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L'Humanité

Un avenir très incertain pour la voiture électrique

Actu

Ce dimanche 5 juin n’est pas seulement celui de la fête catholique de la Pentecôte. C’est aussi la journée mondiale de l’Environnement, ce qui donne lieu à toutes sortes de communications qui vont du ramassage des canettes vides à la promotion de la voiture électrique, laquelle patine déjà en cette fin de printemps marquée par des pics de chaleur et par des orages de grêle en France.

Gérard Le Puill

Parmi les multiples communications adressées aux journalistes à l’occasion de cette journée mondiale de l’Environnement, l’une nous dit que concernant « le programme de recyclage de canettes hors foyer, « Every Can Counts » lance la 2e édition de sa campagne pour sensibiliser les consommateurs au tri des canettes via « l’International Recycling Tour 2022 » ! Cet évènement d’envergure se déroulera simultanément les 3, 4 et 5 juin dans 17 pays à travers le monde (Europe et Amérique latine) sur leurs plus beaux sites touristiques… ». Ça ne concerne toutefois que 17 pays.

Ce vendredi 3 juin, un document publié par « Agir pour le climat » indique que « globalement, l’essentiel des aides agricoles (versées par l’Europe au titre de la politique agricole commune, N.D.L.R.) n’incite pas aux pratiques favorables à l’environnement et aggrave les problèmes de revenus agricoles (…) A l’échelle individuelle des exploitants, les aides au revenu sont nettement moins importantes pour les petites et moyennes exploitations (car liées aux surfaces) et moins élevées (par exploitant) pour l’élevage, qui connaît pourtant des difficultés de revenu les plus pérennes ».

Plus grave encore, « de multiples dérogations accordées aux importations multiples dérogations accordées aux importations permettent de déplacer l’utilisation des pesticides et des engrais minéraux dans les pays aux normes peu élevées, ce qui aggrave les problèmes de revenu des agriculteurs français ». Ce sont là les conséquences perverses des accords de libre-échange fondés sur le dumping social et environnemental.

Pénurie de graines pour la moutarde de Dijon…

Ces difficultés sont aggravées par les accords de libre-échange que l’Europe ne cesse de négocier des pays tiers. Peu de gens le savent, mais l’actuelle pénurie de graines de moutarde résulte de l’accord de libre-échange signé en 2016 entre l’Union européenne et le Canada. Suite à cet accord qui supprimait les droits de douane, la graine canadienne était plus compétitive que celle produite en Bourgogne pour la moutarde de Dijon.

Les producteurs canadiens pouvaient obtenir des rendements plus élevés que les bourguignons car ils pouvaient utiliser un herbicide interdit dans l’Union européenne. Du coup, les industriels de la moutarde de Dijon ont augmenté les importations et la production bourguignonne de graine de moutarde a été divisée par trois en quatre ans. Après quoi, une sécheresse au Canada en 2021 a réduit les rendements et fait grimper les prix pour cause de pénurie.

...et de métaux rares pour la voiture électrique

Depuis deux ans, la conversion à la voiture électrique nous est présentée comme le moyen le plus sûr d’atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Sans se soucier de savoir comment évolueront les prix des métaux rares pour produire ces voitures et leurs batteries ; sans se soucier davantage de la manière dont sera produite l’électricité. Mais les difficultés surviennent déjà, comme le confirme un article de Lionel Steinman dans « Les Échos » du 2 juin. En voici quelques extraits :

« Les voitures électriques sont vouées à dominer le marché automobile européen d’ici à la prochaine décennie, mais le chemin pour y parvenir s’annonce plus tortueux que prévu (…) les prix ne cessent de grimper, que ce soit pour les modèles premium ou ceux d’entrée de gamme. Celui du Model 3 de Telsa, voiture électrique la plus vendue en Europe l’an dernier, est passé dans sa version de base de 43 800 à 50 990 € sur les six derniers mois (…) D’après le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le cours du lithium était le mois dernier sept fois plus élevé qu’en janvier 2021. Les prix du cobalt et du nickel ont doublé (…) Le risque est que la production de matières premières ne puisse suivre à partir de 2025, lorsque les constructeurs donneront un nouveau coup d’accélérateur à leurs ventes de véhicules à batterie pour répondre au durcissement annoncé de leurs obligations en matière de CO2 ».

Mais on aura de l’essence pour partir en vacances

Ce risque de pénurie de matières premières pour réaliser une telle conversion au niveau planétaire était prévisible. Mais dans la course de vitesse engagée entre les firmes pour tirer profit de ce nouveau filon, les industriels ne voulaient pas regarder la réalité en face. Il en allait de même pour la Commission Européenne comme pour les gouvernements des États membres de l’Union européenne. Pourtant, cette conversion engagée pour prendre des parts de marché et réaliser de gros profits risque d’être le grand fiasco des prochaines années en Europe et au-delà.

En attendant, une dépêche de l’Agence France Presse, publiée à 5H ce vendredi matin, indique que, malgré le boycott progressif du pétrole russe par l’Europe, les professionnels de la filière des carburants « ne prévoient pas de pénurie sur la route des vacances » cet été. « Les approvisionnements sont déjà organisés. Heureusement, on n’attend pas le 3 juillet pour se demander si on va avoir du carburant pour les stations-service pour le week-end qui suit », déclare à l’AFP Olivier Gantois, président de l’UFIP Énergies et Mobilités au nom des grands groupes pétroliers en France.

Nous voilà donc rassurés pour cet été !

pénuries
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Pour ses 30 ans, le Commandement des opérations spéciales lance « Opération Kernel 3.0 »

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
Opex 360

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

Valeurs Actuelles

Une cinquantaine de personnes victimes de piqûres sauvages lors de la Féria de Nîmes

Le phénomène des piqûres sauvages vient troubler la Féria de Pentecôte de Nîmes, dans le Gard. Depuis le début des festivités, jeudi 2 juin, une cinquantaine de personnes ont déclaré avoir subi des piqûres sauvages, rapporte Midi Libre. C’est l’adjoint à la sécurité de la ville qui en a fait l’annonce auprès du quotidien régional. Les victimes se sont présentées auprès des postes avancés de la Croix-Rouge, qui gèrent la sécurité sanitaire de l’événement festif. Au total, entre le jeudi 2 juin et le lundi 6 juin, fin de la Féria, ce sont 51 personnes qui ont été victimes de ce phénomène inquiétant.

Moins d’une dizaine de plaintes

Cependant, moins d’une dizaine de ces victimes ont déposé plainte à l’hôtel de police de Nîmes. Jeudi 2 juin, deux jeunes nîmois ont été interpellés, soupçonnés d’avoir piqué un jeune homme. Après un interrogatoire, l’audition de témoins, des vérifications, et l’exploitation de téléphones et de la vidéosurveillance, faute de preuves, les deux suspects ont été relâchés, a annoncé le procureur de Nîmes, vendredi 3 juin. « Nous avons une quinzaine de personnes par nuit qui se présente à nos trois postes de secours pour signaler des piqûres », constate Georges Labonne, président de la Croix Rouge. « La plupart de ces personnes ne présentent pas de symptômes. » explique-t-il. La Féria de Pentecôte s’est conclu lundi 6 juin.

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

Climate talks start in Bonn as Ukraine war overshadows threat of global warming

Issued on: 06/06/2022 - 05:49

NEWS WIRES

Negotiators from almost 200 countries will meet in Bonn Monday for climate talks tasked with reigniting momentum on tackling global warming, as Russia's invasion of Ukraine overshadows the threat from rising emissions.

The conference will set the stage for a fresh round of major United Nations talks later this year in Egypt.

It will also be a chance to test the resolve of nations facing a catalogue of crises, including escalating climate impacts, geopolitical tensions, bloodshed in Ukraine and the threat of a devastating global food crisis.

"Climate change is not an agenda we can afford to push back on our global schedule," said outgoing UN climate change chief Patricia Espinosa ahead of the meeting. 

She said it is imperative that nations arrive at the UN COP27 meeting in Sharm el-Sheikh in November prepared to show they are taking "bold, concrete steps -- backed by specific plans -- to deliver the urgent and transformational climate ambition we simply must see before it's too late".

Governments have already accepted that climate change is a grave threat to humanity and the planet, and have advocated immediate action to cut fossil fuel emissions and prepare for the accelerating impacts of warming.

The summary to this year's landmark climate report from the Intergovernmental Panel on Climate Change concluded that any further delay in action "will miss a brief and rapidly closing window of opportunity to secure a liveable and sustainable future for all".

But as things are going, the world is unlikely to be able to meet the Paris climate deal's commitment to limit warming "well below" 2 degrees Celsius above pre-industrial levels.

"There is this disconnect between the scientific evidence of global crisis in the making, of potentially rushing towards unmanageable climate impact, versus the lack of action," Johan Rockstrom, director of the Potsdam Institute for Climate Impact Research, told AFP.

"This is a deep worry."

The world has warmed nearly 1.2C so far -- enough to usher in a crescendo of deadly heatwaves, floods and storm surges made worse by rising seas.

Funding focus 

While the June 6 to 16 conference in Bonn is a largely technical meeting aimed at preparing for Egypt, there are a number of key issues up for debate.

A particular focus will be funding from rich polluters to help vulnerable developing nations least responsible for global heating to cope with its increasingly ferocious consequences.

A promise of $100 billion a year from 2020 to help them adapt to a warming world has still not been met.

Meanwhile, there are growing calls for "loss and damage" funding for countries already struck by devastating climate impacts, with a specific dialogue on the subject slated for this week. 

The Alliance of Small Island States has warned that the Bonn conference must not be "just another talk shop", calling for a "clear view" on when and how this financing will be put in place.

'Fragile' world 

UN Secretary General Antonio Guterres last week warned that Russia's invasion of Ukraine risked slowing action to combat the climate crisis.

"But I think this war has demonstrated one thing: how fragile the world is in its dependence to fossil fuels," he added.

The invasion has prompted countries, particularly in Europe, to scramble to shore up energy supplies. It has also caused wheat and fertiliser prices to soar.

Fears of a food crisis have intensified in recent weeks, with India moving to ban wheat exports after the hottest March and April on record -- blamed largely on climate change -- hit harvests.

One opportunity for exhibiting political will comes on Wednesday when the European Parliament votes several hotly debated planks of the bloc's sprawling "Fit for 55" climate plan.

EU member states have set themselves the target of reducing their greenhouse gas emissions by 55 percent by 2030 compared to 1990, and achieving carbon neutrality for the continent by 2050.

In May, an analysis from non-profit groups found that countries in the G20 group of major economies have yet to strengthen greenhouse gas reduction goals, despite agreeing to revisit their plans.

Last year in Glasgow, countries made new pledges to slash methane emissions, stop deforestation and other measures that -- in addition to existing national carbon cutting pledges -- could theoretically cap warming under 2C, said Rockstrom. 

But that means the focus at this year's meetings needs to be on "accountability", he added. 

"We are now in the delivery phase".

(AFP)

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New York Times - World

Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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The Saturday Profile

David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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Valeurs Actuelles

Législatives : un candidat RN en Haute-Saône agressé en public

Une violente agression. Dimanche 5 juin, un candidat du Rassemblement national aux législatives aurait été agressé par le président d’une association de pêcheurs dans une commune de la Haute-Saône. D’après un communiqué publié par le candidat, Antoine Villedieu, il se serait fait agresser par Eric Maujean, président des « Amis de la gaule », une association de pêcheurs, qui participait à la Fête nationale de la Pêche. « Monsieur Eric Maujean m’a agressé en tentant de m’étrangler avec le col de ma chemise et mis deux coups de poing devant de nombreux témoins », détaille le communiqué. La ou les raisons de l’altercation ne sont pas précisées.

Dépôt de plainte

Après cette agression publique, Antoine Villedieu a annoncé avoir déposé plainte contre son agresseur présumé, lequel lui aurait, par ses coups, occasionné six jours d’incapacité totale de travail (ITT). Antoine Villedieu précise cependant que « son comportement violent n’entache en rien la vision positive que j’ai de la pêche et des pêcheurs, ni de l’association dont il est président, qui m’avait accordé jusqu’à cet incident un accueil chaleureux ». Antoine Villedieu conclut : « Il est temps que le débat démocratique et la campagne électorale puissent se tenir dans des conditions sereines et loyales. »

Haute-Saône : les dernières actualités

Haute-Saône : positif aux opiacés, il assure avoir pris du sirop pour la toux et en appelle à Darmanin

Haute-Saône : deux frères, portant 39 mentions à leur casier judiciaire, jugés pour braquage à main armée

Haute-Saône : la famille d’une retraitée battue à mort lance une cagnotte pour engager un avocat

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

France24 - World

Mexico's Lopez Obrador to skip Biden's Summit of the Americas over 'exclusion' of some countries

Issued on: 06/06/2022 - 18:48

NEWS WIRES

Mexico President Andres Manuel Lopez Obrador announced Monday he would skip the regional Summit of the Americas in the United States due to Washington’s failure to invite countries it views as undemocratic.

The White House confirmed that President Joe Biden would not be inviting Cuba, Venezuela and Nicaragua to this week’s summit in Los Angeles.

“I’m not going to the summit because they are not inviting all the countries of America and I think it is necessary to change the policy that has been imposed on us for centuries: exclusion,” said Lopez Obrador in his daily press conference.

Lopez Obrador said Foreign Minister Marcelo Ebrard would be representing Mexico in his place.

The leftist populist had threatened last month to stay away from the summit unless all countries were invited.

Cuba’s President Miguel Diaz-Canel announced he would not attend even if invited, while Guatemala’s conservative leader Alejandro Giammattei pulled out after Washington sanctioned his top prosecutor.

The White House had said last week that Biden was eager for Lopez Obrador to attend.

“You cannot have a Summit of the Americas if you do not have all the countries of the Americas attending,” said Lopez Obrador, who has also urged the US to end sanctions against Cuba.

“Or you can have it, but we see that as the old policy of interventionism, lack of respect for nations and their people.”

The United States will host the Ninth Summit of the Americas the week of June 6-10 right here in the @CityofLosAngeles with a focus on “Building a Sustainable, Resilient, and Equitable Future” for our hemisphere.🌎 #SummitAmericas #IXSummit #TogetherForTheAmericas pic.twitter.com/5b3buA2wzv

June 2, 2022

A senior US official told AFP that “the US continues to maintain reservations regarding the lack of democratic space and the human rights situations” in the three barred countries.

“As a result, Cuba, Nicaragua and Venezuela will not be invited to participate in this summit.”

Lopez Obrador said his snub would not affect his “very good relations” with Biden, whom he said was under “pressure from the Republicans” to keep out the three countries.

“I’m really disappointed about this situation, but I do not accept that anyone puts themselves above the countries, I don’t accept hegemony, not from China, not from Russia, not from any country,” he said.

The Mexican president said that he would still visit the White House in July where he would look to discuss pan-American “integration.”

“That’s how they created the European Community and then that became the European Union. That’s what we need to do in America,” he said.

The summit is due to focus on migration, climate change, the Covid-19 pandemic and “the fight for freedom and democracy,” the White House has said.

The United States has stepped up criticism of Cuban authorities following the arrest of hundreds of people for taking part in anti-government protests last July.

The Biden administration refuses to recognize Venezuelan President Nicolas Maduro or Nicaraguan President Daniel Ortega due to alleged election irregularities.

(AFP)

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Mexican President Lopez Obrador wins low-turnout recall vote, early count shows

World at ‘inflection point’ warns Biden, raising alarm at democracy summit

Mexican president Lopez Obrador offers apology to Yaqui indigenous people

Opex 360

La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

Valeurs Actuelles

Le préfet de Perpignan interdit des commémorations de partisans de l’Algérie française dans un cimetière

Pas de commémoration pour l’OAS cette année. En effet, le jeudi 2 juin, le préfet des Pyrénées-Orientales a pris un arrêté interdisant toute réunion dans et autour d’un cimetière de Perpignan prévu mardi 7 juin, rapporte L’Indépendant. « Compte tenu de la sensibilité du contexte local et la détermination des protagonistes, tout rassemblement, quels qu’en soient les organisateurs, aux abords ou à l’intérieur du cimetière du Haut-Vernet, à Perpignan, présente un risque sérieux et grave de troubles à l’ordre public », détaille l’arrêté préfectoral. En effet, mardi 7 juin devait se tenir un rassemblement de commémoration auprès des tombes de deux membres de l’OAS, l’Organisation armée secrète, groupe paramilitaire pro-Algérie française ayant commis de nombreux attentats durant et après la guerre d’Algérie.

Opposants d’extrême gauche

Sauf que des associations d’extrême gauche étaient décidées à perturber l’événement, qui devait consister en un dépôt de gerbe, des prises de parole et une minute de silence. « Un cimetière est un lieu public qui ne saurait être le théâtre d’affrontements ou d’incidents, et que la paix civile doit y être préservée par respect des défunts qui y reposent et de leurs familles », précise l’arrêté préfectoral. Aussi l’hommage est-il interdit purement et simplement. Mais le cimetière reste néanmoins ouvert pour permettre aux familles des défunts qui y sont inhumés de se recueillir.

Perpignan : les dernières actualités

A la prison de Perpignan, un syndicat craint la présence “d’armes ou d’explosifs”

Un homme retrouvé poignardé près de Perpignan

Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats

Issued on: 07/06/2022 - 05:37

NEWS WIRES

A British journalist and a Brazilian indigenous expert have gone missing in a remote region of the Amazon rainforest after receiving threats, authorities and indigenous-rights groups said Monday, raising fears for their safety.

Veteran foreign correspondent Dom Phillips, 57, went missing while researching a book in the Brazilian Amazon's Javari Valley with respected indigenous expert Bruno Pereira, said The Guardian newspaper, where Phillips has been a longtime contributor.

The pair had traveled by boat to Jaburu lake, in the northern state of Amazonas near Brazil's border with Peru, and were expected to return to the city of Atalaia do Norte by around 9:00 am Sunday, two rights groups said in a statement.

The men had "received threats in the field" last week, said the groups, the Union of Indigenous Organizations of the Javari Valley (UNIVAJA) and the Observatory for the Human Rights of Isolated and Recently Contacted Indigenous Peoples (OPI).

They did not give further details, but Pereira, an expert at Brazil's indigenous affairs agency FUNAI with deep knowledge of the region, has regularly received threats from loggers and miners trying to invade isolated indigenous groups' land.

FUNAI told AFP it was collaborating with local authorities on the search effort. It added that Pereira was on leave from the agency "to pursue personal interests."

Phillips and Pereira had traveled to the region around a FUNAI monitoring base, and reached Jaburu lake Friday evening, UNIVAJA and OPI said.

They started the return trip early Sunday, stopping in the community of Sao Rafael, where Pereira had scheduled a meeting with a local leader to discuss indigenous patrols to fight the "intense invasions" that have been taking place on their lands, the groups said.

When the community leader did not arrive, the men decided to continue to Atalaia do Norte, about a two-hour trip, they said.

They were last sighted shortly after near the community of Sao Gabriel, just downstream from Sao Rafael.

The pair were traveling in a new boat with 70 liters of gasoline -- "sufficient for the trip" -- and were using satellite communications equipment, the groups said.

The federal prosecutors' office said it had dispatched police to investigate and activated a search operation, to be led by the Brazilian navy.

Two initial searches by indigenous locals "with extremely good knowledge of the region" have found no trace of the men, said UNIVAJA and OPI.

According to the newspaper O Globo, two fishermen were arrested by the police on Monday night, including a person with whom the two men had an appointment. The paper did not specify if it was the local leader in Sao Rafael who never showed.

'Time of the essence'

The missing men's families voiced alarm, along with high-profile organizations and figures including Brazilian ex-president Luiz Inacio Lula da Silva.

"We implore the Brazilian authorities to send the national guard, federal police and all the powers at their disposal to find our cherished Dom," Phillips's sister's partner, Paul Sherwood, wrote on Twitter.

"He loves Brazil and has committed his career to coverage of the Amazon rainforest. We understand that time is of the essence."

The Committee to Protect Journalists and Brazil's Foreign Press Correspondents' Association (ACIE) also voiced their concern and urged the authorities to act "immediately."

"I hope they are fine, safe and will be found quickly," tweeted Lula, the front-runner for Brazil's October presidential elections against far-right incumbent Jair Bolsonaro -- who has faced accusations of fueling invasions of indigenous lands in the Amazon with his pro-mining and agribusiness policies.

The Guardian said in a statement it was "very concerned" about Phillips, whose work has also appeared in The New York Times, The Washington Post and other leading media.

"We condemn all attacks and violence against journalists and media workers. We are hopeful that Dom and those he was traveling with are safe and will be found soon," it said.

Phillips, who is married and based in the northeastern city of Salvador, had previously accompanied Pereira in 2018 to the Javari Valley for a story in The Guardian.

The 85,000-square-kilometer (33,000-square-mile) reservation is home to around 6,300 indigenous people from 26 groups, including a large number with virtually no contact with the outside world.

FUNAI's base there, set up to protect indigenous inhabitants, has come under attack several times in recent years. In 2019, a FUNAI officer there was shot dead.

(AFP)

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French journalist killed in east Ukraine while reporting on evacuating civilians

Palestinian probe finds Israel deliberately killed Al Jazeera journalist

Reporters

The 'agricultural mafia' taking over Brazil's Amazon rainforest

New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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La Royal Navy va investir 300 millions d’euros pour accroître les capacités de ses missiles de croisières Tomahawk

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

Valeurs Actuelles

Vols, ambiance délétère : malaise à la Croix rouge du Morbihan

Lorsque nous rejoignons l’équipe de bénévoles de la Croix Rouge dans un café du Morbihan, des mines soucieuses nous accueillent. S’ils ont souhaité nous rencontrer, c’est pour dénoncer des abus de traitement et des malversations dont ils se sont sentis victimes dans le cadre de leur activité bénévole au sein de l’unité Armoar Argoat. Cette unité locale couvre un secteur qui s’étend de Auray à Quiberon, deux communes morbihannaises. Joséphane*, la porte-parole du groupe, s’est préparée à cet entretien. Elle est venue avec une serviette pleine de documents et de captures d’écran des échanges avec la direction. Il y a clairement un « bafouage des principes (humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité et universalité) de l’association créée par Henri Dunant », nous explique-t-elle.

Des vols en série

Le groupe nous fait part de son sentiment d’avoir été un pion, utilisé à défaut. Tout commence en mai 2021 : « Au début, on nous a demandé s’il était possible de constituer un bureau car le précédent n’avait pas pu être constitué du fait d’un problème dans le processus électoral interne ». L’équipe se met donc au travail et constate très vite la disparation d’objets de valeur au sein de son local de Quiberon. La Croix Rouge est une association qui fonctionne au moyen de la revente de dons de la part de particuliers, obtenant ainsi les moyens de mettre en place des actions d’aide aux personnes en difficulté. Le vol de ces biens est donc particulièrement grave : « Des bénévoles ont profité de leur position afin de voler des objets, comme ce fut le cas d’une belle machine à coudre d’époque, dont le prix était estimé à plusieurs centaines d’euros. Sous l’ancien bureau, les vols étaient déjà monnaie courante et certains bénévoles qui étaient toujours en service poursuivaient impunément ces méfaits ».

Le règlement de l’unité stipule qu’il est obligatoire d’opérer les actions en binômes. Or des bénévoles ont été surpris en pleine manœuvre solitaire au local de l’unité. Ces faits coïncidaient à chaque fois avec la disparation de dons : « Une Xbox 360 a disparu après que l’un des bénévoles ait été surpris seul ». Des témoins extérieurs à la Croix-Rouge ont aussi rapporté avoir vu un bénévole charger des sacs de dons dans son véhicule personnel. «Nous avions reçu un lot serviettes bleues d’excellente qualité au local de l’unité, sur le site de Quiberon. Elle a disparu. Nous avions notre idée sur qui pouvait être à l’origine du larcin. Cette personne a par la suite avoué ». Vincent*, un autre membre du groupe de bénévoles, nous annonce que cette personne a été à nouveau surprise en flagrant délit de vol, embarquant du linge dans un panier prévu à cet effet : « mais la direction territoriale n’a pas jugé bon de donner suite » déplore-t-il.

Personne handicapée laissée seule, silence de la direction

Autre fait marquant, et pas des moindres : l’abandon d’une personne handicapée sur un parking. La mine grave, le groupe nous explique comment, en octobre 2021, un membre du bureau de l’unité locale a purement et simplement laissé à son sort un adulte handicapé : « cette personne faisait partie d’un foyer pour personnes handicapées avec qui collabore fréquemment notre unité. Des personnes en situation de handicap nous sont envoyées afin qu’elles gardent un contact avec le monde extérieur. Le lundi 11 octobre 2021, un des membres du bureau de l’unité a laissé une de ces personnes sur le parking, livrée à elle-même. Un éducateur du foyer devait venir le chercher à 16 heures 30, la personne qui en était responsable est partie à 15 heures 45 : 45 minutes tout seul pour quelqu’un dans sa situation, c’est intolérable ». Une faute morale grave qui prend une dimension outrageante dans le cadre d’une association à but humanitaire. Le foyer, contacté, confirme ce fait. Le signalement de cette faute à la direction territoriale n’a entraîné aucune suite alors qu’il aurait dû, en toute logique, s’ensuivre des sanctions irréversibles à l’encontre de la personne responsable. Un mouvement d’humeur du bénévole aurait été à l’origine de cet abandon.

En parallèle de ces dénonciations, le groupe fait état un acharnement à leur égard, qui ira à son paroxysme lors de la dissolution « inique et autocratique » du bureau de l’unité locale ordonnée par la direction territoriale en novembre 2021, apparemment soucieuse de placer « d’autres personnes à sa tête, des personnes plus complaisantes envers la hiérarchie et les passe-droits », éructe Joséphane. Selon un autre bénévole, un membre du nouveau bureau a même menacé « de virer celui ou celle qui tenterait de communiquer avec l’un des membres du précédent bureau ». L’ambiance est de mise. A la Croix Rouge, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Un abus de pouvoir rappelant la triste histoire du policier et bénévole à la Croix-Rouge, Antoine Boutonnet. Son suicide fut la conséquence paroxystique de l’humiliation et de licenciement abusifs au sein de l’organisation humanitaire tels qu’ils furent révélés dans le livre Charité bien ordonnée : révélation sur le Croix-Rouge française. Contactée, la Direction territoriale de la Croix-Rouge du Morbihan, n’a pas souhaité donner suite à nos questions.

*Les prénoms ont été modifiés

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

French health workers protest over pay ahead of polls

Issued on: 07/06/2022 - 15:40

Paris (AFP) – Health workers demonstrated in cities across France on Tuesday to demand higher pay and more staff for services stretched to breaking point, just days before the country votes in parliamentary elections.

Although recently re-elected President Emmanuel Macron has ordered a probe into which emergency units need immediate help with people in the sector warning there is no time to lose.

"Not a single department is spared, our public hospitals are in the process of dying for lack of resources," said Pierre Wach, head of the CGT union in eastern city Strasbourg.

Protests began at hospitals in the morning Tuesday and continued at the health ministry in Paris in the afternoon, where staff, some wearing white medical coats, brandished placards with messages such as "Hire more and pay us more, it's urgent!".

Casualty workers' group Samu-Urgences de France found in a May survey that at least 120 accident and emergency departments nationwide had already cut back on work or were preparing to do so after years of Covid-19 strain.

Macron told regional newspapers Friday that his review, led by the group's chief Francois Braun, would identify "where there is need, emergency department by emergency department, ambulance service by ambulance service, region by region".

But opposition politicians and unions have accused him of playing for time until after the legislative elections on June 12 and 19 -- as some polls show the president's absolute majority could be at risk.

"It's past time for inquiries," Laurent Berger, head of the powerful CFDT trade union confederation, wrote in left-wing daily Liberation, calling for "urgent talks on how staff are organised" as hospitals were "almost knocked out".

Braun said last week he would not craft "yet another report" but "write the prescription" for hospitals in need.

Among measures he has already suggested to newly-installed Health Minister Brigitte Bourguignon are better pay for night and weekend work or -- more controversially -- a system for filtering calls to the emergency services to identify the most severe.

"We have to switch to crisis management mode to get through the summer," Thomas Mesnier, an MP loyal to Macron who is also an emergency doctor, wrote in the JDD weekly.

Some emergency workers have warned that a summer heatwave, which in past years has proved deadly for elderly people, or a new flare-up of Covid could push hospitals into chaos.

burs/tgb/bp

© 2022 AFP

L'Humanité

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

Histoire de la semaine

Plus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.

Vadim Kamenka

Volnovakha, envoyé spécial.

Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.

« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.

 Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »

Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité

L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.

À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk

L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.

Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.

Tenir jusqu’au dernier patient soigné

Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.

Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »

Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR

L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.

En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.

Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.

Les ombres de 2014

Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).

Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.

« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »

Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.

Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.

À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.

Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».

« On craint une crise sanitaire »

En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.

Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.

Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk
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La Suisse refuse de vendre à la Pologne ses chars Leopard 2A4 mis en réserve

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

L'Humanité

Ce que redoute Emmanuel Macron

Éditorial

Sébastien Crépel

Quelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.

Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.

Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.

Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.

Éditorial

Gouvernement BorneEmmanuel MacronLégislatives 2022Nupes
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Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

Lors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…

En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.

« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque eu plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.

Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.

À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].

La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.

La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.

Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.

France24 - World

Macron draws new wave of criticism over call not to 'humiliate' Russia

Issued on: 06/06/2022 - 20:41

NEWS WIRES Gulliver CRAGG

French President Emmanuel Macron has sparked a new wave of criticism and incomprehension over his calls to avoid humiliating Russia in Ukraine, showing up splits in the Western alliance. 

French President Emmanuel Macron has sparked a new wave of criticism and incomprehension over his calls to avoid humiliating Russia in Ukraine, showing up splits in the Western alliance. 

Speaking to French media last Friday, Macron reiterated his belief that Russian leader Vladimir Putin must be given an exit from what he called his "historic and fundamental mistake" of invading Ukraine. 

"We must not humiliate Russia so that the day when the fighting stops we can build an exit ramp through diplomatic means," the French head of state said, reprising an argument he made in early May.

But the statement immediately prompted new tensions with Kyiv where President Volodymyr Zelensky is known to be sceptical about Macron's insistence on trying to talk Putin into ending the war.

Despite publicly backing Ukraine and authorising weapons deliveries to the besieged country, Macron has made dozens of calls to Putin since the turn of the year.

"I am convinced that it is France's role to be a mediating power," Macron added in the interview to regional media.

"Calls to avoid humiliation of Russia can only humiliate France and every other country that would call for it," Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba replied on social media on Saturday.

He urged Russia to be "put in its place" in order to "bring peace and save lives".   

War crimes

Macron's remarks underline a difference in approach to the conflict between France on one hand and Ukraine, eastern European nations, and the United States and Britain on the other.

Ukraine and its closest allies in the fight against Russia's aggression see the war as a battle for the survival of Ukrainian statehood and democracy that will only be settled by Russian defeat.

Suspected Russian war crimes, from the murder of civilians to the targeting of housing and other non-military infrastructure, leave no desire for a face-saving compromise with Putin.

Some fear France and Germany are keen for Ukraine to cede territory to end the fighting – although no public statements from Paris or Berlin support this argument. 

"The French president is still looking for ways to save war criminal Putin from humiliation," the head of the foreign affairs commission in the Estonian parliament, Marko Mihkelson, wrote on Facebook.

"What would Macron say to this girl in Ukraine?" he asked next to a photo of a girl with an amputated leg. "And to the thousands of others whose lives have been destroyed forever as victims of the evil empire."

The remark sparked incomprehension in the United States and Britain whose governments have set objectives of weakening Putin and expelling Russia from Ukraine.

"Putin will only negotiate when his army can't keep marching forward, humiliated or not. Macron should focus on creating that condition," former US ambassador to Moscow, Michael McFaul, wrote on Sunday.

John Chipman, the head of the International Institute for Strategic Studies, a London-based think-tank, said that "saving face" was "a weak diplomatic aim. Putin can take personal responsibility for his face." 

"Humiliation: a mild punishment for war crimes," he wrote on Twitter.

The end of French exceptionalism. Once you claim your main role to be a mediator between right and wrong, days of grandeur are over. ‘Saving face’ is a weak diplomatic aim; Putin can take personal responsibility for his face.Humiliation: a mild punishment for war crimes. https://t.co/Y6LdFLP4aW

June 4, 2022

Historical parallels? 

Macron is keen for France to retain its historically close diplomatic relations with Russia and has repeatedly warned about the risk of a wider conflict involving the West.

A keen student of history, he is also wary of the desire among some allies to punish Moscow for its aggression, citing the Versailles treaty imposed on a defeated Germany at the end of World War I in 1919.

Its punitive conditions have been blamed by some historians for the rise of the Nazi party in the 1930s and the outbreak of hostilities again in Europe in 1939.

Speaking at the European parliament in Strasbourg on May 9, Macron warned for the first time about wanting to humiliate Russia.

"Tomorrow we'll have a peace to build, let's never forget that," he told reporters. "We will have to do this with Ukraine and Russia around the table. 

"The terms of the discussion and negotiation will be set by Ukraine and Russia, but that will not be done through... the exclusion of one another, nor even in their humiliation."

Macron is under increasing pressure to visit Ukraine for the first time since the outbreak of war on February 24.

While other Western leaders have made the trip to symbolically show support for Zelensky and his country, Macron has declined, saying that he will only travel when it is "useful."

(AFP)

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France confirms volunteer fighter killed in combat in Ukraine

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Zelensky says Ukraine’s forces ‘holding out’ but outnumbered in Severodonetsk

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Macron and Germany’s Scholz urge Putin to hold ‘direct negotiations’ with Zelensky

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Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

L'Humanité

Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

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Valeurs Actuelles

Sur TikTok, le curieux phénomène des « chrétiennes voilées »

La mantille ferait-elle un soudain retour en force, des années après être tombée en désuétude ? La Croix a, en tout cas, constaté que de plus en plus de jeunes femmes qui se revendiquent chrétiennes s’affichent avec un « voile chrétien » sur le réseau social TikTok. Un phénomène que l’hebdomadaire estime récent – quelques mois tout au plus – mais qui semble prendre de l’ampleur. Quand on demande à ces jeunes femmes pourquoi, mille explications différentes surviennent : l’une souhaite « renouer avec (ses) origines espagnoles » en revenant à la mantille, l’autre assure vouloir imiter la Vierge Marie et se rapprocher de Dieu. Les mots « recommencement », « renforcement dans la foi », etc. sont également cités.

Les profils des concernées sont tout aussi variés : elles peuvent être catholiques, protestantes ou orthodoxes. L’ensemble, note La Croix, évoque un curieux mélange spirituel dans lequel ces jeunes chrétiennes piocheraient de quoi vivifier leur vie de foi. Un syncrétisme qu’illustre par exemple l’utilisation récurrente de l’expression « Que Dieu nous facilite », pourtant issue de la tradition islamique. « Depuis Vatican II, tout ce qui relève des pratiques corporelles – comme le jeûne – a beaucoup perdu de vitesse », explique à La Croix la sociologue Isabelle Jonveaux, spécialiste des religions en ligne : « Il y a un manque de contraintes dans le catholicisme qui est comblé par des pratiques parfois issues d’autres traditions religieuses ».

Frontières religieuses brouillées

En quelque sorte, poursuit la sociologue, ces jeunes filles chercheraient à « retrouver des formes concrètes d’ascèse » et une vie religieuse plus profonde. Il est alors assez facile de s’inspirer de l’islam, dont le voile ou le ramadan sont des expressions extérieures qui peuvent sembler plus marquantes que d’autres traditions chrétiennes. Mais au-delà de cette éventuelle inspiration islamique, ces chrétiennes de TikTok semblent « écouter et regarder de tout dans une forme d’œcuménisme », tout particulièrement en ce qui concerne les trois principales branches du christianisme.

« Depuis les années 1970-1980, on assiste dans les pratiques individuelles des croyants chrétiens à beaucoup de brouillage des frontières entre ce qui relève de leur propre tradition et ce qui relève d’influences extérieures », poursuit Isabelle Jonveaux auprès de La Croix, évoquant notamment l’apport « des religions orientales comme le bouddhisme ». Un phénomène désormais largement amplifié par Internet et les réseaux sociaux.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

EU to require single charger for all smartphones to combat electronic waste

Issued on: 07/06/2022 - 13:49

NEWS WIRES

The EU member states and parliament on Tuesday agreed the text of a law imposing a standard charger for smartphones and tablets sold in the bloc, in a blow to Apple. For most portable devices the requirement for charging via a USB Type-C port will come into effect from late 2024, the European Parliament's press service said.

The EU believes a standard cable for all devices will cut back on electronic waste, but iPhone juggernaut Apple argues that a one-size-fits-all charger would slow innovation and create more pollution.

The bloc is home to 450 million people, some of the world's richest consumers, and the imposition of the USB-C as a cable standard could affect the entire global smartphone market.

"This new law will make the lives of European consumers easier and will be better for the environment," said MEP Andrey Kovatchev, one of the negotiators.

"It is time to put an end to the piles of cables that we all have in our drawers and save about 11,000 tonnes of electronic waste per year," he said.

Consumers currently have to decide between phones served by three main chargers: "Lightning" for Apple handsets, the micro-USB widely used on most other mobile phones and the newer USB-C that is increasingly coming into use.

That range is already greatly simplified from 2009, when dozens of different types of chargers were bundled with mobile phones, creating piles of electronic garbage when users changed brands.

In making its proposal last year, the EU said the current situation remained wasteful and that European consumers spent approximately 2.4 billion euros ($2.8 billion) annually on standalone chargers they bought separately.

The European Commission had long defended a voluntary agreement it made with the device industry that was set in place in 2009 and saw a big reduction in cables, but Apple refused to abide by it.

Apple, which already uses USB-C connectors on some of its iPads and laptop computers, has insisted any legislation to force a universal charger for all mobiles in the European Union is unwarranted.

(AFP)

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Apple reaches record $3 trillion market valuation

EU to impose universal phone charger, setting up clash with Apple

TELECOMMUNICATIONS

Mobile phone makers promise universal charger

Opex 360

Quelles seront les capacités que les forces allemandes pourront financer avec le fonds spécial de 100 milliards d’euros?

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

Quelles seront les capacités que les forces allemandes pourront financer avec le fonds spécial de 100 milliards d’euros?

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

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Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

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Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

L'Humanité

Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022
France24 - World

No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson

Issued on: 06/06/2022 - 18:37

Tom WHEELDON

Boris Johnson faced the greatest threat to his premiership yet after the necessary 54 Tory MPs triggered the parliamentary party’s vote of no confidence on Monday, after the long-simmering Partygate scandal saw Platinum Jubilee crowds jeer him over the weekend. Analysts did expect him to win the necessary majority of Conservative MPs for now – 211 voted in Johnson’s favour on Monday evening, 148 against – but said the vote itself likely signalled a looming departure from Downing Street.

One of the great poets of the English Renaissance, John Dryden, wrote that “even victors by their victories are undone”. Such could well be the case for Boris Johnson.

Johnson powered his inexorable rise by tying his jovial persona to the inexorable rise of Tory anti-Europeanism – from his first flash of fame writing funny, often untrue stories about Brussels for The Daily Telegraph to the moment he got Brexit done. But since Britain left the EU, blunders and scandals have marred Johnson’s premiership.

Johnson’s crowning achievement was the December 2019 general election, the Brexit election that finally enabled divorce from the EU as the Conservatives won their biggest majority since Margaret Thatcher’s third landslide in 1987. “Boris, Brexit and Corbyn” were the three dominant factors behind this historic victory – defying the forces of political gravity after the Tories’ nine years in power – noted an article in scholarly review Parliamentary Affairs.

However, Brexit no longer animates British politics, and hard-leftist Jeremy Corbyn no longer leads the Labour Party. Johnson’s 2019 election victory effectively banished both of them – leaving his personal popularity as the one card he had to left to play. And now Partygate has removed it.

‘Jaw-dropping moment’

Since high-ranking civil servant Sue Gray’s damning report was published in late May, polls suggest a majority of the British electorate want Johnson to resign after revelations that he and his staff broke lockdown rules they imposed on the country in 2020 and 2021 – with particular outrage over two Downing Street parties held the night before Prince Philip’s funeral in April 2021, at which Queen Elizabeth II sat alone in accordance with Covid regulations.

The Platinum Jubilee provided a thunderous demonstration of the contrast between the reverence for the head of state and the contempt for the head of government. When Johnson arrived for the Thanksgiving service at St Paul’s Cathedral honouring the Queen’s 70-year-reign on Saturday, the crowds honouring Her Majesty greeted Johnson with a cacophony of boos and jeers.

The scene at St Paul’s was a “jaw-dropping moment in British politics”, said Jonathan Tonge, a professor of politics at Liverpool University. “It graphically showed that Johnson has become an electoral liability. If those 54 letters hadn’t already been in before the booing, they’d definitely have been sent soon after.”

It looks like the Tories are on track to discover just what an electoral liability Johnson can be, unless the situation changes dramatically: A poll in The Sunday Times forecast a heavy defeat to Labour in the June 23 Wakefield by-election. The Conservatives’ vote share of the vote is expected to plunge by 19 percent in this classic northern English seat – where shifting ideological trends prompted swaths of Labour voters to switch to the Tories over the past two decades, creating a crucial part of the new Conservative coalition.

‘Doesn’t look like an election winner’

In such circumstances, the Tories are well-known for their ruthlessness against electorally unpopular leaders – a proud attribute of the world’s most electorally successful political party. In 1990, Conservative MPs even removed Thatcher after they thought she had stayed in Downing Street for too long to be re-elected.

As well as engaging in such cold calculations, Conservatives have long fixated on projecting an image of competent leadership to appeal beyond their ideological base, making Partygate especially damning for Johnson, according to Tonge. 

“There is no great ideological dispute at work here. Johnson was never ideological; his one ideological vision was getting Brexit done, and even that was just because he sensed that was the way the wind was blowing," said Tonge. "It’s all about competence, statecraft, winning elections – and now he’s fallen into disrepute and doesn’t look like an election winner, that’s the big problem.”

Many observers perceived a lack of discipline following Johnson’s early victories. The prime minister’s popularity dipped after he was slow to impose Covid lockdowns in 2020 – and after he reneged on the Tory manifesto to increase National Insurance contributions earlier this year, amid an intensifying cost of living crisis. But it was Partygate that changed the dynamic and kicked in the Tory survival instinct.

“While Labour was only occasionally ahead in the polls and even then not by very much, MPs who were frustrated with Johnson were nevertheless prepared to give him the benefit of the doubt,” noted Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London. “In the last few weeks, under the pressure of Partygate and the cost of living crisis, there’s been mounting evidence from surveys and focus groups that he’s not going to be able to save enough of their seats at the next election to persuade them to stick with him.”

‘Under pressure like no other’

Johnson has retained his cabinet’s support. Some of the most prominent ministers (and potential leadership contenders) including Foreign Secretary Liz Truss have expressed their utmost support for the prime minister. So far the most prominent minister to break ranks is Johnson’s “Anti-Corruption Champion” John Penrose – hardly a household name.

“Stranger things have happened but I don't think he's likely to lose tonight, although the vote against him may well run into three figures – and possibly well into three figures,” Bale had surmised before the vote.

Yet even with Johnson winning a majority of Tory MPs on Monday night with 211 voting in his favour and 148 against, past precedent suggests votes of no confidence are symptomatic of problems that lead to a Conservative prime minister’s departure before too long. Stuck in the Brexit mire, Theresa May won the necessary majority of Tory MPs in 2018 – but she was ousted within a year.

“In the past, this has done for Tory leaders,” said Tonge. “If anyone can escape it, it’s him. But I suspect this is the beginning of the end; he’s under pressure like no other.”

On the surface, the paucity of natural successors to Johnson looks like a potential means of escape. Chancellor of the Exchequer Rishi Sunak was hailed for his management of the Covid crisis, notably in creating the furlough scheme to preserve jobs during lockdowns. But Sunak’s popularity took a hit in April when he was fined for Partygate lockdown breaches, like Johnson – and when it was revealed that his multi-millionaire wife Akshata Murthy has non-domiciled status, meaning she did not pay tax on income earned overseas while residing in the UK.

Other potential candidates like Local Government Secretary Michael Gove and ex-health secretary Jeremy Hunt are seen as competent administrators but lack personal popularity.

“No doubt the best thing that ever happened to Johnson was that Sunak got that fine and his wife’s non dom status was discovered; there was an heir apparent then and there’s not now,” said Sir John Curtice, Professor of Politics at Strathclyde University. “None of the contenders cut through to the public. But the problems the Tories face is that the six months they’ve spent trying to defend Johnson have failed.”

“The lack of an obvious, sure-fire successor isn’t ideal,” Bale added. “But the idea that that is a necessary condition for a leadership contest is nonsense: if things look bad enough, parties will always look for someone, anyone, other than a leader who looks as if they're leading the party to defeat.”

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Britain's Conservative Party lawmakers begin vote of confidence in PM Boris Johnson

PARTYGATE

Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit

UK govt, reeling from ‘partygate’, announces financial aid package

France24 - World

Paris shooting thrusts police violence into the spotlight as French legislative elections loom

Issued on: 07/06/2022 - 15:33

FRANCE 24 Follow

A fatal police shooting in Paris has thrust the issue of violence by security forces to the heart of an increasingly close French parliamentary election battle between a new left-wing coalition and allies of centrist President Emmanuel Macron.

Police killed a passenger in a car in northern Paris on Saturday after the vehicle failed to stop when summoned by officers and then allegedly drove towards them at speed.

“If you vote for me, I’ll change the doctrine governing the use of force by the police in our country,” Jean-Luc Mélenchon, leader of the Nupes left-wing alliance, told France Inter radio on Tuesday.

“It’s not normal that we kill someone for failing to stop,” he added, saying that four people had died in such circumstances in four months.

“The police kill,” he tweeted on Saturday, sparking condemnation from rival politicians and Interior Minister Gérald Darmanin ahead of the two-stage vote on June 12 and 19.

La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?

June 5, 2022

Saturday’s shooting came just a week after police were widely condemned over their conduct at the Champions League final in Paris, where security forces teargassed fans and failed to stop street crime by local youths.

Images of frustrated passengers being teargassed outside a Paris train station over the weekend after rail services were cancelled also fed questions about their methods.

Self-defence?

The three officers involved in Saturday’s shooting say they opened fire on the car in self-defence and their lawyer claims there is video evidence to back them up.

The 38-year-old driver, who has been hospitalised with a throat injury, has a long criminal record and no driving licence, Le Parisien newspaper reported.

A woman in the front seat was hit in the head by one of the “eight or nine shots” fired in the capital’s 18th arrondissement (district).

The use of force by French police is a divisive political issue in France, with Mélenchon and other left-wingers frequently criticising security forces.

Darmanin said Monday that police “deserve respect” and that “insulting them dishonours those that want to govern”.

Far-right leader Marine Le Pen said Tuesday that Mélenchon “is always on the side of thugs, of criminals. He’s never on the side of the security forces.” 

“It’s not because someone has died that the police have done something that is open to criticism,” she told Franceinfo, adding that police had the right to defend themselves.

Prime Minister Elisabeth Borne bristled at Mélenchon’s comment in a Tuesday radio interview. “I find very shocking the way Jean-Luc Mélenchon systematically lashes out at the police with totally outrageous remarks,” Borne told France Bleu. “The police exercise a difficult mission at the service of the French,” she said.

“Beyond that, what happened this weekend, with a death, is obviously tragic,” Borne added, noting that investigations into the incident are under way.

Mélenchon hit back at the prime minister with a reaction tweet on Tuesday afternoon. “Four deaths in four months. The death of a young woman 21 years of age killed with a shot to the head: no big deal to Borne,” he tweeted. “For her, I’m the only one who is a problem. Borne, technocratic prime minister without a heart, without human compassion, without republican principles on law enforcement.”

The killing of police by jihadists as well as suspected drug dealers in recent years has led to public sympathy for their plight.

A policewoman was killed in southwest France in July 2020 when a car refused to stop and drove through a checkpoint, prompting an outcry at the time.

Police unions also complain about poor pay for officers and difficult working conditions, particularly in low-income suburbs where hostility to them is deeply rooted.

Macron majority?

Campaigning ahead of Sunday’s vote is set to intensify this week, with Macron making several trips around the country to lend support to his centrist “Ensemble” (“Together”) coalition.

Surveys suggest “Together” is on course for a narrow majority, but the results are viewed as hard to forecast because abstention is predicted to reach record levels of around 50 percent.

Mélenchon and the Nupes alliance – which groups his France Unbowed party, the Socialists, Greens and Communists – are hoping to block newly re-elected Macron by winning a majority.

The first results – for 11 constituencies representing French people living overseas – were published on Monday.

After a first round of voting at the weekend, they showed Macron’s candidates finishing top in eight out of the 11 as expected, but Nupes candidates making major gains compared with the last polls in 2017.

Macron’s Republic on the Move (LREM) party and allies have upped their attacks on Mélenchon in recent days, which analysts see as a sign of nervousness.

Senior MP Christophe Castaner said the former Trotskyist promised a “Soviet revolution”, while Economy Minister Bruno Le Maire called him a “French Chavez” in reference to late Venezuelan leader Hugo Chavez.

Mélenchon is promising to lower the retirement age to 60, introduce wealth taxes on companies and high-earners, and hike the minimum wage by around 15 percent.

Macron needs a parliamentary majority in order to push through his domestic agenda of tax cuts, welfare reform and raising the retirement age.

The 44-year-old defeated Le Pen in the second round of the presidential election on April 24, winning a second five-year term.

(FRANCE 24 with AFP)

 

French legislative elections © FRANCE 24

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Macron to increase oversight of police after brutality and racism claims

French police protest in Paris to demand a government crackdown on attacks

Champions League

French minister blames 'ticket fraud’ for stadium violence in Champions League final

France24 - World

Live: Situation changing 'every hour' as fighting rages in Severodonetsk

Issued on: 07/06/2022 - 06:17Modified: 07/06/2022 - 06:24

FRANCE 24 Follow Selina SYKES

Street fighting continued to rage for control of Severodonetsk on Tuesday, with the city's mayor saying the situation was changing "every hour". President Volodymyr Zelensky said in his nightly video address on Monday that Ukrainian troops were "holding out" in the city but were outnumbered. Follow our liveblog for the day's events as they unfold. All times are Paris time (GMT+2).

3:41pm: Kyiv says Russia is holding 600 Ukrainians in Kherson region

Ukraine on Tuesday accused Russian forces of detaining some 600 people, mainly journalists and pro-Kyiv elements in the southern region of Kherson, which Moscow's military now holds in its grip.

"According to our information, some 600 people are ... being held in specially converted basements in the region of Kherson," said Tamila Tacheva, the Ukrainian presidency's permanent representative in the Crimea, the peninsula to the south of Kherson which Moscow annexed in 2014.

Tacheva said the bulk of those being held were "journalists and militants" who organised "pro-Ukrainian gatherings" in Kherson (city) and the region around it after it was occupied by Russian forces in the wake of the invasion launched in late February.

"According to our information, they are being held in inhuman conditions and are victims of torture," Tacheva added without giving further details. Some Ukrainians held in the Kherson region – civilians but also detained combatants – have been sent to jails in Crimea, she added.

Straddling the Black Sea and the Sea of Azov, the Kherson region was home to around a million people before the invasion. However, thousands have fled the key port on the Dnipro River since the Russians targeted the city, which became the first major urban centre to fall in the first week of March.

1:23pm: Russian parliament votes to exit European Court of Human Rights

The Russian Duma has passed a pair of bills ending the European Court of Human Rights’ jurisdiction in Russia.

The bills include one removing Russia from the court’s jurisdiction and a second setting March 16 as the cut-off point, with rulings against Russia made after that date not to be implemented.

Appeals to the ECHR had become a last resort for plaintiffs in several high-profile cases that had been rejected by Russian courts.

On March 15, the Committee of Ministers of the Council of Europe decided to expel Russia from the organisation, of which the ECHR is part, in response to the Russian invasion of Ukraine.

Russia has said that it independently decided to leave the Council of Europe.

1:18pm: Russia controls Severodonetsk residential areas: defence minister

Russian troops are in full control of the residential areas of Severodonetsk and are trying to establish control over the city's "industrial zone and the nearest settlements", according to Russian Defence Minister Sergei Shoigu.

In televised remarks during a defence ministry meeting, Shoigu said Russian forces had "liberated" 97 percent of the Luhansk region.

Shoigu added that 6,489 Ukrainian soldiers have surrendered to Russian troops since the start of Moscow's offensive. 

His comments could not be independently verified.

1:01pm: Russian general killed in Ukraine: pro-Kremlin separatists

Kremlin-backed separatists in Ukraine on Tuesday confirmed the death of another Russian general during Moscow's invasion of the country.

The death of Major General Roman Kutuzov was reported earlier by a war correspondent for Russian state TV but has not been confirmed by officials in Moscow.

The leader of the self-declared Donetsk People’s Republic in Ukraine’s Donbas region, Denis Pushilin, expressed his "sincere condolences to the family and friends" of Kutuzov.

The announcement comes as Russian forces and their Moscow-backed allies are carrying out a major assault on Donbas, with fierce fighting taking place for the city of Severodonetsk.

Hundreds gathered in Russia-annexed Crimea in late March for the funeral of Andrei Paliy, the deputy commander of Russia's Black Sea fleet who died in combat near Ukraine's port city of Mariupol.

A funeral for Major General Vladimir Frolov was held in April in Russia's second city, Saint Petersburg, with local authorities confirming that he died in Ukraine.

10:34am: Ukraine slams planned IAEA mission to Russian-occupied nuclear plant

Ukraine's state nuclear company Energoatom has criticised a plan by the UN atomic watchdog IAEA to send a delegation to a Russian-occupied nuclear plant in southern Ukraine, saying it "did not invite" such a visit.

"We consider this message from the head of the IAEA as another attempt to get to the (power plant) by any means in order to legitimise the presence of occupiers there and essentially condone all their actions," Energoatom wrote on the Telegram messaging app.

IAEA head Raphael Grossi said on Monday that the organisation was working on sending an international mission of experts to the Russian-held nuclear power plant at Zaporizhzhia, which is Europe's largest.

10:05am: Russian superyacht in Fiji handed to US authorities

Fiji's top court has handed a Russian superyacht to US authorities, ending a contested eight-week stay.

The $300 million Amadea, linked by the US to billionaire Russian politician Suleiman Kerimov, a target of sanctions, was impounded on arrival in Fiji in April at Washington's request.

Fiji's Supreme Court President and Chief Justice Kamal Kumar on Tuesday dismissed an application to delay execution of the court order that was lodged last week by the vessel's registered owners, Millemarin Investments.

The ruling meant a US justice department warrant to seize the boat had been accepted, said Fiji's director of public prosecutions. "The decision acknowledges Fiji's commitment to respecting international mutual assistance requests and Fiji's international obligations," the prosecutor's office said in a statement.

7:56am: Russia's progress on Popasna axis has stalled, says UK

Ukrainian forces recaptured parts of Severodonetsk over the weekend, but Russian forces are likely to continue to occupy the city’s eastern districts, according to a daily British defence intelligence update.

Russia's progress made through May on the southern Popasna axis stalled over the last week amid reports of heavy shelling near Izium, which suggests that Moscow is preparing to make a renewed effort on the northern axis, said the defence ministry in a tweet.

"Russia will almost certainly need to achieve a breakthrough on at least one of these axes to translate tactical gains to operational level success and progress towards its political objective of controlling all of Donetsk Oblast," the ministry said.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 7 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/wlN06HEVws🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/BiDv2cZSCv

June 7, 2022

7:14am: Ukrainian troops ‘outnumbered’ in Severodonetsk, says Zelensky

Ukrainian troops are outnumbered by "stronger" Russian forces in the flashpoint eastern city Severodonetsk, said President Volodymyr Zelensky in his latest nightly video address.

"We're holding out" in the key city but "there are more of them and they are stronger", said Zelensky. "Fierce street fighting continues" in Severodonetsk and other towns and cities in the Donbas region, Zelensky added. Despite the pressures, the Ukrainian president said "the Ukrainian Donbas stands. It stands firmly."

Street fighting continued to rage for control of Severodonetsk on Tuesday, with one official saying the situation was changing "every hour". 

Severodonetsk – the largest city still in Ukrainian hands in the Luhansk region of the Donbas – has been the focal point of fighting in recent weeks, with officials describing a fast-changing situation on the ground.

"The situation is changing every hour, but at the same time there are enough forces and resources to repel attacks," Mayor Oleksandr Striuk said on Monday. 

"We have hope, we have faith in our armed forces, no one's going to abandon [Severodonetsk]," he added.

6:45am: Ukraine recovers bodies from Mariupol steel plant 

Russia has begun handing over over the bodies of Ukrainian fighters killed at the Azovstal steelworks, the fortress-like plant in the destroyed city of Mariupol where the fighters' last-ditch stand became a symbol of resistance against Moscow’s invasion, according to an AP exclusive report.

The dead taken from the ruins of the bombed-out mill were transferred to the Ukrainian capital, Kyiv, where DNA testing is under way to identify the remains, according to both a military leader and a spokeswoman for the Azov Regiment.

The Azov Regiment was among the Ukrainian units that defended the steelworks for nearly three months before surrendering in May under relentless Russian attacks from the ground, sea and air.

It was unclear how many bodies might remain at the plant.

5:50am: Russia imposes sanctions on 61 US citizens

Russia’s foreign ministry announced Monday that is levying sanctions on 61 US nationals. It said the move was being taken “in response to the ever-expanding US sanctions against Russian political and public figures, as well as representatives of domestic business".

The list includes US officials and former and current top managers of large American companies, such as Treasury Secretary Janet Yellen, Energy Secretary Jennifer Granholm, White House communications director Kate Bedingfield and Netflix CEO Reed Hastings.

3:45am: Japan to freeze assets of two Russian banks

Japan will freeze the assets of two more Russian banks and one more Belarusian bank as part of additional sanctions on Russia after its invasion of Ukraine, Japan's foreign ministry said on Tuesday.

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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Macron draws new wave of criticism over call not to 'humiliate' Russia

AS IT HAPPENED

Zelensky says Ukraine’s forces ‘holding out’ but outnumbered in Severodonetsk

Focus

Could Poland's Suwalki gap be Russia's next military target?

L'Humanité

Concept

Billet

Maurice Ulrich

On attribue à Spinoza l’idée selon laquelle le concept de chien n’aboie pas. Mais il y a deux options. Soit le concept de chien, existant avant les chiens concrets, vient s’incarner dans chacun d’entre eux. Soit nous nous formons l’idée générale du chien à partir des chiens réels. Pour l’écrivain Jean-Yves Jouannais, s’agissant spécialement de la guerre en Ukraine dans un entretien de l’Obs, c’est clair : « Il n’y a pas eu plusieurs guerres depuis le début de l’humanité, mais un seul phénomène, qu’on appelle “la guerre” et dont on s’étonne à intervalle plus ou moins régulier qu’il réapparaisse. » Et donc, dit-il : « Je ne peux pas m’empêcher de voir dans le conflit d’aujourd’hui ce qui s’est passé entre Achille et Hector. » Depuis la guerre de Troie, leurs âmes errantes cherchaient probablement la bonne occasion de retrouver un corps. Achille en Poutine, c’est plutôt flatteur. Jean-Yves Jouannais, écrivain de qualité par ailleurs, devrait raconter ça aux Ukrainiens. Ça pourrait les rassurer de savoir que c’est un concept qui les bombarde.

Guerre en Ukrainele billet de Maurice Ulrichl'obs
L'Humanité

VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa

Reportage

Les salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.

Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.

Climat de tensions

Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.

Le fonctionnement des Ehpad

Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.

La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ». 

Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros

Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an

« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».

L'Humanité

Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?

Emission

Depuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Résister en donnant une vraie chance à tous les films

cinéma

L'ACID a 30 ans. Retour sur un engagement continu pour la diffusion du cinéma indépendant dans nos salles. Rencontre avec Pauline Ginot, déléguée générale de l'ACID, et Frédéric Ramade, réalisateur et programmateur de la sélection Acid Cannes 2022.

L'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) est née en 1991 d'un manifeste signé par 180 cinéastes français intitulé « Résister » : « Il s’agit donc pour les cinéastes de résister, de ne pas se laisser imposer une morale qui n’est pas la leur : une morale qui ne pense qu’en termes de classement, de hiérarchie, d’exclusion, d’argent. Depuis toujours dans le cinéma français la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre. Henri Langlois avait fondé sa morale sur l’idée que "tous les films sont égaux". Il n’en est pas d’autre qui vaille. Il s’agit donc pour les cinéastes de résister. Résister en donnant une vraie chance à tous les films d’être vus. »

L'ACID soutient donc depuis 30 ans la diffusion en salles de films indépendants et œuvre à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.

Plus d'infos sur le site de l'Acid.

L'Humanité

Meeting parisien de la Nupes : pour les jeunes militants, l'espoir au bout des législatives

Reportage

Jean-Luc Mélenchon a renoué avec l'exercice du meeting, mercredi soir à Paris pour galvaniser les troupes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), à douze jours du premier tour des législatives. L'Humanité s'est glissé dans le rassemblement avec de jeunes militants afin de recueillir leurs sentiments.

Le meeting a eu lieu dans une jauge plus modeste qu'à la présidentielle. Mais 1 500 personnes se sont tout de même pressées à la salle Olympe de Gouges dans le XIe arrondissement de Paris, certaines ayant même dû rester suivre le meeting sur un écran placé à l'extérieur.

Plusieurs candidats à Paris étaient présents, du secrétaire national d'EELV Julien Bayou à l'antispéciste Aymeric Caron en passant par la communiste Céline Malaisé.

"Le plus important aujourd'hui, c'est l'écologie et c'est le seul mouvement qui peut nous donner de l'espoir", nous explique Léonie, étudiante en science politique à l'université Panthéon-Assas avant d'ajouter : "Pour nous jeunes qui avons connu les mandats de Sarkozy, Hollande et Macron, c'est réellement une source d'espoir."

Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

La dynamique des gauches rassemblées

Jean-Luc Mélenchon, qui depuis quelques semaines savoure la dynamique des gauches rassemblées, a livré un discours passionné, versant dans le stand-up humoristique à certains moments.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?

Pour Quentin Gidoin, salarié à la Bibliothèque Nationale de France, actuellement au cœur d'un mouvement social : "J'ai envie d'y croire, je fais parti d'une génération qui a souvent subi les élections les unes après les autres avec cette gauche qui répondait aux logiques libérales et je suis heureux ce soir d'être là."

La Nupes au coude-à-coude avec LaREM

Si la Nupes est au coude-à-coude avec LaREM et ses alliés sur le total national des voix, autour de 28%, selon les projections des sondeurs, le chef des Insoumis explique : "Notre point haut est supérieur à leur point bas." Or "si les gens pensent qu'on peut gagner, ils vont descendre voter par paquet, par grappe, par wagon", a assuré le tribun insoumis, suscitant des "On va gagner" sonores dans la salle.

"C'est le programme le plus construit aujourd'hui, qui permet de traiter l'ensemble des sujets sur les conditions de travail, sociales et démocratiques mais également écologique", tient à souligner Léa Catala, salariée à la ville de Paris. La jeune militante précise : "Mélenchon 1er ministre, c'est aussi pour lutter contre l'abstention, donc oui ça me donne de l'espoir".

LFI, EELV, PS, PCF, Générations, "nous nous sommes rassemblés pour dire au pays, nous sommes une alternative si vous avez compris que ça ne peut plus durer comme c'est là", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Or il y a urgence, a-t-il exhorté, car "l'Etat s'effondre autour de nous" : école et hôpital en difficulté, montée de la pauvreté, "inaction climatique" et même "pour assurer la tranquillité d'un match de foot".

Processus démocratique

"Déjà j'ai apprécié qu'on ait un meeting de cette taille pour les élections législatives. Il n'y a pas que l'élection présidentielle, il y a aussi une Assemblée nationale qui a son importance dans le processus démocratique", nous explique Rémi, étudiant en conception de jeux vidéos.

Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »

"Sa stratégie est intelligente mais le “Jean-Luc Mélenchon Premier ministre” ne doit pas effacer ceux qui ne sont pas fans de la première heure", observe Ian Brossat, ancien directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel.

Julien Bayou confie pour sa part être "agréablement surpris" du fonctionnement de la Nupes : "C'est fluide dans la coordination, ça prend sur le terrain, on a fixé quelques grands axes de campagne et chacun a ses manières de communiquer."

Giovana Gravier, étudiante en Communication souligne : "On a senti le besoin de s'engager, c'est nous le futur et ce programme correspond à nos convictions."

L'Humanité

L’union de la gauche, toute une histoire

Emission

Alors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Éditorial. Germes

Éditorial

Sébastien Crépel

Par Sébastien Crépel

Non, l’événement électoral du week-end n’est pas (seulement) l’élimination de Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger. Le crash somme toute prévisible de la candidature à la législative de l’impopulaire ancien premier ministre, recyclé sous l’étiquette présidentielle, cache un mal bien plus profond qui ronge la majorité sortante. Partout, chez les électeurs qui votaient par anticipation la semaine passée, les candidats d’Emmanuel Macron enregistrent de lourdes pertes en scores, et même en voix, dans un contexte de participation pourtant en hausse. Plus de 15 000 voix se sont évaporées entre 2017 et 2022 pour les tenants de la majorité sortante.

Plus la peine de cacher le malaise. Les mines sont renfrognées et les fronts plissés. Cette fois, ce n’est pas un sondage, mais une première secousse d’importance, d’autant qu’elle frappe au cœur un électorat à l’aise dans la mondialisation, a priori acquis à Emmanuel Macron. En pourcentages, ce n’est pas un recul, c’est une déroute : – 27 points dans les 6e et 10e circonscriptions, – 21 dans la 1re, – 19 dans la 3e et la 7e, – 16 dans la 11e… La majorité présidentielle régresse dans dix circonscriptions sur onze. Mention spéciale pour la 5e, avec un repli de 35 points : belle performance, Manuel Valls. Même en y ajoutant – soyons beaux joueurs – le résultat du « dissident » sortant, le déficit est encore de dix points. Bien sûr, on nous dira que tout cela sera effacé au second tour, que les candidats du parti présidentiel devraient retrouver sans difficultés leurs sièges. On verra.

Pour l’heure, s’il y a un perdant au premier tour – sans compter LR, battu partout –, c’est qu’il y a aussi un gagnant, ou plutôt une gagnante, la Nupes. Sa qualification face aux représentants du macronisme dans tous les seconds tours sauf un, avec près de 30 % des suffrages en moyenne, dont deux circonscriptions où elle passe en tête, est déjà une sacrée victoire. En 2017, la gauche n’était présente que dans cinq seconds tours, le candidat qualifié ayant parfois rassemblé à peine 10 % des voix au premier. Les graines de l’union germent déjà. Et la récolte s’annonce prometteuse.

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Législatives. Fabien Roussel : « La majorité est plus qu’accessible »

Entretien

L’invité du mardi. Chaque semaine, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable de l’un des partis qui composent la Nupes. Aujourd’hui, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, assure que cet accord est « une chance exceptionnelle » de conquérir l’Assemblée.

Julia Hamlaoui

Les premiers résultats de la coalition de gauche, avec 10 candidats qualifiés au second tour sur les 11 circonscriptions des Français de l’étranger, sont de bon augure. Pour le secrétaire national du PCF, il n’en faut pas moins « mener campagne tous azimuts », pour transformer l’essai et imposer une majorité de gauche à Emmanuel Macron.

Pour 63 % des Français, le pouvoir d’achat est le sujet qui comptera aux législatives, selon Harris Interactive. Emmanuel Macron promet une loi après les élections, Marine Le Pen mène campagne sur ce thème, que leur opposez-vous ?

Ni l’un ni l’autre n’apportent de véritable réponse. Macron propose des primes à la tête du client. Quant à Le Pen, elle n’est en rien une alternative : la hausse des salaires qu’elle évoque est de seulement 3 % et sans cotisations, nous aurons donc à payer de notre poche pour la Sécurité sociale. Il n’existe qu’une seule loi efficace, c’est celle qui portera,­ dès juillet, le Smic à 1 500 euros net, et nous organiserons une conférence sociale générale pour l’augmentation des salaires. En cas d’échec de celle-ci, il faudra remettre à l’ordre du jour l’échelle mobile des salaires, c’est-à-dire leur hausse automatique en fonction de celle du Smic. De même, les pensions de retraite devront être alignées avec au minimum 1 500 euros pour une carrière complète, la demi-part fiscale rétablie et la CSG réduite. C’est ce que nous proposons avec l’alliance des forces de gauche et écologistes.

Vos adversaires vous opposent que ces mesures seraient insoutenables…

Nous accompagnerons les petites entreprises en baissant les charges financières, assurantielles, d’énergie et par des prêts à taux bonifiés. Le deuxième levier réside dans la création d’emplois dans les services publics, la transition écologique et la relocalisation de l’activité : la hausse des salaires doit aller de pair avec une relance de la production de biens et services produits en France.

Ces gains de pouvoir d’achat ne risquent-ils pas d’être aspirés par l’inflation ?

L’inflation est mise sur le dos de la guerre en Ukraine. Mais, en réalité, une grande partie de la hausse des prix est liée à la spéculation en Bourse et à de grands groupes qui, sous couvert de crises, augmentent leurs tarifs. Ils ont accumulé 300 milliards de dollars de dividendes pour le seul premier trimestre 2022. Il faudra donc des mesures fortes de blocage des prix et taxer les profiteurs de guerre.

Face à la logique de la Ve République, la gauche peut-elle vraiment l’emporter ?

L’accord historique que nous avons scellé est une chance exceptionnelle d’envoyer une majorité de députés de gauche à l’Assemblée. Trop souvent, nos concitoyens pensent que le chef de l’État étant élu et son gouvernement nommé, tout est déjà joué. Or, c’est bien en fonction de la couleur de l’Assemblée que le premier ministre est désigné. Nous sommes en tête dans les sondages, c’est à portée de vote. Au minimum, nous pouvons empêcher qu’Emmanuel Macron ait les mains libres avec une majorité absolue. L’abstention est notre principale adversaire. Nous devons mener campagne tous azimuts pour parvenir à mobiliser les 32 % d’électeurs qui ont choisi l’un des candidats de gauche à la présidentielle.

Les libéraux promettent une France en faillite en cas de victoire de la Nupes. Que répondez-vous ?

Ils sont très mal placés pour donner des leçons. Avec leur politique, nous avons perdu notre souveraineté industrielle et énergétique. Ils ont conduit nos hôpitaux publics à la ruine. La faillite de la France, c’est eux. Avec la pandémie et la guerre en Ukraine, les règles du pacte de stabilité ont volé en éclats. Si la gauche l’emportait, le poids politique et économique de la France au sein de l’Union européenne ouvrirait la possibilité d’écrire un nouveau traité fondé sur l’exigence de progrès social. Nous savons bien que les forces capitalistes seront pleinement mobilisées contre nous et nous aurons besoin de mobilisations sociales puissantes, dans les entreprises et dans la rue, pour rendre incontournables les changements attendus.

L’accord de la Nupes compte 650 mesures, comment ferez-vous entendre les spécificités communistes lors du mandat ?

Cet accord nous a permis de nous entendre sur une série de mesures mais il prévoit aussi pour chacun un groupe plus fort à l’Assemblée. Pour les communistes, ce sera l’occasion de porter les propositions que nous avons défendues pendant la présidentielle pour la France des jours heureux. Des nouveaux droits et pouvoirs aux salariés, à la nationalisation des banques, en passant par notre conception de la République et de la laïcité ou le mix nucléaire-renouvelable.

Vous semblez douter du mot d’ordre « élire Mélenchon premier ministre », vous n’avez pas participé à certaines initiatives de la Nupes… Est-ce une prise de distance ?

Non, pas du tout. D’abord, j’ai simplement rappelé que le premier ministre n’est pas élu. La confusion et la personnalisation du régime sont déjà suffisamment grandes, ce n’est pas la peine d’en rajouter. Et ma seule prise de distance, c’est avec Paris. Je suis le seul responsable d’un parti de la coalition à enchaîner présidentielle et législative, et à vivre en dehors de la région parisienne. Je veux m’y consacrer à temps plein car je fais face à une extrême droite très forte ici.

Au-delà du résultat des législatives, comment voyez-vous l’avenir de la Nupes et de la gauche ?

C’est une œuvre de longue haleine de regagner la confiance et l’intervention du peuple, des salariés. Et c’est à la lecture des résultats que nous pourrons faire un premier bilan. Pour la hausse du Smic, le revenu étudiant, la retraite à 60 ans, le milliard d’euros contre les violences faites aux femmes, quoi qu’il arrive, nous mènerons des combats communs. ­Le rendez-vous de la Fête de l’Humanité, en septembre, sera un moment fort pour faire converger ces luttes.

Vous avez été élu à la tête du PCF avec l’ambition de le remettre sur le devant de la scène. Comment envisagez-vous les prochaines étapes ?

La présidentielle a été une étape importante qui a permis de mettre en lumière des propositions et notre projet dans le débat politique. Depuis, beaucoup de gens m’interpellent pour me féliciter de la campagne, du souffle qu’elle a donné pour construire un autre avenir à la France, à la gauche, au mouvement populaire et du coup de jeune qu’elle a apporté à notre parti. Nous écrirons la suite avec l’ensemble des communistes après le scrutin et avec un congrès début 2023. Nous devons continuer dans cette voie, continuer de travailler notre projet pour la France et de rassembler ­largement, pour de nouvelles conquêtes sociales.

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Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet

Actu

Gauche Le député communiste sortant sera le suppléant de Yannick Monnet, qui entend porter des projets de loi pour mettre fin au sentiment de relégation des habitants de sa circonscription.

Diego Chauvet

Lurcy-Lévis, Moulins (Allier), envoyé spécial.

« I l faut savoir laisser la place, s’effacer. Même si je n’ai pas l’intention d’être un suppléant de paille. » En réunion publique, le 30 mai, à Lurcy-Lévis, Jean-Paul Dufrègne rassure l’assistance. Le député communiste sortant de la première circonscription de l’Allier a décidé de passer le relais. C’est Yannick Monnet, conseiller régional PCF, qui porte les couleurs de son parti et de la Nupes pour cette élection législative. Mais Jean-Paul Dufrègne est candidat comme suppléant et prend pleinement part à la campagne. Élu à l’Assemblée nationale en 2017, il avait présidé le département de 2008 à 2015. « Avec notre binôme, nous voulons démontrer que nous sommes des candidats de gauche, mais aussi d’un territoire et de ses habitants », enchaîne alors Yannick Monnet.

Neuf autres candidats sont en lice, dont un dissident du PS. Comme dans les circonscriptions voisines, le RN a réalisé ici un haut score à la présidentielle, surfant sur le sentiment de « relégation » des habitants. Marine Le Pen y est arrivée en tête au premier tour avec 27,3 % des voix, suivie d’Emmanuel Macron avec 26,6 %, puis de Jean-Luc Mélenchon à 16,3 %. Au second tour, la candidate d’extrême droite a réalisé 47,6 % des suffrages. Aussi, le candidat communiste fixe pour sa campagne la priorité numéro 1 pour sa circonscription : la santé. Avec trois mesures pour les 120 000 habitants de ce territoire, mais aussi tous ceux concernés par les problématiques de la ruralité : renforcer l’hôpital public, sortir de la tarification à l’activité et ouvrir des centres de santé avec des médecins salariés. « Si on ne le fait pas, on ne pourra pas rétablir l’attractivité de nos territoires », prévient Yannick Monnet.

Endiguer le problème de désertification médicale

Car, dans la salle, ils sont nombreux à mettre en avant le problème de la désertification médicale, sur une circonscription qui compte un médecin pour 1 500 habitants. Et pas seulement en zone rurale. Un peu plus tôt à Moulins, Éric, un infirmier psychiatrique, décrivait combien l’hôpital public a été démoli, y compris en ville. « En psychiatrie, nous n’avons plus de lits pour les enfants de 6 à 12 ans dans le département. Ils doivent donc aller en hôpital de jour ou en famille d’accueil », déplore ce soignant qui parle de « perte de sens » dans son métier. D’autant qu’il faut composer avec toutes les autres urgences sociales…

Sur le marché des Champins, quartier populaire de Moulins, le candidat essaie ainsi de convaincre un homme d’aller voter. « Pour quoi faire ? interroge-t-il. Ça me gonfle de me déranger pour rien. Je suis trop vieux, même les gamins ne votent pas. » Il évoque également sa situation personnelle : « Je me chauffe au pétrole chez moi parce que c’est une passoire énergétique. Le chauffage électrique, ça me coûte trop cher. » D’autres reconnaissent Yannick Monnet, secrétaire départemental du PCF. « Je voterai pour toi, deux fois même », lui lance un habitant du quartier. La veille à Lurcy-Lévis, Jean-Paul Dufrègne pointait l’origine du sentiment d’abandon de beaucoup de citoyens de l’Allier : « Les politiques de rigueur qui ont attaqué nos services publics, et dévitalisé nos territoires. » Même s’il doit faire face à la dissidence d’un candidat divers gauche, Yannick Monnet entend mener le combat contre ces politiques à l’Assemblée, quelle que soit la couleur de la future majorité.

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La Nupes défie les macronistes dans les circonscriptions de l’étranger

Actu

Les Français de l’étranger ont voté dimanche pour le premier tour des élections législatives. Dans dix circonscriptions sur onze, le second tour opposera dans une semaine des candidats macronistes à des candidats de la gauche rassemblée au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Aurélien Soucheyre

Parmi toutes les circonscriptions des Français de l’étranger, celle sur laquelle les projecteurs se sont les plus braqués dans la nuit de dimanche à lundi est évidemment la 5e, celle de la péninsule ibérique, où Manuel Valls était candidat. L’ancien premier ministre, soutenu par Emmanuel Macron, sort vaincu dès le premier tour. Le candidat de la Nupes Renaud Le Berre arrive en tête avec 27,88 % des voix, devant le député sortant Stéphane Vojetta que LaREM n’avait pas souhaité réinvestir et qui obtient 24,59 % des suffrages. Manuel Valls arrive troisième, avec 16,16 % des voix. Stéphane Vojetta a d’ores et déjà sollicité le soutien du gouvernement et indiqué qu’il souhaite siéger avec les élus macronistes à l’Assemblée.

Législatives 2022  Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

L’ancienne ministre de l’égalité femmes-hommes d’Emmanuel Macron, Élisabeth Moreno, est de son côté candidate dans la 9e circonscription, qui rassemble le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest (où le député sortant M’Jid El Guerrab ne se représentait pas et risque un an de prison ferme pour l’agression à coups de casque du socialiste Boris Faure). Sur ce territoire, le second tour verra s’opposer le candidat de la Nupes Karim Ben Cheikh, qui a obtenu 39,99 % des voix, à l’ex-ministre qui a reçu 28,05 % des suffrages au premier tour.

Deux autres circonscriptions des Français de l’étranger auront quoi qu’il arrive un nouveau député. La 6e d’abord, qui rassemble la Suisse et le Liechtenstein où le député sortant Joachim Son-Forget a obtenu 4,43 % des voix (élu sous l’étiquette LaREM en 2017, il avait fini son mandat en soutenant Eric Zemmour à l’élection présidentielle). Au second tour, le candidat LaREM Marc Ferracci (36,48 % des voix) sera ici opposé à la candidate Nupes Magali Mangin (20,27 %). La 2e circonscription ensuite, celle de l’Amérique latine et des Caraïbes, où la députée sortante Paula Forteza (ex-LaREM devenue soutien de l’écologiste Yannick Jadot par la suite) ne se représentait pas. Le second tour se fera entre la candidate LaREM Éléonore Caroit (33,98 %) et celui de la Nupes Christian Rodriguez (27,72 %).

Le député LaREM et président de la commission des Affaires économiques Roland Lescure s’est de son côté de nouveau présenté dans la 1 ère circonscription, celle de l’Amérique du Nord. Il obtient 35,87 % des voix et affrontera la candidate de la Nupes Florence Roger qui a rassemblé 33,43 % des suffrages exprimés.

Macronistes et candidats de la gauche rassemblée s’affronteront également au second tour dans la 3 e circonscription, celle de l’Europe du Nord, où le député LaREM sortant Alexandre Holroyd (38,51 % des voix) fera face à Charlotte Minvielle (31,46 %). Idem dans la 4e circonscription, celle du Benelux, où le sortant LaREM Pieyre-Alexandre Anglade (38,92 %) affrontera Cécilia Gontard (32,46 %). Mais aussi dans la 7e circonscription, celle d’Europe centrale, où le sortant Modem Frédéric Petit (34,57 %) se mesurera au second tour à Asma Rharmaoui-Claquin (26,06 %).

La situation est identique dans la plus grande circonscription des Français de l’étranger, la 11e, qui rassemble 49 pays de l’Europe orientale, de l’Asie et de l’Océanie, où la députée LaREM sortante Anne Genetet (38,14 %) se qualifie pour le second tour face à l’ancienne journaliste de l’Humanité Dominique Vidal (24,78 %). Dans la 10 e, qui va pour la Proche-Orient et l’Afrique, la sortante LaREM Amélia Lakrafi (32,74 %) sera face à la candidate de la Nupes Chantal Moussa (22,53 %).

En 2017, les macronistes avaient raflé dix des onze circonscriptions des Français de l’étranger. La seule leur ayant échappé est la 8e, qui comprend Israël, la Turquie, l’Italie et la Grèce. Le député UDI sortant Meyer Habib se représente et a obtenu 28,85 % des voix. Il fera face à la candidate LaREM Deborah Abisror-de Lieme, ancienne cheffe de cabinet d’Olivier Véran au ministère de la Santé, qui a rassemblé 27,77 % des suffrages.

Au final, Manuel Valls est le seul candidat investi par LaREM à ne pas s’être qualifié pour le second tour. La Macronie est même arrivée en tête du premier tour dans huit circonscriptions sur onze, challengé partout (sauf dans une circonscription) par la seule alternative possible : celle de la Nupes.

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Reportage. Dans le bassin minier, la gauche fait front face à l’extrême droite

Reportage

Bruay-la-Buissière, Hénin-Beaumont, Lens et Liévin. Dans ces circonscriptions du Pas- de-Calais détenues par le Rassemblement national, la Nupes présente aux législatives des candidates et candidats PCF, EELV, La FI et PS. Après le résultat encourageant réalisé par une liste Union de la gauche lors des départementales de 2021, tous les espoirs sont permis.

Ludovic Finez

Les portières claquent et, en à peine quelques secondes, la douzaine de militants se répartit en petits groupes sous un soleil de plomb. Mission de ce début d’après-midi : tracter dans le quartier du Moulin, à Avion. Le maire communiste de la ville et vice-président du conseil départemental les accompagne. Jean-Marc Tellier est le candidat titulaire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), en tandem avec Donata Hochart, maire socialiste de Fouquières-lès-Lens, dans la 3e circonscription du Pas-de-Calais qui englobe 13 communes, dont Lens. Coup de sonnette. Après un temps d’attente, Emmanuel ouvre sa porte. « Vous faisiez la sieste ? Désolé… » s’excuse Jean-Marc Tellier, invité à entrer. Visiblement au courant de sa candidature, Emmanuel prend volontiers le tract qu’on lui tend. Cet ancien peintre en bâtiment, en invalidité après avoir été infecté par un staphylocoque à l’hôpital, vit seul. « Je m’en sors mais je me serre la ceinture à la fin du mois. La priorité, ce serait d’avoir un peu plus de sous pour faire les courses », confie-t-il. À côté de l’augmentation du Smic, la profession de foi du candidat met également en avant la « garantie autonomie jeune à 1 063 euros », la « retraite à 60 ans », la « planification écologique » et un budget de « 1 milliard d’euros contre les violences faites aux femmes ». Dans la maison suivante, un monsieur de 75 ans avoue n’avoir « jamais voté de (s)a vie ». « Il y a deux ans, tu m’avais dit que tu irais t’inscrire sur les listes électorales. Tu ne l’as pas fait… » le sermonne le maire avec un petit sourire.

Porte-à-porte, ville par ville

Il est l’heure de remonter en voiture pour se rendre à Lens. Au centre socioculturel François-Vachala, le groupe grossit d’une quinzaine de militants socialistes autour de leur maire, Sylvain Robert. On s’équipe de bouteilles d’eau pour affronter la chaleur. En piste pour un porte-à-porte dans la cité 4, un ancien coron minier. Rue Saint-Amé, de nombreuses maisons sont vides, porte et fenêtres condamnées par un grillage métallique. Le plan de rénovation du quartier prévoit l’aménagement d’un parc urbain, des démolitions et des reconstructions de logements. Un peu isolé au milieu des maisons promises à la destruction, un vieux monsieur accueille avec bienveillance la propagande électorale de la Nupes, satisfait de l’alliance à gauche : « Je préfère ça plutôt qu’ils se battent. » « La rue va être démolie. On m’a proposé un autre logement mais qui ne me convient pas. J’attends, c’est angoissant… Pour la fin de l’année, il faut qu’on soit partis », nous raconte-t-il. Jules accepte le tract mais dit ne pas voter : « Tout le monde galère, les gens ont des petits salaires… Même un petit boulot, on ne dirait pas non. Le seul problème, c’est le transport, je n’ai pas de voiture. » Malgré cela, Jules a du mal à croire à la promesse d’un Smic à 1 500 euros.

Lens, Hénin-Beaumont, Liévin et Bruay-la-Buissière – qui se tiennent dans une zone d’une quarantaine de kilomètres – sont les quatre circonscriptions du Pas-de-Calais actuellement aux mains de l’extrême droite. Dans ces quatre villes, Marine Le Pen a engrangé des scores de 58 à 69 % au deuxième tour de la présidentielle, pour une moyenne de 57,5 % dans le département. À Lens, après le décès en janvier dernier du député José Evrard, ancien communiste passé au Front national puis aux Patriotes avant de finir à Debout la France, son suppléant, Emmanuel Blairy, resté fidèle au RN, a hérité du poste. « On ne les a pas vus pendant cinq ans, assure Jean-Marc Tellier. Ici, il faut un député de terrain, qui travaille avec les maires du coin et qui défend les dossiers locaux. » À commencer par celui, très sensible, de l’habitat. « Pour rénover correctement un logement minier, il faut 80 000 euros, à multiplier par 60 000 logements », calcule le candidat. Autant dire que les budgets promis sont loin du compte. « Des rénovations ont déjà été réalisées, reconnaît Jean-Marc Tellier, mais beaucoup de ces logements sont des passoires thermiques. Certains habitants ont vu leur facture de gaz flamber. » Le maire d’Avion veut également porter à l’Assemblée son combat pour l’interdiction des coupures d’énergie, après avoir convaincu une vingtaine de maires du secteur de voter un arrêté dans ce sens.

« Divisés, nous perdons. unis, nous gagnons »

À Liévin, face au député sortant RN Bruno Bilde, le tandem des candidats de la Nupes réunit également le PS et le PCF, avec pour candidat titulaire le premier adjoint socialiste de Liévin, Jérôme Darras, et sa remplaçante communiste Christelle Buissette, adjointe à Grenay. Le 13 mai, c’est même ensemble que les duos de ces deux circonscriptions ont officialisé leurs candidatures, dans un local du centre de Lens plein à craquer. Pourtant, les relations ont longtemps été difficiles entre les deux formations, particulièrement dans cette partie du bassin minier. « J’ai beaucoup employé le terme de “guerre froide”, sourit Hervé Poly, secrétaire départemental du PCF. Mais le RN impose une prise de conscience. Divisés, nous perdons ; unis, nous gagnons. » Il rappelle ainsi les trois cantons perdus par l’extrême droite dans l’agglomération de Lens-Liévin au profit de candidatures communes PS-PCF lors des départementales de 2021. Ce soir-là, les discours d’union se succèdent. « Nous avons besoin d’une vraie gauche de transformation sociale ! lance ainsi Pierre Boutry, référent local FI. Il n’a pas été possible de faire l’union au premier tour de la présidentielle, désormais la Nupes soulève un nouvel espoir. » Côté majorité présidentielle, Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de l’Industrie, lorgnait la circonscription de Lens. Peut-être échaudée par le score de Marine Le Pen dans la ville – 40 % au premier tour de la présidentielle –, elle a renoncé et passé le relais à son compagnon, Nicolas Bays, ex-député PS puis chef de cabinet de Jean-Michel Blanquer. Face à la Macronie et à l’extrême droite, Dominique, militant PS, après avoir assisté à la présentation commune des candidats de la Nupes de Lens et Liévin, commente : « Ce qui faisait la force de la gauche, c’était d’être le parti des travailleurs. Il faut remettre le travail à l’honneur. J’en ai marre qu’on dise que les jeunes sont des fainéants », assure le syndicaliste CFDT, salarié d’une mission locale.

Le faux débat sur la question du voile

Le matin même, c’est sur le marché d’Hénin-Beaumont que s’étaient donné rendez-vous les forces de la Nouvelle Union populaire, qui présente dans cette circonscription Marine Tondelier (EELV), en binôme avec la socialiste Cécile Yosbergue. La première est conseillère municipale à Hénin-Beaumont et conseillère régionale, la seconde adjointe au maire de Carvin et conseillère départementale. Face à elles, la députée sortante Marine Le Pen. Nasser et Aïcha, derrière leur étal de vêtements, accueillent avec plaisir les deux candidates de gauche. « On ne veut pas de Le Pen, expliquent-ils. Elle pense être en terrain conquis mais si les Français ouvrent les yeux… » Le couple s’agace du débat « sur le foulard » qu’elle a lancé pendant la présidentielle : « Nous en avons assez que ce soit toujours la même population qui trinque, la communauté maghrébine. On n’est pas tous des voleurs et des délinquants ! » Eux votent dans une circonscription voisine, mais leur fille habite avec son mari à Hénin-Beaumont. « Elle travaillait pour la mairie avant son accouchement, raconte Aïcha. Ensuite, elle a envoyé des courriers pour revenir. Elle a su par d’autres employés de la ville que si elle n’était pas encartée au RN, elle n’avait aucune chance. » David prend le tract qui annonce la première réunion de l’assemblée populaire, à laquelle il compte se rendre. « Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’union de la gauche. » L’accord Nupes, « c’est politiquement judicieux. Mais il y a des trucs que j’aime moins, notamment les positions de Jean-Luc Mélenchon sur la police », nuance-t-il.

S’imposer sur les dossier locaux

Accueil très différent, quelques dizaines de mètres plus loin. Jean Guido et sa compagne Evelyne Dessailly annoncent d’emblée : « On est au FN ! » Et de poursuivre : « On n’est pas bien à Hénin-Beaumont ? Il y a tout ici. Depuis que Steeve Briois (le maire RN de la ville, suppléant de Marine Le Pen aux législatives – NDLR) est là, il a relancé les commerces avec son équipe. Il est à l’écoute des gens. » Un ancrage local de longue date indéniable, qui fait cependant cruellement défaut à Marine Le Pen. « Nous sommes deux militantes de terrain, elle a sa vie à Paris », commente Cécile Yosbergue. « Elle ne sait même pas qu’un habitant de Carvin peut mettre une heure et demie pour aller travailler à Lille », assure-t-elle, évoquant les bouchons qui saturent régulièrement l’A1, entre ces deux villes pourtant distantes de seulement 25 kilomètres. Autre dossier local : les suites de la fermeture de Metaleurop, il y a près de vingt ans, notamment les « taux de plomb inquiétants dans le sol », pointe Marine Tondelier. « Les habitants voient la valeur de leur maison chuter. Des villes se sont engagées en décidant un abattement de la taxe foncière, mais l’État ne compense pas », résume-t-elle. Les deux candidates ont lancé une « assemblée populaire de campagne », qui s’est réunie pour la première fois le 18 mai et qui doit perdurer après l’élection, « ouverte à toutes celles et ceux qui veulent avoir leur mot à dire ». Un peu plus loin, un attroupement se forme. Marine Le Pen, Steeve Briois et leur délégation, suivis par plusieurs caméras, font leur entrée sur le marché. Tout sourires, la candidate RN se prête aux demandes de selfies et s’arrête pour discuter avec une femme. Avec un air grave et compassionnel, il est question d’« insécurité » et de « caméras ». Les candidates de la Nupes le savent, elles ne se présentent pas dans la circonscription la plus facile. Mais, lancent-elles comme une évidence : « Nous habitons ici. »

« La principale insécurité, c’est la pauvreté »

Challenge difficile, également, à Bruay-la- Buissière. Les négociations nationales au sein de la Nupes ont accordé la candidature pour la circonscription à la FI, dont le comité électoral tenait à investir une femme, qui n’a pu être trouvée chez les militants locaux. « Cette candidature m’a été proposée au regard de mon militantisme dans l’Oise », explique Sandrine Coquerie. Cette dernière s’est présentée aux départementales de 2021 dans le canton de Méru, ville dans laquelle Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête le 10 avril dernier, avec 37,6 %. « On a raison de se préoccuper des quartiers populaires, note la candidate, mais il ne faut pas oublier la ruralité, les problèmes de transport, la situation des agriculteurs… » « Ici (à Bruay – NDLR), le vote RN semble avant tout basé sur la misère », constate-t-elle. « Il y a de petites incivilités, des activités de débrouille, mais la principale insécurité, ici, c’est la pauvreté », confirme Jean-Luc Lambert, militant insoumis local, ironisant sur le thème majeur de l’extrême droite.

Élu député de la circonscription en 2017, Ludovic Pajot est devenu en 2020 le deuxième maire RN du Pas-de-Calais, en décrochant la ville de Bruay, laissant alors son siège parlementaire à sa remplaçante, Myriane Houplain. Pour l’investiture aux législatives, le RN a préféré à cette dernière Thierry Frappé, premier adjoint de Bruay. Dénonçant une « trahison », elle a rallié Éric Zemmour. Dans la circonscription, « les taux de vote pour le RN suivent ceux de la pauvreté », souligne Jean-Luc Lambert. Le logement et le pouvoir d’achat feront logiquement partie des priorités de campagne de Sandrine Coquerie. « Nous irons là où le RN ne va pas, notamment dans les petits villages », annonce-t-elle. Arnaud Vanderhaeghe, autre militant bruaysien de FI, acquiesce : « Nous voulons montrer qu’il existe une réelle opposition au RN, que les gens peuvent espérer. »

Entretien. « Le clivage droite-gauche revient au premier plan »

Pour le chercheur Luc Rouban, l’émergence de la Nupes contribue à recentrer le débat politique sur le choix du modèle économique et social. Mais la mobilisation, notamment des classes populaires, pourrait faire défaut aux législatives.

Le pouvoir d’achat, en tête du programme de la gauche et dont se sont saisis le RN comme Emmanuel Macron, sera-t-il un sujet de premier plan pour les législatives ?

C’est une préoccupation majeure. Selon la dernière enquête Ipsos, dont le Cevipof est partenaire, le pouvoir d’achat est cité par 57 % des plus de 11 000 enquêtés, devant l’environnement (31 %) et le système de santé (26 %). Il est particulièrement haut parmi ceux qui pensent voter pour la Nupes (60 %) et le RN (67 %). On voit là l’effet de la campagne présidentielle de Marine Le Pen qui a consisté à se décentrer par rapport aux thèmes identitaires classiques de l’extrême droite pour adopter un positionnement plus populiste. Elle a visé l’électorat populaire à la fois contre le macronisme mais aussi contre une gauche, plus radicale que le PS, qui parle davantage à ces catégories. Mais au sein du RN, cette revendication n’est pas adossée à une critique du capitalisme, à un ensemble de considérations sur les inégalités sociales — 11 % des électeurs RN citent la lutte contre celles-ci, contre 39 % de ceux de la Nupes. C’est un vote de colère qui reste assez désorganisé sur le plan idéologique.

Qu’en est-il du risque d’abstention des catégories populaires ?

Elle risque d’être assez forte. Les enquêtes la situent autour de 50 %, comme en 2017 — plus de 60 % parmi les ouvriers et les employés. Les raisons de l’abstention sont toujours complexes, plus encore aux législatives où des enjeux locaux se greffent à des questions plus nationales. Mais nous ne sommes pas sortis du malaise démocratique : une crise de confiance, une mise à distance d’un monde politique qui ne semble plus avoir beaucoup de prise sur la réalité. L’abstention peut aussi être amplifiée en juin par le sentiment que c’est plié d’avance, qu’Emmanuel Macron obtiendra une majorité.

Face à cela, la gauche unie a-t-elle une carte à jouer ?

La gauche a construit une offre, elle reste encore théorique, il faudra voir comment ses électeurs vont se positionner. Face à l’idée qu’Emmanuel Macron a été réélu par défaut, profitant d’une situation chaotique, de beaucoup d’abstention et de l’émiettement de la gauche alors même qu’existent une demande d’égalité et un sentiment d’injustice sociale très fort, ce rassemblement suscite beaucoup de sympathie. Au vu des règles du scrutin, toutefois, les chances que la Nupes obtienne une majorité absolue sont très faibles, mais elle peut, plus certainement, être la première force d’opposition.

Qu’est-ce que cela change, alors que le RN revendiquait jusque-là cette position ?

La question purement identitaire qui a marqué la présidentielle autour de Zemmour passe vraiment au second plan. Là, la question, c’est l’avenir du modèle socio-économique face à une contradiction de fond : on ne peut pas être à la fois pour le libéralisme et le capitalisme et, en même temps, défendre l’environnement. De là découlent des choix sociaux, fiscaux, budgétaires qui remettent au premier plan le clivage droite-gauche. La Nupes, au-delà des divergences réelles entre ses composantes sur certains points, apporte une certaine prise de conscience de ce besoin d’un nouveau modèle. Cela concrétise ce que les écologistes n’ont jamais pleinement réussi à faire : articuler l’écologie avec un projet économique et social.

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L'Humanité

Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement »

La rencontre

À l’approche d’élections législatives décisives et inédites, Jean-Luc Mélenchon veut convaincre les classes populaires de voter pour les candidats de la gauche rassemblés au sein de la Nupes. Il est possible de « vivre autrement, affirme-t-il. Pour cela, il faut répartir différemment le fruit de la richesse produite entre capital et travail ». Entretien

Diego ChauvetJulia Hamlaoui

Jean-Luc Mélenchon en est convaincu : « la force d’entraînement fera la décision », lors des élections législatives des 12 et 19 juin. Le score de la gauche, sous la bannière de la Nupes, pourrait en effet bouleverser le rapport de forces dans l’Hémicycle, au point de contrecarrer les projets de réformes du président Emmanuel Macron et de contenir l’extrême droite. Le vote des jeunes et des classes populaires, qui comptent parmi les plus abstentionnistes, sera déterminant. Pour « l’Humanité magazine », le chef de file de la France insoumise, qui compte faire son entrée à Matignon, revient sur sa stratégie de conquête et d’exercice du pouvoir, son rapport au peuple, à la lutte des classes et à la planification écologique, ainsi qu’au combat contre les discriminations.

Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel Macron

Avec l’inflation, le pouvoir d’achat est plus que jamais la préoccupation majeure des Français. Emmanuel Macron, qui promet une loi à l’été, comme Marine Le Pen durant la présidentielle se sont emparés de cette question. En quoi faites-vous la différence ?

En prenant la mesure de la gravité de la situation et en apportant des réponses concrètes, à l’inverse des propositions creuses de monsieur Macron. Voyez sa « prime » de 6 000 euros, par exemple. Le chiffre claque fort. Mais il n’y a rien d’obligatoire : tout dépend du bon vouloir du patron. L’an dernier, la « prime » n’a été donnée qu’à 20 % des salariés. C’est du verbiage. Pourtant, 400 000 personnes sont devenues pauvres durant le quinquennat. Quant à Marine Le Pen, elle a jeté l’éponge. Quand elle parle, c’est pour dire qu’elle ne peut pas gagner l’élection. C’est un renfort direct à Macron. Pour nous, c’est le contraire : précis et concret avec un vrai changement de vie à la clé. C’est le Smic à 1 500 euros net, la retraite à 60 ans avec 40 annuités, le dégel du point d’indice, le blocage des prix et des loyers à la baisse… Nous voulons éteindre les incendies inflationnistes dus à la spéculation en faisant payer les profits, pas les gens.

Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?

Vos adversaires vous reprochent des mesures infinançables...

Oui, on a l’habitude de ce genre de commentaires. Notre scénario économique est passé par la matrice économique de la Banque de France : nos 250 milliards de dépenses génèrent 267 milliards de cotisations, des taxes. Nous gérons mieux qu’eux.

Ceux qui ont le plus intérêt aux changements sont aussi ceux qui votent le moins. L’abstention est-elle l’ennemie à abattre pour les législatives ?

Notre camp a gagné en cohésion et en clarté. Cela sera entraînant face à une droite désunie. Tous les sondages nous placent en tête, sauf un qui réduit à 47 % la participation seulement. Du jamais-vu. Et la situation est totalement nouvelle. La coutume faisait des législatives une formalité administrative après la présidentielle. Elle est prise à revers. Qui sera mobilisé ou pas, en effet ce sera déterminant. C’est la force d’entraînement qui fera la décision. D’où l’importance des slogans qui montrent clairement le chemin victorieux : troisième tour de la présidentielle, appel à m’élire premier ministre en élisant une majorité de députés Nupes. D’ores et déjà, de nombreux indices montrent que les jeunes et les quartiers populaires restent mobilisés. À l’inverse, parmi les classes moyennes supérieures – celles gagnant plus de 2000 euros –, l’illusion Macron s’est épuisée. La start-up nation ne fait plus recette. Beaucoup ne veulent plus brûler leur vie pour des illusions.

Nous voulons éteindre les incendies inflationnistes dus à la spéculation en faisant payer les profits, pas les gens. Un vrai changement de vie à la clé.

Face au RN, ambitionnez-vous toujours de convaincre les « fâchés pas fachos » ?

Évidemment. Encore faut-il bien comprendre ce qui se passe. Refusons la thèse selon laquelle les milieux populaires sont acquis à Le Pen. Car la fraction du peuple la plus opprimée, la plus dépossédée, est de notre côté. Nous sommes la première force à la présidentielle chez les revenus de moins de 1 000 euros, dans le 1 % des villes les plus pauvres, chez les chômeurs, les CDD, les intérimaires. On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement, et que pour cela il faut répartir différemment le fruit de la richesse produite entre capital et travail.

Un parlement de la Nupes « constructif et insolent »

Au fil des rendez-vous électoraux, vous êtes passé d’une stratégie populiste de gauche à l’union de la gauche avec la Nupes pour ces législatives. Pourquoi ?

Quand j’ai quitté le Parti socialiste, il y a quatorze ans, sa stratégie le condamnait à mort. Il rêvait d’un compromis avec le capitalisme financier transnational de notre temps. C’est impossible, car sa vocation est de déréguler sans fin. L’affrontement avec ce social-libéralisme suicidaire qui l’y aidait était nécessaire. Dès lors, l’union était impossible tant que le pôle de la rupture n’était pas central. Tout simplement parce qu’il est impossible d’unir la classe salariale et le peuple contre ses propres intérêts. La dernière présidentielle a tranché. Les gens en ont par-dessus la tête de cette société. Après avoir rendu centrale la ligne de la rupture, tendre la main n’est pas un changement de pied, c’est une nouvelle étape de la même stratégie : l’Union populaire. C’est pourquoi notre accord n’est pas qu’électoral, il est programmatique, avec 650 mesures. Quand toute la gauche dit oui à la planification écologique ou à la retraite à 60 ans avec 40 annuités, quelque chose de substantiel est acquis.

Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Si vous arrivez au pouvoir, comment comptez-vous vous assurer des marges de manœuvre face au capital ?

Tenir tête au capital financier est une rude tâche. Pour l’instant, nous avons un rapport de forces électoral. Mais il ne suffira pas à lui seul. Avec des mesures comme le Smic à 1 500 euros qui bouscule toute la grille de salaires, nous encouragerons les mobilisations sociales. Quand elles ont fait défaut, l’union de la gauche du passé a échoué. C’est vrai : le rapport de forces entre le capital financier et la société qu’il parasite peut paraître aujourd’hui très défavorable pour nous. Mais c’est une apparence, car tout le modèle d’économie productive sur lequel il est installé est en panne. Par exemple les chaînes longues d’approvisionnement, qui permettent de négocier le coût du travail toujours plus à la baisse, se sont rompues à l’occasion du Covid et on voit la difficulté à les remettre en route. Surtout, le marché est incapable de proposer la moindre solution à la crise. Au contraire, il l’alimente. Le marché, c’est le chaos et ça se voit. Les dirigeants ne valent pas mieux. Par exemple, l’augmentation des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne n’aura aucune conséquence sur l’inflation. Ça ne fera baisser ni le prix de l’essence, ni celui du blé. En revanche, cela contractera la demande. Dès lors, le capital productif lui-même est à son tour mis au pied du mur. Notre politique a besoin d’investissements, de relocalisation et de production pour faire la bifurcation écologique. Un nouveau compromis social est donc possible avec le capital productif. Mais, s’il n’en veut pas, on se passera de lui.

Quand la gauche dit oui à la planification écologique ou à la retraite à 60 ans, quelque chose de substantiel est acquis.

Et dans ce cas, jusqu’où êtes-vous prêt à aller ?

Aussi loin que la nécessité le commandera. On fera sans lui via les pôles publics que nous avons prévus. Prenons un exemple : ou bien Sanofi et quelques autres grands groupes comprennent qu’il faut relocaliser la production des molécules pharmaceutiques sur notre territoire, ou bien on le fait sans eux. Le plus important est de réamorcer le cycle de la confiance démocratique : voter sert à quelque chose ! Et le mandat populaire sera respecté.

Dans « l’Ère du peuple », vous décriviez le peuple urbain comme l’acteur de la révolution citoyenne. Qu’en est-il des zones dites périphériques, désindustrialisées ou encore des entreprises comme lieu d’affrontement de classes ?

Ma thèse décrit un acteur politique nouveau : le peuple. Pourquoi ? Parce que le nombre de gens dont la vie dépend de l’accès aux réseaux collectifs et de leur nature publique ou privée constitue un ensemble de rapports sociaux qui matrice toute la société. D’ailleurs, les plus grandes insurrections sont liées à l’impossibilité d’y accéder. La mise en cause de l’accès à ces réseaux-là a été le point de départ des gilets jaunes. Le peuple inclut la classe salariale et ces zones périurbaines. Ceci dit, attention à un certain simplisme sociologique qui réduit les individus à une seule de leurs facettes. Ils sont des sujets sociaux mais aussi de culture, de tradition. Enfin dans l’entreprise, c’est surtout le statut social des salariés qui compte.

Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

Car le capital financier a réussi à disloquer nos forces sociales, en multipliant les CDD, les contrats d’intérim, les contrats de mission… Vous pouvez avoir sur le même chantier des gens qui font exactement la même tâche, mais qui dépendent de 4, 5, 6 entreprises. Le devoir de notre gouvernement sera l’homogénéisation sociale des salariés. C’est pourquoi la titularisation immédiate des 800 000 contractuels des fonctions publiques n’est pas juste une mesure sociale. C’est aussi une mesure politiquement unificatrice. Dans le secteur privé, c’est pareil. Il s’agit d’imposer des quotas maximaux : 5 % de CDD pour les grandes entreprises, 10 % pour les petites, et l’interdiction du travail détaché. À quoi s’ajoutent des mesures de démocratie dans l’entreprise qui reconstruisent politiquement la classe salariale. L’Union populaire est un projet d’unification du peuple et de la société.

Alors pourquoi affirmez-vous que « le paradigme révolutionnaire n’est plus un paradigme de classe » ?

À propos du concept de classe, Karl Marx dit des choses différentes. Tantôt que le rapport social capital-travail constitue la classe révolutionnaire, tantôt que c’est sa conscience d’elle-même. Mais pour lui les deux faisaient un tout : à la fois une relation sociale et une conscience d’une alternative. Je fais de même. Comment le peuple devient-il le nouvel acteur ? D’abord, c’est son rapport au réseau du collectif : cette relation sociale matérielle explique la lutte populaire contre l’oligarchie qui s’est approprié les réseaux. Ensuite, c’est sa conscience collective. Elle l’entraîne loin. Qui comprend qu’il y a des biens communs met le pied dans le communisme. Car cela impose une limite au droit de propriété. Le paradigme révolutionnaire, pour moi, c’est donc l’intérêt général humain. Le projet en découle : l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature. Pourquoi ne pas parler de révolution socialiste ? Parce que la « révolution citoyenne » a un contenu socialiste, mais elle a aussi un contenu écologique et démocratique. Sa motivation fondamentale est de reprendre le contrôle, dans sa vie et dans la cité. Et dans l’entreprise au cœur du rapport social capitaliste. Jean Jaurès disait : « Les ouvriers sont rois dans la cité parce qu’ils votent. Ils restent serfs dans l’entreprise. »

Quand on 1er tour, les cités populaires votent pour moi, c'est du communautarisme ? Et quand au 2e tout elles votent pour Macron, c'est quoi ?

L’entreprise reste donc un lieu clé de cet affrontement…

La citoyenneté y est à conquérir. C’est une des clés de la bifurcation écologique, qui nécessite de savoir ce que l’on produit et comment. L’autre clé, c’est la commune, parce que c’est la structure de base, le compte-gouttes du peuple politique.

Avec le vote des banlieues populaires qui vous a été très favorable à la présidentielle, il vous est reproché – par Emmanuel Macron notamment – une forme de communautarisme. Que répondez-vous ?

Quand au premier tour, les cités populaires votent massivement pour moi, c’est du communautarisme ? Et quand au deuxième tour elles votent massivement pour monsieur Macron, c’est quoi ? Ça suffit les insultes ! Les gens qui y vivent sont déterminés par des logiques de survie qui touchent tous les aspects de leur vie, les aspects sociaux, mais aussi les aspects humains, culturels. Ils ont voté pour les insoumis et ils voteront Nupes par dignité sociale, et aussi parce qu’ils adhèrent à l’idée que je me fais du rapport de l’État à la religion. La laïcité est une séparation du religieux et du politique. Ce n’est pas un athéisme d’État. Monsieur Macron n’est pas à la hauteur de son rôle avec de tels propos.

Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »

Lutte contre les discriminations et universalisme sont-ils conciliables, et si oui, comment les articuler ?

L’universalisme est une ligne d’horizon, des droits égaux pour tous. Mais elle bute tous les jours sur le contraire : les discriminations, les inégalités, la brutalité des relations hommes-femmes… Notre engagement consiste à lever tous ces obstacles pour atteindre l’égalité réelle des droits. La conciliation entre les deux est évidente de notre point de vue. Ce sont les libéraux et leurs discriminations sociales incessantes qui y échouent. Chez nos adversaires, existe une forme d’obscurantisme qui consiste à rendre la question insoluble. Ils opposent l’universalisme et la foi religieuse. C’est absurde : on peut être un parfait universaliste et être croyant. L’autre obscurantisme, c’est de faire passer des faits de science pour une ligne politique. L’intersectionnalité est un outil de sociologie pour voir comment s’empilent les discriminations. Depuis Frantz Fanon, c’est un thème assez banal. Monsieur Blanquer et madame Vidal, avec leur chasse absurde à l’islamo-gauchisme, ont été trop loin. Nous avons d’abord subi cette bataille, mais nous reprenons la main.

Qui comprend qu'il y a des biens communs met le pied dans le communisme. Car cela impose une limite au droit de propriété.

Au-delà du résultat des législatives, quels vœux formez-vous pour l’avenir de la Nupes ?

Nous aimerions qu’elle soit pérenne. D’abord capable de coordonner l’action institutionnelle. Pour cela, il y aura un intergroupe parlementaire. Il faudrait aussi qu’elle soit capable d’organiser et d’impulser les actions à la base. Car sans mobilisation, le pouvoir de l’Union populaire serait affaibli. Si nous ne sommes pas majoritaires, la pérennité sera la condition à remplir pour la suite, maintenant qu’on a déterminé où est le centre de gravité politique à gauche.

Jean-Luc MélenchonNupesLégislatives 2022
L'Humanité

Quelles institutions pour faire vivre la démocratie ?

Agoras

citoyenneté Une réforme institutionnelle est nécessaire pour faire primer l’intérêt général et relever les nombreux défis de notre temps. La tâche figure en haut de l’agenda de la future alliance de gauche. Comment y parvenir ?

Latifa Madani

Charlotte Girard, Eleonora Bottini, Christian Salmon

Montée de l’abstention, défiance croissante envers les représentants, un Parlement qui ne reflète qu’une minorité de la société, un pouvoir trop vertical, des contre-pouvoirs affaiblis… Les institutions de la Ve République sont à bout de souffle, notre démocratie est en danger : 83 % des Français demandent plus et mieux de démocratie, selon un sondage Harris Interactive d’octobre 2021. De nouvelles formes d’engagement émergent, en particulier chez les jeunes. Il est plus que temps de réformer les institutions, de revitaliser la démocratie et de permettre l’intervention citoyenne et, pourquoi pas, de passer à la VIe République. Voici l’un des grands chantiers auxquels devra s’atteler la Nupes.

Comment expliquer la crise démocratique que traverse notre pays ?

Charlotte Girard Elle s’explique d’abord par un problème de représentation. Les gens ne se sentent plus représentés par les politiques. Quoi qu’ils fassent, c’est la même politique qui est menée. Les revendications de changement ne sont jamais honorées. Au contraire, les mêmes politiques sont mises en œuvre et, à chaque fois, de façon plus étendue. Le sentiment selon lequel « quoi que je vote, c’est toujours la même chose » se renforce, et l’abstention avec. De plus, il n’y a plus de lien entre le représentant et le représenté. Il n’y a pas de moyen concret d’interpeller l’élu et de lui demander des comptes.

Eleonora Bottini Tout d’abord, il faut mentionner que la France n’est pas le seul pays à traverser ce que l’on peut appeler une crise de la représentation. Il s’agit d’un phénomène plus global. Il y a néanmoins des spécificités françaises qui expliquent en partie cette crise. Ce qui domine en France, c’est le sentiment, chez le citoyen, que son vote a peu d’impact, particulièrement lorsqu’on est dans l’opposition. L’un des principes de la démocratie est que, lorsqu’on perd, on ne perd pas tout. L’alternance permet de gagner une prochaine fois, et on doit garder la possibilité d’être entendu, même entre deux élections. Le sentiment d’impuissance, celui d’un vote qui compte peu, est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le mode de scrutin majoritaire à deux tours, mis en place sous la Ve République. Par définition, ce mode de scrutin réduit les chances de pouvoir compter avec son vote, notamment si on donne sa voix à un parti, ou à un candidat qui n’est pas dans un « grand » parti. Ensuite, en lien avec le mode de scrutin, le fait majoritaire : les principales institutions de l’État sont sur la même ligne politique, elles se soutiennent mutuellement, sauf exception en cas de cohabitation (mais il n’y en a plus depuis 2002). Les institutions de contre-pouvoir, comme devrait l’être le Sénat, ont un rôle très limité.

Christian Salmon Il s’agit d’une crise de souveraineté. L’hégémonie du néolibéralisme, mondialisé depuis trente ans, a dépouillé l’État de sa souveraineté au profit des multinationales, des marchés financiers et, en Europe, de la Commission de Bruxelles. Face à l’hypercrise actuelle (sanitaire, financière, écologique et militaire), l’État a démontré son impuissance. Les vraies décisions sont prises ailleurs. D’un côté, des pouvoirs anonymes prennent des décisions. De l’autre côté, des visages impuissants s’affairent pour alimenter l’illusion d’un décisionnisme politique. C’est le syndrome McKinsey.

La démocratie ne se limite pas au seul vote, au seul scrutin électoral…

Charlotte Girard Surtout pas. D’où la question de la participation concrète des citoyens à l’activité politique du pays. Les modes de participation réelle à la vie publique sont extrêmement rares. Une séparation est organisée entre le monde dit politique et les citoyens, comme s’ils n’en faisaient pas partie. C’est un choix très ancien, celui de l’exclusivité du régime représentatif au détriment de la démocratie directe. Ce choix a atteint aujourd’hui des limites inacceptables.

Christian Salmon Le suffrage universel, clef de voûte de la Ve République, ne fait plus recette auprès des électeurs. Les Français l’utilisent de plus en plus comme un droit de veto, plutôt que comme un vote d’adhésion. C’est l’essence du vote antisystème. On n’élit plus, on élimine… Sarkozy fut élu sur la rupture (avec Chirac) ; Hollande, pour en finir avec Sarkozy. Les primaires ne font qu’accélérer le mouvement. Après Hollande, empêché de se représenter, Sarkozy fut sèchement congédié, Juppé et Valls éliminés. L’électeur stratège se comporte en parieur averti qui mise à la baisse, comme s’il avait davantage à gagner au discrédit des favoris qu’à l’espoir d’une alternance tant de fois déçue. Le discrédit est si puissant, sa vague est si haute que les candidats n’ont d’autre choix que de surfer sur elle, de se mettre de son côté, dénonçant le système, promettant la rupture, affichant leur transgression.

Faut-il en finir avec la Ve République ? Et comment ?

Eleonora Bottini Il faut distinguer changer la Constitution et changer de Constitution. Pour en finir avec la Ve République, il faut savoir si on souhaite remplacer entièrement le texte constitutionnel, ou seulement le réformer. L’option la plus radicale consisterait à changer de Constitution par le processus de l’Assemblée constituante. Mais selon quels critères ? Avec quel mode de scrutin ? L’autre option est de modifier la Constitution. Mais de le faire de façon suffisamment substantielle dans ses équilibres institutionnels de manière à passer de fait à une VIe République. C’est le cas dans d’autres pays. L’Italie en est à la IIe République sans avoir changé de Constitution, mais après avoir réformé largement le système politique. Une des façons d’en finir avec la Ve République serait de remettre en question le régime hybride actuel, un régime parlementaire mais à tendance présidentialiste. Un des fondements de ce régime est l’irresponsabilité politique de l’exécutif dans son ensemble : nous avons un chef de l’État irresponsable politiquement et un gouvernement qui doit être responsable devant l’Assemblée nationale, mais qui, en réalité, ne l’est pas en raison du fait majoritaire.

Christian Salmon La Ve République est déjà morte. Elle ne se survit qu’à l’état spectral. De la nation, tant vénérée par les auteurs de la Constitution, il ne reste qu’un État fantôme, tout juste une hallucination, est-on tenté de dire. On a pris l’habitude de dénoncer le caractère monarchique de la Ve République. Mais la donne a changé, ce n’est plus le pouvoir personnel qui mène la danse, c’est un pouvoir impersonnel : les marchés, les agences de notation, les organisations transnationales… La guerre en Ukraine le démontre encore. L’homme réputé le plus puissant de la nation est un homme sans pouvoir, contraint de jouer les négociateurs. Même renforcé par la présidence de l’Union européenne, il n’a pas de prise sur les événements, il fait des coups médiatiques. À l’abri de l’élection présidentielle, qui accrédite tous les cinq ans le mythe d’une nation souveraine, c’est « un gouvernement d’affaires courantes » qui se poursuit entre les élections. L’essentiel se joue ailleurs.

Charlotte Girard Bien sûr, il faut en finir avec la Ve Répu­blique, en raison précisément de cette crise profonde entretenue par les institutions actuelles. Il faut en finir en permettant aux citoyens de se réemparer des institutions. Ils doivent redevenir les auteurs de leur régime politique.

Comment y parvenir ?

Charlotte Girard En mettant le peuple aux commandes du processus constituant. L’Assemblée constituante est la formule qui me semble la plus démocratique, à condition qu’elle réponde à certaines caractéristiques, en particulier qu’elle ne se contente pas de rééditer le geste électoral, à savoir juste élire des constituants et les laisser faire. Il faut veiller à ce qu’il y ait une implication populaire constante durant le processus. Un pouvoir d’initiative permanent, ce serait véritablement nouveau.

Quels changements substantiels introduire dans une nouvelle Constitution ?

Eleonora Bottini Si on reste sur la question clé de la responsabilité de l’exécutif, il faut déjà revoir la logique de la Cour de justice de la République, créée en 1993. Celle-ci a instauré une responsabilité pénale des ministres se substituant à la responsabilité politique, inexistante. Nous avons vu, durant la crise sanitaire, la faille que constituait cette absence de responsabilité. Il faut, ensuite, élargir les mécanismes de mise en œuvre de la responsabilité politique du gouvernement. Par exemple, la procédure actuelle limite considérablement les motions de censure. Et, bien évidemment, revoir le mode de scrutin afin d’intégrer une composante proportionnelle.

Charlotte Girard Ce qui permettrait de raviver la flamme démocratique, ce sont des dispositifs d’intervention populaire. Actuellement, nous sommes  confinés, soit dans des échéances électorales soit dans des référendums qui ne viennent pas ou qui n’ont lieu que selon le bon plaisir du prince (du président de la République). Des référendums qui soient d’initiative populaire, réellement, doivent être remis à l’ordre du jour. Ils doivent produire des textes constitutionnels, pas que législatifs. La Constitution doit pouvoir faire l’objet d’une révision à l’initiative directe du peuple. De la même manière, il faut prévoir que cette initiative soit dirigée contre ou pour d’autres représentants, aux fins de déclencher une nouvelle élection. Il s’agit, en résumé, de rebattre les cartes, de façon que le peuple joue le rôle premier, que le président ne soit plus l’acteur principal. Je serais carrément pour l’abolition de la présidence de la République telle qu’elle existe actuellement avec le suffrage universel direct. D’ailleurs, pourquoi avoir un président de la République ? On pourrait avoir un exécutif collectif. De la même manière, on peut imaginer un régime beaucoup plus parlementaire, qui ne soit pas contrôlé uniquement par une majorité inamovible. Il faut pouvoir discuter des options majoritaires, pouvoir les remettre en cause en cours de mandat, réviser les orientations politiques de façon à réhabiliter la délibération.

Changer la Constitution suffira-t-il à garantir une meilleure représentation et une réelle souveraineté populaire ?

Christian Salmon La réponse est dans la question. Ne pas s’en tenir à des dispositions juridiques. Ce n’est pas seulement une architecture des pouvoirs qu’il faut imaginer. C’est la vie politique qu’il faut revitaliser. À tous les niveaux, communal, régional, national. C’est un processus de refondation démocratique. Seule une Assemblée constituante peut dessiner un nouvel horizon démocratique. Seule une repolitisation des exclus ou des déçus de la démocratie peut conjurer l’épuisement d’un certain régime de « croyance » dans le politique, c’est-à-dire le crédit que l’on fait aux hommes et aux institutions. C’est une crise symbolique autant que juridico-politique.

Eleonora Bottini Nous sommes dans une démocratie représentative, essentiellement. Dès lors, comment instaurer la part de démocratie directe que la Constitution promet ? Actuellement, le référendum est entre les seules mains du chef de l’État, le référendum d’initiative partagée ne peut être mis en œuvre, créant ainsi une illusion de démocratie directe. Les référendums d’initiative citoyenne ne sont pas la solution. Personnellement, je serais davantage pour le modèle des conventions citoyennes. Mais il faudrait que ce soit les citoyens qui en aient l’initiative. Ainsi pourraient-ils, par exemple, avoir la possibilité de demander la convocation d’une convention par une récolte de signatures, sur un thème déterminé.

Charlotte Girard La Constitution ne peut pas pourvoir à tout. Mais, pour garantir une meilleure représentation et une vie démocratique réelle, il faut une éducation politique et citoyenne profonde. Cela veut dire imaginer et mettre en place des mécanismes qui permettent à beaucoup plus de gens de différents milieux de s’impliquer politiquement. Faire en sorte que le statut de personnage politique ne soit plus réservé qu’à une certaine classe sociale.

Christian Salmon La création de la Nupes est le premier événement qui déjoue la spirale du discrédit. Il faut le souligner sans esprit partisan. Depuis le deuxième tour de la présidentielle, l’histoire semble bégayer. Elle ne se satisfait pas d’une élection apparue comme inachevée. Pas de débat. Pas de mandat. Un autre agenda a pris le dessus. Un troisième tour, « la belle ». Le cours des événements refuse de rentrer dans le lit constitutionnel. C’est un événement aux conséquences imprévisibles qui remet en marche l’horloge de l’histoire. Il faut saluer la vista de Jean-Luc Mélenchon, qui redonne crédit à l’action politique et ouvre un nouveau champ de possibilités et d’expériences politiques. 

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Démocratie et recherche

Chronique

Sylvestre Huet

L’élection de notre Assemblée nationale approche. Le moment de s’interroger sur les projets des futurs élus pour la science, dont leur rapport à l’autorité politique. Car, Emmanuel Macron en a un. Ses mots-clés ? Autoritarisme et bureaucratie.

Autoritarisme ? Un décret du 28 avril 2022 donne encore plus de pouvoir aux dirigeants nommés par le gouvernement sur le recrutement et la carrière des chercheurs. En particulier au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Au détriment de la participation des jurys collectifs et mixtes, formés de scientifiques élus par leurs pairs et d’autres nommés par le pouvoir politique.

Bureaucratie ? C’est l’empilement sans fin des évaluations paperassières des projets nés dans les laboratoires, par une Agence nationale de la recherche où règne le conformisme. La mise en concurrence acharnée des établissements, laboratoires et individus au détriment d’une politique cohérente fondée sur l’intérêt général.

En synergie avec la chicheté des budgets de la recherche publique, cette stratégie délétère pourrait bien déclencher le démantèlement du CNRS. Un vieux rêve de la droite. Le pouvoir politique actuel préfère le saborder, avec nos capacités scientifiques, que de revenir à ses excellents principes, dont la délibération des politiques scientifiques par les chercheurs eux-mêmes, posée lors de sa véritable fondation en 1945.

L’historien Jean-Pierre Vernant, le 18 décembre 1984, recevant la médaille d’or du CNRS (1), évoquait ainsi ces principes  : « André-Georges Haudricourt a opposé la mentalité des peuples pasteurs à celle des peuples jardiniers. La domestication des animaux aurait conduit les pasteurs à concevoir la domination du roi sur ses sujets. Le sceptre royal est un bâton. Les peuples jardiniers prendraient pour modèle de l’exercice du pouvoir l’horticulteur, dont l’intervention ne vise ni à soumettre ni à contraindre, mais, en ac cord avec l’élan de chaque plante, à la laisser mieux pousser. Quand il nous a pris sous sa tutelle, le CNRS n’a pas voulu nous dominer : il a déblayé et irrigué le terrain autour de nous, écartant les obstacles, écrasant les trop grosses mottes, nous apportant l’eau dont nous avions besoin. La recherche est un jardin. Pour qu’il fleurisse, ceux qui en ont la charge doivent se faire jardiniers plutôt que bergers. »

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Cœur brisé

Chronique

Audrey Vernon

Je ne voulais pas écrire ce texte, ni même aborder ce sujet et le voilà encore dans l’actualité. Le fils d’un chef étoilé a été tué par un chauffard, un délinquant multirécidiviste. Un enfant a été enlevé à sa famille par une voiture volée. Les détails sont atroces. Un jeune homme a tué un autre jeune homme. Ils étaient nés la même année. Un drame des inégalités. Un jeune homme bien a été tué par un délinquant. Un jeune homme favorisé a été assassiné par un jeune homme défavorisé. Un espoir a été tué par une racaille, disent certains.

Je ne regarde pas, je ne m’y intéresse pas. Trop douloureux. J’aimerais que quelqu’un d’autre écrive un texte, parle de ça : pourquoi notre société fait-elle en sorte qu’une connerie (certes grave) en arrive à tuer une autre personne grâce à des objets que nous avons fabriqués et qui n’existaient pas il y a soixante-dix ans. Un moment d’inattention, un problème matériel, une minute d’énervement conduisent à des meurtres. On ne parle jamais de ceux qui ont tué car on leur a mis une arme entre les mains en leur disant « amuse-toi bien », et dont la vie est détruite elle aussi.

Je repense à Günther Anders et au fameux décalage entre notre puissance technique et nos capacités d’imagination. Imagination rendue impossible par la propagande, dans les films, les publicités autour des voitures surpuissantes. Ni enfants, ni cyclistes, ni piétons. Jamais d’embouteillages, de vieux au volant ou de smartphones en main à toute blinde.

J’aimerais que celui qui va écrire ce texte que je ne peux pas écrire puisse aussi parler de ce que la voiture fait sur l’âme, l’empathie, l’isolement dans l’habitacle, l’invulnérabilité, cela modifie probablement psychiquement l’être qui est au volant… Est-ce en mieux ? Soixante-dix ans après sa diffusion en masse, où sont les études sur l’humanité créée par la voiture ?

80 % de l’espace public, les sols bétonnés, l’air aspiré… Impossibilité pour les enfants de courir dans les rues, stress permanent d’être frôlé par ces monstres d’acier.

Ce ne sont pas des accidents, ce sont des meurtres prémédités : urbanistes, ingénieurs, publicitaires, pouvoirs publics sont complices. Si nous avions le choix comme pour l’ascenseur ou l’avion de refuser de les prendre, si elles étaient dans un espace dédié avec des personnes consentantes, mais personne ne peut refuser de partager le monde avec des voitures.

Je repense à certaines autres brèves qui m’ont brisé le cœur. Sixtine renversée par un poids lourd sur un passage piéton en allant à l’école, un homme écrasé par un bus touristique à la suite d’une altercation, 4 adolescents morts dans le Jura… Solal et ses 4 amis noyés dans un lac dans lequel leur voiture est tombée parce que nous avons bâti un monde dans lequel nos enfants doivent monter dans une voiture pour aller s’amuser.

Reconnaissance à celui ou celle qui signera le texte qui scellera définitivement la mort de la bagnole.

Carte blanche à Audrey Vernon
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Suppression du corps diplomatique : tout un symbole !

Chronique

Francis Wurtz

Grève au Quai d’Orsay, ce 2 juin ! Le fait est suffisamment rare pour que l’on s’y arrête : il n’y a qu’un seul précédent (en 2003) dans toute l’histoire de ce ministère emblématique. Le malaise du « Quai » ne date pas d’hier, tant l’écart s’est creusé, année après année, entre l’ambition affichée en haut lieu d’une diplomatie universelle et les moyens, en recul constant, mis à la disposition de cette administration jadis si prestigieuse (diplomatie : – 30 % en dix ans ; défense : + 23 % en cinq ans !). Macron aura réussi à faire déborder le vase. L’ironie du sort veut que ce soit le président dont nombre de diplomates attendaient un sursaut en matière de politique étrangère qui assène à ce secteur le coup le plus rude : la suppression, par décret, du corps diplomatique ! Si cette « réforme » voit effectivement le jour, comme prévu, le 1 er janvier 2023, les futurs « conseillers des affaires étrangères » et autres « ministres plénipotentiaires », chargés de représenter la France dans le monde et d’analyser, en retour, les réalités internationales, en transformation perpétuelle – à une époque où les interdépendances impactent tous les domaines de la vie – ne seront plus des professionnels de la diplomatie. Ils seront choisis parmi les « administrateurs de l’État », vaste vivier de hauts fonctionnaires interchangeables : préfets, inspecteurs des finances ou… diplomate à Abidjan, à Bogota ou à Pékin !

Ancien parlementaire européen, j’ai pu, au gré de mes missions internationales, mesurer et apprécier – à de rares exceptions près – les compétences interdisciplinaires, la culture enrichie au fil des expériences successives et l’indispensable motivation à exercer ce métier si particulier, de nos diplomates. Maîtriser l’histoire des peuples, sinon leur langue ; être à l’aise dans les arcanes des relations internationales ; savoir gérer avec doigté des crises délicates ou des rapports de forces complexes, cela ne s’improvise pas. Être consul général à Jérusalem-Est, en charge du suivi des territoires palestiniens occupés et en négociations constantes avec les autorités israéliennes, ne s’apprend pas dans un institut chargé de former des « administrateurs » ! Représenter dignement la France au Brésil ou en Afrique du Sud a peu de choses à voir avec les prérogatives d’un préfet de région ! Siéger au Conseil de sécurité des Nations unies suppose d’autres affinités que d’exercer ses talents – au demeurant utiles, mais d’une tout autre nature – d’inspecteur des finances.

Cette décision, qui risque de faire de la France le seul grand pays sans diplomates professionnels, est tout un symbole : celui d’un déclassement de la diplomatie française au profit d’une illusoire « puissance » militaire ; celui d’un hyperprésidentialisme accordant au chef de l’État le privilège de nommer « ses » représentants à travers le monde ; celui, enfin, d’un mépris pour tout corps intermédiaire, fût-il aussi spécifique et indispensable que le corps diplomatique, les discours flamboyants ou les coups de com médiatiques du Prince tenant lieu de « parole de la France ». Toute notre solidarité aux diplomates en rébellion contre cette régression historique !

diplomatie française
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Éducation. Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture

Actu

De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.

Olivier Chartrain

C’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-­disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de ­colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.

Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »

Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.

Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que ­réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.

Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…

Une fin de non-recevoir pour les réformes du bac

« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».

Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.

Éducation nationalePap NdiayeEmmanuel Macronmarseille
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«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»

Entretien

Les associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.

Stéphane Guérard

Baisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.

En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?

Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.

Comment les associations s’adaptent-elles ?

On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.

Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?

Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.

Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?

Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…

Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?

Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.

Associationséconomie sociale et solidaireservice civiqueGouvernement Borne
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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
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Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :

  • Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
  • Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
  • Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
  • Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
  • L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
  • Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
  • Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
  • Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
  • Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
  • Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
  • Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
  • Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
  • Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
  • Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
  • Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
  • Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
  • Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
  • Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
  • Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
  • Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
  • Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
  • Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.

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Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique

Actu

Celle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.

Cyprien Caddeo

Exit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.

La « magie » des trois huit à l’usine

Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique
L'Humanité

UE-Russie. La grande déconnexion

Actu

Le Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.

Gaël De Santis

Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.

La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs. 

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Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Décryptage

Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

Vadim Kamenka

Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

Les objectifs ont-ils évolué ?

Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

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Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne

Actu

Copenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.

Gaël De Santis

Les Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.

Les dépenses d’armements, un argument pour le non

On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».

UE-Russie. La grande déconnexion

La politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.

Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

De plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.

Principale voie d’accès russe à la mer du Nord

La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...

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Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

Actu

Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.

Bruno Odent

L’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.

Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».

Un risque accru de black-out

Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.

Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.

Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement «à l’horizon 2030».

La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.

Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.  

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Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Décryptage

Depuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage

Gaël De Santis

Les guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.

8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP

1 Une accélération de l’Europe de la défense

L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.

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Par ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.

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2  L'affirmation du rôle des États-Unis

Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.

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Ce sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.

9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP

3 Une politique de souveraineté énergétique

Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.

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Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.

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4 Un groupe de Visegrad désormais divisé

La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.

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5 Un renouveau de la politique d’asile

Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.

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L'Humanité

Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk

Actu

Engagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.

Vadim Kamenka

Dans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.

Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.

Des défaites successives

Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.

L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».

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Le Figaro

Refus d'obtempérer à Paris : les gardes à vue des policiers levées sans poursuites à ce stade

L'intervention des trois hommes s'est soldée par un mort et un blessé grave, samedi 4 juin.

La garde à vue des policiers dont l'intervention face à un refus d'obtempérer à Paris s'est soldée par un mort et un blessé grave a été levée, a annoncé leur avocat, mardi 7 juin. Selon Laurent-Franck Liénard, les événements du 4 juin dernier ont été filmés, et la vidéo appuierait la thèse de la légitime défense. «Les trois personnes, à des positions différentes, ont tous les trois ressenti la dangerosité de la manœuvre de la voiture et l'urgence de réagir», avait-il expliqué sur BFM.

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Ils avaient été placés dimanche en garde à vue dans les locaux de l'inspection générale de la police (IGPN), pour «violences ayant entraîné une ITT (interruption totale de travail) de plus de huit jours avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique» et «violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique». Parallèlement, une autre enquête est ouverte pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique», mais le conducteur, grièvement blessé par balle au thorax, n'a pas pu être entendu par la police judiciaire jusqu'à présent.

Les faits se sont déroulés dans le XVIIIe arrondissement samedi en fin de matinée, lorsque des fonctionnaires à VTT ont voulu contrôler «une voiture avec quatre passagers dont l'un ne portait pas sa ceinture de sécurité», a relaté une source policière. Alors qu'ils s'en approchaient, la voiture a pris la fuite. Un peu plus loin, alors que les policiers tentaient à nouveau de le contrôler, le conducteur aurait démarré et «foncé» sur les policiers qui, selon la police, ont fait usage de leurs armes et atteint le conducteur et une passagère. Neuf cartouches auraient été tirées, mais des expertises balistiques complémentaires devraient avoir lieu.

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Les deux passagers arrière n'ont pas été atteints. Ils ont depuis été entendus par les enquêteurs. L'un d'entre eux a raconté sur RTL que le conducteur, sans permis, avait «avancé un peu» et «ne s'est pas arrêté» quand un policier le lui a ordonné. Le véhicule s'est retrouvé dans «un genre d'embouteillage» et des coups de feu ont été tirés. «Mon ami a remis la première et a redémarré après les coups de feu», a assuré cet homme. Le conducteur purgeait une peine et bénéficiait d'un aménagement en semi-liberté, selon une source proche de l'enquête.

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«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

L'Humanité

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Entretien

Yurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.

Pierre Barbancey

Comment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?

L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?

Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.

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Quant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.

Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?

C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.

Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.

Ukraine. Joe Biden change de cap

Que pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?

La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Comment parvenir à la paix ?

Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.

Guerre en Ukrainepaix
L'Humanité

Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»

Tribune

la réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid.  Discours

Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.

Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »

Festival de CannesGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Reportage

Bombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.

Vadim Kamenka

Marioupol (Donbass), envoyé spécial.

D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.

Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »

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« On n’est plus sortis pendant un mois »

Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).

Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre. 

Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.

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Dans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.

Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : «  Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »

L’air empli d’une odeur de brûlé

Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.

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Le quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.

Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »

Guerre en UkraineUkraineRussie
L'Humanité

Shirley Jaffe ou le chant clair du monde

Nos recommandations culturelles

Le Centre Pompidou consacre une éblouissante exposition à la peintre américaine, dont les œuvres singulières composent une symphonie de la couleur et des formes.

Maurice Ulrich

C’est la deuxième belle Américaine de la peinture française au XXe siècle. Le XIXe en compte une, Mary ­Cassatt, impressionniste. Shirley Jaffe, Joan Mitchell… La seconde s’était installée à Vétheuil, sur les bords de Seine, tout près de Giverny, là où Monet s’était absorbé dans ses toiles et l’étang de ses « Nymphéas ». La première, à qui le Centre Pompidou consacre une très belle exposition conçue par Frédéric Paul qui fut de ses proches, arrivée en France en 1949, a toujours peint à Paris, jusque dans son petit appartement-atelier du Quartier latin, rue Saint-Victor. Elles se connaissaient très bien. Leurs parcours sont d’abord proches. Les années d’après guerre voient, en France comme aux États-Unis, la floraison d’une nouvelle forme d’abstraction. Autant elle tendait auparavant à une certaine rigueur, au moins une géométrisation poussée au plus loin par Mondrian, comme une tentative de mise en ordre du monde, autant, dans les années 1950, le geste, la sensibilité, l’émotion deviennent les moteurs d’une peinture a priori libre, voire spontanée. On parle en France d’abstraction lyrique (Schneider, Estève, Poliakoff…), aux États-Unis d’expressionnisme abstrait (Pollock, Kooning, Kline…).

Fille de parents migrants de Russie et d’Autriche-Hongrie intégrés aux États-Unis, la jeune femme a 26 ans quand elle suit son mari venu, grâce à une bourse, étudier à la Sorbonne, comme de nombreux autres artistes américains. Elle se lie avec Sam Francis, James Bishop, le Canadien Jean-Paul Riopelle, compagnon précisément de Joan Mitchell. Elle sous-loue un appartement à la grande artiste Louise Bourgeois, qui a fait le chemin inverse en s’installant aux États-Unis dès 1938.

La découverte de l’abstraction

Les peintures de Shirley Jaffe des années 1950 et 1960 sont de beaux flux et tourbillons de couleurs, des orages, évoquant tantôt des feuillages, du feu, des paysages solaires. Le geste est vif, parfois rageur. Elle tend peu à peu à des compositions plus ordonnées, une certaine géométrisation, mais c’est en 1968 que sa peinture change d’une manière assez radicale avec une toile au titre emblématique, « Little Matisse ».

Encore adolescente, Shirley Jaffe a découvert Kandinsky. C’est, avec Kupka, l’un des tout premiers abstraits. Il ira peu à peu vers des constructions complexes de ronds, de triangles. Avec Matisse, c’est la révolution des papiers découpés de la série « Jazz », ou de « la Tristesse du roi ».

Directrice du musée Matisse de Nice, Claudine Grammont, si elle récuse les rapprochements purement formels entre Matisse, donc, et Shirley Jaffe, n’en évoque pas moins le choc que fut pour cette dernière la découverte de ses papiers découpés, dès 1961. Claudine Grammont évoque son propre regard sur une des toiles de Jaffe de la collection du musée (« Sans titre », 1972) : « Je ne peux me lasser de la regarder, de suivre de près le mouvement de ses formes nettes, d’entendre son chant clair. » C’est ce chant, quand bien même il est soutenu par des noirs intenses (« Playground », 1995), qui fait de l’ensemble de ses œuvres une symphonie de la couleur et des formes, singulière et heureuse, semble-t-il.

Disparue en 2016, totalement impliquée dans la vie artistique de Paris, hors mondanités, elle n’a jamais cherché la lumière. Elle la trouvait dans ses tableaux. « Je suis toujours, disait-elle dans un entretien avec le critique ­Robert ­Kushner, à la recherche d’une surprise dans le monde. » Elle voulait « que chaque élément parle, qu’il ait sa voix et qu’il se confronte à tous les autres ». Cette surprise, « je ne peux pas la découvrir d’emblée. C’est au fur et à mesure de mon travail sur un tableau qu’il se passe quelque chose que je réinvente. Je recherche cette réinvention ». Mais aussi : « Mon travail paraît heureux, alors que beaucoup de mes œuvres sont le fruit d’une sorte de désespoir. »

Expositions
Le Figaro

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

Paule Gonzalès

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

Une première mise en examen qui devrait permettre de lever un coin du voile sur la mystérieuse vague d’agressions à la seringue. Pour la première fois, après des mois de violences perlées aux quatre coins du pays, un individu a été interpellé dans la nuit de vendredi à samedi, à Toulon, sur une plage du Var, lors de l’enregistrement d’une émission de TF1. Une information judiciaire a été ouverte, ce qui a permis de placer en détention provisoire le mis en cause. De quoi, pour le parquet de Toulon, mettre fin au sentiment d’impunité des délinquants. En effet, une vague inexpliquée de piqûres touche depuis début avril des jeunes dans des boîtes de nuit, bars et festivals de toute la France, avec des plaintes déposées à Lille, Béziers, Nantes, Rennes, Strasbourg, ainsi qu’à Grenoble, Nancy, Lyon, Besançon, Valence ou encore Toulouse.

À Toulon, à la fin du week-end, le parquet avait enregistré vingt et un signalements. À ces derniers s’ajoutent deux personnes - une jeune femme et une adolescente - qui, lors d’une altercation avec l’individu, l’ont formellement vu portant une seringue. Fait non négligeable, la quasi-totalité des victimes sont des femmes. Le mis en cause, âgé de 20 ans, d’origine tunisienne, sans titre de séjour, sans emploi connu de la justice, est en état de récidive légale. Il a déjà été condamné, en 2020 pour violences conjugales sur sa compagne, qui aurait été entendue ce week-end. Père d’un enfant, il est difficilement expulsable. L’individu continue de nier vigoureusement les faits, malgré les dires de deux témoins.

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La procédure d’information judiciaire a été ouverte au titre de violences aggravées par deux circonstances, la préméditation et l’arme par destination que constitue la seringue. La peine encourue est de 5 ans d’emprisonnement. Pour l’instant, le parquet de Toulon reste réservé quant à «l’administration d’une substance nuisible». Huit examens cliniques sont déjà en cours. Dans sept cas, des impacts de seringue ont été constatés. La majorité des victimes n’ont développé aucun symptôme.

Analyses en cours

La seule pour qui c’est le cas est l’agent de sécurité de l’émission, une femme. Cette dernière a eu une altercation avec le mis en cause, qui entendait passer très vite les contrôles. Durant leur échange sous tension, elle a ressenti une piqûre à la main. Une trace d’un diamètre légèrement supérieur à celui d’une seringue a été constatée. À la suite de quoi, elle a effectivement fait un malaise. Les analyses sont en cours pour déterminer la cause. Mais rien ne dit que cela soit lié à une substance. Tout l’enjeu pour le parquet et les services d’enquête est désormais de savoir si la multiplication de ces agressions à la seringue est un «effet de mode malsain d’agression» qui s’accompagne ou pas d’inoculation de produit.

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Il y a un mois, le parquet de Toulon a mis en place un protocole fondé sur des examens de sang et d’urine, et des prélèvements capillaires, un mois après les faits. Ce qui trouble les enquêteurs, c’est que l’administration de substances comme le GHB, ou drogue du violeur, pour abuser des victimes, notamment dans des lieux de nuit, ne nécessite pas l’usage d’une seringue. Toulon a enregistré, au cours de ces derniers mois, plusieurs plaintes concernant des agressions à la seringue dans des établissements de nuit. Le juge d’instruction a désormais un long chemin d’enquête devant lui, car il lui appartient de croiser l’ensemble de ces faits.

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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Lycée : les maths reviennent en «option» en première

Le caractère facultatif de cette heure et demie hebdomadaire de mathématiques n'est que «transitoire», a précisé le ministère de l'Éducation nationale après l'annonce d'Emmanuel Macron à Marseille.

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Le Figaro

Hôpital : nouvelle journée de mobilisation, au moins 50 rassemblements prévus dans toute la France

Essorés par le Covid, déçus par le «Ségur», inquiets pour l'été : neuf syndicats et collectifs tentent de relancer le mouvement social à l'hôpital.

En pleine crise des urgences et à quelques jours des législatives, neuf syndicats et collectifs hospitaliers organisent une journée de mobilisation mardi, pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs sans attendre le résultat de la «mission flash» commandée par Emmanuel Macron.

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Pour cette première journée d'action du second quinquennat Macron, la CGT et ses alliés ont prévu des rassemblements dans au moins cinquante villes. À Paris, les manifestants ont commencé à se rassembler devant le ministère de la Santé à partir de 13H30.

D'autres actions sont annoncées, souvent devant les hôpitaux, à Grenoble, Marseille, Nantes et Toulouse, mais aussi dans de plus petites localités comme Aurillac, Épernay ou Cherbourg, où Emmanuel Macron est venu la semaine dernière annoncer une «mission flash» sur les services d'urgences.

Car c'est bien là que le feu couve: faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France. C'est d'ailleurs son président François Braun qui devra rendre les conclusions de la «mission flash» au chef de l'État d'ici fin juin.

Un délai justifié afin de «regarder service d'urgence par service d'urgence et Samu par Samu, territoire par territoire où il y a des besoins», a expliqué Emmanuel Macron dans un entretien à la presse régionale vendredi, promettant de «prendre des décisions d'urgence dès juillet».

Mais ses opposants y voient surtout un stratagème pour «repousser les décisions après les législatives» des 12 et 19 juin, alors que le système de santé est déjà «en situation de catastrophe», a dénoncé l'urgentiste Christophe Prudhomme, de la CGT-Santé, lundi sur RFI.

«On s'attend à un mois de juillet particulièrement difficile et un mois d'août horrible» et «cette mission flash, c'est un peu une insulte pour nous», a même estimé Pierre Schwob-Tellier, du collectif Inter-Urgences, lors d'une conférence de presse jeudi.

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«Secouer les tabous»

La critique vise aussi le choix de François Braun, chef des urgences du CHR de Metz et référent santé du candidat Macron lors de la récente campagne présidentielle. L'intéressé a assuré mercredi sur Franceinfo qu'il n'entendait pas produire «un énième rapport» mais bien «rédiger l'ordonnance» attendue par les hospitaliers, ajoutant avoir «déjà des pistes».

Certaines figurent dans un courrier envoyé à la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, le jour de sa nomination et publié sur le site internet de Samu-Urgences de France. Elles sont parfois consensuelles, comme la revalorisation du travail de nuit et du week-end, «très pénible» mais majoré de seulement un euro de l'heure pour les infirmières, ce qui est «complètement aberrant», a-t-il souligné.

D'autres idées inquiètent, comme l'obligation d'appeler le 15 pour filtrer l'accès aux urgences, mise en œuvre à Cherbourg ou à Bordeaux. Un scénario «injouable» pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui prédit une explosion des appels vers des Samu «déjà débordés». Avec un risque de perte de chance pour les patients.

L'option a toutefois des défenseurs dans la majorité, à l'instar du député de Charente Thomas Mesnier, lui aussi urgentiste, qui a jugé nécessaire dans le Journal du dimanche de «se remettre en mode gestion de crise pour passer le cap de l'été», quitte à «recentrer» ces services «sur leur vrai métier, les urgences vitales».

Désireux de «secouer les tabous», l'élu plaide même pour des «Smur sans docteurs», avec seulement des infirmiers dans l'ambulance pour pallier l'absence de praticiens par endroits, et suggère de transformer en «antennes de jour» les services d'urgence que «nous ne parvenons plus à maintenir ouverts» en permanence.

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Des propositions peu à même d'apaiser le «bouillonnement de mécontentements» observé par la secrétaire générale de la CGT-Santé, Mireille Stivala. Pour accroître la pression, Patrick Pelloux envisage d'ailleurs de «lancer un mouvement de grève aux urgences avant l'été».

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Billet congés annuels : comment bénéficier d'une réduction de 25 à 50% sur un billet de train

Ce dispositif avantageux est pourtant méconnu. On vous explique la marche à suivre pour en bénéficier.

Frédéric Souillot, le métallo qui doit finir de ressouder FO

PORTRAIT - Élu secrétaire général ce vendredi, le réformiste, proche de Jean-Claude Mailly, hérite d’une maison apaisée après les stigmates de la démission de Pascal Pavageau en 2018.

En couple à la ville et concurrents au travail : comment ils gèrent la rivalité au quotidien

TÉMOIGNAGES - Ils se sont rencontrés pour la plupart au cours d'études communes ou d'une expérience professionnelle. Désormais concurrents, ils doivent jongler entre complicité et rivalité.

Le Figaro

Blanquer aspergé de chantilly: les professeurs dénoncent une Éducation nationale «en chute libre»

Les deux enseignants ont publié une vidéo dans laquelle ils expliquent leur revendication, dénonçant entre autres la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire. Ils seront jugés le 4 juillet.

Les deux professeurs qui ont reconnu avoir aspergé de crème chantilly Jean-Michel Blanquer, en campagne pour les législatives samedi à Montargis, ont expliqué lundi 7 juin à l'AFP ne pas avoir prémédité leur acte et dénoncent sur Twitter une Éducation nationale en «chute libre».

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Jean-Michel Blanquer faisait campagne sur un marché lorsqu'il a reçu de la crème chantilly au visage, avant de déposer plainte. Sur leur compte Twitter «ProfsChantillyonneurs» qu'ils ont créé dimanche, Christophe et Olivier, deux enseignants de technologie et d'arts plastiques en collège REP, expliquent longuement leur geste dans une vidéo potache intitulée «Blanquer mousse-Montargis-Chantilly gate».

Violence subie au quotidien

«On allait sur le marché et c'est la saison des fraises», a précisé à l'AFP Christophe, qui dément toute volonté préméditée de s'en prendre au candidat Blanquer. Enseignants depuis 20 ans, les deux hommes de 51 et 57 ans accusés d'avoir fait usage de la violence face à l'ancien ministre, racontent dans leur vidéo la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire. «La violence, c'est 12% d'élèves qui arrivent en 6ème et qui ne sont pas capables de lire ou de comprendre un texte. Combien sortent du système scolaire humiliés, méprisés, et sans solution d'avenir?», interrogent-ils.

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«La violence ce sont les agressions physiques et les insultes au quotidien», c'est «le manque d'adultes pour protéger nos enfants, les éduquer, les aider: pas d'infirmières, pas de psychologues, pas de surveillants en nombre suffisant. La violence c'est de mépriser les enfants et les parents en embauchant des gens non formés en 30 minutes», scandent-ils en chœur.

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Jugés pour «violences en réunion»

Point d'indice «gelé depuis des années», pourvoir d'achat «en berne», «l'Éducation nationale est en chute libre mais Jean-Michel Blanquer a lui son parachute pour les législatives à Montargis», critiquent les enseignants, qui dénoncent tout autant la candidature de l'ancien ministre dans leur circonscription que son bilan au ministère. Ils ajoutent vouloir détailler dans une prochaine vidéo «leurs conditions d'arrestation et leurs 8h00 de garde à vue».

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Les deux quinquagénaires comparaîtront le 4 juillet à 9h00 au tribunal judiciaire de Montargis pour une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, ou plaider-coupable. Ils devront répondre de «violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail», délit pour lequel la peine encourue est de trois ans d'emprisonnement.

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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Lycée : les maths reviennent en «option» en première

Le caractère facultatif de cette heure et demie hebdomadaire de mathématiques n'est que «transitoire», a précisé le ministère de l'Éducation nationale après l'annonce d'Emmanuel Macron à Marseille.

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Le Figaro

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

EN COURS : Mis à jour le 7 juin 2022 à 15:54

L’école n’est plus qu’une masse grise, calcinée et éventrée par les bombes. Devant flotte un drapeau ukrainien dont les couleurs, par contraste, semblent particulièrement éclatantes. À quelques kilomètres, les forces ukrainiennes se livrent à d’âpres combats pour libérer d’autres villages: les frappes d’artillerie, fréquentes, résonnent. Une fumée noire s’échappe alors dans le ciel.

Lisez le reportage de Margaux Benn, notre envoyée spéciale à Kharkiv et Vilkhivka.

L'Allemagne, «un des principaux soutiens de l'Ukraine», affirme Olaf Scholz

La Russie décide de ne plus appliquer les arrêts de la CEDH

Les députés russes ont adopté mardi en troisième et dernière lecture une loi autorisant la Russie à ne plus appliquer les décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), après l'exclusion du pays du Conseil de l'Europe en mars.

«La Cour européenne des droits de l'Homme est devenu un instrument de lutte politique contre notre pays dans les mains d'hommes politiques occidentaux», a affirmé Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, chambre basse du Parlement russe, dans un communiqué publié à l'issue du vote. «Certaines de ses décisions étaient en contradiction directe avec la Constitution russe, nos valeurs et nos traditions», a-t-il ajouté.

Conséquence de cette loi, la Russie n'appliquera plus les décisions de la CEDH prises après le 15 mars, date à laquelle Moscou a annoncé sa décision de quitter le Conseil de l'Europe dont elle était membre depuis 1996.

L'ex-président Medvedev s'en prend aux «dégénérés» voulant la «mort» de la Russie

L'ex-président russe Dmitri Medvedev a exprimé avec virulence mardi sa «haine» des «dégénérés» qui veulent la «mort» de la Russie, des propos qui illustrent le raidissement de certains responsables à Moscou en pleine offensive contre l'Ukraine.

«On me demande souvent pourquoi mes publications sur Telegram sont aussi dures. La réponse est que je les hais. Ce sont des enfoirés et des dégénérés», a lancé sur cette plateforme Dmitri Medvedev, un proche allié du président Vladimir Poutine. «Ils veulent notre mort, à nous la Russie. Mais tant que je serai en vie, je ferai tout pour les faire disparaître», a ajouté l'ancien dirigeant de 56 ans, sans toutefois préciser qui était la cible de ses déclarations.

Dmitri Medvedev, qui a été président de 2008 à 2012 et premier ministre de 2012 à 2020, est aujourd'hui vice-président du puissant Conseil de sécurité russe.

Près de 600 Ukrainiens détenus par les Russes dans la région de Kherson (Kiev)

L'Ukraine a accusé mardi l'armée russe d'avoir emprisonné près de 600 personnes, essentiellement des journalistes et militants pro-Kiev, dans la région de Kherson, dans le Sud du pays, entièrement occupée par les forces de Moscou.

«Selon nos informations, environ 600 personnes sont (...) détenues dans des sous-sols spécialement aménagés dans la région de Kherson», a indiqué Tamila Tacheva, représentante du président ukrainien pour la Crimée, péninsule ukrainienne frontalière de Kherson et qui a été annexée par Moscou en 2014. Il s'agit «essentiellement de journalistes et militants» qui ont organisé «des rassemblement pro-ukrainiens à Kherson et dans sa région» après l'occupation de ce territoire par les Russes, a-t-elle précisé.

Quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

L’«opération militaire spéciale» ne devait pas durer. L’Ukraine n’avait aucune chance face au rouleau compresseur russe. Et la Russie gagnerait facilement cette guerre, pensait Poutine. Après trois mois d'intense conflit, son issue est plus que jamais incertaine.

Comment connaître précisément l'ampleur des pertes humaines de chaque belligérant ? Chaque camp revendique des chiffres, dans des communications particulièrement filtrées. S'il est très difficile en général de chiffrer ces pertes dans les conflits, les informations disponibles au travers des réseaux sociaux, des images du conflit en temps réel et des différentes communications des services de renseignement permettent d'obtenir des ordres de grandeur.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine : quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

Moscou dit avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de Severodonetsk

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a affirmé mardi que l'armée russe avait «totalement libéré» les zones résidentielles de Severodonetsk, ville de l'est de l'Ukraine et actuel épicentre des combats dans la région.

«Les zones résidentielles de Severodonetsk ont été totalement libérées», a-t-il déclaré durant un briefing diffusé à la télévision, ajoutant que «la prise de contrôle de sa zone industrielle et des localités voisines se poursuit».

Kiev refuse que le chef de l'AIEA se rende à sa centrale nucléaire occupée par les Russes

L'Ukraine s'oppose à ce que le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi se rende à la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud) tant qu'elle est occupée par les Russes, a indiqué mardi l'opérateur ukrainien des centrales nucléaires. «L'Ukraine n'a pas invité Grossi à visiter la centrale de Zaporijjia et lui a refusé par le passé d'effectuer une telle visite. La visite de la centrale ne deviendra possible que quand l’Ukraine reprendra le contrôle sur le site», a écrit mardi sur Telegram l'opérateur, Energoatom.

Le chef des séparatistes confirme la mort d'un général russe

Le chef des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine a confirmé mardi la mort d'un général russe dans cette région où les forces de Moscou mènent une offensive d'envergure contre celles de Kiev. Dans un message publié sur Telegram, Denis Pouchiline a adressé ses «sincères condoléances à la famille et aux amis» du général Roman Koutouzov, «qui a montré par l'exemple comment servir la patrie». «Tant que nos généraux combattront aux côtés des soldats, notre pays et notre nation seront invincibles», a ajouté le dirigeant séparatiste en publiant une photo en noir et blanc de l'officier.

La mort du général Koutouzov avait été rapportée dimanche par un correspondant de guerre russe, Alexandre Sladkov, mais n'avait jusque-là pas été confirmée de source officielle.

Macron «a raison» de discuter avec Poutine, selon Le Pen

Emmanuel Macron «a raison» de discuter avec Vladimir Poutine, a estimé mardi Marine Le Pen, après un nouvel appel du président français à «ne pas humilier la Russie» qui a généré une vague de critiques, en Ukraine et en Europe de l'Est notamment. «Le président français a raison d'essayer de trouver par la discussion les moyens d'arrêter cette guerre, et de faire en sorte que l'Ukraine retrouve sa souveraineté et que les soldats russes sortent de l'Ukraine», a déclaré sur Franceinfo la finaliste de la présidentielle, qui avait été accusée par Emmanuel Macron de «dépendre du pouvoir russe». Marine Le Pen avait plaidé pendant la campagne présidentielle pour un «rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie» une fois la guerre terminée en Ukraine.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine

REPORTAGE - En ce vendredi de juin, des hommes en uniforme bleu foncé marchent dans le village. Accompagnée de magistrats et de policiers ukrainiens, une équipe de 17 gendarmes français a été envoyée sur place pour enquêter sur les crimes de guerre, dans le cadre de la coopération franco-ukrainienne. Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

» À LIRE, le récit de l’envoyée spéciale du Figaro ici

À VOIR AUSSI - À Boutcha, des gendarmes français aident l'Ukraine à identifier les victimes

Livraisons d’armes de longue portée

À Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté mis en garde lundi les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d'armes de longue portée. Cela n'a pas empêché Londres d'annoncer la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d'une portée de 80 kilomètres, en complément des Himars de même portée promis la semaine dernière par Washington. Les experts militaires soulignent que cette portée est légèrement supérieure à celle des systèmes analogues russes, ce qui permettrait aux forces ukrainiennes de frapper l'artillerie adverse en restant hors d'atteinte.

Les États-Unis accusent la Russie de vol de blé

L'autre grande bataille, économique celle-ci, est celle des ressources en blé de la superpuissance céréalière qu'est l'Ukraine. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé «crédibles» les informations selon lesquelles la Russie «vole» des tonnes de céréales, «pour les vendre à son propre profit», avec son blocus naval des ports ukrainiens, qui empêche les exportations de céréales et fait craindre des crises alimentaires notamment en Afrique.

À VOIR AUSSI - L'export du blé ukrainien s'annonce «très difficile» à cause de la guerre, prévient l’Union européenne

Selon le New York Times, Washington a averti mi-mai 14 pays, principalement en Afrique, que des cargos russes transportaient des «céréales ukrainiennes volées». Antony Blinken a fait référence à cet article du quotidien américain, sans toutefois confirmer directement l'alerte adressée aux pays africains. L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara avait accusé dès vendredi la Russie de «voler» et d'exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie.

«Les Russes «sont en train de détruire la ville», selon le maire de Severodonetsk, Oleksandr Striouk

Les Russes «sont en train de détruire la ville... Comme ils n'ont pas réussi à la prendre en un ou deux jours, ils utilisent des frappes aériennes, de l'artillerie lourde», a témoigné lundi soir Oleksandr Striouk, responsable de l'administration de Severodonetsk, s'inquiétant d'une évacuation des civils rendue «quasiment impossible» désormais. Le maire de Severodonetsk, Oleksandre Striouk, a confirmé lundi que «la situation changeait toutes les heures» et que d'«intenses combats de rue» se déroulaient dans sa ville, sous le feu des projecteurs depuis plusieurs jours.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la situation à Severodonetsk reste «extrêmement difficile», selon Zelensky

Lutte pour Severodonetsk

Les combats se poursuivaient mardi pour la prise de contrôle de Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine soumise à un déluge de feu russe, où la situation évolue «d'heure en heure» selon Kiev. «Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D'intenses combats de rue se poursuivent», a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans sa dernière adresse vidéo, lundi soir. «Dans la région de Donetsk, en plus des tirs d'artillerie, l'ennemi tire depuis des avions et des hélicoptères», selon le premier bulletin de l'état-major de l'armée ukrainienne mardi matin, confirmant que Severodonetsk reste «le coeur de cible de l'ennemi».

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud et l'est du pays.

Vous pouvez retrouver toutes les informations du direct d'hier ici.

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

L’école n’est plus qu’une masse grise, calcinée et éventrée par les bombes. Devant flotte un drapeau ukrainien dont les couleurs, par contraste, semblent particulièrement éclatantes. À quelques kilomètres, les forces ukrainiennes se livrent à d’âpres combats pour libérer d’autres villages: les frappes d’artillerie, fréquentes, résonnent. Une fumée noire s’échappe alors dans le ciel.

Lisez le reportage de Margaux Benn, notre envoyée spéciale à Kharkiv et Vilkhivka.

L'Allemagne, «un des principaux soutiens de l'Ukraine», affirme Olaf Scholz

La Russie décide de ne plus appliquer les arrêts de la CEDH

Les députés russes ont adopté mardi en troisième et dernière lecture une loi autorisant la Russie à ne plus appliquer les décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), après l'exclusion du pays du Conseil de l'Europe en mars.

«La Cour européenne des droits de l'Homme est devenu un instrument de lutte politique contre notre pays dans les mains d'hommes politiques occidentaux», a affirmé Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, chambre basse du Parlement russe, dans un communiqué publié à l'issue du vote. «Certaines de ses décisions étaient en contradiction directe avec la Constitution russe, nos valeurs et nos traditions», a-t-il ajouté.

Conséquence de cette loi, la Russie n'appliquera plus les décisions de la CEDH prises après le 15 mars, date à laquelle Moscou a annoncé sa décision de quitter le Conseil de l'Europe dont elle était membre depuis 1996.

L'ex-président Medvedev s'en prend aux «dégénérés» voulant la «mort» de la Russie

L'ex-président russe Dmitri Medvedev a exprimé avec virulence mardi sa «haine» des «dégénérés» qui veulent la «mort» de la Russie, des propos qui illustrent le raidissement de certains responsables à Moscou en pleine offensive contre l'Ukraine.

«On me demande souvent pourquoi mes publications sur Telegram sont aussi dures. La réponse est que je les hais. Ce sont des enfoirés et des dégénérés», a lancé sur cette plateforme Dmitri Medvedev, un proche allié du président Vladimir Poutine. «Ils veulent notre mort, à nous la Russie. Mais tant que je serai en vie, je ferai tout pour les faire disparaître», a ajouté l'ancien dirigeant de 56 ans, sans toutefois préciser qui était la cible de ses déclarations.

Dmitri Medvedev, qui a été président de 2008 à 2012 et premier ministre de 2012 à 2020, est aujourd'hui vice-président du puissant Conseil de sécurité russe.

Près de 600 Ukrainiens détenus par les Russes dans la région de Kherson (Kiev)

L'Ukraine a accusé mardi l'armée russe d'avoir emprisonné près de 600 personnes, essentiellement des journalistes et militants pro-Kiev, dans la région de Kherson, dans le Sud du pays, entièrement occupée par les forces de Moscou.

«Selon nos informations, environ 600 personnes sont (...) détenues dans des sous-sols spécialement aménagés dans la région de Kherson», a indiqué Tamila Tacheva, représentante du président ukrainien pour la Crimée, péninsule ukrainienne frontalière de Kherson et qui a été annexée par Moscou en 2014. Il s'agit «essentiellement de journalistes et militants» qui ont organisé «des rassemblement pro-ukrainiens à Kherson et dans sa région» après l'occupation de ce territoire par les Russes, a-t-elle précisé.

Quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

L’«opération militaire spéciale» ne devait pas durer. L’Ukraine n’avait aucune chance face au rouleau compresseur russe. Et la Russie gagnerait facilement cette guerre, pensait Poutine. Après trois mois d'intense conflit, son issue est plus que jamais incertaine.

Comment connaître précisément l'ampleur des pertes humaines de chaque belligérant ? Chaque camp revendique des chiffres, dans des communications particulièrement filtrées. S'il est très difficile en général de chiffrer ces pertes dans les conflits, les informations disponibles au travers des réseaux sociaux, des images du conflit en temps réel et des différentes communications des services de renseignement permettent d'obtenir des ordres de grandeur.

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Moscou dit avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de Severodonetsk

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a affirmé mardi que l'armée russe avait «totalement libéré» les zones résidentielles de Severodonetsk, ville de l'est de l'Ukraine et actuel épicentre des combats dans la région.

«Les zones résidentielles de Severodonetsk ont été totalement libérées», a-t-il déclaré durant un briefing diffusé à la télévision, ajoutant que «la prise de contrôle de sa zone industrielle et des localités voisines se poursuit».

Kiev refuse que le chef de l'AIEA se rende à sa centrale nucléaire occupée par les Russes

L'Ukraine s'oppose à ce que le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi se rende à la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud) tant qu'elle est occupée par les Russes, a indiqué mardi l'opérateur ukrainien des centrales nucléaires. «L'Ukraine n'a pas invité Grossi à visiter la centrale de Zaporijjia et lui a refusé par le passé d'effectuer une telle visite. La visite de la centrale ne deviendra possible que quand l’Ukraine reprendra le contrôle sur le site», a écrit mardi sur Telegram l'opérateur, Energoatom.

Le chef des séparatistes confirme la mort d'un général russe

Le chef des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine a confirmé mardi la mort d'un général russe dans cette région où les forces de Moscou mènent une offensive d'envergure contre celles de Kiev. Dans un message publié sur Telegram, Denis Pouchiline a adressé ses «sincères condoléances à la famille et aux amis» du général Roman Koutouzov, «qui a montré par l'exemple comment servir la patrie». «Tant que nos généraux combattront aux côtés des soldats, notre pays et notre nation seront invincibles», a ajouté le dirigeant séparatiste en publiant une photo en noir et blanc de l'officier.

La mort du général Koutouzov avait été rapportée dimanche par un correspondant de guerre russe, Alexandre Sladkov, mais n'avait jusque-là pas été confirmée de source officielle.

Macron «a raison» de discuter avec Poutine, selon Le Pen

Emmanuel Macron «a raison» de discuter avec Vladimir Poutine, a estimé mardi Marine Le Pen, après un nouvel appel du président français à «ne pas humilier la Russie» qui a généré une vague de critiques, en Ukraine et en Europe de l'Est notamment. «Le président français a raison d'essayer de trouver par la discussion les moyens d'arrêter cette guerre, et de faire en sorte que l'Ukraine retrouve sa souveraineté et que les soldats russes sortent de l'Ukraine», a déclaré sur Franceinfo la finaliste de la présidentielle, qui avait été accusée par Emmanuel Macron de «dépendre du pouvoir russe». Marine Le Pen avait plaidé pendant la campagne présidentielle pour un «rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie» une fois la guerre terminée en Ukraine.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine

REPORTAGE - En ce vendredi de juin, des hommes en uniforme bleu foncé marchent dans le village. Accompagnée de magistrats et de policiers ukrainiens, une équipe de 17 gendarmes français a été envoyée sur place pour enquêter sur les crimes de guerre, dans le cadre de la coopération franco-ukrainienne. Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

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Livraisons d’armes de longue portée

À Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté mis en garde lundi les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d'armes de longue portée. Cela n'a pas empêché Londres d'annoncer la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d'une portée de 80 kilomètres, en complément des Himars de même portée promis la semaine dernière par Washington. Les experts militaires soulignent que cette portée est légèrement supérieure à celle des systèmes analogues russes, ce qui permettrait aux forces ukrainiennes de frapper l'artillerie adverse en restant hors d'atteinte.

Les États-Unis accusent la Russie de vol de blé

L'autre grande bataille, économique celle-ci, est celle des ressources en blé de la superpuissance céréalière qu'est l'Ukraine. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé «crédibles» les informations selon lesquelles la Russie «vole» des tonnes de céréales, «pour les vendre à son propre profit», avec son blocus naval des ports ukrainiens, qui empêche les exportations de céréales et fait craindre des crises alimentaires notamment en Afrique.

À VOIR AUSSI - L'export du blé ukrainien s'annonce «très difficile» à cause de la guerre, prévient l’Union européenne

Selon le New York Times, Washington a averti mi-mai 14 pays, principalement en Afrique, que des cargos russes transportaient des «céréales ukrainiennes volées». Antony Blinken a fait référence à cet article du quotidien américain, sans toutefois confirmer directement l'alerte adressée aux pays africains. L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara avait accusé dès vendredi la Russie de «voler» et d'exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie.

«Les Russes «sont en train de détruire la ville», selon le maire de Severodonetsk, Oleksandr Striouk

Les Russes «sont en train de détruire la ville... Comme ils n'ont pas réussi à la prendre en un ou deux jours, ils utilisent des frappes aériennes, de l'artillerie lourde», a témoigné lundi soir Oleksandr Striouk, responsable de l'administration de Severodonetsk, s'inquiétant d'une évacuation des civils rendue «quasiment impossible» désormais. Le maire de Severodonetsk, Oleksandre Striouk, a confirmé lundi que «la situation changeait toutes les heures» et que d'«intenses combats de rue» se déroulaient dans sa ville, sous le feu des projecteurs depuis plusieurs jours.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la situation à Severodonetsk reste «extrêmement difficile», selon Zelensky

Lutte pour Severodonetsk

Les combats se poursuivaient mardi pour la prise de contrôle de Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine soumise à un déluge de feu russe, où la situation évolue «d'heure en heure» selon Kiev. «Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D'intenses combats de rue se poursuivent», a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans sa dernière adresse vidéo, lundi soir. «Dans la région de Donetsk, en plus des tirs d'artillerie, l'ennemi tire depuis des avions et des hélicoptères», selon le premier bulletin de l'état-major de l'armée ukrainienne mardi matin, confirmant que Severodonetsk reste «le coeur de cible de l'ennemi».

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud et l'est du pays.

Vous pouvez retrouver toutes les informations du direct d'hier ici.

Panama : deux femmes portant des «narcoperruques» arrêtées à l'aéroport, une méthode «inédite»

L'une des deux femmes portait sous sa perruque 68 emballages cylindriques noirs contenant de la cocaïne, a indiqué le bureau du procureur général du pays.

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Guerre en Ukraine : quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

DÉCRYPTAGE - Lancées dans une guerre d'usure, la Russie et l'Ukraine ont déjà perdu beaucoup de soldats et de matériel.

Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.

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L'Humanité

Idéologie. L’extrême droite à travers l’histoire

Nos recommandations culturelles

Lukas Tsiptsios

Malgré les succès électoraux et sa position de force idéologique en France et ailleurs, quasiment aucun parti ne se revendique d’extrême droite. Cela pourrait interroger la pertinence même de cette notion. Faudrait-il employer d’autres termes plus appropriés ? Fascisme, droite extrême, droite nationaliste, droite révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, ultradroite ? Chacun a ses limites et ne permet pas forcément d’englober l’hétérogénéité de ces différents mouvements nationalistes et xénophobes à travers le monde. C’est pourquoi ­Grégoire Le Quang, qui dirige ce nouveau dossier des « Cahiers d’histoire », fait le choix conscient de maintenir le terme d’extrême droite et d’étudier ses évolutions, en tant qu’entité certes composite, mais qui garde aussi une cohérence. Ce dossier permet ainsi d’explorer l’extrême droite, de ses origines contre-révolutionnaires au XIXe siècle jusqu’au phénomène Trump. On y retrouve en outre l’Action française et la violence de ses graffitis, ou encore les évolutions du terrorisme de l’extrême droite ouest-allemande. Le Quang nous met cependant en garde : les réflexions présentes et passées sur l’extrême droite ont pour but de combattre la menace qu’elle représente. Cela s’avère pourtant toujours insuffisant, compte tenu de la progression constante de ce qui est devenu un « style de gouvernement », y compris en démocratie libérale.

Extrême droitecahiers d'histoire
Le Figaro

Pourquoi de plus en plus de Français osent démissionner

Julien Da Sois

ENQUÊTE - S'il reste largement moins marqué qu'aux États-Unis, le phénomène est «notable», selon les experts. Les motivations des salariés sont variées.

Après avoir déferlé sur les États-Unis l'an dernier, la «Grande Démission» est-elle en train à son tour de submerger la France ? Une étude OpinionWay pour Indeed publiée le 24 mai dernier pourrait donner des sueurs froides aux entreprises. Plus d'un tiers des sondés (35%) disent en effet n'avoir jamais eu autant envie de démissionner qu'actuellement. Une proportion qui monte à 42% chez les moins de 35 ans. «Aux troisième et quatrième trimestres 2021, on a passé la barre des 500.000 démissions. C'est arrivé une seule fois sur les vingt dernières années, en 2008, et c'est presque le double des chiffres de 2015», note Jean-Denis Culié, professeur de gestion des ressources humaines à l'EM Normandie, et par ailleurs membre d'un groupe de chercheurs qui étudie le phénomène.

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Ce mouvement reste malgré tout incomparable avec le «Big Quit» américain, note Eric Gras, expert emploi chez Indeed. «Aux États-Unis, ce sont 38 millions de personnes qui ont démissionné en 2021, soit 23% de la population totale. En France, une telle proportion représenterait 6 millions de personnes.» On en est loin : sur l'ensemble de l'année 2021, la Dares - le service statistique du ministère du Travail - a enregistré 1,6 million de démissions de CDI. Malgré tout, le phénomène reste «notable», affirme Jean-Denis Culié, qui parle d'une «vague de démissions depuis 2021». L'écart avec les États-Unis peut être mis sur le compte de la plus grande fluidité du marché du travail américain.

Sur les causes de ce mouvement massif à défaut d'être aussi important qu'outre-Atlantique, les observateurs n'ont pas tous la même interprétation. «C'est essentiellement conjoncturel», estime Stéphane Carcillo. «C'est normal qu'après un quasi-gel du marché du travail en 2020, on ait observé un rebond des démissions en 2021. Les salariés ont remis en branle leur projet de mobilité, et les entreprises ont de leur côté relancé leurs plans de recrutement», développe le chef de la division emploi et revenus à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le Covid, révélateur et accélérateur de tendances

«La dynamique du marché de l'emploi est inédite depuis une quarantaine d'années, donc les gens osent partir parce que c'est plus facile», ajoute Jean-Denis Culié. La courbe du chômage est en effet sur une pente descendante continue depuis fin 2020. Il est tombé au premier trimestre à 7,3% selon l'Insee, du jamais vu depuis 2008. «Il y a des pénuries de profils dans quasiment tous les secteurs, donc il y a un phénomène d'inflation des salaires, et les candidats peuvent trouver plus facilement des propositions plus intéressantes que leur poste actuel», ajoute Dan Guez, cofondateur du cabinet de recrutement en ligne OpenSourcing.

« Beaucoup de démissions sont liées à une perte de sens du travail. »

Romain (le prénom a été modifié), ingénieur chez Air France, a ainsi récemment pu trouver un poste mieux payé dans une boîte de la tech. Même si le facteur financier était prépondérant - pour «pouvoir acheter un appartement à Paris» -, il n'a pas été le seul à guider son choix, explique le jeune homme de 27 ans. «Je ne voyais pas de réel avenir à travailler en compagnie aérienne, et j'avais envie de découvrir une autre atmosphère en passant dans une plus petite entreprise.»

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Si personne ne semble remettre en cause l'influence des facteurs liés à la conjoncture économique dans la hausse des démissions, ils sont loin d'être suffisants pour certains experts. Eux voient dans ce phénomène davantage une véritable révolution sociétale. «On a affaire globalement à un retournement du rapport de force en faveur des salariés, au détriment des employeurs», affirme le sociologue Pascal Ughetto. Avec la crise du Covid-19 jouant comme un révélateur et un accélérateur de ce tournant, «en gestation depuis quelques années», note le professeur à l'université Gustave Eiffel.

La pandémie et les confinements, qui ont bousculé la vie de tous les Français et amené parfois à de profondes remises en question personnelles, ont conduit les salariés à modifier leurs attentes vis-à-vis du travail. «Beaucoup de démissions sont liées à une perte de sens du travail. Les salariés sont partis car ils trouvaient leur travail inutile, ou avaient le sentiment de ne pas pouvoir bien le faire», estime le spécialiste des RH Jean-Denis Culié. «Désormais, les candidats ne choisissent plus les entreprises pour leurs projets ou d'autres éléments terre à terre, mais réclament du sens à leur travail, de l'autonomie, un équilibre vie personnelle-vie professionnelle, de la flexibilité, du bien-être..., énumère Dan Guez. L'une des premières questions des candidats aujourd'hui, c'est : “y a-t-il du télétravail ?”»

Un phénomène généralisé ou générationnel ?

Si tous les secteurs paraissent touchés par ces nouvelles problématiques, certains les ont encaissées plus durement, connaissant un véritable exode depuis la pandémie. Par exemple «l'hôtellerie-restauration, la santé, les services à la personne, l'éducation nationale, la grande distribution, le commerce de détail...», énumère l'expert emploi chez Indeed Eric Gras. Soit des métiers aux conditions de travail dégradées, non télétravaillables, difficiles et souvent mal payés. Fatiguée des «salaires trop bas», de la «charge de travail importante» ou encore du «manque de considération du bien-être au travail de la part du siège», Maryline, 24 ans, a ainsi claqué la porte de son job de vendeuse dans un magasin bio parisien en mars, pour démarrer une formation d'assistante juridique.

« Les générations entrées sur le marché du travail dans les années 80-90 ont appris à réprimer leurs aspirations, dans le contexte de forte montée du chômage, ce que les plus jeunes n'ont pas admis. »

Plutôt qu'une tendance généralisée, certains veulent voir dans ces mutations un phénomène générationnel, lié à des comportements propres aux jeunes générations. «Les jeunes ont plus la culture zapping que les séniors», affirme ainsi Eric Gras. Pascal Ughetto n'est pas forcément de cet avis. «Il n'est pas certain que les générations plus âgées aient des aspirations différentes à l'égard du travail. C'est seulement que ces générations, entrées sur le marché du travail dans les années 80-90, ont appris à réprimer leurs aspirations, dans le contexte de forte montée du chômage, ce que les plus jeunes n'ont pas admis. Mais la pandémie a ouvert les vannes», explique le sociologue spécialiste de l'organisation du travail.

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Fin observateur du phénomène des démissions, Jean-Denis Culié pointe ainsi le fait que l'on voit désormais «des séniors, traditionnellement hésitants à démissionner, se reconvertir». C'est le cas par exemple de Noëlle, aide-soignante 55 ans, résolue à quitter le milieu médical. «Je veux partir car mon dos, mes épaules n'ont plus la force et surtout car la charge de travail est trop lourde, la paye trop basse, et il n'y a pas de reconnaissance», témoigne la quinquagénaire, amère, qui s'imagine travailler dans la vente, suivre une formation de pédicure ou bien faire de l'intérim.

Ces nouvelles attentes des salariés pourraient-elles résister à une dégradation du marché de l'emploi ? Cette menace plane sur l'économie tricolore, dont le PIB, pénalisé par l'inflation, s'est contracté de 0,2% au premier trimestre selon l'Insee. Là aussi, les avis divergent. «Il pourrait y avoir dans ce scénario un frein aux changements de carrière», juge Stéphane Carcillo, de l'OCDE, tandis que Pascal Ughetto estime que «ces nouveaux comportements sont durablement installés». Selon le sociologue, «les entreprises auront du mal à reprendre la main».

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L'Humanité

Économie. La monnaie, un outil de domination ?

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Jean-Christophe le Duigou

L’histoire, à chaque période, a vu s’installer une puissance dominante dont la monnaie a été acceptée internationalement. Les États-Unis, depuis la Seconde Guerre mondiale, sont dans ce rôle et bénéficient de ce privilège. Est-ce bientôt le tour de la Chine de prendre leur place ? Analysant les contradictions qui découlent de la suprématie du dollar, les auteurs plaident pour une réforme approfondie du système monétaire international, sous l’égide d’un « Fonds monétaire international libéré enfin de la contrainte du dollar ». Ils rappellent que l’objectif de la Chine n’est pas de remplacer le dollar en tant que devise dominante, mais d’ouvrir des discussions sur le principe même de l’existence d’une devise clé. Ce défi s’engagerait sous nos yeux, tandis qu’à la faveur des mutations de la numérisation, la Chine transformerait sa monnaie. La création d’une monnaie digitale de banque centrale, qui bouleverserait les systèmes de paiement, rebat les cartes.

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Le Figaro

Orpea : l'ancien DG auditionné dans l'enquête pour délit d'initié

Limogé fin janvier, Yves Le Masne a revendu des actions trois semaines après que la direction d'Orpea a été officiellement informée de la publication du livre-scandale «Les Fossoyeurs».

L'ancien directeur général du groupe Orpea est entendu librement depuis mardi matin par les gendarmes dans le cadre de l'enquête pour «délit d'initié» concernant sa revente d'actions avant la parution du livre-scandale sur les maltraitances en Ehpad.

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Yves Le Masne, directeur général d'Orpea pendant plus de dix ans et limogé fin janvier, est auditionné par les gendarmes de la section de recherches de Paris en charge de l'enquête ouverte par le parquet national financier (PNF), a précisé cette source, confirmant une information du Parisien.

Le Canard enchaîné avait indiqué le 2 février que M. Le Masne avait revendu en juillet dernier pour 588.000 euros d'actions du groupe «trois semaines seulement après que la direction d'Orpea a été informée de la parution prochaine du livre» de Victor Castanet. L'ouvrage «Les fossoyeurs» accuse Orpea de graves manquements dans la gestion de ses Ehpad, ce que réfute le groupe.

Accusations réfutées

Yves Le Masne avait «réfuté vivement toute accusation de délit d'initié». Il avait assuré que la vente d'«environ un tiers de (ses) actions» n'avait «rien à voir avec le livre de Victor Castanet, qui ne créait pas pour nous d'inquiétude particulière». Il avait également précisé qu'il n'avait «aucune raison» de céder davantage d'actions, «ayant pleinement confiance en l'avenir de la société».

«Le milieu de l'été est la période à laquelle je vends habituellement des actions, comme le montrent mes déclarations publiées antérieurement» et «j'ai toujours effectué mes ventes d'actions dans les périodes autorisées et fait toutes les déclarations réglementaires aux autorités compétentes», avait-il également fait savoir.

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Le groupe Orpea est par ailleurs visé depuis avril par une autre enquête judiciaire, ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières, confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles. Ces investigations ont été jointes à celles, lancées en février, pour «faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée».

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L'Humanité

Le sexe des hommes est aussi une idée préconçue

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THÉÂTRE S’inspirant des écrits philosophiques de Simone de Beauvoir, Mickaël Délis propose avec « Le 1er sexe », une pièce drôle qui met en pièces la prétendue virilité.

Gérald Rossi

De la coulisse, une voix se fait entendre, à la mode des humoristes qui chauffent la salle, en mode potache aussi. Mais c’est pour que chacun soit en confiance. Des deux côtés de la scène. Car s’il ne manque pas d’humour, Mickaël Délis n’est pas là pour blaguer. C’est sa sixième création, et il se met en scène avec la complicité de Vladimir Perrin. Mais pour la première fois, il est seul face aux projecteurs. Avec trois fois rien, une chemise blanche, un foulard, une fourrure (fausse) et un tabouret, il raconte, se raconte. Avec plus ou moins de pudeur, mais surtout beaucoup de drôlerie et d’humanité offertes en partage.

Intitulée « Le premier sexe » et sous titrée « La grosse arnaque de la virilité », la pièce est un récit autobiographique. Un genre assez en vogue mais « casse-gueule » comme l’on dit, donc très risqué. Mickaël Délis a choisi, lui de jouer gros, et de s’inspirer, d’une certaine façon, de la somme philosophique (1071 pages chez Gallimard) publiée en 1949 par Simone de Beauvoir et intitulée « Le deuxième sexe ». Ouvrage dans lequel elle précise : « On ne naît pas femme on le devient ». Expression reprise depuis notamment par les mouvements féministes.

On l’a compris, pour Mickaël Délis, on devient homme, on se découvre petit à petit quand on naît avec « avec un sexe qui pendouille entre les jambes ». Mais rien n’est simple pour autant. Enfant, il portait les cheveux longs, et on le prenait souvent pour une fille. Plus tard il a découvert son homosexualité, et il lui a fallu se construire ainsi, sans se nier ni se renier face à son miroir et face aux autres. « C’est à tout cela que j’ai voulu m’attaquer, épaulé par une armée de personnages qui m’ont aidé, guidé, violenté, et qui m’ont fait avancer », dit-il.

Et le tout fait un moment que l’on est heureux de découvrir, « dans un format accessible et pop, vivant et inspirant ». Successivement le comédien est lui-même enfant, ado, adulte… mais il est aussi sa maman, impayable et tellement réaliste, son psy, des potes, des copines, etc. Dans cet univers qui oscille entre l’hostile et le bienveillant, Mickaël Délis trace sa route. Et l’on a envie, du bord du chemin, de l’encourager, de faire un bout de route avec lui. Parce qu’avec l’air de rien ou presque, le jeune frisé aux grands yeux bleus regarde en face une société patriarcale étouffante qui craque de tous les côtés. Et c’est bien vu.

Théâtre
Le Figaro

Immobilier: ces jeunes pousses qui veulent bousculer le marché

Guillaume ErrardJean-Bernard Litzler

DÉCRYPTAGE - Ventes immobilières ou gestion de copropriété, un grand nombre de start-up promettent de faciliter la vie de leurs clients grâce à la digitalisation. Elles cassent les prix, reste à évaluer la qualité du service.

C’est un peu la version immobilière de la querelle des anciens et des modernes. Depuis quelques années déjà, une multitude de start-up promettent de «révolutionner» l’un des derniers grands secteurs de l’économie à être peu digitalisé. Elles s’attaquent aux agences immobilières, aux syndics ou aux conseillers en gestion de patrimoine.

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Ces nouvelles venues en profitent généralement pour s’attribuer le préfixe «néo», attestant de leur fraîcheur et de leur «disruption» dans un monde censé être resté peuplé de dinosaures. Les relations avec les professionnels «classiques» sont généralement des plus fraîches, les anciens estimant que les modernes leur manquent de respect, voire tentent de tromper purement et simplement le consommateur. Essayons d’y voir un peu plus clair.

Les agents immobiliers de nouvelle génération

Une note supérieure à 7 sur 10. Les Français sont satisfaits des agents immobiliers, si l’on en croit le dernier baromètre d’Opinion System qui recueille et contrôle des avis clients authentifiés. Mais les honoraires restent le maillon faible de ces professionnels (notés 6,7/10) et bon nombre de clients trouvent la prestation trop chèrement tarifée. Une brèche dans laquelle des jeunes pousses se sont engouffrées pour concurrencer les grands réseaux immobiliers. Elles s’appellent Hosman, Liberkeys, Proprioo, Welmo ou Imop. Leurs fondateurs sont persuadés qu’ils peuvent conquérir une place prépondérante dans une profession, celle d’agent immobilier, qu’ils jugent poussiéreuse. Leur atout? Une commission à coût fixe, là où leurs concurrents réclament des honoraires variables en fonction du prix de vente, qui s’élèvent à environ 5 % en moyenne. Seule Proprioo, créée en 2017, a décidé de sortir du rang et de se rémunérer au pourcentage (entre 3 et 5 % du prix de vente).

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Pour les autres, les tarifs varient, pour la plupart, entre 2000 et 6500 € par transaction conclue. Dans la fourchette basse du tarif, pas de miracle, les prestations sont réduites. «Nous vous laissons l’opportunité de présenter votre bien à vos potentiels acquéreurs», explique ainsi le site des Agences de Papa (forfait à 2000 €). Traduction: c’est au vendeur de se débrouiller avec ses visites… D’autres tentent, avec une formule un peu plus onéreuse, d’attirer toujours plus de clients tout en se détachant de l’image d’agence low cost. «Le prix est une variable importante, mais les services aussi. Le métier d’agent est complexe et pluridisciplinaire. Nous avons souhaité investir plus dans des nouvelles technologies pour accompagner nos clients de A à Z et disposer d’agents très bien formés», affirme Thomas Venturini, cofondateur de Liberkeys, qui revendique, pour chacun de ses 70 agents, 2 à 5 ventes par mois.

«Dans un environnement de plus en plus concurrentiel bousculé par la digitalisation, les agents immobiliers n’ont d’autres choix que de mettre les clients au centre de leur stratégie en s’assurant de leur niveau de satisfaction pour faire d’eux leurs ambassadeurs», analyse Jean-David Lépineux, fondateur d’Opinion System, qui souligne que le prix des prestations n’est un point d’attention crucial que pour 8 % des Français, selon un sondage qu’il a récemment publié. «L’achat d’un logement est un enjeu de vie et financier fondamental. Les clients ont besoin d’être accompagnés à 100 %. C’est pourquoi nos 90 collaborateurs, qui sont spécialisés dans le service client, ne prospectent pas et prennent en charge 100 % du processus de vente», explique Stanislas de Dinechin, cofondateur d’Hosman, qui revendique entre «3 et 4 % des ventes (intermédiées) à Paris» pour des profils plutôt CSP + et âgés de 45 ans en moyenne (contre 35/40 ans pour les acheteurs).

Tirer leur épingle du jeu

Dans un contexte où les envies des Français évoluent et s’étendent à un périmètre géographique plus large, la promesse du forfait low cost est de moins en moins tenable. L’exigence en matière de services est de plus en plus forte. «Nous avons fait évoluer notre modèle économique pour rendre un service de vente exceptionnel au prix le plus juste», explique Henri Pagnon, cofondateur de Proprioo. Au risque, tout compte fait, de ressembler de plus en plus à leurs aînés qui eux, à l’inverse, ont compris qu’ils devaient plus se digitaliser. «Je ne crois pas au 100 % digital, car la relation humaine, dans les négociations notamment, est primordiale, souligne Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). En revanche, nous devons continuer de nous améliorer dans la présentation de nos biens pour aider les acheteurs à mieux se projeter grâce aux bons de visite virtuels (document qu’un agent peut faire signer à un acheteur potentiel avant de lui faire visiter un bien immobilier, NDLR)

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Dans ce bras de fer entre «néos» et «anciens», on en oublierait presque que ce sont les mandataires qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Le nombre de ces professionnels a quintuplé en cinq ans et ces agents qui travaillent depuis chez eux ou dans des espaces de coworking, mais font partie d’un réseau, aident à vendre plus d’un bien immobilier sur cinq sur le marché, contre 1 % pour les jeunes pousses. Notons au passage que leurs commissions sont très proches des réseaux classiques et ne sont plus mises en avant comme un argument de choix.

Les néosyndics

S’il est une profession immobilière encore plus mal vue que celle des agents immobiliers, c’est bien celle des syndics de copropriété. Une mission ingrate où un service de qualité est généralement trop coûteux pour la plupart des copropriétés. Résultat: des gestionnaires appelés à suivre trop de copropriétés simultanément et des propriétaires mécontents du manque de suivi et de réactivité. C’est sur cette base d’insatisfaction que de nouveaux venus promettent de gagner en efficacité tout en réduisant les prix.

Matera est particulièrement emblématique de cette tendance. La start-up qui a levé près de 50 millions d’euros depuis 2019 n’hésite pas à décrire son modèle selon les mots de son fondateur Raphaël Di Meglio comme «l’avenir de la gestion de copropriété». Il ne s’agit pourtant pas d’un syndic à proprement parler, mais d’outils mis à disposition d’un syndic coopératif, à savoir le conseil syndical réunissant des copropriétaires. Entre le lancement par Matera d’une campagne d’affichage dénigrant les syndics classiques et le risque mis en avant par ces derniers de confusion entre un «vrai» syndic et une aide à la gestion de copropriété, le torchon a rapidement brûlé entre les deux camps. L’affaire a été portée devant la justice qui a condamné Matera pour dénigrement mais n’a pas remis en cause son modèle. La société qui revendique avoir conquis plus de 5000 copropriétés en France compte désormais s’implanter en Europe, notamment en Allemagne.

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Cela n’empêche pas d’autres professionnels de se montrer dubitatifs.«Dénigrer les syndics professionnels est une imposture intellectuelle qui est synonyme de fébrilité, souligne Jean-Marc Torrollion (Fnaim). Le syndic bénévole atteint ses limites. Le classement de Matera (des meilleurs syndics par ville publié le 26 avril dernier) n’est rien d’autre qu’une publicité comparative puisqu’ils font figurer leurs propres services. Nous envisageons de les poursuivre en justice s’ils ne nous expliquent pas précisément comment ils ont obtenu ce classement.»

Autre nouveau venu à la mode digitale mais qui est cette fois-ci un véritable syndic ou plutôt un néosyndic, voici Bellman. La start-up a également réussi à lever des fonds (une vingtaine de millions d’euros) et affiche elle aussi la volonté de «dépoussiérer» la profession. Comme Matera, elle s’est fait remarquer récemment par une campagne d’affichage ridiculisant la concurrence où les clients de syndics traditionnels étaient présentés comme des adeptes du sadomasochisme. Un humour que Gilles Frémont, président de l’Association nationale des gestionnaires de copropriétés goûte très peu, lui qui a fait assigner les deux start-up. Dans un billet où il évoquait la multiplication des néosyndics et autres syndics en ligne, il résumait: «Dans toutes ces catégories, il y a aussi les bons et les mauvais syndics […]. Tout le monde veut faire syndic, mais personne ne veut faire gestionnaire.»

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Beaugrenelle, premier centre commercial français à accepter les paiements en cryptomonnaies ce mercredi

Emma Confrere

À partir de mercredi, il sera possible de régler ses achats en cryptomonnaies dans le centre Beaugrenelle à Paris.

Il s'agit d’une première. À Paris, le centre commercial Beaugrenelle va accepter les paiements en cryptomonnaies dans ses 115 boutiques. Du 8 juin jusqu'au 8 juillet, les clients auront la possibilité d'acheter une carte-cadeau via l'application française Lyzi.

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Le principe est simple, il suffit d'indiquer un montant en euros sur la plateforme, qui affiche l'équivalence en cryptomonnaie et génère un QR code. Les commerçants n'ont plus «qu'à scanner ce QR code pour valider la transaction et être payé en euros». En tout, 21 cryptomonnaies peuvent être utilisées, comme le bitcoin ou l'ether.

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Dans un communiqué de presse, le centre commercial précise qu'il «propose ainsi à ses clients d'utiliser leurs cryptomonnaies pour régler leur carte-cadeau, utilisable dans toutes les boutiques et tous les restaurants des bâtiments Magnetic et Panoramic de la rue Linois du XVe arrondissement de la capitale». Un bonus de 10% sera également offert par Beaugrenelle à chacun de ses clients.

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Si l'utilisation des cryptomonnaies reste encore floue pour la plupart des Français, les utilisateurs de Lyzi pourront être formés à cette nouvelle façon de payer. Des salariés seront présents dans le centre commercial durant toute la campagne pour présenter la solution.

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Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

Margaux Benn

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Envoyée spéciale à Kharkiv et Vilkhivka

L’école n’est plus qu’une masse grise, calcinée et éventrée par les bombes. Devant flotte un drapeau ukrainien dont les couleurs, par contraste, semblent particulièrement éclatantes. À quelques kilomètres, les forces ukrainiennes se livrent à d’âpres combats pour libérer d’autres villages: les frappes d’artillerie, fréquentes, résonnent. Une fumée noire s’échappe alors dans le ciel.

Longeant la route qui mène à l’établissement, Marina et sa fille Sophia errent dans ce décor apocalyptique. Sur son petit vélo, l’enfant de 7 ans insiste pour bifurquer vers le parvis noirci. «En septembre prochain, elle aurait dû commencer l’école ici», explique Marina d’un air las. L’imposante trentenaire, chaussée de simples sandales, a les pieds couverts de crasse ; dans le village, l’eau et l’électricité ne sont pas encore revenues. La famille possède une petite datcha non loin: «Là-bas, le gaz fonctionne. C’est déjà ça», décrit Marina. Elle s’interrompt pour aller chercher sa fille, afin d’éviter qu’elle ne s’aventure trop parmi les débris: «Le village a été déminé après sa libération, mais on ne sait jamais.»

Dans le village de Vilkhivka, en lisière de Kharkiv, la deuxième ville du pays, les soldats russes ne sont pas restés longtemps. «On ne leur a pas laissé le loisir de s’installer pour commettre leurs crimes, comme dans la périphérie de Kiev», lance «Viking». Ce colosse recouvert de tatouages évoquant les mythologies slave et nordique a quitté la vie civile et sa forge de couteaux pour se battre contre «les hordes de Russes» qui tentent d’envahir son pays. Il est l’un des membres fondateurs de Kraken, le nouveau bataillon de volontaires qui a émergé après le début de la guerre dans sa région de Kharkiv, sous l’égide de la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien. La libération de ce hameau fut son premier fait d’armes.

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Pour continuer à discuter, il faut se mettre à l’ombre: ayant subi trop de contusions et de traumatismes crâniens, «Viking» ne peut rester trop longtemps au soleil. En 2014, lorsque Moscou a envahi la Crimée et une partie du Donbass, il a combattu au sein d’un groupe de volontaires, puis n’a jamais cessé de s’entraîner au tir et aux arts martiaux. Le 24 février dernier, lorsque les Russes ont commencé à bombarder sa ville, il est aussitôt reparti au front, près du quartier de Saltivka-Nord, qui serait presque entièrement détruit pendant les semaines qui ont suivi. «Là-bas, nous étions tout un groupe de gens qui s’entendaient bien. Nous nous connaissions parfois depuis des années. Nous nous respections mutuellement en tant que combattants et avons décidé de former notre propre unité d’élite», explique-t-il.

Tout comme le régiment Azov doit son nom à la mer au sud de l’Ukraine, Kraken évoque une créature marine issue des légendes scandinaves. Elle est propre à Kharkiv, et composée principalement d’habitants de la région.

C’est la guerre. C’est laid. En tout cas, moi, je n’ai rien à me reprocher

Officiellement, le groupe est représenté par Konstantin Nemitchev, un jeune politicien local du Corps national, un parti nationaliste d’extrême droite créé par Andrii Biletsky, le fondateur du régiment Azov. «Mais nous, les combattants, nous ne sommes pas politisés», tient à souligner «Viking». «Tout comme la propagande russe tentait de présenter Azov comme un ramassis de néonazis en raison de l’appartenance politique de ses fondateurs, elle utilise la même rhétorique pour nous», insiste-t-il.

Tout comme le régiment Azov, dont sont issus certains de ses membres, Kraken est en fait composé de hooligans, d’adeptes des arts martiaux, d’amateurs de la scène de musique métal, ou encore de militaires originaires de Kharkiv et ayant demandé à y être transférés pour défendre leur région… «Patriotes mais, pour la majorité d’entre nous, pas du tout d’extrême droite!», abonde «Drozak», un ancien de la Légion étrangère qu’il a quittée en 2014 pour combattre, «avec plus de liberté», les Russes dans le Donbass et en Crimée. Ce natif d’un pays d’Europe de l’Est s’est ensuite marié avec une Ukrainienne et, le 24 février dernier, il a su qu’il reprendrait la lutte auprès de son «peuple de cœur». «Lorsqu’on combat au sein de Kraken ou d’Azov, on sait qu’on est parmi les meilleurs. La politique, on la laisse à ceux qui n’ont que de la gueule», souligne-t-il en français.

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Reste que des membres du bataillon ont été accusés, à une reprise, de crime de guerre: lorsqu’une vidéo a fait surface sur les réseaux sociaux montrant des hommes tirant dans les jambes de prisonniers de guerre russes. La BBC a obtenu la confirmation que le bataillon opérait dans la zone de l’incident, au moment où il s’est déroulé. «Viking» dit n’en rien savoir: «C’est la guerre. C’est laid. En tout cas, moi, je n’ai rien à me reprocher.»

Aujourd’hui, le régiment Azov est largement diminué pour avoir tenté de repousser, jusqu’au bout, les Russes de Marioupol. Kraken semble en passe de prendre la relève pour devenir le principal groupe de volontaires assimilé à des «forces spéciales».

«Karma», seule femme du bataillon sur le front

La libération du village de Vilkhivka, fin mars, filmée par des drones et prises à la GoPro et au téléphone portable ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux. «À un moment donné, les Russes nous ont pris en embuscade. On n’avait d’autre choix que de se replier vers une position de l’armée ukrainienne, qui se trouvait en haut d’une colline. Sur le chemin, il y avait des dizaines de mines antichars. Alors, en déjouant les obus et mortiers qui s’abattaient tout autour de nous, il a fallu régulièrement descendre du véhicule pour déplacer les mines à la main », raconte «Viking». Depuis ce coup d’éclat, lui et sa bande ont mené plusieurs autres opérations.

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«Karma» est de toutes les missions. Affichant un sourire défiant, elle explique avoir choisi ce surnom car «le karma, c’est la conséquence de tes actes. Si les Russes nous attaquent, je suis là pour eux». Ses longues mèches rouges relevées en queue-de-cheval, elle est l’une des infirmières de Kraken, et la seule femme du bataillon à aller sur le front. Ses exploits - en tant que soignante mais aussi comme combattante - sont si nombreux que «Viking» l’a recommandée auprès de la hiérarchie pour obtenir une médaille.

Alors que les obus et les mortiers pleuvaient sur Vilkhivka, quatre membres de son unité de six personnes sont touchés. «L’un d’eux est mort quasiment sur le coup. Deux autres étaient gravement blessés, dont le commandant de l’unité, et un plus légèrement touché», relate-t-elle. Elle leur prodigue «les plus urgents des premiers secours» avant de remarquer, à quelques mètres de là, une voiture garée. «Par chance, il y avait la clef dedans. Et un civil non loin, terré dans sa maison. J’ai mis les deux hommes dont les états étaient les plus critiques dans la voiture, et j’ai dit au civil de les conduire en sécurité. Moi, je suis restée avec le troisième blessé.» Enfin, un véhicule d’un bataillon médical a surgi. «J’ai mis le dernier blessé dedans. C’est là que j’ai réalisé que le chauffeur avait un tourniquet autour de la jambe. Il avait été blessé, s’était lui-même mis un garrot pour stopper l’hémorragie et continuer de sauver des blessés sur le front.»

Si «Karma» a su garder son sang-froid, c’est, explique-t-elle, parce que «moi, je fais ça depuis longtemps», avant de préciser avec bienveillance: «Les autres étaient pétrifiés, mais c’est une réaction humaine normale lorsqu’on se retrouve sous les bombes et au milieu des tirs. Avec l’entraînement et l’expérience, on apprend à maîtriser ses émotions.»

En 2014, lorsque Moscou décide d’envahir la Crimée et le Donbass, la jeune fille a 16 ans. «Je n’ai pas hésité une seconde: je me suis inscrite à des formations pour apprendre à tirer et à dispenser des soins d’urgence. Mes parents ne le savaient pas, mais parfois je ratais l’école pour y aller!», rit cette fille d’infirmière, qui a aussi insisté pour faire des stages à l’hôpital auprès de sa mère, sans que celle-ci se doute qu’elle se destinait à la médecine de guerre. «Dès que j’ai atteint la majorité, je me suis enrôlée dans un bataillon spécial de volontaires. Le seul qui acceptait les femmes. Là, j’ai enfin pu me battre contre les Russes.»

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Bien vite, elle réalise que sur cette guerre de position, gelée, «on n’avait pas trop besoin de mes services à la kalachnikov. Alors, je me suis plongée à fond dans les soins d’urgence.» En 2021, la jeune femme avoue à ses parents sa double vie: «Ils étaient persuadés que j’étais une sage étudiante, alors que, régulièrement, j’allais sur le front tirer à la kalachnikov ou évacuer les blessés. Ils l’ont plutôt mal pris, surtout ma mère, qui est très inquiète pour moi en plus de se ficher de la politique. Mais moi, je ne peux pas laisser les Russes nous envahir sans rien faire!» Dès le 24 février, à Saltivka-Nord, elle retrouve «Viking et les autres héros» qui seront les membres fondateurs de Kraken.

Ce samedi marque son 24e anniversaire ; alors, elle s’autorise quelques jours de répit. Les autres membres du bataillon lui ont offert un immense bouquet de fleurs. «Mais bientôt, j’y retourne. Sinon, je m’ennuie!», rit-elle.

Les Russes frappent nos drones à 3 000 euros avec des missiles qui doivent coûter le triple!

À quelques kilomètres de là, «Horus» arrive en trombe à bord de son 4×4 dans le centre d’entraînement de la 92e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne. Cet homme d’affaires âgé de 30 ans, qui combat depuis plusieurs années au sein du régiment Azov, dirige plusieurs combattants de l’unité régionale de Kharkiv d’Azov SSO, les forces spéciales du célèbre bataillon. Lorsqu’ils ne combattent pas les soldats russes aux abords de la ville, ils s’entraînent sur ce large périmètre doté d’une bâtisse désaffectée. Aujourd’hui, le lieutenant-colonel Olexandre forme une partie du groupe au maniement de pièces d’artillerie.

Un peu à part, d’autres hommes pilotent des drones de reconnaissance: simulant une opération souvent répétée sur le terrain, ils font survoler leurs engins civils - financés et acheminés par des bénévoles - au-dessus d’un lieu, avant d’indiquer aux artilleurs où diriger les tirs. «C’est une méthode qui coûte cher, car les Russes abattent régulièrement nos drones. Mais ça vaut le coup: ils frappent nos drones à 3000 euros avec des missiles qui doivent coûter le triple!», se félicite «Kenochnik» («le cinéaste»), un réalisateur de 24 ans qui a récemment rejoint les forces spéciales d’Azov.

«Rapidité d’apprentissage»

L’allure du jeune homme chétif, affublé de lunettes ainsi que les autres pilotes de drones, détonne. «Chacun sa mission: inutile d’être un champion de MMA qui arrache les oreilles des Russes pour rejoindre notre équipe!», souligne «Horus». «Les principales qualités de tous ces hommes, c’est l’intelligence, la rapidité d’apprentissage et la capacité à s’adapter. Le reste, ça vient en s’entraînant.» Le recrutement se fait surtout sur la base de recommandations. Ainsi «Gorynish», un autre pilote de drones s’étant donné pour surnom celui d’un dragon de la mythologie slave, avait-il intégré en mars la Défense territoriale, ce groupe de volontaires civils armés dont la mission est surtout de garder les checkpoints qui émaillent le pays et d’apporter une aide logistique. «Quelqu’un a eu vent de mes compétences spécifiques et m’a recommandé pour cette unité», explique-t-il.

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«Tout comme la guerre de 2022 diffère de celle de 2014, elle continue d’évoluer», note «Horus». «Depuis deux semaines, par exemple, les Russes, repliés sur des positions plus lointaines, tirent de leur territoire, de l’autre côté de la frontière. Il faut constamment s’adapter et repenser la manière de se battre. Nous n’avons plus seulement besoin de guerriers, mais aussi de techniciens, d’analystes et autres experts qui ne ressemblent pas à l’idée qu’on se fait d’un combattant d’Azov. C’est ce qui fait la force d’Azov SSO.»

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Le Figaro

Un boulanger armé retranché près de Tours, le RAID sur place

Le Figaro

L'homme n'aurait pris personne en otage, mais le centre commercial abritant l'établissement a dû être évacué.

Ce mardi, le directeur d'une boulangerie de Saint-Cyr-sur-Loire près de Tours (Indre-et-Loire) s'est retranché dans sa boutique, et serait en possession d'une arme longue (carabine ou fusil). Selon La Nouvelle République , la situation dure depuis 8h ce matin.

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La boulangerie compterait une quinzaine de salariés, qui ont donné l'alerte en voyant leur patron armé. L'homme n'aurait pris personne en otage, selon le quotidien ainsi que le parquet du tribunal de Tours auprès des France3. Toutefois, la boulangerie est située dans un centre commercial Auchan, qui a dû être évacué. Une partie des salariés du centre a été d'abord regroupée dans une réserve avant d'être libérée en début d'après-midi. Au total, une centaine de personnes ont été évacuées. Des négociateurs de RAID seraient arrivés sur les lieux en milieu de matinée.

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L'Humanité

Le DVD de la semaine – « Torso » de Sergio Martino

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L’un des nombreux giallos (ou gialli) qui furent produits en Italie dans les années 1960-70. Au-delà de ses références à l’art classique italien côtoyant des obsessions érotiques, « Torso » est un des précurseurs du « slasher film », qui inspireront tout un courant du cinéma d’horreur américain des années 1980.

Vincent Ostria

Exploration du giallo, suite, avec « Torso » (1973), un des (nombreux) fleurons du genre, qu’illustre ici pour la dernière fois Sergio Martino, maestro du cinéma bis transalpin. Ce film de sexploitation émaillé d’accents érotiques est comme souvent une histoire de serial killer. En même temps, cette œuvre est, comme « la Baie sanglante » de Mario Bava, père du giallo, une de celles qui influencèrent largement un sous-genre florissant dans les années 1980 aux États-Unis, le « slasher film ». Il est clair que des franchises comme « Halloween » et « Vendredi 13 » viennent directement du giallo et de films comme « Torso ». Le récit est en grande partie situé à Pérouse, capitale de l’Ombrie, au centre de l’Italie, avec en arrière-plan la splendeur de l’architecture italienne, et diverses références à la peinture classique (notamment au Pérugin, dont un professeur est le spécialiste). Dans cette ville célèbre pour son université, des étudiantes sont la proie d’un assassin masqué (donc John Carpenter s’est sûrement inspiré pour le look de son tueur Michael Myers), qui les étrangle puis lacère leur torse. A l’origine, tout semble désigner un de leurs condisciples sexuellement frustré, mais les évidences vont graduellement s’estomper jusqu’au coup de théâtre final. Le déroulement et les éléments du récit restent de facture absolument classique. Tout est exécuté avec doigté et une grande sûreté ; le filmage, le montage dynamique, l’emploi optimal de la musique, rendent l’expérience prenante sinon terrifiante. Parmi les caractéristiques du giallo largement présentes ici, citons par exemple les plans subjectifs traduisant le point de vue du voyeur/tueur en train d’observer ses proies : cela deviendra un des gimmicks du « slasher cinéma ». De tels accents (et accès) se combinent à merveille dans la longue séquence finale située dans une vaste et vieille maison. Suspense ininterrompu dans lequel est engluée l’héroïne qui assiste, impuissante, aux horribles activités du meurtrier. On trouve dans « Torso » une parfaite adéquation entre érotisme, concupiscence masculine, pulsion scopique, et besoin de tuer. Le meurtre comme exutoire des désirs inassouvis : une vieille rengaine, certes, mais une source inépuisable de littérature, et bien sûr du cinéma. A notre époque néo-moraliste cela frise le sujet tabou. Mais quoi qu’il en soit, sans frustration (sexuelle), pas de thriller, pas de Hitchcock.

« Torso » de Sergio Martino. Italie, 1973, 1 h 30

DVD – Ed. The Ectasy of films

vodcinéma
L'Humanité

Noirmoutier : les écrivains dans l’île

Nos recommandations culturelles

Un nouveau festival organisé par les créateurs d’ Écrivains en bord de mer se tient ce week-end dans l’île. 8 écrivains invités pour cette nouvelle édition

Alain Nicolas

Un week-end de pentecôte à Noirmoutier, il y a les plages, les crustacés… et maintenant, les livres. Bernard et Brigitte Martin, les créateurs des éditions joca seria et d’ Écrivains en bord de mer ‑dont la 26 èmeédition se tiendra le 8 juillet à La Baule –ont décidé de faire vivre dans l’île un nouveau festival littéraire.

Ces rencontres ne sont pas une déclinaison d’un événement qui a fait ses preuves, encore moins une anticipation de ce qui aura lieu un mois plus tard sur le continent, mais se jouent sur un concept différent : « recevoir des auteurs dont les œuvres récentes ont un rapport de près ou de loin avec la mer ».

L’ambition, cependant, reste la même : allier qualité et décontraction, faire mieux connaître les auteurs confirmés, et donner aux lecteurs l’occasion d’entendre les nouvelles voix qui feront la littérature de demain.

On découvrira ainsi des auteurs qui pour la plupart sont familiers aux lecteurs de l’Humanité : Abigail Assor, Emmanuelle Bayamack-Tam (prix Étonnants Voyageurs 2013, prix du Livre Inter 2019), Aliona Gloukhova, Elitza Gueorgieva, Victor Jestin, Nathalie Kuperman, Hugo Lindenberg (prix du Livre Inter 2021), Guillaume Poix.

Le comédien Yves Arcaix lira des textes des auteurs invités

On assistera à la projection du film d’Elitza Gueorgieva « Notre endroit silencieux »

Si l’on en juge par le succès connu par les réalisations des organisateurs, c’est pour Noirmoutier qu’il faudra s’embarquer ce week-end.

Du 4 au 6 juin

Salle du Blanc-Moutier 85330 Noirmoutier-en-l’Île

En partenariat avec la librairie Trait d’Union

Programme et infos : http://noirmoutier-festival-litteraire.fr/

festivalLittérature
Le Figaro

«HODL», «buy the dip», Web3… Tout comprendre enfin au jargon des cryptomonnaies

DÉCRYPTAGE - Connaître ces expressions est indispensable pour ne pas rester hermétique au secteur des cryptomonnaies.

Comme tout secteur, le monde des cryptomonnaies utilise un langage codé, parfois abscons, que seuls les initiés peuvent comprendre. Mais à l'occasion du krach historique qui a secoué ce marché, ces expressions ont fait florès sur les réseaux sociaux. Pour entrer dans ce monde, il est indispensable d'en connaître la langue. Vous avez pu voir passer des expressions comme : les cryptomonnaies sont entrées dans une phase de «bear market», bien loin de leur «ATH», enjoignant certains investisseurs à «hodl» coûte que coûte, voire à «buy the dip».

Liées au fonctionnement des cryptomonnaies, aux comportements des investisseurs sur le marché, aux pratiques des plateformes d'échange ou encore aux nouveaux produits et services fonctionnant sur une blockchain (ou «chaîne de blocs»), toutes ces expressions sont incontournables pour appréhender les subtilités du secteur. Notre guide va vous permettre enfin de vous y retrouver.

Web3

La première d'entre elles, véritable porte d'entrée est le «Web3», qui renvoie à l'idée d'un internet décentralisé, plus indépendant des États comme des géants du numérique. Après le Web dit «2.0», celui des réseaux sociaux, ce Web3 promet de redonner aux internautes du pouvoir sur leurs données personnelles, sur leur transaction et sur la détention de biens et services numériques associés à un titre de propriété unique, en s'en remettant aux différentes applications de la blockchain – et en particulier des blockchains Solana, Hyperledger ou Tezos. Malgré l'emballement, le concept n'est encore qu'en pleine éclosion.

Blockchain

Traiter des cryptomonnaies implique inévitablement de se pencher sur une expression pour le moins aride: la «blockchain», une technologie de stockage et de transmission d'informations décentralisée, qui ne dépend pas d'un seul et unique opérateur mais d'une multitude d'acteurs dotés d'une capacité de décision. Celle qui est souvent comparée à un grand livre de comptes numérique favorise la sécurité, l'authentification et la transparence des transactions qu'elle supporte.

Bitcoin

Le bitcoin, figure de proue des cryptomonnaies, repose sur sa propre blockchain éponyme: Bitcoin. La plus connue des devises numériques et la première en termes de capitalisation a vu le jour en 2008. En principe, elle permet à tout un chacun de détenir et d'échanger de l'argent sans intermédiaire, en se passant de banques - d'où son succès dans les pays au faible taux de bancarisation. Le bitcoin se prête particulièrement bien aux virements transfrontaliers, en raison de la faible commission prélevée. Il s'avère moins propice aux paiements du quotidien, cette commission restant identique peu importe le montant de la transaction réalisée.

ATH

Au cours actuel, un bitcoin équivaut à 29.930 euros contre près de 58.000 à son «ATH» (pour « all time high »), soit le record atteint par cette devise en novembre 2021.

Satoshis

Pour les transactions courantes, le bitcoin peut être subdivisé en satoshis, en référence à Satoshi Nakamoto, le créateur ou le groupe de personnes à l'origine de la création du bitcoin. Le satoshi est en l'occurrence la plus petite unité pour diviser un bitcoin. Un seul bitcoin équivaut à 100 millions de satoshis.

Ether et Ethereum

Seconde cryptomonnaie en termes de capitalisation - sur plus de 2300 cryptomonnaies existantes, l'ether repose sur la blockchain Ethereum. Sa date de sortie initiale remonte à juillet 2015. La devise a été conçue et élaborée par l'informaticien russo-canadien Vitalik Buterin pour venir servir de carburant à des applications dites «décentralisées». En clair, Ethereum laisse augurer l'existence d'applications concurrentes d'Airbnb, Uber, Booking ou toute autre plateforme numérique qui ne dépendraient pas d'un opérateur central mais des membres de sa blockchain. Contrairement au bitcoin, qui plafonnera à un nombre d'unités fixé à 21 millions, l'émission de l'ether n'est pas limitée.

Stablecoins

Le bitcoin, comme l'ether, côtoient sur le large marché des cryptomonnaies des devises à la valeur indexée sur celle d'une devise publique comme le dollar ou l'euro (appelée «fiat», selon l'anglicisme latin) comme le dollar ou l'euro. Ces stablecoins, dont le premier, l'USDT (adossé au dollar), est apparu en 2014, ont vocation à contrer la volatilité des cryptomonnaies classiques, en en conservant les avantages.

Cet argument de stabilité a néanmoins volé en éclat il y a deux semaines. Terra USD, un stablecoin émis par le coréen Terraform Labs, s'est effondré de plus de 90% en à peine 24 heures. Le plus gros stablecoin de l'histoire, le Tether, pèse actuellement 74 milliards de capitalisation, contre 83 milliards il y a une dizaine de jours seulement. Son évolution est suivie de très près par la sphère crypto.

«Bear market»

Le krach récent de la très grande majorité des cryptomonnaies a fait entrer le secteur dans une nouvelle phase de «bear market» ou marché de l'ours. C'est une ancienne expression des boursiers de Wall Street qui désigne une tendance baissière du marché. Elle s'oppose à «bull market» ou marché du taureau qui désigne au contraire un marché haussier.

Aujourd'hui, les cryptomonnaies sont dans une phase de « bear market» car depuis novembre 2021, la capitalisation totale du marché des cryptomonnaies a fondu de moitié pour passer de plus de 2600 milliards de dollars à 1200 milliards.

«Buy the dip»

Pourtant, certains inconditionnels des cryptomonnaies jurent que cette mauvaise passe est le bon moment pour «buy the dip» ou acheter le plongeon. En clair, profiter de la baisse des cryptomonnaies pour en acquérir au plus bas.

«HODL»

S'aventurer sur le terrain des cryptomonnaies implique également de maîtriser toute une série d'acronymes. L'un d'entre eux a été martelé sans relâche à l'aune du krach récent : «HODL» (dont l'acronyme signifie «hold on for dear life» ou «tiens bon pour la vie»), mantra de ceux persuadés de l'avenir radieux du Bitcoin et qui tient son origine d'une faute de frappe dans le mot «hold» (pour «tenir bon»). Cette expression invite les détenteurs de cryptomonnaies à s'abstenir de les revendre à la moindre chute de cours, qu'elle soit minime ou brutale.

FUD

Le terme s'impose avec une récurrence particulière en phase de «FUD», pour «Fear, uncertainty and doubt ou peur, incertitude et doute», à savoir les moments de panique sur les marchés.

TFR, MiCA et KYC

Cette dernière qui a ruiné des milliers de petits investisseurs, servira à coup sûr d'argument pour donner un coup d'accélérateur à la régulation prévue au niveau européen. La directive TFR (pour «Transfer of Funds Regulation») et le règlement «MiCA » («Market in Crypto Assets») promettent d'imposer des règles claires aux opérateurs du secteur, dont les grandes plateformes d'échange de cryptomonnaie, et de renforcer leurs obligations de KYC (pour «Know your customer»), qui impliquent de connaître l'identité des utilisateurs de plateformes d'échange. L'idée étant, par ce biais, de limiter les transferts de fonds illicites.

NFT

MiCA entreprend également de réguler un autre actif numérique qui échappe au contrôle des autorités : les fameux «NFT» pour non fungible token ou jetons non fongibles, qui permettent d'acquérir un titre de propriété sur un bien numérique – dont un simple tweet, une carte de football virtuelle ou encore une parcelle de terrain dans le metavers. Parmi les plus connus figurent les «Bored Apes», ces images virtuelles de singes vendues à prix d'or et dont le plus cher s'est arraché à 3,4 millions de dollars.

Elsa Trujillo occupe les fonctions d'adjointe de l'Ambassadeur pour les affaires numériques, Henri Verdier, au sein du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (gouvernance d'internet, stabilité du cyberespace, communs numériques).

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Elon Musk accuse Twitter de rétention d'informations et évoque un possible retrait de son offre

L'entrepreneur affirme dans un document boursier publié ce lundi que Twitter «résiste activement» à ses demandes d'informations sur les bots et les spams.

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Avec le robot Daisy, les iPhone deviennent des mines d’or

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Le Figaro

Inflation : une aide pour les plus modestes versée «à la rentrée», annonce Elisabeth Borne

Cette aide s'adressera, selon la première ministre, aux ménages les plus modestes.

Elisabeth Borne a annoncé mardi qu'une aide serait versée «à la rentrée» pour les plus modestes qui font face à la hausse des prix, notamment alimentaires. Elisabeth Borne a annoncé mardi qu'une aide serait versée «à la rentrée» aux plus modestes qui font face à la hausse des prix, et qu'à cette échéance serait aussi mis en place un dispositif d'aide aux «gros rouleurs» confrontés à la hausse des prix des carburants.

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«Dans l'urgence, avec l'inflation, ce sera une aide versée directement sur le compte en banque, en une fois, tenant compte naturellement du nombre d'enfants dans la famille», a détaillé sur France Bleu la Première ministre. Puis «une réflexion» sera lancée sur «un dispositif ciblé pour permettre à tous les Français d'accéder à des produits de qualité, des produits bio», a-t-elle ajouté.

Ce chèque alimentaire, destiné également aux plus modestes, permettant d'acheter des produits alimentaires locaux, durables voire bio est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Repiquée parmi les propositions de la Convention citoyenne, et même déjà inscrite dans la loi Climat et Résilience à l'été 2021, l'idée d'un tel chèque circule depuis deux ans, sans jamais avoir été mise en oeuvre. Le gouvernement a donc opté pour «deux dispositifs»: une aide à l'inflation et une «réflexion» sur ce chèque alimentation.

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Pour les «gros rouleurs» qui font face à la flambée des prix des carburants, dans le sillage de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, Elisabeth Borne a confirmé que la ristourne de 18 centimes sur les carburants, qui devait se terminer le 31 juillet, serait prolongée en août. Et «pour ceux qui font beaucoup de kilomètres par jour soit pour se rendre à leur travail, soit dans le cadre de leur travail», un dispositif «se mettra en place (...) à la rentrée pour (les) accompagner», a ajouté la cheffe du gouvernement.

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Pétrole, gaz: les Européens convoitent l’eldorado africain

DÉCRYPTAGE - Les États membres de l’UE cherchent des fournisseurs d’hydrocarbures alternatifs à la Russie. L’Afrique est pleine de promesses, et de difficultés.

Orages : après le gel et la sécheresse, les agriculteurs malmenés par la grêle

«Des dégâts très importants» ont été constatés, a indiqué le ministre de l'agriculture, qui pourrait bientôt déclencher le dispositif de calamité agricole.

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Le Figaro

Salaire minimum: un accord entre États et eurodéputés a été trouvé pour un cadre commun

Alors que les écarts de rémunération dans la zone UE sont dantesques, le Parlement européen a légiféré en la matière pour réduire ces inégalités.

Les négociateurs des États membres et du Parlement européen ont trouvé un accord mardi sur des règles communes pour garantir dans chaque pays un salaire minimum assurant «un niveau de vie décent» sans être nécessairement identique dans toute l'UE. Le texte prévoit des règles contraignantes pour les 21 pays de l'Union européenne déjà dotés d'un salaire minimum afin de favoriser son augmentation, en imposant une plus grande transparence sur la manière de le déterminer, mais il ne fixe pas de seuil minimum européen uniforme.

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Il n'oblige pas à introduire un salaire minimum dans les six pays qui n'en disposent pas et où les niveaux de revenus sont déterminés par la négociation collective (Autriche, Chypre, Danemark, Finlande, Italie, Suède). La Suède et le Danemark ont pourtant averti mardi qu'ils s'opposeraient au texte. Cela ne devrait pas empêcher son adoption, à la majorité qualifiée des États, lors d'une prochaine réunion du Conseil.

Les 21 États concernés «devront évaluer si leur salaire minimum légal existant est suffisant pour assurer un niveau de vie décent, compte tenu de leurs propres conditions socio-économiques, du pouvoir d'achat» via un panier de biens et services à prix réels, ainsi que «des niveaux nationaux de productivité et de développement à long terme», explique le Parlement dans un communiqué. Les gouvernements peuvent également appliquer des valeurs de référence, comme «60% du salaire médian brut» ou «50% du salaire moyen brut», précise l'accord, qui prévoit aussi une augmentation accrue des contrôles et inspections.

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«Grâce à cette loi, nous réduisons les inégalités salariales et faisons pression pour que les travailleurs les moins bien payés d'Europe bénéficient de salaires plus élevés», a commenté l'eurodéputée néerlandaise Agnes Jongerius (S&D, sociodémocrates), co-rapporteure du texte. L'accord est basé sur une proposition présentée en octobre 2020 par la Commission européenne pour lutter contre le dumping social au sein de l'UE et encourager une convergence «vers le haut» des niveaux de rémunération.

La nouvelle législation entend également renforcer le poids de la négociation collective: les États dans lesquels moins de 80% de la main-d'œuvre est protégée par une convention collective seront contraints de créer un plan d'action pour augmenter progressivement cette couverture et impliquer davantage les partenaires sociaux dans la révision régulière du salaire minimum. Les Vingt-Sept sont historiquement très divisés sur le sujet en raison de la diversité des systèmes nationaux de fixation des rémunérations. Les salaires minimum varient grandement au sein de l'UE, allant de 332 euros en Bulgarie, à 2 202 euros au Luxembourg, selon des chiffres de 2021.

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Réforme des retraites : Élisabeth Borne espère une réforme «sans que ça tourne au bras de fer»

La première ministre a fait valoir vendredi, à Évrecy, où elle se présente aux élections législatives, que le but était d'abord «d'arriver à se mettre d'accord» avec les partenaires sociaux.

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Transports: Valérie Pécresse veut «prendre le pouvoir» en Île-de-France

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Smartphones : vers un chargeur universel dès 2024

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INFOGRAPHIE - C'est la fin d'une arlésienne. L'Union européenne a adopté, mardi, le chargeur universel pour tous les smartphones. Ils devront être équipés d'un port USB Type-C, quel que soit leur fabricant d'ici l'automne 2024.

Xavier PennecService Infographie

Il était une fois l'USB

À chaque périphérique informatique son câble, son connecteur et souvent sa galère. Nous sommes en 1998, l’Universal Serial Bus (USB) commence à s’imposer chez les industriels du monde de l'informatique, grâce à Intel, IBM… Mais aussi Apple qui, le premier, en a équipé exclusivement son iMac G3. À l'époque, ce port sert à connecter des périphériques informatiques (imprimantes, scanner, etc.) lorsque l'ordinateur est en marche. Surtout, il permet d’alimenter des appareils peu gourmands en énergie. Et bientôt de les recharger.

Chargeur universel : un rêve qui date de 2010

Le marché de la téléphonie mobile a explosé. Les smartphones se répandent. Chaque fabricant propose son chargeur maison. L’Union européenne en recense une trentaine en 2010. Pour la Commission, c’est trop: pour l’utilisateur, c’est un inconvénient et un coût, et pour l’écologie un poids. L'objectif est de faire économiser 250 millions d'euros par an aux consommateurs européens. Après de nombreuses discussions, le connecteur micro-USB s’impose dans l’industrie, notamment chez les fabricants de téléphones Android. Apple, elle, la joue pour sa pomme.

La fin d'une arlésienne

Après 10 ans de bataille, les 27 pays de l'UE et les eurodéputés ont finalement tranché. Ils se sont mis d'accord ce mardi 7 juin pour imposer dans l'Union un chargeur universel pour tous les appareils électroniques de petite taille : smartphones, tablettes, appareils photos numériques… Ils devront désormais être équipés d'un port USB Type-C, quel que soit leur fabricant d'ici l'automne 2024 a annoncé le Parlement européen. «Ces nouvelles obligations entraîneront une plus grande réutilisation des chargeurs et aideront les consommateurs à économiser jusqu'à 250 millions d'euros par an sur les achats inutiles de chargeurs. On estime que les chargeurs jetés et inutilisés représentent environ 11.000 tonnes de déchets électroniques par an», a estimé le Parlement européen dans un rapport.

Fin septembre, la Commission européenne avait adopté une nouvelle directive sur le sujet : d’ici à 24 mois tous les fabricants de smartphones - mais pas uniquement - devaient se plier au standard de l’USB Type C. Si la plupart des industriels équipent déjà leurs appareils de ce connecteur, la directive est plus contraignante pour Apple dont seuls les nouveaux MacBook et iPad en sont dotés. Un bras de fer à l’horizon ?

Apple fait de la résistance

Depuis 10 ans, Apple fait la sourde oreille aux injonctions européennes. En 2012, la firme lance avec l’iPhone 5 un nouveau chargeur propriétaire Lightning. Pour Apple, le chargeur universel «briderait l’innovation au lieu de l’encourager». Notamment dans la quête du design, toujours plus fin, de ses appareils. Mais ce serait aussi la fin d’une manne financière pour l’un des derniers chargeurs propriétaires du marché. Même si l’entreprise américaine n’a changé que deux fois de connecteurs en 12 ans.

La jungle des câbles USB Type C

Or, si ce connecteur tend à s'imposer pour simplifier la vie des utilisateurs, tous les câbles USB Type C ne sont pas les mêmes, loin s'en faut... Il existe des différences, généralement selon leur puissance et leur débit... ce qui complique à nouveau la donne. Pour aider une fois de plus à s'y retrouver, l'organisation qui gère ce standard (l'USB Implementers Forum) a établi sept nouveaux logos qui devront figurer sur leurs emballages.

Mais l'Europe a également dans son viseur les chargeurs sans fil. L'Union veut faire en sorte que cette technologie soit elle aussi universelle, afin d'éviter que le problème ne soit tout simplement déporté… sur une nouvelle technologie.

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Le Figaro

«Les principes du Conseil national de la résistance étaient à l'opposé de l'idéologie dominante actuelle»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, auteur d'un ouvrage lumineux sur Georges Bidault, une figure de la résistance, le CNR créé en 1943 était motivé par le seul patriotisme. Il se caractérisait par son héroïsme et son désintérêt partisan, écrit l'historien.

Maxime Tandonnet est essayiste et historien. Il est notamment l'auteur de Georges Bidault, de la Résistance à l'Algérie française, (éd. Perrin, 2022).

Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la création d'un «Conseil national de la refondation» réunissant des «forces politiques, sociales, associatives ainsi que des citoyens». Cette initiative renvoyait explicitement au Conseil national de la Résistance (CNR), créé au printemps de 1943 pour rassembler les partis politiques et les mouvements de résistance et préparer la libération de la France. «Nous vivons un temps comparable», a ajouté le président de la République.

Présidé par Jean Moulin, préfet mandaté par le Général de Gaulle pour unifier les réseaux de la lutte clandestine, le Conseil de la Résistance (CR), se réunit pour la première fois à Paris le 27 mai 1943 et lança un appel dont l'auteur était Georges Bidault, âgé de 42 ans, professeur d'histoire et ancien éditorialiste du journal démocrate-chrétien l'aube.

Cette motion condamnait la «dictature de Vichy» et soutenait la création d'un gouvernement provisoire (à Alger), «confié au général de Gaulle qui fut l'âme de la résistance aux jours les plus sombres et qui n'a cessé depuis le 18 juin 1940 de préparer […] la renaissance de la patrie détruite comme des libertés républicaines déchirées».

À la suite de l'arrestation de Jean Moulin par la Gestapo à Caluire et de sa mort sous la torture, un mois plus tard, le CR élut Georges Bidault, son fidèle compagnon, pour lui succéder à la présidence de cette organisation représentative de la résistance intérieure, qui prit le nom de CNR quelques mois plus tard.

Rien n'est plus contraire à l'esprit du CNR que d'en faire une récupération ou de prétendre l'imiter.

Certes, le président Macron n'est pas, loin de là, le premier responsable politique français à faire référence au CNR. «Une histoire commence avec le Conseil national de la résistance et nous n'en sommes pas sortis» déclarait François Mitterrand dans un discours du 14 mars 1994. Au plateau des Glières, Nicolas Sarkozy est revenu à plusieurs reprises sur cette même histoire. Le 28 mai 2013, le président Hollande, au lycée Buffon s'en réclamait à son tour. Honorer une institution qui a incarné pendant plus d'un an la France en lutte contre la barbarie nazie est le devoir sacré d'un président de la République. Cependant, rien n'est plus contraire à l'esprit du CNR que d'en faire une récupération ou de prétendre l'imiter.

Premièrement, le CNR était à l'origine composé de seize d'hommes rassemblés pour la Libération de la France. Traqués par la Gestapo, ils risquaient en permanence la torture, la déportation et la mort. À l'inverse des résistants de l'extérieur (à Londres ou à Alger), les membres du CNR étaient pourchassés sans répit par les tortionnaires de la Gestapo. Certains, comme Jean Moulin, ont payé le prix fort de leur engagement. Georges Bidault lui-même a échappé par miracle aux multiples souricières qui lui furent tendues. Le courage était ainsi la première caractéristique des membres du CNR. Toute prétention à les imiter en faisant abstraction de leur sacrifice et de leur héroïsme qui n'ont pas d'équivalent possible aujourd'hui en France, relève ainsi du contresens.

Entièrement mobilisé pour la Libération de la France, le CNR était aux antipodes des calculs électoralistes.

Deuxièmement, leur démarche était désintéressée sur le plan personnel – dès lors qu'ils risquaient leur vie à tout moment – motivée par le seul patriotisme, à l'inverse de la médiocre tambouille politicienne actuelle. Entièrement mobilisé pour la Libération de la France, le CNR était aux antipodes des calculs électoralistes. D'ailleurs, à l'exception des forces qui ont rejoint la collaboration, sa composition couvrait quasiment tout l'échiquier politique de l'avant-guerre, depuis les communistes (Vallon pour le Front national, Mercier), jusqu'à la droite conservatrice (Jacques Debû Bridel) en passant par la SFIO, les radicaux, les démocrates-chrétiens (Georges Bidault), la droite classique (Alliance démocratique) et les grands mouvements de la Résistance. Certes, sa sensibilité sur le plan économique et social penchait à gauche, mais la composition du CNR était œcuménique. À cet égard, l'esprit du CNR était à mille lieues de la politique spectacle actuelle, avec ses gourous, ses duels, ses provocations et ses coups narcissiques inefficaces.

Troisièmement, le projet politique du CNR s'est exprimé dans une charte du 14 mars 1944, dont Georges Bidault coordonna la rédaction, fondement idéologique des politiques de la Libération et de la reconstruction: nationalisations massives, politique familiale universelle (allocations familiales), statut de la fonction publique, création de la sécurité sociale, rétablissement de la démocratie parlementaire (en opposition à la «dictature pétainiste») et des libertés. Or, comme le rappelle Arnaud Teyssier dans le Figaro du 4 juin dernier, les principes du CNR étaient précisément à l'opposé de l'idéologie dominante actuelle et des politiques qui en émanent en particulier l'affaiblissement des services publics, notamment scolaires et hospitaliers, le démantèlement des structures de l'État (suppression des corps préfectoral et diplomatique) et le déclin de la solidarité nationale, au profit d'une «start-up nation», qui s'exprime notamment dans la montée de la pauvreté. Honorer le CNR, oui, mille fois oui. Le récupérer, à quelque fin que ce soit, non, mille fois non !

Gilles-William Goldnadel: «En s'affichant avec Jeremy Corbyn, l'extrême gauche flirte avec l'antisémitisme»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - L'ancien leader du Labour Jeremy Corbyn s'est affiché avec deux candidates de la Nupes aux élections législatives, vendredi 3 juin. L'avocat déplore la complaisance médiatique dont jouit la gauche radicale.

Benjamin Morel: «La défaite de Manuel Valls est le résultat d'un parachutage raté»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Investi par la majorité présidentielle dans la 5ème circonscription des Français de l'étranger, Manuel Valls a annoncé sa défaite dès le premier tour. L'échec tient davantage à la mauvaise implantation locale du candidat qu'à la personnalité de l'ex-socialiste, analyse Benjamin Morel.

Valérie Pécresse: «Aux législatives, sortons de l’affrontement entre hyperprésidence et hyperpopulisme»

TRIBUNE - Dans la prochaine Assemblée nationale, seuls les députés Les Républicains pourront représenter une opposition crédible, argumente l’ancienne candidate à l’Élysée.

Le Figaro

Le portrait inédit de Lilibet Diana, 1 an, témoigne de sa ressemblance frappante avec le prince Harry

Meghan Markle et son époux le prince Harry ont célébré le premier anniversaire de leur fille, le samedi 4 juin, à Frogmore Cottage. Les Sussex ont depuis dévoilé une photographie inédite de l'enfant, qui ressemble trait pour trait à son père.

Son prénom est à lui seul un hommage à la reine. Lilibet - le surnom d'Elizabeth II -, la fille du prince Harry et de Meghan Markle, a célébré le samedi 4 juin son premier anniversaire. Et ce, alors que les festivités autour du jubilé de la souveraine battaient leur plein. La petite fille a donc soufflé sa première bougie à Frogmore Cottage, alors que ses parents se trouvaient au Royaume-Uni. Pour l'occasion, les Sussex avaient convié des amis proches et des membres de leur famille à un pique-nique «détendu et intime», organisé dans leur jardin. Parmi eux, le photographe Misan Harriman. Ce dernier a dévoilé un portrait de Lilibet Diana sur les réseaux sociaux, le lundi 6 juin.

On y voit la petite fille aux cheveux roux, vêtue d'une robe bleu pâle et coiffée d'un serre-tête paré d'un nœud blanc, esquisser un large sourire. Un portrait sur lequel la fillette ressemble trait pour trait à son père, le prince Harry.

«Ce fut un tel privilège de célébrer le premier anniversaire de Lilibet avec ma famille et la sienne, a écrit Misan Harriman, qui avait également signé les clichés de mariage des Sussex, en légende du post. De la joie et de la peinture partout sur les visages.» Sur la publication apparaît en effet un autre cliché, en noir et blanc, sur lequel se trouvent son épouse et ses deux filles, le visage peint. À leurs côtés, Meghan Markle et Lilibet Diana. Un troisième cliché montre l'une des fillettes entre les bras du photographe.

En vidéo, Meghan Markle et le prince Harry font profil bas à la messe du jubilé, après deux ans d'absence en Grande-Bretagne

100.000 dollars de dons

Durant l'événement, tous ont dégusté une pâtisserie signée Claire Ptak, déjà à l'origine du gâteau de mariage des Sussex. Le porte-parole du prince Harry et de son épouse a par la suite confié au journaliste Omid Scobie que le couple était «incroyablement touché par les innombrables messages d'anniversaire à l'intention de leur fille». Le duo s'est également déclaré «stupéfait» d'apprendre que l'association World Central Kitchen - une organisation distribuant des repas aux personnes fragilisées par des crises humanitaires et climatiques - avait reçu plus de 100.000 dollars (93.000 euros) de dons en l'honneur de Lilibet Diana Mountbatten-Windsor. Depuis, les Sussex, qui se sont montrés à un seul événement officiel durant le jubilé, seraient déjà de retour en Californie.

En robe verte, Pippa Middleton affiche pleinement sa troisième grossesse lors du jubilé

Présente pour rendre hommage à Elizabeth II lors de son jubilé de platine, la sœur de Kate Middleton a fait une apparition très remarquée, samedi 4 juin.

Que se passera-t-il si Amber Heard ne peut pas payer les 10 millions de dollars de dommages et intérêts à Johnny Depp ?

L'actrice, qui se dit dévastée, a perdu son procès en diffamation contre son ex-époux, le mercredi 1er juin.

En vidéo, ce baiser volant, furtif et élégant qu'envoie le prince Charles à Kate Middleton

Le duc de Cornouailles a manifesté toute l'affection qu'il porte à sa belle-fille lors de la messe qui s'est déroulée à la cathédrale Saint-Paul de Londres, le vendredi 3 juin, pour le jubilé de la reine.

Le Figaro

Législatives : Marine Le Pen appelle les électeurs à la «mobilisation»

L'ancienne candidate à la présidentielle se déplaçait dans la quatrième circonscription du Loiret pour soutenir le candidat RN Thomas Ménagé, qui fait face à l'ancien ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer (LREM).

«Aidez-moi à vous aider» : Marine Le Pen a enjoint mardi 7 juin aux électeurs de voter lors du premier tour des élections législatives, face à la situation «dramatique» du pays, lors d'un déplacement dans le Loiret.

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«Je viens dire aux Français que nous avons besoin d'eux, car le match n'est pas terminé», a lancé la finaliste de la présidentielle, lors d'une visite de soutien aux candidats RN du Loiret, à Corbeilles en Gâtinais. Marine Le Pen se déplaçait dans la quatrième circonscription du Loiret pour soutenir le candidat RN Thomas Ménagé, qui fait face à l'ancien ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer (LREM). Lors du second tour de l'élection présidentielle, cette circonscription avait voté pour Marine Le Pen à 52%.

«Quand on ne va pas voter, on donne une demi-voix à ceux (...) qui sont au pouvoir»

Les élections législatives sont «cruciales» car les députés peuvent offrir un «contre-pouvoir au président de la République», a-t-elle estimé dans ce village de 1500 habitants, près de Montargis. «Il est possible, au moment où nous nous parlons, qu'Emmanuel Macron n'ait pas une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Encore faut-il que les Français se déplacent pour aller voter, et notamment ceux, et ils sont très nombreux, qui sont opposés à la politique toxique d'Emmanuel Macron», a lancé la députée du Pas-de-Calais. «Je l'ai dit plusieurs fois aux Français : aidez-moi à vous aider. Si vous n'allez pas voter, je ne pourrai pas vous aider. (...) Les Français qui souffrent de la politique d'Emmanuel Macron, aujourd'hui, ne peuvent pas dire : ''On ne savait pas.'' (...) Ils ont pu être trompés il y a cinq ans, ils ne peuvent plus l'être aujourd'hui», a-t-elle insisté en conférence de presse, rappelant l'échec de son parti lors des dernières élections régionales.

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«Emmanuel Macron s'engage dans un deuxième et dernier mandat. (...) Ça veut dire qu'il n'a effectivement plus rien à perdre et qu'il ne se sentira pas tenu par les mécontentements que sa politique créera. (...) Quand on ne va pas voter, on donne une demi-voix à ceux (...) qui sont au pouvoir», a estimé Marine Le Pen. «La situation du pays s'aggrave à une vitesse spectaculaire, déroutante. C'est le phénomène de la boule de neige. Où que vous regardiez, la situation est dramatique», a-t-elle jugé, citant notamment l'insécurité et «l'affaire du Stade de France», «l'effondrement de l'hôpital public», la réforme des retraites à venir ou encore les «speed datings» pour recruter dans l'Éducation nationale.

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Fiasco du Stade de France : 76% des Français n'ont pas été convaincus par les explications de Darmanin

SONDAGE - Selon une enquête Odoxa-Backbone Consulting, trois quarts des sondés ne souscrivent pas à la thèse développée par le ministre de l'Intérieur, qui a en partie incriminé les supporters britanniques.

«Tenues islamiques» à l'école : Macron veut «de la clarté» et que «la loi s'applique»

«Pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a affirmé le président.

«S'il gagne, je me tire» : Michel Sardou menace de quitter la France en cas de victoire de Mélenchon, qui lui répond

Le chanteur français menace de «déclarer la Normandie duché» et d'y «mettre des barrières partout» en cas de victoire de la Nupes aux élections législatives. Le leader Insoumis lui propose une rencontre.

Le Figaro

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

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REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

Le Figaro

La météo du mardi 7 juin : nuages au nord de la Loire, soleil dans le Sud-Est

Mistral et tramontane se lèvent ce mardi et vont souffler jusqu'à vendredi. Avec le soleil et la chaleur, cela va accentuer la sécheresse et le risque d'incendies de forêt.

Les températures sont globalement de saison en ce début de semaine sur la France. Ce mardi 7 juin, mistral et tramontane vont se lever et souffler jusqu'à vendredi. D'après le bilan hebdomadaire de La Chaîne Météo*, «le flux océanique orienté à l'Ouest-Sud-Ouest véhicule de l'air plus humide sur la France». Dans ce flux, des perturbations atténuées vont circuler, apportant peu de pluie mais conférant un temps assez mitigé sur les deux tiers du pays.

À lire aussiLa météo déjoue les parachutages commémoratifs du Débarquement de Normandie

Le Sud-Est reste à l'écart, «protégé» par le mistral et la tramontane. Cette configuration était un grand classique lors des étés des années 1970 à 1990, mais l'est devenue nettement moins depuis une quinzaine d'années. On peut découper la France en moitié Nord et moitié Sud, avec la référence assez connue de la «Loire», censée faire une délimitation climatique de la France.

La météo dans votre région

Ainsi, le long des côtes de la Manche, de la Bretagne aux Hauts-de-France en passant par la Normandie, le temps restera assez nuageux avec un peu de vent. Quelques averses circuleront mais seront éparses. Les températures seront de saison (18° à 20°C) mais le ressenti sera assez mitigé.

Des Pays de la Loire au Centre, bassin parisien et Nord-Est, le temps est assez nuageux malgré des éclaircies, plus belles l'après-midi. En effet, des averses circulent en matinée mais n'apporteront pas beaucoup d'eau. Ces averses tomberont surtout au Nord-Est l'après-midi, en étant parfois ponctuées d'un coup de tonnerre. Les températures atteindront de 20 à 22°C l'après-midi.

Au Sud-Ouest, le temps restera sec, hormis quelques gouttes possibles, insignifiantes. Mais le ciel sera souvent assez nuageux, surtout au sud de la Garonne le matin. L'après-midi, des éclaircies se développeront et les températures seront aussi de saison, entre 23° et 25°C.

Au Centre-Est, de très belles éclaircies prédomineront dans les plaines et grandes vallées intramontagnardes, et il fera très doux, le matin comme l'après-midi (proche de 25° à Lyon par exemple). Attention aux orages qui vont s'accrocher sur les reliefs de la Franche-Comté et surtout sur les Savoies.

Au Sud-Est, mistral et tramontane soufflent de façon assez soutenue (60 à 70 km/h). Le soleil sera un peu voilé mais il continuera à faire chaud, toujours proche des 30°C. Le temps sera calme, beau et chaud (mais moins que ce week-end) en Corse.

* La Chaîne Météo appartient au groupe Figaro.

Week-end de la Pentecôte orageux, appel à la prudence sur les routes

Des phénomènes orageux violents sont à prévoir sur l'hexagone ce week-end, en particulier dans la nuit de samedi à dimanche, a mis en garde la Chaîne Météo ce jeudi.

La météo du jeudi 2 juin : fortes chaleurs et risque d'orages

Le temps va se dégrader sur de nombreuses régions, avec par endroits des chutes de grêle et des précipitations assez fortes.

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La météo du dimanche 5 juin : encore des orages dans l'Est, retour au calme ailleurs

Après un samedi et une nuit de samedi à dimanche très instables, des orages parfois virulents seront observés dans l'est de la France.

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Le Figaro

Mal de dos: les anti-inflammatoires en question

Pauline Fréour

DÉCRYPTAGE - Une étude soulève la question de leur responsabilité dans la chronicisation du mal de dos.

Le risque est grand, pour chacun d’entre nous, de souffrir au moins une fois dans notre vie d’une lombalgie, c’est-à-dire d’une douleur dont la source est située entre la 12e vertèbre thoracique et le pli interfessier. Très désagréable, voire franchement handicapant, ce mal de dos aigu se résout, dans 90% des cas, en moins de quatre à six semaines. Comment?

Le meilleur traitement pour soigner une lombalgie - le seul, en réalité, à avoir prouvé scientifiquement son efficacité - n’est pas intuitif: c’est l’activité physique. «Le pire que l’on puisse faire, c’est de rester allongé, car cela prolonge les douleurs et augmente le risque d’arrêt de travail», rappelle le Pr Julien Nizard, chef du centre de la douleur au CHU de Nantes. Il est au contraire recommandé de bouger autant que la gêne le permet pendant la crise, et, une fois le problème réglé, de maintenir une activité sportive d’endurance (natation, jogging, vélo…) pour éviter les récidives.

À lire aussiMal de dos: pourquoi le repos n’est surtout pas la solution

Même si «aucun médicament antalgique n’a prouvé d’efficacité à moyen terme sur l’évolution d’une poussée aiguë de lombalgie» et la prévention de sa chronicisation, rappelle la Haute Autorité de santé dans ses dernières recommandations sur le sujet, en 2019, il n’est pas interdit d’y recourir pour soulager la douleur et ainsi permettre une reprise plus rapide de l’activité. En première intention, les experts préconisent le paracétamol ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, par exemple). Pour ces derniers, il est précisé que la prescription par le médecin tiendra compte des risques individuels éventuels du patient, et portera sur «la plus courte durée possible, à la dose efficace la plus faible».

On sait que l’inflammation est utile à l’organisme quand elle ne s’emballe pas trop

Les AINS ne sont en effet pas exempts d’effets indésirables, notamment digestifs. Par ailleurs, une étude parue récemment dans Science Translational Medicine soulève la question de leur responsabilité dans la chronicisation du mal de dos. Une lombalgie est dite chronique dès lors qu’elle dure plus de trois mois. Si cette forme ne concerne que 7% des patients déclarant avoir mal au dos, elle pèse pour 90% des traitements consommés pour cette maladie et s’accompagne d’un risque de désinsertion sociale et professionnelle pour le malade.

Dans l’étude conduite par les scientifiques du centre de recherche sur la douleur de l’Université McGill, à Montréal, des analyses conduites sur 98 personnes ont montré une différence notable entre le groupe débarrassé de son mal de dos trois mois après la première crise, et celui qui en souffrait encore. Les premiers patients présentaient des signes d’intervention de neutrophiles, une classe de globules blancs médiateurs de l’inflammation, alors que l’autre groupe n’en avait pas trace. Dans un second temps, la même équipe a observé, grâce aux données de l’Assurance-maladie canadienne, que les personnes ayant pris des AINS pour un mal de dos étaient deux fois plus nombreuses parmi les lombalgies chroniques.

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«On sait que l’inflammation est utile à l’organisme quand elle ne s’emballe pas trop», souligne le Pr Nizard. Or les AINS, comme leur nom l’indique, étouffent cette réaction. Pour autant, les preuves sont à ce stade insuffisantes pour interdire ces molécules dans le traitement des lombalgies, poursuit le médecin, rappelant que la règle est déjà d’en limiter l’usage autant que possible. Il rappelle par ailleurs que d’autres facteurs de risque de chronicisation du mal de dos ont été identifiés et doivent appeler à la vigilance: l’anxiété, la dépression, l’isolement ou encore des problèmes au travail.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «La santé mentale sera une priorité nationale», affirme Emmanuel Macron

Peut-on vraiment rater sa vie?

PSYCHOLOGIE - S’ils dépendent des objectifs de chacun, les regrets exprimés au soir de sa vie seraient toujours un peu les mêmes.

Covid-19 : l'épidémie amorce un rebond en France

La moyenne des cas sur sept jours est en hausse depuis lundi. Une reprise liée à une «moins bonne application des gestes barrières» et à la diffusion des variants BA.4 et BA.5, selon Santé publique France.

Le Covid en passe de devenir un virus saisonnier

DÉCRYPTAGE - Si le nombre de cas repart à la hausse, avec l’émergence de nouveaux variants en France, les spécialistes ne craignent pas de nouvelle vague importante avant cet automne.

Le Figaro

Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.

Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis

Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.

L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.

Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?

Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.

Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription

Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.

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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.

Méthodologie

Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.

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Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

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L'Humanité

Mobilisations pour éviter un été meurtrier

Actu

Hôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.

Cécile Rousseau

La saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »

Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »

« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er  janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible

Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »

Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale :  « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »

Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »

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Le Figaro

Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?

Le Figaro

Certains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.

Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.

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Comment donner sa procuration ?

Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.

Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.

L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.

Comment choisir son mandataire ?

Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.

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Où trouver votre numéro d'électeur ?

Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.

Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?

Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.

Comment faire si vous êtes à l'étranger ?

Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.

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Jean-Luc Mélenchon premier ministre ? Emmanuel Macron balaie cette possibilité

Le chef des Insoumis veut s'imposer comme premier ministre à l'issue des législatives. Mais «aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président», lui a rétorqué Emmanuel Macron.

Xavier Bertrand voit «un agenda caché» de Macron après les législatives

Le président LR de la région Hauts-de-France a également considéré le Conseil national de la refondation, voulu par le chef de l'État, comme un «gadget» et un «déni de démocratie».

«Bah si, bonhomme, tu vas le nommer» : Bompard somme Macron d'appeler Mélenchon à Matignon en cas de victoire

L'ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a fait mine de répondre à Emmanuel Macron, qui a affirmé en fin de semaine dernière qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président.»

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L'Humanité

Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir

Reportage

Éducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.

Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.

La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : «  J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»

Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.

Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.

De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »

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Le Figaro

«Méditerranée, le parfum des jours heureux» : le nouveau numéro du magazine Figaro Voyage

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Redécouvrir Cythère ou l'archipel des Élaphites, s'offrir des escapades en van, mais aussi une sélection pointue de nouveautés hôtelières, d'expériences et d'itinéraires pour l'été... 148 pages de rêves et d'évasion à travers le monde, à retrouver en kiosque et en ligne dès aujourd'hui.

Bénédicte Menu

L'âme de fond … L'édito de Bénédicte Menu, rédactrice en chef.

Un vif débat a animé notre rédaction au moment de choisir la couverture de ce numéro du Figaro Voyage. Pour certains, il fallait à tout prix qu'elle soit bleue… « Des flots bleus, un ciel infini, c'est ça, la Méditerranée. C'est ce que tout le monde veut voir, et revoir encore. » Sommes-nous comme Mallarmé (« Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! »), sous l'emprise du sortilège céruléen ? C'est qu'ils ont quelque chose d'absolu, ce firmament du Sud et son Grand Bleu liquide. Ensemble, se confondant à l'horizon, ils sont notre éternel été…

Peut-on résumer cet enchantement en un seul cliché bleu ? Voire en un seul paysage ? Savant biographe de la Méditerranée, l'historien et académicien Fernand Braudel ne nous le pardonnerait pas qui, à la question « Qu'est-ce que la Méditerranée », répondait « Mille choses à la fois ». Tantôt cruelle, tantôt calme, tantôt agitée, tantôt bienveillante… Cette mer étymologiquement « entre les terres » est tout à la fois plurielle et unique. Ce bassin merveilleux porte tant d'histoires, tant de rêves… Et nos souvenirs, aussi. Gorgés de rires d'enfants, de découvertes, d'insouciance et de douceur de vivre. Aussi avons-nous finalement choisi pour cette couverture les tons chauds de l'émotion. Le parfum des jours heureux dans l'or d'une fin d'après-midi d'été…

Où vous emmener ensuite ? Là encore, nous avons osé le pas de côté. Plutôt que les Cyclades, voici Cythère, berceau d'Aphrodite et pourtant si discrète. Plutôt que la Costa Brava ou Ibiza, voici Formentera. En Croatie, nous nous sommes laissé envoûter par les îles Élaphites. L'Italie des Marches, c'est Emanuele Scorcelletti, le photographe, qui vous la contera. Et notre Sud ? Nous le situerons, cette fois, en Narbonnaise.

Quant à la Grande Bleue du large, qui mieux que l'apnéiste Guillaume Néry et le photographe Greg Lecoeur, tous deux Niçois et profondément épris d'elle, pour nous en dévoiler les trésors ? Et les fragilités dont il faut se soucier… « On laisse sur le rivage la gravité qui arrime au sol et l'orgueil qui fait perdre pied », écrit Néry évoquant le bain de mer. « On nage […], le cœur est heureux, l'âme renaît. » En Méditerranée, Mallarmé aussi avait ressuscité.

Au sommaire de ce spécial Méditerranée

  • Grèce : Cythère, une beauté céleste
  • Croatie : îles Élaphites, l'archipel inattendu
  • France : Narbonnaise, nature occitane
  • Espagne : Formentera, un rêve éveillé
  • Hôtellerie : d'Ibiza à Mykonos, où poser vos valises
  • City guide : Balades gourmandes à Nice, Barcelone et Venise
  • Portfolio : Guillaume Néry et Greg Lecoeur, une ode à la Grande Bleue
  • To do list : 12 expériences pour redécouvrir le Sud
  • Flâneries : Italie, les Marches d'Emanuele Scorcelletti

ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO :

  • Tendances, hôtels, rencontres... Nos coups de cœur à travers le monde
  • Portraits : six créateurs nomades à suivre
  • Expo-philo : faut-il voyager pour être heureux ?
  • Inédit : toutes voiles dehors avec Jean-Louis Étienne
  • S'évader pour créer : les stages en France et en Europe
  • Circuits initiatiques : à la rencontre des artisans d'Asie
  • Balnéaire, bien-être, famille : nos bonnes pioches
  • Enquête : tout ce qu'il faut savoir sur le yachting

Le Figaro Voyage printemps-été 2022, 8,50 €.

En vente en kiosque et en ligne sur boutique.lefigaro.fr
Le Figaro

Fête des pères : 10 idées cadeaux jardin

Jardinier, bricoleur, astronome : selon son profil et ses passions, voici une série d'idées pour le combler le dimanche 19 juin 2022.

Fête des pères: un homme, un parfum

Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.

Fête des pères 2022: quelle est l’origine de cette tradition?

Ce dimanche 19 juin 2022, les papas seront à l'honneur. Mais qui a inventé la Fête des pères? Cette fête remonte aux années 50 et nous vient d'une opération commerciale.

Ces écrivains qui ont fêté leur père par leurs mots

QUIZ - QUIZ - Le Figaro redécouvre les citations littéraires qui glorifient la figure paternelle.

En images : Gigi Hadid, Diane Kruger, Guillaume Canet... Ils célèbrent la Fête des pères sur Instagram

Des hommages pleins d'amour et d'humour

Un cadeau de fête des pères original en quelques clics !

À seulement un jour de la fête des pères, vous n’avez toujours pas trouvé le cadeau idéal pour votre papa ? Pas de panique, MyVitibox vous propose un cadeau vin original, durable et responsable de dernière minute grâce à un abonnement vin.

Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute

Il n'est pas encore trop tard ! Envie d'un cadeau horloger de dernière minute ? Voici quelques idées à tous les prix à offrir ou s'offrir sans attendre.

Notre sélection de cadeaux très gourmands pour la Fête des pères

Chocolat, déco, tireuse à bière, four à pizzas...

La fête des pères s’annonce sous un arc-en-ciel de couleurs radieuses

EN IMAGES - À rebours d’une période monochrome, de l’orange au rose, une palette d’artistes a inspiré cette sélection de cadeaux à tous les prix.

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Fête des pères : nos idées de cadeaux pour un voyageur esthète

SHOPPING - Pièces nomades made in France pour un week-end au vert ou objets vagabonds inspirés du Japon, voici la sélection 2021 du Figaro Voyage pour des papas globe-trotteurs exigeants.

Fête des pères : six échappées de dernière minute sur le bassin méditerranéen

Le 20 juin, les pères seront à l’honneur dans tout l’Hexagone. Pour leur faire plaisir, on leur offre un peu de sérénité, loin des foules et du bruit du monde… Pour un week-end les pieds dans le sable.

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«Ne me hurlez pas dessus, c’est l’Insee!»: vif échange entre Léa Salamé et Jean-Luc Mélenchon sur France Inter

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 07/06/2022 à 14:29
  • Publié le 07/06/2022 à 12:59

VIDÉO - Invité à s’exprimer sur la radio du groupe public ce mardi matin, le leader de la France insoumise a considéré - un peu bruyamment - que la journaliste présentait mal les chiffres du chômage.

Après avoir reçu le président de la République il y a deux semaines, Léa Salamé et Nicolas Demorand accueillaient ce mardi 7 juin au matin, sur France Inter, celui qui voudrait bien être son premier ministre. Jean-Luc Mélenchon a répondu, notamment, à des questions sur la fusillade du Pont-Neuf. «La police tue», a ainsi assumé le candidat malheureux à la présidentielle. À cinq jours du premier tour des élections législatives, la conversation s’est ensuite déplacée sur le domaine économique.

» LIRE AUSSI - «Je considère l’exercice trop frustrant»: Laurent Ruquier abandonne «On est en direct»

«Je vous fais remarquer, tonne Jean-Luc Mélenchon, quel est le bilan de M. Macron: la dette est à son sommet, le déficit du commerce extérieur est le plus vaste de notre histoire, le chômage est masqué par le recours à l’apprentissage.» Réponse de Léa Salamé: «Le chômage, pour le coup, n’a jamais été aussi bas depuis quinze ans». La journaliste fait référence aux chiffres de l’Insee, qui expliquent que le taux de chômage est, au premier trimestre, à son plus bas niveau depuis 2008. Soit 7,3% de la population active en France, hors Mayotte.

«Non, Madame Salamé!», éructe alors Jean-Luc Mélenchon à trois reprises. «Il est à 7%, ne me hurlez pas dessus, c’est l’Insee», rétorque la présentatrice, qui est par ailleurs désormais seule aux commandes d’«On est en direct». «Dites à vos auditeurs que le chômage a baissé parce qu’ont été inscrits 900.000 postes nouveaux, qui sont les contrats des jeunes apprentis, pas des embauchés», détaille, un peu adouci, l’ancien ministre délégué à l’Enseignement professionnel. En réalité, l’effet de l’apprentissage sur les chiffres des créations d’emploi et du chômage ne va pas de soi, et reste limité.

"Madame Salamé, dites à vos auditeurs que le chômage a baissé parce qu'on inscrit 900.000 postes nouveaux qui sont en fait les contrats des jeunes apprentis", s'agace @JLMelenchon #le79Inter pic.twitter.com/EVnwlfNiwM

June 7, 2022

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Le Figaro

Sachez reconnaître les petites bêtes utiles au jardinier

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INFOGRAPHIE - Pour espérer avoir un jardin en bonne santé, mieux vaut savoir bien s’entourer. Tour d’horizon des bienfaits liés à la présence des diverses espèces d’insectes.

Nicole TriouleyreService Infographie

Un beau jardin est un jardin qui respecte la biodiversité. Cet espace vert est un véritable vivier où se développent de nombreuses espèces animales et végétales : le vivant ! Loin d’être nocifs, certains insectes contribuent à la saine croissance de nos massifs. Les abeilles et autres pollinisateurs sont indispensables à la reproduction de nombreuses plantes, arbres et fleurs. Grâce à eux, le jardin produit plus de fruits ou plus de graines. D’autres insectes dits «recycleurs» aident les bactéries à transformer de la matière végétale ou animale morte en sels minéraux.

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Le gîte et le couvert

Pour attirer les insectes dans son massif, l’une des mesures les plus importantes consiste à planter ou à laisser se développer des végétaux en tout genre. N'arrachez pas les mauvaises herbes : elles leur sont très utiles pour se nourrir et s’y développer. Laissez un tas de bois, des herbes hautes, des feuilles mortes... Vous pouvez également installer des hôtels à insectes. Cultivez aussi des plantes mellifères et nectarifères, installez des plates-bandes de fleurs, donnez-leur de l’eau et bannissez les pesticides. Bref, laissez-les vivre.

Le Figaro

Patricia Kelly chante toujours sous la pluie

Olivier Delcroix

PORTRAIT - La dernière épouse de Gene Kelly, le légendaire acteur, danseur et chorégraphe, célèbre le 70e anniversaire de Singin’ in the rain qui ressort en salle pour l’occasion.

Sur la Croisette, sous les palmiers et le soleil cannois, elle apparaît sourire aux lèvres, pimpante, cheveux blonds coupés court, veste claire. Patricia Ward Kelly, 63 ans, dernière épouse du grand Gene Kelly (1912-1996), est tout heureuse que la version restaurée 4K de Chantons sous la pluie ait été diffusée en grande pompe lors du 75e Festival de Cannes.

La célébration du 70e anniversaire de la mythique comédie musicale signée Stanley Donen et Gene Kelly passe bien sûr par la ressortie du film dans toute la France, mais également par la diffusion d’une série d’émissions sur France Musique (1) consacrées à l’inoubliable Don Lockwood de Singin’ in the Rain, le bondissant Jerry Mulligan d’Un Américain à Paris ou encore le romantique Andy dans Les Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy.

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Lorsqu’on demande à cette infatigable gardienne du temple quand elle a vu pour la première fois Chantons sous la pluie, elle répond simplement: «C’était en 1985, alors que je venais de passer une semaine en compagnie de Gene Kelly. Nous tournions une émission spéciale sur le Smithsonian Museum, à Washington. J’avais 26 ans, et j’avais été intégrée à l’équipe en tant que scénariste. Gene était le narrateur de ce film documentaire.» (Rires.) Cette rencontre au sommet, la jeune femme ne l’avait évidemment pas prévue.

Séduction mutuelle

À l’époque, cette fille de famille dont le père est professeur d’université, passe son temps le nez plongé dans les livres, et se voit devenir romancière. «Étudiante, se souvient-elle, mes sujets d’étude tournaient autour de l’entomologie et des grands auteurs américains, de Eudora Welty à Herman Melville, l’auteur de Moby Dick. Je rêvais de devenir une grande spécialiste de Melville. Il n’y avait pas tellement de femmes expertes dans ce sujet, cela me laissait un boulevard.»

Le destin en décidera autrement. Lors de cette fameuse semaine passée en compagnie de Gene Kelly, tout va très vite pour cette apprentie scénariste. «Je ne savais absolument pas qui était Gene Kelly , confesse-t-elle. Issue d’une lignée de fermiers ayant réchappé à la Grande Dépression, le fait d’aller au cinéma chaque semaine ne faisait pas partie des habitudes de la famille.En revanche, j’étais un rat de bibliothèque. Je me rappelle d’ailleurs que Gene a essayé de me tester à peine l’avais-je rencontré. “ Je parie que vous ne savez pas qui est Montgolfier”,m’a-t-il demandé. À sa grande surprise, je le savais. Il m’a ensuite mis au défi de réciter le poème de Yeats L’Île sur le lac, à Innisfree. Là encore, j’ai su répondre à son pari 

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Malgré une différence d’âge importante, quarante-sept ans, Gene Kelly et la jeune Patricia ne tardent pas à se séduire mutuellement. «Il avait une facilité déconcertante pour les langues étrangères, se souvient-elle. Il parlait français, italien, yiddish et lisait le latin. En milieu de semaine, j’étais complètement sous le charme. Il était d’une curiosité insatiable et avait un sens du merveilleux intact, comparable à celui d’un enfant. Quand il est parti, avant de monter dans sa limousine, il m’a embrassée. Une amie de l’équipe de tournage m’a mise au parfum. J’ai foncé dans un vidéoclub et j’en suis ressortie avec 48 cassettes VHS. J’ai passé le week-end à regarder tous ses films sans pouvoir m’arrêter.»

Cette semaine surréaliste à Beverly Hills, dans sa demeure de Rodeo Drive, s’est terminée par un mariage et cinq ans de vie commune

À l’époque, Patricia Ward Kelly se décrit comme «une jeune femme brune aux longs cheveux, portant des chemises de bûcheron à carreaux, et des pantalons multicolores, sans maquillage. Je ressemblais à un dessin du New Yorker! Je crois que Gene n’avait jamais vu de filles comme moi. Il avait 73 ans, et moi 26. Mais, pour moi, la différence d’âge n’avait aucune importance. Je ne m’en suis même pas aperçue»

Six mois après cette première rencontre, Gene Kelly lui téléphone et l’invite à venir en Californie pour travailler sur un projet de Mémoires. «En fait, cette semaine surréaliste à Beverly Hills, dans sa demeure de Rodeo Drive, s’est terminée par un mariage et cinq ans de vie commune», reconnaît-elle sobrement.

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Entre 1985 et 1996, cette femme charmante, déterminée, d’une droiture peu commune, mais relativement discrète, se fera l’intervieweuse du grand acteur réalisateur et chorégraphe.«Au début, il faisait des réponses très contrôlées. Il a fallu des années avant qu’il laisse tomber l’armure.» Quand on évoque la colère de l’acteur contre le film Orange mécanique, où Stanley Kubrick utilise la fameuse chanson de Chantons sous la pluie, Patricia Kelly répond: «Kubrick et Gene Kelly étaient amis. Ils avaient un projet de comédie musicale ensemble. Il a été blessé que Kubrick se serve de son célèbre numéro, sans même lui demander… ni le payer. C’était une trahison professionnelle. Gene était quelqu’un de l’ancienne école. Il signait un contrat avec une poignée de mains.»

«Contradiction irlandaise»

Plus elle évoque ce fascinant personnage, contradictoire à plus d’un titre («Il appelait cela l’“Irish contradiction”, la contradiction irlandaise, cette tristesse contenue dans la joie»), plus on prend conscience que Gene Kelly était un artiste complexe aux multiples talents. «En 1960, il fut le premier chorégraphe américain à écrire un ballet pour l’Opéra Garnier, rappelle-t-elle. Il était tellement en avance sur son temps. Il aurait voulu être reconnu pour avoir changé le visage de la danse au cinéma et pour avoir créé un style de danse américain.»

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Sur son amitié avec Jacques Demy, Patricia Ward Kelly est intarissable: «Ils s’adoraient tous les deux. Il y avait un respect mutuel entre eux. Dans Les Demoiselles de Rochefort, en 1967, c’est lui qui a orchestré les mouvements de caméra sur la séquence de la chanson d’Andy. Au départ, la caméra était fixe, et la chorégraphie se déroulait de cette façon. Gene a eu l’idée de faire bouger la prise de vues et cette scène dansante dans la rue avec des enfants s’est métamorphosée. Jacques Demy a d’ailleurs reconnu que cela avait changé toute la dynamique de la scène…»

Avec un débit enthousiaste, jamais blasé, cette gardienne du temple Gene Kelly transmet son amour pour celui dont elle partagea les dernières années. Sa flamme flamboie en rythme et ne semble pas près de s’éteindre.

(1) «Gene Kelly et moi», série de huit émissions radiophoniques diffusées le dimanche de 11 heures à 12 heures sur France Musique, cet été à partir du 4 juillet.

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L'Humanité

En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Actu

Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

Bruno Odent

Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

Le climat social pourrait se tendre encore davantage

Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

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L'Humanité

Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires

Actu

Commerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.

Marie Toulgoat

« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi,­ l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.

La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.

Charge de travail décuplée et harcèlement

D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »

Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.

marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Les Français doivent-ils avoir peur de la démondialisation?

Jean-Pierre Robin

DÉCRYPTAGE - Un choc d’inflation peut en cacher un autre. Outre la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, les consommateurs européens devront-ils se passer des produits bon marché fabriqués dans les pays à bas coûts?

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel et la mondialisation qui paraissait «l’horizon indépassable de notre temps» ne fait pas exception. C’est «l’équivalent économique d’une force de la nature, comme le vent ou l’eau», prétendait dans les années 1990 le président Bill Clinton. Et l’Américain se jeta à corps perdu pour faire entrer la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, provoquant un tsunami mondialiste.

Une génération plus tard, on ne parle plus que de «démondialisation». Le mot est certes barbare, mais il est facile d’en donner une mesure simple et incontestable. Alors que dans les années 1980-2017 le commerce international progressait deux fois plus rapidement que le PIB mondial (le premier a été multiplié par 6,8 et le second par 3,5, selon l’Insee), le mouvement s’est désormais inversé. L’OMC prévoit que la production mondiale devrait augmenter plus vite que le commerce en 2022 (respectivement de 4% et 3%), chiffres provisoires, mais qui témoignent d’une relocalisation progressive de l’activité productive sur le territoire national.

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«L’Europe en particulier a bénéficié de la globalisation. La part du commerce dans le PIB de la zone euro est passée de 31% en 1999 à 54% en 2019. L’intégration des chaînes internationales de production a conduit à réduire les prix des importations, à la diffusion des technologies et à des gains de productivité du fait de la division internationale du travail», rappelait récemment Christine Lagarde. Et tout en se félicitant de «l’autonomie stratégique ouverte» (sic), le nouveau mot d’ordre de la Commission européenne, soucieuse de la souveraineté de l’Union européenne (UE), la présidente de la BCE reconnaît que la médaille a son revers: «Un changement rapide de fournisseurs à bas coût vers d’autres à coûts élevés aura des conséquences sur la dynamique d’inflation». Un mauvais coup pour le pouvoir d’achat des consommateurs et une revanche pour les salariés français en concurrence avec les ouvriers de Shanghaï? Qui perdra, qui gagnera?

La mondialisation n’a plus le vent en poupe

La guerre en Ukraine a remis en cause «le doux commerce» dont on croyait qu’il était gage de paix. La crise sanitaire de l’hiver 2019-2020 a pour sa part grippé les chaînes internationales de production par lesquelles transitent 80% les échanges mondiaux de marchandises (selon le Peterson Institute de Washington). Et la guerre commerciale sino-américaine déclenchée par Donald Trump au printemps 2018 a sonné le grand retour du protectionnisme. Les attaques volent en escadrille à l’encontre de la mondialisation! Ce n’est pas la première fois que le cycle s’inverse. La Première Guerre mondiale avait provoqué un reflux violent et durable des échanges: il faudra attendre 1970 pour que le commerce international retrouve son niveau de l’année 1913 (en proportion du PIB).

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La cassure actuelle remonte en réalité à la crise financière de 2008, qui aura marqué un pic, tant pour le commerce de marchandises que pour les investissements transnationaux. Même les mouvements de migrants ralentissent (ils représentent maintenant 1,1% de la population mondiale chaque année au lieu de 1,4% en 2008, selon l’ONU). Reflux relatifs s’entend, car il n’y a pas d’effondrement: le commerce (addition des importations et des exportations) a seulement perdu 4 points de pourcentage, revenant à 47% du PIB mondial. Les économistes de Goldman Sachs préfèrent parler de «slowbalization» (ralentissement) que de «deglobalization», ou de «newbalization» (nouvelle). L’envolée des services de communication et de données qui ont été multipliées par 115 depuis 2008, selon l’International Telecom Union (YouTube, Facebook, Instagram, Netflix, entre autres), prouve que le monde ne cesse de se connecter.

Que les échanges portent de plus en plus sur des services et du virtuel, et de moins en moins sur des marchandises, n’en constitue pas moins un changement de régime majeur. Prenant acte des tensions géopolitiques, «les entreprises et les gouvernements du monde vont être incités à repenser leurs lieux de fabrication et d’assemblage», avertit dans une lettre à ses actionnaires Larry Fink, le patron de BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs financiers au monde. La fragmentation des marchés, voire leur rétrécissement, augure-t-elle une moindre efficacité, plombant la prospérité et augmentant les coûts?

Baisse générale des prix en 50 ans

Les quarante dernières années de la «mondialisation libérale» - pour reprendre la terminologie de ses adversaires qui en font porter la paternité au couple Thatcher-Reagan arrivé au pouvoir en 1979 et 1980 - ont été marquées du sceau de «la grande modération». Les économistes qualifient ainsi cette longue période de croissance économique et de faible inflation. Depuis 1999, instauration de l’euro, et jusqu’en 2021, cette dernière a été inférieure à 2% l’an en France notamment. Qui aurait prédit, au moment de l’arrivée de l’Union de la gauche au pouvoir en 1981 un retour à la stabilité des prix digne du XIXe siècle et de l’étalon or?

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Alors qu’on s’alarme de la recrudescence inopinée de l’inflation, c’est le moment ou jamais d’observer que «la baisse des prix est quasi-générale depuis un demi-siècle» en France, comme le rappelle un brin provocateur Alexandre Mirlicourtois, le directeur de la conjoncture et de la prévision du cabinet d’études Xerfi. Il en apporte la preuve la plus simple et convaincante qui soit. Partant du fait qu’en 1978 le smic horaire était de 10,90 francs et qu’il est aujourd’hui de 10,85 euros, il suffit de comparer les prix en euros de 2022 à ceux de 1978 en francs. On constate alors que, pour leur immense majorité, ils ont baissé «en valeur réelle» (le pouvoir d’achat du salaire minimum a progressé pour la plupart des produits).

Deux exemples extrêmes parmi cent: la baguette de pain vaut aujourd’hui en moyenne entre 0,95 et 1 euro alors qu’elle coûtait 1,27 franc en 1978, soit une baisse de 27 % en 45 ans. D’autre part, la Renault 5 était vendue dans sa version d’entrée de gamme 19 400 francs en 1978, soit 1 800 heures d’un smicard, ce qui se compare à 11 900 euros pour la Sandero de Dacia, modèle équivalent en 2022 (doté en outre de performances techniques supérieures), soit 1 060 heures de travail d’un acheteur payé au smic.

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L’amélioration de pouvoir d’achat est spectaculaire, reflétant les gains de productivité d’une époque à l’autre. Le progrès économique n’est donc pas un vain mot et la mondialisation en a été pour une bonne part le vecteur. Autre façon de voir les choses, le smartphone dont on n’avait pas la moindre idée en 1978. Il constitue aujourd’hui l’un des produits emblématiques des chaînes internationales de production (l’iPhone fait appel à des composants émanant d’une dizaine de pays). Produit phare du moment, il se joue des classes sociales: 94% des jeunes de 15 à 29 ans sont équipés de smartphone selon l’Insee (et au total 99% de cette population a un téléphone portable). La globalisation de la production et des échanges a été un adjuvant puissant de la société de consommation et de sa démocratisation.

La feuille de paie et le caddie

Les consommateurs français le reconnaissent et 49% d’entre eux déclarent «bénéficier du commerce international» (Eurobaromètre 2019). La Banque de France a calculé que le pouvoir d’achat de chaque ménage français s’est accru d’environ 1000 euros chaque année, soit 30 milliards d’euros par an au total, grâce aux importations de produits chinois (Impact of Imports from Low-Wage Countries on French Consumer Prices). Et il semblerait que les ménages à bas revenus en bénéficient relativement plus, privilégiant les achats bon marché. «En cas de retour à l’autarcie, les pertes de pouvoir d’achat seraient quatre fois plus élevées pour les consommateurs français situés dans la tranche des 10% des plus bas revenus que pour ceux appartenant à la tranche des 10% des plus hauts revenus», note l’économiste Lionel Fontagné. Mais dans son livre, La Feuille de paie et le Caddie (Sciences Po, Les Presses), il prend grand soin de mettre en regard les gains de pouvoir d’achat sur les prix d’un côté et les pertes d’emplois ou de salaires de l’autre.

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Et c’est là que le bât blesse car la comparaison entre les gagnants et les perdants souffre d’une triple asymétrie. Certes, tout le monde est effectivement plus ou moins gagnant dans son Caddie, sauf que les 104.000 Français mis au chômage du fait des importations chinoises (selon les chiffres de Clément Malgouyres, chercheur à la Paris School of Economics) peuvent regretter d’avoir «cédé leur droit d’aînesse pour un plat de lentilles». La deuxième source d’inégalité est territoriale, comme l’a montré à l’envi le mouvement des «gilets jaunes». Et de façon tout aussi brutale, la mondialisation a accru les disparités salariales aux dépens des tâches routinières et codifiables, pénalisant les Français dont le salaire est fixé en réalité à New Delhi où vivent leurs véritables concurrents.

La robotisation en embuscade

Les souverainistes doivent-ils se réjouir d’un reflux même partiel de la mondialisation, «une vision du monde qui ne revient qu’à faire fabriquer par des esclaves pour vendre à des chômeurs», a pu dire Marine Le Pen (en 2017)? «Rien n’est moins sûr, dans la mesure où la relocalisation, si elle se produit, passera largement par la robotisation de ces tâches, tandis que ce qui n’est pas robotisable reviendra beaucoup plus cher, au détriment du pouvoir d’achat», prévient Lionel Fontagné. Même ramenée au continent européen, la division internationale du travail continuera d’être complice de ces deux tendances de fond que sont l’automatisation des tâches et la numérisation, sans compter les défis de la transition climatique fort coûteux. «L’économie mondiale est trop intégrée pour être détricotée du jour au lendemain. En revanche, de nouveaux modèles économiques se développent. Ils privilégient la fiabilité et la résilience plutôt que l’efficacité des coûts. La globalisation “low cost”, c’est fini», prédit Stéphane Garelli, professeur émérite à l’IMD Business School de Lausanne. La vie va être de plus en plus chère.

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Le Figaro

L'indéniable complicité de Keanu Reeves et sa compagne Alexandra Grant réveille le tapis rouge de Los Angeles

Deux ans après leur dernière apparition, l'interprète de Matrix et sa compagne ont défilé main dans la main lors du gala MOCA 2022, le lundi 6 juin.

À chacune de leurs apparitions, leur complicité est flagrante. Keanu Reeves et sa compagne, Alexandra Grant, ont assisté au gala annuel MOCA 2022, une collecte de fonds, qui s'est déroulé au Musée d'art contemporain de Los Angeles, le samedi 4 juin. Entre éclats de rire et regards complices, le couple a foulé le tapis rouge main dans la main, sous les flashes des photographes.

L'artiste plasticienne de 49 ans était vêtue d'une longue robe rouge à dos nu, portée avec des escarpins et une pochette dorée, tandis que l'acteur portait un costume bleu marine et une cravate rayée. C'est en novembre 2019, pendant le LACMA Art+ Films Gala qu'ils avaient rendue publique leur romance, après plusieurs collaborations autour de poèmes publiés par l'interprète de Matrix, Ode to Happiness (2011) et Shadows (2016), pour lesquelles la plasticienne a réalisé les illustrations.

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Une romance discrète

L'actrice Jennifer Tilly, amie d'Alexandra Grant, avait déclaré en février 2020 au magazine PageSix que «le couple sortait ensemble depuis bien plus longtemps que les fans ne le pensaient». Un mois plus tard, c'est la principale concernée qui s'était confiée à Vogue UK sur sa romance : «Je pense que toutes les personnes que je connaissais m'ont appelé la première semaine de novembre (quand leur relation a été officialisée, NDLR) et j'ai trouvé cela fascinant».

Questionnée sur un possible mariage, la quadragénaire avait rétorqué : «L'amour, à tous les niveaux, est profondément important pour mon identité. Je ne crois pas qu'être isolée soit la bonne voie». Avant d'ajouter : «Il y a une période d'isolement que j'observe en tant qu'artiste peintre mais j'apprécie profondément le fait d’être dans une relation».

En vidéo, Keanu Reeves sur le plateau de «The Drew Barrymore Show»

En décembre 2020, c'est le comédien de 57 ans qui s'était exprimé sur l'amour dans The Drew Barrymore Show : «Si tu es un amoureux, tu dois être un combattant (…) parce que si tu ne te bats pas pour ton amour, quel genre d'amour auras-tu ?»

Procès : Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp

L'acteur vedette de la saga Pirates des Caraïbes a également été condamné à verser 2 millions de dollars à son ex-femme qu'il poursuivait pour une tribune l'accusant de violences conjugales.

L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine

Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.

Que se passera-t-il si Amber Heard ne peut pas payer les 10 millions de dollars de dommages et intérêts à Johnny Depp ?

L'actrice, qui se dit dévastée, a perdu son procès en diffamation contre son ex-époux, le mercredi 1er juin.

Le Figaro

Les prix de l'essence sont repassés au-dessus des 2 euros la semaine dernière

Le super sans plomb 95 a atteint 2,1012 euros le litre en moyenne, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants routiers vendus en France ont progressé la semaine dernière, l'essence repassant au-dessus de la barre des 2 euros malgré la ristourne à la pompe mise en place par le gouvernement, selon des chiffres officiels publiés mardi.

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Le super sans plomb 95 a ainsi atteint 2,1012 euros le litre en moyenne la semaine dernière et le sans plomb 95-E10 a grimpé à 2,0660 euros, selon des chiffres du ministère de la Transition écologique arrêtés vendredi. Ces deux types de carburants n'avaient pas dépassé les 2 euros, en moyenne, depuis le mois de mars. Le gazole a fortement progressé, mais est resté sous ce seuil symbolique, à 1,9615 euro le litre. Ces prix élevés tiennent compte de la ristourne de 18 centimes le litre (en métropole continentale) mis en place par le gouvernement, dont le président Emmanuel Macron a récemment annoncé qu'elle serait prolongée en août, alors qu'elle devait initialement s'arrêter fin juillet.

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Les prix du pétrole évoluent à des niveaux élevés depuis l'invasion russe de l'Ukraine en particulier et ont connu récemment une nouvelle poussée avec l'embargo progressif annoncé par l'Union européenne. Ils étaient proches de 120 dollars le baril mardi. La hausse spécifique du sans plomb, redevenu plus cher que le gazole comme c'est habituellement le cas, obéit aussi à des facteurs saisonniers. Ce carburant est en effet le plus consommé aux États-Unis, qui se préparent pour la saison estivale des grands déplacement en voiture («driving season»). «Depuis le mois de mai, les acteurs américains achètent davantage de sans plomb pour être capables d'approvisionner, de fournir la demande supplémentaire et cela a un impact par ricochet sur les prix en Europe», expliquait la semaine dernière à l'AFP Olivier Gantois, président de l'Ufip Énergies et Mobilités, qui regroupe les grands groupes pétroliers en France.

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Dans un contexte de forte inflation, le gouvernement prépare un dispositif de soutien plus spécifique pour les «gros rouleurs» à la rentrée. «Pour ceux qui font beaucoup de kilomètres par jour soit pour se rendre à leur travail, soit dans le cadre de leur travail», un dispositif «se mettra en place (...) à la rentrée pour (les) accompagner», a indiqué la première ministre Elisabeth Borne mardi.

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Pétrole, gaz: les Européens convoitent l’eldorado africain

DÉCRYPTAGE - Les États membres de l’UE cherchent des fournisseurs d’hydrocarbures alternatifs à la Russie. L’Afrique est pleine de promesses, et de difficultés.

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Le Figaro

Running : ces erreurs qui ruinent tout en rentrant chez soi

Ophélie Ostermann

Manger immédiatement après l'effort, sauter un repas par manque d'appétit, prendre trop de protéines... Nombreuses sont les erreurs que nous pouvons commettre en rentrant du running.

Manger immédiatement après son jogging

Certes, si l'on court directement en quittant le bureau ou son poste de télétravail, il est fort possible d'avoir faim quand les baskets sont à l'arrêt. Mais mieux vaut attendre au minimum quinze minutes avant de manger, pour le cerveau. Le coach sportif William Chanconie explique : «au même titre qu'en début de course, le corps a besoin d'un petit quart d'heure pour se plonger dans l'effort. Après le running, l'organisme et le cerveau ont aussi besoin de saisir que l'effort est terminé et que la phase de récupération peut commencer».

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Attendre trop longtemps pour manger

En attendant trop longtemps, vous ruinez littéralement vos efforts. Si l'on cherche à gagner en performance en vue d'une course ou simplement par défi personnel, c'est même le pire des schémas selon le coach sportif : «en retardant le dîner, on perd de la masse musculaire. Pendant l'effort, le muscle a consommé tout ou grande partie du glycogène musculaire. Si on ne le ravitaille pas en glucides et en protéines, il le fait lui-même en s'autodégradant.» Mais on nuit également à la récupération de l'organisme, selon Nicolas Aubineau, diététicien et nutritionniste du sport (1) : «le processus de reconstruction accélère pendant les trente minutes qui suivent l'effort, pour diminuer avec le temps. C'est en profitant de ce laps de temps que l'on récupère au mieux».

Ne rien avaler parce que l'on n'a pas faim

Après avoir sué sang et eau, il n'est pas rare de passer l'étape alimentation pour filer sous la douche puis sous la couette. Or, «en zappant le repas, on abîme la machine. Dans tous les cas, il faut réapprovisionner le corps pour éviter les crampes, la fatigue et les carences», précise le coach sportif William Chanconie.Bon à savoir : privilégiez le liquide. Le diététicien l'explique : «le sang se trouve principalement dans les muscles et non dans le système intestinal, il faut de préférence mettre le tube digestif au repos. On opte pour des potages, ou une boisson de récupération riche en protéines, glucides et minéraux». Ne pas hésiter à saupoudrer le tout d'épices santé comme le curcuma.La recette du diététicien : mélanger un lait végétal riche en protéines, un peu de sirop d'agave, de sureau ou du miel pour le sucre, puis broyez un kiwi et des graines de courge ou de tournesol pour les acides gras essentiels.

En vidéo, pourquoi marcher est bon pour la santé

Manger n'importe comment

Si l'on filtre les aliments à l'entrée de la bouche avant et pendant le running, en rentrant de la course, on relâche souvent les efforts. «On a détruit le corps pendant le sport, il faut donc le reconstruire en apportant des protéines (animales avec les viandes blanches ou végétales), des glucides et des minéraux. Prendre le temps de le faire c'est s'assurer une prochaine séance tout aussi voire plus performante», indique le diététicien et nutritionniste. Pour ce faire, on élimine les graisses saturées, la viande rouge, le fromage, ou encore la charcuterie ; en clair : tous les mauvais nutriments difficiles à digérer et qui ne servent pas à la récupération.

Manger trop de protéines

Si un apport de protéines est indispensable pour reconstituer le muscle, rien ne sert d'en prendre plus que nécessaire. «Les réactions de l'organisme sont limitées, le corps, par exemple, ne peut en moyenne pas digérer plus de 20 grammes de protéines en apport immédiat. Au-delà, la surcharge non traitée par l'organisme pèse sur les reins, entraînant une augmentation de la filtration mais aussi de l'acidification du corps», explique le diététicien et nutritionniste. N'oublions pas que l'excès de protéines demandera davantage d'énergie à l'organisme pour les digérer, entraînant une fatigue. Dernière mauvaise nouvelle, et non des moindres, «ne sachant pas quoi faire de tout cet apport de protéines, le corps les stocke sous forme de graisse sous cutanée ou viscérale», ajoute le coach William Chanconie.

Ne pas boire assez

On se contente souvent d'un ou deux grands verres pour étancher sa soif, les joues aussi roses que celles du prince Harry après un après-midi de polo. Seulement problème, l'hydratation doit durer pendant plusieurs heures après l'effort. «Il est conseillé de boire environ un demi-litre par heure après le running, afin d'apporter les minéraux perdus en transpirant et d'évacuer par les urines les toxines dégagées par le muscle pendant l'effort», explique Nicolas Aubineau. «On boit par petites gorgées pour éviter les ballonnements et ne pas remplir son estomac d'eau sans avoir mangé», conseille le coach William Chanconie. Sans une bonne hydratation, le corps ne peut fonctionner correctement. Au programme des réjouissances : fatigue, risques accrus de blessures et capacités physiques diminuées.Bon à savoir : les eaux gazeuses post-effort permettent, grâce au bicarbonate, de tamponner l'excès d'acidité du corps engendré par l'exercice.La boisson post-effort du coach : dans une bouteille d'eau d'un litre et demi, versez un litre d'eau, un demi-litre de jus de raisin, un citron pressé et ajoutez deux pincées de sel. Vitamine C, sodium, magnésium et sucre : cette boisson est un véritable booster.

(1) Auteur de Running Food, Édition Mango, 128 pages, 12, 95 €.

Les sept erreurs à ne pas commettre avec les huiles essentielles

Soleil, grossesse, conservation, automédication... Avec les huiles essentielles, on ne sait jamais trop sur quel pied danser et les utiliser n'est pas sans risque. Guide des erreurs à éviter avec un spécialiste.

Le Figaro

Panique le jour du bac: le prof s’était trompé de programme

Par Figaro Etudiant • Publié le 07/06/2022 à 15:16

À Nantes, un professeur d’histoire au lycée a enseigné le mauvais programme à ses élèves, qui se sont retrouvés dépourvus devant leurs copies.

L’incompréhension pour ces lycéens nantais en bachibac (filière franco-espagnole) du lycée du lycée international Nelson-Mandela Le mercredi 2 juin, ils ont ouvert l’énoncé de leur épreuve du bac d’histoire en espagnol. Avec une certaine appréhension car la veille au soir, ils avaient découvert que leur professeur s’était trompé de programme, en les formant à celui prévu pour l’année 2022-2023 et non 2021-2022.

» LIRE AUSSI - Retrouvez les résultats du bac

Le risque du hors-sujet

Un représentant de classe explique à Ouest-France : «En gros, il y a un tiers des sujets qui diffère et des notions qui sont moins approfondies sur certains thèmes.» Les terminales ont ainsi dû plancher sur un sujet au choix entre l’Espagne au XXème siècle et le peuple décolonisé. «Beaucoup d’élèves sont sortis au bout de deux heures, certains après cinq heures, mais complètement en pleurs», raconte une candidate à LCI . «J’ai utilisé ce que je savais mais ça va être un hors sujet bien sûr», rapporte une autre élève à Europe 1 .

Reste pour tous l’angoisse d’écoper d’une note inférieure à 10. Un résultat d’autant plus pénalisant pour ceux visant une poursuite d’études en Espagne où une note inférieure à 10 serait éliminatoire. Le rectorat souhaite malgré tout rassurer les élèves. Dans un communiqué publié vendredi, il assure que «toutes les mesures seront prises pour que cette situation ne porte aucunement préjudice aux candidats». Une enquête a été lancée pour comprendre comment cette erreur a pu se produire.

La rédaction vous conseille

Le Figaro

Vins du monde : notre palmarès des pépites méconnues à partir de 20 euros

Paul Carcenac

CLASSEMENT EXCLUSIF - Australie, États-Unis, Italie, Autriche, Afrique du Sud, Espagne... Nous avons comparé les notes et la notoriété de près de 1500 références de vins étrangers. Découvrez ces crus sous-cotés et rares qui feront voyager vos invités.

En France, nous avons parfois tendance à être moins curieux quand on en vient aux vins venus d'ailleurs. À notre décharge, il s'agit aussi de composer avec des faiblesses dans la distribution : les vins étrangers qui sortent des sentiers battus ne se trouvent pas aisément sur le marché hexagonal. Surtout quand ce sont des cuvées confidentielles, produites avec de faibles volumes.

Place au sangiovese de Toscane, au pinot noir californien, à l'emblématique grüner veltliner autrichien ou encore au tempranillo de la Rioja. Nous avons choisi de débusquer, grâce aux données de Wine Lister (Groupe Figaro), ces pépites méconnues, venues de tous les coins du monde. Nous présentons dans notre palmarès ci-dessous 50 bouteilles passées «sous le radar».

Ce sont des vins qui tout en ayant les meilleures notes de critiques, sont les moins recherchés en ligne et les moins présents à la carte des grands restaurants. Ils ont tous un point commun qui explique cette rareté : ce sont des cuvées avec de faibles volumes, produites à quelques milliers de bouteilles par an. Mais ici, pas de mauvaise surprise, nous avons vérifié la disponibilité de chaque référence dans l'e-commerce français ou européen.

Il y a les grands classiques de la production viticole (Italie, Espagne, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Australie, Afrique du Sud, Argentine...) mais aussi des pays souvent oubliés du consommateur français (Hongrie, Autriche, Allemagne...).

Méthodologie : Pour établir ce classement des vins étrangers selon leur rapport qualité / confidentialité / prix, nous avons utilisé les données de notre partenaire Wine Lister (Groupe Figaro), qui, pour près de 1500 références, recense les notes des principaux dégustateurs (Vinous, Bettane+Desseauve, Jeannie Cho Lee etc...), analyse des cartes des vins des plus prestigieux restaurants du monde (Guide Michelin, 50 Best Restaurants, The World of Fine Wine Best Wine List Awards...) et enfin compile les statistiques de recherches du site Wine-Searcher. Notre classement est le fruit de ces trois critères et en introduit aussi un quatrième : le prix.

Ensuite, pour éliminer les vins en rupture de stock et introuvables, nous avons vérifié manuellement leur disponibilité effective dans l'e-commerce européen.

Notre sélection

Pelissero Langhe Long Now 2013 (Italie). Entre les villages de Treiso et de Nevigle, dans la région des Langhes, les vignes de nebbiolo où est produite cette cuvée ne peuvent revendiquer l'appellation «Barbaresco», à quelques dizaines de mètres près, pour des raisons topographiques. Ces raisins sont donc assemblés avec le cépage barbera, comme il était coutume de le faire dans les temps anciens. Ce vin a pour nom «Long Now» (comprendre: «Le temps long maintenant»). C'est un hommage à une horloge conçue pour fonctionner 10.000 ans avec la même précision sans jamais se dérégler. Le message est passé. Avec ou sans l'appellation, ce vin restera une valeur sûre. Où le trouver : Ce vin peut se commander chez Superiore (Allemagne), ou de Leuvin (Belgique).

St. Urbans-Hof Ockfener Bockstein Riesling Auslese 2016 (Allemagne). Pour les amoureux du riesling, le vignoble de Bockstein, et ses pentes abruptes, est un incontournable. Cet «Auslese» (sélection), provient d'une minuscule parcelle d'un demi-hectare qui est produit par Nik Weis, et est - selon le site Wine-Searcher- le deuxième vin de Bockstein le mieux noté par les critiques de tous les temps. Pourtant... il n'est produit qu'à 1300 bouteilles par an. Un vin «oublié», par excellence, pour les amoureux des blancs à la sucrosité affirmée. «Ce sont des vins de garde, on peut les conserver plusieurs décennies», indique Nik Weis. Les fans de riesling peuvent aussi s'offrir un morceau d'histoire. Car au-delà de l'activité de vignoble, Nik Weis, comme son père et son grand-père avant lui, œuvre à la préservation génétique des plus vieux pieds de ce cépage phare.Où le trouver : sur des sites allemands, fort logiquement, comme Winecom et El-Shagis Weinselektion.

Sandhi Mt. Carmel Pinot Noir 2014 (États-Unis). Cette petite cuvée (à l'échelle californienne) - environ 13.000 bouteilles - est un pinot noir venu des vignes du Mont Carmel, les plus hautes de l'appellation Santa Rita Hills. Le cépage est parfaitement adapté au climat frais de ces pentes escarpées : «l'un des meilleurs endroits pour le travailler», nous explique le propriétaire Rajat Paar, qui gère le domaine avec le maître de chai Sashi Moorman. Avec le domaine Sandhi, on s'offre aussi une part de l'«American dream». Né à Calcultta, en Inde, Rajat «Raj» Paar n'avait jamais goûté de vin avant l'âge de 20 ans. D'abord livreur dans un restaurant en Californie, il a gravi les échelons jusqu'à devenir l'un des sommeliers les plus en vue des États-Unis à la fin des années 2000. Puis, il est passé à la production, avec une réussite certaine que l'on peut vérifier avec ce pinot noir. Où le trouver : il faut passer par l'Italie, pour le trouver sur le continent européen, sur le site Xtrawine.

Vecchie Terre di Montefili Bruno di Rocca 2010, 2017 (Italie). Cette cuvée lilliputienne (à peine plus de 2300 bouteilles), assemblage de cabernet sauvignon et de sangiovese, est un «Super Toscan», nom donné aux vins fait avec des cépages non-indigènes. Il s'agit ici de comparer les deux millésimes encore disponibles dans le commerce : le 2010 et le 2017. Car entre ces dates, le domaine a été vendu et il y a eu, en 2015, l'arrivée de la jeune et douée vigneronne Serena Gusmeri. Elle a su redynamiser ce domaine historique de la région et lui donner une nouvelle image.

David and Nadia Grenache 2018 (Afrique du Sud). La culture de la vigne n'est pas millénaire dans la région du Swartland, à l'ouest de l'Afrique du Sud. On y produisait au milieu du siècle dernier, des vins peu réputés, - pour les caves coopératives. À partir des années 2000, de jeunes vignerons avec des idées neuves, attirés par les prix attractifs du foncier, se sont lancés avec de nouvelles idées : surtout le respect de la vigne et de la nature. Ils se sont regroupés en label : le «Swartland Independent Producers» dont font partie David et Nadia Sadie, qui gèrent ce domaine familial basé au nord de Malmesbury. Avec ce grenache, produit en petite quantité (6000 bouteilles), le couple veut montrer que c'est le cépage rouge qui convient le mieux au climat aride de ce coin d'Afrique du Sud. Un petit côté méditerranéen, donc. Où le trouver : sur le site de Gute Weine (Allemagne).

À VOIR AUSSI - Découverte : La Loire , le fleuve des vins

Le garum, la botte secrète des chefs

DÉCRYPTAGE - Partout dans le monde, des étoilés se réapproprient ce condiment issu de la fermentation d’entrailles de poisson, omniprésent dans la Rome antique. Exhausteur de goût, antigaspi et bon pour la digestion, il est aussi accessible au grand public.

La recette de garum de Victor Mercier

Le chef de Fief (Paris), donne une recette de l’antique condiment à base d’entrailles de poissons salées dans son premier livre paru chez First en 2020.

El País (ESP)

Por qué hay que hacer un crucero en familia al menos una vez en la vida

CRUCEROS

En las travesías no hay tiempo para el aburrimiento, los más pequeños disfrutan de actividades pensadas para ellos y se suma la comodidad de descubrir destinos a bordo de un hotel flotante

No nos engañemos. Hasta hace pocos años éramos los típicos mochileros que solo hacían un día de parada en la playa de turno y porque quedaba de paso en la ruta. Nuestra prioridad era ver lugares de manera incansable, dejando al margen el tiempo para el descanso, así que oír hablar de un crucero nos causaba más indiferencia que otra cosa.

Pasó el tiempo, y aprendimos a disfrutar un poco más del viaje. El ansia viva por conocer nuevos sitios se fue apaciguando y surgió la oportunidad de hacer un crucero, así que dijimos: “¿Por qué no? Vamos a probar”. Y una vez más aprendimos que abrir la mente a nuevas experiencias puede resultar de lo más placentero.

Dicho esto, si estáis en este momento de vuestras vidas en el que os estáis planteando si hacer o no un crucero quizá nuestra experiencia os ayude.

Los cruceros son una especie de todo incluido itinerante (obviamente, cada uno tiene sus circunstancias, pero en todos se suele incorporar, al menos, el servicio de comidas —las bebidas pueden ir aparte—). En ellos, una vez embarcas y te asignan camarote, tienes al alcance de tu mano la comodidad de conocer diferentes puertos y las ciudades o poblaciones más cercanas a los mismos, sin necesidad de ir cargando con la maleta de un lado a otro. El barco se encarga de llevarte, habitualmente durante la noche.

Los hay pensados solo para adultos, pero también los hay que hacen disfrutar a toda la familia, como por ejemplo los ambientados en Disney y sus personajes. Ya veis que el mundo crucerista es amplio… Nosotros hemos hecho un par de ellos, de los enfocados a todo tipo de pasajeros y de todas las edades. El primero lo hicimos con nuestra hija Daniela y el segundo, también con Oliver.

Los barcos ofrecen actividades pensadas para toda la familia que todos acabamos disfrutando mucho. Puedes ir con los más pequeños a los espectáculos diarios en su teatro, a las piscinas o parques infantiles, a proyecciones de cine, jugar a minigolf, a ping pong, trepar por un rocódromo, subir a toboganes imposibles, y disfrutar con ellos de decenas de instalaciones inimaginables si nunca has visto un barco de este tipo por dentro. Quizá no será lo más llamativo, pero guardamos un muy buen recuerdo del crucero con los peques cuando disfrutábamos todos juntos del desayuno en el balcón del camarote todas las mañanas, o de las clases de baile, de las de cocina… Ya veis que no hay tiempo para el aburrimiento en familia.

De manera adicional, tenéis que saber que este tipo de travesías suelen ofrecer una especie de servicio de guardería en el que aceptan a peques de todas las edades y, muchas veces, una vez que entran no quieren salir. Esto es porque allí hacen amigos (algunos de otras nacionalidades, lo cual está genial para que socialicen con niños que tienen otras costumbres e idiomas), y los monitores (también de diversas partes del mundo) cuidan de ellos mientras realizan actividades variopintas a la vez que divertidas. Un día se disfrazan, otro se pintan las caras, otro construyen su propia obra de arte, otro día cocinan, tienen su propia discoteca… Vamos, que se lo pasan pipa y los padres tienen la confianza de que están bien cuidados el tiempo que pasan allí.

Normalmente, los servicios básicos están incluidos en el precio del crucero, pero os recomendamos que antes de contratar uno u otro preguntéis qué servicios requieren cargos adicionales. Tened en cuenta que se suele pagar por acceder a internet, por bebidas premium, por masajes o peluquerías… pero los espectáculos o actividades como los ya nombrados suelen estar comprendidos.

Datos prácticos si hacéis un crucero con niños

En el terreno gastronómico, algo muy útil es que los cruceros suelen incluir un rincón de comidas pensadas para los niños. Así que, si la restauración es un problema, olvidaos, será difícil que no encuentren algo que les guste en un bufé de semejantes dimensiones.

Otra cosa importante: normalmente los barcos disponen de tiendas en su interior para comprar cosas básicas si en un momento dado os hacen falta por ejemplo pañales. Si no se da el caso y os habéis dejado en tierra parte de la maleta, tendréis que esperar a llegar a puerto para comprar más, pero en caso de necesidad, hablad con la tripulación, siempre tienen un plan B por si acaso.

A la hora de bajar a puerto, cuando el crucero hace parada suele existir la posibilidad de recorrer las inmediaciones por cuenta propia, de montarte tu propia excursión o de contratar alguna de las que ofrece el barco. En el caso de las excursiones contratadas, siempre suele haber alguna especialmente diseñada para los más peques.

Último dato: normalmente el precio del crucero marca la calidad del mismo (salvo chollos y grandes ofertas, ¡claro!), pero las actividades o la comida suelen ser sensibles a estas variaciones de precio. A mayor categoría del barco, mejores son estas cosas…

Y a modo de reflexión, podemos decir que a pesar de que mirábamos a los cruceros con algo de recelo, nos parecen un tipo de vacaciones que merece la pena plantearse hacer al menos una vez en la vida, y si es con peques, genial, puesto que te permite disfrutar de las actividades cotidianas (y de algunas más especiales) con tus hijos, sin las prisas del día a día y con la comodidad de ir descubriendo destinos a bordo de un hotel flotante.

Adrián Rodríguez y Gosi Bendrat son autores del blog Mola Viajar desde 2008. Tanto en su blog como en su canal de YouTube, cuentan cómo recorren el mundo en compañía de sus hijos, Daniela y Oliver.

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L'Humanité

Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »

Reportage

Mobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.

Clotilde Mathieu

Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.

Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.

Or, sans eux, « personne n’a d’électri­cité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui ­assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.

Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, ­niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.

661 millions d’euros de bénéfices en 2021

Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.

Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ­ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.

Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »

Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ «il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.

ÉnergiegrèvesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

La Chine essuie un revers dans le Pacifique Sud

Sébastien Falletti

DÉCRYPTAGE - À l’instar des Fidji, qui ont repoussé les avances de Pékin, de nombreuses îles craignent d’être aspirées par la rivalité sino-américaine.

Correspondant en Asie

La tranquille Suva avait rarement connu pareille effervescence diplomatique. La petite capitale des Fidji a reçu en grande pompe Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères chinois, le 30 mai, en point d’orgue d’une tournée au long cours dans le Pacifique Sud, affirmant les ambitions grandissantes de la seconde économie mondiale dans cette région longtemps périphérique, mais nouvel enjeu de la rivalité sans merci entre la Chine et les États-Unis. «Un voyage de paix, prospérité et coopération», a proclamé le madré diplomate, qui a livré un message du président Xi Jinping, lors d’un sommet virtuel avec ses homologues de la région sous le regard scrutateur de Washington, Canberra ou Paris. Quelques jours plus tôt, Penny Wong, la nouvelle ministre des Affaires étrangères australienne, débarquait à Suva pour proclamer les bonnes intentions du nouveau gouvernement travailliste d’Anthony Albanese, fraîchement élu, envers le petit archipel désormais courtisé par les grandes puissances.

Mais l’offensive de charme du régime communiste s’est enlisée dans les sables des Fidji, où plusieurs États de la région ont rejeté ses avances notamment en matière de sécurité. Le Forum des îles du Pacifique (PIF) a refusé de conclure un ambitieux accord de coopération régional proposé par Pékin, englobant aussi bien le commerce, la protection des fonds marins que la controversée formation de la police de ces États. Une rebuffade pour Wang Yi, qui n’a pu même arracher un communiqué conjoint à l’issue du sommet, et devra poursuivre les négociations pour apaiser les craintes suscitées par les ambitions chinoises dans la région, dénoncées avec force par Washington et Canberra. Les propositions chinoises risquent de «fracturer la paix, la sécurité et la stabilité régionales», avait mis en garde David Panuelo, le président des États fédérés de Micronésie, proche de Washington, posant son veto en coulisse.

Gendarme régional

La formation de la police par le régime autoritaire, qui exerce ses méthodes musclées de Hongkong au Xinjiang, soulève des réserves parmi ces micro-États dont nombre sont dépourvus d’armée, faisant craindre une mise sous tutelle régalienne. Le rejet poli de l’accord régional négocié à la hâte à huis clos souligne les limites de l’activisme diplomatique chinois qui tente de contrer le retour en force de l’Amérique en Asie, symbolisé par la première tournée de Biden dans la région en mai. «Ce projet d’accord est une réplique au Quad et à l’Aukus, pour démontrer que Pékin est également en mesure de générer des alliances régionales. Mais son spectre ambitieux dépasse les capacités véritables de Pékin», estime Graeme Smith, professeur à l’Australian National University, à Canberra, qui juge les craintes occidentales «exagérées». Retranché derrière la grande muraille du «zéro Covid», le président Xi mise sur les pays du Sud et les Brics émergents (Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud) pour contrer l’ordre occidental sous la bannière de sa Global Security Initiative (GSI), dévoilée en avril au Forum Boao.

À lire aussiLe Quad met en garde contre l’usage de la force en Indo-Pacifique

La tournée spectaculaire d’île en île de Wang, qui l’a mené du Vanuatu à la Papouasie-Nouvelle-Guinée jusqu’au 4 juin, a attisé l’inquiétude des puissances occidentales qui redoutent l’établissement d’un point d’appui militaire chinois dans ces immensités océaniques, dans le dos de Guam, la forteresse américaine au cœur du Pacifique. Déjà premier partenaire commercial de la région, Pékin aspire à un rôle de gendarme régional comme l’affiche «un pacte de sécurité» conclu en avril avec les îles Salomon, nouvel allié de choix de la République populaire, depuis qu’elles ont abandonné Taïpei, sous la houlette du premier ministre Manasseh Sogavare.

Une annonce qui a semé l’alarme en Australie, où la perspective d’une possible base chinoise à 2000 km de ses côtes a accentué le spectre d’une menace grandissante de l’empire du Milieu, en pleines tensions bilatérales. Wang Yi a juré que la Chine «ne construirait pas de base militaire» aux Salomon, mais cette formule n’exclut pas l’établissement d’un port civil où la marine de l’Armée populaire de libération (APL) pourrait faire escale, jugent les analystes, offrant un point d’appui précieux à dix mille kilomètres de ses côtes. Fin avril, la Maison-Blanche a dépêché à la hâte Kurt Campbell, l’architecte de la stratégie indo-pacifique de l’Administration Biden, pour rehausser l’engagement américain dans ces confettis d’îles. Paris scrute également ce «grand jeu» Pacifique, qui enveloppe la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.

Enjeu environnemental

Les États du Pacifique Sud naviguent avec pragmatisme dans ce nouveau contexte géopolitique, à l’image des Fidji, jouant les grandes puissances l’une contre l’autre pour défendre leurs intérêts, mais redoutant que la région soit aspirée dans un conflit dévastateur. L’archipel de 300 îles au décor de carte postale, dont près d’un quart des 900.000 habitants vit sous le seuil de pauvreté, rechigne à s’aligner, mais entretient de bonnes relations avec tous.

Les Fidji «ne sont l’arrière-cour de personne», a proclamé le premier ministre Frank Bainimarama, qui a reçu Antony Blinken, le secrétaire d’État américain en février, ainsi que ses homologues australien, japonais et chinois depuis. Le dirigeant a rejoint le nouveau Cadre économique pour l’Indo-Pacifique (Ipef) de l’Administration Biden qui vise à contrer l’usine du monde sur le front technologique, quelques jours avant d’accueillir Wang Yi sur le tarmac de l’aéroport. «Ces micro-États n’ont rien de naïfs, ils ont joué avec des empires depuis des siècles. Leur priorité est de profiter de cette nouvelle attention des grandes puissances pour pousser leurs priorités et obtenir des subsides. Pour eux, le changement climatique est la menace principale pour leur sécurité, bien plus que la Chine», explique Nic Maclellan, coauteur de La France dans le Pacifique (La Découverte, 1992). La montée des eaux est un enjeu existentiel pour ces nations îliennes, à l’image des Kiribati, l’un des premiers États qui pourrait être submergé en cas de fonte de la calotte glaciaire selon les scientifiques. D’où leurs demandes de soutien financier auprès des pays «pollueurs». Pékin, Canberra et Washington se mettent au diapason, et placent désormais l’enjeu environnemental au cœur de leur argumentaire pour séduire ce chapelet d’îles.

Le Pacifique Sud redoute d’être rattrapé par une rivalité maritime toujours plus intense entre l’US Navy et l’APL, avec un possible dérapage dans le détroit de Taïwan dont le spectre plane sur l’immensité océanique. «Ces pays craignent que l’affrontement entre Chine et États-Unis n’entraîne une militarisation de la région», juge Nic Maclellan. La peur d’une troisième guerre mondiale rattrape ainsi ces atolls, déjà théâtre de sanglants combats lors du second conflit planétaire, dont témoignent toujours les myriades d’épaves gisant dans des eaux turquoise menacées parfois de marée noire. «De nombreux îliens jugent qu’avant de préparer la prochaine guerre, il faudrait déjà nettoyer les dégâts causés par la précédente», résume Maclellan.

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Le Figaro

Royaume-Uni : protestations et manifestations après la sortie d'un film sur les débuts de l'islam

Mayeul Aldebert

Sorti en salles le 3 juin, The Lady of Heaven raconte l'histoire de la fille de Mahomet en mettant en scène plusieurs proches du prophète. Ses détracteurs le jugent «blasphématoire» et «offensant».

Le film britannique The Lady of Heaven sorti vendredi 3 juin s'attire les foudres d'une partie de la communauté musulmane au Royaume-Uni. Des manifestations et rassemblements ont déjà eu lieu dans plusieurs villes du pays.

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À Blackburn, ville de plus de 100.000 habitants au nord de Manchester, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies le 3 juin pour manifester devant un cinéma qui projetait le film, rapporte le média local Lancashire Telegraph . En plus du retrait du long métrage du catalogue en ligne, les manifestants auraient obtenu la suspension de sa diffusion. Ailleurs en Angleterre, d'autres protestations ont aussi marqué la sortie du long métrage, comme à Sheffield, par exemple, où le gérant aurait annoncé à son tour le retrait du film.

Dans une autre séquence vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on peut voir une autre manifestation devant la chaîne de cinéma Cineworld. Au cri de «Allah Akbar», plusieurs dizaines de manifestants musulmans expriment leur mécontentement de la diffusion de ce film qu'ils jugent «offensant» et «insultant».

«Blasphématoire»

Le film mêle deux intrigues parallèles. La première raconte celle de Laith, un enfant irakien qui a perdu sa mère tuée par l'État islamique. Dans le foyer qui le recueille, une femme âgée lui conte alors l'histoire de Fatima, la fille du prophète Mahomet. Le long métrage revient alors sur les débuts de l'islam en mettant en scène plusieurs proches du prophète, dont Ali, le fondateur de la branche chiite, l'un des personnages centraux du film.

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Déjà interdit en Iran, au Pakistan et en Irak, le film a provoqué des remous ailleurs qu'au Royaume-Uni. Que lui reproche-t-on ? «C'est le premier film à mettre le visage du prophète à l'écran», note le Guardian dans une recension. Dans l'islam, la représentation visuelle du prophète est formellement interdite. Le jeune réalisateur épaulé par Yasser Al Habib, un intellectuel musulman du Koweït, a fait le choix de mettre à l'image Mahomet ainsi que plusieurs de ses proches même si aucun acteur ne joue leur rôle puisque les visages ont été générés virtuellement par ordinateur.

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Les protestations reprochent surtout aux films des «inexactitudes historiques» autour des représentations de certains proches du prophète Mahomet, les jugeant «blasphématoires» et «anti-sunnites». Il est en effet accusé de semer la discorde entre musulmans chiites et sunnites. Une pétition a été lancée pour demander le retrait définitif du film des salles de cinéma britanniques. Celle-ci a reçu pour le moment la signature de près de 116.000 internautes.

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Guerre en Ukraine : quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

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L'Humanité

Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

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Le Figaro

Hôtellerie-restauration: «À trois euros de l'heure, c'est de l'exploitation. Après le bac, je pars à l'étranger»

VU D'AILLEURS - Un étudiant italien témoigne face à l'urgence de trouver de l'emploi.

Par Valentina Conte (La Repubblica)

«Travailler du matin au soir, tous les jours, sans repos, à temps double, pour trente euros par jour et souvent au noir, ce n'est pas du travail, c'est de l'exploitation.» Matteo Di Girolamo a 18 ans, il est originaire de la région des Marches, en Italie, et est en dernière année à l'école hôtelière Einstein-Nebbia à Loreto. À la fin du mois de juin, il passe le baccalauréat. Il partira ensuite travailler trois mois à Rhodes et, à partir de septembre, six mois aux Maldives.

LA REPUBBLICA. - Matteo, quel est votre rêve?

Matteo DI GIROLAMO. - Devenir cuisinier et ouvrir un restaurant à l'étranger. Je ferais venir mes parents et j'emploierais mon père en cuisine. Il était cuisinier, mais il a arrêté.

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Pourquoi à l'étranger?

Parce qu'en Italie, il est compliqué de se lancer et de se faire une place ensuite. Il faut être prêt à travailler de nuit, les week-ends et les jours fériés: le travail, c'est aussi du sacrifice. Mais il n'est pas possible d'accepter des contrats sans jour de congé et à 3 euros de l'heure.

Cela vous est-il déjà arrivé?

Heureusement non, mais je connais beaucoup d'amis qui ont été obligés de refuser un travail, ou bien de l'accepter avant de démissionner. J'ai vécu des expériences extraordinaires hors d'Italie grâce à l'école et à Erasmus: d'abord l'île de la Réunion, et bientôt Rhodes avant les Maldives. À l'étranger, on apprend beaucoup et on est valorisé. À Rhodes, je toucherai 1200 euros par mois, plus le voyage, la nourriture et le logement.

Nous voulons travailler, être valorisés, grandir et construire notre futur

Connaissez-vous quelqu'un qui préfère le revenu de citoyenneté au travail?

Aucun de mes amis et camarades du secteur hôtelier ne l'a demandé. Je ne dis pas qu'il n'existe pas de tire-au-flanc, ce ne serait pas honnête. Mais nous ne sommes pas comme ça: nous voulons travailler, être valorisés, grandir et construire notre futur.

Y a-t-il des abus dans le secteur de la restauration?

Oui, on entend des histoires. Certains chefs plus âgés et expérimentés ne veulent pas partager leurs connaissances et perdent patience avec les débutants. Parfois, ils les insultent et adoptent une attitude agressive. Ça ne devrait pas arriver et ça n'arrive pas toujours, mais cela existe.

Comment imaginez-vous votre avenir?

Comme un chemin de rédemption, de la boulimie dont j'ai souffert jusqu'au collège au grand rêve de devenir cuisinier. À 14 ans, j'ai rejoint l'internat de l'école hôtelière. Pour la première fois, j'étais loin de ma famille. Je le referais mille fois. Il n'y a pas de rêve sans sacrifice.

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L'Humanité

La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac

Actu

Stéphane Guérard

Mégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».

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L'Humanité

Emna Charrad, une vie en miettes

Un jour avec

Cette femme de ménage de 64 ans a vu les employeurs défiler à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse au gré des attributions de marchés publics. Elle se mobilise pour des salaires et conditions de travail dignes.

Rosa Moussaoui

Elle travaille ici depuis près d’un quart de siècle ; à 64 ans, elle s’use encore à la tâche. L’horizon de la retraite est incertain : l’an prochain, peut-être, sans espoir de percevoir une pension décente, après une vie de travail pénible. Emna Charrad est femme de ménage à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis. Avec ses collègues, ce jeudi, elle a posé seaux, chiffons et balais, pour 59 minutes : ces travailleuses exigent de leur employeur, le groupe Agenor, un salaire meilleur, des conditions de travail moins éprouvantes et, surtout, qu’on les respecte, que cessent les injonctions et les brimades. « Cette société nous en fait voir de toutes les couleurs. Avant, c’était Arcade, Arc-en-ciel, puis Derichebourg. Agenor, c’est le pire, soupire-t-elle. Ils nous menacent, nous chargent de travail. J’ai douze salles de cours à faire chaque jour. Ils nous obligent à travailler de 6 heures à 9 heures, puis de 17 heures à 20 heures, alors que l’université ne s’oppose pas au regroupement de nos heures le matin : ils savent qu’on fait bien notre travail et ça ne change rien pour eux. » Ce fractionnement du temps de travail rend la vie impossible à celles qui habitent loin, à Aubervilliers, Dugny, Noisy-le-Sec, contraintes à d’épuisants allers-retours en transports en commun. Il est arrivé que certaines femmes de ménage prennent l’initiative de faire leurs six heures d’affilée pour desserrer les contraintes que cette organisation du travail impose à leur vie privée et familiale : elles ont aussitôt écopé d’avertissements.

« ils ont un mépris pour nous… »

Emna décrit l’indifférence qui entoure son travail, indispensable à la vie sociale mais invisibilisé. Elle met en cause un management brutal, autoritaire, dit travailler sous pression, dans l’angoisse permanente de sanctions toujours prêtes à tomber. « La cheffe d’équipe fait peur aux gens. Elle nous humilie. Elle a cassé le chantier », accuse-t-elle. « Ces travailleuses essentielles sont l’objet de brimades, sans aucun égard pour leur dignité. On les prend pour des serpillières », confirme Selim Hocini, de l’union locale CGT.

Sous les verrières du forum, vêtues de leurs blouses gris et fuchsia, les femmes de ménage sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, discrètes mais fières du défi que cette mobilisation lance à leur employeur. Des représentants des personnels de l’université défilent au micro pour dire leur solidarité. La tête à leurs examens, les étudiants, pressés, jettent au passage un regard surpris vers cet inhabituel tintamarre. Autour des grévistes, leurs homologues travaillant pour la municipalité de Villetaneuse, en blouses bleues, sont venues les soutenir à l’appel de la CGT. Parmi elles, Odile, cheveux blonds et courts, regard clair, verbe mordant, le poignet serré dans une orthèse. Elle souffre d’un syndrome du canal carpien, un trouble musculo-squelettique jamais reconnu jusqu’ici dans son cas comme maladie professionnelle. D’une chute au travail, voilà quatre ans, elle a aussi gardé quatre vis dans l’épaule. Elle a commencé à travailler à 16 ans. Âgée de 60 ans, elle ne peut pas encore partir à la retraite : ses années d’apprentissage et l’arrêt de travail de deux ans consécutif à son accident sont déduits du cumul de ses annuités. Les mêmes mots viennent aux deux femmes pour décrire leur condition : « Ils ont un mépris pour nous… »

la mieux armée du groupe

Amplifiés par les mégaphones des militants CGT, les slogans fusent : « Ménage, esclavage ! », « Sous-traitance, maltraitance ! » Parmi les femmes de ménage du campus, pour la plupart originaires d’Afrique, certaines n’ont jamais emprunté le chemin de l’école : celles-là ne savent ni lire ni écrire. D’autres maîtrisent mal la langue française et moins encore le jargon administratif. L’une d’entre elles, racontent les grévistes, a été invitée à signer une lettre de démission dont elle n’avait même pas pu décrypter le sens. Venue au début des années 1980 du sud de la Tunisie, Emna semble la mieux armée du groupe, la moins vulnérable. C’est elle qui a convaincu ses camarades de se mobiliser. Elle a poussé alors la porte de l’union locale CGT, qu’elle avait repérée dans sa rue. Elle ne le regrette pas : « On n’avait jamais trouvé un syndicat qui nous défende comme ça. » « On ne demande pas grand-chose : du respect, travailler 35 heures, gagner un peu mieux notre vie, sourit-elle. Mon mari est malade, il ne travaille plus, je gère tout, je ramène le seul salaire à la maison. Je gagne 1 100 euros par mois, avec un loyer de 700 euros. On a élevé nos enfants avec ces miettes-là. » Tout au bout d’une vie de labeur, Emna veut relever la tête.

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Le Figaro

Croatie-France : les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial

Baptiste Desprez

La ferveur du public croate, la présence des Titis du PSG, les difficultés de Ben Yedder ou le mental défaillant des Bleus… Retrouvez les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial lors du match Croatie-France (1-1).

Envoyé spécial à Split

Nos coups de cœur

Maignan-Kimpembe-Nkunku : les Titis parisiens au rendez-vous

Qui a dit que le PSG ne formait aucun jeune digne de ce nom ? Au coup d'envoi, dans le relooking opéré par Didier Deschamps lundi soir à Split avec dix changements, ils étaient six anciens du Paris SG présents d'entrée de jeu. Mike Maignan, Presnel Kimpembe, Mattéo Guendouzi, Adrien Rabiot, Moussa Diaby et Christopher Nkunku. Autant le dire tout de suite, les deux premiers cités ont rayonné dans l'enfer du stade Poljud, avec deux prestations abouties et l'assurance d'un statut renforcé auprès du sélectionneur. Un verdict qui prévaut aussi pour Nkunku, solide et parfois brillant en l'absence des stars d'attaque. Pour les autres, ce fut plus discutable, mais la formation du PSG en sort grandi malgré tout.

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Le public croate a parfaitement joué son rôle

Un stade Poljud à l'ancienne, dans son jus, avec des tribunes désuètes, qui respire à plein nez l'ex-Yougoslavie, une sono qui crache à fond les musiques locales reprises par 34.000 personnes… L'avant-match des retrouvailles entre Croates et Français fut au rendez-vous lundi soir avec une ambiance des grands soirs. Et l'hommage à Luka Modric, pour sa 150e sélection, valait aussi le coup d'être présent. Si le soutien s'est montré plus timide lors d'un premier acte ennuyeux, les fans dalmates ont donné de la voix pour faire entrer en fusion l'enceinte de l'Hadjuk Split après le but égalisateur. La suite se passe de commentaire. Du bruit, un vacarme parfois assourdissant et un soutien sans faille pour tenter de faire plier les Bleus, à deux doigts de rompre. Un public à la hauteur de sa réputation.

Nos coups de griffe

Ben Yedder, le plafond de verre

Les sélections se suivent et se ressemblent pour Wissam Ben Yedder. Certes, il est passeur décisif sur le but d'Adrien Rabiot, mais sa prestation d'ensemble reste insipide. Sa passe sauve sa soirée, disons le clairement. Comme perdu, bousculé dans les duels, fantomatique lors du premier acte (8 ballons touchés, dont 4 dans son camp et le coup d'envoi du match), le Monégasque n'a pas répondu aux attentes. Dans ce rassemblement, «DD» l'a répété à maintes reprises, l'objectif est de donner du temps de jeu aux habituels remplaçants. Ben Yedder coche cette case. Et il n'est pas près d'en sortir. Dans l'ombre, Olivier Giroud rode plus que jamais.

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Le mental défaillant des Bleus

Que ce soit contre le Danemark vendredi ou face à la Croatie lundi, l'équipe de France a cédé, après avoir mené, dans les dernières minutes de la rencontre. À Split, la fin de match a été suffocante pour des Bleus proches de la rupture. D'accord, le turnover XXL de Deschamps, la fatigue et la pression des Croates sont autant de raisons valables pour expliquer, en partie, cette répétition. Pour autant, quand cela se passe quasiment de la même façon à trois jours d'intervalle les interrogations demeurent. Des doutes qu'il faudra dissiper dès vendredi à Vienne contre l'Autriche.

Les notes des Bleus: Hernandez s'est sabordé, Benzema a régalé

DECRYPTAGE - Retrouvez les notes attribuées par nos envoyés spéciaux après la défaite des Bleus face au Danemark en Ligue des Nations (1-2).

Kimpembe capitaine, Maignan titulaire, Griezmann en difficulté... Ce qu'il faut retenir du point presse de Deschamps

De retour avec la sélection, Didier Deschamps a répondu aux questions des journalistes à la veille de Croatie-France à Split en Ligue des Nations.

Le Figaro

Brad Pitt accuse Angelina Jolie de lui avoir «porté intentionnellement préjudice»

Depuis l'annonce de leur divorce en 2016, les deux acteurs se livrent une féroce bataille judiciaire. Leur dernier sujet de discorde ? La vente d'une partie de leur ancien vignoble, cédé par l'actrice à un oligarque russe.

En février, Brad Pitt déposait plainte contre Angelina Jolie, après la vente par l'actrice d'une partie de leur vignoble français. Depuis, l'acteur accuse son ex-épouse de lui avoir «porté intentionnellement préjudice» à travers cette transaction. En témoignent des documents judiciaires, datés du vendredi 3 juin et dévoilés par le Daily Mail trois jours plus tard. Le héros d'Ad Astra y affirme qu'en octobre 2021, Angelina Jolie a vendu sa part du domaine de Miraval «à un étranger aux intentions et réseaux toxiques». Selon lui, le milliardaire russe Yuri Shefler, nouvel acquéreur du domaine viticole, aurait pour intention d'en prendre le contrôle total.

La «passion» de Brad Pitt

L'équipe d'avocats de Brad Pitt soutient ainsi que l'homme d'affaires, également détenteur de la marque de vodka Stoli, tente de «mettre la main sur des informations confidentielles et exclusives au profit de son entreprise concurrente». Pour ce faire, Yuri Shefler aurait d'après eux mis en place «des tactiques commerciales impitoyables et des associations professionnelles douteuses». Le tout, avec l'aval d'Angelina Jolie, assurent-ils. Ils estiment par ailleurs que la marque Stoli a échoué dans ses «tentatives désespérées de se dissocier du régime de Poutine».

«Jolie savait et voulait que Shefler et ses alliés tentent de contrôler l'entreprise bâtie par Pitt, de saper son investissement dans le domaine de Miraval», écrivent-ils dans les documents juridiques, qualifiant la conduite de la comédienne d'«illicite et délictueuse». Les porte-parole de l'actrice n'ont, pour le moment, pas réagi à ces allégations. L'équipe du comédien souligne en outre, dans les documents juridiques, à quel point ce dernier a développé une «passion» pour le projet viticole, devenu «une entreprise mondiale valant plusieurs millions de dollars» et l'un des «producteurs de rosé les plus estimés du monde».

En vidéo, Brad Pitt incarne De Longhi dans un film réalisé par Damien Chazelle

«Furieuse et rancunière» ?

Brad Pitt rappelle par ailleurs que son ex-épouse a rompu l'accord qu'ils avaient conclu ensemble à la fin des années 2000. Celui-ci stipulait que les ex-époux ne devaient pas vendre leur part du vignoble sans approbation mutuelle. L'acteur reproche ainsi à Angelina Jolie d'avoir procédé à cette vente «en secret, en la lui dissimulant et en violant ses droits contractuels».

D'autant que la vente a, selon lui, eu lieu à un tournant du procès qui les oppose au sujet de la garde de leurs enfants. Un juge venait alors d'accorder la garde alternée - du «50/50» - à Brad Pitt, et ce, contre la volonté de l'actrice. Si la décision a par la suite été annulée, l'actrice «était furieuse et rancunière», a déclaré une source anonyme au tabloïd. L'ancien couple avait acquis le château de Miraval, à Correns, en 2008, et y avait célébré son mariage en 2014.

En robe verte, Pippa Middleton affiche pleinement sa troisième grossesse lors du jubilé

Présente pour rendre hommage à Elizabeth II lors de son jubilé de platine, la sœur de Kate Middleton a fait une apparition très remarquée, samedi 4 juin.

Que se passera-t-il si Amber Heard ne peut pas payer les 10 millions de dollars de dommages et intérêts à Johnny Depp ?

L'actrice, qui se dit dévastée, a perdu son procès en diffamation contre son ex-époux, le mercredi 1er juin.

En vidéo, ce baiser volant, furtif et élégant qu'envoie le prince Charles à Kate Middleton

Le duc de Cornouailles a manifesté toute l'affection qu'il porte à sa belle-fille lors de la messe qui s'est déroulée à la cathédrale Saint-Paul de Londres, le vendredi 3 juin, pour le jubilé de la reine.

Le Figaro

Le journal du mercato : Galtier ferait tout pour entraîner le PSG, Di Maria finalement au Barça ?

Galtier qui se rapproche du PSG, Lopes vers une prolongation à Lyon ou Costil qui part de Bordeaux : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 7 juin 2022.

Nice : Galtier, des envies de Paris ?

Dimanche, divers médias dont Le Parisien et Goal révélaient que Christophe Galtier était «la priorité» du PSG au poste d'entraîneur. Si Mauricio Pochettino a encore un an de contrat, le club de la capitale ne compte plus sur lui, d'autant plus avec l'arrivée de Luis Campos comme conseiller sportif pour prendre la relève de Leonardo. Mais Galtier, qu'en pense-t-il ? RMC Sport assure qu'il «ne s'en cache plus en privé» : l'entraîneur niçois veut relever le défi parisien. L'OGC Nice serait ouvert à son départ, rien d'étonnant après les tensions palpables entre Galtier (55 ans) et ses dirigeants ces derniers mois. RMC Sportajoute que Marco Rose, Lucien Favre et Vincent Kompany font partie d'une short-list pour lui succéder sur le banc des Aiglons, 5es de Ligue 1 cette saison.

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Le PSG se renseigne pour Scamacca (Sassuolo)

En attendant de se trouver un nouveau coach, le PSG dessine les contours de son effectif. Selon Sky Sport Italia , des dirigeants parisiens ont contacté ceux de Sassuolo au sujet de Gianluca Scamacca. L'attaquant italien de 23 ans sort d'une saison à 16 buts en 36 matches de Serie A. Arsenal songerait aussi à faire une approche. Il y a deux jours, le site Calciomercato était autrement plus affirmatif, évoquant un accord de principe entre le joueur et l'Inter Milan, mais une offre de 35 M€ d'Arsenal en guise de riposte. Scamacca est lié jusqu'en 2026 à Sassuolo, 11e de Serie A la saison passée.

La Juve doublée par le Barça pour Di Maria ?

Où rebondira Angel Di Maria après sept fructueuses saisons au Paris Saint-Germain ? L'ailier argentin (34 ans) était annoncé à la Juventus depuis plusieurs jours. Mais le club du Piémont jouait la montre pour deux raisons : les exigences salariales de Di Maria, qui monteraient à près de 8 M€/an, et la tentation Nicolo Zaniolo (22 ans), retenu par l'AS Rome. Et voilà que la presse espagnole s'enflamme ce mardi. Diverses sources dont le journal AS , le site Relevo et l'émission El Chiringuito parlent de contacts avancés entre Di Maria et le FC Barcelone.

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L'Argentin serait une option à bas coût (car libre) si Ousmane Dembélé ne prolonge pas, et surtout si Raphinha, pour qui Leeds réclame près de 40 M€, ne vient pas. Info ou intox ? La rumeur pourrait aussi être un levier de pression. D'abord pour Di Maria afin que la Juve lui donne le contrat qu'il souhaite. Et pour le Barça afin que Leeds baisse le prix, la presse catalane soutenant que Raphinha souhaite ardemment rallier les Blaugranas.

Lopes devrait prolonger à Lyon

Anthony Lopes est «presque d'accord» pour prolonger son contrat à L'Olympique Lyonnais, nous apprend le journal L'Équipe . Le gardien et international portugais est en passe d'étirer son bail de deux saisons, soit jusqu'en 2025. Titulaire dans les cages lyonnaises depuis 2013, il est le 6e joueur le plus capé de l'histoire du club avec 419 matches. L'OL s'est classé 8e en Ligue 1 cette saison et ne jouera pas de coupe d'Europe la saison prochaine.

Costil et Bordeaux, c'est terminé (officiel)

La fin du calvaire. Benoît Costil ne prolongera pas son contrat aux Girondins de Bordeaux, a annoncé le club ce mardi. L'ancien international français (1 sélection) a vécu une saison cauchemardesque, entre une pluie de buts encaissés, un passage sur le banc, des accusations de racisme et la relégation des Girondins en Ligue 2. L'ex-portier du Stade Rennais est désormais libre à 34 ans.

Antonetti vers la sortie à Metz

Frédéric Antonetti a trouvé un «accord financier» avec sa direction pour quitter le FC Metz, rapporte L'Equipe . L'entraîneur des Lorrains, âgé de 60 ans, n'a pas pu empêcher leur relégation en Ligue 2, trois ans après avoir ramené le club dans l'élite. Son contrat court encore jusqu'en juin 2024. Plusieurs noms circulent pour la suite sur le banc messin, dont ceux de Patrice Garande (61 ans) et Jean-Louis Garcia (59 ans), tous deux libres de tout engagement.

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Ligue 2 : Costil quitte les Girondins de Bordeaux (officiel)

Une fin d'aventure au goût amer. Les Girondins de Bordeaux ont annoncé que Benoît Costil ne prolongera…

Le journal du mercato : l'entourage de McCourt dément (encore) les rumeurs de vente de l'OM

Vente de l'OM, Origi vers Milan ou encore Mavididi très courtisé : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 3 juin 2022.

Le journal du mercato : Juventus, Real, PSG...Paul Pogba a le choix

L'avenir de Pogba, l'envie de Lewandowski ou encore United sur De Jong : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 4 juin 2022.

L'Humanité

« On ne spécule pas dans le commerce équitable »

Entretien

Alternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.

Stéphane Guérard

Julie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France

Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.

Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?

Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.

Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?

Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.

L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?

Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.

À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…

On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.

Que réserve l’année 2022 ?

Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.

Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?

Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.

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Le Figaro

Jacques Julliard: «La proportionnelle, oui mais…»

CHRONIQUE - À quelques jours du premier tour des législatives, l’historien et essayiste examine les vertus et les défauts des deux grands modes de scrutin que nous avons tour à tour connus en France pour l’élection des députés: le scrutin uninominal et majoritaire à deux tours d’une part et la proportionnelle d’autre part.

Jacques Julliard est éditorialiste de l’hebdomadaire «Marianne».

Dans la plupart des démocraties du monde, quand les affaires politiques vont mal, on s’efforce généralement de les améliorer grâce à des réformes négociées entre les partis. Il en va tout autrement en France. Quand la politique va mal, on change la règle du jeu. Tantôt brutalement, c’est ce que l’on appelle une révolution ; tantôt en douceur, et alors on change le système électoral. Voilà pourquoi la France modifie si souvent la procédure de désignation de ses représentants. Le système électoral n’est pas qu’un règlement technique, c’est une variable d’ajustement à l’intérieur de l’univers politique. Mais c’est aussi une véritable philosophie politique.

Derrière les modes de scrutin, des philosophies politiques

Sous la IIIe République, le scrutin d’arrondissement, c’est-à-dire le scrutin uninominal à deux tours, s’identifie avec la République et notamment avec le parti qui en est le cœur et le symbole: le Parti radical. Déjà, en 1875, c’est ce système, dont on dit pourtant qu’il a été imaginé par Napoléon III, qui accompagne la naissance du nouveau régime, et en garantit l’existence contre les menaces de restauration monarchique. Et surtout, en 1889, alors que l’on assiste depuis trois ans à la montée en puissance du général Boulanger, il suffit d’un retour au scrutin d’arrondissement, accompagné, il est vrai, de la pusillanimité du «brave général», pour balayer la tentation d’un régime personnel et autoritaire. Ce n’est pas pour autant que le scrutin emblématique des radicaux ait les faveurs de toute la gauche. Aristide Briand, en une formule passée à la postérité, dénonce les «mares stagnantes» du scrutin d’arrondissement, tandis que l’extrême gauche socialiste prend parti pour la représentation proportionnelle.

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Scrutin majoritaire, scrutin proportionnel: deux méthodes, mais aussi deux façons d’organiser les rapports du peuple, du Parlement, du gouvernement. C’est qu’en vérité une élection générale n’a pas un, mais deux objectifs. Le premier va de soi: il s’agit de désigner les représentants du peuple à l’intérieur du système. Mais on oublie souvent de mentionner le second, qui n’est pas moins important: il s’agit de se prononcer sur la coalition destinée à gouverner, autrement dit sur la majorité qui a les préférences du plus grand nombre des électeurs. Le système proportionnel est évidemment le plus équitable, le plus conforme à l’objectif de représentativité: il s’agit en somme de faire de l’assemblée élue le modèle réduit le plus fidèle du peuple souverain tout entier, dans toutes ses nuances - c’est son mérite - mais aussi dans toutes ses contradictions - c’est son écueil. À l’inverse le système majoritaire peut écraser les minorités, si la même majorité politique se retrouve dans chacune des circonscriptions. Le premier s’identifie à une sorte de narcissisme de la pluralité démocratique ; le second à un réducteur des contradictions sociales.

La proportionnelle prive le citoyen de la moitié de son pouvoir

Ici, avantage incontestable à mes yeux au scrutin uninominal et majoritaire à deux tours. C’est, quel qu’en soit l’inventeur, l’un des chefs-d’œuvre de l’esprit humain appliqué à la politique, puisqu’il permet à l’électeur au premier tour d’exprimer sa couleur politique particulière et au second, le type de coalition qui a sa préférence. À l’inverse, l’immense inconvénient de la proportionnelle, c’est qu’elle ne permet pas à l’électeur de se prononcer sur la nature de la coalition politique qui a ses faveurs. Le scrutin majoritaire, c’est l’individualisme appliqué à la politique sur la base d’un contrat d’homme à homme ; le second, c’est la prépondérance absolue des partis. Dans ce système, ce sont eux qui, avant le scrutin, établissent les listes de candidats et l’ordre de l’élection dans la liste, au prorata des voix obtenues ; ce sont encore eux qui, une fois les contingents d’élus des partis obtenus par le vote, décident de la majorité.

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Ainsi, récemment en Allemagne, la majorité dirigée par le chancelier Scholz comporte au terme d’une longue négociation postélectorale les socialistes, les libéraux, les écologistes. Mais eût pu tout aussi bien se composer des démocrates-chrétiens, des socialistes et des écologistes, ou de telle ou telle autre combinaison possible, pourvu qu’elle dispose d’une majorité au Parlement, sans que l’électeur ait rien à dire ou à redire sur le sujet.

«Tout discours de la méthode est un discours de circonstance», disait profondément Gaston Bachelard. Il ne s’agit donc pas de discourir dans l’idéal sur l’excellence de tel ou tel des systèmes en présence, mais de juger des avantages et surtout des inconvénients de chacune d’entre eux, dans une situation donnée. Dans la France de 2022, l’inconvénient du système majoritaire à deux tours est souligné avec raison par tous les partis d’opposition. Il est anormal que dans le Parlement qui vient à renouvellement, le parti de Marine Le Pen n’ait pas disposé des 15 députés qui permettent de constituer un groupe, alors qu’elle-même avait figuré au second tour de l’élection présidentielle en remportant le tiers des suffrages. Tout se passe en somme comme si l’électorat français tout entier avait si bien compris et intériorisé la logique du système présidentiel qu’il donne automatiquement une majorité parlementaire à celui qui vient d’être envoyé à l’Élysée. Les Français sont beaucoup plus présidentialistes que leur classe politique: ils ont parfaitement intégré la cohérence des institutions, qu’ils ont eux-mêmes ratifiées par référendum en 1962.

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En vérité, pour rendre compte de la faveur actuelle de la «RP» comme on disait jadis - soit 78% des personnes interrogées -, il faut tenir compte de la dérive, non pas exactement présidentialiste mais personnelle du pouvoir, qui fait qu’Emmanuel Macron intervient dans beaucoup plus de domaines que le général de Gaulle. Celui-ci ne régissait que les grandes orientations du pays, notamment la politique étrangère. Ainsi, les plus grands présidents de la Ve République: de Gaulle, Pompidou, Mitterrand ont autant sinon plus marqué la période par leur ascendant personnel que par l’exercice de leurs prérogatives constitutionnelles. Leurs successeurs ont trop gouverné et pas assez régné, voilà la vérité ; voilà la source du malaise actuel et la raison de la faveur accordée à la proportionnelle y compris par les trois principales personnalités du pays, Macron, Mélenchon, Le Pen, les bons apôtres!

La RP, un scrutin pervers

Quant aux inconvénients de la représentation proportionnelle en France, en l’an de grâce 2022, ils tiennent principalement à la nature et à la structure des partis, ou de ce qu’il en reste. Les deux principaux piliers de la Ve République, le parti gaulliste à droite sous ses divers avatars, du RPR des origines jusqu’aux Républicains d’aujourd’hui, et le Parti socialiste à gauche, ont été, lors de la dernière présidentielle, réduits à l’état d’ectoplasmes. Ajoutons que le vieux Parti communiste ne va guère mieux. Et c’est à ces îlots lilliputiens que l’on voudrait confier, entre autres, grâce à la proportionnelle, le destin de la France? J’ai trop de souvenirs historiques et personnels, de la défunte IVe République, pour adhérer, fût-ce du bout des ongles, à un tel projet de naufrage collectif.

La vérité est que nous n’avons plus de partis en France, mais des groupes inorganisés dirigés de façon discrétionnaire par des chefs de bande. Je viens de citer les trois principaux d’entre eux: leur pouvoir, à l’intérieur de leur bande, n’obéit à aucune règle démocratique, à aucun contrôle, et cela va sans dire, à aucune trace de proportionnalité. La proportionnalité entre ces potentats de Bas Empire, c’est le pouvoir partagé équitablement par le renard et les volailles au sein du poulailler.

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Mais au total, si la France, à la lumière de l’expérience, paraît le moins bien fait des peuples de la terre, à pouvoir s’accommoder de la proportionnelle, c’est qu’il y a en lui - quitte à sacrifier un instant à la psychologie des peuples - une tendance naturelle à la scissiparité. À peine un groupement, association, syndicat, parti se constitue-t-il chez ces Gaulois querelleurs, qu’on y voit surgir une ou plusieurs minorités, toujours prêtes, au moindre désaccord, à la scission. La RP est plus faite pour un peuple comme le peuple allemand, fidèle, au sein des vicissitudes de la vie politique, à trois ou quatre tendances majeures. À l’inverse, instituez la proportionnelle en France et je vous donne mon billet qu’en peu d’années, les partis assurés d’obtenir une représentation minimale, se multiplieront comme les lapins dans la garenne.

Le Français, né malin, est plus que tout autre peuple, sensible au narcissisme de la petite différence, qui tend vite à rendre le pays ingouvernable. Combien symbolique à cet égard est la figure du général de Gaulle qui dans l’euphorie de la Libération, se laissa convaincre par les charmes du scrutin de liste proportionnel ; mais bien vite ne tarda pas à reconnaître son erreur, en reconnaissant en lui l’infernal instrument du «système des partis». C’est pourquoi, à son retour en 1958, il en revint au scrutin uninominal et majoritaire. Décision capitale.

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Un éminent observateur, Jean-Claude Casanova, directeur de Commentaire, fit un jour remarquer, que dans le domaine institutionnel, la révolution gaullienne de 1958-1962 pouvait se résumer à l’adoption de deux nouvelles lois électorales: le scrutin majoritaire à deux tours pour les députés ainsi que pour l’élection du président de la République, agrémenté ici de la sélection pour le second tour des deux candidats arrivés en tête au premier.

Alors, supprimons le premier ministre…

Alors que faire? Si le scrutin majoritaire est trop injuste pour les minorités et le scrutin proportionnel trop dangereux pour l’unité du pays, à quel saint se vouer? Je me suis prononcé à plusieurs reprises à la suite de François Hollande, en faveur d’un véritable système présidentiel (1), grâce à la suppression du poste de premier ministre. Quoi! s’écrie le chœur enflammé des parlementaristes à tous crins, vous voulez encore renforcer le pouvoir du président qui n’en a déjà que trop! Pardonnez-moi, c’est exactement le contraire.

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Le premier ministre est dans le système de la Ve République, l’équivalent du «souffre-douleur» dans certaines sociétés aristocratiques, c’est-à-dire l’ami du jeune prince chargé de recevoir les coups à sa place quand celui-ci a fauté. En vérité, la France ne vit pas aujourd’hui dans un régime semi-présidentiel, comme on l’a dit quelquefois, mais dans un régime ultra-présidentiel, où le président dispose de presque tout le pouvoir, sans jamais en porter la responsabilité. Le président prend-il une mesure qui déplaît au Parlement? C’est son premier ministre qui est tenu de l’assumer: quitte, dans les cas extrêmes, à être mis en minorité et obligé de démissionner.

Système absurde, et en vérité bien peu conforme au principe essentiel de la démocratie qui suppose que là où réside le pouvoir, là doit se trouver aussi la responsabilité. Le véritable régime présidentiel comporte beaucoup moins d’arbitraire que le nôtre. Il implique aussi qu’outre la suppression du premier ministre, soit retiré au président le pouvoir de dissoudre l’Assemblée, et à cette dernière celui de renverser l’exécutif. Ce que l’Assemblée perd ainsi théoriquement, elle le regagne largement en devenant l’interlocuteur obligé du président, notamment dans la négociation des moyens financiers de ses projets. Le passage de l’hyper-présidentialisme à la française au présidentialisme à l’américaine est en vérité le seul moyen de donner aux deux branches du pouvoir leur dignité, et l’obligation de collaborer. C’est ce qui se passe aux États-Unis.

Dans un vrai régime présidentiel, oui à la RP!

Mais voici le plus important pour notre sujet. Dès lors qu’il est privé du pouvoir discrétionnaire de renverser l’exécutif au gré de ses humeurs, le Parlement peut parfaitement être élu à la proportionnelle, et même à la proportionnelle intégrale. Ce sont alors deux représentations de la souveraineté nationale qui se font face et qui se complètent. La première, en la personne du président, incarne l’unité de la nation. La seconde, constituée par le Parlement, représente dans toutes ses nuances la diversité du peuple.

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Certes, on ne manquera pas de faire remarquer qu’il existe un risque de blocage, lorsque, à propos d’une affaire importante, un désaccord surgit entre le législatif et l’exécutif. Cela arrive aux États-Unis. Mais n’est-ce pas déjà le cas dans l’actuel système français, lorsque le président ne bénéficie pas d’une majorité au Parlement? C’est ce que nous nommons la cohabitation. La réponse, c’est en pareil cas, le retour à la pratique gaullienne: celle du référendum.

Ma conclusion, on l’a compris, est claire: la proportionnelle à l’intérieur du système actuel: jamais de la vie! Ce serait, à plus ou moins longue échéance, allier la guerre civile à l’impuissance. Dans un régime présidentiel authentique, il serait au contraire un heureux complément à notre Ve République.

La solution proposée ici n’est pour le moment défendue que par François Hollande, fort de son expérience. Ayant peu de partisans déclarés, elle ne compte en principe que peu d’adversaires. Elle est la seule à concilier les exigences actuelles d’exercice du pouvoir, qui requièrent la personnalisation de son chef, avec celles, traditionnelles, de la démocratie représentative, qui nous pressent de rendre au Parlement la dignité qu’il a perdue.

(1) «Supprimer le premier ministre», «Marianne», 23 mai 2022.

Covid-19: «Le grand avertissement»

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

«En pointant du doigt l'insécurité, François Ruffin essaie de rapprocher la gauche des catégories populaires»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le député proche de la France insoumise a publié un texte exhortant son camp à se saisir de l'insécurité du quotidien. Pour Georges Kuzamnovic, les questions de sécurité, d'immigration et l'islamisme sont des tabous à gauche.

Benjamin Morel: «La défaite de Manuel Valls est le résultat d'un parachutage raté»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Investi par la majorité présidentielle dans la 5ème circonscription des Français de l'étranger, Manuel Valls a annoncé sa défaite dès le premier tour. L'échec tient davantage à la mauvaise implantation locale du candidat qu'à la personnalité de l'ex-socialiste, analyse Benjamin Morel.

Le Figaro

«Si, bonhomme, tu vas le nommer»: après la polémique, retour sur la signification de ce mot

Dorian Grelier

Avant de faire jaser la classe politique, journalistes et internautes, «bonhomme» a connu plusieurs usages au fil des siècles, de l’éloge populaire à l’injure sarcastique en passant par La Fontaine.

«Bah si, bonhomme, tu vas le nommer». Invité sur la matinale de Sud Radio, le député européen (LFI) Manuel Bompard a ainsi répondu lundi aux propos d’Emmanuel Macron, qui annonçait qu’une majorité de députés Nupes aux législatives ne signifie pas automatiquement une nomination de Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Cette déclaration, qui s’inscrit dans un esprit de joute verbale devenue traditionnel entre politiques, remet en lumière cette expression passée d’usage. La rédaction vous propose de s’intéresser à ce mot, de ses origines à l’utilisation qu’on en fait de nos jours.

D’où vient le mot «bonhomme»?

Selon le Dictionnaire de l’Académie française, l’existence du mot remonte au XIIe siècle. Un «bonhomme», contraction des mots «bon» et «homme», désigne alors un «homme de bien, simple et sans détour», apprécié pour sa vertu et son désintéressement. La guerre de Cent ans va en bousculer l’usage. Par opposition au noble ou au soldat, le bonhomme, lui, est un homme du peuple, un manant, roturier. Du soulèvement populaire de la Grande Jacquerie en 1358, nous indique le CNRTL, naît le sobriquet «Jacques Bonhomme», désignant un paysan français.

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C’est au XVIIe siècle que le registre familier s’empare du mot et lui attribue le sens que nous lui connaissons aujourd’hui. Soit la qualification d’un quidam, d’un être peu avisé, qui se laisse tromper ou dominer, candide somme toute, d’une petite personne, ou d’une représentation sommaire de la forme humaine. Notons que, par extension, fut créé le juron «nom d’un petit bonhomme!» pour exprimer sa surprise, sa colère ou son dépit. «Bonhomme» est un mot riche de sens dont l’utilisation est teintée d’ambiguïté. Aussi, désigner son enfant de la sorte marquera l’affection qui lui est portée, tandis que s’adresser à son ennemi en employant ce terme ne fera qu’envenimer sa relation avec lui par l’instauration d’une distance.

«Bonhomme» dans la littérature

Mot frôlant l’injure mais au moins plein de sarcasme, «bonhomme» n’est pas resté en marge des plumes d’écrivains et des pamphlétaires. Jean de la Fontaine lui-même, polémiste par ses fables dans lesquelles il critiquait acerbement les figures de la société, était surnommé «le Bonhomme». Une attribution qui étonne, mais qui s’explique par le caractère de La Fontaine. Ce dernier était regardé comme étant parfois en «léthargie», pour reprendre le mot utilisé par l’abbé d’Olivet qui raconte l’anecdote dans L’Histoire de l’Académie française (1729). Jean de La Fontaine, pour être souvent dans ses pensées, pouvait témoigner de peu de vivacité dans les conversations intellectuelles. Dans son ouvrage Autour des fables biographiques consacrées à La Fontaine aux XVIIe et XVIIIe siècles (2012), Damien Fortin revient également sur l’attribution de ce surnom à La Fontaine.

L’anecdote est ainsi rapportée successivement par l’abbé d’Olivet, l’auteur Jacques-André Jacquelin et Louis Racine. Malgré des versions quelques peu changeantes, les trois racontent qu’à un dîner rassemblant entre autres La Fontaine, Molière et Racine, le premier était raillé par ses contemporains. Ceux-ci se moquaient de son air évasif et engourdi, si bien que La Fontaine n’arrivait pas à se défendre et que Molière prit sa défense. Il dit notamment: «ne nous moquons pas du Bonhomme, il vivra plus que nous».

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«Bonhomme» prend alors des allures familières et moqueuses pour qualifier une personne simple, mais non dépourvue de tendresse et d’admiration.

Chez Rousseau aussi, on retrouve le mot «bonhomme». Dans son œuvre L’Émile, bonhomme devient «petit bonhomme». L’expression désigne alors un jeune garçon, en pleine éducation. Rousseau fait ainsi «babiller le petit bonhomme» ou demande d’écouter le «petit bonhomme qu’on vient d’endoctriner». Encore, le «petit bonhomme» est «pris par la main»: il désigne alors quelqu’un dont l’éducation et l’apprentissage sont encore imparfaits. Cela renvoie à une infantilisation qui objectifie le bonhomme, celui-ci n’étant considéré comme rien d’autre qu’un esprit à parfaire, qu’un être à étudier.

Un «bonhomme» soldat rhétorique?

L’utilisation du mot «bonhomme» par un candidat La France insoumise (LFI) n’est pas nouvelle. Avant que Manuel Bompard ne s’adresse ainsi au président de la République, provoquant la sidération parmi les troupes d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon l’avait déjà fait entrer dans le lexique du parti. Il l’avait notamment utilisé comme sobriquet pour s’adresser à un journaliste de BFMTV, à l’issue de sa défaite au premier tour des élections législatives 2017. Mais aussi lors de sa joute verbale avec le candidat à l’élection présidentielle, Éric Zemmour, sur la même chaîne en septembre dernier. En réponse à son «écoutez petit bonhomme», il a eu droit à une réponse non sans ironie de la part du candidat Reconquête!: «Oui grand monocle, oui grand timonier».

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«God save the Queen»: cet hymne que le Royaume-Uni doit... à la France

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«Bécane», «allonge-gambette»... Connaissez-vous les autres surnoms du vélo?

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Le Figaro

«Les commentateurs d’actualité, ça ne m’intéresse pas»: Élise Lucet tacle les journalistes des chaînes d’information en continu

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 07/06/2022 à 11:12
  • Publié le 07/06/2022 à 11:12

VIDÉO - Invitée de «Revu» sur France 5, la journaliste n’a pas été tendre avec certains de ses confrères, notamment ceux «qui parlent devant une caméra» et ne vont pas sur le terrain.

Dimanche 5 juin, Élise Lucet était l’invitée de Pascale Clark dans «Revu» sur France 5. À cette occasion, cette dernière a voulu en savoir plus sur la présentatrice d’«Envoyé spécial» et de «Cash investigation» sur France 2. Interrogée sur des événements d’actualité survenus au cours de la semaine mais également sur ses goûts télévisuels, la journaliste en a profité pour dire tout le mal qu’elle pense des chaînes d’information en continu et de leurs journalistes.

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«Je vais être tout à fait honnête avec vous, je ne regarde quasiment jamais les télés d’info en continu. Aucune mais vraiment, même pas franceinfo. Je n’ai pas le temps et ça me saoule! Il y a un côté où on vous maintient comme ça, en haleine», a débuté Élise Lucet. Décidée à donner le fond de sa pensée, la journaliste a poursuivi: «Pour moi, un journaliste, ce n’est pas quelqu’un qui a un micro, comme ça, et qui parle devant une caméra. C’est quelqu’un qui va sur le terrain, qui va rencontrer des gens, qui va prendre des risques comme on l’a dit en Ukraine, qui va prendre des risques parce qu’il fait une enquête un peu costaude. Les commentateurs d’actualité, ça ne m’intéresse pas».

Et de conclure: «J’ai envie de voir des vraies gens, je n’ai pas envie de voir des journalistes qui parlent des vraies gens. J’ai plutôt envie d’entendre des gens de terrain, des gens qui font plein de boulots différents, qui sont dans la galère ou pas mais qui racontent une vraie vie. Je n’ai pas envie que ce soit des journalistes, qui, devant une caméra, racontent la vie des gens comme s’ils étaient des sociologues en train de regarder avec une loupe les gens qui s’agitent en bas».

Néanmoins, Élise Lucet a assuré, quelques minutes plus tôt, être droguée à l’information. «Je suis abonnée au 20 heures, je regarde le 20 heures tous les soirs, j’écoute Franceinfo, j’écoute des radios, je lis un peu moins de journaux qu’avant parce que je n’ai pas trop le temps», a-t-elle confié.

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Le Figaro

Isère : un homme frappé par trois jeunes en situation irrégulière qui squattaient son logement

Le Figaro

La police a dû intervenir pour déloger et placer en garde à vue les trois squatteurs, clandestins originaires du Maghreb.

Lundi, la police a dû intervenir dans un logement de la commune de Vienne (Isère), après l'appel d'un homme qui venait de découvrir son appartement squatté par trois personnes âgées de 16, 19 et 26 ans.

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Selon des informations transmises au Figaro par la Police nationale de l'Isère, lorsque l'occupant légal de l'appartement est revenu chez lui, il a eu la surprise de découvrir ces trois squatteurs, qui l'ont rapidement agressé, le frappant violemment. Les forces de l'ordre, arrivées en urgence sur les lieux, ont pu procéder en flagrance et ont rapidement interpellé les trois concernés, constatant au passage qu'ils avaient largement dégradé l'appartement de la victime. Des stupéfiants ont également été retrouvés.

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Placés en garde à vue, les trois jeunes hommes se sont avérés en situation irrégulière sur le territoire français. Le plus jeune est natif du Maroc, tandis que ses deux complices sont Algériens.

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Courte garde à vue pour le conducteur qui avait refusé d'obtempérer à Paris

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Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue pour «tentative de meurtre».

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«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

Le Figaro

L’incroyable histoire de Rafael Nadal à Roland-Garros: le roman de sueur et de larmes du roi de Paris

Jean-Julien Ezvan

RÉCIT - Entre 2005 et 2022, le champion espagnol a soulevé 14 fois la coupe des Mousquetaires, s’ancrant toujours plus dans la légende de son sport, qu’il ne souhaite pas quitter malgré un corps fragilisé.

L’histoire d’amour a débuté par un premier rendez-vous raté. En 2004, celui qui est annoncé comme la nouvelle étoile du circuit doit, la mort dans l’âme, renoncer à participer à Roland-Garros en raison d’une fracture au pied gauche. Rafael Nadal entre dans l’arène en 2005. Roland-Garros le découvre et le regarde avec stupéfaction. Loin des polos sans plis et de l’étiquette, ses biceps explosent dans un tee-shirt sans manches, un short corsaire danse sous ses genoux, un large bandeau dompte une épaisse chevelure de jais. Visage cuivré, joues lisses, il capte tous les regards.

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La tenue accompagne une attitude extrêmement déterminée. À l’entraînement, comme à l’heure du match. L’échauffement impressionne ses rivaux, les spectateurs et les observateurs. Comme s’il était posé sur un trampoline, le jeune Espagnol saute pour se réchauffer avec les rayons du soleil, avant de sprinter avec rage vers le fond du court. Ses narines fument, ses semelles lâchent des flammes. Et ses coups n’ont pas encore jailli. Ils ont la vivacité du diable, décochés par un boxeur habité d’une rage rare. Ses coups droits lasso bondissent à hauteur d’épaule et scient, à force de répétition, la résistance de ses adversaires, ses revers flippers traversent le court à la vitesse de l’éclair et construisent une défense qui ne semble pas avoir de faille. Rafael Nadal marque les esprits.

«J’ai appris à aimer la souffrance»

Cette année-là, le jeune prodige affronte les sifflets du public sur une balle litigieuse contre Sébastien Grosjean en 8es de finale. Il reste de marbre. Avant de souligner: «Je ne crois pas que le public ait vraiment fait ce qui convient sur un court de tennis. Il a explosé sans raison et il faut bien le dire sans la moindre éducation.» Trois tours plus tard, il tombe à la renverse, foudroyé par l’émotion d’un premier titre. L’image deviendra un classique. À tel point qu’en 2009, porté par son désir débordant de voir Roger Federer enfin triompher à Paris, le public parisien conspue la sortie de Rafael Nadal assommé par le Suédois Robin Söderling. Plus que l’élimination, le chahut dégoulinant des tribunes affecte profondément le joueur et son clan. «Ils le disent eux-mêmes et c’est vrai, le public parisien est stupide. Je crois que les Français n’aiment pas quand les Espagnols gagnent. Souhaiter la défaite de quelqu’un est une façon vaniteuse de s’amuser. Ils se comportent avec la vanité des gens qui se croient supérieurs», tranche Toni Nadal, son oncle et entraîneur désabusé.

Rafael Nadal s’attachera à reconquérir le trophée, en restant lui-même, simplement déterminé à toujours donner le meilleur sur le terrain. L’endroit où il se donne sans réserve. Sublime mise à nu. Fort de cet état d’esprit, il traverse les années et les épreuves, résiste au poison de la suspicion (Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports qui avait assuré que l’Espagnol était «très certainement dopé» a, en 2017, été condamnée par le tribunal correctionnel à 500 euros d’amende avec sursis et à 10.000 euros de dommages et intérêts). Et à la menace de la monotonie, de l’usure et de l’ennui que sa domination aurait pu engendrer. Certains champions sanglés dans leur implacable réussite se sont éloignés des spectateurs. Beautés froides sans aspérités observées avec respect ou défiance, ce fut le cas de Jacques Anquetil, Eddy Merckx ou Michael Schumacher. Rafael Nadal se forgera une place de choix en faisant battre les cœurs à la lumière éclatante d’une rivalité sportive et médiatique haletante avec Roger Federer, puis Novak Djokovic.

Son envie, sa détermination, sa façon de toujours faire évoluer son jeu (au service, en revers, à la volée) pour briller sur toutes les surfaces et sa résistance à la douleur vont devenir légendaires. Sous le choc d’une demi-finale épique conclue 9-7 au 5e set contre Novak Djokovic en 2013, sur un court en terre cuite chauffée par un soleil de plomb, le romancier espagnol Javier Cercas écrit dans El Pais : «Bien que le Serbe joue son meilleur tennis, Rafa n’abandonne pas: souffrant de manière inhumaine, il s’accroche au court et tient bon. Il était mort, mais il est revenu à la vie. Il n’est pas nécessaire d’avoir joué au tennis pour comprendre que c’est incompréhensible. Rafa a expliqué après sa victoire : “J’ai appris à aimer la souffrance de ce genre de matchs. Je souffre, mais j’aime vraiment ça. J’aime la souffrance.” Rafa n’est pas seulement un joueur de tennis: c’est un philosophe tragique. Il a, un autre jour prononcé cette phrase (qui semble être influencée par les stoïciens, ou simplement par Archiloque): “Il ne faut pas tomber dans la grande euphorie ou les grands drames.” Ou cette autre, proche de Schopenhauer: “Parfois, quand on gagne, il semble qu’on a fait un match nul.” Ou encore ces deux-là, d’inspiration nietzschéenne évidente: “Évidemment, j’aime gagner, mais ce que j’aime, c’est l’effort, avoir le sentiment de faire de son mieux.” “Je ne refuse pas de perdre, je refuse de jeter l’éponge. C’est ce qui me rend heureux: savoir que j’ai fait de mon mieux, et si j’ai perdu, j’ai perdu”.»

La dimension sportive, émotionnelle, psychologique et l’incomparable capacité de rebond de Rafael Nadal tiennent dans ces quelques phrases. Il en a, de jour, comme de nuit, arpenté toute la gamme à Roland-Garros, comme une finale coupée en deux, terminée un lundi en raison de la pluie en 2012. En 2015, Novak Djokovic se montre intraitable en quarts de finale. Certains imaginent avoir vu défiler le générique de fin pour l’Espagnol. Rafael Nadal, en phase de reconstruction après une blessure au dos, repousse la sentence: «J’ai perdu en 2009, et ce n’était pas la fin, j’ai perdu en 2015 et ce n’est pas la fin. J’ai l’intention de revenir en 2016 pour défendre à nouveau mes chances.» En 2016, blessé au poignet gauche, il devra déclarer forfait avant le 3e tour contre son compatriote Marcel Granollers. La suite sera étourdissante avec quatre titres consécutifs. Infernal Nadal…

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Avant lui, Roland-Garros a été le tournoi d’un joueur, Björn Borg (6 titres entre 1974 et 1981). Le «King of clay» (roi de la terre) suédois, homme de glace, de lift et de mystères, a été dépassé dans le livre des records. Avant Nadal, l’Espagne avait remporté 7 titres du Grand Chelem durant l’ère Open avec Andres Gimeno, Manuel Orantes, Sergi Bruguera, Carlos Moya, Albert Costa et Juan Carlos Ferrero. Rafael Nadal en compte désormais 22. Avant lui, l’Espagne avait passé dix semaines au sommet du tennis mondial avec Ferrero et Moya. Il y est resté deux cent neuf semaines. Avant lui, l’Espagne avait remporté une Coupe Davis. Avec lui, l’Espagne a triomphé à quatre reprises… Nadal, quatorze titres à Roland-Garros, le recordman des recordmen (Djokovic compte neuf titres à l’Open d’Australie ; Federer huit à Wimbledon). Une série sans équivalent dans le sport mondial.

Nadal, le joueur ultime. Le combattant magnifique. Si son corps le laisse en paix… À Rome, dernière station avant Roland-Garros 2022, Rafael Nadal grimace. Le masque se fissure comme rarement. La douleur s’est réveillée au 3e tour contre le Canadien Shapovalov. Il doit supporter des coups d’épée dans le pied gauche. Touché, éliminé, il confesse ses doutes, son désarroi: «Je ne suis pas blessé. Je suis un joueur qui vit avec une blessure (syndrome de Müller-Weiss). C’est tout. Ce n’est pas nouveau. C’est quelque chose qui est là. Mon quotidien est difficile. Je fais des efforts. C’est difficile d’accepter la situation parfois. Cela peut être frustrant que je ne puisse pas toujours m’entraîner de la bonne façon. Mais je dois accepter la situation et de me battre. Je dois revenir. J’ai toujours un objectif. Je vais continuer à rêver de cet objectif tant que je le supporterai et que ma tête acceptera le défi. Arrivera un moment où ma tête me dira “basta” je suppose. Parce qu’on ne peut pas vivre continuellement en souffrant autant au quotidien…»

Avant de laisser entendre qu’il pourrait vivre son dernier match à Roland-Garros et plus largement son dernier match tout court. Un aveu escorté d’une vague d’amour qui déferla sans relâche sur chacune de ses séances d’entraînement prises d’assaut et tous ses matchs au cours desquels il a pu s’appuyer sur le soutien inconditionnel des supporteurs à Roland-Garros. «Le fait de jouer ici, l’endroit le plus important, un endroit particulier pour moi, notamment dans ma carrière tennistique, de sentir le soutien du public est difficile à décrire. Je vais tout faire pour continuer à jouer et revenir», a-t-il confié avant la finale. «Les souvenirs sont pour toujours. Depuis la première fois jusqu’à aujourd’hui, c’est une histoire d’amour avec ce tournoi», résumait-il en 2016.

«Il ne se plaint jamais»

Au fil des ans, son corps s’est épaissi, ses cheveux se sont clairsemés mais son regard noir, posé sous des sourcils circonflexes n’a jamais faibli. La flamme de la lutte brûle toujours. Face à l’ascension éclair de Carlos Alcaraz qu’il a vu grandir, il aurait pu s’offusquer de voir son étoile pâlir. Il y a puisé une source de motivation.

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Pour se relancer. Lui qui s’inscrit comme une source d’inspiration. Avant de le défier en finale, le Norvégien Casper Ruud avait avoué: «J’ai beaucoup travaillé sur mes émotions. Jeune, je pleurais beaucoup, j’étais trop négatif, j’ai grandi, je suis devenu plus mûr. J’ai essayé de faire comme Rafa (Nadal). Il ne se plaint jamais, il est toujours concentré, toujours parfait. C’est un exemple parfait de ce qu’il faut faire sur un court. Il a toujours été mon idole.» «C’est incroyablement inspirant», avait avoué Roger Federer après le titre conquis par l’Espagnol lors de l’Open d’Australie en janvier dernier. Nadal, un joueur toujours prêt à relever tous les défis. Le plus délicat semblant toujours de faire face à sa légende. À Roland-Garros, où il a pris l’habitude de fêter son anniversaire. Où tout a commencé et où tout le ramènera toujours.

En 2005, Zinédine Zidane au faîte de sa gloire lui avait remis le premier trophée d’une longue série à Roland-Garros. L’ancien stratège des Bleus est passé voir un match du joueur fan du Real Madrid cette année, lors de son 2e tour contre le Néerlandais Botic van de Zandschulp. Lui qui est un jeune grand-père. Les années filent, Rafael Nadal résiste aux assauts du temps. Sa statue plantée à l’entrée du stade Roland-Garros l’observe et l’attend pour figer la folle histoire du maître des lieux. Sa légende, elle, courra longtemps…

Chiffres clés

0 défaite en finale à Roland-Garros

4 éditions remportées sans perdre un set (2008, 2010, 2017, 2020)

91 matchs joués sur le court Philippe-Chatrier

112 victoires en 115 matchs (défaites contre Robin Söderling en 8es de finale en 2009 et Novak Djokovic en quarts de finale en 2015 et en demi-finales en 2021)

Ses 14 sacres

2005 bat Mariano Puerta (Arg) 6-7 (6/8), 63, 6-1, 7-5

2006 bat Roger Federer (Sui) 1-6, 6-1, 6-4, 7-6 (7/4)

2007 bat Roger Federer 6-3, 4-6, 6-3, 6-4

2008 bat Roger Federer 6-1, 6-3, 6-0

2010 bat Robin Söderling (Suè) 6-4, 6-2, 6-4

2011 bat Roger Federer 7-5, 7-6 (7/3), 5-7, 6-1

2012 bat Novak Djokovic (Ser) 6-4, 6-3, 2-6, 7-5

2013 bat David Ferrer (Esp) 6-3, 6-2, 6-3

2014 bat Novak Djokovic 3-6, 7-5, 6-2, 6-4

2017 bat Stan Wawrinka (Sui) 6-2, 6-3, 6-1

2018 bat Dominic Thiem (Aut) 6-4, 6-3, 6-2

2019 bat Dominic Thiem 6-3, 5-7, 6-1, 6-1

2020 bat Novak Djokovic 6-0, 6-2, 7-5

2022 bat Casper Ruud (Nor) 6-3, 6-3, 6-0

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Le Figaro

Nabilla a donné naissance à un deuxième garçon

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 07/06/2022 à 09:14
  • Publié le 07/06/2022 à 09:08
Nabilla Benatti au gala de l’amfAR à Cannes.Nabilla Benattia vient tout juste de donner naissance à Leyann, son deuxième fils.Nabilla Benattia tenant la main de Leyann, son deuxième fils.Milann, deux ans et demi, rencontre son petit frère, Leyann.La mère et la grand-mère de Nabilla Benattia sont venues lui rendre visite à l’hôpital.Nabilla Benattia avec ses deux fils, Milann et Leyann.Nabilla Benattia avec ses deux fils, Milann et Leyann.

L’influenceuse de 30 ans, qui a accouché de Leyann ce week-end, a partagé l’heureuse nouvelle avec ses 7 millions de followers sur Instagram.

Depuis le dimanche 5 juin, Nabilla Benattia nage dans le bonheur. En effet, la jeune femme est la maman d’un deuxième petit garçon. À l’instar de la naissance de Milann, né le 11 octobre 2019, l’ancienne star de téléréalité a annoncé la nouvelle sur Instagram. «Enfin parmi nous», a-t-elle simplement posté en commentaire d’une photo d’elle, de son mari Thomas Vergara et de leur nouveau-né prénommé Leyann. Un message très largement commenté et liké plus d’un million de fois.

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Une publication partagée par Nabilla Vergara (@nabilla)

Fidèle à elle-même, Nabilla n’a pas tardé à publier plusieurs clichés sur le réseau social dont notamment celui immortalisant la rencontre entre les deux frères. «Notre famille au complet. Je suis tellement émue, je n’ai pas les mots pour vous décrire ce moment. Je vis un rêve éveillé», a-t-elle écrit.

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Une publication partagée par Nabilla Vergara (@nabilla)

Comme pour Milann, l’influenceuse de 30 ans avait choisi de revenir en France pour accoucher. «Je vais être très honnête, c’est aussi pour ça que je vais à Paris. Ma grand-mère peut venir me voir, elle va pouvoir rester des semaines et des semaines avec moi, enfin le maximum en tout cas. Il y a mon papa aussi qui va venir, il est à Genève donc il prend le train. Ma maman aussi qui est entre Dubaï et Genève. Ces personnes sont tellement importantes pour moi et c’est compliqué de les faire venir à Dubaï», s’était-elle justifiée sur Snapchat. C’est ainsi, qu’au lendemain de la naissance de Leyann, la mère et la grand-mère de Nabilla sont venues lui rendre visite à l’hôpital.

Dix jours avant, Nabilla Benattia avait fait sensation à Cannes. Accompagnée de son mari Thomas Vergara, elle avait gravi les marches du palais du 75e Festival de Cannes. Ensemble, ils avaient assisté à la projection de Stars at Noon. Le lendemain, la jeune femme avait participé au dîner de gala de charité de l’amfAR dans une robe ouverte sur son ventre très rond.

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L'Humanité

Famille. Garder un bon rythme pendant les vacances scolaires

L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?

Noé Blouin

L’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances !

Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…

Gare aux petits écarts !

Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes.

  • Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper.
  • Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.

Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.

Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien.

La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ?

C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.

Les cahiers de vacances ne sont pas indispensables

Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables.

D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.

Trois questions à  Elena Goutard, coach parental

« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »

Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?

Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.

Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…

On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.

Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.

Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?

Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…

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Famillevacances
Le Figaro

Des boutiques de luxe au marché noir, retour aux heures sombres à Moscou

VU D'AILLEURS - Cent jours après le déclenchement de l'offensive en Ukraine, les cicatrices sont de plus en plus visibles dans la capitale russe.

Par Rosalba Castelletti (La Repubblica)

Un couple pose pour un selfie sur le pont suspendu au-dessus de la Moskova, dans le tout nouveau parc Zariadié, derrière l'église Saint-Basile. Le chaud soleil du printemps, prélude à l'été, a réveillé Moscou, une capitale qui rivalise désormais avec ses cousines occidentales. Les familles avec des poussettes s'ébattent le long de la rivière, les enfants se poursuivent dans les fontaines, les jeunes font des tours en trottinette, tandis que les trottoirs regorgent de terrasses de café. Mais derrière le vernis d'une apparente normalité, les cicatrices ouvertes par les cent premiers jours de «l'opération militaire spéciale» en Ukraine sont de plus en plus visibles.

Stoleshnikov Pereulok, la 5e avenue moscovite, est presque déserte puisque la grande majorité des maisons de couture ont fermé. Les vitrines Christian Dior, Fendi et Louis Vuitton ont fait place à des tentures noires. Même les allées du grand magasin Gum, dont l'imposante façade domine la Place Rouge depuis le côté opposé au Kremlin, ne sont plus qu'une succession de portes fermées. Ikea, l'incarnation du confort moderne abordable, a fermé. Les arches dorées emblématiques ont disparu des fenêtres de l'ancien McDonald's de la place Pouchkine, le premier restaurant de la célèbre chaîne américaine ouvert en 1990, qui a attiré plus de 30.000 clients le jour de son inauguration.

À lire aussiPourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises

Depuis que la Russie a lancé son offensive sanglante en Ukraine le 24 février dernier, un millier d'entreprises occidentales se sont retirées du pays ou ont réduit ou suspendu leurs activités, selon une enquête menée par Yale School of Management. Un exode si massif qu'il a soudainement inversé trente ans d'intégration économique et mis en péril des dizaines de milliers d'emplois autrefois sûrs.

Marché noir

Trente ans après l'effondrement de l'URSS, le pays n'a toujours pas appris à produire des produits à la pointe de la technologie. Et maintenant qu'il n'y a plus d'importations, un retournement de situation s'opère. Les constructeurs automobiles annoncent qu'ils sont à court de pièces de rechange. Les supermarchés manquent de produits ménagers et cosmétiques. Dans les écoles, les examens écrits ont été supprimés parce que le prix du papier a explosé. Pour compenser l'exode des marques de créateurs comme Zara, beaucoup ont commencé à commander des vêtements sur mesure.

Les autorités ont décidé de concrétiser leur idée d'une Russie démondialisée

Les stocks de médicaments vitaux s'épuisent également. Et avec le defitsity, les pénuries de produits de mémoire soviétique, les fartsovchtchiki, les commerçants «au noir», sont de retour. «Nous vivons littéralement sur des montagnes russes», confie un entrepreneur sous couvert d'anonymat. Pour combler les manques, les autorités ont même autorisé les importations dites «parallèles» ou «grises», ravivant ainsi le souvenir des chelnoki (du nom de la navette qui fait aller et venir l'aiguille sur les métiers à tisser) qui partaient à l'étranger durant les privations des années 90 pour amasser les marchandises manquantes et les revendre ensuite au pays. «Les autorités ont décidé de concrétiser leur idée d'une Russie démondialisée», affirme Pavel Luzin, analyste spécialiste des questions de sécurité. «L'idée que le moment est venu de mettre un terme au système des 30 dernières années et de placer l'intégralité de l'ancien espace soviétique sous leur contrôle et, en bref, de se mettre sous cloche et de vivre par eux-mêmes.» C'est un retour à l'URSS.

Retour des illusions de l'ère soviétique

Comme les multinationales, des milliers de citoyens effrayés par la résurgence du totalitarisme fuient également. Près de 15.500 personnes ont été arrêtées pour avoir protesté contre l'offensive en Ukraine. Après l'adoption par les autorités russes, début mars, d'une loi prévoyant jusqu'à 15 ans de prison pour la diffusion de «fausses nouvelles» sur les forces armées, des manifestants ont également été arrêtés pour une feuille blanche ou huit astérisques. Aujourd'hui, la protestation n'est plus qu'un murmure, un graffiti sur le mur, une marionnette miniature ou une étiquette de prix modifiée.

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Depuis que Vladimir Poutine a divisé le peuple en «patriotes» et «traîtres», en citoyens «pour» et «contre» l'opération spéciale, les illusions de l'ère soviétique sont également de nouveau à la mode. Le président russe, a commenté Sam Greene, directeur de l'Institut de la Russie au King's College de Londres, «mène effectivement deux guerres», l'une en Ukraine et l'autre dans son pays. Selon certaines estimations, deux cent mille citoyens ont quitté le pays au cours des deux premières semaines de l'offensive seulement. Exilés comme les «Biélo-émigrants», les «Russes blancs», il y a un siècle après la Révolution. Une fuite rendue encore plus compliquée par la fermeture des espaces aériens et les restrictions en matière de visas imposées par l'Union européenne, les États-Unis et le Canada, ainsi que par l'arrêt des liaisons décidé par plusieurs compagnies aériennes qui ne sont pas assurées au-dessus de l'espace aérien russe en raison des sanctions. Pour rejoindre la capitale estonienne voisine, Tallinn, il faut désormais compter au moins 12 heures de vol via Istanbul, au lieu des 90 minutes habituelles en avion. Et une fois sur place, les Russes sont souvent traités comme des parias.

Médias censurés

Même le voyage virtuel est un mirage. L'autorité de censure a interdit les médias sociaux tels que Facebook et Instagram et a fermé l'accès aux sites web de centaines de journaux. De nombreux médias indépendants ont été contraints de fermer ou de suspendre leurs activités. La station de radio historique de la perestroïka Ekho Moskvy diffuse désormais Radio Sputnik, tandis qu'une grande partie de la rédaction de Novaja Gazeta1984, le journal édité par le lauréat du prix Nobel de la paix Dmitry Muratov, a déménagé à Riga en Lettonie. La majorité de la population reste à la merci des médias d'État qui décrivent une réalité parallèle où, pour paraphraser Peter Pomerantsev, «rien n'est vrai, tout est possible».

Netflix a débranché la prise et les majors d'Hollywood ne distribuent plus leurs titres. Dans les cinémas russes, les vieux classiques soviétiques reviennent ou les copies pirates de films occidentaux débarquent. Les Russes se réfugient dans la lecture de volumes sur l'auto-assistance et la psychologie et, avant tout, dans le roman dystopique 1984 de George Orwell. Dans un pays qui appelle la barbarie en Ukraine «opération militaire spéciale», la «double pensée», la réécriture du passé et «Big Brother» résonnent comme une prophétie accomplie. Et ce slogan, «La guerre, c'est la paix», gravé sur la porte du «ministère de la Vérité» dans le monde halluciné de Winston Smith, se révèle aussi dans son contraire brutal: «La paix, c'est la guerre». Et même ici, en Russie, elle fait des victimes.

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France24 - World

Suspects go on trial for murder of Dutch crime reporter Peter De Vries

Issued on: 07/06/2022 - 13:29

NEWS WIRES

A trial of the suspected gunman and the getaway driver involved in last year's killing of celebrity Dutch crime reporter Peter R. De Vries opened on Tuesday and the two men could face life imprisonment if convicted.

De Vries was gunned down last July on a busy Amsterdam street. The killing prompted a nationwide outpouring of grief and anger and raised concerns about the ability of the criminal underworld to eliminate a prominent public figure who was considered a threat.

De Vries, 64, was a popular TV personality, well-known for his programmes in which he often worked with victims' families and tirelessly pursued unsolved cases. He had received threats in the past, but refused security.

Prosecutors outlining their case on Tuesday said the 22-year-old Dutchman and a 36-year-old Polish national faced charges of murder and illegal possession of firearms.

The pair were arrested within hours of the shooting on a Dutch highway in the alleged getaway vehicle. Police said the weapon allegedly used to kill De Vries was found in the car.

The Dutch suspect, Delano Geerman, told judges he did not want to comment on the accusations. The second suspect, identified as Kamil Egiert, told the court he was not responsible for the murder.

"My role in everything was only that of driver, I knew nothing about the murder and I did not murder anybody," he told judges.

The case opening on Tuesday deals only with the hit men who carried out the killing while an investigation into who ordered it is continuing, prosecutors said.

(REUTERS)

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Dutch crime reporter shot and seriously injured on Amsterdam street

Greek PM demands urgent probe into crime journalist's murder

French photographer seriously injured in attack while covering youth violence

Le Figaro

Aux Kerguelen, le casse-tête de l’éradication des chats sauvages

Vincent Jolly

REPORTAGE - Les félins ont proliféré sur l’archipel et mettent en danger les populations d’albatros. Si elle est jugée nécessaire, leur élimination se heurte à plusieurs obstacles, logistiques et politiques.

Envoyé spécial aux îles Kerguelen

«On nous a demandé de ne pas trop vous en parler.» Souhaitant combler le silence gêné qui suit sa remarque, notre interlocuteur part à la recherche d’une éponge pour essuyer le café que le roulis du Marion Dufresne a fait déborder de nos tasses posées sur le tapis antidérapant du bar du navire fondant à vive allure vers les Kerguelen. Puis de concéder: «Mais oui, on essaye depuis longtemps de réguler la population de chats sur l’île.» Réguler? «La castration, chimique ou autre, c’est super cher et très compliqué. Donc on les élimine.» Éliminer, pour ne pas dire chasser? «Je ne sais pas vraiment si on peut parler de chasse», esquive-t-il, en continuant de nettoyer machinalement le comptoir déjà propre.

Le malaise de notre ami avec qui nous faisons route vers les îles australes des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) n’est pas surprenant: de toutes les espèces que le royaume animal abrite, quelle figure plus attendrissante que le chat? Mais, depuis son introduction par l’homme sur l’archipel mythique au milieu du XXe siècle, le félin non domestiqué a retrouvé sa vraie nature. Celle d’un prédateur. D’un prédateur terriblement efficace. Problème: s’il y avait bien des rats à chasser sur les Kerguelen, eux aussi apportés par les diverses expéditions ayant atteint l’archipel depuis sa découverte par Yves Joseph de Kerguelen il y a 250 ans, les oiseaux en ont aussi fait les frais. Des chats qui chassent des oiseaux? La belle affaire. Sauf qu’ici, isolés sur Kerguelen depuis les premiers matins du monde, ces volatiles n’ont jamais pris l’habitude d’avoir à se soucier d’un prédateur terrestre.

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Tout particulièrement le grand albatros, ou albatros hurleur (diomedea exulans). «Ce sont des oiseaux marins, qui passent les six premières années de leur vie d’adulte en mer», nous raconte Christophe Barbraud, directeur de recherche au CNRS, que nous rencontrons à Port-aux-Français sur Kerguelen. Il est membre de l’équipe prédateurs marins du Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC) et responsable du programme OrnithoEco 109, de l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (Ipev). «C’est un peu comme avec les manchots royaux (qui sont aussi des oiseaux, NDLR) sur Crozet ou Kerguelen: comme ils n’ont jamais été habitués à fréquenter l’homme, ils sont très curieux et on peut facilement les approcher.»

«Un tsunami de violence et de mort»

Avec une population de félins estimés entre 7000 et 8000 par les chercheurs de l’Ipev, l’archipel Kerguelen est devenu l’illustration d’un fléau écologique complexe: celui de l’effet des chats sauvages sur la biodiversité. «Ils sont un tsunami de violence et de mort pour les espèces natives», comme le disait le ministre de l’Environnement australien en 2015, lorsque la décision fut prise sur l’île-continent de tuer 2 millions de chats sauvages. Pour les scientifiques, le danger que représentent les chats en termes de conservation des espèces n’est plus à prouver depuis le milieu du XXe siècle. Rien qu’aux États-Unis en 2013, dans un article publié dans Nature, des chercheurs estimaient que les chats tuaient entre 1 à 4 milliards d’oiseaux chaque année dans 48 États (hors Hawaï et l’Alaska). Qu’ils soient domestiqués ou non, les chats éliminent chaque année plusieurs milliards d’oiseaux dans le monde. Un phénomène parfaitement normal dans beaucoup de réseaux trophiques, notamment dans des milieux continentaux. Mais les écosystèmes insulaires sont beaucoup plus problématiques. Or Kerguelen est un chapelet de 311 îles très isolées de toute autre terre.

Du reste, les études précises et sérieuses documentant la prédation des chats sont très rares. L’une d’entre elles, publiée en mars 2021 dans la revue suisse Springer Nature par une équipe de chercheurs emmenée par Christophe Barbraud, est parvenue à démontrer un lien entre prédation féline et diminution des chances de reproduction chez les albatros de Kerguelen. «Le succès de reproduction où les attaques (sur les poussins, NDLR) ont été enregistrées était faible (12%) par rapport aux zones sans attaques (86%)», écrivent les auteurs qui ont utilisé des pièges photographiques posés sur la péninsule Courbet, à l’est de Grande-Terre.

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Sur cette grande étendue tourbeuse, au bord de laquelle viennent se reproduire quelque 200.000 manchots royaux, nous avons pu observer de grosses taches blanches jalonnant un paysage émeraude hérissé par l’imposante silhouette du mont Ross enneigé. Ces taches blanches sont des gigantesques albatros. Et malgré la puissance qui se dégage de leurs ailes, ils demeurent vulnérables à un danger face auquel ils n’ont jamais appris à se défendre. Particulièrement face à des chats éprouvés par le rude climat de l’île qui tiennent plus du puma que du matou de canapé. Les chercheurs ont documenté 17 attaques sur 13 poussins. Sur ces 13 poussins, seuls 3 ont survécu. Ce qui porte le succès de chasse de ces chats à 76% - un taux plus élevé que le chat à pieds noirs d’Afrique australe, réputé pour être le tueur le plus efficace de toute la famille des félins.

Éradiquer les chats n’est pas une chose aisée et pour bien faire, il faut d’abord comprendre le fonctionnement et le comportement de ces animaux

C’est pour cette raison que, dans les conclusions de leurs études, Christophe Barbraud et ses confrères estiment que «les efforts de conservation devraient se concentrer sur l’éradication des chats, puisqu’il faudra attendre longtemps avant de pouvoir mitiger les autres menaces pour cette espèce, notamment les prises dans les filets de pêche, les contaminations par les polluants ou le changement climatique». Fort heureusement, les autorités des Taaf n’ont pas attendu 2021 pour tenter d’endiguer le problème. Car, si la consigne donnée est de ne pas trop faire de publicité autour de l’éradication des chats, surtout auprès des journalistes, cela fait bien longtemps que la chasse aux félins est ouverte sur Kerguelen (elle reste interdite et punie par la loi sur le reste du territoire français).

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En témoigne une carabine neutralisée et accrochée au mur de la résidence du disker (chef de district de Kerguelen). «Pour musée de Kerguelen (futur!). L’ancienne arme Ipev/PopChat*», est-il inscrit sur un papier collé sur la crosse en bois de l’arme, vraisemblablement un calibre 12 - un très mauvais choix, si l’on en croit des chasseurs interrogés sur la question, qui conseillent plutôt des munitions 22 long rifle de calibre 5,56. Il y a aussi les messages laissés par les VSC (volontaires de service civique) dans les cahiers des différentes cabanes réparties sur l’archipel. Au coin d’une page, la tête d’un félin souriant y est dessinée avec un «pan!» écrit à côté d’une liste de surnoms.

Aujourd’hui, la gestion du problème des chats échoue dans les mains des agents de la réserve naturelle, créée en 2006 et récemment agrandie par Emmanuel Macron (la RNN des Terres australes englobe les îles australes et leurs aires marines pour un total d’1,6 million de kilomètres protégés, dont plus de 7000 km² de surface terrestre). Problème: les moyens ne sont pas à la hauteur de cette tâche difficile. Les agents de la réserve, par exemple, sont aujourd’hui les seuls à pouvoir manier l’arme à feu à disposition sur un district. Mais souvent, ces jeunes volontaires ne disposent ni de permis de chasse, ni d’expérience du maniement des fusils. Et ils ne sont pas assez nombreux. Ce qui provoque des situations cocasses, avec des militaires rompus au tir présents sur les différentes îles qui, eux, ne sont plus autorisés à chasser. Une absence de logique qu’avait tenté de combler Dominique Pontier, spécialiste des félins ayant dirigé pendant vingt ans le programme PopChat de l’Ipev. «Éradiquer les chats n’est pas une chose aisée et pour bien faire, il faut d’abord comprendre le fonctionnement et le comportement de ces animaux, explique la scientifique. Par exemple, si on supprime totalement le chat, on aura une explosion de lapins, une autre espèce invasive introduite sur l’île. Et les lapins, ça peut tout désertifier très rapidement.»

Peur du scandale

Lorsqu’elle travaillait sur les districts avant la création de la réserve naturelle, la scientifique avait proposé à des militaires en station de participer à l’effort de guerre en les envoyant chasser des félins sur certaines zones. «Ils avaient le savoir-faire et la possibilité d’aller là où je ne pouvais pas forcément me rendre», poursuit la chercheuse qui se rappelle que les militaires pouvaient supprimer jusqu’à 100 chats en quelques mois… Celle qui a quitté les Taaf en 2018, après l’arrêt du programme PopChat, regrette un manque d’écoute des gestionnaires de la réserve naturelle: «Toutes ces espèces, le chat donc mais aussi le lapin, le renne, le mouflon et la vache ont été introduites sur ces territoires au siècle dernier à un moment où il n’y avait aucune pensée écologique. Tout ça pour qu’aujourd’hui des décisions grand-guignolesques soient prises en dépit du bon sens et sans vraiment se concerter.»

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Derrière ces décisions en demi-teinte, une peur de la part d’une réserve naturelle qui semble vouloir ne présenter qu’une vision idyllique et harmonieuse de ces territoires. Peur de s’attirer les foudres du scandale: il y a cinq ans, la décision du gouvernement australien évoquée plus haut avait défrayé la chronique et les organisations de défense des animaux - dont l’actrice Brigitte Bardot - s’étaient émues de la mise à mort des félins. Mais ne pas agir reviendrait à prendre le risque de potentiellement mettre en danger des espèces endogènes, et même endémiques des Taaf. Dans son article, Christophe Barbraud précise que les poussins d’albatros d’Amsterdam pourraient, eux aussi, être menacés par les félins. Estimés à seulement 600 spécimens aujourd’hui, ils n’étaient qu’une dizaine à la fin du siècle dernier. Le très faible taux de reproduction observé dans les années 1990 sur cette espèce qui niche sur le plateau des Tourbières serait potentiellement lié aux chats. Cela remet en cause l’heureuse renaissance d’une espèce qui semblait vouée à l’extinction…

* Pour «Population Chat», le nom d’un ancien programme de l’Institut polaire visant à étudier les dynamiques des populations de chats sur l’archipel Kerguelen.

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L'Humanité

Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie

Actu

Quand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.

Marcel Guedj

Le bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.

Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.

Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !

Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !

MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel

Les étapes

  1. Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
  2. Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
  3. Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
  4. Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
  5. Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
  6. Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
  7. Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
  8. Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
  9. Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
  10. Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.

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Bricolage
France24 - Monde

Massacre du 17 octobre 1961 : les preuves que De Gaulle savait

Publié le : 07/06/2022 - 14:51

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Selon des archives déclassifiées publiées lundi par Mediapart, le massacre du 17 octobre 1961 de plusieurs dizaines d'Algériens avait été rapporté au chef de l'État, Charles de Gaulle. Le président de la République avait alors fait part de son indignation et souhaité faire la lumière, tout en maintenant en poste le préfet Maurice Papon et les ministres responsables. 

Soixante ans après les faits, des archives publiées lundi 6 juin par le site Mediapart éclairent sous un nouveau jour le massacre du 17 octobre 1961 et les connaissances du chef de l'État de l'époque, Charles de Gaulle, à ce sujet.

Alors que la guerre d'Algérie touchait à sa fin, une manifestation de Français musulmans d'Algérie (FMA) avait été violemment réprimée à Paris. Pendant plusieurs décennies, le bilan officiel a été de trois morts. Aujourd'hui, il est établi à au moins 48 morts pour cette seule nuit d'octobre, même si pour nombre d'historiens, il dépasse largement la centaine.

"Grâce à des ouvertures toutes récentes, bien que partielles, des archives sur la guerre d'Algérie, on a pu avoir accès à un certain nombres de documents issus de la présidence De Gaulle, qui montre que le chef de l'État de l'époque a tout su, et très vite, du crime, c'est-à-dire de la participation de la police dans ce qu'on peut appeler un crime d'État et de l'ampleur de la tragédie", explique le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi, invité sur l'antenne de France 24.

>> À (re)lire, notre webdocumentaire : 17 octobre 1961, un massacre d'Algériens au cœur de Paris

Dans les archives déclassifiées, Mediapart a ainsi retrouvé une note datée du 28 octobre 1961, rédigée par le conseiller du général de Gaulle pour les affaires algériennes, Bernard Tricot. Il indique au président de la République qu'"il y aurait 54 morts". "Les uns auraient été noyés, les autres étranglés, d'autres encore abattus par balles. Les instructions judiciaires ont été ouvertes. Il est malheureusement probable que ces enquêtes pourront aboutir à mettre en cause certains fonctionnaires de police", explique le haut fonctionnaire.

Dans une seconde note, datée du 6 novembre 1961, Bernard Tricot expose à Charles de Gaulle une "question d'ordre gouvernemental" : "savoir si on se bornera à laisser les affaires suivre leur cours, auquel cas il est probable qu'elles s'enliseront, ou si le ministre de la Justice [Bernard Chenot, NDLR] ainsi que le ministre de l'Intérieur [Roger Frey, NDLR] doivent faire savoir aux magistrats et officiers de la police judiciaire compétente que le gouvernement tient à ce que la lumière soit faite". Le conseiller du général de Gaulle poursuit : "Il importe beaucoup, semble-t-il, que le gouvernement prenne dans cette affaire une position qui, tout en cherchant à éviter le plus possible le scandale, montre à tous les intéressés que certaines choses ne doivent pas être faites et qu'on ne les laisse pas faire".

"Le crime restera à jamais impuni"

La note, retrouvée aux Archives nationales après sa déclassification en décembre dernier, porte la réponse manuscrite du général de Gaulle : "il faut faire la lumière et poursuivre les coupables" et "il faut que le ministre de l'Intérieur prenne vis-à-vis de la police une attitude d''autorité', qu'il ne prend pas". 

Pour Fabrice Arfi, cette note "montre que le président de la République de l'époque a demandé à ce qu'on poursuive les coupables et que la lumière soit faite, allant même jusqu'à sermonner son ministre de l'Intérieur qui, selon le général de Gaulle, ne faisait pas preuve assez d'autorité vis-à-vis des dérives de la police".

"Pourtant il ne se passera rien, le crime restera à jamais impuni", précise le journaliste. Aucune procédure à l'encontre de policiers n'a ainsi été lancée. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont été confirmés dans leurs fonctions, de même que Maurice Papon, qui a toujours nié quelque violence policière. Ce dernier a été condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité, mais pour son rôle dans la déportation de juifs entre 1942 et 1944.

Même si le général de Gaulle ne s'est jamais expliqué sur ce point, Fabrice Arfi estime, d'après les historiens qu'il a consulté, que le président "était en réalité relativement politiquement faible au sein de sa propre majorité, notamment face à un Premier ministre, Michel Debré, à qui il devait beaucoup pour son retour en 1958 en politique et qui incarnait une ligne très dure sur la question algérienne".

Reconnaître un "crime d'État"

À l'occasion d'une cérémonie pour le 60e anniversaire du massacre, la présidence française a reconnu en octobre 2021 pour la première fois que "près de 12 000 Algériens furent arrêtés et transférés dans des centres de tri au stade de Coubertin, au Palais des sports et dans d'autres lieux. Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine". Emmanuel Macron avait dénoncé, dans un communiqué, des "crimes inexcusables" commis "sous l'autorité de Maurice Papon".

Mais les manifestants, témoins du drame, familles de victimes, associations ou encore historiens réclament encore la reconnaissance d'un "crime raciste" et d'un "crime d'État". Présente le 17 octobre 1961, Djamila Amrane se bat depuis des années pour que ce massacre "entre dans l'Histoire de France". "Cela ne s'est pas passé à Alger, cela s'est passé à Paris", insiste-t-elle auprès de France 24. "Il faut que la France reconnaisse qu'il y a eu un massacre sur des gens qui manifestaient pacifiquement."

Malgré tout, elle note que la mise en lumière de cet épisode sombre s'est améliorée et elle se félicite de la découverte de ces nouvelles archives. "L'an dernier, pour la première fois, un préfet et un président sont allés sur les quais de Seine pour l'anniversaire. Cela commence à se savoir que ces personnes ont été massacrées et que pour certaines on ne s'est même pas ce qu'elles sont devenues. Cela ne peut pas rester dans l'oubli".

Avec AFP

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17 octobre 1961 : plusieurs hommages en France, 60 ans après le massacre

60e anniversaire des accords d'Évian : Emmanuel Macron va poursuivre le "parcours de reconnaissance"

COMMÉMORATION

Le 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie réprimée dans le sang à Charonne

Le Figaro

«Il a tissé sa toile autour de moi» : comment le conjoint peut isoler de la famille et des amis

TÉMOIGNAGES. - Proches de leur famille, appréciés de leurs amis, d'aucuns s'en éloignent pourtant quand ils tombent amoureux. Sous le joug d'un conjoint manipulateur, d'un couple fusionnel ou dysfonctionnel, ils s'isolent.

Par amour, Élise, 31 ans, a pris ses distances avec sa copine Cassandre. Puis elle s'est éloignée de la rigolote Pauline. Elle a aussi arrêté de voir Julien, Alexandre, Emilie, Faïma, Géraldine, France. Et quand sa sœur lui a annoncé qu'elle était enceinte, de six mois déjà, elle s'est aperçue qu'elle s'était aussi isolée de sa famille. Par amour, vraiment ? «Avec Axel, tout est allé très vite, un vrai coup de foudre», raconte-t-elle. En 2017, le couple emménage au bout de deux mois à peine, fait un enfant avant même de fêter leur premier anniversaire, se marie dans la foulée. À l'extérieur, Axel est charmant, prévenant. Mais en coulisses, il dévoile peu à peu une tout autre personnalité. «Il a tissé sa toile autour de moi, m'emprisonnant dans ses manipulations, m'isolant de tous», martèle Elise en relevant le menton comme un geste de défi envers cet ex qu'elle a quitté il y a un an maintenant.

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Axel ne lui a jamais interdit de voir qui que ce soit. Comment alors s'est-elle isolée des siens ? «C'était insidieux, un soir il me courtisait, il avait envie de passer la soirée avec moi, une autre fois il venait de passer une journée atroce et avait besoin de mon support. Ensuite, il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils. Moi, j'étais tout pour lui, lui devait être tout pour moi», analyse-t-elle. Il y a eu du chantage affectif, des menaces aussi : il partirait et elle ne reverrait jamais leur enfant puisqu'ils ne lui suffisaient pas. «Il était toxique, un pervers narcissique», tranche-t-elle. Deux termes qui ont fait couler beaucoup d'encre, tant le sujet est sensible. Line Mourey, psychologue, appelle à se méfier de cette notion, récente (elle date des années 1980) et pour laquelle les recherches manquent encore. «Ce que l'on sait, c'est que chez les trois-quarts de ces personnes, ce n'est pas une perversion consciente mais une angoisse qui les dirige. Elles sont très vulnérables, si l'autre ne leur est pas totalement dévoué : ils angoissent», informe la psychologue.

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Ensemble c'est tout

Si le pervers narcissique a vite fait d'isoler l'autre, dans d'autres cas, l'éloignement ne se fait pas dans la souffrance. D'aucuns, entretenant pourtant des relations saines avec leur entourage, prennent leurs distances dès la rencontre avec leur conjoint, parce que la dynamique de leur couple est fusionnelle. «Ils se suffisent à eux-mêmes», résume Line Mourey. C'est le cas de Laurent et Carole, 38 ans dont 12 passés ensemble. «Notre quotidien, nos loisirs ou nos passions se vivent à deux, il n'y a qu'au travail où nous sommes séparés», explique Laurent. «Mon meilleur ami m'a reproché que là où pour tout un chacun 1+1=2, dans notre dynamique de couple 1+1=1. J'entends quand il me dit que nos sorties entre potes lui manquent ; là, par exemple, on ne s'est pas vus depuis huit mois, mais je ne ressens pas ce même besoin. Pour moi, une soirée n'est réussie que si elle est partagée avec Céline», raconte-t-il.

Il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils

Si la phase de fusion est tout à fait normale, une étape presque obligatoire en début de relation, certains couples n'en sortent jamais, s'y enferrant jusqu'à la symbiose. Le mot a des dehors romantiques, mais sous ses aspects «fleur bleue», les «je» risquent la perdition dans le «nous». De ces couples où les prénoms s'accolent jusqu'à n'être plus que prononcés ensemble, systématiquement, dans un même souffle. À terme, cette dynamique peut mener au repli sur soi et conduire l'union à devenir une étroite prison. Ce genre de relation créé une codépendance où l'un ne peut plus exister sans l'autre. La psychologue Line Mourey rappelle : «On ne tombe pas amoureux de n'importe qui : on va trouver celui ou celle qui nous ressemble ou qui comble nos failles. Il peut aussi arriver que l'un des deux soit malade, souffrant d'un cancer, d'agoraphobie ou autre, ce qui crée une codépendance très forte». La psychologue nuance toutefois : «Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques, le monde extérieur leur paraît dangereux. Ensemble c'est tout.»

Distance physique et émotionnelle

Et il y a ces situations que d'aucuns qualifieraient de banales. Celles où l'entourage devient source de tension ; où un jeu de loyauté délétère infuse en famille. «Chaque fois que Lina se retrouve en présence de ma mère, cela fait des étincelles», raconte Dan, 44 ans. Alors sans éliminer complètement son entourage de l'équation, l'homme a mis de la distance : physiquement et émotionnellement aussi. Il a accepté une mutation à l'autre bout du département, dans les Landes, et s'est centré sur son couple. «J'ai toujours entretenu des relations normales avec ma famille, et quelque part je ne crois pas que s'éloigner quand on construit sa propre famille soit anormal, lance Dan. On ne peut pas jouer à fond sur tous les tableaux. On est forcés de prioriser.»

Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques

Comment réagir ?

Que peut faire l'entourage ? «Se poser les questions : y a-t-il de la souffrance ? Une emprise ? Si ce n'est pas le cas, il vous faut accepter cette fusion, estime Line Mourey. C'est leur choix. Leur bonheur à deux, sans vous. Mais s'il y a une violence, qu'elle soit physique, sexuelle, psychologique : surtout ne rompez jamais le dialogue. Tenez bon, vous êtes un refuge.»

Dans certains cas, un événement, un électrochoc, ouvre les yeux de celui ou celle qui s'éloigne sous le poids d'une relation toxique. Pendant six ans, Romain n'a pas vu ou presque sa famille, sous l'influence de sa femme. Au fur et à mesure de la relation, l'homme de 41 ans, qui était pourtant proche des siens, se renferme. Ses sœurs tentent de comprendre cette distance, mais rien n'y fait. Romain est prisonnier de son union dysfonctionnelle. Et puis un jour, tout change. À la mort de son beau-frère, il se rend aux funérailles en cachette de sa femme. La fratrie se retrouve dans la cuisine. Il se souvient : «C'est quand j'ai vu ma sœur en pleurs me dire qu'elle avait besoin de moi que quelque chose a cédé en moi». De quoi raviver les liens du passé.

Texto laissé sans réponse : ce que cela dit de l'autre... et de vous

Le dernier SMS que vous avez envoyé est resté sans réponse et cela a le don de vous irriter, de vous attrister, de vous faire douter voire de vous mettre en colère. Trois professionnels décryptent ce phénomène et livrent leurs pistes pour réagir.

Simulation, zones érogènes, poly-orgasmes masculins… Dans les coulisses de la jouissance

Longuement ignorée, voire méprisée, la sexualité féminine est aujourd'hui scrutée. Une approche psychocorporelle qui révolutionne l'essence du plaisir. La sexologue Magali Croset-Calisto nous livre sans tabou son traité de jouissance positive. Échanges libérateurs.

France24 - Monde

En direct : les combats font rage à Severodonetsk, où la situation change "d'heure en heure"

Publié le : 07/06/2022 - 08:57Modifié le : 07/06/2022 - 14:47

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

Alors que les combats se poursuivent mardi à Severodonetsk, l'armée russe assure avoir pris le contrôle des zones résidentielles de cette ville stratégique du Donbass – une information que France 24 n'est pour l'heure pas en mesure de vérifier. L'autre grande bataille est celle des ressources en blé : Washington accuse Moscou de faire un "chantage" aux exportations de blé. Suivez notre direct.

  • 14 h 42 : près de 600 Ukrainiens sont détenus par les Russes dans la région de Kherson, selon Kiev

L'Ukraine a accusé l'armée russe d'avoir emprisonné près de 600 personnes, essentiellement des journalistes et militants pro-Kiev, dans la région de Kherson, dans le sud du pays, entièrement occupée par les forces de Moscou.

"Selon nos informations, environ 600 personnes sont (...) détenues dans des sous-sols spécialement aménagés dans la région de Kherson", a indiqué Tamila Tacheva, représentante du président ukrainien pour la Crimée, péninsule ukrainienne frontalière de Kherson et qui a été annexée par Moscou en 2014.

Il s'agit "essentiellement de journalistes et militants" qui ont organisé "des rassemblements pro-ukrainiens à Kherson et dans sa région" après l'occupation de ce territoire par les Russes, a-t-elle précisé. "Selon nos informations, ils sont détenus dans des conditions inhumaines et sont victimes de tortures", a accusé Tamila Tacheva sans donner de détails. 

  • 12 h 56 : Moscou assure avoir pris le contrôle des zones résidentielles de Severodonetsk

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a affirmé que l'armée russe avait pris le contrôle des zones résidentielles de Severodonetsk, ville de l'est de l'Ukraine et actuel épicentre des combats dans la région.

"Les zones résidentielles de Severodonetsk ont été totalement libérées", a-t-il déclaré, selon la formule employée par Moscou. "La prise de contrôle de sa zone industrielle et des localités voisines se poursuit", a-t-il ajouté lors de ce même briefing diffusé à la télévision.

Selon le ministre russe de la Défense, dont les apparitions sont rares depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, Moscou contrôle désormais 97 % de la région ukrainienne de Louhansk, à laquelle appartient Severodonetsk.

"Les villes de Lyman et Sviatoguirsk, ainsi que 15 autres localités, ont été libérées", a-t-il aussi ajouté.

Si elle était confirmée, la conquête de ces deux villes serait significative, car elle permettrait de lever un dernier obstacle vers la ville symbole de Sloviansk et vers celle de Kramatorsk, la capitale de la région de Donetsk sous contrôle ukrainien.

  • 11 h 43 : Kiev refuse que le chef de l'AIEA se rende à la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia

L'Ukraine s'oppose au déplacement du directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi à la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud) tant que celle-ci est occupée par les Russes, a indiqué l'opérateur ukrainien des centrales nucléaires.

"L'Ukraine n'a pas invité Grossi à visiter la centrale de Zaporijjia et lui a refusé par le passé d'effectuer une telle visite. La visite de la centrale ne deviendra possible que quand l'Ukraine restituera le contrôle sur le site", a écrit sur Telegram l'opérateur, Energoatom.

  • 10 h 25 : le chef des séparatistes confirme la mort d'un général russe

Le chef des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine a confirmé la mort d'un général russe dans cette région où les forces de Moscou mènent une offensive d'envergure contre celles de Kiev. Dans un message publié sur Telegram, Denis Pouchiline a adressé ses "sincères condoléances à la famille et aux amis" du général Roman Koutouzov, "qui a montré par l'exemple comment servir la patrie".

"Tant que nos généraux combattront aux côtés des soldats, notre pays et notre nation seront invincibles", a ajouté le dirigeant séparatiste en publiant une photo en noir et blanc de l'officier. La mort du général Koutouzov avait été rapportée dimanche par un correspondant de guerre russe, Alexandre Sladkov, mais n'avait jusque-là pas été confirmée de source officielle.

  • 9 h 05 : les canons Caesar français sur le front du Donbass

À Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a mis en garde les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d'armes de longue portée. Cela n'a pas empêché Londres d'annoncer la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d'une portée de 80 kilomètres, en complément des Himars de même portée promis la semaine dernière par Washington. Par ailleurs, depuis quelques jours, les redoutables canons Caesar français sont utilisés sur le front de l'est par l'armée ukrainienne.

  • 8 h 15 : d'une guerre éclair à une guerre d'usure ?

Les invités du débat de France 24 analysent les derniers développements du conflit en Ukraine alors que Kiev peine à faire face à l'afflux de troupes russes sur Severodonetsk, plus grande agglomération encore aux mains des Ukrainiens dans la région de Louhansk.

  • 4 h 51 : la lutte pour Severodonetsk se poursuit

Les combats se poursuivaient pour la prise de contrôle de Severodonetsk, où la situation évolue "d'heure en heure" selon Kiev. "Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D'intenses combats de rue se poursuivent", a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans sa dernière vidéo publiée lundi soir.

Les Russes "sont en train de détruire la ville... Comme ils n'ont pas réussi à la prendre en un ou deux jours, ils utilisent des frappes aériennes, de l'artillerie lourde", a témoigné Oleksandr Striouk, responsable de l'administration de Severodonetsk, s'inquiétant d'une évacuation des civils rendue "quasiment impossible" désormais.

Le maire de la ville, Oleksandre Striouk, a confirmé que "la situation changeait toutes les heures" et que d'"intenses combats de rue" se déroulaient dans sa ville, sous le feu des projecteurs depuis plusieurs jours que les affrontements s'y concentrent.

  • 23 h 10 : la Russie accusée "d'intimider" les correspondants des médias américains

Les États-Unis ont accusé la Russie d'"intimider" les correspondants des médias américains à Moscou. "Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué vos collègues pour leur 'expliquer les conséquences de la ligne hostile de leur gouvernement dans la sphère médiatique'", a déclaré à la presse à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

"Soyons clairs, le Kremlin mène une attaque en règle contre la liberté de la presse, l'accès à l'information et la vérité", a-t-il affirmé, dénonçant un "effort clair et flagrant pour intimider des journalistes indépendants".

  • 22 h 53 : Washington juge "crédible" que Moscou "vole" du blé ukrainien

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé "crédibles" les informations selon lesquelles la Russie "vole" les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées en raison du conflit, "pour les vendre à son propre profit".

"Tout cela est délibéré", a-t-il dit lors d'une conférence virtuelle sur l'insécurité alimentaire, accusant le président russe Vladimir Poutine de faire du "chantage" pour obtenir une levée des sanctions internationales. Il a estimé que Moscou avait, en outre, commencé à garder ses propres exportations de nourriture, après avoir imposé un "blocus naval en mer Noire qui empêche les récoltes ukrainiennes d'être acheminées" à travers le monde.

Avec AFP et Reuters

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Reportage : l'armée ukrainienne manque toujours d'armement

LE FIL DU 6 JUIN

Bombardements sur Kiev, la "moitié" de Severodonetsk sous contrôle selon l'Ukraine

LE FIL DU 6 JUIN

Ukraine : la situation sur le front de l'Est est "difficile", reconnaît Volodymyr Zelensky

Le Figaro

La saga Jurassic Park ou les dents de la préhistoire

Olivier Delcroix

RÉCIT - En 30 ans, de Spielberg à Trevorrow, six films ont mis en vedette les monstres disparus. Retour sur un incroyable phénomène cinématographique.

«Jurassic Park? C’est Albert Einstein chez Walt Disney!»Steven Spielberg a toujours eu le sens des formules chocs. Aussi lucide que talentueux, le réalisateur de La Liste de Schindler n’a pas non plus eu peur d’annoncer: «Du jour où j’ai terminé le film, j’ai su que ce serait un triomphe.» Mégalo? Non, réaliste.

À lire aussiSteven Spielberg: «Dans ma tête, je suis Fred Astaire»

Son film (et la saga qui en découle depuis près de 30 ans) ressemble aux monstres préhistoriques qu’il a mis en scène. Un petit calcul s’impose. En 1993, Jurassic Park a coûté 70 millions de dollars. Depuis lors, son exploitation à travers le monde a rapporté plus de 1 milliard de recettes, soit quinze fois plus! Comment en arrive-t-on là?

Ressusciter les dinosaures

Le premier séisme date de 1990. Un certain Michael Crichton (auteur de la série Urgences) et ses agents font circuler son livre Jurassic Park dans les studios. Les nababs de Hollywood s’arrachent les cheveux. Le roman contient «une» idée: celle de ressusciter les dinosaures. Warner Bros. envisage l’acquisition des droits du livre et pense à Tim Burton (Batman). Columbia compte confier la réalisation à Richard Donner (Superman), et la Fox veut faire équipe avec Joe Dante (Gremlins).

À lire aussiAvec Jurassic World: Fallen Kingdom, la chasse aux dinosaures est relancée

Finalement Universal et Steven Spielberg emportent l’enchère pour 1,5 million de dollars. «Je n’osais espérer que Spielberg accepte», dira plus tard «Crichton le géant» (qui mesurait 2,05 m). Le scénario de Jurassic Park correspond parfaitement à l’univers du créateur des Dents de la mer. Sur une île au large du Costa Rica, un milliardaire mégalomane, John Hammond (Richard Attenborough), crée un parc d’attractions, dont les animaux sont des dinosaures.

À partir d’un moustique fossilisé, le milliardaire et son équipe redonnent vie à une dizaine d’espèces de dinosaures (Tyrannosaurus rex, vélociraptor et autres tricératops…). Dinosaureland ouvre ses portes et la «dinomania» se répand sur le vaste monde. Tout n’est plus qu’affaire d’argent et de divertissement. Michael Crichton est grand. Spielberg est son prophète. Par-delà l’aspect divertissant, le réalisateur d’E.T. inscrit son film dans l’ère du temps, illustrant sans le vouloir explicitement la thèse de l’essayiste Philippe Muray sur l’«homo festivus», cet habitant moderne de notre époque si fortement liée à la société globale du divertissement, développée depuis Mai 68.

La mèche du merveilleux et de l’effroi

Quoi qu’il en soit, le succès de Jurassic Park est titanesque. Le premier film engrange plus de 1 milliard de dollars de recettes au box-office mondial. En 1997, Spielberg signe la suite, Le Monde perdu, qui fait un peu moins bien (618 millions de dollars). Au tournant des années 2000, Joe Johnston remet une troisième fois les dinosaures à l’honneur, mais le soufflé retombe. La magie semble s’en être allée. C’est Colin Trevorrow qui rallume la mèche du merveilleux et de l’effroi en 2015 grâce au tonitruant Jurassic World , à ce jour, le plus gros succès de la saga (1,6 milliard de dollars de recette au box-office mondial). En 2018, le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat, The Impossible) prend les rênes d’un cinquième film, plus sombre et plus spectaculaire, qui réalise également un beau score au box-office mondial (1,3 milliard de dollars de recettes).

À lire aussiNotre critique de Jurassic World. Le monde d’après: trente millions de dinosaures

La franchise totalise depuis 1993 près de 5 milliards de dollars de recettes. Un chiffre aussi monstrueux que les dinosaures eux-mêmes. Il y a fort à parier que ce nouveau film, malgré le reflux du public lié à la pandémie, rivalise avec ces prédécesseurs… Et nous mette délicieusement les nerfs à vif.

Patricia Kelly chante toujours sous la pluie

PORTRAIT - La dernière épouse de Gene Kelly, le légendaire acteur, danseur et chorégraphe, célèbre le 70e anniversaire de Singin’ in the rain qui ressort en salle pour l’occasion.

The Menu avec Ralph Fiennes et Anya Taylor-Joy: cauchemar en cuisine

Mark Mylod et Adam McKay dévoilent une bande-annonce appétissante avec l'actrice star du Jeu de la dame, Nicholas Hoult et l'interprète de Voldemort (Harry Potter). Sortie en salle prévue le 23 novembre.

Singin’in the rain: la satire en chantant

Le chef-d’œuvre de Gene Kelly et Stanley Donen fête son 70e anniversaire avec une splendide version restaurée 4K.

L'Humanité

Cet été, laissez-vous tenter par la thalasso

Actu

En couple, en famille ou même seul, la thalassothérapie est un bon moyen de débrancher et de se ressourcer en vue de l’été ou avant la rentrée.

Théo Gobbi

Après une année de labeur qui aura été, souhaitons-le, celle de la sortie de la pandémie, l’occasion est belle de se ressourcer en se laissant bichonner pendant quelques jours au bord de la mer en thalassothérapie !

Avant de choisir sa destination, il est nécessaire de se renseigner sur le large panel de services proposés par les centres, en fonction de ses envies et de ses besoins. Certains opteront pour une formule bien-être, à base de massages relaxants, de spa, de bains de boue et d’algues. D’autres pour une remise en forme un peu plus énergétique, avec séances de gymnastique, programme diététique et hydrothérapie. Mais les instituts proposent également des soins spécifiques, contre l’arthrose et les douleurs musculaires, les jambes lourdes ou encore contre les douleurs dorsales. Les futures mamans peuvent aussi profiter de cures prénatales en milieu de grossesse, tout comme les jeunes mères, pour récupérer et retonifier leur corps.

Pour toutes les bourses

Un séjour vacancier en thalassothérapie est aussi l’occasion, entre deux sessions de Jacuzzi, de découvrir les alentours et les activités culturelles à proximité du centre. Comme un tour des remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), si vous résidez dans la cité corsaire. Ou bien une visite en famille du Biodiversarium, si vous avez choisi de faire une cure à Banyuls-sur-Mer (Pyrenées-orientales). Si, à l’inverse des cures thermales, les thalassothérapies ne sont plus prises en charge par l’assurance-maladie (depuis 1998), elles ne sont pas pour autant réservées aux plus gros porte-monnaie. Tout dépend du lieu, des prestations désirées, du choix de la pension et de la durée du séjour. Pour ceux qui voudraient se laisser porter tout en détente, il existe des formules tout compris. Mais les centres proposent aussi des soins à la carte. Si, pendant les vacances, il vous arrive de passer près de l’un d’eux,il est possible de vous relaxer quelques heures pour un coût global moins élevé, donc. Par leur prix relativement bon marché, les box sont également une option avantageuse.

Le site Internet France Thalasso, du syndicat professionnel de la Thalasso, est un précieux allié pour faire son choix, se renseigner sur les différents programmes et même pour en apprendre plus sur l’histoire de la thalassothérapie, de l’Antiquité à nos jours. Il recense par ailleurs tous les centres, répartis entre la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée. 

Bien-être
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Crise des urgences à l'hôpital : nouvelle journée de mobilisation en France

Publié le : 07/06/2022 - 05:52Modifié le : 07/06/2022 - 14:22

FRANCE 24 Suivre

Sans attendre le résultat de la "mission flash" commandée par Emmanuel Macron, neuf syndicats et collectifs hospitaliers ont appelé les personnels soignants à se mobiliser mardi pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs.

Première journée d'action du second quinquennat Macron : à quelques jours des élections législatives, neuf syndicats et collectifs hospitaliers organisent une journée de mobilisation, mardi 7 juin, pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs.

Des rassemblements ont été prévus dans une cinquantaine de villes. À Paris, les manifestants se sont rassemblés devant le ministère de la Santé vers 13 h 30. D'autres actions ont été annoncées, souvent devant les hôpitaux, à Grenoble, Marseille, Nantes et Toulouse, mais aussi dans de plus petites localités comme Aurillac, Epernay ou Cherbourg, où Emmanuel Macron est venu la semaine dernière annoncer une "mission flash" sur les services d'urgences.

Car c'est bien là que le feu couve : faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France. C'est d'ailleurs son président, François Braun, qui devra rendre au chef de l'État les conclusions de la "mission flash" avant la fin du mois.

Un délai justifié afin de "regarder service d'urgence par service d'urgence et Samu par Samu, territoire par territoire où il y a des besoins", a expliqué Emmanuel Macron dans un entretien à la presse régionale vendredi, promettant de "prendre des décisions d'urgence dès juillet".

Une mission jugée tardive

Mais ses opposants y voient surtout un stratagème pour "repousser les décisions après les législatives" des 12 et 19 juin, alors que le système de santé est déjà "en situation de catastrophe", a dénoncé l'urgentiste Christophe Prudhomme, de la CGT-Santé, lundi sur RFI.

"On s'attend à un mois de juillet particulièrement difficile et un mois d'août horrible", a même estimé Pierre Schwob-Tellier, du collectif Inter-Urgences, lors d'une conférence de presse jeudi. "Cette mission flash, c'est un peu une insulte pour nous".

>> À lire : Pénurie de soignants : le modèle hospitalier français au bord de la rupture

La critique vise aussi le choix de François Braun, chef des urgences du CHR de Metz et référent santé du candidat Macron lors de la campagne présidentielle. L'intéressé a assuré, mercredi sur Franceinfo, qu'il n'entendait pas produire "un énième rapport" mais bien "rédiger l'ordonnance" attendue par les hospitaliers, ajoutant avoir "déjà des pistes".

Certaines figurent dans un courrier envoyé à la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, le jour de sa nomination et publié sur le site Internet de Samu-Urgences de France. 

Des idées suscitent l'inquiétude, comme l'obligation d'appeler le 15 pour filtrer l'accès aux urgences, mise en œuvre à Cherbourg ou à Bordeaux. Un scénario "injouable" pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui prédit une explosion des appels vers des Samu "déjà débordés".

Pour accroître la pression, ce dernier envisage d'ailleurs de "lancer un mouvement de grève aux urgences avant l'été".

Avec AFP

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Crise des services d'urgence : Emmanuel Macron lance une mission d'un mois

REPORTAGE

À l’hôpital public, "j’ai des collègues qui pleurent quand ils viennent travailler"

Pénurie de soignants : "Les urgences crient à l'aide depuis des années"

Le Figaro

Salariés : ces avantages dont vous ignorez l'existence

Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Dans le monde de l'entreprise, certains avantages sont parfois invisibles ou incompréhensibles. Mais ils existent bel et bien, et chacun peut y prétendre.

Vous vouliez savoir mais vous n'avez jamais osé le demander : Le Figaro met la lumière sur ces avantages salariés qui sont souvent méconnus, et qui pourtant peuvent faire toute la différence... Le digital rend un grand service à l'écosystème des avantages salariés. Longtemps, ce fut un monde de paperasse et d'administratif indigeste. Désormais, dans de nombreux cas, ils tiennent dans notre poche, sur une application pour smartphone. Stéphan Dixmier est le papa de Bimpli, une app qui permet justement de recenser et de regrouper les avantages salariés - aussi divers soient-ils - sur la même plateforme et de les rendre accessibles.

À lire aussiLes signes infaillibles qui montrent que vous n'êtes pas fait pour manager

Premier enseignement : il existe des avantages peu connus des salariés... mais aussi des avantages que les entreprises ignorent ! Pour Le Figaro, Stéphan Dixmier liste des avantages auxquels tous les salariés peuvent prétendre, et qui sont souvent accessibles en quelques clics. Le premier exemple de ces avantages : le titre CESU dématérialisé. Longtemps, le CESU prenait la forme de chèques physiques, dont l'utilisation était assez floue... Désormais ils sont totalement dématérialisés et il existe de plus en plus de situations dans lesquelles les utiliser. «Plus que jamais, c'est un excellent produit qui correspond aux besoins d'un salarié en 2022, analyse Stéphan Dixmier. Le CESU peut à la fois permettre de payer un plombier venu réparer une fuite d'eau, une baby-sitter, un jardinier, ou même quelqu'un qui vient chez vous monter un meuble IKEA que vous n'avez pas le temps de monter vous-même.» Avec ses possibilités d'utilisation décuplées et adaptées aux nouveaux modes de travail - à distance notamment - le CESU est devenu agile et totalement ancré dans l'air du temps.

Les titres mobilités pour se déplacer «vert»

Les visages du trajet maison-bureau ont eux aussi bien changé... Les façons de se déplacer aussi, a fortiori en ville. Pour accompagner la transition énergétique, ces trajets ont désormais une couleur : le vert. Dès qu'un actif se déplace, il faut que le trajet soit le plus vert possible et l'empreinte carbone quasiment nulle. Et pour sensibiliser les salariés à la mobilité durable et verte, il existe des titres mobilités, dont la dotation maximum est de 600 euros par an. «C'est un produit qui va énormément se développer dans les années à venir, prédit Stéphan Dixmier. Que ce soit pour acheter une trottinette ou louer un vélo électrique, le salarié n'a qu'à solliciter la RH et peut jouir de cette somme comme il l'entend. Le covoiturage est également éligible.» Un avantage qui est encore assez méconnu, surtout chez les moyennes et petites entreprises... Prendre soin de la planète ou vous déplaçant peut donc aussi vous faire gagner de l'argent. À méditer !

À lire aussi«Il fait un temps de télétravail» : quand la météo influence la vie de bureau...

L'épargne salariale est aussi un sujet ! Il s'agit là de l'un des plus beaux avantages salariés en France. C'est d'ailleurs un avantage très franco-français puisqu'il n'existe nulle part ailleurs sous cette forme… C'est un paradoxe, puisque dans le même temps, les salariés s'y intéressent très peu, pour différentes raisons. «Les salariés connaissent très peu ce monde qu'ils ne maîtrisent pas du tout, souligne Stéphan Dixmier. Il est urgent de démocratiser l'épargne salariale et la rendre accessible. La plupart des gens se contentent d'aller deux fois par an sur le site de l'épargne salariale… Et ne comprennent rien !» Comment la rendre accessible, compréhensible, et surtout, donner envie aux salariés de s'y impliquer, de la même manière que l'on s'intéresse à une assurance vie ou un livret A ? Grâce au digital, évidemment... Plusieurs start-up - à l'instar d'EPSOR par exemple - se sont mis en tête de dépoussiérer l'épargne salariale. Il est vrai que l'on se sent beaucoup plus impliqué dès lors qu'une application est à portée de main, et que l'on «vulgarise» ce produit financier.

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Enfin, il existe un avantage salarié auquel on pense assez peu : l'acompte sur salaire. Le principe est enfantin : pour des raisons qui l'arrangent et ne regardent que lui, le salarié peut demander à être payé en avance, en évoquant ce souhait auprès de la RH ! Sauf que, jusque très récemment, l'acompte sur salaire était une vraie plaie en matière de process et de lourdeurs administratives. Ce qui engendrait une frilosité de la part des salariés et des RH sur ce sujet... Désormais, la digitalisation des logiciels de paie rend le concept beaucoup plus simple à réaliser, et un mail à votre RH suffit à obtenir votre acompte ! «De manière générale, on se rend compte que petit à petit, lentement mais sûrement, le digital dépoussière absolument tous les avantages salariés, conclut Stéphan Dixmier. Certains signes ne trompent pas comme la dématérialisation récente des chèques vacances, et celle des titres-restaurants, par exemple.» Désormais, il ne reste plus aux entreprises qu'à faire de la pédagogie autour de ces dispositifs...

Travail et vacances : deux univers opposés devenus liés

CHRONIQUE - «Gîte de charme idéal pour télétravailler»: la démocratisation du télétravail a donné naissance à un nouveau segment de marché pour le tourisme.

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Actu

Très désagréables, voire dangereux, les coups de chaleur dus à une insolation ou à une trop grande température extérieure sont l’un des facteurs importants de décès durant les périodes estivales.

André Goulven

L’été n’est pas encore arrivé que le mercure grimpe déjà au-dessus des 30 °C. Après un hiver relativement doux sur l’ensemble du pays, la France connaît ses premières vagues de fortes chaleurs. Réchauffement climatique oblige, ce type d’épisode sera amené à se répéter très certainement durant une saison estivale que Météo France prévoit déjà « plus chaude que la normale », avec tous les risques pour la santé que cela comporte.

Lorsqu’il est exposé trop longtemps à une forte chaleur, le corps tente de s’adapter pour réguler sa température interne à 37 °C. Mais il arrive que ce mécanisme d’autodéfense cesse de fonctionner, et la température du corps peut alors dépasser les 40 °C, c’est ce que l’on appelle un coup de chaleur. Les symptômes se manifestent par l’apparition de rougeurs, une forte déshydratation, un assèchement de la peau, des étourdissements, dans certains cas des nausées et des malaises. L’insolation est une forme de coup de chaleur qui s’attrape lorsqu’on reste trop longtemps sous un soleil de plomb. Pour les plus fragiles (personnes âgées, enfants en bas âge, personnes dépendantes, femmes enceintes), cela peut même entraîner un décès. Lors de la canicule de 2020, on a estimé à près de 2 000 le nombre de morts imputables aux fortes chaleurs. Un chiffre loin des 70 000 morts de l’été 2003, mais qui reste inquiétant. Certains accidents pourraient être évités grâce à quelques gestes simples.

Fuir les « îlots de chaleurs urbains »

Pour prévenir des insolations, il est important de minimiser le nombre de sorties durant les heures les plus chaudes de la journée, entre 11 heures et 17 heures. Si l’on y est contraint, il est recommandé de bien couvrir sa tête et sa nuque, les deux zones les plus sensibles. Quoi qu’il arrive, il est également conseillé de bien s’hydrater pour aider le corps à réguler sa température interne. Attention, cependant, aux personnes âgées susceptibles de faire de l’hyponatrémie, soit une baisse du taux de sodium dans le sang à cause d’une trop forte hydratation. Aider son organisme à lutter contre la chaleur passe aussi par l’alimentation, en privilégiant des produits frais et gorgés d’eau. Les mets trop gras ou les assiettes trop copieuses ont plutôt tendance à réchauffer le corps. À noter que l’alcool est un facteur de risque, à consommer plus que jamais avec modération.

En cas d’épisode de canicule, il ne faut pas hésiter, si on en a la possibilité, à fuir les grandes villes. Dans ces environnements où priment la densité démographique et architecturale, ainsi que les matériaux artificiels comme le béton et le bitume, se forment des « îlots de chaleurs urbains » aux températures bien plus élevées qu’en périphérie. Le manque de végétation, qui peut jouer habituellement un rôle de régulateur, n’aide en rien. La plateforme gratuite d’écoute et de conseils Canicule info service (0800 06 66 66) est mise en place par l’état durant les périodes de fortes chaleurs. Enfin, dès l’apparition de symptômes d’insolation, une consultation en urgence s’impose pour les plus fragiles. 

Santé
France24 - World

South Africa confirms arrest of Gupta brothers in UAE for corruption

Issued on: 07/06/2022 - 08:09

FRANCE 24 Follow Solange MOUGIN

Dubai police on Tuesday said it was coordinating the extradition to South Africa of Atul and Rajesh Gupta, brothers who face charges of political corruption under former South African president Jacob Zuma. 

The two Indian-born brothers were arrested in the United Arab Emirates (UAE), South African authorities confirmed on Monday, almost a year after Interpol issued a red notice last July.

The Dubai police issued a statement saying the force was coordinating with South African authorities on the extradition of the two brothers following their detention.

“The arrest reflects the continuous efforts of the UAE in combating money laundering crimes through local cooperation among the competent authorities,” police said in a statement posted on Twitter.

The #DubaiPolice arrest brothers wanted by South African authorities for criminal and money laundering charges. pic.twitter.com/vIByqyvGqQ

June 7, 2022

The two countries ratified an extradition treaty in April 2021, a move that South African President Cyril Ramaphosa's government had hoped would lead to the return of the Guptas to face corruption charges.

The brothers are accused of using connections with Zuma, who was in office from 2009 to 2018, to win contracts, misappropriate state assets, influence cabinet appointments and siphon state funds. Zuma and the Guptas deny any wrongdoing.

The Gupta brothers left South Africa after Zuma resigned in 2018. An inquiry was established in 2018 to examine allegations of graft during Zuma's years in power.

South Africa's ministry of justice and correctional services said on Monday there were discussions between various law enforcement agencies in the UAE and South Africa "on the way forward".

South Africa’s largest opposition party on Monday welcomed the arrests.

"We hope that this is indeed the beginning of arrests and prosecution of those who have – locally and abroad – looted our country for years and are directly responsible for the hardships that millions of South Africans face today," the Democratic Alliance said in a statement.

'Racketeering' 

The Guptas came to South Africa in 1993 to build a sprawling business empire in mining, computer technology and media.

They had been granted South African citizenship but fled the country shortly after a judicial commission probing corruption started in 2018.

After four years of investigations, Chief Justice Raymond Zondo compiled a report, revealing how the wealthy brothers became enmeshed in the highest levels of government and the ruling African National Congress (ANC).

In a series of reports published this year, the investigators said procurement contracts at the proprietor of all rail, ports and pipelines amounted to "planned offences of racketeering activity conducted by a racketeering enterprise" linked to the Guptas.

The investigators also concluded that Zuma "would do anything that the Guptas wanted him to do for them".

The corruption scandals engulfing Zuma led to his downfall. He was jailed last year for 15 months for refusing to testify before the investigators. He was released on parole, having served just two months of the term. 

In July last year, Interpol said the Gupta brothers were being sought for fraud and money laundering in connection with a 25-million rand (€1.5 million) contract paid to a Gupta-linked company, Nulane Investment, to conduct an agricultural feasibility study.

Paul Holden, an investigator who runs an NGO alongside a former ANC MP, estimated that the cost of the Guptas' alleged illicit activities in South Africa could be as much as 50 billion rand (€3 billion).

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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From India to ‘buying’ South Africa: the rise and fall of the Guptas

FOCUS

The fall of an empire: Gupta family faces justice in South Africa

EYE ON AFRICA

Gupta firms lose bid to have Bank Baroda remain in South Africa

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Recettes. Le fenouil, mille qualités et zéro déchet

Actu

Pas toujours apprécié à sa juste saveur, le fenouil recèle pourtant de nombreux bienfaits, médicinaux comme nutritionnels. Cousin de l’anis vert, il se cuisine sous toutes ses formes et se prête à des cuissons et des préparations variées.

Lea Desportes

Le fenouil se plaît en Méditerranée, où il s’épanouit à l’état sauvage depuis fort longtemps. Pour preuve : Marathon, ancienne circonscription de l’Athènes antique, théâtre d’une des plus célèbres batailles de l’Antiquité, lui doit son nom. Le fenouil – marathon, en grec ancien, donc – poussait en abondance dans cette plaine de l’Attique. Les Grecs et les Romains - qui l’appelaient eux foeniculum, ou « foin de petite taille » - en raffolent. La culture de la plante commence vers la fin du Moyen Âge en Toscane. La variété au renflement bulbeux et charnu dont on consomme les feuilles est d’ailleurs baptisée fenouil de Florence. Popularisé par Catherine de Médicis, « il finocchio » devient et reste l’un des légumes préférés des Italiens. Devenue reine de France, la femme d’Henri II l’introduit à la cour royale, comme tant d’autres mets et arts de la table.

Le fenouil est aujourd’hui essentiellement planté en Provence et, dans une moindre mesure, dans la Drôme, en Ardèche ainsi qu’en Bretagne. Véritable défi pour le maraîcher, il ne supporte pas le moindre stress. Il est également possible d’apercevoir ses tiges surmontées d’ombelles garnies de petites fleurs jaunes dans la nature, sur les coteaux arides du Midi, au bord des chemins ou au milieu de la garrigue.

Présent une grande partie de l’année sur les étals des primeurs – sa récolte s’étend de mai à décembre –, le fenouil ne rencontre pas dans l’Hexagone le même succès que chez nos voisins transalpins. Son goût sucré et anisé déplaît à certains palais. Il le doit à l’anéthol, un composé naturel qu’il partage avec son cousin l’anis vert et qui est utilisé dans la fabrication du pastis ou de l’ouzo.

Un allié des femmes

Son huile essentielle, issue de la distillation des graines, en est riche. Elle est recommandée en cas de troubles digestifs et de perte d’appétit. Alliée des femmes tout au long de leur vie, elle soulage les douleurs menstruelles, les problèmes liés à la ménopause et stimule l’allaitement. Cru, le fenouil possède aussi de nombreuses vertus, dont celle de faciliter la digestion. Excellente source de potassium, il contient de la vitamine C, de l’acide folique, du magnésium, du calcium et du phosphore.

Autre raison d’adopter le fenouil : légume zéro déchet, chez lui, rien ne se perd, tout se consomme. Les tiges peuvent enrichir un bouillon ou se transformer en sirop. Les pluches, bien hachées, deviennent une herbe aromatique. Séchées au four à 80 °C pendant 15 minutes, elles peuvent par exemple servir à parfumer du sel. Les feuilles du bulbe, elles, sont souvent braisées – saisies avant d’être lentement mijotées, à feu doux et à couvert, pour accompagner du poisson. Le fenouil est également délicieux en salade et même en sucré. Dans les desserts, bien confit, son arôme anisé se marie parfaitement avec les agrumes, la pomme et la poire. Il y en a pour tous les goûts et toutes ses déclinaisons méritent bien une réhabilitation.

Polpette de ricotta, pain et fenouil sauvage, d’Alessandra Pierini

Préparation : 5 minutesDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes : 30 g de pluches de fenouil sauvage avant floraison, sans les tiges (ou, à défaut, ceux de fenouils bulbes achetés dans le commerce), 350 g de ricotta de vache ou de brebis, 150 g de chapelure de pain, éventuellement aromatisé avec des graines de fenouil, 3 œufs bio, 100 g de parmesan râpé, 50 g de farine, 25 cl d’huile pour frire, sel, poivre du moulin

  1. Dans un saladier, bien mélanger la ricotta avec la chapelure, les œufs entiers battus à la fourchette, le parmesan, le fenouil émincé, du sel et du poivre.
  2. Mettre la farine dans une assiette. Former avec les mains douze petites boules, les passer dans la farine et les frire 7 à 8 min dans l’huile chaude, à la poêle, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées et croustillantes.
  3. Les déposer sur du papier absorbant et les servir tièdes à l’apéritif ou en entrée.
  4. Accompagner les polpette d’une salade de fenouil à l’orange et aux olives.
  5. Peler quatre oranges à vif et récupérer les suprêmes au-dessus d’un saladier pour conserver le jus.
  6. Retirer les premières feuilles des bulbes puis les couper en tranches très fines. Les ajouter dans le saladier, ainsi que deux poignées d’olives noires.
  7. Assaisonner d’huile, de sel et de poivre. Servir très frais.
  8. Recette extraite du livre « le Fenouil, dix façons de le préparer », d’Alessandra Pierini, paru aux Éditions de l’Épure en 2021.

Note anisée. Un muscadet loin des clichés

Voici une cuvée qui devrait s’accorder avec les polpette (ou, plus classiquement, avec un poisson servi avec du fenouil). Et balayer au passage tous les clichés sur le muscadet. Ici, le melon de Bourgogne affiche un profil gourmand, tout en gardant beaucoup de fraîcheur. Des notes anisées de fenouil font un joli clin de nez au mets. Un très long élevage sur lies en cuve apporte suffisamment de matière pour faire le poids face au plat. L’acidité du vin et une finale saline permettent de contrebalancer le gras du fromage. Un grand vin de garde à prix très raisonnable. Muscadet-sèvre-et-maine Gorges, les Vigneaux 2015, 17 euros

Minéral. Accord local

Pour un accord local, misons sur un vin provençal. Le nom de cette micro-cuvée (seules 2 000 bouteilles sont produites) reflète le terroir. Originaire d’Italie, le vermentino porte en Provence le nom de rolle. Si le cépage est peu acide, l’altitude de la parcelle, une vinification et un élevage sur lies en cuve béton ovoïde contribuent à des sensations de fraîcheur et de minéralité aptes à accompagner les saveurs anisées du fenouil. Vermentitude 2021, 22 euros

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Bon et sainrecettes
Le Figaro

«Dieu seul le sait» N°35 : Une autorité autoritaire dans l'Église catholique ?

Jean-Marie Guénois

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Religions, laïcité, spiritualité, par Jean-Marie Guénois.

Chers lecteurs,

Les chrétiens fêtent ce dimanche la Pentecôte. Elle est, selon les Évangiles, une force venue d'en haut, un «Esprit» qui donne clairvoyance et paix. De paix on en a bien besoin. Quant à la force, cela me donne l'occasion de réfléchir avec vous, sur une dérive possible qui semble s'emparer de l'Église catholique et que l'on pourrait qualifier d'autorité autoritaire.

C'est un reportage que j'ai pu réaliser au Vatican qui me conduit à cette idée. Il a été publié dans le Figaro Magazine dont il a fait la couverture. J'avais réalisé le même travail pour le Figaro quotidien il y a un an. J'ai été frappé par la dégradation du climat romain, entendez celui du Vatican.

Beaucoup se plaignent, dans cette instance de gouvernement de l'Église catholique qui est le siège apostolique, d'un durcissement des relations, d'une peur diffuse. Loin en tout cas d'une sérénité dont j'ai été le témoin lors de mes années romaines, sous Jean-Paul II mais aussi sous Benoît XVI même si rien n'est jamais idéal dans ce lieu de combat spirituel.

On pourrait me reprocher d'opposer les pontificats... Absolument pas. Mais force est de constater le contraste évident entre des ambiances d'hier et celles d'aujourd'hui. C'est un fait. Le pape François est aussi un patron. Contrairement à ses prédécesseurs, il s'occupe de tout dans la vie du Vatican, et dans le détail. Il n'hésite pas à trancher, à écarter parfois ceux qui ne sont pas dans sa ligne et sans prendre de gants. Il veut avancer. Il veut réformer. Cela n'apaise pas les relations. Le sentiment de crainte est courant alors que la confiance devrait régner même sous un régime de dynamique réformatrice.

En écrivant cela, je me méfie du prisme déformant d'une administration centrale quelle qu'elle soit. Elle s'oppose par nature à toute évolution la concernant. Elle grogne, elle freine comme un vieux chat dès qu'un nouveau leader ose dérégler les petites horloges administratives individuelles ou les prés carrés de tel ou tel service, où tout est huilé et calé au micron près. Un vent d'évolution prend aussitôt les proportions océaniques d'un jour de tempête.

Il faut ajouter à ces drames la psychologie très particulière des prêtres et prélats. Sauf leur respect, ils sont par nature des célibataires confirmés. Ils ont, comme tous, leurs habitudes. Leur vœu d'obéissance n'est jamais vécu comme celui d'un militaire du rang. D'autant que beaucoup sont bardés de diplômes d'études supérieures, parlent souvent plusieurs langues, passant de l'une à l'autre avec une aisance déconcertante. Ce sont pour la plupart des cadres de bons niveaux et qui ont tout donné - leur vie - pour la cause de l'Église. Beaucoup sont exigeants avec eux-mêmes. Et exigeants pour l'Église. Ils entendent, et c'est bien normal, être respectés un tant soit peu.

Ajoutons à ce facteur clérical, le facteur Italien. Sans aucun mépris pour cet élément dont je me suis imprégné et dont je parle la langue en ayant vécu dix années sur place comme journaliste et en y retournant très régulièrement, sauf ces deux dernières années chaotiques, je peux dire que j'aime profondément cette culture tellement humaine et relationnelle. Mais travailler au Vatican dans une Italie toujours au bord du gouffre - mais qui n'y tombe jamais, c'est son secret - est un privilège envié par les romains. L'emploi y est mal payé mais il est garanti à vie et l'on ne travaille souvent qu'une longue matinée par jour, de 8 h à 14h ou 15h et seulement deux fins d'après-midi par semaine, sauf exception, parfois le samedi matin.

François veut modifier les règles de recrutement, imposer un turn-over, internationaliser, faire la preuve de la compétence. Il a raison. Jean-Paul II avant lui s'y était essayé. Mais on « entrait » jusque-là au Vatican sur recommandation d'un évêque, d'un prêtre, d'un oncle, d'un grand-père qui connaissait quelqu'un qui connaissait tel autre, qui connaissait tel prélat…Cosi via. Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que les Italiens qui composent les 90 % des employés du Vatican, bloquent lentement mais sûrement les réformes, comme ils savent le faire, avec brio et élégance. Ce qui crée de hautes tensions. Même si tous ne sont pas comme cela évidemment.

Par ailleurs, le Vatican n'est pas l'Église, fort heureusement et il ne faut pas s'y tromper. L'Église dépasse infiniment «son» plus petit État du monde. Il en est toutefois la centrale de commandement et il est révélateur des grandeurs et des craquements de ce système clérical, unique au monde. D'où l'intérêt de le suivre en connaissant les limites de l'exercice.

Le Vatican, comme l'Église institutionnelle, ne vont pas bien en ce moment comme vous pourrez le lire dans cet article qui a eu un impact international impressionnant, en Italie en premier lieu et aux États-Unis notamment. Peut-être exprimait-il la profondeur d'un malaise que peu osent décrire publiquement ? Ce qui est, au passage, l'intérêt du journalisme et de ce métier.

Mais il est un autre facteur que je décrivais et dont on vient de vivre une nouvelle manifestation. En France, le diocèse de Fréjus Toulon en fait les frais : la montée, dans l'Église, de l'autorité autoritaire.

Pour Fréjus Toulon, vous pourrez lire l’article que j'ai publié sur le site du Figaro et une analyse dans l'édition print du samedi 4 juin. Je vous résume en quelques mots l'argument : trois semaines avant les dix ordinations prévues dans ce diocèse, Rome a décidé de les reporter sine die, sommant son évêque, Mgr Dominique Rey, de s'expliquer sur sa « politique d'accueil ».

Elle est effectivement ouverte à tout le spectre des sensibilités dans l'Église, des charismatiques aux traditionalistes. Ce qui pose, lui reproche-t-on, des problèmes de discernement. Et il y a eu, effectivement de graves problèmes, connus.

Mais cette situation était repérée depuis longtemps. Cet évêque œuvre là-bas depuis deux décennies. On ne sait pas pourquoi le couperet tombe aujourd'hui sur dix jeunes hommes qui se préparaient à donner leur vie à Dieu alors qu'ils ne sont pour rien dans les problèmes reprochés à leur évêque !

Cela ressemble à une « prise d'otage » comme je le décris dans l'analyse. Je ne vois pas d'autre mot.

C'est aussi le signe d'une dérive autoritaire inquiétante. Et contradictoire avec l'esprit synodal particulièrement prôné cette année Rome prépare un synode sur la synodalité voulant insuffler plus de démocratie et de participation dans l'Église.

D'un autre côté, il y a des difficultés dans ce diocèse et qui serait contre la nécessité de traiter ce qui ne tournerait pas rond ? Mais à condition de s'attaquer au problème tel qu'il est. Ou à la personne en cause. Pourquoi une punition collective sur des personnes non concernées, jeunes qui plus est ? Espère-t-on, comme au billard, obtenir un effet indirect, par répercussion sur l'évêque et sa politique ? La méthode est objectivement tordue.

À noter, enfin, depuis ma dernière lettre, la nouvelle promotion des cardinaux que le pape a annoncée par surprise le 29 mai. Ils sont tous choisis exclusivement dans sa ligne - ce que ne faisaient pas ses deux prédécesseurs, c'est un fait – comme l'illustrent ces excellentes pages de nos confrères de La Croix . Nouvelle promotion de cardinaux qui donne cette fois une majorité absolue dans le prochain conclave aux cardinaux qui auront été choisis par François.

J'ai pu également rencontrer le cardinal Filoni, un grand diplomate de l'Église qui a connu sur place trois guerres, une en Iran et deux en Irak, qui médite sur la paix. Passionnante rencontre. Il y a au Vatican des personnalités exceptionnelles dont l'expérience internationale est unique.

Pour finir, l'autorité, me semble-t-il, n'a pas besoin d'être autoritaire pour s'exercer. Faut-il penser à Charles de Foucauld qui a été canonisé ? L'autorité qui recourt à l'autoritarisme démontre qu'elle se crispe parce qu'elle n'arrive plus à s'imposer d'elle-même, naturellement. C'est souvent le signe d'une crise de confiance dans le leader. L'Église avance souvent en trébuchant depuis 2000 ans, elle n'aime pas marcher au pas de charge.

Merci de votre attention et fidélité.

À ceux qui s'y retrouvent je souhaite une belle Pentecôte. À ceux qui ne s'y retrouvent pas, un excellent dimanche.

Jean-Marie Guénois

Le Vatican suspend des ordinations sacerdotales dans le diocèse de Fréjus-Toulon

La décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.

Lycée : les maths reviennent en «option» en première

Le caractère facultatif de cette heure et demie hebdomadaire de mathématiques n'est que «transitoire», a précisé le ministère de l'Éducation nationale après l'annonce d'Emmanuel Macron à Marseille.

Regarder la vidéo

Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers

L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Royaume-Uni : malgré l'échec du vote de défiance, le "début de la fin" pour Boris Johnson ?

Publié le : 06/06/2022 - 22:42

Hué lors du jubilé de platine d’Elisabeth II ce week-end, Boris Johnson, empêtré dans le Partygate, est sorti victorieux, lundi soir, de la motion de défiance initiée contre lui par 54 députés conservateurs. Mais les analystes l'affirment : ce vote signale un départ imminent de Downing Street.

John Dryden, l’un des grands poètes de la Renaissance anglaise, écrivait : "Même les vainqueurs par leurs victoires sont défaits". Cela pourrait bien s’avérer être le cas pour Boris Johnson. Sorti victorieux de la motion de défiance initiée par 54 députés conservateurs lundi 6 juin, le Premier ministre britannique, embourbé dans le Partygate, vit néanmoins la plus grande crise de son mandat. Les experts assurent que ce vote annonce son départ prochain de Downing Street.

De ses débuts remarqués de journaliste au Daily Telegraph, pour lequel il écrivait des articles humoristiques et souvent mensongers sur Bruxelles, jusqu’à l’achèvement du Brexit, la fulgurante ascension du Premier ministre britannique s’est construite sur sa personnalité débonnaire, associée à l’inexorable montée en puissance des conservateurs pro-Brexit. Mais depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne en janvier 2020, les gaffes et les scandales n’ont cessé d’entacher le mandat du Premier ministre.  

>> Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

Politiquement, Boris Johnson a atteint son pic de popularité lors des élections générales de décembre 2019, lorsque les conservateurs ont remporté un nombre record de sièges, jamais vu depuis le raz de marée thatchérien de 1987. Selon la revue Parliamentary Affairs, trois facteurs pouvaient alors expliquer cette victoire historique pour les conservateurs, malgré neuf années de pouvoir : "Boris, Brexit and Corbyn".  

Mais aujourd’hui, le Brexit n’anime plus la vie politique britannique et Jeremy Corbyn a été poussé vers la sortie du Parti travailliste. La victoire éclatante de Boris Johnson en 2019 a acté la fin de l’un comme de l’autre. De ses trois atouts, il ne reste plus au Premier ministre que sa popularité, sérieusement émoussée depuis l’éclatement du "Partygate".

"Moment époustouflant" 

Depuis la publication fin mai de l’accablant rapport sur l’organisation, par Boris Johnson et son équipe, de fêtes en violation des confinements pour lutter contre le Covid-19, les sondages suggèrent qu’une majorité de l’électorat britannique souhaite sa démission. Deux pots de départ, organisés à Downing Street la veille des funérailles du Prince Philip en avril 2021, font particulièrement scandale : les images de la reine, assise seule pour assister aux obsèques de son époux, avaient alors symbolisé la rigueur du confinement imposé au Royaume-Uni.   

Le jubilé de platine a fourni la démonstration éclatante du contraste entre le respect accordé par le peuple britannique à son chef de l’État et le mépris qu’il voue à son chef du gouvernement. Lorsque Boris Johnson est arrivé à la Cathédrale Saint-Paul, samedi, pour assister à la messe donnée en l’honneur des 70 ans de règne de la reine, la foule l’a accueilli avec des huées.  

Une telle scène est un "moment époustouflant dans la vie politique britannique", analyse Jonathan Tonge, professeur de politique à l’Université de Liverpool. "Cela montre à quel point Boris Johnson est devenu un repoussoir électoral. Si ces 54 lettres [pour demander la motion de censure NDLR], n’avaient pas déja été envoyées, elles l'ont assurément été juste après."  

Les conservateurs vont bientôt découvrir à quel point Boris Johnson est devenu un boulet électoral. Un sondage du Sunday Times prévoit une lourde défaite des Tories contre le Parti travailliste lors de l’élection partielle du 23 juin à Wakefield, près de Leeds, dans le nord de l'Angleterre. Les votes conservateurs devraient plonger, notamment parmi les anciens pro-Labour passés conservateurs ces vingt dernières années, jusqu’à devenir cruciaux dans l'électorat conservateur.

"Il ne semble plus être en mesure de faire gagner des élections"

En pareille circonstance, les Tories sont connus pour être impitoyables envers leurs leaders. En 1990, les députés conservateurs avaient ainsi destitué Margareth Thatcher en personne, pensant qu’elle était restée trop longtemps à Downing Street pour être réélue.  

En plus de ces calculs purement électoralistes, les conservateurs se sont toujours montrés soucieux d'apparaître comme des dirigeants compétents, afin de séduire au-delà de leur base idéologique. Le Partygate est en cela particulièrement accablant pour Boris Johnson, remarque Jonathan Tonge. "Ce n'est pas une bataille idéologique. Johnson n’a jamais été un idéologue. Sa seule vision idéologique était de réussir le Brexit, et encore parce qu'il sentait que c’était dans le sens du vent. C'est avant tout une question de compétences, d’art politique, de victoires électorales – mais maintenant, il est discrédité et ne semble plus être en mesure de faire gagner des élections, ce qui est un gros problème."  

De nombreux observateurs ont perçu un manque de discipline parmi les députés conservateurs à la suite des premières victoires de Boris Johnson. Sa popularité a chuté lorsqu’il a tardé à imposer des mesures de confinement en 2020, et un peu plus cette année, quand il a rejeté un manifeste conservateur appelant à augmenter les contributions à l’Assurance nationale, alors que la crise du coût de la vie s’intensifiait. Mais c’est le Partygate qui a réellement inversé la tendance et réveillé l’instinct de survie des Tories.  

"Quand le Parti travailliste passait en tête des sondages, et jamais de beaucoup, les députés déçus par Boris Johnson étaient encore prêts à lui accorder le bénéfice du doute", souligne Tim Bale, professeur de politique à l’Université Queen Mary de Londres. "Mais au cours des dernières semaines, sous la pression du Partygate et de la crise du coût de la vie, les sondages ont démontré qu’il n’allait plus être en mesure de sauver suffisamment de sièges aux prochaines élections pour persuader les députés conservateurs de continuer à le soutenir."  

"Sous pression comme personne"  

Boris Johnson conserve néanmoins le soutien de son cabinet. Certains de ses ministres les plus éminents (et potentiels successeurs), comme la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, lui ont exprimé leur plus grand soutien. Le ministre le plus proéminent à avoir rompu les rangs est John Penrose, le "champion de la lutte anti-corruption" de Johnson, un nom peu familier du grand public.  

Mais même si Boris Johnson a remporté, lundi, le nombre nécessaire de votes pour rester au pouvoir, 148 députés conservateurs (sur 359 votants) ont tout de même voté contre lui. Et les exemples passés suggèrent que les votes de défiance traduisent des problèmes qui finissent à terme par conduire les Premiers ministres à démissionner.

Embourbée dans le Brexit, Theresa May avait ainsi remporté la majorité des votes des députés conservateurs lors d’une motion de défiance en 2018, avant d'être poussée à la démission moins d’un an plus tard.  

"Dans le passé, ça s'est toujours passé ainsi…. Mais si quelqu’un peut y échapper, c’est lui [Boris Johnson], nuance Jonathan Tonge. Je soupçonne néanmoins que c’est le début de la fin. Il est sous pression comme personne."  

À première vue, l’absence de successeur naturel peut donner une chance à Boris Johnson d’échapper à son sort. Le chancelier de l’Échiquier, l'équivalent du ministre des Finances, Rishi Sunak, bénéficiait jusque-là d’une importante popularité grâce à sa gestion saluée de la crise causée par la pandémie de Covid-19. Mais la popularité de Rishi Sunak a été entachée en avril dernier, lorsqu’il a été condamné à une amende pour avoir participé à une fête du Partygate aux côtés de Boris Johnson. Il a également été révélé que son épouse, la milliardaire indienne Akshata Murphy, bénéficiait du statut de "non domiciliée", qui lui permet de ne pas payer d’impôts sur les revenus qu’elle génère à l’étranger alors qu’elle réside au Royaume-Uni. 

D’autres candidats potentiels, comme le secrétaire d'État à l'Égalité des chances, au Logement et aux Communautés, Michael Gove, et l’ancien secrétaire d’État à la Santé, Jeremy Hunt, sont considérés comme des administrateurs compétents, mais manquent de popularité.  

"Il ne fait aucun doute que la meilleure chose qui soit jamais arrivée à Boris Johnson a été la condamnation de Sunak à une amende et le scandale concernant sa femme. Il était le dauphin évident, et maintenant il n’y en a plus", explique John Curtice, professeur de Politique à l’Université de Strathclyde. "Aucun des potentiels candidats n'est parvenu à séduire le public. Mais les Tories sont confrontés au problème suivant : les six mois qu’ils ont passé à essayer de défendre Boris Johnson n'ont servi à rien."  

"L’absence d’un successeur incontestable est loin d'être idéale, ajoute Tim Bale. Mais l’idée qu’il faut un dauphin pour organiser des élections internes est absurde : si la situation paraît mauvaise, les partis politiques chercheront toujours un nouveau leader, n’importe qui d’autre qu’un chef qui semble les mener à la défaite."  

Adapté de l'anglais par Lou Roméo. La version originale de l'article est disponible ici

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Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

"Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses

Royaume-Uni : après le Partygate, Boris Johnson face à un vote de défiance de son parti

Le Figaro

Piqûre en discothèque : enquête pour «dénonciation mensongère» à Orléans

Le parquet a ouvert une enquête après la plainte d'une jeune femme de 19 ans qui assurait avoir été piquée à son insu lors d'une soirée en discothèque.

Le parquet d'Orléans a ouvert une enquête pour «dénonciation mensongère» après la plainte d'une jeune femme de 19 ans qui assurait avoir été piquée à son insu lors d'une soirée en discothèque, a-t-il annoncé ce mardi 7 juin dans un communiqué.

À lire aussi«Piqûres sauvages» : plusieurs plaintes en France ce week-end, une mise en examen

À VOIR AUSSI - Vague de piqûres dans les boîtes de nuit, une première interpellation en France

La jeune femme, qui avait porté plainte le 18 avril 2022 pour «administration de substance nuisible à son insu», disait avoir été piquée «par un homme et par une femme dans une discothèque de Saint-Loup-des-Vignes» (Loiret), entre Montargis et Orléans, selon le communiqué du parquet. La victime «déclarait avoir ressenti une vive sensation de brûlure dans l'avant-bras, s'être affaiblie au point de ne plus être en mesure de bouger et de perdre connaissance» et «présentait une trace rougeâtre s'apparentant à une trace de piqûre», d'après la même source. Une enquête ouverte par le parquet d'Orléans avait été confiée à deux unités de gendarmerie du Loiret.

Des allégations «pas vraisemblables»

Pendant ce temps, la jeune femme «informait les médias nationaux (notamment BFMTV, France 3 et TF1) des faits», a précisé le parquet. Finalement, les investigations menées par les gendarmes et les auditions de la victime, de ses amis, et des videurs de la discothèque «ont établi que les allégations de la plaignante n'étaient pas vraisemblables», écrit la procureure Emmanuelle Bochenek-Puren. La plainte a été classée sans suite le 6 mai pour «absence d'infraction» et le parquet a ouvert une nouvelle enquête pour «dénonciation mensongère de faits constitutifs d'un crime ou d'un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d'inutiles recherches.» La procureure précise que trois autres enquêtes sont en cours sur le ressort du tribunal d'Orléans pour «administration de substance nuisible» pour des faits intervenus dans des discothèques et un bar entre février et mai 2022.

À lire aussiCorse : enquête ouverte pour une possible piqûre en établissement de nuit

Une vague inexpliquée de piqûres touche depuis début avril des jeunes dans des boîtes de nuit, bars et festivals de toute la France, avec des plaintes déposées notamment à Lille, Béziers, Nantes, Rennes, Strasbourg, ainsi qu'à Grenoble, Nancy, Lyon, Besançon, Valence ou encore Toulouse.

À VOIR AUSSI - «Ça a beau être une petite piqure mais le traumatisme, il est vraiment là»: le témoignage de Rose, victime d'une piqûre en boite de nuit

Guerre en Ukraine : Moscou affirme que des unités ukrainiennes se retirent de Severodonetsk

L'armée russe a affirmé samedi que des unités militaires ukrainiennes se retiraient de la ville-clef…

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Guerre en Ukraine: le chef d'état-major américain affiche la détermination de Washington en mer Baltique

Le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a affiché samedi la détermination des États-Unis…

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Incidents aériens entre la Chine, le Canada et l'Australie

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a dénoncé lundi les «actions irresponsables» et la «provocation» de la Chine à la suite d'un récent incident aérien dans l'espace international asiatique.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Mort d'une femme lors d'un contrôle à Paris : les policiers ressortent libres de leur garde à vue

Publié le : 07/06/2022 - 16:03

FRANCE 24 Suivre

Les trois policiers entendus pendant 48 heures après avoir tiré, à Paris, sur une voiture qui aurait foncé sur eux, tuant par balle la passagère et blessant grièvement le conducteur, ont été libérés, mardi, sans poursuites judiciaires à ce stade, selon leur avocat . À quelques jours des législatives, ce fait divers prend une tournure politique.

Les trois policiers en garde à vue depuis deux jours pour avoir tiré, la veille, à Paris, sur une voiture qui aurait foncé sur eux lors d'un contrôle routier, sont sortis de garde à vue sans poursuites judiciaires à ce stade, a déclaré, mardi 7 juin, leur avocat.

"Après deux jours de garde à vue au cours desquels mes clients ont pleinement coopéré avec les enquêteurs, ils sortent libres de toute charge (...). L'enquête va se poursuivre sous une autre forme et ils donneront tous les éléments de réponse afin que la vérité se manifeste pleinement", a déclaré à l'AFP Me Laurent-Franck Liénard. "Ils n'ont rien à cacher et démontreront leur respect des règles et la légitimité de leur action".

Les trois policiers, qui ont tué par balle la passagère et blessé grièvement le conducteur, avaient été placés en garde à vue dans les locaux de l'inspection générale de la police (IGPN), pour "violences ayant entraîné une ITT (interruption totale de travail) de plus de huit jours avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique" et "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique".

Parallèlement, une autre enquête est ouverte pour "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique", mais le conducteur, grièvement blessé par balle au thorax, n'a pas pu être entendu par la police judiciaire jusqu'à présent.

Un contrôle routier qui dégénère...

Les faits se sont déroulés dans le XVIIIe arrondissement, samedi en fin de matinée, lorsque des fonctionnaires à VTT ont voulu contrôler "une voiture avec quatre passagers dont l'un ne portait pas sa ceinture de sécurité", a relaté une source policière.

Alors qu'ils s'en approchaient, la voiture a pris la fuite. Un peu plus loin, alors que les policiers tentaient à nouveau de le contrôler, le conducteur aurait démarré et "foncé" sur les policiers qui, selon la police, ont fait usage de leurs armes et atteint le conducteur et une passagère.

Neuf cartouches auraient été tirées, mais des expertises balistiques complémentaires devraient avoir lieu.

Les deux passagers arrière n'ont pas été atteints. Ils ont depuis été entendus par les enquêteurs.

L'un d'entre eux a raconté sur RTL que le conducteur, sans permis, avait "avancé un peu" et "ne s'est pas arrêté" quand un policier le lui a ordonné. Le véhicule s'est retrouvé dans "un genre d'embouteillage" et des coups de feu ont été tirés. "Mon ami a remis la première et a redémarré après les coups de feu", a assuré cet homme.

Le conducteur purgeait une peine et bénéficiait d'un aménagement en semi-liberté, selon une source proche de l'enquête.

... et qui génère une polémique politique 

À quelques jours du premier tour des élections législatives, le fait divers a pris une tournure politique. Le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon, est la cible de nombreuses critiques pour avoir dit que "la police tue", mais il persiste et signe.

Dans ses tweets du week-end, Jean-Luc Mélenchon avait dénoncé "une police (qui) tue", coupable d'appliquer "la peine de mort pour un refus d'obtempérer" et exerçant "un abus de pouvoir inacceptable". "Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c'est quand ?", avait-il ajouté, s'en prenant aussi au syndicat Alliance qui a pris la défense des fonctionnaires.

Élisabeth Borne a jugé, mardi, "très choquants" et qualifié d'"outranciers" les propos du leader insoumis. "Je trouve très choquant la façon qu'a Jean-Luc Mélenchon de s'en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers", a déclaré la Première ministre sur France Bleu. "Les policiers exercent une mission difficile au service des Français".

"Je trouve très choquant la façon qu’a @JLMelenchon de s’en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers", @Elisabeth_Borne au micro de @WendyBouchard dans #MaFrance pic.twitter.com/ZlCDhYdCln

June 7, 2022

"Après ce qui s'est passé ce week-end, avec un décès, c'est évidemment tragique", a jugé Élisabeth Borne. "La justice est saisie et c'est la justice qui dira ce qu'il s'est passé. Une enquête judiciaire est en cours, il y a également une enquête de l'IGPN, on ne peut avoir, comme Mélenchon, une présomption de culpabilité vis-à-vis de la police".

"4 morts en 4 mois. La mort d'une jeune femme de 21 ans abattue d'une balle dans la tête : pas grave pour Borne", lui a répondu Jean-Luc Mélenchon, mardi après-midi. "Pour elle, moi seul suis un problème. Borne, Première ministre technocrate sans cœur, sans compassion humaine, sans principe républicain sur la force publique", a-t-il encore déploré.

La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?

June 5, 2022

Agitation dans une fin de campagne atone

Mardi matin, le leader de La France insoumise avait aussi dit sur France Inter assumer ses propos, expliquant avoir "monté le ton" pour dénoncer "l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande". "Je veux qu'on en parle", a-t-il insisté.

Se défendant d'être "antiflic", il a de nouveau pointé du doigt les "comportements factieux", selon lui, de certaines "organisations politico-syndicales" policières.

Outre la Première ministre, les propos de Jean-Luc Mélenchon ont fait réagir le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a déclaré que "les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant". Il a aussi appelé à "laisser les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d'une campagne électorale".

Jean-Luc Mélenchon est "toujours du côté des voyous", "jamais des forces de l'ordre", a fustigé pour sa part sur Franceinfo l'ex-candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen.

Dans les rangs de la Nupes, c'est silence radio. Mais les socialistes opposés à l'alliance avec La France insoumise et partisans de candidatures dissidentes pour ces législatives ne se privent pas de joindre leurs voix aux critiques. "Des policiers tombent chaque année pour assurer la protection des Français. Ils méritent notre respect. Les insulter et les salir par électoralisme et par pur cynisme est irresponsable et indigne", a écrit sur Twitter l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.

Ce sujet des "violences policières" risque d'agiter ces derniers jours d'une campagne jusque-là atone : un policier a tiré dans la nuit de lundi à mardi à Argenteuil (Val-d'Oise) sur un automobiliste âgé de 21 ans et soupçonné d'avoir refusé un contrôle, le blessant au dos, a-t-on appris mardi de sources policières. Fin avril, un policier avait été mis en examen pour "homicide volontaire", soupçonné d'avoir tué le conducteur et un passager d'une voiture qui aurait forcé un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris.

Avec AFP

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France24 - Monde

«Partygate»: défié par son propre camp, Boris Johnson s’offre une victoire à la Pyrrhus

Publié le : 07/06/2022 - 15:58

Sous pression, le Premier ministre britannique a survécu lundi 6 juin à un vote de défiance de la part des députés tories déclenché notamment en raison du «partygate», les fêtes à Downing Street pendant les confinements. Mais la marge de sa victoire est mince, comme l'explique Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24.

L'Humanité

Savoir négocier son salaire lors de l’entretien d’embauche

Actu

Pour les candidats, aborder la question de la rémunération durant cette étape clé s’avère souvent délicat. Comment en effet vendre ses compétences au prix fort sans apparaître comme uniquement intéressé par le gain ? Nos conseils pour s’y préparer au mieux.

Mélanie Mermoz

Avec l’inflation en plein boom, le salaire est plus que jamais une préoccupation essentielle des candidats. Encore aujourd’hui, trop d’entreprises ne précisent pas le salaire dans les offres d’emploi, particulièrement pour des postes de cadre, mais se contentent des classiques « salaire à définir » ou « selon expérience ». Pour les candidats, c’est alors le casse-tête. À quel moment faut-il aborder la question de la rémunération ? Trop tôt, ce serait risquer d’apparaître comme uniquement motivé par l’aspect financier et non par le contenu du travail. Ne pas le faire, c’est peut-être vendre ses compétences au rabais. La situation idéale est que ce soit le recruteur qui aborde le sujet à la fin de l’entretien. La formulation la plus fréquente est : « Quelles sont vos prétentions ? » « C’est plus intéressant pour le candidat que : “Quelle est votre rémunération actuelle ?”, car le changement d’entreprise est souvent l’occasion d’augmenter son salaire », souligne Alexandre Martins, consultant développement professionnel à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

Mieux vaut avoir anticipé la question en vous renseignant sur les rémunérations proposées dans le secteur pour un poste équivalent, salaire brut annuel mais aussi éventuels avantages en nature, part variable… Attention, mesdames, à ne pas vous sous-évaluer. « Les comparateurs salariaux sont alors un outil intéressant, notamment, bien sûr, celui de l’Apec. Le site glassdoor.fr est une autre ressource, il recense les avis de salariés et d’ex-salariés sur les entreprises et ceux-ci sont invités à préciser leur rémunération », ajoute-t-il. Mieux vaut alors ne pas donner un chiffre, mais plutôt une fourchette : en bas, votre minimum acceptable, en haut votre salaire annuel idéal, l’écart est souvent de 5 000 euros.

Retour à l’employeur

Autre stratégie, n’hésitez pas à renvoyer la question à votre recruteur. En cas de bonne surprise, si les chiffres énoncés sont plus hauts que ce que vous pensiez, cela vous évite de partir sur une base plus basse que ce que vous auriez pu obtenir. « Cette stratégie, inspirée des méthodes commerciales, est plutôt efficace, mais tous les candidats et toutes les candidates ne se sentent pas capables de l’utiliser », observe Alexandre Martins. Mieux vaut alors s’y préparer et, pourquoi pas, la répéter avec un proche.

Il arrive qu’à l’issue du premier entretien, la question de la rémunération n’ait pas été abordée. Deux possibilités s’offrent alors au candidat. Il peut se dire que cela sera abordé lors du second entretien. Le premier est parfois réalisé par un opérationnel pour évaluer les compétences, et la question est renvoyée au second, où les RH seront présents. Le candidat peut aussi l’aborder même si le terrain est un peu glissant. Attention toutefois à la manière de le faire. « Mieux vaut privilégier une formulation du type “nous n’avons pas parlé de rémunération, c’est peut-être volontaire...” », propose Alexis Martins. Une manière de respecter la convention un peu hypocrite qui voudrait qu’on ne travaille pas pour de l’argent.

droit du travail
France24 - Monde

Ligue des nations: deux équipes de France, les mêmes doutes

Publié le : 07/06/2022 - 15:54Modifié le : 07/06/2022 - 15:53

Split (Croatie) (AFP) – Avec les cadres contre le Danemark (1-2) ou avec les remplaçants en Croatie (1-1), deux versions de l'équipe de France ont été traversées par les mêmes maux, compromettant la défense du titre en Ligue des nations.

Corps émoussés

Les rassemblements de juin ne sont jamais une partie de plaisir pour les sélectionneurs, confrontés à des joueurs éreintés par leur saison à rallonge. Celui de juin 2022 est d'autant plus particulier qu'il réserve quatre matches en 11 jours, une conséquence de la programmation du Mondial-2022 en hiver qui bouleverse le calendrier.

Et forcément, les corps grincent.

Lundi à Split, le Monégasque Aurélien Tchouaméni et le Marseillais Mattéo Guendouzi ont disputé leur 60e match de la saison toutes compétitions confondues... Et ils sont nombreux dans le groupe France à compter plus de 50 matches dans les chaussettes.

"Ces situations de fin de saison sont compliquées pour beaucoup de joueurs. Il y a beaucoup de blessures. Ces joueurs ont forcément moins de fraîcheur", a constaté Didier Deschamps, privé sur blessure de Paul Pogba et Raphaël Varane (forfaits), et obligé de ménager quelques titulaires touchés (Kylian Mbappé, N'Golo Kanté).

Adaptation et bouleversement

Ce tunnel de matches et les états de forme précaires ont conduit Deschamps à opérer des "changements contraints et forcés", selon sa formule.

Entre Saint-Denis et Split, dix joueurs différents étaient alignés au coup d'envoi (avec Tchouaméni comme unique rescapé), un remaniement aux proportions inédites depuis l'intronisation du sélectionneur il y a dix ans, en 2012. Les titulaires comptaient moins de 17 sélections en moyenne et avaient peu de repères (en défense) voire aucun (milieu et attaque) ensemble.

"Ce n'est pas une excuse, mais il y a forcément moins d'automatismes", a reconnu "DD", insistant sur le manque de "vécu et d'expérience" des joueurs de son plan B.

Avec ces cartes en mains, Deschamps est revenu à son ancien système fétiche à quatre défenseurs (deux axiaux, deux joueurs de côté), comme s'il doutait de celui à trois axiaux pourtant utilisé toute la saison.

Fragiles fins de match

L'équipe de France avait deux visages à Saint-Denis et à Split mais elle s'est faite punir à chaque fois en fin de rencontre, de surcroît à cause des mêmes erreurs. "Il faut travailler sur nos fins de match", a d'ailleurs relevé le milieu Matéo Guendouzi.

Les Bleus n'ont pas assez "cadré" le porteur de balle adverse, laissant le danger se rapprocher de la surface, et ont péché dans l'alignement défensif. Interrogé sur ces fautes de placement, Deschamps a évoqué des points "qu'on peut toujours améliorer, ce n'est pas spécifique au nombre de défenseurs".

Les entrants, comme Antoine Griezmann et Jonathan Clauss à Split, n'ont pas stabilisé l'équipe et celle-ci s'est affaissée en fin de rencontre contre le Danemark (but vainqueur de Cornelius à la 88e) et la Croatie (égalisation à la 83e). Les Bleus se font renverser en juin, après avoir été renversants à l'automne contre la Belgique et l'Espagne au "Final 4" de la Ligue des nations.

En Autriche, pas le droit à l'erreur

Avec un point en deux rencontres, "on n'est pas placé dans la meilleure disposition", a reconnu Deschamps. La défense du titre en Ligue des nations n'est même plus entre les mains des Tricolores, distancés par le Danemark qui compte cinq points d'avance sans avoir joué le moindre match à domicile.

Vendredi (20h45) à Vienne contre l'Autriche, où les cadres de l'attaque (Benzema, Mbappé, Griezmann) sont espérés au coup d'envoi, une défaite éliminerait quasiment les Bleus de la course au "Final 4", surtout si le Danemark enchaîne un troisième succès de rang dans le même temps face aux Croates.

Et il faudrait alors se battre pour éviter la dernière place, synonyme d'une relégation en deuxième division qui ferait tache pour les champions du monde à l'approche du Qatar.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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France24 - Monde

La collection personnelle d'Hubert de Givenchy aux enchères à Paris

Publié le : 07/06/2022 - 15:54

Paris (AFP) – Tableaux de Miro et Picasso, mobilier XVIIIe Régence...: la collection personnelle du couturier français Hubert de Givenchy, estimée à 50 millions d'euros, sera mise en vente aux enchères chez Christie's à Paris à partir de mercredi.

"Les meubles comme les objets doivent être caressés, regardés et aimés", disait le couturier.

Sa collection de plus de 1.200 lots sera exposée du 10 au 14 juin dans les salons de Christie's à Paris. Environ 800 lots "phares" seront proposés aux enchères lors de quatre ventes physiques au théâtre Marigny puis chez Christie's du 14 au 17 juin.

Une vente en ligne portant sur 400 lots de moindre importance est prévue du 8 au 23 juin, a précisé à l'AFP la maison de ventes.

A Paris, le grand public pourra découvrir l'ensemble des trésors qui ont accompagné le couturier, décédé en 2018, au quotidien dans son hôtel particulier parisien, où il a vécu avec son compagnon Philippe Venet.

Tous deux ont partagé pendant des années sa passion de collectionneur de meubles et d'objets d'art.

Estimée à 50 millions d'euros, sa collection contient quelque 200 tableaux de maîtres anciens et modernes, une centaine de sculptures, des meubles français et européens et de nombreux objets décoratifs.

Elle "ne comporte pas de vêtements, mais reflète la passion de la légende de la haute couture pour les tissus et les étoffes qui habillent ses canapés et ses fauteuils et dont témoignent aussi deux tissus peints par l'artiste Claudio Bravo", selon Christie's.

Esthète passionné, profondément enraciné dans la culture française, le couturier considérait sa passion pour l’art, la décoration et les jardins comme une extension de son travail de couturier avec le vert, l’or, le blanc et le noir comme couleurs de prédilection.

Né à Beauvais dans une famille aristocratique d'origine vénitienne, le couturier a grandi auprès d'un arrière-grand-père réalisateur de décors pour l’Opéra de Paris et d’un grand-père administrateur de la manufacture de tapisserie de Beauvais, également grand collectionneur.

L'une de ses premières acquisitions est une console Régence de la collection de Coco Chanel, qui le reçoit à dîner.

Par son entremise, il découvre la collection de José Maria et Misia Sert, couple d'artistes auprès duquel il acquiert une autre rare console néoclassique italienne.

La vente compte, entre autres, un vase probablement acquis par le roi de Naples vers 1780 ainsi qu'un ensemble de vases d’époque Régence ou encore un brûle-parfums baroque en bronze d’Augsbourg.

De la mode à la décoration, la collection reflète l'approche singulière de celui qui habilla Jackie Kennedy et l'actrice Audrey Hepburn, sa muse et confidente.

© 2022 AFP

Le Figaro

La Rolex de la Grande Évasion aux enchères à New York

Judikael Hirel

Certaines montres portent en elles des fragments d'histoire. C'est le cas de la Rolex 3525 ayant servi à planifier la plus célèbre des évasions de prisonniers de guerre, en 1944.

Des mois, des années prisonniers au sein de Stalags… Tel était le sort des soldats alliés capturés durant la Seconde Guerre Mondiale. Leur seul souhait : s'évader pour retourner se battre contre les Nazis. L'une de ces évasions, la plus imposante de cette guerre, aura été aussi passionnante dans sa préparation que tristement célèbre de par son dénouement. Paul Brickhill la racontera dans son livre, The Great Escape, avant que John Sturges ne l'immortalise sur grand écran avec Steve McQueen. Sur 250 prisonniers impliqués, 76 parviendront à s'échapper. Presque tous seront repris, et 50 finiront exécutés par les Allemands. Les autres ne seront libérés qu'en 1945, après une longue marche à travers l'Allemagne, face à l'avancée des troupes soviétiques.

Une montre joua un rôle crucial dans la préparation de cette grande évasion : une Rolex Oyster Chronographe réf. 3525, un exemple de précision, et de résistance. « L'opportunité de posséder une montre avec une provenance aussi extraordinaire que cette 3525 est pratiquement unique », estime Adam Victor, consultant senior Montres chez Christie's. C'est en effet avec elle que le Lieutenant de la Royal Air Force Gerald Imeson, prisonnier de guerre au sein du Stalag Luft III, à Sagan, en Allemagne, planifia et chronométra ce qui allait devenir « La Grande Évasion », le 24 mars 1944.

On le sait peu, et la marque elle-même ne le rappelle guère, mais dès 1939, Hans Wilsdorf (fondateur de Rolex) avait décidé que les officiers britanniques pourraient acheter une de ses montres à crédit et ne la régler qu'une fois la guerre remportée. « Les montres militaires étaient souvent volées ou saisies de peur qu'elles ne contiennent une boussole ou quelque chose d'utile pour s'échapper », rappelle Adam Victor. « Pendant leur captivité, cependant, les aviateurs étaient mieux traités par la Luftwaffe. À tel point qu'il y avait un gentleman's agreement selon lequel ils pouvaient profiter de l'offre d’Hans Wilsdorf permettant aux officiers britanniques d'acheter des montres à crédit. » Plus de 3000 officiers, dont le Lieutenant Imeson, auront bénéficié de cette proposition, en envoyant une carte postale à la marque, précisant le modèle souhaité et leur lieu de détention. Leur nouvelle montre leur parvenait des mois plus tard, bien souvent cachée dans un colis de La Croix Rouge. Celle du Lieutenant Imeson, une Rolex Oyster Chronograph reference 3525 avec boîtier étanche Oyster, lui fut précisément livrée le 4 Août 1943, au Stalag Luft III. Il réglera finalement les 170 Livres Sterling de sa facture en 1947. En général, les prisonniers de guerre optaient pour la moins onéreuse des Rolex d'alors, la Speed King. Mais ce chronographe haut de gamme commandé par Gerald Imeson n'aura été produit qu'à environ 200 exemplaires durant la Seconde Guerre Mondiale.

C'est avec cette montre qu'il mesurera avec précision les intervalles entre deux patrouilles de gardes. Pendant un an, les prisonniers vont patiemment préparer leur évasion : terre des tunnels éparpillée par des « pingouins » aux manteaux surdimensionnés, création de faux papiers et de vêtements civils… Après un tunnel effondré et un autre repéré et dynamité, c'est par « Harry », le tunnel de la baraque 104, long de 101 mètres, mais large de seulement 60 cm, qu'ils vont s'échapper. Le premier évadé émergera du tunnel à 22h30, les suivants s'échapperont au rythme de dix par heure. À 4h55 du matin, au 77e évadé, l'alarme sera donnée. Gerald Imeson était le 172e homme sur 200 dans la file d'attente cette nuit-là… Prisonnier jusqu'en 1945, il survivra à la guerre. Décédé en 2003 à l'âge de 85 ans, il aura quatre enfants et neuf petits-enfants, et conservera sa Rolex jusqu'à sa mort.

Cette Rolex Oyster Chronographe 3525 en acier de La Grande Évasion (Lot 120) sera adjugée chez Christie's New York le 8 juin prochain, dans le cadre des « Important Watches of Exceptional Provenance ». Proposée avec des documents personnels du Lieutenant Emerson, elle est estimée 190000 à 375000 euros. Lors de son premier passage aux enchères en novembre 2013, elle avait été estimée 17000 à 30000 euros et adjugée 58000 euros par Bourne End Auction Rooms. Une autre montre de La Grande Évasion, celle du Lieutenant Jack Williams, le 67e évadé, repris et exécuté, avait été estimée 35000 à 58000 euros et adjugée 195000 euros par la même maison de vente britannique en 2015. Il l'avait remise à un autre officier prisonnier, Donald Wilson, avant de s'évader.

Blancpain, les océans au cœur

Pour la manufacture horlogère qui lançait, en 1953, la première montre de plongée moderne, la Journée mondiale des océans se déroule toute l’année.

Un rare duo de Breguet de souscription aux enchères

Un étonnant coffret de souscription signé Bréguet passe sous le marteau le 12 juin prochain. Un retour (presque) aux origines de la maison…

France24 - Monde

Dialogue avec Poutine : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon "donnent raison" à Emmanuel Macron

Publié le : 07/06/2022 - 15:26

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En réitérant son appel à "ne pas humilier la Russie", vendredi 3 juin, Emmanuel Macron a déclenché une vague de critiques et d'incompréhension en Europe. À cinq jours du premier tour des élections législatives, ses concurrents à gauche et à l'extrême droite soutiennent sa position.

Emmanuel Macron "a raison" de discuter avec Vladimir Poutine, ont estimé mardi Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, après un nouvel appel du président français à "ne pas humilier la Russie" qui a généré une vague de critiques, en Ukraine et en Europe de l'Est notamment.

"Le président français a raison d'essayer de trouver par la discussion les moyens d'arrêter cette guerre, et de faire en sorte que l'Ukraine retrouve sa souveraineté et que les soldats russes sortent de l'Ukraine", a déclaré mardi 7 juin sur FranceInfo la candidate malheureuse à la présidentielle, qui avait été accusée par Emmanuel Macron de "dépendre du pouvoir russe".

Marine Le Pen avait plaidé pendant cette campagne pour un "rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie" une fois la guerre terminée en Ukraine. "Je ne comprends pas pourquoi le président (ukrainien) Zelensky lui en fait le reproche puisqu'(il) a dit lui-même que la seule issue serait diplomatique", or "quand on cherche une issue diplomatique, on essaie d'éviter que le canal de discussions se rompe", a fait valoir la dirigeante d'extrême droite, qui avait été reçue par Vladimir Poutine pendant la campagne présidentielle de 2017.

Marine Le Pen opposée à l'embargo européen sur les hydrocarbures russes

Pour autant, Marine Le Pen a redit son opposition à un embargo sur l'importation de pétrole ou de gaz russes, soutenu par le gouvernement français. Il s'agit pour elle d'"une sanction stupide et nocive pour le peuple français" parce que le "pétrole russe que nous n'achèterons pas sera vendu à d'autres" et que les prix de l'énergie vont "augmenter".

>> À lire aussi : Embargo de l'UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l'Asie"

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui aspire à devenir Premier ministre à l'issue des législatives, a également approuvé, mardi sur France Inter, la stratégie d'Emmanuel Macron : "Si dans trois semaines, j'ai à m'occuper de ce pays avec lui, il vaut peut-être mieux que j'évite tout de suite de commencer à provoquer des incidents". Sur le fond, "je pense que les Ukrainiens ne devraient pas nous parler comme ça", a-t-il ajouté, rappelant que "la France arme" l'Ukraine, "la France soutient le peuple ukrainien". 

"Si le président Macron parle avec M. Poutine, je lui donne raison", a-t-il ajouté, "parce qu'il ne faut pas laisser cet homme s'enfermer en lui-même. Mais la naïveté ce serait de croire qu'en lui parlant, on va lui faire évacuer l'Ukraine."

Jean-Luc Mélenchon conditionne le dialogue au retrait des forces russes

"Un jour ou l'autre, la Russie reviendra à la table, mais il y en a pour 10 ou 15 ans", a estimé Jean-Luc Mélenchon, "parce qu'avoir tout cassé, massacré des gens et commis des crimes de guerre, (...) c'est aussi quelque chose d'irréversible dans l'esprit" des Européens, ajoutant qu'il faut que "l'Ukraine retrouve sa souveraineté et que les soldats russes sortent de l'Ukraine".

Vendredi, le président Macron avait affirmé voir chez Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen "un projet de désordre et de soumission" à la Russie.

Avec AFP

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Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"

GUERRE EN UKRAINE

Ukraine : un journaliste français tué lors d'un reportage sur un convoi humanitaire

Otan : Macron enjoint Erdogan à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède

France24 - World

Spain's Supreme Court bans young man from YouTube over humiliating videos

Issued on: 07/06/2022 - 16:02

Sarah MORRIS

Spain’s Supreme Court has confirmed a Barcelona judge’s decision to ban a young man from YouTube for five years after he posted a video of himself humiliating a homeless person, whom he fed toothpaste-filled Oreo cookies. FRANCE 24's Sarah Morris tells us more.

Le Figaro

Notre sélection de six hôtels pour se détendre près de chez soi

Amélie ComFlorence VierronAnthony PalouSophie De Santis

LA SÉLECTION DU FIGARO - Adieu les bouchons, le casse-tête des retards de train et d’avion, le vrai plaisir ne serait-il pas de s’offrir un séjour à l’hôtel… en restant à Paris?

Au Saint James

L’esprit du lieu: la porte Dauphine et l’avenue Foch peuvent bien crépiter, le Saint James, place Adenauer, reste épargné dans sa bulle de calme verdoyante. Au cœur du 16e arrondissement, cet hôtel particulier de style néoclassique qui a abrité la Fondation Thiers est enveloppé par 5000 m2 de verdure. Une fois le porche passé, Paris s’efface et cette délicieuse sensation d’être ailleurs se poursuit dans le hall. Majestueux, il s’élève vers les étages. Tapissé d’une moquette épaisse, son escalier respire le romantisme.

La chambre, d’une belle hauteur sous plafond, bénéficie d’une large luminosité avec ses grandes fenêtres. Et la douceur de l’éclairage accentue son élégance toute en simplicité. La salle de bains, avec sa petite touche de marbre, allie charme de l’ancien et confort moderne. Quant aux espaces communs, la bibliothèque-bar s’apparente à un refuge douillet qui invite à engager la conversation ou à se perdre dans la lecture. Quant à la salle à manger, elle s’ouvre sur le jardin et offre de beaux espaces pour préserver l’intimité de chaque convive. Au sous-sol un spa et une piscine permettent de se détendre.

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On y va pour: en ces jours printaniers, le véritable bonus du Saint James réside dans son jardin, plus particulièrement dans son restaurant, qui s’y installe. Assis dans de larges fauteuils en osier sous une pergola vert Versailles, chacun peut à loisir admirer l’architecture des lieux. Le chef Julien Dumas a imaginé une carte estivale dont les mets sont cuisinés au brasero devant les convives. Les légumes viennent d’un potager de l’hôtel situé à Fontainebleau. Cuisine fondante et légèrement braisée, un délice.

Le +: le jardin, son calme précieux en plein Paris et son atmosphère magique la nuit, grâce aux lumières qui mettent en valeur la somptuosité de l’hôtel.

Le -: la musique, trop forte en début de soirée, pour accompagner le dîner. On préférerait s’en passer pour profiter du chant des oiseaux.

Saint James Paris, 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Chambre double à partir de 570 €. Pour dîner à la Terrasse, comptez 80 € à la carte. saint-james-paris.com

Au Pavillon Faubourg Saint-Germain

L’esprit du lieu: le 8 juillet 1920, sur les conseils du poète américain Ezra Pound, l’écrivain irlandais James Joyce pose sa valise au 9, rue de l’Université, Paris (6e). À l’époque, l’immeuble abritait des meublés. Il loge à cette adresse avec sa famille jusqu’au 19 octobre 1922. À l’angle du 9, il y a la menue rue du Pré-aux-Clercs, où du 3 au 5 s’étend désormais le Pavillon Faubourg Saint-Germain, propriété du groupe Chevalier. Dès l’entrée, carrelée de noir, du 5, c’est l’ailleurs. La chambre réservée est la suite James Joyce. Seule à l’étage, elle se compose d’un salon mansardé ensoleillé grâce à quatre fenêtres et un large vasistas. Bref, le ciel par-dessus les toits ouvre ses portes d’or de tous côtés. D’ici, la voix des habitants célestes est mieux perçue. On rêve? Non. Un long canapé, une table ronde, un élégant fauteuil prune, un bureau, une salle de bains avec douche et baignoire à l’ancienne. Passons de l’autre côté de la cloison, voilà la chambre. Envie de se jeter sur le sublime lit king size, mais le bar James Joyce nous attend.

On y va pour: outre la carte de gins à faire blêmir F. Scott Fitzgerald, le bar James Joyce, à la douce atmosphère, vous propose neuf «cocktails créations» dont le Pré n° 5, servi dans une coupe à champagne avec vodka 42 Below/piment anneaux de feu/litchi/cordial rose et framboise. Délicieux effluves de roses épicées (18 €). Pour les amateurs de cocktail sans alcool, optez pour l’Ulysse: ah!, son raisin blanc sauvignon/citron jaune/cordial passion et basilic arrosé d’eau gazeuse (11 €). Le plus renversant? Le Lucia avec son Martini Floreale infusé verveine/framboise/citron jaune et baies de Timur qui fait toute la différence. On se signe. Cela vaut mieux qu’un mot juste (11 €). On attend le cocktail Finnegans Wake, un truc à réveiller un mort!

Le +: au sous-sol, ces caves voûtées. Dans les années 1950, elles abritaient le Quod Libet, cabaret mythique. Aujourd’hui, un spa avec bassin profond et jets d’eau, cabines de soin, salle de méditation, hammam. Ce lieu n’a de grandiose que son extrême intimité.

Le -: la carte des desserts, qui mériterait juste un petit effort de la part du restaurant néobistronomique Les Parisiens, appelé à devenir une excellente adresse. La carte, accessible, est supervisée par un ancien finaliste de «Top Chef» Thibault Sombardier. Goûtez le vol-au-vent Paris-Deauville, une merveille.

Pavillon Faubourg Saint-Germain, 5, rue du Pré-aux-Clercs, Paris (7e). 47 chambres à partir de 350 €. De 1050 à 2000 € (la suite) selon la saison. pavillon-faubourg-saint-germain.com

Au Drawing

L’esprit du lieu: à chaque étage un artiste. Ici, l’art est à l’honneur. Dans chaque couloir, des œuvres ornent les murs de cet hôtel 4-étoiles de 48 chambres. Chacune d’entre elles en dévoile un rappel en tête de lit. De quoi s’offrir, dans ses rêves, d’autres horizons picturaux. Situé à deux pas du Louvre et du Musée des arts décoratifs, le Drawing Hôtel a été imaginé par Christine Phal et Carine Tissot, les deux instigatrices de la foire Drawing Now, grand-messe printanière du dessin contemporain qui investit chaque année le Carreau du Temple. Au premier étage, le duo de graffeurs Lek et Sowat, les premiers du genre à avoir intégré la Villa Médicis, de 2015 à 2016, ont créé un univers géométrique aux couleurs froides.

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Dans un tout autre style, l’univers du deuxième a été imaginé par Abdelkader Benchamma. Avec une grande minutie, il trace des lignes vouées à disparaître, rendant le sujet insaisissable. Le couloir de l’étage suivant est quant à lui beaucoup plus sombre. Sur des murs complètement noirs, Clément Bagot a posé ses œuvres colorées inspirées de l’imagerie satellitaire et de la cartographie invitant au voyage, à la découverte et à la contemplation. Au quatrième, sur les murs vert foncé, les œuvres de Françoise Pétrovitch donnent à l’endroit une atmosphère singulière. Pour un peu on se croirait dans Shining… Au cinquième, l’ambiance est plus légère. Sur un fond bleu clair, le couloir est tapissé par les mots Door ou encore Wallde Thomas Broomé La Drawing Society, la maison mère, s’apprête à ouvrir un nouvel hôtel dans le quartier de la Gaîté-Montparnasse.

On y va pour: comme son nom l’indique, le dessin. Allez voir absolument les expositions du Drawing Lab, qui se trouve au sous-sol.

Le +: le rooftop, d’un calme absolu, où l’on peut grignoter une planche de charcuterie accompagnée d’un spritz, d’une bière ou d’un cocktail. Peut-être aurez-vous l’occasion de discuter avec Juliano, le serveur cartophile à l’accent latin.

Le -: la carte un peu réduite pour manger, quand bien même il s’agit d’un parti pris.

Drawing Hôtel, 17, rue de Richelieu (1er). Chambre double à partir de 320 €. drawinghotel.com

Au Wallace

L’esprit du lieu: au bout de la petite rue Fondary, dont le calme contraste avec celle du Commerce. La discrète façade abrite un 4-étoiles de 48 chambres. Dans les étages les plus hauts, les chanceux pourront admirer la vue sur la tour Eiffel, visible depuis les chambres sur cour, qui scintille toutes les heures jusqu’à 1 heure du matin ; le rooftop appelle à venir s’y poser. La terrasse en bois végétalisée se veut dépaysante. Bien qu’il y fasse un peu frais ce soir-là, quelques téméraires s’y attablent pour boire un cocktail avant de descendre déguster les antipastis de la maison.

On y va pour: son rooftop avec sauna, bain scandinave et vue. Et pas n’importe laquelle! C’est toute la partie supérieure de la «Dame de fer», que l’on peut admirer depuis les hauteurs de cet hôtel.

Le +: la décoration italienne, rétro et très chic signée par le duo Hauvette & Madani. Chaises B32 de Marcel Breuer, téléphone à cadran, tête de lit en bois laqué et terrazzo dans la salle de bains.

Le -: l’accueil un peu «light» pour un 4-étoiles.

Wallace Hôtel & Bar, 89, rue Fondary (15e). Chambre double à partir de 250 € petit déjeuner inclus. hotelwallaceparis.com

À la Finca

L’esprit du lieu: si le site internet laisse volontairement planer une certaine… ambiguïté, rassurez-vous, l’endroit est parfaitement fréquentable. Cet hôtel 3-étoiles de 21 chambres a ouvert début 2021. On y entre par le restaurant qui annonce la couleur. Sur les murs azur, des photographies de femmes au bord de piscines ensoleillées. Coussins berbères, bois flotté et sièges en osier, tout rappelle les îles de l’archipel des Baléares. «Vacances» doit être le leitmotiv du patron, qui, avec son air décontracté et des bracelets plein les poignets, nous invite à nous asseoir en terrasse pour déguster tapas et cocktails.

Jérôme œuvre derrière le bar et au service. Miracle, le chien de l’hôtel, traîne sous les tables de la terrasse, se laissant volontiers caresser pour peu qu’il puisse jeter un œil dans votre assiette. Après un dîner sous les «cocotiers» du boulevard Richard-Lenoir, le spa est bien mérité. Le maillot (ce soir-là nous n’oserons pas la nudité…) et le peignoir enfilés, direction le sous-sol pour se prélasser dans le hammam et le bain à bulles. Retour dans la chambre après une heure de détente. Bien que donnant sur la rue, il n’y a pas un bruit. Preuve s’il en est que l’insonorisation a été bien faite!

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On y va pour: l’ambiance des îles d’Ibiza et de Formentera qui se cache dans les moindres détails de l’hôtel. De la décoration des chambres au spa hammam accessible 24 heures sur 24.

Le +: la carte des tapas avec des produits tout droit venus de la péninsule Ibérique. Mention spéciale pour le queso de oveja trufado curado. Traduisez «fromage de brebis à la truffe» (13 € l’assiette): un délice!

Le -: pourquoi avoir fait des économies sur le revêtement des sols dans les chambres?

Hôtel Casa La Finca, 44, boulevard Richard-Lenoir (11e). Formule Day Break: chambre double et accès illimité au spa à 149 €. casalafinca.com

Au Kimpton

L’esprit des lieux: le concept du Kimpton, créé dans les années 1980 à San Francisco, a été un modèle de modernité à la californienne. Aujourd’hui, sa première adresse parisienne, dans le quartier Opéra, est tout en contraste. On est certes bluffé par la façade Art nouveau, qui en impose avec ses ferronneries bleu électrique, son marbre blanc, son escalier majestueux d’ancien grand magasin des années 1920 et ses espaces à vivre conviviaux. Mais les 149 chambres, dont 26 suites, sont au carré. Le chic d’un 5-étoiles sans la fantaisie.

On y va pour: indéniablement son spa. Une oasis rose poudrée en plein cœur de Paris. Avec un bassin de 11 mètres, la piscine offre un moment de détente avant d’entrer en cabine pour se faire chouchouter. Le protocole proposé par la marque française Codage, fondée en 2010 par Amandine et Julien Azencott, est court et précis (16 soins seulement). Très ciblé et sobrement dosé. Pas de formules interminables ni d’huiles essentielles exotiques. Les flacons sont numérotés comme des produits d’apothicaire. Leur formulation, leur texture et l’absence de parfum rendent l’expérience d’autant plus agréable. La main experte de la thérapeute et directrice du spa, Michaella Mamode, n’y est pas pour rien. Cette Française internationale, de Londres à l’île Maurice, connaît les techniques de massage visage et corps sur le bout des doigts. Les quatre soins visage, d’une durée de 45 à 60 minutes (de 125 à 160 €) sont à recommander. codageparis.com

Le +: son superbe rooftop, le Sequoia, au 10e étage avec la vue à 180 degrés, à couper le souffle, de la tour Eiffel au Palais Garnier et jusqu’au Sacré-Cœur. On peut être surpris par son unique formule de tacos (poulet, poisson ou végétarien) au déjeuner (35 €). Un clin d’œil aux origines californiennes du Kimpton. Mais elle a le mérite d’être légère et efficace. On peut préférer venir à l’heure de l’apéro pour admirer le coucher du soleil autour d’un cocktail et de tapas.

Le -: la froideur du décor dans certaines chambres où la sobriété confine à la rigueur. Charles Zana, architecte d’intérieur émérite, nous a habitués à un style plus chaleureux et personnel. Le léger fond sonore du boulevard malgré le double vitrage.

Kimpton St Honoré Paris, 27-29, boulevard des Capucines (2e). Tél.: 01 80 40 76 10. À partir de 450 € la chambre double. kimptonsthonoreparis.com

Nicolai Howalt exposé chez Maria Lund, le Festival d'humour de Paris et Sigrid à La Cigale: que voir à Paris cette semaine?

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Sur l’Île des Impressionnistes, à Chatou, le restaurant Maison Fournaise enfin à son aise

CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Le lieu reste d’une nostalgie rieuse, mais en carte légère et touche saisonnière, le plat du dimanche bourgeois et la recette guinguette reprennent du service.

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

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Le Figaro

Huit nouveaux restaurants de poissons et fruits de mer à tester à Paris

Alice BosioHugo de Saint Phalle

LA SÉLECTION DU FIGARO - Poissons, coquillages et crustacés continuent d’inspirer des restaurants dédiés dans la capitale, autour de plateaux, petites assiettes ou belles pièces à partager. Relevé de filets des derniers arrivages.

• LA PLUS «FEEL GOOD»: LE COLLIER DE LA REINE

CARTE: 40-70 €.

Le Collier de la reine. 57, rue Charlot (3e).Tél.: 01 89 16 02 50.Tls et le w.-e. à midi.

LE LIEU. Dans ce qui fut le Nanashi Charlot, nippon branché au possible, l’équipe de Savoir Vivre (Hôtel Bourbon, Déviant, Vivant 2) a installé ce bar à vins et fruits de mer aussi frétillant qu’une huître sortie de l’eau. Le décor pop a laissé place à un savant mélange de design seventies et de classique, faisant du lieu une brasserie contemporaine glamour et punchy. Forcément les «m’as-tu-vu» en tous genres sont de sortie mais l’ambiance reste agréable.

L’ASSIETTE. Stars du lieu, les plateaux de fruits de mer se déclinent en trois tailles et gagnent en étage en fonction du choix. Dans le Prince, idéal à partager à deux en guise d’entrée: 12 huîtres, des bulots (super mayo à l’estragon), un carpaccio de poulpe et 6 moules pulsées aux piments. Le reste de la carte procède d’un bel élan: asperges blanches et sabayon miso ; œufs pochés sur pain grillé et sauce beurre blanc ; thon blanc grillé, oignons nouveaux, olives…

BRAVO. Les excellents cocktails (10-12 €). La cave à vin en sous-sol pour débuter ou terminer la soirée.

DOMMAGE. Les tables petites, peu commodes avec les grands plateaux et les assiettes à partager.

• LA PLUS BISTROTIÈRE: LES PETITS BATEAUX

CARTE: 45-50 €.

Les Petits Bateaux. 29, av. Trudaine (9e).Tél.: 09 51 49 69 40.Tlj sf dim. et lun.

LE LIEU. Dans un quartier bien garni en bonnes adresses, voici fraîchement débarqué ce bistrot singulier qui devrait se démarquer avec sa carte 100 % marine. Le décor, frais et coloré, lui emboîte le pas entre suspensions déguisées en méduses volantes et grande fresque murale façon banc de poissons.

L’ASSIETTE. L’ardoise est relativement courte, ce qui est plutôt bon signe: 4-5 entrées, dont certaines parfaites à partager à l’apéro (huîtres pochées, concombre, gingembre), 3 plats et 3 desserts. Le tataki de thon, bien rouge à cœur, va à l’essentiel avec sa vinaigrette passion. Le filet de bar n’en rajoute pas non plus mais vise dans le mille avec sa cuisson parfaite et son escorte légumière de saison: carottes, fèves, artichauts…

BRAVO. La carte des vins, restreinte mais amicale.

DOMMAGE. Les boulettes de merlu, assez quelconques.

• LA PLUS PERCHÉE: BICOQUES

CARTE: 35-40 €.

Bicoques. 29, rue des Trois-Frères (18e).Tél.: 01 53 28 00 75.Du mar. au sam. soir et dim. midi.

LE LIEU. Perdue au milieu des attrape-touristes de la Butte, cette cambuse taille bigorneau à la façade bleu océan, ouverte par trois copains d’enfance, joue la carte du repaire de quartier pour Parisiens en mal d’embruns, amarrés sur la courte terrasse en pente ou dans le coquet intérieur façon bateau (murs de pierre, cordages, tables en bois clair).

L’ASSIETTE. Les coquillages tiennent le haut du pavé, servis dans des préparations qui changent de l’ordinaire: couteaux, chorizo, citron confit et câpres (la spécialité de la maison), palourdes au beurre d’algues et grosse échalote confite, coques et coriandre vietnamienne, moules au gingembre et lait de coco. Et côtoient de plus classiques huîtres normandes, saumon gravlax, tarama ou poulpe à la plancha. Ne passez pas à côté des excellents acras de morue à la haïtienne (avec du taro plutôt que de la pomme de terre). Desserts tradi dont une crème brûlée réussie.

BRAVO. Le service vraiment chaleureux.

DOMMAGE. Certains couteaux mal dégorgés.

• LA PLUS «POUR INITIÉS»: SOCES

FORMULE: 18 et 22 € (déj.).

CARTE: 40-50 €.

Soces. 32, rue de la Villette (19e).Tél.: 01 40 34 14 30. Tlj sf dim. (dîn.), mar., mer. et jeu. (déj.).

LE LIEU. Un cadre lumineux, des moulures et des murs bruts, un zinc carrelé qui dévoile un petit banc de coquillages, une cuisine ouverte, des vins nature, une clientèle bobo… Le 11e aurait-il débarqué aux Buttes-Chaumont? C’est en tout cas l’impression qui se dégage de ce bistrot-écailler de charme ouvert par trois copains («soces»), dont Kevin Deulio (ancien du Ritz) et Marius de Ponfilly (ex-chef de Clamato).

L’ASSIETTE. Fines de claire d’Oléron et spéciales d’Isigny ouvrent l’appétit en fanfare, mais gardez de la place pour les petites assiettes pleines de fraîcheur et de gourmandise à suivre: coques, beurre au safran et saucisse fumée (généreux terre-mer) ; carpaccio de thon rouge, bouillon anguille et livèche (tout en mâche et profondeur)… Ou encore ce beau morceau de ventrèche de thon rouge snacké, chou pointu et colatura, parfaitement saucé et condimenté. Paris-Brest aérien.

BRAVO. La formule déjeuner à prix doux en semaine ; l’ambiance détendue ; dans un autre registre: un délicieux croque-monsieur.

DOMMAGE. Rien à l’horizon!

• LA PLUS PLANQUÉE: CACHÉ

CARTE: 50-100 €

Caché. 23, villa Riberolle (20e).Tél.: 06 09 31 61 62.Tls sf dim. et lun.

LE LIEU. Dans la famille des lieux qui portent bien leur nom, celui-ci fait figure de modèle. À un saut de puce du Père Lachaise, au fond d’une ruelle aux pavés déglingués, se cache cette table méditerranéo-mondaine avenante et animée. Soigneusement lookée, la salle aux airs de loft industriel impressionne par ses volumes et sa verrière, laissant entrer la lumière de début de soirée.

L’ASSIETTE. Pimpante elle aussi, articulée autour de poissons crus et grillés, ainsi que d’accompagnements légumiers (pied de brocoli entier au barbecue ; salade de petit pois, fèves, vinaigrette agrumes), le tout à commander en rafale et à partager. L’instagrammable carpaccio de daurade tient sa réputation, dressé comme si le poisson avait été détaillé à peine sorti de l’eau et escorté de deux marinades, l’une à la truffe, l’autre au yuzu. Thons rouges et autres sérioles se dévorent également tout cru, tandis que les saint-pierres ou turbots s’avancent grillés, en majesté et en entier.

BRAVO. Les excellents cocktails et la belle carte des vins ; l’énergie du lieu, branché mais sans posture.

DOMMAGE. L’addition vite stratosphérique.

• ET AUSSI

BARBOT. Après la péniche sur les bords de Seine et la guinguette à Nogent-sur-Marne, la Cie Les Maquereaux met le cap sur le haut 9e avec un troquet dont la vaste terrasse est toute désignée pour les apéros ou les déjeuners à rallonge: huîtres bretonnes, bulots normands, moules frites marinières, merlu sauce aux coques à partager…

Barbot. 47-49, av. Trudaine (9e). Rés. sur lesmaquereaux.com. Tlj sf lun.et mar. (déj.). Carte: 25-40 €.

UNDER THE SEA. Se restaurer sous les mers: telle est la promesse de ce restaurant éphémère immersif lancé dans les murs du MK2 Bibliothèque par trois jeunes dynamiques issus de l’Institut Paul Bocuse. Vidéoprojection et décor de cinéma façon parc d’attractions s’accompagnent d’assiettes iodées réconfortantes (lobster roll, tatakis, ceviches, burgers).

Under The Sea. 160, av. de France (13e). Rés. sur ephemerarestaurant.com. Tlj. Carte: 25-40 €.

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SABLES. Parti au Plaza, Jean Imbert a confié les anciens murs de Mamie à son frère cadet Léopold, qui l’a transformé, avec un ami d’enfance passé par le Crillon, en bistrot marin généreux, hommage à leurs souvenirs de vacances bretonnes: couteaux sauce vierge, palourdes gratinées, fish & chips, linguine aux étrilles, lieu jaune au four…

Sables. 35 bis, rue Jean-de-la-Fontaine (16e). Tél.: 01 42 24 41 54. Tlj sf dim. et lun. Carte: 45-60 €.

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France24 - World

Ukraine: "I discovered their death on Twitter" testifies a bereaved husband and father

Issued on: 07/06/2022 - 15:52Modified: 07/06/2022 - 16:18

Vedika BAHL Follow

In Ukraine, horrifying images have gone viral on global media showing the true cost of war. In march, in Irpin, an ukrainian father and husband found out threw Twitter that he lost his wife and childrens to russian shelling as they intended to flee to Kyiv. He plans on taking that case to international court.

France24 - World

UK's wounded Johnson fights on despite Tory revolt

Issued on: 07/06/2022 - 15:48

London (AFP) – Britain's embattled Prime Minister Boris Johnson vowed on Tuesday to plough on with policy priorities including the economy and Ukraine, but was urged by a Conservative predecessor to quit and save the nation from further "agonies".

Addressing his cabinet a day after narrowly fending off a no-confidence vote from his own Conservative MPs, Johnson said: "We're able now to draw a line under the issues that our opponents want to talk about."

But most critics and commentators disagreed, with many characterising the margin of his win -- 211 votes to 148 -- as a "Pyrrhic" victory that left the Tory leader drained of much authority.

Johnson's former employers at the Daily Telegraph branded it "a hollow victory that tears Tories apart".

"Party's over, Boris," headlined the Daily Mirror, in a nod to a series of lockdown-busting parties held in Downing Street, which saw Johnson fined by police and drew outrage from voters.

The prime minister's team tried to regain the offensive by pointing to a setpiece speech expected in the coming days on new economic support measures, as Britons struggle with a cost-of-living crisis.

The government is also expected to introduce new legislation to unilaterally walk away from its post-Brexit commitments on Northern Ireland, placating some right-wingers but likely infuriating the European Union.

'True friend' to Ukraine

However, a cabinet reshuffle to replenish his team of Brexit loyalists is not "currently" on the cards, Johnson's spokesman said.

Nor is a snap general election, the prime minister said after the vote, pointing to the pressing need for government unity in the face of Russia's invasion of Ukraine.

Britain has been at the forefront of European military support for the government of Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who spoke by phone to Johnson in the hours before Monday's Conservative ballot.

At an online event on Tuesday hosted by the Financial Times, Zelensky said he was "very happy" that Johnson had survived the vote.

"Boris Johnson is a true friend of Ukraine," the president added, speaking through a translator.

But at home, many question whether Johnson can recover voters' trust, as the party braces for two Westminster by-elections this month and an upcoming investigation by MPs into whether he lied to parliament over "Partygate".

Even without any obvious candidate to succeed him, former Tory party leader William Hague argued that Johnson should now "look for an honourable exit".

Comparing Monday's margin to votes that ultimately toppled Johnson's predecessors Margaret Thatcher and Theresa May, Hague said it showed "a greater level of rejection than any Tory leader has ever endured and survived".

"Deep inside, he should recognise that, and turn his mind to getting out in a way that spares party and country such agonies and uncertainties," Hague wrote in The Times.

But in his personal life, populist politics and bombastic style, Johnson is unlike previous Conservative leaders, and his camp spent Monday arguing that even a majority of one would suffice.

'A matter of months'

Johnson, 57, needed the backing of 180 of the 359 Conservatives MPs to survive the vote.

Most of Johnson's cabinet publicly backed him in the secret ballot. But more than 40 percent of the parliamentary party did not.

Under current Tory rules, the prime minister cannot be challenged again for a year, which leaves little time for any new leader to emerge before the next general election due by 2024.

But the party's "1922 committee" of MPs, tasked with overseeing leadership challenges, says it could easily change the rules if a majority backs it.

Senior backbencher Tobias Ellwood, who voted against Johnson, said the prime minister should revamp his cabinet to "bring in fresh talent and actually start to focus on the big issues".

"I think we're talking a matter of months, up to party conference (in October)," he told Sky News.

© 2022 AFP

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1er Mai, l’ultragauche fait sa fête

France24 - World

Raducanu injured at Nottingham in blow to Wimbledon preparations

Issued on: 07/06/2022 - 15:44Modified: 07/06/2022 - 15:42

London (AFP) – Emma Raducanu's Wimbledon preparations were thrown into turmoil after the US Open champion was forced to retire from her Nottingham Open first round match on Tuesday.

Raducanu needed a medical timeout in the early stages of her clash with Switzerland's Viktorija Golubic after suffering an injury.

The 19-year-old Briton received treatment on her left side and took painkillers in an attempt to carry on, but had to pull out after just 33 minutes while trailing 4-3 in the first set.

It was the third time Raducanu had withdrawn from a tournament due to injury since she burst onto the tennis scene with her stunning US Open triumph in September last year.

The world number 11 also bowed out of matches in Guadalajara in February and Rome in May with injuries.

The latest retirement will raise further questions about Raducanu's fitness as she continues to struggle with the physical demands of life on the WTA Tour.

She is due to play in Birmingham next week, but doubts about her participation at Wimbledon are certain to increase ahead of the start of the grass-court Grand Slam on June 27.

Raducanu, who made her WTA debut at Nottingham 12 months ago, has not won more than two matches at a tournament since her remarkable journey from the qualifying rounds to the title at the US Open.

In her first match on British soil since that astonishing victory at Flushing Meadows, the signs of discomfort were there early on as Raducanu was seen holding her side in the opening game of the match.

Her first round of treatment came at the first change of ends and although she was able to open a 3-1 lead, it was clear she was in pain and called time having lost three games in a row.

© 2022 AFP

Le Figaro

«En Turquie, la défiance à l'égard de l'Occident transcende les clivages politiques»

Ronan Planchon

ENTRETIEN - La Turquie s'apprête à lancer une opération militaire en Syrie, dans l'optique de faire reculer les forces kurdes. En difficulté à un an de l'élection présidentielle, Recep Tayyip Erdogan cherche à raviver le sentiment nationaliste, explique Fabrice Balanche.

Fabrice Balanche est maître de conférences en géographie à l'Université Lyon 2 et chercheur associé au Washington Institute (think-tank).

LE FIGARO. - Depuis plus d'une semaine, Erdogan menace d'une nouvelle offensive en Syrie, qui, selon le président turc, permettrait de viser les combattants kurdes qu'il qualifie de terroristes. Comment l'interpréter ?

Fabrice BALANCHE. - Le principal objectif de la Turquie en Syrie, depuis son rapprochement avec Moscou en août 2016, n'est plus la chute de Bachar al-Assad, mais de détruire le projet d'autonomie kurde. Ankara considère qu'un proto-Etat kurde dans le Nord de la Syrie constitue une menace pour l'intégrité territoriale de la Turquie, car Erdogan a peur que cela n'encourage le séparatisme des Kurdes de Turquie. Qui plus est, l'Administration Autonome du Nord et de l'Est de la Syrie (AANES) est protégée par la milice YPG qui possède des liens étroits avec le PKK. Ces mêmes YPG constituent la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes, principal allié de la Coalition Internationale contre Daech en Syrie, sans qui la libération du Nord-Est syrien n'aurait pas été possible. Cette guerre contre le terrorisme, toujours en cours, a coûté à la vie à 11.000 combattants kurdes, permettant ainsi à la Coalition Internationale de préserver ses hommes. En échange les Kurdes espéraient être soutenu dans leur revendication nationale. Cependant, lorsque la Turquie a envahi le district kurde d'Afrin en 2018 et ensuite ceux de Ras al-Aïn et de Tel Abyad, en 2019, les Occidentaux ont laissé faire. Ces deux offensives se sont faites en concertation avec la Russie qui en échange a obtenu pour le régime de Bachar al-Assad des compensations territoriale au détriment des rebelles à Idleb.

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Erdogan veut créer une ceinture de sécurité de 30 km au sud la frontière turque. Dans le Nord-Est, cela signifie l'élimination de la population kurde, et pas seulement de la milice YPG, remplacée par des populations arabes venues d'Idleb. En fait, Erdogan veut construite une ceinture arabe et islamiste dans le Nord de la Syrie, de la Méditerranée au Tigre. Elle est déjà constituée dans le Nord-Ouest, entre Idleb et Jerablous, région sous protectorat turc. La Turquie y puise à loisir des mercenaires pour faire le coup de feu contre les Kurdes syriens mais aussi pour supporter les interventions turques en Libye et celle de son allié azéri contre les Arméniens du Karabagh. Le régime d'Erdogan a ainsi réinstauré le corps des bachi-bouzouks de l'époque ottomane, connu pour leur indiscipline et leur gout pour le pillage. Ce sont eux qui constituent l'Armée Nationale Syrienne, avec laquelle la Turquie contrôle le Nord-Ouest du pays. Eux et leurs familles sont les premiers bénéficiaires des terres et des immeubles volés aux Kurdes à Afrin et Ras al-Aïn.

La Turquie a également bloqué la candidature de la Suède et de la Finlande à l'Otan faut-il y voir une volonté de raviver les tensions avec l'Occident ?

Officiellement, Erdogan refuse leur adhésion car ces deux pays soutiendraient la cause kurde. C'est un prétexte pour rappeler aux Américains et aux Européens qu'il faut choisir entre défendre les Kurdes au Moyen-Orient ou contrer l'expansion de la Russie en Europe. Il existe, bien sûr, d'autres intérêts telle que la levée des sanctions américaines sur l'armement à destination de la Turquie. Après avoir acquis des missiles sol-air S 400 russes, la Turquie s'est retrouvée au ban de l'Otan. Elle n'a jamais accepté de renoncer à cet achat et persiste à vouloir les mettre en action. Par conséquent les États-Unis ont interrompu la participation de la Turquie dans de nombreux programmes militaires, tel que celui du nouvel avion de combat F35. Erdogan espère donc profiter du besoin de renforcement de l'Otan pour frapper les Kurdes et obtenir sa réintégration dans les programmes militaires de l'Otan mais sans renoncer aux missiles russes.

Erdogan doit affronter un grave mécontentement social lié à sa mauvaise gestion de la crise sanitaire et surtout à l'ampleur de la crise économique.

On peut aussi se poser la question d'une éventuelle collusion avec la Russie dans ce véto turc. Depuis 2016, la stratégie turque consiste à faire monter les enchères des deux côtés. Elle peut paralyser le fonctionnement de l'Otan pour le compte de la Russie. Mais elle peut aussi s'aligner sur l'Otan pour gêner la Russie : la fermeture du Bosphore et des Dardanelles aux bateaux militaires russes. Le président turc n'agit que dans l'intérêt égoïste de la Turquie. Il s'efforce de tirer profit des Occidentaux qui ont peur de le voir basculer complètement dans l'alliance eurasiatique menée par le tandem Chine-Russie.

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Quel est l'intérêt du pouvoir turc?

Erdogan a en ligne de mire les élections parlementaires et présidentielles de juin 2023 qui s'annoncent compliquées pour l'AKP, son parti. Mais ces élections pourront-elles se dérouler librement ? Le régime turc est devenu des plus autoritaires : les médias sont muselés, des journalistes et les politiciens de l’opposition sont jetés en prison sous prétexte d'intelligence avec le terrorisme, des milliers de juges et de fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions, etc. L'élection d'un candidat d'opposition à la mairie d'Istanbul en 2020 est l'arbre qui cache la forêt. Cependant, depuis deux ans, Erdogan doit affronter un grave mécontentement social lié à sa mauvaise gestion de la crise sanitaire et surtout à l'ampleur de la crise économique. Or, l'inflation galopante est aujourd'hui accentuée par la crise ukrainienne. La sécurité énergétique est menacée par sa forte dépendance vis-à-vis de la Russie. Enfin, son rêve de devenir un carrefour énergétique entre la Russie et l'Europe avec South Stream s'est évanoui.

Par conséquent, la Turquie cherche à obtenir des compensions financières des membres de l'Otan. Elle met dans la balance le coût de son engagement en faveur de l'Ukraine, en plus de celui de l'entretien des millions de réfugiés syriens, afghans, irakiens qui attendent de pouvoir traverser la mer Egée. Même s'il est clair que la Turquie ne rentrera jamais dans l'Union Européenne, le processus d'adhésion est toujours en cours, ce qui lui permet de recevoir des milliards de subventions de Bruxelles, en plus de l'aide pour l'accueil des réfugiés. Enfin, Erdogan exige que les visas d'entrée dans l'UE pour les Turcs soient levés, comme Bruxelles s'y était engagé en mars 2016, lors de la signature de l'accord migratoire, mais qui a finalement été repoussé.

Erdogan affrontera les urnes dans un an, en juin 2023, au cours d'élections présidentielle et législatives qui s'annoncent risquées pour lui.

En février dernier, six partis d'oppositions ont constitué une alliance électorale en vue des élections présidentielles et législatives de juin 2023. Cette alliance va du parti kémaliste (CHP) aux dissidents de l'AKP dont Ahmet Davutoglu, l'ancien ministre des affaires étrangères d'Erdogan. Cependant, le HDP, le parti pro-kurde, reste à l'écart. Les derniers sondages indiquent qu'Erdogan serait battu au deuxième tour face à un candidat de l'opposition[1]. Mais encore faut-il que les élections puissent se dérouler librement. Il ne faut pas oublier que les médias sont désormais aux ordres du pouvoir ainsi que la justice. Les principaux leaders de l'opposition sont sous la menace d'incarcération pour injures ou liens avec des organisations terroristes. Le HDP est particulièrement frappé puisque nombre de députés et des militants sont en prison. Néanmoins, si la situation économique continue de se dégrader, l'AKP pourrait effectivement perdre le pouvoir.

La politique étrangère d'Ankara est-elle dictée par la politique intérieure, dans un contexte d'inflation galopante ?

La livre turque (LT) n'en finit pas d'être dévaluée : en mai dernier la LT a atteint le seuil symbolique de 15 LT pour un 1 dollar, en cinq la valeur de la devise turque par rapport au dollar a été divisée par cinq. La dévaluation s'accélère car Erdogan refuse d'augmenter les taux d'intérêt pour sauvegarder la croissance économique et la capacité d'emprunt des ménages. Mais dans un contexte de renchérissement des matières premières et énergétiques les prix à la consommation explosent. L'inflation dépasse les 70% sur une année et près de 100% pour les produits alimentaires. La hausse des prix de l'énergie a conduit le gouvernement à augmenter récemment de 40% les tarifs du gaz et de l'électricité. La Turquie est très dépendante de la Russie pour ses besoins énergétiques (45% des importations de gaz) et alimentaires (70% du blé). Elle n'a donc pas voté de sanctions économiques pour ménager son économie et bien sûr sa relation avec Moscou.

L'opposition turque est très critique à l'égard d'une politique étrangère jugée populiste et aventureuse.

Selon les statistiques officielles le taux de chômage serait de 12% en 2021, il serait en baisse grâce au retour à la normale après la pandémie qui a durement frappé l'économie turque. Cependant, des voix s'élèvent pour dénoncer un mode de calcul tronqué qui ne prendrait en compte que moins de la moitié des chômeurs. Dans ce contexte l'accueil de près de 4 millions de réfugiés syriens apparaît désormais comme une lourde charge pour le pays. Dans le Sud-Est de la Turquie, où se concentrent les réfugiés, mais aussi à Istanbul, les Syriens sont victimes de fréquentes agressions. La population réclame leur retour de force ou de les laisser passer en Europe. Erdogan justifie ainsi sa stratégie de zone de sécurité pour y renvoyer les réfugiés syriens. En 2018, il avait même demandé à l'Union Européenne de financer la construction de villes et de villages dans le Nord de la Syrie dans cet objectif. C'est une autre raison pour laquelle, Erdogan doit ménager la Russie. Si cette dernière décide de lancer l'offensive sur la poche jihadiste d'Idleb, ce sont au minimum deux millions de personnes supplémentaires qui seront déplacées et qui voudront traverser la frontière turque. Le mur qu'elle a construit peut dissuader les passages individuels mais pas un flot de population apeurée par les bombardements. La Turquie est également victime d'un chantage migratoire par la Russie.

Quel regard porte l'opposition sur la politique étrangère turque ?

L'opposition turque est très critique à l'égard d'une politique étrangère jugée populiste et aventureuse. Elle considère que l'absolutisme d'Erdogan est responsable de cette dérive. Le fait de revenir à un régime parlementaire permettrait de redonner le pouvoir aux institutions. Elle promet de meilleures relations avec les pays voisins. Ahmet Davotoglu, lorsqu'il était ministre des affaires étrangères, était le chantre du « zéro problème avec les voisins ». Cela correspond également à la traditionnelle politique kémaliste de prudence vis-à-vis du Moyen-Orient.

Cependant, les différents partis possèdent des divergences à l'égard de la crise syrienne. Le parti kémaliste souhaite rétablir de bonnes relations avec Bachar al-Assad. Il considère que la stabilisation du pays est la meilleure solution pour que les réfugiés syriens puissent retourner chez eux. En revanche les partis islamistes, comme celui d'Ahmet Davotoglu, sont opposés à cette normalisation, considérant que Bachar al-Assad a trahi les valeurs de l'Islam en réprimant son peuple. Quant au HDP, il soutient le projet d'autonomie kurde en Syrie, contrairement aux autres partis d'opposition. Les interventions militaires turques contre les Kurdes en Syrie n'ont pas entraîné pas de réprobation de leur part du reste.

Les Turcs pensent que l'Occident agit contre la Turquie, qu'il s'efforce de minorer sa place dans le monde.

À l’égard de la relation avec la Russie, les États-Unis et l'Europe, nous n'avons pas de grande différence entre l'opposition et l'AKP. Un sondage réalisé par le think tank américain The Center for American Progress montre qu'il n'y a guère de différence entre les sympathisants de l'AKP et du CHP vis-à-vis de la relation avec l'Otan, la confiance dans les États-Unis et l'adhésion à l'Union Européenne. Paradoxalement, les sympathisants de l'AKP et le parti ultranationaliste (MHP) sont plus attachés à l'OTAN que ceux de l'opposition

Le sentiment que l'Occident agit contre la Turquie traverse-t-il la société turque ?

C'est un sentiment effectivement partagé par une large part de la population. À propos de la guerre en Ukraine, 33,7% des Turcs pensent que la Russie est responsable du conflit tandis que 48,3% pensent que la faute incombe aux États-Unis et à l'Otan. Il existe une réelle défiance à l'égard de l'Occident qui transcende les clivages politiques en Turquie. Les Turcs pensent que l'Occident agit contre la Turquie, qu'il s'efforce de minorer sa place dans le monde. Ce sentiment puise ses racines dans l'histoire turque depuis le déclin de l'Empire Ottoman au XIXe siècle, le syndrome du traité de Sèvres en 1920, où après l'Empire, c'est le territoire turc actuel qui a failli être complètement démembré. Erdogan dénonce régulièrement les traités inégaux dont la Turquie aurait été victime : le traité de Lausanne en 1923 qui lui a permis de récupérer la Cilicie, au détriment des Arméniens, mais où elle a dû renoncer aux îles de la Mer Egée au profit de la Grèce, ce qu'elle conteste aujourd'hui avec ces manœuvres agressives autour de l'île de Kastellorizo, pour agrandir son territoire maritime et sa zone économique exclusive.

Du côté de l'AKP, on dénonce la politique antimusulmane en Europe. Tandis que pour les kémalistes et le HDP l'Occident est responsable d'avoir favorisé l'arrivée au pouvoir des islamistes en Turquie. Les Turcs se sentent donc victimes de l'Occident. L'Eurasisme progresse dans la société et un tiers de la population pense que la priorité est de se tourner vers la Russie et la Chine. L'adhésion à l'Union européenne n'est plus une priorité pour la majorité des Turcs. C'est le produit d'un mélange de déception face à une adhésion sans cesse repoussée, le maintien des visas d'entrée dans l'UE et un traité migratoire jugé humiliant. Ce rejet de l'Occident est bien sûr encouragé par les médias à la solde du pouvoir qui justifient tous les déboires de la Turquie par ce «complot occidental» qui irait jusqu'au soutien des «terroristes» du PKK en Syrie.

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France24 - Monde

Législatives : la majorité présidentielle et la Nupes en tête chez les Français de l'étranger

Publié le : 06/06/2022 - 14:05

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Le camp du président Emmanuel Macron et l'alliance de gauche Nupes sont arrivés en tête du vote des Français de l'étranger et vont s'affronter dans 9 des 11 circonscriptions, selon les résultats définitifs du premier tour des législatives publiés lundi.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Ensemble!, la coalition menée par le parti de la majorité présidentielle, est arrivée en tête dans huit des 11 circonscriptions des Français de l'étranger, contre deux pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), selon les résultats définitifs du premier tour des législatives publiés lundi 6 juin.

Exception notable : l'élimination dès le premier tour de l'ex-Premier ministre Manuel Valls, qui avait annoncé dès dimanche soir sa défaite dans la cinquième circonscription des Français de l'étranger, qui regroupe l'Espagne, le Portugal, Monaco et Andorre. "Si la dissidence et la division ont semé la confusion, je ne peux pas ignorer mon score et le fait que ma candidature n'a pas convaincu", a déclaré l'ancien chef du gouvernement sur Twitter. "Il m'appartient lucidement d'en tirer les conséquences", a-t-il ajouté, avant d'appeler à faire barrage au second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre, arrivé en tête devant le député sortant et candidat dissident de la majorité, Stéphane Vojetta.

La Nupes est arrivée également en tête des suffrages dans la neuvième circonscription, qui couvre le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest, avec le diplomate Karim Ben Cheikh. L'alliance de gauche est aussi parvenue à décrocher la deuxième place presque partout, à l'exception de la huitième circonscription du pourtour méditerranéen, dont l'Italie et Israël, où le député sortant UDI Meyer Habib est arrivé en tête.

Dans la première circonscription (Amérique du Nord), Roland Lescure, député macroniste sortant, est arrivé en tête, mais il est talonné par la candidate de la Nupes, Florence Roger.

Dans la sixième circonscription (Suisse), le député sortant Joachim Son-Forget, élu en 2017 pour La République en marche avant de flirter avec l'extrême droite, a été éliminé, au profit de Marc Ferracci, économiste proche d'Emmanuel Macron.

Les Polynésiens, qui votaient dès samedi, ont eux aussi placé en tête les candidates investies par la majorité présidentielle dans les première (Nicole Bouteau, 41,9 %) et deuxième circonscriptions (Tepuaraurii Teriitahi, 33,2 %). Dans la troisième, c'est en revanche le sortant Moetai Brotherson, qui siégeait avec les communistes à l'Assemblée, qui est arrivé en tête (34,2 %), deux points devant le candidat macroniste.

Une forte abstention attendue

Le second tour pour les Français de l'étranger, qui votaient une semaine avant les électeurs résidant sur le territoire national, se tiendra les 18 et 19 juin. Cette année, les électeurs semblent s'être davantage mobilisés qu'en 2017 (19,1 %), alors qu'un record d'abstention est attendu au niveau national pour un premier tour des législatives (52 ou 53 % selon les sondages), qui se déroulera le 12 juin en France métropolitaine.

L'abstention des jeunes et des classes populaires pourrait avantager la majorité actuelle, qui s'appuie sur un électorat plus âgé et plus aisé que celui du Rassemblement national ou de la Nupes, estiment des spécialistes. Mais "l'inquiétude est là" chez les macronistes, expliquait dimanche soir sur LCI le sondeur Frédéric Dabi (Ifop) car "il y a des hypothèses qui donneraient des majorités relatives" au camp d'Emmanuel Macron, sous la majorité absolue des 289 sièges.

L'union inédite des gauches emmenée par le camp de Jean-Luc Mélenchon, lequel s’est imposé en acteur principal de la gauche française lors de la présidentielle, ambitionne d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

À l'extrême droite, Marine Le Pen a assuré dimanche dans le Pas-de-Calais qu'il était "encore temps d'empêcher Macron de disposer de tous les pouvoirs" et de "vaincre la malédiction d'un mode de scrutin injuste, qui maintient en place un système vermoulu".

Avec AFP et Reuters

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Le Figaro

Rugby : les supporters de Bayonne célèbrent la remontée en Top 14 de leurs héros (en vidéo)

Le Figaro

Au lendemain de leur victoire sur Mont-de-Marsan synonyme de retour dans l'élite, les joueurs de l'Aviron Bayonnais ont fait la fête avec leurs supporters.

Une fête à la hauteur de l'événement. Bayonne remonte en Top 14 un an après une douloureuse relégation grâce à sa belle victoire devant Mont-de-Marsan (49-20), dimanche en finale de la Pro D2. L'Aviron a maîtrisé d'un bout à l'autre ce duel en inscrivant six essais et n'a laissé aucune chance au Stade Montois.

Ce lundi, les Bayonnais ont célébré cette remontée avec leurs fervents supports. Des milliers d'entre eux s'étaient réunis place de la Liberté dans une incroyable ferveur. Par ailleurs, le maire Jean-René Etchegaray, qui a reçu les joueurs, a annoncé que les joueurs de l'Aviron lanceront les clés depuis le balcon de la mairie pour l'ouverture des Fêtes de Bayonne qui auront lieu à partir du 27 juillet, rapporte France Bleu Pays Basque.

Top 14 : qualifiés, barragistes, programme de la phase finale…

Retrouvez le bilan de la saison régulière du Top 14 et le programme de la phase finale.

Top 14 : Biarritz va sanctionner le déserteur Kuridrani

L'international australien est porté disparu depuis une semaine. Il aurait fait fi du refus des dirigeants du club basque de partir plus tôt en vacances pour s'envoler pour les Fidji.

Top 14 : chronologie d'une soirée folle jusqu'au bout

Lyon qui y a cru avant le terrible réveil rochelais ; la victoire in extremis du Racing face à Toulon ; Brive qui n'a jamais tremblé… Revivez cette 26e et dernière journée décisive de la saison régulière minute par minute.

France24 - Monde

Législatives : Muriel Fusi et le Parti animaliste veulent "imposer la cause animale aux gros partis"

Publié le : 05/06/2022 - 15:53

Romain BRUNET Suivre

Candidate du Parti animaliste pour les élections législatives à Paris, Muriel Fusi consacre l’essentiel de son temps libre à se battre pour la protection des animaux. L’enjeu, pour elle, n’est pas d’être élue mais d’imposer la cause animale comme une thématique majeure.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Le rendez-vous a été avancé d’une heure, samedi 4 juin, en raison des alertes aux orages menaçant Paris. Il est 15 h et Muriel Fusi, candidate du Parti animaliste dans la 13e circonscription parisienne (située dans la partie sud du 15e arrondissement) pour les élections législatives des 12 et 19 juin, retrouve Lionel, Alexis et Jean-Luc, d’autres militants de la cause animale, pour tracter porte de Versailles.

À cet instant, il fait grand bleu et le soleil tape. La petite troupe interpelle les usagers du tramway qui attendent à l’arrêt. Les nuages se font discrets, mais les électeurs potentiels également. Entre touristes étrangers et électeurs peu concernés, la distribution des tracts ne se passe pas comme prévue. Une erreur stratégique qui rappelle que le Parti animaliste reste un jeune parti, créé en 2016 et dépendant de l'énergie de citoyens engagés.

"On est un petit parti, donc on n’a pas les moyens de s’arrêter de travailler ou de salarier des gens pour s’occuper de la communication ou de l’organisation, regrette Muriel Fusi, 42 ans. On fait tout nous-mêmes. Je suis juriste d’entreprise, mais dès que j’ai du temps libre, je le consacre à la cause animale. J’y passe mes soirées, mes week-ends, mes vacances."

Décision est prise de se rabattre sur le carrefour très passant des rues de Vaugirard et de la Convention, situé quelques centaines de mètres plus au nord. Sur le trottoir d’en face, David Amiel, le candidat du parti présidentiel dans la même circonscription, est lui aussi présent, sans doute le signe que la chasse aux électeurs devrait être ici bien meilleure.

"J’ai toujours eu à cœur de défendre les animaux et ça ne cessera jamais, raconte la candidate. Mes grands-parents avaient une ferme dans l’Isère, donc j’ai eu la chance d’être au contact de poules, de canards, de lapins. J’ai tout de suite eu la conviction que les animaux n’étaient pas traités comme ils devraient l’être, que leur sensibilité n’était pas prise en compte, qu'ils subissaient des traitements injustes car on les considérait comme des objets."

Quelques jours avant qu’elle investisse les panneaux électoraux de votre circonscription, découvrez en exclusivité notre nouvelle affiche de campagne ! C’est la première fois que l’affiche, à travers un caneton, met en lumière un animal élevé pour sa chair. #legislatives2022 pic.twitter.com/1PwXAXEw3H

May 25, 2022

Le déclic de l’engagement intervient à ses 30 ans, quand elle découvre sur Internet des vidéos de l’association L214 dénonçant la maltraitance des animaux dans les abattoirs. Muriel Fusi se lance alors dans le militantisme au sein de plusieurs associations, dont L214 et la Fondation Brigitte Bardot.

"Mais j’ai fini par me rendre compte des limites de l’action militante et associative, et je me suis dit qu’il fallait faire plus, en particulier au niveau politique, là où tout se joue. Le Parti animaliste s’est créé à peu près au même moment, donc je l’ai rapidement rejoint."

"Une préoccupation croissante chez les gens"

Le contexte actuel, marqué par la question du pouvoir d’achat, n’est pas forcément favorable à la cause animale. Il y a aussi de nombreux citoyens qui n’ont pas la tête aux élections législatives et qui refusent d’emblée les tracts tendus sans même regarder de quoi il s’agit. Mais, de temps en temps, certains s’arrêtent.

>> À lire aussi : "Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député"

"C’est un sujet important. On mange trop de viande et je suis contre les conditions indignes dans lesquelles on élève les animaux pour les tuer", affirme d’emblée Catherine, 73 ans, électrice de gauche indécise vis-à-vis de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). "Je n’aime pas vraiment Jean-Luc Mélenchon, donc je suis embêtée. Je voterai peut-être pour le Parti animaliste."

Un peu plus tard, Christine, 59 ans, vient réclamer des tracts. Acquise à la cause, elle explique que c’est sa fille, 22 ans, qui l’a convertie. Comme pour les élections européennes de 2019, elle votera à nouveau Parti animaliste aux législatives.

"On sent vraiment que c’est une préoccupation croissante chez les gens, juge Muriel Fusi. Après les européennes, nous avons eu un afflux d’adhérents et de personnes qui voulaient être candidates. Si bien que nous avons dû faire une sélection. Nous avions 147 candidats aux législatives en 2017. Nous en présentons 421 cette année."

Selon un sondage Ifop paru en septembre 2021, 84 % des Français jugent la protection des animaux importante et 47 % des Français estimaient alors que les propositions des candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet pouvaient influencer leur vote.

"Quand on donne un tract, on plante des graines"

Le Parti animaliste a recueilli 1,17 % des voix aux élections législatives de 2017 et 2,16 % aux européennes deux ans plus tard. "On espère faire mieux en 2022, d’autant que beaucoup d’électeurs ont été frustrés de ne pas pouvoir voter pour nous à la présidentielle", affirme Muriel Fusi. La candidate du parti, Hélène Thouy, n’était pas parvenue à obtenir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter.

>> À lire aussi : "Comprendre les élections législatives françaises en six questions"

Si ces scores ne font pas élire des députés, ils permettent en revanche de faire de la cause animale un sujet dont on parle. "Ce qui importe, ce ne sont pas les candidats. Moi, je ne cherche pas à être célèbre et, d’ailleurs, nos photos ne sont même pas sur nos tracts, souligne Muriel Fusi. Nous nous battons avant tout pour la cause animale et pour imposer cette thématique aux gros partis afin qu’elle soit prise sérieusement en considération."

Le Parti animaliste milite notamment pour la fin de l’élevage intensif et industriel, la création d’un ministère de la Condition animale, l’interdiction de la chasse, des corridas, des combats de coqs ou encore des delphinariums.

"En fait, quand on donne un tract, on plante des graines, estime la candidate. On espère que les gens le liront une fois assis dans le métro et qu’ils se poseront des questions. Le déclic ne se fait pas forcément tout de suite, il faut parfois un peu de temps."

La stratégie porte petit à petit ses fruits puisque le sujet était évoqué par la plupart des candidats à la présidentielle. Une loi contre la maltraitance animale a même été adoptée en 2021 par le gouvernement. Des avancées concrètes qui maintiennent la flamme de Muriel Fusi intacte. Il est bientôt 17 h en ce samedi après-midi et la pluie finit par tomber. L’heure de remballer pour les militants du Parti animaliste.

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L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
Le Figaro

À Trouville-sur-Mer, l'hôtel Flaubert réenchante les Planches

Valérie Sasportas

À deux heures et demie de Paris, sur la promenade Savignac, l'illustre hôtel du bord de plage inauguré en 1936 rouvre à la fois métamorphosé et fidèle au made in Normandie.

Une maison de vacances. C'est immédiatement l'impression que l'on a quand on entre au Flaubert, avec ses cirés jaunes suspendus aux patères au-dessus du banc blanc sur le parquet de bois qui a retrouvé son lustre, ses meubles anciens et ses vieilles affiches habillant des murs repeints d'un bleu profond. Face à la réception, le bar Bovary a lui aussi troqué les teintes rouges pour du bleu autour du zinc doré et des fenêtres en bow-window fleuries d'hortensias. Il pleut. Mais les cirés sont là pour les photos, l'ambiance. « Nous venons de commander des parapluies pour nos hôtes », sourit Renaud Magnoux, le maître de maison qui veille aux ajustements en cette période de préouverture de l'établissement auquel deux entrepreneurs viennent d'accrocher leur nom. Pierre-Antoine Capton, producteur, président de Mediawan et de 3e Œil Productions et Jean-Philippe Cartier, fondateur des hôtels H8 Collection (notamment) en sont les deux nouveaux heureux propriétaires.

Le premier en avait rêvé. « Parce que je suis né à Trouville, que ma famille y vit encore, cet hôtel est symbolique. J'ai eu une attraction depuis toujours pour lui. Ma chance est d'avoir appris, pendant le confinement, qu'il était fermé et à vendre », confie-t-il. Le second a saisi l'opportunité. Les deux hommes l'ont acquis via leur société commune 2C Invest qui a déjà permis leur prise de participation dans les restaurants Loulou (Paris, Val-d'Isère, Ramatuelle). Ils ont dormi dans plusieurs des 31 chambres, pour écouter les bruits, améliorer l'éclairage…

Une demeure où Gustave Flaubert... ne séjourna jamais

Nous avons testé la suite numéro 11 dans le prolongement de la plage, d'où il semblerait pouvoir, à marée haute, se couvrir de la mer comme d'un drap. Toutes ont leur atmosphère, de la plus petite de 17 m² à la plus grande de 45 m², côté mer comme côté terre. La déco repensée par Natalia Megret insuffle un vent de fraîcheur. Le voici à nouveau tout en haut de l'affiche. Celle de Savignac impose ses couleurs sur le côté de la demeure de style néonormand où Gustave Flaubert ne séjourna jamais. L'écrivain qui vint dès l'âge de 14 ans régulièrement à Trouville préférait une maison du port. Mais lors de son ouverture sur les planches en 1936, le maire Fernand Moureaux eut l'ingénieuse idée d'associer l'année des premiers congés payés au centenaire des vacances de l'auteur de L'Éducation sentimentale sur les bords de la Touques. Depuis, l'hôtel est un emblème, même s'il n'a ni restaurant, ni spa, ni même de salle de petit déjeuner. Car on y trouve l'essentiel : se sentir comme chez soi.

Hôtel Flaubert, rue Gustave-Flaubert, 14360 Trouville-sur-Mer. Tél. : 02 31 88 37 23. À partir de 195 € la nuit.

Du tout petit prix au palace, dix hôtels pour séjourner à Jaipur

LA SÉLECTION DU FIGARO - La capitale du Rajasthan compterait plus de 2000 établissements hôteliers, à tous les prix et pour tous les goûts. Nous en avons retenu dix pour leur bon rapport qualité-prix, leur situation au calme et leur supplément d'âme.

L'hôtel Hoy à Paris, l'avis d'expert du Figaro

Ce refuge urbain centré autour du « bien vivre » dévoile un véritable concept contenu dans les trois lettres de son nom : House of Yoga. On a testé.

Château Hochberg à Wingen-sur-Moder, l'avis d'expert du Figaro

Ce quatre-étoiles de charme, situé à deux pas de la manufacture Lalique et du musée contant la saga de la cristallerie, est aussi une étape idéale pour randonner dans les Vosges du Nord. On a testé.

France24 - Monde

Législatives : les clips de campagne du 1er tour

Publié le : 06/06/2022 - 17:06

FRANCE 24 Suivre

Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.

Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.

Les élections législatives auront lieu comme suit :

  • en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
  • en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
  • en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022.

 

 

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Législatives : la campagne officielle débute, les oppositions entrent dans la bataille

LREM à l’Assemblée (1/2)

Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"

LFI À L'ASSEMBLÉE

Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans

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Éric Zemmour : “Le Var est un résumé de la France”

Dans la tête de Robert Ménard

[Info VA] “Si Vardon a peur des islamistes alors qu’il ne sorte pas dans la rue” : Vardon demande à Bardella de débrancher Kandel

[Sondage exclusif] 70 % des Français de droite favorables à une alliance pour les élections législatives

Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives

Zemmour : le jour d’après

Macron, l’échec de la lutte contre l’immigration

Pour Éric Zemmour, se relever après la défaite

Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne

La Génération Zemmour, minoritaire mais surmobilisée

L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
Le Figaro

Porterez-vous un bracelet de cheville cet été?

Elodie Baërd

DÉCRYPTAGE - Il n’a pas toujours été synonyme de bon goût et pourtant son indice de désirabilité grimpe ces dernières semaines en même temps que les températures.

Il a toujours eu une réputation ambiguë, attribut des femmes de pouvoir dans l’Égypte ancienne, mais aussi de celles de peu de vertu dans certaines sociétés. Le bracelet de cheville accentue la grâce des danseuses orientales, mais rappelle immanquablement la chaîne au pied des bagnards. Traditionnellement, le tintement de ses breloques servait même à alerter les hommes de l’arrivée du sexe faible dans une pièce… Quant à sa mention dans le Livre d’Isaïe, de l’Ancien Testament, elle ne plaide pas vraiment en sa faveur: «Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses/ Et qu’elles marchent le cou tendu/ Et les regards effrontés/ Parce qu’elles vont à petits pas/ Et qu’elles font résonner les boucles de leurs pieds

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Sauf que cette description de femme conquérante et affranchie colle parfaitement aux pop stars, de Beyoncé à J-Lo en passant par Rihanna, qui raffolent toutes de bijoux, les accumulant sur tout le corps (voir Riri et ses colliers de diamants portés sur son ventre proéminent pendant sa grossesse). Elles ne sont pas les seules, loin de là. Agathe, quadra lyonnaise, au style bohème, en témoigne: «J’accumule depuis plusieurs années les bracelets, les colliers. Je me suis fait percer un trou supplémentaire aux oreilles. Cet été, j’attaque les chevilles!» Son amie Nathalie raconte, elle, qu’elle n’a «pas eu le droit de se faire percer les oreilles avant 18 ans»… À 45, elle ressent un plaisir décuplé à s’offrir et à porter un joli bracelet de cheville, «comble du mauvais goût pour (s)a mère».

Dépasser ses préjugés

Vous n’en trouverez pas chez les joailliers traditionnels, mais, dans les multimarques à la mode les demandes de bracelets de cheville montent en flèche depuis un ou deux ans dès les beaux jours. Chez White Bird, régulièrement, des clientes choisissent des bracelets classiques en taille XXL pour se les accrocher au pied. Une tendance qui ne date pas d’hier dans des adresses comme Mad Lords, qui affectionne les modèles aux airs ethniques ou imaginés par les créatrices cool de Californie.

Le bracelet de cheville en Europe n’est pas vu comme précieux

Beaucoup de femmes ont dépassé leurs préjugés, mais l’appréhendent comme un bijou fantaisie. «Le bracelet de cheville en Europe n’est pas vu comme précieux, ça a été notre challenge d’en imaginer un, chic et en or», raconte ainsi Marta Caffarelli, cofondatrice d’Atelier VM, première marque à proposer en 2014 des bracelets sans fermoir soudés sur le poignet. Elle a récemment trouvé un moyen d’appliquer son concept aux cous et aux chevilles.

Il peut avoir un charmant côté régressif qui rassure les dernières réticentes. Bracelet de cheville en perles de verre multicolores, 65 €, Anni Lu sur farfetch.com.

Les Californiens n’y sont pas pour rien dans le retour de cette tendance. Bracelet triple tour en perles vertes et argentées, M Cohen 390 € chez Mad Lords (madlords.com).

Après avoir conquis les poignets, Atelier VM a trouvé le laser idoine pour s’attaquer aux chevilles. Chic! L’Essenziale anklet en or 18 carats, Atelier VM 360 € au Bon Marché à Paris.

Chez Birdy, on aime l’été, les voyages, l’esprit bohème et… les bracelets de cheville, forcément. Anklet By Jehanne, en perles vertes, 105 €, chez Birdy (birdyboutique.fr).

Ses pastilles d’or en forme de plumes de colibri chanteront à chaque pas. Bracelet Golden Hummingbird, en or jaune brossé, Sia Taylor 1 400 € chez White Bird: whitebirdjewellery.com.

Paris, l’écrin de Bulgari

Une fois n’est pas coutume, c’est dans la capitale de la haute joaillerie que le plus romain des joailliers présentera la semaine prochaine sa nouvelle collection, Eden.

La plus ancienne parfumerie du monde lance… son premier parfum

ANALYSE - Fondée en 1221, mondialement connue pour ses colognes et ses pots-pourris, l’officine florentine Santa Maria Novella encapsule dans une eau de parfum la cité toscane.

France24 - Monde

Gaz offshore : la frontière maritime entre le Liban et Israël au cœur de nouvelles tensions

Publié le : 06/06/2022 - 20:43

Marc DAOU Suivre

L'arrivée, dimanche, dans la zone maritime contestée avec Israël d'une unité flottante destinée à commencer à produire du gaz pour l'État hébreu a provoqué la colère du pouvoir libanais, alors que les négociations indirectes entre les deux pays autour du conflit frontalier sont au point mort. Décryptage. 

Dans l'impasse depuis plus d’une décennie, le contentieux entre le Liban et Israël autour de la délimitation de leur frontière maritime a refait surface, dimanche 5 juin. La présidence libanaise a mis en garde le gouvernement israélien contre toute "action agressive" dans la zone maritime que les deux pays se disputent. Une étendue hautement stratégique en vue de l'exploitation des ressources en hydrocarbures offshore qu’elle renferme.

Beyrouth a vu rouge suite à l'arrivée, dimanche, d'une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) appartenant au groupe Energean et qui, à la demande du gouvernement israélien, doit commencer l’exploitation du champ gazier de Karish.

Problème : le Liban et Israël n’ont jamais officiellement tracé leurs frontières. Ils sont même toujours techniquement en guerre, faute d'avoir signé un traité de paix et malgré un armistice paraphé en 1949. Or selon Beyrouth, Karish se situe dans une zone contestée d'une surface de 860 km2, en pleine Méditerranée orientale, où de très importantes réserves gazières ont été repérées ces dernières années.

Beyrouth en appelle à la médiation américaine

Lundi, le pouvoir libanais a même invité au Liban l’émissaire américain Amos Hochstein, chargé par le président Joe Biden de jouer les médiateurs entre les deux pays, et "à reprendre les négociations concernant la délimitation des frontières maritimes".

Tous travaux "d'exploration, de forage ou d'extraction effectués par Israël dans les zones contestées constituent une provocation et un acte d'agression", poursuit un communiqué conjoint signé par le président Michel Aoun et le Premier ministre sortant, Najib Mikati.

 

De son côté, l’État hébreu considère que le champ gazier de Karish est situé dans sa zone économique exclusive et donc non concerné par la zone maritime contestée par le pays du Cèdre. Selon Energean, la plateforme, qui a été construite sur mesure pour le champ de Karish, devrait permettre de livrer du gaz à Israël d’ici au 3e trimestre 2022.

"Avec l’arrivée de cette plateforme, tout va aller très vite pour les Israéliens, la production et la vente de gaz va pouvoir commencer dans trois ou quatre mois, puisque des contrats sont déjà signés avec notamment des compagnies israéliennes, explique à France 24 Laury Haytayan, experte libanaise en géopolitique des hydrocarbures et directrice du programme régional au Moyen-Orient de l’organisation indépendante Natural Resource Governance Institute (NRGI). Sans compter qu’Israël aura en plus l’opportunité d’exporter son gaz en Europe, où la demande est importante en raison de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie".

Selon l'experte, l'arrivée de cette plateforme était attendue et annoncée, le pouvoir libanais ne peut don prétendre être surpris puisque les Israéliens devaient commencer la production sur le site de Karish l’année dernière. "Sauf que pendant tout ce temps, le Liban est resté dans le flou, indique Laury Haytayan. La classe dirigeante du pays n'a toujours pas de position unifiée et claire sur la question des frontières maritimes et les pourparlers n’ont pas pu avancer".

La résolution du litige est capitale pour que le Liban, qui est englué depuis 2019 dans une inextricable crise économique, puisse entamer l'exploration et l'exploitation de ses réserves d'hydrocarbures dans la zone contestée, où se trouve une partie du bloc 9 de la zone économique exclusive (ZEE) libanaise. Situé au large du Sud-Liban, ce bloc est considéré comme l'un des plus prometteurs en termes de ressources gazières.

Sauf que les négociations indirectes entre le pouvoir libanais et le gouvernement israélien sont au point mort.

Des négociations indirectes stoppées net

Les pourparlers, placés sous l'égide de l'ONU et une médiation américaine, avaient commencé en octobre 2020 et avaient pour objectif de régler le contentieux qui dure depuis plus d'une décennie entre les deux pays.

Pour résoudre le litige, le diplomate et médiateur américain Frederic Hof, chargé du dossier entre 2010 et 2012, avait divisé cette zone en deux parties inégales. La "ligne Hof" attribuait au Liban 55 % de la zone contre 45 % à son voisin israélien. Un partage que la partie libanaise, qui s'estime être dans son bon droit en se basant sur les normes internationales reconnues par les Nations unies, s’est abstenue de valider. 

Après plusieurs années d'interruption, les discussions redémarrent donc en octobre 2020 au siège de la Force intérimaire de l’ONU à Naqoura, au Liban-Sud, après l'annonce d'un accord-cadre sur le mécanisme des négociations. Mais elles se retrouvent deux mois plus tard dans une nouvelle impasse en raison d'une surenchère de la délégation libanaise, composée d'experts militaires et civils, revendiquant 1 430 km2 supplémentaires au sud, et portant en conséquence le conflit maritime non plus sur 860 km2, mais sur un total de 2 290 km2. 

Sauf que cette nouvelle exigence, rejetée en bloc par les Israéliens et basée sur un rapport technique de l’Institut hydrographique du Royaume-Uni datant de 2011 et sur les données du Bureau hydrographique libanais, n'a pas été officialisée par Beyrouth auprès des Nations unies – pourtant le seul moyen pour le Liban de mettre officiellement à jour les droits revendiqués.

Pour ce faire, il aurait fallu amender le décret 6433/2011 définissant la zone économique exclusive sur 22 700 km2 et l’envoyer à l’ONU, pour mettre à jour la revendication libanaise. Ce qui n’a jamais été fait par Beyrouth. Le président Michel Aoun, qui avait dans un premier temps appuyé la surenchère libanaise, a estimé que son amendement pouvait "mettre un terme aux négociations" avec Israël, qui a affirmé, en octobre 2021, être prêt à résoudre son différend avec le Liban tout en refusant que Beyrouth "dicte" les termes des pourparlers. 

Depuis, le négociateur en chef de la délégation libanaise, le général Bassam Yassine, à l'origine de la dernière surenchère, a été mis à la retraite.

Les négociations ont failli reprendre cette année, après qu’Israéliens et Libanais se sont déclarés disposés à reprendre les pourparlers indirects, alors que l'émissaire américain Amos Hochstein s'était déplacé dans la région. En vain.

Au terme d’une visite de deux jours à Beyrouth, en février, ce dernier avait appelé les autorités libanaises à adopter une position unifiée afin de pouvoir "aller de l’avant". Il avait notamment balayé d’un revers de la main l’option de la ligne 29, et donc implicitement donné un feu vert aux Israéliens pour exploiter Karish .

"Tout le monde sait (…) que le différend qui dure depuis une décennie concerne la ligne 1 et la ligne 23, et qu’il faut aboutir à une solution qui assure la sécurité stratégique et nationale", avait-il confié à la chaîne libanaise LBCI.

En février 2022, le président libanais a fini par affirmer que la ligne 23 était bel et bien la frontière maritime libanaise, semblant faire marche arrière alors qu’il était l’un de ceux qui appuyaient la position maximaliste de la ligne 29, précise Laury Haytayan. "Le revirement présidentiel est en réalité un signal, un geste de bonne volonté, qui était attendu par le médiateur américain pour lui permettre de faire reprendre les négociations, ajoute-t-elle. Sauf que les négociations sont restées bloquées".

"Il est temps de la trancher !"

Calculs politiques, frictions politiciennes, volonté de montrer patte blanche aux Américains ? Le retard pris pour signer le décret, puis le revirement présidentiel sont restés inexpliqués. Et si à l’époque les polémiques s'étaient multipliées, elles se sont vite dégonflées pour laisser de côté le dossier des hydrocarbures. Et ce, le temps de la longue campagne électorale des législatives, organisée le 15 mai, durant laquelle la classe politique s’est totalement focalisée sur son propre avenir.

"La classe politique libanaise ne pense pas aux intérêts de la population et à la prospérité du pays, elle ne pense qu’à assurer sa propre survie, déplore Laury Haytayan. C’est pour ça qu’elle n’a pas jugé important de régler la question de la frontière maritime, pendant que les Israéliens, eux, appuyaient sur l’accélérateur".

"Il faut voir si l’émissaire américain sera intéressé de venir négocier avec eux, ironise Laury Haytayan. Les dirigeants libanais veulent-il négocier à partir de la ligne 23, alors position officielle de 2011 ou à partir de la ligne 29, une position revendiquée depuis 2020 mais qui n’a jamais été officialisée ?"

La question est capitale. "Et il est temps de la trancher ! Si le Liban veut négocier à partir de la ligne 23, alors le champ de Karish n’est pas dans la zone disputée, comme l’indiquent les Israéliens. Mais si c’est à partir de la ligne 29, alors il y a un problème, puisque Karish se retrouve, en partie, dans la zone disputée", résume Laury Haytayan.

"Les Israéliens sont plus que jamais en position de force"

"Le Liban n’a plus de temps à perdre, il a besoin de reprendre les négociations et d’en finir en aboutissant à un accord qui ne lui soit pas défavorable, poursuit-elle. Pour cela, Beyrouth doit pousser toutes les parties à revenir à la table des négociations, sachant que si aujourd’hui le champ de Karish continue à produire, les Israéliens, qui sont plus que jamais en position de force et n’ont jamais changé de position sur la zone disputée, n’auront aucun intérêt à discuter avec les Libanais".

Pour l’experte, seul un amendement du décret 6433 pourrait mettre la pression sur Energean et sur le gouvernement israélien, pour les forcer à arrêter les travaux dans ce champ.

"Ainsi, les Américains et les Israéliens seront en quelque sorte obligés de revenir négocier afin de signer un accord le plus tôt possible, estime Laury Haytayan. C’est comme ça que les Libanais pourront sauver leur gaz, car tout le secteur est actuellement en danger".   

Le conflit frontalier et les tensions permanentes entre l’État hébreu et le Hezbollah, le mouvement politico-militaire chiite qui s’est autoproclamé défenseur des hydrocarbures libanais, font craindre un risque d’escalade dans la région avec l’arrivée de l’unité flottante d’Energean.

Le secrétaire général du parti pro-iranien, Hassan Nasrallah, a menacé à plusieurs reprises Israël de bombarder ses installations en cas de prospections unilatérales dans les blocs contestés, et mis en garde contre toute tentative de normalisation avec l'État hébreu en échange d'un éventuel accord sur la frontière maritime.

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Gaz offshore : le Liban dos au mur avant des discussions avec Israël sur la frontière maritime

Le Liban et Israël annoncent des négociations sur les frontières maritimes disputées

LIBAN

Conflit avec Israël, risque de corruption... le gaz libanais en eaux troubles

France24 - World

Video shows Haitian schoolchildren terrorised by gang warfare

Issued on: 02/06/2022 - 19:22Modified: 07/06/2022 - 12:25

Thaïs Chaigne

A video filmed by a teacher in Haiti shows dozens of children huddled under their desks or lying in the hall, trying to shield themselves from stray bullets. Our Observer says this video, published on Twitter on May 17, shows the reality for pupils in the suburbs of the capital Port-au-Prince, which has become a battleground for rival gangs.

At least a hundred people have been killed in armed conflicts in Haiti since April 24. Many of the victims have been in la Plaine du Cul-de-Sac, located northeast of Port-au-Prince, where two rival gangs, the 400 Mawozo and the Chien Méchant (a name that translates to "Mean Dog"), have been warring for control of the territory. 

As teacher, my heart is broken 💔😭 seeing students of a school at Pernier (Port-au-Prince, Haïti) 🇭🇹 forced to duck to avoid strayed by bullets of armed group. What future for our children? Security matter! @UNICEF@UNICEFHaiti @ONUmigration @Le_HCR @ONU_fr #Haiti pic.twitter.com/tBXmJK3BkH

May 17, 2022

A video filmed by a teacher in Haiti shows dozens of schoolchildren crouching under their desks or lying on the floor in the corridors to avoid stray bullets. 

When contacted, one of our Observers in Haiti, Niepce Zephirin, said that a local radio station reported clashes between police and gangs near the Institution Salem d'Excellence school in Pernier on May 16. This video was not posted online before May 17.  

The FRANCE 24 Observers team was not able to reach school officials. However, a former official, who had stayed in touch with school staff, told our team that a teacher filmed the video without permission. The former official, who asked to remain anonymous, said that teachers at the school had asked students to get down after hearing "gunfire at the end of the street".

'Some of my students have lost family members'

Raphel Bélizaire is a professor of geography and history at a secondary school in la Plaine du Cul-de-Sac. His students range in age from 10 to 14. He shared the video on Twitter to raise awareness about the situation faced by children in Haiti.   

When I saw this video, I just thought, 'What do the children feel in this situation?' They try to study but they can never relax. 

Some of my students have lost family members. Others have friends or family members who have been kidnapped. Sometimes the parents call the school and explain that their children aren’t coming in because it is too dangerous to go out or because the family has lost someone and is mourning.  

According to the United Nations, at least 92 people with no gang affiliation were killed between April 24 and May 16, including children.

These gang wars have resulted in a complete alteration of the socioeconomic situation of the parents who are trapped two or three weeks at home because it is too dangerous to go out. Sometimes, they have to flee their home to stay with friends or even sleep in a public space. That makes it harder for them to pay for school [Editor’s note: in Haiti, 80 percent of schools are private and costly].

Clashes in la Plaine du Cul-de-Sac between the 400 Mawozo and Chien Méchant gangs have already displaced at least 9,000 people since April 24, according to the International Organization for Migration.

Scène de guerre devant Barbancourt ce matin…les habitants de notre communauté à Damien, ce sont des femmes et enfants de la zone qui fuient sous les balles @DrArielHenry que faites vous?!!!🇭🇹 #SapPapKaKontinye pic.twitter.com/UAWX06W3Vj

May 2, 2022

I talk to my students about the situation. I hand out sheets of paper where they can write down their feelings. One of them, who lives in a particularly dangerous neighbourhood, told me that he always sleeps under his bed because one of the people in his neighbourhood was shot while sleeping in his bed during armed clashes. 

Many people here live in huts made out of corrugated metal so it is entirely possible for bullets to penetrate the walls. My heart broke when he told me that.

'Students are forced to leave their homes and school with no idea where to go'

More than half a million children have lost access to education because of the insecurity, UNICEF reported on May 5. Hundreds of schools are at the mercy of gangs, which often demand money from school officials to assure children’s safety. Some schools haven’t had enough money and have had to close. 

Outside of the most dangerous zones, some schools have been transformed into shelters for the displaced. All in all, UNICEF has counted nearly 1,700 schools closed in the Port-au-Prince metropolitan region, many of which are in la Plaine du Cul-de-Sac and Martissant.

When the situation got worse in la Plaine du Cul-de-Sac, I started teaching online. But some families don’t have electricity, so it is hard. I actually stopped teaching entirely for two weeks because too many students couldn’t attend the lessons. 

>> Read more on The Observers: Thousands of schools remain shut as unrest in Haiti takes its toll

Bélizaire began teaching again on May 16. He is currently preparing his students for exams, which are supposed to start on June 6. He hopes that his students will be able to sit their exams in good conditions.

However, he remains worried about the fate of some schoolchildren in dangerous neighbourhoods.

Students have been displaced in the zones most affected by armed groups. They have to leave their homes and school with no idea where to go. Some aren’t able to re-enroll and so it disrupts the school year. 

The rate of people leaving school will have negative consequences on Haitian society. We are a country where the literacy levels are already very low [Editor’s note: 61.7 percent in 2016]. 

Gangs recruit lost young people — they don’t have a future, that is sometimes their only option. [Editor’s note: UNICEF said that they had received 'credible information' that children were being recruited by gangs in a statement published on May 5]. 

The minister of national education, Nesny Manigat, has been working to try and reopen schools. However, it isn’t an easy task. 

The minister announced a series of measures on May 20 to help schoolchildren in zones paralysed by gang warfare to sit their exams and finish their academic year. 

🚨 Des patrouilles policières ont libéré à Carrefour New York, ce mardi 24 mai 2022, vingt-sept (27) écoliers, dont 14 fillettes, qui ont été enlevés par des bandits armés, à bord d'un autobus dans la zone de Meyer.-#pnhhaiti pic.twitter.com/clwrpgzmsf

May 24, 2022

A police officer was killed on May 30 in a street near the Institution Salem de l'Excellence. He was taking his son to school. 

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Thousands of schools remain shut as unrest in Haiti takes its toll

Neighbours of assassinated Haitian president 'heard gunshots for two hours'

Haitian migrants still hoping to reach US ‘openly discriminated’ against in Mexico

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

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Le Figaro

Kungs, le petit prince de l’électro

Jean-Baptiste Semerdjian

PORTRAIT - Auréolé de titres mondiaux, le DJ français publie son premier album, Club Azur, et construit sa carrière d’artiste dans la lignée des musiciens de la french touch.

La gloire peut être violente. Un matin de 2016, le DJ français Kungs, alias Valentin Brunel, est devenu une star de la musique. Pourquoi? Son morceau This Girl («cette fille» pour les Gaulois réfractaires) est devenu ce que l’on appelle un «tube». Radio, clubs, publicité…

En quelques jours, ce jeune Toulonnais - il frise alors les 20 ans - conquiert les classements musicaux internationaux avec ses trois minutes de musique électronique façonnées dans sa chambre d’étudiant. En France, bien sûr, mais aussi en Angleterre et, triomphe statutaire, aux États-Unis. Il recevra même un disque de diamant, coiffant au poteau les égéries clignotantes habituelles.

On ne peut pas reproduire des tubes à la chaîne, ce sera toujours moins bien. Il n’y a pas de recette magique. Il faut un morceau qui touche les gens

Mais qui dit grand succès dit aussi grandes responsabilités. Comment durer dans un monde balayé par le joug de la nouveauté? Comment résister aux sirènes de la facilité en étant si jeune? Comment frayer dans ce panier de crabes des faiseurs de tubes de l’été? Comment être un musicien installé, plus qu’un musicien écroulé, star d’un jour, un «has been»? Kungs, comme d’autres, est hanté par ces questions.

Un Mozart des temps modernes

Ce soir de mai, quand on lui demande, ce longiligne vingtenaire répond, mine de rien, tout en n’appréciant qu’à moitié l’évocation de cette épée de Damoclès: «Ce serait bête d’avoir peur d’être dépassé pour finalement ne rien faire. Je vois un artiste comme une globalité. Il faut plus qu’un tube pour une carrière. Le has been dit que c’était mieux avant. L’époque change. C’est à moi de m’adapter, d’être bien entouré, de rester cohérent avec qui je suis, et, surtout, de ne pas devenir un vieux con.» Il a le verbe clair, la réplique facile, rit peu, mais préfère plisser ses yeux taquins. Valentin sait ce qu’il veut. C’est aussi ce qui l’a mené au plus haut.

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De vingt ans son aîné, le DJ français Martin Solveig nous avait prévenu: «Il a la tête bien sur les épaules. Malgré son jeune âge, Valentin est très mature. Il a su construire après “This girl”, qui fut une incroyable réussite, mais aurait pu aussi être une malédiction s’il ne s’en était pas éloigné avec de nouvelles créations.» Kungs, ou le petit prince français de la musique électronique, l’héritier de la génération bénie, la sempiternelle French touch, menée par les Parisiens de Daft Punk, qui firent danser le monde dès la fin des années 1990.

Quand nous le retrouvons, dans le 3e arrondissement de Paris, non loin de la place de la République, Kungs nous fait visiter son studio d’enregistrement, coincé au fond d’un dédale de caves saupoudré de pièges à rats. Lui qui mixe parfois pour des défilés de mode, dont Chanel en 2021… on ne s’attendait pas à ça. Le prochain tube pourrait-il éclore ici, coincé au cœur de la ville? C’est son refuge. Seul, au calme, il peaufine ici sa saison de concerts (généralement devant des dizaines de milliers de personnes), qui commence.

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«En ce moment, je reprends mes titres et je les rends plus dansants», dit-il en poussant le volume des basses sur son ordinateur. Boum. Boum. Boum. Ses mouvements de tête battent le rythme. Il augmente le son, ferme les yeux. Bercé par les vibrations, on est pris dans son jeu. Ainsi travaille un Mozart des temps modernes: un ordinateur, des enceintes et quelques pianos électroniques. On l’interroge - enfin, on crie, bien obligé - sur ce qui fait la recette d’un best-seller. «On ne peut pas reproduire des tubes à la chaîne, ce sera toujours moins bien. Il n’y a pas de recette magique. Il faut un morceau qui touche les gens, qu’ils puissent se l’approprier, qui marque le temps. Surtout, il faut créer sans réfléchir, ça doit être spontané, insouciant, presque naïf. J’ai mis de l’amour dans mes morceaux et aujourd’hui je reçois des messages de couples qui se sont mariés sur “This girl”. C’est le plus beau souvenir de leur vie, dit-il, touché. C’est miraculeux.»

Une étoile filante

Le pari de Kungs fonctionne. En 2021, on dansait sur son morceau Never Going Home, son pied de nez aux confinements, pendant lesquels il tentait de reproduire des ambiances de boîte de nuit pour ses fans, chez eux, en visioconférence. «C’est une nécessité pour moi, même à distance. Ce que j’aime, c’est faire danser grâce à mes musiques. C’est toujours ce qui m’a motivé», raconte-t-il en rappelant que son ambition est née lors d’un concert du groupe Indochine à Toulon. «Je veux devenir une rock star, créer cette communion autour de la musique», se jure-t-il.

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Valentin a alors 11 ans, il se consacre à la musique, sans lâcher les études, bon élève surveillé par ses parents. À 17 ans, il anime des soirées privées à Toulon, à 18 ans, il mixe au Mistral, l’institution de la fête du Sud-Est. L’année suivante, poussé par la maison de disques Barclay et ses réseaux sociaux, où il a déjà une centaine de milliers d’abonnés, son premier tube inonde la planète de ses trompettes électroniques très reconnaissables - dans le pire des cas, le moins glamour, vous les avez entendues en faisant vos courses. Du haut de son milliard d’écoutes cumulées sur les plateformes musicales, Kungs, mot letton qui veut dire «seigneur», «ça sonnait bien, sourit-il et il y a une certaine ironie quand on voit comment j’ai commencé», développe maintenant son label, avec lequel il parraine de jeunes talents musicaux.

«Kungs a eu un début de carrière trop commercial, ce qui est rarement bien perçu dans le milieu. Il a failli être une étoile filante, explique un DJ parisien en vogue. Aujourd’hui, ce nouvel album prend un virage plus pointu, moins grand public, qui lui donne une nouvelle identité et le différencie mieux des autres musiciens.» Soudain, on se rappelle les mots de l’écrivain Gustave Thibon: «Être dans le vent, c’est une ambition de feuille morte» et l’on se dit que ce jeune Kungs a une tout autre ambition, celle d’un constructeur.

Son prochain projet? Arrêter de louer cette cave et investir plusieurs étages dans le 4e arrondissement pour y loger son label et un nouveau studio (sans rats). Après la violence de la gloire apparaît la constance d’une ambition.

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France24 - World

Macron leads in overseas legislative vote, ex-PM Valls eliminated

Issued on: 06/06/2022 - 14:20

NEWS WIRES

President Emmanuel Macron's bloc has come out on top in most of the overseas constituencies of French voters who went to the polls ahead of the rest of France, but with a stronger challenge from the left compared to 2017.

Eleven seats out of 577 in parliament are reserved for geographical zones where French citizens live abroad, such as one for those in Canada and the United States and another for Central and Eastern Europe.

Macron's "Ensemble" alliance won the largest number of votes this weekend in eight of them, while the left-wing coalition NUPES led by leftist Jean-Luc Melenchon, was ahead in two.

Nine out of the 11 constituencies that voted will see a second round run-off between Ensemble and NUPES, an improved performance for the left from 2017, when it qualified for the second round in five constituencies, thanks to an unprecedented alliance formed between left-wing parties to challenge the presidential majority this year. Those votes will take place on June 18-19.

Voters in France will cast their ballots in two rounds on June 12 and 19.  An IFOP poll showed for the first time last week that Ensemble may fall short of an absolute majority in parliament, potentially complicating Macron's agenda.

The only candidate backed by Macron who did not make it through to the second round was Manuel Valls, a former Socialist prime minister under Francois Hollande, who ran in the Iberian peninsula constituency, covering Spain, Portugal, Andorra and Monaco.

Macron backed Valls at the expense of his 2017 candidate, Stéphane Vojetta, who went onto run a dissident campaign against Valls and won to face the left-wing candidate in the run-off.

"An election is a moment of truth," Valls tweeted in acceptance of defeat before deleting his Twitter account.

An absolute majority requires a minimum of 289 seats in parliament.

The IFOP poll showed Ensemble winning 270-310 seats in the second round, and gave NUPES 170-205 seats. On the right, Les Republicains were forecast in the same poll to get 35-55 seats and the far-right Rassemblement Nationale was projected to win 20-50.

Melenchon, who is running on a hard-left ticket with proposals to lower the retirement age, raise the minimum wage and offer more social and environmental protections, casts Macron as a liberal who will further unwind workers' rights and serve the interests of the rich.

If Macron wins the legislature after his re-election in April, he has said his government's priorities will include action to combat climate change and raising the retirement age.

(REUTERS)

 

French legislative elections © FRANCE 24

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France24 - Monde

Arrestations massives au Salvador : “Le droit à la défense des personnes détenues a été bloqué”

Les Observateurs

Publié le : 07/06/2022 - 13:33

Chloé Lauvergnier Suivre

Plus de 35 000 personnes ont été arrêtées au Salvador depuis le 27 mars, date à laquelle le Parlement a décrété l'état d’urgence pour tenter d’endiguer la violence des gangs. Les personnes détenues sont accusées par les autorités d’appartenir à ces gangs. Mais des innocents ont également été interpellés de façon arbitraire, et leurs droits ont été bafoués, explique dans notre émission Lucrecia Landaverde, une avocate pénaliste.

Le 27 mars, le Parlement salvadorien a décrété l'état d'urgence à la suite de l'assassinat de 87 personnes en trois jours. Des crimes que les autorités ont attribués aux "pandillas" – les gangs.

Initialement prévu pour une durée d’un mois, ce régime d’exception a été prolongé à deux reprises. À ce jour, il est censé durer jusqu’à la fin du mois de juin.

Depuis sa mise en place, plus de 35 000 personnes ont été arrêtées, accusées par les autorités d’appartenir aux gangs. Mais des innocents se trouvent également parmi eux, selon des ONG comme Human Rights Watch et Cristosal (ONG locale). Sur les réseaux sociaux, de nombreux Salvadoriens dénoncent ainsi l'arrestation – à tort, selon eux – de certains de leurs proches.

Un mes de la detencion de mi hermano jose luis sigue detenido sufriendo. Es justo? NO. no lo es. Exigimos Justicia el es inocente no debe estar ahi. #JusticiaParaLuis @jorgeramosnews @CNNEE @PDDHElSalvador @prensagrafica @Cristosal pic.twitter.com/sI7WOMeCUU

May 26, 2022

Cette Salvadorienne dénonce le fait que son frère soit détenu depuis un mois. “Est-ce que c’est juste ? NON, ça ne l’est pas. Nous voulons que justice soit faite, il est innocent, il ne doit pas être [en prison]”, a-t-elle écrit, le 25 mai.

Le 9 mai, les autorités ont d’ailleurs reconnu que 168 personnes arrêtées n’avaient rien à voir avec les gangs et qu’elles avaient ainsi été libérées. Mais elles n'ont fourni aucun nouveau chiffre depuis.

“On nous empêche d’accéder aux dossiers et de connaître les tribunaux où les audiences ont lieu”

Avocate pénaliste, Lucrecia Landaverde vient gratuitement en aide aux familles dont les proches ont été détenus dans le cadre de l’état d’urgence. Outre l'arrestation d'innocents, elle dénonce les obstacles qui existent pour défendre les personnes détenues.

Selon Cristosal et Amnesty International, au moins 18 personnes sont mortes en détention depuis le 27 mars. De leur côté, les autorités évoquent onze décès. Des cas de mauvais traitements, voire de torture, ont été dénoncés par les personnes remises en liberté. 

Des personnes attendent à l’extérieur de la prison “La Esperanza”, dans l’espoir d’obtenir des nouvelles de leurs proches emprisonnés (mai 2022). © Vidéo tournée par une Salvadorienne souhaitant conserver l’anonymat.

Environ 1,7 % des adultes du Salvador sont actuellement en détention, ce qui correspond à un taux d’occupation des prisons de plus de 250 %.

>> Pour en savoir plus, lire notre article complet sur le sujet : Arrestations massives, détentions arbitraires d'innocents : la méthode du Salvador contre les gangs

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L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

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Valeurs Actuelles

La Pride des banlieues se heurte à « l’homophobie systémique » du 9-3

« Bienvenue au Wokistan ! », « Queer fières et vener », « Pédé séropo islamo-gauchiste ». Le ton était donné à la “Pride des Banlieues” à Saint-Denis. Des slogans hurlés à tue-tête par des militants bariolés à grand renfort de techno à quelques pas de la nécropole des rois. Tout un symbole. Ce samedi 5 juin, ils étaient près de 5 000 à défiler dans la moiteur orageuse pour soutenir les revendications « LGBTQIA+ des quartiers populaires ». Des queers aux non-binaires, des neuro-atypiques jusqu’aux trans, ce petit monde s’était rassemblé dans la cité dionysienne pour aspirer à la convergence avec les « racisé·es ».

La Pride et l’islamisme : « c’est la carpe et le lapin »

L’intersectionnalité des luttes, proclamaient-ils. « C’est absolument incompatible et antinomique. Comme si c’était naturel que les LGBT revendiquent les mêmes libertés que les salafistes ! », s’exclame l’ancien préfet Michel Aubouin. Et le spécialiste de la question des cités de poursuivre : « La Pride sur un territoire où l’islam intégriste et le salafisme sont très présents et très organisés, c’est la carpe et le lapin. »

L’utopie intersectionnelle s’est d’ailleurs rapidement heurtée à la république bananière de Saint-Denis. Si quelques injures et moqueries ont fusé, les locaux ont montré une indifférence écrasante face à la Pride. La première édition en 2019 avait été le théâtre de plusieurs altercations filmées. L’ex-élu Madjid Messaoudene avait pris à partie Lyes Alouane, jeune homosexuel de Gennevilliers, régulièrement agressé, l’accusant de faire le jeu « du Rassemblement national ». Un passant avait également déclaré aux manifestants que l’homosexualité était « contre-nature ».

Ah les marcheurs de Saint-Denis qui viennent manifester contre la stigmatisation de l’homophobie en banlieue, se retrouvent face à leur propre contradiction. Il leur dit que l’homosexualité est « contre-nature », qu’il est contre et l’autre lui sort « y’a aussi les escargots ». pic.twitter.com/IASdpZ21Co

— MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) June 9, 2019

Selon le haut-fonctionnaire, « ce qui est étonnant c’est qu’il ne se passe rien ». Et de pointer le risque pris par Didier Lallement, préfet de Police de Paris, d’autoriser la seconde édition de cette manifestation qui a notamment scandé « Police partout, justice nulle part » tout juste une semaine après les incidents gravissimes du Stade de France.

« La réalité des homosexuels en banlieue, c’est soit tu te caches, soit tu crèves. »

Sauf que le dispositif des forces de l’ordre était d’ampleur ce samedi. En uniforme et en civil, les effectifs des deux polices nationale et municipale ont quadrillé le cortège et le lieu d’arrivée. La place Jean-Jaurès investie par la manifestation et les stands des ONG d’extrême gauche contrastait étonnamment avec ses alentours : magasins communautaires, boutiques de hidjabs, cafés composés exclusivement d’hommes… Coïncidence frappante : le cortège folklorique est passé à quelques mètres de l’immeuble de Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes du Bataclan.

L’extrême gauche en sous-main

Mehdi Aïfa, l’ancien président de l’amicale des jeunes du Refuge est très remonté contre ce qu’il appelle un véritable « pinkwashing ». « Ce sont des militants woke, donc des racialistes, indigénistes qui se servent de la cause de l’homophobie pour blanchir les banlieues et les quartiers populaires d’une homophobie systémique », déclare-t-il effaré. Avant de poursuivre, en colère : « La réalité des homosexuels en banlieue, c’est soit tu te caches, soit tu crèves. » En septembre 2021, un jeune homme “accusé” d’homosexualité était violemment roué de coups par une dizaine de personnes dans une cité de Montgeron (Essonne). Ce constat dramatique, Mehdi Aïfa l’a vécu dans sa chair, lui jeune homosexuel d’origine maghrébine. Affichant sans complexe ses positions universalistes, le militant LGBT se fait régulièrement qualifier de « Harki », d’« Arabe de service » ou encore de « juif » sur la Toile.

Dans une tribune publiée dans Libération, les manifestants et les organisateurs affichent d’ailleurs des revendications différentes de la marche des fiertés parisienne : « Ce n’est pas du tout une manifestation qui vise à dénoncer l’homophobie c’est bien au contraire une manifestation qui vise à dénoncer le racisme d’État, le racisme institutionnel, qui demande la régularisation de tous les sans papiers », indique Mehdi Aïfa. Interrogé par le Parisien, Axel, un participant antillais, l’exprime sans fard en pointant « un problème de représentation » dans le défilé national. La marche « est très blanche ». Tout le contraire de ce que souhaite afficher La Pride des banlieues.

L’organisation du cortège de Saint-Denis le montre explicitement, ici le communautarisme en non-mixité règne en maître. En tête, les « personnes LGBTQIA+ racisé·es ». En deuxième position, les « personnes afrocaribéen·nes et afrodescendant·es ». En troisième, les « personnes lesbiennes » (et non les femmes). Et enfin, le cortège calme… Choqué par cette « hiérarchisation des races », un notable de Saint-Denis a contacté Valeurs actuelles « Ils avaient mis les Arabes devant, les Noirs après. On ne peut pas combattre les discriminations en discriminant. » Lui voit donc clairement une « manif typique d’extrême gauche ». Il a alerté le maire socialiste Mathieu Hanotin et ses adjoints. « La mairie est complètement gênée », assure-t-il. En catastrophe, le schéma du cortège a donc été modifié le 25 mai. Plus aucune mention de couleur de peau.

La marche sera organisé selon l’ordre suivant pic.twitter.com/PNdOQKEtX0

— Pride des Banlieues (@pride_banlieues) May 25, 2022

« Le maire les a appelé et leur a dit d’arrêter, donc ça a été ripoliné », pense le notable. Depuis il s’est heurté au silence radio de l’édile : « Maintenant ils se sont tus. Ils ont fermé leur gueule comme d’habitude. À la mairie de Saint Denis, ils sont comme ça. » Drapeau arc-en-ciel sur son fronton, la municipalité ne pouvait pas se dédire. Pire, elle subventionne l’association organisatrice de la Pride. Sollicités, le maire et deux adjointes n’ont pas répondu à nos questions. Participant évidemment à la marche, le député LFI de Saint-Denis Éric Coquerel a lui évoqué dans les colonnes du Parisien un département « où tous les gens sont particulièrement discriminés et vivent les inégalités. » À défaut de se concrétiser, la stratégie intersectionnelle se révèle ainsi un formidable tremplin électoral pour la Nupes. À quelques jours des législatives, l’extrême gauche aura réussi à mobiliser ses troupes…

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Le Figaro

Randonnée en été : dix indispensables à glisser dans votre sac à dos

Gourde filtrante, matériel de sécurité, vêtements techniques... Notre sélection de nouveautés utiles pour vos balades, en altitude notamment.

En randonnée, même à la journée, le paquetage à une importance déterminante ! Pour être sûr de ne rien oublier tout en marchant léger, voici nos suggestions d'indispensables à glisser dans le sac à dos. Rappelons-le : les objets les plus lourds, comme la boisson et la nourriture, doivent être disposés dans la partie centrale du sac de façon qu’ils adhèrent le plus au dos. Et tout ce que l'on souhaite avoir à portée de main se range dans la partie supérieure et dans la tête du sac. En route.

Lire le dossierRandonnée : itinéraires, conseils... Notre guide complet

Le sac à dos parfait pour la journée

Plus votre sac à dos est grand, plus il sera lourd … Car vous le remplirez ! Il est donc primordial d'ajuster la taille du sac à votre programme : pour une sortie à la journée, un volume de 20 à 25 litres est suffisant. Le modèle emblématique Tempest 20L de la marque Osprey, fabriqué en nylon recyclé, est reconnu pour son confort et sa technicité et s'avère aussi léger que robuste. Le système de portage et les réglages possibles du dos, de la ceinture ventrale et des bretelles assurent une bonne répartition du poids et ainsi la stabilité et la liberté de mouvement recherchées. La poche en Powermesh sur l'avant permet d'y glisser facilement un vêtement mouillé, par exemple, les petites poches zippées de chaque côté de la ceinture donnent accès rapidement à son téléphone ou aux barres de céréales. Enfin, les systèmes d'attaches pour casque, bâtons et piolets permettent d'envisager tous types de sorties.

Sac à dos Tempest (version femme) Talon (version homme) Osprey 20 L. – Prix :140 €

La gourde qui rend l'eau potable

La technologie de filtration de Life Straw transforme l'eau micro-biologiquement contaminée en liquide potable. Développée en priorité dans les pays en voie de développement avec son programme humanitaire Give Back, elle est également proposée pour les activités outdoor. Cette gourde équipée de son filtre permet donc aux randonneurs de boire sans aucun risque l'eau des torrents, lacs, rivières… et même des flaques boueuses.

Gourde 1 Litre GO Life Straw - Prix : 56,95€

La lampe frontale rechargeable

Idéale en cas de retour tardif ou de visite de grotte sur le chemin ! Elle ne pèse que 100 grammes, résiste à l'eau et dispose d'une luminosité puissante avec plusieurs options de faisceaux. La lampe frontale 500-R de Black Diamond est surtout rechargeable et sans batterie amovible. Avec son port de charge micro-USB, elle se recharge facilement depuis une prise murale mais aussi une voiture, une source d'alimentation portable ou encore un panneau solaire. À savoir qu'en termes d'impact environnemental, il est préférable de mettre au recyclage après plusieurs années d'utilisation une batterie Lithium-ion comme celle de cette lampe, que de jeter régulièrement des piles.

Lampe frontale 500 R Black Diamond. Prix : 65€

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Le couteau multi-fonctions, avec tire-tique intégré

La marque savoyarde de couteaux Opinel propose un modèle taillé sur mesure pour les escapades natures. En plus de sa lame efficace et robuste, le Numéro 12 Explore dispose d'un sifflet pour se signaler… et d'un tire tique. Ce dernier est un outil sûr et efficace pour enlever rapidement les tiques qui viennent se fixer sur les humains comme sur les animaux de compagnie.

Opinel N°12 Explore Tire Tique. Prix : 39,90€

La boîte isotherme pour manger chaud ou frais

Ce récipient à double paroi totalement étanche conserve les aliments à leur température originelle et empêche toute condensation pendant plusieurs heures. Rien de tel qu'une bonne soupe chaude en arrivant au sommet ou, au contraire, une salade de tomates bien fraîche à déguster à la pause pique-nique ensoleillée. L'acier inoxydable évite tout transfert de saveur et la large ouverture la rend très pratique pour y plonger directement sa fourchette !

Food Jar Hydro Flask – 591ml. Prix: 44,95€

L'application pour bien se préparer et se repérer

Appli mobile lancée sur les «stores» en 2017 depuis Chamonix, Whympr est déjà une référence dans le milieu montagnard. Elle est fiable, précise, et cumule de nombreuses fonctionnalités et outils. Ceux-ci permettent, en amont, de préparer au mieux la sortie via différentes propositions d'itinéraires agrémentées d'informations actualisées, d'outils très utiles comme des bulletins météo, des BERA (Bulletins d'estimation Risque Avalanche), les inclinaisons de pentes etc… Et, aussi une fois sur place, de s'orienter précisément et de repérer les sommets, les glaciers et les cols grâce à la carte topographique 3D ou IGN détaillée.

Whympr. Application gratuite sur son format de base, avec des services payants. Prix Whympr Premium: 3 mois 19,99 € - 1 an 29,99€;

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La balise pour être suivi à distance

Cette balise intègre dans ses dimensions minuscules (115 x 70 x 12 mm pour 88gr) une nouvelle technologie de géosécurisation et de suivi en temps réel permettant de suivre et de localiser quelqu'un de manière très précise en montagne, y compris dans les zones non couvertes par les réseaux téléphoniques ! Vos échappées montagnardes peuvent ainsi être suivies à distance par vos proches et, en cas d'accident, vous pourrez alerter ces derniers simplement en appuyant sur son bouton SOS. Une fois prévenus, les secours sont en mesure de localiser très précisément et très rapidement la balise K-IP. Autonome 24 h en activité́ et plus d'un mois en veille, ce concentré de technologie est protégé des jets d'eau, détectable même 6 m sous la neige, et résistant aux températures de -20°C à +60°C.

Balise K-IP. Prix : 349€ (pour la balise et 2 ans d'abonnement avec accès aux services).

Le kit secours de base

Pour soigner les petites égratignures, coupures et autres aléas des sorties en pleine nature, cette petite trousse de secours élaborée par les équipes spécialisées trek et randonnée de Decathlon se révèle très pratique. L'essentiel est rassemblé avec une quinzaine de pansements de tailles différentes, une bande de crêpe, des lingettes désinfectantes, des compresses, des bandes pour suture, une paire de ciseaux, de gants et un savon. On ajoutera simplement la couverture de survie pour s'isoler et se protéger du froid en cas d'immobilisation.

Trousse de secours randonnée Forclaz-Decathlon. Prix : 13€ + couverture de survie Forclaz : 3€.

La parfaite strate de chaleur

Légère comme une plume. L'isolation naturelle du duvet d'oie garantit à la fois un réel apport de chaleur, une grande légèreté et une grande compressibilité. Idéal pour les sorties par temps frais ou les pauses au sommet, ce « pull-doudoune » original se range dans sa petite poche de poitrine. La marque américaine Patagonia, profondément engagée pour la protection de la planète, utilise ici un revêtement en nylon 100% recyclé, fabriqué à partir de filets de pêche.

Alpine Downlab Patagonia. Prix : 250€

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La veste de pluie compactable

Pièce essentielle à avoir dans son sac : la veste imperméable. Celle-ci est signée Picture, marque française engagée dans l'éco-conception. L'Abstral est donc imperméable et respirante, fabriquée en polyester dont 46% est recyclé et pourvue d'un traitement déperlant garantie sans PFC (perfluorocarbures : ces fameuses substances polluantes qui s'avèrent également cancérigènes et perturbateurs endocriniens). Côté technique : les coutures sont entièrement étanches, le tissu extensible et la capuche élastique. Côté pratique : cette veste se roule dans sa propre poche.

Veste imperméable Picture Abstral. Prix: 160€

Bonus : le hamac pour une petite sieste en apesanteur

Cet objet a le pouvoir de suspendre le temps et de plonger instantanément les corps et les esprits qui s'y balancent, en vacances. Créé par un Français à Bali, Ticket To The Moon fabrique des hamacs à la fois pratiques, compacts et confortables. Côté matériaux, le textile de nylon froissé utilisé est labélisé et de haute-qualité, les crochets en acier inoxydable et les mousquetons en aluminium permettent de fixer très facilement le hamac autour d'un arbre. Le modèle Lightest peut résister jusqu'à 150kg, ne pèse que 228gr et s'avère hypercompressible : une fois rangé dans son sac, il tient dans la main.

Hamac Le Lightest de Ticket To The Moon – Prix: 69,95€

Ouverture des refuges de montagne : cinq spots idéaux pour l'été

La saison estivale démarre début juin dans nos refuges d'altitude français. Ces abris chaleureux et bien gardés ne sont pas réservés aux alpinistes et grimpeurs chevronnés, mais accessibles à toute la famille. Notre sélection de repaires perchés dans les Alpes et les Pyrénées

France24 - World

Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly

Issued on: 04/06/2022 - 18:13Modified: 04/06/2022 - 18:19

Romain BRUNET Follow

Jean-Luc Mélenchon’s far-left France Unbowed (La France Insoumise or LFI) party, which came in third in the first round of the 2022 presidential election, has had 17 MPs in the National Assembly since the 2017 legislative elections. They quickly gained notice not only for their ability to create a buzz, but also for blocking certain government texts. 

On May 10, 2022, France’s Greens, Communist Party and Socialist Party all agreed to form a historic alliance with the far-left France Unbowed (La France Insoumise or LFI), ahead of the June legislative elections in hopes of securing a lower-house majority. Despite its small number of members currently, LFI has been very active in the National Assembly over the past five years. It has passed 100 or so bills and more than 60 motions for resolutions, tabled more than 60,000 amendments, established four commissions of enquiry and intervened thousands of times in parliament.

In June 2017, Jean-Luc Mélenchon, who had been a senator in Essonne for 18 years, was the only one of the 17 LFI MPs who knew how parliament worked. In fact, his colleagues were mocked during the first few months of their terms for their lack of experience. In addition to the fact that she had been a nurse’s aide prior to being elected, some of Caroline Fiat’s opponents nicknamed her "the deputy Bac -2", referring to her educational trainng, while Adrien Quatennens, who had previously been a customer advisor for EDF (Électricité de France S.A., a French multinational electric utility company), was given the nickname of "Deputy Call-center".

However, the mockery quickly ceased when it became apparent that the LFI MPs were serious about positioning themselves as the opposition to Emmanuel Macron’s presidential majority during his five-year term.

"The LFI MPs have really been very active, very present and very invested in their roles, both in the committee and the Assembly, doing serious groundwork," said Olivier Rozenberg, a professor at Sciences-Po and specialist in parliamentary life.

"Our goal was simple: to be the first opponent and the first proposer", says Mathilde Panot, MP for Val-de-Marne and president of the LFI parliamentary group in the National Assembly. "We wanted to fight the government both by bringing the country's various social struggles into the National Assembly while making sure, each time, to propose another vision by converting our programme into legislative proposals," she continued. "For example, we are the only group that presented a counter-budget every year and a counter-management plan for Covid."

"Our voice should be heard by as many people as possible"

However, it's the stunts from LFI's MPs that have left the biggest mark. Very early on in the legislature, LFI took advange of Palais-Bourbon’s media platform to make themselves known. Alexis Corbière, MP for Seine-Saint-Denis, pushed back against the government’s decision to reduce the personal housing allowance by €5 by presenting a shopping basket before parliament that contained €5’s worth of food. Adrien Quatennens, MP from the North, encouraged the Republic on the Move (La République en Marche, or LREM) MPs to be "insubordinate" during the revision of the Labour Code. And finally, François Ruffin, MP for the Somme, wore the shirt of an amateur football club when he talked about financing non-professional sport. All these actions created a buzz, with videos widely shared on social media.

If LFI and its newly created coalition secures a majority in parliament, no doubt more attention-grabbing actions will take place. It has pledged to introduce a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establish the wealth tax, repeal Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future and establish a Sixth Republic, an institutional revamp in which the executive’s powers would be reduced in favour of the parliament and people. LFI ran on all these proposals during France’s latest presidential election in April.

"It's true that some of our speeches have had several million views, which was quite unprecedented in the history of the National Assembly," says Panot. "We start from the principle that the words we speak in the Assembly are meant to be heard by the greatest number of people, so you will never hear us talk about amendment no. 6147 aimed at deleting paragraph 4 of Article 2. When Alexis Corbière took out his shopping basket, our primary goal was to bring reality back into the debates."

.@AQuatennens aux députés REM : "Soyez à la hauteur ! N'hésitez pas à vous insoumettre..." https://t.co/9vUOFDUQtY #CodeDuTravail #DirectAN pic.twitter.com/gNVh0LlnqE

July 10, 2017

"This strategy has been effective because it is talked about and remembered," says Rozenberg. "But above all, it was also an opportunity to bring to the forefront, alongside Jean-Luc Mélenchon, new figures within LFI who otherwise would not have existed. The result after five years is therefore rather beneficial. A new generation has been trained."

.@Francois_Ruffin (La France insoumise) crée la polémique en portant un maillot de foot dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale >> https://t.co/Re7vu6fXpo #Football #DirectAN pic.twitter.com/AjjowtCqAy

December 7, 2017

LFI MPs also took advantage of their parliamentary niches, which were granted to the opposition groups so that they could set the National Assembly’s agenda usually established by the government. This meant that bills with which the government was not comfortable could be voted on, including recognising occupational pathologies resulting from burnout, introducing receipts for identity checks, banning glyphosate, capping bank charges, extending the earned income supplement to young people aged between 18 and 25 and introducing a tax on crisis profiteers.

"All these texts were rejected, but since they were popular with the public, they used them to catch the government off guard," says Rozenberg.

Clémentine Autain, the MP for Seine-Saint-Denis, did however manage to get a resolution passed in January 2022 that recognises endometriosis as a long-term medical condition (ALD). Two days after President Macron presented a plan dedicated to it, this subject made media headlines. It would therefore have been difficult for the presidential majority to vote against this recognition, which authorities had been demanding for several years.

"Blocking deliberations raises questions"

However, the actions of LFI MPs have also been obstructed on numerous occasions. Unable to block a bill due to their low numbers, the LFI group wrote several amendments and points of order in order to slow down the examination of certain texts.

At the beginning of 2020, the pension reform thus resulted in the rebel MPs' tabling of 19,000 amendments. "We acknowledge our obstructionism," said Mélenchon on BFMTV. "Because, in the same way that a trade unionist goes on strike for 43, 45, 50 days and loses salary, the MPs would be failing in their duty if they did not use every possible weapon to delay the final decision that could be imposed automatically in the Chamber."

This has happened to such an extent that the presidential majority is worried about what will happen if a very large number of LFI MPs get elected during the legislative elections on 12 and 19 June. "LFI has adopted a chaos strategy. (...) There is a risk of permanent political guerrilla warfare regarding substance and form," says François de Rugy, the former ‘Macronist’ president of the National Assembly, in an article published on 16 May by L'Opinion.

All the more so as the first opposition group is given – in principle – the presidency of the Finance Committee, another subject of concern for the outgoing presidential majority. "LFI could take advantage of this to investigate Bercy in order to highlight this or that problem regarding public spending or to fully inform themselves of the consequences of abolishing the ISF [solidarity tax on wealth]," says Rozenberg. "But I don't think it will create chaos. Rather, it is an opportunity to see important things happen in the Assembly."

"It's true that if there are 150 or 200 of us, then that changes everything. And being in charge of the finance committee would make us even stronger opponents," says Panot. "That being said," she resumes, "the 'Marcheurs' are right to be afraid of us because we don't want to be the first opposition group: we want the majority."

During the last presidential election in April 2022, LFI’s platform was heavily centred on social issues and the cost of living, and Mélanchon garnered 22% of the vote, narrowly losing to Marine Le Pen, who went up against Macron in the second round.

This article has been adapted from the original in French by Mariamne Everett. 

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Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in the way of a Macron-Le Pen rematch

The Campaign Beat

Jean-Luc Mélenchon's call for a Sixth Republic

Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

Le Figaro

Travail et vacances : deux univers opposés devenus liés

Quentin Périnel

CHRONIQUE - «Gîte de charme idéal pour télétravailler»: la démocratisation du télétravail a donné naissance à un nouveau segment de marché pour le tourisme.

En 1966, Pierre Perret évoquait dans une chanson – que vous allez inévitablement avoir en tête à la lecture de ces lignes – les charmes des jolies colonies de vacances, et louait la générosité de papa et de maman. En 2022, il s'agirait, dans le même esprit, de vanter les charmes du « full remote » et du travail hybride délocalisable. Nombreux sont les actifs – a fortiori chez les cadres – qui se sont déjà adonnés au tourisme du télétravail. Ce n'est plus un secret pour personne. Il est possible de télétravailler sur son lieu de vacances.

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Tourisme et monde du travail sont, désormais, deux univers qui s'entrecroisent. Groupes hôteliers, résidences de tourisme, chambres d'hôtes… Chacun a saisi qu'il y avait là un joli filon à exploiter. « Maison de charme, idéale pour télétravailler », peut-on par exemple lire sur une annonce Airbnb décrivant une maison sur la presqu'île de Crozon, dans le Morbihan. Nous n'en sommes pas encore à « connexion internet assez optimale pour réaliser des conf-call et des réunions en visio », mais l'esprit y est.

«Full remote» version bretonne

« J'ai passé dix jours au Club Med aux Seychelles, dont trois en télétravail », se targue Baptiste, « marketeux » dans un grand groupe immobilier. Il se targue, justement, parce qu'il est parfaitement conscient que d'autres n'ont pas cette chance. Et ce propos ne met pas en cause le quotidien de son métier, mais bien le management. Car son supérieur hiérarchique est bien évidemment au courant. Et il accepte de faire cette « fleur » à son collaborateur pour une raison toute simple : parce qu'il a confiance en lui, et qu'il sait qu'en télétravail – que ce soit chez lui ou sous des cocotiers – il rendra en temps et en heure ses missions.

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Et dans la même entreprise, dans une équipe voisine, cela n'est pas vraiment la même réalité. La présence, la distance, le travail hybride, et toutes ces notions qui sont encore très fraîches, ne sont pas encore comprises, ni tolérées par tous les managers. « J'ai une collègue, commerciale, dont le boss exige que tout le monde soit là chaque vendredi après-midi, comme s'il craignait que tout le monde parte en week-end avant lui », s'amuse Baptiste.

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C'est pourtant un signe des Temps. Dans les Maisons de la Presse balnéaires, un autre détail ne trompe pas : le rayon des cartes postales s'est lui aussi adapté au télétravail. Exemple : dans le Morbihan, en plus d'acheter son Figaro, il est également possible d'acheter une carte postale illustrée du « télétravail en Bretagne » représentant une femme en costume traditionnel breton, sur la plage. Le « full remote » en carte postale. Vous savez ce qu'il vous reste à faire cet été… À vos cartes postales de télétravail !

Salariés : ces avantages dont vous ignorez l'existence

NOS CONSEILS - Dans le monde de l'entreprise, certains avantages sont parfois invisibles ou incompréhensibles. Mais ils existent bel et bien, et chacun peut y prétendre.

France24 - World

‘Out of sight, out of mind’: Candidates vie to serve French expats in legislative districts abroad

Issued on: 02/06/2022 - 22:56

French citizens living abroad have been electing their own lawmakers to France’s lower-house National Assembly since 2012. Eleven of the chamber’s 577 deputies represent French expatriates based in as many districts around the world. Often dual nationals, candidates for these seats are hoping their unusual profiles – with one foot in France and another elsewhere – will win over voters. FRANCE 24 takes a closer look at two candidates running to represent French expatriates in Africa.

This June marks the third time France’s expats have gone to the polls for legislative elections. After a five-day window to vote by internet closed on Wednesday, some 1.6 million French voters residing abroad will be called to the polls over the weekend to vote in person. Registered voters can cast their ballots at embassies and consulates on Saturday (in the Americas) and Sunday (in the other districts abroad).

The 11 districts abroad span the planet in constituencies that range from tiny (District 6: Liechstenstein and Switzerland) to massive (District 11: Eastern Europe, Asia, Oceania). Two of the districts encompass French expatriates in Africa: District 9 spans the Maghreb and much of West Africa; Benin, Ghana and Togo are in District 10 along with the rest of Africa and the Middle East.

Political newcomer Ali Camille Hojeij is standing in District 10. Running as an independent, the 36-year-old Franco-Lebanese lawyer nevertheless describes himself as “compatible” with President Emmanuel Macron’s political line. Hojeij says he wants to be the voice of his district’s expatriates, who are “full French citizens but considered as separate”.

“Out of sight, out of mind”, is how Naïma M’Faddel describes it. A candidate for the conservative Les Républicains and close to the party’s 2022 presidential candidate Valérie Pécresse, M’Faddel is standing in District 9. “Politicians come and go, but [the voters] don’t see their problems being solved. Many wonder what purpose there is in going to vote,” she said.  

Indeed, the apparent lack of interest in France’s legislative elections can be seen at the ballot box. Scarcely 20 percent of those registered turned out to vote across the 11 districts in 2017’s legislative first round – less than half the turnout in that election overall.  

One foot in Paris, the other in Africa

Aside from their impression that Paris neglects them, French expatriate voters also feel a sense of injustice fuelled by issues like getting France to recognise pension credits acquired abroad or the fact that expatriates pay into a French social security system they aren’t eligible to benefit from.

“The key government ministry for French residents abroad is Bercy, the Economy and Finance Ministry. And for Bercy, French residents abroad are deserters who have fled their country so they can pay fewer taxes,” said Hojeij.

School fees are another point of contention. Tuition is continually on the rise for expatriates, who – contrary to popular belief – are not all privileged, said M’Faddel. “I want free schooling for [French] children living abroad who attend schools established by France. It’s a matter of equality between citizens and a constitutional principle,” she said.  

“There is a scissor effect: on the one hand, we have school fees that are increasing; on the other, we have local hires that often don’t have the CAPES (secondary-school teaching) diploma and so the quality of teaching is deteriorating,” Hojeij explained. The lawyer defines himself as a pure product of the Agency for French Teaching Abroad (AEFE), which runs a network of 552 schools around the world.  

Born in Bangui in the Central African Republic and the son of a businessman, Houjeij spent his childhood on the African continent before hanging his hat in Paris to study law as an 18-year-old. Today, he claims “sociocultural roots” in Africa and the Middle East, “even though it remains difficult in a district that covers 49 countries”, the political novice recognised.  

To persuade voters, M’Faddel is also emphasising her multicultural path and her links to Morocco. “My brothers and my children live in this district. So the issue of expatriation affects me, too,” said M’Faddel, an essayist and a former elected official in Dreux (central France). Having arrived in France at the age of 8 without receiving any schooling in Morocco, M’Faddel said she “owes France everything”.

Fighting anti-French sentiment in Africa

While making French expatriate voices heard in Paris is a priority for both legislative candidates, M’Faddel and Hojeij also see their role as intermediaries on French foreign policy. That task is all the more important at a time when anti-French sentiment has gone up a notch in several African countries, including the Central African Republic, Mali and Chad.

“French expatriates have a very good reputation and don’t elicit any hostility. The resentment comes from the perception of French policy and manipulations from France’s rivals, Russia in particular,” said Houjeij.

As France’s diplomats rail against a proposed reform that would strip them of their special status, Houjeij holds that a lawmaker with the keys to understand Africa, and with “sociocultural roots” there, could be particularly useful in conducting diplomacy. In his opinion, France and the African continent need interlocutors capable of “advancing the French agenda, but in a manner that is much more respectful of states’ sovereignty”.

M’Faddel, meanwhile, contends that more resources need to go towards fostering relationships. “For the past decade, France has not managed to maintain cultural links between peoples. And the relationships between France and Africa have also been stretched thin on the economic front.” She calls for raising the budgets of cultural institutes and the Francophonie, the international organisation that represents French-speaking countries, “in order to re-establish the fraternal and historical links between Africa and France”.

This article has been adapted from the original in French.

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France24 - World

'Something magnetic about her’: French ex-chambermaid Rachel Keke runs for MP after labour battle

Issued on: 31/05/2022 - 16:53

NEWS WIRES

Former chambermaid Rachel Keke took on her employers and won a gruelling battle for better working conditions in the Paris hotel where she cleaned. Now she's running to be an MP. 

Keke, 48, will run on a ticket for a new left-wing alliance in France's parliamentary polls in June. 

She faces French President Emmanuel Macron's former sports minister, Roxana Maracineanu, in the fight for a seat in the southeastern Paris suburbs. 

"I will beat her. She doesn't live here. She's not from the working-class suburbs," Keke told AFP as she campaigned in the district of Chevilly-Larue on the outskirts of the capital.

"What are you coming here for?," Keke said, as if addressing her rival. 

"We are the ones who live in deprived areas and do key jobs. We are the ones who are held in contempt and are exploited. So let us defend ourselves in parliament."

Centrist Macron is seeking a legislative majority to push through his domestic agenda following his re-election in April. The left-wing alliance, made up of new faces such as Keke's, threatens to block his programme.

Keke was one of around 20 chambermaids -- most originally from sub-Saharan Africa -- who defied their employers at an Ibis hotel in northwestern Paris to demand better pay and working conditions. 

Nearly two years later, in May 2021, the fight against global hotel giant Accor, which owns the Ibis brand, ended in victory. They won a pay increase of between 250 and 500 euros ($270-540) per month.

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'Leader of the masses'                

MPs from the far-left France Unbowed (LFI) party supported the women throughout the campaign, leading Keke to campaign for them during the presidential election. 

But running for MP was not part of her plans, until local LFI official Hadi Issahnane suggested it to her. 

"We're not far from her being a symbol of our political struggle -- quite literally. She naturally embodies it," Issahnane told AFP. 

LFI MP Eric Coquerel said Keke "has something magnetic about her".

"She's strong, she finds the right words and doesn't need to read from cues when she speaks". 

"She's what I call a leader of the masses," he added. 

Keke was born in Ivory Coast. Her mother who sold clothes and her father was a bus driver.

After her mother died when she was 12, she looked after her brothers and sisters. 

The mother-of-five arrived in France, aged 26, in 2000. 

"I love France," Keke said, recalling the stories she heard as a child about her grandfather, who fought in World War II in the southwestern French city of Pau. 

Keke started off as a hairdresser before becoming a hotel cleaning lady.

"After my first day I came home aching all over. It was as if I'd been hit everywhere. It was really hard," she said.

Cleaning is a job that "destroys the body", she said. 

'Symbolic importance'                  

LFI leader Jean-Luc Melenchon emerged as the dominant force on the left in April's presidential election. 

He missed out on the run-off vote against Macron by a whisker, beaten into third place by far-right candidate Marine Le Pen. 

After Macron's win, Melenchon immediately urged voters to hand the left a parliamentary majority to block the president's pro-business reforms. He himself is seeking to become prime minister.

Part of Melenchon's strategy is to push forward new faces such as Keke -- a candidate of "symbolic importance", according to Emeric Brehier, a former Socialist lawmaker now with the Fondation Jean-Jaures think-tank.

"The left are saying, 'We represent the real working classes and we have representatives of these classes,'" Brehier told AFP.

Stephane Ravacley, a baker who went on hunger strike in eastern France to protest at the planned deportation of his young Guinean apprentice, is also running on the left-wing ticket. 

Recent opinion polls show the presidential majority and the left-wing alliance are neck-and-neck in the popular vote. 

But the two-stage election -- the first round on June 12 and run-offs on June 19 -- and the fact the LFI's popularity is concentrated in specific geographic areas, suggest Macron's bloc is likely to retain a majority in parliament.

Keke said she was not afraid of being surrounded by professional politicians, mostly from a different social class. 

"People know the status of a chambermaid. They know I don't have a Master's degree," she said. 

"If I'm asked a question I don't understand, I won't answer. The media need to get used to it." 

(AFP)

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Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

French politics

'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest

Valeurs Actuelles

[Jamet] Cet homme est dangereux

Dépression post-partum ? Grosse fatigue ? Euphorie ? Présomption ? Dédain du vainqueur de l’élection-reine qui l’a de nouveau fait roi pour le scrutin, à ses yeux subalterne, par lequel le peuple tout entier désigne ses représentants ? Entre ces quelques hypothèses, qui au demeurant ne s’excluent pas l’une l’autre, il n’y a que l’embarras du choix.

Le fait demeure que six semaines se sont écoulées entre la confortable réélection d’Emmanuel Macron et sa rentrée dans l’arène politique. Six semaines à peine marquées par la nomination presque en catimini d’un gouvernement forcément provisoire, six semaines d’un silence intrigant, voire incompréhensible. Mis à part un déplacement éclair à Cherbourg, le temps d’y être admis aux urgences, et un voyage express à Marseille pour y exhiber Pap Ndiaye et y redire curieusement son soutien à Jean-Michel Blanquer, le président, qui se voulait au-dessus de la mêlée, restait volontairement sur la touche.

Première révélation, et première surprise pour ceux qui auraient naïvement cru que Macron 2 s’inscrirait dans la continuité de Macron 1.

Au fil des jours, ce choix tactique s’est révélé erroné. Car toutes les enquêtes d’opinion concordaient : reconduit sans difficulté, le chef de l’État restait impopulaire. La majorité des votants l’avait rallié au second tour. La majorité des Français n’en regrettait pas moins sa victoire. La nomination d’une femme à Matignon ne les avait ni choqués ni impressionnés, la personnalité de Mme Borne, pourtant membre du gouvernement depuis cinq ans, les laissait indifférents. La loi contraignait les ministres au mutisme. Ceux d’entre eux qui étaient candidats étaient éparpillés aux six coins de l’Hexagone. Le pouvoir, du coup, semblait vacant et le flottement, moral en berne, des trois ou quatre mouvements, plus incolores et insipides les uns que les autres, qui sont censés constituer un “ensemble”, contrastait avec le dynamisme, l’activisme et l’optimisme des diverses gauches, qui, divergeant sur bien des points, s’accordent sur l’intérêt d’être unies.

Il s’en est fallu de peu, en somme, que les élections législatives aient eu lieu avant que la campagne ait commencé. Ce n’est que le 4 juin, à une semaine du scrutin, que le président, par le biais d’une longue interview accordée à la presse régionale, a condescendu à donner quelques indications sur ce que serait son second mandat.

Première révélation, et première surprise pour ceux qui auraient naïvement cru que Macron 2 s’inscrirait dans la continuité de Macron 1. Bien au contraire, le titulaire, inchangé, d’un second mandat prétendait rompre avec lui-même. Renouvellement, rénovation, renaissance, rien ne serait plus comme avant. Fini le détestable système où les décisions étaient prises par ceux à qui avait été confié le pouvoir. Finie l’époque où tout émanait d’un mystérieux et lointain “en haut”, communément appelé l’Élysée. Tout se ferait désormais après consultation et dans la concertation.

Seuls de mauvais esprits rappelleront que la même promesse avait été faite, en 2017, pour 2019.

Certes, un personnage olympien présiderait toujours à nos destinées, mais ce dieu modeste et laborieux, à l’opposé de l’omnipotent Jupiter, aurait pour nom Héphaïstos, qui ne craint pas d’aller au charbon et de mouiller la chemise. Preuve concrète du changement, dès 2023, deux problèmes trop longtemps ajournés seraient résolus : la réforme des retraites et la proportionnelle qui remplacera, sous une forme restant à définir, le majoritaire. Et cela dès 2023, croix de bois croix de fer. Seuls de mauvais esprits rappelleront que la même promesse avait été faite, en 2017, pour 2019.

Ce ne sont que hors-d’œuvre et l’ambition du Macron nouveau ne s’arrête pas là. Le chef de l’État se fixe cinq objectifs : le retour de l’indépendance française, le plein emploi, la neutralité carbone, l’égalité des chances et la réforme de nos institutions. La pièce maîtresse du dispositif qui permettra ce miracle est un Conseil national de la Refondation, pour partie nommé, pour partie tiré au sort, et référence proclamée au Conseil national de la Résistance, il y a quatre-vingts ans.

L’assimilation est parfaitement abusive entre cet organisme clandestin, travaillant en pleine Occupation à la renaissance d’une République idéale et une instance sans légitimité, à la botte et à la main du gouvernement, dont le rôle, dans l’hypothèse la plus favorable, serait superfétatoire et dont l’effet, dans l’hypothèse la plus probable, serait de contourner et de court-circuiter le contre-pouvoir qu’est le Parlement et d’abord cette Assemblée nationale qui doit être renouvelée les 12 et 19 juin prochains.

Le traitement de la révolte des Gilets jaunes est un précédent instructif. Sous couleur d’ouvrir de nouveaux espaces au débat et de revivifier notre démocratie malade, l’apprenti-sorcier Macron envisage cyniquement de bousculer, voire de piétiner les subtils et fragiles équilibres sur lesquels repose la Constitution dont il est statutairement et pour les cinq ans à venir, le gardien. Cet homme est dangereux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique

Publié le : 06/06/2022 - 18:46

FRANCE 24 Suivre

Le président du Mexique a annoncé, lundi, qu’il ne participerait pas au Sommet des Amériques, organisé par Joe Biden et qui débute aujourd’hui à Los Angeles, pour protester contre la décision américaine d’exclure Cuba, le Venezuela et le Nicaragua.

Le Sommet des Amériques, censé inaugurer une nouvelle ère dans les relations entre les États-Unis et l'Amérique latine, sera-t-il un rendez-vous manqué ?

Après des semaines de suspense, le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a finalement mis sa menace à exécution et annoncé qu'il ne participerait pas à l'événement diplomatique organisé par Joe Biden, qui débute lundi à Los Angeles.

"Je ne vais pas au sommet parce qu'on n'invite pas tous les pays de l'Amérique. Je crois en la nécessité de changer la politique qui a été imposée depuis des siècles : l'exclusion", a déclaré devant la presse Andrés Manuel López Obrador.

Cuba, le Nicaragua et le Venezuela ne sont en effet pas invités au Sommet des Amériques, a confirmé, lundi, à l'AFP, un responsable de la Maison Blanche soulignant "les réserves" des États-Unis face "au manque d'espace démocratique et au respect des droits humains" dans ces trois pays.

Des dirigeants de toute la région sont toutefois attendus pour une semaine d'échanges, Washington souhaitant montrer les muscles face à la Chine, qui avance ses pions dans une zone longtemps considérée par les Américains comme leur pré carré.

Une région "sûre" et "démocratique"

Le principal conseiller de Joe Biden pour l'Amérique latine, Juan Gonzalez, a indiqué à la presse que le président américain entendait "promouvoir une vision d'une région sûre" et "démocratique", ce "qui est au fond dans l'intérêt stratégique des États-Unis".

Joe Biden va, selon lui, faire des annonces sur la coopération économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19 ainsi que contre le changement climatique.

Le démocrate de 79 ans espère aussi conclure un accord de coopération régionale sur un sujet politiquement explosif, et qui lui vaut de violentes critiques de l'opposition républicaine : l'immigration.

Le nombre de personnes cherchant à entrer aux 1tats-Unis après avoir fui la pauvreté et la violence en Amérique centrale et à Haïti est en hausse.

L'administration Biden n'a, jusqu'ici, pas tenu sa promesse de mener une politique d'immigration rénovée, qu'elle veut plus humaine que celle du mandat Trump.

Concurrence chinoise

Washington s'est assuré de la venue de certains dirigeants majeurs, aussi bien le président argentin de centre-gauche, Alberto Fernandez, que le chef d'État d'extrême droite brésilien, Jair Bolsonaro.

Mais l'absence du président mexicain sera perçue comme "significative", selon Benjamin Gedan, qui dirige les études sur l'Amérique latine au Woodrow Wilson International Center for Scholars.

Sa menace de boycott avait déjà occasionné "un rebondissement véritablement malvenu pendant la préparation du sommet, car cela a mobilisé une énorme quantité d'énergie diplomatique américaine", note-t-il.

Très populaire dans son pays, Andrés Manuel López Obrador a indiqué qu'il pourrait rencontrer, en juillet à la Maison Blanche, le président Joe Biden, avec qui il affirme très bien s'entendre.

Benjamin Gedan relève par ailleurs que, là où la Chine investit lourdement dans la région, le président américain n'a jusqu'ici pas annoncé d'effort économique substantiel.

"Il faudra juger le sommet à l'aune des propositions des États-Unis en termes d'accès commercial, de prêts et d'assistance pour financer la reprise et les infrastructures dans la région", déclare encore Benjamin Gedan. "Et sur ces points, les États-Unis décevront, c'est inévitable", estime-t-il.

Influence politique en berne  

Le Sommet des Amériques avait été lancé en 1994 à Miami par le président Bill Clinton, désireux de lancer un vaste accord régional de libéralisation du commerce.

Mais le libre-échange n'a plus le vent en poupe, ni aux États-Unis ni ailleurs, et en la matière, Joe Biden n'a sur le fond pas rompu avec les réflexes protectionnistes de son prédécesseur Donald Trump.

Eric Farnsworth, vice-président du Conseil des Amériques ("Council of the Americas", une organisation qui promeut les échanges commerciaux à l'échelle du continent américain) a récemment estimé, lors d'une audition parlementaire, que chaque édition du Sommet des Amériques était "moins ambitieuse" que la précédente.

Michael Shifter, chercheur à l'organisme Inter-American Dialogue, voit dans la controverse autour de la liste des invités un indice de l'influence déclinante des États-Unis. Surtout que les difficultés politiques de Joe Biden, impopulaire et qui risque de perdre le contrôle du Congrès après des élections cet automne, n'échappent pas aux dirigeants de la région.

Les États-Unis "ont encore beaucoup de ‘soft power’", constate-t-il, c'est-à-dire d'impact en termes de contenus culturels ou d'habitudes de consommation. Mais leur "influence politique et diplomatique baisse chaque jour".

Avec AFP

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Joe Biden noue un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique avec 13 pays

LE FIL DU 8 MARS

Joe Biden ordonne un embargo sur les importations américaines de pétrole et gaz russes

Washington allège certaines sanctions contre le Venezuela pour favoriser le dialogue politique

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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France24 - Monde

États-Unis : cinq membres des Proud Boys inculpés pour "sédition" dans l'assaut du Capitole

Publié le : 07/06/2022 - 03:18

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L'ex-chef des Proud Boys et quatre membres de cette milice d'extrême droite ont été inculpés lundi pour sédition, une accusation passible de 20 ans de prison. Ils sont accusés d'avoir coordonné l'intrusion d'une centaine de leurs membres dans le Capitole, le 6 janvier 2021.

Après les Oath Keepers, ce sont l'ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, et quatre membres de la milice d'extrême droite qui ont été inculpés pour "sédition" pour leur rôle dans l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021 à Washington, a annoncé lundi 6 juin le ministère de la Justice.

Âgés de 31 à 45 ans, les cinq hommes étaient détenus depuis plusieurs mois, faisaient jusqu'à présent l'objet de poursuites pour "association de malfaiteurs" ayant pour objectif d'entraver une procédure officielle, ou pour violences.

L'accusation de "sédition" va plus loin : les procureurs fédéraux accusent les cinq hommes d'avoir comploté en amont et encouragé des partisans de Donald Trump à empêcher les élus du Congrès de certifier la victoire électorale de Joe Biden lors de l'élection présidentielle de novembre 2020. Ils auraient alors coordonné l'intrusion d'une centaine de membres de cette milice dans le Capitole.

Enrique Tarrio n'était pas sur place. Deux jours plus tôt, il avait été interpellé pour la destruction d'une banderole "Black Lives Matter" et alors qu'il se trouvait en possession de chargeurs d'arme interdits dans la capitale fédérale. Il avait été remis en liberté le 5 janvier 2021 avec l'ordre de rester hors de Washington. Selon l'acte d'accusation, il n'avait pas immédiatement obtempéré et avait même rencontré Stewart Rhodes, son homologue chez les Oath Keepers, avant de quitter la ville.

Une accusation rarement utilisée

En janvier, onze membres de cet autre groupe d'extrême droite, les Oath Keepers, ont été inculpés pour "sédition" pour leur rôle similaire présumé dans l'assaut meurtrier contre le Capitole.

Il est rare que les procureurs fédéraux inculpent des suspects pour conspiration séditieuse, qui est punie d'une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans d'emprisonnement.

En parallèle, une commission d'enquête parlementaire tente de faire la lumière sur le rôle joué par l'ex-président républicain et ses proches dans ce coup de force. Elle doit présenter jeudi ses premières conclusions lors d'une audition très attendue.

Avec AFP et Reuters

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Un an après l'assaut du Capitole, Donald Trump veut venger "sa victoire volée"

Assaut du Capitole : selon la commission parlementaire Donald Trump a violé la loi

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France24 - Monde

Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"

Publié le : 02/06/2022 - 16:51

Sophian AUBIN

Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont trouvé un accord, mardi, pour réduire de 90 % leurs importations de pétrole russe d'ici à la fin de l'année afin de tarir le financement de l'offensive russe contre l'Ukraine. Selon Anastasiya Shapochkina, spécialiste des relations russo-ukrainiennes, cet embargo n'aura cependant pas nécessairement d'impact sur l’économie russe, ni sur la poursuite du conflit. 

Les négociations autour de l'or noir russe auront duré près d’un mois. Les 30 et 31 mai, l'Union européenne a finalement décidé de mettre fin, d'ici à 2023, à ses achats de pétrole russe transporté par voie maritime, soit l’équivalent de plus de deux tiers de ses importations. 

Âprement négocié, ce consensus cède une exemption provisoire à trois pays membres de l'UE quasi exclusivement approvisionnés par la Russie : la Hongrie, la Slovaquie, et la République Tchèque. Ces trois pays pourront ainsi continuer de s’approvisionner en pétrole russe, via l'oléoduc Droujba [qui signifie "amitié" en russe].

L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc devrait ensuite être discutée "dès que possible", selon les dirigeants européens qui estiment, qu'au total, 90 % des exportations de pétrole russe vers l'UE seront arrêtées d'ici à la fin de l'année.

"Très peu de gens" auraient prédit que l’on puisse s’entendre sur le pétrole russe, s’est félicité le président français, Emmanuel Macron, au cours d’une brève déclaration au sortir des négociations, mardi 31 mai. Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est réjoui quant à lui d’un "pas en avant essentiel pour arrêter la guerre en Ukraine".

Toutefois, rien n’est moins sûr, selon Anastasiya Shapochkina, présidente du think tank géo-économique Eastern Circles, maître de conférences en géopolitique à Science Po Paris et spécialiste des relations russo-européennes. 

France 24 : comment analysez-vous l’enthousiasme des dirigeants européens, comme Emmanuel Macron ou Charles Michel, après cet accord sur le pétrole russe ? 

Anastasiya Shapochkina : on peut y lire les difficultés surmontées pour parvenir à cet accord. Cet embargo progressif est le fruit de nombreux compromis, de débats et de réflexions au niveau national, qui ont ensuite dû être reconduits à l’échelon européen. 

Une pièce maîtresse de cet accord reposait sur la volonté politique de l’Allemagne et de la Pologne, grands consommateurs européens de pétrole russe, qui ont finalement accepté de mettre un terme à toute importation de pétrole russe d’ici à la fin de l’année.

L’or noir russe aura néanmoins réussi à semer la division parmi les 27, comme le rappelle l’accord laborieusement trouvé avec la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque.

Bruxelles fait ainsi face à un bouleversement majeur : la Russie, partenaire de la sécurité énergétique de l’Europe, s’est muée, du jour au lendemain, en menace pour sa sécurité. 

Les 27 versent chaque mois 10 milliards d’euros à la Russie pour son pétrole. Ce manque à gagner va-t-il handicaper l’économie russe ?

Ce manque à gagner sera en grande partie compensé. Par un premier biais : la fraude. Dans six mois, l’embargo européen mettra un terme aux livraisons de pétrole par bateau, lesquelles représentent environ 70 % des importations européennes d’hydrocarbures russes. Mais ce type d’approvisionnement est plus difficile à contrôler que celui opéré via un oléoduc. Du pétrole russe pourra donc être labellisé comme venant d’autres contrées.

Une réorientation des exportations d’hydrocarbures russes vers l’Asie est par ailleurs en marche depuis dix ans. Avant le 24 février, le marché asiatique recevait ainsi 42 % des exportations de pétrole russe - à peine moins que l’UE, qui en achetait 48 %. Et depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Inde a déjà triplé ses importations de pétrole russe. Comme l’application de l’embargo européen sera progressive, l’industrie pétrolière russe dispose d’un peu de temps pour continuer à accélérer ce virage asiatique.

La Russie entend, aussi, négocier avec la Chine d’égal à égal, en tant que puissance mondiale, qui, comme elle, s’oppose à l'Occident, même si dans cette nouvelle relation commerciale, le rapport de forces est très favorable à Pékin. Le géant asiatique, qui était déjà un énorme client de la Russie (30 % des exportations de pétrole russe) avant l’invasion de l’Ukraine, va devenir un acheteur plus que jamais incontournable. Pékin va, en revanche, pouvoir négocier le prix du baril russe, et il sera probablement en deçà du tarif auquel les Européens l’achètent.

Le "pivot vers l’Asie" entrepris par la Russie fait donc finalement d’elle une "annexe énergétique" de Pékin. Et ce sont là de mauvaises nouvelles pour Moscou.

Une baisse des revenus pétroliers pourrait-elle contribuer à tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine ?

Atteignant 60 % du PIB, selon certains modes de calcul, les exportations d’hydrocarbures représentent la manne clé de l’économie russe. Mais les stocks d’armes dont dispose Moscou sont importants, et une dégradation de la situation économique n’aura absolument aucun impact sur la décision politique de poursuivre les objectifs stratégiques du Kremlin en Ukraine.

Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, dont l’Union soviétique, pourtant en ruines, est sortie triomphante, la guerre n’a pas de lien avec l’économie en Russie. Vladimir Poutine pourrait poursuivre l’invasion de son voisin ukrainien, même avec une économie complètement détruite. 

Une forte dégradation du niveau de vie de la population pourrait-elle faire grandir l’impopularité du pouvoir, y compris au sein des élites, jusqu'à menacer sa pérennité ?

Les élites russes sont traditionnellement très déconnectées des conditions socio-économiques de la population. Le marasme économique ne les impacte donc pas.

Sur le plan culturel, une "révolution de palais" serait une grande surprise pour tous les spécialistes de la Russie. Si ce type d’insurrection s’est produit dans l’Histoire russe - c’est ainsi que les tsars Pierre III et Paul Ier furent assassinés - les hauts dignitaires de ce pays ciblent toujours les dirigeants considérés comme faibles, et se sont montrés incapables d’éliminer des tyrans tels que Staline, ou Ivan le Terrible.

Le mécontentement des classes moyennes et populaires a grandi avec la guerre en Ukraine, qui laisse des dizaines de milliers de familles endeuillées. Beaucoup de Russes vivent déjà dans la pauvreté, aggravée par la fermeture d’entreprises occidentales, de Renault à McDonalds, qui laissent de nombreux actifs au chômage. Le pouvoir d’achat va continuer son inexorable chute, et impacter de larges pans de la société. Mais combien oseront descendre dans la rue au risque de passer plusieurs années en prison ?

Depuis le vent de contestation à Poutine des années 2011-2012, le pouvoir a mis en place une machine de répression interne. L’ensemble des agences de maintien de l’ordre (les "Siloviki") comptent aujourd’hui près de 2 millions d'agents. Quand bien même les foules seraient gagnées par la colère, le Kremlin aurait désormais la capacité d’étouffer toute contestation.

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L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe

L’invité du jour

Bruno Tertrais : "La Chine ne veut ni d'une Russie trop forte, ni d'une Russie trop faible"

La chronique de l’éco

TotalEnergies va finalement arrêter tout achat de pétrole russe

France24 - Monde

Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement

Publié le : 29/05/2022 - 12:27

Cyrielle CABOT

Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.

Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux. 

Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes. 

"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."

"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"

Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.

Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.

Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé." 

La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.

Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse. 

"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"

Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.

Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."

Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."

"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.

Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée

Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.

Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."

"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500." 

De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."

Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021. 

Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente. 

"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."

Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"

Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement. 

"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.

Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle. 

"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."

"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."

Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.

Vers une explosion des avortements à la maison

Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.

Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration. 

Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom. 

Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."

De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."

*Le prénom a été modifié

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"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement

Reporters

États-Unis : le droit à l'avortement menacé

France24 - World

Mali junta announces two-year delay until democratic rule

Issued on: 07/06/2022 - 01:16

NEWS WIRES

Mali's military rulers announced on Monday they would delay until March 2024 a return to civilian rule following double coups that have been denounced by countries in the region and foreign powers.

Junta leader Colonel Assimi Goita signed a decree read out on state television saying that "the duration of the transition is fixed at 24 months (from) March 26, 2022".

Mali has undergone two military coups since August 2020, when the army ousted elected president Ibrahim Boubacar Keita. 

Its military rulers had pledged to return power to civilians by February 2022 but subsequently extended the timetable, incurring regional sanctions.

Mali is struggling under those sanctions imposed by other countries in West Africa for its perceived foot-dragging over restoring civilian rule.

Anger at the mounting toll in the country's battle against jihadists unleashed protests against Keita, paving the way for the coup by disgruntled army officers in August 2020.

A second de-facto coup occurred in May 2021, when strongman Goita pushed out an interim civilian government and took over the presidency.

The violence gripping Mali since 2012 has involved attacks by jihadists linked to Al-Qaeda and the so-called Islamic State group, but also an assortment of self-declared militias and bandits.

(AFP)

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ECOWAS leaders postpone decision on sanctions in Mali, Burkina Faso and Guinea

Bomb kills two UN peacekeepers in central Mali

UN Secretary-General's report: An exclusive look into Mali's security situation

France24 - World

Proud Boys charged with seditious conspiracy for US Capitol attack

Issued on: 07/06/2022 - 03:20

NEWS WIRES

A leader of the Proud Boys and four other members of the far-right group were indicted on sedition charges on Monday in connection with the January 6 assault on the US Capitol.

Henry "Enrique" Tarrio, 38, is already facing other charges related to the failed attempt by supporters of former president Donald Trump to block Democrat Joe Biden's election victory.

A superseding indictment unveiled on Monday added the more serious charge of seditious conspiracy to the charges against Tarrio, the former "national chairman" of the Proud Boys, and the four other members.

Tarrio was arrested in Miami in March and is also charged with conspiracy to obstruct an official proceeding, obstruction of law enforcement, destruction of government property and other offenses.

More than 800 people have been arrested in connection with the storming of Congress by Trump supporters, according to the Justice Department, but only a handful face the charge of seditious conspiracy, which carries a sentence of up to 20 years in prison.

Stewart Rhodes, 56, founder of another far-right organisation, the Oath Keepers, has been charged with seditious conspiracy along with 10 other members of the group.

Three members of the Oath Keepers have pleaded guilty.

According to the superseding indictment, Tarrio was not in Washington on January 6 but he met with Rhodes on January 5 in an underground parking garage in Washington and was in contact with members of the Proud Boys who breached the Capitol.  

Along with Tarrio, four other members of the Proud Boys -- Dominic Pezzola, 44, Joseph Biggs, 38, Ethan Nordean, 31, and Zachary Rehl, 36 -- were charged with seditious conspiracy in addition to their previous charges.

The indictment comes three days ahead of a public hearing by the House select committee investigating the storming of the US Capitol.

The committee is trying to see if Trump or members of his circle had a role in planning or encouraging the violent attack, and has subpoenaed advisors and aides to the former president.

The assault on the Capitol left at least five people dead and 140 police officers injured and followed a fiery speech by Trump to thousands of his supporters near the White House.

Trump was impeached for a historic second time by the House after the Capitol riot -- he was charged with inciting an insurrection -- but was acquitted by the Senate, where only seven members of his own Republican party voted against him.

(AFP)

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Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

Pence dismisses Trump claim that he could have overturned 2020 election

US Capitol Siege

Texas man convicted on all counts in first trial of Capitol Hill rioters

France24 - Monde

Ligue des nations : face à la Croatie, la France concède le nul et ne se rassure pas

Publié le : 06/06/2022 - 22:38Modifié le : 07/06/2022 - 07:05

FRANCE 24 Suivre

En déplacement en Croatie dans le cadre de la Ligue des nations, les Bleus ont encore souffert lundi. Les champions du monde en titre pensaient avoir fait le plus dur après l'ouverture du score d'Adrien Rabiot mais leurs adversaires ont égalisé sur penalty.

Deuxième match d'affilée sans victoire pour les Bleus : l'équipe de France a été tenue en échec 1–1 par la Croatie lors de la deuxième journée de la Ligue des nations, lundi 6 juin, dans la chaleur étouffante de Split.  

Avec un effectif grandement remanié – Karim Benzema, Kylian Mbappé et Antoine Griezmann étant laissés sur le banc au coup d'envoi – les Bleus ont ouvert le score grâce à Adrien Rabiot (52e) en seconde période. Mais sur un penalty provoqué par Jonathan Clauss, Andrej Kamaric a égalisé pour les Croates à moins de dix minutes du terme de la rencontre (83e). Et sans les parades magistrales de Mike Maignan (71e, 87e), les hommes de Didier Deschamps seraient repartis des Balkans avec un zéro pointé.

"Il y a eu de bonnes choses et de la maîtrise, surtout compte tenu des changements" mais "notre fin de match a été beaucoup moins cohérente que ce qu'on avait fait pendant 80 minutes", a reconnu Deschamps.

Avec un point en deux rencontres, la France se complique très sérieusement la tâche en vue d'une qualification pour le "Final 4". Il faudra réagir vendredi en Autriche, avant d'accueillir les Croates le 13 juin pour la manche retour.

Une solidité partiellement retrouvée

À Vienne vendredi, l'atmosphère ne sera peut-être pas aussi surchauffée qu'au stade Poljud, antre à ciel ouvert du Hajduk Split, logée entre le massif du Mosor et la mer Adriatique. Ce cadre, inédit pour la France, a donné des idées au sélectionneur Didier Deschamps, désireux de "relever la tête" comme de préserver les organismes mis à rude épreuve par la chaleur et une saison harassante.

Au coup d'envoi, il n'a ainsi envoyé sur la pelouse que deux champions du monde, Benjamin Pavard et Presnel Kimpembe, et un seul rescapé de la défaite face aux Danois, Aurélien Tchouaméni. Toujours gêné à un genou, Kylian Mbappé ne s'est même pas échauffé. Même l'infatigable Antoine Griezmann a été ménagé au coup d'envoi, une première en 22 matches, avant d'entrer en jeu pour la dernière demi-heure.

Mais après huit matches de suite en 3–5–2, l'ajustement le plus inattendu concernait le schéma tactique, avec le retour du système de la finale du Mondial-2018 : sept joueurs à vocation défensive et une défense à quatre.

Si l'objectif de la soirée était de retrouver de la solidité après les brèches entrevues face aux Danois, celui-ci n'a été atteint que partiellement, avec une fin de rencontre à oublier et de multiples imprécisions en début de match,qui auraient pu coûter très cher. Jusqu'au penalty, les Bleus ont systématiquement trouvé le moyen de gommer leurs erreurs et rattraper leurs bourdes, notamment grâce à la vigilance de leur capitaine du soir, Kimpembe.

En face, les vibrants chants des 30 000 supporters croates ont guidé des Vatreni également en reconquête après avoir subi une humiliation à domicile vendredi, face à l'Autriche (3–0).

La majorité des acclamations furent majoritairement – et logiquement – destinées à Luka Modric : le meneur de jeu du Real Madrid, récemment sacré champion d'Europe, a démarré sa soirée par une belle accolade avec Benzema, avant de recevoir un immense hommage, tifo à l'appui, pour sa 150e sélection. 

Le joueur a même failli marquer sur une frappe lointaine, arrêtée par Maignan. Et il a pu jubiler à l'égalisation des siens depuis le banc de touche, aux côtés de tout le stade, heureux comme si sa sélection avait gagné.

Avec AFP

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Football : l'équipe de France s'incline sur le fil à domicile face au Danemark

Équipe de France : Boubacar Kamara appelé pour la 1ere fois, pas de Giroud ni de Pogba

FOOTBALL

Ligue des nations : face à la Croatie, des Bleus diminués veulent se relancer

France24 - Monde

Elon Musk accuse Twitter de "résister" à ses demandes et menace de retirer son offre de rachat

Publié le : 06/06/2022 - 18:00

FRANCE 24 Suivre

Elon Musk a averti, lundi, qu'il pourrait renoncer à son offre d'achat de Twitter, pour une somme de 44 milliards de dollars (41,1 milliards d'euros), si le réseau social ne lui fournissait pas les données qu'il réclame sur les faux comptes d'utilisateurs.

Elon Musk menace Twitter. Dans un document publié lundi 6 juin, l'homme d'affaires envisage de retirer son offre de rachat du réseau social, établit à 44 milliards de dollars (41,1 milliards d'euros).

Dans une lettre rendue publique conformément à la réglementation boursière, le multimilliardaire accuse Twitter de "résister activement" à ses demandes d'informations sur les spams et les faux comptes, dénonçant une "violation importante et manifeste" de ses obligations et dit se réserver le droit de mettre fin à leur accord de fusion.

C'est la première fois que l'entrepreneur menace Twitter directement, et par courrier, d'abandonner son projet de rachat, une possibilité qu'il avait toutefois déjà évoquée dans des messages publiés sur le réseau social lui-même.

Twitter, qui n'a pas réagi immédiatement lundi, avait auparavant minimisé ce risque en estimant que l'avertissement d'Elon Musk n'avait aucune valeur juridique.

"Musk pense que Twitter refuse clairement d'honorer ses obligations dans le cadre de l'accord de fusion, ce qui soulève de nouveaux soupçons sur une possible volonté de la société de dissimuler les données demandées en raison des craintes de ce que l'analyse des données par Musk mettra au jour", affirme la lettre de lundi.

La "méthodologie laxiste" de Twitter

Elon Musk, qui se présente comme un défenseur sans réserve de la liberté d'expression, a mis en cause la sincérité des données publiées par Twitter selon lesquels les faux comptes représentent moins de 5 % de sa base d'utilisateurs, en affirmant que la proportion réelle pourrait dépasser 20 %.

Il réclame donc au réseau social des données censées lui permettre de procéder à sa propre analyse de la base d'utilisateurs et affirme ne pas se fier à "la méthodologie de tests laxiste" de sa cible.

"Il est clair que Musk est en droit d'avoir accès aux données demandées pour lui permettre de préparer le transfert des activités de Twitter sous son contrôle et de faciliter le financement de cette transition", estiment ses avocats dans la lettre.

Elon Musk, par ailleurs directeur général du constructeur de voitures électroniques Tesla et fondateur de la société aérospatiale SpaceX, assure avoir bouclé le financement du rachat de Twitter en complétant son apport personnel par des emprunts.

À Wall Street, l'action Twitter perdait 5,4 % en début de séance.

Avec Reuters et AFP

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Rachat de Twitter : Elon Musk et la Chine, des liaisons dangereuses pour la sécurité américaine ?

Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
France24 - Monde

Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed

Publié le : 06/06/2022 - 17:19

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Les magistrats tunisiens ont entamé une grève d'une semaine, lundi, pour protester contre "l'ingérence permanente du président dans le pouvoir judiciaire", suite à la révocation de 57 de leurs confrères par Kaïs Saïed.

À l'appel des principaux syndicats professionnels, les magistrats tunisiens ont entamé, lundi 6 juin, une semaine de grève, accusant le président Kaïs Saïed d’ingérence dans la justice du pays.

"La grève a commencé dans tous les tribunaux du pays et selon nos informations, elle est très suivie", a déclaré à l'AFP le président de "l'Association tunisienne des jeunes magistrats", Mourad Massoudi.

La grève, pour une semaine renouvelable, est observée à l'appel des principaux syndicats professionnels des magistrats pour protester contre le limogeage, jeudi, par le président, de 57 juges, accusés notamment de corruption.

Dans un communiqué publié samedi, ces syndicats ont "fermement condamné l'ingérence permanente du président dans le pouvoir judiciaire". Ils l'accusent de s'octroyer le pouvoir de les révoquer "sans le moindre recours" possible, "violant le droit le plus basique à se défendre, garanti dans la Constitution".

Kaïs Saïed, qui s'est octroyé les pleins pouvoirs en juillet dernier, a révoqué les 57 magistrats en les accusant de corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire.

 

Crainte d'une dérive autocratique

Parmi les magistrats limogés qui pourront faire l'objet de poursuites, on trouve un ancien porte-parole du pôle de lutte contre le terrorisme, un ancien directeur général des douanes et l'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Les révocations concernent aussi des magistrats soupçonnés d'avoir entravé l'enquête sur les assassinats en 2013 de deux dirigeants de gauche, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, imputés à des jihadistes.

Kaïs Saïed a aussi fait amender la loi qui régit le CSM, autorité de tutelle de la justice tunisienne, pour pouvoir les révoquer, invoquant une "atteinte à la sécurité publique ou à l'intérêt suprême du pays".

Depuis le 25 juillet 2021, assurant agir dans l'intérêt du pays, Kaïs Saïed concentre tous les pouvoirs et dirige la Tunisie par décrets-lois, faisant craindre une dérive autocratique dans le berceau du Printemps arabe.

Pour sortir de l'impasse provoquée par son coup de force, qualifié de "coup d'État" par ses opposants, le président a proposé une feuille de route qui prévoit un référendum sur la Constitution le 25 juillet et des législatives anticipées le 17 décembre.

Avec AFP

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En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption

Tunisie : le président Kaïs Saïed officialise la date du 25 juillet pour son référendum

Tunisie : heurts lors d'une manifestation contre le référendum à Tunis

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
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Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur

Publié le : 06/06/2022 - 22:06

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Malgré la colère qui gronde après des mois de scandale, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a obtenu, lundi, la confiance de sa majorité au Parlement lors d’un vote des députés conservateurs.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a sauvé son poste, lundi 6 juin, en remportant un vote de défiance de sa majorité, dont il risque cependant de sortir encore davantage affaibli.

Deux ans et demi après sa victoire triomphante dans les urnes, le dirigeant de 57 ans, de plus en plus contesté, a encore démontré sa capacité à se sortir des situations les plus périlleuses. Mais il reste enlisé dans l'affaire du Partygate, les fêtes très arrosées organisées à Downing Street pendant les confinements, et le vote de lundi a montré les divisions profondes au sein du Parti conservateur. Il devrait laisser des traces.

Sur les 359 députés conservateurs ayant voté, 211 se sont prononcés en faveur de l'ancien maire de Londres, contre 148 qui souhaitaient l'évincer, un groupe considérable de frondeurs susceptibles de paralyser l'action du gouvernement.

Fin 2018, Theresa May avait survécu à une motion de défiance avec une marge plus large que son successeur, avant de démissionner quelques mois plus tard, trop fragilisée pour diriger.

Boris Johnson a jusqu'à présent totalement refusé de démissionner.

Après des semaines de spéculations, les événements se sont précipités lundi matin, à peine refermée la parenthèse festive des célébrations des 70 ans de règne d'Elizabeth II. Le président du comité 1922 du Parti conservateur, Graham Brady, a annoncé que le seuil fatidique de 54 lettres de députés, soit 15 % du groupe parlementaire, demandant le départ de M. Johnson, avait été atteint, déclenchant le vote.

En cas de défaite, une élection interne aurait été convoquée pour désigner un nouveau leader du parti, qui serait devenu chef du gouvernement, dans un contexte délicat de guerre en Ukraine et d'inflation au plus haut depuis 40 ans.

Victorieux, il ne peut pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an, selon les règles actuelles.

"Le gouvernement ne peut pas tout"

Plaidant sa cause devant ses troupes avant le vote, Boris Johnson les avait exhortés à mettre fin à une saga n'intéressant, selon lui, que les médias pour "parler exclusivement de ce que nous faisons pour les gens de ce pays", selon un responsable du Parti conservateur.

S'adressant à leur fibre thatchérienne, il avait fait miroiter baisses d'impôts et coupes dans l'administration, tranchant avec les interventions publiques massives de ces dernières années à la faveur de la pandémie, ou plus récemment de la crise du coût de la vie.

"Le moment est venu de reconnaître que parfois le gouvernement ne peut pas tout", a-t-il martelé.

Ces explications, et les efforts déployés toute la journée par ses ministres les plus loyaux à la télévision, sont loin d'avoir convaincu tout le monde.

Après l'ancien ministre Jeremy Hunt, considéré comme un possible successeur, le chef des conservateurs en Écosse, Douglas Ross, avait annoncé qu'il voterait contre Boris Johnson, invoquant la "colère" du public concernant les violations des règles sur le Covid.

Une majorité de Britanniques souhaitent son départ

Malgré l'accumulation des scandales et la colère du public et de sa majorité, Boris Johnson s'est maintenu ces derniers mois en mettant notamment en avant son rôle moteur dans la réponse occidentale à l'invasion russe de l'Ukraine.

Il a aussi été favorisé par l'absence de successeur évident dans les rangs des conservateurs, au pouvoir depuis 12 ans au Royaume-Uni, surtout depuis que l'étoile du ministre des Finances Rishi Sunak, longtemps le chouchou du parti, s'est brusquement ternie en raison de sa fortune et des arrangements fiscaux de sa femme, en période de hausse du coût de la vie.

L'effondrement de la popularité de Boris Johnson a déjà infligé de lourds revers aux conservateurs à des élections locales début mai. La majorité doute de plus en plus de la capacité de "BoJo", hué par la foule pendant les célébrations du jubilé de la reine, à remporter les législatives de 2024.

Longtemps un atout, sa personnalité fantasque, souvent désinvolte, agace désormais bien des Britanniques.

Selon un sondage publié lundi par YouGov, 60 % des Britanniques voulaient que les conservateurs évincent leur leader - mais seulement 32 % des électeurs de la majorité.

Les répercussions du Partygate ne sont en outre pas finies. Après la police et la haut-fonctionnaire Sue Gray, une autre enquête est prévue, celle-ci parlementaire. Si cette dernière conclut, a priori à l'automne, que Boris Johnson a trompé la Chambre des communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.

Avec AFP

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Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

"Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses

Royaume-Uni : après le Partygate, Boris Johnson face à un vote de défiance de son parti

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
France24 - Monde

Afghanistan : à Hérat, les jeunes filles restent privées d'école par les Taliban

Publié le : 07/06/2022 - 16:01

Sonia GHEZALI

Depuis plus de 9 mois, les Afghanes doivent arrêter leur scolarité à 11 ans. Malgré leurs promesses, les Taliban ne sont pas revenus sur leur décision d'interdire l'école aux jeunes filles. À Hérat, les reporters de France 24 ont suivi une enseignante qui espère que les filles pourront de nouveau poursuivre leurs études. Et ils ont rencontré une professeure qui brave l'interdit en donnant des cours clandestins. Certains pères tentent, eux, de convaincre les autorités de rétablir l'enseignement.

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France24 - Monde

“Interdit aux étrangers” : nos Observateurs dénoncent les discriminations à l’entrée des boîtes de nuit en Corée du Sud

Publié le : 06/06/2022 - 20:19Modifié le : 06/06/2022 - 20:27

Thaïs Chaigne Suivre

En Corée du Sud, certaines boîtes de nuit et autres lieux festifs interdisent systématiquement l’entrée aux étrangers. Une politique jugée xénophobe et qui cible plus particulièrement les personnes noires et de peau foncée, largement documentée sur TikTok et Instagram par ceux qui la subissent.

Les fêtards qui vivent en Corée du Sud le savent : impossible de se rendre dans certains lieux nocturnes si l’on n'est pas Coréen. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus d’étrangers qui vivent à Séoul documentent cette discrimination à l’entrée de certaines boîtes de nuit, bars ou même parfois des restaurants. 

Une vidéo publiée le 15 mai sur TikTok et visionnée près de 400 000 fois a récemment relancé le débat.

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#xenophobia♬ original sound - The Expat Pat

Elle a été publiée par Patrick Ramos, alias “Theexpatpat,” sur les réseaux sociaux. On le voit face à un videur qui lui demande d’arrêter de filmer avant de saisir son poignet, puis de le plaquer au mur. Selon une de ses amies contactée par la rédaction des Observateurs, le videur a continué de le violenter après avoir arrêté de filmer.

Selon le Korea Herald, Patrick Ramos était en train de tourner un live alors qu’il passait devant la boîte de nuit “Owl Lounge”, connue pour interdire l’accès aux non-Coréens. L’établissement se situe à Itaewon, un quartier pourtant très cosmopolite de Séoul.

Sur un écriteau à l’entrée de l’établissement, visible sur un cliché publié par le Korea Herlad, il est indiqué que seules les personnes possédant une carte d'identité nationale et les étrangers disposant d’un visa F-4 (délivré aux membres de la diaspora coréenne) étaient autorisés à rentrer.

@beyonceibnidas♬ original sound - Krys Tha Sis

 

Contactés par la rédaction des Observateurs, plusieurs expatriés en Corée du Sud nous ont confirmé avoir fait l’objet de ce type de refus à l’entrée des établissements nocturnes, sous prétexte qu’ils n’étaient pas Coréens. 

Les établissements concernés ont déjà donné plusieurs arguments pour justifier ce filtrage : le fait que le personnel ne parle pas anglais, un mauvais comportement passé de certains étrangers, ou plus récemment le Covid.

In South Korea: "Apologies! Because of the coronavirus, foreigners are not allowed to enter for the time being." #Xenophobia #CoronavirusOutbreak h/t @jmoore2001 pic.twitter.com/N2EyQgem2H

February 3, 2020

De graves abus commis par certains soldats américains basés en Corée du Sud en boîte de nuit (notamment des cas de viols et agressions sexuelles) seraient également en cause - notamment dans la ville de Daegu, près d’une base importante de l’armée américaine. 

La boîte de nuit OWL lounge, qui n’a pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations, a par exemple expliqué au Korea Herald exclure les étrangers, car s’ils venaient à commettre un acte répréhensible, un harcèlement sexuel notamment, ils pourraient fuir le pays en toute impunité.  

 

@denoz.yt#korea#korean#daegu#racism♬ original sound - DENOZ

 

Quentin F. (“Denoz”) explique à la rédaction des Observateurs : 

“Je vis à Daegu, où il y a très peu d'étrangers, et il y a plusieurs boîtes de nuit qui ne nous laissent pas entrer. Certains étrangers peuvent entrer dans des clubs réservés aux Coréens s'ils ont un garant sud-coréen - de préférence une célébrité, qui se porte garant d'un comportement approprié”. 

Les personnes à la peau foncée et noire particulièrement discriminées

Ce tri ciblerait selon nos Observateurs plus particulièrement les personnes noires, sud-asiatiques et nord-africaines.

 

@nya_0152#racistclubinkorea#expatinkorea#southkorea#daegu♬ original sound - nya_0152

Kirsten Kreels est une étudiante afro-américaine installée à Séoul. C’est une amie de Patrick Ramos. Elle essaye comme lui d’attirer l’attention sur cette discrimination à l’entrée de certains lieux nocturnes. Pour elle, il ne fait aucun doute que tous les étrangers ne sont pas logés à la même enseigne. 

Il y a deux ans, je me suis rendue dans un club assez “hype” de Gangnam [quartier chic de Séoul : NDLR] il y a deux ans. J’étais la seule personne noire parmi mes amis, le videur est allé dire à mon ami blanc : “il y a certaines personnes du groupe qui ne peuvent pas entrer”, tout en me regardant de haut en bas. Il a dit que mes habits n’étaient pas conformes au “code vestimentaire”. On avait tout vérifié, j ‘étais habillée comme toute Coréenne qui sort en boîte de nuit. (…) La façon dont il m’a regardé, je sentais que je n’étais pas la bienvenue.”

La plupart du temps, ils ne disent pas ça directement, mais disent plutôt  : “c’est complet”, ou “pas d’étrangers”. Mais on voit des personnes blanches entrer.

 

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#lifeinkorea#movingtokorea♬ original sound - The Expat Pat

 

Il y a même des images de panneaux qui indiquent : “interdit aux Africains” qui ont  circulé sur les réseaux sociaux, ou des messages des gérants de la boîte de nuit sur Kakaotalk (Whatsapp coréen : NDLR) qui indiquaient “pas de personnes noires"

Toutes les personnes noires que j’ai rencontrées m’ont raconté avoir subi des discriminations dans les discothèques, et même ailleurs.  

>> LIRE AUSSI SUR LE SITE DES OBSERVATEURS DE FRANCE 24 : Corée du Sud : une vidéo révèle les conditions de détention humiliantes d’un migrant marocain

 

 

Playing hiphop music but not allowing black ppl enter the club!? pic.twitter.com/EuBkvjyQRi

April 29, 2022

Michelle est métisse et vient des États-Unis. Elle est professeure d’anglais à Daegu, ville du centre du pays. Elle aussi dit s’être déjà vu refuser l’entrée d’une boîte de nuit alors que des personnes blanches ont pu y avoir accès sous ses yeux. En tant que femme métisse dans une ville peu habituée aux étrangers, Michelle détaille comment cette différence de traitement va bien au-delà des boîtes de nuit : 

On me dévisage souvent dans la rue. Et comme j’ai les cheveux très bouclés, des inconnus me les touchent sans me demander.

 

@chelle_mybelle_#southkorea#korea#lifeinsouthkorea#didyouknow#curlyhair#expatinkorea♬ original sound - Lorena Pages

 

J’ai entendu certains enfants m’appeler la “professeur singe”. j’imagine bien qu’ils ont dû apprendre cela quelque part. Et encore, je ne comprends pas tout ce qu’on me dit. Entre étrangers qui vivent en Corée du Sud, on se dit que plus on apprend à maîtriser le Coréen, plus ça devient compliqué au quotidien, parce qu’on comprend ce que les gens disent sur nous.” 

Kirsten Keels, qui a grandi dans un État du sud des États-Unis et dit avoir l'habitude des remarques racistes, y voit aussi de l’ignorance et de la curiosité qui peut être bienveillante, dans une société exposée depuis peu à l’immigration : 

Il arrive que des gens ne veuillent pas s’asseoir à côté de moi ou disent à leur enfant qu’il ne faut pas me parler (…). Mais je dirais que c’est surtout du racisme ordinaire, ou simplement parfois même de l’ignorance, ou encore de la curiosité, parce que certains n’ont jamais parlé à des étrangers. Alors j’essaye de leur donner une image positive.

Pour pouvoir profiter de la vie nocturne, Kirsten Keels a donc décidé de regrouper les lieux considérés comme “tolérants” sur une liste qui a été publiée dimanche 5 juin.

On a fait cette liste "verte" pour que les personnes noires-américaines, sud-asiatique, africaines.. qui sont de plus en plus nombreuses à vivre en Corée du Sud puissent s’amuser sans se dire : “ je vais peut-être subir une discrimination”. 

C’est aussi une façon de rassembler cette communauté, et de dire qu’on est ensemble et qu’on est présents. Et que le racisme et les discriminations ne sont pas acceptables. 

Selon nos deux Observatrices, les lieux qui refusent les personnes selon leur ethnie ou nationalité restent minoritaires, mais difficile à dénoncer. Les noms des boîtes de nuit et autres lieux discriminatoires sont souvent tus ou cachés sur les réseaux sociaux, et nos Observateurs n’ont pas non plus souhaité communiquer le nom des clubs incriminés. En cause : la loi punissant la diffamation en Corée du Sud, qui peut conduire à des peines de prisons, largement utilisée en cas d’accusation, parfois même aux dépens de la vérité. (L'accusé doit être en mesure de pouvoir fournir des "preuves"  de ses accusations, faute de quoi il peut être condamné). 

Il n’existe aucune loi pour punir des pratiques discriminatoires en Corée du Sud, que ce soit en raison de la nationalité, de l’origine ethnique, du genre ou encore de l’orientation sexuelle.

Télécharger l'application

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France24 - World

Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian

Issued on: 30/05/2022 - 19:39

David GORMEZANO

One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills. 

In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.

All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.” 

Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector. 

‘I started taking classes after the invasion’ 

Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.  

Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian. 

Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.

Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.” 

‘It’s not just about learning grammar’ 

Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades. 

Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”  

The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s. 

The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”

‘The Russian language is not guilty’ 

The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.

“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.” 

For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.” 

This article was translated from the original in French.

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War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

AS IT HAPPENED

Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas

AS IT HAPPENED

French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine

France24 - World

Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

Issued on: 24/05/2022 - 20:02

Cyrielle CABOT

With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

Childbirth policies and migration

But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

‘Putin is obsessed’

“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

Consequences of the war in Ukraine

But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

No trust, no babies

Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

This article has been translated from the original in French.

© France Médias Monde graphic studio

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The lessons learned after three months of war in Ukraine

Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

Perspective

Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

France24 - World

After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?

Issued on: 04/06/2022 - 11:58

Diana LIU Follow

As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold? 

With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.

Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.

These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.

“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.

“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.

Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.

“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.

“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."

“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.

A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?

Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.

Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.

Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.

“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.

“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.

“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”

What future for the Commonwealth?

As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.

“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.

“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.

“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”

For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.

“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”

For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.

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Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee

PLATINUM JUBILEE

Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

The Debate

The longest reign: What next for the British monarchy?

France24 - Monde

Royaume-Uni : Boris Johnson s'accroche au pouvoir après un "vote humiliant"

Publié le : 07/06/2022 - 11:36

Julien CHEHIDA Suivre

À la une de la presse, ce mardi 7 juin, l'avenir politique du Premier ministre britannique Boris Johnson en "mode survie", l'anniversaire d'une plus célèbres photographies de guerre du XXe siècle et la querelle européenne sur fond de guerre en Ukraine.

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La presse britannique revient longuement sur la motion de défiance qui a visé Boris Johnson, lundi 6 juin. Si le Premier ministre britannique en est sorti vainqueur, ce vote fragilise l'avenir politique du conservateur. The Times le dépeint comme un "vainqueur blessé", avec à la une le visage grave de Boris Johnson. Pourquoi blessé ? Parce qu’il ne doit sa survie politique au scandale du Partygate qu'à une courte majorité (211 pour et 148 voix contre). "Le désaveu est total", écrit le quotidien conservateur. Pour The Daily Mirror, "la fête est finie", allusion aux fêtes interdites auxquelles a participé le Premier ministre en plein confinement. 

The party is over for Boris Johnson, but who could replace him as Prime Minister?https://t.co/pOTYja9rkI pic.twitter.com/lsOJR8UMHe

June 7, 2022

The Guardian se veut plus piquant et parle d’une "humiliation". Le quotidien classé à gauche ne s’est jamais montré tendre envers Boris Johnson. Tout comme The Independent qui pose cette question : "jusqu’à quand Boris Johnson va-t-il tenir" ? Le quotidien, très critique envers l’action gouvernementale, ne digère pas que le Premier ministre "s’accroche au pouvoir",  en dépit de toutes les polémiques qui ont entaché son mandat depuis qu'il est au 10 Downing Street.

Pour le quotidien américain The Washington Post, "la question n’est plus de savoir s’il va partir mais quand" ? Fin 2018, Theresa May remportait un vote de confiance avec 63 % des voix. Avant elle, Margaret Thatcher, idole des conservateurs, sortait vainqueur d'un vote similaire avec 54 %. Mais à chaque fois, les deux femmes ont démissionné car elles étaient trop fragilisées au sein de leur parti. "Est-ce que c'est ce qui attend Boris Johnson ?" s’interroge le journal.

Comment une photo s’inscrit-elle dans la mémoire collective? C’est la question que se pose The Conversation sur l’une plus célèbres photos de guerre du XXe siècle. Intitulée "Accidental Napalm", elle montre des enfants vietnamiens, apeurés, fuyant l'attaque au napalm de leur village. Au centre la photo se trouve une jeune fillette, complètement nue, âgée de 9 ans. Sa détresse deviendra le symbole des horreurs de la guerre du Vietnam, rapidement affichée en une des journaux du monde entier. Cet anniversaire est aussi l’occasion, pour la jeune fille, âgée, aujourd'hui, de 60 ans, de revenir sur ce lourd héritage. Kim Phúc, qui vit aux États-Unis, a beaucoup témoigné dans des livres et des documentaires sur ce jour de juin 1972, qui a changé sa vie. "Le napalm vous colle, à la peau [...] provoquant des brûlures et des douleurs horribles qui durent toute une vie", raconte-t-elle au New York Times

In Opinion"Photographs, by definition, capture a moment in time. But the surviving people in these photographs, especially the children, must somehow go on," writes Kim Phuc Phan Thi in a guest essay about the image of her burned by napalm as a child. https://t.co/YNvGUGHR4K

June 6, 2022

Elle raconte aussi l’histoire de l'auteur de cette image, le photographe Nick Ut, qui lui a sauvé la vie en la prenant en charge, juste après avoir pris la photo. Ce cliché lui aussi permis d’obtenir les soins médicaux nécessaires pour traiter ses brûlures. Aujourd'hui, une partie de son corps porte encore les stigmates du napalm. Si elle aspire à une vie loin des médias, elle reconnaît le pouvoir de cette photo, devenue le symbole des horreurs d’une guerre, et l'importance de témoigner.

Ce témoignage fait écho à la guerre en Ukraine qui a débuté en février. Une inquiétude demeure sur le plan diplomatique, celle d’une désunion des pays membres de l'Union européenne. Les propos d'Emmanuel Macron, dans la presse régionale, sur son appel à ne pas"humilier la Russie",ont fait beaucoup réagir. La dernière en date vient de la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, dans The Guardian. "Trouver à tout prix une solution diplomatique pour un pays coupable de crimes de guerre n’est pas une issue possible", dit-elle. "Nous avons déjà fait cette erreur avec la Géorgie et la Crimée, on ne peut pas recommencer", ajoute-t-elle.

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Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur

ANALYSE

Royaume-Uni : malgré l'échec du vote de défiance, le "début de la fin" pour Boris Johnson ?

LE FIL DU 2 JUIN

L'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" en Ukraine, selon le chef de l'Otan

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Valeurs Actuelles

[Benedetti] Le second tour des législatives aboutira-t-il à une confusion politique ?

Et s’il n’y avait pas plus de majorité absolue que de cohabitation au soir du second tour des législatives, et surtout pas de majorité claire ? L’hypothèse, évidemment, n’est pas assurée, tant la logique politique incline pour qu’institutionnellement le président réélu dispose d’une assemblée à sa main. À ce stade, cela reste la perspective la plus probable, mais trois paramètres plaident en faveur d’une potentielle confusion politique au sortir de cette énième séquence électorale. Pour bien comprendre, il faut tout à la fois penser le macro, le médian et le micro ou pour le dire avec une autre sémantique, combiner les tendances lourdes de l’histoire, les mouvements de l’opinion et leurs effets conjoncturels.

Ces élections se déroulent dans une atmosphère nullement semblable à celles qui permirent depuis 2002 à chaque président de se voir conforter par une majorité à l’Assemblée nationale. La reconduction du sortant a laissé la place à une insatisfaction qui suscite des frustrations propices à un rééquilibrage potentiel à l’occasion des législatives. La réélection d’Emmanuel Macron est le fruit bien plus d’une anomie politique que d’une mobilisation créatrice. Elle est moins porteuse de régénération comme le sont traditionnellement les élections présidentielles que d’usure.

Plus l’offre électorale apparaît mouvante et balkanisée, moins est-elle mécaniquement susceptible, y compris dans un intervalle ramassé entre deux scrutins, de produire des comportements électoraux stables.

Tout se passe comme si la France n’était pas convaincue par un résultat qui s’inscrit par ailleurs dans un climat de désagrégation et de fractionnement accéléré du champ de la représentation. Le macronisme parce qu’il est le symptôme le plus récent et le plus exacerbé de la crise républicaine pourrait être de ce point de vue la forge involontaire d’un grippage institutionnel si d’aventure une majorité d’électeurs au soir des 12 et 19 juin se décidait à pondérer le résultat des élections présidentielles, voire à le contrecarrer.

Non seulement les tendances lourdes de la sociologie politique et du lien aux institutions créent les conditions objectives de ce qui s’apparenterait alors comme un immanquable “pied de nez”, mais un second paramètre, indissociable du premier, crée un facteur supplémentaire d’incertitudes. La fragmentation des offres partisanes épaissit la volatilité du vote, le dispersant non seulement mais l’incitant à un zapping caractéristique également d’une relation plus consumériste au moment politique, moins ancré dans des liens structurés et pérennes. Plus l’offre électorale apparaît mouvante et balkanisée, moins est-elle mécaniquement susceptible, y compris dans un intervalle ramassé entre deux scrutins, de produire des comportements électoraux stables.

Ce d’autant plus que le contexte post-présidentiel 2022 se singularise par une absence avérée d’état de grâce, des controverses (Abad, Stade de France) et par un aggiornamento communicant du macronisme sur la question de la laïcité. Autant d’éléments qui fragilisent le début du nouveau quinquennat… Sous l’impact de cette fluidité et de cette conjoncture, on pourrait, en conséquence, dans un certain nombre de circonscriptions assister à une forme de “dénationalisation” de l’élection au profit de logiques locales, où les facteurs d’enracinement et les rapports de forces territoriaux en viendraient à “instabiliser” l’issue du vote. Cette “relocalisation”, même partielle, contribuerait à dessiner un horizon d’attentes de la plus grande incertitude pour une élection législative depuis la mise à l’eau effective du quinquennat. Une première même depuis la réélection de Jacques Chirac au début du siècle… voici vingt ans !

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Jeune tué par balle en Guinée : la justice réclame les noms des policiers sur le terrain

Publié le : 06/06/2022 - 23:24

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

En Guinée, la justice a ouvert une enquête pour trouver l'assassin du jeune tué par balle la semaine dernière à Conakry, en marge d'une manifestation entre forces de sécurité et manifestants contre la hausse du prix du carburant. Une marche funèbre prévue ce lundi par le Mouvement FNDC (Front national pour la défense de la constitution) a été reportée. Plus d'explications avec Malick Diakité, notre correspondant à Conakry.

L'attaque par des hommes armés, dimanche 5 juin, d'une église catholique durant la messe a fait au moins 21 morts et une quarantaine de blessés, dont des enfants, dans le sud-ouest du Nigeria, suscitant l'effroi dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Six responsables de l'opposition au Tchad, poursuivis notamment pour "troubles à l'ordre public" après une manifestation contre la France émaillée d'incidents le 14 mai, ont été reconnus coupables lors d'un procès expéditif boycotté par les avocats de la défense. Ils ont été condamnés, lundi 6 juin, à un an de prison avec sursis, une condamnation inférieure aux réquisitions.

Au Sénégal, le rejet de la liste des titulaires de la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi sème le trouble à moins de deux mois des élections législatives. Le Conseil constitutionnel a également invalidé la liste des suppléants de la majorité présidentielle Benno Bokk Yakaar. L'invité de ce journal est El Malick Ndiaye, porte-parole des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), formation de l'opposant Ousmane Sonko

Les sonorités gnaoua sont un art musical d’Afrique du Nord inscrit depuis 2019 au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Elles sont à l'honneur du Gnaoua Tour Festival organisé au Maroc, dont la première étape  vient de se dérouler à Essaouira. Le reportage de notre correspondant Jean-Marie Lemaire.

Cheffe d'édition :Célia Caracena

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La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest

Au Tchad, des centaines de manifestants contre la présence française

Qui est Ousmane Sonko, l'opposant sénégalais dont l'arrestation a embrasé le pays ?

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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Valeurs Actuelles

Laurence Trochu : “C’est une autorisation à islamiser la société qui a été délivrée”

Valeurs actuelles. À Guyancourt, dans les Yvelines, à quelques kilomètres du château de Versailles, un complexe islamique devrait voir le jour. En quoi est-ce un déni de démocratie ? Laurence Trochu. Le préfet des Yvelines et le maire de Guyancourt ont, sans consulter la population, autorisé la réalisation d’un complexe islamique de 7 500 m² en plein quartier résidentiel. Ce projet se présente comme “un espace de prière, d’instruction, d’étude grâce à une école coranique, de divertissement et d’accueil”. Il ne s’agit donc pas de la construction d’une mosquée, entendue comme seul lieu de prière. C’est un lieu de vie qui donnera aux Guyancourtois de confession musulmane la possibilité de vivre “en halal”, c’est-à-dire conformément aux préceptes islamiques qui régentent tous les aspects de la vie, puisque l’islam n’est pas seulement une religion mais un ensemble de codes. Autrement dit, c’est une autorisation à islamiser la société qui a été délivrée.

Ce projet suscite-t-il l’inquiétude des riverains ? La réalité du carré de trottoir nous montre des écarts grandissants entre les mœurs françaises et les codes sociaux des personnes se réclamant des traditions islamiques. Les riverains l’expriment pudiquement. Ils partagent d’abord leur inquiétude quant à l’afflux constant de voitures en plein cœur d’un quartier résidentiel qui sera privé de sa tranquillité. À mesure que la parole se libère, ce n’est rien d’autre que la réalité d’un grand remplacement qui est décrite.

Si le pays d’accueil doit se transformer, en reniant ce qu’il est, il perd son statut et son identité héritée de son histoire, de sa culture et des modes de vie qui en découlent.

Vous évoquez cette « réalité du grand remplacement ». En quoi la ville de Guyancourt est-elle un cas d’école ? Guyancourt est un cas d’école et pose le problème central du multiculturalisme : il prétend être gage de paix perpétuelle par le dialogue, la négociation et le consensus entre des communautés aux intérêts divergents qui pourraient cohabiter sur un même territoire, pour peu que la civilisation occidentale ne soit qu’une option parmi d’autres ! Or une société ne peut se résumer à la somme des unités qui la composent ; il faut une certaine uniformité à même de les unir.

Quel risque ce multiculturalisme qui s’impose à bas bruit fait-il peser ? Lévi-Strauss, lors d’une conférence intitulée Race et Culture, et prononcée en 1971 à l’UNESCO, défendit la thèse selon laquelle les sociétés doivent maintenir un certain degré de protection culturelle pour pouvoir subsister. Cette prise de position en choqua plus d’un, surtout chez de nombreux intellectuels de gauche. Elle fut pourtant parfaitement cohérente avec ce qu’il constata tout au long de sa vie : une société, pour exister, doit se caractériser par un ensemble de mœurs relativement homogènes qui la définissent de manière exclusive par rapport aux autres.

Si le pays d’accueil doit se transformer, en reniant ce qu’il est, il perd son statut et son identité héritée de son histoire, de sa culture et des modes de vie qui en découlent. Le ciment qui fonde l’unité de la nation se fissure au profit de communautarismes qui se développent côte à côte et risquent, selon l’expression même de Gérard Collomb au moment de sa démission du ministère de l’Intérieur, de se faire face. Les sociétés multiculturelles ne sont jamais sereines ni apaisées, et les différentes communautés, centrées sur leurs intérêts divergents, toujours en conflit.

Un contre-projet politique existe-t-il ? Intégrer une population culturellement très éloignée n’est possible que si le greffon adhère à la sève de la nation pour partager les mêmes racines, s’abreuver à la même source et croître ensemble. Au multiculturalisme, défini par Mathieu Bock-Côté comme « une idéologie fondée sur l’inversion du devoir d’intégration », sachons opposer la volonté politique que tous apprennent à dire « nous » avec la société d’accueil. L’objectif d’assimilation présuppose donc que la France sache qui elle est, qu’elle n’ait pas honte de transmettre son héritage et que les accueillis soient disposés à le recevoir. Sinon, la culture d’une nation n’est plus qu’un communautarisme parmi d’autres.

C’est la noble tâche de l’instruction et de l’éducation, non pour nier les errements de notre passé ni pour en porter à vie une responsabilité de pénitents agenouillés, mais pour retrouver la fierté et la grandeur de la civilisation occidentale.

Comment la France peut-elle recouvrer son identité ? La nation doit conserver, ou recouvrer son identité, notamment culturelle, en réorganisant l’apprentissage de ce qui nous lie et de ce qui nous relie aux générations précédentes. Au fond, cette démarche consiste à réaffirmer qu’il existe bien une identité nationale et une culture française, ou selon les mots de Renan, une âme : « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »

C’est la noble tâche de l’instruction et de l’éducation, non pour nier les errements de notre passé ni pour en porter à vie une responsabilité de pénitents agenouillés, mais pour retrouver la fierté et la grandeur de la civilisation occidentale. La transmission de la mémoire commune et la formation du jugement critique sont des impératifs qui s’érigent en remparts contre l’enseignement doctrinal de l’oubli et du renoncement.

À cette aune, comment avez-vous réagi à la nomination de Pap Ndiaye, rue de Grenelle ? La nomination de Monsieur Pap Ndiaye, dont les travaux et les engagements indiquent une proximité avec les courants idéologiques wokistes et multiculturalistes, au ministère de l’Éducation, n’est pas de nature à rassurer. Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs salué ce choix. Il se pourrait bien que le “nouveau peuple” qu’Emmanuel Macron appelle de ses vœux en ce début de quinquennat soit en fait le “peuple créolisé” que Jean-Luc Mélenchon annonce depuis le congrès d’Épinay en 2019 : « Je n’ai pas peur de le dire, ceux que vous voyez dans ces quartiers, c’est la nouvelle France. Celle sur laquelle nous nous appuierons pour construire et faire tout ce qu’il y a à faire dans ce pays demain, tout changer. » Nous sommes prévenus.

Comment expliquez-vous que les politiques soient si frileux à s’emparer réellement de ce sujet ? Parce qu’ils ont finalement plus peur des mots pour en parler que de la réalité elle-même, ils se taisent. Je ne suis donc pas surprise d’être la seule, dans cette campagne législative à Versailles, Guyancourt et Montigny, à nommer les choses et à faire de cet enjeu civilisationnel une priorité.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - Monde

Pologne : le corridor de Suwalki, prochain objectif militaire des Russes ?

Publié le : 06/06/2022 - 15:47Modifié le : 06/06/2022 - 15:49

Fadile BHAYAT Suivre

Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l'inquiétude monte dans les pays voisins. Cette crainte est présente en particulier aux alentours du corridor de Suwalki qui relie l’oblast de Kaliningrad, une enclave russe située entre le nord de la Pologne et le sud de la Lituanie, à la Biélorussie. Dans cette région stratégique, les habitants craignent une potentielle invasion russe. Une hypothèse pour laquelle les forces de l'Otan se préparent assidûment.

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Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?

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Valeurs Actuelles

“Il faut mettre Mélenchon hors d’état de nuire” : vague de critiques après les propos du patron de LFI sur la police

Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police sont loin de faire l’unanimité. Le député sortant de la France Insoumise a publié deux tweets postés sur le réseau social, après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle de police à Paris samedi. Il a affirmé notamment que « la police tue » et a qualifié le syndicat de police Alliance de « groupe factieux ».

La charge du maire de Nice

Invité à réagir sur BFMTV, mardi 7 juin, Christian Estrosi n’a pas mâché ses mots à l’égard du leader de LFI. « Il faut mettre Jean-Luc Mélenchon hors d’état de nuire. S’attaquer à la police, c’est nuire à la République », a-t-il lâché. Le maire de Nice a dénoncé des propos « inqualifiables » et a estimé que « s’attaquer à la police, c’est nuire à la République, à la démocratie, à des hommes et des femmes qui se sont engagés ». « La justice est en train d’agir pour savoir s’il s’agit d’un geste professionnel malheureux ou d’une infraction commise par un délinquant. C’est à la justice de le dire », a ajouté l’élu niçois. Les trois agents qui ont ouvert le feu samedi matin sur une voiture, blessant mortellement sa passagère, étaient entendus par les enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale. Ils sont ressortis libres ce mardi.

La Première ministre « choquée », Mélenchon la traite de « technocrate sans cœur »

Du côté de la Première ministre, Élisabeth Borne a jugé, au micro de France Bleu, « très choquants » et « outranciers » les accusations anti-flics de Jean-Luc Mélenchon. Selon elle, le chef du parti d’extrême gauche s’en prendrait « systématiquement à la police ». Et ce, alors que les forces de l’ordre « exercent une mission difficile au service des Français ». Jean-Luc Mélenchon a rapidement répondu à Élisabeth Borne dans un message sur Twitter, en la qualifiant au passage de « technocrate sans coeur » : « La mort d’une jeune femme de 21 ans abattue d’une balle dans la tête : pas grave pour (Élisabeth) Borne. Pour elle, moi seul suis un problème. Borne, Première ministre technocrate sans cœur, sans compassion humaine, sans principe républicain sur la force publique. »

4 morts en 4 mois. La mort d’une jeune femme de 21 ans abattue d’une balle dans la tête : pas grave pour #Borne. Pour elle, moi seul suis un problème. Borne, Première ministre technocrate sans coeur, sans compassion humaine, sans principe républicain sur la force publique. https://t.co/bNpzYMmApq

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 7, 2022

« Jean-Luc Mélenchon est toujours du côté des voyous »

Pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon « s’éloigne totalement des valeurs républicaines » et « commet une diffamation extrêmement lourde à l’égard de la police », a-t-elle indiqué sur franceinfo. L’ancienne candidate RN à la présidentielle a évoqué une « idéologie qui est systématiquement anti-police » avant d’estimer que « Jean-Luc Mélenchon est toujours du côté des voyous et des criminels ». Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police sont loin de faire l’unanimité. Le député sortant de la France Insoumise a publié deux tweets postés sur le réseau social, après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle de police à Paris samedi. Il a affirmé notamment que « la police tue » et a qualifié le syndicat de police Alliance de « groupe factieux ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

La Transnistrie dans l'ombre de la guerre en Ukraine

Publié le : 03/06/2022 - 11:44Modifié le : 03/06/2022 - 11:49

Les Occidentaux suspectent la Transnistrie, une enclave séparatiste coincée entre la Moldavie et l'Ukraine, de servir de base arrière aux forces russes. Ce territoire prorusse, qui réclame son indépendance depuis la dislocation de l'URSS, est d'autant plus stratégique aujourd'hui du fait de sa proximité avec Odessa, la grande ville portuaire ukrainienne de la mer Noire. Lauriane Dherbecourt a pu se rendre dans ce territoire qui refuse, pour l'instant, de prendre part à ce conflit. Elle raconte un pays tiraillé entre l'Est et l'Ouest, entre l'attachement à Moscou et l'ancrage géographique européen.

La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie

BILLET RETOUR

Vidéo : la Transnistrie, république fantoche du bout de l'Europe

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Ligue des champions : le modeste Sheriff Tiraspol surprend le Real Madrid

France24 - Monde

Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

Publié le : 06/06/2022 - 15:01

Sabrina HAESSLER Suivre

Il a avoué, il s'est excusé, mais il refuse de démissionner. Le scandale du Partygate, qui a révélé que des fêtes avaient été organisées à Downing Street en plein confinement, poursuit Boris Johnson depuis des mois. Désormais, le Premier ministre britannique doit faire face, lundi, à une motion de défiance au sein de son propre parti. Retour sur cette affaire qui a fortement entamé la popularité de "BoJo".

L'exaspération a gagné les rangs des Tories : le Premier ministre britannique, Boris Johnson, va affronter lundi 6 juin un vote de défiance des députés du Parti conservateur. En cause, le scandale du Partygate, qui a révélé la tenue de plusieurs fêtes à Downing Street alors que le Royaume-Uni était soumis à un confinement strict.

La popularité de Boris Johnson est en chute libre depuis ces révélations, au point que des huées lui ont été adressées lorsqu'il est apparu lors des célébrations pour le jubilé de platine de la reine pendant le week-end.

Le chef du gouvernement exclut pourtant de démissionner et le vote de lundi, s'il tourne à son avantage, est présenté par ses équipes comme une manière de "tirer un trait" sur le Partygate et de "passer à autre chose".

Retour chronologique sur ces embarrassants rassemblements festifs organisés à Downing Street et leurs conséquences.

  • 19 juin 2020

Une fête d'anniversaire surprise est organisée en l'honneur du Premier ministre à Downing Street. Jusqu'à 30 personnes y prennent part, selon ITV. Une porte-parole de Downing Street affirmera plus tard que Boris Johnson a participé "moins de dix minutes" à ce "bref rassemblement" de ses collaborateurs.

  • 13 novembre 2020

Une fête réunit des collaborateurs de Boris Johnson à son appartement malgré un deuxième confinement. Le dirigeant assurera que "les règles ont tout le temps été respectées".

  • 15 décembre 2020

Le Premier ministre, flanqué de deux collaborateurs, participe à un quiz en ligne. Après la publication d'une photo par le Daily Mirror, Downing Street admet que le dirigeant a "brièvement" participé à l'événement, soulignant qu'il était virtuel.

  • 18 décembre 2020

Une conseillère de Boris Johnson a dû démissionner après avoir plaisanté, dans une vidéo devenue virale, sur une fête qui aurait réuni une quarantaine de personnes ce jour-là à Downing Street. Se disant "furieux", le Premier ministre a affirmé qu'il lui avait "été assuré à plusieurs reprises" depuis le début de l'affaire qu'"il n'y avait pas eu de fête" et qu'"aucune règle" n'avait été enfreinte.

  • 16 avril 2021

Selon le Daily Telegraph, deux pots de départ "arrosés" sont organisés à Downing Street la veille des funérailles du prince Philip, époux d'Elizabeth II. Ces fêtes contrastent avec les images des obsèques, lorsque la reine s'assoit seule, à distance de ses proches, dans la chapelle du château de Windsor.

Boris Johnson affirme ne pas avoir participé à ces événements – où de l'alcool a été introduit clandestinement dans une valise – car il était dans sa résidence de campagne de Chequers. Downing Street s'est excusé auprès de la reine.

  • 31 janvier 2022

Les grandes lignes du rapport de Sue Gray, haute fonctionnaire chargée d'enquêter sur les infractions au confinement commises par l'administration Johnson, sont rendues publiques. "Il y a eu des échecs de leadership et de jugement de la part de différentes parties de Downing Street et du Cabinet Office à des moments différents. Certains événements n'auraient pas dû être autorisés", estime le rapport.

Boris Johnson dit accepter les conclusions du texte et promet des changements dans le fonctionnement de son cabinet, mais exclut de démissionner.

  • 3 février 2022

Démission de quatre influents collaborateurs de Boris Johnson, impliqués à divers degrés dans l'organisation des fêtes à Downing Street.

  • 12 avril 2022

Boris Johnson est sanctionné pour le rassemblement le jour de son anniversaire : il écope d'une amende (de 50 livres sterling, ou 60 euros, selon la presse), du jamais-vu pour un Premier ministre en exercice. La semaine suivante, devant la Chambre des communes, il s'excuse "sans réserve".

Son épouse Carrie et son ministre de l’Économie et des Finances, Rishi Sunak, reçoivent également des amendes.

  • 21 avril 2022

Les députés britanniques approuvent l'ouverture d'une enquête parlementaire pour déterminer si Boris Johnson a sciemment induit en erreur le Parlement à propos des soirées organisées à Downing Street. Celle-ci est toujours en cours début juin.

  • 19 mai 2022

La police de Londres annonce avoir clos l'enquête sur les infractions au confinement à Downing Street et avoir infligé 126 amendes au total pour huit événements impliquant Boris Johnson et/ou ses collaborateurs, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021.

  • 25 mai 2022

Le rapport de Sue Gray est publié dans son intégralité. La veille, de nouvelles photos sont diffusées dans les médias, montrant Boris Johnson partageant un verre à Downing Street pendant le confinement en novembre 2020. "J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé sous ma direction", déclare le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses et excluant de nouveau de démissionner.

  • 6 juin 2022

Un vote de défiance est organisé au sein du Parti conservateur à l'encontre de Boris Johnson. Le président du Comité 1922 au sein du parti, Graham Brady, annonce que le seuil des 54 lettres de députés demandant son départ, soit 15 % du groupe parlementaire, a été atteint. Si Boris Johnson est défait, une élection interne devra désigner un nouveau dirigeant pour le parti, qui deviendra Premier ministre. En cas de victoire, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an.

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"Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses

Partygate : la police de Londres va bientôt livrer les conclusions de son enquête

Royaume-Uni : après le Partygate, Boris Johnson face à un vote de défiance de son parti

France24 - Monde

Irak : un Britannique écope de 15 ans de prison pour trafic d’antiquités

Publié le : 06/06/2022 - 16:15

FRANCE 24 Suivre

Pour avoir tenté de quitter l’Irak en emportant des morceaux de pierres et de céramiques, un géologue britannique à la retraite a été condamné lundi à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad. Son co-accusé, un Allemand de 60 ans, a été acquitté.

Un Britannique de 66 ans reconnu coupable de trafic d’antiquités en Irak : géologue britannique retraité, James Fitton a été condamné, lundi 6 juin, à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad. Son co-accusé, Volker Waldmann, psychologue allemand de 60 ans, a été quant à lui acquitté.

Les deux hommes étaient venus en Irak en voyage organisé au mois de mars. Ils ont été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leurs bagages morceaux de pierre, fragments de poteries brisées et céramiques antiques.

L'Irak, l'ancienne Mésopotamie qui a notamment abrité l'empire d'Akkad et la ville antique de Babylone, craint pour son patrimoine archéologique dont les vestiges font l'objet de juteux trafics. Le pays punit très sévèrement toute tentative de l'altérer ou de s'approprier indûment toute pièce antique.

La peine prévue pour le crime commis par James Fitton "est la mort par pendaison", mais le tribunal a décidé de "réduire la peine à 15 ans de prison en raison de l'âge avancé de l'accusé", a indiqué le juge dans le verdict.

Les deux hommes ont plaidé "non coupable"

La famille de James Fitton s'est dite "anéantie" par ce verdict, estimant qu'il équivalait à une "condamnation à mort". L'avocat du Britannique a déclaré qu'il ferait appel de cette décision. Par contre, le tribunal n'a pas trouvé de "preuves suffisantes" pour condamner Volker Waldmann, acquitté et autorisé à rentrer chez lui.

Les deux hommes ont comparu non menottés devant la cour pénale d'Al-Karkh à Bagdad mais vêtus de la combinaison jaune des prisonniers en Irak, selon une journaliste de l'AFP présente à l'audience.

>> À voir : Irak : le trafic d'antiquités en forte hausse pendant la pandémie

Lorsque le juge leur a demandé s'ils se considéraient "coupable ou non coupable de trafic d'antiquités", ils ont chacun leur tour répondu : "non coupable". Les deux hommes ne se connaissaient pas avant ce voyage organisé.

Le bagage de James Fitton renfermait dix fragments de pierres, des éclats de poteries brisées ou de céramiques. Volker Waldmann était en possession de deux morceaux qui lui ont été remis, selon lui, par son compagnon de voyage.

"Intention criminelle"

Le juge a estimé dans son verdict que James Fitton était "conscient" que le site sur lequel il a ramassé ces fragments était "un site archéologique" et qu'il est "illégal" de se les approprier. Il a conclu qu'une "intention criminelle" était établie, ce qu'a nié l'avocat de la défense, Thaer Saoud, pour qui ce jugement est "extrême".

Dans le cas de Volker Waldmann, la justice a reconnu, comme l'avançait son avocat, que l'accusé ignorait que les pièces remises par James Fitton étaient des antiquités.

À l'ouverture de leur procès en mai, les deux hommes ont invoqué leur bonne foi, disant ignorer que les pièces en leur possession pouvaient être considérées comme des antiquités.

Ils comparaissaient en vertu d'une loi de 2002 régulant le patrimoine et les antiquités, qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour toute personne reconnue coupable "d'avoir intentionnellement sorti ou tenté de sortir d'Irak une antiquité".

Les antiquités irakiennes sont pillées depuis des décennies à la faveur des multiples conflits qu'a connus le pays, notamment après l'invasion américaine de 2003, puis l'arrivée des jihadistes du groupe État islamique (EI) en 2014, qui se sont adonnés à ce trafic pour renflouer leurs caisses.

Après des décennies de conflits et de pillages, l'Irak s'ouvre timidement au tourisme mondial et accueille des voyageurs occidentaux, malgré des infrastructures touristiques quasi-inexistantes.

Avec AFP

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En Syrie et en Irak, la stratégie de la menace permanente du groupe EI

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Trafic d'espèces menacées en Irak : Bagdad, plaque tournante de la vente illégale d'animaux

REPORTAGE

Blocage politique en Irak : sans président ni Premier ministre, la population aux abois

France24 - World

Musk says he may drop deal to buy Twitter if fake-account data not provided

Issued on: 06/06/2022 - 17:56

NEWS WIRES

Elon Musk on Monday warned that he might walk away from his $44 billion offer to acquire Twitter Inc if the social media network failed to provide data on spam and fake accounts.

In a letter to Twitter, the billionaire reiterated his request for details on bot accounts and said he reserved all rights to terminate the merger as the company was in a “clear material breach” of its obligations by not providing him with the information.

Twitter shares were down 5.5% at $38.13 and were trading at a steep discount to Musk’s offer of $54.20 per share, suggesting that investors did not expect the deal would close at the agreed price.

Twitter did not immediately respond to a request for comment.

This is the first time Musk has threatened to walk away from the deal in writing as opposed to airing it on Twitter’s social media platform.

“Musk believes Twitter is transparently refusing to comply with its obligations under the merger agreement, which is causing further suspicion that the company is withholding the requested data,” according to the letter.

Twitter had previously downplayed Musk’s warning that the deal was “on hold”, arguing the data would help him prepare for his ownership of Twitter and that it was not meant to carry out due diligence and reopen negotiations.

Earlier in May, Musk said he would put the deal “temporarily on hold”, while he waits for the social media company to provide data on the proportion of its fake accounts.

In response, Twitter Chief Executive Parag Agrawal had said the most advanced spam campaigns used combinations of humans and automation and that he did not believe the calculations could be performed externally, because it required both public and private information that Twitter cannot share.

Musk said in his letter that he needed the data to conduct his own analysis of Twitter users and did not believe in the company’s “lax testing methodologies.”

“He is trying to walk away from the Twitter deal, this is the first shot across the bow,” Wedbush analyst Dan Ives said.

A self proclaimed free-speech absolutist, Musk, who owns 9.6% of Twitter and is its second-largest shareholder, has said one of his priorities will be to remove “spam bots” from the platform.

The Tesla Inc boss has also secured financing for the deal and has pulled in top shareholders, including Saudi Arabian investor Prince Alwaleed bin Talal and Sequoia Capital.

The letter by Musk’s lawyers was addressed to Twitter’s chief legal officer, Vijaya Gadde.

(REUTERS)

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Elon Musk puts $44 billion Twitter deal 'on hold' over fake account details

Elon Musk says he would reverse Twitter's ban on Trump

Musk says Twitter purchase will not go ahead without clarity on spam accounts

L'Humanité

Macron promet encore une fois de faire de la politique autrement

Actu

Dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens régionaux paru vendredi, Emmanuel Macron a annoncé la création d’un « Conseil national de la refondation ». Une manière de mieux enjamber les élections législatives en déployant ce qu’il appelle, une fois de plus, « une nouvelle méthode ».

Alex Marinello

« Paris doit être au service du terrain. » Après les fiascos successifs du Grand Débat national et de la Convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron promet désormais la création d’un Conseil national de la refondation (CNR), une sorte d’incarnation de « la nouvelle méthode » voulue par le chef de l’État pour gouverner lors de son second quinquennat.

Alors que les résultats des élections législatives chez les Français de l’étranger confirment la percée de la Nupes, Emmanuel Macron se met à faire des promesses. Il veut désormais créer une instance qui « réunira les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et des citoyens tirés au sort » pour lancer ses nouvelles réformes liées au pouvoir d’achat, à l’écologie, aux retraites et aux institutions. Des prérogatives qui ressemblent curieusement à celles de l’Assemblée nationale, à moins d’une semaine des élections législatives. Le timing de l’annonce est d’autant plus surprenant que la majorité présidentielle n’est pas certaine d’obtenir la majorité absolue dans l’Hémicycle, selon un récent sondage de l’Ifop.

En déplacement à Villeurbanne ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs tiré à boulets rouges sur la nouvelle proposition du président de la République. « Après la saison 1 du grand bla-bla, avec le Grand Débat national en 2019 puis la Convention citoyenne pour le climat, rien n’a été appliqué, absolument rien. La saison 2 du grand bla-bla, c’est le Conseil national de la refondation », a réagi le dirigeant insoumis.

Un parallèle historique douteux

L’appellation de cette nouvelle structure ne doit rien au hasard. Le chef de l’État s’est permis un clin d’œil au Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Une référence voulue et assumée par Emmanuel Macron. « Nous sommes dans une ère historique qui impose de changer profondément de modèle et puis la guerre est là », explique le locataire de l’Élysée.

Une comparaison osée, surtout quand on sait qu’Emmanuel Macron passe son temps à essayer de torpiller chacune des avancées sociales portées par le Conseil national de la Résistance à l’époque. « J’ai l’impression qu’il se prend pour Ambroise Croizat, le fondateur de la Sécu », ironise Catherine Perret, secrétaire confédérale chargée des retraites à la CGT. Mais un Ambroise Croizat à l’envers, puisque « monsieur Macron veut détruire la Sécu et détruire les droits à la retraite », ajoute la syndicaliste.

Emmanuel MacroncnrjupiterLégislatives 2022
France24 - World

Iraq court hands British retiree 15-year sentence in antiquities case

Issued on: 06/06/2022 - 16:15Modified: 06/06/2022 - 16:43

NEWS WIRES

An Iraqi court on Monday sentenced a British retiree to 15 years’ prison for trying to smuggle antiquities out of the country, but acquitted his German co-accused.

The maximum penalty for the offence is death by hanging but the court decided on a lesser sentence for James Fitton, 66, “because of the advanced age of the accused,” the judge said.

Fitton’s lawyer said that he would appeal.

The court found “insufficient evidence” to convict co-accused Volker Waldmann, 60, who was visiting Iraq with Fitton on an organised tour when they were arrested in March at Baghdad airport.

War-ravaged Iraq’s tourism infrastructure is almost non-existent but the country is timidly opening to visitors.

Iraq has also been trying to recover antiquities that were looted over a period of decades from the country whose civilisation dates back thousands of years.

When the judge asked the men whether they were guilty or not guilty “of trafficking antiquities,” each replied: “Not guilty.”

They appeared in court dressed in yellow prisoners’ clothing, but not handcuffed, said an AFP journalist at the hearing.

They were charged under a 2002 law against “intentionally taking or trying to take out of Iraq an antiquity”.

Retired geologist James Fitton, 66 (centre, white beard), was sentenced in Baghdad for trying to smuggle antiquities out of the country pic.twitter.com/favYdsvF44

June 6, 2022

According to statements from customs officers and witnesses, Fitton’s baggage contained about a dozen stone fragments, pieces of pottery or ceramics.

Waldmann, a Berlin psychologist, allegedly had two pieces but at the trial’s opening on May 15 denied they were his.

When the judge asked Fitton why he tried to take the artefacts out of Iraq, he cited his “hobby” and said he did not mean to do anything illegal.

“I didn’t realise that taking them was against the law,” Fitton said, adding that some of the ancient sites were open and unguarded.

In his verdict the judge found that Fitton was “aware” that the location from where he collected the fragments was “an archaeological site” and that it was illegal to take them.

The judge concluded there was criminal intent.

Defence lawyer Thaer Saoud denied this, and called the judgement “extreme”.

In Waldmann’s case the judge accepted the defence argument that the German did not know the pieces from Fitton were antiquities.

The two men were not acquainted before their trip to Iraq.

They heard the verdict two weeks after court had adjourned to allow time for further investigations at the request of Waldmann’s lawyer, Furat Kuba.

“We don’t have any more details: what site do these pieces come from? What era, what civilisation do they date back to?” Kuba said at the time.

(AFP)

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Egyptian antiques seized from New York's Met museum as part of Louvre probe

Focus

Covid-19 pandemic sees sharp rise in looting of antiquities in Iraq

IRAQ

Video: Iraq’s ancient city of Nimrud reduced to ruins by Islamic State group

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Guilhem Carayon, les ambitions d’un jeune premier

« Carayon ça ne vaut pas Carole Delga ! » Le ton monte sur le marché de Lavaur, dans le Tarn. Sourires crispés, les militants des Républicains tentent de donner leur tract à une passante. Celle-ci, un chapeau violet difforme vissé sur la tête, repousse brusquement de la main le document de campagne. De sa voix nasillarde, elle déverse son venin sur le jeune candidat aux législatives, Guilhem Carayon. « Il est encore candidat celui-là ! Ça fait combien d’élection qu’il se présente ?, peste-t-elle. Je le connais Carayon, il fait quoi à la région à part critiquer et remettre en cause l’action de Carole Delga. Je suis de gauche et ne comptez pas sur moi pour voter pour lui. » À quelques mètres de là, Guilhem Carayon observe la scène. Il se rapproche de son directeur de campagne. Celui-ci conseille au président des jeunes Républicains de « marquer son territoire ».

De sa voix rauque, il interpelle sa détractrice. « Enchanté, Guilhem Carayon. Quels sujets vous préoccupent tant ? », glisse avec malice le candidat LR de la 3e circonscription du Tarn. La cinquantenaire se fige. Visiblement impressionnée par cette masse physique, elle vitupère à son encontre. Elle argue que tout ce qui vient de la gauche à la région est « constructif ». Cet argument ne semble guère impressionné le jeune homme. La discussion s’engage. Dans ce bras de fer, tout y passe du projet d’autoroute, à la désertification médicale, sans oublier la revalorisation des retraites. La sceptique se fait progressivement à l’argumentaire du candidat de 23 ans. Mais, elle comprend surtout au bout de plusieurs minutes, qu’il y a erreur sur la personne. « Carayon, c’est votre père ? Vous êtes plus courageux que lui. Je vous souhaite bon courage. Mais, j’espère que la gauche sera devant vous quand même », réplique gênée son interlocutrice.

À l’image de cette confrontation, cette déambulation sur le marché de Lavaur permet au candidat LR d’imprimer sa patte. Il chapeaute la réorganisation de ses militants. Il conseille de présenter le tract à l’envers, pour mettre en évidence son programme. Il n’est pas avare en accolades et en serrages de mains. La mécanique est rodée. Guilhem Carayon est encore un bleu dans le milieu. Pourtant, il fait tout comme s’il avait quarante ans de vie politique derrière lui. Mais, ne lui parlez surtout pas de pratiques héritées de l’Ancien monde. Il réfute cette expression. « Je me suis engagé en politique avec la volonté d’être utile, affirme le candidat. Je suis dans un territoire ou la plupart des électeurs en ont assez d’être méprisés par une technocratie, qui ne se soucie plus d’eux. Je vais me battre pour que cette terre et ses habitants puissent être reconnus dans l’hémicycle. Et si je le fais mal, ils savent où j’habite (rires) ».

Jeannine, une retraitée, l’écoute religieusement. Accrochée à son cabas, elle coupe le jeune candidat pour l’embrasser. « Je l’ai vu tout petit », nous assure Jeannine, qui lève les yeux pour vérifier comment son protégé a bien grandi. Elle ajoute : « C’est de la bonne graine, en lui tapotant l’épaule. Il est comme son père, honnête et franc. On a confiance en lui. J’espère que vous allez lui donner dans votre journal la place qu’il mérite ». Guilhem sourit. Le naturel du candidat reprend le dessus. Il interroge Jeanine sur la qualité du pain. L’échange dévie sur la place des petits commerces en milieu rural. La septuagénaire hausse les épaules. Elle fait part de son désarroi sur la situation de ses petits-enfants, qui doivent quitter la ville pour aller travailler en région parisienne. « Je mène une campagne dans laquelle je veux que tous les gens que je rencontre se retrouvent, insiste le candidat de 23 ans. Si je suis élu député, je procéderai de la même manière en allant au contact des habitants. On ne peut pas tout régler depuis Paris. C’est important d’avoir un représentant politique qui soit proche d’eux. Ils pourront compter sur moi pour pousser les portes des ministères pour régler les problèmes de la circonscription. » 

La politique, une affaire de famille

Le nom Carayon déchaîne les passions. Bernard, le père, est maire de Lavaur depuis vingt-six ans et a longtemps siégé sur les bancs du Palais Bourbon. Son action à la tête de la commune est saluée, comme elle est vivement critiquée. Tracts de son fils coincés sous le bras, il observe en retrait la campagne de ce dernier. L’édile tarnais est attentif aux remarques entourant son fils. Entre deux dégustations de jambon de pays, il assure le service après-vente auprès de la population. Il attrape par l’épaule les clients du marché qui ne sont pas encore allés voir Guilhem. Il distribue des tracts, parfois en double, aux resquilleurs qui n’ont pas été convaincus par les militants. Mais, il nous le jure : « C’est Guilhem, qu’il faut suivre. » Chez les Carayon, la politique est une affaire de famille. La soeur de Guilhem, Inès, est conseillère de Paris déléguée auprès du maire du XVe arrondissement. Toutefois, et c’est Bernard qui insiste à ce sujet : « Il n’y a pas de dynastie en démocratie. Pour être franc, je n’ai jamais imaginé qu’un de mes enfants prenne la suite. »

Lorsqu’il avait deux ans, Guilhem participait aux vins d’honneurs et aux événements officiels aux bras de Bernard.

Le maire de Lavaur ne manque pas de rappeler à ses administrés le chemin parcouru par son fils depuis l’école communale. Mais, comme nous l’explique l’élu tarnais, « on fait de la politique par ses racines. Guilhem l’a bien compris. Il a des idées et des sentiments pour cette terre. Il mène une campagne en mettant son cœur au service des habitants ». De l’aveu même de son ancienne suppléante, André Farenc, « Bernard ne vous fera jamais de louanges devant Guilhem ». Elle ajoute : « Comme n’importe quel père, il est fier de son enfant. Leurs trajectoires sont liées. Guilhem est le portrait craché de Bernard. Je me rappelle que lorsqu’il avait deux ans, Guilhem participait aux vins d’honneur et aux événements officiels aux bras de Bernard. Il se retrouve dans le parcours de son fils. C’est une belle histoire qui j’espère va perdurer. »

En 1992, Bernard Carayon, âgé de 35 ans et conseiller auprès de Charles Pasqua se présente à la législature. Un chemin qu’emprunte Guilhem aujourd’hui. « Je ne suis pas un fils à papa, soutient le candidat de la 3e circonscription du Tarn. Je suis fier d’avoir un père reconnu pour son travail dans la ville. Il m’a transmis des valeurs. Je ferais tout pour les porter en menant une campagne sincère et engagée. »

Un visage nouveau en politique

Le directeur de campagne tapote le cadran de sa montre. Guilhem Carayon soupire. Il doit déjà quitter ses militants et le marché de Lavaur. Direction un autre marché, celui de la commune voisine de Mazamet, cinquième plus grande ville du Tarn. L’industriel pharmaceutique Pierre Fabre y a implanté ses locaux. C’est aussi à Mazamet que Bernard a installé sa première permanence de campagne en décembre 1992. Sur les traces de son père, le président des Jeunes Républicains en a fait de même. Il a tissé un réseau de permanences aux quatre coins de la circonscription. Objectif : mailler le territoire de son réseau militant. Ces locaux sont mis à la disposition de son équipe. Tracts, affiches et flyers sont alignés sur les rebords de la vitrine du local. Guilhem retrousse les manches de sa chemise. Il prend à pleines mains deux paquets de tracts.

Sur le trottoir, il croise le père Robert Kinda. Le vicaire à la paroisse du Christ-Roi de Mazamet est l’ancien responsable de la paroisse de Lavaur. Amateur de rugby, il rappelle au candidat ces matchs disputés aux côtés de son père. Il enlace Guilhem et lui promet de l’inviter à dîner chez lui pour partager le pain de l’amitié. Le père Kinda sort un goupillon de ses affaires. Il bénit la devanture de la permanence. Il tient ses mots forts à destination de son protégé : « Seigneur, béni ce local de ton Esprit Saint et tous ceux qui viendront s’y rendre. Père Tout-Puissant prend dans ta grâce Guilhem, pour lui montrer le chemin et l’emmener vers la réussite. »

Ma campagne repose sur un équilibre entre le travail, la sécurité et la ruralité.

Sur la grand-place de Mazamet, l’heure est à l’apéro. Les terrasses des cafés sont gorgées de monde. Une aubaine pour le jeune candidat aux législatives. « Ce n’est pas comme à Paris. Ici, la vie du village se déroule au café. C’est là que l’on apprend tout ce qui se passe dans la ville et les tracas des uns et des autres », expose l’intéressé. Guilhem navigue de tables en tables. Entouré de ses militants, il engage la conversation quand ses sympathisants distribuent les tracts. Là, il fait face à un groupe de motards qui lui annoncent voter pour La France insoumise. Sourire aux lèvres, il évoque l’association des motards de Lavaur. Guilhem, les mains sur les hanches, liste les petites routes à emprunter pour une balade motorisée. Non loin de là, un groupe de retraités trinque de bon cœur. L’un deux reconnaît le président des Jeunes Républicains. Les autres font la moue. Devant lui, ils font part de leur envie de voter en faveur du Rassemblement national. Guilhem s’agenouille et va de nouveau chercher à comprendre les raisons de leurs votes. La question de la revalorisation des retraites est sur toutes les lèvres.

Guilhem Carayon aux côtés de son père Bernard, maire de Lavaur et ancien parlementaire. Photo © Nicolas Boutin/Valeurs actuelles

Aux côtés de Guilhem, Michel Martin est une institution de la ville. Longtemps maire-adjoint de la commune, l’homme siège désormais comme conseiller municipal. Monsieur Martin va à la rencontre des passants, avec toujours le même argument. « Cela fait plaisir de voir arriver un jeune avec un langage nouveau en politique. Il prend vraiment le contre-pied de la politique actuelle, comme ce qui est fait à Paris par Emmanuel Macron. C’est vraiment bien de le voir s’engager comme cela. Il cherche à identifier au cas par cas les problèmes des uns et des autres. Mais, avec l’envie de trouver une solution au bout », insiste l’élu local auprès de Valeurs actuelles.

 Guilhem, c’est du panache et un caractère. Dans ces moments où la politique est faite de girouettes, voilà quelqu’un qui défendra ses convictions.

Guilhem poursuit sa déambulation dans les rues de Mazamet. Il s’arrête devant un magasin de pompes funèbres. Michel Martin lui indique que « c’est ici que se tenait la permanence de campagne de Bernard en 2012 ». D’un pas décidé, il fonce en direction de la boutique. Les salariés sont surpris par cette visite. « Je suis Guilhem Carayon, candidat aux législatives. Votre boutique a servi de permanence à mon père en 2012 », glisse l’intéressé. Le personnel rit timidement. Le candidat s’enquiert alors de l’état des cimetières des environs et du déroulé des cérémonies funéraires depuis l’assouplissement des mesures contre le Covid. Cette fois-ci, une mère de famille interpelle le candidat à la députation. La question du pouvoir d’achat l’obnubile. Mains jointes, il fait part de sa proposition pour les ménages devant permettre de convertir les RTT en salaire. « Ma campagne repose sur un équilibre entre le travail, la sécurité et la ruralité. Mon action défendra les commerces de proximité et les services publics. Je veux faire en sorte que ce territoire soit source d’un escalier social pour permettre à chacun de vivre décemment », insiste Guilhem Carayon.

Malgré l’enthousiasme déployé par Guilhem Carayon, sa campagne est vivement critiquée par ses concurrents. Du côté de la macronie, on raille son jeune âge et son inexpérience politique. Côté Nupes, ce sont ses idées de droite assumée qui sont passées au crible de la bien-pensance. Confiant, l’ancien porte-parole de Valérie Pécresse répond avec humour en se réappropriant les propos du footballeur Kylian M’bappé : « Moi, tu ne me parles pas d’âge. » Presque lunatique, il estime « que par le passé, on a su trouver des jeunes de 18 ans pour faire la guerre. Je ne vois pas pourquoi on interdirait à un jeune de 23 ans de faire de la politique. Je vis ici et je suis venu mener cette campagne pour aider les gens de cette terre. Le courage en politique, c’est la capacité de prendre des décisions. Je les prendrai. » Un « courage » que son mentor, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez synthétise en ces mots : « Guilhem, c’est du panache et un caractère. Dans ces moments où la politique est faite de girouettes, voilà quelqu’un qui défendra ses convictions. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES)

Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.

Mode d'emploi

Dans le moteur de recherche, vous pouvez :

  • taper le nom de votre département pour retrouver les circonscriptions près de chez vous,
  • mettre le nom d'un parti membre de la Nupes ou cliquer sur "Filtrer" pour trouver tous les candidats présentés par l'Union sous cette étiquette.

Vous pouvez aussi vous géolocaliser pour trouver le candidat de votre circonscription.

Le parti politique qui présente chaque candidat est indiqué.

Dans certaines circonscriptions, vous pouvez aussi retrouver les articles de l'Humanité qui y sont liés.

Si vous relevez une erreur sur la carte, pouvez-vous nous la signaler par mail ?

Enfin, n'hésitez pas à partager cette carte !

TOUTE L'ACTUALITÉ DE LA NUPES

Pour aller plus loin

Mathilde Panot : « Nous avons besoin de majorités populaires »

Fabien Roussel : « La majorité est plus qu’accessible »

Jean-Luc Mélenchon : « On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement »

Olivier Faure : « Plaider l’union n’est pas une nouveauté pour moi »

Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Roger Martelli : « La gauche commence à reprendre les couleurs de 1789 »

La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe

Reportage. Dans le bassin minier, la gauche fait front face à l’extrême droite

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Notre chronique vidéo :

Portraits de candidats

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »

Bourouaha et Buffet, la révolte comme boussole

Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée

Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée

Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée

Marie Pochon : « L’écologie s’invente sur ce territoire »

Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet

Louis Boyard à l’épreuve des législatives

L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Tous nos articles sur les législatives sont à retrouver ici.

La liste de tous les candidats de la Nupes

CirconscriptionCandidatParti d'origineLégislatives 2022NupesÉlections 2022
Valeurs Actuelles

[Info VA] Les candidats d’Éric Zemmour à Paris alertent le préfet Lallement après plusieurs agressions

La liste est longue. Depuis quelques jours, les attaques physiques se multiplient contre les militants du Rassemblement national et de Reconquête engagés dans la bataille législative. À Paris, les agressions sont quasiment quotidiennes depuis le début de la campagne. Ainsi, dans une lettre adressée au préfet de police de Paris, les candidats Reconquête parisiens alertent Didier Lallement sur le climat de la campagne, qui ne permet pas, selon eux, « d’assurer la sérénité du débat démocratique ». Les candidats font état de « plusieurs menaces et agressions particulièrement graves ». Ils pointent du doigt les « militants “antifascistes” ou se revendiquant comme tels » et appellent à une réponse ferme de l’autorité publique. Selon les signataires, la plupart de ces agressions ont eu lieu en réunion, lors d’opérations de collage d’affiches sur les panneaux officiels. « Les affiches collées par les partis politiques sur les panneaux officiels sont partie intégrante de la propagande dite officielle, conformément à l’article R39 du code électoral, précisent-ils. Il appartient donc particulièrement à l’autorité publique d’assurer les conditions de sécurité requises pour que les candidats puissent coller ces affiches sans mettre en danger leur intégrité physique. »

Ces derniers jours, les agressions se multiplient contre les militants Reconquête, comme l’a rapporté Valeurs actuelles ici et . Dans la soirée du samedi 4 juin, plusieurs militants du parti d’Éric Zemmour ont été agressés à Paris par un groupe qui semblait être composé d’antifascistes. Sur une vidéo diffusée par Marie Falicon, candidate dans la 17e circonscription, on peut l’apercevoir en compagnie d’au moins trois militants. Une discussion très virulente semble avoir lieu entre ces derniers et plusieurs jeunes hommes, identifiés par Marie Falicon comme des « antifas ». « Bougez ou je vais vous démonter », lâche l’un d’eux, particulièrement menaçant. Dans leur lettre, les candidats parisiens d’Éric Zemmour listent un certain nombre de faits d’agression, dont plusieurs ont fait l’objet d’un dépôt de plainte. Comme le 4 juin, rue de Clignancourt, lorsqu’un militant d’Axelle Le Gal de Kerangal, candidate dans la 18e circonscription, est agressé par un individu qui lui porte plusieurs coups lors d’un collage d’affiches. Le même jour, à l’angle de l’avenue des Ternes, quatre militants du candidat de la 4e circonscription Garen Shnorhokian sont agressés et frappés au sol par quatre individus. Au total, près d’une dizaine d’agressions ont été recensées. « Ces violences sont commises dans le but d’intimider nos candidats et leurs soutiens, déplorent les signataires qui demandent au préfet de Police d’envoyer des patrouilles de police là où sont disposés les panneaux électoraux. Aussi nous vous prions de bien vouloir prendre les mesures supplémentaires nécessaires afin que l’intégrité physique de nos candidats et militants soit assurée. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Tunisia judges go on strike over Saied 'interference' after 57 colleagues sacked

Issued on: 06/06/2022 - 17:01

NEWS WIRES

Tunisian judges launched a week-long strike Monday in protest at President Kais Saied’s “interference” in the judiciary, days after he sacked 57 of their colleagues.

Saied—who suspended parliament in a power grab last July—issued a new decree last week extending his control over the judiciary, his latest move against the only democratic system to emerge from the Arab Spring uprisings.

On Saturday, four judges’ unions announced a nationwide court strike, strongly condemning the president’s “continued interference in the judiciary”.

They accused Saied of laying off judges “without the slightest recourse to disciplinary procedures” in an affront to the constitution.

The president had at an earlier cabinet meeting accused unnamed judges of corruption, stalling “terrorism” cases, sexual harassment, collusion with political parties and obstruction of justice.

Mourad Massoudi, head of the Young Judges’ Union, told AFP on Monday that “the strike started today at all courts across the country, and appears to have been widely observed”.

Courts will stay open for terrorism cases.

Saied on July 25 last year sacked the government and suspended parliament, later dissolving the assembly, seizing control of the judiciary and moving to rule by decree.

Many Tunisians initially welcomed his assault on an often deadlocked political system seen as corrupt and ineffective, but opponents have accused him of sweeping away Tunisia’s hard-won democratic institutions.

Saied has inveighed against official corruption and repeatedly called for a total overhaul of the country’s political system.

He plans to hold a referendum on a new constitution—yet to be published—on the anniversary of his power grab.

(AFP)

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Tunisian police clash with protesters demonstrating against Saied referendum

Tunisian president sacks dozens of judges, tightening grip on judiciary

Tunisian president issues decree to hold referendum on new constitution

L'Humanité

La Nupes défie la Macronie chez les Français de l’étranger

Actu

Législatives La coalition de gauche s’impose de plus en plus comme la seule alternative possible face à la majorité sortante. Elle s’est qualifiée, dimanche soir, pour le second tour dans dix des onze circonscriptions des Français de l’étranger.

Aurélien Soucheyre

En 2017, les macronistes avaient raflé haut la main la quasi-totalité des circonscriptions des Français de l’étranger. Une seule leur avait échappé. Et la gauche n’était parvenue à se qualifier pour le second tour que dans cinq d’entre elles. La donne a considérablement changé cette année puisque, à l’issue du premier tour qui s’est achevé dimanche, la Nupes réalise une percée en se qualifiant pour le second tour dans dix circonscriptions sur onze. La plus scrutée d’entre toutes était sans doute la 5 e (péninsule Ibérique et Monaco), où Manuel Valls était candidat. L’ancien premier ministre, soutenu par Emmanuel Macron, sort vaincu dès le premier tour (16,16 %). C’est le candidat de la gauche Renaud Le Berre (27,88 %) qui arrive en tête, devant le député Stéphane Vojetta que LaREM n’avait pas souhaité réinvestir (24,59 %).

La Nupes arrive également première dans la 9 e circonscription (Maghreb et l’Afrique de l’Ouest), où le sortant M’Jid El Guerrab ne se représentait pas. Sur ce territoire, le candidat de la Nupes, Karim Ben Cheikh (39,99 %), devance l’ancienne ministre de l’Égalité femmes-hommes d’Emmanuel Macron, Élisabeth Moreno (28,05 %). Deux autres circonscriptions auront, quoi qu’il arrive, un nouveau député dans une semaine. La 6 e,  d’abord (Suisse et Liechtenstein), où le macroniste Marc Ferracci (36,48 %) sera opposé à la candidate Nupes Magali Mangin (20,27 %), et où le sortant Joachim Son-Forget a obtenu 4,43 % des voix (élu sous l’étiquette LaREM en 2017, il a fini son mandat en soutenant Zemmour à la présidentielle). La 2 e, ensuite (Amérique latine et Caraïbes), où la députée sortante Paula Forteza (ex-LaREM devenue soutien de Jadot par la suite) n’a pas brigué de nouveau mandat. Le second tour se jouera entre la candidate LaREM, Éléonore Caroit (33,98 %), et celui de la Nupes, Christian Rodriguez (27,72 %).

Plus que jamais, la coalition de gauche a incarné l’alternative à Macron, dont les candidats ont enregistré de moins bons scores qu’en 2017. Des duels les opposeront ainsi dans la 1 re circonscription (Amérique du Nord), où le sortant LaREM, Roland Lescure (35,87 %), affrontera Florence Roger (33,43 %). Idem dans la 3 e (Europe du Nord), où le député LaREM, Alexandre Holroyd (38,51 %), fera face à Charlotte Minvielle (31,46 %), et dans la 4 e (Benelux), où le sortant LaREM, Pieyre-Alexandre Anglade (38,92 %), se mesurera à Cécilia Gontard (32,46 %). Mais aussi dans la 7 e (Europe centrale), où le député Modem, Frédéric Petit (34,57 %), se retrouve contre Asma Rharmaoui-Claquin (26,06 %). La situation est identique dans la plus grande circonscription, la 11 e, qui rassemble 49 pays de l’Europe orientale, de l’Asie et de l’Océanie, où la députée LaREM, Anne Genetet (38,14 %), se qualifie face à l’ancienne journaliste de  l’Humanité, Dominique Vidal (24,78 %), et dans la 10 e (Proche-Orient et Afrique), où la sortante LaREM, Amélia Lakrafi (32,74 %), sera face à Chantal Moussa (22,53 %).

La Nupes échoue à atteindre le second tour dans la 8 e (Israël, Turquie, Italie et Grèce). Le député UDI, Meyer Habib (28,85 %), y affrontera la macroniste Deborah de Lieme-Abisror (27,77 %). Il s’agit de la seule circonscription qui avait échappé à LaREM en 2017. Il se pourrait qu’il y en ait bien plus en 2022.

Aurélien Soucheyre

Législatives 2022Nupesgauchemacronie
Valeurs Actuelles

Roquecourbe : le village rend hommage au général Salan, putschiste et ancien de l’OAS

A l’occasion de la fête nationale, c’est un général putschiste qui a été honoré dans le village de Roquecourbe (Tarn), son village natal, rapportent nos confères de La Dépêche mardi 13 juillet. En plus de la tentative de pustch contre le général de Gaulle en 1961, il avait été le chef de l’OAS (Organisation armée secrète). Depuis son élection l’an dernier, le maire du village, Michel Petit, tenait à rendre hommage à l’enfant de la commune. « Dans cette maison naquit le 10 juin 1899 Raoul Salan, général d’armée, militaire le plus décoré de France, décédé à Paris le 3 juillet 1984 », a déclaré le maire lors de l’inauguration d’une plaque commémorative installée dans une rue dont le nom ne manque pas de symbole : « allée du Général-de-Gaulle ».

Un militaire renommé

Au-delà de la condamnation du général Salan à une peine de prison à perpétuité en raison de sa participation au coup d’Etat contre de Gaulle, les élus de la commune souhaitaient « reconnaître sereinement et humblement » l’engagement du militaire. Pour le maire de la commune, il s’agit avant tout de « reconnaître le courage d’un homme exceptionnel, un grand soldat qui servit la patrie durant quatre conflits. Reconnaître son courage, sa détermination, sa valeur militaire qui firent de lui le soldat le plus décoré de France, un homme qui aima les peuples qu’il découvrit et qui s’appropria leurs cultures », plaide-t-il.

Le général Salan, finalement amnistié en 1968, fut « un homme bafoué par des paroles reniées, des engagements piétinés, des faits falsifiés, un homme dont la parole donnée était inaltérable ». Pour Michel Petit, il s’agit avant tout d’« un homme réhabilité mais qui n’usa pas de rétorsion et ne désigna personne à la vindicte populaire, un homme auquel il serait juste que les honneurs militaires soient rendus et enfin reconnaître un enfant de notre village », conclut-il.

Tarn : les dernières actualités

Législatives : David Lisnard apporte la nouvelle énergie à Guilhem Carayon

Législatives 2022 : Dans le Tarn, Jean Lassalle soutient Guilhem Carayon

Législatives 2022 : Wauquiez cultive ses ambitions aux côtés de Carayon

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Algérie : Saïd Bouteflika, frère de l'ancien président, condamné à huit ans de prison

Publié le : 06/06/2022 - 14:54

FRANCE 24 Suivre

En Algérie, Saïd Bouteflika, frère cadet du défunt ancien président Abdelaziz Bouteflika, a écopé lundi de huit ans de prison ferme dans une affaire de corruption, selon les médias. Déjà en détention, il avait été condamné en octobre à deux ans de prison ferme pour "entrave à la justice".

Une nouvelle condamnation pour le frère du défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika. Saïd Bouteflika, qui purge déjà une peine dans une autre affaire, a été condamné, lundi 6 juin, à huit ans de prison ferme pour des faits de corruption, selon les médias.

Son co-accusé, l'ancien patron des patrons Ali Haddad, également condamné dans plusieurs affaires, a été sanctionné de quatre ans de prison ferme.

Les deux accusés ont été également condamnés à verser des amendes au Trésor public.

Le parquet avec requis dix ans ferme contre Saïd Bouteflika, 64 ans, et Ali Haddad, 57 ans, qui ont comparu devant le tribunal de Sidi M'hamed à Alger pour "trafic d'influence", "abus de fonction", "blanchiment d'argent" et "non déclaration des biens".

En octobre, Saïd Bouteflika et Ali Haddad avaient été condamnés chacun à deux ans de prison ferme pour "entrave à la justice".

Le clan Bouteflika visé par la justice

Ali Haddad a été condamné dans d'autres affaires de corruption avec une sanction de quatre ans de prison en janvier 2021. En novembre 2020, il a été condamné en appel à douze ans de prison ferme et fin mars 2020, il a été condamné dans un autre procès en appel à quatre ans de prison ferme.

Ex-dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, le Forum des chefs d'entreprises (FCE), de 2014 à mars 2019, Ali Haddad avait été arrêté à un poste-frontière avec la Tunisie en possession de deux passeports et condamné en juin 2019 à six mois de prison pour détention illégale des deux documents de voyage.

Les deux hommes sont aussi poursuivis dans d'autres affaires.

Après la chute de Bouteflika le 2 avril 2019 sous la pression du mouvement de protestation du Hirak et de l'armée, la justice a lancé une série d'enquêtes sur des affaires impliquant des membres de son entourage.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Guerre d'Algérie : la France ouvre ses archives des affaires judiciaires et policières

L'Algérie menace de rompre son contrat de fourniture de gaz à l'Espagne

Fermeture du journal algérien "Liberté" : "Une volonté de museler la presse ?"

New York Times - World

Live Updates: Growing Civilian Toll Points to Stark Challenges for Ukraine

Kyiv June 7, 5:21 p.m.

Moscow June 7, 5:21 p.m.

Washington June 7, 10:21 a.m.

More than 40,000 Ukrainian civilians have been killed or wounded in the war, and roughly three million are now living under Russian occupation, according to the Ukrainian government.

Marc Santora

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

More than 40,000 Ukrainian civilians have been killed or injured since Russia invaded Ukraine and roughly three million are now living under Russian occupation, according to the Ukrainian government, underscoring both the toll of the war and the steep challenges Ukraine faces as it seeks to win back territory.

Even as Moscow’s forces continue to suffer heavy losses, Ukraine has been left with stark choices as it fights to hold its defensive positions in the eastern Donbas region in the face of unrelenting Russian bombardment.

President Volodymyr Zelensky said that the Ukrainian military could decide to pull back from the frontline cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, describing them as “dead cities” ravaged by Russian attacks and nearly empty of civilians. But a retreat in Sievierodonetsk, where officials said that fierce street battles continued to rage on Tuesday, would make future attempts to retake the city even more costly, Mr. Zelensky added.

Speaking to a group of journalists on Monday, Mr. Zelensky said that if Russia succeeded in its objective of gaining control of Donbas, it would present an existential challenge, giving Russia a foothold so it can launch “constant missile strikes on the center of Ukraine.” But he vowed that the military would not let that happen, telling the nation later in his overnight address: “The Ukrainian Donbas stands. It stands firmly.”

One sign of hope for the still vastly outgunned Ukrainian military is the arrival of powerful Western weapons systems that the United States and its allies hope will help dent Russia’s advantage in firepower. As Ukraine races to train its soldiers on the more sophisticated new weapons, they may already be having an effect in the Black Sea, where the Ukrainian Navy said on Monday that Russian warships had pulled back more than 70 miles from the Ukrainian coast, a development that it attributed to the arrival of Harpoon antiship missile systems from Denmark.

But the Russians still have dominion over the sea, where their naval forces have in effect imposed a blockade to strangle the Ukrainian economy, preventing Ukraine from exporting millions of tons of grain needed around the world.

In other developments:

Charles Michel, president of the European Council, accused Russia of using its leverage over the world’s food supply as “a stealth missile against developing countries.”

Exiled leaders from the Russian-occupied city of Mariupol warned of a growing risk of disease because sewage systems are not working, dead bodies are rotting in the streets and tens of thousands who remain in the ruin lack access to clean water.

The State Department accused Russia of threatening American journalists in Moscow and rejected accusations by the Kremlin that the Biden administration has censored Russian journalists in the United States.

The United States issued seizure warrants for two planes owned by Roman Abramovich, a Russian billionaire.

Marc Santora

Reporting from Warsaw

Untreated sewage, unburied bodies and unclean water prompt fears of disease in Mariupol.

Exiled leaders from the Russian-occupied southern port city of Mariupol are warning that there is a growing risk of disease outbreaks because sewage systems are not working, dead bodies are still rotting in the streets and tens of thousands who remain in the ruin do not have access to clean water.

The Mariupol City Council outlined the dangers in a post on Telegram, saying the summer heat had “accelerated the decomposition of thousands of corpses under the rubble.”

“The city is literally drowning in garbage and sewage,” the council said.

Russian state media denounced the reports as propaganda and denied suggestions from Ukrainian officials that a quarantine was being put in place to limit a cholera outbreak.

It was not possible to independently verify either side’s claims because Russian forces have banned international relief agencies from working in the city. No confirmed cases have been reported publicly. But global health experts have been raising alarms for weeks about the dangers posed by infectious disease in communities destroyed by the Russian assault.

“We are concerned about the potential cholera outbreak in occupied areas where water and sanitation infrastructure is damaged or destroyed,” Hans Kluge, the World Health Organization’s regional director for Europe, said during a news conference when he visited Kyiv last month.

The Russian appointed minister for health in the occupied territory in the Donetsk region, Alexander Oprishchenko, told the Russian state media outlet Tass that the situation was being monitored and is under control.

“There is no outbreak of cholera either in Mariupol or in other cities of the Donetsk People’s Republic,” he said.

Dorit Nitzan, a regional health emergency director for W.H.O., said last month that the danger was particularly acute in Mariupol, with the agency’s partners on the ground in the city reporting “actual swamps in the streets.”

“Sewage water and drinking water are getting mixed,” she said. “This is a huge hazard for many infections, including cholera.”

Cholera is a virulent disease closely linked to lack of access to clean water and proper sanitation. It can cause severe acute watery diarrhea that can kill within hours if not treated. While it can be treated easily with the prompt administration of an oral rehydration solution, the Mariupol City Council said that there was virtually no medicine available in the city and that the health care system was not functioning.

On Monday, Ukraine’s chief sanitary doctor, Ihor Kuzin, told reporters that the national authorities began monitoring potential cholera outbreaks across the country on June 1.

“We can’t be 100 percent sure that there will be disease outbreaks,” he said. “But all prerequisites for them are already there.”

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Ivan Nechepurenko

Defense Minister Sergei Shoigu said that Russia has captured 6,489 Ukrainian service members, including more than 100 who had surrendered in recent days. On Monday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that around 2,500 fighters who held out at the Azovstal steel plant in Mariupol have surrendered to Russian forces.

Erika Solomon

Reporting from Lviv, Ukraine

Goodbye, Tchaikovsky and Tolstoy: Ukrainians look to ‘decolonize’ their streets.

Far from Ukraine’s embattled eastern front, a new struggle is being waged — not from the trenches, but over leafy side streets and broad avenues. That is where the enemy goes by the name Pavlov. Or Tchaikovsky. Or Catherine the Great.

Across Ukraine, officials are starting projects to, as they say, “decolonize” their cities. Streets and subway stops whose names evoke the history of the Russian Empire or the Soviet Union are under scrutiny by a population eager to rid itself of traces of the nation that invaded in late February.

“We are defending our country, also on the cultural front lines,” said Andriy Moskalenko, the deputy mayor of Lviv and the head of a committee that has reviewed the names of each of the city’s more than 1,000 streets. “And we don’t want to have anything in common with the killers.”

Ukraine is far from the first country to undertake such a historical accounting — the United States has wrestled for decades with the renaming of Civil War-era monuments. Nor is it even the first time Ukraine has undertaken such an effort: After the fall of the Soviet Union, it was one of many Eastern European countries that renamed streets and removed statues commemorating an era of Communist rule that became synonymous with totalitarianism.

This time, the decision to erase Russian names is not just a symbol of defiance toward the invasion and Soviet history, said Vasyl Kmet, a historian at the Ivan Franko National University of Lviv. It is also about reasserting a Ukrainian identity that many feel has been repressed under centuries of domination by its more powerful neighbor, he said.

“The concept of decolonization is a little broader,” Mr. Kmet said. “Russian politics today is built on the propaganda of the so-called Russky mir — the Russian-speaking world. This is about creating a powerful alternative, a modern Ukrainian national discourse.”

The western city of Lviv is one of many areas undertaking “decolonization” campaigns. So, too, is the northwestern city of Lutsk, which plans to rename over 100 streets. In the southern port city of Odesa, whose inhabitants are mostly Russian-speaking, politicians are debating whether to remove a monument to Catherine the Great, the Russian empress who founded the city in 1794.

In Kyiv, the capital, the City Council is looking into renaming the Leo Tolstoy subway stop after Vasyl Stus, a Ukrainian poet and dissident. The “Minsk” stop — named after the capital of Belarus, which has stood by Moscow during the invasion — may soon be rechristened as “Warsaw,” honoring Poland’s support for Ukraine.

And it’s not only Russian names that are under scrutiny. The Lviv committee also plans to delete street names in tribute to some Ukrainians. One is named after the writer Petro Kozlaniuk, who collaborated with Soviet security agencies, including the K.G.B.

Removing the names of some cultural icons — which the Lviv committee said it did after consulting with academics from the relevant fields — has proved more divisive. The history of figures like Pyotr Tchaikovsky can be tricky: The classical composer’s family roots were in modern-day Ukraine, and some musicologists say his works were inspired by Ukrainian folk music.

A few miles from Lviv, Viktor Melnychuk owns a sign-making factory gearing up to make new plaques and posts for renamed streets. Although he acknowledges that he has a business interest in each change, he is ambivalent about some of the new names.

“Maybe we should keep some classic writers or poets if they are from other periods. I’m not sure,” he said. “We can’t reject everything completely. There was some good there.”

But he planned to stand by the committee’s decisions. And its ruling was unanimous: Tchaikovsky would go.

“When we rename a street, it doesn’t mean we are saying: ‘This person didn’t make this invention, or was not important,’” said Mr. Moskalenko, the deputy mayor of Lviv. “It means this person’s work has been used as a tool of colonization.”

Mr. Kmet, the historian, saw an opportunity to honor the contributions of some Ukrainians whose contributions have been lost to history. He is hoping to name one street in Lviv after an obscure librarian, Fedir Maksymenko, who he said secretly safeguarded Ukrainian culture and books during the Soviet era.

“I and Ukrainian culture owe a lot to him,” he said. “We must work very hard today to preserve what he saved.”

An earlier version of a picture caption with this article misidentified a location in Lviv, Ukraine. The picture was taken on Tomashivskoho Street, not on Tchaikovsky Street.

Mike Ives

Fiji hands over a superyacht that the U.S. says is tied to a Russian oligarch.

Fiji has handed over to the United States a $325 million superyacht that American investigators say is owned by a Russian billionaire on a U.S. sanctions list, the island nation’s top prosecutor said on Tuesday.

The handover of the yacht, the Amadea, was based on a decision by Fiji’s Supreme Court and is a new development in a global effort to seize the assets of oligarchs with ties to President Vladimir V. Putin of Russia.

The Amadea was held in Fijian waters in April in response to a U.S. request for assistance and seized last month based on a warrant that had been issued by a federal court in Washington and accepted by a Fijian court.

The Amadea’s ownership structure is murky. American investigators say that the yacht was sold last year to Suleiman Kerimov, a Russian government official and billionaire investor who has been on the U.S. sanctions list since 2018. But Feizal Haniff, a lawyer in Fiji who represents a company in the British Virgin Islands that controls the vessel, has argued that its true owner is Eduard Khudainatov, a wealthy Russian who is not under U.S. sanctions.

Fiji’s Court of Appeal dismissed Mr. Haniff’s appeal in late May but said that the judgment would not take effect for seven days. Last week, he filed another application asking the Fijian authorities to delay enforcing the U.S. warrant.

On Tuesday, the country’s Supreme Court ruled that the yacht could leave Fiji in the care of the U.S. authorities, Christopher Pryde, the country’s director of public prosecutions, said in a statement.

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Mike Ives

Fiji handed a $325 million superyacht over to the U.S. authorities, the island nation's top prosecutor said. U.S. investigators say it is owned by Suleiman Kerimov, a Russian billionaire on a U.S. sanctions list.

Victoria Kim

Russia faces criticism at the U.N. for fanning a global food crisis.

Russia is facing mounting criticism that it is holding hostage millions of tons of Ukrainian wheat, a vital food supply, for political gain amid a worsening hunger crisis.

Charles Michel, president of the European Council, on Monday accused Russia of using its leverage over the world’s food supply as “a stealth missile against developing countries.” The European Union’s top diplomat, Josep Borrell Fontelles, said Monday that a Russian missile had destroyed a major grain terminal in the Black Sea port of Mykolaiv in recent days, contradicting Moscow’s claims that it wasn’t responsible for blocking Ukraine’s food exports from reaching those in need.

“This is driving up food prices, pushing people into poverty and destabilizing entire regions,” Mr. Michel said at the U.N. Security Council. “Russia is solely responsible for this food crisis.”

Mr. Michel’s remarks prompted Russia’s U.N. ambassador, Vassily Nebenzia, to walk out of the room in protest.

Mr. Michel responded: “You may leave the room. Maybe it’s easier not to listen to the truth, dear ambassador.”

Moscow has sought to blame the sanctions on Russia for fanning global food insecurity. A food crisis could benefit Russia on the world stage: The African Union president last week echoed the Kremlin’s position that sanctions had added to Africa’s difficulty in accessing grain, calling President Vladimir V. Putin of Russia his “dear friend.”

The U.S. has warned that the Kremlin was seeking to sell grain it plundered from Ukraine to desperate nations with few choices to feed its people. The Ukrainian government has accused Russia of stealing up to 500,000 tons of Ukrainian wheat, worth $100 million, since February.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine said on Monday that he had spoken to the Turkish president about getting Turkey’s help in securing safe passage for ships carrying grain exports through the Black Sea. The bottleneck of about 22 million to 25 million tons of grain stuck in Ukraine will get far worse after the fall harvest, when the stock will balloon to 75 million tons, he said.

“We now have Russia’s information narrative that food shortages are due to Ukraine, due to the fact that we do not export. This is untrue, and you know it very well,” he said.

Victoria Kim

A Russian missile strike destroyed a major grain terminal in Mykolaiv in Ukraine, adding to worries of global food shortages, said Josep Borrell Fontelles, the E.U.’s top diplomat. He said Russia was spreading disinformation by saying it was not hindering grain exports.

Michael Crowley

Russia threatened American reporters in Moscow, the State Dept. said.

The State Department on Monday accused Russia of threatening American journalists in Moscow and rejected Kremlin charges that the Biden administration has censored Russian journalists within the United States.

Ned Price, a spokesman for the State Department, condemned reports that Russia’s foreign ministry had summoned American journalists to a meeting on Monday and warned that their visas and credentials could be at risk in retaliation for what it called U.S. government hostility toward Russian reporters in America.

“Threatening professional journalists for simply trying to do their jobs and seeking to seal off Russia’s population from any foreign information illustrates the flimsiness and the fragility of the Russian government’s narrative,” Mr. Price said.

Reuters first reported on Monday that a Russian foreign ministry spokeswoman, Maria Zakharova — on whom the Biden administration imposed sanctions last week — told American journalists at the meeting that Russian journalists in the United States had faced problems with visa renewals, harassment by U.S. intelligence agencies and blocked bank accounts. Ms. Zakharova reportedly warned that American journalists in Russia could face similar problems with visas, credentials and banking.

Mr. Price said the Biden administration continued to issue visas to “qualified” Russian journalists in the United States, and had not revoked their credentials.

The Treasury Department last month imposed sanctions on three news media outlets that it said were directly or indirectly owned by the Russian state: Russia-1, Channel One and NTV. Mr. Price said their revenues “support President Putin’s war,” adding, “Many other both independent and state-linked entities remained unsanctioned.”

Major private American media platforms like YouTube and Google have blocked other Russian news media outlets funded by the Kremlin, including RT and Sputnik, though not at the behest of the U.S. government.

Mr. Price said that Moscow was making a “false equivalency” by suggesting that the U.S. was censoring reporting about Russia’s invasion of Ukraine. He noted that Russia has criminalized the use of the word “war” to describe its military campaign, which the Kremlin has described as a “special operation.” A new law signed by President Vladimir V. Putin of Russia in March also allows prison sentences of up to 15 years for people who spread “fake” information about the conflict.

“The Russian government fundamentally and willfully disregards what it means to have a free press, as evidenced by them blocking or banning nearly every independent Russian outlet seeking to report inside their country,” Mr. Price said.

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Anushka Patil

Heavy, close-quarters urban combat has left the situation in the key eastern city of Sievierodonetsk unclear and control is likely flipping frequently, the Institute for the Study of War said in an analysis of Monday’s developments. The institute added that it had been unable to verify if Ukrainian forces had lost territory that the regional governor, Serhiy Haidai, said had been claimed over the weekend, or if the territory had not been retaken by Ukraine at all.

Anushka Patil

Bridget A. Brink, who filled the role of U.S. ambassador to Ukraine after it sat empty for three years, said on Monday that she had met with Oleksii Reznikov, Ukraine’s defense minister. Reznikov praised her appointment as “an important step in strengthening bilateral cooperation.”

I was very pleased to have the 1st personal meeting with newly appointed @USAmbKyiv Ms. Bridget A. Brink. Appointment of the @USAmbKyiv is not only a signal of strong diplomatic support,but also an important step in strengthening bilateral cooperation 🤝 for the benefit of 🇺🇦&🇺🇲 pic.twitter.com/kEcQh4xw5g

Anushka Patil

President Zelensky also said he spoke with President Andrzej Duda of Poland on Monday about defense support and Ukraine’s bid to join the European Union, which Poland has supported. “I believe that this will be a decision not only about Ukraine, but also about the entire European project. About whether it has a future as a really strong union,” Zelensky said in his nightly address.

Cassandra Vinograd

The parliament of Ukraine said lawmakers had met with a visiting delegation from South Korea, noting that the two nations have “a lot in common.” “Both countries have an inadequate dictatorship neighbor, both are young democracies,” it said in a Telegram statement. “South Korea has undergone a period of recovery and become one of the world’s most powerful economies. It can become a role model for us in rebuilding the country.”

Anushka Patil

President Volodymyr Zelensky in his nightly address urged the public to continue bringing global attention to Ukraine’s “struggle for freedom,” saying he was also preparing new appeals for international support. One example he cited was Spain's newly issued postage stamp in support of Ukraine. "It may seem that the postage stamp can’t change anything. But it is a symbol of the attention to our struggle that millions of people will see," he said.

Ana Swanson

The U.S. issues seizure warrants for 2 planes owned by Roman Abramovich, a Russian billionaire.

Biden administration officials said Monday that they had obtained seizure warrants for two airplanes owned by Roman Abramovich, a Russian businessman who fell afoul of U.S. sanctions when the aircraft were flown into Russia in March.

The Commerce Department also levied administrative charges against Mr. Abramovich, saying he had failed to obtain a license needed for the U.S.-origin aircraft — a Boeing 787-8 Dreamliner and a Gulfstream G650ER — to enter Russia after sanctions were levied on March 2.

The actions come as the Biden administration tries to step up the economic pressure on Russia over the invasion of Ukraine. The United States has seized luxury yachts and millions of dollars held by other Russians in accounts across the United States, as well as imposing sanctions on powerful Russians who are deemed to have ties to President Vladimir V. Putin.

While the U.S. has not imposed sanctions on Mr. Abramovich, officials previously warned that his aircraft faced potential penalties for violating prohibitions that prevent American technology from being sent into Russia. Britain has imposed sanctions on Mr. Abramovich, the former owner of the Chelsea Football Club in London.

“Russian oligarchs such as Abramovich will not be permitted to violate U.S. export regulations without consequence,” said John Sonderman, director of the Office of Export Enforcement at the Commerce Department’s Bureau of Industry and Security.

L'Humanité

Législatives dans la Drôme. Marie Pochon : «L’écologie s’invente sur ce territoire»

Actu

Marie Pochon, la candidate de la Nupes dans la 3e circonscription de la Drôme, au riche parcours associatif, est comme un poisson dans l’eau dans ce territoire rural et écolo.

Benjamin König

Il y a des lieux particulièrement agréables pour battre campagne électorale. À l’ombre du sud-Vercors, en contrebas de l’immense montagne du Glandasse, voici Châtillon-en-Diois, un petit village d’environ 700 âmes qui a gardé son patrimoine médiéval et son mode de vie rural. C’est là que la candidate de la Nupes, Marie Pochon, arpente les allées du marché, entre artisanat local et produits régionaux, bio pour la plupart. On cultive ici un mode de vie alternatif axé sur la protection de l’environnement : des mœurs qui correspondent parfaitement à la militante écologiste.

« Ah mais je vous reconnais, vous êtes partout sur les affiches ! », répond Jérôme quand Marie Pochon lui tend un tract. Son visage sera bientôt sur les panneaux de bois de l’école voisine, prêts à accueillir les affiches officielles pour les législatives. Pour Jérôme, qui nous affirme dans un clin d’œil « voter depuis des années pour l’Humanité », l’affaire est entendue : « Elle a toutes ses chances ! » C’est aussi ce que pense la petite équipe de militants, tous citoyens de gauche, insoumis pour la plupart, enthousiastes à l’idée d’envoyer une écologiste à l’Assemblée. Pressentie pour être candidate avant l’accord qui a scellé le rassemblement de la gauche, Marie-France Duflot glisse dans un sourire : « On n’a pas tiré le mauvais lot… On est très contents d’avoir Marie. »

Car Marie Pochon a un parcours qui plaide pour elle. « Le point de départ de mon engagement militant, se souvient-elle, c’est mon stage aux Amis de la Terre. » Elle y a travaillé sur la question de « la réhabilitation du Jourdain dans les territoires palestiniens ». Une expérience de la gestion de la ressource en eau comme enjeu politique qui l’a marquée. Puis ont suivi quatre années à Istanbul, sur l’accueil des réfugiés, juste avant l’accord entre l’UE et la Turquie qui intervient en 2016. À son retour en France, elle s’engage dans les mouvements associatifs « Eau bien commun » puis « Notre affaire à tous ».

C’est en 2019 qu’elle commence à être « politiquement active » au sein d’EELV, avec les élections européennes. Elle suit à Bruxelles Marie Toussaint, la fondatrice de Notre affaire à tous. Au Parlement européen, elle travaille notamment sur les sujets de l’écocide, des droits du vivant, ou des luttes aux côtés des collectifs contre les « grands projets inutiles ». Puis vient 2020 : « EELV me dit ’’On a besoin de toi contre Wauquiez’’ ». Ni une, ni deux, Marie Pochon déménage à Lyon, où elle avait déjà fait une partie de ses études. Nouveau changement de décor après l’accord de la Nupes, elle est désignée par EELV dans cette circonscription échue au parti écolo. Quelques voix se font entendre contre un « parachutage », mais pas bien longtemps : « Je suis née à Grenoble, et j’ai grandi à Chavannnes », un petit village de la Drôme des collines, où sa mère est viticultrice et son père dans l’Éducation nationale.

Pour autant, la victoire à cette législative ne sera pas une partie de plaisir, dans cette très grande circonscription, qui regroupe des territoires aussi différents que la vallée de la Drôme, Nyons et les Baronnies, des villes proches de Valence mais aussi une partie du Vercors et de la basse vallée du Rhône, autour de Grignan et du Tricastin. « L’accueil est bon, hier j’étais dans les Baronnies, où il y a de nombreux maires communistes pour la commémoration du maquis. Tout le monde m’aide, y compris la sénatrice socialiste. » Une « circo » dont la députée sortante est Célia de Lavergne, un des piliers du groupe LaREM à l’Assemblée, dont elle est toujours porte-parole. Mais ici, la gauche est forte, encore plus lorsqu’elle est unie : « Jean-Luc Mélenchon a obtenu un score de 26 % au premier tour, et la gauche au total fait 36 % », résume Marie Pochon. Qui ajoute : « Ici, l’extrême droite ne prend pas, sauf dans quelques communes du couloir rhodanien ». Mais au total, la « circo » en compte 238 communes, rurales pour la plupart. « L’écologie s’invente sur ce territoire, mais pas une écologie de centre-ville - où est d’ailleurs notre cœur électoral EELV », s’enthousiasme la candidate.

C’est ici également que se trouve le village de Saillans, devenu célèbre lorsque les habitants ont monté une liste citoyenne aux municipales de 2014. Un véritable laboratoire démocratique observé partout en France. Si elle est élue, elle se voit comme « une députée animatrice, accompagnatrice » de ce qui se crée localement. Une vocation qu’elle n’a pas vu venir. Malgré un dynamisme contagieux, avant de plonger dans le bain de la campagne, elle n’aurait jamais pensé devenir candidate, et éventuellement députée. « Je ne l’aurais jamais fait de moi-même. Il faut beaucoup de courage, de force, et surtout se sentir légitime, ce qui n’est pas très féminin… » Ce sont souvent les petites victoires qui font changer de grandes choses.

Législatives 2022Nupes
BBC

SANS TITRE

Earlier, we reported on the fighting in Severodonetsk and Lysychank.

President Zelensky called them "dead cities" and now Severodonetsk's Mayor, Oleksandr Stryuk, has been speaking to Ukrainian TV about the current situation.He warned that Russia is aiming to capture the city with more troops, and said that Severdonetsk's armed forces have "strengthened their positions and are holding the line".

An update from the Ukrainian armed forces earlier today also suggested that there were further Russian troops in the area.

It has not yet been possible for the BBC to verify exact details of the fighting.

Danny Aeberhard

Europe Regional Editor, BBC World Service

As we've been reporting, Ukraine's national nuclear operator has accused the head of the UN nuclear watchdog, IAEA, of lying about being invited by Ukraine to visit the Russian-occupied nuclear plant at Zaporizhzhia.

The IAEA's director general, Rafael Grossi, insisted on Monday that such a visit would take place, ideally sooner rather than later, citing fears over nuclear security at the plant

Ukraine's nuclear operator, Energoatom, did not mince its words.

In a statement, it said it saw efforts by Grossi to visit the Zaporizhzhia plant as an attempt to legitimise Russia's occupation of the facility.

It said Ukraine had not invited him to visit, and had refused permission previously.

Energoatom also blamed Russia for blocking the transfer of crucial data from the plant to the IAEA.

Grossi - in an impassioned address on Monday - stressed a visit was vital, saying the Zaporizhzhia plant was disconnected from safety systems.

Russian forces took over the plant - Europe's largest - at the start of the conflict.

Russian forces now control almost all of Ukraine's easternmost region, the Russian defence minister says.

97% of Luhansk Oblast has been "liberated", Sergei Shoigu told a meeting of the defence ministry, broadcast on state TV.

Shoigu claims that residential areas of the flashpoint city of Severodonetsk are in Moscow's hands, and further attempts are being made to gain industrial areas.

It was not possible for the BBC to independently verify the claims. There have been conflicting accounts of which army controls which territory as battles for the city continue.

James FitzGerald

BBC News

Fighting in Ukraine has settled into a rhythm reminiscent of trench warfare in World War One, says a military analyst.

Justin Crump, chief executive of security consultancy Sibylline, tells the BBC the conflict has become “micro-level” - with Russia now “lucky to capture a field in 24 hours”. This is because the defending army appears to have an advantage in any given battle at the moment.

In some places, that favours Ukrainians holding onto their territory; in others, it suits Russian troops occupying cities they’ve captured.

Crump, a former British Army serviceman, says Russia appears to have slight momentum – as its troops “grind forward”. Moscow will want to capture Severodonetsk and then the remainder of the eastern Donbas region in order to declare “any sort of victory”.

He expects the Kremlin to set its sights Zaporizhzhia next, then make a fresh attempt at Kharkiv and look to capture Odesa on the south coast.

Russia’s brand of attritional warfare has been seen to work, Crump says – but “nothing is inevitable” about what happens next.

“Russia’s got to be able to keep paying the bill,” he says – referring to the expense of the war, as well as the human toll.

As a result of poor tactics and other shortcomings, Russia has also shown that it can only attack successfully on a single axis at a time, Crump claims.

From the Ukrainian perspective, high-spec weapons donations from Western nations – such as missile-launchers recently promised by the US and UK – are no “silver bullet”, says Crump, because the conflict has become less precise than that.

He says there is also the question of how long Western countries keep up their support for Ukraine.

But Russia “can’t leave the frontline where it is”, he adds – suggesting that Ukraine will refuse to give up the territories currently in the hands of its enemy.

There is, therefore, the possibility of a “frozen conflict at best”.

We reported earlier that the bodies of some Ukrainian fighters killed defending the key southern port of Mariupol from Russian forces at the Azovstal steel plant have been handed over to Kyiv.

The fighters' families have said this was part of a prisoner exchange with Russia, with each side receiving 160 bodies.

Of those on the Ukrainian side, more than 50 bodies were members of the Azov regiment, the families said on the Telegram messenging service. The identification process is continuing.

The families added that talks are ongoing on further prisoner swaps, without giving any further details.

More than 2,500 Azovstal defenders - which also include border guards, police and territorial defence - are currently being held by Russia, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said earlier.

Kyiv is seeking the handover of them all, but several leading Russian lawmakers are demanding that some of the soldiers - specifically from the Azov regiment - should be put on trial.

The regiment was set up in 2014, with some of its members initially linked to far-right groups.

Russia describes Azov regiment fighters as neo-Nazis - a claim denied by Ukraine, who says the unit has been reformed and is outside politics.

Pictures published by Getty Images over the weekend have given a sense of heavy fire in Severodonestk - a key eastern city which Russian troops have been trying to take from Ukraine.

An explosion appears to have been caught on camera - and smoke has been seen billowing above rooftops.

The UN nuclear watchdog, IAEA, and Ukraine's nuclear energy state operator, Energoatom, have been involved in what is developing into a very public row over a visit to the biggest nuclear plant in Europe, which is in Ukraine but under Russian occupation.

IAEA head Rafael Grossi tweeted on Monday that his team was "working to send an expert mission to Zaporizhzhia Nuclear Power Plant.

"The biggest NPP in Europe is currently disconnected from IAEA safeguards communications systems. Ukraine requested us, we will go there."

But Energoatom responded on Tuesday, saying that no invitation was given to Grossi to visit the Zaporizhzhia plant.

In a Telegram post, it said it viewed Grossi's comments as another attempt "by any means to legitimise the stay of the [Russian] occupiers there and in fact to approve all their actions.

Energoatom said Grossi had previously been denied such a visit, stressing that it would only be possible "only when our country gets back control" over the plant.

Grossi is yet to publicly respond to Energoatom's latest comments.

In March, the Zaporizhzhia plant site was shelled by Russian troops, raising fears that a fire there could lead to radiation contamination in Europe.

So what's been happening so far today? Here's a quick recap of the latest events if you are just joining us:

Ukraine's President Voloydymyr Zelensky must not be pressured by world powers into accepting a bad peace deal with Russian President Vladimir Putin, UK Prime Minister Boris Johnson has said.

Speaking at a meeting with cabinet ministers - the morning after he survived a vote of confidence in his leadership - Johnson said bad peace deals do not last, the PM's spokesman told reporters.

"He said the world must avoid any outcome where Putin's unwarranted aggression appears to have paid off," the spokesman said.

Foreign Secretary Liz Truss also told the cabinet meeting that London was preparing further sanctions against Russia over its invasion of Ukraine, the spokesman said.

Ukraine's government previously said it would not agree a ceasefire deal with Russia that involves giving up territory.

Volodymyr Zelensky has insisted "stalemate is not an option" for Ukraine as he again spoke about the possibility of his country joining Nato.

Speaking at a digital conference run by the Financial Times, the Ukrainian president said his country had already lost "too many people to simply cede our territory", adding that Ukraine has to achieve "full control of our entire territory".

Zelensky also said the Nato military alliance should invite Ukraine to join if it wanted to, adding "there's no need to waste time in discussing its accession".

Russia has long opposed the idea of Ukraine joining Nato. It believes the military alliance has been encroaching into its area of political influence by accepting new members from eastern Europe - and thinks that admitting Ukraine would bring Nato into its backyard.

The Ukrainian president had previously said that he accepted his country could not join the alliance, saying: "It is clear that Ukraine is not a member of Nato. We understand this."

Ukraine's president also said he was "very happy" that Boris Johnson is still the UK prime minister, after the PM faced a confidence vote on Monday.

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

People often talk of “the fog of war” – the uncertainty that descends on those taking part in a conflict. There seems to be a thick cloud over Severodonetsk at the moment.

For days there have been conflicting, often contradictory, reports about what is happening in the eastern Donbas city, the current focus of Russia’s attempts to take the region. Last week the governor of Luhansk, Sergei Haidai, said that Russians had taken 80% of the city and that Ukrainian forces were making a strategic withdrawal.

Then, over the weekend, he told the BBC that his forces had counter-attacked, taking back half the city. Simultaneously, Russian sources spoke of their successes in the region, releasing videos of their fighters dancing in the streets of the city.

Almost at the same time, Ukrainian President Volodymyr Zelensky described the incredibly difficult situation in the region, of tough days ahead… as reports came in of two Russian generals being killed on the frontlines.

This confusion was highlighted by the Institute for the Study of War, in its morning briefing, which said: “The nature of urban combat in Severodonetsk is likely obfuscating reports of control of terrain within the city."

This, combined with a demand for constant updates from a public and media grown accustomed to instant information, has led to a somewhat confused picture of what is going on.

One thing that has struck me, however, in covering this war is the wildly contradictory statements put out by both sides. They simply cannot all be telling the truth.

Maybe, the only way to know what is really happening is to wait, to see who has won the battle, once time has blown the fog of war away.

As we've been reporting, Russia's UN ambassador walked out of a Security Council meeting on Monday after his country was blamed for causing a global food crisis by the EU.

European Council President Charles Michel said Russia was using food supplies as a "stealth missile" against the developing world, forcing people into poverty.

The war has left food stuck at Ukrainian ports.

Now, Turkey says it is working closely with Russia and Ukraine to agree a UN-driven plan that would restart grain exports from Ukrainian ports via a safe shipping corridor, Defence Minister Hulusi Akar said.

Akar said the four sides were working out how mines floating off the southern port of Odesa and elsewhere along Ukraine's coast would be cleared and who would safeguard the corridor.

"We are making efforts to conclude this as soon as possible," he told reporters in embargoed remarks after a cabinet meeting late on Monday.

Ukraine is a large exporter of cooking oil as well as cereals such as maize and wheat. Russia also exports vast amounts of grains as well as fertiliser. The lack of these exports has caused the price of alternatives to soar.

Since the invasion in February, footballer Nadya Karpova has been posting anti-war messages on her Instagram account - where she has 143,000 followers.

She's one of just three professional players from Russia to voice their opposition - and is the only female star to have done so.

Karpova plays for Spanish club Espanyol - and says she feels a "special responsibility" to raise her voice.

"I can't just look at this inhumanity and stay silent," the 27-year-old tells the BBC.

Read her interview here.

As we've been reporting, there was a fiery meeting of the UN Security Council yesterday.

The Russian ambassador walked out of the session, after his country was blamed by the EU for a global food crisis with its invasion.

But global food supplies were not the only item on the agenda in New York.

Vassily Nebenzia had earlier denied claims of sexual violence by Russian forces in Ukraine - claiming there was "no proof" of these, according to remarks quoted by the AFP agency.

But such allegations were "mounting", said top UN official Pramila Patten.

As of 3 June, the UN had received reports of 124 claims of conflict-related sexual violence across Ukraine.

Laura Bicker

Reporting from Dnipro

Yuri has lost his foot, but not his will to fight.

He narrowly survived a shell blast. His sergeant major was killed on the spot.

Yuri managed to warn his brothers-in-arms to take cover, but did not make it himself. He was 10 metres away from shelter when the rocket hit.

"I was at the very epicentre of that strike," he tells me from his hospital bed in Dnipro, four hours from the frontline in the Donbas region in the east of Ukraine.

"If it was up to me, I would stand up right now and go fight. I am really upset that my guys are fighting there, and I am just lying here, unable to help," he says.

Read more about Yuri and other soldiers wounded in the fighting here.

An official installed by Russia in Ukraine's southern region of Kherson has signalled that Moscow could attempt to stage a vote on annexation to Russia.

"It will most likely be a referendum," said Kirill Stremousov, the deputy head of the administration put in place by the Kremlin.

He gave no date for any potential vote. It seems unlikely that a credible vote could be held in a region in the middle of a war, and Ukrainian forces have launched a counter-offensive in Kherson.

The regional capital Kherson was the first major Ukrainian city to fall during the invasion - and Moscow has attempted to bring the Russian rouble into circulation there.

Russian officials have already spoken in favour of holding referendums in captured areas of southern Ukraine but there is little chance of any vote being viewed internationally as free or fair. A vote in 2014, which saw Russia annex Ukraine's Crimean peninsula, was condemned by Western nations as illegal and a sham.

The bodies of some Ukrainian fighters killed defending the key port city of Mariupol from Russian forces at the Azovstal steel plant have been handed over to Kyiv, the families of Ukraine's Azov unit of the national guard have said, Reuters news agency reports.

Ukrainian forces defending Mariupol were holed up in the steelworks for weeks as Russian forces tried to capture the city.

They eventually surrendered last month and were taken into custody by Russian forces.

There seems to have been no let-up to the fighting in Severodonetsk and Lysychansk - which have become "dead cities" according to President Zelensky.

Battles for Severodonetsk are in "full swing", says the regional governor. Writing on the messaging app Telegram this morning, Serhiy Haidai adds that several more injuries have been reported in Lysychansk after Russian fire hit the likes of a market and school.

A morning update from the Ukrainian armed forces gives further confirmation of hostilities in the area.

It claims Russia's "main efforts" are focused on Severodonetsk - where the Ukrainians are inflicting damage on their enemy - and on nearby Bakhmut, where another counter-attack has been launched.

The update adds that ten attacks across the eastern Donbas region were repelled over the previous day.

It was not possible for the BBC to verify the details of the fighting.

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

These two cities are now taking the full force of Russia’s invasion.

Sitting each side of a strategically important river, Severodonetsk and Lysychansk have been all but destroyed, as Russian artillery units try to pound the Ukrainian defenders into submission.

“They are dead cities,” said President Zelensky – all but devoid of life.

It is in Severodonetsk that the fighting is most intense, with conflicting reports about who controls the city. The Ukrainians had claimed a counter-offensive, recapturing half of the centre - but they appear to have fallen back once again.

In truth, knowing what is really happening in Severodonetsk is increasingly difficult.

On Monday, it was confirmed that Russia has lost another top commander. Russian state media said Major Gen Roman Kutuzov was killed leading an assault on a Ukrainian village.

Ukraine now claims to have killed 12 Russian generals – unprecedented in modern warfare.

Russia needs some sort of "breakthrough" on one of its axes of attack if it wants to control the whole eastern Donetsk region, according to the UK's Ministry of Defence.

Its morning update says:

BBC

Arizona police placed on leave after watching man drown

Three police officers in Arizona have been placed on leave after they failed to rescue a homeless man from drowning.

Newly released bodycam footage and transcripts show the man, Sean Bickings, 34, getting into Tempe Town Lake last month and warning police he was "going to drown".

But none of the officers on the scene intervened to save him, with one heard saying: "I'm not jumping in after you."

Mr Bickings soon slipped underwater and was later declared dead.

Describing him as "an unsheltered Tempe community member", city authorities called his death a "tragedy".

The incident took place after 05:00 local time (12:00 GMT) on 28 May, when officers responded to a call about an alleged fight between the man and his partner in the city centre.

According to the city's statement, the couple "cooperated fully and denied that any physical argument had taken place".

However, police footage showed that while officers were checking the couple's names for outstanding arrest warrants, Mr Bickings climbed over a metal fence dividing the boardwalk from the lake and entered the water.

He told the officers he was going "for a swim", waded in and swam towards a bridge even after they informed him swimming was not allowed in the lake.

The 12-minute bodycam video ends around this time, with a message at the end saying it has been cut short "due to the sensitive nature of the remaining portion of the recording".

The city instead provided a transcript of the remainder of the exchange, in which Mr Bickings repeatedly said he was on the verge of drowning and needed to be saved.

The transcript also showed officers tried to calm down Mr Bickings' companion as she grew increasingly distraught, telling her they were getting a boat.

At one point, she shouted: "He's drowning right in front of you and you won't help."

Mr Bickings did not resurface.

The three officers involved in the incident have not been named.

They are on "non-disciplinary paid administrative leave" as their response is examined by the Arizona Department of Public Safety and the police department of neighbouring Scottsdale.

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L'Humanité

États-Unis. Les tueries s'enchaînent à un rythme quasi quotidien

Actu

Depuis la mort des écoliers du Texas, la liste de nouvelles victimes du carnage provoqué par le marché libre n’a cessé de s’allonger, avec trois attaques sanglantes dénombrées durant le seul week-end qui vient de s’écouler.

Bruno Odent

Le funeste bilan du marché libre des armes à feu ne cesse de s’alourdir aux États-Unis depuis le carnage commis dans une école élémentaire du Texas. Durant le week-end, deux tireurs ont tué samedi au moins 3 personnes et en ont blessé 12, pour la plupart grièvement, en tirant dans un groupe de piétons rassemblés dans une rue très passante de Philadelphie. Quelques heures plus tard, 3 autres personnes devaient succomber à la suite d’une altercation entre porteurs de flingues qui a mal tourné à la sortie d’une boîte de nuit à Chattanooga dans le Tennessee (14 blessés). Et quasiment au même moment, d’autres fins de festivités ont gravement dégénéré à Phoenix en Arizona et Chester en Virginie, ainsi qu’à Summerton, en Caroline du Sud, occasionnant 3 morts supplémentaires et quelque 22 blessés, dont des enfants.

Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazis

Le bilan s’était déjà alourdi dans les jours qui ont suivi immédiatement les deux carnages les plus retentissants de la dernière quinzaine : celui qui a coûté la vie aux 19 écoliers et à leurs deux institutrices d’Uvalde (Texas) et celui qui l’avait précédé, frappant 10 Noirs, tombés sous les balles d’un raciste à Buffalo (New York). Au cœur d’un centre hospitalier de Tulsa (Oklahoma), un assassin a vidé son chargeur le 1er juin sur des personnes qui ont juste eu le tort de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Bilan : 4 morts et une dizaine de blessés. La litanie de ces crépitements de balles intervient à un rythme si régulier, quasi quotidien, qu’elle fait resurgir, encore plus douloureusement, l’émotion ressentie par toute une population à la suite du choc de l’assassinat des enfants d’Uvalde.

Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armes

Les statistiques établissent un rapport accablant entre l’augmentation de la circulation des armes et celle des « tueries de masse », selon les termes de la nomenclature criminelle officielle. Quelque 18 574 personnes ont perdu la vie depuis le début de l’année, victimes d’une arme à feu par suicide ou d’une de ces tueries, relève l’ONG Gun Violence Archive (GVA). Quelque 393 millions de flingues en tous genres – plus que la population du pays – circulaient en 2020. Le Washington Post a pu établir que plus de 300 000 enfants ont été répertoriés comme «  victimes physiques ou témoins traumatisés d’une fusillade dans une école », depuis l’une des tragédies les plus terribles à Columbine, dans le Colorado, en 1999 (15 morts, dont les deux assaillants, et une vingtaine de blessés).

États-Unis. AR-15, le fusil fétiche du lobby des armes et des tueurs de masse

En dépit d’un tel passif, la question d’introduire enfin une législation permettant de contrôler et de limiter l’accès aux armes à feu devrait continuer à marquer le pas. La capacité de nuire du surpuissant lobby des armes à feu, la NRA (National Rifle Association), ne semble toujours pas affectée par ces massacres à répétition. Tant son « droit » de financer les campagnes électorales et donc de corrompre un monde politique – principalement son arc républicain mais pas uniquement lui – , demeure intact.

États-Unisarmes à feutueries
New York Times - World

U.K. Live Updates: Boris Johnson Could Still Falter From Political Upheaval or the Economy

Despite surviving a no-confidence vote in Parliament, Britain’s prime minister must now weather a risky Parliamentary by-election this month and, potentially, even a rebellion by his fellow Conservative lawmakers.

Here’s what you need to know:

Britain’s prime minister faces potential pitfalls even after victory in a no-confidence vote over lockdown parties.

Rival Conservatives could yet plot to push Johnson out.

Johnson urges his cabinet to ‘draw a line’ and move on to other issues.

Britain’s opposition will test the Conservatives’ strength this month.

Other U.K. prime ministers didn’t last long in office after surviving no-confidence votes.

Front pages point to a prime minister ‘clinging’ to power.

Britain’s prime minister faces potential pitfalls even after victory in a no-confidence vote over lockdown parties.

LONDON — Britain faced a reshaped political landscape on Tuesday, even if its prime minister remained in place. Boris Johnson’s less-than-convincing victory in a no-confidence vote by his own party on Monday leaves him badly damaged, with few obvious ways to resurrect his fortunes and plenty of opportunities for coup plotters.

With a potentially devastating Parliamentary by-election in two weeks and a drumbeat of woeful economic news, Mr. Johnson’s political position could well deteriorate even further. Some rebels in his Conservative Party may wonder whether they acted prematurely in forcing a vote now rather than waiting a few more weeks.

Political analysts said that reflected the inchoate nature of this rebellion. It was less a tightly managed coup attempt than an organic movement of Tory lawmakers, frustrated after months of disclosures about illicit social gatherings at 10 Downing Street at a time when the rest of the country was in isolating pandemic lockdowns.

Among the post-mortems, the most stinging may have come from William Hague, a former Conservative Party leader who has been relatively restrained in his criticism of Mr. Johnson. He bluntly told the prime minister to resign.

“Votes have been cast that show a greater level of rejection than any Tory leader has ever endured and survived,” Mr. Hague wrote in The Times of London. “Deep inside, he should recognize that, and turn his mind to getting out in a way that spares party and country such agonies and uncertainties.”

Nothing in Mr. Johnson’s manner suggests that he plans to do that. On Tuesday morning, he told a cabinet meeting that it was time to put internal divisions over his status aside and “get on with talking about the issues I think the people in this country want to talk about.”

Later this week, he is expected to make a series of policy announcements that are calculated to turn the page on the recent upheaval and attempt to reset his government. There is, inevitably, talk of another cabinet reshuffle.

The government may also roll out legislation to overhaul the post-Brexit trade rules that govern Northern Ireland. That could please the hard-core Brexiteers in the party, some of whom voted against Mr. Johnson on Monday. But it would antagonize the European Union at a time when Britain can ill afford further turmoil.

The bigger question facing Mr. Johnson is how he will pass difficult legislation when more than 40 percent of his lawmakers voted to oust him. Having to rely on the opposition Labour Party to enact policy proposals would be an embarrassing path for a prime minister known for his swagger.

With food and fuel prices soaring, the government faces hard decisions on taxes and public spending. How it will confront them with a bitterly divided party is far from clear.

Mark Landler and Megan Specia

Rival Conservatives could yet plot to push Johnson out.

In theory, victory for Boris Johnson in Monday’s vote means he cannot face another no-confidence motion for a year, securing his position in Downing Street. In reality, his position is different.

Weakened prime ministers are vulnerable to plotting, and their authority can be further undermined by rebellions among lawmakers in Parliament that make it impossible to get key legislation through.

Resignations by ministers — particularly senior ones — can deal serious damage to leaders, particularly if they are orchestrated. Mr. Johnson’s cabinet is heavily made up of his supporters, making this less likely, but it is not impossible. For example, there were rumors this year that Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer, might quit; and if Mr. Johnson were to try to demote him in a reshuffle, such speculation could return.

The rule that there can be no repeat of a no-confidence motion for a year could also be changed by the senior hierarchy of the Conservative Party in Parliament.

Even a threat to do so has been enough to persuade a prime minister that her or his time in Downing Street is coming to an end. That was the case for the previous prime minister, Theresa May, who survived a no-confidence vote in December 2018 but announced her resignation within six months of her victory after relentless pressure.

So if enough Conservative lawmakers conclude that they want to ditch Mr. Johnson, there are still ways to force him out.

Stephen Castle

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Johnson urges his cabinet to ‘draw a line’ and move on to other issues.

Prime Minister Boris Johnson sought to rally his Conservative Party and move on from the bruising no-confidence vote on Tuesday morning as he met with members of his cabinet.

“We are able now to draw a line under the issues that our opponents want to talk about, and we are able to get on with talking about the issues I think the people in this country want to talk about, which is what we are doing to help them and to take the country forward,” Mr. Johnson said during opening remarks that were filmed and made available to broadcasters, an uncommon move.

“And that is what we are going to do,” he added. “We are going to focus exclusively on that.”

Although Mr. Johnson survived the confidence vote on Monday — at 211 to 148, it fell short of the majority of Tory lawmakers needed to oust him — the unexpectedly large rebellion showed a deep divide within the party.

But Mr. Johnson has vowed to stay on, and on Tuesday he turned his attention to plans for dealing with an economy that is facing aftershocks of the coronavirus pandemic and Brexit, as well as touting a recently announced windfall tax to fund direct payments to people in the country to help them deal with rising energy prices.

“Why are we able to do this?” Mr. Johnson asked. “Because we took the right decisions during Covid and we came out of that pandemic in a very strong economic position; unemployment at the lowest level since 1974, as I never tire of telling you.”

He also reminded his cabinet of the decisive election victory that solidified the Conservatives’ control of the government three years ago. “We are going to get on with the massive agenda that we were elected to deliver in 2019,” he said.

Megan Specia

Britain’s opposition will test the Conservatives’ strength this month.

For opposition parties, the scale of Monday’s rebellion against Prime Minister Boris Johnson among his own lawmakers is a political gift. Taking advantage of it will not be easy, but they have an opportunity this month to make a start.

The parties have no way of forcing a general election, which does not need to take place until January 2025, though Mr. Johnson is expected to call it earlier. But a mini electoral test will take place this month in the form of contests in two regions of the country to replace Conservative lawmakers who have been forced to resign.

On June 23, voters will cast ballots in Wakefield, in the north of England, where Imran Ahmad Khan quit after being convicted of sexually assaulting a teenager. This is a “red wall” region — one of the former industrial areas of England’s north and Midlands that traditionally voted for the opposition Labour Party but that Mr. Johnson’s Conservatives narrowly won in the 2019 general election.

Winning in Wakefield would be an important signal that Labour is starting to win back some of its old heartlands under the leadership of Keir Starmer, and that Mr. Johnson’s appeal in these areas has waned.

On the same day, the Conservatives are defending a much bigger majority in one of their traditional strongholds at Tiverton and Honiton, in the southwest of England, where the lawmaker Neil Parish quit after admitting having watched pornography on his cellphone in Parliament. Here the smaller, centrist Liberal Democrats are the main challengers. If they win, that would send shock waves through the Conservative Party, signaling to many of its lawmakers in the south that they, too, are at risk of losing their seats when the next general election comes.

A double defeat for the Conservatives would stoke their internal crisis and stir more discontent among Mr. Johnson’s fractious lawmakers.

That would not necessarily prompt the ouster of the prime minister, but for the opposition parties that may not matter. Some analysts believe that Mr. Johnson is now so politically damaged and unpopular that it would be better for the opposition parties if he clings to power and leads the Conservatives into the next election.

And one golden rule of British politics is that voters rarely warm to parties that are divided. So the longer the Conservatives plot, feud and undermine their leader, the better in particular for Labour, which hopes to lead the next government.

Stephen Castle

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Other U.K. prime ministers didn’t last long in office after surviving no-confidence votes.

Boris Johnson may have won a no-confidence vote on Monday night, but history suggests that his political future remains precarious. Among the three other Conservative British prime ministers who faced similar votes in recent decades, two were ultimately forced out. One survived, but lost in a landslide election two years later.

Theresa May, who was prime minister from 2016 to 2019, faced a no-confidence vote in December 2018 over opposition to her Brexit agreement with the European Union. She prevailed 200 to 117 — a higher share than Mr. Johnson — but only after promising her fellow Conservatives that she would step down before the next general election.

A few months later, after repeatedly failing to get her Brexit plan through Parliament, Mrs. May said she would step down as leader of the Conservative Party and as prime minister.

More than 20 years before, John Major, Britain’s prime minister from 1990 to 1997, triggered a party leadership election in 1995 to try to quiet Conservative critics, securing 218 votes against 89 for his opposer — also a higher share than Mr. Johnson. Mr. Major continued as leader of the Conservatives and prime minister until he lost in the 1997 general election to Tony Blair’s Labour Party.

In 1989, Margaret Thatcher, who had been prime minister for 10 years and leader of the Conservative Party for 14, was challenged in a party leadership vote in part over her increasingly resistant attitude toward the European Community’s further political and economic integration and leadership style. She won a robust majority, but her popularity had been weakened — also by a highly unpopular household tax that she refused to abandon — and the next year, her leadership was put up for a vote again.

She won narrowly in a first round of voting against Michael Heseltine — 204 to 152 — but failed to achieve the 15 percent margin necessary to win outright. She decided not to stand for a second round of voting, and stepped down a few days later.

Emma Bubola

Front pages point to a prime minister ‘clinging’ to power.

The front pages of Britain’s newspapers on Tuesday portrayed Prime Minister Boris Johnson as barely holding on to power, despite his survival of a no-confidence vote late the night before.

The Times of London led with the headline “A Wounded Victor,” featuring a photo of Mr. Johnson staring off into the distance as he left Parliament on Monday night. The Telegraph proclaimed: “Hollow victory tears Tories apart.”

The front page of tomorrow's Daily Telegraph:'Hollow victory tears Tories apart'#TomorrowsPapersTodayhttps://t.co/x8AV4Oomry Sign up for the Front Page newsletter pic.twitter.com/GXzmtp9Zct

The Guardian put it more bluntly: “PM clinging to power after vote humiliation.”

Guardian front page, Tuesday 7 June 2022: PM clinging to power after vote humiliation pic.twitter.com/cTLgWf6NZT

Britain’s freewheeling tabloids took a combative tone. The Daily Mail said, “Boris Vows: I’ll Bash On,” in capital letters while the Daily Express described him as “Defiant and Unbowed.” The Sun called the preceding evening’s vote “Night of the Blond Knives,” and suggested that Mr. Johnson had been “stabbed in the back by 148 MPs.”

The Metro, a free daily tabloid, may have framed it the most succinctly. Nodding to the Downing Street parties that have nearly been Mr. Johnson’s undoing, it said: “The Party Is Over Boris.”

Tomorrow's Paper Today 📰THE PARTY IS OVER BORIS 🎉🔴He survives confidence ballot...but blow as 41% say it's time for him to go 🔴 Fears he is left a lame-duck premier like predecessor may ahead of crucial by-elections pic.twitter.com/7fYT62cZOJ

Megan Specia

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News ANALYSIS

Johnson shattered his invincibility with recklessness.

LONDON — When Boris Johnson won a landslide election victory for his Conservative Party in 2019, he loomed as a colossus over British politics, the man who had redrawn the country’s political map with a vow to “get Brexit done.”

With an 80-seat majority in Parliament, the greatest amassed by a Conservative leader since Margaret Thatcher in 1987, Mr. Johnson seemed assured of five years in power. Some analysts predicted a comfortable decade in 10 Downing Street for Mr. Johnson, the most reliable vote-getter in British politics.

Now, just two and a half years after that triumph, Mr. Johnson’s political invincibility has been shattered. Rebels in his party fell short of ousting him in a tense no-confidence vote on Monday. But with 148 of 359 Tory lawmakers voting against him, he has been damaged, perhaps irretrievably, as an effective, credible leader. Though he remains prime minister, he may be living on borrowed time.

It is one of the most head-spinning reversals of fortune in modern British political history.

What happened?

To some extent, Mr. Johnson’s standing crumbled because of the same confounding mix of strengths and foibles that propelled his rise: rare political intuition offset by breathtaking personal recklessness; a sense of history not matched by a corresponding sense of how he should conduct himself as a leader; uncanny people skills vitiated by a transactional style that earned him few allies and left him isolated at dangerous moments.

It is that last quality, analysts say, that made Mr. Johnson so vulnerable to the setbacks he has suffered. With no underlying ideology beyond Brexit and no network of political friends, the prime minister lost the support of lawmakers in his party when it became clear they could not count on him to win the next election.

Mark Landler

Respect for the queen at her jubilee contrasted with exasperation over Johnson.

Monday night’s no-confidence vote for Prime Minister Boris Johnson returned Britain to bare-knuckled political infighting after a decidedly apolitical weekend, when Britons celebrated Queen Elizabeth’s Platinum Jubilee, and her unifying role as the popular and symbolic head of state.

But during the four-day celebration of the queen’s 70 years on the throne, Mr. Johnson’s troubles were on full display, highlighting national discontent with the prime minister, and putting his public persona in stark relief with that of the queen.

Throughout the weekend, as Mr. Johnson took part in the jubilee celebrations, members of the public — and even participants — made their contempt known.

Mr. Johnson and his wife, Carrie Johnson, were booed as they walked up the steps of St. Paul’s Cathedral on Friday ahead of a service of thanksgiving. Videos circulated showing a similar response as they attended a Saturday night concert outside Buckingham Palace. And during the concert two actors, Lee Mack and Stephen Fry, made digs at Mr. Johnson on the national stage.

But it was the revelers who crowded London streets during the long weekend who remarked — unprompted and often — about their distrust of the government, even as they reflected on their admiration for the queen, providing an insight into how the public at large viewed their leader.

Marian Argent, 77, who had gathered with three generations of her family on the Mall outside Buckingham Palace for the Trooping the Color parade on Thursday, remarked that the Queen was a unifying force, “unlike politicians.”

She rolled her eyes as she remarked “Boris,” with a sigh, before quickly shifting her focus back to the festivities.

In Hyde Park on Friday, Marina Burns, 60, said of the celebrations for the Queen: “It’s all apolitical, that’s why it’s so unifying.”

“Meanwhile, politics is a mess,” Ms. Burns added. “It is absolutely dreadful at the minute with Boris and Partygate.”

She said she considered the jubilee celebrations as one of the first post-Covid moments that the nation could actually find joy in, amid the “doom and gloom” of failing leaders, economic hardship and pandemic losses.

A few park benches away, Erwin Kunnen, 60, who was visiting from the Netherlands and waiting to depart for his flight home, also pointed to the “mess with the prime minister” as one of the many difficulties Britain was currently facing, and why so many people were excited for the positivity of the jubilee.

Catherine Cooke, 48, who works for the National Health Service, also tucked an exasperated comment about the failings of the government into an otherwise glowing account of the festivities.

Ms. Cooke, when reflecting on the “great respect” for the Queen because of her sense of duty to the country, adding, “Our politicians, like Boris, not so much.”

The comments on the streets of London may be indicative of a greater national sentiment, with Mr. Johnson’s approval rating in a YouGov poll dropping to just 26 percent by the start of May. On the heels of the Sue Gray report late last month that highlighted the government’s failure of leadership during coronavirus lockdowns, some 60 percent of people surveyed by YouGov said that Mr. Johnson should no longer be the leader of the Conservative Party.

A snap poll from Opinium on Monday morning, hours after the vote was announced, found that 28 percent of voters think that Conservative lawmakers should vote to keep Mr. Johnson, while 59 percent believed they should vote to remove him.

Megan Specia

France24 - Monde

France : au Lido, un jeune Népalais prend la relève du plumassier

Publié le : 03/06/2022 - 17:18

Samia METHENI Suivre

Plumassier officiel du Lido, Dominique de Roo crée des costumes féériques depuis 50 ans. Mais en 2020, lorsque le covid stoppe net spectacles et défilés de mode, il se résigne à fermer. C'est alors que la relève arrive, sous les traits d'un jeune Népalais de 20 ans.

BBC

Nadya Karpova: The Russia striker speaking out against war in Ukraine

Last updated on 6 June 20226 June 2022.From the section Women's Football

Nadya Karpova's full first name - Nadezhda - means 'hope' in Russian. She has a small tattoo with the word in English on the front of her neck. She had it done when she was 21, but doesn't even remember what hopes she had at that time. Now it has real significance.

Since Russia invaded Ukraine in the early hours of 24 February, only a small number of Russian sportspeople have spoken out against it.

Among the country's current international footballers, just three have done so.

From the Russian men's team, Dynamo Moscow's Fedor Smolov posted a 'No war!' message on Instagram in February. He has been silent since. Aleksandr Sobolev from Spartak Moscow also posted a message on the day the war started but deleted it a few hours later.

Karpova, who plays club football for Espanyol in Spain, is the third. She is the only member of the Russian women's team to have voiced her opposition, and she does so almost every day. Since the war started, more than three months ago, she has been posting anti-war messages on Instagram, where she has 143,000 followers.

"I can't just look at this inhumanity and stay silent," she says. "I don't know what would happen if I was in Russia, not in Spain, but I feel a special responsibility to speak out."

Our interview takes place in Barcelona, where the 27-year-old lives, having moved to Spain in 2017. She has played 24 times for Russia, including at the last European Championship, five years ago. The next are just around the corner - in England from 6-31 July - but the Russian team won't be there. They are banned - a result of the country's invasion of Ukraine.

Meeting at a Chinese restaurant, she doesn't touch her food once we start talking about Ukraine. She'd arrived early, hungry, and ordered hotpot; a broth that's placed on to a small stove burner built into the table. Diners finish the dish themselves - adding vegetables, meat and noodles.

While we are talking, the broth starts to bubble, then boil away. Karpova doesn't even look at it.

She is careful with her words. But it is not that she is trying to censor herself - even though a new Russian law can lead to up to 15 years in jail for spreading anything the authorities consider to be 'fake news' about the military.

She isn't afraid to say something wrong, as is common among Russian athletes. Instead she is afraid of forgetting something important. And she is also trying hard not to speak only in swear words. The longer the interview goes on, the less careful she becomes.

"Russian propaganda is trying to persuade Russians that we are a very special nation and the whole world is against us and our 'unique mission'," she says.

"What unique mission are you talking about? I don't think that Russians are special. At the same time, I am not ashamed to be Russian, as Russia doesn't mean the government and Vladimir Putin.

"Putin took everything from us, he took our future. At the same time, he did it with our tacit consent. They [the government], didn't witness strong resistance. Most people were just closing their eyes to injustice, thinking it's not their business.

"I took part in two opposition rallies, the last one in support of [the main Russian opposition figure Alexei] Navalny when he was poisoned and imprisoned, but still, I don't think that I've done enough.

"These people who justify the war, they are hostages to propaganda. I feel sorry for them, and I believe we need to do everything to release them from it."

Karpova was 22 when she arrived in Spain. Valencia had seen enough to offer her a contract after Euro 2017, even though she only made three substitute appearances as Russia failed to reach the knockout stage in the Netherlands.

A year earlier she'd been 'Backed by Lionel Messi' - the only female among nine young footballers from all over the world chosen to feature alongside the Argentine in an Adidas advertisement campaign.

Karpova's main motivation for relocation was mainly the level of women's football. The weather was a factor too - it is not much fun to play football in winter in Russia. But after moving to Spain, something fundamental changed within her.

"I stopped being afraid of certain things, for instance to speak out," she says. "I also understood that no one would blame me for living with a girl and that there is no stigma here for being a lesbian.

"Your coach can ask you here: 'Will your girlfriend come to a game?' I just thought wow. In Russia, people only ask if you have a boyfriend, here they say 'partner' - 'pareja'.

Since childhood, Karpova had been trying to hide her homosexuality, or least not to talk about it publicly. She tells a story about talks over her first professional contract.

The owner of the club, Rossiyanka, was trying to persuade her father to sign, promising that they would "look after your daughter, a lesbian".

Karpova says: "According to these people, lesbians needed special treatment. I was 18 then. My dad told this guy to… go away. He said that he was ready to discuss only football, not my sexual orientation.

"The difference between here and Russia, as an LGBT person, was huge."

In 2013, the 'promotion of homosexuality' among minors was made illegal in Russia under a new law supporters said was designed to protect so-called "traditional Russian values".

There are no openly gay national team athletes in Russia. Karpova has never spoken publicly about her sexuality before. She even only told her mother a year ago.

"It's not a secret to anybody that the main problem of gay kids is that you are always in the closet," she says. "You are afraid to be judged by society. And when your state becomes the one who bullies you, it's just absurd.

"Now Russian propaganda is trying to discredit people who speak out against the war, by outing them.

"For instance, when Margarita Simonyan [editor-in-chief of state media outlet RT], was talking about [comedian and presenter] Maxim Galkin's anti-war position, she said: 'He is actually gay!' Like being gay means that you are a bad, disgusting person with no moral values."

In March, Karpova was joined at Espanyol by fellow striker Tamila Khimych, who is Ukrainian.

"When I first met with her, she looked at me cautiously," Karpova says. "Like she was not sure if I was pro-war and considered Ukrainians enemies.

"I wanted to cry. I was thinking about her family and friends, and if they are OK. It was such a horrible feeling to understand that she could lose loved ones.

"I'm just overwhelmed with emotions. I still can't believe sometimes that it is real, and it is happening."

Karpova was very glad to learn that her new team-mate's relatives are safe. But thousands have been killed, a lot of Ukrainians are still in danger as the war continues, and no one knows when it will end.

She admits that she is very glad that her current job is not connected to the Russian state in any way - in contrast to most professional Russian athletes. She thinks that it will probably be wise to skip a trip to Russia to visit her parents and friends this summer.

But still, she hopes for change.

"I wish more and more Russians - Russian athletes too - would speak out so other people who are against the war know that they are not a minority," she says.

"You can't just pretend that nothing is happening, not any more. The time of silence should be over.

"They [this government] will go away one day, they are all old. When this happens, we will still be alive, and we should be ready to sort everything out.

"I hope it will happen very soon."

France24 - Monde

Au Sénégal, le plus grand navire-hôpital civil du monde fait ses débuts à Dakar

Publié le : 02/06/2022 - 17:53

Samia METHENI Suivre

Le Global Mercy, plus grand navire-hôpital civil du monde, a fait ses débuts lundi en Afrique, dans le port de Dakar, où il doit rester quatre semaines pour former des professionnels de santé.

L'Humanité

Atlantisme. L’impair diplomatique de Joe Biden avec l’Amérique latine

Actu

Les États-Unis accueillent, à Los Angeles, le 9e sommet des Amériques. Le président entend marquer une première rupture avec Donald Trump et concurrencer la Chine.

Vadim Kamenka

Et si la 9e édition du sommet des Amériques, qui a débuté lundi à Los Angeles, s’affichait comme un revers pour le président des États-Unis ? Cet événement avait été lancé en 1994, à Miami, par le président démocrate Bill Clinton afin de signer des accords régionaux de libre-échange, dont l’Alena (qui regroupe les États-Unis, le Canada et le Mexique). En 2022, en pleine guerre d’Ukraine, Joe Biden entend, lui, illustrer une rupture avec son prédécesseur Donald Trump sur un certain nombre de dossiers comme la politique d’immigration, la transition énergétique, les partenariats, l’environnement… Pour ces cinq jours de sommet, la thématique est : « Construire un avenir durable, résilient et équitable » pour notre hémisphère.

Une nouvelle ère diplomatique

Seulement, l’unité et la coopération entre le nord et le sud du continent promises par Washington se heurtent à la réalité. « Le problème est que, depuis que Biden est arrivé à la Maison-Blanche, il n’a rien fait en direction de l’Amérique latine », rappelle le chercheur à l’Iris, Christophe Ventura. Cette nouvelle ère diplomatique souhaitée par Washington débute par une fronde. De retour d’Arabie saoudite, le président états-unien, qui s’est autodéclaré chef de la « principale démocratie dans le monde », a exclu ce qu’il jugeait être des régimes autoritaires parmi ses invités : Cuba, Venezuela, Nicaragua. Son administration justifiant cette décision au nom de la charte démocratique de l’Organisation des États américains (OEA).

Immédiatement, l’un des principaux partenaires et voisins des États-Unis, le Mexique, a condamné cette décision. « Aucun pays ne doit être exclu de ce sommet  ! » a lancé le président Andrés Manuel Lopez Obrador, qui refuse de se rendre à Los Angeles si « tous les pays n’y sont pas ». Les présidents du Guatemala et de Bolivie ont eux aussi annoncé leur boycott. L’administration Biden a donc dû s’assurer de la venue de dirigeants majeurs. Le président argentin de centre gauche, Alberto Fernandez, et le dirigeant d’extrême droite brésilien, Jair Bolsonaro, ont donné leur accord.

L’essor de la Chine dans cette région, qui reste considérée comme un pré carré par les États-Unis, apparaît comme l’autre grand volet diplomatique de cette édition. Pékin se classe désormais comme le premier partenaire commercial de nombreux pays d’Amérique latine. « Si la Maison-Blanche ne parvient pas à prendre des mesures concrètes pour relever ces défis et fournir un substitut viable à l’influence croissante de la Chine, cela aura un impact dévastateur sur la position des États-Unis dans la région », analyse un ancien responsable de la Maison-Blanche sur les questions sud-américaines, Benjamin Gedan, dans le Washington Post.

Washington n’entend pas abdiquer

En plus de leur interventionnisme aigu dans les affaires internes des pays d’Amérique latine, les États-Unis ont commis un certain nombre de ratés récents liés à la pandémie de coronavirus, à l’accès vaccinal et à la lutte contre l’inflation qui expliquent la rivalité grandissante de la Chine. Dans cet affrontement géopolitique, un certain nombre de diplomates américains veulent que Biden concurrence Pékin dans les financements en augmentant davantage les programmes d’aide et d’investissement.

Washington n’entend pas abdiquer. Le dirigeant américain, qui sera présent une bonne partie du sommet avec sa vice-présidente, Kamala Harris, devrait annoncer des soutiens économiques. Ils porteraient sur des initiatives pour lutter contre le changement climatique, l’insécurité alimentaire et une approche collaborative face à une crise migratoire régionale. Son principal conseiller pour l’Amérique latine, Juan Gonzalez, a indiqué à la presse que le président démocrate pourrait faire des annonces sur la coopération économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Au même moment, une nouvelle caravane de migrants est partie de Tapachula, une ville à la frontière entre le Mexique et le Guatemala, vers les États-Unis via la route côtière. Elle regroupe plus de 15 000 personnes. « Il s’agit de la plus grande migration humaine que j’ai vue depuis au moins dix ans. Les femmes et les enfants représentent 70 % de ces déplacés », a déclaré Luís Villagran, un des organisateurs et directeur du Centre pour la dignité humaine. Un phénomène en augmentation du fait de l’instabilité économique et des désastres climatiques.

amérique latineÉtats-UnismexiqueSommet des Amériques
BBC

If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust – Susan Vroman

After months of working from home during the worst of the pandemic, a few months ago Sneha, who works in promotions in the UK, was asked to come back into the office. She and her colleagues have since been going in a few times each week – but her bosses have not. “They come in once every few weeks,” says Sneha, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Not often.”

Now, Sneha and her colleagues complete long and expensive commutes to sit in “a small, dark room” in a co-working space, while the bosses are still working from home. Cramped quarters is the excuse, she says. “But it's demotivating. It feels like us employees are not important, as they never come in to see us.” 

At times, it’s difficult to get hold of her bosses to speak to them, let alone have any actual face time. She says the company on the whole feels fractured. “There's not really a company culture making you want to stay at the job,” she says. 

As pandemic restrictions ease, many managers are requiring their employees, like Sneha, come back to the office. Yet as their workers begrudgingly trudge back in, senior-level employees aren’t always making their way in themselves.

In April 2022, data from workplace-messaging company Slack’s annual Future Forum report showed there was a “large and growing disconnect” between work flexibility for non-executive and executive staff. The researchers found regular staff were nearly two times more likely than executives to work full-time in the office. In other words, junior staff were being asked to come in, while bosses were largely staying home.

Increasingly, workers themselves are also reporting bosses are eschewing their own rules, creating a double standard for the return to office. And it’s not sitting well with the employees back at their desks. 

Not leading by example 

While Sneha’s bosses have claimed a lack of space is keeping them home, others might say they don’t need to come into the office as they are doing different, more high-level work. “They’ll say they don't need to see customers, clients or patients because they are senior, and they look at strategy and policy [instead],” says Cary Cooper, a professor of organisational psychology and health at Manchester Business School, University of Manchester, UK.“But it's not leading by example, is it?”

Bosses' absences can hit morale – especially when there's no explanation to more junior workers (Credit: Getty)

There is also the possibility that some managers see choosing to work from home as a benefit of seniority that their reports don’t share. “Some bosses believe they have the right given that they’re in a leadership role,” says Cooper. “That entitles them to decide for themselves what they do and what other people do.” 

Certain types of top brass may be more prone to impose such an unfair-seeming rule. Cooper calls their management style “command and control”. Typically, they are autocratic and prefer to hold power over others, rather than allowing for the level of autonomy and flexibility that working from home typically enables.

For other people managers, it’s a matter of trust in the new mechanisms of remote work – or lack thereof. For many companies, remote-work strategies implemented during the pandemic were emergency measures that managers do not believe in long-term, says Susan Vroman, lecturer in management at Bentley University, Massachusetts, US. “You have managers who are still reticent to trust the process, and reticent to trust their people.” For leaders in this position, calling workers back into the office feels like a safe bet – but one they don’t necessarily need to make for themselves. 

Yet not all managers buck the rules just because they are in power. 

Experts suggest some bosses may be staying home to address their own problems, especially as managers were statistically among the most burned out workers in 2021, a Gallup study showed, with their levels of burnout increasing throughout the year. Workers across the board have experienced high levels of stress during the pandemic, which for many is exacerbated by the return to the office. But managers, more than others, are able to act on the temptation to stay home and reduce stress, even if they would otherwise want to lead by example. “Even if you have the heart of a leader,” says Vroman, “perhaps you’re burnt out.” 

However, although managers may be trying to care for themselves by staying behind, if junior staff don’t know the reasons why their bosses are not coming in, resentment can build – just like in Sneha’s case. 

The impact of an unfair rule 

If a people manager or executive isn’t coming in while they’re asking their staff to, the results are unlikely to benefit the team. In Sneha’s case, her bosses’ absence means there is a lack of care around even the most basic of employee needs – no one is making sure that her office is stocked with things like pens, paper, tea and coffee. 

But the emotional fallout of the double standard can be even more damaging, breeding tension and discord as well as chipping away at the foundational relationships necessary in a workplace.

Trust is likely the first casualty in the employee-manager dynamic. “If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust. That is the biggest problem,” says Vroman. 

This can be particularly destabilising for employees during times of crisis, especially when many have valid fears and concerns around returning to work in person, yet feel ignored or deprioritised. “Getting through a pandemic, we all need to trust that the place where we work is going to do the right thing by us,” she adds.

And the feeling of powerlessness in such an unfair situation can be damaging on a personal level. “From an emotional point of view, lack of control causes people to get stressed and to get ill. It leads to lack of mental wellbeing,” adds Cooper. While managers were hugely burned out during remote work, for workers who are now full-time in office, the Future Forum report showed non-executives’ work-life balance scores were 40% lower than their bosses, and they reported twice the amount of work-related stress and anxiety.

The overall hypocrisy of the situation, coupled with a seeming lack of care from bosses, can also cause negative feelings to flourish. “Employees won’t feel they have any voice,” says Cooper. “When there’s a mismatch between the leaders’ expectation of others and their actual behaviour, that can cause subliminal anger among employees.”

The result of this lack of goodwill between managers and their staff can backfire for the managers themselves, too. It creates “teams that are not motivated because they feel they have no control, no autonomy, aren’t valued and have no say,” says Cooper. For the organisation as a whole, a sustained, widespread reduction in motivation will ultimately impact business outcomes.

‘No one’s on the same page’

For knowledge workers, the shift to remote work was swift and applied across the board. The transition back to the office, however, has been more nebulous.

Companies are struggling to standardise plans, and even when businesses define and attempt to implement them, the ever-shifting situation has made consistency impossible. There is no consensus on how often workers should return to the office, across companies themselves as well as for businesses writ large. This means, in sectors, organisations and even within teams, “no one’s on the same page”, says Vroman. And this has set the stage for this damaging double standard between managers and reports to play out.

Managers may feel they've earned the right to work remotely, yet companies need cohesive policies to avoid losing talent (Credit: Getty)

However, these shifting sands will eventually settle, and when they do, it’s likely that managers will also have to find their way back into offices, or offer more junior staff the same flexibility they are benefitting from.

The first reason? Organisations will realise it is bad business to do otherwise. “They’re going to lose performance and they’re going to lose talent,” says Cooper, adding that younger workers especially are unlikely to stay with workplaces that don’t offer high levels of flexibility, especially if they don’t feel heard by the organisation. Ultimately, he says, such companies “will not attract the next generation of employees, and it will affect their bottom line”.

As organisations firm up their remote policies, it will also give some managers – particularly those in middle management – less room to interpret rules to their own advantage. Ultimately, Vroman says it is unlikely to be individual managers who have the final say on who comes in and who doesn’t. “It’s not the manager’s responsibility to figure out how can we sustain remote, it’s a macro-organisational issue,” she says.

While workers wait for this to happen, what are the options for those back in the office while their managers are not? Cooper sees four possibilities: speak to the boss about the disparity (in a “non-aggressive way”, he advises), bring the issue up with HR, put up with the situation or leave. 

Sneha, for one, is opting to stay. At the moment, she doesn’t plan to leave her job, but she hopes her bosses will change their approach. “I would like them to come in to create a culture and allow for team bonding,” she says. Her wish to spend time with her bosses is also a compliment, in its own way. Despite the double standard, from what she sees online, her bosses seem like nice people – getting the opportunity to know them better in person might prove this to be true.

Valeurs Actuelles

Stade de France : des policiers français déployés au Royaume-Uni et en Espagne pour prendre les plaintes des supporters

La police français se délocalise. Il y a bientôt dix jours, des centaines de supporters britanniques et espagnols étaient victimes de bandes d’individus malintentionnés aux alentours du Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des Champions. Des dizaines d’agressions gratuites, parfois sexuelles, et de vols à l’arrachée étaient alors signalés, provoquant une indignation mondiale autour des conditions de sécurité en Seine-Saint-Denis. Un bilan que les policiers français vont pouvoir découvrir de plus près à compter de ce lundi 6 juin, relate CNews.

Depuis ce lundi, les supporters ont désormais la possibilité de porter plainte depuis Liverpool ou Madrid, pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de le faire en France. Sur les sites internet des ambassades de France au Royaume-Uni et en Espagne, les modalités de ces dépôts de plainte délocalisés ont été diffusées. Surtout, cinq policiers français ont été dépêchés sur place pour accueillir les supporters concernés, et recueillir leurs doléances.

Outre-Manche, la colère gronde

Une fois remplies auprès des policiers envoyés à Liverpool et Madrid, les lettres de plaintes devront être envoyées aux parquets de Bobigny et Paris, précise CNews. Deux institutions judiciaires qui peuvent s’attendre à crouler sous les courriers : en Angleterre, tout particulièrement, la gestion de la sécurité autour du Stade de France et les justifications de Gérald Darmanin continuent de faire polémique. Steve Rotherham, maire de Liverpool, a déjà fait part de sa colère quant aux « accusations du ministre Darmanin contre les supporters anglais et la façon que les autorités ont eu de se décharger de leurs responsabilités ». Assurément, l’édile britannique sait de quoi il parle : le 28 mai dernier, il s’est fait dérober son téléphone portable et sa montre…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

UK PM Johnson wins Conservative Party confidence vote by 211 to 148

Issued on: 06/06/2022 - 22:07

NEWS WIRES

British Prime Minister Boris Johnson on Monday survived a vote of no confidence from his own Conservative MPs, after a string of scandals that have left the party’s standing in tatters.

Just over two years after he won a landslide general election victory, the Brexit figurehead again proved his ability to escape political hot water to maintain his grip on power.

But the “Partygate” controversy over lockdown-breaking events at Downing Street, which saw him become the first serving UK prime minister to have broken the law, has still severely weakened his position.

While 211 Tory MPs backed him, 148 did not.

Johnson, 57, needed the backing of 180 MPs to survive the vote—a majority of one out of the 359 sitting Conservatives in parliament.

Defeat would have meant an end to his time as party leader and prime minister until a replacement was found in an internal leadership contest.

In previous Tory ballots, predecessors Margaret Thatcher and Theresa May both ultimately resigned despite narrowly winning their own votes, deciding that their premierships were terminally damaged.

Rebuild trust

Johnson has steadfastly refused to resign over “Partygate”.

He earlier defended his record on delivering Brexit, fighting the Covid pandemic and Britain’s hawkish support for Ukraine against Russia.

“This is not the moment for a leisurely and entirely unforced domestic political drama and months and months of vacillation from the UK,” he told Tory MPs, according to a senior party source.

“We have been through bumpy times before and I can rebuild trust,” the prime minister told his parliamentary rank and file, according to the source, adding: “The best is yet to come.”

Supporters could be heard cheering and thumping their tables in approval.

The source said Johnson had indicated tax cuts could be in the offing as Britain contends with its worst inflation crisis in generations.

But the scale of Tory disunity was exposed in a blistering resignation letter from Johnson’s “anti-corruption champion” John Penrose and another letter of protest from long-time ally Jesse Norman.

The prime minister’s rebuttals over “Partygate” were “grotesque”, Norman wrote, warning that the Tories risked losing the next general election, which is due by 2024.

>> No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson

Ex-cabinet member Jeremy Hunt, who lost to Johnson in the last leadership contest in 2019 and is expected to run again if Johnson is deposed, confirmed he would vote against him.

“Conservative MPs know in our hearts we are not giving the British people the leadership they deserve,” Hunt tweeted.

Jubilee booing

After a dismal showing in May local elections, the party is expected to lose two by-elections this month, one of them in a previously rock-solid Conservative seat.

That is focusing the minds of Tory lawmakers, who fear their own seats could be at risk if Johnson leads them into the next election, which is due by 2024 at the latest.

In a snap poll by Opinium Monday of 2,032 people, 59 percent of respondents said the Tories should ditch him as leader.

Among Conservative members, 42 percent want MPs to fire Johnson, according to another poll by YouGov.

Johnson was booed Friday by sections of an ardently patriotic crowd gathered outside St Paul’s Cathedral, ahead of a religious service for Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee.

For wavering Tories, the barracking at a televised national occasion reportedly marked a turning point. Some said they had held back on public criticism of Johnson until after the jubilee.

But cabinet ally Jacob Rees-Mogg dismissed the booing as “muted noise” and insisted that Johnson could survive with the slenderest of majorities.

“He has shown himself to be a good, strong leader who gets the big decisions right, and he has a mandate from the British people,” Rees-Mogg told reporters.

Graham Brady, who heads the backbench committee of Conservatives which oversees party challenges, had earlier confirmed that the threshold of 54 Tory lawmakers seeking a confidence vote—or 15 percent of its MPs—had been met.

Squabbling

Brady told reporters that he had informed Johnson early on Sunday—as four days of jubilee celebrations ended—and that the prime minister had not objected to a rapid ballot.

In a message of thanks for the celebrations of her record-breaking 70-year reign, the queen had expressed hope that “this renewed sense of togetherness will be felt for many years to come”.

Conservative MPs had other ideas, as they openly squabbled on Twitter in often-scathing terms following Brady’s announcement.

Dozens have broken ranks and criticised Johnson after an internal probe into “Partygate” said he had presided over a culture of Covid lockdown-breaking parties in Downing Street.

Some ran late into the night, and one featured a drunken fight among staff, at a time when the government’s pandemic rules forbade ordinary Britons from bidding farewell in person to dying loved ones.

(AFP)

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UK govt, reeling from ‘partygate’, announces financial aid package

ANALYSIS

No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson

PARTYGATE

Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit

L'Humanité

Israël. Les autorités prolongent la détention administrative de Salah Hamouri

Arrêté le 7 mars et emprisonné pour trois mois, il devait sortir ce 6 juin. Les Israéliens refusent de rendre publique le dossier judiciaire ni même révéler les charges retenues contre l’avocat franco-palestinien. Ils entendent le maintenir en prison jusqu’au 5 septembre mais pourront très bien prolonger de nouveau cet enfermement.

Pierre Barbancey

L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, enfermé depuis le 7 mars 2022 et qui devait recouvrer sa liberté lundi 6 juin, a vu sa détention administrative renouvelée pour trois mois, soit jusqu’au 5 septembre. Les autorités israéliennes détiennent ainsi des centaines de Palestiniens en vertu d’une procédure mis en place par les Britanniques du temps de leur mandat sur la Palestine historique. La détention administrative peut être prononcée pour 6 mois et renouvelable à l’infini. Son autre particularité est que le dossier judiciaire est classé secret. Ni l’accusé/prisonnier ni ses défenseurs ne connaissent l’acte d’accusation pas plus que les motifs de l’emprisonnement.

Elsa Lefort, Salah Hamouri au cœur

Outre le fait qu’il s’agit d’un véritable déni de justice, cette détention administrative est également utilisée comme une torture psychologique. En effet, le prisonnier ne sait pas si à l’issue de sa détention administrative il sera libéré ou restera en cellule.

La police israélienne aurait utilisé Pegasus pour espionner des opposants

Depuis des années, Salah Hamouri subit le harcèlement des autorités politiques et judiciaires israéliennes. Son épouse et ses enfants n’ont pas l’autorisation de le rejoindre pour vivre avec lui. Outre les emprisonnements, elles ont récemment décidé de lui retirer sa carte de résident de Jérusalem, ville où il est né. Elles lui ont également supprimé son assurance maladie. Mais surtout, il s’avère que le téléphone de Salah Hamouri, avocat qui défend notamment les prisonniers politiques palestiniens au sein de l’association Addameer, a été piraté à l’aide du logiciel Pegasus, mis au point et commercialisé par la société israélienne NSO. Jusqu’à présent on ne sait toujours pas qui est le donneur d’ordre d’espionnage de son téléphone et de plusieurs autres personnalités actifs dans des associations pour la défense des droits des Palestiniens.

Israël. Salah Hamouri ou l’enfer de la détention administrative

Dès sa détention connue, au mois de mars, l’Humanité avait interpelé le ministère français des Affaires étrangères pour savoir notamment ce que la France mettait en œuvre pour obtenir la libération immédiate et sans conditions de Salah Hamouri. Au-delà des paroles, il semble malheureusement que pas plus le Quai d’Orsay que l’Élysée n’agissent réellement. Ils ne font des déclarations que lorsqu’ils sont sollicités par la presse. C’est d’autant plus étonnant que récemment, lorsqu’a été rendue publique l’arrestation de deux ressortissants français en Iran le 11 mai, Paris n’a pas attendu pour s’exprimer. Dès le lendemain le ministère des Affaires étrangères a dénoncé des arrestations « sans fondement » et d'appeler à leur libération immédiate.

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Or, si Israël se permet de traiter ainsi Salah Hamouri, c’est bien parce que la France n’émet pas de protestation publique par la voix de son président et n’envisage aucune action coercitive pour forcer Israël à respecter les droits humains. Une nouvelle bataille commence pour en finir avec la détention administrative.

Salah Hamouriisraëlpegasus
BBC

SANS TITRE

(Credit: Netflix/Alamy)

Stranger Things 4

In the new season of Stranger Things, the show goes full horror: its kid protagonists are growing up, and the show is maturing with them, with some absolutely frightening results. This time around, they're fighting a monster called Vecna, who has a unique way of tormenting his victims by preying on their worst fears. As it's the penultimate series, the Netflix blockbuster has begun to wrap up the plot, tying up threads and giving fans some long-awaited answers. One of the best things about this season is how it balances the everyday trauma of being a teenager with that caused by the terrifying otherworldly forces that exist in Hawkins, intertwining its central sci-fi storyline with the minutiae of its characters' everyday lives. Among its enormous ensemble cast, Sadie Sink as the grief-stricken Max gives perhaps the standout performance of this series so far, while her castmate and the show's ostensible lead, Millie Bobby Brown, continues to impress as the tormented, superpowered Eleven. It may be much bigger in budget and scale than when it started, but Stranger Things has kept its core appeal, as a fun but terrifying 1980s time capsule that keeps you on the edge of your sofa. (AC)

Available on Netflix internationally

Station Eleven

On paper, this HBO adaptation of Emily St. John Mandel's acclaimed novel (which began in the US at the end of 2021, but finished up this year, so sneaks in) sounds like the worst viewing possible for this moment in time: telling the story of a world decimated by a pandemic, it certainly should be approached with caution. Yet, in a way that recalls another HBO masterpiece The Leftovers, the drama does something extraordinary with this bleak-sounding premise: through lyricism, philosophical inquiry and deep humanity, it manages to move beyond tragedy and become a profoundly hopeful work that indeed offers a meaningful way to help process recent events. Don't expect to entirely understand it all either: as it flicks between two timelines – the present day, when the devastating flu takes hold, and 20 years later, when a band of Shakespearean actors tour a ravaged world – it can feel confusing at times. But that, in fact, is all part of its imaginative power: it's the kind of TV that, even after the explosion of shows we've had in the last few years, truly shows the boundless possibilities of the form. (HM)

Available on HBO Max in the US and Starzplay in the UK

(Credit: Channel 4/Alamy)

Derry Girls

The third and final series of Lisa McGee's beloved comedy about a gang of four girls and the "wee English fella" living in Derry, Northern Ireland in the 90s has more than lived up to expectations. With the girls growing up and out of school, it incorporates, among other things, 18th birthday parties, exam results, a fantastic flashback to the lives of their mothers and – something no 90s TV show would be complete without – a Spice Girls tribute. At the same time, it also continues to deftly handle the Troubles, the ongoing conflict on the island of Ireland that defined much of its history in the 20th Century. The five leads are as ever complemented by the fantastic Siobhán McSweeney as Sister Michael, whose zingy one-liners are a highlight. And if you've not seen it yet, keep your eyes peeled for a scream-inducing cameo in the series' first episode. (AC)

Available on All4 in the UK and Ireland, and coming to Netflix internationally later in the year

Inventing Anna

If the 2022 TV year will go down as anything, it might be as the year of the scammer: from The Dropout to The Tinder Swindler, a whole of range of shows, both fiction and non-fiction, have fed a zeitgeist-y appetite for stories of grifts and deception. And one of the first out of the blocks was super-producer Shonda Rhimes' series based on the juicy tale of "fake heiress" Anna Delvey, aka Anna Sorokin, the wily twentysomething who conned New York society into believing she was a super-rich German trust-fund baby. It got very mixed reviews overall, but for my money, after some admittedly uninspiring opening episodes, it really takes flight, becoming at once a gripping account of the story of Sorokin's crimes and a sophisticated, postmodern dissection of her "invention" as a totemic 21st-Century pop cultural figure – in which of course, this very show itself has played a hand. (HM) 

Available on Netflix internationally

(Credit: Apple TV+)

Pachinko

To many people's surprise, following a shaky launch, Apple TV+ has been the breakout streaming platform of the year, with a run of critical successes, including Severance (see below), spy thriller Slow Horses and, most praised of all, this emotional Korean period epic based on the book of the same name. Spanning most of the 20th Century, it tells the story of Sunja, a young Korean émigré to Japan who has to deal with prejudice and hardship as she fights to make a life for herself and her child; many decades on meanwhile, in 1980s Osaka, her cocksure banker grandson Solomon is reckoning with his roots. Featuring outstanding performances from an ensemble including recent Oscar winner Youn Yuh-jung as the older Sunja, it’s not perfect – there’s a touch of clunkiness about some of the narrative beats – but its combination of emotional and intellectual force as it deals with big themes like colonialism and makes it one of the year's most impressive and resounding achievements. (HM)

Available on Apple TV+ internationally

Search Party

Few shows have made quite as extraordinary narrative leaps as this HBO comedy-drama has done over the course of its five seasons. What initially started out as a kind of Girls-meets-Raymond-Chandler alt-detective drama, with a New York hipster, Dory, on the hunt for a missing acquaintance, cycled through various genres, including courtroom drama and Misery-style toxic fan thriller – before in this year's final series, centring on a cult and finally veering into post-apocalyptic zombie horror. Underscoring all this, though, was a pitch-perfect satire of a certain privileged millennial mindset, as, in their fickleness, self-involvement and essential purposelessness, Dory and her friends inadvertently brought about the end of the world as we know it. At its heart, meanwhile, was an astonishing, ever-evolving performance from Alia Shawkat: hitherto best known for Arrested Development, she turned Dory into the nightmarish voice of a generation. (HM)

Available on HBO Max in the US

(Credit: HBO/Alamy)

Somebody Somewhere

This new vehicle for the US stand-up Bridget Everett occupies an increasingly popular sub-genre: the comedian-authored semi-autobiographical comedy-drama (see everything from Aziz Ansari's Master of None to Mae Martin's Feel Good). Yet this is one of the very best of these efforts. Charming and bittersweet, it finds a beautiful specificity in telling the story of Everett’s Sam, a woman who has returned to her Kansas hometown following the death of her sister, where, struggling to move on and stuck in a dead-end job, she finds solace in a renegade local choir group, which allows her to put her full-throated singing abilities to use, among other things. A long-time comedian's comedian, Everett shines, her ribald charisma radiating off the screen, while she has a perfect sparring partner in Jeff Hiller as her co-worker and new best friend Joel. It makes for the kind of show that feels so gently immersive, the characters so lived-in, you can't quite believe it when it’s suddenly all over. (HM)

Available on HBO Max in the US and NOW in the UK 

Severance

This psychological thriller might be set in an office, but it is so much more than your average workplace drama. In Severance, the main characters work for a mysterious company called Lumon, who have enormous, sparse headquarters with retro tech and creepy art. But that's not the worst of it. The central team here – and many of Lumon's employees – have undergone a procedure called severance, which is when you are divided into two selves, one inside work and one outside work– meaning that when you're in the outside world you can't remember anything that happens at work, and when you're at work, you have no recollection of your outside life. A fine cast includes Adam Scott, who is subtly fantastic in the role of everyman Mark, and the likes of Britt Lower, Zach Cherry, Patricia Arquette and Tramell Tillman, all in their own ways compelling. But the series truly belongs to John Turturro and Christopher Walken, whose radiant quasi-romantic storyline steals the show. Directed and executive produced by Ben Stiller and written and created by Dan Erickson, Severance creates a deep sense of unease while keeping you totally hooked. (AC)

Available on Apple TV+ internationally

(Credit: Netflix)

Top Boy

Netflix may be facing a reckoning at the moment, financial, critical and otherwise, but among its few 2022 highpoints is undoubtedly the return of this brilliant British drama, which was cancelled by its original UK broadcaster Channel 4 but then picked up by the streamer (via the rapper Drake, who pushed for its revival and these days is the show's executive producer). Now in its second Netflix series, or fourth series overall, it tells an at-once densely detailed yet narratively propulsive story of East London life, which deftly covers everything from gang crime and drug deals to gentrification, coercive relationships and immigration policy, and has only got better and better. The way it films East London is both harsh and beautiful, capturing its vibe in a way that feels truer than any other film or show in recent memory, while the performances are remarkable in their naturalism – among them rapper Kano as the brooding Sully, now living on a canal boat, and Jasmine Jobson as the hard-edged Jaq. (HM)

Available on Netflix internationally

This is Going to Hurt

A harrowing, deeply important and, most of all, funny portrait of the British healthcare system, the National Health Service (NHS), This is Going to Hurt is based on the memoir of the same name by former doctor Adam Kay. Having been a junior doctor in a busy London hospital's obstetrics and gynaecology ward, Kay paints a nuanced portrait of the working conditions he and many others endured, and the serious toll that long hours and intense pressure takes on your life. Ben Whishaw's performance as Kay is a tour de force, delineating the inner turmoil of a man determined to at least try to do the right thing, but who doesn't always pull it off. What's so special about this show is that Kay isn't a likeable character, but you continually root for his success, desperately wishing him, his patients and his colleagues well. It's not a rosy portrait of the realities of life in British hospitals, and there are some truly devastating moments throughout, but the show steadfastly keeps going with humanity and gallows humour, despite the horrors: just as healthcare professionals do every day. (AC)

Available on BBC iPlayer in the UK and AMC in the US

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France24 - World

Sudan civilian bloc rejects post-coup crisis talks with military rulers

Issued on: 06/06/2022 - 22:23

NEWS WIRES

Sudan's civilian bloc on Monday rejected UN-facilitated talks with the army to resolve a crisis sparked by last year's military coup, saying the meetings did not tackle the problem.

The push for talks comes amid continued street protests, the latest in months of unrest.

The United Nations, along with the African Union and regional IGAD bloc, have been pushing for Sudanese-led talks to solve the impasse since army chief Abdel Fattah al-Burhan led a military power grab in October, ousting the civilian Forces for Freedom and Change (FFC).

The FFC said it received an invitation from the UN-AU-IGAD trio for a technical meeting with the military on Wednesday, but "conveyed its apologies" and said they would not attend. 

The October coup derailed a fragile transition to civilian rule that had been established following the 2019 ouster of president Omar al-Bashir.

The meeting "does not address the nature of the crisis" and any political process should work on "ending the coup and establishing a democratic civilian authority", the FFC said in a statement.

"This cannot be done by inundating the political process with parties representing the coup camp or linked to the former regime," it added.

UN spokesperson Stephane Dujarric urged factions to take part of the talks "in good faith" and to "continue to work towards establishing a conducive environment for a constructive dialogue."

Burhan also called on political blocs to "engage in the talks".

Tear gas

Anti-coup protests broke out in several parts of Khartoum on Monday, with crowds demanding civilian rule.

They were met by a heavy deployment of security forces, firing a barrage of tear gas canisters, witnesses said.

Since the coup, Sudan has been rocked by near-weekly protests and a violent crackdown that has killed nearly 100 people, according to pro-democracy medics.

Last week, Burhan lifted a state of emergency in force since the coup to set the stage for "meaningful dialogue that achieves stability for the transitional period." 

Military officials have agreed to launch "direct talks" between Sudanese factions.

Authorities have in recent weeks also released multiple civilian leaders and pro-democracy activists arrested since the coup. 

However, the FFC on Monday said that other activists still remain in prison and the iron-fisted suppression of protests continues.

On Saturday, the UN human rights expert Adama Dieng, on his second visit to Sudan since the coup, denounced the killing of protesters and "the excessive use of force" by security forces. 

On Sunday, US Assistant Secretary of State for African Affairs Molly Phee arrived in Sudan to "support the Sudanese-led process to resolve the crisis."

Sudan, one of the world's poorest countries, was already reeling from a plunging economy due to decades of international isolation and mismanagement under Bashir.

But the turmoil has intensified since the coup amid international aid cuts.

In separate unrest in eastern Sudan, crowds blocked main roads leading to Port Sudan, the country's main Red Sea trade hub, to protest a 2020 peace deal.

Protesters from Sudan's eastern Beja people say the fragile peace deal does not represent them.

(AFP)

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Protester killed in Sudan as thousands rally three years after anti-Bashir uprising

Sudan lifts state of emergency imposed since military coup

Protesters in Sudan continue their fight against military rule

Valeurs Actuelles

Plus de 6 800 citoyens prêts à intégrer les forces de police

Une police qui reflète « l’ensemble de la population »

De nouvelles recrues formées durant 30 jours

Ces potentiels nouveaux réservistes seront formés dans des casernes de CRS. Durant quinze jours, ils apprendront les techniques de tirs, d’interpellation, ainsi que la déontologie ou les règles d’intervention en cas de violences intrafamiliales. Et ceux qui ne seront pas au niveau « seront éliminés sans états d’âme », a prévenu la Direction générale de la Police nationale. Durant quinze autres jours, ceux qui resteront qualifiés pourront découvrir leur « maison » de police au sein de leur unité d’affectation, informe Le Figaro. Dès l’automne prochain, ils pourront ensuite patrouiller parmi les forces de l’ordre, pour des rondes et/ou travailler encommissariat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukraine war: EU blames Russia for food crisis prompting walkout

By Alys DaviesBBC News

Russia's UN ambassador has stormed out of a UN Security Council meeting after the European Council president blamed Russia's invasion of Ukraine for causing a global food crisis.

Charles Michel said Russia was using food supplies as a "stealth missile" against the developing world, forcing people into poverty.

The Russian envoy Vassily Nebenzia accused Mr Michel of spreading lies.

The war has left food stuck at Ukrainian ports.

Ukraine is a large exporter of cooking oil as well as cereals such as maize and wheat. Russia also exports vast amounts of grains as well as fertiliser. The lack of these exports has caused the price of alternatives to soar.

"Mr Ambassador of the Russian Federation, let's be honest, the Kremlin is using food supplies as a stealth missile against developing countries," Mr Michel said during the Security Council meeting in New York.

"The dramatic consequences of Russia's war are spilling over across the globe, and this is driving up food prices, pushing people into poverty, and destabilising entire regions.

"Russia is solely responsible for this food crisis."

He added that he had seen for himself the millions of tons of grain stuck in the Ukrainian port of Odesa because of a naval blockade enforced by Russia.

It is Russia's tanks, bombs and mines that are preventing #Ukraine from planting and harvesting. The Kremlin is also targeting grain storages and stealing grain from areas it has occupied while shifting the blame on others.This is cowardly. This is propaganda.@UN #UNSC

Mr Michel also accused Russia of stealing grain and preventing crop planting and harvesting in Ukraine because of its military activities there.

His comments led to Mr Nebenzia storming out. As he left, Mr Michel addressed him directly: "You may leave the room, maybe it's easier not to listen to the truth".

Mr Nebenzia told Reuters he couldn't stay because of "the lies that Charles Michel came here to distribute".

In a separate meeting, US Secretary of State Antony Blinken also said Russia was preventing Ukrainian grain exports from leaving the country and accused Russian forces of destroying Ukrainian agricultural infrastructure.

Speaking during a virtual roundtable with philanthropists, non-governmental organisations and private sector entities, Mr Blinken said: "There's somewhere around 20 million tons of wheat that's trapped in silos near Odesa, and in ships literally filled with grain that are stuck in the Odesa port because of this Russian blockade."

Like Mr Michel, he said there were credible reports that Russia was "pilfering" Ukraine's grain to sell for its own profit.

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France24 - Monde

Sénégal : l'usine de dessalement d'eau de mer de Dakar, un chantier qui inquiète

Publié le : 01/06/2022 - 17:09Modifié le : 01/06/2022 - 18:01

Laura MOUSSET Suivre

Le président Macky Sall a lancé, mardi 31 mai, le chantier de la première usine de dessalement d'eau de mer du Sénégal pour améliorer l'approvisionnement de Dakar et de son agglomération confrontées à des coupures d'eau fréquentes. Mais depuis 2015, ce projet inquiète les défenseurs de l'environnement, les pêcheurs et les commerçants locaux.

New York Times - World

Gupta Brothers, Accused of Corruption in South Africa, Are Arrested in Dubai

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Atul and Rajesh Gupta had fled South Africa four years ago amid intense law enforcement scrutiny and public outrage over allegations that they facilitated the gutting of state resources.

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By John Eligon

JOHANNESBURG — A pair of Indian-born businessmen known simply as the Gupta brothers, who became notorious in South Africa amid accusations that they facilitated sweeping public corruption and gutted state resources, have been arrested in Dubai, the South African government has announced.

The arrests of Atul and Rajesh Gupta, announced on Monday and confirmed by Dubai a day later, came about four years after the brothers fled South Africa in the face of intense law-enforcement scrutiny and public outrage. It marks a significant moment in a yearslong battle by government reformists and civil society to hold to account those believed to have been responsible for “state capture” — the endemic corruption of public officials and enterprises that has contributed to South Africa’s economic malaise.

“It’s hugely significant” in symbolic terms, said Thulisile Madonsela, a former public official who laid much of the groundwork exposing the Guptas’ relationship with government officials. “People were getting worried that it seems that there’s only accountability for the small fish involved in state capture, and not for the big fish.”

Ms. Madonsela began investigating questionable spending of public funds by the former president, Jacob Zuma, about a decade ago, when she was South Africa’s public protector, an independent official charged with supporting democracy. That investigation exposed widespread government corruption and Mr. Zuma’s close ties to the Gupta brothers, who have been accused of getting government ministers appointed who would help their companies secure lucrative contracts.

According to an investigator who testified before a commission investigating state corruption, the Guptas were able to secure at least $3.2 billion worth of government business through a vast network of corporations. They have been accused of obtaining fraudulent contracts, laundering money and using their government connections to help other businesses get access to contracts in exchange for kickbacks.

“Having the key suspects in the state capture saga arrested and compelled to account for their alleged wrongdoing is going to boost hope among the people of South Africa that there isn’t one law for those without money and another for those with money,” Ms. Madonsela said.

Michael Hellens, a lawyer for the Guptas, did not respond to messages seeking comment.

The brothers have maintained that they did nothing wrong and are the victims of infighting within the governing party, the African National Congress. The Guptas have not been found criminally liable in cases involving them that have so far made it into South African courts.

There could remain a long path between the arrest of the Gupta brothers in Dubai and their actually facing justice in South Africa.

The governments of South Africa and Dubai reached an extradition treaty last year. While that sets a framework for the Guptas to be returned to South Africa, it remains unclear how quickly that would happen and whether the brothers could successfully fight that in court.

“Discussions between various law enforcement agencies in the U.A.E. and South Africa on the way forward are ongoing,” Chrispin Phiri, a spokesman for South Africa’s Ministry of Justice, said in a statement.

In February, Interpol issued a “red notice” for both Gupta brothers, a request that they be detained pending extradition. The Dubai police said in a statement posted on Twitter on Tuesday that they had arrested the brothers after receiving the notice, which related to allegations that a company led by an associate of the Guptas had acquired a fraudulent $1.6 million contract from Free State province in South Africa for a rural agriculture project there.

Mark Heywood, a social justice activist in South Africa, helped several years ago to obtain a trove of emails related to the Guptas that were widely published in the South African news media and led to numerous stories exposing corruption allegations against the family.

Mr. Heywood, who now edits Maverick Citizen, the social justice arm of a South African news organization, said the arrest of the Guptas, along with other recent arrests of people implicated in corruption, was quelling some public concerns that no one would be held accountable for state capture.

“It suggests the pendulum has swung a little bit,” he said. “We have to make sure it swings the whole way.”

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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BBC

SANS TITRE

Former Brexit minister Lord Frost has said the size of the opposition to the prime minister shows that a change of policy is needed on the economy.

He told BBC Radio 4's World at One programme that "both sides need to accept the vote".

"The prime minister's opponents have got to accept the fact that he won, and his supporters and the Prime Minister himself have got to accept that a change of policy is needed," he said.

"The vote last night, when nearly 150 of your own MPs vote against you, that is a sign of a big problem and I think the big problem is that we are delivering an economic policy that is not going to deliver prosperity and wealth."

He said the government should reverse tax rises such as the National Insurance increase, introduced to tackle the NHS pandemic backlog and to improve social care.

"It is not Conservative to be raising taxes, and it is undermining growth and prosperity," he said.

Lord Frost resigned from the government in December last year, citing "concerns about the direction of travel", including the need to create a "a lightly regulated, low-tax, entrepreneurial economy" and fears that Covid policy was too "coercive".

Liz Truss has backed Boris Johnson after Monday's confidence vote and dismissed suggestions she is launching a leadership bid - saying she is "100% focused" on her role as foreign secretary.

Truss says a "clear majority" of Tory MPs backed the prime minister and it is "time to move on".

Work on the Ukraine invasion and the Northern Ireland protocol was "taking up all of my time", she says.

"We had a vote yesterday... It is time to draw a line, move forward and focus on what people want us to be talking about - housing, childcare and delivering on lower taxes," she adds.

The government's chief scientific adviser, Sir Patrick Vallance, who helped steer the country through the pandemic, says it was "very disappointing" not everyone stuck to the rules.Asked by ITV News about revelations around events held in Downing Street during the pandemic, he said: "I think it was really important at all stages that everyone stuck to the rules, there's no question about that.

"It only worked when people stuck to them - and it's very disappointing that that wasn't the case."

Sonia Purnell, Boris Johnson's biographer, tells BBCScotland’s Lunchtime Live why Partygate has not gone away.

“My mother was in a care home, I thought she was safe. She went into lockdown before the rest of us and I thought 'well that’s good, she’ll be protected'.

“But they sent out people from hospital who had Covid, they were untested. At least one was put on her floor in the care home.

“And everyone on her floor died, including my mother. I was informed by e-mail.

“I buried her the day before the Downing Street garden party, and you know there were only 10 of us allowed.”

Ms Purnell says it was a “deeply traumatic experience” and she says it is very difficult to come to terms with.

“The people who governed us, who we would normally want to rely on as having our best interests at heart, were drinking and vomiting, carrying on in a way that was totally undignified at best, almost callous in its disregard for the rest of us."

BBC Radio 5 Live

We've been reporting on Boris Johnson's plan to "draw a line" under the Partygate saga after yesterday's no-confidence vote, but for some people it isn't that simple.

Barbara Garwood, from Derby, spoke to BBC Radio 5 Live earlier about her experience of lockdown.

"For over six months, I didn’t see a single person, not anybody. I was stuck in my bungalow on my own and it felt like I was in solitary confinement," she said.

"It felt like I'd done something wrong [but] I accepted it and I did it because it was the best thing to do to keep myself safe, but also to keep other people safe. And I did it because it was the law.

"So, to find out that people were drinking and partying... it’s just really insulting."

Boris Johnson survived a vote to oust him last night - but faces some potentially tough tests in the weeks ahead.

First come two by-elections this month - contests to replace Conservative MPs who resigned. And another test is expected to take place on 6 July when Johnson is scheduled to appear before MPs on the Liaison Committee.

The panel that will question Johnson has not been announced but is made up of the chairs of the Commons select committees - and some of them are prominent critics of the prime minister.

Defence Committee chairman Tobias Ellwood and Health Committee chairman Jeremy Hunt have both called on Johnson to step down.

Meanwhile, Environmental Audit Committee chairman Philip Dunne is known to have voted against Mr Johnson and Foreign Affairs Committee chairman Tom Tugendhat is seen as a possible future leadership contender.

The Newscast team got together last night to give their reaction to a day of drama as Boris Johnson battled his way through the confidence vote.

There's analysis from BBC political editor Chris Mason and colleagues, reaction from key players and Theresa May in a sparkly ballgown. You can listen here.

Sir Roger Gale has been an outspoken critic of Boris Johnson and, following the confidence vote, he's restating his view that the prime minister should not take the Conservatives into the next general election.

But speaking to the BBC News Channel, Gale stressed "we are not opponents of the government. We are Conservatives. We are working on a Conservative manifesto. And we are trying to deliver Conservative policies and Conservative legislation.

"It is Mr Johnson who is the problem. He doesn't seem to recognise that."

Asked whether MPs who voted against Johnson could realistically stand at the next general election with him as party leader, Gale suggests "it is highly doubtful" he would remain in the position beyond the autumn.

He says "none of the fundamental concerns about the prime minister" have changed as a result of the confidence vote.

As the government tries to stake out its agenda to move on from the confidence vote, Downing Street said the health secretary had updated the cabinet on the post-pandemic challenges facing the NHS.

According to Downing Street's account, Sajid Javid told the meeting earlier today we had a "Blockbuster healthcare system in the age of Netflix" - a reference to the video rental chain that went bankrupt in 2010 as streaming services took over.

Javid said the government had set the NHS a target of "dramatically improving" productivity and major changes were needed in areas such as the use of technology and data.

It was no longer simply an option to stick to the status quo, the health secretary told colleagues.

Earlier, we took a look at some of the challenges facing Boris Johnson over the coming months.

David Gauke, a former Conservative cabinet minister who resigned rather than serve under Boris Johnson, says the inquiry by the Commons Privileges Committee into whether he knowingly misled Parliament is "the big issue".

He suggests that if a cross-party committee concludes that Johnson did mislead MPs over Partygate, either the cabinet would act to force his resignation or the 1922 Committee of backbenchers would change the rules to allow another no-confidence vote.

"I really don’t believe even this Conservative Party will be able to tolerate someone who's been found to have misled the House of Commons," Gauke says.

He says MPs will have to decide if they think the PM is still a vote-winner, and "the evidence is increasingly there that the British public have lost confidence in Boris Johnson".

Duncan Kennedy

Reporting from Guildford

Guildford Cathedral once made an appearance in the 1976 cult classic horror movie The Omen, but today many people said they were alarmed about something very different… politics.

We asked a number of people about last night’s vote of confidence and, once again, there were a wide range of opinions. While he agreed with Boris Johnson's action for Ukraine, James Remnant said “from what [the PM has] been doing, I think he should have gone".

Sandra Clark was even more blunt about Johnson. She said: “He’s a liar and he had parties... I think it’s disgraceful. I think he probably will stay [but] I think if you’re at the top, you should be squeaky clean.”

One couple we met say they disagree over what should happen to the PM. Adam Rimmington told me: “He was doing well but now he’s dropped down quite considerably. At the start I think he did a really good job, but now it’s time for him to go.”

When I asked his wife, Lynsey, whether the PM should go, she said she wasn't sure. “I think it would be sad, he’s done his best and he’s tried really hard but with lockdown and the partying, that’s done it for me."

After some talk of a possible reshuffle, Downing Street officials insist there are "no plans currently" for one, following the confidence vote.

The Prime Minister's official spokesman said Boris Johnson now "has a mandate to continue and focus on the issues that matter to the public and that's what you saw this morning".

Asked whether Johnson was investigating whether any ministers voted against him, the spokesman said "not that I'm aware of", adding the vote was "deliberately an anonymous process by design".

Sammy Wilson, of Northern Ireland's Democratic Unionist Party (DUP), says he hopes Tory MPs will now be "focussed on things that the government should be doing".

The party's chief whip says he was a bit surprised at the size of last night's confidence vote against Boris Johnson, adding: "It's an internal issue within the Conservative Party so it's none of my business, you could argue, but it is some of my business when it distracts from the kind of things that my constituents send me here to do".

He referred to the UK government's ongoing row with the EU over the Northern Ireland Protocol agreed after Brexit, saying Northern Ireland has been a "victim" of the prime minister's "inconsistencies and promises made and promises broken".

"We are on the cusp on getting some of those issues addressed and I want to see that happening."

If you're just joining our coverage of the fall-out from last night's confidence vote in Boris Johnson, here's a quick recap of the latest developments:

Conservative MP Craig Williams says supporting Boris Johnson at last night's confidence vote was “not an easy decision”.

In the end, though, he listened to some of his constituents who convinced him to be a "team player", he tells BBC Radio Wales Breakfast.

"I can see 148 is a lot and we've got to rebuild that trust," the Montgomeryshire MP said. “We've got to pull the team back together.”

Read more here.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky says he is "very happy" that Boris Johnson remains in post.

"I'm glad we haven't lost an important ally, this is great news," he says.

Johnson has cultivated a close relationship with President Zelensky since Russia's invasion - and the UK was among the first to provide weapons to support Ukraine's defence. In April, Johnson pledged "unwavering support" on a visit to Kyiv.

Mykhaylo Podolyak, one of Zelensky's advisers, tweeted in English moments after the confidence vote: "Leadership is always a heavy burden. Boris Johnson was one of the first who realized the menace of Russia & stood by Volodymyr Zelensky to protect the free world from barbaric invasion.

"The world needs such leaders. The UK is a Great friend of Ukraine. British crown is a shield of democratic world."

Boris Johnson invited the cameras to his cabinet meeting this morning, as his government tried to make a fresh start following last night's confidence vote. Here's a recap of what he said:

Former UKIP and Brexit Party leader, Nigel Farage, says last night's result - where Boris Johnson won by 211 votes to 148 - was a "slightly" bigger rebellion than he expected.

"Although if they'd shown more guts, the prime minister would've been gone," he tells his Twitter followers.

Looking ahead, Farage warns the vote will not only damage Johnson in the long-run but to "conservatives and conservatism" on the whole.

He said there were now "no arguments" for cutting taxes or for growth, only "false arguments" about Brexit being done.

Johnson now poses a "threat", Farage warns. "Why? Because he's leading the party to disaster."

"Let him [Boris Johnson] crack on with running the country... you're not going to let this drop are you?" says Lee Anderson, Conservative MP for Ashfield in Nottinghamshire, while being interviewed by the BBC News channel.

Although last night's ballot was secret, some MPs are explaining their votes to constituents, including Isle of Wight MP Bob Seely - who says he discussed a "fair funding package" for his local council before the vote.

In a statement on his website, he says "some foolish errors" were made in relation to Partygate, but the prime minister had apologised.

Seely says he was assured that ministers will look again at funding for the Isle of Wight Council ahead of the review of local government finance.

He says: "I note that the PM is the only one ever to promise an improved funding settlement for the island, and as such, and on balance, I would rather continue to focus on getting him to deliver on this commitment than start afresh with a PM who has not made, or may not offer to make, any such offer."

But he says Johnson "needs to regain a sense of purpose" and "ensure he is 100% focused on the job".

New York Times - World

The Museum Was Built So No One Would Forget. Now It’s Falling Apart.

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Organizers at the Monument of Heroes in the Philippines are racing to preserve documents related to the Marcos regime before the dictator’s son takes office.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — The television that used to play footage of Ferdinand E. Marcos declaring martial law is no longer working. The biographies of the people who struggled against the Filipino dictator were tucked away after heavy rains caused the ceiling to cave in. Naked wires now hang overhead.

The Monument of Heroes is one of the few places in the Philippines dedicated to preserving the bitter memory of the Marcos regime, when tens of thousands of political prisoners were tortured and detained. Its mission when it opened in 2007 was to make sure people did not forget the sacrifices made for democracy.

The building is now mostly in disrepair, damaged by Typhoon Ulysses in 2020 and closed for more than two years because of the coronavirus pandemic before reopening in February. But with the recent election of Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former dictator, the Monument of Heroes has seen a surge of interest from Filipinos trying to make sense of how the scion of the country’s most divisive political dynasty could glide to the presidency in a landslide last month.

Many of those who have gathered at the museum are young people who voted for Leni Robredo, Mr. Marcos’s opponent who placed a distant second in the race. They say they are terrified about the prospect of the country’s violent history under Marcos being censored or erased when the son takes office on June 30.

“We have been in a regime where one disappointment came after the next and then the next,” said May Rodriguez, the executive director of the museum. “But this time, this is the first real serious disappointment of our young people.”

Ms. Rodriguez, 68, is leading a group of volunteers in an effort to digitize documents dating from the Marcos era. She said she is determined to “fight very hard” if the new government tries to take back the land that the museum sits on in Quezon City, one of the main sites of the uprising that toppled Mr. Marcos’s father in 1986.

Already, a pitched battle over the truth is being waged across the Philippines. Celebrities and influencers have gone on TikTok and YouTube to tell their followers about the human rights abuses of the Marcos era, while the head of the Philippines’ intelligence agency has accused a local publishing house of trying to “subtly radicalize” young Filipinos by selling books on martial law to children.

Colloquially known as Bantayog, or “monument” in Filipino, the museum has received roughly 50 queries from people wanting to visit and learn more about the dictatorship since Mr. Marcos won the race, according to Ms. Rodriguez.

There was similar enthusiasm in 2016, when President Rodrigo Duterte agreed to relocate the older Marcos’s remains to the Philippines’ equivalent of Arlington National Cemetery. Thousands of people gathered in Manila to protest Mr. Duterte’s decision, which many saw as a shameless attempt to help rehabilitate the Marcos family name.

It also “woke people up,” Ms. Rodriguez said. “Especially the young.”

Edicio G. De La Torre, a trustee at the museum, recently told a group of four young visitors that he was worried about the institution’s future. Mr. De La Torre, who was a political prisoner for nine years, acknowledged during the conversation that he and his peers had not done enough to educate young people about martial law.

“Whenever I feel down or depressed, I feel guilty,” he said.

Ilia Uy, one of the young visitors, said she only learned of the museum three years ago, and that, as a child of the post-1986 generation, she felt as though democracy was a birthright in the Philippines.

“What is lacking is the connection between your generation and our generation,” she told Mr. De La Torre. “I guess it is dawning on our generation that we have to fight,” she said. “And we are not used to it.”

At the museum, visitors are invited to stand in a replica of a prison cell created from the memory of a victim who was raped and tortured during the regime. The Wall of Remembrance, a towering black wall outside the building, lists the names of those who were killed.

Mr. De La Torre, 78, said he knew many of them. “And I think, if my name were up there, what would I want the survivors to do?”

The Marcoses were exiled from the Philippines in 1986, the year the People Power revolt brought down their regime. But when the family returned in the early 1990s, no one was imprisoned, despite the government saying the Marcoses had looted as much as $10 billion from the country’s Treasury.

With no one held accountable, conflicting narratives spread, some arguing for the family’s innocence, others for its guilt.

Marcos supporters have used social media to describe the government’s accusation of theft as a political witch hunt meant to distort a “golden era” of economic development. Textbooks have glossed over the consequences of martial law. No Truth and Reconciliation Commission was ever formed to allow the country to examine its past.

Mr. Marcos, who has repeatedly said he would not apologize for his father’s legacy, has shunned most media requests and said little about his family after winning the election. He called his victory in May a “valuable expression of trust.”

Ms. Rodriguez, the executive director, was herself a victim of martial law, arrested twice in 1975 and 1983 for writing and distributing articles that criticized the government. She was charged with distributing “subversive materials.” Soldiers put cigarettes out on her body, beat her up and sexually assaulted her, she said.

She became executive director of the Monument of Heroes in 2015. The organization runs mostly on donations, and a shortage of funds is “our biggest threat at the moment,” she said.

If she can get enough money, Ms. Rodriguez said, the goal is to make the museum more interactive, with video clips so visitors can “deconstruct the half truths” online. “When they come into the museum, I want them to understand that the last two or three years — maybe even longer — has been a battle for truth and lies,” she said.

With a second Marcos presidency just a few weeks away, many martial law victims worry that the line between truth and lies will be irreversibly blurred.

On a recent Thursday afternoon at the museum, Cora de Guzman Navarro, 68, brought a bouquet of pink roses, the color of Ms. Robredo’s campaign, to place in front of her brother’s name at the Wall of Remembrance.

His name was Lucio de Guzman, a founder of the New People’s Army, the armed wing of the Communist Party of the Philippines. She hadn’t been at the museum in more than two years. She started weeping as she recalled her brother’s torture and death at the hands of the military.

Ms. de Guzman Navarro turned to a woman who was standing nearby and asked for a hug. Rose Bueno-Esteban placed her arm around her. She, too, was there to remember her own brother, whose name was David T. Bueno, a human rights lawyer who was shot by a gunman outside his office in Ilocos Norte, the Marcos family’s stronghold.

The women learned that both men were killed in 1987, when Corazon Aquino was president. Although Mrs. Aquino had banned torture, she retained some of the Marcos security forces, many of whom continued to carry out extrajudicial killings.

“I know it’s been years since 1987 and we have to move on,” Ms. de Guzman Navarro said, her eyes wet with tears. “But it’s still there, the pain.”

Camille Elemia and Jason Gutierrez contributed reporting.

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BBC

Johnson is ally and I'm happy he's still PM, Ukraine's president says

By Joshua NevettBBC Politics

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Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he was "very happy" Boris Johnson was still UK prime minister after he survived an attempt to oust him.

Mr Johnson won a confidence vote despite a major revolt that saw 148 of his own Tory MPs vote to remove him.

"I'm glad we haven't lost an important ally, this is great news," Mr Zelensky said at an online event.

Mr Johnson has forged a close relationship with President Zelensky since Russia's invasion of Ukraine.

He called Mr Johnson a "true friend of Ukraine" and a "concrete" supporter in an interview at a virtual conference hosted by the Financial Times on Tuesday.

The UK was among the first to provide weapons to support Ukraine's defence and - like its Western allies - has imposed sweeping sanctions on Russian targets prosecuting the war.

In April, Mr Johnson pledged "unwavering support" on a visit to the capital Kyiv, where he did an unannounced walkabout of the city with President Zelensky.

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Mr Johnson has faced a backlash from MPs and the public after he was fined by police for breaking his own lockdown laws at a 2020 party in Downing Street, where the prime minister lives and works.

A report by a senior civil servant criticised failures of leadership in Downing Street, where officials and staff were issued with a total of 123 fines for breaking Covid rules on indoor gatherings during the pandemic.

Some Conservative MPs had cited the war in Ukraine as a reason not to oust Mr Johnson from office in the confidence vote in Parliament on Monday.

Rallying his MPs ahead of the vote, Mr Johnson said it was the wrong time for "unforced domestic political drama" when Ukraine was fighting Russian President Vladimir Putin's forces.

Mr Johnson won the backing of 59% of his MPs, describing the result as "extremely good, positive, conclusive" and insisting his leadership was now secure.

However, those who had voted against Mr Johnson said the scale of the rebellion had weakened his authority, with some calling on him to resign.

Reacting to Monday night's result, cabinet minister Nadhim Zahawi said he thought President Zelensky would be "punching the air because he knows his great ally Boris Johnson will be prime minister tomorrow morning".

Those comments were criticised by some MPs, including Labour's Karl Turner, who urged Mr Zahawi to apologise for dragging the Ukrainian president "into this Tory party civil war".

On Monday, ahead of the confidence vote, Mr Johnson called Mr Zelensky to discuss Ukraine's defence of its eastern Donbas region, where Russian forces are advancing.

In a tweet, Mr Johnson wrote: "We're unwavering in our mission of ensuring Ukraine is defended and supported for the long-term."

Last month, the UK government said it would offer further aid and military support to Ukraine worth £1.3bn to boost the country's defence against Russia.

Ukrainian commentators and officials expressed relief that Mr Johnson had won Monday's confidence vote, with some noting that UK had become a key arms supplier for the country.

Mykhaylo Podolyak, one of Mr Zelensky's advisers, tweeted in English moments after the confidence vote.

He wrote: "Leadership is always a heavy burden. Boris Johnson was one of the first who realised the menace of Russia & stood by Volodymyr Zelensky to protect the free world from barbaric invasion.

"The world needs such leaders. The UK is a Great friend of Ukraine. British crown is a shield of democratic world."

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Goodbye, Tchaikovsky and Tolstoy: Ukrainians look to ‘decolonize’ their streets.

Erika Solomon

Reporting from Lviv, Ukraine

Far from Ukraine’s embattled eastern front, a new struggle is being waged — not from the trenches, but over leafy side streets and broad avenues. That is where the enemy goes by the name Pavlov. Or Tchaikovsky. Or Catherine the Great.

Across Ukraine, officials are starting projects to, as they say, “decolonize” their cities. Streets and subway stops whose names evoke the history of the Russian Empire or the Soviet Union are under scrutiny by a population eager to rid itself of traces of the nation that invaded in late February.

“We are defending our country, also on the cultural front lines,” said Andriy Moskalenko, the deputy mayor of Lviv and the head of a committee that has reviewed the names of each of the city’s more than 1,000 streets. “And we don’t want to have anything in common with the killers.”

Ukraine is far from the first country to undertake such a historical accounting — the United States has wrestled for decades with the renaming of Civil War-era monuments. Nor is it even the first time Ukraine has undertaken such an effort: After the fall of the Soviet Union, it was one of many Eastern European countries that renamed streets and removed statues commemorating an era of Communist rule that became synonymous with totalitarianism.

This time, the decision to erase Russian names is not just a symbol of defiance toward the invasion and Soviet history, said Vasyl Kmet, a historian at the Ivan Franko National University of Lviv. It is also about reasserting a Ukrainian identity that many feel has been repressed under centuries of domination by its more powerful neighbor, he said.

“The concept of decolonization is a little broader,” Mr. Kmet said. “Russian politics today is built on the propaganda of the so-called Russky mir — the Russian-speaking world. This is about creating a powerful alternative, a modern Ukrainian national discourse.”

The western city of Lviv is one of many areas undertaking “decolonization” campaigns. So, too, is the northwestern city of Lutsk, which plans to rename over 100 streets. In the southern port city of Odesa, whose inhabitants are mostly Russian-speaking, politicians are debating whether to remove a monument to Catherine the Great, the Russian empress who founded the city in 1794.

In Kyiv, the capital, the City Council is looking into renaming the Leo Tolstoy subway stop after Vasyl Stus, a Ukrainian poet and dissident. The “Minsk” stop — named after the capital of Belarus, which has stood by Moscow during the invasion — may soon be rechristened as “Warsaw,” honoring Poland’s support for Ukraine.

And it’s not only Russian names that are under scrutiny. The Lviv committee also plans to delete street names in tribute to some Ukrainians. One is named after the writer Petro Kozlaniuk, who collaborated with Soviet security agencies, including the K.G.B.

Removing the names of some cultural icons — which the Lviv committee said it did after consulting with academics from the relevant fields — has proved more divisive. The history of figures like Pyotr Tchaikovsky can be tricky: The classical composer’s family roots were in modern-day Ukraine, and some musicologists say his works were inspired by Ukrainian folk music.

Russia-Ukraine War: Key Developments

War losses. The Ukrainian government said that more than 40,000 Ukrainian civilians have been killed or injured since Russia invaded Ukraine and roughly three million are now living under Russian occupation, underscoring both the toll of the war and the steep challenges Ukraine faces as it seeks to win back territory.

Military aid. Britain said that it would join the United States in providing long-range rocket systems to help Ukraine hold off Russia’s assault in the east. The announcement came a day after President Vladimir V. Putin threatened to attack new targets if Western nations supplied Ukraine with the weapons.

Grain exports. Russia is trying to sell stolen Ukrainian grain to countries in Africa, American officials warned. Western leaders have accused Russia of holding up food supplies in order to weaponize them; many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.

A few miles from Lviv, Viktor Melnychuk owns a sign-making factory gearing up to make new plaques and posts for renamed streets. Although he acknowledges that he has a business interest in each change, he is ambivalent about some of the new names.

“Maybe we should keep some classic writers or poets if they are from other periods. I’m not sure,” he said. “We can’t reject everything completely. There was some good there.”

But he planned to stand by the committee’s decisions. And its ruling was unanimous: Tchaikovsky would go.

“When we rename a street, it doesn’t mean we are saying: ‘This person didn’t make this invention, or was not important,’” said Mr. Moskalenko, the deputy mayor of Lviv. “It means this person’s work has been used as a tool of colonization.”

Mr. Kmet, the historian, saw an opportunity to honor the contributions of some Ukrainians whose contributions have been lost to history. He is hoping to name one street in Lviv after an obscure librarian, Fedir Maksymenko, who he said secretly safeguarded Ukrainian culture and books during the Soviet era.

“I and Ukrainian culture owe a lot to him,” he said. “We must work very hard today to preserve what he saved.”

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France24 - Monde

Séoul et Washington répondent au test nord-coréen en lançant des missiles balistiques

Publié le : 06/06/2022 - 05:26

FRANCE 24 Suivre

Au lendemain du lancement par Pyongyang de huit missiles balistiques à courte portée, la Corée du Sud et les États-Unis ont tiré lundi le même nombre de missiles balistiques sur des cibles situées dans la mer de l'Est.

La Corée du Sud et les États-Unis ont tiré huit missiles balistiques lundi 6 juin en réponse au lancement du même nombre de missiles par la Corée du Nord la veille, a annoncé l'armée sud-coréenne.

Les chefs d'état-major interarmées ont déclaré que les alliés avaient lancé le missile sol-sol du système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) sur des cibles situées dans la mer de l'Est, également appelée mer du Japon, lundi à l'aube.

Cette salve de dix minutes intervient au lendemain du lancement par Pyongyang de huit missiles balistiques à courte portée, à la suite d'un exercice militaire conjoint entre la Corée du Sud et les États-Unis auquel participait un porte-avions américain.

"Notre armée condamne avec force la série de provocations par missiles balistiques de la part du Nord et l'exhorte fermement à cesser immédiatement les actes qui accroissent les tensions militaires sur la péninsule", ajoute l'armée sud-coréenne dans son communiqué.

Un essai nucléaire en préparation ?

Pyongyang a redoublé d'efforts cette année pour améliorer son programme d'armement, malgré des sanctions économiques drastiques. Des responsables et des analystes ont averti que le régime de Kim Jong-un se préparait à effectuer un nouvel essai nucléaire.

Les tirs de lundi constituent la deuxième démonstration de force conjointe des alliés sous la direction du nouveau président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, qui a promis de durcir sa position face aux provocations de Pyongyang.

Le mois dernier, Séoul et Washington ont procédé à des lancements combinés, leur première action conjointe de ce type depuis 2017, après le tir par Pyongyang de trois missiles balistiques, dont un présumé à portée intercontinentale.

Avec AFP

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ONU : veto de Pékin et de Moscou sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang

Corée du Nord : face à la propagation du Covid-19, Kim Jong-un blâme son gouvernement

La Corée du Nord tire trois nouveaux missiles après la visite de Joe Biden en Asie

BBC

Dustin Johnson resigns from PGA Tour to play LIV Golf

Last updated on 28 minutes ago28 minutes ago.From the section Golf

Two-time major champion Dustin Johnson has resigned his membership of the PGA Tour in order to play in the Saudi-funded LIV Golf Invitational Series.

The former world number one will play all eight events of the fledgling $255m (£200m) series, which starts on Thursday at Centurion Club near London.

Johnson, 37, joined the PGA Tour in 2008 and has won $74m in his career.

"I don't want to play for the rest of my life, this gives me an opportunity to do what I want to do," he said.

Johnson's announcement was an explosive start to a week that threatens to blow apart elite men's golf.

Fellow American Kevin Na said earlier this week he was quitting the dominant PGA Tour to play in LIV Golf events, but Johnson's decision trumps that.

He spent 135 weeks as world number one, was the PGA Tour player of the year in 2016 and 2020 - the years of his respective US Open and Masters triumphs - and was also crowned FedEx Cup champion two years ago.

In quitting the PGA Tour, Johnson - who is reportedly receiving $150m in appearance fees to play in the Greg Norman-fronted LIV series - is giving up his opportunity to feature in future Ryder Cups.

He has been on the winning side in two of his five appearances in the biennial competition against Europe, including winning all five of his matches in last year's record 19-9 victory at Whistling Straits in Michigan.

"The Ryder Cup is unbelievable and has meant a lot to me, but ultimately I decided this was best for me and my family," he said.

"All things are subject to change and hopefully at some point it will change and I will get a chance to do that again."

PGA of America chief executive Seth Waugh said last year: "If someone wants to play on a Ryder Cup for the US, they're going to need to be a member of the PGA of America, and they get that membership through being a member of the (PGA) Tour."

Johnson's decision represents a significant u-turn given he said in February he was committed to the PGA Tour, which has threatened sanctions and potential bans against players signing up for LIV Golf.

When asked what had changed in such a short space of time, the world number 15 simply replied: "I thought it was best for me and my family. I resign my membership of the PGA Tour.

"What the consequences are going to be I can't comment on how the Tour's going to handle it. I can't answer for the majors but hopefully they're going to allow us to play.

"Obviously I'm exempt for the majors so I plan on playing there unless I hear otherwise."

The majors are not run by the PGA Tour and Johnson's victory two years ago in the Masters gives him a lifetime exemption for the tournament at Augusta National. His 2016 US Open triumph guaranteed him a spot in his national championship for 10 years. His Masters win also gives him a five-year exemption for The Open and US PGA Championship.

The Open and US Open, which starts on 16 June at Brookline in Massachusetts, would have to introduce a special clause to disinvite any players competing in LIV Golf events.

Six-time major champion Phil Mickelson will also play at Centurion in what will be his first appearance following a four-month break from the game.

The American, who has been given a reported $200m to feature in the start-up series, has not played since controversial comments about the Saudi-funded events were published by his biographer in February. He is expected to talk to the media on Wednesday.

It has also been reported Spain's Sergio Garcia and South Africans Louis Oosthuizen, Charl Schwartzel and Branden Grace, who are all in the 48-man field for the event on the outskirts of London this week, have all resigned their membership of the PGA Tour.

However, Northern Ireland's Graeme McDowell has not resigned, saying he did not want to get in a "legal situation" with the organisation.

His future participation in the Ryder Cup would be determined by the European-based DP World Tour.

McDowell last played in 2014, four years after holing the winning putt at Celtic Manor. He was a vice-captain in the victorious team in Paris in 2018 and again on the losing side last year.

The 42-year-old Northern Irishman, who won the US Open in 2010, has been touted as a potential captain of the European side when the Ryder Cup is played at Adare Manor in the Republic of Ireland in 2027.

"With regards to the Ryder Cup, it's something I weighed up long and hard before I made the decision to come out here. I hope it doesn't affect that," he said.

"When you look at the European Tour, the players here have done a great amount for the Ryder Cup product and it would be a shame to see those guys not invited back.

"Is it healthy for the sport? This Tour is designed to be an add-on to the greatest tours in the world."

Fellow European Ryder Cup players Lee Westwood, Ian Poulter and Garcia are all at Centurion this week.

McDowell also fielded questions about the morality of playing in an event that has been funded by money from Saudi Arabia, given the nation's human rights record and accusations of sportswashing.

"The Khashoggi situation, we all agree that was reprehensible," he said, referring to the murder of Washington Post reporter Jamal Khashoggi inside the Saudi consulate in Istanbul in 2018. "No-one's going to argue that fact but we're golfers. We're not politicians.

"Golf is a force of good in the world and I love using the game as something to help grow around the world and be role models to kids.

"If Saudi Arabia want to use the game of golf as a way for them to get to where they want to be, we're proud to help them on that journey, using the game of golf and the abilities we have to help grow the sport."

Asked specifically how golf is helping repressed groups in Saudi Arabia, McDowell added: "I wish I had the ability to be able to have that conversation with you.

"As golfers if we tried to cure geopolitical situations in every country in the world that we played in, we wouldn't play a lot of golf. That's a really hard question to answer. We are just here to focus on the golf."

The $25m (£20m) purse on offer this week at Centurion Club near St Albans is the most lucrative ever played for on British soil, with $4m going to the winner of this first of eight events to be played in 2022.

This initial invitational series will feature six more regular season tournaments in 2022 - four in the United States, one in Thailand and one in Saudi Arabia - each having the same $25m prize fund, meaning every leg of the series is more lucrative than the richest tournament on the PGA Tour.

The events will feature a team and individual competition, with 12 captains selecting three players in a draft-style format. Each day, the teams of four will tee off at the same time on different holes in what is termed a 'shotgun start'.

Each event's individual winner will take home $4m - by way of comparison, the PGA Tour's flagship event, the Players Championship, earned Cameron Smith $3.6m for his victory in March, while Collin Morikawa won $2m for his Open Championship victory in 2021.

The eighth and final event, at Trump National Doral in Miami in October, will be a $50m 'Team Championship' matchplay knockout tournament featuring 12 teams. The winning team will receive $16m, with each of the four players earning a 25% cut.

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

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La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - Monde

78e anniversaire du Débarquement : le retour des vétérans en Normandie

Publié le : 06/06/2022 - 07:33Modifié le : 06/06/2022 - 07:42

FRANCE 24 Suivre

Après deux années de pandémie, des vétérans américains de la Seconde Guerre mondiale participent de nouveau cette année aux commémorations du Débarquement.

"C'était un jour terrible. Ce n'était que sang et eau" autour des bateaux qui ont débarqué le 6 juin 1944 en Normandie. Comme Richard Dick Rung, une trentaine de vétérans américains de la Seconde Guerre mondiale participent depuis ce week-end aux commémorations de cette étape clé de la Libération.

"C'est si important pour moi. Cela m'a affecté, vous savez. Le jour J, parfois, pour moi, ce n'est pas il y a 78 ans, c'est hier", confie le vétéran de 97 ans, installé dans une chaise roulante, casquette "Omaha Beach 6-6-44" sur la tête.

🎖️29 vétérans américains ont atterri à Deauville ce matin. Ils nous font l'honneur de leur présence en Normandie pour assister aux différentes cérémonies de commémorations du #DDay et de la #BatailledeNormandie. 🪖 6 d'entre eux faisaient partie de la 1ère vague du 6 juin 1944.🙏 pic.twitter.com/U4L0vL4lxP

June 2, 2022

Des vétérans presque centenaires

Cet habitant de l'État de New York a atterri jeudi dernier avec une trentaine de vétérans afin de participer aux commémorations du 78e anniversaire du Débarquement organisées jusqu'à lundi.

Ils ont été accueillis par une fanfare et des dizaines de personnes, élus locaux et militaires américains. La plupart ont descendu les escaliers de l'avion avec difficulté avant de prendre place dans des chaises roulantes.

Le voyage est un effort important pour ces hommes presque centenaires. "Je suis venu en tremblant pour ainsi dire. Nous venons ici pour plusieurs jours. C'est beaucoup. Ma femme me manque", dit en souriant l'ancien combattant.

"Quand notre bateau est arrivé, il y avait des corps partout. Il y avait beaucoup de blessés que nous n'avons pu prendre dans le bateau parce qu'on était chargés", raconte Richard Dick Rung.

𝑫𝑬́𝑩𝑨𝑹𝑸𝑼𝑬𝑴𝑬𝑵𝑻 78𝒆 #𝑫𝑫𝒂𝒚 🇺🇸 🇫🇷 Les vétérans ont été ovationnés à leur arrivée à la Fière. pic.twitter.com/7ZV4r6cWWu

June 5, 2022

"Agir pour la paix"

Comme plusieurs de ses camarades anciens combattants, il invite la jeune génération à "agir pour la paix", même si "ce n'est pas toujours facile" et que "je sais ce que font les Russes en ce moment". En 1944, "j'avais 19 ans, je ne savais pas", ajoute cet habitant de Pennsylvanie.

"J'ai débarqué avec 30 amis à Utah Beach. C'est la première fois que je reviens" en 78 ans, explique de son côté, la gorge serrée par l'émotion, Dick Ramsey, 98 ans, avant d'ajouter en français "Merci beaucoup".

Wallace, dit "Wally King", 98 ans, était pilote d'avion et s'est retrouvé près de Sainte-Mère-Église au cours de l'été 1944, selon la Best Defense Foundation, l'association américaine qui a organisé leur voyage.

Il revient pour la première fois en Normandie, pour les hommes de son unité qui ont trouvé la mort durant le conflit. "Ce sont eux qu'il faut honorer", leurs "sacrifices", souligne-t-il.

Avec AFP

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Débarquement : il y a 75 ans, tout ne s'est pas déroulé en Normandie

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Débarquement en Normandie : ces femmes qui ont contribué à la victoire des Alliés

REPORTAGE

75e anniversaire du Débarquement : des passionnés font revivre le Jour J

BBC

Emma Raducanu: Injured British number one faces race to be fit for Wimbledon

Last updated on 9 minutes ago9 minutes ago.From the section Tennis

Emma Raducanu says she has "no idea" whether she will be fit for Wimbledon after she retired from her Nottingham Open opener against Viktorija Golubic.

The 19-year-old US Open champion conceded the match while down 4-3 and a break of serve in the first set, having suffered an injury to her left side.

"I think I pulled something," she said, adding the injury was "an absolute freak".

"I cannot diagnose myself," Raducanu added. "I will get it checked out."

The British number one took a medical timeout early in the first set but, despite treatment and a dose of painkillers, she conceded the match shortly after as Swiss world number 55 Golubic edged ahead.

It is Raducanu's third mid-match retirement since her 2021 US Open win.

The world number 11 also bowed out of matches in Guadalajara in February and Rome in May with injuries.

She lost in the second round of the French Open last time out, but cited her ability to come through the campaign without any injuries as one of the positives to take from Roland Garros.

Raducanu is yet to win more than two matches at a tournament since her astonishing run from qualifying to the title at Flushing Meadows in September.

She has worked with a number of coaches since combining with Andrew Richardson for her victory in New York.

Raducanu is due to continue her grass-court swing at next week's Rothesay Classic in Birmingham.

Wimbledon, where she reached the fourth round last year, starts on 27 June.

BBC

England: Seven fans arrested in Munich - three for making a Nazi salute

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section England

Seven England fans were arrested in Munich on Monday, including three for making a Nazi salute.

More than 4,500 England fans were expected in Munich for Tuesday's Nations League game against Germany.

The other arrests included two for inciting police, one for using a flare indoors and another for urinating in public.

The Football Association has been working with local police and security services to limit disorder in Germany.

England supporters have been allocated about 3,500 tickets for the away end, although some travelling fans have bought seats in the home section of Bayern Munich's Allianz Arena.

It is the first time England have been accompanied by a significant away support since the initial coronavirus lockdown in March 2020 and it is their first game in Munich since beating Germany 5-1 in a World Cup qualifier in 2001.

There are concerns further trouble could impact the joint UK and Ireland bid to host Euro 2028, with England having to play their Nations League game against Italy on Saturday without spectators following unrest at Wembley during last summer's Euro 2020 final against Italy.

There was also a spate of pitch invasions at the end of the domestic season.

There were no England fans at Saturday's Nations League defeat in Budapest, with Hungary having been ordered to play three games behind closed doors as punishment for discriminatory behaviour by their fans at Euro 2020.

But there were more than 30,000 spectators at Puskas Arena, with the Hungarian FA having used a Uefa regulation that allows children up to 14 to attend for free if accompanied by an adult.

Despite most of the crowd in Budapest being children, England players were jeered when they took a knee before the game.

France24 - Monde

Nigeria : attaque meurtrière d'une église durant la messe de la Pentecôte

Publié le : 05/06/2022 - 20:17Modifié le : 06/06/2022 - 12:12

FRANCE 24 Suivre Edwige WAMANISA

Selon un premier bilan officiel, 21 personnes sont mortes dimanche dans l'attaque d'une église catholique au Nigeria durant la messe de la Pentecôte. Le pape François a assuré prier "pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d'un moment de célébration".

Des hommes armés ont attaqué, dimanche 5 juin, une église catholique dans l'État d'Ondo, dans le sud-ouest du Nigeria, tuant 21 personnes durant la messe de la Pentecôte, selon un premier bilan communiqué par les autorités locales.

"De la dynamite a explosé dans l'église (...), les assaillants ne sont même pas entrés dans l'église, ils ont tiré à travers les fenêtres", a précisé à l'AFP le porte-parole du gouverneur de l'État d'Ondo, Richard Olatunde.

Cette attaque s'est produite pendant l'office du matin à l'église catholique St Francis dans la ville d'Owo, dans le sud-ouest du Nigeria, habituellement épargné par les jihadistes et les bandes criminelles actifs dans d'autres régions du pays.

La responsabilité de l'attaque n'a pas été revendiquée. Ses motivations et son bilan n'étaient pas connus dans l'immédiat, mais le président Muhammadu Buhari a condamné le "meurtre odieux de fidèles". Le gouverneur de l'État d'Ondo, Oluwarotimi Akeredolu, a appelé dans son communiqué les forces de sécurité à retrouver les assaillants après cette "attaque ignoble et satanique".

Au moins cinq hommes armés 

Un témoin, qui n'a donné que son prénom, Abayomi, a déclaré à l'AFP qu'au moins 20 fidèles avaient péri dans l'attaque. "Je passais dans le quartier quand j'ai entendu une forte explosion et des coups de feu à l'intérieur de l'église", a-t-il dit. Il explique avoir aperçu au moins cinq hommes armés à l'intérieur de l'église avant de s'enfuir pour se mettre en sécurité.

"Le pape a appris l'attaque (survenue) à l'église d'Ondo, au Nigeria, et la mort de dizaines de fidèles, dont de nombreux enfants, pendant la célébration de la Pentecôte", a indiqué le service de presse du Vatican dans un communiqué. "Alors que les détails de l'incident sont en train d'être clarifiés, le pape François prie pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d'un moment de célébration, et les confie au Seigneur, afin qu'il envoie son Esprit pour les consoler", a-t-il ajouté.

L'armée nigériane est déployée sur de nombreux fronts pour tenter d'enrayer l'insécurité dans le pays. Une insurrection jihadiste fait rage depuis douze ans dans le nord-est, les gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le nord-ouest et centre, tandis que le sud-est est le théâtre de mouvements séparatistes.

Avec AFP

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Nigeria : trois policiers tués dans une nouvelle attaque jihadiste à Adavi

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L'Humanité

Roland-Garros. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, invitées gagnantes

La femme du jour

Emilio Meslet

Qui a dit que les Français ne gagnaient jamais à Roland-Garros ? Dimanche, juste avant le quatorzième titre de Rafael Nadal porte d’Auteuil, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic sont venues à bout de la doublette américaine Gauff-Pegula (2-6, 6-3, 6-2), lors de la finale du double féminin.

Elles ont ainsi décroché leur deuxième titre commun sur la terre battue parisienne, après celui de 2016. « Il n’y a pas de meilleur titre pour nous », a lâché Caroline Garcia après leur triomphe. Surtout qu’en raison de leur classement, celles qui ont gagné une Fed Cup en 2019 n’auraient jamais dû jouer la compétition : c’est la Fédération française qui leur a accordé une invitation. À signaler également : le Français Gabriel Debru, 16 ans, s’est lui imposé dans le tournoi juniors.

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BBC

For a while, it was more of a workman's drink served in bottles

In Belize's idyllic beach town of Placencia, the buzz of blenders has become something of a soundtrack. The once-quiet fishing village, which sits on the point of a 26km-long southern peninsula flanked by the Caribbean Ocean and a wildlife-rich lagoon, is often described by locals as "the caye you can drive to" because of its laid-back atmosphere. When temperatures soar, locals and travellers head to gaily painted beach bars that not only serve cold daiquiris and piña coladas but also a Placencia speciality: the seaweed shake.

Rather than tasting of salty nori, the creamy beverage is reminiscent of eggnog, thanks to the addition of freshly grated nutmeg, milk, sugar, vanilla and – depending on who's behind the bar – a generous shot of rum. Its thick viscosity, however, can be credited to one particular variety of mineral-packed edible seaweed (Eucheuma isiforme) that has long been harvested along the Belizean coast.

Today, Placencia has become famous for its influx of sustainable seaweed farming initiatives, which in turn, are creating new carbon sinks and helping to restore the region's diverse marine life. And you don't have to go far to find the treasured greens. Stroll along the pedestrian-only Placencia Sidewalk and you'll find a number of restaurants serving seaweed shakes. Strike up a conversation with a local and you'll quickly see the beverage's ties to not just the town's heritage, but also to its ecological and economic future.

"People have been making seaweed drinks in Belize for generations," said Lyra Spang, a Placencia-based culinary anthropologist and founder of Taste Belize Food & Culture Tours. "Placencia is particularly known for seaweed because the Placencia Producers Cooperative, the villages fishing co-op, was the first entity in Belize to attempt cultivation of the seaweed."

Placencia is well known for its sustainable seaweed farming initiatives (courtesy of The Nature Conservancy)

In Belize and other neighbouring Caribbean countries, communities have long consumed seaweed drinks for their supposed health benefits, said Spang, who often introduces travellers to the drink on her Placencia Village Food Tour. As locals say in Belizean Creole, it's "good fi di back" (good for the back), which means it supposedly increases sexual performance and reproductive health, she added. Above all else, it's notably high in protein and dietary fibre, as well as minerals like potassium, magnesium, iron, zinc and selenium – making it the perfect refresher after a long day of scuba diving, snorkelling or marvelling at the multitude of Maya ruins that dot the lush countryside. Although these drinks can be found throughout the country and other Caribbean nations, Placencia is taking things one step further by developing an entire sustainable industry around seaweed farming.

While the exact origin of Belize's seaweed-based drinks is unknown, many believed the recipes arrived in Belize by way of Jamaica, where sea moss smoothies are popular. Many edible marine plants can be used as thickening agents due to their carrageenan content, a jelly-like carbohydrate that's now widely used in the food industry to make desserts like ice cream, puddings and custards. This knowledge was likely brought to the Caribbean from the United Kingdom and Ireland, where the use of Irish moss (Chondrus crispus) in traditional cooking dates back centuries, said Spang.

It wasn't until the advent of blenders and ice that the beverage achieved commercial appeal, with The Galley Restaurant and Bar being one of the first restaurants in Placencia to sell what co-owner and jazz musician Cleveland Berry coined "seaweed punch" in the 1980s.

"For a while, it was more of a workman's drink served in bottles," said Jolie Pollard, whose grandparents Julia and Cleveland Berry founded the restaurant. "The two of them started serving milkshakes and my grandfather started making his seaweed punch in a way that was thick and creamy – almost like ice cream. The trend caught on."

The eggnog-like shake is made of seaweed, nutmeg, milk, sugar and vanilla (Credit: Benedict Kim/Esoteric Vision Photography)

Today, Pollard has continued their legacy by creating Ikooma, a seaweed-based haircare brand. And as for seaweed shakes, other establishments in the village have iterated on the original. The Shak, a locally owned beach cafe beside the main pier, has been serving seaweed shakes for nearly two decades and now offers 32 flavours such as Oreo, peanut butter and coffee. At roadside coffeeshop Brewed Awakenings, you can also find unique blends like spiced chai and orange creamsicle.

Most people expect it to taste fishy but are amazed when all they can taste is the flavour that they've chosen

"When people think about seaweed, they sometimes associate it with the sargassum that plagues the beaches in many instances," said Jacklin B Marroquin, owner of Brewed Awakenings. "Most people expect it to taste fishy but are amazed when all they can taste is the flavour that they've chosen, be that chocolate, coffee or fruits."

To prepare the seaweed for shakes, it's first soaked in hot water before being left to rest. Once it's fully cooled down, it's blended with some water – turning it into a jelly – and stored in containers for use during the day, said Marroquin.

The seaweed used in beverages was once harvested from the wild, where natural patches were heavily guarded secrets among fishermen. Due to issues of overharvesting from the reefs, most restaurants now source their seaweed from farms not far from town, many of which are part of the Placencia Producers Cooperative Society, where Kurt Godfrey Jr, a third-generation seaweed farmer, helps oversee the management of the seaweed farms. He and his family have long been heralded as the pioneers of seaweed farming in Placencia, distributing more than 450kg of seaweed per month since the 1980s and exporting some of it to the US, Mexico and Australia.

Today, seaweed farming is seen as an alternative income source to fishing (courtesy of The Nature Conservancy)

It wasn't until 2013, however, when Belize established a network of marine protected areas, that others began to look to seaweed farming as an alternative income source to fishing. Today, Belize is one of the most progressive countries when it comes to protecting marine life. Home to the world's second-largest barrier reef, it was one of the first countries to ban trawling and recently passed a new bill to ban gill netting. To help displaced fishing communities, The Nature Conservancy (TNC) began supporting seaweed farming initiatives in Placencia. What was launched as a pilot project to support economic growth now has the potential to become a thriving industry that also benefits the environment, said Julie Robinson, the Belize programme director at TNC.

"We quickly realised that this wasn't just about livelihoods – the farms were also providing a habitat for both commercially and ecologically important species," said Robinson. "I was seeing juvenile parrotfish, snappers and even juvenile lobsters. It was almost like there was a little artificial reef around the [seaweed] farms, providing a restorative function."

Part of the goal of the project was to ensure that other ecologically important marine plants weren't removed to make way for farms. TNC provided training to more than 100 people, teaching them how to grow the seaweed along ropes underwater and harvest responsibly. While seaweed farming was once a male-dominated industry, women have since got involved, sparking the creation of the Belize Women's Seaweed Farmers Association (BWSFA) in 2019, said Robinson.

"The women are really passionate about not just having their own farms, but also creating value-added products that uplift their communities," she said. One member of the BWSFA is in the process of creating seaweed salt, while another is making seaweed-based nutritional supplements.

As well as shakes, the seaweed is also used in haircare products, nutritional supplements and condiments (Credit: Benedict Kim/Esoteric Vision Photography)

For travellers, one of the most exciting developments could be a brand-new tourism offering: seaweed farm snorkelling. The BWSFA's president, Mariko Wallen, is using her experience as a tour guide and coral restorer to launch seaweed farm tours in Placencia later this year, where visitors will learn to harvest seaweed while spotting rare marine life like silvery tarpon, curious squid and massive stingrays.

The best reward for a few hours spent working hard as an underwater farmer is none other than a creamy seaweed shake – paired with good conversation and a view of the ocean. Placencia may be diligently striving to build a new industry based on a heritage ingredient, but the act of enjoying the iconic creamy beverage is still a slow, social affair. With the sound of waves lapping, yellow warblers chirping and blenders buzzing, you'll likely develop a newfound appreciation for the forward-thinking Belizean peninsula that still operates on "island time".

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Valeurs Actuelles

Législatives : filmé en train de sniffer une poudre blanche, un candidat NUPES en Aveyron crée la polémique

Une vidéo qui crée la polémique. Dimanche 5 juin, le militant et candidat aux élections législatives pour Reconquête !, Damien Rieu, a publié une vidéo sur Twitter sur laquelle il est possible de voir un candidat Nupes aux élections législatives en Aveyron sniffer une poudre blanche durant une soirée en boite de nuit, rapporte Midi Libre. Le mis en cause est Léon Thébault, candidat Nupes dans la 1ère circonscription de l’Aveyron, et âgé de 21 ans. Damien Rieu a publié la vidéo, interpellant directement Léon Thébault : « Bonsoir Léon Thébault, c’est bien vous sur cette vidéo ? »

 

Bonsoir @LeonThebault c’est bien vous sur cette vidéo ? #Nupes #Aveyron #Rodez pic.twitter.com/UEusYVVLzb

— Damien Rieu (@DamienRieu) June 5, 2022

 

Le candidat incriminé tente de se défendre

Partagée plusieurs milliers de fois, la vidéo a fait le buzz et a obligé Léon Thébault à réagir. Le candidat d’extrême-gauche s’est défendu, confirmant que c’était bien lui sur la vidéo, et expliquant que celle-ci remontait à plusieurs années en arrière, quand il était lycéen, et qu’il s’agissait de Doliprane écrasé, et non de cocaïne. « Oui je suis au courant de la publication de cette vidéo et, depuis, je subis une vague de harcèlement et de menaces. Cette vidéo est ancienne. Elle date de quand j’étais en classe de première », a indiqué Léon Thébault au quotidien régional. « Nous étions en soirée avec des amis, et il ne s’agissait pas de drogue mais d’un Doliprane écrasé, réduit en poudre. C’est le genre de choses stupides que l’on peut faire lorsqu’on est adolescent et en soirée. » a-t-il expliqué. Le candidat a également déclaré réfléchir à porter plainte. Et de conclure : « On voit de quoi est capable l’extrême droite pour salir les autres candidats ».

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France24 - Monde

Kazakhstan : une majorité de "oui" au référendum pour tourner la page Nazarbaïev

Publié le : 05/06/2022 - 22:40Modifié le : 06/06/2022 - 07:50

FRANCE 24 Suivre Julien CHEHIDA Suivre

La réforme constitutionnelle au Kazakhstan a été approuvée par 77 % des voix lors d'un référendum organisé dimanche dans ce pays d'Asie centrale et censé clore l'ère de l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev et de son clan, au pouvoir pendant 30 ans.

Le Kazakhstan a approuvé, dimanche 5 juin, une modification de sa Constitution. La réforme a été adoptée par 77 % des voix lors d'un référendum censé clore l'ère de l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev et de son clan, aux commandes de ce pays d'Asie centrale pendant 30 ans.

"Le référendum peut être considéré comme validé", a déclaré le président de la Commission électorale centrale, Nourlan Abdirov, en annonçant ces résultats et précisant que le taux de participation a dépassé 68 %.

>> À voir : "Kazakhstan : une volonté de tourner la page à Almaty"

Le Kazakhstan, riche en minerais et en hydrocarbures, a été secoué en janvier par des violences qui ont fait plus de 230 morts.

Ces troubles, les plus meurtriers depuis l'indépendance de ce pays en 1991, avaient été précédés par des protestations pacifiques contre la hausse du prix du carburant, puis ont dégénéré en affrontements entre forces de l'ordre et civils.

Avant les émeutes, l'actuel président kazakhstanais Kassym-Jomart Tokaïev, 69 ans, était largement considéré comme l'homme de main de Noursoultan Nazarbaïev, 81 ans, qui avait démissionné en 2019, tout en continuant à jouer dans l'ombre un grand rôle.

Mais les violences de janvier ont marqué un tournant, Kassym-Jomart Tokaïev semblant avoir profité de la crise pour brider l'influence de son prédécesseur et évincer certains de ses proches.

Noursoultan Nazarbaïev ne sera plus "chef de la Nation"

Les changements constitutionnels, soumis au référendum de dimanche, prévoient une modification d'environ un tiers des articles de la Loi fondamentale kazakhstanaise et, tout particulièrement, le retrait à Noursoultan Nazarbaïev du titre d'"Elbassy" – "chef de la Nation" –, un statut qui lui donne une autorité considérable.

Un amendement prévoit que les proches des dirigeants ne puissent pas occuper des fonctions gouvernementales majeures, une mesure visant manifestement la famille Nazarbaïev.

Selon Kassym-Jomart Tokaïev, la révision constitutionnelle a pour but de supprimer l'actuel régime "superprésidentiel", longtemps marqué par le culte de la personnalité de Noursoultan Nazarbaïev.

Aucune campagne pour le "non" n'a eu lieu dans cet État connu pour réprimer toute voix critique.

À Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan, de petites files d'attente s'étaient formées devant les bureaux de vote, a constaté l'AFP.

Ayan, un étudiant de 18 ans qui a voté pour la première fois de sa vie, s'est dit satisfait que le statut privilégié de Noursoultan Nazarbaïev soit supprimé. L'ex-président "a une place dans nos livres d'histoire, mais tous les citoyens devraient être égaux devant la Constitution", a-t-il déclaré.

Toutefois, dans la capitale Noursoultan, Bolat, un homme d'affaires de 46 ans, a expliqué qu'il ne voterait pas car ce référendum "est une formalité destinée à consolider la position du pouvoir actuel".

Les émeutes de janvier, un tournant

Les causes précises des émeutes de janvier restent mystérieuses. Elles avaient dévasté le centre d'Almaty mais épargné Noursoultan, l'ancienne Astana, rebaptisée en 2018 en l'honneur de Noursoultan Nazarbaïev.

Le président Tokaïev avait accusé des "terroristes" d'avoir voulu prendre le pouvoir.

L'arrestation, le 8 janvier, d'un proche de Noursoultan Nazarbaïev, Karim Massimov, alors chef du Conseil de sécurité nationale, avait toutefois alimenté les conjectures sur une lutte de pouvoir.

Après la crise, Kassym-Jomart Tokaïev a aussi critiqué Noursoultan Nazarbaïev publiquement, l'accusant d'avoir protégé les "riches". Un neveu de l'ex-chef de l'État, Kaïrat Satybaldy, a été arrêté en mars, accusé de détournements de fonds.

Kassym-Jomart Tokaïev a néanmoins également loué les travaux accomplis par Noursoultan Nazarbaïev, un ancien cadre du Parti communiste qui a développé cet immense pays couvert de steppes en s'appuyant sur la manne des hydrocarbures.

Noursoultan Nazarbaïev et Kassym-Jomart Tokaïev prônent tous deux des liens étroits avec la Russie voisine, tout en maintenant des partenariats avec les Occidentaux et la Chine.

Au moment des émeutes, Kassym-Jomart Tokaïev avait appelé à l'aide Moscou, qui avait envoyé des troupes, dans le cadre de l'alliance militaire unissant les deux pays. Le Kremlin assure que cette intervention n'a eu aucune contrepartie politique.

>> À lire aussi : "Avec la guerre en Ukraine, les pays d'Asie centrale s'éloignent de Moscou"

Depuis janvier, Noursoultan Nazarbaïev n'a quasiment pas fait d'apparitions publiques. Mais il a donné lundi une interview dans laquelle il a appelé à voter en faveur de la révision constitutionnelle.

Avec AFP

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Le président du Kazakhstan accentue la mise à l'écart de Noursoultan Nazarbaïev

Au Kazakhstan, plus de 450 arrestations après les émeutes meurtrières du début de l'année

L'Entretien de France 24

Pour le chef de la diplomatie du Kazakhstan, des "étrangers terroristes" ont participé aux émeutes

L'Humanité

Tennis. Nadal, l'extra terrestre !

L’Espagnol a soulevé, ce dimanche à Paris, pour la 14e fois de sa carrière la Coupe des Mousquetaires de Roland-Garros. Le Majorquin, malgré une blessure qui ne le lâche plus, a balayé le jeune Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). Un exploit unique, mais peut-être le dernier ?

Éric Serres

La joie illuminait son visage, la Coupe des Mousquetaires était sienne encore et encore et encore une fois. La quatorzième fois. Rien que cela ! Certes les années passent, les blessures se multiplient, les douleurs s'amplifient, mais à Roland-Garros « Rafa » est le roi, avec un règne en années tennis aussi long que celui de la Reine d’Angleterre qui a fêté ses 70 années de couronne. Rafael Nadal depuis ses 19 ans a empoché 22 titres du Grand Chelem. Deux jours après avoir fêté ses 36 ans, l'Espagnol n’a fait qu’une bouchée d’un jeune prince encore trop inexpérimenté et trop tendre à ce niveau de la compétition. Il a battu en trois sets secs le Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). « Je n'ai pas les mots pour dire ce que je ressens. Je n'aurais jamais pensé être compétitif à 36 ans, ni même (il y a quelques mois) être en mesure de jouer ici une fois de plus », a déclaré Nadal.

Tennis. Rafael Nadal, sa 15e demi-finale à Roland-Garros

L'Espagnol voulait ce trophée, et il l’a eu. Dès le premier set, il a mis la main sur le match en attrapant son adversaire par le col de la chemise pour lui expliquer que la jeunesse de suffisait pas à s’imposer (6-3). Dans le deuxième, il a encore une fois secouer le jeune prunier qui ne déméritait pourtant pas, mais voilà. Et puis dans le 3e set Nadal quelqu’un de reconnu pour son empathie, n’en n’a guère eu cette fois-ci (6-0).

Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible » Rafael Nadal

Une roue de bicyclette qui sonnait l’envie du majorquin de ne pas s’éterniser trop sur un court qui l’a fait tant de fois roi, mais qui aujourd’hui le fait souffrir plus que tout autre. Le syndrome de Muller-Weiss , le hante à chaque minute. Cette nécrose de l’os scaphoïde du pied gauche, une pathologie rare, est le prix qu’il doit payer aujourd’hui à chaque match. Plus les années passent et plus la douleur se fait forte, mais Rafael ne veut pas encore abdiquer : « Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible », a-t-il promis à la foule qui dès l’échauffement avait les yeux de Chimène pour son sublime torero. « C'est fou ce qui m'arrive cette année. Sans ma famille et mes proches, j'aurais déjà pris ma retraite », a-t-il expliqué à la fin du match pour nous narrer une saison décidément pas comme les autres. Après l'inimaginable titre en Australie où il s'était imposé en janvier après six mois d'arrêt pour soigner son pied puis un covid, Nadal a donc réalisé l'improbable à Roland-Garros en s'imposant malgré une préparation réduite et une première partie de saison sur terre battue assez quelconque. Mais tout le monde ne s’appelle Nadal.

En totale reconquête

Le n°5 mondial a traversé ces deux semaines en totale reconquête après une demi-finale perdue l’an dernier. Un parcours exténuant avec un 8e de finale de cinq sets et 4h21 contre Félix Auger-Aliassime, puis un quart de quatre sets et 4h12 contre Novak Djokovic et enfin une demi-finale de 3h13 pour... même pas deux sets contre Alexander Zverev qui a dû abandonner, mais un parcours digne d’un Richard Cœur de Lion revenant des croisades. Mais voilà, il y a les espoirs d’un homme qui ne connaît pas la renonciation et un corps qui semble définitivement lui dire stop. La pression retombée, Rafa du haut des 14 titres a fini par souffler en conférence de presse que : « Dans les circonstances actuelles, je ne peux pas et je ne veux pas continuer de jouer. » Qui aura raison de l’autre ? Personne ne peut le dire à ce jour.

tennisrafael nadal
France24 - Monde

RD Congo : Félix Tshisekedi n'a "aucun doute" quant au soutien du Rwanda au M23

Publié le : 06/06/2022 - 05:03

FRANCE 24 Suivre

Alors que l'ancienne rébellion tutsie du M23 (Mouvement du 23 mars) est remontée en puissance récemment dans l'est de la République démocratique du Congo, le président congolais Félix Tshisekedi a estimé dimanche que le Rwanda soutenait ces rebelles.

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a affirmé dimanche 5 juin n'avoir "aucun doute" sur le soutien du Rwanda à une rébellion venue "agresser" son pays, tout en répétant son souhait d'entretenir des relations apaisées avec ses voisins.

La nouvelle crise congolo-rwandaise, provoquée par la résurgence dans l'est de la République démocratique du Congo de l'ancienne rébellion tutsie du M23 (Mouvement du 23 mars), était au menu de discussions ce week-end entre Félix Tshisekedi et son homologue et voisin congolais Denis Sassou Nguesso dans le fief de celui-ci à Oyo, à quelque 400 km au nord de Brazzaville.

Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, que de violents combats ont opposé fin mai à l'armée de République démocratique du Congo. Kigali dément, mais en représailles, Kinshasa a suspendu les vols sur son territoire de la compagnie RwandAir et convoqué l'ambassadeur du Rwanda pour lui notifier une "mise en garde sévère".

Le président Tshisekedi n'avait pas encore évoqué publiquement cette crise. "J'ai toujours soutenu qu'il fallait plutôt construire des ponts que construire des murs", a-t-il déclaré à la radio-télévision publique congolaise. "Malheureusement, aujourd'hui, nous en sommes là où nous sommes", a-t-il regretté.

"Pas de doute"

"Le fait de vouloir la paix, la fraternité et la solidarité n'est pas une faiblesse", a-t-il affirmé. "Cela ne doit pas constituer une occasion pour des voisins de venir nous provoquer."

"J'espère que le Rwanda a retenu cette leçon parce que, aujourd'hui c'est clair, il n'y a pas de doute, le Rwanda a soutenu le M23 pour venir agresser la RDC", a poursuivi Félix Tshisekedi.

Le chef de l'État a rappelé que ces rebelles avaient été vaincus, "totalement défaits", en 2013 par l'armée congolaise et "leur arsenal confisqué". "Si aujourd'hui ils ont repris du poil de la bête, ça veut dire qu'ils sont partis de quelque part, (ont été) armés par quelque part", a-t-il conclu.

Le président Sassou Nguesso s'est de son côté déclaré "confiant" quant à la résolution de cette crise. "Je pense que nous allons rapidement surmonter ces difficultés et ramener la paix à travers le dialogue", a-t-il déclaré.

Avec AFP

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Tensions grandissantes entre Kigali et Kinshasa : l'Union africaine appelle au calme

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Tensions entre le Rwanda et la RD Congo : Kigali "ripostera" en cas d'attaque

France24 - Monde

Inarrêtable, Rafael Nadal remporte son 14e Roland-Garros en corrigeant Casper Ruud

Publié le : 05/06/2022 - 17:31Modifié le : 05/06/2022 - 18:10

Romain HOUEIX Suivre

Rafael Nadal a remporté dimanche la finale de Roland-Garros face à Casper Ruud en trois sets (6-3, 6-3, 6-0). Roi incontesté de la Porte d'Auteuil, il a soulevé sa 14e Coupe des Mousquetaires.

Quatorze finales de Roland-Garros, quatorze finales remportées. Rafael Nadal a continué d'écrire la légende de l'Open de France dimanche 5 juin. Face à Casper Ruud, il ne lui a fallu que trois sets pour soulever une nouvelle fois la Coupe des Mousquetaires (6-3, 6-3, 6-0) – sa 22e victoire en Grand Chelem, un record absolu. Il compte désormais deux longueurs d'avance sur ses deux rivaux historiques, Roger Federer et Novak Djokovic (20 chacun).

Pour sa première finale de Grand Chelem, Casper Ruud a le trac. Normal quand on affronte une de ses idoles – dont le Norvégien avait vu depuis les tribunes son huitième sacre. Depuis, Rafael Nadal a disputé cinq finales supplémentaires sur le court Philippe-Chatrier, toutes remportées. Il fait parler son expérience et en profite, s'adjugeant très rapidement le premier jeu, en un peu plus de quatre minutes. Le roi de la terre battue fait le break dans la foulée.

2013: 14-year-old @CasperRuud98 watching Rafael Nadal from the stands at @rolandgarros (📸: Casper Ruud)2022: @CasperRuud98 about to play Rafael Nadal on court in the @rolandgarros finals! pic.twitter.com/G3uRWF9Tw1

June 4, 2022

Le Norvégien n'est cependant pas en finale pour faire de la figuration. Il trouve rapidement ses marques et debreake sur le jeu suivant. Mais, alors que Casper Ruud s'offre deux balles d'égalisation, Rafael Nadal ne s'avoue pas vaincu. Il les efface une par une avant de prendre le jeu de service de son adversaire (3-1).

Un set, puis deux, puis trois...

Derrière, le "taureau de Manacor" déroule et enlève le set (6-3), même si Casper Ruud se montre peu à peu davantage menaçant en multipliant les montées au filet.

"Je ferai tout mon possible... comme ont fait les treize autres avant moi", avait promis Casper Ruud avant le match.

Le huitième mondial tient sa promesse et se montre plus entreprenant dans la deuxième manche. Casper Ruud fait jeu égal avec Rafael Nadal et pense faire basculer le match avec le break dans le quatrième jeu. Mais le roi Nadal refuse de laisser passer ce crime de lèse-majesté. Il empêche le Norvégien de confirmer son avantage puis lui inflige un jeu blanc dans la foulée pour égaliser. La suite du set est une balade de santé pour le Majorquin (6-3).

Casper Ruud transparent

La dernière manche est une formalité. Rafael Nadal se paie le luxe d'infliger une humiliante "bulle" à son adversaire transparent. Après les longs combats face à Félix Auger-Aliassime en huitième de finale et Novak Djokovic en quart, et les trois heures de match face à Alexander Zverev, Rafael Nadal est repassé en mode machine pour la dernière marche.

Sur le podium de remise du trophée, il a fait taire les rumeurs l'envoyant à la retraite après ce dernier combat : "Je ne sais pas ce qu'il va se passer à l'avenir, mais je vais continuer à me battre", a-t-il promis.

Avant la finale, il se disait "sans doute" prêt à échanger cette nouvelle Coupe des Mousquetaires contre un nouveau pied gauche. À le voir utiliser son pied actuel dans cette finale et remporter un 22e Grand Chelem, on se dit qu'il pourrait pourtant continuer encore longtemps à gagner avec.

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Roland-Garros : intraitable, Iga Swiatek s'adjuge un deuxième sacre aux dépens de Coco Gauff

TENNIS

Roland-Garros : la paire française Garcia-Mladenovic s'offre le tournoi de double

France24 - World

Japan's long-awaited reopening: First tourists allowed to visit since 2020

Issued on: 07/06/2022 - 11:38

William HILDERBRANDT Follow Fadile BHAYAT Follow

Japan was one of the last countries in the world to keep its borders shut to foreign tourists because of the Covid-19 pandemic, but that is slowly changing. The government is cautiously taking steps to revive tourism. But in a crucial election year and with the border restrictions popular among voters, it's a tricky balancing act for Prime Minister Fumio Kishida. We speak to Professor Seijiro Takeshita from the University of Shizuoka.

Also, after Malaysia bans chicken exports, people in Singapore wonder if their country's paltry poultry supplies are sufficient.

Finally, Thailand is praised for its conservation of wild tigers, but criticised for its treatment of captive ones. Activists say the animals are being exploited.

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Japan's economy shrinks amid Covid-19 curbs and rising prices

Business Daily

Japan halts new bookings on incoming flights over Omicron Covid-19 variant

Japan to reinstate ban on foreign visitors, G7 to meet over new Covid-19 variant

France24 - World

'Instead of rescue teams, they sent riot police': Building collapse triggers outrage in Iran

Issued on: 03/06/2022 - 18:47Modified: 06/06/2022 - 10:44

Alijani Ershad Follow

The deadly collapse of a building under construction on May 23 in Abadan, a city in Iran's Khuzestan province, has sparked a wave of outrage in the country. At least 41 people died in the tragedy and dozens are still missing. Two weeks after the collapse, hundreds of protestors blaming the authorities for negligence and corruption are still in the streets. 

Iran's Supreme Leader, Ayatollah Ali Khamenei, has called for those responsible for the tragedy to be prosecuted and punished. The regional judiciary also announced that it had arrested thirteen people, including the mayor of Abadan and two of its former mayors.

The protests, however, are not letting up. Protesters accuse the owner of the 10-storey building, Hossein Abdolbaghi, a businessman close to the government, of corruption. The unrest has spread to other towns across the southwestern region of Iran. 

ویدیو دیگری از مقاومت مردم آبادان که ثانیه به ثانیه‌اش درخشان از شجاعت این مردم است. pic.twitter.com/KUrjOXKuc6

May 29, 2022

Emergency workers are still pulling bodies from the rubble. On June 6, the death toll rose to 41, Iranian officials said, but they fear that more bodies have yet to be recovered. Residents worry that up to a hundred people may still be trapped under debris. 

🔴 لحظه ای که متروپل فروریخت pic.twitter.com/k1zU8Fj6ly

May 25, 2022

 

لحظه ریختن #برج_متروپل از زاویه‌ای دیگر...#تخریب_نکنید pic.twitter.com/b6utRDttMD

May 24, 2022

'You have to dig and crawl under tonnes of gravel and cement to find the bodies'

The Iranian Red Crescent Society and fire brigade have been dispatched to help the victims. However, the search and rescue operations are mainly carried out by residents, according to our Observer, Leili (not her real name), an Iranian activist who lives in Abadan. After the building collapsed, she rushed to the site.

The bulk of the relief effort falls on the shoulders of the residents. The fire brigade and the Red Crescent seem overwhelmed. No one knows what is going on at the site. There is no clear rescue plan. 

The fire brigade and the Red Crescent have told me that they don't have enough equipment. They also told me that there was no one to give directions.

تصاویر هوایی منتشر شده از ساختمان ریزش کرده #متروپل_آبادان نگاه کنید به ارتفاع سازه، شرایط قرار گرفتن آن در مرکز شهر تا به ابعاد این فاجعه پی ببرید.فکر کنید بقیه این ساختمان آماده فرو ریختن است.#آبادان#متروپل pic.twitter.com/sS8tnzn5Kh

May 23, 2022

What is worse is that the crisis management agency had ordered a large number of riot police to be deployed in the city, all of whom were dispatched from other regions. They have been all over the city since the building collapsed and even before the protests started.

بنویسید در کشوری زندگی می کنیم که به جای نیروی امداد، نیرویی ضد شورش می فرستن واسمون😪#آبادان#متروپل pic.twitter.com/9eYfhAyqNv

May 26, 2022

Volunteers tried to dig out survivors and bodies with rudimentary tools. 

They brought all sorts of tools they thought would be useful: hacksaws, shovels and even pots to remove the gravel. And I must say that the volunteers have done and are still doing most of the work.

The rescue teams are working with big machines to clear the area, but that is a small part of the job. Because you have to dig and crawl under tons of gravel and cement to find the bodies. This has to be done by hand, not by machines, and this work is done by the volunteers, not the rescue groups. Brothers or fathers dig on their own to find their relatives' bodies.

ویدیویی توسط «شهروند آنلاین» منتشر شده که در آن شهروندان آبادانی به امید نجات عزیزان خود از زیر آوار با قابلمه آواربرداری میکنند.#متروپل_آبادان #آبادان pic.twitter.com/Xlj34UGKMl

May 24, 2022

The organisation pointed out certain risks, including the addition of three extra floors to the building, which was already considered unstable. They have reported these irregularities to three successive mayors of the city and the city council since January 2022.

گویا مهندس ناظر #متروپل_آبادان که امروز فرو ریخت، دستور توقف عملیات اجرایی را داده ولی قدرت و نفوذ حسین عبدالباقی در آبادان به حدی است که گزارش ناظر بی اهمیت شمرده میشود و بهای آن را شهروندان مظلوم آبادانی با خون خود میدهند. واقعا شخص حسین عبدالباقی با چه جرعتی توانست pic.twitter.com/k4GgQk8p2n

May 23, 2022

Authorities initially said that Abdolbaghi had been arrested before announcing that he was inside the building when it collapsed and that he had died. Police said they were able to identify his body through DNA tests and identification documents found on the body. But many did not believe the announcement, our Observers in Iran told us.

A security force directly shooting at a protester after telling him to move back… #IranProtests #abadan #تير_نزن #آبادان pic.twitter.com/mYKt1cCD0m

May 28, 2022

'They used so much tear gas that rescue teams and volunteers had to suspend rescue operations'

People believe that the owner of the building was arrested, but was later killed to cover up important information about corruption.

The protests have been brutally repressed and many protesters have been arrested, including well-known activists. There are more and more people outside Abadan prison looking for their arrested relatives. 

They shot at people with tear gas and beat them. They used so much tear gas that rescue teams and volunteers had to suspend rescue operations. 

Protests have rocked the country for several weeks, particularly since the government lifted subsidies on flour and increased the prices of basic food items such as oil and dairy products.

>> Read on The Observers: ‘They're imposing famine on us’: Soaring food prices fuel angry protests in Iran

'The resentment and desire for change is widespread throughout the country'

Mahdi Hajati is an Iranian political analyst and former member of the Shiraz city council. He was arrested after revealing a network of corruption among city officials and protesting against the arrest of some Baháʼí citizens in Shiraz in 2018 and 2019. The Baháʼí faith has long been persecuted in the Islamic Republic of Iran. Hajati had to leave the country to avoid serving another prison term.

People have lost hope in any meaningful reform of the system. And when you look at the slogans of the last four years, you see that they are aimed at the system itself.

The protests, regardless of the direct cause and regardless of the region, have a single demand: regime change. The resentment and desire for change is widespread throughout the country.

آبادان الان چهارم خرداد ۱۴۰۱: ما اشتباه کردیم که انقلاب کردیم pic.twitter.com/2bBeDm83b1

May 25, 2022

'People have said "Death to Khameini"'

Hajati continued:

The slogans can be divided into three categories:

There are slogans that target the highest level of power: people have said "Death to Khamenei", Iran's supreme leader.

Others are against every pillar of the Islamic Republic's ideology that relies on him. For example, they use the slogan: "No to Gaza, no to Palestine, we will sacrifice [only] for Iran", or "Our enemy is here, they are lying, it is not America".

The third part consists of slogans in favour of the Pahlavi dynasty [Editor's note: The former ruler of Iran who was overthrown in the 1978 revolution by Islamists and leftist political groups].

در ویدیو گفته میشود: حالیأ الفلاحية يوم الثلاث: الان سه‌شنبه شادگان. ده خرداد ۱۴۰۱. pic.twitter.com/YZmjA0w4b1

May 31, 2022

The deep corruption is something that I observed firsthand myself. This demand for overthrowing the system is based on the common experiences of people like me, who thought we could make a change from the inside, until experience proved otherwise.

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France24 - World

Beginning of the end? Booed Boris Johnson faces leadership challenge

Issued on: 06/06/2022 - 21:27

François PICARD Follow François PICARD Follow

From Friday's boos at St. Paul's Cathedral for his entrance to the Queen's jubilee thanksgiving service, to a Monday morning leadership challenge at Westminster, the Conservative revolt against the prime minister has suddenly gone into overdrive. With two big by-elections coming up, why set the wheels in motion now? 

Is Partygate coming home to roost, or are the ruling Conservatives changing course? As post-Brexit turbulence blurs into the worst inflation in decades, what kind of leadership do the Tory faithful want? What kind of Britain do they want?

The United Kingdom is coming out of four days of a jubilee that was not so much a celebration but a public show of recognition to mark the twilight of a monarch's 70-year reign. But what lies ahead? 

Produced by Alessandro Xenos, Elise Marné and Guillaume Gougeon

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UK PM Johnson wins Conservative Party confidence vote by 211 to 148

ANALYSIS

No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson

Perspective

'Partygate' scandal: 'No clear alternative' in Conservative Party to PM Johnson

France24 - World

Musk threatens to walk away from Twitter deal over fake accounts

Issued on: 07/06/2022 - 11:08

Elon Musk's legal team has warned Twitter that the Tesla boss could walk away from a $44 billion deal to buy the social media giant, accusing it of breaching its contractual obligations by not sharing information about how fake accounts are calculated. We take a closer look. Plus, at its annual Worldwide Developers Conference in Palo Alto, Apple launches a redesigned MacBook Air and a MacBook Pro with a new chip that makes them faster and more powerful.

Musk says he may drop deal to buy Twitter if fake-account data not provided

Musk says Twitter purchase will not go ahead without clarity on spam accounts

Elon Musk puts $44 billion Twitter deal 'on hold' over fake account details

New York Times - World

Boris Johnson’s Political Troubles

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How Boris Johnson Shattered His Own Invincibility

The prime minister survived a no-confidence vote, but has been politically wounded by the same baffling mix of strengths and foibles that propelled his rise: rare political intuition, and breathtaking personal recklessness.

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By Mark Landler

LONDON — When Boris Johnson won a landslide election victory for his Conservative Party in 2019, he loomed as a colossus over British politics, the man who had redrawn the country’s political map with a vow to “get Brexit done.”

With an 80-seat majority in Parliament, the greatest amassed by a Conservative leader since Margaret Thatcher in 1987, Mr. Johnson seemed assured of five years in power. Some analysts predicted a comfortable decade in 10 Downing Street for Mr. Johnson, the most reliable vote-getter in British politics.

Now, just two and a half years after that triumph, Mr. Johnson’s political invincibility has been shattered. Rebels in his party fell short of ousting him in a dramatic no-confidence vote on Monday. But with 148 of 359 Tory lawmakers voting against him, he has been damaged, perhaps irretrievably, as an effective, credible leader. Though he remains prime minister, he may be living on borrowed time.

It is one of the most head-spinning reversals of fortune in modern British political history.

What happened?

To some extent, Mr. Johnson’s standing crumbled because of the same confounding mix of strengths and foibles that propelled his rise: rare political intuition offset by breathtaking personal recklessness; a sense of history not matched by a corresponding sense of how he should conduct himself as a leader; uncanny people skills vitiated by a transactional style that earned him few allies and left him isolated at dangerous moments.

It is that last quality, analysts say, that made Mr. Johnson so vulnerable to the setbacks he has suffered. With no underlying ideology beyond Brexit and no network of political friends, the prime minister lost the support of lawmakers in his party when it became clear they could not count on him to win the next election.

“Johnson’s such an accomplished escape artist, and his colleagues so craven and cowardly that you can’t rule out him living to fight another day,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary University of London. “But for what precisely? ‘There’s no there there,’ as the saying goes.”

Mr. Johnson, after all, is the politician who decided to back Brexit after writing two columns — one making the case for leaving the European Union; the other arguing against it — the night before announcing his position. He won in 2019 by promising to “Get Brexit done,” but having accomplished that goal within months of the election, he often seemed like a prime minister without a plan.

Events, as another British prime minister, Harold Macmillan, once put it, have also played a role. Like other world leaders, Mr. Johnson was thrown off course by the coronavirus pandemic, his government upended by a rolling health crisis, in which he played a highly visible but not always reassuring role.

Mr. Johnson reacted late to the looming threat of the virus, imposing a lockdown on the country a week after neighboring European countries. That delay, critics argued, made the first wave of the pandemic worse in Britain than elsewhere. In April 2020, with the virus circulating in Downing Street, Mr. Johnson himself contracted Covid, ended up in an intensive care unit and nearly died.

Live Updates: Boris Johnson No-Confidence Vote

But Mr. Johnson also pushed for Britain to be a pioneer in developing a vaccine. When Oxford University and AstraZeneca produced one, he rolled it out faster than almost any other major country. He also made a fateful decision — one later copied by other leaders — to reopen society after a significant percentage of the population had been vaccinated. Britons, he said, must learn to live with Covid.

It was during the darkest days of the pandemic that the seeds of Mr. Johnson’s current troubles were sown. While the rest of the country was enduring stifling lockdowns, the prime minister and his top aides were taking part in social gatherings at Downing Street that violated their own lockdown restrictions.

The first reports of illicit parties emerged late last November, prompting Mr. Johnson to issue a blanket denial that any laws had been broken. A subsequent police investigation found that was not true: Mr. Johnson himself was fined for attending his own birthday party in violation of the rules.

Allies of Mr. Johnson argue that “Partygate,” as the London tabloids nicknamed it, is a trivial distraction at a time when Europe is confronting its first major land war since World War II. The prime minister swiftly staked out a position as Ukraine’s staunchest defender, shipping powerful weapons to its army and placing regular phone calls to his new friend, President Volodymyr Zelensky of Ukraine.

At first, the war eclipsed the scandal, giving Mr. Johnson the chance to wrap himself in a statesman’s mantle. But as the fighting ground on, disenchantment resurfaced at home. The Metropolitan Police levied fines, and an internal investigation by a senior civil servant painted a lurid portrait of partying in the heart of government.

Understand Britain’s ‘Partygate’ Scandal

Turmoil at Downing Street. A steady drip of disclosures about parties that violated lockdown rules has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain in a scandal that has threatened his hold on power. Here is what to know:

Contentious gatherings. The British news media reported that staff members were invited to a party in the backyard of Mr. Johnson’s residence in May 2020, when officials were instructing people not to socialize to curb the spread of the coronavirus. Subsequently, details about other gatherings involving government officials that violated Covid rules have emerged.

Investigations. A highly anticipated report by a senior civil servant painted a damning picture of “excessive” workplace drinking at parties at Downing Street, though it did not directly implicate Mr. Johnson in wrongdoing. The British police, which has also conducted an investigation, levied several fines. Mr. Johnson was among those fined.

A series of apologies. In January, Mr. Johnson issued a contrite apology for attending the party in his backyard, while claiming that he had viewed the gathering as a work event that did not breach the rules. He also apologized for parties held at Downing Street as the queen prepared to bury her husband. He apologized once again after being fined by the police.

No-confidence vote. In June, Mr. Johnson survived a dramatic no-confidence vote over the lockdown parties, as detractors within his Conservative Party failed to muster the simple majority needed to oust him as party leader. But the 211-to-148 result left the prime minister badly wounded and set off a volatile period in which he may have to fend off potential Tory challengers.

The taint of moral hypocrisy corroded the prime minister’s popularity with the public. On Friday, when he and his wife, Carrie Johnson, climbed the steps to St. Paul’s Cathedral for a thanksgiving service in honor of Queen Elizabeth II’s 70 years on the throne, he was roundly booed by the crowd. It was an omen.

Beyond that, the economic winds began blowing against Mr. Johnson. The supply-chain disruptions from the pandemic — combined with price shocks on food and fuel after Russia’s invasion — drove inflation into double digits and raised the specter of “stagflation.” The last time Britain faced that, its Labour government went down to a crushing defeat against Mrs. Thatcher’s Conservatives.

The prospect of history repeating itself helps explain why lawmakers are turning against Mr. Johnson. The 2019 Conservative victory was fueled by winning seats in longtime Labour districts in the country’s Midlands and industrial north, known colloquially as the “red wall.” But as Mr. Johnson himself acknowledged after the victory, the Tories had rented these seats, not won them in perpetuity.

Instead of appealing to those new Tory voters with innovative policies, Mr. Johnson lurched from scandal to scandal. In addition to Partygate, the prime minister became embroiled in an uproar over the expensive refurbishment of his apartment in Downing Street, which was funded by a Tory party donor.

He defended a Tory lawmaker who was accused of lobbying improperly while in office and then had to back down, a humiliating setback that presaged some of the troubles to come within his own party. He got caught up in a vicious and damaging public feud with his former chief adviser, Dominic Cummings.

By themselves, these issues might not have been enough to trip up a politician known for his Houdini-like escapes. But against an economic backdrop that the head of the Bank of England described as “apocalyptic,” they contributed to fears in the party that the Conservatives face a ferocious voter backlash.

“All we can say with any level of certainty is that ordinary Brits are going to find it tough going economically for the rest of this year — and probably well into the next,” Professor Bale said. “And that spells trouble for the Tories, Johnson or no Johnson.”

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France24 - World

Brazil's Pedro Cesarino on deconstructing stereotypes about anthropology

Issued on: 07/06/2022 - 12:40

Alison SARGENT

After studying philosophy, Brazilian national Pedro Cesarino grew tired of Western systems of knowledge and decided to study other ways of thinking and living. He is now a renowned anthropologist and has published articles and books based on his field research with the Amazon's Marubo community. His first novel tells the story of a melancholy anthropologist hoping to track down a myth in the Amazon rainforest. It explores the certainty with which many anthropologists approach the communities they study and the resulting misunderstandings. He joined us for Perspective.

The book has just been published in French by Babelio under the title "L'attrapeur d'oiseaux".

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British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats

Reporters

The 'agricultural mafia' taking over Brazil's Amazon rainforest

Brazil's indigenous leaders call for stronger rights as UN nature summit begins

New York Times - World

Firefighters Unaware of Chemicals at Bangladesh Depot, Official Says

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Nine firefighters were among at least 41 people killed in a blaze and a subsequent series of explosions.

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By Saif Hasnat and Emily Schmall

SITAKUNDA, Bangladesh — Firefighters who suffered heavy casualties while responding to a blaze at a shipping container depot in southern Bangladesh over the weekend were unaware of the presence of chemical drums, which set off a series of powerful explosions, local authorities said.

At least 41 people were killed, including nine firefighters, and hundreds more suffered burns in the fire and subsequent explosions, which sent a booming noise over the landscape and shattered windows of nearby buildings. Among those killed were residents who approached the site to capture the fire with their phones.

The disaster reflected the haphazard safety standards that continue to dog Bangladesh, particularly its lucrative garment export industry. The depot held clothing ready for export as well as drums filled with hydrogen peroxide, a chemical compound often used to bleach and dye fabric.

For more than 48 hours after the fire began, pungent, noxious smoke streamed from the B.M. Container Depot, a Dutch-Bangladeshi venture, in the town of Sitakunda, about 10 miles from Chattogram, Bangladesh’s main port. By Tuesday, the fire was under control, Ariful Islam, a Bangladeshi military official who was investigating the disaster, told reporters.

“A specialist army team has reached the spot to check if there is anything dangerous remaining at the depot,” he said.

As the smoke cleared, a tableau of ruin emerged: mountains of ash, crumpled tin sheds, charred shipping containers and blasted plastic chemical drums. Rakibul Alam Chowdhury, a spokesman for the Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association, estimated about $100 million in losses.

The initial cause of the fire remained unclear, the authorities said. Those overseeing the depot had improperly stored the containers of hydrogen peroxide, said Monir Hossain, an assistant director at the Bangladesh Fire Service and Civil Defense who is part of the investigation.

He added that it was not known whether other, potentially hazardous chemicals remained at the site.

While hydrogen peroxide itself is not flammable, the chemical can produce large quantities of oxygen and “could be explosive if it comes into contact with extreme heat or fire,” said Pradip Kumar Bakshi, a chemistry professor at the University of Dhaka, in Bangladesh’s capital.

It was unclear how many people were at the site when the fire began Saturday evening, but several employees of the depot said around 500 people would have been working the night shift. The authorities said on Sunday that 49 people had died but revised the death toll down on Monday.

The authorities said that there were more than 1,400 containers at the depot, spanning more than 50 acres of land, where the fire and subsequent explosions broke out, and could confirm that at least 26 containers held flammable goods, including chemicals.

B.M. Container Depot Limited said in a statement on its website that it was “shocked by the humanitarian catastrophe,” and that it had informed the fire department about the chemical cargo after the fire broke out and before the series of explosions.

A fire official, however, denied the department’s having any prior knowledge of the chemicals.

“When our first team arrived here to douse the fire, the authority did not tell them about the chemical inside. If they had said so earlier, there would not have been so many deaths,” said Purna Chandra, a national fire department official.

Firefighters said they had followed their training in rushing to the scene.

“Whenever we hear about a fire, we don’t think but douse the fire and save people’s lives,” said Mohammad Sojib, 24, a firefighter who was at the depot. The loss of fellow firefighters, he said, “was so devastating for us.”

Asaduzzaman Khan Kamal, Bangladesh’s home minister, traveled to the site on Monday but did not answer questions.

The authorities said it would take at least a month to collect and analyze DNA samples from the ruins to identify those killed in the disaster.

Hundreds of family members of the injured gathered at the burn unit of Chattogram Medical College Hospital, as volunteer groups handed out food and medicine and ran a blood drive.

“My son Jamirul Islam is burned so badly,” said the mother of one depot employee, Rasheda Begum. “His back and hip are badly burned, and he cannot see with one eye.”

Mass-casualty fires and industrial disasters, particularly in garment factories, which account for 80 percent of the country’s exports, have been a recurring problem in Bangladesh.

The steady economic growth of the country of 170 million people has been a regional success story in recent years, but human rights and labor organizations have long expressed concern about the poor working conditions and inadequate workplace safety measures.

“This incident illustrates the urgent need to ensure proper handling and storage of chemicals, proper training for storage facility staff at awareness and operational levels, and effective crowd control during an emergency,” the International Labor Organization, a U.N. agency charged with setting labor standards worldwide, said in a statement.

A fire in a house illegally storing chemicals in the oldest part of the capital, Dhaka, killed at least 123 people in 2010.

In 2012, another fire raced through a garment factory on the outskirts of Dhaka, killing at least 112 people trapped behind its locked gates.

The worst of the disasters happened in 2013, when the collapse of an eight-story garment factory killed more than 1,100 people.

The authorities in Bangladesh imposed tougher safety rules after the 2013 disaster. But continuing corruption and lax enforcement have resulted in many more deaths from safety lapses, including a factory fire last July in the city of Narayanganj that killed at least 51 people.

Saif Hasnat reported from Sitakunda, and Emily Schmall from New Delhi.

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BBC

From The Conversation

Up to 30% of people with depression don't respond to treatment with antidepressants. This may be down to differences in biology between patients and the fact that it often takes a long time to respond to the drugs – with some people giving up after a while. So there is an urgent need to expand the repertoire of drugs available to people with depression.

In recent years, attention has turned to psychedelics such as psilocybin, the active compound in "magic mushrooms". Despite a number of clinical trials showing that psilocybin can rapidly treat depression, including for cancer-related anxiety and depression, little is known about how psilocybin actually works to relieve depression in the brain.

Now two recent studies, published in The New England Journal of Medicine and Nature Medicine, have shed some light on this mysterious process.

Psilocybin is a hallucinogen that changes the brain's response to a chemical called serotonin. When broken down by the liver (into "psilocin"), it causes an altered state of consciousness and perception in users.

Previous studies, using functional MRI (fMRI) brain scanning, have shown that psilocybin seems to reduce activity in the medial prefrontal cortex, an area of the brain that helps regulate a number of cognitive functions, including attention, inhibitory control, habits and memory. The compound also decreases connections between this area and the posterior cingulate cortex, an area that may play a role in regulating memory and emotions.

An active connection between these two brain areas is normally a feature of the brain's "default mode network". This network is active when we rest and focus internally, perhaps reminiscing about the past, envisioning the future or thinking about ourselves or others. By reducing the activity of the network, psilocybin may well be removing the constraints of the internal "self" – with users reporting an "opened mind" with increased perception of the world around them.

Interestingly, rumination, a state of being "stuck" in negative thoughts, particularly about oneself, is a hallmark of depression. And we know that patients with higher levels of negative rumination tend to show increased activity of the default mode network compared with other networks at rest – literally becoming less responsive to the world around them. It remains to be seen, however, if the symptoms of depression cause this altered activity, or if those with a more active default mode network are more prone to depression.

The key to psilocybin's effectiveness might lie in how it changes our "default mode network" (Credit: Getty Images)

The most compelling evidence of how psilocybin works comes from a double-blind randomised controlled trial (the gold-standard of clinical studies) that compared a group of depressed people taking psilocybin with those taking the existing antidepressant drug escitalopram – something that's never been done before. The trial was further analysed using fMRI brain scans, and the results were compared with other fMRI findings from another recent clinical trial.

Just one day after the first dose of psilocybin, fMRI measures revealed an overall increase in connectivity between the brain's various networks, which are typically reduced in those with severe depression. The default mode network was simultaneously reduced, while connectivity between it and other networks was increased – backing up previous, smaller studies.

The dose increased connectivity more in some people than others. But the studies showed that the people who had the biggest boost in connection between networks also had the greatest improvement in their symptoms six months later.

The brains of people taking escitalopram, on the other hand, showed no change in connectivity between the default mode and other brain networks six weeks after treatment started. It is possible that escitalopram may bring about changes at a later time point. But the rapid onset of psilocybin's antidepressant effect means it may be ideal for people who don't respond to existing antidepressants.

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The study proposes that the observed effect may be due to psilocybin having more concentrated action on receptors in the brain called "serotonergic 5-HT2A receptors" than escitalopram. These receptors are activated by serotonin and are active throughout network brain areas, including the default mode network. We already know that the level of binding by psilocybin to these receptors leads to psychedelic effects. Exactly how their activation leads to changes in network connectivity is still to be explored though.

This does raise the question of whether altered activity of the brain's networks is required for treating depression. Many people taking traditional antidepressants still report an improvement in their symptoms without it. In fact, the study showed that, six weeks after commencing treatment, both groups reported improvement in their symptoms.

According to some depression rating scales, however, psilocybin had the greatest effect on overall mental wellbeing. And a greater proportion of patients treated with psilocybin showed a clinical response compared with those treated with escitalopram (70% versus 48%). More patients in the psilocybin group were also still in remission at six weeks (57% versus 28%). The fact that some patients still do not respond to psilocybin, or relapse after treatment, shows just how difficult it can be to treat depression.

What's more, mental health professionals supported both treatment groups during and after the trial. The success of psilocybin is heavily dependent on the environment in which it is taken. This means it is a bad idea to use it for self-medicating. Also, patients were carefully selected for psilocybin-assisted therapy based on their history to avoid the risk of psychosis and other adverse effects.

Regardless of the caveats, these studies are incredibly promising and move us closer to expanding the available treatment options for patients with depression. What's more, internalised negative thought processes are not specific to depression. In due course, other disorders, such as addiction or anxiety, may also benefit from psilocybin-assisted therapy.

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France24 - World

Could Poland's Suwalki gap be Russia's next military target?

Issued on: 06/06/2022 - 16:03

Fadile BHAYAT Follow Emma JAMES Follow

As war continues to rage in Ukraine, neighbouring countries worry that they might see the conflict spill over into their territory. In Poland, fears are centered around the Suwalki gap, a strip of Polish land that lies between the Russian enclave of Kaliningrad and Belarus. NATO troops are currently training nearby, in anticipation of every possible scenario. Our team reports. 

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We're supposed to be the rock for our spouses. I didn't have anybody to talk to about this. And I genuinely felt that if I told her, she would leave me – David Levine

For David Levine, the watershed moment came when he imagined he had shaken his baby. 

It was 2013, and his son was two weeks old. He had put him down on a mat "maybe slightly rougher than I should have", says Levine today. At the time, unable to think straight, he was convinced he'd done worse. As a paediatrician, he knew shaking a baby could cause brain injury, even death. He was horrified.

Levine's anger and frustration had been building since his son's birth. Like many newborns, the baby took time to adjust to the outside world. But to Levine, it seemed like he cried constantly. "I took it personally, like I'm failing, I'm not doing my job here," he says. "I also started feeling like it was directed at me – that my son was crying because he did not like me."

Levine loved children. Since he had begun his career as a paediatrician in New Jersey, US, he'd heard one thing over and over from parents: "You're going to make such a good father someday." He had been excited when his wife became pregnant and gave birth. When she had challenges with breastfeeding, and he could use his medical background to help incorporate formula, he felt useful.

But then his role shifted. He didn't need to be a physician; he needed to be a father. And when the practical tasks of parenthood – like getting his son to stop crying – proved to be a challenge, he thought it was his fault. 

"That's when things started to spiral," he says. He belittled and yelled at his son. He started to see graphic images of committing violence to his child and himself. And he didn't see how things would get better. "I would tell my wife that this was the end of our life," he says. "All I could envision was the cycle of hell that was going to be our lives."

In his practise, he screened mothers for postnatal depression (PND) – a depressive illness that sets in within a year of giving birth (often referred to as ‘postpartum depression’ or ‘PPD’ in the US). It's usually seen as a female condition. Could it exist for fathers, too? If so, Levine hadn't heard of it.

He wasn't alone. PND, a mental-health condition which can include feeling persistently low, apathetic or even suicidal in the first year after birth, is a well-established phenomenon in women – even if it is one that still remains underdiagnosed and undertreated around the world, sometimes with tragic consequences.

What's less well known, even to those in the medical field, is that men can get PND, too.  

But many of the resources that can help prevent, diagnose and treat PND – from the screening questionnaires that doctors use, to support networks like parenting groups – have been built for women. Even the symptoms that people commonly associate with PND tend to pertain more to women than men. Add on the stigma men can feel around expressing mental-health challenges, and experts say that we aren't just missing mothers with PND. Millions of depressed fathers also could be falling through the cracks.

Life changes dramatically when a new baby is born – but most men are not given the tools, resources or recognition they need to cope with the transition (Credit: Getty Images)

Hidden disease

"Although there has been rising community awareness about mental illnesses, such as postnatal depression in women, it’s a phenomenon that's much less recognised in men," says Grant Blashki, the lead clinical advisor of Australian mental health organisation Beyond Blue.

Yet it's been estimated that around 10% of fathers are depressed in the first year after birth, a rate twice as high as in the general male population. Some research has indicated that 10% could be too low; in the three- to six-month period after birth, around one in four fathers exhibit symptoms of depression. Many fathers will also get generalised anxiety, OCD and PTSD, says Daniel Singley, a counselling psychologist in San Diego, California who specialises in men's issues.

But relatively few of these men will reach out – or even believe they have a problem to begin with. “In my practise, it’s interesting that – even if your background is highly educated, or a health professional – there are still high levels of stigma about mental health illness amongst men,” says Blashki. “And this can result in denial or poor help-seeking, or a sense that you should just sort it out yourself."

Generally, men tend to eschew medical care more than women. In Canada, for example, researchers have found that around eight in 10 men won't seek medical care until their partner convinces them to go. But it's also largely due to feelings of embarrassment or shame about being a man – especially a father – with depression. "[Men] really, really don't want to seek mental-health help, because it's stigmatised and feminised. And they really, really don't want to do it during the perinatal period," says Singley.

In heterosexual childbearing couples, he continues, the message usually given to a dad is that pregnancy and birth are a woman's realm. Fathers can be excluded from prenatal appointments, classes or even the labour itself. When they are present, they're often told that their only job is to be supportive, no matter what anxieties or fears they, too, may be feeling. 

This messaging activates the masculine stereotype of "protect, provide", says Singley, and it overlooks a key element: fathers need to support mothers, but they also need support. As one dad told researchers in a recent UK study, "Looking back, the institutions, family and myself focussed [sic] on how I would support my wife and the emphasis was on me staying strong."

‘We’re supposed to be the rock’

Then, of course, there is the pressure of masculine stereotypes. If fathers are expected to be strong and supportive, who are they if they are depressed? 

In the same UK study, another participant said he "felt like a failure, no true man". Another asked: "What sort of man gets depressed after they've had a baby?" Some were even hard on themselves about receiving treatment; one man who was given leave from work because of his mental-health diagnosis said that when this made it difficult to establish a new routine with the baby, it made his depression worse "as I felt like I wasn't just failing with fatherhood, but husbandhood". Others mentioned worrying their partners would leave them.

"There are still many myths prevalent around mental illness as a sign of weakness or something that a man should just be able to sort out himself," agrees Blashki. "These sorts of myths can be amplified by a sense that the man ought to be the strong one during this big time of transition for the mother and baby."

Levine, for his part, didn't open up to his wife about just how bad his PND was until about a year later, when – after speaking to a patient about PPD, who then passed his name on – he was invited to talk about his experience on the Charlie Rose talk show in the US.

"She didn't know that I was depressed. She didn't know that I had certain feelings towards our son. And also, she didn't know that part of the reason I never told her was because I thought that she would think less of me," he says. "Men don't talk about their feelings, right? We're supposed to be the rock for our spouses. I didn't have anybody to talk to about this. And I genuinely felt that if I told her, she would leave me. And my wife is a wonderful person."

The women’s realm

An additional obstacle is that postnatal depression often is associated primarily with women. Consequentially, it is less likely that a man – or the people around him, including medical professionals – recognise PND for what it is.

It is true birthing parents are more likely to get depression in the postnatal period than their partners (one review found an average of around 24% for mothers, compared to 10% for fathers); it’s also the case that part of why some mothers get PND is because of the hormone changes in the brain that happen on giving birth. 

The symptoms also tend to be different in men versus women. While the common image of PND might be a mother who is weepy and unable to get out of bed, fathers with PND are more likely to engage in avoidant or escapist behaviours – working longer hours, say, or spending more time on their phone. They are more likely to abuse substances or alcohol, and to be indecisive, irritable or self-critical. 

"Sometimes [men] show what we call a 'masked male depressive presentation', that looks a bit different than typically the way we think about depression," says Singley. "There might be a tendency to somaticise", or feel physical symptoms instead of emotional ones, like stomach pains or migraines.

Some people say that fathers aren't experiencing 'true' PND, but rather general depression – a thought process exacerbated by the fact that fathers are more likely to get depressed postnatally if they have had depression before.

When men are constantly told they need to be the 'rock', their own struggles are often overlooked or minimised, which stands in the way of getting help (Credit: Getty Images)

While there is some truth to this, it's misleading, says Michael Wells, an associate professor in the Department of Women's and Children's Health at the Karolinska Institute in Stockholm, Sweden, and a researcher of postnatal care and male PND. Fathers are indeed more prone to postnatal depression if they've had depression in the past. But so are mothers. "It's not hormones alone," he says.

Not only that, but recent research has found that fathers' hormones also change, as early as the prenatal period. Fathers' testosterone levels decrease during their partner's pregnancy, for example, while oestrogen increases towards the end of pregnancy. There is some evidence that paternal PND might be related.

Physiological causes aside, both mothers and involved fathers encounter a number of changes after a baby is born: "adjusting to the new baby, changes to the relationship, changes to the couple’s sex life, new responsibilities, coping with the partner’s stress and financial pressures," says Beyond Blue's Blashki. "More generally it can be a time of reflection on one’s identity, and many men may worry about the responsibility required to look after a baby."

This article is part of the BBC’s Family Tree series. Explore more in-depth coverage on parents and babies from BBC Future, including the hidden trauma of childbirth, and Amanda Ruggeri’s two-part series on the science of baby sleep.

Particular risk factors also can make some fathers more prone to PND. One is their partner's mental health; the risk of the father developing PND is more than five times higher if the mother has it. (And if the father has PND, the mother is more likely to get it too.) Other risk factors include lack of job stability, the pregnancy being unintended, poor relationship satisfaction, having a lack of information about pregnancy and birth, less social support, sleep deprivation, and having unrealistic expectations of fatherhood. (Interestingly, while we normally associate PND with new parents, research co-authored by Wells has found that it isn't just first-time fathers who are at risk of PND; many fathers with other children get PND, too.)

But the fact that even someone like Levine – who had a stable job and marriage, no prior history of mental health issues, and plenty of medical knowledge about pregnancy and infants – could fall into PND so hard, and fast, shows it can affect anyone. For his part, Levine believes his PND was exacerbated by not fully comprehending just how tough parenting could be, or what was normal newborn behaviour. He didn't realise that many infants simply wake frequently, or cry a lot. He put the blame on himself.

‘My personality changed’

Much of this sounds familiar to Mark Williams of Fathers Reaching Out, a fathers' support group in the UK, which has since become a lobbying organisation.

When his baby was born in 2004, Williams, who lives in Wales, was self-employed. He expected to be back to work after two weeks. But nothing went as planned. First, his wife's birth was traumatic. "I had a panic attack in the labour ward, and then the doctor said my wife was going to theatre" for an unexpected C-section, he says. While she was there, no-one told him what was happening. He thought his wife and baby were going to die.

From that traumatic incident, Williams was dropped into the challenges of life with a newborn, all while feeling pressure to get back to his work with "no money and a mortgage to pay". His wife had severe postnatal depression herself.

"I started to use alcohol, avoiding situations. My personality changed," he says. He felt angry and aggressive. Once, he punched the sofa so hard, he broke his hand.

He found out about male PND through a chance conversation with someone who went to his gym: both of their wives had PND and, it turned out, both of them were feeling low, too. When Williams looked to see what kinds of groups were out there for fathers, like there were for mothers, he came up empty.

I talked to one nurse and asked her, 'Are you screening dads?' She said, 'No, fathers can't get depressed' – Mark Williams

Over the years, he was able to overcome his depression with cognitive behavioural therapy, medication and more support. He also received a diagnosis of ADHD. But he wanted to make sure that if other fathers moved past the stigma of male PND and asked for help, there would be help for them to find. "There was nothing back then. Nobody was really talking about it," he says.

In 2010, he started Fathers Reaching Out, which connected fathers and offered mental health support and advice. (The organisation has since dissolved, becoming a lobbying group instead, due to "a lack of funding", says Williams). He quickly heard not only from fathers, but also their partners. "Mums were saying 'My husband is really struggling, his behaviour has changed since the pregnancy and baby's been born'," he says.

Williams devoted himself not only to supporting other fathers, but also campaigning. He spoke at conferences, worked with academics, wrote a book, founded International Fathers’ Mental Health Day and lobbied the UK government to offer fathers mental health checks if their partner was suffering a mental health condition – which was successful. 

Awareness of mental health in general, and male PND in particular, has improved, he says. But not enough. "It's a lot better, but it's still so unrecognised," he says. "There's no mention of fathers in the NICE guidelines", the national recommendations for health and care in England. "The WHO only has information on mums, not on dads. It needs a big national push – or someone like a celebrity to come out and really push this forward."

An additional problem, says Wells, is that because PND has been seen as a female mental-health disorder for so long, the screening tools health professionals use – most commonly a questionnaire a patient might be asked to fill out at an appointment – were made for women. This means doctors are less likely to catch those crucial male manifestations of PND, and diagnose them accordingly.

And even some medical professionals still think PND is a female issue, says researcher Wells. Recently, he says, "I talked to one nurse and asked her, 'Are you screening dads?' She said, 'No, fathers can't get depressed'," he says. "In her mind, it was all hormonal, and it had to do with giving birth. Therefore, dads couldn't get it."

Helping fathers

The price of not getting help can be high. Men in Western countries are four times as likely to kill themselves as women (not, of course, because of PND alone). There also is the effect on families. Fathers have a critical role to play in their infants' early development; one study found that if a child's father was depressed in their first year of life, the child was more likely to have more behavioural difficulties and poorer development and wellbeing at four to five years of age, for example.

One solution to helping catch and address PND, say experts, is to include non-birthing parents, and prioritise their mental health in addition to that of mothers, from the get-go. Wells, for example, has found in his research that when fathers receive more support from midwives, nurses, and their partners, they are much less likely to develop depression.

Destigmatising male PND and the role of the father in general can help men understand that they will need support – and where to get it (Credit: Getty Images)

"The non-birth parent is not addressed, often, by the physicians or by the nurses," says Levine. "You start these families off with the idea that the birth parent is the most important one, and the non-birth parent is secondary. And that's not true. My wife did not experience postpartum depression; I did. But my postpartum depression could have triggered postpartum depression or anxiety in her. Or, had she gotten it, there was a 50% chance that I would have gotten it. And nobody's telling anybody these things. Paediatricians, who are the only doctors who usually see both parents at any time, are not screening these families."

Singley adds it’s also important to make clear to fathers that they will need support. That support can look like reaching out to friends who are dads. Or it can look like fathers' groups, where men gather to chat about the challenges of parenthood. As well as happening in communities, these can also be held online, like those run by the US's Postpartum Support International, or the UK support group Pandas.

But this also requires men to open up. Only by talking about mental-health challenges can we destigmatise it, helping ensure that men who need help get it, all say Levine, Singley, Wells and others.

Better parental leave – and a changed workplace culture where dads who take parental leave are applauded, not stigmatised – would also make a difference, they add. Non-birth parents may not be recovering physically from labour, but they, too, need time to adjust. 

Paternal leave also can allow fathers to feel more empowered and involved, which can protect against postnatal depression. When Levine's son turned three months old, he took paternity leave. 

"Those three and a half weeks of me being home with him made a huge impact on me because I was his sole caregiver, I was responsible for him and I gained confidence in my abilities as a parent," he says. "From having to feed him to get him dressed, take him in the car and meet my wife in the city or drive to my parents or go see a friend for lunch – I started to realise I could do these things. And that made such a big impact on my self-esteem."

Eschewing the ‘Great Lie’

More broadly, people also need to be more honest about parenting, says Levine.

He often tells people about what he calls the “Great Lie”: the idea that you can have it all. You can work full-time, parent full-time and everything will look like it does in the shiny images of perfect nurseries and smiling babies you see on social media. People often think of this in terms of mothers. But it can also be true of men, who may have an additional, gendered pressure to provide for their families financially.

"Then, when it doesn't look the way you thought it was supposed to look, you pathologise it and you say, ‘It must be me. I must be the one who’s screwing this up. Because my whole life I’ve seen people handling it’,” he says. "There shouldn't be a shame in just saying, ‘Yeah, parenting is hard. Parenting is fun. But parenting is hard, especially in the beginning'.”

For Levine, the fear of admitting he was struggling meant it took a few more weeks – and encouragement from his wife – for him to seek help. He spoke to a therapist where he worked. A postnatal depression specialist who understood men could get PND, she'd never been sought out by a male patient before, she told him. He began doing cognitive behavioural therapy. With the aid of a night nurse for the baby, he started sleeping better.

It wasn't all "sunshine and butterflies", though, he adds. When his second child was born four years later, he experienced PND again. But this time, he recognised the symptoms.

Now on the board of an organisation called Postnatal Support International since 2018, where he will be vice chair from July, Levine will be speaking about male PND at this year's convention for the American Academy of Pediatrics. He tells every parent who comes in with a new baby about his experience. His mission is to destigmatise male PND.

He remains acutely aware things could have gone differently. "When I went through this, if I wasn't a paediatrician, if I didn't work where I worked, it's possible that I wouldn't be talking to you right now," he says today. "Because something really terrible might have happened."

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If you think that you, or someone you know, may be experiencing postnatal depression, the following organisations may be able to help. 

In the UK, Pandas runs fathers' groups and offers support by email, text and phone. Their helpline can be reached at 0808 1961 776.

In the US, Postpartum International has a directory of perinatal mental health professionals, local volunteers and support groups. Their helpline is 1 800 944 4773.

In Australia, Beyond Blue offers resources on male PND, including a screening questionnaire for fathers. Their helpline is 1300 224 636.

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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China Tries to Keep Covid Out of Its Grueling College Entrance Exams

Some students have to travel from locked-down areas to testing sites in special vehicles, while others might be isolated for the exam.

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This article is part of our Daily Covid Briefing

By John Liu

For Chinese students, years of intense studying come down to two or three nine-hour days of testing that will determine where they go to college. Covid-19 has added complications like escaping lockdown or testing in an isolation room.

Temperature checks, masks and negative P.C.R. test results are the basic prerequisites for the record 11.9 million students who registered to take the exam that started on Tuesday. Some test takers are discouraged from leaving their homes for two weeks before the exam. Others must travel to testing sites in specially arranged vehicles from their homes in locked-down areas.

For those who have tested positive for the coronavirus or are a close contact of someone with the virus, isolation or hospital rooms are prepared.

After recently suffering an Omicron outbreak that put tens of millions of people under lockdown, China is trying to keep the exam, known as the gaokao, Covid-free.

The grueling test determines the less than 2 percent of candidates who will be able to enroll in the country’s top universities and is a hot topic in Chinese news media and social media every June. During the pandemic, photos of dreary isolation rooms where some students are required to take exams have been widely shared each year. One image posted by a local government this year showed an ultraviolet lamp being used to disinfect exam papers.

In Shanghai, where residents were under strict lockdown for nearly two months, the gaokao was postponed altogether until July. In Beijing, where Covid restrictions were relaxed this week, health officials reminded residential compounds to mute the speakers that blare out pandemic warnings in the days leading up to the exam, to help students concentrate.

On Tuesday, the Communist Party tabloid Global Times published an editorial cheering on the “online course generation” that spent most of their three years in high school life under the shadow of the coronavirus.

“We sincerely wish the best for every candidate and salute the eternal spirit of struggle,” it read.

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France24 - Monde

Royaume-Uni : après Elizabeth II, quel avenir pour le Commonwealth ?

Publié le : 05/06/2022 - 17:53

Diana Liu Suivre

Avec 54 membres, dont le Royaume-Uni et certaines de ses anciennes colonies, le Commonwealth constitue un élément majeur de l’influence britannique dans le monde. La reine Elizabeth II, qui a défendu avec détermination cette institution née en 1949, reste par ailleurs la cheffe d’État de 15 pays. Alors que Londres fête les 70 ans de son règne, beaucoup s’interrogent sur l'avenir du club, notamment lorsque le prince Charles prendra place sur le trône.

Plongeant ses racines dans l'Empire britannique, le groupe de 54 membres du Commonwealth a vu le jour dans sa forme actuelle en 1949 avec la Déclaration de Londres, qui reconnaissait les États membres comme "libres et égaux", alors que de nombreux territoires étaient encore officiellement des colonies britanniques. L'adhésion à l'organisation n'était pas subordonnée à la reconnaissance du monarque britannique comme chef d'État.

Le roi George VI a été le premier chef de l'association politique, et Elizabeth II a pris la relève en 1952 avec son accession au trône. Elle demeure aujourd'hui la monarque de 15 États membres, 33 autres étant des Républiques et cinq autres pays des monarchies avec un monarque propre. La vaste majorité de ces États sont d'anciennes colonies britanniques.

Fondée sur une coopération libre et volontaire, l'organisation représente un poids démographique non négligeable, environ un quart de la population mondiale. Tous les membres doivent partager les valeurs de la démocratie et des droits de l'Homme, et se font les champions de la jeunesse et de l'environnement, notamment. Au-delà de ces principes, ils n’ont toutefois aucune obligation les uns envers les autres.

Ils participent à une réunion bisannuelle des chefs de gouvernement du Commonwealth, présidée par la reine, et aux Jeux du Commonwealth, un événement sportif international qui a lieu tous les quatre ans.

"Le Commonwealth a été créé comme un moyen alternatif de maintenir des liens d'amitié volontaire et d'intérêt mutuel entre des nations liées par la langue anglaise et, pour la plupart, par leur relation avec le Royaume-Uni en tant qu'anciennes colonies", explique Cindy McCreery, historienne et maîtresse de conférences à l'Université de Sydney.

"L'une de ses principales réussites est de maintenir un grand nombre d'États différents en son sein – notamment le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Inde, les pays des Caraïbes ainsi que les anciennes colonies britanniques d'Afrique", ajoute cette spécialiste de l'histoire de la famille royale britannique. "Le Commonwealth est également remarquable car certains des États qui l'ont quitté y sont revenus, comme l'Afrique du Sud, qui a quitté l'organisation sous l'apartheid et y est revenue volontairement."

Tout au long de son règne, la reine Elizabeth II a joué un rôle crucial dans la défense du Commonwealth et le maintien de son influence. "Le Commonwealth a toujours été une priorité pour la reine, ce qui explique en grande partie pourquoi il est encore actif", analyse Craig Prescott, maître de conférences en droit constitutionnel britannique à l'université de Bangor, au pays de Galles.

"Elle a visité des pays du Commonwealth tout au long de son règne jusqu'à très récemment – son dernier voyage à l'étranger était à Malte en 2015 pour la réunion des chefs de gouvernement. Elle a toujours rappelé l'importance du Commonwealth, que ce soit dans son discours de Noël ou dans son message de la Journée du Commonwealth", ajoute Craig Prescott, se référant au jour où la reine, en tant que cheffe de l'organisation, livre un discours diffusé à travers le monde après un service interreligieux, le deuxième lundi de mars.

"Elizabeth a exercé une énorme influence. Elle s'est beaucoup intéressée au leadership dans les réunions des chefs de gouvernement du Commonwealth, a essayé de régler les différends entre les dirigeants et de faire en sorte que les gens continuent à penser qu'il est pertinent de rester dans l’organisation", souligne Cindy McCreery.

Au-delà d’un "héritage colonial", une plateforme d’influence pour des petits États

Certaines des nations les plus riches du groupe, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada, reconnaissent encore la reine britannique comme leur cheffe d‘État. Mais ce n’est pas le cas de tous les membres : les pays des Caraïbes semblent de plus en plus se diriger vers une scission avec la couronne. Au moins six États ont indiqué qu’ils prévoyaient de retirer ce statut à la reine, suivant ainsi la Barbade, devenue une République fin 2021.

Le Premier ministre jamaïcain a ainsi défendu une transition de son pays vers un régime républicain… en pleine visite du prince William et de son épouse Kate Middleton, en mars. Un déplacement du duc et de la duchesse de Cambridge dans les Caraïbes largement considéré comme une tentative de maintenir les liens des pays du Commonwealth avec la monarchie. Mais leur venue a aussi donné lieu à des manifestations au Belize et en Jamaïque, où la population a réclamé des excuses officielles de la part de la famille royale, en particulier au sujet de la traite négrière, et exigé des compensations financières.

>> À lire aussi : "Pourquoi la Barbade s’affranchit de la couronne britannique"

Même si certains micro-États s'apprêtent à rejeter la monarchie, symbole d'un passé colonial dont ils ne veulent plus, rester dans le Commonwealth pourrait être bénéfique, en continuant à bénéficier de certains avantages.

"Lorsque la Barbade est devenue une République, elle n'a plus eu la reine comme chef d'État, mais cela n'a pas changé sa relation avec le Commonwealth. Nous ne voyons pas de pays quitter le Commonwealth en masse lorsqu'ils deviennent des Républiques", analyse Cindy McCreery.

"Seuls, les petits États des Caraïbes n'auraient que très peu de poids sur l’échiquier international. Le Commonwealth est donc leur principal moyen de se faire entendre : l'organisation permet à ces petits États de se regrouper et d'exercer une plus grande influence sur des questions telles que le changement climatique. Elle leur offre une plateforme mondiale pour parler des questions qui les préoccupent, trouver des membres qui partagent des expériences similaires, mais aussi obtenir l'aide de membres plus riches comme l'Australie, le tout dans un esprit d'amitié", ajoute-t-elle. "Il est significatif que 54 nations aient signé pour ce projet. Il ne s'agit pas seulement d'un héritage colonial."

La lutte contre le changement climatique comme objectif ?

Alors que le Royaume-Uni célèbre jusqu’à dimanche 5 juin le jubilé de platine de la reine Elizabeth II, soit les 70 ans de son règne, de nombreux spécialistes se demandent à quoi ressemblera le Commonwealth lorsque le prince Charles, l’héritier du trône d'Angleterre, prendra la tête de l’organisation.

Le Commonwealth a été critiqué pour son inefficacité et son incapacité à accompagner des changements politiques majeurs. Beaucoup ont suggéré que le temps était venu d'en finir.

"Actuellement, le plus grand objectif du Commonwealth est la lutte contre le changement climatique, car de nombreux pays de l'organisation sont susceptibles de souffrir grandement de ses effets. L'organisation pourrait vraiment avoir un rôle à jouer, par exemple en aidant les pays à accéder à la neutralité carbone", explique Craig Prescott.

"Le prince Charles a toujours exprimé un vif intérêt pour la question du changement climatique, ce qui pourrait être intéressant pour les membres du Commonwealth. Mais cela peut nécessiter de repenser la structure de l’organisation – ses ressources et ses capacités. Il n'y a pas vraiment eu de volonté politique pour la faire grandir, peut-être parce qu'elle a été supplantée par d'autres organisations et alliances internationales, comme le G20, tout simplement", ajoute-t-il.

"Je pourrais parier que Charles sera beaucoup plus interventionniste sur des questions comme l'environnement et la jeunesse", ose le chercheur. "Charles pourrait avoir la capacité d'en faire plus qu'Elizabeth, car il a une expérience de travail significative avec des organisations œuvrant dans ces domaines."

Selon l'historien, le Commonwealth a un avenir et un potentiel qui ne sont pas nécessairement liés à la reine.

Au service de la "Global Britain" ?

Selon de nombreux observateurs, l’Australie pourrait être le prochain pays du groupe à devenir une République : dans son gouvernement, le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese a nommé un ministre délégué à la République.

"Je pense que davantage de membres du Commonwealth deviendront des Républiques, mais cela est plus lié à leur relation constitutionnelle avec le Royaume-Uni qu'à leur appartenance à l'organisation. Je suis sûr que de nombreux États considéreraient qu'il s'agit d'une bonne organisation dont il faut faire partie, même si ce n'est qu'à titre d'appoint. Le Commonwealth a du potentiel, même si je ne suis pas sûr qu'il atteigne son objectif."

Pour les conservateurs au pouvoir à Londres, un engagement plus étroit avec le Commonwealth pourrait aider le Royaume-Uni dans la stratégie "Global Britain" ("Grande-Bretagne planétaire") du Premier ministre Boris Johnson. Cette dernière consiste à renouer avec "les anciens amis et les nouveaux alliés" dans un monde post-Brexit. Mais son succès reste encore à prouver.

Cet article a été adapté de l’original en anglais par Henrique Valadares.

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BBC

Finds at the ancient city of Knossos revealed a civilisation of highly sophisticated seafarers, who made exquisite jewellery, pottery, sculpture and frescoes

Corinthian columns; sculptures of goddesses and god-like figures; sun-baked buildings bleached bone white; geraniums planted in olive-oil cans; the obligatory cats lolling about – If you're dreaming of all things Greek, you're not alone. We're in the midst of a Hellenistic revival, a fascination with the Ancient Greek aesthetic that's being most keenly embraced by the post-millennial Gen Z, according to Pinterest. The site reports a rise in trending search terms searches such as Ancient Greek jewellery (up 120%) and wallpaper with an Aphrodite aesthetic (up 180%), and a triple increase in Greek statue art.

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We can but speculate as to why this should this be, but perhaps there's truth in the idea that the fantasy and opulence of magical Ancient Greece is highly attractive in a post-lockdown age – just as Dior's New Look marked a return to indulgent fashion following World War Two's austerity and utilitarian clothing.

In interiors, fashion and jewellery, the Ancient Greek aesthetic is being embraced (Credit: Mind the Gap Wallpaper)

It's no surprise that the influence and impact of Ancient Greece resonates today. As defined by Britannica, the phrase refers to the northeastern Mediterranean region in the era between "the end of the Mycenaean civilisation (1200BC) and the death of Alexander the Great (323BC)", when it was one of the most important places in the world, according to National Geographic. The people of Hellas – as the lands of the Hellenes were called (the names Greece and Greek were conferred on them later by the Romans) were great thinkers, writers, warriors, actors, athletes, artists and politicians.

Roderick Beaton in his history book The Greeks, writes that the Greek civilisations were the "origin of much of the arts, science, politics and law as we know them throughout the developed world today".

Think Aristotle in his studies of plants, animals and rocks; Herodotus in writing history; Socrates and Plato in philosophy. The Greeks pioneered democracy; reading with an alphabet; the Olympics; geometry and mathematical calculations; health innovations (the Hippocratic oath is still a standard of ethics for physicians); great architecture, like the Parthenon, Temple of Zeus and Acropolis; theatre, care of Greek comedy and tragedy; and language – with an estimated 150,000 English words still in use being derived from Greek words.

All this before we've touched on religion and deities. For sheer fantasy value, what can beat the idea of a family of superpowers – such as Zeus, Hera, Aphrodite, Athena, Apollo and Poseidon – dwelling in a cloud palace above Mount Olympus, each controlling a different aspect of life? For some, such as Eric Weiner, author of The Socrates Express, a treatise on the ancients' philosophy and travel, the Ancient Greeks have a lot to teach us about values today. In an essay on how technology can deceive us, especially in relation to war reporting, he writes: "One way to build a brighter future is by revisiting the past. Ancient Greece in particular."

The Minoan frescoes unearthed in 1878 at Knossos on Crete were a stunning archaeological find (Credit: Alamy)

Weiner adds: "The Greeks, imperfect as they were, honoured beauty and justice and moral excellence, and so they cultivated these values. We honour speed and connectivity and portability, so that is what we get."

The first great Greek civilisation

However if the Ancient Greeks were high-achievers, they stood on the shoulders of giant civilisations that went before them, such as the Mycenaeans, whose story was told by Homer in the epic stories the Illiad and Odyssey. But arguably more fascinating, and certainly more mysterious, are the mighty Minoans. The first great Greek civilisation and the first literate one in Europe, the Minoans dwelt on Crete, the largest and most populated of the Greek islands, from 2200 to 1450BC. They were an "advanced civilisation" that lived in a "land of prosperity and plenty" writes Beaton.

The Minoans came to light when the ancient city of Knossos on Crete was discovered in 1878 by Minos Kalokairinos, a native of the island and an amateur archeologist. It wasn't excavated until 1900, when the British archeologist Sir Arthur Evans bought the site. He and his team worked for 35 years on five acres of ruins, unveiling the Minoan palace complex, Europe's oldest city. Finds revealed a civilisation, which Evans named after the island's King Minos, of highly sophisticated seafarers, who invented advanced drains, porches and verandas to protect them from the elements, and made exquisite jewellery, pottery, sculpture and frescoes painted with animals such as dolphins and bulls.  

When news of the Minoans hit the press, it drew keen interest from scholars and artists globally. In 1933, the philosopher Georges Bataille and artist André Masson, both French, launched their avant-garde arts magazine, Minotaure. A mythological animal, part-bull, part-man, the minotaur dwelt in a labyrinth designed by Daedalus and his son Icarus, on the command of King Minos; the creature featured in their work, and that of Max Ernst, André Breton, and Pablo Picasso, who made many artworks of it. The minotaur's physical power and sexual energy, and its links to the unconscious, were aspects Picasso is said to have strongly related to himself.

The remarkably sophisticated art and ceramics created by the Minoan civilisation on Crete still fascinate today (Credit: Getty Images)

Fashion was fascinated by Minoan chic too: in 1912, Spanish fashion and textile designer Mariano Fortuny created a silk scarf titled Knossos, inspired by Ancient Cretan costumes, which made his name. The textiles of fashion designer Yannis Tseklenis, a big international brand, featured ancient Greek vases and Byzantine manuscripts; while Gianni Versace's bold, Hellenistic designs were a signature style, and became synonymous with 1970s and 80s Greek decadence. 

Given the Minoans' influence on creatives, why do we seem to know less about them than other ancient civilisations? Nicoletta Momigliano, Professor of Aegean Studies at the University of Bristol, tells BBC Culture that one reason is "the Minoan civilisation was relatively circumscribed geographically, being found within the Aegean and Eastern Mediterranean regions – so they didn't have the same geographical spread as the Romans, for example". 

She adds: "Also the Minoans' systems of writing – Linear A and Cretan Pictographic – have not been fully deciphered, and we do not know much about the languages they used. We have some written documents and can understand some of their content, but not much." It's difficult to decipher these texts, she says, because "unless you have something like the Rosetta Stone, you need to have lots of documents, just as when you decipher codes, as they did at Bletchley Park during the Second World War".

'Power, beauty and darkness'

But of all the finds at the Knossos ruins, one that caused the biggest sensation was the figures of the snake goddess. Found in 1903, the larger figure has a snake twining around its body and arms; a smaller figure holds snakes in each of her upraised hands. Both have bared breasts and bell-shaped skirts, said to suggest fertility and nature, while the snakes evoke the underworld.

The extraordinary figures of the snake goddess found in the Minoan ruins have inspired artists and designers over the decades (Credit: Getty Images)

According to the Heraklion Archaeological Museum in Crete, where they're on permanent display, the snake goddesses are "the most important cult objects from the Knossos Temple repositories". They also beg the question: was ancient Crete a matriarchy? Kelly Macquire, in a podcast for Ancient History Encyclopaedia, says: "Women were prominent in Minoan religion, more than any other civilisation, and we know this because of the snake goddess statues that have been found in Minoan contexts, and the prominence of priestesses in Minoan art".

Beaton, commenting on Crete's ancient palaces (of which Knossos was the biggest), writes: "It is possible the greatest deity of them all is the lithe-waisted, bare-breasted goddess often represented on top of a pinnacle of rock, while wild animals or male humans gaze at her in adoration". It's unclear whether the island was ruled by women but he adds: "It is a striking fact the Greeks of the classical age reserved prime positions for dominant females in their stories, while largely excluding women from public roles or positions of authority in real life," he writes, and lists the myths that "are full of powerful, feisty women", such as Clytemnestra, Electra, Medea, Medusa and Minos's "insatiable queen Pasiphae", while adding some had their monstrous sides.

The snake goddess figures have beguiled artists, including US feminist artist Judy Chicago. Her artwork, The Dinner Party (1974-79) is a conceptual piece in the shape of a triangle-shaped table, measuring almost 15 metres on each side, with 39 place settings, each representing a mythical, legendary or historical woman. One of the settings is a homage to the snake goddess, with its table runner embroidered with her name. According to the website of the Brooklyn Museum in New York City, where the work is a long-term installation, the design and colours of the setting's dinner plate, and that of its cutlery and chalice, are "largely based on the Cretan snake goddesses statues". 

Greek fashion and jewellery designer Sophia Kokosalaki channelled the snake goddess enigma and Minoan culture

In more recent years, fashion designer Mary Katrantzou has infused her work with images of Minoan goddesses, while Greek fashion and jewellery designer Sophia Kokosalaki channelled the snake goddess enigma and Minoan culture more generally. Described by Vogue as "the designer who gave fashion fire and spirit", Kokosalaki sadly died in October 2019, aged 47. She was born in Athens, and trained at St Martin's in London, where she built her highly successful luxury brand of clothing and jewellery, always retaining a passion for her home country and Crete, where her parents were born. She said the snake goddess enigma was her "favourite", since she first saw her at the age six or seven. The goddess, with her "exposed breasts, and tiny waist" represented "power, beauty and also an element of darkness [that] framed my aesthetic early on," she told  British Vogue.

The autumn/winter 2022/2023 Sophia Kokosalaki collection is inspired by the seafaring artefacts associated with Odysseus's voyage home (Credit: Sophia Kokosalaki)

Kokosalaki's name as a designer was sealed worldwide with her designs for the opening ceremony costumes for the Greek Olympics in Athens, 2004, and her designs drew high-profile fans such as Keira Knightley and Kate Hudson. Antony Baker, Kokosalaki's widower and business partner, is now director of the company they founded together in 1999, and has taken on the mantle of designer. Creating the designs himself has been easier than employing a designer, as he tells BBC Culture, "I'm so clear about what she liked… Before Sophia died, she told me she wanted me to keep the brand going, for our daughter, Stelli," he says.

With the new collection (autumn/winter 2022/23), it's clear Baker continues his late wife's vision, and the stunning pieces, wrought in gold, silver and pearls, were recently featured in Vogue. They are inspired by seafaring artefacts like anchors, ropes and the sails of ships, associated with the Trojan War and Odysseus's voyage home. "I looked into the boat that goes to Hades, and at how the boats were made, and the beautiful associations with that."

Sharing this passion for all things Cretan is Athens-based Katerina Frentzou, founder of Branding Heritage, a showcase for contemporary Greek designers and artisans, among them traditional weavers on Crete. Branding Heritage's first exhibition, Contemporary Minoans, showcased how the civilisation's art, such as geometric and  labyrinthine patterns, lotus flower and bee symbols resonate today.

 

Branding Heritage is devoted to contemporary artisans and designers who are influenced by Ancient Greek heritage (Credit: Lilah Clarke/ Branding Heritage)

Branding Heritage's collection will launch as a virtual 3D museum in September; among its designs are a necklace by Sophia Kokosalaki featuring silver votive knives; designer Ergon Mykonos's draped jacket over a gathered skirt with a bra top, trimmed with fabric printed with the snake goddess emblem; and Maria Sigma's handwoven textiles inspired by the Minotaur and Asterion. Not forgetting a clay vessel decorated with a giant octopus – inspired by a Minoan vessel, the pot is by Lilah Clarke, the granddaughter of Theodore Fyfe, an architect in Arthur Evans's team, combining ancient culture and modern sensibilities.

Isn't that, after all, what these artisans and designers are doing today? Channelling a culture because of its beguiling mystery, which it will retain until we find a way to decipher its written texts. Until that day, we can continue to dream and to create, which is perhaps no bad thing. As Einstein famously said: "The most beautiful thing we can experience is the mysterious. It is the source of all true art and science."

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Potent Weapons Reach Ukraine Faster Than the Know-How to Use Them

Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

KHERSON REGION, Ukraine — Since Russia invaded, NATO nations have upgraded Ukraine’s arsenal with increasingly sophisticated tools, with more promised, like the advanced multiple-launch rocket systems pledged by the United States and Britain.

But training soldiers how to use the equipment has become a significant and growing obstacle — one encountered daily by Junior Sgt. Dmytro Pysanka and his crew, operating an aged antitank gun camouflaged in netting and green underbrush in southern Ukraine.

Peering through the sight attached to the gun, Sergeant Pysanka is greeted with a kaleidoscope of numbers and lines that, if read correctly, should give him the calculations needed to fire at Russian forces. However, errors are common in the chaos of battle.

More than a month ago, the commanders of his frontline artillery unit secured a far more advanced tool: a high-tech, Western-supplied laser range finder to help with targeting.

But there’s a hitch: Nobody knows how to use it.

“It’s like being given an iPhone 13 and only being able to make phone calls,” said Sergeant Pysanka, clearly exasperated.

The range finder, called a JIM LR, is like a pair of high-tech binoculars and likely part of the tranche of equipment supplied by the United States, said Sergeant Pysanka.

It may seem like a perfect choice to help make better use of the antitank gun, built in 1985. It can see targets at night and transmit their distance, compass heading and GPS coordinates. Some soldiers learned enough to operate the tool, but then rotated elsewhere in recent days, leaving the unit with an expensive paperweight.

“I have been trying to learn how to use it by reading the manual in English and using Google Translate to understand it,” Sergeant Pysanka said.

On Monday, Britain promised to send Ukraine mobile multiple-rocket launchers, improving the range and accuracy of Ukrainian artillery, days after President Biden committed to sending similar weapons.

Ukraine’s most advanced new arms are concentrated in the eastern Donbas region, where the fiercest fighting rages as President Vladimir V. Putin’s forces — approaching from the east, north and south — try to crush a pocket of Ukrainian-held territory. At the eastern tip of that pocket, the two sides have waged a seesaw battle for the devastated, mostly abandoned city of Sievierodonetsk.

Over the weekend, Ukrainian troops regained some ground in the city, according to Western analysts and Ukrainian officials. But on Monday, the Ukrainians were forced back again as the Russian military ramped up its already intense artillery attack, according to Serhiy Haidai, Ukraine’s administrator for the region.

A day after a risky visit to troops in Lysychansk, near Sievierodonetsk, President Volodymyr Zelensky on Monday gave journalists a blunt assessment of the challenge: “There are more of them. They are more powerful. But we have every chance to fight in this direction.”

Ukraine’s leaders frequently call for high-end Western weapons and equipment, pinning their hopes for victory to requests for new antitank guided missiles, howitzers and satellite-guided rockets.

But atop the need for the tools of war, Ukrainian troops need to know how to use them. Without proper training, the same dilemma facing Sergeant Pysanka’s unit and their lone range finder will be pervasive on a much larger scale. Analysts say that could echo the United States’ failed approach of supplying the Afghan military with equipment that couldn’t be maintained absent massive logistical support.

“Ukrainians are eager to employ Western equipment, but it requires training to maintain,” said Michael Kofman, the director of Russian studies at C.N.A., a research institute in Arlington, Va. “Some things it’s not easy to rush.”

The United States and other NATO countries gave extensive training to the Ukrainian military in the years before the war, though not on some of the advanced weapons they are now sending. From 2015 to early this year, U.S. military officials say, American instructors trained more than 27,000 Ukrainian soldiers at the Yavoriv Combat Training Center near Lviv. There were more than 150 American military advisers in Ukraine when Russia invaded in February, but they were withdrawn.

Since the beginning of the war, the United States has pledged roughly $54 billion in aid for Ukraine and supplied a bevy of weapons and equipment, most recently several advanced HIMARS mobile rocket launchers, a move greeted with swift condemnation from the Kremlin.

But to avoid a more direct confrontation with Russia, the Biden administration has so far declined to send military advisers back into Ukraine to help train Ukrainian forces to use new weapons systems, and has instead relied on training programs outside the country.

This has put enormous pressure on Ukrainian soldiers like Sgt. Andriy Mykyta, a member of the country’s border guard who, before the war, received brief training from NATO advisers on the advanced British antitank weapons, known as NLAWs.

Now he races around frontline positions trying to educate his comrades on how to use them. In many cases, he said, Ukrainian soldiers learned how to use some weapons, including NLAWs, on their own, using online videos and practice.

“But there are types of weapons that you can’t learn from intuition: surface-to-air missiles, artillery and some gear,” Sergeant Mykyta said in a telephone interview. “So we need formal courses,” he added.

Ukraine’s needs are palpable in the region where Sergeant Pysanka’s unit is dug in, just northeast of the Russian-occupied city of Kherson. The area was the site of a brief Ukrainian offensive in the past week that slowed as soon as the retreating Russians destroyed a key bridge; the Ukrainians’ lack of longer-range artillery meant they were unable to attempt a difficult river crossing in pursuit, Ukrainian military officials said.

For Sergeant Pysanka’s gun team, the only instructor available for the laser range finder is a soldier who remained behind from the last unit and had taken time to translate most of the 104-page instruction manual. But it’s still trial and error as they figure out what combination of buttons do what, while searching for ad hoc solutions to solve the lack of a mounting tripod and video monitor (both of which are advertised in the instruction manual).

Russia-Ukraine War: Key Developments

War losses. The Ukrainian government said that more than 40,000 Ukrainian civilians have been killed or injured since Russia invaded Ukraine and roughly three million are now living under Russian occupation, underscoring both the toll of the war and the steep challenges Ukraine faces as it seeks to win back territory.

Military aid. Britain said that it would join the United States in providing long-range rocket systems to help Ukraine hold off Russia’s assault in the east. The announcement came a day after President Vladimir V. Putin threatened to attack new targets if Western nations supplied Ukraine with the weapons.

Grain exports. Russia is trying to sell stolen Ukrainian grain to countries in Africa, American officials warned. Western leaders have accused Russia of holding up food supplies in order to weaponize them; many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.

“If you’re working long distances while holding it by hand, sometimes it can transmit inaccurate figures,” Sergeant Pysanka said. “It is safer,” he added, “to work when the gear is stationed on the tripod facing the enemy and the operator is working with the monitor under cover.”

The JIM LR, made by the French company Safran, looks like a cross between a virtual reality headset and traditional binoculars, and can be used alongside a mapping application on a computer tablet that Ukrainian troops use to help call in artillery strikes.

At around six pounds, it is far smaller than the four-and-a-half-ton, U.S.-supplied M777 155 mm howitzer that has recently made its way to the frontline in Ukraine’s east. But both pieces of equipment have intricacies that are reminders of the complications that come from supplying a military with foreign matériel.

The M777 is highly mobile and capable of firing long distances, but training has been a bottleneck in deploying the howitzers, Ukrainian officers say. At courses in Germany that lasted a week, the United States trained soldiers to fire the weapon and others to maintain it.

But an oversight nearly delayed all maintenance on the guns at the hard-to-reach front lines, Ukrainian officers said. The entire M777 machine is put together on the imperial system used in the United States, meaning that using a Ukrainian metric wrench on it would be difficult, and would risk damaging the equipment.

Only after sending the guns did the United States arrange for a rushed shipment of toolboxes of imperial-gauge wrenches, said Maj. Vadim Baranik, the deputy commander of a maintenance unit.

But tools can be misplaced, lost or destroyed, potentially leaving guns inoperable unless someone scrounges up a U.S.-supplied wrench.

And the JIM LR, capable of displaying extremely accurate targeting data, supplies the information, known as grid coordinates, in a widely used NATO format that Sergeant Pysanka has to convert to the Soviet-era coordinate system used on the Ukrainians’ maps. Such minor speed bumps and chances for error add up, especially when under the stress of a Russian artillery barrage.

For now, Sergeant Pysanka is focused on learning the range finder. In his small slice of the war, Western-supplied weapons and equipment are limited to a small number of antitank rockets and first-aid kits.

“We can’t boast the same kind of resources that there are in the east,” said Maj. Roman Kovalyov, a deputy commander of the unit that oversees Sergeant Pysanka’s gun position. “What Ukraine gets, we can only see on the TV. But we believe that sooner or later it will turn up here.”

Reporting was contributed by Andrew E. Kramer from Kramatorsk, Ukraine, and Eric Schmitt from Washington State.

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France24 - Monde

Christophe Lutundula, chef de la diplomatie congolaise : "La RDC n'a jamais envisagé la guerre"

Publié le : 07/06/2022 - 13:44

Marc PERELMAN

Christophe Lutundula Apala, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, s’est entretenu avec France 24 depuis Kinshasa. Tandis qu’une escalade de tensions avec le Rwanda fait craindre fait planer le spectre d’un conflit ouvert entre les deux pays, le ministre "n’exclut aucune option", mais maintient sa confiance dans les instances médiatrices, et affirme que la RDC n’a jamais envisagé de "faire la guerre à qui que ce soit" parmi ses voisins.

Le ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula Apala réagit également à la venue du roi des Belges Philippe, attendu mardi 7 juin à Kinshasa pour sa première visite officielle en République démocratique du Congo (RDC). Elle se déroulera sur fond de travail de mémoire et de réconciliation entre la Belgique et son ancienne colonie et s'inscrira, selon Christophe Lutundula Apala, dans le processus de "relance de la coopération avec la Belgique." Il espère qu'elle contribuera à "laver l'Histoire de sa saleté" grâce à un dialogue constructif entre le souverain belge et le président Félix Tshisekedi. Un processus qui passe également par le prochain rapatriement de Belgique d'une relique de Patrice Lumumba, héros de l’indépendance congolaise.   

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Tensions entre le Rwanda et la RD Congo : Kigali "ripostera" en cas d'attaque

BBC

The Ethiopians changing their names as a show of pride

By Berhanu GemechuBBC News Afaan Oromoo

A surge in ethnic pride among Ethiopia's Oromo community, the country's largest ethnic group, is leading some, like Moti Begi, to change their names.

The 40-year-old used to be known at Dereje Begi.

But he ditched "Dereje", an Amharic word meaning "augmented" in favour of "Moti", an Afaan Oromoo word meaning "king".

In Ethiopia, first names are all-important - the second part of a person's name is not a family surname, usually it is their father's first name.

Mr Moti, an engineer by profession, is not alone in this name-changing trend - and seven of his friends have recently flexed their Oromo pride with new names.

For centuries, the Oromo community has been made to feel ashamed of their language - Afaan Ormooo - by the country's rulers, in particular the emperors who hailed from the Amhara-speaking north.

As part of efforts to unite their empire, these monarchs made Amharic the language of state.

Many chose Amharic names to fit in, but with changing political regimes since 1991, attitudes have changed - especially among the younger generation that helped Abiy Ahmed become prime minister.

He came to power in 2018 and is the country's first Oromo prime minister.

"The easiest thing I can do to reclaim my identity as an Oromo is through changing my name," Mr Moti told the BBC.

What spurred him into action was an advert in the Oromia region, where most Oromos live as the country is divided into ethnically based states.

The regional health authorities ran a campaign to recruit 2,000 doctors and other health workers - and stipulated they be able to speak Afaan Oromoo.

But there were objections by non-Afaan Oromoo speakers.

For Mr Moti, this hit a nerve - as many of those objecting had grown up in Oromia but had made no effort to learn the language spoken by the majority living there.

He found such attitudes narrow-minded and prejudiced.

"This is what caused me to re-name myself," he said.

Nurse refused to write Oromo name

For many Oromo children growing up over the last 30 years - following the fall of the Marxist regime - there has been a hybrid form of naming.

Researchers put this down to the new government recognising the country's ethnic diversity and allowing children to be taught in their mother tongue - although Amharic remained the official working language.

Oromo children started getting an Afaan Oromoo name as well as an Amharic one.

Thirty-two-year-old Abdi Gamachu, had the Amharic name "Girma", meaning "grace", which he used to use officially until he changed it in 2005.

His mother chose it under pressure when a nurse objected to writing "Abdi" (meaning "hope" in Afaan Oromoo) in the official records when he was taken as a baby to be vaccinated.

But he was always known at home and by all his friends as Abdi.

"I am now happy to get the name I like on all my essential documents. The name represents my true Oromo identity.

"Above all, the name is given to me on purpose by my family out of their aspiration and hope for regime-change at the time."

The same was the case for Ebisa Bayissa, who has written many books in Afaan Oromoo.

One of his first titles, Miiltoo - a psychology text - was published under his Amharic name Endalkachew Bayisa, even though it was written in Afaan Oromoo.

The name "Endalkachew", meaning "as dictated to" in Amharic, was chosen by a teaching colleague of his father's who was a fan of a prime minster under Emperor Haile Selassie with the same name.

So as a child he officially became Endalkachew, but everywhere else he was called "Ebisa", an Oromo name meaning approval or blessings.

As he gained popularity and published more books, the writer, who is in his late thirties, wanted to be recognised for who he was: "I wanted an Oromo name that showed my true identity."

For Mr Moti, the easiest way to erode a community's identity is to remove its language and naming culture - it's like removing their tongue.

He feels that by completely abandoning his Amharic name, he and many others are getting their cultural voice back - a stand he hopes others will make.

More on Oromos in Ethiopia:

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France24 - Monde

Scandale de corruption en Afrique du Sud : l'extradition des frères Gupta se précise, selon Dubaï

Publié le : 07/06/2022 - 11:18

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Les autorités de Dubaï ont annoncé mardi finaliser la procédure d'extradition des frères Gupta, arrêtés aux Émirats arabes unis dans le cadre d'un avis de recherche d'Interpol. Les membres de cette puissante famille d'origine indienne sont accusés de blanchiment et de détournements de fonds publics en Afrique du Sud, opérés avec la complicité de l'ancien président Jacob Zuma.

Ils sont soupçonnés par la justice sud-africaine d'être au cœur du système de corruption mis en place par Jacob Zuma : Dubaï a annoncé mardi 7 juin finaliser l'extradition de deux frères de la sulfureuse famille sud-africaine Gupta. Arrêtés aux Émirats arabes unis, ils sont accusés de baigner dans un vaste scandale de corruption d'État en Afrique du Sud impliquant l'ancien président.

L'Afrique du Sud, qui cherche depuis des années à amener Atul et Rajesh Gupta devant la justice, avait annoncé lundi avoir reçu des informations des autorités des Émirats arabes unis – dont Dubaï fait partie – sur l'arrestation des deux frères fugitifs.

"La police de Dubaï a arrêté Atul et Rajesh Gupta, parmi les suspects les plus recherchés d'Afrique du Sud, en lien avec des accusations criminelles et de blanchiment d'argent", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

L'arrestation est intervenue à la suite d'un avis de recherche d'Interpol, une organisation internationale facilitant la coopération policière, actuellement dirigée par un responsable émirati.

Vers un procès en septembre

Les autorités des deux pays finalisent la procédure d'extradition des frères Gupta, a indiqué la police de Dubaï qui souligne la détermination de l'État à lutter contre le blanchiment d'argent – l'émirat du Golfe a longtemps été accusé d'être un refuge pour les délinquants financiers du monde entier.

Ajay, Atul et Rajesh Gupta, trois frères d'origine indienne et sulfureux hommes d'affaires, sont accusés d'avoir pillé les caisses de l'État, avec la complicité de Jacob Zuma, pendant ses neuf ans au pouvoir entre 2009 et 2018.

Interpol a lancé en juillet un avis de recherche contre Atul et Rajesh dans le cadre d'un contrat douteux d'1,5 million d'euros impliquant une entreprise liée à la famille. 

Le procès en Afrique du Sud avait été reporté en juillet en l'absence des accusés. Une nouvelle audience avait alors été fixée au 6 septembre. 

Avec AFP

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Afrique du Sud : la chute de l'empire des Gupta

AFRIQUE DU SUD

Afrique du Sud : dans sa chute, Jacob Zuma entraîne les sulfureux frères Gupta

BBC

KFC Australia forced to swap lettuce for cabbage

By Peter HoskinsBusiness reporter

Fast food giant KFC has been forced to put cabbage in its burgers and wraps in Australia as the country is struggling with a shortage of lettuce.

The firm told customers it is using a mixture of lettuce and cabbage after floods destroyed lettuce crops.

It comes as shoppers in Australia have been hit with soaring prices for some fresh fruits and vegetables.

Social media users have posted photos of lettuces costing over A$10 ($7.18; £5.72), three times the usual price.

On its website KFC Australia said: "Due to the recent floods in NSW [New South Wales] and QLD [Queensland] we're currently experiencing a lettuce shortage. So, we're using a lettuce and cabbage blend on all products containing lettuce until further notice."

"If that's not your bag, simply click 'Customise' on your chosen product and remove Lettuce from the Recipe," it added, signing off with a smiley face emoji.

It is not the first time this year that the company has been hit with shortages of food items.

In January, KFC Australia had to modify its menu due to a lack of its key ingredient, chicken.

That was caused by a shortage of staff at Australia's biggest chicken supplier, Ingham's, due to the "rapid spread of the Omicron variant across eastern Australian states" at the end of last year.

Meanwhile, the world's biggest fast food company McDonald's suffered a shortage of chips in some of its Asian outlets, including those in Japan and Singapore, due to the global supply chain crisis.

Like countries around the world, Australia has been hit by food supply chain issues caused by the war in Ukraine and the pandemic.

Australia's own food production has also been affected by extreme weather events such as major flooding on the east coast earlier this year.

That helped drive up the cost of living for Australians, with consumer prices surging by 5.1% in the first three months of 2022.

It was the highest rate of inflation in the country for 20 years, with expectations that it could rise even higher.

On Tuesday, Australia's central bank raised the cost of borrowing by more than expected as it tries to control surging inflation.

The Reserve Bank of Australia increased its main interest rate by half a percentage point to 0.85%.

It said it made the decision due to rising prices caused by a number of issues, including Covid-related supply chain disruptions, the war in Ukraine and Australia's floods.

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Mali : la junte se donne deux ans pour rendre le pouvoir aux civils

Publié le : 07/06/2022 - 00:00

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Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, a paraphé lundi un décret fixant à deux ans la durée de la période dite de transition, avant de rendre le pouvoir aux civils. Plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire, politique et humanitaire profonde, le pays était sommé de proposer un calendrier par la Cédéao. 

Répondant partiellement aux demandes répétées de la Cédéao de presser la transition, la junte au pouvoir au Mali s'est donné, lundi 6 juin, jusqu'à mars 2024 avant de rendre le pouvoir aux civils.

Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret en ce sens lu à la télévision d'État et stipulant que "la durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022".

Cette annonce intervient au surlendemain d'un sommet de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a imposé le 9 janvier au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières – avec pour objectif de forcer la junte à présenter un calendrier "acceptable" de retour des civils au pouvoir. 

En mars, la Cédéao avait notamment demandé aux autorités de transition d'adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé. 

Des prétentions abaissées sous le coup des sanctions

Les colonels qui ont pris par la force en août 2020 la direction de ce pays se sont dédits de leur engagement initial à céder la place à des civils après des élections programmées en février dernier.

En début d'année, ils projetaient même de gouverner jusqu'à cinq années supplémentaires. Avant le sommet de la Cédéao, alors que les sanctions accentuent la crise dans ce pays pauvre et enclavé, ils avaient ramené leurs prétentions à 24 mois, sans les formaliser comme ils l'ont fait lundi.

À l'approche du sommet de samedi, la poursuite du dialogue entre la Cédéao et la junte avait suscité au Mali un certain espoir dans la levée des sanctions. Divisés sur la conduite à tenir, les dirigeants ouest-africains ont renvoyé toute décision à un nouveau sommet le 3 juillet.

Mais ils ont décidé de "continuer le dialogue afin de parvenir à un accord permettant une levée graduelle des sanctions à mesure que les étapes de la transition seront franchies". Reste à savoir si le décret aura un impact.

Avec AFP

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Au Mali, la junte au pouvoir assure avoir déjoué une tentative de putsch

La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest

DÉCRYPTAGE

Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali

L'Humanité

Tour du monde à la voile : le défi 100 % féminin d'Alexia Barrier

Actu

Toutes dans le même bateau ! Dans un monde de la course au large dominé par les hommes, la navigatrice monte un projet d’équipage entièrement féminin en vue du Trophée Jules-Verne pour partir à l’assaut du record du tour du monde en multicoque. Récit.

Nicolas Guillermin

« C’est un projet qui a du sens, pas seulement un exploit sportif. On ne veut pas juste écrire une page de l’histoire de la voile en devenant, je l’espère, le premier équipage féminin à boucler un tour du monde sans escale et sans assistance sur un multicoque… On veut aussi entraîner dans notre sillage des jeunes filles et des femmes qui, aujourd’hui, n’osent pas plein de choses. On souhaite leur donner confiance en elles et l’envie de réaliser leurs rêves. » Après avoir terminé le Vendée Globe (24e en 2021), Alexia Barrier veut s’attaquer fin 2024 au Trophée Jules-Verne, le record du tour du monde, détenu par Francis Joyon (quarante jours) depuis 2017. Un défi 100 % féminin pour faire « bouger les lignes ».

Le démâtage de Tracy Edwards

La course au large est un des rares sports où la mixité existe, mais force est de constater que les hommes sont ultra-majoritaires. Sur les 33 skippeurs qui ont franchi la ligne de départ du Vendée Globe 2020-2021, tour du monde en solitaire sur des voiliers de la classe Imoca (18,28 mètres), 6 seulement étaient des femmes. En multicoque, ces dernières ne sont tout simplement pas représentées.

Voile. Jeanne et Julia Courtois, les jumelles qui courent en double

Dans l’histoire du Trophée Jules-Verne, créé il y a tout juste trente ans, notamment par Titouan Lamazou et Florence Arthaud, 26 tentatives ont été recensées, dont une seule par un équipage féminin. En 1998, à bord de « Royal Sun Alliance », un catamaran de 92 pieds (28 m), la skippeuse anglaise Tracy Edwards avait été contrainte d’abandonner, en raison d’un démâtage au beau milieu de l’océan Pacifique, alors qu’elle se trouvait dans les temps du record.

La course aux moyens

Vingt-quatre ans après, Alexia Barrier est bien décidée à reprendre le flambeau, même si elle reconnaît ne pas avoir de véritable expérience en multicoque océanique. « C’est un record qui me fascine depuis mon plus jeune âge, nous explique-t-elle. J’ai été déçue d’avoir autant de difficultés à racheter un bateau performant pour le prochain Vendée Globe. Tout était compliqué, il y a eu une flambée des prix sur les bateaux… Ce mode de fonctionnement ne me convenait plus. Comme j’avais très envie depuis longtemps de bâtir un équipage féminin pour le Trophée Jules-Verne, je me suis dit que c’était le moment de sauter le pas et de foncer ! »

Pour se donner les moyens de réussir, la Niçoise a mis en vente son Imoca tout en se lançant à la recherche de sponsors. « De grands groupes internationaux se montrent enthousiastes, ça bouge, mais ça prend du temps, glisse-t-elle, car on présente un programme international avec deux ans de préparation, composé de records comme San Francisco-Yokohama ou Miami-New York. »

Voile. François Gabart : « Sur ces bateaux, on essaie de rendre les risques acceptables »

La navigatrice vise un budget de 12 millions d’euros sur quatre ans. « C’est raisonnable par rapport à un projet gagnant sur le Vendée Globe, qui peut monter jusqu’à 20 millions d’euros sur quatre ans, étant donné ce qu’on propose en termes d’image et de visibilité. Une banque est très intéressée et pourrait apporter un tiers du budget jusqu’en 2025. Ça nous permettrait de démarrer rapidement le projet dès cet été. »

8 femmes à bord

Pour accomplir sa révolution, Alexia Barrier avoue avoir un faible pour « Idec Sport », le bateau détenteur du record, mais il n’est pas à la vente. Elle pourrait donc racheter l’ex-« Actual » d’Yves Le Blévec, un trimaran Ultim de 32 mètres, afin de participer à la Route du rhum 2022 en novembre puis s’entraîner à bord avec son équipage après avoir réalisé des « évolutions en chantier ».

Si le sponsor tarde à prendre sa décision, le projet démarrera sur un MOD 70, un multicoque de 21 mètres prêté par un propriétaire italien « en attendant de réunir les fonds nécessaires ». « Les filles sont super-motivées, elles rêvaient d’avoir une place un jour sur le Trophée Jules-Verne, s’exclame celle qui a terminé 2e de la Route de l’équateur en 2007, avec Florence Arthaud et Luc Poupon. On sera 8 à bord mais je forme un groupe de 10 femmes, ou peut-être plus, car sur trois ans il peut se passer plein de choses, c’est mieux d’avoir plus d’équipières… »

« On veut établir un temps de référence féminin »

Plusieurs navigatrices de renom ont déjà donné leur accord, comme Marie Riou et Marie Tabarly, l’Irlandaise Joan Mulloy, l’Américaine Sara Hastreiter, l’Anglaise Dee Caffari, la seule femme à avoir bouclé le tour du monde à la voile dans les deux sens, la Suédoise Helena Darvelid, équipière de Tracy Edwards, ou encore la Suissesse Élodie-Jane Mettraux.

Alexia Barrier peut déjà compter sur la participation de navigatrices chevronnées comme Dee Caffari (à gauche) et Marie Tabarly  (à droite). Photos AFP

Pour les aider à se préparer et réussir, plusieurs skippeurs renommés en multicoque comme Paul Larson, Brian Thompson ou Giovanni Soldini ont proposé leurs services bénévolement. « Ils sont enthousiastes et même fiers, car ils ont vraiment envie de porter un équipage féminin au plus haut niveau en multicoque, souligne Alexia Barrier. On veut établir un temps de référence féminin et, si on rencontre des conditions météorologiques optimales, pourquoi pas battre le record de quarante jours ? »

nautismejules vernevoile
BBC

Dolly Alderton: Dating apps make insecurities worse

By Megan LawtonNewsbeat reporter

In 2012 London hosted the Olympics, Carly Rae Jepsen topped the charts with Call Me Maybe and dating apps Tinder and Hinge were launched.

The launch of those apps is what writer and modern-day agony-aunt Dolly Alderton remembers well. She tells Radio 1 Newsbeat they changed the dating world overnight.

"I feel lucky to be a millennial that dated before apps," she says.

"I was 27 when they launched and remember going to bars and suddenly seeing men looking at digital avatars on their phone rather than engaging with people around them."

Dolly is speaking to Newsbeat ahead of the TV adaptation of her bestselling memoir Everything I Know About Love, which airs on BBC One and iPlayer this week.

The book, which was published in 2018, is a collection of dating and friendship stories about heartbreak, joy - and everything in between.

Supermodels and heartbreak

After the book's release, Dolly says she received loads of messages from readers saying they found her experiences relatable - including from a supermodel.

"The strangest thing happened. I had an Instagram message from Adwoa Aboah, possibly the most beautiful woman on earth, saying, 'I've never identified with a book about heartbreak this much'.

"And I thought, if the most beautiful woman in the world is telling me she can relate, then how reassuring is that?"

Dolly also holds a position as a modern-day Agony Aunt for the Sunday Times Magazine. She says many of the problems submitted to her are about online dating.

"I get so many messages about apps and ghosting. We all have baggage and I think those anxieties have been heightened to a new level."

"Before dating apps, you focused solely on the human in front of you and how they were behaving, but now there are so many versions of them to analyse, like on WhatsApp, Instagram and Twitter".

"So many messages I get are about what to do when your partner is liking the pictures of other people and 'does it matter if my boyfriend won't put me on his Instagram'?"

Everything I Know About Love

Four friends. One story of great love. A messy, raucous stumble into bad dates and heartaches - and surviving your twenties. The bestseller from the heart of Dolly Alderton.

Available now on BBC iPlayer

'Getting our heads around ghosting'

It's part of an agony aunt's role to be compassionate, but Dolly admits not everyone has the same level of understanding when it comes to modern dating problems.

"We're all getting our heads around ghosting and what the effect of it is. I don't think everyone understands that ghosting is so much more than a breakup.

"It can make you feel like the relationship had been a kind of delusion."

Ghosting is when someone cuts all contact, without explanation, and ignores attempts by the other person to get back in touch.

In terms of giving advice for dealing with heartbreak, Dolly says there's one saying she always comes back to.

"There was a psychologist who found heartbreak has no correlation with the length of time you were with that person.

"It's about what that person represented to you and what that relationship meant to you.

"It might be the first person you felt ever understood you or the first person you've ever had a real sexual connection with".

In light of that she says, it's important to extend kindness to anyone going through relationship troubles, whether it's divorce or a breakup after a short-term relationship.

Despite being heavily focused on heartbreak, the TV adaptation of Everything I Know About Love is anything but miserable.

"It's silly and fun and there's lots of dancing, but it will make you cry."

So, knowing everything Dolly knows about love, what would an agony aunt's advice be to her younger self?

"I wish I could tell every 20 year old that you don't have to become a different person in romance to the person you are in friendships."

"The person you are with the people you're most comfortable with is the person who deserves to be loved by your partner."

Everything I Know About Love airs on BBC One on 7 June.

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Listen to Newsbeat live at 12:45 and 17:45 weekdays - or listen back here.

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Why Dolly Alderton stopped writing about her personal life

Are dating apps messing with our heads?

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L'Humanité

Finale femmes de Roland-Garros : Swiatek contre Gauff, gros combat en perspective

Actu

Tennis. La Polonaise Iga Swiatek et l’Américaine Coco Gauff représentent l’avenir du tennis féminin. Elles s’affrontent ce samedi à partir de 15 heures en finale de l'édition 2022 de Roland-Garros. Une finale pleine de promesses.

Éric Serres

La N°1 mondiale, la polonaise, Iga Swiatek, qui avait empoché en 2020 son premier Roland Garros, retrouve ce samedi en finale, la jeune Américaine Coco Gauff. La numéro 1, qui a fêté ses 21 ans mardi dernier, enchaînera-t-elle un 35e succès d’affilée depuis le début de la saison ? Sa dernière défaite remonte à plus de cent jours. C’était un 16 février au tournoi de Dubaï en huitièmes de finale contre la lettone Jeļena Ostapenko.

Swiatek assume parfaitement son nouveau statut

À ce jour, Roland-Garros 2020 reste, malgré tout, le seul Grand Chelem inscrit à son palmarès. Certes en janvier dernier, elle avait atteint le dernier carré à l’Open d’Australie, battue par l’Américaine Danielle Collins, mais son tableau d’honneur reste vierge d’un autre grand succès majeur.

John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »

Malgré tout, un an et demi après son sacre surprise Porte d’Auteuil, Swiatek n’est dorénavant plus une inconnue et assume parfaitement ce nouveau statut mondial, obtenu en avril après l’arrêt de carrière de l’Australienne Ashleigh Barty. « J’ai l’impression que cette saison, tout s’est mis en place. Tout le travail que j’ai réalisé physiquement, tennistiquement et mentalement est là. L’année dernière, je prenais encore de l’expérience. Maintenant, j’utilise mon expérience pour que tout fonctionne comme il faut », a déclaré la jeune polonaise qui n’a laissé qu’un set en route pour rallier cette finale à Paris.

La tête sur les épaules et un tennis de feu

Mais il faudra franchir un dernier obstacle pour décrocher un deuxième titre majeur, car son adversaire, l’Américaine Coco Gauff (23 e mondiale), est tout à la fois une révélation et la confirmation d’un talent entraperçu depuis quelques années. Il y a trois ans, à 15 ans seulement, elle s’était offert le scalp de Venus Williams au premier tour de Wimbledon 2019 pour atteindre finalement les huitièmes de finale.

Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »

Elle s’était de nouveau distinguée en janvier 2020, en éliminant Naomi Osaka, alors championne sortante, au 3e tour de l’Open d’Australie. La voilà désormais la plus jeune finaliste de Roland-Garros depuis plus de vingt ans (Kim Clijsters en 2001). Et la plus jeune en Grand Chelem depuis Maria Sharapova à Wimbledon en 2004. Le tout sans perdre le moindre set.

Roland-Garros 2021. Avec Coco Gauff, la maturité n’attend pas

Du haut de ses 18 ans, la Floridienne a donc la tête sur les épaules, un tennis de feu et des idées bien arrêtées. Ainsi après sa demi-finale, remportée face à l’Italienne Martina Trevisan (6-3, 6-1), elle n’a pas hésité à profiter de sa notoriété pour envoyer un message télévisuel fort à ses compatriotes. « Paix. Mettez un terme à la violence armée. », a-t-elle écrit sur une caméra suite à la tuerie dans l’école primaire d’Uvalde au Texas : « Il y a des gens qui regardent ce match dans le monde entier. J’espère que ce message pourra être reçu. Pour moi, c’est très important. C’est un problème en Amérique et c’est une thématique qui me tient à cœur depuis longtemps. Il faut vraiment faire quelque chose. Maintenant que j’ai 18 ans, j’essaie aussi d’être plus consciente de certaines thématiques, parce que je suis en mesure de voter, par exemple, et j’essaie d’utiliser la médiatisation dont je fais l’objet de manière sage. » Deux têtes bien pleines donc, au tennis agressif pour une finale qui devrait tenir toutes ses promesses.

tennis fémininroland-garros
Valeurs Actuelles

Refus d’obtempérer à Paris : Mélenchon qualifie le syndicat Alliance de “groupe factieux” après les tirs de trois agents

La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour « refus d’obtempérer ». La honte c’est quand ?

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 5, 2022

Une plainte va être déposée

Mélenchon « fait exprès d’ignorer la loi »

Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 6, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

E-sport : les clichés passés au crible

Publié le : 03/06/2022 - 19:44Modifié le : 03/06/2022 - 19:48

Guillaume GRALLET Suivre

En dépit d'une reconnaissance au plus haut niveau de l'État, les idées reçues sur le sport persistent. Ils rendraient obèse, violent, addict, macho et moins intelligent. Contre-exemples dans Tech 24, et entretien avec Kayane, joueuse professionnelle de e-sport.

En 2021, une étude révèle que 9,4 millions d'internautes français de 15 ans et plus s'intéressent au e-sport, soit une hausse de 1,6 million par rapport à 2020. 

Au-delà des jeux de course, de combat et autres jeux à succès, comme Fortnite et Rocket League, le e-sport réserve de nombreuses surprises. Comme le récent engouement qu'il a suscité dans le monde des échecs. La Fédération française d'échecs (FFE) songe d'ores et déjà à muscler sa section e-sport… 

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France24 - Monde

Rachat de Twitter : Elon Musk et la Chine, des liaisons dangereuses pour la sécurité américaine ?

Publié le : 03/06/2022 - 19:20

Sébastian SEIBT Suivre

L’offre d’Elon Musk pour racheter Twitter agite les spécialistes américains des questions de sécurité nationale, observe le Washington Post. En cause : les liens entre le groupe Tesla, qui appartient au multimillionnaire, et la Chine. Selon eux, cette opération risquerait de transformer Twitter en mégaphone pour la propagande antiaméricaine de Pékin.

Lorsqu’Elon Musk avait assuré, mi-avril, vouloir acquérir Twitter au nom de la "liberté d’expression", d’aucuns voyaient déjà le spectre de Donald Trump revenir hanter le célèbre réseau social. D’autres redoutent une autre ombre… celle de la Chine, qui profiterait de l’accession du patron de Tesla et de SpaceX à la tête de Twitter. Cette acquisition pourrait constituer une "menace pour la sécurité nationale américaine", ont ainsi assuré une douzaine d’anciens et d’actuels membres de l’administration, chargés de contrôler les investissements étrangers aux États-Unis, interrogés par le Washington Post, jeudi 2 juin.

"Étant donné le volume d’informations, le nombre d’utilisateurs influents et la quantité de données personnelles sensibles dont dispose Twitter, toute possible influence étrangère dans cette opération sera regardée de très près", assure au Washington Post, Richard Sofield, qui a travaillé au Comité pour l'investissement étranger (CFIUS) durant les présidences de Barack Obama et de Donald Trump. Le CFIUS a d’ailleurs commencé à s’intéresser aux ramifications de cette transaction à l’étranger et plus spécifiquement en Chine, souligne le quotidien de la côte Est. 

La giga-usine en Chine, talon d’Achille de Tesla ?

L’inquiétude porte essentiellement sur les liens entre Tesla et la Chine. Le Comité pour l’investissement étranger n’est pas le premier à tirer la sonnette d’alarme : Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, s’est déjà demandé le 26 avril si "Pékin ne venait pas de gagner un peu de moyen de pression sur notre place du village [Twitter] grâce à cette offre". Mais, à l’époque, les observateurs y avaient surtout vu un coup bas porté par l’un de ses principaux concurrents dans la course à l’espace. Jeff Bezos, patron de Blue Origin, aurait sciemment agité le chiffon rouge chinois, conscient que l’administration américaine est très chatouilleuse sur la question.

Interesting question. Did the Chinese government just gain a bit of leverage over the town square? https://t.co/jTiEnabP6T

April 25, 2022

Il n’empêche qu’il est difficile de minimiser la dépendance de Tesla à l’égard de la Chine. "En 2019, Tesla est devenue la première entreprise non chinoise à être propriétaire à 100 % de son usine en Chine et Elon Musk en a profité pour construire une giga-usine qui marche très bien", rappelle Jean-François Dufour, directeur du cabinet de conseil DCA Chine-Analyse.

Pékin avait par ailleurs déroulé le tapis rouge à l’entrepreneur nord-américain en lui faisant bénéficier "d’aides à l’implantation valant plusieurs milliards de dollars à travers des terrains accordés à bas prix, des prêts à faibles taux d’intérêt et des réductions d’impôts", rappelle le New York Times

En contrepartie, Elon Musk a fait de cette usine la base arrière de son expansion, non seulement en Chine, mais dans toute l’Asie. Preuve de l’importance de ce site pour le numéro 1 mondial des voitures électriques : en 2021, plus de la moitié des automobiles fabriquées par Tesla dans le monde ont été assemblées précisément dans cette usine. À lui seul, le marché chinois a rapporté plus de 13 milliards de dollars à la marque américaine, soit plus d’un quart de ses revenus, détaille le Wall Street Journal.

Des profits qui pourraient rapidement devenir le talon d’Achille de Tesla si Pékin décidait de s’en servir comme moyen de pression. "Les autorités peuvent très bien restreindre l’accès des voitures Tesla au marché chinois si Elon Musk vient à les décevoir d’une manière ou d’une autre", affirme Jean-François Dufour.

Un précédent en 2019

Un tel scénario n’est pas si abracadabrantesque : en 2019, Pékin avait demandé à Tesla de ne pas envoyer aux États-Unis les données que ses voitures connectées collectaient sur les utilisateurs chinois. Sous pression, le groupe d’Elon Musk avait donc ouvert un centre de données à Shanghai deux ans plus tard. Cette bataille pour le contrôle des données personnelles traduit, selon Jean-François Dufour, "la volonté de Pékin de marquer son territoire et de réaffirmer son autorité sur les acteurs étrangers présents sur son territoire". 

Et Elon Musk avait alors pu voir à quel point Pékin pouvait se montrer vindicatif à l’égard des entreprises ne caressant pas le régime dans le sens du poil. Ainsi, la marque H&M s’est, elle, retrouvée bannie d’Internet en Chine [et des tout-puissants sites d’e-commerce comme Alibaba] pour avoir décidé, en 2021, de ne plus utiliser de coton provenant de la région du Xinjiang, où Pékin est accusé d’avoir recours au travail forcé dans les champs de coton.

La "giga-usine" de Tesla à Shanghai n’est, en outre, pas sa seule source de dépendance économique à la Chine. Il en va de même pour la fabrication des moteurs électriques dont sont équipées les voitures du groupe américain. Dans un rapport de mai 2022 sur les composants utilisés pour la fabrication de ses véhicules, Tesla note que la plupart viennent de fournisseurs chinois et dépendent de matières premières extraites principalement en Chine ou par des groupes chinois.

"Tesla n’est pas plus dépendant de ces fournisseurs chinois que n’importe quel autre constructeur de voitures électriques, mais vu l’influence d’Elon Musk, Pékin peut davantage être tenté d’utiliser cette arme contre Tesla que contre General Motors ou Volkswagen", résume Jean-François Dufour.

Conscient des implications de cette dépendance, Tesla a évoqué la possibilité de se lancer dans l’industrie minière, mais "cela prendrait plus de sept ans pour y parvenir", a estimé Gavin Montgomery, spécialiste des matières premières pour la cabinet américain, Wood Mackenzie, interrogé par le Washington Post. 

Un cheval de Troie de la Chine pour quoi faire ?

Les craintes des autorités américaines de voir Elon Musk se transformer en cheval de Troie de la Chine, s’il rachetait Twitter, viennent aussi du fait que "l’entrepreneur a toujours eu un discours très positif à l’égard de la Chine et de ses intérêts", note Jean-François Dufour. Il a ainsi accepté sans broncher que Pékin ferme son usine à Shanghai au moment du confinement de la capitale économique chinoise en mars. Elon Musk avait pourtant crié au scandale lorsque les autorités californiennes avaient pris une décision similaire avec son usine de Fremont au début de la pandémie, en avril 2020. Il avait même alors menacé de délocaliser toute sa production au Texas.

>> À lire aussi sur France 24 :  Covid-19 : Elon Musk rouvre son usine Tesla et met au défi les autorités américaines de l'arrêter

La Chine a donc les moyens d’obtenir d’Elon Musk un traitement de faveur. Mais en quoi cela constitue-t-il un risque pour la sécurité nationale américaine ? D’abord, "un problème évident est l’accès aux données personnelles des utilisateurs de Twitter", affirme au Washington Post un ancien conseiller de Barack Obama, qui a préféré garder l’anonymat.

"La Chine va clairement profiter de cette situation pour demander des informations sur tous ceux qui critiquent Pékin sur Twitter", abonde dans le New York Times, Murong Xuecun, un écrivain chinois qui avait été interrogé par les autorités chinoises en 2019 après deux tweets critiques à l’égard du président chinois Xi Jinping. 

"Si Twitter est interdit en Chine, c’est bien parce que Pékin reconnaît que cela peut être un formidable outil d’influence", résume observe Jean-François Dufour. Et selon l’expert, le régime chinois compte bien s’en servir beaucoup plus librement si Elon Musk prend effectivement les rênes du réseau social : "la crainte est que Twitter deviennent un mégaphone mondial pour la propagande chinoise", note cet expert.  

Les Chinois sont déjà passés maîtres dans l’art de diffuser leur propagande sur les réseaux sociaux, souvent pour critiquer les États-Unis. Mais Twitter tentait jusqu’à présent de réduire cette désinformation en fermant des faux comptes utilisés uniquement pour amplifier le discours officiel chinois, rappelle le Wall Street Journal. Et la vision d’une "liberté d’expression absolue", défendue si ouvertement avec ardeur par Elon Musk, se marierait très bien avec les ambitions chinoises de porter haut et loin leur message sur la scène internationale.

Les autorités manquent de moyens pour empêcher ce rachat au nom de la sécurité nationale. Le Comité pour l'investissement étranger n'a pas vocation à bloquer une opération entre deux Américaines, ce qui est le cas avec Twitter et Elon Musk. Leur seul espoir est que le patron de Tesla décide finalement qu'être à la tête de l'empire des gazouillis ne l'intéresse plus. 

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Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter

Valeurs Actuelles

[Info VA] Tentative d’assassinat à Vitry-sur-Seine : un homme blessé par balles à un feu rouge

Les faits se sont déroulés dans la soirée du lundi 6 juin, vers 23h15, à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Le passager d’une voiture a aperçu un individu équipé d’une arme de poing à bord d’un autre véhicule les suivant et demandé à sa compagne et conductrice d’accélérer pour les distancer. L’individu a alors tiré une fois dans le coffre, la balle traversant l’habitacle de la voiture et frôlant la hanche de la conductrice lui occasionnant une légère brûlure.

Face au danger, le couple a tenté de fuir mais a dû s’arrêter à un feu rouge, gêné par la circulation. Le passager du véhicule suspect est alors descendu de voiture, s’est porté à hauteur de l’homme et a tiré cinq fois dans sa direction : trois balles l’ont touché aux deux fesses et à une jambe. Le tireur est ensuite remonté dans son véhicule et son complice a fait marche arrière avant de prendre la fuite. Plusieurs renforts de police sont par la suite arrivés sur place.

Âgé de 22 ans, l’homme blessé par balles et au pronostic vital réservé a été transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Il a informé les policiers de la BAC connaître l’auteur des tirs, précise une source policière à Valeurs actuelles. Sa compagne, âgée de 21 ans, a elle refusé d’être examinée. Les deux suspects, dont le tireur de type « nord-africain », sont recherchés par la police. Six impacts ont été constatés sur le véhicule et deux ogives retrouvées à l’intérieur.

Le passager du véhicule suiveur a tiré une balle dans le coffre qui a brûlé la femme de 21 ans à la hanche, et au feu est descendu et a tiré 5 balles sur l’homme de 22 ans (2 fesses, 1 jambe) qui connaissait le tireur et a été transporté à la Pitié Salpêtrière. #VitrysurSeine 2/2

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 7, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine

Issued on: 03/06/2022 - 12:02

With the war in Ukraine now in its 100th day, we focus on the situation in Transnistria, a small breakaway region of Moldova on Ukraine’s south-western border. Western countries suspect the region of acting as a rear base for the Russian military. The separatist enclave, which has claimed its independence since the fall of the Soviet Union, is located near the strategic Ukrainian port city of Odesa on the Black Sea. Our reporter Lauriane Dherbecourt gained rare access to Transnistria, which for now refuses to take part in the conflict in Ukraine. She discovered a land whose people are torn between East and West.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

Analysis

Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

Moldova's pro-Russian president concedes race to pro-European challenger Sandu

Valeurs Actuelles

Trois blessés, dont un grave, à la suite d’un rodéo urbain à Rennes

Un rodéo urbain qui vire au drame. Dimanche 5 juin, ce rodéo a causé un accident à Rennes, rapporte France 3 Bretagne. Les faits ont eu lieu à proximité du campus universitaire de Beaulieu. Un homme âgé de 18 ans, au volant d’une moto, avec un enfant âgé de 6 ans juché sur le guidon, a exécuté une roue arrière sur son véhicule, lorsqu’il a percuté un piéton âgé de 19 ans. Cet accident a blessé à divers degrés les trois protagonistes. Si l’enfant s’en est tiré avec quelques blessures sans gravité et est déjà sorti de l’hôpital, ce n’est pas le cas des deux autres personnes.

Pronostic vital engagé

En effet, le conducteur de la moto souffre d’un traumatisme crânien et de plusieurs fractures, dont une ouverte du fémur. Il sera auditionné à sa sortie de l’hôpital. Quant au piéton percuté par le pilote de la moto, qu’il connaissait, il est dans un état grave et souffre d’un traumatisme crânien et d’une hémorragie interne. Son pronostic vital est engagé. Concernant le véhicule incriminé, il a purement et simplement disparu. « La motocyclette a été déplacée et emmenée par des amis du mis en cause et de la victime et n’a pour l’heure pas été retrouvée », a expliqué Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes. Les rodéos urbains ont été récemment au cœur de l’actualité lorsque la réalisatrice d’un film sur ce sujet (« Rodéo », de Lola Quivoron) a fait polémique en expliquant au festival de Cannes que les rodéos qui tournaient au drame étaient « la faute de la police qui fait la chasse aux jeunes et les criminalisent ».

Rennes : les dernières actualités

Un détenu de la prison de Rennes accuse des surveillants de violences et dépose plainte

Ille-et-Vilaine : trois rave-party en un mois, les habitants de Laillé exaspérés

Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

South Korea, US launch missiles in response to North Korea tests

Issued on: 06/06/2022 - 05:56

NEWS WIRES

South Korea and the United States fired eight ballistic missiles on Monday in response to North Korean weapons tests the previous day, Seoul's military said.

The Joint Chiefs of Staff said the allies launched the ground-to-ground Army Tactical Missile System (ATACMS) missile at targets in the East Sea, also known as the Sea of Japan, in the early morning.

The 10-minute volley comes a day after North Korea launched eight short-range ballistic missiles following a South Korea-US joint military exercise involving a US aircraft carrier.

"Our military strongly condemns the North's series of ballistic missile provocations and sternly urges it to immediately stop acts that raise military tensions on the peninsula," it added.

Pyongyang has doubled down on upgrading its weapons programme this year, despite facing crippling economic sanctions, with officials and analysts warning that the regime is preparing to carry out a fresh nuclear test.

Monday's launches mark the second such joint show of force by the allies under South Korea's hawkish new President Yoon Suk-yeol, who has vowed a tougher stance against Pyongyang's provocations.

Last month, Seoul and Washington carried out combined launches after Pyongyang fired three ballistic missiles -- including a suspected intercontinental ballistic missile -- in their first such joint move since 2017.

(AFP)

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Biden in Japan after South Korea visit focused on economic, security concerns

North Korea launches ballistic missiles hours after Biden leaves Asia

Biden begins Asia tour in S. Korea, under shadow of North's nukes

New York Times - World

British Tourist Gets 15 Years in Iraqi Jail for Taking Shards From Archaeology Site

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The retired geologist said he did not know it was illegal to take the pottery shards when he picked them up from the site. The harshness of his sentence came as a surprise.

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By Jane Arraf

A British tourist who took pottery shards from an archaeological site was sentenced on Monday to 15 years in an Iraqi prison after a Baghdad court convicted him of trying to smuggle the artifacts out of the country.

The court found James Fitton, a 66-year-old retired geologist, guilty under a 2002 law that carries a sentence of seven to 15 years in prison for stealing artifacts or antiquities. Looting antiquities with weapons or with other people is a crime punishable by death in Iraq.

“The site where he took the small pieces and stones was open with no guards so he took some pieces as souvenirs,” said Mr. Fitton’s defense lawyer, Thair Soud, adding that his client made no attempt to hide the pieces, wrapping them in Kleenex and putting them in his luggage.

The harshness of the punishment has raised questions in a country where antiquities looting is rampant but few Iraqis are known to have faced such severe sentences in recent years. Mr. Soud, who said he was extremely surprised by the sentence, maintained the items had no commercial value and said he would appeal.

Mr. Fitton was part of a British-based tour group on a visit to Iraq in March when they toured the Sumerian site of Eridu in the south. He told the court that while at the site — which, like many of Iraq’s archaeological sites, is largely unexcavated and unguarded — he picked up shards of pottery and stones to take them home as souvenirs. He said he did not know that was illegal.

Airport security found 12 pottery shards and stones in Mr. Fitton’s luggage as he and other tour group members were flying out of Baghdad in March.

The British tour director Goeff Hann, who was 85, and in ill health, was prevented from being medically evacuated out of the country after suffering a stroke because he was wanted for questioning in the case, according to British media. Hinterland Travel, the tour company, said Mr. Hann died in a Baghdad hospital on April 12. Mr. Hann, the founder of the adventure travel firm, had led trips to Iraq for years and was co-author of one of the few guidebooks to the country.

The court on Monday acquitted another tourist from the same group, 60-year-old German citizen Volker Waldman, who had two artifacts in his luggage, after accepting his defense that he had been given the items by Mr. Fitton to carry.

Iraq’s culture minister, Hassan Nadhem, said in a telephone interview that his ministry had no input into the sentencing, saying the ministry’s only role was providing experts to confirm that the items were artifacts from Eridu.

While the minister had no comment on Mr. Fitton’s specific case, he did say: “We support any kind of legal action against those who try to steal and smuggle artifacts.”

The current Iraqi government has placed a major focus on repatriating looted antiquities from abroad, including artifacts purchased by the U.S.-based Hobby Lobby chain for its Museum of the Bible in Washington, D.C. The most high-profile of the pieces, a tablet with a fragment of the world’s oldest known epic poem, was returned this year to Iraq and is now on display at the Iraq Museum in Baghdad.

Iraq, ancient Mesopotamia in antiquity, is known as the cradle of civilization, and was home to the first known cities that sprung up between the Tigris and Euphrates rivers. Widespread looting of artifacts began after 1991 when the dictator Saddam Hussein temporarily lost control of the south of Iraq.

In 2003, thousands of pieces were stolen from the Iraq Museum after the U.S. military deployed for the invasion of Iraq stood by while it was looted.

Mr. Nadhem said looting at archaeological sites, most of which have not yet been excavated by archaeologists, has been a major problem in Iraq.

“We have more than 25,000 archaeological sites,” he said. “We don’t have enough police. We don’t have enough technology like drones or surveillance cameras. So we cannot control the whole of Iraq.”

But he said he did not know of any Iraqis who, in the past two years since he has been minister, had been convicted on similar charges.

Iraq, which receives millions of religious pilgrims a year, has a nascent sector catering to Western tourists traveling to see archaeological sites. Mr. Nadhem said he estimated the numbers at about 1,000 a year and did not think Mr. Fitton’s sentencing would affect the industry.

“The numbers are very small so I don’t think there will be an impact on this,” he said.

Falah Hassan and Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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New York Times - World

Assassinations Become Weapon of Choice for Guerrilla Groups in Myanmar

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A movement to restore democracy has evolved into deadly warfare between a ruthless military and a resistance force with limited weaponry.

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By Richard C. Paddock

The gunman entered the small government office in central Myanmar, walked up to the man in charge and shot him four times in the head. “You are the ward administrator!” the gunman shouted, according to a brief video clip that captured part of the shooting.

U San Mu, the military-appointed ward administrator of Kyakan village, fell dead at his desk as the assassin and an accomplice fled by motorbike. Hours later, a resistance group known as Nga Pyae Ma claimed responsibility for the killing, posting the video clip on Facebook and Telegram.

A spokesman for Nga Pyae Ma said in an interview that the group targeted Mr. San Mu because he had collaborated with the military regime that seized power in Myanmar last year.

“Local people were unjustly arrested and tortured by the military because of him,” said the spokesman, who uses the nom de guerre Bo Nga Khu. He added that he took the video and drove the getaway motorbike. “He was warned several times before being killed, but his actions did not stop.”

Across Myanmar, assassinations have become a regular tool of the resistance. More than 400 local armed groups like the Nga Pyae Ma have formed since the coup; many carry out targeted killings for which they later claim responsibility. The assassinations come as the movement to restore democracy has evolved into deadly warfare between a ruthless, well-supplied military known as the Tatmadaw and a resistance movement that has broad public support but limited weaponry.

The shadow National Unity Government, which was formed by ousted elected officials and some ethnic leaders, says it is waging a revolutionary war against the regime. The conflict has taken a huge toll on the civilian population. Nearly a million people have been displaced, the economy has contracted sharply and the health care system is in crisis, even as the military blocks delivery of humanitarian aid.

U Naing Htoo Aung, the unity government’s defense ministry secretary, said that ward administrators are legitimate targets because they engage in “the surveillance and coercion of the public” and are essential to the regime’s “dictatorial control of the country.”

The unity government’s People’s Defense Force has more than 60,000 fighters organized into battalions, he said, and a similar number make up local resistance groups such as the Nga Pyae Ma. The organized battalions are mainly engaged in fighting the Tatmadaw in the jungles, while the resistance groups operate in towns and cities, where they carry out guerrilla attacks.

Although Russia’s invasion of Ukraine has overshadowed the fighting in Myanmar, clashes between the Tatmadaw and resistance forces take place daily. The National Unity Government says it now controls half the country’s territory, although most of that is in the hands of armed ethnic groups that have long battled the military in remote borderlands.

The unity government claims that at least 14,890 regime soldiers have died in the fighting, while it has lost just 1,000 fighters. The regime refuses to discuss casualty figures. But earlier this year, the junta acknowledged that military-appointed ward administrators were being killed at a rate of more than one a day. Nearly as many have been wounded. Many were shot in their homes or offices; one resistance group claimed responsibility for gunning down a ward administrator while he was flying a kite.

“We are witnessing the people’s revolution in which everyone takes part, collectively making history,” Duwa Lashi La, the unity government’s acting president, said last month.

Zachary Abuza, a professor at the National War College in Washington, said the People’s Defense Force has done surprisingly well on the battlefield and has upgraded its arsenal by capturing weapons.

As the war in Ukraine continues to drain Moscow’s resources, he said, the Tatmadaw will find it harder to get weapons, ammunition and replacement parts from Russia, a major supplier. Unable to contain the rebel forces, the Tatmadaw has mounted continuing attacks on the civilian population, Mr. Abuza said, including torching villages and waging a relentless bombing campaign.

“The reliance on arson, indiscriminate artillery fire and air attacks is indicative of a loss of control on the ground,” he said. “The Tatmadaw is experiencing an unprecedented degree of casualties and defections. They are now having to fight and defend supply lines in places that were previously secure.”

He added, “I think we are looking at a long stalemate.”

Local resistance units are not the only ones carrying out assassinations. In recent weeks, armed groups tied to the regime have stepped up their own campaign of targeted killings. According to the National League for Democracy, which shared power with the military before the coup, at least 18 of its members and supporters have been killed by regime-sponsored groups since late April.

Family members said the victims were taken from their homes and driven away in military and police vehicles. Their bodies were found the next day, dumped by roadsides.

The military began replacing thousands of locally elected ward administrators with regime supporters soon after the coup on Feb. 1, 2021. Many of its appointees were quickly accused of being informers, known as dalan, who handed suspected rebels over to the security forces to be imprisoned and tortured.

One such ward administrator was U Tun Naing Oo, from a district near Mandalay, the second-largest city in Myanmar. He was shot dead in the street in January by a local resistance group calling itself the Zarmani Guerrilla Force. The group claimed responsibility for the assassination on Facebook in slang meant to circumvent censors, saying he was “taken to the dog’s path,” meaning killed, “by four lipsticks,” or bullets.

A neighbor, Ko Than Soe, said the targeted official had been the local leader of a pro-Tatmadaw militia and had informed on resistance fighters. “He more than deserves to be dead,” said Mr. Than Soe. “Even though he is dead, I would say he is lucky because his family is still safe.”

No one has been arrested or charged in the killings of ward administrators.

Perhaps the resistance groups’ most prominent target is the deputy governor of the Central Bank, Daw Than Than Swe, who was shot and wounded by a gunman in April at her Yangon home. A local resistance force claimed responsibility.

But such guerrilla warfare tactics, with the risk of mistaken killings, can sometimes backfire, alienating people previously sympathetic to the rebel cause.

In February, attackers from the rebel group Zero Guerrilla Force in central Myanmar shot and killed a retired government employee, saying he was dalan and a militia leader supporting the Tatmadaw.

Friends and family members said the victim, U Myint San, 65, was a literature lover who started a library with his own money and encouraged children to read. He had also donated money to a local resistance group, his son said.

“U Myint San was a good person who did good for the community,” said Ko Si Thu, the leader of a local activist group, suggesting he may have been set up by someone with a grudge. “He was not dalan. He has been active in the revolution since the coup.”

The Zero Guerrilla Force leader, U Thet Naing Aung, said the group acted on information from another local rebel group in assassinating U Myint San. “If he was killed by mistake, we will apologize only after the revolution,” he said. “Now I want to focus on the revolution.”

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France24 - World

Veterans return to Normandy to mark 78th anniversary of D-Day landing

Issued on: 06/06/2022 - 07:40

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World War II veterans and other visitors gather Monday in Normandy for the 78th D-Day anniversary to pay tribute to the nearly 160,000 troops from Britain, the US, Canada and elsewhere who landed there. Several thousand people are expected Monday at a ceremony at the American Cemetery overlooking Omaha Beach in the French town of Colleville-sur-Mer.

This year’s D-Day anniversary comes after two successive years of the Covid-19 pandemic restricted or deterred visitors. The celebrations paying tribute to those who brought peace and freedom to the continent have a special resonance this year as war rages once again in Europe following Russia’s invasion of Ukraine on February 24. 

In the French town of Colleville-sur-Mer on Monday, US Air Force aircraft are to fly over the American Cemetery during the commemoration ceremony, in the presence of Army Gen. Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff. It is the final resting place of 9,386 personnel who died fighting on D-Day and in the operations that followed. 

On the eve of the D-Day anniversary, veterans, their families and French and international visitors braved the rainy weather on Sunday to take part in series of events marking the 78th anniversary of the Normandy landings.

Peter Smoothy, 97, served in the British Royal Navy and landed on the beaches of Normandy on D-Day.

“The first thing I remember are the poor lads who didn’t come back ... It’s a long time ago now, nearly 80 years ... And here we are still living,” he told The Associated Press. “We’re thinking about all these poor lads who didn’t get off the beach that day, their last day, but they’re always in our minds.”

Welcomed to the sound of bagpipes at the Pegasus Memorial in the French town of Ranville, British veterans attended a ceremony commemorating a key operation in the first minutes of the Allied invasion of Normandy, when troops had to take control a strategically crucial bridge.

'We all got a little scared then'

Ray Wallace, 97, a former paratrooper with the US 82nd Airborne Division will be among the dozens of World War II veterans attending the ceremony at the American Cemetery overlooking Omaha Beach in the French town of Colleville-sur-Mer.

On D-Day, his plane was hit and caught fire, forcing him to jump earlier than expected. He landed 20 miles (32 kilometers) away from the town of Sainte-Mere-Eglise, the first French village to be liberated from Nazi occupation.

“We all got a little scared then. And then whenever the guy dropped us out, we were away from where the rest of the group was. That was scary," Wallace told The Associated Press.

Less than a month later, he was taken prisoner by the Germans. He was ultimately liberated after 10 months and returned to the US.

Still, Wallace thinks he was “lucky”. 

“I remember the good friends that I lost there. So it’s a little emotional,” he said, with sadness in his voice. “I guess you can say I’m proud of what I did but I didn’t do that much."

Asked about the secret to his longevity, “Calvados!” he joked, in reference to Normandy’s local alcohol.

'I try to put myself in their place'

On D-Day, Allied troops landed on the beaches code-named Omaha, Utah, Juno, Sword and Gold, carried by 7,000 boats. On that single day, 4,414 Allied soldiers lost their lives, 2,501 of them Americans. More than 5,000 were wounded. 

On the German side, several thousand were killed or wounded.

Wallace, who is using a wheelchair, was among about 20 WWII veterans who opened Saturday's parade of military vehicles in Sainte-Mere-Eglise to great applause from thousands of people, in a joyful atmosphere. He did not hide his pleasure, happily waving to the crowd as parents explained the achievements of WWII heroes to their children. 

Many history buffs wearing military and civilian clothes from the period also came to stage a reenactment of the events.

For 82-year-old Dale Thompson, visiting the site over the weekend was a first. 

Thompson, who travelled from Florida with his wife, served in the 101st Airborne Division of the US military in the early 1960s. He was stateside and saw no combat. 

Walking amid the thousands of marble headstones, Thompson wondered how he would have reacted if he landed at D-Day. 

“I try to put myself in their place,” he said. “Could I be as heroic as these people?”

(FRANCE 24 with AP)

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British memorial opens in Normandy to commemorate D-Day fallen

France commemorates D-Day without crowds amid pandemic

Hubert Faure, French WWII commando who took part in Normandy landings, dies at 106

BBC

The people making money from just surfing the internet

By Kathryn KyteBusiness reporter

The details of what each of us look at online are an incredibly valuable resource.

This tracked data helps the likes of Google and Facebook earn billions and billions of dollars a year in advertising revenue, as they use the information to target adverts at us.

For example, if you are browsing online fashion retailers to potentially buy a new pair of jeans, you should very soon see adverts for the denim trousers appearing elsewhere on your computer screen. We have all seen this happen regarding whatever we were thinking of purchasing.

The level to which we are being tracked online in this way is somewhat unnerving. The average European has data about his or her internet usage shared 376 times a day, according to one recent study. For US surfers this almost doubles to 747.

But what if you could not only have more control over how much of your data is shared, but actually make money from it?

That is the promise is of a Canadian tech firm called Surf, which last year launched a browser extension of the same name. It rewards people for surfing the internet.

Still in its beta or limited release stage in the US and Canada, it works by bypassing the likes of Google, and instead sells your data directly to retail brands. In return Surf gives you points that can be saved up and then redeemed for shop gift cards and discounts.

Firms signed up so far include Foot Locker, The Body Shop, Crocs, and Dyson.

Surf points out that all the data is anonymous - your email addresses and telephone numbers are not shared, and you don't have to give your name when you sign up. It does however ask for your age, gender and approximate address, but these are not compulsory.

The idea is that brands can use the data that Surf provides to, for example, see what are the most popular websites among 18 to 24-year-old men in Los Angeles. Then can then target their adverts accordingly.

Surf hasn't released details of how much people can earn, but so far it says it has enabled users to collectively earn more than $1.2m (£960,000).

People can also use Surf to limit what data they share, such as blocking information about certain websites they visit.

One Surf user is Aminah Al-Noor, a student at York University in Toronto, Canada, who says she feels that the extension has given her "the control back" over her online data.

"You can pick what you want to give Surf," adds the 21-year-old. "And other times I forget that I have it on, and a week later I will check, and my points just keep going up.

"All tech companies are going to collect our information, but the point is to make our experiences using the technology better, right," adds the 21-year-old.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Surf's co-founder and chief executive Swish Goswami says the firm wants to be "the frequent flyer rewards of internet browsing".

He adds: "From day one we have been clear with users on what we share and don't share, and we give them the ability to control their data as well.

"I think if you are upfront with people, and letting them know you are sharing data with brands, and you are doing it in an anonymised way - i.e. it cannot come back to them because we don't have their first or last name, then people are more comfortable to say 'yes' and share more with us."

Surf is part of a growing movement that some commentators have dubbed "responsible technology", part of which is to give people more control over their data.

Another tech firm in this space is fellow Canadian start-up Waverly, which allows people to compile their own news feeds rather than rely on Google News and Apple News' tracker and advertising-based algorithms.

With Waverly, you fill out the topics you are interested in, and its AI software finds articles it thinks you'd like to read. The Montreal-based firm is the brainchild of founder Philippe Beaudoin who was formerly a Google engineer.

Users of the app can change their preferences regularly and send feedback on what articles are being recommended to them.

Mr Beaudoin says that users have to make a bit of effort, in that they have to tell the app the stuff they are interested in, but that in return they are freed from being "being trapped by advertisements".

"Responsible tech should empower users, but it also shouldn't shy from asking them to do some work on their behalf," he says.

"[In return] our AI reads thousands of articles a day, and places them in an index [for users]."

Rob Shavell's US firm Abine, makes two apps that enable the user to increase his or her privacy - Blur and Delete Me. The former ensures that your passwords and payment details cannot be tracked, while the later removes your personal information from search engines.

Mr Shavell says his view is that the surfing the internet should come with "privacy by design".

Carissa Veliz, an associate professor at Oxford University's Institute for Ethics in AI, says that tech firms need to be "incentivised to develop business models that do not depend on the exploitation of personal data".

"It is worrisome that most of the algorithms that are ruling our lives are being produced by private companies without any kind of supervisions or guidance to make sure those algorithms are supportive of our public goods and values," she adds.

"I don't think transparency is a panacea, or even half of the solution, but policymakers in particular should have access to the algorithms."

Google points to its new "Privacy Sandbox" initiative, which has "the goal of introducing new, more private advertising solutions".

A Google spokesperson says: "That's why we're collaborating with regulators and the web community to create technologies, through the Privacy Sandbox, that will protect people's privacy online while helping keep online content and services free for all.

"Later this year, we'll launch My Ad Center, which expands our privacy controls to give people more direct control over the information used to show them ads."

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France24 - World

Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions

Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16

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In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain. 

The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.

Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world. 

The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.

According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey". 

"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."

According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.

Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow. 

Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.

After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.

"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.

Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."

"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."

The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.

Maritime corridors

From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.

Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.

"We can see from end to end," he said.

Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.

These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.

Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".

He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".

Geopolitical fallout

Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.

Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.

"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.

EU considering tighter sanctions

"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara. 

The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.

"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."

But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.

"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."

Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports. 

(FRANCE 24 with AFP) 

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Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

AS IT HAPPENED

Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk

People & Profit

Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

L'Humanité

Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis

Actu

Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.

Gérard Le Puill

Joyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.

Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.

«Nous avons besoin de vous»

Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.

Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.

Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021

En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.

98,5 % du lait liquide est d’origine française

Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.

En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».

Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.

Gérard Le Puill

laitproducteurs de laitprix du laitmatières premières
New York Times - World

Israel’s Government Teeters Again, Losing Vote on Law that Supports West Bank Settlers

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The vote’s failure — from defections within the governing bloc and a power move by usually pro-settler opposition lawmakers — could topple the government and throw a lifeline to former Prime Minister Benjamin Netanyahu.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — The Israeli Parliament voted on Monday against applying Israeli civilian law to Israelis in the occupied West Bank, a decision that edged the fragile coalition government closer to collapse and undermined the two-tier legal system that distinguishes between Israeli settlers and Palestinians in most of the territory.

Prime Minister Naftali Bennett was unable to keep his tenuous coalition in line to pass the legislation, which allows Israeli settlers to live according to civilian law in the 61 percent of the West Bank that falls under direct Israeli control, instead of the military law by which Israel generally governs Palestinians living in the same area. The vote was the first chance to extend the law before it expires at the end of the month, and the effort failed by 58 votes to 52.

Technically a temporary measure, the application of civilian law to settlers in the West Bank was first enforced after Israel’s occupation of the West Bank in 1967, and has usually been extended with ease by lawmakers every half decade since. The two-tier system is at the heart of accusations, long denied by the Israeli government, that Israel operates an apartheid-like system in the West Bank.

Mr. Bennett, who is a right-wing champion of the Israeli settlement movement, had pushed for the law to be extended. But the first vote failed because of dissent from two camps within Parliament.

One group included several leftist and Arab members of Mr. Bennett’s government who are ideologically opposed to the measures. Even though some left-wing lawmakers voted in favor of the extension in order to strengthen the government, others decided they could not vote against their conscience, even if it hastened the demise of their alliance.

The other involved right-wing opposition lawmakers who support former Prime Minister Benjamin Netanyahu and in the past would automatically favor policies that help Israeli settlers — but this time saw an opportunity to deal a blow to Mr. Bennett and raise the chances that Mr. Netanyahu could return to power.

If at least some lawmakers do not change course by the end of June — and another vote could come as soon as next week — the move could topple Mr. Bennett’s government; throw a political lifeline to Mr. Netanyahu, the leader of the opposition who lost power last June; and place the governance of West Bank settlements in chaos, legal experts said.

Gideon Saar, the justice minister, hinted last week that if Parliament did not enact the extension by the end of the month, his right-wing party could leave the government and join a new alliance led by Mr. Netanyahu.

The dozens of right-wing opposition members who voted against extending the law were seeking to put pressure on pro-settlement members of the government like Mr. Saar to defect to a Netanyahu-led government that could easily pass such legislation without relying on leftist and Arab lawmakers.

A fragile alliance of eight ideologically incompatible parties, the coalition was formed nearly a year ago because of its members’ shared desire to force Mr. Netanyahu from power. But that shared sense of purpose was undermined in recent months. An escalation in violence across Israel and the occupied territories — including clashes at a holy site in Jerusalem, a rise in Arab attacks on Israelis and a heavy Israeli military response in the West Bank — exacerbated differences between the right- and left-wing members of the coalition, and placed the alliance under constant threat of collapse.

One right-wing member of the coalition defected in March, removing the government’s majority. Just one more resignation could allow Mr. Netanyahu to return to power as the head of what analysts say would be one of the most right-wing governments in Israeli history. His opponents fear a new term in power would allow Mr. Netanyahu, who is on trial for corruption, to take measures undermining the judiciary and even the prosecutors in his court case. Mr. Netanyahu has denied that he has any such intention.

In the West Bank, officials and legal experts said that a failure to extend the legislation would upend daily life for Israeli settlers.

“The expiration of the regulations will make the management of Israeli life in Judea and Samaria difficult to impossible,” Avital Sompolinsky, a deputy attorney general, wrote in a government briefing last week. In particular, the failure to extend regulations would considerably limit the Israeli police’s ability to work in the West Bank and undermine Israel’s legal basis for jailing Palestinians inside Israeli jails, the briefing added.

The exact effect of the move would differ from case to case, and may take time to become clear, said Liron A. Libman, a former chief military prosecutor for the Israeli Army, and a legal expert at the Israel Democracy Institute, a Jerusalem-based research group.

But it may affect the provision of health care, health insurance, voting rights, social security and tax collection for roughly half a million Israeli settlers in the occupied West Bank, Mr. Libman added.

“Generally, I think it would be chaos,” Mr. Libman said. At the very least, it will take time to ascertain what measures can be circumvented by other existing laws or military orders. “That alone will cause confusion and uncertainty,” he added.

The vote does not indicate a change of heart among Israeli politicians about the legitimacy of Israeli settlements. Most of the world considers all settlements illegal under international law. But most Israeli lawmakers back the presence of at least some settlements, because they believe they are built on land promised to Jews by God, or because they think Israel’s security depends on its control of the West Bank.

Had Mr. Netanyahu’s allies voted in line with their pro-settler stance, the vote would have passed by a large majority. But since Mr. Netanyahu’s main goal is to return to power, his allies have refused to vote in favor of any draft laws proposed by the government — even if they agree ideologically with the premise of the legislation.

The intention is to persuade right-wing coalition members like Mr. Saar that the only way to enact right-wing legislation is by replacing the current government with one led by Mr. Netanyahu rather than Mr. Bennett.

The members of the current coalition overcame their considerable differences last June because of one shared goal — Mr. Netanyahu’s political downfall — and also to end a prolonged period of political instability that had led to four elections in two years.

The coalition had some initial success, not only removing Mr. Netanyahu but passing the first national budget in more than three years and deepening Israel’s growing ties with parts of the Arab world.

But its heterogeneity and slender majority made it increasingly prone to crisis, with lawmakers from its left and right constantly threatening to resign if their personal demands were not met. To stave off a potential defection from the coalition’s left, Mr. Bennett often made promises that angered the coalition’s right, or vice versa, meaning that the coalition is always on the verge of disintegration.

Reporting was contributed by Hiba Yazbek and Myra Noveck in Jerusalem, and Gabby Sobelman in Rehovot, Israel.

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France24 - World

Gunmen kill worshippers in Nigeria church attack

Issued on: 05/06/2022 - 20:53

NEWS WIRES Shirli SITBON

Gunmen who attacked a Catholic church in southwest Nigeria on Sunday killed at least 21 worshippers, including children, local officials said.

The violence at St. Francis Catholic Church in Owo town in Ondo State during a Sunday service prompted international condemnation after a rare attack in Nigeria's usually safer southwestern region.

Richard Olatunde, spokesman for the Ondo State governor's office, told AFP that dynamite exploded inside the church before gunmen opened fire.

"They did not even enter the church, they were shooting through the windows," he said, confirming a death toll of 21 people.

National Emergency Management Agency local representative Olanrewaju Kadiri said 22 people were killed, including several children.

No group immediately claimed responsibility for the attack and the motives were not clear.

One witness told AFP he saw at least five gunmen on the church premises during the attack.

President Muhammadu Buhari condemned "heinous killing of worshippers" while Pope Francis offered prayers for the victims.

The UN Special Representative for West Africa and the Sahel, Mahamat Saleh Annadif, condemned what he called a "barbaric terrorist attack."

Nigeria is still fighting a 12-year-long jihadist insurgency in its northeast and heavily armed criminal gangs often carry out raids and mass kidnappings in the northwest.

But large attacks in the country's southwest are relatively rare although kidnappings have become increasingly common.

Boko Haram jihadists in the northeast have targeted churches in the past. The conflict has killed 40,000 and displaced two million more.

(AFP)

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Jihadists kill dozens in Nigeria's northeastern state of Borno

Perspective

The Nigerian activist trying to get safe drinking water to all

EYE ON AFRICA

Ten Nigerian cabinet ministers step down ahead of 2023 presidential elections

Valeurs Actuelles

Un boulanger retranché avec une arme près de Tours, le Raid sur place

Un fusil dans une boulangerie. Mardi 7 juin, un boulanger s’est retranché avec une arme dans sa boutique d’une galerie marchande de Saint-Cyr-sur-Loire, près de Tours, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. Les faits ont eu lieu en début de matinée, peu après l’ouverture du centre commercial Auchan dont dépend la galerie commerçante où se trouve la boulangerie. Des employés ont vu leur patron avec une arme longue, de type fusil, et ont immédiatement donné l’alerte, déclenchant l’évacuation totale du centre commercial.

Le Raid sur place

Vers 10h45, les policiers du Raid sont arrivés sur place. Une équipe de négociateurs de cette unité d’élite est d’ores et déjà à pied d’œuvre pour tenter d’entrer en contact avec le commerçant. Celui-ci ne serait pas menaçant et ne détiendrait aucun otage. En revanche, impossible de savoir à ce stade si son arme est chargée ou non, ni quelles sont ses motivations, le parquet de Tours ayant pour l’heure refusé de communiquer davantage d’informations que le strict nécessaire.

Tours : les dernières actualités

Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

L’université de Tours accusée d’avoir fermé les yeux après des accusations de viol

Présidentielle: le maire de Tours fait les yeux doux à l’ultra-gauche

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Otan : La Finlande laisse entendre qu’elle pourrait acquérir des drones TB-2 pour amadouer la Turquie

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

Otan : La Finlande laisse entendre qu’elle pourrait acquérir des drones TB-2 pour amadouer la Turquie

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

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Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

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Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

par le Financial Times

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

L'Humanité

« Il faut interdire les pavillons de complaisance dans le maritime »

Entretien

Candidat de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale à sa réélection dans la 6e circonscription de la Seine-Maritime, le député communiste Sébastien Jumel mène campagne contre le dumping social dans le secteur des ferries. Entretien.

Sébastien Jumel Député PCF de Seine-Maritime

Le syndicat de marins britanniques RMT appelle à boycotter la P&O Ferries. Soutenez-vous cet appel ?

La colère du syndicat RMT est légitime. Il faut tout faire pour contraindre P&O à renoncer aux pavillons de complaisance, ainsi qu’à l’exploitation d’une main-d’œuvre étrangère payée au lance-pierre et privée de droits sociaux.

En 1998, déjà, P&O annonçait son retrait de la ligne Dieppe-Newhaven par un télex de trois lignes...

Je me souviendrai toute ma vie de cet épisode car, à l’époque, le patron de P&O avait été contraint de venir s’expliquer devant le préfet de région. Sur place, le patron était resté debout pour lire son communiqué de quelques lignes. Il ne voulait pas s’asseoir et nous avions dû protester pour qu’il s’explique. Il prétendait que la rémunération n’était pas aussi importante qu’il le souhaitait !

Le recours aux pavillons de complaisance, ainsi qu’aux agences de manning, qui fournissent la main-d’œuvre aux armateurs, précarise le travail des marins. Que proposez-vous pour y remédier ?

Je combats depuis vingt ans les pavillons de complaisance. Je souhaite que l’on interdise ces pavillons en France dans le transport maritime, ainsi que les pavillons du « registre international ». Y compris, bien entendu, le « RIF », le pavillon international français. Ces pavillons n’ont rien à faire dans nos ports car ce sont eux qui permettent le dumping social. Nos marins doivent cotiser à l’Enim (Établissement national des invalides de la Marine) et être protégés par notre législation. C’est pour défendre ces standards sociaux et de sécurité que nous avons organisé la rencontre de ce mardi soir à Dieppe (lire l’encadré).

La Brittany Ferries a touché plusieurs centaines de millions d’euros d’aides publiques au cours de ces dernières années. Dix de ses navires battent pavillon français « premier registre », mais un 11e bat pavillon chypriote. Faut-il imposer aux compagnies aidées par le contribuable qu’elles renoncent aux pavillons de complaisance, et naviguent exclusivement sous pavillon tricolore ?

Oui, tout à fait. Et pas seulement à la Brittany ferries. Il faut absolument l’imposer à l’ensemble des compagnies qui touchent des aides publiques. Sur toutes les lignes de délégation de service public, le pavillon doit être français premier registre.

Marins, syndicalistes, acteurs économiques, usagers et élus se rassembleront ce mardi 7 juin, à Dieppe (Seine-Maritime) afin de défendre « un haut niveau de garanties sociales et de sécurité » sur la liaison transmanche. En présence de Pierrick Samson, secrétaire général de la fédération nationale des syndicats maritimes CGT, Thierry Le Guével, secrétaire général de l’union fédérale maritime CFDT, Nicolas Langlois, maire de Dieppe, conseiller départemental, et Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime. Rendez-vous à 18 heures, salle Paul-Éluard, 5, rue Thiers, à Dieppe.

dieppesébastien jumeltransports maritimes
Valeurs Actuelles

Vague d’agressions à la seringue : un clandestin tunisien interpellé

La vague d’agressions à la seringue continue de frapper la France, sans qu’une explication ait été trouvée pour l’heure. Plusieurs cas ont déjà été recensés à Lille, Béziers, Nantes, Rennes, Strasbourg, ainsi qu’à Grenoble, Nancy, Lyon, Besançon, Valence ou encore Toulouse, liste Le Figaro. A Toulon, pas moins de 21 cas ont été signalés en l’espace d’un week-end. Mais un suspect a interpellé : un clandestin tunisien de 20 ans a été arrêté sur une plage à proximité de Toulon (Var), où TF1 enregistrait une émission. Une jeune femme et une adolescente l’ont formellement identifié après avoir eu une altercation avec lui, alors qu’il était équipé d’une seringue.

Sans titre de séjour et sans emploi connu, le jeune homme interpellé est connu des services de police : en 2020, il avait déjà été condamné pour violences conjugales sur sa compagne. Malgré cette condamnation, il est décrit par Le Figaro comme « difficilement expulsable ». Cependant, l’ouverture d’une information judiciaire a permis de le placer en détention, ce qui laisse espérer aux enquêteurs de premiers éclaircissements. La procédure judiciaire a été ouverte au titre de violences aggravées par deux circonstances, la préméditation et l’arme par destination que constitue la seringue. Le jeune Tunisien risque jusqu’à cinq ans de prison.

Beaucoup de travail pour les enquêteurs

Beaucoup de choses demeurent très étranges : ainsi, la majeure partie des victimes déclarées semblent bel et bien avoir été piquées, mais n’ont pas toutes développé de symptôme. Aussi, pour l’heure, le parquet de Toulon se dit réservé quant à « l’administration d’une substance nuisible ». Huit examens médicaux sont cependant toujours en cours, relate Le Figaro. L’information judiciaire ouverte devra donc s’atteler à démêler le vrai du faux : la multiplication des agressions à la seringue est-elle due à « un effet de mode malsain » ou existe-t-il au contraire un lien entre toutes ces attaques

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer

Publié le : 27/05/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre

Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.

Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.

L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.

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L'Humanité

Enquête. Comment P&O Ferries a pu licencier 786 marins en trois minutes

Premier plan

Dumping social. L’Humanité a enquêté en Angleterre afin de retracer la façon dont, le 17 mars, la compagnie britannique a remplacé ses équipages par une main-d’œuvre intérimaire étrangère, employée par une société tiers et sous-payée.

Jean-Baptiste Malet

Londres, Douvres (Royaume-Uni), envoyé spécial.

Quand Joe (1) embarque pour la première fois sur le Pride of Kent en 1998, il est âgé de 16 ans et rêve de devenir cuisinier. Une photographie prise à Douvres (Kent) cette année-là le montre souriant et fier en train d’exhiber, aux côtés de sa mère, un trophée récompensant le meilleur gâteau de Noël confectionné par un apprenti de la compagnie maritime P&O.

Vingt-quatre ans plus tard, le 17 mars 2022, en fin de matinée, Joe travaille toujours, coiffé de sa toque de cuisinier, à bord du Pride of Canterbury, lorsqu’un commando d’une quinzaine d’hommes portant des bottes de combat, des pantalons de treillis noir, des menottes accrochées à la ceinture et des blousons de sécurité jaunes lui intime l’ordre de débarquer. « Vous venez d’être licenciés ! » aboient les hommes de main à l’ensemble de l’équipage. Recruté par la société de sécurité privée Interforce, le commando agit pour le compte de la compagnie P&O Ferries.

Au même instant, une scène similaire se produit sur toute la flotte de la compagnie. Des timoneries aux salles des machines en passant par les ponts-garages, les boutiques hors taxes, les bars et les restaurants, marins et officiers sont sommés de débarquer. Les commandos d’Interforce tambourinent aux portes des cabines afin de réveiller ceux qui viennent d’achever leur quart et les chassent de leur couchette. « À bord du Spirit of Britain, parmi les membres de mon équipage, certains avaient le visage blême, hagard. D’autres pleuraient ou criaient d’indignation, raconte Tom (1). Nous avons ensuite débarqué du navire, et des marins intérimaires étrangers nous ont remplacés sur-le-champ. »

Le précédent d’Irish Ferries, la « Ryanair des mers »

Cette scène épouvantable illustre la brutalité de la mise en concurrence internationale des travailleurs du transport maritime. Pour analyser cette lutte entre le capital et le travail, et reconstituer cet épisode dont la violence, inouïe, n’avait pas été égalée en Angleterre depuis le thatchérisme, l’Humanité a enquêté à Londres et à Douvres. Nous nous sommes procuré des documents confidentiels et avons interviewé une dizaine de marins, britanniques ou non, parmi lesquels des syndicalistes. Aucun n’a accepté de témoigner sous sa véritable identité. Les uns travaillent toujours pour la compagnie et redoutent des représailles. Les autres ont signé un accord de confidentialité en échange de leur prime de licenciement.

Au temps où l’Angleterre était la première puissance économique mondiale, la P&O – Peninsular and Oriental Steam Navigation Company – incarnait l’omnipotence de sa marine marchande. Trafic d’opium, commerce du thé, acheminement de colons… De son apogée, au XIXe siècle, à son dépeçage, au cours de la seconde moitié du XXe, la trajectoire de la P&O a épousé les conquêtes autant que les ­vicissitudes de l’Empire britannique. La branche ferries de cette compagnie a été vendue, puis restructurée plusieurs fois entre les années 1980 et 2000. En 2006, elle a été rachetée 4,62 milliards d’euros par la multinationale DP World, le troisième exploitant portuaire mondial contrôlé par le gouvernement de Dubai, aux Émirats arabes unis. L’histoire du licenciement illégal que P&O Ferries a planifié le 17 mars ne commence cependant pas dans le golfe Persique, mais en mer d’Irlande.

Surnommée la « Ryanair des mers », la compagnie Irish Ferries est l’une des plus assidues, depuis 2005, à poignarder les droits sociaux des marins. Cette année-là, Irish Ferries affale le pavillon irlandais de ses navires, hisse celui de Chypre, puis fait monter à bord de sa flotte des commandos d’une société de sécurité privée afin d’ordonner à ses marins ­irlandais qu’ils cèdent leur poste à des Polonais, Lettons et Lituaniens payés 3,60 euros de l’heure. Des équipages protestent et se mettent en grève. D’immenses manifestations syndicales sont organisées en Irlande. Et, le 14 décembre 2005, à la suite d’un accord, Irish Ferries est contrainte de relever son salaire horaire à celui du salaire minimum irlandais pour tous les navigants, quels que soient leur nationalité et le pavillon du navire : 7,65 euros de l’heure. Ce n’est cependant qu’une victoire en demi-teinte pour les syndicats, car Irish Ferries obtient la « démission volontaire » de ses marins irlandais en leur proposant des primes de départ. Désormais, Irish Ferries recrutera ses marins de diverses nationalités via des agences de manning : des fournisseurs de main-d’œuvre maritime. L’armateur imposera à sa main-d’œuvre des temps d’embarquement plus longs et des conditions de travail plus rudes.

Douze heures de travail quotidien, sept jours d’affilée

À bord d’un ferry, le chargement et le déchargement des marchandises, des véhicules et des passagers ponctuent le ballottement cadencé du travail de l’équipage. Ces opérations ne marquent pas le début et la fin du labeur des marins, car les rotations des navires s’enchaînent immuablement afin d’amortir leurs coûts fixes. Pour un armateur, un ferry ne rapporte de l’argent que lorsqu’il navigue. Au cours de leur embarquement, les marins travaillent douze heures par jour, par rotation de deux équipes, sans une seule journée de repos, y compris ceux qui bénéficient des meilleurs standards sociaux. Sur la liaison transmanche, les rotations, courtes et fréquentes, ne leur laissent aucun répit.

Avant les licenciements du 17 mars, le temps d’embarquement de la P&O Ferries était de sept jours à bord, suivis de sept jours de repos. La compagnie souhaitait doubler le temps de travail afin de réaliser des économies. Mais le syndicat RMT (The National Union of Rail, Maritime and Transport Workers) s’y est opposé. Une enquête réalisée par l’université de Cardiff (pays de Galles) démontre que l’allongement du temps de travail des marins accroît aussi la pénibilité et la dangerosité, tant pour l’équipage que pour le navire. Accoudé au comptoir du White Horse, un pub de Douvres fréquenté par les marins, Robert (1), licencié de la P&O et adhérent du syndicat RMT, résume un aspect essentiel de son métier : « La question du temps d’embarquement et du temps de repos est cruciale pour les équipages. C’est sur ce point, bien plus encore que sur celui des salaires, que les ­armateurs organisent le dumping social. » Sur les navires d’Irish Ferries, les marins embarquent six semaines, au cours desquelles ils travaillent douze heures par jour, puis bénéficient de trois semaines de repos.

En mars 2021, Irish Ferries décide d’ouvrir une ligne entre Calais (Pas-de-Calais) et Douvres. Du fait de son modèle social low cost, la « Ryanair des mers » devient aussitôt un concurrent de poids pour les autres compagnies de la liaison transmanche. Non seulement parce qu’Irish Ferries propose des prix bas à ses clients. Mais également parce qu’elle engendre un problème de surcapacité sur cette route maritime déjà concurrencée par le transport aérien et le tunnel sous la Manche. En 2019, l’activité d’Eurotunnel représentait 40 % du marché du transport de camions entre la France et le Royaume-Uni.

La crise du coronavirus, suivie de l’envolée des prix du pétrole a parachevé ce tableau. P&O Ferries a perdu 235 millions d’euros entre 2020 et 2021, notamment parce qu’elle a engagé un onéreux plan de licenciement. Son intention était de renvoyer 1 100 salariés, mais les syndicats s’y sont opposés, et la compagnie a dû réviser ce chiffre à la baisse : 400 salariés ont finalement été licenciés. Au sein de l’état-major de l’entreprise, les dirigeants ont néanmoins estimé que cette saignée n’était pas suffisante.

« Le 16 mars 2022, raconte Paul (1), P&O a donné un ordre inédit à ses commandants : regrouper toute la flotte dans les ports de Douvres, Hull (Yorkshire de l’Est) et Kirkwall (Orcades, Écosse) , et de ne plus accepter de passagers.  » Quelque chose d’étrange couvait, mais nul, parmi les équipages, ne savait quoi. Le lendemain, vers 7 h 30, les salariés reçoivent un courriel de la direction de P&O : « Une annonce importante va vous être faite à 11 heures, par ­visioconférence. » Pendant ce temps, dans des hôtels disséminés à proximité des ports de Douvres, Hull et Kirkwall, plusieurs centaines de marins venus d’Inde, du Guatemala, du Honduras, de Colombie, de Maurice, de Roumanie, de Pologne, de Bulgarie, d’Ukraine, de Russie, d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Macédoine et de Croatie revêtent des combinaisons de travail orange à bandes réfléchissantes, tandis qu’on leur distribue des casques de sécurité. Recrutés par des agences de manning, parmi lesquelles Clyde Marine Recruitment, Columbia Shipmanagement et International Ferry Management (IFM), ces travailleurs ressentent encore la fatigue du décalage horaire car ils sont arrivés en Angleterre la veille ou l’avant-veille, via les aéroports londoniens de Gatwick et d’Heathrow.

« Cette annonce continue de me hanter la nuit, dans mon sommeil »

Aucune de ces recrues n’a réservé un billet d’avion ou rempli un formulaire administratif afin de demander un visa de travail : les agences de placement se sont occupées de tout. Ces marins étrangers ignorent sur quel navire et pour quelle compagnie ils s’apprêtent à travailler. La plupart ne s’en soucient guère : ils escomptent seulement gagner en quelques mois d’embarquement, au prix d’un intense labeur, l’équivalent de trois à quatre fois le salaire mensuel moyen de leur pays d’origine. Parmi eux, certains ont déjà navigué sur des cargos, mais jamais sur un ferry.

Habillés et casqués, ces marins intérimaires tirent leur valise à roulettes sur le parking de leur hôtel, enfoncent leur bagage dans la soute d’un autocar, donnent leur nom à un instructeur chargé de faire l’appel, puis montent à bord de véhicules. Les chauffeurs reçoivent la consigne de se rendre à proximité des ports mais de ne pas y stationner, et de rouler sans but en faisant des rondes inutiles dans les quartiers des environs pour ne pas attirer l’attention des autochtones.

À 11 heures, tous les membres d’équipage de la P&O Ferries scrutent un écran d’ordinateur ou de téléphone lorsque le visage pixélisé d’un dirigeant de la société apparaît dans une fenêtre. « La compagnie est en difficulté financière depuis quelques années, elle a perdu environ 100 millions de livres sterling (118,4 millions d’euros) par an au cours des deux dernières années », débute-t-il d’un ton monocorde. Il omet de préciser que, l’an dernier, DP World, propriétaire de P&O Ferries, a réalisé 1,12 milliard d’euros de bénéfice et versé 350 millions d’euros de ­dividendes à ses actionnaires. De même, il ne mentionne pas que DP World a dépensé des millions d’euros, depuis 2020, afin de sponsoriser une écurie de Formule  1, la Renault DP World F1 Team. Ainsi que l’European Tour, une prestigieuse compétition de golf, ­renommée en 2022 le DP World Tour.

« La société a pris la décision de confier l’équipage de son navire à un fournisseur tiers, annonce le dirigeant. Par conséquent, je suis désolé de vous informer que votre emploi est ­terminé avec effet immédiat pour cause de licenciement. Votre dernier jour de travail est aujourd’hui. » Le bureaucrate indique aux marins médusés que P&O Ferries leur offre une indemnité de départ d’un montant supérieur aux exigences légales. Il ajoute que cette offre n’est valable que deux ­semaines. Après quoi, son crâne chauve disparaît de l’écran.

« À ce moment-là, je n’ai pas seulement vécu ma dernière journée de travail chez P&O, mais le pire jour de ma vie, confie Katie (1), toujours émue, plus de neuf semaines après les faits. Certains de mes collègues pleuraient, d’autres n’arrivaient plus à parler. Nous ne savions pas quoi dire, quoi penser. J’ai travaillé plus de vingt ans pour cette compagnie, j’ai toujours bien fait mon travail, j’aimais les gens avec qui je travaillais. Pour moi, cette annonce de trois minutes a été d’une incroyable brutalité, et elle continue de me hanter la nuit, dans mon sommeil. »

Les dirigeants se sont comportés « comme des gangsters »

« Je ne souhaite à personne de voir tous ses collègues de travail anéantis et humiliés de cette manière, poursuit Paul (1). Imaginez : vous êtes aux côtés de femmes et d’hommes avec qui vous travaillez depuis vingt ans, et un type que vous n’avez jamais vu vous annonce soudain depuis son bureau qu’il a décidé de vous liquider, sans que vous puissiez faire quoi que ce soit. Il n’y a pas de mots pour qualifier ce que ces voyous nous ont fait. » Les commandos de la société Interforce reçoivent l’ordre de lancer l’assaut. Ils montent à bord de tous les bateaux, ordonnent au personnel licencié de débarquer, vident les cabines de leurs occupants. Sidérés, les marins n’ont pas le temps de réfléchir ou de s’organiser : ils quittent leur navire sans incident. Les autocars remplis de travailleurs étrangers approchent des ferrys. Après plusieurs années, voire plusieurs décennies de bons et loyaux services pour la P&O, les marins britanniques débarquent, et la nouvelle main-d’œuvre étrangère les remplace instantanément.

Le jour même, les 786 licenciés commencent à recevoir par la poste un contrat. À condition qu’ils renoncent à entamer des poursuites contre P&O et qu’ils s’engagent à respecter une clause de confidentialité leur interdisant de s’exprimer dans les médias à propos de leur licenciement, ce document propose aux salariés une indemnité trois fois supérieure à celle prévue par la législation britannique du fait du non-respect de leur préavis de licenciement. Au lieu d’une semaine de salaire par année d’ancienneté, P&O leur propose deux semaines et demie d’indemnités, assorties d’une prime de treize semaines supplémentaire. Un marin ayant plus de seize ans d’ancienneté peut donc prétendre à une prime de départ équivalente à son salaire annuel. « Comment pouvions-nous lutter contre ça ? demande Mick (1), membre du syndicat RMT. C’était rusé de la part de P&O. Le syndicat ne pouvait pas dire à ses adhérents de refuser cette prime et d’engager une procédure qui leur aurait rapporté moins d’argent. » C’est un crève-cœur pour les syndicalistes, mais ils signent. Sur les 786 marins licenciés, 785 acceptent le chèque de la P&O Ferries. Ainsi, après avoir enfreint la loi, la compagnie entérine sa transgression grâce à ses millions, avec « l’accord » de ses ex-employés.

La méthode P&O provoque un émoi général au Royaume-Uni, ainsi que de grandes manifestations syndicales. Durant plusieurs semaines, tous les médias fustigent les pratiques déloyales de la compagnie en soulignant qu’elle ne respecte ni la durée légale de préavis ni la décence la plus élémentaire. Grant Shapps, le secrétaire d’État en charge des transports, annonce des poursuites judiciaires contre l’armateur. Indigné, le parti travailliste constitue au sein de la Chambre des communes une commission d’enquête afin d’élucider pourquoi les dirigeants de la P&O Ferries se sont comportés « comme des gangsters », selon les mots du député Andy McDonald. Le directeur général de P&O Ferries, le Britannique Peter Hebblethwaite, rémunéré 381 000 euros par an, doit s’expliquer. Face aux députés, il évoque les « difficultés » de son entreprise, puis affirme qu’il lui fallait « changer de modèle » afin d’en adopter un « deux fois moins cher ». « Notre ancien modèle d’exploitation obligeait la P&O à avoir quatre équipages pour chaque navire sur Douvres-Calais, justifie-t-il. Le nouveau modèle opérationnel exige que nous ayons deux équipages, et que nous payions les gens (uniquement) lorsqu’ils travaillent. »

Au regard des législations britannique, française et européenne actuelles, le fait que des marins étrangers embarquent et débarquent quotidiennement des marchandises, des véhicules et des passagers depuis la France ou l’Angleterre ne suffit pas à les protéger. Une convention du travail maritime, connue sous le nom de Déclaration des droits des gens de mer, ratifiée par 101 États membres de l’Organisation internationale du travail, est bien entrée en vigueur en 2013. Mais elle ne prévoit que des standards sociaux minimaux, alignés sur ceux des pays du Sud, parmi lesquels un salaire mensuel minimum de 600 euros.

Durant près d’une heure, les parlementaires britanniques déroulent l’écheveau du dumping social dans le transport maritime. Chaque fois qu’ils mettent en scène leur indignation morale, Hebblethwaite leur répond calmement en affirmant que le nouveau modèle international de navigation maritime de sa compagnie sera  « conforme aux modèles du monde entier et (à celui de ses) concurrents ». L’Humanité a consulté des listes d’équipage ainsi que deux contrats de travail de marins étrangers travaillant actuellement pour la P&O (2). Ces contrats ont été établis par l’agence de manning IFM, domiciliée à Malte et contrôlée par Antonio Ciriale, un Italien mentionné dans les Paradise Papers. Ces deux contrats indiquent une même durée d’embarquement : dix-sept semaines. « Ce temps d’embarquement est fou, ­irresponsable ! » s’indigne Robert (1).

Lors de son audition à la Chambre des communes, Hebblethwaite indique que le salaire horaire minimum des marins, auparavant fixé à 10,50 euros, est désormais de 6,46 euros. Soit un taux horaire inférieur au salaire minimum britannique. Le syndicat RMT conteste ces chiffres : selon lui, lorsqu’on prend en considération les heures supplémentaires des nouveaux marins étrangers, leur salaire horaire moyen s’établirait plutôt autour de 2,10 euros...

Sur la liaison transmanche, bien que tous les marins fassent le même métier, deux modèles sociaux s’affrontent. Des compagnies telles que Brittany Ferries ou DFDS battent un pavillon français « premier registre », qui oblige l’armateur à immatriculer son navire dans le port français le plus proche de son siège, à embaucher des marins sous contrat français et à respecter une convention collective. Mais des compagnies telles que P&O Ferries et Irish Ferries utilisent des pavillons de complaisance et sous-traitent leur recrutement à des agences de manning domiciliées à l’étranger, en appliquant les méthodes de gestion utilisées sur les cargos. Et ce, alors même que les rouliers de la liaison transmanche ne subissent pas la concurrence internationale des traversées au long cours. Par conséquent, le temps d’embarquement des équipages s’accroît, la fatigue des marins également, et cela réduit d’autant plus leur capacité à réagir aux aléas.

« Le gouvernement johnson doit réagir pour éviter des accidents et des morts »

En plus de précariser le travail des marins, ce phénomène contribue à rendre la Manche plus périlleuse. Emprunté par 25 % du trafic maritime mondial, c’est un des couloirs de circulation les plus encombrés au monde. Depuis Londres, Danny McGowan, du syndicat des officiers Nautilus International, rappelle que la sécurité d’un navire en mer n’a rien à voir avec celle d’un bâtiment à terre : « Sur un ferry, la défaillance d’un seul homme peut conduire au naufrage. » Ce fut le cas, le 6 mars 1987, du Herald of Free Enterprise, au large de Zeebruges en Belgique : 193 morts.

Les accidents du travail sont nombreux sur les rouliers battant un pavillon de complaisance. Trois marins travaillant sur les navires de Seatruck Ferries sont morts au travail depuis 2018, au cours de trois accidents différents. Le 15 mai 2019 également, un membre de l’équipage du Isle of Inishmore, d’Irish Ferries, est décédé durant son service. « Les armateurs attendent des marins recrutés par une agence de manning qu’ils soient immédiatement opérationnels, y compris lorsqu’ils embarquent sur des navires qu’ils ne connaissent pas, explique Danny McGowan. Mais c’est impossible. Si les marins vont de contrat en contrat, en passant d’un cargo à un ferry, ils ne connaîtront pas leur navire et ne seront pas suffisamment formés. » Une inspection récente du Pride of Kent, de la P&O, réalisée par l’agence maritime des gardes-côtes britanniques, accrédite ce propos : les inspecteurs ont découvert pas moins de 47 défaillances à bord – un record –, parmi lesquelles des canots de sauvetage inopérants et des dysfonctionnements graves des systèmes de sécurité incendie et de navigation. Pour Darren Procter, secrétaire national de RMT, « l e gouvernement Johnson a beaucoup parlé à la suite des licenciements. Mais depuis, rien n’a été fait. S’il ne réagit pas immédiatement face à la gravité de la situation, il y aura des accidents graves et des morts ». Inconséquent face aux 786 licenciements illégaux, l’État britannique réprime les contestataires. Le 28 mai, au cours d’une manifestation organisée à Larne, en Irlande du Nord, la police a procédé à l’arrestation de syndicalistes appelant au boycott de P&O. Selon Mick Lynch, secrétaire général de RMT, « le gouvernement ferait mieux de saisir les navires de la P&O et de les placer sous le contrôl e du secteur public ».

Le sultan Ahmed bin Sulayem, PDG de DP World, ne ­partage pas cette opinion. Invité à revenir sur les licenciements au cours du Forum économique mondial de Davos, il a affirmé que ses navires étaient sûrs et que, le 17 mars, « la direction de la P&O Ferries a réalisé un travail remarquable ».

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France24 - Monde

Ligue des nations : face à la Croatie, des Bleus diminués veulent se relancer

Publié le : 06/06/2022 - 16:55

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Après une défaite surprise vendredi contre le Danemark (1-2), l’équipe de France se rend en Croatie lundi pour son deuxième match de poule en Ligue des nations. Les Bleus veulent renouer avec le succès, malgré un effectif amoindri par les blessures et la fatigue de fin de saison.

La France va devoir se rassurer, lundi 6 juin, pour ne pas laisser la place au doute dans la Ligue des nations. Après avoir remporté l'édition 2021 de cette nouvelle compétition entre sélections nationales, les Bleus ont trébuché d'entrée face au Danemark, vendredi à Saint-Denis. Le but magnifique de Karim Benzema n'a pas suffi à compenser les placements défensifs défaillants qui ont permis à Cornelius d'inscrire un doublé (1-2).

La France ne devra pas reproduire la même prestation lundi soir à Split, sous peine de se mettre en difficulté au classement – il ne lui restera ensuite que quatre matches à disputer pour espérer aller en demi-finale de la compétition dans un an. C'est donc des Bleus en quête de réponses qui se présentent face à la Croatie, elle aussi à la recherche d'un premier succès après sa défaite vendredi contre l'Autriche (0-3) lors de son premier match.

"Il n'y a pas besoin d'attendre (ce match) pour savoir que c'est un coup d'arrêt. Est-ce que c'est un accident ? Il faut faire en sorte d'inverser la tendance", a assuré Didier Deschamps en conférence de presse, de retour aux commandes après quatre jours d'absence en raison d'un deuil familial. Le sélectionneur sait qu'un nouveau revers compliquerait très sérieusement les chances de qualification des Bleus avant un déplacement vendredi en Autriche.

"Il va falloir se racheter", a renchéri le défenseur Presnel Kimpembe, qui portera le brassard de capitaine à la place de Hugo Lloris – remplacé par Mike Maignan au nom de la rotation – et de Raphaël Varane – habituel vice-capitaine, forfait sur blessure vendredi et remplacé par le novice Ibrahima Konaté.

Plusieurs joueurs émoussés

Les quatre matches des Bleus de ce mois de juin font office de préparation en vue du prochain Mondial au Qatar (21 novembre-18 décembre). Après une saison éreintante pour la plupart des joueurs, plusieurs d'entre eux ont paru émoussés face au Danemark.

La chaleur croate ne devrait rien arranger : des températures supérieures à 30 °C sont annoncées dans les Balkans et le match au stade Poljud devrait se tenir à guichets fermés. Dans l'antre du Hajduk Split, club centenaire déchaînant les passions – de nombreux murs de la ville tagués aux couleurs de l'équipe locale en témoignent –, les Bleus vont devoir balayer leurs doutes.

L'équipe de France sera bien inspirée de retrouver son "esprit" de Moscou, quand elle avait battu la Croatie en finale de la Coupe du monde il y a quatre ans (4-2). Les Bleus affichaient alors une force collective et une solidité défensive certaines, que Didier Deschamps ne renierait pas lundi soir.  

Les deux erreurs d'alignement de vendredi et le but d'un Benzema surfant sur sa saison de très haut niveau ne sauraient cacher les manques constatés dernièrement chez les Bleus. Sans doute la fin de saison pèse-t-elle dans les jambes, comme l'atteste l'entraînement collectif de dimanche. Cinq joueurs ont été dispensés de séance : Kylian Mbappé, Karim Benzema, Kingsley Coman, Jules Koundé et N'Golo Kanté.

Kylian Mbappé "a un petit souci dû à une contusion (survenue mercredi à l'entraînement, NDLR) qui n'est pas irrémédiable", a indiqué Didier Deschamps. Autre point d'interrogation : Karim Benzema, qui a seulement trottiné un quart d'heure dimanche, sera-t-il capable d'enchaîner une troisième titularisation d'affilée, dix jours après sa finale de Ligue des champions remportée avec le Real Madrid ?

De leur côté, Kingsley Coman, Jules Koundé et N'Golo Kanté ont pédalé sur un vélo stationnaire. Mais seul le milieu de terrain de Chelsea ne figure pas finalement sur la liste transmise par la France à l'UEFA pour le match de lundi soir. Les Bleus ne compteront ainsi que trois purs milieux de terrain titularisables – Adrien Rabiot, Mattéo Guendouzi et Aurélien Tchouaméni.

Une chance à saisir pour plusieurs "jeunes" Bleus

"Il y a de l'usure, de la fatigue", a constaté Didier Deschamps, évoquant une nouvelle fois les "saisons chargées" et l'enchaînement inédit de "quatre matches en onze jours".

En attaque, les incertitudes autour de la présence du duo Mbappé-Benzema offrent au moins une place à un second couteau, à qui le sélectionneur a promis du temps de jeu. Le mieux placé dans la hiérarchie semble être Christopher Nkunku, auteur d'une bonne entrée en jeu à Saint-Denis, mais Wissam Ben Yedder et Moussa Diaby sont en embuscade.

Des ajustements sont également imposés en défense avec, outre Kimpembe, une opportunité pour William Saliba et Benjamin Pavard, encore peu utilisé chez les Bleus comme arrière central, mais convoqué pour occuper ce poste. Sur les côtés, Jonathan Clauss et Lucas Digne offrent deux alternatives crédibles à Kingsley Coman et Theo Hernandez, décevants face aux Danois.

En face, l'équipe de Luka Modric, qui fêtera sa 150e sélection, est dans une situation plus alarmante encore après son naufrage contre l'Autriche. Preuve qu'à six mois du Qatar, avoir disputé la finale du dernier Mondial n'offre aucune garantie.

Avec AFP

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Football : l'équipe de France s'incline sur le fil à domicile face au Danemark

Équipe de France : Boubacar Kamara appelé pour la 1ere fois, pas de Giroud ni de Pogba

Le Ballon d'Or ? Benzema ne voit pas comment "faire mieux" en club après la victoire en C1

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Seine-et-Marne : un chauffard alcoolisé fonce sur un policier au cours d’un cortège de mariage

Un cortège de mariage a largement dégénéré à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), samedi 4 juin. A l’issue de la cérémonie, une trentaine de véhicules a d’abord bloqué la circulation dans le centre-ville, avant de s’engager sur la Francilienne et d’y rééditer l’opération. Selon Le Figaro, les invités ont immobilisé leurs véhicules sur la voie, avant de sortir danser sur la chaussée, équipés de fumigènes.

Plusieurs policiers de la compagnie départementale d’intervention de Seine-et-Marne sont alors intervenus. Arrivée en queue du cortège, ils ont repéré un véhicule zigzaguant sur la voie, n’hésitant parfois pas à emprunter la bande d’arrêt d’urgence. Les policiers ont alors fait usage d’un « stop stick », un outil qui permet de dégonfler les pneus d’une voiture en fuite. Mais au moment de s’approcher du véhicule, le conducteur a brusquement redémarré après avoir fait semblant de se plier aux consignes des policiers. L’un d’entre eux s’est jeté sur le côté au dernier moment, évitant de peu d’être fauché.

Procès en novembre

Le chauffard a finalement été interpellé quelques instants plus tard, alors qu’il était coincé dans la circulation à proximité du centre-ville de Pontault-Combault. Décrit par Le Figaro comme très alcoolisé, il s’est montré particulièrement agressif au moment de son arrestation, commettant plusieurs actes de violence contre les policiers. Âgé de 25 ans, il a été placé en garde à vue. A cette occasion, les policiers ont pu découvrir qu’il circulait sans permis de conduire – un délit pour lequel il a déjà été condamné par le passé. Un passage devant le tribunal correctionnel est prévu pour le 30 novembre prochain.

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France24 - Monde

En images : Rafael Nadal à Roland-Garros, "roi de la terre battue" au palmarès hors norme

Publié le : 06/06/2022 - 12:02

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Rafael Nadal a remporté, dimanche, sa 14e Coupe des Mousquetaires à Roland-Garros face au Norvégien Casper Ruud. Comme un clin d'œil, le "roi de la terre battue" s'est imposé un 5 juin comme lors de son premier titre à la Porte d'Auteuil, en 2005. Retour sur 17 ans de participation du Majorquin, qui n'a concédé que trois défaites au total dans ce tournoi du Grand Chelem.

Valeurs Actuelles

Agressions, viols, prostitution : huit mois après, le déplacement des toxicomanes à la Villette tourne au désastre

Le 24 septembre dernier, des dizaines de toxicomanes jusque-là regroupés autour du parc d’Eole et de la place Stalingrad, dans le nord-est parisien, étaient déplacés par la préfecture de police de Paris. Objectif de la manœuvre : soulager les habitants des 18 et 19e arrondissements de Paris, excédés par des semaines de cohabitation avec les consommateurs et leurs dealers. Destination de ces derniers : la porte de la Villette, en Seine-Saint-Denis. Une zone choisie par les services de l’Etat car plus éloignée des habitations et des commerces, se souvient Le Parisien.

Quelques mois plus tard, l’argument a fait long feu : « Cela fait huit mois et 12 jours que nous vivons une situation sans précédent avec un square transformé en camp du crack à proximité immédiate des riverains et commerçants », ont écrit des habitants du quartier à la préfecture de police et à la mairie de Paris. Un collectif de riverains est à l’origine de cette lettre aux accents autoritaires : « Il vous est solennellement fait sommation de faire déplacer ce camp du crack et de la mort de la porte de la Villette sur un autre site distant de toute habitation et de tout commerce. »

Un square privatisé par les dealers

Il faut dire que les riverains ont de quoi perdre patience : depuis l’installation des toxicomanes, leur quotidien est devenu un enfer. En quelques semaines, ces derniers ont totalement pris le contrôle du square Forceval et de la place Auguste-Baron. Jusqu’à 800 consommateurs peuvent s’y retrouver en même temps. Des habitants du quartier expliquent au Parisien que « le square, ouvert 24 heures sur 24, a été totalement privatisé par les dealeurs ». Les toxicomanes sont si nombreux que cet épouvantable « camp du crack » s’étend désormais « jusqu’à Stalingrad, et même maintenant jusqu’à la gare Saint-Lazare ».

Forcément, un tel voisinage n’est pas anodin. Me Moser, qui représente une association de riverains, évoque auprès du Parisien des scènes à peine croyables : les habitants expliquent avoir vu « des corps inanimés sur le sol, des corps meurtris jusqu’au sang et des plaies béantes, voire plusieurs victimes évacuées sur des civières recouvertes d’un drap blanc ; de la prostitution de toxicomanes dans les cages d’escalier, les berges et les rues ; des viols sur la voie publique en plein jour ; l’installation de squats dans les immeubles. »

Le quotidien francilien narre la vie d’un quartier qui se barricade. Les rares touristes qui s’aventurent dans le coin sont agressés, comme ce couple d’américains menacé par un toxicomane armé d’un couteau, tandis que ce dernier se servait dans leur assiette. Un pharmacien a été blessé au cutter par un autre consommateur, et les magasins aux alentours recrutent des vigiles à tour de bras. En conséquence, le collectif de riverains en colère réclame désormais l’évacuation des toxicomanes, et une réparation du préjudice moral pour un montant de 100 000 euros.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Italie : la série A féminine devient professionnelle

Publié le : 06/06/2022 - 16:56Modifié le : 06/06/2022 - 17:21

Natalia MENDOZA

En Italie, le sport fait un pas important vers l’égalité homme-femme : le Championnat de football féminin va devenir professionnel dès le début de la prochaine saison. La fédération italienne de football a ainsi entériné un projet mis en place dès 2020, fortement voulu par les sportives de Serie A. Jusqu’à présent leurs rémunérations n’étaient pas encadrées, car le sport amateur ne bénéficiait pas de contrats de travail.

Valeurs Actuelles

États-Unis : cinq joueurs de baseball refusent de porter un logo LGBT sur leur maillot

La décision d’Idrissa Gueye a fait des émules. Alors que le milieu de terrain du PSG avait refusé de jouer lors de la journée de lutte contre l’homophobie en mai, des joueurs de baseball des Tampa Bays Rays ont également renoncé à rentrer sur le terrain lors du mois des fiertés aux États-Unis, selon Le Figaro., mardi 7 juin.

Un choix religieux

Le président de la franchise floridienne, Matt Silverman, avait pourtant annoncé une soirée où la communauté LGBTQI + devait être « invitée, accueillie et célébrée ». Pour l’occasion, le logo du club, présent sur le maillot des joueurs, était aux couleurs arc-en-ciel lors de la rencontre contre les White Sox de Chicago samedi 4 juin. 

Un des joueurs, Jason Adam, ayant refusé de jouer avec la tunique pro-LGBT, s’est expliqué à l’issue du match. « C’est une décision difficile (…) mais notre foi en Jésus nous oblige à nous abstenir à ce genre de comportement », a-t-il justifié. « Ce n’est pas un jugement, a-t-il poursuivi. Ce n’est pas méprisant. » Le lanceur de l’équipe floridienne a insisté sur le fait que « ces hommes et ces femmes sont les bienvenus » dans le stade. 

Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a fait voter une loi au Sénat de l’État début mars, interdisant aux enseignants d’évoquer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre devant leurs élèves. Le texte devrait entrer en vigueur à partir de juillet 2022 et s’appliquera de la maternelle jusque chez les élèves de huit ou neuf ans.

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New York Times - World

Dozens Believed to Be Killed in Nigerian Church Attack, Officials Say

Rescue Teams Search for Flood Victims in South Africa

South African President Declares State of Disaster After Deadly Floods

South Africa Floods Kill More Than 300 People

Britain to Send Some Asylum Seekers to Rwanda

Deadly Flooding Strikes South Africa

Darfur War Crimes Trial Begins

South Africa Eases Some Covid-19 Restrictions

W.H.O. Official Says Africa is ‘On Track for Controlling the Pandemic’

Rescue Underway to Save Young Boy From Well

Crowd Celebrates Military Takeover in Burkina Faso

Military Announces a Takeover in Burkina Faso

Sudanese Security Forces Kill 7 People as Thousands Protest

Car Bomb Explodes Near Airport in Somalia’s Capital

Schools in Uganda Reopen After Being Closed for Nearly 2 Years

Suspect in South Africa’s Parliament Fire Appears in Court

Sudan’s Prime Minister Resigns Amid Mass Protests

Large Fire Ravages South Africa’s Parliament Buildings

South Africa Lays Desmond Tutu to Rest With a Simple Funeral

Desmond Tutu’s Funeral Is Limited to 100 People

South African Scientists Advise Against Panic Over Omicron Variant

Flights Canceled at Johannesburg Airport Amid Travel Bans

Sudan Protesters Condemn Prime Minister’s Military Deal

Sudanese Military Releases Prime Minister After Coup

France24 - Monde

Le chargeur unique pour smartphones obligatoire dans les pays de l'UE à l'automne 2024

Publié le : 07/06/2022 - 14:05

FRANCE 24 Suivre

Malgré les réticences de l'industrie, l'Union européenne a validé mardi une nouvelle réglementation imposant aux fabricants un chargeur universel pour les smartphones, tablettes, consoles et appareils photo numériques dès l'automne 2024. Les ordinateurs portables seront soumis à la même exigence deux ans plus tard. La mesure est destinée à soulager le portefeuille des consommateurs du marché unique, mais aussi à réduire de plusieurs centaines de tonnes les déchets électroniques.

Finis les vieux chargeurs laissés à l'abandon dans un tiroir ou directement jetés à la poubelle : les 27 pays de l'UE et les eurodéputés se sont mis d'accord, mardi 7 juin, pour imposer dans l'Union un chargeur filaire universel pour les smartphones, tablettes, consoles et appareils photo numériques d'ici deux ans et demi, au grand dam d'Apple qui s'y opposait.

"En vertu des nouvelles règles, les consommateurs n'auront plus besoin d'un dispositif et d'un câble de charge différents à chaque fois qu'ils achètent un nouvel appareil, et pourront utiliser un seul chargeur pour tous leurs appareils électroniques portables de petite et moyenne taille", a expliqué le Parlement européen dans un communiqué.

D'ici l'automne 2024, les téléphones mobiles, tablettes, liseuses électroniques, écouteurs et casques, appareils photo numériques, consoles de jeux vidéo portables et enceintes portatives, si elles sont rechargeables via un câble filaire, "devront être équipés d'un port USB Type-C, quel que soit leur fabricant", précise-t-il. 

Les ordinateurs portables seront soumis à la même exigence d'un chargeur unique "dans les 40 mois suivant l'entrée en vigueur du texte", soit d'ici 2026 (le texte devant être publié au Journal officiel de l'UE après l'été, après approbation formelle du Conseil et du Parlement européen).

La réglementation prévoit également que la vitesse de charge soit harmonisée pour les appareils autorisant la charge rapide, pour éviter qu'elle soit bridée en cas d'utilisation avec un appareil d'une marque différente.

Un frein à "l'innovation", selon Apple

En rendant possible le découplage entre la vente d'appareils électroniques et de chargeurs, le texte pourrait permettre aux consommateurs européens – qui dépensent environ 2,4 milliards d'euros par an pour des achats de chargeurs seuls – d'économiser au moins 250 millions d'euros annuellement, selon la Commission européenne.

De même source, les déchets de chargeurs non utilisés, évalués à 11 000 tonnes par an, pourraient être réduits de presque 1 000 tonnes.

>> À lire : Couvrez ces déchets électroniques que le monde ne saurait voir

Ce projet avait été lancé dès 2009 par la Commission, mais il s'était jusqu'à présent heurté aux vives réticences de l'industrie, bien que le nombre de types de chargeurs existants se soit fortement réduit au fil des ans.

D'une trentaine en 2009, ils sont passés à trois : le connecteur Micro USB qui a longtemps équipé la majorité des téléphones, l'USB-C, une connexion plus récente, et le Lightning utilisé par Apple.

Le groupe californien, qui fait valoir que sa technologie de charge Lightning équipe plus d'un milliard d'appareils dans le monde, avait exprimé sa farouche opposition au texte européen, estimant qu'il "étoufferait l'innovation".

Des associations de consommateurs, tout en saluant le projet de l'UE, avait de leur côté regretté qu'il ne concerne pas les systèmes de chargement sans fil, en plein essor.

Avec AFP

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Concurrence : l'UE tombe d'accord pour encadrer les géants du numérique

UNION EUROPÉENNE

Facebook, Google, Uber... Bruxelles veut mieux taxer les géants du numérique

La semaine de l'éco (Partie 2)

Taxation des géants du numérique : l'UE lance l'offensive

Valeurs Actuelles

A Strasbourg, une association LGBTQI enseigne “l’identité de genre” à des collégiens

Au moins de mai 2021, Strasbourg se proclamait officiellement « Zone de liberté LGBTQI+ ». Depuis avril 2022, l’association « La Station » intervient dans les écoles pour sensibiliser les collégiens et les lycéens aux thématiques LGBTQI+. Comme l’indique le collectif sur son compte Instagram, de précédentes opérations de ce type avaient été menées il y a plus d’un an, en proposant des interventions de deux heures pour parler « orientation sexuelle, identité de genre, intersexuation et discrimination ». « Les différentes identités et orientations sexuelles ne sont pas quelque chose qu’il faut cacher. (…) Ne pas parler des différences peut aboutir à des discriminations », a estimé une bénévole de la Station.

Etendre la zone d’action

Le collectif souhaite aussi sensibiliser les équipes encadrantes des écoles, que ce soit les enseignants ou bien les infirmières ou encore les CPE. Les bénévoles souhaitent même élargir leur zone d’action à l’Eurométropole de Strasbourg, mais aussi se rendre dans les zones rurales pour évoquer des sujets peu ou pas abordés. Mais La Station se défend auprès de ses détracteurs qui lui reprochent une « propagande homosexuelle » : « On fait de l’information (…) Par exemple, on leur dit que deux hommes peuvent s’embrasser et on évoque la transidentité », a conclu l’une des bénévoles.

Strasbourg : les dernières actualités

L’archevêque de Strasbourg annonce qu’il va voter pour Emmanuel Macron

Strasbourg : un réseau de livraison de drogue à domicile démantelé

Strasbourg : la police fait une saisie record de 1,7 tonne de résine de cannabis

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Battered by Russian Shells, a Monastery Remains Loyal to Moscow

A monk in the doorway of a building heavily damaged by Russian artillery at the Sviatohirsk monastery complex on Friday.Credit...

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The monks and nuns cloistered in a monastery complex in eastern Ukraine absorb daily bombardments from Russian artillery. And yet they remain loyal to the Russian Orthodox Church.

By Andrew E. Kramer

Photographs by Ivor Prickett

SVIATOHIRSK, Ukraine — Of the hundreds of battle sites all across Ukraine, the Sviatohirsk Monastery of the Caves surely ranks among the most incongruous.

The sprawling complex of onion-domed churches built into a high bank of the Siversky Donets River is considered one of the five holiest sites in the Russian Orthodox Church. Yet it is directly in the line of fire of the Russian Army in its advance in eastern Ukraine.

Russian shells aimed at Ukrainian troop positions regularly go astray and strike the monastery, with terrifying shrieks and metallic booms that echo through the churchyards. They tear through building walls and leave gaping holes in the grounds; at least four monks, priests or nuns have been killed, the Ukrainian police say.

The shelling is yet another example of the collateral damage the Russians are inflicting with errant or indiscriminate artillery strikes. And it has forced the monks and nuns cloistered here into a form of wartime rationalization.

Along with many of the hundreds of displaced people who sought safety in the complex, they are faithful in the Russian church and loyal to its leader in Moscow, Patriarch Kirill, who has blessed the Russian invasion. But the constant bombardment by the Russian Army presents a contradiction that they are forced to reconcile.

“Yes, they shell the monastery but they are probably just following orders,” one nun, Sister Ioanna, said of the Russian soldiers. “We pray for them, too, asking that they realize what they are doing.”

Sister Ioanna was praying in the corridor of a monastery building last Tuesday morning — reciting the Psalms of the Sixth Catechism, she recalled — when a shell struck, exploding a wall. Bricks and shrapnel flew about.

A brick wounded her on the head, she said later in an interview in a hospital. A monk beside her was struck with shrapnel in his stomach and died before he could be evacuated, Sister Ioanna said.

During a recent visit to the monastery, shells striking the grounds threw up columns of dirt and smoke, followed a few seconds later by the pattering noise of debris falling down on the church domes. Monks ran for cover, their black robes flapping.

Those who did not survive earlier barrages are now buried in fresh-cut graves in a courtyard.

Around the site, the whitewashed walls are pocked from shrapnel spray, windows are blown out. Holes blown in walls and craters in the churchyards attest to direct hits.

Inside the buildings, the basement walls are festooned with Orthodox icons. The people huddling there crossed themselves with each shuddering thud outside. Many had come seeking shelter from shelling in their own villages.

“I feel God will protect me here,” said Volodymyr Slipuchenko.

But as the booms echoed, Mr. Slipuchenko added hesitantly, “I don’t know if it’s really safe.”

A woman crossed herself and muttered, “God save us.”

Over the weekend, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that about 300 civilians, including about 60 children, were sheltering in the monastery. The regional police say they cannot evacuate the children because the access road is regularly shelled.

The destruction at the site is likely to reverberate in Orthodox Christian politics.

The post-Soviet schism of the Russian and Ukrainian churches has been a religious backdrop to the war. Ukraine’s church has asserted independence but thousands of parishes in Ukraine remain loyal to Kirill, the Patriarch in Moscow. If Ukraine wins, the Russian church will almost certainly be expelled for good.

In the meantime, many Russian Orthodox parishes in Ukraine, as well as around the world, have rejected any alliance with Kirill, a political ally of President Vladimir V. Putin.

But not the monks in the Sviatohirsk monastery; they remain aligned with Russia. Indeed, this has been seen for years as the most Russian-oriented of the major religious sites in Ukraine.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“They justify themselves and try to avoid facing the reality, which is that Russia invaded Ukraine” and is striking their monastery, said Ihor Kozlovsky, a theologian and authority on Orthodox churches in Ukraine.

Over the past week or so, the front line around the town of Sviatohirsk advanced to within about a mile of the monastery gates. Russian artillery appears to be targeting a bridge over the Siversky Donets River — only 15 to 20 yards from the wall of the monastery — and Ukrainian positions nearby. But predictably with unguided projectiles, there are wayward shots that hit the monastery instead.

Ukrainian officials accuse Russian forces of being reckless and careless in their shelling.

“Nothing is sacred for them,” Anton Gerashchenko, a deputy minister of the interior, said of the destruction of the monastery. “They could go around, but they decided to shoot their way through instead.”

This past weekend, the fighting started a fire that burned the wooden All Saints Hermitage church, the largest wooden church in Ukraine, Ukrainian officials said. Russia blamed Ukrainian forces for the fire.

The monastery, dating to the 16th century, is a historically, culturally and religiously important site for both Russians and Ukrainians.

“It is a gem of Orthodoxy,” Mr. Kozlovsky, the theologian, said.

It has also been a place difficult for the Ukrainian government to balance religious freedom against loyalty in wartime.

The monastery’s monks, who are viewed as traitors by Ukrainian nationalists, have for years been staunchly pro-Russian, asserting they have a right to follow the religious path of their choosing even if their country is at war.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Military aid. Britain said that it would join the United States in providing long-range rocket systems to help Ukraine hold off Russia’s assault in the east. The announcement came a day after President Vladimir V. Putin threatened to attack new targets if Western nations supplied Ukraine with the weapons.

On the ground. The seesaw battle for Sievierodonetsk, a city that is key to controlling the entire eastern region of Donbas, continues as the Russians ramped up artillery attacks and erased some of the Ukrainians’ gains. Ukrainian forces had clawed back ground in recent days in pitched street-by-street battles.

Grain exports. Russia is trying to sell stolen Ukrainian grain to countries in Africa, American officials warned. Western leaders have accused Russia of holding up food supplies in order to weaponize them; many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.

The monastery’s leadership, for example, has subordinated itself to a senior cleric in Donetsk, the capital of one of the two Russian-backed breakaway regions in eastern Ukraine. They “explain the war by saying that it is God’s plan, but not the plan of the Russian Army,” said Mr. Kozlovsky.

Last Monday, the day before Sister Ioanna was wounded, artillery killed a priest, a monk and a nun, according to the Ukrainian police. The monks have been burying the dead in graves in the churchyards.

The authorities say it would be dangerous now to evacuate those sheltering at the site. A precarious, winding road leads to the monastery, running through the Holy Mountain Wilderness, a national park of dense broad-leaved trees, and then onto a high, grassy plateau. There, smoke from fresh artillery strikes rises in many separate columns, as if someone had been lighting campfires on the plain.

The pavement on this road is pocked in places with shell craters. Closer to the monastery, the route is lined with boarded-up stands that once sold icons and holy water to the pilgrims who arrived in peacetime.

After Russia invaded in February, believers came expecting safety. The monastery had been sheltering internally displaced people for years, dating to Ukraine’s conflict with Russian-backed separatists that started in 2014. “This is what they thought,” said Col. Svyatoslav Zagorsky, a regional police chief. “But look, as we see, experience is showing us exactly the opposite.”

The Russian military first fired artillery that struck the monastery in March. But the most intensive bombardments began two weeks ago.

Among the buildings that have been damaged is the Church of the Intercession of the Blessed Virgin, according to a list of strikes on the site provided by the Ukrainian government.

During the visit on Friday by a reporter and photographer, artillery shells slammed with a deafening bang into a park bordering the monastery, landscaped with yellow roses near the riverbank.

A horrible sensation of pressure waves from the explosions rippled through the churches.

Some monks gathered in the stairway to a basement, sweating and wide-eyed and seeking safety. But while they wished for the hostilities to stop, they declined to condemn the Russian Army.

One monk, Brother Prokhor, said, “We pray for peace in the whole world, so nobody shoots anywhere.”

But asked what he thought of the Russians shelling the monastery, he was hesitant to answer. “I don’t know who is firing,” he said. “They shoot from far away — I cannot see them.”

Maria Varenikova contributed reporting.

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France24 - Monde

Climat : à Bonn, des délégations du monde entier réunies pour préparer la COP27

Publié le : 06/06/2022 - 07:20Modifié le : 06/06/2022 - 08:07

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Les représentants de près de 200 pays se retrouvent à partir de lundi en Allemagne pour donner un élan à la prochaine conférence climat de novembre en Égypte. Objectif : relancer les négociations autour du réchauffement climatique, passées au deuxième plan avec l'invasion russe en Ukraine et ses répercussions en matière énergétique et alimentaire.

Renforcer la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs, concrétiser et élargir l'aide aux plus vulnérables. Six mois après la COP26 de Glasgow, les représentants de près de 200 pays se réunissent, lundi 6 juin, à Bonn, en Allemagne, pour préparer la prochaine conférence climat de novembre en Égypte.

Cette "session intermédiaire" des négociations climat veut préserver les avancées fragiles de la conférence écossaise qui a réaffirmé l'ambition – pour l'heure hors d'atteinte – de contenir le réchauffement à 1,5 °C alors que nous sommes déjà à 1,1 °C depuis que l'humanité a commencé à brûler industriellement gaz et pétrole à la fin du XIXe siècle. Depuis la dernière COP, le monde a été ébranlé par l'invasion russe de l'Ukraine et ses répercussions sur les marchés énergétique et alimentaire.

"Nous avons besoin de décisions et d'actions maintenant, et il incombe à toutes les nations de faire des progrès à Bonn", a lancé en amont de la réunion la Mexicaine Patricia Espinosa, patronne de l'ONU-climat, agence basée dans la ville allemande.

Car des points clés restent en suspens à quelques mois de la prochaine COP27, qui se tient du 7 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge.

À commencer par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement. Le "pacte" conclu à Glasgow enjoignait aux pays de "revisiter et renforcer" leurs objectifs pour "les aligner" avec ceux de l'accord de Paris "d'ici la fin de 2022".

"Contenir l'élévation de la température moyenne de la planète"

Cet accord, clé de voûte de la lutte contre le changement climatique, vise à "contenir l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible à 1,5 °C.

Or de nombreux pays ne tiennent déjà pas leurs engagements actuels... qui eux-mêmes laissent pourtant les objectifs de Paris "hors de portée", selon les experts climat de l'ONU (Giec). Ceux-ci estiment que le monde est pour l'instant sur une trajectoire catastrophique de réchauffement de 2,8 °C. Et très peu ont déposé de nouveaux engagements chiffrés. 

Il faut donc relancer la machine pour que la COP de Charm el-Cheikh puisse déboucher, comme le souhaite Patricia Espinosa, sur "des mesures audacieuses et concrètes, soutenues par des plans spécifiques, pour réaliser l'ambition climatique urgente et transformationnelle nécessaire avant qu'il ne soit trop tard".

Car il y a pour l'heure "une déconnexion entre les preuves scientifiques d'une crise mondiale en préparation, avec des impacts climatiques inimaginables, et le manque d'actes", se désole Johan Rockström, directeur de l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique à Potsdam (PIK).

L'aide des pays riches

Autre dossier brûlant sur la table à Bonn, l'aide des pays riches, souvent les plus gros émetteurs historiques, aux plus pauvres, les moins responsables du réchauffement mais souvent en première ligne de ses impacts.

La promesse de les aider à faire face aux défis du changement climatique à hauteur de 100 milliards de dollars par an en 2020 n'est toujours pas tenue. Et face à la multiplication des sécheresses, inondations et incendies ou de la montée inexorable des océans, c'est le dossier d'un financement spécifique des "pertes et préjudices" subis qui est désormais sur la table.

À Glasgow, les pays riches ont bloqué cette demande et un compromis a fini par être trouvé sur la création d'un cadre de "dialogue" jusqu'à 2024 pour "discuter des modalités pour le financement".

Mais la méfiance demeure. Il ne faut pas que Bonn soit "juste un autre forum de discussions" a averti l'Alliance des petits États insulaires (Aosis), qui exigent de repartir avec "une vision claire de quand et comment (sera appliqué) le financement spécifique des pertes et préjudices".

Magnus Benzie, chercheur au Stockholm Environment Institute, estime primordial que les parties arrivent à construire une réponse globale : "Nous devons lier les risques systémiques auxquels le monde fait face, dont la crise alimentaire mondiale qui menace en raison du changement climatique", et dont le conflit en Ukraine a donné un avant-goût. "Mais nous passons à côté de cette occasion, en posant uniquement la question de l'adaptation sous le prisme 'nous' ou 'eux'."

Avec AFP

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Une tornade dans l'ouest de l'Allemagne fait des dizaines de blessés et d'énormes dégâts

Élisabeth Borne fixe ses "urgences" à Matignon : pouvoir d'achat, santé et climat

URGENCE CLIMATIQUE

Une "génération climat" adepte des actions coups de poing

Valeurs Actuelles

Les appels téléphoniques d’Emmanuel Macron moqués par la télévision russe

Dans un entretien accordé à la presse régionale, le 4 juin dernier, Emmanuel Macron a déclaré qu’« il ne faut pas humilier la Russie pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques ». Des déclarations qui ne sont pas passées du côté de la télévision russe. 

En effet, des présentateurs de la chaine d’État Russie-1 ont critiqué l’attitude du président français lors de ses nombreux appels au chef d’Etat russe, relaie BFMTV, mardi 7 juin. « J’ai lu récemment que le président français Emmanuel Macron a compté combien de temps il a passé au téléphone avec Vladimir Poutine. Avant chaque appel, il se fait prendre en photo où on le voit tant souffrir que je me fais du souci pour lui », a indiqué Henry Sardaryan, analyste politique, sur le plateau de la chaîne russe.

« La ‘Macronite’ »

Les photos publiées par l’Elysée tranchent souvent avec la teneur des discussions entre les deux chefs d’État. La mise en scène des images est régulièrement détournée sur les réseaux sociaux par des internautes. « À chaque fois, il se tient la tête ou le cœur [ou] prend des calmants. Je ne sais pas ce qu’il lui arrive. Chaque coup de fil est un test difficile pour lui », a ajouté l’intervenant de la chaîne russe.

Le présentateur de la chaîne a également eu un mot pour le président français. Vladimir Solovyov a raillé les appels restés sans réponse de Macron au président russe. « Macron a appelé très souvent. Heureusement, Poutine n’a pas toujours décroché. Alors, Macron prend des médicaments, se demandant si Poutine va décrocher », a-t-il lâché. Il existe même une nouvelle expression en Russie sur le résident de l’Élysée : « la ‘Macronite’ ». Sa signification ? « Appeler souvent, pour rien », a moqué le présentateur favori de Vladimir Poutine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Pinoncelli, l’artiste à la phalange coupée

Actu

Connu dans le monde entier depuis les années 1960 pour ses happenings chocs, l’artiste iconoclaste Pierre Pinoncelli fait l’objet d’un documentaire réalisé sur 10 ans par l’artiste Virgile Novarina.

Tueur de cochons, braqueur de banque, souilleur de ministre, casseur d’urinoir, coupeur de doigt… Souvent motivé par des revendications politiques, l’artiste Pierre Pinoncelli est allé au bout de ses idées et s’est exprimé par des gestes souvent choquants, qui interrogent.

C’est en 2010 que Virgile Novarina décide de faire un documentaire sur l’artiste. Il filme une série de longs entretiens avec l’artiste à partir de 2011 et entame alors une longue enquête pour retrouver divers témoins, acteurs des performances, critiques d’arts et amis artistes qu’il commence à filmer en 2013. Le film regroupe de nombreux documents inédits et archives rares trouvées par le réalisateur dans les archives Malraux à Paris, dans les archives de la Police nationale, de l’INA et dans les archives personnelles des témoins retrouvés.

Virgile Novarina fait revivre les moments phares de l’œuvre de Pinoncelli et fait perdurer sa mémoire. Celle d’un artiste engagé qui met la poésie au service des victimes de la guerre du Biafra, des SDF, des animaux maltraités ou encore des victimes du Thalidomide, un médicament pris contre les nausées par des femmes enceintes dans les années 50 à 60 à l’origine de graves malformations chez les bébés.

Mais c’est pour ses attentats culturels contre l’urinoir de Duchamp qu’il est le plus connu. Cet événement qui a lieu en 1993 et en 2006 occulte un peu le reste de son œuvre par le retentissement mondial qu’il a provoqué. Souvent mal compris, les deux happenings où il urine dedans puis brise d’un coup de marteau le célèbre Fountain a souvent été relayé comme étant un acte anti Duchamp. Mais il n’en est rien, c’est au contraire un hommage à ce dernier et au mouvement DADA. La destruction et la provocation font partie intégrantes de la démarche artistique de DADA et Pinoncelli offre par cette performance une réponse à Marcel Duchamp. Il a amené l’urinoir dans les musées et Pinoncelli amène l’urine à l’urinoir. Il lui rend sa fonction première, comme pour boucler la boucle. Il proteste ainsi contre la récupération commerciale de la contre culture DADA- qui était avant tout un anti-art -et détruit ce qu’il décrit dans le documentaire comme étant “le veau d’or de l’art contemporain”. Il rend hommage à Duchamp dans d’autres happening comme “Enterrement de Rrose Sélavy, naissance de Rrose Sélamore« où il met en scène la mort du double féminin de Duchamp.

En 1993, pour payer les quelques 286 000 francs de dommages et intérêts qu’il doit à la société d’assurance de Fountain, l’Association des amis de Pinoncelli rassemble autour de lui une petite armée d’amis artistes pour une exposition vente: chacun doit donner sa version de l’oeuvre phare de Duchamp. Parmi eux on retrouve Ben, Arman, Vladimir Velickovic, Noël Dolla ou encore Raymond Hains.

Il est aussi connu pour son attentat culturel  contre Malraux qu’il asperge d’encre rouge avec un pistolet à eau. N’hésitant pas à donner de sa personne, son happening au Festival de performance de Cali en 2002 est relayé dans le monde entier. Pour apporter son soutien à Ingrid Betancourt, prise en otage par les FARC, il se coupe une phalange avec une hache sous les regards stupéfaits des journalistes et des spectateurs. Ainsi, il représente physiquement la violence invisible qu’est la prise d’otage. Le documentaire permet d’ailleurs d’entendre le point de vue d’Ingrid Betancourt sur cette performance qui l’a fortement impressionnée.

Bel hommage au regretté Pinoncelli mort en octobre dernier, le documentaire de Virgile Novarina dresse un inventaire de son œuvre à travers les yeux de ses amis, mais surtout à travers les yeux de l’artiste lui-même, qui n’est pas avare d’anecdotes truculentes.

Une exposition à la galerie Hervé Courtaigne à Paris (jusqu’au 25 juin) permet de découvrir un pan moins connu de son œuvre subversive: ses premières séries plastiques. Plusieurs décennies de création, des années 1960 jusqu’à des pièces plus tardives, sont regroupées pour l’exposition, l’occasion de revivre la sensation provoquée par ses œuvres, décrites en 1962 par le critique d’art Michel Ragon comme étant une “figuration autre”, c’est à dire une figuration suggestive, allusive mais d’une très forte expressivité née du conflit entre figuration traditionnelle et art abstrait.

Une autre exposition aura lieu du 10 juin au 2 juillet 2022 à la galerie Satellite à Paris, se concentrant cette fois-ci sur une série de photos des happenings de Pinoncelli, offrant ainsi la possibilité de se remémorer les temps forts de sa trajectoire artistique.

Maty Ndiaye

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New York Times - World

Un historiador descubre en los archivos del Vaticano secretos ‘asombrosos’

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El perfil del sábado

David Kertzer ha pasado décadas escudriñando la historia oculta del Vaticano. Su trabajo ha ganado un Pulitzer y captado la atención de Hollywood. Su nuevo libro examina el papel del papa Pío XII en el Holocausto.

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Por Jason Horowitz

CIUDAD DEL VATICANO — David Kertzer dejó su capuchino, se echó la mochila al hombro y fue en busca de más secretos del Vaticano.

“Hay una parte que es como estar buscando un tesoro”, comentó Kertzer, un historiador de 74 años.

Unos momentos después, atravesó una multitud que estaba formada para ver al papa Francisco, le mostró su permiso a la Guardia Suiza y entró al archivo de la antigua sede de la Santa Inquisición.

En las últimas décadas, Kertzer ha invertido los papeles inquisidores con la Iglesia. Gracias a los propios archivos del Vaticano, este profesor de voz suave, investigador de la Universidad Brown y síndico de la Academia Estadounidense en Roma se ha convertido, sin duda, en el excavador más eficiente de los pecados ocultos del Vaticano, sobre todo de los que se cometieron justo antes y durante la Segunda Guerra Mundial.

Kertzer es hijo de un rabino que participó como capellán del ejército en la liberación de Roma y creció en un hogar que había adoptado a una chica cuya familia había sido asesinada en Auschwitz. Dichos antecedentes familiares y su activismo contra la guerra de Vietnam cuando estaba en la universidad le proporcionaron una conciencia de indignación moral que fue moderada por la prudencia del intelectual.

Como resultado, su obra incluye trabajos con los que ha ganado el Premio Pulitzer, captado la imaginación de Steven Spielberg y puesto al descubierto, en ocasiones de manera muy cruda, a una de las instituciones más sombrías de la tierra.

El libro más reciente de Kertzer, The Pope at War, analiza la participación de la Iglesia en la Segunda Guerra Mundial y el Holocausto, lo que él considera el acontecimiento formativo de su propia vida. El libro documenta el proceso personal de toma de decisiones que llevó al papa Pío XII a no pronunciarse prácticamente para nada sobre el genocidio de Hitler y sostiene que se subestima la influencia del pontífice en la guerra. Y no de forma positiva.

“Algo de lo que quiero hacer es demostrar la importancia del papel de Pío XII”, señaló.

En 2019, Francisco, el actual papa, dijo: “La Iglesia no le teme a la historia”, cuando ordenó que se abrieran los archivos de Pío XII. Pero mientras Francisco resuelve con cuánta firmeza repudiar a un dictador, esta vez al de Rusia, Vladimir Putin, Kertzer ha descubierto algunas pruebas alarmantes sobre el costo que tiene guardar silencio acerca de asesinatos masivos.

Kertzer argumentó que el enorme pavor al comunismo que tenía Pío XII, su creencia de que las potencias del Eje ganarían la guerra y su deseo de proteger los intereses de la Iglesia lo motivaron a no contrariar ni a Adolfo Hitler ni a Benito Mussolini, cuyos embajadores habían colaborado para ponerlo en el trono. Según el libro, al papa también le preocupaba que ponerse contra el Führer alejara a millones de católicos alemanes.

El libro también revela que un príncipe alemán y nazi acérrimo fungió como canal extraoficial secreto entre Pío XII y Hitler y que el asesor principal del Vaticano en asuntos judíos lo exhortó en una carta a no manifestarse en contra de la orden del régimen fascista de arrestar y enviar a los campos de concentración a la mayor parte de los judíos italianos.

“Eso me dejó pasmado”, comentó Kertzer sobre esa carta.

Los defensores de Pío XII, cuyos argumentos a favor de su canonización siguen evaluándose, han alegado durante mucho tiempo que trabajó tras bambalinas para ayudar a los judíos y que enemigos anticatólicos han tratado de manchar a la institución mancillando al pontífice.

“Una impugnación más abierta no habría salvado a ningún judío, sino que habría hecho que murieran todavía más”, escribió Michael Hesemann, quien considera a Pío XII defensor de los judíos, en respuesta a las pruebas divulgadas por Kertzer, a quien calificó como alguien “muy sesgado”.

Hesemann, quien también es autor de un libro reciente sobre el papa de los tiempos de la guerra que se basa en los archivos del Vaticano, sostuvo que este, aunque mantuvo su posición neutral, ocultaba judíos en los conventos y distribuía fes de bautismo falsas.

Kertzer alega que los documentos descubiertos dan una imagen más matizada de Pío XII y no lo muestran ni como el monstruo antisemita a quien con frecuencia denominaban “el papa de Hitler” ni como un héroe. Pero, según Kertzer, la insistencia en proteger la reputación de Pío es reflejo de una resistencia más amplia en Italia —y entre los defensores del Vaticano— a aceptar su complicidad en la Segunda Guerra Mundial, el Holocausto y el asesinato de los judíos de Roma.

El 16 de octubre de 1943, los nazis capturaron a más de mil judíos en toda la ciudad, incluyendo a cientos en el gueto judío, mismo que ahora es una atracción turística frecuentada por multitudes que se agasajan con las alcachofas al estilo judío cerca de la iglesia donde obligaban a los judíos a asistir a los sermones de conversión.

Los alemanes mantuvieron a los judíos durante dos días en un colegio militar cerca del Vaticano mientras revisaban quién estaba bautizado o tenía un cónyuge católico.

“No querían ofender al papa”, señaló Kertzer. En su libro demuestra que los altos asesores de Pío XII solo intercedieron ante el embajador alemán para liberar a los “católicos no arios”. Fueron liberados cerca de 250 y más de mil fueron asesinados en Auschwitz.

En una calle cercana, Kertzer se agachó junto a uno de los adoquines de latón que recuerdan a las víctimas. Sobre él se alzaba el Tempio Maggiore, la Gran Sinagoga de Roma.

“No puedo pensar en esa sinagoga”, dijo Kertzer, “sin pensar en mi padre”.

Cuando el 5º Ejército de Estados Unidos llegó a Roma, el padre de Kertzer, el teniente Morris Kertzer, un rabino nacido en Canadá, estaba con ellos y ofició en la sinagoga.

Un soldado estadounidense, un judío de Roma que había emigrado a Estados Unidos cuando Mussolini introdujo las leyes raciales en Italia, le pidió a Morris Kertzer que hiciera un anuncio para ver si su madre había sobrevivido a la guerra. El rabino colocó al soldado a su lado; cuando comenzó el servicio, se escuchó un grito y la madre del soldado corrió para abrazar a su hijo.

“Es el que más recuerdo de los relatos que contaba mi padre”, afirmó David Kertzer.

Un año antes del nacimiento de Kertzer en 1948, sus padres adoptaron a una adolescente sobreviviente de Auschwitz. Cada vez que aparecían en la televisión imágenes de soldados nazis, David y Ruth, su hermana mayor, corrían a apagar el aparato para proteger a Eva, su hermana adoptiva.

Para ese momento, su padre había llegado a ser director de asuntos interreligiosos en el Comité Judío Estadounidense principalmente para tratar de eliminar el antisemitismo de las iglesias cristianas. Como parte del trabajo de normalización, el joven David Kertzer apareció en el programa Tonight Show de Jack Paar cantando plegarias en el séder de Pésaj de la familia.

Su activismo contra la guerra de Vietnam en la Universidad Brown estuvo a punto de hacer que lo expulsaran e hizo que lo encarcelaran junto con Norman Mailer. Siguió estudiando y se enamoró tanto de la antropología como de Susan Dana, una estudiante de Religión de Maine.

Con el fin de estar cerca de ella, en 1969 se inscribió en la escuela de posgrado de la Universidad Brandeis, donde un profesor de antropología le planteó que su interés por la política y la religión encontraría tierra fértil de estudio en Italia.

Los resultados fueron un año de investigación en Bolonia, Italia, con Susan, para entonces su esposa, y su primer libro, Comrades and Christians. Después de obtener su doctorado, consiguió empleo en la Universidad Brown y en Bowdoin College, tuvo dos hijos, entabló una relación de por vida con Italia y una familiaridad cada vez mayor con los archivos italianos y luego, por casualidad, con los del Vaticano.

A principios de la década de 1990, un profesor de historia italiano le contó sobre Edgardo Mortara, un niño de 6 años de Bolonia hijo de padres judíos. En 1858, el inquisidor de la Iglesia ordenó que detuvieran al chico porque tal vez una sirvienta cristiana lo había llevado a bautizar en secreto, por lo que no podía permanecer dentro de una familia judía.

Esta historia lo condujo a lo que Kertzer llamó “un doble cambio de trayectoria”: a escribir para un público general y acerca de temas judíos.

El producto de esto fue su libro de 1998, El secuestro de Edgardo Mortara, finalista en la categoría de no ficción para el Premio Nacional del Libro. El trabajo llamó la atención de su amigo, el dramaturgo Tony Kushner, quien después se lo dio a Steven Spielberg, mismo que, a su vez, le dijo a Kertzer que quería llevarlo a la pantalla. Mark Rylance se integró al equipo para representar el papel de Pío XII y Kushner escribió el guion; ahora, todo lo que necesitaban era a un niño que hiciera el papel de Edgardo.

“Le hicieron pruebas a 4000 —no a 3900— niños de 6 a 8 años de cuatro continentes”, aseguró Kertzer. “Spielberg nos dice que no está conforme con ninguno de los chicos”.

El proyecto se detuvo, pero Kertzer no. Salió de los archivos para publicar Los papas contra los judíos, acerca del papel de la Iglesia en la aparición del antisemitismo moderno. En 2014, publicó The Pope and Mussolini, en el que analiza la participación de Pío XII en el surgimiento del fascismo y las leyes raciales antisemitas de 1938. Este libro se hizo acreedor al Premio Pulitzer.

Desde entonces, los archivistas del Vaticano lo reconocen y, en ocasiones, lo alientan.

“Tal vez hasta se alegran de que alguien de fuera puede sacar esto a la luz, porque es incómodo tal vez que algunos de ellos lo hagan”, dijo.

Luego de pasar una mañana reciente en los archivos, Kertzer salió de ahí con una sonrisa infantil. Acababa de descubrir que incluso durante la ocupación alemana de Roma, el papa Pío XII seguía concentrado principalmente en los peligros del comunismo. Los más altos cardenales del papa le aconsejaron “crear un partido católico. Son los orígenes del partido Demócratas Cristianos”, dijo Kertzer, refiriéndose a una fuerza que dominaría a Italia durante décadas.

“Dudo que alguien lo haya visto antes”, dijo. “Bueno, fuera del Santo Oficio”.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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Valeurs Actuelles

Nigeria : au moins 21 morts dans une attaque contre une église catholique

La célébration de la Pentecôte a tourné au massacre. Des hommes armés ont fait irruption près de l’Église Saint-Francis à Owo, dans l’État d’Ondo, au sud-ouest du Nigeria, dimanche 5 juin, rapporte La Croix. « De la dynamite a explosé dans l’église (…), les assaillants ne sont même pas entrés dans l’église, ils ont tiré à travers les fenêtres », a déclaré le porte-parole du gouverneur de l’Etat d’Ondo, Richard Olatunde.

D’après le premier bilan officiel donné par les autorités locales, 21 personnes, dont des enfants, ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées. « Cette attaque est l’acte le plus ignoble qui puisse se produire dans une société », a réagi le gouverneur de l’État d’Ondo, Oluwarotimi Akeredolu.

Le pape François a été « profondément attristé » par « l’horrible attaque » de l’église, a indiqué lundi 6 juin le Vatican. Le Pape a également assuré à « tous ceux qui sont affectés par cet acte de violence indicible de sa proximité spirituelle ».

Une action terroriste paraît « assez improbable »

Alors que cette attaque n’a pas été revendiquée jusqu’ici, une action terroriste une action terroriste de Boko Haram paraît « assez improbable », selon Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement de l’université de Paris, interrogé par le quotidien. « Ce type d’attaque dans le sud-ouest du pays est inhabituel (…) Dans le Sud, les violences ciblant des églises sont d’ordinaire liées à des règlements de comptes entre les cult societies », a ajouté le chercheur. 

La tuerie de dimanche est survenue à la veille du lancement par le parti au pouvoir, l’APC, de ses primaires en vue de la présidentielle de l’an prochain. De fortes tensions existeraient au sein du parti et favoriseraient un recours à la violence, selon le directeur de l’institut.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Sommet de la Terre : 50 ans de discours et l'urgence d'agir (partie 1)

Publié le : 03/06/2022 - 19:05Modifié le : 03/06/2022 - 19:06

Farah BOUCHERAK

En 1972, se tenait le premier sommet de la Terre, organisé par l'ONU à Stockholm. Ces 2 et 3 juin, la capitale suédoise accueille de nouveau la communauté internationale.  Au cours des dernières années, les objectifs climatiques très ambitieux se sont multipliés, tout comme les accords internationaux. Et pourtant, nos émissions baissent encore trop lentement. Pourquoi ? Comment accélérer la transition écologique et éviter le désastre ? 

Opex 360

L’Inde lie l’achat de chasseurs embarqués à un accord sur d’importants transferts de technologies

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

L’Inde lie l’achat de chasseurs embarqués à un accord sur d’importants transferts de technologies

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

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En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

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En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

ont subi

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

quotidien Hindustan Times

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

pris les devants

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

du journal Business World

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

avait-il dit
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Guerre en Ukraine : « intenses combats de rue » à Severodonetsk, affirme Volodymyr Zelensky

Plus de 31 000 soldats russes morts depuis le début de l’invasion

L’armée ukrainienne a évalué les pertes humaines et matérielles subies par l’armée russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, rapporte Le Parisien. Ainsi, environ 31 360 soldats russes seraient morts sur le champ de bataille ukrainien. Un chiffre qui n’a pas été vérifié par un organisme indépendant.

La Russie aurait subit d’importantes pertes matérielles dans l’est de l’Ukraine

Le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï a déclaré que Moscou a subi un revers important dans les combats situés à l’est du pays, dont des dégâts matériels. « Un char, trois systèmes d’artillerie, deux véhicules de combat blindés, une voiture et deux dépôts d’armes », a-t-il listé, selon BFMTV.

Moscou accusé d’« intimider » les journalistes américains en Russie

Les États-Unis ont accusé la Russie d’ « intimider » les correspondants des médias américains à Moscou, relaie Le Parisien. « Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué vos collègues pour leur ‘expliquer les conséquences de la ligne hostile de leur gouvernement dans la sphère médiatique’ », a déclaré à la presse à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

La bataille fait rage à Severodonetsk

Les combats se poursuivent pour la prise de contrôle de Severodonetsk, ville située à l’est de l’Ukraine. « Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D’intenses combats de rue se poursuivent », a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo, lundi 6 juin, rapporte BFMTV. Les Russes « sont en train de détruire la ville », a affirmé Oleksandr Striouk, responsable de l’administration de Severodonetsk. Les forcées armées russes « utilisent des frappes aériennes » et « de l’artillerie lourde », a-t-il ajouté. L’ évacuation des civils serait « quasiment impossible » désormais.

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Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

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Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

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Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

France24 - World

Zelensky says Ukraine’s forces ‘holding out’ but outnumbered in Severodonetsk

Issued on: 06/06/2022 - 06:00Modified: 06/06/2022 - 19:17

FRANCE 24 Follow Selina SYKES

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Monday said “we’re holding out” in the flashpoint eastern city of Severodonetsk but said of Russian forces there that “there are more of them and they are stronger”. Zelensky's remarks came after he met with frontline troops in neighbouring Lysychansk on Sunday.

This live page is no longer being updated. Follow our liveblog for the day's events as they unfold. For more of our analysis and coverage of the war in Ukraine, click here.

11:00pm: Blinken says reports of Russia stealing Ukraine grain 'credible'

US Secretary of State Antony Blinken gave support Monday to reports that Russia has stolen grain from Ukraine for resale, even as Moscow blocks the country from exporting its own corn.

"There are credible reports ... that Russia is pilfering Ukraine's grain exports to sell for its own profit," Blinken said at a State Department conference on food security issues arising from the invasion of Ukraine.

"Now, Russia is hoarding its food exports as well," Blinken added, outlining the reasons for the sharp surge in global prices for wheat and other grains, and looming shortages.

The war "is having a devastating impact on global food security because Ukraine is one of the breadbaskets of the world", Blinken said. 

The New York Times reported Monday that a number of freight vessels have departed Russia-controlled ports with what US officials have described as "stolen Ukrainian grain".

It said that the United States has alerted 14 countries, mostly in Africa, about the shipments, as many of them are dependent on grain imports and already face severely constrained supplies. 

Blinken said the Russian navy has blocked grain carriers from leaving the Black Sea port of Odesa, in an effort to "blackmail" the world into supporting Moscow's war.

6:52pm: Zelensky praised for Lysychansk visit, says forces are 'holding out' but outnumbered in Severodonetsk

Ukrainian troops suffered setbacks after retaking parts of flashpoint eastern city Severodonetsk, where President Volodymyr Zelensky on Monday warned his forces were outnumbered by a “stronger” Russian side.

“We’re holding out” in the key city but “there are more of them and they are stronger,” Zelensky told journalists in Kyiv, adding that Severodonetsk and neighbouring Lysychansk were both “dead cities now”.

Russia is bringing the weight of its artillery to bear around Severodonetsk – the largest city in the Lugansk region not under Russian control.

Lysychansk was among the areas visited Sunday by Zelensky, who “got himself acquainted with the operational situation on the front line of defence”, the presidency said.

FRANCE 24's Gulliver Cragg tells us more about Zelensky’s trip to Lysychansk and its significance for Ukrainians.

2:51pm: Russia warns West against supplying long-range weapons to Ukraine

Moscow warned Monday that it would respond to Western supplies of long-range weapons to Ukraine by stepping up efforts to push Kyiv’s forces further from its border.

“The more long-range weapons you supply, the further we will push away from our territory” the line of Ukrainian forces, Foreign Minister Sergei Lavrov told reporters.

Russian President Vladimir Putin has warned Moscow would hit new targets if the West supplies Ukraine with long-range missiles.

Washington and London have defied Putin’s warnings against supplying Kyiv with advanced weapons, saying they would send long-range missile systems to Ukraine. The US last week announced it would give Kyiv its high mobility artillery rocket system, known as HIMARS, which can simultaneously launch multiple precision-guided missiles and is superior in range and precision to existing systems Ukraine has.

Britain said Monday it will mirror the United States and send long-range missile systems to Ukraine too.

2:01pm: Rome summons Russian ambassador over media spat

Italy summoned Russia's ambassador Monday after Moscow alleged the Italian media were waging an anti-Russian propaganda campaign through its coverage of the Ukraine war.

The foreign ministry in Rome said it called in ambassador Sergey Razov to reject "insinuations regarding the alleged involvement of our country's media in an anti-Russian campaign".

The ministry's top civil servant, Ettore Francesco Sequi, also "firmly rejected accusations of amorality by some representatives of Italian institutions and media, expressed in recent statements by the Russian foreign ministry".

The spat follows the posting Saturday on the Russian embassy to Italy's Facebook page of purported extracts from a report by the Russian foreign ministry on the "violation of Russian citizens' rights" abroad.

9:18am: Russia's Lavrov cancels Serbia trip due to airspace closures

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov has been forced to cancel a visit to Serbia after several of its neighbours prevented his plane from passing through their airspace, according to officials. 

Lavrov had been to due to hold talks on Monday with top officials in Belgrade, one of Moscow's few remaining allies in Europe since the launch of its military offensive in Ukraine earlier this year.

"The countries around Serbia have closed the channel of communication by refusing to authorise the overflight of the plane of Sergei Lavrov who was headed to Serbia," Russian news agencies quoted ministry spokeswoman Maria Zakharova as saying.

"The Russian delegation should have arrived in Belgrade for talks. But the EU and NATO member countries closed their airspace," she said

Serbian daily Vecernje Novosti reported that Bulgaria, Macedonia and Montenegro had refused access to their airspace.

9:14am: 'Impossible to verify' Ukrainian claims in Severodonetsk

Reporting from Ukraine, FRANCE 24's Jonathan Walsh says it's impossible to verify Ukrainian claims that their forces now control "half" of the city of Severodonetsk since no Western journalists are covering that battle in the Donbas region right now.

"The only news we're getting from inside [the city] on a daily basis is from a Ukrainian activist embedded with the Ukrainian forces," explained Walsh, adding that the activist says the 50 percent claim is "exaggerated".

8:51am: Ukraine's position 'worsened a little': Luhansk governor

The position of Ukrainian forces fighting in Severodonetsk has "worsened a little", said the Luhansk regional governor.

"Our defenders managed to undertake a counter-attack for a certain time; they liberated almost half of the city. But now the situation has worsened a little for us again," Luhansk regional governor Serhiy Gaidai told national television.

8:25am: UK says Russia struck rail infrastructure in Kyiv

Britain's defence ministry has said Russian air-launched cruise missiles struck rail infrastructure in Ukraine capital Kyiv early Sunday as heavy fighting continues in Severodonetsk.

Russian forces are pushing towards Sloviansk, the ministry said in a Twitter update.

Meanwhile at sea, following the loss of the cruiser Moskva in April, Russian forces "have likely moved multiple air defence assets to Snake Island in the western Black Sea, including SA-15 and SA-22 systems," according to British assessments.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 6 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7sDt8fXMK3🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/BwzT24DRlM

June 6, 2022

3:45am: Zelensky visits front lines as fighting rages

Ukrainian President Volodymyr Zelensky met troops on the front lines in Donbas Sunday as heavy fighting raged in the eastern industrial region that Moscow has focused its forces on taking.

Zelensky visited command posts and frontline positions in Lysychansk, which sits across the Siverskyi Donets river from Severodonetsk, where Ukrainian troops were pushing back against Russian forces who had earlier appeared on the verge of taking the strategic city.

He also visited Bakhmut, to the southwest in the Donetsk region of Donbas, and talked with servicemen, the presidency said.

"I am proud of everyone whom I met, whom I shook hands with, with whom I communicated, whom I supported," Zelensky said in his daily evening address after his visit.

The president said he also travelled to Zaporizhzhia in the southeast to meet with residents of Mariupol who had managed to leave the port city that was destroyed by months of Russian bombardment.

1:10am: UK to give Ukraine long-range missile systems

Britain said Monday it will mirror the United States and send long-range missile systems to Ukraine, defying warnings from Russian President Vladimir Putin against supplying Kyiv with the advanced weapons.  

The UK Ministry of Defence said London had coordinated closely with Washington over its gift of the multiple-launch rocket systems, known as MLRS, to help Ukraine defend itself against Russian aggression.

The M270 launchers, which can strike targets up to 80 kilometres (50 miles) away with precision-guided rockets, will "offer a significant boost in capability for the Ukrainian forces," the ministry added.

The US last week announced it would give Kyiv its high mobility artillery rocket system, known as HIMARS, which can simultaneously launch multiple precision-guided missiles and is superior in range and precision to existing systems Ukraine has.

However, US President Joe Biden has ruled out supplying it with systems that could reach as far as Russia, despite Kyiv's repeated demands for them.

Despite that, the US move prompted Putin to warn Sunday that Moscow will strike new unspecified "targets" if the West supplies the missiles to Ukraine and said new arms deliveries to Kyiv were aimed at "prolonging the conflict". 

22:01pm: Ukrainian railways says Russian attacks aim to harm economy and prevent grain exports

Ukrainian authorities have allowed journalists to visit a railway repair works near Kyiv that were hit by Russian missiles early on Sunday morning.

Russia's defence ministry claimed the strikes destroyed tanks and other armoured vehicles provided to Ukraine by European countries.

“There are apparently no tanks here”, said France 24’s Gulliver Cragg, reporting from the location on the outskirts of the Ukrainian capital.

 

20:05pm: Ukraine expects 'major counter-attack' from Russia in Severodonetsk

Ukraine said Sunday its forces controlled half of Severodonetsk, but it expects a major major counter-attack from Russian forces in the coming days.

Lugansk's regional governor, Sergiy Gaiday, said that Russian forces had been tasked with gaining control of the city by Friday, as well as a key transport artery connecting two other nearby cities, Lysychansk and Bakhmut.

"We expect in the near future that all the reserves that they now have access to -- all the reserves, all the personnel that they have -- they will throw to perform these two tasks," Gaiday said.

"In the next five days, there will be a large increase in the number of shellings from heavy artillery," from the Russian side.

Sievierodonetsk is the largest city still in Ukrainian hands in the Lugansk region, which is part of Donbas. Russian forces have been gradually advancing there in recent weeks after having retreated or been pushed back from other areas, including around the capital Kyiv.

19:44pm: Ukraine says it controls 'half' of Severodonetsk

Ukraine said Sunday its forces controlled half of Sievierodonetsk, as Kyiv's military pushes back Russia's attempt to take the eastern city, key to the battle for the Donbas region.

"Our armed forces have cleaned half" of the industrial hub of Russian troops, Lugansk's regional governor Sergiy Gaiday said in an interview posted on his official social media channels. "Half of the city is actually controlled by our forces."

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

 

© France Médias Monde graphic studio

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As it happened: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion

AS IT HAPPENED

As it happened: Kyiv says it has regained ground in Severodonetsk; Russia reports Ukrainian retreat

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Hundred days of war in Ukraine, Queen's Platinum Jubilee, Verdict in Depp-Heard trial

L'Humanité

À Sète, le temps est le meilleur allié du documentaire

Nos recommandations culturelles

Photographie Le festival ImageSingulières, désormais impulsé par son centre photographique, fête sa 14e édition avec une programmation qui approfondit des sujets inédits plus que jamais connectés à l’actualité.

Magali Jauffret

Sète (Hérault), envoyée spéciale.

Camille Gharbi a choisi une forme plasticienne chirurgicale pour dénoncer les ­féminicides français. Dans la première de ses trois séries, Preuves d’amour, elle « fait face », du nom de son exposition, à la litanie des victimes, aux lieux et dates des décès, après que des objets quotidiens anodins ont été, le temps du crime, détournés de leur fonction pour devenir de fatals objets contondants. Le marteau, le coussin, le fer à repasser, le tournevis, la corde, le couteau, l’enceinte acoustique, les ciseaux ont bel et bien fait passer l’être aimé de vie à trépas…

Et voyez comment la photographe opère : moins l’artiste montre, plus son œuvre est froide, plus cela devient chaud bouillant dans nos têtes. Ainsi, lorsqu’elle poursuit son enquête en nous mettant en présence des agresseurs montrés, certes de dos, mais contextualisés un maximum, on se rend compte que ceux que l’on prend pour des monstres – un DJ, un coiffeur, un mécanicien, un chauffeur de poids lourd, une aide-ménagère – sont récupérables, leur crime non inéluctable. Une chambre à soi permet aux victimes de se reconstruire dans ce cocon où elles se sentent en sécurité et peuvent se projeter.

On sort de l’exposition en ayant le sentiment que le temps passé à enquêter, que l’accompagnement bienveillant de l’écrivain Ivan Jablonka, des psychologues Carole Groulet et Lorraine de Foucher, très présentes dans le livre édité par The Eyes, vont permettre à la société à son tour de « faire face ».

C’est une drôle d’année car la programmation de cette édition, qui s’est fait attendre deux ans à cause de la pandémie, résonne avec l’actualité de façon plus aiguë et lancinante que d’ordinaire. Il en est ainsi lorsqu’on se retrouve, au lendemain des déclarations irresponsables de Donald Trump sur la prolifération d’armes à feu américaines, face à la série de Laurent Élie Badessi, photographe de mode français qui a eu l’idée, vivant là-bas, de questionner la possession d’armes à feu par les enfants. Bien qu’il ait pris soin de s’adresser à des familles des deux camps, il a renoncé à montrer ce travail sur place tant tout peut se retourner et jouer en faveur du lobby de l’armement.

Bravo à Patrick Wack, du collectif à suivre Inland, qui, alors qu’il vivait en Chine, a passé des années dans la région autonome du Xinjiang pour documenter au plus près la vie et la culture du peuple ouïghour et, en creux, la répression du gouvernement de Pékin dans ce qui peu à peu, à coups de destructions massives, est devenu un obscène parc d’attractions géant pour touristes chinois. Assourdissant est aussi le silence des internés psychiatriques de Poutine, oubliés, déshérités de Russie, auprès desquels le Suédois Kent Klich a passé vingt années empathiques. Quel engagement que ce témoignage visuel et sonore glaçant, à la belle esthétique et aux douces teintes pastel, réalisé avec le concours des enfermés, des soignants et des activistes qui luttent contre l’existence de pareilles structures !

Un récit polyphonique où sujets et esthétiques dialoguent avec grâce

Hommage aussi à la grande Gabrielle Duplantier qui, sortie de son Pays basque pour venir à Sète en résidence artistique, a produit une vision renouvelée de la ville, tout en sculptures de lumière et en révélations de gris mises au service de portraits habités, avec fièvre et fêlures, de fantasmagories nocturnes au sein d’une nature organique (le livre est édité par Le Bec en l’air). Tout aussi poétique est le travail imaginaire intense, lui aussi au long cours, produit par le Belge Sébastien Van Malleghem au sein de la nature puissante, d’un bout du monde norvégien aux créatures mythiques.

Devenu Centre photographique, donc mieux identifié, doté d’un lieu pérenne dont la superficie, qui a doublé, autorise désormais une programmation à l’année, le festival a retrouvé, pour son quartier général de quelques jours, le fameux cœur battant des Chais des Moulins, où les fans de ce festival gratuit si humain, si chaleureux, se sont pressés devant les stands des éditeurs de France PhotoBook.

Là, Fragiles, la commande passée par le ministère de la Culture au collectif Tendance floue (le livre est paru chez Textuel), est présentée en majesté et en format monumental. Une plongée dans un récit polyphonique où sujets et esthétiques dialoguent avec grâce autour de l’angoisse de la disparition du monde, mais aussi de la possibilité de croire encore à ce qu’il suscite en nous d’émerveillements…

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L'Humanité

Utopia à Lille, de l’art aux mises en garde

Nos recommandations culturelles

Arts plastiques La nouvelle saison culturelle de la capitale du Nord propose, pour sa 6e édition, des expositions marquées, avec force, par l’inquiétude environnementale.

Maurice Ulrich

Lille (Nord), envoyé spécial.

À la gare de Lille Flandres, une immense sculpture, à la fois arachnéenne et organique, suspendue aux voûtes du hall, accueille les voyageurs. En sortant sur le parvis, ils découvrent, sur l’avenue Faidherbe, autrement appelée la Rambla, juchés sur leur piédestal, les enfants verts du sculpteur finlandais Kim Simonsson. La grande sculpture de la gare est due à Joana Vasconcelos. Nommée Simone, elle est, pour l’artiste portugaise, une de ces Walkyries qui parcouraient les champs de bataille pour emmener au Valhalla les guerriers morts. Les enfants verts sont des vagabonds des forêts nordiques, entre le monde humain et le monde végétal.

Deux œuvres emblématiques de la nouvelle édition de Lille 3000, nommée Utopia, la sixième depuis celle de 2004 – quand la ville fut nommée capitale européenne de la culture –, qui avait transformé son image. Utopia, utopie, c’est à la fois une référence au pays imaginaire de Thomas More, sans lequel, selon Oscar Wilde, aucune carte du monde ne saurait être regardée, et une déclinaison au travers de multiples expositions et manifestations des questionnements pressants d’aujourd’hui autour des hommes et de la nature.

Parmi les multiples lieux investis, pour le meilleur et parfois le moins bon, le Tri postal occupe une place essentielle. Il accueille une exposition conçue par la Fondation Cartier pour l’art contemporain intitulée « les Vivants », consacrée pour l’essentiel à des œuvres souvent remarquables d’artistes amérindiens et qui vont bien au-delà de simples considérations esthétiques. L’anthropologue Bruce Albert, commissaire de l’exposition, proche des tribus indigènes et du chef Davi Kopenawa, qui fut il y a quelques mois le rédacteur en chef d’un jour de notre journal, lançait non seulement un cri d’alarme pour le devenir de la forêt amazonienne et de ceux qui y vivent, mais dénonçait avec force la politique de destruction de Bolsonaro.

À l’hospice Comtesse, toujours l’un des lieux majeurs de Lille 3000, l’exposition appelée « le Serpent cosmique » se veut tournée vers la place de ce reptile dans nombre de cultures, ses pouvoirs supposés dans l’esprit du chamanisme. Ce dernier est devenu à la mode ces temps-ci, ce qui est agaçant mais il faut accorder à Fabrice Bousteau, commissaire de l’exposition, que son intérêt est bien antérieur à cet engouement et mieux étayé. L’exposition est donc tournée vers des hybridations entre hommes et animaux, vie et cosmos, etc. Le tout forme un séduisant ensemble baroque, souligné a contrario par la sérénité heureuse d’une pièce entièrement tapissée de feuilles mortes, une œuvre phare de Giuseppe Penone.

Le musée des Beaux-Arts, l’un des plus importants de France avec celui de Lyon, n’est pas en reste, qui a choisi d’évoquer, avec le thème de la forêt magique, plus que l’arbre qui la cache, ce qui se cache derrière l’arbre. Cérémonies secrètes, grouillement animal et délires végétaux, elfes et lutins… tout cela nous est offert avec un ensemble rare de tableaux inconnus et inattendus qui nous font passer d’un surprenant et massif tronc d’arbre de John Constable à des paysages de neige de Pekka Halonen, d’une cueillette du gui à l’arbre de Bouddha, de visions sereines à des images hallucinées d’arbres aux formes humaines… Nous étions des hommes et nous voici des arbres, disent les suicidés dans la Divine Comédie. Peut-être nous suicidons-nous. En attendant, il n’est pas besoin d’attendre la célèbre braderie pour un week-end à Lille et un marathon d’expositions.

arts plastiqueslilleart contemporain
Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : malgré les scandales, Boris Johnson survit à un vote de défiance de son parti

Boris Johnson sauve son poste… pour le moment. Le Premier ministre britannique est sorti vainqueur, lundi 6 juin, d’un vote de défiance au sein de sa majorité conservatrice. 211 députés conservateurs ont voté en faveur de son maintien à la tête du gouvernement contre 148 demandant son départ lors d’un vote à bulletin secret, relaie Le Figaro. « Je pense que c’est un résultat convaincant. Décisif », a déclaré le principal intéressé, en réaction. « Il signifie qu’en tant que gouvernement nous pouvons passer à autre chose et nous concentrer sur ce qui compte vraiment pour les gens. Pour faire avancer ce pays », a-t-il ajouté.

Un vote de défiance après le scandale du « partygate »

Grâce à ce résultat, Boris Johnson sauve son poste de chef du gouvernement du gouvernement brittanique. De plus, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an. Mais il ressort affaibli et plus contesté que jamais. 

Son parti avait estimé lundi que l’organisation d’un vote de défiance offrait une occasion de « tirer un trait » sur les scandales qui l’ont affaibli et de « passer à autre chose ». Le gouvernement conservateur est plombé depuis six mois par le scandale du « partygate », des fêtes très arrosées organisées dans sa résidence de Downing Street pendant les confinements. La publication la semaine dernière d’un rapport administratif détaillant l’ampleur des violations des règles anti-Covid à Downing Street du Premier ministre a provoqué de nouveaux appels à la démission. Boris Johnson, visé par une amende (une première pour un Premier ministre en exercice), a indiqué assumer « l’entière responsabilité de tout ce qui s’est passé » mais estimé devoir « continuer » son travail au sein du gouvernement.

La prédécesseure de Boris Johnson, Theresa May, avait subi le même genre de vote fin 2018 et avait réussi à garder, un temps, la confiance de son parti avant de démissionner quelques semaines plus tard.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Iannis Xenakis revient avec le Polytope de Cluny

Nos recommandations culturelles

Musique L’œuvre emblématique des années 1970, et qui n’avait jamais été redonnée depuis 1974, va marquer le festival ManiFeste de l’Ircam. Aperçus d’un programme ambitieux.

Maurice Ulrich

C’est un peu une résurrection et c’était assurément un défi. Il y a cinquante ans, le Polytope de Cluny, de Iannis Xenakis, dont on fête cette année le centenaire de la naissance, imprimait une marque nouvelle à la musique du XXe siècle en faisant se rencontrer, dans un même lieu, le son et la lumière à l’aide d’une électronique alors à ses débuts. Sa reconstitution, samedi 11 juin, par l’Ircam (I’Institut de recherche et de coordination acoustique/musique créée par Pierre Boulez) est l’événement de son festival ManiFeste, du 8 juin, c’est-à-dire demain, mercredi, au 2 juillet.

Les Polytopes, comme le note le musicologue Makis Solomos, représentent peut-être la « quintessence » de la création de celui qui fut compositeur, ingénieur, architecte, aussi bien, on ne saurait l’oublier, que résistant au nazisme et combattant dans sa Grèce natale, en 1944, les occupants anglais avec les communistes et sa compagnie Lord Byron, au prix de la blessure qui devait le défigurer. Ce n’est pas sans lien avec ses conceptions musicales et son ambition. Il a souvent indiqué que les chocs, dans ses œuvres, des masses musicales lui avaient été inspirés par les vagues sonores des manifestations contre les Anglais, de même que par les bombardements, les faisceaux des projecteurs dans le ciel. Mais Makis Solomos, à juste titre, met en garde. Il ne s’agit pas, comme avec certains des futuristes italiens (Marinetti particulièrement), de parler de la beauté de la guerre mais de la « transmutation », des années plus tard, d’un événement traumatique en œuvre artistique dans une sorte de sublimation. On pourrait parler là encore de « la rose sur la croix de l’expérience ». Deux cent mille personnes, à l’époque, ont vu ce Polytope suivi par le Diatope, devant le Centre Pompidou, et le Polytope de Mycènes, ces deux dernières œuvres en 1978. La re-création du Polytope, qui aura lieu dans la salle Stravinsky de l’Ircam, a été une entreprise complexe. Il a fallu retrouver puis numériser la partie sonore, réinventer les dispositifs techniques. Au regard de cette complexité, le Polytope, devenu une sorte de légende musicale, n’avait jamais été redonné depuis 1974.

l’orchestre est un « réservoir de possibles »

C’est aussi une réflexion sur l’orchestre, son rôle et son devenir, qui devrait retenir l’attention pendant le festival avec, dès le concert d’ouverture, trois œuvres de Misato Mochizuki, Marco Stroppa et Philippe Manoury. Pour ce dernier, loin d’être une formation monolithique, l’orchestre est un « réservoir de possibles » dans lequel il tente de créer des groupes presque autonomes. Pour Marco Stroppa, « aucun autre corps sonore ne possède cette richesse de plans » due au nombre d’instruments, à la possibilité de réaliser des effets de masse.

ManiFeste aujourd’hui, et sous l’impulsion de Frank Madlener, le directeur de l’Ircam, n’est pas que musique et son. Jeudi 9 juin, au Centre Pompidou, les Rencontres « Fichiers-Science » vont évoquer la figure et les travaux d’Alan Turing, le décrypteur du code nazi et de sa machine Enigma, suicidé après une castration chimique liée à son homosexualité. Ce sera aussi une réflexion sur les liens, plus que jamais problématiques, entre l’humain et ses machines.

ircamfestival
Opex 360

Les États-Unis envisagent de proposer quatre drones MALE MQ-1C Grey Eagle à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

Les États-Unis envisagent de proposer quatre drones MALE MQ-1C Grey Eagle à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD est entré dans sa phase de développement

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD est entré dans sa phase de développement

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

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Guerre en Ukraine : Kiev est toujours dans le viseur russe, assure le gouvernement ukrainien

Surclassée, l’armée ukrainienne « tient bon » à Severodonetsk

Selon Volodymyr Zelensky, les forces ukrainiennes qui défendent Severodonetsk « tiennent bon », mais font face à des militaires russes « plus nombreux et plus puissants ». Les combats sont d’une telle intensité que les les villes de Severodonetsk et celle jumelle de Lyssytchansk « sont aujourd’hui des villes mortes », a-t-il ajouté.

La Russie menace de repousser encore plus loin la ligne de front

Lundi 6 juin, le chef de la diplomatie russe s’est montré menaçant avec les Occidentaux, qui continuent à livrer des armes de plus en plus efficaces aux Ukrainiens. « Plus les armes à longue portée que vous livrerez seront performantes, plus nous repousserons loin de notre territoire les lignes » ukrainiennes, a déclaré Sergueï Lavrov.

Kiev toujours dans le viseur russe

Selon Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense ukrainienne, « Kiev demeure l’objectif principal de l’occupant russe ». Une pression constante qui réclame un « soutien constant » de l’Occident, a déclaré la ministre, alors que la capitale ukrainienne a de nouveau été la cible de bombardements dimanche matin.

« La situation s’est aggravée » à Severodonetsk

Le gouverneur de la région a indiqué que la situation dans la ville de Severodonetsk était en train d’empirer. La commune de l’est du pays est au cœur des combats depuis des jours. Alors que l’armée ukrainienne disait récemment avoir repris « la moitié » de la ville, la situation se serait « aggravée », selon le gouverneur. « Nos défenseurs ont réussi à contre-attaquer et à libérer la moitié de la ville, mais la situation s’est aggravée pour nous », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision ukrainienne 1+1.

D’après Kiev, l’armée russe a perdu plus de 31 000 militaires

L’armée ukrainienne a indiqué que son ennemi avait perdu 31 250 militaires russes depuis le début des combats, relate BFM TV. D’un point de vue matériel, la Russie aurait également dit adieu à 1 386 tanks, 211 avions et 176 hélicoptères.

Le Royaume-Uni donne des lance-roquettes à l’Ukraine

Le ministère britannique de la Défense a annoncé faire don de lance-roquettes d’une portée de 80 kilomètres à l’Ukraine, relaie BFM TV ce lundi 6 juin. Ces nouvelles armes permettront à l’armée ukrainienne de faire face à l’offensive russe, en cours depuis plus de 100 jours. Ces lance-roquettes pourront, selon Londres, « augmenter significativement les capacités des forces ukrainiennes ». Le Royaume-Uni a pris cette décision en « étroite coordination » avec les États-Unis, rapporte BFM TV.

Zelensky à la rencontre de ses troupes

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, était en déplacement sur la ligne de front du Donbass, à Lyssytchansk, une commune proche de Severodonetsk, pour rencontrer ses combattants, relate BFM TV. Le chef de l’État a annoncé la nouvelle dans un message vidéo après sa visite. Sans donner davantage d’informations, Volodymyr Zelensky dit avoir « apporté quelque chose à l’armée ». Il a également effectué une visite à Zaporijia, au sud du pays.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : l’armée ukrainienne progresse dans Severodonetsk

L’armée ukrainienne reprend le contrôle d’une partie de Severodonetsk

« La moitié de la ville est sous le contrôle de nos défenseurs », a déclaré Sergueï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk. Severodonetsk est la plus grand ville du Donbass que les Russes ne contrôlent pas encore. Ces dernières semaines, Moscou avait particulièrement concentré ses forces sur la région, dans la foulée de la chute de Marioupol.

L’Espagne va livrer des missiles à Kiev

Selon la presse espagnole, Madrid va livrer des missiles anti-aériens ainsi qu’une quarantaine de chars de combat Léopard à l’Ukraine. L’Espagne devrait également proposer une formation à l’armée ukrainienne, probablement en Lettonie. Membre de l’OTAN, le pays y a stationné 500 soldats. Jusqu’à présent, relate Le Parisien, l’Espagne s’était contentée de livrer des munitions, des équipements de protection et des armes légères à l’Ukraine.

La France cherche à remplacer le pétrole russe

Sur CNews, dimanche 5 juin, Bruno Le Maire a affirmé que la France est en discussion avec les Émirats arabes unis pour remplacer le pétrole russe, que l’Union européenne vient de placer sous embargo. « C’est des discussions qui sont déjà engagées avec les Émirats arabes unis », a expliqué le ministre de l’Economie, qui estime qu’Abou Dhabi peut être « une solution de remplacement au moins temporaire au pétrole et au diesel russes ».

Moscou et Kiev s’échangent les corps de 320 soldats tués  

La Russie et l’Ukraine se sont respectivement restitué les corps de 160 soldats morts, une première depuis le début du conflit, rapporte l’agence de presse américaine Bloomberg, ce dimanche 5 juin. Selon le ministère de la Réintégration des territoires temporairement occupés ukrainien, l’échange a eu lieu dans la région de Zaporijia, le 2 juin. 

Kiev affirme que les Russes ont perdu du terrain à Severodonetsk  

Les forces russes ont perdu du terrain à Severodonetsk, ville-clé de l’est de l’Ukraine et épicentre des combats acharnés pour le contrôle du Donbass, a affirmé le gouverneur régional de Lougansk, rapporte BFM TV, dimanche 5 juin. « Les Russes contrôlaient environ 70 % de la ville, mais au cours des deux derniers jours, ils ont été repoussés. La ville est divisée en deux, ils ont peur de s’y déplacer librement », a-t-il déclaré.  

Plusieurs explosions entendues à Kiev  

Plusieurs explosions ont secoué Kiev ce dimanche matin, a affirmé le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, dans un message sur Telegram. « Plusieurs explosions dans les quartiers de Darnytsky et Dniprovsky de la ville. Les services sont en train d’éteindre » le feu, a-t-il indiqué. 

Zelensky accuse la Russie de détruire la culture ukrainienne 

Dans sa dernière allocution vidéo samedi 4 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de « détruire délibérément et systématiquement la culture ukrainienne et son patrimoine historique, ainsi que les infrastructures sociales comme les logements et tout ce qui est nécessaire à une vie normale », rapporte Le Monde. Selon le chef d’État ukrainien,113 églises ont été endommagées ou détruites au cours de l’offensive lancée par Moscou, dont certaines ont « survécu aux batailles de la Seconde Guerre mondiale, mais pas à l’occupation russe »

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France24 - World

Saudi Arabia: Pioneering female car mechanics flout gender stereotypes

Issued on: 03/06/2022 - 18:14Modified: 03/06/2022 - 18:15

Sam BALL

Only four years ago, women in Saudi Arabia were banned from driving. But now, a handful of pioneering women have gone from behind the wheel to under the hood, taking on jobs as trainee mechanics and challenging gender stereotypes in the still deeply conservative country.

L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

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New York Times - World

La reina Isabel celebra el Jubileo de Platino: su reinado en fotos

Las imágenes muestran que la celebración es sobre todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Credit...Chris Jackson/Getty Images

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Por Mark Landler

Produced by Mona Boshnaq

El Jubileo de Platino de la reina Isabel II, que celebra sus 70 años en el trono británico, es ante todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Su reinado ha abarcado prácticamente toda la era posterior a la Segunda Guerra Mundial, convirtiéndola en testigo de turbulencias culturales desde los Beatles hasta el brexit; de avances tecnológicos desde la radio inalámbrica hasta Zoom, y de líderes políticos desde Winston Churchill hasta Boris Johnson.

Desde las imágenes sepia de su coronación en 1953 hasta su emotivo discurso por televisión a una nación sumida en la pandemia en 2020, la reina ha sido una presencia permanente en la vida británica durante casi todo el tiempo que la mayoría de los británicos han estado vivos.

Sus triunfos —las visitas históricas a Sudáfrica e Irlanda— han emocionado al país. Sus penas —los días tensos tras la muerte de Diana, princesa de Gales, en un accidente automovilístico en París, o el aislamiento forzado por la covid durante su duelo por la muerte de su esposo, el príncipe Felipe— se han convertido en las penas de la nación.

Quizá ninguna persona viva haya conocido a tantos personajes famosos, una galería de héroes y villanos que van desde Nelson Mandela hasta Vladimir Putin. Pero son sus innumerables encuentros con la gente común y corriente los que han dejado quizá la huella más duradera de la monarca británica que más tiempo ha estado en funciones.

Las fotografías que siguen son una pequeña representación de su reinado:

La reina en el Castillo de Balmoral, Escocia, con uno de sus corgis en septiembre de 1952.

La coronación de Isabel en junio de 1953, tras la muerte de su padre, el rey Jorge VI, en febrero de 1952.

Tenía 25 años cuando subió al trono en 1952.

Cabalgando delante del príncipe Felipe, el duque de Edimburgo, de camino al Horse Guards Parade de Londres para la ceremonia de desfile del estandarte en mayo de 1956.

Asistiendo a una cena con Winston Churchill y su esposa, Clementine, en la residencia oficial del primer ministro en el número 10 de Downing Street, en Londres, en abril de 1955.

La reina en una gira real por Nigeria en 1956.

Una caravana acompañó a la reina Isabel por la avenida Pennsylvania hasta la Casa Blanca en Washington en 1957, durante su primer viaje a Estados Unidos como monarca británica.

Isabel y Felipe con sus tres hijos —el príncipe Carlos, a la derecha, la princesa Ana, a la izquierda, y el príncipe Andrés— en Balmoral en septiembre de 1960.

Pasando revista a las tropas con el presidente Heinrich Lubke de Alemania Occidental en mayo de 1965.

Montando en un elefante después de una cacería de tigres, durante una gira real por Nepal en febrero de 1961.

La reina Isabel y el príncipe Felipe en el Muro de Berlín durante una visita a Alemania Occidental en mayo de 1965.

Con el emperador Haile Selassie de Etiopía en las cataratas Tis Isat o del Nilo Azul en febrero de 1965.

En el vuelo de regreso después de una visita a Yorkshire en una fotografía tomada durante el rodaje del documental Royal Family en 1969.

Isabel y Felipe al salir de Fort Qu’Appelle, Saskatchewan, durante una visita a Canadá en 1978.

En la embajada británica de Kuwait en febrero de 1979.

Visitando el Fuerte de Nizwa en Omán en febrero de 1979.

La reina Isabel con el primer ministro británico Edward Heath, a la izquierda, y el presidente Richard Nixon y la primera dama, Patricia Nixon, en Chequers, la casa de campo oficial del primer ministro, en 1970.

En Mount Hagen, Papúa Nueva Guinea, en octubre de 1982.

Cabalgando por los terrenos del Castillo de Windsor con el presidente Ronald Reagan, durante su visita de Estado a Inglaterra en 1982.

La reina Isabel con el Canciller de Alemania Occidental Helmut Kohl, a la izquierda, el presidente Ronald Reagan y la primera ministra británica Margaret Thatcher en el Palacio de Buckingham en 1984.

En el mausoleo del primer emperador Qin, en Xi’an, China, en 1986.

Con los príncipes Guillermo y Enrique en el Guards Polo Club de Windsor en 1987.

Visitando a la paciente de maternidad Molly Mavunda y a su bebé de 4 días, Caswell, en el Hospital Baragwanath de Johannesburgo, Sudáfrica, en 1995.

Con el presidente Nelson Mandela de Sudáfrica en el Palacio de Buckingham en julio de 1996.

Estrechando la mano de mujeres innu durante su visita a la aldea de Sheshatshiu en el centro de Labrador, Canadá, en junio de 1997.

Viendo las ofrendas florales y otros recuerdos a la difunta Diana, princesa de Gales, en el Palacio de Buckingham en septiembre de 1997.

Con la banda de pop Spice Girls en el Teatro Victoria Palace de Londres en 1997.

La reina Isabel con el presidente ruso Vladimir Putin de camino al Palacio de Buckingham en 2003.

Visitando el Royal Albert Hall de Londres con motivo del final de las obras de restauración en 2004.

En 2006, la reina recibió un pergamino de Bruce Two Dogs Bozsum en la catedral de Southwark, Londres, donde asistió a la bendición fúnebre para Mahomet Weyonomon, un jefe nativo estadounidense de la tribu mohegan que murió en 1736 y fue enterrado en una tumba sin nombre en el recinto.

El presidente Barack Obama y Michelle Obama, la primera dama, con la reina Isabel y el príncipe Felipe en Winfield House, la residencia del embajador de Estados Unidos en Londres, en 2011

Plantando un árbol en Dublín en 2011, ante la mirada de la presidenta de Irlanda, Mary McAleese, durante la primera visita de un monarca británico desde 1911.

Junto a Anna Wintour, la editora jefa de Vogue; Angela Kelly, modista de la realeza; y Caroline Rush, la directora ejecutiva del British Fashion Council, en el desfile de Richard Quinn en Londres en 2018.

La reina Isabel con Carlos, el príncipe de Gales, en el centro a la derecha, y Camila, la duquesa de Cornualles, en segundo lugar a la derecha, en la ceremonia de apertura del Parlamento en la Cámara de los Lores en Westminster en 2019

En un acto conmemorativo del Día D en Portsmouth, Inglaterra, con el presidente Donald Trump y la primera dama, Melania Trump, en junio de 2019.

La familia real en el balcón del Palacio de Buckingham en junio de 2019 durante el desfile anual por el cumpleaños de la reina.

Recibiendo al presidente Joe Biden y a la primera dama, Jill Biden, en el castillo de Windsor en 2021.

En el funeral del príncipe Felipe, fallecido a los 99 años, en la capilla de San Jorge del Castillo de Windsor en 2021.

Conduciendo su Range Rover durante el Festival Ecuestre Royal Windsor en el Castillo de Windsor en 2021.

La reina reunida con el personal del proyecto de transporte Crossrail de Londres en la estación de Paddington en mayo.

La reina con uno de sus perros, un corgi llamado Candy, en el castillo de Windsor en febrero.

Mark Landler es el jefe del buró de Londres. En sus 27 años en el Times, ha sido jefe del buró en Hong Kong y Fráncfort, corresponsal en la Casa Blanca, corresponsal diplomático, corresponsal económico europeo y reportero de negocios en Nueva York. @MarkLandler

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Valeurs Actuelles

Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”

Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ? Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !

Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue

Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ? Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.

La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ? Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.

Propos recueillis par Frédéric Paya

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'Justice for Genivaldo': Outrage in Brazil after Black man suffocates in police car

Issued on: 02/06/2022 - 19:09

Sam BALL

Outraged protesters took to the streets of Sao Paulo, Brazil, on June 1 to demand justice in a case of alleged police brutality in which a Black man suffocated after being shut inside the trunk of a police car with an open gas canister.

New York Times - World

‘Es una jugada de poder’: la expansión del Grupo Wagner respalda la influencia rusa en África

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Más conocida por sus mercenarios, la red también extrae diamantes, propaga desinformación y respalda autócratas para incrementar la influencia de Rusia en ese continente.

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Por Declan Walsh

Los mercenarios disfrutan de un auge en África, donde se les contrata para combatir en algunos de los conflictos más largos del continente. Tal vez la organización más famosa es Wagner Group, una nebulosa red que combina la fuerza militar con intereses comerciales y estratégicos y que ahora está a la vanguardia de la expansión de las ambiciones rusas en África.

En las guerras de Mali, República Centroafricana, Mozambique y Libia han participado combatientes de Wagner. Se alían con líderes en problemas y comandantes de milicias que pueden pagar por sus servicios en efectivo o con lucrativas concesiones mineras de metales preciosos como el oro, los diamantes y el uranio. Las tropas de Wagner han enfrentado acusaciones frecuentes de tortura, asesinato de civiles y otros abusos.

Pero Wagner es mucho más que un simple esquema de intercambio de armas por oro. Al operar a través de una extensa red de empresas fachada se ha convertido en sinónimo de operaciones de amplio espectro apoyadas por el Kremlin en más de una decena de países africanos. Wagner se inmiscuye en política, respalda a autócratas y orquesta campañas de propaganda digital. Dona comida a los pobres y produce películas de acción que transcurren en África. Incluso ha organizado un certamen de belleza.

El Kremlin niega cualquier vínculo con Wagner. Pero funcionarios estadounidenses y europeos, así como la mayoría de expertos, dicen que es una herramienta no oficial del poderío ruso, un modo barato y refutable para que el presidente Vladimir Putin extienda su alcance, reafirme sus reservas frente a las sanciones occidentales y amplíe su influencia en un continente en el que la simpatía por Rusia sigue siendo relativamente elevada.

“Es una jugada de poder por parte de Rusia”, dijo Pauline Bax, directora adjunta para África en el International Crisis Group. “A través de Wagner quiere averiguar hasta qué medida puede propagar su influencia en África. Creo que los resultados han sorprendido a mucha gente”.

Aquí mostramos cómo se ha extendido Wagner Group por África y por qué sus operaciones son cada vez más importantes para Putin.

De dónde viene el nombre de Wagner y cómo llegó hasta África

El Grupo Wagner surgió durante el primer ataque de Putin a Ucrania en 2014, cuando sus mercenarios lucharon junto a los separatistas prorrusos en la región del Donbás. Su comandante era Dmitry Utkin, un comandante retirado de las Fuerzas Especiales Rusas que se dice que es un admirador de la historia y la cultura nazi.

El nombre del grupo, y la sigla militar de identificación de Utkin, proviene del compositor Richard Wagner, el favorito de Hitler. Algunos de los combatientes del grupo comparten esta ideología: en África y el Medio Oriente se han fotografiado símbolos nórdicos antiguos que les gustan a los extremistas blancos en equipos que son propiedad de Wagner.

Wagner se extendió a Siria en 2015, con la tarea de apoyar al presidente Bashar al Asad y apoderarse de los campos de petróleo y gas, según dijeron funcionarios estadounidenses. En 2016, Putin otorgó a Utkin honores militares durante un banquete en el Kremlin. Un año después, Estados Unidos le impuso sanciones a Utkin por sus actividades con Wagner.

El grupo se fue a África en 2017 al parecer bajo la guía de Yevgeny Prigozhin, un magnate ruso conocido como “el cocinero de Putin”.

Prigozhin, como Putin, es de San Petersburgo, donde alguna vez regentó un puesto de perros calientes antes de abrir un negocio de banquetes que prosperó gracias a lucrativos contratos con el Kremlin. Estados Unidos lo sancionó en 2018 por denuncias de que financió una fábrica de trolls rusos acusados de entrometerse en la elección presidencial en 2016.

En África, Wagner empezó a aconsejar a dictadores en dificultades, a poner en marcha campañas de desinformación y a desplegar equipos de observadores electorales falsos, según autoridades occidentales, expertos e investigadores de Naciones Unidas. Empresas vinculadas a Prigozhin operaban minas de oro y diamantes.

Prigozhin niega cualquier relación con Wagner e incluso ha cuestionado la existencia del grupo. “La leyenda de Wagner es solo una leyenda”, dijo en una respuesta por escrito a un cuestionario.

Técnicamente eso puede ser correcto: Wagner, que ya no es una sola empresa, se ha convertido en el nombre de una red rusa no oficial que abarca el continente, según dicen los expertos.

Desde 2016, Estados Unidos ha impuesto al menos siete conjuntos de sanciones a Prigozhin, sus empresas y sus socios, identificando su yate y sus tres jets privados. Facebook y Twitter han eliminado cientos de cuentas falsas operadas por sus asociados. Medios de investigación rusos han documentado sus vínculos cercanos a Putin y al ministerio ruso de Defensa.

Ese perfil hace de Prigozhin una figura muy distinta a otros oligarcas rusos que hicieron sus fortunas a través de las privatizaciones rusas en los años noventa, dicen los expertos.

“No es un empresario independiente per se”, dijo Samuel Ramani del Royal United Services Institute, una organización sin fines de lucro con sede en Londres y autor de un libro de próxima publicación sobre Rusia en África. “Sus intereses de negocios están estrechamente unidos a lo que hace Wagner y recibe una tajada por ser intermediario en los acuerdos entre líderes africanos y el Kremlin”.

¿Dónde opera Wagner?

Una de las primeras incursiones de Wagner en el continente fue un desastre.

En 2019, desplegó alrededor de 160 combatientes en la región de Cabo Delgado, una zona en el norte de Mozambique rica en gas y de mayoría musulmana. Pero en cuestión de semanas, los rebeldes de una filial local del Estado Islámico mataron al menos a siete soldados de Wagner, dijeron funcionarios estadounidenses. Meses más tarde, los rusos se retiraron.

Parece que Wagner aprendió de esos errores en la República Centroafricana, adonde llegó en 2018 para proteger al asediado presidente Faustin-Archange Touadéra. Luego de entrenar a las fuerzas locales de seguridad, ayudó al ejército a repeler una gran ofensiva islamista a principios de 2021.

Pero esos avances modestos tuvieron un alto precio: investigadores de Naciones Unidas averiguaron que efectivos de Wagner mataron civiles, saquearon casas y dispararon contra feligreses en una mezquita. Los críticos dicen que la operación se enfocó en regiones donde las empresas de Prigozhin extraen diamantes.

En Libia, los combatientes de Wagner apoyaron un fallido asalto a Trípoli, la capital, en 2019, liderado por Khalifa Hifter, un comandante ávido de poder. Miles de efectivos de Wagner siguen destacados en cuatro bases por toda Libia, sobre todo cerca de los campos petroleros del país, dicen las autoridades occidentales y los analistas.

En Sudán, Wagner consiguió concesiones de minería de oro e intentó, sin éxito, salvar al líder autoritario del país, el presidente Omar Hassan al Bashir, depuesto en abril de 2019.

Ahora, el principal socio sudanés de Wagner es el general Mohamed Hamdan, un poderoso comandante paramilitar que voló a Moscú en vísperas de la guerra en Ucrania para reunirse con altos funcionarios rusos.

Tal vez la operación más contenciosa de Wagner sea en Mali, adonde las fuerzas de Wagner llegaron en diciembre de 2021 en medio de lo que el Departamento de Estado estadounidense calificó como “un aluvión de desinformación dirigida para ocultar su llegada y actividades”. Pronto sus combatientes se unieron a la lucha contra los insurgentes islamistas.

Pero para mediados de abril, Wagner había estado involucrado en más de una decena de incidentes en los que murieron casi 500 personas, según investigadores y reportes de Naciones Unidas.

Más que mercenarios

Además de proporcionar pistoleros a sueldo, Rusia ha tratado de moldear la política de al menos una decena de países africanos con redes sociales y campañas de influencia política.

El año pasado, el departamento del Tesoro de Estados Unidos identificó lo que llamó “una compañía fachada para las operaciones de influencia de Prigozhin en África”, que dijo que había patrocinado misiones de observación en Zimbabue, Madagascar, la República Democrática del Congo, Sudáfrica y Mozambique.

En 2019, dos rusos empleados por Prigozhin se reunieron con un hijo del exdictador libio Muamar Gadafi, solo para terminar en la cárcel. Después, una empresa vinculada a Prigozhin realizó una película sobre el calvario de los rusos que presentaba a sus captores como sádicos y violentos. Los detenidos fueron liberados en diciembre de 2020.

“¡Los rusos no abandonan a los suyos!”, dijo Concord, la empresa relacionada a Prigozhin, en un comunicado.

Desde octubre de 2019, se han cerrado más de 300 cuentas falsas de Facebook e Instagram vinculadas a Prigozhin que, según esas redes sociales, estaban dirigidas a una decena de países africanos.

Wagner también lucha a través de la cultura popular. En la República Centroafricana, las empresas de Prigozhin patrocinaron un concurso de belleza, fondearon una estación de radio y el año pasado estrenaron una película, Touriste, que glorificaba las acciones de los mercenarios de Wagner en ese país.

En diciembre se emitió en la televisión rusa otra película financiada por Prigozhin, esta vez sobre los sangrientos infortunios de Wagner en Mozambique. Wagner mantiene una presencia discreta en ese país: luego de que sus combatientes se retiraron en 2020, dejaron atrás una célula de ciber combate empleada por el gobierno mozambiqueño, dijo un funcionario de seguridad occidental en África, mencionando reportes de inteligencia europeos.

Recompensas para Putin

Putin indicó las ambiciones de Rusia en África en una cumbre de líderes africanos en Sochi en 2019. En esa ocasión describió al continente como un lugar de “oportunidades significativas” para el Kremlin.

Los analistas dicen que esa expansión forma parte del deseo más amplio de Putin de restablecer a Rusia como una gran potencia, lo que lo enfrentaría en parte con China, Turquía, los Emiratos Árabes Unidos y otros países que han competido por una posición en África a medida que disminuye la influencia occidental en ese continente.

Algunos líderes africanos se sienten atraídos a Moscú debido a las armas: Rusia se ha convertido en el mayor proveedor de armas de África. Pero Putin también está aprovechando profundas corrientes históricas y políticas.

Muchos países africanos se han mostrado renuentes a unirse a la condena occidental hacia Rusia por su ataque a Ucrania, algunos debido a las persistentes simpatías de la época de la Guerra Fría pero muchos otros por su frustración hacia lo que consideran como un desinterés occidental hacia África.

En África occidental, Rusia está aprovechando la ola de opiniones contra Francia en países como Mali, donde la llegada de efectivos de Wagner condujo a la salida de soldados y diplomáticos franceses este año. Un golpe militar en Burkina Faso fue bien recibido por los manifestantes que ondeaban banderas rusas. Y, en Camerún, las autoridades firmaron un acuerdo de defensa con Rusia en abril que algunos han visto como posible precursor de un despliegue de Wagner.

Para noviembre está prevista otra cumbre entre Rusia y África. En esta ocasión la sede propuesta es la ciudad natal de Putin, San Petersburgo, que también es la base de operaciones de Prigozhin.

Elian Peltier colaboró con la reportería desde Dakar, Senegal.

Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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France24 - World

Underwater wonder: The race to save a Marseille cave's prehistoric art

Issued on: 31/05/2022 - 17:53

Sam BALL

The Cosquer Cave, whose entrance is deep under water off the coast of Marseille, France, is home to one of Europe's most stunning examples of prehistoric cave art. But with sea levels rising as a result of climate change, archaeologists are in a race against time to study and preserve the site before it is too late.

Valeurs Actuelles

Limitation à 30 km/h, passage à l’électrique, règles dantesques… les auto-écoles face à l’écologie punitive

Avec la hausse spectaculaire des prix du carburant depuis le début de l’année, accentuée par le conflit en Ukraine, les professionnels de l’enseignement de la conduite s’inquiètent d’un surcoût qui impacte directement leurs charges. Plusieurs d’entre eux nous font part de leur mécontentement, à l’image d’Angélique, qui gère une auto-école en Alsace: « À part la petite remise à la pompe de Jean Castex de quelques centimes que tout le monde a eue, nous, professionnels, n’avons rien obtenu pour l’instant ! » Si les nouveaux inscrits dans les auto-écoles risquent de connaître ces augmentations tarifaires, une trop forte augmentation des prix pourrait inciter certains élèves à retarder leur inscription, alors que beaucoup d’établissements sortent à peine des ralentissements de leurs activités en raison de la crise sanitaire. Selon une estimation du site Permismag.com, une auto-école disposant de quatre véhicules a vu ses dépenses en carburant augmenter de 200 euros par semaine, soit plus de 800 euros par mois. Contacté par Valeurs actuelles, Bruno Garancher, Président du groupe ECF, réseau leader dans l’apprentissage de la conduite, nous explique qu’il espère « une remise partielle des taxes sur le carburant. » Mais, pour l’instant, « le dispositif n’est pas enclenché ». Le réseau ECF qui englobe 450 auto-écoles en France a annoncé dans un communiqué la suppression de ses véhicules diesel pour 2022 et ambitionne d’avoir une flotte 100% électrique d’ici 2026. Si la « responsabilité environnementale » est mise en avant par la communication d’ECF, ce sont surtout des raisons budgétaires mais aussi des choix politiques qui obligent toute une profession à se transformer. 

La pression écolo pousse la voiture à essence vers… la décharge

Au prétexte des zones à faibles émissions (ZFE), destinées à faire baisser le niveau de pollution, plusieurs mairies ont décidé d’abaisser la vitesse en ville à 30 km/h. Cette contrainte concerne bien évidemment les moniteurs et leurs élèves qui auront l’immense plaisir d’apprendre à conduire à allure lente… Mais, en réalité, cet abaissement à 30 km/h n’est qu’une mesure de plus destinée à favoriser la motorisation hybride et électrique. « Nous considérons qu’avec l’arrivée des ZFE, la voiture à essence est vouée à disparaître » admet Bruno Garancher. Si le constat est brutal, il faut reconnaître que la Commission européenne souhaite l’arrêt des ventes de voitures à moteur thermique d’ici 2035 et que les ZFE vont durcir peu à peu les autorisations à circuler dans les agglomérations pour les véhicules à essence. Par ailleurs, comme nous précise le président d’ECF : « Le renouvellement du parc automobile en France se fait essentiellement par les véhicules d’entreprises qui passent ensuite dans le marché de l’occasion pour être rachetés par des particuliers. Or, les entreprises et les loueurs ne prennent pratiquement plus que des hybrides ou des électriques pour des raisons fiscales. » Notons, par exemple, que la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) varie en fonction des émissions de CO2 et que les entreprises faisant l’acquisition de véhicules 100% électriques n’ont pas à la payer. De plus, l’amortissement fiscal d’un véhicule électrique ou hybride est désormais bien plus intéressant que pour un véhicule à essence. 

Le jeu du 1000 bornes

À Montpellier, ce gérant d’une auto-école 100% électrique admet qu’on « pousse la profession à verdir les flottes d’une façon ou d’une autre », et reconnaît que « ne plus mettre de gazole fait un bien fou, imaginez que maintenant je fais 200 kilomètres pour 5 euros ! » Le gérant reconnaît cependant que le temps de recharge peut être assez long, autour de 10 heures, avec un branchement classique, mais il existe quelques bornes rapides en ville qui peuvent être utilisées « pendant une pause déjeuner ». En revanche, il nous confie que « les prix peuvent varier d’une borne à l’autre et que les places pour recharger sont déjà souvent occupées ». Plusieurs auto-écoles cherchent déjà des locations de parking dans plusieurs agglomérations avec des bornes rapides. Mais, ils ne sont pas les seuls professionnels à rechercher de tels emplacements. La guerre de la recharge électrique commence à peine que de nouvelles hausses du prix de l’électricité sont annoncées dans les prochains mois. Entre le temps perdu à attendre que la batterie soit pleine, la location de parking et l’abonnement pour une borne rapide… Beaucoup risquent de regretter la bonne vieille station service. Tels des Mad Max du 21ème siècle, les automobilistes ne se battront plus pour une goutte d’essence, mais pour une prise de courant.

La boîte manuelle au point mort en ville ?

Les nouveaux modèles de voitures hybrides et électriques sont tous équipés d’une boîte de vitesses automatique. Terminé le démarrage sur un parking avec la pédale d’embrayage, finie la peur de caler. Il existe désormais une formation spécifique de 13 heures en auto-école pour conduire une voiture à transmission automatique, contre 20 heures pour une voiture en boîte manuelle. Ce « permis BVA » est une mention additionnelle au permis B qui indique que l’élève a été formé sur une voiture à double commande équipée d’une boîte de vitesses automatique. Mais, avec ce permis, il est interdit de conduire une voiture équipée d’une boîte manuelle. Pour cela, une directive européenne impose au jeune conducteur de prendre 7 heures de formation, trois mois après l’obtention de son permis BVA, sans repasser son examen. Le réseau ECF demande la fin de cette directive car elle l’oblige à conserver quelques voitures thermiques pour réaliser ces régularisations, ce qui va à l’encontre de son souhait d’une flotte 100% électrique. Pourtant, de nombreux jeunes conducteurs utilisent le véhicule de leurs parents, qui n’est pas forcément récent, et de nombreux étudiants s’équipent en général d’une voiture d’occasion. L’âge moyen des automobiles en France est de 11 ans et a tendance à vieillir depuis quelques années. N’oublions pas non plus tous ces futurs actifs qui devront se déplacer dans les campagnes pour des raisons professionnelles, où ils auront plus la chance de croiser une vache sur leur route plutôt qu’une borne à recharge rapide…

Environ 20% des élèves inscrits au permis de conduire font le choix du permis BVA. La facilité d’utilisation de la voiture, la formation plus courte et donc moins chère en sont les raisons principales. Actuellement, 20% des voitures en circulation possèdent une boîte automatique et 54% des voitures neuves vendues en France en sont équipées. Par ailleurs, des services d’autopartage se développent dans les grandes villes et proposent aux jeunes conducteurs d’utiliser leurs voitures… le plus souvent équipées d’une transmission automatique… Bruno Garancher nous dresse un constat radical : « On peut considérer que la boîte manuelle est morte. Passer des examens avec cette technologie n’a plus beaucoup de sens dans les 3-4 ans à venir. » Il ajoute que : « La génération qui arrive n’apprendra que sur automatique et c’est très bien car nous pourrons la former aux aides à la conduite, comme le régulateur adaptatif ou à l’aide au freinage d’urgence qui sont peu utilisées aujourd’hui. » 

Gamer ou conducteur ? 

Mais alors, comment feront les élèves qui voudront quand même apprendre à conduire sur une voiture classique? La réponse semble toute trouvée. « La Commission européenne parle de transférer ces heures sur simulateur » nous confirme le président d’ECF. Depuis un arrêté de juillet 2019, les écoles de conduites peuvent déjà augmenter le temps de formation sur des simulateurs de conduite avec les deux types de transmission. Cet apprentissage peut représenter jusqu’à 50% du temps de la formation obligatoire. Ainsi, pour un permis B classique nécessitant 20 heures minimum de leçons, le temps sur une machine virtuelle peut monter jusqu’à 10 heures et pour un permis BVA, il peut aller jusqu’à 6 heures sur les 13 heures d’apprentissage. Cette astuce gouvernementale a pour objectif de faire baisser le prix du permis de conduire, l’examen le plus passé en France, devant le baccalauréat, dont le montant peut varier d’une ville à une autre, entre 1100 et 3000 euros. « Ce qui coûte très cher dans la formation, c’est que l’essentiel de l’enseignement se fait en un pour un. Si vous avez une grappe de 4 simulateurs dans une école, vous pouvez mettre un formateur pour 4 élèves » nous précise Bruno Garancher. Dans le film Taxi, sorti en salles en 1998, Frédéric Diefenthal interprète un jeune policier maladroit et angoissé qui repasse plusieurs fois son permis de conduire, alors qu’il excelle dans les jeux vidéo de Formule 1. Presque 25 ans plus tard, la réalité rattrape la comédie. Si un simulateur peut apporter une première approche de la conduite et rassurer les élèves débutants au maniement d’une voiture, il ne remplace en rien une vraie leçon en voiture et ne peut préparer convenablement au stress d’un examen qui se fera bien dans le monde réel.

Philippe, moniteur héraultais nous répond : « Les auto-écoles qui ont investi dans des simulateurs mettent leurs élèves la moitié du temps sur des écrans. C’est plus un complément pédagogique qui peut être intéressant au début. Mais, à la fin, comme les élèves n’ont pas le niveau, ils doivent rajouter des heures ou alors passer sur une boîte automatique… Et, au final, les élèves vont payer plus cher leur formation ! » Quel que soit le permis présenté, ce sont généralement les heures de leçons sur route et non sur simulateur qui permettent la réussite à l’examen. « Quand un élève est recalé, on ne le remet pas sur un simulateur, on lui demande de reprendre des heures en voiture pour repasser l’épreuve » confie Philippe. 

L’innovation technologique, l’augmentation des prix du carburant et les nouvelles réglementations environnementales obligent le monde des auto-écoles à se moderniser, en particulier dans les grandes villes. La possibilité de passer le permis sur une boîte automatique et l’arrivée des simulateurs ont aidé à rendre les offres tarifaires plus attractives. Pourtant, beaucoup de jeunes conducteurs risquent de se retrouver avec une formation inadaptée, en particulier ceux qui voudront apprendre “à l’ancienne”, sur des voitures à essence en boîte manuelle. Le marché de l’occasion regorge d’automobiles de ce type et il semble peu probable que la grande majorité des jeunes conducteurs puissent acquérir une voiture hybride ou électrique via une banque pour un leasing ou un achat. Même en seconde main, ces véhicules restent encore chers. Une clientèle plus urbaine, adepte du covoiturage, de la trottinette et biberonnée à l’écologie semble s’orienter plus facilement vers les véhicules électriques. Pourtant, avec ce choix, les déplacements en dehors des villes sont encore limités en raison de la faible autonomie des batteries électriques et du temps de recharge. Avec un tel fil à la patte, difficile de s’échapper au volant… 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Opex 360

L’Allemagne confirme son intention d’acquérir 60 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

L’Allemagne confirme son intention d’acquérir 60 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

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Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

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« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

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Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

#Bundeswehr#NATOpic.twitter.com/houOlAW2jj

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June 1, 2022

« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

Valeurs Actuelles

Les arnaques de la révolution verte : la voiture électrique propre, un mensonge de l’écologie

Le véhicule électrique est loin d'émettre zéro pollution comme on nous le promet. Cela n'empêche pas les pouvoirs publics d'ouvrir grand le robinet de la dépense. La bonne conscience écologique vaut bien des milliards !

En se lançant à corps perdu et à grand renfort de subventions publiques dans le développement de la voiture électrique, les politiques sont peut-être en train de préparer l’équivalent du “Dieselgate”. Dans une quinzaine d’années, on pourrait s’apercevoir que, malgré les milliards dépensés pour l’électrique, la pollution générée par le transport automobile n’a quasiment pas baissé. Car les véhicules électriques, pris dans l’ensemble de leur cycle de vie (de la fabrication au recyclage) sont loin d’être aussi propres que les écologistes veulent bien le dire. Ils sont même nettement plus polluants lors de leur fabrication, roulent souvent avec une électricité produite par les très polluantes centrales à charbon et posent un problème quant au recyclage des batteries. Qu’importe ! La voiture électrique est la nouvelle bonne conscience écologiste. En attendant “l’electricgate” ?

Plus polluantes avant même de rouler

En 2012, des chercheurs de l’Ucla (University of California, Los Angeles) ont comparé l’impact carbone des voitures thermiques à celui des véhicules électriques, raconte Guillaume Pitron dans son ouvrage, la Guerre des métaux rares (édition Les Liens qui libèrent). Ils ont découvert que la fabrication des voitures électriques requérait bien plus d’énergie que celle d’une voiture classique. La fabrication de la batterie en est en partie responsable, à cause du raffinage des métaux rares nécessaires et de la logistique requise pour leur transport et leur assemblage. « Conclusion des chercheurs de l’Ucla : la seule industrialisation d’une voiture électrique consomme trois à quatre fois plus d’énergie que celle d’un véhicule thermique conventionnel. »

Les mêmes chercheurs affirment qu’une batterie plus puissante que celles de première génération, et permettant une autonomie de 300 kilomètres, entraîne un doublement des émissions de carbone générées lors de la phase d’usinage du véhicule. Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire, est plus sévère quand il rappelle que la fabrication des batteries électriques émet en CO2 l’équivalent de 50 000 à 100 000 kilomètres parcourus en voiture essence. Il affirme même que la voiture électrique « est aussi nuisible que la voiture thermique […] L’une comme l’autre sont des calamités environnementales ».

Pollution exportée et voile pudique

Nickel, cobalt, manganèse et lithium… Voilà les principaux composants des batteries de voitures électriques. Le problème, c’est que ces métaux n’existent pas là où ce type de voiture roule dans le monde. Il faut donc les importer. Dans la plupart des cas, le lithium – le métal le plus utilisé pour les batteries – provient du “triangle du lithium”, aussi appelé triangle ABC, là où les frontières de l’Argentine, de la Bolivie et du Chili (les lettres ABC) se côtoient. Cette région représenterait à elle seule 80 % des réserves mondiales. Or, le produire exige beaucoup d’eau (2 milliards de litres par tonne de lithium) ; c’est également un procédé extrêmement polluant (sol et air) qui utilise notamment du chlore.

Autre composant des batteries, le cobalt, qui permet d’en accélérer la recharge. Il provient essentiellement de la république démocratique du Congo où, régulièrement, Amnesty International dénonce l’emploi d’enfants dans les mines…

Des voitures qui roulent avec de l’électricité sale

La question de l’origine de l’électricité avec laquelle roulent les voitures est rarement abordée. C’est pourtant un sujet majeur qui alourdit encore leur empreinte environnementale. D’où viendra l’électricité supplémentaire, si leur usage se développe à grande échelle ? Il n’y aura « pas plus d’eau dans les barrages hydroélectriques, pas plus de vent dans les éoliennes déjà installées, pas plus de soleil sur les panneaux photovoltaïques en place », note Laurent Castaignède, auteur de l’ouvrage Airvore ou la face obscure des transports (édition Écosociété).

« L’électricité supplémentaire requise provient de la ressource disponible la plus répandue : le charbon », affirme-t-il, rappelant que « les centrales thermiques au charbon ont les émissions de polluants les plus fortes par kilowattheure produit ». Laurent Castaignède va jusqu’à asséner que « cette électricité peut avoir un bilan global pire que celui d’une voiture thermique équivalente en termes d’émission de gaz à effet de serre ». La France fait exception puisque 80 % de l’énergie électrique est fournie par l’atome. Si demain les promoteurs du tout- électrique arrivaient à leur fin et que l’ensemble du parc automobile roule à l’électricité, il faudrait construire plusieurs centrales nucléaires pour répondre à la demande !

Un cocktail de particules fines

Certes, la voiture électrique n’émet pas de CO2 lorsqu’elle roule. En conclure qu’elle n’est pas polluante durant le cycle de son utilisation est néanmoins erroné. Comme les voitures thermiques, elle émet des particules fines, résultat de l’abrasion des pneus, du revêtement des sols et du freinage. Près de la moitié des particules fines émises par une voiture (électrique ou non) provient des plaquettes de frein, des pneus et de l’asphalte. Pire : le surpoids des voitures électriques, dû au poids des batteries (celle de la Tesla S pèse 544 kilos, soit un quart de son poids total), augmente significativement les émissions de particules fines. Certains spécialistes estiment que le rejet de particules des véhicules électriques est équivalent à celui d’un véhicule diesel récent !

La bombe à retardement du recyclage

Le gros problème du recyclage d’une voiture électrique, c’est celui de sa batterie. Outre des métaux rares, la plupart sont au lithium qui, au contact de l’oxygène, devient corrosif. À ce jour, il existe une directive européenne précisant qu’une batterie de voiture électrique doit être recyclée à au moins 50 %. Or, là où cela devient compliqué, c’est que les recyclages d’une batterie de voiture électrique et de voiture thermique sont deux processus différents. Le temps presse car, d’ici une quinzaine d’années, il faudra recycler 700 000 tonnes de batteries de véhicules électriques, contre moins de 20 000 aujourd’hui.

Être vert, ça coûte cher !

Tous les experts le reconnaissent. Pour un même modèle, il n’y a pas photo : le thermique coûte bien moins cher à l’achat que l’électrique, les prix variant de 23 000 euros pour une Smart à plus de 90 000 euros pour certaines Tesla. Et ce, malgré les différentes aides dont le bonus gouvernemental (27 % du prix d’achat dans la limite de 6 000 euros) et le superbonus, ancienne prime à la conversion pour les ménages modestes… qui n’ont d’ailleurs pas forcément les moyens d’acquérir un tel véhicule.

Le prix d’achat d’un véhicule électrique peut comprendre la batterie (d’un montant d’environ 6 000 à 9 000 euros, elle est alors garantie pendant un temps précis ; au-delà, les frais sont à la charge du propriétaire). Les constructeurs n’imposent pas toujours cette solution et proposent aussi aux acheteurs de la louer entre 70 et 120 euros par mois (cela permet donc de diminuer le prix d’achat du véhicule) ; pour ce prix, l’entretien est assuré et la batterie remplacée quand sa capacité passe sous une limite donnée.

D’ici une quinzaine d’années, il faudra pouvoir recycler 700 000 tonnes de batteries électriques, contre 20 000 aujourd’hui.

Entre autonomie affichée et autonomie réelle

Les constructeurs affichent une autonomie des véhicules électriques que leurs utilisateurs ne retrouvent souvent pas dans la réalité. Une Zoe à batterie Z.E. 40 promet, par exemple, 400 kilomètres sans nécessité de recharger les batteries, selon le cycle d’homologation NEDC (qui ne correspond pas vraiment à la consommation électrique en condition réelle de circulation). Dans les faits, son autonomie est plutôt de 300 kilomètres. Celle de la Tesla Model S P100D, affichée à 600 kilomètres, est plutôt de 400.

En fait, l’autonomie varie en fonction de plusieurs facteurs comme le type de conduite, l’âge de la batterie ou encore la température extérieure. Il est établi par exemple qu’une batterie, lorsqu’elle a été utilisée un an et plus, peut perdre de 10 à 15 % de sa performance. De même, dès que les températures sont négatives, les batteries fonctionnement moins bien, la voiture perd de sa puissance et la batterie nécessitera plus de temps pour être rechargée.

Du temps devant soi lors d’une recharge

Sortez vos calculettes ! Le temps de charge d’une batterie est égal à la capacité de la batterie divisée par la puissance de charge exprimée en kilowatts, elle-même égale à la tension multipliée par l’intensité. Bref, pour vous épargner des calculs, le temps de charge d’une voiture électrique varie grosso modo entre huit heures (pour les bornes normales) et une demi-heure (pour les bornes rapides). Sachant qu’après la moitié du temps de recharge, la capacité de charge de la batterie avoisine les 80 %.

À ce jour, il y aurait près de 10 000 stations en France et 25 000 bornes de recharge (soit une pour 6,5 voitures électriques), dont moins de 10 % sont à charge rapide. Inutile donc de dire que si, habitant à Paris, vous désirez partir en vacances dans le sud de la France, vous avez tout intérêt à vous plonger dans les guides locaux pour savoir ce qu’il y a d’intéressant à visiter (à pied) près des stations où vous rechargerez votre véhicule.

Toujours plus d’autonomie : une vrai nécessité ?

Les constructeurs soutenus par les pouvoirs publics promettent toujours plus d’autonomie : 500 kilomètres, 800 et bientôt 1 000, avec des batteries de plus en plus lourdes et de plus en plus polluantes. « Laisser faire le marché sans l’orienter est une grave erreur », souligne Laurent Castaignède.

Prenons un gros SUV qui affichera 600 kilomètres d’autonomie, acheté par un particulier. Trois ou quatre fois par an, il utilisera son véhicule pour faire un long trajet et le reste du temps se contentera d’un aller-retour domicile-travail. L’essentiel du temps, il n’utilisera qu’une toute petite partie de la puissance de sa batterie. En revanche, ce sont autant de métaux rares qui auront été mobilisés. Il serait judicieux de cibler les bons utilisateurs : véhicules utilitaires qui roulent beaucoup, taxis…

Élucubrations politiques ou la palme au pire-disant

À écouter les cohortes de bien-pensants, la voiture électrique est devenue la panacée, le remède universel pour remporter la guerre contre les particules fines. Même Greta Thunberg, pourtant si “à la pointe sur le sujet de la pollution” – comme les enfants qui creusent le sous-sol congolais à la recherche du cobalt, elle s’est fait voler son enfance… -, est tombée dans le panneau en empruntant la Tesla de Schwarzenegger avec sa batterie lithium-ion, pour se rendre au Canada.

En France, les politiques ont tué le diesel au prix de la destruction (présente et future) de milliers d’emplois. Aujourd’hui, ils ont rouvert le robinet de la dépense publique en subventionnant les voitures électriques et en oubliant de se demander quel était le meilleur usage pour un tel véhicule. Mais le pire est à venir : en mai dernier, dans le cadre de l’examen du projet de loi d’orientation des mobilités, les députés se sont prononcés en commission pour la fin de la vente des véhicules thermiques (essence, diesel et gaz naturel). On a coutume de dire que le pire n’est jamais certain ; en politique, il l’est toujours.

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Invadan Haití, exigió Wall Street, y eso hizo Estados Unidos

Invadan Haití, exigió Wall Street, y eso hizo Estados Unidos

La larga ocupación estadounidense de Haití comenzó con la presión del banco que se convirtió en Citigroup, según revelan décadas de correspondencia diplomática y otros registros.

La larga ocupación estadounidense de Haití comenzó con la presión del banco que se convirtió en Citigroup, según revelan décadas de correspondencia diplomática y otros registros.

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Por Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter y Constant Méheut

En el sopor vespertino de una tarde de diciembre, ocho infantes de la Marina estadounidense ingresaron a la sede del banco nacional de Haití y salieron con 500.000 dólares en oro, empacados en cajas de madera.

Llevaron el botín en un remolque hasta la orilla y pasaron frente a los soldados estadounidenses vestidos de civil que vigilaban a lo largo de la ruta. Una vez en el agua, cargaron las cajas y se dirigieron a toda velocidad a una lancha de guerra que los esperaba.

En pocos días, el oro estaba en la caja fuerte de un banco de Wall Street.

La operación ocurrió en 1914 y fue precursora de la invasión a gran escala de Haití. Las fuerzas estadounidenses tomaron el país el verano siguiente y lo gobernaron con fuerza bruta durante 19 años, una de las ocupaciones militares más largas de la historia de Estados Unidos. Incluso después de que los soldados se marcharan en 1934, Haití siguió bajo el control de las autoridades financieras estadounidenses que movieron los hilos del país durante otros 13 años.

Estados Unidos declaró que la invasión de Haití era necesaria. Según su justificación, el país era tan pobre e inestable que, si Estados Unidos no se hacía cargo, lo haría otra potencia, nada menos que en el patio trasero de Estados Unidos. El secretario de Estado, Robert Lansing, también describió la ocupación como una misión civilizadora para acabar con la “anarquía, el salvajismo y la opresión” en Haití, convencido de que, como escribió una vez, “la raza africana carece de toda capacidad de organización política”.

Pero décadas de correspondencia diplomática, informes financieros y registros de archivo revisados por The New York Times muestran que, más allá de las explicaciones públicas, había otro actor que también presionaba con fuerza a Estados Unidos para que interviniera y tomara el control de Haití por la riqueza que prometía: Wall Street y, en particular, el banco que luego se convirtió en Citigroup.

Bajo la fuerte presión del National City Bank, predecesor del Citigroup, los estadounidenses hicieron a un lado a los franceses y se convirtieron en la potencia dominante en Haití durante las siguientes décadas. Estados Unidos disolvió el parlamento de Haití a la fuerza, mató a miles de personas, controló sus finanzas durante más de 30 años, envió una gran parte de sus ganancias a banqueros de Nueva York y dejó a un país tan pobre que los agricultores que ayudaron a generar los beneficios a menudo vivían con una dieta “cercana al nivel de inanición”, según determinaron funcionarios de las Naciones Unidas en 1949, poco después de que los estadounidenses soltaran las riendas.

“Yo ayudé a que Haití y Cuba fueran un lugar decente para que los chicos del National City Bank recolectaran ganancias”, escribió en 1935 el mayor general Smedley Butler, líder de la fuerza estadounidense en Haití, describiéndose a sí mismo como un “extorsionista para el capitalismo”.

Durante más de un siglo, Haití ha sido calificado como un desastre, un caso perdido, un lugar tan desamparado, endeudado, carente y sin ley que necesita ser salvado todo el tiempo. El asesinato del presidente en su habitación, los secuestros en la capital, las oleadas de inmigrantes haitianos que se dirigen a Estados Unidos, todo apunta a un país en un vórtice de desesperación interminable que las grandes potencias del mundo, ya sea con tropas o con toneladas de ayuda, no han conseguido arreglar.

Sin embargo, los documentos y registros financieros que recabó este diario en Haití, Estados Unidos y Francia muestran a qué grado la miseria de Haití ha sido ocasionada desde afuera y cuán a menudo la intervención ha sido presentada como una mano amiga.

Para cuando las fuerzas estadounidenses llegaron en el verano de 1915, Haití ya había pasado más de medio siglo entregando una enorme porción de sus escasos ingresos a Francia. Aunque los haitianos derrocaron a sus esclavistas franceses, a las fuerzas de Napoleón y declararon su independencia en 1804, los buques de guerra franceses regresaron a las costas haitianas décadas después, para exigir enormes cantidades de efectivo bajo la amenaza de la guerra.

Haití se convirtió en el primero y único país donde los descendientes de personas esclavizadas pagaron reparaciones durante generaciones a las familias de los propietarios esclavistas, lo cual obstaculizó su capacidad para construir una nación casi desde su nacimiento.

Después vinieron los banqueros franceses, con el ofrecimiento de préstamos a un país diezmado por décadas de pagos a Francia. Se llevaron tanto en comisiones, intereses y cargos que, en unos años, los beneficios de sus accionistas franceses fueron mayores que el presupuesto de obras públicas del gobierno haitiano para todo el país.

Luego vinieron los estadounidenses, que a veces hacían pasar su intervención por una manera de defender la “soberanía” haitiana. Y al igual que para las generaciones de banqueros parisinos, Haití resultó rentable para Wall Street. En su audiencia ante la Comisión de Finanzas del Senado en 1932, el National City Bank dijo que obtuvo uno de sus mayores márgenes durante la década de 1920 gracias a la deuda que controlaba en Haití.

En la actualidad, Citigroup casi ha eliminado de su perfil público toda esa historia. Haití apenas se menciona en su cronología oficial. La empresa se negó a facilitar el acceso a sus archivos y dijo que no logró encontrar ninguna información sobre algunos de sus mayores préstamos a Haití.

Sin embargo, según casi dos decenas de informes anuales publicados por funcionarios estadounidenses y revisados por el Times, una cuarta parte de los ingresos totales de Haití se destinó a pagar deudas controladas por el National City Bank y su filial en el transcurso de una década, casi cinco veces la cantidad gastada en escuelas gestionadas por el gobierno en Haití durante ese tiempo.

Y en el transcurso de algunos años, los funcionarios estadounidenses que controlaban las finanzas de Haití gastaron más dinero en sus propios salarios y gastos de lo que destinaron a la salud pública de toda la nación, de unos dos millones de habitantes.

“Hemos estado bajo el dominio absoluto” de Estados Unidos, declaró Georges Léger, un abogado haitiano, ante los senadores estadounidenses en 1932, para explicar lo mucho que los haitianos resentían el control financiero y político de su país “solo para satisfacer a un grupo de banqueros de Nueva York”.

Al principio, muchos legisladores estadounidenses no querían saber nada de Haití y se negaban rotundamente a reconocer su independencia. Aunque los haitianos habían luchado junto a los estadounidenses durante la guerra de Independencia, Estados Unidos se negó a reconocer a Haití durante casi seis décadas, por temor a que pudiera inspirar a las personas esclavizadas a sublevarse y derrocar a los propietarios esclavistas en el sur de Estados Unidos.

Pero a principios del siglo XX, a medida que la huella estadounidense se ampliaba en el hemisferio, los estadounidenses vieron un imperativo… y una oportunidad. Querían reducir la influencia europea en la región, en particular la alemana, pero también reconocieron lo que los franceses habían sabido desde el principio: había mucho dinero de por medio.

Los historiadores siguen debatiendo el legado de la invasión estadounidense y cómo moldeó, o sigue moldeando, el Haití de hoy. Algunos le atribuyen a la ocupación el mérito de imponer orden en Haití en una época de violencia y golpes de Estado, mientras que otros señalan que los estadounidenses aplastaron la disidencia, dispararon contra manifestantes civiles, cometieron ejecuciones extrajudiciales e impusieron la ley marcial durante un largo periodo.

Algunos historiadores citan ganancias tangibles, como hospitales, unos 1300 kilómetros de carreteras y una administración pública más eficiente, pero también señalan que los estadounidenses recurrieron a los trabajos forzados, en los que los soldados ataban a civiles con cuerdas, los obligaban a trabajar sin remuneración y disparaban contra los que intentaban huir.

Otros afirman que la expropiación estadounidense de tierras en Haití desencadenó una de las crisis más intrincadas que asolan el hemisferio en la actualidad: la enorme migración de haitianos a países de toda la región.

Los expertos de las Naciones Unidas que visitaron el país a finales de la década de 1940, poco después del fin del control financiero estadounidense, encontraron una nación empobrecida “con un rezago aún mayor que el de otros países y territorios de la región”. La mayoría de los pueblos no tenían luz, alcantarillado ni calles pavimentadas. Solo uno de cada seis niños iba a la escuela.

Los funcionarios financieros estadounidenses se habían centrado tanto en pagar los préstamos de Haití —incluidos los que Estados Unidos había impuesto al país a pesar de las fuertes objeciones— que una comisión designada por el presidente Herbert Hoover para investigar la ocupación cuestionó “la sabiduría de este curso.”

“Podría haber sido mejor”, decía su informe en 1930, haber mantenido “más dinero en el país donde la experiencia ha demostrado que era muy necesario”.

Más de un siglo después de la llegada de las fuerzas norteamericanas, Estados Unidos sigue siendo un elemento permanente de la política haitiana. Washington ha apoyado a los sucesivos presidentes, a veces incluso a los Duvalier, los dictadores, padre e hijo, que gobernaron durante casi tres décadas tras la ocupación. Jovenel Moïse, el presidente que fue asesinado en su habitación el pasado mes de julio, también gozó del respaldo público de dos presidentes estadounidenses a pesar de las crecientes pruebas de los abusos de su gobierno, lo que enfureció a quienes se oponían a su régimen autocrático.

Cuando el diplomático estadounidense de mayor rango en Haití, Daniel Foote, renunció a su cargo el año pasado, condenó el maltrato estadounidense contra los refugiados haitianos a golpe de látigo. Pero también mencionó un argumento que no recibió la misma atención: que la intervención extranjera había tenido consecuencias desastrosas en Haití.

“Lo que nuestros amigos haitianos realmente quieren, y necesitan, es la oportunidad de trazar su propio camino, sin la manipulación internacional”, escribió Foote.

‘Perjudicial para los intereses estadounidenses’

“Tomemos la delantera”, dijo a sus compañeros legisladores Robert Y. Hayne, senador por Carolina del Sur en 1826: la independencia de Haití era un tema que “la paz y la seguridad de gran parte de nuestra Unión no nos permite siquiera mencionar”.

Durante décadas, a los hacendados del sur les había preocupado Haití, la primera nación del mundo moderno que emergió de un pasado esclavista, y Hayne era un emisario natural de sus temores: un defensor acérrimo de la esclavitud que había nacido en una plantación de arroz y que llegó a esclavizar a 140 personas.

Fue fiscal general del estado durante la fallida insurrección de personas esclavizadas liderada por Denmark Vesey, un hombre libre de las Indias Occidentales, y al igual que algunos de sus contemporáneos, Hayne creía que reconocer a Haití —o incluso debatir sobre la esclavitud— “pondría en peligro nuestros más queridos intereses”.

“Nuestra política con respecto a Haití es clara”, declaró en su discurso ante el Congreso. “Nunca podremos reconocer su independencia”.

Solo durante la guerra de Secesión, después de que los estados del sur abandonaron la Unión, el presidente Abraham Lincoln reconoció a Haití. Lo vio, junto con Liberia, como un destino viable para los hombres libres de Estados Unidos y envió a algunos cientos de ellos allí para establecer un asentamiento.

En los primeros años del siglo XX, Haití se encontraba en el nexo de múltiples intereses estadounidenses. Estaba al otro lado del mar Caribe desde el canal de Panamá, que estaba en construcción. Estados Unidos había tomado el control de Puerto Rico y se invirtieron grandes cantidades de dinero en las plantaciones de azúcar en Cuba. Los impuestos de importación y exportación en la República Dominicana, que comparte una isla con Haití, estaban bajo control estadounidense.

Los franceses seguían ejerciendo su influencia en Haití, pero en 1910, Estados Unidos vio la oportunidad de abrirse paso: la reestructuración del banco nacional de Haití.

El banco era nacional solo de nombre; estaba controlado por su consejo de administración en París y había sido creado en 1880 por el banco francés Crédit Industriel et Commercial para darles beneficios inmensos a sus inversores y accionistas franceses. Controlaba el tesoro de Haití —el gobierno haitiano ni siquiera podía depositar o gastar dinero sin pagar comisiones—, pero las autoridades haitianas acabaron por acusar al banco nacional de fraude y encarcelaron a algunos de sus empleados.

A medida que aumentaba la desconfianza de los haitianos hacia el banco nacional, los inversionistas franceses y alemanes se apresuraron a reestructurarlo bajo una nueva propiedad europea. Estados Unidos puso el grito en el cielo: el Departamento de Estado calificó la propuesta de amenaza no solo para Estados Unidos, sino también para el bienestar y la independencia del pueblo haitiano.

Un alto funcionario del Departamento de Estado arremetió contra el acuerdo de 1910 por considerarlo “tan perjudicial para los intereses estadounidenses y tan despectivo para la soberanía de Haití” que no podía permitirse.

El secretario de Estado estadounidense, Philander Knox, invitó a algunos bancos de Wall Street a Washington y los animó a invertir en el banco nacional de Haití. Cuatro bancos estadounidenses, entre ellos el National City Bank de Nueva York, compraron una parte importante de las acciones del banco. Otra parte fue a parar a un banco alemán. Pero la mayor parte se quedó en París.

Ningún haitiano tenía una participación de control. El Banco Nacional de la República de Haití estaba, una vez más, bajo el mando de extranjeros.

“Fue la primera vez en la historia de nuestras relaciones con Estados Unidos en la que intervinieron de manera tan manifiesta en nuestros asuntos”, escribió Jean Coradin, historiador haitiano y exembajador ante las Naciones Unidas.

Poco después de su creación, el nuevo banco nacional hizo lo mismo que su predecesor: cobrar al gobierno por cada depósito y gasto, mientras generaba grandes beneficios para sus accionistas en el extranjero. También concedió un préstamo al gobierno haitiano. Una vez deducidas las comisiones y los beneficios, Haití recibió unos nueve millones de dólares, pero aun así tuvo que pagar el valor nominal completo de casi 12,3 millones de dólares.

Los haitianos empezaron a preguntarse qué políticos habían sido sobornados para conseguir un acuerdo tan malo y el banco se hizo tan poderoso que un presidente haitiano se preguntó públicamente si su país había cedido su independencia.

A los accionistas franceses les inquietaba el creciente control estadounidense y con buena razón. La inversión estadounidense en el banco nacional fue el comienzo de la campaña estadounidense para expulsarlos de Haití y hubo un hombre en particular que la alentó.

El reclamo del oro

Roger Leslie Farnham había sido periodista y se había convertido en cabildero cuando el National City Bank lo contrató en 1911.

Su misión consistía en defender los intereses del banco en el extranjero y Haití fue una de sus primeras escalas. Atravesó el país en caballos que importó de Wyoming y, en el camino, se convirtió en la fuente más fiable del gobierno estadounidense sobre Haití.

Farnham, ya conocido en Washington por sus maquinaciones para persuadir al Congreso a fin de que eligiera a Panamá para el canal, acudía con frecuencia al Departamento de Estado y era muy cercano a William Jennings Bryan, el secretario de Estado del presidente Woodrow Wilson.

Bryan no sabía mucho sobre la nación caribeña. Así que, en 1912, invitó a John H. Allen, un gerente del banco nacional de Haití que llegó a ser vicepresidente del National City Bank, a “contarme todo lo que hay sobre Haití”.

Según el relato de Allen sobre la reunión, Bryan quedó sorprendido por lo que escuchó. “¡Caramba, piénsalo! Negros hablando en francés”, relata Allen que dijo el secretario de Estado.

Aunque Bryan había expresado su hostilidad hacia Wall Street en las campañas políticas y declaró: “No crucificaréis a la humanidad en una cruz de oro”, confiaba en el consejo de Farnham. Los dos hombres se reunieron en Washington, intercambiaron telegramas y se escribieron cartas confidenciales. Llegaron a estar tan unidos que Bryan pedía la aprobación de Farnham para las nuevas contrataciones del gobierno.

Farnham utilizó esta relación para ejercer presión para invadir Haití con el fin de asegurar los intereses comerciales de Estados Unidos, y atrajo la atención de Washington al plantear el espectro de una toma de poder por parte de Alemania. En ese momento, la huella del National City Bank en el país se estaba expandiendo y Wall Street comenzó a ejercer su influencia sobre los líderes de Haití mediante la retención del dinero que controlaba en el banco nacional.

En los meses siguientes, el Departamento de Estado adoptó lo que los diplomáticos llamaron el “Plan Farnham”, en el que se establecía que Estados Unidos controlaría los impuestos de importación y exportación de Haití, una fuente vital de ingresos para el país.

Aunque los estadounidenses seguían siendo accionistas minoritarios del banco nacional, Farnham declaró ante el Congreso que Francia había quedado muy mermada por la Primera Guerra Mundial como para dirigirlo, por lo que “la gestión activa se ha realizado desde Nueva York”. El Departamento de Estado redactó un convenio basado en el plan de Farnham y lo envió a él para que ayudara a ejecutarlo.

Los legisladores haitianos arremetieron contra su ministro de Relaciones Exteriores por el acuerdo. Lo acusaron de “intentar vender el país a Estados Unidos” e incluso intentaron descargar su furia mediante “duros golpes”, que lo obligaron a huir de la Asamblea Nacional “en medio de la más desenfrenada excitación”, según un telegrama del Departamento de Estado.

El banco nacional los hizo pagar por su atrevimiento: retuvo los fondos, y el gobierno de Haití, que ya se tambaleaba por la agitación política y económica, se volvió aún más inestable. El país cambió de presidente cinco veces en tres años durante sucesivos golpes de Estado, algunos de ellos financiados por comerciantes alemanes que operaban en Puerto Príncipe, según dijeron en aquel entonces funcionarios estadounidenses.

Después, en diciembre de 1914, el Departamento de Estado intervino con más fuerza. Bryan autorizó la operación de los infantes de Marina mediante la cual se incautaron 500.000 dólares en oro tras una consulta de última hora con Farnham.

El gobierno haitiano estaba indignado y dijo que la operación era un robo descarado de los fondos del banco central, además de una “invasión flagrante de la soberanía” de una nación independiente. Pero Estados Unidos se encogió de hombros ante la queja, con el argumento de que había tomado el oro para proteger “los intereses estadounidenses que estaban bajo un gran peligro”.

Los historiadores observan que los políticos y financieros estadounidenses no siempre coincidían en sus posturas. “La relación entre Wall Street y Washington era compleja”, dijo Peter James Hudson, profesor asociado de la Universidad de California en Los Ángeles que imparte las materias de Estudios Afroestadounidenses e Historia, quien ha escrito un recuento de las acciones de Wall Street en el Caribe. “Hay mucha confabulación, pero a veces es contradictoria”.

En ocasiones, Bryan vaciló sobre el papel de Estados Unidos en Haití. Creía que Haití necesitaba la tutela estadounidense, pero se resistía a ser una herramienta para Wall Street. “Tal vez haya motivos suficientes para intervenir, pero no me gusta la idea de una injerencia forzosa por motivos puramente comerciales”, le escribió al presidente Wilson.

Pero Farnham insistió y lanzó lo que el historiador Hans Schmidt llamó una amenaza: todas las empresas estadounidenses abandonarían Haití, advirtió Farnham, a menos que el gobierno de Estados Unidos interviniera para proteger sus intereses.

Al final, Bryan le escribió a Wilson a favor de la invasión.

“Los intereses estadounidenses están dispuestos a permanecer allí, con miras a comprar una participación de control y convertir el banco en una sucursal del banco estadounidense”, afirmó. “Están dispuestos a hacerlo siempre y cuando este gobierno tome las medidas necesarias para protegerlos”.

‘El triunfo del lobo’

En julio de 1915, una turba iracunda sacó a rastras al presidente haitiano del Consulado francés y lo asesinó, como parte de la agitación política que Wall Street temía y que, según algunos historiadores, empeoró al retener el dinero del tambaleante gobierno haitiano y confiscar el oro.

Los soldados estadounidenses ocuparon el país ese mismo día.

La invasión siguió un plan detallado concebido por la Marina de Estados Unidos un año antes. El ejército estadounidense tomó la oficina presidencial y las aduanas que manejaban los impuestos de importación y exportación.

Los estadounidenses instalaron un gobierno títere y para el otoño de ese mismo año, Haití había firmado un tratado que otorgaba a Estados Unidos el control financiero total. Estados Unidos nombró a funcionarios de su país, a los que llamaron asesores, pero el término apenas transmitía su verdadero poder: supervisaban la recaudación de ingresos de Haití y aprobaban, o denegaban, sus gastos.

La ley marcial se convirtió en la norma del país. Los periódicos privados fueron amordazados y los periodistas encarcelados.

Los estadounidenses justificaron la invasión con el argumento de que Haití estaba destinado a caer en manos de europeos, en particular de Alemania.

“Si Estados Unidos no se hubiera hecho cargo, alguna otra potencia lo habría hecho”, declaró después el secretario de Estado Lansing, quien había sustituido a Bryan un mes antes de la ocupación.

Lansing también estaba cegado por los prejuicios raciales. En una ocasión, escribió que los negros eran “ingobernables” y que tenían “una tendencia inherente a volver al salvajismo y a dejar de lado los grilletes de la civilización que son molestos para su naturaleza física”.

El racismo determinó muchos aspectos de la ocupación. Muchos de los administradores nombrados por Estados Unidos procedían de estados del sur y no ocultaban su manera de ver la vida.

John A. McIlhenny, un heredero de la fortuna de la salsa Tabasco de Luisiana que había luchado en el regimiento de caballería de voluntarios conocido como Rough Riders (“Jinetes Duros”, en español) comandada por Theodore Roosevelt durante la guerra hispano-estadounidense, fue nombrado asesor financiero de Estados Unidos en 1919, con amplia autoridad sobre el presupuesto de Haití.

En una comida oficial antes de su nombramiento, McIlhenny no podía apartar la mirada de un ministro del gobierno haitiano porque, como le dijo más tarde a Franklin D. Roosevelt, “ese hombre habría alcanzado 1500 dólares en una subasta en Nueva Orleans en 1860 para ser un semental”.

Poco después de la ocupación, los supervisores estadounidenses comenzaron a construir carreteras para conectar el interior montañoso de Haití con su costa. Para ello, resucitaron la corvée, una ley haitiana del siglo XIX sobre el trabajo en régimen de servidumbre.

Según la ley, los ciudadanos estaban obligados a trabajar en proyectos de obras públicas cercanos a sus hogares durante algunos días al año en lugar de pagar impuestos, pero el ejército estadounidense, en contubernio con la policía que entrenaba y supervisaba, secuestró a los hombres y los obligó a trabajar lejos de su residencia sin remuneración. Los haitianos ricos pagaban para evitar la servidumbre, pero los pobres no tenían escapatoria de la ley.

Para los haitianos, esto representaba un regreso a la esclavitud y se rebelaron. Hombres armados, llamados cacos, huyeron a las montañas y comenzaron una insurgencia contra las fuerzas estadounidenses. Los jornaleros obligados a trabajar en el régimen de la corvée huyeron de sus captores y se unieron a la lucha. Un líder de los cacos, Charlemagne Péralte, invocó la revolución de Haití contra Francia para pedir a sus compatriotas que “arrojaran a los invasores al océano”.

“La ocupación es un insulto en todos los sentidos”, se leía en un cartel pegado a las paredes de la capital, Puerto Príncipe.

“Que viva la independencia”, decía el cartel. “¡Abajo los estadounidenses!”.

Estados Unidos respondió con mano dura. Los soldados ataron a los trabajadores con cuerdas para evitar que huyeran. Cualquiera que intentara escapar de la corvée era tratado como un desertor y muchos fueron fusilados. Como advertencia, los estadounidenses mataron a Péralte y distribuyeron una imagen de su cadáver atado a una puerta, evocando una crucifixión.

Documentos militares filtrados de la época mostraban que la “matanza indiscriminada de nativos continuó durante algún tiempo” y cobró la vida de 3250 haitianos. Cuando el Congreso comenzó a investigar en 1921, los soldados estadounidenses disminuyeron la cifra y dijeron que 2250 haitianos habían sido asesinados en la ocupación, una cifra que los funcionarios haitianos condenaron por ser un conteo insuficiente. También murieron al menos 16 soldados estadounidenses.

“Fue un régimen militar estricto, el triunfo del lobo”, escribió en 1936 Antoine Bervin, periodista y diplomático haitiano.

Los primeros años después de la invasión aportaron pocos beneficios económicos a Haití. Los asesores estadounidenses nombrados por el presidente de Estados Unidos cobraron hasta el cinco por ciento de los ingresos totales de Haití en salarios y gastos, lo cual a veces era más que el gasto en salud pública de todo el país.

En 1917, Estados Unidos ordenó a la Asamblea Nacional de Haití que ratificara una nueva Constitución para permitir a los extranjeros poseer tierras. Desde su independencia, los haitianos habían prohibido la propiedad de tierras a los extranjeros como símbolo de su libertad y para protegerse de una invasión.

Cuando los legisladores haitianos se negaron a cambiar la Constitución, el general Butler disolvió el parlamento con lo que denominó “auténticos métodos de la Marina”: los soldados entraron a la Asamblea Nacional y obligaron a los legisladores a dispersarse a punta de pistola. Los estadounidenses aprobaron entonces una nueva Constitución que Franklin Roosevelt afirmó más tarde en un mitin de campaña que había escrito él mismo.

Las empresas estadounidenses arrendaron miles de acres de tierra para plantaciones, lo cual obligó a los agricultores a servir como mano de obra barata en su país o migrar a los países vecinos en busca de mejores salarios. La Haitian-American Sugar Company alguna vez se jactó ante sus inversionistas de que solo pagaba 20 centavos por un día de trabajo en Haití, en comparación con 1,75 dólares en Cuba.

Según la historiadora haitiana Suzy Castor, las mujeres y los niños de Haití cobraban 10 centavos al día.

Los campesinos desplazados se fueron a Cuba y a la República Dominicana, lo que, según los historiadores, provocó el efecto más duradero de la ocupación estadounidense: la migración masiva de haitianos a otros países del continente americano.

“Ese es el gran legado”, dijo Weibert Arthus, embajador de Haití en Canadá e historiador.

Como el secretario de Estado Bryan sugirió en su carta antes de la invasión, Farnham no estaba satisfecho con su participación en el banco nacional de Haití, así que trabajó con el Departamento de Estado para orquestar una toma de control absoluta. Para 1920, National City Bank había comprado todas las acciones del banco nacional por 1,4 millones de dólares y, en la práctica, remplazaba a los franceses como el poder financiero dominante en Haití.

Con el banco nacional de Haití bajo su control y los intereses estadounidenses bajo la protección del ejército, Farnham comenzó a actuar como un enviado oficial y viajaba con frecuencia a bordo de buques de guerra estadounidenses, según dicen los historiadores.

“La palabra de Farnham prevalece sobre la de cualquier otra persona en la isla”, escribió James Weldon Johnson, secretario ejecutivo de la Asociación Nacional para el Progreso de las Personas de Color, quien visitó Haití en 1920.

Farnham tampoco tuvo reparos en expresar su opinión sobre Haití y su gente.

“Se puede enseñar al haitiano a convertirse en un trabajador bueno y eficiente”, dijo a los senadores que investigaban la ocupación. “Si los jefes militares lo dejan en paz, es tan pacífico como un niño e igual de inofensivo”.

“De hecho”, continuó, “ahora no hay más que niños grandes”.

‘Haití no quiere este préstamo’

Durante cinco años, los funcionarios estadounidenses insistieron en que Haití pidiera préstamos a los bancos de Nueva York para saldar sus deudas del pasado. Y durante cinco años, los haitianos se resistieron.

“Haití no quiere este préstamo. Haití no necesita este préstamo”, escribió Pierre Hudicourt, un abogado haitiano que representó a Haití en las negociaciones de la deuda.

Los haitianos sabían muy bien que cualquier nuevo préstamo ampliaría la autoridad de los asesores financieros estadounidenses que determinaban el futuro del país a la distancia. McIlhenny, el heredero de la salsa Tabasco designado como asesor financiero, pasó gran parte del año en su plantación de piñas en Luisiana mientras cobraba un gran sueldo de los ingresos de Haití. También suspendió los salarios de los altos funcionarios haitianos que no estaban de acuerdo con él.

Para 1922, Estados Unidos estaba decidido a concertar un préstamo con Wall Street. Cansados de la resistencia haitiana, los estadounidenses instalaron como presidente a Louis Borno, un político sagaz que simpatizaba con la ocupación.

Borno admiraba a Mussolini y aspiraba a un ideal fascista de rápido desarrollo en Haití bajo control estadounidense, afirman los historiadores. Una vez escribió que la invasión “vino a nosotros cuando estábamos al borde de un abismo sangriento y nos salvó”. Semanas después de asumir el cargo, dio luz verde a un préstamo de Nueva York.

El National City Bank, que ahora era propietario del banco nacional de Haití a través de una filial, emitió el primer préstamo tras incluir una garantía inicial que consistía en que Estados Unidos gestionaría las finanzas de Haití hasta que se pagara la deuda. El banco acabó controlando casi toda la deuda externa de Haití.

Igual que sucedió en el siglo XIX, Haití casi siempre estaba demasiado endeudado para invertir en su gente. Hasta Borno, dirigiéndose a los peces gordos del National City Bank en Nueva York, señaló que la deuda de Haití se pagaba más rápido que la de Estados Unidos.

Esta situación prevaleció hasta la caída de la bolsa de valores de 1929 y la devastación económica posterior. Años de austeridad ayudaron a gestar el descontento y la caída mundial de los precios del café agravó las dificultades en un país que dependía bastante de ese cultivo. Las protestas estallaron contra Estados Unidos y el gobierno de Borno que hacía su voluntad.

Los estudiantes se manifestaron contra el retiro de las becas. Los empleados de las aduanas en Puerto Príncipe irrumpieron en su lugar de trabajo para exigir un aumento de sueldo. En la ciudad de Los Cayos, más de mil campesinos protestaron contra sus precarias condiciones de vida. Un destacamento de 20 infantes de la Marina estadounidense se enfrentó a la multitud y mató al menos a una decena de personas. Este acontecimiento se conoce como la masacre de Los Cayos.

Ante el clamor internacional, Estados Unidos comenzó a contemplar su retirada.

Casi cinco años después, en agosto de 1934, los últimos soldados estadounidenses abandonaron Haití. Pero Estados Unidos mantuvo el control financiero durante otros 13 años, hasta que Haití pagó la última de las deudas que tenía con Wall Street.

La responsabilidad de Estados Unidos en la inestabilidad crónica de Haití sigue siendo objeto de un fuerte desacuerdo.

Algunos historiadores dicen que los pagos originales que Francia le exigió a Haití como castigo por su independencia infligieron una cicatriz más profunda en el desarrollo de la nación. Otros sostienen que la causa principal es la larga historia de enriquecimiento personal de los gobernantes haitianos. Pero muchos dicen que, en conjunto, más de 130 años de enviar una gran parte de los ingresos de Haití al extranjero tuvieron un efecto devastador, ya que mermaron su capacidad de construir una nación desde sus inicios.

“Hasta cierto punto, estas debacles financieras sucesivas son responsables de la situación en la que nos encontramos ahora”, dijo Hudson, profesor de la Universidad de California en Los Ángeles, y añadió que la ocupación estadounidense fue un “golpe psíquico” que cercenó la independencia de Haití durante décadas.

“Creo que eso es tan importante como cualquier tipo de pérdida financiera”, dijo.

Colaboraron con este reportaje Harold Isaac desde Puerto Príncipe; Sarah Hurtes desde Bruselas; Kristen Bayrakdarian desde Nueva York y Audrey Kolker desde New Haven. Edición de fotografía por Craig Allen. Producido por Rumsey Taylor. Producción adicional por Gray Beltran.

Selam Gebrekidan, reportera de investigación de The New York Times, está radicada en Londres. Previamente fue reportera de datos y empresas para Reuters, donde escribió sobre la migración a Europa y la guerra en Yemen, entre otras historias. También ha cubierto los mercados petroleros de Estados Unidos.

Matt Apuzzo es un reportero ganador del Premio Pulitzer y está radicado en Bruselas. @mattapuzzo

Catherine Porter, corresponsal en el extranjero radicada en Toronto, ha reporteado desde Haití más de dos decenas de veces. Es autora de un libro sobre el país,A Girl Named Lovely. @porterthereport

Constant Méheut escribe desde Francia. Se incorporó a la oficina de París en enero de 2020. @ConstantMeheut

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
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Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

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La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

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La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

Global News

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

L'Humanité

Patrick Baudouin, à la tête de la LDH

Un jour avec

L’avocat spécialiste de la justice pénale internationale a été élu président de la Ligue des droits de l’homme, lors du congrès de l’organisation qui se tenait à Marseille.

Eugénie Barbezat

Du plus loin qu’il s’en souvienne, l’injustice l’a toujours révolté. « À 14 ans, au moment de la guerre d’Algérie, je ne supportais pas le discours officiel justifiant la colonisation », se rappelle Patrick Baudouin. Empreint de ces idéaux qui ne l’ont jamais quitté, il endosse aujourd’hui la présidence de la Ligue des droits de l’homme (LDH). « Une responsabilité et un honneur », qu’il compte bien partager avec sa colistière, Marie-Christine Vergiat. « Elle a de grandes compétences en droits des étrangers et connaît les institutions européennes par cœur, on va piloter ensemble », précise le nouveau président, qui, passionné de football et fervent supporter de l’OM, compte bien jouer « collectif ».

Un soutien de la Palestine

Originaire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Patrick Baudouin fait ses études secondaires à Angers (Maine-et-Loire), puis s’inscrit en droit et sciences politiques à Paris, où il se retrouve aux premières loges lorsque éclate la révolte de 1968. « Le mouvement de contestation contre les dérives autoritaires gaullistes ne m’a pas laissé insensible… J’étais aussi particulièrement attentif au besoin d’égalité sociale. » Diplômé, il intègre, au début des années 1970, un cabinet d’avocats où il passera « les trois meilleures années de (sa) vie ». Et pour cause : c’est là qu’exerce Henri Leclerc, qui, déjà, dénonce les violences policières et défend des membres de la gauche prolétarienne qui comparaissent devant la Cour de sûreté de l’État pour des raisons politiques. Autant de combats qui forcent l’admiration de Patrick Baudouin.

Aux deux autres membres du cabinet, Michel Blum et Daniel Jacoby, il doit son engagement en faveur des droits humains. Dirigeants de la Fédération internationale pour les droits de l’homme (Fidh), à laquelle ils tentent de donner un nouveau souffle, Blum et Jacoby cooptent le jeune avocat de 23 ans au sein de l’organisation en 1972. Enthousiaste, Patrick Baudouin enchaîne les missions d’enquête au Kurdistan irakien, en Afrique et en Europe de l’Est. En 1986, il devient secrétaire général de la Fidh, puis son président neuf ans plus tard. Une fonction qu’il quittera au terme de deux mandats, en 2001, avec la satisfaction d’avoir fait entrer dans les instances dirigeantes plus d’hommes et de femmes issus d’Afrique subsaharienne et du Proche et Moyen-Orient. «  Par ailleurs, j’ai beaucoup œuvré pour que nos organisations soutiennent les demandes de l’Autorité palestinienne devant la Cour pénale internationale. Pendant longtemps, du fait du lourd tribut payé pendant la Shoah par les membres de la LDH et de la Fidh, il y avait des réticences à dénoncer les agissements d’Israël en Palestine. Ce n’est plus le cas désormais. »

Des procès contre Lafarge ou la BNP

La justice pénale internationale est l’un des principaux chevaux de bataille de Patrick Baudouin qui en est un grand spécialiste. « Avec la Fidh, nous travaillons pour défendre et entendre le principe de compétence universelle, qui permet que des individus ayant commis des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité à l’étranger puissent être jugés par la juridiction du pays où ils ont été arrêtés, comme c’est le cas pour des génocidaires rwandais aujourd’hui en France. »

Pour assurer sa pitance, cet amateur d’art, dont les goûts éclectiques vont de Botticelli et Michel-Ange à Rothko ou Sam Francis, exerce dans un cabinet parisien spécialisé en droit de l’urbanisme et du logement. En parallèle, ce père de trois grands enfants, dont deux filles avocates, met bénévolement ses compétences au service des actions dans lesquelles la Fidh et la LDH sont parties civiles. Défense des familles des moines de Tibhirine (assassinés en Algérie en 1996), procès contre le cimentier Lafarge incriminé pour le financement de groupes djihadistes en Syrie, celui contre la BNP, accusée de complicité de crime contre l’humanité au Soudan pour avoir travaillé avec le régime d’Omar El Béchir entre 2002 et 2008 ; contre la société française Amesys qui a fourni du matériel de surveillance électronique à Kadhafi, sous l’ère Sarkozy, permettant l’arrestation et la torture d’opposants, puis a continué son business criminel, à partir de 2014, avec l’Égypte d’Al Sissi…

Même sans mandat, l’implication de Patrick Baudouin n’a jamais faibli. C’est donc tout naturellement qu’il a répondu favorablement à son ami Michel Tubiana quand, il y a un an et demi, celui-ci lui a proposé de rejoindre le conseil d’administration de la LDH. « Nous étions très proches, avec en commun le goût de la justice, mais aussi celui des grands crus et de la bonne chère », sourit le nouveau président. Bien conscient que « défendre les libertés publiques dans un pays où l’extrême droite a recueilli plus de 40 % des suffrages aux dernières élections et où ses idées se banalisent est une impérieuse nécessité. »

ligue des droits de l'hommeUn jour avec
L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

Valeurs Actuelles

Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre

Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.

Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.

Un dernier obstacle d’importance

« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.

La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Épuisement et abandon

Chronique

Christophe Prudhomme

Voici l’histoire et les propos de Marie, 27 ans cette année, qui a obtenu son diplôme d’infirmière il y a six ans et depuis travaille aux urgences de son hôpital. Son métier, elle l’a choisi. Elle a aussi été enthousiasmée par les urgences lors d’un de ses stages et elle a immédiatement pris le poste disponible dans le service à la sortie de son école. Elle a beaucoup appris sur le tas, car elle s’est vite rendu compte qu’elle ne connaissait pas grand-chose après ses trois années d’études et que l’expérience s’apprend auprès des collègues qui ont un peu de bouteille. Elle a appris que cela s’appelle le compagnonnage. Elle a trouvé ce terme sympa, qui lui a rappelé ses cours d’histoire au collège sur les compagnons du Moyen Âge qui construisaient les cathédrales. Bien sûr, le travail n’est pas de tout repos, mais quelle satisfaction de voir l’amélioration de l’état d’un patient, entré en situation de détresse, grâce à une prise en charge efficace de l’équipe. L’équipe, c’est ainsi qu’on s’appelle entre nous, l’équipe des urgences. Mais, au fil du temps, cette équipe a perdu de sa cohésion. Tout d’abord, la direction de l’hôpital a supprimé les trois équipes – matin, après-midi, nuit – pour instaurer le travail en 12 heures. Malgré la pénibilité de ces plages horaires, les collègues ont majoritairement accepté car cela permettait de venir moins de jours dans la semaine et d’avoir plus de repos, même si la fatigue accumulée ne permet pas toujours de réellement en profiter. Mais bon, on est quand même à la maison. Beaucoup ont vite déchanté car, du fait du manque de personnel, nous sommes très souvent rappelés pour assurer une quatrième plage de 12 heures, ce qui fait 48 heures au total. Quand on est de nuit, après nos 4 fois 12 heures, on est vraiment décalqués. Et puis, il y a ce qu’on appelle les hospitalisations brancards. Ce sont les patients pour lesquels nous cherchons des lits en vain et qui restent alignés dans le couloir dans des conditions indignes et dangereuses car nous n’avons pas le temps de nous en occuper. Alors, elle est en colère quand elle entend des politiques et des médecins dire à la télé que c’est la faute des patients si les urgences sont engorgées car ils ne viendraient que pour de la bobologie. Ceux-là, ce n’est pas le problème, ils repartent avec une ordonnance et bon vent ! Le problème, ce sont les personnes âgées qui arrivent de leur Ehpad ou de leur domicile car il n’y a plus de médecin qui vient à domicile, alors, quand cela ne va pas, on appelle les pompiers qui les amènent aux urgences. Elle n’en peut plus de les voir attendre le médecin, puis un lit ou alors être renvoyées à domicile à 3 heures du matin sans que personne ne soit préoccupé s’il y avait quelqu’un chez elles pour les accueillir. Et puis, bon, travailler la nuit avec une prime de 1,07 brut de l’heure, elle trouve qu’on se fiche vraiment d’elle. Elle n’en peut plus, alors elle a décidé de jeter l’éponge et, c’est décidé, elle va démissionner le 1 er septembre. Cela ne sera pas simple car il y a la maison à payer, mais bon, elle fera un peu d’intérim avant de savoir si elle retrouve un poste plus tranquille ailleurs qu’à l’hôpital ou si elle ne change pas carrément de métier. En attendant, elle pourra au moins voir un peu plus souvent son fils et son compagnon.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme
France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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Valeurs Actuelles

Immobilier : l’heure des arbitrages

La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.

Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes

Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.

Le marche du luxe se porte bien

« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »

On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part

L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.

« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.

Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote

« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.

De nouvelles envies

Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.

En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.

Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.

L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.

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France24 - World

Ryanair under fire over Afrikaans tests for S. Africans

Issued on: 07/06/2022 - 15:30Modified: 07/06/2022 - 15:59

Irish budget airline Ryanair is being accused of discrimination after it admitted Monday that it required South Africans flying to Britain and Ireland to fill out a questionnaire to test their knowledge of Afrikaans. FRANCE 24's Nadine Theron tells us more.

Valeurs Actuelles

Vivre l’Harmonie à l’île Maurice

Lîle Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.

Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).

Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.

Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.

Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.

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Valeurs Actuelles

Cap sur la “porte des Amériques”

Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.

A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%

« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».

Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).

Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.

L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.

Une rentabilité proche de 10 %

Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.

Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

‘Allinllachu’. Google Translate añade el quechua a su plataforma

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La incorporación de una de las lenguas indígenas más habladas en América podría ayudar a los funcionarios públicos y a los trabajadores de la salud a conectarse con sus comunidades. (Por cierto, “allinllachu” significa hola).

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Por Mitra Taj

LIMA — Cuando Irma Alvarez Ccoscco se enteró de que el idioma que ha hablado toda su vida, el quechua, había sido añadido a Google Translate, corrió a su computadora para probarlo.

“Dije: ‘Ya, finalmente llegó el día”, recordó. Alvarez Ccoscco, poeta, profesora y activista digital, en una entrevista telefónica. Empezó con algunas frases básicas. “No quise decepcionarme”, dijo. “Y sí, sí funcionaba”.

Era más que una nueva herramienta de comunicación; era la reivindicación de que el quechua y sus varios millones de hablantes en Sudamérica merecían una mayor voz y visibilidad, dijo Alvarez Ccoscco.

Ella y otros activistas del quechua llevaban años impulsando ese argumento. Después de todo, el quechua es una de las lenguas indígenas más habladas en América. Pero ahora, “lo dice una empresa tan grande como Google”, comentó. “Es como decir al mundo: ‘mira, acá estamos’”.

El quechua —o más exactamente el quechua del sur, el principal idioma de la familia lingüística quechua— fue una de las 24 lenguas que Google añadió a su servicio de traducción en mayo. En conjunto, las hablan unos 300 millones de personas. Muchas, como el quechua, son en su mayoría lenguas orales que han sido marginadas durante mucho tiempo, habladas por grupos indígenas o minoritarios.

Google dijo que el objetivo era incluir lenguas poco representadas en la tecnología para “conectar a las comunidades de todo el mundo”.

La herramienta también podría ayudar a los trabajadores de la salud, los profesores, los funcionarios, los agentes de policía y otros a conectar con los hablantes de esas lenguas en sus propias comunidades.

“En los Andes faltan profesionales bilingües en campos muy críticos”, afirma Américo Mendoza-Mori, académico quechuahablante de la Universidad de Harvard que estudia la identidad indígena y lingüística. “Hay millones de hablantes que necesitan ser atendidos y tratados como ciudadanos de su propio país”.

Eliana Cancha, una enfermera peruana de 26 años, dijo que solo dos de cada 10 trabajadores de la salud hablan la lengua quechua que se utiliza ampliamente en la región donde trabaja, lo que obliga a muchos pacientes a tratar de explicar lo que les aqueja señalando partes de su cuerpo.

“No pueden expresarse, o hacerse entender, con los médicos como corresponde”, afirma Cancha, quechuahablante nativa. “Eso quiere decir que no están recibiendo el tratamiento adecuado”.

El quechua surgió entre los agricultores y pastores de los Andes centrales de Perú hace más de 1500 años. En el siglo V, se había expandido en dos grupos principales, con aún más variantes, y en el siglo XV, los incas adoptaron uno de ellos como lengua franca de su vasto imperio, que se extendía desde Colombia hasta Argentina.

En la actualidad, se calcula que entre ocho y 10 millones de personas hablan quechua en Sudamérica, principalmente en Perú, Bolivia y Ecuador. El quechua del sur es, con mucho, el más hablado, con hasta siete millones de hablantes.

Hasta hace poco, el sistema de aprendizaje automático de Google Translate necesitaba ver traducciones de un idioma a otros que conoce para dominarlo, dijo Isaac Caswell, investigador científico de Google Translate. Pero ahora tiene tanta experiencia que puede aprender a traducir un nuevo idioma con nada más que un texto en ese idioma.

Caswell lo comparó con un políglota encerrado en una habitación con nada más que una pila de libros en un nuevo idioma; si se le da el tiempo suficiente, el políglota podría resolverlo.

Las lenguas subreepresentadas como el quechua tienen cada vez más presencia en línea así que el modelo de traducción de Google aprende valiéndose de textos escritos en ese idioma que están disponibles en la web pública.

“A medida que aumenta el número de comunidades en línea, es más posible hacer este tipo de cosas”, afirma Caswell.

El lingala, una lengua centroafricana, también acaba de incorporarse a Google Translate, aunque lo hablan unos 45 millones de personas. Lenguas europeas como el sueco, el finlandés o el catalán, con un número mucho menor de hablantes nativos, han estado en la herramienta de traducción durante años, principalmente porque han estado sobrerrepresentadas en los textos en línea, dijo Caswell.

“La gente lo está celebrando”, dijo Maryk Francq Mavie Amonga, asistente de producción del servicio de noticias multilingüe Africanews y hablante nativo de lingala. “Hay muchos lugares que aún no nos conocen”.

Hace poco más de una década, el quechua apenas existía en internet, dijo Alvarez Ccoscco.

Pero ella y otros activistas de la lengua quechua se han dedicado a digitalizar diccionarios, adaptar software de código abierto al quechua, escribir blogs y revistas electrónicas en quechua y ofrecer versiones en quechua de todo, desde extensos documentos coloniales y cuentos hasta videojuegos.

“Google se está uniendo a este ecosistema existente de esfuerzos digitales para asegurarse de que el idioma está ahí”, dijo Mendoza-Mori.

Dijo que era parte de un movimiento creciente en la comunidad quechuahablante en los últimos años que ha abrazado el idioma y luchado contra los estereotipos que retratan la lengua como una reliquia del pasado o una curiosidad cultural.

Yeni Erazo, de 24 años, administradora de salud en Lima, dijo que, aunque su familia la educó para que se sintiera orgullosa de hablar quechua, fue acosada por hablarlo en la escuela primaria. Incluso en la prestigiosa universidad a la que asistió, dijo, “la gente me miraba de reojo”.

Pero encontró un grupo de quechuahablantes nativos a los que no solamente les gustaba hablar quechua, sino que lo hacían en voz alta como ella. Juntos, hicieron una revista digital en quechua centrada en la identidad cultural, con 11 ediciones hasta ahora, y en este momento trabaja en una serie de videos de TikTok para promover más debates en quechua en las redes sociales.

“Yo me siento yo cuando hablo mi quechua”, dijo. “¿Por qué no debería sentirme orgullosa?”.

Tras la conquista española del Imperio Inca en 1532, el quechua pasó a ser visto como un signo de atraso o una fuente de sospecha por la nueva clase dirigente. Su uso se prohibió oficialmente después de que el líder indígena Túpac Amaru II encabezara una revuelta que recorrió el sur de los Andes a finales del siglo XVIII y que terminó con su tortura, desmembramiento y decapitación en público.

Aun así, los quechuahablantes siguieron constituyendo la mayoría de la población peruana a principios del siglo XX.

Pero en 2017, el porcentaje de peruanos que identificaban el quechua como su primera lengua era solo del 14 por ciento.

A medida que los quechuahablantes migraban del altiplano andino a las ciudades —algunos en busca de oportunidades, otros desarraigados por los conflictos—, la lengua no fue transmitida a las nuevas generaciones.

En los años 80 y 90, las sangrientas batallas entre los insurgentes de izquierda y las fuerzas de seguridad del Estado diezmaron los pueblos quechuahablantes, dejando tras de sí tantos cuerpos torturados y fosas comunes que hasta hoy las familias de “los desaparecidos” siguen recogiendo sus restos.

En Lima, donde muchos huyeron para escapar, “no podías hablar quechua abiertamente porque eras considerado comunista, terrorista”, dijo Ricardo Flores, un rapero, historiador y profesor de quechua que creció en parte en San Juan de Lurigancho, un distrito de la capital con una alta concentración de quechuahablantes.

Flores dijo que aún hoy, “se hacían los desentendidos, algunos señores, en los mercados y en los parques”.

“Pero sí entienden quechua, solo lo reservan para sus casas”.

El estigma ha pesado tanto sobre el quechua que no está claro si la lengua está creciendo o más bien disminuye, dijo Mendoza-Mori. Aunque el último censo de Perú registró un aumento de los hablantes de la lengua, puede ser únicamente porque más personas están dispuestas a reconocer que la hablan, dijo.

Incluso cuando los hablantes de quechua celebraron su inclusión en Google Translate, un profesor de derecho de una importante universidad de Lima fue noticia por preguntar por qué se seguía hablando y alabar el francés, el alemán y el italiano como lenguas de cultura y ciencia.

No cabe duda de que se han hecho avances considerables. En 2016, el canal de medios de comunicación estatal de Perú, TVPerú, añadió un noticiero en quechua a su programación diaria. En 2019, una estudiante de doctorado, Roxana Quispe Collantes, escribió y defendió la primera tesis en quechua en Perú.

De todas las traducciones del quechua que intentó Alvarez Ccoscco, dijo que una en particular la llenaba de orgullo: “Musqusqaykimanta astawan karutaraq chayasaqku”.

Se trata de un verso del escritor peruano José María Arguedas en un poema dedicado a Túpac Amaru II, que, según ella, Google tradujo más o menos correctamente como: “Llegaremos más lejos de lo que nunca soñaste”.

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BBC

Boris Johnson: Time to draw a line and take country forward

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The prime minister Boris Johnson has met his cabinet, a day after he survived a confidence vote by his party's MPs.

In an unusual move, his opening remarks were filmed and made available to broadcasters.

Over 40% of Conservative MPs voted to remove the prime minister from office. However, Mr Johnson described the outcome as convincing and said the party now had a chance to unite and get on with the job of governing.

Live: Let's draw a line under our issues, PM tells cabinet

New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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Valeurs Actuelles

Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles

Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.

Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution

Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.

La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.

Dordogne : les dernières actualités

Contrôle technique : les motards de Dordogne appellent à voter contre Renaissance (ex-LREM) aux législatives

L’investiture d’un candidat LREM condamné pour violences conjugales déclenche la fronde des militants

“Il n’y a pas de vent ici” : mobilisation en Dordogne contre un projet de parc éolien

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova

« Un plan de dépôt de bilan »

Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« Tu vas parler de capoeira ? »

Chronique

Charlotte Recoquillon

La saison des événements bat son plein. Comme de nombreux week-ends depuis plusieurs mois, je participais à trois jours de stages de capoeira, ce que nous appelons les « baptêmes ». Cette semaine, nous sommes en Seine-Saint-Denis, et de nombreux enfants recevaient leur nouvelle corde. Mais j’avais la tête un peu ailleurs, je devais rendre cette chronique. Petite pause entre deux entraînements, je prends mon ordinateur et je m’installe travailler dans une petite salle du centre de loisirs qui nous accueille.

Deux enfants de 9 ans jouent à côté et se demandent ce que je fais. Je réponds que je suis journaliste et que je dois écrire un article. « Tu vas parler de capoeira ? » me demande le petit garçon. J’aimerais bien… Mais je lui explique que j’ai prévu de parler du fiasco de la finale de la Ligue des champions, pas loin de chez eux, la semaine d’avant. Les violences policières qui se sont abattues sur les supporters au Stade de France ont scandalisé et ridiculisé la France aux yeux du monde entier. À deux ans des jeux Olympiques, on aurait pu imaginer meilleure publicité.Je voulais expliquer que les autorités ont désigné les jeunes de banlieue (il faut comprendre entre les lignes, non-blancs) comme des boucs émissaires. Ils auraient tenté d’accéder à un événement qui ne leur était pas destiné et auquel ils n’avaient pas les moyens d’assister. « Ce n’est pas juste », me dit le petit, d’origine tunisienne. On désigne toujours les mêmes . « Et même que les musulmans, ils sont toujours accusés, comme avec le terrorisme », poursuit-il. À 9 ans, la stigmatisation et le racisme façonnent déjà sa vision de rapports sociaux inégalitaires dans lesquels il vit. La petite fille y va de son anecdote aussi. Elle veut me raconter l’histoire de son copain Abdoulaye, qui vivait dans un hôtel social. À la suite d’un incendie, il a dû être relogé. Mais très loin de l’école, dans une autre ville. Il ne peut plus venir qu’une ou deux fois par semaine. Et il lui manque, « il est super gentil en plus ».

Je voudrais leur dire que le fiasco du Stade de France est d’autant plus scandaleux que les habitants de la Seine-Saint-Denis subissent de plein fouet les dommages collatéraux du chantier olympique. Nuisances sonores et pollution, travaux dans tous les sens, perturbation des transports en commun et du quotidien des habitants, pollution, gentrification et morts sur les chantiers… la liste est longue. Mais ils le savent déjà.

D’ailleurs, le quartier dans lequel nous nous trouvons est éventré par les travaux de prolongement du métro et d’aménagement du tramway. Quelques minutes avant, dans la même rue, j’avais croisé une dame qui repartait à pied après avoir attendu son bus en vain. Celui-ci avait encore changé d’itinéraire. « L’arrêt change toutes les semaines en ce moment », lui répondait en écho un monsieur. Je ne parlerai pas de capoeira.

ligue des championsracismeseine-saint-denisfootball
New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

El País (ESP)

Así se convirtió en un éxito Wikiloc: la plataforma española de rutas al aire libre con más de 10 millones de usuarios

SENDERISMO

Nacida en 2006, hoy es en un referente mundial del ocio al aire libre. Ofrece más de 30 millones de rutas de hasta 80 actividades diferentes por todo el mundo, creadas y compartidas por los usuarios

Nada hacía sospechar a Jordi Ramot (Sant Feliu de Guíxols, 49 años) que su interés por compartir sus rutas al aire libre podría coincidir con el de tanta gente. En 2006, este informático de profesión decidió crear una web donde iba a ir subiendo los recorridos que hacía con su bicicleta de montaña, acompañados con fotografías e información útil. Un experimento, aplaudido entonces por su entorno que le animó a profesionalizarlo, que ha ido creciendo a lo largo de los años hasta convertirse en una de las aplicaciones móviles y plataformas web más demandadas por los usuarios de ocio y deporte al aire libre en todo el mundo.

Wikiloc nació en el momento y en el sitio adecuados. “Empezaban a aparecer las primeras redes sociales que cultivaban ese espíritu de comunidad”, cuenta Ramot a El Viajero. “La idea era que cualquiera pudiera registrar y documentar las rutas que realizaba por la montaña o un entorno rural para que otros también pudieran hacerlas, seguir a otros usuarios, compartir intereses y experiencias…”, añade. 

Aunque en los primeros años los usuarios ya se contaban por miles, fue en 2011, con la creación de la aplicación móvil para los sistemas operativos Android e iOS, cuando Wikiloc comenzó su extraordinario crecimiento. “Supuso la democratización de las rutas guiadas, sin tener que transferir los recorridos del ordenador al GPS”, explica. Otro hito para la start up española fue el acuerdo que firmó con Google Earth, la plataforma cartográfica del gigante tecnológico que habilitó las rutas de Wikiloc en su sistema. “La pandemia también contribuyó aún más a popularizar las actividades al aire libre”, añade Ramot. 

La comunidad de Wikiloc ha alcanzado en 2022 los 10 millones de usuarios en todo el mundo y 32 millones de rutas compartidas de hasta 80 actividades diferentes: desde las más comunes como senderismo, ciclismo o rutas para correr hasta itinerarios a caballo, para observar aves, para personas con discapacidad visual, de esquí, en segway o canoa, e incluso de plogging, en las que se aprovechan las excursiones a pie para retirar basura de los entornos naturales.

La aplicación de los turistas activos

Wikiloc es una herramienta para descubrir nuevos lugares, ya sea durante escapadas cercanas al lugar de residencia o en viajes más lejanos. “Lo utilizan principalmente personas que buscan realizar un turismo activo cuando visitan algún lugar”, explica su fundador. En España, con una geografía privilegiada en variedad, existen rutas por todo el territorio. Según datos de la propia compañía, donde más se utiliza Wikiloc es en Baleares y Canarias.

En todos estos años, Ramot y su equipo no han empleado grandes recursos en la promoción de Wikiloc, su expansión ha sido principalmente orgánica, “del boca a boca”. “Los españoles también somos muy viajeros, y en los inicios de la plataforma fueron los propios usuarios de los que abrieron nuevas rutas en otros países”, recuerda este emprendedor. “O de repente una comunidad de Islandia o de Irán se agrupan para hacer senderismo y empiezan a utilizar la aplicación. Esto permite seguir los pasos de personas locales”, celebra. Este tipo de uso ha hecho posible que ya existan recorridos por todo el mundo, desde el continente americano hasta islas remotas en el sureste asiático, pasando por países africanos, e incluso la Antártida. La plataforma está disponible en 24 idiomas. “No queríamos que la barrera idiomática frenara su uso”, matiza su creador.

Pero Wikiloc no se queda únicamente en los entornos naturales. En los últimos años, ha crecido el afán también por registrar rutas urbanas. “Hace poco, en Barcelona, eché un vistazo a la app y vi que alguien había subido una ruta siguiendo diferentes lugares relacionados con arquitectura gótica de la ciudad”, pone de ejemplo Ramot. La compañía también ha habilitado una opción para que marcas y entidades turísticas puedan promocionarse a través de Wikiloc. 

La plataforma dispone de una versión gratuita para descubrir y seguir nuevas rutas, grabar las propias, seguir a otros usuarios y descargar los mapas que ofrece la aplicación. Pero también ofrece una opción premium por 9,99 euros al año (o trimestral por 4,99 euros) que permite realizar todas estas acciones sin conexión a internet y acceder a rutas con filtros más avanzados. El 1% de la recaudación de Wikiloc se destina a ONG que trabajan para proteger el planeta. 

La start up ha recibido premios de entidades como Google Maps España, National Geographic, Ashoka Changemakers, Garmin o la Sociedad Geográfica Española (SGE). Para su fundador, supone un reconocimiento del potencial que aún tiene Wikiloc: “Todavía quedan muchos lugares por descubrir”. El pequeño equipo que conforma la plataforma, de apenas 16 personas, busca seguir creciendo en usuarios y para ello trabajan en mejorar sus experiencias. “Cualquier aspecto técnico que pueda facilitar su uso”, apunta Ramot, “pero no vamos a inventarnos nada nuevo, queremos mantenernos fieles a nuestra identidad”.

Escoger una ruta depende de muchos factores: el lugar, el tiempo del que se dispone, la intensidad, el tipo de actividad que se quiere realizar… Wikiloc ofrece filtros para que la búsqueda y elección del recorrido sean más fáciles. Pero si, aun así, a uno le puede la indecisión, en la sección Discovery de la plataforma se encuentran algunos de los mejores planes basados en la popularidad que tienen entre la comunidad.

Con la llegada del verano y el calor, puede ser una buena idea hacer recorridos nocturnos, con temperaturas más agradables y con la posibilidad también de observar las estrellas. Los usuarios de Wikiloc recomiendan algunos de los mejores lugares del mundo para esta práctica y rutas para llegar hasta ellos. En España, un entorno privilegiado para observar el cielo de noches es el pico Roque de los Muchachos y su famoso observatorio astronómico, en la isla de La Palma. En países como Tanzania, Chile, Sri Lanka o Estados Unidos también se dan indicaciones para descubrir magníficos lugares alejados de la contaminación lumínica.

Si con estas rutas lo que se pretende es descubrir volcanes activos, La Palma también podría ser un buen destino, además de otros, como la vecina Tenerife y el Teide; la zona de Fimmvörðuháls, en Islandia; el volcán Erta Ale, en Etiopía; el complejo estratovolcánico de Kawah Ijen situado en una caldera de 16 kilómetros en la isla de Java Oriental (Indonesia); o el monte Fuji de Japón.

También hay rutas para explorar parajes impresionantes de la península Ibérica, como el parque nacional de Picos de Europa, en Asturias: recorridos a lo largo del río Cares, por los lagos de Covadonga, pasando por el Naranjo de Bulnes —en el corazón del parque— o para observar los Puertos de Áliva desde el teleférico de Fuente Dé.

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Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

L'Humanité

Plus d’armes, plus de morts

Chronique

Christophe Prudhomme

Une approche en termes de santé publique du nouveau massacre dans une école aux États-Unis peut permettre de replacer le débat autour de la notion d’intérêt collectif. En tant que médecin travaillant depuis plus de trente-cinq ans au Samu 93, je prends en charge un certain nombre de patients blessés par arme à feu. Le contexte est soit celui d’un suicide, soit celui d’une agression. La plupart du temps, il s’agit d’armes de poing avec un seul impact. En l’absence d’organe vital touché, la majorité des patients transportés vivants à l’hôpital ont un bon pronostic. Lors de l’utilisation d’armes de guerre avec des projectiles à haute vélocité, la mortalité initiale est beaucoup plus importante. Ces armes sont peu fréquentes en France, à la différence de ce qui existe outre-Atlantique (lire aussi page 15). Un élément central des études épidémiologiques est qu’il existe une corrélation directe entre le nombre d’armes à feu dans un pays et le nombre de morts : 120 armes/100 000 habitants aux États-Unis et 33 000 décès, contre 20 armes/100 000 habitants en France (dont une grande partie d’armes de chasse) et 1 800 décès (dont 80 % de suicides). Un autre chiffre inquiétant est qu’en 2020 les décès par armes à feu sont devenus la première cause de mortalité chez les enfants et les adolescents aux États-Unis (4 400 morts). Certains pro-armes, dont Donald Trump, évoquent le fait que la plupart des massacres seraient provoqués par des personnes souffrant de troubles mentaux. Il s’agit là d’une affirmation démentie par les études scientifiques, même si des drames largement médiatisés peuvent le laisser penser. Enfin, dernier chiffre affolant : la police américaine a tué plus de 1 000 personnes par balle en 2021.

L’ensemble de ces données doit donc nous amener à réfléchir aux solutions pour diminuer la mortalité liée aux plaies par arme à feu en mettant en avant des priorités de santé publique. Cela passe essentiellement par des mesures de prévention dont l’efficacité paraît probable, sinon évidente. En premier, il est nécessaire de diminuer le nombre d’armes en circulation. Deuxièmement, il s’agit de contrôler leur achat, puis d’assurer leur traçabilité. Troisièmement, sans vouloir être intrusif et restreindre les libertés individuelles, il semble important de conditionner l’octroi d’une autorisation de port d’armes à un examen de santé physique et psychologique. Quatrièmement, le surarmement des forces de sécurité, notamment des polices municipales comme cela est préconisé dans certains programmes politiques, ne peut qu’augmenter mathématiquement le nombre de blessés et de morts, y compris du côté de ceux qui auront été armés prétendument pour améliorer leur sécurité. Car, quand on met le doigt dans cet engrenage, il n’y a plus de limites, comme cette proposition faite par certains aux États-Unis d’armer les enseignants ! Il est utile pour conclure de citer Gandhi : « Ce que tu gagneras par la violence, une violence plus grande te le fera perdre. »

Le billet du Dr Christophe Prudhommearmes à feuÉtats-Unisfusillade
Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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L'Humanité

Après le gel et la sécheresse, le déluge…

Actu

Intempéries À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.

Emilio Meslet

C’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.

Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».

Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »

« catastrophe naturelle »

Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».

Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - World

Belgian king makes historic visit in DR Congo

Issued on: 07/06/2022 - 15:28Modified: 07/06/2022 - 16:14

Douglas HERBERT Follow

Belgium's King Philippe on Tuesday begins a visit to the Democratic Republic of Congo. An historical visit shadow of colonial past. FRANCE 24's International Affairs Commentator Douglas Herbert tells us more.

L'Humanité

Énergie. Tout savoir sur le nucléaire

Nos recommandations culturelles

Pierre-Henri Lab

Le secrétaire général de la fédération mines-énergie de la CGT, Sébastien Menesplier, et l’un de ses prédécesseurs, François Duteil, cosignent un ouvrage présentant leur parti pris en faveur du recours au nucléaire afin de réussir la transition énergétique. Ils pointent le fait que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles, en particulier de charbon, mais aussi de gaz, pour produire de l’électricité. Chiffres et statistiques à l’appui, ils s’attachent à démontrer les avantages de l’atome : faiblesse des émissions de CO2, disponibilité et pilotabilité des moyens de production, coût inférieur aux autres sources, même renouvelables. Les deux auteurs abordent la question du traitement des déchets – en particulier de ceux dits à vie longue, qui resteront radioactifs durant plusieurs milliers d’années –, mais aussi celle de la sûreté des centrales, tordant le cou au passage à des idées fausses comme celle qu’une centrale peut exploser comme une bombe... L’originalité de l’ouvrage est de montrer que le nucléaire en France constitue une véritable filière, qui s’appuie sur le savoir-faire de salariés à qui les deux auteurs donnent la parole tout au long du livre.

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Valeurs Actuelles

Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?

En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.

D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.

En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.

La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.

Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas

En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.

Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).

Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.

Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.

* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ryanair forces South Africans to prove nationality with Afrikaans test

Issued on: 07/06/2022 - 12:41Modified: 07/06/2022 - 14:31

Ryanair is requiring South African passengers to prove their nationality before travelling by completing a test in Afrikaans, a language used by just 12% of the population that has long been identified with apartheid and the white minority.

New York Times - World

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde

Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.

Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.

L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.

À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.

Un voisinage divisé

« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »

« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »

Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.

En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.

Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

India's loan scams leave victims scared for their lives

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

When Raj took out a loan for $110 (£87) in March, he thought it would swiftly solve his financial problems, instead it has made his life much, much worse.

The Pune-based man had been lured into one of India's many digital loan scams.

Like many, Raj (not his real name), was attracted by the quick and easy loan approval process. All he had to do was download an app to his phone and supply a copy of his identity card to qualify.

He quickly received some money - but only half of the amount he requested. Just three days later the company started demanding he pay back three times the amount they loaned him.

His debts spiralled as he took loans out from other finance apps to pay off the first. Eventually, Raj owed more than $6,000 (£4083), spread across 33 different apps.

Many of the people running those apps began threatening him over repayments but he was too scared to go to the police.

The people running the apps gained access to all the contacts on his phone and his pictures, and have threated to send nude pictures of his wife to everyone on his phone.

To pay off the scammers he has sold all of his wife's jewellery, but says he is still frightened.

"I don't think they will let me go. I am scared for my life. I get threating calls and messages everyday," Raj says.

In India, this type of mobile phone scamming has become all too common. Between 1 January 2020 and 31 March, 2021, a study by the Reserve Bank of India (RBI) identified 600 illegal lending apps.

During that period, Maharashtra state recorded the highest number of complaints relating to lending apps, with 572 reported to the RBI.

"These apps promise hassle-free loans, quick money, and people are lured into them, not realising that their phones get hacked, their data gets stolen and their privacy is comprised," says Mr Yashasvi Yadav, special inspector general of police, Maharashtra Cyber Department.

"I would say it's a scam which is spreading because so many people in India are not eligible for [legitimate bank] loans," he adds.

Often the apps are run via servers in China, but the scammers themselves are usually located in India, says Inspector Yadav.

He says many scammers have been caught by tracking their bank accounts and phone numbers.

But one scammer the BBC spoke to said it was relatively simple to evade detection by the Indian authorities.

"The founders of apps, or people like us who work for them, are very difficult to trace as we use all fake papers to get a mobile number.

"We operate from all across India. Most of us don't have a fixed location to work from. All I need is laptop and a phone connection. One operator like me has more then 10 numbers to use for threatening the customer."

This particular scammer told us that they are trained to find "gullible and needy" people, who are then loaned just half of what they ask for. Then, as in the case of Raj, the scammer will demand that three times that amount is paid back.

If the victim fails to pay, more pressure is quickly applied.

"The first step is to harass. Then threaten. Then the actual game starts of blackmailing the person, as we have loanees' phone details," the scammer told us.

"Many don't go to authorities out of shame and fear."

The BBC has seen messages sent to victims - they include threats to tell family and work colleagues about the victim's debts. But some are more brutal, with threats to make and distribute porn videos using the victim's image.

The government has made some efforts to stamp out loan scam operators. In May last year, it urged Google to review the apps available from its Play app store.

Google is a key component, as almost all Indians with a smartphone will have its operating software, called Android, and use its app service, Play.

But when shut out from such services. the scammers move elsewhere, and use simple text messages to advertise.

Following its study of digital lending the RBI has asked the government to come up with new legislation to help curb illegal lending. It includes a central agency at the RBI which could verify apps.

The government is expected to respond within the coming weeks.

But any new rules will come in much too late for some.

According to his family, Sandeep Korgaonkar committed suicide on 4 May, due to the threats and harassment he was receiving from loan scammers.

According to his brother Dattatreya, Sandeep had not even taken out a loan, he had just downloaded the app.

Soon after that agents began calling Sandeep's work colleagues telling them he had bad debts. They also manipulated his images to make nude photographs and forwarded them to 50 of his colleagues.

"The harassment did not stop, even after he filed a police complaint," says Dattatreya.

"His life had become a living hell, he could not sleep or eat," he adds.

The police are now investigating the case.

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New York Times - World

From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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The Saturday Profile

Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

She poked a finger through a hole in it.

“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

“They hate me,” she said, chuckling.

Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Eoliennes : la Commission de régularisation de l’énergie plaide pour que ceux qui n’en veulent pas “soient privés d’électricité”

Face aux anti-éoliens, Jean-François Carenco ne se laisse pas intimider. Le président de la Commission de régularisation de l’énergie (CRE) a accordé une interview au journaliste Pascal Perri, dans son émission PerriScope sur LCI, mercredi 7 juillet. Le haut fonctionnaire n’a pas hésité à dire que les Français qui refusent l’implantation d’éoliennes devraient être « privés d’électricité ». En effet, la colère gronde, notamment au nord de la France, où des éoliennes devraient être installées dans La Manche. En Bretagne et en Normandie, de gigantesques parcs éoliens en mer sont prévus au large de Courseulles-sur-mer (Calvados), de Fécamp (Seine-Maritime) et dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). De grandes manœuvres conduites par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui souhaite doubler le nombre d’éoliennes d’ici 2028. Fin juin, des manifestations anti-éoliennes se sont succédées, notamment à Caen ou à Saint-Brieuc, pour réclamer l’arrêt immédiat des travaux en cours au large des côtes.

« Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité ». La promesse d’une énergie abondante et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. Jean-François Carenco, président de la @CRE_energie dans #Perriscope sur @LCI. pic.twitter.com/lKJwKfzjDr

— PERRI (@pascalperri) July 7, 2021

Des « désagréments » à accepter ?

Si Jean-François Carenco a avoué que ces protestations lui faisaient « mal au cœur », il a néanmoins pointé « la volonté d’un certain nombre (de Français) de vivre entre-soi, sans tenir compte des besoins de notre pays ». Le président de la CRE – nommé pour un mandat de six ans, par décret du président de la République Emmanuel Macron – a alors lâché : « Je suis pour que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. Au moins, c’est plus simple ! » Il a rappelé que « l’énergie est la vie de notre société ensemble » et que « produire de l’énergie » pouvait « créer des désagréments ». Une « évidence », selon lui. Jean-François Carenco a terminé, sur LCI : « Est-ce que l’on peut accepter un certain nombre de désagréments pour que, tous ensemble, nous vivions un peu mieux ? »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L’Australie perd un ardent dénégateur

Actu

Marie-Noëlle Bertrand

Les incendies ont fini par le cramer. Scott Morrison, ex-premier ministre australien, climatosceptique endurci et conservateur émérite, a dû céder la place au progressiste Anthony Albanese à la suite de la victoire, la semaine dernière, des travaillistes aux élections législatives.

Outre ses positions homophobes et antisociales, c’est le déni climatique manifeste de Morrison qui a eu raison de lui. De sécheresses en inondations, l’Australie, cinquième producteur de charbon au monde, n’en finit plus d’écoper les effets de son addiction aux énergies fossiles. Mais les Australiens semblent en avoir soupé, et Anthony Albanese l’a compris, lui qui s’est empressé de clamer son ambition de faire de l’île-continent une « superpuissance des énergies renouvelables ». « Albo » promet aussi de réduire de 43 % les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici à 2030. Il le dit : le climat est une urgence. Mais saura-t-il l’écrire dans l’histoire ? Pas sûr. Le charbon continuera d’alimenter les centrales thermiques, a-t-il fait savoir, et les mines resteront actives. Rien qui n’éclaire l’avenir de la Grande Barrière de corail, dont une étude montre qu’elle vient de subir un nouveau blanchissement sur 91 % de sa surface, provoqué par la hausse des températures de l’eau.

Charivari
Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

* Thierry Mariani est député européen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscines

Antoine Poncet

La Venise verte n’a jamais aussi bien porté son nom. À Niort (Deux-Sèvres), on utilise les eaux de la patinoire et des piscines municipales pour arroser les espaces verts. Une grande première. Depuis la fin du mois de mai, une pompe achemine l’eau fondue de la patinoire vers des citernes. L’or bleu est également récupéré dans six piscines de la ville, pour un total de 500 m3 stockés. « Autant d’eau qui ne sera pas prélevée dans les nappes phréatiques, c’est du bon sens », estime le maire, Jérôme Baloge (Parti radical). Et il l’assure, la qualité de l’eau « est tout à fait acceptable pour les plantes ». Mais la quantité recyclée ne représente « pas grand-chose » par rapport aux 100 000 m3 que consomment chaque année les végétaux de la ville de Niort, concède Manuel Gasnier, chef du service espaces verts. Dans les Deux-Sèvres, le seuil d’alerte de vigilance sécheresse a d’ores et déjà été dépassé. Cette mesure pourrait au moins limiter les dégâts.

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Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

Valeurs Actuelles

Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous

Actu

Dans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.

Christophe Deroubaix

Nul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).

Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubli

Empruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.

Égyptologie. Dans les manuscrits de Champollion

Trois ans et 23 millions d’euros plus tard

« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.

Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.

Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans

Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.

Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.

Une opération de « sauvetage virtuel »

Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».

Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.

À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 :  de Marie Thiry.

Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade

En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.

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Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

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Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Brenda Edwards says son Jamal's death was due to cardiac arrhythmia

Brenda Edwards has said her son Jamal died from cardiac arrhythmia after he took recreational drugs.

The music entrepreneur, who helped launch the careers of Dave and Ed Sheeran, died in February aged 31.

Brenda Edwards, a singer and Loose Women panellist, said in a statement on Tuesday she was in a "state of shock" after finding out how he died.

"I have sadly learned that the cause of Jamal's devastating passing was due to cardiac arrhythmia," she wrote.

"[This was] caused by having taken recreational drugs and I wanted to address this myself to everyone who loved, admired and respected my son.

"Since finding out the news I've been in a state of shock, and I am still trying to process it.

"But it's so important to me that I do address it as no mother or any loved one should have to go through what Jamal's sister, Tanisha, and I have been through since he passed."

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The 53-year-old released the statement on Twitter after an inquest into Jamal's death was opened and adjourned at West London Coroner's Court.

She said: "We have been so incredibly touched by the outpouring of love and support, and you are all helping us try and get through the unimaginable."

Edwards described her son as having had the "world at his fingertips - a zest for life and he was unwittingly taken away far too soon".

"Yet we have to come to terms with what has happened, and Jamal is proof that this can happen to anyone," she continued.

"These types of substances are extremely unpredictable, and we can only hope that this will encourage others to think wisely when faced with similar situations in the future. His passing has shown that any one bad decision on any one occasion can lead to devastating consequences.

"It's so important that we help drive more conversation about the unpredictability of recreational drugs and the impact that they can have - how it takes just one bad reaction to destroy lives."

Brenda Edwards, a former X Factor contestant, recently returned to the Loose Women panel and has replaced Gemma Collins in a new production of the musical Chicago.

After posting the same statement on Instagram, several of her Loose Women co-stars left messages of support, with Jane Moore and Judi Love saying they were "sending love".

"This must have been so painful for you to write," added Nadia Sawalha. "Very brave. Sending love to you and your incredible children.

"This changes nothing. [Jamal] achieved so much. He was a damn fine man."

The inquest heard that Jamal died on February 20 after having a cardiac arrest at his mother's address in Acton.

Assistant Coroner Catherine Wood said: "He came home late one evening, after which he became increasingly agitated and suffered a cardiac arrest.

"He was deteriorating despite treatment and died on 20 February of this year. A post-mortem has been undertaken and I have reason to suspect that the death was an unnatural death."

The inquest was adjourned to be resumed in eight weeks' time.

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France24 - World

France hit by drought: Farmers bear the brunt

Issued on: 03/06/2022 - 18:13

Sonia BARITELLO Follow Alison SARGENT

In this edition, we're looking at one of the key consequences of climate change: drought. From parched fields, to burning forests, to houses cracking as the ground beneath them dries up, droughts are becoming more frequent in France and around the world. As scientists look for solutions, many are calling for changes to our agricultural model and the way we consume, in the hope of conserving Earth's most precious resource: water.

France has had an exceptionally dry winter, followed by a springtime heatwave, leaving much of the country's water table unable to replenish. We hear from farmers and locals facing the effects of drought.

Meanwhile, some local authorities have created their own mass reservoirs to ensure a supply of water for crops. But this system is controversial.

To understand just how worrisome the lack of water is and discuss solutions, we're joined by Florence Habets, a hydroclimatologist working for France's National Centre for Scientific Research.

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France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought

Southern France swelters under record high temperatures for May

Tens of thousands march in climate protests across France

Valeurs Actuelles

Jack Lang soutient la candidature de Saint-Denis pour devenir “capitale européenne de la culture” en 2028

Si à l’international, Saint-Denis est perçue depuis plusieurs jours comme le théâtre du fiasco du Stade de France, pour 2028, la ville voit les choses en grand. Mercredi 1er juin, une assemblée générale s’est tenue dans le but de préparer la candidature de la ville du « 93 » pour devenir « capitale européenne de la culture », rapporte Le Parisien. Parmi les défenseurs du projet présents à la réunion organisée à Épinay-sur-Seine, Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand, lui-même créateur de ce label européen, représente un soutien de poids.

« Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen », a assuré l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA). Avant d’énumérer : « C’est-à-dire une histoire, une culture, une jeunesse, des talents… Et aussi des réponses à des questions que se posent beaucoup de villes : comment redonner à cette jeunesse un espoir, une confiance ? Et c’est bien que ce soit une ville comme celle-là qui soit candidate. » 

Mettre fin à « toute une série de clichés »

Selon l’instigateur de la « fête de la musique », cette labélisation pourrait permettre de « vaincre toute une série de clichés » sur la Seine-Saint-Denis. « Par exemple, excusez-moi, toutes les conneries qu’on a pu entendre ces jours derniers », a-t-il lâché, faisant allusion aux nombreux débordements constatés en marge de la finale de la Ligue des Champions au stade de France, ce samedi 28 mai. « Les médias aiment à dire qu’on est les plus violents, que c’est ici qu’il y a le plus de problèmes, comme on l’a encore entendu ce week-end. Il ne s’agit pas de nier les réalités, mais c’est important de donner tous les éléments : on est aussi les plus jeunes, les plus créatifs, les plus ambitieux… », a sobrement ajouté dans le quotidien Leyla Temel, élue de la ville.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rewilding Argentina: Ibera park's gamble is paying off

Issued on: 03/06/2022 - 16:42Modified: 03/06/2022 - 16:56

Tucked away in the north-eastern corner of Argentina is Ibera park, the world's second-largest wetland. Much of its wildlife vanished during the 20th century due to hunting and aggressive agricultural practices. But over the past 15 years, scientists and conservationists have taken a gamble to "rewild" the area by reintroducing endangered or previously extinct native species, including anteaters, scarlet macaws and even jaguars. The initiative is proving beneficial for both the environment and local communities. Our correspondents report.

Focus

Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve

Down to Earth

Rewilding: Nature's recovery

Focus

When nature takes over the British countryside

BBC

China's plans to go to the Moon, Mars and beyond

By Wanyuan Song and Jana TauschinskiBBC News

Three Chinese astronauts have begun a six-month mission, to work on the country's new space station.

It is China's latest step towards making itself a leading space power for the decades ahead.

What is the Tiangong space station?

Last year, China put into orbit the first module of its Tiangong or "Heavenly Palace" space station. It plans to add more modules, such as Mengtian science lab, by the end of the year.

Next year, it will launch a space telescope, called Xuntian. This will fly close to the space station, and dock with it for servicing and refuelling.

Tiangong will have its own power, propulsion, life support systems and living quarters.

China is only the third country in history to have put both astronauts into space and to build a space station, after the Soviet Union (and now Russia) and the US.

It has big ambitions for Tiangong and hopes it will replace the International Space Station (ISS), which is due to be decommissioned in 2031.

Chinese astronauts are excluded from the ISS because US law bans its space agency, Nasa, from sharing its data with China.

China's plans to reach the Moon and Mars

China's ambitions do not end there.

A few years from now it wants to take samples from asteroids near the Earth.

By 2030, it aims to have put its first astronauts on the Moon, and to have sent probes to collect samples from Mars and Jupiter.

What are other countries doing?

As China expands its role in space, several other countries are also aiming to get to the Moon.

Nasa plans to return to the Moon with astronauts from the US and other countries from 2025 onwards and has already rolled its new giant SLS rocket at the Kennedy Space Center,

Japan, South Korea, Russia, India, the United Arab Emirates are also working on their own lunar missions.

India has launched its second major Moon mission already and wants to have its own space station by 2030.

Meanwhile, the European Space Agency, which is working with Nasa on Moon missions, is also planning a network of lunar satellites to make it easier for astronauts to communicate with Earth.

Who makes the rules for space?

What is China's history in space?

China put its first satellite into orbit in 1970 - as it went through massive disruptions caused by the Cultural Revolution.

The only other powers to have gone into space by that stage were the US, the Soviet Union, France and Japan.

In the past 10 years, China has launched more than 200 rockets.

It has already sent an unmanned mission to the Moon, called Chang'e 5, to collect and return rock samples. It planted a Chinese flag on the lunar surface - which was deliberately bigger than previous US flags.

With the launch of Shenzhou 14, China has now put 14 astronauts into space, compared with 340 by the US and more than 130 by the Soviet Union (and now Russia).

But there have been setbacks. In 2021, part of a Chinese rocket tumbled out of orbit and crashed into the Atlantic Ocean and two launches failed in 2020.

Who is paying for China's space programme?

Chinese state media Xinhua said at least 300,000 people have worked on China's space projects - almost 18 times as many as currently work for Nasa.

The Chinese National Space Administration was set up in 2003 with an initial annual budget of two billion yuan ($300m, £240m).

However, in 2016 China opened its space industry to private companies, and these are now investing more than 10 billion yuan ($1.5bn, £1.2bn) a year, according to Chinese media.

Why is China going into space?

China is keen to develop its satellite technology, for telecommunications, air traffic management, weather forecasting and navigation and more.

But many of its satellites also have military purposes. They can help it spy on rival powers, and guide long-range missiles.

Lucinda King, space project manager at Portsmouth University, says China is not just focussing on high-profile space missions: "They are prolific in all aspects of space. They have the political motivation and the resources to fund their planned programmes."

China's Moon missions are partly motivated by the opportunities to extract rare earth metals from its surface.

However, Prof Sa'id Mosteshar, director of the London Institute of Space Policy and Law at the University of London, says it probably would not pay for China to send repeated mining missions to the Moon.

Instead, he says China's space programme is driven more by a desire to impress the rest of the world. "It's a projection of power and a demonstration of technological advancement."

Additional reporting by Jeremy Howell and Tim Bowler

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How asteroids could provide Earth's future resources

Nasa's giant new Moon rocket makes its debut

Joint Europe-Russia Mars rover project is parked

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New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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Valeurs Actuelles

Dans « Comedian Rhapsodie », Thomas VDB nous fait revivre ses années rock

À quoi reconnaît-on un dingue de musique ? À cette obsession de réécouter non pas une chanson mais quelques secondes qu’il trouve parfaites : « Quand on arrive aux alentours de 2′ 04 ” du titre ( I Just Threw Out The Love Of My Dreams , de Weezer), on se disait que quelque chose n’allait pas, tellement c’était trop bien », explique Thomas VDB (Vandenberghe) dans son livre Comedian Rhapsodie. À la lecture de ce titre qui renvoie au Bohemian Rhapsody de Queen, et parce que quinze cassettes audio figurent sur la jaquette, le lecteur devinera que la musique est le thème central du premier livre de ce chroniqueur de France Inter, que l’auteur de ces lignes n’écoute pas, ou peu, et seulement sous la contrainte.

C’est peut-être un tort ; s’il officie sur cette radio prompte à dénoncer, œillères à l’appui, les travers de la droite, Thomas VDB est ou a été aussi journaliste, comédien, directeur de publication, monteur de spectacles… Un esprit libre dont le premier choc musical fut West Side Story : « Inlassablement, je me demandais si je préférerais être membre des Jets ou des Sharks », se souvient l’auteur qui débute son apprentissage musical avec la très consensuelle écoute des Beatles, mais aussi du tout-venant : « Aussi loin que je me remémore mes passions musicales, je ne suis pas capable de déceler la moindre trace de cohérence dans mes goûts. » À la lecture de Hard Rock Magazine et Hard Force Magazine, ses goûts musicaux prennent progressivement une teneur métal. À la fin des années 1990, Thomas VDB, dont les parents habitaient près de Chinon, lance un fan-club et un fanzine, Divine, du nom d’un titre du groupe Korn. Un succès d’estime – « Dans le Landernau des magazines de rocket métal, la création d’un fan-club jeta une lumière nouvelle et inattendue sur Beaumont-en-Véron », se souvient-il -qui lui permet de rentrer dans l’industrie musicale. Mais il lui faut aussi vivre : Thomas VDB, également comédien intermittent du spectacle, se glisse un temps dans la peau du professeur Brocolino au Carrefour d’Angers.

Bienvenue dans la vie réelle

En 1998, il rencontre Yves Bongarçon, rédacteur en chef de Rock Sound : « J’avais passé les trois quarts de ma vie à écouter de la musique, je voulais que la situation se prolonge, quitte à en faire un métier. » Il signe son premier contrat le 6 avril 1999. Une vie de rêve où il croise les groupes Oasis, Weezer, Deftones, Rammstein, etc., « se sentant comme un reporter de presse, dans le feu de l’action, dans le flux de l’actu ». Il redescend sur terre : « Parfois, je suis transpercé par ce frisson de honte au seul souvenir d’un moment où j’ai dit n’importe quoi », reconnaît-il. Comme ce moment passé avec le chanteur Moby, qui lui jeta : « Si je devais interviewer un artiste qui écrit des essais dans ses disques, je les lirais ! »

À 24 ans, Thomas VDB est nommé rédacteur en chef de la version française de Rolling Stone et découvre qu’il est « devenu le rouage d’un système destiné à aider les majors à vendre des disques ». Bienvenue dans la vie réelle où il doit se confronter aux syndicats, au grammage du papier, aux questions financières, aux rachats. « À partir de ce moment, les choses commencèrent à prendre une tournure encore plus sombre dans ma tête, explique-t-il. J’avais rêvé de devenir [journaliste] et je l’étais devenu. Mais je venais curieusement d ‘en arriver à un point où il fallait que ça cesse. Ma décision était prise. » Thomas VDB est redevenu comédien.

“Comedian Rhapsodie”, de Thomas VDB, Flammarion, 384 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Controverse autour des travaux d’un château accueillant un festival près de Perpignan

Le château de la discorde. Vendredi 27 mai, une association a dénoncé la destruction de parties du château de Ceret, dans les Pyrénées-Orientales, sous prétexte d’aménagements nécessaires à la tenue du festival Les Déferlantes du Sud, qui aura lieu début juillet dans le château, rapporte France 3 Occitanie. Le château d’Aubiry date de 1904, et accueille pour la première fois ce festival musical. Pour ce faire, de nombreux travaux ont dû être réalisés. Mais lesdits travaux ne font manifestement pas l’unanimité.

Le mur de la discorde

Pour l’association ASPAHR (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais), un aménagement en particulier pose problème : la destruction du mur d’enceinte du château sur 35 mètres de long. « Tout a été classé monument historique, le parc, l’enceinte, le château. On ne peut pas faire ce qu’on veut et quand on est propriétaire d’un monument historique, on est responsable de l’intégrité du lieu pour les générations futures », argumente l’association dans un communiqué, relayé par le média local. Pourtant, les propriétaires du lieu sont d’accord, et expliquent que le mur « n’est pas d’origine ». Ils affirment aussi que tout cela se fait en concertation avec les collectivités locales, qui délivrent les autorisations au fur et à mesure. En attendant, les travaux d’aménagement du château se poursuivent pour accueillir les festivaliers, début juillet.

Céret : les dernières actualités

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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BBC

New UK centre will help fight information war

By Gordon CoreraSecurity correspondent, BBC News

A new centre aims to boost the UK's security through building expertise in cutting-edge technology.

The Centre for Emerging Technology and Security (CETaS) will be based at the Alan Turing Institute, the UK's centre for data science and artificial intelligence.

UK officials say it will help develop expertise outside government, including in publicly available information.

This is proving vital in combating Russian disinformation over Ukraine.

But concerns are also being raised about the government's current "fragmented" use of this type of open-source intelligence.

There has been a widespread view that Moscow enjoyed the upper hand in using technology to fight an "information war" in recent years.

The West appeared to be on the back foot since Russia weaponised social media to influence public opinion, most famously using fake accounts in the 2016 US presidential election.

Open-source intelligence

But the Ukraine conflict has revealed a shifting balance, officials say.

"In the current phase of the conflict, the balance of advantage is with those who seek the truth about progress in Russia's campaign," two anonymous government officials wrote in a paper issued to mark the launch of the new government-funded CETaS.

A key reason has been what's called open-source intelligence. This relies on analysing publicly available data, like videos on social media, in contrast to "secret" intelligence that spies obtain through covert means like intercepting communications or running agents.

"The Ukrainian conflict has shown us the importance of data analysis and technology for exposing Russian disinformation campaigns," Paul Killworth, deputy chief scientific adviser for national security, told the BBC.

"Centres such as [CETaS] provide another tool in the armoury of open societies. It gives us more teams of specialists able to investigate claims."

US and UK governments have been active in using open-source information to be able to talk publicly about what their secret sources are indicating. But this type of information is most powerfully used by those outside government to reveal what is really happening on the ground.

On the evening of 23 February, graduate students in Monterey, California, who had been using publicly available satellite imagery to watch Russian tanks on the border with Ukraine, saw Google Maps showing a traffic jam inching towards the Ukrainian border.

They tweeted that a war seemed to have started, long before any official announcement.

'Advanced analytical capabilities'

Since the conflict started, others have used data to investigate possible war crimes and to contest Russian narratives.

The extent to which investigations have been pioneered by citizen-journalists and investigative groups like Bellingcat is a positive, according to Mr Killworth.

"If we went back perhaps a decade or so, if you were looking at advanced analytical capabilities, the ability to manage large amounts of data and conduct cutting-edge analysis, this was the preserve of government," he said.

"It was carried out behind barbed wire in very, very tightly controlled circumstances. A few decades on and the amount of cutting-edge, IT tools and analytics and open-source data available to investigative journalists, to citizens groups, to academics has grown dramatically."

Harnessing new technology to maintain an edge is part of the new centre's mission. This could include fields like automated recognition of military vehicles from satellite imagery or social media, allowing human experts to spend their time on trickier problems.

Tools are already allowing greater translation and interpretation of foreign language material. Artificial Intelligence can also be used to reveal patterns in behaviour or language that indicate the presence of an organised disinformation network on social media.

Dealing with these challenges at speed is one of the ambitions for the centre which aims to build a community that can keep pace with the growing amount of data and tools to exploit it.

Challenges

Another paper issued as part of the centre's launch, and jointly authored with the think tank RUSI, raises questions about whether government is organised to adequately exploit open-source intelligence.

It warns of current "fragmentation" of activity within government and says it needs to be elevated to become a "core" intelligence discipline.

One official told the authors that even though 35% of intelligence comes from open source, it receives only 1% of funding relative to classified sources. More focus needs to be made on building up the skills and breaking down barriers, with government analysts sometimes unable to access open-source information because of regulatory and technical constraints.

A crucial problem is cultural bias. Intelligence agencies have often been reluctant to makes use of open-source information and decision makers are more likely to pay attention to a piece of information with "SECRET" stamped across it than something found online, even if it is just as relevant, the paper says.

Experts also warn Russia is likely to adapt and up its game. This might mean spending more time amplifying real voices in the West which support its message, something which is harder for governments and social media companies to counter, or by developing better "deepfake" technology.

Russia's narrative has also not been challenged within its own borders because it closed down its information space, and the government authors of the CETaS report say Moscow's messages may also be more effective beyond the West.

"Outside the Western "information theatre", Russia is having more success: audiences in China, India, Africa and the Middle East have a more sympathetic view of Russia's actions," they warn.

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L'Humanité

Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur

Actu

Les personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.

Jérémie Bazart

En 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.

En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…

En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.

Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste

Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.

Manque de confiance pour gérer la maladie

Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »

Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.

« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive,  explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. » 

Adapter la posologie au degré de célibat

Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?

En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !

Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde

Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).

Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.

En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.

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À Londres pour le jubilé de platine

Le 6 février 1952, la jeune Elizabeth, âgée de 25 ans, accédait au trône du Royaume-Uni à la suite du décès de son père, le roi George VI. En 2022, soixante-dix ans plus tard, elle est la première monarque britannique à fêter son jubilé de platine, une longévité exceptionnelle que le royaume célèbre avec quatre jours fériés, du 2 au 5 juin, mais aussi de nombreux événements et expositions durant l’été. Avant le lancement des festivités, la reine a même inauguré une nouvelle ligne de métro à son nom : la Elizabeth Line relie les périphéries est et ouest de la ville et sera achevée en 2023.

Hotel Café Royal

À un jet de pierre de Regent Street, à deux pas du célèbre magasin de jouets Hamleys et des théâtres de Piccadilly, cet hôtel ouvert en 1863 a été brillamment rénové par l’architecte David Chipperfield en 2012 puis par Piero Lissoni en 2020. Luxueuses et minimalistes, chambres et suites sont désormais totalement au calme et le Spa Akasha est une véritable oasis urbaine avec piscine. Pour le jubilé, le salon Oscar Wilde propose un teatime composé notamment de minisandwichs inspirés par les résidences royales et des gâteaux aux formes des accessoires de mode de la reine. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent même prendre un cours sur l’étiquette du teatime avec William Hanson, directeur de The English Manner.

“Teatime” : 80 £ (94 €) par personne avec une coupe de champagne.

Cours d’étiquette : 105 £ (123 €) par personne, www.hotelcaferoyal.com.

Hôtel The Goring

Les plus informés vous diront qu’il s’agit de l’annexe de Buckingham Palace… Sa majesté y possède en effet sa porte d’accès privée. Ouvert en 1910, il fut le premier hôtel au monde où les chambres possédaient leur propre salle de bains avec de l’eau chaude et depuis 2013 le premier à recevoir le brevet royal d’Elizabeth II “pour ses services d’hospitalité”. Repris en 2005 par Jeremy Goring, arrière-petit-fils du fondateur, celui-ci maintient le raffinement des lieux. On vient y déguster le Jubilee Fizz, cocktail de Beirão, liqueur de pêche et Ysabel Regina infusé de banane, surmonté de champagne Bollinger et d’une touche royale de feuilles d’or.

28 £ (33 €), www.thegoring.com.

Hôtel Berkeley

Palace de légende du quartier de Knightsbridge, ce vaste bâtiment est un incontournable de la vie londonienne. Au Berkeley Bar & Terrace, habillé de panneaux de noyer et de colonnes de porcelaine par le décorateur Bryan O’Sullivan, on s’offre un single malt ou un champagne millésimé. À savourer jusqu’au 12 juin, les gâteaux du pâtissier Mourad Khiat, à accompagner d’un cocktail ou d’un thé Earl Grey.

79 £ (92 €) par personne, www.the-berkeley.co.uk.

Hôtel Mandarin Oriental

Trônant sur Knightsbridge, l’hôtel possède une vue magique sur Hyde Park et les toits de Londres. Entièrement rénové en 2017 par Joyce Wang, il est doté de lumineuses suites Art déco et d’un Spa avec piscine. Point d’orgue du lieu, The Rosebery, où se déroule un fabuleux afternoon tea, où sandwichs et douceurs s’arrosent d’une sélection de thés du monde entier.

À partir de 90 £ (105 €) par personne, www.mandarinoriental.com.

Hôtel Great Scotland Yard

Pour les amoureux des chiens. Cet hôtel situé près de Trafalgar dans un bel immeuble victorien est une escale parfaite pour ceux qui voyagent avec leur compagnon à quatre pattes. Parce qu’un peu d’humour anglais ne fait pas de mal, le classique afternoon tea a été décliné en version animale : le Dog Teatime permet aux toutous de découvrir aussi les créations de la pâtissière Verónica Garrido Martinez.

Jusqu’au 21 août, 49 £ (57 €) par personne et 25 £ (29 €) par chien, www.hyatt.com.

Mary Gillick au British Museum

En 1952, la sculptrice Mary Gillick a été invitée à modeler le profil de la reine qui est reproduit sur les pièces de monnaie. Pour ce faire, la reine a pris longuement la pose sous la surveillance du duc d’Édimbourg. Ce profil est également celui que l’on retrouve sur tous les timbres commémoratifs depuis 1966. L’exposition est également consacrée à la carrière de cette artiste, avec notamment les nombreuses médailles réalisées et les portraits en plâtre d’Elizabeth II.

Jusqu’au 31 juillet, www.britishmuseum.org

Royal Collection Trust au château de Windsor

Accessible en seulement cinquante minutes de train depuis la gare de Paddington, la résidence royale est ouverte au public. En plus des appartements, le château présente une exposition spéciale commémorant le couronnement d’Elizabeth II à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953. On y admire l’imposante robe conçue pour l’événement par le couturier Sir Norman Hartnell, en satin blanc incrusté de perles de rocaille, paillettes et cristaux. La robe de succession, en velours de soie violet, aura nécessité plus de 3 500 heures de travail de douze brodeuses.

Du 7 juillet au 26 septembre, 26,50 £ (31 €) l’entrée, www.rct.uk.

Le shopping spécial jubilé

Buckingham Palace Road Shop, 7 Buckingham Palace Road, Fortnum & Mason, 181 Piccadilly.

Pour tout savoir

www.platinumjubilee.co.uk

www.visitbritain.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Dom Phillips: Sister of journalist missing in Amazon makes tearful plea

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The sister of a veteran British journalist has made a tearful plea for urgency from Brazilian authorities, after he and an indigenous affairs official went missing in a remote part of Brazil's Amazon.

Dom Phillips was travelling the area with Bruno Pereira while researching a book. The two had received threats days before, indigenous groups have said .

In a video posted by her partner on Twitter, Sian Phillips said her brother "cares deeply about the Amazon and the people there".

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L'Humanité

Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

Actu

Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

Anna Musso

Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

Revoir la théorie d’Einstein

Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

cernboson de higgssciences
Valeurs Actuelles

Un écrin de gourmandise aux Baux-de-Provence

Baumanière, un nom magique. Le propriétaire en est Jean-André Charial. Juché au cœur des Baux-de-Provence, dans l’ombre des rudes et impressionnants rochers, entre la nature minérale et la douceur de vivre de la région, Baumanière est un domaine unique qui se divise en cinq lieux de vie et de gourmandise. Il ne manquait plus que la chocolaterie, imaginée par Jean-André Charial. Valeurs actuelles était l’un des premiers à pousser sa porte et à visiter le superbe atelier artisanal.

Dans cet écrin de gourmandise, Brandon Dehan, le chef pâtissier de l’ Oustau de Baumanière – trois étoiles au guide Michelin – , qui officie au côté de Glen Viel, relève le défi de proposer sa vision du chocolat au travers de ses créations, où le praliné a la primeur. Tablettes gourmandes et tablettes pure origine de Cuba, de Sao Tomé, d’Équateur, du Viêtnam, coffrets de bonbons et diverses confiseries réjouiront les papilles de tous. Située à l’ Oustau et communiquant avec la boutique, sur ce que l’on appelle la “place des artisans”, la chocolaterie, dans le style “échoppe d’antan revisitée”, est agencée avec élégance ; le bois, le verre et le métal y ont été privilégiés. Elle est la dernière nouveauté voulue par le propriétaire gastronome, fou de chocolat depuis son enfance, évidemment. On adore l’air bougon légendaire de Jean-André Charial, qui s’éclaire à l’instant où il goûte ces grands crus aux saveurs exotiques ou épicées. Ses yeux brillants prouvent son amour pour le chocolat. Avec Brandon Dehan, ils en ont la même vision.

« J’affectionne tellement ce produit aux possibilités infinies ! Le chocolat est le péché mignon de Jean-André Charial. Cela me tenait à cœur de réaliser avec lui ce projet, c’est un nouveau challenge très excitant que nous abordons avec une passion commune », nous dit le chef pâtissier.

Oustau de Baumanière, Mas de Baumanière, Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Tél. : 04.90.54.33.07.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve

Issued on: 02/06/2022 - 16:27Modified: 02/06/2022 - 16:29

Much of the wildlife in Ivory Coast has become virtually extinct after decades of heavy deforestation. But a nature reserve nestled in the centre of the country is doing its best to restore the region's fauna. In just over 20 years, the N’zi River Park has managed to recreate an animal ecosystem, fight poaching and organise its own safaris. Our correspondents report.

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BBC

Monkeypox: Cases outside Africa rise to 780 in three weeks

There have been 780 confirmed cases of monkeypox in countries where the virus is not usually found, the World Health Organization says.

That is roughly triple the 257 cases it reported a week ago.

It says the figure - for the past three weeks - is probably an underestimate and assesses the global risk level as "moderate".

The infection is usually mild, but this is the first time it has spread widely outside Central and West Africa.

The WHO said cases had been identified in 27 countries where it is not already "endemic" - meaning places it is expected to be found.

Most of these new cases are in Europe and North America as well as small numbers in Mexico, Argentina, Morocco and the United Arab Emirates.

The UK has the most cases, with 207, followed by Spain with 156 and Portugal with 138.

In its latest update, the WHO said some countries were reporting that new cases were appearing beyond known contacts of previously confirmed cases, which it said suggested chains of transmission were being "missed through undetected circulation of the virus".

"It is highly likely that other countries will identify cases and there will be further spread of the virus," it added.

While the current risk to human health for the general public "remains low", the public health risk could "become high" if the virus becomes widespread in countries where it is not normally found, it said. No deaths have been reported as a result of the current outbreak.

The global health body said most, but not all, of the reported cases so far have involved men who have sex with men. There is no evidence that monkeypox is sexually transmitted, but it is passed on through close contact.

The organisation said many cases were not presenting with the typical clinical picture for monkeypox, with some describing pustules appearing before symptoms such as fever.

Most cases of the virus clear up on their own within a few weeks. Symptoms include fever, headaches, swellings, back pain, aching muscles, as well as a rash which goes through different stages.

Monkeypox can sometimes be more severe, however, and has been reported to have caused deaths in West Africa in the past.

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L'Humanité

« L’impôt est un enjeu majeur des luttes populaires »

Entretien

Télévision Gérard Noiriel est le coauteur du documentaire Histoire populaire des impôts, diffusé sur Arte. Il revient sur les révoltes qui ont souvent la contestation du modèle fiscal comme point de départ.

Antoine Poncet

Gérard Noiriel Auteur et historien

Il est une figure de référence sur l’histoire de la classe ouvrière en France. Gérard Noiriel, auteur d’ Une histoire populaire de la France (éditions Agone, 2018), a été contacté par le réalisateur Xavier Villetard pour raconter l’évolution des sociétés française, allemande et britannique depuis le Moyen Âge. Son outil d’analyse, l’impôt, est le fil rouge du documentaire.

Pourquoi raconter l’histoire populaire à travers l’impôt ?

Au fil de mes recherches, je me suis demandé : qu’est-ce que c’est, « la France » ? Quel est le point de départ de son histoire ? Je voulais me dégager de notions abstraites comme le sentiment d’appartenance, et il m’est apparu que l’enjeu le plus important était la question de l’impôt. Lorsque, au début du XVe siècle, l’impôt royal est intégré à tous les sujets du royaume, cela crée un lien matériel objectif. Ensuite, on s’aperçoit que la question de l’impôt est un enjeu majeur des luttes et des formes de résistance populaire. Ces révoltes permettent progressivement, au cours des siècles, de passer du statut de sujet du roi à celui de citoyen.

Comment en arrive-t-on à des révoltes ?

Il faut faire la distinction entre deux choses : les contestations des classes privilégiées et celles des classes populaires. Les puissants n’ont pas besoin de faire grève ni de manifester, ils peuvent bloquer le système différemment. La façon la plus récente est l’évasion fiscale. Mais les révoltes les plus visibles, les plus massives, sont celles des classes populaires. Depuis le XVe siècle et jusqu’à la Révolution, elles se déroulent selon un schéma récurrent : au départ, le pouvoir décide une taxe ou un impôt supplémentaire, souvent pour financer une guerre. Cela suscite un mouvement de révolte spontané, avec des leaders qui émergent et qui entraînent des dizaines de milliers de personnes dans la rue. Tout ce monde est toujours réprimé dans le sang. Ces soulèvements ne sont jamais gagnants, jusqu’à la Révolution, parce qu’ils sont localisés et que paysans et artisans n’arrivent pas souvent à s’organiser.

Peut-on tisser des liens entre le mouvement des gilets jaunes et les révoltes passées ?

Oui. Les luttes, y compris aux XVIIe et XVIIIe siècles, naissent d’une révolte spontanée contre une imposition et servent de révélateurs à des mouvements plus larges. Au départ, avec les gilets jaunes, on assiste à un refus de la taxe sur le carburant. Puis à des revendications plus larges autour de la citoyenneté. Avec le référendum d’initiative citoyenne, il y a une volonté des classes populaires de participer directement à la vie politique. Et ça, on le retrouve dans le passé. Après la Révolution française, les sans-culottes se plaignent d’avoir pris la Bastille et d’être privés de leur droit d’expression, qui est confié à des porte-parole issus des classes bourgeoises. La question de l’impôt ne se limite jamais à la question économique. Elle enclenche une série de revendications qui démontre la diversité des problèmes auxquels se heurtent les classes populaires.

Comment les débats autour de l’impôt ont-ils évolué ?

Dans l’histoire, on observe des luttes récurrentes entre les syndicats et le patronat. Les capitalistes font toujours pression pour diminuer le taux d’imposition. On retrouve à plusieurs époques des associations de libéraux qui disent qu’il y a trop d’impôts, que l’impôt tue l’impôt, que l’État asphyxie les entrepreneurs. Mais, derrière la question du prélèvement de l’impôt, il y a un paquet de solutions pour lutter contre l’abandon de certains territoires, pour financer l’hôpital public ou même l’école. Cette confrontation entre capitalistes et syndicalistes existait déjà en 1936, à l’époque du Front populaire. Des mesures avaient alors été prises pour corriger les inégalités économiques, mais toute une série de gens fortunés ont retiré leurs capitaux pour faire pression sur l’économie du pays. Ces menaces pèsent encore aujourd’hui sur toute mesure radicale qui serait prise pour corriger les inégalités. Cette histoire-là nous éclaire sur le présent. Mais il y a aussi des évolutions : avec la mondialisation, les rapports de forces ne sont plus seulement nationaux. L’historien doit être capable de montrer ce qui perdure et ce qui change. Depuis que je fais ce métier, j’ai toujours défendu cette idée-là : je ne fais pas de l’histoire uniquement pour produire des connaissances, mais pour qu’on en tire les leçons.

impôtsHistoiregérard noirieldocumentaire
Valeurs Actuelles

Audi repense le monospace

À la fois « salon roulant » et « bureau mobile ». C’est ainsi qu’Audi présente son concept d’Urbansphere. Cette sorte de supermonospace constitue le troisième et dernier opus d’une série de créations lancée en 2021. Il y eut d’abord l’Audi Skysphere, vision spectaculaire de la GT du futur, puis le concept Grand-sphere, prestigieuse berline à quatre places (déjà évoquée dans ces pages). L’Urbansphere a été imaginé dans les studios d’Audi à Pékin et Ingolstadt pour le public chinois et ses mégapoles. Tout part de l’intérieur pour aller vers l’extérieur. Le souci d’espace dicte des volumes qui se veulent « grandioses », puisque la voiture, de près de 1,8 mètre à la toise, atteint plus de 5,5 mètres de long, avec un empattement (la distance entre les essieux) de plus de 3 mètres. Même l’incroyable Rolls-Royce Ghost doit s’incliner en termes de mensurations. L’Urbansphere est bien l’Audi la plus gigantesque de l’histoire de la marque. Et elle destinée à transporter seulement quatre personnes.

PRESTATIONS

Mais quel confort ! La voiture se pilote elle-même dans des secteurs géographiques spécifiques. C’est le stade 4 sur une échelle à 5 niveaux, dont le degré ultime permet l’autonomie totale en tout lieu. Ici, le conducteur pourra reprendre la main hors des zones urbaines définies ou des portions d’autoroute laissées à l’appréciation de la seule intelligence artificielle. L’Urbansphere viendra chercher ses passagers, trouvera une place de parking et se rechargera sans intervention humaine, la plupart du temps. Le déplacement se veut entièrement tourné vers le bien-être des occupants : absence de pied milieu, portes à ouverture antagoniste pour un accès facilité, fauteuils individuels pivotants avec haut-parleurs intégrés dans les appuie-tête pour un espace sonore à la carte. Un écran de cinéma tombe même du pavillon pour les visioconférences ou bien pour vivre le grand frisson du septième art.

TECHNIQUE

Les spécifications font rêver : quatre roues motrices et directrices, suspension pneumatique, batterie extra-plate de 120 kilowattheures ouvrant droit à 750 kilomètres d’autonomie théorique. Les accus alimentent deux blocs électriques délivrant ensemble jusqu’à 295 kilowatts, soit 400 chevaux, avec un couple de 690 newtons-mètres. La technologie de 800 volts autorise ici 270 kilowatts de puissance de charge. De quoi obtenir 300 kilomètres d’autonomie en dix minutes. Ce concept a-t-il un avenir sur le vieux continent ? Tout dépendra des infrastructures de charge, encore bien vacillantes, mais il est permis de rêver.

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BBC

Shell's Jackdaw gas field given go-ahead by regulators

By Justin RowlattClimate editor

Development of a major North Sea gas field has been approved by regulators.

The Jackdaw field, east of Aberdeen, has the potential to produce 6.5% of Britain's gas output.

The regulatory approval comes as the UK government seeks to boost domestic energy output following Russia's invasion of Ukraine.

Shell's proposals were initially rejected on environmental grounds in October.

UK Business Minister Kwasi Kwarteng welcomed the decision.

"We're turbocharging renewables and nuclear, but we are also realistic about our energy needs now," he said on Twitter.

"Let's source more of the gas we need from British waters to protect energy security."

Under the new plan, Shell plans to start production from the field in the second half of 2025.

The oil and gas company said the approval came "at a time when UK energy security is critically required."

Shell said it expected to spend £500m in the UK to develop the new facility.

It said the Jackdaw field should be able to provide gas to 1.4m British homes, and its carbon emissions should eventually be captured for storage, if a large project in Peterhead secures funding.

But environmental campaigners have condemned the move.

The activist group Greenpeace said it believed the approval could be unlawful and it was considering legal action.

"Approving Jackdaw is a desperate and destructive decision from Johnson's government, and proves there is no long-term plan," said Ami McCarthy, a political campaigner for Greenpeace.

'Lower carbon footprint'

The approval comes as Britain struggles with soaring energy prices in the wake of the Russian invasion of Ukraine on the 24 February.

Energy independence was a major theme of the UK energy strategy announced by Prime Minister Boris Johnson in early April.

The main focus was investing in renewable and nuclear power but it also promised new licences for gas projects in the North Sea arguing that producing gas in UK waters has a lower carbon footprint than doing so abroad.

It is understood that Shell has changed the way it processes natural gas before it brings it onshore.

The plan had been to vent excess gas at an offshore hub to reduce the corrosive CO2 content in the pipes.

Natural gas is methane, a powerful greenhouse gas.

The UK was one of 100 countries that pledged to cut methane gas emissions by 30% over the next 10 years.

Under the new plan Shell will bring a higher percentage of gas ashore.

It was the Cambo oil field, west of Shetland, that got the attention as world leaders gathered in Glasgow seven months ago to show their commitment to tackling climate change.

Cambo was the test of how serious the UK government really was. As minority partner in the development, Shell pulled out. It was expensive, in deep water, and the politics of it made it a riskier investment.

It had other projects to consider first. Jackdaw, a gas field close to existing infrastructure, was what Shell describes as a "vanilla" project - relatively, very straight forward.

Permission to install a tie-back (subsea link) to a nearby platform had been refused last year, on the grounds that production would raise emissions unacceptably.

Shell appealed. It wants to capture those emissions at the carbon capture and storage plant it is helping to plan for St Fergus in Aberdeenshire (but which the UK government put on the back burner). And it plans also to re-power its offshore platforms with renewable electricity rather than burning gas.

Along with the sudden rise in concern about energy security that followed Russia's invasion of Ukraine, those arguments appear to have won over the UK government and its regulator.

The fight doesn't stop here. The industry saw Jackdaw as a test of whether the UK government is serious about energy security: but for environmental campaigners, it's a test of whether the UK government is serious about climate change.

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Shell urges UK government to unblock Jackdaw

The changing face of the North Sea oil industry

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L'Humanité

Tennis. Le fabuleux destin de Yannick Noah

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Sohir Belabbas

Il est toujours le dernier Français à avoir remporté Roland-Garros. C’était en 1983, il y a presque quarante ans. Les moins jeunes se souviennent de sa victoire en Coupe Davis en 1991. Yannick Noah est à la tête de l’équipe de France et le court vibre au son de « Saga Africa ». Le documentaire de Delphine Jaudeau et Vladimir de Fontenay retrace le parcours du champion franco-camerounais, de Yaoundé à New York en passant par Paris.

Tout commence au Cameroun. La famille s’y installe après que son père, obligé d’arrêter sa carrière de footballeur sur blessure, décide de quitter la France pour rentrer au pays. Les images d’archives personnelles sont pour beaucoup inédites. Elles montrent les premiers coups de raquette avec sa mère, qui lui transmet la passion du jeu. Puis vient la rencontre avec son idole, Arthur Ashe, premier Afro-Américain à remporter un Grand Chelem. Celui-ci le repère lors de sa tournée africaine et l’invite à se perfectionner en France. Les débuts à Nice sont difficiles ; le jeune déraciné de 12 ans n’a pas une technique extraordinaire et fait face au racisme : « Ma seule revanche, c’était de les battre sur le court », confie-t-il. La suite de celui qui deviendra la « personnalité préférée des Français » est racontée par ceux qui l’ont côtoyé, dans la vie et sur le court. Les gentils mots de son rival Ivan Lendl, les anecdotes de Guy Forget, le regard de ses enfants enrichissent le récit. Les réalisateurs déroulent aussi la carrière du chanteur et dressent le portrait d’un homme passionné et animé par ses rêves.

Écrans
BBC

Brad Pitt says Angelina Jolie 'sought to inflict harm' with vineyard sale

Angelina Jolie "sought to inflict harm" on her former husband Brad Pitt when she sold her stake in their co-owned vineyard to a Russian oligarch, new legal documents have claimed.

Pitt is suing his ex-wife for selling her stake in the French vineyard they bought together in 2008.

He said her decision to sell her share to a Russian oligarch forced him into partnership with "a stranger with poisonous associations and intentions".

Jolie has not yet publicly commented.

The couple purchased a controlling interest in Chateau Miraval SA, a French company comprising a home and vineyard in the south of France, in 2008.

The A-list pair got married there six years later.

Pitt says he and his former wife agreed not to sell their stakes in the venue without the permission of the other.

In legal documents obtained by the PA news agency, it's alleged that Jolie sold her share to to a Luxembourg-based spirits manufacturer controlled by Russian oligarch Yuri Shefler, without Pitt's knowledge.

'Contributed nothing'

The lawsuit claims the sale helped launch a "hostile" takeover of the wine business that the actor had "carefully built".

Pitt's lawyers said that under his stewardship, the business had grown into a "multimillion-dollar international success story" though Jolie had "contributed nothing".

"Through the purported sale, Jolie sought to inflict harm on Pitt," according to the documents, which were filed last week.

"Jolie knew and intended that Shefler and his affiliates would try to control the business Pitt had built and to undermine Pitt's investment in Miraval."

It added that Shefler "has gained notoriety through cut-throat business tactics and dubious professional associations" and the association with him "jeopardises the reputation of the brand Pitt so carefully built".

"All of this is the direct result of Jolie's unlawful and tortious conduct.

"In violation of the parties' agreement, Jolie has sought to force Pitt into partnership with a stranger, and worse yet, a stranger with poisonous associations and intentions."

The Miraval estate is located in the village of Correns in south-eastern France, and was bought by the couple for around 25 million euros (£21.3m).

Pitt is said to have contributed 60% to the purchase price, with Jolie paying the remaining 40%.

Lawyers also said the wine business at the property continues to flourish and "though she benefited from Miraval's success, Jolie had no involvement in these efforts".

The actress filed for divorce in 2016.

Jolie reportedly informed Pitt of her decision to sell to Shefler in January 2021, saying she had reached a "painful decision, with a heavy heart".

Lawyers for Pitt have requested a trial by jury.

Representatives for Jolie have not yet responded to the BBC's request for comment.

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El País (ESP)

La lista de la compra

Parece que ayer fue Navidad y ya casi nos hemos fulminado medio año, las clases están a punto de terminar y ya estamos rompiendo -tímidamente- el blanco nuclear que algunos arrastramos desde octubre. Las frutas y verduras de verano asoman la patita aunque técnicamente sigamos en primavera, pero las temperaturas no opinan lo mismo; por eso seguimos sin usar el horno para la cocina en bloque de este mes, que viene a tope de platos frescos y preparaciones sencillas para combatir tanto la llegada del calor como la bajada de las ganas de estar en la cocina (en lugar de a remojo en la playa o piscina).

Las ensaladas de legumbres son una de las opciones más sanas y fáciles para el verano, y como hay tantas opciones diferentes que es imposible aburrirse de ellas les hemos dado bastante protagonismo este mes. Por fin es temporada de tomates y hay que celebrarlo, así que los vamos a tomar de varias maneras: en sopa, en pipirrana, con pasta y simplemente aliñados como más nos guste, como acompañamiento sencillo, fresco y sabroso que podemos preparar en un minuto sin más herramientas que un cuchillo y una tabla (aunque me declaro fan incondicional de la versión mordisco-pellizquito de sal-mordisco-pellizquito de sal y así hasta el infinito).

Los platos que podemos congelar en esta ocasión, y consumir a finales de semana, son las salchichas encebolladas, el salmón y el pavo con ciruelas, que podemos sacar el día antes a la nevera para que se descongelen despacio (algo especialmente importante con el pescado crudo). Si no queremos poner la pasta con tomates cherry en prioridad de consumo, siempre podemos cortar y añadir los tomates el día antes de tomarla; no la tendremos lista del todo pero cortar tomates tampoco te llevará mucho rato (especialmente si tienes un par de platos y usas el truco que aparece en este vídeo). Para alargar la vida útil de las ensaladas de legumbres simplemente las aliñaremos un poco antes de su consumo

Seguimos sin incluir los desayunos, meriendas o picoteos en la organización semanal, ya que estos no necesariamente se cocinan. De nuevo recomendamos dejar algunos de los básicos —en cada casa son diferentes— preparados en una bandeja dentro de la nevera para no tener que pensar demasiado mientras todavía luchas por despertarte. Yogur o kéfir, leche o bebida vegetal con copos de avena para tomar fría o caliente -tal cual o con un poco de chocolate 70%, coco rallado, cacao o pasas, orejones o dátiles picados, frambuesas o arándanos-, queso fresco o quark, pechuga de pavo o de pollo asada y loncheada, hummus o cualquier otro untable de los que hemos preparado por aquí, fruta de temporada o aguacate, huevos duros, queso fresco, pepino o tomates cherry para comer en tostada o bocadillo. Si congelas algo de fruta podrás triturarla con yogur y hacerte una especie de helado saludable y exprés, y lo mismo pero en versión batido fresquito con leche o bebida vegetal (no es para todos los días porque ya sabemos que la fruta triturada no se procesa como cuando la masticamos, pero de vez en cuando puede ser un capricho delicioso).

Cenas

  • Ensalada de garbanzos con judías verdes y vinagreta de cebolleta y sésamo + salchichas encebolladas al vino
  • Pasta con tomates cherry, perejil y limón + pavo con ciruelas
  • Gazpacho + untable de lentejas, aguacate y pimiento de piquillo + pan integral
  • Salchichas encebolladas al vino + cuscús integral + salteado de calabacín con ajo y pimentón
  • Empedrat de judías con pipirrana y queso fresco + salmón a la plancha con soja y miel

Comidas

  • Ensalada de garbanzos con judías verdes y vinagreta de cebolleta y sésamo + sardinas en aceite + tomate aliñado
  • Gazpacho + picatostes + empedrat de judías con pipirrana y queso fresco
  • Salmón a la plancha con soja y miel + cuscús + salteado de calabacín con ajo y pimentón
  • Pasta con tomates cherry, perejil y limón + sardinas en aceite (en conserva)
  • Pavo con ciruelas + untable de lentejas, aguacate y pimiento de piquillo + pan integral

Preparación

  1. Al llegar a casa de la compra, si el salmón es fresco, congelarlo. Pasar a la nevera el día anterior y cocinar a fuego alegre un minuto por cada lado -o al gusto- con un chorro de salsa de soja y un poco de miel. Servir con un poco de tallo de cebolleta picada (reservar el de las cebolletas que usemos para la vinagreta y el gazpacho).
  2. Poner una cazuela a fuego medio con ocho cebollas cortadas en tiras, un chorro de aceite y un poco de sal y dejar que se dore, removiendo de vez en cuando.
  3. Trocear 1,8 kg de tomates carnosos y maduros, 1 pepino, 1 pimiento verde, 1 pimiento rojo, 1 cebolleta y ajo y sal al gusto. Mezclar todo bien en un bol y dejar reposar media hora.
  4. Mientras, preparar el untable triturando 800 g de lentejas cocidas, 2 aguacates y 400 g de pimientos del piquillo asados embotados. Añadir ajo, vinagre y salsa picante al gusto -tanto el ajo como el picante subirán con el reposo-, sal y unos 100 ml de agua fría. Triturar hasta conseguir la textura deseada y guardar en la nevera.
  5. Cortar 2 pepinos, 4 zanahorias y un pimiento en palitos. Estas crudités en un tarro o bolsa de silicona bien cerrada aguantarán bien tres días en la nevera: en ese momento habrá que repetir el proceso con el resto para acompañar el untable el resto de la semana.
  6. Llevar abundante agua salada a ebullición y cocinar durante cuatro minutos 1,2 kg de judías verdes troceadas y sin puntas (frescas o congeladas). Mientras, preparar una vinagreta con 2 cebolletas picadas, 150 ml de aceite, vinagre de manzana y sal al gusto y una cucharada de semillas de sésamo. Cuando las judías estén listas, enfriarlas bien y dejar secar. Sacar del tarro y lavar bien 1,2 kg de garbanzos cocidos, mezclarlos con las judías y 150 g de aceitunas negras y reservar. El día antes de tomar la ensalada, mezclar cada mitad con la mitad de la salsa (removiendo el tarro para emulsionar y que quede bien repartido) y aliñar.
  7. Llevar agua a ebullición en una olla y cocer 8 huevos durante 9 minutos. Enfriar rápida y abundantemente para cortar la cocción.
  8. Preparar una pipirrana picando gruesos 750 g de tomates de pera, 2 pimientos verdes, 2 cebolletas y los huevos duros pelados. Añadir 1,2 kg de judías cocidas bien lavadas y mezclar. Añadir el queso fresco (si es de los que sueltan agua, dejarlo previamente un rato sobre un colador). Preparar en un tarro una vinagreta con 150 ml de aceite, ajo picado o rallado, sal y vinagre de jerez al gusto. El mismo día en el que vayamos a tomar la ensalada, mezclar cada mitad con la mitad de la salsa (removiendo el tarro para emulsionar y que quede bien repartido) y aliñar.
  9. Preparar el gazpacho triturando todos los ingredientes que hemos macerado y añadiendo 120 ml de aceite de oliva en hilo para que emulsione. Llevar el gazpacho a la nevera en envases cerrados.
  10. Dorar 1 kg de contramuslos de pavo deshuesados, troceados y salpimentados. Cuando tengan color, añadir 6 ciruelas cortadas en 8 gajos cada una y dar vueltas dos minutos. Añadir ¼ de la cebolla dorada, un chorro generoso de vino blanco y un poco de tomillo. Tapar y dejar cocinar 15 minutos o hasta que el pavo esté listo.
  11. Trocear 6 calabacines medianos, primero en cuartos a lo largo y después en cuñas. Saltear a fuego alegre con ajo y pimentón al gusto hasta que estén dorados -mejor en dos veces-, añadir ⅓ de la cebolla reservada y dar unas vueltas hasta que todo se integre.
  12. En una cazuela, dorar 24 salchichas (de la mejor calidad posible). Añadir el resto de la cebolla, hierbas al gusto y 250 ml de vino. Cocinar unos ocho minutos a fuego suave; lo justo para que las salchichas se cocinen pero no queden secas.
  13. Hidratar el cuscús con su mismo volumen de agua caliente, un poco de sal y un chorro de aceite de oliva.
  14. Llevar agua a ebullición y cocinar 700 g de pasta larga seca (tallarines, espaguetis, etc) o el doble si es fresca. Cocinar el tiempo indicado por el fabricante, escurrir bien y pasar a un par de fuentes amplias para que se enfríe, mientras la aliñamos con un chorro de aceite. Una vez fría, mezclar con 600 g de tomates cherry de pera cortados por la mitad a lo largo, perejil al gusto, sal, pimienta, más aceite y ralladura de limón.
  15. Cuando vayamos a tomar el tomate aliñado, cortar y aliñar al gusto (se puede llevar un tarrito de los de confituras mini, pimienta verde fresca, etc con vinagreta).

Fruta y verdura

8 cebollas, 1,8 kg de tomates carnosos y maduros, 5 pepinos, 8 zanahorias, 3 pimientos verdes, 3 pimientos rojos, 1 manojo de cebolletas (5, o alguna menos si son grandes), 3 cabezas de ajos, 2 aguacates, 1,2 kg de judías verdes (pueden ser congeladas), 750 g de tomates de pera, 6 ciruelas, 6 calabacines medianos, 2 limones, perejil, 4 tomates grandes para aliñar.

Aves

8 huevos, 1 kg de contramuslo de pavo deshuesado.

Carnicería

24 salchichas.

Pescadería

8 supremas o rodajas de salmón de ración.

Además

Salsa de soja, miel, aceite de oliva, sal, 800 g de lentejas cocidas, 400 g de pimientos del piquillo, vinagre de manzana, vinagre de Jerez (opcional), 1,2 kg de judías (legumbre) cocidas, 150 g de aceitunas negras, 400 g de queso fresco al gusto, sésamo, pimentón, 500 g de cuscús integral, 700 g de pasta seca larga, pan integral, 4 latas de sardinas en aceite, picatostes (mejor horneados que fritos).

L'Humanité

Faut-il supprimer Parcoursup ?

Le débat

Considérée comme un outil de sélection par triage, la plateforme de préinscription en première année de l’enseignement supérieur suscite toujours une grande défiance de la part des enseignants et des lycéens.

Pierre Chaillan

La question d’une bonne formation est un enjeu pour toute la société. Le ministre Pap Ndiaye doit entendre la jeunesse et répondre à la promesse d’égalité.

Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF)

Les premiers résultats de Parcoursup viennent d’être publiés et avec eux leur lot de déceptions. Des milliers de jeunes se sont ainsi vu refuser la formation qu’ils souhaitaient et sont condamnés à une attente insupportable. Une nouvelle fois, trop de projets de vie risquent d’être mis à la poubelle par cet algorithme. Combien de futurs ingénieurs, médecins, enseignants, travailleurs sociaux, infirmiers ou encore informaticiens ne pourront pas accéder à l’enseignement supérieur ? C’est un gâchis énorme pour le pays. Aux refoulés de Parcoursup s’ajoutent ceux qui iront dans des filières par défaut. Comment réussir dans l’enseignement supérieur lorsqu’on s’engage dans des études que l’on n’a pas choisies ?

Parcoursup : décodage d'une machine à broyer les élèves

La jeunesse regorge de force d’innovation, d’ingéniosité et de créativité, mais la sélection et Parcoursup brident tout ce potentiel. Pourtant, nous avons besoin de la jeunesse la mieux formée pour répondre aux immenses défis que nous avons devant nous. Nous avons besoin de jeunes qui se forment sur les enjeux climatiques, sur le vieillissement de la population, sur un nouveau modèle de développement à construire et sur l’amélioration de notre système de santé. Les jeunes ne demandent qu’à trouver leur place dans la société en ayant un travail qui ait du sens.

Avoir la jeunesse la mieux formée possible dans tous les domaines n’est pas qu’un souci pour les jeunes, c’est un enjeu pour la société tout entière. C’est la promesse d’avoir des futurs citoyens et travailleurs épanouis, capables de répondre aux défis du XXI e siècle. Récemment, le président de la République a annoncé sa volonté de pallier le déficit de personnel dans l’hôpital public. Celle-ci entre en contradiction directe avec le maintien de la sélection à la sortie du baccalauréat.

La jeunesse regorge de force d’innovation, de créativité... la sélection et Parcoursup brident tout ce potentiel.

Monsieur Pap Ndiaye, votre combat pour l’égalité est au cœur de votre travail de chercheur et de vos engagements. Ne permettez pas que soit opérée en votre nom une sélection sociale qui discrimine les élèves selon leurs lycées d’origine et leurs ressources culturelles.

Les Jeunes communistes à l’offensive contre Parcoursup

Un autre choix est possible. En y mettant les moyens, nous pouvons ouvrir en grand les portes de l’enseignement supérieur à cette jeunesse qui aspire à prendre sa part pleine et entière dans le développement de la société.

Investissons dans l’enseignement supérieur, construisons de nouvelles universités, ouvrons des places dans les BTS et les IUT, recrutons des enseignants, construisons des logements étudiants et des restaurants universitaires.

Monsieur Ndiaye, rendez sa dignité à l’école de la République. Donnez à l’éducation nationale les moyens de tenir sa promesse d’égalité. Supprimez Parcoursup pour permettre aux bachelières et bacheliers qui le souhaitent d’accéder à l’enseignement supérieur. Faites le choix de l’avenir, faites le choix de la jeunesse.

Avec les réformes Blanquer, les élèves sont sous la pression d’une sélection généralisée. Il faut remettre au cœur de l’enseignement la relation pédagogique.

Claire Guéville, secrétaire nationale du syndicat Snes-FSU en charge des lycées

«Supprimer Parcoursup » est un mandat du Snes-FSU largement repris par d’autres, y compris dans des programmes de candidats aux élections. Que faut-il entendre par cette formule lapidaire ?

En 2017, 60 % des formations supérieures étaient réellement non sélectives. Aux dires de certains, ce serait maintenant folie que d’imaginer la possibilité de postuler à une formation supérieure avec le diplôme du bac comme seul passeport. Il faut pourtant se souvenir d’une époque où les élèves de terminale ne passaient pas leur temps à rédiger CV ou lettres de motivation. Même si cela pouvait exister pour certaines formations sélectives, cela n’occupait pas l’esprit et le temps au point de faire passer les cours au second plan.

Parcoursup. Une année entière de stress pour les lycéens

Autrefois, les notes n’étaient pas scrutées au quotidien comme les taux en Bourse dans une concurrence pour l’accès à l’enseignement supérieur, exacerbée par le manque de places. Mais les réformes Blanquer ont changé la donne. Désormais, un élève doit opérer des choix d’enseignements dès l’âge de 15 ans dans une course d’orientation dont les règles sont inconnues du plus grand nombre, y compris de ceux qui sont supposés l’encadrer et l’informer. Avec la sélection généralisée, les critères de classement des dossiers frappés du sceau du secret, le tout fluctuant au gré des choix locaux, la mécanique du tri est conçue pour privilégier les initiés et les bien-nés.

C’est la mise en concurrence de tous contre tous, à armes inégales.

Articulé à une réforme du bac qui fait du lycée d’origine un élément majeur de discrimination, Parcoursup renforce les inégalités en jouant sur la dissuasion et le découragement, les moins favorisés socialement étant confrontés à une attente plus longue, voire au rejet. Il valorise les compétences extrascolaires, noyées sous l’item « engagement », que les enseignants de lycée, juges et parties, sont priés de qualifier dans la fiche « Avenir ». Comment pourrait-on se satisfaire ainsi d’un dispositif qui organise une sélection par l’implicite et l’attente ? Aucun discours officiel sur les bienfaits de ce système ne parvient désormais à masquer le nombre toujours croissant de jeunes privés de la possibilité de poursuite d’études.

Parcoursup est une plateforme de service qui fonctionne comme une vitrine, celle où tout peut s’acheter et se vendre, où les candidats eux-mêmes sont transformés en produits, où sont confondus organismes publics et officines privées de conseil en orientation, formations supérieures privées et publiques. C’est la mise en concurrence de tous contre tous, à armes inégales.

Supprimer Parcoursup, c’est supprimer tout ce qui dévoie l’évaluation au lycée pour remettre au cœur de l’enseignement la relation pédagogique. C’est aussi faire de l’élévation générale des qualifications une priorité politique en donnant les moyens à l’enseignement supérieur public d’accueillir tous les bacheliers qui le souhaitent. Garantir à tous les jeunes l’inscription dans les formations publiques de leur choix relève de l’urgence sociale.

Pour aller plus loin. Le dossier « Parcoursup, la mécanique du tri », à retrouver sur le site du Snes-FSU

parcoursuplycéensEnseignement supérieur
BBC

Centuries-old shipwrecks found off Colombian coast

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Colombian naval officials conducting underwater monitoring of the long-sunken San José galleon say they have discovered two other historical shipwrecks nearby.

One of the wrecks is believed to be a Spanish colonial-era boat, and the other thought to be from the time of Colombia's war of independence from Spain around 200 years ago.

The San José galleon sunk in 1708 near Colombia's Caribbean port of Cartagena. Some historians believe its cargo of treasure could be worth billions of dollars today.

Valeurs Actuelles

Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.

La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux

Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.

Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur

La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or

Chantier mené en un temps record

A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.

Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »

Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ? Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.

Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine … Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.

Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée. Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.

Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ? Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».

En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.

Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».

Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ? Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.

Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ? Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.

La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ? Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.

Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation

Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.

En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ? Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.

La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit

La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ? Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.

Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ? Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.

Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.

Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation

Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ? La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…

Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ? Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.

Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier

Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ? Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.

Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou

Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ? Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.

Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (3/4)

Le débat

Après deux années de crise sanitaire, les services hospitaliers saturés et le personnel épuisé vivent une situation intenable. Des lits sont supprimés. Les urgences sont submergées.

Pierre Chaillan

Concernant le Samu, le problème est profond. Tous les rapports s’inscrivent dans le mépris du travail, la casse du service public et la privatisation.

Patrick Pelloux, médecin urgentiste, président de l’Amuf

Clemenceau disait : « Si vous voulez enterrer un problème, créez une commission. » C’est ce qui vient d’être fait par le président de la République, le 31 mai, lors de son déplacement à l’hôpital de Cherbourg (Manche). En maintenant éloigné le personnel par les policiers, il ne pouvait pas y avoir de contradiction. Un rapport va donc être fait. Pendant ce temps, les services d’urgences ferment, le personnel démissionne, l’hôpital s’écroule en attendant le drame d’un malade mort faute de secours. Le problème est plus profond. Il y a un mépris du travail. Citons le rapport « Sortir des urgences », rendu public le 29 mars par les sénateurs Catherine Deroche et Bernard Jomier. Ou encore celui du député Thomas Mesnier ­réalisé avec le professeur Pierre Carli, vice-président de Samu-urgences de France, publié le 23 décembre 2019. Comme par hasard, le président de ce syndicat, le docteur Braun, est chargé du rapport dit Flash (personne ne sait ce que cela veut dire). Ainsi, ce syndicat distille ses idées et devient la pensée médicale du président et de la Macronie. Toujours le même syndicat, toujours la même pensée : les gens qui viennent aux urgences peuvent aller ailleurs, le remplacement du Samu par le service d’accès aux soins, et la e-santé !

Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (2/3)

Surtout, ne pas parler des sujets évoqués par les autres syndicats : la hausse de la rémunération de la ­permanence des soins, c’est-à-dire du travail de nuit et du week-end, la hausse des salaires du personnel, l’égalité de rémunération entre privé et public, la réouverture des lits fermés, la formation du personnel… Ils n’en veulent pas car cela remettrait en question leur casse du service public. Le fameux Ségur de juillet 2020 n’a servi à rien car l’argent n’est jamais arrivé ! Tout est comme avant : fermetures, harcèlement, abandon. Pire, attendez-vous dans ce rapport Flash aux idées suivantes : filtrage des arrivées aux urgences, fin des médecins dans les ambulances des Samu, paramédicalisation à l’américaine, fermeture des petites structures d’urgences, création de centres privés d’urgences et ouverture à la concurrence du Samu. Sans parler de l’arrivée de la nébuleuse e-santé qui va vous soigner avec l’intelligence artificielle et toujours moins de médecins. Ce rapport sera un Flash-Ball pour la population !

Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (1/3)

Le problème n’est pas le Covid ou la variole du singe, ou d’autres épidémies qui nous sont agitées pour nous faire peur, mais toutes les questions suivantes. Où vais-je hospitaliser la personne âgée malade et abandonnée ? Où vais-je trouver une place en réanimation ? Où cette femme va- t-elle accoucher ? Où vais-je pouvoir faire opérer dans la nuit cette main ouverte ? Où trouver un médecin pour aller signer un certificat de décès ? Comment trouver des infirmières pour ouvrir des lits ? Comment éviter que les médecins ne s’en aillent ? Et je n’évoque pas la faillite de l’université médicale, qui a désormais une mentalité de casse du ­service public et de privatisation. Désormais, le seul vœu qui compte, c’est d’avoir une bonne santé.

Le droit constitutionnel à la santé est menacé par des politiques de restrictions budgétaires. Il faut une loi rectificative de financement de la Sécurité sociale.

Maryse Montangon, membre de l’exécutif, responsable de la commission santé du PCF

Tout le monde s’accorde à dire que notre système de santé n’est pas en capacité de répondre à l’ensemble des besoins de santé de la population. Même Élisabeth Borne a fait de la santé une de ses trois priorités… Déserts médicaux, hôpitaux publics en détresse vitale, services d’urgences qui ferment, incapacité donnée à nos aîné·e·s de vivre et vieillir dans la dignité, déshumanisation de la psychiatrie, prévention réduite à peau de chagrin, voilà la triste perspective qui est donnée à nos concitoyen·ne·s en ce début du XXI e siècle.

Effectif, le droit à la santé ? Comme le proclame le préambule de notre Constitution, ou comme le définit l’OMS, « un état de bien-être complet, physique, mental et social ». On en est loin et on s’en éloigne de plus en plus. Alors, pourquoi tout notre système s’écroule-t-il alors que les avancées des connaissances et des technologies en matière de santé ne cessent de croître ? À l’origine de ce dysfonctionnement, les politiques publiques de ces trente dernières années, qui ont privilégié les restrictions budgétaires au détriment de la qualité de soins, des conditions de travail du personnel, des investissements dans le matériel, du maintien des établissements de santé de proximité, des capacités d’accueil des hôpitaux et de la démocratie sanitaire.

La pandémie a mis en exergue des hôpitaux publics « malades » dans un environnement de médecine de proximité complètement altéré, quels que soient les territoires, entraînant des renoncements aux soins très problématiques pour une partie de la ­population. Le principal poste des dépenses de la santé, c’est l’assurance-maladie, autrement dit la prise en charge ­socialisée de la santé. Or, depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse d’assécher les ressources de la Sécurité sociale à coups d’exonérations de cotisations, de Cice, mais aussi avec la montée du chômage. Et ensuite de crier au fameux « trou de la Sécu » et à la nécessaire austérité budgétaire avec une maîtrise comptable des dépenses.

Pourtant, nous avons plus que jamais besoin, avec le pouvoir d’achat des Français·es en berne, la précarité galopante pour une partie de la population et de la jeunesse, de cette prise en charge collective et socialisée de l’offre de soins. Le quinquennat Macron a poursuivi méthodiquement cette politique d’affaiblissement de la santé.

Aujourd’hui, il y a une forte attente sur les embauches, les salaires, les conditions de travail et la démocratie pour enrayer l’hémorragie en cours à l’hôpital public et dans les Ehpad ; réponses fortes également attendues par la population, les ­élu·e·s en matière de médecine de proximité, avec un véritable projet politique d’organisation de l’ambulatoire autour d’hôpitaux de proximité et de centres de santé. Il y a urgence à voter une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité sociale et nos nouveaux parlementaires élu·e·s le 19 juin s’y emploieront avec fermeté.

Pour aller plus loin. Le site de la commission de santé du PCF

SantéHôpital publicpcf
BBC

The BBC's Chris Mason on what led to PM confidence vote

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A vote of confidence in Boris Johnson will be held by Conservative MPs from 18:00 to 20:00 BST on Monday.

If he loses, he will be forced to stand down as prime minister.

The vote was triggered after at least 54 MPs of the prime minister's governing party sent letters to Sir Graham Brady, the chairman of the 1922 committee of backbench MPs. He said he notified the PM on Sunday.

BBC political editor Chris Mason said Partygate had pushed many Conservative MPs ''over the line.''

Valeurs Actuelles

Lilibet s’en va-t-en guerre

Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.

Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.

Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.

Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »

À Buckingham, c’est spartiate

C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »

À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.

C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu

À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».

Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »

Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.

En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.

Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue

« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.

Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

El País (ESP)

SANS TITRE

Tengo muy mala memoria, y aunque tuve una infancia plena y feliz, me cuesta recordar con claridad momentos de aquella etapa de mi vida. Creo que es por eso, entre otras cosas, que nunca dejará de sorprenderme la capacidad de la comida de revivir escenas y sensaciones de la niñez. La pasta con guisantes, jamón y nata que preparaba mi madre es uno de los platos que surte ese efecto en mí.

Es sumamente sencillo y fácil de preparar ya que basta con tener cuatro ingredientes y estar 15 minutos en la cocina. Mi madre es así: tiene la gran virtud de las buenas cocineras de convertir lo sencillo en un plato para recordar. Espero que el paso de los años, la observación y la práctica me conviertan en tan buena cocinera como mi madre y como la suya, con su sensibilidad, sentido común y buen ojo.

De momento, he cometido el atrevimiento de coger su plato y cambiar el jamón por unos daditos de panceta crujiente. La clave para conseguir una textura óptima es dorar los dados en una sartén antiadherente a fuego medio-alto con la propia grasa de la panceta. Si lo haces a fuego bajo, se acabarán cociendo y no llegarán a dorarse; y si lo haces a fuego muy alto, los quemarás en un pis pás.

En cuanto al otro protagonista de esta receta, los guisantes, no hay demasiadas exigencias. Estando en temporada recomiendo utilizarlos frescos pero no sería ningún sacrilegio optar por unos congelados. Si no te gustan los guisantes puedes cambiarlos por unas setas, unos espárragos, unas alcachofas –previamente cocidas– o unas espinacas.

Dificultad

Que la panceta quede crujiente.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 500 g de pasta corta
  • 250 g de guisantes (frescos o congelados)
  • 200 g de panceta
  • 1 diente de ajo
  • 400 ml de nata para cocinar
  • Pimienta negra recién molida
  • Sal

Preparación

  1. Llevar abundante agua con sal a ebullición para cocer la pasta.

  2. Mientras, cortar la panceta en dados de 1x1 cm aproximadamente y dorarlos en una sartén antiadherente a fuego medio-alto con su propia grasa. Una vez estén dorados, retirar la panceta y dejar la grasa en la sartén.

  3. Añadir los guisantes, el diente de ajo pelado y cocinar durante tres o cuatro minutos. Tapar en caso de que fuera necesario (pueden empezar a saltar por los aires como si fuesen palomitas).

  4. Retirar el ajo. Agregar nuevamente la panceta y la nata y bajar el fuego al mínimo. Probar y salpimentar (la panceta suele ser bastante salada).

  5. Colar la pasta un minuto antes de lo que diga el fabricante y añadir a la salsa con un poco del agua de la cocción. Mezclar un minuto y servir caliente con un poco de pimienta negra recién molida extra.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

Opex 360

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

BBC

'I was a poor kid but it put steely determination in me'

By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

As a young, black entrepreneur with few industry contacts, Timothy Armoo, 27 has more than beaten the odds to raise investment, scale and then sell his start-up.

He grew up on a council estate in south London and puts some of his success down to a "lucky break" as a teenager.

"When I talk to my girlfriend about it," says Mr Armoo, "she goes, 'you know that you're not meant to be able do this?'"

Mr Armoo founded his social media advertising business, Fanbytes, in 2017, building it up to employ 65 people.

The London company connects social media influencers with big brands for promotion work. He has just sold the business to a larger advertising firm called Brainlabs for an eight-figure sum, he says - both companies are in private hands so the exact sum has not been disclosed.

It is still incredibly difficult for black entrepreneurs to access funding for start-ups.

Less than one per cent of venture capital investment in the UK went to black entrepreneurs between 2009 and 2019, according to a recent report by Extend Ventures - a similar figure to the United States.

And recent government statistics suggest black-owned businesses are four times more likely to have their business loan applications rejected, than white or South Asian business founders.

Mr Armoo was born in Hackney in London but moved to Ghana to live with his grandmother when he was 3 months old, remaining there for ten years.

Returning to London in his early teens, he lived in Mawby House council estate on the Old Kent Road, in a flat with his father, a first generation immigrant. "I was a poor kid, we never had a lot of money and it put some steely determination in me," says Mr Armoo.

But then he got what he calls "a lucky break", when he won a sixth-form scholarship to independent school, Christ's Hospital in London, where boarding fees are more than £12,000 per term.

"It introduced me to a world I hadn't known before," he says.

"There was a kid who one day got picked up by helicopter. It opened up my eyes and gave me a sense of confidence for what is possible, even though there weren't that many people who looked like me there.

He says the experience gave him confidence "in how to talk in certain circles, the subjects you engage in," he then used those skills building Fanbytes for meeting investors among other things.

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Mr Armoo has also capitalised on the growing value of social media influencers in advertising.

Fanbytes signs up social media stars on TikTok, Instagram and Snapchat, getting them to work with big brands to collaborate on their advertising campaigns.

Mr Armoo created Fanbytes with two other black entrepreneurs and close friends, Ambrose Cooke and Mitchell Fasanya.

Mr Cooke developed the company's proprietary algorithm as part of his university dissertation at Imperial College, London. It scrapes data to search for up-and-coming social media influencers - meaning Fanbytes can sign them up before they get popular and expensive.

These days it works with some of TikTok's biggest stars, like Rhia, from the UK, who is a toy influencer with more than 14m followers, and vlogger Bella Poarch, who has 89m followers.

Clients have included everyone from Deliveroo to the UK government.

Fanbytes has been bought up by Brainlabs, a digital advertising company set up in 2012 by former Google employee Daniel Gilbert.

"Influencer marketing has rapidly become an integral part of the digital media mix and influencers have become the new A-listers," says Mr Gilbert, "so to be able to offer it alongside our other capabilities under one roof is a huge advantage to our clients."

TikTok's advertising revenue is likely to triple to $11bn in 2022, more than the combined ad revenues of Twitter and Snapchat, according to research firm, Insider Intelligence.

"Influencer advertising is growing in importance to brands, as people spend increasing amounts of time looking at content from social media personalities," says Rebecca McGrath, Mintel's associate director for Media and Technology.

Nearly one in five (19%) people who viewed influencer content bought a product or service after seeing an influencer promote it on social media in the three months to November 2021, according to a recent Mintel report.

This means advertising firms that still focus on traditional advertising, like print, in the future might start buying smaller start-ups dedicated specifically to influencers, says Ms McGrath.

Mr Armoo hopes that he can inspire others to follow in his footsteps.

One of the biggest hindrances for black founders says Mr Armoo, "is that they don't see other people like them doing it, which would normalise success. The funding is there, and the opportunities are there."

Mr Armoo has been sharing his business advice on his social media accounts.

"I've always seen myself as an entrepreneur first, then a black entrepreneur," he says. "Otherwise, you start to put too much emphasis on your race and you start to think about all the statistics around lower funding rates, or lack of exits, which results in you mentally playing on the back foot.

"Be objective, and solve problems. Focus on being so good they can't ignore you."

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Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

BBC

How artificial intelligence 'blew up' tennis

By Chiyo RobertsonBusiness reporter, BBC News

Bridie Lynch has been playing and coaching tennis for most of her life.

As her parents run a local tennis club in Wales, she was immersed in the sport from the age of 14.

One aspect she has noticed is the embrace of technology, at all levels of tennis.

"Tennis is such a technical sport. These days, anyone I play or coach is into tech, be it video analysis or longest rally stats."

She uses a range of apps and techniques for her own matches and coaching including a smartphone-based video system called SwingVision, which breaks down her performance with details such as forehand errors and backhand winners.

"Personally, I like having the tech to enhance my game. I can see a clearer vision of what I can improve, from my swing to my patterns of play," she explains.

Data analytics has been around a long time in sport. Perhaps the best known in example of its use is from 2002, when the Oakland Athletics baseball team used statistical analysis to choose their squad, rather than the wisdom of coaches and scouts, and their favoured metrics.

That experience was the core of Michael Lewis's 2003 best-selling book Moneyball, which later become a film staring Brad Pitt and Jonah Hill.

Tennis has also seen this revolution. "Data blew up our sport," says tennis strategist and coach Craig O'Shannessy.

For him the 2015 Australian Open was a key moment.

As Novak Djokovic and Andy Murray battled on court, powerful computers crunched the data and grouped rally length into three distinct categories, essentially short, medium and long.

"We discovered 70% of all points were each player hitting the ball into the court a maximum of just twice," he says.

Mr O'Shannessy, who worked with Novak Djokovic between 2017 to 2019, says that insight made him realise that the way players practice was all wrong.

"Ninety percent of practice is focused on consistency, but only 10% of the match court is in rallies of more than 9 points," he points out.

"This data changed our sport forever," he says.

That manipulation of data has been taken to a new level.

Coaches now have artificial intelligence (AI), where sophisticated software is fed, or trained, with unimaginable amounts of data. The resulting AI can spot patterns that a human would never be able to see.

"AI can sniff out areas of significances. Humans do a very bad job at layering data, whereas AI can do it in seconds," says Mr O'Shannessy.

So, for example, if Novak Djokovic hits 50 winners from his forehand those shots could be broken down in multiple ways or layers. Perhaps 40 of them came when he was serving and then 35 came on the first shot after the serve.

Finding a pattern of play where Novak hits 35 out of 50 winners in exactly same way is a first, according to Mr O'Shannessy.

"We've stumbled around for decades trying to bring all this together."

AI requires vast amounts of data to train and build accurate algorithms.

Raghavan Subramanian is the head of the Infosys Tennis Platform and has been working with the Association of Tennis Professionals (ATP) since 2015 and with The French Open (also known as Roland Garros) for more than three years.

He has access to videos and statistics from around 700 matches every year. "Valuable data that forms the raw material for all our AI and machine learning systems," says Mr Subramanian.

He said accuracy has improved over the past four years, as more training data has become available.

From the player's point of view it means they can analyse a match with more precision. Using the Roland Garros Players App, they can see exactly the placement of key shots, such as winners, errors and serves.

BBC: Live French Open scores and order of play

"We saw a 51% jump in the use of the RG Players App in 2021, compared to the previous year, with 1,100 players and coaches using AI-powered videos," says Mr Subramanian.

The AI is also speeding up media coverage of the tournament. AI is slicing and dicing data to create video content in seconds, a job that would normally take a multimedia team hours to do.

"Fans are able to access and analyse match highlights and other smart playlists almost immediately after a match."

More technology of business:

Although AI is a becoming a more powerful tool, it will only ever be that says Jérôme Meltz, Chief Information and Data Officer, Fédération Française de Tennis (FFT)

"Human and emotional factors remain a priority and the main element that fuels the drama," he says.

The FFT concedes that AI mostly benefits top tier athletes and it will take time for the gains to spread to the wider public.

"AI for performance enhancement remains mainly for the elite, but very little for the general public," says Mr Meltz.

Back in London, Ms Lynch know what she would like to see: "If you could attach a camera to Federer's chest and see his serve from a different perspective, now that would be great."

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BBC

In pictures: Platinum Jubilee pageant

A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.

More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.

The pageant started with a military parade.

There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.

The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.

A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.

A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.

The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.

On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.

.

On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.

There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.

Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.

The final part of the pageant featured carnival floats.

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BBC

In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee

Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.

The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.

The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.

Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.

Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.

Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.

The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.

George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.

Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.

Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.

As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.

Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.

Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.

Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".

Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.

Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.

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Pop royalty and Paddington star at Jubilee concert

Yes Queen! Jubilee concert shows love for the royals

The Queen meets Paddington Bear for Party at the Palace

Stars get ready to perform at Platinum Jubilee concert

Mummy laughs and cries with us all, says Charles

In pictures: Street parties and celebrations

William and Kate at Cardiff concert rehearsals

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BBC

In pictures: Platinum Jubilee street parties and celebrations

Street parties and celebrations have been taking place across the country, as thousands of people turn out to mark the Queen's Platinum Jubilee.

The monarch's 70-year reign is being marked with four days of celebrations over the extended bank holiday weekend.

Here is a selection of images, as communities gather together to enjoy the occasion.

Some people in Cardiff had a chance to enjoy a cake baked by a royal - Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte rolled their sleeves up to produce a batch of fairy cakes.

All pictures are subject to copyright.

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BBC

In pictures: Harry and Meghan join royals for National Service of Thanksgiving

The Royal Family and guests have attended a service of thanksgiving for the Queen at St Paul's Cathedral - but without the monarch herself. She is resting at Windsor Castle and is believed to have watched the service on television.

Many politicians were among the guests, including Prime Minister Boris Johnson and his wife Carrie.

Among the first members of the Royal Family to arrive were Zara Tindall, the daughter of Princess Anne, and her husband Mike Tindall.

Prince Andrew was not at the service because he has Covid, but both his daughters were there. Princess Beatrice arrived with her husband Edoardo Mapelli Mozzi.

Princess Eugenie arrived with her husband, Jack Brooksbank.

Soon after, Prince Harry and Meghan, Duchess of Sussex, arrived at the service. It was the first time they have been seen in public since coming to the UK from their home in California to attend the Platinum Jubilee celebrations.

They were followed by Princess Anne and her husband Tim Laurence, and Prince Edward and his wife Sophie, Countess of Wessex and their children.

Prince William and his wife Catherine, Duchess of Cambridge, came without their children.

The last guests to arrive were the Prince of Wales and his wife Camilla, Duchess of Cornwall.

Once the service started, Mr Johnson gave a reading.

The most senior members of the Royal Family sat together at the front.

The Wessex family, Princess Eugenie and Princess Beatrice and Prince Harry, sat across the aisle.

After the service, the family left in a procession.

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L'Humanité

Florent Souillot et Yves Marry : « Il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des ados vont “bien utiliser” Internet et les réseaux sociaux »

Entretien

Anthropologie. Une guerre totale, c’est ainsi que les auteurs osent qualifier la numérisation massive de nos modes de vie. À l’appui d’un travail de terrain, ils évoquent une « véritable mutation anthropologique des cerveaux » en cours et livrent un plaidoyer pour la déconnexion afin de reconquérir l’attention.

Latifa Madani

Parce que les écrans nous privent de la conscience de soi et des autres, ils nous isolent sous prétexte de nous connecter, ils menacent notre santé en volant notre temps, toujours plus chaque jour, partout dans le monde, « il est plus que temps de lever les yeux », alertent les auteurs de la Guerre de l’attention (1). La bataille sera rude face aux géants du numérique, mais il faut la mener, car elle est vitale.

Yves Marry a vécu quatre années en Birmanie, où il a été le témoin de l’arrivée soudaine d’Internet et des smartphones. Florent Souillot est responsable du numérique chez Gallimard-Flammarion depuis 2009. Ensemble, ils ont fondé et animent l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention qui organise, entre autres, des ateliers pour sensibiliser les jeunes à l’addiction aux écrans.

La guerre de l’attention, qui nous fait passer l’essentiel de notre temps devant un écran, est une guerre pas comme les autres car nous en sommes à la fois les victimes et les acteurs : lorsque nous cliquons sur un réseau social, que nous évaluons un livreur, que nous « swipons » sur un site de rencontre.

Organisé en quatre parties, l’ouvrage, clair et didactique, dresse un constat sans appel sur « le coût de l’extraction de l’attention » que sont l’enfance diminuée, la société du sans-contact, les périls démocratiques et l’empreinte environnementale. À l’ère d’une « économie de l’attention », il décrypte comment le « capitalisme émotionnel » est le dernier bastion du dogme de la croissance. Enfin, il livre un plaidoyer pour la déconnexion à la fois pour protéger nos enfants et la société et pour assurer la transition écologique.

La guerre de l’attention fait de nombreux dommages : la santé, l’environnement, la démocratie, pouvez-vous nous donner des exemples significatifs ?

Les dégâts les plus visibles sont ceux subis par nos enfants : retards de langage, baisse de la concentration et de la mémoire, du sommeil, hausse de l’obésité, de l’agressivité et du mal-être. Le bombardement attentionnel quotidien dont est victime leur cerveau – plus de dix heures chaque jour pour certains ! – cause des dommages très visibles dont témoignent les parents, professeurs, orthophonistes et professionnels médicaux.

Plus largement, la numérisation massive de nos modes de vie et notre dépendance aux grandes plateformes ont un coût politique et écologique massif : isolement individuel, hystérisation du débat public, primat de l’émotion, etc.

Prenez l’impact énergétique et polluant du numérique (déjà 4 % des émissions de GES, soit davantage que le secteur aérien, et 10 % de l’électricité mondiale) : il est largement sous-estimé car il est en grande partie délocalisé. De l’extraction de terres rares nécessaires à la fabrication des terminaux au transfert et au stockage de données, en passant par un recyclage balbutiant, on assiste à un drame écologique lié à notre dépendance collective au numérique.

Pourtant, la révolution numérique a des aspects positifs indéniables…

Du point de vue de la croissance économique, c’est évident. Et pour l’individu, son quotidien numérisé s’accélère et se fluidifie : se faire livrer, se déplacer, donner son avis, communiquer en tout temps… Tout est à portée de clic, faisant de nous des victimes mais aussi des agents de la guerre de l’attention. Mais à quel coût ? On l’a vu, le monde avance vers l’abîme, les esprits sont aliénés et le numérique, bien loin de constituer une solution, accélère la course vers la catastrophe.

Nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention. »

Ajoutons qu’une « révolution » est théoriquement portée par un peuple. Or, cette « révolution numérique » que nous vantent les industriels et les politiques n’a jamais fait l’objet d’un vrai débat démocratique, elle s’impose d’en haut, et ressemble bien plus à un putsch qu’à une révolution.

En quoi la surexposition des enfants aux écrans peut-elle devenir le mal du siècle ? Plus généralement, pourquoi le smartphone est-il, comme vous le dites, une « bombe à fragmentation » ?

On mesure encore mal les conséquences à long terme de l’orgie d’écrans dont nous sommes tous victimes et notamment chez les plus jeunes. Le langage, le sommeil, la capacité à se concentrer et à dialoguer, à exercer une pensée critique, à lire : autant d’éléments fondamentaux de notre humanité et de nos démocraties qui sont attaqués par les écrans.

On se rassure en pensant que des plages de déconnexion permettront de retrouver tout cela, que le « bon usage » suffira, mais, aujourd’hui, personne ne peut témoigner des dégâts de long terme causés par cette situation.

Au contraire, nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention, et, ce qui est certain, c’est que ce temps immense passé devant des écrans au détriment d’autres activités ne sera jamais rattrapé.

Mais est-il possible, aujourd’hui, compte tenu de leur dépendance, de protéger les jeunes face aux réseaux sociaux ?

Oui, mais cela demande de la volonté politique : il faudrait lancer une campagne de sensibilisation sur le thème « Pas de smartphone avant 15 ans », car il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des adolescents vont « bien utiliser » Internet et les réseaux sociaux. Un enfant seul face à un écran connecté accédera forcément à des contenus inappropriés, subira des moqueries, sera désinformé, poussé au narcissisme, à la consommation, à l’addiction, aux nuits courtes.

On peut sensibiliser – on le fait massivement à Marseille avec l’association Lève les yeux ! – mais on ne peut pas lutter à armes égales contre ces entreprises qui ont pris possession de leur attention. Donc, suivons l’exemple des patrons de la Silicon Valley dans les écoles Waldorf : pas de smartphone avant 15 ans, et bien sûr des humains, et non des écrans, pour apprendre.

Peut-on dire que la perte de l’attention est une question vitale ? Voire anthropologique ?

Sans nul doute. Nous rencontrons beaucoup d’enfants de moins de 10 ans qui passent quinze heures par samedi devant un écran, à regarder des vidéos de quelques secondes sur Tik Tok ou à assassiner un maximum de gens sur Call of Duty. Leur intelligence et leur imagination sont directement conditionnées par ces entreprises du numérique passées maîtresses dans l’art de capter l’attention pour amasser des profits faramineux.

Plus profondément, l’idéologie transhumaniste de la plupart des patrons de la Silicon Valley fait le pari du dépassement des limites humaines et planétaires grâce à la technologie. C’est une vision politique qui les arrange bien, car elle justifie de pouvoir s’enrichir au maximum en détruisant les conditions d’habitabilité de la Terre.

Comme l’affirmait Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, avec son « temps de cerveau humain disponible vendu à Coca-Cola », l’attention est une ressource captée et convoitée par les marchés. Elle n’est, écrivez-vous, que « le dernier mets de leur fastueux banquet ». Pouvez-vous expliquer ?

Après les richesses offertes par la terre, le soleil ou la mer, les « capitalistes », au sens des propriétaires des moyens de production, s’en prennent à l’esprit humain, et, en premier lieu, à l’attention. C’est la « dernière frontière » du capitalisme. Une fois la société occidentale équipée de tout le « confort moderne », la publicité s’est imposée pour créer de nouveaux besoins, garantissant un niveau de consommation toujours croissant et permettant de répondre à la crise de surproduction. Plus fort encore, la captation industrielle de notre attention nous a fait intégrer de nouveaux réflexes, participant de la marchandisation inédite de nos existences. Alors que les consciences s’éveillent sur le fait que consommer ne rend pas heureux et détruit la planète, la technologie numérique permet un énième rebond en affinant le ciblage publicitaire et la capacité de manipulation. Ainsi, comme avec le pétrole, des capitaines d’industrie se servent, cette fois dans nos cerveaux, pour bâtir des empires commerciaux, au détriment d’une humanité plus aliénée que jamais.

Quelles sont, selon vous, les fausses promesses du « techno-solutionnisme vert » ?

Pour maintenir leurs profits, les détenteurs de capitaux ont besoin de croissance économique. Alors, face à l’évidence que l’on ne saurait croître à l’infini dans un monde aux ressources finies, ils agitent, depuis les années 1970, la baguette magique du techno-solutionnisme. Elon Musk raconte qu’on ira chercher le pétrole sur d’autres planètes, Mark Zuckerberg veut croire que l’humanité sera mieux reliée grâce à ses réseaux et à son métavers, on nous chante une réduction des émissions de CO2 grâce à l’intelligence artificielle… Autant de contes de fées à l’heure où ces entreprises détruisent les sols, les airs, les eaux, les animaux et les humains partout dans le monde.

Vous consacrez deux chapitres de votre ouvrage aux possibilités de résistance et de résilience. La guerre n’est pas perdue, affirmez-vous. Comment reconquérir l’attention face à la surpuissance des géants du numérique et du capital ?

Au-delà de la résistance individuelle, la reconquête de l’attention doit se mener collectivement et politiquement. Comme pour l’écologie, il est bon de réduire son propre impact, de se sortir de l’addiction, par exemple en arrêtant d’utiliser certaines applications, voire en supprimant le smartphone de son existence. Mais la technologie est un fait éminemment politique : rien ne changera vraiment sans des mesures de cet ordre. Il faut que ceux qui souhaitent représenter les Français prennent la mesure des ravages des écrans sur l’éducation, le bien-être, le débat démocratique, l’avenir de notre planète, et agissent pour mettre fin à la numérisation du monde et promouvoir la déconnexion.

Les États ne sont donc pas impuissants pour ralentir la numérisation du monde et pour contribuer à la déconnexion, à la « contre-culture de l’attention » ?

Ils ont un rôle de premier plan à jouer s’ils acceptent d’abandonner leur course folle vers une croissance infinie, ce qui n’est pas une mince affaire. Un État réellement engagé pour ralentir la numérisation cesserait d’équiper les élèves de tous âges de tablettes, maintiendrait un service public « humain », financerait une véritable politique de prévention. Cela réduirait sans doute le nombre d’enfants traumatisés par ce qu’ils ont vu sur Internet, le cyberharcèlement, l’influence des fausses nouvelles, l’addiction aux jeux vidéo, etc.

Considérez-vous que la prise de conscience des enjeux de cette « guerre totale » est suffisante pour que chacun, partout, tout le temps puisse agir ?

On en est bien loin… Le rouleau compresseur numérique est puissant et rares sont les voix à s’y opposer. Fort heureusement, la prise de conscience écologique est en train d’éclore, de même que l’impératif de sobriété et de décroissance. La jeunesse, à l’instar des étudiants d’AgroParisTech, n’a pas envie d’une Terre inhabitable. De plus en plus de parents se rendent à l’évidence des ravages provoqués par les écrans, ce que ne pourront ignorer beaucoup plus longtemps les responsables politiques. Ces derniers commencent d’ailleurs à proposer des initiatives en ce sens : nous ne sommes qu’au début de ce chemin que nous appelons de nos vœux !

La Guerre de l’attention, comment ne pas la perdreéconomie numériquenumérique
L'Humanité

Fiscalité. Les impôts, de la gabelle à la révolte des gilets jaunes

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Antoine Poncet

Ils portent une ambition pour le moins audacieuse, faire de la fiscalité, thème peu attrayant s’il en est, la clé de voûte de leur documentaire. Et c’est réussi. Xavier Villetard et Gérard Noiriel racontent les évolutions de nos sociétés depuis le Moyen Âge avec l’impôt pour seul objet d’analyse. À travers lui, on voyage dans le temps. Des soulèvements populaires contre les taxes royales jusqu’aux manifestations des gilets jaunes, de l’État providence jusqu’au tournant néolibéral.

Au départ de ce cheminement, il y a une interrogation : « Où va l’argent de mes impôts ? » À l’écran, ceux qui se posent la question sont des Allemands de l’Est oubliés de la réunification, des gilets jaunes qui vivent en marge des grandes métropoles, ou des partisans du Brexit issus des terres ouvrières du nord de l’Angleterre. Tous ont cette impression de porter seuls le poids des crises économiques.

De l’autre côté du prisme, certains tirent profit des inégalités que l’impôt n’arrive plus à compenser. Avec pédagogie, les ex-ministres, économistes ou militants qui sont interviewés donnent des exemples frappants. Quand, en 2008, la crise des subprimes met à genoux l’économie des pays développés, les États soutiennent les banquiers, qui sont pourtant les premiers responsables. Dans l’histoire récente, toujours, les géants du numérique passent entre les mailles de ce grand filet qu’est l’impôt. Quitte à s’enrichir ostensiblement en pleine pandémie. Le documentaire illustre à merveille ces paradoxes. En témoigne cette image forte du siège du ministère français de l’Économie et des Finances, avec au premier plan une rangée de tentes de sans-abri. Par ce récit historique, Xavier Villetard et Gérard Noiriel nous rappellent que l’impôt permet de construire un modèle de société. Avec cette perspective : l’après-Covid est une époque charnière.

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