12 et 19 juin.
"C'est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons", "à gauche" et pas avec Emmanuel Macron, a commenté le premier secrétaire Olivier Faure depuis le siège d'Ivry-sur-Seine. "Mitterrand, c'était ça la radicalité, et pourtant nous l'avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité."
Le premier secrétaire du PS a toutefois souligné que "cette décision [n'avait] pas été facile", mais qu'elle avait été prise pour "répondre à l'attente de rassemblement [des Français], mais d'abord de changement, de transformation sociale, écologique, démocratique". "Nous nous sommes beaucoup manqués et maintenant, je l'espère, nous allons nous retrouver", a conclu Olivier Faure.
Un événement d'investiture de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) doit se tenir samedi à Aubervilliers près de Paris.
Les circonscriptions de trois sortants sacrifiées
Le porte-parole Pierre Jouvet a rapporté la façon dont se sont déroulées les tractations qu'il a menées avec LFI, et a justifié les compromis passés : "Il n'est pas forcément évident pour les derniers rentrants [le PS] de ne pas accepter le cadre proposé [sur les circonscriptions, le programme et la stratégie]".
Le compromis réserve 70 circonscriptions (hors outre-mer) au PS, contre une centaine pour EELV et une cinquantaine pour les communistes. Selon la liste consultée par l'AFP, sur les 70 circonscriptions obtenues, une bonne vingtaine sont gagnables. Mais les circonscriptions de trois sortants ont été sacrifiées : David Habib dans les Pyrénées-Atlantiques, Christian Hutin dans le Nord (qui ne souhaitait pas se représenter) et Michèle Victory dans l'Ardèche. Auxquelles s'ajoute la 1re circonscription dans la Loire de Régis Juanico (Génération.s), que le PS pensait récupérer.
►► À lire aussi sur France24.com : Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
Lamia El Araaje, dont l'élection en 2021 a été invalidée en 2022, s'estime elle aussi flouée, l'accord investissant Danielle Simonnet. Une motion a été votée au Conseil pour donner mandat de renégocier en faveur de la socialiste.
Un accord salué par l'alliance
Les insoumis, les écologistes et les communistes ont salué le vote.
"Bravo à Olivier Faure et aux militants du Parti socialiste pour leur démarche courageuse ! Avec la Nouvelle union populaire, nous pouvons remporter les élections législatives et changer la vie des gens !", a réagi Manuel Bompard, directeur de campagne des législatives pour LFI et député européen, sur Twitter.
Bravo à @faureolivier et aux militants du @partisocialiste pour leur démarche courageuse !Avec la Nouvelle Union Populaire, nous pouvons remporter les élections législatives et changer la vie des gens !#NUPES https://t.co/YgDo9QZsY0
May 5, 2022"Conjuguons l'ambition climatique et la justice sociale. Immenses espoir et responsabilité", a écrit Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV dans un tweet reprenant une publication annonçant la validation de l'accord entre LFI et le PS.
"C'est fait. Le PS rejoint ce soir la Nouvelle union populaire écologique et sociale. La gauche est rassemblée pour les élections législatives. Maintenant, gagnons !", a tweeté Fabien Roussel, candidat communiste à l'élection présidentielle qui a obtenu 2,3 % des suffrages au premier tour.
Un accord déploré par une partie des socialistes
Malgré le soutien de Martine Aubry, figure historique du PS, l'accord ne fait pas l'unanimité en interne. "L'accord que vous avez négocié demande de nous excuser, de faire repentance, de nier une partie de notre histoire", s'est insurgée la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, cheffe du courant minoritaire.
"Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon accepte l'insoumission. Soyez candidats si vous le souhaitez, c'est ça l'insoumission", a tonné le sénateur du Val-d'Oise Rachid Temal, aussi opposé à l'accord.
L'ancien président François Hollande a de son côté "récusé l'accord sur le fond et les circonscriptions", tandis que son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a mis sa menace à exécution en quittant le parti. Un autre ex-chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, avait déploré auprès de l'AFP un "rafistolage" et une "forme de démission" qui risque de fracturer le PS.
Ils s'offusquent tous d'une alliance avec un Jean-Luc Mélenchon antagoniste du PS. Mais aussi de l'inclusion dans l'accord de la "désobéissance" aux traités européens en cas de blocage pour appliquer le programme, ou encore de nombreuses mesures sociales qu'ils estiment impossibles à financer.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
APRÈS LA PRÉSIDENTIELLE 3/3Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
LFI et EELV concluent un accord historique pour les législatives
FACE À FACE
Législatives : LFI et le PS annoncent un "accord de principe" pour une union de la gauche
Valeurs Actuelles
Deux hommes multi condamnés abattus à Valence
Deux hommes ont été abattus, vendredi 6 mai à Valence. Selon les informations du parquet, cité par Le Dauphiné libéré, tous deux étaient très défavorablement connus de la justice. La police et le Samu ont été alertés vers 5 heures et sont intervenus au Plan, un quartier classé en zone de sécurité prioritaire. Ils ont découvert un homme de 38 ans qui avait été touché au thorax par plusieurs tirs et qu’ils n’ont pu réanimer. Une centaine de mètres plus loin se trouvait une autre victime, au volant d’une voiture encastrée dans un arbre. Egalement âgé de 38 ans, l’homme a été évacué, mais a rapidement succombé à ses blessures.
Des casiers judiciaires très chargés
Le casier judiciaire du premier individu comportait une vingtaine de mentions, a précisé la procureure de la République par intérim de Valence. Il était connu de la justice pour des faits liés aux stupéfiants, des violences et des délits routiers. « Il venait de terminer, le 2 avril dernier, un aménagement de peine sous la forme d’un placement extérieur et restait soumis à un sursis probatoire », a précisé la magistrate. La seconde victime affichait un pédigrée similaire avec « 19 mentions pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, des vols, des violences ». Il avait également été condamné à 10 ans de prison pour tentative de meurtre en 2015. Il avait bénéficié d’une libération conditionnelle en 2020 et devait être placé sous bracelet électronique en juin, précise Le Dauphiné libéré.
Une enquête en flagrance pour « homicide volontaire » a été ouverte et les investigations confiées à la police judiciaire. Des autopsies doivent être pratiquées sur les deux corps. Selon les premiers éléments réunis, les coups de feu ont été tirés en pleine rue alors que les deux hommes se trouvaient au volant de leur voiture.
Valence : les dernières actualités
New York Times - World
¿Por qué Elon Musk quiere comprar Twitter? Una clave podría estar en Sudáfrica
El multimillonario creció en enclaves elitistas, casi todos blancos, plagados de propaganda gubernamental antinegra y al abrigo de las atrocidades del apartheid.
Elon Musk, en una foto del anuario del Bryanston High de 1985Credit...Bryanston High School Yearbook
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por John Eligon y Lynsey Chutel
John Eligon y Lynsey Chutel entrevistaron a 13 conocidos y familiares de Elon Musk a lo largo de cinco días en Johannesburgo y Pretoria.
JOHANNESBURGO — La inminente adquisición de Twitter por parte de Elon Musk ha hecho que mucha gente investigue sus declaraciones públicas y su pasado en busca de pistas sobre cómo dará forma a una de las plataformas públicas más influyentes del mundo.
Pero Musk, más conocido por ser propietario de las empresas Tesla y SpaceX, no ha hablado mucho en público de una parte importante de su pasado: haber crecido como una persona blanca en el sistema racista del apartheid en Sudáfrica, una experiencia que puede haberle marcado.
“Es revelador: los niños blancos estaban aislados de la dura realidad”, dice Terence Beney, que es blanco y se graduó con Musk en el colegio Pretoria Boys High School en 1988.
Las entrevistas con familiares y antiguos compañeros de clase revelan una educación en comunidades blancas de élite y segregadas, plagadas de propaganda gubernamental contra las personas negras, y ajenas a las atrocidades que los líderes políticos blancos infligían a la mayoría negra.
Musk, de 50 años, creció entre Johannesburgo, un centro económico, Pretoria, la capital, y la ciudad costera de Durban. Sus comunidades suburbanas estaban en gran medida envueltas en la desinformación. Los periódicos a veces llegaban a las puertas con secciones enteras tachadas, y los noticieros nocturnos terminaban con el himno nacional y una imagen de la bandera nacional ondeando, mientras aparecían en la pantalla los nombres de los jóvenes blancos que habían muerto luchando por el gobierno.
“Como adolescentes blancos sudafricanos, no teníamos ni idea. Realmente, ni idea”, dijo Melanie Cheary, una compañera de Musk durante los dos años que pasó en Bryanston High School, en los suburbios del norte de Johannesburgo, donde rara vez se veía a los negros si no era al servicio de familias blancas que vivían en casas palaciegas.
Musk ha anunciado su compra de Twitter como una victoria de la libertad de expresión, tras criticar a la plataforma por eliminar publicaciones y vetar usuarios. No está claro qué papel pudo haber jugado su infancia —sucedida en un momento y lugar en el que apenas había un libre intercambio de ideas y donde la información errónea del gobierno era usada para demonizar a los sudafricanos negros— en esa decisión.
Sus compañeros en dos escuelas secundarias a las que asistió lo describieron como un solitario sin amigos cercanos. Ninguno de ellos recuerda cosas que haya dicho o hecho que revelen su opinión sobre la política de la época o cómo le afectaba. Pero sus compañeros de escuela negros recuerdan que pasaba tiempo con sus amigos negros.
Pero el padre de Musk, Errol Musk, dijo en una entrevista con The New York Times que Elon, su hermano y su hermana eran conscientes desde pequeños de que había algo malo en el sistema del apartheid. Errol, que fue elegido concejal de Pretoria en 1972, dijo que le preguntaban por las leyes que prohibían a los negros ir a restaurantes, cines y playas. Tenían que hacer cálculos cuando salían con amigos que no eran blancos sobre lo que podían hacer con seguridad, dijo.
“En cuanto a estar protegidos de eso, es una tontería. Se enfrentaban a eso todos los días”, recordó Errol, que dijo haber pertenecido al Partido Progresista, que era anti apartheid. Y añadió: “No les gustaba”.
Sin embargo, Errol ofreció una descripción de sus vidas que subrayaba lo alejados que estaban de la violenta realidad del país. Se llevaban bien con las personas negras, dijo, señalando la buena relación de sus hijos con su personal doméstico, y describió la vida en Sudáfrica durante el apartheid como mayormente mejor y más segura que ahora.
Según una biografía del empresario, escrita por Ashlee Vance, Musk dijo que no quería hacer el servicio militar de Sudáfrica porque lo habría obligado a participar en el régimen del apartheid, y es posible que eso haya contribuido a su decisión de abandonar Sudáfrica poco después de graduarse del colegio.
El sistema del apartheid creó una distinción entre los blancos, concretamente entre los que hablaban afrikáans, y los que hablaban inglés, como la familia de Musk. Mientras que el poder político recaía en los afrikáners —los perfeccionadores del apartheid que descendían de colonos holandeses, alemanes y franceses—, los sudafricanos blancos de habla inglesa disfrutaban de una riqueza que algunos creían que era su derecho natural, dijo Cheary.
“Éramos la élite blanca angloparlante del mundo”, dijo. “Era literalmente nuestro reino”.
El Pretoria Boys tenía un trasfondo socialmente progresista. El director de la escuela había participado en actividades de lucha por la libertad; algunos alumnos viajaban a reuniones contra el apartheid.
“Estoy seguro de que en un lugar como el Pretoria Boys High estabas expuesto a ideas progresistas, aunque no las adoptaras”, dijo Beney, de 51 años, que trabaja en políticas para organizaciones de salud pública y bienestar social.
Sin embargo, ninguno de ellos sufrió las palizas y los disparos de las fuerzas de seguridad del Estado, como los chicos negros que luchaban por sus derechos básicos en las escuelas de los barrios pobres. Y muchos estudiantes se tragaron la propaganda del gobierno, dijo Beney.
Recuerda un debate en una de sus clases en el Pretoria Boys a mediados de los años ochenta sobre la exigencia del gobierno de que cumplieran el servicio militar, con el fin de aplastar los esfuerzos de los sudafricanos negros para derrotar a un régimen opresivo.
Unos pocos dijeron que se negarían a matar en nombre de un sistema político injusto. Pero otros dijeron que, aunque el apartheid tenía sus injusticias, el país estaba en una guerra total. Algunos insistieron en que la lucha era para protegerse de los comunistas. Otros justificaban el enfrentamiento con el argumento de que los negros eran susceptibles a las ideas malvadas.
Otro cliché común entre los estudiantes de ese entonces, según dijo Beney, era que a las personas negras no se les podía confiar el derecho al voto porque no tenían tradición de democracia.
El sistema de apartheid había obligado a la mayoría negra a vivir en determinadas zonas. Según Stanley Netshituka, que se convirtió en el primer estudiante negro del Pretoria Boys en 1981, en la escuela se enseñaba que el país estaba formado por muchas tribus, y que algunas optaban por la independencia en sus propias tierras de origen.
Netshituka dijo que tenía algunos amigos de familias liberales que comprendían lo mal que estaban las cosas para los sudafricanos negros. Pero eran la excepción, dijo.
“Diría que la mayoría eran felizmente ignorantes y se alegraban de serlo”, dijo Netshituka, de 54 años, a quien se le permitió asistir a la escuela porque su padre era diplomático de Venda, una de las patrias étnicas de Sudáfrica que en ese momento se consideraba una nación con cierta autonomía.
Al mismo tiempo, sus compañeros de clase llamaban terroristas a los que luchaban por la libertad de los negros, pero le decían que “no todas las personas negras son necesariamente malas, porque veo que tú no eres tan malo”, recuerda.
Musk se hizo amigo de un primo de Netshituka, Asher Mashudu, según el hermano de éste, Nyadzani Ranwashe. Una vez, durante el almuerzo, un estudiante blanco utilizó un insulto contra los negros, y Musk lo reprendió, pero luego fue acosado por hacerlo, dijo Ranwashe.
Mashudu murió en un accidente automovilístico en 1987, y Ranwashe dijo que recordaba que Musk fue uno de los pocos blancos que asistieron al funeral en el pueblo rural de la familia.
“Era algo inaudito en esa época”, dijo.
Errol Musk, que trabajaba como ingeniero, dijo que su familia no creía la propaganda negativa sobre los luchadores por la libertad, algunos de los cuales habían recurrido al sabotaje violento para combatir a un régimen que los despojaba de derechos políticos y libertades como la de elegir dónde vivir.
“Pero, claro, nos preocupaba que pusieran una bomba junto a nuestra casa, por ejemplo”, dijo.
Errol Musk, que ha estado distanciado de Elon, dijo que creía que el apartheid había enseñado a su hijo a no discriminar. Pero la empresa de autos eléctricos de Elon, Tesla, ha enfrentado graves acusaciones de racismo. El estado de California investiga las acusaciones de que la empresa permitió que se afianzara la discriminación racial contra los empleados negros en su fábrica del área de San Francisco. Además, Tesla fue condenada a pagar 15 millones de dólares a un empleado negro después de que un jurado determinara el año pasado que la empresa no tuvo en cuenta el racismo al que se enfrentaba en el trabajo.
Elon Musk ha recordado su vida en Sudáfrica como traumática e insatisfactoria en gran medida. Nacido en Pretoria, a unos 45 minutos al norte de Johannesburgo, sus padres se divorciaron antes de que él cumpliera 10 años. Se trasladó a Durban, en la costa sur del país, con su madre, pero luego volvió a vivir con su padre en Pretoria. Musk ha dicho que tenían una relación tensa.
En el Bryanston High, donde Musk cursó los dos primeros años del plan de estudios sudafricano de cinco años de duración, recuerda que sufrió un fuerte acoso escolar.
Si el colegio Bryanston High fue traumático para él, Musk encontró más estabilidad en el Pretoria Boys, un extenso campus digno de un set de Harry Potter, con un bosque de árboles de hoja perenne, un estanque y edificios de estilo inglés.
Algunos estudiantes vivían en el campus, mientras que otros, como Musk, iban y venían desde casa y eran conocidos como los “chicos del día”.
El espectro del apartheid estaba impregnado en la cultura. Como muchas otras escuelas de la época, había un programa de cadetes que preparaba a los chicos para el servicio militar. Llevaban uniformes de color café y hacían ejercicios de marcha. Había una banda de gaitas escocesas.
Las opiniones actuales de Musk sobre la libertad de expresión parecen reflejar las filosofías a las que los alumnos estaban expuestos en el Pretoria Boys, dijo Beney, el compañero de clase, como la del filósofo inglés John Stuart Mill, un defensor de la expresión sin restricciones.
“Creo que sus ideas sobre la libertad de expresión son de un liberalismo muy clásico y sin matices”, dijo Beney sobre Musk.
Algunos de los que conocieron a Musk desde sus días de juventud en Sudáfrica dijeron que la gente no debería descartar la evolución que pudo haber tenido cuando dejó atrás el apartheid y Sudáfrica. Andrew Panzera, que estuvo en clase de alemán con Musk en el Bryanston High, sacó a colación su propia transformación.
Como estudiante blanco que creció en los plácidos suburbios de Johannesburgo, nunca vio el sufrimiento de sus compañeros negros. Pero eso cambió cuando hizo el servicio militar obligatorio.
“La gente, en algún momento, se da cuenta de que le han hecho creer un montón de porquerías”, dijo. “En algún momento dices: ‘Caramba, realmente nos han adoctrinado en gran medida’”.
Kitty Bennett colaboró con la investigación.
John Eligon es el jefe de la oficina de Johannesburgo, que cubre el sur de África. Anteriormente, trabajó como reportero en las redacciones de Nacional, Deportes y Metro. Su trabajo lo ha llevado desde las calles de Mineápolis tras la muerte de George Floyd hasta el funeral de Nelson Mandela en Sudáfrica. @jeligon
Advertisement
France24 - World
UK Conservatives lose London strongholds, in blow to Boris Johnson
Issued on: 06/05/2022 - 08:00
NEWS WIRES
UK Prime Minister Boris Johnson was on Friday left reflecting on a string of losses at local elections in England, in a mid-term test of his popularity after a string of scandals.
Johnson conceded Thursday's vote had produced a "mixed" set of results for his ruling Conservatives, including the loss of three London councils long considered the Tory "crown jewels".
The main opposition Labour party defeated the Conservatives in Barnet, northwest London, at Margaret Thatcher's "favourite" council Wandsworth in the south, and in Westminster for the first time since 1964.
With 144 of the 146 English councils declared, the Conservatives had lost 341 councillors countrywide, with Labour up 54, and the smaller Liberal Democrats gaining 191, the BBC reported.
"We had a tough night in some parts of the country," Johnson conceded as he visited a school in his constituency on the outskirts of the capital.
But he vowed to stay on and tackle the "economic aftershocks" of Covid, and a spiralling cost of living crisis that has squeezed household incomes and exercised voters.
And he denied the Tories had suffered a heavy defeat, despite months of anger at revelations of coronavirus lockdown-breaking parties at Downing Street that saw repeated calls for him to quit.
Johnson was fined by police for attending one such gathering, making him the first UK prime minister to have been found to have broken the law while in office.
Labour leader Keir Starmer, visiting Barnet, hailed what he called "a big turning point" as his party looks towards the next general election, which is due by 2024.
Historic vote
Council elections were held in much of England, all of Scotland and Wales, and for the Northern Ireland Assembly in Belfast, where the pro-Irish nationalists Sinn Fein are poised for a historic first ever win.
By 1845 GMT, Sinn Fein the former political wing of the IRA paramilitary group, which wants a referendum on British sovereignty — had secured 16 seats at the 90-seat legislature.
The party's vice-president, Michelle O'Neill, has set a target of 28 to claim the symbolic role of first minister.
The Electoral Office for Northern Ireland said there will be no overall result on Friday evening and counting would resume on Saturday morning.
In Scotland, the Scottish National Party consolidated their grip at a local level, winning 22 more seats on the nation's 32 councils, while Labour became the second-biggest party, adding 20.
The Scottish Conservatives lost 63 councillors.
In Wales, Labour added 71 seats with most of the 22 councils declared.
Analysis by polling expert John Curtice calculated that if every region of the country had taken part in the vote, Labour would have gained 35 percent of the vote — five percent more than the Tories.
Curtice told the BBC it was Labour's best lead in local elections for a decade, and showed the Tories were "now electorally weaker than at any point" since Johnson won his 80-seat general election majority in 2019.
Police probe
The Conservatives are hoping to extend their 12 years in power nationally for another term at the next general election but whether their Brexit champion Johnson will lead them remains to be seen.
He was already facing a potential vote of confidence earlier this year as "Partygate" claims mounted, until the Ukraine conflict — and his hawkish response — took the sting out of the mutiny.
He has apologised for being fined but still faces the prospect of more penalties to come as London police investigate more events.
Meanwhile police in Durham, northeast England, on Friday said they had launched a formal probe into Starmer.
The lawyer and former chief public prosecutor is accused of breaking Covid rules with a beer and curry gathering with party activists in 2021.
He said he was "confident no rules were broken", although the probe puts him in a delicate position as in January he called for Johnson to quit for being under criminal investigation.
On Saturday, all eyes will be on Northern Ireland, with a Sinn Fein victory presenting potentially huge constitutional implications for the four-nation United Kingdom.
But there are doubts about whether the largest pro-UK unionist party, the DUP, will agree to work with them, raising the prospect of paralysis and lengthy negotiations.
DUP leader Jeffrey Donaldson said the UK government in London should rip up post-Brexit trading arrangements in the province, which unionists argue threatens its place in the wider UK.
"The government need to act decisively on the protocol and until they do, I won't be nominating ministers to the executive," he told the BBC.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
PARTYGATE
UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties
Analysis
Sinn Fein expected to top N. Ireland polls – but only thanks to greater DUP decline
UK 'partygate': A timeline of Boris Johnson's lockdown scandals
France24 - World
How a domestic worker from Nepal was enslaved for 15 years in Lebanon
Issued on: 04/05/2022 - 18:41Modified: 06/05/2022 - 13:48
Fatma Ben Hamad
Follow
The comparison between a photo taken upon a woman’s arrival in Lebanon in 2007 and her departure in 2022 is shocking. They show Muna Giri, a domestic worker from Nepal, before and after spending 15 years enslaved in the home of her Lebanese employers, where she wasn’t paid and suffered both physical and emotional abuse. A Lebanese NGO is sharing her story, calling on the public to mobilise in support of Giri and other foreign domestic workers in Lebanon.
After 15 years of imprisonment in her employer’s home, Giri was finally able to return to Nepal on April 25, 2022 – at the age of 43, meeting her grandchildren for the first time.
1/3 This is Muna Giri b4 and after 15 yrs of slavery for Antoine and Graziella Mouawad in Zgharta, Lebanon. She left behind 4 kids aged 2-11 in 2007. She missed her husband's funeral, daughter's marriage and births of 2 grandkids. She was abused daily. https://t.co/UmkRqhejRM pic.twitter.com/a6NPWALbYL
April 29, 2022In early April, Chitra Giri, Muna Giri’s daughter, contacted the organisation This is Lebanon, hoping they might be able to help save her mother from her employer’s grip.
The media in Nepal had just published a story about Muna Giri and her imprisonment.
The NGO agreed to open an investigation into Muna Giri’s situation, which revealed the horrible conditions that she lived in and worked in for 15 years.
Giri was based in Zghorta, a town 90 kilometres to the north of Beirut, where she worked for a powerful Maronite family, several of whom had served as government ministers. Giri, who is illiterate, wasn’t allowed to use a telephone or contact anyone outside of the house. She was beaten and deprived of both sleep and food. When the Nepalese Consulate was alerted to her situation, they asked to meet her employers, who decided they would rather send her back to Nepal.
Even now, she has only received a portion of the money that her former employers owe her. They have sent about $7,000 in total to her family in Nepal (around 6,600 euros). According to This is Lebanon, her Lebanese employers owe her tens of thousands of dollars of unpaid salary.
There are an estimated 250,000 foreign domestic workers in Lebanon, many of them from Bangladesh, Sri Lanka and Nepal. All of them work under the much-criticised kafala system, under which a worker’s right to be in the country depends on their employer sponsoring them. Under this system, an employer can confiscate a worker’s papers, facilitating both financial and physical abuse of workers.
'Even though I've worked here all this time, I am penniless'
Before Giri left Lebanon, This is Lebanon interviewed her by contacting her on her Lebanese employer’s phone.
They recorded the call, during which Giri tells the story of working under a Lebanese couple and being essentially trapped in their home:
My mister has beaten me twice but my madam beats me every single day. She slaps me and pulls my ears. Every day my madam abuses me.
Yes, of course I want to go to Nepal. But how can I ? I've been here 12, 13 years. Even though I've worked here all this time, I am penniless. I have no idea what dollars look like and I haven’t been out since I got here.
I asked to go but my employer told me there was no money to send me home. My daughter must send the money to them.
I have no clothes, no slippers for my feet. They said if I leave, I have to go even without my underpants because they are theirs.
The woman who employed Giri has filed a defamation complaint against the NGO This is Lebanon, at the Tripoli tribunal on April 28.
The FRANCE 24 Observers team contacted Giri’s former employers but didn’t get a response.
'Sometimes we get redress, but getting an employer convicted is very rare'
Wadih Al Asmar is the president of the Lebanese Centre for Human Rights. Like many other Lebanese activists, he is calling for an end to the kafala system:
Often these “sponsoring” families claim that they put part of the worker’ salary away, for their protection. And the people around the family close their eyes to physical abuse.
This pattern plays out over and over again. The worker arrives in Lebanon and they are promised a dream job. Then their fate falls into the hands of their employer and they find themselves trapped.
We try to provide workers in this situation with legal aid. We try to contact the employers or the Bureau of Labor if we are unable to speak with the domestic worker. Then we file a complaint with social services and try to get a lawyer for the plaintiff. Often when the employer is put under pressure, he or she will agree to improve working conditions for the worker or will accept an end to the contract.
The NGO sometimes manages to obtain compensation, but getting an employer convicted remains very rare.
'It’s the government’s responsibility to protect them from their arrival to their departure'
In 2011, the International Labour Organisation (ILO) and the signatory countries adopted Convention n°189 overseeing the activities of foreign domestic workers. Zineh Mezhar of the ILO’s Regional Office for Arab States says that Lebanon needs to sign this convention and dismantle the kafala system:
In Lebanon, domestic work isn’t controlled by law. We are talking about basic rights like social security and the right to unionise or legal maximum working hours or the guarantee of a salary. Lebanon has not signed the 2011 convention. Legal change is necessary to guarantee workers the right to quit if they want, to choose their employers and to keep their identity documents.
There are no laws that judges can cite in these cases. We’ve pointed out the discrepancies between the kafala system and ministerial decrees, which limit the number of working hours per week and provide for time off.
There are also many cases where employers will wrongly accuse the domestic worker of theft. In these cases, the workers are often sentenced in absentia [Editor's note: Between 2013 and 2017, domestic workers were tried in absentia in 91% of cases, according to the ILO] either because they were repatriated or sometimes because they were simply not informed at all of the legal proceedings.
There is also work to be done in terms of raising awareness. Many people see domestic work as a job for women, mostly foreign, who are lower class. That means they are disadvantaged at three levels: facing misogyny, xenophobia and class contempt.
This migration is a direct result of the high demand for foreign workers in Lebanon. So it is the government’s responsibility to protect them from their arrival to their departure.
Download the app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN New York Times - World
‘El conflicto de nunca acabar’: residentes de Michoacán están atrapados en la guerra de los cárteles
El estado mexicano, célebre por su riqueza agrícola, ahora es el escenario de cruentos enfrentamientos territoriales entre diversas organizaciones criminales.
Trabajadores trataban de contener un incendio de matorrales, encendido por cárteles rivales para bloquear el acceso a una carretera utilizada como ruta de escape hacia las montañas, en Uruapan, México.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Maria Abi-Habib
Photographs by Daniel Berehulak
EL AGUAJE, México — Durante años, Antonio había cultivado limones y criaba ganado en su finca ubicada en el oeste de México. A duras penas lograba ganarse la vida siguiendo una regla que él y muchas otras personas en Michoacán, uno de los estados más violentos de México, siempre habían conocido: eviten las rutas del narcotráfico y no sufrirán ningún daño.
Pero el valle de limoneros que generó la prosperidad de esta región se quemó, como si fuera otra víctima del modelo de negocios de los cárteles de la droga.
Algunos grupos criminales están haciendo todo lo posible para incursionar en los principales sectores de la economía, incluida la industria de producción de aguacates y limones, con lo que amenazan con interrumpir la lucrativa asociación comercial bilateral entre México y Estados Unidos, una de las más grandes del mundo.
Cada año, México exporta aguacates por un valor de 3200 millones de dólares y limones por unos 500 millones, y algunos cárteles están entrando en estos negocios rentables, no solo extorsionándolos como en el pasado, sino dirigiéndolos. Algunos incluso están plantando huertos y abriendo plantas de empaque de aguacate para diversificar sus ingresos y financiar sus esfuerzos para abarcar más territorio.
“Hay una evolución hacia una relación criminal-política clásica al estilo italiano”, dijo sobre los cárteles Romain Le Cour, director de programas de México Evalúa, un instituto de investigación centrado en políticas de seguridad pública. “Cuando se piensa en la mafia, es una zona gris en la que se vincula lo legal con lo ilegal, el crimen con los negocios y el crimen con la política”.
Esta evolución incluso ha envalentonado a los cárteles para que amenacen la presencia del gobierno estadounidense en todo el país, añadió Le Cour, ya que los grupos criminales “entienden que tienen más poder que nadie, más que el gobierno o que las empresas a las que extorsionan”.
Cada vez más, los agricultores y las comunidades vinculadas al comercio agrícola se han visto atrapadas en medio de una guerra territorial, mientras que decenas de miles de personas han sido desplazadas y el gobierno trata de eliminar las bandas y sofocar la violencia.
“Es el conflicto de nunca acabar”, dijo Antonio con amargura, pidiendo que solamente se usara su segundo nombre para proteger su identidad.
Una reciente operación militar realizada en El Aguaje permitió que las familias que huyeron de la violencia de los cárteles regresaran en febrero. Manejaron a través de las nubes de humo que salían del valle que ardía, pasando por la plaza del pueblo en ruinas, con sus edificios marcados por las balas y los grafitis que dicen “CJNG”, sigla de Cártel Jalisco Nueva Generación, la organización criminal más poderosa de la región.
Algunas personas, como Antonio, volvieron para trabajar en las fincas que se habían visto obligadas a abandonar temporalmente. Muchos regresaron solo para empacar sus pertenencias y marcharse de nuevo.
Casi nadie en El Aguaje creía que las conquistas del gobierno fueran a durar, ya que el pueblo ha sido disputado por varios grupos criminales durante años. Las recientes operaciones militares se centraron en el cártel de Jalisco, pero los huertos recién calcinados eran una clara señal de que otros cárteles se estaban moviendo para llenar el vacío.
En Michoacán, que hasta hace unos meses era el único estado mexicano autorizado para exportar aguacates a Estados Unidos, los cárteles han talado bosques protegidos, lo que obligó a la población a abandonar la tierra para establecer sus propias huertas y han empezado a extorsionar a los productores más chicos, que antes eran considerados demasiado pequeños para valer la pena.
Aunque no hay un cálculo claro sobre el alcance que estos grupos criminales han tenido en el comercio, los beneficios netos de sus operaciones internacionales podrían alcanzar hasta 20.000 millones de dólares al año, casi el dos por ciento del producto interno bruto de México, según un funcionario estadounidense que no estaba autorizado a dar su nombre.
En febrero, un grupo criminal incluso amenazó a un inspector estadounidense cuando este rechazó un lote de aguacates del cártel que se estaban haciendo pasar por productos de Michoacán, lo que provocó una breve prohibición estadounidense de los aguacates mexicanos, la primera en las décadas de comercio de aguacates entre ambos países.
La amenaza puso de manifiesto la creciente audacia de las organizaciones criminales de Michoacán, que durante más de 35 años han evitado en gran medida atacar a los empleados del gobierno estadounidense.
El mes anterior, agentes de la Patrulla Fronteriza de Estados Unidos fueron tiroteados desde México, probablemente por miembros de cárteles dedicados al tráfico de migrantes. Y en marzo, el consulado estadounidense en la ciudad fronteriza de Nuevo Laredo fue baleado después de que las autoridades extraditaran a Estados Unidos a un líder del cártel.
En 2020, el cártel de Jalisco inició una agresiva campaña para invadir pequeñas ciudades y pueblos al oeste de Michoacán, con el bloqueo de carreteras y tramos de autopista vitales, lo que hizo intransitable gran parte del estado. El año pasado, tomó el control y cavó trincheras a lo largo de franjas de una importante carretera que une el estado y se apoderó de Aguililla, una pequeña ciudad que alberga una base militar; las tropas mexicanas estacionadas allí tuvieron que ser reabastecidas por helicóptero, ya que evitaron enfrentarse directamente a los cárteles.
El cártel, considerado uno de los más grandes y macabros de México, ha desarrollado desde entonces nuevas tácticas para imponer su terror, añadiendo recientemente artefactos explosivos improvisados enterrados en caminos sin asfaltar y campos para aislar a las poblaciones.
Pero incluso después de que las fuerzas gubernamentales ejecutan sus operaciones de limpieza, la zona carece de los efectivos estatales, municipales y federales para defender el territorio. Los agentes de policía son despedidos regularmente por corrupción, se jubilan o renuncian debido a la creciente violencia y la escasa remuneración.
En El Aguaje, los incendios de huertas fueron provocados por los Viagras, un grupo que forma parte de un colectivo criminal llamado los Cárteles Unidos. Esa organización tomó el control en septiembre de 2020 y comenzó a saquear el pueblo.
“La gente armada de allá echando las vigas ahí en las casas, saqueando las casas, robándose lo que podían, ganado, chivos, caballos, de todo”, dijo Antonio. “Se llevaban todo, todo, calzones, hasta de las señoras grandes. ¿Para qué quieren calzones usados?”.
El año pasado, el cártel de Jalisco expulsó a los Viagras y tomó el poder. Ese grupo dejó en gran medida a la población en paz, siempre y cuando los residentes no interrumpieran el flujo de drogas.
Fuera de la localidad, los Viagras empezaron a cobrar impuestos por todo, desde el ganado hasta los limones, y a veces pedían hasta un tercio de los ingresos de los agricultores en un puesto de control. Al final, los militares intervinieron en febrero, pero parecían centrados en sacar solo al cártel de Jalisco.
Cuando ese grupo se retiró, los Viagras incendiaron las huertas para que sus rivales no pudieran resguardarse y ejecutar contraataques contra ellos.
Los analistas de seguridad dicen que la estrategia del gobierno ha sido selectiva, al librar batallas en gran medida contra el cártel de Jalisco, pero no contra los grupos más pequeños que igualmente aterrorizan a los residentes.
“En el pasado hemos visto acciones contra grupos que suponen un problema de relaciones públicas para el gobierno, y las tácticas de Jalisco se estaban volviendo demasiado brutales como para ignorarlas”, dijo Falko Ernst, analista sénior del International Crisis Group.
“No veo señales positivas de que el gobierno vaya a ampliar su actual operación para ir contra otros grupos como los Viagras”, añadió.
El presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, llegó al poder en 2018 haciendo campaña con el lema “abrazos, no balazos”, con la promesa de hacer frente a los cárteles aumentando el gasto en programas sociales.
Pero a mitad de su mandato, la estrategia de López Obrador no ha funcionado. En 2021, el número de desplazados internos —44.905 personas— que huyeron de la violencia de los cárteles casi se quintuplicó respecto del año anterior, según la Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos. Otros miles se han dirigido al norte, para intentar cruzar a Estados Unidos y pedir asilo.
Eso no impidió que el presidente cantara victoria y anunciara que acabó con el problema de los desplazamientos internos en Michoacán, por lo que los residentes que habían huido ya podían regresar. Poco después de sus declaraciones, 17 personas fueron sacadas de un funeral y ejecutadas, un destacado periodista fue asesinado y un líder comercial local fue asesinado a tiros.
Sin embargo, el gobernador de Michoacán, Alfredo Ramírez Bedolla, aliado de López Obrador, dijo que creía que la estrategia del mandatario persuadiría a los residentes para que regresaran.
“El ejército ha hecho un trabajo excepcional de recuperar estos territorios”, dijo Ramírez en una entrevista en febrero. “Y ahora viene la parte del gobierno civil: la infraestructura, la obra hidráulica, de agua potable, de agua para riego, de mejores carreteras, de desarrollo económico”.
El gasto en infraestructura en Michoacán lleva años rezagado con respecto a gran parte del país, pero Ramírez prometió un plan de inversión de 183 millones de dólares para este año, triplicando el presupuesto de infraestructura del estado para 2020.
Con poca fe en que el gobierno los proteja, algunos pueblos han decidido tomar las armas. En Tancítaro —conocida como la capital mundial del aguacate— la población estableció una unidad de autodefensa en 2014, cansada de que los cárteles extorsionen sus cultivos, abusen de sus mujeres y secuestren a sus hijos para pedir rescate.
El presidente municipal de Tancítaro, Gerardo Mora Mora, dijo que tenían que elegir entre defenderse o “veíamos que se estaba acabando todo este futuro que teníamos”.
La región de Tierra Caliente de Michoacán, la zona del cruce del estado donde se asienta El Aguaje, fue recientemente objeto de feroces combates. Hogar del líder del cártel de Jalisco, Nemesio Oseguera Cervantes, conocido como “el Mencho” —uno de los hombres más buscados en México y Estados Unidos—, estaba estratégicamente situada para que el cártel moviera la droga, mientras que los Viagras buscaban controlar la región para extorsionar a los agricultores que cultivan limones.
En una reciente visita a Naranjo de Chila, el pueblo natal de Cervantes, un residente recordó cómo los militares y los Viagras sitiaron el pueblo e impidieron la entrada de alimentos durante ocho meses. Durante el asedio, el cartel de Jalisco montó un almacén para distribuir suministros a los habitantes atrapados: medicinas para los enfermos y comida para los hambrientos. El residente añadió que los suministros llegaron en un pequeño avión de hélice.
Los combatientes de Jalisco entrenaban en la plaza del pueblo, donde realizaban ejercicios de adiestramiento ante la mirada de los residentes. En un costado de la plaza había un enorme taller en el que el cártel creaba sus “monstruos”, o vehículos utilitarios deportivos a los que modificaban soldando placas metálicas a las puertas para blindarlos y prepararlos para los ataques.
Tres días antes de que los militares entraran finalmente en Naranjo de Chila, el cártel de Jalisco huyó, según los residentes. Antes de marcharse, usaron una retroexcavadora para enterrar sus armas pesadas.
Algunos residentes acusaron al gobierno de colaborar con los Viagras, lo que Ramírez, gobernador de Michoacán, negó. “Lo que hay es un gran avance del ejército mexicano, del gobierno federal”.
Pero el avance inspiró poca fe.
“El pueblo se sentía más seguro con el cártel de Jalisco”, dijo un residente, que pidió que no se empleara su nombre por temor a represalias. “No nos gustan, pero el gobierno nos gusta menos”.
Oscar Lopez y Juan José Estrada Serafín colaboraron con reportería.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
Advertisement
France24 - World
China to install former security chief John Lee as Hong Kong leader
Issued on: 06/05/2022 - 16:27
NEWS WIRES
China is installing a career security official as the new leader of Hong Kong in the culmination of a sweeping political transformation that has gutted any opposition in the Asian financial center and placed it ever more firmly under Beijing's control.
John Lee, formerly the city's No. 2 official, is the only candidate Sunday in what is an election in name only. Well over half of the 1,500-member Election Committee that selects the chief executive has already endorsed him and he needs only a simple majority to win.
Speaking to supporters Friday, Lee acknowledged that Hong Kong has deep-rooted problems and reiterated his intention to bring a “results-oriented” approach.
“Hong Kong has to seize its opportunity, we cannot afford to wait, we cannot be late,” the 64-year-old former police officer said. "We will have to consolidate Hong Kong as an international city, to develop Hong Kong’s potential as a free and open society, to connect the mainland of China and the world.”
Lee will replace Carrie Lam on July 1. Her 5-year term was marked by Hong Kong's most tumultuous period since the former British colony was returned to China in 1997.
The election follows major changes to Hong Kong’s electoral laws last year to ensure that only “patriots” loyal to Beijing can hold office. That also saw the legislature reorganized to all but eliminate opposition voices.
The elaborate arrangements surrounding the pre-determined outcome speak to Beijing's desire for a veneer of democracy. Though they will vote in a secret ballot, Hong Kong’s electors have all been carefully vetted.
“Even autocracies today feel obligated to go through the motions of staging an election in order to project greater legitimacy to their own population and to the international community,” said Yvonne Chiu, a professor at the US Naval War College who has written extensively about Hong Kong politics.
The city's previous four chief executives were also all effectively Beijing appointees. A push to elect the leader by popular vote foundered in 2014 amid protests demanding Beijing also relinquish the right to approve candidates.
Lee's rise grew out of massive pro-democracy protests in 2019 that spiraled into violent clashes. As security secretary, he led the campaign to confront protesters with tear gas and rubber bullets, then rounded many of them up for arrest later.
Lam implemented Beijing’s orders and was widely seen as the face of the crackdown. But the career bureaucrat still seemed out of step with China’s hardline president and Communist Party leader Xi Jinping.
For her successor, Beijing opted for Lee, a former top police official and staunch advocate of the new National Security Law that outlaws subversion, secession, terrorism and collusion with foreign forces. More than 150 activists and others have been arrested since its implementation.
Following passage of the law in 2020, the United States sanctioned Lee, Lam and other Hong Kong and mainland Chinese government officials, for “undermining Hong Kong’s autonomy and restricting the freedom of expression or assembly.”
Almost all government critics have been jailed, fled abroad or been intimidated into silence. Thousands of residents have voted with their feet, with many professionals and others leaving the city of 7.4 million people.
Lee has tried to soften his public image since emerging as the sole candidate for chief executive. He started his brief remarks Friday with a childhood anecdote that evoked his humble origins, describing his father saving money to buy a television, and family and neighbors gathering to watch it.
“Back then, it wasn’t an easy thing to buy a TV set," he said. "In general, it was already not bad if you had a radio. So we were very happy, every time after eating, we would sit down and feel the warmth of togetherness watching TV.”
The intensity of the 2019 protests appeared to have caught Beijing by surprise, prompting the imposition of the National Security Law the following year and the reorganization of the legislature to put pro-Beijing forces firmly in charge in 2021.
Among the unintended effects has been the further alienation of Taiwan, the self-governing island democracy China claims as its territory. Beijing's crackdown was seen as a major factor ensuring the re-election in 2020 of pro-independence President Tsai Ing-wen.
While Lee has said he would boost Hong Kong's competitiveness to ensure it remains “a gateway and bridge between our country and the world,” his selection leaves little question that maintaining political stability is the priority.
That could come at the expense of Hong Kong's reputation as a safe place to do business with a clear regulatory structure and independent judiciary. Britain has removed two judges who had been appointed to Hong Kong’s top court to ensure rule of law, saying their presence was “no longer tenable” because of increasingly oppressive laws enacted by China.
China's long-ruling Communist Party maintains that stability sets the stage for economic growth and development.
Hong Kong's once thriving free press has taken a beating, with the pro-democracy newspaper Apple Daily shuttered and its founder, Jimmy Lai, in jail.
Public broadcaster Radio Television Hong Kong has been brought to heel, and Hong Kong plummeted 80 places in the Reporters Without Borders 2022 World Press Freedom Index. The local Foreign Correspondents Club canceled its annual Human Rights Press Awards this year over national security concerns.
Fearing political repercussions, universities have cut ties with their student organizations, while the government has severed relations with the largest teacher's union.
People in Hong Kong still have greater freedoms than their counterparts in mainland China, but any hopes for greater democracy have been snuffed out and replaced by concern that the city is increasingly becoming like other Chinese cities, albeit one that is “a good place for everyone to pretend that it’s just business as usual with China,” Chiu said.
(AP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Hong Kong democracy activist Edward Leung released from jail
Hong Kong leader Carrie Lam says she will not seek a second term
Access Asia
Hong Kong: China gets more hands-on as Omicron cases soar
France24 - World
Sri Lanka president declares state of emergency after protests
Issued on: 06/05/2022 - 14:45
FRANCE 24
Follow
Sri Lanka President Gotabaya Rajapaksa Friday declared a state of emergency giving security forces sweeping powers for the second time in five weeks to deal with escalating anti-government protests.
A spokesman for the president said he invoked the tough laws to "ensure public order" after trade unions staged a nationwide strike Friday demanding his resignation over a worsening economic crisis.
Months of blackouts and acute shortages of food, fuel and pharmaceuticals have caused widespread suffering across the South Asian island nation of 22 million people.
Public anger has sparked sustained protests demanding the government's resignation over its mismanagement of the crisis, Sri Lanka's worst since independence in 1948.
Thousands of student protesters had been camped on the road leading to the legislature, which is on a man-made island on a lake in the capital Colombo, since Thursday.
Officers fired a barrage of tear gas followed by water cannon from two trucks, but the crowd quickly reassembled behind police barricades set up to block access to the parliament.
It was the second time police tried to disperse the crowd with tear gas, after an earlier unsuccessful attempt on Thursday afternoon.
Millions of workers stayed off the job on Friday in a strike organised by the country's trade union movement, with all but one scheduled train service cancelled.
Privately owned buses were off the roads while industrial workers demonstrated outside their factories and black flags were hung across the country in an expression of anger against the government.
"We can pinpoint the policy blunders of the president that led to this very sorry state of our economy," said trade union leader Ravi Kumudesh. "He must go."
Private buses, which account for two-thirds of the country's fleet, were also off the road, Private Bus Operators Association chairman Gemunu Wijeratne said.
"We are not providing services today, but if groups of people want to join the anti-government protests within a radius of 20 kilometres, we will give our buses free of charge," Wijeratne told reporters in Colombo.
No resignation
President Gotabaya Rajapaksa has insisted he will not step down despite escalating demonstrations across the island, including a protest that has been camped outside his seafront office for nearly a month.
Sri Lanka's economic crisis took hold after the coronavirus pandemic hammered income from tourism and remittances.
Unable to pay for fuel imports, utilities have imposed daily blackouts to ration electricity, while long lines of people snake around service stations for petrol and kerosene.
Hospitals are short of vital medicines and the government has appealed to citizens abroad for donations.
Last month Sri Lanka announced it was defaulting on its $51 billion foreign debt, and finance minister Ali Sabry warned this week that the country will have to endure its unprecedented economic hardships for at least two more years.
(FRANCE 24 with AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Tens of thousands march against beleaguered Sri Lankan President Rajapaksa
Business Daily
Sri Lanka's cabinet, central bank chief resign over spiralling economic crisis
Sri Lanka's PM pleads for ‘patience’ as anti-government protests mount
France24 - World
Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia
Issued on: 06/05/2022 - 05:45
FRANCE 24
Follow
President Joe Biden on Friday announced new US commitments of weaponry for Ukraine in its fight to repel Russia's invasion, but said funding was close to running out and urged Congress to authorise more. To see how all the day's events unfolded, read our liveblog below. All times are Paris time (GMT+2).
10:57pm: Biden announces new security aid for Ukraine
US President Joe Biden announced on Friday a package of security assistance to Ukraine that will provide additional artillery munitions, radars and other equipment that a US official separately said was worth $150 million.
In a statement, Biden did not specify the amount. His administration has nearly exhausted funding from a drawdown authority and he urged Congress to pass his proposed $33 billion assistance package for Ukraine, he added.
10:46pm: Italy orders seizure of yacht linked by media to Russian president
The Italian government ordered on Friday the seizure of a yacht worth some $700 million that has been linked in the media to Russian President Vladimir Putin.
The sleek, six-deck Scheherazade has been undergoing repairs in the Italian port of Marina di Carrara since September, but recent activity at the dockside has suggested the crew might be preparing to put to sea.
The Italian finance ministry said in a statement that investigations showed the owner of the boat had ties to "prominent elements of the Russian government" and with people targeted by European Union sanctions.
8:50pm: Artillery battles continue in Kherson region
The northern part of Kherson region is almost completely occupied by Russia forces, with the exception of several villages which were taken back by Ukrainian soldiers after a brief Russian occupation in early March. Artillery battles continue around those villages up until today. FRANCE 24's correspondent Gulliver Cragg reports.
8:11pm: Fifty civilians evacuated from Azovstal plant in Mariupol
Fifty Ukrainians were evacuated from the Azovstal steel plant in the battered Ukrainian city of Mariupol on Friday, officials in Kyiv said.
"Today we were able to evacuate from Azovstal 50 women, children and elderly people," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Telegram.
7:58pm: UK's Johnson urges caution over Russia in call to France's Macron
British Prime Minister Boris Johnson spoke to French President Emmanuel Macron on Friday, agreeing to work together more closely on security while urging against any negotiations with Russia that played into its "false narrative".
A British readout on the call said the two leaders, who have endured a strained relationship, had committed to reinvigorate the "Anglo-French relationship".
On Ukraine the readout said Johnson "urged against any negotiations with Russia on terms that gave credence to the Kremlin's false narrative for the invasion, but stressed that this was a decision for the Ukrainian government."
7:23pm: Unanimous UN Security Council declaration backs 'peaceful' Ukraine solution
The UN Security Council on Friday unanimously adopted its first declaration on Ukraine since Russia invaded in February, backing the Secretary-General's efforts to find a "peaceful solution" to the war.
The declaration, drafted by Norway and Mexico and obtained by AFP, stopped short of supporting a mediation effort by Antonio Guterres, as was laid out in an earlier version of the text.
"The Security Council expresses deep concern regarding the maintenance of peace and security of Ukraine," the text adopted Friday said.
The 15-member council also "recalls that all Member States have undertaken, under the Charter of the United Nations, the obligation to settle their international disputes by peaceful means."
The text ends by asking Guterres to submit a report to the council after the adoption of the declaration.
The declaration is the first show of unity from the Security Council since the beginning of the Ukraine war.
Shortly after the text was adopted, Russia vetoed a resolution condemning the invasion and asking Moscow to move its army back to Russian soil.
Positive step for diplomacy? The #UNSC has agreed on first joint statement since war in #Ukraine started: "The SC expresses strong support for the efforts of the Secretary-General in the search for a peaceful solution." “good offices” was replaced by “efforts”
May 6, 20226:59pm: Biden expected to sign new $100 million weapons package for Ukraine
US President Joe Biden isexpected to sign a new weapons package for Ukraine in the coming days worth at least $100 million, three US officials told Reuters on Friday.
The officials, speaking on the condition of anonymity, said the latest package would likely include more munitions for systems like the Howitzers.
6:29pm: Russian foreign ministry summons UK ambassador over media sanctions
The Russian foreign ministry said on Friday it had summoned Deborah Bronnert, Britain's ambassador to Russia, and strongly protested in relation to new UK sanctions on Russian media.
The ministry said in a statement Russia would continue react "harshly and decisively" to all sanctions imposed by London.
Britain imposed sanctions on individual journalists and media organisations earlier in May in its latest wave of measures designed to increase pressure on Moscow to stop what it calls "a special military operation" in Ukraine.
6:17pm: Bus with 12 civilians leaves besieged Azovstal plant in Mariupol, reports RIA
A second bus, carrying 13 civilians including one child, on Friday left the Azovstal complex in the Ukrainian city of Mariupol, which is besieged by Russian forces, the Russian state news agency RIA reported on Friday, citing its correspondent on site.
Earlier on Friday, 12 people including children were brought from Azovstal to the Russian-controlled town of Bezimenne, hours after Ukraine had accused Russia of violating a ceasefire aimed at evacuating civilians trapped underground in the bombed-out steelworks.
4:30pm: New effort races to rescue civilians from Mariupol plant and city
A new international effort raced Friday to rescue more civilians from the tunnels under a besieged steel plant in Mariupol and the city at large, even as fighters holed up at the sprawling complex made their last stand to prevent Moscow's complete takeover of the strategic port. Hundreds of civilians have made it out of Mariupol in the last week and they have been telling harrowing stories about the situation in the steel works. FRANCE 24's Nadia Massih, reporting from Kyiv, provides more details below.
2:45pm: Ukraine's Zelensky: Russia thinks it can escape war crime prosecutions because of nuclear threat
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday that Russia thought it could escape prosecutions for war crimes because of the threat of a nuclear attack.
"They do not believe that they can be made responsible for the war crimes because they have the power of the nuclear state", Zelensky, speaking through a translator, told Britain's Chatham House think tank.
"This is the 72nd day of the fully-fledged war and we can see no end of it yet and we cannot feel any willingness of the Russian side to end it."
1:56pm: Ukraine finance minister calls for total embargo on Russian oil and gas
Ukrainian Finance Minister Serhiy Marchenko called on Friday for a complete international embargo on Russian oil and gas over Moscow's invasion of Ukraine.
Marchenko told an online briefing that Ukraine was struggling to balance its budget after 10 weeks of war and said that, as finance minister, he could not be satisfied with the speed at which financial assistance was arriving from abroad.
Referring to what he called the "insufficiency of the sanctions that have been introduced", he said the high price of oil and natural gas meant Moscow had a budget surplus and "they feel quite comfortable".
"The main issue is a complete embargo on the purchase of gas and oil from the Russian Federation. This is something that needs to be worked on and that the Ukrainian authorities are actively working on," he said. "This will make it possible to remove the possibility of financing the war."
1:09pm: Russian soldiers trying to storm Ukraine's Severodonetsk
Russian forces have almost encircled Severodonetsk, the easternmost city in Ukraine held by Kyiv, and are trying to storm it, a local official said Friday.
"The city is almost surrounded by Russian and (separatist) Luhansk People's Republic troops," Oleksandr Striuk, the head of the Severodonetsk military administration said on Ukrainian television. "They are trying to storm the city through nearby villages," he said, indicating moves for a multi-pronged attack.
Severodonetsk's capture would be a major gain for the Russian army which has refocused its efforts on taking the whole of the eastern Donbas region.
12:46pm: G7 leaders to hold video conference with Zelensky on Sunday
Leaders of the world's top industrialised nations will hold video talks with Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Sunday, a spokeswoman for the German government as the acting G7 chair said.
"The German chancellor (Olaf Scholz) will hold the third video conference since the start of the year with his G7 partners," Christiane Hoffmann told reporters on Friday, noting that May 8 is a "historic date marking the end of World War II in Europe".
"It will cover current issues, particularly the situation in Ukraine. Ukrainian President Zelensky will take part and report on the current situation in his country."
12:44pm: Ukraine asks medical charity MSF to help evacuate Azovstal fighters
Ukraine has appealed to Médecins Sans Frontières (Doctors Without Borders or MSF) to help evacuate fighters holed up in the vast Azovstal steel works in Mariupol that is surrounded by Russian forces.
Ukraine's ministry for the reintegration of the temporarily occupied territories posted details on its website on Friday of a letter to the medical charity in which Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk expressed concern about "deplorable conditions" at the plant.
It quoted Vereshchuk as saying the MSF charter provided assistance to people in need or victims of armed conflict.
12:38pm: Ukraine war front lines extend from north of Kharkiv to near Mykolaiv
The battle lines between Ukrainian and Russian forces extend from north of the city of Kharkiv to the Black Sea coast near Mykolaiv. FRANCE 24's international affairs editor Armen Georgian explains.
10:50am: Dnipro mayor says Russian strikes on infrastructure may not stop West’s weapons deliveries
Mayor Boris Filatov of the city of Dnipro says there are fears Russian forces may bomb local infrastructure targets, but that Western deliveries of weapons to Ukraine may still arrive despite such attacks. FRANCE 24's Luke Shrago reports.
10:22am: Pro-Russia separatists take down Ukrainian road signs in Mariupol
Moscow-backed separatists in southeastern Ukraine said they had taken down traffic signs spelling out the name of the besieged city of Mariupol in Ukrainian and English, and replaced them with Russian signs.
"Updated road signs have been set up at the entrance to Mariupol," the transportation ministry of the self-proclaimed Donetsk People's Republic said in a statement on Thursday.
The ministry released pictures of municipal workers in orange vests carrying away a road sign saying Mariupol in Ukrainian and English and installing a similar sign in Russian.
10:20am: Ukraine says Russian forces clearing bodies, ordnance from Mariupol in advance of possible Victory Day parade
Ukraine says Russian forces are clearing bodies and unexploded ordnance from Mariupol's streets in advance of a possible parade that would coincide with Victory Day, which commemorates Russia's defeat of Nazi Germany in World War II, on May 9. FRANCE 24's Nadia Massih reports.
9:41am: Germany to send seven self-propelled howitzers to Ukraine
Germany will deliver seven self-propelled howitzers to Ukraine, on top of five such artillery systems the Dutch government already pledged, German Defence Minister Christine Lambrecht said on Friday.
Germany reversed its long-held policy of not sending heavy weapons to war zones last week following pressure at home and abroad for it to help Ukraine defend itself against Russian attacks.
The weapons will be delivered as soon as they emerge from maintenance over the next weeks, Lambrecht and her chief of defence, General Eberhard Zorn, told reporters in the Slovak town of Sliac.
8:30am: 'Almost 500 civilians' evacuated from Mariupol, Kyiv says
Almost 500 civilians have been evacuated from Mariupol and the Azovstal steel plant since a UN-led rescue operation began, the head of Ukraine's presidential office said Friday.
"We have managed to evacuate almost 500 civilians," Andriy Yermak said on Telegram. He said Kyiv will "do everything to save all its civilians and military" stuck in the devastated city, adding that the evacuations would continue.
UN- and Red Cross-led evacuations began on the weekend of April 30 to May 2.
7:52am: Hungary cannot support new EU sanctions against Russia in present form, Orban says
Hungary cannot support the European Union's new sanctions package against Russia in its present form, including an embargo on Russian crude oil imports, Prime Minister Viktor Orban told state radio on Friday.
Orban said the European Commission's current proposal would amount to an "atomic bomb" dropped on the Hungarian economy, adding that Hungary was ready to negotiate if it sees a new proposal that would meet Hungarian interests.
5:36am: Documents found on yacht seized in Fiji implicate Russian owner
Authorities in Fiji have seized the $300 million yacht of Russian oligarch Suleiman Kerimov after the US justice department requested the vessel be held for violating sanctions and for alleged ties to corruption, the department said Thursday.
The five-year-old, 106-metre "Amadea" was berthed in Lautoka, Fiji when local authorities took control of it based on a US warrant and the justice department request.
Fiji authorities searching the yacht have found documents implicating its suspected owner in breaking US law, the FBI said.
Fiji police and FBI agents seized the Amadea at a wharf on Thursday, two days after a Fiji court granted the US warrant, which linked the vessel to money laundering.
12:27am: Pentagon denies helping Ukraine target Russian generals
The US defence department denied Thursday that it provided intelligence on the locations of Russian generals on the battlefield so that Ukrainian forces could kill them.
Reacting to an explosive New York Times report on US support for Ukraine's military, Pentagon spokesman John Kirby said it was true that the United States supplies Kyiv’s forces with military intelligence “to help Ukrainians defend their country”.
“We do not provide intelligence on the location of senior military leaders on the battlefield or participate in the targeting decisions of the Ukrainian military,” Kirby said.
The New York Times reported late Wednesday that intelligence provided by the US has helped the Ukrainian military target and kill several Russian generals since Moscow’s invasion.
Citing anonymous senior US officials, the newspaper said that of the approximately dozen Russian generals killed by Ukrainian forces, “many” had been targeted with the help of US intelligence.
The White House National Security Council slammed the Times's report as “irresponsible”.
“The United States provides battlefield intelligence to help the Ukrainians defend their country,” NSC spokesperson Adrienne Watson said. “We do not provide intelligence with the intent to kill Russian generals.”
May 5, 11:55pm: Zelensky says Mariupol evacuation continued Thursday
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the evacuation of civilians from the besieged port city of Mariupol had continued on Thursday but did not say how many people had managed to leave.
In a video address, Zelensky also said Russian forces were still storming and shelling the city’s Azovstal steel plant, where civilians and military forces are sheltering.
Zelensky also said Russia's invasion has devastated hundreds of hospitals and other institutions and left doctors without drugs to tackle cancer or the ability to perform surgery. He said many places lacked even basic antibiotics in eastern and southern Ukraine, the focal points of the fighting.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
The Debate
In the name of ‘de-nazification’: why May 9th matters for Putin's war in Ukraine
Fighting blocks evacuation of civilians pinned down in Ukraine steel plant
More than 6 bn euros raised at Ukraine donors' conference
France24 - World
Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high
Issued on: 28/04/2022 - 18:43
Sébastian SEIBT
Chinese authorities are seriously considering imposing a lockdown in Beijing as confirmed cases of Covid-19 in the country's capital topped 100 on Wednesday. But after a much-criticised month-long lockdown in Shanghai, such an option could have a very high economic and political cost.
At least 113 people have been infected with Covid-19 in China’s capital, health authorities announced on Wednesday, and the pressure is growing on local officials to contain infection. Some 1,300 kilometres away, in China’s largest city Shanghai, a strict lockdown has already been imposed on the population for the past month in an attempt to stem the spread of the highly contagious Omicron variant.
Avoiding Shanghai’s mistakes
But Beijing’s picture could be grimmer, since the latest figures in the Chinese capital do not include cases detected during the testing wave launched on Sunday: Authorities have, in effect, decided that the 21 million residents of Beijing must undergo three tests over five days.
The local government wants to avoid repeating the mistakes of Shanghai at all costs: Testing had only begun there after contaminations topped 1,000, too late to contain the epidemic without resorting to the heavy artillery of China's "zero Covid" policy, a strict lockdown. The drastic measures still in place after a month led to a rare public expression of anger in Communist China, led by a regime that has very little tolerance for political dissent.
Beijing authorities insist that no Shanghai-style lockdown will be imposed, but they do admit that "the epidemic situation is complex and severe", Tian Wei, a local government spokesman, said on Tuesday.
Some restrictions are nevertheless already being put in place. This is particularly the case in the Chaoyang district, where most of the infections in the capital have been recorded. One of its most popular and important districts, Chaoyang houses most foreign embassies as well as luxurious Western shops, chic restaurants and bars.
It is now an unusually quiet area. Several blocks of buildings have been sealed off and the streets are almost deserted, the South China Morning Post reported. Loudspeakers inside supermarkets have been blasting messages reassuring the population that the stalls are well-supplied and there will be no Shanghai-style shortages, accentuating the unusual atmosphere in the area, the New York Times reported.
Economic impact on China … and beyond
The local Beijing authorities are not the only ones who hope they have reacted quickly enough: The country’s government is also not keen to hear about a possible total lockdown of the capital. It is not clear that the country – or even the world – could afford it after over two years of restrictions.
From an economic point of view, the measures imposed in Shanghai have shown that China’s "zero Covid" policy has a significant cost. Even if its actual impact has yet to be determined, "we know that in Shanghai, the local economy – local shops and restaurants, for example – suffered greatly, as port activity did. And that will have an impact on the value chain and spare parts exports," said Mary-Françoise Renard, a specialist on the Chinese economy at the University of Clermont Auvergne.
"We must not forget that Shanghai is the main supplier of spare parts for the global automobile industry," Xin Sun, a specialist in Chinese economic policy at King's College London, added.
Data on Shanghai’s economic activity from January 1 until April give an idea on how the long lockdown caused economic damage. "These figures show that after sustained growth in the first two months, there has been a sudden halt in March, even though the strictest measures – such as total confinement – were only put in place in April. I therefore expect negative growth in April," Xin Sun said.
A lockdown in Beijing "would of course increase the impact of these measures, even if Beijing does not have the economic importance of Shanghai," Renard said. For the expert, it would be especially bad news for the service sector, which represents "83 percent of Beijing's economic activity".
A Beijing lockdown would certainly sound the death knell to the government’s objective of 5 percent growth for 2022. "The measures in Shanghai have already led the IMF (International Monetary Fund) to slash down this estimation, and a similar situation in Beijing would confirm that China must considerably downgrade its predictions," said Frédéric Rollin, an investment strategy advisor in charge of the Chinese economy at Pictet Asset Management.
A halt in activity in two of the country's main economic and political centres "will most likely also have a butterfly effect outside China's borders", Renard said. Especially in the current context of rising prices. "There has been a multitude of inflationary shocks since the start of the pandemic – a halt in international trade, rising energy prices, the war in Ukraine – to which must be added the disruption of exports due to Covid-19 measures," Rollin said.
Politically impossible?
But China’s headache is not just economic, it is also political. "With Beijing, you also have to take into account the political repercussions of a lockdown," Zeno Leoni, a China expert at King's College London, explained. The country’s capital is the one city "where the Chinese Communist Party does not want to give the impression that it might be losing any control," he added.
And with the Omicron variant of Covid-19, no scenario seems to be satisfactory. On one hand, failure to impose measures could force the government to face the uncontrolled spread of the virus. On the other, a strict lockdown could push Beijing's population to the brink and spark their anger, like in Shanghai, where residents are strongly opposing the "zero Covid" policy.
"If the distress of the inhabitants of Beijing and Shanghai came to light, it would discredit the official rhetoric that China handled the pandemic better than Western countries. And it would be unacceptable to the authorities," Xin Sun said.
Even more so in 2022, a very important year for President Xi Jinping. "The 20th Congress of the Chinese Communist Party – during which Xi Jinping is poised to be re-elected – is taking place this autumn in Beijing. And the regime wants to avoid at all costs that such a historic event takes place in a city traumatised by another strict lockdown," Leoni explained.
According to the expert, there are two possible scenarios for China’s capital: "Either the authorities are convinced that they can get rid of the pandemic in Beijing with a total but short lockdown, and they will absolutely impose it … or the situation in Shanghai will keep dragging on, leading to fears that anger would also rise in the capital. In this case, the authorities could try to avoid locking all inhabitants up at the same time," the Sinologist said.
But there could be one last option: recognising that China’s "zero Covid" policy is not as effective when it comes to the Omicron variant, and thus adopt a more flexible strategy. For Xin Sun, this would be impossible: "Xi Jinping has made this policy his own, and abandoning it would mean that he made a mistake, which is unimaginable," the expert predicted.
This story has been adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing
Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak
Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation
France24 - World
France: Low growth and inflation increase risk of stagflation
Issued on: 01/05/2022 - 17:39
Income growth has stagnated as prices for essential goods and energy are on the rise. New figures from France’s National Institute of Statistics and Economic Studies (Insee) indicate that France could be entering a period of stagflation.
Rising prices and weak economic growth could create the ideal circumstances in France for stagflation, some analysts warn. The combination of inflation and stagnation is an economic contradiction that risks undermining quality of life for many in France. While slow growth normally means an increase in unemployment that decreases spending power, rising prices mean the money consumers do have begins to lose value.
A comparable economic situation has not been seen since in France since the 1980s: inflation rose once again in April to reach 4.8%, according to initial estimates published April 29 by Insee. Inflation reached 7.5% in the same month across the eurozone, the highest-ever rate since the common European currency was introduced.
"The inflation is essentially due to increases in energy prices," said Thierry Breton, the European commissioner for the internal market, in an interview with France Inter radio on Saturday.
Price increases for essential and agricultural goods kicked into gear as the global economy resumed after the initial phases of the Covid-19 pandemic and then accelerated due to the war in Ukraine. Supply-chain disruptions in China, exacerbated by Beijing’s zero-Covid strategy, are also pushing prices higher.
"In France and all European countries, spending on transport and energy has become an enormous burden on household budgets,” economist Stéphanie Villers told FRANCE 24. “The initial effect of this is reduced consumption in the first trimester. Households are being cautious, as they understand that price hikes are going to affect their spending power – but household spending is the main motor for economic growth.”
>> Thousands of May Day protesters raise the pressure on Macron
Data from Insee shows household spending in France fell by 1.3% in March, correlating with a first trimester that saw gross domestic product came to a standstill. In the eurozone, GDP rose by only 0.2% in the first quarter while in the US it fell slightly. After a euphoric post-pandemic rebound in 2021, global economic growth has tapered off.
‘The first signs’ of stagflation
“If the trend for increasing prices lasts, [stagflation] is a risk. We could now be seeing the first signs,” Villers said.
To be officially classed as stagflation, the combination of inflation and stagnation must last “at least” for multiple trimesters, Pierre Jaillet, a researcher at the Jaques Delors Institute think tank, told AFP. France calculates its annual financial cycle in trimesters rather than the four quarters used in Britain and the United States.
As such, it is too soon to say whether France is on track for stagflation similar to that experienced in the 1970s following two global oil crises.
"One question being asked now is how much the future government will factor in this loss of spending power,” Jaillet said.
Moreover, these new economic risks come on the heels of the generous financial aid packages offered to many in France during the economic uncertainties of the pandemic.
Some economic indicators suggest there is reason for cautious optimism. Despite slowing down overall, business investments in France still grew in the first trimester. Unemployment rates also fell to 5.3% among active job seekers.
However, France’s falling unemployment rate has now “probably reached the limit", Villers says. "Businesses are faced with rising production costs and expenses for essential materials. They are seeing an accumulation of negative financial signs. So we cannot expect further reductions in the unemployment rate in the coming trimesters.”
'Historically high' prices until 2024
Prices are likely to keep rising for the foreseeable future, according to a report published by the World Bank on Tuesday. “The war in Ukraine has dealt a major shock to commodity markets, altering global patterns of trade, production and consumption in ways that will keep prices at historically high levels through the end of 2024,” it said.
"It is hard to know how long this pressure on prices that is impacting all goods and services will continue,” Villers said. “It really depends on how long the conflict in Ukraine goes on.”
So how can France and other countries avoid falling into a vicious circle of stagflation? There is no simple answer for central banks, which have two main levers for reducing inflation: reducing the assets they purchase, which limits the amount of liquidity in the market to avoid spurring inflation (known as quantitative tightening), or by raising their interest rates.
"The risk of this strategy is that it will become more difficult to obtain loans. This could reduce consumption and therefore growth, which is already not in the best state,” explained FRANCE 24 economics reporter Joanna Sitruk.
The president of the European Central Bank (ECB), Christine Lagarde, raised the possibility on Wednesday of increasing interest rates this summer if inflation continues at its current rate. “The ECB’s objective is to create price stability,” said Lagarde, France’s former finance minister.
The ECB in March ended its emergency programme aimed at supporting the economy during the Covid-19 crisis and declared it would reassess its purchase of net assets from July. The result, it hopes, will be to keep prices under control while waiting for better days.
This article has been adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Talking Europe
EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe
Business Daily
US inflation hits 40-year high of 8.5%
The Debate
First lockdown, now inflation: Could surging prices wipe out spending power?
France24 - Monde
France : Dijon ouvre sa Cité de la gastronomie et du vin pour célébrer le repas français
Publié le : 06/05/2022 - 16:35
Laura MOUSSET
Suivre
Dijon ouvre, ce vendredi 6 mai, la Cité internationale de la gastronomie et du vin, un “lieu d’exception pour célébrer le repas gastronomique français”, classé en 2010 au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. La mairie de la ville espère attirer un million de visiteurs chaque année.
L'Humanité
Juan Sebastian Carbonell : « Le contrôle ouvrier libère le travail du capital »
Le débatDans son dernier ouvrage « le Futur du travail », le sociologue Juan Sebastian Carbonell conteste l’idée d’un « grand remplacement technologique ». Malgré l’automatisation et l’essor du capitalisme de plateforme, il estime que le travail et le salariat resteront la norme.
Marie ToulgoatLors des confinements liés à la pandémie de Covid-19, les tâches ne nécessitant pas d’être réalisées sur site ont subitement pu être effectuées à distance, parfois à des centaines de kilomètres du centre de production. Dans le sillage de la crise sanitaire et économique, les inquiétudes autour de l’avenir du travail se multiplient. Serons-nous, demain, tous remplacés par des robots, des algorithmes, des caisses automatiques ? Serons-nous voués à enfourcher notre vélo et nous convertir en livreurs ? À rebours de ces craintes, le sociologue du travail Juan Sebastian Carbonell, chercheur à l’ENS Paris-Saclay, estime que ni le travail, ni le salariat ne sont menacés d’extinction. Entretien.
Vous expliquez que certains discours prophétisent la disparition du travail sous le coup de l’automatisation et des avancées technologiques. Qu’est-ce qui explique cette angoisse ?
Il y a deux niveaux de réponse. Le premier est celui des textes d’économistes, de futurologues autoproclamés, d’entrepreneurs et de journalistes. Ces textes attisent l’anxiété autour de la disparition du travail sous le coup des nouvelles technologies, les robots et les intelligences artificielles. C’est ce qui explique le discours ambiant depuis le début de l’épidémie de Covid. Des articles de journaux très sérieux comme le « Financial Times » affirment que le Covid pousse vers une automatisation encore plus grande du travail, vu que l’on peut se passer des salariés sur leur lieu de travail grâce au télétravail, aux algorithmes, aux robots, dans la logistique ou dans l’hôtellerie-restauration par exemple. La seconde source d’anxiété provient des travailleurs eux-mêmes. Le chômage est très élevé, la précarité de l’emploi aussi, il y a donc une base objective à cette angoisse. Il faut ajouter à cela les fermetures d’usines à chaque crise, les destructions de postes. Chez Renault, par exemple, l’excuse du Covid a été l’occasion de mener un énième plan de suppression d’emplois.
Amalgame-t-on les effets de l’automatisation avec ceux des crises économiques ?
Tout à fait. Beaucoup de travaux montrent qu’il ne faut pas imputer les suppressions d’emplois exclusivement aux nouvelles technologies. Il faut inclure d’autres facteurs comme les restructurations répétées dans les périodes de crise – et en dehors des périodes de crise – que connaissent les industries et qui contribuent aux suppressions d’emplois. Ces restructurations prennent également souvent la forme de nouvelles organisations du travail comme l’introduction du lean management dans les années 1990 qui accorde beaucoup plus de flexibilité à l’entreprise et permet des gains de productivité en augmentant l’implication des salariés. Il faut aussi ajouter les délocalisations massives, dans l’industrie automobile notamment. Le nombre de travailleurs automobiles a augmenté dans le monde depuis quinze ans, mais a diminué dans les pays ouest-européens, ce qui prouve bien que le travail ne disparaît pas.
Cette crainte de disparition du travail est-elle nouvelle ?
Absolument pas. Chaque vague d’automatisation, voire chaque crise économique suscite de nouvelles craintes autour de l’avenir du travail. On le voit dans les œuvres de science-fiction, remplies d’exemples de nouvelles machines qui remplacent le travail humain. Dans les essais de sociologie ou d’économie du travail, c’est un sujet discuté depuis que le capitalisme existe.
Pourquoi ces scénarios sont-ils infondés, selon vous ?
Les nouvelles technologies ont une multitude de conséquences, dont une seule est le remplacement d’un poste ou d’une tâche. À ce titre, il est extrêmement difficile d’estimer de manière précise les effets des nouvelles technologies sur les destructions d’emplois : une entreprise qui investit dans de nouvelles machines peut augmenter sa productivité et ses ventes, ce qui nécessiterait d’embaucher en retour plus de travailleurs. Ce n’est d’ailleurs ni l’effet le plus prégnant, ni l’intérêt recherché par les employeurs. Il y a en revanche d’autres conséquences notoires de l’essor de ces technologies.
Lesquelles ?
On constate la déqualification du travail, ce qui veut dire que les nouvelles technologies confisquent certaines compétences de salariés. Cela entraîne une sorte d’homogénéisation des salariés dont les qualifications sont tirées vers le bas. On l’a constaté au début du XXe siècle avec la disparition des ouvriers semi-artisanaux puis professionnels dans l’industrie. Les employés, autrefois proches socialement des employeurs, sont aujourd’hui plus proches des ouvriers de l’industrie en termes de qualification, salaire et reconnaissance sociale. Là encore, il y a des nuances. Dans certaines conditions, l’automatisation permet une requalification. Cela a été le cas dans les banques, où la généralisation des distributeurs automatiques a permis au personnel de se concentrer sur le conseil aux clients, alors qu’on aurait pu craindre que leur fonction ne disparaisse.
Voyez-vous d’autres conséquences ?
L’intensification du travail en est une autre. On pourrait croire que les nouvelles technologies libèrent les salariés des tâches pénibles. C’est l’inverse : elles permettent aux employeurs de concentrer leurs employés sur des tâches plus productives. On l’observe particulièrement dans l’industrie : certaines tâches très qualifiées sont prises en charge par des robots, tandis que des fonctions beaucoup moins qualifiées sont attribuées aux salariés. Enfin, les technologies digitales permettent aujourd’hui à l’entreprise d’exercer un contrôle plus accru sur le travail, donc sur les salariés. Un logiciel qui mesure le temps d’utilisation d’une machine indique aussi si le salarié est à son poste.
Vous réfutez la thèse selon laquelle le précariat dépasserait bientôt le salariat. Pourquoi ?
Ce que j’infirme, c’est l’idée que la précarité, comprise comme l’instabilité de l’emploi, deviendrait actuellement majoritaire. Les chiffres de l’emploi démontrent que le contrat à durée illimitée reste la norme très majoritaire en France. J’essaye aussi d’infirmer la thèse selon laquelle le précariat favoriserait la constitution d’une nouvelle classe sociale en dessous du salariat. Ce dernier reste la norme et n’est pas en train d’être remplacé par l’auto-emploi. En effet, les employeurs ont intérêt à avoir une main-d’œuvre fidèle. La gestion des ressources humaines peut représenter un coût important pour les entreprises. Celles-ci ont donc tout intérêt à garder leurs salariés pour pouvoir produire un service de qualité.
L’ubérisation ne menace-t-elle pas de précariser les travailleurs ?
L’ubérisation est un phénomène qui paraît nouveau mais ne l’est pas vraiment. Les formes d’auto-emploi ont toujours existé dans l’histoire du capitalisme. On l’a constaté dès le XIXe siècle avec le tâcheronnat adossé au salariat stable. La grande nouveauté aujourd’hui est que c’est de plus en plus visible, favorisé et entretenu par des réformes gouvernementales. Le contremaître d’autrefois est également remplacé par une plateforme numérique relativement anonyme, ce qui supprime le lien de subordination individuel qui pouvait exister. Mais, si on regarde les chiffres concrets de l’auto-emploi, on se rend compte que l’autoentrepreneuriat reste très marginal, même s’il est difficile d’avoir une mesure précise de ce phénomène. En 2019, l’Insee dit que 2,8 % des actifs sont des microentrepreneurs, ce qui est peu et ne concerne pas uniquement les travailleurs des plateformes.
N’êtes-vous pas trop optimiste ?
Je ne dis pas que la précarité n’existe pas ou qu’elle ne progresse pas, ni que l’ubérisation n’est pas une menace pour le salariat. Je dis juste que, à trop se focaliser sur ces questions, on oublie que le salariat stable lui-même subit des attaques et des transformations très importantes. C’est le cas avec l’essor des rémunérations variables qui indexent le salaire à la productivité individuelle. C’est aussi le cas avec la flexibilisation du temps de travail.
Pour autant, vous estimez qu’il existe aujourd’hui une crise du travail…
Il faut bien s’entendre sur ce qu’on comprend par crise du travail. Beaucoup d’auteurs désignent par ce terme le chômage technologique, l’avènement de l’ubérisation et du précariat. À mon avis, cette crise est irréelle, imaginée. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de crise. À mon sens, elle se trouve dans les mauvaises conditions de travail, les bas salaires, l’angoisse quant à l’avenir des emplois, les réorganisations, les nouvelles méthodes de management, le suicide au travail. Tout ce qui a été révélé, soit dit en passant, par le Covid. La pandémie n’a pas révélé une disparition du travail, mais plutôt ces problèmes liés à son organisation.
Pour y répondre, vous expliquez qu’il faut libérer la vie du travailleur et le travail du capital. Comment est-ce possible ?
Pour libérer la vie du travailleur, il faut agir sur le temps de travail. Mais le réduire ne suffit plus. Avec la flexibilisation du temps de labeur, les salariés se trouvent en situation de disponibilité temporelle perpétuelle : ils peuvent être appelés à tout moment par leur hiérarchie, y compris le week-end, ce qui empêche de prévoir son temps libre. Réduire le temps de travail ne suffit pas si ce dernier est par ailleurs compensé par une flexibilisation ou une intensification du travail, ce qui a paradoxalement été une des conséquences de la mise en place des 35 heures. La seconde solution, qui viserait à libérer le travail du capital, serait d’instaurer la démocratisation du travail, le contrôle ouvrier. Aujourd’hui, l’organisation du travail est pensée comme la prérogative des seuls employeurs, le contrôle ouvrier est l’exact inverse de ce postulat. C’est une réorganisation du travail par en bas.
Profil
Sociologue spécialiste du monde du travail, Juan Sebastian Carbonell a consacré sa thèse aux accords de compétitivité dans l’industrie automobile, après la crise de 2008. Il scrute depuis l’évolution des organisations de travail et des négociations collectives entre patronats et syndicats, à la lumière de l’essor du numérique.
conditions de travailsanté au travaildroit du travailnumérique BBC
BBC announces first ever Gaming Prom
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
This year, of the 72 proms planned between July and September, one of them will be dedicated to video games, the BBC has announced.
The Prom will be performed by the Royal Philharmonic Orchestra and conducted by Robert Ames, who has previously conducted Proms on ‘Pioneers of Sound’ and sci-fi film music.
Listen to more of Steffan on Press X To Continue, the BBC's gaming podcast, available on BBC Sounds.
France24 - Monde
Élections législatives au Liban : la diaspora libanaise appelée aux urnes
Publié le : 06/05/2022 - 12:12
FRANCE 24
Suivre
Plus de 225 000 Libanais expatriés sont appelés aux urnes vendredi et dimanche pour renouveler les 128 députés de la Chambre, dans le cadre d'élections législatives qui auront lieu le 15 mai prochain dans le pays. Depuis deux ans, le Liban est en proie à une grave crise économique qui a poussé des milliers de citoyens à prendre le chemin de l'exil.
Les expatriés libanais votent vendredi 6 mai et dimanche 8 mai pour les élections législatives qui se tiendront le 15 mai dans leur pays, deux ans après le début d'une crise économique sans précédent ayant déclenché un exode massif.
Plus de 225 000 Libanais résidant à l'étranger sont inscrits sur les listes électorales, une forte augmentation par rapport à 2018, lorsque 92 000 d'entre eux étaient inscrits – avec seulement 50 000 se rendant finalement aux urnes.
Le vote se tient vendredi pour les expatriés libanais vivant dans des pays où ce jour est non-travaillé – comme en Arabie saoudite, en Iran, en Syrie, en Égypte ou au Qatar – et dimanche pour ceux vivant en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Asie.
205 bureaux de vote installés dans le monde
Au total, plus de 205 bureaux de vote ont été installés à travers le monde, selon le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. À la fin du scrutin, les urnes seront envoyées à la Banque centrale du Liban et les votes comptabilisés après la tenue des élections dans le pays le 15 mai.
C'est la deuxième fois dans l'histoire du pays que les Libanais de l'étranger ont le droit de voter pour renouveler les 128 députés de la Chambre.
Le Premier ministre, Najib Mikati, les a appelés jeudi "à ne pas être complaisants et à voter en grand nombre".
Il s'agit des premières élections depuis le soulèvement populaire qui, en octobre 2019, a mené des milliers de Libanais dans la rue pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
La crise économique inédite que traverse le Liban, couplée à la pandémie du Covid-19 et l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en août 2020, a essoufflé ce mouvement.
De nombreux Libanais de la classe moyenne ont depuis quitté le pays à la recherche d'un avenir meilleur.
Les candidats de l'opposition espèrent que la diaspora votera pour le changement de la classe politique. En 2018, seuls 6 % des électeurs étrangers avaient choisi des candidats indépendants, selon un récent rapport du groupe de réflexion l'Initiative de réforme arabe, basé à Paris.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
REPORTAGELégislatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah
REPORTAGEFace à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger
ANALYSELe retrait de Saad Hariri, un séisme politique qui rebat toutes les cartes au Liban
France24 - Monde
Benjamin Stora : "Les massacres du 8 mai 1945 en Algérie sont un marqueur idéologique fort"
Publié le : 06/05/2022 - 09:00
Marc PERELMAN
Si le 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, cette date porte une toute autre signification en Algérie, notamment dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata où plusieurs milliers d'Algériens ont perdu la vie, victimes de la répression française. Pour évoquer cet épisode sombre qui a marqué la mémoire algérienne et amorcé les prémices de la guerre d’indépendance, Marc Perelman reçoit l'historien Benjamin Stora. Pour lui, des oppositions mémorielles perdurent.
Excuses, réparations : le rapport Stora sur l'Algérie réveille d'éternelles frictions
L'Entretien de France 24
Benjamin Stora, historien : "60 ans après Évian, nous sommes encore dans une situation difficile"
Focus
Viols pendant la guerre d'Algérie, un scandale occulté
L'Humanité
Qatar. Un mondial irrigué par le sang des travailleurs
ActuDans ce riche émirat gazier du golfe Arabo-Persique, au moins 6 500 ouvriers de provenance étrangère ont péri en construisant les infrastructures de la Coupe du monde de football 2022. Plongée dans les chantiers de Doha, derrière cette vitrine de la débauche capitaliste, auprès de ces forçats exploités, méprisés, privés de droits. Reportage
Rosa MoussaouiDans l’air tremblant de chaleur, l’arrogante cité de verre et de béton surgit de la pierraille et de la poussière, cauchemar futuriste dans lequel semblent piégées d’innombrables silhouettes anonymes : gilets jaunes, casques de chantier, visages dissimulés derrière des cagoules. Des milliers de migrants, forçats sans droits, recrutés en Asie du Sud pour trimer sur les chantiers des infrastructures du Mondial 2022 et donner corps aux foucades architecturales de la nouvelle Doha.
À l’ombre des reflets dorés de l’Iconic Stadium, où sera donné le coup d’envoi de la Coupe du monde de football le 21 novembre, Lusail s’étire en avenues interminables. Les quatre tours encore en chantier qui dominent ce paysage dystopique semblent à portée de main : elles se trouvent en réalité à une heure de marche. Bâtie pour accueillir les festivités footballistiques, cette ville fantôme, dans la banlieue nord de la capitale qatarienne, pourra héberger 200 000 habitants ; elle comptera 22 hôtels, 34 mosquées et, folie écologique, plusieurs terrains de golf, déjà prêts à engloutir des kilomètres de gazon importé en rouleaux. Pour sillonner ce mirage, quatre lignes de tramway tracées par Vinci et équipées par Alstom, des promenades fleuries et de déconcertantes pistes cyclables.
Pratheesh (1), une quarantaine d’années, est arrivé au Qatar en 2015. Cet Indien originaire de l’Uttar Pradesh a travaillé comme charpentier chez QDVC, la filiale locale de Vinci, sur le chantier désormais achevé du luxueux métro de Doha, dont les stations ont des allures de hall d’hôtel cinq étoiles. « On travaillait sous terre par des chaleurs accablantes. On s’arrêtait entre 11 heures et 15 heures mais, en été, si la température dépassait les 50 degrés, c’était impossible de se remettre au travail. Des gens s’évanouissaient », se souvient-il. Père de quatre enfants restés au pays, il envoie aux siens tout l’argent gagné ici. Il vit dans un camp loin de Doha, partage sa chambre avec quatre autres travailleurs. « On a de la chance, on est logés, nourris », sourit-il. Sumit (1) est lui aussi l’un des 691 000 travailleurs indiens exilés au Qatar. Il décrit des conditions de vie et d’hébergement plus sordides.
Salarié depuis dix ans d’une entreprise qatarienne opérant dans le secteur de la construction, il doit parcourir chaque soir en minibus plus de 50 kilomètres dans le désert pour rejoindre le camp dans lequel il partage un dortoir avec une dizaine de compatriotes. « Ça s’est beaucoup amélioré ces dernières années. Avant, on pouvait s’entasser jusqu’à seize dans une même pièce, plus étroite que celles que nous partageons aujourd’hui. Nous sommes 40 000 dans ce camp », détaille-t-il. Son employeur ne fournit pas la nourriture : « C’est un budget lourd. La vie est très chère ici, alors on s’organise par chambrée pour préparer les repas en commun. » Une fois déduits ces frais et la majeure partie du salaire expédiée au pays, le peu d’argent qui reste à chacun s’évapore en forfaits Internet mobile, ruineux, mais indispensables pour garder le lien avec les proches.
Les plus prudents contractent aussi l’assurance-vie conseillée par l’ambassade d’Inde, pour assurer à la famille un modeste pécule en cas de décès. « Il n’existe pas d’indemnisation systématique pour les proches de ceux qui meurent au travail », soupire Pratheesh. Parfois, c’est même une dette qui est laissée en héritage à des familles déjà privées d’une source de revenus vitale : officiellement, les frais de recrutement sont interdits au Qatar, mais de nombreuses agences perpétuent cette pratique en toute impunité.
De combien de vies humaines se sont repus ces extravagants chantiers depuis 2010 ? Combien de blessés restés infirmes ? Impossible de le dire avec précision. Officiellement, Doha reconnaît 37 décès de travailleurs migrants liés à la construction de stades. Une enquête du quotidien britannique « The Guardian » avançait, le 23 février 2021, un tout autre bilan : 6 500 morts ayant succombé, sur les chantiers des infrastructures du Mondial, à des chutes, des accidents du travail, à la chaleur intense, à des malaises cardiaques. Chiffres compilés à partir des données transmises par les autorités des pays d’origine : Sri Lanka, Népal, Bangladesh, Inde et Pakistan. Les Philippines et les pays d’Afrique subsaharienne, au premier rang desquels le Kenya, importants pourvoyeurs de travailleurs au Qatar, n’ayant communiqué aucun chiffre, ce bilan pourrait bien être sous-estimé… Pas de quoi émouvoir la Fifa, qui a attribué cette Coupe du monde à l’émirat sur fond de tractations obscures entachées de corruption : « La fréquence des accidents sur les chantiers de la Coupe du monde de la Fifa a été faible par rapport à d’autres grands projets de construction dans le monde », relativise son porte-parole.
Le pays où les syndicats sont interdits
À la tête de l’Internationale des travailleurs du bois et du bâtiment (IBB), le Philippin Ambet Yuson livre un récit bien différent. « Ce fut une difficile bataille, dans un pays où les syndicats restent interdits, mais, en 2016, nous avons fini par imposer le principe d’un mémorandum sur les critères de santé et de sécurité des travailleurs sur les chantiers des stades, résume-t-il. Et depuis lors, nous avons pu constater des progrès significatifs. Hélas, cette démarche ne protégeait que les 35 000 ouvriers des stades. Ce n’est qu’une petite fraction du million d’étrangers qui travaillent dans le secteur de la construction au Qatar. »
ILS FONT DES LOIS POUR DIRE QU’ILS FONT DES LOIS, POUR L’IMAGE, PAS POUR QU’ELLES S’APPLIQUENT. » RODRIGO, MANAGER SÉCURITÉ PHILIPPIN
Le Britannique Simon Hester, inspecteur en chef de l’IBB, d’abord sceptique sur cette démarche, estime aujourd’hui qu’elle a « contribué à lancer d’importantes réformes en matière de droits des travailleurs », mais déplore lui aussi, hors des stades, « un fossé entre la réalité du travail et l’affichage politique ». « Il y a aussi un manque d’organisation des travailleurs à la base, sur les chantiers, pour faire pression sur les employeurs », constate-t-il. Et lorsque survient un accident, ces derniers s’en lavent les mains. « Ils blâment les travailleurs eux-mêmes, dissimulent les accidents ou rejettent la faute sur des cadres intermédiaires », accuse Dora (1), une ingénieure philippine. « La loi est ici sous le contrôle de la famille royale, tout comme le business. Ils font des lois pour dire qu’ils font des lois, pour l’image, pas pour qu’elles s’appliquent », ajoute Rodrigo (1), un manager sécurité originaire lui aussi des Philippines, passé par l’Arabie saoudite, installé au Qatar depuis 2004.
Au sud de Doha, des forêts de grues dominent les chantiers surgis des sables. Comme dans l’émirat voisin de Dubaï, que le Qatar jalouse, la suraccumulation du capital liée à la rente pétrolière et gazière se déverse dans la spéculation immobilière pour donner corps à un continuum urbain décousu, l’ostentation de l’argent coulant à flots le disputant au mauvais goût. Le stade Al-Janoub d’Al-Wakrah émerge de ces limbes, monumental coquillage d’où s’échappe l’air froid de gigantesques bouches de climatisation. La pelouse, elle, est dopée en plein jour aux lumières artificielles. Qu’importe : l’édifice a reçu le label « développement durable » cinq étoiles du Conseil de coopération du Golfe. Tout en haut des gradins, dans les travées VIP au sol recouvert de moquette, une armée d’agents de propreté oppose à la poussière une guerre perdue d’avance.
Le Qatar compte 2,8 millions d’habitants, dont près de 90% sont des travailleurs immigrés, aux ordres d’une caste d’oisifs qui jouit du PIB par tête le plus le plus élevé au monde.
Au mois d’août 2018, un jeune ouvrier népalais de 23 ans, Tej Narayan Tharu, avait fait ici une chute mortelle. Il transportait une planche le long d’une passerelle tendue à 35 mètres de haut. Une plaque manquait à cette coursive suspendue : il a été happé par le vide, alors que déclinait le jour. Rares sont les décès qui font l’objet d’une enquête sérieuse : la plupart des accidents sont vite classés par les autorités comme « non liés au travail ». « Qu’il y ait des morts, ce n’est pourtant pas inéluctable. Des règles strictes, des équipements de protection, des exosquelettes, c’est cher, mais ce n’est rien au regard d’une vie humaine, enrage le Français Jean-Pascal François, de la fédération CGT du bois et de la construction.
On ne peut pas accepter que la santé et la vie des salariés tiennent lieu de variable d’ajustement dans la réalisation de profits financiers. » Aux abords du stade, pas une plaque, pas un hommage. Longue barbe grise, coiffé d’un shemagh, Abdulaziz Al Ishaq, un ancien joueur de football aujourd’hui membre de la direction d’Al-Janoub, voit dans ce complexe sportif une « œuvre d’art » et désigne une fresque affreuse : de minuscules photographies des ouvriers ayant pris part à l’ouvrage, assemblées pour dessiner ce stade tapageur. On cherche en vain une trace des morts : des offrandes oubliées sur l’autel de cette Mahagonny du golfe Arabo-Persique.
Le Qatar compte 2,8 millions d’habitants, dont près de 90 % de travailleurs immigrés. Minoritaires, les locaux forment une caste d’oisifs qui jouit sans compter du PIB par tête le plus élevé au monde. Ici, on ne se mélange pas. Du côté de West Bay, à quelques pas du front de mer, sur les vastes esplanades de Katara Plaza, pas l’ombre d’un immigré : les terrasses éclairées, au crépuscule, par de très chics feux de table, n’accueillent que des hommes en dishdasha blanche et des femmes en abaya noire. Au pied des fausses colonnes néoclassiques des Galeries Lafayette, ce monde prend des airs irréels, cauchemardesques. Adossé à ce temple de la consommation de luxe, un édifice surpasse les délires les plus kitsch, gigantesque paquet-cadeau rouge noué d’or, un coin planté dans le sol, dissimulant l’entrée d’une médina de pacotille.
LA PLUPART DES ACCIDENTS SONT RAPIDEMENT CLASSÉS PAR LES AUTORITÉS COMME « NON LIÉS AU TRAVAIL ».
Pour la Coupe du monde de football, Doha s’apprête, se pomponne, se maquille outrageusement. Même les lois ont eu leur ravalement de façade : la kafala, cette coutume faisant de l’employeur une sorte de « tuteur » investi des pleins pouvoirs sur les travailleurs et travailleuses de provenance étrangère qu’il emploie, a ainsi été réformée. Les migrants peuvent officiellement, désormais, quitter le pays ou changer d’emploi s’ils le souhaitent, sans requérir au préalable la permission de leur patron. « Pour être clair, ils n’ont pas aboli la kafala, elle est toujours là ; ils en ont simplement retranché des composantes relevant du travail forcé », précise Ambet Yuson. Résultat : des travailleuses domestiques maltraitées quittant leurs employeurs sont encore dénoncées comme « fugitives » aux services d’immigration.
Dans le quartier d’Al Doha Al Jadeeda, les grandes chaînes hôtelières sont prêtes à recevoir les supporters occidentaux – près de 3 000 euros le pack incluant un match, le voyage et deux nuits sur place. Aux abords d’un immeuble en construction cousu d’échafaudages, un vieil homme épuisé pousse une brouette chargée de seaux de ciment. « Chantier sécurisé, zéro accident », jure une pancarte. Adossés à une glissière de béton armé, le front dégoulinant de sueur, Ashok (1) et deux de ses camarades soufflent quelques minutes. Ils viennent du Népal. Lui-même est arrivé à Doha voilà trois ans.
« Le climat est trop rude, la vie dure, le travail difficile. Je prends l’argent pour l’envoyer à ma famille mais j’ai hâte de repartir », chuchote-t-il. Il gagne 1 000 riyals par mois, l’équivalent de 250 euros. C’est le salaire minimum instauré en 2021, contre 187 euros en moyenne auparavant, auquel s’ajoutent théoriquement deux allocations, de 500 riyals (125 euros) pour le logement et 300 riyals (75 euros) pour les repas si ces services ne sont pas fournis par l’employeur. « Il n’est pas rare que des travailleurs attendent six mois sans voir leur salaire versé. Il y a maintenant un mécanisme de recueil des plaintes. Mais même quand l’affaire finit par arriver en justice et que l’employeur est condamné à payer, il arrive souvent qu’il ne se plie pas à cette décision, ou qu’il ne verse que la moitié des salaires dus, fait remarquer Julio (1), un travailleur philippin. Alors que si toi, tu quittes le chantier parce que tu ne reçois pas ton salaire, ils te mettent trois jours en prison puis t’expulsent. »
Derrière l’illusion de modernité, la féodalité
La garde à vue et l’expulsion guettent aussi ceux qui seraient effleurés par l’idée d’organiser collectivement et publiquement la lutte pour de meilleures conditions de travail. Pourtant, les forçats de la construction exilés au Qatar tissent entre eux de précieuses solidarités, souvent avec l’appui sûr et discret des centrales syndicales des pays d’origine. Effet de soupape ou rapport de forces ? Peu à peu, les autorités ont fini par tolérer des formes d’organisation communautaires, et même l’émergence de représentants par nationalité. « Ce sont des organisations informelles, souterraines. Ce n’est pas vraiment légal, observe Ambet Yuson. Mais par exemple, lorsqu’un travailleur meurt, chacun contribue par une petite somme d’argent pour que la famille puisse avoir quelque chose.
Ils ont des activités sociales pour maintenir le lien, la culture, faire vivre l’entraide. Des avocats aux pieds nus s’imposent, capables d’accompagner les travailleurs dans leurs plaintes, leurs démarches. » La reconnaissance des libertés syndicales n’est toutefois pas à l’ordre du jour : elle viendrait ébranler les féodalités qui fondent cette société aux structures hiérarchiques implacables, à la modernité contrefaite. « Les Qatariens représentent 13,5 % de la population. Ils ont peur des travailleurs migrants, remarque Julio. C’est la raison fondamentale pour laquelle ils refusent de desserrer vraiment l’étau. Pour eux, c’est une question existentielle. »
La nuit tombe sur le terrain de football éclairé de la Al Jazeera Sport Academy, où vient d’être donné le coup d’envoi d’un tournoi des travailleurs migrants organisé par l’IBB et la FIFPro, un syndicat de footballeurs professionnels. Des syndicalistes européens se joignent sur le terrain à des ouvriers originaires d’Asie du Sud ou d’Afrique. Sénamé (1) enfile un maillot rouge, noue les lacets de ses chaussures, tresse des louanges à Kilian Mbappé et NGolo Kanté. Ce Ghanéen d’une trentaine d’années est arrivé à Doha en 2014.
Il a travaillé à la construction du stade d’Al Wakrah et à celle du Mall of Qatar, un monstrueux centre commercial dont le chantier a été le théâtre de deux incendies, en 2016. « Ici, entre les chantiers et le camp, tu n’as pas de vie, pas de loisirs, glisse- t-il. Mais quelles que soient les épreuves traversées, et même si on a travaillé dur, on est quand même fier d’avoir rendu possible cette Coupe du monde. » À l’autre bout de la ville s’ouvre en grande pompe le congrès de la Fifa. Son président, Gianni Infantino, y donne le « la » des célébrations : « Nous voulons que ce soit une fête du football avec de la positivité, avec la réunion du monde entier ici au Qatar, où les infrastructures sont spectaculaires. » Prologue enfiévré d’un spectacle grandiose, irrigué par la sueur et le sang des travailleurs migrants.
(1) Tous les prénoms des travailleurs migrants ont été changés.
Mondial 2022 au QatarqatarImmigration France24 - Monde
Guerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe
Publié le : 05/05/2022 - 17:59Modifié le : 05/05/2022 - 18:01
Sébastian SEIBT
Suivre
Une étrange statue a été inaugurée, jeudi, par les soldats russes qui occupent Marioupol en Ukraine. Elle représente une vielle femme tenant un drapeau soviétique. Un choix qui ne doit rien au hasard et qui a tout avoir avec "Babouchka Z", une improbable paysanne ukrainienne apparue sur une vidéo tournée par des soldats ukrainiens et qui représente la nouvelle icône de la propagande de Moscou.
En Russie, personne ne l’appelle par son vrai nom, dont on n'est pas sûr. Elle est simplement devenue la “Babouchka Z” - en référence à la lettre qui est devenue le symbole de l’”opération spéciale russe” en Ukraine, terminologie officielle du Kremlin pour désigner la guerre - ou la “Babouchka de la victoire”.
Ces dernières semaines, cette Ukrainienne d’un certain âge a été érigée en star parmi les Russes pro-guerre et en nouvelle égérie de la propagande du Kremlin. Des pancartes géantes la représentent brandissant un drapeau soviétique à Moscou, des cartes postales à son effigie - toujours avec le même étendard - sont vendues à travers toute la Russie.
Une babouchka qui croit accueillir les "libérateurs russes"
Elle a fait l’objet de plusieurs reportages à la télévision russe début avril, et un artiste a fabriqué des figurines en bois à son effigie, rappelle le Moscow Times.
À Marioupol, les forces d’occupation ont même inauguré, jeudi 5 mai, une statue représentant la “Babouchka Z” en présence de Sergueï Kirienko, directeur adjoint de l’administration présidentielle russe.
Pourtant, cette retraitée ne semble pas sortir de l’ordinaire, si ce n’est qu’elle correspond aux canons de la paysanne de l’époque soviétique. Mais en réalité, son histoire “colle parfaitement à tous les éléments de langage de la propagande russe actuelle”, assure Joanna Szostek, spécialiste des médias et de la communication politique en Russie à l’université de Glasgow.
La “Babouchka Z” est apparue pour la première fois le 7 avril dans une vidéo surréaliste prise par des soldats ukrainiens. On y voit les militaires s’approcher d’une petite ferme dans le Donbass, d’où sort une vieille femme tenant fièrement à bout de bras le drapeau soviétique. Étonnés mais pas démontés, les Ukrainiens lui tendent de la nourriture et lui prennent le drapeau. Elle commence par accepter puis la leur rend quant elle comprend qu’elle n’a pas affaire à des “soldats russes venus la libérer” mais à des Ukrainiens qui, insulte suprême à ses yeux, piétinent ledit drapeau… Depuis, une seconde vidéo a été diffusée sur Telegram qui affirme que cette femme s'appellerait Anya et vivrait près de Dvorichna, à cinq kilomètres de la ligne de front.
>> Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande
La vidéo initiale "illustre parfaitement le choc des mémoires sur lequel joue toute la propagande poutinienne”, note Jaroslava Barbieri, spécialiste des relations de la Russie avec les États de l’ex-URSS à l’université de Birmingham. Il y a, d’un côté, l’expression de “la déception des soldats ukrainiens qui rencontrent, incrédules, une Ukrainienne pour qui les Russes sont les bons, et de l’autre, cette vieille femme qui a encore l’image des soviétiques libérateurs de l’époque de la Seconde Guerre mondiale”, poursuit-elle.
Difficile d’imaginer “récit plus idéal pour le Kremlin”, estime Stephen Hutchings, spécialiste des médias russes à l’université de Manchester. Tout d’abord, c’est un “rare exemple de soutien populaire en Ukraine à l’opération militaire russe et à sa justification officielle”, note cet expert. De quoi donner un peu de chair à cette propagande de Vladimir Poutine autour des soldats russes qui, à l’instar des héros soviétiques de la Grande Guerre patriotique, viendraient libérer l’Ukraine des griffes fascistes.
Nouvelle icône de la “mère Russie” ?
À cet égard, c’est du pain bénit pour les médias russes. “La télévision russe traite de cette ‘opération spéciale’ en continu et des exemples comme celui-ci humanisent leur couverture. En plus, passer cette histoire en boucle permet de cacher le fait qu’il est très difficile de trouver des Ukrainiens prêts à accueillir de manière aussi positives les soldats russes”, souligne Precious Chatterje-Doody, spécialiste de la communication politique et des relations internationales à l’Open University au Royaume-Uni.
La “Babouchka Z” a une autre qualité : c’est un “rare exemple de message positif pour la Russie qui vient de la base et non pas des services de propagande”, souligne Joanna Szostek. Cette vidéo, authentifiée par des médias ukrainiens, n’est pas une création des autorités qui a ensuite été promue sur tous les réseaux sociaux par les groupes pro-russes sur Internet. “Depuis le début de la guerre, Moscou essaie de donner un aspect le plus spontané possible à sa propagande et là, c’est livré sur un plateau”, reconnaît Stephen Hutchings.
>> Crise ukrainienne : quand la Russie veut faire prévaloir sa vision de l’Histoire
Que demander de plus ? Le drapeau soviétique ; cerise sur ce gâteau de propagande. L’image de cette retraitée avec son étendard “évoque l’iconographie de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les affiches mettaient souvent en scène des grand-mères censées représenter la ‘mère Russie' ou encore 'mère patrie’”, rappelle Stephen Hutchings.
Quand on sait à quel point Vladimir Poutine abuse du parallèle entre la Russie d’aujourd’hui et celle de l’ère soviétique, on devine que l’irruption de cette “Babouchka Z” a dû l'enchanter. “Sa représentation permet de glorifier l’ancienne génération, qui appelle la nouvelle à réitérer les succès d’antan. C’est une occasion de plus pour Vladimir Poutine de pousser les Russes à vivre dans le passé, en espérant qu’ils ne se rendent pas compte qu’il ne leur offre pas de perspectives”, résume Jaroslava Barbieri.
Et le fait que cette nouvelle icône de la “mère patrie” soit une humble paysanne ukrainienne n'a que des avantages pour Moscou. Cela permet, d’une part, de suggérer que la guerre se “fait au nom d’un seul et même peuple, ce qui rejoint le nouveau récit russe qui a commencé à remplacer le concept de ‘dénazification‘ du pays par celui de ‘dé-ukrainisation’”, souligne Stephen Hutchings. Et cette “glorification de la retraitée d’origine modeste permet de suggérer que la Russie se place du côté des gens ordinaires qui jouent ici les premiers rôles”, souligne Jaroslava Barbieri.
Cette “Babouchka Z” est donc une arme de propagande massive qui tombe, en outre, au meilleur moment possible. Si les médias usent et abusent de cette femme au drapeau soviétique actuellement, c’est que le 9 mai et son cortège de symboles arrive à grand pas. Moscou va organiser son grand défilé en mémoire de la victoire soviétique sur les nazis, et pour Stephen Hutchings, “il y aura sûrement une place pour cette 'Babouchka Z' dans les cérémonies”.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
TÉMOIGNAGES"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
MYTHEGuerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande
TémoignagesDébrouille et système D, le nouveau quotidien des familles d'accueil d'Ukrainiens en France
L'Humanité
Finance. Les CDS, armes de spéculation massive sur la dette russe
ActuAu départ, ils jouent le rôle d’assurance sur les risques de dette. Mais les credit default swaps se révèlent si juteux que les banques elles-mêmes misent sur la défaillance de l’emprunteur ! Les CDS ont fleuri sur la crise grecque ; ils reviennent en force avec le probable défaut de paiement de la Russie.
Pierric MarissalDepuis le début de la guerre en Ukraine, les credit default swaps (CDS), qu’on pourrait traduire par « dérivés sur événement de crédit », s’échangent en masse. On n’avait pas connu un tel engouement pour ces produits financiers depuis la crise de la dette grecque, et ce n’est pas rassurant. Cette fois, c’est la dette russe qui est au centre de toutes les spéculations, principalement à cause des sanctions financières que subit le pays, en particulier le gel des plus de 600 milliards d’euros d’actifs à l’étranger que possède Moscou.
À première vue, on pourrait ne rien y voir de mal, puisque ces produits financiers se présentent comme des assurances sur le risque de défaut d’une dette, au détail près qu’à l’inverse de l’habitude, c’est la banque qui s’assure, et non l’emprunteur. En l’occurrence, dans le cas qui nous intéresse, les institutions financières s’assurent au cas où Moscou n’arriverait pas à rembourser sa dette souveraine. Ces CDS sont établis sur le temps, comme les emprunts.
Par exemple, Moscou s’endette sur 5 ans auprès d’une banque A pour 1 milliard d’euros. Celle-ci décide de souscrire un CDS sur 5 ans auprès d’une autre institution financière B. Chaque année Moscou rembourse ses échéances avec intérêts à A et A verse 1 million à B. Si la Russie rembourse son emprunt, la banque A récupère sa mise avec intérêts tandis que B a gagné 5 millions d’euros sans rien faire. Mais, s’il y a défaut, c’est B qui rembourse le milliard à la banque A.
La valeur du CDS bien au-dessus de celle de la dette
Le premier problème des CDS est que, comme les banques s’assurent sur le défaut, elles peuvent se permettre d’être très laxistes quant aux vérifications sur la solvabilité de l’emprunteur. Autre souci majeur, l’institution financière auprès de laquelle la banque prêteuse souscrit son CDS n’a absolument pas l’obligation d’avoir en réserve de quoi rembourser l’emprunt initial, au cas où les choses tourneraient mal.
Depuis janvier, la valeur des CDS sur la dette russe a été multipliée par 100. Les coffres ne sont pas vides : la Russie a acheté des réserves d’or pour 630 milliards d’euros, et le fonds souverain est doté de 200 milliards d’euros.
Sur les produits traditionnels, une banque doit avoir en fonds propre une partie (8 %) de l’argent qu’elle mise sur les marchés financiers, mais ce n’est pas le cas avec les CDS. Pire encore, n’importe qui peut souscrire un CDS sur la dette d’autrui, même s’il n’a pas prêté d’argent, perdant le sens premier d’assurance. Le produit devient purement spéculatif entre deux acteurs qui n’ont rien à voir avec l’emprunt : l’un parie que le débiteur ne fera pas défaut, l’autre si, et la hauteur des versements se négocie selon le risque évalué. C’est comme cela que les encours des CDS sur un emprunt peuvent dépasser largement la valeur de la dette elle-même.
Enfin, pour s’assurer que la catastrophe soit inévitable, les CDS – comme les dettes – peuvent être découpés et revendus sous la forme de produits dérivés. Ils se retrouvent alors agglomérés dans des produits financiers complexes et opaques, les CDO (collateralized debt obligations), avec quantité d’autres tranches de dette. Comme le contrat se négocie de gré à gré, il n’y a quasiment pas de contrôle par les pouvoirs publics.
Aujourd’hui la Russie est donc dans la tourmente financière. Au début du mois d’avril, une tranche de 10 millions de dollars de dette souveraine russe assurée par un CDS se vendait sur le marché Intercontinental Exchange (la principale place de marché des CDS) 7,3 millions, plus 100 000 dollars par an. Cela veut dire que des spéculateurs sont tellement convaincus que Moscou fera défaut qu’ils misent 7,3 millions tout de suite pour s’en faire rembourser 10 lors de la faillite de l’État. Certaines banques qui ont prêté de l’argent à la Russie ont elles-mêmes intérêt à ce que le pays ne rembourse pas, si elles sont assurées, pour récupérer au plus vite leur mise. De manière absurde, la valeur des CDS est devenue l’outil de mesure privilégié de la probabilité de défaut du pays : à 5,8 millions, la probabilité de faillite de la Russie était de 71 %, elle est passée à 90 % à 7,3 millions.
En mars dernier, il y a eu un premier emballement sur le marché des CDS, alors que Moscou devait avancer plus de 100 millions d’euros d’intérêts sur sa dette. Mais, malgré les sanctions, Moscou a pu payer. En avril, c’est l’équivalent de plus de 600 millions d’euros que la Russie doit rembourser. Le 4, date de l’échéance, la Russie a demandé un délai de paiement, et obtenu 30 jours. C’est depuis que la « valeur » d’échange de 10 millions de dette russe est passée de 2 à 7,3 millions.
S’il y a défaut, les conséquences en chaîne peuvent être dramatiques, et pas seulement pour les Russes.
Les CDS au cœur des subprimes. Inventés dans les années 1990 par la banque d’affaires J.P. Morgan, les CDS sont l’une des principales causes de la crise des subprimes. Le marché américain des credit default swaps est passé de 6 396 milliards de dollars fin 2004 à 61 200 milliards trois ans plus tard, soit près de 5 fois le PIB du pays… Les banques prêtaient sur le marché immobilier à n’importe qui et s’assuraient sur le défaut avec des CDS, créant une bulle financière terrible : rappelons que ces contrats peuvent être souscrits sans provision. Le premier acteur financier sur le secteur alors ? La banque Lehman Brothers, qui n’y a pas survécu. Cela n’a pas calmé les ardeurs des spéculateurs, puisqu’en 2011 la valeur des encours de CDS sur la dette grecque a été multipliée par 11. Après la crise, quelques pays ont sévi. En France, l’Autorité des marchés financiers s’est vue dotée d’un pouvoir de sanction contre d’éventuelles manipulations de taux qui utiliseraient les CDS. Mais les attaques spéculatives sur le défaut russe montrent que, sur le plan mondial, cela est bien loin d’être réglé.
spéculationcrise financièrebanquessubprimes L'Humanité
Humeur et humour des présidents
Nos recommandations culturellesAurélien SoucheyreLes présidents font des blagues qui disent beaucoup d’eux. Xavier Panon a compilé leurs meilleurs traits d’esprit et d’humour afin d’en tirer un portrait politique. Opéré de la prostate, de Gaulle déclare : « Avant, les Français me regardaient comme si j’étais la France ; maintenant, ils savent que je suis incontinent. » « Chaque fois qu’on me serre la main, j’ai l’impression qu’on me prend le pouls », s’amuse ensuite Pompidou malade, quand Giscard ironise devant ses ministres : « Dans un monde où le total des désirs est supérieur au total des ressources, la satisfaction n’existe pas », afin de justifier ses réformes. « On ne pourra pas dire que je n’ai pas été résistant… contre le cancer ! » assène Mitterrand au sujet de son passé à Vichy, quand Chirac se montre plus grivois, et regrette qu’« on greffe de tout aujourd’hui, sauf des couilles, faute de donneurs ». Si une forme de narcissisme présidentiel se transmet d’un chef d’État à l’autre, Sarkozy est rattrapé par les affaires : « La sécurité en France, ça va très bien. Si on n’a que moi comme délinquant », quand Macron trouve son prédécesseur François Hollande trop à gauche : « La tranche d’impôt à 75 %, c’est Cuba sans le soleil ! »
républiquehumourcharles de gaullegeorges pompidou France24 - Monde
Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement
Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
Suivre
Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.
Le Monde
La confrontation nucléaire, un scénario évoqué avec de plus en plus d’insistance en Russie
Face à la multiplication des menaces verbales ou aux simulations de tirs russes, les Occidentaux préfèrent éviter pour l’heure tout alarmisme.
C’est une petite musique qui monte en Russie, avec une insistance de plus en plus troublante : la banalisation de la menace nucléaire, une pratique qui n’avait jamais atteint un tel niveau, même durant la période soviétique. A longueur de talk-shows et de journaux télévisés, présentateurs et invités dissertent sur la capacité des armes russes à détruire n’importe quel adversaire.
Lundi 2 mai, le présentateur vedette de la première chaîne, Dmitri Kisselev, montre une animation qui, même si elle défie toutes les lois de la physique, promet au Royaume-Uni d’être effacé de la carte par un tsunami provoqué par l’explosion du drone-missile nucléaire Poséidon. Les survivants seraient exposés « à des doses extrêmes de radiations ».
En Russie, le nouveau souffle des idéologuesQuelques jours auparavant, sur une chaîne concurrente, on calculait le temps nécessaire au dernier-né des missiles pour frapper les capitales « des pays qui livrent le plus d’armes à l’Ukraine » – 106 secondes pour atteindre Berlin, 200 secondes pour Paris, 202 secondes pour Londres. « Il est impossible à intercepter, ils n’auront même pas le temps de se retourner », s’enthousiasmait l’expert en plateau.
« Couler » le Royaume-Uni
Ces avertissements suivent comme des vagues les démonstrations de force organisées par le pouvoir. Le 20 avril, c’est le tir d’essai d’un missile balistique Sarmat. Celui-ci ne doit être déployé qu’à l’automne, mais il doit « faire réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive », prévient le président Vladimir Poutine, qui parle d’une arme « sans équivalent ». La télévision, elle, évoque déjà, dans la foulée, la possibilité de « couler » le Royaume-Uni.
Les tests de missiles « invincibles », selon le mot du président Poutine, sont devenus une routine
C’est aussi, plus récemment, le survol de Moscou, remarqué mercredi par BFM-TV, de l’Iliouchine Il-80 Maxdome, avion de commandement adapté à un conflit nucléaire. Cet appareil, qui n’avait pas été vu depuis 2010, sera probablement déployé lors du défilé militaire du 9-Mai.
Plus inquiétant, le même jour, Moscou indiquait avoir simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad, où des armes de type Iskander porteuses de têtes nucléaires sont déployées depuis 2016. Le choix de ce territoire sur la mer Baltique n’est pas innocent, alors que la Suède et la Finlande pourraient annoncer leur intention de rejoindre l’OTAN dans les jours ou semaines qui viennent. Des violations de l’espace aérien de ces pays ont aussi été observées ces derniers jours, et une campagne d’affichage dans les rues de Moscou rappelle le « soutien au nazisme » de personnalités suédoises.
Il vous reste 62.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Valeurs Actuelles
Haute-Garonne : un homme recherché après l’agression sexuelle d’une joggeuse
Les faits ont été d’une particulière violence selon La Dépêche. Une jeune femme d’une vingtaine d’années qui faisait son jogging a été attaquée par un homme, jeudi 5 mai vers 19 heures à Revel, commune de Haute-Garonne située à une vingtaine de kilomètres de Castres. L’individu a pris la fuite et est activement recherché. La victime était en train de courir sur la voie verte, à la limite du Tarn, lorsque l’homme, qui circulait à vélo, s’en est pris à elle. Il l’a étranglée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Il l’a ensuite traînée dans un sous-bois pour abuser d’elle.
La piste d’un acte isolé
Par chance, un promeneur qui passait par là a pu intervenir et la victime a réussi à se dégager de l’emprise de son agresseur qui a pris la fuite. Elle a alerté les secours et a été prise en charge par les sapeurs-pompiers puis examinée par un médecin. Les gendarmes ont lancé des recherches dans le secteur avec notamment l’assistance d’un chien spécialiste, rapporte La Dépêche. Des témoignages ont également été recueillis afin de dresser un portrait du suspect. Selon les premiers éléments obtenus, les enquêteurs pencheraient pour un acte isolé.
Selon les chiffres du gouvernement, au moins 94.000 femmes sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol chaque année. Les agressions par des inconnus restent cependant très minoritaires, 91 % d’entre elles étant perpétrées par une personne connue de la victime.
Haute-Garonne : les dernières actualités
France24 - Monde
Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles
Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01
Samia METHENI
Suivre
En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne.
Valeurs Actuelles
Guyane : un pasteur tué par balles, son église incendiée
Un pasteur évangélique a été tué par balles, mercredi 4 mai, aux alentours de 22 heures. Les faits, relatés par La Croix, se sont déroulés dans le quartier Vampires, à Saint-Laurent-du-Maroni, dans l’ouest de la Guyane. « Ses deux fils, venus sur place lui porter secours, ont été blessés, mais leurs jours ne sont pas en danger », a réagi Yves Le Clair, procureur de la République de Cayenne, dont les propos sont cités par nos confrères. Le responsable religieux, prénommé A. Kalloe et âgé de 44 ans, a succombé à ses blessures peu après son agression. L’église Gado Lobi, au sein de laquelle il officiait, a ensuite été entièrement dévastée par un incendie. Une enquête a été ouverte.
« L’origine du feu n’apparaît pas accidentelle »
Ce soir-là, cinq autres personnes ont également été blessées après avoir essuyé des tirs « dans des circonstances qui restent à établir », a précisé Yves Le Clair. Toutefois, les victimes ne seraient pas arrivées au même moment à l’hôpital local, ce qui ouvre la possibilité de tirs perpétrés dans différents lieux de la ville, d’après plusieurs sources d’information locales, relève La Croix. Entre deux et trois heures après l’attaque du pasteur, l’église évangélique Gado Lobi, au sein de laquelle il officiait, a été incendiée. De l’édifice, ne subsistent que les fondations calcinées. Quant aux véhicules garés à proximité, eux aussi ont été brûlés.
« On se demande si le feu ne s’est pas propagé d’une voiture vers le lieu de culte », a observé Yves Le Clair. « Ce qu’on peut dire, c’est que l’origine du feu n’apparaît pas accidentelle », précise de son côté, dans les colonnes de La Croix, Romain Choisnet, directeur de la communication du Conseil national des évangéliques de France (Cnef), qui rassemble près de 70 % des fidèles. L’enquête, confiée à la gendarmerie de Saint-Laurent-du-Maroni, aura pour objectif d’éclaircir un certain nombre de zones d’ombre.
« J’ai perdu un homme de foi »
Sur Twitter, le député LREM de la 2e circonscription de Guyane, Lénaïck Adam, a tenu à rendre hommage au pasteur décédé. « Dans la tragédie d’hier, j’ai perdu un homme de foi […] qui m’a soutenu dans mes combats politiques. Je salue sa mémoire, mes sincères condoléances à sa famille et à ses fidèles, a-t-il détaillé. Prompt rétablissement aux blessés. Que les malfaiteurs soient rapidement retrouvés. »
Dans la tragédie d’hier, j’ai perdu un homme de foi, Pasteur KALLOE qui m’a soutenu dans mes combats politiques.
Je salue sa mémoire, mes sincères condoléances à sa famille et à ses fidèles. Prompt rétablissement aux blessés.
Que les malfaiteurs soient rapidement retrouvés.
— Lénaïck ADAM (@LenaickADAM) May 4, 2022
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Paris : braquage à main armée dans une bijouterie Chanel de la rue de la Paix
Les faits se sont produits en plein après-midi, vers 15 h 15. Ce jeudi 5 mai, une boutique d’horlogerie et de joaillerie de l’enseigne de luxe Chanel a été braquée. Il s’agit de la boutique installée rue de la Paix, à deux pas de la place Vendôme, en plein centre de Paris, dans le IIe arrondissement. Comme le rapporte une source policière de BFM TV, trois individus casqués et masqués, vêtus de noir, sont entrés dans le magasin pour voler la marchandise. L’un d’eux aurait été armé d’un fusil d’assaut. Un quatrième complice est resté à l’extérieur sur un véhicule à deux-roues. Les malfaiteurs ont ensuite pris la fuite sur un scooter et une moto. Aucun blessé n’est à déplorer. Le préjudice serait estimé à plusieurs millions d’euros, indique une source de BFM TV.
Braquage sous AK47 chez Chanel…. Jamais j’aurais cru voir ça de ma vie 😮 pic.twitter.com/BnjgHU0OTt
— BMS_BARBO SUGIMOTO (@LeBarbologue) May 5, 2022
Une enquête ouverte
La scène a été filmée par des passants, depuis l’extérieur de la boutique. Il est possible de voir les trois individus sortir des lieux avec des sacs noirs. Le groupe prend rapidement la fuite sur les deux-roues. La brigade de répression du banditisme (BRB) est sur place pour mener ses premières investigations, relaie BFM TV. Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « vol à main armée », confiée à la BRB et au 1er district de la police judiciaire de Paris.
France24 - Monde
Islam en prison : aumônier, un métier en manque de candidats
Publié le : 02/05/2022 - 17:35Modifié le : 03/05/2022 - 17:05
Samia METHENI
Suivre
Depuis 2006, les aumôniers musulmans officient dans les prisons, où ils apportent une aide spirituelle aux détenus musulmans tout en assurant une médiation avec l'administration pénitentiaire. Une action indispensable dont le développement est pourtant freiné par le manque de candidats.
France24 - World
Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list
Issued on: 23/04/2022 - 15:49
Sébastian SEIBT
French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the US sanctions list over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by Washington.
On a long list of mainly affluent people targeted by US sanctions, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on March 24 over the war in Ukraine, only one is not Russian: Frenchman Joël Lautier, a former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.
Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on April 20.
Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.
Why Lautier?
Lautier even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.
However, unlike the oligarchs targeted by the US and European authorities, Lautier is not being targeted for making a fortune from his Putin ties.
Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.
One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on February 24.
A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.
For Les Echos, it is "bizarre" that Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on February 25, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.
Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war, and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this discrepancy.
From chess champion to businessman
When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.
His listing means that any assets he holds in the United States or at a US bank can be seized, and he cannot do business with Americans.
Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions – on a chessboard.
Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.
Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.
His love of the game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.
When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business," he told French business daily Les Echos in 2016. He also used the interview to denounce, two years after the annexation of Crimea, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.
In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.
Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.
Any one of these may have been a role too many for the US Treasury; for the US authorities, it looks like the former chess champion may have positioned too many of his pawns inside Russia.
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
#The 51%
Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine
ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
AS IT HAPPENED
Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Advertisement
Supported by
La familia Ortega de Nicaragua busca un discreto acercamiento con EE. UU.
Las sanciones impuestas por el gobierno de Biden a fin de frustrar las medidas autocráticas de Daniel Ortega han resentido al presidente y su círculo íntimo.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Maria Abi-Habib
La familia gobernante de Nicaragua ha resistido en gran medida las sanciones impuestas por Estados Unidos en los últimos años, cuando las autoridades estadounidenses acusaban al gobierno del país de estar derivando a una autocracia.
Ahora, parece que la determinación de la familia puede estar resquebrajándose.
Poco después de la invasión de Rusia a Ucrania, el hijo más destacado de Daniel Ortega, el presidente autocrático de Nicaragua, se acercó discretamente a Washington para reanudar el diálogo, según funcionarios y diplomáticos familiarizados con el acercamiento, mientras el gobierno de Joe Biden imponía sanciones a Moscú, uno de los pocos aliados que le quedan a la nación centroamericana.
El tema clave que tenía en mente: el alivio de las sanciones para la familia.
El meteórico ascenso del hijo, Laureano Ortega, ha ayudado a la familia a consolidar el poder: ahora gestiona las relaciones más importantes de Nicaragua, forjando históricos acuerdos diplomáticos y energéticos con funcionarios chinos y rusos de alto nivel.
Un alto funcionario del Departamento de Estado de EE. UU. fue enviado a Managua para reunirse con Laureano Ortega en marzo, pero la cita no llegó a celebrarse luego de que los Ortega aparentemente se arrepintieran. Ortega, de 40 años, es considerado el favorito para suceder a su padre, de 76 años, un antiguo líder revolucionario del que se dice que está en mal estado de salud.
A pesar de las frecuentes denuncias de Daniel Ortega contra Washington, la economía de Nicaragua depende en gran medida de Estados Unidos, de lejos su mayor socio comercial. Rusia, Venezuela y Cuba, aliados incondicionales de Ortega, no figuran en la lista de los cinco principales socios comerciales de Nicaragua.
Sin embargo, las sanciones destinadas a frenar las tendencias dictatoriales de Ortega han afectado duramente a la familia y a su círculo más cercano. Generales de alto rango y varios de los hijos del presidente, entre ellos Laureano, han sido objeto de sanciones por parte de Washington, sus empresas se han incluido en una lista negra y se les ha acusado de blanquear dinero para el régimen.
La naturaleza de alto nivel de la apertura fue considerada por Washington como una señal de que las autocracias de América Latina podrían estar reconsiderando su alianza con el presidente de Rusia, Vladimir Putin, en un momento en que el ejército de su país está empantanado en Ucrania y su economía asolada por las sanciones.
El gobierno de Biden espera lograr avances con los socios latinoamericanos de Putin, al presentar a Rusia como una potencia en declive con poco que ofrecer.
El 5 de marzo, poco después de la invasión rusa, altos funcionarios estadounidenses volaron a Venezuela para entablar conversaciones, las de mayor nivel entre los países en años. Esas conversaciones permitieron la liberación de dos estadounidenses encarcelados, mientras que el presidente de Venezuela, Nicolás Maduro, se mostró dispuesto a aumentar la producción de petróleo de su país si se prohibían las exportaciones de petróleo ruso.
Estados Unidos se apresuró a prohibir el petróleo ruso, y la Unión Europea está a punto de imponer su propio embargo.
El régimen nicaragüense se encuentra en una situación financiera precaria.
“Rusia ahora no puede darles dinero y la billetera venezolana está cerrada”, dijo Arturo McFields, ex embajador de Nicaragua ante la Oficina de Estados Americanos, quien renunció en marzo en protesta contra el gobierno dictatorial de Ortega.
McFields dijo que fue informado del acercamiento de Nicaragua con Washington antes de renunciar y añadió que la familia Ortega y su círculo íntimo se tambalean bajo las sanciones estadounidenses.
Los hijos del presidente no pueden vivir con las comodidades a las que se han acostumbrado cuando cada mes disminuye el dinero que necesitan para pagar a los paramilitares pro gubernamentales o ampliar la fuerza policial a fin de manejar la creciente disidencia, dijeron McFields y un ex alto funcionario estadounidense.
Dado que Rusia y Venezuela tienen dificultades debido a sus propias sanciones, Nicaragua no cuenta con otro lugar al que acudir en busca de alivio económico, dijo McFields.
De los Ortega dijo que la “familia necesita dinero para mantener contentos a sus compinches, a la policía y a sus paramilitares porque no tienen nada que ofrecer más que represión”. Añadió: “Pero ellos saben que eso no es bueno porque están creando un hervidero para otro abril de 2018”, dijo refiriéndose a las protestas masivas contra el régimen de Ortega que fueron violentamente sofocadas por la policía y los grupos paramilitares que apoyan al gobierno.
Laureano Ortega pretendía conseguir un alivio de las sanciones para la familia Ortega y su círculo íntimo a cambio de la liberación de los presos políticos, algo que es una prioridad para el gobierno de Biden, según funcionarios estadounidenses con conocimiento de las conversaciones.
La portavoz y vicepresidenta de Ortega, su esposa, Rosario Murillo, no respondió a las preguntas sobre las conversaciones, sino que envió por correo electrónico consignas revolucionarias. En el pasado ha denunciado las sanciones como agresiones imperialistas.
Un alto funcionario del Departamento de Estado dijo que no estaba claro si el acercamiento por parte de Laureano Ortega estaba motivado por el temor de que el creciente aislamiento de Rusia afectara al régimen de Ortega, que cada vez más es visto como un estado paria en gran parte de América Latina, o si era producto de desacuerdos entre la familia y la “vieja guardia”, los aliados del presidente de sus días sandinistas que actualmente sirven en su gobierno.
A medida que la familia aumenta su control sobre el Estado, los miembros de la vieja guardia están cada vez más en desacuerdo con la familia Ortega — se sienten incómodos con sus crecientes ambiciones dinásticas— y también se ven afectados por las sanciones de Washington, según el funcionario estadounidense y McFields. El funcionario del Departamento de Estado habló bajo condición de anonimato para discutir un asunto delicado que no ha sido informado.
“Un aspecto clave de este acercamiento es que las sanciones de Estados Unidos a Nicaragua tienen claramente la atención de la familia”, dijo Dan Restrepo, ex asesor de seguridad nacional para América Latina durante el gobierno de Barack Obama. “Probablemente aun más cuando Estados Unidos intensifica su régimen de sanciones contra Rusia. Esa combinación claramente está golpeando muy fuerte cuando se trata de personas del régimen”.
Si la familia Ortega está dispuesta a discutir la liberación de los presos políticos, Washington entablará conversaciones, añadió el funcionario del Departamento de Estado. Si no es así, Washington se está preparando para aplicar una presión adicional sobre el régimen con más sanciones.
Laureano Ortega se acercó a Washington a través de un tercero, dijo el funcionario, pero no quiso dar más detalles. Otra persona familiarizada con las conversaciones dijo que Ortega se acercó al Departamento de Estado a través del embajador de Nicaragua en Washington, Francisco Obadiah Campbell Hooker.
Al ser contactado por teléfono, Campbell negó eso y dijo que no tenía conocimiento del asunto.
Laureano Ortega se desempeña actualmente como asesor presidencial que gestiona el comercio, la inversión y las relaciones internacionales de Nicaragua. El año pasado se reunió con el viceministro de Relaciones Exteriores de China para firmar un acuerdo por el que Nicaragua retiraba el reconocimiento a Taiwán y forjó el primer acuerdo de cooperación nuclear con Rusia.
Restrepo dijo que el acercamiento de alto nivel reforzó “el enfoque del gobierno de apoyarse en las sanciones para indicar que el camino antidemocrático es un callejón sin salida y que únicamente se intensificará”.
Daniel Ortega, un antiguo líder guerrillero marxista que llegó al poder tras ayudar a derrocar a otro conocido dictador nicaragüense, Anastasio Somoza, en 1979, pasó la década de 1980 luchando contra grupos paramilitares financiados por Estados Unidos que buscaban derrocarlo.
Luego, en la década de 1990, pasó a la oposición nicaragüense, hasta que consiguió la victoria en las elecciones de 2006 tras adoptar una plataforma pro empresarial y reconciliarse con la Iglesia católica, que se le había opuesto durante mucho tiempo.
A partir de entonces, comenzó a consolidar el control de su familia en el poder. En 2017, Ortega nombró a su esposa como vicepresidenta, mientras sus hijos empezaban a desempeñar papeles más importantes en los negocios y la política.
Ortega a menudo consulta a su esposa, Murillo, antes de tomar decisiones políticas cruciales, dijeron McFields y un funcionario estadounidense, una relación tan estrecha que en Nicaragua a menudo se refieren a la pareja como “OrMu”, una mezcla de sus apellidos.
“Laureano no es lo suficientemente autónomo como para mover un dedo sin tener el pleno acuerdo tanto de Ortega como de Murillo”, dijo Carlos Fernando Chamorro Barrios, un periodista nicaragüense que abandonó el país el año pasado, pocos meses antes de que su hermana, Cristiana Chamorro Barrios, candidata presidencial, fuera encarcelada.
“Laureano es usado como mensajero de su madre y de su padre. Esto es lo más alto posible”.
A medida que la disidencia contra Ortega se ha intensificado el gobierno ha desplegado todos los mecanismos del Estado para aplastarla brutalmente.
Cuando un poderoso movimiento estudiantil ayudó a liderar las protestas antigubernamentales a nivel nacional en 2018, la policía y los grupos paramilitares progubernamentales lo sofocaron, dejando al menos 350 muertos, según los grupos de derechos humanos.
Después de que Ortega encarceló a los más creíbles contendientes a la presidencia, prohibió los grandes eventos políticos y cerró de forma masiva los centros de votación en el período previo a su reelección el año pasado, el gobierno de Biden impuso sanciones al sector minero de Nicaragua y al brazo inversor de los militares. “El gobierno se ha convertido en un Frankenstein, en una dictadura familiar sin una ideología clara”, dijo McFields, el ex embajador de Nicaragua.
“Con el tiempo el gobierno ha demostrado que todo descansa en el modelo familiar y su relación con él”, dijo. “Incluso la gente del gobierno está cansada de la situación. Están cansados de un régimen que parece no poder resolver nada si no es a través de la represión”.
Oscar Lopez colaboró con reportería.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
Advertisement
Valeurs Actuelles
Les Etats-Unis vont livrer 150 millions de dollars de munitions et de radars à l’Ukraine
Aide des Etats-Unis
Alors que les Etats-Unis ont déjà versé des millions d’euros à l’Ukraine, Joe Biden a expliqué que les fonds destinés à l’aide militaire sont presque épuisés. En revanche, Le Monde indique ce 7 mai que le président américain a annoncé le versement de 150 millions de dollars pour permettre à Volodymyr Zelensky d’être de nouveau équipé en munitions et en radars.
France24 - World
African students who fled Ukraine now stuck in ‘Kafkaesque’ limbo in France
Issued on: 05/05/2022 - 17:52Modified: 05/05/2022 - 18:00
Jean-Luc MOUNIER
Since the start of the Russian invasion of Ukraine on February 24, more than 5.5 million people have fled the country of which more than 50,000 have been welcomed by France. These refugees have been granted temporary status that entitles them to work and receive social and medical assistance.
However, foreign students who were living in Ukraine and who were also forced to flee have been exempted from this scheme – and they now find themselves in a complicated situation that risks jeopardising their university studies and, possibly, their professional careers.
When he fled the port city of Odesa a few days after the start of the war in Ukraine, Merdi couldn’t have imagined his journey would turn into an obstacle course with the goal being to stay in France. “We thought France would welcome us, but that is not the case. They tell us we don't have a nationality – that we were in Ukraine only to study and now we have to go home,” said the 26-year-old Congolese student, who arrived in France on March 11.
Merdi's case is not an isolated one. According to the Union des étudiants exiles (Union of exiled students) and the France Fraternités union, there are around 1,000 foreign students who have fled Ukraine and are experiencing the same difficulties staying in France.
The crux of the problem is administrative and dates back to early March, when many European Union countries pledged to move quickly to help those fleeing the conflict in Ukraine. France decided to implement the EU’s “temporary protection directive”, aimed at aiding displaced persons. Valid for three months, it grants several protections to refugees, including the right to a place of residence as well as access to jobs, education, and social and medical assistance.
But the foreign students living in Ukraine were excluded from this emergency measure.
“France excluded foreign students from the temporary protection measures by giving them a one-month residence permit instead,” said Pierre Henry, president of the France Fraternités union. The rationale being that, “their countries are not at war, so they can go home”.
Sabar, an Algerian student who fled Lviv when the war started, also found himself in difficulty upon his arrival in France. “The prefecture gave me just a one-month residence permit. Now, they want me to return to Algeria. But I don't want to – I spent a lot of money to go to Ukraine, study and get my diploma,” the 25-year-old said.
‘The Kafkaesque option’
After arriving in Paris on March 14, Sabar endured two days of hardship before finding a hotel that welcomed refugees. “I slept outside near a train station,” he said.
Now trapped in an administrative quagmire, he just wants to continue his studies in France. “I tried to enroll in several universities in Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg and Bordeaux. But they didn't reply.”
“They are going to tell me that if I want a six-month residence permit to be able to stay, I will have to be registered at a university or have a guarantee of employment. My problem is that I haven't found anything in a month. But I don't want to leave,” Sabar said.
The same goes for Merdi, who just wants to continue his studies abroad. “I am afraid that I will be told to go back to Congo. If I can, I would like to continue my studies at a university here. That’s the only thing I want.”
The plight of African students who have fled Ukraine has spurred many in France to action. Among them is a group of university presidents and lecturers who are alarmed by their circumstances.
In a contribution published in “Le Monde” newspaper in April, the academics called for France to “continue educating the students that Ukraine chose to welcome”. Leftist student political organisations, such as Le Poing Levé (Raised Fist), are trying to increase the pressure on university presidents to enroll these students who find themselves caught in the middle of world affairs.
"It is an absurd situation,” Henry said. “We have chosen the Kafkaesque option rather than offering protection for all.”
He said these students, who have no intention of returning home, will soon find themselves in very precarious circumstances on French territory.
“It is a real waste, because these are French-speaking students. Since half of their education is already complete and considering their professional prospects have been totally destroyed by the war, the logical thing would be to allow them to register in France and continue their studies,” he added.
Some universities are, however, beginning to change their position and accept foreign students. “Twenty or so are in the pre-registration phase and taking applications,” Mathieu Schneider, president of the Migrants in Higher Education network of French institutions, told “Les Echos Start” media on April 19.
‘Everyone is a victim of this war’
The administrative status of students caught up in this situation remains up in the air. France’s prefectures, which handle immigration applications, favour taking a case-by-case approach, with decisions seeming to vary from one regional administration to another.
Several people, including a Congolese student living in Aveyron, said they had received provisional residence permits good for several months instead of for just one (which remains the official rule).
So which requirements currently prevail? Contacted by FRANCE 24, the French ministry of the interior detailed the arrangements available to people eligible for temporary protection, notably through Campus France, which allows eligible people to apply to enroll in French higher education.
Regarding the situation being faced by foreign students in France, the ministry said the treatment of third-country nationals is part of the EU Council’s temporary protection directive, noting: “If a third-country national is not eligible for temporary protection, he or she should return to his or her country of origin.”
However, other countries, including Portugal and Spain, have chosen to adapt the EU framework and welcome all those fleeing Ukraine.
The Council of Europe has been alarmed by the varied treatments displaced people are getting in EU member states. A report published at the beginning of April referred to a “double standard” in the reception of refugees, asylum seekers and migrants depending on their country of origin.
Foreign students thus either have to relocate to those countries that have decided to universally welcome those fleeing Ukraine or return to their countries of origin. The other option is to apply for asylum or a residence permit, provided they meet the required conditions, and hope for the best.
Sabar and Merdi have an appointment at the prefecture in the next few days to find out what their future holds. The young Algerian says continuing his studies and staying in France is “the best thing that can happen”.
Merdi still does not understand why he is being treated differently from another refugee: “No one wanted to leave Ukraine to come to France. It's not our fault. It's the war that caused all of these problems. Everyone is a victim of this war.”
“It’s the Ukrainians’ country, but we also lived there,” he said. “We paid for university. We have the right to be treated like them. There should be no difference.”
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
DIPLOMACYModi, Macron call for ‘immediate’ end to Ukraine hostilities, but differences remain
As it happened
Russia says it will open humanitarian corridors out of Mariupol plant
As it happened
Scores of civilians reach safety as Russia renews assault on Mariupol plant
New York Times - World
Roe contra Wade inspiró a activistas en todo el mundo. Ahora están repensando su estrategia
Advertisement
Supported by
The interpreter
Los movimientos feministas alrededor del mundo han elegido dos caminos para proteger el derecho al aborto: la vía de los tribunales y la de la legislación. Los sucesos en EE. UU. provocan una amplia reflexión sobre ambos.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Amanda Taub
El borrador de la opinión de la Corte Suprema que anula el caso Roe contra Wade y que se filtró el lunes por la noche aún no es definitivo. Pero cuando pase la tormenta, las mujeres estadounidenses pueden llegar a la conclusión de que han perdido el derecho al aborto de la misma manera que un personaje de Ernest Hemingway dijo que se había ido a la quiebra: gradualmente, y después de súbito.
Si algo parecido al proyecto filtrado se llega a convertir en ley, será el resultado no solo de décadas de campaña, litigios y nombramiento de jueces conservadores por parte de los grupos antiabortistas y sus aliados republicanos, sino también de una única decisión que revierte el establecimiento de un derecho constitucional que inspiró a los defensores del derecho al aborto en todo el mundo.
Por tanto, el dictamen también plantea una cuestión relevante para activistas en todo el mundo: ¿buscar la protección del derecho al aborto a través de los tribunales es una estrategia más arriesgada que crear el tipo de movimiento de masas que puede impulsar las victorias legislativas?
La sorprendente política de Roe
Es difícil de imaginar ahora, pero en el momento en que se decidió el caso Roe contra Wade, en 1973, el aborto no era un tema importante para la derecha estadounidense, ni siquiera para los cristianos evangélicos.
De hecho, dos años antes de Roe, la Convención Bautista del Sur votó una resolución que solicitaba la legalización del aborto. Y aunque ambos partidos estaban divididos en el tema, la oposición al aborto estaba más asociada a los católicos, que tendían a votar por los demócratas.
Pero pocos años después, eso cambió. El cambio no fue impulsado por el aborto en sí, sino por la desegregación. Después de que la Corte Suprema ordenó eliminar la segregación en las escuelas del Sur, muchos padres blancos sacaron a sus hijos de las escuelas públicas y los enviaron a escuelas privadas exclusivamente blancas conocidas como academias de segregación. Tras un nuevo litigio por parte de los padres negros, el Servicio de Impuestos Internos revocó el estatus de exención fiscal de esas escuelas, lo que provocó la ira generalizada de los cristianos evangélicos blancos y catalizó su nuevo papel como una poderosa fuerza conservadora en la política estadounidense.
En realidad, oponerse en público a la desegregación no resultaba aceptable socialmente, ni agradable para una coalición más amplia. Pero oponerse al aborto sí lo era. Y los derechos al aborto habían seguido un camino procesal parecido al del caso de Brown contra el Consejo de Educación y otros casos de derechos civiles, al emplear los litigios de impacto para conseguir protecciones constitucionales en la Corte Suprema que anularan las leyes estatales. Así que criticar a Roe se convirtió en una forma de hablar de “extralimitación del gobierno”, de “derechos de los estados” y de la necesidad de “proteger a la familia” sin tener que oponerse activamente a los derechos civiles o a la desegregación.
Con el paso de los años, la reacción negativa fue ganando fuerza. Pero el derecho al aborto todavía parecía relativamente seguro, sobre todo después de que la Corte Suprema lo reafirmara en el caso Planned Parenthood contra Casey en 1992. El hecho de que el derecho al aborto siguiera estando protegido en Estados Unidos, incluso frente a la creciente oposición política, parecía un argumento a favor de la búsqueda de protección a través de los tribunales.
Las activistas de otros países han buscado un camino similar. En Colombia, en 2006, Mónica Roa, abogada del grupo feminista Women’s Link Worldwide, consiguió excepciones a la prohibición general del aborto en el país con el argumento de que las organizaciones de tratados internacionales de Colombia, y, por tanto, su Constitución, exigían excepciones por violación, incesto o peligro para la vida o la salud de la madre. Este año, en un caso posterior, la corte fue más allá, al despenalizar todos los abortos antes de las 24 semanas de gestación.
Llevar el tema a los tribunales permitió a las activistas eludir en parte la polémica política que rodea el tema, dijo Julie Zulver, antropóloga política que estudió el activismo en torno a los derechos reproductivos en Colombia. “Durante el proceso de paz, todo se polarizó”, dijo.
En 2016, el gobierno celebró un referéndum sobre un acuerdo de paz con la guerrilla de las FARC. Para socavar el apoyo público al acuerdo, los políticos conservadores, incluido el expresidente Álvaro Uribe, trataron de asociar el proyecto de acuerdo con el aborto, la educación de género en las escuelas y otros temas sociales polémicos.
“Tan pronto como el referéndum por la paz empezó a ser aprobado, fue como que, si votas por el sí en este referéndum por la paz, estás votando por convertir a tus hijos en homosexuales, estás votando en contra del país. Estás votando contra la idea de la nación y la familia. Y en este sentido se incluyen cuestiones como los derechos de la mujer o el acceso a los derechos reproductivos”, dijo Zulver.
En México, el presidente Andrés Manuel López Obrador se ha mostrado feroz en su oposición al movimiento feminista mexicano, al que considera una oposición hostil a su gobierno . Sin embargo, tras años de organización popular del movimiento, la Suprema Corte de Justicia del país despenalizó el aborto en 2021.
Los tribunales son el truco
Pero así como el fallo de Roe y su capacidad para resistir la oposición parecían trazar un camino hacia la protección del aborto, su probable caída ahora pone de manifiesto una posible debilidad de la protección judicial: esta depende intrínsecamente de la composición de los tribunales. Y con el tiempo, eso puede cambiar.
En Estados Unidos, la oposición de los votantes republicanos al aborto ayudó a impulsar un esfuerzo de décadas para nombrar y elegir jueces conservadores en todos los niveles del sistema judicial. En la actualidad, el resultado es una supermayoría conservadora en la Corte Suprema que no solo parece dispuesta a anular Roe, sino que también ha virado bruscamente hacia la derecha en otras cuestiones, como el derecho al voto.
En Polonia, cuando el gobierno nacionalista de extrema derecha no consiguió que el Parlamento aprobara una ley para restringir el aborto, recurrió al Tribunal Constitucional, que estaba repleto de jueces afines a Ley y Justicia, el partido gobernante. En octubre de 2020, el tribunal consagró efectivamente la legislación fallida en ley constitucional.
A veces los litigios simplemente se esfuman. En 2010, muchos pensaron que la impugnación de las restricciones irlandesas al aborto en el Tribunal Europeo de Derechos Humanos podría convertirse en una suerte de Roe para Europa. Pero, en cambio, el tribunal únicamente emitió una decisión procesal limitada.
Activismo al fin y al cabo
Al final, puede que todo se reduzca al activismo. Y en todo el mundo ha surgido un patrón: las campañas exitosas tratan el aborto como parte de cuestiones más amplias de identidad nacional, y se apoyan en la organización sostenida de activistas experimentados.
En Irlanda, en 2012, la muerte de una joven llamada Savita Halappanavar a la que se le había negado un aborto médicamente necesario se convirtió en un grito de guerra para el movimiento por el derecho al aborto. En 2018, el país celebró un referéndum para cambiar la Constitución y legalizar el aborto, que fue aprobado con más del 66 por ciento de apoyo.
Al igual que en Colombia, las activistas irlandesas buscaron enmarcar la cuestión del aborto como una cuestión de identidad nacional y social. Pero esta vez, la dinámica se invirtió: en Irlanda, el argumento de identidad más exitoso fue el del lado que argumentaba a favor del derecho al aborto, al enmarcar los derechos reproductivos como parte de la identidad europea de Irlanda.
“El marco de la campaña por el derecho al aborto en Irlanda era la compasión, y cómo Irlanda tiene que ser la cara compasiva de Europa”, dijo Marie Berry, una politóloga de la Universidad de Denver que ha estudiado la campaña irlandesa. “Que es más compasiva que el Reino Unido, ya que este se ha vuelto cada vez más conservador, especialmente con el gobierno conservador. Que estamos en la Unión Europea, que representamos una Europa progresista”.
Pero la clave del éxito del movimiento puede haber sido combinar ese atractivo mensaje con la experiencia organizativa de grupos feministas más radicales. “Lo que me sorprendió cuando investigaba con activistas de allí fue que, en realidad, el nodo organizador de toda la campaña ‘Derogación de la 8ª’ por el derecho al aborto procedía de los movimientos anarcofeministas, que estaban más arraigados en los movimientos ecologistas que en el movimiento liberal por los derechos de la mujer”, dijo Berry. “El grueso de la gente que votó a favor, por supuesto, no estaba afiliada a los nodos organizativos más izquierdistas. Pero ese fue realmente el corazón del movimiento que lo hizo posible”.
En Argentina, el movimiento Ni Una Menos también combinó una organización sostenida y a largo plazo con un marco que situaba el derecho al aborto en el contexto más amplio de una sociedad justa, presentando la falta de acceso al aborto legal y seguro como solo una parte del problema más amplio de la violencia contra las mujeres. En 2018 fracasó un proyecto de ley para legalizar el procedimiento, pero en 2020 el país legalizó el aborto, convirtiendo a Argentina en el mayor país de América Latina en hacerlo.
En Estados Unidos, por el contrario, el aborto legal ha sido el statu quo desde la decisión de Roe en 1973, lo que lo convirtió en un objetivo difícil para ese tipo de organización masiva sostenida.
“Creo que la movilización indígena, algunos de los trabajos más progresistas de justicia racial, Occupy, todos los nodos de izquierda dentro de esos movimientos, no han centrado el aborto en su defensa porque ha sido, constitucionalmente, más o menos una cuestión resuelta desde los años 70”, dijo Berry. Y para otras organizaciones centradas en la intersección de los derechos reproductivos con la raza y la clase social, “el aborto siempre ha estado ahí, pero no es la única demanda”, dijo.
Las organizaciones centristas y los políticos demócratas, por el contrario, han enmarcado a menudo el aborto como una cuestión de servicios de salud desafortunados pero necesarios que deberían ser “seguros, legales y poco frecuentes”, y han centrado el activismo en cuestiones de acceso. Esto era a menudo vital para las mujeres de las zonas rurales o de los estados cuyas engorrosas regulaciones habían hecho que el aborto fuera esencialmente inaccesible en la práctica, pero no generaba el tipo de llamamiento masivo e identitario que ha sido eficaz en países como Irlanda.
Por eso, hoy, con Roe aparentemente a punto de caer, las activistas estadounidenses se plantean qué se necesita para construir su propio movimiento de masas al estilo de Ni Una Menos, y qué pueden conseguir antes de que sea demasiado tarde.
Advertisement
France24 - World
Lebanese abroad cast votes in parliamentary elections
Issued on: 06/05/2022 - 11:55
NEWS WIRES
Lebanese expatriates began casting their votes on Friday for parliamentary elections, state media said, two years into an unprecedented economic crisis that spurred a mass exodus.
While opposition figures have pinned their hopes on the diaspora, experts said the elections were expected to uphold the status quo, despite years of economic meltdown.
It is the second time in the country's history that citizens residing abroad are able to vote for their 128 representatives, in elections set to be held at home on May 15.
Expatriates began voting at 7:00 am (0500 GMT) Beirut time on Friday in nine Arab countries and in Iran, while the rest will vote in 48 other countries on Sunday.
Upcoming elections are the first since protesters massively took to the streets in 2019 against the country's entrenched ruling elite, widely blamed for the economy's collapse.
Foreign Affairs Minister Abdallah Bou Habib said Thursday that Lebanese based abroad can vote in more than 205 polling stations.
More than 225,000 people have registered to vote abroad, a jump from roughly 92,000 in 2018 elections -- though only 50,000 of them voted at the time.
But voter registration, while on the rise, is relatively low among the millions of Lebanese who live abroad, and their descendants.
The economic crisis forced middle-class Lebanese, including families, fresh graduates, doctors and nurses to migrate in search of a better future.
While opposition groups hope the diaspora will vote for change, only six percent of overseas voters picked independents in 2018 -- according to a recent report by the Paris-based Arab Reform Initiative.
Traditional party candidates have sent messages to many expatriates in recent weeks urging them to vote for them.
On Thursday, Prime Minister Najib Mikati called for voters registered abroad "not to be complacent and to vote in large numbers".
After voting is over, officials will ship the ballot boxes through private companies to Lebanon's central bank. Votes will then be counted after the May 15 elections.
Although many Lebanese hope they can vote traditional parties out, experts said this was unlikely as opposition candidates are disunited, inexperienced and short on cash.
Former prime minister Saad Hariri said he will quit politics in January and that his party will boycott the polls -- leaving his Sunni community leaderless ahead of elections.
Less prominent Sunni figures, including some politicians from his own party running as independents, are looking to reclaim Hariri's influence and snatch a seat in parliament.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
BEIRUT BLASTWho is out to get the judge in charge of Lebanon port explosion probe?
What political, economic consequences will Lebanon face over Saudi Arabia row?
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
New York Times - World
In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage
Advertisement
Supported by
Hong Kong Dispatch
In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Vivian Wang and Joy Dong
HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.
It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.
It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.
Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.
The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”
But that plainness is the point.
In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.
For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.
There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.
“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.
Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.
The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)
Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.
The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.
Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.
“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.
Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.
Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.
So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.
Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.
“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.
To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.
Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.
“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”
Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.
Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.
Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.
The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.
And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”
Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.
Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.
That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.
She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.
“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”
Advertisement
New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
Advertisement
France24 - World
Biden appoints Karine Jean-Pierre as first Black White House press secretary
Issued on: 06/05/2022 - 03:50
NEWS WIRES
US President Joe Biden on Thursday named Karine Jean-Pierre as the next White House press secretary, the first Black person to hold the high-profile post.
Jean-Pierre, who will also be the first openly LGBTQ+ person in the role, will replace Jen Psaki, under whom she served as deputy, from May 13.
Biden in a statement praised Jean-Pierre's "experience, talent and integrity," saying he was "proud" to announce her appointment.
The outgoing spokeswoman, bringing Jean-Pierre behind the podium for the traditional briefing of accredited journalists at the White House on Thursday, praised, in a voice sometimes choked with emotion, the qualities of her deputy, whom she hugged several times.
Jean-Pierre "will be the first Black woman, the first out LGBTQ+ person to serve in this role," said Psaki, who said from the outset that she would step down during Biden's term.
Jean-Pierre's promotion is "amazing because representation matters and she is going to give a voice to so many and show so many what is truly possible when you work hard and dream big," Psaki added, opting not to comment on media reports that she will be joining TV channel MSNBC after leaving the White House.
Also visibly moved, the future press secretary said: "This is a historic moment and it's not lost on me. I understand how important it is for so many people."
The 44-year-old Jean-Pierre, who has a daughter with her partner, a CNN journalist, has already taken to the famed podium in the White House's James S. Brady Press Briefing Room as Psaki's number two.
From May she'll take center stage at the daily White House press conference, which is broadcast live and highly scrutinized.
Before her, only one other Black woman, Judy Smith, had been deputy White House press secretary, during George H.W. Bush's presidency in 1991.
'American dream'
A long-time advisor to Biden, Jean-Pierre worked on both of former president Barack Obama's campaigns in 2008 and 2012 and then on Biden's campaign in 2020 before joining his team at the White House.
She also served under Biden during his tenure as Obama's vice president.
Jean-Pierre was previously chief public affairs officer for liberal advocacy group MoveOn.org and worked as a political analyst with NBC and MSNBC, the White House statement said.
Raised in New York, French-speaking Jean-Pierre was born in Martinique to Haitian parents who emigrated to the United States, where her father drove a taxi and her mother was a home health worker.
It was in New York that she took her first steps into politics before also becoming a leading figure in the non-profit sphere, having graduated from the prestigious Columbia University.
Jean-Pierre has often said her family's background, emblematic of the "American dream," was a determining factor in her career.
But she has also written of "the pressure of growing up in an immigrant household to succeed" in a book published in 2019.
An advocate for combatting mental health stigma, the new White House spokeswoman has also shared her own stories of being sexually abused as a child as well as suffering from depression and at one point attempting suicide.
On Thursday, when asked about the message she wanted to deliver to American youth, she said: "If you are passionate about what you want to be, where you want to go, and you work very hard to that goal it will happen.
"You'll be knocked down and you'll have some tough times and it won't be easy all the time but the rewards are pretty amazing, especially if you stay true to yourself."
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
ExclusiveDeputy White House press secretary: ‘We want to make sure immigration policy represents who we are’
USA
Biden says he will be ready to protect 'fundamental' right to abortion
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
Advertisement
Supported by
Cairo Dispatch
Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
Advertisement
France24 - Monde
Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie
Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49
Laura MOUSSET
Suivre
La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
Israël : attaque mortelle à Elad lors du 74e anniversaire de l'État hébreu
Publié le : 05/05/2022 - 21:47
FRANCE 24
Suivre
Au moins trois personnes ont été tuées jeudi lors d'une attaque à Elad, ville du centre d'Israël, selon la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge. Cette attaque, la sixième depuis le 22 mars, a eu lieu le jour de l'anniversaire de l'indépendance de l'État hébreu.
Au moins trois personnes ont été tuées le soir du jeudi 5 mai lors d'une attaque à Elad, dans le centre d'Israël, dernière attaque en date visant l'État hébreu qui célèbre le 74e anniversaire de sa création selon le calendrier hébraïque.
Selon la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, quatre autres personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans cette attaque.
"La scène de l'attaque était complexe", selon le secouriste israélien Alon Rizkan, de la MDA, qui dit avoir vu un homme âgé de 40 ans mort près d'un rond-point, puis un autre homme inconscient dans un parc adjacent, dont le décès a finalement été prononcé, et un autre à ses côtés qui a succombé à ses blessures.
Dans un communiqué, la police n'a donné aucune précision sur l'identité des assaillants et les circonstances de l'attaque. La police israélienne mène une chasse à l'homme. "Nous recherchons un ou deux terroristes", a déclaré à Elad, Avi Bitton, chef de la police dans le centre d'Israël.
S'exprimant sur la chaîne de télévision Channel 12, le maire de la ville a demandé à la population de se confiner pendant l'opération des forces de sécurité.
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a annoncé un bouclage, jusqu'à dimanche, de la bande de Gaza et de la Cisjordanie occupée afin "d'éviter la fuite de terroristes" vers ce territoire palestinien.
Accrochages fin avril sur l'esplanade des Mosquées
Le Hamas et le Jihad islamique palestiniens ont "célébré" une attaque "héroïque", la qualifiant de "réaction" aux tensions à Jérusalem.
"Cette opération témoigne de la colère de notre peuple face aux attaques de l'occupation contre les lieux saints", a déclaré à propos de l'attaque d'Elad, le porte-parole du Hamas Hazem Qassem.
"La prise d'assaut de la mosquée Al-Aqsa ne peut rester impunie", a ajouté ce responsable du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien.
"La profanation par les forces d'occupation (nom donné à la police et l'armée israélienne par des Palestiniens) et des gangs de colons à Al-Aqsa a franchi toutes les lignes rouges", a renchéri Muhammad Hamid Abu Al-Hassan, du bureau politique du Jihad islamique.
Plus tôt jeudi, de nouveaux accrochages ont éclaté entre policiers israéliens et des Palestiniens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, où des fidèles juifs ont recommencé à se rendre en nombre malgré les craintes d'une nouvelle escalade de violence.
Dix-huit morts depuis le 22 mars
L'attaque a été condamnée "avec véhémence" par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, selon un communiqué du département d'État. "C'était une attaque horrible, qui a visé des hommes et des femmes innocents, particulièrement odieuse au moment où Israël célébrait sa fête de l'indépendance", a-t-il déclaré.
L'attaque survenue jeudi soir est la sixième attaque anti-israélienne depuis le 22 mars dernier. Ces attaques, dont certaines ont été perpétrées par des Arabes israéliens et d'autres par des Palestiniens, ont fait 18 morts au total en incluant ceux de jeudi soir à Elad.
Dans la foulée des premières attaques, les forces israéliennes ont mené une série d'opérations en Cisjordanie occupée. Au total, au moins 26 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués.
Dans ce contexte, des heurts entre policiers israéliens et des Palestiniens ont fait, depuis mi-avril près de 300 blessés palestiniens sur et autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem
À Jérusalem, nouvelles tensions sur l'esplanade des Mosquées
Jérusalem : une quarantaine de blessés après des accrochages sur l'esplanade des Mosquées
Le Monde
Les premiers jours immobiles du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron
Investi officiellement le 7 mai, le président réélu repousse toujours la nomination d’un nouveau premier ministre, celle de son gouvernement et le début des premières réformes promises.
Depuis mercredi 4 mai, l’Elysée diffuse sur YouTube une série de vidéos retraçant quelques événements marquants du précédent quinquennat d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat y apparaît lancé à toute vitesse dans sa volonté de « transformer » la société française. « J’ai la campagne dans les pattes. Il n’y a pas de transition », souffle-t-il, dans un sourire, à Jean-Claude Mailly, alors secrétaire général de Force ouvrière, fier de mener des réformes « dans un temps record ». Un contraste saisissant par rapport aux premiers jours de son nouveau mandat, qui se révèle pour l’heure immobile, un peu moins de deux semaines après sa victoire face à Marine Le Pen.
Le gouvernement de Jean Castex, en effet, est toujours en place, malgré les promesses de « nouvel élan » formulées pendant la campagne par le président candidat. Cette équipe ne sera pas remaniée, a annoncé, mercredi, son porte-parole, Gabriel Attal, avant le 13 mai, date à laquelle le premier quinquennat d’Emmanuel Macron prendra officiellement fin.
Emmanuel Macron prend le temps de bâtir son nouveau quinquennat, quitte à déstabiliser ministres et élusPourtant, les membres du gouvernement pensaient assister à leur dernier conseil des ministres, le 28 avril, à l’issue duquel un buffet était exceptionnellement organisé. Depuis, le temps s’étire comme une montre molle. Le ministre délégué aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, s’est même mis en scène de manière ironique, mercredi, dans une vidéo publiée sur TikTok, au milieu de ses cartons de déménagement, intitulée « Quand ça fait dix jours que tu attends un nouveau gouvernement ».
« Continuité de l’Etat »
Pendant ce temps-là, le projet présenté par Emmanuel Macron attend d’être déballé, comme si l’élection n’avait pas eu lieu. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a pourtant alerté sur les « difficultés économiques considérables » qui frappent dès à présent la France, en proie à une croissance atone et à « une inflation nouvelle », notamment sur les produits de première nécessité. « Le plus dur est devant nous », a prévenu, jeudi, le patron de Bercy.
Aucune date n’est connue concernant le lancement du chèque alimentation, dont le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, promettait la mise en place « dès après l’élection ». De la même manière, le calendrier n’est pas fixé pour le texte en faveur du pouvoir d’achat qu’avait projeté Emmanuel Macron avant le scrutin. Arguant de la « continuité de l’Etat », Gabriel Attal a assuré, mercredi, que « ce gouvernement est chargé d’anticiper et de préparer le travail sur les engagements qui ont été pris par le président de la République ». Mais les changements ministériels à venir, qui pourraient s’accompagner de redécoupages d’administrations, relativisent la portée de ce travail.
Il vous reste 59.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance Valeurs Actuelles
L’Europe dans l’engrenage ukrainien
Le “placard” de décorations qui orne la veste du général Mark Milley n’est qu’une pauvre métaphore du nombre d’armes que les États-Unis s’apprêtent à livrer à l’Ukraine. C’est bien ce qu’est venu annoncer en Allemagne le chef d’état-major de l’armée américaine en compagnie de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense. Ce 26 avril, ils recevaient sur la base aérienne de Ramstein les représentants de quarante pays, essentiellement occidentaux, soutenant l’effort de guerre de Kiev.
Après plus de deux mois de combats, deux analyses principales s’opposent : pour les Occidentaux, les pertes russes sont considérables et l’offensive est un fiasco auquel il faut donner le coup de grâce. Pour les Russes, l’opération se déroule selon les objectifs fixés, étape par étape, l’essentiel de l’armée ukrainienne étant désormais tronçonnée en morceaux qui vont être progressivement pulvérisés par les bombardements. Dans les deux cas, pour Washington, il est donc indispensable, soit d’accélérer la victoire ukrainienne, soit de faire payer à Moscou le plus cher possible le camouflet infligé au “monde global”.
D’où la nécessité de cette conférence pour coordonner les efforts et qui marque un changement dans la stratégie de l’Otan, jusqu’ici axée sur les sanctions économiques, un soutien militaire discret et la livraison de matériels essentiellement antichars (Javelin, etc.). Même l’Allemagne, jusqu’ici très prudente face à tout risque d’extension du conflit, a fini par emboîter le pas des Américains. Berlin va ainsi livrer des blindés antiaériens Gepard ainsi que 80 vieux chars Leopard et 100 transports blindés Marder.
c’est de Washington que va venir l’aide principale sous la forme d’un prêt-bail de 33 milliards de dollars, dont 20 consacrés à la seule aide militaire
Bien évidemment, c’est de Washington que va venir l’aide principale sous la forme d’un prêt-bail de 33 milliards de dollars, dont 20 consacrés à la seule aide militaire, validé par le Congrès. Ils viennent s’ajouter aux 4 milliards déjà engagés depuis deux mois et au milliard investi juste avant le déclenchement des hostilités. L’Union européenne participe à hauteur de 1 milliard d’euros, auxquels il faut ajouter les 220 millions estoniens, les 204 millions britanniques ou encore les 119,1 millions allemands. Le 27 mars, le Kiel Institute donnait une première estimation de cette aide (hors États-Unis) à 2,3 milliards de dollars.
Premier objectif américain, refaire voler des avions aux couleurs ukrainiennes. Depuis plusieurs semaines, à part quelques rares hélicoptères et drones, notamment les TB2 Bayraktar (à 5 millions de dollars pièce), la maîtrise du ciel est russe. Viennent ensuite les véhicules blindés, chars et transports de troupes (dont 200 M113 et 100 véhicules blindés légers Humvee). Il s’agit aussi de trouver dans les stocks des ex-pays du pacte de Varsovie un maximum de chars T-72 auquel les Ukrainiens sont habitués. Mais à Washing-ton, on évoque aussi la possibilité d’envoyer sur place des chars Abrams, même si certains redoutent que leur poids – qui dépasse les 54 tonnes – ne fasse s’effondrer les ponts ukrainiens.
Dernier maillon du dispositif engagé, celui du renforcement de l’artillerie : 90 obusiers doivent être déployés via un « pays limitrophe ». Ces armes ont une portée de 30 kilomètres, de quoi, comme le dit Lloyd Austin, « remuer ciel et terre pour l’Ukraine », mais aussi ciel et terre de l’Ukraine…
Les Russes frappent de nombreux dépôts d’armes pleins de matériel flambant neuf
Pour ce faire, il faut compter sur la livraison de 144 000 obus, 300 drones kamikazes Switchblade, 121 drones tueurs Phoenix Ghost, 11 hélicoptères Mi-17, 10 radars de contre-batterie mobiles AN/TPQ36, deux radars antiaériens AN/MPQ64 Sentinel, des milliers de systèmes antichars, dont 500 Javelin.
De son côté, Paris, qui livrait du matériel très discrètement (notamment des missiles antichars Milan, dont la présence avait déjà été révélée par une bourde du député LFI Alexis Corbière), a fait l’annonce de l’envoi de canons automoteurs Caesar d’une portée de 40 kilomètres et d’une dizaine de systèmes de missiles antichars Milan pour une aide totale de quelque 120 millions d’euros ; 12 Caesar devraient être prélevés sur nos stocks pour être livrés au début de ce mois. Des artilleurs ukrainiens sont d’ailleurs formés par la France pour pouvoir utiliser ces matériels de pointe.
Reste que cet effort de guerre massif n’est pas l’exercice le plus simple. En guerre, la logistique (l’intendance, disait-on jadis) est fondamentale, les Russes en ont fait les frais au début de leur offensive, en février. Si la somme est réunie et que les matériels sont-là, comment les Occidentaux comptent-ils acheminer leur aide ? Par voie terrestre, elle ne peut que passer par la Pologne, la Slovaquie, la Moldavie et la Roumanie, la Hongrie étant réticente.
L’armée russe a commencé à cibler non pas les rails ukrainiens, mais les transformateurs électriques qui les alimentent
Mais fin avril, une guerre dans la guerre s’est ouverte. La guerre du rail. L’armée russe a commencé à cibler non pas les rails ukrainiens, mais les transformateurs électriques qui les alimentent. Double effet de cette tactique, les trains ukrainiens, qui sont électriques, ne peuvent plus circuler, mais les trains russes, qui utilisent du diesel, pourront le faire le moment venu. Les Occidentaux ne peuvent pas envoyer leurs propres locomotives, l’écartement des rails du système ex-soviétique étant plus large que la norme européenne, une particularité qui avait déjà fait enrager la logistique nazie en 1941…
Les transports devront donc se faire par la route pour rejoindre l’essentiel du front, qui se concentre dans ce qui est en train de devenir le chaudron du Donbass. Par ailleurs, les Russes ont également détruit le pont de Zakota, l’un des deux seuls points de passage entre l’extrême sud de l’Ukraine limitrophe de la Roumanie et le reste du pays, qui s’ouvre par Odessa.
Selon la chaîne Telegram Anne de Russie, l’un des fils francophones les mieux renseignés, on pointe aussi les destructions de nombreux dépôts d’armes ukrainiens pleins de matériel flambant neuf. Ces derniers jours, au moins cinq d’entre eux ont ainsi été détruits, en général par des missiles de haute précision de type Onyx ou Kalibr. C’est le cas à Lviv, Zaporijiaa, Dnipro et Odessa.
Le 1er mai, le ministère russe de la Défense donnait, lui, le bilan général suivant : « 145 avions, 112 hélicoptères, 672 drones, 281 systèmes de missiles sol-air, 2 703 chars et autres véhicules de combat blindés, 312 lance-roquettes multiples, 1 203 canons d’artillerie de campagne et mortiers, ainsi que 2 514 véhicules militaires spéciaux ont été détruits depuis le début de l’opération militaire spéciale ».
Côté ukrainien, ce sont les Britanniques et les Américains qui comptent. Le site spécialisé Oryx considère que Moscou a perdu « plus de 500 chars, 300 véhicules blindés, 20 avions et 30 hélicoptères. Au total, plus de 3 000 appareils et équipements lourds ».
À ce stade, Washington pousse donc l’Ukraine à poursuivre les combats et la solution diplomatique s’éloigne d’autant. En mars, le président russe, Vladimir Poutine, avait fait une offre de paix dans laquelle Kiev renonçait au Donbass, donné par Lénine en 1922, et à la Crimée, donnée en 1954 par Nikita Krouchtchev à la république soviétique d’Ukraine. Le président russe avait expliqué que cette offre avait une durée limitée dans le temps.
Les enjeux sont tels que ni Washington ni Moscou ne reculeront de leur plein gré
Si les Occidentaux n’arrivent pas à bloquer l’avance russe en cours, le Kremlin pourrait bien faire renaître la province de Novorossia de la Russie des tsars, qui comprenait le sud de l’Ukraine actuelle s’étendant jusqu’à Odessa, la ville de Catherine II, également intégrée par Lénine à l’Ukraine en 1922. Pour les stratèges russes, c’est aussi l’occasion de faire la jonction avec la république autoproclamée de Transnistrie qui, peuplée majoritairement de Russes, avait fait cession de la Moldavie lors de la dislocation de l’URSS.
Si la Russie réussit cette étape, quelle serait la réaction de Kiev et des Occidentaux ? Continuer le conflit ? Le Kremlin suivrait alors l’escalade. Ce qu’il appelle “opération spéciale” deviendrait alors une vraie guerre, impliquant, non pas des frappes sur des objectifs militaires et industriels, mais un bombardement massif de Kiev et de Lviv. Vladimir Poutine pourrait faire des annonces en ce sens ce 9 mai à l’occasion des célébrations de la victoire de 1945.
En revanche, à quoi s’attendre si l’appui massif américain réussit et que les forces russes sont contraintes de reculer ? Eh bien, à une même escalade de la Russie, qui sera contrainte à une guerre à outrance. D’autant plus que Lloyd Austin a laissé entendre que les États-Unis ne voulaient pas en rester là dans le combat : « Elle [la Russie] a déjà perdu beaucoup de capacités militaires et beaucoup de ses troupes et, très franchement, nous voulons les voir ne plus pouvoir reproduire très rapidement cette capacité. » Voilà les scénarios probables si on reste à l’échelle du champ de bataille ukrainien.
Pourtant, ce conflit s’étend bien au-delà des rives du Dniepr et de la mer Noire. En réalité, il redessine de nombreuses alliances, il modifie les dépendances énergétiques du vieux continent, pèse sur l’inflation européenne de façon critique, joue avec le droit international et les équilibres financiers. Les enjeux sont tels que ni Washington ni Moscou ne reculeront de leur plein gré. Washington veut donc que l’Ukraine soit un nouvel Afghanistan pour les Russes et que la Russie sorte hors d’état de nuire de cette aventure. Mais au Kremlin, Vladimir Poutine travaille justement depuis vingt-deux ans pour que la Russie ne soit plus jamais menacée par les États-Unis et pour cela toutes les options sont sur la table.
Je ne voudrais pas élever artificiellement ces risques. Beaucoup voudraient le faire. Mais le danger est sérieux, réel. Et nous ne devons pas le sous-estimer
Dans ce cadre, la notion de “cobelligérance” n’est pas à prendre à la légère. Le “TF1” russe a diffusé, fin avril, une carte montrant le temps que mettrait le missile russe Sarmat (Satan II en code Otan) à toucher trois grandes capitales européennes. Pour Paris, deux cents secondes suffiraient. Un bon moyen, pour faire de l’audimat, mais le danger est réel. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a, pour sa part, évoqué plus sérieusement la question d’une confrontation nucléaire : « Je ne voudrais pas élever artificiellement ces risques. Beaucoup voudraient le faire. Mais le danger est sérieux, réel. Et nous ne devons pas le sous-estimer. »
Ces derniers mois, nous avons eu la démonstration par l’exemple que les Russes faisaient ce qu’ils disaient. L’échec de la diplomatie s’est donc traduit par l’usage des armes. Il est nécessaire d’en tirer les conséquences pour éviter cette escalade envisageable si Moscou ne peut l’emporter de façon conventionnelle. Une paix est toujours possible, elle devra impérativement être complétée par la mise en place d’une architecture de sécurité commune en Europe. Qui sortira de l’engrenage en premier ?
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile France24 - World
Three killed in stabbing attack in central Israeli city of Elad
Issued on: 05/05/2022 - 21:29
NEWS WIRES
At least three people were killed in an attack in the central Israeli city of Elad as the Jewish state marked its independence day on Thursday, following a brief lull in deadly unrest.
The Magen David Adom emergency response service, which confirmed the deaths, said two others were in a serious condition after the incident, which comes following a series of fatal attacks committed by Palestinians and Israeli Arabs in recent weeks.
Two others suffered moderate or light injuries, according to the MDA, which is Israel's version of the Red Cross.
Police said a manhunt had been launched, including helicopters and roadblocks, to find a vehicle that had fled the scene, without providing details on the alleged perpetrators.
Police said that it appeared the attack had played out at several spots in one area.
MDA Paramedic Alon Rizkan, a first responder, described it as a "complex scene," identifying all of the dead as men in their early 40s.
Those who suffered serious injuries were men aged between 35-60, according to the MDA.
The majority of Elad's 50,000 residents are members of Israel's ultra-Orthodox Jewish community, known as haredim.
Another majority haredi city, Bnei Brak, which also lies on the outskirts of the coastal city of Tel Aviv, was targeted in March.
It was one of the areas hit in the string of attacks since March 22 that, prior to Thursday's incident, had killed 15 people including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians, in separate attacks inside Israel.
Two of the deadly attacks were carried out in the Tel Aviv area by Palestinians.
A total of 27 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
For Palestinians, the anniversary of Israel's 1948 declaration of independence marks the Nakba, or "catastrophe", when more than 700,000 fled or were expelled during the war surrounding Israel's creation.
Hamas Islamists who control the Gaza strip and Islamic Jihad, another Palestinian armed group, praised the Elad attack as a consequence of unrest at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound.
Fresh clashes broke out earlier Thursday at Al-Aqsa, which is also the holiest site in Judaism, where it is known as the Temple Mount.
The latest morning violence at the flashpoint site came following a tense April, in which nearly 300 people were injured in clashes between police and Palestinians at Al-Aqsa.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
Israel closes crossing to Gaza workers after new rocket attacks
Palestinian militant group claims responsibility for killing Israeli guard
Le Monde
Le droit à l’avortement aux Etats-Unis visé par le coup de force d’une minorité
Le projet de la Cour suprême illustre la lutte menée par les plus conservateurs contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps.
Analyse. Il faudra attendre le mois de juin pour savoir si la majorité conservatrice de la Cour suprême des Etats-Unis entend bien revenir sur un demi-siècle de jurisprudence à propos du droit à l’avortement. La version de l’arrêt publié lundi 2 mai par le site Politico laisse pour l’instant peu de doute quant à ses intentions qui sont de le confier à l’appréciation des Etats. Elles sont à la fois le produit d’une offensive concertée et méthodique soutenue activement par le courant réactionnaire américain depuis des décennies, et le fruit de circonstances exceptionnelles liées l’une aux autres par un fil conducteur : la tentation d’une minorité d’imposer ses choix au plus grand nombre.
Avortement : que se passerait-il si la Cour suprême des Etats-Unis revenait sur l’arrêt Roe vs Wade ?La lutte contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps a été dès le départ un enjeu de la guerre culturelle qui a gagné progressivement les Etats-Unis à la fin du XXe siècle. Elle est devenue d’autant plus centrale que la droite religieuse a progressivement perdu pied dans un autre conflit majeur, celui des droits reconnus aux homosexuels, à commencer par celui de se marier, sanctuarisé en 2015 par la Cour suprême. Composée de neuf juges nommés à vie par le président des Etats-Unis à condition d’être confirmés par le seul Sénat, cette Cour avait alors accompagné une évolution majeure de la société américaine, y compris dans les différentes chapelles républicaines.
La droite américaine contre les droits des femmesLe projet d’arrêt qui a « fuité » dans Politico constitue le point d’arrivée d’un effort remarquable, dont la constitution d’un lobby de juristes conservateurs, la Federalist Society, en 1982, est la meilleure illustration. Pour éviter les mauvaises surprises de la part de juges nommés par des présidents républicains (cinq des six juges conservateurs avaient soutenu l’arrêt historique Roe v. Wade en 1973), un travail de sélection de candidats jugés d’une fidélité absolue à la cause a été conduit. Il a culminé sous la présidence de Donald Trump. C’est sur la base de la seule liste de candidats établie par la Federalist Society que ce dernier a choisi les trois juges qui ont accentué l’orientation de la plus haute instance judiciaire du pays désormais dominée par six conservateurs face à trois progressistes nommés par des présidents démocrates.
La détermination du courant réactionnaire américain n’est pourtant partagée que par une minorité de l’opinion américaine comme le montrent invariablement les résultats des sondages. Si la question de l’avortement, à la fois intime et douloureuse, continue de diviser les Américains, comme celle des cas pour lesquels il peut être envisagé, l’arrêt de 1973 continue de faire consensus. Une majorité nette (54 %) souhaite son maintien dans un sondage publié le 2 mai par le Washington Post, contre seulement 28 % qui y sont opposés.
Il vous reste 52.01% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Valeurs Actuelles
[Del Valle] Objectifs de guerre russes et anglo-saxons en Ukraine: l’escalade hautement sismique entre deux empires stratégiques…
Le nouvel objectif hautement stratégique de Vladimir Poutine en Ukraine vise à s’emparer de 40 % de l’Ukraine, de prendre l’est et le sud russophone, de contrôler le canal de Crimée du Nord, les détroits, les ports en eau profonde et les routes maritimes de la Mer noire, puis de contrôler l’eau en général, dont le fleuve du Dniepr, condition sine qua non pour développer l’agriculture de Crimée, qui fait face à des pénuries d’eau depuis que l’Ukraine a coupé l’approvisionnement en eau douce en 2014. Dans le cadre de ces objectifs stratégiques, la question centrale — que nos dirigeants et stratèges occidentaux doivent se poser — est la suivante: la Russie parviendra-t-elle à couper totalement l’Ukraine de la mer Noire en s’emparant du vaste territoire situé entre le Donbass et la Crimée, via Marioupol (déjà conquise depuis deux semaines), puis entre la Crimée et la Transnistrie (Moldavie), via Odessa, donc de la Nova Rossia ? Ces buts de guerre sont-ils tenables à long terme, étant donnée la quantité croissante d’armements sophistiqués envoyés par les Etats-Unis et les pays de l’OTAN à l’Ukraine?
Pour contrer ce but, l’objectif des Occidentaux est d’armer massivement les Ukrainiens, d’essayer d’embourber durablement l’armée russe en Ukraine (reproduisant ainsi le “syndrome afghan”) et même tenter de provoquer par là un changement de régime en Russie. Plus largement, les Anglo-saxons qui dominent l’Occident et l’OTAN, veulent profiter de la guerre en Ukraine pour renforcer leur emprise sur le Continent par l’extension sans fin de l’Alliance (pays scandinaves, Moldavie, Balkans, Ukraine, Géorgie, politique de portes ouvertes inaugurée en 2008 et qui a mis le feu aux poudres), dans le cadre d’une traditionnelle stratégie de “roll back” du Heartland russe. Les buts de guerre de l’OTAN et des Anglo-saxons, qui ont entraîné dans cette aventure toute l’UE, sur demande express des Polonais, des Roumains et des Baltes, sont désormais assumés, et incluent la recherche de la chute de Poutine. Ils dénotent donc avec la prudence de Joe Biden au début de l’invasion russe. D’où la crainte que l’ours russe utilise toute sorte de moyens pour conjurer ces plans vus comme une menace existentielle. L’OTAN a d’ailleurs récemment lancé son plus grand exercice militaire de la Baltique à la mer Noire face à une Russie plus désignée comme ennemie que jamais. Vladimir Poutine va donc intensifier encore plus « l’Opération militaire spéciale » en Ukraine, en proclamant la guerre officielle lors du défilé du 9 mai, et en accentuant les surenchères stratégiques comme on le voit depuis quelques jours (menaces de frappes nucléaires tactiques brandies dans les médias russes, etc). L’emploi du mot guerre signifie que l’aide militaire occidentale aux Ukrainiens (qui va plus loin que la seule vente d’armes) sera assimilable à une belligérance, avec toutes les conséquences possibles à craindre.
L’Ukraine: théâtre de guerre globale entre deux empires se disputant l’Eurasie
Cette perspective terrifiante dépasse le théâtre de guerre ukrainien qui oppose en réalité, comme le montre la course aux armements, deux empires historiquement ennemis, l’empire terrestre-continental russe “à l’ancienne”, dirigé par une autocratie, et l’empire maritime atlanto-anglo-saxon, qui domine l’UE et dont les valeurs universelles libérales-consuméristes sont une menace pour l’autocratie russo-poutinienne. Le Kremlin ne reculera donc pas. Il utilisera tous les moyens possibles pour conserver son accès à la mer Noire et à Marioupol, en plus de la Crimée et de sa jonction avec le Donbass. Certes, le cas d’Odessa, si elle était prise, pourrait faire partie d’une négociation en vue de la signature d’un accord de paix, pour le moment introuvable. Or ce plan russe, existentiellement menaçant pour l’Ukraine, qui ne peut se permettre d’être coupée de la mer et des ports par lesquels passent ses exportations agricoles et autres matières premières, est également inacceptable pour l’empire anglosaxon qui a toujours craint les convoitises russes en Mer noire. On se souvient de la guerre de Crimée, menée par le tandem anglo-français en 1853 contre la Russie: les Occidentaux ont toujours tenté d’empêcher la Russie de contrôler la mer Noire et la Crimée et ont toujours préféré voire les Turcs contrôler les détroits plutôt que les Russes, qui auraient pu accéder à Constantinople si les Anglais et leurs alliés français (Napoléon III) ne les en avaient pas empêché, et si la révolution léniniste de 1917 n’avait mis fin aux plans des Tsars dans ce sens. Ce grand jeu caucaso-est-européen et méditerranéen, qui oppose depuis deux siècles les empires anglo-saxons/occidentaux à l’empire russe tsariste, soviétique et post-soviétique, est l’une des sources majeures de l’antagonisme russo-occidental qui se cristallise en Ukraine depuis 2015-2014 et dont le peuple ukrainien courageux est la victime sacrificielle.
Les « cartes mentales » des stratèges anglais (McKinder) et américains (Spykman) de jadis comme ceux du présent — qui ont influencé les dirigeants américains pendant et après la Guerre froide, de Zbigniew Brzezinski à Georges Friedman — ont formé des générations de stratèges anglo-saxons et atlantistes dans cette doctrine du blocage du Heartland russe à l’Ouest et au Sud par le Rimland euro-islamique. Le célèbre Brzezinski, conseiller de maintes administrations américaines depuis Carter, écrivait dans Le Grand Echiquier en 1997 que « sans l’Ukraine la Russie cesse d’être un empire ». Ceinturer l’empire russe tsariste, soviétique ou post-soviétique en Mer noire et au nord des détroits turcs, est une priorité stratégique anglo-saxonne depuis toujours. Le même Brzezinski conçut l’aide aux fanatiques islamistes en Afghan pour embourber l’armée russe. Outre l’Ukraine, la Géorgie (2008-), la Transnistrie (Moldavie), le Caucase (Arménie/Haut-Karabagh/Géorgie/Azerbaïdjan), les Balkans, et même l’Asie centrale ex-soviétique (Kirghizistan, Kazakhstan, Ouzbékistan, etc), régions souvent pleines de ressources naturelles, sont des zones de rivalités entre empire russe post-soviétique et empire américano-atlantiste.
Parce qu’elle n’est pour ces stratèges qu’un élément d’un antagonisme plus global, l’Ukraine sera aidée au maximum par l’Occident, qui n’avait pas fait autant pour la Géorgie ou la Syrie, et la Russie contrera par tous les moyens cette stratégie. La population ukrainienne, “tiraillée”, comme le disait Samuel Huntington, entre russophiles et ukrainophiles, est instrumentalisée par les deux empires dont les intérêts globaux dépassent largement ce pays sacrifié. Cela explique pourquoi les Etats-Unis et l’UE n’ont pas incité Kiev à trouver une solution pacifique depuis 2014 et à appliquer les accords de Minsk. En toute logique de rollback, chère au stratège John Fuster Dulles, qui voyait la Russie — et pas seulement l’URSS — comme l’ennemi à refouler, les Etats-Unis ont au contraire convaincu Kiev que l’Ukraine pouvait reprendre militairement la Crimée et le Donbass. Cet objectif est certes légitime du point de vue souverain ukrainien, mais il ne pouvait que conduire la Russie à envahir l’Ukraine, ce que voulaient déjà les généraux russes en 2014 mais que Poutine a fait trop tard selon ses propres extrémistes. Serait-il tombé dans le piège américain ou aurait-il fait semblant pour assouvir des appétits de puissance à moitié dissimulés derrière le sentiment d’humiliation de la Russie encerclée ? L’avenir le dira.
En guise de conclusion…
Le 9 mai prochain, Vladimir Poutine va donc déclarer la guerre officielle à l’Ukraine, ce qui signifiera que l’action des pays de l’OTAN en Ukraine sera considérée comme un acte de guerre contre la Russie… A partir de là, l’urgence sera à la déconfliction, des deux côtés, et les propositions des hommes de bonne volonté, de quelque bord qu’ils soient, turcs, israéliens, autrichiens, hongrois, responsables onusiens, voire ecclésiastiques, seront les bienvenues. Surprise, deux hommes apparemment si différents, le Pape François et l’idéologue philosophe de référence de l’Union européenne Jurgen Habermas, d’habitude si politiquement corrects et sensibles à la bien-pensance euro-occidentale sociale-démocrate, ne partagent pas du tout les positions va-t-en-guerristes des dirigeants et intellectuels progressistes occidentaux : François veut aller à Moscou pour rencontrer Poutine ; il a échangé avec le patriarche russe Kirill, puis appelé les grands de ce monde à dialoguer à tout prix. Quant à Habermas, il a co-signé avec plusieurs personnalités allemande une tribune appelant le chancelier Shotz à renouer avec ses positions pacifistes d’avant à l’Europe et les Etats-Unis à éviter la surenchère. Espérons qu’ils seront entendus, car les premiers à payer le prix d’une surenchère sont les civils ukrainiens.
L'Humanité
Cinéma. Jusqu’au bout de la nuit
Nos recommandations culturellesPour son second long métrage, Ève Deboise signe une comédie romantique échevelée et suit Lætitia Dosch et Pierre Deladonchamps dans un réjouissant jeu de piste banlieusard.
Sophie JoubertLe premier jour d’un printemps pluvieux, Julie (Lætitia Dosch), une jeune femme précaire qui gagne sa vie comme dog-sitter, entre dans une pharmacie pour acheter un test de grossesse. Dans le café où elle s’est réfugiée pour s’abriter d’une averse, elle trouve un paquet de copies abandonné par un prof de maths du lycée voisin. Sur l’une d’elles, une jeune fille prénommée Océane a écrit une lettre d’amour qui se termine par un chantage au suicide : « À l’aube, je me tue. » Flanquée du chien Shalimar, Julie retrouve Mathieu (Pierre Deladonchamps), le prof, qui se débat entre ses problèmes au travail et une séparation compliquée. Serrés dans l’habitacle de la petite voiture rouge de Mathieu, qui est aussi son domicile temporaire, les naufragés se lancent sur les traces d’Océane pour éviter le drame annoncé, presque une prédiction de conte de fées. C’est le début d’une errance à travers la banlieue parisienne, une enquête nocturne parsemée de rencontres étranges et sympathiques : une vieille dame sous somnifères, une adolescente déguisée en Shrek, un surdoué trop gros et sa tortue géniale. Comme dans les comédies américaines des années 1930, 1940 et 1950 (la réalisatrice fait référence à « New York-Miami », de Capra), les protagonistes s’agacent, se disputent, font mine de se haïr pour ne pas s’avouer qu’ils tombent amoureux. Une comédie charmante aux accents jazzy qui doit beaucoup à ses acteurs.
cinéma L'Humanité
Nudité sous clés
ActuSophie JoubertElle sont six. Six femmes debout en file indienne, les bras levés ou le long de leurs corps nus. Au centre du dessin, trois clés dans un rectangle noir, le logo du Festival d’Avignon, figurent la prison dont elles tentent de s’extraire. Réalisée par l’artiste et performeuse afghane Kubra Khademi, l’affiche de la 76e édition du Festival d’Avignon a été présentée le lundi 25 avril sur les réseaux sociaux, déclenchant l’ire d’une poignée de grincheux qui ont mis en ligne une pétition pour condamner l’exposition de corps nus dans l’espace public. Défendue par Olivier Py, directeur du Festival, l’affiche controversée est dans le droit-fil du travail de l’artiste, exilée en France depuis 2015 après une performance qui lui a valu des menaces de mort dans son pays. Détournant avec humour des récits mythologiques qui font la part belle aux hommes, Kubra Khademi peint des corps de femmes dont la nudité est synonyme de liberté. La meilleure réponse à une polémique qui, heureusement, a fait un flop, est d’aller voir les œuvres de l’artiste, exposées en juillet à la collection Lambert.
Charivari Le Monde
Risques de dissensions
Il n’est de sanctions économiques efficaces que lorsque ceux qui les décident sont eux-mêmes prêts à en payer le prix. Le sixième train de mesures annoncé, mercredi 4 mai, par l’Union européenne (UE) en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie montre que les Vingt-Sept ont fini par se rendre à cette évidence. En renonçant progressivement aux livraisons russes de pétrole d’ici à la fin de l’année, les Européens prendraient une décision probablement coûteuse pour leur économie, mais dont l’impact sur Moscou serait déterminant.
Pourquoi l’Union européenne peine à mettre en place un embargo sur le pétrole russeEmbargos et sanctions économiques ont été utilisés par le passé avec des résultats mitigés. Mis à part l’exemple du régime sud-africain à l’époque de l’apartheid, qui a fini par tomber grâce à la pression internationale, ces politiques ont rarement produit les effets escomptés. L’expérience montre qu’elles relèvent davantage d’une absence d’option diplomatique que d’un réel espoir d’infléchir l’attitude de régimes comme Cuba, le Venezuela, l’Iran ou la Corée du Nord. Les sanctionner revient à adopter une solution de facilité, étant donné la faiblesse de leur capacité à peser sur les échanges internationaux et à adopter des représailles.
L’UE se trouve face à un cas de figure très différent avec la crise ukrainienne. La Russie est essentielle à son approvisionnement énergétique. Si les Etats-Unis peuvent assez confortablement décider d’un embargo contre Moscou, il n’en est pas de même pour les Européens, qui auront à assumer des conséquences beaucoup plus lourdes. Mais c’est à cette condition qu’une politique de sanctions a des chances de porter ses fruits.
Au début de la guerre, certains membres de l’UE, Allemagne en tête, se sont bercés d’illusions sur le fait qu’il était possible de faire pression sur Vladimir Poutine sans consentir de sacrifices. Cette option a vécu. Impensable il y a encore quelques semaines, l’éventualité d’un embargo sur le pétrole russe est désormais à portée de main.
C’est l’aboutissement d’une politique de sanctions planifiée et ordonnée, dont les objectifs ont le mérite d’être clairs : arrêter de financer l’effort de guerre russe en continuant à acheter des hydrocarbures à Moscou. Si le gaz russe a souvent alimenté les débats au sein de l’UE, le pétrole est encore plus crucial pour la Russie. Les Occidentaux achètent 70 % de ses exportations de pétrole. L’apport de devises est trois fois supérieur à ce que lui rapporte le gaz et représente l’équivalent de 60 % des recettes budgétaires du pays.
Guerre en Ukraine : « Les effets des sanctions économiques contre la Russie peuvent s’avérer importants et très différents de ce que l’on imagine a priori »Des risques de dissensions au sein de l’UE existent néanmoins. Si l’Allemagne a fini par se laisser convaincre, la Hongrie, très dépendante du pétrole russe et sans alternative à court terme (comme la Slovaquie), menace d’exercer son veto. Les Vingt-Sept ne peuvent pas prendre le risque de tout faire capoter pour deux pays qui pèsent finalement peu dans les importations européennes de pétrole russe. Budapest estime que le régime d’exemption qui lui serait accordé jusqu’en 2023 en lui permettant de continuer à s’approvisionner en Russie n’est pas suffisant. Le rallonger pourrait garantir sa sécurité énergétique, sans remettre en cause l’efficacité de l’embargo.
Guerre en Ukraine : Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et à la BulgarieIl y a peu d’espoir que les sanctions déjà prises finissent par dissuader Vladimir Poutine de poursuivre ses objectifs. Seule leur intensification permettra de peser sur le cours de cette guerre dramatique pour les Ukrainiens, illégitime sur le plan du droit international et dangereuse pour les intérêts de l’UE.
Le Monde
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
Valeurs Actuelles
La future porte-parole de Joe Biden sera Karine Jean-Pierre, une femme noire et lesbienne
C’est une décision inédite. Karine Jean-Pierre a été choisie par Joe Biden pour devenir la prochaine porte-parole de la Maison Blanche. Née en Martinique, celle-ci succédera le 13 mai à Jen Psaki, dont elle était jusqu’à présent l’adjointe, relaye Le Parisien, jeudi 5 mai. L’annonce a été faite par le biais d’un communiqué de la Maison Blanche, dans lequel le président des Etats-Unis se dit « fier » de cette nomination. Il a notamment loué « l’expérience, le talent et l’honnêteté » de sa future porte-parole. C’est la première fois qu’une femme noire et lesbienne accède à ce poste, extrêmement exposé.
« Elle donnera une voix à de nombreuses personnes »
« Elle sera la première femme noire et ouvertement LGBTQ+ » à ce poste, a tweeté de son côté Jen Psaki, qui avait fait savoir dès le début qu’elle passerait la main en cours de mandat. Et de poursuivre en ces termes : « Elle donnera une voix à de nombreuses personnes et elle permettra à beaucoup d’avoir de grands rêves. »
She will be the first black woman and the first openly LGBTQ+ person to serve as the White House Press Secretary. Representation matters and she will give a voice to many, but also make many dream big about what is truly possible.
— Jen Psaki (@PressSec) May 5, 2022
Sur Twitter, Jen Psaki s’est montrée particulièrement élogieuse vis-à-vis de celle qui va prendre sa succession. C’est « une excellente collègue, mais aussi une maman et un être humain incroyable. De plus, elle a un grand sens de l’humour », a-t-elle ainsi assuré. D’après la presse américaine, la porte-parole sortante devrait rejoindre la chaîne MSNBC, d’orientation progressiste.
« Tout ce que déteste Donald Trump »
Âgée de 44 ans, Karine Jean-Pierre, francophone, partage la vie d’une journaliste de CNN, avec laquelle elle a une fille. Née à Fort-de-France, en Martinique, de parents haïtiens ayant fui la dictature Duvalier, elle a passé un certain nombre d’années à Paris, d’après France 24. Par la suite, ses parents se sont installés aux Etats-Unis. Karine Jean-Pierre a vécu dans le Queens, à New York. Son père était chauffeur de taxi et sa mère aide-soignante. Dans ses mémoires, « Moving Forward : A Story of Hope, Hard Work, and the Promise of America » (2019), elle raconte son adolescence difficile.
Diplômée de l’université de Columbia, Karine Jean-Pierre – avant de s’engager dans le monde associatif et politique – a souvent fait savoir que le parcours de sa famille, emblématique du « rêve américain », avait été déterminant pour sa carrière. « Je suis tout ce que Donald Trump déteste : une femme, noire, gay et maman », avait-elle confié en 2018 dans une vidéo réalisée pour l’organisation MoveOn, dont elle a été pendant un temps l’une des principales figures. Karine Jean-Pierre a travaillé sur les deux campagnes de Barack Obama (2008 et 2012), puis celle de Joe Biden en 2020, avant de rejoindre son équipe au sein de la Maison Blanche.
France24 - World
Climate change activism in India: a conversation with Disha Ravi
Issued on: 06/05/2022 - 10:17
Erin Ogunkeye
Narendra Modi set lofty climate goals at the COP26 climate conference. But his government has also watered down India's environmental rules, used protected lands for industrial purposes and stifled environmentalists, including 23-year-old Disha Ravi. In 2019 she launched the Indian wing of Fridays For Future, the movement inspired by Greta Thunberg. She was also arrested in 2021 for sedition and conspiracy over a document connected to India's farmer protests. She joins us on Perspective.
France24 - Monde
Angola : le lourd héritage de la guerre civile
Publié le : 06/05/2022 - 11:47
Clément BONNEROT
Il y a 20 ans s’achevait en Angola l'une des guerres les plus longues, les plus brutales et les plus meurtrières du siècle dernier. En 27 ans, ce conflit a fait près d'un million de morts, 4 millions de déplacés, et a laissé un pays en ruine : en 2002, 60 % des Angolais n'avaient pas accès à l'eau potable, 30 % des enfants mourraient avant l'âge de 5 ans. Le pays a-t-il remonté la pente et tourné la page des années noires ? Un reportage de Clément Bonnerot.
La guerre civile en Angola commence en 1975 avec le départ de la puissance coloniale portugaise, qui laisse les mouvements indépendantistes s'affronter entre eux. En pleine Guerre froide, le pays ouest-africain devient un terrain de bataille à distance entre le bloc communiste et celui des États-Unis et de leurs alliés.
D'un côté, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) d'Agostinho Neto est soutenu par l'URSS et Cuba. De l'autre, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) de Jonas Savimbi bénéficie de l'appui de l'Afrique du Sud, des États-Unis et du Royaume-Uni. Au début de la guerre, le MPLA domine le terrain, prenant le contrôle de la capitale et établissant un gouvernement de fait. Mais au milieu des années 1980, les combats s'intensifient, jusqu’au point culminant – en 1988 – de la bataille de Cuito Cuanavale, au cours de laquelle près de 10 000 combattants perdent la vie. La victoire est revendiquée par les deux camps.
À la fin des années 1980, les soldats cubains et sud-africains se retirent. Les accords de Bicesse signés en mai 1991 aboutissent à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections générales supervisées par l'ONU en 1992. Le MPLA remporte les élections mais Jonas Savimbi dénonce des fraudes et reprend les armes, cette fois sans aucun soutien international. Les combats ne prendront fin que dix ans plus tard, avec la mort de Jonas Savimbi, tué par des troupes gouvernementales en 2002.
De précieuses ressources pétrolières
Depuis, le pays, qui reste dirigé par le MPLA, peine à tourner totalement la page. Si la plupart des infrastructures endommagées par la guerre ont été reconstruites, des stigmates du conflit sont encore visibles, notamment à Luena et Huambo, où les anciens combattants et les victimes de la guerre se sentent délaissés.
Luanda, la capitale, a bénéficié du boom économique des années 2000, dû notamment à l’augmentation des cours du pétrole, dont le pays tire 70 % de ses recettes. Membre de l'Opep depuis une quinzaine d'années, l'Angola était classé en 2019 à la 16e place des pays producteurs de pétrole.
Avec son front de mer rénové et ses gratte-ciel rutilants, la ville s’affiche comme un exemple de réussite. Mais derrière ce joli tableau, la réalité est fort différente pour la grande majorité des quelque 33 millions d'habitants, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour.
L’Angola reste aussi l’un des pays les plus corrompus au monde, malgré les promesses du président João Lourenço de lutter contre la corruption. Dans le classement de Transparency International de 2021, il pointe à la 136e position mondiale, gagnant tout de même 29 places par rapport à l'édition précédente.
Une nouvelle génération, incarnée notamment par le militant Hitler Samussuku – qui dénonce dans sa musique les agissements du pouvoir –, prend la relève et se bat pour la démocratie et la justice sociale. Pour elle, la paix ne peut pas se limiter à un simple silence des armes, elle reste encore à construire.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Angola : la justice impose à Isabel dos Santos de restituer plus de 400 millions d'euros
ANGOLAAngola : l'ex-président dos Santos à la retraite après quatre décennies de règne
ANGOLA
Angola : le parti au pouvoir MPLA remporte les élections générales
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce une nouvelle enveloppe d’aide de 300 millions de dollars
Un convoi de l’ONU va aider à l’évacuation des civils de l’usine d’Azovstal
Le secrétaire général adjoint de l’ONU, en charge des questions humanitaires, a indiqué qu’un convoi des Nations unies était en route pour aider à évacuer les civils pris au piège dans l’usine d’Azovstal à Marioupol, relaie BFM TV. Le convoi devrait arriver sur place « d’ici demain matin » dans le but de « récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu’ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité ».
Macron annonce 300 millions de dollars d’aide supplémentaire
Dans une vidéo partagée ce jeudi 5 mai au moment de la conférence internationale des donateurs, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait augmenter son aide à l’égard de l’Ukraine. Paris va apporter 300 millions de dollars d’aide supplémentaire, relaie BFM TV. Cette aide ne concerne pas les moyens militaires déjà fournis à l’Ukraine. « Il est de notre devoir collectif d’apporter une aide immédiate et un soutien économique massif à l’Ukraine », a déclaré Emmanuel Macron dans cette vidéo. Avant de préciser que « déjà 800 tonnes de biens humanitaires et médicaux ont été acheminés en Ukraine et dans les pays » voisins. Avec ces 300 millions de dollars supplémentaires, l’aide totale apportée à l’Ukraine par la France vient de dépasser les 2 milliards de dollars.
Six milliards d’euros récoltés pour l’Ukraine
À l’issue de la conférence internationale des donateurs, organisée à Varsovie ce jeudi 5 mai, plus de six milliards d’euros ont été récoltés, relaie BFM TV. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé la nouvelle : « Lors de cette conférence, nous avons pu rassembler plus de six milliards d’euros et cet argent sera réparti pour soutenir l’Ukraine et tous ceux qui soutiennent l’Ukraine. »
L’armée ukrainienne assure que « les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve »
Alors que la Russie a annoncé la veille, mercredi 4 mai, un cessez-le-feu pour permettre des évacuations de civils sur le domaine de l’usine d’Azovstal à Marioupol, cette mesure ne serait pas respectée selon l’Ukraine. Comme le relaie BFM TV, le commandant adjoint du régiment Azov a déploré que « les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve » et « ne permettent pas l’évacuation des civils ». Le Kremlin a pourtant indiqué que les couloirs humanitaires « fonctionnent » comme convenu.
Zelensky lance une collecte de fonds pour son pays
Ce jeudi 5 mai, le président ukrainien a lancé une collecte sur la plateforme United 24, pour récolter des dons en faveur de l’Ukraine. Ces fonds seront ensuite placés sur les comptes officiels de la Banque nationale d’Ukraine et distribués entre les différents ministères ukrainiens selon les besoins les plus urgents.
President of Ukraine, @ZelenskyyUa, launched a global initiative United24 that will start with a fundraising platform https://t.co/D4AjheusoC. It is the main venue for making one-click donations from any country in support of Ukraine #united24 #thepoweroffreedom pic.twitter.com/shtvM7yNnS
— U24 (@U24_gov_ua) May 5, 2022
New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
Advertisement
Supported by
Hong Kong Dispatch
Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
Advertisement
BBC
Sri Lanka's energy crisis hits country's fishing industry
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Sri Lanka is facing its worst economic crisis since it gained independence from Britain in 1948.
Food shortages, soaring prices and power cuts have left the government requesting emergency financial help.
One sector badly affected is the fishing industry in the country's north. A lack of fuel, ice and marketing options has resulted in entire communities being without work.
New York Times - World
A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto
Advertisement
Supported by
Toronto Dispatch
Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Catherine Porter
Photographs by Ian Willms
TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.
The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.
And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.
“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”
As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.
The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.
“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.
“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”
Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.
For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.
There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.
Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.
But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.
“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”
The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.
“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.
In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.
Two of those were along Queen Street West.
Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.
“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”
Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.
In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.
But the crowded competition has pushed some shops out of business.
By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.
“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”
In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.
Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.
Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.
“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.
Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.
Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.
“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.
She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.
“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”
Advertisement
France24 - Monde
"Épidémie" d'obésité : "La politique des pouvoirs publics n'est pas assez offensive"
Publié le : 05/05/2022 - 18:13Modifié le : 05/05/2022 - 18:34
Pauline ROUQUETTE
Suivre
Le dernier rapport de l'OMS, publié mardi, alerte sur une "épidémie" de surpoids et d'obésité en Europe, notamment après la crise sanitaire. Face à un fléau qui concerne plus de la moitié des adultes européens, la Ligue contre l'obésité en France appelle les pouvoirs publics français et européen à une action plus offensive sur les facteurs obésogènes.
Le Vieux Continent victime d'une nouvelle contagion. L'Organisation mondiale de la santé a alerté, mardi 3 mai, sur une "épidémie" de surpoids et d'obésité en Europe, où plus de 1,2 million de personnes en meurent chaque année.
Une étude menée - dont l'état des lieux concerne la situation dans 53 États - révèle que 59 % des adultes européens sont en surpoids ou obèses. Une prévalence désormais plus élevée que dans toute autre région, à l'exception des Amériques. Du côté des plus jeunes, cela concerne 1 enfant sur 3.
According to the new regional #ObesityReport from WHO/Europe, not a single country in Europe is on track to stop the rise in obesity by 2025.Find out more in the thread 👇 & 👉 https://t.co/gjrfUOu6gK(1/4)#obesity pic.twitter.com/RtbrJbpuQC
May 3, 2022Depuis 2016, les données individuelles ont toutes indiqué de nouvelles augmentations en Europe, en particulier depuis la pandémie de Covid-19.
S'il n'y a pas de consensus européen sur la méthodologie du calcul de la prévalence de l'obésité, les méthodes de dépistage se basent principalement sur l’indice de masse corporelle (IMC - calculé à partir de la taille et du poids) et le tour de taille. C'est notamment le cas de la France, parmi les moins bons élèves, puisqu'elle se situe dans la moyenne supérieure concernant la hausse de l'obésité. Une situation sur laquelle Jean-Philippe Ursulet, directeur général de la Ligue contre l'obésité (LCO), un organisme non gouvernemental français qui regroupe tous les acteurs qui aident à la prévention et à la lutte contre la maladie, souhaite alerter : "La France est plutôt dans le haut du classement, puisqu'on atteint presque 50 % de la population en termes de surpoids et d'obésité".
Une aggravation, surtout depuis la crise sanitaire
Les derniers chiffres recueillis sur l'obésité en France datent de 2020. L'étude ObÉpi-Roche, financée par la LCO, révélait que 30 % de la population adulte était atteinte de surpoids (IMC égal ou supérieur à 25), et 17 % d’obésité (IMC supérieur à 30). "On aura des études d'ici les deux prochaines années pour voir l'impact de la crise sanitaire et du confinement", explique Jean-Philippe Ursulet.
Du côté des enfants, les chiffres sont alarmants. La courbe ne fait qu’augmenter, s'inquiète le directeur général de l'association. "En 1965, il y avait 3 % d'obésité chez les enfants de 2 à 15 ans ; aujourd'hui, plus de 15 % sont concernés", affirme-t-il, évoquant les projections sur 2020.
Au Royaume-Uni, les données officielles du National Child Measurement Programme montrent qu'un enfant de CP sur 7 est atteint d'obésité après trois confinements. Ce chiffre était de 1 sur 10 avant la pandémie, soit la plus forte augmentation jamais enregistrée. Parmi les élèves de 6e, la prévalence de l'obésité est quant à elle passée de 21 % en 2019-2020 à 25,5 % en 2020-2021.
En France, pas d'étude chiffrée depuis le confinement, mais des constats manifestes. Les appels passés à la ligne d'écoute de la LCO ont littéralement explosé avec le Covid-19. "D'ordinaire, nous sommes entre 500 et 600 appels annuels. Pour l'année 2020, nous sommes montés à 1 700 appels", précise le directeur général de l'association.
La pandémie a rendu le problème de l'obésité encore plus pressant, pointe l'OMS Europe dans son communiqué. Les données préliminaires suggèrent que les gens ont été plus exposés aux facteurs de risque d'obésité, notamment une augmentation des modes de vie sédentaires et la consommation d'aliments malsains. "Dans les prochaines études, la courbe risque d’évoluer, de montrer une aggravation du nombre de la prévalence de l’obésité", prédit le directeur général de la LCO.
Par ailleurs, rappelle l'OMS, les patients atteints d'obésité sont plus susceptibles de connaître des complications et de mourir du virus. En France, "47 % des personnes qui sont décédées du Covid-19 étaient atteintes d’obésité", ajoute Jean-Philippe Ursulet. "Face à des problèmes de santé globaux, de santé publique, les personnes obèses sont toujours surreprésentées dans la mortalité".
Rapport OMS 2022 - Obésité en Europe (en anglais)
Les femmes davantage exposées
Dans 72 % des cas, les appels passés à la ligne d'écoute de la LCO durant le confinement concernaient des femmes, légèrement surreprésentées dans les chiffres de l'obésité, notamment en France.
Si le désordre nutritionnel est l'une des principales causes de l'obésité, il est loin d'être le seul. Manque de sommeil et problèmes psychologiques en sont aussi, sans oublier l'impact des perturbateurs endocriniens (PE) sur l'organisme. De plus en plus démontré par les scientifiques, le désordre hormonal créé par les PE peut expliquer que les femmes soient davantage concernées par l'obésité.
"Les femmes sont exposées à un certain nombre de substances qui perturbent l'équilibre hormonal", affirme Jean-Philippe Ursulet, évoquant un "cocktail de perturbateurs endocriniens dévastateurs". Des PE présents dans l'alimentation, les plastiques et peintures, mais aussi dans les cosmétiques, davantage utilisés par les femmes, et les vêtements (dans les teintures et le cadmium, un élément faiblement radioactif qui permet aux vêtements d'être infroissables). "Sachant que la peau absorbe 2 % de l'air à travers les pores, imaginez ce qu'elle peut absorber en termes de produits nocifs qui entrent directement dans la circulation sanguine..."
"Les pays d’Europe de l’Ouest sont aussi de très gros consommateurs de produits transformés", développe Jean-Philippe Ursulet. Mais la condition de la femme dans ces pays est aussi à étudier, complète-t-il, évoquant notamment le stress et les problèmes de sommeil. "Nous pouvons aussi corréler ces chiffres avec ceux du chômage, les femmes y étant davantage exposées, et précarisées au niveau des contrats". Autant de vecteurs de stress, qui pourraient également expliquer la surexposition des femmes à des risques obésogènes.
Mais comment réduire ces risques ? Si les facteurs d'ordre structurel ne peuvent faire l'objet d'une légifération à effet immédiat, les médecins demandent en revanche aux pouvoirs publics à ce qu'une action soit engagée directement sur certains produits.
"Une action pas assez offensive sur des produits pourtant ciblés"
"L’obésité fait fi des frontières. En Europe et en Asie centrale, pas un seul pays ne remplira l’objectif d’arrêter la progression de l’obésité, qui est l’une des cibles mondiales de l’OMS en matière de maladies non-transmissibles (MNT)", affirme dans le rapport le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS Europe. "Il existe une énorme diversité entre les pays de notre région, mais ils sont tous confrontés à un certain degré de difficulté. En créant des environnements plus favorables, en promouvant les investissements et l’innovation dans le domaine de la santé, et en mettant en place des systèmes performants et résilients, nous pouvons modifier la trajectoire de l’obésité dans la région."
En France, l'étiquetage nutritionnel "Nutri-score", visant à favoriser une alimentation équilibrée, a permis, dès 2016, d'attirer l'attention des consommateurs sur la qualité des plats qu'ils sélectionnent. Le principe a d'ailleurs été repris par plusieurs de nos voisins européens, à l'instar de la Belgique, l'Allemagne, ou encore des Pays-Bas. Pourtant, les nutritionnistes le contestent majoritairement parce qu'il ne fait que mesurer la valeur nutritionnelle du produit concerné. "On calcule la valeur nutritionnelle et l'on met une lettre pour un plat isolé, mais si vous cumulez ce plat avec un autre produit, cela changera forcément la valeur du Nutri-score total de ce que vous aurez consommé", explique Jean-Philippe Ursulet. Selon les médecins, il vaudrait donc mieux indiquer sur chaque produit sa valeur calorique, nutritionnelle, mais aussi préciser les aliments qui ne devraient pas être consommés avec ce plat transformé.
"De même, tout ce qui est de lettre C, D ou E (indiquant la présence de sucres ajoutés, et souvent différents types de sucres additionnés, NDLR) devrait être interdit", plaide le directeur général de la Ligue contre l'obésité.
Pour aller plus loin, la LCO a demandé aux pouvoirs publics de surtaxer les produits nocifs (et interdire les produits très nocifs), et a contrario, de diminuer la TVA sur les produits sains auxquels le consommateur devrait avoir plus aisément accès.
"Si tout le monde se réfugie sur des produits a priori peu couteux, c'est avant tout lié à un problème de précarité", souligne Jean-Philippe Ursulet. "Le législateur a un devoir à accomplir pour réorienter la consommation de la population."
"Nous avons appris au fil du temps qu'une politique unique ne fonctionnera pas. Pour réussir en tant que pays ou région, nous avons besoin d'un ensemble complet d'interventions", précise dans le communiqué le Dr Kremlin Wickramasinghe chef par intérim du bureau européen de l'OMS pour la prévention et le contrôle des MNT, qui a produit le rapport régional européen.
Or, à ce jour, aucun pays n'a été en mesure de mettre en place toutes ces politiques en même temps. "Il est important de prioriser 2 ou 3 politiques à mettre en œuvre maintenant et d'avoir un plan réalisable pour introduire le reste des interventions", poursuit-il. Parmi les recommandations, la restriction de la commercialisation d'aliments malsains aux enfants, la taxation des boissons sucrées et l'amélioration de la réponse du système de santé pour la gestion de l'obésité.
En France, "la politique des pouvoirs publics n'est pas assez offensive sur des produits qui ont pourtant été bien ciblés", estime le directeur général de la Ligue contre l'obésité. Ce dernier pointe à nouveau les perturbateurs endocriniens, mais aussi la restauration rapide particulièrement appréciée des jeunes.
Le "marketing agressif" des marques à l'égard des enfants est également dans le viseur de l'association. "Les enfants sont la cible de ce marketing, notamment aux comptoirs de caisses où sont exposés des bonbons et chocolats ultra sucrés, avec un marketing visuel très attractif qui paraît bienveillant pour des produits qui sont extrêmement néfastes".
De l'importance du sport
Si des disparités (en partie culturelles) préexistent, le constat est le même dans l'ensemble des pays européens. En Finlande, par exemple, le souci d'une alimentation saine est largement véhiculé à travers les émissions télévisées de cuisine (type Top Chef). Pourtant, précise Jean-Philippe Ursulet, "Les Finlandais ne s’attaquent pas vraiment au problème en légiférant sur les produits, parce que ces décisions doivent être prises au niveau européen".
Pas de chasse aux produits nocifs et perturbateurs endocriniens en Finlande non plus, donc. En revanche, le pays a réussi à instaurer un temps d’activité physique sur le temps de travail pour les salariés, et les employeurs finlandais dépensent en moyenne 200 euros par employé pour une activité physique (contre un allègement fiscal). Même dynamique en Suède, désignée nation la plus sportive d'Europe en 2018 par la Commission européenne dans le cadre de sa lutte contre l'inactivité. En 2017, l’Eurobaromètre consacré au sport et à l’activité physique révélait que seuls 15 % des Suédois ne pratiquaient jamais d'activité physique, contre 46 % des Français.
En France, cette piste de réflexion a été soumise par la LCO au Sénat, début avril, indique Jean-Philippe Ursulet. "Le sport permet le bon fonctionnement des organes, mais aussi d'éliminer les perturbateurs endocriniens". Ainsi, une heure de sport par jour permettrait d'obtenir des résultats tout à fait encourageants, dit-il. "C'est cette piste qu’il faut suivre. En parallèle, bien sûr, de l’interdiction de certains produits."
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L'obésité des jeunes en forte progression en France
Le Débat de France 24
Obésité : un problème de (pays) riche ?
Journée mondiale contre l’obésité : un problème de taille pour les pays africains
Valeurs Actuelles
Etats-Unis : Joe Biden veut rendre “chaque véhicule de l’armée américaine respectueux du climat“
« Chaque véhicule. Je le pense vraiment. » Sa déclaration est au cœur des critiques depuis plusieurs jours. Le vendredi 22 avril était marqué par le jour de la Terre. Et le président américain Joe Biden n’a pas manqué de faire une annonce qui sera ensuite remise en question par de nombreux experts. Comme le relaie le New York Post, le locataire de la Maison-Blanche a annoncé qu’il allait lancer un « processus » afin de rendre « chaque véhicule de l’armée américaine respectueux du climat ». Joe Biden a fait cette déclaration lors d’une prise de parole à Seattle : « Nous allons commencer le processus pour que chaque véhicule de l’armée américaine soit plus respectueux des exigences climatiques. » Avant de promettre de dépenser « des milliards de dollars pour le faire ».
Des véhicules de guerre écolos moins performants ?
L’armée américaine possède des centaines de milliers de véhicules. Et le Pentagone compte en effet rendre les engins tactiques (comme les chars ou les obusiers) hybrides grâce à un mélange de combustibles fossiles et d’électricité. Quant aux véhicules non-tactiques (ceux qui ne se déploient pas lors les combats), ils pourraient devenir électriques, précise le site military.com.
Pourtant, certains experts comme Maiya Clark, associée de recherche au Heritage’s Center for National Defense, dénoncent depuis quelques jours la décision de Joe Biden. « Faire en sorte que chacun de ces véhicules respecte les exigences que le changement climatique entraîne exposerait les militaires à un risque accru, et entraînerait une faillite du ministère de la Défense, le tout dans la poursuite de l’objectif malavisé de Biden », a rédigé Maiya Clark dans le Daily Signal. En effet, si des véhicules de combat deviennent plus écologiques, ils pourraient être moins performants. « L’ajout de batteries lourdes aux véhicules terrestres les rendrait moins capables de traverser des conditions telles que la boue et le sable », a prévenu la spécialiste. Concernant les « milliards » proposés pour mettre en place ces véhicules plus verts, cela mènerait à des difficultés financières pour la Défense américaine. « Il semble que ce soit le seul financement de la défense que (Joe Biden) soutienne réellement. »
BBC
Eurovision: Australia's Sheldon Riley's song details his autistic experience
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Australian singer Sheldon Riley has described how being autistic has informed his song for this year's Eurovision Song Contest in Turin.
Best known for appearing on The X Factor: Australia and America's Got Talent, Sheldon will perform Not The Same in the second semi-final on Thursday 12 May.
The Grand Final is on Saturday 14 May at 2000BST/1900GMT.
Video by Isabelle Rodd.
You can hear more about Sheldon and his preparations for Eurovision on the BBC's Disability podcast Access All on BBC Sounds.
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
Read More on the World Cup
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Dette : la France dans l’étau des taux
Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.
Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !
« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.
La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.
Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !
À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.
Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.
France24 - Monde
Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
Publié le : 05/05/2022 - 17:15
Jean-Luc MOUNIER
Suivre
L’Afrique du Sud connaît actuellement une nouvelle vague de contaminations au Covid-19. Deux nouveaux sous-variants Omicron, les BA.4 et BA.5, en sont la cause, et "semblent plus transmissibles" que ceux que l’on connaît actuellement, explique l’épidémiologiste Antoine Flahault. Entretien.
L'Afrique australe redevient le centre des attentions scientifiques en matière de Covid-19. En novembre dernier, Omicron y avait été détecté pour la première fois avant de se diffuser dans le monde entier. Cette fois, ce sont deux nouveaux sous-lignages de ce même variant qui entraînent le début d'une nouvelle vague épidémique en Afrique du Sud, selon l'avertissement lancé fin avril par le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies.
"Les scientifiques sud-africains (...) ont maintenant signalé deux autres sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l'origine d'un pic de cas en Afrique du Sud", a déclaré mercredi 4 mai le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Parallèlement, les indicateurs sanitaires s'améliorent en Europe et dans l'Hexagone : selon les chiffres de Santé publique France, 47 925 personnes ont été testées positives mercredi (-29,2 % sur une semaine), 6 767 personnes hospitalisées et 723 admises en soins critiques sur sept jours (-24 % et -24,1 % sur une semaine), ou encore 693 personnes décédées sur sept jours (-15,7 % sur une semaine).
L'agence nationale de santé publique précise aussi, dans son dernier point hebdomadaire, que 99 % des tests séquencés en France sont le fait du sous-variant Omicron BA.2 – qui domine les autres depuis des semaines. Mais, nouveauté, un cas de BA.4 et deux cas de BA.5 ont été identifiés fin avril dans l'Hexagone. Et comme ces sous-variants "semblent plus transmissibles que les précédents", selon l'épidémiologiste Antoine Flahault, le risque pour l'Europe de connaître une nouvelle vague épidémique "au début de l'été" existe.
France 24 : Pourquoi l'Afrique du Sud connaît-elle actuellement une nouvelle vague épidémique ?
Antoine Flahault : L'Afrique du Sud voit émerger deux nouveaux sous-variants d'Omicron BA.4 et BA.5 qui semblent plus transmissibles que les précédents. Ces derniers causent une nouvelle vague de contaminations mais on n'en connaît pas l'ampleur attendue, ni l'impact sur les formes graves (les hospitalisations et les décès, NLDR). Jusqu'à présent, les autorités sud-africaines ne constatent pas de recrudescence importante de la sévérité de ces nouveaux variants.
Que sait-on actuellement des nouveaux sous-variants BA.4 et BA.5 ?
Les sous-variants d'Omicron se développent à une vitesse inégalée jusqu'à présent. Il y en a plusieurs qui justifient un intérêt particulier de la communauté scientifique internationale : BA.2.12.1 – qui circule activement aux États-Unis – et les sous-variants BA.4 et BA.5, encore mal connus.
Habituellement, ces sous-variants se propagent auprès des segments jeunes, actifs et mobiles de la communauté, et donc pas auprès de ceux que l'on s'attend à voir arriver à l'hôpital. Il est donc difficile d'évaluer précisément la virulence de ces nouveaux sous-variants à ce stade, c'est-à-dire le pourcentage de formes graves qu'ils provoquent. On sait qu'ils sont plus transmissibles (que les autres variants, NDLR) puisqu'ils s'imposent respectivement aux États-Unis et en Afrique du Sud.
Sur le plan virologique, deux mutations affectant les sous-variants BA.4 et BA.5 laissent présager un accroissement de leur transmissibilité et un échappement immunitaire. Tout cela ressemble aux conditions d'émergence que nous avons connues avec BA.1 et BA.2 (dominants ces derniers mois en Europe, NDLR).
BA.4 et BA.5 – dont plusieurs cas ont été détectés en Europe – peuvent-ils supplanter à moyen terme les actuels sous-variants dominants ?
S'il est prématuré de faire des prévisions même à quelques semaines, on peut reprendre l'historique de la propagation de BA.1 et BA.2 : ils avaient aussi été identifiés initialement en Afrique australe, et il n'y avait eu qu'un mois et demi entre le pic de la vague Omicron en Afrique du Sud (le 15 décembre) et celui observé en France (fin janvier pour BA.1).
On peut donc penser que si BA.4 et BA.5 devaient se propager en Europe et suivre le même chemin que leurs prédécesseurs, alors une nouvelle vague pourrait survenir en Europe de l'Ouest entre la mi-juin et le début de l'été. J'insiste : cette vague de contaminations ne sera pas forcément associée à une augmentation notable des hospitalisations et des décès, mais on doit suivre de très près l'évolution sud-africaine actuelle et se préparer.
Qu'est-ce que cette situation dit de l'évolution de l'épidémie de Covid-19 dans le monde ?
Depuis le début, cette pandémie est imprévisible. À la fin de chaque vague ou presque, les politiques et de nombreux experts prédisent la fin de la pandémie. Il est clair que nous avons réussi pour le moment, en Europe, à contenir dans une certaine mesure l'impact de la pandémie depuis que nous avons des vaccins et des traitements disponibles. Nous avons réussi en particulier à éviter de nouveaux confinements et de nouveaux couvre-feux lors des dernières vagues pandémiques.
Mais nous n'avons pas encore réussi à éviter une forte mortalité liée au Covid-19 : en France, il y a eu 65 000 décès rapportés en 2020, 60 000 en 2021 et encore 22 000 durant les quatre premiers mois de 2022, soit un rythme assez comparable depuis le début de la pandémie. C'est en raison de la très forte transmissibilité des variants Delta puis Omicron que l'on a déploré des chiffres de mortalité si élevés ces derniers mois, en nombre absolu. Mais là où la couverture vaccinale des personnes âgées et vulnérables était imparfaite comme à Hong Kong, Omicron y a fait des dégâts considérables, tant en termes d'engorgement hospitalier que de décès.
Face à l'éventuelle nouvelle vague, deux enjeux sont à relever : le premier est de maintenir a minima cette "paix armée" qui permet aux personnes correctement immunisées d'éviter au maximum les formes sévères de Covid-19 et aux personnes vulnérables de bénéficier des traitements efficaces disponibles. Le deuxième, à plus long terme, est de s'attaquer aux mécanismes même de la transmission de ce virus respiratoire. On sait qu'il se transmet essentiellement par voie aérosol dans les lieux clos et mal ventilés, il conviendrait donc d'améliorer la qualité de l'air intérieur de tous les espaces fermés recevant du public : les habitations, les transports publics, les bars, restaurants et clubs, les écoles, les universités et les bureaux partagés.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Covid-19 : Pékin renforce ses mesures sanitaires face au variant Omicron
Covid-19 : la Corée du Sud lève les restrictions sanitaires, sauf le masque en intérieur
Covid-19 : la deuxième dose de rappel du vaccin ouverte aux 60 ans et plus en France
France24 - Monde
Extradé aux États-Unis, "Otoniel" plaide non coupable de trafic international de drogue
Publié le : 06/05/2022 - 04:07Modifié le : 06/05/2022 - 08:21
FRANCE 24
Suivre
Plus grand narcotrafiquant de Colombie, "Otoniel" a plaidé non coupable, jeudi, devant un tribunal fédéral de Brooklyn (New York) des accusations de trafic international de cocaïne qui pèsent sur lui. Il a été extradé aux États-Unis, la veille, et placé en détention.
Extradé aux États-Unis, le plus grand narcotrafiquant de Colombie fait face à des accusations de trafic international de cocaïne. Dairo Antonio Usuga David, alias "Otoniel", a plaidé non coupable, jeudi 5 mai, devant un tribunal fédéral de Brooklyn, à New York.
Le chef du cartel Clan du Golfe est inculpé de direction d'entreprise criminelle entre juin 2003 et octobre 2021, et d'association internationale de malfaiteurs en vue de fabriquer et distribuer de la cocaïne avec l'intention de l'exporter illégalement aux États-Unis, a détaillé le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace. S'il est déclaré coupable, il encourt la prison à vie.
La juge fédérale Vera Scanlon a décidé de le placer en détention provisoire, ce qu'il n'a pas contesté jeudi, et la prochaine audience a été fixée au 2 juin.
Lors d'une conférence de presse qui se déroulait peu avant l'audience, le procureur a évoqué "l'un des caïds de la drogue les plus dangereux et les plus recherchés au monde", faisant écho au président colombien, Ivan Duque, qui l'a comparé mercredi à Pablo Escobar, le fondateur du cartel de Medellin abattu par la police en 1993.
Mercredi après-midi, un convoi de cinq véhicules de police blindés avait transporté Dairo Antonio Usuga David d'une prison de la capitale Bogota à un aéroport militaire, où il a été remis à des agents de la lutte antidrogue américaine (DEA). Il avait atterri tard dans la soirée à New York.
Accusé d'avoir introduit illégalement de la cocaïne aux États-Unis
"Otoniel" avait été arrêté le 23 octobre dans le nord-ouest de la Colombie lors d'une vaste opération militaire. Il est poursuivi pour trafic de drogue depuis 2009 devant un tribunal de New York.
La justice américaine considère qu'il a été le "leader suprême" de 2012 à 2021 du Clan du Golfe, une organisation criminelle ayant pu compter jusqu'à 6 000 hommes selon les périodes, et contrôlant une partie du département côtier d'Antioquia. Pour contrôler ce territoire, "il supervisait une armée de sbires qui assassinaient, enlevaient et torturaient des victimes, y compris des membres des forces de l'ordre et de l'armée colombiennes", a accusé le procureur Breon Peace.
Selon l'acte d'inculpation, entre 2003 et 2021 "son clan a tenté d'exporter plus de 90 tonnes de cocaïne aux États-Unis", a souligné la patronne de la DEA, Anne Milgram, soit selon elle 2 milliards de dollars de valeur une fois vendue dans la rue.
"Les États-Unis sont aujourd'hui au milieu d'une épidémie d'overdoses sans précédent", avec "un Américain mourant toutes les cinq minutes dans notre pays", a-t-elle rappelé, en pointant du doigt les cartels internationaux de la drogue.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
"Otoniel", le plus grand narcotraficant de Colombie, extradé vers les États-Unis
Arrestation d'"Otoniel", le plus grand narcotrafiquant de Colombie
L'extradition d'un proche de Maduro vers les États-Unis suscite l'ire de Caracas
L'Humanité
La Fabrique nomade, l’atelier qui accompagne les artisans réfugiés
Histoire de la semaineDepuis 2016, l’association la Fabrique nomade a ouvert un espace de création et de formation aux artisans d’art exilés afin qu’ils puissent exercer leur savoir-faire en France. Une aventure humaine unique qui attire des partenaires de prestige.
Nadège DubessaySous l’une des 62 voûtes du viaduc des Arts, le long de l’avenue Daumesnil dans le 12e arrondissement de Paris, se niche la Fabrique nomade. À peine franchie la porte de l’association, c’est le monde entier qui vous accueille. Parmi les brodeuses, une Japonaise, une Sri-Lankaise, une Syrienne, une Ukrainienne, etc. Dans un autre coin de ce vaste espace où les immenses baies vitrées laissent filtrer une lumière généreuse, un tapissier vient de Côte d’Ivoire. À ses côtés, la céramiste est iranienne. Une couturière prend une pause-cigarette sur le trottoir. Elle est tibétaine. Certains maîtrisent un peu le français, d’autres pas du tout. Zakaria Tsitsriashvili est arrivé en France en 2013.
Originaire de Géorgie, pas un mot de français ne sortait de sa bouche, « pas même un bonjour », s’en amuse-t-il aujourd’hui. Alors il enchaîne les boulots d’agent de sécurité. Le lot commun de bon nombre d’exilés. Pourtant, dans son pays, il était bijoutier. Bagues, bracelets, chaînes en or et en argent serties de diamants ou d’émeraudes, il savait faire, très bien même. Mais, à 62 ans, il dit avoir « perdu beaucoup de temps à cause de la langue ». Il n’avait jamais pensé quitter son pays. La guerre en a décidé autrement. « J’ai perdu mon atelier, tout ce que j’avais », souffle-t-il. Il mesure sa chance d’avoir pu intégrer la Fabrique nomade, il y a tout juste trois semaines. Avec l’association, il reprend ce qu’il a toujours su faire. Et perfectionne par la même occasion son français en apprenant les mots techniques liés à sa profession. Zakaria est heureux et ça se voit. « Après la formation, j’espère intégrer une entreprise et, pourquoi pas, ouvrir mon petit atelier. C’est mon rêve. » Il en a les yeux qui brillent.
LVMH frappe à la porte de l’association
L’histoire de la Fabrique nomade débute en 2016. Cela faisait deux ans que l’idée trottait dans la tête de sa fondatrice, Inès Mesmar. L’ethnologue de formation développait alors des formations continues dans le secteur de l’urbanisme. En 2015, en plein pic de la crise migratoire, Inès apporte des vêtements aux exilés qui se regroupent sur l’avenue de Flandre et à Stalingrad, à deux pas de chez elle. Elle s’interroge : que faisaient-ils avant de rejoindre la France ? Combien d’artisans parmi eux ? Elle se souvient de sa mère qui s’est consacrée à son foyer et à l’éducation de ses enfants. Pourtant, dans une autre vie, elle avait été brodeuse au cœur de la médina de Tunis. « Je l’ai appris complètement par hasard, au détour d’une conversation. J’avais alors 35 ans ! Lorsqu’elle est arrivée ici, elle a mis ça de côté, au point de ne pas nous en parler. J’ai eu un sentiment de gâchis. Je me suis dit que ma mère aurait pu exister pour elle. »
Inès Mesmar part à la rencontre des exilés. Les interroge sur leur parcours. Tous rencontraient les mêmes freins : la méconnaissance de la langue, l’absence de réseau, des diplômes pas reconnus en France, etc. « Au mieux, ils travaillent – souvent payés au noir - dans le bâtiment pour les hommes et en tant qu’aide à domicile pour les femmes. On ne leur propose pas autre chose. » Elle cherche un modèle qui aide les exilés artisans. Rien n’existe. Il fallait innover. Elle se lance seule et candidate pour le programme de La Ruche, incubateur d’entreprises qui accompagne les porteurs de projet à trouver leur marché et développer leur entreprise. Bingo ! « J’ai eu des premiers articles de presse alors que je n’avais encore rien fait ! »
Tout s’enchaîne très vite. Lorsqu’elle lit un article sur la Fabrique nomade dans « Libé », en 2016, Ghaïta Tauche-Luthi n’hésite pas bien longtemps. Elle saute sur son téléphone. « Je voulais participer à l’aventure, peu importe ce que j’allais faire. Je trouvais la démarche incroyable », se souvient la graphiste, aujourd’hui responsable de la communication pour l’association. Les débuts sont épiques. Entre Montreuil et la Goutte-d’or. Sans vraiment de locaux attitrés. Six ans plus tard, la Fabrique nomade a rejoint les artisans sous les arches de la coulée verte du viaduc des Arts, véritable vitrine de l’artisanat d’art et de la création contemporaine. Elle compte huit salariés, Sonia Rolland comme marraine et des partenaires prestigieux. C’est en 2018 que le groupe LVMH frappe à la porte de l’association. « Je ne m’y attendais pas du tout », assure Inès Mesmar. Même si elle sait que l’artisanat d’art réunit beaucoup. « Le savoir-faire, c’est un langage universel. On arrive toujours à se comprendre grâce à la création », précise-t-elle. Récemment, une couturière issue de la Fabrique nomade a été embauchée par Christian Dior. D’autres ont fait leurs armes dans une des maisons du groupe.
Des collaborations avec des designers
Sarp Karabulut, 41 ans, a conçu son projet de broderie artistique pour la quatrième collection de l’association avec l’un des designers de LVMH. Aujourd’hui, elle continue à broder à son compte et souhaite intégrer un atelier de haute couture. Un projet inimaginable pour elle, ne serait-ce qu’il y a deux ans. Pourtant, elle a toujours brodé dans son pays. « En Turquie, à la campagne, les filles n’allaient pas à l’école, raconte-t-elle. Alors elles apprenaient à broder. » Quand elle rejoint son mari en France, elle élève ses deux garçons. « Je ne connaissais personne. Je ne parlais pas un mot de français. Je n’ai pas trouvé de métier comme brodeuse. J’ai été opératrice de tri, j’ai travaillé pour Emmaüs. » La passion réunit tous ceux qui sont passés par là. D’aussi loin qu’il se souvienne, Marc Aka a toujours été fasciné par le métier de tapissier. À 23 ans, il avait déjà son propre atelier en Côte d’Ivoire. L’homme a pas mal roulé sa bosse : Ghana, Bénin, Maroc, Tunisie… toujours à la recherche de nouvelles techniques. Jusqu’à ces jours sombres où, avec d’autres exilés, il connaît l’horreur de la traversée du désert libyen, l’arrivée à Lampedusa et puis la France en 2019. « J’ai fait le nettoyage des immeubles. J’ai touché un peu à tout. » Grâce à Pôle emploi, il découvre la Fabrique nomade. Et, à 48 ans, il revit. Là, il s’attelle à la rénovation d’un fauteuil, pour l’instant complètement désossé. « J’ai envie de devenir formateur à mon tour, se plaît-il à rêver. Aider, moi aussi, d’autres personnes. »
Le principe de l’association est simple : elle propose un accompagnement de neuf mois à une douzaine d’artisans déjà expérimentés dans leur pays qui intègre des cours de français, des modules de préparation à l’entrée en entreprise, des visites d’ateliers et, surtout, un travail en atelier avec l’aide de designers. Chaque promotion œuvre à une collection, Traits d’union, qui est présentée en fin de formation. Les créations, fruit de la collaboration des designers et des artisans, sont vendues à l’atelier. On y trouve notamment des vêtements de prêt-à-porter imaginés par le styliste Richard Descours et conçus par les couturiers Ahmed Ly, sénégalais, et Assad Noori, afghan. Ce dernier poursuivra l’expérience par un stage à l’Opéra de Paris, pour la confection de costumes de scène. « Cette gamme a été entièrement réalisée avec des matières valorisées issues des maisons de luxe partenaires : Kenzo, Louis Vuitton et Fenty », explique le styliste. Il y a aussi de sublimes bijoux pensés par Matthias Schneider.
« Un sentiment d’appartenance »
Les bijoutiers-joailliers sri-lankais Saman Beragama Acharige et Hemantha Kuragamage ont coupé, soudé, limé, poli et travaillé la matière pour créer cette ligne. Aujourd’hui, le premier a décroché un CDI dans l’atelier de Philippe Grand à Paris, qui propose des bijoux de haute fantaisie et des parures pour des maisons d’exception. L’autre a rejoint F. About en CDI, où il est de nouveau bijoutier. Il a travaillé dix ans dans la restauration en France avant d’oser croire que vivre de son métier – qu’il a pourtant débuté à l’âge de 16 ans – était possible. Sur la cinquantaine d’exilés sortis de la formation, 76 % se sont insérés dans le salariat et 24 % ont créé leur entreprise. « Nous avons réussi notre pari, se réjouit Inès Mesmar. Nous avons démontré qu’avec un accompagnement adapté, ces personnes arrivent à s’insérer dans le marché du travail. »
Un sacré pied de nez aux thèses nauséabondes de l’extrême droite. Mais aussi et surtout « une richesse pour la France », sourit la fondatrice de la Fabrique nomade, à l’origine de la première certification professionnelle pour les artisans d’art exilés dans notre pays. « Le fait d’être reconnu amène aussi un sentiment d’appartenance au pays, de confiance. » Les exilés sont recrutés via Pôle emploi, l’Ofii, les associations de cours de langue ou les centres d’hébergement. Outre la maîtrise d’un savoir-faire, l’association leur demandera de faire le choix de poursuivre leur art et d’être dans une situation régulière pour pouvoir travailler. « Nous restons une association d’insertion professionnelle et nous ne les accompagnons pas sur le volet social, mais nous sommes en lien avec des structures qui les orientent », poursuit la directrice de la Fabrique nomade. Elle aurait pu s’arrêter là. Se contenter de ce joli succès. Mais non. Dans les sous-sols des locaux du viaduc des Arts, un atelier de chantier d’insertion est dédié à la fabrication textile. Plus d’une dizaine de couturiers en apprentissage vont suivre une formation d’un an. La Fabrique nomade ambitionne de former et d’accompagner 60 couturiers en trois ans. Et peut d’ores et déjà compter sur un partenaire de prestige, Le Slip français, qui fait appel à ses services pour de la confection. « Là, nous créons de la valeur économique », souligne Inès Mesmar. Si tout va bien, l’atelier d’insertion devrait, d’ici peu, trouver refuge dans des locaux de 350 mètres carrés, au cœur du quartier de la Bibliothèque nationale de France, dans le 13e arrondissement de Paris.
insertion professionnellemigrantsartisans L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi France24 - Monde
Karine Jean-Pierre, un symbole du rêve américain porte-parole de la Maison Blanche
Publié le : 05/05/2022 - 22:27
Sonia DRIDI
Karine Jean-Pierre a été nommée, jeudi, porte-parole de la Maison Blanche par joe Biden. Elle avait déjà marqué l'histoire en mai 2021, en devenant la première femme ouvertement homosexuelle – et la deuxième femme noire – à prendre place, face aux journalistes, sur l'estrade de la salle de presse officielle de la présidence. Lors d'une interview exclusive accordée à France 24 en octobre 2021, elle est revenue sur son enfance, la crise des migrants haïtiens aux États-Unis et la récente crise diplomatique avec la France.
Les journalistes couvrant la Maison Blanche la connaissent bien. Elle se charge régulièrement de briefer les médias, que ce soit à bord d'Air Force One ou depuis le podium de la salle de presse Maison Blanche, en tant que porte-parole adjointe de l'administration Biden.
Karine-Jean Pierre, 44 ans, sera à compter du 13 mai et du départ de Jen Psaki la numéro 1, ainsi désignée par Joe Biden, jeudi 5 mai. Elle est la première femme noire et ouvertement lesbienne à accéder à ce poste, comme l'a souligné sa prédecesseure. Elle incarne la diversité mise en avant par l'administration Biden.
Elle était déjà la première femme ouvertement homosexuelle – et deuxième femme noire – à prendre place sur l'estrade de la salle de presse "James S. Brady".
En 2016, alors porte-parole nationale de l'organisation MoveOn, elle avait déclaré : "Je suis tout ce que Donald Trump déteste : femme, noire, gay et maman."
Karine Jean-Pierre est née à Fort-de-France, en Martinique, de parents originaires d'Haïti qui ont fui la dictature Duvalier. Elle a passé quelques années à Paris, puis est arrivée avec sa famille aux États-Unis à l'âge de 5 ans. Fille d'un chauffeur de taxi et d'une aide-soignante à domicile, elle a grandi dans le Queens, à New York.
>> À (re)voir : Reporters - L'immigration, le défi de Joe Biden
Dans ses Mémoires "Moving Forward : A Story of Hope, Hard Work, and the Promise of America" (2019), elle se confie sur son adolescence difficile. Abusée sexuellement, elle a longtemps souffert de dépression et a fait une tentative de suicide. Elle revient également sur son engagement politique, des élections locales new-yorkaises à la campagne de Barack Obama.
Dans un entretien exclusif accordé à France 24 en octobre 2021, elle revenait sur son parcours, sur la récente crise des migrants haïtiens entre le Mexique et les États-Unis, ainsi que sur la crise diplomatique avec la France.
France 24 : Votre histoire reflète le rêve américain, qu'est-ce que cela vous inspire ?
Karine Jean-Pierre : Je pense que c'est ce que représentent les États-Unis : la possibilité d'arriver ici comme immigrée et de réaliser le rêve américain. Cela fait partie de l'ADN de ce pays. Mes parents sont nés à Haïti, je suis née en Martinique. Ils sont arrivés ici sans rien. Donc, de voir où je suis, trente ans après, de pouvoir se dire "Wow, notre enfant a réussi !", c'est vraiment quelque chose de particulier. C'est quelque chose auquel je pense tous les jours à la Maison Blanche.
Dans "Moving forward", vous parlez de vos problèmes psychologiques, du fait que vous avez été abusée sexuellement dans votre enfance, que vous avez fait une tentative de suicide et vous mentionnez aussi votre homosexualité. Pourquoi était-ce important pour vous d'aborder ces sujets-là ?
J'ai écrit ce livre à un moment où les choses étaient vraiment difficiles, pas seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. C'était un moment où je me suis dit qu'il était important d'être honnête. Je voulais utiliser ma voix pour aider les gens.
Pourquoi avez-vous décidé de faire de la politique ?
Je voulais changer les choses, faire une différence dans le monde. J'ai étudié au départ pour devenir médecin. Beaucoup de parents et de familles d'immigrés pensent que c'est ce qui permet de réussir, et c'est ce que je pensais aussi. Puis j'ai réalisé que ce n'était pas pour moi. Et quand j'ai été à l'université [Columbia à New York, NDLR], j'ai été entourée de gens merveilleux, de mentors extraordinaires, qui m'ont dit "si tu veux faire une différence, pourquoi ne fais-tu pas de la politique ?" J'ai compris que c'était ce que je voulais faire. C'est aussi à cette même période que je suis allée pour la première fois à Haïti. Beaucoup de choses se sont passées en même temps. C'est pour ça que désormais je dis toujours aux gens : "Suivez votre passion, n'écoutez pas ceux qui essaient de décider à votre place ! Faites ce qui vous rend heureux."
Êtes-vous fière d'être l'une des premières femmes Noires et la première femme ouvertement gay à tenir le point de presse quotidien à la Maison Blanche ?
Pour être honnête, je n'y pense pas tellement. Il y a beaucoup de gens avant moi qui m'ont permis d'être là où je suis aujourd'hui. Je ne serais pas ici sans mes parents, et sans tant d'autres personnes. Il y a eu avant moi Judy Smith, la porte-parole de la Maison Blanche sous George W. Bush [elle a été la première femme Noire à ce poste, NDLR]. Je veux tout faire pour l'honorer.
Mais je dois dire, et je l'ai dit la première fois que je suis montée sur le podium de la salle de presse : la représentation est importante, et c'est quelque chose que le président Biden comprend. Il a très vite agi pour être sûr d'avoir non seulement des personnes intelligentes dans son administration, mais qui représentent aussi le pays.
>> À voir : Le Débat - Assemblée générale des Nations unies : la doctrine Biden
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre la campagne de Joe Biden ? Lorsqu'il a annoncé sa candidature, beaucoup de démocrates étaient assez critiques à son égard, notamment en raison de son âge ?
Je n'ai jamais été contre le président Biden. Je l'ai connu en tant que vice-président. Je l'ai rencontré lorsque je travaillais dans l'administration Obama-Biden. J'ai pu me rendre compte de son grand cœur et de son sens moral très fort. Juste avant qu'il annonce sa candidature pour l'élection de 2020, j'ai eu une conversation avec lui et Jill Biden. Il m'a demandé si je pourrais travailler sur sa campagne : à ce moment-là, je ne pouvais pas, car j'avais déjà d'autres engagements. Mais je lui ai dit : "Une fois que vous serez le nominé démocrate, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider." J'ai tenu ma promesse.
Qu'est-ce que ça fait d'être aujourd'hui à la Maison Blanche, après tant d'années sur la route, soit pour faire campagne, soit pour votre activisme ?
J'ai eu, en effet, l'opportunité de vivre dans de nombreuses villes et États différents. L'activisme a été une grande partie de ma vie ces quatre dernières années et maintenant j'ai l'occasion de faire partie de l'histoire d'une autre façon. En parlant notamment du travail que l'on fait ici à la Maison Blanche. Un travail immense, qui va changer la vie des gens, qui va entraîner des changements fondamentaux dans le pays pour les décennies à venir. Il y a peu de temps, je me disais : "Est-ce que je ferais ce travail si j'avais d'autres opportunités ?" et la réponse est oui. C'est ici que je veux être, car je suis l'une des porte-paroles du président des États-Unis. Il fait, selon moi, tout ce qu'il peut pour le peuple américain, et c'est ça qui est important.
Vous faites partie de la première équipe de communication 100 % féminine à la Maison Blanche, qu'est-ce-que cela vous évoque ?
Je pense que ce n'est pas simplement une belle représentation, cela envoie un message dans le pays et dans le monde. C'est important que nos voix soient entendues. Et il y a de la diversité au sein de toutes les positions de leadership. C'est important, car cela envoie un message positif aux jeunes femmes et aux jeunes hommes. Vous pouvez être à la Maison Blanche et être une mère, un immigré, quiconque ! Je pense que ça en dit beaucoup sur le président Biden, il fait en sorte que chaque voix compte.
Vous parlez beaucoup de vos origines haïtiennes dans "Moving Forward". Qu'est-ce que vous avez ressenti lorsqu'il y a eu la récente crise des migrants haïtiens à la frontière ?
Je pense que nous avons tous ressenti beaucoup de peine lorsque nous avons vu ce qu'il s'était passé à la frontière avec certains gardes-frontières. C'était seulement quelques officiers, ils ne les représentent pas tous, et c'était déchirant. Le président en a parlé, la vice-présidente en a parlé, ils ont dénoncé les faits et dit que cela ne représentait pas qui nous étions. Je pense que pour de nombreuses personnes dans ce pays, notamment pour les Africains Américains, les Noirs, cela leur a rappelé une période qui était incroyablement difficile, qui fait partie de notre Histoire. Ça rappelle la période de l'esclavage, les années de la loi Jim Crow.
C'était très dur à voir et le président a été très clair en disant que ce n'était pas acceptable. Les deux personnes pour lesquelles je travaille se sont manifestées dans des termes très forts et ont dit que ce n'est pas de cette façon que nous devrions être représentés, qu'on ne devrait pas traiter les migrants comme ça, qu'on ne devrait pas traiter les gens ainsi. Ce qu'on a vu était extrêmement troublant et nous devons le dénoncer. Joe Biden en a pris la responsabilité, c'est ça le leadership.
L'administration Biden a pris la décision de renvoyer des centaines de migrants dans des avions, ils retournent souvent vivre dans la misère, parfois la violence. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
J'aimerais être claire à ce sujet : nous avons utilisé le "Titre 42", cela a été notre politique jusqu'à présent à la frontière. C'est une question de santé publique, ce n'est pas une politique de l'immigration que nous mettons en place. Nous sommes au milieu d'une pandémie qui a déjà coûté la vie à plus de 700 000 personnes dans ce pays et des millions de vies à travers le monde. Nous essayons de faire de notre mieux et le Président essaie de faire de son mieux pour faire face à cela. C'est une question de santé publique, c'est pour protéger les migrants et les citoyens de ce pays. Ce serait arrivé, quel que soit le pays d'origine des migrants. C'est une mesure mise en place depuis l'année dernière. Nous essayons de créer une politique d'asile, nous essayons de réparer un système qui a été mis à mal ces quatre dernières années. L'une des premières choses qu'a fait le président Biden a été de proposer une politique d'immigration et nous allons continuer de travailler avec le Congrès pour l'encourager à passer des réformes, critiques et importantes, sur l'immigration.
Nous voulons être certains que le système d'immigration est juste, décent et qu'il représente qui nous sommes. Nous avons parlé un peu plus tôt de mon rêve américain et c'est ça qui représente qui nous sommes : un pays d'immigrés, de gens qui viennent de tous les coins du monde.
>> À lire : Avant le G20, Joe Biden et Emmanuel Macron continuent de réparer leurs relations
Qu'attend le président Biden de sa rencontre avec Emmanuel Macron prévue lors du G20 à Rome ?
Je pense que la rencontre va bien se passer. Nous les avons vus ensemble au G7, leur rencontre était très amicale, ils ont appris à se connaître et ont déjà eu plusieurs appels téléphoniques. Cette nouvelle rencontre sera l'occasion pour eux d'avoir une conversation honnête et de parler de sujets importants pour leur pays respectif.
L'administration Joe Biden a t-elle été surprise par la réaction de la France pendant la crise des sous-marins ?
Je ne vais pas spéculer sur le sujet. Le Président chérit cette relation. La France est notre plus ancien allié, c'est notre partenaire le plus important. L'administration Biden-Harris veut s'assurer que cette relation soit renforcée, que nous continuions de trouver des moyens de travailler ensemble et de faire face ensemble à des défis globaux.
Certains observateurs à Washington ont assuré que la France avait réagi de manière excessive, était-ce l'impression de la Maison Blanche ?
Nous devons avancer. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, était à Paris récemment, le secrétaire d'État Blinken aussi. Je pense que la visite de ces hauts officiels montre à quel point la relation avec la France est forte. Et il va bientôt y avoir la rencontre entre les présidents Biden et Macron. Nous voulons avancer et approfondir la relation avec la France.
Cet entretien a initialement été publié le 28 octobre 2021 et mis à jour le 5 mai avec la nomination de Karine Jean-Pierre comme porte-parole de Joe Biden
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
États-Unis : le président Joe Biden oscille entre humour et sérieux au gala des correspondants
L'écrivaine Anne Berest remporte le Goncourt version américaine pour "La Carte postale"
États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
BBC
Hairy Bikers: TV chef Dave Myers reveals cancer diagnosis
TV chef Dave Myers has revealed he is undergoing chemotherapy after receiving a cancer diagnosis.
The 64-year-old is best known as one half of the celebrity cooking duo the Hairy Bikers, alongside Si King.
Speaking on their Agony Uncles podcast, Myers told his friend and fellow chef he would be taking a break from filming and certain public events.
"Anyway Kingy, I've got to come clean now, I haven't been too well recently," he revealed.
"And basically, I've got to have some chemo, you know all this anyway, so this year is going to be a bit quiet for me.
"I'm not going to be filming, some of the festivals I'm not going to be able to go to, some may be OK but this year's a bit of a write-off for us."
Myers, who has also appeared on Countdown and Strictly Come Dancing, asked listeners to respect his privacy while he undergoes treatment for an unspecified cancer, adding that he decided to go public with the news as he didn't want to "hide under a rock".
"But look, the prognosis is OK, I'm going to be fine," he continued.
The TV personality said that for the foreseeable future he intended to "get on with it [treatment]" and to "tuck in, look after myself, eat sensibly and get over this mess, flog books, and be a happy person".
He joked: "I may be a baldy biker for a while so it's just a warning, I don't want to make a fuss about it, I look all right bald actually".
Myers and King met in the 1990s and went on to become household names while presenting The Hairy Bikers' Cookbook on BBC TV together from 2004. They traversed the UK on their motorbikes with subsequent culinary shows like the Hairy Bikers' Food Tour of Britain and published several accompanying books and recipes online. along the way.
Both of them have previously addressed health issues. In 2018 Myers told viewers he had been diagnosed with glaucoma, saying he had originally dismissed the eye condition as a bad hangover.
King meanwhile has spoken openly about suffering from a brain aneurysm in 2014 and the importance of his subsequent weight loss.
A new series featuring both bikers has already been filmed and is due to appear at a later date. A spokeswoman for the BBC said: "We wish Dave our best while he focuses on his recovery, and we look forward to filming with him when he is better."
More on this story
Hairy Biker gets honorary fellowship
How pink mobiles help Cambodia women
Hairy Bikers break EL James' run
Related Topics
France24 - World
Revealing the social effects of two years of mask-wearing
Issued on: 06/05/2022 - 18:17
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Follow
The surgical mask has become a potent symbol of the pandemic…and an intimate part of our daily lives. In this episode, we’re exploring how covering our faces for almost two years now has affected us. For example, does catching a glimpse of just the eyes change our perception of a person? How have we learned to interpret non-verbal clues and the emotions expressed behind that mask? And what happens when we finally take them off?
Thanks to Hôtel Le Cercle Tour Eiffel
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Le Monde
SANS TITRE
Le texte scellant l’accord entre le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) mentionne que les budgets alloués à la culture doivent atteindre 1 % du produit intérieur brut (PIB), soit autour de 22 milliards d’euros par an pendant cinq ans. Cette mesure, qui figurait dans les programmes de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles de 2017 et de 2022, a tout pour ravir la gauche et les créateurs. Mais non, ce n’est pas si simple, tant le profil culturel du leader indigne certains au PS et inquiète nombre de responsables du secteur artistique.
L’argent culturel d’Etat, si on ratisse très large, s’élève actuellement à 16 milliards d’euros. La hausse prévue est astronomique, sans équivalent, s’ajoutant aux dizaines de milliards promis par M. Mélenchon à d’autres secteurs. Une folie budgétaire, disent nombre de voix à gauche et même parmi les bénéficiaires dans l’art. En 1981, Jack Lang, pourtant bien préparé à devenir ministre de la culture, a eu du mal, du moins au début, à ventiler puis à dépenser un budget doublé. Alors là…
L’argent supplémentaire servira surtout à démocratiser la culture, notamment à l’école, ce qui est logique et ravira les Verts. Sauf que ces derniers, dans les grandes villes glanées en 2019, ont provoqué moult frictions avec les milieux de la création en leur opposant une « culture populaire » – elle a surtout abouti, pour l’instant, à brimer les opéras, musées ou théâtres jugés élitistes.
Bordeaux, Strasbourg, Lyon… Le flou culturel des mairies VertesCe qui renvoie à une autre inquiétude au PS comme dans le monde de l’art : la question identitaire chez les « insoumis ». On pensait que ça allait de soi et pourtant leur texte d’union mentionne « la protection de la liberté́ de conscience et d’expression ».
M. Mélenchon n’est pas un censeur, mais sa vision du sujet peut être fragilisée par des combats prioritaires. En 2017, l’université d’été de son parti a organisé un débat dont le titre était « Faut-il dégager les médias ? » En 2019, le blocage de la pièce Les Suppliantes, d’Eschyle, par des étudiants de la Sorbonne soutenus par l’UNEF, au motif qu’il y aurait eu des blackfaces sur scène, a été dénoncé comme une censure par la quasi-totalité de la classe politique. M. Mélenchon est resté muet. Deux ans plus tard, il a soutenu avec virulence les « réunions non mixtes racisées » que le syndicat étudiant voulait organiser.
A la suite d’autres frictions, des voix à gauche ont appelé à rompre « avec la “cancel culture” et le “wokisme” ». Jean-Luc Mélenchon leur a vertement rétorqué que « la “cancel culture” en France a commencé en 1789 : on a foutu par terre la Bastille ! » Pas de quoi rassurer les milieux culturels.
Il vous reste 57.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
BBC
Amazon targets review firms with legal action
By Zoe KleinmanTechnology editor
Amazon is taking legal action against four companies it has accused of deliberately flooding its shopping platform with fake reviews.
Three of the firms had nearly 350,000 reviewers on their books.
The companies act as unofficial brokers between Amazon sellers and individuals who write reviews, the tech giant says.
The reviewers get free products and a small fee in return for each review, and the firm charges the seller a fee for boosting its ratings on Amazon.
The sellers are not necessarily aware that this is being done by using fake reviews, Amazon said.
The firms it has threatened legal action against are accused of collectively targeting its platforms in the US, UK, Europe, Japan and Canada. It targeted three of them earlier this year, and has now confronted another.
One has ceased trading as a result. In a note on its website, Matronex says it has "completely shut down" following Amazon's actions.
On the website of one of the firms which is still in business, there is advice for customers whose reviews have been rejected by Amazon. The potential reasons it lists for this happening include:
"Please write your reviews truthfully and not too often," it adds.
Amazon says that as part of its settlement, one firm has agreed to share data about who its customers are. It claims this will help it track them down on its platform.
It admitted they can be difficult to identify because the exchange does not take place on Amazon itself. In 2020 it claims to have stopped 200 million reviews which it believed to be fake, from being published.
Reviews heavily influence online shopping decisions - the UK government says that the average household spends £900 per year on products based on what others say about them.
Under new proposals currently under consideration in the UK it would become illegal to pay someone to write or host fake reviews.
A recent investigation by the consumer watchdog Which? found that nine out of 10 of the top-rated headphones on Amazon earlier this year had glowing reviews for a range of unrelated products.
Which? said it welcomed Amazon's actions.
"However, our recent investigation found that there are still unscrupulous businesses exploiting weaknesses with Amazon's review system, leaving shoppers at risk of buying products boosted by thousands of bogus five-star reviews," said Rocio Concha, director of policy and advocacy.
"The Competition and Markets Authority's ongoing fake reviews investigation must root out any unfair practices being used to manipulate shoppers, and ensure people are protected when they are using major shopping sites."
More on this story
Cuddly toy reviews used for headphones on Amazon
Fake reviews to be illegal under new rules
The 'brushing' scam that's behind mystery parcels
Related Topics
France24 - World
Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?
Issued on: 06/05/2022 - 14:30
Annette Young
Follow
In this edition, uproar in the United States after a leaked Supreme Court draft ruling shows the country is set to end 50 years of a woman's right to have an abortion. Annette Young also talks to writer Molly Jong-Fast about what life in America would look like without Roe versus Wade. Plus, the rickshaw and taxi revolution in the Indian capital of New Delhi, with authorities encouraging female drivers to get behind the wheel of new electric-powered vehicles.
BBC
McColl's: Billionaire Issa brothers near deal to rescue chain
The billionaire Issa brothers are poised to rescue the convenience chain McColl's when it enters administration.
PwC are set to become administrators for the company and it is understood a sale to the Issa brothers' EG Group could come soon after.
In a letter from McColl's to its employees, seen by the BBC, the firm said it hoped all staff would transfer to the new owner.
McColl's currently employs 16,000 people across its 1,100 stores.
The Issa brothers also co-own supermarket chain Asda, while EG Group owns thousands of petrol stations and convenience shops in the UK, Ireland, Europe, Australia and the US.
Accountancy firm PwC are expected to be appointed as administrators when the courts reopen on Monday morning. Any sale could only be completed once administrators have been formally appointed.
In a statement earlier, McColl's said PwC intended to look for a buyer "as soon as possible".
It comes after supermarket chain Morrisons proposed a rescue deal on Thursday to try to safeguard the chain. However, this was rejected by lenders.
Morrisons is already in a partnership with McColl's, which operates more than 200 Morrisons Daily convenience stores.
McColl's said that while discussions with Morrisons had "made significant progress", its lenders had made clear they would not reach a conclusion that was acceptable to them.
"In order to protect creditors, preserve the future of the business and to protect the interests of employees, the board was regrettably therefore left with no choice other than to place the company in administration," McColl's said.
Morrisons described this as "a very disappointing, damaging and unnecessary outcome".
"We put forward a proposal that would have avoided today's announcement that McColl's is being put into administration, kept the vast majority of jobs and stores safe, as well as fully protecting pensioners and lenders," the company said in a statement.
Morrisons and McColl's signed a deal five years ago which involved Morrisons being the convenience store chain's sole supplier for grocery products, including the relaunched Safeway brand.
McColl's raised £30m from shareholders last year to invest in expanding its Morrisons Daily convenience stores.
The company had been moving towards making more of its shops into Morrisons Daily stores, but had not moved quickly enough to take advantage in the boom in local shopping during the coronavirus pandemic.
With £170m of debt to service, the business had been running out cash.
Morrisons had been talking to McColl's and its creditors for a number of weeks as it aimed to thrash out a rescue.
After being knocked back Morrisons made an improved offer on Thursday evening which was thought to include taking on McColl's pension commitments and its £170m debt.
Newspaper and magazine distributor Smiths News said McColl's "represents a bad debt risk" of between £6m and £7m to its business, £1.2m of which is overdue.
Smiths News said it was "closely monitoring the current situation and considering options for reducing the current risk, including the return of unsold stock".
The Post Office, which has branches in 600 McColl's stores, also said it was monitoring the situation closely and had undertaken contingency planning "to minimise the impact on customers should any branches be affected".
Pensions
A spokesperson for McColl's pension schemes called on bidders for the firm to "respect pension promises" made to 2,000 scheme members.
"The two pension schemes are relatively small compared to the McColl's business, and funding them would clearly be manageable for the ongoing business, or for anyone who acquires it," the spokesperson said.
A pre-pack administration - which allows an insolvent firm to sell assets to bidders - could break the link between the pensions schemes and the firm, they said.
EG Group is reportedly preparing to take over McColl's via a pre-pack administration, according to Sky News.
This "would represent a serious breach of the pension promises made to staff who have served the business loyally over many years, and risks causing the schemes to enter the Pension Protection Fund with a resulting reduction in benefits," the spokesperson said.
The Pension Protection Fund takes on certain types of pension scheme when an employer collapses.
The fund, which is paid for in part by a levy on other pension funds, pays pensioners and protects those yet to reach pensionable age.
More on this story
Morrisons makes last minute bid to save McColl's
McColl's convenience store chain on brink of collapse
Who are the Issa brothers?
RS McColl - the footballer turned corner shop king
Related Topics
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Eléa Pommiers
- Un nouveau convoi des Nations unies (ONU) est attendu, vendredi, pour évacuer les derniers civils retranchés dans l’aciérie Azovstal, à Marioupol, dernière poche de résistance ukrainienne dans ce port stratégique du Donbass, sans assurance toutefois d’une trêve des combats malgré l’annonce par les forces russes d’un cessez-le-feu de trois jours.
- Iryna Verechtchouk, la vice-première ministre ukrainienne a annoncé une évacuation de civils de Marioupol vers Zaporijia, vendredi à midi, sans préciser s’il s’agissait de civils retranchés dans l’usine Azovstal, où la situation devient désespérée, fait savoir un infirmier. Dans une vidéo, ce Tatar de Crimée affirme que le site est constamment pilonné et demande à la Turquie d’aider à évacuer les civils et les militaires ukrainiens blessés.
- Tout en affirmant que les objectifs de « l’opération spéciale » que mène la Russie en Ukraine sont en passe d’être remplis, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déploré que le soutien occidental à l’Ukraine empêche la Russie d’achever « rapidement » son offensive.
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lancé une campagne mondiale de levée de fonds pour l’Ukraine, via une plate-forme appelée United24. La page d’accueil propose de faire un don pour financer la défense, l’aide médicale ou la reconstruction. Plus de 6 milliards d’euros « pour aider l’Ukraine et tous ceux qui [la] soutiennent » ont parallèlement été collectés au cours d’une conférence internationale des donateurs à Varsovie, a annoncé le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.
- L’Union européenne a proposé de sanctionner l’ancienne gymnaste russe Alina Kabaeva pour son rôle dans la « propagande » du Kremlin et ses liens « étroits » avec le président Vladimir Poutine, selon un document vu, jeudi, par l’Agence France-Presse et l’agence Bloomberg.
- Vladimir Poutine a présenté, jeudi, ses excuses au premier ministre israélien, Naftali Bennett, pour les propos de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, affirmant qu’Adolf Hitler avait du « sang juif ».
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Récit. Sous le kitsch de l’Eurovision, la géopolitique
Décryptages. La confrontation nucléaire, un scénario évoqué avec de plus en plus d’insistance en Russie
Analyse. L’Autriche prend ses distances avec Vladimir Poutine, sans renoncer à sa neutralité
Récit. En Ukraine, la grande famine de 1932-1933, une tragédie étouffée
Reportage. En Moldavie, à Chisinau, la hantise de la guerre
Récit. La Suisse surveille Gazprombank mais ne la gênera pas
Editorial. Guerre en Ukraine : intensifier les sanctions contre la Russie
Appel à témoignages. Marioupol : vous avez connu ou visité la ville avant la guerre en Ukraine ? Racontez-nous
Retrouvez notre live d’hier sur ce lien.
Valeurs Actuelles
L’inéluctable hausse des impôts
Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.
Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.
Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts
Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.
Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.
Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive
Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.
L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».
France24 - World
Malta: Small islands, big issues for Europe (Part 1)
Issued on: 06/05/2022 - 12:57
Catherine NICHOLSON
Follow
Independent since 1964, Malta has been a member of both the European Union and NATO since 2004. FRANCE 24's Europe team takes us to the smallest EU member state by both size and population, where our team looks into several areas in which these islands hold an important place in European affairs.
The strategically-situated archipelago lies between southern Italy and North Africa and has been a prized territory for many conquering civilisations throughout history, from the Romans to the Normans and the British Empire.
We meet Maltese citizens who are asking serious questions about media freedom, 4 years after the murder of journalist Daphne Caruana Galizia in 2017. And as climate change threaten Maltese water supplies and coastlines, we find out what’s been done to protect the islands and their inhabitants from sea-level rises and extreme heatwaves.
Watch Part 2 of Malta: Small islands, big issues for Europe
Show presented by Catherine Nicholson, produced by Johan Bodin, filmed on location by Stéphane Bodin, with Luke Brown.
In partnership with the European Union.
The action was co-financed by the European Union in the framework of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN L'Humanité
En Île-de-France, les mineurs étrangers chassés de toutes parts
ActuMaltraitance Le 3 mai, une centaine d’adolescents africains d’un campement du nord de Paris devaient être mis à l’abri. Une trentaine ont pourtant été refoulés du centre d’accueil où la préfecture les avaient orientés. Depuis leur retour à la rue, ils sont traqués par les CRS.
Eugénie BarbezatÉmilien UrbachDepuis plus de deux mois, une centaine de jeunes étrangers africains dormaient dans un campement sous un pont, à la limite entre Paris et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). À plusieurs reprises, ces derniers jours, les adolescents ont été victimes d’agressions violentes de la part de bandes haineuses. La dernière en date, le 1er mai (voir notre édition du 3 mai), a incité la mairie de Paris à taper du poing sur la table pour pousser l’État à agir. Des bus sont venus chercher les jeunes, mardi matin, pour les répartir dans plusieurs structures d’hébergement franciliennes.
Ces établissements sont normalement réservés aux demandeurs d’asile, donc pas adaptés à la situation de ces adolescents. Tous se déclarent mineurs et en cours de procédure judiciaire pour contester la non-reconnaissance de leur minorité. Habituellement, ces centres d’hébergement acceptent les mineurs à titre exceptionnel, quand ils leur sont adressés par les préfets. « Dans celui de Clichy (Hauts-de-Seine), géré par l’opérateur Alteralia, cela n’a pas été possible, témoigne Pierre Mathurin, coordinateur de l’association Utopia 56, à Paris. Une trentaine de jeunes ont été refoulés, recevant une notification de fin de prise en charge. Jamais nous n’avions été confrontés à pareille situation. »
Même après que l’association a tenté de négocier avec Alteralia, tandis que les jeunes patientaient devant le centre, espérant passer la nuit dans un lit, aucune solution n’a été trouvée. Contacté par l’Humanité, le responsable de la structure d’hébergement s’est refusé à tout commentaire. « On suppose qu’il reçoit des injonctions contradictoires du préfet des Hauts-de-Seine et de celui d’Île-de-France », avance Pierre Mathurin, regrettant que le « principe d’humanité » ne prévale pas.
Boucliers et gaz lacrymogènes
Déçus et encore choqués par la violente attaque subie deux jours plus tôt, les jeunes ont décidé de retourner passer la nuit porte de Clignancourt. Ils y ont été rejoints par une quinzaine d’autres, qui avaient raté les bus devant les mettre à l’abri après être allés fêter l’Aïd chez des connaissances. « Quand nous sommes arrivés sous le pont, des policiers nous ont dit qu’on ne pouvait pas nous installer là », explique au téléphone Siman, un jeune Ivorien de 17 ans, alors que les agents venaient tout juste de partir.
Mais c’était pour revenir une demi-heure plus tard. En force. « Une dizaine de cars de CRS ont débarqué, raconte Pierre Mathurin, sur place après que les jeunes l’ont alerté. À l’intérieur, des policiers s’équipaient de boucliers et préparaient les gaz lacrymogènes. Les gamins ont bien tenté de négocier, arguant qu’ils n e savaient pas où dormir. “Vous n’avez qu’à aller à l’Élysée !” se sont-ils entendu r épondre par un fonctionnaire de police qui a menacé de les poursuivre partout où ils essaieraient de s’installer. »
« Je cherche une solution d’urgence, a indiqué dans la soirée Ian Brossat, l’adjoint communiste à la maire de Paris en charge du logement et de l’accueil des réfugiés. Tout cela est aberrant. » Mais pour la trentaine d’adolescents, impossible d’attendre sur place. Sautant dans un tramway pour échapper aux forces de police, ils ont finalement trouvé refuge dans le Nord - Est parisien. « Maintenant, nous sommes installés porte de Bagnolet, précise Siman, ce jeudi 5 mai au matin, à l’issue d’un rendez-vous dans un bureau de la Croix-Rouge. J’ai déposé un dossier pour un hébergement d’urgence, mais on m’a répondu qu’il n’y avait pas de place en ce moment. » La nuit prochaine et les suivantes, il les passera encore, avec des dizaines d’autres, dans la rue et dans l’angoisse d’être à nouveau traqué.
exilésmineurs étrangersParisIan Brossat Le Monde
A quoi on les reconnaît
C’est une situation à la fois tellement marginale et tellement privilégiée que ceux qui la vivent la gardent pour eux. Il fallait bien que les « talents » courtisés par les entreprises de la tech aient des parents et parfois même des parents de gauche. Ceux-là, dans un climat de crainte du déclassement général, ne savent pas toujours quoi penser de ce qui leur arrive. Il y a cinq ou dix ans, quand leurs enfants parlaient de leur « M2 en data science » à la fac, ils n’avaient pas bien compris comment cela se traduirait quelques années plus tard. Face à ces gamins qui se mettent à gagner très vite beaucoup plus d’argent qu’eux, faut-il se sentir soulagé de les savoir à l’abri du besoin ou s’inquiéter que ça leur tourne autant la tête qu’à des footballeurs en plein mercato ?
« A 25 ans, je gagne plus que mes parents »Ils n’en parlent qu’à quelques amis proches. Ils ne donnent pas les chiffres ni les « K », parce que peu importe, ce n’est pas le vrai sujet. Ils ont élevé leurs enfants dans le mépris de l’argent mais les ont poussés à faire des études pour être certains qu’ils n’en manquent pas. Ils insistent sur le fait que leurs enfants sont allés « à la fac » (autrement dit, ils sont devenus riches par accident). Ils se mettent à parler avec le langage de l’entreprise de leurs enfants (« il est en full remote, là »). Le temps qu’ils mémorisent le nom de la start-up de leur rejeton, elle a changé de nom ou eux de start-up. Quand ils prévoient d’inviter leurs enfants sur leur lieu de vacances, ils vérifient la qualité d’Internet pour les futures visios. Ils n’osent pas s’avouer qu’ils aimaient bien que leurs enfants restent quand même un peu dépendants d’eux.
« Quand les assiettes se touchent, l’eau circule moins bien » : les dingues du lave-vaisselleComment ils parlent
« A sa première embauche il gagnait plus que moi, à la deuxième plus que son père et moi. » « Ces métiers, c’est un peu comme le patinage artistique, on ne vieillit pas bien… » « En 4e, il était en vacances, il avait déjà monté une boîte de baby-sitting. » « Vaut quand même mieux avoir un gamin qui explose qu’un gamin dans la merde. » « Ça a toujours été important pour lui de gagner de l’argent, ça nous a toujours sidérés, ça doit venir de son père… » « Ce qui me préoccupe, ce n’est pas l’argent qu’il gagne, mais qu’il soit en situation de sur-responsabilité. » « Il faudrait que je mette des collègues sociologues sur le sujet. » « Non, je ne crois pas qu’il vote Macron. » « La dernière fois il était un peu gêné par ce qu’il allait gagner, il trouvait ça un peu exagéré. » « Il m’a expliqué qu’il prenait un conseiller patrimonial, c’est quelque chose qui sort de mon champ de vision. » « Avec moi, il n’y a aucun problème, mais je fais barrière pour qu’il n’en parle pas trop devant les autres enfants. » « Un jour, il en aura marre et fera autre chose. J’ai confiance en ses valeurs. »
Il vous reste 19.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
BBC
Huge volume of water detected under Antarctic ice
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
Vast quantities of water have been detected in sediments that underlie a part of the West Antarctic ice sheet.
The volume is equivalent to a reservoir that is several hundred metres deep.
The water was detected below the Whillans Ice Stream, but its presence is likely replicated elsewhere across the White Continent.
That being the case, it could be an important influence on how Antarctica reacts to a warmer world, researchers tell the journal Science this week.
Water at the base of glaciers and ice streams generally works to lubricate their movement.
The transfer of water into or out of this deep reservoir has the potential therefore to either slow down or speed up ice flow.
Models that simulate future climate impacts will now have to account for it.
The detection was made by a team led by Dr Chloe Gustafson from the Scripps Institution of Oceanography in San Diego, US.
She said the deep sediments were ancient ocean muds and sands that became saturated with salty seawater thousands of years ago when the West Antarctic Ice Sheet was much less extensive than it is today.
"These sediments I like to think of as a giant sponge," she explained.
"If you could squeeze out all that water and pool it on the surface, the water would range anywhere from about 220m in depth all the way up to 820m.
"For comparison, the Empire State Building is about 440m tall. So at the shallowest, this water would go halfway up the Empire State Building, and at the deepest it would almost submerge two Empire State Buildings," the postdoctoral researcher told BBC News.
Dr Gustafson made her measurements during a six-week expedition on the Whillans Ice Stream, an 800m-thick, 100km-wide convoy of fast moving ice that feeds into the Ross Ice Shelf.
The technique she deployed is called magnetotellurics. This records variations in the the Earth’s natural electric and magnetic fields to determine the properties of deeply buried materials, be that rock, sediments, ice or water.
"You get a resistivity pattern and you have to invert that to work out how much water is present, and it's huge," said Scripps glaciology professor, Helen Fricker.
"People had long suspected this groundwater was there, but this is the first time we've really been able to measure it."
Prof Fricker used satellite observations in the 2000s to describe the dynamic hydrological system under Whillans. From the way the ice surface rose and fell over weeks and months, she could tell there were melt rivers filling and draining water from lakes that lay directly under the ice at its interface with the sediments.
This newly discovered groundwater is held further down, in the pore spaces of the 500m-2,000m of ancient muds and sands that are sandwiched between the ice stream and basement rock.
The key question being asked is: to what extent can the groundwater add to or subtract from the network of freshwater rivers and lakes just under the ice, to aid lubrication? And the inference in the measured changes in the saltiness of the upper part of the ground reservoir is that there is exchange.
Dr Tom Jordan conducts geophysical investigations of the deep structures of Antarctica.
He said the groundwater was potentially relatively warm because of the heat of basement rocks.
"If you then dump that warm water at the ice-bed interface, it could accelerate the flow of ice," the British Antarctic Survey scientist told BBC News.
The Scripps-led team wants to repeat its work at Thwaites Glacier. At roughly the size of Great Britain or Florida, Thwaites is much, much bigger than the Whillans Ice Stream. It is currently the subject of intense study by US and UK researchers because of its melt rate.
Thwaites' outflow speed has doubled in the past 30 years and there is concern that future ice losses could add significantly to global-sea level rise.
Dr Jordan said his data suggested there were large sediment basins under Thwaites that could hold impressive volumes of groundwater, but there were also places where the glacier ice was directly in contact with bedrock. This meant the Scripps would likely find a mixed picture if it pursued its investigations, he added.
Related Topics
Valeurs Actuelles
Côte d’Azur : pénurie de saisonniers
Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.
Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.
Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.
« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.
D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.
Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent
Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.
« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »
Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.
L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.
Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.
« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »
En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.
France24 - World
Notorious Colombian drug lord pleads not guilty after extradition to US
Issued on: 06/05/2022 - 05:03
NEWS WIRES
One of Colombia's most notorious drug lords pleaded not guilty to cocaine trafficking charges in a New York court Thursday following his extradition to the United States.
Dairo Antonio Usuga, known as "Otoniel," did not ask for bail during the arraignment hearing in Brooklyn.
The 50-year-old was the leader of Colombia's largest narco-trafficking gang, known as the Gulf Clan.
The United States accuses Usuga and the Gulf Clan of illegally bringing at least 73 tons of cocaine into the country between 2003 and 2012.
He was "one of the most dangerous, most wanted drug kingpins in the world," Breon Peace, United States Attorney for the Eastern District of New York told reporters Thursday.
Peace described Usuga as the "supreme leader" of the Gulf Clan.
"He is responsible for trafficking vast amounts of cocaine, measured in tons. He earned enormous profits measured in billions, not millions," the prosecutor told a press conference.
Usuga was the most wanted person in Colombia until he was arrested last October in the northwest of the country after a massive military operation.
On Wednesday afternoon, a convoy of five bulletproof police vehicles transported him from a prison in the capital Bogota to a military airport, where he was handed over to US Drug Enforcement Administration officials.
Usuga landed in New York around 11:30 pm (0330 GMT Thursday).
He wore orange prison garb and was handcuffed during his first appearance in the Brooklyn federal court.
Usuga has been charged with criminal enterprise and international cocaine manufacturing and distribution and faces life in prison if convicted.
He asked to be held in detention until his trial, and judge Vera Scanlon set a date of June 2 for the defendant's next court appearance.
Usuga's arrest was one of the biggest blows to Colombia's drug trafficking business since the assassination of Pablo Escobar in 1993.
He was captured near the border with Panama following a military operation involving 500 soldiers backed by 22 helicopters, in which one police officer was killed.
Usuga was indicted in 2009 in the United States, which had offered a $5 million bounty for information leading to his arrest.
'El Chapo'
The Gulf Clan was believed to be responsible for 30 percent of cocaine exports from Colombia, the world's largest producer and supplier of the drug.
New York prosecutors have secured the extradition and conviction of several traffickers in recent years, most notably Mexican drug lord Joaquin "El Chapo" Guzman.
He was sentenced to life in prison in July 2019 and is being held in a maximum-security prison in Colorado.
Last month, Ex-Honduran president Juan Orlando Hernandez appeared in court in New York following his extradition to America to face drug trafficking charges.
Hernandez is accused of aiding the smuggling of hundreds of tons of cocaine to America in return for millions of dollars in bribes from drug-traffickers.
His brother, ex-congressman Tony Hernandez, was given a life sentence in the United States in March 2021 for drug trafficking crimes.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Colombia’s most wanted drug trafficker ‘Otoniel’ nabbed from jungle hideout
Colombia extradites notorious drug trafficker ‘Otoniel’ to United States
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
Advertisement
Le Monde
A l’agenda du vendredi 6 mai
Live animé par Jérémie Lamothe et Marie Pouzadoux
Un direct quotidien. A l’occasion des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour vous informer sur la campagne et ses nombreux rebondissements, avec l’annonce des alliances entre les partis et des investitures, le suivi des candidats sur le terrain, des tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Dans le poste. Quelques heures après l’annonce de l’accord entre le Parti socialiste et La France insoumise (LFI), la députée européenne Manon Aubry (LFI) sera sur France 2 à 7 h 40. Le président PS de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, sera lui sur Public Sénat à 8 heures. Nous suivrons également le patron de La République en marche, Stanislas Guerini, sur RTL ou encore le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur Franceinfo.
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sera au « 20 heures » de France, vendredi soir.
Tchat. Trois historiens, Jean-Numa Ducange, Stéphanie Roza et Razmig Keucheyan (auteurs de l’ouvrage Histoire globale des socialismes XIXe-XXIe siècle), répondront à vos questions à partir de 16 heures dans notre direct lors d’un tchat qui reviendra sur les différents rapprochements des gauches en France.
Nos articles pour approfondir
Au Parti socialiste, comment les partisans de l’union avec LFI ont réussi à emporter l’adhésion
Les premiers jours immobiles du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron
La majorité en ordre de bataille à un mois des législatives
Vue de Bruxelles, l’union des gauches française interroge et inquiète
Les essentiels
BBC
Covid: World’s true pandemic death toll nearly 15 million, says WHO
By Naomi Grimley, Jack Cornish and Nassos StylianouBBC News
The Covid pandemic has caused the deaths of nearly 15 million people around the world, the World Health Organization (WHO) estimates.
That is 13% more deaths than normally expected over two years.
The WHO believes many countries undercounted the numbers who died from Covid - only 5.4 million were reported.
In India, there were 4.7 million Covid deaths, it says - 10 times the official figures - and almost a third of Covid deaths globally.
The Indian government has questioned the estimate, saying it has "concerns" about the methodology, but other studies have come to similar conclusions about the scale of deaths in the country.
The measure used by the WHO is called excess deaths - how many more people died than would normally be expected based on mortality in the same area before the pandemic hit.
These calculations also take into account deaths which were not directly because of Covid but instead caused by its knock-on effects, like people being unable to access hospitals for the care they needed. It also accounts for poor record-keeping in some regions, and sparse testing at the start of the crisis.
But the WHO said the majority of the extra 9.5 million deaths seen above the 5.4 million Covid deaths reported were thought to be direct deaths caused by the virus, rather than indirect deaths.
Speaking about the scale of the figures, Dr Samira Asma, from the WHO's data department, said "It's a tragedy.
"It's a staggering number and it's important for us to honour the lives that are lost, and we have to hold policymakers accountable," she said.
"If we don't count the dead, we will miss the opportunity to be better prepared for the next time."
Alongside India, countries with the highest total excess deaths included Russia, Indonesia, USA, Brazil, Mexico and Peru, the WHO figures suggest. The numbers for Russia are three-and-a-half times the country's recorded deaths.
The report also looks at the rates of excess deaths relative to each country's population size. The UK's excess mortality rate - like America, Spain and Germany - was above the global average during 2020 and 2021.
Countries with low excess mortality rates included China, which is still pursuing a policy of "zero Covid" involving mass testing and quarantines, Australia, which imposed strict travel restrictions to keep the virus out of the country, Japan and Norway.
The academics who helped compile the report admit their estimates are more speculative for countries in sub-Saharan Africa, because there is little data on deaths in the region. There were no reliable statistics for 41 out of 54 countries in Africa.
Statistician Prof Jon Wakefield, from Seattle's University of Washington, helped the WHO and told the BBC: "We urgently need better data collection systems.
"It is a disgrace that people can be born and die - and we have no record of their passing.
"So we really need to invest in countries' registration systems so we can get accurate and timely data."
More on this story
Why India's real Covid death toll may never be known
Related Internet Links
WHO - World Health Organization
Related Topics
Valeurs Actuelles
La crise qui vient et cette petite dette qui monte, qui monte
Le graphique sur lequel figurent, en abscisse, les années et, en ordonnée, des montants en milliards d’euros, est impressionnant. En rouge, l’évolution des déficits cumulés, et en bleu, celle de la dette française (État, Sécurité sociale, organismes d’administration centrale et collectivités territoriales) : on constate une parfaite symétrie entre les deux séries de données. Voilà résumée la situation économique française sur le demi-siècle passé, et sur laquelle bon nombre de candidats sont restés muets lors de la campagne présidentielle, quand ils n’alignaient pas les contrevérités, alors qu’il y aurait pourtant beaucoup à dire.
« L’analyse du feuilleton politico-budgétaire hexagonal est cruelle, note Pierre-François Gouiffès, dans l’Âge d’or des déficits, 40 ans de politique budgétaire française (La Documentation française). Elle démontre qu’à partir de 1974, les gouvernements successifs se sont engagés dans un accroissement permanent des dépenses publiques au nom de la défense du modèle économique et social français des Trente Glorieuses. » Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ont donc, et de manière systématique, dépensé toujours plus que ce que la France a gagné, contrairement à ce qui s’est passé outre-Rhin. Avant que la crise sanitaire ne débute, en 2019, l’Allemagne alignait, depuis quelques années, des comptes dans le vert. « La moitié de la population – les Françaises et les Français nés après 1974 – n’a jamais vécu dans un pays en excédent budgétaire, poursuit Pierre-François Gouiffès. Et les trois quarts de la population – celles et ceux nés après 1952 – n’ont jamais élu une Assemblée nationale dont le budget voté se soit conclu par un excédent. »
Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance
Doit-on pour autant s’inquiéter d’une telle dérive des finances publiques ? Le déficit, c’est comme le cholestérol ou le chasseur du Bouchonnois des Inconnus, il y a le bon et le mauvais. « Le niveau du déficit budgétaire français est source de débat, reconnaît Bercy sur son site Internet. Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance à travers la consommation, des grands travaux, un développement de l’emploi public… Pour d’autres, l’accroissement du déficit budgétaire est le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics et un sérieux handicap pour les investissements futurs. » Alors, bon déficit ou mauvais déficit ?
La réponse figure souvent dans la question si l’on s’en tient aux promesses électorales : la plupart des candidats (sérieux) à l’élection présidentielle s’engagent sur un retour des comptes à l’équilibre ou sur une trajectoire des déficits sous la barre des 3 %. Mais c’est compter sans les événements qui surviennent aléatoirement (crises des sub-primes, de la dette grecque, du Covid, conflit russo-ukrainien…), décalant la réalisation des promesses électorales quand ils ne les rendent pas impossibles à tenir. Une chose est en revanche certaine, le déficit budgétaire est, chaque année, financé par de l’endettement.
La France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État
À la fin du quatrième trimestre 2021, la dette française s’élevait, selon l’Insee, à 2 813,1 milliards d’euros (112,9 % du PIB) et représentait 41 743 euros par Français contre 33 686 euros au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2020, année du début du “quoi qu’il en coûte”, qui porte décidément bien son nom, elle a bondi de 273 milliards d’euros au rythme hallucinant de 1 milliard par jour ouvré. L’année dernière, la hausse s’est ralentie à 165 milliards, soit 649 millions de plus chaque jour ouvré. Et l’augmentation va continuer.
En quarante ans, la France a payé 1 350 milliards d’intérêts
Selon la loi de finances 2022 (adoptée par le Parlement le 30 décembre 2021), la France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État et 144,4 milliards d’amortissement de la dette à moyen et long terme. Pour cela, Bercy a prévu d’émettre 260 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme. Autant dire que la barre des 3 000 milliards de dettes sera franchie au début du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Et, sans doute, bien plus rapidement qu’anticipé.
La charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards
En effet, depuis la rédaction du projet de loi de finances pour 2022, le conflit russo-ukrainien a éclaté, le 24 février, ce qui s’est traduit par une hausse du prix de l’énergie (gaz et carburants). Pour la rendre plus supportable aux particuliers qui étaient déjà confrontés au retour de l’inflation (notamment dans l’alimentaire), le gouvernement a consenti des gestes comme le blocage du prix de l’énergie ; il en a décidé de nouveaux, dont la baisse de 18 centimes du prix du carburant à la pompe qui doit s’arrêter fin juillet. Début mars, Bruno Le Maire évoquait un coût d’au moins 20 milliards d’euros pour les finances françaises. Autant dire que le prochain gouvernement et le nouveau ministre de l’Économie auront du pain sur la planche (à billets) pour bâtir un nouveau budget. Sans compter qu’il faudra bien aussi financer les promesses électorales.
Seule consolation – mais pour combien de temps ? -, la France profite aujourd’hui du parapluie européen qui lui permet d’emprunter à des taux extrêmement bas, voire négatifs ; la charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards (contre près de 49 milliards en 2012 alors que la dette était inférieure de 30 % par rapport à son niveau actuel). C’est le troisième poste de dépenses de l’État, derrière l’Éducation nationale et la défense. Sur la durée, il commence à peser sacrément lourd : en 2017, Jacques Cheminade affirmait sur Europe 1 qu’en une quarantaine d’années la France avait payé 1 350 milliards d’intérêts. Si elle avait mieux géré ses finances et fait les réformes structurelles nécessaires, elle aurait pu passer la crise sanitaire bien mieux qu’elle ne l’a fait. Mais les nuages commencent à s’assombrir. Avec le retour de l’inflation, les banques centrales n’évoquent plus une hausse hypothétique des taux mais s’engagent sur la période où elle se produira. Reste une autre inconnue liée à l’état des finances publiques et à une défiance sur la dette publique française. Et là, la France risque fort de se retrouver dépourvue quand la bise sera venue.
France24 - World
French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections
Issued on: 06/05/2022 - 02:49
FRANCE 24
Follow
The National Council of the French Socialist Party ratified a coalition deal with three other left-wing parties early Friday to run as a united front in June’s parliamentary elections. A large majority (62 percent) of the council’s members voted in favour, but only after hours of sometimes tense debates.
Debate over the proposal lasted four hours, with some major party figures condemning the alliance with the hard-left La France Insoumise (France Unbowed or LFI), the Greens and the Communist Party (PCF) for the parliamentary elections on June 12 and 19.
In the end, 167 members voted in favour and 101 against, with 24 abstentions.
“This is a clarifying vote,” said party chief Olivier Faure, adding that it shows that the Socialist Party belongs “on the left” and not on the side of President Emmanuel Macron.
Other key party figures, including Lille Mayor Martine Aubry, also backed the deal, despite “reservations over Europe” – specifically, a proposal to “disobey” provisions of some European Union treaties.
High-level dissents
Negotiations with France Unbowed and the other coalition members centred not only on the programme but also on how to divvy up parliamentary seats, so that only one candidate from the coalition runs for each seat.
According to a list shared with AFP, the deal gives the Socialist Party 70 of France’s 577 parliamentary seats, while candidates from the other three parties will run for the remaining seats.
Of those 70 seats, at least 20 are seen as “winnable” for the Socialists. But some incumbent MPs will be forced to give up their spots so that another coalition candidate can run for their seat – something many Socialists see as unfair.
Former French president François Hollande and his former prime minister Bernard Cazeneuve were among those voicing the strongest opposition, with Cazeneuve going as far as quitting the party rather than joining forces with France Unbowed’s Jean-Luc Mélenchon, a former Socialist himself turned fierce antagonist of the party.
Paris Mayor Anne Hidalgo, the Socialist candidate in this year’s presidential elections, said she did not want to get in the way of a deal that could help combat “environmental and social regression”, while nevertheless criticising a program that she said “does not include the necessary guarantees on NATO, Europe, or defending secularism”.
(FRANCE 24 with AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls
FRENCH LEGISLATIVE ELECTION
French left 'a few steps' from broad alliance to counter Macron in parliamentary polls
French Greens, leftist Mélenchon form alliance ahead of parliamentary elections
L'Humanité
Une sortie scolaire de spéléologie tourne au drame
ActuUn groupe de collégiens et leurs accompagnateurs ont été surpris par une brusque montée des eaux, ce jeudi 5 mai, dans les cuves de Sassenage, en Isère. Une guide de spéléologie est morte.
Émilien UrbachIls se trouvaient dans la galerie des enfers des cuves de Sassenage (Isère) lorsque l’eau a commencé à envahir les galeries de ce site de spéléologie trés touristique. Les élèves d’une classe de cinquième du Collège de Saint-Ismier, en sortie scolaire, ont tous été reconduits vers la surface sains et saufs, ce jeudi 5 mai en fin de matinée, mais trois des cinq adultes accompagnateurs sont restés bloqués sous terre.
Une enseignante et un spéléologue professionnel ont trouvé refuge dans une cavité et ont pu être secourus, en fin daprès-midi, par le Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (Grimp) mobilisé aux côtés des pompiers, du secours spéléo de l’Isère, de la CRS Alpes, du SAMU, du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ainsi que du groupement de gendarmerie de l’Isère.
L’opération de secours a pris fin peu après 23h00. Au cours de celle-ci, les sauveteurs ont découvert «un corps identifié comme l’un des deux guides», a annoncé la préfecture . Agée de 55 ans, il s’agissait d’une professionnelle de spéléogie accompagnatrice du groupe de collégiens. Elle aurait trouvé la mort en sauvant un des enfants emporté par les eaux.
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a indiqué sur les réseaux sociaux que les «services de l’État étaient mobilisés.»
Valeurs Actuelles
« Souveraineté », « protection des paysages » : agriculteur, un métier d’avenir ?
À la tête depuis peu de 120 hectares de céréales situés à Noizay, au sud de l’Indre-et-Loire entre Tours et Loches, Louis Boyer n’aurait jamais imaginé faire un autre métier que celui de son père Richard, exploitant d’une parcelle voisine de près du double de surface. Le jeune agriculteur, qui n’a pas obtenu son BTS agricole, s’est lancé seul dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 où il a racheté une première exploitation de 60 hectares. En mai 2021, il a repris la même quantité de terres agricoles à son oncle toujours dans le secteur. À la clé, un endettement sur 20 ans pour racheter les terres mais aussi le matériel agricole. « Fils d’agriculteur, j’ai toujours été baigné dans le travail sur l’exploitation familiale où je vis encore. Certes, c’est compliqué de faire ce métier si on n’a pas baigné dedans dès son plus jeune âge, reconnaît Louis Boyer. Pour autant, la démarche est loin d’être impossible pour de nouveaux entrants. »
Laurence Bouju-Becherel, chargée du pôle Développement-gestion de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loir confirme cette affirmation du jeune agriculteur. « Les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres, explique la responsable. Dans ce cadre, notre mission est d’accompagner les candidats qui ne sont pas issus du monde paysan, et ils sont de plus en plus nombreux ». Les jeunes “hors cadres familiaux”, selon le jargon technique de l’organisme consulaire, représenteraient désormais 50 % des dossiers de reprise dans le département. Parmi les outils d’attractivité déployés par la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, figure notamment le Rallye annuel des fermes à reprendre. Reste qu’avec 100 installations au total chaque année, le renouvellement des exploitations, environ 3 700 en Indre-et-Loire, n’est pas assuré. A fortiori avec le départ en retraite de 20 % des agriculteurs tourangeaux à l’horizon 2026.
Des avantages et des freins
Ce déficit s’explique par plusieurs paramètres. Le prix de l’hectare reste d’une part élevé, entre 6 000 et 9 000 euros pour les céréales en région Centre-Val de Loire. « Il reste élevé pour les primo-accédant, regrette Louis Boyer. Et la baisse n’est pas prévue, malgré les tentatives de régulation de la Safer, en raison du grossissement des exploitations. » Comme l’industrie et le commerce, l’agriculture n’échappe pas à la concentration des entreprises. « Pour pallier en partie la capacité d’investissement souvent restreinte des jeunes prétendants, des dotations émanant de l’État et de la région leur sont allouées », assure Laurence Bouju-Becherel. Les aléas climatiques, inhérents à la profession, constituent d’autre part un frein. Enfin la fluctuation du prix des récoltes en fonction de la conjoncture internationale est également source d’inquiétude. Le cours de la tonne de blé a ainsi grimpé de 150 à 385 euros depuis la fin de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine. « Une hausse positive pour notre activité mais qui peut refluer en quelques semaines. Nous sommes évidemment tributaires de moult éléments imprévisibles, constate Louis Boyer. Il faut savoir faire preuve à la fois d’optimisme et de sang-froid. » Pour sécuriser au minimum son modèle, l’exploitation cultive donc, outre le blé et le colza, les semences de maïs dont le prix à l’hectare est au contraire garanti.
A contrario, le métier de paysan comprend aussi d’indéniables atouts. En premier lieu, l’autonomie et la vie dans la nature. Contrairement à une idée fréquemment reçue, l’agriculture n’est pas non plus systématiquement synonyme de difficultés économiques. « De nombreux jeunes agriculteurs gagnent correctement leur vie », se félicite Laurence Bouju-Becherel. Louis Boyer acquiesce. Il se dégagera cette année un salaire compris entre 15 000 et 20 000 euros, avec, il est vrai, l’avantage de vivre toujours dans la ferme familiale. Le rôle décisif des agriculteurs en matière d’alimentation de la population et d’aménagement du territoire doit enfin être mieux mis en avant pour encourager les vocations, selon Laurence Bouju. « À tous points de vue, le métier souffre d’une méconnaissance de la part des jeunes générations, notamment concernant son rôle essentiel pour la souveraineté et la protection des paysages français », explique-t-elle. Une lacune qu’une communication accrue des pouvoirs publics pourrait combler si elle était réellement mise en œuvre. L’enjeu est de taille : stopper enfin la baisse continue de la population agricole française qui ne comptait plus en 2021 que 400 000 âmes.
France24 - World
WHO says 15 million deaths linked to Covid-19, almost three times the official toll
Issued on: 05/05/2022 - 15:54
NEWS WIRES
Almost three times as many people have died as a result of Covid-19 as the official data show, according to a new World Health Organization (WHO) report, the most comprehensive look at the true global toll of the pandemic so far.
There were 14.9 million excess deaths associated with Covid-19 by the end of 2021, the UN body said on Thursday. The official count of deaths directly attributable to Covid-19 and reported to WHO in that period, from January 2020 to the end of December 2021, is slightly more than 5.4 million.
The WHO's excess mortality figures reflect people who died of Covid-19 as well as those who died as an indirect result of the outbreak, including people who could not access healthcare for other conditions when systems were overwhelmed during huge waves of infection. It also accounts for deaths averted during the pandemic, for example because of the lower risk of traffic accidents during lockdowns.
But the numbers are also far higher than the official tally because of deaths that were missed in countries without adequate reporting. Even pre-pandemic, around 6 in 10 deaths around the world were not registered, WHO said.
The WHO report said that almost half of the deaths that until now had not been counted were in India. The report suggests that 4.7 million people died there as a result of the pandemic, mainly during a huge surge in May and June 2021.
The Indian government, however, puts its death toll for the January 2020-December 2021 period far lower: about 480,000. WHO said it had not yet fully examined new data provided this week by India, which has pushed back against the WHO estimates and issued its own mortality figures for all causes of death in 2020 on Tuesday.
WHO said it may add a disclaimer to the report highlighting the ongoing conversation with India.
The WHO panel, made up of international experts who have been working on the data for months, used a combination of national and local information, as well as statistical models, to estimate totals where the data is incomplete – a methodology that India has criticised.
However, other independent assessments have also put the death toll in India far higher than the official government tally, including a report published in Science which suggested three million people may have died of Covid in the country.
Other models have also reached similar conclusions about the global death toll being far higher than the recorded statistics. For comparison, around 50 million people are thought to have died in the 1918 Spanish Flu pandemic, and 36 million have died of HIV since the epidemic began in the 1980s.
Samira Asma, WHO assistant director general for data, analytics and delivery for impact, who co-led the calculation process, said data was the "lifeblood of public health" needed to assess and learn from what happened during the pandemic, and called for more support for countries to improve reporting.
"Too much is unknown," she told reporters in a press briefing.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high
World Health Organization warns of obesity 'epidemic' in Europe
Measles cases surge 80% as Covid interrupts vaccination campaigns
Valeurs Actuelles
Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace
Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).
De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.
L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle
En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?
En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.
Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.
Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.
Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux
Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.
On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.
L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.
Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).
La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales
Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.
Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.
Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.
BBC
Climate change: Spring egg-laying shifts by three weeks
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
"In some parts of this wood, egg-laying has shifted by three weeks," explains Dr Ella Cole of Oxford University.
The softly-spoken, seasoned ornithologist is showing me around a very special field site - Wytham Woods in Oxfordshire; one of the most studied woodlands in the world.
This year is the 75th anniversary of a study that has tracked 40 generations of great tits in the wood.
It is one of the longest-running animal-tracking studies in the world.
It is precisely because this is a decades-long study that has followed every nestling - marking and counting the birds, recording the exact date that females lay their eggs and the date those eggs hatch - that the data has revealed this trend in the timing of critical seasonal behaviour.
"The tits here are actually managing to track the other members of their food chain," explains Dr Cole. "So, that's the peak in the number of the caterpillars they feed on and in the timing of the oak trees [that the caterpillars] feed on.
"The whole sort of food chain has shifted earlier in the spring."
A 75-year study in numbers:
The site was bequeathed to the University of Oxford by a local family in 1942, specifically for the pursuit of science.
Researchers have certainly lived up to the condition of that bequest. In an area of about 800 acres, there are now about 1,200 specially-built nest boxes, some of which have been there, repeatedly occupied by great tits and blue tits, since the project began in 1947.
There are signs of on-going ecological experiments everywhere - with netted bags hanging off branches to catch caterpillars and seed traps laid out beneath the canopy.
But the longest-running of the Wytham Woods experiments is the great tit project.
These birds are relatively short-lived - with an average life span of just under two years - so 75 years of research has tracked 40 generations. "The human equivalent of that would be studying a family tree back to the 10th Century," Dr Cole explains.
She and her colleagues have special permission to access the nest boxes, to mark each nestling and to ring every bird before it fledges.
The detail and longevity of the study has produced some remarkable insights.
One evolutionary study back in 2017 that compared Wytham's great tits with a population in the Netherlands revealed that UK great tits had evolved longer beaks, which appear to allow them to use bird feeders more efficiently.
"In this country we spend more than twice as much on bird food than the rest of Europe put together, so in some ways it's easy to see how we might be causing evolutionary change," says Dr Cole.
Our changing climate has put a renewed focus on the evidence this project has provided about how the natural world is responding - allowing scientists to put all of the aspects of how a population of wild birds works in the context of climate change.
"We can ask how productivity and survival change over time, as well as behaviours like dispersal and migration," says Prof Ben Sheldon from Oxford University, who currently leads the great tit project.
"We're also able to ask how extreme climatic events - increasingly seen as a risk of climate change - affect the population because the length of the study gives us more chance to observe these."
The study shows no sign of slowing down - a small group of researchers has the task of checking about 800 occupied nest boxes every spring. And each year, the timing of their busiest season becomes a little more unpredictable.
Hear more from the Wytham Woods project and its 75 years of discoveries on BBC Inside Science on Radio 4 and BBC Sounds
Follow Victoria on Twitter
More on this story
Record tree losses in northern regions in 2021
Many protected areas do not help wildlife - study
Endangered bird 'has forgotten its song'
Related Topics
France24 - World
‘Full of confidence’, Rangers roar into dream Europa League final
Issued on: 06/05/2022 - 00:00
NEWS WIRES
Rangers captain James Tavernier described leading the Glasgow giants into the Europa League final as a "dream come true" after a 3-1 win over RB Leipzig on Thursday took the Scottish champions through 3-2 on aggregate.
Tavernier moved out in front as the top scorer in the competition from right-back when he opened the scoring before Glen Kamara turned the tie around inside the first 24 minutes.
The Finnish midfielder dedicated his goal to long-serving kitman Jimmy Bell, who died on Tuesday, on an emotionally charged night at Ibrox.
Christopher Nkunku hit back for Leipzig in the second half, but John Lundstram scored the winner nine minutes from time.
Giovanni van Bronckhorst's men will face Eintracht Frankfurt in the final in Seville on May 18 in just their second European final in 50 years.
"We wanted to do it for Jimmy. I'm super proud of all the effort the players, staff, fans put in today. He will be looking down proud of us," said Tavernier.
"It's an unbelievable feeling, a European final. It's what you dream of.
"We'll go there full of confidence. Frankfurt got there for a reason, but it's one game and we'll fully back ourselves. We're in this competition to win it."
Rangers lost to Zenit St Petersburg in the UEFA Cup final of 2008, but have had to start again from the fourth tier of Scottish football following a financial collapse in 2012.
Last season they ended Celtic's run of nine league titles in a row and will return to the Champions League for the first time since 2010 with victory over Frankfurt at the Ramon Sanchez Pizjuan in 13 days' time.
Leipzig's 1-0 advantage from the first leg was blown away early on in front of a cacophonous noise.
Tavernier timed his run to perfection to turn in Ryan Kent's cross before Kamara guided a wonderful finish low into the far corner from outside the box and kissed his black armband in tribute to Bell.
Joe Aribo should have made it three within half an hour when he missed his kick from point-blank range.
Atmosphere 'something different'
Leipzig lost just once in 19 games between January and April, but have now been beaten in three of their last four to put their chances of Champions League football next season hanging in the balance.
"We knew what to expect, but experiencing this kind of atmosphere in person is something different," said Leipzig CEO Oliver Mintzlaff. "This is part of a recent negative trend and it's come at the worst time in the final stretch."
The Germans enjoyed the majority of the ball in the second half and were back on level terms in the tie when Nkunku steered home his 32nd goal of the season from Angelino's cross.
Rangers then had to dig deep just to keep Leipzig at bay, but they found the winner late on.
Kent's cross to the back post caused panic in the Leipzig defence and the loose ball broke to Lundstram to stroke into an unguarded net and spark wild scenes of celebration.
"I'm very proud of the achievement so far," said Van Bronckhorst. "Once you are in the final, we have to do everything to win it as well."
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FOOTBALLMan City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller
Liverpool on course for Champions League final after 2-0 win over Villarreal
FootballChelsea knock out Lille, Villareal stun Juventus to enter Champions League quarter-finals
BBC
Will Young on twin brother's suicide and 'woefully underfunded' NHS
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Singer Will Young has spoken candidly about the pain of losing twin brother Rupert to suicide in 2020, after two decades of his sibling's alcoholism.
Speaking to BBC One's Breakfast on Friday, he said: "I miss my brother, he was my twin and my best friend, but I don't miss the alcoholic."
He also described caring for Rupert alongside a "woefully underfunded" NHS.
Young explores the "complex" realities of his family's experience in a Channel 4 documentary to be screened next week.
In the Breakfast interview, he told the BBC's Colin Paterson: "I don't think alcoholism is spoken about enough and it is important to speak out about what it is like to live with someone who has alcoholism in the family, and what that can do to a family.
"We are a very private family but we were all on the same page about wanting to tell our story in a non-sensationalised way to show people that they are not alone."
Young's brother's alcoholism was an issue the family dealt with throughout the two decades that he himself found fame, following his victory on Pop Idol in February 2002.
Rupert lived with his famous brother for four years from 2016 up until he took his own life aged 41.
Discussing in graphic detail the difficulties of caring for his brother towards the end of his life, Young said he would often have to clear up "sick, urine and faeces" in the mornings.
"It was difficult, but it is amazing what we do out of love for people. I just didn't want my brother to die. In the end I didn't manage to keep him alive, and that is part of my grief process."
If you have been affected by any of these issues in this story you can visit BBC Action Line.
The singer said one of the biggest care struggles had been navigating and accessing NHS support for his brother, which he described as "woefully underfunded".
He said that his brother was brought into hospital three days before he died after threatening a suicide attempt in public.
Young said: "He wasn't even seen by an assistant psychiatrist, and he left, and he killed himself. And I have heard this [type of] story so many times."
"Feeling suicidal is not deemed strong enough to be sectioned. That seems extraordinary to me", added the star, echoing previous remarks he made at the inquest into his brother's suicide.
In response, a statement from the Department of Health and Social Care told the BBC that "improving access to mental health care is a top priority" and said the government will be investing an additional £2.3bn a year into services by next year.
Asked what advice he would give families in the same situation, Young said it was important to remember grief will "find its way through the rocks", adding "there is no set way to grieve".
Young also admitted he had struggled with the fact the last time he saw his brother had ended in an altercation, but that therapy had helped him work through the emotions.
"But it's a thing that one has to sit with - and trust that it will find its way out."
He said he hoped the forthcoming documentary - which he said had made him remember what an "amazing" person his brother was - would help "get rid of the shame around grief".
"It occurred to me when Rupert passed that there could be five people on my street who are either alcoholics or dealing with alcoholics that I don't even know, so I think it's important for me to share that story [for them]".
Young added that he hoped the documentary will act as a "legacy" for Rupert and the work he did to raise mental health awareness when he was alive.
"I know it is something he would truly sanction," he said of his brother.
Will Young: Losing my Twin Rupert is on Channel 4 at 10pm on Tuesday 10 May
Follow us on Facebook, or on Twitter @BBCNewsEnts. If you have a story suggestion email entertainment.news@bbc.co.uk.
More on this story
Will Young questions why twin was not sectioned
Related Topics
L'Humanité
Sciences. Limites planétaires : jusqu’à quel point la Terre craque-t-elle ?
ActuPubliée fin avril, une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs stipule qu’une sixième frontière environnementale a été franchie : celle de l’eau disponible pour la végétation, et plus globalement pour la vie.
Marie-Noëlle BertrandLa Terre est-elle en train de nous lâcher pour de bon ? La publication, fin avril, d’une étude avançant qu’une nouvelle limite planétaire venait d’être franchie a de quoi soulever la question. Selon une équipe internationale de chercheurs, le cycle de l’eau a atteint, à l’échelle mondiale, un déséquilibre tel que la disponibilité en eau verte, celle qui permet à la végétation d’être et de croître, serait compromise.
La sixième des neuf limites planétaires à l’intérieur desquelles l’humanité peut fonctionner en toute sécurité serait ainsi sur le point d’être dépassée. La cinquième limite – trop-plein de pollution chimique dans la biosphère – est jugée l’être depuis le mois de janvier. Bouleversements climatiques, érosion de la biodiversité, changement d’usage des sols et modification des cycles biochimiques : les quatre autres le sont depuis 2015, selon des travaux similaires. Six limites sur neuf : est-ce à dire qu’un point de non-retour a été atteint ? Tout en restant alarmante, la réponse est à la fois plus complexe et moins définitive.
« Attention à ne pas tout mélanger », prévient Wolfgang Cramer, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) et coauteur du sixième rapport du Giec. « Les limites planétaires ne sont pas des points de basculement. » Ces derniers peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la terre se réchauffe et qui feront passer un système d’un état à un autre », poursuit le scientifique. Une fois atteint, l’actuel deviendrait passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements, en outre, pourraient conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent dans cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou encore celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié au cours des derniers mois, le niveau de fonte des glaces du Groenland est tel que le processus est désormais considéré comme inéluctable.
Autre facette d’une même pièce, les limites planétaires, elles, ne sont ni aussi tranchées, ni aussi précises. À la différence des points de basculement, elles ne se focalisent pas sur un système terrestre précis, mais établissent une moyenne globale d’événements induits par l’activité humaine et susceptibles de compromettre la durabilité de nos sociétés telles que nous la connaissons. Développé en 2009 par une équipe de 28 chercheurs internationaux réunie à l’initiative du Suédois Johan Rockström, aujourd’hui à la tête du Potsdam Institut, le concept porte ainsi sur un ensemble de processus environnementaux jugés indispensables à la régulation et à la résilience des systèmes terrestres. Au final, ces limites indiquent plus une tendance au déséquilibre qu’un point de non-retour.
Il n’empêche : « Transgresser une (de ces) frontière(s) augmente le risque que les activités humaines puissent conduire le système terrestre à un état beaucoup moins hospitalier, nuisant aux efforts visant à réduire la pauvreté et conduisant à une détérioration du bien-être humain dans de nombreuses régions du monde », résumait, en 2015, Will Steffen, du Stockholm Resilience Centre et acteur majeur du collectif.
C’est ce même Stockholm Resilience Centre qui, en collaboration avec le Potsdam Institut, a publié la semaine dernière l’étude qui nous intéresse présentement. Voici ce qu’elle dit. L’eau verte « est maintenant grandement perturbée par les pressions humaines à l’échelle continentale ou planétaire ». Les preuves d’une détérioration généralisée du fonctionnement du système terrestre, entre autres, « indiquent que la limite planétaire est déjà transgressée », estiment encore les chercheurs. Outre que de pointer ce déséquilibre, leur étude a ceci de singulier qu’elle est la première à parvenir à avancer une évaluation spécifique de l’état de cette ressource, composante importante de nos ressources en eau douce.
Un sol sans vie est un sol qui s'assèche
« Lorsqu’on parle du cycle de l’eau, on parle de deux choses », explique Emma Haziza, hydrologue et fondatrice du centre de recherche et de consulting Mayane. L’eau bleue est la mieux connue, elle représente 97 % des réserves aquatiques mondiales. « Ce sont les océans, les lacs, les fleuves, les nappes phréatiques… » Celle-ci n’est, pour l’heure, pas considérée comme ayant atteint un stade critique.
L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. Emma Haziza, hydrologue
L’eau verte, elle, ne vaut que pour 2 % de ces réserves, mais est tout aussi indispensable à la vie : elle se cache dans le cœur même des terres, là où plongent les racines des végétaux dont elle permet d’assurer la croissance. Son cycle complet est fait de précipitations terrestres, d’humidification des sols et d’évaporation. Et c’est ce cycle qui est aujourd’hui cassé. « La disparition de l’eau verte, c’est en quelque sorte la disparition de la rosée du matin », résume Emma Haziza. De quoi coller le blues.
Un risque de renversement d’un système terrestre
Pendant des années, pourtant, cette donnée est restée la grande oubliée des travaux scientifiques, faute de pouvoir être finement appréhendée. Les modèles de calculs mis en place par le collectif de chercheurs ont permis qu’il en soit autrement.
Ils font intervenir, entre autres, les données sur la raréfaction des précipitations continentales et la multiplication des sécheresses. Provoquées par le réchauffement climatique, elles ne sont toutefois pas seules en cause, insiste Emma Haziza. « L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. » En grande partie destinée à l’alimentation animale, l’intensification des productions agricoles est elle aussi en cause, quand elle contribue au stress hydrique des terres. Une absence d’eau qui elle-même obère le processus d’évaporation, perte qui contribue à la raréfaction des précipitations : le cercle vicieux de l’aridification se voit ainsi bouclé.
Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane. Arne Tobian, scientifique
Pointée pour sa responsabilité dans le processus, l’agriculture en est aussi une des premières victimes, au même titre que la biosphère dans son ensemble. « La forêt amazonienne dépend de l’humidité du sol pour sa survie », souligne ainsi l’étude du Stockholm Resilience Centre. Or, « il y a des preuves que certaines parties de l’Amazonie se dessèchent. La forêt perd de l’humidité du sol en raison du changement climatique et de la déforestation », rappelle Arne Tobian, coauteur des travaux. Où l’on en revient au risque de renversement d’un système terrestre : « Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane », conclut le scientifique.
Publiés après la sortie du dernier rapport du Giec, vaste synthèse des connaissances scientifiques mondiales, les résultats de cette étude n’y ont, de fait, pas été inclus. « Mais elles le seront certainement dans un prochain rapport s’il y en a un », reprend Wolfgang Cramer. Limitées, en ce qu’elles offrent une moyenne globale qui ne permet pas de distinguer ce qu’il en est d’une région du monde à une autre – le niveau d’aridité des sols n’est de fait pas le même au Sahel qu’en Bourgogne –, elles offrent néanmoins « une idée du niveau global de carence en eau verte », estime-t-il. Elles complètent en ce sens les données déjà avancées par le Giec dans plusieurs de ses rapports. « Personne n’est vraiment très surpris par ces conclusions, mais le fait est que ce regard porté sur l’eau disponible pour les plantes est unique », estime le scientifique, pour qui la conclusion s’impose : « L’atténuation des gaz à effet de serre doit rester notre priorité. »
Du basculement au point de non-retour
Les points de basculement, ou points de non-retour, peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la Terre se réchauffe et qui feront passer un système terrestre d’un état à un autre », explique Wolfgang Cramer, coauteur du sixième rapport du Giec. Une fois atteint, l’actuel deviendrait alors passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements pourraient, en outre, conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent à cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié en 2021-2022, le niveau de fonte de la calotte du Groenland est tel que le processus est considéré comme quasi inéluctable.
QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ». Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet.
Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :
- la physique du système climatique.
- les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
- les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le 28 février, le GIEC présenté le second volet de son sixième rapport réalisé à partir de l’analyse de 34 000 études..
Pour télécharger le rapport, c’est par ici !
eauClimat BBC
The perfect storm increasing the cost of a crucial metal
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
In the next few years, millions of people will buy electric vehicles (EVs). All those cars and trucks will run on batteries containing metals such as cobalt, lithium and nickel.
But shortages of metals could potentially hobble the EV boom.
"Not a lot of people realise, we simply do not have enough of these critical materials at the moment mined around the world," says Megan O'Connor, chief executive and co-founder of battery materials mining and recycling firm, Nth Cycle.
Her company has designed a means of extracting nickel and other metals from minced-up old batteries - so that these materials can be used again.
It's called electro-extraction and it works by using an electrical current to separate metals out from crushed up battery waste known as "black mass". The separated metals are isolated and trapped in a special filter.
Nth Cycle's technology extracts nickel, not just from pulverised old batteries, but also from the clumps of rock and metals dug out of mines.
It's potentially a more sustainable method of recovering nickel than traditional techniques such as pyrometallurgy, which Dr O'Connor says is not an environmentally-friendly process.
"Think of it like a big furnace, they melt everything at very high temperatures - you can imagine the carbon footprint," she explains.
In the coming years, industry will need all the supplies of nickel it can get as its integral to so many of the products we use daily.
Lithium ion batteries, which power many devices, including your phone, rely on a mix of nickel, manganese and cobalt.
But in some batteries, nickel is by far the largest component, representing 80% of the mix.
The problem is that sourcing nickel, like many materials at the moment, is subject to supply chain headaches caused in part by the war in Ukraine, as Russia is one of the world's biggest nickel suppliers.
Countries such as Indonesia and the Philippines, will likely boost their nickel output as buyers search for non-Russian sources of the metal. Although there are questions over how sustainable this new production will be.
Dr O'Connor argues that new mines will not be able to open quickly enough to satisfy rising demand for nickel, which is also used to make stainless steel and wind turbine components. Instead, recycling old batteries will help to "patch" that supply problem, she suggests.
Other companies are also taking this approach, with Redwood Materials in the US already acquiring batteries from the equivalent of between 60-80,000 electric vehicles every year.
"We recover, on average, 95% of the elements from batteries, like nickel, cobalt, lithium and copper," says vice president for communications and government relations, Alexis Georgeson.
But general confidence in the nickel market is yet to return after a difficult episode in March, when nickel's price on the London Metal Exchange (LME) spiked by 250% before falling again. That prompted the LME's operators to suspend trading of nickel for about a week - a more or less unprecedented move.
"It was a disaster," says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm Romco Group, who notes that the price of nickel remains volatile. Although it has fallen again, the price is still around 60% higher than it was at the beginning of the year.
The price shock happened partly because a Chinese firm, Tsingshan Holding Group, had built up a large "short position" in the market - in other words, arranging contracts that bet the price of nickel would fall. When it didn't, the firm was forced to buy back those contracts, or commit to supplying the nickel. Taking either option would result in a huge loss.
The company did not respond to a BBC request for comment.
Disruption and panic on the market has subsequently knocked nickel traders' confidence, adds Mr Wildie: "The volumes have absolutely collapsed."
Both the Financial Conduct Authority and the Bank of England have announced reviews into the incident.
In a statement, the LME said, "The LME is committed to ensuring that the actions of all participants… are fully reviewed, and appropriate actions taken to both restore confidence and support the long-term health and efficiency of the market."
However, there were concerns about future supplies of nickel, even before this episode unfolded.
EV maker Tesla, for example, had already moved to secure access to the metal by becoming a technical partner in a new nickel mine on the Pacific island of New Caledonia.
More technology of business:
Not all firms can take this option. More than two-thirds of the world's nickel production goes to the stainless steel industry, where it ultimately ends up in everything from cutlery to bathroom taps and washing machines.
Some stainless steel factories in Europe have already cut production, thanks to nickel pricing and supply concerns.
Although Lisa Reisman, founder and executive editor of trade publication MetalMiner, predicts that short term demand for the metal in some industries could fall.
High interest rates might lead to a slowdown of the housing market, which would likely mean fewer people may purchasing new appliances containing stainless steel in the coming months, she explains.
Electric cars will almost certainly require a steady supply of nickel, though.
Earlier this year, market research firm S&P Global Platts forecasted that light duty EV sales worldwide would reach 26.8 million by 2030. The firm noted that EV sales more than doubled between 2020 and 2021.
Jason Sappor, senior analyst at S&P Global Platts, says the elevated price of nickel probably won't have a major impact on EV sales. But he does say that EV batteries are becoming an increasingly important driver of the nickel market.
Could recycling old batteries help fill the gap, as Dr O'Connor suggests? Maybe, says Mr Sappor - but it requires getting access to enough old batteries to make extracting the small amounts of nickel inside them worthwhile.
"The one issue with that is that there needs to be the existing stock to recycle from," he says. This approach does make sense, he adds, "in the long run".
Dr O'Connor stresses that recycling alone won't be enough to satisfy our nickel needs in the foreseeable future: "We need to start mining more of these materials - and mining them more sustainably."
Related Topics
France24 - Monde
Sénégal: Affaire "Astou Sokhna" le système de santé sénégalais en question
Publié le : 06/05/2022 - 23:59
Mounia KACEM
Le procès en première instance dans l’affaire Sokhna s'est achevé la nuit dernière. Six sages-femmes sont poursuivies pour non-assistance à personne en danger après la mort le 1er avril dernier d'une jeune femme d'une trentaine d'années, après des heures de souffrance. Un an de prison, dont un mois ferme, a été requis à l'encontre de quatre sages-femmes; la relaxe pour 2 autres.
Un an jour pour jour après que les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo aient été placées sous état de siège, l'objectif de mettre fin à l’insécurité dans ces régions est loin d'être atteint.
Cette mesure exceptionnelle, qui donne les pleins pouvoirs aux militaires et à la police, est de plus en plus critiquée.
Enfin Il fait le bonheur des passionnés de chocolat à Ouagadougou. Sa boutique, dans le quartier de la patte d'Oie, ne désemplit pas, surtout en période de fêtes. Le Chef André Bayala était l'invité du journal de l'Afrique, il a partagé avec nous sa passion pour la transmission et ses projets.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'Humanité
Écosystème. Préserver la biodiversité, un défi humain
ActuLa sixième extinction de masse des espèces est enclenchée et menace l’avenir de l’humanité. Le lien qui nous unit aux ressources naturelles est profond, notre survie en dépend. La biodiversité nous est essentielle, en voici quelques échantillons.
Marion d'AllardÀ Lyon, on cartographie le vivant pour mieux le préserver
Avec son Atlas de la biodiversité, la cité rhodanienne dispose d’une connaissance de plus en plus précise des espèces présentes sur le territoire. Jardiniers, élus et riverains s’en emparent.
Il aura suffi que le vent s’assoupisse quelques minutes pour que les papillons pointent leurs ailes colorées. « Là, c’est un Pieris », lance sans hésiter Cloé Laurent, référente environnement à la direction des espaces verts de la ville de Lyon, en montrant du doigt le lépidoptère. En ce lundi ensoleillé d’avril, le temps est idéal pour une balade naturaliste. Le printemps fait son œuvre. Le parc de la Cerisaie, dans le 4e arrondissement de la capitale des Gaules, offre un dédale vallonné ou la faune et la flore s’épanouissent sans discrétion ou presque.
Certaines espèces font connaître leur présence au bruit de leurs cris. Un lycéen en classe de première vient d’enregistrer le son de ce qu’il croit être un merle noir avec son téléphone. En petits groupes, ses camarades et lui doivent tenter d’identifier une quarantaine d’espèces d’oiseaux. Un cours de sciences et vie de la Terre (SVT) en plein air, de quoi occuper l’après-midi avec un peu de biodiversité urbaine.
Dans un atlas qui lui est consacré, la ville de Lyon et sa direction des espaces verts ont recensé 30 000 observations sur le territoire communal. Un travail titanesque, compilation de trente années de rapports et de données. Résultat, la cité rhodanienne compte au moins 2 900 espèces différentes sur son aire géographique. Un nombre sous-évalué, assure Cloé Laurent, qui a la charge de mettre à jour le recueil.
Un état des lieux de la nature
D’abord système d’information géographique (SIG) destiné à un usage interne, l’Atlas dresse aujourd’hui un état des lieux de la nature sur les espaces publics étoffé régulièrement. Les deux cents jardiniers de la ville participent à des observations via des protocoles de sciences participatives, mais la moitié des données provient d’associations locales comme Des espèces parmi’Lyon. Le riverain curieux peut, lui, consulter un atlas version grand public pour chaque arrondissement avec cartes, chiffres et autres noms latins.
« Le parc de la Cerisaie est un support de sensibilisation exceptionnel pour des jeunes. Il n’y a pas 36 000 endroits où ils peuvent faire ça en ville », se réjouit Mickaël Gelein. Ce jardinier est l’un des référents biodiversité des espaces verts. La gestion écologique de l’espace vert – labellisé ÉcoJardin comme onze autres parcs lyonnais – lui revient. Il sort d’ailleurs d’une formation sur le sujet, avec une vingtaine de personnes.
L’ENJEU, C’EST DE SENSIBILISER LES PUBLICS À AVOIR UN REGARD OBSERVATEUR, CURIEUX, SUR L’ENSEMBLE DU TISSU DU VIVANT. » NICOLAS HUSSON, ADJOINT EELV AU MAIRE DE LYON CHARGÉ DE LA BIODIVERSITÉ
Parmi les bonnes pratiques que ce référent biodiversité a pu transmettre, il y a ces passages à faune découpés dans la ganivelle, clôture formée par l’assemblage de lattes en bois. Grâce à cette petite attention, les animaux peuvent circuler plus librement. « Un coup de sécateur peut avoir un effet incroyable sur le long terme, s’il y a une bonne observation en amont », illustre le jardinier. Sa collègue Cloé Laurent retrace les faits : « Un riverain était persuadé d’avoir aperçu un chacal doré à proximité du parc. » Après avoir interpellé France Nature Environnement sur cette possibilité et installé des pièges photographiques, les jardiniers ont finalement mis fin au mystère : pas de chacal doré, certes, mais un couple de renards. Ils ont donc agi en conséquence pour que les canidés puissent se faufiler.
« On aime ce qui nous a émerveillés, et on protège ce que l’on aime », dit Nicolas Husson (EELV), adjoint au maire de Lyon chargé de la biodiversité, citant l’explorateur Jacques-Yves Cousteau. Une immense carte des espaces verts surplombe son bureau, façon de rappeler que le terrain de jeu est immense. « L’enjeu, c’est de sensibiliser les publics à avoir un regard observateur, curieux sur l’ensemble du tissu du vivant. Dans le même temps, nous cherchons à “retourner” un urbanisme trop longtemps pensé en défaveur de la nature. »
Pléthore de données, en trois clics
Pour cet ancien de France Nature Environnement, l’Atlas de la biodiversité est un outil de travail bien pratique. Exemple avec le futur grand parc des Balmes, sur les hauteurs de Fourvière, projet qui doit relier de nombreux espaces verts déjà existants, mais isolés entre eux. L’idée est de créer un ensemble cohérent, avec des continuités écologiques. En trois clics, l’aménageur dispose des données de biodiversité et de la liste des espèces protégées dans chaque square. Retour au parc de la Cerisaie. Deux badauds s’arrêtent prendre en photo une composition florale où giroflées et monnaie-du-pape prennent le soleil. « C’est toujours une petite satisfaction de voir ça », sourit Mickaël Gelein. Car, au-delà de l’aspect esthétique, paramètre important dans un parc inscrit au Patrimoine des monuments historiques, ces espèces ont aussi été choisies par le jardinier pour leur capacité à attirer les pollinisateurs.
Le castor a souvent été considéré à tort comme une espèce destructrice. © Getty Images/iStockphoto
Le castor d’Europe retrouve enfin le Nord
Espèce protégée, menacée par l’homme qui l’a longtemps chassé pour sa fourrure et sa viande, le rongeur vient de réapparaître aux abords du canal de Roubaix. Un retour bénéfique pour la biodiversité locale et bien au-delà.
Nous sommes à l’automne 2019, lorsque des engins de chantier débarquent sur la commune de Wattrelos (Nord). À l’initiative de la métropole lilloise, les travaux entrepris visent à consolider la digue qui sépare le canal de Roubaix et la rivière Espierre. En amont, le bureau d’études Rainette, avec le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais, a inspecté la zone. Leurs relevés sont formels : les traces repérées attestent sans aucun doute la présence du castor d’Europe. Les travaux sont interrompus début décembre. Car, loin de l’anecdote, la réapparition de cette espèce, protégée depuis 1968, est une bonne nouvelle pour la biodiversité locale et bien plus largement encore.
Un rongeur ingénieur
Plus gros rongeur d’Europe, le castor peut mesurer jusqu’à 90 cm de long pour près de 30 kg à l’âge adulte. Présent sur tout le territoire national au Moyen Âge, il en a peu à peu disparu. Chassé par l’homme pour sa fourrure et sa viande, le castor d’Europe demeurera absent des radars des naturalistes du Nord pendant un siècle et demi. Sa mise sous protection a donc permis le redéveloppement de cette espèce considérée souvent comme destructrice, à tort.
« De manière générale, par son comportement et ses activités, le castor améliore l’état de la biodiversité. C’est une espèce dite ingénieure, qui régule tout un écosystème », relève Claire Poirson, du bureau d’études Rainette. Le castor d’Europe est arrivé de la Belgique jusqu’au département du Nord avant de recoloniser son habitat naturel. Un habitat « limité à la rivière et sa bande boisée (ripisylve) sur une ou deux dizaines de mètres », précise la nomenclature Natura 2000.
SES BARRAGES PRÉSERVENT LA RESSOURCE EN EAU ET SAUVEGARDENT LES ZONES HUMIDES.
Indispensable, donc, de protéger ces zones. Car « de la survie du castor dépend celle de nombreuses autres espèces », poursuit Claire Poirson. Caractéristique de son activité, la construction de barrages permet en effet de préserver la ressource en eau et de sauvegarder les zones humides. Ce faisant, « le castor crée des plans d’eau permettant de relever le niveau de la nappe phréatique, de favoriser une alimentation plus régulière des sources, de réguler le débit des cours d’eau, de tamponner les crues et de réduire la pollution des cours d’eau », liste la chargée d’études faune au cabinet Rainette. Et ce n’est pas tout.
Bénéfique à la faune et à la flore
« En abattant des arbres en automne et en hiver, le castor provoque un apport accru de lumière et de chaleur favorables à la diversité végétale », poursuit Claire Poirson, qui souligne que « le bois mort est favorable à diverses espèces de coléoptères ». Dans ces zones humides créées par le castor, une multitude d’espèces trouvent elles aussi un écosystème idéal à leur installation. C’est le cas des amphibiens et des odonates (libellules), de certains oiseaux et autres mammifères inféodés aux zones humides. C’est le cas, enfin, d’« espèces pionnières souvent menacées, telles que le sonneur à ventre jaune, le putois d’Europe, la cigogne noire et l’agrion délicat », égraine Claire Poirson. En d’autres termes, que le castor revienne et c’est toute une faune qui reprend du poil de la bête.
Concurrencé par le lézard africain, le gecko vert pourrait y laisser sa peau. © Matthijs Kuijpers / Biosphoto
Le gecko vert de Manapany, dernier pirate de La Réunion
Ce petit lézard menacé d’extinction est singulier à deux titres : c’est un chapardeur hors pair, et l’un des deux derniers reptiles endémiques de cette île de l’océan Indien.
Ce lézard-là ne ferait pas de mal à une mouche, et pourtant il vole. Il fauche, il chope, il déplume, bref il chaparde, et même plus : il kidnappe ses victimes pour les délester. Mais le tout sans un poil de violence, c’est son originalité. Une autre de ses particularités est qu’il est l’un des deux derniers reptiles endémiques de La Réunion. Peut-être plus pour très longtemps, d’ailleurs. Le gecko vert de Manapany compte parmi les espèces les plus menacées au monde, recensé à ce titre sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Sur son île natale, certains ont fait de sa survie un enjeu autant qu’un symbole. « Aujourd’hui, seulement 1 % des juvéniles atteignent l’âge adulte », explique Sébastien Dervin, chef de projet scientifique de l’association Nature océan Indien (NOI). « Si rien n’est fait, on estime qu’à ce rythme, il aura disparu en 2027. »
Les chercheurs de l’université de Saint-Denis de La Réunion continuent d’étudier les facteurs intervenant dans cette hécatombe. L’un est clairement pointé du doigt : l’essor d’espèces invasives depuis le XVIIIe siècle. Considéré comme la deuxième cause d’extinction de la biodiversité dans le monde, ce processus, qui voit des plantes ou des animaux coloniser des habitats aux dépens des variétés indigènes, est d’autant plus mortifère sur les îles, territoires limités par la mer. Celle de La Réunion n’échappe pas à la règle.
SANS UN POIL DE VIOLENCE, IL KIDNAPPE DES ABEILLES POUR LES DÉLESTER DE LEUR PELOTE DE POLLEN.
« Le gecko vert de Manapany est victime d’animaux arrivés par bateau avec les premiers colons », raconte Nicolas Huet, chargé d’études sur la lutte contre les espèces exotiques pour NOI. Le rat, la couleuvre loup et l’agame arlequin, un caméléon, trônent en tête de liste. Compétition alimentaire, prédation ou introduction de maladies nouvelles : leur impact s’est très vite avéré délétère, et pas uniquement pour le petit gecko vert de Manapany. Les scinques indigènes (des lézards eux aussi) et les geckos nocturnes qui peuplaient l’île n’y ont pas survécu. « Il a suffi de vingt ans pour que toutes ces populations déclinent », poursuit Nicolas Huet. Le pire étant peut-être que le phénomène se poursuit aujourd’hui, faute de mesures publiques.
Un risque pour la biodiversité
« En 1995, des premiers individus d’agame des colons, un lézard africain, ont été vus sur le port et signalés aux autorités », reprend Sébastien Dervin. « Aucun dispositif de capture n’a été mis en place et, vingt-cinq ans plus tard, il était partout sur l’île. » D’autres geckos débarqent eux aussi, parfois avec la complicité de passionnés de vivariums. Une fois relâchés, certains prennent leurs aises.
À moins que les élevages de juvéniles développés depuis un an par NOI ne confirment leur efficacité, le petit vert pourrait y laisser sa peau. Ce serait triste, en termes de patrimoine mondial. Et périlleux, en termes de biodiversité. Car, sa manie de chaparder lui confère une place singulière dans l’écosystème réunionnais. « Lorsque les vacoas sont en fruits et attirent les insectes, le gecko vert de Manapany saute sur les abeilles, les attrape, leur vole leur pelote de pollen et les libère », explique Sébastien Dervin. Un cleptoparasitisme qui a particularité de se faire en douceur. Un autre gecko que lui n’aura pas forcément le même tact, au grand dam des pollinisateurs.
Biodiversitéécosystèmeextinction des espèces L'Humanité
« Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »
EntretienFinances Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.
Marie-Noëlle BertrandChaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.
Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?
Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.
Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?
Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.
À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?
C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !
Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?
Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.
Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?
C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs portefeuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.
Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?
Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?
engieClimatpétroleenvironnement France24 - Monde
Pour l'ex-chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, "un régime dictatorial s'installe au Mali"
Publié le : 06/05/2022 - 16:44
Marc PERELMAN
Dans un entretien à France 24, Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre malien, notamment aux Affaires étrangères et à la Défense, affirme que la junte à la tête du Mali a "l'agenda caché" de se maintenir au pouvoir. Il décrit la "chape de plomb" qui s’est abattue sur le pays, et les menaces qui ont forcé les dirigeants politiques au silence ou – comme dans son cas – à l’exil.
Tiéman Hubert Coulibaly explique avoir demandé au colonel Assimi Goïta, le chef de la junte, d’ouvrir un véritable dialogue national mais que celui-ci a refusé. Ce faisant, les sanctions imposées par la Cédéao vont avoir des conséquences dramatiques sur l’économie du pays.
L'ancien chef de la diplomatie malienne regrette l’escalade verbale entre Paris et Bamako, tout en estimant que la récente dénonciation par le Mali des accords de défense avec la France est avant tout déclarative, notant que le retrait des forces françaises est d’ores et déjà engagé. Il "espère" que les tensions ne conduiront pas à une véritable rupture entre la France et le Mali, estimant que ce serait "extrêmement dommage".
S’il trouve "bien" que le Mali ait des relations avec la Russie, il dénonce la présence, désormais confirmée par le ministre russe des Affaires étrangères lui-même, de mercenaires de la société de sécurité privée Wagner sur le sol malien.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'Humanité
Science. Avec le réchauffement, les virus passeront du phoque à l’âne
ActuSelon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.
Marie-Noëlle BertrandCombien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.
La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux
Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces. Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques. Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.
Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.
De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque
Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.
« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.
Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité Le Monde
Marine Le Pen en vacances, le RN quasi silencieux
La candidate du Rassemblement national, absente depuis sa défaite à l’élection présidentielle, s’apprête à faire une tournée de soutien aux candidats du parti aux élections législatives à travers la France.
Marine Le Pen se repose, et le Rassemblement national (RN) ne fait pas de bruit. Jordan Bardella, le président du mouvement par intérim fait… l’intérim, et ne manque pas de meubler en attendant le retour de la patronne. « Vous avez des nouvelles de Marine Le Pen ? », lui a-t-on demandé sur Franceinfo, vendredi 6 mai. « Oui. Nous nous sommes vus hier, a répondu le jeune député européen, pour préparer son retour et pour préparer le début de la campagne des élections législatives. Nous entrons petit à petit dans cette campagne et nous comptons bien faire élire un maximum de députés à l’Assemblée nationale. »
Quand même, elle a disparu depuis le soir du second tour, et n’est même pas venue saluer Jeanne d’Arc, le 1er mai, se contentant d’une brève vidéo. « Je suis heureux d’apprendre qu’elle vous manque », a plaisanté Jordan Bardella. En réalité, Marine Le Pen avait besoin de souffler, après avoir enchaîné les campagnes des municipales, en 2020, des régionales l’année suivante, où elle a sillonné douze régions de France, puis la présidentielle – elle a commencé sa campagne le 16 janvier 2020, deux ans et demi avant l’échéance.
Jordan Bardella promet d’ouvrir les législatives « aux gens de l’extérieur »L’agenda politique est par ailleurs saturé par l’union de la gauche et la désignation d’un nouveau gouvernement, et, après la fin de non-recevoir à une alliance au premier tour avec Reconquête !, le RN traverse un long temps mort. Une dernière réunion de la Commission nationale d’investiture a validé en début de semaine les derniers noms des 577 personnes que le parti s’apprête à aligner – mais dont la liste n’a toujours pas été rendue publique –, et les candidats putatifs, en région, s’organisent discrètement – choix d’un suppléant, d’un mandataire financier, d’un local de campagne, d’un imprimeur, d’une équipe…
Aucun pronostic
Marine Le Pen, elle-même candidate dans le Pas-de-Calais, et Jordan Bardella devraient dès la semaine prochaine commencer une grande tournée en France pour encourager les candidats du mouvement ou soutenus par lui, à l’image du parti d’Eric Zemmour, qui s’apprête bravement à présenter 550 candidats – qui sont pourtant loin d’avoir l’assurance d’être remboursés de leurs frais de campagne. Tandis qu’Eric Zemmour prend des notes pour son livre à venir, Nicolas Bay, l’ancien vice-président du Front national (devenu RN en 2018) et bon connaisseur de la carte électorale, a pris les choses en main, et s’apprête à faire treize déplacements d’ici au 7 juin : lundi dans les Hauts-de-France, mardi en Bretagne, vendredi en Provence-Alpes-Côte d’Azur, samedi en Corse…
Il vous reste 32.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
France24 - Monde
Rwanda : les défis de la surpopulation
Publié le : 06/05/2022 - 14:59
Simon WOHLFAHRT
Bastien RENOUIL
Le dynamisme démographique de l'Afrique a un impact considérable sur les capitales du continent, à l'instar de Kigali, dont la population va doubler d'ici 2050. Dans l'une des zones déjà les plus densément peuplées au monde, les autorités tentent de canaliser et d'organiser cette croissance, tant sur le plan urbanistique qu'économique. Pour le Rwanda, qui nourrit de grandes ambitions sur le continent, Kigali doit être la vitrine de son ambition. Reportage de Simon Wohlfahrt et Bastien Renouil.
Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
Le Rwanda rouvre sa frontière avec l'Ouganda, fermée depuis deux ans
CYCLISMELe Rwanda organisera les mondiaux de cyclisme en 2025, une première pour l'Afrique
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique Le Monde
Législatives 2022 : Jean-Luc Mélenchon ne sera « vraisemblablement » pas candidat
Le chef de file de La France insoumise a invoqué la légitimité suffisante que lui confèrent, s’il devait devenir premier ministre, les sept millions de voix engrangées au premier tour de la présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon n’envisage pas d’être lui-même député pour les cinq prochaines années. Invité sur France 2 à confirmer qu’il ne se représenterait pas aux élections législatives des 12 et 19 juin, le député sortant des Bouches-du-Rhônes a répondu, vendredi 6 mai, qu’il ne serait « vraisemblablement » pas candidat.
Le chef de file de La France insoumise a invoqué la légitimité suffisante que lui confèrent, s’il devait devenir premier ministre, les sept millions de voix engrangées au premier tour de la présidentielle, où il s’est imposé en troisième position, loin devant tous les autres candidats de la gauche.
Un « réflexe de rassemblement »
Jean-Luc Mélenchon s’est également exprimé sur les accords passés entre LFI, Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste (PCF). Il a évoqué un « réflexe de rassemblement face à un épisode de maltraitance sociale aggravée : vingt heures de travail forcé par semaine pour le RSA, la retraite à 65 ans, et j’en passe » – référence à des points-clés du programme d’Emmanuel Macron.
Législatives 2022 : comment les partisans de l’accord avec LFI ont réussi à emporter l’adhésion du PSConcernant les négociations entre des partis dont les candidats se sont déchirés dans la campagne présidentielle, « la bonne nouvelle, c’est que quand on a commencé à discuter, on s’est aperçus que les uns et les autres n’étions pas conformes à la caricature que nous avions les uns des autres », s’est-il réjoui.
« On s’est aperçus, par exemple, que sur l’Europe on était tous d’accord pour dire [qu’]il n’est pas question, dans une mandature comme celle-ci et dans le contexte actuel, de sortir de l’Europe ou de l’euro. Ce n’est pas ça le sujet », a-t-il développé. En revanche, « si on prend un engagement devant les Français sur un programme, on l’applique », a-t-il commenté, pour défendre la possibilité de « désobéir » à Bruxelles.
« Nous avons eu très peu de temps »
Il a également justifié que subsistent des divergences non négligeables, sur le fond de leurs projets politiques, entre LFI et ses partenaires écologistes et socialistes. La faute, a-t-il assuré, au calendrier électoral :
Nous avons eu très peu de temps. Dans les autres pays d’Europe, ils font leurs élections législatives, et après ils cherchent une coalition… et ça va prendre du temps, huit mois. Nous, c’est derrière une élection présidentielle, à toute vitesse. Il a fallu régler en treize jours ce qui était des sources de conflits depuis dix ans.
Législatives 2022 : les coulisses de l’accord de principe entre LFI et le PS, après des négociations longues et difficilesLe dirigeant de La France insoumise a par ailleurs esquissé ce que pourrait être le futur fonctionnement de la représentation Nouvelle Union populaire écologique et sociale à l’Assemblée. Il a répété que chacun des partenaires (LFI, EELV, PCF, PS) disposerait de son groupe parlementaire (quinze députés au moins). « Nous aurons aussi un intergroupe, de même que nous aurons un parlement politique commun, en dehors de la structure institutionnelle », a-t-il précisé.
Le Monde avec AFP
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - Monde
Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers
Publié le : 06/05/2022 - 18:21
Guillaume GRALLET
Suivre
En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.
"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.
Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences Le Monde
Efficacité « de 12 % », « de 1 % », « déconseillé aux femmes enceintes » : les trois nouvelles infox sur le vaccin de Pfizer
Des militants antivax accusent l’entreprise d’avoir caché des informations compromettantes. Mais ces assertions reposent sur des calculs douteux et des documents publics obsolètes détournés.
« #PfizerDocuments ». C’est sous ce énième mot-dièse que les militants antivaccins dénoncent, depuis le 4 mai, de supposées révélations sur des prétendues malversations du géant pharmaceutique. A les croire, les documents rendus publics sur requête des agences américaines du médicament (FDA), prouveraient que l’entreprise américaine Pfizer a sciemment caché l’inefficacité de son vaccin.
Selon ceux qui les relaient, le laboratoire reconnaîtrait dans ces documents que la protection vaccinale apportée par son produit ne serait que de 12 %, voire de 1 %. Des messages relayés plusieurs centaines voire milliers de fois, comme ici, ici, ou encore ici. Pourtant, contrairement à ce qu’affirment tous ces militants, Pfizer n’a pourtant jamais écrit que l’efficacité de son vaccin n’était que de 12 %.
Autre critique : Pfizer y reconnaîtrait la dangerosité de son produit pour les femmes enceintes et le déconseillerait. Un mélange de chiffres inventés, de notions statistiques mal comprises et de connaissances obsolètes.
80 %, 90 % ou 100 % : que signifie l’« efficacité » des vaccins ?Pourquoi ce chiffre de 12 % est faux
- Une rumeur issue de la sphère antivax
Cette affirmation, qui n’a en réalité aucun rapport avec les documents récemment mis en ligne, provient d’une « analyse » publiée le 3 avril sur le réseau social Substack par Sonia Elijah, ancienne journaliste de la BBC évoluant aujourd’hui dans les sphères trumpistes et antivax.
Pour arriver à ce « 12 % », Mme Elijah s’appuie sur un document, rendu public depuis au moins le 8 décembre 2020 : la notice d’information envoyée par Pfizer aux FDA, dans laquelle l’entreprise se targue des fameux 95 % d’efficacité du vaccin qui allait être autorisé. Une phrase y interpelle l’ancienne journaliste de la BBC : « Parmi les 3 410 cas totaux de Covid-19 suspectés mais non confirmés dans la population globale de l’étude, 1 594 sont survenus dans le groupe vacciné contre 1 816 dans le groupe placebo », écrit Pfizer.
- Un calcul réalisé à partir d’individus… négatifs
« Si vous calculez l’efficacité vaccinale à partir de ces chiffres, elle est incroyablement basse, 12 % », s’emporte Sonia Elijah. Sauf que contrairement à ce qu’elle présuppose, rien ne permet d’affirmer avec certitude que ces 3 410 personnes symptomatiques ont bien été malades du Covid-19. Certes, il n’est pas possible d’écarter une part de faux négatifs (des personnes contaminées, mais non détectées en raison d’un problème de réglage du test PCR, ou d’une charge virale trop basse, par exemple).
Mais il n’est pas non plus possible d’écarter d’autres pathologies à la symptomatologie proche (rhume, grippe, migraine chronique, etc.), ni, surtout, une autre piste d’explication, donnée par Pfizer, mais que Sonia Eljah se garde bien de citer sur ce point : celle d’une « réactogénicité au vaccin avec des symptômes qui se confondent avec ceux du Covid-19 », c’est-à-dire d’effets secondaires qui évoquent le Covid-19, sans être causés par celui-ci.
Les études en population réelle ont, depuis, confirmé que la vaccination pouvait provoquer plusieurs effets indésirables similaires à des formes symptomatiques modérées de la maladie, comme la fatigue, les maux de tête ou l’état grippal. Des effets indésirables qui n’ont rien à voir avec la question de l’efficacité du vaccin contre le virus.
- Une efficacité largement confirmée en population générale
Au-delà du peu de rigueur du calcul, repris sans recul critique par de nombreux militants antivaccins, ce chiffre de 12 % bricolé à partir d’un document de décembre 2020 occulte que depuis, les vaccins contre le Covid-19 ont fait l’objet de nombreuses études en population globale, à la fois indépendantes de l’industriel et bien plus puissantes statistiquement.
Celles-ci ont toutes confirmé l’efficacité de la vaccination à ARN messager (ARNm) contre les formes graves du Covid-19. Dans l’étude la plus solide, publiée en mai 2021 dans The Lancet, qui a suivi une cohorte de 1,65 million de personnes en Israël, les chercheurs concluent que celui-ci est efficace à 95,3 % pour l’infection au SARS-CoV-2, à 97,2 % pour éviter les hospitalisations et à 96,7 % pour éviter les décès chez les vaccinés ayant reçu leur seconde dose depuis au moins sept jours. Une étude dont les résultats ont été confirmés dans les grandes largeurs en France, quelques mois plus tard, sur 22 millions de personnes, avec une deuxième injection.
Si l’efficacité de la vaccination a, depuis, été revue à la baisse avec l’émergence de nouveaux variants et la baisse de l’effet protecteur dans le temps, au moment où Pfizer envoie sa demande d’autorisation, il est mensonger d’affirmer que l’entreprise reconnaît une efficacité de seulement 12 %.
Un chiffre de 1 % réel, mais en changeant d’indicateur et d’échelle
- Deux modes de calcul différents
Autre accusation : au bout d’une semaine, l’efficacité du vaccin de Pfizer ne serait plus que de 1 %. Là encore, aucun document n’arrive à une telle conclusion. Il s’agit d’une reprise d’une autre rumeur antivax, liée à la coexistence de plusieurs méthodes de calcul pour évaluer l’efficacité d’un médicament, la réduction relative de risque (RRR), la plus communément utilisée, et la réduction absolue de risque (RAR), plus marginale.
La première évalue l’utilité d’un produit médical en comparant un groupe l’ayant reçu à un groupe placebo : si à population égale, le premier groupe a connu moitié moins de cas, son efficacité relative est évaluée à 50 %, s’il en a connu quatre fois moins, à 75 %, vingt fois moins, à 95 %, etc. C’est ainsi que Pfizer, comme toutes les entreprises pharmaceutiques, évalue la protection apportée par son produit.
- Un indicateur qui tire mécaniquement les résultats vers le bas
Le second type de calcul rapporte le nombre de cas, non seulement à un groupe témoin, mais aussi à l’ensemble de la population de l’essai, tirant systématiquement les résultats vers le bas. « Imaginons qu’un essai a enrôlé 20 000 patients dans le groupe contrôle et 20 000 dans le groupe vaccin. Dans cette étude, 200 personnes dans le groupe contrôle tombent malades et 0 dans le groupe vaccin. Même si l’efficacité vaccinale serait d’un impressionnant 100 %, la RAR montrerait que le vaccin ne réduit le risque absolu que de 1 % 200/20 000 = 1 %) », explique Health Care, une plate-forme de pédagogie médicale.
Mécaniquement, « la RAR tend à être ignorée parce qu’il donne des résultats de taille bien moins impressionnants : 1,3 % pour l’AstraZeneca – Oxford, 1,2 % pour le Moderna – NIH, 1,2 % pour le Johnson & Johnson, 0,93 % pour le Gamaleya et 0,84 % pour le Pfizer – BioNTech », relevaient, en avril 2021, Piero Olliaro, Els Torreele et Michel Vaillant, dans un article du Lancet. Celui-ci a, depuis, été récupéré par les sphères antivax, qui agitent depuis le chiffre de « 1 % d’efficacité », au grand dam de ces chercheurs, alors qu’il ne correspond pas au mode de calcul habituellement utilisé.
Des précautions obsolètes pour les femmes enceintes et les jeunes mamans
- Il ne s’agit pas d’un document de Pfizer
Autre élément récurrent, Pfizer aurait admis, dans ses documents gardés plusieurs mois secrets, que son vaccin « n’est pas recommandé durant la grossesse » et que l’on « ignore si le vaccin Covid-19 mRNA BNT162b2 est excrété dans le lait humain ».
Encore une fois, il ne s’agit pas d’affirmations provenant de documents de Pfizer, mais d’un avis de l’Agence britannique du médicament et des produits de santé (MHRA), en date du 8 décembre 2020, dont l’archive peut encore être consultée.
- La vaccination désormais recommandée pour les femmes enceintes
Il s’agit alors d’une posture de précaution basée sur le peu de données connues à l’époque, et qui n’a plus cours aujourd’hui. « Plus de 104 000 femmes enceintes ont reçu au moins une dose de vaccin en Angleterre et en Ecosse, et aucun problème n’a été relevé », corrige auprès de Reuters la MHRA, qui ne déconseille plus la vaccination en période de grossesse ni d’allaitement.
Il en va de même en France. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) note, depuis février 2021, que « les femmes enceintes ayant contracté la Covid-19 ont plus de risques que la population générale de développer une forme grave de la maladie » et juge que la vaccination avec un vaccin à ARNm leur est « fortement recommandée ».
Elle précise, par ailleurs, qu’il n’existe aucune étude sur le passage des vaccins dans le lait maternel, mais que, à ce jour, les données d’observation « n’ont pas mis en évidence d’effets indésirables chez les nouveau-nés et nourrissons allaités ».
Retrouvez tous nos articles sur le SARS-CoV-2 et le Covid-19 dans notre rubrique
Sur l’épidémie :
Et aussi :
William Audureau
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Thirty years on, remembering the Furiani stadium disaster in Corsica
Issued on: 05/05/2022 - 15:34Modified: 05/05/2022 - 15:37
FRANCE 24
Follow
On this day thirty years ago, a stand came crashing down at a crammed football stadium in Bastia, on the island of Corsica, killing 19 people and injuring thousands. To this day, the Furiani stadium collapse remains the worst disaster in French sporting history.
The collapsed stand had been specially built for the May 5, 1992 French Cup semi-final between local club Bastia and French giants Marseille, doubling capacity to 18,000. It came crashing down just before kick-off, leaving fans trapped in a tangle of metal.
A minute's silence will be held in tribute to the victims on Thursday at the Vélodrome stadium in Marseille, ahead of Marseille's Europa Conference League semi-final match with Dutch club Feyenoord.
Click on the player above to watch the report.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
UKPolice chief among six charged over Hillsborough football stadium crush
UK
Hillsborough stadium victims were unlawfully killed, jury finds
IN THE WORLD PAPERS
Hillsborough tragedy: After 27 years, justice
Le Monde
La candidature de Manuel Valls aux législatives provoque des remous en Espagne
La candidature de Manuel Valls dans la cinquième circonscription des Français de l’étranger se heurte aux résistances de la délégation locale de La République en marche et du député sortant, Stéphane Vojetta, bien décidé à livrer bataille.
C’est une nouvelle pierre sur le chemin que Manuel Valls tente d’emprunter pour revenir au premier plan de la scène politique française. Sa candidature aux élections législatives dans la cinquième circonscription des Français de l’étranger – qui inclut l’Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco – a provoqué la consternation au sein de l’antenne locale de La République en marche (LRM). A tel point que le député sortant, Stéphane Vojetta, ancien banquier d’affaires de 47 ans, installé depuis vingt ans à Madrid et engagé dès 2017 dans la création de la délégation locale de LRM, a pris la décision de « résister » et maintient sa candidature.
« J’imagine que je vais être exclu du parti, et traité en dissident, mais une fois élu, je n’ai aucun doute que je serai réintégré dans LRM ou dans un autre parti de la majorité présidentielle », explique-t-il au Monde, aussi certain de remporter la victoire qu’il craint de voir LRM perdre si le second tour opposait le candidat de la gauche à Manuel Valls.
Manuel Valls, candidat aux élections législatives pour LRMAprès avoir mené la campagne localement pour la réélection à l’Elysée d’Emmanuel Macron – lequel a obtenu près de 40 % des voix au premier tour et près de 80 % au second, M. Vojetta a appris dans la presse la désignation de Manuel Valls, dont il souligne « l’impopularité auprès des Français de la circonscription ». « J’imagine que Macron a fini par céder face à l’acharnement de Valls. Mais LRM est ma famille et je vais me battre pour défendre les valeurs que je porte depuis cinq ans : la méritocratie, la proximité, la fidélité, la constance, loin des parachutages et retours de faveur, ajoute-t-il. C’est aussi ma responsabilité de corriger les erreurs de ma famille politique quand je les vois… »
« Parachutage dans toute sa splendeur »
L’ancien premier ministre s’est certes installé à Barcelone en 2018, mais il ne s’est guère impliqué auprès de la communauté française. Candidat aux élections municipales de Barcelone, en 2019, où il n’a obtenu que 13 % des voix, il a fini par abandonner la politique espagnole en août 2021 pour devenir chroniqueur sur RMC et sur BFM-TV, tout en manifestant son souhait de revenir à la politique française.
Présidentielle 2022 : Jean-Pierre Raffarin et Manuel Valls annoncent soutenir Emmanuel Macron« J’ai été désigné candidat par la majorité présidentielle à la demande d’Emmanuel Macron, insiste, auprès du Monde, Manuel Valls. Je suis serein, cette candidature est une belle synthèse de mon parcours entre la France et l’Espagne. Je veux convaincre les électeurs que c’est une chance pour eux d’avoir un ancien premier ministre à la voix forte pour les défendre. Et pour moi, c’est un honneur. Il n’y a qu’un seul candidat. La fidélité à la majorité présidentielle, c’est de respecter les investitures. Je ne vais pas pinailler. M. Vojetta n’est député que depuis le mois d’octobre [2021]. Il était suppléant. Celle qui a été élue, c’est Samantha Cazebonne [partie au Sénat depuis] et elle est à mes côtés. »
Il vous reste 9.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Valeurs Actuelles
“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
France24 - World
Gabon football chief detained in child sex abuse scandal
Issued on: 05/05/2022 - 19:57
NEWS WIRES
The head of the Gabonese Football Federation (Fegafoot) has been detained after being charged with failing to report alleged sexual abuse of hundreds of children within the sport, his lawyer told AFP on Thursday.
Fegafoot President Pierre-Alain Mounguengui faces charges of "failing to denounce crimes of paedophilia" and was placed in detention Thursday after being temporarily held in custody, attorney Charles-Henri Gey said.
The scandal, revealed by Britain's Guardian newspaper in December, snowballed after a well-known youth coach, Patrick Assoumou Eyi, was held on accusations of sexually abusing hundreds of children over a scale of years.
Assoumou Eyi coached the national under-17 team until 2017 and was technical director of the football league in Estuaire, the province that includes the capital Libreville.
Since his arrest, two other club coaches, Orphee Mickala and Triphel Mabicka, have been detained and charged with the same offences, which carry up to 30 years' jail on conviction.
Pierre-Alain Mounguengui - the president of the Gabonese Football Federaton - has been charged for "non-denunciation of crimes of paedophilia". He faces up to three years in prison... #Gabon https://t.co/tz0WnMSxJT
May 5, 2022Gey said Mounguengui contested the accusation and his attorneys would ask for him to be bailed.
The 64-year-old had been re-elected as Fegafoot's president for a third term on April 16.
"This is crazy – at this moment, no victim has been identified," Gey said.
"This affair is just a pretext for removing Pierre-Alain Mounguengui as president of Fegafoot."
FIFA on Tuesday opened a disciplinary inquiry into the three coaches and Mounguengui.
The case has gained much political traction since it exploded into public view, spurred also by charges of sexual abuse in January against leading taekwondo coach Martin Avera.
President Ali Bongo Ondimba said the accusations surrounding Assoumou Eyi were "very serious and unacceptable" and ordered the government to open an inquiry into all of Gabon's sports federations "to eradicate potential sexual predators."
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Leading Gabon football coach accused of raping young players, president demands probe
FOCUS
Breaking the silence: Germany urges victims of sex abuse in sport to speak out
USAUSA Gymnastics 'to be shut down' in wake of sex abuse scandal
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Victory Day concerns. Officials across Ukraine issued urgent warnings about the threat of stepped-up Russian missile strikes over the weekend, amid fears that President Vladimir V. Putin might use Russia’s Victory Day holiday on May 9 to intensify attacks and turn what he calls a “special military operation” in Ukraine into explicit, all-out war.
In Mariupol. In the ruined city, where fighting continued to rage, an evacuation convoy was dispatched again to the Azovstal steel plant, where about 200 civilians are believed to be trapped underground, along with the last Ukrainian soldiers defending the city. The Russian bombardment of the factory continued overnight.
On the ground. Ukrainian soldiers are trying to drive Russian forces back from outside the two strategically important cities of Kharkiv and Izium. Russia appears to have escalated its attempts to trap and destroy Ukrainian units farther south.
Russian oil embargo. The European Union unveiled a plan to halt imports of Russian crude oil in the next six months and refined oil products by the end of the year. If approved as expected, it would be the bloc’s biggest and costliest step yet toward ending its own dependence on Russian fossil fuels.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Église attaquée à Angers : retour sur une affaire de christianophobie passée inaperçue dans les médias
Seuls les médias de droite ou catholiques en ont parlé alors que les violences du 1er mai à Paris ou à Nantes ont résonné dans toute la France. Ce qui aurait dû être une polémique est passé à la trappe : l’attaque d’une église par des militants antifascistes en pleine messe. Retour sur une affaire qui mérite plus d’intérêt tant elle traduit le sentiment anti-chrétien que l’on peut retrouver chez certaines franges de l’extrême gauche radicale.
Angers, église Notre-Dame des Victoires, dimanche 1er mai à 10h30. Quelques jeunes de la paroisse se présentent avec une demi-heure d’avance sur le parvis de l’église en attendant d’assister à la messe de 11h. Ils ont été prévenus qu’une manifestation d’extrême gauche va avoir lieu et que celle-ci va partir de la place Louis Imbach, qui est aussi la place de l’église. « On s’est donné rendez-vous à 10h30 parce qu’on savait qu’au lieu de se diriger vers le centre-ville, ils passeraient devant l’église », explique l’un d’eux. 11h, la messe commence. Tous les paroissiens sont rentrés et assistent à l’office célébré en latin.
Quelques minutes plus tard, les premiers troubles éclatent. À l’intérieur de l’église, les fidèles entendent des cris montés du dehors. Au même moment, deux couples de retardataires, l’un de trentenaires, l’autre de sexagénaires, pénètrent dans l’édifice. Leurs vêtements sont maculés de peinture, de jaune et blanc d’œuf.
Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier
« On a eu peur que les antifas rentrent dans l’église, on a essayé de sortir pour bloquer la porte, explique Aurèle, un jeune paroissien d’une vingtaine d’année, la police nous a bloqué à la sortie de l’église. On a alors été la cible des antifas qui nous jetaient des œufs, de la peinture, tout ce qu’ils avaient sous la main ». Les deux camps se retrouvent alors face à face devant l’église, séparés par un cordon de police. Les portes entrouvertes laissent passer quelques projectiles, la nurserie se trouvant juste à droite en rentrant. « On avait face à nous deux cents manifestants avec, en première ligne, une quarantaine de black blocs cagoulés qui nous insultaient », continue Aurèle. Le groupuscule antifa aurait crié des « slogans homophobes » d’après Famille chrétienne, ainsi que des chants antifascistes comme « Siamo tutti antifascisti » (Nous sommes tous antifascistes).
Finalement, la manifestation dirigée par la bande de black blocs se met en route vers le centre-ville et, après avoir effectué son tour, celle-ci retourne sur ses pas. Mais l’office n’est pas achevé et les paroissiens prient toujours dans l’édifice pluricentenaire, dont le portail est désormais couvert de peinture rouge. Les policiers ne sont plus là. Une source affirme que la plupart étaient partis protéger l’Alvarium, un local identitaire situé à moins de 300 mètres de l’église et qui est souvent la cible de l’extrême gauche. « De l’intérieur, on a entendu des bruits qui se rapprochaient puis comme des bruits de verre, nous informe Jacques, un autre jeune qui assistait à la messe ce jour-là, on s’est dit que c’était les antifas qui s’en prenaient aux vitraux. C’est à ce moment-là qu’on a décidé d’aller à la confrontation ».
Ils sont une quinzaine de paroissiens à sortir. En face, quarante black blocs armés de matraques télescopiques et de bâtons arborent une banderole sur laquelle on peut lire : « Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier ». Les jeunes catholiques chargent. Aurèle témoigne : « on les a fait reculer de quelques mètres puis les policiers en civil nous ont séparés à coups de tonfa. Certains parmi nous en ont gardé de sacrés hématomes. Personnellement, je pense même qu’ils m’ont fêlé une côte. »
Pour lui, il était nécessaire de les faire reculer parce que les fidèles étaient encore dans l’église et n’osaient pas sortir. « Si on n’avait pas fait de sortie, les policiers ne seraient pas venus aussi vite et l’église se serait faite assiégée » justifie Aurèle. Finalement, la police a pu faire évacuer l’église par une porte située au fond de l’édifice, tenant les militants antifas à distance pour protéger les fidèles.
Pour Aurèle, la confrontation était évidente : « ils avaient sciemment choisi le lieu et l’heure ». Le réseau Angevin Antifasciste avait en effet donné rendez-vous à ses troupes aux côtés des syndicats à 10h30 sur cette place. Pour Anthony Lusson, directeur de cabinet de la mairie d’Angers, il était logique que la manifestation ait lieu sur cette place : « La place est très grande et en bas il y a la Bourse du travail, il est assez légitime qu’un cortège du Premier mai passe par la Bourse du travail ». Celle-ci accueille la Confédération française démocratique du travail (CFDT), deuxième syndicat français par le nombre de syndiqués et fondé en 1919 sous le nom de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Racines chrétiennes que les syndiqués ont définitivement reniées en 1964. Dimanche dernier, les syndiqués du CFDT se tenaient face à l’église Notre Dame des Victoires, derrière les antifascistes radicaux.
France24 - World
‘I am under threat’: Decades after Putin's war, the anguish of Chechens still hunted by Russia
Issued on: 06/05/2022 - 17:57Modified: 06/05/2022 - 18:02
Juliette MONTILLY
Follow
The conflict in Ukraine recalls the 1999 arrival of tanks in Chechnya sent by Russian President Vladimir Putin to "pacify the Caucasus". Twenty-three years later, the war is not over. It has moved to the European Union, where some of the 250,000 Chechen refugees there are spying on one another. Since 2009, two dissidents who testified publicly about Chechen leader Ramzan Kadyrov's abuses have been shot dead in Austria, a rich and peaceful country of 9 million people.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
Advertisement
Supported by
The Saturday profile
At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
Advertisement
L'Humanité
Le dinosaure de Patagonie livre ses secrets
Jérôme SkalskiLa revue Nature fait état de la description d’un formidable représentant du genre mégaraptor, découvert il y a trois ans dans le sud de l’Argentine. Datant du crétacé, époque de la formation des grands bancs de craie du Bassin parisien, il est sorti de l’œuf dans les plaines de la Patagonie antérieures à la formation des Andes. L’animal a pour lui une taille à faire pâlir d’envie coccolithophores et autres planctons, microscopiques certes, mais responsables d’une chute drastique du taux de dioxyde de carbone de l’atmosphère depuis cette époque heureuse bien qu’irrespirable. Avec 10 mètres de long de l’extrémité caudale au museau, 6 tonnes sur la balance et doté de griffes lui permettant d’éviscérer des proies de la taille d’un éléphant d’Afrique, l’exemplaire « d’un des derniers mégaraptors à avoir habité la planète avant l’extinction des dinosaures », selon Fernando Novas, son découvreur, a disparu il y a 66 millions d’années. Un soulagement pour les mammifères et autres résidents provisoires de la chaîne alimentaire actuelle.
dinosauresargentine Valeurs Actuelles
Pour Paul Sugy, la folie antispéciste est le courant qui cherche à supprimer la frontière entre l’homme et l’animal
Ils veulent faire cesser toute souffrance animale. Toute discrimination et toute exploitation. Un but noble de prime abord, et pourtant… Le projet antispéciste a pour but une « annihilation de l’exception humaine », avertit Paul Sugy dans un brillant premier ouvrage. Le jeune journaliste du Figaro le confesse : au début, l’antispécisme le faisait, comme beaucoup, un brin sourire, paraissant un peu loufoque. Mais face à son succès grandissant, le sérieux vint pour mener une enquête poussée. Ancien élève de l’ENS, diplômé de Sciences Po, fort d’un solide bagage intellectuel, Paul Sugy met au jour ces thèses nouvelles et explique avec clarté leurs enjeux et conséquences. Il montre ainsi comment cette idéologie se distingue de l’écologie et entraîne un véritable renversement philosophique, dans une perspective de déconstruction débouchant sur un inquiétant nihilisme. Un ouvrage inédit et nécessaire.
L’homme tel que nous le connaissons serait en train de disparaître, suggère le titre de votre livre. Comment ?
Mon analyse porte sur l’antispécisme qui, s’il prétend ne s’intéresser qu’aux animaux, constitue en réalité un bouleversement philosophique majeur qui aura d’immenses conséquences anthropologiques. Cette idéologie prétend faire de la souffrance physique le critère moral absolu : peu importe qu’un individu appartienne à telle ou telle espèce, le fait d’être “sentient” (c’est-à-dire capable de ressentir de manière consciente la douleur) confère un droit, celui de ne pas souffrir. Et cela, qu’il s’agisse d’un veau, d’une vache, d’un cochon… ou d’un humain. Considérer que l’on peut manger des animaux de ferme parce que leur dignité est inférieure à celle de l’homme constitue, selon ces militants, une discrimination “spéciste” – une forme de racisme à l’égard de ceux qu’ils appellent les “animaux non humains”.
Ils déplacent ainsi la morale sur un champ qui enlève toute spécificité à l’espèce humaine et, ce faisant, ils nient l’existence d’un “propre de l’homme” qui nous sépare du reste des animaux. Il n’y aurait aucune rupture de nature entre les animaux et les humains : les antispécistes tiennent pour insignifiant tout ce qui spécifie l’homme, comme la faculté d’avoir des raisonnements complexes au point de théoriser des choses abstraites, d’établir des lois morales, le fait d’avoir une histoire, de se transmettre d’une génération à l’autre un récit collectif. Leur but n’est pas bien sûr de supprimer l’espèce humaine, mais de l’abolir intellectuellement. De faire disparaître la frontière morale et philosophique qui délimite, et donc institue, l’humanité.
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite.
Le côté très séduisant de l’antispécisme est cette volonté en son cœur d’abolir la souffrance. C’est un but difficile à critiquer de prime abord… Qui serait favorable à la souffrance ?
Personne, bien sûr. L’antispécisme joue constamment sur le registre psychologique des bons sentiments, au prix d’une survalorisation de la sensibilité. Il faut dire que l’attention portée à la souffrance animale n’a cessé d’augmenter depuis l’âge moderne : nous nous sommes éloignés du monde sauvage et nous avons progressivement cessé de voir l’animal comme un prédateur qui nous menace. Les documentaires animaliers du commandant Cousteau ont contribué à changer notre regard sur la nature sauvage.
D’autre part, la forte industrialisation de la filière viande dans les pays développés a introduit des techniques d’élevage et d’abattage répugnantes, abandonnant les animaux de ferme à des conditions de vie barbares, offensant le respect le plus élémentaire que l’on doit aux animaux. Tout cela est exploité par les militants de la cause animale, y compris les plus radicaux.
Mais il faut bien comprendre que l’antispécisme ne se résume pas à cela. Il consiste en un projet moral et philosophique qui va, on l’a vu, beaucoup plus loin. Il faut bien faire la part des choses : il peut exister de très bonnes raisons de réduire sa consommation de viande, mais il n’existe aucune bonne raison de penser que l’animal a des droits au même titre que l’homme, ou qu’il doit disposer du statut de “personne juridique” dans le code civil. Le drame est que la question animale est prise en otage par la pensée antispéciste, et cela mine le débat.
D’où ce mouvement tire-t-il sa genèse ?
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite. Forgé sur le terreau d’un rationalisme scientifique arrogant, l’humanisme moderne prône une supériorité absolue de l’homme sur la nature tout en contestant l’ordre et le droit naturels, comme l’a judicieusement montré Rémi Brague. Cet humanisme positiviste et athée n’a d’estime que pour la connaissance scientifique. Or s’il n’existe rien au-dessus de l’homme, il n’y a rien non plus pour le légitimer. Et s’il n’est réduit qu’à sa dimension biologique, l’homme n’est en effet qu’un animal comme les autres – seulement un peu plus intelligent, mais c’est tout.
La morale prônée par l’antispécisme est donc le résultat de cette vision matérialiste, qui annihile la dimension spirituelle de la vie humaine. Celui qui a popularisé cette idéologie est Peter Singer, auteur en 1975 de la Libération animale, l’ouvrage fondamental de la pensée antispéciste. Ce moraliste australien se définit comme utilitariste, tenant d’une pensée morale estimant qu’une action n’est bonne qu’à l’aune de ses conséquences, et non de sa maxime. C’est ce qui le pousse à mettre exactement sur le même plan la valeur de la souffrance humaine et celle des animaux. Du reste, tout au long de son histoire, le choix du végétarisme a toujours été un acte blasphématoire, un pied de nez aux autorités morales, politiques ou religieuses de l’époque.
C’est ce qui expliquerait la critique radicale de la religion que porte le mouvement antispéciste ?
Je soupçonne un certain nombre de militants antispécistes de s’être engouffrés dans ce combat car ils ont compris que s’en prendre à l’anthropologie constitue le dernier trébuchement nécessaire pour déstabiliser de manière définitive toute trace de philosophie judéo-chrétienne dans le monde occidental. Chacune des différences fondamentales qui permettaient de conceptualiser le monde depuis des siècles a été attaquée : la différence entre le citoyen et l’étranger sous les coups de boutoir de la pensée multiculturaliste, celle entre l’homme et la femme avec les “gender studies” … La dernière grande frontière qui résistait aux assauts de la déconstruction était celle entre l’homme et l’animal. Vouloir y mettre fin, c’est s’attaquer au récit biblique, dont la spécificité est de considérer que l’homme est créé à l’image de Dieu et, donc, qu’en tout homme il y a une part de Dieu qui s’incarne. C’est une remise en question de toute notre tradition philosophique : un projet proprement nihiliste.
Ce mouvement s’inscrirait-il donc dans la convergence des luttes ?
Il y a effectivement des convergences avec d’autres combats progressistes : des auteurs fétiches du multiculturalisme se sont grandement investis dans la question animale, comme Will Kymlicka, qui a écrit avec Sue Donaldson Zoopolis, le principal manifeste politique antispéciste. Il réclame, entre autres, la scolarisation des animaux domestiques… Également des penseurs de la théorie du genre, telle la professeur américaine Donna Haraway, une intellectuelle influente au sein de la pensée “queer”. Elle s’est mise à écrire sur l’antispécisme car, du moment qu’elle conteste l’existence de catégories étanches entre les sexes, alors au fond la frontière entre l’homme et l’animal pouvait elle aussi être remise en cause. Son principal ressort argumentatif ? C’est la philosophie de la partouze : quand on couche tous ensemble, tout se mélange et donc se confond. De la même façon, pour elle, humains et animaux sont capables de se faire plaisir réciproquement, donc ils ne sont pas si éloignés… Elle décrit en effet, avec force détails, la relation érotique qu’elle a longtemps entretenue avec sa chienne.
Mon hypothèse est qu’en réalité nous sommes arrivés au terme de tous les grands combats de libération à mener : abolition de l’esclavage, mouvement pour les droits civiques, libération de la femme… Pour les personnes qui ont besoin d’un combat progressiste pour donner sens à leur existence, il faut alors se trouver de nouvelles causes à défendre. Faute de vraies oppressions à dénoncer, on en cherche de nouvelles… L’animal devient ainsi le nouveau prolétaire du XXIe siècle.
Il y a un paradoxe : les antispécistes s’appuient sur la biologie pour montrer à quel point l’homme est proche de l’animal et, en même temps, il y a une haine de tout ce qui rapporte à la nature et à l’essentialisme…
L’antispécisme n’est pas du tout un combat écologiste. Et à plein d’égards, il y a une opposition fondamentale entre ces deux luttes. Pour schématiser, l’écologie considère que la nature est un écrin pour la vie et le bonheur des hommes. Il faut donc la protéger pour les générations futures. L’antispécisme, lui, considère que toute vie possède une dignité en elle-même et qu’il faut protéger les animaux parce qu’ils ont des droits en tant que tels. Il n’accorde donc aucune importance à la biodiversité : les espèces ne sont plus un critère.
Plus philosophiquement, il y a dans cette idéologie une lutte contre l’idée de nature, qui est, selon les antispécistes, une ruse de l’homme pour mieux asseoir sa propre domination. La loi naturelle n’existe pas, et la seule loi qu’ils reconnaissent est que chacun a le droit de se préserver dans l’être sans se voir infliger de souffrances. La remise en cause de l’idée de nature peut aller très loin : ainsi l’astrophysicien Thomas Lepeltier, auteur de nombreux ouvrages sur la cause animale, estime qu’il faut coûte que coûte empêcher les animaux de se manger entre eux. Pour cela, il propose une intervention parfaitement artificielle : nourrir les lions de steaks au soja, ou encore modifier leur génome pour les rendre végétariens. Le régime alimentaire végan est d’ailleurs carencé en protéines à moins de consommer un complément de synthèse, la vitamine B12, entièrement fabriquée en laboratoire. Et ne parlons même pas de la viande de culture : des tissus cellulaires développés in vitro, et qui commencent déjà à remplacer la viande dans certaines assiettes… La pensée antispéciste repose ainsi sur une intervention plus grande encore de l’homme sur la nature, pour modifier tous les équilibres, mais non plus au bénéfice de l’homme. C’est un projet sans limites, proprement démiurgique.
Finalement, cette idéologie nous interroge sur notre perception de l’homme…
C’est parce qu’on a affaibli ce qu’il y a d’humain dans nos existences qu’aujourd’hui les idées antispécistes connaissent une telle prospérité. Tous les ressorts d’une dépréciation de l’homme étaient déjà présents dans le débat contemporain : mise au ban de l’histoire, délégitimation de la culture, “honte prométhéenne” devant la prise de conscience de notre capacité technologique de nuisance… Ajoutez à présent l’accusation, portée par les antispécistes, de crime génocidaire à l’encontre de la condition animale : si rien n’est fait pour réaffirmer la noblesse du métier d’homme, alors je ne donne pas cher de notre peau. Mais je préfère rester optimiste : l’antispécisme me semble être l’aboutissement naturel du processus de déconstruction mais aussi son point d’achoppement. Un certain nombre de combats menés par les déconstructeurs ont été remportés sans vraiment rencontrer de résistance. Mais celui sur la condition animale est loin d’être gagné car il heurte profondément le bon sens : il est possible que si tous les gens de bonne volonté, qui ont une vision raisonnable et non idéologique de la place de l’homme dans la nature, se réveillent et apprennent à répondre à l’idéologie antis-péciste, alors jamais celle-ci ne parviendra au terme de son projet. Mais surtout, et c’est là mon espoir, comme l’outrance de ce combat n’est que la conséquence logique des mouvements précédents, c’est le processus de déconstruction dans son ensemble qui sera remis en cause. Ce réveil anthropologique permettra de penser de nouveau le monde sans ambiguïté ni culpabilité. Et sans doute d’être mieux en mesure aussi de l’habiter, car la déconstruction nous a rendus orphelins du monde.
L’Extinction de l’homme, de Paul Sugy, Tallandier, 208 pages, 17,90 €.
BBC
Association of Photographers Awards 2021 winners revealed
By Matthew TuckerBBC News
The winners of the 37th Association of Photographers (AOP) Awards have been revealed, with images on a range of subjects, including lockdowns during the pandemic.
"The Covid pandemic meant the latest awards have been put together across two years, so we received many more moving image and series entries this time round than ever before and, as such, there is a strong sense of storytelling to the subjects," AOP chief executive Isabelle Doran said.
"For my first awards as the incoming CEO, I am totally captivated by what the judges have selected for each of the awards and open projects as finalists - and the choice of winners is genuinely exciting to see, with more than half of our winners this year having never won an award before."
Formed in 1968, the AOP is a trade association, with all revenue providing support for photographers.
Here are this year's gold and silver winning entries, with captions from the photographers.
Documentary, gold: Classical Beats on Brixton Streets - The Brixton Chamber Orchestra, by Michael Wharley
"I photographed Brixton Chamber Orchestra's diverse, characterful group of young, classically trained musicians, in a series of portraits that aimed to showcase both them and a vibrant, modern Brixton, while sensitively tracing connections to local history."
Documentary, silver: Cold Water Swimmer, by Hannah Maule-ffinch
"The series explores how humans are strongest when coming together in the face of adversity.
"It is the kindness and empathy of community that is the true healer in hard times.
"Loneliness, anxiety and uncertainty was widespread during lockdown - simple acts of kindness and friendship were enough to get many people though very hard times."
Environment, gold: Neowise and Old Faithful, by Tony Gale
"Old Faithful [a geyser in Yellowstone National Park, Wyoming, US] has been photographed many times.
"In an attempt to make a different image, I photographed it at night while the comet Neowise was in the sky."
Environment, silver: Gainsborough - Craft in Process, by Alun Callender
"A short film made at the Gainsborough Mill, following the processes from the dye-house to winding, warping and weaving."
Fashion, gold: Moon Growth, by Rocio Chacon
Food and Drink, gold: Pan Cake, by Catherine Losing
"A fun commission for Ikea."
Food and Drink, silver: Childhood Cakes, by Richard Pullar
"When I was little, my mother would give us cake treats - usually, a Mr Kipling cake with strawberry milk, banana milk or cream.
"These images are heightened visuals of the anticipation moment from when I was about seven years old, an increasingly distant memory."
Lifestyle, gold: Note, by Samuel Hicks
"I was travelling home on the London Overground - and on the other side of the carriage, I saw a small poster with the poem Note by Leanne O'Sullivan.
"I read it over and over and it really got me.
"I decided I would like to make a film based on the poem.
"It was shot at the beginning of December, just as the UK was about to go into the second lockdown."
Lifestyle, silver: Working from Home, by Igor Emmerich
"I wanted to create a series of images that focused on the positive outcomes of the pandemic, such as working from home, celebrating our human ingenuity and our ability to adapt.
"It was a chaotic time, however, I decided to make the compositions very calm and balanced, bringing the sense of total harmony which we were all striving for."
Portrait, gold: Gino, Butcher, by Orlando Gili
"The image was made for a commission by Ginger Pig, to capture realistic portraits of their butchers.
"Gino, a highly experienced Lithuanian butcher, carries a pig carcass over his shoulders.
"The idea behind the shoot was to celebrate butchery, without shying away from the realities of meat production.
"Gino was therefore captured in the blood-stained outfit he had arrived in, coming straight from a morning shift behind the counter."
Portrait, silver: Sadiq Khan, by Charlie Clift
"I photographed the Mayor of London, Sadiq Khan, for the Sunday Times Magazine straight after the UK's first lockdown.
"We had all been through such tough times, it was important to hear a leader talking so openly about that."
Project, gold: Looking out from Within, by Julia Fullerton-Batten
"Covid-19 swept around the world and life changed, perhaps forever.
"From one day to the next, London, a vibrant exciting city, came to a sudden and emphatic halt.
"The humming of humanity quietened and it felt like someone had pressed the pause button on life.
"Together but apart, we were all united in limbo.
"The freedom we had always taken for granted was suddenly removed."
Project, silver: Portrait of a Village, by Catherine Losing
"Portrait of a Village documents the Ukrainian village from which my family were taken by Nazis in 1942.
"I'm the first of my family to ever go back.
"The village has witnessed great horrors - epidemics, famines, invasions and murders.
"The original focus of the project was my relief to find such a welcoming and colourful place - a wonderful Ukrainian community that didn't echo my Black Sea German ancestors' dark history.
"The recent Russian invasion of Ukraine has turned all of that on its head.
"I'm deeply concerned about everyone who was involved in the project and fear history is repeating itself."
Sport, gold: Calcio Storico, by Stephen Ambrose
"Calcio storico is a game fought between the four districts of Florence, Italy, every year - 27 men in each team play a 50-minute game.
"The game has been played since the16th Century, in the Piazza Santa Croce.
"Passions run high.
"The rules are no sucker punches and only one-on-one fighting - but apart from this, pretty much anything goes."
Sport, silver: Flying Stars, by Todd Antony
"The civil war in Sierra Leone (1991-2002) not only killed more than 50,000 people, it also led to thousands of innocent civilians having legs, arms or hands forcibly amputated by rebel soldiers or from landmines and bullets.
"The Flying Star Amputees are a group of football teams across Sierra Leone, born out of the adversity of this war.
"All the players are victims of civil-war amputations and football has brought them happiness, confidence and hope for a better future for disabled people in Sierra Leone."
Still Life and Object, gold: Drydock - Edinburgh, by Robert J Wilson
"The image was shot at Imperial Dry Dock Shipyard, in Edinburgh.
"This ship was having work done on its hull, whilst sitting in the drained dry dock.
"This viewpoint struck me for the structure and scale of the ship... a scale that is literally painted on the stern, showing the depth of the waterline."
Still Life and Object, silver: Poly, by Nick Ballon
"This playful series forms the basis of Maharam's newest print advertising campaign."
All pictures are subject to copyright.
L'Humanité
En France, le Cnes sonne l’alarme
ChroniqueSylvestre HuetIl n’est pas courant qu’une communauté scientifique presque entière interpelle le pouvoir politique. C’est pourtant ce qui vient de se passer avec un texte signé par 1 000 – le chiffre est symbolique – chercheurs et ingénieurs d’une centaine de laboratoires (1). Tous impliqués dans l’utilisation des technologies spatiales – fusées et satellites – pour l’observation de la Terre et de l’Univers.
Leur texte sonne l’alarme : « La situation a dramatiquement changé ces derniers mois , avec l’apparition d’une contrainte très forte exercée sur le budget du Cnes (Centre national d’études spatiales – NDLR) alloué à la science qui met en péril la place de la France dans la recherche spatiale : dans la thématique “Étude et observation de la Terre”, il n’y a actuellement aucune capacité d’engagement de nouvelles missions scient ifiques jusqu’en 2026 ; côté science de l’Univers et exploration, le risque est très grand de devoir abandonner des projets déjà démarrés. À courte échéance, les laboratoires français vont ainsi devoir se désengager de plusieurs projets internationaux de premier plan scientifique et technologique, rompant un partenariat établi de longue date avec les plus grandes agences spatiales internationales. »
La colère des scientifiques est partagée par un grand nombre des salariés de l’Agence spatiale française. Elle s’est traduite par un mouvement de protestation sans précédent sur les sites de Toulouse et au Centre spatial guyanais contre la décision gouvernementale d’arroser d’argent public, via le budget du Cnes, des start-up dont certaines ne sont que des coquilles vides. Et comme ce budget n’est pas extensible, ce choix s’opère au détriment des programmes scientifiques.
Ce tournant veut suivre le « New Space » venu des États-Unis, un mouvement de privatisation d’où sortent les délirants, coûteux et obscènes voyages de touristes super-fortunés pour un petit saut spatial, vers la station spatiale internationale et peut-être demain des hôtels pour multimillionnaires. Ou les projets de constellations à plusieurs milliers de satellites susceptibles de rapporter des profits au prix d’un encombrement non maîtrisé des orbites basses.
La politique spatiale dont ont besoin les citoyens est à l’opposé. Par l’usage le plus pertinent possible de ses possibilités pour étudier la Terre et l’Univers, et la coopération européenne pour financer l’accès à l’espace. Un sujet qui relève du prochain gouvernement… mais aussi de la future Assemblée nationale, qui vote le budget du Cnes.
la chronique scientifique de sylvestre huetcnesmobilisations France24 - World
Embedded with the Ukrainian soldiers facing the Russians across no man's land
Issued on: 05/05/2022 - 16:48
Juliette MONTILLY
Follow
In southeastern Ukraine, a group of soldiers man a series of gun emplacements and makeshift trenches in a deserted no-man's land. About four or five kilometres away are the Russians, whose rockets frequently wreak havoc in nearby towns. Soldier Dmytro Sirenko insists that his unit will not leave its positions no matter what, because the Russians want to "push us out and then keep marching".
France24 - World
Bolivia: Read a book, get out of jail
Issued on: 04/05/2022 - 17:41Modified: 04/05/2022 - 17:42
Sam BALL
Prisoners in Bolivia now have a chance to get out of jail early by reading books. Called 'Books Behind Bars', the new state programme allows inmates to wipe days or weeks off their sentences while also promoting reading and literacy.
Valeurs Actuelles
L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
L'Humanité
En Algérie, l’acharnement contre le hirak jusqu’à la mort
ActuNadjib TouaibiaLe militant du hirak Hakim Debazzi, 55 ans, père de trois enfants, est mort le 24 avril à la prison de Koléa, une ville située à 26 km à l’ouest d’Alger, la capitale. Arrêté le 22 février 2022 à la suite de publications d’opinions et commentaires sur les réseaux sociaux, il avait été placé en détention préventive. Sa demande de remise en liberté pour raison de santé avait été rejetée. Dans quelles conditions a-t-il perdu la vie ? Sa famille se heurte au silence glacial des autorités. Tout juste sait-elle que le décès a été provoqué par une crise cardiaque. Elle traverse le deuil dans l’attente d’une enquête autour de ce qui semble bel et bien être une négligence de l’administration carcérale. La détention provisoire est un « désastre national », dénonce l’avocat Miloud Brahimi, ancien président de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH). « C’est une violation flagrante de la loi. Des personnes présumées innocentes sont privées, de manière systématique, de leur liberté, alors qu’elles peuvent être laissées en liberté en attendant leur procès. C’est malheureux et triste de voir la facilité avec laquelle des gens sont jetés en prison et oubliés dans les méandres des procédures, pour des faits souvent banals. Plus grave encore, bon nombre d’entre elles se révèlent innocentes après le procès. Elles quittent la prison avec de lourdes séquelles », déclare-t-il dans une interview à « El Watan ». Hakim a, lui, perdu sa vie dans une geôle. Le drame a ému et choqué la grande majorité des Algériens. Les appels à faire la lumière se multiplient. Cette mort en prison marque un tournant dans le déchaînement aveugle de l’arbitraire, une menace permanente dans l’Algérie post-hirak. Quelles que soient les circonstances, cette disparition constitue une tache noire sur la conscience d’un pouvoir qui embastille à tour de bras, dans une guerre ouverte aux idées, à la liberté de pensée et d’expression.
CharivariHirakAlgérie Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - Monde
Web, attention ça coupe !
Publié le : 29/04/2022 - 16:49
Guillaume GRALLET
Suivre
Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.
Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.
Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR France24 - Monde
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Publié le : 26/04/2022 - 18:30
Sébastian SEIBT
Suivre
Sonia DRIDI
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.
Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.
Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.
"Absolutiste de la liberté d'expression"
Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.
Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).
Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".
Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.
Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news".
Le retour de Donald Trump ?
Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.
Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.
"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.
À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".
Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller.
Libertarien à géométrie variable
En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État.
De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas.
Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.
Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton.
Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian.
Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.
En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich.
C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
La chronique de l’éco
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
L'Humanité
En Cisjordanie, un trou dans l’occupation
ActuBethléem et Jérusalem partagent des liens historiques et religieux forts, qu’un peintre palestinien a rappelés par un brillant trompe-l’œil.
Pierre BarbanceyBethléem est à un jet de pierre de Jérusalem si l’on nous permet l’expression. Les liens historiques et religieux entre les deux villes sont évidents. Mais l’une comme l’autre subissent le poids de l’occupation israélienne.
Entrer ou sortir de Bethléem relève du parcours du combattant. Un haut mur de béton y a été érigé avec son habituel check-point permettant à l’armée israélienne d’y effectuer les contrôles et de procéder à des arrestations dans cette ville pourtant officiellement gérée par l’Autorité palestinienne. Il fut un temps où l’on pouvait apercevoir, au loin, Jérusalem-Est et la mosquée al-Aqsa avec son dôme doré scintillant au soleil. Les jeunes de Bethléem ne peuvent plus voir ce qui se passe sur l’esplanade des Mosquées. Ils y apercevraient leurs cousins de Jérusalem aux prises avec la police des frontières israéliennes parce qu’en plein ramadan, et contrairement au statu quo existant, des groupes de juifs orthodoxes ont voulu aller prier. Ils auraient senti qu’à la porte de Damas, de l’autre côté, l’habituel rendez-vous festif et familial de rupture du jeûne à la nuit tombée est devenu un lieu de répression par l’occupant.
Alors, sur le mur de Bethléem, l’artiste palestinien Takiyuddin Sebatin a peint une ouverture laissant apparaître les murailles de Jérusalem. Comme un trou dans l’occupation. Le miracle de l’art et de l’espoir.
palestinejérusalem-estbethléem BBC
Falklands war: Welsh guard reveals unseen images
By Natalie GriceBBC News
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
When Tim Rees bought himself a camera while first serving in the Welsh Guards in the 1980s, he could not have foreseen how it would change his life.
Falklands War veteran Tim, of St Twynnells, Pembrokeshire, describes his life up to that point as a regular young soldier "doing bits and pieces with the army".
He was taking pictures at a winter sports' day when he noticed the commanding officer moving towards him.
A young private at the time, he was keen to avoid the attentions of his superior and kept backing away as he took snaps but "eventually, I couldn't go any further".
But the commanding officer's (CO) words took him by surprise.
"He said to me, 'I see you're taking pictures and that's a lovely camera you've got there. I want you to get them printed and bring them to me'," Tim said.
When the CO looked at Tim's photographs, he sent him on a photography course at the brigade's headquarters in Berlin.
"I became battalion photographer because of Colonel Guthrie… a wonderful man and it was him who first gave me belief in myself," Tim said.
"After failing at everything, in education, in life, academically, suddenly I was getting top marks in this photography course in the army.
"Then he put me on to an intelligence photography course and suddenly, I don't know, it was him giving me faith in me, that I just grew as a human being. I appreciate him hugely."
It was in this role that Tim was dispatched to the Falklands when war with Argentina over sovereignty of the south Atlantic islands broke out in April 1982.
Now he has released images from the period which have never been seen by the public before.
He recalls having limited time within daylight hours to take photos.
"I did as much as I possibly could," he said.
"When I was taking those images I was literally grabbing five minutes here or five minutes there.
"We had to do everything within that... window of daylight. We're cleaning our weapons, cooking our food, we're having cups of tea. We're still doing guard duty and watching out."
He describes the Welsh Guard as a "family regiment".
"I knew everybody so I'd go around and everybody is relaxed and doing their own thing. So for me from a photographer's perspective, there were a lot of guys posing and being foolish but you're looking for those photographs when they're relaxed."
The photographs are a mix of the men at work and relaxing, some taken after the ceasefire when a 25 June "Christmas Day" was held in the snow.
But there is one picture - at first glance the empty landscape of the wild islands - that on closer inspection reveals a tragic tale.
Forty-eight men - 32 of them Welsh Guards, like Tim - lost their lives when Argentine plans bombed two logistics ships, the RFA Sir Galahad and the RFA Sir Tristram.
One of those on board the Sir Galahad was Tim's friend, Mark.
"There's one photograph where I've got the back of someone's head and in the distance there's a curl of smoke, and that is Galahad and Tristram burning.
"All we'd known is there's been a call gone out - red, red, red - and then you see Skyhawks [attack planes] looping across the sky and suddenly everybody is shooting at these Skyhawks.
"So the sky is just full of tracer rounds aiming at these planes and then they go down and they bomb the Galahad and Tristram and then they come back for us," he said.
When they saw the smoke in the distance, the troops realised ships had been hit.
"My first thought was, 'god Mark, I hope you weren't on there, mate'. He was."
Tim's voice breaks and tears fill his eyes as he remembers the loss of his best friend, the emotion still raw even after four decades.
"We knew that our guys were on that ship. That was a tough one."
Unlike many of those who served, Tim was able to work through the experiences after the war. He joined the BBC and the head of drama asked to turn his war story into a drama, Mimosa Boys, screened as part of the Play for Today series.
"It was an incredible experience for me making a whole film but about a period of my life which was still then very fresh in my mind. It gave me a licence to explore my own creativity," he said.
"It was hugely beneficial to me in that I've since written five novels and now this [new] film script as well."
He knows the process has helped him deal with the trauma.
"Because of Mimosa Boys, I had to talk about it. Writing Insights, my memoir, I had to really relive those moments and remember them and try and put them in some kind of context, and that is cathartic," he said.
"One of the problem I think with a lot of the guys who have PTSD is they don't talk about it. Maybe they haven't had the opportunity to talk about it, maybe they don't know how to talk about it."
He had a revelation years after he started writing about how the creative process might have eased the burden he carried.
In a conversation with his father about 10 years ago, Tim mentioned that he had never suffered from PTSD.
But his father told him that he had - when he had returned from the conflict to live at home for a while.
"Apparently, I was screaming at night and crying my eyes out," Tim said.
"I don't remember that."
More on this story
Horrors and heroism on the Falklands front line
Soldier thanks war nurse who helped save his life
Injured Falklands veteran and nurse reunited
Veteran describes firing first Falklands shots
Related Topics
L'Humanité
Mondial au Qatar : changeons la règle du jeu
ÉditorialFabien GayPlus grand événement sportif de la planète, avec les JOP dont l’édition 2024 se tiendra à Paris, la Coupe du monde masculine de football se jouera au Qatar en novembre prochain. Ce qui doit être une fête populaire, qui fait rêver petits et grands partout sur la planète, est déjà éclaboussé par des scandales financiers, éthiques et environnementaux.
Cette compétition cristallise toutes les dérives du monde de l’argent roi, avec une fédération internationale de foot obnubilée par les contrats de sponsoring. Grâce à la coordination précieuse de médias internationaux (que nos confrères soient ici salués), l’arrière-boutique de cet événement a vite été dévoilée : attribution entachée de corruption active et passive, recel et blanchiment, ainsi que des milliers d’ouvriers morts sur les chantiers.
Faut-il dès lors boycotter la compétition et ne pas envoyer nos sportifs ? Disons-le tout de go : cette question est un peu hypocrite. Le Qatar ne sera malheureusement pas le premier État dictatorial à accueillir ce type d’événement. Rappelons-nous de l’Argentine en 1978. Au-delà de l’intérêt pour nos Bleus, qui compteront parmi les favoris du Mondial avec des stars au sommet de leur art (comme Benzema, Mbappé, Griezmann et Pogba), ce n’est pas aux sportifs de réparer une faute morale et politique. Ces derniers ont d’ailleurs montré récemment qu’ils savaient s’affranchir des pressions et des sponsors pour défendre des causes justes. Leur courage est à saluer. Qu’on pense à Kylian Mbappé qui refuse de valoriser les sites de paris sportifs, à Antoine Griezmann qui s’est désengagé d’un sponsor complice de la répression des Ouïghours, ou encore de la mobilisation face à l’extrême droite dans l’entre-deux-tours de la présidentielle.
Il faudrait plutôt condamner le soft power du Qatar qui se déploie en France, avec sa vitrine du PSG, ou celui qui s’exprime dans le monde arabe et maintenant au-delà, par des soutiens politiques et financiers aux forces obscurantistes de l’islamisme radical. Ce même État auquel la diplomatie française a vendu 24 Rafale et avec lequel elle se déshonore en établissant une coopération sécuritaire en vue du Mondial.
La solution aurait été de retirer l’octroi de la compétition à ce pays et trouver un autre terrain. Il faudra à terme créer les conditions d’une attribution basée sur d’autres critères que ceux d’une instance comme la Fifa telle qu’elle existe aujourd’hui. Il est temps d’aller vers un organisme multilatéral et pluriel, associant États, mouvements sportifs et citoyens, pour désigner des hôtes des grandes compétitions sportives internationales qui respectent les droits humains fondamentaux. Il est encore temps de mettre la pression aux diffuseurs et organisateurs pour donner à voir la réalité du pays et faire avancer la cause des droits humains et des salariés, notamment pour les ouvriers des stades qatariens, qui ont payé un lourd tribut.
Cette fête du football, parce qu’elle est populaire, ne doit pas être gâchée par les pratiques de ceux qui n’y voient qu’un événement marketing. Avec exigence et lucidité, soyons les meilleurs défenseurs d’une diplomatie du sport, vecteur de fraternité et de solidarité entre les peuples.
qatarMondial 2022 au Qatar France24 - Monde
Football : les clubs français en coupes d'Europe, toujours le même plafond de verre
Publié le : 06/05/2022 - 16:26
FRANCE 24
Suivre
L'élimination sans gloire de Marseille, jeudi, aux portes de la finale de la Ligue Europa Conférence, clôt une saison européenne décevante pour les clubs français qui, du PSG à l'OL, se heurtent au même plafond de verre.
Trois affiches pour trois trophées, six pays différents représentés, mais pas la France. Du "Big 5" des championnats européens, seule la Ligue 1 a échoué à envoyer une équipe en finale d'une des compétitions continentales.
Pis, les Pays-Bas, avec le Feyenoord Rotterdam, et l'Écosse, grâce aux Glasgow Rangers, ont damé le pion à une nation qui, malgré les bons résultats des Bleus, peine à rivaliser avec ses clubs.
Il faudra attendre une année supplémentaire pour trouver un successeur au PSG, dernière équipe française titrée avec la Coupe des Coupes en 1996.
Moins de défaites... sauf dans les matches à élimination directe
La manière dont l'OM a chuté face au Feyenoord (défaite 3–2, puis 0–0) – alors que le club marseillais avait "l'effectif pour gagner la C4", selon son milieu Mattéo Guendouzi – donne l'effet d'une gueule de bois.
Pourtant, les formations tricolores ont réussi un bien meilleur exercice que celui de l'an passé. Leur ratio de défaites est passé de 60 % à 13 %. En Ligue des champions et en Ligue Europa, les représentants français ont cumulé 17 victoires, contre onze un an plus tôt (avec le même nombre de rencontres disputées, soit 38).
Les belles performances de Lille, qui a terminé en tête de son groupe de C1, ou de Lyon et Monaco, invaincus dans leur poule de C3, ont un temps laissé penser qu'il était possible d'avoir un finaliste hexagonal dans chacune des compétitions.
"Je pense que c'est la bonne", a lancé fin mars le président de l'OL, Jean-Michel Aulas. "'À jamais les premiers', c'est toujours à la mode chez nous", a glissé son homologue marseillais Pablo Longoria, après que son équipe a été reversée de la C3 à la C4.
C'est lors de la phase à élimination directe que le bât blesse. Avec cinq défaites en dix matches en C1 et C3 (soit 50 %), la France fait moins bien que l'Allemagne (25 %), l'Angleterre (36 %), l'Italie et l'Espagne (toutes deux à 37,5 %).
Ainsi, le PSG s'est arrêté dès les huitièmes de finale de la C1, après avoir subi une "remontada" du Real Madrid, quand Lyon n'a pas atteint le dernier carré de la C3, sorti par West Ham. Monaco a été éliminé dès les huitièmes de C3 par les Portugais de Braga.
Un retard aussi financier
Ces résultats se reflètent dans le rapport annuel du gendarme financier du football français (DNCG) pour la saison 2020-2021, publié mercredi : les revenus moyens des clubs de L1 (81 millions d'euros) sont les plus faibles du "Big 5" européen, loin derrière ceux de la riche Premier League (258 millions d'euros).
Le "ticket d'entrée" pour l'Europe, c'est-à-dire le chiffre d'affaires à partir duquel 90 % des clubs participent à une compétition continentale, s'élève à 60 millions d'euros en France, contre 90 millions d'euros en Espagne, 140 millions d'euros en Italie ou 440 millions d'euros en Angleterre.
Un retard économique qui laisse craindre de nouvelles saisons de vaches maigres pour les représentants français... L'une des rares satisfactions est d'avoir conservé la cinquième place à l'indice UEFA face au Portugal (sixième), qui n'a pas plus brillé cette saison.
Garder cette position permettra à la France d'avoir un troisième billet direct pour la C1 à partir de 2024 – sans doute trop juste pour l'an prochain.
Il faudrait que les Rangers gagnent la C3 contre l'Eintracht Francfort, ainsi que le championnat d'Écosse pour que la troisième place de L1 donne le droit de disputer la Ligue des champions sans passer par la case des barrages. Un scénario peu probable vu le retard des "Gers" (six points) sur le leader, le Celtic, à trois journées de la fin.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
COMPTE-RENDULigue Europa Conférence : inoffensif, l'OM laisse filer le Feyenoord Rotterdam en finale
Coupes d'Europe : West Ham humilie Lyon, Marseille ne tremble pas face au PAOK
ET APRÈS ?Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions
France24 - Monde
Reportage : au Rwanda, une académie de football du PSG pour repérer les meilleurs espoirs
Publié le : 06/05/2022 - 10:29
Simon WOHLFAHRT
Simon WOHLFAHRT
Le PSG, en collaboration avec Kigali, a ouvert une académie de football dans le district de Huye, dans le sud du Rwanda. L'occasion pour les 184 jeunes espoirs de dévoiler tout leur potentiel avec des entraîneurs formés par le club parisien. Reportage.
Abdul est passionné de football depuis son plus jeune âge. Après des sélections conduites dans tout le Rwanda, il fait partie des 184 talents, âgés de 6 à 15 ans, à avoir intégré l'académie du PSG inaugurée fin 2021 dans le sud du pays. "Je fais plusieurs entraînements par semaine, des dribbles, des tirs, des passes", témoigne l'enfant.
Objectif de ce centre : repérer les meilleurs espoirs, les faire progresser et les confronter à d'autres équipes. Abdul et 21 autres joueurs vont participer à la Coupe du monde de la PSG academy, qui sera organisée à Paris. "Les entraînements, ça m'aide à connaître encore plus le football. Je veux être le premier joueur rwandais à aller au PSG", explique Abdul.
Le Rwanda, 136e au classement Fifa, n'est pour le moment pas une nation du ballon rond. Pour changer cela, Kigali a conclu un partenariat de 10 millions d'euros par an avec le PSG pour promouvoir son image mais aussi pour développer le football dans le pays.
David Rumanzi fait partie des quatre entraîneurs locaux formés par le club parisien. "D'ici cinq ans, nos joueurs de l'académie seront déjà en train de jouer pour leurs équipes nationales dans les différents groupes d'âges, chez les moins de 15, 16 ou 17 ans", explique-t-il.
Le partenariat vise aussi à promouvoir le tourisme. Depuis 2019, le logo Visit Rwanda apparaît au Parc des Princes et sur le maillot d'entraînement du PSG. Depuis 2018, le Rwanda a aussi passé un accord similaire avec Arsenal – le club favori du président Paul Kagamé. Un an après, le nombre de touristes venant d'Europe a augmenté de 22 % dans le pays.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
ET APRÈS ?Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions
COMPTE-RENDULigue des champions : le Real Madrid élimine le PSG grâce à un triplé de Karim Benzema
L'Humanité
Olivier Abel « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »
EntretienReconnaissance Dans son dernier ouvrage, le philosophe analyse les tensions liées aux humiliations contemporaines et aux manipulations des ressentiments.
Nicolas MatheyÊtre rangé du côté des « premiers de corvée » ou de « ceux qui ne sont rien », être méprisé comme un « sans-dents », être dévalorisé comme assisté ou réduit à un lieu… Les discours contemporains d’humiliation ne manquent pas, souligne Olivier Abel, qui publie De l’humiliation. Le nouveau poison de notre société. Alors que la scène métapolitique est, selon lui, mise à mal par l’immédiateté affective des réseaux sociaux, le philosophe invite à mettre un frein aux exploitations haineuses des ressentiments et aux humiliations sourdes. Il s’agirait non seulement de repenser des institutions moins humiliantes et de refonder les circuits de la reconnaissance sociale, mais aussi de sortir du paradoxe selon lequel on tendrait à se sentir toujours plus humilié tout en étant davantage plus insensible à l’humiliation des autres.
En quoi l’humiliation est-elle le « sentiment composite et mouvant » que vous décrivez dans votre essai (1) ?
Je partirai de l’observation que l’on se plaindra d’une injustice ou d’une violence, mais pas d’avoir été humilié. L’humiliation fait taire, elle s’attaque au sujet parlant. Soit parce qu’elle le bannit de la conversation et le rend invisible. Soit, au contraire, en ce qu’elle le montre là où il voudrait se cacher. La violence attaque le corps, l’humiliation attaque le visage : elle fait rougir de honte, blanchir de colère rentrée. Dans tous les cas, elle est subie.
Quel est le rapport entre humiliation et humilité ?
Contrairement à l’humiliation, l’humilité est volontaire. Elle est souvent une vertu, mais elle peut aussi être une technique pour ne pas être humilié. Ce que je reproche à la tradition stoïcienne, comme à la tradition chrétienne, ici unies à force de modestie et d’humilité volontaires, c’est de nous avoir rendus insensibles aux humiliations que nous infligeons aux autres.
Vous commencez votre essai en évoquant Trump, Erdogan et les majorités antidémocratiques qui se constituent à partir du sentiment d’humiliation. Qu’en est-il de Macron parlant de « ceux qui ne sont rien » ?
Je pense que Macron ne se rend même pas compte qu’il est blessant… Par exemple, il ne perçoit pas ce que sa proposition récente sur le RSA sous condition d’activité peut avoir d’humiliant. Pour moi, ce ne sont pas des erreurs de communication, c’est profondément sa manière de voir. Le discours néolibéral de Macron, qui enjoint un « soyons ouvert », a réussi à nous enfermer dans l’alternative entre l’ouverture et la fermeture, et c’est pourquoi il n’a eu de cesse de remettre en selle le discours adverse de l’extrême droite, celui du besoin de protection, des manipulations du ressentiment, de la nostalgie. Ce qui me semble grave et dangereux politiquement, c’est que le discours de l’ouverture libérale enjoint à tous d’être émancipés, autonomes, flexibles, et stigmatise tous ceux qui se sentent rejetés, inutiles, « assistés » ou alourdis par des liens qu’ils ne peuvent pas rompre. On se retrouve ainsi avec, d’une part, une droite qui a acquis le quasi-monopole du discours libéral de l’émancipation, et, d’autre part, une autre droite qui a le monopole du discours de la fidélité au sens des racines identitaires et closes de l’entre-soi. Pour sortir de ce piège, il nous faudrait à la fois remettre sur le métier le concept d’émancipation, pour le sortir de ce dévoiement et le repenser de manière plus radicale face aux nouvelles servitudes. Mais, dans le même temps, face à l’exclusion, à cette masse de plus en plus grande de gens qui sont rejetés dans les marges, il faut penser le besoin d’attachements, les fidélités, les liens solidaires. Parmi les gilets jaunes, on a vu de nombreuses vies cantonnées à des lieux, à cause d’attachements familiaux ou amicaux. Qu’est-ce qu’une société où il faut rompre tous les attachements pour réussir ?
Qu’entendez-vous par l’instrumentalisation du sentiment d’humiliation et des formes du ressentiment ?
Il y a des manipulations cyniques du ressentiment. Quand on est vraiment humilié, on ne le clame pas. Le propre du ressentiment est qu’on ne se souvient pas de la blessure, mais qu’on entretient la cicatrice. On se re-raconte l’histoire à sa guise. Jadis, il y avait un grand discours progressiste de l’émancipation, mais ce grand récit s’est éboulé. Le seul grand récit qui le remplace est celui du ressentiment, au mieux le grand récit contre l’Occident. Ce discours de la rancune monte de tous les côtés, et je me méfierais aussi d’un discours de gauche porté par le ressentiment. Ce qui m’inquiète avec les manipulations actuelles de l’humiliation, c’est quand les uns se sentent étrangers aux autres, au point qu’ils soient juste bons à être éliminés. Ne sous-estimons pas le risque de la guerre civile, la fabrique imaginaire de l’étranger. Ce qui est difficile, c’est de tisser un récit commun capable de rassembler suffisamment des populations diverses.
Vous parlez de l’invasion de l’espace politique par les affects et les sentiments…
Des auteurs aussi différents que Cynthia Fleury, Frédéric Lordon, Gloria Origgi et Pierre Rosanvallon ont montré combien l’espace politique actuel est traversé par des passions, des affects et des sentiments. Il existe certes des passions proprement démocratiques, comme le remarquait déjà Rousseau. Mais ce qui se passe aujourd’hui, c’est un ensauvagement de ces passions, qui deviennent « apolitiques » et barbares. C’est ici que je propose un détour : la tragédie grecque avait pour fonction de convertir les forces de la vengeance. C’était sa fonction « métapolitique » : comme s’il fallait, à côté de l’espace politique, une scène qui autorise la conversion des passions, non en les humiliant mais en les apprivoisant. Cette fonction de « catharsis » des affects a longtemps été assurée par les cultes religieux. Les grands théâtres de l’âge moderne avaient aussi cette fonction, tout comme le cinéma. Ces scènes du métapolitique ont laissé place aux réseaux sociaux, qui nous mettent en prise directe avec les affects. Il n’y a plus de différé, la scène métapolitique est destituée.
Qu’est-ce qui distingue les humiliations instituées de celles infligées par mégarde ?
Il existe en effet des institutions structurellement humiliantes, quand une partie de la population n’est pas traitée comme les autres. Mais l’humiliation marche dans tous les sens et concerne aussi le professeur chahuté ou le policier à terre. Il y a cependant une asymétrie : un policier peut se montrer d’autant plus humiliant qu’il est du bon côté du manche et qu’il est adossé à une institution. Il a fallu du courage à ce commissaire de police qui s’était excusé après une bousculade, et qui avait été sanctionné pour cette attitude non humiliante, alors qu’il avait ainsi noué avec les gens du quartier un lien de reconnaissance précieux. C’est pourquoi, comme le philosophe Avishaï Margalit le propose dans la Société décente, je crois qu’il faut déjà penser des institutions les moins humiliantes possible, des institutions qui traitent de la même manière les citoyens et les non-citoyens.
Il y aurait, selon vous, un paradoxe entre une ultrasensibilité à l’humiliation et une « curieuse insensibilité »…
Ma thèse de base est que, si nous sommes sensibles aux inégalités et aux violences, nous restons trop insensibles devant les humiliations. Cela se manifeste par les expressions « ce ne sont que des mots », « prends du recul », « c’est pas grave ». Elles retournent la charge, en demandant aux humiliés de refouler leurs sentiments. En même temps, aujourd’hui, il y a une montée de ressentiment qui fait qu’on voit l’humiliation partout. Ce qui m’inquiète, c’est que les deux vont ensemble. Si on était sensible à l’humiliation, si on en parlait tranquillement, on ne basculerait pas dans cette ultrasensibilité pleine de rancune mortifère.
Le problème de l’humiliation est-il lié à celui de la reconnaissance, comme tend à le faire penser le cas de gilets jaunes ou des professions dites « essentielles » pendant le confinement ?
L’humiliation a, en effet, été un élément parmi d’autres pour expliquer les mouvements des gilets jaunes. De même, les travailleurs des secteurs dits essentiels auraient pu s’attendre à un peu plus de reconnaissance et de rétribution – il faut les deux ! La question de la place dans la société est aussi celle de l’attractivité. Les métiers du soin et du « care » n’attirent pas, c’est ceux où il faut le plus donner de sa personne. Au fond, nous sommes dans des sociétés de la mesure, du quantitatif, de l’assurantiel. Ce qui n’est pas quantifiable, imputable et rétribuable n’existe pas. La société de marché ne voit que ce qui peut se vendre et s’acheter. Tout ce qui renvoie aux liens de fidélité, de reconnaissance, de gratitude, est refoulé. D’où l’importance prise dans nos sociétés par les mafias. Or, mettre son enfant dans une école choisie, c’est déjà un geste mafieux. Ce n’est pas une attitude citoyenne. Les grandes écoles ne servent qu’à fournir des carnets d’adresses. Sans parler des lobbies… Il faut repenser la place de la reconnaissance, qui va trop là où il y a de la réputation : les grands joueurs de foot, les « influenceurs »…
Il s’agit, selon vous, de refonder le rôle de la famille pour prévenir « les structures récurrentes d’humiliation » ?
Les gens qui sont humiliants de façon délibérée l’ont été très tôt dans leur existence, comme l’a montré Boris Cyrulnik. Une humiliation tôt subie dans l’enfance est une porte ouverte aux circuits de bouc émissaire. D’où l’importance dans les familles de faire avec l’humiliation. Les rapports entre frères et sœurs sont souvent humiliants, en ce qu’ils engagent de la comparaison et de la rivalité. Dans les familles, il importe de donner à chacun l’occasion de montrer de quoi il est capable, de varier et de diversifier les scènes de compétences. Le danger du capitalisme est de tout ramener à la seule scène de l’« avoir » et du profit. Pour déjouer ce poids social et symbolique de l’humiliation, l’éducation par les jeux de société et par l’humour nous apprend qu’on peut gagner sans être écrasant et perdre sans être humilié, et que rien n’est joué pour toujours.
Vous consacrez un chapitre à l’humiliation par le travail. Les chômeurs comme les précaires, les petits salaires et petits retraités ne sont-ils pas le symptôme des impasses du capitalisme ?
Dans la lutte du maître et de l’esclave, typique du Marx relisant Hegel, l’esclave doit sa vie au maître, sous menace de mort. Aujourd’hui, les travailleurs sont sous la menace du chômage. D’où le management par l’humiliation qui était devenu à France Télécom un système méthodique : il s’agissait de briser les routines, de faire des travailleurs toujours plus flexibles et malléables. Mais, pour le capitalisme actuel, une grande part de l’humanité est simplement superflue. L’humiliation n’est plus tant celle de la servitude que celle de l’exclusion, et prend la forme du rebut, des laissés-pour-compte. N’être plus que des consommateurs est déjà humiliant. On n’est plus des sujets parlants. C’est face à cette situation que le discours sur l’émancipation ne suffit plus. Il a du sens face aux servitudes, à l’esclavage. Mais, face à l’exclusion et à la solitude, pour ceux qui sont rejetés hors du système comme inutiles, je tiens que c’est le discours de l’attachement libre mais solidaire qui nous manque.
Autres humiliations, celles qui surviennent en géopolitique et que vous soulignez dans votre préambule à travers l’exemple russe.
Oui, les guerres sont un grand théâtre des humiliations collectives à l’échelle de générations entières. Au moment de l’effondrement du système soviétique, il y a eu un triomphalisme occidental ridicule, mais humiliant qui a eu des effets dévastateurs sur le long terme. De même, Erdogan utilise le ressentiment de la population turque qui était tournée vers l’Europe et s’est vue rejetée depuis trop longtemps. Comme on l’a observé dans les guerres franco-allemandes, le ressentiment revanchard prend du temps à s’installer. C’est que l’humiliation attaque des circuits très profonds, les circuits de la reconnaissance. Le propre de la reconnaissance est de prendre du temps. Si on me fait un cadeau, je dois attendre un certain temps avant de donner autre chose, comme l’ont montré Mauss et Bourdieu. Les circuits de l’humiliation sont le négatif de ceux de la reconnaissance.
Philosophieolivier abel France24 - Monde
Tour d'Italie en Hongrie : rayonner par le sport, la stratégie de Viktor Orban
Publié le : 06/05/2022 - 09:54
FRANCE 24
Suivre
Fraîchement réélu pour un quatrième mandat, le Premier ministre hongrois verra s'élancer fièrement de Budapest, vendredi 6 mai, le Giro, l'un des grand rendez-vous cyclistes de la saison. Allié de Vladimir Poutine, Viktor Orban a pris exemple sur le président russe en attirant les grands événements sportifs afin de redorer son image auprès de son peuple.
Le sport s'apparente à un outil de soft power aux mains du Premier ministre hongrois. Moins d'un an après avoir reçu quatre matches de l'Euro de football, la Hongrie signe une autre première dans l'histoire magyare en attirant l'une des deux plus grandes courses cyclistes au monde. Avec le départ, vendredi 6 mai à Budapest, du Tour d'Italie, la Hongrie de Viktor Orban collectionne un énième événement sportif mondial.
C'est monnaie courante depuis le retour du nationaliste Viktor Orban à la tête du gouvernement, en 2010, lui qui vient tout juste d'être conforté par une quatrième victoire, écrasante, aux législatives.
Fanatique de football et ex-joueur semi-professionnel, Viktor Orban n'a pas caché ses ambitions de faire renaître les années dorées de la "Grande Hongrie historique", celle d'avant la Première Guerre mondiale. De manière croissante, son gouvernement tente d'utiliser le sport – notamment le football – pour atteindre des objectifs de politique intérieure, mais aussi pour voir la Hongrie retrouver une certaine influence dans la région.
Stratégie de Vladimir Poutine
Demi-finales et finale de l'Euro masculin de handball dans la flambant neuve Budapest Arena en janvier dernier, mondiaux de natation en juin dans la Duna Arena, puis championnats du monde d'athlétisme, l'an prochain dans un nouveau stade en construction sur la rive est du Danube… La liste des compétitions accueillies en Hongrie est longue.
L'an passé, deux championnats du monde de judo ont également été hébergés par Budapest, et avant cela en 2017, tandis le président russe Vladimir Poutine était l'invité d'honneur d'Orban.
Depuis 2010, le Premier ministre hongrois s'est rapproché de l'homme fort de Moscou dont il a imité l'inflation dans l'organisation des compétitions, jusqu'à la mise au ban de la Russie du sport mondial depuis l'invasion de l'Ukraine.
►► À lire aussi sur France24.com : Guerre en Ukraine : sport par sport, les sanctions prises à l'encontre de la Russie
Pourtant, à l'inverse de son voisin de l'Est, la Hongrie n'a jamais accueilli de Coupe du monde de football ou de Jeux olympiques. La candidature de Budapest aux JO-2024 a d'ailleurs été retirée à quelques mois de l'attribution en 2017.
La pétition "Nolimpia" du mouvement d'opposition Momentum, regroupant de jeunes activistes, avait recueilli plus de 266 000 signatures, afin d'organiser un référendum contre la candidature de Budapest aux Jeux olympiques d'été de 2024.
Le président russe, lui, avait réussi à faire venir en Russie les deux événements sportifs phares de la planète : les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi en 2014, et la Coupe du monde 2018.
Mais pas de quoi arrêter Orban. En Hongrie, les infrastructures se multiplient malgré tout. En plus de la récente piscine olympique (Duna Arena) et du futur stade d'athlétisme, la ville compte aussi la Budapest Sportarena qui accueillait l'an passé le Final 4 de la Ligue des champions de handball, mais aussi la majestueuse Puskas Arena, ouverte en 2019 et qui a coûté à elle seule près de 600 millions d'euros.
Pour Orban, le sport est "un outil pour légitimer son autorité"
Malgré le camouflet infligé par Momentum [parti centriste hongrois] à la droite nationaliste au pouvoir, le Premier ministre, âgé de 58 ans, n'a pas dit adieu à son rêve de JO. Ce dernier estime qu'avec un nombre croissant de stades ultramodernes, les chances de Budapest augmentent.
Dans un entretien de bilan des Jeux de Tokyo accordé en août au quotidien sportif Nemzeti Sport, dont il est un habitué des colonnes, le Premier ministre hongrois assurait qu'il "[était] de plus en plus évident chaque année que la Hongrie [était] digne d'accueillir les Jeux olympiques."
"La possibilité s'est éloignée, pour le moment. Mais l'accueil des Jeux olympiques est un rêve éternel pour les Hongrois. Un amour qui ne finit jamais", s'enflammait le dirigeant au style autoritaire.
"Aujourd'hui, le sport est une arme politique", résume à l'AFP Lukas Aubin, chercheur associé à l'Iris, spécialisé sur la géopolitique du sport et de la Russie. "Même si ça ne marche pas tant que ça pour améliorer son image à l'étranger, c'est un outil pour légitimer son autorité, pour justifier l'importance de son régime".
En Russie, l'image du président ne s'est pas consolidée à l'étranger, mais cela a fonctionné à l'intérieur", appuie le chercheur, auteur de l'ouvrage "La sportokratura sous Vladimir Poutine".
Passionné de football, Viktor Orban a également utilisé son sport fétiche comme instrument d'affirmation nationale. La plupart des grands clubs sont sous la houlette de proches du Premier ministre. "Depuis des années, les revenus engrangeables dans le football hongrois ne dépendent pas du marché, mais des relations politico-économiques, explique à Slate le spécialiste Gabor Szabados. Chaque club essaie de trouver un propriétaire convenable. Ceux avec les meilleures connexions politiques permettent à leur club de réussir économiquement".
Mercredi, dans ce pays de faible tradition cycliste, une foule compacte s'est réunie, sur la place des Héros de Budapest, pour assister à la présentation des équipes. Avec, en vedette, le Hongrois Attila Valter, devenu l'année dernière le premier représentant de son pays à endosser le maillot rose du Giro.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
État de droit : l'UE lance la procédure qui pourrait priver la Hongrie de fonds européens
Législatives en Hongrie : Viktor Orbán revendique une quatrième victoire d'affilée
Hongrie : Emmanuel Macron en visite chez Viktor Orban, un adversaire mais aussi un partenaire
Opex 360
L’Union européenne promet d’accroître son soutien à la Moldavie en lui livrant des équipements militaires
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAu regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.
D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].
Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.
En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.
« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.
« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.
Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.
Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.
L’Union européenne promet d’accroître son soutien à la Moldavie en lui livrant des équipements militaires
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAu regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.
D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].
Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.
En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.
« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.
« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.
Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.
Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAu regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.
D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].
Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.
En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.
« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.
« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.
Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.
Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAu regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.
dans le collimateurD’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].
Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.
En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.
« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.
« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.
Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.
Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.
L'Humanité
Ces morts invisibles du travail
TribuneBénédicte Dageville Association des élus communistes et républicains de Paris Nicolas Bonnet-Oulaldj Président du Groupe communiste et citoyen au Conseil de Paris
«J e n’adore pas le mot pénibilité, car il donnerait le sentiment que le travail est pénible. » Ces mots, ce sont ceux d’un président qui a commencé son premier quinquennat par la casse du Code du travail et la suppression des CHSCT. Ce sont ceux d’un président qui méprise les organisations syndicales. Ce sont ceux d’un président qui, comme première mesure de son nouveau quinquennat, souhaite passer l’âge de la retraite à 65 ans. Ce sont les mots d’Emmanuel Macron. Ce dernier ignore la pénibilité au travail, au point même d’oublier qu’il y a encore des personnes qui en meurent. Oui, dans notre pays, en France. Des travailleurs et travailleuses du bâtiment, du nettoyage, des ouvriers, des infirmières, etc. : des femmes et des hommes qui, un matin, partent travailler et ne rentrent pas le soir. L’assurance-maladie estime que plus de 1 000 décès, chaque année, sont liés à des maladies professionnelles ou à des accidents du travail. Ce chiffre est probablement sous-estimé car il n’existe pas de comptabilité officielle des morts au travail.
Ces morts ne sont pas de simples accidents se produisant fortuitement. Plusieurs centaines de morts par an, cela ne peut relever de « la faute à pas de chance ». Le sujet des morts au travail recouvre un fait social lourd dont une des principales causes se trouve dans la dégradation des conditions de travail de nombreux secteurs d’activité. Le recours accru à la sous-traitance et les logiques de rendement des employeurs mettent les travailleurs et les travailleuses en danger, physiquement et moralement. C’est le cas à Paris, où, le mois dernier, est décédé Moussa Gassama des suites d’un accident lorsqu’il nettoyait les vitres d’un centre d’action sociale de la Ville de Paris. C’est le cas pour les chantiers du Grand Paris Express ou encore des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 qui, du fait du retard accumulé, ont vu le nombre d’accidents augmenter.
« La vie d’un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties », disait Emmanuel Macron en 2016, sans une pensée pour celles et ceux, salariés, qui ont perdu la vie au travail.
Nous, élu∙e·s communistes, voulons rendre hommage à toutes ces femmes et tous ces hommes qui sont partis un jour travailler et n’en sont jamais revenus. Cet hommage a pour but de rendre visibles ces morts. D’une part, pour épauler leurs proches, leurs familles, leurs collègues qui se retrouvent seuls avec leur peine. D’autre part, pour mettre au jour ce fait social lourd, pour renouveler un engagement collectif pour améliorer la santé et la sécurité au travail, pour appuyer et encourager le travail essentiel des organisations syndicales.
accidents du travailnicolas bonnet oulaldj Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
L'Humanité
La précarité alimentaire , urgence sociale et écologique
TribuneCollectifTexte collectif
L’alimentation constitue un lien fort entre la terre, les humains et nos sociétés. Une alimentation choisie, de qualité, saine pour soi et pour la planète doit être accessible à toutes et tous, quel que soit leur pouvoir d’achat : le droit à l’alimentation est un droit fondamental.
Pourtant, dans la sixième puissance économique mondiale, le droit à une alimentation saine est bafoué pour les catégories les plus précaires de la population. Faute de budget, ces dernières n’ont pas la possibilité de se nourrir dignement, en quantité suffisante et de manière adaptée à leurs besoins nutritionnels et leurs convictions personnelles. En 2020, près de 7 millions de personnes étaient contraintes de passer par l’aide alimentaire pour se nourrir. Cette précarité alimentaire frappe notamment les plus jeunes, étudiant∙e∙s ou non, qui représentent 50 % des bénéficiaires des repas servis par les Restos du cœur. Et cela ne va pas aller en s’améliorant : à la suite des dernières négociations commerciales, les prix en grande surface devraient augmenter de 3 à 4 % et, du fait de la guerre en Ukraine et de la perturbation des marchés mondiaux associée, le prix de certaines denrées pourrait augmenter d’autant plus. En France, ce serait le cas des produits d’origine animale en particulier, comme le porc et les produits laitiers. Comment vivre dignement lorsque se nourrir s’apparente à une épreuve de survie ? D’après l’Organisation mondiale de la santé, ce sont en effet les personnes les plus précaires qui présentent le plus de risques de développer des maladies fortement liées à l’alimentation, comme l’obésité, le diabète ou certains cancers.
Garantir le droit à une alimentation saine contribuerait fortement à résoudre un grave problème de santé publique. Donner à chaque personne les moyens de manger à sa faim des produits sains et durables permettrait aussi de contribuer à la nécessaire transformation de notre système agricole et alimentaire, en assurant des débouchés à l’agriculture locale et écologique. C’est un levier puissant pour développer des modèles alimentaires résilients, équitables et intensifs en emplois.
Ainsi, remédier à la précarité alimentaire, et plus généralement réaliser le droit à l’alimentation, est une urgence sociale, sanitaire et écologique, dont les responsables politiques doivent se saisir immédiatement. Des mesures fortes et structurantes s’imposent aujourd’hui au sein des débats scientifiques, politiques et associatifs relatifs au droit à l’alimentation.
Parmi elles, on recense notamment la sécurité sociale de l’alimentation, un dispositif universel qui permettrait à chaque personne de disposer d’une somme allouée à l’achat de produits alimentaires dits conventionnés, c’est-à-dire choisis par un processus démocratique. Le but : donner à chacun et à chacune les moyens économiques de se nourrir avec des produits alimentaires sains et durables. Mettre en œuvre la sécurité sociale de l’alimentation permettrait sans nul doute de renforcer le droit à l’alimentation.
Par ailleurs, assurer un accès à des menus sains et durables et mettre en place une tarification sociale des repas dans les lieux de restauration de l’enseignement supérieur permettraient de répondre à la précarité alimentaire de la population étudiante. Cette mesure, qui doit être financée par l’État pour assurer la qualité des menus concernés, inclut la mise en place de repas à 1 euro. Cette tarification doit également s’accompagner d’un renforcement des progrès réalisés dans l’approvisionnement : avec près de 70 millions de repas servis chaque année, les restaurants universitaires constituent un potentiel débouché pour les productions agricoles vertueuses, tant sur le plan écologique que social.
Les mesures existent pour remédier à la précarité alimentaire, mais il manque une réelle volonté politique pour les mettre en place.
Précarité alimentaire Opex 360
Spécialiste de la Russie, le général américain Christopher Cavoli sera le futur chef militaire de l’Otan
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement à la tête des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique, le général Christopher Cavoli a été désigné par le Conseil de l’Atlantique Nord pour être le prochain commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR] et remplacer ainsi le général Tod D. Wolters, issu de l’US Air Force, qui occupe cette fonction depuis trois ans. Cette nomination, annoncée le 3 mai, doit encore être approuvée par le Congrès des États-Unis.
À l’heure où les tensions sont vives sur le Vieux continent, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le choix du général Cavoli peut sembler judicieux au regard de son parcours.
Évidemment, son cursus universitaire à Princeton, conclu par une thèse sur « l’effet des vers de terre sur la distribution verticale des moisissures visqueuses dans le sol », ne lui sera d’aucun secours pour les fonctions qu’il aura à assumer, c’est à dire la planification et la conduite des opérations militaires de l’Otan.
Cela étant, ce fils d’officier, né à Würzburg [Allemagne] et qui a passé une grande partie de son enfance en Italie, a entamé sa carrière militaire en 1988, en tant que sous-lieutenant dans un régiment parachutiste [le 325th Airborne, alors basé à Vincenza] sans être passé par l’académie militaire de West Point. Ce qui l’amena à participer à l’opération Tempête du Désert [Irak]. Promu capitaine l’année suivante, il fut affecté à l’école des Rangers, en qualité d’instructeur.
En 1995, soit quatre ans après la fin de l’Union soviétique et de la Guerre Froide, Christopher Cavoli fut admis dans le programme « Foreign area officer » [FAO], lequel vise à former des officiers spécialistes de certains pays, non seulement dans le domaine militaire mais aussi dans ceux de la politique, de la diplomatie de l’économie, de la sociologie et de la culture. La maîtrise de la langue du pays concerné est un pré-requis… Et l’officier choisit de s’intéresser à la Russie, ce qui l’envoya sur les bancs de l’université de Yale, où il obtint une maîtrise sur le monde russe et l’Europe de l’Est.
Par la suite, au gré de ses affectations, l’officier participa aux opérations américaines en Bosnie puis, après un passage à l’Army War College et avoir occupé des postes en état-major, en Afghanistan, où il fut notamment le chef adjoint du commandement régional ouest de la Force d’assistance à la sécurité [ISAF] de l’Otan, basé à Herat.
En 2014, il fut nommé à la tête du 7th Army Joint Multionational Training Command, implanté à Grafenwoehr [Allemagne], avant de prendre le commandement de la 25e Division d’Infanterie, basée à Hawaii, puis celui des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique.
À noter que le général Cavoli, en plus d’être russophone, est aussi francophone et italophone.
Spécialiste de la Russie, le général américain Christopher Cavoli sera le futur chef militaire de l’Otan
par Laurent Lagneau · 4 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement à la tête des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique, le général Christopher Cavoli a été désigné par le Conseil de l’Atlantique Nord pour être le prochain commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR] et remplacer ainsi le général Tod D. Wolters, issu de l’US Air Force, qui occupe cette fonction depuis trois ans. Cette nomination, annoncée le 3 mai, doit encore être approuvée par le Congrès des États-Unis.
À l’heure où les tensions sont vives sur le Vieux continent, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le choix du général Cavoli peut sembler judicieux au regard de son parcours.
Évidemment, son cursus universitaire à Princeton, conclu par une thèse sur « l’effet des vers de terre sur la distribution verticale des moisissures visqueuses dans le sol », ne lui sera d’aucun secours pour les fonctions qu’il aura à assumer, c’est à dire la planification et la conduite des opérations militaires de l’Otan.
Cela étant, ce fils d’officier, né à Würzburg [Allemagne] et qui a passé une grande partie de son enfance en Italie, a entamé sa carrière militaire en 1988, en tant que sous-lieutenant dans un régiment parachutiste [le 325th Airborne, alors basé à Vincenza] sans être passé par l’académie militaire de West Point. Ce qui l’amena à participer à l’opération Tempête du Désert [Irak]. Promu capitaine l’année suivante, il fut affecté à l’école des Rangers, en qualité d’instructeur.
En 1995, soit quatre ans après la fin de l’Union soviétique et de la Guerre Froide, Christopher Cavoli fut admis dans le programme « Foreign area officer » [FAO], lequel vise à former des officiers spécialistes de certains pays, non seulement dans le domaine militaire mais aussi dans ceux de la politique, de la diplomatie de l’économie, de la sociologie et de la culture. La maîtrise de la langue du pays concerné est un pré-requis… Et l’officier choisit de s’intéresser à la Russie, ce qui l’envoya sur les bancs de l’université de Yale, où il obtint une maîtrise sur le monde russe et l’Europe de l’Est.
Par la suite, au gré de ses affectations, l’officier participa aux opérations américaines en Bosnie puis, après un passage à l’Army War College et avoir occupé des postes en état-major, en Afghanistan, où il fut notamment le chef adjoint du commandement régional ouest de la Force d’assistance à la sécurité [ISAF] de l’Otan, basé à Herat.
En 2014, il fut nommé à la tête du 7th Army Joint Multionational Training Command, implanté à Grafenwoehr [Allemagne], avant de prendre le commandement de la 25e Division d’Infanterie, basée à Hawaii, puis celui des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique.
À noter que le général Cavoli, en plus d’être russophone, est aussi francophone et italophone.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement à la tête des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique, le général Christopher Cavoli a été désigné par le Conseil de l’Atlantique Nord pour être le prochain commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR] et remplacer ainsi le général Tod D. Wolters, issu de l’US Air Force, qui occupe cette fonction depuis trois ans. Cette nomination, annoncée le 3 mai, doit encore être approuvée par le Congrès des États-Unis.
À l’heure où les tensions sont vives sur le Vieux continent, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le choix du général Cavoli peut sembler judicieux au regard de son parcours.
Évidemment, son cursus universitaire à Princeton, conclu par une thèse sur « l’effet des vers de terre sur la distribution verticale des moisissures visqueuses dans le sol », ne lui sera d’aucun secours pour les fonctions qu’il aura à assumer, c’est à dire la planification et la conduite des opérations militaires de l’Otan.
Cela étant, ce fils d’officier, né à Würzburg [Allemagne] et qui a passé une grande partie de son enfance en Italie, a entamé sa carrière militaire en 1988, en tant que sous-lieutenant dans un régiment parachutiste [le 325th Airborne, alors basé à Vincenza] sans être passé par l’académie militaire de West Point. Ce qui l’amena à participer à l’opération Tempête du Désert [Irak]. Promu capitaine l’année suivante, il fut affecté à l’école des Rangers, en qualité d’instructeur.
En 1995, soit quatre ans après la fin de l’Union soviétique et de la Guerre Froide, Christopher Cavoli fut admis dans le programme « Foreign area officer » [FAO], lequel vise à former des officiers spécialistes de certains pays, non seulement dans le domaine militaire mais aussi dans ceux de la politique, de la diplomatie de l’économie, de la sociologie et de la culture. La maîtrise de la langue du pays concerné est un pré-requis… Et l’officier choisit de s’intéresser à la Russie, ce qui l’envoya sur les bancs de l’université de Yale, où il obtint une maîtrise sur le monde russe et l’Europe de l’Est.
Par la suite, au gré de ses affectations, l’officier participa aux opérations américaines en Bosnie puis, après un passage à l’Army War College et avoir occupé des postes en état-major, en Afghanistan, où il fut notamment le chef adjoint du commandement régional ouest de la Force d’assistance à la sécurité [ISAF] de l’Otan, basé à Herat.
En 2014, il fut nommé à la tête du 7th Army Joint Multionational Training Command, implanté à Grafenwoehr [Allemagne], avant de prendre le commandement de la 25e Division d’Infanterie, basée à Hawaii, puis celui des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique.
À noter que le général Cavoli, en plus d’être russophone, est aussi francophone et italophone.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerActuellement à la tête des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique, le général Christopher Cavoli a été désigné par le Conseil de l’Atlantique Nord pour être le prochain commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR] et remplacer ainsi le général Tod D. Wolters, issu de l’US Air Force, qui occupe cette fonction depuis trois ans. Cette nomination, annoncée le 3 mai, doit encore être approuvée par le Congrès des États-Unis.
À l’heure où les tensions sont vives sur le Vieux continent, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le choix du général Cavoli peut sembler judicieux au regard de son parcours.
Évidemment, son cursus universitaire à Princeton, conclu par une thèse sur « l’effet des vers de terre sur la distribution verticale des moisissures visqueuses dans le sol », ne lui sera d’aucun secours pour les fonctions qu’il aura à assumer, c’est à dire la planification et la conduite des opérations militaires de l’Otan.
Cela étant, ce fils d’officier, né à Würzburg [Allemagne] et qui a passé une grande partie de son enfance en Italie, a entamé sa carrière militaire en 1988, en tant que sous-lieutenant dans un régiment parachutiste [le 325th Airborne, alors basé à Vincenza] sans être passé par l’académie militaire de West Point. Ce qui l’amena à participer à l’opération Tempête du Désert [Irak]. Promu capitaine l’année suivante, il fut affecté à l’école des Rangers, en qualité d’instructeur.
En 1995, soit quatre ans après la fin de l’Union soviétique et de la Guerre Froide, Christopher Cavoli fut admis dans le programme « Foreign area officer » [FAO], lequel vise à former des officiers spécialistes de certains pays, non seulement dans le domaine militaire mais aussi dans ceux de la politique, de la diplomatie de l’économie, de la sociologie et de la culture. La maîtrise de la langue du pays concerné est un pré-requis… Et l’officier choisit de s’intéresser à la Russie, ce qui l’envoya sur les bancs de l’université de Yale, où il obtint une maîtrise sur le monde russe et l’Europe de l’Est.
maîtrisePar la suite, au gré de ses affectations, l’officier participa aux opérations américaines en Bosnie puis, après un passage à l’Army War College et avoir occupé des postes en état-major, en Afghanistan, où il fut notamment le chef adjoint du commandement régional ouest de la Force d’assistance à la sécurité [ISAF] de l’Otan, basé à Herat.
En 2014, il fut nommé à la tête du 7th Army Joint Multionational Training Command, implanté à Grafenwoehr [Allemagne], avant de prendre le commandement de la 25e Division d’Infanterie, basée à Hawaii, puis celui des forces terrestres américaines en Europe et en Afrique.
À noter que le général Cavoli, en plus d’être russophone, est aussi francophone et italophone.
L'Humanité
Antillais et Guyanais sont-ils d’extrême droite ?
TribuneFred Reno Professeur de science politique, université des Antilles
La question surprend, mais se pose après les résultats de l’élection présidentielle dans les outre-mer. Pour rappel, Marine Le Pen, avec 69,6 % des suffrages, obtient son meilleur score dans le département-région de Guadeloupe. Dans les deux collectivités territoriales de Martinique et de Guyane, elle réalise également un score historique, avec respectivement 60,8 % et 60,7 % des suffrages. À la différence des territoires du Pacifique et de l’océan Indien, les Antilles et la Guyane ont choisi Marine Le Pen contre Emmanuel Macron. Le nom Le Pen est historiquement associé à un parti, le Front national devenu Rassemblement national, qualifié de xénophobe, d’antisémite et raciste. Comment comprendre alors que tous ces territoires dont l’histoire est marquée par des discriminations raciales aient voté pour Marine Le Pen ? C’est aussi une question que se posent de nombreux observateurs.
Pour analyser le comportement électoral des Antillo-Guyanais, il convient tout d’abord d’écarter les réactions passionnelles et d’éviter de ne prendre en compte que le second tour. Au premier tour, en Guadeloupe avec 56 % et en Martinique avec 53 %, Jean-Luc Mélenchon est plébiscité dans toutes les communes. Ary Chalus, président du conseil régional, et Guy Losbar, président du conseil départemental de Guadeloupe, qui avaient pourtant appelé à voter Macron, n’ont pas été suivis. Au second tour, Mélenchon étant absent de la course, une partie vraisemblablement importante de ses électeurs se sont reportés sur la candidature Le Pen. Au premier tour, face à Mélenchon, la représentante du Rassemblement national avait obtenu 18 % en Guadeloupe et 13 % en Martinique.
Une analyse des résultats des deux tours nous incite à relativiser les conclusions hâtives et spontanées qui postulent que les Antilles auraient adhéré à l’extrême droite. Avant de s’intéresser aux causes de ce choix, il faut aborder une question que l’on pose moins souvent, mais qui est certainement la plus importante. Les Ultramarins ont-ils voté pour l’extrême droite ? La réponse est affirmative si on considère que voter Le Pen, c’est voter consciemment pour l’extrême droite. En réalité, les choses sont plus complexes. Dire que les Antilles et la Guyane ont voté pour l’extrême droite signifie que les électeurs ont opté pour un programme et une idéologie incarnés par Marine Le Pen. Il est difficile de faire cette hypothèse. En effet, lorsque l’on interroge ces électeurs, beaucoup d’entre eux répondent qu’ils ont voté contre Macron et les élus locaux.
S’ils étaient d’extrême droite, ils auraient manifesté leur fidélité à cette idéologie dès le premier tour, ce qu’ils n’ont pas fait. Leur premier choix a été Mélenchon. Les Antillais et les Guyanais ont voté Le Pen au second tour par défaut. Au premier comme au second tour, ils manifestent un vif mécontentement contre les politiques d’Emmanuel Macron en instrumentalisant les candidatures Mélenchon et Le Pen.
En dépit des résultats favorables à Marine Le Pen, c’est Jean-Luc Mélenchon l’élu des électeurs antillo-guyanais si on intègre le premier tour dans l’analyse. En obtenant la majorité absolue dès le premier tour, il est devenu le président de la République fictif des Antilles et de la Guyane. Il doit ce succès à ses initiatives sur le terrain et à sa capacité à se présenter comme le porte-parole de la demande sociale de ces populations La présence active aux Antilles de la députée Mathilde Panot, autrice d’un rapport sur l’eau, les interventions de la députée Danièle Obono et de Jean-Luc Mélenchon lui-même sur le chlordécone, la crise sanitaire, la vie chère, sans compter ses références régulières au concept de créolisation de l’auteur antillais Édouard Glissant pour alimenter le débat sur la gestion publique du multiculturalisme en France, sont autant d’éléments qui expliquent le ralliement, voire l’adhésion relative des Antillo-Guyanais au projet de la France insoumise.
Autrement dit, le vote Le Pen serait moins un vote pour l’extrême droite que contre les politiques gouvernementales et les non-décisions des collectivités locales. Aux Antilles et en Guyane, comme dans l’Hexagone, l’appauvrissement croît. Le contexte local est encore marqué par les mobilisations contre la vie chère et la vaccination qui ont été des révélateurs de la rupture entre les autorités politiques et la société locale. Dans ces territoires régis par une départementalisation à bout de souffle, il convient de repenser le rapport de ces territoires à l’État dans le sens d’une responsabilité politique locale accrue. À l’instar de la démarche récente des Guyanais, la prochaine réunion du congrès des élus en Martinique et en Guadeloupe pourrait en offrir l’opportunité.
antillesguyanePrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
[Ferrand]La tour Eiffel à l’envers
Didier Rykner est à la protection du patrimoine ce que Jean-Pierre Coffe, naguère, fut à celle du bien-manger, ou jadis le commandant Cousteau à la préservation des mers : un défenseur enflammé, sourcilleux, vif parfois dans sa passion mais toujours soucieux d’éviter le pire. Sa Tribune de l’Art, fondée sur Internet il y a vingt ans – le 7 avril 2003 – se consacre aux nouvelles expositions et aux enrichissements de collections d’art ; mais elle n’en scrute pas moins les chantiers à problème en matière d’urbanisme ou de restauration. Sans parti pris ni faiblesse, dûment elle en dénonce les travers innombrables.
J’avais eu l’occasion, dans le Dictionnaire amoureux de Versailles, de dire tout le bien que je pensais de cette veille efficace et des alertes qu’elle pouvait déclencher. J’y dépeignais Didier Rykner sous les traits d’un « puriste sourcilleux, avare de compliments », devenu par la force des choses « la bête noire de nombre d’administrateurs, d’architectes et de commissaires d’expositions. Il est vrai, écrivais-je, que ses avis sont généralement sans concession, et ses prises de position, dépourvues de la complaisance habituelle ».
Ainsi, bien avant tout le monde, la Tribune avait pointé du doigt l’inquiétant projet “OnE Site”, adopté par le Conseil de Paris dans la perspective des jeux Olympiques et visant à réaménager de fond en comble le Champ-de-Mars et ses abords. Les collectifs de riverains empêcheront- ils la prolifération annoncée d’espaces mercantiles, de restaurants et de boutiques – en un mot, le ravage de ce qui, depuis tant de décennies, faisait le charme de ce vaste espace vide au pied de la tour Eiffel ? Sauveront-ils ces arbres vieux que voudraient raser les modernisateurs ?
La tour Eiffel, justement, figure à l’envers, cul par-dessus tête, sur la couverture de la Disparition de Paris, publiée aux Belles Lettres par Didier Rykner, vers le début de l’année -autant dire à la veille de la campagne présidentielle. Ce long réquisitoire a-t-il contribué au score proprement ridicule de la maire de la capitale ? À la marge, sans doute ; mais, si peu que l’ouvrage ait pu jouer en ce sens, je ne pense pas que ce soit pour déplaire à notre gardien des temples – tous les temples. « De puis l’élection d’Anne Hidalgo, écrit-il ainsi, [le] vandalisme est devenu idéologique, systématique et presque obsessionnel. C’est à un véritable effacement de Paris que nous assistons, le Paris qu’aiment les Parisiens et dans lequel ils veulent vivre, celui que les touristes viennent visiter et que le monde entier nous envie. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une des plus belles villes du monde. Mais combien de temps va-t-elle le rester après douze ans sous la coupe d’une élue qui s’obstine à la faire s’évanouir sous nos yeux en la “réinventant” ? »
Au fil de chapitres sculptés à l’acide, Didier Rykner dénonce la saleté et la banalisation de Paris, la prolifération dans ses artères de chantiers anarchiques, la maltraitance des espaces verts et l’abandon du patrimoine religieux et civil, enfin l’enlaidissement général d’une ville que la planète entière louait, hier encore, pour ses beautés et pour son harmonie.
L’association SOS Paris et son président, Philippe Khayat, le brave mot-dièse #SaccageParis, bien d’autres collectifs ou personnalités ne cessent de faire retentir toutes les alarmes possibles. Les écoute-t-on avec assez d’attention ? Leur offre-t-on tout le soutien que leur combat mérite ? La question qui se pose est cruciale ; c’est celle de l’intégrité physique d’une des plus magnifiques capitales – la plus raffinée peut-être – de l’Occident.
La réponse pourrait bien appartenir à l’excellent Alexandre Gady, alors président de Sites & Monuments et qui, dans le Parisien, assassinait en 2020 la municipalité d’Anne Hidalgo par cette sentence nette et sans appel : « La ville de Paris a été enlaidie avec des projets indignes d’elle. »
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - Monde
Jour du dépassement en France : "Ce quinquennat commence dans le rouge"
Publié le : 05/05/2022 - 14:20
Grégoire SAUVAGE
Suivre
Si tous les habitants de la Terre vivaient comme les Français, la planète aurait déjà épuisé, ce jeudi, tout ce que la nature est en mesure de régénérer. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie chez WWF France, appelle donc à revoir à la hausse les engagements du prochain gouvernement pour réduire une "dette écologique" qui ne cesse de s'alourdir chaque année.
Quatre mois. Il n'aura fallu que quatre mois à la France pour commencer à vivre au dessus de ses moyens écologiques : le pays a consommé au jeudi 5 mai, "jour du dépassement", toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an, a annoncé l'organisation de défense de l'environnement, WWF (Fonds mondial pour la nature).
Ce jour du dépassement, arrêté au 29 juillet en 2021 pour la planète entière, croise l'empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la "biocapacité" de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l'Homme, notamment la séquestration du CO2).
Cet indice, qui ne cesse de se dégrader depuis des décennies (à l'exception de l'année 2020 marquée par la crise du Covid-19), vise à illustrer la consommation d'une population humaine en expansion sur une planète limitée. Et il se décline également par pays.
Pour 2022, le jour du dépassement pour la France tombe le 5 mai, environ 5 mois plus tôt qu'en 1961. Si le monde entier consommait aujourd'hui comme les Français, il faudrait 2,9 planètes Terre pour subvenir aux besoins des habitants.
Un constat alarmant, mais qui doit permettre de faire bouger les lignes lors du prochain quinquennat, espère le WWF. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie de l'organisation, assure qu'il est possible de faire reculer ce "jour du dépassement" de 25 jours d'ici 2027. Entretien.
France 24 : Comment est calculé "le jour du dépassement", cet indice devenu un marqueur fort de l'épuisement des ressources naturelles ?
Arnaud Gilles : On calcule cet indice avec les experts de l'ONG américaine Global Footprint Network, qui relève chaque année les données nécessaires pour évaluer notre empreinte sur les ressources naturelles. La plus importante est notre empreinte carbone, soit toutes les émissions générées par les produits consommés en France, fabriqués sur place ou importés. Cela représente 57 % du total de notre empreinte écologique.
On mesure également l'impact de l'agriculture et de l'élevage grâce aux bases de données de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cela nous permet d'évaluer l'évolution du gaspillage alimentaire ou de la consommation de protéines animales (lait, œufs, viandes). Ensuite, on regarde ce que l'on fait des océans, notamment combien de poissons sont pêchés par espèce.
Une autre donnée importante du calcul concerne l'artificialisation des sols [aménagement d'un sol naturel]. Sur ces 10 dernières années, 25 000 hectares ont été artificialisés en France. C'est extrêmement préoccupant car cela grignote des terres, des paysages et des écosystèmes précieux pour l'humanité. Enfin, on évalue notre consommation de bois utilisé pour construire des bâtiments, des meubles, du papier ou brûlé pour créer de l'énergie.
Comment "le jour du dépassement" a t-il évolué ces dernières années et quelles sont les activités humaines qui pèsent le plus en France sur notre "dette écologique" ?
La performance écologique des précédents mandats a été plutôt négative puisque tous les présidents de la Ve République ont participé à creuser notre empreinte et à faire avancer dans l'année "le jour du dépassement". En moyenne, entre 1981 et 2007, le "jour du dépassement" a avancé de 10 jours à l'issue de chaque mandat présidentiel.
>> Climat : "63 milliardaires en France émettent autant de CO2 que 50 % de la population"
L'empreinte carbone est vraiment structurante. Pour la France, cela va concerner le parc automobile qui représente 7 % des émissions territoriales en 2019. En tout, les transports représentent près d'un tiers des émissions françaises. La consommation énergétique de nos bâtiments joue également un grand rôle, tout comme la consommation de viande.
Le WWF explique qu'il est possible de faire reculer le jour du dépassement de 25 jours en un mandat. Comment ?
La mauvaise nouvelle c'est que nous avons consommé en quatre mois l'ensemble de notre "budget nature" dont nous disposions pour l'année. Mais la bonne nouvelle, c'est que l'on peut faire beaucoup mieux en cinq ans. Concrètement, cela signifie agir pour la rénovation thermique des bâtiments. Il faudrait aller dix fois plus vite. Aujourd'hui, on compte quelques dizaines de milliers de rénovations globales, il en faudrait 700 000 à la fin du quinquennat.
Il faut agir dans tous les domaines : dans les transports, nous recommandons d'arriver en 2027 à 20 % de véhicules électriques, contre 2 % aujourd'hui. Il faut également sortir du "tout-voiture" et développer considérablement l'usage du vélo. On propose également de réduire de 20 % notre consommation de protéines animales et de diviser par deux le gaspillage alimentaire. Il faut aussi réduire le rythme de l'artificialisation des sols. Il y a un bon objectif inscrit dans la loi Climat et résilience, maintenant il faut la mettre en œuvre et atteindre l'objectif de 15 000 hectares consommés chaque année, contre 25 000 actuellement.
Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été critiqué pour son manque d'engagement écologique par les associations de défense de l'environnement. Pensez-vous que le prochain mandat sera différent ?
Emmanuel Macron affiche son ambition de faire de la France une grande nation écologique et de déployer "une planification écologique". Nous avons remis, mercredi, nos travaux au président de la République, qui a marqué un intérêt pour ces résultats. Nous voulons montrer qu'il est possible de faire beaucoup mieux qu'au cours du précédent quinquennat.
>> Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français
C'est une opportunité d'entrer dans l'histoire pour Emmanuel Macron en devenant le premier président à mettre la France sur la voie de la réduction de son empreinte écologique. Ce quinquennat commence dans le rouge et on aimerait le terminer dans le vert, ou tout du moins d'en prendre le chemin.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
ENVIRONNEMENTJour du dépassement : "Il faudra du temps avant d'espérer voir la date reculer"
Avec la pandémie, le "jour du dépassement" des ressources naturelles a reculé en 2020
"Jour du dépassement" : l’humanité a déjà épuisé ses ressources biologiques annuelles
France24 - Monde
En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité
Publié le : 30/04/2022 - 10:24
FRANCE 24
Suivre
Des coupures d'électricité en Inde et au Pakistan ont aggravé, vendredi, les conditions de vie de millions d'habitants, déjà accablés depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur record que les experts lient au changement climatique.
Une vague de canicule qui sévit depuis plusieurs semaines en Inde et au Pakistan a conduit, vendredi 29 avril, à des coupures d'électricité dans les deux pays, aggravant les conditions de vie de millions d'habitants.
Les mois de mars et d'avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la demande énergétique en Inde et plus particulièrement au Pakistan, si bien que les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.
Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée.
"Il y a une crise de l'électricité et des délestages dans tout le pays", a déclaré le ministre de l'Énergie, Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des "défaillances techniques".
>> À voir, notre Focus : Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?
Or, les températures devraient dépasser de 8 °C la normale saisonnière dans certaines parties du Pakistan, pour culminer à 48 °C dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise.
Possibles coupures d'électricité dans les hôpitaux de Delhi
Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.
Dans la mégalopole indienne de New Delhi, où la température a atteint 43,5 °C vendredi, les autorités estiment qu'il reste "moins d'un jour de charbon" en stock dans de nombreuses centrales électriques.
"La situation dans toute l'Inde est désastreuse", selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mise en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale. L'Inde a même annulé certains trains de voyageurs pour accélérer l'acheminement du charbon vers les centrales électriques, selon Bloomberg News.
Les réserves de charbon des centrales indiennes ont en effet diminué de près de 17 % depuis début avril, tombant à à peine un tiers des niveaux requis, selon la même source.
Feux de forêt autour de la ville où réside le dalaï-lama
À Calcutta, dans l'est de l'Inde, après des malaises en série dans les transports en commun, de l'eau sucrée a été distribuée aux passagers.
"Sans pluie depuis plus de 57 jours, Calcutta est en proie à la plus longue période de sécheresse de ce millénaire", affirme Sanjit Bandyopadhyay du Centre météorologique régional.
À cette époque de l'année, dans les régions d'altitude de l'État de l'Himachal Pradesh, de la pluie, de la grêle et même de la neige tombent normalement mais depuis deux mois, pas une goutte d'eau et les températures battent des records.
Conséquence, des centaines d'incendies ont réduit des forêts de pins en cendres, notamment autour de Dharamsala, la ville où réside le dalaï-lama.
"La plupart de ces incendies sont des feux de terre qui se propagent dans les forêts de pins, les plus vulnérables aux incendies", explique à l'AFP le chef des forêts de l'État, Ajay Srivastava. "Des équipes de pompiers travaillent d'arrache-pied pour éteindre ces feux et aussi pour sauver les animaux sauvages", a-t-il ajouté, en précisant que les secours ont dû demander l'aide des riverains.
Un élixir rose pour étancher la soif
Pour les musulmans observant le ramadan, la chaleur a rendu le jeûne pénible.
Au coucher du soleil, les vendeurs ont fait un commerce florissant du Rooh Afza, un élixir rose et sucré en vogue depuis des générations dans le sous-continent pour étancher la soif.
La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.
À Patna, capitale de l'État du Bihar, les insolations ont augmenté ces dix derniers jours, tout comme le nombre d'enfants souffrant de fièvre, de vomissements et de diarrhée.
Les autorités ont ordonné l'arrêt des cours à 10 h 45 et recommandé de ne pas sortir l'après-midi.
Une plaie pour l'économie car si "les gens restent chez eux dans la journée, nous peinons à gagner notre vie", résume un chauffeur de rickshaw, Rameshwar Paswan.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Climat
Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe
La Grèce frappée par "la pire canicule" depuis plus de 30 ans, prévient le Premier ministre
Focus
Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?
Valeurs Actuelles
Petite contre-histoire littéraire
Propos menus et badins sur quelques livres et auteurs tirés des oubliettes, sous-titre l’éditeur. Programme rassurant : ici, le lecteur n’a pas à rougir de son ignorance. Elle est au contraire la meilleure alliée des propos allègres et facétieux de l’auteur. Gérard Oberlé se risque hors des « chapelles de l’élite gendelettreuse », dans les terres arides de ces territoires méconnus d’une paralittérature tombée dans l’oubli. Il y ressuscite de ces bizarreries qui croupissent « sous la poussière d’un sarcophage inviolé dans les grandes catacombes littéraires », exhumées des bibliothèques de quelques bourlingueurs fortunés ou autres bibliophiles zélés.
« Parmi ceux que j’ai tenté de ranimer, on ne trouvera aucun génie méconnu. Les spécimens épinglés dans cette petite galerie ont été chopés au cours de mes fl âneries dans les contre-allées, les sentiers buissonniers, les bas-côtés, voire les fossés de la littérature. » Pas de chef-d’œuvre inconnu, donc, mais le gratin de la comédie humaine formé par ces auteurs déchus qui n’ont pas rencontré le succès escompté. La faute, bien sûr, aux lecteurs bornés qui n’ont pas su reconnaître le mérite de ces poètes maudits. « Au bas de l’échelle des livres négligés, méconnus, oubliés… , il est une ultime catégorie, celle des trépassés. Dépourvus de mausolée, relégués dans les limbes, ils semblent condamnés à jamais. »
La verve épatante de Gérard Oberlé, elle, restaure ces perles de mauvais goût qui ne cessent d’émerveiller : notre époque ne dispose donc pas du monopole de la bêtise. Il faut se laisser surprendre à flâner d’une chronique à l’autre comme entre les rayons d’un étrange commerce, pour s’arrêter et feuilleter avec l’auteur l’ Essai sur les combustions humaines produites par un long abus des liqueurs spiritueuses que Pierre-Aimé Lair publie en 1800 ; la Paix des ménages, ouvrage propre à prévenir, empêcher et même arrêter tous divorces, querelles et chagrins domestiques, qu’un certain Goliath Werner rédige en 1814, et autres titres indigestes. Joseph Lavallée, Népomucène Lemercier, Alphonse Toussenel ou Henri Lasserre, tous soumis au même implacable fatum.
Un album de gloires flétries
Au bréviaire comme en littérature, il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. « Après avoir goûté aux chefs-d’œuvre lus et relus, il n’est pas interdit de trouver quelque agrément aux écrits de petits écrivains sans génie négligés par l’histoire littéraire. Les bibliophiles curieux des seconds rayons vont chiner ces minores dans les catalogues et sur les sites des libraires de livres anciens et se délectent de ces rencontres faites dans les contre-allées de la grande forêt des lettres. »
Reprocherait-on, alors, à ce florilège truculent de ne s’adresser qu’à quelques thésards en peine de sujet ? On pourrait s’y risquer sans vexer l’auteur, qui sourit : « En relisant d’une traite cette centaine de billets colligés en un recueil, j’ai réalisé que c’était une occupation assez affligeante, ou peut-être philosophique – la philosophie n’étant pas le plus gai des passe-temps – que de parcourir un album de gloires flétries, de fleurons fanés. »
“Petite Nécropole littéraire”, de Gérard Oberlé, Grasset, 416 pages, 24 €.
Opex 360
Le Royaume-Uni négocie l’achat de 26 chasseurs-bombardiers F-35B supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerToutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.
En outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni négocie l’achat de 26 chasseurs-bombardiers F-35B supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerToutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.
En outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerToutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.
En outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerToutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.
diffuséesEn outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.
Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.
Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.
Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.
audition parlementaire« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.
Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.
Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.
France24 - World
'Our windows have melted': Vast landfill fire still burning as India swelters
Issued on: 29/04/2022 - 18:46
Sam BALL
A huge fire that broke out at a vast landfill site in New Delhi, India on Tuesday is still burning three days later, sending plumes of thick, acrid smoke into the air and causing some locals to complain of breathing difficulties. Officials have blamed the fire on a severe heatwave sweeping across South Asia.
Valeurs Actuelles
Antoine Blondin : un funambule à l’amer
Longtemps, Antoine Blondin s’est avancé sur une corde raide, de celles où les funambules progressent avec une légèreté qui vise à faire oublier au public, et peut-être d’abord à eux-mêmes, l’inexorable gravité qui les attire vers le bas. Une posture toute de panache, un corps qui voltige avec la légèreté d’une plume, et pourtant la pesanteur est là, qu’il faut vaincre à chaque instant. Elle ne se fait jamais tout à fait perdre de vue et le spectacle suppose que l’on se souvienne qu’à tout moment la chute est possible. Pour Blondin, elle s’est produite bien trop tôt, menaçant d’engloutir l’écrivain et son œuvre sous la légende douteuse du pochetron agressif de la rue Mazarine. Antoine Blondin n’était plus que Monsieur Jadis, ce double avachi dans la mélancolie qui, en ses dernières années, avait cessé de lutter contre l’horreur d’être au monde.
« Je suis resté mince, mon œuvre aussi », avait-il coutume de dire pour exorciser le remords d’avoir trop souvent, sous l’effet de la paresse, de l’angoisse ou de l’alcool, laissé son talent en friche : cinq romans, un recueil de nouvelles et quelques-uns d’articles de sport ou de ces chroniques issues d’un journalisme qu’il élevait au rang d’un art majeur. C’est pourtant là l’essentiel, auquel il faut revenir. Mais en se souvenant que si la biographie n’explique pas l’œuvre, souvent elle l’éclaire – et particulièrement dans le cas d’un écrivain chez qui, comme il l’écrit de Fitzgerald dans un texte qui résonne comme un autoportrait, « l’auteur écrit sous la dictée intime de l’homme ». L’œuvre de Blondin compose souvent une forme d’autobiographie déguisée, dissimulant sous la fantaisie vagabonde la profonde inadaptation à l’existence qui ne cessa de miner cette « faiblesse de la nature ».
Celui-ci pouvait-il naître – le 11 avril 1922, à Paris – ailleurs que dans une famille bohème ? La mère est poétesse et fantasque, le père, correcteur qui se rêve écrivain, ne s’est jamais vraiment remis de sa guerre. Dans un vaste appartement du 33, quai Voltaire, ils partagent la vie du couple d’amis à qui il appartient. Le père, lui, se tient un peu à l’écart, vivant dans la chambre de bonne d’où il descend prendre ses repas… dans la cuisine. Il se suicidera le 1er janvier 1948, événement traumatique pour Antoine, qui sera toujours resté un fils, rejeton aimé de trop loin par des parents distraits.
L’œuvre de Blondin compose souvent une forme d’autobiographie déguisée, dissimulant sous la fantaisie vagabonde la profonde inadaptation à l’existence
La guerre interrompt des études de philosophie et Antoine part en Autriche pour le Service du travail obligatoire. Avant son départ, Roland Laudenbach, futur fondateur des éditions de La Table ronde, lui avait fait faire ses débuts de journaliste dans des revues très droitières. À son retour, les rencontres de Pierre Boutang ou de François Brigneau contribueront à l’ancrer dans ce camp-là, auquel il restera fidèle jusqu’au combat pour l’Algérie française. Puis c’est la rencontre des autres Hussards, Nimier, Laurent et Déon : moins qu’un groupe littéraire, Antoine, qui cherchait toujours des familles de substitution où le copinage remplacerait les contraintes, y trouvera d’indéfectibles amis.
Revenu à Paris, il se marie et a bientôt deux filles. Très vite, il se montre un mari et un père absent, transformant l’appartement familial en bivouac pour fêtards de passage, puis y rentrant de moins en moins, préférant les virées nocturnes aux joies domestiques, sans travail fixe et dilapidant le peu qu’il gagnait avec la générosité d’un prince de comptoir. Cette incapacité à rentrer dans la vie adulte avec ce qu’elle suppose de responsabilités va devenir le sujet récurrent de ses livres.
Le premier d’entre eux, l’Europe buissonnière, en 1949, brode sur l’expérience de la guerre. La première partie, toute de fantaisie, met en scène les aventures picaresques d’un dénommé Muguet, tout jeune homme coincé dans un corps plus vieux que son âge, à l’intérieur duquel « il demeurait un gentil gamin, tendre et rêveur, paresseux à l’excès » : sous la caricature, l’autoportrait est patent. Plus réaliste, la seconde partie relate le STO d’un autre double, Superniel, à la fois collaborationniste et zazou, reflet des contradictions d’Antoine, anarchiste épris d’ordre.
Ce roman touffu et dispersé n’en révèle pas moins un écrivain naturel, dont le style galope et joue à saute-mouton avec les mots et les idées. Marcel Aymé ne s’y était pas trompé qui, s’il déplorait « l’abus des jeux de mots, calembours et à-peu-près », saluait une langue « qui donne l’impression au lecteur d’être monté sur patins à glace en buvant un vin de pays ». Blondin y mettait en scène la difficulté d’être de personnages qui avaient besoin du vent de l’histoire pour se sentir exister – béquille existentielle dont ceux des romans suivants se verront privés, ce qui les condamnera souvent, au propre ou au figuré, à faire de la figuration. Ouvert par l’un des plus fameux incipits de la littérature française – « Passé huit heures du soir, les héros de roman ne courent pas les rues dans le quartier des Invalides » -, l’ouvrage installa d’emblée Blondin parmi les espoirs de nos Lettres.
“Étouffer beaucoup de jeunes hommes en soi pour atteindre à la respectabilité”
Mais l’angoisse d’écrire obligera le fidèle Laudenbach à lui arracher ses livres, l’un après l’autre, au forceps. L’alcool, au fil des années, ne fera qu’aggraver les choses et l’écart entre deux romans se fera de plus en plus long. En 1952 paraît les Enfants du bon Dieu, qui romance l’échec de sa vie conjugale. Vivant avec son épouse dans un vaste appartement bourgeois, Sébastien Perrin étouffe dans une vie qui n’est pas faite pour lui. Professeur d’histoire dont les cours sont immuablement calés sur les saisons ( en décembre « les premiers flocons tombent dans la barbe de Charlemagne », à l’Épiphanie « le pays est découpé comme une galette et c’est Charles VII qui a la plus petite part. Mais il a la meilleure, celle qui contient la fève : Jeanne d’Arc » ), il se rebelle en refusant de signer le traité de Westphalie puis en renouant avec Albertina, une princesse autrichienne avec qui il avait ébauché une idylle durant le STO. Tout rentrera dans l’ordre, mais Blondin note : « Il faut étouffer beaucoup de jeunes hommes en soi pour atteindre à la respectabilité, à l’ordre, à la discipline, qui constituent le fondement de la société familiale. » Antoine n’y parviendra jamais et deviendra, comme il l’écrira à la fin de Monsieur Jadis, « un de ces vieux messieurs qui ont gardé le cœur jeune ».
En 1955, l’Humeur vagabonde est un autre récit de vagabondage hors du cercle de la famille. Cette histoire d’un Rastignac au petit pied dont la tentative d’émancipation prendra une tournure tragique alterne scènes comiques et pages déchirantes : « Je me suis efforcé de ne pas sangloter, j’ai remis à plus tard d’avoir du chagrin, j’ai attendu comme d’une délivrance de tout mon être le moment de pouvoir pleurer. À force de me retenir, le besoin m’a passé ; il ne m’est plus resté que cette appréhension de la douleur qui m’étreint parfois. J’ai encore toute ma tristesse devant moi ; je ne sais si j’en dispose ou si c’est elle qui attend son heure ; aujourd’hui même, je suis un homme qui peut fondre en larmes d’un instant à l’autre. Nous sommes plus nombreux qu’on ne pense dans ce cas. »
Cette coexistence mouvementée d’une gaieté de surface et d’une mélancolie sourde, c’est la marque de fabrique de Blondin. La gaieté, c’est évidemment la facétie des calembours : chez Antoine, les hippies perdus dans leurs songes font « chanvre à part », tandis que les époux, méfiants, vivent sous le régime de « la communauté réduite aux aguets » et que Blondin zigzague entre les « bars parallèles » où s’échangent des « verres de contact ». La mélancolie, c’est ce sentiment d’exil qui transpire de tous les écrits de celui qui, à la fin de l’ Hume u r vagabonde, espère contre toute espérance : « Un jour, peut-être, nous abattrons les cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondront ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n’auront plus de secrets pour nous. » Et cette dernière phrase, l’une des plus poignantes de notre littérature : « Un jour, nous prendrons des trains qui partent. »
À défaut de trains, une voiture est partie – le n° 101 de la caravane du Tour de France, à bord de laquelle il a couvert 27 fois cette épreuve. Pour l’Équipe, il aura chroniqué de 1954 à 1982 maintes compétitions ; aucune ne l’aura ravi autant que ce Tour dans lequel il trouvait l’une de ces communautés humaines selon son cœur, unie par une passion partagée et une solidarité de camaraderie indéfectible, sorte de phalanstère ambulant où l’exigence de l’excellence quotidienne était contrebalancée par la chaleur d’un copinage vagabond. Brillantes, drôles et érudites, alternant gros calembours et pastiches littéraires savants, ses chroniques restent un col du Tourmalet du journalisme sportif, qu’il franchissait en danseuse, masquant l’effort quotidien par le brio des formules.
Dévasté par la mort de son ami Nimier
En 1959, Un singe en hiver met en roman son alcoolisme. Si le film qu’en tireront Verneuil et Audiard tombe parfois dans le piège énoncé par Blondin : « Je sais tout ce qu’il peut y avoir d’odieux à entendre de gentils ivrognes vanter ce qu’ils ont l’air de considérer comme des exploits », le livre est un « témoignage exact sur la solitude morale qui étreint l’homme moderne dès qu’il s’éloigne des rives d’adolescence » (Philippe Ariès), entre horreur de l’ivrognerie et terreur de la normalité, souffrance d’être passé à côté de sa paternité et conscience d’en être profondément indigne, orgueil et honte d’une existence condamnée aux marges de la vie. Désabusée, la conclusion était prémonitoire : « Et maintenant, voici venir un long hiver… »
En 1970, Monsieur Jadis ou l’école du soir décrit le début de cet hiver ; dernier “roman” de Blondin, il témoigne qu’en lui un ressort s’était définitivement brisé. Autofiction avant la lettre, ce livre déchirant dépeint un homme en morceaux, qui n’existe presque plus que par des frasques qui le conduisent plus souvent qu’à son tour au poste de police, vivant dans le souvenir désolé de l’amitié lumineuse de celui qui, bien que son cadet de trois ans, lui fit office de grand frère : Roger Nimier. Ami attentif et exigeant, toujours prêt à venir à la rescousse de son copain par des subterfuges de connivence qui sauvegardaient son amour-propre, Roger aura été pour Antoine une sorte d’ange gardien qui l’empêchait de sombrer tout à fait dans la désespérance. Après l’accident de voiture qui coûta la vie à Nimier, en 1962, rien ne sera plus pareil : « Cette mort m’est nouvelle à chaque instant. Je l’apprends par un manque soudain, une insatisfaction qu’elle précise. Plus exactement, chaque instant m’apprend la mort de Roger. »
Les dernières années d’Antoine, pathétiques, s’effacent désormais dans les souvenirs. Place à une œuvre qui avait su domestiquer le désespoir pour en faire le miroir d’une exigence inassouvie, « étancher sa soif de merveilleux et de picaresque » selon la belle formule de Pol Vandromme. De la même manière qu’en politique, Blondin aimait « quand le drapeau noir mêle ses plis à ceux du drapeau tricolore », l’anarchisme qui désordonnait la vie d’Antoine et de ses personnages était inséparable d’une nostalgie pour un équilibre qu’il n’avait jamais connu, cette harmonie où la fantaisie créatrice n’exclut pas une forme de stabilité sinon sereine, du moins tranquille – idéal dont Nimier lui apparaissait fournir l’exemple le plus accompli. Le funambule Blondin, lui, aura vécu toute sa vie dans la crainte de la chute, à la fois conjurée et rendue plus inéluctable encore par l’ivresse ; il n’aura connu que le tourbillon de l’intranquillité, l’inconfort de la fuite en avant, les tempêtes sous un crâne de la gueule de bois. Sans pourtant cesser d’aspirer à une vie meilleure où « les communications soient rétablies entre les êtres » : « Un jour, nous prendrons des trains qui partent. »
“Un singe en hiver”, d’Antoine Blondin, La Table ronde, édition illustrée avec des photos du film, 208 pages, 28 € (à paraître le 19 mai). “Ma Vie entre des lignes”, d’Antoine Blondin, La Table ronde, coll. “La Petite Vermillon”, 512 pages, 11,20 €. Sept autres titres disponibles.
Opex 360
Le français Naval Group se retire de l’appel d’offres lancé par l’Inde pour six sous-marins supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
Le français Naval Group se retire de l’appel d’offres lancé par l’Inde pour six sous-marins supplémentaires
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.
La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.
Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.
Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.
Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.
Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.
Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.
Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…
« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.
La Presse de la Manche« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».
a confirméJust ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).
NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH
#AatmaNirbharBharatpic.twitter.com/OChb51rjWH— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022
April 30, 2022
Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.
En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.
« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.
Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…
Valeurs Actuelles
Au Cinq, le chef a tous les jours 20 ans
Au menu, les plats signatures du chef, qui sont au nombre de sept, seront proposés en “menu excellence”, avec accords mets et vins ou non, jusqu’à mars prochain. Une année entière de gourmandises à retrouver. Les festivités commencent par une langoustine, mayonnaise tiède et galette de sarrasin, ce plat est un véritable hommage aux racines bretonnes du chef, qui a toujours aimé cuisiner le poisson et les crustacés. Cette langoustine, qu’il a inventée en 1995 lorsqu’il officiait au Café de la Paix, a été reconnue lorsqu’il obtint pour la première fois trois étoiles au Pavillon Ledoyen en 2002, il la cuisine maintenant au Cinq. Ici, elle sera accompagnée d’un chassagne-montrachet premier cru Les Chaumées 2017. Vient ensuite un bar de ligne, caviar et lait ribot, le deuxième plat iconique de Christian Le Squer (1999) où il a incorporé tous ses souvenirs d’enfance, accompagné par le même vin.
Des plats “souvenirs d’enfance” réinventés façon palace
La gratinée d’oignon à la parisienne qui suit est une version contemporaine de la soupe à l’oignon bistrotière que le chef a voulu faire déguster dans un palace. Il l’a inventée en 2014 et l’accompagne d’un madère sercial 1999 de la maison D’Oliveiras. Le spaghetti debout en gratin, truffe, jambon, champignons était également un plat “souvenir d’enfance” revisité façon palace, créé en 1999 ; c’est une merveille, à mon avis. L’anguille fumée de la Somme qui clôture les plats salés a été créée pour un gala du Club des 100 en 2001 ; elle est accompagnée, comme le plat précédent, d’un nuits-saint-georges premier cru Aux boudots 2014.
Pour conclure ce repas festif et tellement élégant par des notes de douceur, le givré laitier au goût de levure est un véritable ovni dans la galaxie sucrée, précurseur d’une tendance à la pâtisserie désucrée. Il est suivi d’un croquant de pamplemousse qui a été créé à la demande de Château Yquem, lequel souhaitait trouver l’accord parfait avec les sauternes… une réussite sans faille. Le glacé, le fondant, le croquant sont une trilogie merveilleuse pour ce dessert avec le sauternes Château de Fargues 2006. Ce menu, Vingt ans d’excellence, sera proposé tous les soirs au Cinq jusqu’à fin mars 2023 à 480 euros pour neuf plats. Pour l’accord mets et vins, rajouter 320 euros.
Le Cinq, hôtel Four Seasons “George-V”, Paris VIIIe. Tél. : 01.49. 52.71. 54. E-mail : lecinq.par@fourseasons.com
Opex 360
Les forces ukrainiennes affirment avoir détruit deux patrouilleurs côtiers russes de type Raptor
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.
Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
Ce 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
Les forces ukrainiennes affirment avoir détruit deux patrouilleurs côtiers russes de type Raptor
par Laurent Lagneau · 2 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.
Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
Ce 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.
Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
Ce 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerSi le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.
Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.
une vidéoCe 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.
« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:
Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.
Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx
#Байрактарpic.twitter.com/3wxlwjDtdx— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022
May 2, 2022
Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.
Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.
Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.
L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Maros Sevcovic
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Dubaï la flamboyante
Cette ville qui est sortie de terre en vingt ans ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes. Adresses branchées, restaurants gastronomiques, bons plans en bord de plage. “The place to be” pour une faune hyperbranchée, où les “expats” se retrouvent tous les week-ends, est Twiggy. Le lieu est magique avec sa piscine lagon qui plonge dans la mer et une salle à manger ouverte sur la nature. La tendance est iodée et healthy, entre Ibiza et Saint-Tropez. Au pied du Park Hyatt Dubai Lagoon, Twiggy, c’est une certaine philosophie, une autre vision du luxe, c’est le farniente élégant, avec une décoration provençale revisitée. Dans l’assiette, les produits de la mer viennent d’Australie, des crevettes royales au black cod. On y trouve aussi le bœuf Angus ou le wagyu de Kagoshima. Le repas n’est pas donné, mais comme partout à Dubaï : entre 80 et 100 euros. On n’hésite pas à rester toute la journée pour se baigner, boire un cocktail, avec ambiance de DJ jusqu’à la nuit profonde.
Ninive est plutôt un restaurant du soir. L’établissement est magique. Hommage aux jardins suspendus de Babylone, du nom de cette autre ancienne ville mésopotamienne, Ninive est le restaurant où l’on se doit d’être vu. C’est l’adresse la plus festive de Dubaï avec son grand bar et ses nombreuses chichas à disposition des hôtes. Il se trouve au pied des fameuses tours Jumeirah Emirates, un lieu à couper le souffle. Les tables basses sont entourées de grands canapés pour partager de multiples plats. Aux manettes des fourneaux, c’est Gilles Bosquet, un chef français, passionné de cuisines du monde, formé en son temps à l’école de Gordon Ramsay (à Hong Kong). Il a la souplesse et l’inventivité des chefs voyageurs. Il se promène dans l’univers puissant de la cuisine moyen-orientale, en Iran, en Irak, en Syrie, en Turquie, en Afrique du Nord en passant par l’Arabie saoudite. Son éventail de goûts nous fait savourer les tajines marocains, le fatayer libanais, le poulet aux épices. Ou encore la taktouka, les manti, un plat turc de boulettes de viande, le tashreeb irakien (agneau braisé).
Depuis quelques années, cette ville, qui est sortie de terre en 20 ans, ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes.
C’est ici le meilleur de la cuisine orientale avec, à la fin du repas, une chicha pour savourer quelques volutes. Comptez de 12 euros pour une soupe chorba adas à 124 euros le wagyu grillé. La musique tonitruante met l’ambiance et ça marche.
Le restaurant Mimi Kakushi est une ode au Japon des années 1920, si bien représenté ici. Avec lui, le voyage se fait dans le temps. La décoration ouvre toutes les frontières, habilement sur un lieu qui clame un style renversant des standards ancestraux. Assises de cuir cognac, multiples paravents en bambou, lumières tamisées. C’est l’esprit “moga” (“modern girl”) par excellence. Dans l’assiette, le meilleur de la cuisine japonaise : edamame vapeur, sushis à profusion, sashimis, tempura, gyozas, makis que l’on doit à la créativité du chef, sans oublier les brochettes de bœuf Angus, les asperges vertes avec une sauce wafu citron et sésame, le filet d’angus grillé au sésame et soja à l’ail doux.
On y va pour voir et être vu, c’est l’un des derniers restaurants à la mode, qui fait partie de l’enceinte gastronomique dans la cour du Four Seasons. On y dîne avec des amis pour de grandes tablées. Ici, oubliez les tongs de l’après-midi, les stilettos se doivent d’être vertigineux et les robes décolletées. Pour les messieurs, veste de rigueur. Les prix vont de 37 à 247 euros pour un plat principal.
Le “Frenchie” qui réussit au pays de l’or noir
La Cantine du Faubourg, qui fut un des premiers restaurants français à être à la mode ici, vient de subir un récent relooking. La grande salle aux profonds canapés a changé de sens et de couleur et s’ouvre toujours sur le jardin arboré si prisé de la clientèle d’affaires. Le maître des cuisines est encore Gilles Bosquet, qui, depuis une petite dizaine d’années, a quitté la France pour diriger le groupe, ce qu’il réussit à merveille. Ce lieu festif est très prisé d’une jeunesse branchée et aisée qui se retrouve, en musique, tous les soirs depuis le début de l’année, au brunch instauré à l’heure européenne, les samedis et dimanches. Dans l’assiette, des produits exceptionnels, souvent en provenance du Pacifique. D’énormes salades aux légumes frais, des poissons crus, des viandes de belle provenance, à des prix oscillant de 10 à 250 euros.
Enfin ce tour gastronomique se termine avec Gohan, qui est une mini-enclave au sein de La Cantine du Faubourg. De petite taille, impressionnant de caractère, le lieu est une célébration des salles à manger japonaises conventionnelles. Le marbre est venu habiller le bar et les meubles ; les banquettes sont flashy et les suspensions insolentes. On y va le soir à la sortie du bureau avec sa moitié pour déguster une nourriture de rue élégante ; la carte, voulue raffinée, proposant sushis et gyozas de la plus haute qualité, de 11 à 65 euros.
France24 - Monde
Éloi Laurent (OFCE) : "Le Covid-19 vient directement de systèmes économiques dysfonctionnels"
Publié le : 29/04/2022 - 17:09
Farah BOUCHERAK
Ali LAIDI
Ali Laïdi reçoit Éloi Laurent, économiste, enseignant à Sciences-Po Paris et à l'université de Stanford. Il est aussi l'auteur de "La raison économique et ses monstres" (éditions Les liens qui libèrent), un livre dans lequel il explique comment les systèmes économiques sont devenus autodestructeurs : "Le Covid-19 n'est pas tombé du ciel, il est venu de la terre", explique-t-il sur France 24. "Nous sommes en train de détruire les écosystèmes (...) qui sous-tendent nos économies".
Valeurs Actuelles
Cinq nouveaux spots à voir avant le Festival de Cannes
L’hôtel Belle Plage pour dormir et faire la fête sur le toit terrasse
Un tout nouvel établissement qui vient d’ouvrir ses portes dans le quartier du Suquet à Cannes. On doit son architecture et son design bleu-blanc-sable à Raphael Navot. Belle Plage, c’est une parenthèse de douceur au cœur de la vieille ville à l’ombre des palmiers du square Mistral, face à la mer et avec vue sur les montagnes de l’Esterel.
Derrière sa façade futuriste ondoyante, ce colosse immaculé a été entièrement conçu dans un style avant-garde et onirique, par Raphael Navot épaulé par le studio Faar Architects. Figure de proue du design contemporain, il y livre son interprétation tout en finesse de la French Riviera. Faisant la part belle aux matériaux naturels : bois, pierre, terrazzo, mais aussi le plâtre. Entre terre, mer et ciel, le toit tout en briques rouges évoque les teintes flamboyantes de l’Esterel.
Les 50 chambres et 10 résidences privées, dont 1 penthouse, s’habillent de bleu profond, comme la mer, et de teintes claires organiques sable. On découvre également un beau jardin méditerranéen dans ce cocon balnéaire baigné de lumière.
Aux fourneaux, c’est le chef de renommée mondiale Eyal Shani qui s’y colle. Le natif de Tel-Aviv ouvre sur le toit terrasse de l’hôtel le Bella, son 31e restaurant.
Le nouveau spa du Martinez pour se relaxer
Tout nouveau, tout beau et prêt à nous “cocooner”. C’est la nouveauté du palace chéri du Festival de Cannes, qui voit passer chaque année les plus grandes stars internationales. Valeurs actuelles en a eu la primeur, car il ouvrira ses portes le 10 mai. Le spa a été construit à l’arrière de l’hôtel au cœur d’une oasis de verdure de plus de 2 800 mètres carrés.
Il est doté d’une piscine, d’un joli couloir de nage de 20 mètres de long et d’une plage exotique sous les palmiers. Le spa de 600 mètres carrés est doté de 7 cabines de soin débouchant sur un espace fitness extérieur de 200 mètres carrés. Un magnifique bar au bord de la piscine et une promenade végétalisée complètent ce cocon de détente et de beauté, le premier au Martinez.
Il y a fort à parier que les plus grandes stars internationales venues pour le Festival vont se précipiter dans ce nouveau lieu idyllique. Le nouvel espace détente bien-être “Oasis” accueillera la maison de beauté Carita, une valeur sûre.
Autour d’un livre pour le côté culture
Si les people, la furie des groupies, le monde tout simplement risque de survolter la ville, il sera bon pour les intellectuels de se précipiter chez Autour d’ un livre pour recharger le stock de littérature générale, de romans de l’année ou de rapports politiques, car on trouve tout dans ce café salon de thé littéraire au charme pas du tout suranné. Au-delà d’une librairie, d’un salon de thé où l’on peut déguster des mets à toute heure, Autour d’un livre est un lieu de partage littéraire et amical.
Mi-caverne d’Ali Baba, mi-boudoir aux multiples passages, on y passerait volontiers la journée à déambuler. De nombreux écrivains y signent leurs ouvrages, de Catherine Nay à Alexandre Jardin en passant par Julie Félix ou Jean-Christophe Rufin.
Le Majestic Barrière pour déguster
La Méditerranée s’invite aux terrasses des chambres de l’hôtel nouvellement embelli. Parmi les offres thématiques concoctées par le palace cannois, un package dédié aux fins palais : Escapade gourmet à partir de 1 413 euros pour deux personnes – une nuit en chambre Prestige Mer, un accueil gourmand sucré ou salé selon les goûts et champagne. Sont aussi prévus les petits déjeuners buffets au champagne au Fouquet’s Cannes, la visite du marché avec le chef des cuisines de l’hôtel, un cours de cuisine autour d’un produit choisi en amont et décliné en trois plats puis la dégustation au déjeuner. Un livre dédicacé de Pierre Gagnaire sera offert. L’apéritif au champagne avec une assiette d’antipasti Pierre Gagnaire et, au choix, un dîner au Fouquet’s Cannes (menu Pierre Gagnaire, avec accord mets et vins) ou au Paradiso Nicole & Pierre (trois plats, avec accord mets et vins).
Écomusée sous-marin…pour plonger dans le monde du silence
Il y a des navettes toutes les heures au départ de Cannes pour aller voir les six sculptures monumentales (10 tonnes de matériau marin écologique chacune) réalisées par le célèbre artiste britannique Jason de Caires Taylor, à quelques dizaines de mètres du rivage de l’île Sainte-Marguerite. Le choix de l’emplacement des sculptures, entre 3 et 5 mètres de profondeur, s’est porté vers un site fortement anthropisé et dégradé, facilement accessible, ne nécessitant pas de matériel de plongée puisqu’un simple masque et un tuba sont suffisants. L’accès est gratuit et sanctuarisé par une interdiction de mouillage des navires. Un secret : elles ont le nez tourné vers le sud.
Valeurs Actuelles
Calvados : une partie de la pointe du Hoc, haut lieu du Débarquement, s’est effondrée
C’était attendu, et même inéluctable. Une partie de la pointe du Hoc, célèbre pour l’assaut des Rangers américains durant le Débarquement de Normandie, s’est effondrée jeudi 5 mai, rapporte France 3 Régions. Si les passionnés du site et de son histoire s’attendaient à cela, ils évoquent tout de même un pincement au cœur. L’éboulement rappelle en effet qu’à terme, l’érosion devrait avoir totalement raison de l’éperon rocheux.
Des vestiges « condamnés »
Située sur la commune de Cricqueville-en-Bessin (Calvados), la pointe du Hoc domine les plages d’Omaha et d’Utah, où les troupes américaines ont débarqué le 6 juin 1944. A l’époque, le rocher était encore rattaché à la falaise d’une trentaine de mètres de haut. Des pièces d’artillerie y avaient été installées, mais reculées quelques jours avant l’opération en raison des bombardements. Bien que ce retrait ait été soupçonné par les alliés, la zone reste stratégique.
Plus de 200 Rangers ont donc eu pour mission d’escalader la falaise. En raison des conditions météorologiques, l’opération prendra du retard et le commandement en déduit qu’elle a échoué. La seconde vague de 500 hommes est donc redirigée vers Omaha Beach. Malgré de lourdes pertes, les Rangers devront donc tenir le secteur pendant deux jours au lieu d’un seul. Ils en profiteront pour mettre hors d’usage plusieurs pièces d’artillerie.
Pour préserver ce lieu de mémoire, les autorités américaines ont engagé d’importants travaux de sécurisation en 2010. Néanmoins, cette bataille semble perdue d’avance. « Il faut bien se rendre à l’évidence, aujourd’hui, les vestiges de la bataille de Normandie sont condamnés », déplore Marc Laurenceau, historien spécialiste du Débarquement, interrogé par France 3 Régions. « Peut-être que l’éperon de la Pointe du Hoc ne résistera pas aux pluies de l’automne », explique-t-il.
Calvados : les dernières actualités
France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
Follow
It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Après deux ans de pandémie, les touristes de retour dans les musées du Débarquement
A un mois du 78e anniversaire du Débarquement de Normandie, les musées de la région consacrés au « Jour-J » et à la campagne qui a suivi retrouvent le sourire, relate mercredi 4 mai, Le Parisien. Après deux ans de vaches maigres en raison de la pandémie de Covid-19, les touristes sont de retour et la saison 2022 s’annonce exceptionnelle. Avant même la période du 6 juin, à l’évidence la plus faste pour le secteur, les professionnels du tourisme lié à la commémoration du Débarquement se réjouissent déjà.
Déficit de main-d’œuvre
« C’est au-delà de tout ce qu’on espérait », affirme au Parisien le directeur du musée D-Day Experience, situé à Carentan-Les-Marais, ville libérée par la 101e Division aéroportée dans les premiers jours de la campagne de Normandie. « On est nous-mêmes étonnés : c’est un signe fantastique pour l’enjeu que représente la transmission de la mémoire », ajoute-t-il. Un constat partagé par Magali Mallet, directrice du Musée Airborne de Sainte-Mère-Église, qui évoque un mois d’avril faste. Les chiffres des visites ont augmenté de 20 % par rapport à 2018, dernière année de référence pré-Covid, 2019 ayant été celle de la commémoration des 75 ans de l’opération Overlord.
Normandie : les dernières actualités
France24 - World
Rwanda: Tackling the challenge of overpopulation
Issued on: 06/05/2022 - 14:59
Africa's demographic growth is having a considerable impact on the continent's capital cities. Kigali, for example, is set to double its population by 2050. In one of the most densely populated areas in the world, authorities are trying to organise this growth in terms of urban planning and economics. Rwanda, which holds great ambitions on the continent, has plans to turn Kigali into Africa’s major international hub of business and finance.
But for the people who live in the city, this has meant total upheaval, and in many cases forced demolition of their homes … which they must sometimes do themselves.
A report by Simon Wohlfahrt and Bastien Renouil.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France24 - World
The painful legacy of Angola’s civil war
Issued on: 06/05/2022 - 11:21
Twenty years ago, one of the longest, most brutal and deadliest wars of the last century ended in Angola. In 27 years, this conflict left nearly 1 million people dead and displaced 4 million. It has also left the country in ruins: In 2002, 60 percent of Angolans did not have access to drinking water and 30 percent of children died before the age of five. Has the West African country recovered from these dark years? We find out in this report by Clément Bonnerot, Dombaxi Sebastiao, Evan Claver and Juliette Dubois.
Angola's civil war began as its colonial master Portugal left in 1975, leaving rival independence movements to battle it out. In the midst of the Cold War, the West African country became the battleground of a proxy conflict between the communist bloc and that of the United States and its allies. On one side was Agostinho Neto's MPLA, supported by the USSR and Cuba, and on the other was Jonas Savimbi's UNITA, supported by South Africa, the US and the UK.
The initial stages of the war saw victories for the MPLA, which took over the capital and established a de facto government. But fighting intensified in the mid-to-late 1980s, culminating in the Battle of Cuito Cuanavale in 1988 in which nearly 10,000 soldiers died, with both sides claiming victory.
Afterwards, a ceasefire was held until 1992, when UN-supervised elections took place. The MPLA won, but Savimbi declared fraud and refused the results, and the fighting resumed. It did not end until 10 years later, when Savimbi was killed by government troops in 2002.
Precious oil resources
Since then, the country (which is still ruled by the MPLA) has been struggling to recover completely. Although most of the infrastructure damaged by the war has been rebuilt, the scars of the conflict are still present, especially in Luena and Huambo, where former combatants and victims feel neglected.
Luanda, the capital, has benefitted from the economic boom of the 2000s and the increase in oil prices, from which the country derives 70 percent of its revenue. A member of OPEC for some 15 years, Angola was ranked 16th among top oil-producing countries in 2019. With its skyscrapers and renovated waterfront, the capital projects the image of a prosperous and modern Angola. Yet this contrasts starkly with the reality of the majority of the country's inhabitants, half of whom live on less than two dollars a day.
Angola also remains one of the most corrupt countries in the world, despite President João Lourenço's promises to fight corruption. In Transparency International's 2021 ranking, Angola is ranked 136th (despite moving up 29 places since the previous report).
A new generation, embodied notably by political activist Hitler Samussuku, is rising up to fight for democracy and social justice. For them, peace does not mean simply laying down arms – it still needs to be constructed.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Le miracle finlandais de l’hiver 1939
L’état-major de l’Armée rouge l’avait promis à Staline : ce serait une offensive éclair. En deux ou trois semaines, la petite Finlande serait amenée à résipiscence. Mais à la guerre, rien ne se passe comme prévu. Lorsque les troupes soviétiques s’élancent, le 6 décembre 1939, dix jours après le début de la guerre, contre les positions de l’armée finlandaise à Taipale, dans l’est de la Carélie, elles sont aussitôt repoussées.
Sur l’immense front de 1 000 kilomètres qui va de l’isthme de Carélie à la péninsule de Rybachii, à travers la forêt boréale, les soldats russes, harcelés par les embuscades des fantassins à ski, invisibles dans leurs tenues de camouflage blanches, échouent partout à faire une percée. Mi-décembre, deux divisions soviétiques sont encerclées au nord du lac Ladoga. Plus au nord, à hauteur de la ville de Suomus-salmi, deux autres divisions sont détruites par l’armée finlandaise, pourtant inférieure en nombre. À la fin janvier, l’assaillant a été repoussé à la frontière.
Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin.
Cet épisode est demeuré dans l’histoire de ce petit pays, alors peuplé de 3,5 millions d’habitants à peine (l’URSS en compte 170 millions à l’époque), comme “le miracle de la guerre d’Hiver”. L’Armée rouge a commencé à bombarder le poste-frontière de Mainila, en Carélie soviétique, l’après-midi du 26 novembre 1939. Moscou incrimine aussitôt la Finlande et en profite pour dénoncer le pacte de non-agression conclu sept ans plus tôt avec Helsinki. Au matin du 30 novembre, à 6 h 50, après un barrage d’artillerie, l’Armée rouge attaque sur un large front, depuis le golfe de Finlande au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Le maréchal Gustaf Mannerheim, 72 ans, est nommé commandant en chef des armées finlandaises.
La supériorité militaire russe est écrasante : 23 divisions, soit 450 000 soldats appuyés par 2 000 chars, autant de pièces d’artillerie et un millier d’avions, se lancent à l’assaut. En face, l’armée finlandaise ne peut aligner que 300 000 hommes, peu de blindés, une centaine d’avions. Dès le premier jour, la capitale, Helsinki, est bombardée et la Diète – l’assemblée législative – est évacuée. Le 1er, Radio Moscou annonce la formation dans un des villages occupés d’un “gouvernement de la République populaire finlandaise” composé de communistes finlandais prêts à collaborer. Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin. Le pouvoir soviétique n’a pas oublié que la Finlande, grand-duché autonome au sein de l’empire russe, n’est indépendante que depuis 1917.
Un esprit de cohésion nationale inédit
Tout au long du mois d’octobre 1939, les diplomates soviétiques réclament avec insistance le contrôle des îles du golfe de Finlande et des cessions de territoires en Carélie afin d’élargir une zone de sécurité située autour de Leningrad jusqu’à Mourmansk. Staline peut hausser le ton : dans le pacte de non-agression que l’URSS vient de signer avec l’Allemagne hitlérienne, la Finlande et les républiques baltes ont été reconnues par Berlin comme parties de la zone d’influence soviétique. Pourtant, le gouvernement finlandais tient bon. Ses services de renseignements l’ont convaincu que Moscou bluffait.
En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne
L’invasion a donc pris les autorités finlandaises par surprise. Mais un esprit de cohésion nationale inédit prévaut. “Blancs” (conservateurs) et “rouges” (socialistes), qui s’étaient affrontés au lendemain de l’indépendance dans une guerre civile meurtrière de cent jours, s’unissent face à l’envahisseur. Et l’armée, quoique sous-équipée, tient ses lignes avec un courage qui force l’admiration. Face aux Soviétiques, les Finlandais mènent une guerre d’embuscades meurtrières. Lorsqu’ils doivent reculer, ils minent leurs arrières. Dans la ville frontalière de Terijoki, on se bat dans les rues. La propagande exalte l’héroïsme des tireurs d’élite. L’un d’entre eux, Simo Häyhä, un petit caporal de 34 ans, surnommé “la mort blanche”, sera crédité d’avoir abattu 505 soldats de l’Armée rouge avec son fusil M28 Pystykorva. Blessé à la mâchoire en mars 1940 et défiguré, il mourra dans son lit en 2002.
Cet esprit de résistance vaut aux Finlandais l’appui de l’opinion occidentale, d’autant plus passionnée par ce conflit que, sur le front ouest, c’est la “drôle de guerre”. En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne, alliée de l’Union soviétique, qui n’a pas encore lancé d’offensive. « Tandis que les délégations préparent la condamnation de l’agresseur, le délégué de l’URSS [à la Société des nations, l’ancêtre de l’Onu] discute, commente et ironise » , s’indigne ainsi Paris-Soir , le 10 décembre.
“Staline vient donc de recevoir une terrible leçon”
Son envoyé spécial dans l’extrême nord raconte, le 23, comment les troupes soviétiques « dans cette région où la nuit dure vingt-deux heures par jour reculent devant le froid, harcelées par les contingents finlandais » . Quatre jours plus tard, le journaliste interroge un prisonnier de l’Armée rouge qui lui sert la propagande de Moscou : « Staline a assez d’avions pour couvrir le soleil. » La veille de Noël, le Figaro relate une « grave défaite » de l’Armée rouge : au nord du lac Ladoga, « les soldats russes qui n’ont pas été tués se sont rendus. Les pertes seraient considérables : 20 000 hommes et un matériel important, dont de nombreux tanks et des canons. » Et le journal de conclure : « Staline, qui croyait que la guerre contre son petit voisin serait une promenade militaire, vient donc de recevoir une terrible leçon. »
Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale.
Malgré la sympathie que leur courage inspire, les Finlandais restent seuls. Certes, quelques Suédois se sont portés volontaires au secours du voisin agressé. Londres et Paris ont envisagé l’envoi d’un corps expéditionnaire, mais la Suède neutre refuse tout passage par son sol. Or, à Moscou, après la stupeur initiale, Staline s’est ressaisi. Il confie à son général préféré, Semion Timochenko, le commandement des opérations. Les effectifs des troupes sur le front sont doublés. Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale. Face à la supériorité numérique de l’ennemi, l’armée finlandaise doit se replier en bon ordre sur sa deuxième ligne de défense. Le 23, Moscou fait part de ses conditions de paix : la Finlande devra céder la Carélie, la région située autour du lac Ladoga et lui louer la presqu’île de Hanko pour trente ans. Consulté par son gouvernement, le maréchal Mannerheim fait un compte rendu désespéré de la situation : il n’y aura pas de second “miracle”. Le 6 mars, alors que les combats se poursuivent, une délégation conduite par le Premier ministre, Risto Ryti, part négocier à Moscou. Le 12 mars, à 1 heure du matin, un traité de paix est signé. Les Russes ont obtenu ce qu’ils voulaient.
La guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite.
Le bilan est lourd. L’armée finlandaise déplore la mort de 24 000 hommes et compte 44 000 blessés dont le quart seront des invalides à vie. Un millier de civils sont morts. Les pertes soviétiques sont elles aussi considérables, à la hauteur de la résistance : entre 140 000 et 170 000 soldats tués et un millier de blindés détruits. La Finlande cède des territoires, mais conserve son indépendance et a acquis un prestige nouveau à l’étranger. « Le peuple finlandais a démontré qu’une nation soudée, même modeste par la taille, peut faire preuve d’une capacité à se battre sans précédent, et par là même, résister aux épreuves les plus formidables que le destin lui réserve » , écrira Mannerheim dans ses Mémoires publiés en 1952. Quinze ans plus tard, lui aussi dans ses Mémoires, Nikita Krouchtchev écrira ce que cette guerre aura coûté : « Une victoire à un tel prix est en réalité une défaite morale. Nous tous, à commencer par Staline, avons senti dans cette victoire une défaite. »
L’opération Barbarossa, l’invasion surprise par Hitler de l’URSS, déclenchée le 22 juin 1941, va offrir aux Finlandais l’occasion d’une revanche contre les Soviétiques dès le 25 juin. Malgré des débuts prometteurs, la guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite. Les Soviétiques obtiennent une nouvelle rectification de la frontière et d’énormes réparations financières, mais, échaudés par la résistance finlandaise, ils renoncent à imposer une “démocratie populaire” à Helsinki.
Le souvenir de la guerre d’Hiver aura préservé la souveraineté du pays. Un « accord d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle » entre les deux pays sera signé le 6 avril 1948. La Finlande ne rejoindra pas l’Otan, fondée l’année suivante. On appellera son statut la “finlandisation”.
Opex 360
Les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air pourront bientôt transmettre des vidéos en temps réel
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Une image vaut mieux qu’un trop long discours, dit-on. D’où le projet Directcam qui, porté par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], avec l’entreprise française ASMAN Technology, spécialiste des liaisons de données, vise à permettre aux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de transmettre des vidéos en temps réel au Centre national des opérations aériennes [CNOA] lors des missions de type MASA [Mesure Active de Sûrete Aérienne].
Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
France24 - World
Guinea's ousted leader Alpha Condé ordered to stay in the country to face trial
Issued on: 05/05/2022 - 22:46
Georja Calvin-Smith
Follow
In tonight's edition: Guinea's ousted former president Alpha Condé is no longer allowed to leave the country after authorities moved to prosecute him for violence that broke out over his bid for a third term. After not having a health centre for almost 20 years, a community in Darfur is finally able to access medical care due to the opening of a new clinic. And film lovers in Paris can enjoy NollywoodWeek Film Festival, a curated selection of Nigerian films challenging the status quo.
Opex 360
Et si la France prêtait quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 à l’Espagne?
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
D’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
France24 - World
Can Europe afford to wean itself off Russian gas?
Issued on: 29/04/2022 - 16:41
Valérie DEKIMPE
Europe is at a crossroads. Amid the war in Ukraine, can the continent wean itself off Russian gas? An energy transition is underway, but the alternatives could lock countries into dirty fossil fuels for years to come. We take a closer look in this edition of Down to Earth.
The world economy has been rocked by the current energy crisis, but one industry in particular has been hit the hardest. Yara is a Norwegian fertiliser company and industry leader, with production sites around the world. Since the start of the war in Ukraine, which has seen gas prices skyrocket, the firm's production costs have also gone through the roof.
Ammonia is the main ingredient required to make fertilisers for the farming industry. To make ammonia, the company heavily relies on gas. At Yara, 80 percent of the manufacturing costs are determined by the price of natural gas.
"We are not in a position of economic equilibrium. We have had no other choice but to shut down some of our factories, in the city of Le Havre but also in Italy,” says Daniel Ménard, the director of a Yara production site in the French region of Brittany.
Yara has been on the hunt for alternatives that could replace gas for a long time now, long before the conflict began. But time is running out.
"Clearly, if you come back in a month, I can’t guarantee that this plant will be operating and will continue to produce fertilisers," Ménard concludes.
Stocking up ahead of winter
Gas companies are required by law in France to store 85 percent of the country's total consumption, starting in the spring until the reservoirs are full in November ahead of the winter season.
The massive reservoirs lie 500 metres below the surface, usually inside a natural geological structure, where the gas gets injected through pipelines.
A quarter of French gas supplies are stored in a rural area of southwestern France.
"It's a strategic tool," explains Michel Boche, an engineer at Teréga, a leader in the field. "It allows us to secure gas supplies; it also allows us to meet seasonal demand and to cushion the effects of winter price hikes."
Despite the crisis in Ukraine, the company’s storage campaign will go ahead as normal. For Boche, the continent is not yet facing an emergency.
"We can't hurry the process and fill up our storage facilities too quickly," he says, adding that France’s minimum storage requirement means that, compared to its neighbours, it is well prepared in the event that Russian suppliers decide to turn the taps off. The EU is even considering imposing similar restrictions on all member states.
Liquefied natural gas: Bad news for climate change
Stocking up will only avert a crisis. To wean itself off Russian gas, Europe will also need to diversify supply, starting out with liquefied natural gas, also known as LNG. It consists of 90 percent methane, cooled to a liquid state at -161 degrees Celsius. The fuel takes up about 600 times less volume, allowing it to be shipped from the US, Qatar, Australia, Algeria or Nigeria, but at a steep price. In its liquid form, the gas is four to five times more expensive.
But with a gas shortage looming, Europe plans to import 50 billion cubic metres of LNG every year – a solution that could backfire, according Maxence Cordiez, an energy analyst.
"There’s not enough liquefied natural gas in the world to replace the Russian gas that the European Union buys," he says, since Asia and China in particular are draining the LNG market.
In the long term, it also means massive investments in yet more fossil fuels.
"LNG emits more greenhouse gases than gas pipelines, mainly CO2 and methane," Cordiez explains.
Biogas, a greener alternative?
What if plans to ditch Russian gas were in fact an opportunity to embrace a greener alternative? Biogas, a byproduct of agricultural waste, tops the list.
Not far from the French city of Angers, thousands of tonnes of waste macerate inside massive blue tanks. The company Evergaz owns several such biomethane production plants.
Evergaz collects all kinds of waste: manure, as well as agricultural waste like onion peels or discarded food. They mix it all together, heat it and let it ferment for 60 days along with bacteria, which break down the organic matter. The result is biogas.
The European Commission plans to double the production of biomethane before the end of the year. But things won't change overnight. This green gas accounts for just 1 percent of gas consumption in France.
Frédéric Flipo, CEO and founder of Evergaz, is optimistic nonetheless: "We represent an alternative to Russian gas. By 2030 we will be able to replace 17 percent of French gas supplies imported from Russia."
Until now, the price of biogas was a major obstacle: it's four to times times higher than natural gas. The crisis has come to shake things up, even though Flipo acknowledges that scaling up production will require massive investments.
"It's not a short-term solution on a national scale. But on a local level, near our production sites, it's an immediate solution."
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Business Daily
Some European energy firms consider paying for gas in roubles
The Debate
Putin shuts the tap: How will Europe respond to Russian gas cut?
AS IT HAPPENED
EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’
Opex 360
La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Fondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].
La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
France24 - World
In a circular economy, 'fashion and sustainability are not an oxymoron'
Issued on: 28/04/2022 - 17:09Modified: 29/04/2022 - 21:57
The EU recently announced proposals to crack down on "fast fashion" by making fashion products and clothing more sustainable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, also aims to ensure their production takes place in full respect of social rights. FRANCE 24 is joined by environmental and social justice campaigner Livia Firth to offer insight and a deeper perspective on the urgency of embracing a circular economy and implementing environmental and social standards in the fashion industry. She is Co-founder and Creative Director of Eco-Age and Founder of the Green Carpet Challenge (GCC). "We created Eco-Age fourteen years ago," recounts Ms. Firth. "We started talking about sustainability when very few people or businesses were even considering it." Fast forward to 2022, sustainability has become so fashionable that it's become a veritable catchphrase and "there is more greenwashing than you can handle," she explains. Ms. Firth describes fashion as "an all-encompassing industry," beginning with agriculture. "When you talk about deforestation, for example, you have fashion. When you talk about planetary boundaries, you have fashion. When you talk about slave labour, you get fashion. When you talk about pollution and carbon emissions, it's all about fashion." And so, as individuals and consumers, we have "the power to effect change," she asserts.
Opex 360
L’Allemagne décide finalement de livrer 7 obusiers PzH-2000 aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
S’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.
Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
France24 - World
'Reclaim the Earth': Artists invite us to reconsider our links to the land
Issued on: 28/04/2022 - 16:52
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
A new group exhibition hopes to serve as a rallying cry and a wake-up call by asking humans to embrace a more gentle relationship with the planet we live on. "Reclaim the Earth" sees an international group of artists engaging with environmental concerns through a collection of work at the Palais de Tokyo in Paris.
We also check in with Ukrainian artist Pavlo Makov at the Venice Biennale, as the contemporary art event puts women's work front and centre.
Plus, the treasures of Machu Picchu conjure up an idea of daily life at the world heritage site in Peru thanks to an exhibition here in Paris, and ancient artefacts from the dynasties of the Nile Delta take us back to the 8th century BC at the Louvre.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Opex 360
L’armée de Terre a reçu ses quatre premiers blindés multi-rôles légers Serval
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Dans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.
Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.
« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.
Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.
En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.
Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».
Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.
Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.
Photos : Nexter et armée de Terre
Opex 360
Le ministère des Armées commande 21 nacelles optroniques Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Dans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…
Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.
Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.
Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».
Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.
Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].
Opex 360
Niger : Un drone MQ-9 Reaper Block 1 français endommagé après un incident technique
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Apparemment, les six drones MQ-9 Reaper [soit deux systèmes, ndlr] engagés par l’armée de l’Air & de l’Espace au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, n’appartiennent pas tous à la version « Block 5 », c’est à dire celle qui dispose de capacités opérationnelles sensiblement accrue par rapport aux premiers modèles…
En effet, ce 5 mai, via Twitter, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir qu’un MQ-9 Reaper Block 1, armé, avait été victime, la veille, d’un incident technique à l’issue d’une mission de surveillance au-dessus de la zone dite des trois frontières, car situées aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Selon les explications livrées par l’EMA, le train d’atterrissage du drone s’est bloqué alors qu’il était en phase d’approche de l’aéroport de Niamey [Niger]. Afin de ne pas causer de dommage à la piste où il devait atterrir, et « en accord avec les autorités locales », le MQ-9 Reaper s’est posé, « en sécurité », dans un champ de tir situé à 45 km de la capitale nigérienne.
« L’évaluation des dommages est en cours. Une enquête technique a été initiée pour déterminer l’origine de l’incident », a précisé l’EMA.
Barkhane | Hier, un drone armé type Block 1 a conduit une mission de surveillance dans la zone des Trois frontières. A la fin de la mission, alors qu’il se trouvait en phase d’approche de la piste de Niamey, un incident technique a bloqué son train d’atterrissage. pic.twitter.com/ZEeSqvpqMG
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 5, 2022
Ce n’est pas la première fois qu’un Reaper de l’AAE est victime d’un incident au Sahel. En novembre 2018, l’un d’eux s’était écrasé près de Niamey, également au retour d’une mission de surveillance. À l’époque, il fut avancé que cet accident avait été causé par une « perte de contact entre le drone et sa station de contrôle ».
Si les opérations de Barkhane sont sur le point de se terminer au Mali, il n’en reste pas moins que cet incident arrive à un mauvais moment. Pour rappel, c’est grâce aux images collectées par un appareil de ce type que les forces françaises ont pu déjouer une tentative d’attaque informationnelle, après avoir rendu la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa]. Ce qui leur a valu d’être accusées par la junte au pouvoir à Bamako de se livrer à de l' »espionnage » et de violer l’espace aérien malien. Depuis, celle-ci a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris.
Le 4 mai, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait valoir que, avec la fin, avec effet immédiat, de l’accord encadrant la présence militaire française dans son pays [SOFA], il n’y avait désormais plus de « base légale » permettant à Barkhane d’opérer au Mali.
« Nous considérons que l’analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le SOFA est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n’est pas fondée. Nous considérons qu’à ce stade le SOFA court toujours, jusqu’à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien », a réagi l’État-major des armées.
L’enjeu est de faire en sorte que ce désengagement du Mali se fasse en sécurité [ce qui n’exclut pas un éventuel recours à la force en cas d’une attaque jihadiste, par exemple]. En outre, il s’agit d’éviter de nouvelles tentatives de manipulation de l’information. « Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits, voire des exactions », a d’ailleurs prévenu l’EMA.
Opex 360
La Russie a simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire « Iskander » depuis Kaliningrad
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
À plusieurs reprises, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des reponsables russes, à commencer par le premier d’entre-eux, Vladimir Poutine, ont fait des allusions plus ou moins explicites à un usage potentiel de l’arme nucléaire. Comme le 27 février dernier, quand le Kremlin annonça avoir mis ses forces stratégiques en état d’alerte.
Le recours à une telle rhétorique n’est pas nouveau : lors de la crise de Suez, en 1956, l’Union soviétique avait directement brandi une telle menace devant la France et le Royaume-Uni afin de les pousser à retirer leurs troupes d’Égypte.
Cela étant, pour Moscou, évoquer l’arme nucléaire vise surtout à modérer le soutien que les Occidentaux apportent à l’Ukraine pour l’aider à faire face à l’invasion de son territoire, voire à les dissuader de s’impliquer dans la guerre en cours. C’est d’ailleurs le sens d’une séquence qui, diffusée la semaine passée par la chaîne publique Rossiya 1, a montré des journalistes vanter les capacités du nouveau missile balistique russe RS-28 Sarmat, lequel serait en mesure de détruire Paris, Londres ou Berlin en moins de deux minutes depuis l’enclave de Kaliningrad [coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr].
Reste que, pour le moment, ces allusions à l’arme nucléaire n’ont nullement amoindri le soutien fourni à Kiev par les Occenditaux, États-Unis en tête. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a même justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté, peu avant une réunion devant rassembler une quarantaine de pays pour faire le point sur l’aide apportée aux forces ukrainiennes.
Si certains pays européens craignent d’être considérés comme des « co-belligérants », ce n’est pas le cas des États-Unis, qui ont admis fournir des renseignements aux forces ukrainiennes. Selon le New York Times, certains d’entre-eux auraient même permis de cibler des généraux russes impliqués dans l’offensive contre l’Ukraine.
Les renseignements fournis par les services américains pour aider les forces ukrainiennes se sont notamment « concentrés sur la localisation des postes de commandement mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement », a en effet écrit le New York Times, le 4 mai. Ce qui a fait sortir de ses gonds le Conseil de sécurité nationale [NSC], qui relève directement de la Maison Blanche.
« Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays. Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes », a réagi Adrienne Watson, porte-parole du NSC, auprès de l’AFP. Et de qualifier « d’irresponsable » l’affirmation du quotidien new yorkais.
Alors que celui-ci venait à peine de publier ses révélations, le ministère russe de la Défense a de nouveau brandi la menace nucléaire en affirmant que ses forces établies dans l’enclave de Kaliningrad venaient de simuler des tirs de missiles balitiques Islander [à capacité nucléaire, nldr], dont la portée est suffisante pour atteindre les pays baltes, la Pologne et le nord de l’Allemagne [dont Berlin].
Par tir simulé, l’état-major russe entend « lancement électronique » ayant visé virtuellement des aérodromes, des sites sensibles et des postes de commandement d’un « ennemi » fictif. Selon ses explications, les missiles Iskander ont été déployés sur leurs positions de tir puis leurs servants ont manoeuvré pour éviter « une éventuel frappe en représailles ». En outre, les unités impliquées dans cet exercice ont opéré dans des « conditions de radiation et de contamination chimique ».
Par ailleurs, l’Iliouchine Il-80 « Eimak » [code Otan : « Maxdome »] a été vu dans le ciel de Moscou, quelques heures plus tôt. Or, c’est cet appareil, surnommé « l’avion du jugement dernier », qui serait utilisé par les autorités russes comme centre de commandement aéroporté en cas de guerre nucléaire. Sa participation à la Grande parade militaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai, est annoncée.
Quoi qu’il en soit, ce 5 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas évoqué l’arme nucléaire… En revanche, il a critiqué le soutien des Occidentaux à l’Ukraine.
« Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l »opération' », a dit M. Peskov. Mais elles « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis », a-t-il estimé.
Opex 360
L’aviation de chasse polonaise va protéger l’espace aérien de la Slovaquie, qui a immobilisé ses MiG-29
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit [et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque, à savoir Mariusz Błaszczak et Jaroslav Naï.
« Je suis très heureux qu’une fois que les mesures législatives sur lesquelles nous allons commencer à travailler immédiatement auront été mises en place, la Pologne veillera à la sécurité de notre espace aérien jusqu’à ce que les avions de combat F-16 commandés arrivent en Slovaquie en provenance des États-Unis », a commenté M. Naï.
Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.
Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.
Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.
Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.
Cependant, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait indiqué que Kiev avait reçu des pièces détachées pour ses MiG-29 ainsi que de nouveaux avions de combat… avant de se raviser par suite.
Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.
« Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine, qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.
El País (ESP)
Diez rutas maravillosas en España para hacer en bicicletas eléctricas
LONELY PLANETLas ‘e-bikes’ permiten emprender excursiones que antes solo podían realizar ciclistas experimentados. Pistas forestales, caminos rurales o carreteras locales y de montaña nos permiten alcanzar horizontes antes impensables. Del Cabo de Gata a la sierra de Ayllón pasando por el Maestrazgo, ideas para pedalear sin mucho esfuerzo por bellos paisajes
En muy pocos años nos hemos familiarizado con las e-bikes (bicicletas eléctricas), sobre todo en las ciudades y en zonas con desniveles, donde han pasado a formar parte de lo cotidiano. Existen infinitos modelos que se adaptan a las diferentes necesidades y terrenos, y también kits de batería y motor que permiten transformar una bici convencional en una eléctrica. Entre las destinadas al ocio, las de montaña son las más populares; la mejor opción para quien desea explorar caminos y sendas. Las hay de diversos tipos —gravel, enduro, trail— y cada modelo tiene prestaciones distintas. Evidentemente, también se puede circular con ellas por asfalto y pistas fáciles, pero en este tipo de vía son menos eficientes, por lo que, si nunca vamos a ir por caminos, quizá sea buena idea apostar por un modelo híbrido.
Más información en la guía 'España en e-bike' (GeoPlaneta) y en www.lonelyplanet.es.
Los aficionados al cicloturismo saben que a la hora de disfrutar de una excursión lo más determinante no son tanto los kilómetros, sino las cuestas. Y una buena parte de los parajes más interesantes están en rincones montañosos, remotos y solitarios. Se puede llegar hasta ellos con una bicicleta de montaña convencional, pero tal vez disfrutemos más del paisaje si el pedaleo nos requiere menos esfuerzo. Estas son 10 rutas en bici eléctrica por España a tener muy en cuenta.
Por playas de película del Cabo de Gata (Almería)
Entre los paisajes más originales por los que pedalear por España está el del Cabo de Gata, uno de los pocos tramos de costa todavía virgen del país; un surrealista escenario de lava enfriada que se asoma al Mediterráneo. El pueblo de San José es el centro del parque natural almeriense, el punto de partida para emprender excursiones sobre dos ruedas por un paisaje volcánico de relieves agrestes, con acantilados, playas y calas de película.
ampliar foto
A partir de este pueblo se puede hacer una ruta de unos 27 kilómetros con paradas en rincones como la playa de los Genoveses o la de Mónsul que, presidida por un espectacular tómbolo negruzco conocido como La Peineta, ha servido de decorado en diversas filmaciones, como en Indiana Jones y la última cruzada, en la secuencia en la que Sean Connery abre el paraguas y ahuyenta a las gaviotas para librarse de un caza alemán. Y seguimos pedaleando por playas como la de la Media Luna y cala Carbón, ganando altura hasta la torre de la Vela Blanca, y a partir de allí, por un carril asfaltado hasta el arrecife de las Sirenas, en realidad focas monje que vivían por estas costas hasta hace unos cuarenta años.
Otra posible ruta sobre dos ruedas desde San José nos lleva pedaleando veinte kilómetros por el desierto litoral, recorriendo el sector norte del parque natural Cabo de Gata-Níjar. Todo empieza con una durísima subida que se ve recompensada por la panorámica desde lo alto, casi con tintes apocalípticos. Desde allí el camino se ensancha y va perdiendo altura hasta las ruinas de la Casa del Tomate, el antiguo cuartel de la Guardia Civil. Entre hermosos acantilados se desciende por la pista hasta la ensenada de los Escullos, su duna fósil y el castillo de San Felipe. Un buen baño en la playa del Arco nos preparará para emprender el camino de retorno por el desierto del interior hasta San José.
Y una escala antes de llegar al final: el Pozo de los Frailes, donde se ha restaurado una monumental noria de sangre, de las que en otros tiempos servían para extraer agua utilizando la fuerza de los animales.
ampliar foto
El corazón de la sierra de Segura (Jaén)
Hay montones de rutas posibles para conocer la sierra de Segura en el parque natural más extenso de España, el de Cazorla, Segura y Las Villas (en la provincia de Jaén). En este caso, escogemos una que arranca del municipio jienense de Santiago-Pontones. Pontón Alto nos recibe con callejuelas por las que los coches tienen el paso complicado pero las bicicletas no tendrán problema. Desde allí, el antiguo camino que subía hacia Fuente Segura de Abajo, continua hacia Fuente Segura de Enmedio y después hacia Fuente Segura de Arriba.
Poco más allá está la poza donde nace el río Segura, aunque en determinadas estaciones puede llegar a secarse del todo. Aquí empiezan las pendientes más duras, las que llevan hasta el monte Mariasnal y el altiplano de los Campos de Hernán Perea. Casi 300 metros más arriba, avanzamos por la inmensa planicie una estepa kárstica atravesada por numerosos carriles, la mayoría de ellos perfectos para la bicicleta. Si seguimos el camino del Pinar del Risco podremos asomarnos a un bonito mirador. Y, después, toca seguir hacia el sur el camino de regreso. Pedaleando tranquilamente descubriremos la enorme diversidad de este parque en el que no faltan caminos y sendas para practicar el cicloturismo.
ampliar foto
Sin prisas por el Maestrazgo (Teruel)
El silencio puede ser el mejor compañero de ruta mientras se pedalea por Teruel. Y se hace por una carretera panorámica mucho mejor. Como la llamada Silent Route, o Ruta del Silencio, 56 kilómetros de carretera autonómica (A-1702) que conecta el Bajo Aragón con el Maestrazgo turolense.
El itinerario es una experiencia de slow driving para los automovilistas y también para las motos y las bicicletas; una ruta a la que viene gente de toda Europa a probar el encanto de lo auténtico. Uno de sus hitos es el llamado puerto de Los Degollaos, al que se llega desde Ejulve, coronado por una imagen monumental de una cabra montés. Entre los ríos Pitarque y Guadalope se extiende uno de los tramos más espectaculares: lo mejor será alternar el pedaleo con el senderismo, para así llegar a los rincones más inaccesibles. Por ejemplo, la excursión hasta el nacimiento del río Pitarque son unos 10 kilómetros entre ida y vuelta. O la ruta que nos lleva a los estrechos de Valloré, un impresionante cortado por el que fluye el Guadalope. El sendero comienza en la pedanía de Montoro de Mezquita y avanza por el fondo del desfiladero, a través de unas pasarelas de madera sobre el nivel del cauce (tres kilómetros en total).
El pedaleo resulta especialmente interesante cuando pasa por el monumento natural de los Órganos de Montoro, unas inmensas murallas de roca caliza cuya forma recuerda a los tubos de los órganos de las catedrales. La senda nos desvía por una carretera aún más estrecha y seductora hacia el apartado pueblo de Pitarque, adonde se llega tras atravesar varios túneles excavados toscamente en la roca. En Pitarque, la mayoría de los visitantes da media vuelta, pero se puede ir más allá y ascender al alto de San Cristóbal por una dura pendiente, para después descender por pistas y caminos hasta Montoro de Mezquita, cerrando el circulo de la excursión por el lado opuesto de la montaña. No es una ruta muy larga (31 kilómetros) pero está llena de rincones de postal y además, al ser circular, se puede empezar en cualquier punto.
ampliar foto
De pueblo blanco en pueblo blanco en la sierra de Grazalema (Cádiz)
Los pueblos blancos gaditanos son el hilo conductor de una ruta por la sierra de Grazalema, que puede comenzar en el pueblo homónimo, uno de los más lluviosos de España y también uno de los más bonitos. La ruta puede iniciarse en la fuente romana de los Ocho Caños, donde el agua mana con fuerza por los ocho caños que salen de otras tantas cabezas de piedra.
Desde sus casas blancas, toca pedalear cuesta arriba, rumbo al puerto de las Palomas. Es una subida agradable, a través del bosque y bajo las grandes paredes de roca de la sierra del Pinar. La carretera aquí forma parte del encanto del viaje: una senda asfaltada como un balcón suspendido cerca de la cumbre. Luego la subida se vuelve más exigente e incluso a los ciclistas de La Vuelta a España les cuesta este tramo. Pero la ventaja de la e-bike es que todo va a otro ritmo y muy pronto solo vemos Grazalema abajo a lo lejos, rodeada de bosques. Nos espera un largo descenso hacia Zahara de la Sierra, custodiada por un castillo de origen árabe y asomada al embalse de Zahara-El Gastor, en lo más hondo del valle. Al final de la interminable bajada, parando aquí y allá en los miradores para admirar con calma el paisaje, llegamos al pueblo, donde reponer fuerzas en varios bares, terrazas y restaurantes.
De nuevo en marcha, ponemos camino hacia los pueblos blancos de Prado del Rey y El Bosque. Y solo queda el final de la ruta: una prolongada ascensión hasta el puerto del Boyar, parando para tomar aliento en Benamahoma, otra bonita localidad. En los últimos kilómetros pedalearemos de nuevo por las faldas de la sierra del Pinar y con un poco de suerte disfrutaremos de una buena puesta de sol desde el mirador de la cumbre. Ya solo queda bajar tranquilamente de nuevo a Grazalema y regalarnos con unos cubiletes, el dulce local elaborado con masa de mantecado.
ampliar foto
Entre faros por la Costa da Morte (A Coruña)
Puestos a buscar una ruta espectacular, hay pocos lugares que puedan hacer competencia a los recorridos por la Costa da Morte: playas salvajes, rías bellísimas, faros… Y de todos los caminos, el que se dirige al cabo de Fisterra es el más famoso porque lleva nada más y nada menos que al fin del mundo, o al menos donde acababa el mundo conocido hasta hace quinientos años, si bien el punto más occidental de la Península está un poco más al norte, en el cabo Touriñán.
Para pedalear, podemos comenzar en Muxía, frente al santuario de Nosa Señora da Barca, con una imagen inolvidable: la de las barcas de pesca abandonando la bahía por la mañana temprano, con las últimas luces del faro. Se dice que las grandes rocas que hay junto al santuario, y en especial la Pedra dos Cadrís, tienen poderes mágicos y propiedades curativas. Pedaleando por un camino empedrado atravesamos el pueblo de Muxía y por la carretera local seguimos rumbo a Lourido. En el camino nos encontraremos con muchos peregrinos que apuran el último tramo del Camino de Santiago entre Muxía y Fisterra.
Desde Lourido, la ruta serpentea entre bosques de eucalipto y pinares y se asoma a balcones sobre el mar. Todo el itinerario alterna pistas asfaltadas con caminos de piedra que nos llevan al faro de Touriñán. Aquí es donde durante dos meses al año (en primavera y en otoño), Europa recibe los últimos rayos de sol. Se puede subir al faro, y el esfuerzo merece la pena solo por sus espectaculares vistas. El regreso podemos hacerlo pedaleando por Talón, pasando por la playa de Nemiña, para de nuevo enlazar con el Camino de Santiago y las señales amarillas que nos guiarán por el monte, entre pequeñas aldeas y bosques, hasta llegar a la aldea de Xurarantes. Desde este punto podremos tomar un carril asfaltado hasta la playa de Loureiro, ya muy cerca del puerto de Muxía, con sus buenos restaurantes para reponernos del esfuerzo después de 50 kilómetros largos de pedaleo.
ampliar foto
La sorpresa de las hoces del Cabriel (Cuenca y Valencia)
El Cabriel, principal afluente del Júcar, es un río de aguas muy puras que nace en los Montes Universales, en la comarca turolense de la Sierra de Albarracín. Allí, en un collado rodeado de pinos, una parte del agua se desliza hacia el noroeste para cruzar toda la Península hacia el Atlántico. El resto correrá por la vertiente opuesta hacia el Mediterráneo: ese es el Cabriel, que cruza en su recorrido la reserva natural de las Hoces del Cabriel, entre Villargordo del Cabriel (Valencia) y Minglanilla (Cuenca).
Comenzaremos a pedalear, por ejemplo, en el camping y complejo rural La Venta de Contreras, una antigua casa de postas del siglo XVI en Minglanilla que atendía a los caminantes y carreteros que llegaban por las míticas cuestas de Contreras. Este lugar encajonado entre montañas, y hoy olvidado, siempre fue un lugar estratégico en las comunicaciones entre el centro peninsular y Valencia. Tomaremos rumbo hacia el sendero de los Cuchillos por un camino cómodo que desciende hacia la central hidroeléctrica hasta un paisaje espectacular: un barranco sobrecogedor hecho a base de agua y tiempo. El río se puede salvar por una pasarela peatonal y se puede ver desde lo alto en el mirador de la Fonseca. Un poco más adelante están las hoces del Cabriel, primero la del Rabo de la Sartén y después la de San Vicente. Asomarse a cualquiera de ellas es peligroso y da cierto vértigo. Tras ver las hoces, nos queda pedalear hasta la fuente de La Oliva, donde podremos optar por dos caminos: uno para los más aventureros hacia el pueblo de Los Cárceles (Albacete); otro por Cañada Moluengo (Valencia) y las cuestas de Contreras. Un total de 65 kilómetros llenos de paisajes sorprendentes.
ampliar foto
Por el Valle del Silencio (León)
Uno de los rincones más tranquilos de la Península está en el Bierzo, concretamente en el valle del río Oza, afluente del Sil, o Valdueza, conocido como el Valle del Silencio. Durante siglos ha sido un refugio para gentes en busca de paz y sosiego, desde los principios del cristianismo, cuando los anacoretas se retiraban a estos lugares apartados para meditar. Mil años después la cosa ha cambiado, pero los pueblos conservan el encanto de tiempos medievales. El valle está a unos 15 kilómetros de la ciudad de Ponferrada y discurre entre el solo sonido del agua de los arroyos y nuestro propio pedaleo.
La ruta en bicicleta eléctrica puede comenzar y terminar en el pueblo de San Cristóbal de Valdueza, junto al monumental tejo milenario que hay al lado del cementerio. El árbol tiene un perímetro de cinco metros y se le calculan casi 1.300 años de vida. Pedalearemos por la única calle del pueblo, pasando frente a la iglesia, para ponernos en camino por una espectacular carretera de montaña que lleva hasta el puerto de El Morredero, entre León y Zamora, un clásico de La Vuelta Ciclista. Allí nos desviaremos a la altura del alto de la Cruz por un camino rural asfaltado que nos llevará zigzagueando y en pendiente muy pronunciada hasta de Peñalba de Santiago, un pueblo de piedra con tejados negros de pizarra. Escondido entre bosques y montañas gigantescas, es una valiosa muestra de la arquitectura tradicional del Bierzo, con una iglesia mozárabe del siglo X. Desde aquí volveremos, ya por pistas forestales, a San Cristóbal de Valdueza.
ampliar foto
Curvas de vértigo en el parque natural de Ponga (Asturias)
Uno de los trayectos más épicos para los ciclistas por Asturias es el que llaman “el pequeño Alpe d’Huez". Se trata de un camino de solo 12 kilómetros, pero encaramado por paredes casi imposibles, que parte de las profundidades del parque natural de Ponga. Desde el sombrío desfiladero de los Beyos, tallado por la fuerza del río Sella, parte una estrechísima senda asfaltada que trepa hacia el pueblo de Casielles, en un recorrido vertiginoso que en menos de tres kilómetros encadena 23 curvas de herradura consecutivas. Es decir, un giro de 180 grados cada 160 metros.
La pendiente exige aplicarse desde el primer momento, acompañados por el estruendo del torrente que sigue toda esta parte de la ruta, hasta el desvío de Casielles. Aquí, tras pasar un puente, empieza la segunda parte de la ascensión, que continúa siendo dura, con un desnivel de 380 metros en solo tres kilómetros y con pendientes del 13% de media que en algunos tramos superan el 20%. La recompensa la tenemos al mirar a nuestro entorno: una perspectiva cada vez más aérea. Una vez en Casielles, con la bicicleta podremos continuar el camino que desciende hasta la remota aldea de Biamón, un pueblo casi abandonado del concejo de Ponga. Antes de afrontar el descenso —pronunciado, sombrío y algo resbaladizo—, el camino de tierra regala varias postales del desfiladero, cuyas peñas se desploman verticales hacia el río. Aquí hay que dar media vuelta porque ya no hay caminos, solo sendas como la del Cartero, en las que es preciso adentrarse a pie. Si nos han quedado ganas de pedalear, en el descenso encontraremos un desvío hasta Viboli, otra aldea aislada del mundo, donde quedan algunos hórreos que, a falta de suelo horizontal, se construyen en estas zonas asturianas agarrándose como pueden al terreno.
ampliar foto
A pedales por Tierra de Cameros (La Rioja y Soria)
En los solitarios límites entre La Rioja y Soria, Cameros brinda rutas maravillosas, sorteando pistas sobre la llamada sierra de Hormazas, a más de 1.500 metros sobre el nivel del mar. Son unos 25 kilómetros por el cordal de la sierra, que pueden comenzar en Montenegro de Cameros, el único pueblo de Soria que pertenece a la comarca de Cameros, y que presume de tener una de las ermitas más antiguas y bellas de la zona, la de San Mamés, del siglo XII. Y todo comienza cuesta arriba, rumbo al puerto de Santa Inés, una carretera que requiere cierto esfuerzo en bicicleta convencional y que es muy frecuentada por los ciclistas locales.
Otra opción es subir por pistas forestales, bajando en dirección a Villoslada de Cameros y desde ahí enlazar con la pista. Villoslada fue en otro tiempo un pueblo próspero, famoso por sus telares (más de 40) en los que se fabricaban paños reales. En Santa Inés se toma la pista que corona el alto de los Tres Mojones, donde hay un pequeño refugio y, sobre todo, una vista a de 360 grados realmente espectacular. Desde allí todo es bajada hasta el puerto de Montenegro, donde la ruta se convierte en una aventura solo apta para ciclistas con experiencia en caminos de montaña. Quien prefiera una bajada más tranquila también puede hacerlo por la carretera.
ampliar foto
La ruta de los pueblos negros de la sierra de Ayllón (Guadalajara)
En el noroeste de Guadalajara, los llamados pueblos negros son el eje vertebrador de los trazados para descubrir los agrestes caminos que se abren paso por un relieve complicado, entre imponentes paredes de pizarra. Son sendas tranquilas y solitarias, entre pueblos que conservan todo el encanto y una original arquitectura popular. El pedaleo puede comenzar en Campillo de Ranas, uno de sus pueblos más representativos. Una tranquila carretera nos llevará a Robleluengo, donde termina el asfalto. Desde allí y hacia el norte, un camino enlaza con la carretera que va desde Majaelrayo a Riaza por la garganta de la Peña del Rayo. Son pueblos que los fines de semana reciben cada vez más turistas, la mayoría desde Madrid, visitantes seducidos por el ambiente tranquilo y el cuidado entorno.
Alternaremos de nuevo el asfalto y las pistas de tierra que nos dejarán en el punto más elevado de la excursión para luego descender hasta la carretera de Corralejo, que nos llevará a un vertiginoso cañón conocido como la Muralla China de Guadalajara. Desde allí la carretera serpentea, curva tras curva, cada vez más cerrada entre un muro de pizarras. Los últimos kilómetros son más tranquilos: un agradable pedaleo hasta el punto de inicio, ayudados por el motor eléctrico de la bicicleta.
Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.